Les défis environnementaux, sociaux et économiques de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire québécoise

Conférence d’ouverture

Denise PROULX, GaïaPresse

En quelques 30 minutes…ou presque

Oser énoncer des tabous…

Un portrait de l’empreinte écologique de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec

Regards croisés sur l’enjeu agriculture et développement durable

Des solutions efficaces ou du maquillage vert?

Oser dire …en attendant la nouvelle Politique agricole québécoise

Poser un regard critique sur l’ensemble des activités agricoles et de l’industrie agroalimentaire est un geste toujours à risque…

• Histoire du Québec : agriculture du rapport à la terre• La ruralité et l’appartenance au territoire• Notre relation avec les voisins, les animaux• Notre relation avec l’alimentation• Notre relation avec la nature• La création de la richesse

Oser dire …

Les dysfonctions de l’agriculture industrielle et notre rapport à

la modernité entraine de graves impacts environnementaux, sanitaires, sociaux, sans garantir aux agriculteurs des revenus stables, ni des conditions de vie satisfaisantes.

Jeux de pouvoir, jeux de coulisses, dont sortent gagnants ceux qui ont les moyens et les appuis nécessaires pour imposer leur vision de l’alimentation et leurs produits.

Oser rappeler …

« nos habitudes de consommation exigent une utilisation abondante de ressources naturelles et d’énergie et génèrent d’importantes quantités de résidus si l’on considère l’ensemble du cycle de vie des produits. Elles ont des retombées de toute nature, telles que la pollution du sol, de l’eau et de l’air ainsi que l’épuisement ou la dégradation des ressources, que celles-ci soient renouvelables ou non. » Source :

Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pourl’année 2007-2008, Rapport du commissaire au développement durable,faits saillants.

Portrait de l’empreinte écologique de l’agriculture

Malgré le rapport du BAPE sur le développement durable de la production porcine (2003) qui a entendu 9,000 témoignages, reçu 400 mémoires;

Malgré le rapport de la Commission sur l’agriculture et l’agro-alimentaire du Québec, rapport Pronovost (2008);

L’économie agricole québécoise est en constante gestion de crises… et peine à se solidariser pour prendre les virages nécessaires en termes de développement durable… incluant les enjeux environnementaux et sociaux.

Portrait de l’empreinte écologiqueEAU

En 1996, le Vérificateur général du Québec identifiait le secteur agricole responsable d’au moins 60% des rejets d’azote dans l’eau, soit l’équivalent des rejets de 7,3 M de personnes…

En 2000, une étude de médecins chercheurs associés à l’INSPQ démontrait que « l’eau de plusieurs rivières demeure de mauvaise qualité, surtout dans la région du sud-ouest du Québec…Source : Gingras,B, Leclerc,J.M.,Chevalier,P. Bolduc,D.G. Laferrière,M. et Fortin,S,H,. »Les risques à la santé publique associées aux activités de production animale »BISE, INSPQ, vol11, no.5, sept.-oct.2000.

En 2006, début des crises annuelles des cyanobactéries dans la plupart des régions du Québec (connue depuis début 1990 dans la région de la baie Missisquoi)…

Résulte d’un ensemble de facteurs : quantité de pesticides intégrés aux cultures, surabondance des lisiers sur les sols, écoulement des fosses septiques, dévégétalisation des abords des cours d’eau, bioaccumulation des pesticides + antibiotiques + hormones de croissance…

Portrait de l’empreinte écologiqueCOUVERT FORESTIER

Destruction importante du couvert forestier dans le Québec méridional.

Déboisement imposant en Chaudière-Appalaches, Montérégie, Lanaudière, Laurentides…

• Janvier 2006, Montérégie ne comptait que moins de 28% de son territoire en forêts et boisés;

• Janvier 2010, Lanaudière recense moins de 24% de sa superficie à l’état naturel (perte de 15,000 hectares en 15 ans, destruction de tourbières…).

