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EN SOUVENIR DU CARDINAL BERNARD PANAFIEU Numéro spécial : 4 pages supplémentaires Église de France Nouvelle traduction du Notre Père LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE N° 11 • DÉCEMBRE 2017 Commentaires Noël, Dieu solidaire de l’homme Méditation La part du pauvre CPPAP N° 0520 G 79 622. L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e Le dimanche 7 mai 2006, Jubilé du cardinal Panafieu et messe d’adieu à La Major.

EN SOUVENIR DU CARDINAL BERNARD PANAFIEU · le 9 juin 1974, ou quand le pape Jean-Paul II lui a passé au doigt l’anneau du pêcheur, au jour du cardinalat, le 21octobre 2003. Il

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EN SOUVENIR DU CARDINAL

BERNARD PANAFIEUNuméro spécial : 4 pages supplémentaires

Église de FranceNouvelle traduction du Notre Père

LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE

N° 11 • DÉCEMBRE 2017

CommentairesNoël, Dieu solidaire de l’homme

MéditationLa part du pauvre

CPPAP N° 0520 G 79 622. L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e

Le dimanche 7 mai 2006, Jubilé du cardinal Panafieu et messe d’adieu à La Major.

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7, bd Lacordaire - 13013 MARSEILLETél. 04 91 12 20 80 - [email protected]

Vendredi 1er décembre Conseil d’administration de l’Association diocésaineRéception pour la fin de mission de Madame Gaussen

Samedi 2 décembreJournée sur la préparation au mariage avec la Pastorale familiale

Dimanche 3 décembreCélébration à La Destrousse et La Bouilladisse

Mardi 5 décembreMesse pour l’abbé Fouque à l’hôpital Saint-JosephÀ Notre-Dame du Rouet, étape du néocatéchuménat

Jeudi 7 décembreAvec l’équipe de la Halte Vincent à l’EPM de La ValentineComité diocésain économique et social

Vendredi 8 décembreConseil épiscopal

Samedi 9 décembreJournée diocésaine du diaconat permanentMesse avec le Prado

Dimanche 10 décembreÉtape de préparation au baptême pour les jeunes à Saint-François-Xavier

Lundi 11 et mardi 12 décembreConseil permanent et rencontres à Paris

Mercredi 13 décembreConférence des Tutelles de l’Enseignement catholique

Vendredi 15 décembreConseil épiscopalFête à l’Institution Sainte-Trinité

Lundi 18 décembreÀ Paris, Conférence des responsables de culte en France (CRCF)

Mardi 19 décembreVœux aux prêtres au Mistral

Mercredi 20 décembreVœux au personnel et aux bénévoles de l’archevêchéMesse de Noël à l’hôpital Édouard Toulouse

Jeudi 21 décembreCélébration de Noël à l’UHSI de l’hôpital NordGala de Marseille Espérance

Vendredi 22 décembreRencontre avec les séminaristes

Dimanche 24 décembreMesse de minuit à La Major

Lundi 25 décembreCélébration de Noël aux Baumettes

L’AGENDA de Mgr PontierVendredi 1er décembreMesse à Saint-Laurent avec Police et HumanismeRéception pour la fin de mission de Madame Gaussen

Samedi 2 décembreSoixante ans de vie consacrée chez les Sœurs servantes de MarieJournée sur la préparation au mariage avec la Pastorale familiale

Dimanche 3 décembreConseil pastoral diocésain des jeunesMesse à Saint-Ferréol

Lundi 4 décembreRéunion provinciale des Services diocésains pour les relations avec les musulmansConférence au Roucas pour l’Association nationale des directeurs de pèlerinage

Mardi 5 décembreRéunion des prêtres du secteur Vieux-Port à Saint-Victor

Jeudi 7 décembreCommission diocésaine de l’œcuménisme

Vendredi 8 décembreConseil épiscopalRencontre avec les jeunes de l’Année Saint-Jean-Cassien

Samedi 9 décembreMesse à l’Ehpad Notre-Dame et rencontre avec les prêtres

Dimanche 10 décembreMesse et rencontre de secteur à Saint-Lazare

Lundi 11 et mardi 12 décembreRéunions à Rome

Mercredi 13 décembreRencontre à l’école Jeanne d’Arc de La Belle-de-MaiConférence à l’Amitié judéo-chrétienne d’Aix

Jeudi 14 décembreConseil d'administration de l’Université catholique de Lyon

Vendredi 15 décembreConseil épiscopal

Lundi 18 décembreRencontre avec la communauté des jésuites

Mardi 19 décembreVœux aux prêtres au Mistral

Mercredi 20 décembreRéunions à Paris

Jeudi 21 décembreGala de Marseille Espérance

Vendredi 22 décembreMesse chez les Petites Sœurs des Pauvres et rencontre avec les prêtres Rencontre avec les séminaristes

Samedi 23 décembreMesse au Carmel et rencontre avec la communauté

Dimanche 24 décembreCélébration de Noël aux BaumettesMesse de minuit à Aubagne

Lundi 25 décembreMesse de Noël à Saint-Savournin

L’AGENDA de Mgr Aveline

Veillée de prière pour la vie Samedi 9 décembre

Présidée par le Père Pierre Brunet, vicaire général

De 19 h à 20 h à l’église Saint-Barnabé, place Caire (12e)

Organisée par la Pastorale familiale du diocèse

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Sur le bureau du cardinal Panafieu trônait un santon de taille moyenne, représentant un berger pris dans une bourrasque de vent. Le corps penché vers l’avant, l’homme semble pour-

suivre sa marche, protégeant d’une main son chapeau alors que le vent fait flotter sa cape en arrière. La situation paraît éprouvante, mais, si l’on regarde le visage donné par le santonnier à cette figurine, on découvre un regard paisible et déterminé, grave et joyeux à la fois.

Ce santon évoque à mes yeux la riche et discrète personnalité du cardinal Panafieu. En avril 2005, au retour du conclave qui venait d’élire le pape Benoît XVI, il livrait aux jeunes du diocèse ce qu’avait été pour lui cette expérience inédite : « Ce conclave fut une retraite spirituelle. Nous avons essayé d’entrer dans “le grand silence du dedans” selon les mots d’Élisabeth de La Trinité. Peu à peu est née une communion. Je n’ai jamais vécu une expérience spirituelle et ecclésiale comme celle que j’ai vécue ces jours-ci. C’est inoubliable ! »

« Le grand silence du dedans » : voilà finalement ce que révèle le regard du santon ! Et voilà sans doute ce que le cardinal Panafieu a sans cesse recherché au cours des longues années de son ministère épiscopal, d’Annecy à Marseille en passant par Aix et Arles, sans oublier les années de Venasque, où il exerça autrement, dans un dépouillement de plus en plus exigeant, le service de la mission de l’Église pour lequel il avait été ordonné. Interrogé en février 2013 sur le rôle futur du pape Benoît XVI après que celui-ci eut annoncé sa décision de renoncer à sa charge, le cardinal avait répondu : « Connaissant Benoît XVI, je pense qu’il va s’enfouir, faire en sorte qu’on ne parle plus de lui pour laisser toute la place à son successeur. Par conviction spirituelle, pour se préparer à la rencontre avec le Seigneur. Et aussi pour vivre son épiscopat autrement et porter cette Église dans la prière, la solitude et le retrait, dans une attitude fondamentale de serviteur, totalement donné. »

Déjà retiré depuis plusieurs années, le vieux cardinal s’appuyait à l’évidence sur sa propre expérience pour décrire le ministère du futur pape émérite ! Car Dieu seul connaît l’étonnante fécondité de ces années de retrait, puis d’apparente inaction, lorsqu’il fut aux prises avec d’autres bourrasques, plus intérieures, plus solitaires, sans jamais perdre de vue l’objectif du berger qui avait trôné sur son bureau : préserver le silence du dedans pour « préparer les chemins du Seigneur », selon le beau et exigeant programme de sa devise épiscopale.

Maintenant qu’il contemple ce Dieu trinitaire qu’il avait appris à découvrir en marchant à la suite du Christ Jésus et en se laissant aimer par Lui jusque dans la fragilité de son humanité, le cardinal Panafieu va pouvoir poursuivre

le programme de sa devise : préparer les chemins du Seigneur ! Dans la foi, nous savons qu’il veille déjà auprès du potier sur les vases d’argile des santons que nous sommes. Qu’il soutienne aussi nos marches vers la crèche, surtout lorsque les vents se font contraires, et qu’il nous apprenne à élargir ce « grand silence du dedans » qui seul peut accueillir la joie profonde de Noël, quand le Verbe se fait chair pour ouvrir à tout homme

le chemin de la vie.

Joyeux Noël à tous, dans l’action de grâces et dans l’espérance !

+ Jean-Marc Aveline Évêque auxiliaire de Marseille

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Église à Marseille N° 11 Éditeur : Association diocésaine de Marseille, 14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07. Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0520 G 79 622. ISSN : 2104-9424. Dépôt légal : 1er décembre 2017 – 137e année.

Directeur de la publication : Pierre Grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : : J. Chagnaud, L. Galvis, H. Lafite, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau, J.-L. Vissière et témoignages.

Photo de couverture : Jean-Pierre Chemin.

Réalisation : Bayard Service Édition Grand-Sud Méditerranée, Pavillon 3, 1 rond-point du général Eisenhower – 31100 Toulouse. Tél. : 05 62 74 78 20. Secrétariat de rédaction : Émilien Droniou. Maquette : B. Renault et É. Droniou. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.-F. Impression – 34000 Montpellier

ÉGLISE À MARSEILLE

Éditorial

Le santon et le cardinal

J.-M

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Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »

La vie du cardinal Panafieu s’éclaire dans ce dialogue avec Jésus au bord du lac. C’est l’évangile de la mission que Simon-Pierre reçoit de Jésus ressuscité. L’unique berger divin, Jésus, confie sa mission à un homme qui connaissait bien lui-même ses propres limites : « Sois le berger de mes brebis ! » Et il lui confie cette mission à l’intérieur d’une relation

d’amour personnel : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » À nous aussi, cet après-midi, Jésus demande si nous l’aimons vraiment. Et à l’inté-rieur de cette relation avec Jésus, nous recevons notre place et notre mission dans le monde : « Sois un guide et un frère plein de tendresse et de miséricorde auprès de tous. »

Il a cherché à montrer l’unique sauveurLe cardinal Panafieu n’a pas seule-ment entendu cette parole le jour de son ordination sacerdotale, le

22 avril 1956, ni même seulement le jour de son ordination épiscopale, le 9 juin 1974, ou quand le pape Jean-Paul II lui a passé au doigt l’anneau du pêcheur, au jour du cardinalat, le 21 octobre 2003. Il a cherché à voir et entendre Jésus jusqu’à la fin, et il a cherché à se situer vis-à-vis des autres, auprès de ceux vers qui sa mission le

portait, en les servant en vue des choses du Royaume de Dieu. Il a cherché simplement à vivre à la manière de Jean-Baptiste, c’est-à-dire en voulant montrer qu’il n’était pas le sauveur lui-même. Il a cherché à montrer l’unique sauveur : « Je ne suis pas le Christ ! Mais regardons-le, lui, l’Agneau de Dieu, qui livre l’Esprit Saint aux petits et aux humbles. Regardons-le et suivons-le. »Porté par le regard de Jésus, le car-dinal Panafieu a voulu remplir avec persévérance, délicatesse et intelli-gence, la mission de montrer à tous, proches ou lointains, que la vie dans le monde trouve son orientation dans le rayonnement de l’amour de Dieu. Nous connaissons en particu-lier le travail patient qu’il a mené en faveur du dialogue interreligieux, et le soutien aux responsables de la cité terrestre dans leur volonté de paix sociale.

« Mon plus beau titre de gloire : être baptisé et confirmé »Pour faire voir le Christ, pour ne pas éloigner les autres de l’amour

dans lequel le Christ nous entraîne, encore faut-il être vrai, être vrai dans l’identité nouvelle que le bap-tême a inscrite dans notre chair. Répondant à la question d’un jeune pendant les JMJ de 1997 à Paris, question qui concernait le doute et la foi, Mgr Panafieu avait répondu ceci : « J’ai connu beaucoup d’inter-rogations dans ma vie. À travers un certain nombre d’événements qui m’ont frappé personnellement, ou qui ont frappé des amis autour de moi, je me suis senti bousculé et questionné… Mon plus beau titre de gloire, savez-vous ce que c’est ? C’est d’être baptisé et confirmé. C’est cela qui compte. Quand je serai reçu par le Seigneur, ce n’est pas d’abord l’arche-vêque de Marseille qui sera reçu, c’est le baptisé que je suis. C’est la grâce de Dieu reçue dans mon baptême et ma confirmation qui me fait tenir bon dans la foi. Je suis fragile, comme vous. Mais comme vous, je suis habité par la force de l’Esprit et par l’amour du Christ qui me permettent de tenir ferme dans la foi. »Et à un autre jeune qui l’interrogeait sur le scandale de la souffrance et

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ÉGLISE À MARSEILLE

DossierD

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CARDINAL BERNARD PANAFIEU : 1931-2017

« Un disciple de Jésus et un missionnaire de son amour »Le 17 novembre, à la cathédrale de La Major, l’Église de Marseille a dit À Dieu au cardinal Bernard Panafieu, son archevêque émérite. Dans les pages qui suivent, homélie, messages et témoignages, illustrés de photos, mettent en lumière quelques traits marquants du pasteur qui fut à la tête du diocèse pendant onze années.

Homélie de Mgr Benoît Rivière.

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le mystère de la Croix, il avait dit : « C’est une conviction très forte qui doit nous habiter : nous sommes des êtres qui devons vivre le mystère de la Pâque. Nous passons par la Croix, mais c’est pour vivre dans la lumière… Il faut accepter de traverser des tun-nels pour aller au bout du chemin. »Aller au bout du chemin ! Voilà, peut-être, le fil d’or de la vie du cardi-nal Bernard Panafieu. Aller au bout du chemin sans quitter des yeux le Christ. Le Christ prend sur lui absolument toutes les souffrances, il vibre à toutes nos joies et il ne nous rejette pas. Il va nous chercher jusque dans le fond de nos tunnels.

Persévérance et serviceComment le cardinal Panafieu s’est-il situé devant la lente et inexorable avancée de la maladie dans son corps, maladie qui durera près de vingt ans ? Quand il a su qu’il avait

été touché par la maladie, il a pris, dans la plus grande dis-crétion, la décision de rester à son poste, dans son tra-vail d’archevêque de Marseille, et donc de ne pas démissionner. Il a, je pense, renouvelé à plusieurs autres moments ensuite cette décision de rester à sa place de veilleur et de père pour le peuple de Marseille qui lui avait été confié.Dans cette longue épreuve, il a mon-tré le moins possible aux autres les désagréments de plus en plus cruels que le mal lui imposait. D’où lui venait cette persévérance ? Il rece-vait chaque jour, dans la célébration de l’Eucharistie, dans les temps réguliers de prière à l’oratoire et de travail à son bureau, le pain qui donne la Paix, Jésus dans son abais-sement et son élévation : Jésus, dans

l’immense tendresse de Dieu nous le donnant, pour être notre vie véri-table, plus forte que les abandons et la mort elle-même.Il faut dire que le ministère d’évêque qu’il a rempli était, à ses yeux, un service total rendu au peuple de Dieu dans le monde actuel, un service qui engage le plus profond de soi, uni à la volonté inouïe qu’a Dieu de retirer du monde le mal et la mort. Voilà quelle fut la belle et unique passion du cardinal Panafieu. Et il a aimé, oui, il a beaucoup aimé

le peuple qui lui était confié !Il s’agissait pour lui d’être

ôté à lui-même pour être totalement à Dieu et donné par Dieu au peuple. Pour l’ancien évêque auxi-liaire d’Annecy, à

l’exemple de saint François de Sales,

il s’agissait de ne plus s’appartenir, de se considérer

en tout comme le serviteur donné par Dieu pour conforter les autres à travers les sacrements et la parole. Et être donné au peuple signifiait pour lui : écouter, et donner humble-ment les grâces dont Dieu seul est la source. Il s’agissait de ne pas être un obstacle entre Dieu et le peuple, mais d’être uniquement indication pour les autres, comme un doigt tendu vers le Christ.Cher Père Panafieu, vous nous avez incités sans cesse, par votre exemple, à obéir à l’Esprit Saint qui fait la beauté de l’Église. Cette beauté n’apparaît certes pas tout de suite, mais elle est certaine, comme est cer-taine la lueur du matin de Pâques éclairant toute réalité. Vous nous

avez conduits au respect profond des consciences. Vous nous avez montré la délicatesse et la discré-tion qui n’imposent rien, mais qui veulent encourager. Vous avez, au fil des jours, réveillé le meilleur en nous. Vous avez voulu par-dessus tout être un disciple de Jésus et un missionnaire de son amour auprès de chacun de ceux qui croisaient votre route.

