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Année universitaire : 2015 - 2016
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION
DU DIPLOME DE MASTER
TITRE INGÉNIEUR
Présenté par : RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra
Rapporteur : Professeur RASOLOMANANA Eddy Harilala
Date de soutenance : Lundi 16 Avril 2018
Ensablement de la plaine de Marovoay de
la région Boeny - Apport du SIG dans le
réaménagement et lutte contre l’insécurité
alimentaire
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
MENTION : INGÉNIERIE MINIÈRE
PARCOURS : SCIENCES ET TECHNIQUES
MINIERES
Année universitaire : 2015 - 2016
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION
DU DIPLOME DE MASTER
TITRE INGÉNIEUR
Présenté par RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra
Soutenu devant les membres du Jury :
President : Monsieur RANAIVOSON Léon Felix
Rapporteurs : Monsieur RASOLOMANANA Eddy Harilala
Monsieur RAONIVELO Andrianianja
Examinateurs : Monsieur RALAIMARO Joseph
Monsieur RAZAFINDRAKOTO Boni Gauthier
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
MENTION : INGÉNIERIE MINIÈRE
PARCOURS : SCIENCES ET TECHNIQUES MINIERE
Ensablement de la plaine de Marovoay
de la région Boeny - Apport du SIG dans
le réaménagement et lutte contre
l’insécurité alimentaire
Dédicace à mes parents,
I
FISAORANA
Ety am-piandohana dia tsy hay ny tsy hisaotra an’ilay Andriamanitra Andriananahary noho ny
fitahiany sy ny fanomezam-pahasalamana sy hery avy aminy ka nahafana nanatontosa izao
rafitr’asa izao.
Amin’ny fo feno hafaliana ihany koa no isaorana ireo rehetra izay nanampy akaiky
tamin’ny fanatontosana ny boky. Isaorana manokana arak’izany ireto olona ho tanisaina
manaraka ireto :
Andriamatoa ANDRIANAHARISON Yvon Dieudonné, Talen’ny Sekoly Ambony
Politeknikan’Antananarivo, noho ny fankasitrahany mba ho anisan’ireo mpianatra
mandrato fianarana eo anivon’ny sekoly ;
Andriamatoa RANAIVOSON Léon Félix, Mpampianatra mpikaroka no sady
mpiandraikitra voalohany ny Sampam-pampianarana momba ny Harena ankibon’ny
tany eo anivon’ny Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo ;
Andriamatoa RASOLOMANANA Eddy, Mpampianatra mpikaroka ao amin’ny
Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo, sy RAONIVELO Nianja, ao amin’ny
BNGRC tamin’ny nanolorany ahy ny fotoanany tamin’ny fanatontosana ny rafitr’asa.
Nanampy ahy betsaka izy ireo tamin’ny fizarany ny fahalalany sy ireo toro-hevitra
maro ka nahatanterahako an-tsakany sy an-davany ity boky ity ;
Andriamatoa RALAIMARO Joseph, Mpampianatra mpikaroka ao amin`ny Sekoly
ambony Politekinikan`Antananarivo sampam-pianarana momba ny harena ankibon`ny
tany, ary;
Andriamatoa RAZAFINDRAKOTO Boni Gauthier, Mpampianatra mpikaroka ao
amin’ny Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo tamin’ny fankatoavan’izy ireo ho
anisan’ny mpitsara ny rafitr’asa ;
Isaorana ihany koa :
Ireo mpampianatra rehetra ao amin’ny Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo fa
indrindra indrindra ny ao amin’ny Sampam-pampianarana momba ny Harena
ankibon’ny tany, sy ireo tompon’andraikitra rehetra eo anivon’ny sekoly ;
Ny fianakaviana sy ny namana tamin’ny fanohanana sy ny fitondrana am-bavaka
indrindra fa ny ray aman-dreny niteraka izay naha toy izaho ahy, mankasitraka anareo
fa tsy ho voavaly ny soa vitanareo koa enga anie ilay Nahary no hamaly izany
aminareo.
II
SOMMAIRE
FISAORANA
SOMMAIRE
GLOSSAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
Chapitre II. PROBLEMATIQUES
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
PARTIE II : METHODOLOGIE
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS
Chapitre VII. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET
PROPOSITIONS DE REAMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE MAROVOAY
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES / WEBOGRAPHIES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
III
GLOSSAIRE
Risque majeur : confrontation entre un aléa et des enjeux, le risque naturel majeur est
caractérisé par sa « gravité » (dommages sur la population, les biens ou l’environnement) et sa
faible probabilité d'occurrence.
Enjeux : nature et importance de ceux qui est exposé au risques ; qu’ils soient hu-mains,
économiques ou environnementaux
Résilience : la capacité d'un système, une communauté ou une société exposée aux risques de
résister, d'absorber, d'accueillir et de corriger les effets d'un danger, en temps de manière
efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de
ses fonctions de base.
Superficie économique : la superficie économique correspond à la surface physique cultivée,
comptée autant de fois qu’il y a association de cultures ou successions de cultures. C’est la
somme des surfaces de chaque culture au cours d’une année.
Petits exploitants : les petits exploitants agricoles disposent d’une superficie de moins de 1,5
ha.
Moyens exploitants : les moyens exploitants agricoles ont superficie économique allant de
1,5 ha à 4 ha.
Grands exploitants agricoles : les grands exploitants ont une superficie économique totale
supérieure à 4.
Morbidité : nombre de cas de maladie sur une population et une période donnée
Vétusté : dégradation causée par l'usage et le temps
Délabrement : état d'anéantissement physique et moral
Tanety : désigne un terrain en hauteur qui peut être utilisé pour les cultures en profitant des
saisons pluvieuses.
IV
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACT : Argent Contre Travail
AUE (FFMT) : Association des Usagers de l’Eau
BD100 : Base de Données à l’échelle 1/100000ème
BD500 Base de Données à l’échelle 1/500000ème
BVM : Bassin Versant de Marovoay
BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes
BVPI : Bassin Versant des Périmètres Irrigués
CARE : Cooperative for Assistance and Relief Everywhere
CHD : Centre Hospitalier du District
CNEAGR : Centre National de l’Eau, de l’Assainissement et du Génie Rural
CNGRC : Conseil National de Gestion des Risques et Catastrophes
CP : Canaux Principaux
CS : Canaux Secondaires
CSB1 : Centre de Santé de Base niveau 1
CSB2 : Centre de Santé de Base niveau 2
ENSOMD : Enquête Nationale sur le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le
Développement
EDS : Enquête Démographiqueet de Santé
EPM : Enquête Permanente auprès des Ménages
FAO/PAM : Food and Agriculture Organization of the United Nations ou Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FANTA : Food and Nutrition Technical Assistance
FIFABE : Fikambanan’ny Fampandrosoana ny lemak’i Betsiboka
FTM : Foiben-Taotsarintanin’i Madagasikara
GDTA : Groupement pour le Développement de la Télédétection Aérospatiale
GIEC : Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat
V
GPI : Grand Périmètre Irrigué
GRC : Gestion de Risque de Catastrophe
HIMO : Haute Intensité de Main d’Oeuvre
HSV : Hue Saturation Value
IGA : Income-generating activities
INSTAT : Institut National de Statistique
NASA : National Aeronautics and Space Administration
ONE : Office Nationale de l’Environnement
ONU : Organisation des Nations Unis
PLAE : Programme de Lutte Anti Erosive
PNAN : Politique National d’Action pour la Nutrition
PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement
RGB : Red Green Blue
RRC : Reduction de Risque de Catastrophe
SIG : Système d’Information Géographique
SNGRC : Stratégie Nationale de Gestion de Risque et Catastrophes
UNISDR : United Nation International Strategy for Disaster Reduction
USDA : United States Department of Agriculture
USGS : United States Geological Survey ou Institut d'études géologiques des États-Unis
VCT Vivre Contre Travail
VI
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Localisation de la zone d'étude ............................................................. - 19 -
Carte 2 : Carte hydrographique de Marovoay ...................................................... - 24 -
Carte 3: Les 13 secteurs rizicoles de Marovoay ......................................................... - 34 -
Carte 4: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 1997 .......................... - 48 -
Carte 5: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 2017 .......................... - 49 -
Carte 6: Géologie et tectonique du Bassin Versant de Marovoay ................................. - 74 -
Carte 7: Ensablement des plaines de Marovoay en 1997 ............................................. - 72 -
Carte 8: Ensablement des plaines de Marovoay en 2017 ............................................. - 73 -
VII
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Cycle de GRC ............................................................................................ - 6 -
Figure 2: Exemples de situations menant à l’insécurité alimentaire .............................. - 12 -
Figure 3: Erosion par ravinement ............................................................................. - 17 -
Figure 4: Schéma du processus de la Télédétection .................................................... - 28 -
Figure 5: Les données dans un SIG .......................................................................... - 31 -
Figure 6: Organigramme de travail ........................................................................... - 34 -
Figure 7: Exemple d'image Landsat .......................................................................... - 38 -
Figure 8: Interface du logiciel ENVI 4.7 ................................................................... - 40 -
Figure 9: Interface du logiciel Arcgis ........................................................................ - 41 -
Figure 10: Extraction du bassin versant de Marovoay ................................................. - 43 -
Figure 11: Composition coloree ............................................................................... - 43 -
Figure 12: Evolution des indices de croissance de la population et de la production des
nourritures de base (base 100 = 1987) ....................................................................... - 49 -
Figure 13: Évolution des importations de riz 2009-2016 (en 1000 tonnes) .................... - 50 -
Figure 14: Utilisation de quelques produits agricoles .................................................. - 52 -
Figure 15: Exposition aux cyclones ..................................................................... - 55 -
Figure 16: Expositions aux inondations/an entre 1999 et 2001. .................................... - 55 -
Figure 17: La pluviométrie moyenne de Madagascar .................................................. - 56 -
Figure 18: Fréquence Sécheresse/an entre 1999 et 2001 .............................................. - 56 -
Figure 19: Les zones grégarigènes du Grand Sud de Madagascar ................................ - 57 -
Figure 20: Gestion des infrastructures de la rizière de Marovoay ................................. - 63 -
Figure 21: Composition colorée 754 HSV de l'image landsat 5 .................................... - 67 -
Figure 22: Composition colorée 765 HSV de l'image Landsat 8 .................................. - 67 -
Figure 23: Classification non supervise de l'image Landsat 5 ...................................... - 68 -
Figure 24: Classification de l'image Landsat 8 ........................................................... - 68 -
Figure 26: Landsat 5 en 1997 ................................................................................... - 72 -
Figure 26: Landsat 8 en 2017 ................................................................................... - 72 -
Figure 27: Failles ................................................................................................... - 73 -
Figure 28: Profil de la plantation de Vétivers et engazonnement dans le CP de Marovoay- 83
-
Figure 29: Dimensionnement de la plantation des Vétivers ......................................... - 83 -
VIII
Figure 30: Dimensionnement des canaux à curer (CP, CS, Drain) ................................ - 84 -
Figure 31: Exemple type de la mise en place d'une diguette anti-ensablement ............... - 85 -
Figure 32: Système d'enrochement ........................................................................... - 85 -
Figure 33: Exemple type d’un système d’irrigation .................................................... - 88 -
IX
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Lavaka à Marovoay ................................................................................... - 16 -
Photo 2: Erosion affectant Marovoay ........................................................................ - 17 -
Photo 3: Station de pompage totalement abandonnée à Tetikala Marovoay ................... - 65 -
Photo 4: Des canaux principaux et canaux secondaires remplis de sables et/ou de sols dans la
rizière de Marovoay ................................................................................................ - 65 -
Photo 5: Images du Google Earth pour la validation de la classification ........................ - 69 -
X
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Les différentes formes d'érosion de Marovoay........................................... - 18 -
Tableau 2: Les principales fenêtres atmosphériques ................................................... - 29 -
Tableau 3: Proportion des ménages touchés par les dix principaux problèmes liés au climat
ou à l’environnement, par milieu (en%) ..................................................................... - 58 -
Tableau 4: Les 13 secteurs du périmètre de Marovoay ............................................... - 61 -
Tableau 5: Système d’irrigation de la Basse Plaine de Betsiboka ................................. - 64 -
Tableau 6: Résumé du Programme de lutte contre l’ensablement ................................. - 86 -
Tableau 7: Estimation des coûts de la réhabilitation ................................................... - 90 -
XI
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Schéma directeur de Marovoay
Annexe 2: Caractéristiques de chaque série d'image Landsat
Annexe 3: Données climatologiques de Marovoay 2001-2015 (station Mahajanga)
Annexe 4: Monographie de l’agriculture dans le District de Marovoay
Annexe 5: Méthode de la classification non superviser sous ENVI 4.7
Annexe 6: Travaux de réhabilitation dans la Commune d’Ambolomoty en 2016
- 1 -
INTRODUCTION
La population Malagasy active est très majoritairement agricole, plus de 75%, et le
PIB agricole est estimé à près d’un tiers du PIB global et la filière riz y occupe une première
place. Marovoay et Alaotra prennent la première place dans la production du riz à
Madagascar.
Et on s’est intéressé tout particulièrement à la plaine rizicole de Marovoay où la
production connait une réduction remarquable depuis quelques décennies, sa potentialité
économique est mise en jeu par cette baisse de production. Une des principales causes de
cette baisse de production est la dégradation des sols entrainant l’ensablement des rizières et
des ouvrages hydro-agricoles que sont les canaux d’irrigation, les drains et les barrages.
L’ensablement est surtout favorisé par la vulnérabilité des bassins versants bordant la plaine
de Marovoay à une érosion linéaire sous forme d’ablation (Lavaka, ravine, déforestation la
couverture végétale).
Cette baisse de production tend vers une situation d’insécurité alimentaire qui observée dans
le pays. Actuellement, la hausse du prix du riz frappe tout le pays. Marovoay, malgré qu’il
s’agisse d’une zone productrice, atteint une hausse importante de 10% du prix du paddy.
Cette présente étude intitulé « Ensablement de la plaine de Marovoay de la région
Boeny – Apport du SIG dans le réaménagement et lutte contre l’insécurité alimentaire »
a pour objectif de mettre en évidence les causes de la diminution de la production du riz afin
de proposer des techniques plus scientifiques qui prennent en considération la situation socio-
économique de la population rurale du District de Marovoay et celle de l’Etat Malgache.
Cet ouvrage portera trois parties. La première partie sera consacrée aux généralités
dans laquelle on va parler de la gestion de risque et catastrophes, d’études bibliographiques,
de prise en compte des problématiques et des contextes généraux de la zone d’étude. Pour la
deuxième partie, on va parler de la méthodologie de travail dans laquelle sera illustrés et
développés les matériels et les données utilisées. Et enfin dans la dernière partie, on va
analyser les résultats obtenus ; discuter et essayer de donner des propositions de
réaménagement du grenier à riz de Marovoay.
Nous allons maintenant commencer par la première partie qui est le contexte général.
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
- 3 -
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
Dans ce chapitre on va aborder quelques définitions et notions sur la GRC
I.1 Définitions de quelques concepts de base dans la GRC
Pour faciliter la compréhension de la GRC, il est nécessaire de définir quelques termes
clés jugés importants et qu’on utilise souvent.
I.1.1 Aléa
L’aléa est « un évènement rare ou extrême, naturel ou causé par l'homme, qui menace
d'affecter négativement la vie humaine, les biens et les activités, au point de créer une
situation potentielle ou existante qui peut affecter les populations, détériorer les biens ou
l'environnement » [PNUD]. L’aléa est donc un danger éventuel plus ou moins prévisible et il
en existe plusieurs types comme les aléas naturels, les aléas socio-naturels, les aléas
anthropiques, les aléas environnementaux ou encore les aléas complexes.
Il est aussi possible de classer les aléas selon leur durée dans le temps. Ainsi, nous avons les
aléas brusques à développement soudain et les aléas progressifs à déclenchement soudain.
I.1.2 Risques
Le risque est la probabilité de l’apparition d’un danger. Le risque est calculé à partir de
la probabilité d’un danger potentiel qui menace la population et les moyens d’existence, et à
partir du degré de vulnérabilité aux sinistres d’un groupe d’individus. En d’autres termes, il
désigne des pertes attendues causées par un phénomène particulier. Mais également, il
exprime la combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences négatives
[UNISDR].
I.1.3 Catastrophes
Le terme catastrophe désigne « un événement, soudain ou progressif, soit d’origine
naturelle, soit causé par l’homme, dont l’impact est tel, que la communauté affectée doit
réagir par des mesures exceptionnelles» [SNGRC]. Donc, elle peut être interprétée comme
une grave interruption du fonctionnement normal d’une société, qui conduit à la perte de vies
humaines des ressources matérielles et environnementales et qui dépasse les capacités de
réaction des communautés touchées.
Donc, la catastrophe est la combinaison de l’aléa et la vulnérabilité d’une communauté.
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
- 4 -
I.1.4 Vulnérabilité
La vulnérabilité désigne le « degré auquel une communauté, une structure, un service
ou une région géographique sont exposés à vraisemblablement subir des dommages ou de
graves perturbations sous l’impact d’une catastrophe menaçante particulière, dommages dus à
leur nature, à leur type de construction, et à leur proximité d’une zone dangereuse ou d’une
région sujette aux catastrophes » [PNUD]. En d’autres termes, la vulnérabilité est une
condition déterminée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou
environnementaux qui accentuent la sensibilité d’une communauté aux conséquences des
aléas.
I.2 La Réduction des Risques de Catastrophes
I.2.1 Définition
La RRC est définie comme « mesures à long terme destinées à réduire l’amplitude ou
la durée des effets négatifs éventuels sur une société menacée par des risques de catastrophes
inévitables ou impossibles à prévenir; on y parvient en réduisant la vulnérabilité de la
population, des structures, des services, des activités économiques par rapport aux aléas
considérés» [01]. Cela veut dire que la RRC désigne les activités à entreprendre avant
l’arrivée d’une catastrophe pour réduire ou minimiser les conséquences néfastes sur la vie de
la communauté. Elle décrit les mesures qui aident à réduire l’ampleur des dégâts des
catastrophes.
