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Journal communautaire de Sherbrooke I e TIRAGE 9 ooo: en Oh! Chers amis sherbrookois endormis et engourdis par l’hiver, N’ayons crainte; on nous annonce de grands bouleversements! Qui nous réveillerons ce printemps. Dansons, rions, chantons, On nous prédit la venue d’un grand artiste. Un troubadour qui, dit-on, se promène d’Est en Ouest à travers le Canada, Multipliant tantôt baisers à ces dames, tantôt poignées de mains! Chaleureuses à ces messieurs. Un être au charisme comme on en voit que dans Dynastie, Scoop! Ou La misère des riches (télé-romans), Qui, grâce à un talent d’orateur et des sourires ensorceleurs! A tout coup, envoûte les foules; Un homme aux multiples costumes se vêtant au gré du moment, Préférant tantôt le rouge, tantôt le bleu, Qui sait, peut-être qu’à nous c’est le mauve qu’il sortira de son jeu! Mais, Oh malheur’ seule ombre au tableau Ce maître de la parole, on nous le prédit sot... Chantons, rions, dansons, On nous annoncc un autrc evéncment rebondissant: Un gran onsei e aniille, le premier nove~bi~1~hain/ se jouera te sort de notre avenir municipal Bien entendu, nous y retrouverons nos conseillers, nos guides Enfin, nos ancêtres depuis bien des heures... Ainsi, nous rendrons hommage à cette grande famille où, bonheur, Jamais les changements ne viendront bouleverser notre belle stabilité! Et c’est autour des urnes que tour à tour, nous serons convoqués. Afin de réélire nos cousins et cousines, nos oncles et nos tantes! Notre père et notre Maire! Mais, n’ayons crainte cet automne-ci encore, nous conserverons! Nos si chères traditions... Ainsi, notre sort est entre bonnes mains Suivons le courant les yeux fermés Ce printemps, rions, dansons, chantons... Quelle ironie, quelle farce! Oui, vous avez bien compris, Cessons d’être des moutons et réagissons Suivons l’exemple des résidentes et résidents du qùartier Centre, Et exprimons notre insatisfaction. Tournons nous vers l’avenir Espérons, rêvons, changeons la chanson Ce printemps, des idées novatrices, il y en aura. Dans un Rassemblement pour une alternative politique, Un vent nouveau soufflera Etc’est en gens d’action que nous nous mobiliserons $Touveau programme, nouveaux visages, Enfin, un mouvement à notre image et porteur de nos valeurs. Oui, réjouissons-nous ce printemps, Espérons, rêvons et changeons la chanson! Un Scénario ALTERNATIF pour le Budget QUÉBÉCOIS Pcpulaire~Québec (dont Pop&aice’. bre) a proposé des pistes d’un scenario alternatif pour le budgèt 98-99 du Québec. Loin de tout régler ces pistes démontrent neammoins le fait que l’on peut faire des choix différents que ceux appliques par nos gou vernements... Avoir une vision sociale du budget À S.P.Q., la fiscalité apparaît comme un moyen privilégié pour l’obten tion d’une plus grande justice sociale et la réduction de l’écart entre les riches et les pauvres. En ce sens, au budget prévu par le gouvernement quiste, S.P.Q. propose d’ajouter des revenus supplémentaires obtenus principalement par des efforts pour contrer l’évasion fiscale de l’ordre de 326 millions, par l’application de différentes recommandations de la Commission sur la fiscalité, soit 124 millions et, par les revenus engen drés par l’accroissement des dépenses préconisé par le scénario alter natif; soit 268 millions. Des dépenses sociales nécessaires et vitales ~%usvlairçTqent, le scénario alternatifajouterait 380 millions à la sécurité ~ftg*venu, 320 millions pour la politique de la famille et celle de ~ 743 millions pour l’ensetx~ble des secteurs de l’éducation, de la sànf~des services sociaux tandis qu’un ntontant de 200 millions serait consacré à des ptogrammes de créations d’emplois. Les quelques pistes proposées ici pour le budget 97-98 ne comprennent ni hausse d’impôts ni hausse des taxes à la consommation. Bien entendu, on peut facilement imaginer les augmentations possibles découlant d’un ajustement des tables d’impôts en réintroduisant un système fiscal basé sur une plus grande progressivité (plus le revenu est élevé, plus le taux de taxation devrait être élevé) et sur la nécessité de faire payer leurjuste part aux compagnies, telles les banques... e s e I E I N T s j E L GRATUIT 18 avril 1998 z; ~1 Ode au printemps politique Volume XIII, n°2 59’ numéro --SO MAIRE-- Le fils de Charlie Brown à Sherbrooke! Rompre avec la PQ p. 2 Sondage politique dans le Quartier: des surprises P. 3 Reconnaissance de nos droits ! Surjîng médiatique de J.C R 4 Parole des jeunes sur la pauvreté p. 13 Vacances et chômage! Syndicats en ex-Yougoslavie R 14 Droit d’une employée enceinte! Droits en santé mentale P. 15 Théâtre et Solidarité P. 16 - - Supplément Premier Mai - - Pages5à 12 Pascale Pumas Normand Gilbert

ese E N T E I de Sherbrooke I ~1 Volume XIII, n°2 I e L z ... · Le fils de Charlie Brown sera-t-il ... conservateurs et fils spirituels de Brian Mulroney, celui-là même qui aura

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Journalcommunautairede Sherbrooke

I

eTIRAGE 9 ooo:

en

Oh! Chers amis sherbrookois endormis et engourdis par l’hiver,N’ayons crainte; on nous annonce de grands bouleversements!Qui nous réveillerons ce printemps.

Dansons, rions, chantons,On nous prédit la venue d’un grand artiste.Un troubadour qui, dit-on, se promène d’Est en Ouest à travers le Canada,Multipliant tantôt baisers à ces dames, tantôt poignées de mains!Chaleureuses à ces messieurs.Un être au charisme comme on en voit que dans Dynastie, Scoop!Ou La misère des riches (télé-romans),Qui, grâce à un talent d’orateur et des sourires ensorceleurs!A tout coup, envoûte les foules;Un homme aux multiples costumes se vêtant au gré du moment,Préférant tantôt le rouge, tantôt le bleu,Qui sait, peut-être qu’à nous c’est le mauve qu’il sortira de son jeu!Mais, Oh malheur’ seule ombre au tableauCe maître de la parole, on nous le prédit sot...

Chantons, rions, dansons,On nous annoncc un autrc evéncment rebondissant:Un gran onsei e aniille, le premier nove~bi~1~hain/Où se jouera te sort de notre avenir municipalBien entendu, nous y retrouverons nos conseillers, nos guidesEnfin, nos ancêtres depuis bien des heures...Ainsi, nous rendrons hommage à cette grande famille où, bonheur,Jamais les changements ne viendront bouleverser notre belle stabilité!Et c’est autour des urnes que tour à tour, nous serons convoqués.Afin de réélire nos cousins et cousines, nos oncles et nos tantes!Notre père et notre Maire!Mais, n’ayons crainte cet automne-ci encore, nous conserverons!Nos si chères traditions...

Ainsi, notre sort est entre bonnes mainsSuivons le courant les yeux fermésCe printemps, rions, dansons, chantons...

Quelle ironie, quelle farce!Oui, vous avez bien compris,Cessons d’être des moutons et réagissonsSuivons l’exemple des résidentes et résidents du qùartier Centre,Et exprimons notre insatisfaction.Tournons nous vers l’avenirEspérons, rêvons, changeons la chansonCe printemps, des idées novatrices, il y en aura.Dans un Rassemblement pour une alternative politique,Un vent nouveau souffleraEtc’est en gens d’action que nous nous mobiliserons$Touveau programme, nouveaux visages,Enfin, un mouvement à notre image et porteur de nos valeurs.Oui, réjouissons-nous ce printemps,Espérons, rêvons et changeons la chanson!

Un Scénario ALTERNATIFpour le Budget QUÉBÉCOIS

té Pcpulaire~Québec (dont Pop&aice’.bre) a proposé des pistes d’un scenario alternatif pour le budgèt 98-99 duQuébec. Loin de tout régler ces pistes démontrent neammoins le fait quel’on peut faire des choix différents que ceux appliques par nos gouvernements...

Avoir une vision sociale du budget

À S.P.Q., la fiscalité apparaît comme un moyen privilégié pour l’obtention d’une plus grande justice sociale et la réduction de l’écart entre lesriches et les pauvres. En ce sens, au budget prévu par le gouvernement péquiste, S.P.Q. propose d’ajouter des revenus supplémentaires obtenusprincipalement par des efforts pour contrer l’évasion fiscale de l’ordre de326 millions, par l’application de différentes recommandations de laCommission sur la fiscalité, soit 124 millions et, par les revenus engendrés par l’accroissement des dépenses préconisé par le scénario alternatif; soit 268 millions.

Des dépenses sociales nécessaires et vitales

~%usvlairçTqent, le scénario alternatifajouterait 380 millions à la sécurité~ftg*venu, 320 millions pour la politique de la famille et celle de~ 743 millions pour l’ensetx~ble des secteurs de l’éducation, de lasànf~des services sociaux tandis qu’un ntontant de 200 millions seraitconsacré à des ptogrammes de créations d’emplois.

Les quelques pistes proposées ici pour le budget 97-98 ne comprennent nihausse d’impôts ni hausse des taxes à la consommation. Bien entendu, onpeut facilement imaginer les augmentations possibles découlant d’unajustement des tables d’impôts en réintroduisant un système fiscal basésur une plus grande progressivité (plus le revenu est élevé, plus le taux detaxation devrait être élevé) et sur la nécessité de faire payer leurjuste partaux compagnies, telles les banques...

eseI EI

N T s j E

LGRATUIT18 avril 1998

z;~1

Ode au printemps politique

Volume XIII, n°259’ numéro

--SO MAIRE--

Le fils de Charlie Brown à Sherbrooke! Rompre avec la PQ p. 2

Sondage politique dans le Quartier: des surprises P. 3Reconnaissance de nos droits ! Surjîng médiatique de J.C R 4

Parole des jeunes sur la pauvreté p. 13Vacances et chômage! Syndicats en ex-Yougoslavie R 14Droit d’une employée enceinte! Droits en santé mentale P. 15

Théâtre et Solidarité P. 16

- - Supplément Premier Mai - -

Pages5à 12

Pascale Pumas Normand Gilbert

Page 2: ese E N T E I de Sherbrooke I ~1 Volume XIII, n°2 I e L z ... · Le fils de Charlie Brown sera-t-il ... conservateurs et fils spirituels de Brian Mulroney, celui-là même qui aura

- - ÉDITO1UAi. - -

Le fils de Charlie Brown sera-t-ille Premier ministre de Sherbrooke?

On annonce du nouveau dans le paysage politiquequébécois: la venue de Jean Charest à la tête du Partilibéral du Québec. Ce renouvellement constitue selonnous un retour en arrière, et donc une bien mauvaisenouvelle pour la démocratie québécoise, qui a pourtanttellement besoin d’idées nouvelles. En fait, le Québecde demain devra, pour diriger sa destinée, choisir entreLucien Bouchard et Jean Charest, les Dupont et Dupondconservateurs et fils spirituels de Brian Mulroney,celui-là même qui aura endetté le Canada, lancé lesgrandes coupures et instauré des politiques de droite.Rappelons-nous, si vous le voulez bien,l’historique etmémorable empoignade entre M. Mulroney et cellemanifestante âgée qui lui prédisait l’avenir auxprochaines élections. Elle disait: «Good bye, CharlieBrown!» et c’est ce qui est arrivé. Malheureusement,elle avait oublié sa progéniture qui, sans cesse, vise àcontrôler l’avenir du Québec.