Jésus, un véritable ami Frères et sœurs, en nous éveillant au jour de notre véritable naissance, Dieu continue de tisser entre nous des relations qui font vivre, et qui aident à reprendre avec courage le chemin. Dans la joie de l’Église, nous apprenons à discerner la voix qui se fait entendre au milieu de la nuit, et que la liturgie de dimanche dernier nous donnait à méditer : « Voici l’époux qui vient, sortez à sa rencontre ! »Il est la raison d’être et de vivre du cardinal Bernard Panafieu avec qui et pour qui nous prions. En lui Jésus, tous peuvent recevoir la joie d’être rassasiés dans leur soif de justice, de réconfort et d’amour. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » En répondant à la demande du Christ de nous entraîner à l’aimer lui-même, chacun de nous peut redire en cette heure son oui personnel. Il peut renouveler son engagement dans la responsabilité chrétienne. Appuyés sur l’exemple de ceux qui nous ont précédés, nous pouvons répondre nous aussi au Christ : « Oui, Seigneur Jésus, toi, tu le sais, je t’aime. »

Vidéos et photos

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ÉGLISE À MARSEILLE 6

Dossier

J’avais quinze ans lorsque le P. Bernard Panafieu est arrivé

à Brassac, en 1971, pour en être le curé-doyen. J’étais ami avec Pierre Gatumel, le sacristain, et je l’aidais à l’église paroissiale Saint-Georges. Depuis l’âge de neuf ans, j’y étais servant d’autel. Il a été le prêtre qui m’a accompagné dans la fidélité au Christ et à l’Évangile, en répondant aux questions que je me posais sur l’Église.Lorsque je lui ai dit que j’aidais Pierre, il a fait un geste qui m’a beaucoup touché : il a mis la main dans sa poche et m’a dit : « Jean-Louis, je te donne les clés », et il m’a remis le trousseau des sacris-ties. Immédiatement, la confiance était établie entre nous. Ce geste m’apparaît aujourd’hui comme le représentant dans bien des aspects de sa personne. Il ne jugeait jamais, faisait miséricorde et confiance tout de suite.

« Pour lui, l’Église portait un message de bonheur »C’était un homme d’une grande simplicité, à l’écoute réelle de l’autre, un prêtre qui avait le don de faire confiance, d’ouvrir et de rassembler. Je n’ai jamais ressenti à travers lui une Église

moralisatrice. Il n’avait rien de clérical, avec lui on se sentait libre. Pour lui, l’Église portait un message de bonheur et de libéra-tion pour toute personne. C’est ce dont il a témoi-gné durant les trois ans de son ministère à Brassac. Il allait visiter les gens loin de l’Église et savait sim-plement leur dire qu’il ou elle y avait sa place : un jeune qui n’allait pas à l’église, il repérait qu’il savait jouer de la guitare et il lui proposait de venir un dimanche jouer un morceau. Plusieurs personnes qui avaient été blessées par l’Église ont retrouvé, grâce à sa parole et à son attitude, le chemin de la communauté ecclésiale. Il aimait une liturgie simple et belle, il avait aménagé agréablement la petite salle Saint-Georges et surtout rassemblé tout un peuple divers. Son affabilité et sa délicatesse s’ex-primaient par des gestes humbles qui montraient son discernement

et sa vision prophétique pour chacun de nous. Nous avions conscience de croiser la route d’une âme rayonnant pour tous l’amour de Jésus-Christ. La suite de son ministère l’a magnifique-ment confirmé.

« Ce que je suis aujourd’hui, je le dois à cette rencontre avec le cardinal »À plusieurs reprises, nous nous sommes revus à Brassac et dans

sa maison de retraite de Notre-Dame de Vie à Venasque. Il est revenu en août 2004 pour la bénédiction de la nouvelle croix de Saint-Julien à Biot. Il fut l’invité d’honneur à Pratlong, en août 2009, pour présider les 25 ans de l’école d’évangélisa-tion Jeunesse-Lumière. À cette occasion, il a tenu à revoir en voiture tous les villages entou-rant Brassac. Cela lui a apporté un réel bonheur. Il conservait un profond attachement pour notre région où il revenait visiter son ami le P. René Béziat.Ce que je suis aujourd’hui dans mon parcours spirituel, je le dois à cette rencontre avec le cardi-nal Panafieu. Il a marqué pour toute sa vie le jeune adolescent que j’étais lorsqu’il lui a donné les clés de l’église de son baptême.Merci Père Panafieu ! Après avoir préparé les chemins de Dieu avec nous, qu’Il vous donne sa joie et sa paix dans sa demeure éternelle !

Jean-Louis Bru

Mgr Panafieu, quel message particulier souhaitez-vous laisser aux jeunes ?Un message simple : la vie peut être une page extraordinaire à écrire, à condition de la fonder sur l’amour et le don de soi-même. Ça fait un peu roman à l’eau de rose, mais on n’a jamais trouvé d’autres termes pour traduire son attachement à quelqu’un que ce petit mot magique : « Je t’aime » ! Comme je le dis souvent aux jeunes : quand on le dit comme ça, vaguement, il n’a pas beaucoup de sens, mais quand on le dit à quelqu’un, ce n’est plus une parole banale, cela devient une parole unique. Je souhaite que tous les jeunes fassent de leur vie un « Je t’aime » !

Interview dans Église à Marseille, 1er mai 2006

« Jean-Louis, je te donne les clés »Jean-Louis Bru était servant d'autel en 1971 lorsque le Père Panafieu a été nommé curé de Brassac dans le Tarn. Il témoigne.

Visite du cardinal Panafieu à Brassac en 2004. Ci-contre, le P. Panafieu, curé de Brassac.

« C’était un homme d’une grande simplicité, à l’écoute réelle de l’autre, un prêtre qui avait le don de faire confiance, d’ouvrir et de rassembler. »

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Que c’est long !

Telle est bien l’expression qui revenait dans sa bouche de plus en plus souvent au fil des mois et des années ! L’épreuve de la maladie, de la douleur, du dépouillement faisait son œuvre.

Comme durant toute sa vie, le cardinal Panafieu a trouvé dans sa foi, dans la prière, la lumière nécessaire pour affronter ce nouveau combat. Il est arrivé au bout de sa course en s’appuyant sur la Vierge Marie en qui il avait grande confiance.

Nous l’avons entouré à la cathédrale de La Major avec particulièrement celles et ceux qui ont apprécié sa personne et son ministère à Aix-en-Provence, comme ici à Marseille ou

même à Annecy, au début de son ministère épiscopal. Nous avons essayé de réconforter les membres de sa famille, éprouvés dans leur affection.

Nous avons remercié les membres de Notre-Dame de Vie qui l’ont si bien entouré durant ces dernières années, et particulièrement Christiane Mondon.

Le voilà dans le Mystère de l’amour miséricor-dieux de Dieu où le Seigneur accueille dans sa joie les bons et fidèles serviteurs.Qu’il goûte dans la paix le bonheur d’être en Dieu.Qu’il parle de nous à Celui qu’il contemple.Merci, Père Panafieu !

+ Georges Pontier

« Merci, Père Panafieu »

Passage de relais entre Mgr Panafieu et Mgr Pontier en 2006 à l'archevêché.

Le testament spirituel du Cardinal : « Je vous emporte dans ma prière et dans mon cœur »En accueillant l’assemblée au début de la messe de sépulture, Mgr Pontier a lu un extrait du testament spirituel du Cardinal.

« Le jour où le Seigneur m’accueillera dans son Royaume, je ne serai pas seul. Avec moi, en mon cœur, seront présents tous ceux et celles que ma vie et mon ministère ont placés sur ma route : ma famille, à laquelle je suis profondément attaché… » Il nomme ensuite les divers lieux où il a servi. Puis il continue : « J’ai essayé d’aimer tous ceux et celles que j’ai rencontrés. Mon désir était de leur révéler Jésus, le Christ. J’ai parfois manqué de courage pour dire l’Évangile et le vivre. Il m’est souvent arrivé que le témoignage de ceux que je rencontrais m’aide dans ma propre foi. Que le Seigneur pardonne mes insuffisances. Que ceux qui n’ont pas trouvé en moi un vrai disciple de Jésus me pardonnent et prient pour moi. Je meurs dans la foi catholique. J’aime Jésus qui, par la puissance de l’Esprit Saint reçu au jour de mon baptême et de ma confirmation, m’a révélé le visage de son Père. J’aime l’Église habitée par l’Esprit. Je la sais fragile en moi et dans les autres. Mais d’elle, j’ai tout reçu. Elle est ma Mère. » Et il termine ainsi : « Que la Vierge Marie, Notre Dame de la Garde et Notre Dame de Vie, me vienne en aide. Je pars dans la paix. Pour la Gloire de Dieu. Que la paix du Seigneur soit avec vous tous. Je vous emporte dans ma prière et dans mon cœur. »

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J’ai rencontré Mgr Panafieu pour la pre-mière fois en 1988 : il

était archevêque d’Aix, j’habitais à Arles et je débutais mes études universitaires.Mgr Panafieu avait coutume, chaque année au mois de janvier, de faire le tour des doyennés pour un échange de vœux avec les dio-césains. Pour faire plaisir à mon frère, j’avais accepté d’aller à cette rencontre. Je m’attendais à voir un évêque en tenue de « grand appa-rat » – c’est-à-dire avec la mitre, la crosse, un long manteau, des gants de velours, etc. – qui ten-dait sa main droite pour que les fidèles posent leurs lèvres sur une grosse émeraude, en s’inclinant. J’ai écarquillé les yeux quand est arrivé un homme « simple » avec un costume noir et un col romain. « C’est ça, l’évêque ? » ai-je demandé à mon frère. Mon étonnement a décuplé lorsque Mgr Panafieu s’est approché de nous, nous a serré la main et nous a interrogés sur nous, sur nos études, nos projets, se

montrant intéressé et attentif. J’ai été bouleversée qu’un « grand de l’Église » montre autant d’intérêt à des jeunes qu’il ne connaissait pas.

Une confiance sans faille en la jeunesseDès lors, mon frère et moi sommes devenus des fans inconditionnels de Mgr Panafieu : dès qu’il venait à Arles ou qu’avait lieu un évé-nement diocésain, nous y étions ! Combien d’homélies et d’ensei-gnements écoutés à la primatiale Saint-Trophime !Avec Mgr Panafieu, j’ai découvert l’Église – jusqu’à ce jour, je ne connaissais que mon curé… et le pape –, j’ai appris à l’aimer. Des grands événements qui ont ponc-tué ma jeunesse dans le diocèse d’Aix et Arles, je retiendrai le Forum des jeunes en février 1989, dans le cadre du Synode diocésain : un lieu de célébration et de partage et une occasion pour les jeunes d’exprimer, comme le souhaitait Mgr Panafieu, ce qu’ils pensaient de l’Église, ce qu’ils en attendaient,

et d’y prendre leur part de responsabilité. Il avait une confiance sans faille en eux. Il avait aussi beaucoup d’hu-mour et se montrait accueil-lant et disponible avec chacun. Mgr Panafieu a été un témoin du Christ capital dans ma vie de jeune chrétienne.

« Il m’a consacrée dans l’Ordre des vierges »Mes études et mon travail m’ayant éloignée d’Aix et d’Arles pendant plusieurs années, j’écrivais de temps en temps à Mgr Panafieu

pour le tenir informé de mon che-minement spirituel. Ses réponses, concises, étaient des encourage-ments à approfondir ma relation avec le Christ. Puis, au gré d’une mutation, j’ai débarqué à Marseille en septembre 1999 : je l’ai retrouvé avec joie, il m’a accueillie comme

Marie-Louise Bernasconi rencontrant le pape Jean Paul II,

accompagnée du cardinal Panafieu.

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Dossier

Une confiance qui m’a fait grandirLa vocation de Marie-Louise Bernasconi, est née grâce au Père Panafieu.

Un même amour pour Marseille

Nous avions le même âge. Nous nous sommes connus à

Castres, à Barral, petit séminaire à l’époque, en 1948, en classe de seconde.Au départ de notre promotion, en 1950, nos chemins ont bifurqué et nous nous sommes perdus de vue. J’ai quitté la Mission de France en 1953 pour cause de fermeture, et j’ai travaillé dans de grandes usines

automobiles, avec des responsabili-tés syndicales et politiques, engage-ment que j’ai poursuivi à Marseille en 1957 après mon mariage.

Une amitié insolite entre un archevêque et un responsable communisteJ’ai retrouvé Bernard par la presse lors de sa nomination à Aix. Nous nous sommes vus à peine une ou deux fois.

À son arrivée à Marseille, j’ai pris contact immédiatement avec lui. Nous nous sommes rencontrés

très souvent, tantôt chez lui, tan-tôt chez moi, et des liens étroits se sont tissés entre nous, devenus

Témoignage deJean-Claude Ferrand

Le Cardinal entouré de Jean-Claude et Gisèle Ferrand à Venasque.

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Un témoin ardent de la foiLe Père Michel Desplanches est vicaire général du diocèse d’Aix et Arles. Il a été ordonné par Mgr Panafieu.

C’est en 1978, peu après son arri-vée dans le diocèse, que j’ai rencon-tré Mgr Panafieu pour la première

fois. Musicien à Paris et me posant la question d’une éventuelle vocation sacerdotale, j’étais revenu dans ma Provence natale en parler à mon vieux curé qui me prit rendez-vous pour le lendemain avec le nouvel archevêque. Celui-ci m’encouragea à entamer un discernement et à m’engager dans ma paroisse parisienne. Je m’aperçus vite que, sous des dehors réservés, il avait la passion du sacerdoce et de l’Église.Quand il décida de rouvrir le séminaire diocé-sain, en 1984, il s’engagea sans réserve dans l’organisation et l’animation de cette maison qu’il avait placée au centre de sa vie d’évêque. Toutes les semaines, il venait à notre rencontre pour nous partager les évènements du diocèse ou de l’Église universelle. Il vivait le cheminement de chacun de nous comme un engendrement.

