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„,XIËME ANNEE. N 159, •MARDI 1G JUIN 1914. ENTRE ABONNEMENTS Hte-Vieone et Limitrophes : Un An 18 » Six Mois ... frais Mois.. 9 » 4 50 Autres Départements Un An.. ... Six "Mois ... Trois Mois.. 33 )) 11 > 6 » Journal Quotidien Régional SOUS LE CONTROLE DES FÉDÉRATIONS flOOIAWSTBS DU CENTRE <S. V. 1, O.) TÉLÉPHONE 3-20 RÉDACTION & ADMINISTRATION i Place Fontaine-des-Barreo, L.IM00ES TÉLÉPHONE 3 -SO ADRESSE TÉLÉGRRPHIQOB 1 POPUtAIHE, WPIOOSS S"î) !S*8 ON S'ABONNE i RBX Bureaux du Journal. 9, Place Fontaine-dea-Barrea, el «os frai» dans tous lea Bureaux de Poste Annonces.. . Réclames .. . Faits-Divers . la ligne » 50 1 » 2 » « Le Populalr. du Oontro >, eet désigné pour l'Insertion des Annoneo. Judiciaire, et Légales - La publicité est reçue à LIMOGES, aux Iweaux tu Journal à PARIS, à la PUBLICITÉ, 11, rue de Ohateaudun La Politique C'est tout de même une étrange chose, mystérieuse et compliquée, que la politi- que bourg ' Vise; Qui pourrait expliquer, par exemple, comment, après la chute de M. Ribot, tout le monde a l'air de trouver naturiV.: la mirée en scène de M. Viviani ? H y a trois ou quatre jours à pe\n', le itpwlé de Bourganeuf avait renrdcé à for- mer un cabinet à cause des ol-'n l:! ci des hostilités qu'il avait rencontrés sur son cHmin. Ces obstacles ont-ils disparu ? Ces Wiiti- lilés se sont-elles évanouies ? Oui, ■■.ans itailc, puisqu'en quelques heures le flot/.- tmu président du Conseil a pu, sans ilii- futtU apparentes, constituer son minis- iirt.' Tout ceci n'est pas tris clair. Ce deux choses l'une, en effet . ou. Mi ïitiiani pour désarmer ses adversaires a modifié ses points de vue et, pour abou- tir, changé ses opinions de Un veille pour ittvh'es correspondant mieux aux 7.e fs- jilés du moment. Et cette adaptation d une «inscience n'est pas à l'honneur d'un ca- mtère déjà singulièrement terni par des ttltc-faces antérieures que nous, socialis- as, ne saurions oublier, ou, ce sont les «ffosants qui, séduits par d'alléchantes promesses et par les avantages et petits profils éventuels d'une collaboration inté- nssèe ont fait, d'un cœur léger, le sacrifi- ai if, leurs opinions aux pieds du triom- flv.i.ur. On n'espère pas nous '.romver sans dou- ie pur d'habiles formules. Nos amis tu Parlement sauront demander des ixpli- cttions franches et nettes, et régler leur altitude en conséquence. H ne s'agira pas, en particulier, de ru- str avec les trois ans. Ou pour, ou con- tre : il faut choisir. Il y a longtemps que pur notre part nous avons pris position il nous entendons rester pleinement tiiè- h à nos engagements. Limoges, le 15 juin 1914. HmpriiÏÏsme etjlrlrage | H_ faut entendre par le mot « impé- ] nalisme », pris dans le sens tout spé- cial et tout moderne il sera envisagé aux Congres socialistes de Paris et de vienne, le mouvement d'expansion qui I P°rte les nations les plus avancées en civilisation à élargir sans cesse le cadre * leur action politique et économique, ur laquelle leur territoire métropoli- ^ n'est plus un champ suffisant. Débordant par dessus les frontières, cette action va s'exercer soit dans des colonies, soit dans des pays étrangers. tend à la mise en valeur des pré- fères au profit de l'Etat qui les possè- *> it l'exclusion de tous concurrents Dans les pays étrangers, elle revêt *S formules diverses selon leur degré * puissance et d'indépendance. S'ils *>nt faibles, attardés, divisés, elle vise a )' créer des sphères d'influence qui Pourront devenir plus tard des posses- s 'ons complètes. S'ils sont fortement constitués, elle s'efforce d'y prendre P'ed par une pénétration économique '"cessante, qui, ici, se borne à des échanges commerciaux, crée des ^"iptoirs financiers, des établissements Nustriels, réalise des acquisitions fon aères. 1 ,Ce mouvement a son oriçine dans le la puissance militaire de l'Etat qui en joue, chacun se trouve excité à dépasser ses rivaux dans la voie des armements. Voilà, en quelques mots, l'explica- tion de la situation ruineuse et pleine de périls qui est faite aux peuples moder- nes par le régime capitaliste. Les oppo- sitions d'intérêts ont partout accumule des matières inflammables, et la moin- dre étincelle peut y déchaîner les fu- reurs d'un terrible incendie. Il n'est pas de conflit qui ne puisse dégénérer en querelle et pas de querelle dont fa guerre universelle ne puisse sortir. Mais le recours à la force est-il vrai- ment une nécessité, et ne pourrait-on solutionner les difficultés sans . cessé renaissantes par l'arbitrage obligatoi- 6"ne capitaliste qui pousse les déten Uf s de la richesse à multiplier les en- | "éprises pour se créer des revenus, et Par suite à accroître sans cesse la pro- "uction, ce qui les oblige à chercher de nouveaux débouchés dans tous les pays monde. Et comme le capital se gon- continuellement des bénéfices qu'il " Apportés, il est condamné à étendre e Plus en plus ses opérations. J 1 résulte de cette situation que les P°Kits de friction et les sujets de con- J's entre capitalistes des diverses na- £° n s, deviennent de plus en plus nom- ceux. S'ils se réduisaient à des compé- 'Uons économiques, le mal ne serait J? s grand. Mais l'usage s'établit de ^ s en plus que chaque Etat inter- enne pour soutenir ses ressortissants Les aéroplanes militaires reî Beaucoup l'ont pensé, et la création de la cour internationale de La Haye a paru donner corps à cette généreuse - Iusion. Par malheur, il n'y a pas au monde de juridiction moins occupée. A peine si, de loin en loin, elle est sai- sie de quelque contestation secondaire qui .permet de rappeler qu'elle existe en- core. Cette institution s'est trouvée dès sa naissance, frappée de caducité. Vaine- ment depuis 'lors plusieurs nations, et non des moindres, ont conclu entre elles des traités d'arbitrage. Ils ne sont ja- mais appliqués. Pour les menus diffé- rends on préfère la vieille méthode des pourparlers déplomatiques, et quant aux cas vraiment sérieux, ils sont éli- minés des traités par des clauses restric- tives. L'échec des tentatives faites et à fai- re, pour imposer l'arbitrage à deux ha-» tions sur le point de s'engager dans une guerre, résulte de l'impossibilité absolue de Constituer une force interna- tionale désintéressée capable d'assurer l'exécution des décisions arbitrales. Parmi les puissances appelées à en fournir les éléments, il s'en trouvera toujours quelqu'une qui, directement ou indirectement, aura clans l'aventure quelque chose à gagner ou à perdre, et qui par conséquent ne jouera pas son rôle avec impartialité. On aura beau faire, on n'évitera jamais cet écueil. Le Parti socialiste resterait donc dans ses traditions réalistes et positives, il se maintiendrait dans sa véritable voie si, résistant aux séductions du vain mi- rage pacifiste, renonçant résolument à lutter contre la force des choses, il. avait le courage de proclamer que les perpé- tuels dangers de guerre qui pèsent sur le monde naissent des antagonismes économiques et ne disparaîtront qu'a- vec eux, c'est-à-dire avec le régime ca- pitaliste qui les engendre. Et une telle déclaration, loin de jeter le découragement dans le prolétariat opprimé qui met en nous toutes ses espérances, deviendrait un précieux sti- mulant de son énergie combative si elle- était accompagnée d'un tableau lumineux de. l'organisation collectiviste, montrant avec évidence qu'elle suppri- merait toute cause de conflit entre les hommes et entre les peuples, rendrait toute guerre impossible et amènerait le désarmement universel. , Alors l'humanité qui tâtonne dans la nuit verrait clairement le but à attein- dre et elle y marcherait avec confiance. Lucien DESLINIÈRES- Noti photo représente un biplan militaire blindé, armé d'un canon de M. Voisin (mo- teur Canton Uné), envergure 20 m., surface 65 m. Le train d'atterrisage et l'avant armé d'un canon Le Ministère viviani Les Ministres s'installent - M. Augagneur parle des trois ans à ses électeurs - La prochaine interpellation sous-commission suffrage universel) ; affaire Badla Villeneuve, va sous-comrnissîon Assu- rance Prévoyance sociale ; affaire chemins de 1er Ouest-Etat renvoyée sous-commisiion des travaux publics, chemins de fer ; affaive Fé- dération Loire-Inférieure, commission ira- vaux publics. Diverses lettres concernant des éle;!:)ii; du Nord et Savoie sont renvoyées aux turenu.-' compétents. Election du bureau permanent. , Les ci- toyens Vaillant, Guesde, Jaurès, Gro îôsler et Sembat sont élus et constituent, avec les ci- toyens Delory, trésorier, et Hubert Rougar. secrétaire, le bureau permanent du groupe. Elnotlon des présidents. Sur la proposi- tion Delory, le bureau est chargé de proposer une liste de candidats a l'agrément du groupe dans sa prochaine séance. Le nouveau ministère. Après un échange de vues auquel prennent part : Compère-Mo- rel, Goude, Guesde, Navarre, Jaurès, Lebey Renaudel, Briquet, Lafont, Nectoux, Sembat, le groupe charge son bureau d'arrêter les ter- mes de son intervention contre le ministère. Délégation. Moi'iu demande la nomina- tion d'une délégation chargée d'intervenir auprès du ministre des travaux publics en faveur des revendications des chemlnois de Tours, relatives à l'application des lois ou- vrières. Vote par procuration. Jobert pote la 3 uestion, qui est renvoyée ù l'ordre du joui c la prochaine séance. Reprise de rapport. Doizv reprendra son rapport sur l'inspection médicale dans les écoles. La séance est levée. Le secrétaire : Hu- bert Rouger. P. S. La dernière séance du groupe, en date du 5 juin, était présidée par le cama- rade Alexandre Blanc. H. R. Contes et Nouvelles A l'Elysée Sf.T? LE m. DU BOUT, DU BANC... Quelques fleurs nouvelles qui furent cueillies cet hiver à la tribune parlemen- taire : Je me suis plu à faire fonctionner l'or- gane essentiel de la reproduction chevali- ne : j'ai nommé, le conseil supérieur des haras. Le porc est la vache il lait de notre rendement national. Prenez garde, messieurs, que cette journée de février ne soit pour vous une nouvelle nuit du 4 août. La Corse est affligée du plus terrible des maux : l'insularisme. J'affirme qu'un cri d'horreur s'échap- perait de toutes les banquettes, si j'entrais dans le détail. Ah ! le joli petit bouquet ! BIFTECK-RECLAME ! C'était uu tout petit restaurant de Mont- martre... Il donne dans une rue fréquentée, et à sept heures et demie, derrière ses vitres, on voit les dîneurs attablés. L'autre soir, un chansonnier, qui ne chante pas à la Lune.,, de Miel, se plai- gnait au garçon d'être mal servi. H»gardez-moi ce bifteck : fit-il dégoû- té. Hier soir vous m'avez bien mieux soi- gné... étiez-vous assis ? demanda douce- ment le garçon. Là-bas, près de la. fenêtre. Ah ! je m'expUque... C'est que, voyez- 3, "S représentont TJ* ~ - . I vous, le patron sert copieusement! les ^«S^ ; Et c^mme cette m- clien ' te as / à la fenêtje ... m qu( . test ' epujaurs en raisgn directe de j une tfçfnne publicité pour Iss passants. Paris, 14 juin. Ce matin, M. Viviani a présanté «es collaborateurs au président do la République. Un à un, les nouveaux ministres arrivent. C'est d'abord M. Auga- gneur qui devance d'un bon quart d'heure l'heure fixée ; puis, c'est M. Ajam, venu ù. pied, qui affronte la fusillade des photo- graphes avec impassibilité. M. Gauthier, on automobile, est suivi de près par MM. Noulens, Aboi Ferry,, Thomson, Bienvenu- Martin, Viviani, Couyba, Fernand David, Reynaud, Lauraine, Malvy, Jacquier, Da- limier et Messimy. Les arrivants sont in- troduits dans le salon des aides de camp. A onze heures, M. Vivian! prend la tête du cortège et présente ses collaborateurs à M. Poincaré. Le président s'entretient quelques instants avec chacun des nou- veaux ministres et, à 11 h. 20, la cérémo- nie de la présentation est terminée. En quittant l'Elysée, M. Viviani donne rendez- vous à ses collaborateur pour demain ma- tin, à dix heures, au ministère des affai- res étrangères, doit avoir lieu lo pre- mier conseil de cabinet, puis les ministres se séparent et rentrent chez eux. Les curieux étaient venus très nombreux devant l'Elysée pour assister au défilé dos nouveaux ministres: Les nouveaux ministres organisent leurs services M. Malvy, ministre de l'intérieur, a nom- chef do son cabinet M. Lsymarie, qui exerçait ces fonctions sous le précédent ministère de M. Malvy. M. Messimy a constitué ainsi qu'il suit son cabinet : Chef de cabinet, général GuilJaumat, di- recteur de l'infanterie au ministère de la guerre. Chefs adjoints, colonel Guillemin, com- mandant le 22" régiment d'artillerie, à Ver- sailles, et M. Ténot, ancien chef de cabi- net du ministre du commerce. Sous-chef, M. Raoul Strauss, chef de bu- reau au ministère de la justice. Chef du secrétariat particulier, M. Cons- tant-Fortin, rédacteur au ministère de l'in- térieur. M. Gauthier, ministre de la marine, con- servera le personnel qui constituait son précédent cabinet. M. Jacquier, sous-secrétaire d'Etat à l'in- térieur, a choisi comme chef de cabinet M. Blocq et comme chefs adjoints MM. Sar- raz, Bournet et Fraissé. M. Morain. directeur honoraire au mi- nistère de l'intérieur, est nommé directeur du personnel de ce ministère, en rempla- cement de M. Peytral, appelé à d'autres fonctions. M. Ribot s'est rendu aujourd'hui, à qua- tre heures, au ministère de la justice pour remettre les services de son département à son successeur. Il a eu avec M. Bienve- nu-Martin un entretien tout à fait cordial. M. Augagneur et la loi militaire u squ ils se trouvent engagés dans la £°ursuit e d'avantages que des concur- •s étrangers leur disputent avec ^cnemenu toi! ^' p ' omate s prêtent leur concours bQrn -mes d'affaires et jettent dans la r* n « le poids de l'influence de l'Etat Lyon, U juin. Dans un discours qu'il a prononcé devant les électeurs de sa cir- conscription, M. Augagneur s'est félicité de la victoire républicaine du 10 mai. Par- lant des questions que, le Parlement sera appelé a traiter au début de cette session, M. Augagneur à dit : « La première question dont la fecjution s'impose au gouvernement est la question financière, car elle intéresse directement toute la vie économique du pays. Les af- faires sont précaires, pour des raisons multiples : guerre des Balkans, crises sud- américaines, événements du Mexique. En- fin, et surtout, toute une campagne de presse a jeté Systématiquement l'alarme dans le pays, et cependant que M. Ribot, qui fut si longtemps le représentant aut'q- risé du pa'rfi conîérVa'feur, se s"o'it cdhVerti hier à l'impôt gtabal et progressif sur le revenu, c'est à un fait historique impor- tant, car les progressistes du Sénat seront bien obligés maintenant d'accepter les pro- positions qui leur seront faites dans le même sens. (Applaudissements.) C'est un résultat dont le parti républicain peut être fier. Il aura été une des conséquen- ces de la victoire du 10 mai. » M. Augagneur parle de l'emprunt, de la couverture financière, de l'impôt sur le capital. Il en arrive ensuite à la question irritanle de la loi militaire. « Je suis, dil-il, je reste et resterai par- tisan du retour au régime de la loi de deux ans et de la réduction du service mili- taire. Mais comme le remarquait Sembat à la tribune de la Chambre, il n'est pas un de nous qui puisse penser revenir du jour au lendemain à l'ancien régime ; il a été reconnu nécessaire d'accroître notre force militaire. Nous pensons réaliser cet ac- croissement de forces tout en arrivant peu à peu à la réduction du temps de service. » M. Augagneur, abordant ensuite la ques- tion de la défense laïque ..affinne la vo- lonté formelle des républicains de respec ter les convictions religieuses de chacun, .tout en défendant l'Etat laïque contre les Eglises, qui voudraient empiéter sur ses prérogatives. M. Augagneur termine en assurant ses électeurs qu'il respectera les engagements pris vis-à-vis d'eux. Prochaine interpellation On annonce que le ministère sera inter pellé le jour même de la lecture de la claration. Le citoyen Jaurès interviendra dans le débat. Soni but sera de .faire pré- ciser à M. Viviani sa pensée en ce qui concerne la loi militaire. Décrets de nominations Le décret nommant les ministres a été inséré hier au Journal Officiel, Celui nom- mant les sous-secrétaires d'Etat paraît ce matin. ' Prochains conseils Le conseil de cabinet aura lieu domain matin, à 10 heures, au ministère des affai- res étrangères, sous la présidence de M. René Viviani. Un conseil dcs.ministres sera tenu mardi matin, ù l'Elysée, sous la, présidence de M. Poincaré Groupe Socialiste an Parlemen SFASCE DU JEUDI 11 JUIN' 1914 Président de séance : J. Bon. Présents : Albert Thomas, Aldy, Aubriot. Auriol, Barabantî Barthe, Bedouee, Pernard. Betoulle. A. Blanc, Bon, Bretin, Briquet Brizon, Brunet, Buisset, Cabrol, Cac'nin, Ca denar, Cadot, Camelle, Compère-.Morel, De g uise, Delory, Doizv, Duhled, Durre, Emile umas, Fourment, Ghesquière, Goude, Grous- sier. Guesde. Hubert Rouger, Jaurès, Jobeit. Lafont, de Porte, Lauche, Laurent, La' al, LE PÉRIL Une heure du mathu Comme s'éloignait la dernière voiture, Lydiane cjuitta le. bal- con et rentra dans la pièce. L'éclairage abondant la fatigua, elle fit éteindre quel- quel lustrés; Elfe se débarrassa de l'en; combranté hermine dont elle avait abrité sa gorge sensible à l'air, et laissa tom- ber sur un tabouret, près du piano som- bre, loin de la lumière, de façon que tout fut sombre autour d'elle et sur elle. En face, dans plate- qui reflétait un pan de ciel, scintillaient les râréà étoiles, deux grands yeux noirs et le diamant qui éclai- rait les cheveux noirs et l'incandescence électrique d'un lampadaire ; elle vit toutes ces lumières, Lydiane, et soit, qu'elle les craignît, soit qu'elle se sentit gênée de leur éclat qui l'empêchait de lire en .elle, elle mit ses deux mains devant son visage, comme une enfant prise en faute ou com- me une vieille qui pleuré. Une voix connue la surprit : Eh bien, Lydiane ? Votre visage n'est pas de ceux que l'on cache... Non qu'elle n'avait rien à dissimuler d'elle, sa beauté même intimidait et l'on supportait mal son regard non pas dur mais si ferme et droit a force de franchise qu'on le comprenait mal et qu'on le croyait dur. Elle se leva, raide dans sa robe à courte traîne et son corps frêle assez; pro- filait sur le tapis rose une ombre longue. Lui, tout au contraire, avait un visage poupin et une corpulence de grenadier ; on devinait, à quelques cheveux gris, qu'il était le plus âgé, mais pas de beaucoup ; on devinait enfin, à l'admiration confiante qu'il portait à sa femme, son amour, un peu mou, niais très sincère. U. continuait, plaisantant : Ou peut-être, comme les autruches... C'est vrai. J'ai l'impression, souvent, qu'on ne me voit pas si je ne vois pas. Pourquoi ne dois-je pas vous voir 7 Fâchée ? Oh non ! Je vous garde tant de re- connaissance, André. Vous venez au de- vant de mes moindres caprices. Ce soir encore, cette petite fête pour mon anniver- saire, si réussie... U s'étonnait que tant d'expansion ne se soulignât pas d'une caresse. Car elle ne bougeait pas, n'acceptait point la main tendue. Enervé par la musique, les frôle- ments do jupes, les liqueurs, le tabac, il eût désiré d'achever joyeusement la nuit ; elle ne semblait pas prêter à son vou- loir, elle ne le regardait plus, elle sem- blait souffrir d'une inquiétude aiguë d'un violent trouble. Et, soudain décidée après une dernier recul, elle se jeta dans les bras de l'homme qui prenait peur et, cherchant les yeux, parmi le chatoiement des torsa- des dénouées, le craquement soyeux de la traîne qui se déchirait le si léger bruit de chute d'un anneau échappé au doigt mai- gri : H Notre bonheur, ami, notre bonheur est en péril !... » quis ; point de caractère mais de l'assu- rance ; je l'imagine tel au moral qu'au physique : sans type défini, mais harmo- nieux, joli, agréable ; oui, totalement agréable... Je me suis amusée de lui, vous l'avez vu et puis, petit à petit-, une sympa- thie insoupçonnée, une attirance physique pas même coupable puisque mal sentie, et puis, et puis... Maintenant j'ai peur, oh ! non point de me perdre car je suis forte dans ma faiblesse, mais de déchoir en m'é- cartant de mon devoir ! Aidez-moi, André, aide-moi ! Les bras solides la soutenaient rnal. Son mari ne répondait pas ; il semblait répé- ter mentalement après elle les paroles' eiv tendues et ne pas les comprendre. Alors elle se cramponna : ii Souviens-toi. le soir de nos noces, tu m'as demandé : « Quand tu te sentiras » défaillir, appelle-moi, quand tu croiras » mal penser, dis-le moi, et aussi quand » tu redouteras de pécher si quelque dé- » mon te pousse à la faute. Je suis le bras » de tout secours, assez vaillant pour én- » ter, au prix d'une courte souffrance, une i> irrémédiable souffrance I » A présent qu'il lui fallait se soumettre, ii n'avait plus tant de courage. De plus en plus son étreinte se relâchait. Tant qu'il laissa tomber ses bras. Elle s'effondra 6ur . . un coussin, balbutiant comme en délire : « J'ai foui dit, j'ai tout dit Elle s'effraya* du visage convulsé d'abord f rouge et tout à coup très pâle ; c'était soffl mari, cet homme q'ui souffrait de colère et qui menaçait du ges\'e et dont les lèvres tremblaient comme des .'èvres d'ivrogne V U ne lui parlait pas. Elle .'ut, en épiani les mouvements de sa bouché* furieuse : « Le i/onstre, le monstre » et ne Sut pas si c'était d'Aubrays ou elle, ce monstre. . De plus en plus apeurée elle risqua, craignant pour la vie de l'ami irresponsable : u U ne m'a jamais fait la cour, André, je vous le - jure » ; mais André n'écoutait plus. Aper- cevant sur une table le verre l'autre avait bu, le cendrier posait un cigare éteint, il les brisa ; il déchira 1 une parti- tion dont l'autre,, tout à l'heure, avait tour- les feuillets ; quand il eût, par ces yio- lences, satisfait sa colère ridicule, il partit plus calme et quitta le salon. Elle entendit' îe pas très lourd traverser l'enfilade ds pièces et se fermer la porte du cabinet de travail. Puis, plus Aien. Mais quand après trois heures blanches elle entra dans le cabinet silencieux, ell« trouva André prostré, les bras sur le bu- reau, la tète sur les mains unies. U avait pleuré tomme uir enfant, il dormait, épui- par les larmes. Elle ne le réveilla pas. Lebey, Lecointe, Levasseur, Lissac, Locquin, Longuet, Mauger, Mistral, Morin, Navarre, Nectoux, Parvv, Philbois, Poncet, Pou/°t. Pre'semane. F.llen Prévôt, Rainn-Diigens, P-a- gheboom, Renaudel, Rlnguier, Rog.i in, n.,- zier, Sabln, Sembat, Srxie-Quenin, Sorriaux, Thivrier, Valette, Valière, Varenne, Vabcr, Vigne, Voilin, Voillot. Walter. Communications diverses. Le ff.uàtâire communique au groupe les lettres du ci- toyen Miriam Reinhardt, au nom du- con- grès de l'Union des socialistes chi'étuis, man- dat est donné au secrétaire de répoad.e, et celle du groupe d'études sociales « les Droits de l'Homme », deLormont (Gironde). Ls grou- pe prend acte. Diverses demandes d'interventions sont ren- voyées aux sou6-comrai=siori£ compétentes (Club de la réforme consntùtionnejec renvoie Comme elle fut franche 1 Sans crainte de froisser son amour-propre et sa pudeur, ni de déchaîner une colère, elle expliqua co péril en un aveu douloureux et cruel : « Je ne prévoyais pas, dit-elle, le jour je me suis donnée, poussée vers votre amour par mon seul amour, que surgirait, cinq ans plus tard, l'obstacle odieux sur notre chemin... Et Dieu m'est témoin que •e vous aimais davantage suivant que, les jours s'ajoutant, se rapprochait notre inti- mité... Fort, savant, nanti de quelque célé- brité ,vous dominiez de haut mes petits esprits de femme et vous plaisiez a ma vanité... Ces détails ne sont point futiles ; ils consolident un sentiment... Donc, avec l'attrait du cœur vers le cœur et le consen tement de nos chairs, se formait en chacun de nous, une passion sans éclat, néanmoins véritable. Vous m'étiez un excellent ami, un amant empressé mais simple, peut-être trop simple, un compagnon de chaque jour, réservé, prudent, peu brilant, et je sais qu'il vaut mieux être ainsi... Vous n'aviez aucun de ces charmes spéciaux que le mon- de apprécie, que l'honnête homme méprise, dont la femme, hélas, s'amuse... Et moi qui suis très gaie, et femme, et faible, j'au- gurai que votre ami d'Aubrays, récemment admis & notre table, nous porterait mal- heur... Il n'a point de défauts, rien que des travers' ; point "de qualités, maiê de l'ac- Des jours passèrent. U se montra, très absorbé par ses affai- res, prit au dehors presque tous ses repas, mais elle voyait bien qu'il avait mal et je sais qu'il souffrit "diversement. Il était homme en même temps qu'amant et soir cœur avait des laideurs et sa fierté do vi- les révoltes ; et d'abord il fut mesquin jus- qu'à douter de sa femme, jusqu'à croire qu'elle l'avait vraiment trompé. Ensuite il souffrit de ce qu'elle s'était détournée de lui pour s'intéresser à un autre. Il souf- frit de/se trouver laible devant l'épreuve et' inférieur à l'idée qu'il^s'était faite de lui- même. Je vous épargne le détail des com- munes douleurs qui composent un chagrin d'amant, vous les connaissez déjà et d ail- leurs 11 n'est d'homme, si parfait soit-il, qui ne sduffre par le doute, une fois ce doute éveillé. Car l'homme est naturelle- ment maître et le maître doute puisque la victime ruse. Or, Lvdiane, non point victime, pas mê- me sujette d'A/dré mais son égale, ne ru- sait pas. Cependant qu'il se méfiait de lui- . même elle se fâchait aussi de le voir moin- dre qu'elle ne se l'était imaginé. Pouvait- elle se reprocher la confiance qu'elle avait mise en lui ? Non ; mais elle se frappait de le savoir si faible par sa faute ; leur- existence c/venait maussade ; ils vivaient côte à côte comme deux blessés et, blessés l'un par l'autre, nourrissaient chacun unes rancune. L/s jours restSSt pénibles à vivre ainsi, André annonça un soir qu'il allait se mettre en voyage. Alors, LVfliane, très simple : Désirez-vous que je vous accompa- gne t Elle n'ajouta rien de plus et celte pen- sée fit miracle : Elle ne croyait pas qu'il pût douter d'elle puisqu'elle s'offrait si gentiment, elle Se souciait bien peu de l'au- tre puisqu'elle ne profitait pas de la total» liberté que lui laissait son mari. Il rayon- nait en cet instant : Maintenant, continuait-elle, moins que jamais je vous laisserai seul. L'admirable sincérité réussit mieux que le plus adroit subterfuge. Et, à cette même place où, une semaine avant il avait dé- daigné sa femme, Andra la remercia d'une étreinte dominatrice : Inutile, Lydiane, je ne partirai pas. Tous deux se retrouvaient plus aimants qu'aux premiers jours, assurés de l'abso- lue confiance qu'ils s'étaient jurée. André, Lydiane, ayant souffert l'un par l'autre également, se comprenaient inséparables. Le secours qu'offrit André" fut douloureux, certes, mais par' cela même plus efficace ; si fort que d'Aubrays continua à fréquen- ter la maison sans que sa présence trou- blât en rien Lydiane, sans que son mavi en conçût la moindre jalousie. Théo RICHÈVIEL. ÉTRANGER -*" " 1 Kl xi. Irlancie Lee catholiques Irlandais s'arment Londres, U juin. Dans une lettre ou- verte à la presse, M. Relniond explique que, pendant longtemps, ii a considéré l'or- ganisation des volontaires catholiques com- me mutile et même dangereuse ; mais, de- vant les mesures prises d'autre part par les volontaires protestants, sous la direction de sir Edward Cars'cm, les' chefs nationalistes ont estimé qu'ils ne pouvaient faire autre-

