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Ce n’est pas exactement la fable du lièvre et de la tortue, du moment que la race des coureurs est éteinte dans notre pays. Sacrément réconfortant néanmoins est le spectacle d’une justice libanaise longtemps à la traîne, insensible aux cascades de scandales, par trop sensible en revanche aux pres- sions de toute sorte, et qui soudain a bouffé du lion. La voilà en effet qui prend plusieurs longueurs d’avance sur un pouvoir exécutif paralysé par ses divisions, incapable de toute initiative politique, im- puissant même à régler les problèmes de caniveau, comme l’illustre cette crise des ordures ménagères entrée dans sa seconde année. Recherche tatillonne de la vérité, et puis surtout le courage de clamer haut et fort celle-ci sans précau- tions de style : c’est de la sorte que d’héroïques juges d’instruction redonnent ses lettres de noblesse à l’appareil judiciaire. Publié il y a quelques jours, l’acte d’accusation relatif aux sanglants attentats à la bombe perpétrés il y a trois ans contre deux mos- quées de Tripoli est un modèle du genre. Comme dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri, c’est en grande partie le retraçage des communica- tions par téléphone mobile entre les exécutants et leurs officiers traitants, basés à Damas, qui a per- mis de démasquer tout ce beau monde. Non content de divulguer les noms des tireurs de ficelles et leur fonction précise au sein des services secrets sy- riens, le juge Alaa’ Khatib souligne la nécessité de remonter encore plus loin dans la chaîne de com- mandement, afin que soient également incriminés les hauts responsables de la machine à tuer baas- siste. C’est ce que faisait déjà l’instruction de l’affaire Michel Samaha, l’ancien ministre devenu convoyeur d’explosifs, en citant nommément le général Ali Mamlouk, grand patron des officines de renseigne- ments syriennes. Fort bien que tout cela, mais ensuite ? Expulser l’ambassadeur syrien au risque d’une rupture totale, par Damas, de ces relations diplo- matiques longtemps souhaitées par le Liban car pouvant passer pour une reconnaissance syrienne de l’indépendance libanaise ? Saisir le Conseil de sécurité de l’Onu pour n’y essuyer qu’un veto russe ? Juger in absentia Bachar el-Assad ? Pour naturelles et parfaitement légitimes que soient de telles exigences, elles ont peu de chances d’abou- tir, hélas. Face à ces accablantes révélations, face aux réactions d’indignation et de colère qu’elles ont suscitées, le gouvernement fait imperturbablement le mort. Les amis du tyran de Damas y siègent en nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des explications, à l’ambassadeur de Syrie n’a même pas traversé l’esprit du ministre des Affaires étran- gères. En revanche, et à quelque bord qu’ils appartiennent, les Libanais voient désormais leurs soupçons se muer en certitudes. Avec plus de clarté que jamais, ils constatent, chiffres en main, que de tous les ter- rorismes qui se sont abattus sur leur pays, c’est bien celui pratiqué par le(s) régime(s) Assad qui est le plus meurtrier. Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin : pour frapper Tripoli la sunnite, dans le but d’attiser les tensions entre les deux grandes branches de l’islam, ce sont des agents de cette même communauté, membres de l’ Unification islamique, que Damas a mis à contri- bution. Du coup, et sans cacher leur consternation, certains leaders du lieu, traditionnellement proches de la Syrie, n’ont pu que se joindre au concert de protestations observé dans la capitale du Nord. On le voit bien : peine de juge honnête n’est jamais perdue. Issa GORAIEB mercredi 7 septembre 2016 | N°14728 QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE www.lorientlejour.com | 2000 L.L. L’éditorial Instructif... La situation Page 2 / Jeanine JALKH Le CPL veut partir en guerre contre la « République inutile » Festival Page 15 / Olivier GASNIER DUPARC Wickerpark, véritable ruche des talents libanais Agriculture Page 8 Fruits et légumes syriens : Chehayeb revoit sa copie Commentaire Assurer le futur de l’Onu Page 10, l’article de Kevin RUDD ABONNEMENT Liban Disparus / Pour préserver l’espoir « J’ai disparu avec mes quatre fils » Page 4 La vie, mode d’emploi 32 – Le salut par le téléphone portable Page 5, l’article de Nicole HATEM Culture Photo Les âmes tatouées à fleur de peau de Lama Mattar Page 15, l’article de Zéna ZALZAL La Seize La mode Hiver 2017, la tendance sans mains L’article de Fifi ABOU DIB Aujourd’hui BEYROUTH 24° / 30° min. max. Carnet, météo 7 Bourse 8 Petites annonces 9 Horoscope, jeux 14 Ciné, expos, spectacles 15 États-Unis Une menace russe plane sur la présidentielle US Page 11 Conseil d’État Aïn Dara vs les frères Fattouche : 1-0, en attendant le match retour... Page 3, l’article de Zeina ANTONIOS Survivants de la guerre Victimes de mines, ils se forgent quand même une vie Page 5, l’article de Myrto VOGIATZI Crise « Il est extrêmement regrettable que ce genre de polémique ait lieu entre Riyad et Téhéran » Page 11, nos informations et les propos du cheikh Mohammad Nokkari recueillis par Samia MEDAWAR Routes Et il ne pleut même pas encore... Photo Michel Sayegh La commission parlementaire des Travaux publics a lancé hier la première étape d’une feuille de route qui promet d’alléger les souffrances quotidiennes des automobilistes, pris au piège sur les différents axes routiers menant au Grand Beyrouth. Au cœur de cette initiative, les Forces de sécurité intérieure qui, depuis 2012 et avec un effectif largement insuffisant, peinent à faire appliquer les dispositions du nouveau code de la route, qui a permis toutefois de réduire le nombre des victimes de la chaussée. Solution miracle ou pure utopie ? Le citoyen est très pessimiste, d’autant que la saison des pluies n’a toujours pas commencé... Page 4, l’article de Rania RAAD TAWK

Et il ne pleut même pas encore Liban - lorientlejour.com · nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des ... Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin:

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Page 1: Et il ne pleut même pas encore Liban - lorientlejour.com · nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des ... Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin:

Ce n’est pas exactement la fable du lièvre et de la tortue, du moment que la race des coureurs est éteinte dans notre pays. Sacrément réconfortant néanmoins est le spectacle d’une justice libanaise longtemps à la traîne, insensible aux cascades de scandales, par trop sensible en revanche aux pres-sions de toute sorte, et qui soudain a bouffé du lion. La voilà en effet qui prend plusieurs longueurs d’avance sur un pouvoir exécutif paralysé par ses divisions, incapable de toute initiative politique, im-puissant même à régler les problèmes de caniveau, comme l’illustre cette crise des ordures ménagères entrée dans sa seconde année.Recherche tatillonne de la vérité, et puis surtout le courage de clamer haut et fort celle-ci sans précau-tions de style : c’est de la sorte que d’héroïques juges d’instruction redonnent ses lettres de noblesse à l’appareil judiciaire. Publié il y a quelques jours, l’acte d’accusation relatif aux sanglants attentats à la bombe perpétrés il y a trois ans contre deux mos-quées de Tripoli est un modèle du genre.Comme dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri, c’est en grande partie le retraçage des communica-tions par téléphone mobile entre les exécutants et leurs officiers traitants, basés à Damas, qui a per-mis de démasquer tout ce beau monde. Non content de divulguer les noms des tireurs de ficelles et leur fonction précise au sein des services secrets sy-riens, le juge Alaa’ Khatib souligne la nécessité de remonter encore plus loin dans la chaîne de com-mandement, afin que soient également incriminés les hauts responsables de la machine à tuer baas-siste. C’est ce que faisait déjà l’instruction de l’affaire Michel Samaha, l’ancien ministre devenu convoyeur d’explosifs, en citant nommément le général Ali Mamlouk, grand patron des officines de renseigne-ments syriennes.Fort bien que tout cela, mais ensuite ?Expulser l’ambassadeur syrien au risque d’une rupture totale, par Damas, de ces relations diplo-matiques longtemps souhaitées par le Liban car pouvant passer pour une reconnaissance syrienne de l’indépendance libanaise ? Saisir le Conseil de sécurité de l’Onu pour n’y essuyer qu’un veto russe ? Juger in absentia Bachar el-Assad ? Pour naturelles et parfaitement légitimes que soient de telles exigences, elles ont peu de chances d’abou-tir, hélas. Face à ces accablantes révélations, face aux réactions d’indignation et de colère qu’elles ont suscitées, le gouvernement fait imperturbablement le mort. Les amis du tyran de Damas y siègent en nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des explications, à l’ambassadeur de Syrie n’a même pas traversé l’esprit du ministre des Affaires étran-gères.En revanche, et à quelque bord qu’ils appartiennent, les Libanais voient désormais leurs soupçons se muer en certitudes. Avec plus de clarté que jamais, ils constatent, chiffres en main, que de tous les ter-rorismes qui se sont abattus sur leur pays, c’est bien celui pratiqué par le(s) régime(s) Assad qui est le plus meurtrier. Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin : pour frapper Tripoli la sunnite, dans le but d’attiser les tensions entre les deux grandes branches de l’islam, ce sont des agents de cette même communauté, membres de l’Unification islamique, que Damas a mis à contri-bution. Du coup, et sans cacher leur consternation, certains leaders du lieu, traditionnellement proches de la Syrie, n’ont pu que se joindre au concert de protestations observé dans la capitale du Nord.On le voit bien : peine de juge honnête n’est jamais perdue.

Issa GORAIEB

mercredi 7 septembre 2016 | N°14728 QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE www.lorientlejour.com | 2000 L.L.

L’éditorial

Instructif...

La situation Page 2 / Jeanine JALKH

Le CPL veut partir en guerre contre la « République inutile »

Festival Page 15 / Olivier GASNIER DUPARC

Wickerpark, véritable ruche des talents libanais

Agriculture Page 8

Fruits et légumes syriens : Chehayeb revoit sa copie

Commentaire

Assurer le futur de l’Onu Page 10, l’article de Kevin RUDD

ABONNEMENT

LibanDisparus / Pour préserver l’espoir« J’ai disparu avec mes quatre fils »Page 4

La vie, mode d’emploi32 – Le salut par le téléphone portable Page 5, l’article de Nicole HATEM

CulturePhotoLes âmes tatouées à fleur de peau de Lama MattarPage 15, l’article de Zéna ZALZAL

La SeizeLa modeHiver 2017, la tendance sans mainsL’article de Fifi ABOU DIB

Aujourd’hui

BEYROUTH

24° / 30°min. max.

Carnet, météo 7Bourse 8 Petites annonces 9Horoscope, jeux 14Ciné, expos, spectacles 15

États-Unis

Une menace russe plane sur la présidentielle USPage 11

Conseil d’État

Aïn Dara vs les frères Fattouche : 1-0, en attendant le match retour... Page 3, l’article de Zeina ANTONIOS

Survivants de la guerre

Victimes de mines, ils se forgent quand même une vie Page 5, l’article de Myrto VOGIATZI

Crise« Il est extrêmement regrettable que ce genre de polémique ait lieu entre Riyad et Téhéran » Page 11, nos informations et les propos du cheikh Mohammad Nokkari recueillis par Samia MEDAWAR

Routes

Et il ne pleut même pas encore...

Photo Michel Sayegh

La commission parlementaire des Travaux publics a lancé hier la première étape d’une feuille de route qui promet d’alléger les souffrances quotidiennes des automobilistes, pris au piège sur les différents axes routiers menant au Grand Beyrouth. Au cœur de cette initiative, les Forces de sécurité intérieure qui, depuis 2012 et avec un effectif largement insuffisant, peinent à faire appliquer les dispositions du nouveau code de la route, qui a permis toutefois de réduire le nombre des victimes de la chaussée. Solution miracle ou pure utopie ? Le citoyen est très pessimiste, d’autant que la saison des pluies n’a toujours pas commencé...

Page 4, l’article de Rania RAAD TAWK

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2 Liban mercredi 7 septembre 2016

Politique

Gemayel de Aïn el-Tiné : Le Liban va au suicide

Justice

Le bâtonnier de Beyrouth à la classe politique : Levez votre emprise

L’ancien président de la Répu-blique Amine Gemayel a bros-sé hier un sombre tableau de la situation à laquelle est parvenu le pays, soulignant que si la tendance au blocage se pour-suit, le Liban ira au suicide.

M. Gemayel, qui s’expri-mait à Aïn el-Tiné, à l’issue d’un entretien avec le pré-sident de la Chambre, Nabih Berry, a déclaré  : «  Si nous continuons à aller dans le sens du blocage, des entraves et de l’inconscience, comme à mépriser les intérêts des citoyens et la souveraineté de l’État, le Liban ira au sui-cide. » Pour éviter l’effondre-ment, «  le seul choix est de

se retrouver tous ensemble, de se départir des caprices politiques et de donner la priorité à l’intérêt national », a-t-il ajouté, au lendemain de la suspension du dialogue national.

Évoquant « une étape cri-tique que traverse le pays au cours de laquelle se pro-duisent des développements graves et menaçants  », M. Gemayel a déploré que les chefs politiques «  se préoc-cupent de questions futiles et discutent du sexe des anges plutôt que d’adopter une politique diplomatique et de s’entendre sur le rôle du Liban et sa position dans la

région ». Il a en outre accusé ces mêmes chefs de « perdre conscience et (d’)abandonner le pays au gré des vents ».

Dans le cadre de ses acti-vités, hier, le président de la Chambre, Nabih Berry, a reçu en outre l’ambassadeur de Syrie, Abdel Karim Ali, qui a déclaré à l’issue de sa visite que les discussions se sont axées sur la situation régionale, notamment en Syrie.

Parmi les hôtes de Aïn el-Tiné figurent également les évêques Antoine Nabil An-dari et Boulos Abdel Sater, délégués par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.

Le bâtonnier de Beyrouth, Antonio el-Hachem, a invité hier la classe politique à lever son emprise sur la justice et à faire son devoir en procédant aux nominations et permuta-tions judiciaires avant le 15 septembre. « Cela suffit ! La colère des citoyens déborde », a-t-il lancé, dénonçant dans un communiqué «  la sombre réalité  » que traverse le pays depuis plus de cinq ans. L’ordre des avocats « ne reste-ra pas silencieux sur le droit » et se fait « l’écho de la douleur des gens et de leur inquiétude pour l’avenir  », a-t-il ajouté, mettant en garde contre « les dangers d’une telle situa-tion ».

Multipliant les critiques contre la classe politique, Me Hachem a accusé cette dernière «  non pas de gou-

verner le peuple, mais de le contrôler  ». Le bâtonnier l’a aussi montrée du doigt pour « ses échecs et son incapacité à accomplir son devoir ». Il l’a enfin accusée « de paralyser le pays et les communautés, dès lors qu’elle s’avère incapable de parvenir à un accord sur le moindre des dossiers ».

« Nous ne réclamons plus de réformes, parce que les po-liticiens sont incapables de les mettre en train et que ce n’est pas dans leur intérêt », a-t-il assené, invitant la classe poli-tique à assurer « un minimum d’éléments à la magistrature, autrement dit à procéder aux nominations et aux permuta-tions judiciaires ».

«  Nous ne permettrons pas que les intérêts des gens soient mis en danger, a-t-il encore martelé. De même,

nous ne permettrons pas que l’image de la justice soit défigurée et montrée comme étant dépendante du pouvoir politique ». C’est en véritable défenseur de la justice et de son indépendance que s’est érigé Antonio el-Hachem, affirmant que la magistrature est, selon la Constitution, le troisième pouvoir qui protège les libertés et les biens. « On ne peut imaginer de justice possible, si la magistrature est dépendante d’un pouvoir quelconque  », a-t-il observé, invitant la classe politique à ne pas intervenir dans les affaires du pouvoir judiciaire et à séparer le dossier des nominations judiciaires de celui des nominations au sein des institutions, car il s’agit «  d’une responsabilité natio-nale ».

M. Berry en compagnie de l’ancien président Amine Gemayel. Photo Ani

l Ali Hassan Khalil, ministre des Finances, lors d’un séminaire à Jiyeh : « La suspension des séances de dialogue ajoute un nouveau défi à ceux que nous affrontons au niveau du blocage des institutions. Nous sommes attachés à la plateforme du dialogue qui était un facteur d’apaisement pour les Libanais en ce qu’elle constitue un espace de réunion des forces politiques dans toute leur diversité. Nous mettons l’accent sur la nécessité de chercher les moyens d’assurer la reprise du dialogue, laquelle est difficile mais non impossible, à condition que nous fassions prévaloir l’intérêt national sur nos intérêts personnels. À cet instant précis, le Liban a un besoin urgent de prendre conscience des dangers que traverse la région, et le monde n’étant pas préoccupé par nos problèmes intérieurs, nous devons traiter ceux-ci avec notre volonté nationale, à travers le dialogue national. »

l Le bureau politique du courant du Futur, dans

un communiqué : « La suspension des travaux du dialogue national représente un pas en arrière dans la recherche des remèdes aux crises qui s’accumulent à l’échelle politique, économique et sociale… Pour épargner au pays le dérapage vers ce qui nuit à l’unité des Libanais et des institutions, il importe que les forces et leaderships concernés par le dialogue communiquent entre eux. »

l Élie Marouni, député Kataëb de Zahlé, à la Voix

du Liban 100,3-100,5 : « Le parti Kataëb sait que le dialogue n’aboutira pas à des résultats miraculeux, mais je m’attache au maintien des discussions parce qu’elles représentent une soupape de sécurité permettant aux Libanais de résoudre les conflits. Je m’attends à ce que les répercussions de la suspension du dialogue s’étendent au gouvernement. La décision de boycotter les séances du dialogue avait été prise d’avance par le Courant patriotique libre, qui pratique tous les styles de

chantage et de provocation pour arriver à ses fins. »

l Nehmé Tohmé, député du Chouf et membre du bloc joumblattiste, dans une déclaration : « Dans les circonstances difficiles que traverse le pays, le dialogue doit se poursuivre parce qu’il constitue le seul moyen pour les Libanais de se réunir. Les contacts sont en cours à plus d’un niveau pour trouver une solution à la suspension des discussions, d’autant que toutes les composantes politiques et sécuritaires sont

lésées par cette situation. »

l L’ancien ministre baassiste Fayez Chokr, dans une déclaration : « La suspension du dialogue place le pays dans une situation de paralysie meurtrière, ce qui signifie que nous faisons face à des dangers effrayants. Les forces politiques et les leaderships doivent faire preuve de responsabilité en dépassant leurs divergences pour empêcher l’effondrement qui, s’il se produisait, n’épargnerait personne. »

Ils ont dit... sur la suspension du dialogue

Élie Marouni, député Kataëb. Fayez Chokr, ancien ministre.

Le chef du Courant patrio-tique libre, Gebran Bassil, a de nouveau attaqué le gouverne-ment hier sur ce qu’il estime être une politique de margi-nalisation des chrétiens et une atteinte au pacte national qui ont conduit sa formation à se retirer du cabinet et du dia-logue national lundi.

« Le pacte national est une composante essentielle du pays qui repose principalement sur l’égalité entre chrétiens et musulmans. Cette égalité est au centre de la crise que nous vivons actuellement  », a déclaré M. Bassil à l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc

parlementaire du Changement et de la Réforme. « Nous n’ac-cepterons plus aucune atteinte à notre dignité nationale », a-t-il lancé, dénonçant la « mar-ginalisation des chrétiens sur le dossier de l’élection prési-dentielle, au gouvernement, au Parlement, sur les dossiers de la loi électorale et des nomina-tions administratives ».

«  Nous devons tout faire pour être représentés de la manière la plus juste possible, et ce afin de ne pas revivre l’ex-périence des gouvernements en charge de 1990 à 2005  », date de la fin de la tutelle sy-rienne sur le Liban, a-t-il dit.

«  Nous n’accepterons pas de gouvernement qui ressemble à ceux en charge du temps de la tutelle syrienne. Nous y résisterons  », a ajouté le chef du CPL.

Interrogé sur l’altercation qui l’aurait opposé au chef des Marada, Sleiman Frangié, lors de la séance de dialogue natio-nal lundi, à l’issue de laquelle il avait annoncé son retrait de ce dialogue, M. Bassil a éludé la question, en déclarant qu’« aucune altercation n’a eu lieu ». « Il faut être deux dans une altercation, et nous ne ré-pondons pas aux attaques nous visant », a-t-il dit.

Le bloc parlementaire du Futur a exprimé hier son attachement au dialogue et à la Constitution au lende-main de l’annonce du retrait du Courant patriotique libre de la table du dialogue natio-nal, protestant contre ce qu’il estime être une politique de marginalisation des chré-tiens et une atteinte au pacte national.

«  Le bloc regrette cette

décision et l’occasion gâchée par le CPL, ainsi que par son allié le Hezbollah, de régler les problèmes du Liban à tra-vers le dialogue interne  », a indiqué le bloc dans un com-muniqué publié à l’issue de sa réunion hebdomadaire. Le bloc a en outre exprimé son «  attachement à la Consti-tution et à la continuité du travail des institutions ainsi qu’au dialogue  ». «  Le dia-

logue est la seule manière de régler les problèmes, notamment ceux engendrés par le non-respect des règles constitutionnelles pour l’élection d’un président  », a-t-il dit, en allusion au blo-cage de la présidentielle par les députés du CPL et du Hezbollah.