Seuil critique pour le maintien de la biodiversité, des corridors de circulation de la faune déstructurés, accentuation des inondations, courants venteux, perte de l’humus et de la vie dans les sols…

Portrait de l’empreinte écologiqueQUALITÉ DE L’AIR

En 2006, selon Environnement Canada, les émissions de GES provenant du secteur agricole sont responsables de 13% des émissions canadiennes;

Secteur de production agroalimentaire et des emballages qui rejettent des particules fines dans l’atmosphère;

Secteur de l’approvisionnement agroalimentaire ajoute à cette empreinte par le transport des denrées sur… 3000 km… et plus;

Odeurs et particules en suspension dans les bâtiments, les communautés…

Portrait de l’empreinte écologiqueMATIÈRES RÉSIDUELLES

Pour le secteur ICI, le Bilan 2008 de RECYC-QUÉBEC indique que la production de matières organiques se situe autour de 2 millions de tonnes sur une production totale annuelle de plus de 13 millions de tonnes (RECYC-QUÉBEC, 2009).

Les principaux sous-secteurs qui produisent des quantités considérables de matières organiques sont, en ordre d’importance :

Les industries de transformation agroalimentaires Les commerces alimentaires de gros et détails Les institutions hôtelières et restaurants

(plus de 65 % en poids des déchets éliminés par les restaurants et les épiceries.)ICI : industries, commerces et institutions

Le secteur des emballages… sur-emballages… ouf !

Regards croisés : effets sur la santé et la qualité de vie

Agriculture industrielle augmente les risques sur la santé publique (pollution de l’eau, des sols, aliments dévitalisés, bioaccumulation…).

Les anti-microbiens : la boîte de Pandore.On les retrouve comme stimulant de croissance et de prévention des maladies, dans les produits de nettoyage des bâtiments industriels, les abattoirs, les sous-produits de la viande.

Les anti-microbiens qui inquiètent Santé Canada : les téracyclines, la tylosine, la sulfaméthazine, sulfamides…

Regards croisés : effets sur la santé et la qualité de vie

Un air vicié : INSPQ reconnaît une présence de problèmes respiratoires chroniques chez les travailleurs des porcheries et de bâtiments de transformation agroalimentaires fermés.

Une enquête sur la santé psychologique des travailleurs agricoles (2006) a démontré une prévalence élevée de la détresse (stress, idées suicidaires…)

Regards croisés : impacts sociaux

Un milieu rural qui s’affaiblit et se dévitalise.

Problèmes de cohabitation sociale et de solidarité communautaire.

Moins de fermes, plus de villégiateurs, plus de porcs, plus de conflits… Moins de fermes , plus de puits de gaz de schiste... Des solutions déconnectées du milieu rural (l’avenir des communautés est

hypothéquées par des intérêts extérieurs); Des modes de vie en déconstruction.

Regards croisés : impacts culturels

Mes racines, mes régions, mon patrimoine, mes paysages, le savoir-faire qui marque notre identité.

La culture est le levier, l’instrument clé du développement local et régional. C’est à travers les valeurs culturelles que se forment les capacités de prise de parole et d’intervention des citoyens.

C’est à travers la culture que l’agriculture québécoise a su se différencier et trouver des solutions à ses problèmes structurels.

Les produits du terroir sont une expression identitaire contemporaine.

L’agriculture soutenue par la communauté est ancrée dans des savoir-faire ancestraux et des valeurs environnementales fortes.

Des solutions efficaces ou du maquillage vert?

Tous les secteurs agricoles et agroalimentaires songent à intégrer les réalités des enjeux environnementaux et sociaux…

compostage bio-méthanisation analyse de cycle de vie ( GES, empreinte écologique,

eau, énergie, ) réduction des ressources innovation technologique création d’une filière biologique forte achat local, marchés de solidarité, cours de cuisine, jardinage, produits du terroir,

Des solutions efficaces ou du maquillage vert?

Est-ce suffisant pour équilibrer les besoins environnementaux, sociaux et économiques des filières alimentaires ?

C’est une véritable révolution de la consommation

qui fera la différence…

Pour vous aider à comprendre les enjeux et trouver des solutions…

MERCI !!