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« Le Populalr. du Oontro >, eet désigné pour l'Insertion des Annoneo. Judiciaire, et Légales - La publicité est reçue à LIMOGES, aux Iweaux tu Journal à PARIS, à la PUBLICITÉ, 11, rue de Ohateaudun

La Politique C'est tout de même une étrange chose,

mystérieuse et compliquée, que la politi-

que bourg ' Vise;

Qui pourrait expliquer, par exemple,

comment, après la chute de M. Ribot, tout

le monde a l'air de trouver naturiV.: la

mirée en scène de M. Viviani ?

H y a trois ou quatre jours à pe\n', le

itpwlé de Bourganeuf avait renrdcé à for-

mer un cabinet à cause des ol-'n l:! ci

des hostilités qu'il avait rencontrés sur son cHmin.

Ces obstacles ont-ils disparu ? Ces Wiiti-

lilés se sont-elles évanouies ? Oui, ■■.ans

itailc, puisqu'en quelques heures le flot/.-

tmu président du Conseil a pu, sans ilii-

futtU apparentes, constituer son minis-iirt.'

Tout ceci n'est pas tris clair.

Ce deux choses l'une, en effet . ou. Mi

ïitiiani pour désarmer ses adversaires a

modifié ses points de vue et, pour abou-

tir, changé ses opinions de Un veille pour

ittvh'es correspondant mieux aux 7.e fs-

jilés du moment. Et cette adaptation d une

«inscience n'est pas à l'honneur d'un ca-

mtère déjà singulièrement terni par des

ttltc-faces antérieures que nous, socialis-

as, ne saurions oublier, ou, ce sont les

«ffosants qui, séduits par d'alléchantes

promesses et par les avantages et petits

profils éventuels d'une collaboration inté-

nssèe ont fait, d'un cœur léger, le sacrifi-

ai if, leurs opinions aux pieds du triom-flv.i.ur.

On n'espère pas nous '.romver sans dou-

ie pur d'habiles formules. Nos amis tu

Parlement sauront demander des ixpli-

cttions franches et nettes, et régler leur

altitude en conséquence.

H ne s'agira pas, en particulier, de ru-

str avec les trois ans. Ou pour, ou con-

tre : il faut choisir. Il y a longtemps que

pur notre part nous avons pris position

il nous entendons rester pleinement tiiè-h à nos engagements.

Limoges, le 15 juin 1914.

HmpriiÏÏsme etjlrlrage

| H_ faut entendre par le mot « impé-] nalisme », pris dans le sens tout spé-

cial et tout moderne où il sera envisagé aux Congres socialistes de Paris et de vienne, le mouvement d'expansion qui

I P°rte les nations les plus avancées en civilisation à élargir sans cesse le cadre * leur action politique et économique, P°ur laquelle leur territoire métropoli-^ n'est plus un champ suffisant.

Débordant par dessus les frontières, cette action va s'exercer soit dans des colonies, soit dans des pays étrangers.

tend à la mise en valeur des pré-fères au profit de l'Etat qui les possè-*> it l'exclusion de tous concurrents

Dans les pays étrangers, elle revêt *S formules diverses selon leur degré * puissance et d'indépendance. S'ils *>nt faibles, attardés, divisés, elle vise a )' créer des sphères d'influence qui Pourront devenir plus tard des posses-s 'ons complètes. S'ils sont fortement constitués, elle s'efforce d'y prendre P'ed par une pénétration économique '"cessante, qui, ici, se borne à des échanges commerciaux, là crée des ^"iptoirs financiers, des établissements Nustriels, réalise des acquisitions fon aères. 1

,Ce mouvement a son oriçine dans le

la puissance militaire de l'Etat qui en joue, chacun se trouve excité à dépasser ses rivaux dans la voie des armements.

Voilà, en quelques mots, l'explica-tion de la situation ruineuse et pleine de périls qui est faite aux peuples moder-nes par le régime capitaliste. Les oppo-sitions d'intérêts ont partout accumule des matières inflammables, et la moin-dre étincelle peut y déchaîner les fu-reurs d'un terrible incendie. Il n'est pas de conflit qui ne puisse dégénérer en querelle et pas de ■ querelle dont fa guerre universelle ne puisse sortir.

Mais le recours à la force est-il vrai-ment une nécessité, et ne pourrait-on solutionner les difficultés sans . cessé renaissantes par l'arbitrage obligatoi-

6"ne capitaliste qui pousse les déten Ufs de la richesse à multiplier les en-

| "éprises pour se créer des revenus, et Par suite à accroître sans cesse la pro-"uction, ce qui les oblige à chercher de nouveaux débouchés dans tous les pays

monde. Et comme le capital se gon-

continuellement des bénéfices qu'il " Apportés, il est condamné à étendre

e Plus en plus ses opérations. J

1 résulte de cette situation que les

P°Kits de friction et les sujets de con-J's entre capitalistes des diverses na-£°

ns, deviennent de plus en plus nom-

ceux. S'ils se réduisaient à des compé-

'Uons économiques, le mal ne serait J?s

grand. Mais l'usage s'établit de ^

s en plus que chaque Etat inter-

enne pour soutenir ses ressortissants

Les aéroplanes militaires

reî

Beaucoup l'ont pensé, et la création de la cour internationale de La Haye a paru donner corps à cette généreuse -Iusion. Par malheur, il n'y a pas au monde de juridiction moins occupée. A peine si, de loin en loin, elle est sai-sie de quelque contestation secondaire qui .permet de rappeler qu'elle existe en-core.

Cette institution s'est trouvée dès sa naissance, frappée de caducité. Vaine-ment depuis 'lors plusieurs nations, et non des moindres, ont conclu entre elles des traités d'arbitrage. Ils ne sont ja-mais appliqués. Pour les menus diffé-rends on préfère la vieille méthode des pourparlers déplomatiques, et quant aux cas vraiment sérieux, ils sont éli-minés des traités par des clauses restric-tives.

