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Esprit Saint et Création Récits bibliques de la créaon page 2 Laudato si’, pape François page 9 Prière pour notre terre page 11 Prière chréenne avec la créaon page 12 Prière pour le Temps de la Créaon page 13 Canque de saint François dAssise page 13 Litanie pour la créaon page 14 Art : La créaon de lhomme, Marc Chagall page 15 La créaon dAdam, Michel-Ange page 17 Notes personnelles page 19 Icône de la Pentecôte page 20

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Esprit Saint et Création

Récits bibliques de la création page 2 Laudato si’, pape François page 9 Prière pour notre terre page 11 Prière chrétienne avec la création page 12 Prière pour le Temps de la Création page 13 Cantique de saint François d’Assise page 13 Litanie pour la création page 14 Art : La création de l’homme, Marc Chagall page 15 La création d’Adam, Michel-Ange page 17 Notes personnelles page 19 Icône de la Pentecôte page 20

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Livre de la Genèse, 1 01 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. 02 La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. 03 Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. 04 Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. 05 Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour. 06 Et Dieu dit : « Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux. » 07 Dieu fit le firmament, il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus. Et ce fut ainsi. 08 Dieu appela le firmament « ciel ». Il y eut un soir, il y eut un matin : deuxième jour. 09 Et Dieu dit : « Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu’elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi. 10 Dieu appela la terre ferme « terre », et il appela la masse des eaux « mer ». Et Dieu vit que cela était bon. 11 Dieu dit : « Que la terre produise l’herbe, la plante qui porte sa semence, et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. » Et ce fut ainsi. 12 La terre produisit l’herbe, la plante qui porte sa semence, selon son espèce, et l’arbre qui donne, selon son es-pèce, le fruit qui porte sa semence. Et Dieu vit que cela était bon. 13 Il y eut un soir, il y eut un matin : troisième jour. 14 Et Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel, pour séparer le jour de la nuit ; qu’ils servent de signes pour marquer les fêtes, les jours et les années ; 15 et qu’ils soient, au firmament du ciel, des luminaires pour éclairer la terre. » Et ce fut ainsi. 16 Dieu fit les deux grands luminaires : le plus grand pour commander au jour, le plus petit pour commander à la nuit ; il fit aussi les étoiles. 17 Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, 18 pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. 19 Il y eut un soir, il y eut un matin : quatrième jour.

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Récits bibliques de la Création

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20 Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. » 21 Dieu créa, selon leur espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foison-nent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon. 22 Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multi-plient sur la terre. » 23 Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour. 24 Et Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles et bêtes sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi. 25 Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 26 Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » 27 Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. 28 Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » 29 Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. 30 À tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi. 31 Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.

« Pour mesurer la profondeur d'un texte, il faut partir de la surface », disait un professeur.

Le texte de Gn 1,1 à 2,4a est si célèbre qu'il vaut la peine de regarder sa ''surface'', son rythme, l'organisation de ses mots et de ses refrains. Pour cela, il peut être utile d'utiliser des crayons de couleurs afin de visualiser l'ordonnance de tout ce vocabulaire. Alors, on pourra commencer à mesurer sa profondeur… 1) Noter les 35 fois où revient le mot ''Dieu'', puis tous les verbes (ou les noms tirés de ces verbes) dont il est le su-jet : ''dire'', 10 fois ; ''faire'', 7 fois ; ''créer'', 7 fois ; ''appeler'', 5 fois ; ''séparer'', 5 fois ; ''bénir'', 3 fois ; ''sanctifier'', 1 fois. 2) Souligner les refrains : '' il y eut un soir, il y eut un matin…'' (6 fois) '' Il en fut ainsi…'' (6 fois) '' et il [Dieu] vit que c'était bon…'' (6+1 fois [''très bon''])

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- Si vous vous êtes livrés avec soin à ce petit jeu, une répartition très précise des verbes doit apparaître (certains se retrouvent tout au long du texte et d'autres en des endroits très précis). À partir de là, en combien de séquences pouvez-vous découper le texte : 2, 3 ou 4 ? Justifier et essayer de donner un titre à chacune. - Quelles réflexions sur l'action de Dieu, l'ordre du monde, le rapport de l'être humain aux animaux et à son envi-ronnement cela vous inspire-t-il ?

