Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE UNION – DISCIPLINE – TRAVAIL
____________________
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE
CONVENTION DE ROTTERDAM
ENQUETE SUR L’UTILISATION DES PESTICIDES DANS LA CULTURE DU COTON DANS
LA REGION DE KORHOGO
Abidjan, octobre 2010
- 2 -
R E M E R C I E M E N T S Ces remerciements très sincères vont : Au Secrétariat de la Convention de Rotterdam à travers Madame Elisabetta TAGLIATI et Monsieur SIDATT Mohamed dont les soutiens techniques et financiers ont permis de réaliser ce programme. Vous avez ici toute la reconnaissance du Gouvernement Ivoirien; A l’ensemble des membres du comité, en particulier Docteur Konan Yao Lucien pour tous les efforts consentis pour la réussite de ce programme ; Enfin, à tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail. Coordonnateur : Madame VI K. Amenan, Autorité Nationale Désignée de la Convention de Rotterdam Mail: [email protected] BP 650 Abidjan Côte d’Ivoire
- 3 -
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS………………………………………………………………………………………….. 2 LISTE DES FIGURES ……………………………………………………………………………………… 5 LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………………………………….. 6 SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………………………………………. 7 RESUME…………………………………………………………………………………………………………. 8 INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………….. 9 I- GENERALITE SUR LA COTE D’IVOIRE…………………………………………………………… 11 I-1-1. Géographie…………………………………………………………………………………………… 11 I-1-2. Localité…………………………………………………………………………………………………. 11 I-1-2. Hydrographie……………………………………………………………………………………….. 11 I-1-3. Reliefs………………………………………………………………………………………………….. 11 I-1-4. Climat…………………………………………………………………………………………………… 12 I-1-5. Sol et végétation…………………………………………………………………………………… 13 I-2. Données générales sur la population………………………………………………………. 13 I-3. Situation économique……………………………………………………………………………… 14 I-4. Organisation administrative et politique ………………………………………………… 15 I-5. Politique environnementale, cadre institutionnel et législatif………………… 15 I-5-1. cadre institutionnel………………………………………………………………………………. 15 I-5-2. Politique et réglementation………………………………………………………………….. 18 I-5-3. Utilisation des pesticides en Côte d’Ivoire…………………………………………….. 19 II. GENERALITE SUR LA ZONE D’ETUDE…………………………………………………………. 21 II-1 Activité agricole……………………………………………………………………………………….. 23 II-1-1. La culture du coton……………………………………………………………………………… 23 III. METHODOLOGIE………………………………………………………………………………………. 24 III-1. Critère de choix des villages…………………………………………………………………… 24 III-2. Dispositif d’enquête………………………………………………………………………………. 24 III-3. Echantillonnage……………………………………………………………………………………… 24 III-3-1.Technique d’échantillonnage………………………………………………………………. 24 III-3-2. Collecte des données………………………………………………………………………….. 25 IV. RESULTATS DE L’ETUDE……………………………………………………………………………. 26 IV-1. Caractéristiques socio démographiques des enquêtés………………………….. 26 IV-1-1. Sexe et âge des enquêtés…………………………………………………………………… 26 IV-1-2.Occupation des enquêtés……………………………………………………………………. 26 IV-1-3. Niveau d’instruction…………………………………………………………………………… 27 IV-2. Pesticides utilisés dans la culture du coton (homologués ou non homologués) …………………………………………………………………………………………………
28
IV-2-1. Source d’approvisionnement……………………………………………………………… 30
- 4 -
IV-2-2. Pesticides responsables des incidents………………………………………………… 32 IV-2-3. Lieux et moments d’exposition (Pendant, après, avant) ……………………. IV-2-4 Lieux de Stockage des produits…………………………………………………………….
33 33
IV-3. Mauvaise utilisation des pesticides………………………………………………………. 34 IV-3-1. Méthodes d’application…………………………………………………………………….. 34 IV-3-2.Méthodes et moyens de protection (Non utilisation des équipements
de protection) …………………………………………………………………………………… 35
IV-3-3. Déviation des pesticides coton à d’autres fins…………………………… 37 IV-4. Conséquences liées aux mauvaises utilisations des pesticides ……………… 37 IV-4-1. Exposition des applicateurs et leur entourage……………………………………. IV-4-2-. Cultures exposées aux pesticides par village……………………………………..
37 38
IV-4-3. Intoxications anciennes liées aux pesticides………………………………………. 39 IV-4-4. Pollution de l’Environnement…………………………………………………………….. 42 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS……………………………………………………… 43 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………………….. 44 ANNEXES…………………………………………………………………………………………………… 46
- 5 -
LISTE DE FIGURES
Figure 1 : Situation géographique de la Côte d’Ivoire……………………………………………….. 12
Figure 2 : Situation géographique des villages d’étude dans la région de Korhogo…….. 22
Figure 3 : Répartition des enquêtés par village………………………………………………………….. 25
Figure 4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d’instruction…………………………….. 26
Figure 5 : Vente de pesticides sur le marché (Napié)…………………………………………………. 31
Figure 6 : Pulvérisateur pour le traitement du coton…………………………………………………. 34
Figure 7 : Temps au moment de l’application…………………………………………………………….. 34
Figure 8 : Applicateur sans équipement de protection (Guiémbé)…………………………….. 36
Figure 9 : Répartition des enquêtés selon la fréquence d’un centre de santé à une exposition aux pesticides…………………………………………………………………
37
Figure 10 : Cultures de coton et de maïs (Tawara)…………………………………………………………………. 38
Figure 11 : Emballages des pesticides abandonnés dans un champ à Kokaha…………… 41
- 6 -
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Répartition des pesticides par type de culture……………………………. 20 Tableau II : Proportion des pesticides utilisés en Côte d’Ivoire……………………. 20 Tableau III : Répartition des enqêtés selon leurs activités……………………………. 26 Tableau IVa : pesticides utilisés dans la culture du coton dans la région de
Korhogo (Homologués)………………………………….……………………….. 28
Tableau IV b: pesticides utilisés dans la culture du coton dans la région de Korhogo (non homologués)………………………….………………………..
29
Tableau V : Source d’approvisionnement en pesticides des producteurs de coton, dans la région de Korhogo…………………………………………..
31
Tableau VI : pesticides responsables d’incidents selon les paysans interrogés……………………………………………………………………..…………
32
Tableau VII : Lieux de stockage des pesticides utilisés dans la culture du coton ………………………………………………………….…………………………
33
Tableau IIX : Equipements de protection individuels cités par les enquêtés…. 35 Tableau IX : Répartition des intoxications selon la voie d’exposition…………….. 37 Tableau X : Répartition des cultures exposées aux pesticides par village…….. 38 Tableau XI : intoxications anciennes par village enquêté…………………………….. 39
- 7 -
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANADER Agence Nationale au développement Rural
CIAPOL Centre Ivoirien Anti Pollution CE Concentré émulsionnable CIDT Compagnie Ivoirienne des Textiles CNF Centre national de Floristique CRE Centre de Recherche en écologie COIC Compagnie Ivoirienne de Coton DC Concentré dispersible ENSEA Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée FEREAD Fédération des Réseaux des ONG et Associations de l’Environnement GVC Groupement à vocation Coopérative IC Ivoire Coton ICEF International de Conseil, d’Etudes et de Finances IGT Institut de Géographie Tropicale IPS Inter Press Service IRD-EX ORSTOM Institut de Recherche pour le Développement IREN Institut de recherche sur l’énergie renouvelable PCB Polychlorobiphényles PNAE Plan d’Actions Environnementales PPED Préparations Pesticides Extrêmement Dangereuses LANADA Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole LANEMA Laboratoire National d’Essai, de Métrologie et d’Analyse LCCI La Compagnie Cotonnière Ivoirienne LCE Laboratoire Central de l’Environnement LNP Laboratoire National de la Santé Publique SC Suspension de capsules SL Concentré soluble OMS Organisation mondiale de la Santé ONG Organisation Non Gouvernementale
- 8 -
RÉSUMÉ
L’utilisation des pesticides dans l’agriculture pour détruire les ravageurs, les plantes
adventices et les agents phytopathogènes a montré ses avantages par l’augmentation des
rendements. Cependant, les enjeux d’une telle pratique comporte des risques pour la santé
des agriculteurs et du personnel chargé de la manipulation de ces substances chimiques. En
vue d’améliorer la santé des populations et de préserver l’environnement, la Convention de
Rotterdam à travers son article 6 offre la possibilité aux pays en développement ou à
économie en transition qui rencontrent des problèmes liés aux préparations pesticides
extrêmement dangereuses, de proposer au Secrétariat d’inscrire ces préparations à l’annexe
III du texte de cette convention. Ainsi, la Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu du Secrétariat de
ladite Convention, la réalisation d’une étude pilote relative aux intoxications dues aux
pesticides agricoles. Cette étude par questionnaire, adressée aux paysans, a été réalisée
dans la région de Korhogo, zone cotonnière, au Nord de la Côte d’Ivoire, dans les mois
d’août et septembre 2010.
Un total de 42 pesticides a été recensé dont 26 (61,9%) homologués par le comité pesticide
de Côte d’Ivoire. On note une prédominance des pesticides de classe III. Toutefois, l’enquête
a permis de constater que le Gramoxone, herbicide retiré sur le marché ivoirien depuis le 21
juin 2004 est encore utilisé dans le nord du pays. Le Calfos 720 EC, préparation à base de
Profenofos, a été cité comme responsable de 117 cas d’intoxication généralement survenus
au cours de l’application.
De façon générale, l’utilisation des pesticides se fait sans le port des équipements de
protection individuels recommandés. Selon les paysans, l’absence de ces équipements est
due au manque de moyens financiers ; La cherté étant la principale raison avancée.
L’enquête a aussi révélé que 97,2% des personnes enquêtées ne trouvent pas nécessaire de
se rendre dans un centre de santé pour les malaises ressentis après chaque traitement
phytosanitaire.
Pour améliorer la santé des populations et préserver l’environnement, il est nécessaire de
sensibiliser, de former et d’éduquer la population sur les risques liés à la mauvaise gestion
des produits chimiques ainsi qu’à l’utilisation des équipements de protection.
- 9 -
INTRODUCTION Depuis plusieurs décennies, la plupart des méthodes modernes de défense des cultures se sont basées sur l’emploi des produits phytosanitaires. Aussi, la forte utilisation des pesticides était-elle considérée comme un préalable à la réussite d’une stratégie de développement agricole rapide. Cette conception va favoriser l’utilisation importante des produits phytosanitaires afin d’améliorer la productivité ; surtout pour des cultures destinées à l’exportation.
Toute fois, l’utilisation abusive et irrationnelle des produits phytosanitaires engendre un impact négatif sur la santé humaine et l’environnement.
AA cceett eeffffeett,, lleess ddééccèèss,, lleess iinnvvaalliiddiittééss,, lleess mmaallffoorrmmaattiioonnss ccoonnggéénniittaalleess ssoonntt ddeess ddaannggeerrss rrééeellss aauuxxqquueellss ssoonntt ccoonnffrroonnttééss lleess ttrraavvaaiilllleeuurrss aaggrriiccoolleess ddeess ppaayyss eenn ddéévveellooppppeemmeenntt,, nnee ddiissppoossaanntt ppaass ddee mmooyyeennss ssuuffffiissaannttss eett eeffffiiccaacceess ppoouurr llaa ggeessttiioonn ééccoollooggiiqquueemmeenntt rraattiioonnnneellllee ddee cceess ssuubbssttaanncceess cchhiimmiiqquueess,, dduurraanntt lleeuurr ccyyccllee ddee vviiee.
Il est estimé qu’il y aurait, chaque année, 1.5 millions de cas d’empoisonnements aux pesticides, entrainant la mort de plusieurs milliers de travailleurs agricoles (dont les enfants) dans ces pays (OMS/PNE, 1990).
La Côte d’Ivoire, pays à vocation agricole, utilise ces produits dans le domaine de la santé, de l’artisanat et surtout de l’agriculture notamment : les cultures du Coton, du café, du cacao, des maraîchers, etc.
Comme tous les pays en développement, la Côte d’Ivoire est confrontée aux problèmes de gestion des produits chimiques. On enregistre parfois des cas d’intoxication et de mortalité au niveau des principales régions agricoles du pays.
A cet effet, dans le souci de remédier aux problèmes de gestion des produits chimiques, l’état ivoirien a signé et ratifié toutes les conventions relatives aux substances chimiques (Bâle, Stockholm et Rotterdam…).
La Convention de Rotterdam, quant à elle, offre aux pays en développement et ceux à économie en transition, la possibilité d’identifier des Préparations Pesticides Extrêmement Dangereuses (PPED) qui causent des dommages liés aux conditions d’utilisation, afin de les inclure à l’annexe III de ladite convention.
A cet effet, dix ans après l’adoption du texte de la Convention de Rotterdam, seulement, une proposition de PPED a été soumise au secrétariat malgré de nombreux cas d’intoxications dues aux pesticides enregistrés au niveau des pays en développement.
C’est à ce titre que le Secrétariat de la Convention de Rotterdam, en vue d’encourager et d’aider les pays en développement a organisé un atelier du 5 au 7 mai 2010 en collaboration avec le Gouvernement Togolais. Les résultats de cet atelier ont abouti à l’élaboration d’un programme d’activités relatif à la collecte des données précisément sur l’utilisation des produits chimiques dans la culture du coton, dans la région de Korhogo.
- 10 -
Ces activités ont été financées par le Secrétariat de la Convention de Rotterdam et exécutées par le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts à travers l’Autorité Nationale Désignée de ladite convention, en collaboration avec les Ministères de la Santé et de l’Hygiène Publique, de l’Agriculture et des ONG. Le programme a été réalisé en trois phases :
Phase 1 : Information et sensibilisation des populations cibles à Korhogo et dans quatre villages pilotes (Autorités Administratives et coutumières, formation des enquêteurs et du superviseur)
Phase 2 : Campagne de la collecte des données dans quatre villages pilotes.
