21
VILLA TAMARIS CENTRE D’ART Exposition du 30 novembre 2013 au 23 mars 2014 Commissariat : Evelyne Artaud Direction et commissariat délégué : Robert Bonaccorsi Pistes de réflexion pour une exploitation pédagogique en Arts Plastiques et en Histoire des Arts Pierre Buraglio François Bouillon Daniel Buren André Cadere Louis Cane Gérard Collin-Thiébaut Daniel Dezeuze Alain Fleischer Paul Armand Gee Toni Grand Chrisan Jaccard Lefevre Jean Claude Jean Le Gac Jean-Michel Meurice Bernard Pagès gina pane Jean-Luc Parant Ernest Pignon-Ernest Jean-Pierre Pincemin claude rutault Patrick Saytour Gérard Titus-Carmel André Valensi Claude Viallat Le musée éphémère

en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

VILLA TAMARIS CENTRE D’ART Exposition

du 30 novembre 2013 au 23 mars 2014

Commissariat : Evelyne Artaud Direction et commissariat délégué : Robert Bonaccorsi

Pistes de réflexion pour

une exploitation

pédagogique

en Arts Plastiques

et en Histoire des Arts

Pierre Buraglio

François Bouillon

Daniel Buren

André Cadere

Louis Cane

Gérard Collin-Thiébaut

Daniel Dezeuze

Alain Fleischer

Paul Armand Ge�e

Toni Grand

Chris an Jaccard

Lefevre Jean Claude

Jean Le Gac

Jean-Michel Meurice

Bernard Pagès

gina pane

Jean-Luc Parant

Ernest Pignon-Ernest

Jean-Pierre Pincemin

claude rutault

Patrick Saytour

Gérard Titus-Carmel

André Valensi

Claude Viallat

Le musée éphémère

Page 2: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Une génération d’artistes se raconte…..

Après le Château de La Roche-Guyon, l'exposition "Le musée éphémère" présente à la villa Tamaris les œuvres de vingt-quatre artistes qui se sont cooptés pour exposer collectivement. Un musée est traditionnellement un lieu où sont réunies, en vue de leur conservation et de leur présentation au public, des collections d'œuvres d'art, de biens culturels, scientifiques ou techniques.

Ce musée rêvé par les artistes eux mêmes est une lecture de certaines lignes de forces artistiques présentes dans les années 60 et 70 en France.

Ce livret pédagogique propose des pistes de réflexion autour d’œuvres choisies sur quelques uns des grands questionnements artistiques contemporains qui ont émergé à cette époque.

Une génération de rupture, "hors cadre" dans le contexte sociopolitique des années 60-70

De 1945 à 1973, près de trente années qui se caractérisent par une grande avancée

économique, industrielle et une modernisation dans les appareils de production et de service. Les "30 glorieuses " témoignent de la plus forte

expansion économique et industrielle de l’Histoire de France. Néanmoins, cette avancée ne profite pas à tous. Diverses industries datant de la révolution industrielle, comme le textile le charbon et l’imprimerie, ne pouvant pas se moderniser, sont contraintes de fermer et font

augmenter le chômage. Cette inégalité entraine un blocage de la société.

La recherche contestataire d’un nouvel équilibre mondial et sociétal (mouvements de 1968, progression du féminisme, etc.) entraîne l'éclatement des catégories et des pratiques

artistiques.

"Avant-garde artistique "et "Avant-garde politique " émergent alors ensemble.

On prend alors conscience de questions esthétiques telles que l’autonomie de l’art et

l’importance du contexte social et systémique de la création artistique.

Page 3: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

LA DECONSTRUCTION DU TABLEAU L’émancipation des supports et des matériaux, la toile utilisée librement sans châssis font l’objet de multiples expérimentations. Le hors-cadre. Réinterprétation des techniques artisanales et des traditions

Pierre Buraglio

Daniel Buren

Louis Cane

Daniel Dezeuze

Jean-Michel Meurice

Bernard Pagès

Jean-Pierre Pincemin

Patrick Saytour

André Valensi

Claude Viallat

Histoire des Arts Thématique: Art rupture et continuité, XXème siècle La redéfinition du cadre structurel du tableau dans les années 70. Au-delà des catégories constituées, un même élan rapproche les démarches d’artistes qui entendent remettre en question la manière traditionnelle de peindre et le tableau de chevalet. En écho aux tendances internationales de cette période se développent en France des expérimentations artistiques d’avant-garde qui mettent en avant le processus pictural lui-même. Les artistes sortent du cadre et s’émancipent des codes picturaux classiques. En prenant pour sujet la toile, les pigments , le châssis , en inventant de nouveaux outils pour peindre, en utilisant de nouveaux matériaux et en associant librement dans l’œuvre des d’éléments divers et inhabituels .

Page 4: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Claude Viallat expérimente un geste pictural simple et archaïque et se donne pour but de retrouver les origines de la peinture. Il mène une démarche iconoclaste pour ne s'intéresser qu'au processus de la peinture. Il décline inlassablement la forme qui est venue à lui par hasard et qui bien que reconnaissable (comme une signature) reste innommable. Elle n'est ni figurative, ni symbolique mais d'une " absolue banalité". Il utilise de la peinture ou de la teinture appliquées au pinceau, au pochoir ou avec des tampons sur des supports aussi divers que variés, pris au hasard. Souvent ce sont des supports de récupération (tapis, stores, parasols...),souples, aux contours irréguliers et qui ont déjà vécu. Leur forme, leur taille, leur matière, leurs plis vont conditionner l'œuvre. La couleur réagit en fonction du support et de sa plus ou moins grande dilution, parfois en recto - verso. Une part importante est faite à l'accrochage qui n'a plus rien de traditionnel, le lieu est pris en compte. Claude Viallat contemple en expérimentateur le comportement des constituants les plus élémentaires de la peinture. Il assume complètement l'aspect décoratif de sa peinture car l'intention n'est pas de faire du décoratif.