L'échec des tentatives faites et à fai-re, pour imposer l'arbitrage à deux ha-» tions sur le point de s'engager dans une guerre, résulte de l'impossibilité absolue de Constituer une force interna-tionale désintéressée capable d'assurer l'exécution des décisions arbitrales.

Parmi les puissances appelées à en fournir les éléments, il s'en trouvera toujours quelqu'une qui, directement ou indirectement, aura clans l'aventure quelque chose à gagner ou à perdre, et qui par conséquent ne jouera pas son rôle avec impartialité. On aura beau faire, on n'évitera jamais cet écueil.

Le Parti socialiste resterait donc dans ses traditions réalistes et positives, il se maintiendrait dans sa véritable voie si, résistant aux séductions du vain mi-rage pacifiste, renonçant résolument à lutter contre la force des choses, il. avait le courage de proclamer que les perpé-tuels dangers de guerre qui pèsent sur le monde naissent des antagonismes économiques et ne disparaîtront qu'a-vec eux, c'est-à-dire avec le régime ca-pitaliste qui les engendre.

Et une telle déclaration, loin de jeter le découragement dans le prolétariat opprimé qui met en nous toutes ses espérances, deviendrait un précieux sti-mulant de son énergie combative si elle- était accompagnée d'un tableau lumineux de. l'organisation collectiviste, montrant avec évidence qu'elle suppri-merait toute cause de conflit entre les hommes et entre les peuples, rendrait toute guerre impossible et amènerait le désarmement universel. ,

Alors l'humanité qui tâtonne dans la nuit verrait clairement le but à attein-dre et elle y marcherait avec confiance.

Lucien DESLINIÈRES-

Noti photo représente un biplan militaire blindé, armé d'un canon de M. Voisin (mo-teur Canton Uné), envergure 20 m., surface 65 m. Le train d'atterrisage et l'avant

armé d'un canon

Le Ministère viviani Les Ministres s'installent - M. Augagneur parle

des trois ans à ses électeurs - La prochaine interpellation

sous-commission suffrage universel) ; affaire Badla Villeneuve, va sous-comrnissîon Assu-rance Prévoyance sociale ; affaire chemins de 1er Ouest-Etat renvoyée sous-commisiion des travaux publics, chemins de fer ; affaive Fé-dération Loire-Inférieure, commission ira-vaux publics.

Diverses lettres concernant des éle;!:)ii; du Nord et Savoie sont renvoyées aux turenu.-' compétents.

Election du bureau permanent. — , Les ci-toyens Vaillant, Guesde, Jaurès, Gro îôsler et Sembat sont élus et constituent, avec les ci-toyens Delory, trésorier, et Hubert Rougar. secrétaire, le bureau permanent du groupe.

Elnotlon des présidents. — Sur la proposi-tion Delory, le bureau est chargé de proposer une liste de candidats a l'agrément du groupe dans sa prochaine séance.

Le nouveau ministère. — Après un échange de vues auquel prennent part : Compère-Mo-rel, Goude, Guesde, Navarre, Jaurès, Lebey Renaudel, Briquet, Lafont, Nectoux, Sembat, le groupe charge son bureau d'arrêter les ter-mes de son intervention contre le ministère.

Délégation. — Moi'iu demande la nomina-tion d'une délégation chargée d'intervenir auprès du ministre des travaux publics en faveur des revendications des chemlnois de Tours, relatives à l'application des lois ou-vrières.

Vote par procuration. — Jobert pote la

3uestion, qui est renvoyée ù l'ordre du joui c la prochaine séance. Reprise de rapport. — Doizv reprendra son

rapport sur l'inspection médicale dans les écoles.

La séance est levée. — Le secrétaire : Hu-bert Rouger.

P. S. — La dernière séance du groupe, en date du 5 juin, était présidée par le cama-rade Alexandre Blanc. — H. R.

Contes et Nouvelles

A l'Elysée

Sf.T? LE m. DU BOUT, DU BANC...

Quelques fleurs nouvelles qui furent cueillies cet hiver à la tribune parlemen-taire :

— Je me suis plu à faire fonctionner l'or-gane essentiel de la reproduction chevali-ne : j'ai nommé, le conseil supérieur des haras.

— Le porc est la vache il lait de notre rendement national.

— Prenez garde, messieurs, que cette journée de février ne soit pour vous une nouvelle nuit du 4 août.

— La Corse est affligée du plus terrible des maux : l'insularisme.

— J'affirme qu'un cri d'horreur s'échap-perait de toutes les banquettes, si j'entrais dans le détail.

Ah ! le joli petit bouquet !

BIFTECK-RECLAME !

C'était uu tout petit restaurant de Mont-martre... •

Il donne dans une rue fréquentée, et à sept heures et demie, derrière ses vitres, on voit les dîneurs attablés.

L'autre soir, un chansonnier, qui ne chante pas à la Lune.,, de Miel, se plai-gnait au garçon d'être mal servi.

— H»gardez-moi ce bifteck : fit-il dégoû-té. Hier soir vous m'avez bien mieux soi-gné...

— Où étiez-vous assis ? demanda douce-ment le garçon.

— Là-bas, près de la. fenêtre. — Ah ! je m'expUque... C'est que, voyez-

3, "S représentont TJ* ~ - . I vous, le patron sert copieusement! les ^«S^ ; Et

c^mme cette m- clien

'te as

/à la fenêtje

... m qu(

. test ' epujaurs en raisgn directe de j une tfçfnne publicité pour Iss passants.

Paris, 14 juin. — Ce matin, M. Viviani a présanté «es collaborateurs au président do la République. Un à un, les nouveaux ministres arrivent. C'est d'abord M. Auga-gneur qui devance d'un bon quart d'heure l'heure fixée ; puis, c'est M. Ajam, venu ù. pied, qui affronte la fusillade des photo-graphes avec impassibilité. M. Gauthier, on automobile, est suivi de près par MM. Noulens, Aboi Ferry,, Thomson, Bienvenu-Martin, Viviani, Couyba, Fernand David, Reynaud, Lauraine, Malvy, Jacquier, Da-limier et Messimy. Les arrivants sont in-troduits dans le salon des aides de camp. A onze heures, M. Vivian! prend la tête du cortège et présente ses collaborateurs à M. Poincaré. Le président s'entretient quelques instants avec chacun des nou-veaux ministres et, à 11 h. 20, la cérémo-nie de la présentation est terminée. En quittant l'Elysée, M. Viviani donne rendez-vous à ses collaborateur pour demain ma-tin, à dix heures, au ministère des affai-res étrangères, où doit avoir lieu lo pre-mier conseil de cabinet, puis les ministres se séparent et rentrent chez eux.

Les curieux étaient venus très nombreux devant l'Elysée pour assister au défilé dos nouveaux ministres:

Les nouveaux ministres organisent leurs services

M. Malvy, ministre de l'intérieur, a nom-mé chef do son cabinet M. Lsymarie, qui exerçait ces fonctions sous le précédent ministère de M. Malvy.

M. Messimy a constitué ainsi qu'il suit son cabinet :

Chef de cabinet, général GuilJaumat, di-recteur de l'infanterie au ministère de la guerre.

Chefs adjoints, colonel Guillemin, com-mandant le 22" régiment d'artillerie, à Ver-sailles, et M. Ténot, ancien chef de cabi-net du ministre du commerce.

Sous-chef, M. Raoul Strauss, chef de bu-reau au ministère de la justice.

Chef du secrétariat particulier, M. Cons-tant-Fortin, rédacteur au ministère de l'in-térieur.

M. Gauthier, ministre de la marine, con-servera le personnel qui constituait son précédent cabinet.

M. Jacquier, sous-secrétaire d'Etat à l'in-térieur, a choisi comme chef de cabinet M. Blocq et comme chefs adjoints MM. Sar-raz, Bournet et Fraissé.

M. Morain. directeur honoraire au mi-nistère de l'intérieur, est nommé directeur du personnel de ce ministère, en rempla-cement de M. Peytral, appelé à d'autres fonctions.

M. Ribot s'est rendu aujourd'hui, à qua-tre heures, au ministère de la justice pour remettre les services de son département à son successeur. Il a eu avec M. Bienve-nu-Martin un entretien tout à fait cordial.

M. Augagneur et la loi militaire

u squ ils se trouvent engagés dans la £°ursuit

e d'avantages que des concur-

•s étrangers leur disputent avec ^cnemenu

toi! ^'p

'omate

s prêtent leur concours bQrn-mes d'affaires et jettent dans la

r*n« le poids de l'influence de l'Etat

Lyon, U juin. — Dans un discours qu'il a prononcé devant les électeurs de sa cir-conscription, M. Augagneur s'est félicité de la victoire républicaine du 10 mai. Par-lant des questions que, le Parlement sera appelé a traiter au début de cette session, M. Augagneur à dit :

« La première question dont la fecjution s'impose au gouvernement est la question financière, car elle intéresse directement toute la vie économique du pays. Les af-faires sont précaires, pour des raisons multiples : guerre des Balkans, crises sud-américaines, événements du Mexique. En-fin, et surtout, toute une campagne de presse a jeté Systématiquement l'alarme dans le pays, et cependant que M. Ribot, qui fut si longtemps le représentant aut'q-risé du pa'rfi conîérVa'feur, se s"o'it cdhVerti

hier à l'impôt gtabal et progressif sur le revenu, c'est à un fait historique impor-tant, car les progressistes du Sénat seront bien obligés maintenant d'accepter les pro-positions qui leur seront faites dans le même sens. (Applaudissements.) C'est là un résultat dont le parti républicain peut être fier. Il aura été une des conséquen-ces de la victoire du 10 mai. »

M. Augagneur parle de l'emprunt, de la couverture financière, de l'impôt sur le capital. Il en arrive ensuite à la question irritanle de la loi militaire.

« Je suis, dil-il, je reste et resterai par-tisan du retour au régime de la loi de deux ans et de la réduction du service mili-taire. Mais comme le remarquait Sembat à la tribune de la Chambre, il n'est pas un de nous qui puisse penser revenir du jour au lendemain à l'ancien régime ; il a été reconnu nécessaire d'accroître notre force militaire. Nous pensons réaliser cet ac-croissement de forces tout en arrivant peu à peu à la réduction du temps de service. »

M. Augagneur, abordant ensuite la ques-tion de la défense laïque ..affinne la vo-lonté formelle des républicains de respec ter les convictions religieuses de chacun,

.tout en défendant l'Etat laïque contre les Eglises, qui voudraient empiéter sur ses prérogatives.

M. Augagneur termine en assurant ses électeurs qu'il respectera les engagements pris vis-à-vis d'eux.

Prochaine interpellation On annonce que le ministère sera inter

pellé le jour même de la lecture de la Dé claration. Le citoyen Jaurès interviendra dans le débat. Soni but sera de .faire pré-ciser à M. Viviani sa pensée en ce qui concerne la loi militaire.

Décrets de nominations Le décret nommant les ministres a été

inséré hier au Journal Officiel, Celui nom-mant les sous-secrétaires d'Etat paraît ce matin. '

Prochains conseils Le conseil de cabinet aura lieu domain

matin, à 10 heures, au ministère des affai-res étrangères, sous la présidence de M. René Viviani.

Un conseil dcs.ministres sera tenu mardi matin, ù l'Elysée, sous la, présidence de M. Poincaré

Groupe Socialiste an Parlemen SFASCE DU JEUDI 11 JUIN' 1914

Président de séance : J. Bon. Présents : Albert Thomas, Aldy, Aubriot.

Auriol, Barabantî Barthe, Bedouee, Pernard. Betoulle. A. Blanc, Bon, Bretin, Briquet Brizon, Brunet, Buisset, Cabrol, Cac'nin, Ca denar, Cadot, Camelle, Compère-.Morel, De

guise, Delory, Doizv, Duhled, Durre, Emile umas, Fourment, Ghesquière, Goude, Grous-

sier. Guesde. Hubert Rouger, Jaurès, Jobeit. Lafont, de Là Porte, Lauche, Laurent, La' al,

LE PÉRIL Une heure du mathu Comme s'éloignait

la dernière voiture, Lydiane cjuitta le. bal-con et rentra dans la pièce. L'éclairage abondant la fatigua, elle fit éteindre quel-quel lustrés; Elfe se débarrassa de l'en; combranté hermine dont elle avait abrité sa gorge sensible à l'air, et sé laissa tom-ber sur un tabouret, près du piano som-bre, loin de la lumière, de façon que tout fut sombre autour d'elle et sur elle. En face, dans là plate- qui reflétait un pan de ciel, scintillaient les râréà étoiles, deux grands yeux noirs et le diamant qui éclai-rait les cheveux noirs et l'incandescence électrique d'un lampadaire ; elle vit toutes ces lumières, Lydiane, et soit, qu'elle les craignît, soit qu'elle se sentit gênée de leur éclat qui l'empêchait de lire en .elle, elle mit ses deux mains devant son visage, comme une enfant prise en faute ou com-me une vieille qui pleuré.

Une voix connue la surprit : — Eh bien, Lydiane ? Votre visage n'est

pas de ceux que l'on cache... Non qu'elle n'avait rien à dissimuler

d'elle, sa beauté même intimidait et l'on supportait mal son regard non pas dur mais si ferme et droit a force de franchise qu'on le comprenait mal et qu'on le croyait dur. Elle se leva, raide dans sa robe à courte traîne et son corps frêle assez; pro-filait sur le tapis rose une ombre longue. — Lui, tout au contraire, avait un visage poupin et une corpulence de grenadier ; on devinait, à quelques cheveux gris, qu'il était le plus âgé, mais pas de beaucoup ; on devinait enfin, à l'admiration confiante qu'il portait à sa femme, son amour, un peu mou, niais très sincère.

U. continuait, plaisantant : — Ou peut-être, comme les autruches... — C'est vrai. J'ai l'impression, souvent,

qu'on ne me voit pas si je ne vois pas. — Pourquoi ne dois-je pas vous voir 7

Fâchée ? — Oh non ! Je vous garde tant de re-

connaissance, André. Vous venez au de-vant de mes moindres caprices. Ce soir encore, cette petite fête pour mon anniver-saire, si réussie...

U s'étonnait que tant d'expansion ne se soulignât pas d'une caresse. Car elle ne bougeait pas, n'acceptait point la main tendue. Enervé par la musique, les frôle-ments do jupes, les liqueurs, le tabac, il eût désiré d'achever joyeusement la nuit ; elle ne semblait pas sé prêter à son vou-loir, elle ne le regardait plus, elle sem-blait souffrir d'une inquiétude aiguë d'un violent trouble. Et, soudain décidée après une dernier recul, elle se jeta dans les bras de l'homme qui prenait peur et, cherchant les yeux, parmi le chatoiement des torsa-des dénouées, le craquement soyeux de la traîne qui se déchirait le si léger bruit de chute d'un anneau échappé au doigt mai-gri :

H Notre bonheur, ami, notre bonheur est en péril !... »

quis ; point de caractère mais de l'assu-rance ; je l'imagine tel au moral qu'au physique : sans type défini, mais harmo-nieux, joli, agréable ; oui, totalement agréable... Je me suis amusée de lui, vous l'avez vu et puis, petit à petit-, une sympa-thie insoupçonnée, une attirance physique pas même coupable puisque mal sentie, et puis, et puis... Maintenant j'ai peur, oh ! non point de me perdre car je suis forte dans ma faiblesse, mais de déchoir en m'é-cartant de mon devoir ! Aidez-moi, André,

aide-moi ! Les bras solides la soutenaient rnal. Son

mari ne répondait pas ; il semblait répé-ter mentalement après elle les paroles' eiv tendues et ne pas les comprendre. Alors elle se cramponna :

— ii Souviens-toi. le soir de nos noces, tu m'as demandé : « Quand tu te sentiras » défaillir, appelle-moi, quand tu croiras » mal penser, dis-le moi, et aussi quand » tu redouteras de pécher si quelque dé-» mon te pousse à la faute. Je suis le bras » de tout secours, assez vaillant pour én-» ter, au prix d'une courte souffrance, une i> irrémédiable souffrance I »

A présent qu'il lui fallait se soumettre, ii n'avait plus tant de courage. De plus en plus son étreinte se relâchait. Tant qu'il laissa tomber ses bras. Elle s'effondra 6ur . . un coussin, balbutiant comme en délire :

« J'ai foui dit, j'ai tout dit Elle s'effraya* du visage convulsé d'abord f

rouge et tout à coup très pâle ; c'était soffl mari, cet homme q'ui souffrait de colère et qui menaçait du ges\'e et dont les lèvres tremblaient comme des .'èvres d'ivrogne V U ne lui parlait pas. Elle .'ut, en épiani les mouvements de sa bouché* furieuse : « Le i/onstre, le monstre » et ne Sut pas si c'était d'Aubrays ou elle, ce monstre. . De plus en plus apeurée elle risqua, craignant pour la vie de l'ami irresponsable : u U ne m'a jamais fait la cour, André, je vous le -jure » ; mais André n'écoutait plus. Aper-cevant sur une table le verre où l'autre avait bu, le cendrier où posait un cigare éteint, il les brisa ; il déchira

1 une parti-

tion dont l'autre,, tout à l'heure, avait tour-né les feuillets ; quand il eût, par ces yio-lences, satisfait sa colère ridicule, il partit plus calme et quitta le salon. Elle entendit' îe pas très lourd traverser l'enfilade ds pièces et se fermer la porte du cabinet de travail. Puis, plus Aien.

Mais quand après trois heures blanches elle entra dans le cabinet silencieux, ell« trouva André prostré, les bras sur le bu-reau, la tète sur les mains unies. U avait pleuré tomme uir enfant, il dormait, épui-sé par les larmes. Elle ne le réveilla pas.

