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NOTE D’INFORMATION PRESENTATION DES "EME" Les enrobés à chaud pour couche d'assise appar- tiennent soit à la famille des graves bitume (GB), soit à la famille des enrobés à module élevé (EME). Depuis 1991, ces deux familles font respective- ment l'objet de la norme NF P 98-138 et de la norme NF P 98-140. La norme « grave bitume » distingue 3 classes de grave bitume : GB classe 1, GB classe 2 et GB classe 3. La norme « enrobé à module élevé » distingue 2 classes d'enrobé à module élevé : les EME clas- se 1 et les EME classe 2. Le classement d'un enrobé d'assise dans l'une de ces 5 catégories se fait sur la base de la teneur en liant et sur la base des caractéristiques mécaniques (orniérage, tenue à la fatigue, module) obtenues en laboratoire. Le tableau ci-après (page 2) décrit les 5 types d'enrobés d'assise : Commentaires concernant le tableau (page 2) - Les essais et performances concernant la résis- tance à l'orniérage, la détermination du module, la résistance en fatigue doivent être spécifiés en fonction des conditions d'usage. Pour le réseau national, le guide d'application des normes indique les cas et les niveaux de spécification à utiliser. - Les EME présentent des caractéristiques méca- niques en laboratoire (orniérage, fatigue, module) supérieures à celles des graves bitume. - Les GB classe 1 ne doivent pas être utilisées sur le réseau national non concédé (cf. guide d'appli- cation des normes). - Les enrobés à module élevé de classe 2 ont un dosage en bitume plus élevé que celui des graves bitume : cela conduit à un pourcentage de vides faible et à une bonne résistance en fatigue. La rigidi- té du bitume apporte un module élevé, et une bonne résistance à l'orniérage. Compte tenu de leurs per- formances en laboratoire (dont certaines sont utili- sées dans le calcul de dimensionnement), les enro- bés à module élevé de classe 2 peuvent conduire à des réductions des épaisseurs de couche. - Les enrobés à module élevé doivent être obligatoi- rement recouverts d'une couche de roulement en enrobés (enduit possible si couche de roulement provisoire). - Les EME de classe 1 ont une tenue en fatigue infé- rieure à celle des EME de classe 2. Ils sont souvent utilisés pour leur résistance à l'orniérage. LES ENROBES A MODULE ELEVE CHAUSSEES DEPENDANCES Auteur : Observatoire des Techniques de Chaussées Editeur : 96 1 La présente note, écrite dans le cadre de l'Observatoire des Techniques de Chaussées, situe les enrobés à modulé elevé par rapport aux autres techniques d'assise, puis dresse le bilan de comportement (fissuration, orniérage) des enrobés à module élevé utilisés depuis une quinzaine d'années sur le réseau routier. Avril 1997

Enrobés (Les) à Module Élevé

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EME

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  • NOTEDINFORMATION

    PRESENTATION DES "EME"

    Les enrobs chaud pour couche d'assise appar-tiennent soit la famille des graves bitume (GB), soit la famille des enrobs module lev (EME).

    Depuis 1991, ces deux familles font respective-ment l'objet de la norme NF P 98-138 et de la norme NF P 98-140.

    La norme grave bitume distingue 3 classes de grave bitume : GB classe 1, GB classe 2 et GBclasse 3.

    La norme enrob module lev distingue 2 classes d'enrob module lev : les EME clas-se 1 et les EME classe 2.

    Le classement d'un enrob d'assise dans l'une deces 5 catgories se fait sur la base de la teneur enliant et sur la base des caractristiques mcaniques(ornirage, tenue la fatigue, module) obtenues enlaboratoire.

    Le tableau ci-aprs (page 2) dcrit les 5 typesd'enrobs d'assise :

    Commentaires concernant le tableau (page 2)

    - Les essais et performances concernant la rsis-tance l'ornirage, la dtermination du module, larsistance en fatigue doivent tre spcifis en

    fonction des conditions d'usage. Pour le rseaunational, le guide d'application des normesindique les cas et les niveaux de spcification utiliser.

    - Les EME prsentent des caractristiques mca-niques en laboratoire (ornirage, fatigue, module)suprieures celles des graves bitume.

    - Les GB classe 1 ne doivent pas tre utilises surle rseau national non concd (cf. guide d'appli-cation des normes).

