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INTER FACE N°43 - Septembre 2017 Journal de la Fédération Patronale et économique ENTREPRISE ET RÉSEAUX SOCIAUX Une entreprise doit-elle absolument être présente sur les réseaux sociaux ? Tout le monde en parle et vous avez peut-être la coupable impression d’être dépassé si vous n’y êtes pas. Les réseaux sociaux, Facebook en particulier, ont investi la vie privée, publique et professionnelle. Plus de 70% des PME suisses disent trouver les réseaux sociaux importants selon une étude de l’Institut Entrepreneuriat et PME de l’université de Fribourg. Alors, Facebook est-il devenu indispensable ? « Il n’y a pas de règle. Toutes les entreprises n’ont pas besoin d’y être, mais si vous y êtes, il faut le faire bien sinon, c’est contrepro- ductif, détaille Guillaume Braillard de l’agence Impact Production, active, entre autres, dans la gestion des réseaux sociaux. Pour un restaurant, par exemple, Facebook est un véritable atout. Cet outil va même remplacer, pour certains éta- blissements, le traditionnel site internet. Mais pour une entreprise qui pratique le B2B, c’est-à-dire qui n’a pas de contacts directs avec l’utilisateur final, mais plutôt avec des distributeurs, la question d’être sur les réseaux sociaux mérite d’être posée. On pourrait imaginer être plutôt sur LinkedIn qui est un réseau professionnel. » Sans surprise, tout dépend donc du domaine dans lequel l’entreprise est active. David Kilchoer de l’agence EN’JOY : « Je connais un boulanger qui fait ça de manière très spontanée : il photographie ses créations et les met sur Facebook, le contenu est susceptible de toucher chaque internaute, c’est le cas pour les métiers de bouche. Mais pour un notaire, par exemple, c’est plus compliqué de trouver du contenu... Je constate que les sociétés de service qui sont sur Facebook mettent souvent des conseils ou des exemples pratiques. » Travailler essentiellement la notoriété et l’image Globalement Facebook n’est pas là pour vendre directement un produit, mais pour travailler l’image de la société auprès d’un public très large mais ciblé ; pour la personnaliser, la rendre sym- pathique de manière sincère. C’est une sorte de journal d’entreprise ouvert au public. L’entreprise va pouvoir y mettre, par exemple, un post avec l’apprenti qui a brillamment réussi ses examens ou l’achat d’une nouvelle machine. www.fpe-ciga.ch

ENTREPRISE ET RÉSEAUX SOCIAUX - FPE-CIGA · ET RÉSEAUX SOCIAUX Une entreprise doit-elle absolument être présente sur les réseaux sociaux ? Tout le monde en parle et vous avez

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INTERFACEN°43 - Septembre 2017

Journal de laFédération Patronale

et économique

ENTREPRISE ET RÉSEAUX SOCIAUXUne entreprise doit-elle absolument être présente sur les réseaux sociaux ?

Tout le monde en parle et vous avez peut-être la coupable impression d’être dépassé si vous n’y êtes pas. Les réseaux sociaux, Facebook en particulier, ont investi la vie privée, publique et professionnelle. Plus de 70% des PME suisses disent trouver les réseaux sociaux importants selon une étude de l’Institut Entrepreneuriat et PME de l’université de Fribourg. Alors, Facebook est-il devenu indispensable ?

« Il n’y a pas de règle. Toutes les entreprises n’ont pas besoin d’y être, mais si vous y êtes, il faut le faire bien sinon, c’est contrepro-ductif, détaille Guillaume Braillard de l’agence Impact Production, active, entre autres, dans la gestion des réseaux sociaux. Pour un restaurant, par exemple, Facebook est un véritable atout. Cet outil va même remplacer, pour certains éta-blissements, le traditionnel site internet. Mais pour une entreprise qui pratique le B2B, c’est-à-dire qui n’a pas de contacts directs avec l’utilisateur final, mais plutôt avec des distributeurs, la question d’être sur les réseaux sociaux mérite d’être posée. On pourrait imaginer être plutôt sur LinkedIn qui est un réseau professionnel. »

