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CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS CERTIFIES DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE SESSION 2010 Concours : INTERNE Section : HISTOIRE ET GEOGRAPHIE EPREUVE ECRITE D'ADMISSIBILITE (Durée : 6 heures ; Coefficient : 4) Aucun document ni matériel n’est autorisé Epreuve en deux parties comprenant : - une composition en histoire ou en géographie, au choix du jury, portée à la connaissance des candidats au moment de l'épreuve, - et une analyse de documents dans la discipline n'ayant pas fait l'objet de la composition. 1/8 HG INT.doc

EPREUVE ECRITE D'ADMISSIBILITE · -une composition en histoire ou en ... sur les devoirs d'un bon monarque tremblera à la vue d'une couronne ; bien loin de vouloir se procurer par

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CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS CERTIFIES DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE

SESSION 2010

Concours : INTERNE Section : HISTOIRE ET GEOGRAPHIE

EPREUVE ECRITE D'ADMISSIBILITE

(Durée : 6 heures ; Coefficient : 4)

Aucun document ni matériel n’est autorisé

Epreuve en deux parties comprenant :

− une composition en histoire ou en géographie, au choix du jury, portée à la

connaissance des candidats au moment de l'épreuve,

− et une analyse de documents dans la discipline n'ayant pas fait l'objet de la

composition.

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Première partie : Composition

Géographie

Les régions littorales de la Chine

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Repères spatiaux

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Deuxième partie : Analyse de documents

Histoire

Penser le pouvoir à la Renaissance

Document 1 : Texte. Erasme, Eloge de la Folie, 1509.

Document 2 : Texte. Machiavel, Le Prince, 1513

Document 3 : Manuscrit de Marsile Ficin sur Plotin, 1488-1489.

Document 4 : Miniature représentant l’entrée de François Ier à Lyon, 12 juillet 1515.

Utiliser un ou plusieurs documents pour un cours de seconde générale ettechnologique (ou de seconde professionnelle).

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DOCUMENT 1 : Extraits de Eloge de la Folie *

Il y a longtemps que je diffère de vous dire quelque chose des Princes et des Grands.Ceux-là sont tout opposés aux fourbes, aux imposteurs dont je viens de parler ; ils mecultivent sans fard, sans déguisement, et avec toute la franchise qui convient à leur rang. Sices heureux habitants de la haute région avaient seulement une demi-once de sagesse, y au-rait-il rien de plus triste, rien de plus à éviter que leur état ? Quiconque se donnera la peine deréfléchir attentivement sur les devoirs d'un bon monarque tremblera à la vue d'une couronne ;bien loin de vouloir se procurer par le parjure, par le parricide, par toutes sortes de crimes, unfardeau si horriblement pesant.

En quoi consistent les engagements d'un homme qui commande à toute une nation ?Travailler jour et nuit pour le bien commun, et ne jouir jamais de soi. Ne s'écarter en rien deslois. Connaître par soi-même, ou par des yeux bien sûrs, l'intégrité des Officiers et Magistrats.Se souvenir qu'on est un spectacle au-dedans et au-dehors, et que, comme un astre salutaire,on peut, par des mœurs bien réglées, influer utilement sur les choses humaines ; ou commeune comète funeste, causer les plus grands malheurs. N'oublier jamais que les vices et lescrimes des sujets sont infiniment moins contagieux que ceux du Maître. Le redire chaque jour,que le Prince est dans une élévation où, s'il donne le mauvais exemple, sa conduite est unepeste qui se communique, et qui fait des ravages. Faire réflexion que la fortune d'un Mo-narque le met continuellement dans l'occasion de quitter le bon chemin ; qu'il a à combattreles délices, l'impunité, la flatterie, le luxe ; et qu'il ne saurait trop veiller, ni trop se roidircontre tout ce qui peut le séduire ; enfin rappeler souvent en sa mémoire qu'outre les em-bûches, les haines, les craintes, les dangers auxquels le Prince est exposé à tout moment de lapart de ses sujets, il doit comparaître tôt ou tard devant le Roi des Rois, qui lui demandera uncompte exact de tout, et avec une rigueur proportionnée à l'étendue de la domination du mo-narque .