Phase 3 : Traitement des données et rédaction du rapport à valider à Abidjan.
- 11 -
I- GENERALITES SUR LA CÔTE D’IVOIRE
1.1 Géographie
1.1.1 Localisation
La République de Côte d’Ivoire est située dans l'hémisphère nord entre le Tropique du Cancer et l'Equateur et donne sur l'Atlantique dans le Golfe de Guinée. Ses coordonnées sont comprises entre les 10° et 4° de latitude nord et 10° et 0° de longitude ouest. Avec une superficie de 322 463 km2, le territoire Ivoirien dont le sud offre une façade de 520 km sur l'océan Atlantique, dans la partie occidentale du golfe de Guinée, a 3 110 kilomètres de frontières communes avec 5 pays : Le Libéria à l'Ouest, 716 km ; la Guinée un peu plus au Nord, 610 km ; le Mali, 532 km ; le Burkina Faso, 584 km ; le Ghana à l'Est, 668 km.
1.1.2 Hydrographie
Le réseau hydrographique de la Côte d’Ivoire comprend :
• quatre grands bassins : Le Cavally à l’ouest, long de 600 km couvre un bassin versant de 28 800 km2 dont seulement 15 000 km2 en Côte d’Ivoire. Il sert de frontière naturelle entre la Côte d'Ivoire et le Liberia. Le Sassandra long de 650 km pour un bassin de 75 000 km2. Le Bandama formé du Bandama Blanc et du Bandama Rouge ou Marahoué d’une longueur de 1050 km, entièrement situé en territoire ivoirien, occupe un bassin versant de 97 500 km2. La Comoé à l’est, prend sa source dans la région de Banfora (Burkina Faso). Il est long de 1160 km et draine un bassin versant de 78 000 km2.
• Les fleuves côtiers qui d’ouest à l’est sont le Boubo (longueur 130 km, bassin versant 5 100 km2), l'Agnéby (longueur 250 km, bassin versant 8 900 km2), la Mé (longueur 140 km, bassin versant 4 300 km2), la Bia qui prend sa source au Ghana et mesure 290 km, dont 120 km sont en Côte d’Ivoire.
• Les affluents du Niger : Le Baoulé qui coule sur 330 km en côte d’Ivoire avant d’entrer au Mali, la Bagoé (230 km de long) dont le bassin ivoirien dépasse 5000 km2 et le Gbanhala.
• Les affluents de la Volta sont localisés dans la région Nord-Est du pays. Il s'agit du Kanba, du Koulda, du Kolodio, du Binéda, du Guimébé, du Kobodio et du Zola.
1.1.3 Reliefs La Côte d'Ivoire présente dans l'ensemble un relief peu accidenté, constitué de plaines et de plateaux, à l'exception de la région de l’ouest du pays, plus montagneuse.
- 12 -
Figure 1 : Situation géographique de la Côte d’Ivoire
Au sud du pays, le long du Golfe de Guinée, la côte est constituée de falaises dans sa partie ouest, et d'une bande de sable et de lagunes dans sa partie Est.
Au nord de cette bande littorale, se trouve une vaste plaine, puis une région de bas plateaux (situés à des altitudes inférieures à 350 m).
En remontant encore vers le nord, le pays s’élève vers les moyens plateaux. La région la plus élevée du pays se trouve dans l'ouest, où les altitudes de ces plateaux peuvent atteindre 900 m. C'est dans cette zone que se trouve le point culminant de la Côte d'Ivoire, le mont Nimba (1 752 m), point de rencontre des frontières de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et du Libéria.
1.1.4 Climat
La Côte d'Ivoire est la zone de transition entre le climat équatorial humide et le climat tropical sec. Ainsi, le pays peut être divisé en deux zones principales : le sud et le nord.
Dans le sud, c'est-à-dire en dessous d'une ligne horizontale passant par Yamoussoukro, le climat est équatorial, donc très humide avec une pluviométrie de l’ordre de 1 600 à 2 200 mm. La température est relativement constante, entre 29 et 32ºC. On distingue quatre saisons principales :
• avril à mi-juillet : grande saison des pluies, avec de fréquentes précipitations et de nombreux orages,
- 13 -
• mi-juillet à septembre : petite saison sèche, le ciel pouvant rester couvert,
• septembre à novembre : petite saison des pluies, avec quelques petites précipitations,
• décembre à mars : grande saison sèche, marquée par les alizés du nord (harmattan).
Dans la partie nord, le climat est tropical et plus sec, et les saisons sont moins marquées. La température évolue généralement entre 28ºC et 37ºC. On distingue deux saisons principales :
• juin à septembre: grande saison des pluies, due aux alizés humides,
• octobre à mai : grande saison sèche.
1.1.5 Sol et géologie Les sols peuvent être regroupés en quatre entités selon les conditions climatiques,
géomorphologiques et hydromorphologiques :
• Les sols ferralitiques (sols ferralitiques, sols ferrugineux tropicaux, etc.) ;
• Les sols sur roches basiques avec zone de cuirassement ;
• Les sols hydromorphes.
Quant au sous-sol de la Côte d’Ivoire, il est constitué de 97.7% de roches précambrien. Le reste, 2,3% avec une superficie d’environ 9 700km2, présente des formations sédimentaires et constituent un étroit ruban côtier depuis Sassandra à l’ouest jusqu’à la frontière avec le Ghana.
En général, les sols connaissent une dégradation importante et continue causée par la surexploitation et l’extension de la zone agricole aux techniques inadaptées provoquant souvent une pollution inquiétante par les pesticides et autres produits chimiques.
1.2 Données générales sur la population Au cours des derniers recensements effectués en 1988, 1998 et 2003, la population est chiffrée respectivement à 10 815 694, 15 366 672 puis 18 001 000 habitants. En 2010 elle est estimée à 21 506 017 avec une densité également estimée au plan national de 65.5 habitants au km2.
La population ivoirienne est caractérisée par :
• Une progression rapide avec un taux d’accroissement annuel moyen de 3,3% sur la période 1988 à 1998.
• Un fort pourcentage de jeunes : les jeunes de moins de 15 ans représentent 43% contre 4% pour les personnes âgées de la population totale.
• Un taux d’urbanisation élevé estimé en 1998 de 43% soit une croissance de 4,2% en 1988.
- 14 -
• Une occupation inégale de l’espace : la densité démographique est de deux fois plus forte en région forestière qu’en région de savane (le centre et le nord) d’une part et d’autre part les grandes villes comme Abidjan, Bouaké, Man, Korhogo, Daloa sont des zones de densité élevée.
• La présence d’une forte population étrangère estimée à 26% de la population totale en 1998.
• Un taux de mortalité élevé de 15% en 1998 contre 12% en 1988. Cette augmentation est liée non seulement au taux de prévalence élevé du VIH/SIDA (10 à 12%) mais aussi à la recrudescence de certaines épidémies.
1.3 Situation économique
L’économie, essentiellement axée sur la production de café et de cacao, connaît au cours des deux premières décennies (1960-1980) un essor exceptionnel, faisant de la Côte d’Ivoire un pays phare dans la sous-région ouest-africaine.
En 2003, l’agriculture par le biais des productions de cacao, café, coton, huile de palme, bananes, ananas, agrumes, coprah etc. a contribué pour 28 % au PIB, représenté 60% des recettes d’exportation et occupé 45% de la population active (FAO, 2004).
Aujourd’hui, l’économie ivoirienne s’oriente de plus en plus vers d’autres secteurs stratégiques tels que l’énergie, le transport et l'industrie qui représente 20% du PIB et occupe 13% de la population.
C'est un secteur porteur, surtout la branche agro-alimentaire qui représente 22% des investissements nets, 33% du chiffre d'affaires et 24% de la valeur ajoutée du secteur secondaire.
La Côte d'Ivoire s'est positionnée il y a déjà longtemps sur le marché pétrolier et elle a atteint l'autosuffisance en matière de consommation de pétrole.
L’électricité produite par la Côte d’Ivoire en 2005 atteint 5 571,17 kWh, dont 1 397,87 kWh sont exportés vers le Ghana (plus de 50% des exportations), le Burkina Faso, le Mali et le Bénin.
La construction de deux ports sur la façade maritime a favorisé le développement du transport maritime en Côte d’Ivoire et la croissance économique du pays. Le port autonome d’Abidjan, parfois qualifié de « poumon de l’économie » ivoirienne, secondé par celui de San-Pedro, est le plus important d’Afrique de l'ouest et le deuxième d'Afrique, après le port de Durban en Afrique du Sud. Le trafic total en 2005, en cumulant les importations et les exportations, est de 18 661 784 tonnes pour le port autonome d'Abidjan et de 1 001 991 tonnes pour celui de San-Pedro. Ces deux ports disposent d'équipements modernes, et servent à l'approvisionnement de l'ensemble des pays enclavés de la région.
- 15 -
1.4 Organisation administrative et politique
La Côte d’Ivoire est une république laïque et démocratique avec un pouvoir exécutif (le Gouvernement), un pouvoir législatif (l’Assemblée nationale avec 225 membres), des Institutions judiciaires (dont la Cour Suprême, etc.) et un Conseil Economique et Social.
Le gouvernement est conduit par un Premier Ministre nommé par le Président de la République élu au suffrage universel direct tous les cinq (5) ans.
Les Ministres disposent de services administratifs et exercent la tutelle des sociétés à participation publique, etc.
Au plan administratif, la Côte d’Ivoire est divisée en 19 régions : les régions des Lagunes, du Sud-Comoé, de l'Agnéby, du Haut-Sassandra, des Savanes, de la Vallée du Bandama, du N'zi-Comoé, du Moyen-Comoé, des Montagnes, des Lacs, du Zanzan, du Bas-Sassandra, du Worodougou, du Denguélé, du Sud-Bandama, de la Marahoué, du Fromager, du Moyen-Cavally et du Bafing.
En 2009, la Côte d’Ivoire est divisée en 81 départements préfectoraux et 390 Sous-préfectures. Elle a environ 1000 communes ayant des compétences accrues en matière de protection de l’Environnement notamment la gestion des ordures ménagères.
La capitale économique de la Côte d’Ivoire est Abidjan et demeure pour l’instant le lieu du siège du gouvernement, des ambassades et des organisations internationales. La capitale politique est Yamoussoukro située à 280 km d’Abidjan.
1.5 Politique environnemental, cadre institutionnel et législatif
1.5.1 Cadre institutionnel
Plusieurs structures sont impliquées dans la gestion de l’environnement (notamment la gestion des produits chimiques).
1.5.1.1 les Ministères techniques
• Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable
Ce Ministère est chargé de la conception et de la mise en œuvre de la politique nationale pour la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Il regroupe en son sein des Directions Générales, centrales, et régionales ainsi que des structures sous tutelles qui jouent chacun un rôle important dans la gestion de l’environnement. Ce Ministère dispose d’un laboratoire logé au Centre Antipollution (CIAPOL) qui joue un rôle très important dans la gestion des produits chimiques. Le laboratoire central de l’environnement (LCE) est chargé des analyses chimiques : pesticides, PCB, métaux lourds, etc. dans les eaux, sols et autres matrices en vue de contrôler et de surveiller la pollution des nuisances industrielles et des eaux de surface. Le CIAPOL reste la seule structure qui évalue les résidus des pesticides dans le milieu aquatique.
- 16 -
Le Ministère chargé de l’Environnement est le point focal de toutes les conventions sur les produits chimiques, notamment, le protocole de Montréal relatif aux produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone, la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur élimination et la convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques dangereux qui font l’objet d’un commerce International.
• Le Ministère de l'Agriculture:
Le Ministère de l’Agriculture dont l’un des objectifs est de parvenir à une pratique raisonnable de l’agriculture respectant l’environnement, dispose en son sein le Comité Pesticides, responsable de l’homologation des pesticides en Côte d’Ivoire et des structures sous tutelles comme l’ANADER (Agence Nationale d’Appui au Développement Rural) qui mènent des actions de vulgarisation de bonnes pratiques agricoles et d’encadrement des populations rurales.
• Le Ministère de l'Industrie est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du gouvernement en matière de développement de l’industrie et de promotion du secteur privé. Ce Ministère dispose d’une Sous Direction "Environnement" chargée de la sensibilisation des entreprises sur l’utilisation des technologies moins polluantes. Le Ministère a la tutelle du LANEMA (Laboratoire National d’Essais, de Métrologie et d’Analyses) qui fait des analyses chimiques, microbiologiques et métrologiques pour assurer le suivi des émissions des industries.
• Le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le SIDA est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du gouvernement en matière de Santé et d’hygiène publique. Le laboratoire Nationale de la Santé Publique (LNP) est l’organe public chargé de faire le suivi et le contrôle des problèmes de santé publique. Il s’occupe aussi de la prévention et des analyses des cas d’intoxication liés aussi aux produits chimiques. Le contrôle systématique concernant les pesticides n’est pas effectué par manque de moyens. La plupart des analyses sont faites sur demande de certaines structures telles que les industries de formulation et le tribunal en cas de plainte.
• Le Ministère du Commerce est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du Gouvernement en matière de commerce. Il intervient dans la gestion des produits chimiques par la réglementation de l’importation et l’exportation de ces produits
• Le Ministère de l’Economie et des Finances exerce les attributions relatives à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi de la politique du gouvernement en matière économique, financière et monétaire. Il est responsable du contrôle des taxes douanières relatives aux produits chimiques. Il intervient dans le financement de la contribution de
- 17 -
l’état vis-à-vis des conventions. Il est également responsable du financement de la partie ivoirienne en cas d’un financement de projets.
