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Enquête Sur l'Existence Des Anges Gardiens

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Enquete sur anges gardiens

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PIERRE JOVANOVIC

ENQUÊTE SUR L’EXISTENCEDES ANGES GARDIENS

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Ce livre est tout particulièrement dédié à quatre femmes merveilleuses, Marie, Gem-ma, Gabrielle, Georgette ;à Francis White et au Créateur du sujet.

En hommage à deux angéologues émérites,Gustav Davidson et Vincent Klee.

© 1993, Éditions Filipacchi / Société Sonodip, Paris

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 Si tu savais combien ton visages’ altère, lorsque dans le regard

calme et pur qui te lie à moi,

tu te perds soudainet te détournes de moi !Comme un paysage lumineux qui s’ obscurcit,

cela m’ exclut de toi. Alors, j ’ attends. En silence, j ’ attends

 parfois longuement. Serais-je humain, comme toi,

mon amour méprisé deviendrait peine mortelle. Mais une patience infinie m’ est donnée

 par le Père et inébranlablement je t ’ attends, quand tu voudras venir.

 Et ce léger reproche, comprendsqu’ il n’ est pas un reprochemais un message discret.

Christian MORGENSTERN

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier du fond du cœur pour l’aide (et surtout pour les encouragements)

qu’ils m’ont apportés :Gérard AdamisS. de BeketchMichael AurielLe lieutenant Claude BouchervilleJoachim BouffletLe père François BruneMartin CaidinGérard CosteLe père Jean DerobertMuriel Dzu

George Gallup JrLe père Guy GirardJacinta GonzalesMichael GrossoJean-Yves GuizouamCarole HennebaultFrancis JeffreyLe Dr Elisabeth Kübler-RossLe Pr John LillyRobert MonroeLe Dr Melvin Morse

Le père Alessio ParenteLe Dr Maurice RawlingsLe Pr Kenneth RingLe Dr George RitchieEvelyne Sarah-MercierLe père Stephen SchneirKimberley SharpMonseigneur SheridanLe père Paul-Francis SpencerTerry TaylorPhilippe Tesson

Dave WallisLes bibliothèques dominicaines de ParisLe Los Angeles County LibraryLe Paul Getty Museum de MalibuLa librairie La Procure, ainsi que tous les éditeurs français, suisses, italiens, améri-cains et canadiens qui, avec beaucoup de bienveillance, m’ont toujours expédié enCalifornie les livres dont j’avais besoin.

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1De l’influence des Anges sur la viequotidienne

 In this age of grand illusionsYou walked into my life out of my dreams

 I don’ t need another chance Still you forced your way into my scheme of things

You say, we’ re growing, growing, heart and soul In this age of grand illusion

You walked into my life out of my dreams Sweet Angel

 Born once again for me Sweet Angel

 Born once again for me.

David BOWIE – Word on a Wing – 

in « Station to Station », RYKO Records

Un après-midi de janvier 1988 à Fremont en plein cœur de la Silicon Valley , je venais de terminer la visite de l’usine d’assemblage des ordinateurs portables Grid. Avec mon amie, nous reprîmes notre voiture de location et après avoir cherché pen-dant dix minutes, finîmes par trouver le chemin de la highway 101 qui nous ramenaità San Francisco. Sur l’autoroute, tout paraissait normal, calme. La journée était enso-leillée et, ne conduisant pas, je regardais les gros camions bien américains, étince-lants de tous leurs chromes, que nous doublions, lorsque soudain, sans même réflé-

chir, je me jetai sur ma gauche. Dans la seconde qui suivait, une balle traversait lepare-brise, exactement en face de la place passager. Ma place. Une heure plus tardaprès le constat (obligatoire pour l’assurance) de la Highway Patrol qui nous a rassu-rés en précisant qu’il s’agissait d’un incident (sniper) relativement courant (sic) je medemandais pourquoi je m’étais jeté sur la gauche  AVANT   l’impact de la balle sur lepare-brise. Plus tard, en discutant avec d’autres journalistes, je découvris que jen’étais pas le seul à qui ce genre de phénomène était arrivé. D’autres confrères – 

 journalistes ou photographes de presse – me racontèrent comment au moment mêmede la mort impossible à éviter, quelque chose d’inexplicable leur avait sauvé la vie,quelque chose qui n’avait pas une chance sur un million d’arriver. Et la plupartd’entre eux m’expliquèrent que le temps s’était soudain suspendu et qu ’ils avaient

commencé à revoir leur vie, mais comme « hors du temps ». Phénomène inexplicable,

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donc on le range dans un coin de la mémoire. Mais l’anecdote resurgit au hasard d’undîner lorsqu’une autre personne en parle : « Tiens, justement un truc comme ça m ’ estarrivé au Liban, en Irak, etc. »

Moi aussi j’avais oublié. Puis après une enquête sur le phénomène de la vie après

la mort, je n’ai pu m’empêcher d’établir un rapprochement entre les expériences auxfrontières de la mort et ces anecdotes de journalistes, de photographes et de pilotessauvés in extremis par une voix ou une action inexpliquée. Tous avaient en communsoit le « temps suspendu  », soit le « défilement de leur vie en trois dimensions »,parfois les deux. Alors je me plongeai dans les expériences aux frontières de la mort,ou de la vie, au choix. Un entretien avec le Dr Devawrin allait définitivement me con-

 vaincre : ce médecin avait passé sa thèse de médecine sur le sujet dans un lieud’observation particulièrement propice, le service de réanimation de l’hôpital deGarches1  qui hérite des accidentés graves du périphérique parisien. Pour aller plusloin, je proposai même le sujet lors d’une conférence de rédaction du « Quotidien deParis » et il fut accepté. Cette fois-ci, l’enquête sur les expériences aux frontières de la

mort, NDE2, était devenue un leitmotiv. Je voulais vraiment savoir ce qui se passaitau moment de la mort. Après quelques semaines  d’investigation, j’étais plus quetroublé : en acceptant le principe d’une vie après la mort à la suite de cette enquête, jeme trouvai confronté à un dilemme : si la vie ne cesse pas après la mort, alors lestextes religieux que je considérais comme des histoires de vieux barbus n ’étaient passi idiots que cela, j’étais bien ennuyé. Avant cet article, la résurrection du Christ nesignifiait rien de plus pour moi qu ’un week-end prolongé grâce au pont de Pâques. Orque représentaient finalement toutes ces expériences aux frontières de la mort, sinon des histoires de résurrections modernes ? Cela m’agaçait tant que je fis comme tout lemonde, je préférai oublier. Cela m’obligeait à trop réfléchir et le dolorisme des catho-liques m’avait toujours horrifié.

Cependant, tout finit par me retomber dessus un soir, en écoutant une chansonde Jean-Louis Murat à propos de son Ange gardien. Je me suis bêtement demandé si

 j’avais moi aussi un Ange gardien et cette idée me sembla aussi idiote que roman-tique. Mais moins d’une heure plus tard, dans une librairie, je trouvais, par hasard,un livre sur les Anges. Le sujet éveilla mon intérêt, un intérêt purement intellectuelcependant. Mais plus je me passionnais pour le sujet et plus les signes, dans un en-chaînement de coïncidences invraisemblables, fusaient. Cette première question avaitallumé la mèche d’une bombe qui me coûtait une fortune en livres. Petit à petit, j ’eusle sentiment étrange qu’un dialogue invisible s’était instauré entre ce supposé Ange etmoi. Un dialogue que Jung a nommé synchronicité. Il ne s ’agissait pas de dialogues

au sens propre du terme, mais plus exactement de signes qui n’ont de sens que pour vous et personne d’autre. Par exemple, vous marchez dans la rue et vous vous de-mandez très sérieusement si l’ Ange gardien n’est pas simplement un produit de votreimagination et de celle des autres, et juste à ce moment-là, une fille passe devant

 vous, portant un T-shirt avec des ailes dans le dos !La première fois, vous vous dites qu ’il s’agit d’un pur hasard. La deuxième fois,

lorsque quelqu’un vous offre un livre d’art sur les Anges, vous pensez que c’est une véritable coïncidence. La troisième fois, vous recevez une lettre commençant par « tuas été mon Ange gardien » d’une personne que vous avez connue bien avant votre

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 Banlieue de Paris.2 De l’anglais Near Death Experience, signifiant expérience aux frontières de la mort.

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soudaine passion et vous vous dites que c ’est une simultanéité incroyable. À la qua-trième fois, vous ne trouvez plus de mots. Au bout de la dixième fois, vous déclarezforfait et à la vingtième, vous parlez très sérieusement à votre Ange. À ce moment-là,ses réponses vous surprennent au détour d’une rue, d’un livre, d’une personne, d’une

lettre ou d’un coup de téléphone. Je me souviens qu ’un jour je décrochai le téléphoneet au bout du fil, une personne que je devinais âgée me demanda si elle était bien àl’église Sainte-Marie-des-Anges. J’en restai quasiment sans voix.

Ensuite l’ Ange prend l’habitude de vous « parler » en permanence, toujours parsignes interposés. Parfois la raison cartésienne vous rappelle à l’ordre et, à nouveau,

 vous vous demandez très sincèrement si vous n’êtes pas devenu fou et si vous ne voyez pas des signes là où il n’ y en a aucun. Vous commencez même à douter de votresanté psychologique. À ce moment-là, un signe encore plus impressionnant vousassomme littéralement. Je me trouvais dans ce cas précis, en 1990 à Las Vegas où« Le Quotidien » m’avait envoyé couvrir le Comdex, une exposition informatique.Plus que jamais je « doutais », persuadé d’être bon pour l’asile. Un matin, je marchais

donc sur le « Strip » lorsque la croix d ’un clocher attira mon attention. Bien qu’en enétant à mon cinquième séjour consécutif à Las Vegas, je n’avais jamais remarqué uneéglise. Et c’est vraiment par curiosité que je me dirigeai vers elle, voulant savoir àquoi ressemblait une église dans la capitale du jeu et de la prostitution. À la lecture deson nom, « Guardian Angel Cathedral, Bishop of Nevada », je demeurai paralysépendant une bonne minute. C’était incroyable. C’est même la seule église aux Etats-Unis qui porte ce nom.

Cependant, plus j’obtenais de signes et moins j’ y croyais, m’entêtant à penserqu’il ne s’agissait que de pures coïncidences. Un jour pourtant, je crus sincèrementêtre devenu fou. J’avais trouvé dans une librairie d’occasions un magnifique missel en

latin de la fin du XIXe, appelé « Missel des Anges ». Voulant dater et surtout obtenirplus de précisions sur le ou les auteurs de cet ouvrage enluminé, je demandai àl’archevêché de Paris le nom d’un bibliothécaire qui pourrait m’éclairer. Onm’indiqua le nom d’un moine dont je tairai ici l’appartenance. Au téléphone, il mefixa rendez-vous pour le dimanche suivant, après l’office. Le jour dit, après une messecélébrée par un prêtre qui ne cessa de parler d ’ Anges, je demandai à un religieux deme présenter le frère X. Lorsqu ’il me le désigna, je découvris avec une agréable sur-prise qu’il s’agissait justement du prêtre, un homme d ’une trentaine d’années au

 visage souriant, avec un je ne sais quoi de féminin. Il m’emmena dans son bureau,prit le missel, l’examina avec une loupe et me donna des renseignements intéressants,précisant toutefois qu’il ne connaissait pas cet ouvrage. Je n’étais pas vraiment avan-

cé. Quand je voulus l’orienter sur les Anges, le frère X m’arrêta. Il se leva, signifiant lafin de l’entretien et me dit : « Les Anges, les apparitions de la Vierge et toutes cesstupidités, je n’ y crois pas. » Ce fut le coup de grâce que j’attendais inconsciemment.Je m’installai au volant de ma voiture en me demandant pourquoi je devais croire aux

 Anges si même un prêtre ordonné n’ y croyait pas lui-même… Pourtant, quelque part (curieuse, cette expression « quelque part », où ?) cela

m’avait attristé. Je m’étais attaché sinon à mon Ange, du moins à l’idée d’en posséderun. Et après ce rendez-vous, c’était comme s’il s’était évanoui en fumée. C’était la find’une belle amitié invisible.

Mais on ne se débarrasse pas comme ça d’un Ange gardien. Cet incident fut unesorte de boomerang, un révélateur. L’ Ange se comporte comme une jeune fille écon-

duite qui vous guette à la sortie de votre appartement. Trois jours plus tard, en sor-

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tant d’un restaurant où j’avais déjeuné avec mon ami Gérard Adamis auquel j’avaisrelaté l’incident avec le moine, l’ Ange m’attendait, foudroyant.

Je m’assis dans la voiture de Gérard et au démarrage, une cassette sortit del’autoradio (pourquoi cette cassette ne glissa pas à l’aller ? mystère…). J’ y jetai un

coup d’œil machinal et, stupéfait, je lus le titre « Saint Michel Archange ». À ma ques-tion sur l’origine de la cassette, Gérard Adamis me répondit que dimanche (donc lemême jour que mon expertise) après la messe, il avait vu cette cassette qui réunissaitdes sermons sur l’ Archange et me l’avait prise, connaissant mon intérêt pour le sujet.Mais, après avoir écouté la face A, assez ennuyeuse, il avait totalement oublié de m’enparler. Par curiosité, j’engageai alors la face B dans le lecteur et appuyai sur « play ».

 Après un bruit de souffle, une voix masculine pleine d ’énergie emplit l’habitacle et lespremiers mots me firent l’effet d’un coup de poignard. C’était une réponse directe à ceque m’avait dit ce prêtre, et ce, en utilisant SES propres mots !

« Je ne vais pas perdre mon temps à vous prouver qu ’il y a des Anges », décla-

mait la voix.« Ouvrez n’importe quelle page des Saintes Ecritures, il y en est question abon-damment ; il a fallu toute la stupidité des progressistes pour les réduire à de simplespensées et je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de stupidités. »3 

Jamais je n’avais imaginé qu’un prêtre pouvait s’exprimer d’une façon aussi di-recte, traitant ses homologues progressistes de « stupides ». C’était vraiment trèsdrôle et tout de même assez surprenant. Pire, le sermon venait de l’église de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, fief parisien des traditionalistes, mouvement sur lequel jenourrissais plus que des doutes. Mais cette voix parlait des Anges avec une poésie,une foi et une certitude telles que j’en restai abasourdi. La situation était vraiment

étrange. Gérard Adamis, aussi étonné et fasciné que moi, avait garé la voiture àl’ombre d’un acacia afin que nous puissions écouter tranquillement ce sermon à mi-chemin entre le cours de philosophie et le cours de théologie. Pas de doute, la réponsedu frère avait visiblement énervé les occupants de « là-haut » ; cela avait fait des

 vagues.La synchronicité de cet événement nous plongea dans des abîmes de réflexion. Le

prêtre spécialiste en missel, un progressiste, avait utilisé le terme « stupidité »4. Leprêtre de la cassette utilisait le même mot et reprochait aux progressistes leur stupidi-té… Je n’en revenais pas. Du coup, la foi en mon Ange gardien, tombée à zéro, remon-ta en flèche. Je venais de découvrir que les Anges n’aimaient pas du tout qu’on lesprenne pour des chimères.

Or, les histoires folles de ce genre, dont la synchronicité extraordinaire sembleêtre réglée à la seconde près, ne s’expliquent que par la puissance des Anges, ravissans doute que l’on s’intéresse à eux. Alors, je recommençai à dévorer tous les livressur les Anges. Cependant je fus déçu de ne pas trouver un ouvrage qui donnât des« preuves » de leur existence. Dans ces livres, il s’agissait toujours de commentaires

 basés sur les textes de la Bible (où et quand les Anges apparaissent dans les textes),

3 Sermon du 29 septembre 1991, abbé Laguérie.4 Quelques mois plus tard, je découvrais que l’écrivain italien Giovanni Sienna se heurta à cette même« stupidité » : « Un religieux de nos amis, raconte-t-il dans son livre “Padre Pio, voici l’heure des

 Anges”, avait traduit mon livre dans sa langue. Et, avant  de le mettre sous presse, il le soumit à une

révision ecclésiastique. Ce livre possédait déjà les imprimaturs de Milan et de Paris. Il a été refusé avecce commentaire précis : “Finissons-en avec ces stupidités” »

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ou bien de témoignages rapportés (« j’ai été sauvé par un Ange ») ou encore d’écritsspéculatifs (sur le sexe des Anges, bien sûr) suffisants pour ceux qui ont la foi, maistotalement insuffisants pour ceux qui ne croient en rien, et insignifiants pour ceux quiaimeraient bien y croire mais désirent une sorte de « démonstration » matérielle,

palpable. En général les Anges sont traités soit par des prêtres tout ce qu ’il y a de plusnihil obstat , soit par des auteurs « new age » du channeling (« l’ Ange Saaparvada m’adit que…  »), soit par des kabbalistes (invocation des Esprits du Bien), soit par desinconnus qui eurent une expérience « angélique », soit par des universitaires théolo-giens, dans la majorité abscons. Pour comprendre leur livre, il faut s’armer d’un dic-tionnaire théologique. Tous apportent des détails intéressants mais peu me don-naient le sentiment qu’ils pouvaient convaincre un homme d’affaires pressé ouquelqu’un qui tâtonne, qui cherche, mais qui n’a nulle envie de se confier à un prêtre.La position de ces derniers est simple : « L’  Eglise dit que les Anges existent , donc il

 faut croire aux Anges » selon les progressistes qui ne les ont pas classés au rayon desdogmes dépassés. Or s’il y a bien une démarche intellectuelle qui me gênait, c’était

 bien celle-là : l’Eglise dit que… L’Eglise a proféré tellement d’âneries que justementon est porté à surtout ne pas la croire. Et d ’ailleurs, n’avait-elle pas mis le Grand Larousse universel  à l’index ?

En tant que journaliste, je cherchais donc un livre reposant sur des bases un peuplus solides, un peu plus musclées. Mais après de vaines recherches, je dus me rendreà l’évidence : ce livre n’existait pas. Pourtant, mon côté rationnel s’obstinait à trouverdes preuves matérielles de l’existence de l’ Ange et/ou des témoignages de personnesau-dessus de tout soupçon. Finalement, après quatre ans de lecture de sujets extrê-mement variés, je me rendis compte que je pouvais rédiger ce livre. Mais un pro-

 blème se posa : comment aborder ce sujet sous l’angle journalistique, donc effectuer

une enquête pluridisciplinaire sans trop me ridiculiser en tant que rédacteur d ’unquotidien national (j’imaginais les commentaires des attachées de presse : « Ah, c’ estlui l ’ idiot qui croit aux Anges », etc.)

Un autre problème surgit aussitôt ; ce livre, pour être crédible, impliquait denombreuses interviews aux Etats-Unis, signifiant des voyages dans l’ensemble dupays. À ce moment-là, Paris m’envoya en Californie, ce qui régla mes problèmesd’intendance. Je pus donc rencontrer les meilleurs spécialistes des expériences auxfrontières de la mort comme le Dr Elisabeth Kübler-Ross, le Pr Kenneth Ring, le DrMelvin Morse, ceux des différents niveaux de conscience comme le Dr John Lilly, dessorties hors du corps comme Robert Monrœ ou encore des Anges comme Terry Tay-lor et compléter mon enquête commencée en France.

Les recoupements effectués dans ces divers domaines m’ont apporté un éclairageoriginal sur les Anges auxquels je ne m’attendais absolument pas et ont fourni destémoignages assez extraordinaires, parfois des preuves accablantes comme nous le

 verrons dans le chapitre « Des mystiques et des Anges ». Je n’ai plus qu’un seul es-poir, que ce fruit de plusieurs années de recherche passionnée puisse réconcilier lelecteur avec son Ange gardien qui n’attend que cela. En effet, nombreux (peu importela confession) sont ceux qui jugent Dieu trop lointain, trop inaccessible et le rendentresponsable d’horreurs et d’injustices. En revanche, l’idée de posséder son propre

 Ange gardien nous séduit plus, parce que c’est le nôtre et qu’on ne le partage avecpersonne (égoïstes que nous sommes…) contrairement à Dieu, qui, Lui, appartient àtout le monde, et que tout le monde invoque et brandit pour n’importe quoi.

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C’est la raison pour laquelle une relation avec l ’ Ange gardien est la plus simple àdévelopper, la plus intime et surtout la plus efficace car elle transforme, métamor-phose immédiatement une vie, aussi bien spirituelle que matérielle : un Ange gardienrecèle une puissance immense, puissance dont nous n’avons qu’une très vague idée.

C’est Philippe Faure, parlant de l’écrivain Rainer-Maria Rilke, qui a résumé enquelques lignes la puissance d’un Ange et de ce qui se passe lorsque les deux se ren-contrent : « La nostalgie de l ’  Ange qui saisit le poète autrichien se traduit par une

 prise de conscience de la distance considérable qui sépare désormais l ’ homme del ’  Ange, dont il entend restituer toute la dimension : l ’ être céleste est terrible, écla-tant , sa rencontre avec l ’ homme ne peut être que violente. » 5 .

Il ne reste qu’à organiser la rencontre avec son Ange gardien. Au début, celarisque de passer par des larmes. Mais ensuite, tout s’enclenche, comme par miracle.Constatation de ceux qui entretiennent une relation privilégiée avec leur Ange gar-dien : leur humour. Les Anges aiment faire des farces, sortes de blagues célestes cons-tituées de paradoxes et de synchronicités uniques. Par exemple, un jour de mars 1992

à Paris, j’avais téléphoné à René Laurentin, auteur de nombreux ouvrages et journa-liste au « Figaro », pour lui demander quelques conseils et adresses. Il me reçut entredeux rendez-vous et m’expliqua qu’il avait rencontré un peintre, une femme, qui nedessinait que des Anges. Il ne se souvenait absolument pas de son nom parce que celaremontait à trois ou quatre ans, mais seulement de celui de son agent, un certainMalerbe-Navare, habitant dans une rue voisine du jardin du Luxembourg à Paris.Même l’orthographe du nom n’était pas sûre. Muni d’un plan de Paris et du Minitel,

 j’entamai mes recherches sur les Malherbe, Malsherbes, Navare, Navarre, etc. Mescoups de fil tombèrent tous à l’eau. On me prenait pour un fou : « Bonsoir, monsieur,

 je vous prie de m’ excuser, je suis journaliste au "Quotidien de Paris" et je cherche un M. Malerbe-Navare qui connaît un peintre qui ne dessine que des Anges. Est-ce vous

 par hasard ? »  Au bout d’une demi-journée de recherche, j’abandonnai définiti- vement l’idée de retrouver cet artiste mystérieux.

Le soir, je recevais un coup de téléphone de Los Angeles de mon confrère –  etsurtout voisin – Emmanuel Joffet qui avait la lourde tâche de garder en mon absencemon bobtail de quarante kilos et me demandait de rendre une visite à ses grands-parents.

En arrivant le surlendemain dans un appartement du XVIe  arrondissement deParis, je fus accueilli par une dame charmante, Marguerite Bordet, qui était justementpeintre. En parcourant l’un de ses catalogues, je découvris, halluciné, que c’était elleque j’avais cherchée désespérément à travers le nom de son agent, Malherbe-NavarreRoger, deux jours plus tôt !

La grand-mère de mon voisin à douze mille kilomètres de Paris ! C’était in-croyable. Nous eûmes vraiment le sentiment tous deux que les Anges nous avaientmonté une immense blague intercontinentale.

Bref, après quelques mois de discussion avec l’ Ange, on remarque qu ’en fait, il nedésire qu’une seule chose, une communion parfaite avec son protégé puisqu’il connaîtmieux que quiconque ses désirs et ses problèmes. L’ Ange s’efforce de répondre auxdésirs et jamais je n’ai ressenti dans cette relation « invisible » autre chose qu ’uneimmense complicité. Pourtant, on lit partout que les Anges ne sont que des messagersde Dieu, en quelque sorte des instruments parfaits, inhumains, sans sentiments et

5 In « Les Anges », Cerf, pages 68-69.

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encore moins de liberté d’action. Rien de plus inexact, car une relation entre un Angegardien et son protégé peut être exempte de Dieu, ce qui ne pose aucun problèmepuisque le rôle de l’ Ange consiste justement à emmener son protégé progressivement

 vers Dieu, en respectant son libre arbitre. Croire en l’ Ange, c’est déjà un immense pas

 vers Dieu. L’écrivain et poète français Charles Péguy expliqua un jour sous le sceau dela confidence à son ami Joseph Lotte qu ’il possédait un Ange gardien incroyable : « Ilest encore plus malin que moi , mon vieux ! » disait Péguy. « Je suis gardé. Je ne puiséchapper à sa garde. Trois fois, je l ’ ai senti m’ empoigner, m’ arracher à des volontés,à des actes médités, préparés, voulus. Il a des trucs incroyables. »

En effet, qui n’a jamais entendu dans la bouche d’un ami : « tu sais, parfois j’ail’impression d’être protégé » ou, « à croire que je suis gardé par le Ciel » ou, « parmiracle, je ne suis pas monté dans cet avion », etc. La personne en prend consciencemais ne cherche pas cependant à approfondir, à expliquer ce sentiment mystérieux,de peur de se rendre ridicule, ou, plus rarement, de perdre cette « protection » enessayant d’en percer le mystère.

 Autre phénomène curieux, celui de l’incrédulité de l’entourage. Si vous dites àquelqu’un « je crois en Dieu », même s’il est athée, il ne jugera pas cela anormal. Enrevanche, si vous lui expliquez que vous croyez en votre Ange gardien, il vous regar-dera avec des yeux ronds comme si vous lui aviez dit très sincèrement « je crois au

 père Noël  ». Cela m’est arrivé de nombreuses fois, principalement dans des librairiescatholiques où, demandant à une vendeuse ou au propriétaire du magasin :« qu’ avez-vous sur les Anges ? », je n’eus pour toute réponse qu ’un sourire gêné dugenre « pauvre fou » alors que dans les librairies « new âge » ou ésotériques, on merépondait « bien sûr, tenez , c’ est juste derrière vous sur le rayon à gauche  ».

Plus curieuse encore est la réaction des catholiques pratiquants, surtout traditio-

nalistes, qui, dès qu’on leur parle d’ Anges, répondent en brandissant le diable :« Etes-vous sûr que vous n’ êtes pas induit en erreur par le Malin ? », comme si le faitde m’intéresser aux Anges à la place de Dieu représentait la preuve formelle de mapossession diabolique. Les Anges ne sont-ils pas le dénominateur commun des plusgrandes religions ? On les trouve aussi bien dans l’ Ancien Testament que dans leNouveau, dans le Coran, la Torah et chez les hindous qui les appellent « les bril-lants », les Devas. Ne sont-ils pas aussi « les outils, avec lesquels Dieu s’ amuse et semeut , par lesquels et avec lesquels il révèle les forces et les merveilles éternelles, lesmène en un jeu d ’ amour… » ? 6 

Du coup, mon intérêt pour les Anges, ces « êtres immatériels, purs esprits, in-termédiaires entre l’homme  et Dieu », nous dit le dictionnaire, « qui seraient sans

cesse à nos côtés, chargés de nous garder et de nous guider », se transforma enacharnement. Lorsque le Dr John Lilly, dont les travaux sur les dauphins ont fait letour du monde, raconte le plus simplement du monde dans son autobiographie qu ’il arencontré son Ange gardien et parlé avec lui lorsqu ’il était enfant, il y a de quoi seposer des questions. De même pour Françoise Dolto ; la célèbre psychanalysted’enfants n’a jamais caché qu’elle demandait toujours à son Ange gardien de la proté-ger. Si ces affirmations provenaient d’un inconnu, personne n’ y prêterait attention.Mais venant de John Lilly ou de Françoise Dolto, qui n ’avaient strictement aucuneraison de raconter des balivernes, celles-ci ne s ’expliquent que par une expérienceinoubliable. Au cours d’un entretien dans sa maison de Malibu en Californie, Lilly,

6 Page 139 in « L’Ange et l’homme », ouvrage collectif, Albin Michel, 1978.

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qui eut plus d’une fois affaire à ces « êtres », toujours dans des circonstances drama-tiques, m’a déclaré : « Je les ai appelés Anges, mais c’ est une réminiscence de monéducation catholique. Aujourd ’ hui, le mot le plus exact à utiliser est “Etre d’ une di-mension supérieure à la nôtre” . »

Et le vieux scientifique se moque bien du fait que l ’on puisse douter de ses facul-tés mentales ; par ses travaux pour l’US Air Force, l’US Department of Health et sur-tout par ses observations sur le système de communication cérébral des dauphins, iln’a plus rien à se prouver et encore moins à prouver aux autres car ce qui ressortglobalement de son expérience, c’est ce sentiment d’être protégé, parfaitement traduitpar l’expression française « être né sous une bonne étoile ». Or, est-ce un hasard ? Lesgravures du XIXe représentent toujours l’ Ange gardien avec une étoile rayonnante au-dessus du front.

Mais que signifie être né sous une bonne étoile ? Avoir de la chance, gagner au jeu ou échapper régulièrement à des accidents, sortir indemne d’une collision épou-

 vantable, voire de tentatives d’assassinat ? Comment expliquer ces actes totalementirréfléchis qui sauvent la vie, ces voix intérieures qui mettent soudain en garde, cerêve prémonitoire, cette série insensée de coïncidences qui fait qu ’un ami ou un  in-connu, qui n’aurait jamais dû se trouver là au moment du drame, a pu intervenir et

 vous éviter une catastrophe ? Pressentiment, chance, hasard, coïncidence ? En fran-çais, on utilise souvent l’expression « quelque chose me dit que… ». Mais qu’est-ceque ce quelque chose ? Est-ce quelqu’un ?

Personne n’est en mesure de donner une explication naturelle et objective à cesphénomènes. Et si l’on admet ne serait-ce que la prémonition, cela ouvre aussitôt laporte à d’autres réalités. Pourtant, il nous est impossible de nier l’expérience vécuepar des millions de personnes sous prétexte que nous ne pouvons l ’expliquer maté-

riellement et scientifiquement. Ceux qui ont vécu une telle expérience sont marqués à jamais par cette « aide » surgie de nulle part dont l’explication la plus élégante,puisque nous n’en avons pas d’autre plus logique, se résumerait alors parl’intervention bien réelle de ce que l’on appelle l’ Ange gardien.

Mais d’abord, est-ce que les Anges existent vraiment ?La réponse est négative puisque nous ne les voyons pas. En revanche, dès que

l’on effectue un sondage auprès de malades ou d’accidentés dont le cœur s’est arrêtéde battre, la réponse devient positive. Comme nous allons le découvrir, le domaineextrêmement vaste et surtout parfaitement documenté de la Near Death Experience,les expériences aux frontières de la mort, ne permet aucun doute, parce qu’il n’a pas

été développé par des religieux ou des ésotériques, mais bien par des médecins et desuniversitaires on ne peut plus sérieux de notre époque.

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2Des Anges dans les tunnels

 Hey you caught me in a coma And I don’ t think I wanna

 Ever come back to this… world again Kinda like it in a coma

‘ Cause no one’ s ever gonna

Oh, make me come back to this world again Now I feel as if I ’ m floating away

 I can’ t feel the pressure And I like it this way

 But my body is callin’   My body’ s callin’  

Won’ t ya come back to this world again Suspended deep in a black sea

 I ’ ve got the light at the end.

GUNS N’ROSES – Coma – 

in « Use Your Illusion », Geffen Records

Depuis la parution du livre du Dr Raymond Moody « Life after Life » 7 on peutdire que la mort, naguère drapée dans un costume squelettique et armée d’une faux,s’habille désormais chez Paco Rabanne. Elle ne présente plus ce visage horrible parceque dans une courte période, deux faits majeurs se sont conjugués pour produire ladécouverte la plus importante de cette fin de siècle, la topographie de la mort et deson passage. En effet, c’est en 1975 que les microprocesseurs effectuèrent leur entréedans les systèmes de mesure cardiaque et que Raymond Moody publia presque àcompte d’auteur son « Life after Life ». Quel rapport entre les deux ? Les micropro-cesseurs dans les appareils médicaux de mesure ont permis aux médecins de suivreen temps réel l’activité du cœur. Auparavant, lorsque le cœur d’un opéré s’arrêtaitaprès l’intervention, le personnel découvrait le cadavre au matin, au mieux dix mi-nutes après le décès. Aujourd’hui le moindre affolement est signalé par des sons syn-thétiques de jeu vidéo, déclenchant aussitôt la ruée des médecins de garde et desinfirmières dans la chambre du moribond pour le réanimer, qu’il soit 4 heures dumatin ou 5 heures de l’après-midi. Par la suite, la miniaturisation progressive des« chips » a multiplié par deux, et ce, chaque année, la puissance de calcul de ces mi-croprocesseurs. Désormais, les malades instables sont couverts d’électrodes, reliés àun ordinateur central qui décèle au centième de seconde le moindre problème. On ne

7 En français, La vie après la vie, Ed. J’ai Lu, n°1984. 

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meurt plus aussi facilement que naguère d ’un arrêt brutal du cœur. Les conséquencessont simples : le nombre des réanimés est exponentiel. Cette évolution technologiquenous sera très utile pour comprendre les travaux des cardiologues Michael Sabom etMaurice Rawlings et pourquoi ils ont trouvé autant de NDE.

Revenons à Raymond Moody. Bien avant l’aube de la révolution informatique, en1965, il est encore étudiant, même pas en médecine, mais en philosophie. Un jour, ilrencontre George Ritchie, médecin psychiatre de Charlotsville et enseignant, qui luiraconte comment il « est mort » en 1943, alors qu’il était simple soldat, mobilisé dansune caserne du Texas. Moody écoute, intéressé mais sans plus. À la suite d ’un entraî-nement poussé, le soldat Ritchie a contracté une pneumonie. Sa température aug-mente tant que le 20 décembre 1943 à 3 h 10, il s ’effondre inconscient dans les brasd’une infirmière, le premier lieutenant Retta Irvine. Quelques heures plus tard, le

 jeune homme se réveille, saute de son lit et tente de trouver quelqu’un pour lui don-ner l’heure, parce qu’il ne veut pas rater le train de sa permission de Noël. Il s’élance

dans les couloirs de l’hôpital et découvre soudain que personne ne semble le voir, quepersonne ne l’entend et, pire, que les gens le franchissent sans ciller (exactementcomme dans le film « Ghost »). Ne comprenant pas, le soldat retourne dans sachambre totalement étourdi et aperçoit un corps gisant dans un lit qu ’il identifiecomme le sien à cause de sa bague. Au même moment, il remarque une minusculelumière étrange dont l’intensité commence à croître et attire son attention : « Toutesl es lampes de la section n’ auraient pu fournir une telle luminosité ; et pas davantagetoutes les lampes de l ’ univers »8 raconte-t-il. Progressivement, le garçon commence àdistinguer dans ce halo lumineux une forme humaine tout en se disant que logique-ment cette intensité lumineuse aurait dû détruire sa rétine dès la première seconde.« Je voyais alors que ce n ’ était pas de la lumière mais un homme qui était entré

dans la pièce, ou plutôt un homme fait de lumière…  Je me mis sur pied et, pendantque je me levais, me vint cette prodigieuse certitude : “ Tu es en présence du Fils de

 Dieu.”  » Alors il L’observe et se dit qu’il était « en présence de l ’  Etre le plus totale-ment viril  » qu’il ait jamais vu. Seul problème, son visage ne ressemble pas à celui deses livres de catéchisme : « Ce n’ était pas le Jésus de mes livres de catéchisme. Le

 Jésus de ces livres était gentil, aimable, compréhensif et peut-être un peu débile(sic). Ce personnage-ci était la Puissance même, plus âgé que le temps et cependant

 plus moderne que quiconque.  Par-dessus tout, avec la même certitude intérieuremystérieuse,  je sus que cet Homme m’ aimait .  Plus encore que la puissance, ce quiémanait de cette Présence était un amour inconditionnel . Un amour surprenant . Unamour situé au-delà de mes rêves les plus fous. »  En même temps qu’il se fait ces

réflexions, il découvre de la même manière qu ’il sait tout de lui, qu’il connaît sa viedans les moindres détails. Au même moment George Ritchie revoit ses vingt ans de

 vie en l’espace d’une seconde, de l’accouchement de sa mère jusqu’à cette rencontreen passant par les explorations sexuelles de sa puberté. Ritchie précisa dans son se-cond livre « My Life After Dying »9 qu’il se trouva fort embarrassé lorsque ces « ex-

 plorations » manuelles défilèrent devant Lui, mais que « cela ne sembla pas Le cho-quer ou Le surprendre outre mesure ». Puis le Christ lui demande : « Qu’ as-tu faitdans ta vie que tu puisses me montrer ? »  Le garçon tente bien de lui arborerquelques moments de son enfance, puis se révolte en pensant qu ’il n’a rien à Lui

8

 « Return From Tomorrow », Chosen Books, 1978, New York.9 Hampton Roads, 1991, Norfolk, Virginia.

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montrer parce qu’il est trop jeune pour mourir. Le Christ écarte son objection : « Per-sonne n’ est trop jeune pour mourir puisqu’ il ne s’ agit que du passage d ’ une réalité àune autre. » Aussitôt, Il l’emmène visiter cinq de ces autres réalités, que Ritchie esti-mera plus tard comme étant peut-être différentes zones de ce que nous appelons

enfer, purgatoire et paradis. Après le périple, Ritchie ne veut plus Le quitter mais ilsombre dans l’inconscience. Les médecins, eux, sont bien loin d’imaginer que le mo-ribond qu’ils tentent de réanimer se balade avec un Etre de Lumière quelque partdans le ciel. Le cœur s’est arrêté et il est annoncé mort une première fois. On le laisse.Huit ou neuf minutes passent et on le réexamine une seconde fois pour être certain.Cette fois-ci, Ritchie est déclaré officiellement et administrativement mort. On tire ledrap et on le laisse à nouveau. Mais un jeune interne, du même âge que Ritchie, en-nuyé, et il ne sait pas pourquoi, décide de vérifier une dernière fois et enfonce sonaiguille hypodermique droit dans le cœur. Surprise, il se remet à battre. C’est le retourdu soldat Ritchie. Et lorsque ce dernier ouvre les yeux, c’est pour entendre le lieute-nant Irvine entrant dans sa chambre lui dire : « C ’ est agréable de vous avoir à nou-

veau avec nous, soldat Ritchie ». « Quel jour sommes-nous ? » demande-t-il, pensantà son train de permission. « Le 24 décembre, soir de Noël , répond-elle. Vous êtesresté quatre jours inconscient . »

Moody fut impressionné aussi bien par l ’histoire que par le médecin assis devantlui. Ritchie n’a pas l’air d’un farfelu, plutôt de quelqu’un avec la tête bien sur lesépaules, extrêmement sympathique, doté d’un solide sens de l’humour. Et puis iloublie, passe son doctorat de philosophie et devient professeur à l’université de Caro-line du Nord. Un jour de l’année 1970, il décide de traiter « Phédon », ouvrage danslequel Platon aborde l’immortalité de l’âme. Après le débat en classe, l’un de sesélèves lui raconte en aparté l’expérience de sa grand-mère. Moody établit immédia-

tement la connexion entre cette histoire et celle de Ritchie. Quelques jours plus tard,il raconte les deux histoires en classe et demande des commentaires aux élèves. Sur-prise : un étudiant lève la main et raconte l’histoire de sa sœur qui a frôlé la mort, etcomment elle a traversé le tunnel, vu sa vie entière défiler comme dans un film enPanavision et rencontré une Lumière à côté de laquelle le soleil ressemblait à uneampoule de quarante watts.

Là, Moody commence à se poser de sérieuses questions et décide de faire une pe-tite enquête. Petit à petit, il recueille d’autres histoires, toujours les mêmes et lesclasse dans un dossier. Cependant, la carrière d ’enseignant l’ennuie et il décide dedevenir praticien. Il déménage en Géorgie et s’inscrit à la faculté de médecine où ilpassera son doctorat. En troisième année de médecine, l’une de ses relations l’invite à

parler de ses « tunnels » devant les membres du club local de jeunes médecins. Moo-dy réalise un exposé clair et à son plus grand étonnement, à la fin de son discours, de

 jeunes médecins prennent la parole et lui expliquent qu’eux aussi ont eu des cas simi-laires. Le carnet d’adresses de Moody s’épaissit. Un journaliste lui fait même un pa-pier dans le quotidien local, article qui tombe sous les yeux d’un éditeur du nomd’Iggel, lequel demande de le rencontrer pour envisager une éventuelle publication deses histoires. Moody accepte et s’attelle à la tâche en interrogeant le plus grandnombre de personnes là où il travaille et étudie, à l’hôpital. Il trouve des cas impres-sionnants, cent cinquante au total, parfaitement documentés, avec la preuve que lesujet était bien mort pendant quelques minutes. Il découvre aussi que personne n ’a

 jamais travaillé sur ce sujet hormis un autre médecin, le Dr Elisabeth Kübler-Ross à

qui il envoie son manuscrit en lui demandant une préface.

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Son livre « Life After Life » paraît en 1975 lorsqu’il entre en quatrième année demédecine. Et, alors que son éditeur ne s ’attend pas à dépasser les deux mille exem-plaires (les lecteurs locaux et les amis des amis) c’est le succès colossal : près de dix

millions d’exemplaires à ce jour en quinze langues. Un succès tel que Moody en fit descauchemars. Il vivait avec la hantise permanente que toutes ses histoires d ’amourineffables au bout du tunnel ne donnent envie aux lecteurs mal dans leur peau de sesuicider. Aussitôt, il se lance à la recherche des suicidés (ratés, par définition) et pu-

 blie un second livre, « Lumières nouvelles sur la vie après la vie ».Moody avait posé la première pierre. Dans son premier ouvrage, il identifiait

quatorze caractéristiques communes aux patients qui « en » étaient revenus. Enquelque sorte, il avait dressé le premier guide Michelin de la destination finale de toutêtre humain, la mort :

1)  – Le sujet déclare toujours que ce qu’il a vécu n’est pas exprimable avec des

mots humains.2)  – Le sujet s’entend déclaré mort ou bien tout lui semble étrange ; il se sent« mort ».

3)  – Le sujet ne ressent plus aucune douleur et il se sent parfaitement détendu etcalme.

4)  – Il entend un bruit proche d’une sonnerie.5)  – Le sujet sort de son corps et voit ce qui se passe autour de lui. Il flotte.6)  – Le sujet est aspiré dans une sorte de tunnel.7)  – Des membres de la famille, décédés, apparaissent dans le tunnel et l’aident.8)  – Le sujet aperçoit une Lumière brillante.9)  – Il revit sa vie dans les moindres détails.

10) 

– Le sujet se heurte à une sorte de « frontière ».11) – Il se retrouve soudain dans son corps.12) –  Le sujet veut raconter son histoire mais on le prend pour un fou. Il se re-

ferme comme une coquille et s’imagine qu’il est le seul au monde à avoir vécuune chose semblable.

13) – Il commence à lire pour essayer de comprendre.14) – Il n’est plus effrayé par la mort.

Le sujet qui nous intéresse, les Anges, Moody le traita avec une certaine retenue,pour ne pas dire la plus grande prudence, dans le chapitre 7, « Contact avecd’autres », de son premier livre : « Dans d ’ autres occurrences, les esprits rencontrés

(dans le tunnel) ne sont pas des personnes que l ’ on a connues dans la vie passée,écrit-il. (…) Dans quelques cas, plutôt rares, les sujets en venaient à supposer que lesentités rencontrées étaient leurs “  Anges gardiens” . Un de ces esprits dit à un mou-rant : “Je suis venu t’ aider dans cette circonstance de ta vie, mais dorénavant je vaiste confier à d ’ autres.”  Une femme m’ a rapporté que, lors de sa décorporation, elledistingua la présence de deux êtres qui se présentèrent à elle comme des “guidesspirituels”   » Moody était prudent. Il ne voulait pas se lancer dans des détails quiauraient pu discréditer son travail, déjà aux limites du surnaturel. Que son livre laissesupposer qu’il puisse exister une vie après la mort était déjà en soi une audace incon-cevable. Moody allait même essuyer des attaques virulentes et n ’attendait qu’uneseule chose : qu’un universitaire effectue une investigation scientifique. Deux ans

après la sortie de son premier livre, un cardiologue de poids publiait un ouvrage qui

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confirmait les conclusions de Moody. Le petit docteur de Charlotsville n ’était plusseul. Le travail du Dr Maurice Rawlings, un cardiologue réputé, solide et sérieux,allait le conforter dans sa thèse.

Le Dr Rawlings est un vrai cartésien, un vrai dur, ancien médecin du 97 e GeneralHospital, l’unité sanitaire des forces américaines basées à Francfort. Sa spécialité, lachirurgie de guerre, autrement dit les poitrines déchiquetées par les balles oul’explosion d’une grenade. Il y reste quatre ans et quitte l’armée de terre pour l’US Navy dont il sera le cardiologue avec le rang de capitaine. Maurice Rawlings termine-ra sa carrière militaire brillamment, au Pentagone, à Washington, le saint des saints.De retour à la vie civile, il s’installe à Chattanooga, une ville tranquille du Tennessee.On l’a deviné, après dix ans d’armée, Maurice Rawlings n’avait rien d’un poète. Plutôtun homme parfaitement entraîné à fouiller froidement dans des corps sanguinolentspour tenter de « recoller » les morceaux sans l’ombre d’un battement de cils. Riend’étonnant, avec un tel profil, que pour ce médecin militaire, la religion ne représente

rien de plus qu’un « hocus pocus  », autrement dit une pratique pour superstitieuxsiciliens. « Je n’ avais jamais mis les pieds dans une église, me confirma-t-il, car jen’ y croyais absolument pas. La religion, ce n’ était pas pour moi. » 

Hormis le milieu clos des cardiologues, personne n’aurait jamais entendu parlerde ce médecin au visage de chanteur de charme, si un beau jour de ses cinquante-septans, un homme venu en consultation ne s ’était pas effondré dans la salle d ’attente del’hôpital, victime d’une crise cardiaque. Cela ne pouvait pas mieux tomber : son cœuravait choisi le bon moment et le bon endroit pour s ’arrêter. Le Dr Rawling ne fitqu’un bond et se jeta sur le corps pour lui administrer un massage cardiaque des plusmusclés. Maurice Rawlings est un costaud et sa façon de masser n ’aurait certaine-

ment pas déplu à un catcheur. Il continua à masser la poitrine, tout en observantmachinalement le visage du moribond : presque la cinquantaine, ouvrier de ferme,

 blanc, cheveux noirs, taille moyenne. Banal. Mais soudain, en pleine réanimation« manuelle », l’homme l’agrippe à lui arracher sa blouse et lui demande de ne pasarrêter. « Son corps tourna au bleu, raconte Maurice Rawling dans son livre “BeyondDeath’s door”10, alors que je poussais sur ses poumons, une infirmière commença lebouche-à-bouche (…) Une autre infirmière arriva avec l ’ équipement d ’ urgence quicontenait un pacemaker. Malheureusement, le cœur ne voulait pas maintenir lerythme. Le pacemaker était donc obligatoire pour passer de 35 battements parminute à 80 ou à 100. Je devais introduire le fil du pacemaker dans une large veineen dessous de la clavicule qui conduit directement dans le cœur . Le bout de ce fil

électrique est poussé à travers le système veineux et laissé ballant dans le cœur . L’ autre bout est relié à une pile miniature qui régule le pouls et empêche ainsi unblocage du cœur.  Le patient commença à “ revenir” . Mais dès que je retirais mesmains de sa poitrine pour atteindre un instrument ou autre chose, il perdait con-naissance, roulait des yeux, arquait son dos dans des convulsions, cessait de respi-rer et mourait à nouveau. Chaque fois que son pouls et sa respiration reprenaient, le

 patient criait “  je suis en enfer”   Il était terrifié et me suppliait de l ’ aider. Moi, j ’ étaismort de peur. En fait, cet épisode m ’ a littéralement et suffisamment terrifié pour que

 j ’ écrive ce livre. Ensuite, il poussa une supplique étrange : “  N ’ arrêtez pas !”   Voussavez , la première chose que les patients me disent dès qu ’ ils reprennent connais-

 10 Page 2, Bantam Books, New York.

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sance, c’ est : “  Enlevez vos mains de ma poitrine, vous me faites mal !”  Je suis grandet ma méthode de massage externe du cœur brise quelquefois des côtes. Mais celui-cidisait : “  N ’ arrêtez pas !”  Ensuite, je remarquai une véritable expression de frayeursur son visage. Son aspect était pire que celui de sa mort ! Ce patient faisait une

grimace grotesque et donnait l ’ impression d ’ horreur ! Ses pupilles étaient dilatées, iltranspirait et tremblait. Alors un autre fait étrange se produisit. Il me dit : “  Est-ceque vous comprenez ? Je suis en enfer. Chaque fois que vous arrêtez, je retourne enenfer. Ne me laissez pas y retourner.”   Etant habitué à des patients sous ce genred ’ émotions, je ne tins pas compte de sa demande et lui dis de garder son enfer pourlui-même. Je me souviens de lui avoir répondu : “  Je suis occupé, ne me cassez pasles pieds avec votre enfer tant que je n ’ ai pas fini de mettre ce pacemaker en place.”  

 Mais l ’ homme était sérieux et finalement je me suis rendu compte qu ’ il avait vrai-ment des problèmes. Jamais je n’ avais vu quelqu’ un d ’ aussi paniqué. Cela eut poureffet de me faire travailler plus vite, avec plus de ferveur. Ensuite il traversa trois ouquatre autres épisodes de mort clinique sans pouls ni respiration. Après plusieurs

épisodes de mort momentanés, il me demanda finalement : “ comment puis-je resteren dehors de l ’ enfer ? ” . Je lui répondis que je pensais à ce que l ’ on apprend au caté-chisme, que Jésus-Christ était sans doute celui à qui il devait demander de le sortirde là. Alors il répondit : “Je ne sais pas comment . Priez pour moi .”  Prier pour lui !Quelle blague. Je lui rétorquai que je n’ étais pas prêtre mais docteur. “Priez pourmoi” , répéta-t-il .  Je savais que je n’ avais plus de choix. C ’ était la dernière volontéd ’ un homme en train de mourir. Alors tout en travaillant, toujours sur le sol, je luidis de répéter les mots après moi. C ’ était une prière toute simple parce que je nesavais pas grand-chose à ce sujet . Cela dut être quelque chose de ce genre : “Sei-gneur Jésus, je vous demande de me préserver de l ’ enfer ; oubliez mes péchés, etc.”  »

Totalement retourné par ce qu’il venait de vivre, Maurice Rawlings rentra chezlui plus que pensif. Car s’il avait bien entendu parler des histoires de NDE lancées parle livre de Moody, il n’ y avait jamais prêté la moindre attention. On ne passe pas dixans dans l’armée pour croire à ce genre de « stupidités ». Mais là, dans son fauteuil,avec le visage de cet homme dansant encore devant ses yeux, il voulut savoir à quoiressemblait l’enfer et partit à la recherche d’une Bible dans sa bibliothèque. Il réflé-chit et se dit que cette histoire méritait d’être approfondie. Alors le cardiologue mili-taire ne fit pas dans le détail : il interrogea systématiquement tous ses patients àchaud, après leur opération, ce que seul un chirurgien peut faire. Et ce qu’il découvritlui fit froid dans le dos : des sorties hors du corps, des tunnels, des membres de lafamille décédés, des Anges, la Lumière ineffable, etc.

Comme Raymond Moody, le Dr Maurice Rawlings se retrouva devant l’obligationintime de reconnaître qu’il arrive parfois des choses étranges à ses opérés. On ne sement pas à soi-même. Il arriva lui aussi à la conclusion  que la vie ne s’arrêtait pas aumoment de la mort du corps. Il regroupa les témoignages de ses patients et publia sonlivre en 1978. Mais curieusement le Dr Rawlings fut rejeté par la communauté scien-tifique de la NDE qui ne lui pardonna pas d ’avoir parlé de sa conversion personnelledans un livre regroupant les témoignages de ses malades. Pour cette raison, il seraignoré et rarement cité par les chercheurs suivants. Son livre ajouta pourtant unepièce à conviction supplémentaire dans la pile de preuves de l ’existence d’une vieaprès la mort, car ses cas étaient de « première main » : contrairement à Moody, ilpouvait interroger ses malades immédiatement après leur réanimation ou leur opéra-

tion. Et si ce privilège échappait également à Kenneth Ring, c’est pourtant ce profes-

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seur qui allait fournir aux NDE  le contexte scientifique et universitaire dont ellesavaient besoin pour se banaliser.

En 1977, Ken Ring traversait une période de déprime et lisait tout ce qui pouvait

lui remonter le moral. Il tomba sur le livre de Moody et le dévora. Lui qui désirait unsujet de recherche vraiment original, il venait de le trouver. Professeur de psychologieà l’université du Connecticut, il partit aussitôt à la recherche de « survivants » afin deréaliser une véritable enquête scientifique. Il écrivit aux hôpitaux, aux églises, auxmédecins et passa même des petites annonces dans les journaux locaux pour trouverdes cas. Après plusieurs mois de recherches, il sélectionna de façon extrêmementsévère (du point de vue des critères) 102 personnes11 ayant effectué un court voyagedans l’au-delà et décida de les interroger aussi longtemps qu ’il le faudrait pour re-cueillir leurs impressions complètes. Pour ses interviews, Ken Ring établit une batte-rie de questions précises destinées à une analyse détaillée par ordinateur pour établirles implications psychologiques d’une NDE  et en identifier les différents stades. Il y

passa treize mois. Et si ses découvertes ne dévièrent en rien de celles de Moody ou deRawlings, Ring ne retint cependant que cinq stades majeurs :1)  – sensation de paix et de sérénité (60%)2)  – séparation du corps physique (37 %)3)  – entrée dans l’obscurité (du tunnel) (23 %)4)  – vision de la Lumière (16 %)5)  – fusion avec la Lumière (10 %)

Cependant, comme Moody, Ring ne remarqua pas d ’ Anges gardiens dans sonéchantillon, sauf dans un cas, imparfait en ce qui nous concerne. Le sujet appartientau groupe « cinquième stade » regroupant ceux qui eurent l’immense privilège de se

fondre dans la Lumière, alors que les autres se contentaient de l’observer, un peucomme on fait du lèche-vitrines. L’homme frôla la mort chez le dentiste qui voulait luiarracher une molaire. Il ne s’en remit pas : « J ’ ai pris un billet pour le paradis, décla-rera-t-il à Ken Ring. J ’ y ai vu les plus beaux lacs. Des Anges flottaient autour commedes mouettes. Les plus belles fleurs. Personne sur cette terre n’ a vu des fleurs aussibelles que celles qu’ il me fut donné de voir. (…) Tout était brillant .  Les lacs étaientbleus, bleu clair. Même les Anges étaient d ’ un blanc pur. Ring :  Dites-moi à quoiressemblaient les Anges. Sujet :  Je ne peux pas les décrire. »12  Une fois terminée,l’étude de l’université du Connecticut allait provoquer une nouvelle explosion car elle

 validait la découverte de l’étudiant en médecine. Les adversaires de Moody avaientaffirmé à juste titre que ses cas ne répondaient absolument pas à une étude scienti-

fique et que, par conséquent, ils ne valaient rien. Lorsque le Pr Ring publia son étudeen 1982 sous le titre « Life at Death », le nombre des adversaires des NDE diminua demoitié. Il diminua parce que deux autres livres traitant du même sujet furent publiésquasi simultanément, « Recollections of Death »13, écrit par Michael Sabom, un car-diologue de Floride et « Adventures in Immortality », rédigé par George Gallup Jr,

11 52 « moururent » à la suite d’une maladie grave, 26 dans un accident et 24 à la suite d’une tentativede suicide ; 37 étaient catholiques, 34 protestants, 21 sans religion, 7 athées et 3 divers ; 97 étaient

 blancs, 5 noirs ; 45 hommes, 57 femmes ; fourchette d’âge 18-84 ; âge moyen au moment del’interview  : 43,01 ; âge moyen au moment de la NDE : 37,81 ; intervalle entre la NDE et l’interview  : <1 an, 37 ; entre 1 et 2 ans, 23 ; 2-5 ans, 17 ; 5-10 ans. 11 ; > 10 ans, 16.12

 Pages 61-62 in « Life at Death », Quill, 1982, New York.13 Harper & Row, 1982, New York.

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héritier du célèbre institut de sondages. Les deux professionnels totalement étrangersl’un à l’autre (quoi de plus mal assorti qu’un cardiologue et un « sondeur » ?) arri-

 vaient aux mêmes conclusions à propos des expériences aux frontières de la mort.Comme si tout le monde s’était donné le mot… 

En effet, George Gallup, fils de George H. Gallup, fut une sorte d’outsider, sortantde son imposant institut de sondages fondé par son père comme un lapin d’un cha-peau. Pourtant, il ne s’intéressait guère aux sondages. Issu d’une famille de protes-tants, il se destina à la prêtrise et sortit diplômé en religion de l’université de Prince-ton. Puis finalement, il se décida à prendre la suite. « J ’ avais commencé àm’ intéresser aux NDE , m’expliqua-t-il au cours d’un entretien, après que plusieurs

 proches m’ eurent raconté leur expérience.  Ensuite j ’ ai lu les livres de Raymond Moody et d ’  Elisabeth Kübler-Ross et j ’ avoue que cela m’ a fasciné. J ’ avais cinquante-deux ans à ce moment. Alors je me suis dit : “  Pourquoi ne pas en faire un sondageavec des questions simples puisque je préside un « institut de sondages ?”  Et ce quenous avons obtenu  m’ a vraiment étonné : entre 5 et 15 % de la population améri-

caine avaient connu une expérience inhabituelle (hors du corps,  NDE , etc.). Lesdivers sondages ont été menés entre 1980 et septembre 1981. Le premier nous a permis de localiser les cas de NDE   et le second a été affiné puisque nous sommesretournés uniquement chez les gens qui avaient déclaré des expériences inhabi-tuelles. Je pense qu’ on a dû trouver 500 cas précis sur le territoire américain, dontle quart était un voyage hors du corps . Vous savez, ce qui m’ a le plus impressionnédans les NDE   était le fait que les gens se savaient morts et qu ’ ils se sentaient enve-loppés d ’ un amour inconditionnel. » 

–  Est-ce que vous avez été critiqué lorsque votre livre est paru ?  lui demandai-je.–  Non, du tout. De toute façon, je n’ essayais pas de prouver quoi que ce soit.– Alors, vous, George Gallup Jr, protestant, vous croyez à la vie après la mort

après votre sondage/enquête ?Il éclate de rire.– Oui, bien sûr, et cela n’ a fait que renforcer ma foi d ’ une façon scientifique.

 Maintenant je crois définitivement à la vie après la mort et je trouve cela très en-courageant pour l ’ avenir. 

Le livre de George Gallup m’avait impressionné par le travail gigantesque qu ’ilreprésentait : des centaines d’enquêteurs allant interroger des gens partout aux Etats-Unis. Lorsqu’on sait que la France tient largement dans le seul Etat du Texas, onréalise mieux la difficulté d’un tel travail. Ensuite, les commentaires de Gallup étaientoriginaux et parfois même drôles, ce qui explique pourquoi son ouvrage est l ’un desmeilleurs du domaine. Cependant, en raison de sa profession, « sondeur », son travail

ne reçut pas l’écho qu’on aurait imaginé dans la communauté scientifique quin’accepte que les travaux de ses pairs. Pour cela, il a fallu l’enquête minutieuse deSabom.

Michael Sabom allait enfoncer le clou d’une façon magistrale après cinq annéesde recherche méticuleuse. Sabom est un vrai scientifique, l’un des membres de lagénération de cardiologues « haute technologie » maniant les systèmes informatiqueset les fibres optiques. Par-dessus tout, il appartient à l ’élite qui regroupe les meilleursmédecins des Etats-Unis. Mais contrairement au Dr Rawlings, le Dr Sabom accompa-gnait sa femme à l’église méthodiste, même s’il n’ y prêtait habituellement aucuneattention, sauf en ce dimanche de 1976 lorsqu’une assistante sociale demanda auxfidèles s’ils désiraient un exposé sur le livre de Moody. Les paroissiens acceptèrent et

la jeune femme demanda au cardiologue s’il était intéressé et s’il avait une opinion

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sur le  sujet. Sabom l’envoya gentiment promener en expliquant qu’il avait ranimé bien des gens et que jamais personne ne lui avait raconté de choses pareilles. La jeunefemme lui demanda de l’aider pour un exposé documenté. Il accepta à contrecœur,connaissant à l’avance le résultat puisque le livre de Moody n’était que l’invention de

la presse à sensation. À l’hôpital, il farfouille dans ses dossiers à la recherche de patients dont le cœuravait lâché pendant l’opération. Sabom griffonne les noms sur son bloc-notes et serend aussitôt auprès de ces malades. Il les interroge gentiment, sans aborder le sujetde front. Les deux premiers cas ne donnent rien. Mais après quelques minutes dediscussion avec son troisième patient, la NDE lui tomba dessus. De son côté, SarahKreuziger, l’assistante sociale de l’exposé, tombait également sur un cas dans soncentre de dialyse. Le cardiologue ne comprenait pas, persuadé qu ’il manquait unélément dans cette histoire. Il chercha mais ne trouva rien de plus. Alors Sabom déci-da de crever l’abcès et d’enquêter scientifiquement lui-même afin d’en avoir le cœurnet. Son enquête recentra les témoignages de sujets ayant été déclarés morts en phase

opératoire par l’équipe chirurgicale. Pas d’ Anges chez Sabom, mais une infinie variétéde tunnels avec cette Lumière inexprimable au bout. Le médecin, à son esprit et corpsdéfendants, arriva aux mêmes conclusions que le Dr Maurice Rawlings et KennethRing. Anecdote amusante, après la parution de son livre en 1982, lors de l ’une de sesconférences, un confrère cardiologue, fou de rage, se leva et l’invectiva en lui expli-quant que de toute sa carrière il n ’avait jamais entendu un seul de ses patients luiraconter de telles sornettes. Avant même que Sabom ait pu ouvrir la bouche pour sedéfendre, un homme de l’assistance se leva à son tour et dit bien fort à l ’intention duperturbateur : « Docteur, je suis l ’ un de vos patients à qui vous avez sauvé la vie et jevous en remercie. Mais je peux vous dire une chose : vous êtes le dernier à qui jeraconterais mon expérience. » 

Ce qui persuada Sabom de l’authenticité des NDE furent les descriptions de cequ’il appelle les rescapés dits « autoscopiques ». Au début, lorsque l ’évidence et lesdizaines de témoignages lui crevaient pourtant les yeux, il s’était drapé dans son inté-grité scientifique, n’hésitant pas à affirmer que les états décrits par ces patients pro-

 venaient d’un magma chimique (endorphines, anesthésiants, etc.) provoqués par lecerveau au moment du trépas. Et s’il s’était lancé dans l’enquête, c’était pour prouverque Moody avait tort.

L’explication du magma chimique aurait parfaitement tenu et tout le mondel’aurait acceptée sans discuter, s’il n’ y avait eu ces témoignages de décorporationaussi hallucinants que réels et surtout vérifiés qui ont littéralement époustouflé cer-

tains chirurgiens. Comment un agriculteur ou un enfant de quatre ans qui n ’avaient jamais vu une salle d’opération de près avant leur accident pouvaient-ils décrire, avecune précision digne d’un étudiant en médecine, les différentes phases del’intervention (les boutons  sur lesquels les chirurgiens ont appuyé, les flacons – cou-leurs, formes – pris par les assistantes, la phase de réanimation dans ses moindresdétails, le grain de beauté de l’infirmière à côté de son chignon, etc.) ?

Soyons honnêtes : est-il franchement possible d’imaginer qu’un malade, allongésur une table d’opération, les yeux fermés, nu, le corps charcuté à coups de scalpel, laplupart du temps dans le coma ou sous anesthésiants puissants, puisse expliquercomment il a été sauvé, transporté et opéré aussitôt après sa réanimation ? La toutepremière réaction de ces « rescapés » consiste d’ailleurs à incendier, voire à insulter

le médecin et la phrase « pourquoi m’ avez-vous ramené,  j ’ étais si bien là-bas » a

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choqué plus d’un anesthésiste. Sabom ne dit rien sur la possibilité d’une vie après lamort, mais son livre acheva d’autant plus les sceptiques. Désormais, ceux qui affir-maient que les NDE ne constituaient qu ’un tissu de mensonges en étaient pour leursfrais.

Par la suite, divers médecins et chercheurs confirmèrent en même temps ou plustard par les résultats de leurs travaux la réalité d’une NDE. On note parmi eux RusselNoyes, Stanislas Grof, Phyllis Atwater, la Britannique Margot Grey, le médecin fran-çais Devawrin, Craig Lundhal, Bruce Greyson, John Audette, George Gallup Jr, ArvinGibson, Evelyne-Sarah Mercier, etc. Aujourd’hui les livres sur les NDE s’accumulentcomme une longue série de preuves, de témoignages, qui, dans un cadre juridique,auraient largement suffi à inculper dix mille fois de suite pour imposture l’imagetraditionnelle de la mort.

Compte tenu de l’universalité des NDE, il est donc désormais strictement impos-sible de les ignorer parce que les résultats croisés de toutes les enquêtes internatio-

nales convergent dans la même direction : il existe « quelque chose » après la mortphysique, et, « oui , on peut sortir de son corps ». Erlendur Haraldsson et Karl Osisavaient même réalisé une enquête rigoureuse auprès de plusieurs centaines de méde-cins et infirmières, d’abord en Inde et ensuite aux Etats-Unis, pour déterminer l ’effetdes croyances relieuses et du cadre culturel sur ces expériences.

Résultat de leurs investigations, les témoignages sont strictement identiques etles deux enquêteurs concluaient, du bout de la plume pourtant, que leur découverteles avait remplis d’espoir, parce que les récits « fondés sur les observations de plusd ’ un millier de médecins et d ’ infirmières venaient appuyer le concept de la survie(…) et donnaient fortement à penser qu’ il existait bien une vie après la mort  ;d ’ ailleurs aucune autre hypothèse ne pourrait mieux expliquer les données recueil-

lies 14 ». Par ailleurs, il leur était difficile d’imaginer que ces hommes et ces femmes,les yeux à peine ouverts, puissent tous mentir. Ce serait alors le seul mensonge uni-

 versel, car les circonstances ne s’ y prêtent guère. On ne raconte pas d ’histoires gisantsur une table à demi inconscient à celui qui vous a ramené à la vie.

Ensuite, on peut malaisément supposer que ces médecins ultra-conservateursaient engagé leur nom et surtout leur réputation dans des histoires de résurrection s ’iln’ y avait cette conviction intime, cette certitude absolue qui ne laisse planer aucundoute sur le témoignage du patient.

Ces médecins les ont opérés et ont vu l’électrocardiogramme se transformer enune ligne horizontale, constaté les lignes plates de l’électro-encéphalogramme etregardé le corps devenir bleu. Ce sont eux qui ont utilisé le défibrillateur et senti lecœur repartir après cinq, dix et parfois soixante secondes d ’inaction. Et que dire deceux, cliniquement morts pendant plus de dix minutes, qui leur ont raconté leur ré-surrection dans les… détails.

 Avec des appareils de réanimation transformés en ordinateurs, détectant lemoindre aff olement du cœur, du cerveau et de la pression sanguine, le nombre deréanimés augmente chaque jour. Dans les blocs opératoires « ramener un patient »est devenu un incident aussi fréquent que parfaitement identifié et suivi au millio-nième de seconde sur les écrans. Accouchements difficiles, interventions chirurgi-cales qui dérapent et crises cardiaques sont les principales occasions au cours des-quelles un sujet « s’envole » facilement, atterrissant d’abord dans un coin du plafond

14 In « Ce qu’ils ont vu au seuil de la mort  », Ed. du Rocher, Paris, 1982.

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avant de se lancer ensuite dans le célèbre tunnel « au-bout-duquel-une-lumière-dorée-les-attire-irrésistiblement   ». On connaît donc maintenant avec une relativecertitude les différentes étapes d’un voyage aux frontières de la mort, avec ou sansretour puisque tous les témoignages concordent. Peu importent la nationalité, l’âge,

la race, le sexe et la religion du patient :

– Le sujet se retrouve soudainement hors de son corps, flotte au plafond et observe cequi se passe autour de son enveloppe physique. Cet état lui semble tout à fait normalet il ne ressent plus aucune douleur. Si le sujet est atteint d’une infirmité physiquequelconque (myopie par exemple), elle disparaît. En général le sujet ne comprend pasce qui lui arrive, surtout lorsqu ’il découvre qu’il peut passer à travers les murs oulorsqu’il essaie d’expliquer aux médecins qu’il n’est pas mort.

– Après cette période d’observation, il se sent aspiré à une vitesse extraordinaire dansun tunnel (tuyau, pipe-line, puits, tube, canal, etc.) au bout duquel il aperçoit une

lumière qui l’attire. Plus il s’en approche et plus il veut se fondre en elle. Cette lumi-nosité est décrite comme supérieure à mille soleils à leur zénith.

– Après avoir traversé le tunnel, le sujet peut rencontrer des proches décédés anté-rieurement.

– Fusion dans la Lumière qui se révèle comme un Etre vivant, fait de lumière, débor-dant d’un amour inconditionnel pour le sujet. La vie de celui-ci passe intégralementen revue comme un film, en l’espace de dix secondes, mais en trois dimensions, avecles effets de ses actions et paroles ressenties par les autres.

–  Dialogue (sans paroles mais par pensées) avec l’être de Lumière qui termine larencontre en disant : « Ton heure n’est pas arrivée, tu dois retourner et accomplir tatâche. » Parfois il lui propose un choix : « Veux-tu rester ici ou bien retourner ? »

–  Retour dans le corps. Hasard ? Ces descriptions (tunnel, Anges, Lumière, etc.)correspondent parfaitement à « l ’ ascension vers le paradis céleste », tableau peintpar Jérôme Bosch15 au XV e siècle.

Le mouvement NDE  lancé bien involontairement par Moody se propagea tant etsi bien qu’il est devenu presque un « classique » de la production cinématographique.Plus que toute émission télévisée ou tout article de presse, deux films majeurs répan-

dirent le concept de la vie après la mort aux quatre coins du globe. Les studios deHollywood accouchèrent de deux succès mondiaux : « Ghost » avec Whoopi Goldberget Patrick Swayze et « Flatliners »16 de Joël Shumacher avec Julia Roberts et KevinSutherland. Le premier présentait le meurtre d’un homme qui, une fois sorti de soncorps, ne se rendait pas compte qu ’il était mort assassiné. Le second explorait préci-sément les NDE. « Flatliners » mettait en scène cinq étudiants en médecine qui déci-dent de se rendre de « l’autre côté » après plusieurs témoignages de leurs patients enphase terminale. Pendant que l’un des internes s’injectait une dose mortelle

15

 Huile sur bois, Venise, Palazzo Ducale.16 Titre français : « L’Expérience interdite. »

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d’anesthésiant, les trois autres devaient le laisser pendant une minute avec une lignecardiaque plate avant de lancer la procédure de réanimation.

Cependant, le feu d’artifice final allait exploser sur la côte ouest des Etats-Unis, à

Seattle. L’enquête du Pr Melvin Morse allait définitivement entériner les NDE bienau-delà de tout ce que nous avons vu jusqu ’à présent. Avec « Closer to the Light »17,compte rendu de NDE infantiles, Melvin Morse donnera les lettres de noblesse quimanquaient aux expériences aux frontières de la mort. Grâce à ce jeune médecin, lemagazine américain « Life » du mois de mars 1992 consacra sa couverture aux vi-sions de vie après la mort !

Quel rapport entre l’ Ange gardien et le défibrillateur ? L’enquête menée en 1984au Children Hospital de Seattle par le pédiatre Melvin Morse, avec la collaboration duDr Don Tyler, anesthésiste, du Dr Jerrold Milstein, directeur du département deneurologie infantile de l’université de Washington et du Dr Bruce Greyson, chef du

service de psychiatrie hospitalière de l’université du Connecticut, démontra quemême les enfants, quels que soient leur âge, leur condition sociale et la religion desparents, décrivent des sensations et émotions identiques à celles des adultes. Le DrMorse reconnaît qu’il fut particulièrement intrigué par son premier cas de NDE in-fantile, celui de Krystel Merzlock âgée de sept ans, morte à la suite d’une noyade etqui ne donna aucun signe cardiaque et cérébral pendant plus de 19 minutes ! « Lors-que je l ’ ai vue arriver aux urgences en 1982,  je me suis dit “aucune chance” , se sou-

 vient-il.  Finalement on a réussi à la ramener et je me demande encore comment. Après ses trois jours de coma, elle s’ est rétablie de sa mort momentanée sans aucuneséquelle, bien que son cerveau n’ ait pas été alimenté en oxygène pendant vingt mi-nutes. » Totalement invraisemblable d’après les cours de médecine qui disent que

trois conditions doivent être réunies pour déclarer une mort clinique : cœur arrêté,électro-encéphalogramme plat et arrêt respiratoire. Cette mort clinique qui demeurecependant récupérable déclenche la mort biologique, plus lente. Avec dix ou trentesecondes d’arrêt, le sujet a ses chances. Et si le cœur repart, le reste suit, plus oumoins bien, mais ça suit. En revanche après une, puis deux, puis trois minutes demort clinique, le processus est irréversible parce que les cellules du cerveau cessentde fonctionner les unes après les autres par manque d ’oxygène. Même si le cœurrepart, le cerveau subit des lésions plus ou moins importantes, entraînant des amné-sies, paralysies, etc. Un peu comme si l’on effaçait de manière aléatoire les pistes d’undisque dur d’ordinateur. Même si vous retrouvez la zone qui initialise votre micro,des morceaux entiers du disque dur sont effacés, entraînant des « paralysies » des

logiciels. Avec dix minutes de mort clinique, les zones du cerveau se transforment enpassoire. Mais cette petite fille survécut à presque vingt minutes de mort clinique !

Quelques jours plus tard, au cours d’une visite de routine, Melvin Morse lui de-manda si elle se souvenait de son accident. Personne ne savait en effet commentKrystel était tombée dans la piscine. Non, elle ne se souvenait pas des circonstances.Mais elle se rappelait très bien qu’après, elle s’était sentie bien parce que Elisabethl’avait gentiment emmenée voir le Père céleste et le Christ. Le Dr Morse s ’inquiéta.Pas de doute, le manque d’oxygène avait bien détruit des zones de son cerveau. Maisc’était un pédiatre et il joua le jeu : « Krystel , dis-moi , qui est Elisabeth ? » La gamine

17 Melvin Morse & Paul Perry, Ivy Books, 1990, New York.

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regarda autour d’elle et dit, tout doucement, « c’ est mon Ange gardien ». Alors ellelui raconta son périple avec l’ Ange. Melvin Morse se triturait la barbe. Elle racontacomment le Père éternel lui avait demandé si elle voulait rester avec Lui ou bien re-tourner chez ses parents. Krystel avait regardé sa mère (toujours d’en haut) et décidé

de rester avec Lui. Cependant Il lui donna une « vision » de ses frères et sœurs entrain de jouer et à ce moment, elle changea d’avis et voulut retourner à la maison.Sans autres formalités, elle se retrouva dans son corps. À la surprise générale le cœurreprit son rythme. Les médecins n’eurent qu’un seul mot, « miracle », pour qualifierson rétablissement. Avec 19 minutes de mort clinique, la mort biologique avait lar-gement eu le temps de commencer son processus de destruction, mais non. Elle seremit comme une fleur, sans aucune séquelle.

Melvin Morse ne s’en laissa pas conter : lui, médecin pédiatre, ne pouvait se lais-ser influencer par une gamine  de sept ans et décida d’effectuer une enquête auprèsdes parents pour vérifier si ceux-là ne lui avaient pas parlé de tunnel, de lumière

 blanche, d’ Anges gardiens, etc. « Lorsque Krystel est arrivée aux urgences sur une

civière, j ’ avais vingt-sept ans et je n’ exerçais que depuis deux ans, m’expliqua MelvinMorse. Je n’ avais jamais lu un seul livre sur le sujet comme celui de Moody et même, jamais je n’ avais entendu parler de NDE. Lorsque Krystel me parla de sa rencontreavec le Père céleste, je n’ ai pas pensé quelle était devenue folle par manqued ’ oxygène très longtemps parce quelle m’ avait donné des descriptions absolumentétonnantes, avec des détails précis de ce qui s ’ était passé pendant l ’ intervention,comme par exemple sa réanimation.  J ’ étais impressionné. D’ habitude, les patientsne se souviennent pas de leur réanimation et le fait qu ’ elle s’ en souvienne m’ avaitdéjà intrigué. Mais elle était trop sincère, et son expérience trop vivante, trop détail-lée. Un petit détail m’ a donné la preuve quelle ne me mentait pas, celui du tuyau que

 je lui avais placé dans le nez. Je considère ce détail comme ma preuve irréfutable

 parce que la majorité des médecins n ’ intubent pas de cette façon. Cela ne provenait pas non plus de la télévision car à la télé, les malades ou les victimes sont intubés par la bouche, simplement parce que les acteurs n’ ont aucune envie de sentir cetuyau dans leur nez . Et Krystel m’ a déclaré en toute innocence : « Je t ’ ai vu mettreun tube dans mon nez. » J ’ ai jugé cela stupéfiant parce qu’ à ce moment-là, elle étaittotalement inconsciente, en fait morte. Elle aurait pu me dire “J’ ai senti que tu memettais quelque chose dans le nez” . Mais  pas du tout . Elle m’a dit “Je t’ ai vu mettreun tuyau” . Et, trois jours  plus tard , lorsqu’ elle reprit conscience, elle n’ avait plus cestuyaux dans le nez .  Par ailleurs, elle ne disposait d ’ aucun moyen physique au mo-ment de l ’ intervention pour savoir,  percevoir ou sentir que je lui mettais un tubedans le nez . »

Bien que sincèrement étonné par les descriptions de sa petite malade, MelvinMorse resta sceptique et ne donna aucun crédit aux histoires religieuses de résurrec-tion : « Ma mère était juive ; j ’ ai donc reçu une éducation juive. Mais il n’ y avait pasde véritable engouement religieux chez mes parents.  Je pense que  même eux n’ ycroyaient pas. Les seules fêtes que nous célébrions étaient des fêtes « sociales »comme la pâque juive ou le grand pardon. Pour ma part ,  je n’ ai jamais remis les

 pieds dans une synagogue. Alors imaginez ma tête lorsque les parents de Krystel sesont installés autour de son lit pour prier. Je me suis dit que c ’ est sans doute ce quiexpliquait ce phénomène parce que cette gamine était très religieuse. Est-ce quevous vous rendez compte que sa famille priait autour du lit ? J ’ ai vraiment penséque c’ étaient des affabulations. Qu’ elle répétait des petits bouts de ce qu ’ elle avait

entendu, vous voyez … Ensuite je me suis dit : « Elle n’ a pas été anesthésiée correc-

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tement , etc. » Jusque-là, mon raisonnement tenait. Mais lorsqu’ elle m’ a dit m’ avoirvu mettre un tube dans son nez, ça, ça ma assommé. Ensuite, la description desmédecins, les appareils, de ce que nous nous disions dans le bloc opératoire .  J ’ aimême demandé à sa mère comment elle lui avait expliqué la mort et elle m ’ a répon-

du que la mort , c’ était comme lorsque vous arrivez sur une berge, que vous vousinstallez dans une barque et que vous franchissez cette rivière. Mais la mère necroyait pas aux Anges gardiens. Plus je cherchais et plus je découvrais que cen’ étaient pas des affabulations. »

Le jeune pédiatre barbu s’apprête à ranger ce cas bizarre dans un coin de sa mé-moire lorsqu’un mois plus tard, il tombe sur un second cas de NDE infantile. « J ’ étaisvraiment fasciné, lance le Dr Morse avec encore des lueurs d ’excitation dans les yeux.

 À cette époque, j ’ étais à la recherche d ’ un projet car je voulais mener ma propreétude.  J ’ avais donc formé un groupe composé d ’ autres médecins et, après discus-sion, nous nous mîmes tous d ’ accord sur le fait que les NDE étaient provoquées par

les mélanges pharmacologiques. Plus exactement, et après avoir lu le livre de Moo-dy, nous avions deux hypothèses :1)  il s’agissait d’une réaction associative aux divers médicaments,2)  le patient n’avait pas reçu les soins appropriés (on ne lui avait pas donné suffi-

samment de Valium et d’autres anesthésiants).Nous pensions par exemple que le sujet était parfaitement conscient durant sa

réanimation, ce qui pouvait expliquer pourquoi il avait tout entendu. Nous avionsmême pensé à étudier les effets de la Kétamine. Mors, on s’est dit qu’on allait prouverscientifiquement que Raymond Moody avait tort et qu ’en réalité, tous ces gensn’avaient tout simplement pas été anesthésiés correctement. » Après avoir entière-ment décortiqué le dossier médical de Krystel, Melvin Morse rédigea un article et le

publia dans l’« American Journal of Diseases of Children »18. Ensuite il observa pa-tiemment ses petits malades. Il constitua même deux groupes indépendants, le pre-mier composé d’enfants réanimés ou qui eurent un arrêt cardiaque et le second re-groupant des enfants en cours de soins intensifs mais qui n ’eurent pas d’arrêts car-diaques. Sur 200 entretiens avec des enfants âgés de trois à seize ans, le Dr Morseobtint très précisément 33 descriptions précises de type NDE. Et ils appartenaienttous au premier groupe. Parallèlement aux travaux du Dr Morse, en 1985, un autrepédiatre, le Dr David Herzog du Massachusetts General Hospital, présenta à son tourdeux cas de NDE infantiles dans le journal « Critical Care Medicine »19. Cela rassurale jeune pédiatre qui se demandait s ’il n’était pas le seul médecin à s’intéresser auxNDE d’enfants.

L’équipe du Dr Morse finit par établir scientifiquement que :1)  pour connaître une NDE, le sujet devait obligatoirement frôler la mort ;2)  cette expérience ne pouvait en aucun cas être liée à une overdose pharmacolo-

gique (antidépresseurs, calmants, anesthésiants, etc.).

Mais plus il travaillait sur le sujet et plus il se heurtait au rôle du cerveau qui, se-lon lui, procédait de façon sélective : « Certains patients ne se souvenaient de rien,explique-t-il. Or, comment un sujet , dans le coma pendant parfois sept jours, peut-il

18

 Octobre 1983, volume 137, pages 959-961.19 Volume 13, n° 12, page 1074.

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se souvenir de sa NDE  et ne se rappeler de rien d ’ autre ? Normalement , il ne devraitse souvenir de rien,  puisque certains médicaments comme le Valium rendent lessujets amnésiques. Et certains ne se souviennent même pas de leur séjour àl ’ hôpital ! Comment la mémoire peut-elle se souvenir juste de cet aspect ? Nous sa-

vons qu’ il existe une zone dans la tempe droite qui active la sortie hors du corps , lelogiciel en quelque sorte de ces NDE .  Mais même si nous identifions plus précisé-ment cette zone, cela ne nous renseigne pas sur ce que vit le patient pendant sa sor-tie et comment il le vit. Certains ont vu leur vie entière défiler dans les moindresdétails en ajoutant que cela avait duré bien plus longtemps que la vie qu ’ ils avaientvécue. Pourtant , l ’ arrêt cardiaque n’ avait duré que deux ou trois secondes ! » 

Les résultats de ses quatre ans d ’enquête furent réunis dans un livre qui restapendant trois mois en tête du hit-parade des ventes du « New York Times » et cetouvrage avait comme origine directe un Ange gardien, Elisabeth. « Lorsque mon livreest sorti, raconte Melvin Morse, des gens sont venus me dire “merci , je croyais que

 j ’ étais folle”, des confrères “ tu sais, j ’ ai d ’ autres cas comme ça mais je ne savais pasquoi en faire” , des infirmières, etc. Cela m’ a ouvert à un monde nouveau. J ’ aurais pueffectuer toute ma carrière et passer à côté de ces NDE . Et je n’ ai pas été agressé pard ’ autres pédiatres. Le Dr Moody a été attaqué mais surtout parce que c’ est un psy-chiatre. Ce n’ est pas mon cas. Je vois des vrais malades parce que je suis un médecinde terrain, je soigne le corps des gens, pas ce qu ’ ils ont dans la tête. Ken Ring ou

 Phyllis Atwater n’ ont pas la chance de pouvoir entendre ces histoires sur le lit du patient comme les Drs Sabom ou Rawlings-Ensuite, j ’ ai fait ce que l ’ éthique de lacommunauté médicale exige d ’ un médecin, publier la conclusion de mes recherchesd ’ abord dans un journal médical, ce qui a été fait à  trois reprises. Et c’ est ce qui   adéfinitivement validé mes travaux. » 

Mais Krystel ne représente pas le seul cas d ’ Ange gardien dans une NDE. Unefraction, mineure il est vrai, de ceux qui ont vécu cette expérience a ressenti une pré-sence soit invisible mais perceptible, soit parfaitement manifestée, mais toujoursdistincte et indépendante de l’être de Lumière au bout du tunnel, personnage centralde toutes les NDE. Dans les divers témoignages publiés et ceux obtenus au cours demon enquête, et toujours sans tenir compte des rencontres avec les proches trépassésainsi qu’avec l’être de Lumière central, on distingue deux cas types de rencontre avecun Ange, ou « être spirituel », ou « entité », ou « guide » :

-  Type 1 : – vision juste avant le dernier soupir.-  Type 2 : – rencontre après le tunnel.

Quelle est la différence entre une NDE et une vision sur le lit de mort ? Selon leDr Morse, c’est la même chose, bien qu’il existe une divergence fondamentale : « La

 première arrive aux patients que l ’ on a ramené de la mort, alors que la secondesurvient à ceux qui sont en train de mourir .  La distinction est importante. Disons

 par exemple que les NDE constituent la séquelle d ’ une réanimation, qu’ il s’ agit d ’ unehallucination, d ’ une intoxication, etc.  Alors comment explique-t-on les visions pré-mort ? Ces visions deviennent alors inexplicables puisqu ’ elles proviennent de pa-tients en bonne santé clinique. De plus, ces visions arrivent à des sujets qui furentgravement malades et ont enregistré une soudaine et inexplicable améliorationclinique juste avant de mourir. C ’ est très curieux mais c’ est à ce moment qu’ ils ont

ces visions, au moment où la famille est persuadée que le patient s ’ en est sorti parce

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qu’ il semblait aller nettement mieux. Alors disons que les visions pré-mort provien-nent  du mélange de médicaments. À nouveau cela s’ écroula Cela ne tient pas car àce moment-là, ces malades auraient passé tout leur temps à délirer, à avoir cesvisions…  Et ce n’ est pas le cas.  Ils ont comme par hasard ces visions quelques se-

condes ou minutes avant de mourir. » Melvin Morse joue à nouveau avec sa barbecomme si ses réflexions à haute voix l’amenaient toujours à la même conclusion.« Une vision est différente d ’ une NDE  et nous ne savons pas ce qu ’est vraiment une

 NDE .  En revanche, lorsqu’ ils meurent, ils décrivent globalement tous la mêmechose. Et toute cette confusion devient très claire et s ’ explique si vous dites : « Voilàce qui se passe lorsque vous mourrez . » Nous venons d ’ avoir une étude similaire surdes enfants japonais et leurs résultats sont les mêmes que les nôtres.  N ’ est-ce pasétonnant  ? »

Effectivement, les visions pré-mort sont bien connues. Mais le malade délire.D’ailleurs ce ne peut pas être autre chose puisqu ’il dit qu’il y a un Ange à côté de son

lit. On va lui donner un calmant avant que cela s’aggrave. Mais l’infirmière n’a pas letemps de lui faire avaler ses pilules. Le vieux retraité des chemins de fer est particomme sur des rails, sans un cri, sans une plainte. Son visage est serein alors quedepuis deux mois qu’il occupe ce lit, il n’a cessé de s’angoisser à l’idée de mourir.Curieux. Cas typique d’une vision pré-mort, immédiatement qualifiée par les méde-cins ou les proches comme délire. « Elle a quatre-vingt-douze ans, vous savez , elleest retombée en enfance. » Parfois les effets d’une vision pré-mort  ne manquent pasd’émouvoir prodigieusement les proches, principalement les femmes, surtout lors-qu’elles se trouvent au chevet de leur frère ou sœur : « Je vois maman, elle est là, elleest venue me chercher » Alors la personne qui se trouve au chevet du malades’écroule en larmes, comme si les liens de sang permettaient de partager l’émotion de

cette vision. Comme nous allons le voir, la proportion d’ Anges dans les visions pré-mort est équivalente à celles des NDE : entre 4 et 8 cas sur 100. Chiffre qui prouveque les malades ne délirent pas tant que ça, sinon ils affirmeraient tous voir des

 Anges. En fait, l’ Ange semble plutôt se manifester lorsque le sujet n’a pas de prochesprécédemment décédés pour venir le chercher !

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TYPE 1 VISIONS AVANT LE DERNIER SOUPIR

1) Des Anges sur les escaliers

Patient souffrant d’une tuberculose pulmonaire à ses derniers moments. Témoi-gnage de l’infirmière de l’hôpital recueilli par Osis et Haraldsson20 au cours de leurenquête :

« Il (le patient) n’ était sous l ’ effet d ’ aucun calmant, il était tout à fait lucide etn’ avait pas de fièvre. Il faisait preuve d ’ une grande ferveur religieuse et croyait à lasurvie de l ’ âme. Nous savions qu’ il allait mourir et il le savait sans doute aussi car ilnous demandait de prier pour lui. Dans la chambre où il reposait se trouvait unescalier qui menait à l ’ étage. Soudain il s’ écria :

– Regardez, les Anges descendent l ’ escalier. Le verre est tombé et s’ est brisé.Toutes les personnes présentes se tournèrent vers l ’ escalier. On avait effective-

ment posé sur l ’ une des marches un verre que nous vîmes éclater en mille morceaux,sans aucune raison apparente. Il ne tomba pas, il éclata tout simplement Naturel-lement, nous n’ aperçûmes pas les Anges. Une expression de bonheur et de quiétude

se peignit sur les traits du patient qui rendit alors son dernier soupir Même après samort, l ’ expression de quiétude et de sérénité demeura sur son visage. »

Il est effectivement intéressant de noter que cette vision est corroborée par unphénomène matériel, un verre posé sur l’escalier, descendu par les Anges d’après lesujet, et qui implose sans aucune raison apparente. Le verre ne tombe pas.

2) Un concert d’ Anges

Dans le dossier de « Life »,  La vie après la mort ?  21, le journaliste raconte lamort d’une petite fille dans les bras de ses parents telle qu’elle a été observée par le DrKomp :

« Au début de sa carrière médicale, le Dr Diane Komp était assise avec les pa-rents aux côtés de leur fille de sept ans qui se trouvait au dernier stade d ’ une leucé-mie. « Elle a eu l ’ énergie finale, raconte Diane Komp, de se relever, de s ’ asseoir etdire :

– Les Anges, ils sont magnifiques ! Maman, est-ce que tu les vois ? Est-ce que tuentends leurs chants ? Je n’ ai jamais entendu de si beaux chants.

20

 Page 76 in « Ce qu’ils ont vu au seuil de la mort  », Osis & Haraldsson, Ed. du Rocher, 1982.21 Mars 1992, page 68.

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 Et puis la vie la quitta. “ Cadeau” est le mot qui décrit le mieux ce que j ’ ai ressen-ti. Ce n’ était pas seulement un cadeau de paix fait à l ’ enfant au moment de sa mort,c’ était aussi un cadeau fait à ses parents » 

L’enfant à bout de forces quitte cette terre en écoutant des chants d ’ Anges venus

la chercher. Au moment où elle entend la mélodie céleste, la vie la quitte. Est-ce unhasard ? De plus, peut-on soupçonner des parents, crucifiés par la perte de leur en-fant de sept ans, de raconter de telles idioties ? On ne ment pas lorsqu’il s’agit de lamort et lorsque les émotions les plus violentes vous étreignent.

3) Un Ange avec moi

Cas de Ralph Wilkerson : un homme, victime d’un grave accident en visitant unimmeuble en construction, est hospitalisé de toute urgence. À l ’hôpital, les médecins

découvrent un bras brisé et le cou cassé. Ils avertissent sa femme que si elle veut le voir une dernière fois, elle a intérêt à se dépêcher parce que son mari ne passera pasles trois jours. Aussitôt elle se rue à l ’hôpital et se précipite dans la chambre de sonmari. Après lui avoir marmonné deux phrases, il sombre dans l’inconscience. Lesmédecins n’osent même pas le déplacer. C’est la fin. Le lendemain matin, une infir-mière rentre dans la chambre du moribond en tenant une piqûre et découvre qu’il estréveillé22 :

–  Mais que faites-vous éveillé ?  s’étonna-t-elle.–  Madame, j ’ ai eu une lumière brillante dans cette chambre et un Ange est resté

avec moi toute la nuit.– Ah oui, je vois… 

Le patient rentre chez lui contre l’avis des médecins qui lui font signer toutes lesdécharges possibles et imaginables. Mais il sera véritablement et inexplicablementguéri sans l’ombre d’une paralysie ou d’une rechute quelconque. Mettons-nous uninstant à sa place : nous avons le bras et le cou brisés. Le bras, ce n ’est pas très grave.Le cou en revanche ne vous permet pas de bouger et les médecins déclarent votre cas« sans espoir ». Ce n’est vraiment qu’une vision surnaturelle, celle d’un Ange au piedde votre lit qui peut vous donner la certitude absolue que vous êtes guéri de cette

 vilaine fracture puisqu’il vous l’a dit. Personne ne prendrait le risque de quitterl’hôpital sans cette absolue conviction. Et même si l’on se sent mieux, on reste en« observation ». Mais une fois de plus, ce n ’est, bien sûr, qu’un hasard.

4) Quelqu’un avec moi

Cas des infirmières Maggie Callanan et Patricia Helley qui ont soigné une jeunefemme de vingt-cinq ans, hospitalisée pour un mélanome qui s’était progressivementdéveloppé au point de ne lui laisser strictement aucune chance de survie. Angela sesavait condamnée et ne voulait pas que l’on s’apitoie sur son sort-Elle avait mêmeprévenu le personnel hospitalier en leur disant : « Je ne veux  aucune aide spirituelle,aucune prière, aucun prêtre. C ’ est pas mon truc. Je suis une athée. Je ne crois pas en

22 Page 99 in « Beyond and Back », Melodyland Publishers, 1977, Anaheim, Ca.

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 Dieu, ni au paradis. » L’équipe d’infirmières se le tint pour dit. Pourtant, un matinsombre de février, lorsque la sonnerie d’appel retentit dans la permanence,l’infirmière se précipita dans la chambre d’ Angela. Sa mère qui dormait dans un lit àcôté replaçait les couvertures, les yeux encore pleins de sommeil23 :

« – Bonjour, Angela, que puis-je faire pour vous ?– Est-ce que quelqu’ un est venu dans ma chambre ?– Je ne le pense pas, je n’ ai vu personne. Le jour ne s’ est même pas encore levé.

 Pourquoi ?– J ’ ai vu un Ange.– Dites-moi ce qui s’ est passé.– Lorsque je me suis réveillée, il y avait un Ange assis dans la lumière prove-

nant de la fenêtre, dit Angela avec un sourire sur ses lèvres. Elle décrivit son attirance vers cet Etre qui était la chaleur, l ’ amour et la bonté

mêmes. Sa mère sauta du lit.

– Angela, c’ est un signe de Dieu, dit-elle.– Maman, je ne crois pas en Dieu ! répondit Angela, exaspérée.– Aucune importance, répondit sa mère. Tu as vu Dieu ou l ’ un de ses messagers.–  Aucune importance de savoir qui c’ est ? s’ étonna brusquement Angela. Ce

n’ est pas suffisant de savoir qu’ il y a quelqu’ un de si attentionné et si aimant quim’ attend ?

– Angela, qu’ en pensez-vous, qu’ est-ce que cela veut dire ? lui demandai-je en-core.

– Je ne crois pas aux Anges ou en Dieu, mais quelqu ’ un était là avec moi. Quiqu’ il soit, il m’ aime et m’ attend. Donc, cela veut dire que je ne mourrai pas seule.  »

Même les athées ne sont pas épargnés par les Anges. Dans ce cas, le sujet a expé-rimenté cette présence qu’elle qualifia d’ Ange, aucun autre mot visiblement ne pou-

 vant mieux définir ce qu’elle avait ressenti. Elle acquit aussi la certitude qu ’elle nemourrait pas « seule ».

5) Un Ange qui prend la main

Une petite fille de dix ans qui se rétablissait d’une pneumonie dans un hôpital dePennsylvanie. Sa température était revenue à la normale et la crise de suffocation

semblait se calmer. Elle allait mieux. Témoignage d’infirmière recueilli par Osis etHaraldsson24 :« La mère vit que son enfant était en train de “ sombrer”  et elle nous appela (les

infirmières). Elle nous raconta que son enfant venait de lui dire qu ’ un Ange l ’ avait prise par la main : elle était morte sur-le-champ, ce qui nous étonna grandementcar il n’ y avait aucun signe de mort imminente. Elle était si calme, si sereine, et

 pourtant si près de la mort ! Ce décès subit nous chagrina. » 

23

 « Final Gifts », Simon & Schuster, New York, 1992, Pages 90-91.24 Page 146, op. cit. 

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La patiente semblait effectivement se rétablir lorsqu ’elle rechuta, définitivement. Au moment où la fillette dit à sa mère qu ’un Ange lui avait pris la main, la vie la quit-ta. Du point de vue matérialiste, il ne peut s’agir que d’une coïncidence.

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TYPE 2RENCONTRE ÀPRÈS LE TUNNELOU DES ANGES DANS LES NDE

Là, nous entrons directement dans le célèbre tunnel au bout duquel brille uneLumière indescriptible en termes humains. La lumière ne nous intéresse pas étantdonné le sujet de ce livre. En revanche, ce qui se passe pendant la traversée de cetunnel et après représente notre champ d’investigation primaire car curieusement, onpeut dire que c’est dans le tunnel, ou à la sortie, que l’on a le plus de chances de ren-

contrer un Ange. En effet, après sa sortie hors du corps, le sujet est parfois accompa-gné d’êtres identifiés comme Anges gardiens, ou guides, ou êtres spirituels. Ils sontparfaitement distincts de la Lumière centrale et jamais le sujet ne confond les deux.Toutefois, selon les statistiques, sur 100 morts cliniques, seuls 10 % eurent le « privi-lège » de fusionner avec cette Lumière. Si l’on pousse l’analyse plus loin, on se rendcompte aussi que seuls 10 % découvrirent une présence à leurs côtés. Faut-il le souli-gner, trouver une NDE avec des Anges en filigrane n’est pas chose aisée. En général,le sujet est toujours accueilli par des proches décédés ou bien entend une voix qui luiordonne de retourner. En interrogeant une centaine de rescapés NDE, j ’ai recueilliplusieurs cas où le sujet a dialogué avec cette ou ces présence (s) et les ai regroupésavec d’autres expériences NDE « type Ange » que j ’ai pu retrouver dans divers ou-

 vrages rédigés par des chercheurs extrêmement sérieux (Morse, Moody, Ring, Ra- wlings, Gallup, Sorensen, Gibson, Ritchie). Kenneth Ring m’a communiqué trois casmagnifiques qu’il n’avait pas publiés dans livres. Kimberley Sharp m’a transmis uncadeau somptueux et le Dr Melvin Morse m’a également confié quelques cas et laisséchercher des « Anges » dans ses dossiers. Qu ’ils soient ici chaleureusement remerciésde leur collaboration et de leur aide. Sans eux, j’en serais encore aux mots croisés(« peut flotter » en quatre lettres).

1) Nous ne sommes pas des Anges

Fine, blonde, élancée, typiquement californienne avec son bronzage « VeniceBeach », Nancy Meier donne facilement l’impression d’avoir trente-cinq ans. Elle esttrès belle, très femme, genre ex-mannequin. Lorsqu’on l’approche, on a plus envie del’inviter à dîner que de lui parler de tunnels et autres lumières. Pourtant elle a franchises quarante-neuf printemps. Et lorsque les gens lui demandent « quel est votre se-cret ? », elle se garde bien de répondre. Mais son secret, c ’est son expérience auxfrontières de la mort, survenue dans son jardin de Saint Louis un jour de 1975 alorsqu’elle tentait d’élaguer la branche la plus haute d ’un arbre. Elle perdit soudain sonéquilibre. Aujourd’hui, Nancy explique très simplement que ce fut le moment le plusimportant de sa vie. La Californienne appartient à cette minorité de rescapés qui a

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rencontré au bout du tunnel des Etres spirituels parfaitement distincts de l’être deLumière central. Voici le récit de son expérience :

« J ’ étais sur la dernière marche de l ’ échelle et je voulais couper une branche

lorsque soudain je perdis l ’ équilibre et tombai. Pendant ma chute, je me suis dit : “ Cene sera pas très grave.”  À peine ai-je heurté violemment le sol que l ’ échelle me tombadessus, précisément sur l ’ estomac. Ma vie entière défila comme dans un film. Ce futtout. Je me suis relevée un peu sonnée et me suis dit qu ’ à tout hasard, je devrais

 faire un saut à l ’ hôpital pour voir si je n’ avais rien de cassé. Dans le centre hospita-lier de Saint John, on me fit des radios sans rien trouver, mais comme je ne me sen-tais pas très bien, le médecin me garda en observation. Plus le temps passait et plus

 je me sentais mal, sans arriver à définir exactement ce que j ’ avais. Au bout de deux jours, mon état s’ était aggravé, le médecin me refit des radios et finit par découvrirque mon foie avait éclaté et que la gangrène avait ravagé non seulement mon foiemais aussi mes intestins. Ce fut la ruée. On me transporta d ’ urgence en chirurgie où

mon estomac fut immédiatement ouvert pour un grand nettoyage. Les chirurgiensne savaient pas si j ’ allais survivre.  Pendant trois jours, je n’ ai cessé d ’ effectuer desaller et retour dans le tunnel au bout duquel je voyais cette Lumière. La première

 fois, cela m’ a paru vraiment étrange parce que je me suis vue soudainement … du plafond. Je voyais mon corps allongé dans le lit de ma chambre et ma mère assise àcôté. Je me suis dit : “C’ est bizarre parce que je suis dans le lit et en même temps jesuis là.”   Ensuite je me suis détournée et j ’ ai traversé ce tunnel à une vitesse in-croyable avec un son très aigu. Arrivée au bout, j ’ ai rencontré trois Etres de Lu-mière. Je ne comprenais rien mais j ’ essayais, comment dire, de me stabiliser en faced ’ eux. Lorsque je réussis à me stabiliser,  je me suis dit “O.K., je suis morte, où sontles Anges ?”   Ils me répondirent en pensée : “Pour toi , nous n’ avons pas besoin de

ressembler à des Anges puisque tu ne crois pas aux Anges.”   Et j ’ ai ri parce qu’ enmême temps je savais au plus profond de moi-même que c’ étaient des Anges, desvrais. C ’ était comme une pensée, une certitude qu’ ils m’ avaient transmises. En les“regardant” , j ’ avais l ’ impression qu’ ils constituaient le comité d ’ accueil. Ils ressem-blaient à des flammes de bougie. Mais je ressentais aussi que chacun d ’ eux possédaitsa propre personnalité, qu’ ils étaient parfaitement distincts l ’ un de l ’ autre. Je nevoyais pas de visages mais je sentais leur personnalité, l ’ essence de leur être. On ne

 parlait pas, tout passait par télépathie. Et je savais que c ’ étaient des Anges ou plus précisément des Etres de Lumière avec une conscience propre, tout comme la nôtre. Ensuite je me suis vraiment retrouvée dans la Lumière Blanche, celle dont tout lemonde parle, celle qui vous enveloppe d ’ un amour infini où chaque atome de votre

âme vibre d ’ amour passionnel. Fondre dans cette lumière, c’ est un peu comme ren-trer à la maison, rentrer dans l ’ amour inconditionnel. C ’ est mon expérience de Dieu.

 Ma vie a commencé à défiler en trois dimensions. C ’ était aussi réel que de parleravec vous en ce moment. Ressentir les effets de vos actes sur les autres vous faitcomprendre ce que vous êtes vraiment. Puis j ’ eus la question : “  Nancy, que veux-tu ?

 Rester ici ou bien retourner ?”  J ’ avais deux filles et un garçon en bas âge mais je nevoulais pas retourner. Je voulais rester. Pouvez-vous imaginer une chose pareille ?

 Abandonner mes enfants ? Mais c’ était tellement merveilleux. Les mots ne peuventtraduire ce que je ressentais. J ’ ai demandé alors : “  Si je reviens, est-ce que cela feraune différence pour ma famille ? ”  et Il m’a dit “Oui , pour ton fils” . Alors je suis reve-nue pour lui. »

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Comme tous les rescapés, Nancy Meier a été transformée par son expérience. Etsi l’existence des Anges ne l’avait jamais frappée avant sa NDE, désormais, c’est unecertitude. Notons dans ce cas que les trois Anges constituent bien le comité d’accueilau bout du tunnel et qu’ils possèdent le sens de l’humour : « Nous ne sommes pas des

 Anges puisque tu ne crois pas aux Anges » et en même temps ils lui transmettent lacertitude absolue qu’ils en sont bien. Notons aussi qu ’ils ressemblent à des flammes.

2) Le ciel, c’est chouette

Ceci est le cas qui avait fasciné le Dr Melvin Morse et qui l ’incita à s’intéresseraux histoires de tunnels chez les enfants avec le résultat que l’on connaît. Il publial’expérience de Krystel sous forme d’article dans l’«  American Journal of DisabledChild », vol. 137, pages 959,96125 et précisa que l’enfant, sept ans, avait refusé qu’ilenregistre la conversation tant qu’il n’aurait pas vu les dessins qu’elle voulait lui mon-trer, illustrant son expérience :

« La patiente dit que la première chose dont elle se souvenait de sa noyade était“d’ être dans l ’ eau". Elle affirma : “  J ’ étais morte. Et puis j ’ étais dans le tunnel. C ’ étaittout noir et j ’ avais peur. Je ne pouvais pas marcher.”  Une femme nommée Elisabethapparut et le tunnel s’ éclaira fortement. La femme était grande, avec des cheveuxblonds qui brillaient. Elles marchèrent ensemble jusqu’ au ciel.  Elle dit que “le ciel ,c’ était chouette” . C ’ était plein de lumière et il y avait plein de fleurs. Il y avait unebarrière autour du ciel et elle ne pouvait pas voir au-delà. Elle dit qu ’ elle a rencontrébeaucoup de gens, y compris ses grands-parents décédés, sa tante maternelle décé-

dée, ainsi que Heather et Melissa, deux adultes qui attendaient de renaître. Ensuiteelle a rencontré le “Père céleste et Jésus”  qui lui ont demandé si elle voulait retournersur terre.  Elle répondit “non” . Ensuite Elisabeth lui demanda si elle voulait voir samère. Elle dit oui et se réveilla à l ’ hôpital. Pour finir, elle se souvenait de m ’ avoir vudans la salle des urgences mais ne put fournir aucun détail sur la période de trois

 jours durant lesquels elle resta dans le coma. »

Ce cas est fascinant : une gamine de sept ans (cliniquement morte pendant dix-neuf minutes !) qui déclare le plus simplement du monde et sans aucune malice avoirrencontré le Père étemel et Jésus alors qu’à travers le monde, des dizaines de milliersde moines et de religieuses, plus ou moins cloîtrés, passent leur vie entière dans cette

expectative. N’est-ce pas curieux ?26

 Voici une gamine à qui l’ Ange gardien apparaîttout de suite – dès sa noyade – et qui jouer aussitôt dans le jardin de Dieu. «  Est-ceque tu veux retourner ? » lui demande l’Etemel. Réponse, imaginons, « nooooon, jeveuuux pas ». La simplicité des enfants est parfois désarmante, même pour les dieux.

25 Repris par le Dr Moody en 1988 dans La Lumière de l’ au-delà, Ed. J’ai lu, n° 2954.26 Cela recoupe parfaitement la parabole du « Plus Grand » dans l’Evangile de Matthieu (18.1) dans laréponse du Christ à celui qui lui demandait : « Qui donc est plus grand dans le royaume des Cieux ? »

 Appelant à lui un enfant, il le plaça au milieu d’eux et dit : « En vérité, je vous le dis : si vous ne chan-

gez pas et ne devenez comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Celui-làdonc, qui s’abaissera comme cet enfant, c’est lu i qui est le plus grand dans le royaume des Cieux ».

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Dans son livre « Des enfants dans la lumière de l ’au-delà »27, le Dr Morse donneplus de détails sur ses impressions lorsqu ’il vit arriver le corps de l’enfant sur la ci-

 vière :

« Je contemplais le corps inanimé de Krystel dans le service de réanimation, et je me demandais si cette petite fille pouvait être sauvée. (…) Les machines auxquelleselle était désormais branchée ne laissaient rien présager de bon : un scanner avaitrévélé un œdème massif du cerveau, tous les réflexes pharyngés avaient disparu et

 Krystel ne respirait plus qu’ avec l ’ assistance d ’ un poumon artificiel. Dans le jargoncru du service des urgences, on aurait pu dire qu ’ elle était « bonne à envoyer à lacasse » Même après coup, j ’ estime qu’ elle n’ avait pas plus de 10 % de chances desurvivre. (…)  Aujourd ’ hui encore, un épisode associé à l ’ histoire de Krystel restegravé dans ma mémoire : j ’ avais dû introduire un petit cathéter dans l ’ une de sesartères pour mesurer la teneur en oxygène de son sang… Cette intervention, dite« cathétérisme artériel » est aussi délicate que sanglante, puisqu’ elle implique

l ’ incision d ’ une artère. (…) Trois jours plus tard, Krystel était totalement rétablie. Son cas comptait parmi ces mystères médicaux qui démontrent les ressources in-soupçonnées de l ’ organisme humain. (…)  L’ intelligence de Krystel n’ avait pas étéamoindrie par la privation d ’ oxygène dont s’ accompagnent toujours les noyades. Jene notai rien d ’ anormal. » 

Rien d’anormal après dix-neuf minutes de mort clinique ! C’est purement insen-sé, un vrai miracle qui n’a pas été expliqué et qui ne le sera jamais. Le cerveau, sansaucune oxygénation pendant ce laps de temps aurait dû être totalement détruit. Dansdes cas similaires, lorsque les médecins réussissent à « ramener » un sujet, après neserait-ce qu’une minute de mort clinique, ils commencent à spéculer sur le degré de

paralysie du patient, totale, moitié ou seulement quelques membres ? Mais cetteenfant de sept ans se rétablit comme une fleur. Encore une coïncidence. En ouvrantau hasard un livre sur les Anges, je tombai sur cette citation : « Gardez-vous de mé-

 priser un seul de ces petits car je vous dis que leurs Anges dans les deux voient con-tinuellement la face de mon Père qui est dans les cieux . »28 

3) Des robes de lumière

Cas du Dr Raymond Moody : Jason, onze ans, venait de recevoir une bicyclette

pour son anniversaire. Le lendemain, impatient de tester son vélo, il sauta dessus etdévala sa petite rue d’habitude très calme. Mais ce jour-là, trop heureux d’essayer sonnouveau jouet, il n’aperçut pas la voiture qui fonçait droit sur lui. Ambulance, hôpital,un peu de rééducation et tout rentre dans l ’ordre. Il avait pourtant essayé de parler deson expérience à sa mère mais elle ne voulut pas l ’entendre. Du coup, il rangea sonsouvenir brûlant dans un coin de son jardin secret. Mais trois ans plus tard, un élèvede son école mourut d’une leucémie. La maîtresse aborde le sujet en classe et dans lecerveau de Jason, cela fait « tilt ». À ce moment-là, il lève le doigt et explique à sespetits copains qu’en fait, lorsqu’on meurt, on ne meurt pas !

27

 Robert Laffont, 1992, traduction de « Closer to the Light ».28 Matthieu, 18, 10.

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Silence de mort et des Anges passent en se dépêchant. Même la maîtresse est in-terloquée : « Jason, qu’ est-ce que tu veux dire par là ? » Alors il raconte son expé-rience en précisant : « Ben la mort, c’ est pas grave. » 29 

« Je ne me souviens pas du choc, mais je me suis retrouvé d ’ un seul coup entrain de me regarder d ’ en haut. J ’ ai vu mon corps coincé sous la bicyclette avec ma jambe cassée qui saignait. Je me souviens d ’ avoir regardé mes yeux : j ’ ai vu qu’ ilsétaient fermés. J ’ étais au-dessus. (…)  L’ ambulance est repartie et j ’ ai essayé de lasuivre. J ’ étais au-dessus d ’ elle et je la suivais. Je me suis dit que j ’ étais mort. J ’ airegardé autour de moi et j ’ ai vu un tunnel avec une  lumière au bout. Le tunnel don-nait l ’ impression de monter et de descendre. Je suis sorti à l ’ autre bout . (…) Dans letunnel, il y avait deux personnes qui m ’ aidaient. Je les ai vues quand on a débouchédans la lumière. Elles étaient avec moi pendant le chemin. Ensuite, elles m ’ ont ditque je devais repartir. J ’ ai repris le tunnel en sens inverse et je me suis retrouvé àl ’ hôpital où deux médecins essayaient de me réanimer. Ils disaient : “Jason, Jason.”  

 J ’ ai vu mon corps tout bleu. Je savais que j ’ allais revenir parce que les gens de lalumière me l ’ avaient dit. Les médecins étaient préoccupés, mais j ’ essayais de leurdire que j ’ allais bien. L’ un d ’ eux a mis des raquettes sur ma poitrine et mon corps asursauté très fort . (…) 

Dr Moody : Jason, as-tu remarqué quelque chose à propos des gens qui étaientavec toi dans le tunnel ?  

Jason :  Les deux personnes m’ ont aidé dès que j ’ y suis arrivé. Je ne savais pasexactement où je me trouvais mais je voulais aller à la lumière que je voyais aubout. Elles m’ ont dit que tout irait très bien et qu ’ elles allaient m’ emmener à ta lu-mière. Je les sentais rayonner d ’ amour. Je n’ ai pas pu voir leur visage, c’ étaient

 juste des formes dans le tunnel. J ’ ai pu voir leurs visages quand nous sommes sortis

dans la lumière. C ’ est difficile à expliquer parce que c ’ est très différent de la vie surterre. Je n’ ai pas de mots pour en parler. C ’ est comme si elles avaient porté desrobes très blanches. Tout était éclairé. 

Dr Moody : Tu as dit quelles t ’ ont parlé. Que t ’ ont-elles dit ?  Jason : Non. Je pouvais dire ce quelles pensaient et elles pouvaient dire ce que je

 pensais. » 

Comme Krystel, le Dr Moody note que, malgré la gravité de son accident, Jasonse rétablit sans aucune lésion cérébrale, ni séquelles, ce qui relève du pur miracle. Ici,le sujet distingue deux formes rayonnant de l’amour et qui le rassurent pendant sonpassage du tunnel. Jason n’a pu les distinguer qu ’une fois sorti du tunnel. La com-

munication est télépathique.

4) La main dans la main de l’ Ange

Cas qui m’a été aimablement transmis par Ken Ring. Cette expérience présenteun intérêt considérable parce que nous retrouvons tous les points du tableau de Jé-rôme Bosch, l’ascension vers le Paradis céleste. Beverly a été élevée dans une familleconservatrice juive mais non pratiquante de Philadelphie dans une « atmosphère

29 In La Lumière de l’au-delà, op. cit.

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matérialiste et claustrophobe. Au lycée, les filles n’ étaient jugées qu’ en fonction desvêtements qu’ elles portaient et de leur beauté ». Malgré ses excellents résultats, Be-

 verly était totalement effrayée par l’école, par l’avenir, et sa crise d’adolescences’accentua lorsqu’elle perdit son père. Après le décès, sa mère fit une dépression et,

totalement effrayée par la vie qui l’attendait, elle s’enfuit de la maison familiale : « Àl ’ âge de huit ans, lorsque je compris ce que fut l ’  Holocauste, je suis devenue totale-ment athée et toute croyance en Dieu me mettait en colère : comment Dieu pouvait-il exister et permettre en même temps une chose pareille ? Mon éducation laïque etl ’ absence de pratique religieuse n’ avaient fait qu’ ajouter de l ’ eau à mon moulin. »

Elle quitte Philadelphie pour le soleil étemel de Californie et débarque à Los An-geles, en plein mouvement hippie. Le lendemain, pour fêter son arrivée un ami luipropose une balade en moto. Loin de l’atmosphère lourde de sa maison, elle se sentenfin heureuse et débarrassée de tout souci, elle monte sur la selle passager. La viréedans le désert californien se termine mal. Sur la petite route écrasée par la chaleur, la

 voiture d’un ivrogne percute la moto et Beverly, sans casque, effectue un vol plané

avant de heurter l’asphalte la tête la première et de glisser quelques mètres en y lais-sant la peau de la moitié de son visage. Elle passe deux semaines à l ’hôpital, gavéed’anesthésiants pour l’aider à supporter la douleur provoquée par ses fractures. Fina-lement, l’hôpital la relâche. Elle rentre dans son petit appartement temporaire, poseses affaires et ouvre la porte de la salle de bains. Elle allume la lumière et se regardepour la première fois dans le miroir. Elle est défigurée. Son visage est celui d ’un mu-tant. Tout à coup elle se rend compte qu ’avec cette tête, plus jamais un homme nelèvera ses yeux sur elle. Cette pensée se transforme en obsession, en cauchemar. Alorselle s’effondre en larmes. Elle pleure, pleure comme elle n’a jamais pleuré. Après laperte de son père, cet accident est la goutte qui fait déborder le vase. Elle toucha lefond du désespoir. Et, pour la première fois de sa vie, comme beaucoup de gens, elle

se tourna vers Dieu, le seul interlocuteur hypothétique qui lui restait et le pria, lesupplia de l’emporter, définitivement :

« Je ne voulais pas vivre une journée de plus. À vingt ans, je n’ avais pas d ’ autreambition que d ’ apprécier la vie et de la partager avec quelqu ’ un. La douleur étaitinsupportable ; aucun homme ne voudrait plus jamais m’ aimer ; et désormais il n’ yavait plus de raison de continuer à vivre. Soudain une paix inattendue m ’ envahit. Jeme suis retrouvée en train de flotter au plafond, au-dessus de mon lit, regardantmon corps inconscient. J ’ ai eu du mal à réaliser la singularité de cette situation,merveilleuse – que c’ était moi, mais pas dans mon corps -lorsque je fus rejointe parun Etre radiant, baignant dans une lumière blanche chatoyante. Comme moi, cet

 Etre volait mais n ’ avait pas d ’ ailes. J ’ ai ressenti un respect mêlé à de la crainte lors-que je me suis tournée vers lui. Ce n’ était pas un Ange (il n’ avait pas d ’ ailes) ou unesprit ordinaire, mais il a été envoyé pour me délivrer. Un tel amour, une telle dou-ceur émanaient de cet Etre que j ’ ai cru être en présence du Messie. Doucement, il

 prit ma main et nous nous envolâmes à travers la fenêtre. Je n’ ai même pas étésurprise par mon habileté à faire une chose pareille. Avec cette merveilleuse pré-sence, tout était comme cela devait être. L’ océan Pacifique s’ étalait en dessous denous avec un coucher de soleil. Mon attention était maintenant attirée vers le hautoù se trouvait une grande ouverture qui conduisait vers une autre ouverture circu-laire. Bien que cela semblât profond et très très long, une lumière blanche brillait etse déversait dans l ’ obscurité, de l ’ autre côté où l ’ ouverture nous appelait. C ’ était la

 plus belle lumière que j ’ aie jamais vue, bien que de l ’ extérieur, je ne réalisais pas

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combien sa splendeur était voilée. Le chemin se trouvait à droite, partait vers lehaut avec une trajectoire oblique. Maintenant, toujours main dans la main avecl ’  Ange, j ’ étais conduite dans l ’ ouverture de ce petit passage obscur. Je me souviensde moi franchissant une longue distance jusqu’ à la lumière. Je crois que j ’ allais très

vite mais tout semblait hors du temps. Finalement, j ’ arrivai à destination. C ’ estuniquement lorsque j ’ arrivai de l ’ autre côté que j ’ ai réalisé que je n’ étais plus ac-compagnée par l ’ être qui m’ avait emmenée là. Mais je n’ étais pas seule. Là, devantmoi, était la présence vivante de la Lumière. À l ’ intérieur, je ressentis l ’ intelligence,la sagesse, la compassion, l ’ amour et la vérité. Cet Etre n’ avait aucune forme et pasde sexe défini. Il, je l ’ appellerai Il pour me conformer à la syntaxe commune, conte-nait tout, comme une lumière blanche contient toutes les couleurs de l ’ arc-en-cielcomme dans un prisme. Et, du plus profond de moi, vinrent une certitude et unereconnaissance merveilleuse : moi, MÊME MOI, je me trouvais en face de Dieu.