Un son de cloche différent...

Comme le révèle notie sondage, le comté deSherbrooke et le Québec ont plutôt besoin d’une voixpolitique renouvelée, au service d’une populationlaissée pour compte par les vieux partis. De plus, leQuébec requiert des perspectives nouvelles, des débats,une véritable démocratie et non pas un quelconquesauveur, seulement doué pour la parole. Nous pensonsque ces vieux partis aux vieilles idées n’ont plus

ô sans les libêtàtèurs Bôuôh&dretr~Chares~. L’alternative et le renouveau ne pourront venirque des gens ordinaires qui se rassembleront loin desprojecteurs pour lutter contre le néo-libéralisme.

Et le fromage dans tout ça?En fait, cette ironie actuelle, ramenant dos à dos lesDupont et Dupond conservateurs, met en lumière lacrise des idées, moins médiatisée et pourtant tout aussiprofonde que la crise budgétaire. Le Québec souffredonc non seulement du déficit budgétaire, mais également du déficit des idées,qui ne peut être comblé parun quelconque ministre des finances sabrant dansl’éducation, par exemple. A défaut de sang neuf; on retourne fouiller dans les restes du Parti conservateur; àdéfaut d’idées, on propose de beaux parleurs.

À Sherbrooke, nous avons l’avantage de connaîtrel’oeuvre de Jean Charest. Un seul exemple suffit: notreville est l’une des plus pauvres au Canada, plusexactement, la quatrième. M. Charest fera-t-il duQuébec ce qu’il a fait de son comté? S’il n’est pas personnellement responsable de celle situation, force nousest de constater le vide de ses idées, la vitesse à laquelleil retourne sa chemise et son manque de projet. Si nouslui reconnaissons son talent d’orateur avec JeanChrétien, nous nous rappelons aussi la fable du Corbeau et du renard avec Jean de Lafontaine. Mais, laquestion demeure: qui jouera le rôle du fromage?

Un• Rupture avec le P.Q.•Un Risque ou u Pas è i Avant?

Je vous parie ma chemiseque, quand le moment devoter reviendra, plusieurssouverainistes vont glissersous le tapis leur oppositionaux politiques du P.Q.

~,lourtanÇ.aveci’appauvrissernent généralise de cesdernières aimées et toutesles coupures à blanc ensanté, en éducation et àl’aide sociale, le constats’impose pour celles et ceuxqui ont à coeur la justicesociale: il faut rompre avecle Parti québécois. Et lesraisons de le faire nemanquent pas.

Des raisons bonnes etvalables

D’4&uoiw, parce que c’estune organisation qui mépriseles opinions des simplesmembres et où les vraiesdécisions se prennent au

Ouf! Tout le vacarme de la Charestmanie commence tranquillement à retomber. Unefois passées les jubilations et la frénésie médiatique, on peut recommencer à réfléchirun peu... Justement, une question me chicote:une plus grande possibilité de victoireélectorale chez les libéraux peut-elle empêcher les indépendantistes de gauche des’opposer au Parti québécois?

sommet. Moi-même, j’aipu constater, lors d’un congrès en mars 1995, que lesbonzes du Parti mettaientconstamment leur poidsdans la balance pour éliminer les propositions qui

- -I -viennent de la bâsé.

ENsurrE, parce que le gouvernement du P.Q. a presquesystématiquement violé lesengagements de son programme électoral de 1994.Au lieu de défendre la(tiède) sociale-démocratiependant la campagne, leP.Q. a adopté tel quel laposition du Parti libéral surle déficit zéro pour l’année2000, avec les conséquencesinhumaines que l’on connaît.

Aussi, parce que le P.Q.nous invite à nous lancertête baissée dans le projet demondialisation dirigé par

les financiers et les multinationales. Pourquoi avoirun Etat souverain si lescitoyennes et citoyens ainsique les gouvernements doivent renoncer à leurs droits

,F~! isbiss~ ~,des. accordsdéjà.~négociés en douce(dans le genre AMI ouALÉNA)?

Fn.inamwr, parce qu’aubout du compte les progressistes qui soutiennent leP.Q. ont toujours les deuxmains vides: même pasl’ombre d’un partage minimal de la richesse.., etmême pas de souveraineté!

Lamentable, non?

Sébastien Goulet

Journal communautairebimestriel

LiJfl

187, Tue Laurier, local 317Sherbrooke (Québec~

III-i 414Tél. 821-2270

AMECQI

EauI.e de rédactionCurule AnhambouitYves CouturierDominique DcsawiesPascale DumasNormand (hlbertÉve Morm?.todrag Tasovuc

Collaborateur,Co~borafficnSteve DupuisMarc Gaminer&basticn GouletMarie.ÈveD~tane Martineau

L’équipe de rédaction

Me Micheline PlantePhdDems PoudnerSuzanne RoyCéline ‘fliébergeClaire vi~u

Louise Dai&e

Corrccfl.nHélêne Blanchard

Éditeur: La voix Ferrec incImpression The RecordDistributionDistribution publicitaires Esure

Poste Publication: Enrg. 7082DépôtIégai lertrinicstre 1998Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

Territoire de distribution granilte délimité par les rues Quecn au nord,Saint-Joseph au sud~ Le Phare â l’ouestet par la rivière St-François pour l’est.

2/ Entrée Libre, 18avril 1998

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Les considérations politiques de nos lecteurs et lectrices

À POrée d’un Nouveau Changement Social?Dans un contexte économique difficile, chapeauté par la lutte au déficit, l’Étata pris un nouveau tournant qui a profondément modifié son rôle. Face àl’actuelle crise de l’emploi, à la diminution de la protection sociale ainsi qu’àl’érosion du tissu social, il s’avère nécessaire de questionner l’appui aux partispolitiques appuyant ce tournant C’est dans cet esprit que Entrée Libre aeffectué un sondage auprès des résidentes et résidents du quartier Centre deSherbrooke, principalement dans le but de mettre en lumière leur degré desatisfaction à l’égard des partis traditionnels ainsi que la place que pourraitoccuper un nouveau parti ou mouvement sur la scène politique québécoise.

La première partie du sondage portait sur lasatisfaction des répondant-e-s face aux principaux partis politiques provinciaux en place, etce, en ce qui a trait â la défense de leurs intérêts.Selon les analyses, seulement 15 % des résidentes et résidents du quartier Centre considèrentque les partis actuels défendent très bien ou bienleurs intérêts, tandis que 44 % croient qu’ils lefont peu ou pas du tout. L’ insatisfaction est doncprésente. Les priorités de ces partis, principalement axés sur la lutte au déficit et la réduction desinterventions de l’État, ne semblent pas correspondre à celles des citoyen-ne-s du quartierCentre qui eux, placent la création d’emplois aucoeur des priorités gouvernementales.

Quand insatisfaction rime avec indécision

En effet, l’allègement du rôle de l’État n’a reçuaucun appui part des répondant-e-s (question 2).Insatisfaction démontrée par k fait qu’à peine,55 % des répondant-e-s prévoient d’ores et déjàvotêr pour un des trois partis traditionnels auxprochaines élections provinciales, ce qui fait étatde la faible\adhésion qu’ils s dte al4près de,,quelques citoyen-ne-s. La question pourrait alorsêtre: «Qu’advient-il des 33 personnes indéciseset des 8 autres qui annulent leur vote le jour desélections?» Serait-ce parce que les gens hésitentà choisir l’un des trois partis traditionnels ou toutsimplement par manque d’alternative que nousretrouvons tant d’indécis et d’annulations?

Lorsqu’on leur a demandé s’il y avait de la placeau Québec pour un nouveau parti politique vouéà l~’ défense et à la promotion de la justice sociale, 58 % des résident-e-s du quartier Centreont dit oui, contre seulement 12 %. En répartissant les gens indécis proportionnellement à cespourcentages, les statistiques deviennent encoreplus concluantes; on obtient alors 82,5% deréponses positives et seulement 17,5% deréponses négative&

Et si un nouveau parti se présentaitaux prochaines élections?

De façon plus concrète, lorsqu’il est question desavoir si un nouveau parti politique avec unprogramme axé sur l’obtention de plus dejusticesociale et d’équité pourrait se présenter aux prochaines élections, alors là, seulement 33 % desrésident-e-s du quartier Centre ne seraientaucunement ébranlés dans leurs intentions devote par sa présence. C’est donc dire que 67 %sont instables quant à leurs intentions de vote, cequi traduit soit l’insatisfaction à l’égard des partisconnus, soit la faible adhésion à ces derniers ousoit l’ouverture à un nouveau parti défendantleurs intérêts.

Sondage exchisif

l-Considérez-vous que les partis politiques provinciauxactuels défendent adéquatement vos intérêts ?

Très bien 3 %BienMoyennementPeu 14%Pasdutout 7%IndécisRefus de répondre

2-Selon vous, parmi les chou suivants, quelles devraient être les deux priorités du gouvernementprovincial?

Création d’emplois 49 %Amélioration des programmes sociaux 18 %Lutteaudéficit 19%(Allégement du rôle de l’Etat O %(déréglementation, privatisation, etc.)Règlement des problèmes constitutionnels 14 %

3- Selon vous, est-ce qu’il y a place au Québec pour unnouveau parti politique voué à la défense et la promotion d’une plus grande justice sociale?

Oui 58%Non 12%IndécisRefis de répondre

Après répartition des indécis:

Oui 79% Non 21%

/ Parti QuébécoisParti LibéralMtion DémocratiqueAutres partisAnnulationIndécisRefis de répondre

5- Si un nouveau parti politique avec programmeaxé sur l’obtention de plus. de justice sociale etd’équité se présentait aux prochaines élections,cela changerait-il votre intention de vote?

Oui 21%33 %

Indécis 46 %

Soulignons que chez les 52 répondant-e-sfavorables à l’avènement d’un nouveau partipolitique électoral, 33 % ont affirmé leur intention de voter pour un des trois partis traditionnels. En creusant davantage, on a constatéque si ce nouveau parti politique se présentaitaux prochaines élections provinciales, 8 des 32répondant-e-s ayant l’intention de voter pour unde ces trois partis prétendent que, seraient-ilsnon seulement en faveur de l’avènement decelui-ci, mais qu’ils modifieraient même leurintention de vote! À la lumière de cesconsidérations, il apparaît nettement que l’adhésion aux partis traditionnels est plutôt faible etqu’il y a de l’espace (sinon un besoin?) pour unparti politique alternatif ayant un programmedavantage axé sur la justice sociale.

Avoir un autre choixDe plus, 16 des 21 répondant-e-s ayant mentionné que la présence d’un nouveau parti changerait leurs intentions de vote proviennent degens indécis (question 4). On peut presqueaffirmer que l’absence de partis répondant~uatement,’.àJeurs~intérêts,rerée~’Pindécisions’

chez 16 répondant-e-s. Comme le dirait RichardDesjardinsx< Maintenant qu ‘on vit dans unedémocratie totale, reste plus qu ‘à avoir le choixquand on va voter1 »

Pour conclure, ce sondage ne représente pasl’ensemble de la population sherbrookoise maisbien le quartier Centre, un des quartiers les plusdéfavorisés, où le taux de chômage est très élevé;ce qui n’ est pas sans teinter les données. Il auratout de même suffit une analyse assez sommairedu sondage pour constater l’insatisfaction desrésident-e-s de ce quartier en ce qui a trait auxpartis politiques provinciaux; de leur faible adhésion à ces derniers; de l’évidente ouverture àun parti politique alternatif ayant au coeur de sespréoccupations les intérêts des électeurs-trices, ycompris lajustice sociale. Serions-nous à l’oréed’un changement social?