De ce fait, « le terme réduction des risques de catastrophes est utilisé pour définir une
approche pour minimiser la vulnérabilité et les risques de catastrophes, afin d’éviter ou de
limiter les impacts dévastateurs des aléas» [02].
Notons que la RRC est un problème collectif qui exige une démarche collective, à laquelle
participent le gouvernement central, les collectivités territoriales décentralisées, les
communautés et les organisations humanitaires agissant de manière intégrée et coordonnée.
I.2.2 Les objectifs de la RRC
« La RRC a pour but d’éviter, d’atténuer ou de transférer les effets néfastes des risques
par le biais d’activités et de mesures de prévention, d’atténuation et de préparation» [03]. Ce
qui veut dire que l’objectif principal des activités de réduction des risques de catastrophes est
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
- 5 -
de minimiser les effets négatifs des catastrophes sur la population, les biens, l’économie et
l’environnement.
En outre, la RRC vise aussi à atténuer la vulnérabilité socio-économique et physique
de la population en la préparant mieux aux menaces, et en renforçant ses capacités à anticiper,
à s’adapter, à résister et à se relever après une catastrophe. La RRC permet de sauver des vies,
de préserver les moyens d’existence et de protéger les biens. Elle améliore la condition des
sécurités de la communauté.
Bref, la RRC vise à réduire la vulnérabilité de la communauté et à atténuer l’impact
des aléas sur une communauté exposée aux catastrophes, en faisant le maximum avant
l’arrivée d’une catastrophe pour protéger les vies, limiter les dommages et renforcer leur
capacité de se relever rapidement.
Donc, la réduction des risques de catastrophe peut contribuer au développement d’une
communauté et fait partie intégrante de la lutte contre la pauvreté, grâce à la réduction des
pertes et dégâts humains, économiques, environnementaux et matériels.
I.2.3 Place de la RRC dans le cycle de GRC
« Le cycle de GRC consiste en une série de phases étroitement reliées les unes aux
autres qui comprennent la prévention des catastrophes, la préparation, la réponse, le
rétablissement, la reconstruction et le développement. Bien que le schéma classique du cycle
indique un rapport linéaire et séquentiel entre les différentes phases, ceci n’est pas le cas en
réalité car le processus de la gestion des catastrophes peut déclencher plusieurs phases
simultanément» [SNGRC]. Autrement dit, le cycle de GRC comprend les phases qui
précèdent l’avènement de catastrophe dont notamment la prévention et la préparation, ainsi
que les phases après la catastrophe qui sont la réponse aux urgences, le rétablissement et la
reconstruction.
Notons que la RRC est incluse dans le cycle de GRC. Elle englobe toutes les activités
à entreprendre avant l’arrivée d’un aléa.
La figure suivante illustre le cycle de GRC
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
- 6 -
I.3 Le BNGRC ET SES ROLES
Le Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) est le bras
opérationnel du Conseil National de Gestion des Risques et Catastrophes (CNGRC). Il fait
partie des composantes clés de la structure institutionnelle de Gestion des Risques et des
Catastrophes.
Il est l'autorité nationale de gestion, de coordination et de suivi de toutes activités se
rapportant à la GRC et à la RRC à Madagascar, selon le décret n°2006 - 904, fixant
l'organisation, le fonctionnement et les attributions du BNGRC.
Rôles du BNGRC
Avant la catastrophe le BNGRC a pour rôle
- d’identifier les aléas
- d’évaluer les risques associés aux aléas
- de développer des mesures pour la réduction de dégâts potentiels
- d’informer, d’éduquer, et de communiquer
- d’identifier et promouvoir des programmes de mitigation structurelle et non-structurelle
- de préparer des plans de GRC
Figure 1: Cycle de GRC
Source : Support de cours du Dr Hasimahery
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES
- 7 -
- d’alerter la population
- de former la population
- de promouvoir l’autosuffisance des communes avant et durant les urgences
- de développer et de mettre en œuvre des systèmes d’information pour appuyer les
décisions au niveau des communes.
Pendant et juste après la catastrophe
- évaluer le niveau de préparation
- préparer et entretenir des plans d’opérations d’urgences
- tester et évaluer périodiquement les plans d’opérations d’urgences
- assurer la coordination efficace des opérations
Et enfin après la catastrophe le BNGRC
prend en charge la reconstruction et la réhabilitation :
s’assure que les leçons tirées de chaque catastrophe sont utilisées pour le développement
d’une politique nationale efficace
utilise de façon optimale les aides internationales
utilise les expériences dans les programmes de recherches et de développement futurs.
La GRC étant bien éclaircie, parlons maintenant des problématiques.
Chapitre II. PROBLEMATIQUES
- 8 -
Chapitre II. PROBLEMATIQUES
Malgré sa place dans le développement de l’économie de Madagascar, la région
Boeny (dans laquelle la plaine de Marovoay occupe la première place dans la production de
riz) rencontre des problèmes de production. En effet, selon le rapport effectué par la «
MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE À
MADAGASCAR en 2012-2013 » la production du riz a baissé de 48% (irrigué et pluvial), le
manioc au moins de 30%, le maïs au moins de 62%, patates douces au moins de 25% et
l’arachide au moins de 66%. Par rapport aux 5 campagnes précédentes, la production du riz
connait une baisse notable de 51% [04].
Généralement, une diminution de rendement de la production du riz a marqué la zone
de Marovoay depuis quelques années, depuis l’abandon de la fonction par la FIFABE.
Selon la FBM, une fédération regroupant des milliers d’agriculteurs de Marovoay qui sont des
Usagers de l’eau et l’Association des Usagers de l’Eau, 10 à 20% de la rizière de la basse
Betsiboka sont incultivables. Depuis l’écartement de l’Etat pour l’entretien des ouvrages
hydro-agricoles l’année 2000, la sécurisation des ouvrages mécaniques n’est plus assurée. Le
système de pompage vieillit et est presque inutilisable. Les ouvrages stratégiques sont
quasiment abandonnés malgré son rôle important dans la culture.
De ce fait, les terres irriguées, sont réduites, en moins de 10% depuis 2013, alors que
la zone en question a une forte potentialité quant aux ressources en eau (la rivière de
Betsiboka, la ressource en eau souterraine d’Andranomandevy et les lacs comme
Amboromalandy, etc.). Plus de 30% de la rizière en secteur 3 (le plus vaste secteur de tous les
secteurs à Marovoay) ne peuvent plus assurer la production des paddy [05].
De nos jours, la rizière de la basse plaine de Betsiboka produit seulement 1.5-
2tonnes/ha pour les périmètres sans intervention de projet comme la BVPI mais pouvant
atteindre jusqu’à 3-4tonnes/ha pour les périmètres des secteurs aménagés par la BVPI.
Plusieurs hectares de rizières ne peuvent plus être utilisés. Le phénomène s’aggrave et se
présente catastrophique à l’avenir. L’année 2017, le prix du riz a atteint 800Ar le « kapoaka »
(une petite boite utilisée par les Malgaches au marché servant à mesurer la quantité du riz) qui
est équivalent à environ 2800Ar/Kg.
Chapitre II. PROBLEMATIQUES
- 9 -
Vis-à-vis de la baisse du potentiel économique agricole de Marovoay, notamment sur
la production du riz, nous avons donc avancé l’hypothèse que l’érosion des sols dans le bassin
versant de Marovoay conduisant à l’ensablement des rizières et des ouvrages hydro-agricoles
environnants (les canaux d’irrigations, les barrages hydrauliques, drains) est l’une des plus
grandes sources de ce fléau.
Le principal objectif de ce travail est donc de vérifier ce phénomène en faisant des
analyses spatiales sur l’évolution de la dégradation du sol afin de proposer des solutions à
court ou à long terme selon la gravité de la situation pour pouvoir lutter contre l’insécurité
alimentaire à Madagascar.
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 10 -
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
Dans ce chapitre nous allons parler des notions d’insécurité alimentaire et
d’ensablement
III.1 Notion sur l’insécurité alimentaire
III.1.1 Définition
Le concept d’insécurité alimentaire renvoie à celle de la sécurité alimentaire, car en
gros elle existe quand cette deuxième est absente.
La sécurité alimentaire est un sujet très récent qui s’est développé dans les années 70. Il a
évolué de considération plutôt quantitative et économique vers une définition tenant compte
de la qualité et de la dimension humaine.
Plusieurs définitions ont été avancées, par des entités internationales
La première définition est apparue en 1975 et donnée par l’ONU, c’est « la capacité de
tout temps d’approvisionner le monde en productivité de base, pour soutenir une
croissance de la consommation alimentaire, tout en maitrisant les fluctuations et les prix ».
La Banque Mondiale en 1986 définit la sécurité alimentaire comme « l’accès de tous les
individus à tout moment, à suffisamment de nourriture pour mener une vie active et saine»
Une autre définition, plus élaborée, est celle émise par la FAO, lors du sommet de
l’alimentation en 1996 : « la sécurité alimentaire est une situation qui existe quand tous les
individus, à tout moment, ont un accès physique, social et économique à une nourriture
suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et
leurs préférences alimentaires pour mener une vie active et saine»
D’après ces définitions on entend alors par “ sécurité alimentaire ” la disponibilité, l’accès et
l’utilisation de la nourriture. En d’autres termes, la sécurité alimentaire est définie comme
l’accès de chaque individu à tout instant, à une alimentation suffisante pour mener à une vie
saine et active.
La situation économique à elle seule, ne détermine pas la disponibilité ni l’accès. Il y a aussi
les autres facteurs comme le système agricole, l’isolation géographique ou climatique… .La
sécurité alimentaire à long terme peut demander une série d’interventions telles que
l’aménagement de l’infrastructure routière, le contrôle de la maladie, la prévention de la
catastrophe, la pratique agricole, l’apprentissage de la nutrition et ou du système sanitaire.
La sécurité alimentaire tourne autour de trois composantes : la disponibilité, l’accessibilité et
l’utilisation de la nourriture.
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 11 -
III.1.2 Les composantes de la sécurité alimentaire
L’étude de ces composantes s’avère utile pour caractériser les niveaux de la sécurité
alimentaire dans un pays.
III.1.2.1 La disponibilité
La disponibilité des produits alimentaires à l’intérieur d’une nation est assurée une
production agricole suffisante (on inclut ici l’élevage et la pêche), ainsi que par la capacité de
leur importation et stockage. Cette dernière est par exemple nécessaire pour les pays frappés
par des catastrophes naturelles comme la sécheresse ou les cyclones et sans oublier pour les
paysans passant dans une période de soudure. Il est toutefois noté que des personnes
pratiquant l’autoconsommation sont réputées aussi comme celles ayant des produits
alimentaires disponibles.
III.1.2.2 L’accessibilité
La seconde composante décrit l’accessibilité aux denrées alimentaires avec des
moyens de subsistance adéquats. Trois accès sont les plus importants pour permettre d’avoir
ces denrées. Il faut, pour chaque personne, posséder un pouvoir d’achat suffisant. Celui-ci
dépend des moyens financiers d’un individu ou d’un ménage. D’autre part, les infrastructures
de transport de bon état sont indispensables afin de distribuer les denrées alimentaires à
travers une localité. Viennent ensuite l’accès à des systèmes de commercialisation et de
distribution efficaces. Ces derniers sont marqués surtout par la définition des différents prix
qu’on doit attribuer aux produits alimentaires.
Il faut noter que les chocs imprévisibles comme les conflits, les cataclysmes naturels,
peuvent entraver l’accès à la nourriture.
III.1.2.3 L’utilisation
Elle est la façon dont chaque ménage stocke la nourriture, la transforme, la prépare et
la répartit. Elle fait surtout référence à la capacité de chaque individu à absorber et à
métaboliser les nutriments et à la salubrité des aliments. De bonnes pratiques de soins et
d’alimentation à l’intérieur des ménages ont pour résultat un apport adéquat d’énergie et de
nutriments.
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 12 -
L’insécurité alimentaire apparait donc quand au moins un des trois composantes
précitées se trouve restreinte ou en déclin. Pour plus de précision, la figure suivante décrit
l’insécurité alimentaire en reprenant des exemples de cas où la disponibilité, l’accessibilité et
l’utilisation sont absents.
D’après cette figure, l’insécurité alimentaire renvoie à une situation marquée soit par une
insuffisance de nourriture consommée, soit par un blocage dans son obtention, soit une
mauvaise assimilation de la nourriture.
La notion de manque d’aliment ou de non satisfaction des besoins alimentaires de base est au
cœur du concept d’insécurité alimentaire. Elle touche la quantité de nourriture en termes
d’apports alimentaires insuffisants à l’échelle individuelle et d’un manque de réserves
alimentaires à l’échelle des ménages, concrétisé par une peur de ne plus avoir de quoi
préparer à manger.
Figure 2: Exemples de situations menant à l’insécurité alimentaire
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 13 -
Sur une dimension plutôt psychologique, l’insécurité alimentaire induit à un sentiment
de privation ou d’absence de choix à l’échelle individuelle, faisant ressortir des phrases
comme : « tu n’as pas le choix… tu dois sauter un repas ou te contenter de peu, puisque tu
n’as rien à manger» [06] ; à un sentiment d’anxiété à l’échelle des ménages, avec des
commentaires comme : « dès que tu te lèves le matin, tu te demandes si tu auras suffisamment
d’aliments pour préparer le souper. Et si tu as suffisamment d’aliments pour la journée, tu
t’inquiètes du lendemain» [06].
Globalement, l’insécurité alimentaire est le résultat de l’instabilité dans le temps des
trois ou de l’une des composantes de la sécurité alimentaire. En effet, même si l’apport
alimentaire est suffisant aujourd’hui, rien ne garantit la continuité de cette situation en cas de
chocs ou de déclin de l’un des composantes de la sécurité alimentaire.
Ce fait ramène à la notion de vulnérabilité.
III.1.3 Vulnérabilité a l’insécurité alimentaire
Un individu ou un ménage est qualifié vulnérable à l’insécurité alimentaire quand il
est capable de maintenir un niveau acceptable de sécurité alimentaire dans le présent, mais il
pourrait être à risque de souffrir de l’insécurité alimentaire dans le futur. Pour maintenir un
accès suffisant à la nourriture et absorber les chocs, les individus ou les ménages recourent à
des stratégies adaptatives comme la diminution de repas, le troc, l’emprunt, la migration des
membres de la famille pour trouver de l’emploi, ou encore la prostitution, ou bien d’autres
encore… .Cette capacité d’absorption est plus généralement connue sous le nom de résilience.
La vulnérabilité existe lorsque les stratégies adaptatives sont fragiles.
Il y a lieu de savoir que la vulnérabilité n’est pas synonyme de pauvreté, bien que la pauvreté
soit un facteur aggravant la vulnérabilité.
Le cadre conceptuel de la sécurité alimentaire, et dans la même foulée, celle de l’insécurité
alimentaire étant bien définit, il est désormais opportun d’exposer les divers types d’insécurité
alimentaire.
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 14 -
III.1.4 Types et catégorisation de l’insécurité alimentaire
Les analystes de la sécurité alimentaire retiennent souvent deux types d’insécurité
alimentaire, en retenant la durée comme critère de différenciation, on distingue alors
- l’insécurité alimentaire aigue, et
- l’insécurité alimentaire chronique.
L’insécurité alimentaire aigue
Ce type d’insécurité alimentaire s’étale sur une courte période. Elle survient quand il y
a diminution soudaine de la capacité à produire ou d’acquérir suffisamment d’aliment pour
maintenir un bon état nutritionnel.
Elle résulte de chocs et de fluctuations à court terme des disponibilités et de
l’accessibilité aux aliments, et qui comprennent les variations annuelles de productions
alimentaires internes, du prix des aliments et du revenu des ménages.
L’insécurité alimentaire chronique
Ce deuxième type d’insécurité alimentaire persiste dans le temps et cela malgré
l’inexistence de chocs. Elle se produit quand les individus sont incapables de satisfaire leurs
besoins nutritionnels sur une longue période.
Elle est le fruit de période prolongée de pauvreté, d’absence de biens et d’accès inadéquat aux
ressources productives ou financières.
Dans notre cas nous allons essayer de trouver une solution à l’ensablement dans la plaine de
Marovoay pour assurer une disponibilité suffisante, alors il est necessaire d’aborder la notion
sur l’ensablement.
III.2 Notion sur l’ensablement
III.2.1 Ensablement [07]
Selon la définition des matériaux granulaires en géologie, le sable est un matériau
granulaire constitué de petites particules provenant de la désagrégation d'autres roches dont la
dimension est comprise entre 0,063 (limon) et 2 mm (gravier). Sa composition peut révéler
jusqu'à 180 minéraux différents (quartz, micas, feldspaths) ainsi que des débris calcaires de
coquillage et de corail.
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 15 -
On parle d’ensablement lorsque les grains de sable sont transportés par des mécanismes
physiques (vent et/ou eaux) et s’accumulent sur le littoral, au bord des cours d’eau et sur des
terres cultivées ou incultes. En se déplaçant, les accumulations de sable (dunes) ensevelissent
les villages, routes, oasis, cultures, canaux d’irrigation et barrages, entraînant ainsi des dégâts
matériels et socio-économiques très importants. Des programmes de lutte contre cet
ensablement doivent alors être mis en œuvre pour endiguer la gravité de cette situation.
Pour établir ces programmes, il est essentiel de connaître les facteurs et de comprendre les
processus qui favorisent la formation et le déplacement des masses sableuses, à savoir le vent
et le sol.
Les sources de sable peuvent être différentes
Le sable autochtone: les sources de sable peuvent être locales
Le sable allochtone: l’origine du sable est lointaine
Le sable auto-allochtone : l’origine du sable est mixte c’est-à-dire locale et lointaine
III.2.2 Erosion à Marovoay
D’une façon générale, en géomorphologie, on peut définir une érosion le processus de
dégradation et de transformation du relief qui est causé par tout agent externe autre que la
tectonique. L’érosion des Bassins Versants représente un risque important pour l’agriculture.