 Alors je L’ ai immédiatement assailli de toutes les questions qui m ’ intriguaient,toutes les injustices que j ’ avais vues dans le monde physique. Je ne sais pas si j ’ ai fait

ça délibérément, mais j ’ ai découvert que Dieu connaît immédiatement toutes vos pensées et y répond par télépathie. Mon esprit était nu. En fait, je devins un puresprit. Le corps éthéré avec lequel j ’ avais traversé le tunnel semblait ne plus exister.C ’ était juste mon intelligence personnelle confrontée à l ’  Esprit universel qui se revê-tait d ’ une glorieuse et vivante lumière que l ’ on ressentait plus que l ’ on ne voyait, caraucun œil n’ aurait pu supporter cette splendeur.

 Je ne me souviens pas exactement du contenu de notre discussion car dans le processus de retour, les aperçus qui m’ étaient si parfaitement clairs au ciel ne mesuivirent pas sur Terre. Je suis sûre de Lui avoir posé cette question qui me torturaitdepuis mon enfance à propos de la souffrance de mon peuple. Je me souviens decela, de la réponse : il y a une raison pour TOUT ce qui arrive, même si cela paraît

affreux dans le monde physique. En mon for intérieur j ’ avais les réponses, mon propre éveil réagissait de la même manière : “  Mais bien sûr, j ’ avais pensé. Je savaisdéjà tout cela. Comment ai-je pu oublier ? ”  En effet, il était évident que tout cela se

 passait dans un dessein précis et que ce dessein est déjà connu par votre moi éternel. Progressivement les questions cessèrent parce que soudain je fus remplie de

toute la sagesse de l ’ être. Il me fut donné bien plus que des réponses à mes ques-tions : toute la connaissance se déploya en moi, comme l ’ éclosion instantanée d ’ unnombre infini de fleurs. Je fus remplie du savoir de Dieu et dans ce précieux aspectde son Existence, je ne faisais plus qu ’ un avec Lui. »

Il ne s’agit pas de ce que l’on appelle une NDE type, puisqu’il n’ y a pas d’accident

ou de mort physique au moment de l’expérience. Mais tous les ingrédients y figurent.Le dénominateur commun, émotion et désespoir intense mêlés à un appel soudain àDieu, a provoqué cette sortie hors du corps du sujet, la traversée du tunnel aidé parun Etre de Lumière radieux, présence merveilleuse, qui lui prend la main. Ici, le guidel’aide à entrer dans le tunnel et disparaît. Il ne s’est pas identifié.

5) Mon gardien

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Cas cité par le chercheur mormon Arvin Gibson30 qui a trouvé et interrogé unecentaine de rescapés NDE. Le récit de Ann l’a tellement frappé qu’il en a fait la cou-

 verture de son livre. Ann a neuf ans. Comme d’habitude, le soir, sa mère l’installeconfortablement dans son lit et la borde, sans remarquer que l’enfant est pâle et af-

faiblie (les médecins avaient diagnostiqué un début de leucémie). Elle l’embrasse enlui souhaitant une bonne nuit, éteint la lampe et quitte la pièce en refermant douce-ment la porte. Ann se sent bizarre et n ’arrive pas à s’endormir lorsque l’impressiond’une lueur lui fait ouvrir les yeux. Elle aperçoit alors une lumière blanche et doréequi semble provenir du mur gauche et qui se répand doucement dans sa chambre :

« Je m’ assis et observai la lumière grandir. Elle se développa rapidement aussibien en intensité qu’ en dimension. En fait, la lumière devint tellement brillante qu ’ ilme semblait quelle pouvait éclairer le monde entier. Je distinguai quelqu’ un dans lalumière. Il y avait cette femme magnifique et elle faisait partie de cette lumière ; en

 fait, elle rayonnait la lumière. (…) On aurait dit qu’ elle était pur cristal, elle inondait

de la lumière. Même sa robe semblait rayonner sa propre lumière. La robe étaitblanche, longue, à grandes manches. Elle portait une ceinture dorée autour de lataille et ses pieds étaient nus. Non parce quelle avait besoin de porter quelque chosemais parce quelle se tenait à quelques centimètres au-dessus du sol . (…)  Je n’ ai ja-mais vu une telle gentillesse et un tel amour sur le visage de quelqu’ un. Ellem’ appela par mon prénom et tendit ses mains vers moi. Elle me dit de venir avec elle– sa voix était douce et gentille, mais… résonnait dans ma tête. – La communicationest plus facile que lorsque vous exprimez des pensées avec des mots. À ce moment

 j ’ ai supposé qu’ il s ’ agissait d ’ un échange de pensées. Je lui ai demandé qui elle étaitet elle m’ a répondu quelle était mon gardien, envoyée pour m ’ emmener dans une

 place où je pourrais rester en paix. L’ amour qui émanait d ’ elle m’ enveloppa et je n’ ai

 pas hésité à poser mes mains dans les siennes. Nous traversâmes une obscuritéavant de nous retrouver dans une lumière qui devenait de plus en plus brillante (…).

 Je demandai à mon gardien pourquoi elle m’ avait emmenée là et elle me réponditque j ’ en avais besoin parce que ma vie était devenue trop dure à vivre.  »

 Ann se retrouva sur la colline d’un parc radieux avec d’autres enfants quis’amusaient avec des  jouets et elle les rejoignit, totalement « immergée dans ce nou-veau monde qui respirait l ’ amour, la paix et la joie ». L’Etre lumineux la laissa dansce parc et revint plus tard. Elle lui prit la main à nouveau en lui expliquant qu ’ellesdevaient repartir, ce qui mit la petite fille en colère. Elle ne voulait plus « retourner ».

 Alors l’ Ange lui expliqua gentiment que désormais il lui serait plus facile de vivre sur

terre. Dans l’instant. Ann réintégra son lit. Par la suite, les médecins ne trouvèrentplus aucune trace de la leucémie.

Cas  d’une femme de quarante-trois ans, de formation scientifique, dontl’accouchement en 1984 se compliqua à la suite d ’une grave hémorragie. Il s’agitd’une NDE  classique dans le sens où le sujet sort de corps seulement pendantquelques secondes. Ce récit m’a été transmis par le Pr Ring :

30 Pages 52-54 in « Glimpses of Eternity », 1991 Horizon Publishers, Bountiful, Utah.

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« À la suite d ’ un travail difficile et prolongé, des complications survinrent.Trente minutes après la naissance de ma fille Patty, j ’ eus une hémorragie, ma pres-sion sanguine s’ effondra et je sombrai dans l ’ inconscience. Aussitôt après, je quittaimon corps par le sommet de ma tête et me retrouvai dans le coin de la salle, près du

 plafond avec une vue aérienne de l ’ équipe médicale qui essayait de me réanimer. Jeressentis une grande compassion envers mon mari et ma fille, mais je n ’ éprouvaisaucun attachement ou même aucun regret à les quitter. J ’ ai flotté ainsi pendant unmoment avant d ’ être tirée vers un couloir sombre au bout duquel il y avait une lu-mière blanche, claire et brillante. Aussitôt, je fus enveloppée et me sentis réunie avec

 plusieurs entités que je n’ arrivais pas à définir. J ’ ai ressenti une connaissance totale,une absence de conflit et une paix absolue. Ensuite je communiquai avec eux, trèsclairement mais pas exactement avec des mots. On m’ a demandé : “Tu es prête ? ”  

 Bien sûr que je l ’ étais ! Jamais je n’ avais été aussi heureuse. J ’ ai réfléchi un moment puis répondu : “Oui , si vous pensez que mon mari peut prendre soin de Patty (lebébé).”  À ce moment précis, je rentrai dans mon corps par la tête avec un doulou-

reux bruit sourd. Ce fut terrible de revenir comme ça. J ’ ai essayé de raconter monexpérience aux gens autour de moi, mais ils riaient ou me regardaient tristement. J ’ ai alors cessé d ’ en parler et j ’ entrai dans une longue dépression. »

Rien d’extraordinaire dans cette NDE, sauf que le sujet se sent réuni avecd’autres entités, différentes du célèbre Etre de Lumière central. Là, des entités luidemandent si « elle est prête », on imagine, à mourir.

7) Ce n’était pas le Christ, mais un Ange

Cas du Dr Melvin Morse31 : Dean, un adolescent de seize ans, atteint de troublesrénaux, est emmené de toute urgence dans son service où il s ’écroule, cliniquementmort. Le garçon est transporté immédiatement en réanimation : les médecins luicompriment le thorax et lui injectent de l’adrénaline. Le cœur repart, mais Dean nerevient à lui que vingt-quatre heures plus tard. Lorsque le pédiatre discute avec lui, legarçon lui laisse entendre qu ’il a vécu une expérience « qu’ aucun mot humain ne

 pouvait décrire » :

« Tout à coup, après que j ’ eus atteint un certain point à l ’ intérieur du tunnel, deslumières s’ allumèrent tout autour de moi. Je pus ainsi vérifier que je me trouvais

bien dans une sorte de tunnel, et la vitesse à laquelle je dépassais ces points lumi-neux me fit comprendre que je me déplaçais à des centaines de kilomètres à l ’ heure. À ce même moment, je remarquai que quelqu’ un se tenait à mes côtés : j ’ aperçus un Etre à la chevelure dorée, haut de plus de deux mètres et vêtu d ’ une longue robeblanche, attachée à la taille par une simple ceinture. Il ne me dit rien, mais je n ’ avais

 pourtant pas peur de lui, car je sentais la paix et l ’ amour qui émanaient de sa per-sonne. Non, ce n’ était pas le Christ, mais je savais qu’ il était envoyé par le Christ.C ’ était sans doute l ’ un de ses Anges ou une autre créature dépêchée là pourm’ emmener au ciel. »

31 Page 53 in « Closer to the Light », op. cit. 

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Ce récit est une vraie perle puisque de façon très brève, le sujet nous donne unnombre important de détails sur l’être qu’il découvre soudain à ses côtés qui corres-pondent parfaitement aux détails que nous avons découverts précédemment, à sa-

 voir : 1) la robe blanche, 2) la ceinture, 3) la chevelure et 4) l’amour qui émane de lui.

8) Une belle dame

Signalé par le Dr Raymond Moody dans son livre la Lumière de l ’ au-delà, casd’une petite fille de cinq ans dont le cœur lâcha en plein milieu d’une opération del’appendicite. Dès que le son de l’électrocardiogramme signala l’arrêt du pouls, lesmédecins lancèrent la procédure de réanimation. Récit de Nina :

« Je les ai entendus di re que mon cœur s’ était arrêté, mais j ’ étais au plafond, entrain de tout regarder. De là-haut je pouvais voir tout ce qui se passait. Je flottaistout près du plafond ; c’ est pour ça que, quand j ’ ai vu mon corps, je ne me suis pasrendu compte que c’ était le mien. Je suis sortie dans le couloir et j ’ ai vu ma mère entrain de pleurer. Je lui ai demandé pourquoi elle pleurait mais elle ne pouvait pasm’ entendre. Les docteurs pensaient que j ’ étais morte.

 Alors, une belle dame était arrivée pour m ’ aider parce quelle savait que j ’ avais peur. Elle m’ a emmenée dans un tunnel et on est arrivées au ciel. Il y avait des fleursmerveilleuses. J ’ étais avec Dieu et Jésus. Ils ont dit que je devais repartir pour re-trouver ma maman parce qu’ elle était bouleversée. Ils ont dit que je devais finir mavie. Alors je suis revenue et me suis réveillée. Quand nous avons vu la lumière, j ’ aiété très contente. Pendant longtemps, j ’ ai voulu y retourner. Je veux retourner à

cette lumière quand je mourrai. » Voici notre troisième cas de NDE  infantile féminin et là aussi, c’est une « très

 belle dame » qui vient chercher Nina parce qu’une fois sortie de son corps elle sepromène comme un fantôme. Ce récit ferait pâlir d ’envie n’importe quel docteur enthéologie. La gamine de cinq ans rencontre le Père éternel et Jésus ce qui est tout demême surprenant parce que même pour un adulte, la distinction entre les deux n ’estpas évidente. Une majorité de gens pensent que le Père et le Fils sont la même chose,sans compter le Saint-Esprit qui achève la confusion et leur compréhension est loinde celle des théologiens, qui les différencient tout en expliquant qu ’il s’agit de troispersonnes en une seule… ( vite un cachet d’aspirine !). Mais cette enfant ne sait même

pas de quoi elle parle, sauf que pour elle le Père et le Fils étaient aussi réels que ses jouets. Comme l’a interprété le Dr Moody « l ’ enfant n’ est pas encore blasé par lemonde environnant et n’ a aucune idée de ce à quoi ressemble une NDE . C ’ est parceque les enfants sont culturellement moins conditionnés que les adultes que leurstémoignages renforcent la validité de la description de la NDE  de base »32.

9) Angel Airlines

32 In Lumière de l’au-delà, op.cit.

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Récit d’un patient du cardiologue Maurice Rawlings33. L’homme remarque queson pacemaker ne fonctionne pas correctement. On s ’en doute, ce n’est pas le genred’électronique qu’on peut laisser tomber en panne en attendant le service après-

 vente. Il décide donc de retourner à l’hôpital au plus vite pour un changement stan-

dard, une opération extrêmement complexe qui nécessite une hospitalisation deplusieurs jours. Au moment des faits, le patient se trouve dans sa chambre et discuteavec sa femme et son beau-frère. Soudain il sent que son cœur commence às’emballer. Il a à peine le temps de demander à sa femme d’appeler une infirmièreavant de sombrer :

« Je me souviens d ’ avoir entendu quelqu’ un crier “ code 99, code 99” . Mais jen’ étais plus dans la chambre après cela. Il me semblait qu’ une infirmière m’ avaitagrippé par-derrière en encerclant ma taille avec ses bras et m’ avait arraché de là.

 Nous avons commencé à nous envoler de la ville, allant vite, de plus en plus vite. Jeme rendis compte que ce n’ était pas une infirmière lorsque je regardai mes pieds et

découvris les bouts d ’ une aile bougeant derrière moi. J ’ étais sûr que c’ était un Ange. Après un vol dans les airs, elle (l ’  Ange) me posa dans la rue d ’ une ville fabuleusecomposée d ’ immeubles construits d ’ or et d ’ argent scintillants avec des arbres ma-gnifiques. Une lumière merveilleuse baignait l ’ ensemble, rayonnante, mais passuffisamment brillante pour regarder de côté. Dans cette rue, je rencontrai mamère, mon père et mon frère, tous morts auparavant. “  Paul arrive !”  C ’ était la voixde ma mère. Comme je marchais vers eux pour les embrasser, le même Ange mesaisit par la taille et m’ emmena dans le ciel. Je ne sais pas pourquoi il ne voulait pasme laisser rester là. Avec la distance, on s’ approchait de la ligne d ’ horizon et je pou-vais reconnaître les immeubles. Je voyais l ’ hôpital où j ’ avais été envoyé comme

 patient. L’  Ange descendit et me remit dans la même chambre et j ’ observai « d ’ en

haut » les médecins travaillant sur mon corps. Je ne pense pas que quelqu’ un puisserester athée après avoir vécu une expérience comme la mienne. »

Cette fois nous sommes au cœur du sujet. Le patient est athée. Il meurt. Selon unprêtre catholique, en tant qu’athée il doit logiquement atterrir sur les pistes de l’enferavec Satan lui-même dans la tour de  contrôle. Ce qu’il y   a de merveilleux avec lesNDE, c’est que toutes les menaces de ce genre proférées par des prêtres sans cervelles’envolent en fumée34. Le patient se sent soulevé par une infirmière. Mais il découvreaprès que ce n’est pas une infirmière bien un Ange vêtu de blanc, avec des ailes ! Et cen’est pas son corps physique qu’elle a soulevé mais son corps éthéré. Bref, après un

 vol « dans les airs » elle le dépose dans une ville que l’on commencé maintenant à

 bien connaître compte tenu du nombre de NDE enregistrées dans le monde entier quidonnent toutes les mêmes détails à son propos. Il rencontre ses parents décédés et,au moment où il va les embrasser, l’ Ange surgit des airs, fond sur lui tel un aigle, et leramène dans l’hôpital. Son arrêt cardiaque a duré tout au plus quinze secondes.

33 Page 78 in « Beyond in the Death Door », op. cit.34 Le Dr Raymond Moody rencontra un prêcheur qui, avant sa NDE, ne parlait que de l’enfer, du feu,du soufre, des âmes agonisantes, etc., terrorisant ses fidèles en leur disant que s’ils n’arrêtaient pas depécher, ils cuiraient éternellement en enfer. Schéma classique. Qui n’a jamais entendu au moins unefois ce genre de sermons ? Bref, accident, NDE. Le prêtre rencontre l’être de Lumière qui lui montre

comment il empoisonne littéralement la vie quotidienne de ses fidèles. Le religieux, profondémentmarqué par l’expérience, parle désormais de l’amour et seulement de l’amour. 

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10) Deux filles sublimes

Le cas suivant est intéressant parce qu’il nous arrive de Yougoslavie, un pays to-talement communiste à l’époque de faits. En 1956, le soldat Petar, âgé de vingt ans,effectue depuis dix mois son service militaire dans la JNA, l’armée populaire yougo-slave :

« En 56, Tito vivait toujours dans la crainte d ’ être envahi par les Russes et celase traduisait pour nous par des entraînements très durs dans les montagnes slo-vènes. J ’ effectuais mon service au Pivka Kaserna. Un après-midi, après une marcheextrêmement longue, menée au pas de course avec tout le matériel sur le dos, j ’ eusdes vertiges, ma poitrine se comprima et mes jambes devinrent lourdes. Je ne pou-vais plus marcher. On a été obligé de me porter en civière jusqu’ à la caserne où ledocteur m’ a ausculté et m’ a envoyé de toute urgence à l ’ hôpital militaire Domzale de

 Ljubljana. Là, les médecins ont diagnostiqué une fibrillation du cœur. J ’ étais dansun état critique. Je me souviens d ’ une chambre sinistre des urgences que je parta-geais avec un vieux colonel qui n ’ était guère en meilleure santé que moi. Malgré lestonnes de médicaments qu’ on me faisait avaler, je ne sentais pas d ’ amélioration,bien au contraire. Après plus d ’ un mois d ’ hospitalisation, je sentais même mes forcesme quitter de plus en plus vite. Une nuit, j ’ ai soudain ouvert les yeux et, à ma plusgrande surprise, deux filles absolument sublimes se tenaient devant moi, vêtues derobes blanches, presque scintillantes. Avant d ’ aller plus loin, je dois préciser qu’ il nes’ agissait pas d ’ infirmières de l ’ hôpital. Les infirmières d ’ un hôpital yougoslave,

militaire de surcroît, ne ressemblent pas à des mannequins, loin de là. Surtout en1956. Et celles que je connaissais étaient des grosses matrones brunes avec des poilsaux jambes 35   et souvent des “ moustaches”   qui possédaient autant de grâce qu’ unthermomètre. Rien de comparable donc avec ces deux superbes blondes qui sem-blaient avoir dix-neuf ou vingt ans et qui me souriaient. Elles se trouvaient dans unesorte de brouillard, je ne sais pas comment expliquer cela. Mais en même temps, jeles distinguais clairement. Alors j ’ ai voulu les voir de plus près, vous imaginez … Etinexplicablement, j ’ ai eu la sensation de recevoir des forces, suffisamment pour melever du lit et essayer de m’ approcher d ’ elles. Je voulais les retrouver… Mais une foisdebout, il n’ y avait plus personne dans la chambre. Cela n’ a pas duré plus de dix ouquinze secondes. Je n’ ai pas très bien compris et, trente-sept ans plus tard, j ’ y re-

 pense souvent. Toujours est-il que mon état de santé s’ améliora lentement et un moiset demi plus tard, je quittais l ’ hôpital. Dans mes derniers jours, un matin, je mesouviens d ’ avoir surpris les chuchotements de deux médecins, disant : “Quel dom-mage pour ce garçon. Si jeune. Il n’ en a plus pour très longtemps.”  Certes, j ’ ai eudepuis quelques problèmes cardiaques en raison de cette faiblesse de constitution.

 Mais j ’ ai survécu et je me dis que c ’ est elles que je retrouverai après ma mort, alors je n’ ai rien à craindre. »

 Voici une NDE qui ressemble étrangement à une vision de « lit de mort » et quenous pouvons comparer au cas d’ Angela. Ici deux « Anges » redonnent des forces au

35

 En (ex-)Yougoslavie, pour une raison mystérieuse, il est de bon ton chez les femmes de se laisserpousser les poils sur les jambes et de les montrer !

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sujet, vraisemblablement pour qu’il puisse continuer sa vie. Et nous retombons inévi-tablement, bien que cette phrase n’ait pas été prononcée, sur le « retourne, ce n’ est

 pas ton heure ». Par ailleurs, lorsque je lui ai parlé des Anges, il n ’a manifesté aucunintérêt, sinon poli. Ce n’est qu’en abordant les visions de « lit de mort » et les NDE

que le sujet a fait le rapprochement et m’a raconté son histoire. « Dans mon esprit,les Anges avaient des ailes. Or, je n’ ai vu que deux filles d ’ une beauté à couper lesouffle, habillées de blanc. Dix secondes de plus et j ’ en tombais follement amoureux.Comment voulez-vous que je fasse le rapprochement ? » m’a-t-il expliqué en riant.

11) Un Ange à côté de moi

Ce témoignage absolument hallucinant m’a été confié par Kenneth Ring et je nelui en serai jamais suffisamment reconnaissant. Il s’agit de Bob H., hospitalisé en1979, pour une opération chirurgicale de la jambe, précédemment abîmée dans unaccident automobile. Récit exceptionnel d’un rescapé qui n’aurait jamais imaginédécouvrir des horizons semblables. Quant à l’ Ange gardien, il est au centre du récit.Et on se rend compte que toutes les NDE ne se ressemblent pas. Il existe parfois tantde différences entre une NDE  et une autre que l’on se demande sur quels critères se

 base le Grand Organisateur pour donner à Untel juste un aperçu du tunnel sombre età d’autres un panorama complet, avec visite guidée, des mystères du Ciel. Revenons àRobert H. qui se sent partir en plein milieu de l ’opération :

« J ’ étais dans un tunnel, voyageant à une très grande vitesse vers une lumièrequi n’ avait pas grande importance à ce moment-là. Dans mon travail, je volais

 fréquemment en avion et j ’ avais participé à des courses automobiles, ce qui me permettait de me rendre compte que la vitesse à laquelle je voyageais dépassait deloin tout ce que j ’ avais connu ; et elle augmentait sans cesse. Les murs du tunnelétaient un brouillard, mais lorsque j ’ ai regardé avec plus d ’ attention j ’ ai réalisé quece tunnel dans lequel je volais à cette vitesse invraisemblable était composé de pla-nètes ; des masses solides, brouillées cependant par la vitesse et la distance. Il yavait aussi un son terrible. C ’ était comme si tous les plus grands orchestres dumonde jouaient en même temps ; il n’ y avait pas de mélodie mais c’ était très fort,

 puissant et quelque part apaisant. C ’ était un son rapide, mouvant, comme quelquechose que je pourrais me rappeler, très familier, juste quelque part dans ma mé-moire.

 Soudain j ’ ai eu peur. Je n’ avais aucune idée de l ’ endroit où je me trouvais, j ’ étaisemporté à une vitesse incroyable et rien dans ma vie ne m’ avait préparé à cetteaventure. Au moment où je réalisais que j ’ avais peur, une présence m’ atteignit ; pas

 physiquement, mais par télépathie. C ’ était une présence calme et douce qui a dit :« Allez, allez, tout va bien, relax. » Et cette pensée transférée en moi eut un effetcalmant, immédiat, de loin le plus puissant de tout ce que j ’ ai connu dans ma vie destressé.

 Je me dirigeais vers cette immense lumière à la fin du tunnel, mais à l ’ instant où j ’ allais y pénétrer, tout devint noir. Lorsque je ferme mes yeux dans une piècesombre j ’ ai toujours la sensation de voir. J ’ ai aussi la sensation du toucher et celled ’ avoir un corps. Le noir dont je parle était total sans aucune sensation. Ma cons-

cience ÉTAIT simplement. J ’ existais, mais sans aucune sensation ailleurs. C ’ était

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absolument terrifiant. Cela a duré un moment, comme une journée entière. Alorsmes sensations ont commencé doucement à revenir et j ’ ai compris qu’ elles étaientuniquement positives. Il n’ y avait plus aucune douleur dans ma jambe, ni aucuninconvénient mental ou physique. Il y avait à la place la paix, la joie, l ’ harmonie et

la lumière. Oh, quelle Lumière c’ était ! Je me rendais de plus en plus compte de sa présence, c’ était une lumière dorée, et argentée et verte et remplie d ’ amour. Alorsque ces sensations se stabilisaient, et cela me semblait cent ans parce que dans cette

 place il n’ y avait pas de précipitation, je découvris un Etre assis à côté de moi. Il portait une robe blanche et était la paix même. C ’ était celui qui m’ avait rassuré pendant les derniers instants de mon voyage, je le sus d ’ instinct. Et il me rassuraitencore. Je savais qu’ il aurait pu être tous les amis que je n ’ ai jamais eus et tous lesguides et professeurs dont j ’ aurais pu avoir besoin un jour. Je savais aussi qu’ ilserait là si jamais j ’ avais besoin de lui. Mais comme il en avait d ’ autres à surveiller,

 je devais prendre soin de moi aussi bien que je le pouvais.On était assis côte à côte sur un rocher, surplombant le plus beau paysage que

 j ’ aie jamais vu. Les couleurs étaient hors de ma connaissance, d ’ un éclat dépassanttous mes rêves, de composition exceptionnelle. C ’ était extraordinairement agréableet il n’ y avait pas de pression, mon ami me connaissait et m’ aimait mieux que ja-mais je n’ aurais pu me connaître et m’ aimer moi-même. Je n’ ai jamais ressenti unetelle radiance et une telle paix. “C’ est vraiment quelque chose, n’ est-ce pas ? ”  s’ exclama mon ami, parlant de la vue. J ’ étais assis confortablement avec lui et ad-mirais dans un silence indescriptible. Il dit : “  Nous pensions t ’ avoir perdu un mo-ment.”  (…) Pendant que j ’ étais toujours en train de m’ émerveiller sur ce que je con-templais, mon ami me suggéra qu’ il serait temps d ’ y aller. Devenant aussi agité,

 j ’ acquiesçai. IMMÉDIATEMENT, nous changeâmes d ’ endroit. Nous écoutions main-tenant un chœur d’  Anges en train de chanter. Ils chantaient la plus adorable et la

 plus extraordinaire musique que j ’ aie jamais entendue. Ils étaient tous identiques,tous aussi beaux les uns que les autres. Lorsque leur chant prit fin, « l ’ une » d ’ euxvint vers moi pour m’ accueillir. Elle était exquise et j ’ étais extrêmement attiré parelle et je réalisais alors que mon admiration pouvait seulement s ’ exprimer de façon totalement non physique, comme avec un petit enfant. J ’ étais embarrassé par monerreur mais ce n’ était pas grave. Tout était pardonné dans cette place merveilleuse.

(…) Le sentiment que je devais partir se transforma d ’ abord en certitude puis enterreur. Mon appréhension fut confirmée lorsque mon guide me dit clairement qu’ ilétait temps pour moi d ’ y aller, mais que je devais me rappeler que cette place étaittoujours ma maison, et que j ’ y retournerais un jour prochain. Je lui dis qu ’ il m’ étaitimpossible de retourner dans cette vie en bas après cette expérience, mais il me

répondit que je n’ avais pas le choix, que j ’ avais encore du travail à faire. J ’ ai protes-té, prétextant que les circonstances de ma vie étaient devenues telles que je ne pou-vais plus continuer ; et je fus consterné à la pensée de toute la douleur mentale et

 physique qui m’ attendait. Il me demanda d ’ être plus précis et je me rappelai une période de ma vie au cours de laquelle j ’ avais eu de grosses difficultés. Instantané-ment je ressentis totalement les émotions de cette époque. C ’ était presque insuppor-table. Alors, avec rien de plus qu’ un simple geste, la douleur disparut pour être rem-

 placée par un sentiment glorieux d ’ amour et de bien-être. Ce processus fut répété plusieurs fois selon les différentes étapes de ma vie au cours desquelles j ’ eus desdifficultés. Mon ami alors me montra que je pouvais faire cet exploit invraisem-blable moi-même.

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(…)  Il me fit comprendre qu’ il n ’ y avait aucune discussion possible sur mon re-tour. Les règles étaient les règles et je devais m ’ y conformer. Il n’ y aurait aucuneexception pour moi, et l ’ attendrissement sur soi n’ était pas une forme d ’ expressionacceptable. En un instant, tout disparut et je me trouvais dans la salle de réanima-

tion me demandant ce que je devais me rappeler. L’ expérience a duré cinq minutesou cinq heures. »

Il s’agit incontestablement de l’un de nos plus beaux témoignages sur l’ Ange gar-dien dans une NDE. Un récit d’une précision chirurgicale qui nous apporte un certainnombre de recoupements. Le sujet voyage dans le tunnel comme hors du temps et, aumoment où il prend peur, il découvre à ses côtés une présence qui lui parle et dont lesmots, ou plus exactement les pensées, lui procurent un sentiment absolu de paix etsurtout de sécurité : « Cette pensée transférée en moi a eu un effet calmant, immé-diat, de loin plus puissant que tout ce que j ’ ai connu dans ma vie stressée. » Ce sen-timent de sécurité représente l’un des facteurs communs des NDE  « angéliques ».

Premier acte. Deuxième acte : le sujet flotte dans le noir complet, dans lequel il nes’assure de son existence que par sa pensée (ce qui nous renvoie directement dans les bras de Descartes et de son célèbre « je pense, donc je suis »). L’obscurité se dissipe etle sujet est assis sur un rocher avec « présence » du tunnel à ses côtés, drapé dans unerobe blanche, dégageant une sérénité contagieuse. Une nouvelle certitude se fait dansson esprit : « Je savais qu’ il aurait pu être tous les amis que je n ’ ai jamais eus, ettous les guides et professeurs dont j ’ aurais pu avoir besoin un jour. Je savais aussiqu’ il serait là si jamais j ’ avais besoin de lui, mais comme il en avait aussi d ’ autres àsurveiller je devais prendre soin de moi aussi bien que je le pouvais. »  On ne peutpas être plus clair et nous verrons plus loin dans ce livre à quel point cette précisioncorrespond à merveille à diverses définitions de l’ Ange  gardien. Cependant, le sujet

n’utilisa jamais le mot d’ Ange mais celui d’Etre. Cette description, très puissante,nous plonge droit dans le mystère de la fonction de l ’ Ange. C’est une pure merveille etparmi les nombreux livres que j’ai lus sur le sujet, pas un ne donnait une explicationaussi simple, brève et fulgurante. Puis l’être lui dit une phrase mystérieuse « Nous 

 pensions t ’ avoir perdu un moment  ». Qui nous ? Rappelons que dans ce témoignage,le mot de Dieu toujours pas été prononcé. Or, après le rocher et la ville, le sujet est« transporté » instantanément par l’être devant un chœur d’ Anges. Là il utilise bien lenom d’ Ange. Il les observe attentivement : ils sont plus  beaux les uns que les autres età la fin, « une » Ange, une vraie, vient l ’accueillir. Elle est tellement belle et attiranteque notre sujet se sent, comme on dit, pousser des ailes et découvre avec un certainembarras que son « admiration ne peut s’ exprimer que de façon non physique » 36.

Faut-il le souligner, c’est ce chœur d’ Anges, rappelant le tableau de Fra Angelico « Ladanse des élus », qui a placé le récit de Bob H. dans un environnement divin.

12) J’ai réalisé que je ne marchais pas seule

 À 3 h 30 un matin de juin 1959, Glenn Perkins se réveille tout à coup après avoirrêvé que sa fille, gravement malade et hospitalisée, a besoin de lui. Il s ’habille, mangeun morceau en vitesse, s’installe finalement au volant vers 4 h 15 et met le cap vers

36

  Ce passage me fait penser à Gabriella Light, le personnage du roman écrit par Andrew Greeley,« Angel Fire », Toor Books.

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l’hôpital. Il y arrive vers 5 heures. Au même moment, dans la chambre 336 de l’UnionHospital d’Indiana, Terre-Haute, le médecin constate le décès de Betty et la déclareofficiellement morte. L’appendicite gangrenée, assortie d’une pneumonie, lui avaitdétruit l’estomac et les ovaires avant de s ’attaquer au reste du corps. Le drap de son

lit est remonté visage par l’infirmière qui sort sans bruit pour annoncer la nouvelleaux parents. Pendant qu’elle téléphone et remplit les papiers administratifs relatifs audécès, Glenn Perkins monte les marches trois par trois, déboule dans la pièce et voitle drap recouvrant le visage de sa fille. Frappé de stupeur, il se jette à son lit et prie enpleurant « Jésus, Jésus ». Betty, elle, se trouve « de l’autre côté ». Cette expérience l’atellement bouleversée qu’en 1977 elle a publié son récit dans les moindres détails37.Ce qui demeure remarquable dans son histoire, c’est qu’elle ne se souvient pas d’avoirpassé un tunnel :

« La transition fut sereine et apaisante. Je me suis réveillée au pied d ’ une trèsbelle colline. Elle était escarpée mais je l ’ escaladais sans aucun effort et une pro-

 fonde extase envahit mon corps. (…) Tout autour de moi s’ étendait un merveilleux et profond ciel bleu sans aucun nuage. Regardant encore, je remarquai qu’ il n’ y avaitaucune route ou chemin. Cependant, je semblais savoir où j ’ allais. Alors je réalisaique je ne marchais pas seule. À ma gauche et un peu derrière moi se tenait un grand

 personnage, d ’ allure masculine, dans une robe. Je me suis demandé si c ’ était un Ange et j ’ essayai de voir s’ il avait des ailes. Mais de face je ne pouvais voir son dos. J ’ ai senti cependant qu’ il pouvait se rendre partout où il voulait et très vite. Nous ne parlions pas. D’ une certaine manière, cela ne semblait pas nécessaire puisque nousallions dans la même direction. Je me rendis compte qu’ il ne m’ était pas étranger. Ilme connaissait et je ressentais une étrange complicité. Où nous étions-nous déjàrencontrés ? Nous connaissions-nous depuis toujours ? Il semblait que oui. Où al-

lions-nous maintenant ?Comme nous marchions ensemble, je ne voyais pas de soleil, mais la lumière

était partout . (…)  J ’ ai senti que nous pouvions aller où nous le voulions, et ce, ins-tantanément. La communication entre nous s’ effectuait par projection de pensées.(…) Juste au moment où nous atteignions le sommet de la colline, j ’ entendis la voixde mon père appelant « Jésus, Jésus ». Sa voix semblait lointaine. J ’ ai pensé fairedemi-tour pour le retrouver. Je ne l ’ ai pas fait parce que je savais que ma destina-tion était devant (…)  L’  Ange s’ est arrêté devant moi et a posé la paume de sa mainsur une porte que je n’ avais pas remarquée auparavant . (…) Je vis ce qui apparais-sait (derrière la porte) comme une rue de couleurs dorées recouverte de verre oud ’ eau. La lumière jaune qui apparut était aveuglante. Impossible de la décrire. Je

n’ ai pas vu de silhouette, même si j ’ avais la conscience d ’ une Personne. Soudain, jesus que cette lumière était Jésus, que la Personne était Jésus. Je n ’ avais pas à bou-ger. La lumière était tout autour de moi. Il semblait qu’ il y avait une certaine cha-leur à l ’ intérieur comme si j ’ étais exposée aux rayons du soleil ; mon corps commen-ça à rayonner. Chaque part de moi était absorbée dans cette lumière. Je me sentaisenveloppée par les rayons de cette énergie puissante, pénétrante et aimante. L ’  Angeme regarda et me communiqua la pensée “Veux -tu entrer et les rejoindre ?”. Toutmon corps voulait y entrer, mais j ’ hésitais. Avais-je un choix ? Alors je me rappelaila voix de mon père. Peut-être que je devais partir et le trouver. “Je voudrais resteret chanter un peu plus longtemps et ensuite redescendre la colline” , ai-je finalement

37 « My Glimpse of Eternity », 1977, Betty Malz, Chosen Bocks, New York.

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répondu. Mais ce fut trop tard. Doucement, les portes fusionnèrent en une feuille de perles et nous commençâmes à redescendre la même magnifique colline. Cette fois,le mur était sur ma gauche et l ’  Ange marchait à ma droite. »

Betty réintégra son corps et son lit avec des textes de l ’Evangile dansant devantses yeux. C’est son père, toujours au pied du lit, qui décela un mouvement sous ledrap et appela les infirmières. Dans l’hôpital, personne ne comprit comment elle avaitpu « revenir »  alors qu’elle était morte. Amaigrie par des semaines de traitementmédical intensif et la quasi absence de nourriture, Betty voulut aussitôt manger  auplus grand effroi du personnel hospitalier qui le lui défendit formellement. Elle n ’eneut cure, par « hasard », un plateau-repas ne lui étant pas destiné   atterrit dans sachambre juste après son retour de la « colline ». Par hasard ? Elle se jeta dessus et lenettoya en deux bouchées. Aucune conséquence désastreuse. Son médecin la mit engarde : ses ovaires, attaqués par l’infection massive, ne pourraient plus jamais rem-plir leurs fonctions. Il lui conseilla même de les faire retirer et, avant cette opération,

de « protéger » ses relations sexuelles pour éviter la conception d’un enfant déformé.Quelques jours plus tard, elle quitta l’hôpital en pleine santé, fit l’amour dans la fou-lée, et se retrouva enceinte. Elle n’eut strictement aucune séquelle de sa maladie etson enfant fut parfait. Cela s’appelle un miracle documenté.

Revenons à la NDE. Elle se réveille après sa « mort » et marche dans une direc-tion déterminée qu’elle semble connaître. Soudain elle se retourne et découvre qu’ellen’est pas seule. Un personnage d’allure masculine, vêtu d’une robe blanche, se tientderrière elle. Betty Malz écrira en 1986 dans un second livre qu ’elle n’aurait jamais puimaginer un Etre doté d’une telle beauté, d’une telle puissance et assurance38. Elleutilise tout de suite le terme Ange et veut vérifier s ’il a des ailes ! Non, il n ’en possède

pas mais cependant elle a le sentiment de le connaître depuis très longtemps et qu ’ilpeut se rendre en une fraction de seconde partout où il le veut : «  Il me connaissait et

 je ressentais une étrange complicité. Où nous étions-nous déjà rencontrés ? Nousconnaissions-nous depuis toujours ? Il semblait que oui . » Cela nous renvoie direc-tement aux « Dialogues avec l’ Ange » lorsque l’ Ange demande à Gitta si elle le con-naît. Gitta est profondément touchée par les mots et sait avec « une certitude inexpli-cable qu’ il est son Maître intérieur : mais elle est au bord du souvenir et essaie detoutes ses forces de se rappeler.  En vain »39. Les deux femmes ont exactement lamême réaction : « Je le connais bien, celui-là, mais où donc l ’ ai-je rencontré ? ».

 Après un bref aperçu de cette nouvelle « Jérusalem », Betty est amenée doucement vers le célèbre pseudo-choix « veux-tu entrer ? ». Elle tente de trouver un compromis

mais n’en trouve pas. Retour dans le corps accompagnée de son guide. En retrouvantson enveloppe physique, Betty Malz n’imaginait pas que ce « rêve éveillé » changeraittoute sa vie.

13) Un Ange brillant

38

 Page 15 in « Angels Watching Over Me », Chosen Books, New York.39 Page 24, « Dialogues avec l’Ange », Aubier.

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Le cas numéro 13 nous vient des recherches du Dr Maurice Rawlings 40, le cardio-logue du Tennessee. Le patient sait qu ’il va mourir parce qu’en arrivant à l’hôpital il asenti une violente douleur à la tête et soudain tout s’est éclairé autour de lui :

« … alors je me sentis libre et en paix, avec cette impression de me porter par- faitement bien. J ’ ai regardé en dessous et j ’ ai vu l ’ équipe médicale travaillant surmoi. Cela ne m’ a pas inquiété le moins du monde. Je me demandai pourquoi. Puis je

 fus enveloppé dans un nuage sombre et passai un tunnel. J ’ ai émergé de l ’ autre côtédu tunnel dans une lumière blanche qui avait une douce lueur. C ’ était mon frère,mort trois ans auparavant. J ’ ai essayé de franchir un passage mais mon frère mebouchait la vue et ne voulait pas me laisser voir ce qui se trouvait derrière lui. Puis

 je vis ce qu’ il y avait derrière. C ’ était un Ange brillant. Un Ange de lumière. Je mesuis senti enveloppé par la force d ’ amour émanant de cet Ange qui cherchait et pe-sait toutes mes pensées les plus intimes. J ’ étais examiné au plus profond de mon êtreet puis il semblait que j ’ avais reçu l ’ autorisation de voir d ’ autres esprits, ceux de

 personnes qui m’ étaient chères, mortes auparavant. Puis mon corps sauta en l ’ air àla suite du choc électrique qu’ on venait de m’ administrer. Je sus que j ’ étais de retoursur terre. Depuis que je me suis remis de cette rencontre avec la mort, je n ’ ai aucune

 peur d ’ elle. Je sais à quoi elle ressemble  ». 

Cette NDE est curieuse parce qu’elle ne ressemble à aucune autre. Après le tun-nel, le sujet rencontre son frère qui essaie de cacher la présence qui se trouve derrièrelui. Le sujet veut voir et il est déconcerté en apercevant un Ange, un vrai, qui brille,fait de lumière, bref qui clignote comme un sapin de Noël. En l’observant il se sent« enveloppé par la force d ’ amour émanant de cet Ange  » qui cherche et pèse sespensées, même les plus intimes : « J ’ étais examiné au plus profond de mon être. »

Etonnant. C’est franchement curieux à quel point cette description, entièrement horscontexte, colle à la représentation de l’ Archange Michael pesant les âmes dans letableau de Hans Memling41 « Le Jugement dernier ». Très curieux. Autre caractéris-tique insolite, c’est un Ange, et non un Etre de Lumière inclassable, un vrai. Ici,l’ Ange jauge, pèse littéralement l’âme, comme dans le tableau de Memling, et dans lechapitre « Des Anges et des mystiques », en particulier chez Marie-Julie Jahenny,nous verrons que l’ Archange pèse bien les âmes.

14) Une voix m’accompagnait

 Voici un cas français. Il s’agit de Marie d’ Y., jeune  lycéenne de dix-sept ans aumoment des faits qui, comme tant d’autres, a entendu parler de l’éther. À la suited’une déception amoureuse, un soir, elle décide d’imbiber généreusement un coton,de se coucher et de le coller sous ses narines. L’effet est immédiat. Son corps se dé-tend, puis s’alourdit, tout semble lointain, les bruits ne lui parviennent plus qu ’avecun écho et elle découvre étonnée que son corps semble commencer à tourner sur sonaxe de plus en plus vite comme une toupie. Au moment où elle va paniquer, une voixrassurante se fait entendre dans son cerveau et elle se sent alors happée vers le haut.

40 Page 69 in « Beyond Death Door », op. cit. 41

 Notons également « La Pesée des âmes » de Rogier de La Pasture au musée de l’Hôtel-Dieu deBeaune, France.

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Elle sort de son corps, observe un moment sa chambre de haut avant de fondre àgrande vitesse dans un tunnel fait « d ’ arches obscures et d ’ arches lumineuses » La

 voix la guide doucement et elle atterrit dans une « atmosphère blanche, lumineuse, presque dorée » :

« C ’ était une voix adulte. Je ne la connaissais pas. Elle me semblait masculine et je pense l ’ avoir déjà entendue une fois à l ’ âge de dix ans lorsque j ’ ai eu peur dansune maison. J ’ émerge du tunnel et cette voix se transforme en plusieurs voix. En fait,

 j ’ ai rencontré d ’ autres entités. Je ne les vois pas vraiment, je les sens. Cela paraîtdifficile comme explication mais c’ est ça. Après, j ’ ai vu quelque chose de bien pluslumineux. Et ces voix télépathiques qui disaient : “  Mais qu’ est-ce quelle fait là ? Cen’ est pas son heure. Ma petite, ce n’ est pas ton heure, que fais-tu là ?”  Ces Etres sont

 pleins d ’ amour, comme des Anges, mais sans corps ni forme, comme des sphères delumière, indescriptibles. Ensuite j ’ ai erré dans un brouillard, c’ était assez désa-gréable avec toujours cette impression de planer au-dessus de quelque chose. Puis je

suis descendue encore plus bas, et là, j ’ ai vu des formes grisâtres. Je les voyais etelles me montraient leurs poignets. Elles étaient très douces, bienveillantes et cettevoix m’ a dit « ce sont des suicidés », tout en me faisant comprendre que le suiciden’ était pas une solution, que cela ne servait à rien et que tout serait à recommencer.

 Ils avaient raté quelque chose et c’ était très grave. Après être remontée, j ’ ai rencon-tré une forme lumineuse indescriptible, tant sa gravité et sa profondeurm’ impressionnaient, qui m’ a demandé qui j ’ étais. J ’ étais embêtée. Et ma vie a com-mencé à défiler. C ’ était fou parce que je suis devenue tous ceux avec qui j ’ ai eu desrelations, en ressentant mes actes sur eux. C ’ était terrible. On se sent bête après, trèsbête. La voix avait changé, elle était plus impressionnante, différente des “  Anges”que j ’ avais vus à la sortie du tunnel. Je ne peux pas les décrire. C ’ est juste une forme

lumineuse. C ’ est impossible à décrire parce qu’on “voit” et on “sent” en même temps. Lors de la revue de la vie, cet Ange sembla s’ amuser en voyant que j ’ étais désarçon-née en revivant mes actes. Il avait un sens de l ’ humour prononcé, c’ était évident. Mastupéfaction, mon orgueil, mon égocentrisme, etc., l ’ amusaient beaucoup. Après larevue, je me sentis “merdeuse” , mais aussi soulagée. »

La NDE de Marie ne s’arrête pas là. Elle fond alors dans le cosmos, devient unpoint de lumière et se sent comme un grain de sable dans l ’infini cosmique dans le-quel luit une forme triangulaire qui semble, selon elle, être à l’origine de tout. Elle nese souvient pas de son retour, simplement du regard de sa mère, baigné de larmes, endécouvrant que sa fille a tenté de se suicider. Marie explique qu ’après cette expé-

rience elle a écarté toute idée de suicide parce que ce qu ’elle a vécu a bouleversé à jamais sa conception du monde, des valeurs, des relations humaines et matérielles :« J ’ ai la certitude au fond de moi d ’ une vie après la mort et de l ’ existence d ’ une lu-mière-énergie suprême que l ’ on pourrait nommer Dieu. »

Une adolescente qui prend de l’éther pour se tuer après un chagrin d’amour, voi-là un cas qui se produit trop fréquemment. Ici, les Etres sont parfaitement « vi-sibles », du moins perceptibles, et lui montrent la zone grise des suicidés. Leçon. S’iln’ y a pas de robes blanches avec des ceintures dorées, on retrouve en revanche la« sphère lumineuse » ou l’impression que ces Etres sont constitués d’un tissu delumière.

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15) L’ Ange de la Mort

Cas du Dr Phillip Swihart rapporté par le Dr Maurice Rawlings. Le patient fut at-taqué dans la rue et battu jusqu’à  l’inconscience un vendredi soir de février 1967.Hospitalisé, le médecin de permanence décide de le garder en observation pendant lanuit afin que l’équipe du matin puisse explorer la zone abdominale durement tou-chée. Récit du patient :

« Je me  trouvais dans la salle d ’ opération attendant l ’ intervention chirurgicalelorsque je sentis la présence d ’ une chose ou d ’ une sorte de puissance et je me suis dit« ça doit être ça (la mort) ». Ensuite, l ’ obscurité. Le temps avait perdu de son impor-tance. Je ne sais combien de temps je suis resté sans aucune sensation dans cetteobscurité. Puis il y eut une lumière. Je me suis réveillé et je savais que c ’ était réel.

 Devant moi, ma vie passa en revue. Chaque pensée, chaque mot et chaque geste que j ’ avais eus dans ma vie depuis le moment où j ’ avais compris que le Christ était bienréel. Et j ’ étais très jeune à ce moment-là. Je vis des actes que j ’ avais commis et que

 j ’ avais totalement oubliés mais dont je me suis immédiatement rappelé en les regar-dant revivre devant moi. Cette expérience était, pour être précis, incroyable. Chaquedétail, jusqu’ à aujourd ’ hui. Et pendant que je regardais ma vie défiler, je sentais la

 présence de cette sorte de puissance, mais sans la voir. (…)  Je lui ai demandé qui j ’ étais, qui elle était ou ce quelle était. La communication ne se faisait pas en parlantmais par un flux d ’ énergie. Il m’ a répondu qu’ il était l ’  Ange de la Mort. Je l ’ ai cru.

 L’  Ange continua en me disant que ma vie n’ était pas comme elle devait être, qu’ il

 pouvait me prendre mais que j ’ avais une seconde chance et c’ est pourquoi je devaism’ en retourner. Il m’ a promis que je ne mourrais pas en 1967. Je me rappelle ensuitem’ être réveillé dans la chambre. J ’ étais tellement absorbé par cette expérience que jen’ avais même pas remarqué le type de corps qu ’ il avait, ni combien de temps celaavait duré, tant ce fut réel. Je l ’ ai vraiment cru. Plus tard en 1967, une voiture passasur mes épaules et mon cou. Bien plus tard, j ’ eus un accident de voiture dans lequelles deux véhicules furent entièrement détruits et, dans deux accidents, je m’ en sortisquasiment sans aucune égratignure. Par ailleurs, je n’ étais responsable d ’ aucunedes collisions. J ’ ai rarement raconté mon expérience car je ne voulais pas que l ’ onme prenne pour un fou. Mais la rencontre fut vraiment réelle pour moi et je croistoujours que c’ était bien l ’  Ange de la Mort. » 

Cela devait arriver. L’ Ange de la Mort qui manquait cruellement à notre études’est manifesté dans une NDE extrêmement sérieuse puisque le sujet fut passé à tabacpar quelques loubards. Cette NDE répond bien aux critères classiques, à savoir lasortie hors du corps, le passage du tunnel et la revue de vie. Et juste après celle-ci,telle une apparition théâtrale, surgit l’ Ange de la Mort, ou du moins un Etre spirituel,une « puissance », qui se présente ès qualités. Je trouve cet Ange très drôle finale-ment. Comme dans une tragédie grecque, cet Ange déclame (par télépathie) : « Ta vien’ est pas comme elle devrait être. » Il aurait pu le faire en vers ou en alexandrins,mais l’ Ange de la Mort ne semble pas avoir de l’humour… On imagine l’âme soudainglacée d’effroi, surtout après une revue complète. Mais l’ Ange est magnanime et per-

met au sujet de retourner. Mieux, il lui promet qu’il ne mourra pas cette année-là. Le

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sujet retrouve son corps, assommé par la réalité de ce qu ’il vient de vivre. Et l’ Ange dela Mort tient sa promesse, faisant mentir son qualificatif. À deux reprises, le sujet sortindemne d’accidents qui, normalement, auraient dû le tuer, comme lorsqu’une voi-ture lui passa dessus ! Ce qui donne une idée très précise de l’efficacité de la protec-

tion d’un Ange. Cela laisse vraiment rêveur… 

16) Je ne t’ai pas oublié

L’expérience  de Leonard Spade, un Californien de cinquante ans, présentequelques similitudes avec le récit précédent comme nous allons le découvrir. Cela sepassait à Brooklyn, New York, en février 1969. Il était âgé de vingt-cinq ans. Une

 banale grippe se compliqua et les médecins identifièrent un virus contre lequel ilsn’avaient pas encore d’antidotes. Les souffrances furent telles que Leonard pria Dieupour mourir :

« J ’ étais dans la maison de ma mère à Brooklyn quand tout à coup je me suissenti mal. J ’ étais en visite chez elle et je suis parti m’ allonger dans une pièce quinaguère était ma chambre d ’ enfant. En fait, c’ était le jour de l ’ an. Deux mois plustard, j ’ étais toujours là et je m’ en souviens bien parce qu’ un phénomène étrange se

 passa le jour de mon anniversaire, le 26 février. Ce jour, je me suis soudain retrouvé flottant en haut de la chambre, regardant mon corps. Ensuite, je me suis vu dansune sorte de vestibule ou une antichambre et j ’ ai entendu une voix me dire « je net ’ ai pas oublié. Je sais que tu m’ as appelé ». Effectivement, dans le désespoir le plustotal, j ’ avais prié pour mourir parce que la maladie me faisait trop souffrir ; je vou-

lais mourir et j ’ avais prié pendant des jours. J ’ avais prié mais personne en particu-lier parce que je n’ avais pas vraiment de religion. Quand vous souffrez comme ça,c’ est tout ce qui vous reste, le seul recours. Je n’ avais cessé de prier. La voix de nou-veau résonna : « Je t ’ ai entendu, mais tu dois savoir que ce n ’ est pas encore tonheure de mourir. » Puis un tunnel apparut : il ressemblait plus à un trou de douzeou quinze mètres de profondeur qu’ à un tunnel. Au bout, je voyais cette incroyable etbrillante lumière blanche. Je pouvais distinguer dans cette lumière des ombres semouvoir et je savais –  je ne sais comment –  que c’ étaient celles de personnes que

 j ’ avais connues, mortes auparavant, qui m’ aimaient et qui attendaient de me revoir. J ’ ai éprouvé alors de l ’ amour et de la compassion. Ensuite je regardai à nouveaudans cette alcôve et distinguai la silhouette d ’ un homme grand, très grand, puissant

et magnifiquement proportionné. Je me rapprochai et vis qu ’ il avait d ’ immensesailes, comme celles d ’ un Archange, avec cette indéfinissable couleur gris-noir métal-lique. J ’ étais très intrigué par cet Etre mais je ne lui ai jamais demandé qui il étaitou ce qu’ il était. Mais plus je le regardais et plus je me rendais compte qu ’ il avait unaspect féminin. Ensuite, cela devint confus car, finalement, il n’ avait pas de genre.

 Les plumes de ses ailes étaient noires. Son corps dégageait la puissance du métal eten même temps une certaine douceur. Il m ’ a dit que je devais m’ assurer d ’ avoir bientout terminé ici parce que si je continuais, c’ était sans retour. Ensuite ma vie a défiléet je pensais vraiment avoir terminé. J ’ observais mes relations avec mes proches,ma famille et découvris qu’ ils pourraient parfaitement survivre sans moi. J ’ ai réali-sé alors que j ’ avais vécu toute ma vie en réaction contre mon père, que ma vie ne me

 plaisait pas. En même temps, j ’ avais le sentiment qu’ aller vers cette lumière, c’ était

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aller vers la lumière de Dieu et je ne me sentais pas prêt, tel que j ’ étais, à me présen-ter devant Dieu. Lui était prêt pour moi, prêt à m ’ accepter sans aucun grief. Maismoi, je ne voulais pas y aller comme ça. J ’ avais le sentiment que tout ce que l ’ on

 faisait ici sur cette terre n’ avait aucune importance eu égard à cet amour, à cette

compassion. Pourtant, je ne sentais pas satisfait parce que j ’ avais le sentimentd ’ avoir promis de faire quelque chose de ma vie que je n ’ avais pas réalisé. J ’ ai com- pris alors que je devais repartir et que je ne pouvais aller vers l ’  Amour absolu. J ’ airegardé mon corps en bas et il me semblait cassé. J ’ y suis retourné, assez ennuyé. Jene sais si c’ était un Ange, mon « moi supérieur » ou je ne sais quoi d ’ autre, mais ilétait bien réel ».

 Avec ce récit, nous retombons dans le cas de Beverly B. qui, se découvrant défigu-rée, prie Dieu pour la première fois de sa vie pour Lui demander de mourir. Un vraiparadoxe où les symboles se télescopent. Leonard Spade prie pour échapper à sessouffrances. Les deux « mendiants de la mort » traversaient une période d’émotions

intenses. Et dans les deux cas, les prières sont exaucées avec des variantes  après lasortie  du corps : Beverly est  emmenée par un Ange dans la Lumière de Dieu qui luifait faire un tour du propriétaire alors que Leonard se retrouve devant un Etreétrange, doté d’ailes (le premier mot qu’il utilise est « Archange » !), qui lui ditd’abord « je ne t ’ ai pas oublié. Je sais que tu m’ as appelé » et ensuite « je t ’ ai enten-du, mais tu dois savoir que ce n’ est pas encore ton heure de mourir  ». Peut-on endéduire qu’il s’agit de l’ Ange de la Mort ? Ces deux réponses sont importantes,puisqu’elles indiquent clairement que sa prière a été entendue. Ce qui veut dire aussique l’acte de prier est vraiment efficace. La prière est entendue, reçue même cinq surcinq par les occupants de « là-haut ». Encore plus étonnant : ils y répondent. Enétudiant les Anges, on redécouvre finalement bien des choses.

17) Un escalier d’ Anges

L’héritier du célèbre institut de sondages Gallup, George Gallup Jr, a lu les ou- vrages de Moody et s’est passionné pour le sujet au point de réaliser une enquête surles NDE à l’échelle nationale, ce qui, compte tenu de la taille des Etats-Unis, consti-tuait une véritable première. Les résultats de ce sondage l’ont stupéfié et il a décidé deles analyser sérieusement. Son livre « Adventures in Immortality »42 est passionnantparce qu’il dresse un tableau précis de ce qui se passe après la mort et surtout, en

recoupant tous les témoignages réunis par ses enquêteurs, de ce que l ’on découvrirapeut-être dans le ciel. Ses résultats confirment en tout point les synthèses de Moodyet de Ring. Parmi ses récits, nous avons trouvé un cas vraiment hors normes, celuid’une femme de Pennsylvanie, âgée de soixante-dix ans au moment de l ’interview,ancienne infirmière, et qui a expliqué aux enquêteurs de Gallup l’expérience qu’elleavait vécue cinquante-trois ans plus tôt lorsqu’elle avait décidé d’accoucher à domi-cile.

Le médecin de la famille, rencontrant quelques problèmes au moment del’accouchement, dut utiliser les forceps, ce qui provoqua des complications internes.Une semaine après la naissance, le docteur l’examine à nouveau et décide de

42 Pages 68, 69, McGraw Hill, 1982, New York.

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l’hospitaliser sur le champ. Elle reste pendant trois jours à l’hôpital avant que la déci-sion de l’opérer soit prise. Mais son mari refuse l’intervention qui risquait sans doutede provoquer des dégâts intimes irrémédiables :

« J ’ étais si malade que je ne pouvais même pas me lever dans mon lit. C ’ était undimanche après-midi. Mon mari prit un taxi et me transporta dans ses bras commeun bébé. Curieusement, en chemin, je recouvrai quelques forces. Toujours est-il que

 je sortis du taxi et marchai vers la maison jusqu’ à notre appartement qui se trouvaitau troisième étage. Je changeai le lit et l ’ arrangeai à ma façon. Ensuite je me suisdéshabillée et me suis installée dans le lit. Je me sentais merveilleusement bien.

 Jamais je n’ ai ressenti une telle sensation de bien-être auparavant et jamais depuis. Ma famille et mes voisins étaient tous là parce qu’ ils étaient abasourdis en voyant lechangement miraculeux qui s’ était opéré en moi. Alors, exactement comme siquelqu’ un parlait, une voix me dit que j ’ allais mourir et que je devais en informermon mari et ma famille. Alors je les ai tous réunis dans ma chambre. En tenant la

main de mon mari je leur ai dit : “Vous devez  tous vous préparer à rencontrer votre Dieu parce que je vais rencontrer le mien.”   Je me sentais si calme, je ne souffraismême pas. Alors que lorsque je quittai l ’ hôpital trois heures auparavant, la douleurétait intolérable. On aurait dit que j ’ étais dans une sorte de transe. À ce moment-là,

 j ’ eus une vision. Il semblait que tous ces Anges venaient du ciel, et, tendant leursmains, formaient un escalier qui allait jusqu’ au ciel. En montant cet escalier, il mesemblait tout savoir de ce qui se passait dans ma maison. Ma famille et mes voisins

 pleuraient et mon mari s’ était agenouillé au pied du lit, suppliant Dieu dem’ épargner pour le bien du bébé. J ’ ai continué à escalader l ’ escalier formé de mainsd ’  Anges jusqu’ à atteindre le paradis. Lorsque j ’ atteignis le sommet, il y avait unbrouillard devant la porte et un Ange me dit : “Ce brouillard est la prière de ta f a-

mille pour ton retour. Pourquoi ne demanderais-tu pas au Seigneur de te laisserretourner pour élever ton enfant ?”  Après avoir franchi le brouillard, j ’ ai pu distin-guer cette personne assise sur un trône, enveloppée de ce brouillard. Je dis : « Sei-gneur, s’ il Vous plaît, laissez-moi retourner et élever mon enfant ». Il ne répondit

 pas mais me prit la main et me reconduisit vers l ’ escalier à redescendre. Entre-temps, la famille préparait mes funérailles avec les pompes funèbres et envoyait destélégrammes. Lorsque je revins, je criai et je chantai, je suis sûre que vous pouvezvous imaginer quel genre de journée ce fut. J ’ avais dix-sept ans à l ’ époque. J ’ en aimaintenant soixante-dix et je n’ ai eu qu’ un seul enfant. »

Cas très curieux parce qu ’une voix prévient le sujet qu’il va mourir et lui demande

d’en informer les membres de sa famille. Jusqu ’à présent, nous n’avons jamais obser- vé un tel avertissement, même en admettant que cela puisse venir de son Ange gar-dien. Or si l’ Ange ne semble pas se manifester visuellement à son protégé, il est rem-placé par une légion d’ Anges surgissant du ciel et venant constituer un escalier deleurs mains pour aider le sujet à monter jusqu’au trône de Dieu. Cela semble totale-ment fou. Le problème est que vu le domaine dans lequel essayons d’évoluer sansperdre la raison, ce cas est atypique. On pourrait invoquer une hallucination. Mais lesujet était cliniquement mort puisque ses proches avaient commencé à envoyer descâbles. Par ailleurs, ce témoin utilise le terme de vision, exactement comme les plusgrands mystiques que nous verrons dans un chapitre suivant. Ensuite, sa vision n’estpas sans rappeler le chapitre 28 de « La Genèse » où Jacob, endormi au pied d’un

rocher, rêve d’une échelle avec des Anges montant et descendant du Ciel. Elle arrive

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finalement au sommet de cet escalier étrange où un autre Ange l’attend avec un brouillard, « la prière de ta famille pour ton retour ». L’aide de l’ Ange est claire : ilsouffle la solution à l’âme arrivée au jugement. Même si tout cela nous semble bienallégorique, ce récit n’est pas plus surnaturel que tous les témoignages que nous

avons vus précédemment.

18) Michael, l’ Archange

Cas qui m’a été transmis par Kimberley Sharp, présidente de la branche IANDS de Seattle, survenu à Richard Philips en février ou mars 1969 dans une vieille fermedu Minnesota, à la frontière du Canada.

Richard avait quatorze ans lorsqu’il attrapa la grippe de Hong Kong et la vari-celle. Ses parents l’avaient  installé dans le canapé du salon et le veillaient, immobili-sés par une violente tempête de neige. C’était l’hiver le plus froid depuis vingt ans,avec des températures largement en dessous de zéro. Avec le froid polaire qui glaçaitmême les os, la varicelle et la grippe se sont aggravées. Entouré de ses parents, fié-

 vreux, Richard se voit soudain quitter son corps :

« Mes mains et mes bras étaient transparents. Je me trouvais sur un plateaublanc qui brillait, au même niveau que le plafond de la maison. En montant, je mesuis senti entouré d ’ une force, une force agréable comme celle d ’ un Ange qui repous-sait des forces maléfiques autour de moi. J ’ ai regardé en dessous et j ’ ai vu mes pa-rents pleurant autour de mon corps malade. J ’ étais triste pour eux ; puis je me ren-dis compte que je savais tout sur tout. Il n ’ y avait pas de limites à ma connaissance.

 Dans cet endroit blanc je voyais un mur, également blanc. Un inconnu, haut de deuxmètres, s’ avança vers moi. Il me dit qu’ il était Michael, l ’  Archange. Il marcha avecmoi et me montra les alentours. J ’ ai rencontré une demi-douzaine de prochescomme mon grand-père mort qui avait là une vingtaine d ’ années et ne possédait

 plus un corps grabataire. Il semblait très heureux. J ’ ai rencontré mon futur frère quiallait naître quatre ans plus tard. Et d ’autres frères et sœurs morts bien avant manaissance. Je ne savais pas que mes parents avaient eu des enfants avant moi. En-suite, je voulus rencontrer Dieu pour lui dire que j ’ étais trop jeune pour mourir etque j ’ étais très heureux avec ma famille. Dieu m’ apparut dans une lumière blanche.

 Je ne pouvais pas Le regarder en face mais Sa voix résonne encore dans ma têtecomme si c’ était hier ; elle était la compréhension, la sagesse même et Il me faisait

sentir tout son amour pour moi. Je Lui ai demandé pourquoi Il laissait le mondealler à sa destruction et Il m’ a répondu qu’ il avait donné le libre arbitre à tous et quesi nous gardions la vie sur terre ou si nous la détruisions, c’ était notre affaire. Il adit cela parce qu’  Il a sa propre volonté, exactement comme nous, sa création. À cemoment-là, le Christ a mis ses mains sur mes épaules. J ’ ai vu des marques sur ses

 poignets. Je me rappelle avoir passé un bon moment avec le Christ mais je ne mesouviens pas de ce que nous avons fait. J ’ ai demandé à Dieu de me laisser partir

 pour avoir une femme et une petite fille en son honneur avant mes trente ans, aprèsquoi je mourrais avec plaisir. Ou bien de me laisser vivre au-delà de trente ans si jen’ avais pas d ’ enfant. C ’ est ce que je Lui ai proposé. Je me souviens de Dieu extrême-ment attentif, comprenant ce que je lui demandais. Avant mon retour, j ’ ai vu passer

le Diable et cela m’ a surpris de découvrir qu ’ il était magnifique. Lorsque je revins du

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 plateau blanc, j ’ ai essayé de décrire mon expérience à mes parents. Ils ont eu telle-ment peur qu’ ils se sont précipités chez le médecin. Il en ressortit que les globulesblancs avaient détruit les globules rouges dans mon corps. Cet état nécessitait untraitement immédiat et je n’ aurais pas été soigné si mes parents ne m ’ avaient pas

emmené à l ’ hôpital. Et jamais ils ne m’ auraient emmené à l ’ hôpital dans des condi-tions météo si sévères si je ne leur avais pas raconté mon expérience. Autrement dit,ma NDE m’ a sauvé la vie. »

Compte tenu du sujet de ce livre, cette NDE constitue une très belle pièce dansnotre panorama. Dans ce cas, « un inconnu, haut de deux mètres », l’ Archange Mi-chael lui-même, vient chercher l’enfant en l’entourant de sa protection surnaturelle :« En montant, je me suis senti entouré d ’ une force, d ’ une force agréable comme celled ’ un Ange qui repoussait des forces maléfiques autour de moi. » Respectant sa répu-tation de guide, l’ Archange accompagne le garçon qui, visiblement, n’a pas d’idéeréelle de ce que représente cet Ange qui lui montre les « alentours ». Le garçon dis-

cute avec Dieu et, lors de son retour, il croise un autre Ange, « magnifique »… 

19) Je suis ton Ange gardien

Pour démontrer que les histoires de NDE existaient bien avant qu ’on ait mis unnom dessus, voici un cas rapporté par Peter Johnson en 192043, retrouvé par CraigLundhal tenant la chaire de sociologie du Western Mexico University et qui a eul’amabilité de me le communiquer. Foudroyé par la fièvre jaune, Johnson repose dansle lit, brûlant de fièvre, observé par des infirmiers plus qu’inquiets :

« Peu de temps après, mon esprit quitta mon corps ; comment, je suis incapablede le dire. Mais je me suis senti comme à un ou deux mètres en l ’ air et vis mon corpsallongé dans le lit. Je me sentais tout à fait normal mais comme il s’ agissait de con-ditions nouvelles, je commençai à regarder. J ’ ai tourné ma tête, haussé les épaules,senti mes mains et réalisé que c’ était bien moi. Mais je savais aussi que mon corps setrouvait en bas dans le lit, sans vie. Rien ne semblait anormal en évoluant dans cetenvironnement nouveau puisque je réalisai qu ’ en esprit j ’ étais le même qu’ avec moncorps. En examinant les nouvelles conditions, quelque chose attira mon attention et,en tournant ma tête, j ’ aperçus un personnage qui dit :

– Tu ne savais pas que j ’ étais là.

– Non, mais je vois que vous êtes là. Qui êtes-vous ? répondis-je.– Je suis ton Ange gardien. Je t ’ ai suivi constamment pendant que tu étais surla Terre.

– Qu’ allez-vous faire maintenant ? demandai-je.– Je vais rendre compte de ta présence et tu vas rester là jusqu’ à ce que je re-

vienne. À son retour, il m’informa que nous devions attendre là parce que ma sœur d é-

sirait me voir, mais elle était occupée à ce moment. Elle vint aussitôt. »

43 « A Testimony », The Relief Society Magazine, vol. III n°8, page 451, août 1920.

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Les cas où l’ Ange s’identifie comme gardien sont assez rares. Il lui précise mêmequ’il l’a suivi pendant qu’il était sur terre, ce qui tend à prouver que les Anges nousaccompagnent bien depuis notre premier jour. Ces cas laissent supposer que dans cet« ailleurs », le temps existe sous une autre forme… 

20) J’entends des voix depuis

L’accident, ou plus précisément la mort de Chuck Girswold survenue le 25 janvier1959 lors d’une descente de rivière, rafting, a totalement changé sa vie. Ce cas estintéressant dans le sens où il s’agit d’un ingénieur maritime qui n’était guère ouvert, àl’époque, aux questions spirituelles :

« On descendait un rapide du Skykomish, dans l ’  Etat de Washington, à côtéd ’ une petite ville du nom d ’  Index. La rivière était glacée, nous étions en plein hiver.On était vingt-trois environ sur un matelas pneumatique et, pendant une heure,nous avons manœuvré, ramé et slalomé entre les rochers. Tout se passait bien etc’ était vraiment excitant que d ’ être portés par un rapide de cette puissance. L’ eauglacée ne nous gênait pas puisque nous portions des ensembles de protection à basede néoprène. Et puis soudain, on n’ a rien compris : une chute, non prévue sur lacarte, d ’ environ trente mètres. J ’ ai senti des tonnes d ’ eau sur mon corps, mes len-tilles être emportées, des rochers de la taille d ’ une voiture défilaient le long de moncorps jusqu’ à ce que je me retrouve en train de nager dans le courant. Mais je mesuis rendu compte que le canot était en dessous de moi, ce qui ne me paraissait pasvraiment normal. Et tout devint dramatique car je n’ eus plus aucun doute quant au

 fait que j ’ étais mort puisque je flottais au-dessus de la scène. J ’ étais bien mort. Et puis tout devint calme et tranquille et, à ce moment-là, j ’ ai été happé dans un tunnelau bout duquel brillait une lumière dorée, éblouissante et qui me semblait dégagerune sorte d ’ amour inconditionnel, illimité. En même temps, j ’ ai senti à côté de moideux “  présences” , à ma droite et à ma gauche, qui, par pensées interposées, ce quel ’ on appelle télépathie, m’ ont expliqué que tout irait bien et que je n’ avais pas àm’ inquiéter. Aussitôt je me détendis et me sentis bien. J ’ ai regardé en dessous et viscomment on essayait de sortir mon corps de l ’ eau.

 Le shérif, plus tard, je sus que c’ était le shérif Twitchell, disait à une autre per-sonne que ce n’ était pas la peine de s’ occuper de celui-là, de moi, parce qu’ il étaitmort. Il parlait de mon corps. Mais on me fit quand même de la respiration artifi-

cielle. Les autres membres de l ’ équipe étaient aussi en mauvais état. J ’ ai observé lascène avec mes “gardiens” . Je les sentais, plus d ’ une manière télépathique que phy-sique. Ce qui m’ a frappé, c’ est que la personnalité sur ma gauche était une sorte demécanicien, pragmatique, et celui de ma droite était plus éthéré, plus angéliquecomme si son point de vue était celui de Dieu. Toujours en même temps, je vis le cielet le visage du shérif au-dessus de moi. J ’ entendais mais je ne pouvais pas parler.

 J ’ avais réintégré mon corps lorsque j ’ avais demandé à mes deux gardiens de voircomment se portaient mes amis. On m’ a donné de l ’ oxygène et je retrouvai mesesprits sur la civière. Mais le changement était que mes deux guides sont restés avecmoi par la suite.

 Je les revis bien longtemps après cet accident, toujours au cours d ’ opérations

chirurgicales, il y a quinze ans de cela, en 1977, puisque je fus l ’ un des premiers à

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survivre à une opération de l ’ abcès du foie. Mes gardiens sont là et ils me disent“oui , tu es sur le bon chemin” ou “non, évite de faire cela” . C ’ est toujours le soir avantde m’ endormir que j ’ entre en contact avec eux. C ’ est pour cela par exemple que je neconduis plus de voitures. À partir de vingt-quatre ans, je me suis toujours senti mal

à l ’ aise au volant d ’ une voiture ; après ma NDE, mes gardiens m’ ont vraiment pré-venu que je ne devais conduire sous aucun prétexte. Alors je ne pilote que des ba-teaux. Une fois j ’ ai dit à ma femme que j ’ allais faire des courses. Mais au volant, je

 fus paralysé, je ne pouvais quasiment plus bouger. J ’ ai cinquante-sept ans mainte-nant et je peux vous dire que mes Anges gardiens m ’ ont sauvé la vie à plusieursreprises. Par exemple, on m’ avait demandé de me rendre sur un chantier maritimeet mes voix m’ ont dit : « Non, non, pas question ! ». Alors j ’ ai refusé et l ’ homme qui a

 pris ma place a été tué le matin même. Un autre employeur me demanda si je vou-lais rejoindre un groupe de travail en raison de mon expertise en explosifs et mesgardiens m’ ont dit : “  Absolument pas.”   Trois semaines plus tard, cinq amis quiavaient accepté de travailler sur ce chantier furent tués par une explosion acciden-

telle. Depuis ma NDE, j ’ ai comme on dit des sens plus développés, comme la prémo-nition, lecture des pensées, etc. »

Ce cas illustre parfaitement les effets postérieur des NDE, à savoir la modifica-tion des sens psychiques au point qu ’il entend ses Anges, un peu comme Jeanned’ Arc. Il n’est pas le seul dans ce cas, même s’il est l’un des rares à parler avec sesguides. D’autres lisent dans la pensée des gens comme dans un livre ouvert, guéris-sent par imposition des mains ou bien « voient » l’avenir. C’est extrêmement curieux.Tous les chercheurs sont tombés un jour ou l’autre sur un cas semblable qui leurdonne la conviction intime que pendant une NDE   il se passe bien plus de chosesqu’un « simple » aller-retour. Bien après sa NDE, Chuck Griswold eut la vie sauvée à

deux reprises en refusant chaque fois un chantier et comme John Lilly, il revit sesguides au cours d’interventions chirurgicales. On peut se demander légitimementpourquoi certains sont gratifiés d’un tel présent et pas d’autres.

21) Elle était très belle

Cas d’ Arvin Gibson44. Kim, une adolescente de quinze ans, se rend à l’hôpital deSalt Lake City (Utah) en juin 1990 pour se faire opérer la jambe à la suite d ’une tor-sion du tibia. L’opération se déroule bien mais, quelques jours plus tard, une douleur

foudroyante lui paralyse la jambe. Elle retourne à l’hôpital et, après diverses injec-tions, la douleur semble disparaître. Dès le lendemain cependant, elle resurgit, plusaiguë que jamais, au point que Kim veut hurler. Mais aucun son n’arrive à sortir de sa

 bouche et le décor autour d’elle s’évanouit. Elle ne voit ni son lit, ni sa mère, nil’électrocardiogramme devenir plat, ni les médecins et les infirmières se ruant dans lachambre. Elle est cliniquement morte.

« Je ne sais toujours pas comment l ’ expliquer. C ’ était   seulement l ’ obscurité toutautour, un peu comme dans un tunnel. Ce n’ était pas vraiment un tunnel mais c ’ estla meilleure image que j ’ ai pour le décrire. Je me tenais là et je vis cette lumière

44 « Glimpses of Eternity », 1991, Horizon Publishers, Bountiful, Utah, pages 103-104.

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brillante, pas une lumière qui réchauffe, mais une lumière qui apaise. Je devinscurieuse et commençai à me diriger vers elle. J ’ ai entendu quelqu’ un m’ appeler  parmon prénom ; je regardai et il y avait cette dame. Elle était habillée tout en blanc.

 Ses cheveux étaient blancs et tombaient sur son dos, jusqu’ à ses genoux. Elle était

vraiment très belle, elle rayonnait, pas de la lumière distante mais d ’ elle-même. Ellem’ appela par mon prénom et me dit : “ Ce n’ est pas encore ton heure.”   Je n’ ai pasvraiment compris et elle répéta son message ; ce n ’ était pas mon heure et je devaisrepartir. Lorsqu’ elle me dit la seconde fois que je devais retourner, je me remémoraila douleur et le reste, et je ne voulais pas rentrer. Je voulais aller vers la lumière ; jeme sentais si bien, si heureuse. Elle répéta le message à nouveau, me disant que cen’ était pas mon heure et que je devais retourner et que tout irait bien. Finalement, jeme décidai à faire demi-tour pour rentrer. Puis je me réveillai, incertaine.  »

Son cœur s’était arrêté de battre pendant quelques instants, le temps que les mé-decins lui insufflent de l’oxygène. Dès son « retour », ils lui injectèrent des calmants

et, comme l’être le lui avait promis, la douleur de la jambe disparut pour de bon.

22) Ils sont mes gardiens

Cette expérience aux frontières de la mort survenue au Dr John Lilly s’est dérou-lée dans un hôtel de Chicago où il a attendu plus de six heures, la plupart du tempsdans le coma, avant qu’une ambulance vienne le chercher. Souffrant, il décida des’injecter une dose d’antibiotiques destinée à le remettre en forme. Quoi de plus nor-mal qu’un médecin qui se soigne ? Mais l’aiguille, mal lavée, contenait encore des

résidus de détergent qui se sont aussitôt disséminés dans le corps, endommageant lesfonctions vitales du cerveau. Foudroyé par la douleur, il se demanda ce qui lui arri- vait : son cerveau ne réagissait quasiment plus et le cortex visuel s ’arrêta de fonction-ner. Presque aussitôt, il sombra dans le coma. Un peu plus tard, il émergea, agrippa letéléphone de sa chambre et appuya sur le 0. Le détective arriva aussitôt et lui deman-da s’il avait un ami dans l’hôtel. Dans le brouillard le plus complet, il réussit à donnerun nom avant de s’effondrer à nouveau. S’il ne se souvient pas du reste, en revancheLilly se rappelle parfaitement ce qui se passa juste après :

« L’ épouvantable mal de tête, la nausée et les vomissements qui suivirentm’ avaient forcé à quitter mon corps. (…)  Soudain, deux points de conscience simi-

laires apparaissent dans le lointain, sources de rayonnement, d ’ amour, de cons-cience, de chaleur. Je vois leur présence sans yeux, sans corps. Je sais qu’ ils sont là,donc ils sont là. Alors qu’ ils se rapprochent de moi, je sens de plus en plus chacund ’ eux, interpénétrant mon propre être. Ils transmettent des pensées rassurantes,respectueuses et impressionnantes. Je réalise que ce sont des êtres qui me sont biensupérieurs. Puis ils commencent à m’ enseigner. Ils me disent que je peux rester danscette place, que j ’ ai quitté mon corps mais que je peux y retourner si je le désire. Puisils me montrent ce qui se passerait si je décidais de laisser mon corps, un cheminalternatif que je pourrais prendre.

 Ils me montrent également où je peux aller si je décide de rester dans cette place. Ils me disent aussi que ce n’ est pas mon heure de quitter définitivement mon

corps et que j ’ ai toujours l ’ option d ’ y retourner (…) Comme  ils s’ approchent, je me

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“sens” de moins en moins dans mon être, remplacé de plus en plus par le leur. Puisils s’ arrêtent à une distance critique et me disent que mon développement actuel neleur permet pas de s’ approcher plus. S ’ ils se rapprochaient, je fusionnerais avec euxet me perdrais en tant qu’ entité cognitive. De plus, ils disent que je les ai séparés en

deux puisque c’ est ma façon de les percevoir, mais qu’ en réalité ils ne sont qu’ undans l ’ espace où je suis. Ils disent que j ’ ai insisté pour garder encore mon individua-lité, forçant une projection sur eux, comme s’ ils étaient deux. Ils ajoutent que si jeretourne dans mon corps et me développe davantage, je pourrais éventuellementapercevoir l ’ unité d ’ eux et moi, et de beaucoup d ’ autres. Ils disent qu’ ils sont mesgardiens, qu’ ils étaient avec moi avant, lors des moments critiques et qu ’ en fait ilssont toujours avec moi, mais que normalement je ne suis pas dans un état pour les

 percevoir. Je suis dans un état pour les percevoir lorsque je suis près de la mort ducorps. Dans cet état, il n’ y a pas de temps. Il y a une perception immédiate du passé,

 présent et futur comme si c’ était le présent . (…)  Ils me disent aussi que mon corpsn’ aura aucune séquelle. » 45  

John Lilly se réveilla dans son corps au moment où on lui injectait quelque chosedans les artères au niveau du cou. Lorsqu ’il reprit pleinement conscience à l’hôpital, ildécouvrit qu’il était aveugle à la suite d’une lésion non localisée dans le cerveau. Mais,et comme ses « gardiens » le lui avaient prédit, ses yeux réagirent progressivementaux stimuli lumineux au bout de quelques jours. Après deux mois de convalescence,ils réagirent normalement.

Ce récit est primordial parce qu’il nous provient d’un scientifique doublé d’unmédecin. La description du Dr Lilly est impressionnante de précision et de clarté. Pasd’allégorie religieuse mais un tableau détaillé de ce qu ’il a ressenti et vu en quittant

son corps. Chez lui, les Anges se manifestent par des points lumineux, « deux pointsde conscience similaires apparaissent dans le lointain, sources de rayonnement ,d ’ amour, de conscience, de chaleur ». On retrouve donc invariablement ce rayonne-ment d’amour qui rassure et réconforte le sujet et qui l’avertit à distance qu’il necraint rien. Instinctivement, il sent aussi que ces présences lui sont « supérieures » et,comme nous l’avons vu précédemment et comme nous le reverrons plus loin, le sujetles voit « sans voir ». C’est cette faculté que les rescapés ont du mal à expliquer unefois de retour sur terre, voir sans voir tout en obtenant une image précise de ces pré-sences. On note au passage que, contrairement à d ’autres rescapés, Lilly ne traversepas des collines verdoyantes, des paysages fleuris avec des lacs d’un bleu qui n’existepas sur terre, etc. Il flotte simplement dans une zone. Respectant le mathématicien,

les Etres lui montrent alors ce qui se passerait s’il décidait de ne pas retourner dansson corps, le chemin « alternatif », la tangente. Puis on note alors le phénomène defusion que le sujet essaie d’éviter, sous peine de perdre sa propre identité. Mieux, lesEtres lui expliquent qu’en fait ils ne sont pas deux, mais un. Voilà des précisions quiposent bien plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Comment Lilly a-t-ilpu les séparer en deux ? Et pourquoi s’il se rapproche d’eux redeviendraient-ils tousun ? Vraiment très curieux. Mais inévitablement on retombe sur ce que nous avionsmis en avant précédemment avec Betty Malz qui se sentait étrangement attirée parl’être qu’elle découvrit derrière elle. À croire qu’une partie de notre mémoire est dé-connectée lorsque nous descendons sur Terre.

45 Pages 23-24 in « In The Eye Of Cyclone ».

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23) Un instructeur que je ne connaissais pas

Témoignage anecdotique mais officiel de sir Auckland Gedee, un médecin, donnéle 26 février 1927 devant les membres de la Société royale de médecine de Londres. Ilest intéressant car ce sujet de Sa Gracieuse Majesté eut ce que l ’on appela plus tardune NDE et il expliqua à ses confrères ce qu ’il ressentit lors de sa « mort » et ce qui sepassa après. On imagine la tête des vieux barbus lorsque leur illustre confrère leurparla de la sensation de flotter :

« Peu à peu, je réalisai que je pouvais voir non seulement mon corps et le lit surlequel je reposais, mais encore tout ce qui se trouvait dans la maison et le jardin . (…)

 J ’ appris d ’ un instructeur que je ne connaissais pas et que j ’ appelle mon mentor, que je me trouvais complètement libre dans une dimension temporelle de l ’ espace où“maintenant” correspondait dans une certaine mesure à l ’“ ici ” de l ’ espace tridimen-sionnel habituel  »46 

Un médecin tentant d’expliquer sa « mort » et son Ange gardien à la tribuned’une académie de médecine, voilà qui n’est pas commun, d’autant que cela se passaiten 1927 !

24) Un Ange gigantesque

Cas du Dr Morse. Une femme de soixante-neuf ans apporte sa voiture à réparerdans un garage et s’écroule dans les bras du mécanicien à la suite d ’une crise car-diaque (lui a-t-il présenté une facture un peu trop salée ?) 47 :

« Je suis sortie de mon corps au beau milieu d ’ un garage où j ’ avais donné mavoiture à réparer. Cela s’ est passé très vite : une seconde auparavant, le mécanicienme regardait et puis, l ’ instant suivant – ce fut aussi rapide qu ’ un bang supersonique-, j ’ étais en dehors de mon corps. (…) Ensuite un brouillard s’ est formé, et une bellelumière ambrée est apparue au centre de cette brume. Puis j ’ ai éprouvé une merveil-leuse impression de connaissance intégrale : j ’ avais la sensation d ’ être une pati-neuse qui glissait et virevoltait en traçant des figures magnifiques. J ’ étais certaine

que Dieu était avec moi et contrôlait tout ce que je voyais ou pensais. C ’ était si for-midable de me trouver là-haut avec Lui ! Au-dessus de la lumière ambrée se dressaitun Ange gigantesque : je me dis que ce devait être mon Ange gardien. »

NDE classique. Le sujet est « heureux » comme un patineur. L’image est intéres-sante car elle contourne l’allégorie tout en ayant la même portée. Libre comme l’air !

46 in « Sterben ist doch ganz anders », Johann Hampe, Kreuz Verlag, Stuttgart, 1977, cité par le père

Brune.47 In « Des enfants dans la lumière de l’au-delà », page 194, op. cit. 

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25) Des Anges essayant d’aider

Il est impossible de ne pas examiner la NDE du Dr George Ritchie puisqu ’elle est,comme nous l’avons vu, à l’origine de la naissance des NDE modernes, lancées par leDr Raymond Moody. C’est en 1978 que le psychiatre de Charlotsville décida de pu-

 blier son récit qui se retrouva dans les vitrines des librairies un an plus tard. Le succèsfut immédiat. Depuis, son ouvrage « Return From Tomorrow » 48 a été traduit enquatorze langues dont le hongrois, le japonais et le tchèque. Pas évident effectivementde trouver une expérience aux frontières de la mort dans laquelle le sujet a le Christpour guide. Son livre mérite d’être lu intégralement d’autant qu’il est assez court,moins de cent pages. Mais s’il est bref, il n’en reste pas moins le récit le plus troublantet celui qui nous plonge droit dans le mystère de la mort. Tout s’ y mêle au sens propredes termes, la mort, la vie et Dieu, et on pourrait effectivement le classer au rayon deshallucinations si George Ritchie ne s ’était pas trouvé dans un hôpital militaire etdéclaré officiellement mort à deux reprises avec de nombreux témoins.

Reprenons sa NDE : il se lève, se précipite dans le couloir pour demander l’heure,découvre qu’il passe au travers du personnel médical, revient à sa chambre troublé,aperçoit une lumière grandiose et se retrouve soudain en présence du Christ, fait delumière. Instantanément, sa vie passe en revue dans les moindres détails et lorsque lepanorama se termine, le Christ lui demande : « Qu’as-tu fait de ta vie ? » Aprèsquelques atermoiements, le garçon se révolte et répond qu ’il est trop jeune pour mou-rir. La Lumière manifestée le transporte alors dans divers niveaux d ’existence et leur

 voyage se transforme en une véritable randonnée dans ce que l’on appelle commu-nément enfer, purgatoire et paradis, bien que Ritchie décrive en fait cinq niveauxdifférents :

1)  Le début du voyage est une exploration hors du corps de diverses zones de laTerre et ressemble à s’ y méprendre aux expériences de Robert Monrœ  quenous découvrirons plus loin.

2)  Ritchie ne sait pas trop comment appeler cette seconde réalité astrale. Il pensequ’il s’agit d’une sorte de station de réception où arrivaient des âmes en état desommeil. Il remarque que comme cela se passait en pleine Seconde Guerre

mondiale, il voyait d’innombrables jeunes âmes atterrir dans cet endroit, êtreaccueillies par ce qu’il pense être des Anges. Sa description prouve que mêmes’il avait le Christ à ses côtés, la réalité des Anges semblait le dépasser :

« C ’ est là que ce que j ’ appellerai des Anges travaillaient avec eux, essayant deles réveiller et de les aider à réaliser que Dieu est bien le Dieu des vivants et qu ’ ilsn’ avaient pas besoin de rester là à attendre que Gabriel ou quelqu ’ un d ’ autre viennesonner les trompettes. Peut-être était-ce là le paradis dont parlait le Christ au vo-leur sur la croix. »49 

48 Fleming H. Revell Company, Tarrytown, New York. Je suggère également la lecture de son second

livre, « My Life After Dying », Hampton Road Publishing, 1991, Norfolk, Virginia.49 Page 24 in « My Life After Dying », Hampton Road Publishing, 1991, Norfolk, Virginia.

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3)  Si George Ritchie ne savait pas comment qualifier ce second niveau, le troi-sième ne lui posa aucun problème compte tenu des spectacles auxquels il a as-sisté. Il ne s’agit pas de diablotins armés de tridents cuisinant des âmes per-

dues mais simplement des endroits où ces esprits continuaient à se battre et àse violer. Il remarque que cet endroit était pire que l’enfer puisqu’on ne trou- vait aucune trace d’amour :

« Ce que j ’ ai vu là m’ a horrifié bien plus que tout ce que j ’ ai pu voir dans ma vie. Puisque vous pouvez dire ce que pensent les êtres de cette place, vous savez qu’ ilssont pleins de haine, de duplicité, de mensonges, d ’ amour-propre frôlant la méga-lomanie et d ’ une lubricité sexuelle agressive qui les portaient à perpétrer des actesabominables les uns sur les autres. Ce spectacle brisait le cœur du Fils de Dieu qui setenait derrière moi. Même là, il y avait des Anges qui essayaient de modifier leurs

 pensées. Mais comme ils ne pouvaient admettre qu’ il puisse exister des êtres qui leur

étaient supérieurs, ils ne pouvaient les voir ou les entendre. »50 

4)  Ils quittent cette place que Robert Monrœ  avait également décrite dans sonlivre « Far Journeys » pour visiter des zones de « connaissance », où, selon saperception, s’organisait le savoir humain.

5)  Dernière étape de ce voyage en compagnie du Christ, la cité de cristal (est-ce lanouvelle Jérusalem ?) que nous avons déjà vue dans des expériences précé-dentes. Ritchie reviendra à lui le soir du 24 décembre 1943.

Ce récit mérite que l’on s’ y attarde un peu car nous avons là des informations

pratiques en lieu et place de supposition théologique. L’Eglise vous dit par exempleque l’ Ange gardien vous accompagne au purgatoire mais se détache si vous allez brû-ler en enfer. D’après l’expérience de George Ritchie, ce n’est pas le cas puisque mêmedans cette zone réservée aux agressifs et aux violents, les Anges les accompagnent,essayant à tout prix de « changer leurs pensées ». En discutant avec Ritchie, il m’aconfirmé que ce qu’il avait vu était bien « ce que l ’ on pourrait appeler des Angesessayant d ’ aider ces âmes égarées mais sans grand succès  ». Je lui ai demandé s’ilcroyait en son Ange gardien après cette expérience. Sa réponse était curieuse, commesi malgré sa NDE, le fait qu’il puisse posséder un Ange gardien ne lui était pas certain,simplement parce que cela dépassait de loin son esprit scientifique, MALGRÉ sonexpérience : « Ecoutez, Pierre, je ne sais pas si j ’ ai un Ange gardien et encore moins

ce que sont les Anges gardiens, sincèrement je n’ en sais rien.  Je me souviens sim- plement de tous ces points lumineux d ’  Anges et je ne peux guère vous dire plus quece que j ’ ai écrit dans mon livre. Croyez que moi aussi j ’ étais dépassé par tout ce que

 je voyais. »

Notre docteur avait noté dans son premier livre que finalement, s ’il n’avait pasfait attention à ces lumières au début, il se rendit compte qu’elles étaient partout,dans tous les endroits que le Christ lui avait montrés :

« En fait, maintenant que je me suis rendu compte de ces présences brillantes(Anges), j ’ ai réalisé avec stupeur que je les avais vues tout au long, sans même enre-

 50 Page 25 in « My Life After Dying », op. cit.

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gistrer consciemment ce fait, puisque Jésus ne me montrait que ce que j ’ étais prêt àvoir. Les Anges encombraient les cités et les villes que nous avions visitées. Ilsétaient présents dans les rues, dans les usines, dans les maisons, même dans ce barglauque où personne ne se rendait compte de leur existence, pas plus que je ne le

réalisais moi-même. »51 

26) La NDE d’un prêtre

 À force de rechercher et de lire les expériences aux frontières de la mort, j’en ar-rivai à la même conclusion que le Dr Moody et Ken Ring : athées et croyants racon-tent la même chose. Mais si les croyants ont cependant plus tendance à identifierl’être de Lumière central comme le Christ, les athées se contentent de parler de l’Etrede Lumière. Et s’il existe des divergences d’interprétation de cette Lumière, en re-

 vanche il n’en existe aucune concernant les Anges ou Etres spirituels qui les accom-pagnent dans le tunnel ou qui les accueillent. Puis je constatai une lacune : personnen’avait réussi à trouver une NDE  d’un… prêtre contemporain, catholique romain. Et

 je me disais que ce serait fantastique de trouver un prêtre jeune, d’une trentaine oud’une quarantaine d’années qui soit passé par le tunnel ou qui se soit fondu dans laLumière, et de connaître les implications sur sa psychologie et, mieux, sur son sacer-doce. Je pris mon ordinateur portable à deux mains et envoyai un mailing à une cen-taine d’églises réparties sur le territoire américain. Je ne reçus aucune réponse, mêmepas une réponse négative. Rien. J’abandonnai l’idée. Mais comme toujours, c’estlorsque je m’ y attendais le moins que je tombai sur un prêtre, un vrai, catholiqueromain en tenue sombre avec un col romain, grand gaillard de presque deux mètres

au visage poupin. Lorsqu’il commença à me parler de son expérience, je n’établis pasimmédiatement la connexion parce que je l’interviewais sur un tout autre sujet, lesstigmates, et que son expérience ne présentant pas les canons d’une NDE « moo-dyenne » ou « ringienne ». Or le père Stephen Schneir représente le seul cas de NDEd’ecclésiastique qu’il est possible d’examiner, dans le sens où son dossier médicalprouve point par point les faits qu ’il relate. Et s’il ne les relatait que froidement, onpourrait se dire que, bon, il a eu une hallucination, et c ’est tout. Mais lorsque le pèreSchneir en parle, sa voix commence à se brouiller, à se casser et l ’on ressent que cecolosse tente de retenir ses larmes, qu’il essaie d’endiguer cette émotion commune àceux qui se fondirent dans la Lumière. Ken Ring l’aurait classé dans les NDE de cin-quième stade. J’ai été prodigieusement impressionné par la voix tremblante de ce

géant parce que, si l’on a l’habitude de voir des femmes pleurer, on l’a nettementmoins devant un homme et encore moins devant un colosse de deux mètres qui, parsa profession, devrait pourtant être « blindé », d’autant qu’il a été ordonné prêtre en1973.

Un jour d’octobre 1985, Stephen Schneir conduit sa Thunderbird sur une routedu Kansas. Il est 4 heures de l’après-midi. Il suit une voiture et, après quelques mi-nutes, décide de la doubler. Il ne se souvient pas de la suite. D’après la reconstitution,il a déboîté sans regarder alors qu’au même instant arrivait un autre véhicule en sensinverse. Collision frontale inévitable. De sa voiture, il ne resta rien hormis un tas deferraille digne d’une compression de César. L’autre voiture, un pick-up avec trois

51 Page 67 in « Return From Tomorrow », Fleming H. Revell Company, 1978, Tarrytown, New York.

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passagers, s’en est sortie sans blessures graves. Une ambulance emmène le prêtredans le coma à l’hôpital le plus proche. Mais pour réduire ses deux fractures au cou,dont la seconde vertèbre cervicale, il faut un équipement dont ce centre ne disposepas. Aussitôt, les médecins appellent un hélicoptère pour qu’il soit transféré le plus

rapidement possible aux urgences Westley de Wichita car sa vie ne tient qu ’à un fil,au sens propre du terme. Son cou est brisé, magnitude C2 pour les chirurgiens, au-trement dit « Hangman break », la cassure du pendu, qui provoque inévitablementune paralysie. Il va passer le reste de sa vie sur une planche avec un système de respi-ration artificielle. En fait, compte tenu de la violence du choc, il aurait dû mourir surle coup.

« Je suis resté là du 18 octobre 1985 au 3 décembre 1986. Je ne me souviens pasvraiment de mon hospitalisation et encore moins de l ’ accident, comme s’ ils n’ avaient

 jamais existé. Mais inexplicablement, je me suis rétabli en un temps record puisque je n’ ai même pas eu besoin d ’ une chirurgie spinale. Finalement, après plus d ’ un an

d ’ hospitalisation, les médecins me laissèrent rentrer chez moi. J ’ étais content deretrouver ma paroisse. Machinalement, j ’ ai pris la Bible, l ’ ai ouverte au hasard etmes yeux tombent sur la parabole de l ’ arbre qui ne porte pas de fruits et qui invite àcouper les branches :

“ Quelqu’ un avait un figuier planté dans sa vigne. Et il vint chercher du fruit etn’ en trouva pas. Il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit surce figuier et je n’ en trouve pas. Coupe-le ; pourquoi donc encombre-t-il la terre ?Celui-ci, répondant, lui dit : Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que jecreuse tout autour et que je mette du fumier. Peut-être fera-t-il du fruit à l ’ avenir…

 Sinon, certes, tu le couperas.”  52  À ce moment-là, j ’ ai eu littéralement un flash. Les mots semblaient être devenus

vivants, comme s’ ils étaient sortis de la page. Et alors, tout, tout me revint en mé-moire. J ’ étais paralysé par la peur. Je transpirais. Ma pulsation cardiaque a dûmonter à 200. Je me souvenais de tout. Et ce n’ était pas agréable, c’ était terrifiant,c’ était épouvantable parce que je ressentais les sentiments qui m ’ avaient submergé.

 J ’ en tremblais. Je me revis immédiatement après l ’ accident, transporté je ne saiscomment devant le trône du Christ. Et Il me jugeait. Il me jugeait en tant que prêtre.

 Je n’ ai pas eu de tunnel, ni de lumière, ni ma vie entière en trois dimensions. Jesavais simplement que je me trouvais en cet instant devant Lui et qu’ il n’ y avait

 AUCUNE ARGUMENTÀTION OU DISCUSSION POSSIBLE. J ’ étais nu. Il a dit :« Cet homme est prêtre depuis douze ans pour lui, pas pour Moi. Il ira là où il lemérite ». Ensuite, j ’ entendis la voix de Sa Mère. Je ne peux pas dire que je les voyais

comme on voit avec des yeux mais leurs voix résonnaient clairement dans ma tête. Elle a dit : « Mon Fils, épargne sa vie. ». Le Christ l ’ a écoutée avant de rétorquer :“  Ma Mère, depuis douze ans il est le prêtre de Steve Schneir au lieu d ’ être Mon

 prêtre. Laisse-moi exercer Ma justice divine.”  Mais Marie insista : “  Mon Fils, don-nons-lui quelques grâces et voyons s’ il portera des fruits à l ’ avenir et s’ il reviendravers Toi. Sinon, que Ta volonté soit faite.”  Il y eut une pause brève puis Jésus répon-dit : “  Ma Mère, il est à Toi .”  Et je sus qu’  Elle m’ avait sauvé de ce qui m’ attendait. Jene sais pas ce qui m’ attendait, mais en même temps je savais au plus profond demon être que c’ était la dernière place où je voulais aller. Ce n’ était pas un rêve que

52 Saint Luc, 13,6 à 9, traduction de Osty et Trinquet, Ed. Siloé Sagesses, Paris.

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 j ’ aurais pu faire parce que vous ne revivez pas un rêve comme cela. Ce que j ’ avaisrevécu était réel, aussi réel que je suis devant vous.

 Les médecins disent que je suis un miracle vivant parce qu’ une partie de moncerveau droit fut entièrement broyée pendant l ’ accident et il n’ y avait aucune possi-

bilité au monde pour que cela puisse se rétablir puisque c ’ était physiquement broyé.C ’ est sans doute l ’ une des grâces dont parla la Vierge Marie. Et je n ’ ai même pas euune seule conséquence postérieure à l ’ accident comme des maux de tête ou au dos.

 Du point de vue médical, c’ est inexplicable. Je ne parle même pas de la paralysie,tout à fait classique lors des accidents de ce type. Cela fera bientôt sept ans, et je suisen parfaite santé, il n’ y eut aucune séquelle. Vous savez, je suis la preuve vivante quel ’ enfer existe parce que je l ’ ai ressenti ; et je sais maintenant que les prêtres risquentbien plus d ’ y atterrir que le commun des mortels pare qu’ ils sont censés porter Savoix. Je sais que ma mission, maintenant, consiste à témoigner devant le plus grandnombre de gens possible, pour les convaincre qu’ il existe bien une vie après celle-ciet qu’ elle dépend de ce que nous faisons maintenant. Les gens ne croient plus à

l ’ enfer, au diable, etc., y compris certains prêtres, parce qu ’ ils disent “  Dieu est Amour, Dieu est Paix ” . Je dis : “ Oui, Il est Amour et Paix, mais Il est aussi Justicedivine.”  Et aujourd ’ hui je suis un produit de Sa justice et, lorsque Sa Mère est inter-venue, de Sa miséricorde. Je suis aussi la preuve vivante du puissant pouvoird ’ intercession de Sa Mère car c’ est là que j ’ ai acquis l ’ intime conviction qu’ il ne pou-vait pas Lui dire “ non” .

Ce n’ était pas un rêve. Dieu, non ! J ’ y étais. Tout ce qui s ’ est passé m’ a complè-tement converti. Je suis converti en tant que prêtre parce que maintenant JE SÀIS.

 Ma prêtrise a entièrement changé depuis et aujourd ’ hui je ne regrette qu’ une seulechose, toutes ces années de ministère gâchées à m ’ intéresser à des choses qui neconcernaient pas Dieu ou Ses fidèles. J ’ ai eu l ’ impression de faire mon chemin de

 Damas ; à croire qu’ il ne m’ a cassé le cou que pour attirer mon attention. (Sa voix secasse et ses yeux sont brouillés par des larmes qu’ il essaie de retenir en déglutissantà plusieurs reprises.) Avant cet accident, mon ministère était professionnel, point,sans trop de ferveur, sans trop de prières, sans réelle dévotion. C ’ était du Steve

 Schneir. Mais maintenant … C ’ est dans cet accident que j ’ ai vraiment appris com-ment je devais L’ aimer et Le servir. » 

Depuis, le père Schneir parcourt le pays en témoignant dans des conférences. Iln’hésite pas à raconter son expérience alors que la plupart des rescapés hésitent tou-

 jours, trop effrayés qu’on les prenne pour des cinglés. Ce géant qui aurait pu faire unexcellent « quarter-back » de football américain est convaincu, sans doute plus que

tout autre prêtre, de l’existence de Dieu dont il est le « public relations ».

Pas d’Etres célestes dans l’expérience de Stephen Schneir mais lorsqu’on lui de-mande s’il croit aux Anges, c’est comme si on lui demandait si Paris existe. « Si Ilexiste, alors ils existent  », répond-il empiriquement. On remarque que le prêtre nesait pas comment expliquer le fait qu’il les voyait : « Je ne peux pas dire que je lesvoyais comme on voit avec des yeux mais leurs voix résonnaient clairement dansma tête ». Mais si on le compare à la déclaration du Dr John Lilly, on retrouve alorsune caractéristique commune, puisque le médecin disait à propos de ses « gar-diens » : « Je vois leur présence sans yeux, sans corps. Je sais qu’ ils sont là, donc ilssont là. » Cette faculté de « voir sans voir » ne se manifeste qu’une fois hors du corps

et le sujet, de retour sur terre, n’arrive jamais à décrire cette sensation assez dérou-

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tante. Mais Steven Schneir était assez loin des explorations du Dr Lilly qui scrutait ses voyages comme un paléontologue un gisement d’os. L’effet de la NDE est plus quemanifeste chez le père Schneir. On peut remarquer par exemple ses réflexions sur saprêtrise d’avant et d’après l’accident. Son sacerdoce d’avant NDE était plat comme

celui de dizaines de milliers de prêtres de par le monde qui auraient pu tout aussi bien devenir représentants de commerce. Sans la foi, une prêtrise est toujours plate,un peu comme un lys sans parfum, et les fidèles distinguent très vite celui qui estdevenu prêtre sans trop savoir pourquoi. Par extension, un prêtre qui ne croit pas enDieu ne peut tenir sa paroisse. Tout le monde ne peut pas avoir le talent d ’un PadrePio. Du coup, les églises se vident comme le révèlent les statistiques (et surtout lesfinances) du Vatican.

Pourtant, avec les NDE, les prêtres détiennent une arme redoutable, d’autantplus redoutable qu’elle a été scientifiquement documentée par des médecins et desuniversitaires. Au lieu de s’en servir, un ecclésiastique de Rome, monseigneur Corra-do Balducci, explique qu’il est hors de question « de voir la preuve d ’ une vie après la

mort dans les NDE parce que les preuves de la vie après la mort sont données seu-lement   par la parole de Dieu. On peut les concevoir comme une grâce de Dieu. Maisnous ne devons pas les rechercher. Dieu désire notre foi. Si quelqu ’ un croit à une vie

 post mortem parce qu’ il a vécu une telle expérience alors il commet une grossièreerreur »53.

Je vois les « revenants » pliés en deux de rire. Et je repense aussi à cet hommed’affaires que j’avais rencontré au cours d’une soirée qui m’avait raconté comment ilavait explosé sa Ferrari à deux cent cinquante kilomètres à l’heure contre un arbre :« Je me suis retrouvé fusant comme un missile dans un tunnel, filant droit dans la

 Lumière. J ’ ai explosé en Lui. Je savais que c’ était Lui , que c’ était l ’  ÉTERNEL et que

 j ’ étais un avec LUI. Sa voix avait la puissance et la force de cent mille foudres.C ’ était d ’ une force… Je ne peux pas l ’ expliquer : Je ne voulais pas LE quitter mais ILm’ a dit : “JE SUIS P  ARTOUT ET NULLE PART TOUJOURS ET JAMAIS ,  POUR

 L’ÉTERNITÉ” Puis je me suis réveillé à l ’ hôpital. Maintenant, je roule encore plusvite. Je sais qu’  Il est là et surtout qu’ il y a bien une vie après. »  Il avait réglé sonproblème avec la mort à bord d’une Ferrari –  et je me disais que quelque part çadevait être bien triste de mourir dans une 2 CV 54 – et se moquait éperdument de ceque racontaient les prêtres puisque de toute façon il n’allait jamais à l’église.N’oublions pas que bon nombre d’organisations religieuses ont accusé le Dr Moody,le Dr Sabom ou Ken Ring d ’être des suppôts de Satan, parce que l’être de Lumière au

 bout du tunnel ne pouvait être que le Diable. Pourquoi pas ? Ennui, le Diable ne dé-

gage pas de l’amour, sinon il y a bien longtemps que cela se saurait. Pourtant, unproblème subsiste, un problème même très sérieux.

53 In « Life Magazine », mars 1992, page 71.54 Dans son livre « Corning Back to Life » – Ballantine books, 1989, New York -, Phyllis Atwater donneun cas plus étrange, celui d’un patient anesthésié par un dentiste. Il se sent soudain comme hors deson corps, nageant dans un brouillard. Puis son âme l’alerte de la présence de Dieu, alors que jamais iln’y avait songé de toute son existence. Tout à coup, des mots résonnent dans son esprit : « JE T ’  AI

CONDUIT .  JE T ’  AI GUIDÉ. PLUS JAMAIS TU NE PÉCHERAS, NI NE PLEURERAS, NI NE TE PLAINDRAS PUISQUE DESORMAIS TU M’AS VU  ». 

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La raison pour laquelle l’Eglise se méfie tant de cette vague se trouve dansl’absence de mauvaises expériences ? Il est impossible à ses yeux, abominables pé-cheurs que nous sommes, que nous puissions avoir accès à Dieu

1) sans nous être confessés,

2) sans être d’abord passés par le purgatoire, ou mieux, l’enfer.Cela ne colle pas avec le dogme. Et de ce point de vue, l’Eglise a raison, non parl’absence de la confession, mais tout simplement par l’absence de mauvaises NDE. Lalittérature NDE qui ne rend compte que des cas positifs tend à faire croire qu ’après lamort, tout est pardonné et que l’on vivra dans un nirvâna permanent. Or l’Egliseexplique qu’il existe un enfer, un purgatoire et un paradis, paradis qui semble tou-

 jours être la destination de ces « revenants ». Et comme pour donner raison àl’Eglise, la communauté des chercheurs NDE rejette unanimement les cas du cardio-logue Maurice Rawlings. Le Pr Carol Zaleski, auteur d ’une comparaison entre lesNDE médiévales et les NDE modernes remarque55 « qu’ on trouve la volonté de pro-mouvoir un message doctrinal spécifique seulement dans les témoignages de NDE

chrétiennes vraiment polémiques comme le “  Beyond Death Door”   de Maurice Ra-wlings et le compte rendu de Jess Weiss “  I was a atheist, until I died”  ». Ces ouvragessont jugés polémiques par cette communauté simplement parce qu’ils abordentl’enfer et les mauvaises NDE et qu ’ils poussent le lecteur vers Dieu. Les membres decette communauté oublient un peu  trop facilement que c’est justement grâce à laNDE vécue par George Ritchie avec le Christ qu ’ils travaillent tous sur le sujet.

Reprenons la plus importante des caractéristiques communes établie par tous leschercheurs du domaine des NDE (Moody, Sabom, Ring, Greyson, Grey, Morse, etc.) :lorsque le sujet revit son existence en trois dimensions, il est INVÀRIABLEMENT

 jugé sur l’amour qu’il a porté/donné aux autres. Point. Il revit chacun de ses gestes etparoles ainsi que leurs effets sur les autres. S’il a mis une gifle à quelqu’un, il revit les

effets de sa gifle comme s’il se l’était donnée lui-même, tout en le vivant à la place dece quelqu’un. En suivant leur raisonnement, on est en droit d’en déduire logiquementque cela est valable pour chacun de nous, y compris pour le plus abominable descriminels. Simplement, je ne voudrais pas être à la place de ce criminel lorsqu ’il revitsa vie… Et là, c’est le père Schneir qui résume parfaitement cette situation : « Oui , Ilest Amour et Paix , mais Il est aussi Justice divine. » On l’a deviné, ceux qui eurentune mauvaise NDE ne vont certainement pas le crier sur les toits, à quelques trèsrares exceptions près. Revivre une gifle ne présente pas d ’inconvénients majeurs.

 Assassiner ou torturer quelqu’un en revanche ne manquera certainement pas deposer quelques problèmes après le passage du tunnel. Prenons un autre cas, celui deces soldats serbes qui débarquèrent au cours de la nuit du 16 au 17 juin 1992 dans un

couvent situé à Nova Topola, près de la ville industrielle de Banja Luka, et violèrentquelques religieuses, les plus jeunes bien évidemment56. Indépendamment du faitque nous pouvons nous demander ce que fabriquaient les Anges gardiens des sœurs,à nouveau nous devons nous imaginer ce que ces barbares vont revivre après le pas-sage du tunnel… Est-ce qu’ils fusionneront avec cette Lumière magnifique quin’éblouit pas les yeux ?

55 In « Otherworld Journeys », Oxford University Press, 1987.56

 Objet du télégramme « lettre ouverte » du pape Jean-Paul II à l’évêque de la région Franjo Komari-ca du 20 juin 1992.

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27) Un messager

Le cas suivant est celui d’un soldat qui raconte sa « mort » en Libye, survenuelors de la dernière guerre mondiale. Il explique comment il a essayé de continuer à se

 battre lorsque soudain il découvrit que personne ne le voyait et que les soldats luipassaient au travers. Il observe le champ de bataille et découvre d ’autres camarades« morts ». La situation lui semble bizarre et il commence à se poser des questionslorsqu’il découvre un nouveau venu qui a l’air différent :

« L’ inconnu ne portait pas d ’ uniforme et pendant quelques secondes, je me suisdemandé comment un civil avait pu arriver là. Il avait l ’ air arabe. Quand il s’ esttourné vers moi et m’ a regardé, je me suis senti comme recréé par lui. Je me suisagenouillé et j ’ai murmuré “Le Christ” avec tout le respect d’ un enfant.

–  Non, pas le Christ, mais un de ses messagers, dit l ’ homme devant lequel jem’ étais prosterné. Il vous veut.

 Il me voulait !– Mais pourquoi donc ? ai-je demandé d ’ une voix entrecoupée.

 Il leva son regard vers les autres, mais, pour ma part, je ne vis rien d ’ autrequ’ une glorieuse lumière. Elle emplissait ma tête et y brûlait quelque chose qui meretenait à cet endroit. »

 Voilà un cas d’école puisqu’il s’agit d’un champ de bataille de la Seconde Guerremondiale. Le sujet essaie de se battre mais il passe à travers les objets, ennemi, etc.

Classique. Ce récit, aussi fascinant que les vingt-six précédents que nous venonsd’examiner, ne diffère guère de ces NDE. Rien de bien exceptionnel. Pourtant cetémoignage retrouvé par Louis Pauwels et Guy Breton57 l’est, parce que ce soldat n’est PAS revenu de l’autre côté. Il est bien « mort » à nos sens. C ’est la femme du colonelde Gascoigne, officier anglais de la bataille de Khartoum, connu aussi comme le com-pagnon de Cecil Rhodes, qui avait des talents de médium et qui reçut ce témoignagepar écriture automatique. Je me garderais bien de m’aventurer dans le domaine duparanormal que je déteste, particulièrement la communication avec les morts, maiscurieusement le témoignage ne dépare pas les récits de « rescapés » NDE précédents.Mieux il les confirme tous, un par un.

57 In « Nouvelles histoires extraordinaires », page 126.

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CONCLUSION

On peut mourir tranquilles, il existe des Anges femmes ou Gabriel est-il meilleurtrompettiste que Miles Davis ?

 Autour d ’ un p’ tit café crème Sur un des quais de la Seine

 Dans le froid du matin blêmeUn jour j ’ lui dirai que j ’ l ’ aime

On partira tous les deuxVers un monde merveilleux

 Le ciel sera tout orangeOn sera deux petits Anges.

Dany BRILLANT –  Suzette – in « C’est ça qui est bon »,

 Wea Records

Ils viennent bien de quelque part, ces êtres immatériels… Si bien des gens se sontpenchés sur les études des expériences aux frontières de la mort, personne en re- vanche n’a semblé remarquer leur présence discrète. Pourtant, ils se trouvent bien là,ces guides, gardiens, présences, amis, compagnons, dans ce tunnel obscur qui em-mène le sujet vers la Lumière et il faut être mort ou proche de l’être pour enfin serendre compte de leur présence. Et pourquoi certains ne disposent que d ’un seulgardien alors que d’autres découvrent plusieurs présences ? Enfin, plus curieux, ilssont dans la majorité vêtus d’une robe blanche et d’une ceinture, dégagent la sérénité,rayonnent de la lumière, rassurent le sujet et le confortent. À l ’examen des divers cas,le premier mot qui vient à l’esprit du sujet lorsqu’il raconte son expérience est Ange (12 fois), majorité écrasante, suivi de très loin par  Etre  (4 fois),  présence  (3 fois),

gardien, personne et dame (2 fois). Ensuite on trouve des entité, puissance, instruc-teur, etc. Les enfants parlent d’une ou d’un monsieur, toujours très gentils. On re-marque également que ce ne sont pas les enfants qui utilisent le terme Ange mais

 bien les adultes. Autre constat, les Anges ne possèdent que rarement des ailes. Ilsapparaissent brillants, avec un corps, des bras et jambes et une splendide chevelurecomme vous et moi, quoique j’aurais aimé que l’on parle d’un Ange avec une tonsure.Dans d’autres cas, le sujet ne les voit pas mais les sent à ses côtés, sentiment intrans-missible en mots humains, comme ils disent. Ils savent que quelqu ’un les accom-pagne. Comportement curieux, les Anges s’identifient dans seulement un tiers descas : « Je suis celui qui est toujours avec toi  » ou « Je suis ton gardien » ou encore« Je suis celui qui te surveille ». Jamais ils ne se présentent en disant d’emblée « je

suis ton Ange gardien », comme si ce qualificatif devait assommer le sujet, déjà pas-

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sablement troublé. Autre détail, les Anges se manifestent à leurs protégés en généralaprès le tunnel, et dans un tiers des cas seulement avant le tunnel et, lorsqu ’ils appa-raissent avant celui-ci, c’est en règle générale pour venir chercher des enfants quiflottent au-dessus de leur corps. Dans 60 % des circonstances, ils dialoguent avec le

sujet, et ce, toujours par télépathie (100 %). Détail extrêmement significatif, moinsd’un tiers des NDE angéliques impliquent un examen complet de la vie vécue, commesi leur présence en dispensait le sujet.