• Le Ministère d’Etat, Ministère des Affaires Etrangères est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du gouvernement en matière de politique extérieure de la Côte d’Ivoire. A ce titre, et en liaison avec les différents départements ministériels intéressés, il négocie et signe tous les accords et conventions internationaux au nom de l’Etat, met en œuvre les procédures de notification des instruments par lesquels l’Etat exprime son consentement à être lié par les accords internationaux à caractère bilatéral et multilatéral.
• Le Ministère de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du gouvernement en matière de l’emploi et de la fonction publique. A ce titre, il intervient dans la réglementation sur la protection des travailleurs œuvrant dans la production, le stockage et l’élimination des produits chimiques.
• Le Ministère d’Etat, Ministère de l'Intérieur est concerné en raison de l’implication des collectivités territoriales et locales (Communes, Districts,…) qui en dépendent. La décentralisation confère, de plus en plus, un rôle prépondérant aux collectivités locales et territoriales en matière de gestion de l’environnement.
• Le Ministère des Transports est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du Gouvernement en matière le transport. A ce titre, il intervient dans la gestion des produits chimiques par la réglementation et de transport des substances dangereuses.
• Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques intervient dans la gestion des produits chimiques à travers le Laboratoire Nationale d’Appui au Développement Agricole (LANADA), structure de recherche, qui possède sept laboratoires thématiques (pathologie animal, Eco toxicologie, Hygiène alimentaire, Analyse des semences, Aquaculture, Nutrition Animale, Insémination artificielle).
• Le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique intervient dans le secteur de l’environnement à travers des structures de recherche placées sous sa tutelle telles que le Centre de Recherche en Ecologie (CRE) avec sa station de LAMTO, l’Université d’Abobo-Adjamé (UFR de Sciences et Gestion de l’Environnement), l’IGT (Institut de Géographie Tropicale), l’IREN (Institut de Recherche sur les Energies Renouvelables), le CNF (Centre National de Floristique), le Laboratoire de physique de l’atmosphère (Université de Cocody, UFR de SSMT).
• Le Ministère chargé de la Salubrité Urbaine est chargé entre autres
- de la réglementation et le contrôle de la salubrité urbaine, notamment en matière de prévention des risques liés aux déchets domestiques et industriels,
- 18 -
- de la Prévention et l’alerte en matière de pollution en liaison avec le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts.
1.5.1.3 Les Organisations non gouvernementales (ONG)
Les ONG qui interviennent dans la gestion des produits chimiques sont nombreuses. Le mouvement des ONG et associations paraît relativement récents en Côte d’Ivoire. Dans le domaine de l’environnement, il existe une centaine d’ONG en grande partie organisées en réseaux. Environ 80 ONG constituent la FEREAD (Fédération des Réseaux des ONG et Associations de l’Environnement). Ces ONG ne jouent pas convenablement leur rôle dans la gestion de l’environnement car elles restent encore au stade embryonnaire en matière d’autofinancement. L’exécution de leurs programmes est conditionnée au financement externe par les bailleurs de fonds. Les coopératives semblent mieux organisées mais leur objectif reste la production et la commercialisation. Une prise en compte des aspects environnementaux n’est pas constatée à ce niveau.
1.5.2 Politique et réglementation
La prise en compte réelle des problèmes environnementaux dans le processus de développement de la Côte d’Ivoire a commencé après la conférence de Rio tenue à Stockholm en 1992. Cela s’est traduit par l’élaboration du Plan d’Actions Environnementales (PNAE) qui est la mise en œuvre des recommandations de l’agenda 21 en 1995 ; Le Code de l’environnement en 1996, la Gestion des ressources en eau en 1996 également; La Nouvelle Politique Forestière en 1999 ; Le livre blanc du littoral en 2004. Mais les réglementations en vigueur sont rarement mises en œuvre et appliquées sur le terrain.
La législation nationale de la Côte d’Ivoire concerne les lois, les décrets et les arrêtés dont le pays dispose en matière de gestion des produits chimiques en vue de protéger la santé Humaine et l’environnement. On peut citer principalement :
• L’arrêté N° 159/MINAGRA du 21 juin 2004 interdisant 67 matières actives qui interviennent dans la fabrication des produits phytopharmaceutiques employés dans l’agriculture,
• Le décret 90-1170 du 10 octobre 1990 modifiant le décret 61-381 du 1er décembre 1961 fixant les modalités de fonctionnement du contrôle, du conditionnement des produits agricoles à l’exportation.
• Le décret 89-02 du 04 janvier 1989 relatif à l’agrément de la fabrication, la vente et l’utilisation des pesticides en Côte d’Ivoire,
• La constitution ivoirienne de 2000 en son article 19,
• Le code de l'environnement du 3 octobre 1996 consolide, entre autres, la gestion des produits chimiques.
- 19 -
• La loi 98 755 du 23 décembre 1998 portant Code de l’eau qui vise à assurer la protection de l’eau contre toute forme de pollution, etc.
La Côte d’Ivoire a signé et ratifié tous les textes internationaux liés à la gestion des produits chimiques tels que :
• La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination, ratifiée par la Côte d’ivoire le 20 juin 1994. Cette convention a permis à la Côte d’Ivoire de faire l’inventaire des PCB et d’obtenir le financement de plusieurs projets dans le cadre du déversement des déchets toxiques dans le district d’Abidjan.
• La Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, ratifiée le 20 janvier 2004. Le plan national de mise en ouvre a été élaboré. Il présente plusieurs projets qui attendent des financements.
• La Convention de Rotterdam sur la procédure PIC a été également ratifiée par la Côte d’Ivoire le 20 janvier 2004. le plan de mise en œuvre a été élaboré et présente des programmes d’activités qui attendent d’être financés.
1-5-3. Utilisation des pesticides en Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, les pesticides sont utilisés dans les domaines tels que l’agriculture, la santé et l’hygiène publique. Cependant, le secteur agricole est le plus grand consommateur des pesticides au niveau du pays. Ainsi, l’agriculture utilise 40.000 tonnes de pesticides, la santé publique 18.000 tonnes, les pesticides de consommation 12.000 tonnes (données de 1996). L’intensité de l’usage des produits phytosanitaires en agriculture est en fonction de la zone géographique. La zone forestière du sud est connue pour le développement des cultures d’exportation : le café, le cacao, le palmier à huile, l’hévéa, la banane et l’ananas. Ces cultures qui s’étendent sur de grandes surfaces reçoivent généralement des traitements chimiques intensifs.
La zone de savane au nord, abrite les cultures de coton, des céréales (riz, maïs, mil…) et les cultures maraîchères. La culture de coton est une culture d’exportation qui est une grande consommatrice d’insecticides en raison d’au moins huit applications par campagne.
Les principales cultures consommatrices des pesticides, par types de produits, sont consignées dans le tableau I. Le tableau II désigne l’utilisation de type de pesticides en Côte d’Ivoire.
- 20 -
Tableau I : Répartition des pesticides par type de cultures
Types de pesticides Cultures Part de marché (%)
Insecticides Coton Cacao
Cultures maraîchères Banane
62,1 24,7 3,1 2,7
Herbicides
Coton Riz
Maïs Banane
31,7 23,6 11,9 9,1
Nématicides Banane Ananas
Riz Cultures maraîchères
80,9 14,8 2,2 1,2
Fongicides Banane Hévéa Ananas Cocotier
76,9 10,3 3,6 2,7
Régulateur de croissance Ananas Hévéa
57,4 42,6
Source : CROP LIFE (1997)
Tableau II : Proportion des pesticides utilisés en Côte d’Ivoire
Type de pesticides Pourcentage (%)
Insecticides 47
Herbicides 25
Nématicides 11
Fongicides 6
Régulateurs de croissance 11
- 21 -
II. GENERALITE SUR LA ZONE D’ETUDE
Situé au nord de la Côte d’Ivoire, à 634 km d’Abidjan, la capitale économique et à 353 km de Yamoussoukro, la capitale politique, le département de Korhogo fait partie de la Région des Savanes, frontalière du Mali et du Burkina Faso. La population totale de Korhogo est de 142 039 habitants en 1998 et estimée en 2010 à 212 546, dont 85% résident dans les quartiers de la ville et 15% dans la trentaine de villages rattachés. Parmi ces villages, quatre ont été identifiés pour notre étude (figure 2). Ce sont :
• GGuuiiéémmbbéé ((ccoommmmuunnee)) ssiittuuéé àà 3355 kkmm ddee KKoorrhhooggoo,,
• TTaawwaarraa eesstt àà 2222 kkmm ddee KKoorrhhooggoo,,
• KKookkaahhaa,, 2222 kkmm ddee llaa vviillllee ddee KKoorrhhooggoo
• Napiéolédougou situé à 20 km de la ville de Korhogo.
- 22 -
Figure 2 : Situation géographique des villages d’étude dans la région de Korhogo
- 23 -
2-1 Activités agricoles
La principale ressource économique de la région vient de la production cotonnière qui occupe environ 40 000 agriculteurs. D’autres productions de rente existent, mais elles font l’objet d’une faible valorisation. On peut citer : le karité, les vergers de manguiers, l’anacarde, le tabac. Les cultures maraichères (les principales : Les aubergines, la salade, le piment, les tomates et les oignons) sont également cultivées de façon intensive dans le département pour alimenter le marché national gros consommateur. Ce secteur est essentiellement exploité par les femmes qui bénéficient l’appui de la coopération allemande (GTZ).
2.1.1 La culture du coton
Le coton, produit agricole non alimentaire le plus important au monde (Pesticide Action Network UK.), est responsable d'une utilisation importante de pesticides dangereux par rapport aux autres cultures. La culture du coton représente 16% de l’utilisation mondiale des insecticides avec près de 1kg de pesticides dangereux utilisé par hectare de coton cultivé (Pesticide Action Network UK.).
En général, la culture du coton nécessite plusieurs traitements chimiques, environ 6 par campagne dont 2 ou 3 en phase végétative et 3 ou 4 en phase fructifère de la plante. Avec cette stratégie de traitement, le cotonnier absorbe plus de 60% d’insecticides vendus sur le territoire ivoirien.
Cette filière constitue un moteur important du développement des zones de savanes ou le coton représente le poumon de l’économie rurale. Les départements de ces zones concentrent près de 50% des superficies ivoiriennes mises en exploitation et fournissent 56% de la production nationale pour l’exercice 1996/1997.
Ainsi, en 2001, le pays en produisait 400 000 tonnes, ce qui en faisait le troisième producteur africain. Cette production a toutefois considérablement baissé ces dernières années à la suite de la crise politico-militaire qui a secoué le pays à partir de 2002.
III- METHODOLOGIE
3-1 Critère de choix des villages
Le choix des villages pour mener cette étude a été dicté par trois éléments : le niveau de production de coton, la présence d’un centre de santé fonctionnel et la situation géographique (être situé au plus 30 km de la ville de Korhogo). Ainsi, après les contacts et les informations de la Direction Départementale de la Santé de Korhogo, les villages de Kokaha et Tawara au nord de Korhogo de Guiémbé et Napiéolédougou au sud de Korhogo ont été sélectionnés en accord avec le Directeur Départemental de la Santé de Korhogo.
3-2 Déroulement de l’enquête
La première phase a consisté à l’information et à la sensibilisation de la population à travers
- 24 -
les responsables administratifs et coutumiers, les ONG et les Organisations professionnelles. Ainsi, nous avons rencontré : le Préfet de région, le sous-préfet, le Comzone (Commandant de la zone) et les chefs et notables des quatre villages choisis pour notre étude. Cette phase a consisté également à sensibiliser la population sur les problèmes liés à l’utilisation des pesticides et la formation des enquêteurs, du superviseur ainsi que quelques responsables des coopératives (expliquer les objectifs de l’enquête, la démarche pratique pour remplir les fiche d’enquête). Elle a permis entre autres de valider les villages choisis pour mener cette étude. Cette première partie a été réalisée pendant deux jours.
La seconde phase a été consacrée à la campagne de collecte des données relatives aux pesticides ou autres produits chimiques utilisés dans la culture du coton. Elle est réalisée par les enquêteurs formés à cet effet. Il s’agit d’interroger les populations des quatre villages pilotes sur l’utilisation des pesticides pendant 30 jours sur la base d’un questionnaire.
La dernière phase était réservée à l’exploitation des données de l’enquête et à la rédaction du rapport.
3-3 Echantillonnage
3-3.1 Technique d’échantillonnage
La population d’étude est constituée par les populations des villages retenus. L’étude se rapportant à l’utilisation des pesticides et ne connaissant pas le taux d’utilisation des pesticides de la région, nous avons fixé la taille de l’échantillon à 600 enquêtés. Leur répartition par village retenu pour l’enquête à été estimée proportionnellement à la population desdits villages sur la base du recensement général de la population et de l’habitat de 1998 actualisée (RGPH, 1998) (Annexe II). Ainsi, l’effectif des enquêtés a été de 200, 130, 120 et 150 personnes respectivement à Guiémbé, Tawara, Kokaho et Napiéolédougou.
3-3.2 Collecte des données
Les différents ménages ont été sélectionnés de façon aléatoire à l’aide de la technique de la bouteille. L’enquêteur se place au centre du village et détermine une direction pour l’enquête après avoir faire pivoter une bouteille vide. Il compte ensuite les maisons dans cette direction et tire au sort la première habitation pour commencer l’enquête. Un pas de trois maisons a été respecté entre les ménages enquêtés.