Rèsle du leu:les noirs«jouent» etfont échec etmat chaquefois qu’ils enont envia..

Pascal Dumas et Normand Gilbert

S0rœAGE SUR DES CONsIDÉRErIONS POLITIQUESDES RÉSIDENTES ET RÉSIDENTS DU QuARTu~R

Le présent sondage a été effectué par voie téléphonique auprès de 100personnes (57 hommes - 43 femmes) choisies au hasard sur le territoire dedistribution dujoumal communautaire ENTRÉE LIBRE (Centre-sud-ouestde Sherbrooke) à la finjanvier 1998 (donc avant l’annonce de la démissionde Daniel Johnson et la venue de Jean Charest sur la scène politiqueprovinciale). Les résultats obtenus sont donc à considérer avec un certainrecul, même si nous croyons qu’ils représentent néanmoins les plus fortestendances relativement aux questions abordées.La cueillette des données aété effectuée par Marc Avonde

4%15%

0%0%

16%0%

4- Pour quel parti politique prévoyez-vous voter auxprochaines élections provinciales?

26%22%7%0%8%

33 %4 %~

Non

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Entrée Libre, 18 avril 1998/3

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e - MÉDIAS e e

1

Marc Gauthier et Claire Vigneaupour le Crémi

ARTICLE 22: Toute personne,en tant que membre de lasociété, a droit à la sécuritésociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction desdroits économiques, sociauxet culturels indispensables àsa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopérationinternationale, compte tenude l’organisation et des ressources de chaque pays.

ARTICLE 23: (1) Toute personne a droit au libre choixde son travail, â des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à laprotection contre le chômage. (2) Tous ont droit,sans aucune discrimination,a un ?laire égal pour untravail égal. ( ) Quiconquetravaille adroit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsiqu’à sa famille une existenceconforme à ladignité humaine et complétée, s’il y a lieu,par tous autres moyens deprotection sociale. (4) Toute personne a le droit defonder avec d’autres dessyndicats et de s’affilier àdes syndicats pour la défensede ses intérêts.

ARTICLE 24: Toute personnea droit au repos et aux loisirset notamment à une limitation raisonnable de ladurée du travail et à descongés payés périodiques.

ARTIcLE 25: (1) Toute personne adroit à un niveau devie suffisant pour assurer sasanté, son bien-être et ceuxde sa famille, notammentpour l’alimentation, l’habillement, le logement, lessoins médicaux ainsi quepour les services sociaux

nécessaires; elle a droit à lasécurité en cas de chômage,de maladie, d’invalidité, deveuvage, de vieillesse oudans les autres cas de pertede ses moyens de subsistancepar suite de circonstance indépendante de sa volonté.(2) La maternité et l’enfanceont droit à une aide et à uneassistance spéciales. Tousles enfants, qu’ils soient nésdans le mariage ou hors dumariage, jouissent de lamême protection sociale.

AWrICLE 26: (1) Toute personne a droit à l’éducation.L’éducation doit être gratuite, au moins en ce quiconcerne l’enseignementélémentaire et fondamental.L’enseignement élémentaireest obligatoire. L’enseignement technique et profes

sionnel doit être généralisé; l’accès aux étudessupérieures doit être ouverten pleine égalité à tous enfonction de leur mérite. (2)L’éducation doit viser auplein épanouissement de lapersonnalité humaine et aurenforcement du respect desdroits de l’homme et deslibertés fondamentales. Elledoit favoriser la compréhension, la tolérance etl’amitié entre toutes les nations et tous les groupesraciaux ou religieux, ainsique le développement desactivités des Nations Uniespour le maintien de la paix.(3) Les parents ont, parpriorité, le droit de choisir legenre d’éducation à donnerà leurs enfants.

Céline ThébergeSPE

Artides 22 à 26 de la DécJaratjon universelle des droits de l’homme

Reconnaissance de nos DROITSOrganisateur de la Fête des travailleuses et travailleurs, le Comité 1~ mai, deSolidarité Popularité Estrie, souligne cette journée historique par différentesactivités, dont celle d’un supplément spécial que vous retrouvez dans la présenteparution. En ce premier mai 1998, la Fête revêt une couleur internationale etmulticulturelle, et met de l’avant des thèmes qui font référence aux articles 22 à 26(ci-dessous reproduits) de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le surfing médiatique de Jean Charest

La course à la chefferie du parti libéral du Québec fitun événement médiatique d’une emphase exceptionnelle, puisque cette recherche acharnée du«leader-sauveur» s’est déroulée sous l’oeil attentif etobnubilé des médias.

Or, nous croyons qu’il serait utile de se poser certainesquestions: tout ce déploiement médiatique était-ilorchestré? La population n’a-t-elle pas été totalementbernée par le jeu des médias? La démission de DanielJonhson comme chef du PLQ était-elle prise depuislongtemps? Et la décision de Jean Charest de quitter lascène fédérale pour le Québec, décision apparemmenttrès difficile à prendre et visiblement très médiatisée,était-elle prise depuis longtemps aussi?

En fait, comment ne pas douter que tout ce cirquen’était simplement pas monté de toute pièce pourlégitimer le revirement dans la carrière de M. Charest,pour faire accepter et même acclamer ce ministrecomme un sauveur pour le Québec et le Canada? Lesmédias n’ont pas été très critiques dans ce dossier;c’est le moins que l’on puisse dire!

L’impact médiatique du jour «J»Du côté régional, on doit s’interroger sur le traitementfait par le journal La Tribune. Bien sûr, la populationde Sherbrooke aime Jean Charest et veut en entendreparler. Mais de là à insérer huit pages spéciales sur ladécision déjà connue de M. Charest... Même pour lesmoins criti ues, cela semble un peu exagéré; et çaressemble même beaucoup à de la propagande politique faite par lejournal. La couverture médiatique dujour «J» s’est d’abord réalisée avec un mélange detape-à-l’oeil et de surenchère publicitaire digne d’unmarketing de communication très bien dirigé. Et quedire de titres tels que: «Un sentiment de momenthistorique», <(Tout le monde avait les yeux tournés versSherbrooke», “Les lendemains du couronnement»?Quand on sait que La Tribune (ainsi que La Pressed’ailleurs) est une propriété de Power Corporation,dirigé par le fédéraliste Paul Desmarais, on comprendalors mieux la situation...

Dans tout ce dossier, il ne faudrait pas oublier que lebut premier des médias consiste à informer les gens.Cependant, comment cela est-il possible dans lesdossiers politiques, alors que les médias sont sous lecontrôle de géants pas du tout impartiaux?

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9-

-4

reforme de I ‘aide sociale es les d.roiis de l’homme : compatibles?

RÉMIC ollectif Régionai d’~duccitjon

sur les Médias d’information

ACCÈS GRATUIT À INTERNET

tous les mardis de 13 hOOâ 16h 30et Iesjeudis 4e 9h00 à 12h00

Pour réservation : 346-0 101 —

LA TABLE PONDE 0ES 187, rue Laurier, local 314Sherbrooke (Québec) J 1H 4Z4

TEL (819) 566-2727ocLESpudE

LE MOUVEMENT POPULAIRE• Des ressources à découvrir• Des alternatives à offrir• Une force en devenir

4! Entrée Libre, 18 avril 1998

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Journal communautairede Sherbrooke

Tirage 3 000 exemplaires

«Solidaires pour la défensedes droits sociaux partout»

Dans le cadre des célébrations du jtt mai, fête des travailleuses et destravailleurs, Solidarité populaire Estrie en collaboration avec ses groupesmembres et le journal communautaire Entrée Libre vous a concocté cesupplément spécial. Celui-ci souligne de façon particulière le 54Vanniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui auralieu le 10 décembre 1998.

Cette Déclaration visait à éviter une fois pour toutes aux citoyennes et auxcitoyens les excès du libéralisme et à les protéger contre la guerre, lamisère et l’exclusion sociale. Elle a aussi inspiré de nombreux pays dans larédaction de leur Charte des droits de la penon ne. Tel est le cas du Québecet du Canada. Elle a également servi à la rédaction de plusieurs Conventions et Pactes sur les droits civils et politiques, économiques et sociaux.

là qu’il fallait frapper.

Au matin du 3 mai 1886, àChicago, Garde Nationale,constables spéciaux etagents de Pinkerton s’allient à la stratégie patronaleet policière. Vers troisheures de l’après-midi, alorsque 7000 ouvriers et ouvrières manifestent devant l’usine de McCormick, lespatrons en profitent pourfaire sortir les scabs sous lenez des manifestants etmanifestantes. Ceux-ci lancent des pierres et s’emparent d’un scab. La policesurgit en formation serrée,les armes à la main. Elleouvre le feu à bout portant:six ouvriers sont tués et unecinquantaine sont blessés.

Novembre 1887:Vendredi noir

Le lendemain, 4 mai 1886,une manifestation répond àcette agression soigneusement planifiée. ~Ma1heu-reusement, le dépôt d’unebombe lancée par unprovocateur parmi lespoliciers fait une victime etplusieurs blessés, entraînantpar la suite une vague derépression contre le mouvement ouvrier organisé.Huit hommes furent finalement accusés de meurtre.Aucune preuve tangible lesliaient à l’attentat meurtriermais cela n’empêcha pas letribunal de les reconnaître

coupables. Après plusieursprocédures, quatre d’entreeux furent pendus levendredi 11 novembre 1887.Cette journée est surnomméle «vendredi noir» du mouvement ouvrier américain.

Le 1” mai n’est donc pasune t~te comme les autres:c’est le jour choisi par lecongrès de 1889 de laDeuxième Internationale(organisation regroupant lesmilitants et militantes socialistes) pour rappeler lesacrifice des travailleurs deChicago, massacrés en 1886à l’occasion de la lutte enfaveur de la journée de travail de huit heures.

Solidarité

À chaque année, SolidaritéPopulaire Estrie (SPE), quiest une coalition regroupantdes organisations syndicales, populaires et étudiantes, souligne le l~ maiafin de:

A. PROMOUVOIR un projetsocial axé sur l’obtentiond’une plus grande justicesociale tant sur le planéconomique, politique queculturel et ce, tant sur le plan

~ régional, national qu’interna-Li tional;

B. PROMOUVOIR le (<recentrage» de la société sur la

personne, ses droits individuels ET collectifs, sesbesoins et le droit à l’é litéde même qu’un développement social exempt de touteforme de discrimination.

C. Rtiwwni~u~ ET PROMOU

VOIR la consolidation, l’élargissement et la démocratisation des programmes sociaux, sanitaires, éducatifs,environnementaux et culturels, tant sur le plan fédéralque provincial;

D. REVENDIQUER ET PROMOU

vota la mise en place d’unepolitique économique et sociale centrée sur la créationd’emplois et répondant auxbesoins de l’ensemble de lapopulation;

E. DÉNONCER ET LUTTER contreles politiques de désengagement social de l’Etat s’exprimant, entre autres, par desmesures de privatisation, dedéréglementation et de cou.pures dans les programmessociaux et les services publics et para-publics.