Répondant au CPL qui dénonce une atteinte au pacte national, le bloc du Futur a

estimé que le respect de la Constitution est la meilleure façon de préserver le pacte. «  À l’ombre des discussions qui tournent actuellement autour du pacte national, l’application de la Constitu-tion est ce qui pourra préser-ver le pacte national  », ont affirmé les députés du bloc.

«  La priorité a toujours été l’élection d’un président de la République, sachant

que cette élection permettra la renaissance du Liban et de son économie asphyxiée en raison de la paralysie des institutions exercée par le Hezbollah et le CPL. L’ap-plication du pacte national doit se faire par les actes et non seulement par la parole, à travers la participation aux réunions du gouvernement et à ses décisions », a ajouté le bloc.

Bassil : Nous n’accepterons plus aucune atteinte à notre dignité

Dialogue national

Le bloc du Futur regrette l’« occasion gâchée » par le CPL

Le chef du CPL, Gebran Bassil. Photo Ani

Le président de la Chambre, Nabih Berry, avait prévu de demander lundi aux participants à la conférence nationale de dialogue de lui remettre chacun les noms de ses délégués à la commission ad hoc ayant pour mission de plancher sur le projet de création d’un sénat. Il envisageait aussi de recueillir leurs points de vue et leurs propositions relatives à la nouvelle loi électorale. Il n’a eu le temps ni pour l’un ni pour l’autre, le réquisitoire du chef du CPL, Gebran Bassil, contre ce qu’il consi-dère comme « une atteinte au pacte national » ayant accaparé toute la séance qui a fini par être levée par un Nabih Berry excédé par l’attitude de ce dernier.La crise ne fait donc que s’envenimer, d’autant que le CPL semble déterminé à l’escalade et prévoit de recourir à la rue. Son direc-toire a tenu lundi soir une réunion pour discuter des démarches à suivre. Ira-t-il cependant jusqu’au bout de sa menace ? Tout porte à le croire, bien que les Forces libanaises et le Hezbollah lui aient tous deux conseillé de garder son calme, de ne pas s’aventurer sur un terrain qui risque de coûter cher au pays et de donner sa chance aux médiations en cours.De l’avis d’un diplomate arabe installé en Europe, l’incapacité des dirigeants du G20 qui s’étaient réunis dimanche et lundi en Chine à initier un règlement pour la Syrie va avoir pour effet de maintenir les blocages

là où ils se situent, voire exacerber les crises, dans la mesure où les acteurs régio-naux et locaux sont désor-mais persuadés que tous les dossiers resteront en suspens jusqu’après les élections américaines et la mise en place d’une nouvelle admi-nistration à Washington.Ce que la vingt-deuxième séance de dialogue a surtout mis en relief mardi, c’est donc l’absence de toute possibilité d’entente autour des échéances constitu-tionnelles, notamment la présidentielle, le leader du CPL ayant fait en sorte que le débat reste axé sur les questions en rapport avec le pacte alors même qu’il était possible de dégager ce jour-là une entente de principe autour de la loi électorale, une majorité s’étant appa-remment formée en faveur d’un mode de scrutin mixte. La suspension du dialogue national, ajourné sine die par le président de la Chambre, n’augure finalement rien de bon, dans la mesure où elle prive le pays d’une plate-forme qui permettrait aux différentes parties d’expri-mer leurs rancœurs et de maintenir leurs conflits au-dessous d’un plafond déter-miné. Pour éviter que la crise ne s’exacerbe et n’affecte en particulier le gouvernement, des médiateurs se sont em-pressés de s’engager dans une mission de bons offices dont l’objectif ultime est d’éviter que la paralysie ne s’étende à l’équipe de Tammam Salam.Le Hezbollah fait partie de ces médiateurs. La forma-

tion de Hassan Nasrallah avait déjà affirmé à maintes reprises son attachement au gouvernement et à une dynamisation de son action. Hier encore, elle a assuré que ses ministres seront présents au Conseil des ministres de demain. Tammam Salam a refusé d’ajourner la séance. Le Hezbollah conteste en outre la déci-sion des ministres aounistes de boycotter les réunions du gouvernement pour protester contre la gestion du dossier des nominations sécuritaires. Il est farouche-ment opposé à un éventuel recours aouniste à la rue, en raison des risques qu’une telle démarche comporte. Des risques également rele-vés par les Forces libanaises qui, au même titre que le Hezbollah, n’arrêtent pas de conseiller au CPL de tempé-rer et d’attendre les résultats des médiations entreprises pour régler l’affaire des nominations sécuritaires. À son allié chrétien, la formation chiite a dû expliquer qu’une cinquième colonne pourrait profiter du mouvement populaire qu’il envisage d’organiser afin de porter un coup à la stabilité du pays et qu’il était préfé-rable à l’heure actuelle de ne pas occuper l’armée et les services de sécurité par des problèmes internes, et dé-tourner ainsi leur attention de leur mission principale qui est d’éviter que le brasier syrien ne s’étende au Liban et de barrer la voie aux terroristes et aux fauteurs de troubles.

Le Hezbollah et les FL opposés à l’escalade envisagée par le CPL

L’éclairage de Philippe ABI-AKL

Jeanine JALKH

Jour après jour, on se rap-proche de la République de l’absurde où la guerre des ego se fait de plus en plus acharnée sur fond d’un sabotage institutionnel qui risque d’emporter tous les passagers à bord.

Sauf que cette fois-ci, le risque est grand de voir le gouvernement passer du «  coma vers l’agonie  », une image utilisée hier par le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, qui effectuait, pour L’OLJ, un diagnostic sur l’état de pourriture de la situation dans un pays parvenu au bord du gouffre.

Après le énième ratage de la séance de dialogue couronné par la menace de la suspension de ce que d’aucuns considèrent comme une hérésie institu-tionnelle stérile, les inter-rogations s’accumulent sur l’avenir d’une institution autrement plus officielle qui lutte aujourd’hui pour sa survie, à savoir le gou-vernement.

Le test pour son maintien en vie sera lancé dès jeudi prochain, date à laquelle une réunion du Conseil des ministres est prévue en l’absence du ministre Ka-taëb, déjà démissionnaire, et laquelle il faut ajouter celle des ministres du bloc du Changement et de la Réforme, qui, semble-t-il,

ont décidé de définitive-ment couper les ponts.

Couper les voies menant au Sérail

Suite à une réunion qui a eu lieu lundi soir à Rabieh, l’ultimatum a été lancé  : le CPL procédera prochai-nement à «  une escalade progressive  », consistant notamment à des «  mesures politiques de protestation cumulées au recours à la rue », devait préciser à la té-lévision hier l’un des députés du bloc du Changement et de la Réforme, Hekmat Dib.

Le «  ras-le-bol  » du CPL a été exprimé par son chef Gebran Bassil, qui a évoqué une « profonde crise du sys-tème  », assurant que cette «  République est devenue inutile  ». La protestation des aounistes sera formulée à travers une action concer-tée qui irait jusqu’au blocage des axes routiers menant au Sérail, afin d’empêcher la te-nue des réunions futures des membres restants de l’exécu-tif, a encore indiqué M. Dib à la LBCI.

La tension est donc à son paroxysme et rien ne va plus au lendemain d’une séance de dialogue qui s’est conclue par un bras de fer des plus «  inquiétants  » entre les protagonistes, a affirmé à L’OLJ une source autorisée du Hezbollah qui a toute-fois évité de dire qui sont ces protagonistes, à savoir Gebran Bassil et le chef des

Marada, Sleiman Frangié. C’est ce qui fera dire d’ail-

leurs à plusieurs commen-tateurs que «  le dialogue ne sera plus jamais le même après la confrontation de lundi  », ses conséquences devant inéluctablement se répercuter sur le prochain Conseil des ministres, voire sur l’avenir de l’ensemble du fonctionnement des institu-tions.

Le gouvernement aux soins intensifs

Plusieurs ministres ont d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme – l’une des rares fois où il faudra les croire sur parole au vu de la gravité de l’impasse –, mettant en garde contre le spectre de l’effon-drement total. M. Derbas l’a clairement exprimé hier en parlant de la nécessité la plus urgente de sauvegarder un exécutif qui «  survit simple-ment grâce à la réanimation artificielle ».

Tout en évoquant le spectre de la démission du tiers + un des ministres, sy-nonyme de chute du gouver-nement, M. Derbas a assuré que pour l’instant cette éven-tualité est à écarter tant que le Premier ministre restera aux commandes.

Si la volonté de Tam-mam Salam est indéniable-ment celle de continuer à mettre à profit sa légendaire «  patience  » pour sauver les meubles, personne ne sait à ce jour pour quel scénario il

optera demain jeudi. M. Salam va-t-il décider

de maintenir coûte que coûte la réunion du gouvernement dans une ambiance aussi électrique ou va-t-il tout simplement, comme l’ont suggéré certaines informa-tions de presse, « arranger » un défaut de quorum pour éviter de verser de l’huile sur le feu et éluder le problème posé par le CPL ?

De sources ministérielles, on fait état de trois options : un report pur et simple sur décision de M. Salam, un défaut de quorum, ou la te-nue de la réunion «  loin de toute provocation comme le commande la sagesse  », comme le dit M. Derbas.

Le Hezbollah, qui joue, une fois de plus, à calmer les esprits, a d’ailleurs envoyé ses représentants auprès du chef du gouvernement l’ex-hortant à reporter la réunion jusqu’à ce que l’orage passe et que la médiation entre-prise notamment par le parti chiite auprès du CPL puisse aboutir.

« À ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse du Sérail. Mais nous espérons qu’une autre composante au moins du gouvernement nous rejoindra dans cette requête pour convaincre M. Salam de la nécessité du report  », confie une source proche du parti.

S’abstenant de confir-mer ou d’infirmer les échos autour d’une réunion pro-

chaine entre le secrétaire général du parti chiite et le général Michel Aoun pour calmer le jeu, cette source assure toutefois que « les dé-putés du parti feront quand même acte de présence si la réunion est maintenue ».

Dans les milieux du Hez-bollah, on insiste sur la prio-rité à accorder à la stabilité du pays à l’ombre du feu qui l’entoure au niveau de la ré-gion et non pas aux conflits de politique politicienne. On souligne également que si le Liban a réussi à ce jour à préserver une stabilité rela-tive, «  il serait absurde d’en venir aujourd’hui à tout sa-boter ».

Rappelant pour sa part que les députés et ministres du parti chiite ont exprimé à plusieurs reprises, et à nou-veau hier, leur volonté de préserver aussi bien le dia-logue que le gouvernement, le ministre des Affaires so-ciales a indiqué dans un en-tretien à L’OLJ que le Hez-bollah s’efforce aujourd’hui d’« unifier l’agenda du camp du 8 Mars  » à travers une nouvelle médiation qu’il ten-tera auprès des frondeurs, à savoir le CPL. « À défaut, a-t-il dit, les aounistes risquent d’embarrasser leurs alliés chiites bien plus que leurs adversaires.  » D’ailleurs, a laissé entendre M. Derbas, il est clair que le Hezbollah ne «  soutient pas son allié  » dans sa politique de sape des institutions.

La situation

Le CPL veut partir en guerre contre la « République inutile »

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3Libanmercredi 7 septembre 2016

Aïn Dara

Le Conseil d’État sommeles édiles d’autoriser laconstruction de la cimenterieL’instance administrative n’a pas encore tranché sur le fond au sujet du recours présenté par la municipalité contre le projet. Zeina ANTONIOS

Le Conseil d’État a deman-dé à la municipalité de Aïn Dara (caza de Aley) d’auto-riser les travaux de construc-tion de la mégacimenterie de Pierre et Moussa Fattouche, dans le cadre d’une décision préliminaire sur cette affaire. Les frères Fattouche avaient porté plainte contre la muni-cipalité qui ne les avait pas autorisés à commencer les travaux de construction. La municipalité a fait savoir hier qu’elle maintenait son refus du projet et qu’elle al-lait étudier les moyens d’ob-tenir gain de cause.

Le Conseil d’État a consi-déré, à ce stade, que la muni-cipalité n’avait pas le droit de remettre en question le per-mis de construire octroyé par le ministère de l’Industrie aux frères Fattouche.

«  Nous allons répondre à la décision du Conseil d’État dans les jours à venir. Nous sommes dans notre droit et toute la population est mobilisée contre ce projet », a dit Fouad Haydamous, président de la municipalité de Aïn Dara, à L’Orient-Le Jour.

Bloquée depuis un mo-ment par les habitants du vil-lage, la route menant à l’em-placement du chantier a été ouverte, dans la nuit de lundi à mardi, par les hommes de main de Pierre Fattouche, frère du député Nicolas Fattouche. «  Si Pierre Fat-touche était un homme clair, il aurait ouvert cette route durant le jour. Mais toutes ses actions sont faites dans l’obscurité. La fois passée, il a même envoyé des camions malaxeurs de ciment en pleine nuit pour reprendre les travaux. Il a démenti que ce soit lui qui ait demandé la réouverture de la route lundi, mais nous avons des enregis-trements vidéo qui prouvent que ce sont ses hommes qui l’ont fait  », a déclaré M. Haydamous. Selon lui, les habitants ont à nouveau blo-qué l’accès au chantier hier avec des sacs de sable.

« Dès que la décision pré-liminaire du Conseil d’État a

été rendue publique, Pierre Fattouche a considéré qu’il pouvait reprendre ses tra-vaux. Des hommes armés ont donc ouvert la route durant la nuit  », a précisé pour sa part Antoine Had-dad, secrétaire général du Renouveau démocratique et originaire de Aïn Dara.

Le précédent à ZahléM. Haddad a rappelé que

les habitants avaient pré-senté début août un recours devant le Conseil d’État afin de demander l’annulation du permis d’établissement de l’usine, accordé par le minis-tère de l’Industrie aux Fat-touche en septembre 2015.

«  Le permis a été donné aux Fattouche alors que l’ancienne municipalité était encore en place. L’ancien conseil de la municipalité, qui était peut-être de conni-vence avec eux, n’a pas usé de son droit de réponse dans les délais légaux. Nous avons donc présenté un recours au nom des habitants de Aïn Dara et nous espérons que le Conseil d’État nous don-nera raison  », a souligné M Haddad.

Deux raisons majeures devraient, selon lui, don-ner raison aux habitants de Aïn Dara dans leur bataille contre les frères Fattouche. «  Tout d’abord, il n’y a pas eu d’audience publique avec les habitants lorsque le per-mis de construction a été accordé. Ensuite, selon la loi, les frères Fattouche n’avaient même pas le droit de demander un permis de construction puisqu’ils ont enfreint précédemment les règles du plan directeur des carrières dans le cadre de l’exploitation de la carrière de Aïn Dara, dont ils ont obtenu le permis en 1994 », a-t-il expliqué. «  Les ins-pecteurs du ministère de l’Environnement n’osent pas mettre les pieds dans cette carrière où ont été enfreints tous les règlements, comme le terrassement et le reboi-sement par exemple. Nous n’avons toujours pas compris comment le ministère de l’Industrie leur a accordé un

permis de construction pour leur cimenterie. »

«  Pierre Fattouche essaie de donner l’impression que le Conseil d’État lui a donné raison sur tout alors qu’il ne s’est toujours pas prononcé par rapport au recours que nous lui avons présenté pour demander l’annulation de son permis de construction. Nous attendons de voir ce que le Conseil d’État va dire, mais nous ne lâcherons pas l’affaire. À Zahlé, le Conseil d’État était du côté des frères Fattouche, mais le projet a été annulé grâce à la pression des habitants  », a rappelé Antoine Haddad. Le pro-jet de mégacimenterie était prévu à Zahlé initialement, mais il a été transféré vers Aïn Dara après le refus op-posé par les habitants et les partis politiques du chef-lieu de la Békaa.

Une « affaire de vieou de mort »

«  Pour les Fattouche, c’est une usine de plus ou de moins. Mais, pour nous habitants de Aïn Dara, c’est une affaire de vie ou de mort.

Si la cimenterie est bâtie, c’est toute notre vie qui va être altérée et la région risque une désertification complète. Nous sommes en train de nous battre pour préserver notre mode de vie et notre existence à Aïn Dara  », a souligné Antoine Haddad.

Le moukhtar Antoine Badr a pour sa part adressé hier une lettre ouverte au député Nicolas Fattouche, lui demandant de convaincre son frère, Pierre, de revenir sur ce projet. «  Est-il pos-sible d’édifier une mégaci-menterie rejetée par près de 200  000 personnes à Aïn Dara, Qabb Élias et les vil-lages avoisinants ? Est-il possible de passer outre la volonté des habitants de la région, des experts envi-ronnementaux, des muni-cipalités, de la société civile et des forces politiques qui toutes rejettent ce projet ? Nous vous demandons, M. le député, de prendre une décision courageuse et de convaincre votre frère de revenir sur son projet à Aïn Dara », écrit M. Badr.

« La cimenterie ne passera pas », peut-on lire sur un écriteau brandi par un habitant de Aïn Dara, lors d’une manifestation en mai dernier.

Le tribunal militaire perma-nent, présidé par le général Khalil Ibrahim, a reporté au 18 octobre prochain l’au-dience du procès contre le cheikh salafiste Ahmad el-Assir, et contre les 30 autres prévenus dans l’affaire des affrontements de Abra, en juin 2013.

Les avocats de la défense ne s’étaient pas présentés à l’audience, sous prétexte que la justice n’avait pas réagi à l’information qu’ils ont pré-sentée au procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, il y a plus de 7 mois. Une information sur les personnes qui ont tiré le premier coup de feu à Abra, rapporte l’Ani.

Parallèlement, les familles des soldats de l’armée tués lors de la bataille de Abra ont coupé la route devant le tribunal militaire, du-rant près de deux heures. Elles protestaient contre les reports à répétition des audiences, craignant ainsi

un «  marché quelconque  », et demandaient à être reçues par le président du tribunal.

Dans les détails de l’au-dience, le général Ibrahim a d’abord déclaré la séance ouverte, en présence des avocats des autres personnes arrêtées dans le dossier. In-terpellant Ahmad el-Assir, il lui a demandé pourquoi ses avocats s’étaient abstenus d’assister aux séances, d’au-tant que son transfert a été effectué depuis la prison de Rihaniyé à la prison de Rou-mieh, comme ils l’ont récla-mé. Ahmad el-Assir a expli-qué que leur information concernant les personnes qui ont tiré le premier coup de feu, à Abra, n’a pas été prise en considération. Il a ajouté que ses avocats lui ont assuré que cette information était de grande importance dans le dossier.

« C’était le Hezbollah... »«  Vous êtes responsable

du sort de tous ceux qui sont

avec vous, à cause de l’abs-tention de vos avocats et du report des procès des autres (détenus dans l’affaire)  », a rétorqué le président du tribunal. C’est alors que l’avocate d’autres prévenus s’est insurgée contre le fait que le sort des 30 autres personnes détenues soit lié à l’interrogatoire du cheikh el-Assir. «  Nous insistons sur le respect des droits de nos clients et les reports d’audience sont injustes  », a-t-elle dit, invitant le pré-sident à prendre la décision de «  séparer les dossiers  », ou alors « d’accepter d’élar-gir ceux qui n’ont aucun lien avec les incidents de Abra ». «  Nous n’en pouvons plus d’attendre que prennent fin les demandes d’Assir », a-t-elle ajouté à ce propos. Ce à quoi le président a expli-qué que «  le tribunal désire accélérer l’étude des dos-siers, sauf que nous parlons de la tête dans le dossier d’Assir, et tous les membres

sont directement liés à lui ». Il a ajouté qu’il ne pouvait enfreindre la loi et que le tribunal ne plierait pas face aux pressions.

Interrompant les échanges entre le général Ibrahim et l’avocate en question, Ah-mad el-Assir a assuré que selon des témoins, «  c’était le Hezbollah qui dirigeait la bataille de Abra  ». «  Il n’est pas permis de juger les jeunes de Abra sans voir qui dirigeait la bataille  », a-t-il martelé, évoquant un « com-plot contre lui » et affirmant « soutenir l’abstention de ses avocats  ». Affirmation à la-quelle un détenu a répondu, en faisant part de sa solida-rité à l’égard d’Assir, même s’il «  devait rester dix ans derrière les barreaux ».

Deux clans se sont ainsi formés, les solidaires d’Ah-mad el-Assir et les autres, désireux de séparer leur dos-sier de celui du cheikh sun-nite, avant un énième report de la séance.

Les avocats de la défense ne se sont pas présentés à l’audience.

Affaire de Abra

Le procès d’Assir reporté au 18 octobre

La Sûreté générale a publié hier un communiqué mettant en garde « les sociétés et les compa-gnies artistiques et touristiques des conséquences de l’invitation d’artistes étrangers et arabes à

participer à des événements ar-tistiques au Liban sans avoir ob-tenu au préalable un accord de la Direction générale de la Sûreté générale, conformément aux lois et règlements en vigueur ».

«  Des mesures administra-tives et juridiques seront prises à l’encontre des contrevenants », a-t-on ajouté dans le texte.

Les motifs derrière cette mise en garde n’ont pas été précisés

dans le texte. Le porte-parole de la Sûreté générale était injoi-gnable hier. Selon des sources proches de la SG, « il s’agirait de mesures administratives » routi-nières.