Sans surprise, tout dépend donc du domaine dans lequel l’entreprise est active. David Kilchoer de l’agence EN’JOY : « Je connais un boulanger

qui fait ça de manière très spontanée : il photographie ses créations et les met sur Facebook, le contenu est susceptible de toucher chaque internaute, c’est le cas pour les métiers de bouche. Mais pour un notaire, par exemple, c’est plus compliqué de trouver du contenu... Je constate que les sociétés de service qui sont sur Facebook mettent souvent des conseils ou des exemples pratiques. »

Travailler essentiellement la notoriété et l’imageGlobalement Facebook n’est pas là pour vendre directement un produit, mais pour travailler l’image de la société auprès d’un public très large mais ciblé ; pour la personnaliser, la rendre sym-

pathique de manière sincère. C’est une sorte de journal d’entreprise ouvert au public. L’entreprise va pouvoir y mettre, par exemple, un post avec l’apprenti qui a brillamment réussi ses examens ou l’achat d’une nouvelle machine.

www.fpe-ciga.ch

Editeur FPE-CIGA, BulleRédacteur Eric PlancherelGraphiste agence DEP/ART, BulleImpression Glassonprint, Bulle

Tous les cours et inscriptions sur www.fpe-ciga.ch

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Facebook est chronophage« Mais il faut toujours penser long terme. L’idéal est d’avoir un plan de communication en adéquation avec la stratégie d’entreprise et avec une fréquence de publication définie, on parle d’un à deux posts par semaine, avertit Guillaume Braillard. Ensuite, il faut suivre le dialogue (les commentaires, les réactions suite à chaque publications) et y répondre rapidement, parce que c’est un réseau social interactif et, encore une fois, ne pas répondre est contreproductif. » On touche ici au point essentiel pour un entrepreneur : le temps. David Kilchoer : « Pour prépa-rer un post qui soit de qualité, il faut compter entre 10 et 30 minutes. »

Gobet Meubles pour la notoriétéVoilà pourquoi être sur Facebook doit découler d’une vraie stratégie. C’est le choix qu’a fait récemment Gobet Meubles à Bulle. Philippe Gobet, son directeur : « On se dit que c’est un moyen peu coûteux de parler de nous presque quotidiennement, de toucher un large public, aussi valaisan ou vaudois. Le meuble n’est pas un bien que vous achetez tous les jours comme une baguette de pain, donc il faut travailler notre notoriété pour que les gens pensent à nous quand ils veulent un meuble. »

Sous-traiter la gestion des réseaux sociaux ?Pour ce faire, Gobet Meubles s’est associé les services d’une société active dans la gestion des réseaux sociaux. Elles se sont multipliées ces dernières années et proposent des prestations allant de la création d’un compte avec assistance au lancement à la gestion complète. Mais l’entrepreneur peut aussi très bien gérer seul, s’il est créatif et prêt à y consacrer du temps. Ou tout simplement renoncer à être sur les réseaux sociaux, parce que, selon son activité, le retour sur investissement n’est pas favorable.

Eric Plancherel

EDITO OUI au projet « Prévoyance-vieillesse 2020 », pour sauver l’AVS

Il y a dans ce projet toute la symbolique du célèbre « compromis helvétique ». À gauche comme à droite, on pense qu’il est satis-faisant sans plus, mais, à gauche comme à droite, on pense aussi que c’est déjà beau-coup mieux que le statu quo et qu’il est un premier pas indispensable. Il y a donc aussi, dans ce projet, toute la symbolique du « bon sens » helvétique : non, il n’est pas parfait, mais si on ne fait rien, c’est tout le château de carte de la prévoyance vieillesse qui va s’écrouler. Nous avons déjà trop attendu, trop tergiversé. Les chiffres sont alarmants : depuis deux ans, l’AVS est en déficit, un déficit qui pourrait se chiffrer à 40 milliards de francs dans une douzaine d’années si le modèle ne change pas. Dire OUI aujourd’hui, c’est dire non à des mesures correctives beaucoup plus douloureuses dans quelques années.