Solidarité Populaire Est je

Lifl z

GRATUIT Su20mars 1998

a..1 Volume XIII, n°259’ numéro

e41

- CSN réflexions et mobilisation- Changement dans l’organisation- Parole d’un assisté social- Droit à un travail décent- Droit au travail et la personne h- Pauvreté en poème

ail

Le le mai ou l’histoire deslgtte quv4~c XÇi~ lçjcnjps

Le 1’~ mai est la date anniversaire de la fête internationale des travailleurs et travailleuses. Il souligne le massacre de travailleurs de Chicago en lutte pour l’obtention dela journée de travail de huit heures. Aboutissement d’une longue période d’organisationau sein du mouvement ouvrier américain, le 1” mai 1886 est désigné comme la date àlaquelle les huit heures devaient entrer en application. Sur 190 000 travailleurs ettravailleuses qui firent la grève à travers tout le pays, 80 000 étaient de Chicago. Pour lepatronat et les gouvernements, c’était là où le mouvement était le plus fort; c’était donc

Grévisteç de 1 ~amiap;Ie en mai lie

Entrée Libre, 18avril 199’ /5

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L ‘éducation populaire autonome

Dans cette déclaration, onreconnaît notamment le«droit à l’éducation gratuite)>, à la «sécurité socialeet â la dignité» (articles 22 et26k «Le droit d’as oit et dechoisir son travail, d’avoiraccès à la protection duchômage et de se regrouperen association» accompagnaient la reconnaissancede droits concernant la santé les soins médicaux, lelogement et les sen icessociaux (article 23 et 25).

Malheureusement en )998.nous assistonsâFerosion deces droits car les gou~ernemeus mondiaux se désengagent face â leur obligationd’assurer leur maintien voireleur de\eloppement

t ne Déclaration. Oui.mais qui la défend ?

Puisque la population nepeut compter sur les gouvernements pour respecter leursengagements ou les fairerespecter, la population s’estdonnée, entre autres desgroupes de defense de droitset d’éducation populaireautonome. Ces associationsoffrent l~education et les

outils necessaires pour fairevaloir des droits dans plusieurs domaines tel le logement, les accidents detravail, les agressions sexuelles, l’aide sociale, etc. Ilsont également comme mandat d’offrir du support dansla recherche et la revendication â l’application desdroits essentiels pour assurer une saine démocratie.

Groupes d’éducationpopulaire autonome

La Table ronde des organismes ~olontaires d’éducation populaire de l’Estrie(1 ROVEPE), un organismeregroupant une vingtained’organismes d’éducationpopulaire autonome de larégion. croit que les gouvernements ont la responsabilité de les reconnaître et deles financer adéquatementCes organismes jouent unrôle essentiel dans la lutteactuelle notamment pour lemaintien et l’elargissementdes programmes sociaux etdes services publics

Les tra~ai heurs et tra~ailleuses sont aussi des citoyens etcitoyennes ayant des types

de besoins tels : le logement, la consommation, unenvironnement sain, etc.,mais également parce que lalutte pour la dignité estl’affaire de tout le monde,que l’on travaille ou non.En ce sens, les groupesd’éducation populaire autonome offrent tout à la fois,un lieu d’apprentissage etde défense pour ceux et celles qui voient leurs droitsbrimés et attaqués.

L’avancement d’une plusgrande justice sociale et ledéveloppement des droitsénoncés dans la Déclarationuniverselle des droits del’homme de 1948, passentpar une plus grande démocratie et une prise en chargedirecte par tous ceux etcelles qui subissent desinjustices, partout, â traversle monde, qu’elles soientd’ordre économique, socialou politique.

Voilà pourquoi qu’aujourd’hui, plus que jamais,en cette année commémorative, les organismes membres de la TROVEPE, sont«solidaires pour la défensedes droits sociaux partout.»

Espace pour la défensedes droits

Dans les années suivant la deuxième guerre mondiale, les pays membres de l’Organisation des Nations Unies ont adopté une déclaration qui allait dorénavant fournir des outils aux groupes luttant pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des pluspauvres à travers le monde. Il s’agissait de la Déclaration universelle des droits de l’homme (je suis désolée, il y a cinquante ans,homme voulait dire personne...).

Alexa ConradiTROVEPE

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Premier mai i99~

La TROVEPE (Table Ronde des Organismes Volontairesd’Fducation Populaire de l’Estrie) désire saluer l’ensembledes travailleurs et travailleuses (avec ou sans emploi)particulièrement ceux et celles oeuvrant dans les organismesd’éducation populaire autonome et organismes communautaires de l’Estrie,

JOIGNONS NOS FORCES DANS LA CONSTRUCTIOND’UN PROJET SOCIAL AXÉ PRINCIPALEMENT SUR LAJUSTICE SOCIALE!

LA TASII PONDE onSOLIDAIREMENT VÔTRE, D

L’ÉQUIPE DE LA TROVEPE ~ LtSTME

Journal communautairebimestriel Eguipe de rédaction

Michèle BoissinotYves Gascon

CollaboratricesCollaborateursDBJanvier ClicheAlexa ConradiLise CôteYves GasconSylvie HébertDenis PlanteAndre RouxAlassane Sanogo

187. nie Laurier, lovai 3 i 7Shcybrcx,ke (Quehec)

11F! 4/4TéI 821-2270

ÀMECQI#

Céline ThébergeDaniel Vanoverschekle

Mise en Da2eLouise Daigle

Éditeur La Voix Ferrée inc.

Impression The Record

6/ Entrée Libre, 18 avril 1998

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Déclaration universelle des droits de l’homme

autres, le <(droit à la sécuritéen cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dansles autres cas de perte de sesmoyens de subsistance parsuite de circonstances indépendantes de sa volonté»On y reconnaît aussi le droitau travail, au libre choix decelui-ci ainsi qu’à des conditions équitables, incluant

le droit au repos et aux loisirs. Le droit à la syndicalisation est égalementinscrit dans la DUDK. Le«droit à un niveau de vie suf~lisant pour assurer sa santé,son bien-être et ceux de safamille, notamment pourl’alimentation, l’habillement, le logement, les soinsmédicaux...» s’y retrouve.Selon la DUDH, la maternité et l’enfance ont droit àune aide spéciale. Le droità l’éducation y occupe unelarge place. On y lit que«l’enseignement élémentaire est obligatoire», que«l’accès aux études supé

rieures doit être ouvert enpleine égalité à tous en fonction de leur mérite».

Outil de renforcement

Deux notions que l’onretrouve à travers différentsarticles sont celle de ladignité humaine et celle dudéveloppement et de l’épanouissement de la personnalité.. La Déclaration seveut un outil de renforcement de la primauté de ladignité ainsi que de la valeur humaine. On dit toutefois, à l’article 22, qu’il fauttenir compte de l’organisation et des ressources de

chaque pays. On constateque malgré l’existence deces articles, des dirigeantsamoindrissent, voire détruisent les filets de sécurité sociale existants. Onpeut se demander où en sontrendus les droits économiques, sociaux et culturels.Et sur ces points, le Canadane fait pas bande à part.

Au chapitre des programmes sociaux, nos différentsgouvernements, tant fédéralque provinciaux, ont beaucoup coupé les budgets. Cequi fait que les services à lapopulation et la situation del’emploi ont été énornié

ment affectés. Un grandnombre de personnes ontété mises à pied ou ont«choisi» de prendre leurretraite. Si nous subissonsces coupures, est-ce parceque notre pays n’a pas lesressources nécessaires pouraméliorer la situation ouest-ce parce que nos gouvernements n’osent pas poserles gestes qu’il faut pouraller chercher ces ressources là où elles se trouvent?La question est posée.

Céline ThébergeLigue des droits et liberté

section Estrie

Le droit au travail puise sonorigine dans la Révolutionindustrielle et il s’est construit principalement en deuxtemps. En premier lieu, audébut de la Révolution industrielle, nombreux étaientceux qui montaient en~«ville» afin de se trouver dutravail. Ainsi régnait unecertaine anarchie entre d’unepart des employeurs quirencontraient une concurrence déloyale de la partd’entreprises oeuvrant dansd’autres régions, l’Etat quicraignait le désordre et la•criminalité de ceux quirefusaient toute forme d’encadrement du travail etd’autre part, les travailleursqui vendaient leurs servicesau plus offrant des employeurs dans des conditions exécrables. Entre lafin du XIX° siècle et laSeconde Guerre mondiale,on voit apparaître les toutespremières lois protégeant

les travailleurs telles lescaisses de prévoyance contre la maladie, les accidentsde travail et le ctômage. Ala fin de la Seconde Guerremondiale, le second tempsde la construction du droitau travail s’établit avec laDéclaration de Philadelphie, en 1944. Ainsi, celle:ci garantit non seulementdes normes de travail acceptables mais également, elleassure des conditions d’existence décentes et du travailpour tous. En retour de cesgaranties, l’tndividu s’engage envers la société àaccepter tout emploi convenable pour lequel il a laformation nécessaire et qu’ilest physiquement, mentalement et en âge d’occuper.L’adoption de la Déclaration universelle des droitsde l’Homrbe en 1948 reprend l’essentiel de la Déclaration de Philadeiphie ausujet du droit au travail en

l’universalisant, en la comiilétant des attributs liés à ladignité de la personne.humaine et en l’assortissantd’une clause qui oblige lesEtats à assurer progressivement la réalisation de cedroit.

Et le droit au travail

Très peu de pays â part ceuxdu Bloc communiste ontinscrit dans leur Constitution ou dans leur Charte desdroit& de la personne, ledroit au travail. Tel est le casdu Canada et du Québec.Les raisons sont nombreuses pour expliquer cetteabsence dans les textes fondamentaux des Etats. Laprincipale difficulté tiendrait dans l’incapacité desEtats à garantir un emploiconvenable à toute personne qui le désire. Uneautre justification importante est le fait que des lois(Code du travail, Loi sur les

Cinquante ans plus tard, lestaux officiels de chômagecanadien et québécois sontparmi les plus élevés desdernières décennies et l’avenir de l’emploi est plus qu’incertain. Le Québec à luiseul compte près de 800 000personnes aptes à travaillerqui sont sans emploi. Noussommes donc loin du compte

conditions de précarité totale, sous peine d’une coupure de 150 S par mois.Tout compte fait, en cecinquantenaire de la Déclaration universelle des droitsde l’homme, du point de vuedu droit du travail, il y a bienpeu à célébrer.

André Rouxliusion Emploi

Respect de la Valeur humaine

Le thème choisi pour le le mai «Solidaires pour la défense des droits sociaux partout» fait référence auxarticles 22 à 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Des principes fort importants y sont véhiculés. Il semble que nos dirigeants gouvernementaux auraient intérêt à relire cette Déclaration dont le Canada est signataire.