La SG met en garde contre l’invitationd’artistes étrangers au Liban sansautorisation préalableÉlie Keyrouz, député des

Forces libanaises, a dénoncé hier le crime dont a été vic-time dans la nuit de dimanche à lundi Raou’a Mohammad, 16 ans. La jeune femme, une Syrienne ayant fui avec sa fa-mille la guerre dans son pays et s’étant réfugiée à Tyr, au

Liban, avait été égorgée par son frère Ibrahim (18 ans) et deux de ses cousins paternels. Son crime : avoir fui la maison parentale pour épouser, contre la volonté de sa famille, le jeune homme (également syrien) qu’elle avait aimé. Sa famille a toutefois réussi à la faire rentrer

à la maison, lui faisant croire à tort qu’on allait célébrer son mariage. Dans la nuit, son frère, accompagné de deux de ses cousins, l’avait réveillée. Ils lui ont asséné 12 coups de poi-gnard avant de l’égorger.

Les forces de l’ordre avaient arrêté deux frères de la victime,

ainsi que l’un des cousins, qui ont avoué leur crime.

M. Keyrouz a appelé la jus-tice à «  infliger aux meurtriers les peines les plus lourdes ». Il a, en outre, mis en garde contre « la violence qui est devenue un phénomène dangereux dans notre société libanaise ».

Les propos du chef des FL suscitent une polémique avec Kabbara.

Les officiels s’emploient à rassurer les Kataëb, hostiles au plan gouvernemental.

Le courant du Futur, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le bureau poli-tique de la Jamaa islamiya se sont dit, hier, étonnés du silence du gouvernement face aux révélations faites par le juge Alaa Khatib qui a pu-blié l’acte d’accusation dans l’affaire du double attentat contre les deux mosquées al-Taqwa et as-Salam, à Tri-poli, en août 2013.

Le bloc du Futur a invité dans un communiqué le gouvernement, et sur base de «  l’acte d’accusation qui a révélé l’implication du ré-gime syrien dans le double attentat de Tripoli  », à «  se démener sur les plans diplo-matique, politique, judiciaire et médiatique, afin que les assassins soient remis aux autorités libanaises ».

La Jamaa islamiya a, de son côté, salué dans une déclara-tion le «  courage  » du juge

qui avait mis en cause, le 2 septembre, deux officiers des services de renseignements syriens, Mohammad Ali et Nasser Jouban. « C’est un pas courageux et appréciable, qui fait montre de patriotisme », a souligné le communiqué. La Jamaa islamiya a aussitôt appelé le gouvernement «  à poursuivre toutes les per-sonnes impliquées dans ce crime, aussi bien les exécu-tants que ceux qui l’ont plani-fié et financé ». Le groupe is-lamiste a également dénoncé « le silence du gouvernement concernant le régime syrien après la publication de l’acte d’accusation  ». Et pourtant «  il ne s’agit pas de la pre-mière agression », a-t-il mar-telé, rappelant l’affaire dans laquelle est impliqué l’ancien ministre Michel Samaha.

Pour sa part, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a estimé « honteuse

l’absence de réaction du gou-vernement, à propos d’un acte terroriste d’une telle énormité  ». «  Le moins que pourrait faire le gouverne-ment serait de demander aux autorités syriennes de livrer les deux officiers syriens dont les noms sont mentionnés dans l’acte d’accusation  », a-t-il souligné. « Si ces autori-tés refusaient de s’exécuter, le gouvernement libanais de-vrait renvoyer l’ambassadeur syrien du Liban et rappeler son ambassadeur de Da-mas, avant de présenter une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies contre Bachar el-Assad », a-t-il ajouté.

Ce commentaire de M. Geagea a suscité une polé-mique déclenchée par Mo-hammad Kabbara, député de Tripoli. S’adressant au chef des FL, M. Kabbara a lancé  : «  Que votre allié

Gebran Bassil convainque son ami Bachar el-Assad de nous livrer les deux officiers accusés des deux crimes, afin qu’ils soient jugés au Liban selon la loi.  » Ces propos ont provoqué l’ire du député FL Fady Karam, qui a rap-pelé à M. Kabbara son passé « d’homme d’Assad et de son régime », l’invitant « à ne pas interférer » entre les FL « et leurs frères sunnites  ». Nou-velle riposte de Mohammad Kabbara qui a affirmé avoir gagné les élections légis-latives de 1996 malgré la guerre menée contre lui par les services syriens. Il a aussi rappelé qu’il ne faisait pas partie des délégations qui se sont rendues chez Bachar el-Assad pour lui présenter leurs condoléances, à la mort de son fils Bassel, en 1994. Mais que « Samir Geagea y était, à la tête d’une délégation de 20 personnes ».

La phase transitoire, per-mettant de passer du plan gouvernemental de gestion des ordures ménagères à la mise en place d’un plan décentralisé donnant un rôle important aux muni-cipalités, fixée initiale-ment à quatre ans, peut être réduite, a déclaré hier le président de la commis-sion ministérielle chargée de la gestion des déchets, le ministre de l’Agriculture Akram Chehayeb.

M. Chehayeb s’est ex-primé ainsi au terme d’une réunion de l’équipe de tra-vail chargée d’assister le ministère de l’Intérieur et des Municipalités pour appliquer le plan gouver-nemental de traitement des ordures ménagères. La réu-nion s’est tenue sous la pré-sidence du ministre de l’In-térieur, Nouhad Machnouk, en son bureau, en présence d’Akram Chehayeb, du dé-puté Hagop Pakradounian, du vice-secrétaire général du Tachnag, Avedis Kida-nian, des deux présidents des fédérations des muni-cipalités du Metn, Myrna Murr, et du Kesrouan, Juan Hobeiche, des présidents des conseils municipaux de

Bourj Hammoud, Mardig Boghossian, et Jdeidé-Bau-chrieh, Antoine Gebara, ainsi que de représentants du CDR et des ministères de l’Intérieur, de l’Agricul-ture, des Finances et du Dé-veloppement administratif.

«  Le plan de gestion des déchets amendé com-prend plusieurs étapes  : l’aménagement d’une aire de stockage, l’élimination de la montagne d’ordures et l’établissement d’une décharge sanitaire traitée écologiquement ainsi que les installations alentour  », a ajouté M. Chehayeb, en assurant que les déchets ne seront pas jetés dans la mer. Déclarant que «  la décen-tralisation n’est pas un slo-gan  », le ministre a estimé que « la phase de transition, fixée à quatre ans, peut être réduite si les municipalités et les fédérations de muni-cipalités achèvent leurs préparatifs avant ce délai ». « Toute fédération qui aura la capacité, la connaissance nécessaire et les terrains qu’il faut avec les installa-tions nécessaires pour trai-ter les déchets sera auto-risée à le faire et n’enverra plus des détritus à Sedd

el-Bauchrieh ou à Bourj Hammoud  », a-t-il assuré, en indiquant que la fédé-ration des municipalités du Kesrouan a la possibilité d’assurer un terrain. Celle-ci doit être examinée par les autorités concernées dans la perspective d’un règlement écologique et sanitaire.

Le Tachnag « satisfait » « Le Metn reste en quête

d’un terrain  », a poursuivi Akram Chehayeb, en expli-quant que ces propositions sont de nature «  à rassurer les détracteurs du projet gouvernemental  ». Il a fait état de contacts réguliers avec les Kataëb, avant de préciser, en réponse à une question, que si ce parti n’était pas représenté à la réunion, c’est parce que celle-ci était limitée aux municipalités et aux dépar-tements étatiques en charge du dossier.

Le plan gouvernemen-tal de gestion des déchets, adopté en mars, se fon-dait essentiellement sur la construction de deux décharges au Costa Brava (littoral de Choueifate) et à Bourj Hammoud-Jdeidé. Les Kataëb ferment depuis

plusieurs semaines la route du chantier de la décharge de Bourj Hammoud, dé-nonçant le fait que les déchets sont stockés dans l’aire de stockage tempo-raire, adjacente au chantier de la décharge, presque sans tri préalable.

De son côté, la munici-palité de Bourj Hammoud, soutenue par le Tachnag, a fermé la route de l’aire de stockage temporaire de la région, qui accueillait de-puis mars les poubelles du Metn et du Kesrouan, pro-voquant une nouvelle crise des déchets dans ces deux cazas. La municipalité et le Tachnag protestent contre le blocage du plan gouver-nemental (par la fermeture de la route de la décharge par des manifestants), mais aussi contre le tri insuffisant des déchets qui atterrissent chez eux, et contre l’incerti-tude concernant la réhabili-tation de l’ancien dépotoir.

Député du Tachnag, Hagop Pakradounian s’est déclaré satisfait des amen-dements annoncés par M. Chehayeb, qualifiant de «  fondamentales  » les me-sures annoncées par ce der-nier.

Crime d’honneur

Keyrouz dénonce le meurtre de Raou’a Mohammad

Double attentat de Tripoli

Geagea, le Futur et la Jamaa islamiya invitent le gouvernement à agir

Crise des déchets

La phase transitoire peut être réduite, déclare Chehayeb

Une réunion élargie s’est tenue hier sous la présidence de Nouhad Machnouk au ministère de l’Intérieur.

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4 Liban mercredi 7 septembre 2016

Une orgie de fleurs, un air de musique : Bickfaya fêtait, hier après-midi, dans l’allégresse, son 26e Festival des fleurs.Une population nombreuse et admirative était venue assis-ter à l’une des plus vieilles manifestations folkloriques au Liban, qui transforme chaque été les rues de Bickfaya en un vaste parterre fleuri. (…)Sur un fond musical, qui passait de Feyrouz à Saint-Saëns ou Tchaïkovski, 18 chars, merveilleusement conçus et réalisés, ont été tour à tour applaudis. Parmi les plus appréciés : « Le char des reines », groupant les reines des fleurs, des fruits et des sports qui avaient été élues la veille ; « Le Salut de l’ami », réalisé par Daoud Jalkh et Salah el-Hajj Boutros, qui reproduisait une scène de vie libanaise, et enfin Schéhé-razade, patio et jolies filles à l’appui. Le plus original : « La danse macabre », sur la

musique de Saint-Saëns : une belle victime en robe blanche qu’un prêtre assistait dans ses derniers moments. (…)Mais l’apothéose de ce 26e Festival des fleurs de Bickfaya a certainement été

le dernier char du défilé : « Le retour des soldats ». Une foule enthousiaste a applaudi les commentaires de l’ani-mateur… « Ce char dédié à l’armée, ciment de notre unité nationale !... »

Dans « L’Orient » du 7 septembre 1964Le monde et la ville

Bickfaya à l’heure des fleurs...

Les archives racontent...

Le char des reines, couvert de fleurs, a été une des principales attractions du « corso » de Bickfaya.

Vendredi 12 septembre 1982. C’était un jour ordinaire. J’étais à la maison, à Bir Hassan, endormi avec ma femme et mes enfants.

Tôt le matin, nous avons été réveillés par des bruits venant de la rue. Nous avons en-tendu des gens crier dans un mégaphone  : « Rendez-vous et nous ne vous ferons pas de mal ! Nous sommes l’armée libanaise. »

Nous sommes restés cachés à la maison, jusqu’à ce qu’on tape à notre porte avec in-sistance. J’ouvre. En face de moi se tiennent plusieurs hommes armés, qui visiblement ne ressemblent pas à des soldats de l’armée. Ils nous demandent de descendre dans la rue pour qu’ils fouillent la maison.

Une fois dans la rue, nous avons été séparés en deux groupes  : les femmes et les enfants d’un côté, les hommes et les garçons âgés de plus de 13 ans de l’autre. Nous étions environ vingt-cinq hommes. Ils nous ont ordonné de nous mettre debout contre le mur. J’étais avec mes trois garçons  : Walid (18 ans), Adnan (15 ans) et Mohammad (13 ans). Ils étaient terrifiés.

Quant aux femmes et aux enfants, ils ont été amenés au stade Riyadi. J’ai vu mon épouse s’éloigner, serrant très fort la main de mes plus jeunes enfants et se retournant vers nous.

Nous n’avons plus jamais été réunis.Ce même jour, mon fils aîné Hussein est

rentré à la maison après le travail pour la trou-ver vide. Il est sorti nous chercher, mais des hommes armés ont débarqué de leur voiture et l’ont enlevé.

Étions-nous les victimes d’un acte isolé de

revanche ou d’une vaste opération militaire ?J’ai disparu avec mes quatre fils. Combien

d’autres ont été victimes du même sort ce jour-là ?

Mon nom est Ali Ahmad Mohammad. Mes fils sont Walid, Adnan, Mohammad et Hussein.

Ne laissez pas notre histoire s’interrompre ici.

« J’ai disparu avec mes quatre fils » Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l’oubli, l’ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus’hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu’auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Pour préserver l’espoir

*« Fus’hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l’Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.Des histoires d’autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus’hat amal à l’adresse : www.fushatamal.orgSi vous êtes un proche d’une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Ali Ahmad Mohammad a disparu le 12 septembre 1982 avec ses quatre fils.

Après avoir allégé «  excep-tionnellement » le programme de philosophie à la veille des épreuves du baccalauréat liba-nais, en juin dernier, et après avoir promis d’alléger le pro-gramme du brevet de 35 %, en vue de le débarrasser de « no-tions inutiles », le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, a pris hier un arrêté ministé-riel portant sur un allègement expérimental, et donc tempo-raire, de l’ensemble des pro-grammes scolaires.

Selon l’agence al-Marka-ziya, M. Bou Saab a assigné la tâche de révision au Centre de recherche et de développe-ment pédagogiques (CRDP) qui a révisé les programmes suivant «  des critères péda-gogiques précis et clairs » qui permettraient d’alléger le «  poids  » des matières sans pour autant affecter négati-vement le reste des notions acquises par l’élève.

Un nombre de professeurs et de spécialistes des deux secteurs public et privé ont participé aux ateliers de travail organisés au CRDP, et ont décidé de suspendre tempo-rairement l’enseignement de certaines séquences et leçons, et d’en réintégrer d’autres pour les cycles complémen-taire et secondaire. Selon l’agence, les programmes ont été allégés de 15 à 20 %.

Au cours de ces chantiers, les comités se sont basés sur les notions qui aident les

élèves à réussir les concours d’entrée aux universités, ainsi que sur les sujets qui inté-ressent la vie de tous les jours et qui se rapportent aux pro-grammes adoptés internatio-nalement.

Les comités ont approuvé à l’unanimité la suppression de sujets qui ne conviennent pas à la tranche d’âge de l’appre-nant, les sujets redondants et la nécessité d’alléger les séances et de faciliter le pro-cessus d’apprentissage et de compréhension, ce qui vien-dra en aide aux élèves et aux professeurs également.

Quelles sont les modifica-tions qui en résultent ? Les matières touchées par cette révision du programme, avec les notions omises, ont été publiées sur le site du CRDP. Ces matières sont  : la phy-sique, la chimie, les sciences de la vie et de la terre, les ma-thématiques, la philosophie générale et la philosophie arabe, l’éducation civique, l’histoire, la géographie, l’éco-nomie, la sociologie, le fran-çais langue seconde et langue étrangère, l’anglais langue se-conde et langue étrangère, la langue et la littérature arabes.

Concrètement, les leçons sur la contraception, les maladies sexuellement trans-missibles et l’ensemble du chapitre sur la reproduc-tion humaine, en matière de sciences de la vie et de la terre, ont été supprimées. Par

contre, des leçons sur le mé-tabolisme ont été réintégrées. En philosophie générale par exemple, les leçons sur l’exis-tence de Dieu, le rapport entre philosophie et religion et le rapport entre liberté et responsabilité ont été suppri-

mées du programme. Quant à l’éducation civique, des leçons concernant les valeurs de la société civile, le droit de vote, la propriété publique et la pla-nification urbaine ne seront plus enseignées.

M. Bou Saab a donné ses

instructions à la direction générale de l’Éducation pour faire part de sa décision aux établissements scolaires, et publier la décision et les docu-ments additionnels sur le site du CRDP.

O. A.

Le Centre de recherche et de développement pédagogiques a été chargé d’appliquer une réduction de 15 à 20 % des matières.

Éducation

Bou Saab décrète un allègement expérimental des programmes scolaires

Trafic routier

Bouchons du Grand Beyrouth : solution, enfin, ou cruelle utopie ? Un plan d’action préparé en commission parlementaire promet de mieux encadrer la circulation, mais les aléas sont de taille.Rania RAAD TAWK

Les bouchons monstrueux qui paralysent au quotidien les rues de la capitale et de ses banlieues sont-ils en passe d’être réduits ? C’est en tout cas l’objectif que s’est fixé la commission parlementaire des Travaux publics et des Transports, qui a lancé hier une feuille de route destinée à « entamer des solutions par-tielles et rapides pour résoudre la crise du trafic routier dans le Grand Beyrouth ».

La commission s’est réunie sous l’égide de son président, Mohammad Kabbani, et en présence notamment du mi-nistre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, et des représen-tants des différentes associa-tions locales mobilisées pour la sécurité routière.

M. Kabbani a passé en revue les différentes étapes susceptibles de résoudre les problèmes du trafic et de di-minuer les bouchons à travers la mise en place d’un système de transport en commun dé-veloppé qui encourage l’usa-ger à l’utiliser et qui réduirait par conséquent le nombre de voitures en circulation.

La commission parlemen-taire a défini les responsabi-lités relevant des différentes institutions étatiques ou municipales concernées par le trafic routier ou la sécu-rité routière de près ou de loin. C’est bien sûr le minis-tère de l’Intérieur qui est le principal concerné par cette feuille de route à travers les Forces de sécurité intérieure et leurs agents sur le terrain. Dans le cadre de ce plan, plusieurs directives ont été émises par la commission à l’adresse notamment des FSI, des municipalités, du Conseil du développement et de la reconstruction et de la Direc-tion des douanes, afin qu’ils les appliquent immédiate-ment ou dans un délai bien déterminé pour entamer la première étape de cette feuille de route. En voici les princi-pales :

Double fileLa première catégorie

concerne les mesures visant à réprimer les violations du nouveau code de la circulation et les règlements en cours.

1 – Renforcer l’application de l’article 122 du code de la route stipulant que le conduc-teur d’un bus, d’une camion-nette, d’un taxi-service ou d’un taxi doit être muni des auto-risations nécessaires émises par le ministère des Travaux publics et des Transports et qui comprennent l’immatricu-lation du véhicule, un permis d’exercer la profession et l’éti-quette où figure un code-barre sur tous les détails du véhi-cule, son propriétaire et son conducteur. Cela conduirait ipso facto à la diminution des véhicules de transport public circulant d’une façon illégale à cause de fausses plaques d’im-matriculation.

2 – Interdire de manière ab-solue le stationnement des vé-hicules en double file ou d’une façon oblique, perpendiculaire ou sur les trottoirs.

3 – Renforcer la mise en œuvre des articles 40 à 43 du nouveau code qui impliquent un respect des lieux réservés au stationnement et l’interdiction de stationnement.

4 – Appliquer l’article 44 (arrêt prolongé des véhicules) et donc mettre à l’écart tous les véhicules stationnés pen-dant de longues périodes dans les rues, notamment s’ils sont abandonnés ou s’ils ne sont plus en état de circulation.

5 – Contraindre les deux-roues à moteur à respecter le code de la route dans toutes ses dispositions, à l’instar des véhicules.

6 – Application stricte par la Direction des douanes des dis-positions de la loi et des règle-ments relatifs à l’importation de véhicules et mobylettes d’occasion.

Police municipaleLa deuxième catégorie

concerne les mesures régle-mentaires.

1 – Empêcher l’utilisation de la voie publique comme station d’attente pour les bus, d’où la nécessité d’aménager des points spécifiques aux pas-sagers de façon à ne pas entra-ver la circulation.

2 – Interdire aux heures de pointe le stationnement des bétonnières et autres engins utilisés dans les travaux publics ou dans des chantiers privés.

3 – Mettre en place une po-lice municipale à Beyrouth le

plus vite possible et la renfor-cer par la formation d’agents actifs compétents qualifiés pour appliquer le nouveau code.

Feux et cyclistesLa troisième catégorie

concerne les travaux relatifs à l’infrastructure.

1 – Aménager des trottoirs et les élargir par endroits de façon à les rendre plus appro-priés pour les piétons, et sup-primer tous les obstacles y existant pour faciliter le dépla-cement des personnes âgées ou à besoins spéciaux.

2 – Mettre en place des voies spécifiques aux cyclistes là où la largeur de la rue le per-met, avec l’obligation pour les cyclistes de se limiter à l’utili-sation exclusive de ces voies.

3 – Assurer une mainte-nance périodique des feux de signalisation et supprimer tout ce qui peut réduire leur visibi-lité ou les cacher.

4 – Inspecter et augmen-ter le nombre de poteaux de signalisation et les panneaux routiers.

5 – Aménager dans des ter-rains municipaux des parkings publics sécurisés à étages, no-tamment dans des régions où la densité démographique est importante.

Déchets

La quatrième catégorie concerne la gestion du trafic routier.

1 – Supprimer les blocs de béton et autres obstacles posés sur la voie publique de façon à maintenir la fluidité du trafic.