Mgr Panafieu à Aix, c’était surtout un jeune évêque, plein d’ardeur pastorale, soucieux du peuple que le Seigneur lui avait confié. Ses nombreuses lettres pastorales en témoignent. Le rassemblement diocésain du Grand Saint-Jean de 1982, où la foule était au rendez-vous, fut l’occasion de sceller le jumelage du diocèse d’Aix avec celui de Natitingou, au Bénin. Depuis lors, cette amitié fraternelle se poursuit, nourrie de mille initiatives magnifiques et pleines de foi.Il lança encore le diocèse dans un synode (1987-1988), lourde machine qui mobilisa toutes les forces vives dans la prière, la réflexion et le débat pour une marche féconde à la suite du Christ. Il m’avait connu musicien, il me nomma curé avant de partir pour le diocèse de Marseille. Ma vie était désormais tout entière misée sur le Christ et son Église. Mgr Panafieu

avait accompagné et soutenu ce long cheminement.Chaque année, je recevais un petit mot de mon ancien archevêque pour mon anniversaire d’ordination : fidélité d’un père jamais démentie, et qui se poursuit au-delà de la mort.Mgr Panafieu a été, pour nous tous, un témoin ardent, solide et courageux de la foi dans une société qui prenait ses distances avec l’Église. Il avait la parole ferme et convaincue du pasteur qui, totalement remis entre les mains du Père, guide son peuple vers la Vie. Modèle sacerdotal inspirant, qu’il veille sur cette Église que nous sommes et qu’il a tant aimée.

Père Michel Desplanches

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un père. Comme je m’interrogeais toujours sur ma vocation, il a eu l’idée géniale de me parler de l’Ordo Virginum. Avec discrétion et patience, il a laissé l’œuvre de Dieu s’effectuer en moi jusqu’au jour où, en 2004, il m’a consa-crée dans l’Ordre des vierges. Entre-temps, j’ai assumé dans le diocèse diverses responsabilités qui exprimaient la confiance que Mgr Panafieu me manifestait : une confiance qui m’a fait grandir.

Un témoin exemplaire du ChristAprès son départ de Marseille, j’allais le voir régulièrement à Venasque : nous échangions sur de nombreux sujets d’actualité, et il était toujours au fait de ce qui se passait dans l’Église et dans le monde. Il m’épatait par sa capacité à toujours être décentré de lui-même pour s’ouvrir et se donner aux autres. Il n’oubliait jamais de me demander des nouvelles de mon frère et de mes parents. Je l’ai vu vivre dans l’humilité et dans la foi le dépouillement progressif imposé par la maladie et le grand âge.Jusqu’au bout, il a été pour moi un témoin exemplaire du Christ. Et je remercie le Seigneur d’avoir permis que nos routes se croisent.

Marie-Louise Bernasconi

« Il avait la parole ferme et convaincue du pasteur qui, totalement remis entre les mains du Père, guide son peuple vers la Vie »

chaleureux et fraternels. Une amitié entre un archevêque et un responsable communiste est-elle si insolite que ça ? Nous avons constaté un même amour profond pour Marseille et ses habitants, une ville difficile, vivante et attirante.La dernière fois que j’ai vu Bernard, c’était en 2016 à Venasque.J’ai rencontré dans ma vie des gens intéressants, brillants, intel-ligents, mais toujours dans un rôle. Lui n’était jamais « en repré-sentation », mais c’était un homme simple, discret, franc, chaleureux, toujours à l’écoute.Je viens de perdre un ami.

Jean-Claude Ferrand

Mgr Panafieu en visite à Natitingou (Bénin),

diocèse jumelé avec celui d’Aix et Arles.

Mgr Coffy remet la Légion d’honneur à Mgr Panafieu à Aix en 1987.

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Alors qu’il était séminariste, celui qui allait devenir le cardinal Bernard Panafieu

accomplissait son service militaire en Algérie, dans la ville où je résidais avec ma famille. C’est en 1952, lors du repas de Noël, que nous nous sommes vus pour la première fois. Il était avec un camarade de régiment, Denis Gonzalez, qui sera plus tard vicaire général du cardinal Duval à Alger.Puis nous nous sommes retrouvés souvent pour partager le repas dominical, pour des promenades entre jeunes militaires et civils dans les environs de la ville, pour assister à une séance de cinéma au foyer paroissial ou, tout simplement, pour parler de tout et de rien dans une pièce de ce même foyer.Une épidémie de typhus a frappé la région au début de l’année 1953.Fort heureusement, nos deux nouveaux amis y ont échappé. D’autres n’ont pas eu cette chance, et nous avons visité ensemble à l’hôpital civil ceux qui étaient atteints pour les réconforter.

Présent aux grands moments de ma vie familialeLa fin du service militaire arrivant, le retour en métro-pole nous sépara pour un temps, jusqu’à la nomina-tion de Mgr Bernard Panafieu comme archevêque d’Aix et Arles. Habitant Aubagne, c’est avec joie que se renouait le fil de l’amitié, et plus encore lors de sa nomination comme archevêque de Marseille. Quarante-deux ans plus tard, le coadjuteur du car-dinal Coffy partageait le repas de Noël avec notre famille !

Depuis ce Noël 1994, Mgr Panafieu a été présent à tous les grands moments de notre vie familiale : confirmation et mariage de nos filles, baptêmes de nos petits-enfants, une visite quelques jours avant le décès de mon père, la messe d’action de grâce pour nos 40 et 50 ans de mariage… Lors de ces réunions familiales, Bernard savait, avec délicatesse, trouver les mots pour nous faire avancer sur notre chemin de foi.Nous avons pu aller à Rome pour la remise du pallium, puis de la barrette de cardinal, et partager ces beaux moments d’Église. Lorsqu’il s’est retiré à Venasque, il m’appelait pour certains de ses déplacements.

Dernier adieu le 14 novembreAu mois de juin de cette année, mon épouse et moi lui avons rendu visite, et, bien qu’il soit fatigué, il a eu la délicatesse de nous demander des nouvelles de toute la famille.

Le 14 novembre, à Venasque, je lui ai dit un dernier adieu. Prenaient fin 65 ans de partage dans l’amitié et la frater-nité, croyant en Celui qui nous a donné ce commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »Merci Bernard pour tout ce que tu nous as apporté pour que grandisse notre foi.

Georges Faucheux

Place Saint-Pierre à Rome les époux Faucheux avec le cardinal Panafieu pour la remise du pallium en 2003.

Georges Faucheux a rencontré Bernard Panafieu alors qu'il effectuait son service militaire en Algérie en 1952. Le début d'une grande amitié.

Une longue et belle amitié

Pendant son service militaire en Algérie, Bernard Panafieu, séminariste, Madame Faucheux, M. Mingual, Charles et Georges Faucheux. Au premier plan, Agnès et Anne-Marie Faucheux.

Jean-Philippe Rigaud, diacre permanent, est coordinateur de la pastorale maritime du diocèse.

En 1993, à la triste époque des bateaux saisis et des marins

abandonnés, Mgr Panafieu, alors archevêque d’Aix et Arles, était venu à bord du Broomsgaard-Star, bloqué depuis de longs mois dans le golfe de Fos. Il avait tenu à ren-contrer discrètement ces marins du bout du monde, séparés de leurs familles, oubliés, sans salaire et ne (sur) vivant que grâce à la solida-rité de la communauté maritime locale.Quand il est arrivé à Marseille, il a souhaité connaître davantage le monde maritime et ses parti-cularités, humaines, sociales et familiales. En complément de la Mission de la Mer et des anciens

Plus qu’un repère, un point Cardinal !

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Dossier

Il y a un peu plus de vingt ans, jeunes adultes désireux

de suivre le Christ, nous avons d’abord rencontré Mgr Panafieu dans nos mouvements de jeunesse respectifs : le scoutisme, l’Œuvre Jean-Joseph Allemand, le Centre culturel médical, et dans les ras-semblements diocésains et natio-naux avec les JMJ de 1997.Nous avions alors déjà senti, posé sur nous, un regard bon, patient et plein de confiance envers notre jeunesse enthousiaste, mais par-fois excessive. Si nous évoquions une tension ou une question, Mgr Panafieu, après un regard et

Un père spirituel attentionnéNicolas et Bernadette Bettini ont bâti leur couple sous le regard de Mgr Panafieu.

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prêtres navigants, il a appelé au diaconat un marin professionnel, marié et père de famille, et l’a envoyé en mission dans ce même milieu, lui demandant une atten-tion particulière pour l’école de la Marine marchande dans laquelle il souhaitait la création d’une aumônerie pour les étudiants. Il

a souvent participé à des soirées, célébré des messes et même béni le local de l’aumônerie. Il a forte-ment encouragé à poursuivre et développer le pèlerinage nautique et nocturne de la Chandeleur qui s’était déroulé en 2000 pour la première fois. S’intéressant à tous nos lieux d’apostolat, il est venu à

maintes reprises au foyer d’accueil des marins en escale.

« On trouvait toujours dans son regard la confiance qui parfois nous manquait »En 2012, à l’occasion du dernier congrès mondial de la Mission de la Mer ayant pour thème « La nouvelle évangélisation », il m’a beaucoup aidé pour préparer inter-ventions et carrefours sur l’appel possible de marins embarqués. On trouvait toujours dans son regard doux et bienveillant la confiance qui parfois nous manquait, mais jamais aucune trace de jugement. Tout au plus un petit sourire amusé…La relation qu’a eue le Père Panafieu avec notre famille a toujours été simple et vraie. Il était attentif à cha-cun de nous, chacun de nos enfants et à notre mission dans l’Église.

Jean-Philippe RigaudDiacre permanent

Plus qu’un repère, un point Cardinal ! « Un père bienveillant »Lors de l’appel au diaconat, voici ses paroles : « Je vous appelle tous les deux pour que Jean-Philippe soit ordonné diacre. » C’est pour moi la clef d’un ministère diaconal bien vécu dans notre couple et notre famille. Ces mots m’ont permis de trouver ma juste place aux côtés de Jean-Philippe, avec toute la confiance de mon évêque. Il venait régulièrement à la maison partager des repas, prier en famille avant de faire le point sur la mission. Nos enfants gardent le souvenir de ces moments où il s’intéressait à ce qui faisait leur vie, avec la réalité d’un papa absent la moitié du temps et au service de l’Église. Il m’a téléphoné à la maternité pour la naissance de notre dernier. À une période où j’étais un peu surmenée, il a eu la délicatesse de nous inviter à déjeuner à la résidence pour que j’aie moins de travail.Il a été pour moi un père bienveillant, un exemple dans son âge avancé et sa maladie.

Marie-Agnès Rigaud

Un père spirituel attentionnéun temps de réflexion, répondait par une parole précise qui validait ce qui était juste, pointant ensuite paisiblement ce qui pouvait être proposé en Église.

Une union bénie par Mgr PanafieuPlus tard, lorsque nous avons fait le projet de nous fiancer puis de nous marier en suivant la voie pro-posée par l’Église, nous nous sen-tions bien faibles et démunis dans un contexte général de dévalorisa-tion de la sexualité et de remises en questions des enseignements de la tradition de l’Église. Et, sans trop réaliser l’ampleur de ce que nous imaginions, nous avons demandé à notre père spirituel si nous pouvions nous adresser à notre évêque pour bénir notre union et nous accompagner à l’autel de

notre mariage. La réponse positive de chacun de ces bons pasteurs fut une immense surprise, et leur engagement paternel à nos côtés nous poussa encore d’avantage à nous préparer et à approfondir notre engagement dans le mariage.Ce fut le début de temps d’échanges ponctuels durant des années, et jusqu’à ces dernières semaines.À travers ces moments de ren-contre, nous gardons d’abord le souvenir d’un homme profon-dément paisible et généreux. À chaque rencontre, il se renseignait sur la croissance de nos enfants et de notre famille, nous ramenant à la contemplation du Christ dans

les événements heureux ou mal-heureux de notre vie.Sans laisser transparaître les tensions liées à sa charge, il fut un père spirituel attentionné sur notre route de chrétiens, écoutant, guidant, rassurant, et finalement témoignant d’une intense union personnelle au Christ et d’une

réelle confiance en son Église. Le voir vivre l’épreuve de la maladie et de la vieillesse, qui le faisaient renoncer par étapes à ses talents personnels, notamment de clarté de pensées, de paroles et de mémoire, fut un témoignage très fort de sa confiance en Dieu et de son renoncement à lui-même.Nous avons eu la joie que notre « Église domestique » bénéficie de son accompagnement bienveillant, et Mgr Panafieu restera dans nos cœurs comme un guide lumineux qui a eu la bonté de prendre du temps pour de simples chrétiens comme nous. Toute sa vie, et jusque dans son choix des lectures de sa messe d’adieu, il nous a montré un Dieu de miséricorde qu’il vient de rejoindre.Qu’à son exemple, nous témoi-gnions de la bonté et la beauté du cœur de notre Dieu.

Nicolas et Bernadette Bettini

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À bord d’un bateau, avec le P. Jacques Bouchet, vicaire général, et le P. Arnaud de Boissieu.

Il a cherché à montrer le ChristPendant cinq ans, de 2001 à 2006, Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, a été l’auxiliaire de Mgr Panafieu. Par petites touches, il témoigne de ce qu’il a reçu de lui au quotidien.

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J’ai connu le Père Panafieu quand il est arrivé comme évêque

coadjuteur du cardinal Robert Coffy en 1994. J’étais à Marseille depuis 1979. Pour moi, l’évêque représentait le père du diocèse, en qui on pouvait avoir une totale confiance. J’ai découvert peu à peu sa façon d’exercer le ministère épiscopal en voulant simplement indiquer la route, sans plus.Il avait une foi limpide qui s’enra-cinait dans ce que l’Église nous a transmis. Quels que soient les sou-cis ou les circonstances, il prenait toujours un temps de prière pro-longé. Il célébrait l’Eucharistie de manière intériorisée et profonde.

Un homme d’une grande cultureC’était un homme d’une grande culture, féru d’histoire, de poli-tique, amateur de musique. Quelle que soit la charge de travail, il savait aussi se détendre ! Très ouvert, toujours au courant de l’ac-tualité, il cherchait à comprendre le monde présent. Ce n’était pas un idéologue. Il recevait à sa table des gens très divers, et la conver-sation n’était jamais désordonnée ni superficielle. Il était attentif à ce que tous puissent s’exprimer et s’écouter. Même si son éducation était celle de son milieu, c’était un homme simple, profondément sen-sible au quotidien des personnes. Il était attentionné : beaucoup

peuvent témoigner des petits mots reçus de lui dans diverses circons-tances de leur vie.

« Nous n’étions pas deux complices, mais deux baptisés »Mgr Panafieu m’a appelé assez vite au Conseil épiscopal pour la Pastorale des jeunes. J’ai toujours senti qu’il me poussait à donner le meilleur de moi-même, avec une ferme et douce constance. Sa sobriété et sa discrétion m’aidaient à ne pas me disperser. J’ai décou-vert au jour le jour sa délicatesse attentive. Il ne forçait jamais la main, il respectait les personnes. Il acceptait de ne pas être toujours

compris, même par ceux à qui il voulait du bien.Je sentais son estime envers moi, et nous avons, je pense, été d’autant plus proches dans le service de

l’Église que nous ne cherchions pas à être intimes. L’un comme l’autre, nous aimions beaucoup Marseille sans y être nés. Cela aussi nous rapprochait.

« Il m’a fait partager ce qui comptait le plus pour lui »Je me souviens, le jour de mon ordination épiscopale à la cathé-drale, de la façon dont il avait soi-gneusement préparé les choses et de la manière avec laquelle il m’a introduit dans la charge épiscopale avec lui. Il souhaitait que je puisse lui permettre d’aller jusqu’au bout de son épiscopat malgré la maladie.Nous avions le sentiment d’avoir été appelés à servir l’Église en ayant conscience de nos propres limites. Cela ne nous a pas empê-chés d’accueillir les événements comme des appels à la joie.Il m’a fait partager ce qui comptait le plus pour lui. Chaque année, après Noël, il recevait le cardi-nal Lustiger qui venait faire une retraite près de Marseille. Jeune évêque, ces dialogues avec eux me restent très présents à l’esprit.