Dans le ménage ainsi retenu, les paysans présents ont été interrogés sur la base d’un questionnaire par deux enquêteurs dans chaque village (un enquêteur principal et le second, fils de la localité, recruté lors des visites des villages) et un superviseur de la campagne. Les variables colligées sont relatives aux caractéristiques sociodémographiques de l’enquêté, l’identité des produits utilisés pour traiter le coton, la description des éventuels incident liés à la santé, la description des effets néfastes liés à la santé et à l’environnement et les voies
- 25 -
d’exposition. Les données collectées ont été saisies et analysées à l’aide de l’outil informatique avec le logiciel Epi-Info version 6.
IV. RESULTAS DE L’ETUDE
4-1. Caractéristiques socio démographiques des enquêtés
L’effectif global de 600 enquêtés prévu pour l’enquête a été atteint. La répartition par village est représentée à la figure 3.
Figure 3 : Répartition des enquêtés par village
4-1.1 Sexe et âge des enquêtés
L’application des pesticides semble être une activité essentiellement masculine dans la zone d’étude. En effet, 92,8% des personnes enquêtées sont de sexe masculin. En Afrique occidentale, la production de coton est souvent perçue comme une activité d’hommes. Cependant, les femmes sont très impliquées dans les opérations de sarclage et de récolte. Les résultats de cette enquête font ressortir que l’application des pesticides est une activité qui emploie des sujets de différentes catégories d’âge. Toutefois, la population d’étude est relativement jeune avec environ, 51% de moins de 40 ans. La population d’étude se compose de 5% d’adolescents dont l’âge est compris entre 12 et 17 ans, de 46% de jeunes (de 18 à 40 ans d’âge) et 49% d’adultes âgés de plus de 40 ans.
4-1.2 Occupation des enquêtés
La population de notre étude est constituée principalement d’agriculteurs. Parmi elle, 88% n’utilisent pas la main d’œuvre occasionnelle. La main d’œuvre utilisée dans la culture du coton dans la région de Korhogo est essentiellement familiale. On note néanmoins que 10,8%
- 26 -
des enquêtés sont des travailleurs saisonniers. Ces derniers ont été rencontrés à Guiémbé (84,6%, n = 65) et à Tawara (15,4%) (Tableau IV).
Tableau III : Répartition des enquêtés selon leur activité
Agriculteur Travailleur saisonnier
Magasinier Total
Effectif % Effectif % Effectif % Effectif %
Guiémbé
Kokaha
Napiéolédougou
Tawara
145
119
150
114
72,5
99,2
100
87,7
55
0
0
10
27,5
0
0
7,7
0
1
0
6
0
0,8
0
4,6
200
120
150
130
100
100
25
21,7
Total 528 88 65 10,8 7 1,2 600 100
4-1.3 Niveau d’instruction
Concernant le niveau d’instruction, l’enquête a révélé que 85% de notre population d’étude n’avaient aucun niveau d’instruction contre 11% pour le niveau primaire et 4% pour le niveau secondaire (figure 4). Notre population d’étude est en majorité analphabète. Les producteurs sans niveau d’instruction ne sont pas en mesure de lire les étiquettes et de suivre les renseignements en rapport avec la bonne utilisation des pesticides. Cependant, le fait qu’il existe au sein de cette population des producteurs alphabétisés constitue un atout exploitable. En effet, des programmes de formation en gestion et sécurité d’utilisation des pesticides peuvent être conçus et dispensés dans un premier temps à un public cible assez restreint (paysans alphabétisés) qui sera par la suite le relais au sein de la communauté dans son ensemble.
Figure 4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d’instruction.
- 27 -
4-2. Pesticides utilisés dans la culture du coton (homologués ou non homologués)
L’enquête a permis de recenser 43 produits phytosanitaires utilisés dans la production du coton dans la région de Korhogo dont 29 sont homologués par le comité pesticide de Côte d’Ivoire (soit 67,4%) (tableaux Va & Vb).
L’enquête a permis de constater que le Gramoxone, herbicide retiré sur le marché ivoirien depuis le 21 juin 2004 est encore utilisé dans le nord du pays.
Parmi les pesticides recensés au cours de cette étude figurent des insecticides, des herbicides, des régulateurs de croissance. Selon la classification de l’OMS en termes de toxicité, treize pesticides rencontrés étaient de classe II, c'est-à-dire modérément dangereux et dont l’utilisation nécessite une formation et le respect des précautions prescrites. On note une utilisation dominante des pesticides de la classe III, peu dangereux dont l’utilisation nécessite le respect des précautions de routine.
Tableau IV a : Pesticides homologués utilisés dans la culture du coton dans la région de Korhogo (Côte d’Ivoire).
Nom commercial Catégorie Formulation
Classe FAO
Distributeur indiqué sur la boîte
Fabricant précisé sur la boite
Lieu d’approvisionnement
CODAL GOLD 412,5 (S-methalachlore + Prometrine)
Herbicide DC III RMG CI RMG CI Magazin
CALFOS 720 EC (Profenofos 720g/l) Insecticide CE II Arysta Life
Science Callivoire COIC-SA
COTODON PLUS 500 ( Mebolachlore 33g/l +Terbubrime 167g/l)
Herbicide SC II RMG RMG Sur le marché
COTOKEM 500 (Fluometuron 250g/l + Prometryne 250g/l)
herbicide SC 03/2012 III AFCHEM-
Sofaco AFCHEM-
Sofaco Ivoire coton
COTTONEX D 500 (Huorneturon 250g/l + Diuron 250g/l)
Herbicide EC III AFCHEM-Sofaco
AFCHEM-Sofaco
Sur le marché
CURACRON 500 (Profenofos 500g/l) Insecticide EC III RMG RMG Magazine
de sto CYPERCAL 336 EC (Cypermethrine 36g/l + Profenos 300g/l)
Insecticide EC II Arysta Callivoire COIC-SA
CYPALM 186 (Profenofos 150g/l + Cypermethrine 36g/l)
Insecticide EC II ALM Af.o ALM af o Sur le marche
CYPALM 336 (Profenifos 300g/l + Cypermethrine 36g/l)
Insecticide EC II ALM af.o ALM af o Sur le marche
DUEL 336EC (Cypermetrine 36g/l + Profenofos 300g/l)
Insecticide CE II AFCHEM-Sofaco
AFCHEM-Sofaco COIC-SA
FLUORONE D 500SC (Fluometuron
Herbicide Micro-encapsules III Agan-
Chemical ALM-afrique COIC-SA
- 28 -
250g/l + Diuron 250) SC GALAN SUPER (Ester de methyl haloxyfopn 108g/l)
Herbicide Non identifié III AFCHEM-
Sofaco AFCHEM-
Sofaco Sur le
marche GALAXY 450 (Clomazone 150g/l + Pendimethaline 300g/l)
Herbicide EC II Arysta Life Science Callivoire COIC
GLYPHADER (glyphosate 480 g/l) Herbicide SL III Agsinpte
Chine Gold Ensto RK Ghana Icotoni
KALACH 120 (Glyphosate 120g/l) Herbicide SL III Arysta Life
Science Callivoire COIC-SA
KALACH 360 (Glyphosate 360g/l) Herbicide SL III Arysta Life
Science Callivoire COIC-SA
PIX 5% (Mepiquat chlorure 50g/l)
Régulateur de croissance SL III BASF Tech-agro COIC-SA
POLYTRINE C 186 (Cypermetrine 36g/l +Profenofos 150g/l)
Insecticide EC II RMG CI RMG-CI Magazin de stockage
POLYTRINE C 336 (Cypermetrine 36g/l +Profenofos 300g/l)
Insecticide EC II RMG CI RMG-CI Magazin de stockage
PRIMAGRAM 500 (Atrazine 370g/l + S-metalochlore 290g/l)
Herbicide FW III Syngenta RMGCI Marche
PRIMAGRAM GOLD 660 (1) (Atrazine 370g/l + S-metalochlore 290g/l)
Herbicide SC III Syngenta RMGCI COIC-SA
ROUND-UP (Glyphosate 360 sl) Herbicide SL III Monsanto
Europe nv Stepc COIC-SA
ROUND-UP 450 TURBO/BIOSEC (Glyphosate 50g/l/680g/kg)
Herbicide SL III Monsanto Balton snec/ stepc COIC-SA
STOMP 455 (Pendimethaline 455g/l) Herbicide Micro-
encapsule III BASF-agri-production ALM-Afrique COIC-SA
TEMPRA 80 herbicide WP III Callivoire THIAN 175 O (Fluberdiamide 100g/l + Spirotetramate 75g/l)
Insecticide TEQ III Bayer cropscience
AFCHEM-Sofaco
Ivoire cotton
TANGO 500 (Profenifos 90%)
Insecticide/Acaricide EC
II Arysta Life
Science AFCHEM-
Sofaco Magasin
TOUCH DOWN FORTE 500 HI TECH (Glyphosate acide 500g/l)
Herbicide SL II Syngenta RMG CI Sur le marche
TALSTAR 100 (Bifentrine 100g/l) Insecticide EC II Arysta Life
Science Callivoire Sur le Marché
- 29 -
Tableau V b: Pesticides non homologués utilisés dans la culture du coton dans la région de Korhogo (Côte d’Ivoire).
Nom commercial Catégorie Formulation
Classe FAO
Distributeur indiqué sur la boîte
Fabricant précisé sur la boite
Lieu d’approvisionnement
ADJUMA DODO 480 (Glyphosate 480g/l) Non identifié SL
03/2013 Non
identifié Shenzhen Baocheng
Kumark Ghana
Sur le marché
ADWUMA WURA (Glyphosate 480g/l) Herbicide SL
(01/2013) III Schenzhen Baocheng
industry (chine)
Kumark Trading
Sur le marché
ATRAHERB (Atrazine 50%) Non identifié
SC
Non identifié
Zhejiang changxing
J.k duku entreprise Koumassi
Ghana
Sur le marché
BEXTRA Non identifié Non identifié
Non identifié Non identifié Non identifié Sur le
marché CALLACSON Non identifié Non
identifié Non
identifié Non identifié Non identifié COIC SA
COTON PLUS (10% n , 8% /p, 9% k20 + ologo elements)
Non identifié EC Non
identifié ICS
International ICS
International Marché
COTOCHON Non identifié Non identifié
Non identifié Non identifié Non identifié Ivoire
coton COTONET (metolachlore 333 g/l + terbutine 167 g/l)
Herbicide Non identifié III Non identifié Non identifié Non
identifié GRAMOQUAT 200 (Glyphosate 200g/l) Non identifié SL Non
identifié Non identifié Non identifié Icotoni
GRAMOQUAT SUPER (Paraquat chloride 200g/l)
Herbicide SL II Shenzhen Baocheng
Kumark Ghana
Sur le marché
GRAMOXONE (paraquat 200 g/l) Herbicide Non
identifié II Syngenta RMG CI COIC
HEREXTRA 720 (2,4-d de sel d’amine) Herbicide SL II SSI France Stepc Sur le
marché IKOKADIGNE (Haxloxyfop-r-methyl 104g/l)
Non identifié EC Non identifié
SSI scpa sivex France Stepc Sur le
marche PHASER Non identifié Non
identifié Non
identifié Syngenta RMG CI Icotoni
4-2-1. Source d’approvisionnement Dans la région de Korhogo, la majorité des paysans (70%) se procurent des pesticides soit par l’intermédiaire des sociétés d’égrenage ou par le biais de la coopérative comme c’est le cas à Tawara qui elle-même s’approvisionne au près d’une société d’égrenage. L’approvisionnement en insecticide se fait par un circuit formel dans lequel les cultivateurs de coton s'approvisionnent auprès des sociétés cotonnières par le biais de leur coopérative et des distributeurs agréés. Ce circuit est utilisé par la majorité des producteurs de la région de Korhogo.
- 30 -
En Côte d’Ivoire, de 1974 à 1998, la filière du coton était gérée par la Compagnie Ivoirienne du Développement des Textiles (CIDT) qui fournissait les intrants (semences, engrais et pesticides) nécessaires à la production du coton aux producteurs afin d’assurer une quantité et une qualité de production de coton graine en adéquation avec les objectifs du gouvernement. Ces intrants faisaient d’ailleurs partie d’un ensemble de services rendus (encadrement) dans le système de production intégrée. Les intrants étaient fournis à crédit aux producteurs de coton et étaient remboursés par ces derniers lors du paiement de leurs récoltes.
Après la privation de la CIDT en 1998, l’approvisionnement en intrants des paysans se fait
par l’intermédiaire de trois opérateurs privés (Compagnie Ivoirienne de Coton, Ivoire coton,
Icotoni) suivant le schéma établi par la CIDT.
En 2002, la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire a considérablement influencée sur la filière coton dans le nord du pays. Le contrôle de la gestion et de l’utilisation des pesticides ainsi que l’encadrement des paysans ne sont plus assurés par les structures compétentes de l’Etat avec pour conséquence la non maîtrise des sources d’approvisionnement et de la qualité des pesticides.
L’étude a permis de constater que plusieurs sociétés cotonnières collaborent avec une même coopérative de paysans afin de proposer les pesticides à des prix concurrentiels.
Ainsi, dans les villages de Guiémbé et de Kokaha, trois sociétés fournissent les intrants aux paysans. Par contre, à Napiéolédougou, les intrants sont fournis par un seul opérateur privé (tableau VI).
A coté du circuit formel, existe le circuit informel comme autre source d’approvisionnement des pesticides. L’enquête a révélé que souvent les paysans achètent les pesticides sur les échoppes des marchés hebdomadaires des villages. Ceux-ci représentent 10% des enquêtés et ils ont été majoritairement rencontrés à Guiémbé. En général, les paysans disposant de petites superficies et ayant des moyens limités s’approvisionnement surtout chez les détaillants au marché qui vendent de petites quantités selon les besoins exprimés par l’acheteur. Les pesticides ainsi achetés proviennent des pays limitrophes pour la plupart et sont non homologués par les autorités ivoiriennes. Ce comportement est très souvent motivé par un besoin d’argent. Ainsi, ces paysans prennent les pesticides à crédit avec les sociétés d’égrenage par le biais de la coopérative puis les revendent et achètent d’autres insecticides moins chères sur le marché ; Le reliquat étant destiné à faire face à d’autres besoins.