Le vote sera historique. Parce que nous tou-chons là au modèle helvétique de prévoyance sociale, régulièrement cité en exemple par nos voisins ; parce que cette prévoyance so-ciale est une pièce-maitresse de notre sys-tème économique ; parce que cela fait 20 ans qu’aucune réforme, pourtant indispen-sable, n’a abouti, faute de compromis.

Si le projet « Prévoyance-vieillesse 2020 » est accepté, il faudra, bien sûr, rapidement se remettre à la tâche et éviter ainsi de se retrouver, dans quelques années, comme actuellement, au pied du mur. La structure sociale-économique de notre pays évolue et notre modèle de prévoyance-vieillesse doit être, lui aussi, évolutif.

Première étape le 24 septembre prochain : voter deux fois oui, c’est prendre ses respon-sabilités, comme l’a fait le parlement fédéral.

Nadine GobetDirectrice de la FPE

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VOTATION 24 SEPTEMBRE 2017

« Prévoyance-vieillesse 2020 »

Le système suisse de prévoyance vieillesse actuel est en péril. Deux raisons à cela :

• Depuis les années 2000, le taux de conversion minimum du deuxième pilier ne peut plus être garanti, la faute à des marchés financiers moins rémunérateurs. • Le vieillissement de la population.

La réforme soumise au peuple le 24 septembre doit permettre de répondre à cette double contrainte et continuer d’assurer aux retraités le 60% de leur dernier salaire. Le projet est perfectible et devra être complété à moyen terme, mais il a le mérite de réunir une majorité parlementaire fédérale après de trop nombreuses années de blocage. Et il est urgent d’agir : depuis deux ans, le compte de répartition de l’AVS est déficitaire. Sans réforme, le déficit cumulé pourrait atteindre 40 milliards de francs dans une douzaine d’année.

Les deux objets doivent être acceptés pour que le projet « Prévoyance-vieillesse 2020 » passe la rampe : 1. Financement additionnel de l’AVS

2. La loi sur la réforme de la prévoyance vieillesse 2020

Les éléments-clés : • Alignement progressif de l’âge de la retraite des femmes sur celui des hommes, à 65 ans.• Introduction d’une retraite flexible entre 62 et 70 ans. • Hausse du taux de cotisation AVS de 0,3%.• Baisse progressive du taux minimal de conversion de la LPP à 6%, compensé par d’autres mesures visant à augmenter le capital de retraite disponible. • Supplément de 70 francs sur les nouvelles rentes de vieillesse.• Relèvement du plafond pour les couples mariés de 150 à 155% de la rente maximale.

Augmentation du taux de TVA de 0,3% en faveur de l’AVS. Soit une hausse de 0,6% diminuée de la suppression du financement additionnel de l’assu-rance-invalidité de 0,3%.

RUBRIQUE JURIDIQUELes vacances d’un employé libéré de son obli-gation de travailler durant le délai de congé peuvent-elle être compensées ?

Lorsqu’il subsiste un solde positif de vacances à la fin des rapports de travail et que l’employé est libéré de l’obligation de travailler, le solde des va-cances s’éteint pour autant qu’il n’apparaisse pas déraisonnable d’exiger que le travailleur prenne ses vacances et que le rapport entre la durée de la libération et le solde de vacances le permette (cf. Service d’assistance juridique et conseils de la Fédération des entreprises romandes, Le droit du travail au quotidien, édition 2016, p. 354). Pour mieux comprendre ce principe, voici quelques ex-plications.