Dans ces articles plusieursdroits sont reconnus. Entre

Origine et applications

Le Droit au Travail et la Déclaration

Universelle des Droits de l’Homme

équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.»

normes du travail, Loi sur quant à la valeur effectivel’équité salariale, etc.) ou du droit au travail dansdes programmes (politique notre société. De plus, laactive du marché du travail, protection contre le, chômesures d’employabilité, mage ne couvre plus que

La Déclaration universelle des droits de l’homme énonce à l’article,,23.1 que: etc.) tendent à assurer pro- 40% des travailleuses et des

...,...,..~,..,...,.,,, ~a, ~~ ~ .. ‘~‘S,.:. i~?’ n— ,n”,in,’n’.. ‘,‘,,,,

«Tôùtè pèrsônne a droit ii’ tt vàilÇàù’ libi” ‘èliéi*dè’i6’~àil1”dèï’étn’ditioùs ~‘grèssr4~nièiit” ce droit ‘di” ttavàilleuis pour uné duréetravail. Cependant, il faut réduite et à un niveau deprendre note que la notion prestation plus bas; la ré-d’emploi convenable qui forme de l’aide socialepermet de vivre décemment obligera tout prestataire àest loin d’être assuré et que accepter tout emploi convemême ceux qui travaillent nable même au salaire mi-peuvent être pauvres. nimum et souvent dans des

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Une lihisson on un rêve...

EiïÏiéèLibre, 18avril 1998 /7

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La femme en milieu rural

Traditionnellement, les terres sont héritées de père enfils et il est très courant que,dans les communautés, lesterres appartiennent à uneminorité. La grande partiedes populations se trouvedans l’impossibilité d’êtrepropriétaires des terres quecelles-ci exploitent

Les femmeset la tradition

res selon les règles del’héritage. On considère lafemme malienne commeune étrangère, tant chez sonpère (car elle doit se marierun jour et quitter sa famillepour son foyer), que chezson mari (car elle vientd’une autre famille et peut yretourner en cas de mésentente).

La politique de décentralisation amorcée ces dernierstemps pourra-t-elle résou

dre le problème du droitfoncier pour que les femmespuissent jouir du droit depropriété en milieu rural ?«Le changement recherchéest d’en arriver à la promulgation de lois foncières quisoient applicables, qui tiennent compte des populations tout en modifiant lestraditions pour favoriser lasécurité sur les terres et leuraccès aux femmes.»2

Chargé à la vie associativeà KILABO

e eLe Droit foncierau Mali

L’économie du Mali repose essentiellement sur l’agriculture. Elle représente56,1% du Produit intérieur brut (PIB) et occupe 80% de la population. Lesystème prédominant est l’agriculture sur brûlis, avec exploitation de grandessuperficies de terre et une faible production à l’hectare. La terre est devenue,au fil du temps, le principal enjeu économique pour les populations, lequel aengendré des conflits tout au long de l’histoire du pays.

La récolte sera abondante pour cette Malienne.

Les femmes exploitent toutde même des champs per

Les règles traditionnelle de sonnels d’arachide, de foniogestion et d’appropriation ou de gombo et entretien-des terres, interdisent, en ce nent desjardins potagers sursens, de planter un arbre ou des terres appartenant a la Or Alassane Sanogode creuser un puits sur une famille de leur époux. Deterre louee (enlpruntee). plus, dans la plupart desCette realite amene «plu- communautés, la culture dusieurs risques dont celui de riz dans les bas fonds leurl’appropriation des terres est exclusivement réservée.par les plus riches qui 1. Picut, Réjean. Droits fonpourraient ainsi créer des , . ciers au Salie!, Atelier desortes de iaqfundia, les Un peu d espoir fo~ul~fion de politiques, Sopauvres sacrifiant leurs ter- a l’horizon lidarité Canada Sahel, p.lres pour un peu d’argent.»Les femmes rurales ne 2. Ibid.peuvent pas être propriétai

Programme d’autosùffisanceau Mali

Le Carrefour de solidarité internationale appuie, depuis plus de cinq ans,un programme d’autosuffisance alimentaire dans la région de Dioïla, auMali. Avec l’ajout d’une deuxième phase, ce programme permettra auxfemmes de onze villages d’avoir accès à la terre pour cultiver des produits de subsistance et vendre leurs surplus au marché.

Cette deuxième phase du projet est appuyé financièrement par l’Alliancesyndicat Tiers-monde (C.S.N.), et ce, pour les quatre prochaines années.

N’àùblions pasles personnes

e e

immigrantes...Les personnes issues de pays étrangers sont de plusen plus nombreuses à venir s’installer à Sherbrookeet dans la région.

On parle de plus de 2 500 depuis 3 ou 4 ans. Toutefois,malgré leurs diplômes ét leurs expériences de travail acquisau pays d’origine (et parfois ici) ainsi que leurs efforts etleur bonne volonté, bien peu peuvent vivre de leur travail.En tant que societe nous perdons une tres grande richesse encompetences et en expenences en laissant «vegeter» tousces gens qui ont tant à nous offrir.

La Fédération des communautés culturelles de l’Estrie(FCCE), qui regroupe plus de huit associations mono etpluriethniques, tient donc, en ce jour spécial, à souhaiter àtoutes et à tous une bonne fête des travailleuses et destravailleurs. De plus, elle se joint à tous les groupes qui revendiquent le droit au travail pour toutes et pour tous.

Sylvie flébertFCCE

SlÉntrée Libre, 18avril1998

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Le Code actuel prend enconsidération l’égalité juridique des travailleuses etdes travailleurs, laissant àl’Etat le soin de créer lespolitiques et les programmes permettant de l’appliquer. L’égalité juridiquefournit, en plus, aux organisations de femmes travailleuses, un outil à utiliserpour défendre leurs droits.Lorsque l’on connait leclimat de corruptions et defraudes régnant au sein dupouvoir dominicain, on n’aque peu de peine à imaginerla manière dont ce Code estappliqué dans la réalité. Il

s’agit plus d’un concept théorique d’égalité parce qu’ilne reconnaît pas la spécificité propre aux droits desfemmes, les entourant dansla pratique de valeurs etd’idées dépassées.

Freins à l’égalité

L’égalité en est par conséquent affectée par de nombreuxfauxpas tels l’inéquitésalariale, des conditions detravail néfastes pour la santéquand il s’agit d’évaluer lerendement et la qualité detravail. Tout cela constitueun frein à l’autonomie desfemmes dans un contexte de

développement et de progrès. De plus, les politiquesnéolibérales de l’Etat ontaccru les pôles de pauvretéde la nation dominicaine eninvestissant que très peudans les services de base. Lechaos du secteur agricole apoussé bien des familles àémigrer vers les grandscentres urbains et à venirgrossir les rangs des bidonvilles (Villas miserias). Sanseau, électricité, etc... et sansréelle opportunité d’emploi, la vie et la santé desfemmes n’en sont que plusmenacées.’

1. Cet article est tiré de l.osderechos de la mujer irahajadoradu CEPAE.

1) Améliorer les revenusdes citoyennes et des citoyens du Québec.

Dans la conjoncture actuelle, il nous apparaît important de lancer une offensive syndicale et sociale surle front des salaires pouraméliorer les revenus descitoyennes et des citoyensdu Québec. Les rationalisations de toutes sortes auxquelles de nombreuses entreprises procèdent depuisdes années, jumelées à lacroissance des profits observée au cours de la même période, constituent la toile defond que nous utiliserons.

L’amélioration du régimed’assurance-emploi fera aussi partie des moyens identifiés pour atteindre nos objectifs de croissance desrevenus des particuliers(ceux-ci évalués entre 3 et 4milliards de dollars pour le

Québec). Nous devons forcer le gouvernement fédéralà augmenter le taux de couverture de l’assurance-emploi (actuellement autour de40%) et améliorer le régimede prestations qui n’offrequ’entre 50% et 55% dusalaire.

Il faut égalemeQt constituerun front de revendicationsquant à l’accroissement detous les barèmes d’aidesociale applicables au Québec pour quelque 475 000familles québécoises aumoment même d’ entreprendre une vaste lutte socialepour le relèvement desrevenus du travaïl visantune meilleure répartitiondes richesses. Nos préoccupations doivent s’accompagner de la constitutiond’alliances tant au sein dumouvement syndical qu’ausein des mouvements populaires et communautaires.

2) L’emploi

Le taux élevé de chômageau Québec pénalise, toutparticulièrement, certainesrégions et catégories de citoyennes et citoyens. Nousdevrons aborder de façonconcrète et opérationnellela question du temps detravail. Dans le secteurprivé, nous nous attaquerons à mettre au point unensemble de stratégies sectorielles de développements’insérant dans une stratégieglobale de développementindustriel. Dans le secteurpublic, la question du remplacement des effectifs ayantquitté leur poste et de ceuxqui le quitteront au coursdes 2 ou 3 années quiviennent, comporte un potentiel considérable d’ emplois stables pour celles etceux qui n’en ont pas. Desobjectifs atteignables maisconcrets et précis doivent

cependant être identifiés etpartagés. Notre offensiveportera aussi sur le phénomène de précarité de I ‘emploi lequel a connu undéveloppement continu depuis la récession de 1982. Ilnous faut, à la fois obtenirdes gains collectifs auniveau des statuts d’emploiset de mécanismes de sécurité d’emplois dans nosconventions collectives maisaussi développer à traversles lois du travail desdispositions visant à égaliser davantage des droits

individuels et collectifs rattachés à divers statuts d’emplois. A tous ces aspects, ilfaut ajouter le volet syndicalisation qui a grandementcontribué à une répartitionplus équitable des richessesproduites. Cette réalité historique demeure vraieaujourd’hui, même si, lesformes d’interventions dumouvement syndical se sonttransformés au fil du temps.

Janvier ClichePrésident. Conseil central de

l’Estrie, CSN

En République Dominicaine

DUR DUR d’être une FEMMEDans bien des pays en voie de développement, les femmes vivent des conditionsde vie difficiles. En République dominicaine également, la femme subit le double rôle familial et du travaiL Au niveau juridique, c’est en 1992 qu’apparaissent dans le Code du Travail, les droits pour les femmes travailleuses. Avantcela, on n’en faisait aucunement mention. Au mieux, on y appréciait le travaildes femmes d’un point de vue purement masculin.

Centre de planificationet d’action oecuménique

Le Carrefour de solidarité internationale deSherbrooke appuie depuis deux ans une organisation non gouvernementale dominicaine le Centre deplanification et d’action oecuménique (CEPAE)dans sa lutte pour améliorer les conditions de viedes plus démunis. Le CEPAE, travaille depuis plusde 25 ans avec les plus marginalisés de la sociétédominicaine, en particulier les femmes, pour renforcer leur capacité d’organisation et leurs revenpour l’accès aux services essentiels.

C’est à Bellas Colinas, bidonville de 6 000habitants, que les fonds recueillis en Estrieaboutissent. Le projet avec le CEPAE vise àmettre sur pied un service d’attention médicalepour la communauté dans lequel s’impliquent lesfemmes depuis la définition de leurs prioritésjusque dans la réalisation des actions à poser enmatière de santé. Un bel exemple de solidarité etd’espoir pour toutes ces femmes.

Daniel VanoverscheldeCarrefour de solidarité

internationale

Année de réflexions et de mobilisations

e GPour une augmentation des revenus et de l’emploiL’année 1998 sera, pour le Conseil central de l’Estrie CSN et ses syndic~$~~tÏiliés, année d.’Jn$enses réflexions et de mobilisations, regroupées autour de deux aspètt~: àméliorer lés réi’ènùidôh?d& èit~jeùs di~ Qùébec éi È’~niploL Ces réflexions sont èelles que nousvoulons partager dans le cadre de la fête des travailleuses et des travailleurs du 1~ mai1998.