LE SUPPORT Toile de bâche, non tendue, non apprêtée. Les richesses et les qualités du tissu sont exploitées.

LA TECHNIQUE Peinture acrylique diluée appliquée au pinceau en gestes rapides en utilisant un pochoir.

Interpréter le sens: " La peinture est un fait en soi et c'est sur son terrain qu'on doit poser les problèmes. "

Support libre non tendu sur châssis, " aspect décoratif ", mise en valeur de la surface : volonté iconoclaste, rupture avec la " peinture de chevalet " .

La forme répétée à distances égales, ni géométrique ni organique exclut toute projection figurative ou symbolique. Pas de sujet identifiable. La peinture est le sujet. L'image est totalement évacuée. Il n’y a plus de sujet de la peinture susceptible d’être investi par l’imaginaire. Il se résume à la repétition régulière sur un support d’une forme sans caractéristiques particulières

Plusieurs bandes colorées, formes et fonds déclinés en contrastes ou en camaïeux : possibilités à l'infini qui peuvent se poursuivre dans l'espace avoisinant l’œuvre. La limite de l’œuvre est élargie.

Utilisation d'un support du quotidien, d'un objet de récupération : l’art rejoint la vie. L'œuvre d'art est désacralisée.

Apparente fausse maladresse technique, vite fait, effets matériels de vieillissement ou de dégorgement des couleurs : la peinture démontre l'expérimentation d'elle même. Redécouverte des gestes premiers, retour à l'origine. Notions L’œuvre d'art / Le fond et la forme / La matérialité de l’œuvre / Le support / La planéité / La série / Répétition / Système / Envers/endroit / imprégnation...

Sans titre

Page 5: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

LE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES

En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour et Claude Viallat déclarent : " L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu'à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un ''ailleurs'' (la personnalité de l'artiste, sa biographie, l'histoire de l'art, par exemple). Ils n'offrent point d'échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur.

La peinture est un fait en soi et c'est sur son terrain que l'on doit poser les problèmes.

Il ne s'agit ni d'un retour aux sources, ni de la recherche d'une pureté originelle, mais de la simple mise à nu des éléments picturaux qui constituent le fait pictural. D'où la neutralité des œuvres présentées, leur absence de lyrisme et de profondeur expressive. " Sur le plan formel, Claude Viallat résumait clairement leurs travaux : " Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi je peignais des toiles sans châssis et Saytour l'image du châssis sur la toile. " Le groupe '' Supports/surfaces '' fut un mouvement éphémère : la première exposition du groupe se tient en 1969 au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.

Elle regroupe des artistes privilégiant la pratique de la peinture qui interroge ses composants élémentaires. Remettant en question les moyens picturaux traditionnels, ces artistes associent à cette recherche une réflexion théorique et un positionnement politique au sein de la revue ''Peinture-Cahiers théoriques.'' Des dissensions apparaissent entre les membres du groupe et la scission arrive en 1972.

Arnal, Devade, Bioulès, Dezeuze et Pincemin s'approprient le label Support/surface (sans s).

Simultanément des recherches comparables sur la question de l'œuvre et du processus de création se développent à la fin des années 60, en particulier dans le cadre de l'art minimal américain ou de l'Arte Povera italien.

Sitographie: http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Art-contemporain/#support http://www.danieldezeuze.com/V2/PageGe/CadreContenu.php3?IdCours=16

BIBLIOGRAPHIE Catherine MILLET, L'art contemporain en France, Flammarion, 1998 Le catalogue édité à l'occasion de la fin de l'exposition au château de La Roche-Guyon. Cette édition réunit les 25 livrets qui ont été édités pour chaque artiste lors de leurs "emménagements" au château, additionnés d'une préface de Michel Nuridsany et de textes d'Evelyne Artaud, de Robert Bonaccorsi et d'Yves Chevallier. Edition Nova, 2013. .

Page 6: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

RENOUVEAU DES PRATIQUES PICTURALES: Le geste à l’œuvre Le geste élémentaire de l’empreinte , récurrent dans les œuvres contemporaines, permet de sortir du champ de la représentation sans renoncer à évoquer le monde extérieur.

NOTIONS:

Acte artistique

Série

Assemblage

Installation

Forme

Limite

Mémoire

Empreinte

Trace

Ecart

Symbole

Motif

Parcours

Hasard

Matière/forme

Rythme

Ressemblance/

différence

Lier/défaire

Apparition/

disparition

Accumulation

Prolifération

Espace

Christian Jaccard Explore des processus d’imprégnation liés à la confection d’outils spécifiques : Nœuds & Ligatures, Couples toile/outil (1968-1973). Christian Jaccard utilise des « outils » cordes, ficelles, nœuds. Ces outils remplacent le pinceau pour produire des traces sur la toile. La mise en œuvre picturale s'effectue à partir de la confection d'outils de cordelettes nouées et appliquées sur des toiles libres . D’autre part, vers 1973, il brûle ces outils contre la toile, qui porte ainsi la trace de leur combustion .s’inspirant des pratiques ancestrales de l’écobuage. Le feu est outil de création, dans la lignée d’Yves Klein ou d’Alberto Burri, mais sa présence est ici plus matiériste, en tant que trace ou empreinte, voire motif même.