© Service Biblique catholique Évangile et Vie

Livre de la Genèse, 2 01 Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et tout leur déploiement. 02 Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. 03 Et Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait faite. 04 Telle fut l’origine du ciel et de la terre lorsqu’ils furent créés. Lorsque le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, 05 aucun buisson n’était encore sur la terre, aucune herbe n’avait poussé, parce que le Seigneur Dieu n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour travailler le sol. 06 Mais une source montait de la terre et irriguait toute la surface du sol. 07 Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. 08 Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé. 09 Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. 10 Un fleuve sortait d’Éden pour irriguer le jardin ; puis il se divisait en quatre bras : 11 le premier s’appelle le Pishone, il contourne tout le pays de Havila où l’on trouve de l’or 12 – et l’or de ce pays est bon – ainsi que de l’ambre jaune et de la cornaline ; 13 le deuxième fleuve s’appelle le Guihone, il contourne tout le pays de Koush ; 14 le troisième fleuve s’appelle le Tigre, il coule à l’est d’Assour ; le quatrième fleuve est l’Euphrate. 15 Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduisit dans le jardin d’Éden pour qu’il le travaille et le garde.

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16 Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ; 17 mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. » 18 Le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. » 19 Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. C’étaient des êtres vivants, et l’homme donna un nom à cha-cun. 20 L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. 21 Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place. 22 Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. 23 L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. » 24 À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. 25 Tous les deux, l’homme et sa femme, étaient nus, et ils n’en éprouvaient aucune honte l’un devant l’autre.

Livre de la Genèse, 3 01 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? » 02 La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. 03 Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.” » 04 Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! 05 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connais-sant le bien et le mal. » 06 La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était dési-rable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de son fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea.

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07 Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. Ils attachèrent les unes aux autres des feuilles de figuier, et ils s’en firent des pagnes. 08 Ils entendirent la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour. L’homme et sa femme allèrent se cacher aux regards du Seigneur Dieu parmi les arbres du jardin. 09 Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu donc ? » 10 Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. » 11 Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de man-ger ? » 12 L’homme répondit : « La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai man-gé. » 13 Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. » 14 Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 15 Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. » 16 Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils. Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi. » 17 Il dit enfin à l’homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. 18 De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. 19 C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. » 20 L’homme appela sa femme Ève (c’est-à-dire : la vivante), parce qu’elle fut la mère de tous les vivants. 21 Le Seigneur Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit. 22 Puis le Seigneur Dieu déclara : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous par la connaissance du bien et du mal ! Maintenant, ne permettons pas qu’il avance la main, qu’il cueille aussi le fruit de l’arbre de vie, qu’il en mange et vive éternellement ! » 23 Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré. 24 Il expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les Kéroubim, armés d’un glaive fulgurant, pour gar-der l’accès de l’arbre de vie.

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Il était une fois un jardin que Dieu avait planté en Éden… Il était une fois un jardin que Dieu avait planté en Éden, du côté du soleil levant. Il y avait de l'or, du bdellium, de l'onyx, des arbres mystérieux et un serpent qui parle. Regardons le décor de ce jardin extraordinaire. Quand débute le second récit de la création (Gn 2,4b), la terre est un immense désert : «Il n’y avait aucun arbuste des champs, et aucune herbe....le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre. Ce n'est pourtant pas le néant : un flux montait de la terre et irriguait toute la surface du sol». De la terre et de l'eau. Les matériaux existent pour commencer le modelage du premier être humain. Dieu s'y emploie. Il insuffle ensuite à sa créature une ha-leine de vie et lui construit un endroit où la vie pourra s'organiser. «Dieu plante un jardin en Éden, à l’Orient» Au milieu d’un désert aride et sec, où la vie ne peut prendre son essor, Dieu délimite un jardin, où tout pousse et germe, avec des arbres mystérieux. Ce jardin est à l'est, là où le soleil se lève, là où la vie commence tous les ma-tins. Dieu place sa créature dans cette oasis de verdure. Une vie nouvelle peut commencer.