    - Les enrobs module lev de classe 2 ont undosage en bitume plus lev que celui des gravesbitume : cela conduit un pourcentage de videsfaible et une bonne rsistance en fatigue. La rigidi-t du bitume apporte un module lev, et une bonnersistance l'ornirage. Compte tenu de leurs per-formances en laboratoire (dont certaines sont utili-ses dans le calcul de dimensionnement), les enro-bs module lev de classe 2 peuvent conduire des rductions des paisseurs de couche.

    - Les enrobs module lev doivent tre obligatoi-rement recouverts d'une couche de roulement enenrobs (enduit possible si couche de roulementprovisoire).

    - Les EME de classe 1 ont une tenue en fatigue inf-rieure celle des EME de classe 2. Ils sont souvent utiliss pour leur rsistance l'ornirage.

    LES ENROBES A MODULE ELEVE

    CHAUSSEESDEPENDANCES

    Auteur : Observatoire des Techniques de Chausses

    Editeur :

    96

    1

    La prsente note, crite dans le cadre de l'Observatoire des Techniques de Chausses,situe les enrobs modul elev par rapport aux autres techniques d'assise, puis dressele bilan de comportement (fissuration, ornirage) des enrobs module lev utilissdepuis une quinzaine d'annes sur le rseau routier.

    Avril 1997

  • 2

    GB classe 1 GB classe 2 GB classe 3 EME classe 1 EME classe 2

    Domaine d'emploi Ralisation d'assises dans le cadre de travaux neufs ou de renforcement

    Epaisseur moyenne GB 0/14 : 8 12 cm EME 0/10 : 6 10 cmdutilisation GB 0/20 : 10 15 cm EME 0/14 : 7 12 cm

    EME 0/20 : 10 15 cm

    Epaisseur minimale GB 0/14 : 7 cm EME 0/10 : 5 cmdutilisation GB 0/20 : 9 cm EME 0/14 : 6 cm

    EME 0/20 : 8 cm

    Courbe granulomtrique GB 0/14 : EME 0/14 :type passant 10 mm : 78 passant 10 mm : 78

    passant 6,3 mm : 58 passant 6,3 mm : 58passant 2 mm : 34 passant 2 mm : 34passant 0,08 mm : 8 passant 0,08 mm : 8

    Teneur en liant pour GB 0/14 GB 0/14 GB 0/14 EME 0/14 EME 0/14r = 2,65 g/cm 3 (masse 3,8 % 4,2 % 4,7 % 4,2 % 5,7 %volumique des granulats)

    Nature du liant Gnralement du bitume pur 35/50Bitume spcial gnralement

    de grade dur

    Performances en laboratoire 10 % 10 % 10 % 8 % 8 % essai d'ornirage (60 C) (10 000 cycles) (10 000 cycles) (10 000 cycles) (30 000 cycles) (30 000 cycles)

    essai de module 9 000 9 000 14 000 14 000complexe (MPa)

    essai de dterminationdu module et de la perte 9 000 9 000 16 000 16 000de linarit (MPa)

    essai de fatigue 6 106 cycles en micro 80 90 100 130dformation (10 -6)

    pourcentage de vides obtenir sur planche de 14 % 11 % 10 % 10 % 6 %vrification ou de rfrence

  • 3

    QUANTITES - DVELOPPEMENT

    Les enrobs module lev de classe 2 sontdvelopps depuis 1980. Les enrobs module levde classe 1 sont apparus en 1992.

    Aprs enqute auprs des entreprises et dessocits ptrolires, on peut estimer que les quantitsmises en uvre entre 1989 et 1993 sont lessuivantes :

    anne 1989 500 000 tonnes anne 1990 1 100 000 tonnes anne 1991 1 million de tonnes anne 1992 entre 1,5 et 1,9 millions de tonnes anne 1993 900 000 tonnes

    anne 1994 1 100 000 tonnes anne 1995 1 110 000 tonnes

    Il n'a pas t possible de distinguer les quantitsralises en EME de classe 1 et les quantits en EMEde classe 2.

    Cependant, il semblerait que les chantiers rali-ss en EME de classe 1 reprsentent une proportiontrs faible.

    DESIGNATION DES PRODUITS

    Le tableau ci-aprs donne pour une classe d'enro-b module lev donne, la dnomination commer-ciale et le nom de l'entreprise.

    La suite de la note d'information est consacre aux enrobs module lev de classe 1 et de classe 2.