Une fois le contrat de travail dénoncé, l’employeur doit accorder au travailleur le temps nécessaire pour rechercher un nouvel emploi (art. 329 al. 3 CO). Or, la recherche d’emploi peut s’avérer in-compatible avec la prise des vacances dont le but consiste à pouvoir se reposer et se détendre. C’est le lieu de rappeler qu’il convient d’accorder en prin-cipe une demie-journée par semaine à l’employé li-cencié pour la recherche d’un nouvel emploi. Dans ces conditions, il convient d’examiner au cas par cas si la compensation du solde des vacances est possible en tenant compte de la durée du délai de congé, de la difficulté à trouver un nouvel emploi et du solde de jours de vacances (ATF 128 II 283). La jurisprudence a ainsi développé la règle dite des « un tiers, deux tiers », selon laquelle trois jours de libération de l’obligation de travailler permettent de compenser un jour de vacances. Par exemple, un employé travaillant à 100 % (soit une moyenne de 21 jours ouvrables par mois) et libéré de l’obli-gation de travailler pendant un mois complet peut se voir compenser environ 7 jours durant cette pé-riode. Cette règle n’est toutefois pas absolue.

Si après application de cette règle, le solde des vacances ne peut être totalement compensé ou que la prise des vacances se révèle impossible car le délai de congé est trop bref, l’employeur doit exceptionnellement payer les vacances en es-pèces, en dérogation à la règle qui interdit que les vacances soit remplacées par des prestations en argent (art. 329d al. 2 CO).

Service juridique FPEThérèse Luchinger

2 x OUI à « Prévoyance-vieillesse 2020 »

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Mieux vaut en tirer le plus possible pour trouver la solution adéquate. Afin d’éta-blir les chances de réussite de notre appli-cation, nous sommes allés la présenter à plusieurs clients potentiels. Get out of the building, un exercice plutôt difficile pour moi. En effet, le démarchage me rendait nerveux au début. Difficile de sortir de sa zone de confort et d’aller présenter une idée en plein développement à un chef d’entreprise. Finalement, c’est en agis-sant que j’ai pris de l’assurance. Notre projet s’est précisé au fil des rendez-vous et j’ai peu à peu mis de côté mes doutes. Mon ami et moi nous posions beaucoup de questions et ce sont bien souvent nos interlocuteurs qui nous ont soufflé les bonnes réponses.

Notre ténacité semble avoir a porté ses fruits. WeDo est actuellement utilisée par une quarantaine de clients, notamment la Banque Cantonale de Fribourg. Mon ami et moi pouvons vivre des revenus de notre entreprise et donc nous dédier entière-ment à son développement. Une chose est

certaine : les heures supplémentaires vont continuer de s’accumuler ! C’est d’ailleurs là un nouveau défi que nous devons re-lever. Lorsqu’on est à son compte, il faut aussi savoir s’arrêter un instant et regarder en arrière pour savourer ce que l’on a ac-compli. La bouteille de champagne est au frais depuis longtemps. J’espère que nous trouverons bientôt le temps de l’ouvrir. »

Antoine Sudan

cofondateur de WeDo Sàrl

JE LANCE MA START-UP

« Cela ne marchera jamais. Tel est le ver-dict de la première personne à qui nous avons présenté notre projet il y a trois ans. C’était un ancien professeur. Impossible, selon lui, de résoudre des problèmes com-pliqués avec un logiciel simple. C’est pour-tant précisément ce que mon ami et moi avions en tête.

Heureusement, nos mentalités d’ingénieurs ont vite pris le dessus. A quoi bon se laisser abattre par la critique ?

Antoine Sudan est ingénieur diplômé en gestion de projet. En 2014, alors qu’il travaille en entreprise, le Stavia-cois constate que gérer des tâches en équipe sans les outils adéquats peut s’avérer chaotique face à une masse d’informations grandissante. Il décide donc de s’associer à un ami pour développer une application capable de coordonner de manière simple et efficace le travail en entreprise.

FRIUP est une associationà but non lucratif quiaccompagne la création d’entreprise

WeDo est une application web destinée à faciliter la collaboration en entreprise. Elle prend la forme d’une plateforme sur laquelle les employés gèrent leurs tâches tout en suivant le travail de leurs collègues. WeDo peut également être utilisée pour rédiger le procès-verbal d’une séance tout en assignant simulta-nément des tâches aux collaborateurs. Ce procédé accélère le traitement des décisions et raccourcit la durée de tels rendez-vous d’un tiers en moyenne.