Les quatre fleuves Que serait un jardin sans eau ? Dans le paradis, Dieu a bien fait les choses. Le jardin est irrigué par un fleuve qui se partage en quatre bras. Le chiffre «quatre» est un symbole d’universalité (les quatre points cardinaux). L'histoire qui se déroule dans ce jardin intéressera l'humanité tout entière. Le premier bras est bien mystérieux. Il coule au pays du bdellium (espèce de gomme arabique !), de l'or et de l'onyx. C'est comme dans un conte de fées. Le deu-xième est lié au pays de Koush. C'est loin, très loin, du côté de l'Afrique. Le troisième est déjà plus proche et le qua-trième est parfaitement connu. Le récit semble établir un lien entre le jardin primitif et la géographie réelle où se déroulera l’histoire des hommes. Il part de ce qui est indéterminé et merveilleux pour aboutir à ce qui est connu et proche.

L’arbre de vie Bien distinct des autres arbres, cet arbre de vie apparaît tout au début du récit. Véritable pivot placé au milieu du jardin, tout s'organise autour de lui. Il est de nouveau présent à la fin du récit. Dieu dit : «Que l’homme ne tende pas la main pour prendre aussi de l’arbre de vie, en manger et vivre à jamais!» Où est donc passé cet arbre au cours du récit ? Et quel est donc l'arbre auquel la femme fait allusion dans son dialogue avec le serpent et qui est placé au milieu du jardin ? Ne se serait-elle pas trompé d'arbre ? Cet arbre de vie est bien mystérieux. On peut même se de-mander s'il ne se cache pas derrière l'autre arbre pour éviter d'être repéré et touché. Dieu en tous cas le protège à tout jamais avec des chérubins armés de la flamme de l'épée foudroyante.

L’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais C’est l’autre arbre du jardin. Dès le départ, Dieu interdit à l’homme d’en consommer les fruits. Pourquoi ? Parce qu’il n’appartient pas à l’homme de «connaître» (c'est-à-dire de décider) ce qui est bon ou mauvais. Ce pouvoir n’appartient qu’à Dieu. L’arbre de la connaissance n’a rien à voir avec la botanique. Il symbolise la loi donnée par Dieu. Si l'homme décide par lui-même de ce qui est bon ou mauvais et refuse sa condition humaine en se prenant pour Dieu il organise son propre malheur. Le serpent dit que l'arbre permet d'ouvrir les yeux et la femme voit qu'il est précieux pour agir avec clairvoyance. C'est exact. L'arbre en effet à des vertus particulières. Grâce à lui l'homme et de la femme ouvrent les yeux et ils constatent qu'ils sont nus et différents et ils se hâtent de couvrir leur différence. La femme n'est plus «l'os de mes os et la chair de ma chair». Elle est quelqu'un d'autre, un ennemi virtuel que l'homme peut dénoncer, mais aussi un autre humain qu'il peut chercher à séduire et à aimer.

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Une aide pour l'homme Le jardin merveilleux est peuplé d'animaux. Dieu a voulu qu'ils soient une aide pour l'homme et l'a invité à leur donner un nom en signe de domination. «Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre» avait dit Dieu dans le premier récit. Il en est de même ici. Mais il est difficile de dominer l'animal ou plutôt l'animalité qui est en chacun d'entre nous. Adam et Ève en font l'expérience en écoutant le serpent. Caïn également qui ouvre son cœur au «péché tapi à (sa) porte» (Gn 4,7).

Comment lire un texte : proposition de découpage en actes et scènes

Le travail de lecture est simple : sur ce récit très célèbre, voici une proposition de découpage en actes et scènes. On fait appel ici au vocabulaire du théâtre, ce qui est parfaitement anachronique… mais bien commode pour appro-cher la ''mise en intrigue'' ! Les titres ici donnés ne sont pas dans le texte original (pas plus que les titres des éditions de la Bible). À vous d'inventer les vôtres !