Selon le Programme de Lutte Anti Erosive (PLAE), la dégradation des sols provoque, non
seulement la réduction de la superficie exploitable sur tanety mais cause aussi, d’une manière
assez spectaculaire dans beaucoup de région de Madagascar, un ensablement important des
rizières et des réseaux hydro-agricoles [08].
Donc, si on parle de l’érosion affectant le District de Marovoay, il s’agit de savoir tous les
facteurs entrainant les modifications géomorphologiques du relief.
Plusieurs peuvent être les facteurs de l’érosion
le climat
le relief
la physique (dureté) et la chimie (solubilité par exemple) de la formation érodée
l'absence ou non de couverture végétale et la nature des végétaux
l'histoire tectonique (fracturation par exemple)
l'action de l'homme (pratiques agricoles, urbanisation).
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 16 -
Généralement, les causes de l’érosion du bassin versant de Marovoay sont les suivantes :
la déforestation
les pratiques agropastorales (feux de brousses, gestions des ressources boisées,
cultures sur pente, etc.)
la condition climatique de la région qui favorise l’ensablement durant la saison de
pluie et qui n’arrive pas à maintenir la végétation durant la saison sèche.
De ce fait, les sols sont donc facilement envahis par l’érosion et subissent diverses
conséquences.
Sur tanety, il y a la raréfaction de la couverture végétale dans les périmètres rizicoles. Des
parcelles de culture situées en bordure des tanety sont ensablées ou menacées d’ensablement.
Dans les villes, dans les fonds de vallons et surtout dans le Parc d’Ankarafantsika, il y a la
perte des végétations arborées [09].
III.2.2.1 Le Lavaka
Par définition, un Lavaka est un terme venant de Madagascar qui veut dire un ravin à
flanc escarpé des pays tropicaux.
Selon PLAE, le type de Lavaka le plus commun se présente sous la forme d’un entonnoir
vide, avec la partie large se situant sur le haut de la colline et la partie effilée sur le bas se
rétrécissant jusqu’à 1/1000 de leur grosseur maximale. Comme le cas des Lavaka qu’on
rencontre sur le Sous Bassin Versant de Mantsamandevy en Rive gauche de la rivière
Betsiboka, ils atteignent jusqu’à 300 mètres de long, 75 mètres de large et 20 mètres de
profondeur.
Photo 1: Lavaka à Marovoay
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 17 -
Le degré d’érosion occasionnée et les sédiments transportés depuis les Lavaka
s’avèrent considérable estimés à environ 2900 tonnes par hectare par an selon le PLAE. Mais
aucun chiffre officiel n’existe sur les dégâts affectant les plantes, les clôtures, et même les
barrages de gabions qui peuvent être littéralement emportés par le phénomène de formation de
Lavaka. Pour la stabilisation d’un Lavaka il est donc évident de se préparer à des coûts et à
des risques considérables.
III.2.2.2 Le ravinement
Un ravinement est un creusement irrégulier de la surface topographique, typiquement
par de nombreux petits talwegs à flancs raides (rigoles, ravines) entaillant des matériaux
meubles. Ce type d’érosion est donc causé par l’intensité des gouttes de pluies tombées qui
accentue la vitesse de l’eau et donc entrainant le ruissellement. Si l’érosion en griffe n’est pas
effacée, les griffes causées par une concentration du ruissellement se développent en ravine
qui peut avoir une taille assez importante, de 0.5 m à 5 m.
Figure 3: Erosion par ravinement
Photo 2: Erosion affectant Marovoay
A : Ravine dans le site de PLAE à Tsarahonenana ; B : Une ravine sur le site de Morarano
A B
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES
- 18 -
Tout type d’érosion est présent dans le bassin versant de Marovoay. Il y a l’érosion sous
forme d’ablation aréolaire ou linéaire qui est remarqué par plusieurs symptômes sur terrain. Il
y a aussi l’érosion sous forme d’accumulation.
Tableau 1: Les différentes formes d'érosion de Marovoay
Forme Type
d’érosion
Dénomination Symptômes sur terrain Dimensions
Ablation
Aréolaire
- Micro buttes
- Micro marche
d’escalier
- lavage et décapage des surfaces
- abaissement du niveau du sol
- squelettisation du sol
- Plage de couleur claire
- Déchaussement de racine
- Ecoulement de faible
épaisseur, lent, non hiérarchisé,
variable dans le temps et dans
l’espace
Linéaire
- Griffes
- Rigoles
- petites incisions : ravineaux
- chenaux anastomosés
temporaires
- ébauche d’organisation de
l’écoulement
mm à cm
Ravines
Incisions de plus en plus en
grandes et profondes
Ravins
Lavaka
Forme ovoïde à creusement
linéaire, latéral et
Vertical
Dam à Km
Accumulation
- accumulations sableuses
- les rivières de sable
- ensablement des canaux et des parcelles
Source : [10]
Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY
- 19 -
Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY
Dans ce chapitre nous on va savoir beaucoup plus sur la zone d’étude.
IV.1 Localisation
La plaine de Marovoay (Carte 1) est située dans sa totalité dans le district de
Marovoay, dans la région Boeny, province de Mahajanga. . Elle se trouve autour du fleuve de
Betsiboka ; c’est pour cela que la plaine de Marovoay est aussi appelée « la plaine de la
basse Betsiboka ». Elle est parmi les greniers à riz de Madagascar.
Elle est encadrée par les coordonnées Laborde suivante :
X minimale = 371 566 m X maximale = 452 982 m
Y minimale = 1 055 327 m Y maximale = 1 136 478 m
La plaine appartient au district de Marovoay que se trouve à 396 km de la ville
d’Antananarivo, au Nord-Ouest de Madagascar et à environs 80 km de Mahajanga Chef-lieu
de la région Boeny.
Le district s’étend sur une superficie de 6 414km2 et est composé de 12 communes telles que:
Tsararano, Marovoay, Marosakoa, Manaratsandry, Bemaharivo, Antanimasaka, Marovoay
banlieue, Antanambao Andranolava, Anosinalainolona, Ankazomborona, Ankaraobato,
Ambolomoty.
Le district de Marovoay est limité :
Au Nord par le district de Mahajanga II
A l’Ouest par le district de Mitsinjo
A l’Est par le district de Boriziny et Mampikony
Au Sud par le district d’Ambato Boeny
Carte 1 : Localisation de Marovoay
Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY
- 21 -
IV.2 Situation Socio-économique
En parlant de la population de Marovoay, la région est peuplée des différentes ethnies
qui existent à Madagascar, il y a ceux qui viennent des Hautes Terres Centrales de
Madagascar (Merina et Betsileo) et aussi du Sud Est. Les Sakalava, originaires de la région
représentent seulement une petite partie de la population de la région. Selon un recensement
administratif de l’année 2007, le nombre de la population locale était 232 959, ce qui donne
une densité démographique de 40,44 habitants/Km2.
Quant aux infrastructures sociales, Marovoay compte sept CSB1, neuf CSB2 et un
CHD Publique. Dans le domaine éducatif, 91 EPP dont 20 fermées, 22 salles d’enseignement
secondaire du premier cycle fonctionnelles et 3 salles d’enseignement secondaire du second
cycle sont dénombrées dans la sous-préfecture.
Dans le domaine économique, la principale activité de la région est la riziculture (avec
trois saisons) pratiquée par la quasi-totalité de la population.
Avec 29 235 ha de superficie cultivée en riz, la production atteint un peu plus de 60 000
tonnes en bonne saison de culture et 40 000 à 50 000 tonnes en mauvaise saison, la production
de riz pour les 12 Communes de District occupe plus de 90% par rapport aux autres cultures
existants dans la région. Les autres cultures n'occupent que 2 450 ha et sont composées
surtout de manioc (1200 ha), de maïs (85 ha), d'arachide (800 ha) et d'arboriculture (365 ha)
[11].
IV.3 Climat
Le climat définit comme le résultat de tous les principaux facteurs atmosphériques qui
agissent sur un territoire géographique donné (vent, pression, température,…). Le climat de la
région est de type tropical sec, chaud pendant 7 mois, et 5 mois de saison pluvieux. Les
données qui caractérisent le climat de Marovoay se présentent comme suit :
La température
La température moyenne annuelle qui est aux alentours de 27° C, est généralement favorable
à la riziculture. Le novembre est le mois le plus chaud car la température s’élève à 28,5 ou à
29° C, tandis que juillet est le plus frais car la température descend jusqu’à 18° C.
La pluviométrie
La plaine de Marovoay bénéficie d’une pluviométrie moyenne de 1.500 mm par an et de 50 à
61 jours de pluies réparties entre début décembre et fin avril. La plus grande quantité
Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY
- 22 -
pluviométrique est concentrée de janvier à mars (1288 mm), avec des pluies fortes de
caractère orageux.
Le vent
Le vent asséchant dit « varatraza » souffle sur la plaine de Marovoay, de juillet à août avec
une vitesse moyenne au sol de 12 à 14 kilomètres par heure. Il peut influencer le rendement
rizicole car le riz en phase de floraison est très sensible à la force du vent.
IV.4 Relief
Le relief est caractérisé par de plateaux et de pénéplaines et des versants tendant vers
les bassins de la rivière Betsiboka. L’altitude moyenne se trouve au niveau géodésique de
50m. La plaine est constituée de treize secteurs d’irrigation indépendants : huit en rive droite
et cinq en rive gauche.
Les bassins versants de la plaine comprennent, d’une part, celui du fleuve de
Betsiboka qui détermine l’importance et les périodes d’épandage des crues à Marovoay,
d’autre part, les bassins versants des affluents des fleuves qui se déversent dans la plaine
aménagée (rivière Marovoay, Karambo, etc.…) et qui déterminent le remplissage des
barrages de stockage et les débits au niveau des barrages des déviations le long de cours
d’eau. Ils sont les plus importants à Madagascar par le volume d’eau enroulé annuellement.
En terme superficie, il est par contre le second bassin fluvial de Madagascar
(49.000km) après le bassin de Mangoky. La Betsiboka est formée de la réunion de deux
grands cours d’eau : la branche mère « Betsibka »et son confluent« Ikopa ». Dans la partie
inférieure, après avoir reçu le Kamoro en rive droite, la Betsiboka s’écoule entre les plateaux
d’Ankarafantsika et d’Antanimena d’orientation Est-Ouest, à travers la plaine et le verrou de
Marovoay avant de former un important delta, largement couvert de mangroves, et jeter dans
la baie de Bombetoka. La plaine de Marovoay collecte comme principaux affluents de rive
gauche, les rivières d’Antsohikely, Milahazomaty et Maroala, et en rive droite, les rives
d’Andranomando et Kamoro, Marovoay, Androtra et Ambilivily.
La plaine de Marovoay est très vaste qu’il faudrait comprendre le réseau hydrographie pour
faciliter la mise en place des infrastructures pour l’irrigation.
Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY
- 23 -
IV.5 Hydrographie
Le fleuve de la Betsiboka qui est connu remarquablement par le nombre de ses
affluents, l’importance de son débit et la longueur de son cours, subdivise la plaine de
Marovoay en deux : la rive droite et la rive gauche de la Betsiboka (Carte 2).
Les cours d’eau qui alimentent les réseaux de la plaine de Marovoay sur la rive droite sont la
rivière de Marovoay, la rivière de Karambo, la rivière de Maevajofo et celle d’Ambatomainty
avec leurs affluents respectifs. Sur la rive gauche de la Betsiboka, les réseaux sont alimentés
par la rivière de Milahazomaty et celle d’Andranomena. A ces cours d’eau, il convient
d’ajouter les différents bassins des retenues collinaires, notamment les lacs d’Amboromalandy
(au bord de la RN 4), d’Ambilivily, de Morafeno, d’Ambondromifehy, de Rico et enfin
d’Ampijoroan’ala.
Carte 2 : Carte hydrographique de Marovoay
PARTIE II : METHODOLOGIE
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 26 -
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
Apres avoir décrit la zone d’étude, parlons maintenant des notions de SIG et
Télédétection
V.1 Télédétection
V.1.1 Notion de télédétection
Historique
L’espace et le ciel séduit l’homme grâce à son intérêt considérablement accru avec la
récente création de l’astronautique. Cet intérêt s’applique aisément, car l’espace et les
véhicules spatiaux sont des remarquables outils utilisés aussi bien pour la télécommunication,
la météorologie ou l’observation de la terre. La technique mettant en œuvre ces outils pour
l’observation de l’espace et les objets et/ou phénomènes sur la terre était découverte depuis
les années cinquante. Cette découverte implique le lancement du premier satellite nommé
SPOUTNIK 1 par l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, en 1957.
Pour les Américains, la première transmission d’image de la terre était réalisée en 1959 par le
satellite EXPLORER VI. Le satellite multi-bande ERTS-1, rebaptisé ultérieurement
LANDSAT-1 a marqué l’année 1972 suivis de l’apparition des capteurs observant en une
seule fois une ligne complète de l’image sans recours à un balayage mécanique et permettant
une meilleure séparation spectrale et des bandes de plus en plus fines. Pour la compagnie
française SPOT, le satellite SPOT-1 était inventé depuis 1986 [12].
Actuellement, la télédétection intègre les développements les plus récents de la recherche
spatiale, de la physique et de l’informatique pour constituer, désormais, un outil puissant et
flexible pour la gestion du milieu, la planification et le développement économique.
Définition
Etymologiquement, la télédétection vient du mot grec « télé » qui veut dire loin et du
mot latin « détection » qui veut dire détection à distance. Comme son nom l’indique elle
suppose l’acquisition d’informations à distance, sans contact direct avec l’objet détecté [12].
La télédétection c’est l’ensemble des connaissances et des techniques utilisées pour
déterminer des caractéristiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuées à
distance, sans contact matériel avec ceux-ci [13].
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 27 -
V.1.2 Objectifs et Caractéristiques
Les principaux objectifs de la télédétection reposent sur :
- L’analyse des interactions rayonnement matière
- L’étude du comportement spectral
- Le suivi d’un phénomène évolutif
- L’étude de la répartition d’un objet
- L’analyse de l’hétérogénéité spatiale
- L’étude de la structuration spatiale
V.1.3 Principe de la télédétection
Deux modes sont utilisés en télédétection suivant l’énergie que le système adopte :
Le mode passif
Il utilise l’énergie solaire. Le capteur passif enregistre la lumière naturelle solaire reflétée par
l’objet cible. Les satellites Landsat et Spot utilisent ce mode.
Le mode actif
Il fournit sa propre source d’ondes électromagnétiques. Effectivement, le capteur admet une
source artificielle permettant d’éclairer la cible, en tout instant. Donc, il est à la fois capteur et
émetteur de rayonnement. Ce mode est très connu par le satellite RADAR.
Cependant, les informations qu’on peut extraire des images issues de ce mode sont souvent
limitées et difficiles à traiter. Ce qui oriente le choix des photo-interprètes à utiliser les images
produites par des capteurs passifs.
Le fonctionnement du Système de télédétection est décrit dans la figure ci-dessous
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 28 -
D’après ce schéma, les rayonnements traversent l’atmosphère qui est une interface entre le
soleil et la terre et qui se présente comme un milieu stratifié où la répartition de ses
composants varie dans l’espace et dans le temps. Par conséquent, des interactions se
produisent entre l’atmosphère et les ondes électromagnétiques, induisant des déformations sur
ce dernier. Ainsi, pour réduire au minimum ou même éviter la présence de ces phénomènes,
des études spatiales ont découvert des gammes de longueurs d’ondes dans lesquelles une
grande partie de rayonnements peut résister aux effets atmosphériques : ce sont « les fenêtres
atmosphériques » [14].
Figure 4: Schéma du processus de la Télédétection
Source: [14]
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 29 -
Tableau 2: Les principales fenêtres atmosphériques
Longueurs d’ondes (μm) Domaines
0.35 – 0.75 Ultraviolet – Visible (UV – VIS)
0.77 – 0.91
Proche Infra Rouge (PIR) 1.0 – 1.12
1.19 – 1.34
1.55 – 1.7 Moyen Infra Rouge (MIR)
2.05 – 2.4
3.35 – 4.16
Infra Rouge Thermique (IRT) ou Infra
Rouge Lointain (IRL)
4.5 – 5.0
8.0 – 9.2
10.2 – 12.4
17.0 – 22.0
V.1.4 Avantages et Applications
Les avantages du traitement numérique d’images se situent à plusieurs niveaux par
rapport à la photo-interprétation classique
- meilleure visualisation
- souplesse d’édition
- facilité de cartographier
- extraction automatique de thèmes simples
- estimation de surface
- compression de données
L’image satellite peut couvrir une grande zone, donc on peut photographier l’ensemble
de la région à la même date et heure. De ce fait, on peut comparer par exemple les types de
végétation sur une même formation. Elle nous permet de voir le changement de l’état d’une
région par exemple la déforestation, la dégradation et l’érosion du sol car on peut enregistrer
plusieurs images par an. Elle permet de disposer des informations concernant un endroit où
l’homme ne peut y accéder facilement.
Source: [15]
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 30 -
V.2 Système d’information géographique (SIG)
V.2.1 Notion de Système d’Information Géographique
Historique
Le concept du SIG est né aux Etats-Unis d'Amérique vers la fin des années 60, et s'est
développé d'abord au sein des institutions universitaires, avant de se répandre dans les milieux
industriels et les organisations publiques.
Dans notre monde actuel, plus nous avons d’information pertinente à notre disposition,
plus il est facile de prendre une décision réfléchie et construite. Les évolutions technologiques
nous procurent une masse importante d’informations provenant du monde entier sous des
formes différentes (rapports, statistiques, multimédia, photographie numérique…).
Un Système d’Information Géographique nous permet d’exploiter toutes ces
informations qui disposent d’une localisation spatiale ou d’une adresse. Mais à la différence
d’une carte papier, un SIG vous permet de visualiser sous forme de couches structurées toutes
les informations dont nous avons besoin et d’exclure celles qui nous sont inutiles.