Notre ténacité semble avoir porté ses fruits

Chaque édition, en collaboration avec Fri Up, Interface donne la parole à un jeune entrepreneur. Il témoigne de ses espoirs, ses difficultés, ses réussites.

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Lucien Carrel Tavillonneur« Nous travaillons huit mois par année à l’extérieur sans aucune alternative. »

Ce jour-là, il fait 30 degrés sur les flancs du Vanil de la Monse. Un soleil écrasant. Lucien Carrel et son équipe rénovent la toiture d’un chalet d’alpage. Tout en tavil-lons. Poser, clouer, poser,... la réverbération du soleil sur les tavillons est aveuglante, la chaleur étouffante. Seul moment de répit dans la journée : le repas de midi partagé à l’intérieur du chalet, dans une relative fraîcheur. Cinq semaines de travail pour quatre personnes : « Nous restons sur l’al-page du lundi au jeudi, ce qui permet aux employés de faire assez d’heures pour avoir congé le vendredi. Mais, moi, je vais quand même remonter vendredi. » Por-trait d’un entrepreneur qui ne gère pas une entreprise comme les autres.

D’abord, il n’existe encore aucune forma-tion de tavillonneur, même si un projet est en cours. Le savoir-faire se transmet orale-ment et par la pratique. Une contrainte pour le chef d’entreprise, Lucien Carrel : « Ça veut dire que je dois former chaque employé ou tâcheron que j’engage, même s’il est char-pentier. Je n’ai jamais eu quelqu’un qui avait déjà pratiqué cet artisanat auparavant. » Et puis, il faut des employés qui acceptent un rythme de vie peu conventionnel : partir le lundi pour ne revenir qu’en fin de semaine, la vie en équipe 24 heures sur 24 dans des chalets d’alpage, le dortoir exigu : « Je reçois beaucoup d’offres spontanées, mais, parfois, quand j’explique qu’il faut être prêt à passer la semaine en alpage, la discussion s’arrête là. Beaucoup de gens idéalisent le métier de tavillonneur. »

Par tous les tempsAutre particularité : la saisonnalité. Lucien Carrel passe quatre mois d’hiver à fabriquer les tavillons et huit mois à les poser. Huit mois pendant lesquels il travaille à l’extérieur par tous les temps. Parce qu’il n’y a pas de

travail en atelier : « Il y a encore quelques semaines, nous avions la neige et de gel. L’année passée, en juin, il a plu sans cesse pendant une longue période. Nous avons dû rester quelques jours à la maison. Pour obtenir des indemnités de chômage technique, c’est la croix et la bannière alors j’ai pris sur moi. »

Passe Olivier. Un paquet de ta-villons sur l’épaule, il grimpe l’échelle puis arpente le toit jusqu’au faîte. « C’est encore une spécificité de notre mé-tier, tout se fait à la main, sans machines pour porter les matériaux », sourit Lucien Carrel.

L’épicéa de la Vallée de la TrêmeÇa n’a pas l’air en les voyant poser, clouer, poser,… mais tout se joue l’hiver, avec le choix du bois. Le tavillonneur passe des jours avec les forestiers pour choisir les billes qui seront abattues. Du bois fribourgeois, essen-tiellement de la Vallée de la Trême : « C’est une énorme réserve d’épicéa, la meilleure

essence pour les tavillons. L’arbre doit avoir poussé à plus de 1’000 mètres d’altitude, son bois présenter peu de nœuds et bien fendre, détaille le Gruyérien. Choisir les billes de bois, c’est un des côtés sympa en hiver et ça me permet de décompresser un peu des huit mois de pose intensive. »

Parce que de travail, il n’en manque pas. Depuis qu’il a repris l’entreprise de son pa-tron, il y a 10 ans, une seule année, il a dû chercher des mandats : « C’est vrai que le fait que l’Etat subventionne, en partie, la rénovation des chalets d’alpage est un plus pour nous. Les propriétaires hésitent moins à entre-prendre des travaux. » De

toute façon, ce métier, il l’a toujours rêvé : « Mes parents passaient l’été à l’alpage et mon grand-père était ébéniste. »

Eric Plancherel

Beaucoup de gens idéalisent le métier de tavillonneur

ACTU MEMBRE

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L’APP À DÉCOUVRIR Si vous ne l’avez pas ça ira aussi, mais moins bien!

