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On le surnomme le deuxième cerveau, le microbiote intestinal, appelé aussi flore intestinale, n’est rien d’autre que les 100 000 milliards de bactéries qui peuplent notre tube digestif. Si la corrélation entre déséquilibre du microbiote intestinal (on parle de dysbiose) et les maladies du tube digestif ne surprend pas grand monde, on sait désormais que ce déséquilibre est impliqué dans de nombreuses pathologies chroniques dont les maladies métaboliques (diabète, obésité, Nash…), les maladies auto-immunes, les cancers et même les troubles du comportement. Dans ce 2 e numéro de Vivre mieux plus longtemps, nous mettons l’accent sur certaines recherches développées au sein du Centre de Recherche sur la Longévité à l’Institut Pasteur de Lille. Tout d’abord, le microbiote intestinal, c’est-à-dire la flore intestinale, qui semble jouer un rôle très important dans de nombreuses pathologies telles que le diabète, l’obésité, les maladies inflammatoires chroniques du tube digestif, le cancer, peut-être même certains troubles du comportement. Comprendre les mécanismes qui entraînent ces pathologies est un enjeu important pour prévenir ces maladies. Un autre problème majeur est celui de la résistance aux antibiotiques. Aujourd’hui, on voit apparaître un peu partout dans le monde des souches multi-résistantes aux antibiotiques, notamment responsables d’infections nosocomiales mais aussi de tubercu- lose. Nous accueillons une jeune équipe qui s’attelle à ce problème déterminant pour l’avenir, dans le but de découvrir de nouveaux antibiotiques efficaces. Un de nos chercheurs a récemment été distingué pour avoir développé un antibiotique actif sur les souches multi- résistantes du bacille de la tuberculose. L’Institut Pasteur de Lille met en place un certain nombre d’actions d’infor- mation pour le grand public à travers son site Internet, en particulier des conseils aux voyageurs pour prévenir le risque microbien, notamment sur le virus Zika. Pr Patrick Berche Directeur général de l’Institut Pasteur de Lille LE MICROBIOTE DÉVOILÉ voyage dans la « lumière » de nos intestins L e microbiote fermente et dégrade les fibres alimen- taires qui, sans lui, ne pourraient pas être digé- rées, mais son action est bien plus large. Il synthétise certaines vitamines et minéraux, améliore la digestibilité des proté- ines, dégrade une partie du choles- térol, réduisant ainsi son taux, et transforme certains médicaments pour les rendre plus opérationnels. En outre, en « occupant le terrain », il empêche des bactéries ou virus pathogènes de coloniser nos intestins, il renforce notre système immunitaire et fait barrière au développement de bactéries pathogènes. Étudié par quelques précurseurs dans les années 1970, le micro- biote devient aujourd’hui un paramètre incontournable pour comprendre les maladies. « Le regain d’intérêt pour cet écosys- tème émane, notamment, du développement de nouvelles approches moléculaires basées sur le séquençage du “micro- biome” (autrement dit le génome des bactéries du microbiote) », expliquait Nathalie Delzenne de l’Université libre de Louvain lors des Entretiens de Nutrition à l’Institut Pasteur de Lille en 2015. N°2 Juin 2016 www.pasteur-lille.fr Votre don d’aujourd’hui fait les découvertes de demain

Eric Viscogliosi, protistologue E - pasteur-lille.fr · upload/eric-viscogliosi-16.pdf N’HÉSITEZ PAS À NOUS CONTACTER Alain Jacob Responsable legs, donations et assurances-vie

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On le surnomme le deuxième cerveau, le microbiote intestinal, appelé aussi fl ore intestinale, n’est rien d’autre que les 100 000 milliards de bactéries qui peuplent notre tube digestif. Si la corrélation entre déséquilibre du microbiote intestinal (on parle de dysbiose) et les maladies du tube digestif ne surprend pas grand monde, on sait désormais que ce déséquilibre est impliqué dans de nombreuses pathologies chroniques dont les maladies métaboliques (diabète, obésité, Nash…), les maladies auto-immunes, les cancers et même les troubles du comportement.

Dans ce 2e numéro de Vivre mieux plus longtemps, nous mettons l’accent sur certaines recherches développées au sein du Centre de Recherche sur la Longévité à l’Institut Pasteur de Lille. Tout d’abord, le microbiote intestinal, c’est-à-dire la flore intestinale, qui semble jouer un rôle très important dans de nombreuses pathologies telles que le diabète, l’obésité, les maladies inflammatoires chroniques du tube digestif, le cancer, peut-être même certains troubles du comportement. Comprendre les mécanismes qui entraînent ces pathologies est un enjeu important pour prévenir ces maladies. Un autre problème majeur est celui de la résistance aux antibiotiques. Aujourd’hui, on voit apparaître un peu partout dans le monde des souches multi-résistantes aux antibiotiques, notamment responsables d’infections nosocomiales mais aussi de tubercu-lose. Nous accueillons une jeune équipe qui s’attelle à ce problème déterminant pour l’avenir, dans le but de découvrir de nouveaux antibiotiques efficaces. Un de nos chercheurs a récemment été distingué pour avoir développé un antibiotique actif sur les souches multi- résistantes du bacille de la tuberculose.

L’Institut Pasteur de Lille met en place un certain nombre d’actions d’infor-mation pour le grand public à travers son site Internet, en particulier des conseils aux voyageurs pour prévenir le risque microbien, notamment sur le virus Zika.