Définition
Le Système d’Information Géographique (SIG) est un ensemble organisé de matériels
informatiques, de logiciels, de données géographique et de personnel capable de saisir,
stocker, mettre à jour, manipuler, analyser et de présenter toutes formes d’informations
géographiquement référenciées [16].
Le logiciel SIG, quant à lui, est constitué d’un logiciel pour la représentation graphique et
d’un système de gestion de base de données, permettant la manipulation, le croisement de
celles-ci.
Le système graphique du logiciel SIG
C’est le système qui permet la visualisation, les modifications, la création, ainsi que la
représentation des données sur un support géoréférencé c’est à dire sous forme de cartes. Le
fond de carte peut provenir, soit, du logiciel même, soit, importé à partir d’un autre fichier.
Le système de gestion de base des données
Ce système sert à la gestion des données descriptives. On peut ainsi lancer des requêtes à
partir des données existantes, croiser les données, faire des analyses ou bien des mises à jours,
si nécessaires.
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 31 -
V.2.2 Composants d’un SIG
Un SIG est défini par quatre composantes principales : matériel, le logiciel, les
données et les personnels [17].
Le matériel
Le SIG fonctionne actuellement sur une très large gamme d’ordinateurs connectés en réseau
ou autonome et avec ses périphériques : imprimante, table à numériser, scanner.
Le logiciel
Les logiciels SIG offrent des outils et fonctions pour stocker, analyser, visualiser et afficher
toutes les informations. C’est un outil géographique de requête.
Les données
Ce sont les composantes importantes du SIG, on distingue trois types de données : les
données géographique, topologiques et descriptives.
Les personnels
Pour l’étude de faisabilités (choix de matériels, données, logiciels, etc.)
Figure 5: Les données dans un SIG
Source: [17]
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 32 -
V.2.3 Fonctionnalités du SIG
Les fonctionnalités techniques du SIG sont communément synthétisées selon le
modèle des 5A : l’abstraction, l’acquisition, l’archivage, l’analyse et l’affichage (GDTA)
Abstraction
Modélisation de la base de données en définissant les objets, leurs attributs et leurs relations.
Les informations modélisées sont représentées en couches superposables et indépendantes.
Acquisition
Alimentation du SIG en données c’est à dire il faut d’une part définir la forme des objets
géographiques et d’autre part leurs attributs et relations.
Les données peuvent être
- Des couches raster : image satellites, photographies aériennes, etc.
- Des couches vecteurs : réseaux de communication, hydrographies, etc.
- Des statistiques : fréquence d’occurrence, population démographique, etc.
Archivage
L’archivage consiste à stocker les informations de l’espace de travail vers l’espace de
stockage. Elle permet aussi de rassembler et d’ordonner les informations par thème sur des
couches afin de faciliter leur recherche.
Analyse
Il répond aux questions posées. Les couches de données sont combinées et manipulées pour
créer de nouvelles couches et pour extraire des informations interprétables.
Affichage
Il consiste à la production des cartes de façon automatique, au constat des relations spatiales
entre les objets et la visualisation des données sur l’écran de l’ordinateur.
En fait, les données doivent être mise à jour, bien ordonnées et affinées, afin de faciliter
l’archivage, l’analyse et l’affichage.
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG
- 33 -
V.2.4 Thèmes d’application du SIG
Ils sont extrêmement variés et comprennent toutes les activités où interviennent des
données localisées et notamment
La mise en valeur et/ou la protection de l’environnement et des ressources naturelles
La gestion des ressources en eau
L’aménagement des régions agricoles, forestières, pastorales, touristiques, urbaines et
littorales
Les études de tracés des infrastructures hydrauliques, routières, ferroviaires, électriques,
énergétiques
Le suivi des phénomènes dynamiques tels que l’urbanisation, la déforestation, les
mouvements des dunes
Le suivi des changements de l’espace rural (défrichements, extension ou régression des
terres de parcours…)
Le suivi de la végétation naturelle et cultivée, pour l’agriculture, l’élevage ou
l’exploitation Forestière.
V.2.5 Avantages et Applications
D’une manière générale, le SIG présente beaucoup d’avantages qu’on ne peut pas
imaginer. C’est un outil puissant permettant de visualiser, d’explorer et d’analyser des
données géographique. Son point fort est la rapidité sur la manipulation des données. C’est
ainsi qu’on peut découvrir des structures indiscernables jusqu’à mettre en évidence les
relations géographiques qu’on ne soupçonne pas, acquérir une perspective nouvelle sur des
choses, trouver des solutions à des problématiques spatiales diverses et obtenir des résultats
utiles à l’entreprise ou à la collectivité locale.
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 34 -
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
Ce chapitre nous montrera les détails de conduites de l’étude
VI.1 Organigramme de travail
L’organigramme suivant résume les étapes à suivre pour obtenir les cartes de
l’évolution de l’ensablement dans le bassin versant de Marovoay
COLLECTE DES DONNEES
DONNEES
BIBLIOGRAPHIQUES
IMAGES
SATELLITES
LANDSAT 5 ET
LANDSAT 8
CORRECTION GEOMETRIQUE
GEOREFERENCEMENT
TRAITEMENTS
RESULTATS
EARTH
BASE DES DONNEES
100 ET 500
FTM
REFERENCES
Figure 6: Organigramme de travail
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 35 -
VI.2 Collecte des données
Les données de bases sont constituées des études bibliographiques, des images
satellites (Google earth, Landsat), et des bases de données FTM (BD 100 et BD 500).
VI.2.1 Données bibliographiques
La recherche bibliographique est la première étape de la méthodologie de ce travail.
Il est nécessaire pour :
l’approfondissement et la compréhension de tous les sujets abordés dans ce
travail.
acquérir et compléter tous les données utiles et requises par les outils
informatiques utilisés par la présente étude.
la vérification et la référence des données utiles pour l’aboutissement du
travail et les données des résultats.
VI.2.2 Base des données
VI.2.2.1 Définition
Les données géographiques possèdent quatre composantes
les données géométriques : elles renvoient à la forme et à la localisation des objets ou
phénomènes
les données descriptives : elles font partie des données attributaires et renvoient à
l'ensemble des attributs descriptifs des objets et phénomènes à l'exception de la forme
et de la localisation
les données graphiques : elles renvoient aux paramètres d'affichage des objets comme
le type de trait ou la couleur
les métadonnées : ce sont des données sur les données comme la date d'acquisition des
données, le nom du propriétaire et les méthodes d'acquisition.
Et trois types d’entités géographiques peuvent être représentés :
le point ou les objets ponctuels
la ligne ou les objets linéaires
le polygone ou les objets surfaciques.
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 36 -
Un des avantages des données géographique est que les relations entre les objets peuvent être
calculées et donner naissance à des points d'intersection ou la topologie. Ceci permet d'éviter
la répétition d'objets superposés. Une parcelle bordant une route aura les mêmes sommets que
ceux définis pour la route [18].
VI.2.2.2 Bases de données utilisées
Nous avons utilisé les bases de données BD100 et BD500 du FTM. Le choix de ces
données repose sur l’échelle des cartes à élaborer ainsi que sur le contenu des données
sémantiques parmi les fonds de carte. La base de données 100 renferme plusieurs cartes
scannées de la région à l’échelle de 1/100.000. La base de données 500 met à la disposition
des utilisateurs plusieurs couches telles que l’hydrographie, les aires protégés, les villages, les
limites de Fivondronana, les réseaux routiers, …à l’échelle de 1/500 000.
Les bases de données 100 et 500 vont servir de support supplémentaire pour la conception du
SIG.
VI.2.3 Images satellites
VI.2.3.1 Définition
Une image satellite est la production imagée des données numériques (forme
numérique) enregistrées à bord d’un satellite. Les bandes enregistrent, suivant les longueurs
d’ondes qui leur sont affectées, les réflectances issues des objets éclairés par le soleil. Le
traitement des données chiffrées se fait par ordinateur et aboutit à la production d’images
(forme analogique) noir et blanc ou en couleur soit en couleur naturelle ou en fausse couleur
[19].
Une image numérique est donc une matrice géométrique bidimensionnelle qui est
acquise par un capteur embarqué à bord d’un vecteur. Et à chaque surface élémentaire appelé
pixel, correspond des mesures numérisées. La résolution au sol correspond à l’enregistrement
d’un pixel.
VI.2.3.2 Images satellites utilisées
a) Image Landsat
Le programme américain de télédétection spatiale (NASA et USGS) a été le premier
programme civil d'observation de la Terre par satellite. Il a commencé avec le lancement du
premier LANDSAT en 1972 et se poursuit encore actuellement avec Landsat 8, toujours
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 37 -
opérationnel. Ce programme a donc permis d’engranger des millions de données formant une
librairie exceptionnelle des conditions sur Terre depuis presque 40 ans. Depuis janvier 2009,
l’entièreté des images d’archive Landsat est accessible gratuitement via Internet [20].
On distingue 4 séries de LANDSAT
1ère série :
Les 3 premiers satellites furent identiques et leur charge utile était constituée de deux
instruments optiques, un capteur multispectral (Multi Spectral Scanner- MSS) et une série de
caméras vidéo (Retourn Beam Vidicom – RBV)
Altitude : 907-915 km
Inclinaison : 99,2 degrés
Orbite : polaire héliosynchrone
Période de révolution : 103minutes
Capacité de revisite : 18 jours
Satellites
LANDSAT 1 (23/07/1972-06/01/1978)
LANDSAT 2 (22/01/1975-05/02/1982)
LANDSAT 3 (05/0/1978 -31/03/1983)
Capteurs RBV
Sur les deux premiers satellites, la série de 3 caméras vidéo prenait des images dans le visible
et dans l'infrarouge. La résolution était de 80 m pour des images de 185 km sur 185 km. Sur
LANDSAT 3, la résolution a été portée à 40 m, mais les caméras ne prenaient plus des images
que dans une seule bande spectrale panchromatique (0,5 - 0,75 μm).
2ème Série :
Les 2 satellites suivants (LANDSAT 4 et 5) ont été équipés de 2 capteurs multispectraux
(Multi Spectral Scanner - MSS et Thematic Mapper - TM).
Altitude: 705 km
Inclinaison: 98,2 degrés
Orbite: polaire héliosynchrone
Période de révolution: 98,9 minutes
Capacité de revisite: 16 jours
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 38 -
Satellites
LANDSAT 4 (16/07/1982 – 01/08/1993)
LANDSAT 5 (01/03/1985 – opérationnel)
Capteurs TM
Ces scanners à haute résolution possèdent 7 bandes spectrales et couvrent toujours une zone
de 185 km sur 185 km.
3ème série
La dernière génération des satellites LANDSAT a commencé par un échec.
LANDSAT 6 a été perdu juste après son lancement le 3 octobre 1993. LANDSAT 7 a été
lancé en 1999 et est équipé d'un capteur multispectral (Enhanced Thematic Mapper Plus -
ETM+).
Le satellite Landsat8 de la NASA a été lancé en février 2013. Il couvre la Terre tous les 16
jours avec des images de 185 km x 185 km, en 16 bits, comptant 11 bandes spectrales : 9 dans
le visible (8 multispectrales de résolution 30 m ; 1 panchromatique à 15m) et 2 thermiques
(60m).
Dans ce travail nous allons utiliser des images Landsat 5 et Landsat 8 pour connaitre
l’évolution de l’ensablement dans le bassin versant de Marovoay de 1997 à 2017
Figure 7: Exemple d'image Landsat
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 39 -
b) Image Google Earth
Google Earth Pro est un logiciel qui nous permet de voyager dans le monde via un
globe virtuel et d'afficher des images satellites, des plans, des reliefs et des bâtiments en trois
dimensions (3D). Il s’agit d’un logiciel qui contient des images de grande résolution de
l’ordre de 30m à 60cm (SPOT, Quickbird, Ikonos,…). Ces images sont issues d’entreprises de
commercialisation d’images et sont archivées sur le serveur de Google Earth qui est
accessible par connexion à l’internet. Elles sont mises à jour au fur et à mesure. Le logiciel
Google Earth existe sous plusieurs versions, une version gratuite et une version payante
Google Earth Pro. Dans les deux cas, l’utilisation gratuite des images présentées par le
logiciel n’est autorisée que par des captures d’écran ou une utilisation en ligne. Les images
Google dans notre cas sont utilisées pour la vérification des classifications que nous allons
réaliser dans le traitement des images.
VI.3 Traitement des images Landsat
Le traitement comporte les étapes suivantes :
VI.3.1 Les logiciels utilisés
Deux logiciels sont utilisés pour les traitements des images
VI.3.1.1 Le logiciel ENVI 4.7
ENVI (Environment for Visualizing Images) est un logiciel de télédétection de la
société «EXCELIS» permettant la visualisation, le traitement, l’analyse, et la présentation de
nombreux types d’images numériques, dont les images satellites.
En particulier, Envi permet de travailler sur différents types de données (multispectrale,
hyperspectrale, radar), d’intégrer des données de type matriciel (image) et vectoriel et est
compatible avec des données de type SIG. Il permet entre autres de contraster les images, de
les corriger géométriquement, de les classifier, de réaliser des analyses à l’aide de données
d’élévations, etc.
Importation de l’image
Correction géométrique
DécoupageComposition
coloréeClassification
Segmentation et Vectorisation Cartes
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 40 -
ENVI utilise le langage de programmation IDL (Interactive Data Language) et est
composé de deux interfaces-viewer indépendants : « ENVI » et « ENVI Zoom ».
ENVI est l’interface principale d’ENVI, vous donnant accès à toutes ses
fonctionnalités.
ENVI Zoom est une version simplifié d’ENVI spécialement conçue pour
afficher et manipuler plus facilement et plus efficacement les images satellites
(outils de zoom, contraste, transparence, brillance, …, projection et
rééchantillonnage des données au vol,…)
VI.3.1.2 Le logiciel ARCGIS 10.2.2
Le logiciel ARCGIS est un logiciel de SIG. Il s’agit donc d’un outil informatique nous
permettant d’intégrer, de localiser et de représenter des données qui ont ou non une dimension
géographique. Comme il s’agit d’un SIG, ses principales fonctions sont donc :
La saisie, le stockage et la gestion de données
Le traitement, l’analyse, la sélection et l’affichage de données.
La production de cartes, des rapports, tableaux et autres synthèses d’information.
Fonctionnement du logiciel
Ce logiciel est un système regroupant des logiciels clients c’est-à-dire ArcView, ArcEditor,
ArcInfo et ArcExplorer ainsi que des logiciels serveurs qui sont l’ArcSDE et ArcIMS.
Figure 8: Interface du logiciel ENVI 4.7
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 41 -
ArcView : c’est un SIG permettant de visualiser, d’interroger, d’analyser et de mettre en page
les données. Il fournit des outils interactifs pour explorer, sélectionner, afficher, éditer,
analyser, symboliser et classifier les données ou pour créer automatiquement, mettre à jour ou
gérer les métadonnées.
ArcCatalog: il fournit à l’utilisateur des fonctions de :
Manipulation des données (créer, définir, déplacer, renommer, …)
Consultation des données (affichage, interrogation,…)
Documentation des données (métadonnées)
ArcMap : c’est l’application centrale d’ArcView qui permet de réaliser les tâches suivantes :
Visualiser des données spatiales et attributaires (étiquetage, symbologie, filtrage
d’entités, …)
Saisir et mettre à jour ces données (numérisation d’entités, saisie de données
attributaires, fonctions de capture, fonctions de construction, …)
Analyser et croiser les différentes couches d’information (interrogation, sélection,
croisement, création de zones tampon, calcul d’itinéraires, …)
Créer des mises en page cartographiques afin de présenter ces résultats (cartes,
rapport, diagrammes,…)
ArcToolBox : elle permet de traiter les couvertures, les grilles, les TIN, … elle
présente également un ensemble de plus de cent outils de conversion, de traitement et
d’analyse présentés sous la forme d’assistants.
Figure 9: Interface du logiciel Arcgis
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 42 -
VI.3.2 Importation de l’image
La première étape du traitement consiste à importer les scènes à traiter dans le logiciel
de traitement. Rappelons que chacune des bandes comprend deux fichiers, le fichier d’en-tête
qui comporte toutes les informations concernant la bande (hdr, met,…) et le fichier
image(GEOTIFF).
L’importation comprend aussi le changement de format de GEOTIFF vers ENVI qui est le
format spécial du logiciel ENVI. A chaque fois que l’image est importée sur le logiciel, on
peut reconnaitre toutes les propriétés comme le référence, la taille de l’image.
VI.3.3 Correction géométrique
Les images satellites, telles qu’enregistrées par les capteurs des satellites, présentent
souvent des erreurs dites « géométriques ». Deux grands types d’erreurs sont à distinguer
Erreurs systématiques (liées au système d’enregistrement de l’image, dues à la
rotation de la terre, à l’angle de balayage…). Ces erreurs, à condition de
posséder suffisamment d’informations sur la position du capteur, angle de prise
de vue, peuvent être corrigées par « Orthorectification ».
Erreurs accidentelles (causes fortuites, mouvements incontrôlés du satellite par
rapport à sa ligne orbitale et à la verticale du lieu, variation d’altitude). Ces
erreurs ne sont pas connues à priori, et ne peuvent donc être corrigées par
orthorectification. La correction appliquée est de type « géoréférencement
simple » et utilise des points de positionnement (points de calage) connus
facilement retrouvables sur l’image à corriger.
On réalisera une correction géométrique par géoréférencement simple à l’aide du
logiciel ENVI 4.7.
VI.3.4 Découpage de la zone d’étude
Celle-ci est importante pour faciliter la classification en réduisant les objets terrestres
apparus dans l’image. Le travail est effectué en utilisant les données vecteurs de type «shape»
de la FTM pour découper les images satellitaires à l’aide du logiciel ARCGIS 10.2.2
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 43 -
VI.3.5 Composition colorée
La composition colorée est la représentation des images en trois couleurs
fondamentales Rouge, Vert et Bleu.
Pour mieux extraire et avoir une meilleure discrimination d’informations, il est nécessaire
d’utiliser des compositions colorées.