Lebey, Lecointe, Levasseur, Lissac, Locquin, Longuet, Mauger, Mistral, Morin, Navarre, Nectoux, Parvv, Philbois, Poncet, Pou/°t. Pre'semane. F.llen Prévôt, Rainn-Diigens, P-a-gheboom, Renaudel, Rlnguier, Rog.i in, n.,-zier, Sabln, Sembat, Srxie-Quenin, Sorriaux, Thivrier, Valette, Valière, Varenne, Vabcr, Vigne, Voilin, Voillot. Walter.

Communications diverses. — Le ff.uàtâire communique au groupe les lettres du ci-toyen Miriam Reinhardt, au nom du- con-grès de l'Union des socialistes chi'étuis, man-dat est donné au secrétaire de répoad.e, et celle du groupe d'études sociales « les Droits de l'Homme », deLormont (Gironde). Ls grou-pe prend acte.

Diverses demandes d'interventions sont ren-voyées aux sou6-comrai=siori£ compétentes (Club de la réforme consntùtionnejec renvoie

Comme elle fut franche 1 Sans crainte de froisser son amour-propre et sa pudeur, ni de déchaîner une colère, elle expliqua co péril en un aveu douloureux et cruel :

« Je ne prévoyais pas, dit-elle, le jour où je me suis donnée, poussée vers votre amour par mon seul amour, que surgirait, cinq ans plus tard, l'obstacle odieux sur notre chemin... Et Dieu m'est témoin que •e vous aimais davantage suivant que, les jours s'ajoutant, se rapprochait notre inti-mité... Fort, savant, nanti de quelque célé-brité ,vous dominiez de haut mes petits esprits de femme et vous plaisiez a ma vanité... Ces détails ne sont point futiles ; ils consolident un sentiment... Donc, avec l'attrait du cœur vers le cœur et le consen tement de nos chairs, se formait en chacun de nous, une passion sans éclat, néanmoins véritable. Vous m'étiez un excellent ami, un amant empressé mais simple, peut-être trop simple, un compagnon de chaque jour, réservé, prudent, peu brilant, et je sais qu'il vaut mieux être ainsi... Vous n'aviez aucun de ces charmes spéciaux que le mon-de apprécie, que l'honnête homme méprise, dont la femme, hélas, s'amuse... Et moi qui suis très gaie, et femme, et faible, j'au-gurai que votre ami d'Aubrays, récemment admis & notre table, nous porterait mal-heur... Il n'a point de défauts, rien que des travers' ; point "de qualités, maiê de l'ac-

Des jours passèrent. U se montra, très absorbé par ses affai-

res, prit au dehors presque tous ses repas, mais elle voyait bien qu'il avait mal et je sais qu'il souffrit "diversement. Il était homme en même temps qu'amant et soir cœur avait des laideurs et sa fierté do vi-les révoltes ; et d'abord il fut mesquin jus-qu'à douter de sa femme, jusqu'à croire qu'elle l'avait vraiment trompé. Ensuite il souffrit de ce qu'elle s'était détournée de lui pour s'intéresser à un autre. Il souf-frit de/se trouver laible devant l'épreuve et' inférieur à l'idée qu'il^s'était faite de lui-même. Je vous épargne le détail des com-munes douleurs qui composent un chagrin d'amant, vous les connaissez déjà et d ail-leurs 11 n'est d'homme, si parfait soit-il, qui ne sduffre par le doute, une fois ce doute éveillé. Car l'homme est naturelle-ment maître et le maître doute puisque la victime ruse.

Or, Lvdiane, non point victime, pas mê-me sujette d'A/dré mais son égale, ne ru-sait pas. Cependant qu'il se méfiait de lui- . même elle se fâchait aussi de le voir moin-dre qu'elle ne se l'était imaginé. Pouvait-elle se reprocher la confiance qu'elle avait mise en lui ? Non ; mais elle se frappait de le savoir si faible par sa faute ; leur-existence c/venait maussade ; ils vivaient côte à côte comme deux blessés et, blessés l'un par l'autre, nourrissaient chacun unes rancune. L/s jours restSSt pénibles à vivre ainsi, André annonça un soir qu'il allait se mettre en voyage. Alors, LVfliane, très simple :

— Désirez-vous que je vous accompa-gne t

Elle n'ajouta rien de plus et celte pen-sée fit miracle : Elle ne croyait pas qu'il pût douter d'elle puisqu'elle s'offrait si gentiment, elle Se souciait bien peu de l'au-tre puisqu'elle ne profitait pas de la total» liberté que lui laissait son mari. Il rayon-nait en cet instant :

— Maintenant, continuait-elle, moins que jamais je vous laisserai seul.

L'admirable sincérité réussit mieux que le plus adroit subterfuge. Et, à cette même place où, une semaine avant il avait dé-daigné sa femme, Andra la remercia d'une étreinte dominatrice :

— Inutile, Lydiane, je ne partirai pas. Tous deux se retrouvaient plus aimants

qu'aux premiers jours, assurés de l'abso-lue confiance qu'ils s'étaient jurée. André, Lydiane, ayant souffert l'un par l'autre également, se comprenaient inséparables. Le secours qu'offrit André" fut douloureux, certes, mais par' cela même plus efficace ; si fort que d'Aubrays continua à fréquen-ter la maison sans que sa présence trou-blât en rien Lydiane, sans que son mavi en conçût la moindre jalousie.

Théo RICHÈVIEL.

ÉTRANGER • -*" " 1

Kl xi. Irlancie Lee catholiques Irlandais s'arment

Londres, U juin. — Dans une lettre ou-verte à la presse, M. Relniond explique que, pendant longtemps, ii a considéré l'or-ganisation des volontaires catholiques com-me mutile et même dangereuse ; mais, de-vant les mesures prises d'autre part par les volontaires protestants, sous la direction de sir Edward Cars'cm, les' chefs nationalistes ont estimé qu'ils ne pouvaient faire autre-

Page 2: ENTRE •MARDI 1G JUIN 1914.83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B...toyens Delory, trésorier, et Hubert Rougar. secrétaire, le bureau permanent du groupe. Elnotlon

ment que d'armer ù leur tour leurs parti-sans.

Depuis que la décision a été prises décla-

re M. Redmond, les Irlandais catholiques

ont répondu avec enthousiasme à l'appel de

leurs chefs et on peut compter maintenant,

en Irlande, près do 130.000 volontaires ca-

tholiques. Le but de l'organisation est de

sauvegarder le3 intérêts du Home rule.

-X>0c

HORRIBLE ASSASSINAT A coups de hache un repris de justice

assassine toute une famille

Strasbourg, 14 juin. — Un horrible for-

fait a été commis, la nuit dernière, près de

AVorms. Le boulanger Pack a été assassiné

à coups de hache par son commis, un nom-

mé Floersch, qui a ensuite tué de la même

façon la femme du boulanger et blessé mor-

tellement ses deux filles, âgées de vingt et de quinze ans, puis mis le feui à la maison.

Les pompiers, après avoir éteint le com-mencement d'incendie, pénétrèrent dans la maison et trouvèrent les cadavres du bou-

langer et de sa femme en partie carbonisé ;

dans une pièce voisine gisaient les deux jeu-nes filles, inondées sang.

L'assassin a pris la fuite. C'est un hom-me d'une trentaine d'années, qui a déjà su-

bi une condamnation à cinq ans de prison

pour avoir tué une femme. Le patron bou-

langer avait appris ces jours derniers le

passé peu recommandable de son commis

et lui avait donné congé pour le 15 juin ; ce

fut son arrêt de mort et celui de sa famille.

Est-ce le cadavre de Hamel? Londres, 11 juin. — Depuis plusieurs

jours, on s'est fort ému, en Angleterre, dui

récit fait par le patron d'un chalutier à va-

peur, qui aurait vu surnager, en mer, à

quequo distance de Marpate, le cadavre de

l'infortuné aviateur Hamel.

Il semblerait seulement que le bâtiment

passa à une vingtaine de mètres d'un corps, qui était revêtu d'une « combinaison » kaki

et d'une coiffure' identique, paraît-il, à celle quo partait Hamel. Le patron du navire dé-

clare que l'idée que c'était le cadavre do l'a-

viateur dont la disparition., inquiète toute Angleterre ne lui vint qu'après coup, et que

d'ailleurs il ne s'inquiétait jamais de repê-

cher les cadavres, laissant dei soin aux pê\

cheurs.

Nombreuses arrestations d'espions en Autriche

Vienne, 11 juin. — On signale en Autri-

che-Hongrie un nombre, surprenant d'arres-

tations pour espionnage.

A T-emesvar, on a, procédé à l'arrestation

du nommé Kal&rf, surpris en train de faire

des relevés de terrain et trouvé porteur d'u-

ne correspondance suspecte.

A Vienne, on signale l'emprisonnement

d'une certaine baronne Murmann, veuve'

d'un général et mère d'un sous-officier qui

■l'ut condamné récemment à quatre ans de prison pour espionnage en faveur de la

Russie. Elle est inculpée de complicité.

A Premczysl, on a arrêté le lieutenant du

«êjve Ra«b, accusé d'avoir livré des plans

de fortification à la Russie;.

Elections Municipales ù Paris Paris, 14 juin. — Aujourd'hui a eu lieu

le scrutin de ballottage de trois élections

complémentaires.

Voici les résultats ;- -,

ONZIÈME ARRONDISSEMENT

Quartier salnt-Ambroise

Inscrits : 10.590. — Votants : 5.051.

Ont obtenu : _ T M. Lallema.nt, soc. ind., 2.999 voix. ELU.

Citoyen Lerch, soc. unifié, 2.598 voix.

Divers, 4.

DIX-HUITIÈME ARRONDISSEMENT

Quartier de la Goutte d'Or

Inscrits : 12.248. — Votants : 7.337.

Ont obtenu : „ „ , Citoyen Sellier, soc. unifié, 3.914 voix.

ELU. M. Malingre, ail. dém., 3.304 voix.

Divers, 119.

VINGTIÈME ARRONDISSEMENT

Quartier du Père-Lachaise

Inscrits : 12:763 ; votants : 7.460.

Ont obtenu : Citoyen Loyau, socialiste; Unifie, 4.219

voix. ÉLU. M. Mourissier, ail. dém., 3.097.

Divers, 10. Ces élections avaient lieu en remplace-

ment feite aï. Gelez, socialiste indépendant,

de notre camarade Ca-chin, élu député, et

du citoyen. Landrin, décédé.

Elections au Conseil d'arrondissement de la Seine

Paris, 14 juin. — Aujourd'hui a eu lieu le

scrutin de ballottage des élections au con-

seil d'arrondissement de la Seine.

Ont été élus : Trois radicaux : MM. N-audin, à Saint-

Maur-des-Fossés ; Maître, à Vincennes ; Fournier, à Levallois-Perret.

Trois socialistes unifiés : les citoyens Martellet, à Nogent-sur-Marnet ; David, à

Clichy : Nectoux, à Boulogne. Un républicain de gauche : M, Barbé, à

Courbevoic.

Tribunaux DROLE DE REMÈDE

Un médecin conseille l'absinthe ou le suicide

Paris, 14 juin. — Deux pharmaciens pa-risiens, M. Pierre Juvin, rue Damrémont,

9, et M. Jean Juilliard, rue Lamarck, 140,

étaient.poursuivis hier devant la 10" cham-

bre correctionnelle, sous l'inculpation de vente illégale de toxiques.

Le professeur inspecteur Radais, chargé de dresser un rapport sur l'entrée et la sor-

tie des substances toxiques aux pharma-cies Juvin et Juilliard, exposa dans son

rapport que M. Juvin avait délivré ù une

de ses clientes les gouttes noires anglaises,

en omettant de faire figurer, sur le livre-copie de la pharmacie, le. nom du médecin,

auteur de l'ordonnance. Le professeur Radais ayant, au sujet de

cette omission, demandé des explications au pharmacien, celui-ci lui a. remis unei at-

testation du docteur qui a, délivré l'ordon-

nance prescrivant des gouttes noires an-

glaises ; les conseils donnés par ce docteur

en médecine sont pour le moins inatten-

dus :

, DocleuT Gandin

I 8, nie de Vienne1

« 10 décembre, 1913.» » Je soussigné, docteur en médecine de la

faculté dte Paris, certifie avoir donné mes

soins à Mme X..., demeurant rue Damré-

mont, laquelle souffrait dei morphinomanie, coca.inomanie, etc. A la suite du sevrage

complet de la. morphine et de> la cocaïne, je

lui ai prescrit une ou plusieurs ordonnan-

ces de potions dam» lesquelles entraient

Quelques gouttes noires anglaises du Codex français.

» Cette pt>Uon était renouvelable suivant les besoin; de Mme X... et je lui conseille

encoiçs d© la, continuer, puisqu'elle s'en

tïîrUve bien, ou bien alors d'avoir recours à

l'absinthe ou au suicide 1, qui est encore! le

meilleur moyen d'échapper à toutes les ma-

nies et les misères de l'existence.

» Fait à Paris, ce 10 décembre 1913.

« Docteur GATJCIN ».

Après plaidoirie de M" Fernand Brun, le

tribunal a condamné les deux pharmaciens

à 500 francs d'amende chacun.

CONSEIL D'ÉTAT

L'ogresse de la Goutte-d'Or

Paris, 14 juin. — Il s'agissait de la fem-

me Jeanne Weber, que l'on surnomma

1' « ogresse de la Goutte-d'Or » et qui fut

Convaincue d'avoir étouffé plusieurs en-

fants. Reconnue aliénée et irresponsabb,

elle fut, par arrêté du préfet de la Meuse,

internée à l'asile do Fains. Or, le préfet de la Meuse, estimant qu'à

la. date de son internement, Jeanne Weber

avait son domicile de secours à Paris, cù

son mari était domicilié, réclama au pré-

fet de la Seine ie remboursement des frais

de traitement.

Le préfet de la Seine refusa, et c'est sur

ce différend que le Conseil d Etat a eu à

statuer.

La loi du 15 juillet 1893 a posé le prin-

cipe de l'unité de domicile de. secours des époux, et elle a décidé que c'est la situa-

tion du mari, chef de la communauté, qui

détermine le domicile de secours.

Si le mari déserte le domicile conjugal, la femme, restée au royer, n'en conserve

pas moins le domicile de secours, et le Conseil d'Etat a décidé qu'après cette sé-

paration, résultant du fait du mari., la

femme ne suit plus le sort de ce dernier.

Mais il en est tout aul rament lorsque

c'est la femme qui, sans être divorcée va

judicieusement séparée de corps, aban-

donne le domicile conjugal. Dans ce cas,

c'est le mari qui continue a détjrt.oinor le

domicile de secours du ménage. Or, dans l'espèce, la femme Weber avait

abandonné son mari en 1905, et depuis

cette époque, jusqu'au jour de son inter-

nement, elle avait résidé dans plusieurs

départements.

Mais son domicile de secours n'en res-tait pas moins dans le département de la

Seine, où son mari était domicilié. Le Conseil d'Etat, conformément aux

conclusions du commissaire du gouverne-

ment Helbronner, a donc jugé que les

frais d'internement étaient à la charge

du département de la Seine.

Faits Divers DRAME PASSIONNEL

Un ioune homme tire sur son amie qui allait le quitter

Bordeaux, 14 juin. — Un drame de la jalou-sie s'est déroule rue Saint-Sernin, à proximi-

té de la rue Dauphine. Un forgeron, Camille Pandelles, demeu-

rant à Caudéran. a tiré six coups de revolver sur son amie, Berthe Balleville, âgée de 18 ans .demeurant 10, rue Franklin.

11 pouvait être 4 heures et demie lorsqu'un couple pénétra dans un bar situé rue Saint-Sernin et se Ht servir, deux consommations. Quelques minutes après, un jeune homme en-tra à son tour dans le débit et s'assit 4, une table voisine. La débitante, ayant besoin d'al-

ler chercher des bouteilles à la cave, demanda a l'un des jeunes gens de descendre avec elle pour l'aider. A peine descendus, ils entendi-rent des détonations et les pas d'une fuite éper-due. Ils remontèrent en toute hâte et' aperçu-rent la malheureuse jeune fille baignant dans son sang,

Le meurtrier avait pris la fuite ; poursuivi, il se rendit à la Permanence et se mit à la disposition de la justice.

Interrogée sur son acte, il a déclaré qu'il avait voulu se venger, car il savait que Berr the Malleville allait le quitter ( il a ajouté qu'il ne regrettait pas son geste. Il a été ar-rêté sous l'inculpation de tentative d'assassi-nat. «

Quant à la blessée, elle a été transportée à l'hôpilal et les médecins ne peuvent se croneu-cer sur son état.

CAMBRIOLEURS ALLEMANDS LA Sûreté générale arrête deux ménages Paris, 14 juin. — Installés depuis deUx ans

dans une petite villa de Gai'ban, 151, boule-vard du Raine», Emile Warthlng. sujet alle-mand, âgé de trente-trois ans, et sa maîtresse, Marie Abouneit, également Allemande, s'occu-paient activement de cambriolage et de vol à la roulotte.

Les affaires étaient prospères. Wirthig fit venir un de ses amis, Frantz "Leilkeit, et son amie, Oustinc Abeles, couple dé monte-en-l'air ; made in Germàny Ces derniers s'installè-rent, 63, boulevard de l'Est, au Raincy De conserve, 18S deux faux ménages cambriolè-rent dans toute la banlieue et dans Paris

Hier matin, les inspecteurs de la première brigade mobile, qui suivaient les deux cou-ples depuis quelque temps, pénétrèrent dans les deux villas, situées à une distance de trois Bente mètres l'une de l'autre, et purent arrêter Màrie Abonneit et Gustine Abeles. Les deux hommes, eux, n'étaient point au logis

Leur arrestation cependant était proche, car les inspecteurs du contrôle de la Sûreté gé-

nérale s'emparaient hier matin, vers midi, place de la Madeleine, de Wirthig et de Len-kelt. Ce dernier, un colosse, opbose Une vi> goirreuie résistance aux policiers. On put l'em-mener néanmoins jusqu'à la Sûreté générale.