Page 7: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

LE RENOUVEAU DANS LA SCULPTURE Elle ne s’érige plus forcément : le mou et le tas entrent dans l’art. Plus de socle. Des matériaux nouveaux , issus du quotidien et insolites ou dits " pauvres " sont utilisés et librement associés.

Bernard Pagès En 1967, l'artiste abandonne la peinture et la sculpture traditionnelle après une exposition des Nouveaux Réalistes à Nice. La découverte de ce mouvement lui permet de se doter d'une plus grande liberté de création. Il développe un travail basé sur des arrangements de matériaux, souvent présentés dans un cadre naturel. Ces " installations " des années 1970 vont dans le sens de la radicalisation de la sculpture et de l'abandon du socle. Bernard Pagès a appartenu brièvement au groupe Supports/Surfaces.

NOTIONS

Présentation

Espace

Espace de l’œuvre/espace

du spectateur

In situ

Propagation

Installation

Assemblage

Parcours

Déambulation

Volume

Forme

Structure

Construction

Module

Unique/multiple

Jean-Luc Parant Dans l'œuvre de Jean-Luc Parant, c'est le tas qui prévaut, qui fait sens.

Les boules sont en terre ou en cire. Ces dernières sont faites d'un noyau de grillage recouvert de fillasse et enduit d'une mystérieuse matière à base de cire à cacheter . Elles sont de toutes tailles, de quelques

centimètres à plus d'un mètre de diamètre. Ce sont de curieux objets, le plus souvent noires, de forme sphérique, rugueuses, couvertes

d'aspérités. Elles sont souvent présentées in situ et interfèrent avec l’espace environnant.

Page 8: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Primaire et niveau sixième Comment dessiner et peindre autrement: - Un tableau sans peinture - fabriquer un outil, réaliser des traces… - Impression - divers objets (cordes, végétaux, fils, outils….) - Invente ton outil à peindre - Expérimentation sur divers supports Constater et exploiter la part de hasard dans la création: - Action/réaction - exprimer une intention en utilisant les éléments naturels (eau, soleil, vent) sur certains matériaux . Jeux picturaux avec des matériaux insolites : tressage, coutures, coulures rubans adhésifs….. Primaire et Cycle central - imprimés - Sur plusieurs supports, avec diverses Techniques, avec des objets usuels comme tampons. Réaliser des séries , des paysages abstraits…. - À chaque fois le même et pourtant différent - Travailler en série à partir d’un module (forme , motif) et d’une démarche systémique (déclinaison selon différents supports, couleurs….) - Hybridation - En volume, avec divers matériaux Naturel/artificiel, Brut/travaillé…

Niveau troisième Occuper, révéler l’espace:

- Sortir du cadre -

(au sens propre et figuré) Comprendre la portée sémantique des

composants plastiques Travailler l’espace de la limite.

- Peinture sans illusion -

Comment mettre en avant seulement la planéité et la matérialité de la surface picturale sans créer d’espace

illusionniste.

- La toile veut son indépendance - Elle s’échappe du châssis et se met en scène.

- Recto-verso -

L’envers vaut l’endroit ou comment questionner l’espace de l’œuvre et sa présentation.

Techniques et supports divers

PISTES DE TRAVAIL

Page 9: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Jean Le Gac Ne pouvant être le peintre qu’il avait rêvé de devenir quand il était adolescent et refusant d’en mimer le seul rôle, Jean Le Gac «peint» non la chose mais l’homme qui la produit. Il se met en scène comme le peintre du dimanche et place en situation dans son œuvre le Peintre mythique, idéal, objet perdu de son désir. A la périphérie de l’art, son œuvre entre peinture et littérature se construit dans la rencontre de genres dits mineurs : dessin, aquarelle, pastel et photographie sont associés à des textes qu’il écrit en empruntant la verve romanesque des romans de série. Son thème, les tribulations d’un artiste dont la carrière aurait pu être la sienne, se développe entre fiction et confession, une (auto)biographie rêvée mais pas linéaire. Les identités du peintre sont mystérieuses et multiples. Jean Le Gac mène son enquête sur « Le Peintre », dans un va et vient permanent entre fiction et réalité et il met en jeu sa propre identité pour nourrir son œuvre qui relève parfois de l’art du comportement.

LA VIE ET L’ŒUVRE La vie du peintre en lieu et place de la peinture La mythologie personnelle La place de l’écrit

Histoire des Arts Thématique: Art rupture et continuité, XXème siècle Narrative Art Etats Unis – Europe ( 1973 – 1979) Issu de l’art conceptuel, qui privilégie la réflexion sur le projet artistique aux dépends de sa réalisation, mais en réaction contre un mode de pensée analytique et didactique, le Narrative Art choisit ses thèmes dans la vie quotidienne et dans l’environnement immédiat. La spécificité de ce mouvement repose sur l’utilisation systématique de la photographie couplée avec un texte, séparés dans l’espace mais liés par une relation mentale. Le mode narratif des textes et des photos autobiographiques des artistes puisent largement dans le réservoir de leurs souvenirs, de leurs voyages, de leurs vies affectives. La combinaison photo / texte, déjà utilisée par l’art conceptuel, devient un instrument adéquat pour porter au niveau de la conscience un processus psychologique non représentable visuellement. Ces artistes cherchent à combler le contenu spatio – temporel créé par la juxtaposition de l’image et de l’écriture; l’occupation de cet espace ne s’accomplit pas dans la linéarité – mais par des allusions ou des suppositions que le spectateur peut continuer à formuler par sa propre imagination.