Quelques exemples de compositions colorées avec les scènes LANDSAT :
321 : représentation en couleur naturelle (couleur vraie) de l’image
432 : représentation en fausse couleur de l’image
742 : pour l’étude du sol et des roches
453 : pour la discrimination des végétations
Figure 10: Extraction du bassin versant de Marovoay
Figure 11: Composition coloree
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 44 -
Parmi les sept bandes utilisées, on utilise les compositions des bandes 754 RGB pour l’image
Landsat 5 et 765 RGB pour l’image Landsat 8 transformées en HSV en fausses couleurs
comme base de la classification pour mieux quantifier le sable.
VI.3.6 Classification
Deux types de classification sont possibles pour le traitement de l’image : la
classification supervisée et la classification non supervisée. La première demande la
connaissance et l’identification des objets à classer, ce qui est difficile voire impossible dans
notre cas, car la zone d’étude est plus vaste et nous n’avons pas réalisé des descentes sur le
terrain.
C’est à partir de la méthode de la classification non supervisé (K-mean ou ISODATA)
qu’on a réalisé la carte d’occupation des sols du bassin versant de Marovoay. Cette méthode
demande une notion de la photo-interprétation, en utilisant les images du Google Earth, pour
nommer et classifier les différents objets de la terre. La méthode des « K-means » est une
méthode de classification géométrique bien adaptée aux espaces vectoriels de grande
dimension.
VI.3.7 Segmentation et vectorisation
La segmentation d'image est une opération de traitement d'images qui a pour but de
rassembler des pixels entre eux suivant des critères prédéfinis. Les pixels sont ainsi regroupés
en régions, qui constituent un pavage ou une partition de l'image. Il peut s'agir par exemple de
séparer les objets du fond. Si le nombre de classes est égal à deux, elle est appelée aussi
binarisation.
La segmentation est une étape primordiale dans ce traitement d'image. Il existe de nombreuses
méthodes de segmentation, que l'on peut regrouper en quatre principales classes :
Segmentation fondée sur les régions (en anglais : region-based segmentation). On y
trouve par exemple : la croissance de région (en anglais : region-growing),
décomposition/fusion (en anglais : split and merge)
Segmentation fondée sur les contours (en anglais : edge-based segmentation)
Segmentation fondée sur classification ou le seuillage des pixels en fonction de leur
intensité (en anglais : classification ou thresholding)
Segmentation fondée sur la coopération entre les trois premières segmentations
Dans cette étude, la segmentation consiste à faire extraire le sable dans la classification.
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE
- 45 -
Après le traitement de segmentation réalisé sur ENVI, on effectue la vectorisation des
résultats de l’opération. Le fichier image raster se transforme donc en fichier vecteur afin de
l’exporter vers ARCGIS.
VI.3.8 Production des cartes
On revient au logiciel ARCGIS pour la mise en page des cartes d’occupations des sols
dans le bassin versant de Marovoay pour les deux dates et les cartes de l’evolution de
l’ensablement des rizieres dans les plaines de Marovoay.
PARTIE III : RESULTATS,
INTERPRETATIONS ET
PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 47 -
Chapitre VII. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Apres avoirs vu les détails sur l’étude, présentons maintenant les résultats.
VII.1 L’insécurité alimentaire à Madagascar
L’insécurité alimentaire à Madagascar est associée à la faiblesse de la capacité de
réponse locale qui est souvent entravée par le mauvais état des infrastructures, et des
stratégies de survie limitées accentuant la vulnérabilité de la population face aux catastrophes
dues aux aléas naturelles. La récente intensification de la fréquence et de l’ampleur des
catastrophes dues aux aléas naturelles liées au changement climatique mondial ainsi qu’à la
dégradation de l’environnement, et plus particulièrement à la perte de la couverture forestière
accentuent davantage les niveaux de vulnérabilité et d’exposition de la population. La
mauvaise gouvernance amplifie cette situation. Ce chapitre qui traite l’insécurité alimentaire à
Madagascar sera étudié suivant deux (02) étapes : les causes sous-jacentes de
l’insécurité alimentaire à Madagascar d’un côté et les risques et la vulnérabilité d’autre côté.
VII.1.1 Les causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire à Madagascar
L’insécurité alimentaire à Madagascar est à la fois chronique, avec l’un des taux de
retard de croissance les plus élevés dans le monde, et aigue, dû aux cyclones, inondations,
sécheresse. Selon la localisation géographique et la saison, toutes les trois sources d’insécurité
alimentaire contribuent à la vulnérabilité des ménages à Madagascar. Dans la partie Est du
pays, la récolte est plus grande que dans le Sud, et les marchés fonctionnent assez bien.
Cependant, ces régions sont les plus vulnérables aux cyclones et inondations, ce qui réduit la
production de nourriture, coupe périodiquement les accès aux marchés, anéantit les économies
et capitaux, et aggrave les manifestations de maladies. Les régions reculées de la partie
centrale et Est du pays deviennent encore plus isolées et inaccessibles pendant la saison des
pluies, et l’accès au marché constitue un problème majeur pendant plusieurs mois de l’année,
limitant ainsi l’accès à la nourriture et au revenu. Dans le Sud, le climat sec limite la
productivité agricole et la provision de nourriture. Toutes les régions sont affectées par des
problématiques de santé et d’hygiène, et l’absence de diversité alimentaire a aussi son impact
sur l’utilisation de la nourriture. Par rapport à la norme définit ci-dessus les causes sous-
jacentes de l’insécurité alimentaire à Madagascar sont les suivantes : les aliments ne sont pas
disponibles, les aliments ne sont pas accessibles et la production n’est pas utilisée de façons
adéquate.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 48 -
VII.1.1.1 La non disponibilité
L’utilisation des techniques de production traditionnelles et l’insuffisance de l’étendue
moyenne cultivée par ménage en sont les principales causes. L’exploitation agricole est
généralement de petite taille, la superficie économique moyenne exploitée est de 1,7 Ha au
niveau national. En effet, plus de 6 ménages sur 10 sont des petits exploitants agricoles. Cette
situation reflète la faiblesse de la taille des activités agricoles des ménages [ENSOMD2013].
De plus la production est fréquemment perturbée par les catastrophes dues aux aléas
naturelles et par le problème d’accès à l’eau. La mauvaise gestion des produits entraîne des
impacts négatifs sur la disponibilité des aliments : défaut de stockage par défaut
d’infrastructures (grenier communautaire villageois). Cette situation peut être observée même
en cas de surplus de production. Dans certaines régions dans le Sud et le Sud-ouest, l’élevage
a un attrait contemplatif, surtout destiné à vénérer les coutumes traditionnelles [21].
Le riz constitue la principale nourriture de base à Madagascar, bien que les
agriculteurs fassent aussi pousser du manioc, maïs, patates douces et du sorgho. La production
du riz est faible : les rendements présentent une moyenne de deux tonnes à l’hectare, et dans
certaines régions moins d’une tonne à l’hectare [CARE]. Les facteurs qui contribuent à la
faible productivité agricole comprennent l’utilisation des techniques de culture traditionnelles,
l’accès limité aux services d’extension, les désastres naturels qui endommagent
l’infrastructure et les récoltes, et limitent aussi l’accès aux informations [FANTA].
L’accès aux terres irriguées est particulièrement limité, obligeant les agriculteurs à exploiter
les terres marginales au moyen de technologies insoutenables.
L’accès limité au capital et les systèmes traditionnels de jouissance des terres
empêchent les investissements en terrain. Les opportunités de micro finance sont minimales,
et dans la plupart des cas, les services ne sont pas à la mesure des besoins des agriculteurs
nécessiteux [22].
Par suite de la faible productivité agricole, le pays s’expose régulièrement aux déficits
alimentaires. Madagascar importe jusqu’ à 30% de ses demandes annuelles de riz. Le taux de
croissance annuelle de la population est de 2.7%. Cependant, le Département des Etats-Unis
pour l’Agriculture (USDA) a estimé que la croissance annuelle de l’approvisionnement de
graines, de 2007 – 2017, est de 2,1%. Si des interventions significatives ne soient entreprises,
la demande en nourriture continuera d’excéder l’approvisionnement.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 49 -
Figure 12: Evolution des indices de croissance de la population et de la production des
nourritures de base (base 100 = 1987)
De 1987 à 1990, la production locale arrivait à suivre le rythme d’accroissement de la
population. La Banque Mondiale indiquait une production des denrées alimentaires supérieure
à 20% aux besoins globaux. Mais l’écart se creuse à partir de 1991, et vu le déséquilibre entre
nourritures et population l’existence de l’insécurité alimentaire est donc inévitable à
Madagascar.
En 2010, la population atteint le double de son effectif de 1987, alors que la production est
encore à moins de 80 points de son niveau de l’année de référence. Le recours aux
importations est donc évident pour renflouer les disponibilités alimentaires.
0
50
100
150
200
250
Ind
ice
(bas
e 1
00
= 1
98
7)
Années
Indice de production Indice de population2
Source: FAO, Banque Mondiale, mes propres calculs
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 50 -
VII.1.1.2 L’inaccessibilité
Le problème d’accessibilité alimentaire est dû essentiellement à l’enclavement des zones et
au faible pouvoir d’achat. Dans l'ensemble, 84% des ménages n'ont pas assez d'argent pour
acheter les produits de première nécessité et manquent de nourriture durant une certaine
période de l'année. La période s’étalant du mois de février au mois d’octobre, apparait comme
étant les mois les plus difficiles, durant lesquels environ un tiers des ménages fait face à un
manque de liquidités/nourriture [PNAN II].
Dans les régions rurales de Madagascar, les ménages de classe moyenne produisent assez de
nourriture pour durer quatre à six mois. Quand les stocks de nourriture sont épuisés, les
ménages dépendent des liquidités qu’ils perçoivent de différentes sources. L’argent liquide
provient généralement des activités agricoles; cependant, 27% des ménages gagnent de
l’argent, non à partir des activités agricoles mais commerciales à petite échelle ou des ventes
de produits artisanaux, et 30% reçoivent des envois de fonds. Malgré tout, 91 pour cent des
habitants vivent avec moins de 2 USD par jour [23]. Les ménages dirigés par des femmes sont
particulièrement vulnérables, étant donné que les femmes gagnent en moyenne 65%
seulement de ce que les hommes perçoivent [INSTAT].
Les infrastructures de transport sont sérieusement abimées: sur les 7.313km de routes
primaires et secondaires, seulement un tiers est en bon état (ou acceptable) [24]. Les activités
génératrices de revenu (IGA) se limitent à la production agricole et l’exploitation saisonnière
des ressources naturelles à cause de la mauvaise communication, l’absence d’information sur
Figure 13: Évolution des importations de riz 2009-2016 (en 1000 tonnes)
Source: Ministère du commerce.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 51 -
le marché et l’accès restreint au capital d’investissement. Les conditions climatiques des
régions du Sud rendent les bergers dépendant de l’élevage et des IGA non-agricoles.
Même dans les agglomérations urbaines où la nourriture est facilement disponible au
marché, leur accès représente un défi majeur surtout pour les familles dépendantes d’un
travail salarié journalier. Alors que les prix des aliments ne cessent de s’accroître, les salaires
à Madagascar restent inchangés. De ce fait, un pourcentage croissant du revenu d’un ménage
est consacré à l’achat de nourriture. Approximativement, 70% des dépenses d’un ménage
urbain sont liées à la nourriture [INSTAT].
VII.1.1.3 La mauvaise utilisation de la nourriture
L’état de santé de la population rurale à Madagascar est critique étant donné que la
faible connaissance d’utilisation de la nourriture est évidente dans tous les ménages des
communautés rurales qui n’ont pas accès à l’eau potable et aux services de santé de base.
La disponibilité et l’accessibilité alimentaire ne sont pas souvent suivies d’une bonne
utilisation de la production.
Au niveau national, environ 53% des ménages ruraux ont un profil de consommation
alimentaire inacceptable, c'est à dire qu'ils ne consomment que de très peu d’aliments nutritif
leur permettant de maintenir une vie saine et active. Quelques 12% d’entre eux ont un profil
de consommation alimentaire pauvre, composée essentiellement de tubercules (consommation
de manioc 5,5 jours par semaine) avec des protéines essentiellement absentes de leur régime.
Les Malgaches consomment peu d’aliments riches en protéines (EPM).
Un mauvais état de santé aboutit à une mauvaise utilisation de la nourriture, même si
la prise en calories et la qualité alimentaire sont adéquates.
Un nombre de facteurs contribuent au mauvais état de santé et a une faible connaissance
d’utilisation de la nourriture. Un facteur parmi tant d’autres est le manque de connaissance
nutritionnelle qui a pour conséquence les régimes déséquilibrés. Cependant, la
méconnaissance des symptômes inhérents aux maladies les plus courantes, les protocoles
recommandés pour l’auto-traitement et le moment d’avoir recours au traitement professionnel
favorisent la morbidité1. Les centres de santé, se trouvant particulièrement dans les régions
éloignées de Madagascar offrent des services inadéquats et de qualité inférieure à cause du
fait que le recrutement d’un personnel qualifié à servir dans ces régions est difficile. De plus,
1 nombre de cas de maladie sur une population et une période données
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 52 -
les gens parcourent de longues distances avant d’accéder même aux services les plus
basiques, un problème rendu complexe à cause du mauvais état des routes dans le pays. Dans
les zones urbaines, ceux qui vivent au seuil de la pauvreté sont les premiers affectés, à cause
de l’accès limité à la nourriture et l’insuffisance de fonds pour payer les services de santé.
En outre, seuls 35% de la population rurale ont accès à l’eau potable sûre, et 26%
seulement utilisent des aménagements sanitaires appropriés (EDS). La plupart des
infrastructures existantes sont tombées en délabrement2, et alors que l’on a mis en place des
comités de gestion d’eau, ils n’ont ni ressources financières ni habilités techniques pour les
réhabiliter et les maintenir. En plus de cela, les connaissances en bonnes pratiques sanitaires
et hygiéniques sont limitées. Ces facteurs favorisent aussi l’incidence accrue des maladies
hydriques et la morbidité.
La figure ci-dessous explicite l’utilisation de quelques produis agricoles à Madagascar.
2 état d'anéantissement physique et moral
Source : INSTAT/DSM/EPM2010
Figure 14: Utilisation de quelques produits agricoles
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 53 -
L’utilisation de la production agricole dépend des catégories de produits agricoles.
Pour les produits alimentaires de base (riz, maïs, manioc, patate, etc.), environ 55% de la
production sont destinées à l’autoconsommation. Les ventes constituent à peine le quart de la
production.
Pour les autres produits alimentaires comme les légumineuses et les cultures industrielles
(arachides, cannes à sucres, etc.), la part destinée à l’autoconsommation diminue à moins de
40% de la production, alors que la part des ventes augmente à environ 45%. Enfin, pour les
cultures de rente, l’utilisation de la récolte est quasiment tournée exclusivement vers la vente.
En effet, pour cette catégorie, la part des ventes peut atteindre en général plus de 90% de la
production.
VII.1.2 Les risques et la vulnérabilité
Rendant les sources traditionnelles de l’insécurité alimentaire encore plus
compliquées, certaines régions du pays font face à des chocs récurrents qui détruisent leurs
moyens et limitent leur accès à la nourriture. Ces chocs comprennent les cyclones, les
inondations et les sécheresses. Ces événements augmentent et peuvent être aggravés par le
changement du climat. Madagascar est victime de cyclones sévères et de sécheresse au moins
une fois tous les trois ans. Les faibles pratiques de gestion des ressources naturelles, la
déforestation et le système de culture basé sur le taillis et brulis intensifient la vulnérabilité de
la communauté et augmentent les risques d’inondation et de sécheresse.
VII.1.2.1 Les principaux risques
Madagascar se trouve au large de la côte Sud-est de l’Afrique, cette localisation le
prédispose particulièrement aux désastres naturels. Il a été rapporté qu’au moins 46 désastres
naturels, dont des cyclones, sécheresses, inondations, épidémies et des invasions de criquets
ont cumulativement affecté plus de 11 million de gens [25]. Le pays fait face à une large
gamme d’aléas hydrométéorologiques (fortes pluies, cyclones, sécheresses). De par sa
topographie très variée, il est également sujet à une géodynamique particulièrement accentuée
qui est à l’origine d’inondations, d’érosions, de glissements de terrain et d’éboulements
fréquents.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 54 -
Les aléas hydrométéorologiques
Madagascar est le pays le plus exposé aux chocs climatiques dans l’Océan Indien :
cyclones, inondations, sécheresse. Les cyclones à eux-seuls, représentent une menace
permanente pour les populations vivant sur les côtes, dans les vallées exposées, et dans les
villes en dehors des Hauts Plateaux. Madagascar figure parmi les 10 premiers pays exposés
aux cyclones dans le monde.
Même en l’absence de cyclones, des inondations surviennent ; inondations qui ne
détruisent pas seulement les récoltes sur pied ainsi que les biens et infrastructures, mais qui
ensablent également les aires agricoles, exposent les ménages à différentes maladies
diarrhéiques liées à la consommation et à l’utilisation d’eau insalubre ainsi qu’au manque
d’hygiène.
Les systèmes cycloniques se développent vers le milieu ou l’Est du Bassin de l’Océan
indien, en général dans une zone comprise entre 50 et Zéro degrés de longitude Est par Zéro à
15 degrés de latitude Sud. Renforcés par les conditions de température de l’Océan, ces
systèmes se développent en tempêtes tropicales de plus en plus intenses, tout en se dirigeant
vers l’ouest en fonction des fronts [BNGRC].
Une étude conduite par la Direction de la Météorologie prévoit les phénomènes
suivants pour les 50 prochaines années : (1) les températures augmenteront ; (2) les quantités
de pluies augmenteront sur une grande partie de Madagascar sauf sur le versant Est et Sud-est
; (3) le nombre de jours secs augmentera ; (4) le début des pluies connaîtra des retards ; (5) les
fortes pluies seront fréquentes ; et (6) l’intensité des cyclones touchant Madagascar
augmentera avec un léger déplacement des trajectoires vers le nord.