Pr Patrick BercheDirecteur général de l’Institut

Pasteur de Lille

LE MICROBIOTE DÉVOILÉ voyage dans la « lumière »de nos intestins

Le microbiote fermente et dégrade les fibres alimen-taires qui, sans lui, ne pourraient pas être digé-rées, mais son action

est bien plus large. Il synthétise certaines vitamines et minéraux, améliore la digestibilité des proté-ines, dégrade une partie du choles-térol, réduisant ainsi son taux, et transforme certains médicaments pour les rendre plus opérationnels.

En outre, en « occupant le terrain », il empêche des bactéries ou virus pathogènes de coloniser nos intestins, il renforce notre système immunitaire et fait barrière au développement de bactéries pathogènes.Étudié par quelques précurseurs dans les années 1970, le micro-biote devient aujourd’hui un paramètre incontournable pour comprendre les maladies. « Le

regain d’intérêt pour cet écosys-tème émane, notamment, du développement de nouvelles approches moléculaires basées sur le séquençage du “micro-biome” (autrement dit le génome des bactéries du microbiote) », expliquait Nathalie Delzenne de l’Université libre de Louvain lors des Entretiens de Nutrition à l’Institut Pasteur de Lille en 2015.

N°2Juin 2016

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AGENDA

Journées européennesdu patrimoineLe musée de l’Institut Pasteur de Lille ouvre ses portesles 17 et 18 septembre. Visites libres le matin de 10h à 12h (sans réservation). Visite guidée l’après-midi de 14h à 17h.

Inscription préalable en mairie de Lille début septembreou sur le sitewww.lille.fr/Journees-europeennes-du-Patrimoine

Manifestation gratuite.

Retrouvez tous nos rendez-vous

sur notre site Internet

www.pasteur-lille.fr dans l’onglet « Actu ».

Edité par l’Institut Pasteur de Lille, fondation privée à but non lucratif reconnue d’utilité publique depuis 1898. Directeur de la publication : Patrick BercheRédaction : Emmanuelle DeleplaceConception graphique : Mediaprism l’agence © Catherine Daniel - photothèque Institut Pasteur de Lille

Avec 50 € vous participez à la préparation des médicaments de demain.

Avec 80 € vous aidez à financer des bourses à destination de jeunes chercheurs.

Avec 100 € vous permettez d’investir dans du matériel de laboratoire.

Pour vous aider à choisir entre ces 3 modes de transmission exonérés de droits de succession, voici quelques conseils. En optant pour le legs, vous transmettez la totalité ou une partie de votre patrimoine par un testament qui prendra effet au moment de votre décès. La donation, quant à elle, vous permet de transmettre de votre vivant une somme d’argent, un portefeuille de titres, un bien mobilier ou immobilier. Selon les cas, la donation peut

être temporaire ou définitive. L’assurance-vie vous offre la possibilité de choisir le bénéficiaire de votre contrat à son terme ou après votre décès.

En désignant l’Institut Pasteur de Lille comme bénéficiaire de votre assurance-vie, en nous faisant un legs ou une donation, vous permettrez à nos chercheurs d’accélérer la recherche et de sauver ainsi demain la vie de nombreux malades.

Eric Viscogliosi, protistologue

Découvrez une autre façon de transmettre aux générations futures vos espoirs en la recherche

MERCI D’AVANCE POUR VOTRE AIDEwww.pasteur-lille.fr

Enfant, Eric Viscogliosi était passionné d’égyp-

tologie et rêvait de devenir archéologue. Plus tard, il choi-sira la biologie. S’il mettra bien les pieds en Égypte, c’est pour y étudier non pas les pyramides mais des parasites intestinaux qui aff ectent la santé de milliers d’habitants.

C’est l’un des meilleurs spécialistes français des protistes : des orga-nismes le plus souvent unicellu-laires ayant des caractères de végé-taux et/ou d’animaux. « J’ai tout de suite été passionné par ces micro-organismes d’une diversité extraor-dinaire et avec des capacités d’adap-tation hors normes à de multiples environnements », explique-t-il.

Directeur de recherche au Centre national de la recherche scien-tifique (CNRS), il a rejoint Lille en 2000. « J’ai appris mon métier à Clermont-Ferrand, mais c’est à l’Institut Pasteur de Lille que j’ai vraiment eu les moyens de développer mes recherches. »

Eric est aujourd’hui à la tête d’une équipe d’une quinzaine de per-sonnes et travaille essentielle-ment sur les Cryptosporidium et les Blastocystis. « Ce sont des para-sites intestinaux. Les Blastocystis sont responsables de lésions cuta-

nées et de troubles digestifs. Les Cryptos-poridium, quant à eux, provoquent des diar-rhées chroniques qui

peuvent être fatales pour des per-sonnes immunodéprimées ou de jeunes enfants. Nous avons égale-ment montré un lien en laboratoire

entre ce dernier parasite et le déve-loppement de cancers digestifs. » « Il y a actuellement peu ou pas de médicaments efficaces contre ces parasitoses. Des études épidémiologiques ont été réalisées dans des pays très touchés, Liban, Sénégal, Égypte… mais aussi en Europe, afin d’analyser leur circu-lation. En parallèle, nous cherchons à identifier les mécanismes moléculaires impliqués dans le pouvoir pathogène de ces parasites. Le tout permettra de proposer des stratégies de prévention et de lutte contre ces parasitoses. »

J’ai tout de suite été passionné par ces micro-organismes d’une diversité fantastiqueet avec des capacités d’adaptation hors normes.