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(h; cc char» haut en couleurs. Premier mai 1997.

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De la maison à la manufacture

Le travail autrement

Dans ce cadre, les luttessyndicales ont cherché àtransférer les bénéfices dutravail à ceux et celles quil’exécutaient, en revendiquant des conditions de vieet de travail conformes àleur dignité. Ces luttes furent un moteur de développement: la dignité humainey était conçue comme unabsolu qui amenait âne plusaccepter d’être traité n’importe comment et à vivredans n’importe quelles conditions. Le rapport de force,lors des négociations, respectait les règles du jeu dumonde du travàil, c’est-à-dire, la personne humainereconnue par son travail-emploi, comme un instrument de production.

Économie sociale ouéconomie de marché

Puis est née la société deconsommation, «Born tobuy», («Né pour consommer»), disait-on, aux EtatsUnis . Une économie sociale se transforme en économie de marché où mêmeles bras inutiles trouventleur raison d’être commeconsommateurs. C’est la logique du «tout se vend».(En janvier ,les étudiants etles étudiantes de la polyvaente de Coaticook ont réagi

contre cette logique. Ainsi,disaient-ils aux journalistes:«Nous ne sommes pas desmanchettes pour faire vendre vos journaux!»). Le travail-production-de-biens-

de-consommation devientla mesure de reconnaissance de la dignité de la personne humaine:

Prise de conscience

Lexclusion d’un nombre deplus en plus important depersonnes du «travail-emploi» nous oblige à faire uneprise de conscience. Onpeut concevoir le travailhumain de plusieurs façons:un travail pour créer desobjets, des outils, des organisations ou des structurespour construire le monde;un travail qui est la sommede tout ce que l’on fait pourles autres et avec les autrespour construire une sociétéhumaine; un travail qui est

évalué en raison de sonutilité sociale et non seulement de son rapport aumonde économique.

Parler de fécondité socialedu travail, c’est faire référence à toutes actions de vie,d’éducation (pas seulementà l’école); c’est agir contrel’isolement, c’est se défendre contre tout ce qui transforme l’humain en instrument, en objet. II est légitime de demander que cetravail permette de vivredans la dignité, par le biaisdu salaire de citoyenneté, deprogrammes sociaux adéquats, de mesures d’aideaux familles et de revenusde pensions justes. Nous yexerçons notre citoyenneté.Il est légitime de demanderla reconnaissance et le respect de ce travail et nonseulement du travail deproduction.

des heures de travail, negagnent que 10% du revenusalarial mondial et ne possèdent que 1% de la richessemondiale (propriétés, capital, moyens de production).»’Tout ce travail des femmesleur est volé des calculs deproduction.

Dieu nous parle à travers lesévénements...Dieu nous par-parle à travers l’Histoire duPeuple de Dieu. Et aujourd’hui, dans mon intervention, j’ai fait un choix,un pari:

«Dieu nous parle à traverslaproblématique de la réorganisation du travail)).

Denis Plantefi.4ouvement des travailleuseset des travailleurs Chrétiens deSherbrooke (MTC Sherbrooke)

1. Agenda latino-américain,

Alors que nous savons quela situation est tout autre.Les gens se retrouvent surl’aide sociale parce qu’iln’y a pas de travail pourtous. La très grande majorité des prestataires sont desgens très honnêtes qui vontjusqu’à laisser se détériorerleur santé plutôt que de

- penser à frauder. L’aidesociale sur une si grandeéchelle est voulue par legouvernement. Si celui-civoulait que ça soit autrement, il voterait des heuresde travail moins longues defaçon à favoriser le partagedu travail. Ainsi, tout lemonde pouffait travailler.

Un discours «officiel»

Nous vivons dans un système politique schizophrénique et contradictoire. Officiellement, on claironneque le plus important c’estl’être humain, que le fonctionnement de la société estbasé sur les valeurs dejustice, d’égalité, de solidarité. En réalité, c’est l’homohomini lupo qui gouverne lasociété, c’est-à-dire la compétition, la compétitivité,l’inégalité et une accumulation effrénée de la richessepar quelques-uns. En effet,il est inacceptable d’avoirtant de gens, près de 700000

au Québec, vivant de la sécurité du revenu dans unpays riche comme le nôtre.C’est que la richesse est maldistribuée. C’est que le gouvernement joue fort mal sonrôle. Ainsi, 20% de la population possède 80% de la richesse et par conséquent,lessalaires devraient être attribués dans une juste proportion. Les gens courent comme des fous et la majorité dumonde ne prend jamais letemps de regarder un coucher de soleil et de trzftpersur la forme, la couleur exquise d’un nuage. Après, onse demande pourquoi leshôpitaux sont pleins; pour

quoi les jeunes se suicidentde désespoir. La majoritédes gens courent, alors qued’autres ne savent que fairede leur temps, parce qu’onrefuse d’utiliser leur forcede travail. Où sont la logique, l’équilibre là-dedans?

Un fait social

La sécurité du revenu est unfait social voulu. Dans unautre contexte social, où larichesse serait mieux répartie, il n’y aurait pas de

citoyennes? La principaleblessure de l’assisté socialest d’ordre moral avantd’être pécuniaire. L’assistésocial se retrouve isolé chezlui, amoindri dans sa dignitéd’être humain, hônteux. Letravail fournit un réseau decontacts, ime valorisation,des moyens financiers. Enlevons à un individu sontravail et il perd tout cela.

Depuis près d’un siècle, il y a beaucoup de changement dans l’organisation dutravail. Du travail à domicile (un métier hérité de la famille), on est passé autravail à la manufacture (un emploi dans un travail de production). On a doncquitté la sphère du domestique. Le travail-emploi est devenu la mesure de reconnaissance de la dignité humaine, c’est-à-dire la nécessité de jouer un rôle etd’exercer une responsabilité reconnue.

Rejiexions sur le travail

Pensons un moment aux 1998. p. 56.femmes qui «réalisent 60%

Un assisté social raconte,~Ça fait l’affaire du gou’~ernement d’avoir une masse de gens, au moins un dixième desa population, prise en otage, souffre-douleur, sur laquelle il peut taper pour se donner bonne conscience. «Si on arrive pas à équilibrer notre budget ...» Ces préjugéssont énormément véhiculés dans la population. En ne les dénonçant pas par leursmots, le gouvernement s’en fait complice et les accrédite. Le gouvernement est doncen grande partie responsable de tout cela.

~prestataires.Pourquoi n’y at-il pas de travail pour touset pour toutes?Qu’est-ce qui

~ empêche I’ Etat~ de verser un

tel revenu mi.~ nimum garanti,~ avec possibilité~ d’accroître ce

revenusans être~ pénalisés,com

me tous les autres citoyens et

Un assisté social

1W Entrée Libre, 18avril1998

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Pour un pouvoir d’achat réel

Un Travail décent pour Toutes et pour TousTravailler ne signifie pas être exempt de tous les problèmes inhérents à la pauvreté. Il n’y a qu’à voir le nombre grandissant detravailleuses et de travailleurs autonomes, à temps partiel, sur appel ou encore au salaire minimum, pour comprendre que leursituation financière est en nette régression puisque «le pouvoir d’achat des bas salariés a accusé un recul d’approximativement 25 %depuis les 20 dernières années.»1

Pourtant, la personne qui travaille a des besoins vestimentaires, alimentaires, récréatifs et de transport différents et, parfois, supérieursaux besoins des personnesdemeurant à la maison maisle coût de la vie, lui, n’a pascessé d’augmenter. Celaveut donc dire que cettemême personne dépenseplus pour travailler que parle passé et moins pour sespropres besoins et ceux desa famille.

Il a été constaté que la «pauvreté rend plus difficile laparticipation de l’individu àla vie sociale»2 ; il y a lieu decroire que celles et ceux quipassent déjà plusieurs heures par semaine à travailler

dans des conditions peuvalorisantes, n’iront pas, outrès peu, dans des organismes de défense des droits oudans des réunions pour lasyndicalisation ni dans lesrassemblements, même si lethème estjustement de donner de meilleures conditions de travail aux non-s~diqués etiou aux bas salariés, etc.

Programmes, services et..

Plusieurs programmes etplusieurs services existentafin d’aider les travailleuseset travailleurs à faible revenu et les parents d’enfantsmineurs tels que: des programmes gouvernementaux(ex. Programme APPORT),des restaurants populaires,

des groupes d’achat économique, des groupes decuisine collective, etc. Encore faut-il trouver le tempset l’énergie pour aller dansces endroits!

Pourquoi acceptons-nous lefait que tant de personnessoient obligées d’aller cher-

cher de tels secours, alorsqu’il y a tant de richesses auQuébec? Comment peut-onaccepter que tant de personnes et de familles viventdans des conditions de vie siaberrantes? Est-il donc anormal de vouloir un logement adéquat et décent, unealimentation saine et variée,

Moi, j’ai besoin de travailler pour me sentir valorisée. H devrait y avoir dutravail adapté à notre handicap et selon notre compétence. L’humanité est rendue bien au-delà de la lune,mais manque de réalismepour les choses essentielles.

Par exemple, certains employeurs voient les handicapés comme des personnesinaptes au travail. Pourtant,les personnes ayant des limitations physiques, intellectuelles ou psychiques,peuvent et veulent travailler. Elles ont besoin de sesentir utiles dans la société.Seulement voilà, il y a encore beaucoup de préjugés àdéfaire au niveau du travail.

des sorties enrichissantes,des biens solides et conformes à nos besoins et ànos attentes, un réel pouvoird’achat quoi!!! C’est bienbeau travailler, encore faut-il que ce soit dans des conditions respectueuses de lapersonne, de ses besoins debase, de ses capacités et deses compétences.

Droits venus services

H y a des services de placement, pour les personnes,qui comme moi, sont handicapées. Etj’ai bien peurqueque ces services manquentde réalisme. Sinon, pourquoi m’a-t-on offert ce genre de travail oùje dois resterdebout, en permanence, alors que j’ai une limitationévidente sur cet aspect. Untravail de secrétaire ou deréceptionniste me conviendrait bien plus. S’il y a tropde dossiers aux services deplacement pour que chaquecas soit évalué adéquatement, qu’attend le gouvernement pour faire en sorteque ceux-ci fonctionnent,tant qu’à payer ? Et si lesemployeurs ne veulent pasnous engager, qu’attend-t-ilalors pour renforcer sa Loisur l’exercice des droits dela personne handicapée?

Marie-Claire Warnant, citoyenne de Magog

membre du Comité d’employabilité des 35 ans & + de la CDC Memphrémagog. Lise Côté et Yves Gascon

Svlvie Hébert

Sombrer dans

IiBonne fête à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs en emploi, militantes, militants et bénévoles!

ACEF És~ie

I. La Nouvelle de Sherbrooke, 25juillet au 1 août 1997, Travail etpauvreté, Esther Paquet.

2. La Tribune, 24 avril 1997, Unemploi n’est plus un rempartcontre la pauvreté.

Besoin de travaillerLe Droit de Ia,personne handicapée

la PauvretéVivre pauvrement financièrementSignifie devoir se dire NON, trop souventSe contenter de moins bon, du moins beau, du moins...