- 31 -
Figure 5 : Vente de pesticides sur le marché
Tableau V: Source d’approvisionnement en pesticides des producteurs de coton dans la région de Korhogo Source d’approvisionnement
Total
Aucune réponse
Marché Usine d’égrenage
Coopérative COIC Icotoni Ivoire coton
Guiémbé 1 (0,5%)
55 (27,5%)
73 (36,5%)
28 (14%)
43 (21,5%)
0 200
Kokaha 0 2 (1,7%)
34 (28,3%)
15 (12,5%)
69 (57,5%)
0 120
Napiéolédougou 110 (73,3%)
0 40 (26,7%)
0 0 0 150
Tawara 6 (4,6%)
2 (1,5%)
0 0 0 122 (93,9%) 130
TOTAL 117 (19,5%)
59 (9,8%)
147 (24,5%)
43 (7,2%)
112 (18,7%)
122 (20,3%) 600 (100%)
COIC : compagnie ivoirienne de coton
4-2-2. Pesticides responsables des incidents
Au total, 5 insecticides ont été cités par les enquêtés comme responsables des cas d’incidents observés dans les différents villages. Il s’agit de 4 insecticides dont l’utilisation exige le respect de certaines précautions (classe II) et d’un herbicide peu dangereux (classe III) pouvant être utilisé en respectant les précautions de routine (Tableau VII).
- 32 -
En terme de fréquence d’incidents avancés par les paysans, le Calfos 720 EC (Profenofos 720g/l) serait responsable de 117 cas d’intoxication, peut être classé comme le pesticide qui a causé le plus de problèmes sanitaires aux producteurs. Trois autres produits contenant du Profenofos (Polytrine C336, Duel 336 EC et Cypalm 186) ont été également signalés comme responsables de cas d’intoxication.
Tableau VI: Pesticides responsables d’incidents selon les paysans interrogés.
Nom des produits Matières actives et concentration
Classe OMS Nombre de cas évoqués
ADWUMA WURA Glyphosate (480g/l) III 2
DUEL 336 - Cypermetrine (36g/l)
- Profenofos (300g/l)
II 20
CYPALM 186 - Profenofos (150g/l)
- Cypermethrine (36g/l)
II 63
CALFOS 720 Profenofos (720g/l) II 117
POLYTRINE C 336 - Cypermetrine (36g/l)
- Profenofos (300g/l)
II 71
4-2-3. Lieux et moments d’exposition Pour les trois quarts des enquêtés, les incidents liés aux insecticides sont survenus au
champ, en général pendant l’application des produits (32%). Les incidents évoqués pendant
la préparation de la bouillie insecticide ou dus à la réutilisation des emballages vides n’ont
représenté respectivement que 1,3% et 2,5% des réponses. En effet, notre population
d’étude étant majoritairement analphabète et n’ayant reçu aucune formation pour
l’application des produits insecticides malgré quelques consignes des sociétés fournisseurs
d’intrants, commettent non seulement des erreurs d’application des pesticides mais aussi,
ignorent-ils les mesures de sécurité nécessaires.
4-2-4. Lieux de stockage des produits
La majorité des producteurs interrogés conservent les produits phytosanitaires dans leur maison aussi bien à Kokaha (85%), à Napiéolédougou (66%) qu’à Tawara (45,5%) soit pour la campagne en cours soit pour les restes des produits après la campagne pour une utilisation ultérieure (Tableau VIII). Ce lieu de conservation cité par les enquêtés n’est pas recommandé car expose les membres de la famille à un risque d’intoxication. Souvent, les pesticides sont stockés à l’abri des enfants, dans les greniers comme observé à Kokaha par 2,5% des personnes interrogées dans ce village. Dans un souci de poser des actes préventifs à
- 33 -
l’endroit des enfants, on peut assister à une contamination des denrées alimentaires stockées dans les greniers. Les paysans qui stockent les pesticides dans le magasin de la coopérative représentent 38% de la population d’étude. Ceux-ci ont constitué 83,5% des enquêtés de Guiémbé contre respectivement 30,7%, 9,2% et 3,5% des enquêtés de Napiéolédougou, de Kokaha et de Tawara.
Tableau VII : Lieux de stockage des pesticides utilisés dans la culture.
Lieux de stockage des pesticides Total Aucune
réponse Champ Maison Magasin Grenier Autre
Guiémbé 0 0 33 (16,5%)
167 (83,5%)
0 0 200
Kokaha 0 1
(0,8%)
102 (85%)
11
(9,2%)
3
(2,5%)
3
(2,5%)
120
Napiéolédougou 4
(2,7%)
1
(0,6%)
99
(66%)
46
(30,7%)
0 0 150
Tawara 2
(1,5%)
30 (23,1%)
91 (70%)
7
(5,4%)
0 0 130
TOTAL 6
(1%)
32 (5,3%)
325 (54,2%)
231 (38,5%)
3
(0,5%)
3
(0,5%)
600
4-3. Mauvaise utilisation des pesticides
4-3-1 Méthodes d’application Le mode d’application utilisé par la majorité (80,5%) des paysans interrogés est la pulvérisation à l’aide de pulvérisateur à dos à pression entretenue contre 14,5% pour ceux qui utilisent une application ULV. 5% des enquêtés n’ont pas répondu à cette question.
- 34 -
Figure 6 : Pulvérisateur pour le traitement du coton
Selon les résultats de cette enquête, cette pulvérisation est souvent effectuée en temps ensoleillé (figure 7). Lorsqu’il fait chaud, l’organisme humain augmente les échanges avec le milieu ambiant par la dilatation des pores, avec pour corolaire l’augmentation des risques d’intoxication cutanée. Par ailleurs, le traitement des champs de coton est souvent pratiqué lorsque la vitesse du vent est moyenne.
0
20
40
60
80
100
120
140
160
Guiémbé Napiéolédougou Kokaha Tawara
Aucune réponse
Chaud
Ensoleillé
Couvert
Frais
Figure 7 : Temps au moment de l’application
- 35 -
4-3-2. Moyens de protection Sur le plan de la protection individuelle lors des traitements, la majorité (87,5%) des personnes interrogées ne porte d’équipement de protection. Ce qui traduit le fait qu’aucune précaution particulière n’est prise pendant l’application des pesticides et ce, quelque soit le site d’enquête (Tableau IX). Ils seraient ainsi exposés aux pesticides.
Pour ceux qui disent utiliser un équipement de protection (12,5%), notamment à Guiémbé, les bottes, les gants et les cache-nez ont été respectivement les plus cités. Les équipements de protection ne sont pratiquement jamais au complet. Les équipements cités sont utilisés individuellement. Par ailleurs, dans les autres villages, les personnes qui disent se protéger disposent par exemple de cache-nez (4% des enquêtés de Napiéolédougou) ou de gants (0,8% des enquêtés de Tawara). Les chemises à manches longues sont rarement utilisées par les enquêtés.
La cherté des équipements de protection individuelle est la première raison avancée concernant l’absence de protection avec 45,7% des personnes interrogées ; s’y ajoute ceux qui disent ne pas posséder d’équipement de protection (12,5 %) et ceux qui disent ignorer leur existence (8,3 %).
Tableau IIX : Equipements de protection cités par les enquêtés
Aucune réponse Gants Cache-nez Bottes
Chemises manches longues
Total
Guiémbé 136 (68%)
23 (11,5%)
15 (7,5%)
25 (12,5%)
1 (0,5%)
200 (100%)
Kokaha 119 (99,2%)
0 0 0
1 (0,8%)
120 (100%)
Napiéolédougou 144 (96%)
0 6 (4%)
0
0 150 (100%)
Tawara 129 (99,2%)
1 (0,8%)
0 0
0 130 (100%)
TOTAL 528 (88%)
24 (4%)
21 (3,5%)
25 (4,2%)
2 (0,3%)
600 (100%)
- 36 -
Figure 8 : Applicateur de produit sans équipement de protection (Guimbé) 4-3-3. Déviation des pesticides coton à d’autres fins
Une part non négligeable des pesticides coton (21,2%) est utilisée dans la région de Korhogo au profit des cultures vivrières (89,8%) ou des vergers (7,9%) et quelquefois contre les ravageurs des denrées stockées (2,4%). Très souvent, une déviation des insecticides coton sur les cultures maraîchères est aussi observée au Burkina Faso et au Togo (Bassolé et Ouédraogo, 2007 ; ANCE-Togo, 2010). Cette situation est souvent le fait de trouver sur ces cultures (vivrières, maraîchères etc.) les ravageurs du phytosanitaires coton. Les produits non adaptés au maraîchage et aux cultures vivrières peuvent représenter un danger pour le consommateur.
4-4. Conséquences liées aux mauvaises utilisations des pesticides 4-4-1. Exposition des applicateurs et leur entourage 4-4-1-1. Les voies d’exposition
On note que la principale voie d’exposition est la voie cutanée avec 63,9% des cas, suivie de la voie respiratoire puis la voie orale (Tableau X). Un lien pourrait être établi entre la prédominance des cas d’intoxications par ces voies citées par les enquêtés et la faible utilisation des équipements de protection individuelle. En effet, l’enquête a révélé que 88% des producteurs ne portaient aucun équipement de protection au cours de l’application des pesticides alors que 94,6% d’entre eux utilisaient des pulvérisateurs au dos.
- 37 -
Tableau IX : Répartition des intoxications selon la voie d’exposition
Aucune réponse Cutanée Orale Respiratoire Total
Guiémbé 18 (7,3%)
178 (71,8%)
44 (17,7%)
8 (3,2%)
248 (100%)
Kokaha 1 (0,2%)
348 (61,6%)
99 (17,5%)
117 (20,7%)
565 (100%)
Napiéolédougou 4 (0,9%)
290 (64,2%)
12 (2,6%)
146 (32,3%)
452 (100%)
Tawara 1 (0,3%)
203 (61,5%)
1 (0,3%)
125 (37,9%)
330 (100%)
TOTAL 24 (1,5%)
1019 (63,9%)
156 (9,8%)
396 (24,8%)
1595 (100%)
4-4-1-2. Les signes d’exposition
Les mauvaises pratiques mises en exergue dans l'utilisation des pesticides conditionnent les manifestations exprimées par les producteurs. La majorité des producteurs enquêtés (98,5%) reconnaissaient avoir ressenti au moins un malaise pendant ou juste après le traitement pesticide de leur champ. La proportion de ceux qui n’ont pas répondu à la question, donc supposés n’ayant jamais rien ressenti était de 1,5%.
D’une façon générale, les signes les plus évoqués sont les maux de tête (64%), la transpiration excessive (13,5%), l’étourdissement (12,3%), les démangeaisons et les irritations de la peau (8%). Les cas de rhume, les nausées, la salivation excessive font partie également des effets les plus ressentis.
4-4-1-3. Fréquentation des Centres de Santé en cas d’intoxication On constate que 97,2% des personnes enquêtées ne trouvent pas nécessaire de se rendre dans un centre santé pour les malaises ressentis après chaque traitement phytosanitaire (figure 10). Ils privilégient le traitement à l’indigénat. Seulement 0,2% des producteurs préconisent le recours aux services de santé et ce constat a été fait à Guiémbé.
Non; 583
Oui; 1
Aucune réponse; 16
Figure 9: Répartition des enquêtés selon la fréquentation d’un centre de santé suite à une exposition aux pesticides.
- 38 -
4-4-2. Cultures exposées aux pesticides par village
Il ressort de cette enquête que certaines cultures comme le riz, le maïs et l’arachide sont exposées aux pesticides coton car elle sont cultivées à coté des champs de coton. Selon les paysans, cette pratique a pour but de protéger lesdites cultures contre les ravageurs.
Figure 10 : Cultures de coton et de maïs à Tawara.
Tableau X : Répartition des cultures exposées aux pesticides par villages
Aucune réponse
Arachide Maïs Riz Haricot Igname Total
Guiémbé 172 (78,5%)
11 (5%)
15 (6,8%)
20 (9,1%)
0 1 (0,6%)
219 (100%)
Kokaha 117 (95,9%)
2 (1,6%)
2 (1,6%) 1 (0,9%)
0 0 122 (100%)
Napiéolédougou 150 (100%)
0 0 0 0 0 150 (100%)
Tawara 127 (96,2%)
0 2 (1,5%)
2 (1,5%)
1 (0,8%)
0 132 (100%)
TOTAL 566 (90,9%)
13 (2,1%)
19 (3 %)
23 (3,6%)
1 (0,2%)
1 (0,2%)
623 (100%)
4-4-3. Intoxications antérieures liées aux pesticides
Les produits phytosanitaires représentent un danger permanent pour la santé humaine. Des cas d’intoxication ont été révélés pendant notre enquête. Ces informations nous ont été communiquées par les responsables de la santé des villages de Guiémbé et Tawara. Le tableau ci-dessous représente ces intoxications.
- 39 -
Tableau XI : intoxication ancienne par village enquêté.