2 – Renforcer le travail de la police municipale pour assurer la fluidité du trafic, en parti-

culier devant les écoles et les lycées aux heures d’entrée et de sortie des élèves.

3 – Réorganiser la collecte des déchets et le balayage des rues de manière à éviter les heures de pointe, et interdire le stationnement des véhicules sur une distance de dix mètres des bennes à des moments précis pour faciliter le transfert des déchets dans les camions-bennes.

4 – Mettre en place un ca-lendrier précis pour le dépla-cement des poids lourds en coopération avec le syndicat concerné, sans pour autant nuire à la nature de leur tra-vail.

Étude et appels d’offresLa cinquième catégorie

concerne la mise en place d’un système de transports en com-mun publics.

– Réaliser une étude (fin 2016) sur la faisabilité écono-mique et évaluer l’impact en-vironnemental (une durée de dix mois à partir de septembre 2016) de l’aménagement d’une voie rapide (système BRT) entre Beyrouth et Tabarja, puis l’étendre jusqu’à Tripoli, et la mise en place d’un réseau de transport par bus dans le Grand Beyrouth.

Plusieurs appels d’offres seront lancés pour notamment l’achat de nouveaux bus. Il est de même prévu de fournir les fonds nécessaires à la mise en œuvre de ce chantier grâce à un prêt de la Banque mon-diale, et les mesures préalables nécessaires pour l’obtention de ce prêt ne seront pas prises avant le mois de juillet 2017, sachant que l’obtention de ce prêt nécessite l’approbation du

Conseil des ministres et le vote d’une loi par le Parlement.

Nombre « impressionnant » d’agents

Pour le ministre de l’Inté-rieur, Nouhad Machnouk, qui s’est exprimé à l’issue de la réu-nion, « il est clair que la grande partie du projet (70 %) repose sur les FSI ». « Mais cette ins-titution ne peut pas être effi-cace sans une augmentation de ses effectifs d’une façon significative, et le recrutement prend du temps, malgré le fait que 8  000 nouvelles recrues sont sur le point d’intégrer les rangs de la police  », a-t-il dit, déplorant l’absence d’une vraie culture de la circulation routière chez les automobi-listes en général et chez les conducteurs de motocyclettes – un vrai danger public – en particulier.

Sur ce point, une source des FSI a indiqué à L’OLJ que 60  % des motocyclettes qui circulent actuellement sont sans permis et sont dange-reuses. « Nous avons déjà dé-truit des milliers d’entre elles, mais nous ne pouvons pas tout faire, la Direction des douanes doit nous prêter main-forte », a ajouté cette source. «  Nous avons réussi à appliquer le nouveau code de la route dans la mesure du possible et le nombre des victimes des accidents de la route a dimi-nué, mais le chemin est encore long, notamment concernant la nouvelle feuille de route dont la réussite implique un nombre d’agents impression-nant, or nous sommes déjà en manque  », a amèrement rap-pelé la source en question.

La feuille de route lancée par la commission des Travaux publics et des Transports « ne pourra être appliquée sans une implication sérieuse du minis-tère de l’Intérieur, notamment pour ce qui est de l’application stricte du code de la route », a expliqué à L’Orient-Le Jour le président de la commission, Mohammad Kabbani. « L’aménagement d’un

système de transport en commun (semblable à celui des tramways dont la mise en place nécessiterait au moins 3 ans) est la pierre angulaire de toute solution proposée pour la diminution des bouchons qui empoisonnent au quotidien la vie des citoyens », a-t-il ajouté. « Au lieu de rester les bras croisés à suffoquer dans nos voitures, nous devons agir, tout

le monde doit s’y mettre, car ce plan, s’il est bien appliqué, est censé réduire le trafic routier de 30 % rien qu’en appliquant la loi. Le reste est en cours d’étude, que ce soit les nouveaux parkings publics ou un nouveau réseau de transport en commun », a-t-il dit, soulignant que les députés ne peuvent rien si le pouvoir exécutif ne s’investit pas.

Kabbani à « L’OLJ » : Sans le ministère de l’Intérieur, ce plan « ne servira à rien »

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5Libanmercredi 7 septembre 2016

Opinion

Réflexe communautaire Cette littérature arabe queles islamistes veulent étouffer...Comment se contenir quand

le groupe auquel on appar-tient par accident de nais-sance est l’objet d’une injus-tice flagrante ou d’un affront ? Notre société politique n’est pas uniquement constituée d’individus citoyens mais également de communautés confessionnelles. Ces com-munautés ont des tendances hégémoniques souvent por-tées par des dynamiques démographiques. Histori-quement, druzes et chiites ont ferraillé pour contrôler la région de Jezzine. On n’a pas oublié les troubles des années 1840-60 entre maronites et druzes, ni les massacres qui s’ensuivirent, l’enjeu étant le pouvoir et la terre. Les chré-tiens profitèrent bien sûr du Mandat français pour avan-cer leurs pions et les chiites de la tutelle syrienne pour avancer les leurs. La ban-lieue sud était à majorité chrétienne, il y a si peu ! Et nous ne sommes pas à court d’exemples.

Probablement qu’à cet effet, le pacte national, ou mithaq, a été créé dans l’idée d’assurer un cadre mental à la cohabitation. Soyons réalistes, donc modestes  : l’idée n’est pas de constituer une république idéale mais de mener l’action publique de manière à ce qu’il y ait le moins de friction possible entre groupes distincts. Rap-pelons que ce n’est pas une même législation civile qui nous régit pour ce qui est du statut personnel. À ce niveau nous sommes plus différents qu’égaux devant la loi, il faut bien l’avouer ! Alors le bon sens et le doigté doivent l’emporter sur les manœuvres dolosives et les procédés dou-teux.

Fort d’une mithaqiya bien rodée, le ministre des

Finances avait adressé en décembre 2015 aux respon-sables du département fon-cier (de son ministère) une note administrative des plus insidieuses. Cette circulaire allait mettre en branle une procédure scélérate visant à convertir les biens indivis de certaines localités du Mont-Liban historique en biens du domaine public. Cette déci-sion est bien entendu nulle et non avenue quant à la forme, seule une loi du Parlement pouvant la prendre. Mais ce n’est pas tout, car, ce faisant, le ministre, si bien intention-né, ouvre la voie à des conflits sanglants entre localités. Historiquement, et aussi loin que l’on remonte, c’est dans la violence que les lignes de démarcation entre ces zones de pâturage ont autrefois été tracées*. Imaginons qu’on porte atteinte dans la région de Kornet el-Sawda au ma-chaa’ de Becharré, de Den-niyé et d’Ehden. Les guerres ancestrales se rallumeraient sur l’heure.

Cela dit, revenons à notre question de départ. Com-

ment rester de marbre quand on sent une menace qui se profile à l’horizon ? Quand, au mépris de toutes les règles coutumières et législatives consacrées, un ministre s’arroge le privilège de por-ter atteinte au droit au sol, doit-on au nom de la coha-bitation faire taire le réflexe communautaire qui vous sai-sit ? Et laisser les jeunes gens de Aqoura à leur sort ? Et se laisser grignoter ?

On essaye de calmer le jeu, on veut étouffer l’affaire ! Le ministre s’est dédit, il ne veut pas perdre la face. S’il affirme que les domaines de l’ancien Mont-Liban ne sont pas concernés par ladite note administrative, pourquoi donc est-ce que les bureaux fonciers de Baabda ont été de la partie ?

Des voix se sont élevées du côté de Jbeil. Mais où sont députés et ministres ? Craignent-ils de perdre l’ap-point chiite aux élections ? Eh oui, ils craignent de déplaire ! Ils ne veulent pas interrompre leurs carrières sur un coup de sang. Alors

ils tergiversent et jouent les bons offices. Or on n’est libre que si l’on ose déplaire.

Mais où est la Ligue maro-nite ? N’est-elle là que pour inaugurer les chrysanthèmes ? Elle a été fondée pour dire tout haut ce que, pour des raisons de convenance, le patriarche ou le président de la République ne sont pas en mesure de dire. En l’espèce, elle intervient un peu trop tard pour nous dire qu’elle « étudie actuellement la note du ministre des Finances afin de prendre la position adé-quate ». Eh, ben... La Ligue maronite devrait rugir. Elle ne fait pas plus de bruit qu’un pinson transi.

Youssef MOUAWAD

*Une fois ces terrains indivis indûment appropriés, notre République pourrait, à la faveur de circonstances favorables, en disposer et concéder des baux emphytéotiques, à des per-sonnes étrangères à la région. C’est ainsi qu’on allume les pe-tites guerres et qu’on enclenche le cycle de vengeance...

Nous vivons dans un monde fait de plusieurs facettes, nourri en permanence de pa-radoxes et de contradictions. Ces dernières décennies, notre planète a connu des mutations, teintées d’angoisse et de malaise sans précédent. Sur l’islam politique et la modernité tout a été dit, dans un sens comme dans l’autre, Mais les termes du débat n’ont pas été pour autant élucidés. Inquiet de la pous-sée de l’intégrisme islamiste, le grand poète palestinien Mahmoud Darwich regrettait qu’aujourd’hui «  les repères sont perdus. Nationalisme et tiers-mondisme, socialisme et communisme ont tous failli ». À présent, le monde arabo-musulman fait face à un enjeu politique de taille, celui du combat intellectuel contre les salafistes et les islamistes radicaux qui tentent par tous les moyens d’éclipser tout un patrimoine culturel arabe, très riche, d’ordre historique et exégétique, en vue d’imposer leur vision de l’islam.

Ce patrimoine les dérange car contraire à leur lecture littéraliste. Il est en effet mar-qué par une méthode d’étude basée sur une analyse contex-tuelle, multidisciplinaire et rationnelle des cadres qui ont vu naître la civilisation arabo-musulmane dès le commen-cement. À cet égard, Il est frappant de constater le haut degré de précision et de détail qui imprègne ces travaux. Ce monde, comme d’autres, a été traversé par une multitude de perceptions et de pensées. Hier et aujourd’hui, il existe des courants humanistes musulmans importants et des

tentatives de sécularisation de la pensée et de laïcisation de l’État, amorcées par les au-teurs de la renaissance arabe (Nahda) à partir du milieu du XIXe siècle, tels les Égyptiens Ali Abd al-Razek et Khaled Mohammad Khaled, le Sy-rien Sadek Jalal al-Azm (qui a critiqué la pensée religieuse) et les Soudanais Mahmoud Mohammad Taha et Abdul-lahi Ahmad an-Na’im. Les auteurs libanais y ont contri-bué. Dans son livre paru en 1925  : L’islam et les principes de gouvernement, le théologien égyptien Ali Abd al-Razek (1886-1966) prône la sépara-tion de la religion et du pou-voir politique  : «  La religion n’a rien à voir avec l’admi-nistration des armées musul-manes, l’édilité des villes et des rivages, et l’organisation des administrations ; tout cela relève, soit de la raison et de l’expérimentation, soit des règles stratégiques, soit d’ar-

chitecture des bâtiments ou d’opinions des connaisseurs. »

Sous cet angle, nous aime-rions insister sur la façon dont l’histoire et la littérature arabo-musulmanes ont été enseignées durant les der-nières décennies. Il est très regrettable qu’on soit resté à la surface des choses, sans approfondissement, l’émo-tionnel l’emportant sur le rationnel. Ce mal avait alors été fustigé par d’illustres écri-vains égyptiens comme Taha Husayn (1889-1973), ana-lyste critique de la littérature préislamique (al-Jahilyia) et Ahmad Amin (1878-1954) qui appelaient incessamment à réformer les manuels d’en-seignement de l’histoire et de la littérature arabe. Chose importante, pour comprendre les représentations, les atti-tudes et les comportements des gens d’Arabie, ces auteurs insistent sur l’étude des men-talités, et ce dès le premier

siècle de l’hégire, d’un point de vue anthropologique où on voit s’enchevêtrer plusieurs facteurs historique, géogra-phique, linguistique, culturel, économique et politique. À cette importante dimension endogène, on ajoutait l’élé-ment externe, à savoir les contacts et les mélanges avec les autres nations et cultures, l’impact du judaïsme et du christianisme, et des cultures gréco-romaine, persane et indienne. Sur cet aspect, les auteurs arabes mettent éga-lement en valeur le rôle des Syriaques.

En outre, cette contextua-lisation du message religieux permet de comprendre d’une manière objective les schismes produits dans l’islam et les dif-férentes écoles exégétiques et juridiques. Ici, un hommage particulier doit être rendu au savant égyptien Ahmad Amin (1878-1954) qui a analysé dans toute sa complexité la vie mentale et sociétale arabe avec beaucoup de minutie et d’objectivité. Parmi ses nom-breux apports, on retient qu’il met l’accent sur les emprunts réciproques des cultures.

En conclusion, on peut dire que l’essentiel a été quasiment dit. Il est urgent de relire auteurs et textes pour redon-ner un souffle revigorant à ce débat et sortir de l’histo-riographie dominante et de l’hagiographie.

Joseph YACOUBProfesseur honoraire (sciences

politiques) de l’Université catholique de Lyon, ancien

titulaire de la chaire de l’Unesco Mémoire, cultures et

interculturalité.

Delegation d’habitants chez le patriarche Rai pour discuter du dossier brulant des machaa.

Et c’en est un, assuré-ment. Que feraient tous ces hommes et femmes du sous-continent africain et du quart-monde asiatique qui hantent nos rues, nos appar-tements, nos bureaux et nos ascenseurs s’il n’y avait pas cet objet qui leur rappelait qu’ils sont autre chose que des balais, des cannes de vieux et des promeneurs de chiens de salon  : qu’ils ont leur maison, leurs vieux et des enfants qui aiment se promener ?

Que feraient les gardiens de parkings ou les valets de ces mêmes palais-Hadès s’ils n’étaient pas raccrochés, grâce au sans fil, à l’oxygène de leur chaumière : « Le gar-çon est rentré ? La petite a cessé de pleurer ? Il faut les faire sortir, qu’ils prennent l’air… » ?

Que feraient les subor-donnés dans toutes ces réu-nions de consultation, d’in-formation, de décisions déjà prises ou encore remises, de têtes toujours soumises et d’ennui sans fond et à fond de train, en dépit des bis-cuits et du trait d’humour lancé à la piétaille pour qu’elle s’égaye, si le petit joujou-bijou ne permettait quelques échappées ?

Que feraient les patients qui commencent à s’exercer à leur rôle de patients dans la salle d’attente d’une clinique dont le médecin est absent, officiellement, pour cause d’urgence et, officieusement, parce qu’il court sur son ta-pis ou le jupon ou concourt à la plus belle voiture parmi ses confrères et qui est sur-sur-surbooké au point que cela déborde jusque dans les escaliers ?

Que feraient les enfants en attendant que leurs parents finissent de se disputer pour savoir devant quel téléviseur ils passeront leur week-end : celui de l’appartement de papa avec son supplément de chaînes sportives ou celui de l’appartement de maman, avec son supplément de chaînes éducatives ?

Aussi petit et mince soit-il, le téléphone portable est donc bien une planche de salut en haute mer quand on vous jette par-dessus bord ou qu’il n’y a plus de place sur le canot ou à marée basse et à cœur chaviré. C’est là un point acquis et approuvé. Passons au suivant qui risque d’être plus controversé.

L’esclave est devenu maître du maître. Tout le monde connaît la dialectique hégélienne, même s’il ignore

tout de la dialectique et de Hegel, son nom n’ayant pas encore été recyclé pour servir de marque à un par-fum, à des chaussures ou à une société de restauration rapide. Le téléphone por-table vous dispense de vous inscrire à un cours de phi-losophie. Il illustre à la per-fection le fonctionnement de cette dialectique. Ainsi, après avoir été un simple instrument à votre disposi-tion et dont vous maîtrisiez les fonctions et options et usages, voilà qu’à présent vous vous sentez tout à fait perdu, comme un enfant avec des parents négligents, s’il n’est pas à portée de main, vous sommant de ne pas le quitter des yeux, vous imposant ses sujets d’intérêt, ses heures d’alimentation, son goût immodéré pour le jus frais et les menus à la carte.

On ne se salue plus dans les couloirs des administra-tions, dans les ascenseurs, dans les wagons de trains. Il n’y a plus d’embarras à être le vis-à-vis d’inconnus, il n’y a plus d’obligation à céder le passage (cet «  Après vous, Monsieur, je vous prie » qui est toute une leçon d’éthique suivant Levinas). Personne ne voit plus personne : tous ont les yeux baissés et rivés à leur petit écran, lui-même greffé dans leur paume et il faut que l’ascenseur s’ar-rête soudain pour qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls, qu’il est en panne ou qu’il est monté au vingt-deuxième étage au lieu de descendre au rez-de-chaussée… État d’hypnose collective, diagnostique-ra-t-on, et duquel on n’est pas près de se réveiller avec toutes les nouvelles généra-tions de téléphone portable annoncées… sur les télé-phones portables.

Mais au moins l’ère du téléphone portable vous aura vraiment libérés d’un immense souci  : le cadeau à faire au prochain anniver-

saire. Il n’y a plus à se mettre martel en tête pour savoir si ce sera du classique ou du personnalisé, du symbolique ou du potlatch dissuasif, de l’ethnique ou de la dernière fantaisie, du n’importe quoi « à échanger » ou du sur-me-sure à se fâcher s’il ne plaît pas, du «  trop mignon » ou du « je m’y ferai, il faut seu-lement me donner le temps de m’y habituer », du cadeau déjà reçu et qu’on remballe avec du nouveau papier pour qu’il continue sa tournée, du coupon-cadeau ou du cadeau oublié chez soi mais promis pour la prochaine fois, du cadeau dernière minute ou longtemps réfléchi et mûri et presque pourri, du très chic et sans hic ou du pas cher mais avec ce qu’il faut de déchiré et de froissé pour faire très in, enfin toute cette variété de cadeaux qui est à l’honneur de l’inventivité humaine. De tout cela, le té-léphone portable vous a libé-rés puisqu’il suffit d’en ache-ter la dernière version (avec le choix, bien sûr, entre les différentes couleurs, formats et marques sans quoi l’ultime réduit de la liberté humaine aura été détruit) pour être sûr que le destinataire sera satisfait. Il vous aura libéré aussi de la question qui vous tourmentait, celle de savoir quels cadeaux vous recevrez à votre anniversaire et ce que vous ferez de tous ceux qui ne vous plairont pas : les prétendus classiques, eth-niques, personnalisés, les déjà usés mais remballés, ceux auxquels vous ne vous y ferez jamais, etc. Quant à vos téléphones périmés de l’an passé, il y aura toujours votre domestique et votre concierge étrangers pour vous remercier de les en gratifier et qui les offriront peut-être eux-mêmes à leurs enfants qui sont au pays et rêvent de pouvoir enfin par-ler tout leur content à leurs parents.

Nicole HATEM

32 – Le salut par le téléphone portable La vie, mode d’emploi

Myrto VOGIATZI

Créée en 2002, une coopéra-tive du Liban-Sud mène sa propre lutte pour la réhabili-tation socioprofessionnelle des victimes de guerre et de muni-tions non explosées. Une lutte solitaire et souvent instrumen-talisée tant par les pouvoirs publics que par les organisa-tions internationales.

De loin, la vie de Charbel Khawand n’a rien d’exception-nel. La plupart de son temps, quand il ne le passe pas dans son magasin de meubles à Saïdoun, un village monta-gneux du caza de Jezzine, il le consacre à son poulailler. Deux à trois heures de tra-vail chaque matin suffisent pour une récolte de 300 à 450 œufs par jour, et un revenu supplémentaire de 300 dol-lars par mois. Un exploit non négligeable si on considère que Charbel a survécu à l’explosion d’une mine en 1988 qui l’avait gravement blessé au bas du dos et au visage. « J’étais au volant et j’allais en direction de mon terrain quand l’explosion a eu lieu. La mine était probable-ment enterrée sous la route », raconte-t-il.

Une coopérative pas comme les autres

Âgé de 61 ans et père de trois fils, Charbel Khawand n’est pas seul aujourd’hui dans ses efforts. Depuis presque 15 ans, il est membre de B. Baladi, une coopérative du village voi-sin de Azour, qui se charge de

l’emballage et de la vente des œufs qu’il produit.

Établie en 2002 à l’initiative de l’ONG World Rehabili-tation Fund (WRF), avec le soutien du Leahy War Victims Fund et de l’USAid, la coopé-rative est principalement com-posée de victimes de guerre, de mines et de munitions non explosées, et vise à leur autono-misation économique. Ses 200 membres participent à trois do-maines d’activités  : la produc-tion de volailles et d’œufs, l’api-culture et la fabrication du miel, ainsi que les herbes médicinales. « Nous entretenons un système de production décentralisé. Par exemple, si un membre choisit de travailler dans la production d’œufs, nous lui fournissons les poules et les aliments pour qu’il les élève dans son propre terrain, puis nous récupérons les œufs pour les emballer et les transformer en produits finis  », explique Jean-Claude Karam, directeur général de la coopérative. Quant aux apicul-teurs, chacun reçoit des ruches pour récolter le miel, avant que celui-ci ne soit extrait et tamisé, pendant trois à six jours, dans des maturateurs métalliques.