Etre inconsciemment cataloguée par les autres : de valeur inférieureVivre jour après jour avec au dos, une morbide étiquetteSe sentir sournoisement , progressivement exclueSe voir survivre en bémol - cruelle impuissance

N’apercevoir aucune échappatoire à cette petite vie de misèreNo money, so no candy, constantes privationsÀ force de devoir se priver de presque tout, trop souvent

De s’obliger à tout investir dans la survieDevoir dire non perpétuellement à ses enfants, à soi, à tous

Angoisser à l’approche des Fêtes, des anniversaires, de l’hiver, du lendemainNe jamais rien pouvoir offrir de luxueux, seulement l’essentiel, et encore...Étouffer ses envies, anesthésier ses besoins, anéantir ses rêvesDonc doucement s’éteindre, silencieusement

Pauvreté désarmante, déprimante, paralysanteCancer moral, dégradation de notre vie intellectuelle, affective, physiquePernicieuse atrophie du sens profond de la VieImplacable coup du destin...

Entrée Libre, 18 avril 1998/11

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Quoi: Rassemblement: 18 h 30 - Départ: 19 h 00

Marche dans les rues de Sherbrooke

Soirée socio-culturelle: De 20 h 00 aux p’tites heures du matin...

Coût: 5.00$ par personne: Entrée gratuite : enfants de moins de 10 ans.eeee

Information:

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Solidarité Populaire EstrieTél. : 566-2727.. e e e • •.. • . •e.•• . • e.• e.•. e e .••e e e e ••. .•• • • e.• e. • ee• e.. • . .• . . . e.. e ..•.

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« Solidairespour la defensedes droits sociauxpartout »

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VENEZ

Où:

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FÊTER LE PREMIER MAI 1998

Un V[IIOR[DI SOIR OÙ (A VACentre communautaire de Loisirs de Sherbrooke1010, rue Fairmount, Sherbrooke QC

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Individualisme est-il cause de Pauvreté?Je crois que l’individualisme est une réalité qui engendre la pauvreté, car elle estnon seulement un méfait du système économique, mais aussi celui de notreintégration dans ce système capitaliste qui nous a imprégné cette mentalitéconservatrice.

CE MÊME SYSTÈME, qui établit les relations entre des êtres exploiteurs et des êtresexploités, résume en partie la cause des divisions de classes qui sépare les riches despauvres.

L’oppowruNrrÊ de certains, de vouloir s’enrichir ou d’autres de pouvoir bien vine,n’est pas donnée à tous; l’inégalité des conditions prolétaires se retrouvent même icidans notre région.

EsPÉrnr s’en sortir et n’ayant que de minimes ressources et revenus, les gensdémunis sollicitent des âmes généreuses et compréhensives pour leur venir en aide.Cependant, les organismesd’oeuvres de charité nfltsnfpoint suffisants pour subvenià leurs besoins. Ce n’est donc pas seulement en répartissant des biens matériels ou desrations de nourriture de dépannage que nous éliminerons la pauvreté.

EN FAIT, c’est surtout en combattant l’intérieur spirituel mal saisi de l’être sur les valeurs humaines que nous pourrons continuer d’avancer. C’est donc avec beaucoup decoeur et de solidarité humaine que nous trouverons les solutions pour contrer cettepauvreté grandissante qui paralyse notre société.

Steve Dupuis

Je vous tendsla main...

Je vous tends la mainDonnez-moi un peu de change

J’ai pas d’argent pis, faut que je mangeJe veux juste voir le soleil se lever demain

Je ne suis pas un minableNi un misérable

Oui, je suis pauvreMais j’attends pas qu’on me sauveJ’essaye juste de me tenir debout

D’améliorer ma condition de vie pour aller jusqu’au bout

Arrêter de me chier dessusPensez plutôt à ce que j’ai comme vécu

J’ai déjà travailléJ ‘ai juste hâte de recommencer

Mais ilyenapasdejobSi vous pouviez comprendre ça

Vous les «snobs»

J’ai pas oublié mon intégritéNi ma forte dignité

Je tien juste à ce que ça soit respectéMalgré ma pauvreté

Alors cessez vos préjugésFace à la pauvreté

Me reconnaissez-vous?

Je peux très bien vousapporter un bien-être indescriptible, une jouissance extrême mais, en échange, jevous demande vos aspirations, vos ambitions, votregaieté, vos espoirs et, biensûr, votre âme qui n’est enfait que le prix d’entrée pourle rêve. Commeje suis pos

sessive au plus haut point,j’offre la souffrance â tousceux qui essayeraient de sedépartir de moi. Je suisjabuse etj’aime faire le mal àceux qui osent me délaisser. Je tiens à être la seuleimportance de votre vie, delà à vous défaire de votreentourage et à vous enfermer

dans la solitude.

Contrairement à ce que mesnouvelles recrues pensentde moi, je ne décolle pas sifacilement et je sais assezbien résister au poison quecertains m’infligent, soitleur volonté. Je suis toujours en quête de pouvoir et

de vie. Ma plus grandealliée est la mort, laquelle jevous administre à petit feu.Mon but premier est de fairede vous des zombies. Plusjeunes sont vos coeurs etplus je m’en réjouis. Je danse avec l’ignorance etje risde votre innocence. L’illusion est ma force d’envoûtement, mais j’ai besoin devous pour me propager; ehoui, je vous exploite!

Joignez-vous à moi; je vouspromets la mort et la destruction! Joignez-vous àmoi etje vous l’inflige!

Le 17 mars dernier, le théâtre PARMINOUS présentait «Des miettes pourles pigeons» à la demande de la Coalition sberbrookoise pour le travail derue. Par cette représentation, la Coalition visait à sensibiliser la communauté locale sur les réalités de la pauvreté grandissante en son milieu.Suite à la dramatique au Petit théâtre, six jeunes de 18 à 25 ans ont animéun débat sur la pauvreté, ses causes et ses solutions devant un auditoire deprès de cent personnes. Cet espace offert, leur permettait enfin d’exprimerleurs réalités, leur vécu et leurs espoirs. Voici donc quelques textes produitspar Steve Dupuis et Phil.

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Comme une sorcière ENVOÛTANTEBonjour. Je me présente comme étant une sorcière envoûtante. J’ai l’apparenced’une déesse prête à séduire n’importe quel être sur cette triste planète. Même les plusforts ne peuvent me résister. Je vous amène vers le rêve, vous enveloppe de ma chaleuret vous protége apparemment de tout danger. Mais voilà que, comme je suis unesorcière expérimentée pratiquant depuis déjà quelques centaines d’années, monpouvoir pousse mes envoûtements beaucoupplus loin que vous ne pouvez l’imaginer.

Phil

Bien à moi (plus qu’à vous),

Héroïne

Marie-Ève, 17 anso,o’

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EUE vous attend..

Entrée Libre, 18 avrill 1998 /t3

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C’est le Premier mai. De cefait, nous souhaitons dessiner un bref portrait dessyndicats de l’ex-Yougoslavie. Libérée par les partisans de Tito en 1945, cettedernière possédait une viesyndicale et professionnelletrès active entre les deuxguerres mondiales. Lessyn-dicats d’alors, ont étéasso-ciés, tour à tour, à sixorga-nisations, lesquelles,de leur côté, correspondaientà cha-que République. Parcontre, au niveau desmunicipalités et desentreprises, lesorganisations étaient fondées à la base.

Organisation syndicale

Parallèlement, par analogieaux secteurs économiques,et ce, un peu partout à travers le pays, des syndicatsde transport, d’agriculture,d’industrie, etc. s’établirent.Une solide coordination caractérisait la liaison entre lesyndicat fédéral et l’ensemble des organisations syndicales. De plus, cesderniers exerçaient une influence considérable sur leParti au pouvoir et sur lesystème politique, lesquelsn’offraient aucune opposition qui aurait pu créer unobstacle au développementet à la réalisation du rôletenu par les syndicats. Cerôle syndical se déterminaitde manière importance parla pratique établie d’ embauche extensif; c’est-à-dire

que tous celles et ceux qui ledésiraient, pouvaient se procurer un travail. Derrièrecela, ils y trouvaient une sécurité exceptionnelle sanslimite de temps; en un sens,pour la vie...

L’autogestion

L’espace limité de cellepage ne nous permet pas deparler plus précisément etanalytiquement de l’ensemble du mouvement syndicalen ex-Yougoslavie, mêmesi son application originaled’autogestion le vaudrait.Le syndicat lui-même étaitjustement responsable de saréalisation créative et pratique. Durant l’année 1950,son application s’attardaitprincipalement au secteuréconomique. C’était l’époque où le pays cherchait sonpropre chemin entre L’Est etl’Ouest, entre le capitalismeet un système socialismebureaucratique des pays duBloc de l’Est, qu’il avaitquitté dès 1948. La pratiquede l’autogestion permettait,entre autres, une décentralisation essentielle quant àla responsabilité concernantla prise de décisions importantes dans les entreprises.

AVITII

Celle manière de faires’effectuait sur quatre paliers: le Collectif ouvrier(l’assemblée générale dupersonnel), le Conseil ouvrier (élu par la base auscrutin secret), le Conseil dedirection et finalement ledirecteur. Le Collectif ouvrier et, particulièrement, leConseil ouvrier possédaientles compétences nécessairesdans les domaines suivants:le plan de production, l’organisation du travail, la répartition des profits ainsi que lechoix du directeur...

Par contre, cette forme dedémocratie appliquée n’étaitjamais réalisée entièrement,parce que le plan économique établi au départ subissait un contrôle considérable de l’Etat. Du tempsoù s’étendait la bonne réputation du modèle d’autogestion yougoslave (dansles années 60), on vit apparaître une forme d’influencedans des pays d’Europe, àun point tel qu’aujourd’huiencore, son application etses expériences, notammenten France, attirent I ‘attentionde mouvements syndicauxet, même, du public.

Miodrag Tasovac

Les syndicats de l’es- Vougoslavie

Le Travail pour TOUSL’affirmation d’organisations syndicales, leurs droits et libertés, n’est rien d’autreque la défense des conquêtes civiles et de l’ensemble des droits et libertés humains. Etla Fête du Premier mai, est là pour en faire ressortir toute l’importance. Habituellement, cette Fête des travailleuses et travailleurs se célèbre le premier du mois, maisdans certains pays, elle peut être soulignée à une date différente.

- - CHÔMAGE - -

Les vacances hors Canadapour les nouveaux parents

En novembre dernier, le ministère du Développementdes Ressources humaines du Canada (DRHC) a adoptéune nouvelle directive en matière de congés parentaux.Est-ce l’indignation de la population ou la recherche decapital politique du gouvernement québécois qui a forcéce ministère fédéral à faire volte-face?

Ce revirement est dû à la sortie publique d’une mamanqui venait d’apprendre qu’elle ne pouvait recevoir sesprestations parentales pour la période où elle était âl’extérieur du pays. Cette décision avait été prise par leDRHC parce que cette mère n’était pas accompagnée deson enfant lors de ce séjour hors Canada.

Dans le cadre des prestations de maternité, la mère peutcontinuer à recevoir ses prestations durant son absence,avec ou sans l’enfant. Le ministère exigeait, par contre,la présence de l’enfant auprès de la mère ou du père quirecevait des prestations parentales.

Nouvelles directives, mais...

La nouvelle directive de DRHC donne les mêmes droitsaux bénéficiaires de prestations parentales et de maternité. En effet, depuis novembre dernier, les parentsvoyageant pour une courte période à l’extérieur du payspeuvent recevoir ces prestations, et ce, sans la présencede leur enfant. Un court séjour en est un de deux semaines ou moins.