Il y a actuellement peu ou pas de

médicaments effi caces

En 1894, une souscription publique permettait à l’Institut Pasteur de Lille de voir posée sa première pierre et d’inscrire dans son histoire quelques-unes des plus belles pages de la recherche biomédicale. A votre tour d’écrire de nouveaux chapitres à travers un legs, une donation ou une assurance-vie…

Vivre mieux, plus longtemps

Montant collecté auprès des particuliers au 1er trimestre 2016

Montant collecté auprès des donateurs réguliers en prélèvement automatique au 1er trimestre 2016

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Retrouvez le portrait complet d’Eric Viscogliosi sur notre site Internet : www.pasteur-lille.fr/fileadmin/user_upload/eric-viscogliosi-16.pdf

N’HÉSITEZ PAS À NOUS CONTACTER

Alain JacobResponsable legs, donations et

assurances-vie03 20 87 73 54PAR COURRIER :

Institut Pasteur de Lille 1, rue du Professeur Calmette

BP 245 - 59019 Lille Cedex PAR EMAIL :

[email protected]

virus Zika.

Pr Patrick Berche

Journal IPL 16 4 006.indd 1-2 11/05/2016 12:00

Microbioteet probiotiquesÀ l’Institut Pasteur de Lille, le professeur Bruno Pot reconnaît avoir bénéficié de ce regain d’intérêt. Il est responsable de l’équipe « Bactéries lactiques et immunité des muqueuses » qui étudie les effets bénéfiques des probiotiques (micro-organismes qui viennent supplémenter le microbiote) sur la santé.

Dans l’équipe de Bruno Pot, le docteur Benoît Foligné a montré que certaines bactéries lac-tiques et levures naturelles pouvaient en partie limiter l’absorp-tion par l’intestin des métaux lourds comme le plomb et le cadmium.

Un marqueurde l’obésité Sa collègue Corinne Grangette évalue l’impact des probiotiques sur l’obésité : « Chez un individu obèse, on observe une chute importante de la diversité des espèces bactériennes, montrant de profonds déséquilibres de ce microbiote par rapport à un individu de poids normal. De plus, un retour partiel à l’équilibre a été observé chez des individus obèses suivant certains régimes. »

L’équipe a pu montrer que les effets protecteurs de certains probiotiques dans ce contexte impliquent entre autres une restauration du microbiote, mais é g a l e m e n t l ’ i n f l a m m a t i o n chronique au niveau des tissus adipeux (la graisse) impliquée dans le développement du syndrome métabolique et du diabète de type 2.

Augmenter l’efficacité des traitementsAvec le docteur Mathias Chamaillard, chercheur Inserm du campus Pasteur, Corinne Grangette étudie des probiotiques qui pourraient avoir un effet anti-inflammatoire sur les maladies chroniques de l’intestin. « La plupart des bactéries qui ont un effet anti-inflammatoire agissent sur le gène

NOD2. Or, ce dernier est muté chez les malades, ce qui rend les bactéries ineffi-caces. Nous cherchons des bactéries qui

n’agissent pas via NOD2 », explique le docteur Chamaillard.

Mathias Chamaillard étudie égale-ment le rôle de la flore intestinale dans l’efficacité de certaines thé-rapies, notamment dans la prise en charge des cancers. En collabo-ration avec l’équipe du professeur Laurence Zitvogel de l’Institut Gustave Roussy, il a démontré que des bactéries intestinales étaient capables d’améliorer la réponse thérapeutique de l’immunothéra-pie et de diminuer la « colite inflammatoire », un effet secondaire

régulièrement rencontré avec ce traitement. Gardons-nous d’espérer que le microbiote pourra tout expliquer et tout guérir. Mais pour mieux comprendre et mieux soigner cette machine infiniment com-plexe qu’est l’être humain, il est certain qu’il faudra désormais ajouter le facteur « microbio-tique » aux facteurs génétiques et environnementaux.

TRANSFERT DE FLORE, UN ESPOIR THÉRAPEUTIQUE ?

Un nouveau traitement a prouvé son efficacité : la transplantation du microbiote fécal d’un donneur sain vers un patient souffrant d’une infection bactérienne sévère. Purifiée après avoir été collectée chez un donneur, la matière fécale est ensuite réintroduite par coloscopie chez un receveur.

Si les États-Unis se sont déjà lancés à grande échelle dans cette nouvelle technique réalisant plus de 500 000 transplantations par an sur des pathologies pour lesquelles la méthode n’a pas forcément prouvé son efficacité, la greffe de flore est aujourd’hui réservée en France aux patients souffrant d’une colite pseudomembraneuse. Il s’agit d’une maladie grave du tube digestif qui ne peut être soignée par les antibiotiques. Le transfert est uniquement réalisé dans le cadre d’essais cliniques englobant une vingtaine de patients par an.

Efficace pour certaines indications qui pourront peut-être être élargies, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin au regard des données précliniques du docteur Mathias Chamaillard, la greffe de flore ne peut tout soigner. Ainsi, les premiers essais en laboratoire de transfert du microbiote d’un animal sain vers un animal diabétique ont été très décevants.animal sain vers un animal diabétique ont été très décevants.

ÉNORME !Notre corps contient 10 fois plus de bactéries que de cellules : il est donc composé de 90 % de bactéries (rapporté au nombre de cellules). Le microbiote pèse plus lourd que notre cerveau : entre 1 et 2 kg. La fl ore digestive héberge 100 000 milliards de bactéries de 1 000 espèces différentes ; 30 à 40 de ces espèces représentent 99 % de la flore intestinale. La superficie de la muqueuse digestive représente près de 300 m2, soit un terrain de tennis.