« Il m’a appris par son exemple »Cela a été une bénédiction pour moi de ne pas être tout de suite appelé à la responsabilité première d’un dio-cèse. Un jour il m’a dit : « J’espère que ce n’est pas trop long pour toi ! » Il a été rassuré que je ne reste pas par devoir. Je ne me suis jamais senti contraint. J’ai toujours trouvé important d’être porté par un aîné. Il m’a appris que l’évêque doit être à sa place, mais pas plus. Ne pas s’im-poser, mais laisser chacun remplir sa tâche. Il m’a surtout appris par sa manière de remplir au quotidien la charge épiscopale, bien plus que par des paroles et des conseils. Devenu évêque d’Autun, j’ai compris que je devais être simplement fidèle à la mission qui m’était confiée, en res-tant moi-même.

Il a vécu du mieux possible sa devise épiscopale : « Préparer le chemin du Seigneur. » Il ne voulait pas se mettre en avant, il était heu-reux quand les autres étaient en contact avec le Christ.

Propos recueillis par D. P.-G.

Mgr Bernard Panafieu consacre le P. Benoît Rivière évêque le 18 février 2001 à La Major.

À Rome avec les séminaristes.

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À l’issue du conclave, en avril 2005, le cardinal Panafieu avait raconté ses journées romaines aux diocésains.

C e dimanche 17 avril, entre deux orages, je célèbre l’Eucharistie dans ma paroisse romaine de Saint-Grégoire Barbarigo. En effet, est

affectée à chaque cardinal une paroisse de Rome, ce qui justifie le fait que nous soyons électeurs de l’évêque de Rome, successeur de Pierre. Cette paroisse se situe dans le quartier de Tre Fontane, paroisse érigée en 1960 dans un secteur plutôt résidentiel mais où, par une déli-catesse de la Providence, se trouvent l’abbaye de Saint-Paul, édifiée à l’endroit présumé de la mort de Paul, et la maison généralice des Petites Sœurs de Jésus que les Marseillais et les Aixois connaissent bien par leur présence évangélique au Tubet et à Marseille.À 17 heures, je fais mes valises et je quitte le Séminaire français pour la Maison Sainte-Marthe… La Cité du Vatican se vide. Mes accom-pagnateurs ne peuvent entrer dans Sainte-Marthe. Une police sévère veille sur les entrées et les sorties. Ma chambre, la 508, est close. On lève les scellés et je rentre dans un duplex agréable, mais dont les volets doivent rester inexorable-ment clos. Nous sommes voués à travailler à la lumière électrique. À côté de moi, un cardinal chilien. En face, un espagnol. Plus loin, un ivoirien. À 20 heures, nous sommes tous présents pour nous préparer à l’ouverture du conclave qui aura lieu le lendemain. Quand on est cardinal, il n’est pas bon d’être claustrophobe !J’ai pris quelques livres pour accompagner ma prière et ma réflexion : le De consideratione où saint Bernard apostrophe sans ménagement son ancien moine Eugène devenu pape, et l’Histoire de la Papauté de Yves-Marie Hilaire.

« Il s’agit d’une véritable célébration… »Lundi matin, c’est la célébration eucharistique à Saint-Pierre : le peuple de Rome et, sans doute, beaucoup de touristes ont répondu à l’appel du cardinal-doyen et sont venus en foule accompa-gner de leurs prières les cardinaux-électeurs. Le rite romain se déploie avec sobriété et grandeur comme un avant-goût de la liturgie céleste… ce qui ne nous fait pas perdre de vue que nous sommes des hommes au pas lourd et hésitant, et que nous

avons besoin du souffle de l’Esprit pour discerner celui qui est déjà élu dans le cœur de Dieu.L’après-midi, dans une longue procession depuis la chapelle des Bénédictions, nous entrons dans la chapelle Sixtine au chant des litanies des saints. Puis nous demandons à l’Esprit sa lumière dans le Veni Creator.Il est 16 h 30. Les visages sont marqués par la gravité de la responsabilité. Le temps n’est pas à s’émerveiller devant les fresques de Michel-Ange, mais bien plutôt à entrer dans ce « grand silence du dedans » dont parlait Élisabeth de la Trinité, de se laisser saisir par l’Esprit du Seigneur comme en une nouvelle Pentecôte. Après l’appel, chaque cardinal prête serment sur le livre de la Parole de Dieu. Après quoi commence le vote. Il ne s’agit pas, comme tout bon républicain, de déposer son bulletin dans l’urne avec l’espoir de voir son favori l’emporter. Il s’agit d’une véritable célébration qui explique que nous soyons en habit liturgique et que nous déposions nos bulletins sur une patène pour la glisser ensuite dans une sorte de grand calice, en disant que nous considérons que celui que nous choisissons est capable de

répondre à la charge qui lui serait éventuelle-ment confiée.Ce vote des 115 électeurs se fait dans le plus grand silence. Je regarde les cardinaux qui sont en face de moi, un hollandais, un italien, un amé-ricain du Nord, un autrichien, un africain… Tous sont plongés dans la prière. Tous ont conscience de vivre une heure décisive de la vie de l’Église catholique.

« Il s’appellera Benoît XVI… »Ainsi s’égrainent les heures. Gravité et paix inté-rieure, jusqu’au moment où l’un des cardinaux dépasse les deux tiers des voix. Alors éclatent les applaudissements. Tous les autres se lèvent et se tournent vers lui pour qu’en cet instant, l’élu se sente conforté dans son acceptation.Je regarde celui qui était encore il y a un instant le cardinal Joseph Ratzinger. Il est serein. Il répond avec conviction à la demande d’acceptation : il s’appellera Benoît XVI. Benoît, le béni de Dieu, celui qui apporte la paix et la réconciliation.Le dernier pape qui ait pris le nom de Benoît a été en charge de 1914 à 1922. Il a vécu la Première Guerre mondiale comme un drame qu’il a tenté désespérément de stopper à plu-sieurs reprises, mais sans succès. Son attitude n’a pas toujours été comprise, notamment en France où on le considérait comme trop enclin à soutenir l’Allemagne, alors qu’il ne voulait que la paix entre des peuples qui se battaient les uns et les autres avec le sentiment de défendre la civilisation. Il évoquait en 1915 « l’horrible boucherie qui déshonore l’Europe, le suicide de l’Europe civilisée »…

+ Bernard Panafieu

Le conclave, une expérience spirituelle

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Le Cardinal avec Benoît XVI.

Je connaissais son état de santé de plus en plus précaire, et le

savoir désormais délivré d’un mal implacable console quelque peu.J’avais déjà eu l’occasion de le ren-contrer lorsqu’il était archevêque d’Aix. Sa venue à Marseille a fait naître et croître au fil du temps une amitié indéfectible. Nous avions de nombreuses occasions de nous voir, évidemment lors des manifes-tations communes organisées pour la Semaine de prière pour l’Unité, mais aussi en bien d’autres lieux.

Je suis allé le voir il y a quelques années à Venasque avec mon col-lègue Paul Alarcon, qu’il connais-sait très bien aussi, ce dernier ayant été en charge des rela-tions œcuméniques dans notre Consistoire. Ce fut un moment inoubliable de cordialité, de fra-ternité autour d’un bon repas précédé d’une lecture biblique et d’une méditation commune toute simple. Nous avons évoqué le chemin déjà parcouru conduisant à l’unité, l’importance du docu-ment commun sur la justification,

les questions restant à résoudre. Je ne l’ai plus revu depuis, mais je n’oubliais pas de lui envoyer une carte de Rome à chacun de mes nombreux séjours là-bas, ce qui lui faisait dire avec humour que je m’y

rendais plus souvent que lui ! Nous nous sommes même retrouvés une fois, par le plus grand des hasards, dans la belle église de Santa Maria sopra Minerva. Je savais qu’il était à Rome car nous avions pris le même

La disparition du cardinal Bernard Panafieu a profondément affecté le pasteur Raymond Dodré.

C ’est l’historien Régis Bertrand qui a présenté « cette enseignante dans

l’âme », agrégée d’histoire, profes-seur à l’Université de Provence, puis formatrice à l’IUFM, fon-datrice de l’Association pour la recherche et l’enseignement de la Shoah (ARES). Auteur de plusieurs livres sur l’histoire du judaïsme et l’histoire des femmes, elle a coordonné, entre autres, Le Dictionnaire des Marseillaises. Dans son discours de réception, Renée Dray-Bensousan a retenu quatre aspects de la personnalité de son prédécesseur au fauteuil 17 : « Le premier me rapproche de lui : c’est un éducateur. Aumônier de

lycée à Albi, puis de la paroisse uni-versitaire, aumônier des étudiants à Toulouse, président de la Commission épiscopale du monde scolaire et univer-sitaire. Son souci de l’éducation ne le quittera jamais. Ce fut un “théologien de terrain”, pour emprunter les mots qu’il utilisa lui-même à l’égard de Mgr Jean-Marc Aveline, lors de l’ordination épiscopale de ce dernier. Il militait pour "une Église ni frileuse ni fiévreuse, ayant le goût de la rencontre et le goût du risque pour l’Évangile.”

Mgr Panafieu a toujours revendiqué sa fibre sociale, visitant les quartiers, ren-contrant des personnes de tous milieux et de toutes confessions, réclamant un statut pour les sans-papiers, rendant hommage aux travailleurs sociaux dans le quartier de La Belle-de-Mai. À la veille de la Coupe du monde de foot-ball en 1998, il déclare : “L’OM remplit une mission importante d’unification de la population marseillaise. Je tiens par ma présence à exprimer publi-quement l’intérêt de l’Église à ces

manifestations qui vont mobiliser tant de monde dans notre cité.” »

Une œuvre œcuménique et interreligieuse« Un homme d’Église ouvert aux autres, un homme de dialogue tant par son œuvre œcuménique qu’interreli-gieuse. Il a été l’un des signataires de la déclaration de repentance des évêques de France, le 30 septembre 1997. Cette dernière, et le texte du Vatican sur la Shoah, le 16 mars 1998, sont deux

Le 7 novembre dernier, l’historienne Renée Dray-Bensousan a succédé, dans le 17e fauteuil de l’Académie de Marseille, au cardinal Bernard Panafieu.

Un homme de dialogue

ÉGLISE À MARSEILLE 14

Dossier

Réception de Renée Dray-Bensousan à l’Académie.

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Une amitié indéfectible

avion, mais ce fut néanmoins une grande surprise…

Un homme de paix, conciliant et ouvert à toutes les expressions religieusesLa célébration œcuménique pour le Jubilé 2000 au parc Chanot fut un grand moment d’unité spirituelle pour les chrétiens marseillais. La joie se lisait sur le visage de l’arche-vêque et des participants.C’est une protestante très attachée à sa foi, Madeleine Villard, qui avait accueilli Mgr Panafieu à l’Académie de Marseille, et c’est une historienne de confession israélite, Renée Dray-Bensousan, qui a pris sa succession tout récemment. Beau symbole de rapprochement, de communion dans le même Esprit !

Beaucoup l’ont dit ou écrit : le cardinal était un homme humble, simple et bon, un homme de paix, conciliant et ouvert à toutes les expressions religieuses, chré-tiennes ou non. À Marseille Espérance, on n’oubliera pas ses interventions empreintes de sagesse, exhortant toujours les communautés marseillaises au respect réciproque et au dialogue constructif.L’Église protestante unie de Marseille exprime à l’Église catho-lique sa très vive sympathie dans le deuil qui la touche et l’assure de ses sentiments les plus fraternels en Celui qui est notre paix et notre espérance.

Pasteur Raymond Dodré

événements historiques qui éclairent d’un jour nouveau les relations entre juifs et chrétiens. Il a œuvré pour le dia-logue au sein de Marseille Espérance.Il ne faudrait pas oublier son œuvre œcuménique. Comme il aime à le dire, pour lui, l’œcuménisme n’est pas simple “matière à option” pour les chrétiens. Au parc Chanot, l’homélie qu’il prononce devant un auditoire extrêmement nom-breux et œcuménique pour célé-brer le Grand Jubilé de l’an 2000

marque encore les consciences. » Le cardinal Panafieu était souvent surnommé « le sage de Marseille », a rappelé Renée Dray-Bensousan en concluant cet hommage à son prédé-cesseur. Et c’est en l’honneur de ce sage que la nouvelle académicienne a choisi de consacrer la seconde partie de son remerciement à une réflexion sur les manifestations de la foi dans les camps de concentra-tion, sur laquelle Église à Marseille aura l’occasion de revenir.

« Mgr Panafieu a toujours revendiqué sa fibre sociale, visitant les quartiers, rencontrant des personnes de tous milieux et de toutes confessions… »

Mgr Panafieu, quels liens avez-vous tissés avec les représentants des autres traditions religieuses ?J’ai eu des relations fraternelles avec la communauté juive depuis mon arrivée, grâce, en grande partie, au travail du Père Gérard Grange qui m’a beaucoup aidé à trouver le ton juste. Je redis à cette communauté les paroles du pape Jean-Paul II à la grande synagogue de Rome : « Vous êtes nos frères aînés. » Je me suis efforcé d’avoir des relations cordiales avec les différentes composantes de la communauté musulmane. Il est important, en ces temps de violence, de montrer qu’ici, des chrétiens, des juifs et des musulmans peuvent vivre en bonne entente, avec le souci de construire une société de convivialité. En ce sens, je crois que Marseille Espérance est une belle réalisation. Se retrouver autour d’une table dans le souci de servir Marseille et d’établir un climat de respect mutuel, de compréhension et si possible de communion est une expérience d’une grande force symbolique. Dans notre pays « aux mille couleurs », il faut travailler à tisser une vie sociale dans le respect des religions. L’Église catholique y tient beaucoup.

Interview dans Église à Marseille, 1er mai 2006

1. Pentecôte 2000 au parc Chanot. 2. Repas de Noël à l’accueil de nuit de Forbin. 3. Mgr Panafieu sollicité par les médias.

Coup d’envoi au stade Vélodrome.

Avec Marseille Espérance.

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Le 3 décembre, premier dimanche de l’Avent, la nouvelle version du Notre Père entrera en vigueur, avec le changement de la sixième demande : « Et ne nous soumets pas à la tentation » devient « Et ne nous laisse pas entrer en tentation ». Les explications du P. Paul Bony, bibliste.

Les traductions les plus littérales ne sont pas for-cément les plus justes. Il n’y a pas d’équivalence stricte d’une langue à

une autre entre les formes verbales et les tours de phrase. Traduire, c’est toujours interpréter, et cela ne se fait pas forcément par le mot à mot.Nous n’avons pas la prière du Notre Père en sa langue originale, l’araméen. Nous l’avons seulement en traduction grecque. La sixième demande, relative à la tentation, a été traduite littéralement du grec en latin : « Et ne nos inducas in tenta-tionem », « Et ne nous introduis pas en tentation ». Ce qui est à la base de la traduction liturgique en fran-çais que nous avons récitée depuis 1966 : « Et ne nous soumets pas à la tentation ». C’était littéral, mais cela ne pouvait être compris qu’avec des sous-entendus : ce n’est jamais Dieu qui nous tente, mais notre propre convoitise (Jc 1, 13). Et si l’on peut rapporter à Lui la tentation, c’est que rien n’échappe à son dessein, bien qu’Il n’en soit pas la cause directe — et l’on ajoutait qu’en tout cas Dieu ne nous laisserait pas tenter au-delà de nos forces aidées par sa grâce, comme le dit saint Paul (1 Co 10, 12-13).Cela faisait bien des sous-entendus. Sans explication, l’auditeur fran-çais risquait de comprendre que, s’il priait Dieu de ne pas le tenter, c’est qu’il pouvait le faire. L’exposer à l’épreuve, passe encore ; mais à la tentation de faire le mal, c’est bien difficile à admettre lorsque l’on confesse la sainteté de Dieu. Une issue possible, en effet, serait de traduire le mot grec peirasmos par « épreuve », comme le fait la

Nouvelle Segond (Genève 2002) : « Ne nous fais pas entrer dans l’épreuve » ; ce serait une demande d’humilité : nous sommes faibles, épargne-nous l’épreuve… Mais une telle demande serait-elle conforme à la sagesse de Dieu ?