Villages Dates Nbre de
victimes Nbre
de décès Sources
d’intoxication Symptômes
Guiembé
2/1/2010 6 1 Consommation des choux traités aux pesticides du coton
Excitation, agitation, nausée, vomissement, convulsion, maux de ventre, perte de connaissance
En 2008 1 0 Après traitement de son champ de coton
Excitation, transpiration excessive, douleur thoracique et abdominale, nausée, vomissement, maux de ventre, difficulté à respirer
Tawara
Août 2010
3 0 Après traitement de son champ de coton
Excitation, transpiration excessive, douleur thoracique et abdominale, nausée, vomissement, difficulté à respirer, maux de ventre, démangeaison, difficulté à respirer
En 2009 3 0 Repos dans le champ après le déjeuner
Excitation, transpiration excessive, douleur thoracique, douleur abdominale, nausée, vomissement, dyspnée (difficulté à respirer)
En général, tous les cas d’intoxication ne sont pas enregistrés par les centres de santé. Car la plupart des agriculteurs intoxiqués, préfèrent se soigner à l’indigénat (traditionnellement) que d’aller à l’hôpital soit par négligence ou soit par manque de moyens financiers.
• Quelques témoignages de cas d’intoxication des pesticides utilisés dans les cultures du coton et des maraichères :
Minata Soro, 50 ans environ, est une productrice de cultures maraîchères depuis une quinzaine d'années à Kassirimé, un village de la commune de Korhogo. Elle a expliqué qu'elle a abandonné cette activité agricole pour avoir été victime d'une mauvaise utilisation des pesticides. "Tout a commencé par des saignements du nez en 2003 et de terribles maux de tête que je ressentais après chaque traitement des plantes par les pesticides. Malgré la consommation de lait que m'avait conseillée le revendeur des produits, je ressentais
- 40 -
toujours un malaise". Après des soins médicaux, poursuit t-elle, les malaises ont cessé, et elle est tombée enceinte tout en continuant à cultiver et à entretenir le maraîcher avec le poison inhalé. "A l'accouchement, j'ai fait un enfant qui a une malformation à la main droite. Et malgré tous les soins médicaux et une rééducation à Bonoua (sud du pays), la main de l'enfant est restée inerte".
Makoura Tuo est également productrice de maraîchers à Bouaké, dans le centre de la Côte d'Ivoire. Mère de neuf enfants, elle est devenue veuve. Elle déclare à IPS avoir perdu connaissance en 2006 et 2007 en plein traitement chimique des plantes maraîchères dans les bas-fonds de Dioulabougou, dans la commune de Bouaké, où elle cultivait des salades, oignons, carottes et des choux depuis décembre 2002. "J'utilisais en novembre 2006 ces produits chimiques achetés avec des revendeurs de la place ; Pendant que j'aspergeais les plantes avec les produits, j'ai perdu connaissance et je me suis retrouvée sur un lit d'hôpital". "Après cette première guérison, j'ai continué la même activité puisque c'est grâce à elle que je nourris ma famille", a expliqué Thuo à IPS. Mais, elle a connu une chute en mars 2007. "Alors, le médecin m'a conseillé d'arrêter cette activité, sinon je perdrais la vie. Malgré mon arrêt, j'ai toujours des problèmes respiratoires", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Alimata Ouedraogo, la quarantaine révolue d'origine burkinabé, qui cultive aussi des maraîchers dans les bas-fonds de Cocody, un quartier d'Abidjan, la capitale économique ivoirienne, affirme à IPS que des pesticides lui ont fait perdre quatre grossesses avortées et un enfant mort-né. Selon elle, l'un de ses trois enfants vivants garde encore des séquelles de ces produits, notamment son pied gauche déformé.
De son côté, Nayala Sekongo, 40 ans, est un producteur de coton à Sarahla, dans le centre de la Côte d'Ivoire. Il déclare à IPS avoir perdu trois membres de sa coopérative en 2005 et 2007 dans trois campements Fouyagôrô, Niviguévogo et Kotainvovo suite à une mauvaise utilisation de pesticides.
4-4-4. Pollution de l’Environnement
- 41 -
La pollution de l’environnement par les pesticides constitue un problème majeur dans beaucoup de régions en Afrique surtout les zones de cultures intensives où d’importantes quantités des produits sont utilisés. Dans la région de Korhogo, l’enquête a révélé que les eaux de surfaces et la nappe phréatique pourraient être polluées (nous ne disposons pas de données).
A titre d’exemple, en 2009 Monsieur Ouattara Soulemane, habitant de Kokaha a perdu deux bœufs qui se sont abreuvés d’eau d’un lac pollué par un paysan qui avait lavé son matériel de pulvérisation dans ledit lac.
En général, la pollution de l’environnement est liée à plusieurs mauvaises pratiques de la gestion des produits chimiques. On peut noter l’abandon des emballages de pesticides dans les champs, à côté des eaux, etc. Il est également constaté que les champs de coton sont aux alentours des plans d’eaux. Dans ce cas, le ruissèlement des eaux de pluies venant des terres agricoles, s’infiltrent et sont drainées jusqu’aux plans d’eaux.
En dehors des sources de contamination déjà mentionnées, les mauvaises conditions de stockage, les techniques d’application défectueuses, le non respect des doses recommandées, les rejets sans précaution de résidus ou d’excédents, ou encore les pollutions accidentelles, demeurent les plus préoccupantes.
Figure 11 : Emballages des pesticides abandonnés dans un champ à Kokaha
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
- 42 -
Il a été montré dans cette étude que l’utilisation des pesticides dans le domaine de la culture du coton, (grand consommateur de pesticides) dans la région de Korhogo, constitue un danger pour la santé humaine et l’environnement.
Par conséquent, les agriculteurs, ainsi que toute la population rurale sont constamment exposés aux effets néfastes des pesticides en étant en contact direct ou indirect avec ces produits toxiques. Aussi, ces substances chimiques sont-elles utilisées sans équipement de protection adéquat, sont-elles stockées dans les maisons ou dans les greniers conçus pour conserver les aliments de base (riz, maïs, mil…). A cela, il faut ajouter la réutilisation à d’autres fins des emballages de ces produits ou leur abandon dans la nature ; toute chose qui contribue à la dégradation de la santé humaine de l’environnement.
Au regard de tout ce qui précède, nous recommandons : Le redéploiement des structures compétentes de l’Etat de la filière coton dans la
région de Korhogo, Des études similaires doivent être réalisées dans toutes les régions de la Côte
d’Ivoire pour mesurer les conditions d’utilisation des produits chimiques dans le domaine agricole spécifique de chaque région.
La réalisation de toute urgence, d’une étude évaluant l’impact global des pesticides utilisés dans la culture du coton sur l’environnement et sur la santé humaine,
Des campagnes de sensibilisation de la population paysanne ainsi que la formation des responsables des coopératives sur les problèmes liés à l’utilisation des pesticides surtout dans la culture du coton.
La promotion de l’émergence de groupes professionnels de prestations (entretien de plantations, traitement phytosanitaire, épandage d’engrais) en milieu rural ;
L’application des textes en vigueur dans le pays, surtout en prenant des sanctions sévères à l’encontre des vendeurs illicites.
La promotion de la distribution gratuite des équipements de protection aux paysans La création d’un mécanisme de retour des emballages, L’élaboration des stratégies pour la sensibilisation de la population aux techniques
et aux avantages de la production du coton biologique, Formation des douaniers et des autorités portuaires.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ALY OUATTARA, 2010, site (www.ipsnternational.org) Santé Côte d’Ivoire : Des pesticides qui tuent leurs utilisateurs,
- 43 -
ANCE-TOGO, 2010. Rapport de l’enquête sur l’utilisation des pesticides dans la région des Savanes au Togo : cas de l’endosulfan. Alliance nationale des consommateurs et de l’Environnement. Division de l’environnement Togo, 78p.
BASSOLE D. et OUEDRAOGO L., 2007. Problématique de l’utilisation des produits phytosanitaires en conservation des denrées alimentaires et en maraîchage urbain et péri urbain au Burkina Faso : cas de Bobo Dioulasso, Ouahigouya et Ouagadougou. Centre International pour la Fertilisation des sols et de Développement Agricole, 51p
ENVIRONMENTAL JUSTICE FOUNDATION EN COLLABORATION AVEC PESTECIDE ACTION NETWORK UK, 2007, rapport sur les produits mortels : les pesticides dans le coton
GOMGNIMBOU A. P.K., SAVADOGO P. W., NIANOGO A. J. et MILLOGO-RASOLODIMBY J., 2009. Usage des intrants chimiques dans un agrosystème tropical : diagnostic du risque de pollution environnementale dans la région cotonnière de l'est du Burkina Faso. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement, vol 13 (4), 12p.
ICEF, ENSEA, IRD-EX ORSTOM, 1999, l’économie locale de Korhogo et de son arrière pays, 283p,
KONE W. KINAMBIN GISELE , 2001, problématique pour la conservation post-récolte des céréales stockées, recherche de résidus et études des effets secondaires, mémoire de maîtrise en sciences et technologies des aliments à Korhogo, 46p. MINISTERE DE L’AGRICULTURE, 2009, liste actualisée des pesticides homologués et autorisés en Côte d’Ivoire, 46p.
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DES EAUX ET DES FORETS, 2006, plan national de mise en œuvre de la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques persistants, mai 2006, 146p.
RGPH, 1998. Recensement général de la population et de l’Habitat. III Données sociodémographiques et économiques des localités. Région des Savanes. Institut National de la statistique, République de Côte d’Ivoire, 82p.
SOUGNABE S.P., YANDIA A., ACHELEKE J., BREVAULT T., VAISSAYRE M., NGARTOUBAM L.T., 2010. Actes du colloque Savanes africaines en développement : innover pour durer, 20-23 avril 2009, Garoua, Cameroun . s.l. : s.n., 13 p. . Colloque Savanes africaines en développement : Innover pour durer, 2009-04-21/2009-04-24, Garoua, Cameroun. THIAM A. et SAGNA M. B., 2009 a. Monitoring des Pesticides au niveau des Communautés à la Base, Rapport Régional Afrique. Pesticide Action Network Africa, Dakar (Sénégal), 57p.
THIAM A. et SAGNA M. B., 2009 b. Evaluation de la mise en œuvre des principaux instruments juridiques internationaux relatifs à la gestion des produits chimiques au Bénin, Mali et Sénégal (Afrique de l’Ouest). Etude préparée dans la cadre du « SAICM Outreach Campagn ». Pesticide Action Network Africa, Dakar (Sénégal), 40p.
- 44 -
ZADI DAKOURI RAPHAËL, 2008 profil National actualisé sur la gestion des produits chimiques en Côte d’Ivoire, 79p.
ANNEXE I : Formulaire d’enquête sur les impacts liés à l’utilisation des pesticides dans la culture du coton
- 45 -
FORMULAIRE D’ENQUETE SUR LES IMPACTS LIES A L’UTILISATION DES PESTICIDES DANS LA CULTURE DU COTON AU NORD DE LA COTE D’IVOIRE (KORHOGO)
I. INFORMATION SUR L’ENQUETEUR 1. Référence du dossier N°…………………………………………………. 2. Région : SAVANE Préfecture : KORHOGO Commune…………………Village….............. 3. Date de la collection des données/de la consultation:................................................................
4. Nom et adresse de l’enquêteur: .................................................................................................
Qualification :.............................................................................................................................
Tél: .......................................E.mail:...........................................................................................
II. IDENTITE DE LA PERSONNE ENQUETEE 5. Nom :..........................................................................................................................................
6. Sexe: masculin féminin âge: .......................................................... 7. Si âge inconnu, précisez: enfant (<14 ans) adolescent (14-19 ans) adulte (>19 ans) 8. Niveau d’instruction : ………………………………………………………………………….. 9. Activité/occupation habituelle Agriculteur Applicateur Magasinier
Autres (précisez):.................................................................................
III. IDENTITE DU PRODUIT : Quels pesticides (produits) utilisez-vous pour traiter le coton?
Nom commercial
Matière actives /
Type de préparation
Fabricant (sur la boîte)
Distributeur Source d’approvisionnement
- 46 -
concentration (sur la boîte)
10. Connaissez-vous l’existence d’une réglementation sur le produit? Non Oui Si oui précisez :………………………………………………………………………………………………………………………………
- 47 -
11. Autres informations : Lieu de stockage des produits : champ maison magasin grenier
Autres précisez :...........................................................................................................
Quelles autres utilisation faites-vous des produits ?…………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………….
12. Joindre une /des étiquette(s) ou une/des boîte(s) vide(s) si possible.
IV. DESCRIPTION DE L’INCIDENT LIE A LA SANTE (Comment le produit était-il utilisé ?) 13. Quels effets ressentez-vous :......................................................................................................
a) Pendant la manipulation du produit?............................................................................
b) Pendant le traitement ?..............................................................................................
c) Après le traitement ?....................................................................................................
14. A quelle distance est située le champ par rapport au village ?..........................................m/km 15. Où a eu lieu l’incident : champ, jardin, village
Autres précisez :...........................................................................................................
16. Nom du (des) produit (s) causant l’incident................................................................................ 17. Personne(s) exposée(s) :
a) Nombre de personnes:………………………………………………………………………………
b) Nom(s), sexe, âge, liens de parenté……………………………………………………………………………………
18. Les personnes exposées sont elles : Victime Actrice
Activité au moment de l’exposition :
Application au champ préparation de mixtures/remplissage
Réutilisation d’emballage vide
ré-entrée au champ traitement phytosanitaire (vergers)
Autres (précisez):.................................................................................
19. Savez-vous qu’il faut porter un équipement de protection ? non oui
21. Avez-vous portez un équipement de protection pendant l’application : non oui
Si non, veuillez expliquer les raisons :………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………..
Si oui, Avez-vous été formé au port de l’équipement ? non oui
- 48 -
Quel(s) type(s) d’équipement portez-vous ?
gants combinaison lunettes de protection masque à filtre
masque bottes chemise à manches longues pantalon long
autre, veuillez préciser:.......................................................