UN HÉRITAGE MATERNEL

Dans l’utérus de la mère, le bébé est quasi-ment stérile. À la naissance, le nouveau-né se retrouve brutalement plongé dans un univers bactérien riche et varié. Son système digestif va

se coloniser en quelques jours à partir des germes mater-

nels d’origine vaginale, intestinale, cutanée et

aussi de son environ-nement. La composi-tion de la fl ore intes-tinale est infl uencée par le mode d’alimen-

tation du nourrisson. Selon qu’ils sont nourris

au sein ou à base de lait maternisé, les bébés n’auront

pas le même microbiote. Avec la diversifi cation alimentaire, la diff érence s’estompe et le profi l de la fl ore intestinale se diversifi e et se stabilise. On estime qu’à l’âge de 2 ans, l’enfant a acquis un microbiote proche de celui de l’adulte.

Pour en savoir plus : www.pasteur-lille.fr

L’action du microbiote dépasse largement l’intestin

L’équipe de Mathias Chamaillard cherche à mettre au point des oncobiotiques, des probiotiques améliorant le traitement des cancers.

Dans l’équipe de Bruno Pot, Catherine Daniel a développé un outil de recherche qui rend les bactéries bioluminescentes, ce qui permet de les suivre dans l’intestin des petits animaux vivants.

Depuis le début de l’année, notre service de conseil médical aux voyageurs a été fortement solli-cité par des personnes qui sou-haitent évaluer leurs risques en cas de voyage dans une zone d’épidémie de Zika. C’est pour-quoi il a mis en place une infor-mation en ligne, unique en France, et des consultations ad hoc.

La maladie Zika est une infection virale transmise essentiellement par une piqûre de moustique. La protection contre ces piqûres est essentielle dans la mesure où il n’existe pas de traitement ou de vaccin actifs sur ce virus.

Le virus peut également être transmis par voie sexuelle. Actuellement, la maladie touche particulièrement la majorité des pays d’Amérique du Sud et d’Amé-rique centrale, du Paraguay au Mexique, et des Caraïbes.

« Si ce virus peut provoquer, de façon exceptionnelle et comme toute maladie virale, y compris la grippe, un syndrome de Guillain Barré ou une myélite, le risque principal concerne le développe-ment cérébral intra-utérin du

fœtus lorsque l’infection a lieu en cours de grossesse », explique le professeur Daniel Camus.

C’est la raison pour laquelle la page d’information de notre site Internet est particulièrement destinée aux femmes enceintes, aux couples qui ont un projet d’enfant et aux professionnels de santé qui les accompagnent.

« Si la maladie en soi peut passer totalement inaperçue, le virus peut se concentrer dans le sperme et la charge virale lors d’un rapport sexuel pourrait être supérieure à celle d’une piqûre de moustique », précise le professeur Camus, « mais il existe heureusement des tests pour vérifier si les partenaires sont infectés ».

Combattre la résistanceaux antibiotiques

L’INSTITUT PASTEUR DE LILLE INVESTITLA TOILE

Un site Internet relooké, des comptes Facebook et Linkedin en pleine eff erves-cence et bientôt un compte Twitter…Rejoignez-nous sur la toile pour être au courant de toute notre actualité.

www.pasteur-lille.fr

www.facebook.com/pasteurlille

www.linkedin.com/company/institut-pasteur-de- lille?trk=biz-companies-cym

Après une petite visite sur notre applica-tion Metis sur notre site Internet, vous vous rendez compte qu’un traitement contre le paludisme, un vaccin contre la fièvre jaune et la fièvre typhoïde ou un conseil sur le virus Zika ne serait pas un luxe. Alors ne tardez pas à prendre rendez-vous dans notre centre international de vaccination.

Pour protéger efficacement, le vaccin contre la fièvre jaune doit être réalisé au moins 10 jours avant le départ et celui contre la typhoïde au moins 15 jours. À l’approche de la grande migration de l’été, la demande se fait plus forte et les délais de prise de rendez-vous s’allongent.

Appelez dès maintenant notre centre inter-national de vaccination au 03 20 87 79 80.

Vaccinations uniquement sur rendez-vous les lundis, jeudis et vendredis de 13h à 16h30, le mercredi de 9h30 à 13h et de 14h à 17h30.

Metis : www.pasteur-lille.fr/vaccinations-voyages

TUBERCULOSE :Un trophée pour le docteur Alain BaulardÀ l’occasion des Trophées de l’In-dustrie de la Société Industrielle du Nord de France, l’Institut Pasteur de Lille a remis, le 17 mars, son trophée au docteur Alain Baulard, saluant ainsi son travail sur l’élaboration d’un nouveau concept de médicament contre la tuberculose, une maladie qui cause aujourd’hui encore la mort de près de 4 000 personnes chaque jour dans le monde.L’histoire de l’Institut Pasteur de Lille est, depuis sa création, étroitement liée à celle de la tuberculose puisque le BCG y a été mis au point. C’est donc tout naturellement ici que l’équipe d’Alain Baulard, directeur de recherche Inserm au Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (CIIL), avec la collaboration de l’unité « Médicaments et molécules pour agir sur les systèmes vivants (Inserm - Institut Pasteur de Lille - Université de Lille), s’est penchée sur la résistance aux antibiotiques et a mis au point des molécules pour rendre le bacille de la tuberculose moins résistant aux antibiotiques.

VOYAGESÀ L’ÉTRANGER

Êtes-vous bien vacciné(e) ?