L’ambiguïté de la traduction grecqueFinalement, on a pris acte de ce que la traduction grecque – et les autres traductions qui en sont dérivées, en latin, en français – était une tra-duction littérale, mais ambiguë, de l’araméen, la langue de Jésus. Si l’on restitue l’araméen derrière la tra-duction grecque, le verbe « entrer », dans la formule « entrer en tenta-tion », est à un mode qui n’existe pas en grec, ni en latin, ni en français : le « factitif » (ou « causatif »), et qui peut se rendre soit par « faire entrer », soit par « laisser entrer ». On a bien d’autres exemples où la version grecque a laissé planer la même ambiguïté pour lecteurs non avertis, par exemple Ps 119, 10 : « Ne me fais pas errer loin de tes

commandements », alors qu’il faut comprendre : « Ne me laisse pas errer loin de tes commandements ». Il est donc tout à fait légitime, et même normal, de traduire et comprendre l’araméen sous-jacent à la sixième demande, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », au sens de « Ne nous laisse pas tomber au pouvoir de la ten-tation ». Sans recourir à l’araméen, des Pères de l’Église (Tertullien, Ambroise) comprenaient bien ainsi : « Ne nos patieris induci », « Ne nous laisse pas induire en tentation ».

Empêche-nous d’entrer en tentationDans le contexte de la Prière de Jésus, tout entière tournée vers le Règne de Dieu, il ne s’agit pas de quelque tentation mineure, mais du risque de se désister de la foi et de la fidélité à l’Alliance à cause des contradictions et des difficultés diverses auxquelles elle expose, surtout dans le grand conflit final. Cet aspect négatif de la demande a sa contrepartie positive dans la deuxième partie :

« mais délivre-nous du Mauvais (ou du Mal) ». Ce que Jésus nous invite à demander dans le contexte éprouvant des forces du mal qui se liguent contre l’avènement du règne de Dieu, c’est la grâce de ne pas entrer dans le jeu du Mauvais, du Tentateur, mais de nous en délivrer. Comme le remarque un bibliste averti, Jean Delorme, si « laisser entrer » est « ne pas empê-cher d’entrer », inversement « ne pas laisser entrer », c’est « empêcher d’entrer ». Empêche-nous d’entrer en tentation. C’est l’objet de la prière que Jésus recommande aux disciples au moment de l’agonie à Gethsémani, lorsque l’épreuve de la Passion tournerait à la ten-tation de l’abandon : « Veillez et priez afin de ne pas entrer en ten-tation » (Mt 26, 41). Il ne les invite pas à demander d’être délivrés de l’épreuve, mais de la tentation. « Père, je ne te demande pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais » (Jn 17, 15).

Paul Bony

NOUVELLE TRADUCTION DU NOTRE PÈRE

« Et ne nous laisse pas entrer en tentation »

D.P

.-G

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Église de France

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Vie du diocèseÉGLISE À MARSEILLE

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L a cérémonie sera présidée par Mgr Jean-Pierre Ellul et la statue de la Vierge sera portée par les Scouts

marins. La musique des Anciens de la Légion Étrangère animera la procession dans les jardins de la basilique ainsi que la messe.

Des prières exaucéesÀ l’automne 1849, une terrible épidémie de choléra frappe la ville d’Oran, faisant des cen-taines de victimes. Les habitants s’adressent aux autorités mili-taires pour demander de l’aide. L’épidémie gagne du terrain. Le général Pélissier, gouverneur de la ville, se tournant vers le sommet de la montagne Murdjajo et le fort qui domine Oran, interpella alors l’abbé Suchet, vicaire général :

« Je ne suis pas curé et pourtant, c’est moi qui vous le dis : faites des processions ! Foutez donc une vierge là-haut sur la montagne, elle se chargera de jeter le choléra à la mer. » Les prières des Oranais sont exaucées. La pluie se met à tomber et, chassant les miasmes, stoppe l’épidémie…C’est ce miracle qui est célébré chaque année, le jour de l’Ascen-sion, et c’est l’objet de notre

dévotion à la Vierge de Santa Cruz qui se trouve, depuis 1963, au sanctuaire de Nîmes-Courbessac.

Un sanctuaire rénovéÀ la suite de cette épidémie, une chapelle fut construite en 1850. En 1873, une tour en pierre de taille fut érigée, surmontée d’une statue de la Vierge, réplique de celle de Notre-Dame de Fourvière à Lyon. La construction du nouveau sanc-tuaire démarra en 1950 et la pre-mière chapelle fut démolie. Mais les travaux s’arrêtèrent en 1959 avant leur achèvement.Cette année 2017 marque une grande date pour les Oranais de France et d’Algérie puisque Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, a fait rénover entièrement la basilique, une restauration

financée par l’État algérien, la Wilaya d’Oran, des mécènes algé-riens et européens, l’Ambassade de France, et des entreprises et fonda-tions algériennes et françaises. Les travaux doivent être achevés d’ici à la fin de l’année.

Henri Lafite

Contact : Comité de Marseille

de l’Association des Amis

de Notre-Dame de Santa Cruz,

06 60 02 53 53 – 04 91 68 34 27.

Journées de l’abbé Fouque du 2 au 5 décembre

Notre Dame de Santa Cruz fêtée à MarseilleLe vendredi 8 décembre à 15 h, en la fête de l’Immaculée Conception, Notre Dame de Santa Cruz sera accueillie à la basilique du Sacré-Cœur.

Né à Marseille en 1851, ordonné prêtre en 1876,

Jean-Baptiste Fouque fut successivement vicaire paroissial à Auriol, à La Major, puis à la paroisse de la Sainte-Trinité, où il demeura pendant 38 ans. Fondateur de nombreuses œuvres, il est décédé le 5 décembre 1926 à l’hôpi-tal Saint-Joseph qu’il avait créé.Le 21 décembre 2016, le pape François l’a déclaré « vénérable ». « Une bonne nouvelle pour notre Église

diocésaine et pour tous ceux qui se sont engagés pour faire progresser sa cause de béatification puis

de canonisation, a déclaré Mgr Pontier. Que son exemple suscite pour notre Église les prêtres dont elle a besoin pour sa vie et sa mission. » À l’occasion du 91e anni-versaire de la mort de l’abbé Fouque, Mgr Bernard Ardura sera présent dans plusieurs lieux du diocèse.

Samedi 2 décembre12 h 10 : messe à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul – Les Réformés.

17 h 00 : messe à la paroisse de La Trinité – La Palud.

Dimanche 3 décembre10 h 30 : messe en l’église Saint-Pierre d’Auriol.16 h 30 : messe à la basilique Notre-Dame de la Garde.19 h 00 : messe à la basilique du Sacré-Cœur.

Lundi 4 décembre11 h 00 : messe à la maison de retraite de La Salette-Montval,

93, rue Joseph Aiguier (9e).19 h 00 : messe à la basilique du Sacré-Cœur.20 h 30 : dans la crypte de la basilique du Sacré-Cœur, prière et enseignement avec les hommes de la Fraternité Saint-Joseph.

Mardi 5 décembre16 h 30 : messe à la chapelle de l’hôpital Saint-Joseph présidée par Mgr Georges Pontier.

La Vierge de Santa Cruz.

Le pèlerinage des Oranais, ex-voto déposé en 1979 à Notre-Dame de la Garde.

Mgr Bernard Ardura, président du Comité pontifical pour les Sciences historiques, postulateur de la cause en béatification de l’abbé Fouque, sera à Marseille début décembre pour présider les journées annuelles dédiées au « saint Vincent de Paul marseillais ».

L'abbé Fouque.

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ÉGLISE À MARSEILLE 18

Solidarité

« Je ne savais pas que les missions existaient encore ! » Henriette, 72 ans, a participé, avec une soixantaine de personnes, à la soirée sur les missions organisée par l’association Gouttes d’Amitié pour célébrer sa première année d’existence. Elle a écouté le témoignage du Frère Freddy Mobio, jeune religieux ivoirien, qui a fait halte à Marseille pendant la Semaine missionnaire mondiale au mois d’octobre.

Septième enfant d’une famille aisée, Freddy, tou-ché par le témoignage des Missionnaires xavériens

de Yarumal, sent l’appel de Jésus à le suivre pour annoncer la Bonne Nouvelle dans les lieux les plus reculés et les plus pauvres. C’est la même nécessité d’annoncer l’Évangile qu’a expérimentée le jeune évêque Mgr Miguel Angel Builes en 1927 : elle l’a décidé à fonder cette congrégation colombienne.

Partager le sort des pauvresFreddy participe à des missions dans le nord de la Côte d’Ivoire. Mais il se demande comment suivre le Seigneur alors que sa propre famille est divisée. Ne faut-il d’abord réussir à y rétablir l’unité ? Avec confiance, il décide cependant de commencer sa formation et entre comme postulant dans la congréga-tion à Abidjan. Un jour, sa maman l’appelle pour lui annoncer : « Dieu nous a donné la grâce de nous réunir à nouveau. »Cette nouvelle l’encourage à conti-nuer sa formation théologique à Nairobi, au Kenya. Une nouvelle culture, deux nouvelles langues, l’anglais et le swahili, un nou-veau défi. Les Missionnaires de

Yarumal ont un sémi-naire à Kibera, le plus grand

bidonville de la région. Insécurité, insalubrité, pauvreté, coupures de courant, rythment la vie de ce lieu où règnent malgré tout la foi et la joie de vivre. Le courage et l’endurance pour survivre dans ce milieu misérable contrastent avec les gratte-ciel et les centres com-merciaux ostentatoires de Nairobi. Les séminaristes font leurs études à l’université des jésuites et vivent leur apostolat à Kibera : visites aux prisonniers, aux malades, aux familles, caté et jeux pour les enfants et les jeunes. Ils ont même mis en place une banque de solida-rité. Partager le sort des pauvres, « prendre l’odeur des brebis » comme aime dire le pape François, c’est la vie de cette communauté.

Oser la missionLes vocations se présentent à la porte du séminaire. La congré-gation décide de construire une extension à 30 minutes de Nairobi. La première maison, avec l’aide de l’association marseillaise Gouttes d’Amitié et de tant d’autres, voit le jour. Là vivront les étudiants en phi-losophie, alors que les théologiens resteront à Kibera. Les pauvres ne seront pas abandonnés !Pour l’année de noviciat, Freddy a été envoyé au nord du Kenya où habitent les Samburos. Ce sont des personnes semi-nomades. Leur richesse : l’accueil, la joie, les enfants… et leur bétail. Une nouvelle langue à apprendre, mais surtout une famille qui l’adopte rapidement.Que fait Freddy ? Il partage le quo-tidien de ces communautés : aller

chercher l’eau, aider à construire les « maisons » pour les nouveaux mariés, accompagner les jeunes ber-gers pour chercher du pâturage et ensuite conduire ces bergers-enfants à la Mission pour leur apprendre les rudiments des maths, de l’anglais, du swahili, et aussi leur annoncer que Dieu les aime. Il a fini ses études. Il vient de rece-voir la mission d’aller en Équateur, après un passage à Medellin, en Colombie, le berceau de la congréga-tion, qui fête cette année ses 90 ans.Au cours de cette halte à Marseille, Freddy nous a transmis l’amour de la mission, qui est la raison d’être de l’Église. Nous sentons davantage les besoins matériels et spirituels des missionnaires et la nécessité d’« oser, ensemble, la mission ». Freddy a fait vibrer en nous l’appel de Jésus : « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson » (Lc 10,2). Il nous a fait comprendre pourquoi il a décidé d’écouter l’appel de Jésus : « Allez ! De toutes les nations faites des dis-ciples » (Mt 28,19).

P. Luis Galvis

Frère Freddy : l’amour de la mission

Gouttes d’AmitiéLe nom de l’association, créée en 2016, est inspiré des paroles de sainte Teresa de Calcutta à propos de l’aide : « C’est une goutte d’eau dans la mer ! Mais avec cette goutte, la mer ne sera plus la même. » Gouttes d’Amitié soutient, financièrement et spirituellement, le développement d’un séminaire à Nairobi (Kenya) fondé par les Missionnaires xavériens de Yarumal. L’association a choisi de s’investir dans ce projet sous l’impulsion du P. Luis Gonzaga Galvis Quiceno, vicaire à Saint-François-Saint-Joseph-Saint-Philippe : il connaît bien cette congrégation et le P. Jairo Alberto Franco qui, sur place, assure son bon fonctionnement et informe régulièrement de son avancée.Contact : Gouttes d’Amitié — Le Greco 37, 116 avenue André Zenatti — 13008 Marseille. Tél. : 06 75 28 02 54

Le premier anniversaire de Gouttes d'Amitié avec le Frère Freddy

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Index annuel

Chaque titre est suivi de deux nombres séparés par un trait de fraction. Le premier indique le numéro du bulletin mensuel, le second la (ou les) page(s).