Les figurent suivantes montrent les situations de Madagascar concernant les expositions aux
cyclones et inondations.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 55 -
La figure 15 nous explicite que Boeny est la région situé au zone à risque cyclonique très
élevé en suite les régions Vatovavy Fitovinany, Atsinanana, Analanjirofo à l’Est, tandis que
les régions Atsimo Andrefana, Menabe et Melaky à l’Ouest ont une risque cyclonique au-
dessus selon la classification du BNGRC.
La sécheresse
Une sécheresse est une réduction temporaire de l’eau ou de l’humidité disponibles,
durant une période spécifique, de façon significative en dessous de la quantité normale ou
attendue (norme) pour une période donnée.
La bande sahélienne australe couvre la partie Sud de Madagascar. Les conditions climatiques
arides en temps normal sont aggravées, certaines années, par les changements de climatologie
marine au niveau du Canal de Mozambique. Des périodes d’importantes sécheresses
Source : ONE
Figure 16: Expositions aux inondations/an entre 1999
et 2001.
Source : ONE
Figure 15: Exposition aux cyclones
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 56 -
récurrentes touchent les communautés des zones littorales et intérieures avec pour
conséquence une forte aggravation des indicateurs de santé de la population. Le très faible
développement des infrastructures, la grande vulnérabilité des populations et l’inadaptation de
certaines pratiques de protection augmentent encore plus l’impact des périodes de sécheresse.
Les figures suivantes illustrent la fréquence Sécheresse par an entre 1999 et 2001 et la
pluviométrie moyenne de Madagascar en 2008.
La figure 17 nous montre une faible précipitation de pluie représentée par la couleur verte au-
dessous de la carte avec une précipitation inférieur à 400 mm et par la couleur « Yucca
Yellow » qui représente une précipitation compris entre 400 et 600mm. Ce phénomène
explique la sécheresse dans la partie Sud du pays.
Figure 18: Fréquence Sécheresse/an entre 1999 et 2001
Source : ONE
Figure 17: La pluviométrie moyenne de Madagascar
Source : ONE
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 57 -
L’invasion acridienne
La partie Sud de Madagascar est une zone grégarigène, et des criquets migratoires y
vivent en permanence. En période normale, ces criquets se développent avec un cycle annuel
et leur zone de développement ne dépasse pas l’aire grégarigène du Sud. Mais dès que les
conditions météorologiques sont favorables à leur développement, tout l’ensemble du pays est
menacé par une invasion acridienne à défaut d’intervention adéquate.
Entre 1996 et 2000 par exemple, une grande invasion acridienne avait touché gravement cette
zone, et il a fallu 5 ans de lutte pour maitriser la situation.
La figure ci-après montre les zones grégarigène du Grand Sud de Madagascar.
Figure 19: Les zones grégarigènes du Grand Sud de Madagascar
Source : INSTAT/DSM/EPM 2010
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 58 -
Les attaques d’insectes, les maladies des cultures et les épidémies animales sont des risques
additionnels qui favorisent les chocs et limitent la production agricole. Les moyens
d’existence locaux sont aussi menacés par les problèmes de sécurité, comme les vols, le vol
de bétail, et les fluctuations économiques.
Le tableau ci-après illustre le pourcentage des communes affectées par les catastrophes dues
aux aléas naturelles à Madagascar.
Tableau 3: Proportion des ménages touchés par les dix principaux problèmes liés au climat
ou à l’environnement, par milieu (en%)
Problèmes liés au climat ou à l’environnement Urbain Rural Ensemble
Sécheresse
Inondation
Cyclone
Maladie de plante
Pluie tardive
Maladie ou perte de bétail
Invasion acridienne
Autres problèmes de climat ou de l'environnement
Grêle
Invasion des rats
21,0
10,1
13,9
13,6
13,4
10,3
7,9
3,0
-
1,5
23,6
16,4
14,9
12,7
10,2
9,5
5,6
1,9
1,3
1,1
23,2
15,5
14,7
12,9
10,7
9,6
5,9
2,1
1,2
1,2
En ce moment, parmi les problèmes liés au climat, l’érosion qui entraine l’ensablement est la
plus grande menace pour l'agriculture dans le grenier à riz de Marovoay. Beaucoup sont les
conséquences de cet ensablement que nous allons éclaircir ultérieurement, mais parlons
d’abord de la vulnérabilité de Madagascar face aux aléas.
Source : INSTAT/DSM/EPM 2010
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 59 -
VII.1.2.2 La vulnérabilité de Madagascar face aux aléas
La vulnérabilité de Madagascar est caractérisée par les facteurs suivants :
Vulnérabilité naturelle
Madagascar est classé 3ème pays le plus vulnérable à la variabilité climatique par
l’Institut Maplecroft derrière le Bengladesh et l’Inde [26]. Une étude sur la variabilité
climatique à Madagascar conduite par la Direction Générale de la Météorologie et Mark
Tadross, l’un des auteurs du 4ème rapport du GIEC, détaille les changements déjà en cours.
La saison des pluies, de novembre à avril, coïncide en grande partie avec la période de
soudure chez les ménages qui vivent dans les zones à risque de cyclones et d’inondation.
Les caractéristiques topographiques du pays (pente raide, accidentée) favorisent la force des
torrents, ainsi en provoquent les érosions des collines et les inondations des plaines. D’où, un
risque de destruction des villages qui y sont affectés. De nombreux communes et districts sont
isolés des routes principales, et parfois complètement coupées du reste du pays pendant les
périodes cycloniques.
Vulnérabilité socio-économique
Après chaque crise ou catastrophe, la situation socio-économique des ménages et de la
communauté n’a pas été toujours rétablie à son niveau pré-crise pour différentes raisons (perte
de terres agricoles à cause de l’ensablement, diminution de rendement de leurs plantations,
infrastructures sociales de base non réhabilités/reconstruites dans les normes, etc.). En effet,
les impacts cumulés des catastrophes pendant plusieurs années ont beaucoup contribué à
l’augmentation de la vulnérabilité de ces communautés.
La crise politique a eu des impacts sur les secteurs socio-économiques tels que la perte
d’emploi et la rupture de certains services sociaux de base (chaîne de froid, vaccination,
approvisionnement en médicaments essentiels, fermeture de centres de santé, augmentation
du taux d’incidence de la pauvreté). Cette pauvreté affecte les zones rurales, qui sont les plus
exposées aux cyclones, que les zones urbaines.
Une croissance démographique et une urbanisation rapide, entrainent une forte
dégradation de l’environnement et des ressources forestières. A Madagascar, l’érosion des
sols qui découle de cette déforestation est de l’ordre de 200 à 400 t/ha/an contre 11 t/ha/an la
moyenne mondiale. Un accès insuffisant aux centres de santé et à l’eau potable : 38% de la
population rurale et 56% de la population urbaine seulement ont accès à l’eau potable ; 44%
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 60 -
de la population rurale et 66% de la population urbaine ont accès à l’assainissement de base et
seuls 40% consultent un service sanitaire en cas de difficulté.
Vulnérabilité physique
Ses conditions physiques et climatiques font de Madagascar un pays fortement
vulnérable aux aléas. C’est le premier pays le plus exposé au cyclone en Afrique et 25% de sa
population totale vit dans les zones à risque, ce qui génère chaque année des situations de
crise. Cette vulnérabilité déjà forte est aggravée par un taux élevé de pauvreté, une grande
vulnérabilité sociale de la population et des problèmes d’accès à certaines zones - en raison du
manque d’infrastructures. La combinaison de ces évènements, qui a pour conséquence une
augmentation des taux de mortalité et de morbidité, ralentit le développement du pays.
Faute de moyens matériels et financiers, les infrastructures sont précaires, les pauvres vivent
dans des endroits exposés à des aléas, sans respect ni du plan d’urbanisme ni des normes
minimum de construction, et construisent des habitations qui n’offrent aucune sécurité en cas
de catastrophe.
Les réseaux de transport sont faibles et ont été construits sans tenir compte des risques
liés aux aléas naturels. La plupart des infrastructures importantes telles que les voies ferrées,
les ports et le réseau routier, les réseaux hydro-agricoles sont fragilisés par le manque
d’entretien et/ou de réhabilitation périodiques ou post-catastrophes.
Apres avoir vu les causes de l’insécurité alimentaire à Madagascar, ainsi que sa vulnérabilité
face à de nombreux risques, nous allons maintenant voir la situation du grenier a riz de
Marovoay.
VII.2 Cas du grenier à riz de Marovoay
VII.2.1 Les plaines de Marovoay
Les plaines rizicoles de Marovoay sont considérées comme la deuxième zone rizicole
de Madagascar. Ils participent donc à l’alimentation du pays. Actuellement, sa production
n’est plus la même qu’avant, et cette production ne cesse plus de diminuer au cours du temps.
Avant de décrire les facteurs influençant cette perte considérable, il est primordial de
connaitre les éléments caractéristiques des plaines.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 61 -
Le périmètre des plaines de Marovoay s’étend sur une surface de 19000 ha, divisé en deux
parties :
Rive gauche : 5 000 ha
Rive droite : 14 000 ha
Le périmètre est reparti en 13 secteurs dont 5 sont aménagés en partie ou à la totalité par une
station de pompage sous la surveillance de la BVPI (tableau4). L’irrigation des plaines se fait,
en utilisant les systèmes suivants :
- Barrage
- Canal
- Pompage
Le système de drainage est pratiqué pour évacuer l’excès d’eau d’irrigation
Tableau 4: Les 13 secteurs du périmètre de Marovoay
Secteur Superficie (ha) Commune Commentaire
S1 2 400 Ankazomborona
S2 700 Marosakoa
S3 2 700 Ankazomborona et
Marovoay
S4 2 500 Ambolomoty
S5 1 800 Tsararano
S6 1 900 Marovoay banlieue
Anosinalainolo
400ha : SP
S7 1 200 Marovoay SP
S8 600 Anosinalainolo
S9 700 Antanimasaka SP
S10 1 500 Antanimasaka
S11 1 200 Manaratsandry
S12 500 Manaratsandry SP
S13 1 200 Manaratsandry SP
Source : [11]
SP : station de pompage
Carte 3: Les 13 secteurs rizicoles de Marovoay
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 63 -
VII.2.1.1 Gestion du Système d’irrigation
Du point de vue irrigation, le périmètre rizicole est alimenté par des canaux principaux
et des canaux secondaires qui sont estimés respectivement à 117 700 m et 261 000 m de
longueur. Les drains ont une longueur de 173 000m.
Les besoins en eau du riz sont estimés à 13 000m3/ha/an. Pour la superficie dominée 1600ha
par cette unité, et sont estimés à 22,8 millions de m3 en eau annuel. Les secteurs irrigués sont
les secteurs 4, 5, 10, 11 et 13.
Les secteurs 4 et 5 sont alimentés respectivement par les barrages de dérivation de Tsiasesy et
d’Antananabo sur la rivière Marovoay ; les secteurs 10 et 11 sont alimentés par la source
d’Andranomandevy, et le dernier, l’unité hydraulique du secteur 13 est irriguée par une
station de pompage sur le fleuve.
C’est l’association ou la fédération qui s’occupe du contrôle, de la réhabilitation et
l’entretien de ces infrastructures. En effet, ce sont les usagers de l’eau qui s’occupent du bon
fonctionnement des canaux secondaires si l’association des usagers de l’eau (FMT ou AUE)
se charge de l’entretien des canaux principaux.
L’eau qui devrait passer par ces canaux peut être d’une source gravitaire, d’un barrage de
dérivation ou d’une source souterraine (tableau 4).
Figure 20: Gestion des infrastructures de la rizière de Marovoay
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 64 -
Tableau 5: Système d’irrigation de la Basse Plaine de Betsiboka
Source Noms de la source Commune
Gravitaire Morafeno Barrage
Ambilivily
Amboromalandy
Ambondromifehy
Ampijoroanala
Lac Rico
Morafeno
Ankazomborona
Amboromalandy
Marosakoa
Barrage de derivation Tsiasesy
Source souterraine Andranomandevy
VII.2.1.2 La vulnérabilité de l’agriculture de Marovoay
La vulnérabilité s’amplifie de plus en plus compte tenue des raisons suivantes :
- La vétusté3 des infrastructures agricoles. Les plus grandes infrastructures agricoles
malgaches date de l’époque coloniale et quelques peut de la république malgache.
- L’insécurité locale décourage les agriculteurs.
- La rizière est mal ou pas irriguée en raison de l’ensablement de canal qui ne peut plus
assurer sa fonction de distributeur d’eau. Près de 3km de canaux d’irrigation dont
dépendent plusieurs rizières sont bouchés dans la localité de Marovoay, près de la
moitié des 2.440 ha de rizières, approvisionnant 7 communes, ne reçoivent point d’eau.
- À pluviométrie égale, la déforestation a réduit les temps de réponse hydrographique
des bassins versants, la végétation ne jouant plus son rôle de « tampon ».
- L’intensité et la fréquence des événements climatiques, tels que l’inondation, la
sècheresse, le cyclone.
- Les techniques utilisées restent traditionnelles et utilisant des matériels rudimentaires.
- Problèmes d’utilisation des engrais à cause du prix élevé actuel, alors qu’ils utilisent
leur rizière deux ou trois fois chaque année
3 Dégradation causée par l'usage et le temps
Source: [11]
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 65 -
VII.3 L’ensablement a Marovoay
Le deuxième grenier à riz de Madagascar fait aujourd'hui face à un problème majeur
qui affecte non seulement la ville mais pourrait également avoir un impact important sur la
région, voire le pays. En effet, le phénomène d'érosion a entrainé un important ensablement
de la plaine de Marovoay. Depuis 2010, on estime un ensablement moyen de 200 Ha par an.
En 5 ans, ce deuxième grenier de Madagascar, dont la surface totale est estimée à 19000 Ha,
aurait déjà perdu 1 000 Ha de ses rizières emménagées.
Presque tous les canaux d’irrigation (CP, CS) et même les systèmes de drainage de la rizière
de Marovoay sont ensablés.
Photo 3: Station de pompage totalement abandonnée à Tetikala Marovoay
Photo 4: Des canaux principaux et canaux secondaires remplis de sables et/ou de sols dans la rizière de Marovoay
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 66 -
Les facteurs de l’ensablement du bassin versant de Marovoay sont d’origines diverses :
Géologie et Pédologie
La plaine rizicole est encaissée dans un relief de cuesta (les tanety) d’âge secondaire et
tertiaire, une formation tendre favorable à l’érosion différentielle, composé essentiellement de
grès fortement altéré, donnant des sols sableux. Ce phénomène se passe en amont du bassin
versant de Marovoay.
Phénomènes naturels
Ce phénomène dont Marovoay est victime résulte surtout du changement climatique.
En effet, la plaine est normalement équipée de barrage moderne. La ressource en eau provient
ainsi soit d’une source naturelle à grand débit, soit d’un barrage ou par pompage à partir du
fleuve Betsiboka qui traverse la plaine. Des études effectuées en 2010, sur l'adaptation aux
changements climatiques, focus sur cette ville, rapporte qu'à cause de l'accourcissement de la
saison des pluies, les barrages se vident plus vite. Et à l'époque, il a déjà été constaté que «
plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de sable obstruaient les canaux principaux ».
Au mois de février 2010, une estimation du service du Génie rural de Marovoay faisait état de
22 876 m3 de sable obstruant les canaux primaires des quatre principaux barrages de retenue
de la plaine.
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 67 -
VII.3.1 Analyse spatio-temporelle sur l’occupation des sols
C’est dans cette partie que la télédétection et le SIG jouent son rôle important pour la
connaissance de l’évolution de l’ensablement.
VII.3.1.1 Résultats des classifications des images Landsat
Figure 21: Composition colorée 754 HSV de l'image landsat 5
Figure 22: Composition colorée 765 HSV de l'image Landsat 8
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 68 -
A l’aide des images du Google Earth, des couleurs naturelles des images Landsat et des
compositions colorées on a réalisé les classifications non supervisés K-means et on obtient les
résultats suivants :
Figure 23: Classification non supervise de l'image Landsat 5
Figure 24: Classification de l'image Landsat 8
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 69 -
VII.3.1.2 Cartes d’occupation des sols
Les deux cartes suivantes représentent l’évolution de l’occupation des sols dans le
bassin versant de Marovoay au cours d’une vingtaine d’année (1997 à 2017). Les dates de
prise des images Landsat 5 et Landsat 8 par les satellites sont respectivement le 22 juillet
1997 et le 14 Aout 2017.
Selon le principe de notre méthodologie, c’est le sens de l’observation et la notion de la
photo-interprétation que nous avons choisis d’utiliser pour savoir cette évolution.
Photo 5: Images du Google Earth pour la validation de la classification
Sources: Google Earth Pro
Carte 4: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 1997
Carte 5: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 2017
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 72 -
Dans les deux cartes, les classes que nous avons choisi d’afficher sont :
les plans d’eaux qui regroupent le système hydrologique du bassin et les zones
marécageuses présentant les eaux stagnantes qui ne sont que temporaires
la couverture végétale
le sable
et les autres catégories de classe comme le sol nu, mangrove etc. …
VII.3.1.2 Interprétations
D’après les deux cartes d’occupation des sols, on peut voir l’évolution de
l’ensablement dans le bassin versant de Marovoay de 1997 à 2017. Et on peut constater que le
problème d’ensablement persiste dans la zone depuis cette vingtaine d’année.
Les facteurs qui participent à la dégradation de sol et l’accélération de l’ensablement sont
généralement la déforestation, le climat, et les phénomènes tectoniques de la zone.
La déforestation
Généralement, c’est l’action de l’homme qui coupe les arbres pour avoir un peu
d’argent qui cause la dégradation de la forêt dans cette zone. Mais aussi la conséquence de la
pratique traditionnelle des paysans comme les feux de défrichement des parcelles de culture,
les feux de renouvellement de pâturages, les feux incontrôlés des meules de charbon. Cette
déforestation entraine l’ensablement des canaux et des drains se trouvant en aval du bassin.