Le tombeau du peintre de mon enfance, 2012

Impression couleur et jet d’encre sur bâche

Page 10: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

NOTIONS

Présentation/Représentation

Emprunt/copie/citation

Motif

Modèle

Image

Dessin

Photographie

Installation Mise en scène

Narration

Fiction

Tension

Fragment

Séquence

Enchaînement

Assemblage

Montage

Inclusion

Mise en abyme

Espace

Echelle

Peinture/écriture

Image/texte

PISTES DE TRAVAIL Primaire et niveau sixième - Chasse au trésor ou Jeux de piste - Elaborer des énigmes contenant textes, images et photographies, par exemple, autour de lieux et/ou de personnages fictifs ou réels. - J’entre en scène - Si je devenais l’assistant du peintre… Mise en scène théâtrale dans les œuvres de Jean Le Gac par le biais de photographies dessins, textes. Cela peut donner lieu à des déguisements et jeux de rôle. Primaire et cycle central - Arrêt sur image - Plan général et plan moyen. Par exemple à partir d’une scène de films désuets ou d’aventure. Mélanger plusieurs images à des échelles différentes. Niveau Troisième - La vie rêvée de… - Ou - ma vie rêvée… - - Polyptiques - Par exemple : on peut reconnaître toutes les parties qui se répondent mais leur somme reste énigmatique. - Mise en Abîme - Des sujets, des procédés….

ECRITURE / PEINTURE « C’est un problème insoluble, il n’y a pas d’écriture sans mots, l’écrit n’appelle pas la polysémie ». L’écrit est subversif et le texte perturbe le sens des images, il participe à l’énigme (autre approche, autre dessin mental, autre histoire). L’écrit et l’image vivent le plus souvent dans des espaces décalés qui créent l’intrigue mais le schéma narrateur de l’ensemble redonne tout son sens à l’œuvre. Signes d’écrit : photocopiés, photographiés, manuscrits dans les toiles, imprimés (journaux, magazines). Les textes dactylographiés ont une forme rassurante, pseudo descriptifs ils sont formulés en phrases simples, rédigées à l’imparfait de l’indicatif. En réalité, ils ne fournissent que des renseignements incomplets ou superficiels comme les images qu’ils accompagnent. L’un ne prend pas le pas sur l’autre et le lien entre les deux participe à l’intrigue. Ils constituent un récit par bribes que l’on ne peut pas saisir de façon linéaire.

Page 11: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Lefevre Jean Claude Lefevre Jean Claude a choisi depuis la fin des années 70 de

faire de sa vie d'artiste le sujet exclusif de sa démarche artistique. Il prend note de toutes ses actions, ce qu'il voit,

jusqu'au recopiage exact de ses échanges avec les différents acteurs du monde de l'art de la façon la plus objective et

minutieuse possible. Ces écrits sont ensuite organisés comme des archives, à l'aide de codes et de dénominations spécifiques, classés en répertoires et sous-répertoires.

Cet univers de mots marque l'enregistrement mécanique d'une vie professionnelle disséquée avec zèle, sans que soit jamais abordée sa vie privée. Déjà, la formulation du nom "Lefevre

Jean Claude" relève du formulaire, du document administratif. Les considérations, réflexions personnelles qui apparaissent

parfois ne concernent que l'artiste et non l'individu. Toute narration et tout style sont soigneusement évités.

Page 12: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

André Cadere Choisit la promenade comme modalité d'exposition et la barre peinte comme signe d'inscription. Il déambule, barre à la main ou à l'épaule, dans la rue ou le métro. Il annonce ces déplacements comme des temps d'exposition. Il fait intrusion dans les vernissages. Sa présence sur la scène artistique est perçue comme subversive. C'est sa façon de montrer son travail, sa façon d'être son œuvre. Il choisira aussi de déposer ce bâton signal sous forme unique ou multiple et de façon plus durable, à l'occasion d'expositions collectives puis personnelles. Cette barre colorée (au départ simple baguette peinte) est composée de segments cylindriques (dont la longueur est égale au diamètre) assemblés selon un système simple d'alternance et de permutation intégrant à chaque fois une erreur (ainsi chaque barre est unique). L'objet est sans orientation particulière, variable de teintes et de dimensions. C'est « une «peinture sans fin» qui peut être accrochée au mur, posée au sol, présentée de façon temporaire et déplacée d'un lieu à l'autre. Dans l’exposition on peut voir une barre et une vidéo d’Alain Fleisher qui relate une promenade de Cadere. Il s’agit d’un témoignage d’action dont l’image constitue la trace.