Table des matières de janvier à décembre 2017

ÉDITORIAL �Le jour se lèvera-t-il cette année ? 1/3 �Le sacrement des pauvres 2/3 �Voici venu le temps du Carême 3/3 � Il est où le bonheur ? 4/3 �L’espérance pascale 5/3 �L’Esprit Saint et les micocouliers 6/3 �Monsieur Vincent à Marseille 9/3 �Bienheureuse espérance 10/3 �Le santon et le cardinal 11/3

OFFICIEL �Nominations 2/23 � Prêtres et diacres jubilaires en 2017 2/23 �Nominations 7/22 �Calendrier diocésain 2017-2018 7/24 �Nominations 8/23 �Calendrier diocésain 2017-2018 8/24 �Nominations 9/2 �Nominations 11/26

FAMILLE DIOCÉSAINE �DécèsP. André Berthon 3/22P. Clément Rimbaud 3/22P. Claude Listello 3/22Sr. Imelda Mary of Saint Paul 3/22Mgr Jacques Fihey 4/22P. Georges Libourel 6/23P. Michel Barazzone 6/23Fr. Amand Thibaud 8/12P. Georges Caillet 9/22P. Igor Vassilieff 11/27P. René Bourdon 11/27

ÉGLISE DE FRANCE �Nouvelle mission pour Mgr Aveline 5/8-9 �Le nouveau Notre Père 10/24 �Nouvelle traduction du Notre Père 11/16

ÉGLISE UNIVERSELLE � Mgr Dieudonné Nzapalainga, nouveau cardinal 1/15 �Rémy de Mauvaisin à Calcutta 3/16 �Maroc : un peuple et une Église 5/16 � Prêtre Fidei Donum au Brésil 9/14

TÉMOINS �Aurélie Roiné, xavière 3/9 �Charlotte, confirmée adulte 8/7 � Syrie : retour à la case départ 10/8-9

ACTUALITÉ � Journée mondiale du migrant et du réfugié 1/23 � P. de Charentenay : la religion excommuniée 3/10-11 �Accueil de réfugiés syriens 4/4 �Rénovation du sanctuaire de Santa Cruz 6/10 � Interview de Mgr Pontier 8/2-3 �L’Année Luther 9/7 �Billet du CDES : l’innovation et la vertu 9/7 � Billet du CDES : garder le cap de l’espérance 10/15 � Homélie pour les obsèques de Mauranne et Laura 10/16

JEUNES � Pèlerinage au Japon 9/15

DOSSIER � Chrétiens de la Méditerranée : Paroles d’Algérie 1/8-10 � 8e centenaire de l’Ordre des Prêcheurs 2/6-7 � Interview du P. Jean-Marie Mérigoux 2/8-9 � P. Joseph-Marie Perrin : l’Évangile de la joie 2/10-11 �Le Carême avec le CCFD 3/6-7 �Les Auxiliaires du Sacerdoce 4/10-12 �Mariapolis avec les Focolari 6/8-9 �Ordinations presbytérales à La Major 7/6-10 � Sur les pas de saint Vincent de Paul 8/8-11 �La Halte Vincent à La Valentine 9/8-9 � Collecte nationale du Secours catholique 10/6-7 �En souvenir du cardinal Panafieu 11/4 à 17

MÉDITATION �Résurrection 4/24 �La part du pauvre 11/28

VIE DE LA CITÉ �Messe du Vœu des échevins 7/2-3

ÉVÉNEMENTS �Bienheureux P. Marie-Eugène 1/16 �L’abbé Fouque déclaré vénérable 2/13 �Un nouveau Général pour les Jésuites 3/15 �Dialogue interreligieux à Marseille 4/14-15 �Colloque Saint Vincent de Paul 5/10-11 �Les reliques de Césaire d’Arles au Vatican 5/15 � Saint-Mauront fête N.D. de Fatima 6/6-7 �Des pèlerins marseillais à Fatima 6/7 � Fest’i Joie à l’Ecole Lacordaire 7/12-13 � 25e anniversaire de l’ISTR 8/4-5 �Chemins de Dialogue en Arménie 9/16 � 400 ans des Vincentiens à Marseille 10/4-5

VIE DU DIOCÈSE �Un projet pour réenchanter l’école 1/4-5 �Congrès national du MCC 1/4-5 �L’étape diocésaine de baptême 1/5 � Rencontre des œuvres de jeunesse et des patronages 1/6-7 �Billet du CDES 1/14 �Un après-midi aux couleurs du Monde 2/4-5 �Vivre la fraternité avec l’étranger 2/5 �Le centenaire de Sr Jeanne-Françoise 2/12 �Billet du CDES 2/14 �La Chandeleur : fête de la rencontre 3/4-5 � Fête de la Lumière des enfants 3/5 �Billet du CDES 3/14 � Fest’i Joie, une fête pour tous 4/7 � Ils s’engagent dans l’Église 4/8-9 �Billet du CDES 4/16 � Séduire ou éduquer 5/6 �Les JMJ dans le diocèse 5/7 �Billet du CDES 5/14 �Billet du CDES : hommage au P. Marty 6/12 � Fête de l’éveil à la foi 7/4 �Halte spirituelle pour les catéchistes 7/4-5 �Nouvelle direction à l’ICM 7/5 �L’accueil de la vie à N.-D. de la Garde 7/11 �Billet du CDES 7/16 �Cœur de femme : 2e édition 8/6 �Anniversaires au Sacré-Cœur 9/4-5 � Installation du nouveau recteur à Notre-Dame de la Garde 9/6 � Service catholique des funérailles 10/10 � La lettre des donateurs au Denier 10/11-12-13-14 � Notre Dame de Santa Cruz à Marseille 11/17 � Journées de l’abbé Fouque 11/17

ÉGLISE À MARSEILLE

IND

EX 2017

TEMPS FORTS �La Chandeleur à Saint-Victor 2/24 �La campagne du Denier 3/24 � Programme de Fest’i Joie 5/24 �Ordinations presbytérales 6/24 �Messe de rentrée 9/24

ŒCUMÉNISME � Programme de la Semaine de prière pour l’Unité 1/24 �Martin Luther et la Réforme 2/16 � Semaine de prière pour l’Unité 3/8 �Retraite œcuménique à Aiguebelle 4/6 � Pauvreté et fraternité à Marseille 4/6 �Luther et l’unité des chrétiens 5/4 �Chrétiens de Palestine 8/16 �Année Luther 9/7

HISTOIRE DE L’ÉGLISE �Tertullien et le Notre Père 1/19 �Cyprien de Carthage et le Notre Père 2/19 � Pierre Chaillet et la résistance spirituelle 3/12-13 �Origène et le Notre Père 3/19 �Cyrille de Jérusalem et le Notre Père 4/19 �Grégoire de Nysse et le Notre Père 5/19 � Jean Chrysostome et le Notre Père 6/16 � Jean Cassien et le Notre Père 7/19 � Sainte Hildegarde de Bingen 8/14-15 �Les Pères du désert, éloge de la solitude 8/19 �Thérèse de Lisieux 9/12 �Antoine le Grand, Père du désert 9/19 �Amoun, Père du désert 10/19 �Macaire l’Égyptien 11/23

HISTOIRE DU DIOCÈSE � Les évêchés de Saint-Jean-de-Garguier et La Ciotat 9/11

CULTURE ET MÉDIAS �Les livres du mois 1 à 10/20-21 et 6/19

et 11/24-25

TIRÉ À PART � Se former dans la foi (avec le n° 8 de septembre)

ÉGLISE À MARSEILLE 20

COMMENTAIRES �Le sacerdoce commun des fidèles 1/17-18 �La laïcité, un fruit de la foi 2/17-18 �Le sacrement de la réconciliation 3/17-18 �L’homélie 4/17-18 �La faiblesse de Dieu, c’est l’homme 5/17-18 �Le Cœur de Jésus 6/17-18 � Faire une retraite spirituelle 7/17-18 � Devenir les citoyens du territoire numérique 8/17-18 �Le dialogue interreligieux 9/17-18 �L’au-delà, le Royaume qui vient 10/17-18 �Noël, Dieu solidaire de l’homme 11/21-22

SOLIDARITÉ �Le pèlerinage Fratello à Rome 1/12-13 �Mobilisation citoyenne avec le CCFD – TS 4/5 �Les partenaires du CCFD 5/5 �Un peuple en marche 5/12-13 � Projet au Secours catholique 6/13 �Billet du CDES 8/13 � Foi et Lumière en Normandie 9/13 � Frère Freddy : l’amour de la mission 11/18

INTERRELIGIEUX � Rencontre entre familles chrétiennes et musulmanes 1/11 �À Saint-Mauront le dialogue se poursuit 2/15 �La relation entre chrétiens et musulmans 4/13 �Marie aux Baumettes 6/11 �Regards sur l’Égypte 6/14-15 �Alléluia, Abdulilah ! 7/14-15 �Dimanche d’éveil au judaïsme 8/12

IND

EX

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L’annuaire diocésain 2018 est disponible

Outil indispensable, l'annuaire diocésain renferme les coordonnées des prêtres, diacres et personnes engagées dans le diocèse, les informations concernant les paroisses

et les adresses des lieux de culte. Sans oublier les données relatives à la pastorale des jeunes et la pastorale de la santé.

En vente au prix de 25 euros à la Librairie Saint-Paul, 28 bis cours d’Estienne d’Orves (1er). Ouverture du mardi au samedi de 10 h à 19 h et, en décembre, les lundis 11 et 18 de 14 h à 19 h.

Fiche Commentaires 44

Ces lignes appartiennent au message du pape François pour la première Journée mondiale des pauvres que nous avons pu célébrer le dimanche 19 novembre. Elles sont très éclairantes

pour nous aider à regarder Noël autrement et à vivre cette fête différemment.

Noël, un récit évangélique,mais quel sens lui donneraujourd’hui ?

Noël est un récit évangélique (Luc 2, 1-20). Mais les évangiles ne sont pas une biogra-phie. Chacun est porteur d’un discours sur Dieu, d’une théologie, liée à une culture, à un moment historique, à des convictions à transmettre. Le récit de la Nativité ne cherche pas à raconter comment Jésus est né, mais à transmettre un message théologique : Dieu s’est fait homme. Ce « Dieu se fait homme », s’il est inscrit dans un temps donné, est à lire dans l’aujourd’hui de l’homme. Il nous faut donc accueillir ce « récit » comme une parole qui nous parle dans notre présent. Il est nécessaire de le décrypter : ce qui allait de soi à l’époque de la rédaction demande

aujourd’hui explication. Noël ne nous tourne pas vers un hier (un retour sur le passé, ou comme on dit trop facile-ment : la naissance de Jésus), mais dit dans notre quotidien l’irruption de Dieu qui bouscule notre « humanitude », nos a priori, nos certitudes.

La fête de Noël a des implications…Religieuses. Noël n’est pas la fête primordiale, c’est Pâques, c’est-à-dire la célébration de la mort et de la résurrection de Jésus, qui ainsi est reconnu comme Christ. Dans cette fête de Pâques, la vie de l’homme trouve son sens, son orientation. Noël n’a été célébré, n’est intervenu qu’a posteriori pour bien montrer que le Christ est lumière pour les hommes, d’où la fixation de la date au 25 décembre, qui était une fête païenne au cours de laquelle on fêtait le rallongement des jours, le retour de la lumière. La nuit de l’hiver n’avait pas englouti le Soleil ! Les chrétiens affirment qu’il est la vie, le renouveau de leur vie, en récupérant cette fête et lui attribuant un sens nouveau : « C’est une nuit de joie, parce que depuis aujourd’hui et pour toujours, Dieu, l’Éternel, l’Infini, est Dieu-avec-nous : il n’est pas lointain, nous ne devons pas le chercher dans les orbites célestes ou dans quelque idée mystique ; il est proche, il s’est fait homme et ne se détachera jamais de notre humanité, qu’il a faite sienne » (François, Noël 2016).Économiques. Sans faire de misérabilisme, les évangiles ont eu le souci de placer cette fête dans un contexte de pauvreté, pour bien montrer que ce qui affecte l’homme meurtrit

Noël, Dieu solidaire

de l’homme« « Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois la semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, même valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre "authentique" avec les pauvres et donner lieu à un "partage" qui devient style de vie. Et de cette façon de vivre dérivent joie et sérénité d’esprit, car on touche de la main la "chair du Christ". Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le Corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et des sœurs les plus faibles. »

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La préparation du repas de la Journée de la fraternité à Saint-Mauront le 19 novembre.

« La foi dans la naissance de Jésus conduit les chrétiens à incarner eux-mêmes l’Évangile dans la société où ils vivent. Elle n’est pas seulement croyance de vérités tombées du ciel, mais est comprise comme un engagement. Nous avons à faire un retournement : de même que la foi des tout premiers chrétiens s’est retournée, de la Résurrection vers la naissance de Jésus, pour faire de toute sa vie un événement révélateur ; de même, nous aussi, nous devons faire de toute notre existence humaine, l’incarnation du projet de Dieu

sur l’homme, de son projet d’adoption filiale. »

Joseph Moingt

« Si, à Noël, Dieu se révèle non pas comme quelqu’un qui domine d’en haut l’univers, mais comme Celui qui s’abaisse et descend sur la terre, petit et pauvre, cela signifie que, pour être semblables à lui, nous ne devons pas nous placer au-dessus des autres, mais au contraire nous abaisser, nous mettre à leur service, nous faire petits avec les petits et pauvres avec les pauvres. Mais ce n’est pas beau de voir un chrétien qui ne veut pas s’abaisser, qui ne veut pas servir. Un chrétien

qui se pavane partout, ce n’est pas beau : ce n’est pas un chrétien, c’est un païen. Le chrétien sert, il s’abaisse.Si Dieu, à travers Jésus, s’est engagé vis-à-vis de l’homme au point de devenir comme l’un de nous, cela veut dire que tout ce que nous aurons fait à un frère ou à une sœur, c’est à lui que nous l’aurons fait. C’est Jésus lui-même qui nous l’a rappelé : celui qui aura nourri, accueilli, visité, aimé l’un des plus petits et des plus pauvres des hommes, aura fait cela au Fils de Dieu. »

François

« Si nous célébrons si solennellement la naissance

de Jésus, nous le faisons pour témoigner que chaque homme est unique et irremplaçable. Si nos statistiques humaines, nos classifications humaines, les systèmes humains, politiques, économiques et sociaux, les simples possibilités humaines ne parviennent pas à assurer à l’homme qu’il puisse naître, exister et agir comme un être unique et irremplaçable, alors tout cela, c’est Dieu qui le lui assure. Pour Dieu et devant Dieu, l’homme est toujours unique et irremplaçable, quelqu’un qui a été appelé et nommé de son nom propre. »

Jean-Paul II

Commentaires

Dieu. Dès lors, fêter Noël n’est pas participer à une « enflure » commerciale toujours plus grande, mais s’engager dans une fête de la soli-darité. Dieu se fait solidaire des hommes en venant partager leur condition, pour que les hommes soient solidaires entre eux.Politiques. Dieu participe à l’histoire des hommes, depuis toujours. Il suffit de rap-peler la libération d’Égypte, la conquête de Canaan, le retour d’Exil, dont ce verset de l’Écriture témoigne : « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel… » (Exode 3, 7-8). Dans la naissance de Jésus, même si on ignore la date exacte, c’est Dieu qui prend parti pour l’homme, pour l’aider à construire sa liberté, pour mener à bien le respect de sa dignité, pour ouvrir l’homme à son altérité,

c’est-à-dire de reconnaître l’autre comme autre et comme frère. Noël nous invite donc aujourd’hui, à la suite de Dieu fait homme, à nous engager pour le bien commun de l’homme, pour l’édification de la société, pour l’avène-ment d’un monde plus juste, plus fraternel, où Dieu pourrait être reconnu comme Père de tous. Cela implique donc aussi de refuser cer-taines prises de position allant à l’encontre de la dignité de l’homme, le dégradant, le réduisant à n’être qu’un objet ou le disqualifiant au nom de la race, de la religion, de la culture.Sociales. En naissant dans la fragilité d’un enfant, Dieu nous fait souvenir de l’extrême fra-gilité de tout homme, pour laquelle il importe que nous agissions pour transformer les rap-ports humains et sociaux et amener chacun à son excellence, à ce qui fait sa grandeur singu-lière. Un paradoxe se joue : la faiblesse lutte pour l’avènement de la grandeur. Autrement dit, nous ne pouvons pas fêter Noël les yeux aveuglés par nos lumières, les oreilles sourdes

aux appels des autres, les mains crispées sur nos biens. Noël nous veut en relation avec tous ceux qui ont besoin d’un autre ou qui sont dans le besoin (d’où l’importance des collectes qui essaient de pallier les différences trop mar-quées ou les injustices trop flagrantes).

Une orientation vers l’avènement de l’homme

Noël est préparé par un temps liturgique que les chrétiens appellent «Avent». Cet Avent est une contraction de "avènement". Préparer Noël pour les chrétiens, ce n’est pas se mettre en condition pour retrouver un passé qui n’est plus (la naissance de Jésus) et dont on ignore tout, mais c’est se laisser questionner par le présent pour y déceler comment Dieu aujourd’hui se fait homme, dans la mesure où chacun travaille à son humanisation et se sou-cie de l’émergence de l’humanisation de l’autre.