21. Information sur la manière dont le produit a été utilisé:
a) Méthode d’application
à la main, au seau épandage pulvérisation
application ULV application aérienne autre : précisez……………………………………….
b) Dose utilisée/concentration (ou quantité de pesticide utilisée): ..................................................
c) Durée de l’exposition: heure ½ journée journée autre
Autres précisez :...........................................................................................................
22. Autres informations :
Le pesticide était-il dans son emballage d’origine? non oui
Le produit portait-il une étiquête non oui
L’étiquette était-elle lisible? non oui
Si oui, l’individu exposé était-il en mesure de lire et comprendre non oui l’étiquette?
Est-ce que l’étiquette comprenait l’utilisation qui en a été faite? non oui
Si non, veuillez décrire en quoi l’utilisation faite du produit diffère de celle recommendée sur l’étiquette (utiliser une page supplémentaire si nécessaire): ................................................................
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
23. L’incident est-il lié à la manière dont la formulation est généralement utilisée non oui
24. Les animaux ont-ils été exposés ? Non Oui
Si oui les quelles :……………………………………………………………………………………………………………………….
25. Les cultures ont-elles été exposées Non Oui
Si oui les quels :…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
- 49 -
26. Conditions météorologiques au moment de l’incident
Temps : chaud tempéré frais ensoleillé couvert
Pluie : légère moyenne forte
Vitesse de vent : Léger moyen fort
Descriptions générales des conditions.........................................................................................
VI. DESCRIPTION DES EFFETS NEFASTES ET VOIES D’EXPOSITIONS
27. Réaction de l’individu (cocher une ou plusieurs cases):
Étourdissement maux de tête transpiration excessive vision confuse
Tremblement de la main convulsion pupilles rétractées titubation
Salivation excessive nausée vomissements mort
démangeaisons/irritation cutanée Problème respiratoire
Autre, précisez:.....................................................................................................................
28. Voies d’exposition (cocher la(les) voie(s) principale(s)):
Bouche peau nez yeux oreilles
Autres précisez:................................................................................................................
29. Combien de temps après la dernière utilisation de la formulation les effets néfastes ont été observés?..........................................................................................................................................
30. la personne exposée est elle allée au centre de Santé : Non Oui
31. Traitement administré: Non Oui Ne sait pas
Hospitalisation: Non Oui Ne sait pas
32. Ajouter toute information nécessaire concernant le traitement administré, y compris les 1er secours, les pratiques locales de secours, l’intervention médicale, l’hospitalisation, les médicaments pour le traitement, (une page supplémentaire peut être jointe)................................................................................... ..........................................................................................................................................................
V. DESCRIPTION DE L’INCIDENT LIE A L’ENVIRONNEMENT
33. Existe-il des cultures, des organismes et des zones non visés ayant subi les effets négatifs de l’utilisation de ses produits ? Non Oui
- 50 -
Si oui précisez :
a) Cultures : riz maïs légumes
Autres à précisez ............................................................
b) Animaux/plantes :
Tableau à compléter Espèce animale ou végétale
Nombre d’individus contaminés
Âge ou étape du développement (juvénile, larvaire, plantule, etc.)
Observations (Morphologie ou comportement anormale, symptômes toxicologiques, etc.)
Durée des effets. (Date de la mort ou de l'enlèvement)
Vertébrés terrestres bétail
oiseaux – Canard
Poissons espèces différentes
Invertébrés abeilles vers de terre
Végétation prairies
c) zones : Zones
Superficie /volume (m2, km2, are, ha/l, m3 ou autres)
Étang de pisciculture Ruisseau Rivière Lac champ cultivé Autre ………………. 34. Y-avait-il des preuves indirectes de risques graves pour les organismes non visés (diminution
inattendue de la population, disparition de certaines espèces dans la zone sinistrée)? Non Oui (décrire les effets) ………………………………………………………………………………………………..
..………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………..………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………..……………………… 35. Fournir toute autre information pertinente telles que: Liens entre l'utilisation du produit et les effets observés sur les organismes non visés:
- 51 -
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….……
36. Actions menées :
a) Quelles actions ont été entreprises (le cas échéant), lorsque l'accident a eu lieu, en vue de limiter ou d'arrêter les répercussions sur l'environnement (à l'exclusion des actions administratives et réglementaires)? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… b) Des actions ont-elles été entreprises (le cas échéant) en vue de nettoyer la zone ou de régénérer les espèces contaminées après l’accident ? : Non, Oui Si oui (quelles actions) les décrire:………..…………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Annexe
Espèce animale ou végétale
Nombre d’individus contaminés
Âge ou étape du développement (juvénile, larvaire, plantule, etc.)
Observations (Morphologie ou comportement anormale, symptômes toxicologiques, etc.)
Durée des effets. (Date de la mort ou de l'enlèvement)
Exemples Vertébrés terrestres bétail
10
Adultes
Salivation excessive, perte d’équilibre, léthargie.
Enlevés le 26 mai 2002
oiseaux – Canard colvert (Anas
40 Adultes et juvéniles
Désorientation, aspect hérissé, lésions à la tête.
Enlevés le 30 mai 2002
platyrhynchos).
6 Juvéniles Désorientation, léthargie. Enlevés le 21 mai 2002
5 Juvéniles Désorientation, léthargie. Morts le 22 mai 2002
Poissons espèces différentes
plusieurs toutes les tailles poissons morts sur les berges jusqu'à 3 km en aval de la zone traitée
pas d'informations
Invertébrés abeilles
100 colonies
butinent pendant la période de floraison
colonies mortes tous les cas signalés dans les 20 jours qui suivent l'application
Végétation prairies
4 ares floraison flétries, jaunâtres parcelles mortes
AANNNNEEXXEE IIII :: NNoommbbrree dd’’eennqquuêêttééss ppaarr vviillllaaggee
- 52 -
Villages Localisation (sous Préfecture)
Pop. RGPH, 1998 (INS)
Pop. 2012 actualisé (Tx d’accroissement région 2,1%)
Pourcentage Effectif des enquêtés (taille cible 600)
Guiémbé (commune)
Guiémbé 3305 4241 0,39 234
Tawara Korhogo 1583 2031 0,19 114
Kokaha Korhogo 1434 1840 0,17 102
Nambatiourkaha
Kokaha
Kolekaha
Ladanakaha
Gnesessionkaha
Kotolikaha
Kokaha
Napiéolédou-gou
651
306
174
93
250
123
425
835
393
223
119
321
158
545
0,08
0,04
0,02
0,01
0,03
0,02
0,05
48
24
12
6
18
12
30
TOTAL 8344 10 706 600
Finalement nous avons retenu le nombre d’enquêtés suivant : Guiémbé = 200, Tawara = 130, Kokaha = 120 et Napiéolédougou = 150.
150
- 53 -
ANNEXE III : Liste des pesticides homologués et autorisés dans la culture du coton en Côte d’Ivoire.
Insecticides CULTURE / USAGE AUTORISE
N° ORDRE
NOM COMMERCIAL MATIERES ACTIVES CLASSE FAO/OMS
N° HOMOLO GATION
DISTRIBUTEUR AGREE
Coton 1
APPLAUD 250 SC Buprofézine : 250 g/l III 06 0698 In CALLIVOIRE
Coton 2
ATTAKAN C 344 SE Imidaclopride : 200 g/l ; Cyperméthrine : 144 g/l
II 06 0720 In CALLIVOIRE
Coton 3
AVAUNT 150 SC Indoxacarbe : 150 g/l III 01 0526 In CALLIVOIRE
Coton 4
BAYTHROID P 168 EC
Cyfluthrine : 18 g/l Profenofos : 150 g/l l
II 93 0260 In STEPC
Coton 6
CALFOS 375 EC Profenofos : 16 g/l II 00 0520 In CALLIVOIRE
Coton 7
CALFOS 500 EC Profenofos : 500 g/l II 03 0606In CALLIVOIRE
Coton 8.
CALFOS 720 EC Profenofos : 720 g/l II 07 0759 In CALLIVOIRE
Coton 9.
CAPT 88 EC Acétamipride : 16 g/l Cyperméthrine :72 g/l
II 04 0669 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 10.
CONQUEST C 88 EC Cyperméthrine : 72 g/l Acétamipride : 16 g/l
III 00 0517 In CALLIVOIRE
Coton 11.
CONQUEST PLUS 388 EC
Cyperméthrine : 72 g/l Acétamipride : 16 g/l Triazophos : 300 g/l
Ib 99 0449 In CALIVOIRE
Coton 12.
COTALM D 312 EC Diméthoate : 300 g/l Lambdacyhalothrine : 12g/l
III 01 0559 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 13.
COTALM D 318 EC Lambdacyhalothrine : 18 g/l Diméthoate : 300 g/l
III 95 0302 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 14.
COTALM P 168 EC Lambdacyhalothrine : 18g/l Profenofos : 150g/l
II 95 0322 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 15.
COTALM P 318 EC Profenofos : 300g/l Lambdacyhalothrine : 18 g/l
II 95 0334 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 16.
CRUISER 350 FS Thiaméthoxam : 350 g/l III 00 0516 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton 17.
CYFLUTRALM CPE 315 EC
Chlorpyrifos : 300 g/l Cyfluthrine : 15 g/l
II 02 0589 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 18.
CYPALM D 336 EC Diméthoate : 300 g/l Cyperméthrine : 36g/l
II 99 0468 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 19.
CYPALM P 186 EC Profenofos : 150 g/l Cyperméthrine : 36 g/l
II 99 0469 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
- 54 -
Coton
20.
CYPALM P 336 EC Profenofos : 300 g/l Cyperméthrine : 36g/l
II 99 0494 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 21.
CYPERCAL 50 EC Cyperméthrine : 50 g/l III 90 0100 In CALLIVOIRE
Coton 22.
CYPERCAL D 336 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Diméthoate : 300 g/l
II 97 0392 In CALLIVOIRE
Coton 23.
CYPERCAL K 280 EC
Cyperméthrine : 30 g/l Isoxathion : 250 g/l
II 94 0298 In CALLIVOIRE
Coton 24.
CYPERCAL K700 EC Cyperméthrine : 75 g/l Isoxathion : 625 g/l
Ib 94 0299 In CALLIVOIRE
Coton 25.
CYPERCAL P 336 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Profenofos : 300 g/l
II 99 0465 In CALLIVOIRE
Coton 26.
CYPERPHOS 186 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Triazophos : 150 g/l
II 99 0446 In STEPC
Coton 27.
CYPERPHOS 286 Cyperméthrine : 36 g/l Triazophos : 250 g/l
Ib 99 0447 In STEPC
Coton 28.
DECIS D 312 EC Deltaméthrine : 12 g/l Diméthoate : 300 g/l
III 97 0403 In STEPC
Coton 29.
DECIS T 10/250 EC Deltaméthrine : 10 g/l Triazophos : 250 g/l
II 90 0124 In STEPC
Coton 30.
DELTA 336 EC Cyperméthrine : 36 g/l Profenofos : 300 g/l
II 02 0575 In AFCHEM-SOFACO
Coton 31.
DELTAPHOS 162 EC Deltaméthrine : 12 g/l Triazophos : 150 g/l
III 97 0402 In STEPC
Coton 32.
DELTAPHOS 262 EC Deltaméthrine : 12 g/l Triazophos : 250 g/l
II 90 0125 In STEPC
Ravageurs du Coton
33.
DUEL 186 EC Cyperméthrine : 36 g/l Profenofos : 150 g/l
II 00 0518 In AFCHEM-SOFACO
Coton 34.
DURSBAN B 168 EC Chlorpyriphos-ethyl : 150g/l Cyfluthrine : 18 g/l
II 99 0441 In AFCHEM-SOFACO
Coton 35.
DURSBAN B 318 EC Chlorpyriphos-ethyl : 300g/l Cyfluthrine : 18 g/l
II 99 0440 In AFCHEM-SOFACO
Coton 36.
EFORIA 45 ZC Thiaméthoxam : 30 g/l Lambdacyhalothrine : 15 g/l
III 07 0735 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton 37.
ENGEO 247 SC Thiamethoxam : 141 g/l Lambdacyhalothrine : 106 g/l
II 05 0677 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton 38.
FANGA 500 EC Profenofos : 500 g/l II 02 0590 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
- 55 -
Coton 39.
FOLITHION 500 EC Fénitrothrion: 500 g/l III 91 0185 In STEPC
Coton 40.
FURY P 165 EC Zeta-cyperméthrine : 15 g/l Profenofos : 150g/l
II 99 0454 In CALLIVOIRE
Coton 41.
FURY P 315 EC Zeta-cyperméthrine : 15 g/l Profenofos : 300 g/l
II 99 0455 In CALLIVOIRE
Coton 42.
GAUCHO 70 WS Imidaclopride : 70% III 01 0562 In STEPC
Coton 43.
GROSUDINE 600 EC Diazinon : 600 g/l II 04 0657 In ALL-GRO
Coton 44.
IBIS A 52 EC SL Alphacyperméthrine: 36g/l Acétamipride : 16 g/l
II 09-0833 In STEPC
Coton 45.
LAMBDACAL P 168 EC
Lambdacyhalothrine : 18 g/l Profenofos : 150 g/l
II 06 0707 In CALLIVOIRE
Coton 46.
LAMBDACAL P 318 EC
Lambdacyhalothrine : 18 g/l Profenofos : 300 g/l
II 06 0708 In CALLIVOIRE
Coton 47.
LAMDAC 46 EC Lambdacyhalothrine : 30 g/l Acétamipride : 16 g/l
II 07 0761 In AFCHEM-SOFACO
Coton 48.
LAMDEX 165 EC Lambdacyhalothrine : 15 g/l Chlorpyriphos-ethyl : 150 g/l
II 05 0679 In AFCHEM-SOFACO
Coton 49.
LAMPFOS 168 EC Lambdacyhalothrine : 18 g/l Profenofos : 150 g/l
II 08 0790 In ALL-GRO
Coton 50.