    Liste alphabtique des produits, compte tenu des rponses des Entreprises

    Dnomination Famille Entreprise(Classe) ou Socit

    BBTHM EME classe 2 EJL

    CMR STRUCTUR EME classe 2 CMR

    COLBASE N EME classe 1 COLAS

    COLBASE S EME classe 2 COLAS

    COLBASE X EME classe 1

    COMPOMODULE H* EME classe 2 SCREG

    COMPOMODULE H* EME classe 1 SCREG

    COMPOMODULE G* EME classe 1 SCREG

    COMPOMODULE G* EME classe 2 SCREG

    COMPOMODULE P* EME classe 1 SCREG

    COMPOMODULE P* EME classe 2 SCREG

    Enrobs au liant BP Structur 15/25 ** EME classe 2 SOCIETE BP

    Enrobs au liant ELF FZN 10/20 EME classe 2 CBC

    E.D.H.R. EME classe 2 CBC

    GBTHP classe 2 EME classe 2 LE FOLL

    G PERFORMA EME classe 2 Entreprise MALET

    G STRUCTUR EME classe 2 GERLAND

    G STRUCTUR EME classe 2 STPV

    GBHC 16 EME classe 1 SACER

    GBHC 16 EME classe 2 SACER

    GBHC 30 EME classe 1 SACER

    GBHC 30 EME classe 2 SACER

    GBHPR EME classe 2 SCR

    GBTHM EME classe 1 EJL

    MODULCHAPE EME classe 2 BEUGNET

    RENFOVIA EME classe 2 VIAFRANCE

    ROUGEOT STRUCTUR EME EME classe 2 SA H. ROUGEOT

    EME STRUCT RM EME classe 2 ROUTIERE MORIN

    STRUCTOGER EME classe 2 GERLAND

    * Compomodule H est la nouvelle dnomination du Compasphalt depuis 1995.* Compomodule G est la nouvelle dnomination du Compo G depuis 1995.* Compomodule P est la nouvelle dnomination du Compotne depuis 1995.

    Les produits souligns font l'objet d'un avis technique** L'avis technique a t dlivr pour les entreprises applicatrices suivantes :Routire Morin et Rougeot.

  • 3 - Bilan de comportement des enrobs modulelev de type 2

    Domaine d'observation

    L'observation a port sur 47 chantiers (sectionshomognes) aux caractristiques suivantes (cf.tableaux ci-dessous).

    Domaine d'observation des enrobs module lev de type 2

    en fonction de l'ge et du niveau de trafic

    La rpartition gographique des sites observsest ingale. La majorit des chantiers suffisammentrenseigns est situe dans la moiti Est de la France.

    La rpartition par type de travaux, de rseaux etpar taille de chantiers est la suivante :

    Type de travaux Nombre de chantiers

    Travaux neufs 13

    Rechargement 10

    Rfection 12

    Renforcement 12

    4

    BILAN DE COMPORTEMENT

    1 - Mthode d'observation

    Le tonnage total d'enrobs module lev mis enuvre depuis le dbut des annes 1980 tant estim plus de 10 millions de tonnes, il n'est pas possibled'assurer un suivi de l'ensemble des sites.

    Une slection de chantiers a donc t ralise.Seuls les chantiers pour lesquels des renseignementssont disponibles auprs du rseau technique, desentreprises, des matrises d'uvre ont t retenus etintgrs dans un fichier qui comprend les rubriquessuivantes :

    localisation nom du produit date de ralisation trafic type de support type de couche de roulement dgradations visuelles observes (par le rseau

    technique ou les observateurs eux-mmes).

    L'tat global des chantiers a t caractris visuel-lement et un classement en niveaux a t tabli selonl'chelle suivante :

    niveau 0 : pas de dgradation

    niveau 1 : fissures sans gravit et peu nombreuses(joint axial faiblement dgrad, fissures dues laprsence de rseaux ou d'un support en graveshydrauliques)

    niveau 2 : prsence de faenages plus importantset fissures plus nombreuses et plus dgrades

    niveau 3 : chantier ncessitant une rfection com-plte.

    Les chantiers prsentant des fissures transversalesrectilignes d'un pas quasi constant, sans que le sup-port de l'enrob module lev soit trait avec unliant hydraulique, ont t reprs par FT.

    Les chantiers de moins de 2 ans d'ge, n'ayant pasde dgradations observables, ne sont pas pris encompte pour tablir le bilan de comportement.