L’ACTION COMME DÉMARCHE L’art dans la vie Garder une trace de l’œuvre éphémère

Page 13: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

NOTIONS

Performance

Geste

Corps

Concept

Installation

Trace

Durée

Absence/

présence

Matériel/

immatériel

Texte/œuvre

Stripe Rake - 1969 2m2 de sable, 1m2 d'humus, 1 râteau de bois, dimensions variables

L’ŒUVRE CONÇUE PAR L’ARTISTE MAIS RÉALISÉE PAR D’AUTRES L’invitation du spectateur à participer

gina pane est une représentante de l’art corporel c’est-à-dire qu’elle place son corps au centre de son travail, l’utilise

comme support d’expérimentation et matériau. Sa démarche inclut de nombreux dessins préparatoires qui transcen-

dent les gestes par leur valeur spirituelle, textes manuscrits et photographies – ses actions faisaient alterner la douceur,

le jeu, le plaisir avec la souffrance.

Ici l'œuvre Stripe-Rake (1969) va paradoxalement effacer toute présence physique. Issue de la période durant laquelle

elle s’était isolée dans la nature, cette installation est le résultat d’actions « in vivo » où elle déplaçait et manipulait des

éléments naturels afin de les protéger, les réchauffer et les préserver. Elle entretenait ainsi par ces actions qui inscri-

vaient "hors vue" des gestes dans le paysage, une relation intime, poétique presque affective avec le milieu naturel.

Gérard Collin -Thiebaut Les rébus d’après les statements de Weiner-L’artiste

Piste de travail en classe de troisième: Je dormirais bien encore 5mn….. Performance, mise en scène dans la classe. Exprimer l’idée de durée. Comment garder une trace de l’action?

Page 14: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

L’ART DANS LA RUE Dans les années soixante la galerie et le musée, lieux traditionnels et "sacrés", sont remis en cause par les artistes . Investir d'autres lieux, réunir l’art et la vie .

Ernest Pignon-Ernest , artiste engagé, précurseur du street Art Son travail est composé d’images peintes ou sérigraphiées sur du papier puis apposées sur des murs ou dans des cabines téléphoniques : ces images se fondent dans le décor urbain. Cette œuvre est éphémère car les images s’effacent et se détruisent avec le temps. Leurs photographies, avant la dégradation ou la destruction, permettent, en plus de garder une trace, de saisir l’interaction entre l’œuvre et le passant. " l’œuvre c’est l’intervention de mes dessins dans la rue ". Ernest Pignon-Ernest est considéré comme un artiste engagé dans le sens où il a formulé plastiquement des sujets douloureux de l’histoire sociale et politique de plusieurs pays au monde. Il réactive la mémoire des lieux à travers le temps en cherchant "la poésie des lieux " L’œuvre chez Ernest Pignon-Ernest n’étant pas le dessin en soi, mais ce dernier collé dans un contexte particulier où il fait sens selon le lieu. C’est une œuvre in situ. www.pignon-ernest.com

Histoire des arts Thématique : Art, Etat et Pouvoir. L’engagement de l’artiste, la commande publique. Parcours Mahmoud Darwich, Ramallah*, 2009, installation de dessins au fusain sérigraphiés sur un support papier puis collés dans l’espace urbain. Contexte : à l'invitation du Centre culturel français de Ramallah, le plasticien Ernest Pignon-Ernest, a rendu un hommage au poète palestinien Mahmoud Darwich, décédé en août 2008, en collant des portraits de l'artiste dans des lieux jugés emblématiques de la Cisjordanie, mais également en Israël, sur les ruines du village de naissance du poète, Birwah. Ernest Pignon-Ernest a collé ce portrait à Ramallah, base de vie palestinienne du poète, sur les ruines d’une villa détruite par l’armée israélienne, au marché central, à la gare des autobus ou dans la vieille ville…. Mais aussi au check-point (passages entre différents lieux du territoire contrôlés par des militaires). La population a bien accueilli l’artiste et applaudissait à chaque collage effectué.

Page 15: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Daniel Buren Peintre et sculpteur français, né à Boulogne-Billancourt en 1938. Formé à l'Ecole des métiers d'art, il installe ses créations minimalistes dans des lieux publics afin de les dévoyer, selon une vision subversive de l'art. Ses œuvres monumentales, souvent reconnaissables par les rayures caractéristiques qu’il utilise, comme dans la cour du Palais- Royal à Paris, illustrent cette volonté d’appliquer sa vision aux lieux historiques et de faire correspondre les époques et les styles artistiques.

Pierre Buraglio Artiste contemporain français, né le 4 mars 1939 à Charenton-le-Pont. En 1963, il commence à travailler dans l'atelier de Roger Chastel à l'Ecole des Beaux-arts et il rencontre, par la suite, des artistes comme Bioules, Kermarrec, Laksine, Parmentier, Poli, Rouan, et Viallat. Après avoir défini en 1967, la peinture par trois interdits (impossible de figurer, de signifier, d'exprimer) et un impératif (subvertir), Pierre Buraglio oriente son travail dans les années 70 en utilisant des matériaux des objets trouvés comme les châssis de fenêtres, des verres colorés et des papiers d'emballage de Gauloises bleues.

François Bouillon Né à Limoges en 1944, François Bouillon est un artiste français autodidacte qui développe à l’aide de matériaux naturels et/ou organiques (pierre, feu, terre, plumes, os…) un travail ethnologique et symbolique avec beaucoup d’humour et de poésie. Il aime aussi jouer avec les contradictions et/ou les dénombrements et utilise différentes techniques de création allant du dessin à l’installation en passant par la photographie. Il se consacre depuis les années 70 à une œuvre complexe composée d’éléments et d’objets qu’il investit d’une dimension magique et qu’il assemble les uns avec les autres comme un puzzle.