Outre l’équipement four-ni, des formations de trois jours sont offertes à tous les membres, à condition qu’ils remplissent les critères des bourses disponibles. D’après Toufic Rizkallah, directeur adjoint du WRF, 335 bourses ont, en tout, été attribuées, jusqu’en 2012. «  En incitant ces personnes à travailler depuis

leurs villages, à acheter locale-ment leurs matières premières et à vendre leurs produits orga-niques sur les marchés locaux, non seulement on les a aidés à reconstruire leurs vies, mais on a aussi réussi à créer un cycle économique  », indique-t-il à L’Orient-Le Jour. Depuis la création de la coopérative, plusieurs de ses membres se sont détachés pour créer leurs propres entreprises.

Or la gestion est en réalité beaucoup plus exigeante qu’elle peut le paraître. Issus de milieux divers et distincts, les membres de la coopérative n’ont, au départ, aucune compétence managériale. « Certains d’entre eux étaient des soldats, d’autres des fermiers ou des profes-seurs. Ils n’ont aucune idée de la mise en place d’un système comptable commun, voire d’un système tout court, et doivent

être formés à partir de zéro  », déplore Toufic Rizkallah. Défi considérable, d’autant plus que depuis 2013, B. Baladi ne bénéficie plus d’aucun soutien financier, à l’exception des bourses occasionnelles d’orga-nisations internationales ou des maigres subventions du gou-vernement. Bien que la coopé-rative soit exonérée de TVA, la concurrence enflammée par les produits illégalement impor-tés sur le marché libanais l’a contrainte à baisser sa produc-tion d’œufs d’environ 40 % et à limiter les points de ventes pour certains de ses produits.

L’aide aux victimes « n’est plus sexy »

La baisse des financements coïncide d’ailleurs avec une réduction générale des dons destinés à l’action antimine au Liban ces dernières années. « Suite au retrait des Israéliens en 2000, le Liban avait reçu un grand nombre de donations in-ternationales destinées tant au déminage des terrains conta-minés qu’à la réhabilitation des victimes  », précise Habbouba Aoun, coordinatrice du Centre de ressources sur les mines à l’Université de Balamand. «  Après le largage d’au moins quatre millions de munitions à fragmentation sur le Liban par Israël en juillet 2006, malgré la mobilisation de ressources supplémentaires, l’aide finan-cière a commencé à diminuer à cause de l’apparition de plu-sieurs crises parallèles », ajoute-t-elle. Cela dit, dans un pays où la majorité des fonds alloués à la lutte antimine proviennent de l’étranger, cette diminution

a affecté beaucoup moins les activités de déminage que les programmes d’assistance aux victimes.

En effet, les services de réha-bilitation des ministères de la Santé ou des Affaires sociales, ainsi que des organisations internationales, sont souvent li-mités à des services de court ou de moyen terme (qui consistent principalement à leur procu-rer des appareillages orthopé-diques), négligeant leur réin-sertion socioprofessionnelle et une assistance médicale inscrite dans la durée. « L’assistance aux victimes reste l’aspect le moins sexy actuellement ; il a toujours été débattu mais aujourd’hui on en parle beaucoup moins », souligne Henri Francois Mo-rand, directeur de programme au sein de la Finul, qui contri-bue de façon marginale au déminage des abords de la ligne bleue. « C’est un secteur qui est mal organisé et faiblement in-tégré aux politiques sociales. Or ce qu’il faut éviter en termes de prise en charge sociale, ce sont les politiques parallèles ; il faut, au contraire, que les mêmes instruments soient utilisés pour la prise en charge d’une victime de mine et d’une victime d’acci-dent de voiture par exemple, même s’il s’agit de cas complè-tement différents », ajoute-t-il. Lui-même attribue le manque d’une assistance à long terme à « l’effet CNN » qui entraîne une baisse d’intérêt après une certaine période de temps.

Face à cette « amnésie passa-gère », les ONG locales sont les seuls remparts fiables. Installées tant dans des centres urbains que dans des zones rurales, leur longue présence sur le terrain et leur approche communau-taire permettent une assistance stable et personnalisée, que les organisations internationales et le gouvernement ont du mal à fournir. « Le gouvernement ne se concentre que sur les activi-tés de déminage, aux dépens des services de réhabilitation. De leur côté, les grandes orga-nisations internationales sont souvent politisées et utilisent les victimes des mines et des munitions à fragmentation pour attirer des fonds », déplore Raëd Mokaled, ambassadeur du combat contre les armes à sous-munitions auprès de Handicap International.

Une coopérative du village de Azour permet à des survivants de la guerre d’accéder à une autonomie économique.

Survivants de la guerre

Victimes de mines, ils se forgent quand même une vie

Le combat de Raëd Mokaled contre les mines a commencé le 12 février 1999, le jour où il a perdu son fils, Ahmad, d’une explosion d’une munition non explosée quand il avait à peine cinq ans. « C’était son anni-versaire, on l’a donc retiré de l’école avec son frère, Adam, pour aller le célébrer dans un parc situé à cinq kilomètres de Nabatiyeh. Ahmad a soufflé ses bougies puis est allé jouer dans le parc avec trois autres enfants. C’est alors que j’ai entendu l’explosion. J’ai couru voir ce qui se passait, et j’ai

vu Ahmad allongé par terre, en train de saigner… J’étais volontaire pour la Croix-Rouge libanaise pendant 15 ans, et pourtant je n’arrivais pas à réfléchir, j’avais oublié tout mon entraînement. Il m’a dit Baba, je n’ai pas compris le reste. Je l’ai pris à l’hôpital où il a souffert pendant quatre heures avant de mourir », raconte-t-il.Depuis, Raëd Mokaled n’a ces-sé de lutter pour l’interdiction des bombes à fragmentation et la réhabilitation des victimes au Liban et dans le monde

entier. Ses efforts semblent pourtant constamment tomber dans le vide : « Je suis allé jusqu’en France, en Norvège et même aux États-Unis pour partager mon expérience et mobiliser le soutien de politi-ciens et de donateurs. Mais je me suis vite rendu compte que mon combat est instrumenta-lisé par des organisations inter-nationales et des politiciens qui profitent de ma situation pour attirer des fonds. Puis quelques années plus tard on m’oublie, on oublie mon fils. Je vous en prie, n’oubliez pas mon fils ! »

« Je vous en prie, n’oubliez pas mon fils »

Victime d’une munition non explosee à l’âge de 33 ans, Charbel Khawand est un des premiers membres de la cooperative B. Balady.

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6 Technologies mercredi 7 septembre 2016

Événement

La réalité virtuelle devient réelle au Salon IFA de Berlin

Quasiment pas un stand de cet immense rassemblement de l’électronique grand pu-blic, qui fermera ses portes ce soir, sans un casque massif et opaque à se mettre sur le nez.

Là un adolescent gesticu-lant, visiblement à la chasse de méchants que lui seul peut voir, là une personne le nez en l’air pour regarder le ciel d’une vidéo 3D.

Les attractions des mon-tagnes russes sont ce qui marche le mieux pour vivre pleinement une première expérience de réalité virtuelle, estime Daniil Shcherbakov, du fabricant russe de casques et applications de réalité vir-tuelle Fibrum. L’impression de chuter à toute vitesse sans que ses pieds ne quittent le sol.

« C’est une véritable expé-rience en live », met en avant André Gröger, porte-pa-role du Fraunhofer Heinrich Herz Institute. L’institut de recherche allemand montre

à l’IFA à quoi ressemble une expérience télévisuelle en 3D, permettant ainsi de voir ce qu’une équipe télé est en train de faire pendant le tournage d’une émission par exemple. « Vous pouvez aussi sentir la clameur d’un stade lors d’un match », assure M. Gröger.

Pour Franz Troppenhagen, responsable produits chez le spécialiste allemand de l’op-tique Zeiss, 2016 est l’année de la réalité virtuelle, « parce que les gens sont maintenant en train de voir les avantages qu’il y a ». Ce que démontre la popularisation des camé-ras 360° comme les Insta360 du chinois Arashi Vision, qui permettent de filmer tout autour de soi et ensuite de vi-sionner cette vidéo en 3D avec le casque adapté.

La multiplication des casques de réalité virtuelle, bien au-delà des plus connus Samsung Gear VR ou Oculus Rift, dans lesquels on insère

son smartphone, avec des prix pouvant être de moins de 100 euros, en est une autre preuve. Peut-être par manque d’un champ d’applications suffi-sant, le marché de la réalité augmentée, où ce que l’on voit pour de vrai est agrémentée d’éléments virtuels, ne fait pas autant parler à l’IFA, et ce malgré le succès mondial du jeu Pokemon Go.

Deux mondes différents« Réalité virtuelle (VR) et

réalité augmentée (AR) sont deux mondes différents, ils ne sont pas en compétition. Pour l’heure, la réalité virtuelle est encore davantage pour geeks », alors que la réalité augmentée peut commencer avec une simple application permettant d’animer des colo-riages par exemple, estime M. Shcherbakov.

Si les deux sont « à distin-guer clairement », une certaine convergence n’est pourtant pas

à exclure « à moyen terme », avec les nouvelles lunettes de réalité augmentée, comme le HoloLens de Microsoft, autorisant des applications semblables à celles de réalité virtuelle, note Klaus Böhm, directeur au cabinet Deloitte. Mais c’est derrière une vitre que Microsoft se contente encore de montrer HoloLens. Les ventes des lunettes inte-ractives Google Glass ont, elles, été suspendues.

Pour l’heure, au-delà du matériel différent nécessaire à la réalité virtuelle ou à la réalité augmentée, « les applications se distinguent encore nette-ment », la première se concen-trant beaucoup sur l’univers du jeu et du divertissement, quand la deuxième a déjà des applications techniques dans les entreprises, explique Klaus Böhm. « La réalité augmentée est un marché avec un très fort potentiel, mais la technolo-gie n’est pas encore là et les

applications manquent, mais cela viendra. Si vous revenez à l’IFA dans cinq ans, vous verrez des applications AR très sympas ,», promet Franz Troppenhagen.

D’ores et déjà, sur le stand de TCL, un homme se posi-tionne au centre d’un cercle blanc au sol, face à un im-mense écran. Puis le voilà qu’il apparaît dans le décor réel de l’IFA, mais avec des bras bioniques tirant sur des robots.

Le fabricant chinois de télé-viseurs a choisi un jeu de réa-lité augmentée pour illustrer l’avenir des écrans, toujours plus grands et plus précis. « Dans cinq à huit ans, vous regarderez un écran à votre mur et vous ne serez plus ca-pable de dire si c’est la réalité ou un écran », anticipe Marek Maciejewski, le directeur du développement.

(Source : AFP)

Et pourquoi ne pas regarder un show télé comme si vous étiez dans le public ? Ou visionner vos vidéos de vacances comme si vous y étiez encore ? Les champs du possible de la réalité virtuelle tiennent la vedette au Salon high-tech IFA de Berlin.

Loisirs

Quand le high-tech se jette à l’eau

Le dernier smartphone de chez Sony est résistant à l’eau « naturellement », a mis en avant le groupe japonais, en le présentant derrière un rideau de gouttelettes d’eau. Idem pour la nouvelle smartwatch de Samsung, la Gear S3, dé-voilée pendant le Salon.

Certaines rumeurs vou-draient que l’iPhone 7 devant être présenté aujourd’hui à San Francisco le soit à son tour.

« Le smartphone est main-tenant omniprésent et utilisé en permanence, alors il peut se passer beaucoup de choses. Du coup, la propriété étanche d’un smartphone est devenue de plus en plus importante », explique Timm Lutter, de la fédération allemande du high-tech Bitkom.

Pour Guillaume Berlemont, directeur marketing pro-duits mobiles chez Samsung France, cela montre qu’un «  objet du quotidien même beau doit aussi être pratique, ce qui veut dire pouvoir résis-ter à la vie quotidienne ».

Sony revendique les pre-miers pas en matière de smartphones waterproof. Cela remonte au Xperia Z il y a environ trois ans.

« C’est une demande des consommateurs, un argument de vente, une différencia-tion », selon le directeur géné-ral de Sony Mobile France, Jean-Raoul de Gélis.

Pour les sportifsLe constructeur réserve tou-

tefois cet atout au haut de sa

gamme. « Il faut travailler sur l’étanchéité de chaque aspérité du produit, de l’écran, de tous les connecteurs et forcément techniquement, ce sont des produits beaucoup plus com-plexes à réaliser », précise M. de Gélis.

Dans l’univers de l’électro-nique grand public, fabricants de smartphones et montres connectées sont loin d’être les seuls à promettre des produits en mesure de vous suivre à tout moment. Les précurseurs ont été les appareils s’adres-sant aux sportifs, qu’il s’agisse d’écouteurs audio, lecteurs MP3, ou des caméras tout ter-rain GoPro.

Chez JVCKenwood, en plus d’une gamme de petits écouteurs pour sportifs, ce sont aussi les camescopes Eve-rio qui résistent à l’eau, jusqu’à 5 mètres de profondeur,

tout comme à la poussière et aux températures négatives. « C’est un produit familial, on a besoin qu’il fonctionne tout le temps », explique Guil-laume Briot, responsable mar-keting de la filiale française.

En revanche, le japonais a décidé de ne pas chercher à rendre étanches ses casques audio. « Cela n’a pas trop d’in-térêt car la source (de la mu-sique) n’est pas waterproof », argumente M. Briot.

Éducation du consommateur

« Nous assistons à une ten-dance de chaque appareil à de-venir plus résistant à la pous-sière et à l’eau, mais c’est une décision de chaque entreprise de le mettre ou non en avant dans son discours marketing », explique Ian Fogg, analyste chez IHS. Car l’exercice peut

s’avérer délicat : étanchéité ne veut pas dire que tout est per-mis.

Samsung a lui choisi de faire la publicité du dernier Galaxy S7 avec un jeune homme amoureux qui fait tomber par mégarde son téléphone en faisant la vaisselle. Il s’agit là d’une immersion accidentelle de quelques instants. « On n’a pas dit que c’était un appareil aquatique », prévient Guil-laume Berlemont.

Généralement, les appareils présentés comme résistants à l’eau sont dotés d’une certifi-cation IP68, c’est-à-dire avec une protection contre une immersion à plus d’un mètre pendant une demi-heure. Cela marche donc contre la pluie, les éclaboussures et les immersions par inadvertance, mais certainement pas si le téléphone est laissé une demi-journée au fond de la piscine. « Il y a un gros travail d’édu-cation auprès des consomma-teurs à faire. Ce n’est pas fa-cile », reconnaît le responsable de Sony Mobile France.

Vern Smith, directeur du développement de Monster Products, lui, n’hésite pas  : il saisit une petite enceinte noire et la lance dans une bassine. Elle remonte à la surface, crache un peu d’eau par les haut-parleurs et le son reprend de plus belle. Pour se distin-guer des autres, le groupe américain a lancé une enceinte flottante. De quoi barboter en musique.

(Source : AFP)

Le smartphone qui survit à une chute dans la piscine, la radio qui vous suit sous la douche ou les écouteurs insensibles à la transpiration de votre jogging. Au Salon IFA, la résistance à l’eau devient un élément-clé du high-tech.

Consommation

Les tendances de l’électronique grand public

VOYAGE DANS L’UNIVERS DE LA RÉALITÉ VIRTUELLE – Le sigle VR, pour Virtual reality, est sur toutes les lèvres cette année à l’IFA : voyager en 3D avec l’illusion du réel. Tout en pré-sentant sa dernière montre connectée, Samsung propo-sait ainsi de faire un tour sur des montagnes russes avec son casque spécial Gear VR.

Ciblant pour l’heure sur-tout les joueurs de jeux vidéo, la réalité virtuelle se trouve de plus en plus d’applications et de potentialités. Tourisme, visionnage de concerts ou évé-nements sportifs comme si on y était, vivre l’info au plus près, comme le New York Times qui propose désormais des vidéos en 3D. « La liste des possibi-lités s’allonge chaque jour », assure Hans-Joachim Kamp, président de la fédération alle-mande d’électronique grand public GFU. Et, selon le cabi-net Deloitte, la réalité virtuelle va influencer l’ensemble du sec-teur high-tech, car il faut des contenus adaptés, des smart-phones ou des ordinateurs avec une très haute qualité d’images, des casques ou des lunettes pour visionner, des plateformes rassemblant les contenus dispo-nibles, à l’image du Daydream de Google à venir cet automne.

DES SMARTWATCHES AUX ALLURES DE MONTRES – Quand les pre-mières montres connectées ont fait leur apparition il y a quelques années, elles vou-laient ressembler davantage à un mini-smartphone au poi-gnet, généralement rectan-gulaires ou carrées. Les der-

niers modèles montrent une volonté des constructeurs de se rapprocher de l’apparence d’une montre classique, pour conquérir un public plus large que celui des seuls fans de gadgets high-tech.

Les nouvelles Gear S3 de Samsung ou ZenWatch3 d’Asus, dévoilées à l’IFA, en sont l’exemple même. Rondes, bracelets classiques en plas-tique ou en cuir, aiguilles sur un cadran éclairé en perma-nence. « On estime que le marché des smartwatches va doubler d’ici à deux ans, mais pour pouvoir vraiment démo-cratiser ces montres intelli-gentes, il faut surtout s’ouvrir au monde de la montre », a ex-pliqué Guillaume Berlemont, directeur marketing de pro-duits mobiles chez Samsung France. Le cabinet Gartner table sur la vente de presque 67 millions de montres connec-tées en 2017 dans le monde, contre 30 millions en 2015.

TÉLÉVISEURS : LA COURSE À LA HAUTE DÉFINITION SE POURSUIT – La course à la télé toujours plus grande a laissé la place à celle de l’image la plus précise. Et le développement seule-ment progressif de contenus, films et autres, disponibles en très haute définition, ne freine pas l’apparition de téléviseurs toujours plus fins et aux images toujours plus nettes. Les allées de l’IFA sont ainsi remplies d’écrans ultra-HD (ou 4K), LCD ou Oled. Rendant plus naturelles les couleurs et amé-liorant les contrastes au point d’être vraiment ébloui par les phares d’une voiture, la tech-nologie HDR (pour High Dy-namic Range) s’impose aussi.

Sharp est allé plus loin en faisant miroiter pour les années à venir des téléviseurs qui ne seraient plus systémati-quement rectangulaires, mais pourraient prendre n’importe quelle forme, grâce à une technologie baptisée IGZO.

Nourries par l’Euro de foot ou les Jeux olympiques, les ventes de téléviseurs ont aug-menté de 4,8 % en Europe à 23,3 millions d’appareils au premier semestre 2016, selon le cabinet GfK. Celles de télés Ultra-HD, à la résolu-tion quatre fois meilleure que les Full-HD, ont bondi à 4,1 millions d’unités (contre 1,6 million un an plus tôt). Par ailleurs, plus de 40 % des télé-visions vendues dans le monde se connectent à Internet.

QUAND L’ÉLECTROMÉNAGER PARLE AU SMARTPHONE – Un réfrigéra-teur qui vous indique combien de yaourts il reste, un chauf-fage qui baisse dès qu’une fenêtre s’ouvre, ou encore une machine à laver program-mable depuis son bureau : l’IFA est encore cette année la scène d’exposition de la maison connectée, celle qui permet une utilisation cen-tralisée à distance, depuis son téléphone ou sa tablette, des appareils électroménagers, le tout en cherchant à consom-mer le moins d’énergie pos-sible. L’allemand Bosch fait ainsi la démonstration de son système baptisé Home Connect, qui permet via une application sur son smartphone – et à conditions d’appareils compa-tibles – de faire un cappuccino ou un expresso à distance en fonction des goûts de chacun, baisser la température du four depuis son canapé ou laisser le lave-vaisselle choisir le pro-gramme le mieux adapté.

(Source : AFP)

À seulement quelques mois de la période de Noël, moment phare des achats de produits high-tech, le Salon IFA a dévoilé les tendances de l’électronique grand public.

Le Salon de l’électronique grand public IFA fermera ses portes ce soir.

Quasiment pas un stand sans un casque massif et opaque à se mettre sur le nez. Photos AFP

Le dernier smartphone de chez Sony est « naturellement » résistant à l’eau. Photo AFP

Quand le frigo parle à la tablette ou au smartphone : combien reste-t-il de yaourts ? Photo AFP

Des innovations à la pelleEntre smartphones ultraconnectés, télé-viseurs ultrafins et réfrigérateurs ultraé-conomes en énergie, les fabricants de high-tech présentent aussi des nouveau-tés diverses, simples gadgets ou véri-tables objets simplifiant la vie. En voici quelques-unes...

ENLEVER LES ODEURS SANS LAVER – Le dîner de la veille dans ce petit restaurant était délicieux, mais cela devient moins appé-tissant quand votre veste en a gardé les odeurs le lendemain. Pour que l’odeur du cigare de votre voisin ne vous suive plus, Siemens propose sur ses machines à laver une fonction, baptisée SensoFresh, qui, sans lancer de cycle de lavage, élimine les mauvaises odeurs en 30 à 45 minutes.