1) Premier acte : ''L'Éden…'' - scène 1 : 2,4b-6 - scène 2 : 2,7-15 - scène 3 : 2,16-17 - scène 4 : 2,18-22a - scène 5 : 2,22b-25

a) Justifier ou critiquer le découpage des scènes. b) Comparer Gn 1,1-2 et 2,4-5 (les éléments primordiaux), Gn 1,20-25 et Gn 2,18-20 (les animaux), Gn 1,26-28 et Gn 2,7.21-23 (l'homme et la femme). Cette comparaison montre que les deux textes ne disent pas la même chose et qu'il ne faut pas les confondre. Ils ont été composés par des personnes différentes, à des époques différentes. Mais cela témoigne aussi d'une réflexion parallèle sur Dieu et sur le couple humain : saurez-vous dire laquelle ?

2) Deuxième acte : ''… et après ?'' - scène 1 : 3,1-7 - scène 2 : 3,8-13 - scène 3 : 3,14-19 - scène 4 : 3,20-24

a) Justifier ou critiquer le découpage des scènes. b) Comparer Gn 2,9.16-17 et3,1-7.22 : l'arbre de vie est différent de l'arbre de la connaissance ! c) Quatre personnages pour le destin de l'humanité : le serpent, la femme, l'homme, Dieu. Observez le rôle du lan-gage dans leurs relations. Comment le serpent réussit-il à tromper la femme et l'homme ? Comment Dieu permet-il à l'homme et à la femme d'assumer leur faute ? Par quels indices peut-on dire que la vie, un temps menacée, est de nouveau possible ?

© Service Biblique catholique Évangile et Vie

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65. Sans répéter ici l’entière théologie de la création, nous nous demandons ce que disent les grands récits bi-

bliques sur la création et sur la relation entre l’être humain et le monde. Dans le premier récit de l’œuvre de la création, dans le livre de la Genèse, le plan de Dieu inclut la création de l’humanité. Après la création de l’être hu-main, il est dit que « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon » (Gn 1, 31). La Bible enseigne que chaque être humain est créé par amour, à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Cette affirmation nous montre la très grande dignité de toute personne humaine, qui « n’est pas seulement quelque chose, mais quel-qu’un. Elle est capable de se connaître, de se posséder, et de librement se donner et entrer en communion avec d’autres personnes ».[37] Saint Jean-Paul II a rappelé que l’amour très particulier que le Créateur a pour chaque être humain lui confère une dignité infinie.[38] Ceux qui s’engagent dans la défense de la dignité des personnes peuvent trouver dans la foi chrétienne les arguments les plus profonds pour cet engagement. Quelle merveilleuse certitude de savoir que la vie de toute personne ne se perd pas dans un chaos désespérant, dans un monde gouver-né par le pur hasard ou par des cycles qui se répètent de manière absurde ! Le Créateur peut dire à chacun de nous : « Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu » (Jr 1, 5). Nous avons été conçus dans le cœur de Dieu, et donc, « chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire ».[39]

66. Les récits de la création dans le livre de la Genèse contiennent, dans leur langage symbolique et narratif, de

profonds enseignements sur l’existence humaine et sur sa réalité historique. Ces récits suggèrent que l’existence humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : la relation avec Dieu, avec le prochain, et avec la terre. Selon la Bible, les trois relations vitales ont été rompues, non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’inté-rieur de nous. Cette rupture est le péché. L’harmonie entre le Créateur, l’humanité et l’ensemble de la création a été détruite par le fait d’avoir prétendu prendre la place de Dieu, en refusant de nous reconnaître comme des créa-tures limitées. Ce fait a dénaturé aussi la mission de « soumettre » la terre (cf. Gn 1, 28), de « la cultiver et la gar-

Laudato si’, pape François La sagesse des récits bibliques

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der» (Gn 2, 15). Comme résultat, la relation, harmonieuse à l’origine entre l’être humain et la nature, est devenue conflictuelle (cf. Gn 3, 17-19). Pour cette raison, il est significatif que l’harmonie que vivait saint François d’Assise avec toutes les créatures ait été interprétée comme une guérison de cette rupture. Saint Bonaventure disait que par la réconciliation universelle avec toutes les créatures, d’une certaine manière, François retournait à l’état d’innocence.[40] Loin de ce modèle, le péché aujourd’hui se manifeste, avec toute sa force de destruction, dans les guerres, sous diverses formes de violence et de maltraitance, dans l’abandon des plus fragiles, dans les agressions contre la nature.