Alfred Delp, un jésuite allemand qui sera déca-pité le 2 février 1945 à Berlin, le perçoit très bien dans une longue méditation sur le mystère de Noël, qu’il rédige au fond de sa prison, en novembre-décembre 1944 : « L’Histoire devient alors le temps du Fils ; le destin historique, son des-tin. Il est présent sur nos chemins d’hommes, nous le rencontrerons désormais jusque dans les taudis les plus sordides et les cachots les plus sombres… Depuis la nuit de Noël, la vie du Christ est devenue le modèle auquel Dieu conforme toute vie humaine qui ne résiste pas à sa volonté. Et la vie divine, que le Christ par sa présence insuffle dans l’humanité et dans l’histoire, donne à la vie humaine une dimension nouvelle. »

Jean-Luc Ragonneau, s.j.

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P lus enfoncé dans le désert que les Cellules de Nitrie, se situe le désert de Scété, appelé « le grand désert

intérieur ». C’est là que vivent des solitaires parmi lesquels se trouve, vers 330, sa plus grande figure, Macaire l’Égyptien, appelé aussi Macaire l’Ancien ou encore Macaire le Grand. La fondation de Scété est inséparable de la vie de cet homme. Scété est ce que l’on appelle aujourd’hui le Wadi Natrum.

La colonie de ScétéComme pour Antoine et Amoun, des disciples rejoignent Macaire et le lieu devient une colonie monastique.Parmi les moines de Scété, aux IVe et Ve siècles, on peut citer Paphnuce, dit le Bubale, connu surtout par Cassien, Moïse, un noir de race éthiopienne, ancien brigand devenu le plus doux des hommes, Sisoès, Jean le Nain, Poimen et Arsène, assez différent des autres par son passé de haut fonctionnaire à la cour impériale.Scété fut dévastée à plusieurs reprises par des barbares en 407, en 434 et en 444 où furent massa-crés 49 moines.

La vie de MacaireSa vie nous est racontée par l’un de ses disciples, Sérapion, évêque de Thmius. Il l’appelle « le saint pneumatophore », c’est-à-dire qui porte l’Esprit.Macaire, dont le nom signifie « Bienheureux », était rempli de la grâce de Dieu. La gloire du Seigneur était sur son visage et la consola-tion de l’Esprit Saint, qui était en lui, descendait sur tous ceux qui l’entouraient.Né vers 300 en Haute-Égypte, ori-ginaire d’un village des bords du Nil, il était chamelier transportant du nitre. À 30 ans, il se retire au désert de Scété. Il y mène la vie

anachorétique (en solitude) pen-dant plus de soixante ans. Étant prêtre, il est souvent invité à Nitrie pour aller prêcher aux moines. Partisan du Concile de Nicée (325), il lutte contre l’arianisme qui nie la divinité du Fils de Dieu. Vers 374, il est envoyé en exil pour sa foi dans une île du Nil. À plusieurs reprises, il rencontra Antoine qui lui donna des conseils.Il eut pour disciple Évagre le Pontique, grand maître spirituel de la vie contemplative.Il meurt dans son désert de Scété en 390, en prononçant ces mots : « Mon Seigneur Jésus, le bien-aimé de mon âme, reçois mon esprit ».Macaire est l’auteur d’une lettre Aux amis de Dieu et d’Homélies spirituelles.

Lettre à ses disciplesDans la lettre intitulée Aux amis de Dieu, Macaire invite ses fils à mettre toute leur confiance en Dieu : « Se jeter auprès de Dieu, ne placer sa confiance qu’en lui, espérer dans son secours, car, en vérité, c’est lui qui sauve. »Macaire dessine ainsi le portrait de Dieu : « Dieu est miséricordieux, vivifiant, guérisseur des passions

incurables, il accomplit la rédemption de ceux qui l’invoquent et se tournent vers lui. »

Les Homélies spirituellesLes Homélies ont mar-qué fortement la spiri-tualité chrétienne. On y sent l’influence d’Origène et des Pères cappadociens, en particulier de Grégoire de Nysse. Macaire y enseigne des éléments-clés de la vie spirituelle. Retenons l’importance du cœur, ce temple intérieur, et le rôle de la croix dans la vie du chrétien.

Sur le cœurSi le cœur est un espace habité par Dieu, il peut l’être aussi par des pensées mauvaises et devenir un sépulcre : « Le cœur est d’une pro-fondeur insondable : il s’y trouve des salles de réception et des chambres à coucher, des portes et des portails, de nombreux offices et passages. On y trouve l’atelier de la justice comme celui de la méchanceté. La mort et la vie sont en lui. […] Le cœur est le palais du Christ : c’est là que le Christ, notre roi, vient prendre son repos avec les

anges et les esprits des saints ; il y demeure, le parcourt et y établit son royaume. Le cœur n’est qu’un petit vaisseau, et pourtant il s’y trouve des lions, des dragons et des créatures venimeuses, et tous les raffinements de la méchanceté ; il s’y trouve des sentiers rugueux et raboteux et des gouffres béants. Mais Dieu s’y trouve également et aussi les anges, la Vie et le Royaume, la Lumière et les apôtres, la cité céleste et les trésors de la grâce. […] Mais votre cœur est un sépulcre lorsque le Prince du mal et ses anges y nichent, que les puissances de Satan se promènent dans votre esprit et vos pensées : n’êtes-vous pas morts à Dieu ? […] Il faut donc que ce palais soit restauré et reconstruit, que ses chambres et ses appartements soient remis en état. […] La maison de l’âme, dans laquelle le Seigneur se repose, doit être ornée, pour que puisse y entrer et s’y reposer Celui qui est l’Immaculé et l’Irréprochable. Dans un tel cœur, Dieu et toute l’Église céleste se reposent. »

Sur la croixLe chrétien est appelé à mettre dans son cœur un amour passionné pour le Christ, afin de participer à ses souffrances et à sa croix : « Nous devons apprendre le sens de la parole du Christ : “Prends ta croix et suis-moi.” Ne comprenons pas que nous devrions nous suspendre au bois et suivre ainsi le Seigneur ; mais le moine doit se crucifier lui-même à l’égard des choses du monde, en ne s’y attachant pas. »

Bernard Lorenzato

23ÉGLISE À MARSEILLE

Histoire de l’Église

DR

LES PÈRES DU DÉSERT (4)

Macaire l’Égyptien

Monastère Saint-Macaire : donjon dans lequel se réfugiaient les moines lors des attaques des bédouins.

DR

Underground RailroadColson Whitehead Albin Michel 2017, 415 p., 22,90 euros

Dans le Sud d’avant la guerre de Sécession, Cora, une jeune esclave noire, entraînée par un compagnon de servitude, s’échappe de la plantation d’un maître tyrannique et cruel. Le couple remonte vers le Nord grâce au chemin de fer souterrain qui donne son titre au roman. Il s’agissait

en fait d’une filière d’évasion que le romancier présente hardiment comme une véritable voie ferrée. Parmi les Blancs, il existe heureusement de vrais chrétiens qui ne considèrent pas les Noirs comme une race maudite. Mais ils prennent de très gros risques quand ils manifestent leur compassion aux fugitifs, poursuivis par des chasseurs de primes comme celui qui s’acharne à traquer la malheureuse Cora. En suivant son parcours douloureux, le lecteur se demande avec angoisse si elle finira par échapper à sa condition servile. Ce livre qui dépeint les horreurs de l’esclavage comme on ne l’avait peut-être jamais fait a été primé aux États-Unis. Il obtiendra sûrement en France un grand succès.

La serpePhilippe Jaenada Julliard 2017, 647 p., 23 euros

Ce roman, qui vient d’obtenir le prix Femina, contient une biographie d’Henri Girard, alias Georges Arnaud, aventurier et militant de gauche, auteur du Salaire de la peur, complétée par une enquête sur un fait divers sanglant de 1941 : dans un château périgourdin, on retrouve trois

cadavres massacrés à coups de serpe, Georges Girard, fonctionnaire à Vichy, père d’Henri, et sa sœur Amélie, ainsi que leur bonne, Louise. Les soupçons se portent naturellement sur Henri qui logeait alors au château et vivait aux crochets de sa famille. Aux assises, il est défendu par un ténor du barreau, Me Maurice Garçon, et le procès, qui semblait devoir aboutir à une condamnation à mort, se termine, à la surprise générale, par un acquittement. L’auteur a entrepris de rouvrir le dossier, de nous faire visiter les lieux, et au terme de son enquête personnelle, il laisse entendre qu’il a trouvé la clé de l’énigme… Ouvrage assez prenant, peut-être un peu trop bavard.

Césaire d’Arles et les cinq continents – Tome IAssociation Aux Sources de la Provence 2017, 250 p., 24 euros

Aujourd’hui, l’œuvre de Césaire d’Arles paraît comparable à celle de saint Augustin.

L’évêque provençal jouit d’un rayonnement international et inspire de savantes études, comme en témoigne ce beau volume auquel ont participé des érudits français et étrangers (d’Amérique, d’Au-triche, de Belgique, du Congo, d’Espagne, de Pologne, de Russie et de Suisse). Né dans le royaume burgonde, Césaire s’est fixé à Arles, dont il devient évêque en 502. L’ancienne capitale romaine est alors sous la domination des Wisigoths, elle va être assiégée par les Francs alliés aux Burgondes, puis délivrée par Théodoric, roi des Ostrogoths… On voit que Césaire devait faire face à des situations délicates : il fallait ménager les rois barbares, adeptes de l’hérésie arienne, et combattre le paganisme, resté vivace dans les campagnes (pagani = paysans). Comme l’élite gallo-romaine, il était nourri de latin classique, mais, compte tenu du faible niveau intellectuel de son public rustique, il sentait la nécessité d’adopter dans ses sermons une grammaire plus proche de la langue parlée d’où sortira le français. Vu la qualité de son œuvre théologique, les auteurs pressentent qu’il sera bientôt nommé docteur de l’Église. Une curiosité : il aurait voulu débaptiser les jours de la semaine qui, à ses yeux, faisaient scandaleusement référence aux divinités antiques, la Lune (lundi), Mars (mardi), Mercure (mercredi), Jupiter (jeudi), Vénus (vendredi). Mais ces noms païens, aujourd’hui mécon-naissables, ont survécu à la christianisation ! On attend impatiem-ment le tome II qui est annoncé pour 2018.

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Culture et médias

Les livres du mois par Jean-Louis Vissière

24 ÉGLISE À MARSEILLE

MéditerChristus n° 256, octobre 2017, 13 euros

Depuis quelques années, la médi-tation connaît un succès consi-dérable tout en s’affranchissant

d’une référence aux traditions religieuses. Méditer se présente comme un chemin de guérison et de découverte apaisée de soi. Est-ce un effet de mode ou l’expression de besoins plus profonds ?

Christophe André, psychiatre, explique com-ment la méditation, « vieille pratique » au sein de démarches religieuses ou spirituelles, a été laïcisée et simplifiée pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Et relève ce paradoxe : « La méditation, même laïcisée, ramène tou-jours vers la spiritualité. » Il souligne, parmi les effets bénéfiques de la vogue actuelle pour la méditation, qu’elle rappelle – ou fait décou-vrir – à de nombreux chrétiens leur propre

tradition méditative, très riche et ancienne. Ce numéro de Christus présente, entre autres, les contributions et témoignages de Geneviève Comeau, Nathalie Le Gac, Rémi de Maindreville, Youssef Elmhadhbi, musulman, et du Grand rabbin de France Haïm Korsia. Une table ronde donne la parole à une bénédictine, une domi-nicaine et un carme : ils échangent sur ce qu’évoque pour eux le terme « méditer » et sur le rapport à la prière de leurs familles spirituelles.

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Les divorcés remariés peuvent-ils communier ?Ignace Berten, Éd. Lessius 2017, 368 p., 29 euros

La question accrocheuse du titre ne doit pas occulter le sous-titre « Enjeux ecclésiaux des débats autour du

Synode sur la famille et d’Amoris laetitia ». Le cardinal Schönborn déclarait, la veille du vote final, que « cette question comporte un caractère emblématique ». En effet, la ou les manière(s) de tenter d’y répondre a comporté durant les Synodes, et comporte dans ce qui se cherche dans le sillage d’Amoris laetitia, « un enjeu ecclésiologique majeur qui concerne non seulement cette question, mais aussi d’autres questions urgentes dans l’actualité », la façon d’être Église. Il ne s’agit pas, pour reprendre une réflexion du cardinal Danneels, de se demander ce qui a changé, mais qui est changé : « La réponse est l’Église ! »Pour contribuer à la démarche sur le sujet et manifester ces enjeux ecclésiaux, l’auteur, dans un premier temps, reparcourt les synodes (leur préparation, les sessions et les apports entre les deux synodes), en respectant la chronologie, en s’appuyant sur une documentation riche qu’il cite abondamment, et en faisant droit aux expressions différentes (parfois opposées, voire virulentes). Dans un deu-xième temps, il analyse le chapitre VIII qui concerne plus explicitement la question de départ, sans omettre de signaler les prises de position contraires au texte de François. Dans un dernier chapitre, il envisage trois questions qui émergent des débats synodaux et de la « difficile » réception de l’exhortation : « Quel rapport entre Magistère et éthique ? », « Comment penser le rapport entre pastorale, doctrine et théologie ? », « Comment penser unité et diversité au sein de l’Église ? ».Le Synode sur la famille apparaît pour ce qu’il a été : un événement ecclésial où l’Église, « dans toutes ses composantes », a été interpellée sur sa manière d’être en « conversation » à l’intérieur d’elle-même et avec le monde d’aujourd’hui. Et la façon de se confronter à la question de départ peut servir de test pour dire le renouveau de l’Église et témoigner de sa crédibilité dans la culture contemporaine.

Avec des jeunes de toute la terreFrère Roger, de Taizé Éd. Les Presses de Taizé 2016, 299 p., 18 euros

En ce temps de préparation du prochain Synode, convo-qué pour octobre 2018, sur le thème « Les jeunes, la foi

et le discernement vocationnel », le sixième volume des Écrits de Frère Roger, fondateur de Taizé arrive au bon moment et peut être une excellente lecture. Y sont réunis deux livres publiés en leur temps : Vivre l’inespéré et Étonnement d’un amour, auxquels ont été adjoints d’autres textes, interviews, Lettres aux jeunes, extraits inédits du conseil annuel de la communauté.Pour rappel (ou pour information), ces livres se présentent sous la forme d’un journal pour la période de 1972 à 1976, avec de temps à autre un développe-ment sur des questions que se posaient les jeunes rencontrés sur la « colline » ou au cours des voyages de Frère Roger, ainsi : « Un croyant peut-il douter ? », « Pourquoi l’Église ? », « Quel est le sens de la souffrance ? », « Peut-on s’engager pour toute la vie ? »… La période couvre la préparation et les débuts du « Concile des jeunes » [30 août-1er septembre 1974)… Frère Roger est alors habité par ce qu’il a perçu des jeunes côtoyés et des réponses à un questionnaire préparatoire (déjà !) : « S’ils aimaient le Christ, s’ils aimaient son corps, cette communion unique qui s’appelle l’Église, ce serait exceptionnel. »Comment ne pas y retrouver la démarche proposée par François, par exemple dans la lettre accompagnant le document préparatoire au prochain synode. L’espérance de François, quarante ans plus tard, n’est-elle pas un écho de celle de Frère Roger : « Nous vivons une période de forte révolution des mentalités. L’Église n’est pas privilégiée et c’est tant mieux. Dieu nous parle à travers cet enfantement de l’Église d’aujourd’hui », dans la mesure où le Christ devient « non pas le seul mais le premier amour » (autre formule chère à François), de même ce que Frère Roger dit de la communion, ou de l’engagement nécessaire pour changer la société ou le vivre ensemble… (Re)découvrir ces textes d’hier pour ancrer la démarche d’aujourd’hui.