UN ASSISTANT PERSONNEL À VOTRE OREILLE – Envoyer un SMS sans sortir son téléphone de la poche, entendre de quoi votre agenda de demain est fait, se faire souffler à l’oreille quelle est la météo des prochains jours ou encore se faire dicter la bonne route : avec son Xperia Ear, une oreillette de moins de 3 centimètres, Sony va plus loin dans les objets high-tech qui se portent. « Ce

n’est pas une oreillette Bluetooth, mais un assistant personnel qui permet d’agir avec son smartphone sans avoir à le toucher », promet Jean-Raoul de Gélis, directeur général de Sony Mobile France.

UNE MACHINE QUI PLIE LE LINGE – Ce n’est pas encore pour maintenant, mais Panasonic a promis qu’en 2019, une machine serait capable de laver le linge, le sécher mais aussi ensuite de le plier et le ranger. Dès 2017, le robot « Laundroid », développé en collaboration avec Seven Dreamers et Daiwa, devrait déjà être disponible pour replier le linge. La machine étend le vête-ment, reconnaît sa forme, le plie soigneu-sement, avant de mettre en pile les tee-shirts avec les tee-shirts ou les pantalons avec les pantalons.

SMARTWATCH POUR ENFANT – Qui a dit que les derniers gadgets à la mode étaient réservés aux adultes ? Elari propose une smartwatch pour enfant. Avec son gros bracelet en plastique aux couleurs vives, Fixitime permet à l’enfant de recevoir des appels, d’appeler jusqu’à 60 numéros préenregistrés. Cette montre connectée a

aussi un bouton SOS et permet aux pa-rents de savoir où sont leurs enfants grâce à une fonction GPS intégrée.

GPS POUR SCOOTER – Les conducteurs de scooter pourront désormais garder les mains sur le guidon tout en trouvant sans problème leur chemin. Le spécialiste des GPS TomTom a dévoilé un appa-reil spécifiquement dédié aux deux-roues urbains. Rond dans un cadre coloré, ce GPS possède un écran tactile étanche fixé au rétroviseur, qui permet de lire en conduisant les informations transmises par le smartphone du conducteur.

(Source : AFP)

Un GPS spécifiquement dédié aux scooters et autres deux-roues. Photo AFP

Cherchant à se démarquer de la concur-rence sur le marché libanais, Huawei Consumer Business Group a présenté, en présence de cadres supérieurs de Huawei Liban, le tout nouveau Y6II, au cours d’une cérémonie mettant en relief les ca-ractéristiques d’un appareil à la fois écono-mique et de qualité.

Le nouveau-né de la série Y de Huawei, le Y6II, comparé à ses prédécesseurs, est doté d’un écran plus large de 5,5 pouces, d’un appareil photographique frontal plus performant, d’une capacité plus impor-tante et d’une autonomie plus grande. L’extraordinaire appareil photo frontal de 8MP, doté d’une ouverture de f2,0, destiné aux selfies réussis, constitue un des principaux atouts de ce téléphone. Il possède de même un appareil photogra-phique dorsal de 13 MP. La batterie de 3 000 mAh jouit d’une autonomie amélio-rée de plus de 30 %.

« Nous croyons que chaque individu

détient le droit de profiter de la haute technologie. Chez Huawei, nous veillons à fournir aux utilisateurs des modèles très performants dotés de designs agréables, le tout sous garantie », a expliqué Scott Huang, directeur Liban de Huawei. « La série Y de Huawei cible en particulier les jeunes avec ses formes arrondies et ses couleurs, rencontrant un franc succès au-près d’eux », a-t-il ajouté.

Actuellement troisième plus grand fa-bricant de téléphones intelligents dans le monde, Huawei est déterminé à se posi-tionner en tant que marque innovante et performante parmi ses concurrents. Avec une part de marché qui croît rapidement, les appareils Huawei sont désormais synonymes de qualité, non seulement en termes d’innovation, mais aussi pour leur design très tendance, un vrai régal pour les utilisateurs.

(Publi-information)

Cérémonie

Huawei lance le nouveau Y6II au Liban

Scott Huang, directeur Liban de Huawei, au cours de son intervention.

Page 7: Et il ne pleut même pas encore Liban - lorientlejour.com · nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des ... Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin:

7Carnetmercredi 7 septembre 2016

Raphaël Sabbagha et son épouse Marina (née Thotiades)Rose-Marie Sabbagha Nora et John Ricciardi Émile et Edmond Sabbagha Raphaëlla, Claudia et Marc Ricciardi (à l’étranger) ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, belle-mère et grand-mère

LAURICE ALEXIS ABDULHAKVve Émile Sabbagha

L’absoute sera donnée aujourd’hui mercredi 7 septembre à 14h, en l’église Saint-Nicolas des grecs-orthodoxes, à Achrafieh.L’inhumation aura lieu dans le caveau de la famille, à Mar Mitr. Les condoléances seront reçues aujourd’hui mercredi 7 septembre, avant et après l’absoute, à partir de 11h, ainsi que jeudi 8 et vendredi 9 septembre, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Nicolas des grecs-orthodoxes, à Achrafieh.

Z

RichardViviane, épouse Georges Frangié, et leur familleLina, épouse Saadallah Salamé, et leur familleMichelineÉdouard KhaliféJoseph Khalifé, ses enfants et leurs familles Les filles de feu Albert et leurs famillesLe fils de feu Maroun, Richard, et sa familleMinerva, épouse Chawki Abou Jaoudé, et familleLes enfants de feue Laurice Massaad et leurs famillesont la douleur d’annoncer le décès de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur, belle-sœur et tante

ALBERTA TANIOS KHALIFÉVve Chéhadé Rachid Tawil

L’absoute sera donnée demain jeudi 8 septembre à 14h, en la cathédrale Mar Zakhia, à Ajaltoun.La dépouille mortelle sera transférée à son village natal Qaïtoulé, Jezzine, où l’inhumation aura lieu dans le caveau de la famille.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, dans le salon de la cathédrale Mar Zakhia, à Ajaltoun, ainsi que vendredi 9 septembre, de 11h à 19h, dans le salon de la cathédrale de la Résurrection, à Rabié, Raboué, Kornet Chehwane.

Z

Georgette Youssef Doumit NohraGrace, épouse Antoine Dib, et leurs enfantsTatiana, épouse Fadi Hélou, et leurs enfantsLeila, Vve Yorgo, ses enfants et leurs famillesLes enfants de feu Spiro et leurs familles Hélène, Vve Anasti, ses enfants et leurs famillesSophia, Vve Costa, ses enfants et leurs famillesMaguy, Vve ÉliaMona, Vve Taki, ses enfants et leurs famillesManoont la douleur de faire part du décès de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère et oncle

THÉODORE (FRANÇOIS) PANAYOTI ANDRÉOTIS

Les obsèques auront lieu aujourd’hui mercredi 7 septembre à 15h, en l’église Notre-Dame de la Présentation, Achrafieh.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que jeudi 8 septembre dans le salon de l’église Notre-Dame de la Présentation, Achrafieh, puis vendredi 9 septembre, de 11h à 19h, dans le salon de l’église Mar Nohra, à Smar Jbeil.Prière de remplacer les couronnes par des dons à l’église.

Z

Yolande LabakiMe Mikhaël (Mike) LabakiChristelle, épouse Khalil el-Assouad, et familleJean-Yves (à l’étranger)Les filles de feu Akl et leurs famillesLes enfants de feu José et leurs famillesLes enfants de feue Marie-Noëlle Armand Labaki et leurs famillesGermaine, épouse Riad al-Asmar, et leurs enfantsLes enfants de feue Marie-Thérèse Nehmé Ghostine et leurs famillesLes enfants de feue Paula, épouse William Harfouche, et leurs famillesainsi que tous les habitants de Baabdateont la douleur de faire part du décès, survenu le 6 septembre 2016, à Baabdate, de leur regretté frère, oncle, neveu et cousin

DANY JEAN LABAKI

Les obsèques auront lieu demain jeudi 8 septembre à 16h30, en l’église Notre-Dame de la Délivrance, à Baabdate.Les condoléances seront reçues aujourd’hui mercredi 7, jeudi 8 septembre, avant et après l’inhumation, puis vendredi 9 septembre, de 11h à 19h, dans le salon du couvent Saint-Antoine-de-Padoue, à Baabdate.

Pour le quarantième jour du décès du regrettéROGER FOUAD BOUERI

une messe sera célébrée pour le repos de son âme, demain jeudi 8 sep-tembre à 18h30, en l’église Saint-Phocas, à Ghadir, Jounieh.Les condoléances seront reçues avant et après la messe à partir de 17h dans le salon de l’église.La famille du disparu prie les parents et amis de s’associer à ses prières.

Nécrologie

Quarantième

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Pour les hommages, s’adresser à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444.

Les résultats de Yawmieh n° 162Yawmieh 3 : 902Yawmieh 4 : 9989Yawmieh 5 : 25753

L’Orient : Fondé par Georges Naccache en 1924Le Jour : Fondé par Michel Chiha en 1934

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CommunautésL’Église protestante françaisecélèbre son culte de rentrée

VillagesSir el-Denniyé se dote d’espaces verts

UniversitésSoirée mariale à la NDU

Table rondeConférence sur la proposition de loi pour abolir l’article 522 du code pénal

L’Église protestante française de Beyrouth célébrera son culte de rentrée le dimanche 11 septembre, à 10h30, au Collège protestant français, rue Madame Curie, à Ko-

raytem. À partir de cette date, les cultes auront lieu tous les dimanches aux mêmes lieu et heure. Le service de Sainte-Cène est proposé le dernier dimanche du mois.

La municipalité de Sir el-Den-niyé a lancé hier une campagne pour la promotion des espaces verts en plantant plusieurs sapins tout au long de l’entrée de la localité. Des bacs à plante ont été installés des deux côtés de la route et aménagés pour accueillir les arbustes, et ce dans le but de rendre Sir el-

Denniyé plus accueillante et plus verte. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une campagne lancée par la muni-cipalité pour promouvoir les espaces verts et embellir cette localité qui est connue pour être une destination estivale, a dit Ahmad Alam, président de la municipalité.

La communauté de l’Ange gardien-Apôtres de l’amour organise une soirée poétique mariale le samedi 10 et le

dimanche 11 septembre à 20h00 au théâtre de l’univer-sité Notre-Dame de Louayzé (NDU). Entrée libre.

Le Rassemblement démo-cratique de la femme liba-naise organise une table ronde sur la proposition de loi pour abolir l’article 522 du code pénal relatif au viol, aujourd’hui à 17h30, au siège de la municipalité de Zouk Mikaël. Prendront part à cette réunion les députés Élie Keyrouz (Forces libanaises) et

Élie Marouni (Kataëb).Rappelons que, conformé-

ment à l’article 522, l’auteur d’un viol, d’un enlèvement ou d’un détournement de mineure est exempté de toute sanction s’il épouse sa vic-time. Récemment, M. Key-rouz avait présenté une pro-position de loi pour abolir l’article en question.

Aide humanitaireCentre social du CJC – cas 4 658Une patiente âgée de 46 ans, célibataire, a à sa charge sa famille composée de cinq personnes, travaille comme femme de ménage, présente un reflux gastro-œsophagien, ainsi que des douleurs lom-baires. Elle doit être hospi-talisée pour radio et examen approfondis. Malgré l’aide

du ministère de la Santé, elle n’arrive pas à couvrir les frais. Souhaiterions réunir la somme de 300  000 LL comme contribution à ce cas. Le cas 4 657 est couvert. Merci. Fransabank – Tabaris n° 20.10.0302648.03. Tél.  : 01/335844, cell.  : 70/145301, après-midi 01/335750.

Le Musée national de Beyrouth ouvert tous les jours de 09h00 à 17h00 sauf les lun-dis. Tél. : 01/612295

Le Musée de Cilicie - Antélias 10h00 à 17h00, fermé lu. Tél.: 04/523461

Le Musée archéologique de l’AUB 09h00 à 17h00, fermé sa./di. Tél.: 01/340549

Musée Terbol, écomusée de la Békaa 09h00 à 18h00, fermé lu.

Musée du palais de Beiteddine 10h00 à 18h00, fermé lu. Tél.: 05/503650

Musée Marie Baz, palais Fakhred-dine II, Deir el-Qamar, 8h30 à 20h00. Tél.: 05/511666

Musée maritime Tél.: 01/891548 – 03/626069

Le Musée de la préhistoire libanaise rue de l’Université Saint-Joseph, ma./me./ve./sa. 09h00 à 15h00. Tél.: 01/339702

Le Musée Pépé Abed, Byblos, 10h00 à 18h00

Le Musée du savon, rue Moutran, Médina de Saïda, 08h30 à 17h00, fermé vendredi. Tél.: 07/733353

Robert Mouawad Museum rue de l’Armée, Zokak el-Blatt. Tél.: 01/980970

Planète de la découverte Musée des sciences pour enfants, rue Omar Daouk centre-ville. Tél.: 01/980650.

Le Musée du palais Debbané vieille ville de Saïda, 09h00 à 18h00, fermé le vendredi. Tél.: 07/720110

Le pressoir à mélasse tradition-nel à Ras-Baalbeck. Tél. : 03/360805

Musée maritime : Les merveilles de la mer, Jdeidet el-Metn. Tél.: 01/891548.

Musée du Patrimoine libanais Aïn Najm, Beit Méry de 8h30 à 17h00. Tél.: 03/850800.

Musée des minéraux, mim, rue de Damas sur le campus de l'in-novation et du sport à l'USJ, de 10h à 13h et de 14h à 18h. Tél.: 01/421672.

MUSÉES

Annuaire

APPELS D’URGENCEFORCES DE SÉCURITÉIntérieure : 112Pompiers : 175Défense civile : 125Croix-Rouge : 140

DOCTORS AT HOME 01/444400HOME CARE LEBANON : 01/388344

SERVICES PUBLICSCommunications internationales : 100Information (télé.) : 1515Ogero (réparations des lignes télépho-niques) : 139Aéroport : 150Électricité du Liban : 01/442720Office des eaux de Beyrouth : 01/386760

Festival de Amchit

Une parade de voitures anciennes clôture la première édition

Parrainée par le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, la 1re édition du Festival de Amchit, baptisée Amchit - Les nuits de la corniche 2016, qui s’est parée pendant trois jours d’un florilège de soirées artistiques et d’acti-vités diverses, a accueilli la chanteuse Nancy Ajram et la troupe des frères Chéha-dé, et s’est clôturée par une parade de voitures classiques anciennes et rares.

L’événement a été marqué par la participation de plus de 100 véhicules et l’afflux de milliers d’amoureux de voi-tures anciennes, venus assis-ter au défilé.

Le cortège, qui s’est élan-cé de la corniche du géné-ral Michel Sleiman, était accompagné d’une foule de

supporters et d’une escorte de motocyclettes, ainsi que de troupes de mariachis mexicains.

Un jury formé de spé-cialistes a choisi le véhicule gagnant dans chacune des quatre catégories repré-sentées. Une Ford série A, modèle 1929, appartenant à Rouhana Melhem, a rem-porté le prix de « la meilleure voiture historique  », alors qu’une Jaguar E, série 1, mo-dèle 1967, a obtenu celui de «  la meilleure voiture remise à neuf  ». Quant au prix de «  la voiture la plus popu-laire », il a été récolté par une Volswagen Beatle, modèle 1963, appartenant à Michel Abi Nasr. Enfin dans la caté-gorie « Funky car », les jurés ont applaudi une Cadillac

modèle 1950, dans laquelle était monté un couple de

jeunes mariés, M. et Mme Albert Rouhana.

La parade.

Des modèles qu’on n’a pas vus depuis longtemps. Les lauréats.

Des sapins ont été placés à l’entrée de Sir el-Denniyé. Photo Ani

Liban

Météo

Vent N-O – 10 à 25 km/h.Humidité 60 à 80 %.Visibilité bonne à mauvaise en montagne.Mer moyennement agi-tée, 29°.

23/32°13/22°

17/33°16/24°

24/30°

23/31°

17/33°

17/33°

Un temps estival humide intéressera le BMO au cours des prochains jours. Le temps sera aujourd’hui peu nuageux à partiellement nua-geux, brumeux en montagne. Demain, le temps sera partiellement nuageux, avec une légère baisse des températures, notamment dans l’hinterland et en montagne.

Abou Dhabi 32/40°

Amman 18/30°

Ankara 14/29°

Bagdad 25/41°

Damas 19/34°

Djeddah 29/36°

Doha 32/41°

Dubaï 32/41°

Istanbul 21/28°

Le Caire 23/33°

Mascate 27/34°

Nicosie 21/34°

Riyad 28/43°

Téhéran 22/33°

Alger 18/28°

Amsterdam 14/24°

Athènes 21/31°

Berlin 13/25°

Bucarest 15/26°

Budapest 13/27°

Buenos Aires 9/16°

Bruxelles 14/26°

Copenhague 13/21°

Dublin 13/20°

Genève 14/27°

Kiev 9/20°

Lisbonne 21/31°

Londres 15/25°

Madrid 19/34°

Marrakech 23/40°

Marseille 18/30°

Milan 17/29°

Minsk 10/19°

Montréal 21/29°

Moscou 9/15°

Munich 12/24°

New York 23/32°

Paris 16/29°

Prague 12/25°

Rio de Janeiro 21/29°

Rome 17/28°

Tunis 21/29°

Varsovie 11/23°

Vienne 13/25°

Moyen-Orient

International

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8 Économie mercredi 7 septembre 2016

Bourse de Beyrouth

Devise Achat VenteDollar US 1 501 1 514Livre syrienne 7,02 7,05Dinar irakien 1,29 1,30Dinar koweïtien 4953,90 5009,94Dinar jordanien 2121,11 2135,49Dinar bahreïni 3989,66 4010,35Dirham EAU 409,60 411,56Rial qatari 413,10 415,13Rial saoudien 401,13 403,05Livre égyptienne 169,48 170,49Livre sterling 2020,82 2030,49Franc suisse 1550,55 1557,93Yen (100) 14,74 14,81Franc CFA (1 000) 2,58 2,60Dol. canadien 1172,37 1177,91Dol. australien 1155,44 1161,17Euro 1693,11 1701,95

Taux d’intérêt

Taux croisés

Devise $ USD £ GBP CHF ¥ YEN € EUR

$ Dollar US – 1,34 1,03 0,0098 1,1252

£ Sterling 0,74 – 0,77 0,0073 0,84

CHF Franc suisse 0,97 1,30 – 0,0095 1,09

¥ Yen 102,09 137,15 105,23 – 114,92

€ Euro 0,89 1,19 0,92 0,0087 –

Taux de change (L.L.)

S&P 5002 186,48

+0,30 %

Or1 349,55+0,23 %

Argent20,04

+0,47 %

Euro1,1252

+0,10 %

Yen102,03

+0,12 %

Pétrole WTI44,83

+0,88 %

Nikkei17 081,98+0,26 %

CAC 40 4 529,96–0,24 %

Dow Jones18 538,12+0,25 %

Nasdaq 1004 829,51+0,64 %

Euro Stoxx 503 070,16–0,24 %

Les valeurs Volume Prix Var. (%) Montant

BLOM Stock Index – 1 143,62 0,04 –Solidere A 24 421 9,09 –2,15 223 007Solidere B 970 9,06 0 8 787Solidere - GDR N/A 9,40 0 N/ABank Audi - SAL 3 305 053 6,15 0,82 20 326 080Bank Audi - GDR 3 305 053 6,15 0,82 2 0 326 080Bank of Beirut N/A 18,80 0 N/AByblos Bank N/A 1,62 0 N/ABEMO Bank N/A 1,72 0 N/ABLOM Bank 20 000 10 0 200 000BLOM Bank - GDR 84 000 10,15 0,50 852 600

Rasamny Younis Motor N/A 3,25 0 N/AHolcim Liban SAL N/A 13,53 0 N/A

Euro obligations libanaises - 5 ansEuro obligations libanaises - 10 ansObligations américaines - 10 ansObligations du Trésor français - 10 ansObligations du Trésor allemand - 10 ansObligations du Trésor britannique - 10 ansObligations du Trésor japonais - 10 ans

5,83 %6,62 %1,54 %0,17 %

–0,11 %0,66 %

–0,03 %

Nom Rendement

Bons du Trésor

Devise 2 j. 1 m. 3 m. 6 m. 1 an

$ USD 0,5 0,52 0,83 1,25 1,56

£ GBP 0,25 0,27 0,38 0,52 0,74

CHF –0,75 –0,81 –0,74 –0,65 –0,49

¥ YEN 0 –0,07 –0,03 0 0,09

€ EUR 0 –0,37 –0,33 –0,21 –0,07

Liban

En partenariat avec

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Paris finit en petite baisse sur des prisesde bénéficesLa Bourse de Paris a ter-miné en léger repli mardi (-0,24  %) à l’issue d’une séance peu mouvementée, les investisseurs profitant d’un indicateur américain moins bon que prévu pour prendre des bénéfices.

L’indice CAC 40 a perdu 11,12 points à 4  529,96 points, dans un volume d’échanges faible de 2,6 milliards d’euros. La veille, le marché parisien avait fini à l’équilibre (-0,02 %).

La cote parisienne a ou-vert dans le vert, s’y main-tenant quasiment toute la matinée, avant de fléchir en fin d’après-midi. Le début de séance en hausse à la Bourse de New York, qui rouvrait ses portes au len-demain d’un jour férié, a un temps soutenu la tendance.