 Abordons maintenant le sexe des Anges, sujet « délicat ». Nous avons remarquédans notre échantillon que, oui, les Anges sont sexués, puisque dans plusieurs cas,c’est UNE   Ange qui se matérialise pour épauler l’âme en déroute. Une Ange est,semble-t-il, une blonde, bien que nous ayons vu un cas où « elle » possédait unesplendide chevelure blanche. Pas de rousses ni de brunes, du moins pas dans cetéchantillon, mais je ne désespère pas. Les Anges masculins en revanche sont blondsou bruns, peu importe, je m’intéresse plus aux Anges dits du « sexe faible ». En re-

 vanche, il semble qu ’elles ne jouent pas de la harpe, eux non plus d ’ailleurs, contrai-

rement aux représentations baroques qui laissent penser que le paradis n’est qu’unconservatoire de musique. L’idée que nous ne nous retrouverons pas obligatoirementdevant un Archange Michael en tenue de combat NBC est franchement rassurante.

 Autre constatation, ils sont souvent drôles, comme si la vie sur cette terre n’était, deleur point de vue, qu’une immense farce un peu comme une blague juive. Une choseest certaine, dans le domaine des NDE, pas de chérubins dodus aux fesses poudréeset aux bras potelés. Plutôt des « puissances » aux visages d ’éphèbes, ou des beautéssurnaturelles qui se déplacent à la vitesse de la pensée et qui dégagent une force in-commensurable à laquelle rien ne résiste. Leur couleur favorite est le blanc. Aucun

 Ange dans ces NDE ne s’habille comme Gabriella Light, l’héroïne du roman du père Andrew Greeley 58, chez Yves Saint Laurent, Montana ou Christian Dior, on pourrait

le regretter. Ils semblent tous se rendre chez le même fournisseur de robes blanches àceintures dorées. On nous parle d’une « femme brillante avec des cheveux blonds »,de « robes blanches brillantes », d’un « Etre radiant, baignant dans une lumièreblanche chatoyante », d’un « Etre fait de lumière, habillé d ’ une longue robe blancherayonnant également de la lumière blanche et portant une ceinture dorée autourdes reins. Ses pieds nus ne touchaient pas le sol  », ou encore d’un gardien à la « che-velure dorée, haut d ’ environ deux mètres, vêtu d ’ une longue robe blanche, attachée àla taille par une ceinture », d’une « robe blanche avec une ceinture », d’un « Ange delumière », d’une dame très belle « vêtue de blanc avec des cheveux blancs », de « tis-su de lumière », de « points lumineux  », etc.

En clair, ils semblent être faits de lumière. Un Ange, et j’imagine une Ange en-core plus, possède un pouvoir d’attraction considérable sur le sujet, mais dès que cedernier aperçoit la Lumière, il en oublie son compagnon. C’est une autre constante.J’espère très sincèrement que mon Ange gardien est une ravissante beauté divine quiferait pâlir d’envie n’importe quel top model de « Vogue ». À ce sujet, je me permetsde faire une remarque à mon honorable confrère Malcolm Godwin, l’auteur du déli-cieux « Angels, An Endangered Species »59, remarque qui porte bien entendu sur lesexe des Anges, car il affirme (page 43) que l’ Archange Gabriel est le seul Ange desexe féminin dans cette population masculine ou androgyne céleste. Comme nous le

58

 Angel Fire, TOR Books, 1988, New York.59 Simon & Schuster, 1990, New York.

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 verrons dans le chapitre « Des mystiques et des Anges », l’ Archange Gabriel semble bien être ce que nous appelons un Ange et nous verrons à ce sujet que certains mys-tiques présentent des garanties surnaturelles indiscutables.

Revenons aux Anges des NDE. Ils existent, c’est une certitude absolue. Si un

prêtre m’avait affirmé « les  Anges existent  », je ne l’aurais jamais cru, bien que leprêtre qui croit aux Anges soit une race en voie de disparition. En revanche, à traversles expériences aux frontières de la mort, l’existence des Anges pulvérise n’importequelle hésitation théologique. Ils sont indiscutables, d’autant plus indiscutables que sila religion du rescapé (mormon, juif, catholique, protestant, hindou, orthodoxe, lu-thérien, etc., ou athée) influe sur le personnage central – la Lumière -, nous n’avonstrouvé aucune divergence sur cette ou ces « présences » qui accompagnent parfois lesujet dans le tunnel.

L’ Ange gardien, le guide, la présence amie, le surveillant est bien là. Et plus que jamais, une NDE me fait penser aux trous noirs découverts par les astrophysiciens :une NDE, c’est comme un trou noir, sauf qu’au bout de ce tunnel, on trouve la Lu-

mière et Ses Anges. Cette constatation a prodigieusement frappé le Dr RaymondMoody, ce qui explique pourquoi nous lisons à la première page de son livre :« À George Ritchie,docteur en médecine,et, à travers lui,à Celui dont il a suggéré le Nom »

De son côté, le Dr William Serdahely, professeur de médecine au Montana StateUniversity, fut tellement frappé par les NDE de ses patients qu ’il se lança dans uneétude approfondie portant sur 80 cas, étude publia dans le « Journal of Near DeathStudies »60  et il découvrit qu ’effectivement nous disposons d’une aide, d’une aide

aimante, chaleureuse et prévenante de « l ’ autre côté ». Lui aussi a trouvé des Angesgardiens, des Lumières brillantes, des guérisons inexplicables et nettes de cas déses-pérés et condamnés par la médecine technologique des années 90. L’un des cas quim’a le plus frappé et qui recoupe en bien des points la NDE de Beverly B. (cas n° 4),est celui de cette jeune femme de vingt-sept ans qui s’était suicidée. Elle se souvientde ses hurlements lorsqu’elle se retrouva dans le tunnel et de sa dernière pensée quifut « Mon Dieu, faites-moi savoir si Vous me pardonnez , avant de mourir ». Elle nesait pas, et sa requête le prouve, que l’on ne meurt pas. À peine sa phrase achevée,Joan explique au Dr Serdahely que deux mains immenses sont sorties de cette Lu-mière et une voix d’amour, de compassion et de joie aussi retentit, lui disant en subs-tance : « Je te pardonne, Je te pardonne. Je te donne une seconde chance. » Dieu ne

condamne pas aussi facilement que certains de ses prêtres ont trop tendance à lefaire.

Conclusion de ce chapitre que les faits nous obligent à tirer est que Dieu existe etSes Anges également. Simplement, ils ne présentent pas ce visage terrible que cer-tains leur prêtent. En fait, la question n’est plus de savoir si les Anges existent, maisplutôt de savoir si l’ Archange Gabriel est meilleur trompettiste que Miles Davis.

60 Pages 171 à 182, 10 (3) Spring 1992, Human Sciences Press.

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3Des interventions… surnaturelles

 I can sense the danger Just listen to the wind

 I want you close, I want you near I can’ t help but listen

 But each time I try

 It ’ s this Voice I hear I hear that voice again

Peter GABRIEL – That Voice Again – in « So », Geffen Records

Les interventions « surnaturelles » constituent une catégorie qui regroupe desexemples d’interventions inexpliquées bien plus nombreuses que les expériences auxfrontières de la mort. Rien de plus logique puisqu ’il suffit d’ouvrir les journaux à lapage des « faits divers » pour établir soi-même une sorte de hiérarchie dans la multi-

tude de catastrophes. La question est, au vu des quelques témoignages qui vontsuivre : « Est-il possible d’échapper à un accident inévitable et inéluctable ? » Le DrRaymond Moody avait déjà remarqué en 1977 dans son ouvrage  La Vie après la vie61 que, dans certains récits qu’il avait rassemblés, les sujets « attestaient que, se trou-vant en danger de mort , ils ont été sauvés de l ’ anéantissement physique parl ’ intervention de quelque entité ou force spirituelle. Dans chacun des cas, l ’ intéressése trouvait (consciemment ou inconsciemment) exposé à un accident qui eût dû êtremortel ou entraîné dans un enchaînement de circonstances fatales auxquelles il luiétait impossible d ’ échapper par ses propres moyens. Eventuellement, il était parve-nu au stade de la résignation, de l ’ acceptation de la mort .  Pourtant , à ce moment,une voix ou une lumière se manifestait qui venait le secourir au tout dernier mo-ment ».

En effet, si vous posez la question dans votre cercle de relations, vous allez obli-gatoirement tomber sur au moins un cas d’accident évité « par miracle » selonl’expression consacrée. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent « Destunnels et des Anges », l’être humain est bien accompagné d’un être spirituel quisemble ne se manifester que lorsque le corps physique se meurt. Cet Ange gardienaide son protégé à traverser le tunnel ou bien le rassure quant à la suite des événe-ments. Alors, puisque nous les trouvons dans le tunnel de la mort, on peut en con-clure à nouveau que d’une part ils sont toujours avec nous et d ’autre part ils peuventaussi intervenir pour nous sauver de la mort dans une situation dramatique. Dans la

61 Editions J’ai Lu, n°1984. 

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majorité des cas que nous avons vus, le sujet s’est entendu dire « ce  n’ est pas tonheure »  et, bien qu’il refuse souvent de rejoindre son corps sur terre, l’être le re-pousse. C’est une constante. Nous avons également remarqué que dans certainesNDE, le sujet, condamné par les médecins des urgences ou par les chirurgiens, gué-

rissait inexplicablement alors qu ’en toute logique (je pense au cerveau non oxygénépendant plus de dix minutes) il n’aurait jamais dû revenir à la vie (!) ou bien seraitresté paralysé toute sa vie. En clair, et à l’examen des NDE, il semble que :

1) Nous ne pouvons mourir qu ’à l’heure prévue dans l’agenda divin.

2) Des accidents arrivent vraiment et les Anges sont chargés de tout remettre enordre. Je repense particulièrement à cette jeune fille opérée à la jambe qui retourne àl’hôpital où, foudroyée par la douleur, elle sort soudain de son corps ; aussitôt une« dame » la récupère in extremis par le col alors qu’elle fonçait dans le célèbre tunnelet la renvoie en lui disant « ce n’ est pas ton heure ».

3) Tout ceci peut être modifié par la prière !

Même si cela devient un peu compliqué, à l’examen de divers témoignages de se-cours imprévus et inexpliqués, nous avons établi que ces interventions « surnatu-relles » se répartissent en cinq groupes majeurs reflétant plus ou moins leur aspectsurnaturel :

 A)  Ange/Entité arrive et disparaît surnaturellement.B)  Intervention inexpliquée dans situation dramatique :

a.   voix audible dans le cerveau,

 b. 

geste inexpliqué évitant drame,c.  temps suspendu donnant au sujet l’impression qu’il peut déterminer

seul la décision à prendre.C)  Aide qui arrive et disparaît humainement, rêves d’avertissement prémoni-

toires, synchronicités.

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FIGURE A ARRIVE ET DISPARAÎT SURNATURELLEMENT

Une bombe va exploser

Nous sommes le 16 mai 1986 dans une école primaire, au milieu des Etats-Unis,à Cokeville dans le Wyoming. Dans ce pays où les armes de toute nature sont en ventelibre, un fou furieux du nom de David Yung, accompagné par les membres de sa fa-mille (aussi cinglés que lui) débarquent dans l’école et prennent en otage les centcinquante-six enfants. Le forcené explique aux policiers qu ’il va exécuter les bambinsà coups de fusil mais il change tout à coup d’avis comme les fous ont l’habitude de lefaire et sort une bombe, l’amorce, et quelques instants plus tard, à l’effroi de tous lespoliciers et témoins à l’extérieur, l’école, comme dans un film, implose.

Les pompiers se ruent dans les décombres, persuadés qu ’ils vont ramasser lesrestes des petits corps à la main. Mais il n’ y a aucun mort, ni blessé parmi les éco-liers ! Les enfants expliqueront que des « voix » ou bien des « êtres de lumière » leuront dit comment échapper à l’explosion. Et le démineur Richard Haskell déclarera àla presse que même le mot miracle ne suffisait pas à expliquer qu ’il n’ y ait eu aucun

mort parmi les enfants. Le cas a été abordé par Judene Wixon dans son livre « Trial by Terror »62. Témoignage d’une petite fille : « Les êtres de lumière flottaient au-dessus de nous. Il y avait une mère et un père, une petite fille avec des cheveux longset une dame qui portait un bébé. La femme nous dit qu’ une bombe allait exploser etelle nous demanda d ’ obéir à notre frère. Ils étaient vêtus de blanc et brillaientcomme des ampoules électriques, mais surtout autour du visage . Cette femme avaitl ’ air très gentille,  je sentais qu’ elle m’ aimait . » Mais tous les enfants ne virent pascette famille qui « brillait comme une ampoule électrique ». Certains n’entendaientque des voix. Déclaration d’un garçon : « Je n’ ai rien vu, juste entendu une voix quim’a dit de trouver ma petite sœur et de nous mettre sous la fenêtre ». Par la suite,l’enfant a identifié l’un des personnages dans l’album de photos comme étant un

membre de la famille qu’il n’avait pas connu.Nous retrouvons cependant un élément tout à fait classique dans les NDE « angé-

liques », à savoir des êtres « vêtus de blanc » et qui « brillent comme des ampoulesélectriques ».

La lumière rectangulaire

62 Horizon Publishers, Bountiful, Utah, 1987.

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Sheila63 avait douze ans au moment des faits et vivait près de la Cedar River dansl’Etat de Washington. En jouant avec des enfants de son âge, elle n ’eut pas la patienced’attendre son tour pour plonger dans la rivière et décida de sauter d’un autre endroitdans l’eau, juste au-dessus d’un endroit de six mètres de profondeur, à l’extérieur

paisible mais agité en dessous par des tourbillons terribles (cas recueilli parle DrMorse après une conférence ; Sheila vint lui relater son étrange histoire) 64 :

« Je fus immédiatement aspirée vers le fond, puis je remontai aussitôt après à lasurface. J ’ aperçus alors des gens affolés qui essayaient de me tendre une branchedepuis la rive pour que je m’ y agrippe, mais le tourbillon me ramena inexorable-ment vers les profondeurs. En émergeant pour la troisième fois (…) de plus en plusépuisée par mes efforts, je sentis que j ’ étais de nouveau attirée par le tourbillon,mais le scénario précédent ne se répéta pas jusqu ’ au bout. Cette fois-ci, je fus commeimmobilisée au-dessus du lit de la rivière et j ’ aperçus à quelques mètres de moi unelumière rectangulaire qui était à la fois très brillante et extrêmement douce. Pen-

dant quelques instants, j ’ oubliai totalement le reste du monde, n’ éprouvant plusqu’ une paisible euphorie. Je me rappelle avoir tenté d ’ atteindre cette Lumière, mais je fus transportée sur la rive avant d ’ avoir pu la toucher. Je sais que je n ’ ai paséchappé au tourbillon en nageant : c’ est cette Lumière qui m’ a prise et qui m’ a con-duite jusqu’ à la berge. »

Le Dr Morse fut plus que sceptique. Mais il décida tout de même de vérifier et ilinterrogea les acteurs et surtout lut les rapports écrits, établis par les divers témoinsquelques heures après l’événement. Comme il le remarque lui-même, « il me futdifficile de contenir mon incrédulité. C ’ est une réaction fréquente, que l ’ on constatechez maints participants de ces événements. En fait , ce que nous ne comprenons pas

commence toujours par éveiller notre défiance. Mais ces expériences lumineusesn’ en ont pas moins eu lieu ».

63

 Ce n’est pas la chanteuse française… 64 Page 184, « Closer to the Light », op. cit.

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FIGURE B1 VOIX AUDIBLE DANS SITUATION NORMALE

Jeanne d’ Arc

Les « voix » étranges venues d’ailleurs ne manquent pas et la plus célèbre d ’entreelles est bien celle qui chargea Jeanne d ’ Arc d’une mission absolument inconcevable à

l’époque du point de vue humain. Mais la force de cette « voix » est telle que le sujetqui l’entend, de prime abord méfiant, se sent ensuite obligé de lui obéir quoi qu ’il sepasse et quoi qu’on puisse lui dire. Pour bien nous rendre compte de ce qui arriva àJeanne d’ Arc, transposons un instant les événements de sa vie de nos jours, et,puisque les bergères n’existent plus, imaginons à sa place une jeune fille noire, vierge,âgée de seize ans, caissière de supermarché, catholique pratiquante, nommée Joan

 Arrow.Joan entend une voix intérieure lui expliquer qu’elle doit se rendre à la Maison-

Blanche pour y rencontrer le Président. Là, elle devra lui demander des forces depolice pour l’aider à combattre les trafiquants de drogue. Par une série de coïnci-dences invraisemblables, Joan se rend à Washington alors qu ’elle n’a pas un cent  en

poche, rencontre le Président alors qu’il faisait son jogging et lui parle. Elle finit par leconvaincre, ainsi que ses conseillers, de lui donner deux ou trois unités spécialesantigang pour nettoyer le pays des « dealers »…  À la tête de ces unités, elle qui n’a

 jamais mis les pieds dans un commissariat ou une académie, et toujours à l’aide deses « voix », Joan nettoie en quelques mois Atlanta, New York, Détroit et Miami detous les vendeurs de drogue. Les trafiquants, effrayés par sa puissance, moyennantplusieurs millions de dollars, achètent les fonctionnaires de la ville de Los Angeles oùelle vient justement d’entamer son nettoyage massif.

 Arrêtée par la police de Los Angeles (LAPD) pour excès de vitesse, elle est passéeà tabac par une dizaine de policiers, violée, torturée, avant d’être livrée aux psy-chiatres qui décident de l’interner parce qu’elle affirme entendre la voix de l’ Archange

Michael. Dans l’asile, un jour de promenade, les vrais malades mentaux l’attachent etla brûlent pour « voir ce que ça fait ». Fin.Cela paraît totalement stupide comme scénario, mais c’est exactement ce qui ar-

riva à Jeanne d’ Arc, dite « La Pucelle d’Orléans », fille de laboureurs, voilà cinqsiècles de cela et qui représente aujourd’hui l’une des plus grandes énigmes del’Histoire : on a recensé plus de treize mille documents historiques, assortis de dixmille ouvrages et dossiers écrits sur elle, ce qui laisse supposer que son activité mili-taire dura au moins une bonne trentaine d ’années.

Pourtant, la carrière de cette adolescente ne dura que deux ans (de 1429 au 30mai 1431), ce qui tend à donner un certain poids à ces supposées voix à l ’origine de sacroisade contre les Anglais. L’historienne Régine Pernoud remarque dans sa « Petite

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 Vie de Jeanne d’ Arc »65 que ceux qui la condamnèrent « ne se doutaient pas qu’ ils préparaient le plus remarquable document d ’  Histoire : le texte du procès de con-damnation (1431), avec leurs questions et les réponses de Jeanne, fournissant sur sa

 personne un témoignage d ’ autant plus convaincant qu’ il a été préparé par ses ad-

versaires, déterminés à la conduire au bûcher. Puis, dix-huit ans plus tard, quand leroi de France Charles VII parvint à chasser l ’ ennemi de Rouen, commence un autre procès, dit de “réhabilitation”  : on interroge tous ceux qui ont connu l ’ héroïne poursavoir si sa condamnation comme hérétique était ou non justifiée ; quelque centquinze témoins déposent, racontent leurs souvenirs, disent ce qu’ ils ont su d ’ elle :magnifique source qui nous donne “ en direct ”  l ’ impression quelle produisait  ».

 Armée de sa « voix » et de l’innocence de ses dix-sept ans, Jeanne ne douta ja-mais d’elle-même et c’est avec une détermination sans faille qu’elle réussit à se faireconduire auprès du Dauphin qu’elle reconnut immédiatement alors qu’il s’était dis-simulé dans la foule afin de vérifier si elle était bien l’envoyée de Dieu, comme ellel’affirmait : lors de son entrée, elle se dirigea directement vers lui, alors qu ’un courti-

san, revêtu des parures royales, avait pris la place du roi sur le trône. « Quand le roiet ceux qui étaient avec lui eurent vu ledit signe , raconte Jeanne, je demandai au rois’ il était content , et il me répondit que oui. Et alors,  je partis et m’ en allai en une

 petite chapelle assez près, et ouïs alors dire, qu’ après mon départ , plus de trois cents personnes virent ledit signe. L’  Ange se départit de moi dans une petite chapelle. Je fus bien courroucée de son départ , et pleurai , et m’ en fusse volontiers allée avec lui ,c’ est assouvir mon âme. » 

Et jamais elle ne s’attribua ne serait-ce qu’une seule victoire militaire. Elle com- battit les Anglais à la tête d’une armée de presque va-nu-pieds fournie par le Dauphinalors qu’elle n’avait même pas dix-huit ans et libéra Orléans, Patay, Auxerre, Troyes

et Reims. Elle venait d’inventer la « Blitz-Krieg », la guerre éclair (le siège d’Orléansavait duré sept mois, mais il ne lui fallut que sept jours pour le lever) qui nettoie unezone en l’espace de quelques jours Compte tenu des implications politiques, géogra-phiques, militaires et historiques, on se rend bien compte que l’action de cette gamine(avoir dix-sept ans à l’époque ne signifiait pas la même chose qu ’aujourd’hui) de-meure un mystère complet si l’on refuse d’admettre qu’elle ait effectivement pu en-tendre des voix. Elle se révéla comme une stratège hors pair forçant l ’admiration et lerespect des vieux capitaines qui au début refusaient même de la regarder. Obéir à unefemme à l’époque… Quelle hérésie !

Mais si l’on admet l’authenticité de ses « voix » et de ses visions, le mystère alorss’éclaircit comme par miracle. « Quand j ’ eus l ’ âge d ’ environ treize ans, expliqua-t-

elle, j ’ ai eu une voix de Dieu pour m’ aider à me gouverner. Et la première fois, j ’ eusgrand-peur. Et vint cette voix, au temps de l ’ été, dans le jardin de mon père, aux  environs de midi . (…) J ’ ai entendu la voix du côté droit, vers l ’ église. Et rarement jel ’ entends sans clarté. Cette clarté vient du même côté où la voix est ouïe. Il y a com-munément une grande clarté (…)  J ’ ai entendu trois fois cette voix, j ’ ai compris quec’ était la voix d ’ un Ange (…) La première fois, j ’ ai eu un grand doute si c’ était saint

 Michel qui venait à moi et cette première fois j ’ eus grand-peur. Et je l ’ ai vu ensuite plusieurs fois avant de savoir que c’ était saint Michel. Je vis saint Michel et les Anges des yeux de mon corps aussi bien que je vous vois. Et quand ils s’ éloignaientde moi , je pleurais et j ’ aurais bien voulu qu’ ils m’ eussent emportée avec eux . (…) Je

65 Ed. Desclée de Brouwer, page 9.

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répondis à la voix que j ’ étais une pauvre fille ne sachant ni chevaucher ni guer-royer. » 

Capturée (sa mission semblait avoir pris fin) par les Anglais et les Bourguignonset jetée en prison, Jeanne ne se laissa pourtant jamais intimider par l ’impressionnant

appareil judiciaire monté contre elle. Et les rafales de questions alambiquées qui luitomberont dessus concernant ses « voix », posées par d’éminents théologiens, ne ladésarçonneront pas plus ; elle rétorquera même à ses inquisiteurs :

–  J ’ ai plus crainte de faillir en disant chose qui déplaise à mes voix que je n ’ en aià répondre à vous. 

Le juge Jean Beaupère nous laissa ainsi une merveilleuse question concernant lanature de l’ Archange Michael :

–  En quelle figure était saint Michel quand il vous est apparu ? Etait-il nu ? (al-

lusion à des siècles de débats théologiques sur le sexe des Anges).–  Pensez-vous que Dieu n’ ait pas de quoi le vêtir ?  – Avait-il des cheveux  ? (un problème de calvitie du juge sans doute…) –  Pourquoi les lui aurait-on coupés ?  répond Jeanne, imperturbable.– Quand vous voyez cette voix qui vient à vous, y a-t-il de la lumière ?  –  Il y avait beaucoup de lumière, comme il est convenable. Il ne vous en vient

 pas autant à vous ! 

Non seulement Jeanne d’ Arc entendait des voix, mais en plus elle possédait unsens de l’humour acéré, ce qui rend cette jeune martyre de dix-neuf ans encore plussympathique. Grâce à elle, le phénomène de la « voix » est resté ancré dans toutes les

mémoires. Compte tenu des effets qu ’elles eurent sur la France, il nous semble diffi-cile de ne pas les prendre au sérieux, surtout avec les cas bien plus communs qui vontsuivre.

Change de file

Cette « voix » se fait entendre bien plus souvent qu’on ne le pense et pas spécia-lement pour une cause aussi noble et guerrière que celle de Jeanne d ’ Arc. Nous ver-rons dans les divers récits qui vont suivre que sa manifestation soudaine est avant

tout destinée à sauver une personne qui fonce droit vers la mort Cas, banal presque,d’Elisabeth Klein, survenu fin 1991 à Los Angeles :

« Il y a environ un mois de cela, je me trouvais dans ma voiture, roulant sur lahighway 101 dans la file du milieu. J ’ allais aborder la pente qui descend vers lasortie de Malibu Canyon, lorsque, très distinctement, j ’ ai entendu une voix résonnerdans ma tête, me dire “ va dans la file de gauche” . Je ne sais pas pourquoi, mais j ’ aiinstinctivement obéi. Quelques secondes plus tard, le flux de véhicules ralentit brus-quement à la suite d ’ un accident et le camion qui se trouvait auparavant juste der-rière moi (nous descendions une pente) freina brutalement ; mais emporté par son

 poids, il percuta la première voiture devant lui et il y eut un véritable carambolage

sur la file que j ’ occupais quelques secondes avant. Sans cette voix, je ne pense pas

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que je serais encore ici. Ce devait être mon guide ou mon Ange gardien, je ne sais pas ».

Comme nous allons le voir, le détournement de trajet représente l’un des cas les

plus fréquents dans l’entourage. En général, les gens ne vous en parleront pas à cœurouvert. Sur le coup, ils obéissent à la « voix » et après coup, en découvrant qu ’ils viennent juste d’échapper à la mort, cela les marque au fer rouge. Ils ne comprennentpas ce qui s’est passé, savent qu’une « voix » les a sauvés, mais plus le temps passe etplus ils minimisent cette intervention au point de la nier quelques mois plus tard.C’est une hallucination, ou un rêve. Avec le temps, cela leur paraît tellement fou qu ’ilsle nient et le rangent au rayon de ce qui n ’a pas eu lieu, ce jardin secret où l’on en-ferme tout ce dont on ne veut jamais se remémorer. On peut ainsi affirmer que moinsl’intervention fut visible, moins l’on croit à une intervention surnaturelle. Ces cas sontextrêmement fréquents et dans le cas ci-dessus, le sujet a instinctivement obéi,échappant aux fracas des tôles. Mais combien de personnes tout en entendant cette

injonction hésitent, comme nous allons le voir plus loin.

Une présence merveilleuse

Cas recensé par le Dr Raymond Moody 66 d’un soldat au cours de la SecondeGuerre mondiale :

« Il m’ est arrivé quelque chose que je n’ oublierai jamais…  J ’ ai vu un avion en-nemi piquer vers le bâtiment où nous nous trouvions et ouvrir le feu sur nous … La

 poussière soulevée par les balles formait un chemin qui se dirigeait droit vers nous ; j ’ ai eu très peur, persuadé que nous allions tous être tués. Je n’ ai rien vu, mais j ’ aisenti une présence merveilleuse, réconfortante, là, tout près de moi, et une voixdouce, affectueuse, m’ a dit : “  Je suis avec toi. Ton heure n’ est pas encore venue” . J ’ airessenti un tel bien-être, une telle paix en cette présence… Depuis ce jour-là, je n’ ai

 plus jamais eu la moindre peur de la mort. »

Contrairement au cas précédent où le sujet ignorait qu’il se trouvait en danger,dans celui-ci le soldat voit l’avion fondre sur lui et se demande quelle chance il a desurvivre. À ce moment-là, il entend une voix, assortie d ’une impression physiqueréconfortante impossible à décrire. Le sujet se sent tranquille et pourrait même af-

fronter tous les avions ennemis du monde puisque cette voix étrange, « je suis avectoi  », lui a en quelque sorte garanti que son heure n ’était pas venue. Tiens ! On re-tombe dans les cas de NDE où invariablement les sujets se voyaient renvoyés avec lamention « trop tôt, ce n’ est pas encore l ’ heure ».

La « voix » de Martin Caidin

Martin Caidin est un pilote chevronné. Il doit être l’un des rares de nos jours à pi-loter un authentique Messershmidt allemand. Indépendamment de sa passion pour

66 In Lumières nouvelles sur la Vie après la vie, Ed. J’ai Lu, n°2784. 

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l’aéronautique, il est aussi l’écrivain américain le plus connu du domaine, auteurd’une trentaine d’ouvrages comme « L’Histoire du Bœing 707 », « Manuel de pilotagedu ME-109 », « Le Zéro », « La Médecine aéronautique », « Les Forteresses vo-lantes », etc. Un vrai fou volant. Après quarante ans passés à discuter avec des pilotes

de toutes les nationalités (c’est lui qui coiffa l’ingénieur russe Mikoyan, en visite auxEtats-Unis, d’un chapeau de Mickey à Disneyland en Floride…), Martin se renditcompte que toutes ces histoires « étranges », qui ne se racontent qu ’entre pilotes,mériteraient plus d’attention. Cela l’intriguait d’autant plus qu’il se souvenait parfai-tement d’avoir vécu une aventure étrange que ni lui, ni son copilote et encore moinsle navigateur n’avaient pu expliquer. Date : 13 septembre 1964. Plan de vol : Floride

 vers Las Vegas. Avion : un Piper Aztec, N5 196Y. Profil du pilote Eddie Keyes : ingé-nieur balistique d’IBM ; profil du navigateur Zack Strickland : ingénieur de la NÀSÀ ;  Martin Caidin occupe la place du copilote. Au moment des faits, les deux pilotes re-cherchaient la fréquence de la tour de Wichita juste après avoir survolé Dodge City :

« La lumière de la cabine était rouge et Eddie avait du mal à distinguer lesnombres sur la carte. “ Quelle est la tour de Wichita ? ”  me demanda-t-il.– Comment veux-tu que je le sache ? J ’ habite en Floride !– Qu’ est-ce que tu m’ aides ! Donne-moi un peu de lumière.

 J ’ atteignis au-dessus et derrière moi l ’ ampoule de la cabine. Je n’ ai pas eu letemps de toucher l ’ interrupteur.

– Quoi ? demanda Eddie.– Quoi quoi ? lui répondis-je.– Tu viens de dire quelque chose.– Je n’ ai rien dit. Tu m’ as dit “ donne-moi un peu de lumière”  et ensuite tu m’ as

dit “ tourne à droite”  

– Non, pas du tout, nia Eddie.– Tu m’ as bien demandé de la lumière ?– Oui. Mais c’ est tout. C ’ est pas moi, c’ est toi qui as dit “ tourne à droite”  !– Je n’ ai rien dit du tout, lui dis-je.

 Nous nous regardâmes l ’ un l ’ autre puis, ensemble, nous nous retournâmes vers Strickland, qui ronflait sereinement, avant de nous regarder à nouveau. Au mêmemoment, Keyes dit très calmement "Nom de Dieu". Le reste ne fut que le résultatd ’ une très longue pratique ; ensemble nous effectuâmes les mêmes gestes au mêmemoment avec la même synchronisation. Aucun d ’ entre nous n’ avait dit de tourner àdroite. Quelqu’ un l ’ avait dit et ce pas nous et encore moins Zack, donc… 

Tous deux avons écrasé le gouvernail droit, poussé le manche vers la droite

avant de le tirer jusqu’ à nos estomacs et, comme Eddie, j ’ ai poussé les gaz : l ’  Aztec semit à rugir. Zack se réveilla avec son visage cognant contre la vitre et il lui fallut

 plusieurs secondes pour réaliser que la ligne d ’ horizon était verticale (…). Cette voixavait dit de tourner à droite, et par Dieu, nous avons tourné à droite.

 Alors une lueur apparut autour de l ’ avion. Une lueur dorée qui se répandit àl ’ intérieur de la cabine à travers les fenêtres. Une merveilleuse et pure lumière dorée

 provenant d ’ une immense boule au-dessus de nous. Et cette lumière s ’ étendait del ’ horizon sud jusqu’ au nord, exactement là où nous aurions dû nous trouver si nousavions continué notre trajet. Au même instant, un objet enflammé surgit du ciel et

 plongea au loin vers la terre. Ex-ac-te-ment là où nous devions nous trouver.

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 Eddie et moi n’ avions pas besoin d ’ un dictionnaire pour nous dire ce qui allaitsuivre. Nous avions coupé les gaz et relevé le nez pour redresser l ’ appareil ; la vaguede choc nous heurta de plein fouet, comme un camion. L’ avion se stabilisa maiscontinuait à trembler comme un chien qui s’ ébroue. Nous regardâmes en bas, mais

la lumière avait disparu. On remit les gaz et nous fîmes demi-tour.– Tu as bien vu ? demanda Eddie.– Oui, répondis-je.– Nom de Dieu, que s’ est-il passé ? Pourquoi avons-nous tourné ? Qu’ est-ce que

c’ était, ce truc ? Les questions fusaient de la bouche de Zack comme les pièces d ’ une machine à

sous. On l ’ ignora.– Tu penses ce que je pense ? demanda Eddie.– Oh oui. Ce n’ était pas un météorite.–  Absolument. Les météorites ne brûlent pas avec une flamme jaune-orange,

ajouta Eddie.

– Tu as vu cette surface plane ? demandai-je. On aurait dit du métal brûlant.– C ’ en était, répondit Eddie.Quelque chose avait surgi de l ’ espace. Plus vraisemblablement, c’ était quelque

chose de très grand mis en orbite par les Russes ou par nous et nous nous trouvionslà juste au moment de son arrivée dans l ’ atmosphère.

 J ’ ai appelé la radio de Dodge City, nous ai identifiés et j ’ ai annoncé un rapportde pilote. “  Allez-y” , répondit la tour.

– Il y a quelques minutes, nous nous trouvions tout près d ’ un objet enflammé àtreize mille à l ’ est de Dodge. Cela nous a remués comme une vague.

– Les gars, vous êtes passés juste au-dessus de la ville ?– Affirmatif.

– Nous sommes très heureux de parler avec vous. Avec la trajectoire de votreroute, cela vous arrivait droit dessus.

– Ah oui ? Vous avez d ’ autres rapports de pilote ?–  Monsieur, cette chose a été vue dans quatorze Etats, du Canada jusqu ’ au

 Mexique. Nous avons eu une communication flash du NORÀD dans toutes les sta-tions de cette région : météorite.

– Merci. Nous rentrons sur Wichita pour atterrir.– Bon vol. Et faites attention aux cailloux … Fin de communication.– Un météorite ; diable ! s’ exclama Eddie.– Je sais… – Qui, nom d ’ un chien, vous a dit de tourner AVANT que cette chose arrive du

ciel ? glapit Zack derrière nous. Eddie n’ a jamais pu manquer une opportunité de faire de l ’ esprit :– Je pense que c’ était M me Dieu.

 Le temps d ’ atterrir à Wichita, et Zack avait déjà descendu une bouteille dewhisky qu’ il avait sortie de ses bagages. Il était fait. On ne pouvait pas le blâmer.

Un post-scriptum est, je pense, nécessaire.Quelle était cette voix ? D’ où venait-elle ? Qui a dit de tourner à droite ? Trois

 personnes dans l ’  Aztec ; aucun d ’ entre nous ne l ’ avait dit. Les radios étaient éteintes,donc cette source était éliminée. Cela ne laissait que la possibilité d ’ une voixd ’ ailleurs. Ni Eddie ni moi ne pouvons certifier si nous avons entendu cette instruc-tion « tourne à droite » sous forme de mots ou si nous l ’ avons entendue dans nos

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têtes. Nous ne savons pas. Mais savons en revanche que si nous n’ avions pas obéi,cela aurait été la fin du voyage pour tous les trois. Pour toujours. »

Martin Caidin a raconté cette histoire dans son livre passionnant « Ghost in the

 Air »67. Les trois hommes ne sont pas des fantaisistes, loin de là, et de toute façon,lorsque vous pilotez un avion, vous ne pouvez guère vous permettre la moindre fan-taisie. Sur un bateau à la rigueur, vous pouvez sauter à l ’eau avec un gilet ou dans uncanot de sauvetage. D’un avion, c’est difficile… Le copilote demande au pilote« quoi ? ». Ni l’un ni l’autre ne se souviennent d’avoir dit à l’autre « tourne à droite ».Ils se disputeraient presque mais n’en eurent guère le temps.

Ce cas est extrêmement précieux car le sujet n ’a pas obéi à la voix, il n’a pas tour-né à droite comme elle le lui avait demandé. Alors, pour les dévier définitivement deleur trajectoire, une lumière blanche « merveilleuse » (a-t-on déjà vu une « merveil-leuse » lumière ?) se manifeste devant l’avion, les obligeant de concert à plonger pouréviter cet obstacle « merveilleux ». À l’instant même de la manifestation de cette

lumière « merveilleuse », un météorite, pas « merveilleux » du tout, bienqu’enflammé, déchira le ciel et passa exactement là où ils devaient se trouver. N’est-ce pas là une coïncidence « merveilleuse » comme le diraient les matérialistes ?

La « voix » de George Ritchie

 Abordons maintenant un autre cas de détournement de trajet par voix, celui toutà fait remarquable du soldat George Ritchie dont nous avons fait la connaissancedans le chapitre « Des Anges et des tunnels ». À peine remis de sa NDE et après une

nouvelle période d’entraînement, Ritchie débarque en France avec le reste de l ’arméeaméricaine comme infirmier auxiliaire. La guerre continue, bombardements, mines,affrontements et nous sommes encore loin de la bataille de Bastogne :

« Nous avions déménagé le camp Lucky Strike en première ligne où nous de-vînmes opérationnels. C ’ était dans une propriété appelée Arnicourt. Pendant quenous attendions l ’ arrivée de l ’ équipement, on nous donna une journée de libre pouraller à Reims. J ’ avais demandé à deux de mes camarades de se joindre à moi danscette balade. Ce matin-là, je m’ étais levé plus tôt pour écrire une lettre à Margaret et

 pour la poster avant de partir en permission. Lorsque les transporteurs armés quidevaient nous emmener arrivèrent au camp, je montai dans l ’ un des engins et

m’ assis entre mes deux amis en notant que nous étions douze dans le camion. Nousattendions qu’ un autre transporteur de troupes se remplisse lorsque quelque chosede très profond en moi plaça cette pensée dans ma tête :

– Descends de ce camion et va écrire une lettre à Margaret. C ’ était totalement ridicule. J ’ avais eu bien trop de mal à obtenir ce passe pour

aller à Reims et puis, qu’ allaient penser mes deux amis à qui j ’ avais demandé devenir avec moi ?

 De nouveau, la voix retentit au plus profond de moi : « J’ai dit, descends et écrisune lettre à Margaret. »

67 Page 47, Bantam Books, New York, 1991.

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 Mais je voulais voir la cathédrale de Reims et j ’ ignorai le second avertissement. Le troisième résonna si fort dans ma tête que j ’ eus peur que mes amis ne l ’ aiententendu. Je les ai vraiment surpris lorsque je me suis levé. J ’ ai tenté de fournir uneexplication plausible en descendant du camion. S ’ ils ne comprenaient pas, le sergent

de bord comprit encore moins lorsque je lui tendis mon passe. Un jeune soldat choisi par le sergent eut mon passe et il prit ma place entre mes deux compagnons. Lecamion n’ avait pas fait dix kilomètres en quittant l ’ hôpital qu’ il explosa sur une mine

 placée par les Allemands sur la route. Il se désintégra, tuant sur le coup le soldat quiavait pris MA place et blessant gravement mes deux amis, aussitôt rapatriés surl ’  Angleterre et les Etats-Unis. »68 

Dans ce cas de détournement de trajet, on ne fait pas dans la dentelle parce queici un autre être humain est tué à la place de celui qui fut « détourné » Rien que cette

 brève histoire pourrait servir de sujet lors d’un baccalauréat de philosophie parce quela vie et la mort se catapultent en l’espace d’une minute et le sort semble être jeté.

Ritchie entend cette voix lui demander de sortir et d ’écrire une lettre à sa fiancée. Ilrefuse. Comme dans le cas précédent, il rejette la « voix ». Mais celle-ci insiste, et,remarquons-le, elle ne lui dit pas « sors de là parce que ce camion va exploser »,mais « va écrire à ta copine ». On peut ainsi dire qu’il arrive aux Anges de « men-tir ». En effet, que se serait-il passé si la voix lui avait dit « sors de là car ça va explo-ser  » ? En toute logique, Ritchie aurait dit à ses deux amis de sortir avec lui. Maisd’après, le plan divin, ce n’était pas prévu, ces deux-là devaient être blessés ET rapa-triés (cela ouvre des perspectives infinies…). Autrement dit, ils DEVAIENT être bles-sés, et le soldat qui prit la place de George Ritchie DEVAIT mourir. Et pourquoil’ Ange gardien de ce soldat n’a-t-il pas hurlé dans sa tête « non, nooon, non, ne monte

 pas » ou bien « va écrire ton testament  » ? Le chapitre « Des Anges et des tunnels »

nous a appris que son heure était vraisemblablement arrivée. On remarque aussi quela « voix » est intervenue énergiquement trois fois de suite avant qu ’il ne se décide àdescendre du transporteur, ce qui laisse supposer que cette « voix » vous cassera lespieds jusqu’à ce que vous lui obéissiez.

68 In « My Life After Dying », page 39, op. cit. 

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FIGURE B2GESTE INEXPLIQUÉ DANS SITUATIONNORMALE,

ÉVITANT DRÂME

« Quod nescis quomodo fiat, hoc non facis »(Si vous ne savez pas comment vous faites quelque chose,

ce n’ est pas vous qui le faites.)

La balle était partie, j’étais debout

Ce récit constitue une variante de l’aventure qui me poussa indirectement àm’intéresser aux Anges gardiens. Catherine Leroy, reporter photographe, travaillaitau moment des faits pour « Times Magazine » et l’agence de presse Gamma et setrouvait à Beyrouth, en pleine guerre civile. Cette catégorie du « geste inexpliqué » estintéressante car si elle semble moins « surnaturelle » que la précédente, ses effetsn’en sont pas moins salutaires pour le sujet qui, d’ailleurs, IL NE SAIT PASPOURQUOI, a bougé un dixième de seconde avant le drame. Soyons clairs, ce n ’estpas du tout le cas où quelqu ’un vous dit « ah, si j ’ avais avancé d ’ un mètre, le camionm’ aurait renversé ». Rien à voir, je dirai même que c’est l’opposé. En effet, le sujet setrouve dans une situation calme et sereine, parfois sans l ’ombre d’un danger àl’horizon, lorsque soudain il bondit brusquement sans savoir pourquoi. C’est un com-portement inexplicable. Vous ne vous jetez pas soudainement sur votre chauffeur,comme je l’avais fait dans la Silicon Valley, au risque même de l’effrayer et de créerun accident par ce mouvement brutal et imprévu. Examinons l’aventure similaire dela journaliste :

« C ’ était en 1976 à Beyrouth, dans le quartier des grands hôtels, entre le Pheni-cia et le Saint-Georges. Un cameraman de Visnews m’ accompagnait de barricadeen barricade. On s’ était arrêtés à l ’ une d ’ entre elles pour discuter avec les soldats.Un combattant palestinien se trouvait à ma droite et nous bavardions. C ’ était unmoment d ’ accalmie, vers 3 ou 4 heures de l ’ après-midi. Je m’ étais assise sur unesorte de tabouret ou de sac de sable, je ne m’ en souviens plus. Le Palestinien s’ étaitégalement assis et avait posé sa Kalachnikov sur ses genoux, le carton à la hauteurde mes jambes. On buvait du café brûlant. Sous le coup d ’ une impulsion soudain, jeme suis levée comme une fusée et au moment où je me levais, une balle partait de la

 Kalachnikov. Nous n’ avons jamais compris pourquoi je m’ étais levée si brutalementet encore moins pourquoi le coup de feu est parti. Le soldat ne jouait pas avec son

 AK. De toute évidence, il n’ avait pas mis la sécurité. Je ne sais pas comment, mais

lorsque le coup est parti, j ’ étais debout … Sur le coup, je n’ y ai pas réfléchi, parce que

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ce genre de choses m’ était arrivé plusieurs fois. Chaque fois, sous le coup d ’ une im- pulsion soudaine, je me sortais de mauvaises situations. Une amie m’ avait un jourreproché violemment d ’ être trop impulsive. Et je lui ai dit : « Tu sais, si je suis en-core vivante, c’ est parce que je suis une impulsive. Sinon je serais morte depuis bien

longtemps, sûr et certain. ». Le cameraman, comme les soldats, avait assisté à cequi s’ était passé. Il y avait trois personnes concernées, le Palestinien, Noël le came-raman et moi, et c’ était comme si ce n’ était pas arrivé. Sinon j ’ aurais eu mes jambesdéchiquetées. On n’ y pense plus. Le soir, je me suis dit que j ’ étais passée vraimenttrès près. Sur le moment, cela n’ a pas été un souvenir signifiant, simplementl ’ épisode de la journée, mais après, lorsque j ’ y ai repensé, ce fut assez terrifiant. Nuldoute cependant que si nous avons des Anges gardiens, j ’ ai dû en épuiser plusd ’ un… »

 Voilà l’exemple typique d’une intervention via impulsion. Impossible sinond’expliquer ce genre de cas autrement. Le sujet serait-il finalement plus réceptif à

l’intervention divine, ne nécessitant pas  une manifestation audible comme une« voix » ? Là aussi, nous entrons dans un domaine qui semble obéir à des lois totale-ment étranges.

J’ai freiné sans savoir pourquoi

Sortons des champs de bataille et revenons dans la vie banale, quotidienne. Onpourrait penser que ce genre d’impulsions n’arrive que dans des cas très précis. Pasdu tout. Voici par exemple le cas d’un autre photographe, de l’agence Sipa cette fois-

ci, qui n’a toujours pas compris pourquoi il a freiné « soudainement » :« Un soir d ’ octobre 1991 à Los Angeles, je suivais la voiture d ’ un ami : nous

étions arrêtés à un feu rouge au croisement de Robertson et Burton. Le feu passe auvert, la voiture devant moi démarre et tourne à gauche. J ’ ai lâché le pied du frein(c’ était une transmission automatique), ma voiture démarra, mais, je ne sais pas

 pourquoi, je me suis arrêté alors que je n’ avais strictement aucune raison de le faire.Une seconde plus tard, une voiture déboula de ma droite comme une fusée à environquatre-vingt-dix kilomètres à l ’ heure, emportait mon pare-chocs dans un bruit detôles arrachées, se retrouva en tête à queue, effectua un tonneau, percuta une voi-ture en stationnement sur le côté droit du trottoir et se renversa sur le toit. Si j ’ avais

tourné comme je m’ apprêtais à le faire, à la vitesse à laquelle cette voiture étaitarrivée, je serais incontestablement gravement blessé ou mort. Mais, je ne sais pas pourquoi, mon pied a freiné sans que je le veuille, comme d ’ instinct, alors que jen’ avais aucune raison de m’ arrêter, strictement aucune, d ’ autant que j ’ étais déjàengagé sur le croisement et je n’ avais rien vu et rien entendu. »

On retrouve le « je ne sais pas pourquoi , il n ’ y avait aucune raison » et le sujetsemble toujours s’excuser d’avoir freiné ou bougé comme si l’espace de quelquessecondes il avait perdu sa raison, comme s’il s’était comporté comme un malade men-tal. On ne freine pas lorsqu’on est engagé dans un carrefour, on ne saute pas en l ’aircomme un pantin désarticulé, etc. sans raison. Les sujets ne comprennent pas com-

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ment ils ont pu faire une chose pareille sans que acte ait été pensé et ordonné par leurcerveau. C’est comme si, pour quelques secondes, quelqu’un avait agi à leur place.

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FIGURE B3 ACTION INVISIBLE DANS SITUATIONDRAMATIQUE

 AVEC TEMPS SUSPENDU

Mary Frampton

Mary Frampton est une photographe du « Los Angeles Times » à la retraite. Sonmari, journaliste et éditorialiste du même quotidien, décédé à l’âge de cinquante-septans, était encore vivant lors des faits suivants. En juin 1979, ils se trouvaient tousdeux sur un voilier au large des îles de Santa Cruz, en reportage pour le journal. Letemps était clair et le Pacifique remuait calmement lorsqu ’un début de tempête com-mença à secouer doucement le bateau. Mary Frampton tenait son appareil photoRolleiflex et se penchait par-dessus bord pour photographier un Bombard qui trans-portait des plongeurs, lorsqu’elle entendit un bruit d’arrachement :

« Instantanément, je me suis rendu compte qu’ un taquet s’ était inexplicable-

ment détaché, fusant comme un missile vers moi. Mais en même temps, je voyais lascène au ralenti, comme dans un film, image par image, sans vraiment comprendre. J ’ avais l ’ impression que je disposais de tout mon temps pour prendre une décision. Mais je me suis sentie tirée en arrière par quelqu’ un et la bague de protection enaluminium de mon appareil photo sembla absorber le choc en se déformant commedu plastique. Je n’ ai rien compris car personne ne se trouvait derrière moi et monmari qui avait vu la scène était persuadé je m’ en sortirais défigurée à vie. Le Rol-leiflex se trouvait au niveau de mon menton et j ’ ai vu la bague se déformer au ralen-ti. Je l ’ ai gardée précieusement car cet objet m’ a sauvé la vie. Considérant le poidsdu taquet et sa vitesse de propulsion, mon appareil aurait dû être détruit et moidéfigurée. Mais je ne sais pas ce qui m’ a tirée en arrière et comment, en même

temps, j ’ ai pu voir tout cela au ralenti. »Cette fois-ci nous évoluons en pleine science-fiction. Le temps suspendu ! Ce

n’est pas possible. Pourtant, quiconque a déjà été impliqué dans un accident a gardécette sensation de voir la collision « au ralenti ». Ce « ralenti » semble même semettre en place à des vitesses variées. Il y a le « ralenti » qui n’en finit pas, comme sitout à coup, le sujet était sorti de cette réalité physique et le ralenti à disons vingt outrente pour cent par rapport à notre sens du temps. Un ami motard m ’expliqua qu’ilse souvenait parfaitement d’avoir effectué son vol plané comme au ralenti, lorsqu ’une

 voiture percuta de plein fouet sa moto. Dans le cas de Mary Frampton, non seulementelle voit le taquet lui arriver droit dessus au ralenti mais elle se sent également tirée

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 vers l’arrière par quelqu’un, alors que personne ne se trouvait à ses côtés. Deux ac-tions étranges qui défient nos sens logiques.

Une fille aux cheveux blonds

 Wes Chandler avait quatre ans et jouait avec des copains dans une maisonnetteconstruite dans un arbre lorsque, pour des raisons connues seulement des enfants, ilsle poussèrent de la maison. S’il s’agit d’un accident infantile banal, en revanche sonexpérience pendant la chute ne l’est pas. Comme nous allons le voir, on retrouve un

 Ange gardien, dans toute sa splendeur, qui lui évite sinon la mort, du moins un cou brisé avec la paralysie qu’elle implique :

« Lorsque je me suis retrouvé dans le vide, j ’ ai vu les têtes de mes copains quiexprimaient quelque chose comme “ ouhlala” . Puis en même temps je savais que jetombais et que j ’ allais me faire mal.

 J ’ essayais de regarder le sol mais je ne le distinguais pas. En même temps, je mesuis rendu compte que je tombais mais lentement. Ensuite je vis une dame habilléeen blanc avec des cheveux blonds qui me disait : “  Ne regarde pas en bas, ne regarde

 pas en bas.”  En la regardant, j ’ étais réconforté. Elle répétait : “  Ne regarde pas enbas, sinon tu vas te blesser, c’ est très important, regarde-moi, regarde-moi seule-ment ” . Cela a duré très longtemps et je me souviens, je ne comprenais pas pourquoi

 je n’ avais pas encore heurté le sol. Elle me disait “ tout va bien se passer, tout estO.K .”  et au moment où elle allait me toucher, j ’ ai touché le sol. Là où j ’ étais, le tempsn’ existait pas. Je pense que, sans elle, je me serais sans aucun doute rompu le cou or

 je n’ ai eu qu’ une côte de cassée. » Voilà un accident qui sans l’intervention de cette « dame » aux cheveux blonds se

serait transformé en drame mortel. Il est intéressant de noter que cette « dame »,surgissant de nulle part, portait une robe blanche et glaçait le temps. Le gamin necomprenait pas pourquoi sa chute n’en finissait pas. L’ Ange, car il s ’agissait bien d’un

 Ange gardien, il n’ y a aucun doute possible, lui demande de ne pas regarder le soldans un espace-temps modifié, changeant ainsi la posture du corps, lui évitant lachute fatale. Le temps qui se fige, ou bien qui semble « ralenti », représente l ’une desconstantes les plus frappantes : dans les NDE par exemple, lorsque le sujet revit sa viecomplète –  parfois soixante ans –  on découvre avec étonnement que son cœur ne

s’est arrêté de battre que pendant cinq secondes ! Le temps n ’existe plus, du moinsplus comme on le perçoit habituellement. Essayons de reconstituer l ’accident : l’arbreest haut d’environ cinq mètres. Si on laisse tomber un paquet de vingt kilos, le tempsqui s’écoule avant le point d’impact n’excède pas les quatre secondes. Et que nous ditle gamin : « Elle (l ’  Ange) répétait  : “  Ne regarde pas en bas, sinon tu vas te blesser,c’ est très important, regarde-moi, regarde-moi seulement ” . Cela a duré très long-temps et je me souviens, je ne comprenais pas pourquoi je n ’ avais pas encore heurtéle sol. Elle me disait “ tout va bien se passer, tout est O.K ”  et au moment où elle allaitme toucher, j ’ ai touché le sol  ». Or si l’on chronomètre le temps nécessaire à la pro-nonciation de cette phrase « ne regarde pas en bas, sinon tu vas te blesser, c’ est trèsimportant, regarde-moi , regarde-moi seulement  » et « tout va bien se passer, tout

est O. K. », on arrive entre cinq et sept secondes. Wes Chandler ajoute qu ’elle a répété

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ces phrases, on peut supposer au oins deux fois, ce qui nous place entre dix et qua-torze secondes. On dépasse d’environ trois cents pour cent la durée de la chute, mêmeen télépathie.

La roquette arrivait sur moi

Examinons un autre témoignage concernant le « ô temps, suspends ton vol » et voyons comment un journaliste, correspondant de guerre pour l’agence Sygma, puisde Gamma, interprète l’événement.

« Je me trouvais à Beyrouth et avec mon assistant, nous accompagnions unchiite dans la rue. Celui-ci transportait un mortier et il s ’ arrêtait régulièrement pourtirer un obus. D’ habitude avec de genre d ’ engin, on ne tire que deux coups et aussitôton évacue les lieux car eux de « l ’ autre côté », décelant aussitôt la position, répon-dent de façon très précise. Sans doute pour « frimer », il tira un troisième coup lors-

qu’ on entendit deux secondes plus tard le bruit caractéristique de l ’ arrivée, directe-ment sur nous, d ’ un obus de mortier. Nous nous jetâmes tous à terre, croisant lesbras au-dessus de nos têtes. Dans ce cas, nous n ’ avions aucune chance. Et j ’ ai vu trèsdistinctement arriver la roquette sur nous, comme dans un film au ralenti ; je dis-tinguais même les ailerons de la roquette, décrivant une jolie courbe pour se planterà un mètre de mon nez, dans un bac à sable. Je me crispai, attendant l ’ explosion,sachant que c’ était la fin. Je ne sais pas pourquoi, mais miraculeusement, elle n’ a

 pas explosé. »

 À nouveau, on retrouve le phénomène mystérieux du temps qui « ralentit ».

J’ai vu l’accident

Fred est un homme d’affaires, qui a parfaitement réussi à imposer son entreprisedans le domaine de l’informatique. La quarantaine à l’allure sportive, il voue un véri-table culte aux voitures américaines. Un soir lors d’un dîner à Paris, nous discutionsde choses et d’autres et je ne sais pourquoi, je lui ai parlé de ma passion pour lesNDE. Il m’écouta presque gravement et, à la fin, il me dit sur le ton de la confidencetrès intime : « Pierre, je vais vous raconter quelque chose que je n’ ai jamais racontéà personne car c’ est trop fou. » J’ouvris mes oreilles, m’attendant à une NDE pousséemais j’étais très loin d’imaginer que son histoire allait pulvériser les vagues notions

établies que j’avais à leur propos. Son expérience est unique car elle regroupe à elleseule tous les aspects que nous avons abordés dans ces chapitres. C ’est comme unrésumé, une sorte de « Digest » :

« Je me trouvais au Maroc, cela devait être en 1954. J ’ avais vingt-quatre ouvingt-cinq ans. Je sortais d ’ un cinéma avec une amie. À l ’ époque, je possédais unegrosse voiture américaine que j ’ adorais conduire ; je fonçais à environ soixante-dixkilomètres à l ’ heure sur la route. On ne peut pas dire que cela soit vraiment uneautoroute, juste une route, même pas bétonnée. À un moment donné, la lueur des

 phares éclaira une espèce de camionnette qui se trouvait devant nous. J ’ ai légère-ment déboîté pour vérifier la voie en sens opposé et, constatant qu’ il n’ y avait per-

sonne, donnai un coup d ’ accélérateur pour doubler la camionnette. Au moment

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exact où je la doublais, mes yeux enregistrèrent l ’ arrivée d ’ un camion, roulant tous phares éteints. Je ne sais pas ce qui s’ est passé. Mais j ’ ai vu le choc et le monstrueuxamas de tôles, je quittais mon corps et observais les corps déchiquetés. Ensuite, j ’ aivu l ’ annonce de la nouvelle de ma mort à ma mère et les répercussions dans ma

 famille. J ’ ai vu les préparations des funérailles, l ’ article dans le journal relatantl ’ accident mortel, et surtout, surtout, j ’ ai assisté à mes propres funérailles. Je mesouviens en particulier d ’ avoir détaillé chaque visage de ceux qui vinrent à monenterrement. J ’ ai tout vu de l ’ extérieur.

 À ce moment-là, inexplicablement, le volant « a tourné » à gauche et notre voi-ture est partie finir sa course dans le désert, hors de la route. J ’ ai vu et entendu lecamion passer comme si rien n ’ était arrivé. Il n’ a même pas donné un coup de frein.

 Ma voiture s’ était immobilisée à deux cents mètres de la route et nous sommes restéslà dans le noir pendant plus d ’ une heure sans rien nous dire, sans respirer, sansbouger, totalement paralysés, abasourdis, tremblants. Je n’ ai jamais, jamais ou-blié. »

 Après un tel témoignage, les commentaires sont difficiles. J’ai eu beau lire et re-lire cette histoire, chaque fois cela me faisait un effet curieux, comme si vraimentcette vie n’était qu’un film, qu’un rêve, dont chaque acte et répercussion pouvaientêtre modifiés en l’espace d’une seule seconde. Là, nous ne nous trouvons pas dans untemps « ralenti », mais au contraire dans un « accéléré ». Ce témoignage est réelle-ment saisissant. Tout y est : les circonstances du drame mortel, la sortie hors ducorps, la vie hors du temps en observant le temps en accéléré et puis l ’intervention« surnaturelle », le volant qui tourne brusquement à gauche, et tout redevient nor-mal. On prouve cependant une certaine similitude dans la NDE du Dr John Lilly : « …ils me montrent ce qui se passerait si je décidais de laisser mon corps, un chemin

alternatif que je pourrais prendre. Ils me montrent également où je peux aller si jedécide de rester dans cette place. Ils me disent aussi que ce n’ est pas mon heure dequitter définitivement mon corps et que j ’ ai toujours l ’ option d ’ y retourner ». Dans lecas de Fred, après qu’il eut vu en quelque sorte son chemin « alternatif », le volant desa voiture a « tourné à gauche ». Il n ’a pris aucune décision, n’a rien demandé à per-sonne et n’a pas prié Dieu… 

Son visage était lumineux

Je dois le cas suivant à Evelyne-Sarah Mercier, présidente de IANDS France, casqui lui a d’ailleurs servi d’ouverture à son livre « La Mort transfigurée »69. C’est uneexpérience de mort imminente type qui correspond assez bien à celle que nous ve-nons de voir. Simplement, ici, le sujet voit un Etre qui semble contrôler le temps !Evelyne a reçu cette lettre d’une habitante de la ville de Béziers qui lui explique sasortie hors du corps au moment où une voiture fonçait droit sur elle :

« Mon mari conduisait. À notre droite, il y avait un ravin. Un camions’ apprêtait à nous croiser. Tout d ’ un coup, une voiture a entrepris de le doubler et a

 foncé sur nous à grande vitesse. J ’ ai pensé : “ la mort ” . Je suis montée immédiate-ment au-dessus de mon corps. Je voyais au-dessous de moi les véhicules qui se fai-saient face. Ils roulaient infiniment lentement. Le temps s’ était presque arrêté. Je

69 Page 41, Ed. l’Age du Verseau, Paris, 1992. 

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constatais que l ’ accident était inévitable, j ’ apercevais mon corps à l ’ intérieur de lavoiture. Ce qui allait lui arriver m’ indifférait totalement. Je voyais mon mari auvolant. Je savais que ses efforts seraient vains. Je me retournai. En face de moi setenait, immobile et silencieux, un Etre immense, comme un Ange. Son visage était

lumineux, mais dans l ’ ombre. Il émanait de lui une puissance, une sagesse, unamour au-delà de tout ce que l ’ on peut imaginer. Il venait me chercher. Ma joie étaitindescriptible, autant que mon impatience à le suivre. Je voyais loin, à l ’ horizon, au-dessus d ’ un nuage, mes “  frères” , dont je réalisai l ’ existence à l ’ instant même. Ilsm’ attendaient. Mon exil allait se terminer, car je réalisai aussi que ma place étaitavec eux. J ’ allais les rejoindre. Mon guide me confirma que c ’ était le moment. Pour-tant, tout d ’ un coup, je réalisai qu’ il paraissait surpris et qu’ il hésitait. Il restaitsilencieux et immobile. Il attendait quelque chose. Mais quoi ? Il me laissait dutemps et je voyais les véhicules en bas qui se rapprochaient encore. Je savais que jedisposais d ’ un délai pour trouver quelque chose. Il ne m’ aiderait pas. C ’ est comme si

 je souffrais d ’ amnésie. Tout à coup, je vis ma fille, loin là-bas, dans sa chambre en

train de dormir, ma mère à ses côtés. J ’ éprouvai une immense peine. Je me suismise à genoux devant l ’ être et lui dis : “Je sais que ce que tu fais est juste, mais ma fille, une épreuve si terrible, perdre ses deux parents à la fois, est-ce juste ? Fais quemon mari au moins ne meure pas.”  Alors je vis son visage et entendis sa voix. Il merepoussa sur Terre en disant : “  Puisque tu ne demandes rien pour toi, retourne, cen’ est pas l ’ heure.”   Je vis qu’ il était joyeux de la manière dont j ’ avais réagi et qu’ ilm’ avait éprouvée. Son visage était plus lumineux que le soleil et sa voix, une vibra-tion énorme. Je retombai à ma place dans l ’ auto, et vis les phares s’ écarter. Monmari et moi sommes restés longtemps au bord de la route. Il avait conscience quenous aurions dû mourir. »

Si la décorporation est tout à fait classique, en revanche cet Etre mystérieux,« comme un Ange », l’est moins. En effet, rares sont les cas de décorporation dansune mort imminente où un Etre se manifeste. D’habitude, le sujet regarde en bas avec

 beaucoup d’indifférence et se sent comme désolidarisé de son corps, comme si sou-dain il lui était devenu totalement étranger. Or ici, il joue le rôle d ’un professeur lorsd’un « oral » où le sujet est mis à l ’épreuve alors que temps est ralenti, comme dansun film. But de cet examen, témoigner de l’amour, sanctionné par le « puisque tu nedemandes rien pour toi, retourne ».

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FIGURE C AIDES INATTENDUES, RÊVES,SYNCHRONICITÉS

C’est une certitude que ces Etres interviennent dans notre réalité physique pournous éviter de justesse un accident. Temps qui se fige, voix audible venant de nullepart et apparence soudaine d’un Etre de lumière qui explique la marche à suivre,

constituent les divers degrés de leur matérialisation. Pourtant, le cas le plus fréquentest bien entendu le rêvé d’avertissement, ce rêve qui ne s’efface pas, qui ne s’oubliepas. Le matin, ce rêve vous obsède et vous incite à faire quelque chose, à prendre unedécision quasi immédiate. Et « vous ne savez pas pourquoi  », vous le faites. Aprèscoup, vous vous demandez pourquoi vous avez fait une chose pareille et ce n ’est peut-être que deux semaines, voire un an plus tard que vous découvrez que ce conseil vousa été salutaire. C’en est purement fantastique. Ce type de rêve est indélébile et mêmedeux ans plus tard, vous vous en souvenez, vous ne pouvez pas le confondre avec lerêve classique qui s’oublie dès le pied hors du lit. Nous ne donnerons pas d’exemplesparce que nous avons tous plus ou moins expérimenté ce genre de rêve et parce qu ’il

 vous pousse, vous oblige à suivre le conseil du rêve, même s’il est en contradiction

totale avec les circonstances du moment. Et si cela ne vous est jamais arrivé, suivezinstinctivement l’avertissement sans même réfléchir. Autre phénomène classique, celui de l’aide inattendue. Par exemple vous tombez

en panne d’essence en plein désert de l’ Arizona et votre voiture, dans son derniersoubresaut, stoppe à côté d’un camion en panne moteur… à 3 heures du matin ! Ausud, la première station se trouve à quatre-vingt-dix kilomètres et au nord à cent

 vingt kilomètres. C’est arrivé à l’un de mes amis qui, comme l’on dit, a le « c… bordéde nouilles ». Le chauffeur a pompé quelques litres de son Kenvorth, ce qui lui a per-mis d’atteindre la première station.

Dernier niveau d’intervention la plus classique, la synchronicité totalement folle.

Par exemple, il est vous minuit, vous roulez ivre de fatigue en plein décalage horaireet vous demandez à votre Ange de vous trouver un bon hôtel et de vous le confirmerpar un signe. Vers minuit, j’ai débarqué dans un premier hôtel qui était complet. Dixminutes plus tard, j’en trouvai un second, mais il me semblait tellement nul que jepréférai continuer. Au troisième, je n’avais plus guère de forces et m’arrêtai en medisant : « Ça suffit ,  je ne peux plus conduire dans cet état . » Je remplissais les pa-piers à la réception lorsqu’un couple entra dans le hall du  Holiday Inn. La femmederrière moi voulut savoir si elle avait des messages et l ’employé lui demanda sonnom. « Mrs Angel  », répondit-elle. Je marquai une seconde d ’arrêt et souris. C’était le« signe ». J’étais dans le bon hôtel, au bon moment. Autrement dit, j ’étais « àl ’ heure ». Et effectivement, l’hôtel était parfait avec une chambre immense et une

piscine agréable. La synchronicité, c’est aussi le cas de ce psychiatre jungien dont un

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patient avait tendance à se prendre pour le Christ. Un après-midi, il le reçoit en con-sultation. Le malade s’allonge dans le canapé et déclare : « Je suis Celui qui a apportéla lumière et Celui qui éteindra la lumière. » À peine eut-il achevé sa phrase que lelampadaire se décrocha du plafond sans aucune raison valable et lui tomba sur la

tête. L’histoire ne dit pas si ce coup l’a guéri mais c’est indiscutablement un splendidecas de synchronicité.

 Après ce court examen de quelques interventions surnaturelles, on ne peut ce-pendant s’empêcher de poser quelques questions : pourquoi dans tel cas un Etre delumière se matérialise-t-il pour aider des enfants à échapper à une explosion et pour-quoi dans d’autres cas, présentant un degré de danger mortel similaire, certains en-tendent des voix, ont des impulsions soudaines ou un temps suspendu ou encorecertains bénéficient de terribles rêves prémonitoires ? Pourquoi dans ce carambolagede cinquante voitures on remarque, juste au milieu, une voiture intacte encadrée pardes accidents devant et derrière ? Et dans ce même carambolage, une femme, juste

après le choc, décide de sortir immédiatement de sa Renault et de s ’enfuir ; cinq se-condes plus tard, un camion pulvérisa son véhicule dont il ne resta rien.

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4Des dialogues avec les Anges

 No one on earth could feel like this I ’ m thrown and overblown with bliss

There must be an Angel Playing with my heart

 I walk into an empty room

 And suddenly my heart goes boom ! It ’ s an orchestra of Angels

 And there are playing with my heart(Must be talking to an Angel).

EURYTHMICS – There must be an Angel  – in « Be yourself tonight »,

RCA Records

Ma passion pour les « Anges » avait commencé par une question : tout en écou-tant le disque de Jean-Louis Murat70, je chantonnais les paroles de « L’ Ange déchu »et, intrigué par le texte, je me suis demandé si j ’avais un Ange gardien. C’était unepensée que je trouvais assez séduisante, sans y croire une seule seconde. Environ uneheure plus tard, je quittais mon appartement pour acheter quelques livres et disquesdans un grand magasin des Champs-Elysées. À la librairie, je passais de rayon enrayon, ouvrant des livres par-ci par-là, en feuilletant quelques-uns jusqu’à ce que mesmains tombent sur une pile de « Les dialogues tels que je les avais vécus ». J ’auraisreposé le livre aussitôt si mes yeux n’avaient pas accroché des phrases écrites en capi-tales et en… hongrois. Ma grand-mère étant hongroise, j’en ai appris tous les rudi-ments exactement comme une langue maternelle. Intrigué, je le pris aussitôt pour unexamen plus attentif et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’il s’agissaitd’une explication sur un jeu de mots effectué par des…  Anges, et ce en hongrois.Etrange coïncidence, compte tenu du fait que, juste une heure avant, je me deman-dais mi-figue mi-raisin si je possédais un Ange gardien. Sans aller loin je l ’achetaiaussitôt et rentrai chez moi. Le livre me tint éveillé toute la nuit et je n ’avais qu’uneseule hâte, arriver au matin pour me procurer les « Dialogues » eux-mêmes, celui enma possession n’étant qu’un ouvrage explicatif.

Et lorsque je finis par le trouver, après avoir téléphoné à diverses librairies, je meprécipitai chez moi ivre de sommeil et d’excitation. Je les lus, relus et les lis encore,découvrant chaque fois quelque chose de nouveau, un passage obscur qui tout à coup

70 « Cheyenne Autumn », Virgin Records.

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s’illumine, en éteignant d’autres, comme des incantations violentes, brûlant d’amouret de lumière. Ces quatre-vingt-huit dialogues martèlent l’esprit et je ne vois qu’uneseule musique qui pourrait me mettre au diapason, une sorte de Carmina Burana,interprétée par l’orchestre de la Légion étrangère et les chœurs parachutistes de

l’ Armée Rouge devenus hystériques, autrement dit l’œuvre immortelle de Christian Vander du groupe Magma, Mekanïk Destruktïw Kommandôh71. En reprenant la po-chette de ce disque, je fus stupéfait de trouver cette note du compositeur, datantpourtant de 1973 !

« Ils ne sentirent pas la mort. Et les Anges et les Séraphins S ’ inclinèrent devant eux Les berçant comme des enfants L’ Univers tout entier vibrait en eux Résonnant de mille voix mélodieuses et immatérielles

 Et cette sensation fut si forte pour la perception humaineQu’ ils s’ évanouirent dans l ’ espace. L’ état de grâce était accompli. »

J’ai offert ce livre à des amis et la plupart l’ont rangé dans un coin de leur biblio-thèque, en disant : « Trop violent. » C’est vrai que c’est violent et puissant, virulent etcorrosif, frénétique et furieux à la fois (comme l’œuvre de Christian Vander), àl’opposé de la représentation universelle des Anges bien joufflus, décochant uneflèche dans le cœur d’une jeune fille. Les « Dialogues » exécutent au détour de chaquepage les amours, chérubins et autres Anges aux fesses roses et aux bras potelés. Il estcertain que ce n’est pas le genre de discours que l’on attend de prétendus Anges et

que l’on est déçu car ces entretiens constituent un torrent de lave, un magma de motsqui fait comprendre au plus profond de soi-même ce qu ’est  le Verbe. Incontestable-ment, ils ont été exprimés par des entités non humaines : lors de la lecture en alle-mand, même Pierre Emmanuel de l’ Académie française s’est exclamé : « D’ où vien-nent ces vers ? Impossible de restituer leur concision et leur musique . » Ces versangéliques embrasent l’esprit. C’est du feu. Il y a un incendie presque à chaque page,ce qui explique l’absence d’avis mitigés sur les « Dialogues ». On aime ou on déteste.Le romantisme en est totalement absent, banni, proscrit, comme un sens interditdans cette hiérarchie mystérieuse, aux accents guerriers, prête à brandir l ’épée divinepour trancher les têtes. On sort d’une lecture des « Dialogues » comme d’un ring de

 boxe, l’âme au beurre noir, les arcades fendues et les lèvres ouvertes.

De quoi s’agit-il ? En compagnie de trois autres amis, Gitta Mallasz a vécu uneexpérience spirituelle jugée authentique, en 1943 à Budapest en Hongrie. Rappelonsles faits : pendant les années sombres de guerre en Hongrie, quatre amis (trois deconfession juive –  Hanna, Lili, Joseph –  et une catholique, Gitta) se retrouvent en« présence » de ce que l’on a coutume d’appeler des « Anges » ou « êtres de lumière »au moment où ils se posaient quelques questions sincères. Chaque vendredi vers 3heures de l’après-midi, ces êtres « descendaient » – de façon invisible – et utilisaient

71  Le disque a été réédité en CD par Seventh Records, 101 avenue Jean-Jaurès, 93800 Epinay-sur-

Seine, France. Ne pas confondre avec « Mekanik Kommandôh », avec une pochette noire, qui estabsolument nul.

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les cordes vocales de l’un ou de l’autre pour répondre à leurs questions. Les propos – quatre-vingt-huit dialogues au total –  ont été scrupuleusement consignés dans despetits cahiers d’écolier qui ont attendu trente-trois ans avant d’être publiés pour lapremière fois, temps qu’il a fallu à Gitta Mallasz pour quitter l ’enfer communiste (les

trois autres amis sont morts en déportation en 1944).J’ai eu l’occasion de voir Gitta Mallasz lors d ’une conférence à la Sorbonne.L’amphithéâtre était plein, les allées étaient remplies et des gens patientaient dehors,dans les couloirs, attendant d’avoir la chance de se glisser dans la salle archi-comble.Certains brandissaient des microphones omnidirectionnels pour enregistrer sa confé-rence. D’autres la regardaient comme s’il s’agissait d’une sainte ou d’une extrater-restre, avec une lueur d’envie dans les yeux. Ce livre ne bénéficia d’aucune publicitéde son éditeur Aubier mais son retentissement fut tel, qu ’il fit son chemin seul, par le

 bouche à oreille, jusqu’à être traduit dans une dizaine de langues. Or les ouvragesdont le succès franchit les frontières avec une traduction dans plus de dix languessont rarissimes et ne peuvent qu ’être promus par le « bouche à oreille », média cent

mille fois plus puissant que n’importe quel article de presse, publicité ou télévision.On peut mettre en cause l’authenticité des « Dialogues ». Mais curieusement, peus’ y sont aventurés parce qu’on sent une puissance infinie déferler de chaque phrase.

Pourtant, avant de rédiger mon article pour « Le Quotidien de Paris », j ’ai vouluen avoir le cœur net et décidai de me rendre chez Gitta Mallasz à Lyon. J’avais toutprévu sauf la réaction de Philippe Tesson, le directeur du journal, qui, à la lecture demon formulaire de reportage, se demanda de quoi il s’agissait. Je ne savais plus quoilui dire et préférai lui expliquer que cette dame avait vu des Anges, que son livre étaitun succès considérable et qu’il serait intéressant de savoir ce qu’elle racontait. Il restalà à m’observer, se demandant sans doute si je n’étais pas devenu fou, puis, après unmoment d’hésitation, signa l’ordre de mission qui me donnait mon billet SNCF.

« Avec un tel succès en librairie, les droits d’auteur, me disais-je, ne devaient pasêtre minces, et son niveau de vie trahira la supercherie, si supercherie il y a ». Arrivéchez elle, je découvris une toute petite maison sans aucune prétention, en haut d ’uncoteau, surplombant les vignes lyonnaises. Pas de piscine, pas de domestiques, pas de

 villa, pas de signes extérieurs de richesse. Seuls indices de modernité, un télécopieuret un micro-ordinateur. Rien qui puisse laisser penser que l’on se trouve dans la mai-son d’un auteur (plus exactement d’un « scribe ») au succès international. Premierindice. Une autre preuve –  psychologiquement incontournable pour un écrivain – figure sur la couverture du livre lui-même : aucune trace de nom sur la jaquette ousur le dos. Or je ne connais pas d’écrivain qui ait refusé l’impression de son nom surla couverture du livre, qu’il considère comme son œuvre immortelle, son enfant, et

pas de journaliste, qui, après la rédaction d’un article, se prive de la signature, sceauincontestable d’une création littéraire ou journalistique personnelle. Un livre, c’estsoi, c’est une part de l’ego et un peu de semblant d’immortalité. Mais en page 8 des« Dialogues », on lit cet avertissement :

« Je ne suis pas l ’ auteur des Dialogues. Je suis le scribe des Dialogues. »

Cette profession de foi, ajoutée aux autres indices et surtout au refus de GittaMallasz d’être érigée au rang de gourou ou à celui d’une star du « new age » prouveson indépendance vis-à-vis du contenu du livre. Elle ne dit pas « j ’ ai écrit ce livre »

avec cette fierté si commune aux auteurs, aux journalistes et à tous ceux qui rédigent

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un rapport ou un éditorial. Elle écartait d’un rire de jeune fille tous ceux qui auraienttendance à la regarder comme une vedette ou comme « la personne miraculeuse » quiparlé avec les Anges.

Dès mon retour à Paris, je rédigeai mon papier pour la rubrique « Vivre demain »

(!), rubrique essentiellement consacrée aux sciences en tout genre, et le confiai àHenri Tricot qui avait la charge de le « vendre » lors de la conférence de rédaction du matin, réunissant tous les chefs de service autour de Philippe Tesson. La parution decet article fut reportée plusieurs fois. Un jeudi matin, devant prendre un avion à 8 h30 pour un reportage en Autriche, je me rendis vers 7 h 15 à la station de taxis en basde chez moi. D’habitude, quatre ou cinq voitures attendaient toujours le client. Àcette heure, vingt minutes suffisaient pour arriver à Charles-de-Gaulle. Mais ce ma-tin-là, pas l’ombre d’un taxi. Tous ceux qui passaient étaient occupés. Et dans la

 bonne tradition des taxis parisiens, certains, vides, ne s’arrêtaient même pas. Prodi-gieusement énervé et maudissant tous les chauffeurs de taxi, je finis par en trouver unà 7 h 40 qui fonça à Roissy où j ’arrivai à 8 h 20, bien ralenti par la circulation pari-

sienne. Me précipitant au comptoir pour demander un enregistrement express àl’hôtesse, elle m’expliqua, navrée, que l’enregistrement était terminé. Elle téléphonatoutefois aussitôt au « satellite » mais on lui répondit que l ’avion se dirigeait vers lapiste de décollage.

La situation était à peine croyable car ce matin-là la plupart des vols étaient soitannulés en raison d’une grève des contrôleurs aériens, commencée à 6 heures, soitretardés en raison des conditions météorologiques défavorables ! Le mien, lui, étaitparti avec cinq minutes d’avance ! Coincé, je demandai à l’hôtesse une place sur leprochain vol pour Vienne et elle m’inscrivit sur le vol Air France de 13 ou 14 heures.Bloqué, je décidai, en attendant le prochain vol, de rentrer à la rédaction de Neuilly.Dans le couloir du journal, je fus silencieusement stupéfait d ’entendre Henri Tricot

me dire : « Tu tombes bien, parce qu’ on voulait passer ton papier sur les Anges, mais je m’ apprêtais à l ’ annuler définitivement parce que je ne pouvais pas le modifier àta place ; et comme tu partais à Vienne… » L’article est paru dans « Le Quotidien deParis » le vendredi 15 juin 1990. Un mois plus tard, le quotidien « Libération » consa-crait trois pages aux « Dialogues »72, et bien plus tard, le magazine « Elle » publiaitun article assez long sur le livre dans le numéro aux ventes record, celui consacré au

 veuvage de Caroline de Monaco. Coïncidence.

Pourtant des prêtres avaient mis en doute l’authenticité de ces « Dialogues », cequi a ulcéré Gitta. Peut-on imaginer un prêtre niant l’existence des Anges ? Eh bienoui. Raison pour laquelle elle disait souvent : «  Ne parlez jamais des “  Dialogues”   à

un prêtre ; ils ne comprennent rien et , de toute façon, ils ne croient pas aux Anges. »Pourtant, c’est un jeune séminariste, impressionné par ces textes, qui lui rendit visiteun jour de 1978 et lui demanda : « Savez-vous pourquoi les Anges ne venaient queles vendredis à 3 heures de l ’ après-midi ? » Gitta, qui n’en avait aucune idée avouason ignorance. « Parce que le Christ est mort un vendredi à 3 heures  », lui répondit-il.

Comme si ces Anges avaient décidé de rendre hommage « d ’ une grande beauté,bien que ne correspondant pas toujours aux formules théologiques habituelles » – notait le père Brune – à Celui qui était venu enseigner bien avant eux. Cependant, lafaçon dont Gitta Mallasz présentait ces Dialogues pose un petit problème qu ’il con-

 72 Le 5 juillet 1990.

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 vient de résoudre. Elle disait : « Personne  n’ a le droit d ’ enseigner le contenu des« Dialogues », tout simplement parce que personne ne l ’ a vécu. Parce que c’ est unenseignement individuel , toute comparaison avec des religions révélées ou d ’ autresenseignements spirituels est inutile et déplacée73. » 

C’est vrai : toute explication des « Dialogues » est impossible car à chaque lectureon découvre quelque chose de nouveau. Mais on serait tenté de dire que si personnene peut commenter les « Dialogues » hormis elle parce qu’il s’agit d’un enseignementprivé, ce n’était même pas la peine de les publier, à croire que ces textes à eux seulsreprésentent un évangile à part et que ces Anges appartiennent à un monde inconnude nous tous. Pourtant, les Anges parlent du Christ et du Père à quasiment toutes lespages. Simplement, ils n’en parlent pas avec la permission du Vatican et s’expriment

 bien mieux que n’importe quel mystique terrestre, sans doute parce qu’ils sont infi-niment plus proches de Dieu. Ces Anges viennent bien d ’une sphère christique et ilest strictement impensable d’affirmer le contraire. Ils appartiennent bien à une reli-gion révélée et il suffit de lire la note en page 16 de l ’édition française : « Le pronom

Ö, employé par les Anges pour désigner le Divin, pouvait signifier également Dieuou Jésus  –  une intonation très subtile permettant seule de faire la différence. La graphie LUI, SON, SA a été adoptée lorsqu’ il s’ agit de Dieu ; Lui, Son ou Sa lorsqu ’ ils’ agit de Jésus. » À priori, puisque selon Gitta Mallasz « toute comparaison avec desreligions révélées ou d ’ autres enseignements spirituels est inutile et déplacée », il mesemble pourtant que le Christ n’appartient ni aux bouddhistes, ni aux musulmans, niaux juifs. Ne lit-on pas par exemple page 24174 :

« Le septième Ciel est aussi procheque la place ici-bas où reposent vos pieds, la terre.

 Là, Il (le Christ) est roi. Il ne revint plus sur terre.

 Lumière éblouissante, Unique réalité. Roi : Celui qui EST de toute éternité Son vêtement est blanc d ’ un feuqui monte jusqu’ à LUI.Vous êtes ses serviteurs ! Servez-le, le Glorieux.

 Lui qui est Lumière, Lui qu’ on ne peut regarder, L’  Eternel incroyable, le Seul en qui l ’ on peut croireVOUS ETES DES DESCENDANTS ! VOUS TOUS !Vous tous : des JÉSUS.Vous êtes à Sa place. Vous agissez, vivez et devenez.

 Mais Lui est la Cause, le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Mais fort heureusement, Catherine de Sienne75 n’a jamais interdit à quiconque decommenter et de répandre ses « Dialogues ». Pourtant, personne n’a vécu les Dia-logues à la place de Catherine de Sienne, qui aurait d ’ailleurs pu déclarer qu’ils cons-tituaient un enseignement privé, ce qui est la stricte vérité. Elle ne l ’a jamais fait, pasplus que Thérèse d’ Avila, Hildegarde von Bingen ou Marie d’ Agreda.

73 In « Quand l’Ange s’en mêle », page 122.74 Entretien 40 du 24 mars 1944.75 Je ne compare pas Catherine de Sienne à Gitta Mallasz ; ce n’est même pas comparable ; je compare

simplement deux femmes qui nous ont chacune transmis des « Dialogues » de grande portée spiri-tuelle.

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 Autre preuve de l’authenticité des « Dialogues avec l’ Ange », leur style et leurpuissance. Et il suffit de parcourir les divers livres explicatifs écrits « par » Gitta Mal-lasz pour se rendre compte de la différence de style et de pensée, ce qui donne globa-lement ceci : « N ’ est-on pas pris de nausée en entrant dans une librairie ? écrit Gitta

Mallasz.  Des tonnes de savoir livresque ! La pensée rationnelle nous conditionnecomme un lavage de cerveau. Cette démesure de l ’ intellectualisme ne nous renvoie-t-elle pas à la mesure naturelle de l ’ omniscience présente dans nos cellules ? »76. Rê-

 vait-elle d’une librairie qui ne vendrait que des « bons » livres comme dans les payscommunistes ? Bref, on pardonne bien volontiers ces petits égarements de Gitta Mal-lasz, puisque c’est grâce à elle que ces précieux « Dialogues » nous sont parvenus.

 Après tout, c’est un peu notre faute puisque nous attendions de cette femme des ana-lyses et commentaires à la hauteur des « Dialogues ». Comme on l’a vus, c’est stric-tement impossible, pas même par celle qui les a vécus. Et on retombe toujours sur lamême conclusion, les « Dialogues avec l’ Ange » sont absolument authentiques. Alorspuisque ces « Dialogues » sont authentiques, nous allons essayer d’examiner à la

lueur d’autres rencontres angéliques, comment les Anges se manifestent, dans quellescirconstances ils apparaissent et quels sont les messages qu ’ils transmettent.

Constatation générale, l’ Ange se manifeste lorsque son protégé traverse une criseintérieure grave, lorsqu’il est au « bout du rouleau » comme on dit ou bien lorsqu ’il sepose sincèrement des questions existentialistes type « qui suis-je, où vais-je, à quoicela sert  de vivre, etc. ». C’est dans ces moments de stress que le sujet note des phé-nomènes surnaturels et s’en souvient parfaitement, même trente ans après. Parexemple l’ancienne actrice de Hollywood, Earlyne Chaney, se rappelle comment ellefut réveillée par une « voix ». La « voix » était tellement forte que l ’adolescente crai-gnit qu’elle ne réveille ses sœurs qui dormaient près d’elle. Elle sortit, chercha, mais

ne trouva rien, bien que la « voix » persistât dans sa tête. Cela dura quelques joursmais c’est seulement lorsqu’elle s’habitua à la voix de cette présence invisible qu ’elleput enfin la découvrir vraiment lors d’une nuit de juin. Au moment des faits, elle avaitdouze ans. La voix la réveilla et, comme d’habitude, elle sortit de la maison observerle ciel étoilé pour s’asseoir à sa place habituelle :

« Soudain, je sentis un frémissement dans mon corps, similaire à un choc élec-trique, et j ’ eus la certitude que quelqu’ un se tenait derrière moi, bien visible cette

 fois-ci. Je fus prise de panique. Ma première pensée fut de m’ enfuir mais je décou-vris que je ne pouvais pas me lever. J ’ avais même peur de me retourner et de regar-der. Malgré tout, je savais qu’ il ne s’ agissait pas d ’ un mortel. Puis j ’ entendis sa voix.

Ce n’ était pas comme une voix humaine. J ’ avais l ’ impression de l ’ entendre avecl ’ intérieur de mon plexus solaire plutôt qu’ avec mes oreilles. C ’ était comme si mon

 plexus solaire réagissait comme une radio, captant une station qui diffusait sa voix. Les mots devinrent clairs : “  N ’ aie pas peur, dit-il, j ’ ai souvent été avec toi ” . La peurdisparut aussitôt bien que ce fût la première fois que j ’ entendais cette voix cons-ciemment . (…)  Puis je le vis. Il se tenait juste derrière mon épaule gauche, je le viscomme s’ il se  tenait devant moi, comme si son visage se reflétait dans un miroirdevant mes yeux . (…) Finalement   je lui demandai : “  Es-tu Dieu ?” (…) 

– Non. Je suis quelqu’ un qui t ’ observe de haut depuis longtemps. N ’ aie pas peurde moi, répondit-il.

76 In « Les Dialogues ou le saut dans l’inconnu », Aubier, Paris, page 166.

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– Es-tu Jésus ? demandai-je.– Non. Mais je suis l ’ un de ses disciples.

 J ’ essayai   de lui répondre mais aucun mot ne sortit de ma bouche. Je restai là,assise, à l ’ observer les yeux grands ouverts. Il portait une longue robe blanche avec

une cape bleue, presque violette, posée sur ses épaules. La cape touchait ses pieds.– Qui es-tu ? demandai-je finalement.– Je suis ton Maître, répondit-il.

 Et ces mots se fondirent dans mon cerveau comme des gouttes d ’ eau dans uneéponge. (…) 

– Je reviendrai, dit-il. »77 

L’être spirituel disparut progressivement, laissant la petite fille dans un état in-descriptible, comme un enfant laissé soudain seul par ses parents. «  Je voulais lesuivre, je voulais qu’ il m’ emmène avec lui  », explique-t-elle dans son autobiographie.

 À ce moment, elle entendit de nouveau la voix de l’être lui dire « je ne te  quitterai

 jamais ; et tu me reverras ». Cependant, Earlyne n’allait pas le revoir avant plusieursannées. À Budapest, c’est Hanna qui prêtait le plus souvent ses cordes vocales aux Anges.

Le premier entretien eut lieu le vendredi 25 juin 1943 et le dernier le vendredi 24novembre 1944. Pendant dix-sept mois, les Anges accorderont trente-huit entretiensà Gitta, trente-cinq à Lili et quatre à Joseph ; à partir du 24 mars 1944 (veille de lafête de l’ Annonciation), ils ne s’adresseront plus qu’au groupe, sans aucune distinc-tion. Le premier dialogue eut lieu au moment où les trois amies tentaient de répondreà des questions intérieures. Les Anges s’annoncèrent sans crier gare et Hanna eut

 juste le temps de prévenir les autres : « Attention, ce n’ est plus moi qui parle. » Etlorsque Hanna demanda à Gitta avec cette autre voix « me  connais-tu ? », Gitta

n’arriva pas à se souvenir, tout en ayant la certitude que cette présence était celle deson « Maître intérieur »78. Or lorsque Earlyne Chaney demanda à cette présence quielle était, l’être répondit « Je suis ton Maître », réponse qui s’inscrivit en elle de lamême manière que les dialogues de Hanna et Gitta, alors que ces femmes n ’avaientaucun moyen de connaître leurs expériences respectives puisque celle d ’Earlyne eutlieu dans les années 30 au fin fond des Etats-Unis et celle de Gitta dans les années 40au beau milieu de l’Europe, en Hongrie. Earlyne publia son livre en 1974 et Gitta en1977, et leurs expériences, bien qu’assez divergentes, présentent au départ les mêmescaractéristiques puisque les Etres ne s’identifient pas, ou plus exactement ils ne sematérialisent pas en disant immédiatement d’une voix énergique, au son des trom-pettes, « je suis ton Ange gardien, n’ aie crainte, je suis là pour te protéger  ». Il faut

attendre. Ainsi, dans les « Dialogues », ce n ’est que cinq mois plus tard que ces Etresutiliseront le mot « Ange ». Entre-temps, Hanna vivra chaque sensation des Anges,leur adoration, leur énervement et leur colère : parfois, elle sera en quelque sorteconsumée par le verbe vivant du messager, ne supportant même pas sa chaleur. Cettechaleur, nous la retrouverons à différentes reprises car ces Etres spirituels éprouventdes difficultés à se rendre à notre niveau comme s ’en expliquera l’ Ange lors dudixième dialogue de Budapest :

« Ange : –  Rendons grâce ! (avec un sourire radieux) Aujourd ’ hui, il est bond ’ être ici.

77

 In « Remembering », Earlyne Chaney, New Age Press, La Canada, California, 1974, pages 51-52.78 Page 24 in « Dialogues avec l’Ange », op. cit. 

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( Gitta ) : Hanna me dira plus tard que, pendant les premiers entretiens, elle asouvent senti combien il était difficile pour mon Maître de descendre et de resterdans notre atmosphère trop dense. Aujourd ’ hui, ma joie rend les choses plus faciles.(Désignant le verre d ’ eau :)

 Ange : – L’ eau m’ approche de toi. Ce que fait le feu pour toi, l ’ eau le fait pourmoi.( Gitta ) : Je comprends que plus je brûlerai de joie, plus je pourrai m’ approcher

de mon Ange ; par contre, le feu de l ’  Ange doit être atténué par l ’ eau pour qu’ il puisse m’ approcher ». 79 

Cette difficulté à descendre dans notre atmosphère « trop dense » a égalementété notée lors d’un exercice de sortie hors du corps à l’institut Monrœ. L’étudiant, unmédecin, décrivait ses sensations à Robert Monrœ et ce dialogue enregistré recoupece que nous venons de voir avec les « Dialogues » de Gitta Mallasz. Notons que dansle cas ci-dessous, bien que le contact s’effectue hors du corps, l’entité éprouve quand

même des difficultés :« – (Médecin) :… je vois un point de lumière. Cela mis à part, je ne sens rien.– (Monrœ) : Quelle sensation la lumière donne-t-elle ?–  (Médecin) : On dirait une étoile. Lorsque je me concentre sur elle, je com-

mence à flotter.– (Monrœ) : Faites une expérience avec la lumière.– (Médecin) : Maintenant, ils se rapprochent, maintenant c’ est moi qui me rap-

 proche d ’ eux.(intervalle 2,5 mn)(Nouvelle voix) : – Comment allez-vous ? 80 (Monrœ) : – Enchanté de faire votre connaissance. Je vous suis reconnaissant

d ’ être venu.(Nouvelle voix) : – C ’ est difficile de venir jusqu’ ici.(Monrœ) : – Où est la difficulté ?(Nouvelle voix) : – Il faut pénétrer de nombreuses couches. »81 

Si les Anges éprouvent quelques difficultés à descendre vers le sujet pour unecommunication physique, une fois présents, le sujet ressent un changement profond,une joie comme s’il avait soudain retrouvé un morceau manquant de lui-mêmecomme l’avons déjà remarqué dans les récits de NDE. La capucine catalane Marie-

 Angèle Astorch (1592-1662) ressentit ce même bonheur lorsqu ’elle rencontra pour lapremière fois son Ange gardien :

« Dès l ’ instant où je sentis sa présence, il s’ opéra un tel changement dans monesprit qu’ on peut dire que je vivais en moi-même tout en étant hors de moi-même. Ilremplit mes facultés d ’ une grande noblesse, mon cœur d’ un réconfort très doux, et

 par une patiente opération, il fortifia mon esprit tout   entier. Il laissa en moi unetelle empreinte, une gratitude si humble et si tendre que je ne connaissais plus les

 faiblesses des créatures, toutes les passions s’ étant retirées ; une telle pureté de

79 Page 54, op. cit. 80 La « lumière » parle à travers le sujet hors du corps.81

  Page 65 in « Fantastiques Expériences de voyage astral », Robert Laffont, Paris, 1990. Publié enaméricain en 1985 sous le titre « Far Journeys ».

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conscience et une telle mortification des sens que je n ’ avais plus à les vaincre grâce àla puissance de cette miséricorde. »82 

Dans tous les cas, le sujet parle toujours d’une sensation indélébile extrêmement

difficile à décrire en termes humains. C’est une constante que l’on retrouve égalementchez tous ceux qui eurent une expérience aux frontières de la mort : inoubliable,indescriptible, indélébile. Il en fut de même pour John Lilly 83. Pour écrire son roman« Le Jour du dauphin », l’écrivain Robert Merle s’était inspiré de la vie de ce célèbre

 biologiste américain84 qui, dans les années 50-60, réussit à établir une méthode decommunication avec les dauphins. Deux productions cinématographiques lui furentindirectement consacrées de son vivant : « The Day of Dolphins » de Mike Nicholsavec dans le rôle de Lilly le non moins célèbre George C. Scott (le général Patton) et le« Altered States » de Ken Russel ; il était également à la base du feuilleton télévisé« Flipper le Dauphin » du réalisateur Ivan Tors. Bien qu ’il soit encore vivant, nousdisposons de trois ouvrages biographiques, deux rédigés par John Lilly lui-même,

« The Scientist » et « In the Center of the Cyclone », et le troisième, une biographiefinale, écrite par le neurologue californien Francis Jeffrey, publié en 1990 sous le titre

82 Pages 312, 313 in « Vida de la venerable Maria Angela Astorch » de G. Roxo, 1733, Madrid ; cité par Vincent Klee.83  A l’âge de dix-huit ans, il entre au célèbre CALTECH d’où il  sortira diplômé en 1938. John Lillyestima que la physique ne lui suffisait pas et il s’inscrivit en médecine à l’université de Pennsyl vaniepour compléter sa formation. Médecin diplômé en 1942, il sera aussitôt mobilisé par l’US Air Force quilui demandera d’étudier la pression sanguine des pilotes à haute altitude dans le cadre d ’un barrageantiaérien ennemi. Cette mission lui servira par la suite de base pour ses études sur la privation senso-rielle car si ses travaux sur les dauphins l’ont rendu célèbre, John Lilly est encore plus connu pour lacaisse d’isolement (Isolation Tank) qu’il avait mise au point en 1954, dans le cadre de ses recherches au

National Institute of Mental Health dans le Maryland. A l’époque, il était admis que le cerveau nepouvait aller au-delà d’une certaine  relaxation parce que les organes du corps lui fournissaient enpermanence des informations du corps (mains, yeux, crâne, jambes, dos, etc.). Lilly eut alors l’idéed’observer la réaction du cer veau avec une privation sensorielle. Pour cela, il s’empara d’une chambretotalement insonorisée remplie d’eau qui servait à l’US Navy pour étudier le métabolisme des nageursde combat. Après quelques tâtonnements, il trouva qu’à une température de 93° Fahrenheit, le corpsn’avait ni chaud ni froid. La composition de l’eau qu’il utilisa pour remplir la caisse ressemble à cellede la mer Morte, avec une très haute teneur en sel et divers additifs chimiques qui supportent le corps.Une fois enfermé dans le caisson, les informations en provenance des organes sont neutralisées et onne ressent plus que ses pensées. Le corps a disparu. Le sujet n’est plus qu’âme, flottant dans l’eau. A sagrande surprise, Lilly découvrit que le cerveau n’avait pas besoin de stimulations externes pour resteréveillé. Cette trouvaille le poussa alors à aller plus loin et à noter ses réactions en restant une heure,deux heures, quatre heures dans le caisson. Petit à petit, il découvrit que ce caisson était un véritable

« trou dans l’univers » et que la conscience s’ouvrait naturellement vers d’autres niveaux d’existence,comme quelque chose d’inné mais oublié par le cerveau. Ensuite il décida d’aller plus loin etd’examiner comment le cerveau allait réagir dans le cadre d’une privation sensorielle complète avec unétat de conscience préalablement modifié. Il se laissa donc glisser dans le caisson avec une dose deLSD-25 –  Lysergic Acid Diethylamide –  fabriqué par les laboratoires Sandoz (d’où le film de KenRussel). Ces expériences sous LSD dureront parfois plus de douze heures pendant lesquelles John Lilly

 vivra plusieurs expériences hors du corps à différents niveaux et il est absolument étonnant de consta-ter à quel point ses descriptions concordent parfaitement avec celles de Robert Monrœ. Par ail leurs,lors de ses expériences sous hautes doses de LSD, à son grand étonnement, il retrouva parfois lesguides –  ou Anges –  qui l’avaient visité lors de son accident cardiaque. Il prendra par la suitel’habitude de les décrire non comme des Anges, mais comme les membres de l’«  ECCO » - bureau decontrôle des coïncidences de la terre –  Earth Coincidence Control Office, autrement dit, ceux quicontrôlent le hasard.84

 John Lilly fut également le beau-père du chanteur Bernard Lavilliers qui avait épousé sa fille adop-tive Lisa Lyon Lilly, première championne du monde de culturisme.

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« John Lilly, so far… ». La vie de ce Jacques Cousteau américain est fascinante car on y rencontre de tout : des physiciens, des dauphins, des militaires, des études psychia-triques, des expériences mystiques sous toutes les formes, des amis et relations il-lustres (Robert A. Millikan, prix Nobel de physique, le Dr Albert Hofmann, inventeur

du LSD, les romanciers Aldous Huxley et Herman Wouk, le philosophe Alan Watts, lepape du mouvement Power-Flower des années 1970 Timothy Leary, l ’acteur Robin Williams, etc.) et surtout une recherche constante des états modifiés de la consciencepermettant de « voir » d’ici ce qu’il y a… ailleurs. Mais à la base de cette vie mouve-mentée, on trouve une enfance marquée par la rencontre totalement inattendue avecson Ange gardien en 1925, au mois de janvier. Le garçon avait dix ans et il brûlaitd’une fièvre tuberculeuse au point que les médecins et ses parents ne savaient pas s ’ilallait survivre. Mais pendant qu’ils l’observaient, l’enfant, rapporte son biographeFrancis Jeffrey, connaissant cependant une expérience inoubliable :

« (…) un point d ’ une exceptionnelle luminosité fond sur lui et se transforme en

un Etre dans lequel il reconnaît son Ange gardien. L ’  Etre communique :– Est-ce que tu veux venir avec moi ou rester ici ?– Où est-ce qu’ on ira ?– C ’ est toi qui choisis. Tu peux rester ici dans ce corps et être un petit garçon ou

bien tu peux venir avec moi et rejoindre les autres Etres.– Maman a dit quelle ne voulait pas que je meure. Si je vais avec toi, est-ce que

 je meurs ?– C ’ est ce que veut dire mourir, venir avec moi et quitter cette place, quitter ta

maman et ton papa, quitter Dick et David, quitter Jamey.– Mais je ne veux pas partir. Je ne comprends pas ce que tu veux dire, aller vers

les autres Etres. Je veux guérir et jouer.

– C ’ est toi qui choisis. Tu vas rester ici maintenant et par la suite tu viendrasavec moi.

– Tu vas rester avec moi ou tu vas partir ?– Je serai toujours avec toi aussi longtemps que tu crois que tu pourras me ren-

contrer. »85 

Cette expérience se gravera dans son esprit et, progressivement, l’enfant se rap-prochera de son Ange gardien. Plusieurs fois ils se rencontreront, toujours dans descirconstances dramatiques ou qui auraient pu le devenir. Lorsqu ’il monte parexemple tremblant de peur sur la table d’opération pour se faire enlever les amyg-dales : une infirmière lui applique de l’éther sur le visage et John Lilly se souvient

d’avoir quitté aussitôt le bloc opératoire pour atterrir directement dans les ailes dedeux Anges qui l’ont consolé pendant la durée de l’intervention. Une autre fois, il joueavec le chien sur un petit mur sans se rendre compte qu’il va tomber de l’autre côté,dans le ravin. L’animal le mord et John se retourne aussitôt pour le frapper. Maisl’Etre décida de remettre les choses à leur place en dialoguant avec lui un peu plustard, laissant le garçon pensif :

–  Es-tu mon Ange gardien ?– C ’ est comme cela que tes parents m’ appellent, ce n’ est pas mon vrai nom, mais

il est assez juste pour être utilisé. Je suis disponible chaque fois que tu as besoin demoi.

85 In « The Scientist », page 39 et « John Lilly, so far… », page 1.

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– Mais j ’ avais besoin de toi aujourd ’ hui quand Jamey m’ a mordu.– J ’ étais là. Tu allais tomber de l ’ autre côté du mur et j ’ ai chargé Jamey de te re-

tenir.– Mais je pensais que Jamey avait fait ça parce qu’ il m’ aimait … 

– Jamey t ’ aime mais il ne pouvait pas comprendre que tu te trouvais en danger. J ’ ai dû passer par lui.– Est-ce que tu t ’ occuperas toujours de moi ?– Oui, aussi longtemps que tu croiras en moi Est-ce que tu croiras toujours en

moi ?– Qu’ est-ce que tu veux dire par « croire en » ?– « Croire en », c’ est savoir, c’ est aimer, c’ est être avec. Je suis. Tu es. C ’ est cela

que « croire en » veut dire.– Je suis. Tu es. Je crois en moi. Je crois en toi. C ’ est ça que tu veux dire ?– Oui. 86 

Examinons maintenant une quatrième rencontre angélique, celle de la Ha- waïenne Pat Devlin, qui est une illustration vivante de l’une des paraboles du Christ,« Celui qui me suit ne marche pas dans ténèbres  », parce qu’elle est aveugle de nais-sance. Patricia est née trois mois avant terme, en 1952. Le gynéco-accoucheur la placedans une couveuse dont l’arrivée d’oxygène, mal réglée, détruit les rétines du nourris-son87. Le bébé est aveugle. Ce sera le début de ses problèmes de santé. Son enfanceest émaillée de visites incessantes chez divers ophtalmologues qui trouveront mêmeun début de tumeur cancéreuse. Bref, suivant les conseils des médecins, les parentsdécident de la faire opérer afin de la garder en vie et Pat Devlin perdra définitivementses yeux. Ses globes oculaires seront désormais vides. Elle s ’habitue à son état. Ellegrandit, la vie passe, elle donne naissance à des jumelles, obtient un doctorat en psy-

chologie et déménage un jour à Lubbock, Texas, une ville de deux cent mille habitantsoù elle décroche un poste de conseillère conjugale. Elle s’installe dans une petitemaison où elle essaie tant bien que mal d ’oublier sa maladie. Depuis huit ans, elletraîne la maladie de Menière, un problème causé par l ’oreille qui draine mal et qui serésume par des maux de tête épouvantables, des nausées, une perte de l ’équilibre, etparfois des attaques. Parallèlement, le mal de Menière dégrade progressivement sonsystème auditif.

 Au mois d’août 1988, elle entend dire que la Vierge va apparaître dans l’égliseSaint John Neumann de Lubbock. La nouvelle va vite, démentie aussitôt par les auto-rités ecclésiastiques. Peu importe, une foule estimée à vingt mille personnes se re-groupe autour de l’église le 15 août 1988. Parmi elles notre aveugle avec son petit

ordinateur qu’elle ne quitte jamais, le Braille Speach. Elle est assise près de la fon-taine. Une messe est célébrée en plein air. Elle ne voit rien, bien sûr, mais elle entenddes gens hurler « à genoouux, à genoux ». Elle ne comprend rien. Elle entend sim-plement des gens pleurer autour d’elle. Pat Devlin demande dans le vide : « Que se

 passe-t-il ? ». Quelqu’un lui ordonne de s’agenouiller. Elle ne comprend toujours pas.Finalement, une femme derrière elle finit par l’éclairer : « La Vierge est à quatre

mètres au-dessus de la fontaine et elle la bénit . » Pat Devlin a envie de pleurer, pas vraiment à cause de la Vierge mais parce qu’elle ne peut La voir. Elle est affectée auplus profond de ses entrailles de ne pas voir, de ne pas posséder des yeux comme tout

86

 In « The Scientist », page 38, op. cit. 87 Ce qui arriva également au chanteur Stevie Wonder.

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le monde. Une femme lui dit même avec un ton de mépris « Enlevez vos lunettes et priez  » comme si ses lunettes noires étaient une insulte à l ’apparition. Elle lui suggé-rera de demander à Dieu de lui rendre ses yeux pour voir ce qui se passe au-dessus dela fontaine. Patricia a envie de hurler « Laissez-moi ! »88. Cinq jours plus tard, elle se

rend compte que les symptômes de sa maladie ont disparu. Elle n ’arrive pas à y croireet pourtant elle le sent. Le mal se diagnostique par un examen des yeux. Mais Pat n’aplus ses yeux. Par conséquent, il est impossible de parler de « miracle » puisque au-cun examen scientifique ne peut être effectué. Juste un contrôle discriminatoire dessymptômes. De ce point de vue, elle a bien été guérie. Plus de nausées, plus de désé-quilibre, plus d’attaques. C’est fini. En revanche, c’est le début d’une nouvelle « mala-die » :

« J ’ ai commencé à voir des lumières brillantes, m’ expliqua-t-elle. Au début, j ’ aicru que j ’ étais devenue folle. Comment puis-je voir des lumières puisque je n’ ai pasd ’ yeux ? Après j ’ ai cru que je voyais des fantômes. Mais ce n’ est qu’ ensuite que je

compris que j ’ avais affaire à des Anges. J ’ ai beau tourner la tête, la lumière est sta-tionnaire. Et même si je mets les mains devant mes yeux, où il y a encore des nerfsoptiques, je les vois toujours. C ’ est magnifique, c’ est une lumière magnifique. Mesnerfs optiques ne réagissent qu ’ en plein soleil et encore, il ne s’ agit que d ’ une lueurtrès faible. Mais cette lumière persistait même le soir. Après, j ’ ai commencé à en-tendre des voix émanant de ces lumières. Là, j ’ ai franchement commencé àm’ inquiéter. De plus, personne d ’ autre ne peut voir cette lumière ou entendre cettevoix. »

Son père, un civil qui travaille pour les militaires de la base de Pearl Harbor, a dumal à le croire. Il sait que sa fille a été guérie inexplicablement, il sait qu ’elle n’est pas

folle et en même temps il a du mal à admettre qu’elle puisse voir des lumières.– Vous voyez des Anges ?  lui ai-je demandé.–  Non, je n’ ai jamais vu un Ange ou des Anges. Je ne vois que des lumières. Elles

me parlent. La première chose que cette lumière qui n ’ a pas de forme ni de silhouettem’ a demandée est d ’ être prudente et de « toujours tester la lumière », et que si

 j ’ entendais une voix, de toujours lui demander si elle était avec le Christ … 

Et, sans achever sa phrase, elle se lança dans une prière vocale pour tester sur-le-champ la lumière qu’elle affirmait apercevoir derrière moi. En quelque sorte, elle« testa » ma lumière et sans doute mes intentions… Comme tous les mystiques, ilspensent toujours au Diable. Un journaliste, par définition colporteur de fausses nou-

 velles, ne peut être qu’un envoyé du Malin. Bref, après sa prière, elle s’estima rassuréeet me demanda de remettre en marche mon magnétophone. Ma lumière devait être

 blanche comme Bonux. Quelque part j’étais agréablement rassuré.–  Pouvez-vous me donner une description de cette lumière ? À peine la question

avait-elle franchi mes lèvres que je me rendis compte avec effroi de ma stupidité sansfin.

– Vous savez, comme je ne connais pas les couleurs, ni vraiment les formes oules visages, je serais bien incapable de vous la décrire , me répondit-elle. Encore plusidiot, en réécoutant la cassette, je m’entendis répéter à plusieurs reprises « oui, je

 vois… ». Dans le genre « tact », j’avais tout raté.

88 La commission officielle de l’Eglise à propos de Lubbock a nié tout phénomène surnaturel.  

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–  Alors vous parlez avec cet Ange ? lançai-je en essayant d’effacer mon impair.– Oui, toujours, en permanence. Au départ, c’ était limité, mais progressivement

les discussions se sont approfondies. Parfois il me fait la tête. De toute façon, il obéità Dieu, pas à moi. Un jour, j ’ étais au téléphone avec un ami et mon Ange me de-

manda de lui dire un nombre de choses qui n ’ avaient aucune signification pour moimais qui étonnèrent mon interlocuteur. Lorsque je raccrochai, je tremblais un peu parce que c’ est très dur de transformer en mots ce que me disait mon Ange. À cemoment-là, il me rassura, me disant que malgré mes doutes et mes craintes, il étaitsatisfait de la façon dont j ’ exécutais ce qui m’ était demandé. Je note systématique-ment ce qu’ il m’ apprend. Elle ne souhaitait pas trop en parler. Je voulus savoir alorssi elle voyait des lumières derrière chaque personne : « Non, mais je n’ interprète pascela comme une indication de l ’ absence d ’  Ange gardien. Je ne les vois pas, c’ est tout.

 Par exemple, lors des messes, je vois des lumières tout autour de l ’ autel, du taber-nacle, mais pas toujours. Un jour j ’ ai demandé à mon Ange pourquoi je ne voyais

 pas ces lumières en permanence et il m’ a répondu qu’ elles étaient toujours là mais

que mes “yeux” n’ étaient pas toujours ouverts… »

Je m’attendais à quelque chose de similaire aux « Dialogues » de Budapest. Pasdu tout. Les Anges de Pat Devlin, on l’a compris, ne délivrent pas d’enseignement. Ilsla confortent simplement ou lui demandent de prier pour leurs protégés.

« Les Anges m’ ont dit que je n’ étais pas une messagère mais juste un chroni-queur, précisa-t-elle, et j ’ ai demandé : “ Un chroniqueur aveugle ?”  “Oui , tu écris ceque tu vois” et ils ont commencé à rire. Vous savez, les Anges possèdent le sens del ’ humour. Leurs voix sont mélodieuses, très belles et toujours différentes. Ces voix,comment vous l ’ expliquer, touchent mon âme, mon cœur, je les entends de

l ’ intérieur. Le jour de mon anniversaire en 1990 je n ’ avais personne avec qui le célé-brer, mes filles étaient en examen, etc., j ’ étais extrêmement triste. Soudain un chœurd ’  Anges chanta pour mon anniversaire. Ce fut le plus beau cadeau de ma vie. »

Pat Devlin est l’opposé de Gitta Mallasz. Autant Gitta était pleine de vie, avec unsens de l’humour décapant, autant Patricia est assez doloriste. Normal, elle est sous ladirection d’un directeur spirituel, un prêtre, le père Walsh. Mais ce dernier m’a expli-qué que le seul livre digne de foi sur les Anges était celui écrit par le père Fox, unmembre actif de l’organisation internationale « Opus Sanctorum Angelorum »89 .

89

 Cette organisation, assez proche de I’« Opus Dei» », regroupe des prêtres et des séminaristes dédiésaux Anges ; l’un de ses principaux animateurs aux Etats-Unis, le père Robert Fox, a publié « The World and Work of the Holy Angels », un livre impressionnant par son intolérance. Un véritableouvrage de propagande. Pourtant, cela part d’un bon sentiment, la consécration d’une âme à son Angegardien. En revanche, lorsqu’on lit (pages 86-89) que la plupart des pratiques spirituelles des hindous,

 bouddhistes et taoïstes, y compris le yoga et le zen, ne sont que des invocations diaboliques élaborées,on en reste bouche bée. Des centaines de millions de gens à travers le monde ne sont alors rien de plusque satanistes selon le père Fox. Quel mépris de la part d’un prêtre de l’Eglise catholique où il est ditavant tout « Aimez-vous les uns les autres ». Afficher un tel mépris pour les autres êtres humains sousprétexte qu’ils n’adorent pas le même Dieu que lui, est écœurant de la part d’un prêtre. Le reste de sonlivre est du même acabit, un sectarisme proche de l’extrême droite. Une seule solution selon Fox si

 vous ne voulez pas tomber sous l’influence d’un Ange déchu : la chasteté, même entre femme et mari !Il n’a pas osé parler de mortification, mais on y a échappé de peu. Bref, cette organisation de sectaires

a même fini par énerver le Vatican, ce qui est très très difficile. La patience de Rome est légendaire. Ilfaut accumuler beaucoup de blâmes pour avoir un avertissement sérieux du Vatican. Et beaucoup

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Donc on ne risque pas de lire prochainement les chroniques de Pat Devlin qui, detoute façon, après la censure de son directeur spirituel, risquent de tomber sous lagriffe d’un ecclésiastique qui ne croit pas aux Anges ! Perdu dans mes pensées, jel’observais. Elle tenait son chien-guide, Ghia, et semblait me jauger. Très curieux

d’être en face d’une aveugle qui « voit » les Anges. Pourtant elle n’avait pas l’air d’unefolle furieuse ou d’une illuminée. Plutôt de quelqu’un qui a soudain découvert Dieu etqui vit dans un monde intérieur, un peu comme une carmélite en stricte clôture

 jusqu’à la fin de ses jours. Etre aveugle et croire en Dieu, c’est comme être une reli-gieuse cloîtrée, coupée du monde. Pat Devlin n’a même pas besoin de grillepuisqu’elle ne voit rien. Et je lui posai la question que l’on ne pose pas :

– Vous n’ en avez jamais voulu à Dieu d ’ être aveugle ?  Elle ne se vexa pas :–  Non. En revanche, j ’ étais affligée d ’ être traitée comme une citoyenne de se-

conde classe. À part cela, j ’ ai toujours pensé que ma cécité était un cadeau de Dieu. Je serais sans doute très superficielle sinon. Là j ’ ai eu l ’ opportunité de penser au

spirituel, vous comprenez ? Je ne me serais jamais intéressée à Dieu si j ’ avais eu mesyeux, j ’ en suis à peu près sûre. Ma vie serait certainement différente. »

D’après les conversations angéliques de Pat Devlin, les Anges sont « les servi-teurs de nos âmes ». Mais comment communiquer avec ce serviteur invisible ? Il mesemblait qu’elle pouvait donner une explication intéressante : « Très simple, expliquaPat, il suffit de lui parler, de lui donner un prénom , catholique si possible. Eux n’ ont

 pas de prénoms ou de noms comme les nôtres, mais une description toujours enrapport avec un aspect du Christ. Mon Ange s’ appelle « Joie dans l ’ amour en

 Dieu »90. Parlez à l ’  Ange en permanence. Mais s’ il vous dit son nom, alors vous con-naîtrez le but de votre vie sur terre parce que son nom est un résumé de la mission

de celui qu’ il doit protéger. Le nom de l ’  Ange est directement relié à votre tâche. Nous dévions tous plus ou

moins de la tâche que Dieu nous a assignée. C ’ est là que joue notre libre arbitre. Lorsque vous priez, demandez-lui de prier avec vous et de déposer votre prière chezle Créateur. On a un accès direct au Créateur mais si votre Ange et/ou votre saint

 préféré intercède (nt) pour vous auprès de Dieu, c’ est encore mieux, votre prière aencore plus de chances d ’ être exaucée. Demandez-lui toujours de vous rapprocher de

 Dieu, de vous montrer comment IL veut vous voir, ce qu’  IL désire de vous, etc. Ap-

 d’avertissements pour que la Congrégation pour la doctrine se penche sur des prêtres. Mais l’Opus

 Angelorum a réussi et la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié le 19 juin 1992 un décretinterdisant aux prêtres de cette organisation de continuer à pratiquer ses exorcismes « hors la loi »,d’administrer des sacrements à distance et surtout de consacrer des fidè les aux Anges, opération quine repose sur aucun texte de l’Ecriture. Venant de Rome, c’est très sérieux parce les véritables raisonsne sont pas toutes divulguées. On imagine mal le Vatican étalant dans un communiqué de presse lesautres griefs qui auraient pu être exploités par les journaux civils. Simplement, lorsque la Doctrine dela foi s’énerve, c’est qu’elle a enregistré bon nombre de dérapages et surtout des plaintes de fidèles.

