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E N V I S I T E

Lakal pousse les murs Des installations de haute voléeTEXTE LAURENCE MARTIN

En déplaçant son siège et sa production le long

de la frontière germano-française,

le spécialiste allemand des volets roulants

franchit trente petits kilomètres et fait un grand pas vers ses nouvelles ambitions.

Le nouveau site Lakal à Sarrelouis-Lisdorf : sur 5 ha et sous 11 000 m2 de toiture photovoltaïque, 23 000 m2

d’un seul tenant. © Lakal

De droite à gauche : Yannick Gross, membre du codir Lakal Gmbh et PDG de Lakal France ; Philippe Gertz, directeur marketing Lakal.

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«  On était trop petit pour jouer dans la cour des grands, et trop grand pour rester avec les plus petits… » Yannick Gross peut avoir le sourire. Désormais,  «  Lakal est en capacité de doubler sa production et son chiffre d’affaires à équipes constantes  », résume le PDG de Lakal France, membre du comité de direction de Lakal Gmbh. Depuis début 2017, l’entreprise se déploie dans de nouveaux murs  : 3 000 m2 de bureaux et 20 000 m2 d’usine d’un seul tenant sur 5 ha, dans la toute nouvelle zone industrielle de Sarrelouis-Lisdorf. Le déménagement représente un investissement de plus de 20 M€, décidé par l’actionnaire, le groupe Arnold

La flotte de 32 camions Lakal : une quasi-seconde force commerciale. © Lakal

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Flexibilité et qualité accrues pour une production de 400 000 éléments par an. © Lakal

Off ensive produitsFace à l’extension européenne des réglemen-tations et des modes constructifs (BBC, PassivHaus, ITE, etc.), Lakal met à profi t son expérience acquise sur le marché allemand en l’adaptant au marché français pour mener une off ensive produits conduite toujours étape par étape. Lancée sur Equipbaie 2016, l’off re premium Lakal+ en rénovation et en traditionnel répond à une demande de diff érenciation à prix argumenté avec «  ce qu’il y a de mieux sur le marché en termes de lame, de motorisation et de connectivité », note Philippe Gertz, directeur marketing de Lakal. Développée depuis 2014, la gamme de monoblocs IsoTop s’enrichit fi n 2017 d’une version répondant au petit nom d’IsoTop EX, à coeffi cients thermiques supérieurs et d’une mise en œuvre facilitée. Pour aller plus loin, spécifi quement dédié au marché français, le BlocFast jouera la carte d’une mise en œuvre simplifi ée et adaptable (caissons de 190 et 220 mm), en neuf et en rénovation  ; commercialisation à l’été 2018. En ligne de mire aussi pour l’automne 2018  : une gamme de stores toile extérieurs de type screen et zipscreen. En parallèle, la marque suit la demande des marchés sur le BSO (nouvelle lame « design »), la moustiquaire – de multiples combinaisons détaillées dans un catalogue technique de 160 pages, des toiles spécifi ques telles la Transpatec et la Polltec –, et bien-sûr la porte de garage et industrielle.

Le monobloc IsoTop, bientôt enrichi d’une version encore plus performante.

Lakal+, la nouvelle off re premium en neuf et en réno.

Schäfer, face à la saturation de capacité et d’organisation atteinte sur le site de Sarrebrück, où les bâtiments s’étaient multipliés depuis quarante ans sans plus aucune once de terrain disponible. La décision a été prise il y a cinq ans, avec cette capacité d’anticipation qui fait le «  charme des Allemands face à la rigueur des Français », note Yannick Gross, dans un rire où l’on entend que le biculturalisme est chose fl uide pour cette entreprise à capitaux allemands, à management franco-allemand, dont plus de 60% des 350 salariés sont français et dont la fi liale française – «  nous sommes  de experts polyglottes  : on ne parle pas seulement la langue du client mais surtout son langage  », aime à souligner son PDG – pèse près de

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75% du chiffre d’affaires global. Les 25% restant se répartissent essentiellement en Allemagne, dans les autres pays germanophones et sur certains marchés très spécifiques comme le Japon, où l’entreprise est présente via son activité historique de vente de lames aluminium, qui fit son développement à partir des années 1950 jusqu’au virage à 180° pris en 2000 vers la commercialisation de produits finis.