Dans les deux images Landsat 5 et Landsat 8, on peut voir un grand changement dans la forêt
d’Ankarafantsika.
Figure 26: Landsat 5 en 1997 Figure 26: Landsat 8 en 2017
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 73 -
Effet climatique
Dans la plaine de Marovoay, le climat a un impact grave dans la rizière.
Lors de la saison de pluie, le risque d’inondation est très important. Ce phénomène est
expliqué par la domination des zones marécageuses dans les parcelles des rizières (plus
important dans la rive droite).
Selon notre analyse, la cause de l’inondation est l’ensablement des ouvrages de transports
alors que durant la période des pluies, le niveau d’eau monte.
A part cela, l’apport sédimentaire (transports et dépôts des sédiments fluviatiles) du fleuve de
Betsiboka aussi peut entrainer l’envasement des rizières de la rive gauche et la rive droite de
la plaine.
Phénomènes tectoniques de la zone
Le phénomène tectonique est aussi l’un des facteurs qui cause l’érosion du sol,
conduisant donc à l’ensablement. La carte géologique du bassin produite par le BRGM
présente les structures tectoniques affectant notre zone.
Sur la carte, on remarque que des failles dominent la formation des grès argileux et calcaires.
Ces failles peuvent favoriser le phénomène de ruissellement. Lorsqu’il y a ruissellement, le
phénomène d’altération des roches se manifestera.
Lors de l’altération, des modifications chimique et physique affectent les sédiments et les
roches exposés à l’atmosphère, à la biosphère et à l’hydrosphère.
Failles
Les failles sont des cassures se produisant entre deux blocs d’un terrain. Ces failles peuvent
causer une distension, un coulissement horizontal et/ou ver tical (Fig 27a).
Fig 27a Fig 27b
Figure 27: Failles β : Plan du rejet ; A : Compartiment A ; B : Compartiment B
Fig 21a : mouvements des failles ; Fig 21b : faille verticale et phénomène de ruissellement
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 74 -
Carte 6: Géologie et tectonique du Bassin Versant de Marovoay
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 75 -
VII.3.1.3 Evolution de l’ensablement dans les plaines de Marovoay
Apres la segmentation et la vectorisation de la classe sable sur la classification, on
obtient comme résultats cartographiques les deux cartes, qui représentent l’état de lieu
respectif en 1997 et 2017 de l’ensablement dans les plaines de Marovoay.
Carte 7: Ensablement des plaines de Marovoay en 1997
Carte 8: Ensablement des plaines de Marovoay en 2017
Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS
- 78 -
VII.3.1.3 Interprétations
Comme nous pouvons le constater sur la carte 7, en 1997 les rizières dans les secteurs
7 et 8 sont les plus touchées par l’ensablement. Et cet ensablement persiste et augmente en
atteignant les secteurs 9, 12 et 13 en 2017.
L’augmentation de surfaces ensablées signifie que les zones cultivables diminuent de plus en
plus, ce qui cause la baisse de production dans la région.
De grands travaux sont nécessaires pour lutter contre ce phénomène, c’est ce que nous allons
voir dans la troisième partie
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 79 -
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE
ET PROPOSITIONS DE REAMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE
MAROVOAY
Apres avoir u ces résultats, on va exposer dans ce dernier chapitre les
recommandations.
VIII.1 Recommandations sur l’insécurité alimentaire à Madagascar
VIII.1.1 L’Agriculture
Pour renforcer la disponibilité alimentaire et réduire la pauvreté des ménages ruraux
vulnérables, il importe de mettre à leur disposition des semences de bonne qualité et des
intrants complémentaires (engrais, pesticides) à des prix raisonnables, conformes à leur faible
pouvoir d’achat. À cet égard, la solution réside dans la mise en place d’une filière semencière
solide et capable de s’auto-porter durablement.
L’utilisation optimale des semences et autres intrants de qualité, avec possibilité de
plusieurs récoltes par an, requiert une meilleure maîtrise de l’eau, qui passe par la
réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles. Le renforcement des capacités et une plus
grande responsabilisation des AUE sont incontournables à cette fin.
À l’instar de la vulgarisation des cultures à cycle court, il convient de promouvoir la
production des petits ruminants, des porcs, des canards et des escargots dans le cadre du
renforcement de la résilience des paysans face aux aléas climatiques.
Il est également recommandé aux vendeurs et acheteurs de produits agricoles,
notamment de semences, d’utiliser des poids et mesures homologués et pour ce faire de
recourir à des équipements appropriés. Il importe aussi d’instaurer graduellement des banques
de céréales villageoises qui permettraient aux petits producteurs d’étaler leurs ventes et leur
consommation dans le temps, et de profiter ainsi de prix avantageux. La réglementation des
maillons «fournitures d’intrants», «collecte primaire» et «redistribution» des produits, ainsi
que l’établissement de relations loyales et équilibrées entre acteurs sous le contrôle de l’État,
sont indispensables.
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 80 -
L'invasion acridienne est terminée grâce aux efforts déployés par le Gouvernement
malgache et la FAO dans le cadre du Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion
acridienne, avec l’indispensable soutien des bailleurs de fonds. Toutefois, le maintien durable
d’une situation de rémission du péril acridien sur l’ensemble du territoire malgache passe par
l’opérationnalisation du Centre national anti-acridien qui pourra ainsi mettre en œuvre la
stratégie de lutte préventive.
Pour pallier l’indigence des données de base servant à l’évaluation de la situation
agricole et à l’élaboration des programmes, des projets, et des perspectives, il est recommandé
de mener un recensement agricole (englobant les sous-secteurs de la production végétale, de
l’élevage et de la pêche), le dernier datant de 2005. Ce recensement devrait déboucher sur la
mise en place et l’opérationnalisation d’un système intégré pérenne de statistiques agricoles et
rurales.
De même, il est impératif de relancer les activités de l’Observatoire du riz, dont les
publications ont cessé, privant ainsi les analystes et les décideurs de données essentielles pour
la compréhension de l’évolution des facteurs conditionnant la disponibilité de cette denrée de
base de l’alimentation malgache. Cela facilitera le travail de la nouvelle direction de
développement de la filière riz.
VIII.1.2 La sécurité alimentaire
Les principales actions préconisées en vue de lutter contre l’insécurité alimentaire, de
réduire la vulnérabilité chronique des ménages et de renforcer la résilience des plus
vulnérables, sont les suivantes:
À court terme
Assistance alimentaire aux ménages affectés par l’insécurité alimentaire pendant la
période de soudure jusqu’à la prochaine récolte.
Distribution ciblée de vivres pour les ménages sans force de travail.
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 81 -
Assistance alimentaire sous-forme de VCT4/ACT5 pour restaurer les moyens de
subsistance et favoriser l’accès aux aliments: relance agricole, réhabilitation/création des
actifs productifs (canaux d’irrigation, bassins de captage d’eau, pistes, etc.).
Distribution de vivres (rations à emporter) dans les écoles sans cantine scolaire dans le
cadre de filets de sécurité.
Supplémentation nutritionnelle de couverture aux femmes enceintes, allaitantes et enfants
de 6 à 24 mois pendant la période de soudure en prévention de la malnutrition aigüe dans
les communes les plus vulnérables.
Dépistage de masse et prise en charge des cas de malnutrition aigüe modérée et sévère au
sein des centres de récupération nutritionnelle.
Renforcer la diversification du revenu des ménages en période de soudure suivant les
moyens de subsistance.
Maintenir tous les filets de sécurité existants comme les cantines scolaires.
À moyen et long termes
Améliorer le ciblage, géographique et au niveau des ménages, en identifiant les critères de
vulnérabilité des ménages les plus pertinents.
Mener des activités multisectorielles et pluriannuelles s’adaptant aux saisons et intégrant
toutes les parties prenantes.
Soutenir le marché dans les zones productives pour éviter que les petits producteurs ne
soient défavorisés.
Mettre en place un système de suivi régulier des indicateurs liés à l’insécurité alimentaire
et à la vulnérabilité des ménages.
VIII.2 Proposition de réaménagement du bassin versant de Marovoay
Si on veut remettre en valeur la plaine de Marovoay qui avait une forte potentialité
dans la production du riz, il est nécessaire de résoudre les problèmes confrontés par les
agriculteurs. Dans la partie qui suit, nous allons essayer de donner des solutions pour
l’ensablement du périmètre rizicole.
4 Vivre contre travail 5 Argent contre travail
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 82 -
Mesure de lutte contre l’ensablement
Selon les résultats d’analyse spatio-temporelle, la gestion de risque de l’ensablement
concerne la lutte en amont du bassin versant qui vise à freiner la dégradation des sols et aussi
en aval pour le désensablement de la rizière et des ouvrages hydro-agricoles mécaniques.
VIII.2.1 Gestion de la dégradation des sols
Face à la dégradation des sols, qui entraine l’ensablement des zones cultivables de
Marovoay, diverses solutions sont praticables. Les méthodes qu’on peut appliquer sont
variées : méthode mécanique et/ou biologique.
VII.2.1.1 Méthodes Biologiques
Pour la méthode biologique, on parle ici de la végétalisation. C’est une activité visant
la reconstitution du couvert végétal d’un terrain dénudé par l’action de l’homme ou par l’effet
de catastrophes naturelles ou tout simplement par la nature du sol et par la caractéristique
morphologique du bassin versant. Les espèces végétales devront supporter l’érosion affectant
les sols. En effet, il s’agit de planter des végétations capables de stopper le phénomène de
ruissellement, en amont du bassin versant de Marovoay, durant la saison des pluies. Pour le
cas des canaux principaux, la plantation des plantes comme les Vétivers dans la berge du
canal est une solution pour faire face à l’ensablement. On choisit les Vétivers car ce sont de
graminées à fort enracinement qui s'adaptent bien dans la région et sa culture est également
commode (seulement par bouturage). Ils ont ainsi les rôles suivants pour la protection et
renforcement des berges :
- Filtration à vitesse rapide de l'eau de ruissellement
- Résistance aux effets néfastes du surpâturage et incendie
- Fixation de la biomasse
L’engazonnement est utile dans la berge de la rivière de Betsiboka [27].
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 83 -
Dimensionnement : la plantation des Vétivers se fait dans la partie de la berge proche de la
partie amont de la plaine pour faire face à l’érosion.
Surface de plantation :
𝐒 = 𝐒𝟏 + 𝐒𝟐
Avec 𝐒𝐢 = 𝐋 ∗ 𝐋𝐢 i = [1,2]
S : surface totale de la plantation du Vétivers
S1 : surface de plantation du Vétivers dans la partie horizontale de la berge
S2 : surface de plantation du Vétivers dans la bordure inclinée de la berge
Amont de la rizière Partie de la rizière
Figure 28: Profil de la plantation de Vétivers et engazonnement dans le CP de Marovoay
Figure 29: Dimensionnement de la plantation des Vétivers
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 84 -
VIII.2.1.2 Méthodes mécaniques
Le dragage des sables
Face aux problèmes liés aux infrastructures, le dragage des sables dans les canaux sont
obligatoires. Ce travail ne sera possible qu’en saison sèche en utilisant un système mécanique
pour gérer le temps de travail. Cette méthode peut se faire en appliquant le système HIMO,
une fois qu’ils seront conscients de l’importance de cette réhabilitation dans l’amélioration de
leur situation financière.
Dimensionnement : comme il s’agit de dragage du sable et/ou régabaritage, il faut donc
utiliser la formule du volume pour savoir la quantité des sables à évacuer des canaux. Les
paramètres B, b, c, H et L varient en fonction du canal à draguer.
B : grande base de la surface du trapèze ; b : petite base de la surface du trapèze ; L: longueur
du canal (CP, CS ou drain) ; H : Hauteur du canal (CP, CS ou drain)
c = H / tan β
Volume du trapèze :
𝐕 =(𝐁 + 𝐛)𝐇
𝟐× 𝐋
Création des diguettes anti-ensablement
Les diguettes anti-ensablement sont importantes du point de vue que ce système joue
le rôle de la protection des travaux d’aménagement de la rizière. Elles sont réalisées à la face
amont, ou plus précisément en bordure comme des diguettes empierrées et non maçonnées,
constituant de blocs de pierres ou des blocs latéritiques pour jouer le rôle d’anti-batillage.
Figure 30: Dimensionnement des canaux à curer (CP, CS, Drain)
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 85 -
Cette méthode a pour objectif de freiner l’ensablement (figure 31). Les produits de déblai
durant le dragage des sables peuvent être déposés au-delà de ces diguettes comme
rehaussement et/ou création de digue de protection.
A : couverture forestière ; B : Canaux d’irrigation ; C : parcelle de la rizière ; D : pente faible
du BV ; E : amont d’un BV ; F : diguette anti-ensablement ; G : érosions du sol
Enrochement de la berge des canaux principaux
Ceci est important pour éviter le remplissage des canaux lors de la saison de pluie et
aussi lors de passage de l’eau dans les canaux vu que le sol dans la berge est très vulnérable
face au phénomène de ruissellement.
Figure 32: Système d'enrochement
Figure 31: Exemple type de la mise en place d'une diguette anti-ensablement
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 86 -
𝐕 = 𝐒 × 𝐏
𝐒 = 𝐋 × 𝐥
V : volume d’enrochement
S : surface d’enrochement
P : profondeur d’enfouissement des roches
L : longueur du canal
l : largeur du canal
VIII.2.2 Programme de lutte contre l’ensablement
Il existe deux phases comme stratégie à suivre pour lutter contre l’ensablement : la
phase préparatoire ou d’orientation et la phase opératoire ou de réalisation.
Pour la phase préparatoire, premièrement, on essaye de se familiariser avec la zone affectée
par l’ensablement en faisant des observations sur terrain. Les observations peuvent être
effectuées de deux façons actuellement, soit en faisant une descente sur terrain soit en
appliquant la méthode de télédétection et le SIG. La validation des résultats d’observation
nécessite la réalisation de ces deux méthodes successivement. Dans ce cas, la descente sera
utilisée pour la validation des résultats d’analyse. Ensuite, on établit un programme et un
ordre de priorité des interventions. Enfin, informer et sensibiliser la population locale pour
éviter des éventuels conflits durant l’exécution de programme (opposition de la population à
cause du problème de communication avec l’exécutant du projet).
La phase opératoire concerne l’exécution du plan d’intervention et les travaux d’entretien de
l’aménagement.
Le tableau suivant résume les principaux travaux à faire.
Tableau 6: Résumé du Programme de lutte contre l’ensablement
Phases
Etapes
Détail des travaux
Observations du terrain
(descente sur terrain et
application de la télédétection
et SIG)
- Prospection généralisée de la zone -
Etude du périmètre d'intervention
(évaluation du phénomène de
l'ensablement, évaluation de
l'importance du projet, reconnaissance
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 87 -
Préparatoire
des facteurs de l’ensablement)
Etablissement d'un programme
et d'un ordre de priorité des
interventions.
Réalisation du programme après avoir
recueilli l’importance, la nature et le
coût des interventions
Information et sensibilisation
des populations
Eviter l’opposition de la population en
les informant et en les sensibilisant
Opératoire
Exécution du plan
d'intervention
Application des méthodes techniques
pour lutter contre l’ensablement
Travaux d'entretien Travaux qui consistent à la protection
des travaux effectué pour éviter la
répétition des problèmes, pour assurer
la pérennisation du programme
Apres le réaménagement des infrastructures tels que les canaux d’irrigation, la bonne pratique
de système de riziculture irriguée est indispensable pour augmenter la production.
VIII.2.3 La riziculture irriguée [28]
Avec 18% des superficies cultivées, l’irrigation produit environ 40% de l’alimentation
mondiale. Madagascar est le deuxième pays d’Afrique sub-saharienne en termes de
superficies irriguées : un million d’hectares, soit 30 % des terres agricoles. Le potentiel
irrigable est d’environ 1 500 000ha, dont 800 000ha de périmètres équipés et 300 000 ha de
périmètres traditionnels ou familiaux. Les 400 000ha restants sont des plaines irrigables par
système gravitaire à partir de barrages, de retenues d’eau ou par dérivation, ou de prises
directes au fil de l’eau et dont l’aménagement n’a pas encore été réalisé. Un des objectifs
prioritaires consistera à réduire les pertes par infiltration dans les canaux, permettant à la fois
d’améliorer l’efficience du système de distribution, et de limiter la remontée de la nappe.
Pour parler de la structure d’un système d’irrigation, il faut tenir compte :
Des équipements collectifs de l’aménagement qui peuvent être classés en trois niveaux :
Ouvrages de transport qui sont l’acheminement depuis la source jusqu’aux
périmètres à desservir : ouvrages linéaires (canaux et galeries) et ouvrages ponctuels
(aqueducs, siphons, régulateurs, etc.).
Réseaux de distribution qui se répartissent à l’intérieur du périmètre. Ces réseaux
peuvent être des canaux à ciel ouvert (Canaux Secondaires, Canaux Tertiaires) et/ou
des canalisations sous-pression.
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 88 -
Irrigation à la parcelle: mise en œuvre de l’eau d’irrigation délivrée aux réseaux
prises du réseau. Cette irrigation peut être une irrigation de surface, une irrigation
par aspersion ou une irrigation localisée.
Des réservoirs et réserves qu’on peut distinguer, d’une manière scientifique, quatre types
principaux de réservoirs correspondant à des fonctions et des capacités différentes :
Réservoirs de régulation annuelle ou interannuelle : réservoirs placés à l’amont de
l’aménagement. Il s’agit de barrages réservoirs. Leur capacité est de l’ordre de
plusieurs millions de milliers de mètres cubes.
Réservoirs de régulation saisonnière : placés généralement en tête des réseaux de
distribution, à l’aval des ouvrages de transport. Leur capacité est de l’ordre de
plusieurs centaines de milliers de mètres cubes. Ils seront souvent réalisés en utilisant
encore un site naturel, mais avec une topographie profondément modifiée par
l’exécution de déblais et de remblais, et avec une cuvette revêtue (béton, béton
bitumineux, argile).