André Cadere Artiste roumain né à Varsovie en 1934 et mort à Paris en 1978, Cadere vit ses premières années en Roumanie avant de s’installer à Paris en 1967. La même année, il expose au Marché Expérimental d'Art des peintures dans la mouvance de l'Op Art et fréquente Isidore Isou et le milieu lettriste. Très vite, il tisse des liens avec les artistes parisiens qui, dans le sillage de l'art minimal, du Land Art et de l'art conceptuel, mettent en question l'identité de l'auteur et de l'œuvre, la pertinence de la signature et de “l'objet“. En 1969, pour Work in Progress, une exposition organisée par Christian Boltanski et Jean Le Gac, il tresse 750 mètres de ficelle sur le portail de l'American Center. Louis Cane Né en 1943 à Beaulieu-sur-Mer, cet artiste commence sa formation artistique en suivant les cours de l’Ecole nationale des Arts décoratifs à Nice et à Paris. Il commence à exposer en 1967 avec Arman, Benjamin Vautier, Noël Dolla et Patrick Saytour en présentant des œuvres réalisées avec des tampons et des papiers collés. En 1975 et 1976, il se met à pratiquer une peinture semi-abstraite et fait un retour définitif à la figuration en 1978 tout en commençant à aborder la sculpture. Gérard Collin-Thiébaut

Artiste français, né en 1946 à Liepvre en Alsace vit et travaille à Villafans dans le Doubs. Il s’attache très tôt au travail de reproduction, comme la transcription sous forme de puzzle d’œuvres de l’histoire de l’art. Ses Rebus disent de manière très simple les choses les plus compliquées, « non dans les mots mais dans les choses » (non verbis, sed rebus). Se méfiant des courants de la mode, cet artiste écrivain ou poète visuel pratique un art discret, anachronique et systématique, tout en interrogeant le statut de l’œuvre d’art.

Page 16: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Daniel Dezeuze

Artiste plasticien français, né en 1942 à Alès. Membre du groupe Supports/ Surfaces, il met en question l’illusionnisme pictural, présentant dès 1967 des châssis privés de leur toile et mettant l’accent sur l’importance du vide et une mise en scène austère de l’espace. Optant pour l’utilisation de techniques multiples et diverses, Daniel Dezeuze s’inscrit dans une relecture de l’art américain sans nier une réelle jubilation pour l’utilisation de matériaux considérés comme pauvres. La conceptualisation générale de son œuvre se sert des supports les plus variés ainsi que des assemblages hétéroclites comme champ d’expériences.

Alain Fleischer Cinéaste, photographe, plasticien, écrivain, né à Paris en 1944. Il a étudié les lettres modernes, la linguistique, l’anthropologie et la sémiologie à la Sorbonne et à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et a enseigné dans de nombreuses écoles (IDHEC et ENSA de Cergy-Pontoise entre autres). Aujourd’hui, il est directeur du Fresnoy, Studio National des Arts contemporains, dont il est le fondateur.

Paul-Armand Gette Artiste et écrivain français, né en 1927 à Lyon, vit et travaille à Paris. Paul-Armand Gette aime brouiller les pistes, il produit une œuvre située sur des lisières, celles qui passent entre l’art, la science et la nature, recherchant les dimensions métaphoriques des lieux du corps et des paysages. Il poursuit depuis 1970 une double recherche : l'une consacrée à la nature du paysage par le biais de repérages photographiques, de notes graphiques, de collectes d'échantillons, d'enregistrements, l'autre vouée à l'étude du modèle.

Toni Grand

Sculpteur français, né en 1935 et mort en 2005, apparenté au mouvement Supports/Surfaces. Son développement artistique connaît trois périodes : travaillant tout d’abord essentiellement le plomb, l'aluminium et l'acier, il se consacre ensuite principalement à la sculpture sur bois. Finalement, à partir du milieu des années 1970, il travaille avec des résines de synthèse dans son atelier de Mouriès. Il exposa une dernière fois ses œuvres en France en 1994 à la Galerie nationale du Jeu de Paume.

Christian Jaccard

Artiste plasticien français, né à Fontenay-sous-Bois en 1939. Par son travail, il perturbe l’acte classique ou traditionnel de la peinture en réalisant des toiles libres de tout châssis, posées à même le sol et imprimées à l’aide de ce que Jaccard nomme des outils : objets naturels (plantes et insectes), papier, ruban ; puis à partir de 1971 : cordes, ficelles, nœuds. Il utilisera plus tard la combustion pour obtenir le même effet. A travers son action expérimentale, l’œuvre de Jaccard participe à la redéfinition du cadre structurel du tableau, ce qui, dans les années 70, le rapproche des préoccupations du groupe Supports/Surfaces.

Lefevre Jean Claude

Artiste français, né en 1946 à Coutances, vit à Gentilly. Depuis la fin des années 70, Jean-Claude Lefevre tient un inventaire minutieux de son activité artistique. Ce récit est fait de notations quasi quotidiennes, incessamment reprises, et se décline sous différentes formes, de l’affichage des Tableaux parisiens aux Lectures expositions. Le rôle, la fonction de l’archivage est d’être à la fois la peau et le corps du travail de l’art. Sa justification est d’être traitée comme trace ultime de l’art.

Page 17: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Jean Le Gac

Artiste français, né en 1936 à Alès. Ses premières activités s’affirment en marge des catégories admises, mais son travail rejoint progressivement la présentation classique de la peinture décalée par l’introduction du texte et de la photo. Il se présente comme un artiste romanesque et pense avoir introduit le temps de l’Imparfait « il était une fois » dans les arts plastiques. C’est un créateur de fiction murale.