Fouillé, il fut trouvé porteur d'un revolver de lort calibre elïareé de cinq balles. Lenkeit prétendit se nommer Hugo Adam et être d'ori-gine russe, mats M. Sébille parvint à l'identi-fier. C'est un cambrioleur recherché par la police allemande.

Une double perquisition fut opérée dans les deux villas de Gargan et du Raincy par les inspecteurs de la première brigade mobi-le. Il fallut deux voitures pour transporter les objets trouvés chez les deux faux ménages.

Bijoux, vSlejmsnts, couverts d'argent, bicy-•*)«t*f, parapluies, machines à coudre, ma-enines à écrire, et même, à la stupéfaction des policiers, une tige de paratonnerre formaient un amoncellement hétéroclite et imposant, Le quator d' « exécutants * à été mis à la dispo-

" du pa sitlûil parquet de Pontoise.

DRAME DE LA JALOUSIE

La maîtresse de l'entrepreneur n'aurait pas été étranglée, mais serait morte ils mort

naturelle

Paris, 14 juin. — Nous avons relaté le drame qui s'est déroulé rue Angélique-Vérien, à Neuilly, et au cours duquel un entrepreneur de travaux publics, M. Pierre Vignat, blessé d'un coup de revolver à la cuisse par son amie, Mlle Mariej-Louiss Urbànt, saisit à la gorge cette derniei'e qui tomba raide morte. M. Vi-gnat alla se constituer prisonnier et lut en-voyé au Dépôt. Or, hier, le docteur Paul, mé-decin légiste, qui avait été chargé par £VI. Bouchardon, juge d'instruction, de pratiquer l'autopsie du corps de la jeune femme, n'a re-levé aucune trace de strangulation. Il a -cons-taté que le décès est le résultat d'une inhibi-tion consécutive à un léger traumatisme de la région du cœur. Dans ces conditions, le ma-gistrat a clos son instruction par un non-lieu.

(Par Servioe spécial)

La série des accidents d'aviation s'allonge

A Nancy, un brigadier-aviateur est tué Un passager grièvement blessé

Nancy, 14 juin. — Un terrible accident s'est produit, ce soir, vers 5 h. 30, au centre

d'aviation de Toul. Le brigadier aviateur Blot, du centre de

Dijon, ayant comme passager le sapeur

RenéCheveau, .originaire deCharenton, pi-lotait un biplan qu'il devait emmener dan®

quelques jours au camp de Mailly.

U volait au-dessus d'un bois, près de

Toul, quand, dans un virage, à une cin-

quantaine de mètres de hauteur, l'appareil,

trop penché, ne put se redresser, piqua du

nez et capota sur le sol. Le brigadier Blot a. été relevé sous le mo-

teur. U a. des lésions internes, les deux jam-

bes /brisées et la colonne vertébrale fractu-

rée. Son état est désespéré.-Le brigadier Blot était un pilote expéri-

menté. Il venait de faire une randonneei de

près de 3.000 kilomètres.

A Berlin, un aviateur est brûlé sous son appareil

Berlin, 14 juin. — L'aviateur Kreoger,

qui tentait d'exécuter,' ce matin, un vol bou-

clé, n'a pu se redresser en temps utile et le

monoplan est venu s'écraser sur le sot d'u-

nei hauteur de trois cents mètres. Le réser-

voir à essence a pris feu et l'appareil et le

pilote ont été carbonisés.

Le Tsar en Roumanie Constanza, 14 juin. — Le tsar est arrivé

aujourd'hui à Constanza. Dès huit heures, la chaloupe, ayant à

bord la mission spéciale, s'était portée au

devant du yacht impérial. En attendant l'entrée de l'escadre dons

la rade, les membres de la famille royale

'arrivaient dans le pavillon dei réception.

Le roi CaTol, le prince héritier, le prince

Carol portaient l'uniforme russe.

A !) h. 40, le yacht impérial « Stnndart »

entrait en rade, suivi du yacht u Almaz ».

La famille impériale mit pied à terre à

dix heures ; la famille royale se porta aus-

sitôt à sa rencontre. Les musiques jouaient les hymnes russe

et roumain. Les d^ux souverains s'embrassèrent cor-

dialement à deux reprises. Le tsar était accompagné des grandes-du-

chesses Olga, Tatiana, Anastazio^et Alexan-

dra et du tsarewich. Les souverains passèrent en revue les dé-

tachements, qui rendirent, les honneurs. Le "tsar ayant exprimé son admiration

pour la tenue du 5° régiment de hussards,

le roi fit arrêter la voltaire et donna à ce ré-

giment le nom de Nicolas II. Le tsar a reçu le président du conseil, . M.

Bratiaiio, et le ministre des affaires étran-

gères, M. Potimbaru. De. son côté, le roi a reçu en audience M.

Sazonoff et le ministre des affaires étran-

gères.

Une affaire de mœurs On arrête une bande de dix individus. — La femme d'un fonctionnaire est compromise

Paris, 14 juin. — Sur mandat de M. Pa-

mard, juge d'instruction, M. Vallet, com-

missaire de police judiciaire, vient d'arrê-

ter une bande d'individus de mœurs. équi-

voques, .inculpés d'excitation de mineurs à

la débauche. Une fillette de quatorze ans, Jeanne D...,

dont les parents habitent Le Raincy, avait

fait la connaissance de deux des inculpés

qui l'entraînèrent chez une femme dont ie

mari est fonctionnaire au ministère de la

guerre. Cette femme conduisit l'a" fillette chez un

riche étranger et, pendant plusieurs semai-

nes, la bande, composée dei dix individus,

homuiies et femmes, vécut joyeusement des

libéralités du riche étranger.

La police ouvrit une enquête, qui aboutit

ce miatin à l'arrestation de la femme du

fonctionnaie et de tous ses complices.

Une collision en mer New-York, 14 juin. — A 200 milles envi-

ron de Nantucket, le vapeur « Prétoria »

est venu, pendant la nuit, érafler par le

brouillard le transatlantique « New-York »,

qui a été percé au-dessus de sa ligne de

flottaison d'un trou de douze pieds de haut

et quinze pieds de large. L'ancre du « Pré-

toria » est restée accrochée dans le trou

béant. Les voyageurs, réveillés en sursaut par le

choc, se précipitèrent sur le pont en chemi-

se. Quelques-uns ont pu même toucher de

la main l'avant du « Prétoria ». il s'en est

fallu de peu - que les hommes vigies fussent

écrasés. Il n'y a ni morts ni blessés.

Imprudence tragique Reims, 14 juin. — M1"» Queutelot, qui net-

toyait, oe matin, ses meublée avec de l'es-sence, s' étant approchée d'un réchaud à

gaz, le di ngereux liquide prit feu.

La ménagère, 'environnée de flammes, a

été très grièvement brûlée. Son état est dé-

sespéré. Trois personnes qui s'étaient por-

tées à ison secours ont reçu des brûlures

graves.

Découverte d'un cadavre de femme

Le Mans', 14- juin.. — Plusieurs ouvriers qui ouvraient une carnée de pierre dans

un champ appartenant à M. Bruneau, cul-

tivateur à la Termelière, commune de St-

Biez-en-Belin, ont découvert, dans une lon-

gue excavation, à quatre-vingt centimètres

de profondeur, des ossements humains dont la conservation était parfaite.

Le cadavre doit être celui d'une femme

mystérieusement disparue il y a de nom-

breuses années. Les assassins avaient creu-sé une fosse dans le roc. Ce crime restai im-

puni.

Les ossements ont été transportés au ci-

metière de Saint-Biez-'en-Belin. '

Les événements d'Albanie Durazzo, '14 juin. — D'après les nouvel-

les venues il'Ël-Passan, le rebelles sont

entrés dans le district de Tirana.

Ils se sont ensuite retirés vers Brades-

leltr, non loin d'El-Possan.

Us allaient occuper cette place quand un

détachement composé de gendarmes et de

soldats leur barra la route ; un combat

s'en suivit près de Galateza.

Les rebelles furent repoussés, mais après

lieiltie Avenue da Juillet — LIMOGES ==

avoir reçu des renforts, ils attaquèrent de

nouveau les troupes du gouvernement et

les forcèrent à Battre éh retraité. Les rebelles ont adressé aux autorités

d'El-Passan un message, dans lequel ils dé-

clarent faire leur entrée dans cette ville

vendredi, vers. 11 heures du matin.

Arrestation d'un gentleman cambrioleur

On croit qu'il participa au vol du fourgon pestai de la rue GHaushat

Paris, 14 juin. — La police croit tenir un

des audacieux voleurs qui, le 28 février

dernier, rue Chauchat, cambriolèrent un

fourgon postal dans des- . circonstances

qu'on n'a pas encore oubliées. On vient

d'arrêter ,en effet, un jeune homme de

mise élégante, qui pénétrait, dans la soi-

rée, au numéro 70 du boulevard Sébaslo-

pol sans demander aucun renseignement.

Il passa devant la loge du portier et s'en-

gagea dans l'escalier. Le concierge de l'im-

meuble ,qui est précisément sous-brigadier

des gardiens de la paix, suivit l'individu.

Arrivé au sixième étage, le visiteur frap-

pa à une porte et, comme on ne lui répon-

dait pas, il sortit de sa poohe une pince-monseigneur et fit sauter la serrure. A cet

instant, le concierge se précipita sur lui

et, l'ayant appréhendé, le conduisit chez

M. Faralicq, commissaire de police du

quartier Sainte-Avoie. L'élégant jeune

homme fut trouvé porteur d'un attirail

perfectionné de oombrioleur et d'une ju-

melle portant cette mention : ci Etat-major

des chasseurs alpins. » Après bien des difficultés, il se décida à

décliner son identité : Henri Hodrio, 27

ans, employé au syndicat central des agri-

culteurs de France, demeurant en garni,

rue Saint-Lazare, 42. Mais il se refusa à

indiquer la provenance des objets trouvés

sur lui. Une perquisition opérée à son do-

micile a amené la découverte d'une grande

quantité de flacons d'odeur provenant d'u-ne parfumerie de la Auber où Hadrio fut

employé il y a quelques mois. Enfin, dans

un coin de la chambre, on trouva, dissi-

mulés sous un meuble, deux sacs neufs

portant l'inscription : « Postes, - France,

h. 5. » ,

Or, le sac volé dans le fourgon' postal,

rue Chauchat, était neuf et portait cette

inscription. U y a là une coïncidence qui a

frappé les inspecteurs du service de la

Sûreté et qui pourrait donner au moins

une indication utile sur l'affaire de la rue

Chauchat.

Maison véritablement de confiance, donne

toute salie-faction à sa clientèle et offre

toutes les garanties désifaBl*» i tes prut

très modérés sont toujours convenus d'â-

vance et les paiements facilités.

Ecoulement dans un tunnel Il y a plusieurs victimes

Genève, 14 juin. — Un ébpulement s'est

produit dans le tunnel principal de la

Furka, à un endroit où les travaux avaient

élé rendus très difficiles par la roche fria-

ble, L'automne dernier déjà, un éboule-

ment était survenu à cet endroit. L'accident s'est produit alors que le tra-

vail allait commencer. La voûte principale

s'est effondrée sur une longueur 4e qua-

torze mètres, ensevelissant de nombreux

ouvriers occupés à cet endroit. On ne connaît pas encore le nombre des

victimes, mais on espère qu'il n'y a pas

plus de quatre tués. Du côté uranien, on a déjà retiré un ca-

davre. Les travaux de déblaiement continuent,

mais ils sont très difficiles et surtout très

dangereux. Au moment précis où l'accident se pro-

duisait un wagon a écrasé, à l'intérieur du

tunnel, quatre ouvriers, qui ont été griè-

vement blessés. L'un d'eux a eu une jam-

be coupée.

Grave imprudence Un chirurgien oublie des ciseaux

dans le ventre d'une femme

Cohnar, 14 juin. — Mme Hecker, fem-

me d'un négociant de Guebwiller, avait

subi l'année dernière une grave opération;

elle s'était rétablie, mais souffrait assez

fréquemment de violentes douleurs dans

le ventre. Se trouvant aujourd'hui1 en visite chez

une amie, elle fut si malade qu'un méde-

cin dut être appelé. Celui-ci prodigua ses

soins à la pauvre femme et, tout à coup,

ramena de Son corps uns paire de ciseaux

longs de 15 centimètres. Cet instrument

avait été oublié jadis par le chirurgien et

avait fini par être évacué par les voies na-

turelles. Le journal qui raconte cette histoire

ajioute que Mme Hecker va . intenter un

procès au chirurgien responsable de cette

grave négligence.

Accident d'automobile Lyon, 14 juin. — Sur la, route où va se

courir le Circuit de l'Automobile-Cub de France, le 4 juillet, M. Vaganay a heurté,

avec son automobile, M. Amour fils, qui

était en motocyclette. Tous deux subirent une forte commotion,

le premier surtout, qui resta une partie de

la nuit sans connaissance.

Nous prions nos abonnés de bien vouloir réserver bon accueil à la quittance qui va leur être incessamment présentée par la 0oaie.

Protection de la santé publique Vaccination et révaSciriatipn obligatoires

Le maire de la commune de Limogés por te à la connaissance de ses administrés mlé

des séances de vaccination et revaccinatiou auront lieu, à l'hôtel de ville, salle des pru-

d'hommes, les 22, 23, 24 et 25 juin, à 2 heu-res de l'après-midi.

Les parents et tuteurs sont tenus d'en-

voyer leurs enfants à ces. séances, de les

soumettre à l'opération vaccinale et à la

constatation des résultats dê cette opéra-tion au cours de la séance d© reviskrrL

Doivent être présentés ou se présente!1

eux-mêmes i

Pour la vaccination première : 1° Les en-fants de trois mois à ufi ah nés dans !j

commune du 20 juin 1913 au ÎÙ bin-fs lSU j

2» Les enfants du même âge résidant daïj la commune et nés dans une autre locali-

té , 3° Les. enfants de plus d'un on et de

moins de dix ans qui, pour une cause quel-

conque, n'ont pu être ultérieurement vacci-nés ; 4° Les enfants de moins dei 10 ans qui,

antérieurement vaccinés, doivent subir une nouvelle vaccination, la première n'avant

pas été suivie de succès. Pour la première revaccination : 1° Les

enfants qui sont entrés dans leur onzième

année et sont inscrits dans les écoles publi-

ques ou privées, où reçoivent l'instruction

à domicile ; 2° Les enfants ou jeunes gens de onze à vingt ans qui, pour une cause

quelconque, n'ont pas encore été présentés

à la. vaccination ou à la. première revacci-

nation. Pour la deuxième revaccination : Les

personnes se trouvant au cours de leur

vingt et unième annéei et résidant dans la

commune.

Sont également tenus dé se présenter :

1" Les personnes de plus de onze ans dont la. vaccination ou la première revaccination

doit être renouvelée pour cause d'insuccès ; 2° Les personnes du même âge dont la pre^

miêre vaccination ou la revaccinatioii a été

ajournée, en raison de leur état de santé.

Sont admises à se présenter à la revacci-

nation gratuite : Toutes les personnes,

quelque soient leur âge et leur nationalité, qui voudront, se préserver d'une infection

toujours possible, malgré les vaccinations

antérieures. U est rappelé, toutefois, qiié les parents

ou tuteurs sont libres de satisfaire il leUf

obligation en déposant à la mairie un cer-

tificat constatant la. vaccination ou la re-

vaccination de leurs enfants avec la date

et le résultat de ces opérations, délivré

par ie médecin ou la sage-femme qui les

aura pratiquées. Ce certificat devra être

présenté avant la fin de l'année durant iaquelle les enfants sont soumis à la '2C-cination ou à la revaccination ; à l'expi-

ration de ce délai il sera dressé procès-

verbal pour contravention à l'article 6 de

la loi du 15 février 1902, contre ceux qui

n'auront pu fournir cette justification.

Séances de révision

Deux séances de révision auront lieu 4 l'hôtel de ville, salle des prud'hommes,

aux dates ci-après : La première. le 2 juillet, à 2 heures. Elle

comprendra, les personnes vaccinées dans

les deux premières séances. La deuxième le 4 juillet, à 2 heures.

Elle comprendra, les personnes vaccine.»

dans les deux dernières séances.

Banquet de la Société des Denx-Charenfes Samedi soir, à l'hôtel du Lion d'Or,,

avait lieu le banquet annuel de la société

de secours mutuels des Deux-Oharentes.

Autour d'une vaste table, décorée avec

goût de fleurs et de verdure, avalent pris

place une cinquantaine de convives. M. le docteur Biais, président d'honneur,

et M. Toubey, cantinier du 21" régiment oe

chasseurs, président de la société, pn™"

daient, entourés de MM. Grelet, vice-pré-

sident ; Guillot, trésorier, et Sailivauû, »«•

crét !iir&. Le dîner fut fort bien servi. Au Cham-

pagne, M. Toubey remercia : M. le do™ur Biais, pour le dévouement qu'il apporte a l'œuvre ; les membres honoraires et acuia

et la presse. Il termina en levant son verre

à la prospérité de la société. M le docteur Biais prit ensuite la Pa-

role et but à la santé de M. Toubey et de

tous les 'convives. . , Chansons et monologues terminèrent

cette superbe soirée.