 Aujourd’hui, on se retrouve donc avec trois catégories de prêtres : la première qui regroupe les fana-tiques genre Fox qui n’auraient pas déplu à l’Ayatollah Khomeiny, la deuxième qui regroupe les « pro-gressistes » pour lesquels les Anges et parfois même le Christ ne sont que des contes de fées et latroisième qui regroupe des prêtres humbles, humanistes, discrets, mais terriblement attachants parceque véritables intermédiaires entre notre monde physique et le monde invisible, comme StevenSchneir, Jean Derobert, François Brune ou Paul-Francis Spencer.90

 Dans les « Dialogues » de Budapest, on trouve effectivement « Celui qui rayonne », « Celui qui bâtit », « Celui qui mesure », « Celui qui aide ».

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 prochez-le. Ce n’ est pas  une formule magique, c’ est une construction, une relationque vous enrichissez chaque jour. »

Cependant Pat Devlin fut décevante avec son dolorisme chrétien bien traditiona-

liste. Le « si vous voulez aimer Dieu, vous devez souffrir »  m’énerve. Ce n’est pasavec ce genre de discours que l’on convaincra les gens de redécouvrir Dieu, bien loinde là. Pourtant, on retrouve chez elle la même orientation que dans les « Dialogues »de Budapest où les Anges emmènent leurs protégés dans les bras de Ö, le Créateur.Dominique Raoul-Duval a remarqué très justement dans sa préface91 que les Angesde Budapest répugnaient à utiliser le mot « Dieu », préférant employer le prénom« Ö » : « … Dieu, ce mot que des générations d ’ êtres humains ont usé, galvaudé, sali,écrit-elle, mais les Anges emploient pour Le désigner, le prénom Ö – ici traduit par

 LUI – qui, dans cette langue archaïque qu’ est le hongrois, n’ est ni masculin, ni fémi-nin, mais les deux à la fois (il serait plus exact de traduire LUI/ELLE) ; transcen-dant ainsi cette masculinité du Divin qui pèse si lourdement dans nos religions révé-

lées. Ö est le masculin et le féminin, le Père et la  Mère, force et sagesse, toute- puissance et tendresse ; et point n’ est besoin de Le compléter par des figures fémi-nines, puisque la féminité fait partie de Son essence même, et nous Le rend tellement

 plus proche… » Ce Ö est le but.

 À force de parler des Anges et surtout d’écrire sur eux, l’auteur américain TerryLynn Taylor en a elle aussi fait l’expérience. Son livre « The Messengers of theLight »92, écrit sous le coup d’une inspiration subite, a été un succès fulgurant auquelelle ne s’attendait guère lorsqu’elle signa avec son éditeur. « Au début, seuls les Angesm’ intéressaient , m’expliqua-t-elle lors d’un dîner à Los Angeles.  Ils jouaient avecmoi. Je me retrouvais dans des synchronicités extraordinaires. Puis progressive-

ment cela a changé et je me suis rendu compte que lorsqu ’ on a découvert leur puis-sance et qu’ on s ’ attache à eux, ils ne jouent plus parce que cela devient très sérieux.

 À partir de là, ils vous emmènent vers Dieu, ce n’ est pas comme certain veulentl ’ appeler la Grande Puissance, ou le Très-Haut, etc., mais bien Dieu, et ils vous fontcomprendre que vous devez totalement vous abandonner à Sa volonté. Et c ’ est làque joue votre libre arbitre, ça passe ou ça casse. Au début, les Anges vous donnenttout ce que vous leur demandez. Après ils commencent à vous donner des leçons

 pour approfondir votre compréhension. Vous n’ êtes plus dans la même dimension etvous commencez à vous demander si vous vivez bien dans la réalité. Ma vie spiri-tuelle est un véritable chaos en ce moment parce que j ’ en suis arrivée là. C ’ est trèsdur, parce que j ’ aime bien penser au futur, j ’ aime bien prévoir des choses. Mais ils

m’ ont poussée à n’ aimer que Dieu alors que je n ’ aimais que les Anges parce qu’ ilsavaient illuminé ma vie spirituelle et aussi parce qu ’ ils s’ étaient chargés de diversdétails pratiques dont je n’ avais plus à m’ inquiéter comme avant. Bref, les Angesvous emmènent droit vers Dieu, vers la Lumière du Christ et c ’ est entièrement àvous d ’ accepter ou de refuser. Et là, les Anges ne plaisantent plus du tout parce qu ’ ils’ agit de votre développement spirituel. » Le regard de Terry Taylor s’était perdudans le rouge de son bordeaux, un excellent Mouton-Rothschild. Elle semblait s ’êtreégarée dans une rue de la Cité mystique de Dieu et hésitait à appeler un taxi. Lorsque

 je l’avais rencontrée deux ans plus tôt, elle ne parlait pourtant que d’ Anges et ne jurait

91

 Page 11 in « Dialogues avec l’Ange », op. cit. 92 HJ Kramer 1990, Triburon, California.

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que par eux. Son livre pulvérisa les pronostics les plus optimistes. Elle était devenueune star « new age » et seuls les Anges comptaient à ses yeux. Son livre n ’avait riend’une révélation privée, simplement elle y expliquait leçon par leçon comment at-teindre son Ange gardien. Deux ans plus tard, si je retrouvais les mêmes yeux bleus

de petite fille entourés de cheveux blonds, le regard n ’était plus le même. Comme siTerry Taylor avait… grandi ? évolué ? mûri ? je ne sais. Quelque chose s ’était passéentre son premier best-seller et la mise sous presse de son troisième livre sur les

 Anges. Etonnant d’observer ce changement. Mais l’approche de Terry Taylor, commecelle de Gitta Mallasz, m’était infiniment plus proche que celles de Pat Devlin oud’Earlyne Chaney. En parcourant pour la cent cinquante millième fois les « Dialoguesavec l’ Ange », je fus frappé par la différence entre les quatre femmes. Terry Taylor aune approche instinctive et originale des Anges, comme un enfant qui découvre lespossibilités d’un Lego. Gitta Mallasz est hors concours, étant la dépositaire d ’uneexpérience spirituelle prédestinée et qui a provoqué l’implosion de bon nombre decervelles. Pat Devlin discute avec des Anges doloristes (sans doute les veut-elle

comme cela) depuis 1988 à la suite de sa guérison « miraculeuse ». Quant à EarlyneChaney, dont je n’arrive jamais à prononcer le prénom, elle a fondé un mouvementspirituel, Astara, dont elle est, bien sûr, le leader… Organisation qui possède sapropre église (messes tous les dimanches à Upland, une banlieue perdue de Los An-geles), qui enseigne la sagesse des Egyptiens, du Christ et d’autres « initiés ».

 À nouveau les « Dialogues avec l’ Ange » s’imposaient comme le labyrinthe del’esprit ou le jogging de la cervelle. Plus on les lit, plus on s’ y perd et moins on désiretrouver la sortie. On veut rester avec les Anges. Mais, exactement ce que me disaitTerry Taylor, ils vous chassent gentiment et vous emmènent chez Ö, le Créateur, LUI,le Père. Une certitude me sauta alors aux yeux : ces Anges (de Budapest) étaient avant

tout au service de Dieu, du Créateur, du Père éternel, au choix. S ’ils parlaient réguliè-rement du Christ, c’était en termes nouveaux, comme dégagés d’une certaine pesan-teur doloriste puisque, en finale, seul LUI avait vraiment de l ’importance. Ils ne dési-raient qu’une chose, que la créature se réconcilie avec son Créateur et pour cela elledevait s’avancer sur le pont invisible de la foi.

Or, qu’est-ce que la foi ? La certitude que Dieu et les Anges existent ou bien quenotre âme est immortelle, ou les deux ? Comme nous l’avons vu, lors des expériencesaux frontières de la mort, l’âme (ou l’esprit) sort du corps du patient et observe ce quise passe sur les lieux avant de filer dans le tunnel. Et comme certaines personnes quiont le don des langues, d’autres, fort rares il est vrai, ont reçu le don de sortir de leur

corps sans aucune difficulté. Le phénomène n’est pas nouveau puisque déjà dans destemps plus anciens, il est signalé par Pline, Socrate, Plotin et même Plutarque etPlaton qui tous parlaient des « voyages de l’âme ». Plus près de nous, remarque Ro-semary Guiley dans sa remarquable « Harpers Encyclopedia of Mystical & Paranor-mal », Marcel Forhan (1884-1917) expliqua ses voyages hors du corps dans son livre« Pratique du voyage astral » et comment il prenait l’habitude de visiter (incognito,

 bien sûr) la chambre d’une jeune femme (le coquin !), qui allait devenir plus tard sonépouse. Il était persuadé que, comme lui, tout le monde pouvait sortir du corps à

 volonté et qu’il suffisait d’apprendre à se concentrer. De l’autre côté de la Manche,l’ Anglais Whiteman disait qu’il avait effectué plus de deux mille sorties hors du corps,expériences détaillées en 1961 dans son livre « Mystical Life ». Aux Etats-Unis. Sylvan

Muldoon publiait en 1929 « The Projection of the Astral Body », ouvrage qui compi-

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lait ses sorties, faculté survenue spontanément à l’âge de douze ans. Bref, les précur-seurs ne manquent pas. En 1958, l’ Américain Robert Monrœ s’est un jour retrouvé luiaussi hors de son corps et a voyagé de façon très réelle. Au retour, il s ’est sincèrementdemandé s’il n’était pas devenu fou. Ingénieur en acoustique, businessman, proprié-

taire d’une chaîne de radios, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et alla immédia-tement consulter son médecin, persuadé d’avoir une tumeur au cerveau. Comme lephénomène persista pendant des années, le laissant au petit matin les yeux cernéspar le manque de sommeil, il décida en 1961 de liquider ses affaires et de se consacrerexclusivement à l’étude de ses sorties hors du corps, au point de quitter New York etde s’installer au milieu de la campagne de la Virginie, à une demi-heure de voiture deCharlotsville93 et d’ y fonder un centre de recherches.

 Après plus de dix ans de « sorties », Monrœ publia en 1971 « Journeys out of Bo-dy », livre qui retraçait ses aventures nocturnes. L’ouvrage, traduit en plusieurslangues, allait l’imposer comme le spécialiste incontesté du genre. Il expliquait ses

 voyages, assez fantastiques, comment il avait expérimenté d’autres niveaux de réalité,rencontré parfois des êtres bizarres, se bagarrant avec d’autres, etc. Mais il finit par selasser de ses excursions au-dessus des toits et n ’en attendait plus riend’extraordinaire. Pourtant, un jour il décida d’essayer à nouveau en utilisant unetechnique de relaxation et en priant (« je demande l’assistance de tous ceux qui sontplus évolués que moi »). Lorsqu’il quitta son corps, Monrœ expérimenta ce que bonnombre de gens ont découvert lors d’une NDE, l’impression de voyager à la vitesse dela lumière, une sensation qui dépassait tout ce qu ’il avait connu auparavant. Ses re-cherches allaient connaître un nouveau tournant. À partir de là, il dialogua avecd’autres « êtres », visita d’autres dimensions et obtint des informations sur d ’autresplans d’existence. Mais un ingénieur reste un ingénieur : acousticien, Monrœ se pen-

cha sur la condition qui lui permettait de sortir de son corps (un son très bas) et vou-lut l’automatiser, sachant que le cerveau n’était rien de plus qu’un amas de fré-quences électriques. Il étudia le sujet mais ne découvrit rien de plus que ce qu ’il savaitdéjà, c’est-à-dire le classique nivellement des quatre stades électriques du cerveau,suivant son état de fonction :

Ondes bêta (entre 16 et 12 hertz) en situation réveillée.Ondes alpha (entre 12 et 7 hertz) en relaxation.Ondes thêta (entre 7 et 4 hertz) juste avant le sommeil.Ondes delta (en dessous de 3,5 hertz) sommeil.

L’ensemble de ses expériences lui prouvait que sa conscience restait parfaitementéveillée alors que son corps dormait profondément. Il ne lui restait plus qu’à trouvercomment réussir à endormir le corps en laissant la conscience éveillée, sachant quel’oreille humaine n’interprète pas les ondes inférieures à 30 hertz, que les spécialistesde haute fidélité appellent l’extrême-basse. En 1975, Robert Monrœ  allait pourtanttrouver la solution à ce problème grâce à la stéréo : en envoyant un son de 200 hertz àl’oreille gauche et un autre de 208 hertz à l ’oreille droite, il découvrit que le cerveaueffectuait une soustraction. Les hémisphères gauche et droit annulaient les deux

93 Ce qui n’a pas manqué de me troubler fut de découvrir que « tout » a commencé dans cette vallée de

Shenandoah de la Virginie, berceau de Elisabeth Kübler-Ross, du Dr Stevenson, de Raymond Moody,de George Ritchie, de Robert Monrœ et de Phyllis  Atwater.

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fréquences pour ne garder que la différence, soit 8 hertz. Après diverses expériences,Monrœ  valida le concept : le cerveau se mettait bien au diapason (à 8 hertz parexemple) et s’autoprogrammait aussitôt en relaxation. Si l’oreille n’interprétait pas leson, en revanche elle l’entendait parfaitement. Il fabriqua ses premières cassettes et

les testa sur ses étudiants.Concrètement, on entend d’abord une note uniforme dans l’oreille gauche, re- jointe ensuite par une autre note uniforme dans l’oreille droite. Lorsque le cerveau secalque sur le différentiel, on a alors l’impression d’entendre des vagues de sons. Enles combinant, le cerveau entreprend alors son travail classique c’est-à-dire qu’ilendort le corps, comme si tout se passait normalement ; en revanche, l ’esprit de-meure parfaitement éveillé, ce qui se traduit vraiment par un corps engourdi94. Àpartir de là, les aventures ou plus précisément les ouvertures vers d’autres niveauxpouvaient vraiment commencer. Invité comme conférencier en 1977 à l’institut Esalinde Big Sur (Californie), Monrœ décida d’expérimenter son invention brevetée, bapti-sée Hemi-Sync, sur une quarantaine de personnes. Le succès dépassa toutes ses espé-

rances et, de fil en aiguille, l’appareil finit par être utilisé un peu partout. Mêmel’armée américaine a découvert95 qu’en soumettant les recrues à quelques séancesavec son appareil, leurs performances à l’entraînement enregistraient des progrèsstupéfiants.

Mais le travail le plus important de Robert Monrœ résida dans son acharnementà essayer d’apprendre le voyage hors du corps à tous ceux qui voulaient bien lui faireconfiance. Depuis 1981, plus de huit mille personnes se sont ainsi succédé sur lesmatelas d’eau à très haute teneur de sel des cabines insonorisées. À condition des’enfermer dans l’une des cabines de Robert Monrœ et d’être guidé par l’opérateur aufur et à mesure que le cerveau reçoit les ondes alpha, bêta, delta et thêta, il n’ y a riende plus facile que de rencontrer son Ange gardien (ou guide, ou Etre d ’une autre di-

mension, etc.) après quelques séances d’entraînement. Le sujet est bardé d’électrodessur les doigts, sur le corps et bien entendu sur la tête, tous reliés à une tour de con-trôle informatique permettant de surveiller le « voyage » hors du corps et de le rame-ner immédiatement en cas d’émotion trop violente. Un journaliste de « Newsweek »,sortant de la cabine, a passé deux heures en larmes après une rencontre avec le …Christ.

Malgré ses soixante-dix-sept ans, Robert Monrœ continue à aider les étudiants età les « piloter »  lors  de leur sortie de corps. Nous avons repris quelques commen-taires d’étudiants. Il s’agit des résumés de « pensées » envoyées par l’entité àl’étudiant qui décrit ce qu’il voit dans son micro. Comme nous l’avons vu dans les

expériences aux frontières de la mort, dans ces zones, la pensée n’est plus véhiculéepar la parole : elle devient dynamique et les conversations sont mentales. Fait cu-rieux : lorsque ces Etres utilisent les cordes vocales de l’explorateur pour s’exprimer,son corps et surtout son cerveau connaissent des variations de voltage. Dave Wallis,le responsable de la recherche et du développement de l ’Institut, a branché l’électro-encéphalogramme NRS-24 sur plusieurs sujets afin d’observer les réactions des deuxhémisphères. Il a constaté qu’au début, les hémisphères réagissaient aux sons en-

 voyés par l’Hemi-Sync et se synchronisaient, ce qui en temps normal est impossible.

94  Au bout de vingt minutes de sons, j’avais essayé de remuer doigts sans succès ; ils me semblaient

totalement engourdis.95 Fort Benjamin Harisson, Indiana.

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Plus intéressant, lorsque l’être spirituel (que Dave Wallis nomme IHS –  Inner SelfHelper) s’exprimait avec les cordes vocales de son « protégé », l’activité des hémis-phères, pourtant parfaitement synchronisée, se modifiait automatiquement et indi-quait une animation tout à fait singulière. Tous les neurologues qui examinèrent ces

graphiques eurent la même réaction : le sujet ne peut en aucun cas provoquer lui-même un tel état cérébral, même dans la plus profonde des méditations. Et lorsque la« conversation » prenait fin, les hémisphères reprenaient progressivement leurs étatsdésynchronisés précédents. Voici deux exemples de commentaires « en direct ». Lepremier est celui d’une assistante sociale qui a rencontré lors de sa sortie hors ducorps un « bonhomme vert » :

« Je bavarde avec mon bonhomme vert et je m’ exerce à monter et descendre làoù ils sont … et j ’ ai compris pourquoi il avait cette robe verte. Il a dit qu ’ il n’ en avait

 pas besoin, mais qu’ il la fallait, pour moi, afin que je sois plus à l ’ aise avec lui. Il adit aussi que j ’ avais encore un peu peur, alors il veut que je me sente plus à l ’ aise

d ’ aller et venir hors de mon corps… Je veux m’ asseoir et parler encore un peu aveclui … Il s’ est assis, en quelque sorte, et a parlé de moi et de l ’ endroit où je me trouve. Et il a dit qu’ il était en quelque sorte mon gardien et qu ’ il est quelque chose commeresponsable de mon développement et mon gardien dans le cadre de cette responsa-bilité. (…) Je me sens comme chez moi. C ’ est un sentiment que je connais. »96 

Le second extrait est celui d’un ingénieur qui, une fois hors du corps, a vu unesource lumineuse vivante et a dialogué avec elle :

« J ’ ai rencontré la source et je l ’ ai interrogée sur ses directives et perspectives. Je lui ai demandé s’ il était un familier de la terre et il m’ a répondu “ oui, c’ est mon

territoire” . J ’ ai eu l ’ idée que la terre était en quelque sorte le domaine qui lui étaitassigné. J ’ ai également pensé que lui et d ’ autres entités sont mis à notre disposition

 pour nous aider à maximiser ou à vivre notre existence sur terre. Je ne veux pasdire par là “vivre”  dans le sens “venir à bout” , mais ils sont là pour nous aider à entirer le maximum. »97  

Dans le premier cas, l’entité confirme qu’elle est « en quelque sorte son gardienet quelle est quelque chose comme responsable de son développement et son gardiendans le cadre de cette responsabilité ». Dans le second cas, l’entité explique (par lapensée) qu’elle est mise à la disposition des humains pour les aider à maximiser ou à

 vivre leur existence sur terre. Monrœ  a constaté avec une certaine surprise que les

sujets permettaient à ces entités « amies » de prendre possession de leur corps etd’utiliser leurs cordes vocales et que parfois, le moniteur, installé dans la salle decontrôle, pouvait prendre part aux conversations. En analysant les enregistrementsde ses « explorateurs », il a pu établir les quatre phases d ’une rencontre hors du corpsavec une entité spirituelle :

1) Ces Etres dégagent un amour qui rassure immédiatement les sujets.

96

 Page 63, in « Fantastiques… », op. cit. 97 Page 64, op. cit. 

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2) Ils se présentent en général avec le visage dissimulé dans l ’ombre. Lorsque lesujet s’est « habitué », il ne voit plus qu ’une lumière.

3) Lorsque cet Etre parle, il est limité au vocabulaire mémorisé par le sujet.

4) Quand un Etre utilise les cordes vocales du sujet, le corps de ce dernier connaîtdes variations de voltage.

L’une des conversations enregistrées par l’Institut avec l’un de ces Etres de lu-mière illustre parfaitement la condition sine qua non de l’interaction entre un Ange etson protégé :

« (…)  Peut-être comprendrez-vous tout cela si vous vous représentez septcercles, ce qui vous donnera quarante-neuf niveaux. Aux trois premiers niveaux,vous trouverez la matière physique telle que vous la connaissez. Ce sont vos plantes,

vos animaux, vos êtres humains. Le quatrième cercle est votre passerelle, votredomaine, votre centre. C ’ est là qu’ une conscience peut choisir de revenir aux niveauxinférieurs ou de monter aux niveaux supérieurs. De nombreuses consciences choisis-sent de revenir à la forme physique, aux niveaux inférieurs. Les trois cercles supé-rieurs représentent ce que votre conscience qualifie de spirituel. À ce stade, unebonne partie du travail est achevée. Je ne pourrais guère aider quelqu’ un qui ne setrouverait pas au niveau 18, parce que mon plan, mon niveau vibratoire, est diffé-rent. C ’ est pourquoi je ne puis vous aider à résoudre vos problèmes particuliers. Je

 peux vous communiquer des idées, mais non l ’ orientation directe comme je le feraissi vous vous trouviez au niveau 18. Nos niveaux se touchent. »98 

On l’a compris, une bonne communication avec un Ange/Entité dépend intime-ment du niveau spirituel que l’on a atteint. Quant à Monrœ  lui-même, il lui a falluenviron dix ans de voyages réguliers hors du corps pour se rendre compte qu’il étaitaidé dans ses « explorations ». Mais sa rencontre hors du corps avec des Etres supé-rieurs, qu’il a appelés INSPECS, correspond parfaitement aux descriptions donnéespar Gitta Mallasz dans ses « Dialogues ». Pour Robert Monroe, le premier rendez-

 vous allait donner suite à bien d’autres :

« … commencé à avoir chaud, de plus en plus chaud, c’ est devenu insupportableet j ’ étais sur le point de rebrousser chemin… foncé la tête la première dans quelquechose et me suis effondré, ébranlé… il y avait un obstacle d ’ une texture lisse, rigide,

impénétrable… une lumière éclatante, très intense, brillait devant moi, d ’ abordovale, puis dessinant une grande forme humanoïde, si brillante que je me dérobai.

 Durant ce qui semblait une éternité, j ’ ai reculé, essayant d ’ échapper à la clarté… progressivement, la température a diminué. Je me suis senti plus à l ’ aise et j ’ ai putolérer la clarté.

(Est-ce que cela va mieux ?)“  Mieux ” , c’ était peu dire. Encore un peu et je me serais liquéfié. (…) Ma peur se

dissipait rapidement et faisait place à une agréable sensation de chaleur, rappelantcelles des vieilles amitiés profondes, mais empreinte d ’ un respect intense, pas ce quel ’ on attend des Anges tels qu’ on les imagine, si c’ est cela qu’  ILS étaient.

98 Pages 74, 75 ; op. cit. 

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(On peut rapidement se faire pousser des ailes si vous voulez.) Non, non, je vous en prie, pas d ’ ailes. Pas d ’ auréole non plus, bien que j ’ en aie eu

la perception nette en regardant mon ami INSPEC !… »

Ce qui ressort de cette description tout à fait extraordinaire est cette sensation de brûlure au contact de cet Etre de Lumière, brûlure qui nous rappelle une expériencequelque peu semblable dans les « Dialogues avec l’ Ange » avec Gitta Mallasz :

« En cet instant, l ’ apparence de Hanna s’ efface. Elle devient un instrumentconscient de le servir entièrement. Ses gestes sont maintenant simples, pleins designification et de dignité. Son bras ne paraît plus le même : il rayonne de forceconcentrée et me rappelle les sculptures de Michel-Ange. Puis d ’ un geste abruptcomme l ’ éclair :

– BRÛLE !

… suis saisie, secouée, émerveillée. Mais toutes ces sensations disparaissentquand je vois Hanna. Après le mot « Brûle ! », elle est complètement épuisée ; ellegrelotte, saisie par un froid glacial … »

S’agit-il d’un Séraphin ? Faut-il le rappeler, le nom Séraphin veut dire littérale-ment « brûlant ». Le plus distingué de tous les angéologues et père de la spécialité,Denys l’ Aréopagite99 donne des détails sur le brasier que représente un Séraphin100 :

« La sainte appellation de séraphins signifie pour qui sait l ’ hébreu ceux qui brû-lent, c’ est-à-dire ceux qui s’ échauffent …  Le mouvement perpétuel tout autour dessecrets divins, la chaleur, la profondeur, l ’ ardeur bouillonnante d ’ une constante

révolution qui ne connaît ni relâche ni déclinaison, le pouvoir d ’ élever efficacementà leur ressemblance leurs inférieurs en les animant de la même ardeur, de la même

 flamme et de la même chaleur, le pouvoir de purifier par la foudre et par le feu,l ’ évidente et indestructible aptitude à conserver identiques et leur propre lumière etleur propre pouvoir d ’ illumination, la faculté de rejeter et d ’ abolir toute ténèbreobscurcissante, telles sont les propriétés des séraphins telles qu ’ elles ressortent deleur nom même. »

Peu importe de savoir si Robert Monrœ  avait eu affaire à des Séraphins, Puis-sances, Archanges ou autre chose. Ce qui importe, c’est la similitude des expériencesdans le temps : cette même sensation de chaleur, de brûlure au contact d’une entité

spirituelle. On peut imaginer que si les Séraphins sont brûlants, les autres Anges lesont aussi, à des degrés différents. Au cours d ’une autre sortie, l’ Américain recevraune vision, qu’il appelle une « boule de pensée », décrivant en quelque sorte le rôle deces êtres de lumière, sorte d’ingénieurs célestes qui lui ont d’ailleurs confirmé qu’enaucun cas on ne pouvait les confondre (comme certains l ’affirment) avec des extrater-restres : « Ce sont des manifestations d ’ un autre type. »

99 Qui inspira un autre remarquable angéologue moderne, Gustav Davidson, auteur du « Dictionnairedes Anges » (The Free Press, New York), un ouvrage d’environ quatre cents pages dans lequel il a

recensé tous les noms d’Anges, y compris ceux des Anges déchus, mentionnés dans toutes les religions.100 Denys l’Aréopagite in « Théologie mystique et hiérarchies célestes ».

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 Avec de telles expériences, je me devais de rencontrer Robert Monrœ  et de luidemander ce qu’il pensait réellement de l’ Ange gardien. Je suis donc allé le voir en

 Virginie et j’ai été charmé par cet homme soixante-dix-sept ans. Nulle trace de méga-lomanie ou de suffisance chez lui, contrairement à tant d ’autres vedettes de

l’irrationnel qui clament à tous vents être les seuls à détenir la vérité absolue surDieu, les Anges, le Christ, etc. Je voulais savoir qui sont ces Etres brûlants, ouINSPECS comme il les avait appelés, auxquels il s’était heurté. Monrœ  alluma unecigarette, me fixa de ses yeux bleus, et m’expliqua que sa première rencontre avec ces« entités » avait eu lieu en 1981 ou 1982 : « Je ne me suis jamais demandé si c ’ étaientdes Anges au sens religieux du terme parce qu ’ en tant qu’ ingénieur, j ’ avais toujoursessayé de me débarrasser de toute croyance qui pourrait influer sur mes expé-riences, me dit-il. Je voulais aller au-delà de ces illusions parce que si  vous êtes ca-tholique, il s’ agit d ’ un Ange gardien mais si vous êtes bouddhiste, c’ est autre chose.

 Je sais maintenant ce qu’ étaient mes “  INSPECS ”  et si vous voulez que ce soient des Anges, soit. Mais de mon point  de vue, les Anges n’ ont pas d ’ ailes. Oui, ce sont bien

des figures de gloire ; oui, ils possèdent des connaissances et des pouvoirs dépassantles nôtres. Ces Anges sont bien réels avec cependant une différence fondamentale : je sais ce qu’ ils sont, qui ils sont et ce qu’ ils font. Toujours selon ma perspective, jesais aussi ce qu’ est un Ange gardien et ce n’ est pas un messager de Dieu. Ce n’ estvraiment pas cela. Voyez-vous, chacun de nous dispose d ’ environ deux mille viesantérieures qui reposent en nous.  L’ expérience acquise dans chacune de ces viesconstitue un Etre à part , différent. Pour moi, votre Ange gardien, c’ est vous-même,cette partie de vous-même qui possède la mémoire et l ’ expérience de vos vies anté-rieures. Ce groupe de vies antérieures dispose d ’ une puissance et d ’ une connaissanceconsidérables grâce aux expériences regroupées. Il est alors capable de faire desvéritables miracles dans la vie  physique. Il dit par exemple : “  Pierre a besoin d ’ un

miracle, donnons-le-lui.”  Mais ce n’ est pas par votre prière que vous l ’ aurez, maisbien par la puissance de votre émotion et de votre besoin. C ’ est vous qui vous aidez .

 Personne d ’ autre. Les gens qui font des expériences aux frontières de la mort et quirencontrent une lumière au bout du tunnel ne rencontrent  101qu’ eux-mêmes… Mais ilest agréable de savoir qu’ il suffit simplement de s’ allonger et de respirer profondé-ment pour rencontrer tous ces Anges, Entités ou ce que vous voulez. En revanche, si

 j ’ avais eu un fort système de croyance religieuse, un Ange  – avec des ailes – seraitvenu me voir  pour me dire : “  Robert, il est temps de faire ceci .”  Et alors, dans cettereligion, je me serais jeté à terre et aurais dit : “Oui , oui, tout ce que vous voulez …”  

 J ’ ai passé outre à ces trucs, parce que je n’ y croyais pas et c’ est pour cela que je suisarrivé en disant “ hello, moi c’ est Bob, et vous ?”, sans aucune crainte. Et ce que vous

appelez Ange m’ a dit : “Hello, heureux de trouver enfin un éveillé…”  » 

En l’écoutant, j’en avais conclu que j’étais encore un endormi et voulus savoir cequ’était un « éveillé » de son point de vue. « Etre éveillé, me répondit Monrœ, c’ est ne

 pas avoir peur, ne pas craindre. Les gens sur cette Terre ont peur de la mort parcequ’ ils ne sont pas certains de ce qui les attend après. Mais il faut comprendre quel ’ on ne meurt pas, on change simplement de réalité. » Selon Robert Monrœ, l’ Angegardien n’est rien de plus que le véritable moi qui vit hors du temps. Cette explication

101  Cette déclaration me semble trop péremptoire et ne trouve aucune confirmation lorsqu’on étudie

les NDE. En effet, nous avons vu dans le chapitre 2 que l’Etre accompagne le sujet vers la Lumière etqu’il est indépendant et autonome. 

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m’avait étonné. De plus, il sous-entendait que Dieu n’existait pas. Or il donnait unedescription du Créateur dans son second livre « Far Journeys ». Je lui demandai alorss’il acceptait quand même le principe d’un Créateur unique de l’Univers. Robert Mon-rœ reconnut qu’initialement, il ne croyait guère à Dieu, ni à un Créateur : « Le besoin

de croire à un Créateur m’ était inconnu avant mes expériences avec les INSPECS.Un jour pourtant, j ’ en suis arrivé très près (du Créateur) mais “on” ne m’ avait pasautorisé à aller plus loin. Je ne vous cache pas que j ’ aimerais rencontrer ce fabuleuxet magnifique esprit qui a créé tout cela. Lorsque de très loin je me suis approché duCréateur, de cette immense et extraordinaire forme lumineuse, je me trouvais dansce que l ’ on appelle une “station relais”, c’ est-à-dire une place qui transformait Sonénergie pour la transférer sur Terre et je n’ ai pas pu aller plus loin. »

Donc, finalement, même Monrœ  fut obligé de se rendre à l’évidence, Dieu exis-tait ! Brave monsieur Monrœ,  vous avez gagné un voyage hors du corps aux Sey-chelles pour deux, tous frais payés. Même si certaines déclarations de Monrœ 

m’agacent prodigieusement, on arrive invariablement à la même conclusion : spécia-listes du new âge, du « hors du corps », catholiques, juifs, hindous, etc., s’ils divergentsur de nombreux points, il y a au moins une chose sur laquelle ils sont d’accord, c’estcelle de l’ Ange gardien. Certes, le nom varie, mais la fonction demeure. Et commenous allons le découvrir, s’il est incontestable que nous possédons un niveau de cons-cience supérieur qui enregistre tous les détails de notre vie, l’ Ange gardien est uniqueet totalement dissocié de cette partie de notre conscience. Il est VIVANT etINDÉPENDANT. Les NDE nous ont prouvé que l’ Ange qui « veille » ne se révèle,dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, qu’au moment de la mort ou dans unecirconstance particulièrement dramatique.

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5Elisabeth Kübler-Ross

You walk like the angels talkWhere are you from

Tell me then some

With a room by the sea And a voice in the sandTelling me your truth

 And telling me your view In how you see the world

 Spinning, spinning round And what is love and what is death.

Toni CHILDS – Walk and Talk like Angels

– in « Union », A&M Records

Elisabeth Kübler-Ross, EKR, est ce que l’on appelle une légende vivante. On parledu Dr Kübler-Ross dans le domaine de la thanatologie comme on parle de la Callasdans le domaine de l’opéra. C’est une autorité absolue et incontestée de la spécialité.Personne au monde, sauf peut-être la mère Teresa, n’a accompagné autant de ma-lades jusqu’à leur dernier soupir. Mais personne, pas même la mère Teresa, n ’a faitautant pour ceux qui ont perdu un être cher que Elisabeth Kübler-Ross puisque c’estelle qui a « inventé » l’accompagnement des mourants. Ses ouvrages, nombreux, ontété traduits dans le monde entier et encore aujourd’hui, elle n’hésite pas à prendrel’avion pour se rendre à Tokyo, au Canada ou à Paris, pour expliquer inlassablement

comment on doit se comporter avec un mourant et ce que nous pouvons faire pourl’aider à mieux « vivre sa mort ». Docteur, professeur de faculté, docteur honoris causa de dix-huit universités, Elisabeth Kübler-Ross était LÀ personne que je devaisobligatoirement rencontrer sur un sujet aussi « vertical » que les Anges. Il m ’avaitfallu six mois de patience pour obtenir un rendez-vous et, dans l’avion quim’emmenait vers Washington, je brûlais presque d’impatience de la voir. Tout aulong de mes interviews, on me disait invariablement : « Vous savez, vous devriezrencontrer le Dr Kübler-Ross. » À la fin, c’en était devenu une idée fixe. Quand trentepersonnes, et pas n’importe lesquelles, vous renvoient toutes vers un seul contact,

 vous vous dites que peut-être tout votre livre va tomber à l’eau ou bien recevoir unesplendide confirmation. Lorsqu’elle avait commencé à parler des expériences aux

frontières de la mort de ses patients, la communauté médicale s’était dit qu’EKR

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passait plus de temps avec les mourants qu ’avec les vivants et qu’elle prenait leurshallucinations pour argent comptant. Mais elle ne tint pas compte de ces critiquesparce que ces phénomènes étaient devenus trop répétitifs. « À mon avis, expliqua-t-elle lors d’une interview à “Playboy”, est scientifiquement honnête celui qui note ses

découvertes et explique comment il est arrivé à sa conclusion. On devrait se méfierde moi et même m’ accuser de prostitution si je ne publiais que ce qui plaît à l ’ opiniongénérale. Il n’ est pas dans mes intentions de convaincre, voire de convertir qui quece soit .  Je considère que mon travail consiste en la transmission de la recherche.Ceux qui y sont prêts me croiront et ceux qui ne le sont pas argumenteront avecratiocinations et pédanterie. »

Même Raymond Moody, lorsqu’il termina son premier livre « Life After Life »,lui demanda de l’adouber avec une préface. Le médecin suisse accepta et lui confirmaqu’elle aussi avait noté les mêmes manifestations auprès de ses patients : « Ayant eu

 personnellement l ’ occasion, au cours des vingt dernières années, d ’ assister des ma-

lades parvenus au terme de leurs souffrances, écrivait-elle dans sa préface,  je suisintéressée de plus en plus à l ’ étude approfondie du phénomène de la mort. Nousavons de la sorte beaucoup appris sur le processus de ce passage , mais il nous resteencore bien des questions à élucider sur ce qui se produit au moment même du décèset sur ce que nos malades éprouvent lorsqu ’ ils sont médicalement tenus pour morts(…). Tous ces malades avaient eu l ’ impression de flotter hors de leur corps, impres-sion accompagnée d ’ une sensation de paix et de plénitude. La plupart avaient euconscience de la présence d ’ une autre personne venue apporter son aide au cours decette transition vers un autre plan d ’ existence. »102. Il était donc clair que je ne pou-

 vais pas terminer mon enquête dans le domaine des NDE sans le Dr Kübler-Ross.

Il m’avait fallu trois heures de route à partir de Charlotsville pour arriver aucentre EKR, niché dans le George Washington National Forest. Le ciel était ensoleilléet j’avais le sentiment d’évoluer dans un film : la bannière suisse flottait sur le chaleten bois, comme pour rappeler la nationalité d’origine de cette femme hors du com-mun et un petit ruisseau serpentait le long du centre, donnant à l’ensemble un côté

 bucolique incontestablement « made in Switzerland ». Et c’est une femme menue auxcheveux gris, avec un accent suisse-allemand à couper au couteau qui vintm’accueillir. Pas eu besoin de me dire qu ’il s’agissait de la légende. C’était « Dr EKR  » et maintenant qu’elle était devant moi, je ne savais plus quoi lui dire, comme un jour-naliste débutant qui se retrouve face à face avec sa première grande vedette.

–  Allons chez moi, nous serons plus tranquilles pour l ’ interview, me dit-elle.

 Arrivés devant sa maison, je crus avoir une hallucination : un saint-bernard, un vrai, auquel il ne manquait que le tonneau de rhum et la civière, vint se frotter affec-tueusement contre ma taille. Pas de doute, je me trouvais bien en Suisse. Il ne man-quait que les chocolats et le coucou pour achever l’illusion. Elisabeth Kübler-Ross seprécipita vers la cuisine où elle se lança dans la préparation d’un thé pendant que

 j’essayais de brancher mon magnétophone.–  Pourquoi vous intéressez-vous tant aux Anges ? me demanda-t-elle ?–  Je ne sais pas trop, mais c’ est devenu une passion. –  Ne cherchez pas à prouver. Votre tâche ne consiste pas à prouver. Les gens

qui ont leur quadrant spirituel ouvert trouveront leurs propres vérifications. Ceux

102 Préface de La Vie après la vie de Raymond Moody, op. cit .

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qui n’ ont rien d ’ ouvert diront que vous êtes fou, que vous n’ êtes pas scientifique, ouque vous êtes un mystique. On se moquera de vous. Vous ne convaincrez personne,strictement personne. Essayer de convaincre, c’ est ce que font les religieux qui di-sent : « Vous irez en enfer tant que vous ne prendrez pas Jésus comme Sauveur ». Si

seulement ils enseignaient l ’ amour, la compréhension et la compassion…  Ils de-vraient enseigner que la vie ne finit jamais, jamais, au lieu de culpabiliser les gens. Ils devraient enseigner qu’ à notre mort, il nous sera rendu compte de chacune denos pensées, de chacune de nos paroles et de chacun de nos gestes, car tout a uneconséquence. Lorsque vous serez dans la Lumière, vous devrez rendre compte detout, y compris de tous vos choix. Chaque personne est entièrement responsable.Tout ce que l ’  Eglise devrait enseigner est que vous êtes responsable de tout, absolu-ment tout. Mais les prêcheurs ne parlent que de l ’ enfer et ils terrorisent les gens aulieu de les aider. 

Cela commençait très fort et cela me rappelait le commentaire du Dr Moody à quiun prêcheur était justement venu raconter sa NDE  au cours de laquelle il avait vu

comment il avait empoisonné l’existence de ses fidèles en ne leur parlant que del’enfer. Je me voyais bien expliquer à la « Lumière » pourquoi j ’avais décidé d’écrirece livre, pour me prouver que les Anges existaient bien et, je ne sais pourquoi, imagi-nai un groupe d’ Anges éclatant de rire… 

Elisabeth sortit deux gâteaux qu ’elle me mit sous le nez.–  Mangez .Je me disais qu’il me serait difficile de manger et de l’interroger en même temps.

Par ailleurs, mes questions existentialistes ne cadraient pas avec un gâteau au choco-lat. C’était comme si l’on parlait de famine à table. Mais elle insistait comme unemamma italienne. Au moment où je m’apprêtais à lui poser ma première question, lathéière émit un sifflement strident qui rappelait les sirènes prévenant une attaque

aérienne.–  Après tant d ’ années d ’ exercice dans l ’ accompagnent des mourants et de re-

cherche, vous croyez donc à la vie après la mort … m’aventurai-je en avalant timide-ment un bout de gâteau.

Elle émit une sorte de grognement comme si je lui avais demandé si la terre étaitronde.

–  Je ne crois pas ; je sais. Je sais que la vie ne s ’ arrête pas à la mort. C ’ est tout.Ce n’ est pas « croire en quelque chose », c’ est « savoir ». 

– Comment le savez-vous ? Le chocolat collait à mes doigts.–  Parce que je l ’ ai expérimenté. Il n’ y a pas l ’ ombre d ’ un doute. Mais vous ne

 pouvez pas expliquer aux gens ce qu’ il y a après et ce n’ est même pas la peine

d ’ essayer de les convaincre. Je sais, c’ est tout. Regardez ce pédiatre (Melvin Morse)qui a écrit ce livre sur les NDE   infantiles. Lui aussi était sceptique au départ. Luiaussi n’ y croyait pas au début. Excusez-moi, je vais aller chercher une aiguille. Jeveux tricoter. Mangez. Je ne peux pas rester assise sans rien faire. 

Je me dépêchai de finir mon gâteau.– Combien de malades en phase terminale avez-vous accompagnés au cours de

votre carrière ?  –  Je ne sais pas. Beaucoup. Peut-être vingt mille personnes. Je voyage dans le

monde entier. Mais je ne tiens pas de comptes. Je vais voir les patients et je les aideà passer de l ’ autre côté partout dans le monde. 

EKR tricotait tranquillement devant moi, comme une grand-mère. Cet entretien

était franchement étonnant.

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– Quelle est votre religion ?  –  Je n’ en ai pas. Sur le papier je suis protestante. Dans mon cœur je crois

comme les catholiques et j ’ ai été mariée à un juif pendant vingt-deux ans. Trèsœcuménique. Cela n’ a aucune importance, puisque nous sommes tous les enfants

d ’ un seul Dieu et que nous Le retrouverons éventuellement un jour. Au début, j ’ étais protestante. Mais lorsque les patients ont commencé à me parler de leurs expé-riences, alors tout a changé. 

Je me demandai pour qui elle tricotait.– Quelle est la NDE  qui vous a le plus marquée ?  – Celle d ’ un petit garçon qui avait pris froid. Le médecin lui avait fait une pi-

qûre mais il avait très mal réagi et il fut déclaré mort. Le docteur n ’ a pas compris. La mère est devenue folle et il a fallu à peu près une heure et demie pour retrouver le père sur un chantier. Et quelques minutes juste avant son arrivée à la clinique, legamin a soudain ouvert ses yeux et a dit à sa mère : « Maman, j ’ étais mort. » Pro-

 fondément choquée, elle ne voulut rien entendre, et chaque fois que l ’ enfant voulait

lui raconter son histoire, elle lui disait de se taire. Mais il finit par lui raconter sonexpérience : « Maman, il faut que je te dise, tu sais, parce que Marie et Jésus sontvenus me chercher et ils m ’ ont dit que ce n’ était pas mon heure. Mais je ne voulais

 pas partir et Marie m’ a pris par le poignet et m’ a renvoyé en bas en me disant : “Tudois sauver ta maman du feu.”  » La mère en fit une dépression parce qu ’ elle crutqu’ elle irait brûler en enfer et que c’ est son fils qui la sauverait, tout ça parce quel ’  Eglise enseigne la peur et la culpabilité. Alors je lui ai demandé : « Mais qu’ auriez-vous ressenti si Marie ne vous avait pas renvoyé votre fïls ? » et elle dit sans mêmeréfléchir : « Mon Dieu, ma vie aurait été un enfer. » Elle avait compris à ce moment-là. Dans les années 60, personne ne parlait de NDE.

– Et les Anges dans ces expériences, qu ’ en pensez-vous ?

–  Normal puisque tout être humain possède un Ange gardien. Il faut savoir ce- pendant qu’ ils n’ ont pas toujours des ailes. L’  Ange, c’ est le compagnon. En Californieon les appelle guides, je les appelle mes « spooks », les enfants les appellent leurscompagnons de jeu, les catholiques les appellent les Anges gardiens, ils on des nomsdifférents dans le monde entier mais tout le monde en possède un, bien que tout lemonde ne discute pas avec son Ange gardien.

– Vous êtes en contact avec vos Anges ?– Oui, ils m’ aident, ils me guident, ils m’ instruisent, ils me guérissent lorsque j ’ ai

des problèmes de santé… Vous ne pourriez pas survivre dans ce monde sans votre Ange gardien. Certaines personnes savent qu’ elles en possèdent un, d ’ autres non. Sivous écoutez les petits enfants parler avec eux lorsqu’ ils vont au lit … Ils ont les plus

grandes conversations. Et puis les parents disent « cesse de parler tout seul », « necrois plus à ces histoires », « tu es grand maintenant », etc. Très peu de personnesont gardé leur contact avec leur Ange gardien.

– Quand avez-vous commencé à parler avec vos Anges ?– Je ne sais plus. Il y a des années de cela, sept ans environ.– Est-ce que vous notez ce qu ’ ils vous disent ?– Non, c’ est là dans mon cœur, ça suffit. Vous savez, j ’ en suis arrivée à leur par-

ler personnellement, comme  nous bavardons en ce moment. Je leur parle pendantdes heures et des heures. C ’ est un cadeau très rare que de les voir car ils se matéria-lisent parfois. Lorsqu’ ils se matérialisent, ils sont comme vous et moi , solides. Maisc’ est très très rare.

– Que vous ont-ils appris ?

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–  Je parle avec eux depuis sept ans et je pourrais vous parler pendant sept anssans pouvoir vous expliquer un millième de ce qu ’ ils m’ ont appris.

– Existe-t-il une règle pour l ’ attribution des Anges ?– Cela dépend de votre travail et de votre mission dans la vie. Si votre travail

est à haut risque, vous en avez plusieurs, mais si vous ne faites rien de spécial, vousen possédez au moins un depuis votre naissance. Les Anges se trouvent plus facile-ment dans la réalité des NDE que dans celle des voyages hors du corps.

– Alors que vous ont-ils enseigné à propos de la souffrance ?  –  La souffrance, c’ est comme le Grand Canyon. Si vous dites « c ’ est tellement

beau, il faut le protéger du vent et de la tempête », jamais il n’ aurait pu être sculpté par le vent et jamais vous n ’ auriez pu apprécier sa beauté. C ’ est ma réponse à pro- pos de la souffrance. Si vous ne souffrez pas, vous ne grandissez pas. Il faut passer par la douleur, la perte, les larmes et la colère. Chaque fois que vous passez par là,vous grandissez, vous progressez. Il n’ y a rien de plus important dans la vie pourvotre progression. Personne ne progresse si tout lui est apporté sur un plateau

d ’ argent. Personne. Tout dépend de ce que vous avez à faire. De toute façon, onconnaît notre Ange gardien avant de naître, simplement on oublie tout à la nais-sance. Votre tâche est de trouver la raison pour laquelle vous êtes venu sur Terre.

 L’ un de mes guides m’ a dit que s’ il devait se réincarner, ce serait en enfant mourantde faim. Et je lui ai demandé pourquoi il voulait faire une chose aussi stupide. Il m ’ arépondu que c’ était pour agrandir son sens de la compassion. 

L’explication d’EKR correspond assez bien avec ce que nous avons vu dans lechapitre « Des Anges dans les tunnels », à savoir le sentiment du sujet de connaîtrecet Etre depuis fort longtemps.

– Croyez-vous au hasard, aux coïncidences ?– Non. Non. Les coïncidences ne sont que notre manipulation divine. Je ne crois

 pas aux coïncidences. Tout, absolument tout possède un sens, une raison.Je voulais en savoir plus.– Où se trouve notre libre arbitre alors, si le hasard, les coïncidences n ’ existent

 pas ?–  Le libre arbitre est le plus beau présent que nous ayons reçu à notre nais-

sance. Vous choisissez vous-même vos parents, vos enfants, votre femme avant devous incarner et vous ne pouvez pas en vouloir à Dieu lorsqu’ ils vous posent des

 problèmes parce que tous les problèmes qu’ ils vous poseront ont une raison positived ’ être. Il y a un défi dans la vie. Si les gens examinaient leurs problèmes comme unchallenge destiné à les faire grandir au lieu de leur faire peur, cela changerait bonnombre de choses. Nous sommes dans cette vie pour apprendre. Regardez par

exemple cette maison que quelqu ’ un m’ a trouvée, elle est magnifique, n’ est-ce-pas ?On tire sur mes fenêtres, mes pneus sont crevés chaque fois que je vais à l ’ aéroport,

 je trouve des croix du Ku Klux Klan depuis que j ’ ai adopté vingt bébés atteints dusida…  Avant eux, les voisins étaient charmants et tout allait bien. Lorsque ces en-

 fants sont arrivés dans le centre, des gens ont essayé de mettre le feu. Ils m’ avaientmise sur leur liste de chasse pour me faire passer dans un accident. À un moment, jene pouvais même plus me déplacer sans une escorte policière. Je dois traverser cela

 pour grandir encore… On retombait dans le détachement des mystiques catholiques et hindous.– C ’ est une sorte de détermination alors ?– Tout dépend de vous. J ’ aurais pu devenir négative et aigrie et dire « qu ’ ils ail-

lent au diable tous ces gens avec leur sida » et m’ installer sur la Riviera pour vivre

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dans le luxe en oubliant mes patients. Mais je vois cette situation comme un chal-lenge. Si je peux survivre ici, je peux survivre ailleurs…  Il y a toujours une raison

 positive à tout.– Quelle est la raison d ’ être de cette existence ?

–  Souffrir, parce que cela aide à grandir, à progresser vers la Lumière, pourêtre comme le Christ. La seule chose qui compte dans la vie, c ’ est l ’ amour. La peurvous aide à survivre.

EKR était aussi doloriste que le plus strict des jésuites ou des stigmatisés. Eton-nant. Jamais je n’avais imaginé que la célèbre Kübler-Ross tiendrait un discoursencore plus doloriste que n’importe quel mystique. Je voulus alors savoir si elle priaitcomme eux.

–  Est-ce que vous priez ?– Je prie quand je jardine, quand je nourris mes animaux, toujours, quand je

cuisine, mais je ne médite jamais parce que j ’ ai toujours besoin de faire quelquechose. Je prie toujours. Toute votre vie doit être une prière, pas besoin de vous

mettre à genoux dans une église, vous êtes bien plus près de Dieu dans votre jardin. Il faut demander à Dieu. On obtient toujours ce dont on a besoin, mais pas toujoursce que l ’ on veut.

– Est-ce que vous vous rendez compte que tout ce que vous dites est très prochede l ’ enseignement du Christ ?

– Oui. Mais lorsque je vois les chrétiens aujourd ’ hui, je me dis qu’ ils sont trèsloin de ce que le Christ a enseigné. C ’ est juste une affaire d ’ argent …  Ecoutez lesévangélistes à la télé : tout ce qu’ ils savent dire, c’ est : « Envoyez de l ’ argent, en-voyez des chèques, envoyez des sous. » Ce que le Christ a laissé est merveilleux. Maisce qu’ ils en ont fait est autre chose… 

– Pourtant vous dites que l ’ enfer n’ existe pas… 

– J ’ ai le sentiment qu’ apparemment je dois expliquer aux gens que l ’ enfern’ existe pas en effet et c’ est pour cela que j ’ ai commencé à travailler sur la mort.

– Et les gens qui ont eu de mauvaises NDE ?– Tous mes cas de mauvaises NDE étaient en général des hommes entre qua-

rante et cinquante ans, des fondamentalistes et parfois des sujets qui trompaientleur femme tout en se disant que ce qu’ ils faisaient était mal, ou péché. Alors, un

 jour, sur le terrain de golf, ils sont victimes d ’ une crise cardiaque et ils voient lediable et que sais-je d ’ autre, et cela leur semble terriblement réel alors qu’ ils de-vraient se concentrer sur la Lumière au bout du tunnel et y aller tout de suite pourrencontrer l ’ amour et la compassion.

– Mais les gens qui violent, qui tuent ou qui torturent ?– Une fois sortis de leur corps, ils savent ce qui les attend, qu ’ ils doivent revivre,

intégralement, avec toutes les conséquences sur les maris, les familles, etc., et sur-tout ce qu’ ils ont fait subir à leurs victimes. Le moindre détail y passe. Cela peutdurer des dizaines de milliers d ’ années parce que, de l ’ autre côté, le temps ne compte

 pas, c’ est l ’ éternité. Personne ne peut revivre à leur place la négativité qu ’ ils ontcréée, personne. J ’ ai souvent pensé à Hitler. Si vous pouvez pardonner à Hitler,alors vous serez pardonné. La seule possibilité pour Hitler, c’ est ma fantaisie, c’ estqu’ il se réincarne et qu’ il sauve autant de vies qu ’ il en a détruit. Des millions. Le seulmoyen pour lui de se racheter en  une seule vie est de développer par exemple unvaccin contre le sida. C ’ est la seule chose que je peux imaginer pour qu ’ il puisse effa-cer ses – je n’ aime pas ce mot –, ses péchés.

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EKR affirmait que l’enfer, genre catholique, n’existait pas. Mais ce qu’elle disait àpropos de ce qui attendait les violents était de la même veine, voire pire. C ’est peut-être cela, l’enfer, une place où ces individus revivaient hors du temps, donc dansl’éternité, ce qu’ils avaient fait subir à leurs victimes. À nouveau, cela recoupait par-

faitement les visions de George Ritchie, le « père » des NDE. La définition du mot« enfer » n’est simplement pas la même.La « légende » tricotait sans relâche au point que j’avais le sentiment d’être là

depuis toujours. Curieux à quel point une femme qui tricote possède un pouvoir cal-mant… J’essayais d’en savoir plus sur ses Anges mais EKR ne désirait visiblement pastrop dévoiler sa vie spirituelle, elle m’en avait déjà dit beaucoup, et dans un sensc’était parfaitement compréhensible. La vie spirituelle est un domaine encore plustabou que la vie sexuelle. On ne raconte pas aux autres dans le détail comment onprie, qui on prie ou pour qui l’on prie, et ce que l’on demande à Dieu. Mon entretienavec EKR m’avait en partie laissé sur ma faim tout en me confirmant ce que j’avaisdécouvert au cours de mes recherches, à savoir que la vie ne s ’arrêtait pas à la mort et

que nous possédions vraiment un Ange gardien. Mais l’entendre de la bouche deKübler-Ross m’avait rassuré, conforté en quelque sorte. Comme elle l’a dit, « nous pourrions difficilement survivre sans notre Ange gardien ». Parfois pourtant, je medisais que je perdais mon temps avec ce livre et que tout au plus il intéresserait peut-être deux ou trois mille lecteurs. Cependant, en discutant avec certaines personnes,

 j’étais surpris par leur intérêt, d’abord voilé, comme si elles ne voulaient pas me dired’emblée qu’elles-aussi, cela les préoccupait, avant de me demander d’en parler ou-

 vertement. Mais j’étais bien plus sensible aux gens qui me prenaient pour un fou. Aucours d’un dîner, un architecte californien me demanda sur quoi j ’écrivais et je luirépondis : « Les gens qui meurent et qui voient des Anges. » Comme on dit, un Angedans un corbillard passa, et mon vis-à-vis se reversa un verre de vin, pensant claire-

ment que j’étais débile. En le regardant partir totalement ivre au volant de sa voiture, je me dis que finalement je préférais m’intéresser aux Anges plutôt que de me soûlercomme un idiot et conduire au risque de créer un accident. Mais la conversation avecEKR m’avait assombri. L’idée de vivre sur cette terre pour souffrir m’angoissait litté-ralement. N’est-il finalement pas plus simple de se soûler ? Cela ne pouvait pas êtrecela, ou du moins pas totalement cela. Et pourquoi ne pas vivre dans une certaine joieavec ce Créateur qui nous a tous créés et que nous retrouverons au bout de ce tun-nel ? Mais comment reprocher ce dolorisme à EKR, elle qui avait vu tant d ’enfantsmourir ?

– Un enfant qui meurt dans les bras de ses parents, c’ est quoi alors ?  lui deman-dai-je.

– C ’ est une leçon. Les enfants retournent d ’ où ils sont venus. J ’ ai remarquéqu’ un enfant mourant reçoit une sorte de compensation pour la perte de son corps

 physique : son quadrant spirituel s’ ouvre totalement. Il retrouve tout ce qu’ il avaitoublié comme par exemple son Ange gardien ou son compagnon de jeu. L’ enfant saità l ’ avance qu’ il va mourir, même si vous ne lui avez rien dit. Il suffit d ’ observer sesdessins. Vous ne pouvez absolument pas mentir à un enfant, il sait. Les enfants quimeurent sont nos enseignants.

– Que pensez-vous de la phrase typiquement NDE « ce n ’ est pas ton heure, tudois retourner dans ton corps » ? Est-ce une détermination ?

– Non, puisque nous choisissons nos parents, nos maris et nos enfants qui nousseront nécessaires pour progresser avant de naître. Tous les gens importants de

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notre vie, nous les avons choisis avant en fonction de leurs qualités qui nous serontnécessaires pour notre croissance.

– Mais alors pourquoi priez-vous ?– Parce qu’ on peut tout corriger, tout modifier au fur et à mesure. Vous pouvez

tout réparer aussi. Comme je vous l ’ ai dit, il faut demander à Dieu car on obtient cedont on a besoin, mais pas toujours ce que l ’ on veut. 

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6Où sont les Anges dans les accidents ?

 Running out of reason Knowing certain things

 Keeps you frightened of me Keeps you from me

 If there’ s any timeOr any place If there’ s any sense

Trust me I ’ m never going to leave you

Trust me I always will be near you.

Martha DAVIS & The Motels – Trust Me – 

in « Little Robers »,

Capitol Records

 Alors, cette Divine Providence (ainsi nommée dans les « Dialogues » de Cathe-rine de Sienne qui mentionnait l’arrivée d’ Anges dans une situation critique), pour-quoi se manifeste-t-elle à certains et pas à d’autres ? Chaque jour des accidents sur-

 viennent, des enfants meurent, des piétons et automobilistes finissent dans unechaise roulante, des enfants naissent paralytiques sans que visiblement leur Angegardien se soit manifesté pour les sauver…  Admettons encore que la mort soit pro-grammée, et je repense à ce cas assez incroyable de l’automobiliste roulant dans ledésert américain sur une route infiniment droite et déserte dont les roues percutent

un cric oublié par quelqu’un au bord de la chaussée. Propulsé par la violence du choc,le cric métallique perfore la caisse de la  voiture et se fiche droit dans le cœur du con-ducteur. Son dernier réflexe est de l’arracher de sa poitrine. Les policiers, hallucinéspar leur découverte, se dirent que son heure était vraiment arrivée comme celle de ce

 joueur de rugby, terrassé par la foudre en plein match, un samedi après-midi, devantdes milliers de spectateurs dans le sud de la France.

 Alors pourquoi voit-on régulièrement dans les NDE cette proposition : « Est-ceque tu veux rester ou bien retourner ? » À première vue, le sujet peut choisir. Mais cen’est qu’une impression. Prenons le cas typique, tellement typique qu’il en est mer-

 veilleux, de cet homme victime d’un accident de moto qui a raconté son expérience à Arvin Gibson.

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En 1978, John Stirling passa sur un dos-d’âne qui déséquilibra sa moto alors qu ’ilmontait une côte dans un canyon. Il essaya tant bien que mal de garder l ’équilibremais avec le poids de son passager, la moto se dirigea droit vers le précipice. Il obligeason passager à sauter et, quelques secondes plus tard, la roue avant heurta un rocher.

Ce fut l’accident : la moto retomba sur lui, le rétroviseur lui percuta la tête (pas decasque) avant de s’écraser cent mètres plus bas. John se retrouva aussitôt hors de soncorps, observa la scène puis commença à traverser un tunnel à une vitesse incroyable,« comme dans le film Star Wars » dira-t-il. Alors il entendit une voix lui demandants’il avait terminé. « Bien sûr, j ’ ai fini, je ne veux plus retourner. Je ne veux plus ja-mais y retourner. » La voix lui redemande « as-tu terminé ? » et il répond à nouveau,« oui, j ’ ai fini ,  je ne veux plus y  retourner ». Une troisième fois, il entend la mêmequestion résonner dans sa tête et pour la troisième fois, il répond la même chose.

 Alors, au moment où la voix énonça tranquillement « bon, jetons un coup d ’œil à tavie », John revécut instantanément sa vie en trois dimensions et en couleurs, en res-sentant les émotions et les sensations depuis sa naissance jusqu ’à l’accident. En ob-

servant ce dernier jour, il comprit qu’il devait retourner pour élever et éduquer sonfils. Alors il se rendit à l’évidence et dit : « Oui, je vais y retourner. » La voix ne semanifesta plus et il réintégra aussitôt son corps103.

Mais pour le Dr Morse, il ne s’agit que d’un faux choix, d’une fausse proposition :« Vous savez, c’ est comme avec mon fils lorsqu’ il joue dans le jardin. Si je lui dis :“ viens, on rentre” , il refuse et veut continuer à jouer. Mais si je lui dis : “Brad , viens,on va voir ce que fait maman” , alors là, il laisse tout et il accourt. J ’ ai rarement vude NDE dans laquelle le sujet voulait revenir tout seul. Il se sent si bien en dehors deson corps, cela lui est tellement naturel qu’ il est prêt à tout abandonner, parents,

 femme, maîtresse, enfant, bébé. Tout. C ’ est Tom Sawyer, un mécano écrasé par unevoiture qu’ il réparait qui a dit avoir été viré du Ciel à coups de pied aux fesses parce

qu’ il ne voulait pas retrouver son corps. » À croire que ce faux choix oblige l’âme à sepencher sur sa vie et à comprendre elle-même qu ’elle doit rester pour terminer satâche, son heure n’étant pas arrivée. Que penser d’autre en effet, sinon que l’heure dela mort semble bien être fixée à l’avance. J’ai interrogé Kenneth Ring à ce sujet :« Pensez-vous qu’ il y ait une détermination ?  » Il a joué pendant quelques secondesavec ses lunettes avant de répondre comme si on ne lui avait jamais posé cette ques-tion : « Beaucoup de rescapés argumentent mais, dans certains cas, les gens revien-nent sans avoir eu l ’ impression d ’ avoir fait un choix. Mais je pense qu’ ils sont guidésà faire le choix qui leur correspond le mieux. La Lumière semble connaître parfai-tement le passé et le futur du sujet. » Ce qui ressemble fort à une sorte de détermina-tion.

Cependant, deux remarques s’imposent : si l’heure de la mort semble être fixée àl’avance, il me semble à l’examen de toutes ces NDE que la prière, autrement dit ledialogue authentique entre la créature et le Créateur104, peut modifier le vécu dusujet.

Or, que découvre-t-on dans les études sur les NDE ? Que dans la quasi-totalitédes cas, le sujet ne veut pas revenir (sur Terre) et qu ’il est repoussé soit par unmembre de sa famille décédé précédemment, soit par un Ange, soit par la Lumière,mais qui disent tous la même phrase : « Ton heure n’ est pas venue, tu as encore des

103 in « Glimpses of Eternity  », pages 183-184, Arvin Gibson.104

 Je repense toujours à ce sermon à propos de la prière : «  Il ne faut pas  prendre le bon Dieu pour ungarçon de café. » 

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choses à faire/ à finir/ à terminer/ à achever, etc. » Parfois, lorsque le sujet répond« non, je ne veux pas retourner », la Lumière dit « oui, mais regarde ce que tu vasrater »  suivi d’une projection de l’avenir. Alors le sujet accepte le retour. Après lemillier de récits de NDE que j’ai pu entendre et lire, j’en arrivais inévitablement et

toujours à la même conclusion, « l ’ heure de la mort est programmée comme l ’ est ledéclenchement d ’ un virus dans un ordinateur ». J’en avais acquis la conviction abso-lue, assortie de la consolation suivante, « ce qui de toute façon n’ a aucune impor-tance puisque seul le corps meurt. Pas l ’ esprit  ».

Mais la souffrance, à quoi sert-elle ? Si l’on admet l’existence du Créateur, on se-rait en droit de penser qu ’en tant que Père, il ne s’amuserait pas à distribuer deschaises roulantes, des cancers et d’horribles maladies incurables à ses créatures, etencore moins à ses toutes petites créatures. Avant de m ’intéresser aux Anges, j’enavais toujours conclu qu’Il nous avait bien créés, mais que, pour une raison incom-préhensible, Il se désintéressait totalement de sa Création. Le Créateur a oublié ses

créatures. Mais cette pensée bien simpliste fond comme neige au soleil avec les stig-matisés, dont les blessures furent constatées par des milliers d ’officiels, avec lessaints et leurs miracles, reconnus avec réticence par l ’Eglise, et surtout par ceux quiconnurent une véritable expérience aux frontières de la mort.

Lorsque je fis la connaissance de Kenneth Ring à l ’université du Connecticut, jel’ai interrogé sur l’effet de ses recherches sur ses propres croyances et lui ai demandési maintenant il croyait aux Anges : « Oui , je crois que nous avons une conscience quisurvit à la mort physique. Je n’aime pas le terme “vie après mort”  mais je crois quenous ne disparaissons pas lorsque notre corps cesse de fonctionner. L’  Ange gardienest un concept que j ’ associe aux catholiques. De ma perspective, nous avons tous un

ou plusieurs guides spirituels qui semblent se manifester lors des moments les pluscritiques de notre vie, comme par exemple notre mort. Le concept a un sens propre,mais peut-être pas le terme. Je crois à ces Etres. J ’ ai beaucoup de cas où ils appa-raissent dans des NDE. Et ceux qui les ont vécues sont désormais sûrs qu ’ ils possè-dent une aide, qu’ ils sont guidés. Comme s’ il s’ agissait du Higher-Self, du Super

 Moi. » Au point où j’en étais arrivé, il m’importait peu de jouer sur les mots. Ange ouSuper Moi ? Le débat est ouvert. Mais peu importe, mon enquête venait de recevoirune nouvelle confirmation. Je lui ai demandé alors ce qu ’était selon lui ce Super Moi :« Nous avons un ego, me répondit-il d’une voix posée, qui appartient à une part plusimportante de nous-mêmes et qui nous aide, qui peut-être n’ interfère pas dans notrevie mais qui nous aide et nous connaît parfaitement depuis le début jusqu’ à la fin. Et

c’ est aux moments critiques qu’ il se manifesterait .  Le point commun de tout cela, Ange gardien, Inner-Self, guide, est une aide bénévole que nous ne découvrons qu’ aumoment de notre mort . »

Et Dieu dans tout cela ?–  La connexion entre les NDE  et la résurrection du Nouveau Testament ne vous

a pas frappé ?  lui ai-je demandé.Kenneth Ring posa son stylo à la manière d ’un lord britannique et, toujours d’une

manière extrêmement lente, commença à jouer avec un trombone.–  Si, c’ est évident, pas seulement dans la Bible mais également dans tous les

autres textes religieux. L’ expérience de saint Paul sur la route de Damas présente denombreux points communs avec ce qu’ on appelle aujourd ’ hui NDE. Les NDE res-

semblent à un code qui permet d ’ éclairer un grand nombre de textes religieux qui

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apparaissaient au premier abord obscurs. Je pense que les gens qui ont eu une NDEont touché d ’ une façon ou d ’ une autre cette réalité transcendantale. Les gens des

 NDE se lancent alors dans la prière parce qu’ ils sentent la présence de Dieu. Etcomme ils ont fusionné dans la Lumière, lors de leur retour, ils l ’ ont gardée en eux.

Ce qui explique pourquoi ils se sentent plus proches de Dieu. Mais ils n ’ éprouvent pas le besoin d ’ aller à l ’ église ou à la synagogue pour trouver Dieu. Je dirais quecette Lumière est l ’ émanation visible, palpable de Dieu, Sa manifestation visible, Sonaspect cognitif. On pourrait dire aussi que de toute façon, la Lumière est Dieu, ettoutes les religions associent la lumière à Dieu et cette Lumière représente l ’ une de

 Ses extensions. Je brûlais de curiosité de savoir si après deux livres majeurs sur le sujet, il avait

une vie spirituelle.– Où en est votre vie spirituelle après toutes ces NDE ?  –  Probablement que cela m’ a rendu plus spirituel. Je suis juif mais je ne me con-

sidère pas comme pratiquant. La religion est une doctrine, une institution où la vie

spirituelle n’ est pas placée au premier plan. Beaucoup de gens des NDE  deviennentextrêmement spirituels mais pas religieux. Bien sûr que je crois en Dieu mais je nesuis pas plus religieux.

– Mais depuis le temps que vous entendez parler de cette Lumière, n’ avez-vous pas envie de la découvrir, de voir par vous-même ?   (Les plus chanceux qui ont pudialoguer avec la Lumière lors de cette communion en gardent un souvenir indélébile,comme marqués au front au fer rouge car chaque atome de leur âme avait vibré à lamême fréquence que celle de l’Etre de Lumière, leur procurant un bonheur incorrup-tible, à côté duquel une jouissance sexuelle bien terrestre, même au paroxysme del’extase absolue, ne ressemble qu’à un feu éphémère d’allumette. Ils disent souvent« j ’ ai baigné dans l ’ amour » ou « j ’ ai nagé dans de l ’ amour pur » ou encore « j ’ étais

amour »).–  Si, si, je suis vraiment curieux. Après quinze ans de travail sur le sujet, une

 NDE  arrive toujours à m’ émouvoir. Mais ce n’ est pas pour autant que je deviendraireligieux.

Kenneth Ring était donc certain de l ’existence de Dieu qu’il appelle Lumière etpar extension des « guides ». Cependant, cela n’explique pas la souffrance dont ladistribution parfaitement inégale a passionné les théologiens et les philosophes toutau long des siècles, sans qu’ils puissent fournir une explication vraiment convain-cante pour un matérialiste. Le rabbin américain Harold Kushner en est même arrivé àpenser que le Créateur était dépassé par Sa propre création ! Tout jeune rabbin, il est

muté dans une banlieue de Boston avec ses deux enfants, Aaron, trois ans, et Ariel,âgée de quelques semaines. En examinant l’aîné lors d’une visite médicale, le pédiatredécouvre que son fils est atteint du « progeria », une maladie qui l’empêchera degrandir : « Votre enfant n’ aura jamais de cheveux, ne dépassera jamais la taille d ’ unmètre, ressemblera à un vieillard et mourra vers dix ans . » On imagine le choc deces paroles sur le rabbin : « Comment réagir à une nouvelle pareille ? J ’ étais encoreun jeune rabbin inexpérimenté, pas très familiarisé avec la douleur comme je leserai plus tard, et ce que j ’ ai ressenti le plus ce jour-là était une profonde et terribleinjustice. Cela n’ avait pas de sens : j ’ étais quelqu’ un de bien. J ’ avais toujours essayéde faire exactement ce qui allait dans le sens de Dieu. Mieux , je vivais une vie bien

 plus religieuse que la plupart des gens que je connaissais et qui avaient une famille

 plus grande que la mienne et en parfaite santé. Je croyais suivre le chemin de Dieu

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et remplir sa tâche. Comment une chose pareille pouvait-elle  arriver dans ma fa-mille ? Si Dieu existait, s’  Il était juste, aimant et miséricordieux , comment pouvait-Ilme faire une chose pareille ? » écrit-il dans son livre « Lorsque le malheur frappe les

 bonnes gens »105.

 Voilà l’éternelle question : « Comment peut-Il me faire une chose pareille ? »  Lesdoloristes cathos diront « vous l ’ avez mérité  » ou bien « c’ est pour vous mettre àl ’ épreuve ». Les hindous diront « c’ est votre karma ». Et j’ai toujours envie de leurdemander comment ils réagissent lorsqu’ils voient un aveugle essayant de prendre lemétro ; est-ce qu’ils le laissent avancer jusqu’à ce qu’il tombe sur les voies parce queDieu l’a voulu ainsi, ou parce que c’est son karma et qu’il doit se débrouiller avec ?Cette interrogation en amène une autre : « Où sont les Anges gardien dans les acci-dents ? » En effet, il n’ y a rien de plus facile que de rédiger un livre avec des histoiresde gens sauvés mystérieusement et dire « les Anges existent ». Très bien. Mais pre-nons le cas suivant survenu en 1992 : un adolescent s ’isole pour prier. Il sort son

chapelet de sa poche et commence un rosaire qui, comme on le sait, est uneprière/litanie à la Vierge. Dans des circonstances peu claires, cinq autres adolescents(entre quatorze et dix-sept ans) le voient, se moquent de lui et décident de l’étrangler.Et ils l’étranglent pour de bon ! Etranglé alors qu ’il récitait le rosaire ! Le « Los An-geles Times » a placé cette histoire dans un article à la « une » consacré à la violenceinfantile. Que faisait l’ Ange gardien de ce malheureux ? Les « cathos » ne peuventguère donner d’arguments sur une affaire semblable parce que la victime a été tuéeen pleine prière. En revanche, si l’on se place du point de vue NDE, alors il nous ap-paraît clairement que :

1) son heure était arrivée,2) on peut imaginer que c’est la Vierge qui se trouvait au bout du tunnel puisque

dans le rosaire on trouve ces mots « Sainte Marie, priez pour nous maintenant et àl’heure de notre mort ». C’était plus que de circonstance… 

Mais aussi, pourquoi lors de ce voyage de presse, un journaliste ne se réveillaitpas le matin et ratait  l’avion, qu’un autre annulait en catastrophe sa place et qu’untroisième crevait un pneu sur le chemin de l’aéroport alors qu’en vingt ans de permis

 jamais il n’avait crevé un pneu ? Et pourquoi les autres journalistes sont-ils montésdans l’avion qui allait s’écraser quelques heures plus tard, ne laissant aucun survi-

 vant ? Comment expliquer la chute d’un nourrisson d’un an du dix-huitième étaged’un immeuble parisien sans aucune contusion (dépêche Agence France Presse) et latraversée banale, mais fatale, d’une rue par Michel d’Ornano, le maire de Deauville ?Pourquoi lors du crash de l’ Airbus A-320 de Mulhouse il n’ y eut que trois morts et

dans la catastrophe de Strasbourg106  que huit survivants, alors que trois semainesauparavant, un avion de la compagnie scandinave SAS s’écrasait le jour de Noël, justeaprès son décollage, plein de carburant (!), sans faire aucune victime ? Il semble queleurs Anges se soient débrouillés pour leur éviter la fin. Mais la souffrance ?

 À cette question, voici la réponse du rabbin Kushner107 pour qui la vie humainen’est plus qu’une jungle ; « Dieu est là uniquement pour nous donner la force desupporter nos souffrances (…). Je crois en Dieu. Mais je ne crois plus en Lui de la

105 In “When Bad Things Happen to Good People”, Avon Books, New York.106

 Quatre-vingt-sept morts.107 Pages 127 et 134 ; op. cit. 

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même façon que lorsque j’étais enfant ou étudiant en théologie. Je reconnais Seslimitations (sic). Il est limité par ce qu’il peut faire avec les lois naturelles et parl’évolution de la nature et de la morale humaine. Je ne rends plus Dieu responsabledes maladies, accidents et des catastrophes naturelles, parce que j’ai réalisé que je

gagnais peu et que je perdais beaucoup en le blâmant pour ces choses. Je peux adorerun Dieu qui déteste la souffrance et qui ne peut pas la supprimer ; mais je ne peux pasadorer un Dieu qui choisit de faire souffrir et mourir des enfants, peu importe sesraisons. »

C’est très curieux comme raisonnement. Personnellement, je vois encore moinsl’intérêt d’être le prêtre/représentant d’un Dieu « incapable », « limité », en quelquesorte d’un Dieu crétin, dépassé par Sa propre création et qui ne peut rien faire pouraider Ses créatures : « Ah ben oui, absolument, Dieu existe, mais vous savez, Il se faitun peu vieux, Il ne sait plus ce qu ’  Il fait », pourrait-on le paraphraser. Paradoxale-ment, c’est dans les « Dialogues avec l’ Ange »108 que l’on trouve une réponse, inhu-

maine, au sens propre comme au sens figuré :

 Dure parole : la guerre est bonne. Soyez attentifs ! La force utilisée à tort,la dévastatrice, la destructrice ne s’ arrêterait jamaiss’ il n’ y avait pas de faibles,s’ il n’ y avait pas de victimes pour l ’ absorber.C ’ est le passé, il fallait que cela soit.

 Le mal, l ’ acte engagé, ne peut être redressé. La victime absorbe et éteint les horreurs.

 Le persécuteur trouve le persécutéet la mort est rassasiée.(Silence)

 Le faible sera glorifié L’  Agneau ne sera plus égorgé sur l ’ autel Il fallait que ce soit la guerre. Le calice amer se remplit déjà. Ne tremblez pas ! Autant il est plein de l ’ amer,autant il est plein de la Boisson divine,de la Sérénité éternelle.

Mieux, dans le « Traité de la divine providence » inspiré à Catherine deSienne109, on découvre un intitulé du chapitre fort intéressant : « Comment la provi-dence divine veut nous tourmenter en vue de notre salut. Du malheur de ceux quimettent leur confiance en eux-mêmes. De l ’ excellence de ceux qui la mettent dans la

 providence. » Dans ce dialogue, Il explique tout simplement que si Sa providence enuse ainsi, c’est pour nous secourir, puisqu’elle nous enlève tout espoir dans le mondeet nous pousse vers Lui, Lui qui doit être notre seul but. Il s’en explique même :

108

 Entretien 82, 25 octobre 44.109 In « Le Livre des dialogues », Seuil » 1953, page 483.

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« Songe, mon enfant, à ce qu’ ils (les hommes) feraient s’ ils ne trouvaient dans lemonde que plaisir et repos ! C ’ est donc ma providence qui leur concède et leur donnede souffrir du monde ; c’ est pour éprouver leur vertu et les récompenser des effortset de la violence qu’ ils se font à eux-mêmes. Ainsi, ma providence a tout réglé et

 prévu avec une grande sagesse. Je leur ai donné beaucoup parce que, ainsi que je tel ’ ai dit, je suis riche et je pouvais et je puis donner toujours, tant ma richesse estinfinie. »

Ce qui revient à dire que toute chose, bonne et mauvaise, nous vient de Lui. Lesmusulmans disent la même chose, d’une façon différente : « C’était écrit », y comprisla souffrance, et cela recoupe l’explication d’Elisabeth Kübler-Ross pour qui la souf-france n’est rien de plus qu’un élément déterminé, destiné à nous faire grandir, ànous faire progresser, à nous aider à évoluer, même si cela nous semble incompré-hensible. Parfois en revanche, c’est Lui qui se manifeste, selon la constatation deKenneth Ring : « Cette fusion dans la Lumière était souvent offerte à des sujets qui

ont eu une enfance malheureuse, enfants battus ou violés », m’assura-t-il. Et j’airepensé à cette religieuse que j’avais rencontrée à Paris et qui m’a dit : « Vous savez,nous avons remarqué que les gens ne reviennent sincèrement vers Dieu que lors-qu’ ils ont été détruits par un immense chagrin, un chagrin tel qu ’ ils découvrent qu’ ilne leur reste plus qu’ un seul espoir, une seule porte de sortie, Dieu. Alors ils débar-quent dans l ’ église, en larmes, s’ installent sur une chaise et prient pour la première

 fois depuis leur enfance et peut-être de leur vie. L’ appel de Dieu prend parfois deschemins extrêmement douloureux . Leur problème est qu’ ils prient, prient , et une foisqu’ ils ont obtenu satisfaction, ils oublient cette grâce et reprennent   leur vie habi-tuelle. »

Cela voudrait-il dire que tout, absolument tout est déterminé ? Et si tout est dé-terminé, où se trouve alors le « libre arbitre » qui permet à chacun de réagir et d ’agiren fonction de sa propre et unique conscience ? Et si tous nos pas sont déterminés, oùse trouve alors l’intérêt d’un Dieu qui définit à l’avance les relations que nous entre-tiendrons avec Lui ? Après quatre ans d’enquête sur les Anges, il me semble que rienn’est déterminé parce que si cela l’était, nous n’aurions pas d’interventions d’ Angesdans nos vies, mais en même temps, Il voit tout et sait à l ’avance ce que nous allonsfaire, quelles décisions nous allons prendre. Comme l’a noté Kenneth Ring : « La

 Lumière semble connaître parfaitement le passé et le futur du sujet . » Cette Lumièreest hors temps et possède donc une vision égale du passé, présent, avenir. Pour le DrKübler-Ross, une fois hors du corps, le sujet se retrouve immédiatement confronté à

l’ensemble de sa vie avec tous les détails, toutes les paroles, tous les gestes et pensées,même les plus secrètes, avec leurs effets sur les autres. Le Dr Morse a été frappé parle fait que certains revivent quarante ans de leur vie alors que leur arrêt cardiaque n ’aduré que trois secondes. Dans cette autre réalité, le temps, comme dit le poète, sus-pend son vol. Les interventions divines prennent alors tout leur sens : ce photographede guerre qui déclare « c’ est comme si le temps s’ était fi gé », ou cette journaliste quiraconte qu’il semblait « que le temps s’ était ralenti comme dans un film ». Ces inter-

 ventions s’expliquent mieux alors comme une surveillance constante – hors du temps–, sorte de réglage de précision divine de  nos vies afin de nous maintenir dans lesrails de notre destinée. L’ Anglaise Margot Grey rapporte dans son livre « Return

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From Death »110 le témoignage de l’un de ses sujets qui eut une expérience profondeaux frontières de la mort, en fusionnant avec la Lumière du bout du tunnel :

« Pendant mon expérience, je me rendis compte de tout ce qui s’ était passé et de

tout ce qui allait se passer – dans toutes mes vies passées et celles que j ’ allais vivredans le futur. On m’ a aussi montré des événements qui allaient se dérouler dansl ’ avenir immédiat, mais uniquement pour me faire comprendre que rien n ’ est tota-lement fixé et que tout dépend de la façon dont nous utilisons notre libre arbitre etque même les événements prédestinés peuvent être changés ou modifiés uniquement

 par notre réaction vis-à-vis de ces événements. »

Donc, les très grandes lignes de notre vie semblent bien être tracées – prédesti-nation – à l’avance alors que la vie de chaque jour ne dépend que du libre arbitre et,semble-t-il, de la vie spirituelle du sujet. Sur la détermination, voici l ’opinion de Ro-

 bert Monrœ qui avoue son ignorance par rapport à cet autre plan d’existence qui le

dépasse : « Notre vie physique crée des variables plus ou moins grandes simplement pour divertir, aider ou créer un changement . » Monrœ, en voyage hors du corps,nota ainsi les propos tenus par un Etre spirituel duquel il n’avait pas pu s’approcherparce qu’il était…  brûlant, et qui lui déclara : « Le libre arbitre est vital dansl ’ expérience de la connaissance humaine. Les déviations par rapport à l ’ intention

 première sont fréquentes et calculées à l ’ avance, comme vous diriez . Ces ajustementsne sont rien de plus qu’ un… le terme exact me manque… réglage de précision… oui ,un réglage de précision. » 111 

L’apparition d’un Ange dans une vie humaine ne serait rien de plus alors qu ’unajustement induit par le libre arbitre du sujet. Et ces ajustements sont souvent des

réponses à des prières. Mais les Anges interviennent en fonction de plusieurs autresfacteurs, le plus important étant la relation spirituelle avec leur protégé, commel’expliquait cette autre entité au cours d’une sortie à l’institut Monrœ : « … je ne puis vous aider à résoudre vos problèmes particuliers. Je  peux vous communiquer desidées, mais non l ’ orientation directe comme je le ferais si vous vous  trouviez  au ni-veau 18. Nos niveaux se touchent  ». Si le protégé ne croit pas à l’ Ange gardien (do-maine de la vie spirituelle) et ne découvre que plus tard son existence, l ’action de cetêtre immatériel est plus ou moins altérée, mais cependant prête à se développer :l’ Ange attend l’éveil de son protégé, a deviné le poète allemand Christian Morgens-tern112. En revanche, s’il n’ y croit pas et n’ y croira jamais, l’interaction n’est pas im-possible, mais ne sera jamais aussi efficace que lorsque le sujet l’invoque régulière-

ment. Comme l’a  remarqué cet auteur ésotérique anonyme113, il n’existe pas de piretragédie dans le ciel qu’un Ange gardien privé de « travail », autrement dit un Angeau chômage technique :

« Mais – et c’ est là le côté tragique de l ’ existence angélique -, cette génialité (del ’  Ange) n ’ éclate que lorsque l ’ homme a besoin d ’ elle, lorsqu’ il donne lieu au rejaillis-sement de ses lumières. L’  Ange dépend de l ’ homme dans son activité créatrice. Si

110 Page 123, op. cit. 111 Page 122 in « Fantastiques… », op. cit. 112

 Lire son poème page 4.113 « Méditations sur les vingt-deux arcanes majeurs du tarot », Aubier, 1980, page 454.

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l ’ homme ne le demande pas, s’ il se détourne de lui, l ’  Ange n’ a aucune raison d ’ avoirune activité créatrice. Il peut alors tomber dans l ’ état de conscience où toute sa gé-nialité créative demeure en puissance et ne se manifeste point. C ’ est l ’ état où onvégète, où on vivote, et qui est comparable au sommeil du point de vue humain. Un

 Ange qui existe pour rien, c’ est une tragédie dans le monde spirituel. »

Et qui aurait imaginé que les propos de cet auteur anonyme se retrouveraient le12 mai 1992 à la première page du « Wall Street Journal », le quotidien économiquenew-yorkais le plus influent de l’Occident !

LONG UNEMPLOYED ANGELSNOW HAVE THEIR WORK TO DO

Le journaliste Gustav Niebuhr expliquait dans son article qu’après plus de troiscents ans d’oubli et bien plus scepticisme, les Anges sont de retour. Le cas de l ’ Ange

« sans travail » trouve une excellente illustration dans le cas du jeune John Lilly, àl’article de la mort :

John : – Tu vas rester avec moi ou tu vas partir ?   Ange : –  Je serai toujours avec toi aussi longtemps que tu crois que tu pourras

me rencontrer 114.

Ou bien encore lorsque le chien le mord pour l’empêcher de tomber :

John : –  Est-ce que tu t ’ occuperas toujours de moi ?   Ange : – Oui, aussi longtemps que tu croiras en moi. Est-ce que tu croiras tou-

 jours en moi ?

Croire en l’ Ange semble bien représenter la clé pour une interaction entre notredomaine matériel visible et son domaine invisible mais tout aussi matériel que lenôtre, puisqu’il existe. On retrouve également l’importance de la foi en l’ Ange, dansles « Dialogues » de Budapest du vendredi 26 novembre 1943, lorsque Lili lui de-mande si chacun possède un guide, un Ange instructeur, ou Ange gardien.

La réponse fut sans appel :

« Non. Nous sommes faits de foi.

Celui qui a la foi – a son Maître. Et la foi, c’ est SA FORCE Si tu crois que j ’ ai une voix – je peux parler Si tu crois que je suis toi – je le serai :c’ est la foi placée en hautTu peux placer ta foi aussi en basCela ne dépend que de toi.

 Aujourd ’ hui, les diables font du bruitet les Anges ne chantent pas.

 MAIS NOUS DESCENDONS À TRAVERS VOTRE FOI,

114 In « The Scientist », page 39, op. cit .

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CAR LA FOI – C ’  EST LE PONT. » 115 .

Cela ne veut pas dire que certains n’ont pas d’ Ange gardien, mais simplement quel’ Ange ne peut réellement intervenir qu ’à travers la foi de son protégé, par extension,

la foi en l’ Ange. Et dans le pire des cas, l’ Ange « chômeur » ne peut qu’assister les bras croisés au déroulement de la vie de son protégé comme l’a montré le réalisateur Wim Wenders dans son film « Les ailes du désir » : un jeune homme désespéré (auchômage ?) décide de se suicider en se jetant d’un pont. L’ Ange, interprété parl’acteur Bruno Ganz, tente de lui parler mais l ’homme ne l’« entend » pas, entendreau sens intuitif.

En revanche, si la croyance en l’ Ange ne cesse de croître, sa puissance ne cesse degrandir, amenant ce que Carl Jung appelait la synchronicité, signes, coïncidences ethasards, n’ayant de sens que pour le seul sujet. À nouveau, l’éclaircissement le plus

 juste nous a été donné par ce remarquable auteur anonyme des éditions Aubier :

« L’  Ange gardien défend son protégé comme une mère défend son enfant qu’ ilsoit bon ou mauvais. C ’ est le mystère de l ’ amour maternel qui vit au cœur de l ’  Angegardien. Tous les Anges ne sont pas des Anges gardiens ; d ’ autres ont des missionsdiverses. Mais les Anges gardiens, en tant qu ’  Anges gardiens, sont les mères de leurs

 protégés. Aussi, l ’ art traditionnel les présente-t-il comme femmes ailées. Et c ’ est pourquoi le quatorzième arcane du Tarot le présente franchement comme femmeailée, habillée d ’ une robe de femme, mi-bleue, mi-rouge. C ’ est pourquoi la SainteVierge et Mère de Dieu porte le titre liturgique de « Reine des Anges ». C ’ est l ’ amourmaternel qu’ elle a en commun avec les Anges gardiens, et qui, dépassant le leur, faitd ’ elle leur mère » 116.

Dans le même registre, le théologien italien Giovanni Sienna remarque avec beaucoup de poésie que l’ Ange aime son protégé sans aucun intérêt et que sa sollici-tude n’est inspirée que par l’amour :

« L’  Ange gardien nous aime, comme peut aimer une créature céleste qui brûlede charité divine et qui, image plus ressemblante de Dieu, est plus près de Lui dansson essence première : l ’  Amour. Il nous aime d ’ un amour pur, désintéressé. Sonintérêt pour l ’ homme ne repose sur aucune ambition, excepté celle de nous voir,

 pour toujours, heureux avec lui et comme lui . (…) De plus, étant au dernier degré del ’ échelle angélique, l ’  Ange gardien vit en relation étroite avec l ’ homme et, comme

l ’ affirme plus d ’ un docteur de l ’  Eglise, a une certaine ressemblance avec lui. Il y a,entre l ’ homme et l ’  Ange gardien, une affinité qui les rapproche l ’ un de l ’ autre et

 favorise leurs rapports. (…)  Serait-ce une âme sœur ? Il semblerait. De toute ma-nière, il est certain que les soins, la sollicitude, l ’ amour de cet être céleste, surpassentceux de la plus douce des mères. » 117  

Mais encore faudrait-il le laisser s’exprimer, cet être céleste. Question : « Com-ment faire ? » Il n’existe pas cent cinquante façons de l ’inviter à se rapprocher de

115 In « Dialogues avec l’Ange », pages 140 et 141.116

 In « Méditations sur les vingt-deux arcanes majeurs du tarot », op. cit ., page 452.117 In « Padre Pio : voici l’heure des Anges », pages 96-97, éd. Arcangelo, 1977, San Giovanni Rotondo.

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 vous. En lui parlant et en priant car lorsqu ’on le prie, ce n’est pas vraiment l’ Ange quel’on prie, mais Dieu, même si l’ Ange intercède pour nous, bien mieux que nous nesaurions le faire. Comme nous l’avons vu précédemment, le simple acte de croire enl’ Ange gardien vous met automatiquement en contact avec la réalité divine. L’ Ange se

chargera de vous aiguiller puisque vous le lui demandez. Mais, et c ’est là que setrouve notre libre arbitre, si nous ne lui demandons rien, il ne fera rien. La mystiqueallemande Thérèse Neumann, au cours de l’une de ses nombreuses extases, nous amême laissé un conseil plein d’espoir : « La Terre produit suffisamment pour lanourriture de tous les hommes. Mais, comme ils ne soupirent qu’ après les biens d ’ ici-bas, il en résulte l ’ oppression des uns par les autres ; ils attirent ainsi le fléau d ’ unemisère extrême. En revanche, pour immense que soit cette misère, il est toujours au

 pouvoir du Seigneur d ’ y remédier, car Il est Tout-Puissant. Il a créé le monde etsoutient la Terre et les étoiles. Pourquoi ne pourrait-il pas aider l ’ homme ? Cepen-dant, Dieu désire que les hommes l ’ aiment et l ’ invoquent , s’ ils veulent vraiment êtreaidés. Les hommes ne pensent pas assez à la puissance de Dieu et comptent beau-

coup trop sur leurs propres forces »118, ce qui laisse à penser que si Dieu lui-mêmedésire être aimé (comme nous tous), combien l’ Ange désire-t-il le contact avec sonprotégé… 

Et comme nous allons le découvrir dans le chapitre suivant, chez ceux qui prientcomme des stakhanovistes, autrement dit les saints, les Anges se manifestent commedans les expériences aux frontières de la mort. Mais attention, ceux que nous allonsdécouvrir dans ce chapitre sont, eux, bien prédestinés et leur plus grande gloire est

 justement qu’ils ont accepté la vie qui les attendait, une vie qui ne présente que peude points communs avec nos vies bien confortables.

118

 Pages 124,125 in « Stigmatisés et apparitions », Pascal Sanchez-Ventura, Nouvelles Editions la-tines, 1967, Paris.

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7Des mystiques et des Anges

Oh well I took control of his fire And it kept me warm all night long

 Now I find it hard to control the desireTo keep it burning on.

Oh well his love is strong as strong can be.Oh well his love is strong enough for me.

 I ’ ve got an Angel I ’ ve got an Angel I ’ ve got an Angel

 I ’ ve got an Angel.

The COMMUNARDS –  Heavens Above – in « Communards »,

MCA Records

 Après avoir traqué les Anges dans les tunnels des expériences aux frontières de lamort, j’étais obligé de reconnaître que cette Divine Lumière dont parlaient les resca-pés présentait plus que des similitudes avec les descriptions des mystiques. Si aupa-ravant les textes religieux m’apparaissaient comme des histoires de vieux barbus etde vieilles grenouilles de bénitier, à la lumière des NDE, ils prenaient un tout autreaspect. Un peu comme si, avec les NDE, j’avais trouvé la clé ou le code pour déchiffrerun article difficile. Au journal, on reprochait souvent à mes papiers informatiquesd’être incompréhensibles et je rétorquais qu’il en était de même pour les articlesfinanciers. Celui qui ne sait pas ce qu’est le Dow Jones, le CAC ou l’indice Nikkei nepeut comprendre une analyse boursière dès la première lecture. Il faut un minimumd’éclairage. De même pour ces textes. Mais à la lueur des NDE, la Lumière dont par-lait saint Jean et celle de Saül sur le chemin de Damas, devint soudain limpide. Enfait je découvris que les Evangiles abordaient souvent les NDE. La résurrection ? C’estle bout du tunnel. L’enfer ? Ceux qui revivent leur vie en trois dimensions et qui,après avoir torturé et tué, ressentaient dans un espace SANS TEMPS ce qu ’ils ont faitsubir à leurs victimes.

La combinaison NDE Anges allait me mener directement dans un domaine en-core plus fascinant, celui des saints. Selon les NDE, personne ne meurt puisqu ’il s’agitsimplement d’un changement de réalité. Cela veut dire aussi que Jean de la Croix,Gemma Galgani, Thérèse de Lisieux et tous les autres sont aussi vivants que vous etmoi. Je découvris alors le monde des mystiques comme un enfant qui découvre Dis-

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neyland pour la première fois. Pour eux, la « merveilleuse Lumière inexprimable enmots humains » du  bout du tunnel ne représente qu’un apéritif juste avant un dînerde gala car les fusions dans la Lumière, les visions d’ Anges, les extases, les béatitudes,les dialogues avec la Lumière (Kenneth Ring diagnostiquerait immédiatement des

NDE cinquième stade), les sorties hors du corps, les séraphins et les visites d’autresréalités constituent des caractéristiques j’oserai dire banales chez les saints. Si avecles NDE nous nous trouvions aux portes d’une réalité qui nous dépasse, avec les mys-tiques on y saute à pieds joints.

Prenons le cas de la carmélite allemande Marie-Anne Lindmayr qui expliquaitcomment son âme quittait son corps pour visiter d’autres dimensions. Elle n’avait

 jamais entendu parler de NDE et encore moins de Robert Monrœ ou du « caissond’isolement » de John Lilly, puisque cela se passait en 1705 à Munich :

« Au début, quand je n’ avais encore aucune expérience de ces trois sortes

d ’ extases, je me préparais à la mort. Au cours de ces extases, j ’ ai reçu l ’ assurance (etl ’ expérience me l ’ a appris) que l ’ esprit ou l ’ âme sortait complètement du corps et lequittait complètement. Cette extase a toujours produit comme conséquence une telle

 force, qu’ il est impossible de la décrire… Mais c’ est le corps qui est le plus fortementsurpris lorsque l ’ âme y rentre. Souvent, trois jours durant, je ne pouvais me ré-chauffer ; mes membres étaient aussi engourdis et inutilisables que ceux d ’ un corpsmort . (…)  J ’ ai prié le Seigneur de me faire percevoir le déroulement de l ’ extase engardant le plein usage de ma raison, comme bien des mourants conservent jusqu ’ audernier instant leur connaissance. Cette grâce m ’ a été accordée par l ’ intercession desainte Thérèse (d ’  Avila). J ’ ai expérimenté le début, le point culminant et la fin decette extase de la manière suivante. J ’ étais prise d ’ une grande faiblesse. Elle n’ était

 pas la conséquence d ’ une faiblesse naturelle, mais de ce que Dieu voulait me fairevoir ses merveilles. Cette faiblesse était accompagnée et suivie d ’ un froid d ’ une in-tensité inexprimable qui, commençant par la partie inférieure du corps, gagnait peuà peu le corps tout entier, de sorte qu’ il perdait toute sensibilité. (…) Avant ce départde l ’ âme, je me sentais encore présente, mais j ’ étais extérieurement comme morte,absolument insensible, et froide comme la glace, sentant moi-même un souffle froid.

 En un instant, la raison avait disparu avec l ’ esprit et au même moment j ’ étais con-duite où le Seigneur voulait que je sois. » 119 

Du coup, je me plongeai dans la vie des saints à la recherche de témoignages surles Anges. Après tous ces récits de rescapés aux frontières de la mort, j ’en étais arrivé

à l’intime conviction que l’ Ange gardien était bien plus qu’un produit del’imagination, et que les saints, plus que n’importe quel autre groupe socio-culturel,ont dû laisser des descriptions détaillées de leurs visions angéliques. Si naguèrequelqu’un m’avait dit qu’un jour, vautré dans le fauteuil d’un 747, je dévorerais lesœuvres complètes de Marie d’ Agreda, j’aurais éclaté de rire. Je n’aurais jamais puimaginer que cette curiosité, transformée en acharnement, m’aurait conduit à detelles pieuses lectures ! Et sincèrement, j’ai été frappé de voir l’omniprésence de cespersonnages dans notre vie sans même que nous nous en rendions vraiment compte.Ils sont partout : on porte leurs prénoms, on vit leurs jours, on traverse leurs rues, onhabite leurs avenues, leurs places, leurs montagnes, leurs villages, leurs villes et

119 Pages 17-18 in « Mes relations avec les âmes du purgatoire », Marie-Anne Lindmayr, Christiana.

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même leurs mégapoles. On compte par millions ceux qui habitent à travers le mondeune cité portant le nom d’un saint et parfois celui d’un Ange. C’est tellement évidentque cela ne nous frappe plus, un peu comme l’enseigne Coca-Cola. Or, avant la rédac-tion de ce livre, comme la majorité des gens, je voyais dans les saints des êtres

presque mythiques, parfaits, chastes et gentils comme des agneaux (pour ne pas diretotalement idiots) qui, pour des raisons plus ou moins diverses, ont été canonisés aucours des siècles par des papes tout aussi illuminés, gentils, chastes, etc.

 Après un plongeon dans la littérature spécialisée, force m’est de reconnaître queles saints n’ont pas tous été saints au cours de leur vie, certains étaient même mariés,eurent des enfants, et que d’autres furent loin de répondre aux canons de la sainteté.C’était rassurant. Ensuite, je découvris qu ’en règle générale les proches du « saint »ne soupçonnaient guère qu’il allait en devenir un. Il était anonyme parmi les ano-nymes. Au cours de ces recherches, ce qui m’a le plus frappé était la réaction despapes qui se méfiaient autant que vous et moi de ces saints et du surnaturel qui par-fois les enveloppait. De leur vivant, et à quelques rares exceptions près comme Thé-

rèse d’ Avila, Catherine de Sienne ou le Padre Pio, ils n’attiraient guère l’attention,puisque relégués dans l’anonymat le plus complet et affectés aux travaux les plusingrats comme Catherine Labouré, Charbel Makhlouf ou Juan Capistrano.

D’ailleurs peu se doutaient que ces serviteurs de Dieu allaient droit vers la cano-nisation. Plus amusant : lorsqu’un dossier est en cours d’instruction, j’ai appris que le

 Vatican demandait au saint trépassé de  prouver  sa survie  en réalisant différentsmiracles, et ce en fonction de l’avancée de son dossier ! En effet, le Vatican, encoreplus méfiant que les croyants de base, craint d’authentifier un miracle ou un saintqui, ne l’étant pas, pourrait discréditer l’Eglise entière. Par conséquent, Rome n’atrouvé qu’une seule méthode pour distinguer un vrai saint d’un faux : lui demander

de se manifester par des miracles. Le candidat à la sainteté a alors tout intérêt à « as-surer » sa défense s’il désire trôner un jour dans les chapelles. Voici quelques-uns deces signes surnaturels qui comptent lors d’une procédure de béatification et de cano-nisation.

– L’incorruptibilité du cadavre.– Les écoulements inexplicables de la dépouille.– Les manifestations surnaturelles de lumière.– Les guérisons en tout genre médicalement inexplicables.– Les parfums d’origine inconnue.– Les apparitions aux fidèles.–  Les stigmates, qui, comme le corps incorruptible, aident à la constitution du

dossier mais ne garantissent pas un dénouement positif.

Parmi ces signes, le plus spectaculaire – et totalement inexpliqué – est celui del’incorruptibilité. Dans ce cas très précis, ce n’est pas le propriétaire de ce corps qui semanifeste mais bien Dieu : non seulement la dépouille demeure en parfait état deconservation, mais en plus elle dégage une odeur en contradiction formelle avec celledes cadavres « normaux ».

Or, lorsque l’on exhume un cercueil, deux ans, vingt ans ou deux cents ans aprèsl’inhumation, on est légitimement en droit d’attendre un squelette sans doute bienpoussiéreux mais nettoyé de toute chair. Pourtant, avec certaines dépouilles de ces

hommes et femmes, les lois de la nature se figent : les fossoyeurs découvrent un corps

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en bon état, flexible, mou, propre, parfumé, comme s’ils venaient de l’enterrer. Lescas totalement incroyables mais dûment constatés, mesurés, pesés, examinés, nemanquent pas, même de nos jours. Pourtant personne n’en parle.

Parmi les cas d’école, la dépouille de Charbel Makhlouf (1828-1898) est exem-

plaire. Ce garçon, né dans une famille pauvre de Libanais maronites, quitta un beau jour de ses vingt-trois ans la maison familiale pour se retirer dans un monastère. Après avoir été ordonné prêtre, Makhlouf tomba malade au cours d’une messe etdécida à la suite de l’incident de vivre en ermite dans une cellule jusqu ’à sa mort.Celle-ci intervint huit ans plus tard et ses compagnons le déposèrent directementdans une tombe, avec sa robe de moine en guise de cercueil. Cela n’avait strictementrien d’inhabituel car tous les moines de cet ordre qui l’avaient précédé furent enterrésde la même façon spartiate. Et comme celle de tous les autres, la mémoire du moineMakhlouf aurait rejoint la cohorte des moines morts anonymes si une lumière

 blanche mystérieuse n’avait entouré sa tombe pendant quarante-cinq nuits consécu-tives après son enterrement. Quatre mois après l’inhumation, et uniquement à cause

de cette lumière, le supérieur du monastère, en accord avec les autorités ecclésias-tiques, décida d’exhumer le corps afin de lui donner une place plus visible, comptetenu des « événements » surnaturels.

Lors de l’excavation en présence de nombreux témoins, son cadavre se révéla enparfait état, ne présentant aucun signe de pourrissement, ni d’odeur nauséabonde.D’autres tombes voisines furent ouvertes afin de comparer les restes, mais sur cesautres cadavres la nature avait parfaitement suivi son cours. Pour bien se rendrecompte de ce genre de mystère (miracle), allez chez votre charcutier, achetez un lapinou un poulet fraîchement abattu, enterrez-le ou mettez-le dans une boîte herméti-quement fermée. Laissez reposer trois ou quatre mois dans votre cave et ouvrez unmatin de votre choix pour observer le résultat. Même au bout de quelques jours seu-

lement, le cadavre de l’animal n’aurait pas manqué de se rappeler à votre souvenir. Autre exemple encore plus frappant, celui de la célèbre Bernadette Soubirous

qui, adolescente, vit la Vierge apparaître dix-huit fois dans une grotte de Lourdes. Onpeut refuser de croire à ses visions ainsi qu’aux miracles constatés régulièrement àLourdes, l’incorruptibilité de son cadavre est cependant bien réelle et tend à validerses visions mariales. Pourtant, la vie de Bernadette Soubirous est loin d’être extraor-dinaire à côté de celle du curé d ’ Ars, de Catherine de Sienne ou de Thérèse d’ Avila. Àl’âge de vingt-deux ans, en proie à des dévotions hystériques et assaillie de toutesparts, Bernadette choisit de se retirer dans le couvent des petites sœurs de Nevers .Elle mourut à trente-cinq ans et fut enterrée derrière son couvent, après treize ans de

 vie maladive. Bref, l’opposé d’une vie de star catholique comme celle du curé d ’ Ars ou

du Padre Pio, même si aujourd’hui les magazines lui auraient acheté ses photos et leséditeurs les droits de ses mémoires.

Mais selon le Très-Haut, elle a vécu comme une sainte et c ’est seulement trenteans après sa mort, en 1909, que son cadavre fut exhumé en présence de tous les corpsconstitués qui découvrirent, stupéfaits, son visage resté intact. Après l’avoir lavée etrevêtue de nouveaux habits, il fut décidé de replacer la dépouille dans le tombeau et,lors de la seconde exhumation le 3 avril 1919, soit dix ans plus tard, son corps, tou-

 jours impeccable, fut placé dans une châsse, après que son visage eut été recouvertd’un très léger masque de cire.

Pas un médecin légiste n’est en mesure d’expliquer le phénomèned’incorruptibilité du corps, comme le remarque, après cinq ans d’enquête,

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l’ Américaine Joan Carroll Cruz120 : « Il est regrettable cependant  qu’ hormis les mé-decins et les hommes de science qui ont examiné individuellement les restes dessaints, l ’ auteur (J. C. Cruz) n’ ait pu trouver quelqu’ un qui ait étudié plus à fond ce

 phénomène de quelque façon ce soit . Nous devons donc nous fier à l ’ opinion de ces

médecins qui , après de prudents examens des corps des saints en question, ont dé-claré qu’ ils s’ étaient conservés de façon “inexplicable”  ou “mystérieuse" ou “miracu-leuse” . Comment peut-on expliquer de façon différente l ’ existence de ces reliqueslorsqu’ on sait que la plupart des corps de ces saints ont été malmenés par  des mala-dies ou des infirmités particulièrement vigoureuses jusqu’ à les tuer ? Comment peut-on expliquer autrement leur existence alors qu’ ils n’ ont pas  été  embaumés (…) ?Comment ont-ils pu résister aux innombrables bactéries, attirées non seulement parles corps vivants mais surtout par les corps sans vie qui ne peuvent plus les com-battre ? Si le corps vivant, si fragile, est enclin aux infirmités, comment les cadavres,incapables de se défendre, de se régénérer, sont-ils capables de supporter des cli-mats rigoureux ,  passant des étés torrides aux hivers vigoureux, avec des degrés

d ’ humidité et des températures variables (…)  pendant des siècles, sans dom-mages ? » 

En effet, comment ces corps réussissent-ils à demeurer en parfait état, défianttoutes les lois de la nature ? Hélène Renard, une journaliste française, auteur denombreux ouvrages, s’est elle aussi intéressée au sujet dans son livre « Des prodigeset des hommes »121 et s’est heurtée au même mur en interrogeant Michèle Rudler,professeur de médecine légale à l’université de Paris V : « Les globules rouges dusang meurent dès qu’ il n’ y a plus d ’ oxygène. Quant à l ’ odeur (…) les bactéries, cas-sant les extrémités des protéines, libèrent des gaz soufrés, sulfure d ’ hydrogène ouammoniaque, méthane, etc., et dégagent une odeur pestilentielle. Commence alors

la phase de putréfaction par une tache verte à l ’ abdomen,  près de la fosse iliaquedroite, non loin de l ’ appendice, une boursouflure du gros intestin qui est une zonetrès “ bactérisée” . La tache se forme après quarante-huit heures et la putréfactions’ étale sur tout l ’ abdomen. » 

Bref, si les médecins légistes sont parfaitement capables d’examiner un cadavreet de déterminer plus ou moins précisément la date, l’heure, les causes du décès et lemenu de son dernier restaurant, ils sont incapables en revanche d ’expliquerl’incorruptibilité passé trois jours. Et même si on les range, tout « frais », dans uncongélateur, les globules rouges finissent par exploser. Retour à la case « Divin ».

Sur les 108 cas de corps « incorruptibles » recensés par Joan Carroll Cruz, laproportion est de 59 hommes pour 44 femmes ; son ouvrage s’arrête sur Maria As-

sunta Pallotta morte en 1905, ce qui laisserait à penser que le phénomène a cessé à cemoment-là. Il n’en est rien. L’historien français Joachim Boufflet, dans son astrono-mique et tout à fait exceptionnel ouvrage « Encyclopédie des phénomènes extraordi-naires de la vie mystique »122, a relevé dans les archives du Vatican plusieurs autrescas, non dénués d’intérêt, comme celui de Léonie Van Den Dyck morte en 1949 etexhumée en juin 1972, ou bien celui de Joachim-Marie Stevan mort en 1949 et exhu-mé pendant l’été 1951 ! En 1965, toujours en Italie, à Turin, vingt-cinq ans après ledécès du père Louis Orione, son tombeau fut ouvert en présence de médecins et de

120 In « The Incorruptibles », page 301, Tan Books, 1977, Rockford (Illinois).121

 Editions Philippe Lebaud, page 212.122 Ed. Guibert F.-X., Paris, 1992.

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chirurgiens : sa dépouille ne présentait aucun signe de dégradation et le dossier com-plet établi par le corps médical peut être examiné au Vatican.

 À la lumière de ces mystères, on pourrait se demander pourquoi les autorités ec-

clésiastiques ne procèdent pas systématiquement à une exhumation. À cela, le Vati-can répond simplement qu’il est impossible d’ouvrir tous les cercueils de religieux etde religieuses morts depuis 1900 pour vérifier l’état de leur enveloppe corporelle,susceptible de témoigner de leur sainteté. Ce qui explique pourquoi ces « incorrup-tibles » ne sont découverts que lors des déménagements induits soit par des consé-quences matérielles (manque de place, inondations), soit par des phénomènes surna-turels (lumière, miracles, etc.) Par ailleurs, seuls les procès en béatification exigentune exhumation avec une autopsie en règle.

Mais même un corps incorruptible ne suffit pas à Rome pour béatifier ou canoni-ser une âme.

Quel rapport avec les Anges gardiens ? La parfaite conservation des corps de ceshommes et femmes, anonymes la plupart du temps à leur époque, prouve leur exis-tence (pour ceux qui affirment que les saints, comme le Christ, n’ont jamais existé) etsurtout ratifie leurs écrits, leur procurant ainsi une dimension surnaturelle (divine ?)supplémentaire et indiscutable. Ensuite, compte tenu de ces nombreux signes surna-turels, il est par conséquent exclu que, de leur vivant, ces saints aient pu mystifier,exagérer ou mentir. On peut donc supposer que tous ces serviteurs de Dieu, affirmantavoir vu leur Ange gardien ou des Archanges, n’étaient pas des fantaisistes. Cepen-dant, que l’on se rassure, cette caractéristique n’est pas plus fréquente chez les saintsque chez l’homme de la rue. Parmi les saints, ceux qui eurent ce privilège sont assezrares.

 Après recensement de ces visions angéliques, on peut les classer dans quatregroupes différents, en fonction de l’importance des signes surnaturels qui ont validéleur personne.

GROUPE I – Stigmatisé de son vivant.– Miracles.– Vision d’ Ange.– Incorruptibilité de la dépouille.

GROUPE IIA – Stigmatisé de son vivant.– Miracles.– Vision d’ Ange.

GROUPE IIB – Miracles.– Vision d’ Ange.– Incorruptibilité de la dépouille.

GROUPE III – Visionnaires.– Miracles.– Vision d’ Ange.

Ces femmes et hommes semblent avoir vécu dans autre monde. À nos yeux, leur

comportement est totalement incompréhensible, déconcertant. Que penser de toutes

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ces femmes qui, revivant la Passion, demandaient régulièrement au Christ de leurapporter plus de souffrances, plus de douleurs et autres tortures ? C ’est totalementdéroutant. Et toutes, comme répondant d’une seule voix à travers les siècles, décla-rent qu’elles veulent alléger Ses souffrances.

Sont-ils vraiment humains, tous ces mystiques qui ont effectué un court passagesur Terre, comme pour prendre une sorte de relève, un flambeau d’épines ? Considé-rés de leur vivant par la médecine moderne 123 comme des hystériques (Gemma Gal-gani, Marthe Robin), par le Vatican comme des tricheurs (Padre Pio) ou tout simple-ment ignorés de leur vivant (Thérèse Musco), les mémoires de ces hommes etfemmes ont cependant traversé l’histoire par des grâces surnaturelles. Pourtant, faut-il le rappeler, chaque année des dizaines de milliers de prêtres sont ordonnés dans lemonde et encore plus de femmes et d’hommes revêtent l’habit sans qu’ils soient tous« marqués » par le Très-Haut, ni avant, ni pendant, ni après.

123

 Qui n’est absolument pas en mesure d’expliquer le phénomène physique et physiologique desstigmates.

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8Des saints « Formule 1 » et des Anges (I)

You’ re just a sinner I am told I ’ ll be your fire when you’ re colt

 I ’ ll make u happy when you ’ re sad I ’ ll make u good when u r bad

 I ’ m not a human I am a dove

 I am your conscious I am love

 All I really need is 2 know thatU believe that I would die 4 u.

PRINCE –  I would die 4 U  – in « Purple rain »,

 Warner Bros Records

Faisons-nous l’avocat du Diable (qui, selon les Ecritures, n’était autre que le plus beau des Anges, ne l’oublions pas) et admettons qu’effectivement rien n’est plus natu-rel pour un esprit cartésien que de douter d’une personne qui affirme avoir vu un

 Ange et parlé avec lui. Le cartésien lui dira au choix :– Vous avez trop bu.– Vous avez fumé un joint.– Vous avez trop forcé sur le Valium.Ou plus catégoriquement :– Vous êtes fou (folle) à lier, ce qui met un terme à une discussion plus poussée.

 Alors que penser d’une jeune femme qui, en plus de ses visions angéliques, con-temple le Christ, opère des miracles, lévite et revit la Passion tous les vendredis en ensubissant les conséquences au plus profond de sa chair à travers les stigmates. Et,comme si ces preuves ne suffisaient pas, après sa mort, son cadavre n’est détruit nipar les vers, ni par les bactéries, ni par la moisissure et encore moins par le temps,tout en dégageant une délicate fragrance alors que les corps des tombeaux voisins ontété parfaitement nettoyés par la nature, comme si la putréfaction n ’était réservéequ’au vulgum pecus. Inutile de souligner que ceux qui ont accumulé autant de signessurnaturels (la totale !) sont rarissimes. Quatre cas répondent à nos critères :

 Anne-Catherine EmmerichMarie-Madeleine de PazziThérèse d’ AvilaCatherine de Sienne

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Quatre femmes qui ont épousé le Christ au cours d ’un mariage invisible et ont étécomblées de grâces divines. Pourtant, leurs vies nous semblent avoir été un véritableenfer. Et ces grâces qui les ont accompagnées tout au long de leur vie nous laissent à

penser que les « Dialogues » de Catherine de Sienne avec son « mari » sont parfaite-ment authentiques et incontestables, tout autant que les extases de Thérèse d’ Avila oules passions d’ Anne-Catherine Emmerich et de Marie-Madeleine de Pazzi. Toutes

 vivaient avec le Christ qui les emmenait dans des transports invisibles, particularitéqui demeure d’ailleurs un facteur commun, que ce soit lors des visions mariales oudes fiançailles divines, au point que Marie-Madeleine de Pazzi qui recevait du Christdes robes et des bijoux se promenait, vêtue de ces habits invisibles, toute nue dansson cloître.

 Voyage chez les mystiques en compagnie des femmes de Dieu et de Ses Anges.

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 ANNE-CATHERINE EMMERICH

1774-1824(Groupe I, stigmates, miracles,

 Anges, incorruptibilité)

 ALLEMAGNE

Oh, oh, baby you can walk,You can talk just like me.

You can walk, you can talk just like meYou can look, tell me what you see.

You can look, you won’ t see nothing like me

TALKING HEADS -Thank you for sending me an Angel

in « More Songs About Buildings and Food »,Sire Records

L’augustine Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) est mondialement connue.Dans le domaine de l’édition, ses visions sont régulièrement rééditées, sous diffé-rentes formes, comme par exemple « La Passion » racontée par la sœur  Anne-Catherine ou bien « La Vie de Marie » selon les visions de Fräulein Emmerich. Danscette catégorie, incontestablement, elle dame le pion aux autres « élues », y compris àThérèse d’ Avila, ce qui n’est pas peu de chose. De son vivant, elle fut même tellementattachante par sa fragilité, sa misère matérielle qui contrastait tant avec sa vie danscette « autre » réalité, qu’un prêtre, Karl Schmöger, lui dédia dix ans de sa vie pour

rédiger sa biographie, un pavé de mille deux cents pages. La vie d’ Anne-CatherineEmmerich est un saut le surnaturel où les Anges font office de stewards au cours de vols réguliers vers la Lumière. Visions étonnantes que celles de cette pauvre fille quifut traitée comme « Elephant Man » par les médecins prussiens, par les médecinsfrançais après l’arrivée de Napoléon, et prussiens à nouveau après sa défaite.