Une nouvelle équipe de recherche vient de rejoindre le Centre d’Infection et d’Immunité de l’Institut Pasteur de Lille. Ruben Hartkoorn anime l’équipe « Biologie chimique des antibiotiques » qui travaille sur la résistance aux antibiotiques et le développement d’antibiotiques d’origine naturelle.

Virus Zika,des précautions s’imposent

Zika sur le site de l’Institut Pasteur de Lille www.pasteur-lille.fr/zika

Dr Alain Baulard

La résistance aux antibiotiques est un problème majeur de santé publique en constante augmenta-tion dans le monde. Si aucune solution nouvelle n’est apportée, on estime que, en 2050, 10 millions de personnes mourront d’une infection causée par un microbe résistant aux antibiotiques.

Conséquence directe de cette résis-tance, les infections nosocomiales, celles qu’on attrape à l’hôpital, touchent 1 patient sur 20 hospitali-sés en France. Quant à certaines maladies, comme la tuberculose, elles enregistrent de plus en plus de cas de multi-résistance.

Une approche innovanteCe type d’infection est extrêmement difficile à combattre et il est essentiel de découvrir de nouvelles molécules thérapeutiques. C’est pour ces raisons qu’un groupe de recherche intitulé « Biologie chimique des anti-biotiques » a été mis en place.

On connaît depuis longtemps le pouvoir des bactéries et autres champignons à fabriquer des antibiotiques. « Si l’on sait que les bactéries ont la capacité de produire des antibiotiques, on sait également grâce aux études

génétiques récentes que 90 à 95 % de ces capacités sont désactivées à l’intérieur des bactéries. Je cherche comment activer ce processus naturel et bloquer les verrous », explique Ruben Hartkoorn.

Ruben Hartkoorn (à gauche) dans son nouveau laboratoire

Journal IPL 16 4 006.indd 3-4 11/05/2016 12:00

Microbioteet probiotiquesÀ l’Institut Pasteur de Lille, le professeur Bruno Pot reconnaît avoir bénéficié de ce regain d’intérêt. Il est responsable de l’équipe « Bactéries lactiques et immunité des muqueuses » qui étudie les effets bénéfiques des probiotiques (micro-organismes qui viennent supplémenter le microbiote) sur la santé.

Dans l’équipe de Bruno Pot, le docteur Benoît Foligné a montré que certaines bactéries lac-tiques et levures naturelles pouvaient en partie limiter l’absorp-tion par l’intestin des métaux lourds comme le plomb et le cadmium.

Un marqueurde l’obésité Sa collègue Corinne Grangette évalue l’impact des probiotiques sur l’obésité : « Chez un individu obèse, on observe une chute importante de la diversité des espèces bactériennes, montrant de profonds déséquilibres de ce microbiote par rapport à un individu de poids normal. De plus, un retour partiel à l’équilibre a été observé chez des individus obèses suivant certains régimes. »

L’équipe a pu montrer que les effets protecteurs de certains probiotiques dans ce contexte impliquent entre autres une restauration du microbiote, mais é g a l e m e n t l ’ i n f l a m m a t i o n chronique au niveau des tissus adipeux (la graisse) impliquée dans le développement du syndrome métabolique et du diabète de type 2.

Augmenter l’efficacité des traitementsAvec le docteur Mathias Chamaillard, chercheur Inserm du campus Pasteur, Corinne Grangette étudie des probiotiques qui pourraient avoir un effet anti-inflammatoire sur les maladies chroniques de l’intestin. « La plupart des bactéries qui ont un effet anti-inflammatoire agissent sur le gène

NOD2. Or, ce dernier est muté chez les malades, ce qui rend les bactéries ineffi-caces. Nous cherchons des bactéries qui

n’agissent pas via NOD2 », explique le docteur Chamaillard.

Mathias Chamaillard étudie égale-ment le rôle de la flore intestinale dans l’efficacité de certaines thé-rapies, notamment dans la prise en charge des cancers. En collabo-ration avec l’équipe du professeur Laurence Zitvogel de l’Institut Gustave Roussy, il a démontré que des bactéries intestinales étaient capables d’améliorer la réponse thérapeutique de l’immunothéra-pie et de diminuer la « colite inflammatoire », un effet secondaire

régulièrement rencontré avec ce traitement. Gardons-nous d’espérer que le microbiote pourra tout expliquer et tout guérir. Mais pour mieux comprendre et mieux soigner cette machine infiniment com-plexe qu’est l’être humain, il est certain qu’il faudra désormais ajouter le facteur « microbio-tique » aux facteurs génétiques et environnementaux.

TRANSFERT DE FLORE, UN ESPOIR THÉRAPEUTIQUE ?

Un nouveau traitement a prouvé son efficacité : la transplantation du microbiote fécal d’un donneur sain vers un patient souffrant d’une infection bactérienne sévère. Purifiée après avoir été collectée chez un donneur, la matière fécale est ensuite réintroduite par coloscopie chez un receveur.

Si les États-Unis se sont déjà lancés à grande échelle dans cette nouvelle technique réalisant plus de 500 000 transplantations par an sur des pathologies pour lesquelles la méthode n’a pas forcément prouvé son efficacité, la greffe de flore est aujourd’hui réservée en France aux patients souffrant d’une colite pseudomembraneuse. Il s’agit d’une maladie grave du tube digestif qui ne peut être soignée par les antibiotiques. Le transfert est uniquement réalisé dans le cadre d’essais cliniques englobant une vingtaine de patients par an.

Efficace pour certaines indications qui pourront peut-être être élargies, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin au regard des données précliniques du docteur Mathias Chamaillard, la greffe de flore ne peut tout soigner. Ainsi, les premiers essais en laboratoire de transfert du microbiote d’un animal sain vers un animal diabétique ont été très décevants.animal sain vers un animal diabétique ont été très décevants.