Feuilleton du POPULAIRE DU CENTRE

' 7

La Faute de

ribbé fleuret par Emile ZOLA

— On vous aura coulé des menteries,

monsieur le curé," s'écria-t-il. 'L'entant est

tout prêt à épouser la Rosalie. .. Ces jeunes-ses sont allées ensemble. Ce n'est la faute de personne. 11 y en a d'autres qui ont fait

comme eux et qui n'en ont pas moins bien vécu pour cela... L'affaire ne dépend pas

de noîîs H faut parler à Bamixmssc. C'est

lui qui mous méprise, à cause de son ar-

^''Oui nous sommes trop pauvres, gémit

Ja. mère Brichet, Une grande femme pleur-

nicheuse, qui se leva à son tour. Nous n a-

vons que ce bout de champ, ou le diable fait

grêler les cailloux, bien sûr. U ne nous don-ne pas du pain... Sans vous, monsieur le

ouré, la vie ne serait pas possiblê. • La mère Brichet était, la, seule dévote du

village. Quand elle avait communié, elfe

nôdait autour de la cure, sachant que la

feuse lui gardait toujours une paire de pains de la dernière euiésqn. Parfois mê-

me, elle emportait un lapin ou une poule,

que lui donnait Désirée. — Ce sont de continuels scandales, reprit

le prêtre. Il faut que ce maaioge ait lieu au

plus tôt. — Mais tout de suite, quand les autres

voudront, dit la vieille femme, très inquiè-te sur les cadeaux qu'elle recevait. N'est-

ce pas ? Brichet, ce n'est pas nous qui se-rons assez mauvais chrétiens pour contra-

rier monsieur le curé.

Fortuné ricanait. — Moi, je suis tout prêt, déclara-t-il, et

la Rosalie aussi... Je l'ai vue hier, derrière

le moulin. Nous ne sommes pas fâchés, au contraire. Nous sommes restés ensemble, à

rire... L'abbé Mouret l'interrompit : — C'est bien. Je vais parfcr à Bambous-

se. U est là, aux Olivettes, je crois. Le prêtre s'éloignait, lorsque la mère Bri-

chet lui demanda ce qu'était 'devenu son ca-

det, Vincent, parti depuis le matin pour

aller servir la messe. C'était un galopin qui

avait bien besoin des conseils de monsieur

le curé. Et elle accompagna le prêtre pendant une

centaine de pas, se plaignant de sa misère,

des pommes de terre qui manquaient , du

froid qui avait gelé les oliviers, des cha-leurs qui menaçaient de brûler les maigres

récoltes. Elle le quitta, en lui affirmant quo

son fils Fortuné récitait ses prières, matin

et soir.' Voriau, maintenant, devançait l'abbé

Mouret. Brusquement, à un tournant da la

route, il se lança dans les terres. L'abbé

dut prendre un petit sentier qui montait

sua- un coteau. Il était aux Olivettes, le quartier le plus

fertile du pays, où le maire de là commu-

ne, Artaud, dit Banibousse, possédait plu-sieurs champs de blé, des oliviers et des vi-gnes. Cependant, le chien s'était jeté dans

les jupes d'une grande fille brune, qui eut

un beau Tir'e, eh aperdévant le prêtre.

— Est-ce que votre père est là, Rosalie ? lui demanda ce dernier.

— Là, tout contre, dit-elle, étendant la

main, sans cesser de sourire.

Puis, quittant le coin du champ qu'elle sarclait, elle marcha devant lui. Sa <^os-sesse, .peu avancée, s'indiquait seulement

dans un léger renflement des hanches. Elle

avait le dandinement puissant des fortes, travailleuses, nu-tête au soleil, la nuque

roussie, avec '.les cheveux noirs plantés

comme des crins. Ses mains, verdies, sen-taient les herbes qu'elle arrachait.

— Père, cria-t-elle, voici monsieur le cu-ré qui vous demande.

Et elle aie s'en' retourna pas, effrontée,

gardant son rire sournois de bête impudi-que. Banibousse, gras, suant, la façon ron-

de, lâcha sa besogne pour venir gaiement à la rencontre de l'abbé,

— Je jurerais qui vous voulez me parler des réparations de l'église, dit-il, en tapant

ses mains pleines de terre. Eh ! bien, non,

monsieur le rirré, ce n'est pas possible. La commune n'a pas le sou... SI le bon Dieu

fournit le plâtre et les tuiles, nous fourni-rons les maçons.

Cette plaisanterie de paysan incrédule le

fit éclater d'un rire énorme. Il se fraTwa sur les cuisses, toussa, faillit étrangler. .

— Ce n'est pas pour l'église que je suis

venu, répondit l'abbé Mouret. Je voulais TOUS parler de votre Rosalie...

— Rosalie ? qu'est-ce qu'elle vous a donc

fait ? demanda Banibousse, en clignant les

yeux.

La paysanne regardait le jeune prêtre avec hardiesse, allant de ses mains blan-

ches à son cou» de fille, jouissant, cher-

chant à le faire devenir tout rose. Mais lui,

crûment, la fao? paisible, comme parlant d'une chose qu'il ne «entait point :

— Vous savez ce que je veux dire, père Bambousse. Elle est grosse. Il faut la ma-

rier. — Ah ! c'est pour çà. m'urïûura le vieux,

de son air goguenard. Merci de la commis-

sion, monsieur le cuTé. Ce sont les Brichet

qui vous envoient, n'est-ce pas ? La mère

Brichet va k la messe, ici vous lui donnez un coup de main pour caser son fils ; ça se comprend... Mais moi, je n'entre pas là

ded'ans. L'affaire ne me va pas. Voilà tout. Le prêtre, surpris, lui expliqua qu'il fal-

lait couper court au scandale, qu'il devait

pardonner à Fortuné, puisque celui-ci vou-lait bien réparer sa faute, enfin que l'hon-

neur de sa fille exigeait un prompt maria-ge. "

— Ta, ta, ta, reprit Bambousse eh bran-

lant la tête, que de paroles ! Je gaade ma

fille, entendez-vous. Tout ça ne me regarde pas... Un gueux, ce Fortuné. Pas deux liards. Ce serait commode, si, pour épouser

une jeune fille, il suffisait d'aller avec elle.

Dame ! entre jeunesses, on verrait des n'>-ces du miatin et du soir... Dieu merci ! je

ne suis pas en peine de Rosalie ; on sait ce

qui lui est arrivé ; ça ne la rend ni bancaln, ni bossué, et elle se mariera avec qui elle

voudra dans le pays.

— Mais son enfant ? interrompit le prè-

tr?.

— L'enfant ? il n'est pas là, n'est-ce pas ?

U n'y sera peut-être jamais... Si elle fait le petit, nous verrons.

Rosalie, voyant comment tournait la dé-marche du curé, crut devoir s'enfoncer les

poings dans les yeux en geignant. Elle se laissa même tomber par terre, montrant

ses bas bleus qui lui montaient au-dessus des genoux.

— Tu vas te taire, chienne ! cria le père devenu furieux.

Et il la traita ignoblement avec des mots,

crus, qui la faisaient rire en-dessous, sous ses poings fermés. ^

— Si je te trouve avec ton mâle, je vous

attache ensemble, je vous amène comme ça

devant le monde... Tu ne veux pas te taire ? Attends, coquine 1

Il r'aWa'Sa Une itfotfé de ferre», qh'il lui

jeta violemment, à quatre pas. La motte

s'écrasa sur son chignon, la couvrant de

poussière. Etourdie, elle se leva d'un bond

se sauva, la tête entre les mains pour se ga-

rantir. Mais Bambousse eut le temps de

l'atteindre encore- avec deux autres motte.; l'une ne fit que lui effleurer l'épaule gau

che ; l'autre lui arriva en pleine échine, fi

rudement, qu'elle tomba sur les genoux. — Bamiiousse ! s'écria .le prêtre, en lui

amrachant une .poignée de cailloux, qu'il ve-

nait de prendre. — Laissez donc ! monsieur le curé, dit 'e

paysan. C'était de la terre molle. J'aurais dû lui jeter ces cailloux... On voit bien que

vous ne connaissez pas les filles. Elles sont

joliment dures. Je tremperais celle-là au

fond de notre puits, je lui casserais les os à

coups de trique, qu'elle n'en irait pas moins

à ses saletés i Mais je la guette, et si je la

surprends !... Enfin, elles sont toutes com-

me cela. Il se consolait, n but un coup de vin, à

une grande bouteille plate, garnie de spar-

terie, qui chauffait sur la terre ardente. Et,

retrouvant son gros rire : — Si j'avais un verre, monsieur le curé,

je vous en offrirais de bon cœur. — Alors, demanda de nouveau le prêtre,

ce mariage ?...

— Non, ça ne peut pas se faire, on rirait

de moi... Rosalie est gaillarde. Elle vaut un

hommle, voyez-vous. Je serai obligé de louer

un garçon, le jour où elle s'en ira...^n re-parlera de la chose, après la vendange. Et

puis, je ne veux pas être volé. Donnant,

donnant, n'est-ce pas ? . Le prêtre resta encore là une grande- de-

mi-heure à prêcher Bambousse, à lui par-

ler de Dieu, à.lui donner toutes les raisons que la situation comportait. Le vieux s'é--

tait remis à la besogne ; il haussait les épaulas, plaisantait, a'entètant davantage.

Il finit par crier : — Enïih, si vous me demandiez un sac

de blé, vous me'donneriez de l'argent Pour-

quoi voulez-vous que je laisse aller ma nu»

contre rien ! , ,,. , L'abbé Mouret, découragé, . en*

Comme il descendait le senUer, il aperçui Rosalie se roulant sous un olivier avec v o-

riau, qui lui léchait la figuire, ce qui his-sait rire. Elle disait au chien, les jupes vv

lantes, les bras battant la terre : . 1

— Tu me chatouilles, grande bête.

d<Puiis, quand elle vit le prêtre, elle fit mine

de rougir, elle ramena ses vêtements, " poings de nouveau 'dans les yeux. Lu i, cm

iha à la consoler, en lui promet ant de»" ter de nouveaux efforts auprès de son pe' j Et il ajouta qu 'en attendant, elle_ Uev ^ obéir, cesser tout rapport avec Fortune,

pas aggraver son péché davantage. _ Ôh ! maintenant, murmuTa-t-'.aie «'

souriant de son air effronté, il n y a P'«» .

de risque, puisque ça y est. i risque, puisque ça y <=!»•. Vm i.T ni Il ne comprit pas, il lui peigmt 1 enkr, o

brûlent les vilaines femmes. Puis, £

te sérénité qui lui permettait de passer sa*

im trouble au milieu des ordures de

chair.

VII

La matinée devenait brûlante. Dans £

vaste cirque de roches, le soleil «ljum^

dès les premiers beaux .lo"". 1 |a-ment de fournaise. L'abbé Mouret,

hauteur de l'astre comprit <T^s'il

juste le Temps de rentrer au mv- J'^'paa voulait être là à Onze heures, pour no y

se faire gronder par la Teuse.

(4 (■«#<)

Page 3: ENTRE •MARDI 1G JUIN 1914.83.206.139.119/le_populaire_du_centre/_images/PDF/1914/B...toyens Delory, trésorier, et Hubert Rougar. secrétaire, le bureau permanent du groupe. Elnotlon

'aviafion à Limoges

I L'aviateur Gibert avant son départ. — De

vant l'appareil son mécanicien. — A droi-

te de l'aviateur, M. Jacques Debsrt, le

sportman limousin bien connu, ex-élève

de Gibert. — Dans le bas, Gibert accom-

plissant ses périlleux exercices.

L'exhibition de dimanche stu terrain de manœuvres

Favorisée par un temps superbe, la séan-ce d'aviation que nous avions annoncée dans nos précédents numéros, s'est dérou-lée, dimanche soir, au terrain de manœu-vres de cavalerie.

La foule, encouragée par le temps, s'é-tait rendue nombreuse pour assister aux divers vols de Gibert la tête en bas et lui voir accomplir le « looping the loop ». Ces exercices qui étaient nouveaux pour la population limousine ont été très appré-ciés.

Les diverses enceintes étalent garnies do monde ainsi que les hauteurs dominant le terrain.

Le service d'ordre était assuré par les gendarmes qui, pour la Circonstance, avaient arboré leur nouveau casque.

C'est à 4 heures et demie que l'aviateur prenait son premier vol. U s'enlevait à une grande hauteur. U exécuta une série de « Looping the loop » qui furent très bien réussis, et atterrit d'une façon su-perbe, au milieu des acclamations du pu-blic.

Après un quart d'heure de repos, il repar-tit pour exécuter des virages verticaux et boucla avec une maestria remarquable qui démontra combien il était sûr de lui-mê-me;-

Puis ce furent des vols en spirales qui arrachèrent des cris d'admiration à toutes les personnes qui assistèrent à ces acro-baties.

Mue des mineurs de St-Mete Nôtis avons signalé dans un précédent

numéro, la grève des mineurs. Nous allons indiquer aujourd'hui où en sont les pour-parlers.

Nous rappelons que les directeurs dés trois mines où s'est produit la grève ont reçu chacun urie lettre les avisant de la décision des ouvriers.

En même temps le juge de paix était averti du conflit. M. le sous-préifet ainsi que nous l'avons dit fit appeler mercredi matin le secrétaire du syndicat, pour lui laire part des mesures provocatrices qu'il avait prises et ensuite pour lui deman-der au nom des directeurs de fournir une êqttlpe d'ouvriers, qui se remplacerait par roulement et qui serait spécialement af-fectée à l'épuisement de l eoai.

Pour lui évidemment les grévistes ont tort, il chercha à le faire comprendre au secrétaire du syndicat, il prétendit que certaines demandes d'augmentation étaient exagérées,

Le secrétaire du syndicat rendit compte Il l'assemblée générale de jeudi de tojjt ce qui s'était passé ; il donna en même temps communication d'une lettre de M. le juge de paix en réponse de celle qui lui avait été adressée.

Dans la lettre que les ouvriers avaient écrite à ce dernier, ils se plaignaient de « présence des gendarmes. Dans sa ré-ponse, M. le juge de paix déclinait toute responsabilité quant à cela U ajoutait que si sa médiation était jugée utile, il la mettait bien volontiers à la disposition des ouvriers.

Le secrétaire du syndicat répondit en tes termes : ;

Saint-Yrieix, le 11 juin 1914. Monsieur le juge de paix de St-Yrieix,

Jai communiqué votre lettre a l'assemblée eenérale d'aujourd'hui 11 courant,

Nous savons fort bien, Monsieur le juge de Paix, que vous êtes étranger aux mesures d'or-<™ qui ont été prises en vue de la grève.

vous nous offrez votre médiation, nous som-™es prêts, 6i les compagnies le veulent, à ac-cepter, cette médiation dans les conditions prévues par la loi d'arbitrage.

LE SECRÉTAIRE DU SYNDICAT.

L'assemblée générale décidait en mémo femps d'adresser à M. le sous-prefet la élire suivante -pour lui faire connaître i. , d'esprit où se trouvent les grévistes j* leurs intentions au sujet des quasi pro-positions faites au secrétaire ;

Saint-Yrieix, le U juin 1914. Monsieur le sous-préfet,

l'ai ■ 'donneur de vous taire connaître que W. à la réunion des mineurs gré-«oiM » " ™6 du 11 Juin la conversation que

i' M , 6 eu S ensemble hier matin, jj; resuite que les camarades 6ont toujours dtm n^mes dispositions, ils ne deman-eniLV* m 'eux que de voir l'accord s'établir

■jvL'f? compagnies, et nous. I»'t d»! ' J* vous raPPelle que nous avons n

0'„, ,°. Propositions aux compagnies et que

qu'en» ns encore une réponse. Lors-Wfir Pr°duira nous sommes prêts à Vexa-tion K 9 plus grand désir de coucilia-

taîriUS

j ^srettons que vous ayez cru devoir 'ous i?,*rv*n ir la gendarmerie, alors que

"o»5 repLrocher SleZ QU6 V°US n 'avioz rien 4

séiKilrml!'' nous vous signalons que Mil. les ter cert -JS, en.. eme,tant l'appréciation faite "'avions ÏZ S ? entre eux, à savoir que nous °°us âviAnoS a nous Plaindre des salaires que telmon< m/.n0IM une étrange attitude ; nous *> allant qn» s ^rtent de leur rote surtout Mander• -nf?ns les groupes de grévistes de-*«ksânL?,u7lers s'«s veulent travailler

s l 4r»ÎS nt Presque de force à la mine. Positions »» V°us voulez me faire des pro-ii'ea m» f?Lnom des mmes, vous voudrez ?" avise îiL„connaIîre votr€ désir afln que

S*monTet nS",'* 1ul composent la dé-IV

e démarché a°lvent m accompagner pour

^"s l'attente", etc.. LB SECRÉTAIRE.

- ' Ura if4 $>\ Ia riuPion. 1» délégation de Saint m31rB ,el conseiller gé-

sauit-Yri^ qU

| conseilla à te

Le programme d'aujourd'hui Voici le programme qui sera exécuté cet

aprës-midi par le courageux aviateur :

Vol tête en bas ; Descente en vrille ; Virage sur l'aile et acrobaties variées ; Loopings et vols renversés.

L'aviateur Giberf

Né à Albi, le 28 janvier 1886. Débute, !-n 1910, chez Blériot et exécute, dans le Midi, une série d'exhibitions, notamment à Cas-tre, Albi, Toulouse, Rodez, Carcassonrte, Perpignan, etc. Entre à la maison Hep, et sur son monoplan rouge exécute, avec Gar-ros, le Circuit Européen Paris-Nançy-Bru-xelles-La Haye-Londres-Paris. Repart pour Paris-Madrid et gagne avec Védrines le raid organisé par un de nos grands quoti-diens. Partiqjpe ensuite a un grand nom-bre de meetings en France et a l'étranger, puis fait en Russie une tournée de dix-huit mois dans les principales villes : Odessa, Ktew, etc.

Rentre en France, exécute un dos pre-miers les "fameux loopings, et débute com-me émule de Pégoud le 20 a vril 1913, à Gre-noble, où il remporte un succès enthousias-te. . «N, - •

Son monoplan « Vendôme », adopté par l'armée, est peut-être le plus petit type du genre avec ses 15 mètres carres de surface portante, sa longueur de 5 m. 80 et son en-vergure de 9 m. 10. Le moteur « Rhône » 60 HP.