Jean-Michel Meurice

Cinéaste et artiste peintre, né à Lille en 1938. Cofondateur du groupe Supports/ Surfaces, son travail se caractérise par l’intensité colorée et l’atonalité des surfaces peintes, entièrement recouvertes par le pinceau de traces répétitives et parallèles sur des supports variés (films d’aluminium, toile trouée, vinyles…) de très grand format. Artiste d’une très grande maturité alliée à une grâce poétique et décorative qui relie l’art moderne le plus radical avec les grandes œuvres du passé, son travail interroge les limites entre la peinture et le décor, le pictural et l’architecture.

Bernard Pagès

Sculpteur français, né en 1940. Utilisant un outillage et des matériaux rudimentaires (le plâtre, la terre, le bois, la pierre, le fer…), il participe en 1968 à l'Exposition des Nouveaux Réalistes à Nice puis, grâce à Viallat et Lepage, à de multiples expositions de groupe. Il se considère alors proche de Supports/ Surfaces. Après une période de retrait, il présente en 1974 sa première exposition personnelle et commence au début des années 80 à exécuter des œuvres monumentales ; ses sculptures évoluent ensuite vers des œuvres obliques, au déséquilibre apparent.

gina pane

Artiste italienne, née en 1939 et décédée en 1990, figure centrale de l'Art Corporel. Après s'être concentrée sur la peinture - notamment de formes géométriques -, gina pane s'intéresse à son corps, qu'elle met au cœur de son projet. Dans les années 70, elle réalise des "Actions", où le geste prend une dimension de rituel. Repoussant les limites de la douleur, elle crée en 1973, Action Sentimentale, où elle s'automutile en écho aux martyrs religieux.

Jean-Luc Parant

Sculpteur, écrivain et poète français, né en 1944 à Tunis. Marqué par les bombardements durant son enfance, il créa ses premiers tableaux à la lumière de la bougie dans une cave. Son travail évolua par la suite vers d’autres supports et formes (sculpture, écriture) sur le thème de la sphéricité, à travers notamment les yeux et la boule. Créateur de la Maison de l'Art Vivant, il est également l'auteur d'une centaine de livres.

Ernest Pignon-Ernest

Né à Nice en 1942, cet artiste plasticien est très connu pour ses nombreuses interventions urbaines. Dénonçant l’art des musées et des expositions classiques, il décrit son œuvre comme une manière de saisir l'essence d'un lieu. Touché par les ombres de l’histoire de Nagasaki et Hiroshima, il s’inspire de l'histoire du lieu, de la lumière ou de l'espace pour ensuite apposer une image élaborée dans son atelier. En 2009, il réalise ainsi une décoration monumentale sur la cathédrale de Montauban (82) en réaction aux vandalismes intégristes qu’elle venait de subir.

Jean-Pierre Pincemin Peintre, graveur et sculpteur français, né en 1944 à Paris et mort en 2005 à Arcueil. Travaillant à l'origine comme mécanicien en usine, Pincemin découvre la peinture par ses visites fréquentes au Louvre et décide de devenir critique d'art au milieu des années 1960. Il réalise alors ses premières sculptures et peintures. En 1969, il organise avec Claude Viallat une exposition à l’École Spéciale d’Architecture à Paris. Les artistes participant à cette exposition seront le noyau du groupe Supports/Surfaces qu'il rejoindra en 1971, un an avant sa dissolution.

Page 18: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Claude Rutault Peintre français, né en 1941 aux Trois-Moutiers. Depuis 1973, il produit des œuvres questionnant le tableau et son support mural. En peignant la toile de la même couleur que le mur, il attire l’attention sur l’importance de l’accrochage et sur la muséographie qui sacralise l’œuvre d’art. Par un jeu de définition / méthode, il propose toute une réflexion sur l’action de la peinture et sur les différentes modalités de production d’une œuvre.

Patrick Saytour Né à Nice en 1935, cet artiste définit son travail comme une entreprise de déconstruction de la forme, de la couleur, du format, du cadre de présentation. Parodiant et théâtralisant l’Art, il n’hésite pas à utiliser des matériaux utilitaires ou “Kitsch“ ou des techniques simples et systématiques (collage, assemblage, pliage et dépliage) et a ainsi gardé toute sa marginalité même en rejoignant le groupe Supports/Surfaces.

Gérard Titus-Carmel

Peintre, dessinateur, graveur et poète, né en 1942 à Paris. Ayant étudié à l'Ecole Boulle, il est rapidement initié à l'art moderne, et se passionne pour le surréalisme et la poésie. Depuis le début des années 1970, il travaille par séries autour d'un thème ou d'un objet qu'il fabrique lui-même avant de le dessiner ou de le peindre. Dans des compositions surprenantes, témoignant d'une assurance formelle formidable, il recrée le mouvement par le biais de stries et de hachures à la mine de plomb.

André Valensi

Né en 1947 à Paris et décédé en 1999, André Valensi a été un des membres fondateurs du groupe artistique Supports/Surfaces. Il a travaillé sur papier, avec des filets et des cordages, sur des toiles toujours libres et a souvent confronté ses travaux à la nature.