ÉNORME !Notre corps contient 10 fois plus de bactéries que de cellules : il est donc composé de 90 % de bactéries (rapporté au nombre de cellules). Le microbiote pèse plus lourd que notre cerveau : entre 1 et 2 kg. La fl ore digestive héberge 100 000 milliards de bactéries de 1 000 espèces différentes ; 30 à 40 de ces espèces représentent 99 % de la flore intestinale. La superficie de la muqueuse digestive représente près de 300 m2, soit un terrain de tennis.

UN HÉRITAGE MATERNEL

Dans l’utérus de la mère, le bébé est quasi-ment stérile. À la naissance, le nouveau-né se retrouve brutalement plongé dans un univers bactérien riche et varié. Son système digestif va

se coloniser en quelques jours à partir des germes mater-

nels d’origine vaginale, intestinale, cutanée et

aussi de son environ-nement. La composi-tion de la fl ore intes-tinale est infl uencée par le mode d’alimen-

tation du nourrisson. Selon qu’ils sont nourris

au sein ou à base de lait maternisé, les bébés n’auront

pas le même microbiote. Avec la diversifi cation alimentaire, la diff érence s’estompe et le profi l de la fl ore intestinale se diversifi e et se stabilise. On estime qu’à l’âge de 2 ans, l’enfant a acquis un microbiote proche de celui de l’adulte.

Pour en savoir plus : www.pasteur-lille.fr

L’action du microbiote dépasse largement l’intestin

L’équipe de Mathias Chamaillard cherche à mettre au point des oncobiotiques, des probiotiques améliorant le traitement des cancers.

Dans l’équipe de Bruno Pot, Catherine Daniel a développé un outil de recherche qui rend les bactéries bioluminescentes, ce qui permet de les suivre dans l’intestin des petits animaux vivants.

Depuis le début de l’année, notre service de conseil médical aux voyageurs a été fortement solli-cité par des personnes qui sou-haitent évaluer leurs risques en cas de voyage dans une zone d’épidémie de Zika. C’est pour-quoi il a mis en place une infor-mation en ligne, unique en France, et des consultations ad hoc.

La maladie Zika est une infection virale transmise essentiellement par une piqûre de moustique. La protection contre ces piqûres est essentielle dans la mesure où il n’existe pas de traitement ou de vaccin actifs sur ce virus.

Le virus peut également être transmis par voie sexuelle. Actuellement, la maladie touche particulièrement la majorité des pays d’Amérique du Sud et d’Amé-rique centrale, du Paraguay au Mexique, et des Caraïbes.

« Si ce virus peut provoquer, de façon exceptionnelle et comme toute maladie virale, y compris la grippe, un syndrome de Guillain Barré ou une myélite, le risque principal concerne le développe-ment cérébral intra-utérin du

fœtus lorsque l’infection a lieu en cours de grossesse », explique le professeur Daniel Camus.

C’est la raison pour laquelle la page d’information de notre site Internet est particulièrement destinée aux femmes enceintes, aux couples qui ont un projet d’enfant et aux professionnels de santé qui les accompagnent.

« Si la maladie en soi peut passer totalement inaperçue, le virus peut se concentrer dans le sperme et la charge virale lors d’un rapport sexuel pourrait être supérieure à celle d’une piqûre de moustique », précise le professeur Camus, « mais il existe heureusement des tests pour vérifier si les partenaires sont infectés ».

Combattre la résistanceaux antibiotiques

L’INSTITUT PASTEUR DE LILLE INVESTITLA TOILE

Un site Internet relooké, des comptesFacebook et Linkedin en pleine eff erves-cence et bientôt un compte Twitter…Rejoignez-nous sur la toile pour être au courant de toute notre actualité.

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Après une petite visite sur notre applica-tion Metis sur notre site Internet, vous vous rendez compte qu’un traitement contre le paludisme, un vaccin contre la fièvre jaune et la fièvre typhoïde ou un conseil sur le virus Zika ne serait pas un luxe. Alors ne tardez pas à prendre rendez-vous dans notre centre international de vaccination.

Pour protéger efficacement, le vaccin contre la fièvre jaune doit être réalisé au moins 10 jours avant le départ et celui contre la typhoïde au moins 15 jours. À l’approche de la grande migration de l’été, la demande se fait plus forte et les délais de prise de rendez-vous s’allongent.

Appelez dès maintenant notre centre inter-national de vaccination au 03 20 87 79 80.

Vaccinations uniquement sur rendez-vous les lundis, jeudis et vendredis de 13h à 16h30, le mercredi de 9h30 à 13h et de 14h à 17h30.

Metis : www.pasteur-lille.fr/vaccinations-voyages

TUBERCULOSE :Un trophée pour le docteur Alain BaulardÀ l’occasion des Trophées de l’In-dustrie de la Société Industrielle du Nord de France, l’Institut Pasteur de Lille a remis, le 17 mars, son trophée au docteur Alain Baulard, saluant ainsi son travail sur l’élaboration d’un nouveau concept de médicament contre la tuberculose, une maladie qui cause aujourd’hui encore la mort de près de 4 000 personnes chaque jour dans le monde.L’histoire de l’Institut Pasteur de Lille est, depuis sa création, étroitement liée à celle de la tuberculose puisque le BCG y a été mis au point. C’est donc tout naturellement ici que l’équipe d’Alain Baulard, directeur de recherche Inserm au Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (CIIL), avec la collaboration de l’unité « Médicaments et molécules pour agir sur les systèmes vivants (Inserm - Institut Pasteur de Lille - Université de Lille), s’est penchée sur la résistance aux antibiotiques et a mis au point des molécules pour rendre le bacille de la tuberculose moins résistant aux antibiotiques.