Caractéristique : tout vert, se monte et démonte «n cinq minutes.

délégation d'aller trouver le juge de paix Ce. que fit cette dernière puisqu'elle avait mandat d'écrire.

M. le juge de paix déclara à la déléga-tion qu'à 4 heures du soir il devait rece-voir à son cabinet M. Manent, ingénieur en chef des mines, et de revenir vers cinq hedr'es.i

A cinq heures, le jùge de paix apprit à la délégation que M. Manent n'avait pas plus que les directeurs des mines rien à voir au sujet de la grève, qu'il allait écrire à la direction do Paris et qu'il communi-querait la réponse aussitôt que possible.

Voici pour le moment eù en est la. ques-tion. Les grévistes attendent toujours une réponse.

Certains esprits dans un but trop facile à deviner — celui de jeter la division par= mi les ouvriers — observent qu'il est' in-juste de demander la même augmenta-tion pour toutes les catégories d'ouvriers, aussi bien pour les catégories travaillant au fond que celles qui travaillent au jour.

Nous leur répondrons que les ouvriers ont fait une proposition. Si, au cours de l'examen qui devrait déjà cri être fait mais qui en sera fait, il est démontré aux ou-vriers qu'il peut y avoir des erreurs d'ap-préciation dans leur proposition, lésant certaines catégories au profit des autres, ils ne sont pas lntransigieants et sont prêts à un loyal examen. Mais, avant d'y ac-quiescer veulent-ils qu'on leur démontre qu'ils ont tort.

, D'ores. et déjà nous savons que dans la plupart des mines lès salaires sont plus élevés qu'à Saint-Yrieix, à tel point que les Marocains se refusent à descendre au fond à moins de 6 francs par jour.

A propos des Marocains, nous devons signaler leur conduite louable et leur éner-gie, car, logés dans des locaux que la mine a fait construire et où ils sont honteuse-ment logés, toujours sous la dépendance du directeur ils refusent obstinément de reprendre tout travail tant que leurs ca-marades français n'auront pas repris, mal-gré toutes les demandes impératives ou persuasives du directeur.

Signalons aussi leur logement et deman-dons à M. l'ingénieur du contrôle des mi-nes et au représentant du gouvernement dans la Haute-Vienne s'il est tolérable que des êtres humains soient aussi mol logés qu'ils le sont.

Ils couchent sur un dallage en ciment sans en être isolés en quoi que ce soit Trois jours après que les ouvriers du bâ-timent eurent terminé le dallage, ce6 mal-heureux couchaient dessus, ils sont sépa-rés entre eux par des bas-flancs comme des animaux.

Aussi l'un d'eux est-il tombé malade ; » est en ce moment soigné aux hospices de Limoges, non pas aux frais du directeur ou de la compagnie minière qui -l'a fait ve-nir mais aux frais de la commune de Li-moges ou de Saint-Yrieix, car ce sont les contribuables de l'une ou de l'autre qui paieront . :

La compagnie, elle n'aura rien a payer. Pour renseigner nombre de camarades

qui demandent si les mines où a lieu la grève sont importantes, voici des rensei-gnements : :

Nombre d'ouvriers occupés avant grève : 240.

<nn Nombre d'ouvriers syndiqués : 190. Nombre d'ouvriers non syndiqués : oO. Nombre de grévistes : 230. Nombre de renards : 10.

J. R.

M. Morain reprend ses fonctions M. Morain, ancien préfet de la Haute-

Vienne, qui avait été mis en disponibilité par le rûinistère Ribot, vient d'être rappelé paT M. fMatvy, le nouveau ministre de l'in-térieur, à la direction du personnel à ce mi-nistère,

**->4 VVHI^T est le meilleur des apéritifs

la

KII" CÔR?5 D'ARMÉE M. Leseur, aneien élève de l'Ecolo natio-

nale supérieure des mines, vient d'être promu au grade de sous-lieutenant de ré-serve au 34" régiment d'artillerie.

Au Camp de la Courtine Les régiments d'infanterie suivants,

composant la 24 «division d'infanterie, sont arrivés au camp de La Courtine, dans la journée de samedi 13 juin, et ont successi-vement pris possession des quartiers qui leur étaient destinés : le 100°, en garnison à Tulle (colonel Ve-m-et) ; le 108° en garni-son à Bergerac (colonel Aurousseau) ; le 50", en garnison à Périgueux (colonel Gia-cobbi) ; le 126°, en garnison à Brive (colo-nel Dubois).

Les avant-gardes de ces quatre régiments étaient arrivées la veille au camp.

Cette division séjournera à La Courtine jusqu'au 30 juin, et procédera pendant cette période à des évolutions diverses de briga-des et de division, avec le concours du '34e

d'artillerie, en garnison à Périgueux (co-lonel Renaud), qui arrivera au camp le 22 juin, d'une compagnie du 6° génie, en gar-nison à Angers, et du 21° chasseurs, de Li-moges (colonel Gaborit de Montjou).

Ces évolutions auront lieu sous la direc-tion du général de division du Carreau, et des colonels Descoings, commandant par intérim la 48° brigade, qui sont arrivés à La Courtine samedi par le train de 7 heu-res 19.

Les effectifs de cette division compren-nent : 279 officiers, 8.991 hommes et 1.578 chevaux.

HERBORISTERIE 16, rue des Taules

AUTO CONTRE VOITURE Dimanche soir, vers 6 heures et demie,

faubourg du Pont-Neuf, M. le docteur Gé-rard, en voulant dépasser un groupe de gendarmes à cheval, donna un brusque coup de volant.

Il alla butter contre- une voiture de place appartenant à M. Peytavie. Le choc, assez violent, fit dévier l'auto qui alla tamponner le cheval d'un gendarme, lui faisant une blessure au flanc gauche.

Par bonheur, il n'y eut pas d'accident de personnes.

L'auto fut fortement endommagée, elle eut une roue cassée et le garde-boue défon-cé.

UN GRAVE ACCIDENT lirt ouvrier monté 6ur une échelle touche un

fil électrique, â deml-foudroyé il tombe et se fracture le crâne

Chambon (Creuse). — La force motrice né-cessaire poui' lé fonctionnement et 1 exploita-tion des mines d'or du Châtelet est fournie par le barrage du Chel, appartenant à la So-ciété électrique « l'Energie (lu Centre ». Un poste central, très .Important uiît.aiie aux Mines d'or, reçoit la force et la distribué flans les différents services. Ce poste a comme cliei un ingénieur, et plusieurs ouvriers.

Vendredi matin, vers sept heures, l'un d'eux, nommé Albiac, en procédant à la visite d'Un service, malgré les précautions rigoureuses habituellement prises, toucha avec son corps un fil de haute tension et, à demi-foudroyé vint de l'échelle où il était monté s'abîmer sur le sol. Dans sa chute, le malheureux ouvrier, se fit une grave blessure à la tête. On craint une fracture du crâne, et diverses autres con-tusions ; de plus, il a une partie du côté gau-che du corps fortement endommagé par le courant électrique.

Albiac est marié, il habite le Châtelet ; il a une jeune tille do 14 ans et un Pis de onze ans.

U a reçu des soins immédiats des docteurs Trouilhet et Dupuylatat, de Chambon et Gi-bault, .d'Evaux-les-Bains, qui n'ont pu se pro-noncer sur l'état de ce malheureux ouvrier.

HORRIBLE ACCIDENT Une pierre meunière éclate. — Un morceau

frappe à la tête un industriel et lui défonce le crâne

Tulle (Cofrèze). — Un bien triste accident qui a jeté la consternation dans toute la ré-gion est arrivé jeudi soir â M. Louis Espargl-lièrè, installé à Doumaille, commune de Gros-Chastang, avec sa scierie mécanique.

M. Espargilièro était à Doumaille depuis quelque temps, où il exploitait une coupe de bois ; au moment de l'accident, il était en train de repasser une scie à la pierre meunière, mise en action par la machine à vapeur. La pierre tournait à une très grande vitesse, lorsque, s'éta-nt brisée, avec une force inouïe, : l'un de ses morceaux vint défoncer le crâne du malheureux Espagilière. Relevé aussitôt, le blessé fut transporté dans une maison voi-sine, pendant que l'on prévenait le docteur Aussoleil ; mais tous les soins lurent inutiles; à son arrivée, le praticien ne put qu'extraire un morceau du chapeau qui, pris par un frag-ment de la pierre, s'était, avec cette dernière, enfoncé de plusieurs centimètres dans le crâ-ne de la victime ; malgré son affreuse blessu-re, le malheureux .survécut encore une heure après l'accident.

Les parents du malheureux Espagilière se sont aussitôt transportés sur les lieux ; le corps de ce dernier va être ramené à Forgés, où il sera Inhumé. M. Esparfilière, qui était célibataire, était âgé de 32 ans.

UNE FEMME TAMPONNÉE PAR UN TRAIN

Elle est grièvement blessée

Edon (Charente) . — Mme veuve Bouvier, de-meurant à une trentaine de mètres du passa-ge à niveau (route de Larochebeaucourt à Villebois-Lavalette), commune d'Edon, a été tamponnée à ce passage à niveau par un train jeudi matin, vers neuf heures et a reçu plusieurs blessures assez sérieuses, notam-ment à la tête et à un pied, dont les doigts, ont été broyés. , .

Un médecin mandé aussitôt a prodigué les soins nécessaires à la blessée.

La gendarmerie de Villebois-Lavalette s'est transportée sur les lieux et a ouvert une en-quête.

UNE FEMME MORDUE PAR UNE VIPERE

Malgré des soins empressés, la malheureuse meurt

Tulle (Corrèze). — Une femme de Saint-An-gel s'était rendue dans un pré pour y couper de l'herbe ; sentant une piqûre à la jambe, elle se retourna et constata qu'elle venait d'être mordue par une vipère.

Le venin faisait rapidement son effet, la victime 6e rendit chez elle en toute hâte et fit appeler le docteur ; malheureusement, en dé-pit des soins qui lui furent prodigués, la pau-vre femme ne tarda pas à succomber.

NOMINATIONS DE FACTEURS Creuse

A Bonnat, M. L. Chcvrier (arrêté du 13 mai 19141.

A Dun-le-Palleteau, M. G. BeTry (arrêté du 13 mat 1914).

Dordogne

A Saint-Avlt-Senteur, M. L. Bruneteau, ca-valier au 1er régiment de chasseurs d'Afrb que (arrêté du 14 mai 1914).

A Issigeac, M. J. Dupuy, ex-cavalier au 21" régiment de chasseurs (arrêté du 14 mai 1914).

Ailler A Mayct-de-Montagne, M. E. Lullier, rr.a-

réchl des logis au 53" régiment d'artillerie, 1" tnur (arrêté du 23 mai 1914i.

Charente A Tusson, M. R. Maron, candidat civil, 4'

tour (arrêté du 22 mai 1914). A Brossac, M. Sauzct, cavalier au dépôt de

romoTit? de Mérignac, 1er tour (arrêté du 22 mai 1914).

A Jurignac, M. Boyer, caporal au G" régi-ment d'infanterie, 2" tour (arrêté du 22 mai 1914).

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situation politique Les radicaux et la loi militaire

Paris, 15 juin. Dans un banquet donné hier à Port-Sain-

te-Marie (Lot-et-Garonne), M. Sels, radical unifié, qui vota vendredi dernier contre le cabinet Ribot, a fait la déclaration suivan-te :

11 faut assurer l'application intégrale de la loi militaire jusqu'à ce qu'on ait trouvé d'au-tres moyens propres à maintenir la sauve-garde de la patrie.

Le ministère Ribot n'aurait pas eu l'au-torité nécessaire pour résister aux assauts des adversaires de la loi de trois ans.

La situation politique créée par cette chute -ne peut se résoudre que d'une manière : il faut que le nouveau président du Conseil ait l'autorité nécessaire pour trouver dans le concours des groupes de gauche une majorité stable qui donnera confiance au monde des affaires en fera aboutir par son homogénéité la réforme fiscale indispensable à l'équilibre de nos budgets et permettra l'application in-tégrale de la loi militaire.

Les radicaux et le cabinet Viviani Saint-Etienne, 15 juin.

La Fédération départementale du parti radical unifié, avait organisé, sous la pré-sidence dei M. Réal, sénateur et président du conseil général, un banquet populaire pour céîébrer ses succès aux dernières élec-tions. . .

MM. Du-rafonir, Fi'cTje Robet, le docteur Merlins, députés de la Loir;, étaient pré-sents, ainsi que MM. Joubert et ferrot, dé-putés de ta Haute-Loire.-

Dans leurs, discours, tous les.députés ont exprimé des réserve» à l'égard du ministère Viviani.

Ils ont félicitéjv'l. Emile Combes, auquel une adresse de sympathie a été envoyée.

Le ministère et sa Déclaration

Paris, 15 juin. M. Viviani donnera, connaissance- au con-

seil de cabinet qui sera tenu ce matin, de là Déclaration qu'il a rédigée hier et soumise déjà à quelques-uns de ses collègues.

Le nouveau cabinet déclarera poursuivre sans faiblesse la défense de l'école laïque et respecter la liberté de renseignement.

Tout en affirmant sa, volonté de mainte-nir intégralement la loi de trois ans, il an-noncera le dépôt de projets sur la prépara-tion militaire de la jeunesse et une meilleu-re utilisation de nos réserves.

C'est seulement lorsque ces projets au-ront été votés et mis en vigueur que le gou-vernement, tenant compte des résultats de l'expérience, pourra proposer un allége-ment aux charges militaires.

La loi de trois ans et la classe Paris, 15 juin.

Les ministres discuteront aujourd'hui les modalités de l'emprunt.

M. Noulens, ministre des finances, a eu hier un entretien avec les chefs de service, de son ministère et avec M. Privat-Des-chanel .secrétalft général.

Il est probable que le gouverneur de la Banque de France et M. Privat-Deschanel se tiendront à la disposition de MM. Vi-vïani et Noulens paur les renseignements à fournir sur la crise financière et les mo-yens de la résoudre.

Le gouvernement est du reste décidé à fixer l'emprunt à une date très rappro-chée.

La question de l'emprunt Paris, 15 juin.

Un membre du nouveau cabinet a décla-ré â un rédacteur de VEcho de Paris :

M. Viviani, sera amené, en réponse aux in-terpellations, à déclarer nettement devant la chambre que dans les circonstances actuel-les, ce serait une illusion pour les jeunes gens sous les drapeaux que de s'attendre au renvoi anticipé de la classe.

Les arguments que ie président du conseil développera à la tribune ne manqueront pas d'influencer le vote des nombreux députés favorables au retour à la loi de deux ans.

Une municipalité démissionne . Rouen, 15 juin.

M. Leblond, sénateur et maire de Rouen, a envoyé sa démission de maire au préfet de la Seine-Inférieure.

Dans sa lettre, il dit qu'il aurait donné sa. démission au lendemain même des élec-tions législatives si la visite, attendue, du chef de 'l'Etat ne l'avait obligé à conserver ses fonctions. .

Après les élections, il ne se sent plus l'au-torité nécessaire pour diriger l'étude des questions mises à l'ordre du jour par l'ad-ministration municipale.

Les six adjoints ont envoyé aussi leur démission.

Est-ce un espion? Toul, 15 juin.

Un sujet allemand a été -arrêté pour in-fraction à la loi sur les étrangers.

Il s'était fait admettre comme dessina-teur à la chefferie du génie de Toul, où il était employé depui plusieurs semaines.

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Hier nous avons eu les débuts d'un excel-lent baryton à la voix chaude et vibrante, M. Fraysse et de M. Celmas^.diseur.

Continuation des représentations de l'excel-lent diseur Castelli et des soeurs Brunetty's, danseuses ù transformations. Le grand succès « Don Juan de Montmartre », vaudeville, ter-mine la soirée.

TQUS les soirs, a 8 heures et demie, repré-sentation.

MUSIQUE MILITAIRE 63° REGIMENT D'INFANTERIE

Programme du mardi 16 juin, de 20 heures et demie à 21 heures et demie, au Jardin d'Orsay. ■

Alsace Lorraine, défilé (X...). Le Cimbre (Signard). Barbe-Bleue (Offenbach). Les Chasseresses (Delibes). Lou Cœur de mo mio (Sarre). 6. Polka des Bébés (Buot). Le Père la Victoire, défilé (Ganne).

Le chef de musique : COULANGES.

CHAMPIONNAT DE FRANCE. — Victoire de Hourlier. — La réunion d'hier, donnée au Parc des Princes, a obtenu un très vif succès. Une foule des plus nombreuses se pressait dans les diverses enceintes du vélodrome.

Voici les résultats des diverses épreuves : Championnat de France (vitesse, profession-

nels). — Les séries sont gagnées par Friol, Comès, -Devoissoux, Dupré, Sergent, Hourlier, Perchicot, Poulain, Pouchois.

Première demi-finale. — 1. Friol ; 2. Comès ; 3. Devoissoux.

Les 200 mètres en 12" 4/5. Deuxième demi-finale. — 1. Hourlier ; 2.

Poulain ; 3. Pourchois. -Les 200 mètres en 13" 4/5. Troisième demi-finale. — L Sergent ; 2. Per-

chicot ; 3. Dupré. Les 200 mètres en 11" 4/5. Finale (1.333 m. 33). — 1. Hourlier ; 2. Friol,

à une demi-longueur ; 3. Sergent, à une demi-longueur.

Temps : 4' 1" 3/5 ; les 200 mètres en 18" 1/5. Course scratcb (finale. 1.333 m. 33). — ï.

Meurger ; 2. Fournous ; 3. Quaissard ; 4. Mi-chaud ; 5. Ricard.