67. Nous ne sommes pas Dieu. La terre nous précède et nous a été donnée. Cela permet de répondre à une accu-

sation lancée contre la pensée judéo-chrétienne : il a été dit que, à partir du récit de la Genèse qui invite à “dominer” la terre (cf. Gn 1, 28), on favoriserait l’exploitation sauvage de la nature en présentant une image de l’être humain comme dominateur et destructeur. Ce n’est pas une interprétation correcte de la Bible, comme la comprend l’Église. S’il est vrai que, parfois, nous les chrétiens avons mal interprété les Écritures, nous devons reje-ter aujourd’hui avec force que, du fait d’avoir été créés à l’image de Dieu et de la mission de dominer la terre, dé-coule pour nous une domination absolue sur les autres créatures. Il est important de lire les textes bibliques dans leur contexte, avec une herméneutique adéquate, et de se souvenir qu’ils nous invitent à “cultiver et garder” le jar-din du monde (cf. Gn 2, 15). Alors que “cultiver” signifie labourer, défricher ou travailler, “garder” signifie protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller. Cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être hu-main et la nature. Chaque communauté peut prélever de la bonté de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre, mais elle a aussi le devoir de la sauvegarder et de garantir la continuité de sa fertilité pour les générations futures ; car, en définitive, « au Seigneur la terre » (Ps 24, 1), à lui appartiennent « la terre et tout ce qui s’y trouve » (Dt 10, 14). Pour cette raison, Dieu dénie toute prétention de propriété absolue : « La terre ne sera pas vendue avec perte de tout droit, car la terre m’appartient, et vous n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes » (Lv 25, 23).

68. Cette responsabilité vis-à-vis d’une terre qui est à Dieu implique que l’être humain, doué d’intelligence, res-

pecte les lois de la nature et les délicats équilibres entre les êtres de ce monde, parce que « lui commanda, eux fu-rent créés, il les posa pour toujours et à jamais sous une loi qui jamais ne passera » (Ps 148, 5b-6). C’est pourquoi la législation biblique s’attarde à proposer à l’être humain diverses normes, non seulement en relation avec ses sem-blables, mais aussi en relation avec les autres êtres vivants : « Si tu vois tomber en chemin l’âne ou le bœuf de ton frère, tu ne te déroberas pas [...] Si tu rencontres en chemin un nid avec des oisillons ou des œufs, sur un arbre ou par terre, et que la mère soit posée sur les oisillons ou les œufs, tu ne prendras pas la mère sur les petits » (Dt 22, 4.6). Dans cette perspective, le repos du septième jour n’est pas proposé seulement à l’être humain, mais aussi « afin que se reposent ton âne et ton bœuf » (Ex 23, 12). Nous nous apercevons ainsi que la Bible ne donne pas lieu à un anthropocentrisme despotique qui se désintéresserait des autres créatures.

69. En même temps que nous pouvons faire un usage responsable des choses, nous sommes appelés à recon-

naître que les autres êtres vivants ont une valeur propre devant Dieu et, « par leur simple existence ils le bénissent et lui rendent gloire »[41], puisque « le Seigneur se réjouit en ses œuvres » (Ps 104, 31). Précisément en raison de sa dignité unique et par le fait d’être doué d’intelligence, l’être humain est appelé à respecter la création avec ses lois internes, car « le Seigneur, par la sagesse, a fondé la terre » (Pr 3, 19). Aujourd'hui l’Église ne dit pas seulement que les autres créatures sont complètement subordonnées au bien de l’homme, comme si elles n’avaient aucune valeur en elles-mêmes et que nous pouvions en disposer à volonté. Pour cette raison, les Évêques d’Allemagne ont enseigné au sujet des autres créatures qu’« on pourrait parler de la priorité de l’être sur le fait d’être utile »[42]. Le Catéchisme remet en cause, de manière très directe et insistante, ce qui serait un anthropocentrisme déviant : « Chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres [...] Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinies de Dieu. C’est pour cela que l’homme doit respecter la bonté propre de chaque créature pour éviter un usage désordonné des choses ».[43]

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Cette prière conclut l’encyclique du Pape François sur l’écologie humaine, Laudato Si’ (2015).

Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers

et dans la plus petite de tes créatures, Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe, répands sur nous la force de ton amour pour que

nous protégions la vie et la beauté. Inonde-nous de paix, pour que nous vivions

comme frères et sœurs sans causer de dommages à personne.

Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés

et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux.

Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde

et non des prédateurs, pour que nous semions la beauté

et non la pollution ni la destruction. Touche les cœurs

de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des pauvres.

Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés,

à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures

sur notre chemin vers ta lumière infinie. Merci parce que tu es avec nous tous les jours.

Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix.

Pape François

Prière pour notre terre

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N ous te louons, Père, avec toutes tes créatures, qui sont sorties de ta main puissante. Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence comme de ta tendresse. Loué sois-tu, Fils de Dieu, Jésus, toutes choses ont été créées par toi. Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie, tu as fait partie de cette terre, et tu as regardé ce monde avec des yeux humains. Aujourd’hui tu es vivant en chaque créature avec ta gloire de ressuscité. Loué sois-tu, Esprit-Saint, qui par ta lumière orientes ce monde vers l’amour du Père et accompagnes le gémissement de la création, tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien. Loué sois-tu, Ô Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini, apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers, où tout nous parle de toi. Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être que tu as créé. Donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe. Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi. Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence, aiment le bien commun, promeuvent les faibles, et prennent soin de ce monde que nous habitons. Les pauvres et la terre implorent : Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté. Loué sois-tu. Amen

Cette prière conclut l’encyclique du Pape François sur l’écologie humaine, Laudato Si’ (2015).

Prière chrétienne avec la création

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Esprit Saint et création

O Seigneur, apprends-nous à prendre soin de toute la Création, protéger toute vie et partager les fruits de la terre. Apprends-nous à partager notre travail humain avec nos frères et sœurs, surtout avec les pauvres et les personnes dans le besoin. Accorde-nous de rester fidèle à ton Évangile à offrir avec joie à notre société dans différents pays à travers le continent l’horizon d’un avenir meilleur rempli de justice, de paix, d’amour et de beauté. Amen.

Très haut, tout puissant, bon Seigneur, à toi la louange, la gloire, l'honneur, et toute bénédiction : à toi seul ils conviennent, ô Très-Haut, et nul homme n'est digne de te nommer. Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement messire frère Soleil. qui est le jour et par qui tu nous illumines : il est beau, rayonnant d'une grande splendeur, et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles : dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent, et pour l'air et le nuage et le ciel serein et tous les temps, par lesquels à tes créatures tu donnes soutien. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Eau, qui est très utile et très humble, précieuse et chaste. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu, par lequel tu illumines la nuit, et il est beau et joyeux, et robuste et fort.

Prière pour le Temps de la Création 29 août 2018

Cantique des créatures de saint François d’Assise

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Esprit Saint et création

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre, qui nous porte et nous nourrit, qui produit la diversité des fruits, avec les fleurs diaprées et les herbes. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi, qui supportent épreuves et maladies : heureux ceux qui les supporteront en paix, car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui meurent en péché mortel ; heureux ceux qu'elle trouvera dans tes très saintes volontés, car la seconde mort ne pourra leur nuire. Louez et bénissez mon Seigneur, rendez-lui grâce et servez-le en toute humilité !

Entre chacune des intentions, on peut chanter Kyrie eleison.

1) Dieu d’amour, tu es présent dans l’univers et dans la plus petite de tes créatures, entoure de ta tendresse tout ce qui existe. – Nous te prions.

2) Dieu créateur, apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers, où tout nous parle de toi. – Nous te prions.

3) Dieu d’amour, tu fais de nous des protecteurs du monde, apprends-nous à contempler la création. – Nous te prions.

4) Dieu créateur, éveille notre louange et notre gratitude, donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe. – Nous te prions.

5) Dieu d’amour, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux. – Nous te prions.

6) Dieu créateur, tu es avec nous tous les jours ; soutiens-nous dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. – Nous te prions.

7) Une intention pour une situation du moment

Prions. Dieu de bonté, de toi vient tout ce qui existe. Tu renouvelles en nous la joie devant ta création, et tu nous donnes un cœur attentif à celles et ceux que nous rencontrons. Ainsi nous pourrons mieux faire percevoir ta présence lumineuse pour tout être hu-main.