Editeur FPE-CIGA, BulleRédacteur Eric PlancherelGraphiste agence DEP/ART, BulleImpression Glassonprint, Bulle

PROCHAINS ÉVÉNEMENTS FPE - CIGA Cours / Petits-déjeuners

05.09.2017 | 8h30-17h00 FRIBOURG

SICHERHEITSBEWUSSTSEIN: WOZU ?

07.09.2017 | 8h30-12h00 FRIBOURG

SENSIBILISATION À LA SÉCURITÉ

INFORMATIQUE ET AUX MENACES LIÉES À L’IT

12.09.2017 | 8h30-17h00 BULLE

COMPORTEMENT SÉCURITAIRE :

A QUOI ÇA SERT ?

21.09.2017 | 8h30-17h00 FRIBOURG

RÉSEAUX SOCIAUX :

COMMUNICATION D’ENTREPRISE

14.09.2017 | 7h15 BULLE

PETIT-DÉJEUNER - COACHING PROFESSIONNEL

POUR DIRIGEANTS: UN OUTIL PRAGMATIQUE

ET EFFICIENT LORS DE TRANSITIONS

19.09 et 05.10.2017 | 8h30-17h00 FRIBOURG

SAVOIR NÉGOCIER

21.09.2017 | 8H30-16H30 BULLE

MAÎTRISER LA VENTE PAR TÉLÉPHONE

26.09.2017 | 8H30-17H00 FRIBOURG

LA BASE DES ASSURANCES SOCIALES

28.09 et 12.10.2017 | 8H30-17H00 FRIBOURG

ETRE HEUREUX POUR RÉUSSIR

OU RÉUSSIR POUR ÊTRE HEUREUX ?

12.09 et 10.10.2017 | 8h30-16h30 FRIBOURG

COACHING FÜR FÜHRUNGSKRÄFTE

UND TEAMLEITER

14.09.2017 | 7h30-9h30 FRIBOURG

MANAGER LA „GEN Y“

13.09 et 28 09.2017 | 8h30-12h00 BULLE

LEADERSHIP (CONDUITE D’ÉQUIPE)

Dans chaque édition d’Interface, un(e) spé-cialiste en nouvelle technologie vous fait part de son coup de cœur pour une appli-cation.

Bring ! La shopping liste idéale

Laissez tomber votre vieille liste de courses pour l’application Bring ! Cette application, 100% Suisse, vous permet de gérer des listes d’achats. Quelques fonctionnalités bien pratiques vous permettront, notamment, de partager votre liste avec votre conjoint(e) ou co-locataire, d’ajouter des articles sur la base d’une recette mais également de partager vos recettes avec vos amis.

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Nous avons testé de haut en bas et de gauche à droite cette application ! Verdict : Design épuré, UX (User eXperience) ex-cellente, interface simple et intuitive, « material design » et langage de programmation totalement en accord avec les standards actuels.

Benjamin Villoz

Tous les cours et inscriptions sur www.fpe-ciga.ch

VOTRE INTERFACE RELOOKÉL’INTERFACE que vous avez dans les mains a été complètement repensé pour mieux répondre à vos attentes et aux tendances actuelles.

Fédération Patronale et Economique : « Nous valorisons l’esprit d’entreprise ». Notre nouveau journal se veut le reflet de notre philosophie.

Entre autres, un nouveau graphisme et des collaborations avec des spécialistes des nou-velles technologies et des start-up. Mais il y a aura toujours un dossier sur un thème d’ac-tualité et le portrait d’un entrepreneur.

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