Parmi les autres mar-chés européens, Francfort a grignoté 0,14 %, Londres cédant pour sa part 0,78 %. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a reculé de 0,24 %.

L’activité dans les ser-vices aux États-Unis, si-

gnificativement plus faible qu’attendu en août avec un brusque ralentissement, a été l’occasion de prises de bénéfices dans un marché qui avait sensiblement pro-gressé les séances précé-dentes.

Les variations restent toutefois «  limitées » sur la cote, qui manque en outre d’un peu d’élan pour aller chercher les plus hauts de l’année.

Les niveaux atteints par le marché favorisent un certain attentisme avant une réunion de la Banque centrale européenne qui se conclura jeudi par une conférence de son président Mario Draghi.

Les indicateurs en zone euro ont pour leur part eu un effet limité sur la cote parisienne. La croissance de 0,3 % de la zone euro au 2e trimestre a été confirmée et les commandes indus-trielles allemandes en juillet ont rebondi de 0,2 %.

Cet article est réalisé par Fidus

Contestée dès l’origine par une partie des agriculteurs qu’elle était censée protéger, l’interdiction totale de l’im-portation de fruits et légumes en provenance de Syrie n’aura finalement duré qu’un tri-mestre...

Le ministre de l’Agricul-ture, Akram Chehayeb, a an-noncé hier dans un entretien avec le quotidien al-Joumhou-ria avoir décidé d’y mettre fin la semaine dernière. Cette interdiction, décidée le 9 juin dernier et censée durer jusqu’à fin février 2017, avait pour but de protéger les « exploitations libanaises et leur production face à l’afflux des marchan-dises syriennes ».

Cependant, a reconnu le ministre, elle aurait en fait surtout contribué à « stimuler la contrebande  », en particu-lier dans le Akkar et le Her-mel, ce qui l’aurait conduit à revoir sa position. Contacté à plusieurs reprises, ce dernier n’était pas disponible pour répondre aux questions de L’Orient-Le Jour.

Rétorsions syriennesAutre argument avancé par

le ministre, les «  obstacles  » dressés par les autorités sy-riennes face aux exportations libanaises. Bien qu’aucune mesure de rétorsion n’ait été annoncée officiellement de la part de la Syrie, son ambas-sadeur au Liban, Ali Abdel Karim Ali, avait réagi dès l’annonce de l’interdiction, appelant M. Chehayeb à «  revoir cette mesure rapide-ment », ajoutant qu’elle n’était « ni dans l’intérêt de la Syrie ni dans celui du Liban  » et qu’elle risquait par conséquent «  d’affecter leurs relations bilatérales  ». Des menaces à peine voilées qui avaient déjà valu à la mesure d’interdic-tion, pourtant réclamée puis saluée par plusieurs syndicats agricoles, d’être contestée par d’autres, comme l’Association des agriculteurs.

Confirmant l’existence d’une «  guerre (commerciale) non déclarée », via une réduc-tion du nombre d’autorisa-tions d’importation aux pro-duits agricoles libanais, son président Antoine Hoyek ne semble pas pour autant com-plètement rassuré par la levée de cette mesure. «  Les com-

merçants de bananes conti-nuent de craindre que la Syrie (NDLR  : qui représentait 67 % des exportations de ba-nanes libanaises en 2015) dé-cide tout de même de freiner ses importations... Ils négo-cient donc les prix au rabais », avance-t-il, estimant que cette baisse peut parfois atteindre jusqu’à 50 % du prix habituel.

Et les mesures de rétor-sion syriennes n’auraient pas frappé que les agriculteurs. Le président de l’Association des industriels libanais, Fadi Gemayel, confirme ainsi que les industriels ont rencontré des « problèmes » ces derniers temps, voire des «  interdic-tions ». « Nous travaillons en partenariat avec le ministre de

l’Agriculture et de l’Industrie pour trouver une solution  », indique-t-il, avant d’ajouter qu’il espère que l’annonce de la levée de l’interdiction «  va aider à assouplir la situation ».

Calendrier agricoleEn attendant, la levée de

l’interdiction temporaire ne signifie pas l’abandon total de toute mesure protection-niste vis-à-vis des produits agricoles syriens. M. Che-hayeb a ainsi indiqué, tou-jours dans le même entretien, que les importations seront dorénavant réglementées et soumises à une licence pré-alable, ainsi qu’à des tests de laboratoire. Ces licences seront accordées en fonction des besoins du marché liba-nais, a-t-il ajouté, en coopé-ration avec les coopératives agricoles et les syndicats. Par exemple, les importations «  d’huile d’olive, de fromage blanc, de pommes, de rai-sin et de pommes de terre  » seront interdites, car « la pro-duction locale est suffisante », a-t-il précisé. Une initiative qui se rapproche de celle pro-posée en juin par le directeur

du département agricole de la Chambre de commerce et d’agriculture de Zahlé, Saïd Gédéon, qui avait indiqué à L’Orient-Le Jour préférer l’adoption «  de normes aux-quelles devraient répondre tous les produits importés » à une suspension drastique des importations.

De son côté, Antoine Hoyek rappelle avoir «  de-mandé (en juin) la mise en place d’un calendrier agri-cole  » sur lequel s’appuie-rait une taxation flottante des produits importés. «  Par exemple, les importations de tomates syriennes seraient taxées à 70 % pendant la sai-son de la récolte de la tomate au Liban, et ne seraient pas taxées en dehors de cette sai-son », explique le syndicaliste. Une proposition qui confirme implicitement que l’accord de libre-échange arabe (Gafta) qui régit notamment les échanges commerciaux entre la Syrie et le Liban (et 16 autres pays) depuis 2005 ne convient guère à la produc-tion agricole libanaise...

S. Ro.

L’interdiction temporaire d’importation de ces produits a été abandonnée, cinq mois avant son expiration prévue, par le ministre de l’Agriculture, qui lui substitue d’autres mesures plus souples.

Agriculture

Importations de fruits et légumes syriens : Chehayeb revoit sa copie

Pour le ministre de l’Agriculture, Akram Chehayeb, l’interdiction temporaire des produits agricoles syriens aurait contribué à « stimuler la contrebande ». Photo Ani

Les organismes écono-miques (OE), une organi-sation patronale présidée par le PDG de la Fransa-bank, Adnane Kassar, ont annoncé hier l’organisation d’une journée d’action afin de dénoncer l’impact de « la paralysie politique » sur une situation économique mar-quée par un recul « effrayant de l’ensemble des indica-teurs ».

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion «  d’urgence  », l’OE appelle notamment toutes les entre-prises libanaises « à cesser le travail pendant 15 minutes » le 29 septembre à midi. Les membres de l’OE ont prévu de leur côté de se rassembler

le même jour devant le siège de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Li-ban (CCIAB), à Beyrouth, afin de faire valoir leurs revendications. «  Il s’agit de la première étape d’une mobilisation qui va progres-sivement s’intensifier  » au-delà de cette date, ajoute le communiqué. Contacté par L’Orient-Le Jour, le bureau de presse de M. Kassar n’a pas souhaité faire de com-mentaire.

La dégradation de la situa-tion économique, accentuée par la paralysie politique – notamment symbolisée par la vacance présidentielle qui perdure depuis le 25 mai

2014 –, est dénoncée depuis plus d’un an par les organisa-tions patronales. Le 25 juin 2015, les dirigeants d’une quinzaine d’organisations – dont l’OE – s’étaient déjà réunis pour en dénoncer les effets sur l’économie. Les participants à cette mani-festation avaient notamment signé une pétition lancée par le député démissionnaire Robert Fadel et appelant à un «  sursaut national  » pour élire un président de la République et réactiver l’activité parlementaire. Ils avaient alors déclaré être prêts à «  accentuer la pres-sion sur les décisionnaires », sans suites jusqu’à la déci-sion d’hier.

La demande des Libanais sur le marché immobilier a baissé de 8,3 % au deuxième trimestre 2016 par rapport au trimestre précédent, à une moyenne mensuelle de 38,9 points, selon le dernier indice de la demande sur le marché de l’immobilier de la Byblos Bank. Ce score est inférieur de 38,6 % à la moyenne men-suelle de l’indice depuis juillet 2007 et représente une baisse de 70,3 % par rapport au pic enregistré pour le deuxième trimestre 2010 (131 points).

Selon l’étude, seuls 4,4  % des Libanais ont déclaré au deuxième trimestre planifier d’acheter ou de construire un bien immobilier dans les six prochains mois. Cette pro-

portion s’élevait à 7,2  % en moyenne entre juillet 2007 et mars 2016, avec un pic à 14,8  % au second trimestre 2010.

Au niveau des régions, c’est au Mont-Liban-Bey-routh que la demande sur le marché de l’immobilier est la plus élevée au deuxième tri-mestre, suivi par Beyrouth, le Liban-Nord, la Békaa et le Liban-Sud. En outre, seuls le Mont-Liban (+13,1  %) et la Békaa (+5,8  %) ont enregis-tré une hausse de la demande, contre des baisses respectives de 32 %, 22,8 % et de 10,3 % à Beyrouth, dans le Liban-Nord et le Liban-Sud.

Au niveau des salaires, la baisse de la demande des

ménages sur le trimestre a concerné toutes les catégories de revenus, indique un com-muniqué de la Byblos Bank, sans plus de précisions.

L’indice se base sur ses données recueillies via une enquête-sondage menée par l’institut Statistics Lebanon et réalisée mensuellement auprès d’un échantillon aléatoire de 1  200 résidents libanais, en s’enquérant de leurs projets d’achat ou de construction d’un bien im-mobilier dans les six mois à venir. L’indice a été calculé sur une base mensuelle de-puis juillet 2007 en prenant le mois de novembre 2009 comme référence (base  : 100).

Lobbying

Le patronat annonce un sit-in pour dénoncer la paralysie politique

Indicateur

Baisse de la demande immobilière au 2e trimestre

Salamé : La demandede cash a plus que doublé en sept ansEn dépit du fait que « la Banque du Liban (BDL) encourage les systèmes de paiement alternatifs », la demande de pièces et billets de banque « a presque doublé durant les sept dernières années pour atteindre l’équivalent d’environ 3,3 milliards de dollars fin août 2016 », a indiqué hier le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, lors d’un discours inaugurant la 3e Conférence sur la frappe et l’émission de monnaie. Il a ajouté que cette augmentation reste un phénomène mondial, « malgré les restrictions imposées par de nombreux pays pour réduire l’usage de la monnaie en espèces afin de lutter contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale ».

Un nouveau parc solaire inauguré à ZahraniLe ministre de l’Énergie et de l’Eau a inauguré hier un parc solaire d’une capacité de 1 mégawatt (MW) sur le site des installations pétrolières de Zahrani, un projet de 1,4 million de dollars réalisé par la société Ecosys et qui s’inscrit dans la stratégie de l’État pour porter la production nationale d’énergie solaire à 200 (MW) d’ici à 2020. Le parc solaire de Zahrani est la deuxième installation de ce type – et de cette capacité – lancé par l’État,

après le Beirut River Solar construit sur le fleuve Beyrouth et inauguré en 2015 À la mi août, le ministère de l’Énergie avait attribué un marché de 1,5 million de dollars à un consortium libanais – formé par les sociétés Asaco Genral Trade & Contracting ; le groupe Farhat ; Power and Automation Control et le groupe Izzat Marji – pour la construction d’un troisième parc solaire de même puissance à Choukine (district de Nabatiyeh) qui pourrait être opérationnel d’ici à 2018. L’électricité produite par ces parcs sert à alimenter le réseau d’Électricité du Liban.

Le ministèredu Travail rappelleque le licenciementdoit être notifiépar écritLe ministère du Travail a rappelé hier dans un communiqué que les employeurs étaient tenus par la loi de notifier leur intention de licencier un salarié par écrit, ajoutant que le ministère ne reconnaissait pas les notifications orales. Cette obligation légale est dictée par l’article 50 du code du travail libanais, qui dispose notamment que « la non-observation par l’une des parties des prescriptions de l’alinéa précédent peut donner lieu au paiement de dommages et intérêts ».

Brèves

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9Économiemercredi 7 septembre 2016

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Moyen-Orient

International

Petites annoncesSUISSELa croissance du PIB à un pic depuis le choc du francLa croissance de l’économie suisse a atteint au deuxième trimestre son rythme le plus soutenu depuis le choc de l’envolée du franc après la décision de la Banque nationale suisse d’abandonner le cours plancher de l’euro à 1,20 franc le 15 janvier 2015. Mais la Suisse a échappé l’an dernier à la récession annoncée et affiche une croissance de 0,6 % au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, au plus fort depuis fin 2014.Le PIB a crû de 2 % par rapport au deuxième trimestre de 2015, deux fois plus que ce qui était anticipé par le marché. « Le commerce extérieur et la consommation des administrations publiques ont livré une contribution positive à la croissance », écrit le secrétariat d’État à l’Économie dans un communiqué. Des taux d’intérêt négatifs ont stabilisé

le franc autour de 1,09 par euro.

GRÈCEUn Français à la tête du fonds de privatisationLe Français Jacques Le Pape, ancien numéro deux du cabinet de Christine Lagarde à Bercy, va prendre la tête du nouveau fonds grec chargé d’accélérer les privatisations dans le cadre du plan d’aide international. L’information, publiée par le quotidien Kathimerini, a été confirmée au ministère français des Finances. La création de ce fonds de privatisation fait partie des conditions posées l’an dernier à Athènes par ses créanciers internationaux en échange de l’octroi d’un plan d’aide de 86 milliards d’euros (96 milliards de dollars).Selon le journal, Le Pape présidera un conseil de surveillance de cinq membres, dont deux seront nommés par les bailleurs de fonds de la Grèce, Athènes désignant les trois autres.

BrèvesAcquisition

Bayer prêt à améliorer son offre sur MonsantoLe groupe pharmaceutique allemand Bayer s’est dit prêt à améliorer son offre sur son concurrent américain Monsanto, à condition que celle-ci soit acceptée dans des termes amicaux.

Dans un communiqué pu-blié dans la nuit de lundi à hier, le groupe allemand a indiqué qu’il envisageait de porter son offre à 127,50 dollars par ac-tion au lieu de 125 dollars pré-cédemment. Cela porterait la valeur totale de la transaction à près de 66 milliards de dollars, dette comprise.

Monsanto a confirmé dans un communiqué publié hier matin avoir reçu l’offre amé-liorée de Bayer, et que les pourparlers se poursuivent. Le groupe américain a expliqué toutefois qu’il évaluait cette offre ainsi que d’autres « pro-positions » et « stratégies alter-

natives  », précisant qu’il n’y avait pas de garantie qu’une transaction aurait bien lieu, ni en quels termes.

La précédente offre de Bayer avait été rejetée à la mi-juillet car considérée comme «  financièrement inadéquate et insuffisante  ». Monsanto s’était toutefois affirmé prêt à poursuivre les discussions. En suggérant une offre améliorée, Bayer indique aussi qu’il n’a pas l’intention de se saisir de Monsanto contre son gré.

Un rapprochement avec Monsanto apporterait à Bayer l’expérience de l’américain dans les semences généti-quement modifiées et dans les pesticides. Monsanto, de son côté, convoiterait pour sa part les activités du chimiste BASF, avait affirmé l’agence Bloomberg News.

(Source : AFP)

Éthique

La médiatrice de l’UE interpelle la Commission sur l’« affaire Barroso » La médiatrice de l’Union européenne a écrit au pré-sident de la Commission, Jean-Claude Juncker, pour obtenir des clarifications sur l’embauche de son prédéces-seur José Manuel Barroso par Goldman Sachs, suggé-rant une révision du code de conduite des commissaires.

«  La nomination, que la Commission estime être en conformité avec le code de conduite, soulève des interro-gations quant à la pertinence du code en lui-même  », ob-serve Emily O’Reilly dans une lettre publiée hier sur le site du médiateur chargé d’étudier les plaintes à l’encontre des institutions de l’UE. « Il n’est pas suffisant de dire qu’aucune règle n’a été enfreinte, il faut considérer l’esprit et l’inten-tion que sous-entend l’article en question du traité et modi-fier le code pour refléter cela précisément », ajoute-t-elle.

La nomination de José Ma-nuel Barroso comme conseil-

ler sur le Brexit par Goldman Sachs en juillet a déclenché une polémique en Europe. La Commission a toutefois estimé qu’aucune règle n’avait été transgressée, rappelant simplement qu’il restait tenu au « secret professionnel ». Le code de bonne conduite signé par les commissaires prévoit en effet une période de «  re-froidissement » de 18 mois à l’issue de leur mandat, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur avant de pouvoir rejoindre un groupe privé. Mais celle-ci ne s’applique pas à M. Barroso qui a quitté ses fonctions en novembre 2014.

Outre des réactions ou-trées, notamment en France ou au Portugal d’où l’ancien commissaire est originaire, la nomination de M. Barroso a suscité l’inquiétude de plu-sieurs eurodéputés et une pé-tition du personnel de l’UE.

Emily O’Reilly juge dans sa missive à M. Juncker ces

préoccupations «  compré-hensibles, étant donné l’im-portance de son ancienne fonction et la puissance, l’in-fluence mondiale et l’histoire de la banque à laquelle il est désormais lié  ». La média-trice fait trois demandes à la Commission  : expliquer les mesures prises pour vérifier la conformité de la nomina-tion aux obligations éthiques, indiquer si elle a demandé ou va demander l’avis du comité d’éthique ad hoc et préciser si elle envisage une réforme du code de conduite des commis-saires. Mme O’Reilly suggère à l’exécutif européen d’opter pour une approche «  au cas par cas  ». «  Si cette nouvelle approche proposée pouvait se révéler une procédure plus compliquée, elle éviterait des dégâts potentiels en matière de réputation causés par des cas comme celui-ci », estime-t-elle.

(Source : AFP)

L’après-Brexit

Royaume-Uni : légère baisse des ventes au détail en aoûtLes ventes au détail au Royaume-Uni ont diminué en août, signant leur plus mau-vaise performance depuis deux ans dans un contexte marqué par le Brexit, d’après une étude publiée hier par la Fédération des commerçants britanniques (BRC) et le cabinet KPMG.

Cette étude mensuelle fait état d’une baisse de 0,3  % de ces ventes sur un an, et même de 0,9  % à périmètre comparable (c’est-à-dire en comparant avec les mêmes magasins). En juillet, ces don-nées avaient au contraire fait apparaître des hausses respec-tives de 1,9 % et de 1,1 %, ce qui avait agréablement surpris juste après la décision choc des Britanniques de quitter l’UE lors du référendum du 23 juin.

La directrice du BRC, He-len Dickinson, a averti dans un communiqué qu’il ne fal-lait pas tirer trop de conclu-

sions hâtives des données décevantes du mois d’août. « Comme nous l’avons vu ces deux derniers mois, les indi-cateurs sur la santé de l’éco-nomie sont volatils. En fait, peu semble avoir vraiment changé dans l’attitude des consommateurs britanniques depuis le référendum, et ce sont toujours les mouvements à l’œuvre jusque-là qui déter-minent les ventes  », a-t-elle expliqué.

Les indicateurs publiés de-puis la décision choc des Bri-tanniques de la fin juin sont globalement mitigés, mais ne sont pas aussi catastrophiques qu’attendu par de nombreux économistes qui craignaient un impact immédiat et dévas-tateur sur la confiance et l’atti-tude des consommateurs et des entreprises.

(Source : AFP)

Transports

Hanjin débloque 89 millions de dollars pour son armateur naufragéLe groupe sud-coréen Hanjin a annoncé hier le déblocage de 89 millions de dollars pour ai-der sa filiale spécialisée dans le transport maritime à faire face aux énormes perturbations du fret consécutives à son dépôt de bilan.

Hanjin Shipping a demandé son placement en redresse-ment judiciaire en Corée du Sud et aux États-Unis, après le refus de ses créanciers de l’ai-der à affronter une dette colos-sale estimée à 6 000 milliards de wons (5,37 milliards de dollars). Une éventuelle faillite du septième armateur mondial en termes de capacité serait de loin la plus importante de l’histoire du transport mari-time, un secteur qui navigue à vue dans sa pire crise depuis 60 ans du fait du ralentissement économique mondial et des surcapacités.

Plus de la moitié de la flotte de Hanjin Shipping – 79 navires – est actuellement coincée au large ou interdite

de prendre la mer dans des pays comme les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Espagne ou le Canada, en raison des craintes d’impayés des autori-tés portuaires.

La maison mère, le groupe Hanjin, a annoncé hier le déblocage de 100 milliards de wons (89 millions de dollars), dont un don personnel de 40 milliards de wons (36 millions de dollars) de son président et plus gros actionnaire Cho Yang-Ho, afin de «  norma-liser  » les opérations de ses porte-conteneurs. «  Nous avons décidé de minimiser les dégâts causés aux entreprises exportatrices », a-t-il dit dans un communiqué.

Le groupe Hanjin est pré-sent dans toute une gamme d’activités logistiques et de transports, et en particulier la compagnie Korean Air. Hanjin a ajouté qu’il utiliserait ses autres filiales pour transporter du fret. L’inquiétude monte face aux retards de livraison

à l’approche de Thanksgiving et des préparatifs des fêtes de Noël aux États-Unis. Hanjin est sous pression pour prêter main forte à sa filiale, premier armateur sud-coréen.