Litanie pour la Création

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Marc Chagall (1887-1985) La Création de l’homme (1956-1958) Musée Marc Chagall, Nice Le tableau est organisé en deux registres comme les tableaux d’autel classiques, ce qu’il devait être dans le projet d’origine pour la chapelle du Calvaire de Vence.

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Esprit Saint et création

La création de l’homme, Marc Chagall

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En haut, dans le ciel envahi de lumière jaune,

un soleil tournoyant entraîne dans sa roue le

peuple juif et des épisodes de l’histoire bi-

blique.

Le Christ en Croix en fait partie : ses reins sont

ceints du châle que portent les Juifs dans la sy-

nagogue, il est pour Chagall le Juif sacrifié qui

apparaît dans sa peinture avec les débuts de la

Seconde Guerre mondiale.

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Esprit Saint et création

Au registre inférieur, un ange portant

Adam abandonné dans ses bras émerge

de l’océan primordial où Chagall

a représenté les animaux, créés avant

l’homme.

Les traits de l’ange, comme le port du

pantalon, soulignent l’identification de

l’artiste avec celui-ci : il s’affirme ainsi

comme créateur et porteur du mes-

sage divin.

La création de l’homme, Marc Chagall

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Elle représente la naissance de l’Adam biblique, selon le passage correspondant dans le Livre de la Genèse. La fresque est considérée comme un travail majeur de la Haute Renaissance et fut commandée par le Pape Jules II au moment où Michel-Ange travaillait sur la tombe du Pape. Cette scène est l’une des plus célèbres parmi les fresques des grandes voûtes de la Chapelle Sixtine par Michel-Ange et se trouve à côté d’une pièce similaire, la Création d’Ève, ainsi que d’une autre scène ma-jeure, la Séparation des Eaux et de la Terre. La représentation d’Adam par Michel-Ange est assez différente des autres travaux précédents figurant la Création. Dans cette image, Dieu et Adam se font face, Dieu flottant dans le ciel, entouré par des per-

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Esprit Saint et création

La création d’Adam, Michel-Ange

sonnages angéliques et d’un manteau fluide agité par le vent. Plusieurs personnes ont remarqué que le manteau rouge qui entoure les personnages célestes ressemble à un utérus et il est possible, considérant les connaissances ana-tomiques de Michel-Ange, que ce soit délibéré et symbo-lique des concepts de création et de fertilité. Dans cette image, Dieu apparaît comme un vieil homme, en tant que figure paternelle avec une grande barbe grise, mais son corps et vigoureux et musclé, donnant une impression de pouvoir. Cette représentation de Dieu avec un corps tan-gible et puissant, poussé en avant dans une action pure, est très différente des images habituelles de Dieu dans l’art oc-cidental, en tant que roi immobile, exerçant son pouvoir depuis un trône. A la place de vêtements royaux, il porte une tunique simple découvrant ses bras et ses jambes.

La Création d’Adam est un détail sur la fresque de la voûte de la Chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange entre 1511 et 1512.

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La création d’Adam, Michel-Ange

Dans un sens, cela permet de rendre Dieu plus hu-main, plus personnel, moins éloigné de l’humanité et plus impliqué dans les événements sur Terre. En contraste avec les actions déterminées de Dieu, Adam est étendu de façon nonchalante et tend un bras désinvolte vers l’index de Dieu. Ce toucher divin veut représenter l’étincelle divine de vie que Dieu donne aux êtres humains. Les deux personnages pos-sèdent des caractéristiques semblables, dans leurs postures tout comme dans la forme de leurs corps, ce qui voudrait refléter l’idée selon laquelle Dieu a créé l’homme à son image. Un autre sujet d’interrogation dans cette fresque concerne l’identité des autres personnages qui appa-raissent dans les drapés qui entourent Dieu. Prenons par exemple cette figure féminine qui se trouve direc-

tement sous le bras gauche de Dieu et qui regarde vers Adam. Généralement, on pense qu’il s’agit d’Ève, présente en esprit alors qu’elle anticipe sa propre création à travers le corps d’Adam mais d’autres pen-sent plutôt qu’il pourrait s’agir de Marie, mère de Jé-sus, et que l’enfant à sa gauche, que Dieu tient par l’épaule, serait Jésus lui-même. S’il s’avérait que cette spéculation soit vraie, alors cette scène est hautement symbolique et annonce la venue du Christ qui délivre-ra l’humanité du péché originel d’Adam. Il est également possible que ce personnage soit sim-plement un ange à l’aspect particulièrement féminin, sans aucune signification particulière.