Réservoirs de régulation journalière : les capacités mises en jeu sont de l’ordre de
plusieurs milliers de mètres cubes. Ces réservoirs sont généralement réalisés en béton
armé lorsque la capacité est faible (inférieures à 5 000m3) mais pour des capacités plus
importantes, on réalise des cuvettes limitées par des digues avec revêtement total.
Réservoirs de régulation instantanée : ces réservoirs sont associés à des stations de
pompage automatiques avec régulation sur niveaux. Ils constituent un volume tampon
de l’ordre de centaine de mètres cubes, permettant d’assurer une distribution
correspondant à une plage continue de débit disponible, alors que le pompage ne
fournit qu’une gamme discontinue de débits possibles. Ils sont réalisés en béton et
généralement surélevés.
Figure 33: Exemple type d’un système d’irrigation
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 89 -
VIII.2.4 Vision globale de la réhabilitation du grenier a riz de Marovoay
D’une façon générale, la réhabilitation de la riziculture de Marovoay demande une
solution pour faire face à la dégradation du sol conduisant à l’ensablement. Les objectifs sont
de revaloriser les plaines de Marovoay qui participaient au développement de Madagascar
pour l’alimentation des populations des villes et villages environnantes et aussi pour
l’exportation du riz. Certaines méthodes de luttes sont proposées. L’étape de la réhabilitation
doit commencer par la protection de la rizière face à l’ensablement. Ensuite, le travail de
dragage et régabaritage des canaux et drains. Une fois que ces ouvrages sont réhabilités,
l’application du système de riziculture irriguée permettra l’augmentation de la production.
VIII.2.5 Estimation des coûts
L’estimation est importante pour une telle réhabilitation. Cette estimation est
généralisée pour tous les ouvrages hydro-agricoles existants dans la plaine de Marovoay (rive
gauche et rive droite). Les travaux à réaliser sont :
Reboisement (plantation des Vétivers) dans la berge du Canal Principal
Dragage des sables dans les canaux et drains
Création des diguettes anti-ensablement sur le bord de l’amont du bassin versant
vulnérable au phénomène de ruissellement
Enrochement de la bordure intérieure de la berge des Canaux Principaux
En ce qui concerne l’estimation du budget de la réalisation des diguettes anti-ensablement sur
les bordures de l’amont du BVM, elle a besoin d’une évaluation sur terrain pour déterminer
les zones nécessitant cette protection. L’estimation des coûts nécessite donc une étude
minutieuse. Pour l’irrigation, les ouvrages sont déjà sur place, mais seulement ont besoin de la
réhabilitation (curage, régabaritage, etc.).
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 90 -
Tableau 7: Estimation des coûts de la réhabilitation
Les ouvrages hydro-
agricoles
Volume
(m3)
Surface
(m2)
Coûts (Ar)
Déblayage
CP 1 059 300 15 783 570 000
CS 1 512 000 22 528 800 000
Drain 1 297 500 19 332 750 000
Remblayage
CP 1 324 125 40 385 812 500
Enrochement
CP 385 585,2 21 978 356 400
Plantation Vétivers
CP 433 136 1 082 840 000
Transport d’emprunt des sables dans les CS et Drains
CS 1 512 000 7 560 000 000
Drain 1 297 500 6 487 500 000
Total 135 139 628 900
VIII.2.6 Rôle de l’Etat Malagasy
Sans l’intervention du Gouvernement Malagasy, on ne peut pas espérer une
réhabilitation efficace de la basse plaine de Betsiboka à cause de la gravité de la situation
actuelle ainsi que l’immensité de la zone à réaménager. L’année 2015, le Gouvernement a
déjà fait son effort par l’intervention du Ministère de l’Agriculture et du Développement
Rurale pour relancer l’agriculture dans des zones à fortes potentialités agricoles.
En effet, 4.5Km d’un réseau hydro-agricole a été désensablé et curé par le Ministère de
l’Agriculture à Tsararano et aussi dans la Commune Rurale d’Ambolomoty (Annexe6), qui se
trouve dans le District de Marovoay. Ces travaux de désensablement et curage ont permis le
réaménagement d’un périmètre rizicole d’une superficie totale de 4 000 ha [29].
La remise en fonction des divers équipements utilisés durant le fonctionnement de la
FIFABE peut aussi être une bonne solution. Ceci concerne la remise en état des matériels qui
sont encore utilisable au sein de la FIFABE comme la pelle mécanique, le camion benne et le
porte-char, etc.
Source :CNEAGR-2015
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
- 91 -
La sensibilisation des paysans doit être assurée par l’Etat pour l’entretien ainsi que la
surveillance des infrastructures réhabilitées. L’Etat doit motiver les paysans à faire face aux
phénomènes naturels qui détruisent dans une courte durée l’agriculture de la région. Que les
dégâts puissent être limités avec l’établissement d’une coopération du gouvernement
Malagasy et les paysans.
Suite à l’adoption de la Lettre de politique de développement des bassins versants et
périmètres irrigués en 2006, les périmètres sont désormais classés suivant la complexité des
infrastructures hydro-agricoles ainsi que leur mode de gestion et d’entretien plutôt que leurs
superficies. Dès lors, l’Etat doit assurer son intervention dans la gestion et l’entretien des
ouvrages non transférés aux Associations d’usagers de l’eau (AUE) c’est-à-dire dans les
périmètres partenaires qui sont les GPI comme les plaines de la basse Betsiboka. La
sécurisation de la ressource des ouvrages de régulation (barrage...) doit être assurée par l’Etat.
Des activités de sensibilisation intensives et constantes sont plus particulièrement
recommandées, cela est faisable grâce à des programmes de formation des agriculteurs en
matière de Génie Rurale et de pédologie.
VIII.2.7 Rôle de la population locale
De leur côté, les paysans (les agriculteurs) devront aussi se montrer coopératifs pour la
proposition de l’Etat parce que ce sont eux qui vont bénéficier des avantages de la
réhabilitation des infrastructures d’irrigations de la basse plaine de Betsiboka. Il faut que les
paysans et les autorités locales se mobilisent pour assurer l’entretien périodique de ces
infrastructures de base afin d’éviter une réhabilitation qui nécessite souvent un investissement
lourd. Une fois que la réhabilitation des infrastructures soit faite, les AUE devront assurer à
tout prix la gestion et l’entretien des équipements et canaux d’irrigation pour éviter la
résolution répétitive d’un même problème.
- 92 -
CONCLUSION
Pour conclure, nous avons vu les causes de l’insécurité alimentaire dans le pays, et
c’est le changement climatique qui est la plus grande risque pour toute la population malgache
puisque chaque année le pays est théâtre de diverse forme de phénomène climatique. En plus
de cela, la population reste vulnérable sur tous les facteurs..
Pour contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire nous avons étudié la situation
du grenier a riz de Marovoay afin de voir les problèmes qui causent la baisse de production
de cette zone et d’en trouver la solution.
L’étude de l’occupation du sol par la méthode de la télédétection optique montre
l’extension des sables dans les secteurs rizicoles de Marovoay.
Plusieurs méthodes sont applicables pour remettre en place la valeur de la potentialité de la
zone d’étude. Le dragage des sables dans les canaux est obligatoire pour assurer une bonne
irrigation, et l’application de quelques techniques de protection de la dégradation des sols en
amont du bassin versant est primordiale pour limiter les dégâts.
Le réaménagement de la plaine de Marovoay vise à augmenter la production de riz
pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans la zone et même dans tout le pays.
La réalisation de la réhabilitation dépend de la volonté de la population de Marovoay
et aussi l’appui du gouvernement Malgache vu l’immensité du projet. Et cela nécessite aussi
la sensibilisation des villageois en les expliquant le déroulement de la réhabilitation, de
l’impact de la réalisation du projet dans leur vie économique. Cette tâche ne sera pas difficile
parce que la majorité des habitants de Marovoay est consciente de la situation et de son
impact.
Malgré qu’un tel projet demande un investissement élevé, sa réalisation semble
inévitable pour la génération future. Le projet aura également un impact positif pour la
conservation de l’environnement comme la protection de la couverture végétale.
Ainsi pour parvenir à couvrir les besoins alimentaires du pays, le réaménagement de
tous les secteurs rizicoles est une issue incontournable, notamment dans les greniers à riz.
A
BIBLIOGRAPHIES/ WEBOGRAPHIES
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catastrophes, p 12, 2007
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Cyclones Fame, Ivan et Jokwe à Madagascar, 2008
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[12] https://fr.wikipedia.org/teledetection
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B
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[18] https://fr.wikipedia.org/définition_base_de_données
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[22] http://www.imf.org/external/np/seminars/eng/2008/afrfin/pdf/Andrianasolo.pdf and
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[23] Rapport sur la Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire
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[24]eb.worldbank.org/external/projects/main
[25] CRED – Centre de Recherche sur l’Epidémiologie des Désastres, Université de Louvain,
1999
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vulnérables: 1- Bangladesh, 2- Inde, 3- Madagascar, 4- Népal, 5-Mozambique, 6- Philippines,
7- Haïti, 8- Afghanistan, 9- Zimbabwe, 10- Myanmar
(http://www.maplecroft.com/about/news/ccvi.html)
[27] Ministère de l’Agriculture, PNBVPI, DRDA Boeny, PURSAPS, Septembre 2015 : EIES
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dans la commune rurale d’Ambolomoty district de Marovoay région Boeny – dégâts
cyclonique ;
[28] CLÉMENT, GALAND, MEYLAN ; Systèmes d’irrigation
[29] http://www.midi-madagasikara.mg/economie/2015/05/15/marovoay-un-perimetre-
rizicole-de-4-000-ha-amenage/
?pagePK=104231&piPK=73230&theSitePK=40941&menuPK=228424&Projectid=P082
806
C
TABLE DES MATIERES
FISAORANA .............................................................................................................................. I
SOMMAIRE ..............................................................................................................................II
GLOSSAIRE ............................................................................................................................ III
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ................................................................ IV
LISTE DES CARTES .............................................................................................................. VI
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................ VII
LISTE DES PHOTOS .............................................................................................................. IX
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... X
LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................... XI
INTRODUCTION ..................................................................................................................- 1 -
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL ....................................................................................- 1 -
Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES ................................................................. - 3 - I.1 Définitions de quelques concepts de base dans la GRC ....................................................................... - 3 - I.2 La Réduction des Risques de Catastrophes .......................................................................................... - 4 - ........................................................................................................................................................................ - 6 - I.3 Le BNGRC ET SES ROLES .................................................................................................................. - 6 -
Chapitre II. PROBLEMATIQUES ............................................................................................................ - 8 -
Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES ........................................................................................... - 10 - III.1 Notion sur l’insécurité alimentaire ................................................................................................... - 10 - III.2 Notion sur l’ensablement .................................................................................................................. - 14 -
Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY .......................................................................................... - 19 - Dans ce chapitre nous on va savoir beaucoup plus sur la zone d’étude. ...................................................... - 19 - IV.1 Localisation......................................................................................................................................... - 19 - IV.2 Situation Socio-économique .............................................................................................................. - 21 - IV.3 Climat .................................................................................................................................................. - 21 - IV.4 Relief ................................................................................................................................................... - 22 - IV.5 Hydrographie ..................................................................................................................................... - 23 -
PARTIE II : METHODOLOGIE .........................................................................................- 25 -
Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG ................................................................................................ - 26 - V.1 Télédétection ........................................................................................................................................ - 26 -
D
V.2 Système d’information géographique (SIG) ..................................................................................... - 30 -
Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE ........................................................... - 34 - Ce chapitre nous montrera les détails de conduites de l’étude ..................................................................... - 34 - VI.1 Organigramme de travail .................................................................................................................. - 34 - VI.2 Collecte des données .......................................................................................................................... - 35 - VI.3 Traitement des images Landsat ........................................................................................................ - 39 -
PARTIE III : RESULTATS, INTERPRETATIONS ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS . -
46 -
Chapitre VII. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS .................................. - 47 - Apres avoirs vu les détails sur l’étude, présentons maintenant les résultats. ................................................ - 47 - VII.1 L’insécurité alimentaire à Madagascar .......................................................................................... - 47 - VII.2 Cas du grenier à riz de Marovoay ................................................................................................... - 60 - VII.3 L’ensablement a Marovoay ............................................................................................................. - 65 -
Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET PROPOSITIONS
DE REAMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE MAROVOAY .................................................. - 79 - VIII.1 Recommandations sur l’insécurité alimentaire à Madagascar ................................................... - 79 - VIII.2 Proposition de réaménagement du bassin versant de Marovoay ................................................ - 81 -
CONCLUSION ....................................................................................................................- 92 -
BIBLIOGRAPHIES/ WEBOGRAPHIES................................................................................. A
TABLE DES MATIERES .........................................................................................................C
ANNEXES ................................................................................................................................. E
E
Annexe 2: Caractéristiques de chaque série d'image Landsat
ANNEXES
Annexe 1: Schéma directeur de Marovoay
F
Annexe 3: Données climatologiques de Marovoay 2001-2015 (station Mahajanga)
3.1 Température annuelle de Marovoay 2001-2015
G
3.2 Pluviométrie annuelle de Marovoay 2001-2015
H
Annexe 4: Monographie de l’agriculture dans le District de Marovoay
4.1 Agriculture dans la Commune rurale d'Ambolomoty
I
4.2 Agriculture dans la Commune rurale de Manaratsandry
4.3 Agriculture dans la Commune rurale d'Ankaraobato
4.4 Agriculture dans la Commune rurale d'Ankazomborona
J
4.5 Agriculture dans la Commune rurale d'Anosinalainolona
4.6 Agriculture dans la Commune rurale d'Antanimasaka
4.7 Agriculture dans la Commune rurale de Bemaharivo
K
4.8 Agriculture dans la Commune rurale de Marosakoa
4.9 Agriculture dans la Commune rurale de Marovoay banlieue
4.10 Agriculture dans la Commune rurale de Tsararano
L
1) Open file> open external file> Landsat> Geotiff: puis aller dans le fichier de l’image à
traiter
3.11 Agriculture dans la Commune rurale de Marovoay ville
3.12 Agriculture dans la Commune rurale d'Antanambao Andranolava
Annexe 5: Méthode de la classification non superviser sous ENVI 4.7
M
2) Classification non supervisé de l’image
Dans la fenêtre K-mean qui s’ouvre :
Lancement de la classification
(environ 30minutes selon la
performance de l’ordinateur utilisé)
1 : nombre de classification souhaitée
2 : nombre de classification maximale
3 : choisir le fichier de sortie
(emplacement de l’enregistrement)
4 : OK pour enregistrer et lancer le
traitement
1
2
3
4
N
3) Résultat de la classification :
4) Combinaison des classes : ceci est utilisé pour spécifier la classification qu’on veut avoir
(zone urbaine, couverture végétale, réseau hydrographique, sol nu, etc.)
Classification> post classification> combine class :
1) Select input class : sélectionner
la classe à combiner 1
2) Select output class : sélectionner
la classe à combiner avec select
input class
3) Add combination : valider la
combinaison
4) Ok pour appliquer
1 2
33
4
O
Les images ci-dessus présentent les travaux de réhabilitation du périmètre irrigué du secteur 4
d’Ambolomoty, District de Marovoay en 2016. Réalisé par le Ministère de l’Agriculture
Malgache.
A : Curage et régabaritage
B : Enrochement de la berge
C : Drain de ceinture
D : Plantation des Vétivers
Annexe 6: Travaux de réhabilitation dans la Commune d’Ambolomoty en 2016
Source : CNEAGR Nanisana, Antananarivo
A B
C D
Auteur : RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra
Adresse : Lot II A 268 Bis Tanjombato
Contact : 034 84 348 85 – 033 32 521 51
E-Mail : [email protected]
Titre :
« Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny – Apport du SIG dans le
réaménagement et lutte contre l’insécurité alimentaire »
Information sur l’ouvrage :
Nombre des pages : 92 Nombre des figures : 33 Nombre des photos : 05
Nombre des cartes : 08 Nombre des tableaux : 07 Nombre des annexes : 06
Encadreurs : RASOLOMANANA Eddy Harilala
RAONIVELO Andrianianja
Résumé Marovoay rencontre des difficultés pour la production du riz actuellement. La cause est la
dégradation du sol dans l’amont du bassin versant qui entraine l’ensablement des ouvrages hydro-
agricole. Ce phénomène aggrave la situation de l’insécurité alimentaire dans la zone mais aussi
dans tout Madagascar. Une insécurité alimentaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur à cause du
changement climatique observé dans le pays.
L’évolution de l’ensablement est étudiée en appliquant la notion de la Télédétection et du SIG.
Ce mémoire permet de prendre une décision pour le réaménagement du bassin versant de
Marovoay en appliquant diverses techniques pour lutter contre le phénomène d’ensablement.
Cette mesure vise à augmenter la potentialité agricole de la zone.
Cette solution de réaménagement figure parmi les recommandations avancées pour lutter contre
l’insécurité alimentaire dans tout le pays.
La réalisation du projet demande l’élaboration d’un programme mais aussi une sensibilisation de
la population.
Mots clés : bassin versant, ensablement, réaménagement, insécurité alimentaire, SIG,
télédétection, Marovoay
Abstract Marovoay is having trouble producing rice at present. The cause is the degradation of the soil
upstream of the watershed, which leads to the silting up of hydro-agricultural structures. This
phenomenon aggravates the situation of food insecurity in the zone but also throughout
Madagascar. Increasing food insecurity as a result of climate change in the country.
The evolution if silting is studied by applying the notion of remote sensing and GIS.
This brief makes it possible to take a decision for the redevelopment of the Marovoay watershed
by applying various techniques to combat the phenomenon of silting. This measure aims to
increase the agricultural potential of the area.
This redevelopment solution is one of the recommendations put forward to combat food insecurity
across the country.
The realization of the project requires the development of program but also an awareness of the
population.
Key words: watershed, silting, redevelopment, food insecurity, GIS, remote sensing,
Marovoay