Née à Flamscke en Westphalie le 9 septembre 1774, Anne-Catherine eut ses pre-mières visions à l’âge de neuf ans : d’abord celles de son Ange gardien, ensuite cellesdu Christ et de Marie. Avec des débuts aussi prometteurs, elle ne pouvait que se reti-rer dans un couvent, ce quelle fit en 1802. En 1811, lorsque le gouvernement prussiendécida de supprimer les institutions religieuses, la jeune femme se retrouva à la rue etfut recueillie par un prêtre français, le père Lambert. Elle avait trente-huit ans. Un an

plus tard, les stigmates apparurent sur son corps. Chaque vendredi, Anne-Catherine

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revivait et surtout voyait la Passion du Christ comme si elle se trouvait à ses côtés,avec une caméra vidéo en main. Comme la stigmatisée française Marthe Robin, ellene mangeait jamais, se nourrissant exclusivement d’hosties de la communion. C’estaussi à partir de ce moment que les rumeurs les plus folles commencèrent à se ré-

pandre dans la population à propos de la vierge.Les visions d’ Anne-Catherine, auxquelles Paul Claudel doit sa conversion au ca-tholicisme, ressemblent vraiment à des reportages de journalistes, sortes de chro-niques en direct du passé. Ceux qui l’approchaient ne s’en remettaient que rarement :

 Anne-Catherine lisait dans les pensées, lévitait régulièrement, était transportée parson Ange gardien à des milliers de kilomètres de son village natal appelé Dülmen(Westphalie), ce qui lui permettait d’annoncer les nouvelles bien avant qu ’ellesn’arrivent dans ce coin perdu. Son confesseur ne se remit jamais de l’une de ses vi-sions qui décrivait le pape couronnant un petit bonhomme à la mine verdâtre. Quatre

 jours plus tard, la population apprenait que Napoléon Bonaparte était élevé au rangd’empereur par le souverain pontife. Ne pouvant pénétrer dans la maison de la stig-

matisée, six hussards passèrent par la fenêtre et atterrirent aux pieds du lit de la jeune femme. Apeurés par la lumière qui entourait son visage, les guerriers, interdits, ne surent

trop que faire. Certains se sont agenouillés en lui demandant de les excuser tandisque les autres la regardaient hallucinés, comme refusant d ’interpréter les informa-tions transmises par leurs yeux. Et tous sortirent de sa chambre calmement et par laporte, comme des gamins surpris en train de voler des confitures. Avec autant degrâces divines, Anne-Catherine Emmerich fut accusée de fraude et une premièreenquête fut diligentée par les membres du clergé local. Constatant l ’absence de super-cherie, les prêtres, malgré tout prudents, rédigèrent un rapport circonspect en suggé-rant une enquête civile indépendante. Le 7 août 1819, une commission nouvelle,

composée du préfet, d’un conseiller de l’Hygiène de l’Etat, du médecin Zumbrink, dechirurgiens, de scientifiques et de témoins civils, tous athées ou francs-maçons,s’attaqua à la jeune fille : « Le 7 août, raconte Johannes Maria Höcht, la malade futbrutalement arrachée de son lit et, avec l ’ aide d ’ une infirmière inconnue, placée surune civière ; celle-ci fut prise en charge par quatre policiers, entourés d ’ un pelotonde gardes commandé par un lieutenant. Des centaines de voisins , assistant à cespectacle, manifestèrent par des larmes leur bouleversement. On conduisit la sœurdans une maison inconnue, où elle fut déposée toujours sur sa civière, au milieud ’ une grande salle, d ’ où l ’ on pouvait la regarder sous tous les angles . »124. La com-mission examina pendant plusieurs jours le corps de la jeune femme sans aucunménagement : ses mains furent bandées et scellées pour vérifier qu’elle ne s’infligeait

pas les blessures elle-même. Interrogatoires type « stalinien », fouille en règle de sacellule à la recherche d’instruments ou de produits chimiques susceptibles de l’aider àse blesser, contre-interrogatoires, etc. Peine perdue. L’équipe d’examinateurs précé-dente, consciente des résultats plus qu ’embarrassants, décida de l’installer dans uneautre maison, espérant que les stigmates disparaîtraient avec le déménagement. Celane changea rien, et les résultats des divers examens, certains très « intimes », mirentla commission civile dans une position délicate. Les rapports honnêtes établirentcependant « l ’ absence certaine de fraude »  alors que les malhonnêtes, incapablesd’expliquer ses stigmates, l’accusaient de « mensonge », ne trouvant rien d’autre pourla confondre. Le médecin allemand Bährens a résumé les observations de la manière

124 Cité dans « Stigmatisés et apparitions », op. cit. 

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suivante, observations qui ne l’avaient jamais convaincu qu’il s’agissait de stigmatesmais plutôt d’un « magnétisme animal  » !

« La double croix sur la poitrine coule régulièrement tous les mercredis, les

autres plaies le vendredi, le bandeau autour du front encore plus souvent pendant lasemaine. La croix et la blessure du côté apparaissent sur une étendue de peau dé- pourvue de lésion, et le sang en suinte exactement comme la transpiration des pores. Du Vendredi saint à Pâques, le sang coule à flots et les stigmates la font in-tensément souffrir. Les plaies bandées à force pendant sept jours et sept nuits res-tent dans les mêmes conditions, ne s’ améliorent pas, n’ empirent pas, ne suppurent

 pas. Même observation après plâtrage de vingt-quatre heures. (…) À peu près tousles jours, elle a des extases pendant lesquelles elle reste des heures rigide comme dubois, les yeux hermétiquement clos, apparemment sans vie. Son visage garde tou-

 jours la même couleur, et elle montre une incompréhensible sensibilité à la bénédic-tion d ’ un prêtre ou à la présence d ’ objets consacrés. Elle montre parfois une surpre-

nante connaissance du futur en ce qui concerne elle-même ou en ce qui concerne ses proches.  Elle semble lire dans le cœur humain. Enfin je dois mentionner que la pa-tiente a été observée de façon continue pendant dix jours consécutifs, nuit et jour,

 par des personnes de confiance, avec la permission des autorités ecclésiastiques. Cesobservateurs ont unanimement témoigné que rien n’ a été fait aux plaies, que la

 patiente n’ a rien pris, sauf de l ’ eau, et qu’ il n’ y a eu aucune évacuation d ’ aucunesorte. Cette dernière circonstance a été observée pendant les quatre derniers mois.(…) Dans le domaine de l ’ expérience médicale et physique, les phénomènes observéssur le corps de la jeune M lle Emmerich, sont d ’ un caractère si exceptionnel qu’ aucuneloi connue de la nature ne saurait donner une explication plausible. »125 

Bref, personne ne comprit grand-chose au cas de cette pauvre fille, hormis qu’ils’agissait peut-être d’un « magnétisme animal » qui lui permettait on ne sait tropcomment de saigner tous les vendredis.

Maintenant que nous avons « planté » le cadre dans lequel évoluait Anne-Catherine et comment elle était surveillée par les autorités, plaçons-nous dans sonintimité et écoutons ce qu ’elle nous dit à propos des Anges. C’est purement étonnant.Par exemple, son Ange lui était visible en permanence, ou presque :

« La splendeur émanant de son Ange gardien, nous dit l ’ abbé Schmöger, n’ avaitd ’ égal que son regard, un rayon de lumière. » Anne-Catherine disait que l ’  Angel ’ appelait et qu’ elle le suivait de place en place : « Parfois, je passais mes journées

avec lui. Il me montrait des personnes que je connaissais plus ou moins, parfois pasdu tout. Nous traversions les mers à la vitesse de la pensée 126. Je pouvais voir loin,très loin. C ’ est lui qui m’ a emmenée chez la reine de France (Marie-Antoinette) en

 prison. Lorsqu’ il vient pour m’ emmener, en général je vois d ’ abord une faible lueurde lumière et puis il apparaît soudain devant moi comme la lumière d ’ une lanternequi illumine les ténèbres. (…)  Mon guide est toujours devant moi, parfois à côté. Je

125 Pages 156,157 in « Metanoïa », Aimé Michel, éd. Albin Michel, Paris.126 On ne peut que renvoyer au cas n° 4 du chapitre « Des dans les tunnels ». Le voyage à la vitesse dela pensée représente l’un des dénominateurs communs de toutes les NDE et cette déclaration d’Anne-

Catherine nous confirme à nouveau cette habileté tout à fait étonnante de l’âme dès quelle se retrouvehors de son corps.

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n’ ai jamais vu ses pieds bouger. Il est silencieux, fait peu de mouvements, mais par- fois il accompagne ses courtes réponses par un geste de la main, ou une inclinationde la tête. Ô comme il est brillant et transparent ! Il est grave mais très gentil. Sescheveux sont soyeux, flottants, brillants. Sa tête n’ est pas couverte et sa robe est

longue et d ’ une blancheur éblouissante comme celle d ’ un prêtre. Je lui parle libre-ment mais jamais je n’ ai pu le regarder en face. Je m’ incline devant lui. Il me donnetoutes sortes de signes. Je ne lui pose jamais trop de questions ; la satisfaction que

 j ’ obtiens en étant à ses côtés m’ en garde. Il est toujours très bref dans ses mots. (…)Une fois je me suis perdue dans les champs de Flamscke. J ’ étais terrorisée, j ’ ai com-mencé à pleurer et j ’ ai prié Dieu. Soudain, j ’ ai vu une lumière comme une flammedevant moi. Cela prit la forme de mon guide vêtu de sa robe. Le sol sous mes piedsest devenu sec, cela se dégagea tout au-dessus de moi et ni pluie ni neige ne tom-baient sur moi et je suis rentrée à la maison, sans même être mouillée. » 127  

Jamais Anne-Catherine n’a parlé d’ailes et, en ce sens, ce qu’elle nous dit recoupeparfaitement et en tous points les témoignages des expériences aux frontières de la

mort, d’autant qu’elle disait toujours « lorsque mon âme quitte mon corps »… Ellenous laissa ainsi sa vision des Anges qui apparaissaient mystérieusement tout au longdu calvaire du Christ :

« Aucune langue humaine ne peut exprimer l ’ épouvante qui remplissait l ’ âmedu Sauveur à la vue de ces terribles expiations ; car il voyait non seulementl ’ immense étendue des tourments qu’ il devait endurer, mais encore les instrumentsde torture, la fureur diabolique de ceux qui les avaient inventés, la cruauté des bour-reaux, et les angoisses toutes les victimes innocentes ou coupables. L ’ horreur de cettevision fut telle, que tout son corps se couvrit de sueur : c’ étaient comme des gouttesde sang qui coulaient jusqu’ à terre. Pendant que le Fils de l ’  Homme était ainsi plon-

gé dans la tristesse et l ’ abattement, je vis les Anges saisis de compassion. Il me sem-bla qu’ ils désiraient ardemment le consoler, et qu’ ils priaient pour lui devant le trônede Dieu. (…) À la fin des visions de la Passion, Jésus tomba sur le visage comme unmourant. Les Anges disparurent, les tableaux s’ évanouirent ; la sueur de sang coula

 plus abondante, et je la vis traverser ses vêtements. Une profonde obscurité régnaitdans la grotte. Je vis alors un Ange descendre auprès de Jésus. Il était plus grand,

 plus distinct et plus semblable à un homme que ceux qui s’ étaient montrés dans lavision précédente. Il était revêtu, comme un prêtre, d ’ une longue robe flottante, et

 portait dans ses mains un petit vase en forme de calice. À l ’ ouverture de ce vase, jevis un corps de forme ovale de la grosseur d ’ une fève, et qui répandait une lueurrougeâtre. L’  Ange, toujours planant, étendit la main droite vers Jésus, et, le Sauveur

s’ étant relevé, il lui mit dans la bouche le corps brillant et le fit boire au calice lumi-neux, puis il disparut. »128 

En 1824, Anne-Catherine mourut à l’âge de cinquante ans, en imitant le Christ ;ses derniers mots, « Laissez-moi mourir dans l ’ ignominie avec Jésus sur la croix  »témoignaient bien de son détachement et de son indifférence à tous les médecins,curieux, prêtres et militaires qui se pressaient à son chevet pour l ’examiner commeune bête de foire, qui chaque vendredi était ravagée par la Passion. Six semainesaprès son enterrement, elle fut exhumée pour vérifier que personne n ’avait eu l’idée

127

 Page 72 in « Life of Anne-Catherine Emmerich vol. I », Carl Schmöger, Tan Books, 1976.128 In « Visions d’Anne-Catherine Emmerich », éditions Téqui, Paris, cité par Vincent Klee.

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de « voler » quelques « reliques ». Son corps demeurait en parfait état, souple, sansodeur, sans aucune décomposition. Cependant, contrairement à Thérèse d’ Avila et àCatherine de Sienne, Anne-Catherine Emmerich n’a pas encore été canonisée car ses

 visions furent notées par le poète allemand Clemens Brentano, soupçonné d’avoir

ajouté ses propres commentaires aux visions de la jeune femme.Ce qui prouve qu’au  moindre doute, et malgré des stigmates authentiques,l’administration tatillonne du Vatican n’hésite pas un seul instant à stopper la procé-dure de béatification. Ce dont les fidèles se moquent éperdument : la mémoired’ Anne-Catherine Emmerich a plus que survécu aux oublis de Rome, et ses « Vi-sions », comme les « Dialogues » de Catherine de Sienne, continuent à faire la for-tune des éditeurs et à convertir bien des âmes. Finalement, elle sera béatifiée en sep-tembre 1994… 

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MARIE-MADELEINE DE PAZZI1566-1607

(Groupe I, stigmates, miracles, Anges, incorruptibilité)

ITALIE

 Majestic, Imperial,

 A bridge of sighs, Solitude sails, in a wave of forgiveness,

On Angel ’ s wings. Reach out your hands,

 Don’ t tum your back, Don’ t walk away.

SIOUXSIE AND THE BANSHEES-The Last Beat of my Heart  – 

in « Peep Show », Geffen Records

Son corps est toujours là, parfaitement conservé et surtout visible dans l ’églisedes Carmélites, à Florence, continuant à défier les lois de la nature et à dégager uneagréable odeur de « sainteté », plus de quatre cents ans après sa disparition. Née en1566, Catherine de Pazzi était la fille de l’une des familles nobles les plus en vue deFlorence (avec les Médicis) et promise à un mariage de raison fructueux. Mais dèsl’âge de dix ans, Catherine avait décidé qu ’elle deviendrait religieuse. Et lorsque sesparents, après avoir tenté de la marier à plusieurs reprises, se rendirent compte qu ’iln’ y avait guère d’autres solutions, ils cédèrent à son caprice et la laissèrent entrer, àseize ans, chez les carmélites de Notre-Dame-des-Anges de Florence. Catherine chan-gea de prénom pour celui de Marie-Madeleine et allait marquer  son couvent et sur-tout son siècle par ses fréquentes lévitations129, ses stigmates, ses visions christiques,ses extases, ses miracles et, après son décès en 1607, par son corps incorruptible.

 Au cours de certains de ses transports, Catherine recevait des enseignements duChrist et de… Catherine de Sienne, son modèle. Jean-Noël Vuarnet130 la trouve moinsintéressante que la « grande » Catherine : « Les dialogues que pendant l ’ extase elleentretient avec le Christ (Colloques d ’  Amour) sont souvent très  tendres. Jésusl ’ appelle “ ma petite fille… ma bien-aimée… ma colombe… ma petite épouse”, etc., etlui offre au  fil des ans un certain nombre de vêtements et joyaux mystiques. Vêtue de

129

 Comme Thérèse d’Avila et Joseph de Copertino, le moine « volant. »130 In « Extases féminines », éd. Hatier.

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ces vêtements et de ces bijoux, elle se promène nue dans le cloître. Jésus donne aussià Catherine de “lire dans son cœur comme dans  un livre ouvert” et , un certain 29

 juin, il lui fait connaître les douleurs de la Passion. D’ autres fois, c’ est sous la formed ’ une vigne qu’ il lui apparaît ou bien il est un feu qui prend possession de sa poitrine

au point qu’ elle doit se rouler nue dans la neige pour éviter d ’ en être consumée. » Catherine de Pazzi a passé ses cinq premières années de réclusion sans aucun« miracle » et c’est seulement en 1590 qu ’elle vécut sa première extase. Les contenusde ses dialogues et visions furent notés par les sœurs du couvent et publiés bien aprèssa mort qui survint le 25 mai 1607. Mais, comme plus tard le curé d’ Ars et le PadrePio, la carmélite pouvait lire dans les pensées des gens, guérir les malades et surtoutdiscerner les véritables postulantes131. Dans ses « Contemplations très profondes surles perfections divines », elle nous a laissé des précisions sur la nature de l ’amourentre l’ Ange et l’homme :

« Cet amour est loin d ’ égaler celui de Dieu. Les Anges aiment les créatures d ’ un

amour intense, d ’ un amour d ’ extension, de vérité et de régénération. Amour intense,qui a sa source dans le cœur du Verbe, parce qu’ ils voient dans le Verbe la dignitédes créatures, et l ’ amour qu’ il a pour elles ; cet amour des Anges est, pour ainsi dire,la surabondance de l ’ amour du Verbe qu’ ils recueillent en eux, et communiquentensuite à la créature dans la plus noble partie de son être, c ’ est-à-dire le cœur. Oh !

 Si la créature connaissait cet amour intense des Anges ! (…) Cet amour rend l ’ âmesage et prudente : sage dans ses œuvres qu’ elle fait avec une intention droite pour la

 plus grande gloire de Dieu ; et prudente dans la garde des vertus qui produisenttous ces amours dont la réunion forme un anneau précieux pour les fiançailles del ’ épouse ; les séraphins qui les ont communiqués descendent du ciel, les prennentavec deux de leurs ailes, les ornent avec deux autres, et les portent avec les deux

dernières en présence de l ’  Epoux. À cette vue, tous les chœurs angéliques se lèvent, etveulent aussi faire quelque chose pour l ’ épouse, mais ne sachant que faire, ils semettent à la louer de tout leur cœur en disant  : « Celle-ci est digne de recevoir unnouveau nom », et, se prosternant – parce que dans l ’ épouse, ils honorent l ’  Epoux – ils lui rendent leurs hommages. »

Catherine/Marie-Madeleine de Pazzi reçut donc les stigmates à l ’âge de dix-neufans, et, voulant pousser ses souffrances encore plus loin, se roulait parfois dans desronces et, entre autres, se fouettait plusieurs fois par jour avec la discipline. « Cen’ était pas assez que son corps fût supplicié , nous raconte Aimé Michel dans son“Metanoïa”, elle le voulait encore humilié et écœuré. On la vit la corde au cou, man-

ger à terre comme les bêtes, ramper sur les dalles du réfectoire pendant le repas desautres nonnes pour leur baiser les pieds par-dessous la table. Elle voulut être fouet-tée par la Prieure devant les autres religieuses, ou encore foulée aux pieds par elles.

 Elle tint à soigner les malades, surtout quand les soins étaient pénibles. On la vitlécher les plaies d ’une sœur qui souffrait d’ une répugnante maladie de peau, unulcère de la jambe où nageaient des vers, et, dans un autre cas, d ’ une lépreuse. » 

Le dépassement dans tout ce qui pourrait heurter sa sensibilité n ’avait pas de li-mites. Et autant elle se dépassait, autant elle vivait des extases demeurant incompré-hensibles pour le reste du couvent. À quarante-deux ans, Catherine de Pazzi retournadéfinitivement dans les bras du Très-Haut dans des souffrances que l’on peut facile-

 131 Il s’agit d’un problème crucial pour toute supérieure de cou vent.

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ment imaginer comme atroces, maigre comme un clou, édentée et le corps pleind’escarres, interdisant aux sœurs de la soulager, même lors de ses derniers instants.

Elle fut enterrée dans l’église et les carmélites remarquèrent aussitôt qu’il se dé-gageait de la tombe une odeur agréable. Un an après sa mort, en 1608, le couvent

obtint l’autorisation de récupérer les reliques (les sœurs ne savaient pas que le ca-davre de Catherine allait devenir incorruptible) et furent surprises de découvrir lorsde l’ouverture du cercueil un corps en « parfaite santé », malgré l’humidité du tom-

 beau qui avait imbibé les vêtements de la carmélite. Par la suite, le corps fut examinéen 1612, en 1625 et en 1663, aux fins de béatification. Autre phénomène, une sorted’huile suintait de ses genoux, phénomène qui dura huit ans. La dépouille ne fut

 jamais embaumée.

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THÉRÈSE D’ AVILA1515-1582

(Groupe I, stigmates, miracles, Anges, incorruptibilité)

ESPAGNE

 I see her face and run to take her handWhy she’ s never there I just don ’ t understand

The trumpets sound my whole world crumbles downVisions of Angels all around

 Dance in the sky Leaving me here

 Forever goodbye.

GENESIS – Vision of Angels – in « Trespass »

Charisma Records

La plus connue et surtout la plus mystérieuse des rencontres vécues par un êtrehumain avec un Ange reste bien celle de Thérèse d ’ Avila, l’une des épouses mystiquesdu Christ. La rencontre entre l’ Ange et la réformatrice de l’ordre du Carmel et pre-mière femme docteur de l’Eglise (née le 28 mars 1515 et morte le 4 octobre 1582 a étéimmortalisée par la sculpture du Bernin (1598-1680), baptisée la « Transverbérationde sainte Thérèse », transverbération angélique racontée par la carmélite :

« Je voyais près de moi, du côté gauche, un Ange sous une forme corporelle. (…) Il n’ était pas grand, mais petit et extrêmement beau ; à son visage enflammé, il paraissait être des plus élevés parmi ceux qui semblent tout embrasés d ’ amour. Cesont apparemment ceux qu’ on appelle chérubins, car ils ne me disent pas leursnoms. Mais il y a dans le ciel, je le vois clairement, une si grande différence de cer-tains Anges à d ’ autres, et de ceux-ci à ceux-là, que je ne saurais l ’ exprimer.

 Je voyais donc l ’  Ange qui tenait dans la main un long dard en or, dontl ’ extrémité en fer portait, je crois, un peu de feu. Il me semblait qu’ il le plongeait autravers de mon cœur et l ’ enfonçait jusqu’ aux entrailles. En le retirant, on aurait ditque ce fer les emportait avec lui et me laissait tout entière embrasée d ’ un immenseamour de Dieu. La douleur était si vive qu ’ elle me faisait pousser des gémissements

dont j ’ ai parlé. Mais la suavité causée par ce tourment incomparable est si excessive

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que l ’ âme ne peut en désirer la fin, ni se contenter de rien en dehors de Dieu. Ce n ’ est pas une souffrance corporelle ; elle est spirituelle. (…) C ’ est un échange d ’ amour sisuave entre Dieu et l ’ âme, que je supplie le Seigneur de daigner dans sa bonté en

 favoriser ceux qui n’ ajouteraient pas foi à ma parole. »

Le cœur en question a été précieusement conservé et toujours exposé dansl’église des Carmélites d’ Alba de Tormès. Ce cœur, transpercé par l’ Ange avec uneflèche symbolisant l’amour de Dieu, possède sa propre histoire, et semble continuer à

 vivre indépendamment de sa propriétaire : il gonfle, devient brûlant et brise le tubeen cristal qui le contient. Après un examen approfondi du bout de chair incorruptible,le chirurgien Manuel Sanchez en fera une description détaillée : « Une ouverture oudéchirure transversale se remarque à la partie supérieure et antérieure du cœur  ;elle est longue, étroite et profonde, et pénètre la substance même de l ’ organe, ainsique les ventricules. La forme de cette ouverture laisse deviner qu ’ elle a été faite avecun art consommé, par un instrument long, dur et très aigu ; et c ’ est seulement à

l ’ intérieur de cette ouverture que l ’ on peut reconnaître les indices de l ’ action du feuou d ’ un commencement de combustion. (…) Tout le long de la blessure, on remarque facilement des traces de combustion.  Elles sont surtout visibles sur les deux déchi-rures de la lèvre supérieure de la plaie, qui semblent carbonisées comme parl ’ application d ’ un charbon ardent ou d ’ un fer porté au rouge. » 132 

Par la suite, d’autres médecins de l’université de Salamanque noteront une perfo-ration effectuée par le dard cité précédemment par la sainte elle-même. Les troismédecins certifieront par ailleurs sur l’honneur que la conservation de l’organe vieuxde quatre cents ans ne pouvait être possible avec aucun produit chimique, ou de touteautre manière que ce soit, même naturelle.

Et le cadavre de cette femme au destin exceptionnel dont le cœur a été percé par

la flèche d’un Ange a connu un destin tout aussi exceptionnel. « Le lendemain de samort (4 octobre 1582), raconte sœur […] de San Bartolomé, on l ’ enterra avec toute lasolennité possible. Son corps fut mis dans un cercueil ; mais on le chargea de tant de

 pierres, chaux , briques que le cercueil céda sous le poids, et tout cela y pénétra. Maisil émanait un parfum si délicieux de la tombe de Teresa de Jésus que les monialessouhaitèrent  […] le corps de leur Mère. » Le 4 juillet 1583, neuf mois après sa mort,le cercueil fut ouvert. Francisco Ribera était là : « On trouva le couvercle brisé, à moitié  pourri et plein de moisissures, l ’ odeur d ’ humidité était très forte… Les habitsétaient également pourris ; le saint corps était couvert de la terre qui avait pénétrédans le cercueil moisi lui aussi, mais aussi souple et entier que s’ il eût été enterré laveille. » Le père Ribera, ému à plus d ’un titre, ajoute : « Elle était si  […] que mon

compagnon Fr Cristobal de San Alberto et moi sortîmes tandis qu’ on la déshabil-lait ; on m’ appela lorsqu’ elle fut recouverte d ’ un drap ; découvrant ses seins, je fussurpris de les voir aussi pleins et droits . »

Seul un homme pouvait être fasciné par ce corps qui, avouons-le, ne manque pasde charme, même s’il s’agit des seins d’une morte, fût-elle sainte. Ce corps en tropparfait état ne le resta pas longtemps car justement en raison de sa parfaite conserva-tion et de son odeur agréable, divers ordres et églises lui arrachèrent au sens propredu terme les membres qui demeurent toujours en… parfait état. Magistral pied de nezaux médecins légistes et autres scientifiques qui récusent ces phénomènes.

132 In « Stigmatisés et apparitions », 1967, op. cit. 

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Dans sa très belle « Vie de sainte Thérèse d’ Avila »133, Marcelle Auclair a dressél’inventaire du véritable massacre de ce corps qui s ’obstine toujours à répandre uneodeur indéfinissable mais agréable, ressemblant légèrement à celle du trèfle frais :« Le droit et un morceau de la mâchoire supérieure sont à Rome, la main gauche à

 Lisbonne, la main droite, l ’œil gauche, des doigts, des lambeaux de chair, épars en Espagne et dans toute la chrétienté. Son bras d roit et son cœur sont dans des rel i-quaires à Alba de Tormès, ainsi que ce qui reste de ce corps parfait et incorrup-tible. » 

Quelle folie barbare s’est emparée de ces hommes, de ces prêtres, a priori  menta-lement parfaitement normaux, représentant l’élite de l’époque, pour couper un bras,une jambe, un pied, un doigt de la sainte et même lui enlever le cœur et les yeux , si cen’était la parfaite authenticité de ces rencontres, constatée par des milliers de té-moins ? Le provincial de l’ordre, Jérôme Garcian raconte, sans doute très fier, com-ment il a coupé un doigt de cette main pour le garder en permanence sur lui. Il pré-cise même que lorsqu’il fut capturé par les Turcs, il n’a pu récupérer le doigt de sainte

Thérèse qu’en le rachetant moyennant quelques bagues en or et vingt réaux. Essayezde vous imaginer un instant, prenant votre voiture le matin avec un doigt ou un œild’un saint autour de votre cou134… 

Quelle folie sinon celle de l’absolue certitude de toucher Dieu lui-même au tra- vers de ces « bouts » sanguinaires de sainteté. Mais aussi quelles preuves extraordi-naires, fantastiques pour les uns, troublantes pour les autres, de la présence du Très-Haut dans ces corps stigmatisés ou incorruptibles qui, pour la majorité d’entre eux,ont vu les mystères du ciel.

133 Page 462, Seuil, Paris, 1960.134 Le lecteur sera peut-être surpris, comme moi, d’apprendre qu’il peut acheter une relique officiellede son saint favori. S’adresser au couvent Santa Lucia de Rome (Via in Selci) qui stocke les effetsd’environ deux mille saints. Les reliques sont classées par catégories. Autrement dit, une relique de

« premier choix » sera un morceau d’os ; une relique de « second choix » sera un morceau de tissud’un vêtement porté par le saint et une relique de « troisième choix » sera un morceau de sa tombe.

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CATHERINE DE SIENNE1347-1380

(Groupe I, stigmates, miracles, Anges, incorruptibilité)

ITALIE

 I was havin’  this

Out of body experience, Saw these cosmic beings,

 Everywhere I went up there,They were shakin’  their cosmic things.

The B’52’s – Cosmic Thing – 

in « Cosmic Thing », : r Records

Malgré le temps, Catherine de Sienne (1347-1380) est une mystique furieusementmoderne. Elle est de tous les temps, sans doute parce qu ’elle vécut hors du temps. Ona beau relire ses « Dialogues » et sa correspondance, rien n’ y fait, elle est là. On nepeut s’empêcher de la trouver bien plus délicate, bien plus sensible que Thérèsed’ Avila, sans doute parce que plus féminine. Catherine de Sienne est notre contempo-raine si l’on compare ses écrits aux prélats du new age actuel. Les Near Death Expe-rience ? Elle en eut une bien avant la naissance de Raymond Moody, ce qui la laissapendant plusieurs jours en larmes : « Je ne voulais pas revenir dans cette prisonqu’ est le corps. » Le réveil de ce que certains appellent kundalini ? On la vit léviter àplusieurs reprises, en pleine extase qui « ne peut se décrire avec des mots humains ».Catherine de Sienne est éternelle parce qu’elle est l’une des plus grandes mystiquesde l’histoire de l’Eglise, pourtant bien plus misogyne à l’époque qu’aujourd’hui. Et ellenous a légué ses célèbres « Dialogues »135 avec le Créateur et le Christ, un vrai joyauqui n’a qu’un seul équivalent, les « Dialogues avec l’ Ange ». Pourtant, si elle n’a pas

 vécu bien longtemps, trente-trois ans, toute son existence a baigné en permanencedans le surnaturel : stigmates, visions, extases, lévitations, incorruptibilité, etc. Elleexpliqua un jour qu’elle ne voyait pas les visages des gens qui lui rendaient visiteparce qu’elle distinguait leur âme : parfois, comme bien plus tard le curé d ’ Ars ou lePadre Pio, elle déclinait à un quidam qu’elle n’avait jamais vu la liste exhaustive deses « péchés », le foudroyant sur place. À un moment, il fallait huit prêtres en perma-nence à ses côtés car toute personne qui lui adressait la parole était aussitôt trans-

 135 Ed. Seuil, Paris, 1953.

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formée. Aussi, ce n’est pas par hasard que le souvenir d’une âme comme celle deCatherine de Sienne franchit six siècles d’histoire. Mystique parmi les mystiques,terriblement femme, au regard de scanner (au vu des tableaux et sculptures la repré-sentant), elle était dévouée corps et âme au Christ, son seul amour, son seul amant,

son seul mari et son seul Dieu. Dieu qu’elle avait commencé à vénérer dès l’âge de sixans, preuve irréfutable d’une âme prédestinée.

Il suffit de se pencher sur la vie de cette femme unique qui, bien que presque il-lettrée, eut une influence considérable sur la vie politique et religieuse de son pays,sur les papes et surtout sur l’ensemble de la communauté religieuse de son époque,franciscains et dominicains compris. Pas parce qu’elle était une femme dévote maisparce que sa réputation franchit très vite les frontières. Par exemple, en prière dansl’église, elle s’écroulait soudain devant tous les fidèles, pâle, le corps totalement ri-gide, sans aucun battement de cœur, en extase… Elle restait là pendant trois, quatreheures, au point que les prêtres, à l’aide de ses « enfants spirituels » la sortaient sur le

parvis sans qu’aucun membre de son corps n’ait bougé d’un millimètre. Un domini-cain, persuadé qu’elle n’était qu’une simulatrice, attendit sournoisement dans l’églisel’une de ses extases pour se précipiter et lui piquer les pieds et le corps avec un cou-teau136. Mais Catherine Benincasa n’eut aucune réaction sur le coup. En revanche,trois heures plus tard, « de retour sur Terre », non seulement elle se plaignit violem-ment de l’agression mais en souffrit et une plaie se forma. Un dimanche d’août 1370,son corps prit toutes les couleurs de la mort et au bout de quelques heures, sesproches, persuadés qu’elle venait de mourir, l’installèrent dans un cercueil, ouvertpour le dernier hommage. Mais Catherine finit par ouvrir les yeux, terrorisant lespauvres sœurs qui la gardaient. « Que s’ est-il passé ? l’interrogea son confesseurRaymond de Capoue, étiez-vous donc réellement morte ?  Mon cœur a éclaté, il s’ est

 fendu de haut en bas, répondit-elle. Mon âme se trouva séparée de mon corps 137 . Jene sais pas combien de temps, les sœurs disent quatre heures.  Mais j ’ ai vu les ar-canes de Dieu (Vidi Arcana Dei). Je n’ ai pas vu l ’ essence divine elle-même, mais j ’ aivu la gloire des saints, les peines des pécheurs en enfer, et celles des âmes qui se

 purifient au purgatoire. Mes souvenirs ne sont plus assez distincts. Et puis,  je n’ ai pas de mots pour expliquer de telles choses. Ah, quel chagrin d ’ être revenue ici-bas ! Mais le Seigneur m’ a dit : “Le salut de plusieurs dépend de ton retour sur Terre où tune vivras plus désormais comme autrefois, confinée dans une cellule”  » Celan’empêcha pas la jeune femme de pleurer : elle ne voulait pas revenir dans son corps.Une autre fois, un prêtre la mit à l ’épreuve en lui offrant, lors de la communion, unehostie non consacrée. Furieuse, elle se releva et l’incendia violemment. Par la suite,

on le devine, plus personne n’eut besoin de lui piquer les pieds car, dès le début decertaines de ses extases, elle se soulevait légèrement comme une plume et, toujourssans bouger, était emportée dans les airs par les bras de son Epoux, invisible bien sûr.Les fidèles qui assistaient à la messe demeuraient paralysés d’inquiétude, et on lecomprend.

136 De nos jours, lorsque des enfants affirment voir la Vierge, les médecins se précipitent et piquent lesenfants avec une aiguille ou bien passent la flamme d’un briquet sous leurs mains et devant leurs yeux

pour vérifier qu’il n’y a pas de simulacre.137  Aujourd’hui les spécialistes du new âge diraient qu’elle fit une expérience « hors du corps ».

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Son mariage avec le Christ ne manqua pas de donner des idées aux joailliers ita-liens. Un soir de 1337, alors qu’elle était perdue dans ses prières, le Christ lui apparutet lui tint le discours suivant : « Depuis que, par amour pour Moi, tu as renoncé auxvanités, méprisé les plaisirs de la chair et fixé toutes les délices de ton cœur en Moi ,

et maintenant que le reste de la maison s’ amuse, J ’ ai décidé de célébrer tes noces deton âme et de t ’ épouser dans la foi comme Je te l ’ avais promis. » Alors, toujoursd’après son témoignage, l’apôtre Jean, Marie, saint Paul et saint Dominique se maté-rialisèrent dans la petite cellule pour être les témoins… Marie prit la main de Cathe-rine et présenta la jeune vierge à son Fils qui lui passa au doigt une alliance en orsertie d’un diamant et de quatre perles : « Ici, Je te marie avec Moi dans la foi , Moiton Créateur et ton sauveur. Garde cette foi sans tache jusqu’ à ce que tu viennes à

 Moi au ciel, célébrer ce mariage qui n’ a pas de fin. À partir de ce moment, ma fille,sois ferme et décisive dans tout ce que dans Ma providence je te demanderai de

 faire. Armée comme tu es de la force de la foi, tu vaincras tous tes ennemis et serasheureuse. » Cette bague demeurait invisible sauf à Catherine qui la voyait toujours,

hormis, avait-elle admis en rougissant, lorsqu’elle avait offensé son Epoux (après uneconfession en bonne règle, tout redevenait « normal » !).Curieusement, nous avons peu de textes sur les  Anges de Catherine de Sienne,

sauf l’un de ses « Dialogues », qui ont traversé plus de six siècles d ’édition. Ce pas-sage des entretiens avec le Père éternel parle de la « Divine Providence », que certainsappellent le hasard, d’autres la coïncidence et d’autres encore la synchronicité :

« Parfois cependant elle (la providence de Dieu) s’ exercera envers mes grandsserviteurs sans passer par la créature, directement, ainsi que tu l ’ as éprouvé toi-même et ainsi que tu l ’ as entendu dire de ton glorieux père saint Dominique 138 cebien-aimé serviteur qui, un jour des premiers temps de l ’ ordre, alors que ses moines,

au moment du repas, n’ avaient rien à manger, dit plein de foi et certain que Je lesecourrais : –  Mes fils, asseyez-vous. Obéissants, les moines s’ assirent devant latable. Alors, moi qui aide ceux qui espèrent en moi, j ’ envoyai deux Anges porteurs de

 pains très blancs, et en si grande quantité qu’ ils en eurent pour plusieurs repas.Voilà un exemple où ma providence s’ est exercée sans le moyen de l ’ homme, maisavec la clémence de l ’  Esprit-Saint. » 139 

Catherine de Sienne ressentit les premières douleurs de la Passion en 1373 avecla couronne d’épines autour de la tête, suivies deux ans plus tard par les marques descinq autres blessures qui apparurent sur son corps, douloureuses mais cependantinvisibles comme elle le Lui avait demandé (elles apparurent en revanche lors de son

décès). Pendant toute sa vie, Catherine ne cessa de se détruire pour Lui laisser laplace : détruire les besoins physiques de son corps, anéantir son besoin de sommeil,supprimer son appétit et surtout décimer ses aversions psychologiques afin que plusrien ne subsiste entre elle et Lui. Sur le papier, cela semble peut-être simple, maisdans la Pratique, comme nous allons le voir, cela l’est nettement moins et illustreparfaitement la différence entre le commun des mortels (vous, moi) et presque tousles mystiques abordés dans ce chapitre qui ont vu un ou des Anges.

138 Catherine de Sienne était une dominicaine tertiaire.139

 Un tableau de cette scène se trouve au musée du Louvre : « Le repas de saint Dominique servi parles Anges » par Fra Angelico.

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Dès son adolescence par exemple, Catherine ne cessa de se mortifier avecl’incontournable « discipline » au point que sa mère la suppliera d ’arrêter de se muti-ler en pleurant : « Ma fille, tu es en train de mourir devant mes yeux. Tu vas te tuer.

 Pitié, pitié. Mais qui veut emporter ma fille, qui m’ apporte autant de malheurs ?

Qu’ est-ce que j ’ ai fait au bon Dieu mériter ça, etc. » Elle ne croyait pas si bien dire.Sur quoi, Catherine lui répondit par un superbe et sans appel « je ne veux pas voir entoi seulement la mère de mon corps mais aussi la mère de mon âme  ». Elle avait dix-sept ans… Plus tard, Cabriani, l’un de ses fidèles, qualifia les lésions et les plaies – résultantes de ses flagellations – de « petites roses » et « petites fleurs ».

 Avant d’aller plus loin, abordons l’inévitable mais trop hâtive conclusion du sa-domasochisme. À ce sujet, c’est Aimé Michel qui, après une étude approfondie de la

 vie d’une autre grande mystique, Catherine de Pazzi, que nous venons de voir, a don-né la meilleure analyse, infirmant la thèse du sadomasochisme :

« “Tous ces phénomènes, écrit Dingwall parlant des mortifications de la sainte,

sont bien connus des spécialistes de la psychopathologie, en particulier de ceux quis’ intéressent aux pratiques masochistes, dans lesquelles le plaisir sexuel est éprouvé par le moyen de certaines douleurs mentales et physiques infligées de préférence par une personne du sexe opposé. Dans certains cas, surtout chez les personnesvouées au service de la religion, ce plaisir masochiste se distingue de tout ce qui peutêtre dit consciemment sexuel, et il faut distinguer nettement des autres cette variétéde masochisme ascétique”. 

 Mais que connaissent de l ’ascèse les “spécialistes”  dont parle Dingwall ? Rien.Ont-ils fréquenté les couvents ? Non. Dingwall, qui a immensément lu et qui cite uneécrasante bibliographie sur la flagellation en tant que pratique sexuelle, tire toute sascience (il le dit) des livres, et la proportion est forte, parmi ceux qu’ il cite,

d ’ ouvrages de pure et simple gaudriole. Il a toujours été de bonne compagnie de plaisanter les moines. Le moine paillard mène déjà les cinq cents diables sur leschapiteaux romans et les sculptures des cathédrales. Quand donc une nonne se fla-gelle, c’ est forcément une flagellée masochiste. Que les couvents soient les seuls en-droits au monde où il n’ y ait aucun dévoyé sexuel, je n’ irai pas jusqu’ à le dire. Mais ils’ agit ici d ’ un cas particulier bien observé, et de lui seul : oui ou non, les flagellationset mortifications de Marie-Madeleine de Pazzi avaient-elles pour but (conscient ounon) le plaisir sexuel ? Je réponds par la négative pour les raisons suivantes :

– Les masochistes n’ aiment nullement la douleur. Ils aiment une certaine dou-leur, et infligée dans des circonstances bien précises. J ’ attends qu’ on me montre,statistiques à l ’ appui, que les masochistes ont l ’ habitude de se faire arracher les

dents sans anesthésie, de se jeter dans les incendies pour sauver des vies, qu ’ ils fontmaintenant la queue pour s ’ engager comme infirmiers dans les léproseries, et qu’ àl ’ armée ils sont automatiquement volontaires pour les corvées. En fait le masochisteest un être attardé : “  Sadisme et masochisme (…) existent toujours chez l ’ enfant à uncertain stade de sa maturation”  ; chez l ’ adulte, ils ne sont qu’ une “  persistance”   (Dr

 R. R. Held).– La pulsion masochiste grandit et cesse avec les pulsions sexuelles : la douleur

non spécifique (c’ est-à-dire autre que celle que requiert sa manie) l ’ éteint, la maladieaussi et, bien entendu, la satisfaction. Le masochiste qui crève de faim oublie sonmasochisme et ne garde que son envie de manger. Par pulsions sexuelles, il fautévidemment entendre aussi bien celles de l ’ imagination que celles des sens : un vieil-

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lard peut être masochiste : à condition toutefois de n’ avoir ni trop faim, ni trop soif,ni mal aux dents, et de ne pas souffrir d ’ un panaris. » 140 

Mais dans ce genre, les exercices de Catherine de Sienne iront bien plus loin que

ceux du sadomasochisme, et je défie quiconque d ’en faire autant : elle n’a jamaishésité par exemple à soigner les plus malades, avec une prédilection pour ceux dontpersonne ne voulait s’occuper, comme Andréa, atteinte d’un cancer tellement avancéet nauséabond que personne ne voulait l’approcher. En la déshabillant pour nettoyerla lésion sur la poitrine, Catherine, soudain blême à la vue de la blessure infâme, eutun tel mouvement de dégoût qu’elle se rejeta en arrière avec une violente envie de

 vomir. Mais ce fut tout car elle s ’était juré d’annihiler en elle tout ce qui pouvait  en-core réagir, afin de Lui laisser encore plus de place. Alors elle se reprit et nettoyal’ulcère en mettant toutes les chairs en putréfaction et autres liquides qui y baignaientdans un bol, et le… but. Ensuite elle plaça son visage dans la plaie et la lécha afin de lanettoyer. On peut parler de folie. Mais qui oserait encore parler de sadomasochisme ?

L’épouse mystique mourut à trente-trois ans comme son divin mari, le 29 avril1380 ; c’est à ce moment-là que les stigmates apparurent. Le corps de Catherine deSienne, exposé pendant trois jours après son décès, reçut la visite de milliers de fi-dèles et de nobles, tous attirés par son intimité avec Dieu. Et ce n ’est qu’en 1385, soitcinq ans plus tard, lors d’un déménagement, que son cercueil fut ouvert pour récupé-rer ses os, autrement dit ses reliques. Les témoins furent ébahis de la découvrir in-tacte, comme si le temps s’était figé. Et son corps subit le même sort que celui deThérèse d’ Avila. Son confesseur Raymond de Capoue lui arracha le cœur et lui coupala tête (!) pour l’envoyer comme relique à l’église Saint-Dominique de Sienne quihérita plus tard d’une main. Un bras rejoignit la même ville, trois doigts partirent

pour Venise, Rome garda la plupart de ses objets et l’autre main, Florence s’estimasatisfaite avec une côte, le doigt portant la bague invisible atterrit chez les chartreusesde Pontiniano, les dents furent généreusement distribuées aux proches et les domini-caines de Rome héritèrent d’une… épaule.

Une véritable boucherie réalisée par les religieux eux-mêmes qui ne s ’expliqueque par l’authenticité de cette femme hors du commun. Mieux, le 4 octobre 1970, lepape Paul VI ordonna Catherine de Sienne docteur de l’Eglise, comme quoi son au-thenticité hante encore les esprits, assoiffés de toucher le Très-Haut et ses Anges,même à travers le temps.

140 In « Metanoïa », op. cit., pages 108-109.

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9Des stigmatisés et des Anges (IIA)

 Aujourd ’ hui je te dis : Souffrir par toi n’ est pas souffrir

C ’ est comme mourir ou bien faire rireC ’ est s’ éloigner du monde des vivants

 Dans la forêt, voir l ’ arbre mort, seulement … 

Julien CLERC –  Souffrir par toi n’ est pas souffrir – in « N° 7 », EMI Pathé Records

Depuis fort longtemps, tout mystique éveille systématiquement la suspicion deRome. Les preuves établissant une sainteté doivent être innombrables, accompagnéesde miracles incontestables et d’un signe divin, le bouquet final en quelque sorte. Le

 journaliste de « Newsweek » Ken Woodward, raconte dans son livre « Making

saints », comment le tout-puissant cardinal John O. Connor de l’archevêché de New York a essuyé une fin de non-recevoir du Vatican : l’archevêque, à la demande ducardinal Theodore Mac Carrick, a entamé une procédure de béatification de son pré-décesseur de la cathédrale Saint-Patrick de New York, le cardinal Terence Cooke, cinqmois seulement après sa mort. Certains de leur influence considérable (avant toutfinancière), les deux cardinaux américains ont voulu faire pression sur la congréga-tion pour la cause des saints. Réplique sans appel de Rome : « Nous attendons auminimum cinquante ans pour examiner un dossier. » 

Sous-entendu, si la mémoire du disparu survit au temps grâce à des miracles (engénéral des guérisons inexpliquées), le dossier peut être accepté en première ins-tance. Pas avant141. En clair, strictement aucun détail, susceptible de jeter un doute,ne peut être laissé de côté, sous peine de discréditer les autres saints et surtout Rome.Un risque impossible à assumer compte tenu des conséquences, surtout à une époqueaussi spirituellement aride que cette fin de XXe siècle. Maria Simma, la visionnairesuisse, a parfaitement résumé les causes de la méfiance de l’Eglise dans son ouvrage« Les Âmes du purgatoire m’ont dit »142 : « Souvent, on comprend mal la grande

141 La procédure d’enquête conduisant à la canonisation a été établie en 1910 par Canon Macken, unprêtre anglais. Elle se décompose en neuf phases : 1) Phase préjuridique. 2) Phase informative. 3)Jugement d’orthodoxie. 4) Phase romaine. 5) Section historique. 6) Examen de la dépouille. 7) Procé-dure d’examen des miracles. 8) Béatification. 9) Canonisation. L’ensemble peut durer entre quaranteet quatre cents ans… 142

 Ce livre connaît depuis sa première édition un succès considérable à travers le monde ; plus de cinqcent mille exemplaires ont été vendus dans les différentes traductions.

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réserve dont fait preuve l ’  Eglise catholique à l ’ égard des révélations privées. (…)  Ilvaut mieux que l ’  Eglise ne reconnaisse pas comme authentiques dix cas, que d ’ enreconnaître comme tel un seul qui ne le serait pas . »

Ce groupe IIa recense donc exclusivement les sujets stigmatisés (blessures cons-tatées, vérifiées et authentifiées par diverses autorités civiles, médicales et ecclésias-tiques de l’époque) qui eurent, entre autres, des visions angéliques. Au même titreque l’incorruptibilité des cadavres, les stigmates valident la relation surnaturelleentre le sujet et le divin, leurs « visions » et, surtout, nous donnent des indicationssur la nature des Anges.

Comme le groupe précédent, celui-ci comporte des noms illustres. Dans le caspar exemple de Padre Pio, mort en 1968, on dispose bien entendu de photos, maisaussi de films et d’enregistrements audio, indépendamment des nombreuses exper-tises médicales. Tous ceux qui pensent que les stigmatisés sont atteints d ’une maladiementale sont invités à rencontrer au choix quelques stigmatisés contemporains

comme Jane Hunt, une Anglaise née en 1957 (divers reportages et interviews de laBBC sont disponibles), Vera d’ Agostino, une Italienne de Pescara, née le 21 février1959 ou le père Jim Bruse de Lake Ridge, Virginie. À ce jour, et malgré les moyensscientifiques dont disposent les médecins et biologistes, aucune explication n’a puêtre fournie pour expliquer ce mystère.

C’est l’ Américain Michael Freze qui a relevé les points communs de tous cesstigmatisés dans l’un des ouvrages les plus complets écrits sur ce phénomène, « They

 bore the wounds of Christ »143. Sept caractéristiques majeures se détachent :1) Ils sont choisis par Dieu (donc prédestinés).2) Dieu désire toujours leur consentement avant de leur attribuer cette vie de vic-

time expiatoire.

3) Le sujet a des locutions et/ou des visions dès l ’âge de quatre ou cinq ans. LeChrist ou le Père lui parle.

4) Il perd dans son enfance des proches, voire sa famille.5) Le sujet est souvent foudroyé par diverses paralysies et les médecins cherchent

désespérément à en trouver les causes.6) Le sujet est annihilé mais ses souffrances sont compensées par des extases qui

ne « peuvent être décrites avec des mots humains ».7) Le sujet meurt lorsque les médecins ne s’ y attendent pas.

En clair, si votre petite fille, tout en jouant avec sa poupée Barbie, vous dit sou-dain « Maman, papa, Jésus m’ a parlé et il a dit que je me marierai avec lui quand je

serai grande », attendez-vous à ce qu’effectivement elle devienne religieuse, ou stig-matisée, ou les deux. Son sort est de toute façon scellé et il y a très peu de chancesqu’elle refuse son rôle de victime pour racheter nos « péchés ».

Certains psychiatres prétendent que les stigmates proviennent d ’une autosugges-tion et brandissent comme preuve le fait que la blessure du Christ sur le côté se situe,soit à droite, soit à gauche, en réalité calquée sur la représentation du crucifix devantlequel prie le stigmatisé. Les Evangiles, il est vrai, ne précisent pas de quel côté leChrist reçut la lance. D’après le saint suaire de Turin, la blessure, de forme elliptique,se trouve sur le côté droit. On pourrait éventuellement accepter l’hypothèse de l’auto-hypnose s’il n’ y avait aussi l’absence totale d’alimentation (comme nous le verrons

143 OSV, 1989, Huntington (Indiana).

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plus loin avec Thérèse Neumann) sans aucune conséquence, les parfums émanant desplaies, des blessures qui ne s’infectent jamais, une manifestation plus marquéechaque vendredi, des dons de lecture des âmes (mise à nu) et parfois après le décès,un cadavre incorruptible pour nous replonger dans l’inexplicable.

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GEORGETTE FANIEL1915-/

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

CANADA

 No earthly church has ever blessed our unionTo stain the beauty of this nuptial hour.

 No flowers on the Altar, No white veil in your hair, No maiden dress to alter,

 No Bible oath to swear.The secret marriage vow is never spoken.The secret marriage never can be broken.

STING – The Secret Marriage – in « Nothing like the Sun », A&M Records

 Après des mois d’immersion complète dans les stigmatisés à la recherche de leurs visions d’ Anges, je découvris que ces personnages me fascinaient autant, voire plus,que ces Etres célestes. Catherine de Sienne, Padre Pio et Gemma Galgani me capti-

 vaient littéralement. Puis j’imaginai de façon assez fantaisiste que le « Quotidien deParis » m’envoyait en Italie avec notre photographe Savaltore Carambia pour inter-

 viewer Gemma Galgani : « Mademoiselle, vous dites que vous voyez votre Angegardien. Comment est-il ? Quel est son nom ? Lit-il « Témoignage chrétien » ou bienle « Figaro Magazine » ? Est-ce qu’ il mange ? Fume-t-il des Gitanes ? Est-ce qu’ il vaà la messe ? Travaille-t-il pour Michael Archange ou pour Dieu ? Est-il vrai qu ’ il setrouvait en congé maladie lorsque  vous vous êtes cassé une jambe ? etc. » Pendantce temps, Salvatore armait ses « flashes-parapluies », ses pellicules  400 asa Ekta-chrome et son Nikon pour immortaliser la jeune femme et son Ange gardien. Bref, àmon bureau de la rue Ancelle à Neuilly, je rêvais de rencontrer une « vraie stigmati-sée ». Mais je découvris qu’obtenir un numéro de téléphone revenait à demandercelui d’une star de cinéma. Je revois encore le père René Laurentin, avant tout unconfrère journaliste, assez agacé lorsque je lui avais demandé l’adresse d’une stigma-tisée et surtout visionnaire (elles ne le sont pas toutes). Il ne m ’en donna aucune, bienentendu. Comme je n’étais pas prêtre mais journaliste, spécialisé dans l’informatique(!), mes intentions étaient forcément malsaines et certainement inspirées par leDiable, oh le vilain ! Raison pour laquelle je persiste à dire que si les prêtres avaient

moins d’œillères et plus d’humour, les églises seraient assurément moins vides.

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Mais la Divine Providence veillait au grain et me mit sur la piste de la Cana-dienne Georgette Faniel dont je n’avais jamais entendu parler, bien qu’elle soit parfai-tement « authentifiée » par l’Eglise. Le cardinal Léger de l’archevêché de Montréalavait même autorisé son directeur spirituel à célébrer la messe chez elle. Il s ’agissait

donc d’une stigmatisée « en règle ». Alors, toutes les questions que je rêvais de poserà Catherine de Sienne, à Thérèse d’ Avila, à Anne-Catherine Emmerich et à GemmaGalgani ont resurgi. Aussitôt, je pris un billet pour Montréal et fus assez surpris derecevoir un accueil agréable de la part du père Guy Girard, directeur spirituel de celleque je m’apprêtais à bombarder de questions irrespectueuses style « pourquoi souf-

 frez-vous comme cela ? », « est-ce que cela sert à quelque chose ? », « que faisaitvotre Ange gardien lorsque vous êtes tombée ? », « le Christ vous a-t-Il donné unebague lors de votre mariage avec Lui  ? », « n’ avez-vous jamais eu envie de divor-cer ? », « pourquoi vous soigne-t-on puisque vos Maladies sont imposées par

 Dieu ? », etc. Après avoir étudié toutes ces épouses du Christ, parler à l’une d’entre elles repré-

sentait une sorte d’aboutissement. J’avais le sentiment de rencontrer une extra-terrestre car les stigmatisés semble se plaire à vivre dans un état de souffrances per-manent. Pire, tout en leur affirmant qu’elles étaient ses « bienaimées », le Christ leur« offrait » encore plus de souffrances et de douleurs. Ce dolorisme me mettait mal àl’aise. De plus, ces déclarations christiques étaient en opposition totale avec les expé-riences vécues dans les NDE où les sujets parlent d’amour divin infini et compassion-nel. Alors ? Ma rencontre avec la stigmatisée de Montréal allait m ’éclairer une foispour toutes, surtout lorsqu’elle me dit qu’en 1947, « elle traversé un tunnel avec unemagnifique lumière  au  bout   ». En l’écoutant, la raison de ces souffrances devintclaire, limpide, d’autant plus que je fus intimement convaincu par la simplicité decette femme de soixante-seize ans, au regard innocent de « vierge consacrée ». En

tant que journaliste, j’avais interviewé trop de gens pour ne pas déceler la sincérité etsurtout l’authenticité de cette dame. Ses réponses étaient plus claires que celles den’importe quel docteur en théologie comparée. Elle parlait avec son cœur et une sim-plicité enfantine parce qu’elle n’avait pas dépassé le cours moyen, foudroyée pardiverses maladies dès son enfance, comme Marthe Robin. Nulle trace d ’hystérie chezelle et son premier directeur spirituel, un jésuite comme on n ’en fait plus, aurait tôtfait de découvrir la supercherie. « Certaines personnes ont peur de moi. Il y aquelques jours, une dame a récité une dizaine de chapelets avant de monter les esca-liers, tellement elle était effrayée », me confia-t-elle. Effectivement, une vraie stigma-tisée, même si elle ne porte pas toujours des plaies visibles, ça fait peur… 

Le premier contact fut curieux. À Montréal, j’étais arrivé un peu en avance à sonappartement niché au premier étage d ’un immeuble construit dans une petite rueproche de l’avenue Rachel. L’aide de Georgette Faniel faillit ne pas me laisser entrerparce que le prêtre ne m’accompagnait pas. Après quelques palabres, finalement jepénétrai dans l’appartement. Le décor et les meubles me rappelaient la modestie desintérieurs des pays de l’Est. Tout était silencieux. Même les trois perruches en cage nepipaient mot. Georgette Faniel dormait dans une petite pièce aux murs blancs avecun crucifix accroché au-dessus de son lit.

En attendant son directeur spirituel, je vérifiais l’état des piles du magnétophone,préparais les cassettes, contrôlais le micro et surtout relisais la liste des questions que

 j’avais préparées. Curieusement, je ne trouvais pas d’ambiance alors que je

m’attendais à je ne sais quelle atmosphère surnaturelle. Rien. Le calme et la paix d’un

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appartement d’une personne âgée. Puis le père Girard entra et me serra vigoureuse-ment la main en me souriant. C’était la première fois que je voyais un prêtre en tenue

 bleu ciel, indiquant son appartenance à la Société des pères des saints apôtres et celachangeait agréablement des sinistres tenues noires. « Alors, vous écrivez sur les

 Anges ? » me demanda-t-il. Cela me changeait des « avez-vous pris votre filet à pa- pillons ? ». Puis il m’expliqua en quelques mots la vie de Georgette Faniel. Fille d ’unpeintre belge immigré au Canada, elle commença à entendre des voix intérieures dèsl’âge de six ans et pensait qu’il en était de même pour tout le monde. Classique. Ca-therine de Sienne avait elle aussi expliqué à sa mère dès l’âge de cinq ans qu’elle par-lait avec Jésus. Bref, depuis presque soixante-dix ans, Georgette Faniel discute avec lePère éternel, le Christ et Marie, voit l’ Archange Michael et son Ange gardien. Parfoiselle biloque mais c’est un sujet qu’elle n’aborde pas. C’est son « jardin secret ». Etcomme les autres stigmatisées, des maladies diverses et variées l’immobilisèrent dèsson plus jeune âge. De façon à régulariser cette union divine dans la souffrance, elle aété « consacrée » par son directeur spirituel de l ’époque, le père Gamache, comme

« victime ». Auparavant, elle avait fait ses  vœux de chasteté et de pauvreté. Au- jourd’hui, si ses souffrances sont « normales » pendant la semaine (hormis la messequotidienne), le vendredi elles deviennent effroyables.

Jusque-là, la vie de Georgette Faniel correspond trait pour trait au profil deGemma Galgani. Mais cette dernière n’a pas eu à souffrir pendant trop longtempspuisqu’elle mourut à vingt-cinq ans alors que la stigmatisée de Montréal n ’a pas bou-gé de chez elle depuis plus de cinquante ans. Au moment de l’interview, elle souffraitd’une fracture du sternum. Son médecin ne l’abandonne pas et tente de la soulager.Mais justement, à quoi servent réellement ses souffrances ? Le père Guy Girard ne futguère étonné par ma question. « Vous savez, elle connaît régulièrement des trans-

 fixions ou transverbérations, m’explique-t-il, c’ est-à-dire une douleur subite, parti-

culièrement brutale et pénible, suivie d ’ une joie, à côté de laquelle toutes les autres joies du monde ne sont rien. Mais récemment, le Père éternel lui a demandé de re-noncer même à cette joie pour offrir davantage pour le salut du monde, et en parti-culier pour Medjugorje 144. Ses transverbérations sont un acte d ’ amour du Père ou de

 Jésus qui lui prouvent toute l ’ affection qu’ ils lui   portent , en lui assurant qu’ elle estsource de rédemption pour le monde. Cette souffrance est source de salut pour desmillions et des millions d ’ âmes qui , sans elle, ne connaîtraient pas Dieu. Une trans-

 fixion, c’ est comme lorsque quelqu’ un fait un infarctus.  La douleur est terrible,comme si l ’ on vous plantait un couteau dans l e cœur. Dans ces cas-là, Georgette sesaisit la poitrine. Elle ne crie pas, parce que, après cinquante ans, elle a le couragede ne pas crier. Elle ne fait que répéter « Seigneur, que Ta volonté soit faite,  je

T ’ offre toute ma souffrance, pour les mourants, pour les enfants qui n ’ ont rien àmanger, pour les blessés, pour tous ceux qui vont mourir aujourd ’ hui , pour l ’  Egliseetc. »  Lorsqu’ elle souffre, elle prie et elle offre. Elle porte les souffrances du Christdans ses pieds, dans ses mains et sur son front. Mais c’ est pendant la célébration del ’  Eucharistie qu’ elle souffre le plus. » 

Je ne pouvais m’empêcher de trouver cela affreux. Pourtant, lorsque la stigmati-sée elle-même m’expliqua avec sa voix de petite fille la raison de ses souffrances, celam’apparut d’une clarté aveuglante. Et je n’ai jamais su comment elle a réussi à mefaire comprendre l’aspect le plus rébarbatif de ce concept de l’Eglise catholique. Fina-

 144  Au moment de l’interview, la guerre entre Ser bes et Croates faisait rage.

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lement, le père Girard m’invita dans la chambre de la stigmatisée. Georgette Fanielme regarda avec des yeux d’enfant et je me disais qu ’en aucun cas je ne devaism’attendrir.

– Offrir la souffrance est le plus important aux yeux de Dieu ?  lui demandai-je.– Oui, parce que nous accomplissons ce qu’ il a demandé, de porter notre croix. Alors la souffrance pour moi c’ est une partie de la croix, aussi bien physique quespirituelle. 

Je me demandais pourquoi la souffrance au lieu du bonheur.– On ne peut pas Lui offrir notre joie ou notre bonheur à la place de la souf-

 france ?  – C ’ est difficile à comprendre mais ça se vit. J ’ éprouve de la joie de savoir que

 j ’ exécute la volonté de Dieu, d ’ accepter ce qu’ il me demande sans me révolter. (Elles’arrête quelques instants.)  Il faut savoir que la souffrance a trois degrés : nous

 pouvons expier nos fautes, coopérer au salut des hommes avec le Christ et aussi

mériter. Celle-là, personne ne peut vous l ’ enlever. Cependant, il n’ y a de joie dans lasouffrance que si elle est acceptée. Le Père et le Christ me demandent régulièrementde souffrir et ils m’ en apportent pour racheter les âmes.

– Quelle est la différence entre le Père et le Christ ?– Lorsque le Père me demande quelque chose, c’ est avec fermeté. Jésus, lui, est

 plutôt comme un époux. Il s’ approche doucement, ou bien il fait un détour parfois pour me demander telle ou telle chose (elle rit gentiment comme si elle Le voyait etn’osait pas Lui demander quelque chose).  Le Père demande beaucoup plus que le

 Fils. Le Christ est un Epoux, il nous accompagne, nous aime, nous fortifie dansl ’  Eucharistie, alors que le Père se manifeste bien plus clairement lorsqu’ il demandequelque chose que le Fils ne pourrait le faire. On sent une nuance entre la demande

du Père et celle du Fils. Le Père est beaucoup plus direct mais Il demande toujours si j ’ accepte. Il respecte ma liberté. Mais je suis tellement habituée par la grâce de Dieuà accepter Sa volonté que j ’ arrive à ne pas me révolter : lorsque mon médecin parexemple me donne des traitements douloureux, comme cet après-midi où il devaitm’ infiltrer le sternum avec une aiguille. Alors, au lieu de penser que cela va me fairetrès très mal, je pense à Jésus sur la croix qui Lui n ’ a rien eu pour adoucir ses dou-leurs. Après, je fais des actes d ’  Amour c’ est-à-dire que je remercie le Père et j ’ unismes souffrances à celles de Jésus et aux douleurs de Marie pour n ’ avoir aucunerichesse personnelle. Ce n’ est pas ma souffrance, mais celle que le Père a choisie

 pour moi. – Vous êtes une épouse mystique du Christ … (pas le temps de terminer ma ques-

tion).–  Je n’ aime pas le mot mystique, j ’ y suis allergique. Je suis simple servante de

 Dieu.– Mais le Christ vous a bien épousée à un moment donné ?  m’étonnai-je.– Oui, d ’ accord, je ne veux pas nier que je suis Son épouse.– Quand eut lieu le mariage ?– Il était déjà mon compagnon de tous les jours. Cela a eu lieu le 22 février 1953,

lorsqu’ il m’ a demandé si j ’ acceptais d ’ être Son épouse ainsi que le contenu de la croix pour sauver les âmes avec Lui. Il m’ a dit qu’  Il était Tout et que je n’ étais rien. En-suite il m’ a demandé de porter une bague, bénie par mon confesseur. Alors j ’ ai con-senti, sans savoir dans quoi je m’ engageais vraiment, et pour combien de temps.

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 J ’ espérais qu’ il viendrait me chercher assez tôt. Mais je vais avoir soixante-dix-septans bientôt, avec soixante-douze ans de maladie derrière moi. Alors… (elle rit).

– Vous êtes une épouse du Christ et aussi celle du Père ?Un point qui m’échappait totalement.

–  Je suis l ’ épouse de la Trinité. Je repensai au mariage de Catherine de Sienne.– Comment s’ est passé le mariage ? Vous avez eu une vision, une extase, une

bague ?– Oui, mais elle est invisible. Il y a la croix dessus… Elle est passée sur mon an-

nulaire droit. Sur la main gauche, ce ne serait que des fiançailles ou bien l ’ uniond ’ époux sur le plan humain. Alors que sur le plan spirituel, c’ est sur la main droiteque se trouve la bague. Marie était présente avec la cour céleste.

– La cour céleste ?– Les Anges, les Archanges et tous ceux qui adorent Dieu et qui sont présents

dans ses œuvres.

J’avais l’impression soudain d’être retombé en enfance, du temps de mon pre-mier catéchisme à l’âge de six ans. Mais cette interview me passionnait de plus enplus car, pour la première fois, le surnaturel commençait à être palpable.

–  Alors comment sont les Anges ?– D’ une grande splendeur…  Les Archanges sont ceux qui ont des messages à

transmettre au monde ; les autres semblent être faits pour l ’ adoration de Dieu, pourle service de Dieu et pour nous aider, comme les Anges gardiens.

– Vous voyez votre Ange gardien ?– Oui, je l ’ ai déjà vu ! De plus en plus le sentiment de redevenir enfant ou d ’être un aveugle en compa-

gnie d’un guide.

– Comment est-il ?  – Très beau (elle rit comme une jeune fille à qui un jeune homme fait la cour ). Il

a une tunique blanche. Mais on ne peut pas le comparer à la beauté humaine. Il estau-delà de cela, dans les traits, le visage, dans tout. Je n ’ ai jamais vu d ’ homme aussibeau. Je vois aussi les Anges pendant l ’  Eucharistie. Ils sont en état d ’ adoration,

 prosternés devant la présence réelle de Dieu devant l ’ autel. Je ne vois pas pourquoides gens et même des prêtres ne croient pas à l ’  Ange gardien qui nous accompagnetoujours.

– Comment parler avec son Ange gardien ?– D’ abord croire que nous avons un Ange qui nous accompagne jusqu’ à la mort,

qui intercède pour nous, nous garde et nous protège. Un Ange gardien ne cesse

d ’ intercéder pour son protégé. Je le prie tous les jours ainsi que les Anges de ceux quivivent dans la souffrance morale, physique et spirituelle. Vous savez, il y a tellementde souffrances qui se perdent, parce que les gens ne savent pas qu ’ ils peuvent offrirleur souffrance à Dieu. »

Georgette Faniel tente de trouver une position plus confortable dans son lit, carson sternum la fait à nouveau souffrir.

–  Justement, que faisait votre Ange gardien lorsque vous êtes tombée ?– Je pense que c’ est Dieu qui permet toute épreuve. J ’ aurais pu mourir, vous sa-

vez. Après ma chute et cette fracture du sternum, j ’ ai entendu le Père éternel me dire“ c’ est ta première chute, ma bien-aimée, dans le plan physique. Tu en auras deuxautres, comme mon Fils. La seconde sera plus terrible parce qu’ elle sera dans le plan

spirituel. Mais ta troisième chute sera dans mes bras” . Après, j ’ ai été immédiate-

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ment hospitalisée et lorsque les médecins ont vu les radios, ils m ’ ont demandé :“  Mais qui vous a frappé, madame ? Il faut absolument le dénoncer ; c’ est un crime.”  

 J ’ ai dit : “  Non, c’ est juste une chute.”  Ils ne m’ ont pas crue.– Comment arrivez-vous à supporter toutes ces souffrances ?

–  Aujourd ’ hui, c’ est surtout l ’  Eucharistie qui me tient. Elle m’ a même guéried ’ une paralysie du côté droit du visage. Un après-midi, j ’ ai entendu la voix inté-rieure me dire : “  Ma bien-aimée, reçois le corps du Christ et tu seras guérie.”  Le pèreGirard venait juste d ’ entrer me rendre visite et je voulus lui faire signe avec mamain gauche en lui indiquant le ciel, l ’ hostie et la bouche mais il a cru que le store dela fenêtre était trop haut et qu ’ il fallait le baisser. Quand il est revenu vers moi, j ’ aidemandé au Seigneur de lui faire comprendre que je voulais communier. J ’ avaisbeau lui faire des signes, il ne comprenait pas. Avant qu ’ il parte, j ’ ai dit à Dieu le

 Père : “  Si Vous voulez que je reste paralysée, que Votre volonté soit faite, je Vous enremercie. Sinon, si vous voulez me guérir pour que je puisse faire un témoignage,inspirez au père Girard de me donner l ’  Eucharistie.”  Etant aumônier, il l ’ avait sur

lui en permanence. C ’ était le 20 janvier. Au moment de partir, il revint vers moi etme dit : “  Ah, j ’ ai oublié de te bénir.”  Puis, voyant mon visage, il ajoute : “  Et si je tedonnais une parcelle d ’ hostie, crois-tu que cela pourrait t ’ aider ? ”  Il me donna doncl ’ hostie, se leva et s’ apprêtait à partir. Au moment où il termina sa bénédiction, je luidis “ merci ”  sans m’ en rendre compte. Il n’ en revenait pas. “ Comment ? Tu parles, tubouges… Tu es guérie !”   Et il éclata en sanglots. Je n’ avais jamais vu un homme

 pleurer comme cela. C ’ était la première fois qu’ il assistait à un miracle. Lorsque j ’ aiappelé mon médecin, il m’ a raccroché au nez, croyant à une mauvaise blague parcequ’ il savait que je ne pouvais pas parler. L’ infirmière qui travaillait pour lui estvenue me voir et a constaté que c ’ était vrai. Il n’ en revenait pas. Une autre fois,

 j ’ étais gravement malade, une hémorragie terrible, et l ’ hôpital m’ attendait aux ur-

gences. J ’ ai dit au père Girard , “ donnez-moi l ’  Eucharistie, je suis sûre que je vaisaller mieux ”   et en effet je fus guérie. J ’ étais certaine que le Seigneur avait voulutester ma foi. Alors je ne peux pas ne pas avoir confiance en l ’  Eucharistie. 

–  Donc vous êtes heureuse dans votre mariage… divin ? (Je ne voulais plus utili-ser le mot « mystique » qui l’avait énervée.)

– Oui. La seule chose est que je ne voudrais pas déplaire à Dieu en acceptant pour toujours Sa volonté. Mais j ’ essaie. On est tous humains. Jamais je ne me ré-volte devant la souffrance. Je prie souvent mon Ange gardien pour qu’ il viennem’ aider.

– Il vient ?– Oh oui, Il fait ce que je ne suis pas capable de faire. La première fois que j ’ ai

connu la cour céleste, on travaillait pour les pauvres et il fallait attacher des boîtes,et mes doigts n’ en étaient plus capables. Alors j ’ ai demandé au Père de m’ envoyermon Ange pour m’ aider et II m’ a dit : “ Oui, je vais t ’ envoyer plus que ton Ange gar-dien, je vais t ’ envoyer la cour C éleste” . C ’ était la première fois que j ’ entendais parlerde la cour céleste. “ Qui ? ”   ai-je demandé. “  La cour céleste, à moi ?”   m’ étonnai-je.“ Oui, à toi, Ma bien-aimée. Si mes Anges m’ obéissent et que tu m’ obéis, alors je vaisleur demander de t ’ obéir et de t ’ aider.”  Et tout s’ est fait facilement.

– Vous parlez souvent de l ’  Archange Michael … – Oui, parce que c’ est celui que je préfère, sans vouloir faire de peine aux autres,

 parce que je sais qu’ il est là et parce qu’ il me protège toujours.– Mais le père Girard m’ a expliqué que le démon a essayé de vous étrangler. Il

vous protège vraiment ?  m’étonnai-je.

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– Oui, il attendait simplement les ordres de Dieu. Les Anges ne peuvent pas dé-cider eux-mêmes, c’ est le Père qui les commande et qui leur dit que je dois passer partelle et telle épreuve. Alors ils s’ inclinent et intercèdent pour que je ne succombe pas,

 pour que je ne me décourage pas.

– Cela vous est-il déjà arrivé de vouloir « divorcer » ?– Oui, quand j ’ avais dix-sept ans. J ’ en ai eu assez de souffrir et de voir les autress’ amuser, voyager alors que j ’ étais clouée au lit. J ’ avais même jeté Sa bague. J ’ ai ditun jour à mon directeur spirituel de l ’ époque que j ’ en avais jusque-là de la vie. Je medemandais “  pourquoi moi ? ” , pourquoi Il m’ avait choisie. Pourquoi aussi des gensvenaient me demander des prières pour que Monsieur ait une voiture, pour que

 Madame ait la santé, pour qu’ ils puissent faire des voyages alors que j ’ étais clouéesur un lit de souffrances. Je trouvais ça révoltant. Alors il s’ est énervé parce qu’ ilsavait que c’ était le Malin qui me faisait dire ça. Il a prié, il a   demandé pardon au

 Père. Ensuite il m’ a demandé  de reprendre mes esprits parce que le Seigneurm’ avait envoyé une épreuve. Il voulait savoir si oui ou non j ’ acceptais la vie qu’ il

m’ avait choisie pour sauver des âmes. J ’ ai répondu que j ’ allais y réfléchir. Et puis j ’ ai dit “ oui ”. “  Mimi, ajouta mon directeur spirituel, je vais faire quelque chose que jen’ ai encore jamais fait dans mon sacerdoce : je vais vous offrir d ’ une manière spé-ciale au Seigneur. Est-ce que vous acceptez ? ”  J ’ ai répondu “ oui ” . Il a élevé ses mainset m’ a offerte au Père éternel comme hostie et comme une victime consacrée par Sonamour miséricordieux. Il a prié : “  Père éternel, faites-en ce que Vous voudrez, elleaccepte.”  À ce moment-là, j ’ ai senti une douleur aiguë dans les orteils, comme si onme les tirait et qu’ on me les tournait. C ’ était atroce. Et ça montait progressivement.

 En même temps, j ’ éprouvais une joie extraordinaire de souffrir parce que Dieu ac-ceptait mon offrande. Intérieurement je me disais que dès que cela arriverait aucœur, je mourrais et cela serait terminé. Mais ça a continué. J ’ aurais tant voulu

mourir comme cela. Cela aurait été trop beau. J ’ avais encore un bout de chemin à faire.

–  Avez-vous des visions, est-ce que vous revivez la Passion du Christ ?– Pendant l ’  Eucharistie et en particulier lors du Vendredi saint. Je ressens les

 plaies de Jésus dans les pieds, les mains et surtout le cœur, Son agonie dans le jar-din, et la plaie à l ’ épaule, parce qu’ il m’ a priée de porter Sa croix.

J’avais l’impression de devenir fou. J’étais là à Montréal, enregistrant les proposd’une dame qui, sans doute, n’aurait même pas pu se lever, et elle m ’expliquait le plussimplement, et surtout le plus sincèrement du monde qu’elle portait parfois la croixdu Christ. J’avais eu beau me familiariser avec l’existence des Anges et avec leurs

 blagues célestes, là, j’étais dépassé de très loin dans le surnaturel.–  De quelles autres grâces bénéficiez-vous, je pense à la bilocation par

exemple ?– Des personnes prétendent m’ avoir vue à Rome et à Medjugorje avec ma robe

bleue. On affirme m’ avoir vue à trois reprises. Alors j ’ ai demandé qu’ on me photo-graphie pour qu’ au moins je puisse me voir (elle rit). Par l ’ esprit je voyage beaucoupnotamment en Yougoslavie. J ’ ai demandé à la Vierge en janvier dernier un rempartde la cour céleste autour de Medjugorje (Croatie) pour empêcher les Serbes de péné-trer dans ce village. D’ après les dernières nouvelles, il n’ y a eu aucun mort ni blessé.

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Un avion serbe a visé l ’ église de Medjugorje et lâché quatre bombes, mais elles n’ ontexplosé 145 .

– C ’ est quoi, la conduite « idéale » selon le Père éternel ?– C ’ est d ’ avoir la foi et surtout d ’ accepter Sa volonté et d ’ être convaincu qu’ il est

le Tout-Puissant et qu’  Il nous a créés. Que nous soyons croyants ou athées, nousrevenons vers le Père pour être jugés 146.–  Au cours de vos vingt-quatre diverses opérations chirurgicales depuis l ’ âge de

quinze ans, cela vous est-il déjà arrivé de perdre connaissance et de « partir » ?– Oui, c’ était du temps du père Gamache 147 , je venais d ’ être opérée de la colonne

vertébrale et le médecin m’ avait condamnée, m’ affirmant que je ne pourrais plus jamais bouger ou marcher. Je me suis sentie mal. On m’ a installée dans machambre et je suis restée là toute seule parce que les bonnes sœurs (les infirmières)étaient parties pendant environ une heure. J ’ ai finalement perdu connaissance. Onm’ a ranimée mais, me sentant de plus en plus mal, j ’ ai dit au père Gamache : “  Père,

 je pense que c’ est la fin, donnez-moi l ’ onction des malades.”  Et il s’ est étonné : “ Vous

êtes à l ’ article de la mort ?”  Il me donna l ’ onction et je suis “  partie” . J ’ étais commedans un grand tunnel rempli d ’ une lumière extraordinaire. J ’ étais bien. Oh, j ’ étaisheureuse. Et puis, cela a duré un bon moment mais je n ’ ai vu personne. Plus

 j ’ avançais, plus la lumière grandissait. Lorsque j ’ ai repris conscience, j ’ ai regardéautour de moi, les infirmières, le médecin, le père et je me suis mise à pleurer. J ’ étaisdéçue ; je ne voulais pas revenir. Je m’ en allais vers cette clarté qui m ’ apportaittellement de joie, tellement de bonheur et lorsque j ’ ai constaté que j ’ étais encorevivante alors j ’ ai eu beaucoup de peine. Mais le Seigneur m’ a consolée en me disant :“ Tu sais, pour sauver des âmes, souvent je demande à des gens d ’ offrir leur vie ensacrifice ; alors à toi, je te demande le sacrifice de vivre encore pour sauver le plusd ’ âmes possibles.”   Il me demandait exactement le contraire de ce qu ’ il demandait

aux autres. Et j ’ ai accepté de boire le calice jusqu’ à la dernière goutte.– Comment cela est-il arrive ?– D’ après les médecins, il y a eu mort apparente. L’ infirmière qui surveillait

mon pouls ne sentait plus rien. Mais Jésus m’ a dit : “  Ne t ’ inquiète pas, ils croient quetu es morte, mais tu étais encore avec nous sur la Terre pour nous aider à sauverdes âmes.”  C ’ est ça qui m’ a consolée 148.

– C ’ était quand ?  

145 Les Serbes, qui se sont acharnés à bombarder le plus grand nombre d’églises croates, n’ont pasréussi à anéantir ce lieu qu’ils avaient baptisé « Notre-Dame-des-Devises » malgré divers essais, ce quiconstitue en soi un véritable miracle. Une bombe a bien explosé mais n’a tué qu’un bœuf. 146 Inévitablement, toutes les NDE me revinrent à l’esprit et effectivement, pratiquants et athéesracontent, comme on l’a vu, tous la même chose : le tunnel puis cette lumière ineffable dans laquelle ils

 veulent se fondre. Le jugement du Père semble être le jugement du sujet qui revit sa vie en trois di-mensions en une seconde et les effets de ses actes sur les autres. Ce n’est pas Dieu qui les juge ; il ne

 juge pas. Mais le sujet, qui découvre ses failles, ses manques, toujours dans un seul et unique domaine,l’Amour.147 Son premier directeur spirituel, un jésuite extrêmement strict qui l’a contrôlée pendant vingt ans. 148 J’imagine que cette précision ne manquera pas d’intriguer les Drs Maurice Ra wlings, RaymondMoody et Sabom. Par ailleurs, j’ai retrouvé trois cas de mort apparente survenus respectivement àCatherine de Sienne, Thérèse d’Avila et Gemma Galgani, curieusement trois stigmatisées. Dans chaquecas, l’entourage ne décela plus aucune activité cardiaque, au point qu’après plusieurs heures sans

aucun signe de vie, ils réservèrent un emplacement au cimetière. Thérèse d’Avila eut même du mal àouvrir les yeux, scellés par de la cire de bougie.

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–  En 1947, je crois 149. Cela doit figurer quelque part dans mes cahiers spirituelsde l ’ époque.

– Puisque vous entendez le Père et le Christ, pourquoi avez-vous besoin d ’ un di-recteur spirituel ?

– Parce que le Malin veut me tromper et me faire croire des choses fausses. Ilme dit parfois que tout ce que je vis ne sert à rien, que je perds mon temps et il asouvent réussi à semer le doute. Mais comme je raconte tout à mon directeur deconscience, il est en mesure de discerner.

– Comment est-il en mesure d ’ identifier ce qui vient du Malin ?– Par la grâce de son sacerdoce. C ’ est bien rare qu’ un prêtre qui est près de Dieu

et qui a la foi dans son sacerdoce se trompe.– Un prêtre ne se trompe jamais ?– Non, s’ il a la foi dans son sacerdoce.– Où se trouve le libre arbitre si Dieu vous a choisie comme victime ?– Dans le fait d ’ accepter ou de refuser. Certains acceptent ce que Dieu présente

à leur vie, d ’ autres refusent. Georgette Faniel souriait. Mieux, il semblait qu ’elle avait plaisir à répondre à cetinterrogatoire. Visiblement, je l’amusais gentiment avec mes questions bêtes. Je re-pensai à Angela de Foligno et à ses unions mystiques :

– Qu’ est-ce qu’ une union avec Dieu ?– Presque la mort, parce que l ’ âme se détache complètement du corps pour Le

rejoindre. C ’ est alors l ’ union parfaite entre deux âmes. Le véritable Amour. Cela ne peut pas se décrire, et ne dépend pas de notre volonté. La transfixion, c’ est comme si Dieu prenait un dard, qu’ il l ’enfonçait dans le cœur et qu’ il le retirait en le triturant. À ce moment-là, sachant que cela vient de Dieu, j ’ éprouve une très grande joie. Celane peut pas s’ expliquer, je ne peux pas faire le lien avec une joie humaine, d ’ autant

que je n’ en ai guère connu dans ma vie. Mais le Père m’ a demandé de renoncermême à cette joie-là. Il ne reste plus que la souffrance, pas de consolation, juste la

 foi pour me soutenir.– Revenons à vos stigmates. Le chiffre « 2 » qui s ’ est inscrit dans votre chair,

vous l ’ avez toujours ?– Oui, ça va faire dix ans. C ’ était le jour de la fête du précieux sang. Le Seigneur

s’ est manifesté en m’ apportant une douleur terrible ; Il m’ a déclaré : “ C ’ est ma si-gnature que j ’ ai incrustée dans ta chair : « 2 » dans une même chair. Par cette al-liance, tu seras toujours protégée.”   C ’ est l ’ alliance, inscrite dans ma peau, sur le

 flanc droit. Le médecin est venu l ’ examiner. Comme il restait debout en penchant latête, j ’ ai entendu une voix me dire : “  Demande-lui de s’ agenouiller” . Mais j ’ étais

gênée de demander à mon médecin de se mettre à genoux. Alors j ’ ai prié le Père :“  Eclairez-le.”   Et il finit par s’ agenouiller tout seul. Ce qu’ il vit l ’ émerveilla, sansvraiment pouvoir expliquer ce qui se passait. Il tenait une loupe et disait que celaressemblait à un néon lumineux et qu ’ il pouvait voir le sang circuler. Le « 2 » étaitconstitué de sept points minuscules, symbolisant les sept dons du Saint-Esprit  150.

149 Surpris par cette anecdote, le père Girard, aumônier d’hôpital, m’expliqua qu’à deux reprises, despatients l’avaient pris à part pour lui raconter une expérience semblable  ; mais il était à mille lieuesd’imaginer que sa « fille spirituelle » avait elle aussi vécu une expérience similaire.150 Déclaration du médecin, le Dr Mishriki : « Au cours d’un examen approfondi, j’ai pu voir que cette

lésion cutanée a la forme parfaite du chiffre 2, constitué de plusieurs points rouges, parfaitement etindividuellement vascularisés. » Pour ma part, j’avoue avoir été totalement surpris par ce « 2 » lumi-

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 Jésus m’ a confirmé que cela représentait l ’ intimité de Dieu avec une âme dans lessouffrances du Christ crucifié. La première fois que j ’ ai ressenti les douleurs de la

 Passion, c’ était en 1950. La couronne d ’ épines ne vint qu’ en 1953, au mois d ’ avril. –  Avec votre témoignage sur Medjugorje 151, vous vous êtes dévoilée… 

– On m’ a fait une autopsie de l ’ âme. Tout, tout ce que je tenais caché depuistrente ans, a été révélé d ’ un coup. Pourtant, j ’ avais supplié que l ’ on ne mette pasmon nom mais « M lle X ou Y ». Mais mon directeur spirituel m’ a suggéré de deman-der au Père étemel ce qu’ il en pensait. J ’ ai donc prié et Il m’ a dit : “ Commencerais-tuà rougir du nom que tu as reçu au baptême ?”  Alors j ’ai accepté à contrecœur quemon nom figure sur le livre. Mais le Père m’ a confirmé que l ’ on ne connaîtraqu’ après ma mort toutes les souffrances que j ’ ai vécues.

– Comment est-IL ? Vous pouvez LE décrire ?– Bien souvent je Le vois voilé. Je ne peux pas distinguer Ses traits. C ’ est arrivé

quelquefois cependant. On dit que c’ est un pur esprit. Moi je ne le crois pas. Je ne pense pas que Marie et Jésus ne puissent voir qu’ un « esprit ».

Puis Georgette eut l’air de souffrir. Je regardai ma montre : cela faisait presquedeux heures que je la pressais de questions. Alors je lui demandai si je pouvais laphotographier. Elle accepta, en ayant du mal cependant à tenter de dissimuler sadouleur. Je pris deux ou trois clichés rapidement, sachant que la qualité ne serait pastrès bonne parce qu’elle était allongée dans son lit. Je pouvais difficilement lui de-mander de poser… Bref, au moment où j’allais ranger mon Fuji, le père Girard medemanda si je désirais qu ’il me prenne en photo avec Georgette Faniel. J ’acceptai etm’assis à côté d’elle pour qu’il puisse nous cadrer. Il appuya aussitôt sur le déclen-cheur. Je ne m’étais pas rendu compte qu’elle était stupéfaite. Et elle me dit en riant :« C ’ est bien la première fois en soixante ans qu’ un homme s’ assoit sur mon lit . »

J’étais vraiment rassuré. Les stigmatisés, malgré leurs souffrances, ont le sens de

l’humour.

Bien que Georgette Faniel n’ait pas publié ses carnets spirituels (il faut attendrequ’elle « tombe une troisième fois »), cet entretien nous permet de mieux com-prendre la psychologie des stigmatisés qui vont suivre. Globalement, ces âmes neprésentent aucun point commun avec les nôtres, dans le sens où elles sont bien pré-destinées à être des victimes expiatoires-Et dans ce sens, cela me rassure.

nescent dont les sept points semblent être éclairés de l’intérieur, un peu comme si on avait greffé desdiodes sous la peau. Etonnant.151

  « Mary, Queen of Peace, Stay With Us, Testimonies in Favor of Medjugorje », Guy & ArmandGirard, éd. Paulines, Montréal. Disponible aussi en français.

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PADRE PIO1887-1968

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

ITALIE

 Searching for your destiny In a book that ’ s not reality

We solve the earth’ s problemsThrough science and technology

 Look back one thousand yearsWhen science was in its infancy

The church had the wordThe world was forced to heed

 How many times they led astrayTheir flock was shown no mercy

« It ’ s God ’ s will », not good enough Minds were closed ignorantly.

DARK ANGELS – The New Priesthood  – 

in « Time Does Not Heal »,Combat Records

Nul doute que lorsqu’on ouvrira le tombeau de Francesco Forgione, plus connusous le nom de Padre Pio, c’est un corps incorruptible qui sera découvert, lui permet-tant ainsi d’accéder au groupe I « stigmatisé/incorruptible) » avec Catherine deSienne, Thérèse d’ Avila, Anne-Catherine Emmerich et Marie-Madeleine de Pazzi.

Dans l’histoire de l’Eglise moderne, le Padre Pio constitue un cas à part, un casunique, sorte de mélange de curé d’ Ars et de Catherine de Sienne puisqu’il fut le pre-mier prêtre « signé par Dieu » depuis deux mille ans. On a vu des nonnes, des moineset même des laïcs recevoir les stigmates au cours des siècles, mais jamais un prêtreconsacré. Pourquoi ? Dieu seul le sait. Mais les dizaines de milliers d’histoires rappor-tées sur le Padre Pio par autant de témoins dignes de foi ne représentent qu’une par-tie de l’œuvre de l’Italien. Et pourtant lorsqu’on lit tous ces témoignages vibrant enmême temps de foi, d’amour, et de surnaturelle tendresse sur ce vieux prêtre qui futnotre contemporain, lorsqu’on écoute ceux qui l’ont connu et ceux qui allèrent encurieux voir le « phénomène » et qui en sont rentrés retournés, il n’existe aucun

doute possible.

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Les livres ou les films de science-fiction ne sont rien à côté des histoires du PadrePio qui vivait chaque seconde de sa vie dans le surnaturel, dans l ’impalpable, dans lesombres du Christ et des Anges. Maria Winowska, auteur d’un livre émouvant sur lestigmatisé de San Giovanni Rotondo, a constaté que « l ’ aventure du Padre Pio n’ est

qu’ un chaînon dans la série des faits qui, depuis deux mille ans , émaillent la vie dessaints »152. Quant au pasteur luthérien Bernard Ruffin qui a édité en 1991 le livre leplus complet sur le prêtre italien153, il note que, sans avoir publié un seul ouvrage ouprononcé une seule conférence universitaire, le Padre Pio est, presque vingt ans aprèssa mort, plus vivant que jamais.

 Avec lui, on dirait qu’Il a besoin de nous envoyer régulièrement une sorte de preuve vivante de Sa Passion pour que nous puissions croire, comme Thomas, à Sonexistence et à Sa survie. Comme si, à travers les stigmates de son serviteur, Il cher-chait à nous dire : « Venez, J ’ existe, Je suis mort pour vous et vous me méprisezencore, alors que Je vous aime d ’ un Amour  (comme le diraient tous ceux qui ontconnu une expérience aux frontières de la mort) inconditionnel et qui ne peut exister

sur terre. Venez à Moi à travers lui . » On dirait qu’Il est un mendiant de nos âmes etne sait trop comment nous attirer à Lui. Le Padre Pio, c ’est aussi la preuve absolue etincontournable de la méfiance de l’Eglise pour les mystiques, fussent-ils stigmatisés,en lévitation ou en bilocation, apparaissant à trente personnes différentes en simul-tané. Mais surtout, il est à notre connaissance le seul en ce XX e  siècle avec GemmaGalgani qui ait passé sa vie à converser avec son Ange gardien, Ange qu ’il voyaitcomme il voyait ceux des autres. Il avait d’ailleurs pour habitude de dire « si tu asbesoin de moi , envoie-moi ton Ange gardien » à tous ses enfants spirituels qui, prêtspourtant à se faire tuer pour le Padre Pio, ne croyaient guère aux Anges.

Né en 1887, huitième enfant d’une famille d’italiens pauvres, Francesco Forgione

entra à seize ans, conformément à sa vocation, chez les capucins, la branche la plusaustère des franciscains, où il étudia pendant huit ans avant d ’être ordonné en 1910.Tout jeune prêtre, il fut pourtant mobilisé en 1916 et c ’est là que le jeune Padre Pioattira pour la première fois l’attention des médecins civils. Peu de temps avant d’êtreenvoyé au front, il tomba gravement malade, ce qui lui valut d ’être « consultant »,selon l’expression militaire. Au cours d’une auscultation de routine, les médecinsenregistrèrent une fièvre allant jusqu ’à quarante-huit degrés154, niveau qui invaria-

 blement faisait éclater les thermomètres classiques et laissait les praticiens bouche bée, persuadés d’avoir affaire à un tuberculeux du dernier stade. Certains que le jeunehomme n’avait plus que quelques semaines à vivre, les autorités médicales lui accor-dèrent séance tenante six mois de permission, le temps de mourir ailleurs qu’à

l’hôpital. Alerté par son dossier médical militaire, le supérieur des capucins décida luiaussi de le transférer dans un endroit calme et ensoleillé, au monastère de San Gio-

 vanni Rotondo, afin qu’il puisse y terminer ses derniers jours tranquillement.

Pourtant, une fois arrivé dans le monastère, sa santé s ’améliora soudainement ;et peu de temps après, le vendredi 20 septembre 1918, le frère Arcangelo (!) découvritque les mains du Padre Pio saignaient abondamment. Les stigmates invisibles qu ’ilavait reçus en 1910 s’étaient révélés au grand jour. Le jeune capucin allait bouleverser

152 Page 6 in « Le Vrai Visage du Padre Pio », éd. Fayard.153

 « Padre Pio, the True Story (revised and expanded) », OSV.154 Ils utilisèrent le thermomètre d’une chaudière pour mesurer sa température.

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à jamais la vie du monastère. Aussitôt, il fut transporté dans sa cellule et le supérieur,avant de mander un médecin pour un examen détaillé, exigea que les blessures soientimmédiatement photographiées. Bien entendu, le praticien du village ne trouva au-cune explication naturelle aux lésions qui auraient dû soit s ’infecter, soit cicatriser.

 Autre phénomène étonnant, le sang ne coagulait pas et dégageait un parfum agréable.Ces stigmates qui accompagnèrent le Padre Pio  jusqu’à sa mort en 1968, furenttrès mal accueillis par l’Eglise : examens, contre-examens, enquêtes et en finale, in-terdiction formelle d’apparaître en public et de recevoir des visites. Ainsi, les méde-cins envoyés par le Vatican se succédèrent auprès du Padre, y compris le médecinpersonnel du pape Benoît XV, le Dr Luigi Romanelli, directeur de l ’hôpital de la villede Baretta qui le torturera physiquement avec des bandages155.

Le Dr Amico Bignami, tenant de la chaire de pathologie à l’université de Rome,lui posera des scellés sur les mains et le suivant, le Dr Festa, chirurgien de cliniqueprivée, sera obligé, comme ses deux prédécesseurs, de reconnaître que ces blessures

qui ne s’infectent pas ni ne guérissent échappent à toute explication médicale. Lestraces de sang sur les bandages que les médecins emportèrent avec eux plus d ’unefois à des fins d’analyses en laboratoire ne sentirent jamais… alors que logiquement lesang exposé à l’air dégage au bout de quelques heures une odeur fétide. Mieux, ilémanait de ces bandages une agréable fragrance qui ne pouvait être comparée à au-cun parfum bien terrestre (ce que certains appellent communément « odeur de sain-teté ») 156. Malgré tous les verdicts, le Vatican lui interdira de montrer ses stigmates àqui que ce soit, même à un médecin, sans sa permission écrite.

155

 Voici un extrait du rapport du Dr Romanelli :« Les lésions que Padre Pio a aux mains sont couvertes d’une mince membrane de couleur rougeâtre. Iln’y a ni points sanguinolents, ni enflure, ni réaction inflammatoire des tissus.  J’ai la conviction et même la certitude que ces plaies ne sont pas superficielles. En les pressant avecmes doigts, j’ai senti un vide traversant toute l’épaisseur de la main.  Je n’ai pu constater si, en pressant plus fortement, mes doigts se rejoindraient (sic), car cette expé-rience, ainsi que toute pression, provoque chez le patient une douleur aiguë.Cependant, je l’ai soumis à cette pénible épreuve à plusieurs reprises le matin et le soir et je doisavouer que chaque fois j’ai fait la même constatation. Les lésions aux pieds présentent les mêmes caractéristiques que celles des mains, mais à cause del’épaisseur du pied, je n’ai pu faire la même expérience que sur les mains. La blessure sur le flanc est une coupure nette, parallèle aux côtés, d’une longueur de se pt à huit centi-mètres, incisant des tissus mous, d’une profondeur difficile à vérifier et qui saigne abondamment. Ce

sang a toutes les caractéristiques du sang artériel et les lèvres de la plaie montrent qu’elle n’est passuperficielle.Les tissus qui entourent la lésion ne présentent aucune réaction inflammatoire et sont douloureux à lamoindre pression. J’ai visité le Padre Pio cinq fois en quinze mois et , tout en ayant constaté quelquesmodifications, je n’ai pu trouver une formule clinique qui m’autorise à classer ces plaies.  » Rapporttraduit par Maria Winowska, page 82, op. cit.156 Il existe une exception très curieuse à cette règle divine du parfum de la sainteté, celui de Rita deCascia (1381-1457), plus connue comme sainte Rita, invoquée pour les causes désespérées et dont lecorps a été stigmatisé et retrouvé incorruptible (elle ne nous a laissé aucun texte sur les Anges). JoLemoine raconte dans sa biographie de la sainte (éd. Mediaspaul Paris, page 78) que le sang qui sup-purait des stigmates de Rita de Cascia dégageait une odeur épouvantable de son vivant : « Seulementla vue et l’odorat des autres religieuses se trouvent bientôt incommodés par la proximité de cette plaie

 béante, qui est, peut-être – certains veulent encore en douter -, d’origine céleste, mais qui sent mau-

 vais. Sans se cacher, maintenant, les unes s’écartent d’elle comme d’une pestiférée… Elle doit prendreses repas seule, au bout d’un banc, et prier à l’écart des autres… » 

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Profondément humble et respectueux des ordres de ses supérieurs, le Padre Piose pliera toujours de bonne grâce à ces contrôles et aux injonctions de ses supérieurs.Tous finiront par voir en lui le successeur de François d ’ Assise, premier stigmatisé del’Eglise.

Et dans la bonne tradition de certaines années de guerre, le Padre Pio a été dé-noncé ! Il a été dénoncé au Vatican par l’archevêque Pasquale Gagliardi de Manfre-donia comme tricheur, s’infligeant les blessures lui-même pour se rendre intéressantet gagner de l’argent. En 1919 déjà, un autre prêtre, Don Giovanni Miscio avait écritaux journaux, à l’archevêque, au supérieur des capucins et à Rome pour dénoncer letricheur. Mais le plus curieux est le comportement de l’archevêque Gagliardi, homo-sexuel notoire, qui avait aussi tendance à mélanger les biens de son église avec lessiens. Bernard Ruffin raconte ainsi qu’en 1919, une statue de la Vierge particulière-ment adorée par la population de Viesta avait disparu de l’église. Connaissant sa viede débauché, la population en eut assez et débarqua le jour même dans la cathédrale,

se saisit de Gagliardi et le passa littéralement à tabac. Il ne dut sa vie – et de garder cequi fait de lui un homme – qu’à l’arrivée des carabinieri  car les femmes, couteaux enmain, avaient entrepris de l’émasculer ! Malgré le scandale, le Vatican ne bronchapas. Dix ans plus tard à Rome, le même archevêque Gagliardi jurait la main sur sacroix pectorale qu’il avait vu de ses propres yeux le Padre Pio se maquiller et parfu-mer ses plaies avant de célébrer la messe : « C ’ est un possédé du démon et les capu-cins qui vivent dans un luxe incroyable ne sont qu ’ une bande de voleurs », avait-ilajouté. Ensuite, il demanda à tous ses autres amis prêtres, homosexuels comme lui,d’envoyer des lettres de dénonciation. La réaction de Rome ne traîna pas : en 1931, le

 Vatican interdit au Padre Pio de célébrer des messes en public, d’entendre des confes-sions et de parler aux… femmes, et ce jusqu’en 1933.

Pire, en octobre 1959, le Padre Emilio, son nouveau supérieur, avait installé unmicrophone dans la pièce de la sacristie où le Padre recevait, dans l’espoir de saisirquelques confessions spontanées, violant ainsi la règle sacrée du secret. Le père Lunas’en indignera et notera que « trente-sept bandes magnétiques furent ainsi enregis-trées durant les trois mois que dura la profanation la plus indigne que l ’ on con-naisse dans l ’ histoire »157.

On croit rêver en découvrant de tels comportements au sein des plus hautesautorités religieuses. Mais ce n’était pas tout : déjà le 5 juin 1923, le Vatican avaitpublié un acte apostolique qui informait officiellement le public que les phénomènesassociés au frère capucin Padre Pio n’avaient pas été authentifiés par Rome comme

surnaturels. Ensuite, les livres consacrés au frère capucin furent mis à l’Index ! Pourêtre complète, il ne manque rien à cette liste qu’un autodafé. Le journaliste de« Newsweek », Ken Woodward, précise que dans les années 60, soit huit ans avant lamort du prêtre, les contacts entre les fidèles et le Padre Pio furent strictement limitéspar le cardinal Alfredo Ottaviani, afin de juguler le culte de sa personnalité par lesmilliers de gens qui venaient le visiter des quatre coins du monde.

C’était sans compter sur les Italiens, qui savent mieux que quiconque commentconjuguer commerce et sainteté. Ainsi, il a fallu la décision, prise en « haut lieu », demuter le Padre dans un autre monastère, dans l’espoir de calmer les esprits des fi-dèles. Dès que la nouvelle se propagea, ce fut l’insurrection à San Giovanni Rotondo :

157 Jean Barbier in « Trois Stigmatisés de notre temps », op. cit., pages 81-82. 

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paysans, commerçants, hôteliers, et le maire Morcaldi s ’installèrent devant toutes lesissues du monastère, armés de haches, de faux et même de carabines de chasse, prêtsà découper en morceaux le premier « monsignore » ou capucin qui tenterait de fairesortir le Padre. On ne prend pas un saint à des Italiens, surtout du Sud, qui

n’hésitaient pas à vendre aux pèlerins candides du sang de poulet, prétendumentsang des stigmates du Padre. Les commerces étaient florissants dans la petite ville.Tous les commerces. Les capucins par exemple envoyaient leurs habits à laver chezles teinturiers du village d’où les chaussettes et le linge maculés de sang du prêtre nerevenaient jamais, remplacés par des effets neufs. Pourquoi ? À cause de la « combi-nazione » : tous les vêtements ensanglantés du Padre étaient aussitôt découpés enmorceaux et vendus comme reliques. Certains, avec un sens du commerce particuliè-rement affiné, avaient même découpé des morceaux de la chaise sur laquelle il avaitl’habitude de s’asseoir. Bref, la ville entière savait que sans le Padre, tout le commercelicite et illicite s’envolerait. La population se souleva donc, mais pas toujours pour desraisons spirituelles, comme on l’indique trop souvent.

Réduit à l’impuissance, et surtout après constaté l’avis du peuple – le maire lui-même expliqua qu’il faudrait lui passer sur le corps pour emporter le Padre -, le« haut lieu » décida qu’il serait plus prudent de le laisser là où il se trouve. Un jour, en pleine messe, on vit même un fou sauter sur le Padre Pio, avec un pistolet dans lamain, le prenant en otage et menaçant de le tuer s ’il quittait San Giovanni de Roton-do : « Mort ou vif, tu resteras ici avec nous » jeta-t-il au prêtre !

Plus jamais le Padre Pio ne reçut un ordre de mutation.

Un certain nombre de cardinaux, y compris le futur pape Jean-Paul Ier, le regar-daient de leurs lambris dorés romains comme un clown mystique et ne lui accor-daient aucun crédit. Et cela, malgré les différents comités d’investigation composés

de médecins généralistes, dermatologues et chirurgiens qui établirent l’authenticitéde ses blessures. Ne découvrant aucune faille, aucune fraude et surtout aucune expli-cation naturelle aux stigmates, le Vatican finit par lever ses interdictions, mais du

 bout des doigts seulement, car si le Padre Pio fut de nouveau autorisé à célébrer unemesse publique, celle-ci devait avoir lieu à… 5 heures du matin, de façon presqueclandestine158.

Mais la foule, elle, se moquait bien de cette heure matinale et attendait patiem-ment dans la nuit l’ouverture des portes de l’église. Alors, les attaques vinrentd’ailleurs : ne trouvant guère de défauts au prêtre, certains esprits, très catholiquespourtant, laissèrent entendre que le stigmatisé tirait profit de ses relations féminines(sic) dans le confessionnal, accusation assortie d’autres délations aussi élégantes.

Jamais un mystique ne fut la proie d’autant d’attaques de ses pairs et n’eut à af-fronter une telle hostilité au sein de l ’Eglise. Ce sont les fidèles qui l’ont protégé eninstaurant dans le monde entier des groupes de prière « Padre Pio » et l ’ont érigé aurang de saint. Après sa mort, le Padre Pio est plus vivant que jamais, alors qu’il n’amême pas été béatifié. Que peut faire le Vatican contre la vox populi  ? Que peut-ilfaire contre les stigmates, contre les miracles obtenus par son intercession et surtout,surtout, contre sa légendaire « clairvoyance » ?

158

 Finalement, c’est le pape Paul VI qui, peu de temps après son élection, se révolta contre les mesures« criminelles » à l’encontre du Padre Pio. Il les annula toutes le 8 septembre 1963.

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Comme le curé d’ Ars, Gemma Galgani et bien d’autres, le Padre Pio lisait dans lesâmes, les mettant totalement à nu, sachant à l’avance ce que le pénitent allait lui dire,avouer et surtout dissimuler. Un jour de 1947, un prêtre polonais, tout juste ordonné,

 venu jusqu’au monastère pour se confesser au déjà célèbre prêtre, s ’entendit dire par

ce dernier : « Un jour, vous serez pape. » Cela explique pourquoi Jean-Paul II s’estmontré plus accueillant avec le dossier du capucin et a prié, agenouillé, devant satombe. Attilio Crepas, un journaliste italien de la « Stampa Sera » était assis sur un

 banc de l’église et observait le Padre Pio en imaginant en même temps comment ilallait commencer son premier feuillet. Le Padre, qui ne le connaissait pas, se retour-na, vint vers lui et dit : « Pourquoi pensez-vous à votre bureau et à vos feuilles de

 papier ? Ce n ’ est pas bon de faire du bruit autour d ’ un prêtre qui prie. » Le journa-liste ne s’en remit jamais.

Et comme Thérèse d’ Avila et Catherine de Sienne, le Padre Pio s’imposa par sasainteté véritable de son vivant, avant même d’être reconnu par l’Eglise. Le public nes’était pas trompé : les fidèles patientaient pendant des heures pour être confessés

par lui, au point que les capucins, pour éviter les resquilleurs, durent distribuer destickets numérotés159 et faire appel aux carabiniers pour maintenir l’ordre.Du coup, le Vatican apparaît bien comme une administration froide et cynique160,

un peu comme la Sécurité sociale. Les miracles du Padre Pio se comptent par milliers,et certains, du point de vue médical, demeurent totalement inexpliqués. Stigmatisé, ilétait obligé de porter des gants, cousus spécialement pour ses mains, afin que le sangne macule pas ses manches et la nappe de l ’autel. Sa démarche témoignait des souf-frances de ses pieds, cloués eux aussi sur cette croix invisible qu ’il était le seul à por-ter au plus profond de sa chair. Il lui arrivait enfin fréquemment de passer quotidien-nement entre douze et quatorze heures dans le confessionnal à écouter et absoudreles fidèles qui attendaient parfois trois jours avant de le rencontrer. Et, comme les

fans hystériques qui arrachaient des bouts de la chemise d ’Elvis Presley, les pieusesmatrones italiennes débarquaient dans l’église avec des ciseaux et des lames de rasoirdans leurs poches, avec le ferme espoir de couper un bout de l’illustre soutane.

Dans la lignée de tous les « grands » stigmatisés, le Padre Pio bénéficiait detoutes les grâces divines : bilocation, vue à distance, connaissance de la vie passée,présente et future des fidèles, lecture des âmes… On ne compte plus ceux, condamnéspar la médecine officielle, qu’il guérit juste avec une prière, ni les conversions aussisoudaines qu’inexpliquées et, bien sûr, les stigmates. Avec autant de cadeaux divinsen échange de ses souffrances constantes (essayez de marcher et de travailler avec destrous dans les pieds et les mains…), le Padre Pio ne pouvait que voir son Ange gardienainsi que les Anges gardiens des autres. Alberto del Fante, journaliste du « Italo

Laica », franc-maçon, allait le traîner dans la boue, le qualifiant d’imposteur etd’autres adjectifs peu flatteurs. Un jour, il décida de l’affronter sur son terrain et serendit dans son confessionnal. Le Padre Pio lui récita la liste complète de ses péchés,le tétanisant par les larmes d’émotion. La suite on la devine, le rédacteur de pressedevint son plus fidèle supporter au point de rédiger un livre qui recense tous les mi-

 159 Bien entendu, ces tickets donnèrent lieu à des trafics et on s’étonne d’ailleurs que les Italiensn’aient pas imprimé de f aux tickets pour se confesser plus vite chez le Padre Pio.160 La mère Teresa par exemple, qui a consacré sa vie à soigner les malades à Calcutta et qui est consi-

dérée par le monde entier comme une sainte vivante, devra attendre au moins cinquante ans pourqu’un dossier en vue d’une béatification soit ouvert. 

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racles du prêtre, des témoignages de source sûre, recoupés, vérifiés, examinés etauthentifiés.

Cependant, j’ai trouvé le témoignage le plus étonnant de ce livre sur les Anges,dans des circonstances tout à fait étonnantes à Paris. Ce fut d’ailleurs la première fois

dans ma carrière de journaliste que j’effectuais une interview – avec microphone etmagnétophone – dans un confessionnal… interrogeant le chapelain de la basilique duSacré-Cœur de Paris, l’abbé Derobert.

En 1955, Jean Derobert est jeune séminariste à Rome et entend parler à plusieursreprises du cas du Padre Pio. Dans des circonstances bizarres, il est finalement amenéà visiter San Giovanni et prend donc le train vers Naples, persuadé à l’avance de ren-contrer, selon sa propre expression, un illuminé. Une fois arrivé à San Giovanni deRotondo, le jeune français découvre le comportement des Italiens du Sud dans leséglises et s’en scandalise : « C ’ était le 2 octobre, raconte-t-il dans son ouvrage “PadrePio, témoin de Dieu”161, on préparait la fête de saint François d ’  Assise. Il y avaitdonc une cérémonie avec prédication, chant et récitation du rosaire. J ’ ai ressenti un

sentiment très curieux, jamais éprouvé jusqu ’ alors, une sorte de mépris pour cettedémonstration de foi .  J ’ avais déjà vu et entendu plusieurs cérémonies de ce genre,mais jamais un tel mépris ne s’ était emparé d e moi à l ’ égard de ces paysans du Gar-gano et de ces pèlerins.  D’ autant plus que ma qualité d ’ ecclésiastique tranchaitquelque peu avec un pareil état d ’ esprit. Là, dans cette église, j ’ ai ressenti une aller-gie pour les choses de Dieu. » 

Profitant de sa tenue de séminariste, Jean Derobert se fait conduire à la tribunede l’église d’où il espère apercevoir quelque chose : « J ’ avise alors, au premier rang,une place libre. Je m’ y installe. Mon voisin de gauche toussait, crachait, se mou-chait … et m’ énervait quelque peu. Je lui jetai un regard furtif : “ J ’ ai déjà  vu cettetête quelque part !”  pensai-je… Brusquement, le capucin inconnu passa sa main sur

sa tête, dans un geste qui devait lui être familier. Cette main était gantée…  Je metrouvais à genoux à côté de celui dont j ’ avais tant redouté la rencontre, le Padre Piolui-même !… Cela m’ a fait une impression terrible, quelque chose d ’ analogue à uncoup de poing dans l ’ estomac. Je ne pouvais plus demeurer à genoux …  Je dusm’ asseoir, plus de jambes, plus de forces du tout. Je ne le quittais pas des yeux, fas-ciné par ce visage tendu vers un au-delà que je ne connaissais pas .  J ’ assistais, enmoi, à la naissance d ’ un sentiment d ’ affection pour cet homme qui, visiblement,souffrait beaucoup, sentiment qui, d ’ ailleurs, contrastait étrangement avec le mé-

 pris que j ’ éprouvais à l ’ égard de cette foule qui écoutait un capucin dénoncer lecommunisme, parler de la Madone et de je ne sais quoi. »  

Le moins que l’on puisse dire est que le premier contact fut paradoxal : voilà un

futur prêtre qui, à la vue de la « bondieuserie » portée à son paroxysme tout italien,se sent envahi d’un mépris d’intellectuel pour tous ces gens qui n’ont strictementaucune retenue dans leurs prières, et surtout se lamentent et prient à haute voix.

La suite est encore plus étonnante : le lendemain matin, Jean Derobert, grâce à lacoutume qui veut que les prêtres bénéficient d’un passe-droit, n’a pas à attendre entredeux et trois jours avec un numéro pour être confessé par le Padre, et, à 7 heures dumatin, il se retrouve en cinquième place dans la longue file :

« J ’ attendais avec une certaine anxiété. En effet, par moments, le père enflait lavoix, se mettait à crier “ combien de fois ?”, “pourquoi as-tu fait cela ?”.  Parfois, il

161 Editions Jules Hovine, Marquain, Belgique, pages 7-8.

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chassait un pénitent : “ Via ! Va chercher un autre confesseur !”  “Non, non,  Padre” ,etc.

 Je prends place au confessionnal.– Père, je suis français.

– Bene, qu’ as-tu fait ? me demande-t-il en latin.– Parlez italien, père, je le comprends.– Bene, cos’ hai fatto ?–  Je ne sais pas !

 Puis, commençant à perdre contenance, je m’ énerve : je me sentais ridicule parce que je ne savais pas quoi lui dire. Le trou noir. Ce n’ est qu’ ensuite que j ’ avaisappris que le Padre Pio mettait l ’ âme à nu. Pendant ce temps, il souriait.

– Père, j ’ ai fait cela… et cela… – Oui, c’ est vrai, me dit-il, mais cela a été pardonné vendredi dernier.

 Et c’ était la stricte vérité.– Mais tu oublies telle et telle chose… Il y a deux ans, dans tel endroit. Pourquoi

as-tu fait cela… Et cela ? Vero ? Les larmes aux yeux, il m’ a montré la gravité de certaines actions… gravité àlaquelle, à vrai dire, je n’ avais jamais songé. Mais, à ce moment-là, à les entendreexpliquées de la bouche du Padre Pio, elles prenaient pour moi leurs véritables di-mensions.

– Ça, c’ est grave… c’ est grave ! et il se mettait à pleurer et à souffrir. J ’ étais très mal à l ’ aise, d ’ autant plus que tout ce qu’ il disait était vrai. Il m’ a

même donné des détails exacts que j ’ avais totalement oubliés moi-même. Parfois, onagit par réflexe, sans même avoir le sentiment d ’ une culpabilité quelconque. Il medonne solution. Puis il me dit :

– Tu crois à ton Ange gardien ?

– Euh, je ne l ’ ai jamais vu. Me fixant de son œi l pénétrant, il m’ administre une paire de gifles, et laisse

tomber ces mots :– Regarde bien, il est là et il est très beau

 Je me retournai et ne vis rien, bien sûr, mais le père, lui, avait dans le regardl ’ expression de quelqu’ un qui voit quelque chose. Il ne regardait pas dans le vague.

– Ton Ange gardien, il est là et il te protège ! Prie-le bien… Prie-le bien ! Ses yeux étaient lumineux : ils reflétaient la lumière de mon Ange. » 162 

Si je ne devais garder qu’une seule histoire sur les Anges, ce serait bien celle-ci.D’abord, Jean Derobert est grand et assez costaud, style rugbyman. Lui « coller »

deux gifles ne doit pas être aisé. Seul le Padre Pio a pu le faire, tant il a dû être excédépar la réponse du séminariste agenouillé devant lui, « euh je ne l ’ ai jamais vu », dansle genre « il n’ a qu’à montrer ses ailes ». Ensuite, le jeune homme était à dix millelieues d’imaginer qu’il allait se « prendre deux baffes » dans un confessionnal… Maisle détail que l’on n’invente pas se trouve bien dans la réflexion de l’ Ange dans les yeuxdu Padre… C’est angélique et en même temps terriblement terre à terre.

162 Le père Derobert m’avait précisé que dans l’église du Padre Pio, le confessionnal se trouvait dans

un coin de mur, avec un prie-Dieu de un mètre vingt de large faisant face à une chaise, au point que leconfesseur et le pénitent se touchaient pratiquement la tête, en raison de l’absence de grille… 

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Inutile de souligner que depuis son adolescence, le Padre connaissait régulière-ment des extases mystiques dans la plus grande tradition de Jean de la Croix oud’ Angela de Foligno. Combien de fois n’a-t-il pas été surpris, totalement « ailleurs »,par ses frères et même des laïcs. On pouvait le pincer, lui passer une flamme de bou-

gie devant les yeux –  qu’il gardait ouverts –  ou l’interpeller, il ne bougeait pas, necillait pas, ne sentait rien. En revanche, si les témoins l’entendaient parler avecquelqu’un, ils ne comprenaient pas les réponses de son ou de ses interlocuteurs. Voiciun exemple de ses dialogues avec son Ange gardien noté fébrilement par les frèrescapucins :

– Ange de Dieu, mon Ange, n’ es-tu pas mon gardien ? Tu m’ as été donné par Dieu… 

–… – Es-tu une créature ou es-tu un créateur ?–… 

– Tu es un créateur ? Non. Donc tu es une créature et il y a une loi et tu doisobéir. Tu dois rester à côté de moi que tu le veuilles ou non.–… – Tu ris !–… – Et qu’ est-ce qu’ il y a de drôle ?–… – Dis-moi une chose… tu dois me le dire. Qui était-ce ? Qui était là hier matin ?

 163 –… – Tu ris.

–… – Tu dois me le dire.–… – Soit le professeur, soit le gardien ? Allez, dis-le-moi.–… – Tu ris. Un Ange qui rit … –… – Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne me le diras pas.–… (Suit un dialogue incompréhensible avec le Christ, à la suite de quoi l ’  Ange finit

 par lui dire qu’ il s’ agissait du père Agostino.) 

Le prêtre italien semblait bien « voir » en permanence les Anges gardiens. Pourcette raison, il n’oubliait jamais de demander à ses « enfants spirituels » de prier pourleurs Anges, et, en cas de besoin, de les dépêcher à San Giovanni Rotondo. On re-trouve d’ailleurs ce souci tout au début de sa carrière dans une gracieuse lettre datéedu 20 avril 1915 adressée à Raffaelina Cerase, extraite de la volumineuse correspon-dance du Padre Pio rassemblée par Jean Derobert en 1987164 :

163

 Padre Pio était énervé parce qu’il pensait qu’un laïc l’avait surpris en pleine extase.  164 Editions Hovine, page 243.