Un investissement stratégique

«  Ce virage traduisait une vraie vision à long terme, se souvient Yannick Gross, alors que le marché était déjà de plus en plus disputé, notamment par la concurrence des pays de l’Est.  » Or, les volets roulants, qui deviennent alors le fer de lance de la marque – à côté des portes de garage, des moustiquaires puis, à partir de 2012, des BSO –, n’ont pas les mêmes caractéristiques d’une rive du Rhin à l’autre. Les ventes sur le marché français seront multipliées par cinq en quinze ans, contribuant très largement à la croissance  des ventes globales, qui passent de 25 M€ en 1999 (avant la vente de produits finis) à 47 M€ en 2006 et 66 M€ dix ans plus tard. La décision de pousser les murs sur un site rationnalisé a permis à l’entreprise de miser sur de nouveaux développements produits (lire page précédente). En soutien viennent un département R&D désormais intégré à la cellule Client  ; mais aussi un outil

de formation enfin à l’aise pour, sous la houlette de son directeur, Marc Rische, dispenser des modules sur mesure ou sélectionnés parmi la cinquantaine au catalogue, sur place, en entreprise ou dans l’établissement lyonnais de la filiale française  ; sur le terrain, ce sont des équipes commerciales renforcées  : 25 commerciaux pour quelques 3200 clients actifs, soit, sur l’hexagone, 15 personnes (contre 12 en 2016) pour 2500 clients.

Productivité, flexibilité, qualité

Vis-à-vis du marché français en particulier, l’enjeu de cet investissement de 20 M€ était «  d’être en mesure de répondre à nos partenaires industriels sur toute l’année  », remarque Yannick Gross. De fait, les nouvelles installations valorisent la productivité et la flexibilité, notamment grâce à certaines spécificités maison. Ainsi, chacune des 11 profileuses de lames est dédiée à un seul des 9 types de lame (dont les lames DUR à densité de mousse de 350 kg/m3), les plus courantes pouvant être travaillées sur deux machines en même temps, dans le même coloris ou dans un coloris différent. Autres exemples  : la polyvalence totale de la ligne de production des caissons, ou le système d’alerte, de pesage et de photographie automatiques qui fiabilise l’étape des accessoires non déjà montés, ou encore l’emballage à la carte… Le tout rythmé par un dispositif de contrôle

qualité à chaque étape, sans oublier un laboratoire et banc d’essais.Outre les machines, l’amélioration a porté sur les process. Un changement en profondeur auquel a été associé un groupe issu des différents services, dont ça a été la mission exclusive pendant 24 mois. « Il est important d’avoir une vision des objectifs mais tout aussi essentiel d’identifier ce qui fonctionne et qui ne doit pas être perdu dans la manœuvre ! », souligne le PDG de Lakal France. Une démarche qui témoigne d’une mobilisation certainement pas étrangère à la bonne surprise au lendemain du déménagement  : une mise en route immédiate alors que sur certains postes clés des stocks avaient été réalisés en cas de retards au démarrage.«  Nous avons retrouvé rapidement le rythme de production de 400 000 éléments par an, soit 1 000 volets par jour avec un temps de fabrication moyen de trois jours », se félicite Yannick Gross. La production est expédiée par une flotte logistique de 32 camions, tous pilotés par des salariés Lakal, «  une deuxième force commerciale  ; chacun connaît ses clients, qui apprécient très largement ce service ! ».Prochaine étape  : l’intégration du laquage des lames (une trentaine de coloris standards et spécifiques) pour répondre encore plus rapidement sur des petites séries et des coloris spéciaux. Rendez-vous en 2019 pour sa mise en route !

Spécificité maison : chaque type de lame a sa profileuse dédiée. © Lakal

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On a vu chauff eur de poids-lourd moins amène. Face à l’entrée des bureaux, l’hôtesse d’accueil siège derrière une élégante banque d’un noir brillant façon calendre stylisée. Derrière elle, un volume tout en longueur occupe l’espace central du hall de réception conçu par l’architecte d’intérieur Armelle Coudel autour du thème de… l’expédition. Le volume central en est le pivot, espace de la dimension d’un conteneur, gainé d’une coque en HPL Compact noir brillant qui contraste avec la clarté chaleureuse d’un intérieur tout en bois d’érable. Accessible par l’arrière

via une porte enroulable, le dispositif permet, selon que l’on circule à l’intérieur ou autour du « camion », de découvrir les modèles de fermeture côté façade ou côté mécanisme, en rénovation sur un mur et en neuf sur l’autre, « avec, sous la main, les coupes explicatives, les échantillons, les coulisses, etc. » Le reste du hall s’organise autour du «  camion  », avec un bar adossé à une immense boite d’expédition et les accès menant aux deux bureaux de réception des clients, baptisés Berlin et Paris, clins d’œil appuyés au biculturalisme de l’entreprise.

Au cœur du hall de réception, le showroom, un camion stylisé. Conception : Armelle Coudel, architecte d’intérieur. © Lakal

Dans le « camion », les produits s’exposent vus de l’intérieur. © Lakal

À droite : l’espace bar-réception adossé à de grandes caisses d’expédition. © Lakal

Beau comme un camion