    2 - Bilan de comportement des enrobs modulelev de type 1

    Sur 19 chantiers rpertoris, seuls 3 ont fait pourl'instant l'objet d'un suivi. Ces donnes sont insuffi-santes pour tablir un bilan.

    Trafic Nombre de chantiers Recul

    Ts 7 3 8 ans

    T0 14 3 14 ans

    T1 15 2 9 ans

    T2 11 3 13 ans

    47

    Type de rseau Nombre de chantiers

    Autoroute 8

    Rseau National 28

    Rseau Dpartemental 6

    Voie Rapide Urbaine 5

    Taille Nombre de chantiers

    < 1 km 21

    1 5 km 19

    > 5 km 7

  • 5

    Le type de couche de roulement rencontr estrsum dans le tableau ci-aprs :

    Bilan de comportement

    L'tat global des chantiers a t caractrisvisuellement. Un niveau de dgradation a t attri-bu pour chaque chantier (niveaux 0, 1, 2, 3, FT - cf.dfinition page 4).

    L'ordre de grandeur de la cohrence des pais-seurs d'enrob module lev sur les chantiersobservs avec le niveau de trafic et ltat du supportavant travaux a t vrifi. Le bilan de comportementest donc dress uniquement en fonction de l'ge.

    Le tableau permet de dgager les tendances sui-vantes :

    entre 2 et 6 ans d'ge, la majorit des enrobsobservs ne prsente pas de dgradation, ou biendes dgradations mineures (fissures dues laprsence probable de rseaux, joints longitudi-naux ouverts) ;

    entre 6 et 10 ans, on note une volution du com-portement vers l'apparition de faibles dgrada-tions ;

    pour les chantiers les plus anciens, et bien que lapopulation soit encore peu nombreuse, on obser-ve une proportion importante de chantiers deniveau 2. Ces chantiers ont donc entre 10 et 15 ans et n'ont pas fait l'objet d'entretiens. Il n'estpeut-tre pas anormal de constater ce type decomportement sur des chausses de cet ge.Lors de l'apparition de cette technique, quelquescraintes se manifestaient l'gard de la rigidit dumatriau et des problmes de fissuration. Or 2 sites seulement prsentent le critre FT sans prsence de matriaux traits aux liantshydrauliques ;

    tous les chantiers observs ont montr un boncomportement vis--vis de l'ornirage.

    Nombre de chantiers

    Age niveau 0 niveau 1 niveau 2 niveau 3 FT Total

    2 6 ans 15 8 3 0 (1) 26

    6 10 ans 5 5 4 0 0 14

    10 ans 1 3 3 0 (1) 7

    Type de couche Nombre de roulement de chantiers

    Bton bitumineux trs mince 14

    Bton bitumineux mince 22

    Bton bitumineux drainant 5

    Bton bitumineux semi grenu 1

    Enduit superficiel 1

    Technique non connue 4

    En conclusion, la technique des EME declasse 2 date d'une quinzaine d'annes, lesquantits annuelles se stabilisent autour1,1 million de tonnes. Ils sont utiliss danstous types de travaux (travaux neufs,rechargement, rfection, renforcement).

    Le comportement court terme des EMEclasse 2 est bon. A plus long terme il resteglobalement dans des limites acceptables.La fissuration d'origine thermique est, dansles conditions actuelles, un phnomnerelativement marginal.

  • AVERTISSEMENT

    Cette srie de documents est destine fournir une information rapide. La contre-partie de cette rapidit est le risque d'erreuret la non exhaustivit. Ce document ne peutengager la responsabilit ni de son auteur nide l'administration.

    Les socits cites le cas chant dans cettesrie le sont titre d'exemple d'applicationjug ncessaire la bonne comprhensiondu texte et sa mise en pratique.

    ISSN 1250-8683

    Cette note a t rdige par :

    V. GOYON - SETRA/CSTR - 01 46 11 32 19JL. DELORME - LREP - 01 60 56 64 53A GAVALDA - CETE ROUEN - 02 35 68 82 33

    S.E.T.R.A. 46, avenue Aristide Briand - B.P. 100 - 92223 BAGNEUX Cedex - France 01 46 11 31 31 - Tlcopie 01 46 11 31 69 - 01 46 11 34 00Renseignements techniques : C. LEROUX - SETRA/CSTR - 01 46 11 35 23Bureau de vente : 01 46 11 31 55 - 01 46 11 31 53 - rfrence du document : D9723

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