Les missels pour la nouvelle année liturgique sont disponibles à la Librairie Saint-Paul Ouverture du mardi au samedi de 10 h à 19 h. En décembre, les lundis 11 et 18 de 14 h à 19 h. 28 bis cours d’Estienne d’Orves (1er) — 04 91 15 77 77 — [email protected] Les paroisses peuvent se rapprocher de la librairie pour organiser leur dépôt-vente

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par Jean-Luc Ragonneau

26 ÉGLISE À MARSEILLE

Église en mouvement

 Rencontres��Vendredi 1er décembre

« Abraham, pas sans sa femme ! », café biblique. Conférence et échange autour d’une boisson. De 19 h à 21 h à la Maison Cabot-Rouvière, 78 boulevard du Redon (9e). Contact : 06 64 63 58 68.

��Samedi 2 décembreRencontre-dédicace avec Michel Feuillet autour de son livre L’enfance de Jésus selon Fra Angelico (DDB). Ce livre prend appui sur les neuf scènes de l’enfance peintes à la fin de la vie de l’artiste. De 15 h à 17 h à la Librairie Saint-Paul, 28 bis cours d’Estienne d’Orves (1er).

��Samedi 2 décembre« Chrétiens au cœur de la laïcité », l’Église a besoin d’entendre ce que nous vivons, inventons de nouveaux chemins. Temps de partage et d’échange pour les enseignants de la maternelle à l’université et les personnels de l’Éducation nationale, à l’initiative du CdEP (Chrétiens dans l’Enseignement public). De 17 h à 20 h à l’Archevêché d’Aix, 7 cours de la Trinité à Aix-en-Provence.

��Samedi 2 décembreVisite de l’église orthodoxe Saint-Hermogène, organisée par les Amis de Radio Dialogue avec une conférence du P. Jean Gueit, recteur, et une visite guidée du Château Borély et de son musée. De 10 h 45 à 16 h 30. PAF : 35 euros. Contact : 04 91 91 90 08.

�� Jeudi 14 décembreLe fils du désert, film de John Ford. Projection suivie d’un débat animé par Nicole Vercueil, association Pro-Fil. Dans le cadre des rencontres du Groupe œcuménique Magnan sur le thème « Incontournable Luther ». À 19 h à l’Espace Magnan, 8 boulevard Magnan (9e). Contact : 04 91 41 39 76.

��Vendredi 15 décembreAtelier « Évangile et modelage » : méditer un texte d’Évangile avec l’argile entre nos doigts. De 14 h 30 à 17 h 30 à la Maison Cabot-Rouvière.

�� Jeudi 21 décembreGroupe de prière Notre-Dame de Vie, à partir du livre Je veux voir Dieu du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus. À 20 h 30 au Cours N.-D. de France,35 rue Théophile Décanis (6e). Contact : 06 69 40 35 57.

Cercle de silence�� Jeudi 21 décembre

De 17 h 30 à 18 h 30 à l'angle de la Canebière et du cours Saint-Louis.

Célébrations��Vendredi 1er décembre

La famille spirituelle de Charles de Foucauld vous invite à commémorer le 101e anniversaire de la mort du bienheureux Charles de Foucauld à l’église de Saint-Barnabé, 5 place Caire (12e). Temps d’adoration à 18 h, suivi de la messe à 19 h et d’une rencontre amicale avec apéritif dinatoire.

��Vendredi 1er décembreVeillée « chants et prières » avec Jean-Claude Gianadda. Entrée libre. Quête et vente de CD au profit des chrétiens d’Orient. À 20 h en l’église des Chartreux, 26 place Edmond Audran (4e).

��Samedi 2 décembreAccueil des nouveau-nés et de leurs familles. À 11 h à Notre-Dame de la Garde. Contact : 04 91 13 40 80.

��Vendredi 8 décembre« Servons la Fraternité », messe pour la diaconie avec tous les acteurs de la solidarité à Marseille. À 12 h 15 à l’église de La Trinité, 35 rue de la Palud (1er).

��Samedi 9 décembreÀ l’occasion du 70e anniversaire de la consécration de l’église du Sacré-Cœur, Mgr Ellul et l’équipe paroissiale invitent l’ensemble des catholiques du diocèse à se consacrer au Sacré Cœur de Jésus au cours de la messe de 19 heures. La célébration sera suivie d’un repas partagé dans la crypte avec un marché de Noël.

 Jeunes��Lundi 4 décembre

Les jeunes (15-35 ans) prient à Marseille, en lien avec la communauté de Taizé. À 20 h dans la crypte de l’église des Réformés. Contact : [email protected] et Facebook : taizemarseil

��Samedi 16 décembreRencontre du MEJ (Mouvement eucharistique des jeunes). De 14 h 30 à 18 h 30 à la Maison Vita-gliano, 5 rue Antoine Pons (4e). Contact : 06 89 16 89 30 – [email protected]

Formation��Samedi 9

et dimanche 10 décembre« Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur » (Ps 145), académie liturgique pour les 18-35 ans, proposée par la Pastorale liturgique et sacramen-telle. Ateliers pour mieux comprendre la messe, construire un programme de chants, une prière universelle, chant choral. Veillée de prière le samedi soir et animation de la messe du dimanche à 18 h. Du samedi 14 h au dimanche 19 h au Prieuré Saint-Jean-de-Garguier, 2237 route de Saint-Jean-de-Garguier, Gémenos. Contact : [email protected]

Retraites��Vendredi 1er décembre

« Un jour pour Dieu », halte spirituelle : pour se reposer et retourner à la source par la méditation de la Parole de Dieu, la relecture, le partage et un court enseignement sur la prière. PAF : 20 euros, déjeuner compris. De 9 h 15 à 16 h à la Maison de retraite du Bon Pasteur, 23 chemin de la Colline Saint-Joseph (9e). Renseignements et inscription sur jesuitesenprovence.com

��Mardi 12 décembreHalte spirituelle. Une matinée pour le Seigneur : office, enseignement, prière personnelle, Eucharistie à 12 h, puis repas simplifié jusqu’à 13 h 30 pour ceux qui le souhaitent. À 9 h au Centre Notre-Dame du Roucas, 341 chemin du Roucas-Blanc (7e). Contact : 04 91 52 60 39.

��Mardis 9, 16 et 23 janvier, 6 et 20 février, 13 et 27 marsRetraite dans la Vie selon l’esprit des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, organisée par le Service diocésain de la Vie spirituelle. Chaque participant s’engage à suivre les 7 soirées et un accompagnement personnel entre chaque rencontre. PAF : de 70 à 210 euros selon les possibilités.De 20 h à 22 h à la paroisse Sainte-Anne, entrée 18 boulevard Sainte-Anne (8e). Parking. Renseignements et inscriptions (avant le 04/01) : 04 91 79 01 70 – 04 91 81 78 00 – [email protected]

Concerts��Vendredi 8 décembre

Chants du répertoire classique et chants de Noël en provençal, par la chorale Acantari, au profit de la mission des Sœurs de Notre-Dame de la Compassion à Madagascar. À 19 h dans la chapelle de leur couvent de Saint-Barnabé, 36 rue du docteur Cauvin (12e). Contact : 04 91 49 00 80.

��Mardi 12 décembre« Les auditions du marché », mini-concert par Irène Randrianjanaka, organiste à Montpellier. De 12 h 30 à 13 h à l’église Notre-Dame du Mont (6e).

Conférences��Samedi 2 décembre

« Rencontre entre bouddhisme et christianisme », par Agnès Gros, doctorante en théologie et intervenante à l’ICM. De 16 h à 18 h à la paroisse Saint-Jean-Baptiste, 17 rue de Friedland (6e). Parking dans la cour. Contact : 09 52 19 35 99.

�� Jeudi 7 décembre« Regarder autrement l’islam à Marseille », conférence-débat avec le P. Alain Feuvrier, s.j. À 20 h 15 à la Maison Cabot-Rouvière.

��Dimanche 10 décembreÉloge de la foi (Éd. du Cerf), rencontre avec l’auteur, Yann Boissière, rabbin du Mouvement juif libéral, organisée par l’Amitié judéo-chrétienne. À 19 h au Tempo, 71 rue Sylvabelle (6e).

• Besoins de l’Église universelle : dimanche 4 mars

• Lieux saints : vendredi 30 mars (Vendredi saint)

• Séminaires : dimanche 22 avril• Moyens de communications

sociales : dimanche 13 mai• Enseignement catholique :

dimanche 3 juin

• Chantiers de l’Archevêque : dimanche 30 septembre

• Quête pontificale pour la Mission-OPM : dimanche 21 octobre

• Pastorale diocésaine : jeudi 1er novembre

• Secours catholique : dimanche 18 novembre

Quêtes impérées 2018Ces quêtes sont fixées aux dates suivantes :

NOMINATIONSPar décision de Mgr Georges Pontier, Archevêque de Marseille, sont nommés :

Collège des consulteursLe Chanoine Michel ROUX, membre du collège, jusqu’à l’expiration des pouvoirs de l’actuel collège.Cette nomination prend effet le 23 octobre 2017.

Services et aumôneriesLe Père Julien FLEURY, aumônier de l’Institut supérieur de formation de l’Enseignement catholique Saint-Cassien.Cette nomination prend effet le 1er novembre 2017.

Par mandement, certifié conforme,Le Chancelier

27

�� Le Père Igor Vassilieff est décédé le 30 octobre à l’hôpital de La Timone. Ses obsèques, présidées par Mgr Georges Pontier, ont été célébrées le 2 novembre en l’abbaye Saint-Victor.Né le 7 janvier 1934 à Nancy, Igor Vassilieff fait ses études à l’Institution Mélizan, de 1946 à 1950. Inscrit au Séminaire des vocations tardives de Changis-sur-Marne, il est rappelé sous les drapeaux en 1956 et envoyé au Maroc. Il entre par la suite au Grand Séminaire de Marseille.Ordonné prêtre le 28 juin 1962, le Père Vassilieff, après un stage paroissial d’un an à Aubagne, est nommé vicaire à Saint-Calixte et, en 1967, à Saint-Georges.Aumônier des lycées Périer et Puget (1973-1978), puis délégué à la Pastorale du tourisme (1978-2003), il est aussi membre actif de la Fédération des Maisons de Jeunes et de la Culture (MJC). Il participe à la création de la Maison des Jeunes de la Corderie, tout en prenant la direction de la Fédération des MJC pour la région Aix-Marseille. Il rend service à de nombreux marins quand il est sollicité et il est également aumônier des Scouts marins. Très engagé dans la défense des anciens combattants, il est président de l’Union départementale des Anciens combattants et victimes de guerre de 2001 à 2012.En 2003, le Père Igor Vassilieff prend sa retraite. Il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d’honneur en 2004. Il entre à l’EHPAD Notre-Dame en 2015.Dans son homélie, lors de la messe des funérailles, le P. Jacques Bouchet, reprenant l’évangile du Bon Samaritain, voit une similitude avec le ministère du Père Igor : « C’est bien dans cette expérience que s’éclaire toute sa vie donnée. Sa passion pour les jeunes : les bouger, leur donner le goût de vivre, les remettre debout sur la route. Ses engagements divers dans la société étaient toujours animés de ce désir de servir. »

�� Le Père René Bourdon est décédé à l’âge de 93 ans le 14 novembre à l’Hôpital européen.Né le 3 août 1924 à Marseille, René Bourdon entre au Grand Séminaire en 1944, après des études au Petit Séminaire diocésain. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1949 à Marseille.Successivement vicaire paroissial de Saint-Théodore (1949-1955), Saint-Victor (1955-1959) et La Trinité (1959-1961), il est nommé aumônier de l’École Saint-Joseph (1961-1968), puis curé de Bois-Luzy (1968-2011). Il s’était retiré chez les Petites Sœurs des Pauvres de Marseille en 2011. Les obsèques du Père Bourdon, présidées par Monseigneur Georges Pontier, ont été célébrées le 20 novembre en l’église de Bois-Luzy.Humble serviteur, parfois déconcertant mais très attachant, le Père Bourdon a vécu son ministère avec une foi exigeante. Passionné du Christ, il avait publié, l’an dernier, un livre, Les chemins de Jésus, Le suivant de Nazareth au mont Golgotha.

�� Nous partageons la peine et la prière du Père Michel Brune, o.m.i., dont la mère, Marie-Madeleine, est décédée le 31 octobre. Ses obsèques ont été célébrées le 4 novembre dans la chapelle de « Ma Maison ».

FAMILLE DIOCÉSAINE

Noël 2017 à la paroisse Notre-Dame de La MajorDimanche 24 décembreÉglise Saint-Laurent

18 h 00 : crèche vivante et chants traditionnels suivis de la messe de Noël.Cathédrale de La Major

22 h 30 : Noëls pour orgue.23 h 15 : veillée de Noël avec l’Escolo de la mar.Minuit : messe célébrée par Mgr Pontier.

Lundi 25 décembreÉglise Saint-Laurent

10 h 30 : messe du jour de Noël, messe de Mozart par la Maîtrise Gabriel Fauré.

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Mon Dieu, ce n’est pas souvent que j’entre dans une église. Si

cette nuit je me suis décidé, c’est parce qu’il vient de m’arri-ver une espèce de bonheur, et que vous devez bien y être pour quelque chose.

Vous me connaissez : je suis un pauvre clochard, enfin presque… D’habitude, les gens ne m’approchent pas, et quand ils ne peuvent faire autrement, il faut voir leur air dégoûté. Ça leur donne un genre, et puis ça leur bouche le nez sans y mettre les doigts…

Ainsi, quand Madame Durand, la locataire du premier, est montée jusqu’à mon cinquième, j’ai été soufflé. Et, quand elle m’a dit qu’elle tenait à partager mon réveillon, j’ai d’abord cru à une blague, et je n’étais pas content. Mais elle m’a expliqué qu’on faisait comme cela dans son pays : au réveillon, on pré-voit une ration de plus pour le premier qui se présente. Ils appellent ça la part du pauvre. Comme cela fait plusieurs années que personne ne l’a réclamée, cette fois-ci, ils ont

décidé d’inviter quelqu’un. Et ils ont pensé à moi.Oh ! Ce n’est pas la question du repas, encore que ce ne soit pas à dédaigner. Mais je me suis senti tout chose parce que, quand même, c’est gentil, sur-tout qu’ils sont revenus deux fois voir si j’étais d’accord.

Dites, mon Dieu, puisque vous faites ce que vous voulez des gens, la preuve que ça leur arrive de penser aux autres, vous ne pourriez pas les y faire penser un peu plus sou-vent ? Je sais bien : une fois, par an, c’est déjà pas mal, et, cette année, j’aurai eu ma part. Mais j’en connais d’autres qui

ne pourront pas en dire autant.Le petit Jésus dans son étable doit savoir ce que c’est d’avoir faim et froid ; encore lui, il n’était pas tout seul. On a beau dire qu’il a connu la misère avant nous, ça ne console pas tout à fait.

Alors mon Dieu, si c’était un effet de votre bonté, surtout aujourd’hui qu’ils ont l’air bien disposé, vous ne pourriez pas leur faire comprendre, à tous ceux qui prient pour eux, qu’ils pourraient peut-être, de temps en temps, faire un geste, prier pour nous autres qui ne savons plus très bien ce que c’est d’être heureux ?

Anonyme

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ÉGLISE À MARSEILLE 28

Méditation

La part du pauvre

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