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« Ô Raffaelina, comme il est consolant de savoir que nous sommes toujours sousla garde d ’ un esprit céleste qui ne nous abandonne même pas (chose admirable)dans l ’ action par laquelle nous déplaisons à Dieu… Prenez la belle habitude de tou-

 jours penser à lui. Que, à côté de nous, il y a un esprit céleste qui, du berceau à la

tombe, ne nous quitte pas un instant, qui nous guide, qui nous protège comme unami, comme un frère, qui doit aussi nous consoler toujours, spécialement dans lesheures qui sont, pour nous, les plus tristes.

 Sachez, ô Raffaelina, que ce bon Ange prie pour vous : il offre à Dieu toutes lesbonnes œuvres que vous faites, vos désirs saints et purs. Dans les heures où il voussemble être seule et abandonnée, ne vous plaignez pas de ne pas avoir une âme amieà qui vous puissiez vous ouvrir et à qui vous puissiez confier vos peines ; par charité,n’ oubliez pas cet invisible compagnon, toujours présent pour vous écouter, toujours

 prêt à vous consoler. Ô délicieuse intimité ! Ô heureuse compagnie… »

Et ce sont ces histoires insensées de synchronicité, d’ Anges allant et venant, qui

ont entre autres forgé la légende du Padre Pio. De son vivant par exemple, l’un de sesenfants spirituels, le gentleman britannique Cecil Humphrey-Smith, eut un graveaccident de voiture en Italie (au fait, que faisait son Ange gardien ?) et, voyant sonétat, l’un de ses proches se rendit au bureau de poste pour envoyer un télégramme auPadre Pio, lui demandant des prières pour sa guérison rapide. Après avoir rempli leformulaire, l’homme le tendit au télégraphiste pour expédition, mais, en le lisant, lefonctionnaire lui remit aussitôt un télégramme… envoyé par le Padre Pio, et adressé àCecil Humphrey-Smith, dans lequel il l’assurait de ses prières pour son rétablisse-ment… Giovanni Sienna rapporte que l’un de ses amis, Franco Rissone, demanda un

 jour au Padre Pio s’il entendait vraiment ce qu’il lui envoyait par l’entremise de son Ange gardien. Le prêtre le regarda et dit : « Tu crois que je suis sourd ? » 

Mais si les Anges existent, l’ange qui s’est noyé dans sa beauté existe aussicomme l’ont découvert ABSOLUMENT TOUS les mystiques sans aucune exception.

 Ainsi, le prêtre italien s’est un jour plaint de son Ange gardien lorsque l’ Ange déchul’avait assailli avec une brutalité inhabituelle. Le Padre Pio ne cessa d’invoquer son

 Ange « gardien » mais celui-ci ne répondit pas à ses appels. Lorsqu ’il se présenta versle matin, tel un chat qui rentre après une nuit de vadrouille, le Padre Pio, furieux, nelui adressa pas la parole et lui tourna le dos. Le père n’oublia pas que de « gardien »,cette nuit-là, son Ange n’en avait eu que le qualificatif, et il narra sa mésaventure auPère Augustino, son directeur spirituel, dans une lettre datée du 5 novembre 1912 :

« Je le grondais sévèrement de s ’ être fait attendre aussi longtemps, alors que jen’ avais pas cessé de l ’ appeler au secours. Pour le punir, je ne voulais pas le regarderen face, je voulais m’ en aller, je voulais le fuir, mais lui, le pauvre, me rejoignit

 presque en pleurs. Il me saisit jusqu’ à ce que je lève les yeux, je le regardai en face etle trouvai très fâché. Et voici : “…  Je suis toujours près de toi, mon cher petit, jet ’ entoure toujours avec l ’ affection qu’ a fait naître ta reconnaissance envers le bien-aimé de ton cœur. Cette affection que j ’ ai pour toi ne s’ éteindra même pas avec tavie. Je sais bien que ton cœur généreux bat toujours pour notre bien-aimé commun.Tu traverserais toutes les montagnes, tous les déserts pour le chercher, le revoir,

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l ’ embrasser à nouveau dans ces moments extrêmes, et lui dire de rompre au plusvite cette chaîne qui te retient uni au corps… Tu dois attendre encore un peu…”  » 165  

En effet, plus d’une fois lors des messes, les fidèles ont pu clairement distinguer

sur le visage du Padre des hématomes, un œil au « beurre noir », etc. Là aussi, onpeut se demander légitimement ce que fabriquait son Ange gardien ?

Justement, abordons la messe du Padre Pio : « On entend le bruit des clés !s’ écrie une jeune femme avec un bébé dans les bras. Aussitôt, la vague humaine serue vers l ’ église. Les battants s’ ouvrent avec un fort grincement de gonds. C ’ estcomme une digue qui éclate. Abasourdie, bousculée, piétinée, malmenée, refoulée, jereste loin derrière, raconte en vrai reporter Maria Winowska, tandis que des furies encheveux hurlent, piaillent, s’ invectivent, gémissent, vocifèrent et usent de tous leursmoyens pour passer les premières. C ’ est un tel charivari que le sacristain, pourtantcostaud, a du mal à se faire entendre : « Païens ! Chenapans ! Coquins ! Misérables !

 Mascalzoni ! Attendez ! Par pitié ! Etes-vous des chrétiens ou des bêtes ? » La messedu Padre Pio, en latin, durait parfois deux heures, montre en main. Tous ceux qui ontassisté à ses célébrations furent cloués sur place par le drame qui se déroulait surl’autel, à côté duquel une représentation de théâtre No faisait figure d’un spectacle demarionnettes : « Dès le premier instant, violemment, nous voici plongés en pleinmystère. Comme des aveugles autour de quelqu ’ un qui voit. » 166  Le mystère del’Eucharistie dans les mains du Padre devenait soudain explicite, le surnaturel enva-hissait l’église et j’imagine que les Anges devaient, eux aussi, suivre geste du stigmati-sé, qui, parfois immobilisé pendant de longues minutes comme momifié, perdait sonregard illuminé d’amour dans l’hostie. Même pour les simples curieux, elle devenait

 bien plus qu’un simple bout de pain azyme.

Par ailleurs, le Padre Pio semble se manifester là où on ne l’attend pas. Je mesouviens encore d’un fait qui me marqua lors d’un dîner à New York en mars 1992avec le philosophe américain Michael Grosso. Nous mangions tranquillement dansun restaurant italien, devisant sur les expériences de vie après la mort découvertespar le Dr Raymond Moody, lorsqu ’il me demanda soudain comment je comptaisaborder un sujet aussi difficile que les Anges hors contexte théologique. Je lui expli-quai que nous avions beaucoup de cas de mystiques dont les stigmates étaient au-thentiques comme ceux du Padre Pio qui a été examiné par des médecins catholiques,protestants, juifs et même athées et qu ’ a priori   ces faits échappaient à la médecinemoderne. De plus, ces mystiques, comme le Padre Pio, baignaient en permanence

dans le surnaturel et parlaient souvent des Anges. À ce moment-là, Michael Grossosortit son portefeuille de sa veste posée sur le dossier de sa chaise, l ’ouvrit et me mon-tra une photo du prêtre italien. Cela me fit un drôle d’effet parce que je ne m’ y atten-dais absolument pas, surtout de Grosso qui a pour habitude de couper les cheveux enquatre. Sans me laisser le temps de lui poser une question, il me dit : « Vous savez,

 j ’ ai vu le Padre Pio lorsque j ’ étais en Italie. Il était déjà assez vieux et je n’ ai pas pul ’ approcher. Mais lorsqu’ il bénit la foule de son balcon, il se passa quelque chose etcela m’ avait profondément marqué. Depuis,  je l ’ ai toujours avec moi. » 

165

 In « Padre Pio témoin de Dieu » par Jean Derobert, Jules  Hovine, 1986, page 76.166 Page 18 in « Le Vrai Visage du Padre Pio », op. cit.

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Une aventure semblable arriva au journaliste britannique John Cornwell 167 venuinterviewer le romancier Graham Greene. Quelle ne fut pas la surprise du journalisteathée lorsqu’il prit le gentleman anglais en flagrant délit de superstition toute ita-lienne : Graham Greene sortit de son portefeuille deux photos du Padre Pio et expli-

qua comment, en 1949, il avait entendu parler de ce prêtre et décidé de se rendre àSan Giovanni Rotondo pour l’observer de plus près. Faisant une halte à Rome, ilrencontra un ecclésiastique du Vatican qui lui dit à propos du Padre Pio : « Oh, cettesainte fraude ! Vous perdez votre temps. C ’ est un simulateur. » Arrivé dans le Gar-gano, on le mit en garde contre la longue durée de la messe. Mais poussé par la curio-sité, Greene se rendit à 5 heures du matin à l’église pour assister à la cérémonie. « Il  avait célébré la messe en latin, raconta-t-il au journaliste, et j ’ ai pensé que trente-cinq minutes s’ étaient écoulées. Mais en sortant de l ’ église,  je jetai un coup d ’œil àma montre et vis que c’ était deux heures… Je ne savais pas où était passé le temps

 perdu. Et c’ est là, avec ce mystère, que je retrouvai un peu la foi, parce que cela mesemblait une chose extraordinaire. » Le Monsignore ne lui avait-il pas dit qu’il per-

drait son temps ? Et depuis ce jour, Graham Greene portait toujours sur lui deuxphotographies du prêtre italien.

Incroyable Padre Pio, entendant même à des kilomètres ce qui se disait de lui !On imagine alors sa fatigue après une messe. Mais, bien qu ’exténué, il se rendaitensuite au confessionnal où il passait des heures avec les « pécheurs ». Pendant sesrares instants de repos, il méditait dans un endroit calme. Méditait seulement, car àce sujet nous avons le témoignage du frère Alessio Parente qui l ’a accompagné jusqu’àses derniers instants, au point que le vieux prêtre le surnomma son « Ange gardienterrestre »168 :

« Un jour j ’ étais assis à ses côtés (du Padre Pio) dans la véranda  voisine de sachambre et il était aux environs de 14 h 30. Comme tous les frères s’ étaient retirésdans leur cellule pour la “siest a”, l ’ endroit était désert .  J ’ ai vu le Padre Pio égrenerson rosaire ; il régnait un tel calme et une telle paix autour de lui que je me suis sentiencouragé à l ’ approcher afin de lui poser quelques questions. Pendant toutes cesannées, je recevais quantité de lettres de gens qui désiraient obtenir un avis du

 Padre Pio concernant des problèmes de toute nature. J ’ ouvris une enveloppe, et, metournant vers le Padre Pio, dis : “Mon père, M me B. R. aimerait que vous lui donniezun conseil pour son travail. Elle a une bonne situation mais une autre entreprise lui

 propose un poste encore plus intéressant avec un meilleur salaire, ce qui veut direune vie plus facile pour elle. Que doit-elle faire selon vous ?”  À ma grande surprise,

en guise de réponse, je reçus une réprimande : “  Allez, mon fils, laissez-moi seul, vousne voyez pas que je suis très occupé ? ”  “Etrange, me suis-je dit. Il est assis en traind ’ égrener son rosaire et dit qu’ il est occupé” . Pendant que je demeurais totalementsilencieux en pensant qu’ il n’ était pas vraiment occupé, Padre Pio se retourna versmoi et dit : “ Vous ne voyez pas tous ces Anges gardiens allant et venant de  mes en-

 fants spirituels, m’ apportant leurs messages ? ”  Pas vraiment surpris, je lui répon-

 167 « The Hiding Places of God », Warner Books, 1991.168  Fra Alessio rédigea et édita un petit livre fort intéressant, exclusivement consacré aux relationsentretenues par le Padre Pio avec les Anges. Cet ouvrage est disponible en anglais et en italien sur

commande au monastère du Padre Pio ; « Send me your Guardian Angel » par Fr. Alessio Parente ;Notre-Dame-de-Grâce -Monastère capucin -, 71013 San Giovanni Rotondo, – FG-, Italy.

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dis : “  Mon père, je n’ ai jamais vu un seul Ange gardien mais je vous crois parce quevous ne cessez de dire chaque jour aux gens de vous envoyer les leurs” . »

Ce passage est plus que troublant car il soulève une interrogation nouvelle, ja-

mais observée dans l’histoire de l’Eglise et de ses saints : les Anges gardiens se ren-dent chez le Padre Pio pour lui demander des instructions alors qu’a  priori  un Angene prend ses instructions qu’auprès de Dieu. Ce qui nous  renvoie directement àl’explication la plus audacieuse du père Derobert qui écrit dans son ouvrage « PadrePio, transparent de Dieu », page 782 : « Nous sommes convaincus, quant à nous, quiavons bien connu le père, que Jésus est venu revivre sa vie et sa Passion en Padre

 Pio.  Il était devenu, pour Jésus, comme une humanité de surcroît, un instrument parfait et docile entre les mains de Dieu. Plusieurs fois, au cours de ces pages, nousavons affirmé que le père était comme l ’ incarnation mystique de Jésus, le Seigneurayant pris possession – au plein sens du terme – de toute la personne de cet humblereligieux . À travers lui , Jésus était venu rappeler au monde la nécessité de la prière,

de la souffrance, du sacrifice, pour expier le péché qui détruit l ’  Amour de Dieu.  Àtravers Padre Pio, Jésus était venu appeler le monde, à nouveau, à la conversion, auretour à Lui , à la Sainteté. La mission était désormais accomplie… Padre Pio mou-rut, Jésus retourna, comme en sa Résurrection, dans le sein du Père, et il ne resta

 plus, ici-bas, que les membres de Francesco Forgione qui n’ avaient jamais foulé laTerre… »

En effet, le jour de sa mort, à la stupéfaction de tous, les stigmates avaient dispa-ru, laissant la place à une peau fine et immaculée… À croire que le Padre Pio avait faitun clin d’œil à Catherine de Sienne  : du vivant de l’Italienne, les stigmates étaientinvisibles. Mais le jour de sa mort ils apparurent.

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THÉRÈSE NEUMANN1898-1962

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

 ALLEMAGNE

 Strange Angels – singing just for meTheir spare change falls on top of me

 Rain falling Falling all over me All over me

 Strange Angels – singing just for meOld stories – they’ re haunting me

 Big changes are coming Here they come

 Here they come.

Laurie ANDERSON –  Strange Angels – in « Strange Angels », Warner Bros Records

Décédée en 1962, la visionnaire allemande Thérèse Neumann représente un cascontemporain dans le sens où elle a été examinée, elle aussi, comme une bête decirque par tous les médecins, ecclésiastiques et autorités civiles possibles et imagi-nables. Elle fut même mise en quarantaine pendant quinze jours dans un hôpital car,selon les autorités médicales, un homme ne peut vivre plus de onze jours sans boire,ni manger (Thérèse Neumann cessa de s’alimenter le 29 avril 1923, et ce jusqu’à samort en 1962…). De vivant, sept cents livres lui furent entièrement consacrés et dixfois plus d’articles de presse, ce qui nous permet d’avoir une excellente documenta-tion à son sujet.

Comme toutes les mystiques stigmatisées, elle fut attaquée de façon assez im-monde, principalement par des théologiens (on n’est jamais mieux trahi que par lessiens…) : Michael Waldmann, professeur de théologie à Regensbourg, affirma que lesang qui coulait de son corps n’était qu’une supercherie car en réalité il provenait deses règles. La journaliste allemande Anni Spiegl qui fut l’une des proches de ThérèseNeumann rapporte que, malgré tous ces outrages, elle gardait un sens de l’humour

 bien terre à terre. Elle a ainsi remis à sa place un sceptique qui lui parlaitd’autosuggestion :

– Vous vous êtes imaginé ces stigmates à un tel point qu’ ils se sont produits… 

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– C ’ est évident !  répondit Thérèse.  Imaginez à votre tour que vous désireriezavoir des cornes, elles vous pousseront probablement sur la tête. 169 

Rien ne fut épargné à cette jeune femme, qui non seulement revivait la Passion

tous les vendredis, mais de plus était régulièrement traînée dans la boue. Cela l ’incitaà se plier une seule fois à des examens scientifiques civils. Par exemple, un magazinecommuniste avait affirmé que « Thérèse Neumann était la maîtresse d ’ un prestidigi-tateur auquel elle donna un enfant  », ce qui ne manque pas d ’humour involontairelorsqu’on sait qu’elle avait tendance à apparaître dans divers endroits, sans quitterson lit.

En revanche, les journalistes professionnels qui se rendaient sur place se conten-taient de témoigner de ce qu ’ils avaient vu, ce qui ne manqua pas non plus de créerdes troubles dans certaines rédactions. Par exemple, en 1926, le Dr Fritz Gerlich,rédacteur en chef du « Münchener Neueste Nachrichten », se révolta en lisant unarticle rédigé sur les stigmates de Thérèse par l ’un de ses confrères, le baron Erwein

 von Aretin. Johanes Steiner dans son livre « The Visions of Thérèse Neumann »170 raconte que Gerlich ne croyait pas un mot de l ’article qui desservait la foi et portaitpréjudice à la réputation du journal. Pourtant, en bon journaliste, il décida de vérifierlui-même et se rendit dans la petite ville de Konnersreuth où vivait Thérèse Neu-mann. Il a décrit son état d’esprit à la suite de son enquête :

« Je me rendis à Konnersreuth à l ’ âge de quarante-cinq ans. Depuis ma jeu-nesse, j ’ ai toujours été activement engagé dans la vie intellectuelle de mon pays 171.(…) Tout ce que j ’ ai découvert au cours de cette enquête sur Thérèse Neumann netrouve pas de place dans ma philosophie de vie. La suite est le résultat de mon en-quête. Comment cela s’ intègre dans ma philosophie importe peu ici, et là n ’ est pas la

question. La question se résume par la vie de Thérèse Neumann. Une investigationscientifique -une enquête objective ou neutre -, à mon avis, doit toujours être effec-tuée avec un objectif simple et le but, peu importe la philosophie de vie, doit êtreunique : “ Tu ne feras pas de faux témoignages.”  »

On s’en doute, ce qu’il a découvert l’a marqué à vie. Mieux, il a témoigné de cequ’il avait vu alors que bon nombre de prêtres affirmèrent immédiatement (sans larencontrer) que ces visions ne constituaient que de simples hallucinations et que lesstigmates étaient autosuggérés (comment ?). Revenons à la quarantaine : Thérèse aété enfermée dans une chambre d’hôpital du 14 au 28 juillet 1927, entourée de méde-cins et d’infirmiers, sous surveillance permanente vingt-quatre heures sur vingt-

quatre, avec des relais. À son admission, elle pesait cinquante-cinq kilos. À sa sortie,elle pesait… cinquante-cinq kilos sans aucune autre boisson ni nourriture que troishosties de taille normale pesant chacune treize grammes, accompagnées de troiscentimètres cubes d’eau qui lui permettaient de les avaler. L’extrait du rapport finalétabli par les médecins Otto Seidl et Ewald von Erlangen du sanatorium de Waldas-sen ne planer aucun doute :

169 Jean Barbier, « Trois Stigmatisés de notre temps », page 10, op. cit.  170 Alba House, 1975, New York.171

 Fritz Gerlich a été l’un des rares journalistes à engager sa publication contre la montée en puissancedu IIIe Reich. Et le 9 mai 1933, il le paya avec sa vie dans le camp de concentration de Dachau.

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« NOURRITURE : La nourriture a fait l ’ objet de la plus grande et de la plus as-sidue des surveillances pendant toute la période d ’ observation. Toutes les instruc-tions, pour le nettoyage, pour rincer sa bouche, etc., ont été strictement respectées.

 En dépit de cette surveillance assidue, il n ’ a jamais été noté que Thérèse Neumann,

qui n’ a jamais été seule une seconde, ait mangé quoi que ce soit ou même qu ’ elle aittenté de manger quoi que ce soit. Son lit était sous surveillance permanente et refaitchaque jour par l ’ une des quatre infirmières sous serment. Ni moi, ni l ’ une des in-

 firmières ne pouvons admettre une faille dans notre surveillance sur la nourriture. Pendant la durée de l ’ observation, voici les éléments suivants qui sont entrés dans lecorps de Thérèse :

a) À sa communion quotidienne, on lui donnait un petit bout d ’ hostie, à peu prèsun huitième d ’ une hostie normale. Même si on les additionne, on obtient pour la

 période du 14 au 28 juillet, trois hosties entières consommées, soit un poids total de 39 grammes.

b) Dans le but de l ’ aider à avaler ces hosties, nous lui donnions régulièrement

un peu d ’ eau, environ 3 cm 3 ; le volume total d ’ eau qu’ elle a eu du 14 juillet au matinau 28 juillet au matin est de 15 x 3 cm 3, un total d ’ environ 45 cm 3, soit le contenu detrois petites cuillères à café.

c) Conformément aux instructions données, lorsque Thérèse voulait se rincer labouche, l ’ infirmière lui donnait un volume précis d ’ eau qu’ elle devait recracher dansun récipient pesé à son tour. Le volume de l ’ eau avant et après n’ a varié qu’ à deuxoccasions : le 16 juillet nous avons constaté un déficit de 5 cm 3. L’ annotation del ’ infirmière précisait qu’ en recrachant, des gouttes ont atterri sur le sol. Le 17 juilletau soir, il y eut un autre déficit de 5 cm 3. Sur les autres jours, aucun déficit n’ a étéconstaté.

 POIDS : Afin d ’ éviter toute possibilité d ’ erreur, le poids de Thérèse a toujours été

 pris avec les mêmes vêtements, mais sans chaussures. Le mercredi 13 juillet, elle pesait 55 kg, et le samedi 16 juillet, son poids descendit à 51 kg ; la pesée du 20 juilletdonnait 54 kg ; le samedi 23 juillet, elle était à 52,5 kg ; le jeudi 25,55 kg. Le poids desortie était le même que le poids d ’ entrée. C ’ est l ’ élément le plus surprenant de toutel ’ observation. La première perte de 4 kg et la seconde de 1,5 kg s’ expliquent par lesactivités de la veille (vendredi) : élimination d ’ urine, de sang, de vomi,l ’ extraordinaire intensité du métabolisme pendant les états d ’ extase, et la transpira-tion considérable qui a suivi les extases. Le fait, cependant, que Thérèse ait récupéré

 3 kg dans le premier cas et 2,5 kg dans le second sans aucun liquide ou nourriturene peut être expliqué par aucune de nos lois psychologiques ou naturelles. Noussavons cependant que les gens dont le niveau d ’ albumine baisse n’ ont plus soif – des

observations sur des cas cliniques m’ ont été transmises. Cela aurait demandé unebaisse d ’ albumine considérable, ce qui n’ était absolument pas le cas chez Thérèse

 Neumann. »

Le médecin précise que le personnel a prêté serment au cardinal qui voulait, luiaussi, s’assurer de l’authenticité de Thérèse Neumann. Pour se rendre compte deseffets du manque de nourriture et de boisson, il suffit de lire les articles sur les « boatpeople » vietnamiens ou cubains qui ont dérivé pendant plusieurs semaines avantd’être (pour les plus chanceux) secourus par un navire. Ensuite, Anni Spiegl a très

 justement remarqué que « manger et boire, aller à la selle en cachette, cela pendant

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trente-six ans, alors que d ’ autre part on est épié par des milliers de personnes , serait  un prodige qui égalerait celui de son abstinence »172.

Thérèse Neumann, comme Catherine Emmerich et surtout toutes celles qui l ’ont

précédée comme Hildegarde von Bingen, Mechtilde von Hackenborn ou Mechtilde von Magdebourg, ne souffrait guère de sous-alimentation. Mieux, lorsque ces femmesne revivaient pas la Passion, elles voyaient la vie du Christ, comme si elles voya-geaient dans le temps. Il existe une photo étonnante de Thérèse, où elle reçoit l ’hostied’un prêtre. Mais à la place du prêtre, elle « voit » le Christ et son visage est totale-ment illuminé, ses yeux resplendissent de béatitude. Son expression de béatitudetransperce littéralement la photo noir et blanc. Les photographes qui purent prendredes clichés lorsqu’elle revivait la Passion sortaient de la maison totalement retournés,toutes leurs valeurs s’étant soudainement écroulées.

Parmi les « visions » angéliques de Thérèse Neumann, une nous intéresse toutparticulièrement, celle, chargée de sens, de l’ Annonciation. Elle a commenté cette

 vision à l’un de ses biographes, Johanes Steiner, qui se trouvait à ses côtés, le 25 marsà 9 h 12 :

« Thérèse voit une jeune femme, qui semble être encore une jeune fille, dans une petite maison en train de prier. Soudain, un homme lumineux apparaît à ses côtés. Il n’ entre pas, il est “ là” . “  Avec des grandes ailes ? ”   lui demandai-je, dans le but del ’ égarer. Elle répond : “ Qu’ est-ce que vous croyez ? Cet homme lumineux n’ a pasbesoin d ’ ailes.”   L’ homme s’ agenouille devant la jeune fille apeurée et dit : “  Shelamelich, Miriam, gaseta…”  D’ autres mots suivent. Je dis : “  Attendez un moment, qu’ est-ce qu’ il y a après gaseta ? ”  Elle réfléchit un instant puis répond : “ Vous n’ avez qu’ àécrire plus vite, je ne sais plus.  173”  C ’ est l ’ annonce de l ’  Ange Gabriel  174. Marie, tou-

 jours effrayée à en croire son expression, reprend un peu confiance, regarde atten-tivement la légère lumière ressemblant à un homme mais qui brille d ’ elle-même. Ellel ’ interrompt pour poser une question et l ’  Ange lui répond. Lorsqu’ il a fini, la Viergeincline sa tête et dit quelques mots. Au même moment, Thérèse voit une puissantelumière provenant d ’ en haut entrer dans la Vierge pendant que l ’  Ange, après s’ êtreincliné une seconde fois, disparaît dans l ’ air. »

Je suis resté stupéfait par la correspondance tout fait extraordinaire qui existeentre cette description de l’ Annonciation de Thérèse Neumann et le tableau d’unegrande originalité de Dante Gabriel Rosetti (1828-1882) de la Tate Gallery deLondres : Marie est repliée sur son lit et un peu effrayée ou peut-être boudeuse.

L’ Archange Gabriel est là, sans l’ombre d’une aile, tenant une branche de lys à quatrefleurs de sa main droite. Ses pieds ne touchent pas le sol. Marie, prostrée, fixe le lysde l’ Archange, comme si elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passe. Elle sembletoute frêle, toute fragile, boudeuse même, comme une petite fille à qui on fait unsermon. L’ Archange, tout en étant simple aussi bien dans son habillement que dansson attitude, laisse deviner par l’absence de contact de ses pieds avec le sol qu ’il estapparu en une fraction de seconde et qu ’il va disparaître aussi vite. Le temps est figé.

172 In Jean Barbier, « Trois Stigmatisés de notre temps », page 20, op. cit. 173  Le Dr Wessley, linguiste, expert orientaliste autrichien, avait confirmé que Thérèse Neumann

parlait bien l’araméen pendant certaines de ses visions.174 Steiner a bien écrit Ange au lieu d’Archange, signifiant qu’il n’était guère familier avec les Anges.  

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 À croire que Thérèse a tenu la main de Gabriel Rosetti, tant la concordance est prodi-gieuse.

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MARIE-JULIE JAHENNY1850-1941

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

FRANCE

 J ’ ai vu la guerre La victoire

 Etait au bout de leur fusil J ’ ai vu le sang

 Sur ma peau J ’ ai vu la fureur et les cris

 Et j ’ ai prié J ’ ai prié

 Pour ceux qui se sont sacrifiés J ’ ai vu la Mort

 Se marrer Et ramasser tous ceux qui restaient.

Niagara –  J ’ ai vu – in « Religion »,

Polydor Records

Qui aurait cru qu’un jour Michael l’ Archange, le prince des guerriers, combattantsuprême, général cinq étoiles de Dieu et juge suprême des tribunaux des forces ar-mées célestes parlerait parfois en patois ? Eh bien, c ’est arrivé ! Et par la même occa-sion, le Christ nous démontre qu’il ne choisit pas une épouse selon son rang ou sonéducation, mais bien selon l’état de son âme. Marie-Julie Jahenny, une paysanne dela campagne nantaise qui avait tout au plus six mois d ’école, et ne s’exprimait pas enfrançais mais en patois, en est le meilleur exemple. Sans instruction, elle a pourtant

 vécu Sa Passion pendant soixante-sept ans. Marie-Julie fut l’une des « cobayes » ducélèbre Dr Imbert-Gourbeyre, professeur de faculté, qui passa vingt-six ans de sa vieà enquêter et à examiner des stigmatisés. Son livre « La Stigmatisation », publié en1895, demeure encore aujourd’hui une référence absolue en ce domaine. Des hysté-riques, le Dr Imbert-Gourbeyre en avait rencontré plus d’une et, après vingt ans, ilétait capable de déterminer en l’espace de quelques jours d’observation s’il avait af-faire à une fausse stigmatisation. C’est lui également qui avait étudié et authentifiéLouise Lateau, la fameuse stigmatisée belge. Marie-Julie était bien authentique car

les faux stigmatisés ne se flagellent pas, ne dorment pas sur un lit d ’orties, ne portent

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pas une ceinture de clous dont les pointes pénètrent dans la chair et ne se privent pasde manger. D’une manière tout à fait classique, la jeune fille se consacra au Christ dèsson enfance. Elle chérissait la croix et ne ratait pas une messe pour communier. Maiscela ne suffit pas pour recevoir les stigmates. D’ailleurs elle ne connaissait même pas

le mot, ne s’exprimant qu’en patois, si bien que l’évêque, lors de ses visites, ne pouvaitlui parler que par l’intermédiaire d’un traducteur.Le 6 janvier 1873, elle tomba gravement malade. Le médecin local diagnostique

un cancer de l’estomac et une tumeur scrofuleuse. Rien à faire. C’est fini. Son état desanté empire et, au bout d’un mois, la voyant à l’article de la mort, la famille mande lecuré pour l’extrême-onction. Elle sombre dans l’inconscience. Mais sept jours après,elle ouvre les yeux, s’assoit et demeure immobile, avant de sombrer à nouveau. Elle

 venait de voir la Vierge qui lui promit de s’occuper d’elle en lui apportant des souf-frances chaque jour entre 2 et 3 heures de l ’après-midi. Mais ce n’est que le 15 mars1873 qu’Elle lui demanda si elle acceptait les cinq blessures de son Fils. Marie-Julieaccepte et la Vierge lui promet les blessures pour le vendredi 21 mars 1873.

Le village entier se donne rendez-vous dans la maison de ferme. Après des souf-frances « invisibles » tout au long de la matinée, les stigmates s’annoncent devant lapopulation incrédule : elle perd connaissance, une main se met à saigner, l’autremain, etc. En l’espace d’une demi-heure apparaîtront les cinq blessures. Les specta-teurs regardent, étonnés, sans savoir que cela s ’appelle des stigmates. Nous sommesen 1873, dans la campagne profonde française, à une époque où le maître d’école et lecuré du village peuvent destituer le maire. Quelques mois plus tard, elle annonce ladate de son mariage avec le Christ au curé qui n’en croit pas un mot mais qui prometd’ y assister. Et le 20 février 1874, quatorze témoins éberlués observent son extase etsurtout sa main : l’annulaire de sa main droite enfle, rougit, se met à saigner jusqu ’àce qu’un anneau apparaisse.

De tous les stigmatisés, c’est le seul cas que je connaisse d’un mariage du Christdevant des témoins humains et laïcs ! Cette union sera bien entendue accompagnéede nombreux phénomènes surnaturels comme par exemple la lévitation ou la hiero-gnosis175. À ce sujet, le biographe de la stigmatisée, Pierre Roberdel, rapporte que le17 juillet 1874, Monseigneur Forunier décide de visiter la « sainte » en compagnie dusupérieur des jésuites et de deux autres ecclésiastiques de ses amis. Il attend l ’extasepour la tester et, au moment où son corps devient plus rigide, il dépose sur la poitrinede la jeune femme une croix faite avec l’écorce du noisetier des apparitions du Christde Paray-le-Monial. Marie-Julie murmure alors : « Marguerite-Marie… » CommeThérèse Neumann, la stigmatisée du lieu-dit La Fraudais identifiait la provenance desobjets bénis !

Si Marie-Julie Jahenny ne nous a pas laissé une œuvre comme  Anne-CatherineEmmerich, ses amis eurent cependant la présence d ’esprit de noter les descriptionsde ses extases. L’une d’entre elles nous intéresse puisqu’il s’agit d’un dialogue avecl’ Archange Michael. Et cette discussion entre l’ Archange et la petite paysanne stigma-tisée sur la pesée des âmes ou de ce que l’on trouve au paradis ne manque pas de sel :

« Michael : Voici le temps qui approche où les victimes fermeront leurs pau- pières mortelles pour aller trôner avec le Seigneur, dans la gloire.

– Ô saint Michel, reprend l ’ extatique, pour penser à un si haut séjour, qu’ avons-nous à offrir ?

175 Faculté de reconnaître à l’aveugle un objet consacré.

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– Tout le mérite des épreuves, les vertus gagnées dans les souffrances etl ’ abandon.

– C’est   guère, saint Archange. J ’ emprunterai, moi, quelque chose à mes amisque je leur rendrai quand ils viendront dans le ciel.

– C’est  moi qui en ai la balance.– Oui, j ’ y songe bien souvent. Quand vous pèserez nos âmes, vous ferez bien at-tention à mettre juste, le bon et le mauvais.

– Tous, je pense, je vous introduirai dans la céleste Jérusalem. (…) – Quand pesez-vous ?– À la journée, il n’ y a pas de nuit.– Qui pèse à cette heure que vous êtes avec nous ?– Je suis là-bas.– Ah, saint Michel, vous ne pouvez pas vous mettre en deux !– La puissance éternelle est grande.– Combien pesez-vous d ’ âmes par jour ?

– Quelquefois dix mille, quelquefois moins. (…) – On a-t-il un chapelet dans le paradis ?– Oui, et des livres aussi– Et des livres aussi ? Ceux qui s’ en servent pour lire, ils apprennent ? Qui donc

 fait école dans le ciel ?– Le bon Jésus, les Anges, les saints.– C ’ est-il des lettres d ’ écriture de plume ou bien moulées ?– C ’ est des lettres glorieuses qui n’ ont rien de commun avec celles de la

terre. »176 

Le Diable aussi la visitait de temps en temps, ce qui lui valut le surnom de « Que-

quet » ! Elle le chassait presque à coups de rouleau à pâtisserie. Bref, cela ne man-quait pas de truculence, malgré ses stigmates. En revanche, toujours pendant sesextases, elle se mettait à parler en latin, langue qu ’elle ne connaissait évidemment paset servait de palais à des personnages saints (aujourd’hui on dirait qu’elle faisait duchanneling !) voire au Saint-Esprit. C’est intéressant parce que la teneur de son dis-cours est bien différente de ce que pouvait dire Marie-Julie dans son  état normal depaysanne illettrée. Son corps devenait progressivement rigide et le Saint-Esprit par-lait à travers sa bouche, tout en la laissant éveillée. Et cet « esprit » s ’exprimait dansun français riche et parfait assez éloigné du parler local de Marie-Julie et abordait dessujets qu’elle ignorait complètement. Par exemple, cette communication sur le « saintnoviciat » qui n’aurait pas déplu à saint Augustin, à dix mille lieues des préoccupa-

tions de Marie-Julie :

« Au septième degré, la voie d ’ union à Dieu coûte plus au corps que toutes lessouffrances, que les douleurs les plus grandes, parce qu’ il faut que l ’ union à Dieu etde l ’ âme entre dans toutes les parties divisées du corps. Voilà pourquoi le corps serévolte contre l ’ âme et sa vie nouvelle. C ’ est parce que le corps est une chair lâche,oisive, qui n’ aime pas les sacrifices. Le corps se rebelle parce qu’il  se voit invité par

 Dieu à se soumettre à la lumière parfaite de l ’ âme : c’ est un brisement, une souf- france qui n’ a de comparaison avec rien, qu’ aucun mot ne peut rendre. On peut dire

176 Pages 161-162, in « Marie-Julie Jahenny », Ed. Resiac.

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que c’ est la mort du corps et que les parties, brisées, anéanties, sont obligées de sa-vourer cette mort. »177 

177 Page 159, op. cit. 

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HÉLÈNE KOWALSKA1905-1938

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

POLOGNE

 I get the feeling – I ’ m not alone

 I get the feeling – It ’ s someone I don’ t know Do you ever have this strange sensation

when you’ re standing mighty tallto jump from 17 floors and crash into freefall ?

 But then fear takes control Fear of the unknown.

SIOUXSIE & the BANSHEES –  Fear – in « Superstition », Geffen Records

 À l’âge de cinq ans, Hélène Kowalska expliqua à ses parents qu ’elle avait visité leCiel (!) et à quatorze ans elle demanda à sa mère de la laisser entrer dans un couvent.Opposition immédiate de la famille. À dix-huit ans, son ambition ne l’avait pas aban-donnée et elle reformula sa demande. Nouveau refus. D ’une part, la famille seraitprivée d’un revenu (Hélène travaillait comme bonne), et d’autre part l’argent man-quait de toute façon à la maison, alors de là à constituer une dot… Hélène se fit uneraison. Mais au cours d’un bal, elle eut une vision du Christ qui lui demanda :« Jusqu’ à quand me feras-tu attendre ? » 

Hélène Kowalska était une âme prédestinée, avec une mission particulière, à lafaçon de Marguerite-Marie Alacoque ou Maria Droste zu Vischering. Comme l’a défi-ni le Christ Lui-même, Hélène devint Sa secrétaire. Elle s ’enfuit donc de chez elle etentra, sans dot, chez les sœurs de la Miséricorde de Varsovie, ce qui en soi est déjà unpetit miracle. Ce ne fut, à partir de là, qu’une suite de faits surnaturels : voyages horsdu corps, Anges, dialogues divins, stigmates et surtout un journal. En effet, sur ordredu Christ, Hélène, devenue sœur Faustine, tint son journal presque jusqu ’à sa mort.Et c’est sans doute le témoignage le plus étonnant que nous possédons, une sorte dequotidien de sa vie spirituelle, particulièrement riche. Une « Histoire d ’une âme » enpolonais. À la lecture de ce pavé de sept cents pages, j ’ai été frappé par les similitudesqui existent entre la Légion étrangère et un couvent de stricte observance. En fait, iln’existe aucune différence. Dans les deux organisations, la volonté, l’ego, le « moi »

de l’individu est écrasé, détruit, anéanti, effacé par toutes les humiliations possibles et

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imaginables. Il ne doit pas, il ne peut pas survivre. Et tant que l’âme ne s’est pas sou-mise, totalement, entièrement, sans conditions, à la volonté supérieure, elle n ’est pasprête à porter le képi blanc dans le premier cas, et le voile dans le second. Seule lasoumission absolue, c’est-à-dire la disparition de tout amour-propre, permet de sur-

 vivre. Après, ce n’est qu’une suite d’événements à gérer au quotidien. Sœur Faustinese laissait entièrement contrôler par le Christ et ne faisait que ce qu ’il lui disait defaire. « Tu es Mon épouse à jamais, Lui a-t-il dit, ta pureté doit être plusqu’ angélique, car Je n’ admets aucun Ange dans une telle intimité. Le moindre actede Mon épouse a une valeur infinie , une âme pure a devant Dieu une force in-croyable. »  Mais en échange de ces mortifications, les grâces ne se comptent pas.

 Voici par exemple une expérience de sœur Faustine qui n’aurait pas déplu au DrMelvin Morse :

« … les traces du tourment passé restèrent sur mon corps : pendant deux jours j ’ eus la figure mortellement pâle et les yeux injectés de sang. Jésus sait ce que j ’ ai

souffert. Ce que j ’ ai écrit est bien faible en comparaison de la réalité. Je ne saiscomment l ’ exprimer, il me semble que je suis revenue de l ’ au-delà. Je sens un dégoût pour ce qui est créé. » 178 

Mais la raison pour laquelle la notoriété de cette religieuse polonaise a traversé lerideau de fer se trouve dans cette peinture du Christ qu ’il lui avait demandéd’exécuter, en disant : « Je promets que l ’ âme qui vénérera cette image ne périra

 pas. Je lui promets également la victoire sur ses ennemis, particulièrement à l ’ heurede sa mort. Je la défendrai Moi-même comme Ma propre gloire. » 

Lorsqu’elle fit part de cet ordre à sa supérieure le 22 février 1931, « le Seigneurdésire que cette image soit peinte et vénérée d ’ abord dans notre chapelle et ensuite

dans le monde entier », celle-ci se persuada d’avoir affaire à une folle, une illuminée.On ne peut s’empêcher également de noter la similitude avec cette instance du

Christ et celle de la Vierge de Catherine Labouré. Les deux femmes seront prises pourfolles mais, dans les deux cas, la médaille et la peinture finissent par être exécutéesdans des circonstances curieuses, et ce, malgré l’opposition des confesseurs et desmères supérieures. Ici, ce ne sera que le 2 janvier 1934, soit trois ans après la vision,que la jeune femme recevra l’autorisation de sortir de son couvent, accompagnée desœur Borgia, pour se rendre chez le peintre Eugène Kazimierowski de Wilno. L ’artisteécoute la sœur, prend des notes, esquisse des brouillons, lui redemande des détails etcommence son travail. La jeune femme le visite une fois par semaine pour le guidersur les formes et sur les couleurs. Mais lorsqu ’il lui présente cinq mois plus tard

l’œuvre achevée, sœur Faustine éclate en sanglots parce que le peintre n’a pas réussi àLe rendre aussi beau qu ’Il était en réalité. Une fois terminée, la toile reste dans uncouloir des sœurs pendant plus de deux ans. Le Christ se fâche ! Il demande à ce qu ’ilsoit béni, exposé et publiquement vénéré. On imagine la tête des ecclésiastiques quise réunissent en commission le 1er  avril  1937 pour délibérer de la suite à donner àcette requête on ne peut plus farfelue d’une bonne sœur de couvent peut-être hysté-rique. Le tableau reçoit pourtant leur aval. Mais ce n ’est que pendant la guerre quecette image va se propager comme une traînée de poudre, exactement comme la mé-daille miraculeuse de Catherine Labouré.

178 Page 78 in « Journal de sœur Faustine », éd. Hovine.

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L’ Ange, chez sœur Faustine, est rare et, lorsqu’il apparaît, c’est dans le rôle degarde du corps. Mais la religieuse qui expérimente l’amour de Dieu et voit le Christ nes’intéresse pas vraiment à l’ Ange. Il est là et elle le sait. De temps en temps, ellel’aperçoit, une « claire et rayonnante apparence  », mais on ne remarque pas un

attachement profond à l’ Ange comme nous le verrons chez Gemma Galgani. Cepen-dant elle les voit, comme par exemple le jour du renouvellement de ses vœux :

« Et je vis des Anges prendre à chaque sœur quel que chose qu’ ils mettaient dansun vase d ’ or, qui avait la forme d ’ un encensoir. Lorsqu’ ils eurent fait le tour detoutes les sœurs, ils déposèrent sur le second plateau de la balance le vase dont le

 poids l ’ emporta tout de suite sur celui du plateau avec le glaive. Alors une flamme jaillit de l ’ encensoir et monta jusqu’ à la clarté. »

Prodigieusement mystique, Hélène Kowalska n’est pas sœur à passer sa vie seu-lement à prier. Elle observe tout et les petits détails de la vie la touchent bien plus

qu’un grand sermon. Un soir, elle détaille le ciel étoilé de la fenêtre de sa cellule ets’émerveille comme un enfant devant le spectacle de ce « firmament semé d ’ étoiles etde la lune » :

« Soudain un feu d ’ amour inconcevable jaillit de mon âme vers mon Créateur. Ne sachant supporter la nostalgie qui montait de mon âme vers Lui, je me suis pros-ternée, m’ humiliant dans la poussière. Je Le louais pour toutes Ses créatures. Etlorsque mon cœur n’ eut plus la force de supporter ce qui se passait en lui, j ’ ai éclatéen sanglots. Alors mon Ange gardien m’ a touchée et m’ a dit : “Le Seigneur te faitdire de te relever.”  J ’ obéis immédiatement, mais je n’ étais pas consolée. La nostalgiede Dieu m’ envahit plus encore.

Un jour où j ’ étais en adoration, mon esprit était comme en agonie et je ne pou-vais pas retenir mes larmes ; alors j ’ ai vu un esprit d ’ une grande beauté qui me dit“  Le Seigneur dit : ne pleure pas” . Après un moment, j ’ ai demandé : “Qui es-tu ?”   Ilme dit : “  Je suis l ’ un des sept esprits qui se tiennent nuit et jour devant le trône de

 Dieu et Le louent sans cesse” . Cependant, cet esprit n’ a pas apaisé ma nostalgie de Dieu, il n’ a fait que l ’ accroître. La beauté de cet esprit   provient de son étroite unionavec Dieu. Il ne me quitte pas un seul instant, il m ’ accompagne partout Le lende-main, pendant la messe, avant l ’  Elévation, il commença à chanter ces mots “saint ,saint, saint” et sa voix résonnait comme les voix de milliers de personnes , cela m’ estimpossible à décrire. »

Cet esprit angélique, nous allons le retrouver à nouveau, mais quelque temps plustard, précisément le 10 septembre 1937, lorsque la Pologne commence à ressentir lesprémices des futures turbulences. La jeune femme est chargée de la porte d’entrée ducouvent :

« Lorsque j ’ ai su combien il est dangereux à notre époque de se trouver près dela porte d ’ entrée, à cause des troubles révolutionnaires, et combien de mauvaisesgens ont de la haine pour les couvents, je me suis entretenue avec le Seigneur et je

 Lui ai demandé qu’ il s’ arrange de façon à ce qu ’ aucun méchant n’ ose s’ approcher dela porte. Alors j ’ entendis ces mots : “Ma fille, dès le moment où tu as été préposée àce service, J ’ y ai mis un chérubin afin qu’ il la garde. Sois donc sans inquiétude.”  

 Après être revenue de mon entretien avec le Seigneur, je vis un léger nuage blanc et

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dans ce nuage un chérubin, les mains jointes, dont le regard était semblable àl ’ éclair. » 

Notons que, si à cette époque la représentation d’un chérubin était systémati-

quement celle d’un angelot de six ou sept ans aux fesses dodues, point de ce genre dedescription chez sœur Faustine. Un regard semblable à l’éclair, ce qui laisse devinerune puissance et une violence contenues. Idem lorsqu ’elle tombe malade. Dans lesanatorium, elle se meurt et elle ne peut même pas communier. Pas grave. Les Anges,comme nous le verrons plus loin, sont là également pour cela. Un Ange de la hiérar-chie des séraphins (sœur Faustine ne nous a pas expliqué comment elle les différen-ciait) apparaît soudain au pied de son lit :

« Une grande clarté entourait ce séraphin, la divinité et l ’ amour divin se reflé-taient en lui. Il portait un vêtement doré, recouvert d ’ un surplis et d ’ une étole trans-

 parente. Le calice était en cristal couvert d ’ un voile lui aussi transparent. Dès qu ’ il

m’ avait donné le Seigneur, il disparaissait. Une fois, un certain doute s ’ éveilla enmoi, un peu avant la communion et le séraphin, accompagné de Jésus, se tint sou-dain debout devant moi. J ’ ai prié Jésus et, ne recevant pas de réponse, j ’ ai dit auséraphin : “  Ne pourriez-vous pas me confesser ? ”  Il me répondit : “  Aucun esprit auciel n’ a ce pouvoir.”  Au même moment l ’ hostie reposa sur mes lèvres. »179 

Sœur Faustine réussit à surmonter les diverses crises de suffocation de sa tuber-culose dès le début de sa vie religieuse, mais, en 1938, elles devinrent plus en plusgraves. Elle mourut à l’âge de… trente-trois ans, le 5 octobre 1938. On aurait certai-nement oublié l’âme de cette sœur, après tout elle ne devait pas être la seule reli-gieuse à tenir un journal, mais la diffusion de cette image du Christ qu ’elle devait

peindre elle-même atteignit de telles proportions après la guerre, qu’en 1965, uncertain Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, examina son dossier et décida d’ouvrirsa cause de béatification. Aujourd’hui, cette représentation du Christ, comme la mé-daille miraculeuse, se retrouve dans beaucoup d’églises, sans qu’il y ait une référenceou une indication sur l’origine de ce tableau. Elle a été béatifiée le 18 avril 1993 parJean-Paul II.

179 Page 536 in « Journal de sœur Faustine », op. cit. 

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GEMMA GALGANI1878-1903

(Groupe IIA stigmates, miracles, Anges)

ITALIE

 Don’ t let me hear you say life’ sTaking you nowhere,

 Angel

 Look at that sky, Life’ s begun

 Nights are warm And days are young.

David BOWIE – Golden Years – in « Station to Station »,

RYKO Records

Gemma Galgani est un véritable diamant de  la « Fleur des saints », un person-nage unique de l’Eglise car, comme Marilyn Monrœ, sa beauté a été figée par sa mort.Incontestablement, elle est la sainte la plus jolie de toutes les saintes de calendrier carla « Divine Providence » lui a accordé une beauté fulgurante, presque irréelle, avecdes traits d’une noblesse et d’une finesse dignes de ceux de Carole Bouquet du tempsoù elle jouait dans « Cet obscur objet du désir » de Buñuel. Gemma Galgani, c ’estl’aristocratie du luxe discret, la puissance de l ’humilité, victime volontaire de la bruta-lité divine. Gemma Galgani, c’est presque une illustration du roman « L’ Ange deFeu »180, qui raconte comment une jeune femme, Renata, recherchait son Ange gar-dien qu’elle avait eu le privilège de voir en permanence durant son enfance, un peucomme la religieuse brésilienne Cecilia Cony. Mais Renata, contrairement à CeciliaCony 181, a outragé son Ange, Maniel, lorsque, atteignant la puberté, elle lui demandaen toute innocence de lui faire l’amour. L’ Ange la quitta en lui promettant toutefoisde revenir sous une forme humaine lorsqu ’il serait temps. Dès lors, Renata, devenuefemme, n’eut de cesse qu’elle ne le retrouvât et tentait de déceler en tout homme laprésence de son Ange. Il s’agissait d’un roman reposant sur la relation entre le mondeterrestre et le monde céleste et où s’entremêlaient Anges, démons et humains dans unperpétuel combat d’âmes, cadre qui sied parfaitement à Gemma Galgani. Elle passasa (courte) vie baignant dans le surnaturel comme d ’autres dans la musique. Anges et

180 Ecrit par l’auteur russe Valery Brysov, son contemporain (1873-1924). « L’Ange de feu » servit plustard de base au compositeur Serge Prokoviev. Son opéra est, hélas, ennuyeux à mourir… 181

 Notons son petit livre « Je dois raconter ma vie, Ange gardien mon ami » éditions Téqui, totale-ment insipide, tant il semble il semble « arrangé ».

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démons livraient bataille quotidiennement pour l’âme de cette jeune et magnifique vierge. On le comprend. J’en connais qui n’auraient même pas hésité une seconde àaffronter Satan lui-même pour ses beaux yeux.

La vie de Gemma Galgani est un résumé de ce combat permanent, des tribula-

tions de chaque âme. Simplement, chez elle, il fut porté au paroxysme. Âme prédesti-née, Gemma accepta très tôt sa mission sans vraiment savoir de quoi il s ’agissait.Mais, dès la fin de son adolescence par exemple, elle voulut devenir religieuse passio-niste. Et comme d’habitude, à l’âge de vingt ans, une paralysie des jambes – le mal dePott – l’immobilisa. Comme si cela ne suffisait pas, elle fut ensuite terrassée par unetumeur au cerveau assortie d’une otite purulente.

Les médecins défilèrent à son chevet, l’opérèrent à plusieurs reprises mais, inca-pables de la soigner, décidèrent finalement de l’abandonner, décrétant que la sciencene pouvait l’arracher à une mort rapide. Gemma cependant ne se résigna pas. Sa viespirituelle était déjà prodigieuse et, clouée au lit, elle entama une neuvaine au Sacré-Cœur de Jésus et à Marguerite-Marie Alacoque. Au lendemain du neuvième jour, elle

se rétablit inexplicablement de tous ses maux. C’était le vendredi 3 mars 1899. Àpartir de ce jour, bien plus reconnaissante au Christ qu’aux médecins, Gemma obser- va régulièrement l’heure sainte182, habitude qui l’emporta vers une dévotion cons-tante au Christ. Et comme tous les stigmatisés, c’est un vendredi, en mars 1901, enpriant devant son crucifix, qu’elle ressentit la flagellation sur sa chair. Sa mère adop-tive la retrouva gisant au sol, le dos ensanglanté et strié de coups. Par la suite, Gem-ma Galgani allait revivre la Passion du Christ tous les jeudis à partir de 20 heures, etce, jusqu’au vendredi 15 heures.

Si les théologiens ont toujours tendance à comparer les saints entre eux et à dis-cuter de leurs mérites et puissances respectifs (un peu comme des voitures de sport),

alors on ne peut que noter les similitudes étonnantes entre Gemma Galgani et Thé-rèse de Lisieux. Toutes les deux, d’une simplicité et d’une candeur à faire pleurer un

 bourreau, escaladèrent les marches de Saint-Pierre de Rome à une vitesse éclair :Gemma mourut à l’âge de vingt-cinq ans et Thérèse à vingt-quatre (à la mort de Thé-rèse de Lisieux, Gemma avait dix-neuf ans). Mais si la carmélite ne portait pas lasignature du Christ, Gemma, bien que laïque, participa de son plein gré à la Passion,la porte ouverte aux grâces surnaturelles les plus étonnantes. Outre les lévitations etcommunions  à distance, Gemma Galgani put ainsi « voir » son Ange gardien ets’entretenir régulièrement avec lui pendant toute sa vie. (Notes de son journal, année 1895 :)

« Une fois, je m’ en souviens fort bien, on m’ avait fait cadeau d ’ une montre en oravec une chaîne ; moi, ambitieuse comme j ’ étais, il me tardait de la mettre et desortir avec (mon imagination travaillait d ’ avance). Je sortis donc et en rentrant,

 j ’ allais me déshabiller, lorsque je vis un Ange (maintenant je sais que c’ était mon Ange) qui me dit très gravement : “  Souviens-toi que les bijoux précieux qui ornentl ’ épouse d ’ un roi crucifié ne peuvent être que les épines et la croix.”  

Ces paroles, je ne les répétai même pas à mon confesseur, je les dis aujourd ’ hui pour la première fois. Ces paroles me firent peur. L’  Ange aussi me fit peur ; mais peu après, en réfléchissant à ces paroles, sans rien y comprendre, je pris la résolu-

 182 Tous les jeudis soir, de 23 heures à minuit.

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tion suivante : par Amour pour Jésus et pour Lui plaire, je ne porterai plus et ne parlerai plus de vanités. »183 

Certains considèrent Gemma Galgani comme une mystique mineure, sans doute

parce qu’elle ne « voyait rien » comme Hildegarde von Bingen et qu ’elle n’était nitertiaire dominicaine douée, ni carmélite extasiée, ni franciscaine troublée mais toutsimplement une laïque stigmatisée. On retrouve pourtant dans ses mémoires despassages qui, immanquablement, font penser aux extases plus que déconcertantes deMarguerite-Marie Alacoque, d’ Angela de Foligno ou de Marie-Madeleine de Pazzi. Ondécouvre aussi les lignes, classiques pourrait-on dire, des déclarations christiquesfaites aux épouses mystiques, condamnées à vivre dans la souffrance, en échange deSon amour :

« Je brûle du désir de m’ unir à toi, me répétait Jésus. Accours tous les matins. Mais sache, me disait-il, que je suis un père, un époux jaloux. Seras-tu pour moi fille

et épouse fidèle ? » 

De son côté, les conversations entre Gemma et le Christ ne manquaient pas depiquant comme nous allons le voir :

– Tu me demandes sans cesse, Jésus, si je t ’ aime. Tu me répètes : « Gemma,m’ aimes-tu ? » Je dis Non ! Tu m’ as fait tant de grâces, et voilà, la plus nécessaire, tune me l ’ accordes pas. Je t ’ ennuie ? Eh ! Quand je t ’ aurai assez ennuyé (le mot italiensaccato a ici un sens aimablement familier), alors, tu me diras : « Oui, je tel ’ accorde ! »

 Jésus se met à sourire.

 Et elle aussitôt : – Sta a sentire, Gesu. Ecoute donc Jésus. Tu me la fais, cette grâce ?… Sinon, ce-

la finira mal . 184 

Si l’ Ange gardien de Gemma demeurait en second plan, l’ensemble de leurs rela-tions relevait du « grand amour » : l’ Ange la surveillait, lui faisait du café, lui expli-quait les Mystères, l’embrassait, mais surtout l’aidait de son mieux à souffrir pour leChrist. Quant à Gemma, elle s’adressait à l’être céleste et plus d’une fois ses prochesla virent marchant, tout en parlant à un interlocuteur invisible :

« L’  Ange me regardait si affectueusement ! Et quand il fut sur le point de partir,

alors qu’ il s’ approchait de moi pour m’ embrasser sur le front, je l ’ ai prié de ne pasme laisser encore. Mais lui me dit :

– Il faut que je m’ en aille.– Alors va et salue Jésus.

 Il m’ a jeté un dernier regard, me disant :– Je ne veux plus que tu entretiennes de conversations avec les créatures ; lors-

que tu veux parler, parle avec Jésus et avec ton Ange.

183 Page 52 in « Ecrits de Gemma Galgani », éd. Téqui.184

 Pages 118,120 in « Gemma Galgani, Vierge de Lucques » par Thor Salviat, Maison de la BonnePresse, 1936, Paris.

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 Le jour suivant, à la même heure, le voilà de nouveau. Il s’ est approché de moi,il m’ a caressée et, avec affection, je n’ ai pu m’ empêcher de lui dire : Mon Ange,comme je t ’ aime ! » 185  

Bien que laïque, la splendide vierge fut canonisée trente-sept ans seulementaprès sa mort. En raison de divers signes surnaturels et guérisons inexplicables,Rome s’est intéressé à son cas en 1917 et elle fut proclamée sainte le 26 mars 1936.Depuis, son visage continue à fasciner les foules, un peu comme celui, énigmatique,de Greta Garbo. Gemma Galgani, c’est le mystère des Mystères, l’ Amour d’une viergepour Celui qui a aimé le monde, et leur colloque de souffrances nous semble apparte-nir à un monde absurde. En apprenant à souffrir comme Il a souffert, en réussissant àrésister aux tentations, et en parvenant à se mortifier au point de tuer en elle toutdésir qui aurait pu mettre en danger sa virginité, Gemma s’est hissée à Son niveau ets’est débarrassée de toute tache. Avec une telle pureté, voir son Ange gardien lui étaitaussi naturel que pour nous de voir le facteur tous les matins. Gemma cependant n ’a

guère décrit son compagnon car elle voyait l’ Ange comme elle voyait sa belle-mère ouson confesseur. Sa présence pour elle n’avait rien d’exceptionnel et, dans sa simplicitéd’enfant, elle ne se rendait absolument pas compte que cela aurait pu passionner desmilliers de gens. Elle évoluait parmi les Anges comme un cygne sur un lac, insensibleà la beauté qui l’environne. Seul le Christ comptait à ses yeux. Même son confesseur,le très strict père Germain, marquera sa surprise en entendant Gemma lui expliquerque son Ange lui avait dit ceci ou cela et il lui demandera d’être prudente, puisquen’est-il pas écrit que le diable peut se déguiser en Ange de Lumière, et par conséquentrepousser toute vision. Alors Gemma, toujours dans sa naïveté désarmante, lui écriraquelques jours plus tard que lorsque l’ Ange arrive, ils bavardent ensemble et adorentDieu. Elle lui demandera même : « Est-ce bien ainsi  ?  Dites-moi si je suis dans

l ’ obéissance ? » Même le confesseur ne savait plus quoi lui dire. Pourtant, elle finirapar « tester » la présence, obéissant à la lettre aux ordres du père Germain et celanous permet de dire qu ’il s’agit du seul cas dans les annales de l’angéologie moderneoù on protégé crache sur son Ange gardien !

« Un jour que l ’  Ange gardien se présenta, Gemma lui cracha à la figure, cher-chant à le renvoyer. Mais l ’  Ange ne bougea pas, et même, là où cracha Gemma, aux

 pieds de l ’  Ange surgit une rose blanche ; sur ses pétales était inscrit en lettres d ’ or« On reçoit tout de l ’  Amour. »

Ce détail est important car sincèrement quelle idée de vouloir cracher sur un

 Ange ? C’est grotesque et fort laid, tellement laid d’ailleurs qu’il est clair que ce nepeut être une anecdote inventée. Mais le père Germain craignait sans doute que leMalin ne profite de la naïveté de Gemma. Finalement il décida de vérifier lui-même.On ne sait trop comment il est arrivé à cette conclusion, mais il écrivit qu’ayant assis-té « plusieurs fois personnellement aux prières et aux méditations de Gemma et deson Ange, j ’ ai pu me convaincre, par mes seules observations extérieures, de la réali-té de tous les détails qu’ elle me donnait ensuite dans ses comptes de conscience  ».Les observations extérieures dont parlait le prêtre n’ont rien à envier à ce que l’onfaisait subir aux enfants qui affirmaient voir la Vierge :

185 Page 165 in « La Folie de la croix », tome 2, J.-F. Villepelée, éd. Parvis.

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« Toutes les fois, a-t-il remarqué (le père Germain), quelle levait les yeux surl ’  Ange pour l ’ écouter ou lui parler, même en dehors de la prière, elle perdait l ’ usagedes sens. On pouvait alors la secouer, la piquer, la brûler, sans réveiller sa sensibili-té. Mais dès quelle avait détourné ses regards de l ’  Ange ou cessé le colloque, ses

relations avec notre monde reprenaient. Ce phénomène se renouvelait infaillible-ment à chacune de ses communications avec l ’  Esprit bienheureux, si rapprochées fussent-elles » 186 

Selon le prêtre, Gemma lui envoyait aussi des messages que son Ange se char-geait de lui remettre, même lorsqu’il se trouvait en consultation à Rome. Il retrouvaitdans sa chambre des lettres de Gemma sans timbre ! Cela l’a tant impressionné, qu’ilne douta plus jamais de la présence de l’ Ange gardien de Gemma Galgani.

186

 Page 231 in « La Bienheureuse Gemma Galgani », Germano et Félix, Revue de la Passion, LibrairieMignard, Paris, 1933.

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MARGUERITE-MARIE ALACOQUE1647-1690

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

FRANCE

 Deep inside these dusty walls

There’ s a sacred heart I ’ d know the garden anywhere

 She was warm, she was deep summertime She was love itself

 And she was standing there Standing close, so close to me I close my eyes, and I can see.

Chris REA – Giverny – in « On the beach »,

Magnet Records

La France a eu elle aussi sa Marie-Madeleine de Pazzi en la personne de Margue-rite-Marie Alacoque. Hélas, contrairement à la « grande » Pazzi, Marguerite-Marien’a jamais été autorisée par son Divin Mari à sortir de son couvent de Paray-le-Monial. C’est bien dommage. Heureusement il nous reste tous les documents del’époque pour décrire cette autre « épouse » fidèle, née le 22 juillet 1647 à Verosvresen Bourgogne, du notaire Claude Alacoque et de Philiberte Lamyne. Avec un patro-nyme pareil, les fidèles francophones ne devraient pas avoir du mal à retenir sonnom. Pourtant Marguerite-Marie est méconnue. Soulignons aussi que de toutes les« épouses », les extases  et ravissements de Marguerite Alacoque sont ceux qui in-fluencèrent le plus la communauté catholique puisqu’on lui doit le culte universel duSacré-Cœur, concept totalement inexistant à son époque. Sans elle, pas d’églisesdédiées au Sacré-Cœur, pas de représentations du Christ avec un cœur saignant, pasde religieuses portant ce nom, pas de basilique à Paris187, bref, pas de culte voué à cetorgane du Christ qui vit désormais en toute indépendance. Marguerite fut choisiepour imposer le culte du Sacré-Cœur, comme naguère, au XIIIe  siècle, le fut sœurJuliette du Mont-Cornillon pour imposer le culte du corps du Christ (Corpus Christi).

187

 Ouverte jour et nuit, elle domine entièrement la ville et reste toujours en tête des trois monumentsles plus fréquentés par les touristes.

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Mais aucune sainte n’a vécu une existence aussi misérable que Marguerite-Marie.Un véritable martyr de Son Cœur… Pourquoi ? Dès son adolescence pourtant, aucours d’une vision, elle s’était vouée au Christ en Lui faisant vœu de chasteté. Ill’accepta et lui tint ce discours :

« Je t ’ ai choisie pour mon épouse. Nous nous sommes promis la fidélité lorsquetu m’as fait vœu de chasteté. C ’ est moi qui te pressais de le faire, avant que le mondeeût part en ton cœur, car je le voulais tout pur et sans être souillé des affectionsterrestres. »

 À dix-huit ans, lorsque sa mère voulut l’établir, elle hésita, mais pas longtempsparce qu’il intervint vigoureusement : « Sans cesse Il lui rappelle son vœu et, un jour,après la communion, Il lui montre qu’Il est le plus beau, le plus riche, le plus puis-sant, le plus parfait et accompli des amants. Il la menace aussi, si elle choisitquelqu’un d’autre que lui. »188. De vraies scènes de jalousie. Mais aucune femme ne

Lui a résisté. La simple idée de se marier avec un homme et de L’abandonner lui fitéprouver des remords dramatiques. Pour effacer cette idée à jamais de son esprit etpour s’excuser auprès de Lui, Marguerite ne fît pas dans la dentelle : elle se fouetta àcoups de discipline189, dormit sur une planche, se noua une corde à nœuds autour dela taille, enserra ses bras avec des chaînettes, etc. Finalement, après de rudes combatsfamiliaux, elle finit par entrer comme novice au couvent de la Visitation de Paray-le-Monial à l’âge de vingt-quatre ans. Le 27 décembre 1667, ses visions du Christ devin-rent de plus en plus intenses : Il informa la jolie vierge qu ’Il l’avait choisie commeinstrument pour instaurer le culte de Son Sacré-Cœur. Puis, en lui désignant unecroix couverte de fleurs, Il la mit en garde :

« Voilà le lit de mes chastes épouses où je te ferai consommer les délices de monamour. Peu à peu, ces fleurs tomberont, il ne restera que les épines que ces fleurscachent à cause de ta faiblesse ; bientôt elles te feront sentir si vivement leurs

 pointes que tu auras besoin de toute la force de mon amour pour en accepter le mar-tyre. » 

Des paroles terribles, qui nous semblent même épouvantables, mais qui n ’ontnullement arrêté l’élan de la jeune épouse. En plus des souffrances provoquées par lesstigmates, Marguerite-Marie dut aussi supporter stoïquement les sœurs du couventqui passèrent leur temps à l’humilier quotidiennement, pendant des années 190 .Jusqu’où va le dévouement mystique ?

« J ’ étais si délicate que la moindre sa leté me faisait bondir le cœur. Il (le Christ)me reprit si fortement là-dessus qu’ une fois, voulant nettoyer les vomissures d ’ unemalade, je ne pus me défendre de le faire avec ma langue. Il me fit trouver tant dedélices dans cette action que j ’ aurais voulu avoir l ’ occasion d ’ en faire tous les jours

188 In « La Sainte du Paray », Jean Ladame, éd. Resiac, page 33.189 J’aimerais trouver un jour un essai ou un roman sur ce sujet, sorte de « Mémoires d’une disciplinede couvent à travers les siècles ».190 Sœur Jeanne-Marie Contois, à quarante-quatre années de distance, déposera au procès de 1715que, voyant Marguerite à son entrée au noviciat, dans une joie et une ferveur extraordinaires, ses

maîtresses l’éprouvèrent préférablement aux autres par plusieurs mortifications et humiliations. (Page56 in « La Sainte du Paray », op. cit.)

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de pareilles. Pour me récompenser, la nuit suivante, il me tint bien deux ou troisheures la bouche collée sur son Sacré-Cœur (…) Posant la tête de Marguerite-Mariesur son cœur, Il lui disait : “Mon cœur est si passionné d ’ amour pour tous leshommes et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les

 flammes de son ardente charité, il faut qu’ il les répande en toi .”  »

Curieusement, les biographies des « Fleurs des saints » oublient régulièrementde préciser que l’individu fut stigmatisé ou incorruptible et donnent toujours unelégende dorée dont on doute immédiatement, non parce que la biographie est fausse,mais parce que les faits sont enjolivés, maquillés, faisant fi des détails qui ne corres-pondent pas à la « morale » chrétienne. La vie hors normes de Marguerite-Marie

 Alacoque ne manque pourtant pas de détails saisissants. Comme Catherine de Sienneou Madeleine de Pazzi, elle vainquit ses retenues, son corps et ses répulsions psycho-logiques pour mieux L’accueillir. Et les trois femmes décrivent alors comment leursâmes quittaient leurs corps, emportées vers des ravissements « qui ne peuvent être

exprimés en langue humaine ».Histoires d’ Amour célestes où les Anges, impassibles, assistaient en témoins si-lencieux à leurs extases. À propos des Anges, sœur Marguerite-Marie avait adresséune lettre au révérend père Jean Croiset, datée du 10 août 1689, dans laquelle elleinsistait sur l’importance qu’Il accordait aux relations entre les hommes et les Anges :

« Dieu veut l ’ union des Anges et des Hommes. Si l ’ on pouvait faire une associa-tion de cette dévotion, où ces associés participeraient au bien spirituel les uns desautres, je pense que cela ferait un grand plaisir à ce divin Cœur  ; lequel, il mesemble, désirerait encore que l ’ on eût une particulière union et dévotion aux saints

 Anges, qui sont particulièrement destinés à l ’ aimer et honorer et louer dans ce divin

sacrement d ’ amour, afin qu’ étant unis et associés avec eux, ils suppléassent pournous en sa divine présence, tant pour lui rendre nos hommages, que pour l ’ aimer

 pour nous et pour tous ceux qui ne l ’ aiment pas, et pour réparer les irrévérences quenous commettons à sa sainte présence. » 

En effet, le Christ décida un beau jour de lui attribuer un Ange, « un gardien fi-dèle, un des sept esprits qui sont les plus proches du trône de Dieu et qui participentle plus aux ardeurs du Sacré-Cœur », qu’elle ne pouvait voir que lorsque le Christétait fâché (?). En revanche, lorsqu’il était de bonne humeur, l’ Ange devenait invi-sible. Un jour, cependant, l’ Ange la remit à sa place : « Prenez garde qu’aucune grâcede Dieu ne vous fasse oublier ce qu ’Il est et ce que vous êtes. »

 Voici une vision de séraphins décrits par sœur Alacoque :

« Et une autre fois, comme l ’ on travaillait à l ’ ouvrage commun du chanvre, jeme retirai dans une petite cour, proche du saint sacrement, où faisant mon ouvrageà genoux, je me sentis d ’ abord toute recueillie intérieurement et extérieurement, etme fut en même temps représenté l ’aimable cœur de mon adorable Jésus plus bri l-lant qu’ un soleil. Il était au milieu de flammes de son pur amour, environné de séra-

 phins qui chantaient d ’ un concert admirable :“  L’ amour triomphe, l ’ amour jouit ”  “  L’ amour du saint Cœur réjouit”  

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 Et comme ces esprits bienheureux m’ invitèrent de m’ unir avec eux dans leslouanges de ce divin Cœur, je n’ osais pas le faire ; mais ils m’ en reprirent (…).  Etaprès deux ou trois heures que cela dura, j ’ en ai ressenti les effets toute ma vie, tant

 par le secours que j ’ en ai reçu, que par les suavités que cela avait produites et pro-

duisait en moi, qui en restai tout abîmée de confusion ; et je ne les nommais plus, enles priant, que mes divins associés. » 

Se heurtant à la méfiance et à l’hostilité de la mère supérieure du couvent, la reli-gieuse attendit presque vingt ans pour que la première messe en l ’honneur du Sacré-Cœur soit célébrée par son couvent191.

Marguerite-Marie Le rejoignit définitivement à quarante-trois ans après dix-huitans de martyre. Le Dr Billet, qui la suivait et la soignait tant bien que mal, nous alaissé un commentaire d’un comique absolu et bien involontaire compte tenu de lasituation (le corps gît encore sur le lit) : « Puisque cette fille avait vécu par miracle

au milieu de tant de maladies mortelles et désespérées , auxquelles elle ne pouvaitnaturellement résister, je ne suis pas surpris que, par un nouveau miracle, elle fûtmorte sans aucune apparence de vraie maladie. »192. Marguerite fut enterrée dans lecaveau du couvent et sa dépouille obéit à la nature. À sa place cependant, on pourraitse sentir vexé qu’après une vie semblable Il n’ait pas daigné la laisser « incorrup-tible » : le 26 novembre 1705, lorsque son caveau fut ouvert par manque de placepour stocker d’autres « arrivées », soit quinze ans après son décès, les sœurs ne trou-

 vèrent que des os qu’elles se distribuèrent généreusement. Ce qui prouve une fois deplus que les corps de ces saints ne font l ’objet d’aucun traitement particulier lors deleur décès car personne ne se doute à cet instant qu ’ils se dirigent vers une béatifica-tion.

191 Paray-le-Monial fut la première ville à construire, en 1688, une église en l’honneur du Sacré-Cœur.Cependant, le culte ne deviendra officiel qu’après la signature d’une bulle par le pape Clément XIII en

1765, soit soixante-quinze ans après la mort de sœur Marguerite-Marie.192 Jean Ladame citant Languet, page 334, op. cit. 

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 ANGELA DE FOLIGNO1250-1309

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

ITALIE

Oh the air was shining Shining like a wedding ring

 Barbed like sex I felt 10.000 volts

 My chest was full of eels Pushing through my usual skin

 I opened up new wounds Pouting, Shouting

Oh, Love-like liquid falling Falling in cascades.

SIOUXSIE & the BANSHEES – Cascade – in « A Kiss In The Dreamhouse »,

Polydor Records

La Passion, l’Italienne Angela de Foligno (1250-1309), une tertiaire franciscainerecluse à Foligno (Ombrie) la vécut elle aussi jusqu’au dernier coup de fouet. Angelaétait pourtant une femme belle, riche, noble, avantageusement mariée et qui parta-geait sa vie entre ses amants, ses enfants, son mari et les plaisirs offerts par ses ri-chesses. Mais lorsque le Christ jette son dévolu sur une âme, comme n’importe quelamoureux bien terrestre, Il se débarrasse des obstacles. Rien ne résiste à l’amour,surtout à celui du Christ. Ainsi, et comme elle le Lui avait demandé, Angela perdra – les uns après les autres –  ses sept enfants, sa mère et bien sûr son mari, neuf per-sonnes au total. Une fois le terrain dégagé, Il put commencer son travail de transfor-mation. Et lorsqu’elle expérimenta vraiment l’amour divin, elle sut qu’aucun amourterrestre ne pourrait jamais la satisfaire et décida aussitôt, à quarante ans, de distri-

 buer tous ses biens aux nécessiteux et de n’avoir plus qu’un seul amant, le Christ.Mariage étonnant où la souffrance, les extases béates, les jouissances mystiques, lesdélices des ravissements du ciel et les dialogues avec le Très-Haut fleuriront commedes coquelicots sauvages au bord d’une route abandonnée. Lorsqu’on lit ses « Visionset instructions », on en reste littéralement abasourdi, tant cette jouissance de Lui latransforme, la transporte, la transcende jusqu’aux extrêmes, sortes de preuves, issues

du fond de ses entrailles, de l’amour qu’ils se portent.

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Elle nous a légué une œuvre tellement forte que sa mémoire a traversé sans au-cune interruption sept cents ans d’édition ! Ce qui avait authentifié Angela de Foli-gno, ce fut d’abord ses stigmates, preuves imparables et visibles de l’invisible, et en-suite la masse de témoignages de tous ceux qui eurent l ’occasion d’assister à ses régu-

lières noces mystiques à l’église, ainsi que les témoignages sur l’honneur qu’ellen’avait rien mangé pendant plus de douze ans à la suite d ’une communion avec les Anges.

Dans son amour éperdu pour le Christ, Angela allait bien plus loin que le bonPadre Pio ou Gemma Galgani : elle jouissait physiquement, elle râlait, elle criait, elleL’aimait et Il l’aimait dans un Ciel certainement au-dessus du septième. Elle souffraitterriblement en revivant la Passion mais elle souffrait avec plaisir parce qu ’elle savaitque cela calmait Ses douleurs. Elle allait même jusqu’à s’offrir totalement nue devantla croix. Merveille de l’amour féminin, indestructible, unique, et on comprend à tra-

 vers elle pourquoi les femmes s’émeuvent plus lorsqu’elles Le découvrent. Angela n’a jamais été canonisée mais on se laisse imaginer que, compte tenu de

son Amour, là où elle est, elle s’en moque éperdument. De ses extases, elle nous alaissé ses visions angéliques et ses sensations brûlantes193 en les dictant au frère Ar-naud, moine franciscain qui les traduisait aussitôt en latin. Il passa une bonne partiede sa vie à gratter avec une plume d’oie ces plaisirs, ces jouissances paradisiaquesqu’il ne ressentait pas mais qu ’il voyait, supposait, présumait et surtout entendait. Ilfut d’ailleurs tellement marqué qu’il décida de vouer sa vie à Angela. « Enfants denotre mère sacrée,  prenez garde au respect humain ! Apprenez de notre Angela,apprenez de notre Ange, apprenez de l ’  Ange du grand conseil , la voie de la magnifi-cence et la sagesse de la croix ! Apprenez la pauvreté, les douleurs , les opprobres etl ’ obéissance de Jésus  », peut-on lire dans son premier prologue. Dans le second, ilavertit : « Voici la manifestation des dons du Très-Haut faite sur l ’ esprit de ma

mère,  Angela de Foligno. Suivant la parole et la promesse qu’  Il a faite dans son Evangile : “Si quelqu’ un m’ aime, il gardera ma parole, et mon Père l ’ aimera, et nousviendrons à lui , et nous demeurerons en lui ”  et  “Celui qui m’ aime, je me manifesteraimoi-même à lui ”. (…) Moi, frère Arnaud, de l ’ ordre des Mineurs, à force de supplica-tions, je lui (à Angela) arrachai le secret de ses yeux et de son âme. »  

Devenue tertiaire franciscaine recluse, Angela allait se laisser emporter par sonDieu. Son corps, lui, vivait dans une minuscule cellule, régulièrement mis au pas parla « discipline », l’instrument fétiche qui, semble-t-il, aide considérablement à calmertous les désirs. Bref, comme l’ont constaté les franciscains, Angela n’était plus vrai-ment de notre monde. Voici deux extraits de ses nombreux ravissements au coursdesquels les Anges se manifestèrent :

Extrait n° 1« (…)  Puis je vis comment Jésus-Christ vint avec une armée d ’  Anges, et la ma-

gnificence de son escorte se laissa savourer par mon âme avec une immense délecta-tion. Je m’ étonnai un moment d ’ avoir pu prendre plaisir à regarder les Anges. Carhabituellement, toute ma joie est condensée en Jésus-Christ seul. Mais bientôt

 j ’ aperçus dans mon âme deux joies parfaitement distinctes : l ’ une venant de Dieu,l ’ autre des Anges, et elles ne se ressemblaient pas. J ’ admirais la magnificence dontle Seigneur était entouré. Je demandais le nom de ceux que je voyais. “Ce sont des

193

 Angela de Foligno, « Le Livre des visions et instructions », Seuil, collection Points Sagesse, 1991 ;traduction d’Ernest Hello.

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Trônes” , dit la voix. Leur multitude était éblouissante et si parfaitement innom-brable que, si le nombre et la mesure n’ étaient pas les lois de la création, j ’ aurais crusans nombre et mesure la sublime foule que je voyais. Je ne voyais finir cette multi-tude ni en largeur ni en longueur ; je voyais des foules supérieures à nos

chiffres. »194 

Extrait n° 2« (…)  D’ autre part, je ressentais de si grandes délices, une si grande joie de la

 présence des Anges, leurs discours m’ étaient si agréables que jamais leurs parolesne m’ en avaient causé une telle joie. Je n’ aurais jamais cru les très saints Anges siaimables et capables de procurer à l ’ âme des délices pareilles s’ ils ne me les avaient

 procurées. Comme j ’ avais prié tous les Anges, mais particulièrement les séraphins,les très saints Anges me dirent :

– Voici que tu reçois ce que possèdent les séraphins et que tu y participes. »195 

194

 Chapitre 37, page 114, in « Le Livre des visions et instructions », Ed. Seuil.195 In « Le Livre de l’expérience des vrais fidèles », Paris, Droz, 1927, cité par V. Klee.

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GERTHRUDE D’HELFTA1256-1301

(Groupe IIA, stigmates, miracles, Anges)

 ALLEMAGNE

 Many of us feel we walk alone

without a friend Never communicating with the One

who lives within Forgetting all about

the One who never lets you down And you can talk to him anytime

 He’ s always around.

Stevie WONDER–  Have a talk with God  – 

in « Song of the Keys of the Life »,Tamla Motown Records

Les latinistes parlent toujours de la « Grande Gerthrude », celle qui sut leur lais-ser une œuvre impérissable, écrite paraît-il dans un latin délicieux plein de verve etde poésie. Et l’on reste toujours étonné par ce florilège de mystiques femmes issuesdu même couvent – Helfta, une ville toute proche de Bingen -du même espace-tempspuisque Helfta fut également le berceau de Mechtilde de Magdebourg et de Mechtilde

 von Hackenbom. C’est le temps des béguines, des moniales et des cisterciennessaxonnes tout juste sorties des années sombres du Moyen-Âge. Femmes sur les-quelles l’ Amour du Très-Haut a fondu, tel un éclair, les laissant exsangues, mortifiéespuis détruites par les affections et les souffrances. Et la médecine de l ’époque n’enétait même pas au savoir des docteurs de Molière… On sait que Gerthrude est née le 6

 janvier 1256 et qu ’orpheline, elle fut recueillie à l’abbaye d’Helfta où elle mourut le 17novembre 1301. Entièrement éduquée par les sœurs, Gerthrude y apprit le latin, leslettres, la musique et bien entendu tous les textes religieux. Elle le reconnut elle-même : « Je me souciais de mon âme comme de mes vieux souliers ; je vivais commela païenne des païennes. » Bref elle profitait de sa vie de jeune femme jusqu’au jouroù elle traversa une véritable dépression pendant plus d’un mois. Elle n’en serait

 jamais sortie si un soir, dans le dortoir, un Ange sous les traits « d ’ un jeune homme

d ’ une distinction parfaite et de toute beauté » ne lui était apparu en lui disant * «  Ne

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te consume pas de chagrin, le salut viendra bientôt . » Elle avait vingt-cinq ans.L’ Ange lui annonçait la prochaine arrivée du Christ. À partir de là, sa vie changeacomplètement, allant d’extases en ravissements et de souffrances en expiations.Gerthrude, épouse du Christ, bénéficiait d’après ce témoignage d’une protection im-

pressionnante d’ Anges :

« La fête de l ’  Archange Michael approchait. Un jour où elle (Gerthrude) devaitcommunier, elle se remémora les bons offices que, grâce à la libéralité divine, ellerecevait de tous les esprits bienheureux, malgré sa grande indignité. Avec le désir deles payer en retour, elle offrit au Seigneur le sacrement vivifiant de son corps et deson sang en disant :“  En l ’ honneur de ces grands princes (les Anges) qui sont vôtres,ô mon Seigneur très aimé, je vous offre cet admirable sacrement en louange éter-nelle pour l ’ accroissement de leur joie, de leur gloire, et de leur béatitude.”  Alors le

 Seigneur fit pénétrer dans sa divinité le sacrement qui lui était offert, pour l ’ y unirselon un mode merveilleux et inexprimable et répandre ainsi sur les bienheureux

esprits angéliques de si ineffables délices que, dans l ’ hypothèse où ils n’ eussent jouiauparavant d ’ aucune béatitude, cette faveur aurait suffi pour les voir, au comble dubonheur, surabonder de toutes les délices. Les saints Anges, alors, selon leur hiérar-chie, vinrent fléchir les genoux devant elle avec grande révérence, disant :

– Tu as bien agi en nous faisant l ’ honneur d ’ une telle oblation, car nous veillonssur toi avec une spéciale affection.

 L’ ordre des Anges disait :–  Avec une joie ineffable, nous sommes attentifs jour et nuit à te garder avec

sollicitude, nous veillons à ce que tu ne perdes rien de ce qui sied à te parer dansl ’ attente de l ’  Epoux. » 

Gerthrude d’Helfta fut canonisée par Rome en… 1677, à la suite d’une pressiondu roi d’Espagne. Presque trois siècles de patience pour cette femme qui, à la suited’une vision du Christ comme saint François d ’ Assise, reçut les cinq blessures de laPassion. Elle nous a laissé trois œuvres, « Les Révélations de sainte Gerthrude », le« Liber Specialis Gratie » et les « Exercices spirituels ».

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10Une extase à nulle autre pareille

Who is it ?Who is it ?Who is it ?Who is it ?Who is it ?

Ooh, baby, it ’ s youWatch out now baby

 Because I am in love with youWatch out now baby

 Because I am in love with you If you don’ t love me I don’ t know what I ’ m going to do.

TALKING HEADS – Who is it ? – in « Talking Heads : 77 »,

SIRE Records

Ce groupe de stigmatisés et de leurs Anges nous oblige à réfléchir quelques ins-tants sur ces âmes prédestinées. Qui sont-elles et surtout, pourquoi voient-elles les

 Anges et les autres personnages du Ciel alors que le commun des mortels, y comprisreligieux, reste aveugle ? La journaliste française Hélène Renard qui s ’était penchéesur cette question mystérieuse des stigmates en a finalement conclu que hormis « lesquelques simulateurs ou les hystériques, on constate que la majorité des cas destigmatisation ne répondent pas aux explications prétendument “naturelles” .

 L’ explication “surnaturelle” est celle qu’ avancent les croyants catholiques : les stig-mates sont donnés par le Christ lui-même (avec consentement du mystique) pourqu’ il participe aux souffrances de sa Passion avec une idée rédemptrice. Mais, à monavis, le mot “participation”   est mal choisi .  Les stigmatisés font beaucoup plus que“participer à” . Ils sont la part souffrante du corps invisible du Christ . Ils actualisentla Passion. Ils la prolongent en la vivant de génération en génération . On dirait, enutilisant un autre vocabulaire, qu’ ils “ somatisent ”, c’ est-à-dire impriment dans leurcorps une réalité désormais invisible mais toujours actuelle.  196 » En effet, ces âmesprolongent la Passion, tel un témoin d ’une course d’athlétisme qui traverse le temps,transmise par une âme à une autre. Pas un siècle ne passe sans ces victimes, choisiespar Lui, qu’Il terrasse de maladies et de souffrances expiatoires. Et nous aurions ledroit de croire que le Christ est un sadique s ’il ne leur offrait que des douleurs. Cetteâme « choisie » ne passe pas sa vie à expier, sous les coups du Père et du Christ, râ-

 196 In « Des prodiges et des hommes », op. cit., page 83.

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lant, bavant, trimbalée d’hôpital en hôpital. Pas du tout. Dieu les récompense aussi :Il les gratifie d’extases, de grâces surnaturelles et de visions célestes qui, une foisgoûtées, leur passent l’envie de rester sur cette Terre.

Une fois qu’elles ont découvert cette extase divine, elles sont prêtes à souffrir en-

core plus pour Lui afin qu’il ne les abandonne pas ; elles ont goûté au paradis et à ses Anges et seraient capables de s’immoler vivantes s’Il le leur demandait. C’est vrai queleur vie nous paraît horrible. Mais finalement qu’en savons-nous vraiment ? Si nousgoûtions, ne serait-ce qu’une seule fois, à cette extase divine, peut-être quitterions-nous femme, maîtresse et enfants pour vivre avec Lui, un peu comme l ’histoire de lacomtesse qui quitte château, titre et fortune pour vivre avec le jardinier parce qu’il luia fait découvrir la jouissance. L’orgasme physique ne serait-il alors qu’une pâle imi-tais de l’extase mystique ? Jean-Noël Vuarnet observa tant la statue de Louise Alber-toni197 sculptée par Le Bernin, qu’il en intitula son chapitre « Ça ne fait pas de doute,elle jouit »198. Emporté par ces lèvres entrouvertes sur un plaisir évident et cette mainqui compresse une poitrine gonflée, il écrit : « Mais de quoi souffre-t-elle et de quoi

 jouit-elle, la bienheureuse Ludovica ? (…) Si le divin est convoqué sur le divan, c’ estbien à une femme qu’ il rend visite, une femme qui, comme Thérèse, s’ en trouve touteretournée « dans les volutes figées de marbre » Et il ajoute cette réflexion de Lacan,lui aussi perturbé par la bienheureuse : « Et de quoi jouit-elle ? Il est clair que letémoignage essentiel des mystiques, c’ est justement de dire qu’ ils l ’ éprouvent, maisn’ en savent rien. »

Le Christ a un jour demandé à Gemma Galgani : « M ’ aimes-tu ? » À quoi elle arépondu : « Quelle question… »  Les stigmatisées semblent vivre une extase  plusgrande encore, prêtes à recevoir peste, choléra et cancer réunis pour goûter et regoû-ter à l’ Amour, un amour qu’Il est le seul à dispenser. Inévitablement, je repense aussi

à tous ceux et celles qui ont fusionné avec la Lumière dans une expérience aux fron-tières de la mort et qui, à leur retour, déclaraient qu ’ils étaient prêts à mourir sur-le-champ pour retrouver ce nectar lumineux. Ne disent-ils pas d’ailleurs qu’ils ne vou-laient pas revenir ?

Quelle est donc cette extase à nulle autre pareille ? Le Dr Elisabeth Kübler-Ross,se remémorant son expérience à l’institut Monrœ, compara cette extase à un « or-gasme puissance dix mille  ». Gemma Galgani parlait de « délices célestes », maiscomme elle était vierge, nous ne savons pas trop à quoi elle les comparait. À rien, toutsimplement parce que toutes déclarent comme d’une seule voix : « Ce n’ est pas des-criptible en mots humains. » Mais je mets le lecteur au défi de décrire en mots une

 jouissance sexuelle. Ce n’est pas du tout évident. Et si cela ne peut s’expliquer, alors

imaginons un orgasme puissance dix mille.Pour goûter, de son vivant, à cet Amour, il faut passer par le chemin de croix en

quatorze étapes, le revivre dans ses chairs pour avoir droit à cette extase AVANT larésurrection. Ces âmes « victimes » souffrent certainement mais le Christ est loind’être un Epoux mesquin. Si Ses épouses vivent ce qu’il a vécu, elles vivent aussi Sadivinité au quotidien : bilocations, visions, parfums, hierognosis, clairvoyances, in-corruptibilités, guérisons, séraphins, Anges gardiens, lévitation, communions à dis-tance, etc. Une véritable corbeille de cadeaux surnaturels, et il est vrai que les visionsd’ Anges les plus précises nous proviennent toujours de ces âmes signées et cachetées.

197

 1474-1533, veuve romaine, tertiaire franciscaine sujette à de nombreuses extases et visions.198 In « Extases féminines », pages 131, 132, op. cit. 

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Le sang qu’elles perdent chaque vendredi est le sang qu ’Il a perdu. Les coups de fouetqu’elles ressentent sont les coups de fouet qu ’Il a reçus. Comment peut-on ignorer cescas ? Comment peut-on les classer dans la catégorie de l ’autosuggestion ? À-t-on déjà

 vu un cadavre rester incorruptible parce que son occupant s’était autosuggéré

l’incorruptibilité de son enveloppe physique de son vivant ? Et même lorsquequelques psychiatres ont réussi à reproduire les blessures du Christ sur une patientepar autosuggestion, on était très très loin des caractéristiques des vrais stigmatisés.Le sang de ces malades dégage une odeur nauséabonde, la plaie s’infecte, et lorsque lepatient sort de l’hypnose, les blessures autosuggérées disparaissent progressivement.Le Padre Pio était-il un simulateur, lui qui déshabillait une âme en trois secondes,confondant le pénitent en lui dressant la liste de ses péchés, tel un garagiste à qui onapporte une épave et qui vous présente le devis ?

 Alors ?Les stigmatisés semblent bien représenter le Christ sur Terre, âmes qui, en ac-

ceptant de souffrir, Lui permettent de racheter d’autres âmes (la mienne, la vôtre),

 bien éloignées de leur Créateur… Et peut-être que ce dialogue du Christ –  un joursans doute où Il n’avait pas la forme – avec Gemma Galgani nous éclairera mieux quetout traité théologique :

« Ma fille, que d ’ ingratitude et de malice il y a dans le monde ! Les pécheurscontinuent à vivre opiniâtrement attachés au mal. Mon Père ne veut plus les sup-

 porter. Les âmes lâches et avilies ne font aucun effort pour réprimer leurs penchantsmauvais. Les âmes affligées tombent dans le découragement et le désespoir. Lesâmes ferventes s’ attiédissent peu à peu. Les ministres de mon sanctuaire… ( là Jésusse tut : un instant après, Il reprit :) eux que j ’ai chargés de continuer la belle œuvrede la rédemption… (  Jésus se tut de nouveau.) Eux non plus, mon Père ne peut dé-

sormais les supporter. Je leur donne continuellement lumière et force. Et eux, enretour !…  Eux que j ’ ai toujours regardés avec prédilection ; eux que j ’ ai toujoursconsidérés comme la prunelle de mes yeux … (  Jésus se taisait et soupirait.) Je suiscontinuellement oublié, méconnu par d ’ ingrates créatures. L’ indifférence augmentechaque jour ; personne ne s’ amende. Et moi, du haut du ciel, je ne fais que dispenserà tous grâces et faveurs : je donne lumière et vie à l ’  Eglise ; vertu et puissance à ceuxqui la gouvernent ; sagesse à qui doit éclairer les âmes enténébrées ; force et conte-nance à quiconque marche auprès de moi ; grâces multiples à tous les justes etmême aux pécheurs cachés dans leurs ténébreux repaires. Là même, je les éclaire ;là encore, je leur manifeste ma tendresse et mets tout en œuvre pour les convertir  ;et eux, en retour !… Oui, avec tout cela, qu’ est-ce que j ’ obtiens ? Quelle est la corres-

 pondance que je trouve de la part de mes créatures que j ’ ai tant aimées ? À cette vue, je sens mon Cœur se déchirer de nouveau  ! Personne ne se soucie plus de monamour ; on se conduit envers mon Cœur comme s’ il n’ eût rien souffert pour per-sonne et dût être oublié de tous.  Et ce cœur est continuellement attristé. Je reste

 presque toujours seul dans les églises ; et si beaucoup s’ y rassemblent, c’ est bien pour d ’ autres motifs ; en sorte que j ’ ai la douleur de voir mon sanctuaire transforméen lieu de divertissement. J ’ en vois aussi beaucoup qui, sous d ’ hypocrites appa-rences me trahissent par des communions sacrilèges » 199.’ 

199 Lettre adressée par Gemma Galgani à son confesseur le 13 octobre 1901.

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Et Gemma Galgani, dans une foi qui n’a d’équivalent que celle d’un enfant, a lecœur brisé et veut Le soulager de Ses douleurs ; elle veut Le consoler en portant sacroix et mettre du baume sur Ses blessures. Aucune femme n ’a résisté à la vue de Sessouffrances éternelles et elles Lui demandaient alors de leur donner Ses souffrances.

L’un des exemples qui illustrent le mieux cette volonté, cette détermination est celuide cette jeune Française Elisabeth Catez, plus connue aujourd ’hui sous le nomd’Elisabeth de la Trinité. Elle aussi sut dès l’âge de quatorze ans qu’elle deviendraitreligieuse et demanda aussitôt la permission à sa mère de la laisser entrer au Carmel.Refus catégorique. Mais lorsqu’Il appelle une âme prédestinée, personne ne peutentraver le chemin et Mme Catez donna finalement son consentement lorsqu’elle vitque sa fille était vraiment résolue. Elisabeth entra au couvent à l’âge de vingt ans poursacrifier sa vie en prières afin de sauver des âmes en Sa compagnie. Elle compritégalement qu’une véritable épouse du Christ se devait d ’être immolée comme Luipour partager Ses souffrances dans l’immense plan de la rédemption, une sorted’holocauste. Il entendit ses prières et la jeune fille fut presque aussitôt terrassée par

un cancer de l’estomac. Cinq ans après son entrée au Carmel, elle mourait dansd’horribles souffrances. Un cancer de l’estomac à vingt-cinq ans, c’est, le moins quel’on puisse dire, rarissime. Son dernier vœu fut de « non seulement mourir purecomme un Ange mais surtout d ’ être transformée en  Jésus crucifié ». Elisabeth de laTrinité avait achevé sa mission et le rejoignit à l’âge de vingt-cinq ans, comme Thé-rèse de Lisieux et Gemma Galgani. Les trois jeunes femmes furent comme foudroyéeset Il a sans doute préféré les avoir bien plus près de Lui là-haut qu’ici-bas.

Cette extase « à nulle autre pareille », nous l’avons également notée dans les pro-pos de Georgette Faniel, répondant à la question « qu’ est-ce qu’ une union avec

 Dieu  ? ». À ce moment-là, son visage changea et s ’illumina littéralement, un peucomme lorsque l’on repense à un souvenir particulièrement agréable : « C ’ est presque

la mort , parce que l ’ âme se détache complètement du corps pour Le rejoindre. C ’ estalors  l ’ union parfaite entre deux âmes.  Le véritable amour. (…) Cela ne peut pass’ expliquer, je ne peux pas faire le lien avec une joie humaine. » Et invariablement,nous revenons toujours à ce même point, « cela ne peut pas s’ expliquer en mots hu-mains ». Je ne me souviens plus qui avait utilisé l’image de la vanille : « Vous pouvezécrire trois tomes sur la vanille, son goût et son odeur et vous pouvez passer votrevie à lire ces livres, vous ne saurez jamais ce qu’ est la vanille tant que vous ne l ’ aurez

 pas goûtée et sentie vous-même. » J’en avais conclu que cette « extase à nulle autre pareille  » dont parlent avec des éclairs dans les yeux les mystiques et les rescapésNDE était une sorte de dessert divin à la vanille auquel nous goûterons peut-être un

 jour.

Cependant, une comparaison, et peut-être un commentaire, sont nécessaires surces saints qui ne demandent qu’une seule chose, souffrir, pour le plus grand plaisir duChrist. Il semblerait que ces hommes et femmes soient des véritables « Formule 1 »de la souffrance, pour qui les expériences aux frontières de la mort, les sorties hors ducorps, les fusions avec la Lumière et les voyages avec leurs Anges gardiens sont mon-naie courante. C’est, pourrait-on dire, la récompense en échange de leur consente-ment d’âme victime. Le sacrifice volontaire des saints prend alors tout son sens : ilsaident ce plan général dont les détails nous échappent. Leur sacrifice représente aux

 yeux de Dieu une valeur considérable et ils rachètent sans aucun doute bien des âmeségarées. Elisabeth Kübler-Ross nous disait que « la souffrance, c’ est  comme le GrandCanyon. Si vous dites, “c’ est  tellement beau, il faut le protéger du vent et de la tem-

 pête”, jamais il n’ aurait pu être sculpté par le vent et jamais vous n ’ auriez pu appré-

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cier sa beauté. C ’ est ma réponse à propos de la souffrance. Si vous ne souffrez pas ,vous ne grandissez pas.  Il faut passer par la douleur, la perte, les  larmes et la co-lère ». La souffrance prend bien tout son sens et cela me fait froid dans le dos. ChezGemma Galgani, à quelques mois de sa mort, on relève la déclaration suivante du

Christ, qui elle non plus ne manque pas de mettre en lumière la (les) raison(s) de lasouffrance, confirmant presque mot à mot les déclarations de Kübler-Ross :

« Sais-tu pourquoi, ma fille, je suis heureux d ’ envoyer des croix aux âmes quime sont chères ? J e désire posséder leur cœur, mais entièrement. Dans ce but, je lesentoure de croix. Je les enveloppe de tribulations et les empêche ainsi d ’ échapper demes mains. Dans ce but, je sème leur route d ’ épines afin que, ne s’ attachant à per-sonne, ils trouvent en moi seul tout leur contentement . (…) Ô ma fille, combienm’ auraient déjà abandonné, si je ne les avais crucifiées ! La croix est un don extrê-mement précieux, et c’ est l ’ école de bien des vertus. »200 

Une déclaration à glacer le sang, identique à celle qu’Il avait faite à Marguerite-Marie Alacoque : « Voilà le lit de mes chastes épouses où je te ferai consommer lesdélices de mon amour. Peu à peu, ces fleurs tomberont, il ne restera que les épinesque ces fleurs cachent à cause de ta faiblesse ; bientôt elles te feront sentir si vivementleurs pointes que tu auras besoin de toute la force de mon amour pour en accepter lemartyre. »

Où ces femmes vont-elles chercher la force pour affronter leur chemin vers lacrucifixion intérieure, sinon en puisant dans le souvenir des extases qu ’Il leur avaitdonnées à goûter. Avant-goût du Ciel, échantillon du paradis, appartement témoindes nombreuses demeures de la Maison du Père, exemplaire de démonstration de ce

qu’est Son amour. Comme les survivants de NDE cinquième stade (selon  le Pr Ring),ce souvenir de la fusion avec Dieu dépasse tout ce que l’on peut imaginer, et sansaucun doute ce que l’on ne peut même pas concevoir à la plus petite des échelles. Lesâmes « victimes » sont des exutoires de Dieu, et le biographe de Gemma, Jean-François Villepelée, remarque à juste titre que « nos contemporains,  prisonniersd ’ une civilisation humanitaire, riches de leur science, demeurent perdu face au mys-tère de l ’ existence. Souvent leur vie n’ a plus aucun sens et deux issues possibless’ offrent à leur attente désabusée : ou bien s ’ abrutir dans une vaine course au trésor,ou bien accepter un suicide à plus ou moins brève échéance. On oublie un peu trop

 facilement que Dieu est vivant et source de vie. Lui seul répond à l ’ homme qu’  Il acréé avec sa naissance et sa mort , mais aussi avec les promesses de l ’ éternité bien-

heureuse. Les saints, au contraire, savent pourquoi ils sont venus sur cette Terre et pourquoi ils la quittent au jour fixé, car ils tiennent compte de cette unique présencequi les illumine et en qui toute chose trouve sa cohésion  ». Victimes volontaires de lacrucifixion, mortes dans l’anonymat, Dieu les venge en leur donnant des pouvoirssurnaturels, disponibles à qui les demande, et qui s ’appelle l’intercession par lessaints.

 À ce titre, un ami m’a fait remarquer que cela ne doit pas être de tout repos d ’êtreun saint car, comme on l’a vu, on ne meurt pas, on change simplement de réalité, uneréalité plus ou moins proche de Dieu. Donc, comme on est vivant, et saint de surcroît,

200 Page 16 in « La Folie de la croix », vol. 3, Jean-François Villepelée, éd. Parvis.

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on doit répondre à des dizaines de milliers de prières chaque jour, chaque fois qu’unquidam vous invoque sur la Terre en vous demandant telle et telle grâce.

Essayez de vous imaginer un instant à avoir à répondre à autant de prières quoti-diennement. C’est là que l’on touche du doigt la divinité dans son essence pure, cette

capacité à être, voir et entendre en même temps, partout, et surtout à manipuler lesévénements (de leur point de vue, le présent et le futur n’existent pas) pour que noussoyons exaucés ! Sur Terre, on appelle leurs réponses des grâces, synchronicités,hasards ou coïncidences. De plus, il semble que cela soit leur jeu favori si l ’on en jugepar cette déclaration de l’ Archange Raphaël à la mystique stigmatisée allemandeMechtilde Thaller qui lui adressait une prière :

« Il (Raphaël) me dit en souriant : “Ce que ’  Deus dedit ’  t ’ a recommandé et que tume pries de réaliser, lui pèsera un peu moins. Cela n ’ en demeurera pas moins, pourlui, un continuel souci, dont le Seigneur ne le délivrera pas complètement. Il est desbesoins et des soucis dont Dieu ne délivre jamais, parce qu ’  Il veut qu’ on Le prie tou-

 jours. Cette demande incessante, cette prière pleine d ’ abandon, voilà ce qu’ il aime par-dessus tout. Et comme Il est infiniment bon et miséricordieux à l ’ égard deshommes, Il ne laisse rien sans récompense. Bien qu’  Il ne semble exaucer que peu ou

 point, Il donne, à qui Le prie, de telles grâces, que jamais l ’ être humain ne sauraits’ en faire une idée. Connaître les prévenances continuelles de Sa bonté, c ’ est là l ’ unedes plus grandes joies que Dieu nous réserve dans l ’ éternité bienheureuse. »201 

Bref, nul doute que celui ou celle qui devient un saint et qui intercède ne mènepas dans l’Eternité une vie de tout repos. Et, il s ’agit d’une constante, il semble queplus le futur saint est mort jeune, plus son pouvoir d ’intercession est puissant,comme par exemple Gemma Galgani ou Thérèse de Lisieux, mortes bien avant l ’âge

de trente-trois ans qui, comme nous l’avons vu, représente une autre constante, prin-cipalement chez les stigmatisées. 

201 Pages 34-35 in « Les Anges », Friedrich von Lama, Christiana, 1987, Stein am Rhein (Suisse).

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11Incorruptibles et Anges (IIB)

 Le soleil rayonnait sur cette pourritureComme afin de la cuire à point,

 Et de rendre au centuple à la grande NatureTout ce qu’ ensemble elle avait joint … 

 Et pourtant, vous serez semblable à cette ordure À cette horrible infection

 Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,Vous, mon Ange et ma passion !

… Alors, ô ma beauté ! dites à la vermineQui vous mangera de baisers

Que j ’ ai gardé la forme et l ’ essence divine De mes amours décomposés !

Charles BAUDELAIRE – Une Charogne 

Cette catégorie nous plonge dans un mystère aussi profond que celui des stigma-tisés car même les lois de la nature semblent elles aussi respecter la sainteté de l ’âmequi avait habité la dépouille, faisant mentir la Bible : tous ne finissent pas en cendres.On a recensé environ cent cas d ’incorruptibilité, et, à l’étude, on découvre que cettegrâce n’est nullement réservée aux plus grands ou aux plus petits. Thérèse de Lisieuxpar exemple, la sainte la plus populaire des cinq continents, n’a pas été gratifiée decet honneur. En revanche, le corps du cardinal Shuster (que personne ne connaît

 vraiment), ancien cardinal archevêque de Milan mort en 1986, de même que celui dela religieuse Monique de Jésus, morte en 1964, demeurèrent intacts202. Il n’existeaucune règle, aucun dénominateur commun pour l’incorruptibilité203, contrairementaux stigmatisés. Cependant, à la différence des personnages que nous avons vus pré-cédemment, ici point d’extases, point de foules en délire cherchant à toucher le saint

 vivant, point de bilocations, bref point de surnaturel quotidien, si ce n’est juste pen-dant une très courte période de leur vie, au cours de laquelle un Ange « descend duciel  » pour leur annoncer une nouvelle.

202 Le corps de Shuster n’est pas ce que l’on appelle incorruptible. C’est un cas rarissime de momifica-tion.203

 Ne pas confondre « masque de mort », fabriqué après la mort du sujet et artistement retravaillé,avec corps incorruptible.

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Chez les « incorruptibles », les Anges jouent exclusivement le rôle de messagers,mais si leur mission apparaît simple, en revanche les conséquences de visites sur la

 vie de ces « élus » se mesurent encore aujourd’hui, bien longtemps après leur mort.L’exemple le plus frappant en est celui de Catherine Labouré, la petite sœur de la

chapelle de la Médaille-miraculeuse de Paris. Les Anges descendent pour préparer,encourager et surtout purifier celui ou celle qui a été choisi (e) par le Très-Haut pourcette révélation spirituelle publique. Et l’incorruptibilité de leur dépouille semble

 bien être le sceau divin, l’empreinte post mortem qu’il laisse sur leur corps pour nousprouver que tous les mortels (vous, moi) ne retombent pas en cendres. « Je suis bienhardi de parler à Mon Seigneur, moi qui ne suis que poussière et cendre  », lit-ondans la Genèse204. Ceux qui ont été jugés dignes de Lui parler, ou de transmettre Sesmessages échappent donc à cette règle : ils ne retombent pas en cendres, en quoi Dieurespecte sa propre loi. Il les laisse intacts. Du coup, les corps de ces êtres insignifiants(selon nos valeurs modernes), parfois analphabètes, survivent, alors que les dé-pouilles des ouvriers et des milliardaires sont dévorées par les vers. Paradoxe. Et

lorsque l’on aborde le sujet de l’incorruptibilité  d’un cadavre, les rationalistes vousrépliquent que c’est grâce aux conditions atmosphériques, et que l’on a découvert descadavres de Vikings parfaitement conservés ; que si le tombeau est bien aéré, le ca-davre ne pourrit pas, etc. Pourquoi pas ?

Mais comment la mort biologique agit-elle sur la dépouille ? J ’ai voulu m’enrendre compte de visu. Après quelques coups de téléphone, rendez-vous fut pris dansl’une des morgues les plus actives des Etat Unis, celle de Los Angeles. Dans un im-meuble anonyme près du pavillon des femmes de l’hôpital de l’université de la Cali-fornie du Sud, trente-cinq médecins et vingt-quatre enquêteurs travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur les cinquante corps qui arrivent quotidiennement

à la morgue. Accidents, suicides, homicides et morts naturelles205 finissent là, rangésdans des « cryptes » réfrigérées. Au début, on se croit dans les décors d’un film poli-cier. Un peu plus, et vous vous attendez à voir surgir l ’inspecteur Columbo avec sonimper en train de se gratter la tête. Des draps recouvrent des formes, mais les piedsqui dépassent vous ramènent tout de suite à la réalité. Et même sans aucun cadavre,l’odeur âcre du formol, de la mort et des détergents mettent votre sens olfactif enalerte rouge. La lueur des néons éclairant le carrelage du sol, les murs verts et lestables métalliques achèvent de vous plonger dans l’ambiance. Et vous découvrezqu’un cadavre ne meurt pas : toutes les bactéries, tous les microbes s ’en donnent àcœur joie. Logique, le corps ne se défend plus. Et en rentrant dans le « frigo » deshomicides où gisent pêle-mêle cent cinquante dépouilles, l’odeur vous prend à la

gorge. Toutes les victimes de crimes violents, sans distinction, atterrissent là, exacte-ment dans l’état dans lequel elles ont été trouvées par la police. Au début, l’odeur

 vous gêne comme si votre nez refusait de remplir sa fonction, mais plus vous avancezparmi les cadavres et plus l’odeur vous monte à la tête. « Ce que vous voyez, ce sontles homicides récents. On garde leurs vêtements pour les analyses  », m’expliquemon guide, un « coroner » d’origine franco-canadienne, le lieutenant Claude Bou-cherville. Certaines peaux sont verdâtres par endroits, d’autres blanches comme dupapier. Mais cette odeur ! La peau libère des gaz comme le méthane ou le sulfured’hydrogène qui se mélangent et dégagent une odeur épouvantable. Jamais vous

204

 18,27.205  A l’exception des décès dans les hôpitaux et ceux constatés à domicile par le médecin de famille.

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n’auriez imaginé que de telles émanations pouvaient exister. Mon guide me désigne lecadavre d’une femme en état de décomposition. Je m’en approche mais l’odeur medéchire l’estomac. « Vous savez , me dit-il comme s’il se promenait au rayon bricolagedu BHV, un cadavre devient d ’ abord rigide. La première chose que nous faisons en

arrivant sur le lieu d ’ un crime, c’ est de palper la main. En fonction de sa flexibilité,nous pouvons donner une première estimation de l ’ heure de la mort. La rigiditésurvient généralement douze heures après le décès,  parfois plus. Elle est progres-sive. Cela commence par la mâchoire. Après elle se propage dans le reste du corps ,s’ attaquant aux bras, à l ’ estomac, aux cuisses, aux genoux, aux chevilles pour finiravec les pieds. Cette rigidité disparaît de la même façon progressive, entre vingt-quatre et trente-six heures après le décès. Ce n’ est qu’ ensuite que vous sentez réelle-ment le travail des bactéries. »  En effet, on distingue très nettement sur certainesdépouilles des taches vertes sur l’estomac, premier signe véritable et irréversible de laputréfaction. Compte tenu de la concentration de bactéries dans les intestins, leschairs ne résistent pas très longtemps ; les bactéries finissent par perforer la peau et

lâchent leurs gaz pestilentiels. J’avais hâte de sortir de là. Mais Claude Boucherville voulait me montrer ce qui m’intéressait vraiment, la salle des « décomposés ». Pen-dant le court chemin, je repensai à la sépulture de Thérèse d ’ Avila, ouverte parcequ’une odeur de roses s’en dégageait. Et je réalisai alors que l’odeur d’un cadavre estTELLEMENT épouvantable qu’il faut être mentalement fou, ou bien privé du sensolfactif pour exhumer un corps. Le nez se révolte et vous repousse. Un être normale-ment constitué NE PEUT PAS S’ APPROCHER d’un cadavre vieux de plus de trois

 jours. Comme s’il avait deviné mes pensées, le lieutenant reprend : « La police avaittrouvé un conteneur hermétiquement scellé avec le corps d ’ un homme assassiné. Il yest resté pendant deux ans. Lorsqu’ il fut ouvert , les gens faillirent tous s’ évanouir.

 L’ odeur était atroce, effroyable. Et c’ était de la bouillie, les chairs avaient fondu. » 

 Avec les odeurs que je venais d’expérimenter dans la crypte, pourtant réfrigérée, j’avais du mal à imaginer qu ’il puisse en exister de pires.

– Vous avez déjà trouvé des cadavres incorruptibles ?  lui demandai-je.–  Incorruptibles, ça ne se peut pas. Lors de la démolition d ’ une maison, des ou-

vriers ont retrouvé un cadavre enseveli dans du béton. Meurtre. Il a été daté dequinze ans. Il ne restait que les os, rien d ’ autre. Au Canada, au printemps on re-trouve régulièrement des gens qui se sont perdus dans la neige. Ces cadavres sont

 préservés par les températures glaciales. Mais dès que le climat redevient ordinaire,la décomposition se déclenche. Et plus il fait chaud, plus la putréfaction est rapide.

 Même ici, alors que c ’ est réfrigéré, les corps fondent. Vous savez, nous sommes obli-gés de garder les corps non identifiés et non réclamés pendant deux ans. Regardez

ce que ça donne. Je m’en approchai mais l’odeur me figea sur place et je commençai à étouffer, à

tousser. Mon estomac se tordait. L’odeur qui s’en dégageait était ignoble, ATROCE.Je repensai soudain aux chaleurs libanaises et à Charbel Makhlouf :

–  Et si vous placez un cadavre dans un tombeau aéré, que se passe-t-il ?  lui dis- je en me retenant de vomir de toutes mes forces.

Le coroner claqua la porte d’un frigo de « décomposés » :–  Au bout de deux jours, l ’ odeur n’ aurait pas manqué de vous rappeler qu’ un

cadavre, ça s’ enterre. J’aurais aimé voir l’expression de son visage s’il avait découvert la dépouille du

saint maronite, qui n’eut même pas droit à une caisse en bois. Il fut déposé sur une

planche à vingt-cinq centimètres du sol. Dès la moindre pluie, le caveau était inondé

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et transformé en bourbier. Un an après sa mort, les témoins découvrirent, stupéfaits,qu’il était frais, souple et dégageait une odeur d ’être vivant ! Les moines décidèrentalors de l’enterrer dignement et le placèrent cette fois-ci dans un cercueil en zinc. Desannées plus tard, ils constatèrent qu’un liquide s’écoulait régulièrement du cercueil.

En 1927, on l’exhuma à nouveau pour essayer de comprendre. Le Pr Armand Jouffroyde la faculté de médecine de Beyrouth examina le corps et rédigea un rapport surl’état parfait du cadavre qui fut placé à nouveau dans un cercueil neuf et herméti-quement scellé. Le suintement persista. En 1950, les Drs Chikri-Bellan et Marounrespectivement directeur du service de santé du gouvernent libanais et professeur à lafaculté de médecine, ainsi qu’un député, le Dr Joseph Hitti examinèrent la dépouilleau microscope et déclarèrent que la science en l ’état actuel se trouvait dansl’impossibilité d’expliquer un cas semblable. Les chaleurs torrides du Liban ne pou-

 vaient rien contre le corps de ce moine. Et Catherine de Sienne ? Au XIV e  siècle, leformol-molhyde206 n’existait pas.

 Alors ? Je quittai la morgue pour chercher le bar le plus proche.

Revenons à ces spécimens rares, échantillons gratuits de l ’humour (noir) deDieu. Ils ont vécu une vie de saints, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Et non seule-ment leurs corps sont incorruptibles, mais en plus ils dégagent des parfums délicieux.Ce n’est plus une, mais deux lois de la Nature qui sont transgressées. En examinant la

 biographie de ces privilégiés, on découvre les faits suivants :

1) Dans 80 % des cas, le sujet meurt dans l’anonymat. On l’enterre dans un ca- veau, une tombe, une crypte, un ossuaire sans grande formalité.

2) Dans 70 % des cas, le corps du sujet fut dévoré de son vivant par diverses ma-ladies.

3) Dans la majorité des cas, ces « incorruptibles » vivaient dans des pays chauds !

4) Le corps est découvert incorruptible parfois cinquante ans après la mort enraison de :

a) manque de place dans le cimetière ou ossuaire du couvent ou monastère, b) inondations,c) crypte fissurée/affaissement de terrain,d) déménagement de la dépouille,e) transfert du corps vers son pays natal,f) miracles divers autour de la tombe (parfums, voix, lumières, écoulements

d’huile),g) procès en béatification, minimum quarante ans après la mort, entraînant une

exhumation.

5) Tous les saints ne bénéficient pas de ce « privilège ». Phénomène encore pluscurieux, les stigmatisées comme par exemple Marguerite-Marie Alacoque ou GemmaGalgani ne nous laissèrent pas leur corps en souvenir.

Examinons pour la forme l’éventualité de l’embaumement et on se heurte aussi-tôt au cas de Jacinta Marto. Mais passons outre. Si les corps de Catherine de Sienneou de Thérèse d’ Avila avaient été embaumés, alors personne ne les aurait découpésen tranches. Elles auraient été embaumées de façon officielle et exposées publique-ment dans leurs églises ou dans leurs couvents. À chaque fois que l’on essaie de trou-

 206

  Produit chimique utilisé par les embaumeurs pour retarder la décomposition et qui entraîne larigidité de tous les membres.

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 ver une explication rationnelle, on arrive à une impasse. Par ailleurs, les détails pra-tiques ne manquent pas. La plupart du temps, ces incorruptible étaient pauvres, ou

 bien appartenaient à des ordres où la pauvreté constituait une règle. Autre énigme :peu se doutaient que ces âmes deviendraient des saints –  et tous les incorruptibles

n’ont pas été béatifiés, loin de là – et la mère supérieure n’aurait jamais dépensé vingtou trente mille francs pour l’éviscérer ou l’embaumer, simplement parce cela repré-sentait le budget de six mois ou d ’un an de fonctionnement du couvent. Et, pour re-

 venir aux conditions météorologiques, l’Italie, l’Espagne, la France ou le Portugal nesont pas la Suède. Enfin, pourquoi découvre-t-on des corps incorruptibles de reli-gieux seulement  et pas de laïcs, comme par exemple un président des Etats-Unis, lefondateur d’IBM ou l’inventeur du Coca-Cola ? Oui, vraiment, pourquoi ? J ’entendsd’ici les rationalistes déclarer : c’est un pur « hasard ». Mais le mot « hasard » vientde l’arabe qui désignait le dé d’un jeu appelé « jeu de Dieu ». Incorruptibilité ducorps, incorruptibilité de l’âme… 

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JACINTA MARTO1910-1920

(Groupe IIB, miracles, Anges, incorruptibilité)

PORTUGAL

 I couldn’ t tell If the bells are getting louder

 Songs or rings I finally recognize I only know

 Hell is getting hotterThe Devil is getting smarter all the time

 And it would be niceTo walk upon the water

To talk again to Angels on my side.