Temps : 2' 35" ; les 200 mètres en 12" 1/5. Brassard des motocyclettes. — lr° manche

(3 kil.). — 1. Beaudelocque, en 1' 48" 3/5 ; 2. Moreau.

Les '200 mètres en 7" 3/5. 2e manche (6 kilom.). — 1, Moreau ; 2. Beau-

delocque, à 5 mètres. Beaudelocque est en tête jusqu'au dernier

tour et Moreau parvient à lui prendre quel-ques mètres sur le poteau.

Belle (4 kilom.). — 1. Beaudelocque, en 2' 22" 2/5 ; Moreau, à dix centimètres.

COURSE PARIS-NANCY. — Les coureurs amateurs arrivent à Nancy à partir de trois heures 42, dans l'ordre suivant :

1. .îacciuinot ; 2. Frank Henry ; 3. Mantelet • 4. Van den Hovve ; 5. JuSseret ; 6. Gauthier.

Dans la catégorie des indépendants, Gnieu arrive premier.

Les ccfUreurs professionnels arrivent dans l'ordre suivant :

1. Brocco ; 2. Trousselier ; 3. Kippert.

* * m

CONCOURS REGIONAL DES S. A. G. — Le dimanche 7 juin au matin avait lieu au champ de tir de la garnison (stand de Bourbacoup), â Tulle le concours ministériel annuel des sociétés de tir S. A. G. du 12° corps d'armée. Une vingtaine de sociétés étaient présentes.

L'épreuve consistait pour les membres mi-litaires des sociétés en un tir de vitesse sur silhouettes d'une durée limitée à une minu-te, et, pour les membres pupilles en un tir individuel à 200 mètres sur cibles carrées de deux mètres.

Les délégués de la société mixte de tir de Limoges (S. A. G.) 1544 étaient MM. Fray Léon, Laffargue. Bérardier et Parinaud, mem-bres militaires et MM Coussy, Petit, Tharaud, Ritoux, membres pupilles.

La délégation militaire s'est classée 3", par 27 balles 40 points obtenant comme prix une médaille d'argent grand module du minis-tre de la guerre.

La délégation des jeunes gens, conservant la suprématie qu'elle a acquise l'an dernier ai concours régional d'Angoulême s'est vue attribuer la première place par 24 balles 133 points obtenant la médaille de vermeil. M. Coussy, membre de cette délégation s'est clas-sé l°r au tir individuel par 6 balles 50 points emportant une jumelle, don de M. le ministre de la guerre.

L'après-midi a eu lieu le concours offert par la société La Tulliste.

Au concours public, MM. André Fray et Léon Fray se sont attribués les premiers 'prix par 4 balles 35 points, M. Bérardier s'est clas-sé 4°, etc..

De tels résultats se passent de commentai-res et font honneur aux tireurs qui les ont obtenus. Us témoignent de l'importance de l'enseignement du tir donné à la société mixte de tir de Limoges et de sa vitalité.

CHAMPIONNAT DU REVOLVER, — A Rouen, — -M. Girardot, de Nancy, est procla-mé champion de France au revolver

M. Carrère, de Bordeaux, est proclamé roi du tir au pistolet à 50 mètres et au revolver à 20 mètres.

CHAMPIONNAT DE FRANCE AU LEBEL — Le championnat au fusil Lebel a donné les résultats suivants :

Champion de France : M. René George 60 balles, 507 points : 2", M. Husson, 500 points • 3», M. Gonery, 500 points.

M. René Georges a déjà été champion de France en 1911.

ATHLÉTISME LES CHAMPIONNAT DU XII» CORPS. —

Les championnats d'altblétisme du 12» corps d'armée seront disputés mardi 16 juin, à 14 au vélodrome du Grand-Treuil.

Voici le programme des épreuves : Sériés de 200 m. haies : lancement du poids •

saut en hauteur sans élan jftnale du 200 m haies ; 1.500 m. plat ; longueur avec élan •': lancement du disque ; 100 m. (séries) ; 1 000 m. ; saut en hauteur avec élan ; 100 m. (finale); 5.000 m. plat ; saut en longueur sans élan : saut à la perche ; 400 mètres.

AVIRON LA COUPE DES NATIONS. — La course in-

ternationale à un rameur, dite Coupe des Na-tions, s'est disputée hier, en Seine, à Juvisy sur un parcours de 4.000 mètres, en ligne droi-te, et a donné le résultat suivant :

1. Sinignaghia (Italien), du Lario de COme. en 14' 19".

2. Kinnear (Anglais), du Kensington R. C. de Londres.

3. Testut (Françaisl, du C. N. A. de Rouen Le vainqueur de l'année dernière avait été

Kinnear.

SPECTACLES ET CONCERTS SALLE DES FÊTES DE L'UNION

Ce soir lundi, à 8 heures et demie, dernière grande soirée de gala.

An programme : ■ La -Lutte pour la Vie », grande scène soriale en quatre parties et en couleurs, interprétée par Robinnes, Alexan-dre et Signoret, les trois artistes s! aimés du rmblic.

LE DORAT. AVIS D'ADJUDICATION.— Le 23 juillet 1914,

à 10 heures du matin, il sera procédé, en séan-ce publique, à la direction des postes et des télégraphes de la Haute-Vienne (hôtel des pos-tes), à l'adjudication de l'entreprise de trans-port de dépèches du Dorat-gare à Lussac-les-Eglises, par Le Dorat-bureau, Tersannes et Verneuil-Moustiers.

Les personnes qui désirent prendre part à cette adjudication doivent en faire la deman-de par écrit au directeur des postes et des té-légraphes à Limoges, le 9 juillet 1914, au plus

s tard. Elles devront joindre à leur demande I une pièce établissant leur nationalité (carte

d'électeur, livret militaire, etc..) Elles peuvent prendre connaissance ju ca-

hier des charges à la direction des postes et des télégraphes, à Limoges et aux bureaux de poste de Lussac-les-Eglises et du Dorât.

OBSÈQUES CIVILES. — M. et Mme Laba-reille et leur fils ; les familles Labareille. Du-monteix et Chalvet ont la douleur de faire part a leurs jiarents, amis et connaissances, de la perte cruelle qu'ils viennent d'éprouver en la personne du jeune

Gustave LABAREILLE

décédé dans le 9" mois de sa naissance et les prient d'assister à ses obsèques qui auront lieu demain mardi 16 courant.

La réunion aura lieu à la maison mortuai-re, clos Sainte-Marie, 2, à une heure et quart précise.

OBSÈQUES CIVILES. — M. et Mme Boyer et leur fille ; les familles Chabaud; Guillaume et Rev ont la douleur de faire part à leurs parents, amis et connaissances de la perte cruelle qu'ils viennent d'éprouver en la jic-r-sonne de " ' N ' *^ 1 ""•i-

Monsieur Adolphe BOYER

décédé le 14 juin, dans sa 23» année, et les prient d'assister à ses obsèques qui auront lieu le mardi 16 juin, à deux heures précises..

Il ne sera pas envoyé de lettres de faire part. La réunion aura lieu à la maison mortuaire,

chemin de Béaupuy, 77, maison Pradet.

OBSÈQUES. — Mme veuve Joulage ; M. et Mme Louis Joulage ; M. François Joulage, ainsi que toute leur famille ont la douleur de faire part à leurs parents, amis et connais-sances, de la perte cruelle qu'ils viennent d'é-prouver en la personne de

$ , Monsieur Léonard JOULAGE

tlécédé le 14 juin 1914, dans sa 60» année, et les prient d'assister à ses obsèques qui au-ront lieu le mardi 16 courant, à une heure et demie.

La réunion aura lieu a la amison mortuai-re, chemin de la Côte, 15.

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30

L'Enfant de la Folle par MARC MARIO

Elle poussa un cri de douleur. Cécile, attentive, anxieuse, entendit ce

tri ; elle crut à un malheur. — 11 est mort 1 s'écria-t-elle. Sa mère ne répondit que par des san-

glots de désespoir. Fousseret et M. de Maurens étaient allés

nu-devant de Fernand. Le digne gentilhom-me éprouva une cuisante douleur en voyant

l'état de son fils, mais il trouva dans son cœur généreux assez d'énergie pour la maî-triser.

Fernand arriva bientôt, soutenu par

Léon et par Fousseret. En le voyant dans cet état, la malheureuse Cécile, éperdue do

douleur, toute en larmes,~se jeta dans ses

bïas. — Mon Fernand ! mon Fernand, s'écria-

t-elle en pleurant ! Dans quel état je te re-trouve ! Jei pressentais oe malheur, je le re-

doutais 1 Et elle le. couvrait de caresses. — Mon. Dieu, répondit le vaillant blessé

en faisant un effort pour vaincre la dou-leur et rassurer sa bien-aimée, non, ma Cécile, ]e ne mourrai pas maintenant que Je suis près de toi. Ce n'est pas mainte-nant, que tout danger est passé, quo je suc-

comberai.

Une douce joie s'empara du cœur de Cé-cile en entendant la voix de son bien-aimé. Il lui sembla qu'elle le voyait revivre, qu'el-

le le detrouvait pour toujours. Un docteur fut mandé en toute hâte, il

examina la blessure de Fernand de Mau-

rens et déclara qu'elle n'était pas grave et qu'elle ne mettait pas ses jours en danger.

Ah ! la joie que Cécile et ses parents res-sentirent à ces paroles est indicible. La jeu-ne mère ne quitta pas Fernand une seul

instant ; elle voulut le soigner elle-même et elle demeura à son chevet jusqu'à son com-

plet rétablissement.

CHAPITRE XXIII

Le cri de la folle

Au bout de huit à dix jours, Fernand da Maurens était complètement guéri. Les for-ces disparues avaient reparu ; grâce à sa jeunesse et à la force de sa constitution, lé rétablissement ne s'était pas fait attendre.

La belle fille de Fousseret était heureuse. Elle ne s'occupait que des préparatifs pour le jour de bonheur où elle devait être unie

à celui qu'elle aimait.

Léon Fousseret paraissait préoccupé. Depuis le jour terrible de l'inondation,

son front .ordinairement si gai, semblait être assailli par l'inquiétude ; il paraissait

en proie à une préoccupation d'esprit qui

l'absorbait. En effet, il pensait à Jeanne la Folle, qu'il

avait retrouvé sur le toit du couvent du Refugo, et qui avait été engloutie dans l'ef-

fondrement de la partie de l'édifice sur le-quel elle avait cherché asile contre les eaux.

Ah l s'il avait pu la sauver, il saurait

maintenant ce qui lui était arrivé. Léon Fousseret portait le plus vif inté-

rêt a la malheureuse folle. DeDuis le jour

où il l'avait recueillie en l'arrachant aux plaisanteries et aux vexations des polissons du boulevard, . il s'était intéressé à ia belle malheureuse. Il avait senti un vif chagrin le jour de son inexplicable disparition.

Aujourd'hui, il se trouvait sous le coup de l'étonnement le plus étrange.

Depuis plus de dix mois, Jeanne avait disparu ; on ji' avait, jamais plus entendu parler d'elle, on ne l'avait plus revue et il venait de l'apercevoir au milieu de ce dé-

sastre, en un endroit où il ne pouvait s'ex-pliquer sa présence.

Par quel hasard, en effet, la belle Arté-sienne se trouvait-elle au couvent du Re-fuge, où sont enfermées des jeunes filles qui, par une inconduite précoce,, par des

penchants immoraux, ont dù être placées dans un asile de préservation.

C'est ce que Léon ne pouvait comprendre.

Mais son esprit était réellement en proie à une énigme indéchiffrable quand il se rappelait les cris qu'il avait entendus, les appels de la malheureuse insensée. Il se souvint que Jeanne appelait son enfant.

Son- enfant 1... Etait-ce là une nouvelle manifestation de sa folie ?...

Léon Fousseret se posait cette question, mais son esprit ne pouvait y trouver au-cune réponse.

Il était toujours sous l'impression de pi-tié qu'avaient produite sur lui le cri de la folle, son aspect désordonné, ses cheveuv

épars et ses yeux"égarés par la crainte d'u-ne grande douleur.

— Ce couvent où j'ai vu la pauvre Jean-ne, se dit le frère de Cécile, est une de ces

prisons où l'on enferme les jeunes Biles qui se sont engagées dans la voie de la débau-che ? Mais pourquoi alors Jeanne s'v trou-vait-elle ?... Ce cri que je lui ai entendu pousser, ces mots : « Mon enfant ! rendez-moi mon enfant I » n'auraient-ils pas une

signification qui s'appliquerait, "bien à la si-tuation ? Qui sait si la malheureuse n'a

pas été séduite ?... Mais alors, qui l'aurait

enfermée dans ce cloître ?..." Son séduc-teur ? — Ce n'est guère admissible, Ses pa-

rents ? L'infortunée ne les a pas seulement

connus. Léon Fousseret était très embarrassé. Il

ne pouvait trouver une interprétation qui le contentât. Son esprit indécis et inquiet tournait et retournait la question en tous sens, sans pouvoir arriver à la résoudre.

— Pourtant, se disait-il, ces mots : « Mon enfant ! » ont un sens ; ils ne sont pas un

cri de la folie. L'accent avec lequel elle les prononçait ne permet pas de s'y mépren-

dre. Que voulait-êlle dire ?...

Il ne trouvait rien. — Il faut que je sache à quoi m'en tenir,

se dit-il avec résolution. D'ailleurs, je dois à cette malheureuse un dernier souvenir, une suprême charité. Il faut que je trouve

son cadavre et que je le fasse inhumer. Animé par cette pensée, Léon Fousseret

se rendit à la Morgue. U demanda à voir les cadavres qui avaient été trouvés dans les travaux de déblaiement de la partie

écroulée du couvent du Refuge. On ne put lea lui montrer ; une prescription d'hygiène avait obligé de procéder le plus tôt possi-ble à leur inhumation. On ne put lui mon-trer que" les photographies que l'on avait eu soin de prendre, afin que les familles des

victimes pussent les reconnaître. Dans tou-tes celles qu'on lui montra, il ne put recon-naître la malheureuse Artésienne. D'ail-leurs, plusieurs victimes avaient été com-

Elètement écrasées par la chute des décom-res et par l'écroulement dans lequel elles

avaient trouvé la mort ; la photographie ne représentait qu'une masse informe, pres-que sans figure, dans laquelle il était im-

possible de reconnaître un être humain. Ces recherches furent loin, par leur ré-

sultat, de satisfaire le frère de Cécile. Il résolut de les pousser plus loin.

Mais que pouvait-il faire ? uu porterait-

il ses investigations 1 A qui irait-il deman-

der des renseignements sur la malheureuse folle dont il s'était institué le protecteur ?

Irait-il au couvent du Refuge ? Interro-

gerait-il les' religieuses qui dirigent cette maison ? C'était là, en effet, le seul endroit

où l'on pouvait lui apprendre ce qu'avait

été la pauvre Jeanne. Mais consentirait-on à lui donner ces ren-

seignements ? En vertu de quel titre les de-manderait-il ? Etait-il son parent, son

frère ? Léon Fousseret, absorbé dans ses préoc-

cupations, ne songeait plus au moyen de faire le jour sur l'existence de Jeanne la

Folle. U voulait, malgré tous les obstacles,

arriver à savoir ce qu'elle était devenu, de-puis le jour où elle avait si subitement

quitté la maison. Sa sœur remarquait son air soucieux,

préoccupé, inquiet. Elle voulut en savoir la

cause. — Qu'as-tù donc ainsi, Léon 1 lui deman-

da-t-elle avec bonté. Depuis plusieurs jours tu parais plongé dans de sombres méditations ; à quoi penses-tu ainsi ? tu as sans doute quelque triste idée en tête.

Léon la regarda avec affection. — Dis-mois ce que tu as, reprit Cécile :

dis-moi le sujet do ton inquiétude, de ton

ennui. — Pourquoi ne te le dirai«-je pas ? ré-

pondit Léon Fousseret Ce qui me préoc-cupe te préoccupe aussi. Si tu avais vu la personne que j'ai rencontrée, si tu avais-entendu le cri qu'elle a poussé, tu cher-

cherais comme moi à savoir ce qu'elle est

devenue.

— De qui parles-tu donc ? demanda Cé-

cile avec la plus vive curiosité.

— De Jeanne. — De Jeanne la Folle ? — Oui, d'elle-même, c'est elle qtffc j'ai

vue.

— Elle ? où donc l'as-tu vue ? demanda

Cécile. — Je l'ai vue dans l'inondation. — Voyons, Léon, raconte-moi cela, lu

sais quel intérêt je portais à Jeanne ; pau-

vre fille, elle avait si bon cœur l — Hélas ! ma chère Cécile, dit Léon Fous-

seret, l'intérêt que tu portais à Jeanne n a plus de raison d'être maintenant. La pau-

vre fille doit être morte. — Morte, fit Cécile avec douleur. — Ecoute, je vais te raconter co que jo

Léon raconta alors à sa sœur comment, en allant sauver des jeunes filles qui «aie J sur le toit du Refuge, il aperçut la Folle qui demandait, avec des cris déchirants, que»

lui rendit son enfant. . , t Cécile parut éprouver le saisissement

d'une vive surprise. — Son enfant ! dit-elle. Voyons, je n«

m'explique pas ; ce doit.être quelque nou-

velle hallucination de son esprit insensé. — Eh bien ! Cécile, j'ai réfléchi a cela,

répondit Léon, et je dois te dire que je ne crois pas que ce soit là un cri de la IOIK.

Non, l'accent de Jeanne était l'accent d une mère ; je ne crois pas me tromper en i af-firmant. Et puis, remarque en quel endron

je l'ai aperçue : au Refuge ! Dans ce cou-vent où l'on enferme les jeunes filles aom

on veut corriger l'inconduite précoce. (A suivre.)

IMPRIMERIE NOUVELLE. — LIMOGES

Le gérant : Léon BERLAND.

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Syndiqué»

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