LASER 480 SC Spinosad : 480 g/l III 01 0563 In AFCHEM-SOFACO
Semences de coton
51.
MARSHAL 25 ST Carbosulfan: 25% II 90 0104 In STEPC
Coton 52.
MATCH 050 EC Lufenuron: 50 g/l III 03 0621 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton 53.
NOMAX 150 SC Alphacyperméthrine : 75 g/l Téflubenzuron : 75 g/l
III 09 0894 In TECH AGRO INTERNATIONAL
Coton 54.
NOVA 400 EC Triazophos : 400g/l II 04 0642 In ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 55.
POLO 500 EC Diafenthiuron : 500 g/l III 99 0477 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton 56.
POLYTHRINE Ka 315 EC
Profenofos 300g/l Lambdacyhalothrine 15g/l
III 04 0628 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton 57.
POLYTRINE C 180 EC
Cyperméthrine : 30g/l Profenofos : 150g/l
III 93 0265 In RMG COTE D’IVOIRE
Coton POLYTRINE C 330 Cyperméthrine : 30 g/l II 93 0266 In RMG COTE D’IVOIRE
- 56 -
58.
EC Profenofos : 300 g/l
Coton 59.
PYRINEXQUICK 162 EC
Deltaméthrine : 12 g/l Chlorpyriphos-ethyl : 150 g/l
II 05 0680 In AFCHEM-SOFACO
Coton 60.
PYRINEXQUICK 324 EC
Deltaméthrine : 24 g/l Chlorpyriphos-ethyl : 300 g/l
II 06 0732 In AFCHEM-SOFACO
Coton 61.
RAFALE 318 EC Lambdacyhalothrine : 18 g/l Profenofos : 300 g/l
II 02 0574 In AFCHEM-SOFACO
Coton 62.
RIMON 10 EC Novaluron : 100g/l III 03 0613 In AFCHEM-SOFACO
Coton 63.
SEIZER PLUS 360 EC
Bifenthrine : 60 g/l Chlorpyriphos-éthyl : 300 g/l
III 08 0793 In YARA WEST AFRICA
Coton 64.
SEVIN 85 S Carbaryl : 850 g/l II 91 0177 In STEPC
Coton 65.
SHERPA 10 EC Cyperméthrine : 100 g/l II 92 0236 In STEPC
Coton 66.
SHERPA 25 EC Cyperméthrine : 250 g/l II 92 0237 In STEPC
Coton 67.
SHERPA PLUS 336 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Diméthoate : 300 g/l
II 97 0401 In STEPC
Coton 68.
SHERPHOS 180 EC Cyperméthrine : 30 g/l Triazophos : 150 g/l36 g/l
II 94 0279 In STEPC
Coton 69.
SHERPHOS 186 EC Cyperméthrine : Triazophos : 150 g/l
II 97 0399 In STEPC
Coton 70.
SHERPHOS 280 EC Cyperméthrine : 30 g/l Triazophos : 250 g/l
II 94 0280 In STEPC
Coton 71.
SHERPHOS 286 EC Cyperméthrine : 36 g/l Triazophos : 250 g/l
II 97 0400 In STEPC
Coton 72.
TALSTAR 100 EC Bifenthrine: 100 g/l II 90 0133 In CALLIVOIRE
Coton 73.
THUNDER 145 O-TEQ
Imidaclopride : 100 g/l Betacyfluthrine : 45 g/l
II 06 0714 In STEPC
Coton 74.
TIHAN 175 O-TEQ Fluberdiamide :100 g/l Spirotetramate :75 g/l
III 08 0802 In STEPC
Coton 75.
TRIUMPH 692 EC Acétamipride :32 g/l Lambdacyhalothrine :60 g/l Profenofos :600 g/l
II 09 0873 In CALLIVOIRE
- 57 -
Herbicides
CULTURE / USAGE AUTORISE(E)
N° ORDRE NOM COMMERCIAL
MATIERES ACTIVES
CLASSE FAO/OMS
N° HOMOLO GATION
DISTRIBUTEUR AGREE
Coton 1.
ACTION 800 SC Diuron : 800 g/l II 99 0450 He STEPC
Coton 2.
AGIL 100 EC Propaquizafop : 100 g/l
III 03 0604 He ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 3.
CALLIFOR 500 Prométryne : 250 g/l Fluometuron : 250 g/l
III 90 0081 He CALLIVOIRE
Coton 4.
CALLIFOR G Fluometuron : 250 g/l Prométryne : 250 g/l Glyphosate : 60 g/l
III 04 0662 He CALLIVOIRE
Coton 5.
CALLIFOR G 858 WG
Fluométuron : 383 g/kg Glyphosate : 92 g/kg Prométrine : 383 g/kg
III 09 0866 He CALLIVOIRE
Coton 6.
CODAL GOLD 412,5 DC
S-Métolachlore : 162,5 g/l Prométryne : 250 g/l
III 05 0682 He RMG COTE D’IVOIRE
Coton 7.
COTODON PLUS 500 EC
Métolachlore : 333 g/l Terbutryne: 167 g/l
II 94 0297 He RMG COTE D’IVOIRE
Coton 8.
COTODON 500 COTODON PLUS GOLD 450 EC
Métolachlore : Terbutryne: 200 g/l S-Métolachlore 250 g/l
III 02 0578 He RMG COTE D’IVOIRE
Coton 9.
COTOGARD 500 SC
Fluometuron : 250g/l Prométryne : 250g/l
III 99 0488 He AFCHEM-SOFACO
Coton 10.
COTOKEM 500 SC
Fluométuron : 250g/l Prométhrine : 250g/l
III 08 0808 He AFCHEM-SOFACO
Coton 11.
COTOPRIM 425 EC
Métolachlore : 200g/l Terbutryne : 165g/l Glyphosate : 60 g/l
III 94 0296 He RMG COTE D’IVOIRE
Coton 12.
COTTONEX D 500 SC
Fluometuron : 250 g/l Diuron : 250 g/l
III 03-0610 He AFCHEM-SOFACO
Coton 13.
DUAL GOLD 960 EC
S-Métolachlore : 960 g/l
III 05 0683 He RMG COTE D’IVOIRE
Coton 14.
FLUOMAX-D 500 SC
Fluométuron : 250 g/l
III 09-0849 He ALL-GRO
- 58 -
Diuron : 250g/l Coton
15.
FLUORONE D 500 SC
Fluometuron: 250 g/l Diuron: 250g/l
III 92 0226 He ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 16.
FOCUS ULTRA 100 EC
Cycloxydime : 100 g/l
III 08 0788 He TECH AGRO INTERNATIONAL
Coton 17.
FUSILADE FORTE 150 EC
Fluazyfop-P-Butyl: 150 g/l
III 09-0827 He RMG CI
Coton 18.
GALAXY 450 EC
Clomazone : 150 g/l Pendiméthaline : 300 g/l
II 97 0385 He CALLIVOIRE
Coton 19.
GLYPHOGAN 360 SL
Glyphosate: 360 g/l
III 01 0531 He ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 20.
HELOSATE 48 SL
Glyphosate : 480g/l
III 04 0632 He ETS AKA FRERES
Coton 21.
SELECT 120 EC Cléthodime : 120 g/l
III 07 0736 He CALLIVOIRE
Coton 22.
STOMP 455 CS Pendiméthaline : 455 g/l
III 08 789 He TECH AGRO INTERNATIONAL
Coton 23.
STOMP 500 EC Pendiméthaline : 500 g/l
III 97 0371 He ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 24.
SUPER GALLANT
Ester de méthyle Haloxyfop-R : 108 g/l
II 98 0412 He AFCHEM-SOFACO
Coton 25.
SURFLAN – D Oryzaline : 333 g/l Diuron : 160 g/l
III 97 0376 He ALL – GRO
Coton 26.
TARGA SUPER Quizalofop-p-ethyl 50g/l
III 04 0627 He CALLIVOIRE
Coton 27.
TOUCHDOWN 480 SC
Sulfosate : 480 g/l
II 93 0249 He RMG COTE D’IVOIRE
Coton 28.
VERDICT 108 EC
Haloxyfop-R-methyl ester : 108 g/l (104,4 g/l equivalent acide)
III 07 0762 He AFCHEM-SOFACO
Insecticides-Acaricides CULTURE / USAGE AUTORISE(E)
N° ORDRE NOM COMMERCIAL
MATIERES ACTIVES
CLASSE FAO/OMS
N° HOMOLO GATION
DISTRIBUTEUR AGREE
Coton 1.
CAPORAL 500 EC
Profenofos : 500 g/l
II 06-0691 In/Ac STEPC
Coton 2.
CIGOGNE P 186 EC
Profenofos : 150 g/l Cyperméthrine : 36 g/l
III 07 0734 In/Ac STEPC
Coton 3.
CIGOGNE P 336 EC
Profenofos : 300 g/l Cyperméthrine :
III 07 0733 In/Ac STEPC
- 59 -
36 g/l Coton
4.
CURACRON 500 EC
Profenofos : 500 g/l
III 99 0466 In/Ac RMG COTE D’IVOIRE
Coton 5.
CYPALM D 336 EC
Diméthoate : 300 g/l Cyperméthrine : 36g/l
II 99 0468 In/Ac ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 6.
CYPALM P 186 EC
Profenofos : 150 g/l Cyperméthrine : 36g/l
II 99 0469 In/Ac ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 7.
CYPALM P 336 EC
Profenofos : 300 g/l Cyperméthrine : 36g/l
II 99 0470 In/Ac ALM-AFRIQUE DE L’OUEST
Coton 8.
CYPERCAL P 186 EC
Profenofos : 150 g/l Cyperméthrine : 36 g/l
II 99 0461 In/Ac CALLIVOIRE
Coton 9.
CYPERCAL P 336 EC
Profenofos : 300 g/l Cyperméthrine : 36 g/l
II 99 0465 In/Ac CALLIVOIRE
Coton 10.
CYPERCAL P 620 EC
Profenofos : 500 g/l Cyperméthrine : 120 g/l
II 99 0463 In/Ac CALLIVOIRE
Coton 11.
CYTOATE 336 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Diméthoate : 300 g/l
II 99 0476 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 12.
DELTA 336 EC Cyperméthrine : 36 g/l Profenofos: 300 g/l
II 02 0575 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 13.
DELTAPHOS 262 EC
Deltaméthrine : 12 g/l Triazophos : 250 g/l
II 90 0125 In/Ac STEPC
Coton 14.
DUEL 336 EC Cyperméthrine : 36 g/l Profenofos : 300 g/l
II 00 0519 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 15.
FURY P SYN 165 EC
Profenofos : 150 g/l Zeta-cyperméthrine : 15 g/l Ethion : 150 g/l
II 06 0722 In/Ac CALLIVOIRE
Coton 16.
LAMDEX 315 EC
Lambdacyhalothrine : 15 g/l Chlorpyriphos-ethyl : 300 g/l
II 05 0678 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 17.
MIRAGE 318 EC Cyfluthrine : 18 g/l Profenofos : 300 g/l
II 02 0577 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 18.
POLYTHRINE C 336 EC
Profenofos : 300g/l Cyperméthrine : 36g/l
II 95 0330 In/Ac RMG COTE D’IVOIRE
Coton 19.
POLYTRINE C 186 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Profenofos : 150
II 95 0329 In/Ac RMG COTE D’IVOIRE
- 60 -
g/l Coton
20.
PYRINEXQUICK 312 EC
Deltaméthrine : 12 g/l Chlorpyriphos-ethyl : 300 g/l
II 05 0689 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 21.
RAFALE 318 EC Lambdacyhalothrine: 18 g/l Profenofos: 300 g/l
II 02 0574 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Coton 22.
RIMON 10 EC Novaluron : 100 g/l
III 03 0613 In/Ac YARA WEST AFRICA
Coton 23.
SHERPHOS 186 EC
Cyperméthrine : 36 g/l Triazophos : 150 g/l
II 99 0399 In/Ac STEPC
Coton 24.
TANGO 500 EC Profenofos: 90% II 02 0576 In/Ac AFCHEM-SOFACO
Insecticides-Fongicides Insecticides-Fongicides CULTURE / USAGE AUTORISE(E)
N° ORDRE NOM COMMERCIAL
MATIERES ACTIVES
CLASSE FAO/OMS
N° HOMOLO GATION
DISTRIBUTEUR AGREE
Semences de coton
1.
APRON STAR 42 WS
Thiamethoxam : 20% Metalaxyl-M : 20% Difenoconazole : 2%
III 00 0515 In/Fo RMG COTE D’IVOIRE
Semences de Coton
2.
CALTHIO C 50 WS
Thirame: 250 g/kg ; Chlorpyrifos ethyl: 250 g/kg
III 06 0699 In/Fo CALLIVOIRE
Semences de Coton
3.
GAUCHO T 45 WS
Imidaclopride : 350 g/kg Thirame : 100 g/kg
III 02 0573 In/Fo STEPC
Semences de Coton
4.
MARSHAL 35 DS
Carbosulfan: 350 g/l
II 97 0369 In CALLIVOIRE
Semences de Coton
5.
MONCEREN GT 390 FS
Imidaclopride : 233 g/l Pencycuron : 50 g/l Thirame : 107 g/l
II 08 0787 In/Fo STEPC
Semences de Coton
6.
PROCOT 40 WS Carbendazime : 100 g/kg Carbosulfan : 250 g/kg Métalaxyl : 50 g/kg
III 06 0726 In/Fo CALLIVOIRE
61
ANNEXE IV : Photographies d’un paysan, de la préparation de la bouillie au traitement de son champ
Image n° 1 Image n°2
62
Image n°3 Image n°4
63
Image n° 5 Image n° 6
64
Image n°7
65