Claude Viallat

Peintre contemporain français, né à Nîmes en 1936. Membre fondateur de Supports/Surfaces, son œuvre en incarne l’esthétique. Son travail est fondé sur la répétition d’une forme simple fonctionnant comme un logo dont l’usage permet de reprendre le travail de la peinture et d’organiser la navette dialectique entre la pratique et la théorie. Depuis 1966, c’est sur des supports de toile libre, que ne structure plus un châssis, que Claude Viallat appose sa forme.

Page 19: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Lexique

Action 1. Dans une narration, c'est le fil des événements. 2. Terme apparu dans le courant post-dadaïste à partir des années 1960, utilisé pour nommer certaines manifestations où sont pris en compte le geste, l’action, l’implication de l’artiste. Par leur caractère souvent provocant, les actions visent à faire prendre conscience au spectateur de questions culturelles, sexuelles ou plus généralement politiques. Dans les années 1950, l'action prenait la forme de happening ; elle prend actuellement plutôt celle d'event, de performance. Conceptuel Qui fait référence à une réflexion de l'esprit, aux idées, au concept et non à la nature physique de quelque chose. Démarche C'est une manière de conduire un raisonnement, une méthode. La démarche artistique est la manière dont un artiste effectue son itinéraire de création par rapport à des choix (thème, engagement, support, format, technique, etc…) voire même en travaillant avec le hasard. La démarche est très importante, elle détermine et singularise l’œuvre, elle caractérise l'artiste. Espace Lieu d'investigation de l'artiste: espace bidimensionnel, tridimensionnel, ou encore espace social, culturel. Il existe plusieurs types d'espaces : L’espace littéral est l'espace physique (réel) offert par le support brut. On parle de l'espace littéral d'une feuille de papier ou d'espace plan. Cet espace limi-té possède des dimensions et une matérialité propre qui dépendent totalement du support. L’espace suggéré ou représenté est la profondeur représentée sur un support bidimensionnel (papier, carton, toile, etc…) par différents moyens comme la perspective, la succession des plans, etc…L’artiste peut donner l'illusion que ce qu'il représente est en volume. Il peut également donner l'illusion que des vo-lumes (des corps ou des objets) se trouvent à différents endroits dans cet espace suggéré, et cela sur une feuille de papier ou un autre support. Espace tridimensionnel. L’espace en trois dimensions est physiquement bien réel, on peut s’y déplacer. Les sculpteurs et les architectes sont confrontés aux rapports de leurs œuvres avec cet espace. In situ Se dit d'une œuvre réalisée en fonction d’un lieu auquel elle est destinée et sur lequel elle réagit. Installation 1. Disposition de matériaux et d’éléments divers dans un espace. 2. Œuvre ainsi obtenue. 3. Mode d'expression artistique apparue au troisième tiers du XX° siècle. Limite La limite est la ligne qui sépare deux espaces ou deux surfaces. C'est une notion clef en arts plastiques, elle concerne la forme, le tracé, la figure, l’espace. Dans une œuvre bidimensionnelle, elle est souvent imposée par le format du support ou par le cadre.

Page 20: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Matérialité

Désigne l'ensemble des caractéristiques de la matière ou des matériaux qui constituent une œuvre, la texture, la couleur, la forme etc…

Performance

Mode d'expression artistique contemporain fondé sur les attitudes. L'événement ou l'action et son déroulement devant le public constituent l’œuvre. De durée variable et souvent éphémères, les performances peuvent faire intervenir le corps de l'artiste, le son, la danse, la vidéo…Elles sont souvent filmées ou photographiées pour en garder le souvenir et en conserver des traces matérielles.

Planéité

Désigne le caractère plan d'un support. La planéité du support de l'artiste est pour lui une préoccupation importante. L’histoire de l'art nous montre comment certains artistes sont parvenus à montrer, affirmer ou revendiquer cette planéité, surtout à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, alors qu'ils cherchaient au contraire à la nier auparavant, ou n'avaient simplement aucune considération pour cette notion.

Présentation

Manière de donner à voir une œuvre, qui implique des choix techniques lors de la réalisation et des choix de mise en espace ou mise en scène pour l’exposition ou la diffusion. Question devenue fondamentale dans l’art des XXe et XXIe siècles.

Représentation

Manière de faire apparaître certaines choses qui existent dans la réalité ou appartiennent au domaine de l'imaginaire, de les reproduire, de faire figu-rer, de donner à voir par le dessin, la peinture, la sculpture ou un autre moyen d'expression. Cette représentation peut être bidimensionnelle, (peinture, dessin ou photographie). Elle peut aussi être tridimensionnelle (sculpture, assemblage, installation).

Page 21: en Arts Plastiques et en Histoire des ArtsLE MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée "la peinture en question ", Louis Cane, Daniel

Ouverte tous les jours de 14h à 18h30, sauf lundi et jours fériés

Pour les scolaires : sur rendez-vous De 9h à 11h30 et de 14h à 18h30

y compris les lundis. Possibilité de transports gratuits TPM pour groupes

(prévoir 3 semaines de délai) Renseignements, réservations :

Mme Christine Pastor, 04 94 06 84 00

VILLA TAMARIS CENTRE D’ART Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée Avenue de la grande maison

83500 La Seyne-Sur-Mer Tel. 04 94 06 84 00 Fax. 04 94 30 71 89

[email protected]

Livret conçu et réalisé avec l’aide précieuse de Jacqueline Delarue-Jdanoff et Mireille Rousseaud

par Sylvie Mathiesen-Duprat, chargée de mission Art et Culture

ACTION CULTURELLE RECTORAT DE NICE