 Alice COOPER –  Second Coming – in « Love it to Death », Warner Bros Records.

L’apparition mariale de Fatima ne m’avait jamais passionné avec ses « secrets »terribles, mais largement publiés et commentés dans divers journaux à sensation,parlant de fin du monde, de destructions et de je ne sais quelle autre terreur apoca-lyptique. Expiation par la souffrance, destruction de la Terre si l ’on continue à pécher,et, misérables vers de terre que nous sommes, nous serons condamnés à brûler éter-nellement en enfer, cuisinés par des démons-sauciers « quatre étoiles » armés deleurs tridents jusqu’à expier in extenso tous nos péchés. De plus, je déteste ces révéla-tions qui d’un côté nous disent « si-tu-n’ es-pas-sage, pan-pan cucul  » alors que del’autre, les mêmes « voyants » affirment que Dieu n’est que tout amour. D’un côté, onnous affirme qu’il nous aime et, de l’autre, qu’il est prêt à nous réduire en poussière.Il faudrait se mettre d’accord. Ensuite, Fatima représente tous ces livres à sensation,genre « Tout sur les secrets de Fatima », ou « Ce qu ’on n’a pas osé vous dire sur Fa-tima », ou « Les Secrets de Fatima dévoilés », etc. Cette imagerie populaire, chargéedepuis presque quatre-vingts ans d’une série de clichés pompiers et de secrets dePolichinelle additionnés les uns aux autres, pèsent par leurs messages et leurs me-naces. Qui sommes-nous, nous, vulgaires manants, pour ne pas avoir le droit de con-naître ce lourd secret que la petite « voyante » n’autorisa à être lu qu’en 1960 (et quin’a jamais été dévoilé), alors que nous sommes les premiers concernés ?

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Bref, je n’aurais jamais parlé de Fatima dans ce livre, et ce, malgré les trois appa-ritions d’ Ange, si je n’avais découvert, photos à l’appui, que le corps de l’un des en-fants « voyants », exhumé quinze ans après sa mort, fut découvert… incorruptible. EnFinlande, Sibérie ou Norvège, on pourrait dire « ce sont les conditions météo ». Mais

comme cela se passe au Portugal, on se tait. C ’est le 12 septembre 1935, lors de  latranslation des restes  mortels des deux enfants que l’on découvrit ce mystère. Mys-tère d’autant plus significatif que si le corps de la petite fille était intact, il n’en étaitpas de même pour son frère… Et il est impossible de soupçonner une manipulation dequi que ce soit dans cette affaire, car Jacinta, l ’une des trois « voyants », est morte àl’âge de dix ans. Elle ne fut ni sainte, ni visionnaire, ni stigmatisée, ni martyre, maisla simple petite fille d’un couple de paysans portugais pauvres. D’ailleurs, après queles visions eurent pris fin, l’intérêt de la foule se détourna aussitôt des trois enfants,les laissant quasiment dans l’oubli. Comme ils ne « voyaient » plus rien, ilsn’intéressaient plus personne. Ensuite on imagine mal quelques esprits torduss’escrimant (comme dans un film d’horreur) à tenter d’embaumer le corps d’une

gamine de dix ans, la nuit, dans un cimetière désert d’un coin perdu  du Portugal,d’autant que Lucia vivait encore. D’ailleurs, on en avait même oublié jusqu’à leursnoms.

En clair, les visions d’ Ange de Jacinta (morte en 1920), exactement comme cellesde Catherine Labouré et de Bernadette Soubirous, furent validées par le plus mysté-rieux des signes divins, l’incorruptibilité. Encore plus étonnant, il s’agit du seul casd’incorruptibilité du corps d’un enfant et cette singularité m’oblige donc à rendrecompte très sérieusement des trois visites de l’ Ange sur cette colline portugaise, venuannoncer l’une des plus étonnantes apparitions mariales de notre siècle207.

Les enfants l’avaient toujours affirmé, la présence de l’ Ange se ressentait au plusprofond de leur âme et de leur chair, contrairement à celle de la Vierge qui ne leur

faisait, si je puis dire, aucun effet autre que celui de parler normalement avec elle.N’est-ce pas curieux ? Pour les raisons évoquées précédemment, je n ’aborderai pasles pseudo-secrets de Fatima, le lecteur intéressé pouvant trouver une littérature plusqu’abondante sur le sujet.

Ce qu’il y a de fascinant dans les apparitions mariales est que Marie choisit tou- jours des endroits invraisemblables pour se montrer : dans des coins totalementinconnus, au milieu de nulle part, que même l ’agent de voyages le plus snob ne pour-rait dégoter pour les trekkings des P.-D. G. trop occupés, cherchant le dépaysementtotal. Rien que les noms de ces lieux, Medjugorje, La Salette, Akita, Zeitoun, etc.,laissent totalement rêveur. Après tout, pourquoi tout simplement ne pas choisir deslieux comme Paris, New York, Moscou ou Berlin ? Imaginons un instant une appari-

tion genre Fatima sur les Champs-Elysées ou sous la tour Eiffel, ou mieux, du tempsde Leonid Brejnev, sur la place Rouge à Moscou, un dimanche, juste devant le mauso-lée de Lénine où les gens attendent des heures en file indienne pour admirer la mo-mie – et non le corps incorruptible – de Lénine.

 Avouons que l’effet sur la population et surtout sur le système politique en auraitpris un coup dans l’aile, d’autant qu’à Fatima, la Vierge avait demandé la consécra-tion de la Russie à son Cœur. De plus, tous les témoins de Fatima, et ils furent envi-

 207 L’autre étant celle de Zeitoun en Egypte en 1968. 

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ron soixante-dix mille (dont une trentaine de journalistes envoyés reportage208) ra-content en chœur qu’au jour annoncé (le 13 octobre 1917) par Marie lors de sa précé-dente apparition, le miracle promis eut lieu, vers midi : « Tout à coup, la pluies’ arrêta et les nuages opaques depuis le matin, se dissipèrent. Le soleil apparut au

 zénith, semblable à un disque d ’ argent. Soudain, il se mit à tourner sur lui-mêmecomme une roue de feu, projetant dans toutes les directions des gerbes de lumièredont la couleur changea plusieurs fois. Des rayons jaunes, rouges , verts, bleus, etc.,coloraient les nuages, les arbres, les collines, donnant un aspect étrange au paysageet à toute cette nature, bizarrement transformée par son Créateur. Au bout dequelques minutes, l ’ astre s’ arrêta, brillant d ’ une lumière qui ne faisait pas mal auxyeux ; puis il recommença sa danse stupéfiante. Ce phénomène se reproduisit trois

 fois et chaque fois avec un mouvement plus rapide, une lumière plus brillante et pluscolorée. Et pendant les douze inoubliables minutes que devait durer ce spectacleimpressionnant, la foule se tenait suspendue, contemplant bouche bée ce phénomènetragique et captivant, qui devait être vu à quarante kilomètres à la ronde. Tout à

coup, les spectateurs eurent l ’ impression que le soleil se détachait du firmament et se précipitait sur eux. Un cri formidable sortit en même temps de toutes les poitrines.Quelques personnes s’ agenouillèrent, d ’ autres hurlèrent, d ’ autres prièrent à voixhaute… Cependant, il s’ arrêta dans sa course, puis retourna lentement à sa place ;enfin il reprit son éclat normal. Il n’ y eut plus de nuages et le ciel fut d ’ un azur lim-

 pide. La foule entière se leva et entonna le Credo. Les vêtements des gens, complè-tement trempés par la pluie l ’ instant d ’ avant, séchèrent aussitôt . L’ enthousiasme futindescriptible. »209 

Notons que c’est la première fois dans l’histoire que Marie annonce, à l’avance,un miracle, un peu comme au music-hall, avec tout le respect que je lui dois. Le

même phénomène sur la place Rouge n’aurait certainement pas manqué de marquerle pays à jamais. Mais il se trouve justement que c ’est toujours au milieu de nulle partqu’elle décide d’apparaître et toujours à des petits et des humbles, tellement pauvreset innocents qu’ils sont au-dessus de tout soupçon. Bien que hors contexte,l’explication en a été donnée à Marguerite-Marie Alacoque par le Christ : « Eh ! quoi ,ne sais-tu pas que je me sers des sujets les plus faibles pour confondre les forts et quec’ est d ’ ordinaire sur les plus petits et pauvres d ’ esprit que je fais voir ma puissanceavec plus d ’ éclat, afin qu’ ils ne s’ attribuent rien à eux-mêmes ? » Et tous ceux qui onttenté d’acheter les témoins en leur proposant de l ’argent pour qu’ils reviennent surleurs déclarations en ont été pour leurs frais210.

Fatima représente bien la visite contemporaine d’ Ange la mieux documentée

avec celle de Garabandal que nous verrons plus loin. Il se rend visible aux enfants etles entraîne, les purifie afin de les préparer pour le grand événement, un peu commeun entraîneur préparant ses athlètes pour une finale des jeux Olympiques. L’ Ange deFatima est donc apparu trois fois de suite pour affiner la psychologie des trois bergersJacinta Marto, Francesco Marto et leur cousine, Lucia dos Santos. Avant d’aller plusloin, notons que, dans l’histoire des apparitions mariales, à de rares exceptions près,

208 Ils envoyèrent tous leurs papiers, mais la majorité des « rédacteurs en chef », bien assis dans leursfauteuils, qui prirent connaissance du contenu, jugèrent que leur journaliste avait déliré. D’autrespublièrent les articles in extenso mais sans aucun commentaire.209 In « Stigmatisés et apparitions », op. cit. 210

 Des producteurs de Hollywood avaient proposé aux parents de Thérèse Neumann un cachet colos-sal pour tourner un film sur ses stigmates. M. Neumann les traita avec le plus grand mépris.

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le fait que l’ Ange précède la Vierge signifie que le retentissement de l ’apparition seraimportant. Au vu du nombre de livres publiés sur Fatima, il n’ y a aucun doute pos-sible. Ce fut colossal. Le témoignage le plus précieux de Fatima nous a été donné parles mémoires de Lucia dos Santos, puisque peu de temps après la mort de ses deux

petits compagnons, Francesco et Jacinta Marto, elle décida d’entrer dans un couvent,suivant le désir formulé par Marie. Et Lucia dos Santos, qui a vu l ’ Archange, « unelumière plus blanche que la neige, où l ’ on voyait une silhouette semblable à unestatue de cristal traversée par les rayons du soleil  », a raconté ses souvenirs, réunisdans un petit livre, par le père Louis Kondor211, que j’ai préféré aux autres. En lesconsultant, j’ai en effet découvert que l’ Ange ne disait pas toujours les mêmes choses,sans doute en raison des traductions de traductions. Il est intéressant de noter aussique, selon la déclaration de Lucie à l’époque des apparitions, « les mots de l ’  Angenous pénétraient l ’ esprit comme une lumière qui nous faisait comprendre combien

 Dieu nous aimait et combien Il voulait être aimé ».

 Apparition n° 1 de 1915 :

« Un beau jour, nous nous rendîmes sur un terrain appartenant à mes parentset qui se trouve au pied de la colline dont j ’ ai déjà parlé et qui est du côté du levant.Ce terrain s’ appelle le « Chousa Vhela » Vers le milieu de la matinée, une pluie finecommença à tomber ; un peu plus que de la rosée. Nous sommes montés alors sur leversant de la colline, suivis de nos brebis, à la recherche d ’ un rocher qui puisse nousservir d ’ abri . (…) Cela faisait un certain temps que nous étions en train de jouer, etvoilà qu’ un vent assez fort secoua les arbres et nous fit lever les yeux pour voir ce quise passait, car la journée était belle. Nous vîmes alors, au-dessus des oliviers et sedirigeant vers nous, la même figure dont j ’ ai déjà parlé. Jacinthe et François ne

l ’ avaient jamais vue et je ne leur en avais jamais parlé. Au fur et à mesure qu ’ elles’ approchait, nous distinguions mieux ses traits. Elle avait l ’ apparence d ’ un jeunehomme de quatorze ou quinze ans, plus blanc que la neige, que le soleil rendaittransparent comme s’ il était en cristal, et d ’ une grande beauté. En arrivant près denous, il nous dit :

– N ’ ayez pas peur, je suis l ’  Ange de la Paix. Priez avec moi. Et s’ agenouillant, il inclina la tête jusqu ’ à terre et nous fît répéter trois fois ces

mots :– Mon Dieu, je crois, j ’ adore, j ’ espère et je vous aime ! Je vous demande pardon

 pour ceux qui ne croient pas, n’ adorent pas, qui n’ espèrent pas et ne vous aiment pas.

 Ensuite il se releva et nous dit :– Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à vos supplications.

 Ses paroles se gravèrent de telle manière dans notre esprit que jamais nous neles avons oubliées. »

 Apparition n° 2 de 1915 :

« Un jour d ’ été, alors que nous aurions dû faire la sieste à la maison, nous étionsen train de jouer sur le puits que possédaient mes parents, au fond du jardin et que

211 Pages 64,65 in « Mémoires de sœur Lucie », Vice-Postulaçao dos Videntes, 1991, Fatima (Portugal).

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l ’ on appelait “  Arneiro” . Soudain nous vîmes la même figure, ou l ’  Ange à ce qu ’ il mesembla. Il nous dit :

– Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup ! Les saints Cœurs de Jésus et de M a-rie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très-Haut des

 prières et des sacrifices.– Comment ferons-nous des sacrifices ? demandai-je.– De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice, en acte de réparation

 pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplications pour la conversion des pécheurs. Attirez ainsi la paix sur votre patrie. Je suis son Ange gardien, l ’  Ange du Portugal. Surtout acceptez et supportez les souffrances que le Seigneur vous enver-ra. »

On note à nouveau que ces âmes étaient bien prédestinées, âmes victimes, choi-sies et désignées à l ’ avance. « On » leur apporte des souffrances. Raison pour la-quelle, bien avant leur mort, Jacinta et Francesco Marto avaient expliqué inno-

cemment à leurs parents qu’ ils iraient « très bientôt au ciel » ! La Vierge a tenu parole puisque tous deux sont bien morts à l ’ âge de dix ans… 

 Apparition n° 3 d ’ automne 1916 :

« Un jour, nous allâmes faire paître nos troupeaux dans un terrain appartenantà mes parents, qui est situé sur le versant de la colline et qui se trouve un peu plushaut que les “ Valinhos” . C ’était une oliveraie que nous appelions “Prèguerie” . Aprèsavoir pris notre repas, nous nous mîmes d ’ accord pour aller prier à la grotte qui estsituée de l ’ autre côté de la colline. (…)  Dès que nous fûmes arrivés, nous mettant àgenoux, le visage contre terre, nous nous sommes mis à répéter la prière de l ’  Ange.

 Je ne sais combien de fois nous avons répété cette prière lorsque nous vîmes brillerau-dessus de nous une lumière inconnue. Nous nous sommes relevés pour voir ce quise passait, et nous avons revu l ’  Ange qui tenait dans sa main gauche un calice au-dessus duquel était suspendue une hostie de laquelle tombaient quelques gouttes desang qui s’ égouttaient dans le calice. L’  Ange laissa le calice suspendu en l ’ air ets’ agenouilla près de nous et nous fit répéter trois fois :

– Très sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément. Jevous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages,sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les méritesinfinis de Son très Sacré-Cœur et  du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la

conversion des pauvres pécheurs. Ensuite il se releva et prit dans ses mains le calice et l ’ hostie. Il me donna la

sainte hostie et le sang du calice, il le partagea entre Jacinta et Francesco en disant :–  Prenez et buvez le Corps et le Sang de Christ, horriblement outragé par les

hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. Et, se prosternant de nouveau à terre, il répéta avec nous encore trois fois la

même prière et disparut. »

Cette communion avec l’ Ange, nous la retrouverons quelques années plus tard enEspagne, en 1962. Indépendamment du fait que cela ne soit pas nouveau dansl’histoire, il s’agit là d’une consécration en bonne et due forme de trois enfants

comme âmes victimes. Lucia dira peu de temps après les apparitions qu ’à ce moment,

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lorsque l’ Ange les communia, « le sentiment de la présence de Dieu était si intensequ’ il nous absorbait tous entièrement et nous annihilait pour ainsi dire complète-ment. Cette présence semblait nous priver de l ’ usage de nos sens pendant un grandespace de temps…  La paix et la félicité que nous ressentions étaient très grandes,

mais elles étaient toutes intérieures et intimes, notre âme entièrement concentréesur Dieu ». Seules les deux fillettes « voyaient » l’ Ange. Le garçon ne voyait rien, ill’entendait seulement. Tous trois expliquèrent qu ’une force invisible les prenait et lesforçait à s’agenouiller ou bien à mettre le front contre terre. Cette période passaitcomme hors du temps. Ils étaient emportés par la présence, tout en restant au sol, etne se rendaient compte de la nuit que lorsqu ’ils sortaient de cette léthargie.

Les indices surnaturels qui nous restent nous prouvent une fois de plus que ces visions d’ Ange étaient parfaitement authentiques. La photo démontre bien que cetémoin qui observe, incrédule, le visage de la dépouille n ’est pas incommodé parl’odeur. Logique, puisqu’il n’ y en avait pas.

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CATHERINE LABOURÉ1806-1876

(Groupe IIb, miracles, Anges, incorruptibilité)

FRANCE

 Je ne suis qu’ un grain de poussièreUn grain de poussière

 Perdu comme un enfant Dans l ’œil du firmament  

 Prisonnier d ’ un courant d ’ un airUn grain de poussière

 Fils du soleil et du ventUn grain de poussière

Qui erre à la lisière De l ’ enfer et du ciel

Un Ange gardien du néantUn grain de poussière

 Infiniment petit ou grand.

Jacques HIGELIN – Un grain de poussière – in « Alertez les bébés »,

EMI Records

Zoé Labouré est plus connue sous le prénom de Catherine, petit changement dûaux sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul de Châtillon-sur-Seine qu’elle re-

 joignit à l’âge de vingt-quatre ans. Pratiquement illettrée, fille de fermiers, elle futenvoyée au couvent de la rue du Bac à Paris qui lui doit depuis toute sa notoriété.Pourtant, après avoir appris à lire et à écrire, l ’humble Zoé passa quarante-sept ansde sa vie en toute discrétion, affectée aux tâches les plus douteuses, sans qu’elle aitmême eu la considération de ses petites camarades. Ses supérieures la jugeaient« froide », « apathique », « insignifiante », « sans intérêt ».

Elles auraient sans aucun doute modifié leur jugement si elles avaient su ce quis’était passé dans le couvent peu de temps après son arrivée. Mais son confesseur (oudirecteur de conscience), qui ne croyait pas un mot de ce que racontait la jeune fille,lui fit jurer le silence. Les sœurs de la rue du Bac n’apprirent seulement qu’à sa mort,le 31 décembre 1876, qu’un soir, un Ange l’avait réveillée pour lui demander de serendre dans la chapelle :

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« À 11 heures et demie du soir, je m’ entends appeler par mon nom :–  Ma sœur, ma sœur !

 M ’ éveillant, j ’ ai regardé du côté où j ’ entendais la voix qui était du côté du pas-sage. Je tire le rideau. Je vois un enfant habillé de blanc, âgé à peu près de quatre à

cinq ans, qui me dit :– Levez-vous en diligence, la Sainte Vierge vous attend ! Aussitôt la pensée me vient “ mais on va m’ entendre” . Cet enfant me répond (il

répond à ma pensée) :– Soyez tranquille, il est 11 heures et demie, tout le monde dort bien. Venez, je

vous attends.(…)  La porte s’ est ouverte à peine l ’ enfant l ’ avait touchée du doigt (…). C ’ est

alors que l ’ enfant me parla, non plus comme un enfant, mais comme un homme, le plus fort, et des paroles les plus fortes. (…) Je me suis relevée de dessus les marchesde l ’ autel, et j ’ ai aperçu l ’ enfant où je l ’ avais laissé. Il me dit :

– Elle est partie.

 Nous avons repris le même chemin, toujours tout allumé, et cet enfant était tou- jours sur ma gauche. Je crois que cet enfant était mon Ange gardien, qui s’ étaitrendu visible pour me faire voir la Sainte Vierge, parce que j ’ avais beaucoup prié

 pour qu’ il m’ obtienne cette faveur. Il était habillé de blanc, portant une lumièremiraculeuse avec lui, c’ est-à-dire qu’il   était resplendissant de lumière ; âgé à peu

 près de quatre à cinq ans. »212 

Là, Zoé eut droit à l’apparition de Marie qui lui donna ses instructions pour la fa- brication d’une médaille à son effigie. On connaît la suite : bien que son confesseur lasomme d’arrêter de délirer, la « médaille miraculeuse » finit par être exécutée par

 Vachette, le joaillier du quai des Orfèvres, et tirée, à titre d’essai, à seulement mille

cinq cents exemplaires. La médaille se répandit à travers le globe comme une traînéede poudre –  sans aucun autre média que le « bouche à oreille » –  à plusieurs mil-liards d’exemplaires.

On peut refuser de croire à la vision de Zoé-Catherine Labouré et plus encore aux vertus de sa médaille miraculeuse, mais pas à l’incorruptibilité de son corps. Il est làpour prouver l’authenticité de ce qu’elle a vécu et dit avoir vu. Enterrée aussitôt aprèssa mort, il a fallu attendre le début de son procès en béatification (dû exclusivementaux effets de la médaille) pour que les autorités décident de donner à sa dépouille uneplace digne des miracles octroyés par la médaille.

Le 31 mars 1933, soit cinquante-sept ans après sa mort, une armée de médecinset d’ecclésiastiques assista à l’ouverture de son cercueil, conformément au droit ca-

nonique. Lorsque le haillon qui recouvrait son corps fut soulevé, plus d ’un fut paraly-sé de stupeur en découvrant que la dépouille de l’« insignifiante » mais obéissanteZoé était intacte. Le Dr Robert Didier, chirurgien, notait fébrilement ses constatationset, le lendemain, en présence des plus hautes autorités religieuses, il pratiqua uneautopsie et expliqua que le corps était parfait et pouvait facilement servir à une dis-section lors d’une leçon d’anatomie à la faculté de médecine. Autrement dit, il était« tout frais ».

Et comme Thérèse d’ Avila et Catherine de Sienne, Zoé-Catherine Labouré finit entranches dans divers couvents de son ordre, comme sainte relique. Fort heureuse-ment, elle est restée présentable et toujours visible rue du Bac, son visage recouvert

212 In « Vie authentique de Catherine Labouré », René Laurentin, pages 81-84.

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d’une couche de cire. La visite de l’ Ange eut pour autre effet sa canonisation, entraî-nant un défilé constant de fidèles/pèlerins devant son visage si énigmatique.

Toutefois, on peut se demander pourquoi l’ Ange choisit d’apparaître à la sœursous la forme d’un enfant de cinq ans ? La réponse pourrait bien se trouver dans le

fait que, pour cette gentille bonne de ferme, un Ange ne pouvait ressembler qu ’à unenfant, conformément aux représentations de l’époque. D’autres cependant suggèrentque la vue d’un bel homme musclé de trente ans aurait pu troubler la jeune femme, cequi n’est pas idiot. Ronda de Sola Chervin, qui a étudié la vie d ’environ deux centsfemmes, a remarqué que certaines d’entre elles (Catherine de Sienne, Marguerite deCortone, Angela de Foligno, Marie-Madeleine de Pazzi, Marie d’Egypte, Pelagiad’ Antioche, etc.) furent la proie de tentations sexuelles extrêmes… 

En tout état de cause, les deux détails mineurs rapportés par Catherine qui nelaissent aucun doute et qui confirment que cet Ange n’avait que la forme d’un enfantde cinq ans, est le timbre de sa voix, des plus virils » : « C ’ est alors que l ’ enfant me

 parla, non plus comme un enfant , mais comme un homme, le plus fort , et des pa-

roles les plus fortes »213, ainsi que la réponse à ses interrogations par « pensées »,« Aussitôt la pensée me vient   “ mais on va m’ entendre” . Cet enfant me répond (ilrépond à ma pensée) : Soyez tranquille, il est 11 heures et demie, tout le monde dortbien. Venez, je vous attends », nous confirmant à nouveau qu ’il s’agit là de la seuleméthode de communication des Anges.

213 In « Vie authentique de Catherine Labouré », op. cit., page 84.

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MARIE D’ AGREDA

1602-1665(Groupe IIB, incorruptibilité, miracles, Anges)

ESPAGNE

« Hélas, me traite-ton ainsi horriblement et cruellement

qu’ il faille que mon corps préservéet qui ne fut jamais corrompu,

soit aujourd ’ hui consumé et rendu en cendres ? »

Jeanne d’ Arc

Marie Coronel, fille d’une famille de « grands » d’Espagne, avait douze ans en1614 et jouait encore à la poupée lorsqu’elle expliqua à ses parents qu ’elle voulaitdevenir religieuse. On l’a vu, certaines âmes sont comme prédestinées et celle deMarie Coronel bien plus que toute autre puisque sa mère, Catherine, eut une visionqui lui montra que le château familial devait être transformé en couvent. Peut-êtrel’un des rares cas de l’histoire où le père, la mère et les trois enfants (un garçon, deuxfilles) revêtirent le voile de divers ordres. Cette vocation familiale extraordinairedevait forcément accoucher d’un cas exceptionnel : Marie. Avec des mortificationsque Catherine de Sienne n’aurait pas reniées, il ne fallut que peu de temps à la jeuneEspagnole pour connaître les grâces de Dieu qui se traduisaient souvent en lévitationset aussi en bilocations comme Yvonne-Aimée de Malestroit. Il suffisait à Marie des’agenouiller en adoration devant le saint sacrement pour qu ’elle soit emportée  parune extase, manifestée par une lévitation qui pouvait durer deux ou trois heures214.Comme nous l’avons remarqué, ce profil de mystique laisse toujours derrière lui uneœuvre littéraire immortelle et Marie Coronel, devenue Marie d’ Agreda, n’échappa pasà cette règle puisqu’elle nous a laissé le « Ciudad de Dios »215, une pure merveille dugenre.

 Avec quatre volumes totalisant presque trois mille pages, la « Cité mystique » estle livre de la vie du Christ, racontée à la religieuse espagnole par la Vierge Marie elle-même. Inutile de souligner que, dans cette œuvre inspirée, les Anges abondent : la

214 A ce sujet, notons un détail, mineur certes, mais intéressant : les hommes qui assistèrent aux lévita-tions de Catherine de Sienne, de Thérèse d’Avila ou de Catherine de Pazzi notèrent tous que les plis de

leurs robes s’ordonnaient de façon naturelle !215 Cité de Dieu.

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maison de la Vierge ressemblait presque à un aéroport international avec des Anges, Archanges, Puissances, Séraphins et autres Dominations, atterrissant et décollantsans cesse. On s’en doute, et son corps incorruptible nous le prouve, sœur Marie était

 véritablement inspirée.

En 1637, supérieure de son couvent, Marie d’ Agreda reçoit l’ordre du Christd’écrire la vie de sa Mère d’après les visions et locutions qui lui seront données. Lareligieuse s’en expliqua dans son introduction, un modèle du genre : « Si dans cesderniers siècles quelqu’ un entend dire qu’ une simple fille, qui n’ est par son sexequ’ ignorance et faiblesse, et par ses péchés que la plus indigne de toutes les créa-tures, se soit hasardée et déterminée d ’ écrire des choses divines et surnaturelles, jene serais pas surprise qu’ il me traite de téméraire, de présomptueuse et de légère :singulièrement dans un temps auquel notre mère la sainte Eglise est remplie dedocteurs, d ’ hommes très savants, et éclairés de la doctrine des saints Pères , qui ontdéveloppé tout ce qu’ il y a de plus caché et de plus obscur dans les mystères de la

religion. (…) Mais ce qui peut beaucoup mieux servir de garant à tout ce que je viensde dire, pour excuser mon entreprise, c’ est la matière dont je traite dans cette divinehistoire, qui , étant au-dessus de  l ’ esprit humain, doit faire conclure qu’ une causesupérieure en est le principe, et qu’ il n ’ y a que l ’ esprit divin qui en ait dicté les con-ceptions et les vérités sublimes qu’ elle renferme. » 216  Avec sa plume d’oie, elle écriraainsi chaque jour pendant plus de quinze ans, rédigeant presque trois mille feuilletsqui décrivent dans les détails tous les sentiments, émotions, craintes et bonheurs deMarie de Nazareth. Pourtant, elle a résisté pendant dix ans et pendant dix ans, des

 Anges la visiteront régulièrement et lui demanderont de se mettre à l’ouvrage. Parexemple, l’ Archange Michael lui rendait souvent visite et l’on pourrait commed’habitude mettre cette allégation sur le compte d’une hallucination s’il n’ y avait son

corps incorruptible : « Les saints Anges destinés à me conduire dans cet ouvrage metinrent ces discours.  Le prince saint Michel me déclara aussi en plusieurs autresoccasions que c’ était la volonté et le commandement du Très-Haut. Et j ’ ai découvert

 par les illustrations, par les faveurs et par les instructions continuelles de ce grand prince, des mystères magnifiques du Seigneur et de la Reine du Ciel. » 217  

Ne nous trompons pas sur Marie d’ Agreda. Comme Catherine de Sienne, elleétait une épouse du Christ qui lui prodiguait d ’innombrables faveurs. L’une d’entreelles fut la mise à sa disposition de six Anges pour l ’assister et la diriger dans cet ou-

 vrage, nombre qui passa à huit lorsque deux autres Anges d’une « hiérarchie supé-rieure, très mystérieux  », chargés de lui révéler de « profonds secrets »  la rejoigni-

rent. Les Anges la mirent même en garde :

« Il faut que tu te dépouilles de tous tes appétits et de toutes tes passions pourarriver à ces hauts mystères qui ne s ’ accordent pas avec les perverses inclinationsde la nature. Déchausse-toi donc comme Moïse qui en reçut le commandement pourvoir ce merveilleux buisson (…). On te demanderait une chose très malaisée s’ il te

 fallait l ’ exécuter par tes seules forces ; mais le Très-Haut veut et demande ces dispo-sitions ; Il est puissant et Il ne te refusera pas son secours si tu Lui demandes avec

216

 Pages 303,304, vol. 1 in « La Cité mystique », Marie d’Agreda, éd. Téqui, 1970. 217 Page 312 in « La Cité mystique », op. cit .

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ardeur, et si tu disposes à Le recevoir. (…)  Âme, obéis à ce qu’ il t ’ est commandé :dépouille-toi de toi-même, et l ’ on te découvrira ce qu’ on te cache. » 

Marie d’ Agreda s’humilia donc et se remit entièrement entre les mains du Christ

qui la gratifia d’une vision assez proche d’un témoignage que nous avons vu dans lechapitre « Des tunnels et des Anges » :

« Le Seigneur me dit : “  Prends garde et vois.”  Ce qu’ ayant fait, je vis une fortbelle échelle à plusieurs échelons, une grande multitude d ’  Anges autour, et d ’ autresqui descendaient et qui montaient. Et sa Majesté me dit : “ C ’ est cette mystérieuseéchelle de Jacob qui est la maison de Dieu et la porte du Ciel. Si tu te disposes, et queta vie soit telle que je n ’ y trouve rien à y reprendre, tu viendras à moi par elle.”  

Cette promesse excitait mon désir, animait ma volonté, suspendait mon esprit,et je me plaignais de me sentir contraire à moi-même. (…)  Je continuais de voirl ’ échelle, mais je n’ en comprenais pas encore le mystère. Je promis au Seigneur de

m’ éloigner toujours plus de toutes les vanités mondaines. (..) Et ayant passéquelques jours dans ces affections et ces dispositions, le Très-Haut me déclara quecette échelle était la vie, les vertus et les mystères de la très sainte Vierge Marie ; etsa Majesté me dit : “  Je veux, ma chère épouse, que tu montes par cette échelle de

 Jacob, et que tu entres par cette porte du ciel pour connaître mes attributs et pourcontempler ma divinité. Monte donc et avance-toi. Ces Anges qui l ’ accompagnent etqui la servent sont ceux que j ’ ai destinés pour sa garde et pour la défense de cettesainte cité de Sion.”  »218 

Le roi Philippe IV d’Espagne, qui entretenait une correspondance nourrie avec la jeune femme, apprit qu’elle rédigeait la vie de la Vierge sous Sa direction et lui de-

manda une copie lorsqu’elle l’eut terminée. La lecture l’enchanta et il garda précieu-sement l’ouvrage.

Mais la Divine Providence voulut elle-même authentifier ces mémoires : peu detemps après l’envoi du double du manuscrit à Philippe IV, le directeur spirituel de lanonne fut remplacé et le nouveau lui-demanda de brûler les trois mille feuillets en luiexpliquant qu’une femme d’Eglise « n’ avait pas à écrire » ! Particulièrement humbleet obéissante, Marie d’ Agreda obtempéra et jeta le manuscrit au feu sans ciller. Sesinterlocuteurs célestes lui avaient également demandé d ’obéir aux ordres. Quelquessemaines plus tard cependant, un autre confesseur lui ordonna de tout recommencer.

Sans discuter, le 8 décembre 1655, elle reprit la rédaction de ces mémoires qui luiétaient communiqués par Marie depuis le début. La seconde « édition » fut plus ra-

pide que la première puisqu ’elle ne prit « que » cinq ans. Achevée en mai 1660, lemanuscrit fut immédiatement comparé au premier, jalousement gardé à la cour es-pagnole, ce qui fit dire au pape Benoît XIV qu ’il s’agissait là d’un véritable « miraclecar il n’ existait aucune différence entre les deux, à cinq ans d ’ intervalle,  puisque

 Marie de Jésus d ’  Agreda avait brûlé le premier ». Ce détail ne m’inspire guère carelle aurait simplement pu garder une copie, mais quatre circonstances plaident en safaveur : 1) Marie de Jésus n’eut pas à ses côtés un secrétaire chargé de noter ses vi-sions et ses locutions comme Hildegarde von Bingen, Angela de Foligno et surtout

 Anne-Catherine Emmerich qui avait à sa disposition mieux qu’un greffier, un véri-table écrivain en la personne de Clemens Brentano ; 2) à l’époque, la copie carbone et

218 Page 336 in « La Cité mystique », op. cit. 

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le photocopieur n’existaient pas ; 3) elle était sous surveillance permanente ; 4) unereligieuse de cette pointure ne ment pas à son directeur spirituel. Faut-il le souligner,la publication des quatre volumes de la « Cité de Dieu » ne manqua pas de provoquerun scandale parmi les théologiens qui traitèrent Marie d’ Agreda de folle mystique,

d’usurpatrice et de faussaire. Son œuvre fut même mise à l’Index ! Mais petit à petit,les divers ordres religieux, à l’exception des jansénistes, adoptèrent la « Cité » etfinirent même par la vénérer comme un livre-culte.

Et comme si Dieu voulait Lui-même glisser son nihil obstat  sur la page de gardede Sa Cité, deux ans après la mort de la religieuse espagnole (le 24 mai 1665), soncorps fut découvert incorruptible, ce qui ne manqua pas d ’impressionner la courespagnole qui eut le sentiment d’avoir raté une nouvelle Thérèse d’ Avila. Ce corpsincorruptible laisse supposer qu’il s’agit bien d’une œuvre authentique, garantie parle mystère impénétrable de l’incorruptibilité.

Les visions angéliques de Marie d’ Agreda sont innombrables et surtout intermi-

nables, et il me paraît difficile de les intégrer dans cet ouvrage. Le lecteur intéressé aplutôt intérêt à se procurer les trois ou quatre volumes 219 de la « Cité de Dieu ».Néanmoins, l’une de ses visions présente un intérêt parce qu ’il s’agit del’ Annonciation. Pas l’ Annonciation à Marie, mais l’autre, bien moins connue, del’ Archange Gabriel :

« La bienheureuse Marie arriva à l ’ âge de soixante-sept ans. (…) Mais comme leterme de la carrière mortelle de notre grande Reine était inévitable, le décret de laglorification de la bienheureuse Mère fut (pour employer notre langage) rendu dansle divin consistoire, où fut considéré l ’ amour qui n’ était dû qu’ à elle seule. (…)  Enconséquence, la très sainte Trinité députa le saint Archange Gabriel avec plusieurs

courtisans de hiérarchies célestes, afin qu’ ils annonçassent à leur Reine quand etcomment arriverait le terme de sa vie mortelle, et elle passerait à la vie éternelle. Lesaint prince descendit avec les autres Anges (…). En entendant la musique céleste eten s’ apercevant de la présence des saints Anges, elle se mit à genoux pour écouter ledivin ambassadeur et ses compagnons, qui, revêtus de robes d ’ une blancheur écla-tante. (…) ( Gabriel) lui adressa d ’ abord la salutation de l ’  Ave Maria, et poursuivant,il lui dit : “  Notre auguste Impératrice, le Tout-Puissant et le saint des saints nousenvoie de sa cour avec ordre de vous annoncer de sa part la fin très heureuse devotre pèlerinage et de votre exil en la vie mortelle. Bientôt viendra le jour, divine

 Reine, bientôt viendra l ’ heure si désirée, où par le moyen de la mort naturelle vousobtiendrez la possession éternelle de la vie immortelle qui vous attend à la droite de

votre très saint Fils, notre Dieu. Il ne vous reste plus dès aujourd ’ hui à vivre sur laterre que trois ans, après lesquels vous serez élevée et reçue en la joie éternelle du

 Seigneur…”  » 220 

219

 Le nombre dépend de l’édition. On trouve aussi des versions « abrégées ». 220 Pages 542-545, in « La Cité mystique », vol. 3, op. cit. 

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SAINTE CÉCILE? -177

(Groupe IIB, incorruptibilité, miracles, Anges)

ITALIE

 Last night I saw a host of Angels And they all singing different songs

 And it sounded like a lot of lawnmowers Mowing down my lawn

 And up above kerjillions of stars Spangled all over the sky

 And they were spirals turningTurning in the deep blue night

 And suddenly for no reasonThe way that Angels leave the ground

They left in a kind of VortexTravelling at the speed of sound.

Laurie ANDERSON –  Ramon - in « Strange Angels », Warner Bros Records

 Autre apparition angélique aux effets franchement tragiques : celle de l’ Angegardien de Cécile, cette patricienne romaine de haut rang, chrétienne, qui voulaitrester vierge même après son mariage pour devenir nonne. Certains prétendent queCécile n’a jamais existé. D’autres s’en tiennent à la légende et aux informations datantdu XVIe siècle. L’histoire nous rapporte ainsi, que le soir des noces, elle a expliqué àson mari que, s’il la touchait, son Ange serait très très fâché, objection que Valérian,le mari, demanda à voir. Cécile aurait accepté à la seule condition qu ’il se convertisse.On l’imagine, le baptême fut expédié dans les plus brefs délais et chose promise,chose due, l’ Ange gardien lui apparut ainsi qu’à son frère, Tiburtius. Celui-ci se con-

 vertit aussitôt après, Valérian fit une croix sur les plaisirs charnels et tous trois passè-rent leurs journées à enterrer les corps des martyrs chrétiens, assez nombreux à cetteépoque (Cécile serait morte en l’an 177). Les deux hommes se retrouvèrent devant lepréfet Almachius qui les condamna à mort. Cécile enterra leurs corps et se retrouva àson tour devant le préfet, qui, compte tenu de son rang, voulut une exécution discrèteet la condamna à mourir élégamment, par suffocation chez elle, dans ses bains à

 vapeur. Après un jour et une nuit, le bourreau se rendit sur les lieux pour le coup de

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grâce mais, attendri, rata trois fois de suite le coup qui devait trancher la tête de la jeune fille. Elle resta là, la tête à demi détachée du tronc et mourut après trois joursd’agonie. La maison aurait été transformée en église (devenue la basilique Sainte-Cécile) et Cécile enterrée dans la position exacte de sa mort dans les catacombes de

Saint-Callistus. En 822, le pape Pascal Ier retrouvait son corps dans la basilique et luidonnait une sépulture décente. Et c’est en 1599, à l’initiative du cardinal Sfondratoqui voulut restaurer le monument, que les ouvriers découvrirent, le 20 octobre, deuxsarcophages en marbre, correspondant aux descriptions du pape Pascal Ier. Le papeClément VIII, atteint par la goutte, ne put se rendre sur les lieux et envoya son cardi-nal Baronius pour le procès-verbal. Le corps de Cécile semblait ne pas avoir bougéd’un centimètre depuis sa mort et il fut décidé d ’un commun accord de le placer à unendroit bien visible dans la basilique et de l ’exposer jusqu’au 22 novembre, jour de safête. La foule vint en si grand nombre que le pape fut obligé d’appeler les gardessuisses pour maintenir la masse, enthousiaste, sans doute prête, elle aussi, à arracherdes reliques. Après cette exposition qui dura un mois, en présence du corps diploma-

tique et de quarante-deux cardinaux, le pape célébra une messe en sa mémoire, aprèsquoi le cercueil fut enterré derrière l’autel. Le sculpteur Stefano Madreno immortalisade son ciseau la posture mortelle de la sainte, d’après le cadavre intact. Légende ?Compte tenu des faits plus que surnaturels des divers saints précédents, on peutaccorder le bénéfice du doute à sainte Cécile, devenue patronne des musiciens parcequ’elle a préféré, pendant son mariage, écouter la voix de l ’ Ange plutôt que la mélodienuptiale.

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12 Visionnaires et Anges (III)

 I must be hallucinatingWatching Angels celebrating

Could this be reactivating All my senses dislocating ?

This must be a strange deception

 By celestial intervention Leavin me the recollection

Of your heavenly connection.

EURYTHMICS – There must be an Angel  – in « Be yourself tonight »,

RCA Records

Tous les mystiques ne nous ont pas laissé de témoignages sur les Anges, comme

par exemple Julienne de Norwich (1342-1416) dont le théologien Thomas Merton,comme s’il s’agissait d’un saint paquet de lessive, a dit : « Si, jadis,  j ’ étais fou de

 Saint-Jean-de-la-Croix, je ne la substituerais pas aujourd ’ hui à Julienne, même enéchange du monde ou des Indes ou de tous les mystiques espagnols en un seullot. »221 À la lecture de Julienne de Norwich, je me suis dit que je l’échangerais sansproblèmes contre Catherine de Sienne ou Thérèse Neumann ; mais tout n ’est qu’unequestion de goût. Ou de passion. Que l’on se rassure, les mystiques sans stigmates et« corruptibles » nous ont légué des véritables trésors du domaine des visions angé-liques. Comme d’habitude, les femmes sont en majorité et on ne peut que s’étonnerde leur obstination à mettre sur parchemin, par ordre de Dieu, leurs visions. En cestemps obscurs, elles n’avaient pourtant nul droit de s’exprimer et encore moins celuid’écrire. « Tout   se passe, note Jean-Noël Vuarnet, comme si l ’ écriture étant, en ce

 Moyen-Âge, interdite aux femmes et réservée aux hommes, il avait fallu toutes cesautorisations humaines et surnaturelles pour qu ’ elles deviennent écrivains, commesi le geste d ’ écrire lui-même n’ avait pu avoir lieu pour elles que dans une transe oudans une extase – afin qu’ en aucun cas elles ne puissent en être dites responsablesou coupables. Les premières femmes écrivains furent des extatiques .  Ruses del ’ extase. L’ extase comme sortie : sortir du monde, mais aussi sortir, au nom du Père,de la rhétorique des théologiens et des Pères. (…) Pas de Virginia Woolf, pas d ’  Emily

 Brontë sans une antécédente d ’  Elisabeth. »222 

221

 In « Le Livre des révélations », Ed. Cerf, pages 7-8.222 In « Extases féminines », pages 42-43.

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 À ces époques où la femme ne pouvait assister à la messe pendant sa « périoded’impureté », on apprécie d’autant mieux l’obstination dont ont fait preuve Hilde-garde et ses émules pour publier les visions de leurs extases. Elles brandissaientcomme garantie le nom de Dieu, un peu comme Jeanne d’ Arc, qui, arrivant de nulle

part, mais ayant entendu la voix d’un Ange, réussit à convaincre le Dauphin de luidonner une armée. Ainsi, au Moyen-Âge, seules les favorites du Très-Haut ont pulaisser leur trace dans notre Histoire. Et même au XVIIe siècle, Marie d ’ Agreda nefut-elle pas obligée de faire brûler ses trois mille pages de manuscrit par son confes-seur parce qu’une « femme d ’  Eglise n’ avait pas à écrire » ?

 Aujourd’hui, cette race de mystiques a parfaitement survécu. Elle s’est mêmemodernisée et nous offre des personnages fascinants. Marie Valtorta posait devant lesphotographes, Yvonne-Aimée Malestroit223  fut décorée de la médaille de la libertéaméricaine ; Jean-Edouard Lamy faisait du vélo ; sœur Faustina Kowalska prenait letrain ; Gemma Galgani lévitait devant son directeur spirituel.

 À croire que lorsqu’une âme plaît à Dieu, Il décide de l’épouser afin de la rendre

immortelle. La liste des épouses du Christ est longue. Jean-Noël Vuarnet racontedans son ouvrage « Extases féminines »224  que le 8 septembre 1979, alors qu’il setrouvait à Rome, il entendit lui aussi une voix (c’est contagieux !) : « Voici les noms decelles qui m’ ont aimé le plus. Elles sont mortes, mais dans mon cœur, elles vivent , etdans un jardin plus beau que tous les jardins terrestres  », accompagnée d’une vi-sion : « Je vis ensuite une cathédrale, raconte-t-il, dans laquelle elles étaient toutesréunies.  Dans le chœur, sous le manteau bleu de la Vierge, elles chantaient. Ellesétaient là les Epouses et les Fiancées, et si blanches , et si fleuries, si attentivesqu’ elles semblaient plus nombreuses encore. (…)  Les robes sombres des carmélites,les robes brunes des franciscaines, les robes blanches des dominicaines. Toutes, elleschantaient. Toutes, elles attendaient Celui qu’ on leur avait promis. » 

La vision (incomplète puisqu’il manque la sublime Galgani) de notre universi-taire me rappelle le concert du groupe rock australien INXS : les filles, rassembléescomme des abeilles devant la scène, attendant l’arrivée du chanteur blond pour sedéchaîner : « Et j ’ entendis, poursuivit Vuarnet, sa voix qui disait : “ Voici celles quim’ ont aimé le plus et que j ’ aimais bien davantage. Elles sont mortes, mais mainte-nant je viens à l ’ appel des noces que je leur ai promises…”   Et les saintes, déesses

 jalouses, se bousculaient au pied de l ’ autel et criaient comme des oiseaux. Dans lesgradins, les nonnes criaient aussi. Elles déchiraient leurs robes et tendaient lesmains vers Lui. » 225  

Il ne reste qu’à s’incliner humblement devant les mémoires de ces épouses qui,même lorsqu’elles n’étaient pas marquées par le sceau divin de l’incorruptibilité ou

signées par les stigmates, réussissaient à parvenir jusqu’à nous en traversant des

223 Religieuse française dont les « exploits » (il n’y a pas d’autre mot) furent tellement incroyables quel’Eglise interdit d’en parler à l’époque. Le général de Gaulle lui remit personnellement la Légiond’honneur qui s’ajouta à la Croix de guerre avec  palmes, la King’s medal, la médaille de la Résistance etla Medal of Freedom américaine. Mère Yvonne-Aimée biloquait et apparaissait dans les camps deconcentration pour aider les prisonniers à s ’é vader ou bien allait chercher des hosties profanées. Elleéchappa même de manière surnaturelle à la Gestapo qui l’avait arrêtée à Paris. On se reportera avecintérêt à l’ouvrage « Bilocations de mère Yvonne-Aimée » (Œil 1990, Paris). Yvonne-Aimée de Males-troit et Marie d’Agreda représentent les deux cas les mieux   documentés de bilocation dans l’histoiredes mystiques.224

 Pages 188-190, op. cit. 225 In « Extases féminines », op. cit. 

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siècles d’édition. Le fait en soi est déjà assez surprenant. Les mémoires des« Maîtres » de l’ Académie française, malgré leurs ouvrages « immortels », ne survi-

 vent même pas… En revanche, l’œuvre – mille cinq cents pages – de sainte Brigitte deSuède (1303-1373), celle –  quatre volumes –  de sœur Jeanne de la Nativité  (1731-

1798) ou celle –  cinq volumes regroupant trois mille cinq cents pages –  de Maria Valtorta (1897-1961), à qui personne ne disait « Maître », sont régulièrement réédi-tées. La sœur de la Nativité a confié un jour à son directeur de conscience, l’abbéGenêt : « Dieu me fit voir, quoique confusément , que ce petit ouvrage qui est le Siendoit être un jour reçu chez plus d ’ une nation et dans plus d ’ un royaume. Il doitsuivre jusqu’ à la fin le flambeau de la foi , avec ceux qui marcheront à sa lumière,sans que je puisse voir où il doit s ’ arrêter. Il sera lu jusqu’ au dernier siècle du mondeet jusqu’ aux derniers temps de l ’  Eglise de Jésus-Christ. » 226 En clair, si vous voulezécrire une œuvre immortelle, vous avez plutôt intérêt à avoir Dieu Lui-même commeagent. Mais Claudel, Bossuet, Fénelon, Racine, Pascal et bien d’autres ne récitaient-ilspas le chapelet ?

Que penser aussi de ce brave curé de campagne français Jean-Edouard Lamy(1853-1931) qui n’a rien écrit, mais dont la mémoire survit au plus prolifique desacadémiciens « immortels » de son époque ? Les écrivains et la mémoire de certainshommes de Dieu survivent bien mieux que n’importe quel prix Goncourt ou Pulitzer.Et chez eux, les Anges sont quasiment incontournables.

226 In « Vie et visions de sœur de la Nativité », page 3, Ed. Résiac.

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 VASSULA RYDEN1942-/

(Groupe III, Visionnaires, Anges)

SUISSE

10.000 Angels are flying overhead

Circling the ceiling reaching down onto my bed I said, « Come to me I really want you,

Come to me because I need you now,Come to me I really want you,

Come to me I will go anywhere with you » I rode my bicycle too fast and I feel down

 A lot of people saw me fall onto the ground I was embarrassed see my face turning red

 I heard the Angels laughing way above my head.

Eddie BRICKELL & New Bohemians, – 10.000 Angels -in « Ghost of a dog »,

Geffen Records

Le cas de la Suissesse (et orthodoxe) Vassula Ryden nous intéresse au plus hautpoint. Avec les personnages examinés précédemment, on garde toujours ce sentimentde passé et l’on se dit que ce genre de choses n’arrive plus de nos jours. VassulaRyden, une « mystique » moderne, résume à elle seule cette puissance invisible quis’empare à l’improviste d’une âme anonyme pour la transformer. « Voici une femme qui , pendant près de trente ans, ne se soucie guère de Dieu, note Patrick de Laubierdans la préface de « La vraie vie en Dieu »227, et se trouve soudainement interpelléeen pleine prospérité mondaine par un Ange  qui    prépare, trois mois durant ,l ’ intervention directe du Christ à travers la rédaction de cahiers, accompagnée devisions et de présences surnaturelles presque permanentes ». En effet, épouse d’unfonctionnaire international, Vassula suit la carrière de son mari et se promène depays en pays pour atterrir finalement en 1987 en Suisse. Vassula n’était pas une bi-gote, ce serait même le contraire : elle vivait comme une femme de diplomate, lasemaine constellée d’invitations mondaines, de cocktails et de dîners dans les« hautes sphères »228. En clair, elle vivait comme la majorité d ’entre nous, dansl’insouciance la plus complète. La religion ne l’intéressait pas et elle n’allait jamais à

227

 Ed. Œil, 1990, Paris. 228 Expression de Patrick de Laubier.

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la messe, sauf par obligation sociale pour les mariages ou les décès. Rien de bienextraordinaire ou de bien tragique.

Pourtant, un jour de novembre 1985, alors qu ’elle vivait encore au Bengladesh,en rédigeant bêtement une liste de commissions, elle sentit dans son corps « comme

une vibration surnaturelle  » et sa main devint indépendante comme celle de cettecapucine anonyme de Turin, soudain contrôlée par son Ange gardien. Le père RenéLaurentin lui posera la question : « Comment saviez-vous que c’ était votre Ange ? »Réponse de Vassula : « Parce qu’ il a écrit par ma main en anglais : “Je suis ton Angegardien” . Il s’ appelle Daniel . »229 

L’écriture automatique est un phénomène assez fréquent dans les révélationsprivées et d’innombrables études extrêmement sérieuses sont disponibles sur le sujet.Précisons simplement que les diverses analyses graphologiques effectuées del’écriture normale de Vassula et l’« autre » confirment que « le sujet est imprégnéd ’ une force qui la dépasse ». Le graphologue ne parlait pas l’anglais et n’avait aucune

idée de ce dont il s’agissait. Par ailleurs, même s’il avait pratiqué l’anglais, il n’auraitlu que le contenu d’une lettre d’amour. L’ Ange dessinait aussi et l’une de ses« œuvres  » fut reprise pour la couverture du livre. Ce dessin est intéressant car ilillustre bien la différence qui existe entre un Ange et son protégé : Daniel tient Vassu-la dans ses mains et, proportionnellement, le rapport entre les tailles est celui d ’unenfant de cinq ans dans les bras d’un adulte. « L’  Ange me prépara pendant troismois », expliqua Vassula. Autant entretenait-elle des rapports familiers avec son

 Ange gardien, autant était-elle intimidée par le Christ : « Le  jour où Il a pris la placede l ’  Ange sans que je le sache, Il m’ a dit : “Voilà, c’ est comme ça que tu dois être,intime avec Moi .”  » Petit à petit, le Christ allait l’éduquer, lui donner des visions, lapromener dans son royaume et il est curieux de constater que si huit siècles séparent

 Vassula Ryden de Hildegarde von Bingen, le contenu est toujours similaire.Le fait que Vassula Ryden ait rencontré son Ange m ’avait, on s’en doute, intrigué

au plus haut point. Après divers coups de fil en Europe, je finis par obtenir son numé-ro de téléphone. Aussitôt je le composai et tombai sur une voix au timbre grave. Elleme dit : « Je serai aux Etats-Unis dans une semaine, à Tulsa où je suis invitée pourune conférence. » Rendez-vous fut pris. Je voulais rencontrer l’émule d’ Anne-MarieTaïgi230. Une semaine plus tard à Tulsa, je découvris une femme avec la tête sur lesépaules qui m’expliqua avec beaucoup d’humour qu’elle aussi était naguère prodi-gieusement agacée par le côté doloriste des « cathos ». Mais, ajouta-t-elle : « Il m’ a

 progressivement fait comprendre que c’ était une nécessité, une obligation si on veut L’ aimer. » J’objectai : « Vous n’ avez pas l ’ impression que du point de vue marketing,

le slogan “VENEZ  À MOI, VOUS ALLEZ SOUFFRIR” n’ est pas des meilleurs pour

229 A ceux qui se demandent « pourquoi pas Maurice, Léon ou Nestor ? », la réponse est toute simple :les noms d’Anges se terminent le plus souvent par -el (prononcer « aile ») comme Michael, Muriel,Gabriel, Uriel ou… Marcel, quoique Gustav Davidson n’ait pas trouvé d’Ange qui s’appelle Marcel. 230  Visionnaire italienne (1769-1837), mariée, mère de sept enfants, épouse du Christ, réputée àl’époque pour son don de vision à distance. Elle voyait l’a venir avec tant de clarté que même les papesLéon XII et Grégoire XVI la consultaient en permanence pour leurs affaires. Si son cas est largementdocumenté – elle fut béatifiée en 1920 -, je crois que Anne-Marie Taïgi est la seule qui répondit un jourau Christ, épuisée par les extases : « Seigneur, laissez-moi, je n’ en peux plus. Pourquoi n’ allez-Vous

 pas chercher une jeune vierge au lieu de vous acharner sur une femme âgée ? Laissez-moi travail-ler » ! Son corps fut découvert incorruptible lors du procès en béatification.

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attirer des clients ? » Elle éclata de rire et répondit simplement : « Est-ce que j ’ ai l ’ aird ’ une martyre ? »

Non, elle semblait plutôt sereine, resplendissant une certaine « force tran-quille » ; le ciel aurait pu lui tomber sur la tête sans lui provoquer un seul battement

de cils. Elle affiche cette certitude absolue que peu de prêtres possèdent. Un ami journaliste me fit remarquer pourtant qu’il y avait beaucoup de gens, principalementdans les asiles psychiatriques, qui affirment dialoguer avec Dieu. C’était vrai, et je medemandai comment elle avait pu franchir sans encombre tous les obstacles inévi-tables, réservés à ceux qui se vantent d’un tel privilège. La réponse est simple : lecélèbre René Laurentin l’avait adoubée. Et c’est là que je découvris l’importance de ceprêtre français qui a autant d’humour qu’une porte de confessionnal. C’est malgrétout une sommité internationale, respectée dans le monde entier, car il est aux appa-ritions mariales ce que Jacques Cousteau est aux profondeurs des océans. D’ailleursles deux hommes se ressemblent physiquement : même implantation de cheveux,même regard d’acier impersonnel, même forme du visage, même façon de s ’habiller

en « civil ». Il n’ y a pas d’apparition de la Vierge dans le monde sans que René Lau-rentin soit dans les parages en train d ’enquêter, tel un Sherlock Holmes, examinant,pesant, comparant, scrutant à la loupe les témoignages. S ’il donne un avis positif,l’apparition, même sans avoir encore reçu la bénédiction des autorités religieuseslocales, est presque aussitôt validée par son approbation. On pourrait dire qu ’il s’agitd’un expert ès apparitions de la Vierge Marie auprès du tribunal des phénomènessurnaturels. Et René Laurentin est un allié précieux de Marie : elle a certainement dûle prendre en affection à force de le voir constamment sur ses talons, un peu commeles célébrités qui, voyant le même journaliste partout où elles se rendent, finissent parnouer des liens cordiaux. Bref, René Laurentin constitue un point de repère, un peucomme un critique de cinéma. C’est lui qui, par sa préface, a « lancé » Vassula Ryden.

 Alors j’ai voulu en savoir plus, principalement sur sa rencontre avec son Angegardien dont elle ne parle pas dans son livre et surtout pourquoi elle a été choisie.Pourquoi elle, qui n’avait pas mis les pieds dans une église en trente ans, au lieu d’unepersonne qui Le prie tous les jours ? Sa réponse fut désarmante :   « À cause de mamisère, de ma pauvreté. Il m’ a dit : « Tu es misérable ».

Je n’étais pas certain de bien comprendre le terme « misérable » :– Qu’ est-ce qu’  Il entend par misérable dans votre cas ?  –  J ’ étais une athée presque. Je dis « presque » parce que je croyais en Dieu mais

 je ne priais jamais, je n’ allais jamais à la messe. Et puis soudain Il m ’ a prise commecela, dans mon manque complet de spiritualité et m’ a totalement transformée. Il m’ adéclaré : « Je ne viens pas seulement pour des justes mais aussi pour ceux qui sont

en dehors. » Il veut montrer sa puissance, prouver qu’ il peut transformer quelqu’ unà partir de rien et lui donner en plus une mission. C ’ est Lui qui m’ ouvre les portes,vous savez ? Moi, je ne suis que Son stylo, si vous voulez, comme Il me le dit réguliè-rement : « Tu es Ma tablette. »

– Vous écrivez toujours en « automatique » ? Vassula me foudroie du regard.–  D’ abord ce n’ est pas « automatique ». Ecriture  automatique signifie que la

 personne attend que sa main bouge. Ce n’ est pas ça avec moi, c’ est même totalementdifférent : dès que j ’ entends Sa voix, je note Ses paroles. C ’ est seulement l ’ écriture quichange. Ensuite, ces messages ont un sens, il y a une suite, un enseignement et unethéologie.

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– Que dites-vous aux gens qui vous demandent des preuves de l ’ authenticité devotre relation avec le Christ ?

– Des preuves ? Il n’ y aura jamais de preuve concrète. C ’ est comme avec la mortde Jésus. Les gens voulaient des preuves de sa résurrection. De toute façon, les gens

qui me demandent des preuves ne viennent pas à mes conférences parce qu ’ ils n’ ycroient pas. Et personne ne m’ a jamais demandé de « miracle ». On ne m ’ a pas de-mandé de prouver que c’ est bien Jésus. Jamais.

Nous étions en train de manger. Elle goûte avec méfiance les « french fries » del’Oklahoma. Je me demandai si elle avait des adversaires.

– Vous avez été attaquée par des prêtres ?  Elle fait la moue.– Oui, oui. J ’ ai eu quelques attaques menées par des prêtres et aussi des laïcs. Ils

m’ accusent d ’ être un faux prophète. Je ne dis rien. Je laisse, parce que Jésus m’ aenseigné qu’ il est le maître de tout. C ’ est Lui qui m’ a confié cette mission, je n’ ai pasvraiment choisi. C ’ est Lui qui se charge de me défendre et de me protéger et cela

 fonctionne très bien ainsi. Je n’ y attache aucune importance.– Que pensez-vous des gens qui disent avoir vu et parlé avec le Christ lors d ’ uneexpérience aux frontières de la mort ?

– Je crois qu’ ils disent la vérité et qu’ il s’ agit d ’ expériences réelles. Ces gens n’ ontaucune raison de mentir, de raconter des histoires. Ils ne peuvent pas inventer cegenre de choses. Et s’ ils reviennent, c’ est parce qu’ ils ont leur témoignage à trans-mettre.

– C ’ est une réalité toute proche ou lointaine ?– Le monde invisible est bien plus matériel que le nôtre. C ’ est une réalité plus

réelle que la réalité, si j ’ ose dire. On ne s’ en aperçoit pas ici parce que nous sommesdans le physique, mais le monde invisible est infiniment plus riche que celui-ci. Il

 faut donc croire qu’ il existe une vie après et que celle-ci n ’ est qu’ un prélude, un pèle-rinage sur la terre en préparation de la vie éternelle. Vous savez, on ne perd vrai-ment rien en s’ approchant de Dieu. En revanche, on perd beaucoup en L’ ignorant.

Puisqu’elle dialoguait avec le Christ, je m’aventurai sur la souffrance :– C ’ est quoi, le but de la souffrance dans l ’  Eglise catholique ?Elle rit comme s’il s’agissait d’un immense malentendu.–  Moi aussi j ’ étais contre, je trouvais ça « macho ». Cela me dépassait. Mais

après, plus je Le découvrais et plus je comprenais la raison de la souffrance et Sasouffrance. La souffrance est divine. Je dirais même plus, la mortification plaît à

 Dieu. On ne comprendra jamais ce point et on le combattra même, tant qu’ onn’ aimera pas Dieu comme il faut L’ aimer. Il faut L’ aimer prodigieusement pour

arriver à comprendre la souffrance, pourquoi Jésus a tellement souffert et pourquoi Il veut des âmes victimes. Pour être très simple : actuellement il y a beaucoupd ’ athées et surtout des gens qui refusent Dieu et qui ne changeront pas, même aumoment de leur mort, et qui tomberont dans ce que l ’ on appelle enfer. J ’ ai vu cequ’ était l ’ enfer en vision. Cela existe. C ’ est pour cela que Jésus demande des âmesgénéreuses, et c’ est pour cela que je Lui dis maintenant : « Fais-moi souffrir si Tuveux, si cela peut “payer" le rachat d’ autres âmes qui tomberont. » Alors on s’ offreen victime. Mais il faut s’ aimer suffisamment pour s’ offrir en rachat d ’ autres âmes.C ’ est ça, souffrir. Mais il y a aussi la joie et si l ’ on ne connaît pas la joie dans cettesouffrance, alors elle ne vient pas de Dieu. Je peux vous le dire, j ’ ai mis beaucoup detemps avant de comprendre et on ne peut le comprendre qu ’ en acceptant l ’ idée qu’ il

a souffert pour nous sur la croix. 

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Le sujet me mettait toujours mal à l’aise. Je voulus en changer.–  Racontez-moi la rencontre avec votre Ange gardien. Vous croyiez aux Anges à

l ’ époque ?– Oh oui, vous savez à l ’ époque si on m’ avait dit que la lune était rose, je l ’ aurais

cru sans trop de problèmes. J ’ étais ouverte à tout. On disait qu’ on avait un Angegardien, alors je croyais que j ’ avais un Ange, mais bon, cela ne me passionnait pas plus que cela, comme tout le monde. Il a fallu ce jour de novembre 1985 pour que jem’ y intéresse. J ’ écrivais une liste de courses à faire lorsque je sentis une vibrationdans mon corps. C ’ était comme si le crayon voulait écrire seul. Je me suis laissé faireet il a dessiné une rose sortant d ’un cœur. Ensuite il a écrit : « Je suis ton Ange gar-dien et je m’ appelle Daniel. » J ’ étais étonnée mais en même temps je me disais :« Pourquoi pas, eh ? » Puis je compris qu ’ avant même de lui poser ma question, ilrépondait. Plus tard j ’ ai demandé à mon Ange pourquoi j ’ entendais sa voix et il medit : « Mais parce que je parle, donc tu m’ entends. » Je ne connaissais pas encore lemot locution. Après, je l ’ ai vu. Il m’ avait demandé « discerne-moi et regarde-moi »

et je le vis intérieurement. Nous nous sommes beaucoup amusés dans ces échanges.Un jour, je lui avais demandé de me dessiner quelque chose et tout ce qu ’ il trouva àcrayonner, c’ étaient des églises et des cathédrales   (elle rit).  Au début de cette his-toire, je pensais être la seule au monde à parler avec mon Ange gardien car je nesavais pas qu’ il existait ce que l ’ on appelle des « révélations privées ». 

–  À quoi ressemble-t-il ?–  Vous savez, les Anges diffèrent entre eux. Catherine Labouré voyait l ’  Ange

sous les traits d ’ un enfant de cinq ans. Chacun sa représentation si je puis dire. Jevois mon Ange comme un être humain : il possède la forme d ’ un être humain et il

 porte toujours quelque chose comme une dalmatique, une petite cape, comme dubrocart argenté. Sa peau est mate. Ses cheveux descendent jusqu ’ aux épaules. Un

 Ange est extrêmement sensible. Quelquefois, je vois un autre Ange à côté de lui,immense, deux mètres, bien proportionné, avec une robe blanche lumineuse et desailes blanches. Très très lumineux.

– Et l ’  Archange Michael ?– C ’ est une immense lumière brillante. C ’ est tout.– Quel est le rôle de l ’  Ange ?– Le Christ m’ avait dit, c’ est dans le cahier 48 : « Je t ’ ai donné un Ange pour te

garder, te consoler et te guider. » Et mon Ange me demanda un jour : « Sais-tu quiétait présent le jour de ta naissance ? » Ma réponse allait de soi : ma mère, le méde-cin, la sage-femme, pas mon père parce qu’ à l ’ époque on n’ autorisait pas leshommes à assister à l ’ accouchement. L’  Ange ajouta « Moi aussi. » Il est avec moi

depuis le début. Alors je lui ai demandé s’ il m’ avait choisie. « Non, c’ est Lui », merépondit-il. Les Anges sont des serviteurs de Dieu avant tout. Ils doivent nous proté-ger et nous amener aussi près de Dieu que possible. (Vassula s ’ arrête instant, puiselle reprend :) Une fois j ’ ai surpris mon Ange disant : « Ô Dieu, se lamentait-il un

 peu, laissez-la vous suivre. » Je lui demandai ce qu’ il faisait et sa réponse, boudeuse, fut : « Je prie. » « Mais pour qui ? », « Pour toi », me dit-il.

 Elle s’ arrête à nouveau, pensive, et me regarde.– Mon Ange m’ a offert des fleurs, vous savez ça ?  J’avouai mon ignorance.– Un jour il m’ a offert un bouquet de vraies fleurs. J ’ étais de passage au Pakis-

tan où j ’ attendais un avion qui devait me ramener en Suisse. Je passais ma journée

à l ’ hôtel en attendant l ’ avion lorsqu’ il me dit : « Tu sais, c’ est bientôt Noël et je vais

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t ’ offrir un cadeau, je vais t ’ offrir des fleurs. » J ’ étais étonnée : « Des vraies fleurs, pas des fleurs spirituelles ? », « Oui, des vraies, tu verras. » Je l ’ écoutais, surprise, et je me demandai comment j ’ allais savoir que cela venait bien de lui « Je vais les si-gner, tu verras ma signature », m’ affirma-t-il. Quelques heures plus tard, dans la

soirée, je descends au restaurant pour dîner. J ’ étais seule dans la salle. Alors que jeterminais mon dîner, un homme en uniforme de l ’ hôtel s’ approcha de moi sans riendire et je pensai qu’ il m’ apportait la note à signer. Il me prit la main et y plaça uneguirlande de roses rouges pakistanaises. Il fît demi-tour et repartit, toujours sansavoir prononcé un mot. J ’ ai tout de suite pensé aux roses. Instinctivement, j ’ ai sentile bouquet et au même moment je vis les fils argentés de ce que l ’ on appelle en an-glais « Angel ’ s hair » s’ agiter doucement devant mes yeux. C ’ était sa signature.C ’ était très beau ; je les ai encore, je les avais séchées.

– Comment vivez-vous maintenant ?– Je me laisse porter par la vague. Je ne me bats plus contre le courant, parce

que j ’ ai appris que cela ne servait à rien. Par ailleurs, Jésus m’ a dit que je devais

toujours Le consulter avant de prendre une décision. Alors je prie et je m’ en remets à Lui.– Est-ce que vous recevez des lettres de lecteurs qui vous demandent de Lui po-

ser des questions personnelles ?– Oui, mais je ne réponds pas. Je ne demande pas, ce n ’ est pas ma mission.– Pourquoi ce titre, « La Vraie Vie en Dieu » ?– C ’ est Lui qui l ’ a choisi.– Qu’ avez-vous appris avec votre expérience angélique ?– Qu’ il ne faut pas prier les Anges seulement pour leur demander de trouver des

 places de parking. Il faut vraiment les mettre au travail et les remercier. Mais sur-tout, lors d ’ un entretien difficile, ne pas oublier, jamais, d ’ envoyer votre Ange à

l ’  Ange gardien de votre interlocuteur. Cela évite bien des problèmes et arrange biendes situations. Et cela fonctionne toujours. 

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KATSUKO SASAGAWA1931-/

(Groupe III, visionnaires, miracles, Anges)

JAPON

 I ’ m Seeing My Way ; For the fîrst time in years ;

When the Love around Begins to suffer

 And you can’ t fînd Love, In one, in another ;

 Push away those bitter tears

INXS –  Bitter Tears – in « X », Atlantic Records

Qui aurait imaginé que le pays des microprocesseurs à haute intégration, del’électronique et surtout du bouddhisme serait le berceau de l ’histoire d’ Ange gardienla plus étonnante de nos jours car quoi de plus difficile que d ’authentifier un « mi-racle » au Japon ? On trouve autant de catholiques sur cette île que de mormons enFrance ou en Italie. Compte tenu de ce qui va suivre, on ne peut que s ’incliner (unecourbette) devant le Très-Haut à qui rien n’est impossible, y compris de se faire en-tendre au pays de l’électronique miniature : pas moins de vingt millions de téléspec-tateurs japonais ont assisté en direct aux lacrymations de la statue de Marie. Et, aupays des bouddhistes et des shintoïstes, inutile de souligner qu’il s’agit d’un événe-ment dépassant de très loin le miracle « classique » européen.

Mieux, à Akita, nous avons un mélange de Catherine Labouré, de Jacinta Martoet de Gemma Galgani : stigmates, révélations, Anges à ne plus savoir où se mettre,lumière type NDE, apparition de Marie et statue qui pleure à chaudes larmes. Exa-mens, contre-examens, détectives privés, commission d’enquête japonaise, commis-sion de contre-enquête épiscopale, analyses universitaires, contre-analyses, rayons X,spectrographes, députés, médecins et, en finale, les « détectives » du Vatican. Tousfurent obligés de se rendre à l’évidence, contre leur gré : ce qui se passait à Akitarelevait bien du domaine surnaturel, illustrant parfaitement la déclaration du pèreJacques Fournier au magazine « Times » de septembre 1991 : « Les apparitions de

 Marie embarrassent les prêtres depuis Vatican II ». Eh oui ! Tous les prêtresn’aiment pas que leur Dieu vienne se mêler de leurs affaires.

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Tout a commencé à deux cents kilomètres au nord-ouest de Tokyo, dans le Toho-ku, dans une banlieue de la ville d’ Akita, comme d’habitude au milieu de nulle part,au sommet d’une colline anonyme où s’était installée une communauté religieusecomposée d’une vingtaine de sœurs. Ce couvent de Yuzawadai n’avait de religieux que

le but puisqu’à cette époque, le Vatican n’en connaissait même pas l’existence. Souli-gnons-le, ces femmes n’avaient pas la tâche facile : le voisinage n ’hésitait pas à col-porter les rumeurs les plus douteuses à leur sujet. Une communauté de femmes vi-

 vant ensemble, au nom d’une religion de « barbares » ne pouvait qu’attirer la suspi-cion. Pourtant, et comme toujours, c’est par une femme, Katsuko Sasagawa, que leJapon se retrouva au centre d’une affaire qui allait remuer le pays. Et pourtant Kat-suko est dix fois plus timide et effacée n ’importe quelle nonne italienne, puisqu’elleest… japonaise. Elle parle avec tant de douceur qu’un papillon pourrait se poser surses lèvres sans être dérangé. Le son de sa voix ressemble au froissement léger d ’unpapier de soie : mélodieux, duveté, comme hors du temps : chaque mot prononcé estcomme une plume se balançant lentement dans l ’air, venant s’accrocher à votre

oreille. C’est une mystique. Une vraie, dans la pure tradition des contemplatives. Maisavec son passé bouddhiste, la sérénité de Katsuko  Sasagawa ferait passer n’importequelle contemplative française ou italienne pour une danseuse de rock, tant ses gestesreflètent la légèreté d’un oiseau et ses traits la sérénité d ’un moine zen. On n’effacecoup d’un coup d’eau bénite des générations de soumission féminine nippone et decontemplation bouddhiste.

Ensuite, elle est belle. Ce n’est pas Gemma Galgani ou Eve Lavallière, mais ellepossède cette beauté qui, lorsqu’on l’observe, vous emplit d’une quiétude et d’unepaix surnaturelles. Etonnant. À l’examen de la  vie de sœur Sasagawa, on découvreune étrange similitude avec l’enfance (prédestinée) des stigmatisées : malade depuissa prime jeunesse, trimbalée d’hôpital en hôpital sans que l’on sache très bien de quoi

elle souffre, parents inquiets, etc. À l’âge de dix-neuf ans, un médecin l’opère del’appendicite, mais le chirurgien abîme des nerfs et la voilà paralysée. De nouveau,elle passe d’hôpital en hôpital et d’opération en opération. Au cours d’une convales-cence à Myoko, elle rencontre une infirmière japonaise qui la prend en amitié et luidonne des livres à lire sur le christianisme. Au fond de son lit, la sœur n’a que cela àfaire, lire. En 1969, elle est séduite et décide de se convertir. Mieux, elle se sent attiréepar ce Dieu barbare qui aime tout le monde. Guérie momentanément, Katsuko in-forme ses parents qu’elle désire devenir religieuse catholique. Le choc dans la famille,

 bouddhiste depuis des siècles, est rude. Mais tout s’arrange, ils la laissent partir.D’ailleurs quel mari japonais voudrait d’une épouse constamment malade ? KatsukoSasagawa se convertit et devient sœur Agnès Sasagawa.

 À peine entre-t-elle dans la communauté des sœurs de Junshin de Nagasaki,qu’elle s’effondre. Retour à la case départ, la clinique de Myoko. Quatre jours de comaet ce que le Dr Moody appellerait une expérience aux frontières de la mort. Un prêtrelui donna même l’onction. Mais sœur Agnès se souvient du « rêve » : « Dans une

 place qui semblait être un champ, j ’ ai vu une personne magnifique. D’ un mouve-ment de la main, elle m’ invita à m’ approcher d ’ elle. Mais j ’ en ai été empêchée pardes personnes, maigres comme des squelettes, qui m’ ont agrippée. Regardant plusloin, je vis d ’ autres personnes se battre entre elles pour essayer d ’ atteindre des ni-veaux d ’ eau pure mais, les unes après les autres, elles retombaient dans une rivièred ’ eau sale. Remplie de compassion pour ces pauvres gens, je me mis à prier le ro-

saire. Soudain, je remarquai sur le côté droit de mon lit une personne gracieuse que

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 je ne connaissais pas et qui commença à prier le rosaire avec moi. Après la premièredécade, elle ajouta une modification, une prière que je ne connaissais pas et qu ’ elleme demanda d ’ ajouter désormais après chaque  décade. 231 » Elle sort de son coma.Les sœurs de Nagasaki qui vivent d’amour (divin) et d’eau fraîche lui envoient juste-

ment de l’eau de Lourdes ! Elle la boit avec beaucoup de difficultés, mais l ’effet estimmédiat : elle se rétablit peu après. La modification indiquée par cette « personnegracieuse » est la décade de Fatima, c ’est-à-dire la prière que l’ Ange avait enseignée àJacinta Marto. On peut dire que comme à Fatima, à Garabandal et rue du Bac à Paris,l’ Ange venait pour la préparer, bien que l’événement majeur ne se déroulât que sixans plus tard.

 Agnès Sasagawa quitte les sœurs de Nagasaki et s’installe dans une cellule mi-nuscule du couvent des « Servantes de l’Eucharistie ». Elle se sent bien et pour unefois, elle n’est plus torturée par diverses maladies. En janvier 1973, elle remarquecependant que ses oreilles commencent à lui jouer des tours et que ses tympans neréagissent plus comme avant. Le vendredi 16 mars 1973, le téléphone sonne. Elle

décroche le combiné et dit « moshi-moshi ». Mais elle n’entend ni le correspondant,ni le bruit du téléphone qu ’elle raccroche. Sœur Agnès s’effondre. Le prêtre la retrou- vera prostrée, sous le choc. Il l’emmène à hôpital de Niigata. Le Dr Sawada l ’examineà plusieurs reprises et l’hospitalise pour quarante-trois jours. Au début il n’en étaitpas sûr mais maintenant il l’est : état incurable. C’est fini, Agnès n’entendra plus

 jamais. Après le choc psychologique, elle se reprend et apprend à lire sur les lèvrespour garder le contact social. Le Dr Sawada, étonné par réaction de sa patiente, luidira : « C ’ est extrêmement difficile de vivre dans un monde sans son. Vous avez lachance d ’ avoir la foi. Je pense que cela vous aide. Ne vous découragez pas.  232 »

 Agnès rentre chez elle. Sa famille lui demande d’abandonner sa vocation et de rester,maintenant qu’elle est sourde. En mai 1973, elle constate que la vie du couvent lui

manque et décide d’ y retourner. Dans le genre « vie contemplative », difficile de fairemieux avec un silence permanent. Deux mois plus tard, le 12 juin, les sœurs la lais-sent seule et la mère supérieure lui demande de prier devant le saint sacrement pen-dant leur absence. Sœur  Agnès se rend dans la chapelle, ouvre le tabernacle et, àpeine l’a-t-elle effleuré, qu’une lumière extrêmement brillante s’en échappe etl’aveugle : « Subjuguée par cette lumière, je me prosternai au sol et n’ en bougeai

 plus. Je restai immobile même après que le rayonnement eut disparu. » Elle penseêtre devenue folle. Le lendemain matin, elle y retourne. Cette fois-ci, elle ouvre letabernacle prudemment, mais il n’ y eut aucune lumière. Deux jours plus tard, alorsqu’elle se trouvait dans la chapelle avec les autres sœurs, la lumière apparaît à nou-

 veau. Mais personne hormis elle ne l’a constatée. La mère supérieure lui ordonne de

garder ses visions. Pourtant, la religieuse va expérimenter cette Lumière une troi-sième fois et la description qu’elle en fait dans son journal correspond en tout point àla Lumière au bout du tunnel des NDE : « Cela m’ a laissé l ’ impression la plus forte,mêlée à de la joie et à un bonheur inexprimables en mots humains. »  Cette Lumièrechangera sa vie. Le 23 juin, ce sera en quelque sorte l ’apothéose. Toujours au coursd’une adoration (le saint sacrement est exposé) : « La Lumière éblouissante apparutsoudain et   comme précédemment , quelque chose comme un brouillard ou de la fu-mée émergea autour de l ’ autel et de  la Lumière. En même temps, une multitude

231

 Page 20 in « Akita, the Tears and Message of Mary  », Teiji Yasuda, 101 Foundation, 1989.232 Extrait de son journal, cité par Teiji Yasuda in « Akita, the Tears and Message of Mary  », op. cit. 

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d ’ êtres apparut dans ce brouillard  233. Ce n’ étaient pas des êtres humains, mais on pouvait voir très clairement qu’ il s’ agissait d ’ une foule composée d ’ êtres spirituels,une multitude, dans un espace qui semblait s’ ouvrir à l ’ infini. Absorbée par ce spec-tacle surprenant , je m’ agenouillai en adoration. Et la pensée qu’ il y avait le feu de-

hors me saisit. Je me retournai pour regarder à travers la baie vitrée, mais il n ’ yavait point de feu. C ’ était cette Lumière mystérieuse qui enveloppait l ’ autel. Lerayonnement de l ’ hostie était tellement brillant que je ne pouvais pas la regarder de

 face. Alors,  fermant les yeux, je me suis prostrée. » Elle resta là, jusqu’à ce qu’unesœur lui tape sur l’épaule. Mais en quittant la chapelle, elle découvre que la paume desa main est douloureuse. La religieuse s’affole en détaillant la paume de sa maingauche : comme si quelqu’un lui avait fait une croix avec une lame de rasoir ; mais lapeau n’est pas taillée. C’est à l’intérieur. La douleur est de plus en plus lancinante.Elle panique en se demandant ce qui lui arrive, craignant le pire après sa soudainesurdité. Elle ne dit rien et souffre en silence. Après les visions, c ’en est trop. Persua-dée d’être la victime d’hallucinations en raison des divers traitements médicaux

quelle a eu à suivre, sœur  Agnès se confie à l’évêque Ito qui ne juge pas et lui de-mande simplement de ne pas en parler et de l ’informer de nouvelles visions.Une semaine après, le vendredi 29 juin (on remarque là aussi l ’importance du

 vendredi), la sœur suit le déroulement de la messe – c’est la fête du Sacré-Cœur – surles lèvres de l’évêque. Lorsqu’elle saisit son rosaire pour commencer la récitation, unepersonne apparaît soudain à sa droite. Sœur  Agnès a un choc : « C ’ était la même

 personne que celle que j ’ avais vue à côté de mon lit à l ’ hôpital de Myoko. » L’ Ange,c’est une femme, fait de lumière, l’accompagne dans sa prière et sa voix, « magni-

 fique, pure (…) résonnait dans ma tête comme un véritable écho du paradis. »L’ Ange récite une prière qui consacre sœur  Agnès comme âme victime, exactementcomme le père Gamache avait consacré Georgette Faniel. Comme d’habitude per-

sonne ne voit rien. Le lendemain, les autres sœurs remarquent qu’ Agnès tient tou- jours sa main fermée. La supérieure, sœur Kotake, l’interroge. Elle est étonnée maisne comprend pas. « Sœur  Agnès m’ a montré sa blessure, raconte-t-elle. Elle pleuraitet elle se demandait ce qui lui était arrivé. C ’ était une croix dans la paume gauche.

 J ’ ai couru vers la statue. Elle était bien marquée à la main droite, on voyait unecroix noire. J ’ étais triste et énervée en pensant que nous avions pu blesser notre

 Mère. J ’ ai prié toute la journée. La sœur aussi semblait souffrir. La blessure dans la paume était parfaite, les lignes étaient droites. Quelqu’ un avait pensé que c’ était une farce des enfants, mais c’ était impossible de tracer des lignes dans la main sans unerègle. Je n’ en ai pas parlé. J ’ attendais silencieusement que Dieu nous donne unsigne. » 

Il n’allait pas tarder. Le 5 juillet 1973, dans la chapelle, l’ Ange rejoint Agnès pourréciter le rosaire. Selon la sœur, prier avec un Ange à vos côtés est une expérienceinoubliable, unique, et la  prière décuple de puissance. La souffrance de sa paumeégalement. En quittant la chapelle, la blessure se met à saigner. Plus possible de dis-simuler le stigmate. D’ailleurs, il ne s’agit pas de stigmates comme on l’entend habi-tuellement. Agnès s’enferme dans sa cellule pour changer les compresses à l ’abri desregards. Elle est perdue, elle ne comprend pas. Ce n ’est pas Catherine  de Sienne ni

 Anne-Catherine Emmerich : alors elle se lance dans la prière et demande une explica-tion. Vers 3 heures du matin, une voix se répercute dans son cerveau. C’est l’ Ange. Illui demande de ne pas se plaindre de sa blessure, celle de Marie étant bien plus pro-

 233 Lorsqu’elle en fit le récit à l’évêque Ito, sœur Agnès était embarrassée d’utiliser le mot Ange.  

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fonde et bien plus douloureuse. Sœur  Agnès la dévisage et se dit qu’elle ressembleétrangement à sœur, morte quelques années auparavant. À peine a-t-elle cette penséeque l’ Ange lui répond. « Elle me sourit gentiment , fît “non” avec la tête et me dit  : “  Jesuis celle qui est avec toi et te garde.”  »  L’ Ange brille. Impossible de le/la décrire

 vraiment, hormis qu’il (elle) dégage une impression de douceur et qu’il (elle) est revê-tu (e) d’une lumière blanche comme la neige. L’Etre céleste lui indique le chemin dela chapelle en ajoutant : « Une blessure similaire à la tienne se développera dans lamain droite de la statue de la Vierge et cette blessure sera infiniment plus doulou-reuse que la tienne. » Sœur Agnès se rhabille. On croirait un « remake » japonais dela rue du Bac. Sauf qu ’ici, pas de bancs dans la chapelle mais six tatamis234 aux bor-dures noires avec des petits coussins. L’ Ange a disparu. Agnès est seule devant lastatue de Marie et repense à la voix de l ’ Ange qui lui touchait le cœur. Cette statue qui

 va devenir le centre du renouveau « catho » au Japon possède une histoire qu’il estimportant de connaître pour la suite des événements.

En 1965, la supérieure du couvent, sœur Kotake, faillit mourir mais se rétablit

soudainement et, ne sachant comment remercier la Vierge, décida de commanderune statue pour sa chapelle. L’une des religieuses possédait une image exécutée parun peintre allemand d’après les indications d’une visionnaire hollandaise à qui Marie,au cours de l’une de ses fréquentes apparitions en 1946 à Amsterdam, a déclaré : « Jesuis Notre-Dame de tous les peuples. »235 L’image lui plaît et elle se rend chez unsculpteur sur bois d’ Akita, Saburo Wakasa, un artiste de quarante-cinq ans. Il est

 bouddhiste. Il examine la petite image et accepte la commande. Il expliquera plustard :

« Lorsque je commençai à travailler, je voulus recréer la paix et la sérénité deson visage. Je ne sais pas comment l ’ expliquer. Mais vous voyez la douceur et la

 paix. Je me devais de donner cette impression de paix à la statue. » Saburo Wakasafinit son ouvrage. Incontestablement, la Vierge avait les traits, imperceptibles certes,d’une Asiatique. Il ne réussit pas à sculpter les traits d’une Européenne. Pas grave, sastatue, justement grâce à cette faiblesse, est une réussite, donnant une Vierge nip-pone. Revenons à Agnès. Elle est devant la statue à la droite de l’autel lorsque celle-cisemble prendre vie. La Japonaise observe, incrédule. Plus tard, elle dira que Marie,

 baignant dans une lumière scintillante, s’adressa à elle en ces mots : « Ma fille, manovice, tu m’ as obéi en tout abandonnant pour me suivre. Est-ce que ton infirmité tegêne ? Ta surdité sera guérie, sois-en sûre. Persévère, c’ est ta dernière épreuve.

 Prions ensemble. » L’ Ange aussi était là. Puis elles disparurent et la statue reprit sonapparence normale. Le lendemain, sœur Agnès retourne dans la chapelle et trouve la

maîtresse des novices devant la statue. Elle lui fait signe de s ’approcher et lui désignela main en bois qui saigne. Cette fois-ci, ce ne sont pas des hallucinations. La maindroite saigne comme une main humaine.

Jusque-là, tout pourrait s’expliquer sur le papier : la religieuse était somnambule,ou bien elle a halluciné, elle s’est tailladé la paume, ou bien c’est un coup monté par lecloître pour attirer l’attention. En revanche, la statue qui saigne plongea le couventdans la crainte. Les sœurs qui doutaient de la santé mentale de leur compagne déjàsourde en furent toutes retournées. L’évêque Ito, responsable du diocèse, revint pré-

 234 Un tatami = 1,82 m x 0,91 m.235

 Selon l’expert en apparitions mariales, le père Laurentin, l’apparition a été classée comme sanssuite par la Congrégation pour la doctrine de la foi, un « département » parmi tant d’autres du Vatican.

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cipitamment sur les lieux. « C ’ est l ’ évêque qui doit enquêter lorsque des événementssemblables surviennent .  Mais je ne savais pas comment juger parce que c’ était la

 première fois que cela m’ arrivait, expliqua-t-il dans une interview.  Je ne savais pas juger convenablement . Alors j ’ai dit à sœur Sasagawa de ne pas spéculer et de res-

ter silencieuse. La blessure apparaissait tous les jeudis, saignait le vendredi, et lesamedi il ne restait plus qu’ une cicatrice. Elle essaya de soigner la blessure et de lacacher en l ’ entourant de coton. Je l ’ ai vue. Mais cela ne changea rien. »  Bien plustard, des esprits matérialistes expliquèrent que Sœur  Agnès avait des « pouvoirsectoplasmiques  » (?), c’est-à-dire qu’elle pouvait transférer sa blessure et/ou sonsang dans le bois de la statue grâce à sa volonté236  ! Le stigmate s’activa lui aussi,

 violemment, plongeant la religieuse dans des souffrances atroces au point que le 27 juillet, un vendredi encore, les sœurs voulurent l’hospitaliser de toute urgence. Maissœur Agnès se réfugia dans la chapelle et se prostra devant l’autel. Immédiatement,une voix familière, celle de l’ Ange, retentit dans sa tête : « Tes souffrances prennent

 fin aujourd ’ hui. Grave au plus profond d e ton cœur la pensée du sang de Marie. Le

sang répandu par Marie a une profonde signification. Ce précieux sang a été ré- pandu pour demander ta conversion,  pour demander la paix, en réparation del ’ ingratitude et des outrages envers le Seigneur. » Et l’ Ange disparut avec un sourire.La statue saigna jusqu’au… 29 septembre 1973, fête de l’ Archange Michael, patron duJapon. On remarque également que si sœur  Agnès avait mystifié, elle aurait bienévidemment parlé d’une apparition de l’ Archange, ce qui aurait été on ne peut pluslogique le jour de sa fête. Mais non. Elle n’eut aucune vision le 29 septembre.

En revanche l’ Ange continua ses manifestations inopinées et, le 2 octobre, fêtedes Anges gardiens237, la petite sœur eut droit à une vision détaillée : « C ’ était pen-dant la messe de 6 h 30, au moment de la consécration. Une lumière, brillante ,m’ éblouit , exactement comme celle du 12 juin et qui m ’ avait tant  submergée. (…) Au

même moment , apparurent les profils d ’  Anges priant devant l ’ hostie rayonnante. Ilsétaient agenouillés autour de l ’ autel, formant un demi-cercle. Ils étaient huit .  Il nes’ agissait pas d ’ êtres humains et lorsque je dis qu’ ils étaient agenouillés, cela ne veut

 pas dire que je voyais leurs jambes ou à quoi ils ressemblaient vraiment. Difficileégalement de décrire leurs vêtements. Tout ce qu’ on peut dire est qu’ ils semblaientenveloppés dans une sorte de lumière. Assurément , ils ne ressemblaient pas à des êtres humains, mais n’ avaient pas l ’ air d ’ enfants, ni d ’ adultes ; comment dire…comme des êtres à qui on ne donne pas d ’ âge. Impossible de dire qu’ ils étaient l ’ effetd ’ une illusion d ’ optique parce qu’ ils se trouvaient bien là. Ils n’ avaient pas d ’ ailes,mais leurs corps étaient enveloppés d ’ une sorte de luminescence mystérieuse qui lesdistinguait clairement des êtres humains. Etonnée, n’ en croyant pas mes yeux , je les

ouvris et les fermai , les frottai, mais rien ne changea. Tous les huit adoraient le saintsacrement dans une attitude de grande dévotion. (…) Au moment de la communion,mon Ange gardien s’ approcha de moi et m’ invita à avancer vers l ’ autel et je distin-guai clairement les Anges gardiens de chaque membre de la communauté. Commemon Ange gardien, ils donnaient vraiment l ’ impression de les guider et de les gar-der avec gentillesse et affection.  Rien que cette scène m’ ouvrit les yeux sur la pro-

 236 J’ai essayé  : en découpant la photo d’une Ferrari,  je me suis concentré et me suis dit que j’allaistransférer la forme, la couleur, les options, etc. de la Ferrari sur ma voiture. Mais cela n’a pas fonction-

né.237 En France, l’Ange n’est pas célébré officiellement puisque le 2 octobre est la fête de saint Léger.

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 fonde signification de l ’  Ange gardien, bien mieux que n’ importe quelle explicationthéologique, même la plus détaillée. » 238 

Le 13 octobre, sœur Agnès aura droit à la troisième et dernière apparition de Ma-rie. La date concorde avec celle de Fatima. Néanmoins, le père Yasuda, tout juste

nommé prêtre de la communauté, a des doutes. « Une sœur qui parle avec son  Angegardien…  J ’ avais beau être prêtre,  jamais je n’ avais entendu parler d ’ apparitionsangéliques. J ’ avais beau savoir que la Bible les mentionnait, je n’ arrivais pas cepen-dant à y croire. L’  Ange gardien faisait partie de la foi pure, dira-t-il239.  Sans lesrécuser catégoriquement ,  je priai pour demander un signe qui me permette decroire  Sœur  Agnès car je pensais quand même à une hallucination venant de sa

 psyché profonde. » Le signe lui percera littéralement l’esprit quelques jours plus tardlorsque la sœur lui transmettra un message donné à son intention par l ’ Ange. Lesdoutes du directeur spirituel s’envolèrent.

Sept mois passent. Le 18 mai, la religieuse se rend à la messe du matin comme

chaque jour. Pendant l’adoration, son Ange gardien apparaît et lui annonce en sou-riant que ses oreilles seront ouvertes en août ou en octobre : « Tu entendras à nou-veau, tu seras guérie. Mais cela ne durera qu’ un temps. » L’expression de l’ Angedevient particulièrement sévère et fait frissonner la religieuse : « Parce que le Sei-gneur désire encore cette offrande et tu redeviendras encore sourde. »   Le 8 mai,sœur  Agnès en pleine prière est saisie de violents maux à l’estomac au point qu’onl’hospitalise. Le directeur spirituel commence à douter qu ’elle puisse être guérie selonla promesse de l’ Ange. Elle reste à l’hôpital jusqu’au 4 septembre. Mais l’être célesterevient le 21 septembre 1974 et demande à sœur  Agnès de commencer une neuvainede son choix, suivie de deux autres « devant le Seigneur réellement présent dansl ’  Eucharistie  » et promet que les trois neuvaines terminées, elle sera guérie de sa

surdité. L’ Ange précise même que le premier son qu’elle entendra sera celui de l’ AveMaria et le second, celui de la clochette signalant la bénédiction. Le 13 octobre, jouranniversaire de l’apparition de Fatima, ce que l’ Ange avait prédit se réalisa en toutpoint. Elle entendait à nouveau. L’évêque l’envoya aussitôt à l’hôpital de la Croix-Rouge et à l’hôpital municipal d’ Akita pour obtenir deux diagnostics différents. Ilsconfirmèrent que le système auditif de Katsuko Agnès Sasagawa fonctionnait norma-lement. Cinq mois plus tard, elle perdit son audition à nouveau. Et les médecins dé-clarèrent, à nouveau, le 7 mars 1975, que sa surdité était incurable. Mais désormais,sœur Agnès s’en moque.

Entre-temps, le 4 janvier 1975, pour la première fois, la statue de Marie versa des

larmes, donnant le coup d’envoi au premier miracle constaté par des centaines deJaponais, toutes confessions confondues. Le miracle persista jusqu ’au 15 septembre1981, jour de la dernière et cent unième lacrymation. Mitsuo Fukushima, journalistede l’agence de presse « Fuji News Service » se souvient que deux chaînes de télévisionavaient placé des caméras devant la statue vingt-quatre heures sur vingt-quatre poursaisir le miracle. Après deux jours d ’attente, ils réussirent à filmer une lacrymation etdiffusèrent le reportage : des dizaines de millions de Japonais assistèrent au miracle.L’évêque faillit en pleurer d’émotion : « Je me suis rendu au couvent et j ’ ai vu. J ’ étais

238 Pages 75-76, in « Akita, the Tears and Message of Mary », op. cit. 239

 On remarque une réaction similaire à celle de Jean Derobert à qui le Padre Pio demanda s’il priaitson Ange gardien.

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stupéfait, même en sachant que les miracles étaient fréquents dans la Bible .  Maisc’ était dans la Bible. Le fait d ’ en voir un moi-même me troubla à un point … C ’ étaitinexprimable. Puis en même temps, cela me sembla trop. Alors nous avons mis sœur

 Sasagawa sous surveillance et nous avons fouillé tout son passé.  240 » Rien. « Elle

était stable, équilibrée et honnête, connue pour son excellente mémoire. Rien de cecôté-là  », dira l’évêque. Le père Yasuda envoya divers échantillons des larmes enlaboratoire pour analyse. La première analyse du Pr Sagisaka, un pathologiste de lafaculté de médecine légale, permit d’identifier le groupe du sang qui s’écoula de lastatue : ÀB. Le groupe sanguin des larmes en revanche était un B. Une seconde ana-lyse des larmes tombées le 22 août 1981 les classera dans le groupe O ! Impossibleque sœur Agnès ait pu manipuler autant de groupes sanguins différents. Peu importe,les témoins, bouddhistes ou shintoïstes la plupart du temps, constatent les lacryma-tions. Kasai Monkudo, député au parlement japonais et conseiller municipal de la

 ville d’ Akita décida de visiter le lieu du miracle en compagnie du maire de la ville :« Une larme coula sur la joue et s’ arrêta sur le menton. Nous avons regardé le phé-

nomène sans comprendre. C ’ était étonnant. »  Un autre témoin, Gijido Fujimoto,assista à une lacrymation et, poussé par son incrédulité, en goûta une. Verdict :« C ’ était très salé. » Un professeur d’université, Saimon Miyata, fut bouleversé lors-qu’il vit les larmes se former au coin de l’œil de la statue. Des témoignages, ce n’estpas ce qui manque, furent certifiés sur l’honneur. Et au Japon le sens de l’honneur aune signification profonde puisque chaque année des débiteurs se suicident parcequ’ils ne peuvent rembourser leurs dettes et des étudiants, parfois même des écoliers,se donnent la mort, ayant raté leurs examens. Voilà deux ans de cela, un sportif sesuicida parce qu’il n’avait pas réussi l’escalade d’une montagne, ridiculisant ses spon-sors. Le Japon n’est pas l’Italie, raison pour laquelle les événements d’ Akita sont aussiimportants que les apparitions de Fatima.

Le 15 septembre 1981, les lacrymations prennent fin. Au total, les sœurs ontcompté cent une manifestations surnaturelles de la statue de Marie sculptée par Sa-

 buro Wakasa. Sœur Agnès voit toujours son Ange qui lui confirme qu’il n’ y aura plusd’autres miracles. Deux semaines plus tard, alors qu ’elle se trouve en adoration de-

 vant le saint sacrement, la voix de l’ Ange se fait entendre. Cependant, la religieuse estsurprise parce qu’elle ne le voit pas. Elle est encore plus surprise lorsqu ’une Bibleapparaît devant ses yeux, flottant dans l’air et entourée d’une lumière « céleste »,ouverte sur une page de la Genèse au chapitre 3, verset 15. L’ Ange lui donne enquelque sorte une explication de texte : « Le nombre 101 possède un sens. Il signifieque le péché vint au monde par une femme et que le salut viendra par une femme. Le0 placé entre les deux 1 symbolise le Dieu Eternel pour l ’ éternité des éternités. Le

 premier 1 représente Eve et le second symbolise la Vierge Marie. » 241 

240  Démarche révoltante pour un Européen mais parfaitement fréquente au Japon. Les entreprises japonaises espionnent régulièrement leurs employés et, avant de les embaucher, chargent des détec-tives d’examiner leur « passé » dans les moindres détails : enfance, parents, voisinage, amis, universi-té, opinion des gens, etc. Cette manie est devenue tellement fréquente que les cadres prennent lesdevants et embauchent des détectives eux-mêmes pour qu’ils enquêtent sur leur propre passé afin deconnaître le contenu du rapport qui sera donné à leurs employeurs !241 A la fin des « Dialogues avec l’Ange », on trouve un index des thèmes abordés par les Anges dansleurs dialogues. Un jour, je me suis demandé s’ils avaient abordé la Vierge Marie. J’ai donc regardémais sans trouver de référence ni à « Marie » (Main, Maison, Mal, Maladie, Malédiction, Manque,

Matière, etc.), ni à « Vierge », ni à « Mère de Dieu ». Cela m’avait franchement frappé que les auteursde l’index aient pu ignorer Marie car les Anges parlent bien d’Elle, une seule fois, mais ce qu’ils disent

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Le 25 mars 1982, l’ Ange gardien lui annoncera une bonne nouvelle. Normal, c’estl’ Annonciation : « Ta surdité te fait souffrir ; n’est-ce pas ? Le moment de ton réta-

 blissement final approche. Par l’intercession de la sainte et immaculée Vierge, exac-tement comme la dernière fois, devant Lui qui est réellement présent dans

l’Eucharistie, tes oreilles seront définitivement guéries de façon que la volonté duTrès-Haut soit accomplie. Tu auras cependant bien des obstacles et des souffrances àfranchir. Tu n’as rien à craindre. En les supportant et en les offrant, tu seras protégée.Offre-les et prie bien » 242. Le dimanche 30 mai, sœur Agnès sera effectivement guérieet les médecins ne comprendront plus rien.

Cet Ange que nous avons suivi au Japon est apparu une dernière fois à sœur Sa-sagawa qui, après avoir été attaquée, lui demanda s ’il (elle) était le fruit de son imagi-nation. L’ Ange répondit : « Pas du tout. Je me suis dévoilé à ton regard jusqu’ à ce

 jour pour te guider, mais désormais je ne t ’ apparaîtrai plus. » En prononçant cesmots, l’ Ange disparut pour de bon dans une lumière céleste. La tâche de la petite

Japonaise était terminée. Le pays du Soleil-Levant eut droit à un miracle authentique,une statue en bois qui pleure, en plein essor économique et technologique des années1970 et 1980. Des millions de Japonais ont constaté la lacrymation. Par extension,nous pouvons en conclure que les visions angéliques de sœur  Agnès sont tout aussiauthentiques que celles de Catherine Labouré, dont le corps, plus de cinquante ansaprès sa mort, a été retrouvé incorruptible.

Mais laissons la conclusion au père Teiji Yasuda, directeur spirituel de la reli-gieuse : « Depuis neuf ans que je connais sœur  Agnès, cette personne (l ’  Ange) estapparue de nombreuses fois pour la guider, la conseiller et parfois la réprimander.

 Et elle m’ avait toujours dit et redit que cette personne n ’ était pas une image, mais un

 Etre parfaitement réel, très beau, qui apparaissait à ses côtés, particulièrement pendant la prière. Et il était clair que les enseignements de cette personne ne tradui-saient pas les désirs ou souhaits subjectifs de la sœur. Passant au tamis ma longueexpérience de prêtre, je crois sincèrement que ces interventions et les conseils reçusne pouvaient provenir que d ’ un Ange. »

Parions, puisque c’est une autre constante, qu’ Agnès Sasagawa deviendra égale-ment une « incorruptible », rejoignant Marie d’ Agreda, Catherine Labouré, Berna-dette Soubirous et Jacinta Marto.

recoupe mot à mot ce que dit l’Ange gardien de sœur Agnès Sasagawa, et cela se passait en 1944  ! Page378 des « Dialogues avec l’Ange », extrait du dialogue 87, 17 novembre 1944 :Mais la matière vierge, sans tache, MARIE, demeureSur sa tête, la couronne d’étoiles, sous ses pieds, la lune.Sa robe, les rayons du soleil.Sourire de la création.Miracle qui plane au-dessus des eaux.

 Virginité dans la matière et dans la Lumière : matièreLa MATIÈRE-LUMIÈRE, qui resplendit, habite en vousLe Fils de Lumière, le Septième, naît d’Elle, dont le Nom est Soif dont le Nom est Amour étemelLe Nouveau Nom de Marie est Co-Naissance,

 Arbre qui donne toujours des fruits là-haut et ici-bas

 Arbre qui porte la pomme de Lumière à la place de la pomme empoisonnée. 242 Page 178, in « Akita, the Tears and the Message of Mary », op. cit. 

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JOHN HEIN1924-/

(Groupe III, Visionnaires, Anges)

ÉTATS-UNIS

God money, I ’ ll do anything for youGod money, just tell me

What you want me toGod money, nail me up against the wall

God money don’ t want everything He wants it all (…) 

God money’ s not looking for the cureGod money’ s not concerned

 About the sick among the pureGod money, let ’ s go dancing

On the backs of the bruisedGod money’ s not one to choose.

NINE INCH NAILS –  Head like a hole – in « Pretty Hate Machine »,

TvT Records

On trouve des Anges partout, y compris dans le Texas ! Voici le témoignage deJohn Hein, un Américain né en 1924, ressemblant à s’ y méprendre au businessmandes années 50 des publicités pour lunettes d’écaille. J’ai retenu son histoire d’ Angeparce que d’une part, il donne son nom, et d’autre part ce qui lui arriva apporte unpoids considérable à son témoignage. Il est par exemple relativement facile d ’avoir untémoignage de quelqu’un qui vous explique qu’un Ange est venu le sauver dans telleou telle circonstance. Dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, n’ y a pas de té-moins. John Hein, lui, possède un dossier imparable, indiscutable. Comme tous les

 Américains mâles, il consacre sa vie à son entreprise où il travaille presque dix-huitheures par jour. Pour le reste, il se rend à l’église le dimanche avec sa femme et c ’esttout. Le train-train d’une vie banale de Yankee moyen du Kansas. Pourtant, en 1980,tout va changer en une seule journée. À la suite d’un dysfonctionnement de l’une desmachines-outils, un gaz poison (zarconium-dioxyde) à sept mille degrés F gicle aumoment où John Hein examine les cadrans. Le gaz brûlant détruit instantanémentses poumons et intoxique d’autres ouvriers qui travaillaient dans l’atelier. Il est hospi-talisé d’urgence avec de violentes crampes. Il ne respire quasiment plus. Les méde-

cins l’examinent, et lui signifient qu’il ne pourra plus jamais se servir de ses poumons.

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Par ailleurs, la moitié de son cerveau a été gravement endommagée lorsqu ’il a inhaléle gaz. En 1988, il est au bout du rouleau. Après un coma, il est hospitalisé à nouveau.« Je me souviens d ’ avoir entendu les médecins parler à côté de mon lit, raconte-t-il,et ils disaient : “Celui -là, il ne lui reste aucun espoir. Il est en train de mourir. Envi-

ron un ou deux mois à vivre, pas plus. On va essayer de stabiliser son état pour qu ’ ilse sente bien et on va le renvoyer chez lui. Que pourrait-on faire de mieux  ?”  Ilsm’ avaient d ’ ailleurs dit qu’ ils ne pouvaient pas faire grand-chose, hormis m ’ aider àsupporter la douleur. On me donna une bouteille d ’ oxygène. Je ne pouvais plus faireun pas sans cette boîte. Je devais l ’ avoir avec moi vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour survivre, et avaler quotidiennement un médicament qui dégageait mavoie nasale, la trachée-artère, bref qui maintenait mes poumons ouverts. Mais peude temps après, de nouveaux malaises s’ ajoutèrent aux anciens. On découvrit que cemédicament augmentait considérablement le taux de sucre dans mon sang. Et lors-qu’ ils me donnèrent un autre traitement, le taux tomba trop bas. Je faisais aussibien de l ’ hypoglycémie que de l ’ hyperglycémie. J ’ ai commencé ensuite à tomber

régulièrement dans le coma, je perdais la mémoire, du poids, etc. Alors les médecinsm’ont dit de prendre plus d ’ oxygène. Cela m’ obligeait à me réveiller plusieurs foisdans la nuit pour en respirer. Mais les malaises continuaient , tous les jours.  Mon état empirait. » 

S’il survit, c’est grâce à son entourage. Mais l’ancien homme d’affaires, avec sa bouteille d’oxygène, ressemble à un cosmonaute qui aurait perdu sa navette spatiale.Et il se sent mourir, aspiré vers l’inconnu. Alors, comme bien des gens, c’est au mo-ment où il voit la mort se rapprocher qu ’il se met à fréquenter l’église assidûment. Leprêtre de la petite paroisse de Fedony, Kansas, se souvient très bien de ce fidèle : «  Ilvenait toujours à la messe. On ne pouvait pas ne pas le remarquer avec sa bouteille

d ’ oxygène qu’ il tenait toujours derrière lui .  Il dépendait entièrement de cette bou-teille. Il ne pouvait pas marcher droit, avait besoin de soutien et ne pouvait se tenirdebout très longtemps. Je crois que c’ était en juillet 1988. »  Aller à l’église, c’estd’ailleurs tout ce qui lui restait à faire car il se voyait consumer à petit feu. « Vous savez , avant, j ’ allais à la messe comme tout le monde le dimanche, m’expliqua JohnHein,  Dieu n’ avait pas une importance capitale. C ’ était l ’ argent qui était capital et

 j ’ avais toujours placé l ’ argent avant Dieu. Ma vie n’ a été qu’ une course permanenteaprès l ’ argent. C ’ est vrai , je suis devenu très riche avec mes deux compagnies. Je lesai fondées en 1950. J ’ adorais l ’ argent, je courais après l ’ argent, j ’ étais occupé parl ’ argent. Mais ce n’ est pas lui qui m’ a rendu mes poumons. Tout ce que j ’ avais mis decôté, un demi-million de dollars, je l ’ ai perdu dans les soins 243. À un moment donné,

 j ’ étais même persuadé que nous allions perdre notre maison. Bref, un jour à l ’ église, pendant une messe, j ’ ai eu ce sentiment que c’ était la dernière. Je sentais que je ne pourrais plus aller plus loin. En sortant de l ’ église après la messe, me voyant avecma bouteille d ’ oxygène, une femme me dit : “Et pourquoi vous n’ iriez pas à Lubbockau Texas ?”  Je n’ en avais jamais entendu parler. S ’ y produisaient soi-disant desapparitions de la Vierge. J ’ai répondu “oui , pourquoi   pas ? ” , car je n’ avais plus rienà perdre au point où j ’ en étais. Mais en même temps je me disais : “Et que se passe-rait-il si j ’ avais un malaise en cours de route ? ”   Un ami canadien me lança :“ T ’ inquiète pas, si tu veux, je t ’ emmène.”  Alors on a dû minuter le trajet parce que je

243

 Il n’existe pas de Sécurité sociale aux Etats-Unis comme en France. John Hein a perdu son assu-rance maladie lorsqu’il a vendu ses entreprises et cela l’obligea à payer ses soins lui-même.

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dépendais de ces bouteilles. On a finalement eu l ’ idée d ’ installer un réservoird ’ oxygène liquide dans la voiture. Curieusement, durant les onze heures de voyagedu Kansas vers le Texas, je n’ ai eu aucun malaise alors que d ’ habitude j ’ en avaistrois ou quatre par jour.  Je trouvais ça vraiment étonnant. Mais une fois arrivé à

 Lubbock, mon corps m’ a lâché. À force de perdre du poids, je ne pouvais plus monterun escalier. Nous avons assisté le soir à la messe, puis nous sommes rentrés au mo-tel. Soudain j ’ ai eu faim. Terriblement faim. Une faim comme je n’ en ai jamais eu.

 J ’ ai mangé jour et nuit, et cela toutes les deux heures 244. C ’ était un besoin absolu etvital. Je devais manger, manger et manger. Le lendemain nous sommes restés toutela journée dans l ’ église à prier le rosaire. Je n ’ avais toujours pas de malaise. C ’ étaitde plus en plus miraculeux. Dans la chapelle, vers 17 h 30, j ’ étais arrivé au dernierrosaire et cette fois, je priais Marie pour qu ’ elle intercède en ma faveur auprès de

 Jésus parce que je voulais encore vivre et que j ’ avais quatre enfants. Au moment où j ’ abordais la crucifixion, une femme revêtue de blanc apparut à côté de moi. Elleétait magnifique. Je me souviens que je ne voyais pas ses pieds .  Soudain, je sentis

une main sur mon épaule. Je me retournai, mais il n’ y avait personne d ’ autre quema femme et moi dans la chapelle. Mais la main était toujours là. Je me suis dit,“ comme j ’ ai perdu la moitié de la capacité de mon cerveau, cette fois je suis bien entrain de devenir fou”  et j ’ai dit à ma femme “écoute, emmène-moi, je crois que je nevais pas bien”. En fait, j ’ étais persuadé que j ’ étais devenu fou et que c’ était comme çaqu’ on devenait fou, en s’ en rendant compte au début. Au moment où je franchis leseuil de la chapelle, je m’ évanouis. Une personne a juste eu le temps de m’ attraper etde me déposer dans un fauteuil, dehors, dans le jardin. Plus tard, lorsque je reprisconscience, cet homme m’ expliqua que, comme il était persuadé que j ’ allais mourirlà, il s’ était précipité à la fontaine pour prendre de l ’ eau bénite afin de m’ en aspergerde la tête aux pieds. Je me levai sans réfléchir, pris mon réservoir d ’ oxygène et mar-

chai vers l ’ église et, à ce moment-là, je me rendis compte que je pouvais marcherseul. Mais sur le coup je n’ y fis pas vraiment attention. Ce n’ est que plus tard que jeme rendis réellement compte que quelque chose s ’ était passé : je marchais seul alorsque d ’ habitude une fatigue me submergeait rapidement au bout de quelques pas, et

 je pouvais monter des escaliers sans problèmes. Petit à petit, quelque chose me di-sait que je n’ avais plus besoin de l ’ oxygène et j ’ ai retiré le tube. Un prêtre m’ a vu ets’ est précipité vers moi. Il m’ a obligé à le remettre en me disant que je devais faireexactement comme d ’ habitude. J ’ ai bien replacé le tube mais éteint l ’ arrivée del ’ oxygène. Je savais que je n’ en avais plus besoin car d ’ habitude, au premier manqued ’ oxygène, j ’ étais pris d ’ un malaise. En réalité, j ’ ai été complètement guéri le 9 oc-tobre 1988, aussi bien des poumons que du cerveau. À mon retour chez moi dans le

 Kansas, le médecin m’ a fait passer un test de respiration et l ’ aiguille oscillait entre 575 et 600 alors qu ’ avant je ne dépassais pas les 350. Un mois plus tard, j ’ arrivais à675. Le médecin m’ a déclaré : “ C ’ est impossible” . Pourtant je respirais parfaitementet il voyait le cadran.  Il   ne comprenait pas. Il a même appelé l ’ infirmière qui meconnaissait. Personne n’ en revenait ,  personne ne comprenait, personne ne voulaitme croire et pourtant, ils voyaient bien que j ’ étais guéri, comme s’ ils refusaient d ’ encroire leurs yeux. Même mes cheveux s’ étaient assombris  à  nouveau.  Plus

244  Cette volonté de manger à tout prix, tout de suite et tout ce qui se présente est le dénominateurcommun avec Betty Malz dont nous avons vu le cas précédemment. Son ventre était pourri. Mais à

peine sortie de l’hôpital après sa NDE lumineuse, elle fit l’amour aussitôt et tomba enceinte. Plus uneseule trace de cancer.

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d ’ insuffisance de sucre. Mon cerveau a été entièrement restauré ainsi que ma stabi-lité et capacité pulmonaire. Lorsque le médecin a regardé les radios, il a eu un choc :aucune trace de taches, de problèmes, rien. C ’ était comme neuf. Il n’ arrivait pas àcroire qu’ il s’ agissait du même patient. » 

La guérison dépasse tout entendement médical. Son dossier est ouvert pour en-quête. J’étais un peu déçu. Cependant je lui posai la question :

–  Et vous n’ avez jamais vu d ’  Anges ?  qui me donna l’impression de lui deman-der : « Vous n’avez jamais vu un éléphant rose ? »

Mais sa réponse me surprit :– Oui, une fois, lors de la fête de l ’  Assomption en 1989 lorsque je suis retourné à

 Lubbock. Ils se tenaient tout autour de la fontaine, vers 3 heures du matin. Je marquai ma surprise :–  À 3 heures du matin ?  John Hein répondit comme si j’avais posé la plus idiote des questions.

– Oui, c’ était une nuit de prière. Les Anges entouraient Marie autour de la fon-taine. Ils étaient blancs. En fait je n ’ ai pas fait spécialement attention à eux à cemoment-là, parce que quand vous avez Marie devant vous, vous ne remarquez qua-siment rien d ’ autre. Toute votre attention est concentrée sur elle. Les Anges se te-naient derrière elle, ils flottaient. C ’ étaient comme des gardes du corps. Elle est très

 petite, vous savez. Non je ne savais pas grand-chose à son propos hormis qu ’elle était la Reine des

 Anges. John Hein me regarda avec son expression d ’homme qui revient de très loin etme dit :

–  Ecoutez : c’ est la seule fois que j ’ ai vu des Anges. Je ne vois pas le Christ, je nevois pas Dieu, ni le Diable, je n’ ai vu que la Vierge et, lorsque je La vois, c ’ est tou-

 jours une apparition soudaine. Moi aussi, la première fois, j ’ ai vraiment cru que j ’ étais devenu fou. Mais aujourd ’ hui, je sais que c’ est une réalité, mes poumons ensont la preuve.

– Vous a-t-elle demandé quelque chose ?– Oui, elle m’ a demandé de m’ adresser aux gens et de leur dire qu’ ils doivent

 prier le rosaire.– Pourquoi veut-elle que les gens récitent le rosaire ?– Parce qu’ elle l ’ adore et j ’ imagine que le Christ l ’ aime aussi. C ’ est l ’ arme la plus

 puissante dont nous disposons. La plupart du temps, les apparitions de Marie, en privé ou en public, ont toujours lieu lors de la récitation du rosaire.

Le mystère du rosaire m’échappait quelque peu et je voulais vraiment en savoir

plus245.