VOYAGESÀ L’ÉTRANGER

Êtes-vous bien vacciné(e) ?

Une nouvelle équipe de recherche vient de rejoindre le Centre d’Infection et d’Immunité de l’Institut Pasteur de Lille. Ruben Hartkoorn anime l’équipe « Biologie chimique des antibiotiques » qui travaille sur la résistance aux antibiotiques et le développement d’antibiotiques d’origine naturelle.

Virus Zika,des précautions s’imposent

Zika sur le site de l’Institut Pasteur de Lille www.pasteur-lille.fr/zika

Dr Alain Baulard

La résistance aux antibiotiques est un problème majeur de santé publique en constante augmenta-tion dans le monde. Si aucune solution nouvelle n’est apportée, on estime que, en 2050, 10 millions de personnes mourront d’une infection causée par un microbe résistant aux antibiotiques.

Conséquence directe de cette résis-tance, les infections nosocomiales, celles qu’on attrape à l’hôpital, touchent 1 patient sur 20 hospitali-sés en France. Quant à certaines maladies, comme la tuberculose, elles enregistrent de plus en plus de cas de multi-résistance.

Une approche innovanteCe type d’infection est extrêmement difficile à combattre et il est essentiel de découvrir de nouvelles molécules thérapeutiques. C’est pour ces raisons qu’un groupe de recherche intitulé « Biologie chimique des anti-biotiques » a été mis en place.

On connaît depuis longtemps le pouvoir des bactéries et autres champignons à fabriquer des antibiotiques. « Si l’on sait que les bactéries ont la capacité de produire des antibiotiques, on sait également grâce aux études

génétiques récentes que 90 à 95 % de ces capacités sont désactivées à l’intérieur des bactéries. Je cherche comment activer ce processus naturel et bloquer les verrous », explique Ruben Hartkoorn.

Ruben Hartkoorn (à gauche) dans son nouveau laboratoire

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On le surnomme le deuxième cerveau, le microbiote intestinal, appelé aussi fl ore intestinale, n’est rien d’autre que les 100 000 milliards de bactéries qui peuplent notre tube digestif. Si la corrélation entre déséquilibre du microbiote intestinal (on parle de dysbiose) et les maladies du tube digestif ne surprend pas grand monde, on sait désormais que ce déséquilibre est impliqué dans de nombreuses pathologies chroniques dont les maladies métaboliques (diabète, obésité, Nash…), les maladies auto-immunes, les cancers et même les troubles du comportement.

Dans ce 2e numéro de Vivre mieux plus longtemps, nous mettons l’accent sur certaines recherches développées au sein du Centre de Recherche sur la Longévité à l’Institut Pasteur de Lille. Tout d’abord, le microbiote intestinal, c’est-à-dire la flore intestinale, qui semble jouer un rôle très important dans de nombreuses pathologies telles que le diabète, l’obésité, les maladies inflammatoires chroniques du tube digestif, le cancer, peut-être même certains troubles du comportement. Comprendre les mécanismes qui entraînent ces pathologies est un enjeu important pour prévenir ces maladies. Un autre problème majeur est celui de la résistance aux antibiotiques. Aujourd’hui, on voit apparaître un peu partout dans le monde des souches multi-résistantes aux antibiotiques, notamment responsables d’infections nosocomiales mais aussi de tubercu-lose. Nous accueillons une jeune équipe qui s’attelle à ce problème déterminant pour l’avenir, dans le but de découvrir de nouveaux antibiotiques efficaces. Un de nos chercheurs a récemment été distingué pour avoir développé un antibiotique actif sur les souches multi- résistantes du bacille de la tuberculose.

L’Institut Pasteur de Lille met en place un certain nombre d’actions d’infor-mation pour le grand public à travers son site Internet, en particulier des conseils aux voyageurs pour prévenir le risque microbien, notamment sur le virus Zika.

Pr Patrick BercheDirecteur général de l’Institut

Pasteur de Lille

LE MICROBIOTE DÉVOILÉ voyage dans la « lumière »de nos intestins

Le microbiote fermente et dégrade les fibres alimen-taires qui, sans lui, ne pourraient pas être digé-rées, mais son action

est bien plus large. Il synthétise certaines vitamines et minéraux, améliore la digestibilité des proté-ines, dégrade une partie du choles-térol, réduisant ainsi son taux, et transforme certains médicaments pour les rendre plus opérationnels.

En outre, en « occupant le terrain », il empêche des bactéries ou virus pathogènes de coloniser nos intestins, il renforce notre système immunitaire et fait barrière au développement de bactéries pathogènes.Étudié par quelques précurseurs dans les années 1970, le micro-biote devient aujourd’hui un paramètre incontournable pour comprendre les maladies. « Le

regain d’intérêt pour cet écosys-tème émane, notamment, du développement de nouvelles approches moléculaires basées sur le séquençage du “micro-biome” (autrement dit le génome des bactéries du microbiote) », expliquait Nathalie Delzenne de l’Université libre de Louvain lors des Entretiens de Nutrition à l’Institut Pasteur de Lille en 2015.

N°2Juin 2016

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Votre don d’aujourd’hui fait les découvertes de demain

Voici des exemples de tout ce que peut représenter votre don

66 % de votre don à l’Institut Pasteur de Lille sont déductibles de vos impôts, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Nous vous enverrons un reçu fiscal. Ainsi, par exemple, un don de 50 € ne vous coûte que 17 €, soit le tiers de son montant.