Il est toutefois rare que des parents puissent toucher desprestations alors qu’ils se trouvent à l’étranger. Seulesquelques exceptions sont énumérées dans le Règlementde l’assurance-emploi à l’article 55. Vous pouveznormalement consulter la Loi et le Règlement aux bureaux de DRHC, certaines bibliothèques ou sur Internetvia notre site: hup: www3.sympauco.ca mcccmccc. htmL

Dans tous les cas, vous devez informer le DRHC de votreabsence du pays.

Denis PoudrierMouvement des Chômeurs et Chômeuses de l’Estrie

(MCCE)(819)566-5811

Une partiede I ~ex-Yougoslavie

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Le Fonds populaire de Solidarité de l’Estriesollicite votre collaboration pour une activité de financement

qui aura lieu les 23 et 24 mai, à la salle Tournesol,au Centre communautaire, 187 rue Laurier, Sherbrooke

Nous recueillons objets divers, neufs, anciens, encombrants, etc...Pour plus d’informations, contactez Diane, Luce ou Annie au 562-7338

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- - VOUS ET VOS DROITS - -

UN EMPLOYEUR PEUT-ILCONGÉDIER UNE EMPLOYÉE QUI

EST ENCEINTE?

FAITS:

Les faits soumis au tribunal sont les suivants:

La travailleuse avait été engagée comme opératricecouturière. Huit mois après le début de son emploi,elle est devenue enceinte. Les examens prénatauxexigés par son médecin ont fait en sorte qu’ elle aaccumulé plusieurs journées d’absence et qu’elle apris beaucoup de retard dans son travail. Par contre,elle a toujours avisé le contremaître de ses rendez-vous lors des journées d’examens, même si celui-cine manquaitjamais de lui rappeler qu’il désapprouvaitqu’elle s’absente souvent du travail.

Une lettre, lui reprochant ses absences et retards, luia été remise. Elle a signalé au contremaître qu’elledevait prendre congé la journée suivante pour se faireéchographier. On l’a alors congédiée.

QUESTION

L’ employeur est-il en droit de congédier uneemployée enceinte qui est constamment absente dutravail ou est-ce de la discrimination que de congédier une femme qui attend un enfant?

DÉCiSION

L’employeur a tort. Il y a discrimination et la travailleuse pourra obtenir les montants perdus â causedùàongédiement. Un montant doit également lui êtreaccordé pour atteinte â sa dignité et pour humiliation.

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MOTIFS~a discrimination fondée sur la grossesse est inter-

dite en regard de la Charte des droits et libertés de lapersonne. L’employeur a l’obligation d’accommodersa travailleuse enceinte. Cette dernière a démontréqu’il y avait eu de la discrimination â son endroit,puisqu’elle a été congédiée â cause de sa grossesse etdes retards que celle-ci occasionnait. L’employeurn’a pas démontré qu’ il avait essayé d’accommoder latravailleuse. En effet, aucun effort ou tentative sincère d’accommodement n’a été entrepris de sa part.L’acte discriminatoire ne peut donc êtrejustifié. Vuque l’employeur a agi contrairement à la Charte, latravailleuse doit être indemnisée.

région, c’est Pro-Def Estrie qui assume ce rôle.

À ce titre, il s’implique sur lascène politique en faisant va-loft par exemple, ses opinionset recommandations sur différentes législations en commission parlementaire.

Dans sa pratique comme organisme de défense de droits,

D’autres services y sont aussi Pro-Def Estrie poursuit deuxofferts. Pensons entre autres objectifs principaux en don-aux formations Droits et Re- nant â la personne un rôlecours, axées davantage sur des primordial dans la défense deconnaissances etSe(fadvocacy ses droits. L’un est d’aider laou devenir son propre défen- personne à développer ses proseur. Cette dernière fonnation pres habiletés, à défendre sesa pour objectif le dévelop- droits puis à exercer des repement d’habilités personnelles cours. C’est ce que l’orgatelles l’écoute active, la com- nisme appelle le Selfadvocac;munication affirmative et la né- l’autre est de favoriser chezgociation, atout essentiel pour cette personne la confiancemener à bien une défense de nécessaire en ses propres habidroits ou une démarche de re- letés afin que celle-ci soitcours. De plus, l’organisme éventuellement en mesureorganise des activités de sen- d’aider d’autres gens â fairesibilisation sur différents sujets respecter leurs droits.préoccupant les personnes en

~4ien*avec,le~respect~ de leurs Les~vaIeurs>prônées~droits. Plus qu’ un simple service, Pro-DefEstrie se veut un

Les valeurs qui guident l’actionsont de plusieurs ordres. Arrimé au Mouvement commu

nautaire et alternatif en santémentale, Pro-Def Estrie croit enla primauté de la personne et enl’empowerment. Cela se traduitpar le respect du rythme de lapersonne, de ses valeurs et deses choix. Aider la personne âreprendre du pou-voir sur sa vie,voilà ce qui est important chezPro-Def Estrie. À cet égard, lavie associative est un excellentmoyen pour ré-pondre à cetobjectif Auseindel’organisme,les membres sont très impliqués,pensons par exemple à la placeprépon-dérante qu’ils occupentau con-seil d’administration (5per-sonnes sur 9 vivent ou ontvécu un problème de santémentale) et sur des comités, telle comité Semaine de la Santémentale. Vos droits sont lésés etvous voulez de l’information?Vous désirez obtenir du supportpour exercer un recours?N’hésitez pas à contacter ProDefEstrie, où chacun est là pourvous aider.

Suzanne RoyProf-Def Estrie

Promotion, Respect et Défensedes Droits en Santé mentale

En 1989, le ministère de la Santé et des Services sociaux a prévu, dans sa politique de santémentale, l’implantation de groupes régionaux de défense des droits. Un cadre de référenceministériel en a établi les modalités de fonctionnement, ce qui a permis à l’ensemble desgroupes en défense de droits du Québec de s’articuler autour d’un mandat commun. En

Organisme sans but lucratitissu du milieu et autonomedans ses orientations et pratiques, Pro-DefEstrie offre desservices d’aide et d’accompagnement aux personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.

acteur de changements sociaux.

W Micheline PlanteCentre communautaire de l’Estrie225, rue King Ouest, bureau 234

Sherbrooke (Québec) J 1H IFS(819) 563-6122

La Commission desNormes du Travail

n~~frøn~~L a Loi sur les normes du travail contient de nombreuses dispositions.Elle traite, entre autres sujets:

du salaire minimum et du temps supplémentaire;• de la durée de ta semaine de travail;• des jours fériés;

des vacances;des congés spéciaux avec ou sans salaire;

• du congé de maternité et du congé parental:des absences pour maladie ou accident;des dispositions relatives à la fin d’emploi ou au congédiement.

De plus, elle assure une certaine protection aux personnes en emploi eninterdisant â l’employeur de congédier des salariés ou des salariéespour différents motifs ou de les suspendre, de les déplacer ou d’exercerâ leur endroit des mesures discriminatoires ou des représailles. Elleinterdit également, aprês 3 ans de service continu, le congédiementsanscause juste et suffisante.

[A CONNWSSEL VOUS.?0z

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Pour bien vous informer sur la Loi sur les normes du travail ou sur lesrecours qu’elle vous permet d’exercer, communiquez avec la Commissiondes normes du travail. Région de Montréal : 873-7061

Ailleurs, sans frais : 1 800 285-1414Internet: http://www.cnt.gouv.qc.ca

S Gouvernemenl du Ouêbec- Commission des

normes du travail

Entrée Libre, 18 avril 1998/15

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« Tout homme en santé est un malade qui s’ignora »rA O O ~Du Theatre comme Soudante

11 existe, depuis trois ansdans ce CLSC, une fondationlaquelle fut mise sur piedpar ses employés. Faisantappel à leurs talents artistiques, ils donnèrent naissanceà la boutique Fêt-Arts. Laformule est simple: chacuneet chacun exploite en soi sesdons artistiques et les gainsobtenus par la vente de leurscréations, contribuent à soulager un tant soit peu cesgens qui vivent des situationsaiguês de pauvreté.

Une pièce brûlanted’actualité

Mais cette année, on voulaitfaire plus pour assurer cerevenu. On a donc fait appelà Fancien directeur duCLSC, M. .laime Borja,lequel lance l’idée d’unereprésentation théâtrale.Tous sont d’accord etFaventure commence. Cedomaine leur est inconnumais qu’importe. Pousséspar un entrain réciproque,plusieurs embarquent. Toutle monde s’active: décors,costumes, répétitions. Les

—~ heures s’additionnent maisl’enthousiasme demeure.

Cette «nouvelle troupe»reçoit le support bénévoledu théâtre Le Masque parl’entremise de son metteur

en scène, Réjean Chaloux,et son assistante, MarcellePerreault. Le mérite de cescomédiens en herbe fig sansdoute de donner une couleurlocale à leur production etde la rendre contemporaine.

Le héros de la pièce, Knock,est un médecin prétentieuxdes années 20, manipulateuraux belles paroles et qui envient avec le temps, à secroire indispensable. Deces prétentieux, nous encomptons beaucoup de nosjours. Aujourd’hui, ils occupent des emplois diffé

rents (un peu comme nous,quoique, plus rémunérateurs), ainsi tel ministrede la Santé et son virageambulatoire; tel ministredes Finances et son déficitzéro.

lin baume sur lasouffrance

autres, ou plus bêtement,par les coupures à l’aidesociale et à la santé. Cescoupures, qui hélas, ne fontqu’agrandir la plaie de lapauvreté.

Certains diront que cesmesures caritatives n’apportent pas d’amélioration àune situation déjà trop pénible. Mais en attendant leretour du balancier pour lerétablissement d’une justice sociale «universelle»,ces gestes demeurent indispensables, ne serait-ce que

pour soutenir ces personnesdans leur espoir en unpossible avenir...

Le rideau est tombé. Leursuccès fut double tout comme leur but. Et aujourd’huiils se sentent heureux.Heureux de partager avecces laissez-pour-compte etde croire encore en unepossible solidarité.

LE FINANCEMENTDES

GROUPESPOPUL4IRES

En mars dernier, portés par le désir de soutenir celles et ceux qu’ils côtoientdans leur travail quotidien, des membres du personnel employé du CLSCSOC, ont donné trois représentations de la pièce de Jules Romain, Knock ou letriomphe de la médecine. Leur but était double: se faire plaisir entre eux, puis,offrir ce plaisir sous forme d’entraide.

Louise Daigle

«Face à la souffrance, onn’a pas le droit de se fermerles yeux en disant que celane relève pas de nosmandats.» leur a dit M.Borja. Et c’est un peu çaque les employés du CLSCveulent exprimer. Ces gestes qu’ils posent de temps àautre allègent la soutftance;

~ redonnent espoir; fournissent ce peu qui manque

~ toujours lorsque l’on est~ pauvre.~j souvent immobilise et em

.~ pêche de poursuivre sonRichard Lecferc en docteur Kncck chemin. Conscients qu’ ils

ne peuvent régler le problème de l’isolement et dela pauvreté, principalementauprès des gens du quartierCentre-sud, ils sont, parcontre, attentifs à leur détresse. Leur support se veutcomme un outil complémentaire à une interventiondéjà faite mais paralyséepar toutes sortes de tracasseries administratives ou

La troupe au complet accompagnée du metteur en scène, à droite.Re~ean Chalour.

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16/ Entrée Libre, 18 avril 1998