245 J’ai à peu près compris le «  fonctionnement  » d’un rosaire  : le pénitent doit méditer sur la vie duChrist qui est divisée en trois parties. La première regroupe cinq étapes de sa vie publique, la secondeles étapes de son agonie et la dernière les étapes de sa résurrection. Un rosaire se récite en égrenant unchapelet et en intercalant des « Notre Père » et des « Ave Maria ». D’après l’historien Jean-MathieuRosay, le chapelet est arrivé en Europe avec les croisades, et : « Ce sont les dominicains qui en firentune forme de dévotion à la Vierge dès le XIIe siècle. » AJOUT : L’historien précédemment cité sembleignorer ou vouloir ignorer comment réellement le rosaire s’est répandu dans l a communauté chré-tienne. En effet,  je n’étais guère satisfait de cette explication qui sous-entend que les catholiques ontcopié cette forme de dévotion sur celle des musulmans ou des hindous et j’ai voulu savoir comment lerosaire s’était imposé. Ce que j’ai trouvé est franchement étonnant  : Rosay dit : « Ce sont les domini-

cains qui en firent une forme de dévotion. » C’est exact. C’est même précisément saint Dominique quil’instaura et voici comment. Ce moine s’était tellement identifié aux souffrances du Christ qu’il

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–  Pourquoi est-ce si puissant ?  John Hein réfléchit un instant.–  Je n’ en sais rien. Sans doute parce qu ’ elle a été donnée à la mère de Dieu par

un Ange. Je ne sais pas pourquoi cette prière est efficace mais elle est infaillible.

– Vous le récitez chaque jour ?– Depuis ma guérison, oui, et surtout parce qu’  Elle m’ a demandé de le récitertrois fois par jour. Le premier, je le récite à 3 heures du matin et je vais me recou-cher. Et si je ne me réveille pas, quelqu’ un me réveille, je ne sais pas comment. Une

 fois, c’ est un coup de fil qui m ’ a sorti du sommeil. Et si je dors, quelqu ’ un le récite pour moi. Je fais ce qu’  Elle m’ a demandé de faire. Le demi-million de dollars dépen-sé dans les hôpitaux ne m’ a pas rendu mes poumons. Le rosaire, si. Alors mainte-nant, l ’ argent, je m’ en moque parce que ma santé est plus importante. Je ne conduis

 plus de belles voitures neuves mais des petites d ’ occasion. Cela m’ est désormais égal. Je vis et j ’ ai bien moins de soucis. Je prie. Ne vous inquiétez jamais. Priez, priez, parce que Dieu existe vraiment.

n’hésitait pas à se mortifier à coups de discipline pour participer à Sa flagellation. Rien de bien no u- veau à l’horizon comme nous l’avons vu, hormis un détail, un détail très important et qui plaira consi-dérablement au Dr Maurice Rawlings. Un jour où Dominique compatissait bien plus que d’habitude, ilusa tant de la discipline qu’il en lacéra son corps et tomba dans le coma. Tiens donc  ! Aurait-il fait unpetit aller-retour au bout du tunnel avec la Lumière au bout ? Il semblerait car, toujours selon la décla-ration de Dominique, au cours de ce coma, il eut une vision. Nous y sommes. Et que nous dit Domi-nique à propos de cette vision ? Qu’il vit trois Anges accompagnant la Vierge Marie qui lui demanda  :

« Mon cher Dominique, sais-tu quelle arme la Trinité désire que tu utilises pour réformer le  Monde ? » On imagine la tête de Dominique. Elle lui expliqua alors que la salutation angélique étaitcette arme et qu’elle voulait désormais qu’il prêche le rosaire en expliquant en quinze points de quellesgrâces bénéficiera toute personne qui le récite. Dominique passa alors sa vie à prêcher le rosaire et àexpliquer comment cela fonctionnait. Par la suite, dans toutes les apparitions privées ou publiques, la

 Vierge a toujours encouragé et demandé la récitation du rosaire. Mais c’est à Pompéi (Italie) qu’elle adonné des explications un peu plus précises. Pendant treize mois, Fortuna, fille du commandant

 Agrelli, souffrait de crampes extrêmement douloureuses, de vomissements et autres tortures phy-siques. La famille fit venir tous les médecins possibles et imaginables qui tous déclarèrent forfait. Le 16février 1884, la jeune malade entama alors des neuvaines de rosaires et la Vierge lui apparut le 3 mars,entourée d’Anges et de saint Dominique et… sainte Catherine de Sienne. Alors Elle a expliqué que si onl’invoque sous le vocable de Notre-Dame-du-Rosaire en faisant trois neuvaines, on obtiendra tout ceque l’on désire, suivies de trois neuvaines en remerciement. La jeune fille fut instantanément guérie et

cela impressionna profondément le pape Léon XIII qui poussa alors officiellement cette forme deprière.

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JACINTA GONZALES1949-/

(Groupe III, visionnaires, miracles, Anges)

ESPAGNE

 I made it through the wilderness Somehow I made it through

 Didn’ t know how lost I wasUntil I found you

 I was beat, incomplete I ’ d been had, I was sad and blue

 But you made me feelYeah, you made me feel

 Shiny and new Like a Virgin

Touched for a very first time Like a Virgin

With your heartbeat next to mine.

M ADONNA –  Like a Virgin – in « Like a Virgin », Sire Records

 Abordons maintenant l’une des histoires d’ Archanges les plus étonnantes de cettefin de siècle. Je dis bien étonnantes car ce qui s ’est passé à Garabandal, en Espagne, aété filmé à plusieurs reprises et les scènes des enfants tombant soudain en extase sontfranchement terrifiantes. On en a froid dans le dos. Situons d’abord Garabandal :comme d’habitude, au milieu de nulle part comme la Vierge nous y a habitués, c’est-à-dire dans un village de soixante-dix maisons, niché sur une colline à cinq centsmètres d’altitude. Même pas assez élevé pour faire du ski. Les habitants sont desagriculteurs ou des éleveurs. La pauvreté règne dans ce coin perdu de l ’Espagne àquatre heures de route de Bilbao et je me dis que ce n’est sans doute pas demain quenous verrons une apparition de la Vierge rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, surRodeo Drive à Los Angeles ou bien sur la Croisette à Cannes. Presque toujours desendroits désolés, fouettés par le vent ou par la pluie ou par les deux, ou bien asséchéspar le soleil. Et si nous étudions ses interlocuteurs de prédilection, on remarquequ’Elle n’apparaît jamais à des enfants de banquiers, d’industriels ou de méde-cins/avocats mais à des enfants de pauvres, tellement misérables et défavorisés qu ’ils

ne possèdent qu’une seule richesse, celle de la foi, indestructible. C’est tout un para-

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doxe. Et c’est à eux qu’Elle apparaît et à personne d’autre246. En clair, à Garabandalnous retrouvons tous les ingrédients d’une apparition mariale avec cependant undétail qui laisse à penser que Garabandal est bien plus important qu’on ne veut lecroire. On connaît en effet des centaines d’apparitions mariales, mais rares sont celles

qui sont précédées, ou plus exactement préparées, par un Ange, la plus connue et laplus importante étant celle de Fatima avec les trois petits bergers. Et même si cetévénement n’a pas été reconnu par le Vatican, ce que j ’ai vu sur les divers films del’époque m’a franchement retourné. C’est proprement hallucinant et personnellement

 je n’ai désormais plus l’ombre d’un doute sur ce qui s’est passé sur cette colline. Tropde témoins, trop de journalistes, trop de photographes, trop de films et surtout tropde preuves que nous allons examiner pour valider cette apparition tout à fait excep-tionnelle de l’ Archange Michael.

Une fois de plus, on constate l’importance des femmes : Jacinta Gonzales, Con-chita Gonzales, Mari-Loli Mazon, toutes âgées de douze ans, et Mari-Cruz Gonzales,

onze ans, s’ennuient ferme en ce dimanche 18 juin 1961 et décident d’aller jouer au bord d’un sentier caillouteux. Je ne sais plus qui a osé écrire 247 que, compte tenu del’isolement de leur village, leur développement mental était bien en-dessous de celuides enfants de même âge (sic)  vivant dans des cités… Bref, elles discutent entre elleset décident d’aller chiper discrètement quelques pommes (des granny-smith ?) dansle jardin fruitier appartenant à un voisin. Quel grave péché n’ont-elles pas commis là.Inutile de souligner que tous les prêtres y ont vu la répétition du fruit interdit du

 jardin d’Eden, ruminant sur cet objet maudit qu ’est la femme, même petite fille. Lesgamines ont donné par la suite diverses explications sur ce qui s ’est passé, toutes biensûr plus pieuses les unes que les autres, mais oublions-les car elles ne présententguère d’intérêt comparé à ce qui se passa après. Sur ce sujet, elles affirmèrent toutes

les quatre la même chose : « On entendit un bruit , comme un tonnerre tout autour denous. » Les gamines regardent le ciel et n’ y trouvent aucun signe de tempête. Alorselles prennent peur et se sauvent. Quelques instants plus tard, elles s ’arrêtent et,rassurées, se remettent à jouer lorsque Conchita tombe soudain à genoux. Les troisfillettes la regardent, essaient de la bouger, et, n’ y arrivant pas, décident d’aller cher-cher sa mère pensant qu’elle fait une « crise de nerfs ». Mais elles aussi tombent àgenoux en découvrant ce que Conchita fut la première à voir, l ’ Ange.

 Avant d’aller plus loin, je dois remarquer que, comme dans la série télévisée« Mission impossible », l’ Archange Michael possède une armoire complèted’apparences plus ou moins variées. Au mois de juin et sans doute pour ne pas ef-

frayer les enfants, il se matérialisa aussi en « enfant », un peu comme l’ Ange de Ca-therine Labouré. Les quatre fillettes racontèrent, tout excitées, que l’ Ange « étaithabillé d’une robe bleue, longue, libre, sans ceinture… Les ailes roses (!), claires, assez

246 Nous ne connaissons qu’une seule exception, celle du banquier juif Ratisbonne qui se convertitimmédiatement, créant l’un des plus beaux scandales parisiens du XIXe siècle. Il se retrouva avec unemédaille miraculeuse autour du cou et, dans un curieux concours de circonstances, fut amené à entrerdans une église pour la première fois de sa vie pour rendre un dernier hommage à l’une de ses connais-sances. Et c’est en visitant l’église comme un musée qu’il la vit dans une chapelle. La nouvelle de sa  conversion accrédita définitivement la puissance de cette petite médaille que nous devons à la visiteangélique de sœur Catherine Labouré.247

 Après recherches, c’est un prêtre français, le père Robert François dans « Tout le peuplel’écoutait », « O Children Listen to Me », titre anglais.

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grandes, très belles. Son visage ni long ni rond, le nez très beau, les yeux noirs, lafigure brune (mate ?). Les mains très fines, les ongles coupés, les pieds invisibles. Ilparaît avoir huit ou neuf ans. Si jeune, mais il donne l’impression d’une force invin-cible ». L’ Ange disparaît248 sans rien dire. Revenues à elles, elles se regardent sans

comprendre et se ruent au village pour se cacher. D’abord elles veulent se dissimulerdans l’église mais elles n’osent pas y entrer et trouvent un refuge derrière la chapelle.Elles pleurent. D’autres enfants leur demandent pourquoi, et petit à petit le villageentier est au courant. Bien sûr, l’histoire est amplifiée pour se terminer avec un Angegrand comme un avion. Peu de gens prêtent foi à leur histoire. Pourtant, l’ Ange re-

 vient trois jours plus tard, le 21 juin. Cette fois-ci, les quatre petites écolières sontsuivies par quelques curieux dont le curé en charge de la chapelle du village249.L’ Ange se manifeste soudain et aussitôt les badauds sont plongés eux aussi dans lesurnaturel : ils remarquent par exemple que les visages des gamines sont devenus

 blancs, presque brillants et que leurs têtes se sont renversées violemment, à qua-rante-cinq degrés, comme si quelqu’un leur avait brusquement tiré les cheveux en

arrière. Alors, elles commencent à marcher, sans ciller, sans voir les spectateurs, sansregarder où elles posent les pieds, ce qui du point de vue pratique est déjà uneprouesse. Autre phénomène curieux : elles sont parfaitement synchronisées, presquecomme dans ces compétitions de natation synchronisée. L’ Ange, toujours aussi peuloquace, s’évanouit. Mais il revient le lendemain. La foule autour des fillettes grossitet tout de suite les sceptiques se font un plaisir de prouver aux autres qu ’il ne s’agitque d’une vaste mascarade. Dès l’arrivée de l’ Ange, elles « disparaissent », elles sontailleurs, en extase. Alors, les médecins présents les pincent, passent des briquetsallumés devant leurs yeux, essaient de les pousser, etc., sans qu ’une seule des quatremarque une réaction. Anesthésie générale, dirait un chirurgien. Sur l’un des docu-ments filmés, trois médecins essaient de soulever Jacinta, haute comme trois

pommes et qui ne devait guère peser plus de trente kilos. Mais trois hommes tentè-rent de la soulever. Rien à faire. C’est comme si on lui avait coulé du béton armé dansles membres et cette manifestation nous rappelle celle de Marie-Madeleine de Pazzi :« Un jour que ses sœurs voulaient la faire sortir de la chapelle , nous dit Hélène Re-nard, n’ y parvenant pas, elles arrachèrent les lattes du parquet pour la transporter ettémoignèrent qu’elle était “légère comme une plume”. À l’inverse, Marguerite Parigot,sujette à de nombreuses lévitations, devenait d’une extrême pesanteur. »250 Et,exactement comme Marie d’ Agreda, lorsque la Vierge les quittait, elles se soulevaientl’une l’autre pour pouvoir l’embrasser comme si elles soulevaient un stylo ! 251

Bien évidemment, maintenant le village entier s ’est donné rendez-vous avec les

fillettes et environ deux cents personnes virent cette « luminosité ». L ’ Archange restaenviron deux heures, mais lorsqu’elles sortaient de leur extase, les gamines pensaientque cela n’avait pas duré plus de deux minutes. Comme nous l ’avons vu, une extase sesitue toujours « hors temps ». L’ Ange ne disait toujours rien, se contentant de souriregentiment. Finalement, c’est le 1er juillet qu’il desserrera les dents pour dire : « Savez-

 248 Si les filles avaient raconté des histoires, elles auraient dit en toute logique qu’il s’était envolé,puisqu’il possédait des ailes… roses ! Je ne connais qu’une seule représentation d’Ange à ailes« roses », celle de la chapelle  Altare Privilegatum, de l’église Saint-Thomas-d’Aquin de Paris, œuvredu peintre Luc-Olivier Mersou, 1887.249 San Sebastian de Garabandal ne disposait pas d’un curé à demeure.250

 Page 117, in « Des prodiges et des hommes », op. cit. 251 Des photos sont disponibles.

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vous  pourquoi je viens ? » Les gamines le regardent, ébahies. « Pour vous annoncerque demain dimanche la Sainte Vierge vous apparaîtra comme Notre-Dame duCarmel. »  On remarque qu’il ne leur demande pas comme à Fatima, des prières etdes sacrifices. Le jour J, le village comptait bien plus de curieux que d ’habitants et

c’est vers 18 heures que la Vierge se manifesta252, encadrée de deux Anges. Si le pre-mier était Michael253, le second n’a jamais été identifié : « L’ autre, nous ne savons pas ; il était vêtu comme saint Michel et lui ressemblait comme un frère jumeau. » Peu importe. Pendant près de trois ans se succéderont apparitions sur apparitions etla Vierge offrira aux enfants le don de hierognosis, c ’est-à-dire de reconnaître à dis-tance un objet consacré, cela fonctionnant à double tranchant, comme nous allons le

 voir. Dès le début des apparitions, les autorités ecclésiastiques locales s ’étaient mon-trées extrêmement méfiantes et avaient même fermé l ’église afin d’empêcher que lesenfants, en extase, n’ y pénètrent. Alors les prêtres s’habillaient en civil et se mêlaientà la foule. Mais, pas de chance pour eux, dès que l ’un d’eux s’approchait des fillettes,l’une d’elles se levait et disait : « Vous êtes prêtre. »  Le religieux, tellement frappé,

aurait voulu creuser un trou pour s ’ y enterrer. Idem pour les objets. Marie avait or-donné aux enfants  de demander aux pèlerins de lui donner des objets à embrasser.Cela allait des bagues de mariage ou de fiançailles, aux chapelets en passant par lesimages et bien sûr les médailles de toute nature. Quelques petits malins dans la foulerevenaient le lendemain et redonnaient aux gamines, qui une bague, qui une médailleà embrasser. Deux précautions valent mieux qu ’une. Mais lorsqu’elles les tendaient àla Vierge, elle disait « non, cela a déjà été fait » ! Et ce qui me fascina le plus, ce fut de

 voir Jacinta et Mari-Loli, ayant chacune une quarantaine de chapelets dans les mains,revenir ensuite vers la foule, considérable, et rendre l’objet à son propriétaire ! Rienque ce détail mérite d’être médité. C’est un peu comme au restaurant avec le garçon.Si vous êtes dans un groupe, disons de dix personnes, il prend la commande et, lors-

qu’il revient, il demande toujours « le saumon fumé,  pour qui ? », « l ’ entrecôte à lamoelle saignante ? », « oui, la bleue ? », etc. Même à Paris où se trouvent les meil-leurs garçons de café, des « pros », aucun d’eux ne se souvient qui a commandé quoi.

 Alors imaginez une gamine de douze ans avec quarante chapelets. Quoi de plus res-semblant à un chapelet qu ’un autre chapelet, surtout la nuit, où, c’est bien connu,tous les chapelets sont gris. Mais pas pour elles. Idem pour les bagues, médailles, etc.Convenons que cela ne relève pas de notre réalité. Conchita expliquera en 1970qu’elle avait perdu ce don quelque temps après la fin des apparitions. Autre détailintéressant qui nous rappelle la section 2 du chapitre « Interventions surnaturelles »,la façon dont les quatre enfants se retrouvent ensemble aux apparitions. Bien avant

 vous, cher lecteur, nombre de personnes ont pensé qu’elles se donnaient le mot. Mais

à plusieurs reprises, elles durent en quelque sorte « kidnappées » avec interdiction de

252 Le frère Paul-Marie remarque dans son ouvrage « Les Apparitions de Garabandal » (Ed. Hovine)qu’on « ne saurait parler de suggestion : les f illettes n’avaient jamais entendu parler des apparitions deFatima, d’une part, et les représentations modernes de la Vierge du Carmel, fort nombreuses en Es-pagne, ne rappellent en rien la vision des enfants. N.-D. du Carmel est représentée le plus souvent

 vêtue de brun, avec un voile blanc ou noir –  comme les carmélites -ou bien de rouge avec un voile blanc et bleu. A ce titre, la vision des fillettes est à la fois parfaitement originale et conforme aux plusanciennes représentations de N.-D. du Carmel dans l’iconographie traditionnelle, iconographiequ’elles ne pouvaient pas connaître ». Rappelons aussi qu’en 1961, le village était coupé de tout et nedisposait pas d’électricité ou de téléphone.253

 Cela fut confirmé puisque l’une des requêtes de la Vierge fut la construction d’un sanctuaire enl’honneur de l’Archange qui « pèse les âmes ».

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sortir, sous observation stricte. Nonobstant ces situations, Jacinta, Mari-Loli, Conchi-ta et Mari-Cruz entraient en transe à la même heure et même minute. Elles disaientque lorsqu’une apparition était programmée, elles entendaient une voix intérieuredans la journée qui les mettait sur leurs gardes. Lors de la seconde « voix », elles se

préparaient parce que la troisième était imminente et, à la troisième, elles se ruaientsur le lieu de l’apparition. À partir du mois d’août 1961, les phénomènes surnaturels deviennent de plus en

plus insensés et ce que j’ai vu sur les documents filmés de l’époque m’a parfois donnéla chair de poule : on voit les quatre gamines bras dessus bras dessous marcher rapi-dement, la tête en arrière regardant le ciel, à reculons ! C’est franchement stupéfiantde voir ces filles marcher de cette façon, nuque renversée, sans que jamais leurs piedsheurtent une pierre, alors que le sentier n’est constitué que de cela ! D’autres fois, lesgens les virent courir en arrière ! On les voit aussi soudain tomber violemment àgenoux, sur ces pierres, sans une seule égratignure. Les témoins affirmaient que lesenfants, en extase, lisaient dans leurs âmes. Mieux, à l’étude des films, si on regarde

image par image, on découvre que sur l’une, Conchita est debout et que sur la sui- vante elle est agenouillée. Des nombreux livres écrits sur Garabandal, un seul se dé-tache, sans doute parce qu’il est digne d’un reportage de journaliste. C’est celui de cetavocat et professeur d’histoire, Sanchez-Ventura y Pascal, qui s’était rendu par curio-sité dans le village pour observer cette bouffonnerie bien entendu organisée parl’Eglise. Or, Me  Sanchez-Ventura y Pascal n’a toujours pas très bien compris com-ment, mais il a été converti sur-le-champ, devenant l ’un des plus fervents et brillantsdéfenseurs de Garabandal. Il raconte qu’au cours de la vision du 4 août, quelqu ’undans la foule était venu avec un magnétophone, l’un des tout premiers, avec les dé-rouleurs (la cassette n’existait pas encore) pour enregistrer les murmures des quatrefillettes. En leur faisant des signes, le spectateur leur montra le microphone et

l’appareil. Jacinta, Mari-Loli, Conchita et Mari-Cruz voulurent voir et le propriétaireleur expliqua comment cela fonctionnait, lorsque soudain Mari-Loli et Jacinta entrè-rent en « extase » en tenant le micro. Tout le monde put l ’entendre demander à la

 Vierge de parler dans le microphone. Dans l’histoire de la presse, c’est sans doute bien la première fois qu’un journaliste, même amateur, réussit à obtenir quelquesmots de la Vierge ! Bref, à peine entrée en extase, Mari-Loli en sortit et les spectateursfirent un immense cercle autour du magnétophone et de son opérateur. Lorsqu ’ilrembobina la bande et appuya sur « play », la foule entendit très nettement la fillettedemander à la Vierge de parler et une « douce voix féminine » lui répondre : « Je ne

 parlerai pas ! » Ce fut l’apothéose dans la foule et la bande fut écoutée et réécoutée jusqu’à ce que soudain plus personne n’entendît quoi que ce soit. Le passage s’était

mystérieusement effacé.Incontestablement, la Vierge possède le sens de l’humour.Comme nous l’avons vu, les événements de Garabandal présentent suffisamment

de signes surnaturels pour valider l’apparition de l’ Ange du mois de juin. Même lespécialiste René Laurentin note : « On reste perplexe devant le foisonnement de faitsextraordinaires qui se déroulèrent à Garabandal. » 254 Le Vatican n’a jamais autoriséle culte de Notre-Dame de Garabandal en raison de la rétractation soutirée aux en-fants et surtout parce que les signes annoncés ne se sont jamais réalisés. Pourtant, aumoment des faits, le Padre Pio a assuré à tous ceux qui lui posèrent la question qu ’ils’agissait bien d’une apparition tout à fait authentique. Et comme nous l’avons vu, le

254 Page 148 in « Multiplication des apparitions de la Vierge au jourd’hui », Fayard, 1991,3e éd.

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Padre Pio possède assez de poids, surtout depuis sa mort, pour que nous puissions lecroire sur parole de son vivant ! Les médecins qui examinèrent les fillettes eurent

 beau les piquer avec des aiguilles, les brûler avec des allumettes ou essayer de leurtordre le cou, rien, strictement rien, ne pouvait les sortir de leur extase. Il se serait agi

de quelques fakirs, on le comprendrait, mais d’enfants de douze ans, pour ma part jen’ai pas l’ombre d’un doute.

 Abordons maintenant l’un des documents les plus étonnants dont nous dispo-sons, la communion faite par l’ Archange Michael. Avouons qu’il s’agit d’un véritableprivilège que d’être servi par le chef des Archanges. Ces communions eurent lieu enraison de l’absence de prêtre et lorsque les quatre fillettes commencèrent à recevoirl’hostie des mains de l’ Archange, cela déclencha le doute, principalement parce queseul un prêtre « humain » pouvait donner la communion selon le dogme. La Vierge,dans l’une de ses deux mille apparitions, expliqua que l’ Ange prenait les hosties dansles tabernacles de la terre. Sur les films de l ’époque on remarque que les fillettes tom-

 bent soudain à genoux, sortent la langue et déglutissent. Des « gros plans » ont étéfaits mais bien entendu nulle trace d’hostie. On pourrait dire qu’elles faisaient sem- blant et on a raison. C’est ce que tout le monde s’est dit en fait à Garabandal au pointque les « voyantes » demandèrent à l’ Archange de « faire un miracle pour que tout lemonde puisse les croire ». L’ Archange accepta et dit à Conchita : « Par mon interces-sion et la tienne Dieu le fera. Le 18 juillet (1962), Notre-Seigneur rendra l ’ hostievisible afin que les gens voient et croient. » Ce jour-là, ce fut un triomphe : des mil-liers de personnes se rendirent dans le village et attendirent le miracle annoncé. Maisce n’est que vers minuit, après les trois appels intérieurs, que Conchita sortit de chezelle et se rendit vers le sentier, suivie par une foule immense. Elle tomba en extase et

 vit l’ Ange. La foule fit un cercle autour d’elle. Conchita observait l’ Archange : elle

ouvrit la bouche et un silence de mort se fit soudain autour d ’elle. Sa langue sortit,attendit pendant trois secondes et soudain l’hostie, une hostie d’une blancheur deneige immaculée, se matérialisa. Pas de truc, pas de magie, l’ Archange Michael avaittenu sa promesse.

J’avais parlé un peu avec Conchita mais elle fuit les journalistes et je n ’avais au-cune envie de la pourchasser à New York, ville que je déteste. Mais elle eut  la gentil-lesse de me donner le numéro de téléphone de Jacinta qui habite à une demi-heurede mon appartement, ce qui m’excita au plus haut point. Interviewer l’une des quatrefillettes qui avaient reçu la communion des mains de l’ Archange Michael me parais-sait une bonne idée. Je pris la voiture et descendis le Pacific Coast Highway jusqu ’à

Oxnard, une sorte de banlieue déshéritée de la base de tests de missiles de Point Mu-gu, au bord du Pacifique. De jour, la ville, si toutefois on peut parler de ville, est assezsinistre. On comprend tout de suite qu ’il ne faut pas s’ y aventurer la nuit. Chaquemaison est grillagée. Bref, ce n’est pas, hélas, un coin résidentiel. Et je me demandaisce que Jacinta faisait là, dans ce coin perdu. Je trouvais son trajet Garabandal-Oxnard plus qu’étrange. Je me garai devant une petite maison grise, un peu isolée desautres constructions. Presque une maison fantôme. Je me demandais même si je nem’étais pas trompé en notant le numéro de la rue. Son mari, un homme d ’une qua-rantaine d’années aux cheveux gris, avec un visage rondouillard et des yeux enfoncés,m’ouvrit la porte. Puis Jacinta arriva. Je fus agréablement surpris : c ’était l’Espagnoletypique, cheveux noirs tirés en arrière, yeux noirs, joues roses, habillée d’un cheminer

 bleu et d’une jupe noire. On lui donne trente-sept ans alors qu’elle en a quarante-

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sept. Pas de maquillage, hormis le rouge à lèvres, belle silhouette au sourire accueil-lant et au corps fait pour l’amour. Son mari me fit asseoir dans un grand canapé et ilprit place à côté de moi. Jacinta s’était assise timidement dans un fauteuil à l’autre

 bout de la pièce. Je venais interviewer Jacinta et c’est le mari qui prenait d’office sa

place. Alors je lui demandai si son épouse pouvait se rapprocher de nous parce qu ’elleétait vraiment trop loin. En fait, j’en étais gêné pour elle. L’entretien commençaitd’autant plus mal que Jacinta ne s’était pas habituée à l’anglais, et comme l’espagnolne faisait pas partie de mon répertoire je dépendais du mari pour la traduction.

Je voulus entendre la description de cet Ange aux ailes roses de la bouche de Ja-cinta.

– Comment était l ’  Ange ?  lui demandai-je.– Vous savez, c’ était il y a fort longtemps et je ne vous cache pas que les souve-

nirs s’ estompent au fur et à mesure que les années passent. Nous avions donné lesdescriptions à l ’ époque et je ne peux rien vous dire de plus. Une lumière, un enfantavec des ailes roses… Il ne voulait pas effrayer quatre petites filles de douze ans.

–  Mais lorsque l ’  Ange vous donnait la communion, avait-il la même appa-rence ?– Oui c’ était le même, il nous avait donné son nom, saint Michel l ’  Archange, il

était comme un enfant, comme au début. Puis une question me traversa l’esprit : cette hostie avait peut-être un goût venu

d’ailleurs.–  Est-ce que l ’ hostie avait un goût différent ?– Je ne me souviens pas qu’ elle ait eu une saveur différente. De toute façon, elle

venait des tabernacles de la terre. Mais maintenant que l ’ on en parle, je me rappelleque la Vierge nous a demandé : « Si vous rencontrez un prêtre parlant avec un

 Ange, qui saluez-vous en premier ? » Nous avons toutes répondu : « L’  Ange bien

sûr ! » et elle nous a reprises en souriant : « Non, pas l ’  Ange en premier, mais le prêtre parce qu’ il est plus élevé que l ’  Ange et parce qu’il  peut consacrer à la messe,ce que l ’  Ange ne peut pas faire. » 

La voix mélodieuse de Jacinta m’avait séduit.–  Et la photo de l ’ hostie visible ?– C ’ était un spectateur de Barcelone, Damien, qui se trouvait là et qui prit plu-

sieurs photos dont celle-ci. Ce qui s’ est passé là a été vu par de nombreuses per-sonnes. 

Je repensai soudain au magnétophone et à la voix de la Vierge.–  Est-ce que vous vous souvenez du magnétophone ?  Jacinta sourit.–  J ’ étais avec Mari-Cruz. On a tendu le micro à la Vierge et on lui a demandé de

 parler dedans. Et Elle a dit : « Je ne parlerai pas. » Puis la bande a été entendue plusieurs fois avant que sa voix s’ efface mystérieusement.

– Est-ce que la Vierge avait le sens de l ’ humour ?Le visage de Jacinta s’illumine.– Oh oui, c’ était comme parler avec une mère. Parfois on jouait même à cache-

cache avec Elle. Elle nous trouvait toujours ! Ou alors Elle nous emmenait pourtrouver l ’ endroit où l ’ une de nous quatre s’ était cachée. C ’ était vraiment une mère,tout en imposant un immense respect. Elle riait souvent. Une fois, au début des ap-

 paritions, on nous avait demandé de jeter de l ’ eau bénite sur l ’ apparition pour êtrecertains que ce n’ était pas le diable. Elle nous a demandé : « Qu’ est-ce que vous

 faites ? » et on lui a répondu : « On vous jette de l ’ eau bénite pour vérifier que vous

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n’ êtes pas le diable. » Elle a éclaté de rire et nous a dit : « Allez-y, jetez-moi de l ’ eaubénite »… 

– Alors depuis ces extases, est-ce qu’ il vous arrive d ’ avoir des locutions,d ’ entendre une « voix » intérieure… 

–  Non, mais en revanche il m’ arrive très souvent d ’ avoir des rêves prémoni-toires d ’ une précision insensée. Je me souviens par exemple un matin de m’ êtreréveillée et d ’ avoir dit à mon mari : « Ton père va mourir. » Il n ’ avait aucune raisonde mourir et ne présentait aucun signe de maladie ou quoi que ce soit. Mais il estbien mort deux jours plus tard d ’ une crise cardiaque. J ’ ai plein de rêves comme cela.C ’ est étonnant car je vois le futur avec parfois beaucoup de précision.

– Est-ce que depuis lors vous parlez avec votre Ange gardien ?– Non, je le prie simplement chaque soir, depuis longtemps, et je récite toujours

le rosaire, chaque jour. 

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GABRIELLE BOSSIS1874-1950

(Groupe III, visionnaires, Anges)

FRANCE

 Hey lady – you got the love I needOh Maybe – more than enough

Oh Darling DarlingWalk a while with me

– Oh you’ ve got so much– Oh you’ ve got so much.

Led ZEPPELIN – Over the hills and Far away – 

in « Houses of the Holy », Atlantic Records

Gabrielle Bossis nous fournit une preuve indiscutable de la prédestination de cer-taines âmes à une vie cloîtrée. Actrice, auteur de pièces de théâtre, elle parcourut lemonde, interprétant ses propres rôles sans jamais s’enfermer dans un couvent. Lo-gique, Il ne le voulait pas. Et si aujourd ’hui ses pièces sont tombées dans l’oubli leplus complet, en revanche ses sept volumes de « dialogues » avec le Christ ont parfai-tement survécu puisque nous en sommes à la cinquante-huitième réimpression !Quel auteur de roman, même après un passage chez Bernard Pivot, peut-il se préva-loir d’un tel succès  post mortem  ? Et tout en vivant une carrière d’actrice, un peucomme Eve Lavallière, Gabrielle Bossis traversait deux guerres mondiales en Sa com-pagnie. Pas d’amants, pas d’autre mari, autre que Lui, Lui qui s’adressait à la jeunefemme via « paroles intérieures » interposées qu ’elle notait régulièrement dans despetits carnets noirs. Pourtant ce n’est pas qu’elle n’ait pas hésité à entrer dans uncouvent, mais après quatre années de prières, elle finit par discerner « que là n’ était

 pas son destin ni sa voie ». Et si elle n’était pas faite pour un ordre religieux, en re- vanche, à la façon des grandes mystiques, le Christ lui parla dès son enfance.

Gabrielle Bossis et le Christ, c’est un peu « Un homme et une femme » de ClaudeLelouch. Il la suit, Il lui parle, Il l ’aime, Il l’enseigne et la mène progressivement versdes niveaux de spiritualité de plus en plus élevés. Ce n’est pas la passion, si j’ose dire,comme avec Gemma Galgani ou Marie-Madeleine de Pazzi. Cependant Il l ’enveloppede sa protection divine et la mène à pas souples vers des réalités qui ne sont pas de

notre monde. C’est un mariage d’amour paisible, tranquille. J’imagine le Christ allon-

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gé dans un transat dans le jardin de Gabrielle Bossis, sirotant un pastis et prenant unpeu de repos après une chasse aux âmes. Ne lui demande-t-Il pas : « Emporte-Moisur la terrasse. Environne-Moi de tes fleurs. Pense-Moi avec tes délicatesses . Lors-que tu Me verras, tu diras : je Te reconnais, Toi que je n ’ avais jamais vu » ?

On l’a deviné, Gabrielle Bossis n’eut aucune manifestation surnaturelle à la façond’une Marie-Madeleine de Pazzi ou d’une Yvonne-Aimée de Malestroit, aucune visioncomme Hildegarde von Bingen ou Vassula Ryden et pas de messages à la façon d ’unesœur Josefa Menendez ou de la splendide sœur Marie-Angélique Millet. ElleL’entendait, et c’est tout. Mais comme nous allons le voir, le style de ses dialoguess’identifie assez facilement, puisque Son style est inimitable.

Très peu d’ Anges dans les sept volumes de Gabrielle Bossis. S’intéresse-t-on auxemployés lorsqu’on fréquente le P.-D. G. ? En revanche, elle savait qu ’elle possédaitun Ange gardien : « Ma chère amie, écrivait-elle à une connaissance,  je vous saissouffrante et affaiblie. J ’ en profite pour vous aimer encore davantage, pour prier

 pour vous de tout mon cœur, et   pour demander à mon Ange gardien d ’ être à votrechevet puisque je ne puis le faire… »255 Voici ses quelques rares références aux Anges :

« 223. –  À la campagne.–  Honore, salue les Anges de la terrasse. Ils sont là puisque tu les as invités.

 Honore les Anges de ta maison. Ah ! si vous croyiez, vous vivriez davantage avec lesinvisibles qu’ avec les visibles.

 Et je me suis souvenue qu ’ avant de partir j ’ avais dit aux Anges : “Venez vous as-seoir sur ces bancs et louez Dieu pour tant de merveilleux horizons. " » 256 

« 228. – Confiance envers les saints et les Anges. Quand on est petit enfant, onse trouve dans les bras de tout le monde. On se laisse chérir et c ’ est tout naturel. » 257  

« 178. – 7 juillet. – Retour après guerre à la campagne.– Invite les Anges et les saints à t ’ accompagner dans ta reconnaissance : vois-

tu, ils sont là pour être avec toi dans toutes tes actions. Ce sont tes frères aînés. » 258 

« 271. – 17 août. Heure sainte. Eglise de Fresne. Je disais : "Bonjour, mon plusbel Amour"

– Oui, Ma petite fille, rien n’ est plus beau que Moi et toi. Dieu dans une âme, Dieu épousant une âme. L’œil humain n’ a jamais rien vu de semblable. C ’ est un

spectacle pour les Anges. Demande à ton Ange de bien jouer ton rôle dans cette fête.C ’ est une fête qui peut durer toute la vie si l ’ âme s’ y prête par sa pauvre bonne vo-lonté. Bien souvent, Je ne vous demande pas autre chose : la bonne volonté, c’ estdéjà un geste d ’ amour appelant avec confiance Mon secours. » 259 

255 Page 99 in « Lui et moi », vol. VI, op. cit. 256 Page 62 in « Lui et moi », vol. I, Beauchesne, Paris.257 Page 63 in « Lui et moi », op. cit. 258

 Page 58 in « Lui et moi », vol. II, op. cit. 259 Page 169 in « Lui et moi », vol. III, op. cit. 

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Ce style inégalable que l’on découvre au fil des pages des huit volumes de Ga- brielle Bossis, on le retrouve également en divers ouvrages, toujours des véritablesmystères de l’édition, comme par exemple dans ce manuscrit publié par les Editionsdu Parvis « Si tu m’ouvres la porte »260 et qui présente suffisamment de correspon-

dances avec les divers mystiques féminins que nous avons vus précédemment pourattester de son authenticité. Ces messages, nous explique Don Renzo Del Fante dansla présentation, ont été confiés à « une Clarisse capucine qui vécut probablement auxcôtés de sœur Consola Betrone ». Le contenu des dialogues, soigneusement noté parla sœur, fut remis à son directeur de conscience qui attendit les derniers instants desa vie pour les confier à un éditeur pour une éventuelle publication. On ne sait rien deplus sur cette femme, ni quand cela s’est passé, pendant combien de temps, com-ment, etc. Ce petit livre présente en outre un nombre important de similitudes avec le« God Calling » américain, un ouvrage de dialogues également christiques recueillispar deux femmes restées anonymes et vendu à des millions d’exemplaires, sans au-cune publicité de son éditeur A. J. Russel. Le ton, le contenu, la poésie et surtout le

style se recoupent, tout en étant cependant originaux. Celui de la capucine italiennemérite que l’on s’ y attarde car les références du Christ aux Anges sont au nombre dequatre :

« (…) Tout l ’ amour des séraphins et des saints ne pourra jamais égaler un seulbattement de mon Cœur »

« (…) Mon Cœur enflammé d’ amour pour vous désirerait une réponse de votre part. Alors qu’ il pourrait être tranquille au ciel avec les Anges et les saints, il a choisid ’ être inquiet pour l ’ honneur et l ’ amour des mortels. »

« (…)  Si je demandais à mes Anges, comme à vous, d ’ intensifier leur amour pour moi, je ne pourrais pas les retenir. »

« Courage ! Ton Ange gardien recueille tout et l ’ engrange pour le paradis. Pasla moindre souffrance ni la plus petite fatigue ne passent inaperçues ; tout est enre-gistré par la toute-puissance et la sagesse de ton Dieu. » 261 

260

 Hauteville, Suisse.261 Page 73, op. cit.

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JEAN-ÉDOUARD LAMY1853-1931

(Groupe III, visionnaires, miracles, Anges)

FRANCE

 Je monte à grand-peine Par les chemins

Que prennent les reines Et les assassins

 Dans cet univers de cendresOù aimer n’ existe pas

 Parfois je prie mon Ange, Eh ne m’ oublie pas.

Jean-Louis MURAT –  L’  Ange déchu – in « Cheyenne Autumn »,

 Virgin Records.

De ce prêtre bien campagnard né en 1853 nous reste un grand nombre de docu-ments car sa réputation avait réussi à dépasser la commune communiste de La Cour-neuve262. Son cas est exemplaire pour tous ceux qui doutent de ces « dons du ciel »distribués pourtant au compte-gouttes : pourquoi à lui et pas à un autre prêtre ?Mieux, s’il ne s’agissait que de légendes, pourquoi alors ne pas fabriquer d’autreslégendes, encore plus surnaturelles, encore plus extraordinaires, de façon à ce quechaque région, et pourquoi pas, chaque église, puisse disposer d ’un saint afind’exciter, exalter, encourager la ferveur populaire ? Si l’on réfléchit un peu, on se rendà l’évidence : il n’en est rien et les églises aujourd’hui continuent de se vider. Lesprêtres eux-mêmes d’ailleurs y sont pour beaucoup, manquant totalement de foi.

 Alors comment expliquer que la mémoire du père Lamy, curé ordinaire de campagnemême pas stigmatisé, a mieux survécu que celle de n’importe quel académicien« immortel », et cela sans même avoir publié un livre ? Quant à son biographe, lecomte Paul Biver, il pouvait difficilement être soupçonné de fantaisie. Lorsque ledocteur ès lettres, spécialiste de l’histoire de l’art et aristocrate fit la connaissance duprêtre en 1923, il fut aussitôt séduit par le personnage et ne cessa par la suite del’assister et de l’aider aussi bien financièrement que dans ses démarches administra-tives. L’un des événements qui marqua à jamais l’esprit du comte fut cette nuit où ,après avoir accompagné le père Lamy dans sa chambre à coucher alors qu ’il avait de

262 Banlieue de Paris.

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plus en plus de difficultés à se déplacer, il l’entendit un peu plus tard parler avecquelqu’un. Un aristocrate qui écoute aux portes ne fait guère preuve d ’une éducationdigne de son rang, mais le cas était tellement curieux, que nous aurions certainementfait la même chose :

« À dix heures moins le quart, je suis au lit et j ’ éteins ma lumière. Il se passe peut-être deux ou trois minutes, et, à travers les deux portes, qui sont légères, j ’ entends une conversation animée dans la chambre du vieux prêtre. Trois voixd ’ hommes y prennent part, nettes et distinctes au possible dans le silence absolu dela nuit. Ce phénomène m’ intrigue immédiatement au plus haut point et j ’ en saisistoute la portée. (…)  Personne d ’ autre part n’ a monté l ’ escalier depuis que j ’ y suis

 passé. Ses marches de sapin sont si légères et la maison si sonore que, de machambre, j ’ y distinguerais le bruit d ’ une souris. D’ autre part, vingt minutes aupara-vant, en quittant le vieillard sur le seuil de sa chambre, j ’ ai vu celle-ci libre de toutoccupant. Le père Lamy parle de moment en moment, répondant à un interlocuteur

dont la voix est nette, chaude, d ’ un timbre très viril et très agréable, qui s’ exprimesans trace d ’ accent sur un ton affirmatif . » 263 

On l’a deviné, le père Lamy s’entretenait avec ses Anges et voyait ces êtres cé-lestes avec une régularité de métronome, comme s’il s’agissait d’une seconde nature :

« Lorsque vous avez une cinquantaine d ’  Anges ensemble, vous en restez ébahis :alors vous ne pensez plus à prier Dieu. Ces miroirs dorés qui n ’ arrêtent pas de re-muer sont semblables à de nombreux soleils ! Quel merveilleux spectacle ce doit êtreau ciel, en face de millions d ’  Anges en vol ! (…)  Les Anges sont bien mieux commeapparence que la Sainte Vierge. Avec ces beaux reflets, qui changent incessamment

de place sur le vêtement blanc, ils ont l ’ air de brillants officiers autour d ’ elle, sisimples. Je parle de la très sainte Vierge, indépendamment de Sa lumière. Quand

 Elle se montre dans ce que je pourrais appeler sa grande gloire, Elle est un peu ef- frayante, car le soleil n ’ est qu’ une lumière. Ce que je disais, c’ est quand Elle conservesa petite gloire. (…) Avec quelle simplicité et quelle affection les Anges L’ entourent !

 Dieu Lui en a donné des milliers et des milliers. Elle les connaît tous par leur nom. Eux ne La connaissent que sous un nom : “Reine” . Chacun d ’ eux a sa physionomie particulière, mais tous sont aussi beaux. Les Anges L’ appellent “  Reine”  d ’ un ton trèsrespectueux, et quand elle s’ adresse à l ’  Archange, Elle lui dit tout simplement : “ Ga-briel ” , d ’ un ton très maternel. Elle considère les Anges avec un regard doux et di-rect. 264 »

Si la Vierge Marie est appelée Reine des Anges, peu nombreux sont les mystiquesqui nous l’ont décrite dans l’exercice de ses fonctions. Privilégié parmi les privilégiés,le père Lamy ne cessa de La voir entourée de sa « cour céleste ». Ce privilège est rare,et même le Padre Pio ne bénéficiait pas d ’une vue « panoramique » semblable. Pour-tant, le père Lamy, curé des « voyous » et des « prolos », n’était pas stigmatisé, quali-té presque obligatoire pour disposer de cet autre œil qui distingue les mystères duTrès-Haut. C’était un simple, un campagnard, un pauvre, encore plus pauvre que sesparoissiens et qui disait au comte Biver : « Je n’ ai vécu que parmi les ouvriers ; je dis

263

 Pages 179-180 in « Père Lamy, apôtre et mystique », Paul Biver, éditions du Serviteur.264 Page 171 in « Père Lamy, apôtre et mystique », op. cit .

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les choses telles qu’ elles sont et je ne sais pas les envelopper comme vous. » Incontes-tablement, le père Lamy était un saint, un prêtre comme on n ’en fait plus, un prêtrequi se déplaçait à vélo et qui, tout en bénissant un rosaire, se demandait ce qu ’il allaitmanger le soir. C’était un O. S. de la prêtrise, gagnant deux fois moins que le S.M.I.C.,

mais qui s’était entrouvert par son humilité les portes du surnaturel, et que même lesouvriers communistes avaient du mal à rejeter. Quant aux Anges, ils virevoltaient véritablement autour de ce vieillard presque aveugle et ce n’est dû qu’à l’admirableténacité de ce fin aristocrate que nous en possédons le souvenir. Merci au comte PaulBiver de nous avoir laissé la biographie de ce prêtre hors normes car, sans lui, l’un destémoignages les plus étonnants sur la Vierge Marie et les Anges ne nous serait jamaisparvenu. En effet, c’est grâce aux descriptions du père Lamy que nous avons pu éta-

 blir un portrait de la Vierge, une esquisse plus exactement, qui ne la présente passeulement comme la femme versant des larmes éternelles mais aussi comme un véri-table personnage d’Etat qui ne manque ni d’humour et encore moins de pertinence.

Bref, le père Lamy se déplaçait dans le surnaturel à vélo, avec une baguette de

pain sous le bras. Vers la fin de sa vie, sa réputation devint telle que d ’innombrablespersonnes venaient le visiter, lui demander conseils, guérisons, faveurs et prières. Cen’était pas la cohue qui attendait dès 3 heures du matin la messe du Padre Pio, maisnul doute que si ce bon prêtre avait vécu un peu plus longtemps, on y serait arrivés.Comme bien d’autres mystiques, le père Lamy lisait dans les âmes et répondait sou-

 vent aux questions avant même que ses visiteurs aient eu le temps de les prononcer.Rien que ces deux détails impressionnèrent bon nombre de fidèles au point que leshistoires les plus folles commencèrent à circuler à son sujet. Le père Lamy ne devintcélèbre qu’au moment où il avait renoncé à tout, y compris à lui-même, et s’apprêtaità mourir tranquillement. L’une de ses visions majeures date du 9 septembre 1909,soit vingt ans avant sa mort, en la chapelle de Grey ; lorsque le comte Biver prenait

ses notes, le curé lui disait souvent : « Attention, rien de tout cela ne doit paraîtreavant ma mort  »265. Ses descriptions d’ Anges concordent à merveille avec celles quenous avons découvertes dans le chapitre « Des Anges et des tunnels ».

« Nos Anges gardiens, nous ne les prions pas suffisamment. Que fait-on poureux ? Un petit bout de prière le matin, un petit bout de prière le soir : voilà tout !

 Leur miséricorde est bien grande à notre égard, et, souvent, nous ne les utilisons pasassez. Ils nous regardent comme des petits frères indigents ; leur bonne volonté ànotre égard est extrême. Rien n’ est fidèle comme un Ange. (…) Les Anges, comme lessaints, n’ ont pas un corps semblable aux corps réels de la Vierge et de Notre-

 Seigneur ; ils ont des corps qui ne sont pas de chez nous. Chaque Ange a sa physio-

nomie spéciale. (…)  Leurs vêtements sont blancs, mais d ’ un blanc qui n’ a rien deterrestre. Je ne sais comment le décrire, car il n’ est nullement comparable à notrecouleur blanche, d ’ un blanc beaucoup plus doux à l ’œil . Mais ces saints personnagessont enveloppés d ’ une couleur si différente de la nôtre que tout, ensuite, paraîtsombre. Quand vous voyez une cinquantaine d ’  Anges, vous êtes émerveillé : vous ne

 pensez plus à prier Dieu. Ces plaques d ’ or, qui remuent perpétuellement, on diraitautant de soleils ! Ce doit être, au ciel, un merveilleux spectacle que le vol de millionsd ’  Anges ! Je ne leur ai jamais vu d ’ ailes, toujours l ’ aspect de jeunes gens. (…) Tousces personnages, comme le diable, sont avec nous, autour de nous. Si nous ne les

265

 Le biographe a respecté sa promesse et son livre ne sortit en librairie qu’en 1933, soit deux ansaprès la disparition du prêtre.

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voyons pas, il s’ en faut de si peu ! C ’ est comme une pellicule qui nous sépared ’ eux. »266 

Le père Lamy est l’un des principaux mystiques dont les visions corroborent par-

faitement les témoignages des rescapés NDE et nous ne saurions trop recommanderau lecteur de lire la biographie du comte Biver. Sa prudence, son respect du styleinimitable de ce curé de « pauvres » et surtout les témoignages qu ’il réussit à lui arra-cher de son vivant surprennent terriblement par leur actualité, raison pour laquelleles « Serviteurs de Jésus et Marie » ont noté un intérêt croissant pour la vie de cereligieux truculent qui nous rappelle en nombre de points ce personnage interprétépar l’acteur Fernandel, Don Camillo, avec une différence majeure, c’est que le pèreLamy a bien existé.

266 Pages 182-184 in « Père Lamy, apôtre et mystique », op. cit.

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MARIE LATASTE1822-1847

(Groupe III, visionnaires, Anges)

FRANCE

C ’ est c’ est encoreC ’ est encore plus fort

Quand je sens le feu de mon corpsQui me tient là jusqu’ à l ’ aurore

 Doucement dis-moi les mots que j ’ adore Parle-moi, parle-moi d ’ amour Je veux des baisers de velours

 Et ta peau tout contre ma peauTu me rends folle c’ est vraiment vraiment trop.

NIAGARA –  Je dois m’ en aller– in « Encore un dernier baiser »,

Polydor Records

Morte en « odeur de sainteté » à l’âge de vingt-cinq ans, cette religieuse françaiseserait quasiment inconnue si les éditions Téqui n ’avaient pas jugé utile de rééditerson journal, sa correspondance et ses mémoires qu ’elle écrivit sur ordre de son direc-teur spirituel. Les cahiers de cette jeune fille prédestinée furent mis en librairie en1862 et connurent quatre éditions avant de sombrer dans l’oubli en pleine guerre.Mais des « cahiers » comme ceux de Marie Lataste ou de Marie-Angélique Millet nepeuvent tomber définitivement dans l’oubli puisque, semble-t-il la Divine Providencese charge de les remettre au goût du jour. Et à nouveau j’étais fasciné par la survie detels livres. Et cette humble religieuse nous réservait un véritable trésor, un trésordigne des « Dialogues » de Catherine de Sienne puisque c ’est dans ses locutions quenous avons trouvé une explication détaillée de l’ Ange gardien donnée par le Christ.Par conséquent, c’est aussi chez Marie Lataste, dont le corps repose aujourd ’hui àLondres, que se trouvent les éclaircissements les plus précis, tous issus de diverses

 visions, locutions internes ou extases, ou, comme on dit aujourd’hui, « sorties hors ducorps ».

Pourtant cette jeune femme candide fut auscultée, jugée, pesée et surtout humi-liée par divers prêtres et directeurs spirituels qui voulurent ainsi s ’assurer del’authenticité de la jeune religieuse. Mais Marie Lataste, comme Marie d ’ Agreda,

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n’émit jamais une seule plainte ou une protestation : elle accueillait toute humiliationcomme un cadeau de Dieu, qu’elle pouvait ainsi partager avec le Christ267.

Bien avant de revêtir le voile, Marie Lataste se souvint qu ’elle n’avait qu’un seulplaisir, se rendre à l’église de son village et L’observer à côté de l’autel. Elle était

comme sœur Agnès Sasagawa ou le Padre Pio, elle Le voyait, environné parfois de ses Anges. Mais le Christ la mettait en garde, parfois très sévèrement, afin qu’elle nes’égare pas dans l’orgueil puisqu’Il lui apparaissait : « Garde-toi de t ’ enorgueillir,garde-toi de t ’ élever pour cela au-dessus d ’ autrui. Ma parole ne te sauvera passeule, il faut ta coopération. (…) Sache que tu dois t ’ humilier devant Moi, car tu n’ esque cendre et poussière, péché et corruption, et je suis le Dieu tout-puissant  (…). Je

 fais les rois. Je fais trembler les monarques et les potentats sur leurs trônes. Jesonde les cœurs et les reins ; rien de ce qui se fait parmi les hommes ne m’ échappe ;

 je connais leurs plus secrètes pensées.  268 » Finalement, comme Hélène Kowalska, Ill’emmène dans un couvent, chez les sœurs du Sacré-Cœur, dans lequel la jeunefemme s’abandonnera entièrement à Lui. Les Anges chez Marie Lataste sont innom-

 brables mais ce qui nous intéresse le plus se trouve dans le « livre quatrième », titré« Les Anges et les hommes »269. Le Christ insiste et développe le minuscule pointcommun qui existe entre l’ Ange et l’homme, l’âme : « Par son âme, il (l ’ homme) serattache aux Anges ; par la sensation aux animaux ; par l ’ existence, aux diverséléments de la nature », et Il précise que :

1) cette union de l’homme avec toute la création est une réalité qui lui permet departiciper aux deux créations, terrestre et céleste ;

2) les Anges gardiens existaient bien avant Sa venue sur terre et sont attribués aumoment de la naissance de l’homme.

(chapitre I)« L’ union la plus intime de l ’ homme est avec les Anges, parce que cette union

doit durer toujours et jusque dans l ’ éternité. L’ union avec la créature matérielle estd ’ un degré de beaucoup inférieur parce que cette union n ’ est que transitoire et nedure que dans le temps pour finir à l ’ entrée de l ’  Eternité. De plus, ma fille, l ’ union del ’ âme avec l ’  Ange est la plus forte, parce que cette union n’ est pas une union passive,mais une union opérante et pleine d ’ activité. Il y a une communication entrel ’ homme et les Anges ; il y a entente, et cette communication, cette entente devien-nent telles que l ’ homme finit par ressembler à l ’  Ange et prendre position avec lui. »

(chapitre II)

« Vous vous rappelez ce que je vous ai dit des communications entre les Anges etles hommes. Ecoutez bien ceci, c’ est fort important. Je veux vous parler de deuxchoses que produisent les Anges sur les hommes. La première, c’ est l ’ illumination del ’ intelligence, la seconde le mouvement de la volonté (…)  Les Anges, ma fille, éclai-rent les hommes de trois manières : en leur annonçant les divins mystères, en lesinstruisant, en les exhortant ; ils les éclairent en se manifestant à eux visiblement ou

267 Cette démarche est extrêmement fréquente chez les (futurs) saints, le meilleur exemple étant celuid’Anne-Catherine Emmerich et de la religieuse Ulrique Nisch von Hegne, dont la biographie a étépubliée par les Editions du Parvis.268

 Page 15 in « Vie et œuvres de sœur Marie Lataste », Pascal Darbins, Ed. Téqui, 1974, Paris.269 Pages 211 à 222 in « Vie et œuvres de sœur Marie Lataste, op. cit. 

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invisiblement . (…) Invisiblement, lorsqu’ ils ne se servent d ’ aucun objet sensible pourse manifester à l ’ homme, quand ils agissent directement avec l ’ âme sur l ’ âme, quandils lui parlent comme un esprit à un esprit, comme un Ange à un Ange ; et cela, soitque celui à qui ils s’ adressent soit éveillé, soit qu’ il soit endormi, comme ils

s’ adressent à tous ceux à qui ils portent un intérêt et qui leur sont confiés en leurinspirant de bonnes pensées. (…) Ce mouvement ne ressemble pourtant pas à unmouvement, comme celui par exemple que vous communiqueriez à un objet quel-conque ; non, ma fille, car la volonté demeure toujours libre, et comme libre, ni les

 Anges, ni Dieu ne peuvent lui donner mouvement vers le bien si elle ne veut pas. Cemouvement est une disposition vers le bien, une aptitude, une facilité à faire le bien.

 À cet effet, les Anges enlèvent, font disparaître ou diminuent les obstacles qui empê-cheraient la volonté et qui l ’ arrêteraient, et en ce sens, ils lui donnent encore le mou-vement. »

(chapitre III)

« Ma fille, Dieu gouverne, dirige et mène tout immédiatement par Sa provi-dence. Rien ne Lui échappe, comme Il a tout créé, ainsi Il conserve tout, ainsi Il veillesur tout et porte Ses yeux sur toutes choses. Néanmoins Il lui a plu de confierl ’ exécution des actes de Sa providence à des ministres qu ’  Il S ’ est donnés. Ces mi-nistres sont les Anges. (…)  Il a fait le monde et l ’ a confié à Ses Anges, Il a faitl ’ homme et Il le leur a confié aussi. Ils sont toujours à son côté, ils sont toujours aveclui, ils veillent sur lui, ils le gardent, et c ’ est pour cela qu’ ils sont appelés Anges gar-diens. Tous les hommes ont un Ange gardien (…) car telle est la volonté de mon Pèredu Ciel, faisant tout pour le bien et le salut de l ’ homme. Les Anges gardiens n’ ont

 point été seulement donnés aux hommes depuis ma venue en ce monde, mais depuisle commencement, tous les hommes ont reçu de Dieu un Ange pour veiller sur eux. »

(chapitre IV)« Voici ce que fait pour vous l ’  Ange gardien et ce que vous devez faire pour lui.

 L’  Ange gardien éloigne de vous les maux du corps et de l ’ âme ; il lutte contre vosennemis, il vous excite à faire le bien ; il porte à Dieu vos prières et inscrit sur lelivre de vie vos bonnes œuvres ; il prie pour vous, il vous suit jusqu ’ à la mort, et vous

 portera dans le sein de Dieu, si vous vivez dans la justice pendant que vous serez surterre. (…) Un rien peut affliger votre corps pour jamais, un accident peut pour ja-mais aussi vous ravir la vie de votre âme. Vous n’ êtes point assez avisée pour écar-ter et éloigner tous les dangers ; et quand vous le seriez assez, souvent vous ne le

 pourriez par vous-même. Ce que vous ne voyez pas, votre Ange gardien le peut pour

vous, et il protège votre corps et votre âme en éloignant tout ce qui pourrait lui être préjudiciable ; il le fait sans que vous vous en aperceviez-Si quelquefois vous y réflé-chissiez, et que vous vous demandassiez comment vous avez échappé à tel accident,à tel malheur, vous toucheriez du doigt l ’ action de votre bon Ange. (…)  Enfin, ma

 fille, votre Ange gardien vous suivra partout ; il vous suivra tous les jours de votrevie, et quand Dieu vous retirera de ce monde, il vous présentera à Lui. »

On l’imagine, Marie Lataste n’a pas attendu d’être « au ciel » pour voir son Ange.Celui-ci se manifestait régulièrement, mais son rôle est assez effacé puisque, commeHélène Kowalska, elle voyait avant tout le Christ. Par conséquent, son Ange demeuraen retrait. Ce qui reste fascinant dans son œuvre est cet esprit qui l’animait. En effet,

Marie Lataste ne reçut guère une éducation lettrée, manière élégante de dire ce

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qu’elle-même n’hésita jamais à affirmer : « Je suis une humble et pauvre fille de lacampagne 270, ne sachant autre chose que ce que ma mère m ’ a enseigné ; or, toutema science, dans l ’ ordre de la nature, consiste à savoir lire, écrire, manier l ’ aiguilleet tourner le fuseau. » En conséquence, elle prévint également son directeur spirituel

que dès le commencement des locutions et visions, elle n’a jamais pu exprimer tout cequ’Il lui avait dit et montré. Quant aux ecclésiastiques, ils s ’étonnaient littéralementde la profondeur des textes écrits par cette « bonne fille de ferme » et ils avaient beauexaminer ses écrits sous tous les angles possibles, jamais une seule erreur dogma-tique ne s’était glissée dans le contenu. Comme l’a remarqué l’abbé Pascal Darbins,« cet examen sérieux des manuscrits ne permettra plus d ’ élever aucun doute surl ’authenticité des œuvres de Marie Lataste  ». En cela, cette jeune religieuse res-semble presque trait pour trait à Marie d ’ Agreda ou à Catherine de Sienne. Et si soncorps n’est pas demeuré incorruptible pour « garantir » son œuvre, notons tout demême que sa mort ne passa pas inaperçue, malgré sa modestie et sa volonté de cacheraux autres sœurs les grâces dont elle était l’objet : « Les personnes qui lui rendirent

les derniers devoirs ont même assuré que ses membres conservèrent leur flexibilité. Nous avons entendu l ’ une d ’ elles nous l ’ attester : voyant que le corps de Marie se ployait avec la plus grande souplesse, elle en témoigna son étonnement à la Mèreassistante, ajoutant qu’ elle a toujours cru que les morts étaient roides : “Cela estvrai ordinairement, lui répondit celle-ci, mais les saints ne sont pas comme lesautres.” »

 Ajoutons simplement que Marie Lataste n’a jamais été canonisée.

270 Des Landes.

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HILDEGARDE VON BINGEN1098-1179

(Groupe III, visionnaires, miracles, Anges)

 ALLEMAGNE

 Such a mess, such a funny feeling I must confess, I never felt like this before

 Runnin’  hot, runnin’  my emotionsYour lovin’  shock, goes through me like an open door

Ooh my heart ’ s in animationYou got me beating in double time

 State of attraction Somehow you make my body come alive

 My arms wanna hold ya My lips wanna kiss

Ya make me want to want you.

Paula ABDUL –  State of Attraction – in « Forever Your Girl », Virgin Records

L’ Allemagne nous a laissé, Dieu seul sait pourquoi, quatre nonnes visionnairesgothiques qui ont prodigieusement marqué leur temps et dont les mémoires ou vi-sions continuent d’être imprimés encore aujourd’hui, soit depuis huit siècles… Laplus célèbre d’entre elles, Hildegarde von Bingen (1098-1179), occupe une place cu-rieuse dans l’histoire de l’Eglise car on la retrouve dans les Fleurs des saints (elle doitêtre fêtée le 17 septembre) alors qu ’elle n’a jamais été canonisée, ni béatifiée. D’aprèsles documents de l’époque, des foules, venant aussi bien de France que d’ Allemagne,se rendaient en pèlerinage au couvent fondé par Hildegarde dont le don de prophétieainsi que les visions et surtout les extases avaient fait le tour de l ’Europe. Hildegarde

 von Bingen, une musicienne qui composa de nombreux cantiques, était assaillie parune sorte de voix intérieure et ressentait le besoin pressant de mettre sur parcheminle contenu de ces messages. Elle-même douta d ’abord et, après s’être confessée à sondirecteur de conscience, le moine Godefroy, elle reçut par la suite l’accord des autori-tés ecclésiastiques de l’époque qui lui attribuèrent une sorte de secrétaire/espionchargé de vérifier s’il ne s’agissait pas avant tout d’une possession diabolique. Cesecrétaire, du nom de Volmar, enregistra donc ce qui allait devenir mondialementconnu sous le nom de « scivias ». Volmar passa dix ans à ses côtés et écrivit sous sa

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dictée vingt-six visions intéressant les relations entre l’homme et Dieu, l’ Apocalypseet les Anges :

« Alors le Dieu tout-puissant constitua différents ordres dans sa milice céleste,

comme il convenait, afin que ces ordres remplissent chacun leur fonction, et de tellesorte que chaque ordre soit le miroir et le sceau de son voisin. Chacun de ces miroirsabrite ainsi les mystères divins que ces mêmes ordres cependant ne peuvent voir,savoir, goûter et définir absolument. Aussi, leur admiration s ’ élève-t-elle de louangeen louange, de gloire en gloire, et leur mouvement est étemel, puisque jamais ils ne

 peuvent parvenir au but. Ces Anges sont esprits et vie de Dieu. Ils ne renoncent jamais aux louanges divines, ils ne cessent de contempler la clarté ignée de Dieu, etcette clarté de la divinité leur donne l ’ éclat de la flamme. Que les fidèles perçoiventdans la dévotion passionnelle de leur cœur, ces paroles, parce quelles proviennentde celui qui est le premier et le dernier, pour le plus grand profit de ceux quicroient ! »

Une contemporaine d’Hildegarde, Elisabeth de Schönau (1129-1165) également bénédictine, lui rendait souvent visite. Elle aussi vivait en quelque sorte comme unfantôme et était terrassée en permanence par des maladies effrayantes à la suite de sademande au Christ de partager ses souffrances auxquelles elle ajoutait des séancesquotidiennes de discipline. Le moins qu’on puisse dire à son sujet, c’est qu’elle futparticulièrement précoce puisqu’elle entra au couvent à l’âge de douze ans. Et c’estcette Allemande, première épouse du Christ, qui annoncera la future lignée desgrandes épouses mystiques comme Catherine de Sienne ou Angèle de Foligno. Jean-Noël Vuarnet rapporte qu’« un Ange qui avait coutume de lui rendre visite et del ’ emporter dans l ’  Empyrée lui enjoignit un jour d ’ écrire et de faire connaître au

monde ce qu’ elle voyait pendant l ’ extase. Cet Ange, comme nous, voyait en Elisabethla fille de sainte Hildegarde »271 :

« Il m’ avait montré un grand nombre de livres, me disant : “ Voyez-vous tous ceslivres ? Ils doivent être écrits avant le jour du Jugement .”   Et, prenant l ’ un de ceslivres, il m’ avait dit : “ C ’ est le livre des voies de Dieu que vous devez écrire quandvous aurez visité la sœur Hildegarde et que vous l’ aurez entendue.”  »

On s’en doute, les deux femmes eurent d’innombrables histoires à se raconter.Dans la même catégorie que Hildegarde von Bingen et Elisabeth de Schönau, il estdifficile de ne pas citer les deux Mechtilde, von Magdebourg et von Hackenborn. Née

au début du XIIIe siècle en Saxe d’une famille noble riche et éduquée, Mechtilde vonMagdebourg ressentit à l’âge de douze ans la présence physique du Saint-Esprit (!), cequi, par la suite, ne cessa de la pousser vers une vie de religieuse. À vingt ans, ellequitta son château et s’enferma d’abord chez les béguines composées de veuves avantde changer d’obédience et d’atterrir chez les cisterciennes de Helfta, lieu qui verra lanaissance de trois mystiques les unes après les autres. Peu d’informations nous sontparvenues sur la vie de Mechtilde, hormis ses écrits régulièrement édités tout au longdes siècles. L’éminent angéologue Vincent Klee donne une référence concernant sesœuvres publiées en France  –  « Révélations de la sœur Mechtilde. La lumière de ladivinité », Poitiers, Paris, H. Oudin Frères, 1878.

271 In « Extases féminines », page 42, op. cit. 

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C’est le confesseur de la jeune femme qui l’avait forcée à mettre sur parcheminses ravissements qu’elle qualifie de joie indicible. Elle fut l’une des premières à dé-noncer la débauche de l’Eglise, des prêtres et des moines de son époque, ce qui laforça à quitter son couvent de béguines. Comme les autres mystiques, elle reçut

toutes les maladies possibles et devint même, vers la fin de sa vie, aveugle. Elle mou-rut entre 1282 et 1294 à Helfta en Saxe. Dans ce couvent de cisterciennes, elle n’étaitpas la seule à connaître l’intimité de Dieu puisque l’autre Mechtilde – dite de Hack-enborn -, née en 1241, partageait aussi ce divin privilège, ainsi que sœur Gerthrude -dite d’Helfta. Mechtilde « bis » mourut peu de temps après la première, dans lemême couvent, le 19 novembre 1299, laissant elle aussi sa « Révélation (de sainteMechtilde) » que Gerthrude d’Helfta, que nous avons vue un peu avant dans cet ou-

 vrage, a rédigé pour elle. On s’ y perd un peu avec toutes ces extasiées dans un mêmecloître mais, dans leurs ravissements, les Anges leur apparaissaient régulièrement etengageaient le dialogue. Et c’est Mechtilde von Magdebourg qui nous explique pour-quoi elle ne s’intéressa jamais aux Anges, rejoignant ainsi la célèbre déclaration de

saint Paul :

« La moindre âme est fille du père, sœur du fils, l ’ amie du Saint-Esprit et la vé-ritable épouse de la sainte Trinité. Mais si nous allons plus haut, nous verrons quil ’ emportera dans la balance. Le plus grand des Anges, Jésus-Christ, qui est élevé au-dessus des séraphins, qui est avec son père un seul Dieu invisible, je le prends, moi,âme infime, dans mes bras, je le mange, je le bois, et j ’ en fais ce que je veux ; voilà cequi n’ arrivera jamais à l ’  Ange, si haut qu’ il réside au-dessus de moi. La divinité de

 Jésus-Christ ne sera jamais pour moi si élevée que je ne puisse lui unir à jamais tousmes membres Impossible à moi d ’ oser davantage ; pourquoi alors m’ embarrasserde ce qui peut advenir aux Anges ?  »

De son côté, Mechtilde von Hackenborn se gardait bien d’ignorer ces Etres spiri-tuels et elle demanda même au Christ, quelques jours avant le 29 septembre, fête des

 Archanges, comment elle devait lui rendre hommage. Elle reçut la réponse – divine – suivante :

« – Récite neuf fois en leur honneur le Pater Noster, selon le nombre des chœursangéliques.

 Elle les récita, et voulut les offrir à son Ange, le jour même de la fête, afin qu ’ illes présentât lui-même aux autres esprits ; mais le Seigneur Jésus lui dit avec uncertain mécontentement :

– C ’ est à moi que tu dois laisser cette charge, car j ’ aurais pour très agréable dela remplir ; sache que toute offrande à moi confiée arrive aux cieux ennoblie parmon intermédiaire et transformée avec grand profit, de même qu’ un denier jetédans l ’ or en fusion se mêlerait au précieux métal en cessant d ’ être ce qu’ il était, et

 paraîtrait ce qu’ il est devenu, c’ est-à-dire de l ’ or. »

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13Conclusion :Les Anges préfèrent les femmes

(mais les hommes préfèrentles hôtesses de l’air)

 If you say run, I ’ ll run with you If you say hide, we’ ll hide Because my love for you

Would break my heart in two If you should fall

 Into my arms And tremble like a flower… 

David BOWIE –  Let ’ s Dance – in « Let’s Dance »,

EMI Records

Si toutes les rencontres angéliques ne sont pas aussi dramatiques que celle desainte Cécile, on remarque cependant qu ’elles sont assez fréquentes et celle des « Dia-logues » de Budapest en constitue un excellent exemple. Dans les « Dialogues », les

 Anges préparent leurs interlocuteurs à l’holocauste, à la mort dans les camps nazis.Chez les saints, soit ils les préparent à une vie de souffrance, soit ils les aiguisent en

 vue d’une apparition de la Vierge Marie ou du Christ. Les deux petits bergers de Fa-tima sont morts peu de temps après l’apparition de l’ Ange et de Marie. Dans la viecourante, les Anges s’annoncent parfois aux enfants : le Dr Elisabeth Kübler-Ross aconstaté tout au long de sa carrière que les bambins expliquaient aux parents qu’ilsallaient disparaître, avec une phrase du genre « tu sais, maman, c’ est aujourd ’ hui que

 je vais partir, un Ange me l ’ a dit  ». Sur le coup, personne n’ y prête attention maisaprès l’accident, la prédiction laisse une empreinte indélébile sur les parents. La re-présentation symbolique de l’ Ange de la Mort n’est ainsi pas dénuée de tout bon sens,loin de là. Et d’après notre hypothèse, il s’agit bien des mêmes Anges car bon nombrede personnes, à quelques minutes de rendre leur dernier souffle, « voient » soit le« compagnon de jeu » de leur plus tendre enfance, soit un Ange « merveilleux  » quiles attend, comme nous l’avons vu dans le chapitre « Des Anges dans les tunnels ».

Chez les mystiques, ils se laissent observer, discutent, parlent et rient même,comme on l’a vu avec le Padre Pio. Mais curieusement, peu nombreux sont les mys-tiques mâles à avoir vu des Anges ou leur Ange gardien pendant leur vie, comme le

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Padre Pio ou le père Lamy. En revanche, chez les mystiques femmes, il s ’agit d’unphénomène extrêmement fréquent, comme si, par une grâce très mystérieuse, ellesétaient plus favorisées par le Très-Haut, ou, peut-être, jugées plus dignes de les voir.

 Ainsi, dans le tome II des « Plus beaux textes sur les saints Anges » de Vincent

Klee272, on remarque que sur les 81 auteurs retenus par ce prêtre, 54 étaient desfemmes et 27 des hommes, soit une proportion de 67 % contre 33 %.Du côté masculin, les écrits sont strictement et exclusivement spéculatifs 273. En

revanche du côté des auteurs femmes, 70% d ’entre elles ont vu leur Ange gardien enparticulier ou des Anges en général pendant leurs extases. Dans notre étude, ce n’enest que plus flagrant : dans le groupe I (incorruptibles-stigmates-Anges), on trouve 4femmes sur 4 ; dans le groupe IIA (stigmates-Anges), la proportion monte à 9femmes pour 1 homme, le Padre Pio, quelque peu égaré entre tous ces voiles ; dans legroupe IIB (incorruptibles-Anges), on ne trouve aucun homme et dans le groupe III(visionnaires-Anges), on arrive à 10 femmes pour seulement 2 hommes.

Pourquoi les Anges apparaissent-ils si peu aux hommes et si souvent auxfemmes ? Seraient-elles plus contemplatives, plus ouvertes, plus sensibles au carac-tère spirituel et immatériel d’un Ange ? Comme toute réalité se traduit par deschiffres, la réponse semble se trouver chez les stigmatisés, signe divin le plus pathé-tique et le plus mystérieux. Dans son livre « Stigmata » paru en 1989274, le journaliste

 britannique Ian Wilson a recensé de façon fort incomplète 88 personnes authenti-quement marquées par les blessures du Christ, examinées par des chirurgiens, psy-chiatres, ecclésiastiques et observées par d’innombrables témoins275. Mais commedans notre étude, dans le livre de Wilson, consacré à un tout autre sujet, la proportionde femmes arrive au chiffre incroyable de 89 % ! Et bien avant lui, en 1824, après plusde 300 études de cas de stigmatisation, le Dr Imbert-Gourbeyre trouvait le même

ratio : 280 femmes, soit 86 %, contre seulement 41 hommes, soit 14 %.On savait les femmes plus intuitives, plus réceptives, bref plus sensibles que les

hommes, mais les mystiques nous en donnent une preuve supplémentaire (écrasanteet indiscutable. Est-ce aussi parce que les hommes sont moins à l’aise dans leur rela-tion avec Dieu ? « Les mystiques hommes, remarque très justement Jean-Noël Vuar-net, ne peuvent que devenir femmes (thème de l ’ âme épouse), ou devenir enfants.Quant aux femmes, unies à Dieu sans être frustrées de leur sexe, elles évoluent dansla mystique avec plus de bonheur, en tant que filles, épouses ou mères : filles du

 Père, épouses du Père, mères du Père… ». Les Anges donc, exactement comme Dieu,se manifestent bien plus souvent aux femmes qu ’aux hommes. Je n’ai donc qu’unechance infime de « voir » mon Ange. N’oublions pas que jamais pendant toute la

durée des « Dialogues » de Budapest, Gitta, Lili, Hanna ou Joseph ne virent ne serait-ce que le bout d’une aile. Et il n’est pas si important que cela finalement de voir son

272 Nouvelles Editions Latines, Paris.273 Le Padre Pio et le père Lamy n’ont pas laissé d’écrits. 274 Enquête sur les mystérieuses apparitions des blessures du Christ sur des centaines de personnes duMoyen- Age jusqu’à l’Amérique moderne, Harper & Row, 1989, New York.275 Etude incomplète car la Française Marthe Robin par exemple y est totalement ignorée, sans douteparce qu’aucun ouvrage sur elle n’a été traduit en anglais. Le père François Brune et Joachim Bouffletont recensé d’autres stigmatisés, comme Anna-Maria Gœbel (†  1941), Berthe Petit († 1943), LuciaMangano († 1946), Yvonne-Aimée de Malestroit († 1951), Edwige Carboni († 1952), Alexandrina Maria

de Costa († 1955), Barbara Brütsch († 1966), Adrienne von Speyr († 1967), Augustin Hieber († 1968),Maria Bordini († 1978), Marthe Robin († 1981) et Symphorose Chopin († 1983).

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 Ange, puisque le plus important consiste avant tout à croire en lui. Comme le dit « LaNouvelle Alliance », « heureux celui qui croit sans voir  », et ce conseil me pousse àexaminer un personnage de l’Eglise qui n’a cessé de m’intriguer tout au long de larédaction de cette étude sur les Anges.

En effet, après tous ces corps incorruptibles, ces miracles, ces stigmates et ces vi-sions, bref, après ce très court voyage en territoire divin avec des guides signés de SaMain, je ne peux m’empêcher, très cher lecteur ou lectrice, de revenir sur un cas quime trouble encore plus que le plus blessé de tous les stigmatisés et le plus incorrup-tible de tous les cadavres en bonne santé : celui de Thérèse de l ’Enfant-Jésus, ousainte Thérèse de Lisieux, « Petite Fleur » pour les intimes.

 Voilà une jeune carmélite qui ne reçut aucune grâce divine apparente, contraire-ment à toutes celles et ceux que nous venons de voir. Pas de stigmates comme Thé-rèse Neumann, pas de visions comme Anne-Catherine Emmerich, pas de prophétiescomme Hildegarde von Bingen, pas de bilocations comme Yvonne-Aimée de Males-

troit, pas de traces de parfum comme Rencurel du Laus, pas de lévitations commeThérèse d’ Avila, pas de visions d’ Anges comme Gemma Galgani ni un corps incorrup-tible comme Catherine de Sienne… 

 Alors, comment expliquer l’omniprésence de Thérèse de l’Enfant-Jésus dans la vie du Padre Pio, de Thérèse Neumann, de Marthe Robin, d’Hélène Kowalska et detant d’autres « marqués » modernes qui, tous, la vénéraient littéralement ?

Mieux, comment expliquer qu’elle soit aussi la sainte favorite, la sainte la plusadorée et priée de la communauté catholique à l’échelle mondiale ? Mystère total,alors qu’elle venait de nulle part et que son manuscrit « L ’Histoire d’une âme » ne futmême pas confié à un éditeur. Prenons deux exemples, le premier dûment constatépar les médecins : Thérèse Neumann devint paralysée et perdit en même temps la

 vue. Elle ne perdit cependant pas espoir et ne cessa jamais de prier Thérèse de Li-sieux, son modèle, pour qu’elle intercède en sa faveur pendant plusieurs années. Et le

 jour de la béatification de la « Petite Fleur », la stigmatisée de Konnersreuth retrouvala vue : « La première chose qu’ elle vit , une jeune fille qui venait d ’ entrer dans sachambre et que de prime abord elle ne reconnut pas ; c ’était sa sœur Odile quellen’ avait pas vue depuis quatre ans… »276 Plus étonnant encore, le jour de la canonisa-tion de sainte Thérèse de Lisieux, Thérèse Neumann fut totalement guérie de sa…paralysie.

De son côté, le Padre Pio l’aimait comme s’il s ’agissait de sa fille et plusieurs té-moins, des ecclésiastiques, dont le futur béatifié Luis Orione277, rapportèrent l’avoir

 vu en chair et en os à la messe de béatification de la « Petite Fleur » à la basilique

Saint-Pierre de Rome, alors qu’au même moment il se trouvait enfermé à San Gio- vanni de Rotondo, avec interdiction d’en bouger. Une bilocation de plus pour le PadrePio qui n’en était pas à sa première.

Et voici le second exemple, qui nous rappelle un peu les tests consommateurs de« Que choisir ». Hélène Kowalska, encore novice, se lance éperdument dans uneprière particulièrement difficile, la « neuvaine », qui consiste à réciter le rosaire neuf

 jours de suite à l’intention d’un saint pour lui demander de répondre à une requête« difficile ». Elle récitera ainsi plusieurs neuvaines à différents saints sans résultats,

 jusqu’à ce qu’elle ait l’idée d’adresser ses supplications à la jeune carmélite :

276

 Page 13 in « Trois stigmatisés de notre temps », op. cit. 277 Son corps sera découvert incorruptible par la suite.

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« Je voudrais mentionner un rêve que j ’ ai eu. J ’ étais encore novice et j ’ avais cer-taines difficultés que je ne pouvais pas surmonter. Ces difficultés étaient intérieureset des difficultés extérieures s’ y mêlaient. Je faisais des neuvaines à divers saints.

 Mais l ’ épreuve devenait de plus en plus lourde. Mes souffrances étaient si grandesque je ne savais plus comment vivre et soudain l ’ idée me vint de prier sainte Thérèsede l ’  Enfant Jésus. J ’ ai commencé une neuvaine à cette sainte. Avant mon entrée aucouvent, j ’ avais une grande dévotion pour elle. Je l ’ avais un peu négligée depuis.

 Mais dans la nécessité où je me trouvais, j ’ ai recommencé à la prier avec une grande ferveur. Le cinquième jour de la neuvaine, sainte Thérèse m’ apparut en rêve, maiselle semblait être encore sur terre. Elle me consolait, disant que je ne devais pastellement m’ attrister de cette affaire, mais être plus confiante en Dieu. (…) Elle ajou-ta : “  Sachez, ma sœur, que dans trois jours cette affaire arrivera à bonne fin .” (…)C ’ était comme dans un rêve et, comme dit le proverbe, “  Dieu est foi, songe est men-songe” . Cependant, le troisième jour, je réglai cette difficulté très facilement. Tout

s’ accomplit exactement comme elle me l ’ avait dit. » 278 

Hélène ne nous a pas laissé dans son journal les noms de ces saints qui n ’ont pasdaigné répondre à ses appels. En revanche, elle fut prodigieusement frappée par lefait que la jeune sainte lui soit apparue en rêve et que ce qu ’elle lui avait affirmé sesoit réalisé à la lettre. Par la suite, elle ne cessa de la prier.

Et, rendons-nous à l’évidence, la « petite fleur » de Lisieux n ’a pas eu besoin destigmates ni de corps incorruptible pour écrire le plus beau poème dédié à l’ Angegardien. Il en est poignant de tendresse, de passion et d ’attachement, quoique biendoloriste.

En un mot, le jour où l’on découvre qu’un être aussi immatériel que vivant nous

est attaché, ses rimes se transforment en autant d ’épines qui nous rappellent toutesles années que nous avons vécues sans jamais lui avoir adressé une seule pensée :

 À mon Ange gardien

Glorieux gardien de mon âme,Toi qui brilles dans ce beau cielComme une douce et pure flamme

 Près du trône de l ’  EtemelTu descends pour moi sur la terre

 Et m’ éclairant de ta splendeur

 Bel Ange, tu deviens mon frère !… 

Connaissant ma grande faiblesseTu me diriges par la main

 Et je te vois avec tendresseÔter la pierre du cheminToujours ta douce voix m’ invite

 À ne regarder que les cieux Plus tu me vois humble et petite Et plus ton front est radieux.

278 Pages 98, 99 in « Petit Journal de sœur Faustine », Hélène Kowalska, Editions Jules Hovine, 1985.

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Ô toi ! qui traverses l ’ espace Plus promptement que les éclairs Je t ’ en supplie, vole à ma place

 Auprès de ceux qui me sont chers De ton aile sèche les larmesChante combien Jésus est bonChante que souffrir a des charmes

 Et tout bas, murmure mon nom… 279 

279 In « Poésies » (extrait), pages 213-214, Le Cerf.

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14Postface, bibliographie,sources et discographie

With one breath, with one flowYou will know

 Synchronicity A sleep trance, a dream dance

 A shared romance Synchronicity

 A connecting principle Linked to the invisible Almost imperceptible

 Something inexpressible (…)  A star fall, a phone call

 It joins all Synchronicity.

The POLICE –  Synchronicity I  – in « Synchronicity »,

 A&M Records

On s’est bien moqué au cours de l’histoire de France du roi Saint Louis qui, entoute innocence, avait acheté fort cher des plumes prétendument tombées des ailesde l’ Archange Michael. Ce brave monarque, bien « crédule » à nos yeux, s’est fait,comme on dit, « avoir ». Pourtant, après cinq ans de lecture et neuf mois de rédac-tion, j’ai acquis la certitude absolue que la foi est aux yeux du Créateur, du Père, et

 bien sûr de l’ Ange, ce que l’homme peut posséder de plus précieux dans sa vie. « JEressemble au soleil que l ’ on peut d ’ autant moins voir qu’ il brille davan-tage, déclarait-IL à Marie-Madeleine de Pazzi, au cours de l’une de ses extases.  Etde même qu’ on ne  peut voir le soleil avec une autre lumière qu’ avec  lasienne, de même JE ne peux, MOI non plus, être connu que par la lu-mière que JE répands. (…)  L’ âme croit comme si elle voyait , mais celuiqui voit n’ a plus la foi, puisque la foi, c’ est croire ce qu’ on ne voit pas. » 

 Autrement dit, à chacun donc de construire sa foi et surtout de la maintenir vivante etsans s’attendre à une manifestation visible de l’ Ange gardien. Pour cela, il faudraitpasser par une NDE, et tous les accidents, comme on le sait, ne génèrent pas une telleexpérience personnelle.

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Croire que vous êtes né « sous une bonne étoile » ou que vous êtes « protégé » estune graine de foi, mais elle ne suffit pas. Si cette présomption fort justifiée pouvait setransformer en un dialogue avec votre Ange, alors votre vie connaîtrait des change-ments considérables. C’est un peu comme la position d’un canon : si vous vous trom-

pez ne serait-ce que d’un centimètre lors du tir, à l’arrivée de l’obus, ce centimètre setransforme en plusieurs kilomètres. Le point de chute se trouve ailleurs, bien éloignéde l’objectif initial. C’est de cette façon que l’on peut illustrer l’arrivée d’un Ange dansune vie quotidienne. Ce n’est seulement qu’un an plus tard, lorsque vous regardez enarrière, que vous découvrez les modifications profondes. Et si vous lui demandieztous les matins de vous guider et de vous conseiller au cours de votre journée, alorsseulement cette connexion pourrait s’épanouir. N’oubliez jamais que l’ Ange aime par-dessus tout dialoguer avec son protégé et qu ’il possède un phénoménal sens del’humour car l’ Ange habite dans le sourire :

Le sourire est le symbole : Maîtrise sur la matière

Si tu lis un livre, tu l’approches de toipour bien voirSi tu veux me lire, il faut que tu t’approches.J’HABITE DANS LE SOURIREJe ne peux pas pleurer. 280 

Ce livre avait pour ambition de convaincre, mais hélas je ne sais guère si j ’ai at-teint mon but et je me garderai bien de vous conseiller, comme San Antonio, que « sivous ne croyez pas à l ’ efficacité de l ’  Ange gardien après ça, vous n ’ avez qu’ à repor-ter ce bouquin à votre librairie, afin de l ’ échanger contre un livre de cuisine  »281. Si

 vous avez lu ce livre sans parti pris, vous penserez peut-être plus souvent à celui qui

est auprès de vous, à votre Ange gardien, et si vous vous décidez à lui parler réguliè-rement, condition sine qua non, l’essentiel sera atteint et il commencera alors à vousrépondre par des signes, des clins d’œil et des synchronicités fantastiques. Alors vousconstaterez que vous avez un ami « très haut placé ».

14 septembre, Los Angeles, Californie.

280

 Page 212 in « Dialogue avec l’Ange », op. cit. 281 In « Des clientes pour la morgue ».

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 À LIRE EN PRIORITÉ

NDE :Dr Melvin MORSE : « Des enfants dans la lumière », Ed. Robert Laffont.Dr Kenneth RING : « Sur la frontière de la vie », Ed. Robert Laffont.Père François BRUNE : « Les Morts nous parlent ». Ed. Le Félin.Dr George RITCHIE : « Retour de l’au-delà », Ed. Robert Laffont.

Et surtout :THE VISIONS OF TONDAL, un ouvrage en anglais, très beau et en couleurs, édité

par le Paul Getty Museum. Il traite la NDE du chevalier irlandais Tondal qui raconte,dans un manuscrit du XVe siècle, son voyage de « l’autre côté » en compagnie de son

 Ange gardien. Ce sublime manuscrit de quarante-cinq feuilles est, de toutes les ver-sions disponibles dans le monde, le seul à être entièrement enluminé. Ecrit en moyen« françois » par le scribe David Aubert et merveilleusement enluminé par le maîtreSimon Marmion de Valenciennes, le « Visions de Tondal » fut commandé en 1474 parla duchesse Marguerite de York. Il s’agit d’un véritable trésor (qui a échappé à laBibliothèque nationale) et dont la valeur est inestimable, au même titre qu’une toilede Léonard de Vinci. Au musée Getty, il ne peut être consulté que sur écran via CD-ROM. Faut-il le souligner, l’écran n’arrive absolument pas à restituer la finesse desminiatures, ni la délicatesse quasi céleste des couleurs inventées par Simon Marmion.

 Au cours d’une visite privée, le conservateur Thomas Kren m’a permis d’examiner lemanuscrit de la première à la dernière page. Le récit de Tondal (daté de 1149) corres-pond parfaitement aux expériences aux frontières de la mort modernes, je penseprincipalement à celle de George Ritchie et aux récits de Robert Monrœ. Nous nesaurions trop vous recommander l’acquisition de cet ouvrage (soixante-dix pages). Deplus, peu de spécialistes NDE, théologiens, angéologues et bibliophiles, connaissentl’existence de ce livre remarquable, publié en 1990, sur ce manuscrit. Les miniaturescouleurs sont reproduites à la même échelle que celles du manuscrit original (36,3 x26,2 cm).Il est possible de l’acheter par correspondance en envoyant un chèque de vingt dollars(frais d’expédition compris) au Paul Getty Museum. Ecrire (même en français) à :

Curator Thomas KrenPaul Getty Museum17985 Pacific Coast HighwayMalibu, 90265, CaliforniaUSA

MARQUES PHYSIQUES DU MYSTICISME :Joachim BOUFFLET : Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la viemystique. Tome I : Phénomènes objectifs. Tome II : Phénomènes subjectifs. À pa-

raître.

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 ANGES :Gitta MALLASZ : Dialogues avec l ’  Ange, Ed. Aubier.

 Vincent KLEE :  Les plus beaux textes sur les Saints Anges, tomes I et II, Nouvelles

Editions Latines.

 VIE DES SAINTS :Marie WINOWSKA : Le Vrai Visage de Padre Pio, Ed. Fayard.Bernard RUFFIN :  Padre Pio, the True Story, Expanded Ed., Ed. OSV. Huntington,Indiana, USA.

LES ANGES DANS L’ ART :Etienne CHOPPY : L’  Annonciation, Ed. AGEP, Marseille.

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BIBLIOGRAPHIE & SOURCES

[TITRE/AUTEUR/EDITEUR, Année, Lieu, (genre)]

 A Book of Angels / Sophy Burnham / Ballantine Books, 1990, New York (ANGES) A Glimpse for Eternity / Betty Malz / Chosen Books, 1977 (NDE) A Guide to the Saints / Kristine White / Ivy Books, 1992, New York (HAGIO) A Handbook of Angels I  H. C. Moolenburgh / C. W. Daniel Co Ltd., 1984 (ANGES) A Life after Death / Ralph Harlow / Mc Fadden Bartell Book, 1968, New York (NDE) A Window to Heaven /  Diane Komp / Zondervan, 1992, Grand Rapids (Michigan)

(NDE) Adventures in Immortality  / George Gallup Jr & William Proctor / Mc Grow Hill,1982, New York (NDE)

 After Death Experience (The) / Ian Wilson / Quill, 1987, New York (NDE) Akita, the Tears and Message of Mary / Teiji Yasuda / 101 Foundation, 1989, Asbury(New Jersey) (APPARI)

 All About Angels / Paul O’Sullivan / Rockford (Illinois) / Tan Books, 1990 (ANGES) Alone of All her Sex / Marina Warner / First Vintage Books, 1983 (HAGIO) Anges, Astres et Cieux  / Bernard Teyssèdre / Albin Michel, 1986, Paris (ANGES) Angel Fire / Andrew Greeley / TOR Books (ROMAN) Angels & Mortals / Ouvrage américain collectif / Quest Books, 1990 (ANGES) Angels Letters / Sophy Burnham / Ballantine Books, 1991, New York (ANGES) Angels on Assignment   / Charles Hunter / Hunter Books, 1979, Kingwood (Texas)(ANGES)

 Angels Watching Over Me / Betty Malz / Chosen Books, 1986 (ANGES) Angels, an Endangered Species  / Malcolm Godwin / Simon & Schuster 1990, New York (ANGES et ART) Angels : God ’ s Secret Agents / Billy Graham / Word Publishing, 1986, Dallas (Texas)(ANGES)

 Anges / R. P. Regamey / Pierre Tisné, Paris., 1946 (ANGES et ART) At Hour of Death / Osis & Haraldsson / Avon Books, 1977, New York (NDE) Az Angyal Vàlaszol / Gitta Mallasz / Daimon Verlag, 1976, Zurich (Suisse) (ANGES) Beyond and Back /   Ralph Wilkerson / Melodyland, 1977, Anaheim (California)(NDE)

 Beyond Death / Stanislav Grof / Thamson & Hudson, 1980, New York (NDE) Beyond Death’ s Door / Maurice Rawlings / Bantam Books, 1979, New York (NDE) Bible et les Saints (la) / Duchet-Sucheaux /Pastoureau / Flammarion, 1990, Paris(HAGIO)

 Bienheureuse Gemma Galgani (la) / Germano et Félix, Revue de la Passion, LibrairieMignard, Paris, 1933 (HAGIO)

 Bilocations de mère Yvonne-Aimée /   Laurentin & Mahéo / ŒIL, 1990, Paris(HAGIO)

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 Bleeding Mind (the) / Ian Wilson / Weidenfeld & Nicolson, 1988, Londres(STIGMATES)

 Butler’ s Lives of Saints / Michael Walsh / Harper Collins, 1991 (HAGIO)Catapult, a Biography on R.  Monrœ  / Bayard Stockton / Donning, 1989, Norfolk

(Virginia) (BIO)Catherine of Siena / Alice Curtayne / TAN, 1980, Rockford (Illinois) (HAGIO)Catherine of Siena /  Anne Balwin / OSV, 1987, Huntington (HAGIO)Ce qu’ ils ont vu au seuil de la mort  / Osis & Haraldsson / Ed. du Rocher, 1982, Paris(NDE)Center of the Cyclone (the) / John Lilly / Julian Press, 1972 (VÉCU)Charbel, un saint du Liban  / Jean-Pierre Haddad / Maison-Neuve, 1978, Paris(HAGIO)Cité mystique vol. 1 / Marie d’ Agreda / Téqui, 1970, Paris (RÉVÉL.)Cité mystique vol. 2 / Marie d’ Agreda / Téqui, 1970, Paris (RÉVÉL)Cité mystique vol 3 / Marie d’ Agreda / Téqui, 1970, Paris (RÉVÉL)

Closer to the Light  / Melvin Morse & Paul Perry / Ivy Books, 1990 (NDE)Coming back to Life / Phyllis Atwater / Ballantine Books, 1989, New York (NDE) Death Bed Visions / William Barret / Aquarian Press, 1986 (NDE) Des enfants dans la lumière  / Melvin Morse & Paul Perry / Robert Laffont, 1992,Paris (NDE)

 Des prodiges et des hommes / Hélène Renard / Philippe Lebaud, 1989, Paris(STIGMATES INCORRUP)

 Dialogue avec l ’  Ange, Intégrale / Gitta Mallasz / Aubier, 1990, Paris (ANGES) Dictionary of Angels / Gustav Davidson / The Free Press, 1967, New York (ANGES) Dictionary of Saints / John Delaney / Image Book Double-day, 1983, New York(HAGIO)

 Dictionnaire des Symboles  / Chevalier & Gheerbrant / Bouquins, 1982, Paris(SYMBOL)

 Dictionnaire du Christianisme / Jean-Mathieu Rosey / Marabout, 1990, Alleur (Bel-gique) (THÉOL)

 Dieu seul le sait ; enquête sur les miracles / Dominique Rouch / Hachette, Carrère,1990, Paris (MIRACLES)

 Dis… Ecris… / Marie-Angélique Millet / Carmel de Gravigny – Eure, Ed. Résiac, 1981,Montsurs (France) (RÉVÉL)

 Do you have a Guardian Angel / John Ronner / Mamre Press, 1985 (ANGES) Dolorous passion of our Lord Jesus Christ (the) /  Anne-Catherine Emmerich / TanBooks, Rockford (Illinois), 1983 (RÉVÉL)

 Ecrits / Gemma Galgani / Téqui, 1988, Paris (HAGIO) Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, volume 1 / Joachim Boufflet / F. -X. de Guibert –  ŒIL / Paris, 1992 (trois autres volumes enpréparation au moment de cette impression)

 En route vers Oméga / Kenneth Ring / Robert Laffont, 1991, Paris (NDE) Enfances / Françoise Dolto / Seuil, 1986, Paris (VÉCU) Eucharisties Miracles  / Joan Carroll Cruz / Tan Books, 1987, Rockford (Illinois)(MIRACLES)

 Extases féminines / Jean-Noël Vuarnet/ Hatier, 1991, Paris (ESSAI) Fantastiques expériences de voyage astral / Robert Monrœ / Robert Laffont, 1990,Paris (HORS DU CORPS)

 Figures mystiques féminines / Louis Bouyer / Cerf, 1989, Paris (THÉOL)

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 Final Gifts / Callanan & Kelley / Poseidon Press, New York, 1992 (NDE) Fleur des saints (La) / Omer Englebert / Albin Michel, 1990, Paris (HAGIO) Folie de la croix, Gemma Galgani, vol. 1 (la) / J. -F. Ville-pelée / Parvis, 1977, Haute- ville (Suisse) (HAGIO)

 Folie de la croix, Gemma Galgani, vol. 2 (la) / J. -F. Villepelée / Parvis, 1977, Haute- ville (Suisse) (HAGIO) Folie de la croix, Gemma Galgani, vol. 3 (la) / J. -F. Villepelée / Parvis, 1977, Haute- ville (Suisse) (HAGIO) Full Circle / Barbara Harris / Pocket Books, 1990, New York (NDE)Garabandal, the Village speaks  / Ramon Perez / Lindenhurst (New York), 1985(APPARI)Gateway Experience (the) / Monrœ Institute / Monrœ Institute, 1989, Faber (Virgin-ia) (HORS DU CORPS)Gemma Galgani, Vierge de Lucques  / Thor Salviat / Maison de la Bonne Presse,1936, Paris (HAGIO)

Ghosts of the Air / Martin Caidin / Bantam Books, 1991, New York (VÉCU)Glimpse of Eternity : NDE   / Arvin Gibson / Horizon Publishers, 1992, Bountiful(Utah) (NDE)God Calling / (anonyme) / A. J. Russel : Jove Books, 1978, New York (RÉVÉL)God speaks at Garabandal  / Joseph A. Pelletier / Worcester (Massachusetts), 1970(APPARI)

 Harpers Encyclopedia of Mystical & Paranormal  / Rosemary Guiley / Harper, 1991,San Francisco (DIVERS)

 I   Speak and Heal For the Angels / Elisabeth Rose / Light Technology, 1990, Sedona(Arizona) (ANGES)

 Incorruptibles (the) / Joan Carroll Cruz / Tan Books, 1977, Rockford (Illinois)

(INCORRUP)Je dois raconter ma vie, l’ Ange gardien mon ami / Cecilia Cony / Téqui, 1988, Paris(HAGIO)

 John Lilly, so Far / Francis Jeffrey / Jeremy Tarcher, 1990, Los Angeles (Ca) (VÉCU) Joseph Smith, the Prophet  / Truman Madsen / Bookcraft, 1989, Salt Lake City (Utah)(HAGIO)

 Journey beyond Life (the) / Willmore & Sorensen / Sounds of Zion, 1988, Midvale(Utah) (NDE)Jubilation dans la lumière divine de Françoise Romaine / Marie-Pascal Dickson /ŒIL, 1989, Paris (HAGIO)L’ Anacrisie, pour avoir la communication avec son Ange gardien / Pélagius / Caris-

cript, 1988, Paris (ANGES)L’ Ange de la présence : essai sur le maître intérieur / Antoine Kerlys / Terre blanche,1989 (ANGES)

 L’  Ange et l ’  Homme / Ouvrage collectif / Albin Michel, 1978, Paris (ANGES) L’  Annonciation / Etienne Choppy / AGEP, 1991, Marseille (France) (ANGES et ART) L’  Homme et les Anges / Hans- Verner Schrœder / ION À, 1986, Paris (ANGES) La Mort est un nouveau soleil   / Elisabeth Kübler-Ross / Press-Pocket, 1990, Paris(NDE)

 La Mort, porte de la vie / Elisabeth Kübler-Ross / Ed. du Rocher, 1990, Paris (NDE) La Mort transfigurée / Evelyne-Sarah Mercier / L’ Âge du Verseau, Paris, 1992 (NDE) Le Message de Padre Pio / Katharina Tangari / Publications du Courrier de Rome,

1990, Versailles (HAGIO)

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– 300 – 

 Le Nouveau Testament  / Traduction d’Osty & Trinquet / Seuil, 1978, Paris Les « Morts » ont donné signe de vie / Jean Prieur / Lanore, Sorlot, 1984, Paris (AU-DELÀ)

 Les Âmes du purgatoire m’ ont dit  / Maria Simma / Christiana, 1969, Stein am Rhein

(Suisse) (RÉVÉL) Les Anges / Friedrich von Lama /Christiana, 1987, Stein am Rhein (Suisse) (HAGIO) Les Anges / Philippe Faure / Cerf, 1988, Paris (ANGES) Les Anges chez saint Thomas d ’  Aquin / Jean-Marie Vernier / Nlles Editions Latines,1986, Paris (THÉOL)

 Les Anges et leur mission / Jean Daniélou / Desclée, 1990, Paris (Anges) Les Morts nous parlent  / François Brune / Le Félin, 1988, Paris (NDE) Les Plus Beaux Textes sur les Saints Anges I  / Vincent Klee / Nlles Editions Latines,1984, Paris (THÉOL)

 Les Plus Beaux Textes sur les Saints Anges II  / Vincent Klee / Nlles Editions Latines,1984, Paris (THÉOL)

 Les  Stigmates d ’ Yvonne-Aimée de Malestroit / R. Laurentin, P. Mahéo / ŒIL, 1988,Paris (HAGIO) Life at Death / Kenneth Ring / Quill, 1982, New York (NDE) Life of Anne-Catherine Emmerich vol. I  / Carl Schmöger / Tan Books, 1976, Rockford(Illinois) (HAGIO)

 Life of Anne-Catherine Emmerich vol. II / Carl Schmöger / Tan Books, 1976, Rock-ford (Illinois) (HAGIO)

 Life of Mary as Seen by the Mystics (the) / Tan Books, Rockford (Illinois), 1991(RÉVÉL)

 Life of the Blessed Virgin Mary (the) /  Anne-Catherine Emmerich / Rockford (Illi-nois) / Tan Books, 1970 (RÉVÉL)

 Livre des Dialogues (le) / Catherine de Sienne / Seuil, 1953, Paris (RÉVÉL) Livre des Œuvres divines  (le) / Hildegarde von Bingen / Albin Michel, 1982, Paris(RÉVÉL)

 Livre des Révélations (le) / Julienne de Norwitch / Cerf, 1992, Paris (RÉVÉL) Livre des Visions et instructions (le) / Angela de Foligno / Seuil, 1991, Paris (RÉVÉL) Lui et Moi, vol. I / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1948, Paris (RÉVÉL) Lui et Moi, vol. II / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1950, Paris (RÉVÉL) Lui et Moi , vol. III / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1952, Paris (RÉVÉL) Lui et Moi, vol. IV / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1953, Paris (RÉVÉL) Lui et Moi , vol. V / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1953, Paris (RÉVÉL) Lui et Moi, vol. VI / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1957, Paris (RÉVÉL)

 Lui et Moi, vol. VII / Gabrielle Bossis / Beauchesne, 1979, Paris (RÉVÉL) Lumière de l ’ au-delà (la) / Raymond Moody et Paul Perry / Robert Laffont, 1988, Ed.J’ai lu, 1991, Paris (NDE)

 Lumières nouvelles sur  « la vie après la vie  » / Raymond Moody et Paul Perry /Robert Laffont, 1980, Ed. J’ai lu, 1981, Paris (NDE)

 Making Saints / Kenneth Woodward / Touchstone Book, 1990, New York (THÉOL) Many Faces of Angels (the) / Harvey Humann / Devors’s Publications, 1986, Marinadel Rey (California) (ANGES)

 Marie-Julie Jahenny / Pierre Roberdel/ Résiac, 1987, Montsurs (France) (HAGIO) Married Saints /   Selden Delany / Longmans, Green and Co, 1935, New York(HAGIO)

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– 301 – 

 Marthe Robin : le voyage immobile  / Jean-Jacques Antier / Perrin, 1991, Paris(HAGIO)

 Mary, Queen of Peace, Stay with Us / Guy & Armand Girard / Ed. Paulines, Montré-al, 1988 (HAGIO)

 Meaning of Akita (the) / John M. Haffert / 101 Foundation, Asbury (New Jersey),1989 (MIRACLES) Médecins du ciel , médecins de la terre / Maguy Lebrun / Robert Laffont, 1987, Paris(VÉCU)

 Méditations sur les 22 arcanes majeurs / (anonyme) / Aubier, 1980, Paris (THÉOL) Mémoires de sœur Lucie / Louis Kondor / Vice-Postulaçao dos Videntes, 1991, Fati-ma (Portugal) (VÉCU)

 Mes relations avec les âmes du purgatoire  / Marie-Anne Lindmayr / Christiana,Stein am Rhein (Suisse), 1986 (RÉVÉL)

 Messages de l ’ après-vie / Bernard Raquin / L’ Âge du Verseau, 1990, Paris (VÉCU) Messengers of Light / Terry Lynn Taylor / H. J. Kramer, 1990, Triburon (ANGES)

 Metanoïa / Aimé Michel / Albin Michel, 1986, Paris (STIGMATES) Miracles / Scott Rogo / Aquarian Press, 1991, London (MIRACLES) Modem Saints Book 1 / Ann Ball / Tan Books, 1983, Rockford (Illinois) (HAGIO) Modem Saints Book 2 / Ann Ball / Tan Books, 1990, Rockford (Illinois) (HAGIO) Mon Ange marchera devant toi  / Georges Huber / Saint-Paul, 1986, Paris (ANGES)Multiplication des apparitions de la Vierge aujourd ’hui / René Laurentin / Fayard,1991, Paris (APPARI)

 My Life after Dying / George G. Ritchie / Hampton Roads, 1991, Norfolk (Virginia)(NDE)

 Mysterious Shroud / Vernon Miller / Image Book, 1988, New York (S. SUAIRE)O Children,  Listen to Me / Robert François / Lindenhurst (New York), 1980

(APPARI)Omega Project (the) / Kenneth Ring / William Morrow, 1992, New York (NDE)On Children and Death / Elisabeth Kübler-Ross / Collier Books, 1985, New York(NDE)On Death and Dying / Elisabeth Kübler-Ross / Collier Books, 1969, New York (NDE)One Family Experience / Pat Devlin / (à compte d’auteur), 1989, Lubbock (Texas)(APPARI)Otherworld Journeys  / Carol Zaleski / Oxford University Press, 1987, New York(NDE)Our Lady de Fatima / William Thomas Walsh / Image Doubleday, 1954, New York(APPARI)

Oxford Dictionary of Saints (the) / David Hugh Farmer / Oxford University Press,1987 (2e éd.), Oxford (HAGIO)

 Padre Pio : « l ’ heure des anges » / Giovanni Sienna / Editions Arcangelo, 1977, SanGiovanni Rotondo (Italie) (ANGES)

 Padre Pio témoin de Dieu / Jean Derobert / Jules Hovine, 1986, Marquain (Belgique)(HAGIO)

 Padre Pio, the True Story, Expanded Ed. / Bernard Ruffin / OSV, 1991, Huntington(Indiana) (HAGIO)

 Paroles de Jeanne d ’  Arc / Odet Perrin / Mermod, 1961, Lausanne (Suisse) (HAGIO) Passionate Women : Two Medieval Mystics / Elisabeth Dreyer / Paulist Press, 1989,New York, (HAGIO)

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 Passons sur l ’ autre rive : anges et démons / Jean Derobert / J. Hovine, 1983, Mar-quain (Belgique) (ANGES)

 Penguin Dictionary of Saints (the) / Donald Attwater / Penguin Books, 1983 (2e éd.),Londres, New York (HAGIO)

 Père Lamy (le) / Paul Biver / Ed. du serviteur, 1988 (nouv. éd.), Chiry-Ourscamp(Oise) (HAGIO) Petit Journal de sœur  Faustine / Hélène Kowalska / Editions Jules Hovine / 1985.Marquain, Belgique (VÉCU)

 Petite vie de Jeanne d ’  Arc  / Régine Pernoud / Desclée de Brouwer, 1990, Paris(HAGIO)

 Petite vie de Marthe Robin  / Raymond Peyret / Desclée de Brouwer, 1988, Paris(HAGIO)

 Poésies / Thérèse de l’Enfant-Jésus / Le Cerf, 1979, Paris (DIVERS) Pseudo-Dionysius : the Complete Work  / Pseudo-Dionysius / Paulist Press, 1987,New York (THÉOL)

Questions and Answers on Death and Dying /  Elisabeth Kübler-Ross / Collier Books,1974, New York (NDE)Qui sont les anges / Maria-Pia Guidici / Nouvelle Cité, 1985, Paris (ANGES)

 Recollections of Death / Michael Sabom / Harper & Row, 1982 (NDE) Relics / Joan Carroll Cruz / OSV, 1984 (THÉOL) Remember the Secret   / Elisabeth Kübler-Ross & Heather Preston / Celestial Arts,1982, Berkeley (California) (NDE)

 Return from Death  / Margot Grey / Arkana, Penguin Books, 1985, Londres, New York (NDE) Return from Tomorrow / George G. Ritchie / Chosen Books, 1978 (NDE) Riddle of Konnersreuth, Theresa Neumann  / Paul Siwek / Bruce, 1953, Milwaukee

(HAGIO) Rita, la sainte des impossibles / Jo Lemoine / Médiaspaul, 1990, Paris (HAGIO) Saint Michael & the Angels  / (anonyme) / Tan Books, 1977, Rockford (Illinois)(THÉOL)

 Sainte du Paray Marguerite-Mairie (la) / Jean Ladame / Résiac, 1986, Montsurs(France) (HAGIO)

 Santa Gemma e il suo sanctuario / Monastero Passioniste, Lucca, Italia (HAGIO) Science à l ’ épreuve du linceul (la) / Arnaud-Aaron Upinsky / ŒIL, 1990, Paris (S.SUAIRE)

 Scientist (the) /  John Lilly / Ronin Publishing, 1988, Berkeley (California) (VÉCU) Send me your Guardian Angel   / Allessio Parente / San Giovanni Rotondo, 1984

(Italy) (ANGES) Shroud of Turin (the) / Ian Wilson / Doubleday, 1979, New York (S. SUAIRE) Si tu m’ ouvres la porte / (anonyme) / Parvis, 1977, Haute-ville (Suisse) (RÉVÉL) Sign and Symbols in Christian Art   / George Ferguson / Oxford University Press,1989, New York (SYMBOL)

 Source noire (la) / Patrice van Eersel / Librairie générale française, 1991, Paris(NDE)

 Star on the Mountain / M. Laffineur, M. -T. Le Pelletier / Lindenhurst, New York,1969 (APPARI)

 Sterben ist doch ganz anders / Johann Hampe / Kreuz Verlag, 1977, Stuttgart (Alle-magne) (NDE)

 Stigmata / Ian Wilson / Harper & Row, 1989, New York (STIGMATES)

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 Stigmatisés et apparitions / Pascal Sanchez-Ventura / Nlles Editions Latines, 1967,Paris (APPARI STIGMATES)

 Super-moi  / Ian Wilson / Presses Pocket, 1991, Paris (NEW AGE) Sur la frontière de la vie / Kenneth Ring / Robert Laffont, 1982, Paris (NDE)

 Synchronicity /  C. G. Jung / Princeton University Press, 1973, Princeton (New Jer-sey) (PSY) Synchronicity, the Bridge between Matter and Mind  / David Peat / Bantam Books,1987, New York (SCIENCES)Talking with Angels / Gitta Mallasz / Daimon Verlag, 1988 (ANGES)Teresa Musco / Fausto Rossi / Parvis, 1991, Hauteville (Suisse) (HAGIO)Thérèse Neumann la crucifiée / Ennemond Boniface / P. Lethielleux, 1989, Paris(HAGIO)They Bore the Wounds of Christ  / Michael Freeze / OSV, 1989, Huntington (Indiana)(STIGMATES)Touching the Unseen World / Betty Malz / Chosen Books, 1991, New York (NDE)

Treasury of Women Saints  / Ronda De Sola Chervin / Servant Publications, 1991, Ann Arbor (Michigan) (HAGIO)Trois Stigmatisés de notre temps / Jean Barbier / Téqui, 1987, Paris (STIGMATES)Vie après la vie (la) / Raymond Moody et Paul Perry / Robert Laffont, 1975, Ed. J’ailu, 1980, Paris (NDE)Vie authentique de Catherine Labouré (la) / Desclée de Brouwer, 1982, Paris / RenéLaurentin (HAGIO)Vie et œuvres de sœur Marie Lataste / Pascal Darbins / Téqui, 1974, Paris (HAGIO)Vie de Catherine Labouré  / René Laurentin / Desclée de Brouwer, 1981, Paris(HAGIO)Vie de saint Michel Archange  / François Ducaud-Bourget / Forts dans la foi, 1976,

Bléré (76) (France) (AVENTURES)Vie de sainte Thérèse d ’  Avila (la) / Marcelle Auclair / Seuil, 1960, Paris (HAGIO)Vie et visions de sœur de la Nativité / Pierre Roberdel / Résiac, 1985, France(HAGIO)Visions of Thérèse Neumann (the) / Johanes Steiner / Alba House, 1975 (HAGIO)Visions of Tondal (the) / Thomas Kren & Roger Wieck / Paul Getty Museum, 1990,Malibu (California) (NDE)Voyage hors du corps (le) / Robert Monrœ  / Garancière, 1986, Paris (HORS DUCORPS)Vrai Visage de Padre Pio (le) / Maria Winowska / Fayard, 1955, Paris (HAGIO)Vraie Vie en Dieu (la) / Vassula Ryden / ŒIL, 1990, PARIS (RÉVÉL)

Way of Divine Love (the) / Sœur Josefa Menendez / Tan Books, 1972, Rockford (Illi-nois) (RÉVÉL)When Angels Appear / Hope MC Donald / Day Break Book, 1982, Grand Rapids(Michigan) (ANGES)

 When Bad Things Happen to Good People / Harold Kushner / Avon Books, 1981 (?)Whole in One / David Lorimer / Arkana, 1990, Londres (NDE)With the Tongue of Men and Angels / Arthur Hastings / Holt, Rinehart & Winston,1991, Fort Worth (Texas) (NEW AGE)World and Work of the Holy Angels (the) / Robert Fox / Fatima Family, 1991, Alex-andria (South Dakota) (ANGES « sectaires »)

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DISCOGRAPHIE Alice Cooper – Second Corning – in « Love it to Death », Warner Bros RecordsB52’s (the) – Cosmic Thing – in « Cosmic Thing », : r RecordsChris Rea – Giverny – in « On the Beach », Magnet RecordsCommunards (the) – Heavens Above – in « Communards », MCA Records

 Dark Angels – The New Priesthood – in « Time does not Heal », Combat Records Dany Brillant – Suzette – in « C’est ça qui est bon », WEA Records David Bowie – Golden Years – in « Station to Station », RYKO Records David Bowie – Let’s Dance – in « Let’s Dance », EMI Records David Bowie – Word on a Wing – in « Station to Station », RYKO Records

 Eddie Brickell & New Bohemians  – 10.000 Angels –  in « Ghost of a Dog », GeffenRecords

 Eurythmics – There must be an Angel – in « Be yourself Tonight », RCA RecordsGenesis – Vision of Angels – in « Trespass », Charisma RecordsGuns n’  Roses – Coma – in « Use your Illusion », Geffen Records

 INXS  – Bitter Tears – in « X », Atlantic Records Jacques Higelin – Un grain de poussière – in « Alertez les bébés », EMI Records Jean-Louis Murat  – L’ Ange déchu – in « Cheyenn Autumn », Virgin Records Julien Clerc – Souffrir par toi n’est pas souffrir – in « N° 7 », EMI Pathé Records Laurie Anderson – Ramon – in « Strange Angels », Warner Bros Records Laurie Anderson – Strange Angels – in « Strange Angels », Warner Bros Records Led Zeppelin  –  Over the Hills and Far Away –  in « Houses of the Holy », AtlanticRecords

 Madonna – Like a Virgin – in « Like a Virgin », Sire Records Magma – Mekanik Destruktiv Kommandoh, Seventh Records Martha Davis & The Motels – Trust me – in « Little Robers », Capitol Records Niagara – Je dois m’en aller – in « Encore un dernier baiser », Polydor Records Niagara – J’ai vu – in « Religion », Polydor Records Nine Inch Nails – Head like a Hole – in « Pretty Hate Machine », TvT Records Paula Abdul  – State of Attraction – in « Forever your Girl », Virgin Records Peter Gabriel  – That Voice Again – in « So », Geffen Records Police (the) – Synchronicity I – in « Synchronicity », A&M Records Prince – I would die 4 U – in « Purple Rain », Warner Bros Records Siouxsie & The Banshees – Cascade – in « A Kiss in the Dreamhouse », Polydor Re-cords

 Siouxsie & The Banshees – Fear – in « Superstition », Geffen Records Siouxsie & The Banshees  –  The Last Beat of my Heart – in « Peep Show », GeffenRecords

 Stevie Wonder – Have a Talk with God – in « Song of the Keys of the Life », TamlaMotown Records

 Sting – The Secret Marriage – in « Nothing like the Sun », A&M RecordsTalking Heads  –  Thank You For Sending Me an Angel –  in « More Songs about

Buildings and Food », Sire Records

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– 305 – 

Talking Heads – Who is it ? – in « Talking Heads : 77 », Sire RecordsToni Childs –  Walk and Talk like Angels – in « Union », A&M Records

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– 306 – 

 Achevé d’imprimer en France (Malesherbes)par Maury-Imprimeur le 30 mai 2008.Dépôt légal mai 2008. EAN 97822903416981er dépôt légal dans la collection : février 1995

Éditions J’ai lu87, quai Panhard-et-Levassor,75013 Paris

Diffusion France et étranger : Flammarion

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