Déduction fi scale

AGENDA

Journées européennesdu patrimoineLe musée de l’Institut Pasteur de Lille ouvre ses portesles 17 et 18 septembre. Visites libres le matin de 10h à 12h (sans réservation). Visite guidée l’après-midi de 14h à 17h.

Inscription préalable en mairie de Lille début septembreou sur le sitewww.lille.fr/Journees-europeennes-du-Patrimoine

Manifestation gratuite.

Retrouvez tous nos rendez-vous

sur notre site Internet

www.pasteur-lille.fr dans l’onglet « Actu ».

Edité par l’Institut Pasteur de Lille, fondation privée à but non lucratif reconnue d’utilité publique depuis 1898. Directeur de la publication : Patrick BercheRédaction : Emmanuelle DeleplaceConception graphique : Mediaprism l’agence © Catherine Daniel - photothèque Institut Pasteur de Lille

Avec 50 € vous participez à la préparation des médicaments de demain.

Avec 80 € vous aidez à financer des bourses à destination de jeunes chercheurs.

Avec 100 € vous permettez d’investir dans du matériel de laboratoire.

Pour vous aider à choisir entre ces 3 modes de transmission exonérés de droits de succession, voici quelques conseils. En optant pour le legs, vous transmettez la totalité ou une partie de votre patrimoine par un testament qui prendra effet au moment de votre décès. La donation, quant à elle, vous permet de transmettre de votre vivant une somme d’argent, un portefeuille de titres, un bien mobilier ou immobilier. Selon les cas, la donation peut

être temporaire ou définitive. L’assurance-vie vous offre la possibilité de choisir le bénéficiaire de votre contrat à son terme ou après votre décès.

En désignant l’Institut Pasteur de Lille comme bénéficiaire de votre assurance-vie, en nous faisant un legs ou une donation, vous permettrez à nos chercheurs d’accélérer la recherche et de sauver ainsi demain la vie de nombreux malades.

Eric Viscogliosi, protistologue

Découvrez une autre façon de transmettre aux générations futures vos espoirs en la recherche

MERCI D’AVANCE POUR VOTRE AIDEwww.pasteur-lille.fr

Enfant, Eric Viscogliosi était passionné d’égyp-

tologie et rêvait de devenir archéologue. Plus tard, il choi-sira la biologie. S’il mettra bien les pieds en Égypte, c’est pour y étudier non pas les pyramides mais des parasites intestinaux qui aff ectent la santé de milliers d’habitants.

C’est l’un des meilleurs spécialistes français des protistes : des orga-nismes le plus souvent unicellu-laires ayant des caractères de végé-taux et/ou d’animaux. « J’ai tout de suite été passionné par ces micro-organismes d’une diversité extraor-dinaire et avec des capacités d’adap-tation hors normes à de multiples environnements », explique-t-il.

Directeur de recherche au Centre national de la recherche scien-tifique (CNRS), il a rejoint Lille en 2000. « J’ai appris mon métier à Clermont-Ferrand, mais c’est à l’Institut Pasteur de Lille que j’ai vraiment eu les moyens de développer mes recherches. »

Eric est aujourd’hui à la tête d’une équipe d’une quinzaine de per-sonnes et travaille essentielle-ment sur les Cryptosporidium et les Blastocystis. « Ce sont des para-sites intestinaux. Les Blastocystis sont responsables de lésions cuta-

nées et de troubles digestifs. Les Cryptos-poridium, quant à eux, provoquent des diar-rhées chroniques qui

peuvent être fatales pour des per-sonnes immunodéprimées ou de jeunes enfants. Nous avons égale-ment montré un lien en laboratoire

entre ce dernier parasite et le déve-loppement de cancers digestifs. » « Il y a actuellement peu ou pas de médicaments efficaces contre ces parasitoses. Des études épidémiologiques ont été réalisées dans des pays très touchés, Liban, Sénégal, Égypte… mais aussi en Europe, afin d’analyser leur circu-lation. En parallèle, nous cherchons à identifier les mécanismes moléculaires impliqués dans le pouvoir pathogène de ces parasites. Le tout permettra de proposer des stratégies de prévention et de lutte contre ces parasitoses. »

J’ai tout de suite été passionné par ces micro-organismes d’une diversité fantastiqueet avec des capacités d’adaptation hors normes.

Il y a actuellement peu ou pas de

médicaments effi caces

En 1894, une souscription publique permettait à l’Institut Pasteur de Lille de voir posée sa première pierre et d’inscrire dans son histoire quelques-unes des plus belles pages de la recherche biomédicale. A votre tour d’écrire de nouveaux chapitres à travers un legs, une donation ou une assurance-vie…

Vivre mieux, plus longtemps

Montant collecté auprès des particuliers au 1er trimestre 2016

Montant collecté auprès des donateurs réguliers en prélèvement automatique au 1er trimestre 2016

EUROS

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Retrouvez le portrait complet d’Eric Viscogliosi sur notre site Internet : www.pasteur-lille.fr/fileadmin/user_upload/eric-viscogliosi-16.pdf

N’HÉSITEZ PAS À NOUS CONTACTER

Alain JacobResponsable legs, donations et

assurances-vie03 20 87 73 54PAR COURRIER :

Institut Pasteur de Lille 1, rue du Professeur Calmette

BP 245 - 59019 Lille Cedex PAR EMAIL :

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virus Zika.

Pr Patrick Berche

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