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Mes notes personnelles

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U ne chose est de reconnaître qu’un juif faisant le bien autour de lui est mort lorsque Pilate était préfet de Ju-dée (de 26 à 36 de notre ère), une autre en est d’affirmer que ce Jésus était Fils de Dieu et que son Père l’a ressusci-té. Le tout premier à avoir eu des doutes sur cette résurrection, n’est autre que l’un des apôtres qui ont accompagné Jésus pendant les trois ans de sa vie publique. Thomas, puisqu’il s’agit de lui, est comme notre représentant lors-qu’il fait part de son incrédulité à ses amis qui lui annoncent avoir vu Jésus ressuscité (Jn 20, 19-25). D’ailleurs son nom ne signifie-t-il pas « jumeau » en araméen ? Alors laissons-nous guider par ce frère en incrédulité. Un des peintres qui a sûrement le mieux rendu la rencontre de Thomas et de Jésus ressuscité est Michelangelo Me-risi da Caravaggio, dit Le Caravage. Né en 1571 à Milan, il est l’un des maitres de la technique du clair-obscur, qui par une opposition d’ombres et de lumière permet de mettre en relief des zones centrales d’un tableau. C’est vers 1603 qu’il peint l’incrédulité de saint Thomas, conservé aujourd’hui au palais de Sans-souci à Postdam en Allemagne Rien dans ce tableau ne vient détourner notre attention de ce qui se passe. Au contraire, les couleurs, les limites entre ombre et lumière nous amènent à voir ce que saint Thomas découvre. Campé au premier plan, la main gauche sur la hanche, comme pour s’assurer une certaine stabilité et montrer qu’il ne se laissera pas « avoir », Thomas a les yeux rivés sur la plaie du Christ. D’une façon qui pourrait être indécente s’il n’était guidé par le Christ lui-même, il enfonce même son index dans cette plaie dont les lèvres s’ouvrent comme pour le laisser atteindre le plus profond de la corporalité de Jésus. Penchés au-dessus de lui, deux autres apôtres regardent la scène. Sr la gauche, faisant face aux trois hommes aux vêtements rouges, le Christ apparaît drapé dans un linceul blanc, zone de lumière qui contraste avec le noir du fond du tableau. Il a découvert son torse et maintient le tissu du lin-ceul de sa main droite, alors que sa main gauche guide la main de Thomas vers la plaie, de façon ferme et douce en même temps. Le contraste est fort entre les trois apôtres. Ils ont les traits marqués, des visages ridés et burinés, et portent des vêtements usés comme le laisse penser la manche décousue de la chemise de Thomas. La vie les a marqués dans leur chair. Le Christ, en revanche ne montre comme seules marques du temps son côté ouvert et les traces des clous sur le dessus des mains. La mort n’a pas eu de prise sur lui. Plus encore, il a vaincu la mort et de son côté ou-vert par la lance du soldat romain (Jn 19,34), le sang et l’eau ont coulé en signe d’une nouvelle naissance, d’une nouvelle vie offerte à tous ceux qui le diront Seigneur. C’est ce que va faire saint Thomas dans un acte de foi, sans même avoir touché les plaies du Christ comme nous le rapporte l’évangile de saint Jean : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Seule la foi peut permettre de reconnaître dans le personnage historique, le Fils de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu comme l’affirme le Credo. Seule la foi peut permettre d’affirmer que Jésus de Nazareth est mort et ressuscité. Mais cette foi, quand elle vacille peut s’appuyer sur le témoignage de ce qui a été vécu par saint Thomas et retransmis par ceux qui ont suivi Jésus.

Bertane Poitou déléguée diocésaine à la communication

diocèse de Saint-Claude