Je le répète donc : si un Prince faisait attention à tout cela (et il le ferait sans doute, s'ilétait sage), il n'aurait aucun repos dans la vie. Mais j'y ai pourvu : à la faveur de mon inspira-tion, les Princes, se reposant de tout sur leur destin et sur leurs ministres, vivent dans la mol-lesse, et n'admettent auprès d'eux que des gens propres à les divertir, et à les préserver de toutchagrin et de toute inquiétude. Ils croient remplir suffisamment les obligations d'un bon Roi,en prenant tous les jours le divertissement de la chasse, en nourrissant de beaux chevaux, envendant à leur profit les charges et emplois, en mettant en œuvre des expédients pécuniairespour dévorer la substance des peuples, et pour s'engraisser du sang de leurs sujets. Il est vraiqu'ils gardent quelques mesures sur le dernier article : on allègue des raisons de besoin, desprétextes de nécessité ; et quoique, dans le fond, ces exactions soient un pur vol, on leurdonne une apparence de justice et d'équité. On dit des douceurs au peuple, on le nomme lesbons, les fidèles, les affectionnés sujets, et pendant qu'on les dépouille d'une main, on les ca-resse de l'autre, pour prévenir leurs plaintes, et les accoutumer peu à peu à la tyrannie.

ERASME de Rotterdam, Eloge de la folie (1509)

* traduction de M. Gueudeville pour une édition de 1788 procurée par Gallica (BNF)

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DOCUMENT 2 : MACHIAVEL, Le Prince, IV (extraits), écrit en 1513,publié en 1532, Traduction de l’édition Gallimard, 1980.

Mais venant à l'autre cas, quand un citoyen, non par scélératesse ou autre violenceexécrable, mais par la faveur de ses concitoyens devient souverain de son pays, ce qu'on peutappeler une principauté civile (et pour y monter il n'est point besoin d'avoir la plus grandevirtù ou la plus grande fortune, mais plutôt une astuce heureuse) je dis qu'on devient ainsiprince ou par la faveur du peuple ou par celle des grands. Car en toute cité on trouve ces deuxhumeurs opposées ; c'est que le peuple n'aime point à être commandé ni opprimé des plusgros. Et les plus gros ont envie de commander et opprimer le peuple. Et de ces deux appétitsopposés naît dans les villes un de ces trois effets : ou principauté ou liberté ou licence. La principauté vient ou du peuple ou des grands selon que l'une ou l'autre partie en al'occasion. Car les plus riches, voyant qu'ils ne peuvent résister au peuple, commencent àdonner réputation à quelqu'un d'entre eux et le constituent leur prince, afin de pouvoir, à sonombre, soûler leurs appétits. Le peuple de son côté donne réputation à un seul, quand il voitqu'il ne peut autrement faire tête aux grands, et l'élit prince, pour être défendu sous son aile.Celui qui vient par l'aide des riches à être prince se maintient avec plus grande difficulté quecelui qui le devient par la faveur du peuple ; car se trouvant prince au milieu des autres qui luisemblent ses égaux, il ne les peut ni commander ni façonner à sa guise. Mais celui quiparvient à la principauté par la faveur du peuple, il se trouve tout seul et n'a personne ou trèspeu de gens autour de lui qui ne soient prêts à lui obéir. En outre, on ne peut honnêtement etsans faire tort aux autres contenter les grands, mais certes bien le peuple ; car le souhait dupeuple est plus honnête que celui des grands, qui cherchent à tourmenter les petits, et les petitsne le veulent point être .

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DOCUMENT 3 : Portrait de Côme de Médicis dans un manuscrit deMarsile Ficin sur Plotin, Biblioteca Medicea Laurenziana, 1488-1489,reproduite dans la Documentation photographique, n° 8049, 2006.

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DOCUMENT 4 : Entrée de François Ier à Lyon, 12 juillet 1515.Miniature, Herzog August Bibliotek, Wolfenbüttel.

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