Le ministre sud-coréen des Finances Yoo Il-Ho avait ap-pelé hier M. Cho « à prendre ses responsabilités  » en tant qu’actionnaire principal. Le régulateur sud-coréen a indi-qué que Hanjin tentait d’obte-nir de 43 pays des garanties pour que ses navires ne soient pas saisis.

Hanjin Shipping ne s’est pas remis de l’impact de la crise financière de 2008 et est en difficulté depuis des années.

L’armateur a annoncé une perte nette de plus de 473 milliards de wons (42 millions de dollars) pour le premier se-mestre, après des pertes nettes accumulées d’environ 1  200 milliards de wons (1,07 mil-liard de dollars) sur les trois dernières années.

(Source : AFP)

Territoires palestiniens

L’Onu dénonce le lourd tribut payé par l’économie à l’occupationL’économie palestinienne se-rait « au moins deux fois plus importante sans l’occupation israélienne », selon le rapport annuel de la Cnuced (Confé-rence des Nations unies sur le commerce et le dévelop-pement) sur l’assistance à la population palestinienne. En 2015, la croissance de l’éco-nomie palestinienne a été de 3,5  %, un «  taux insuffisant pour relever le revenu par habitant qui est stagnant et reste inférieur à son niveau de 2013 », indique le rapport.

Le constat dressé par la Cnuced sur les conséquences de l’occupation israélienne est accablant. En Cisjordanie, il y a eu plus de maisons pales-tiniennes détruites durant les 3 premiers mois de 2016 que durant toute l’année de 2015. Il y a à présent 142 nouvelles colonies en Cisjordanie, por-tant le nombre de colons is-raéliens à un cinquième de la population palestinienne. Le rapport indique également que les importations pales-tiniennes sont trop lourde-ment taxées par les douanes israéliennes. Ce trop-payé est estimé à 50 millions de dollars. En 2015, 25  % des habitants des territoires oc-cupés étaient au chômage, et 66 % souffraient d’insécurité alimentaire. Dans la bande de Gaza, le taux de chômage s’est même élevé à 38  % en 2015, et 73 % de la popula-tion a eu besoin d’une aide alimentaire.

Israël a resserré son blocus sur Gaza l’année dernière et a ajouté plus de biens sur la liste des produits à double usage interdits, car pouvant potentiellement être utilisés à des fins militaires. Cette liste comprend des matières pre-mières, des fertilisants agri-

coles, des équipements télé-com, de l’acier et des tuyaux notamment.

Eau et électricitéLe blocus et l’arrêt de la

centrale électrique de Gaza en 2014 ont aggravé la crise d’électricité de Gaza, avec d’innombrables consé-quences, ajoute la Cnuced. Ainsi, jusqu’à 90 millions de litres d’eaux usées partielle-ment traitées sont reversées chaque jour dans la Méditer-ranée.

Sur le plan médical, le délai d’attente pour certaines opé-rations chirurgicales peut aller jusqu’à 18 mois, les équipe-ments hospitaliers ne fonc-tionnent pas bien, et plus de 70  % des ménages ne sont alimentés en eau que 6 à 8 heures tous les 2 à 4 jours.

Le rapport a noté que pour la première fois en 50 ans, le taux de mortalité infantile à Gaza a grimpé. Il est passé

de 12 à 20,3 pour 1 000 nais-sances entre 2008 et 2013. « Il s’agit d’une tendance sans précédent et rarement consta-tée dans des communautés en dehors de celles affectées par le sida  », poursuit le texte. Les experts dénoncent aussi la «  confiscation des terres, de l’eau et d’autres ressources naturelles » des Palestiniens.

En outre, le rapport stig-matise les restrictions dans la libre circulation des personnes et des biens, la «  destruction des biens  », «  l’extension des colonies israéliennes, la frag-mentation des marchés do-mestiques et la forte dépen-dance à l’économie israélienne ».

Enfin, le rapport indique qu’il y a un processus continu de démantèlement de l’agri-culture et de l’industrialisa-tion, ce qui a «  déformé la structure de l’économie pales-tinienne ».

(Source : AFP)

Israël a resserré son blocus sur Gaza l’année dernière et 73 % de la population a eu besoin d’une aide alimentaire en 2015.

Suhaib Salem/Reuters

Dubaï a présenté les ma-quettes de ses nouveaux grands projets à l’ouverture hier de Cityscape, son Salon annuel de l’immobilier, mal-gré un marché en baisse.

Des gratte-ciel ultramo-dernes, un terrain de golf, de luxueuses villas et des manoirs prévus dans de nouvelles vastes cités sont proposés au Salon, devenu le lieu de lan-cement des mégaprojets de l’émirat du Golfe.

La pièce maîtresse du Sa-lon est Jumeirah Central, un nouveau quartier comprenant résidences, bureaux, hôtels et un centre commercial, prévu sur Cheikh Zayed Road, la plus grande artère de la cité-État. Son promoteur est Du-bai Holding, qui a déjà réalisé certains des plus prestigieux projets de Dubaï.

Emaar South est une autre cité révélée à la veille de Ci-tyscape par Emaar Properties, la compagnie qui a construit Burj Khalifa, la plus haute tour au monde, et d’autres projets-phares de Dubaï. Ce projet est prévu à Dubaï-Sud, une vaste région désertique qui héberge déjà le deuxième aéroport de Dubaï, al-Mak-toum, conçu pour devenir le plus grand au monde et remplacer Dubai Internatio-nal comme base d’Emirates Airlines. «  C’est formidable d’avoir la chance de conti-nuer à élargir cette ville », s’est vanté le président d’Emaar Mohammad Alabbar.

«  Il faut garder à l’esprit

que nous n’avons que 40 ans. Nous sommes très jeunes en tant que pays et en tant que ville, et il y a beaucoup de choses à faire  », a-t-il ajouté pour justifier les annonces consécutives de nouveaux projets immobiliers.

Dubaï attire les investisse-ments immobiliers depuis que l’émirat a ouvert, en 2002, le secteur aux étrangers, dans une région où la propriété est généralement réservée à la population autochtone.

Les prix de l’immobilier ont bondi à un rythme effré-

né jusqu’à la crise financière mondiale qui a frappé l’émirat endetté en 2009, provoquant un effondrement des cours.

Grand intérêt pour la Chine

La reprise économique sou-tenue par les solides secteurs du tourisme, du commerce et du transport a redonné vie à l’immobilier, poussant de nouveau les prix à la hausse entre 2012 et 2014 tout en faisant craindre une nouvelle bulle, avant que le marché ne s’oriente lentement à la

baisse. Les prix ont baissé d’environ 15 % depuis un pic à la mi-2014, selon une étude du cabinet de conseil immo-bilier Jones Lang LaSalle.

Cluttons, un autre bureau de conseil, indique que les prix «  ont continué de flé-chir  » dans le secteur rési-dentiel durant le second tri-mestre de 2016, baissant en moyenne de 2,4  %. Selon lui, le prix moyen par pied carré est maintenant de 1 375 dirhams (374 dollars), soit « environ 25 % en dessous du dernier sommet atteint par

le marché au 3e trimestre de 2008 ».

Le marché de l’immobilier résidentiel devrait continuer à baisser d’ici à la fin de l’an-née, a indiqué John Stevens, directeur de la société de ser-vices Asteco. «  Nous avons constaté une légère baisse, mais (...) nous prévoyons que le marché se stabilise », a-t-il ajouté.

Les transactions immobi-lières ont totalisé 57 milliards de dirhams (15,5 milliards de dollars) au premier semestre de l’année, selon des statis-tiques officielles, indiquant que les ressortissants émiratis étaient en tête de liste avec 14,5 milliards de dirhams (3,9 milliards de dollars). Les autres transactions ont été opérées par des investis-seurs étrangers, menés par les Indiens (1,9 milliard de dollars), suivis par les Saou-diens et les Britanniques avec respectivement 4 milliards de dirhams (1,09 milliard de dollars).

« Des facteurs externes ont affecté l’appétit de certains pays  », a indiqué M. Ste-vens, en évoquant l’impact de la baisse du cours du rouble pour les Russes ou celle de la livre Sterling pour les Anglais après le Brexit. Mais demain, les investissements pour-raient venir d’ailleurs  : «  Au cours des 12 derniers mois, nous avons noté un plus grand intérêt de la Chine  », a-t-il dit.

Ali KHALIL/AFP

Immobilier

À Dubaï, la folie des grandeurs des promoteurs ne connaît pas la criseMalgré un marché résidentiel en baisse, les nouveaux projets de constructions grandioses sont à l’honneur du Salon annuel de l’immobilier.

Maquette de Jumeirah Central, nouveau quartier comprenant résidences, bureaux, hôtels et un centre commercial, dévoilée hier au Salon annuel de l’immobilier de Dubaï. Karim Sahib/AFP

Page 10: Et il ne pleut même pas encore Liban - lorientlejour.com · nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des ... Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin:

10 International mercredi 7 septembre 2016

Puisque l’ordre international existant se fragmente de plus en plus, de solides institu-tions de gouvernance mon-diale sont indispensables pour faire face aux défis stratégiques, économiques et environnementaux mon-diaux. Pourtant, nos institu-tions existantes – y compris, en premier lieu, les Nations unies – ont rarement été aus-si fragiles.

L’Onu n’est pas morte, mais est en grande difficulté, en particulier parce que de nombreux pays la consi-dèrent comme une arrière-pensée diplomatique polie et cherchent ailleurs des solu-tions aux grands problèmes mondiaux. Cela a été évident concernant des questions aussi variées que la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord, le terrorisme, la cybersécurité, les demandeurs d’asile et les réfugiés, les migrations, le virus Ebola et la crise émer-gente du financement de l’aide humanitaire.

Bien que l’Onu ait encore de nombreux points forts, elle fait également preuve de faiblesses structurelles claires. L’écart entre ce qu’elle aspire à faire et ce qu’elle fait est de plus en plus grand. Or, le monde a besoin d’une Onu qui non seulement délibère sur des politiques, mais qui soit également active sur le terrain.

L’Onu compte – forte-ment. Elle est une compo-sante profondément ancrée de l’ordre de l’après-Seconde Guerre mondiale. Si sa per-tinence diminue – si elle devient lentement «  sim-plement une autre ONG  » –, les pays changeront leurs hypothèses fondamentales quant à la façon de traiter les uns avec les autres à l’avenir. L’unilatéralisme et la loi de la jungle – la marque d’un passé maintenant lointain – fe-raient leur grand retour dans les relations internationales.

L’Onu a montré par le pas-sé qu’elle est capable de se ré-inventer. Mais, aujourd’hui, elle doit le faire par nécessité et non par commodité. Il faut de toute urgence reconcevoir ses fonctions, sa structure, ses

mécanismes et ses finances, afin de maximiser l’obtention de résultats mesurables dans tous les domaines relevant de sa compétence, de la paix et la sécurité au développement durable, en passant par les droits de l’homme et l’enga-gement humanitaire.

En particulier, le pro-chain secrétaire général de l’Onu devrait envisager de prendre plusieurs mesures-clés. Pour commencer, il ou elle devrait convoquer une réunion au sommet – dans l’esprit de la conférence de 1945 à San Francisco, où les délégués avaient défini la charte fondatrice de l’Onu – au cours de laquelle les États membres devraient réaffirmer leur attachement au multilatéralisme comme principe fondamental. Le sommet devrait être conçu pour mettre en évidence les avantages essentiels de la coopération et repousser la vue émergente qui ne consi-dère le multilatéralisme que comme un fardeau à porter.

En outre, le nouveau secré-taire général devrait mettre l’accent sur le rôle de l’Onu dans la construction de ponts entre les grandes puissances, en particulier pendant les pé-riodes de tension, ainsi que le rôle des grandes puissances pour permettre à l’Onu de bénéficier à l’ensemble de la communauté internationale.

Troisièmement, le secré-taire général devrait faire usage de l’article 99 de la Charte des Nations unies. Cela signifie d’introduire de nouvelles initiatives visant à relever les défis de gouver-nance mondiale, même si une initiative existante peut échouer. Cela signifie d’éta-blir une doctrine globale de la prévention, qui mette l’accent sur la planification de politiques de long terme solides, afin que l’organi-sation puisse empêcher, ou tout au moins se préparer à de futures crises, au lieu de se contenter de réagir aux situations lorsqu’elles se pré-sentent.

Plus précisément, ce nou-veau programme devrait inclure la lutte contre le

terrorisme et l’extrémisme violent, l’amélioration de la cybersécurité, la limitation de la prolifération des sys-tèmes d’armes autonomes mortelles, l’application du droit international humani-taire dans les contextes de guerre (une priorité abso-lue), ainsi que l’élaboration d’une approche globale sur les limites planétaires et l’empreinte écologique de

l’humanité, en particulier dans nos océans.

Le nouveau leadership devra également introduire des procédures efficaces et les mécanismes organisationnels permettant de mettre en œuvre les principales initia-tives actuelles, y compris les objectifs de développement durable. Si les ODD – qui comprennent 17 buts et 169 cibles spécifiques – ne de-vaient pas être atteints, cela équivaudrait à une véritable remise en cause de la raison d’être de l’Onu.

Pour éviter un tel résultat, il faudra un nouveau pacte mondial entre l’Onu, les banques mondiales et régio-nales de développement et des sources de finance-ment privé pour financer les efforts sur les ODD. La même chose vaut pour la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat obtenu en 2015, qui nécessitera de vastes investissements dans l’efficacité énergétique et les

sources d’énergie renouve-lable afin d’éviter une hausse des températures mondiales de plus de 2º Celsius.

Les agendas multiples de l’Onu – la paix et la sécu-rité, le développement du-rable, les droits de l’homme, l’humanitarisme – doivent être intégrés structurelle-ment dans un continuum stratégique, plutôt que de rester des silos institution-nels rigides autonomes. Des groupes «  équipe des Nations unies  » multidis-ciplinaires pourraient être déployés sur le terrain pour briser les barrières départe-mentales et relever les défis appropriés. Les groupes opéreraient sous un mandat commun à tous les orga-nismes des Nations unies et seraient dirigés par les directeurs des opérations des Nations unies dans chaque pays.

Une cinquième étape devrait consister à intégrer les femmes pleinement et de manière égalitaire dans tous les domaines de l’action des Nations unies, et pas seulement dans des zones discrètes relatives aux ques-tions «  des femmes  ». Tout manquement à ce principe compromettrait davantage la paix, la sécurité, le déve-loppement, les droits de l’homme et la croissance économique mondiale qui est déjà déprimée. Selon un rapport de 2015 par McKin-sey, l’amélioration de l’éga-lité des sexes dans le monde entier pourrait ajouter 12 billions de dollars au PIB mondial d’ici à 2025.

De même, les jeunes de-vraient être mieux représen-tés dans la prise de décision des Nations unies – pas sim-plement comme une arrière-pensée paternaliste, mais d’une manière qui leur per-mette de contribuer à façon-ner leur propre avenir. La jeunesse mondiale (de moins de 25 ans) représente désor-mais 42 % de la population mondiale, et est en augmen-tation. En particulier, nous avons besoin de nouvelles politiques pour faire face au chômage des jeunes, étant

donné l’échec des approches actuelles.

Plus largement, la culture de l’Onu doit changer – peut-être avec une nouvelle structure de rémunération – pour donner la priorité aux opérations sur le terrain, plutôt qu’aux opérations au siège de l’institution ; pour mettre en œuvre les recom-mandations des rapports, plutôt que d’écrire toujours plus de rapports ; et pour mesurer les résultats obte-nus sur le terrain, plutôt que de compter le nombre de conférences organisées par les Nations unies.

Enfin, le prochain secré-taire général devra réfléchir au caractère pratique, et reconnaître que la capa-cité de l’Onu à atteindre ses objectifs en faisant preuve de flexibilité et d’efficacité se heurtera toujours à des contraintes budgétaires. Il n’y a pas de sens à espérer que les paradis fiscaux se rouvriront un jour par ma-gie. Ils ne le feront pas.

Au-delà de ces éléments spécifiques, deux questions fondamentales se profilent à l’horizon de l’Onu  : étant donné le déficit de gouver-nance mondiale au XXIe siècle, les organes délibé-rants de l’Onu sont-ils ca-pables d’intervenir et de prendre les grandes déci-sions requises par la situa-tion ? Et le mécanisme ins-titutionnel de l’Onu est-il à même d’appliquer efficace-ment les politiques une fois qu’elles sont décidées ?

Avec suffisamment de volonté politique, un leader-ship fort et un programme de réformes orientées vers des objectifs clairs, l’Onu peut encore être un des piliers d’un ordre mondial stable, juste et durable. L’alterna-tive est le laisser-faire, la dé-sintégration institutionnelle et l’impuissance face aux grands défis de notre temps. Cela signifierait un monde de plus en plus instable pour nous tous.

© Project Syndicate, 2016.Traduit de l’anglais par Ti-

mothée Demont

Assurer le futur de l’OnuPar Kevin RUDD

Des centaines de bouddhistes nationalistes ont manifesté hier en Birmanie contre Kofi Annan, qui vient d’entamer une visite dans l’ouest du pays, où Aung San Suu Kyi l’a chargé de trouver une solution au drame de la minorité musulmane apatride des Rohingyas. « Pas de comité dirigé par Kofi », « Non à l’intervention biaisée d’étrangers dans les affaires de l’État de Rakhine », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants venus crier leur hostilité à l’ancien secrétaire général de l’Onu dès sa descente d’avion, à la sortie de l’aéroport de Sittwe, la capitale régionale de l’État de Rakhine. « Nous n’aimons pas les interférences dans nos affaires locales », a expliqué un manifestant. Même si nombre des Rohingyas sont présents sur le territoire birman depuis des décennies, ils restent considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin. Les Rohingyas, qui comptent près d’un million de personnes, vivent essentiellement dans l’État de Rakhine. Mais depuis des violences meurtrières en 2012, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux n’ont pas pu retourner dans leurs villages et s’entassent dans des camps de fortune. « Nous voulons qu’il vienne. S’il vient, il soulèvera la question de notre citoyenneté et nos souffrances dans ces camps de déplacés depuis quatre ans », a quant à lui déclaré Hla Kyaw, Rohingya vivant dans le camp de réfugiés de Chaung. Kofi Annan doit se rendre dans ces camps, mais loin des caméras des journalistes. Privés de papiers d’identité, les Rohingyas n’ont pas accès aux hôpitaux, aux écoles et au marché du travail. Et même sortir des camps nécessite de montrer des laissez-passer. La formation politique la plus puissante de la région, le Parti national arakanais, a exclu toute rencontre avec Kofi Annan. Wa Lone/Reuters

Le président russe Vladimir Poutine s’est recueilli hier sur la tombe de l’ancien président ouzbek Islam Karimov, enterré le week-end dernier à Samarcande, dans le sud-ouest de l’Ouzbékistan. Le chef de l’État russe, de retour du sommet du G20 en Chine, a déposé des fleurs sur la tombe, selon des images de la télévision russe. Le président russe était accompagné du Premier ministre ouzbek Chavkat Mirzioïev, qui a dirigé les funérailles d’Islam Karimov, mort à l’âge de 78 ans à la suite d’une hémorragie cérébrale. « Vous pouvez entièrement compter sur nous, comme sur vos amis les plus loyaux », a déclaré M. Poutine, selon l’agence de presse Interfax. « Votre visite aujourd’hui veut dire beaucoup et nous vous en sommes très reconnaissants », a répondu M. Mirzioïev, estimant que le président russe était un « vrai ami » du pays en « ces temps difficiles ». Vladimir Poutine, qui n’avait pas pu participer aux funérailles du président ouzbek en raison de sa présence au sommet du G20, a également rencontré la veuve et la fille cadette d’Islam Karimov, selon les images de la télévision russe. À l’annonce de la mort vendredi d’Islam Karimov, le président russe avait déploré « une perte immense » et salué « un homme d’État de la plus grande autorité et un vrai leader ». Son Premier ministre Dmitri Medvedev avait représenté la Russie aux obsèques. Le décès du président Karimov, après 25 ans de règne sans partage, ouvre la voie à une période d’incertitude dans ce pays frontalier de l’Afghanistan. Inquiet de la montée de l’islamisme radical en Ouzbékistan, Moscou suit de près la situation dans l’ex-république soviétique, affirment les experts. Alexeï Druzhinin/Sputnik/AFP

La Chine a prévenu les nouveaux députés hongkongais qu’ils ne devaient pas militer pour l’indépendance après l’entrée de jeunes partisans de la rupture avec Pékin dans le Parlement de l’ancienne colonie britannique. Pour la première fois, cinq candidats, dont le jeune Nathan Law, 23 ans (photo), prônant l’indépendance ou l’autonomie du petit territoire du sud-est de la Chine ont été élus au Conseil législatif (LegCo) de Hong Kong dimanche. Il s’agissait des principales élections depuis l’échec des grandes manifestations prodémocratie de l’autonome 2014, qui n’avaient pas débouché sur la moindre concession de Pékin en matière de réformes politiques. Dans un communiqué lundi soir, Pékin a prévenu qu’il ne tolérerait pas qu’on parle d’indépendance dans et hors du LegCo. « Nous sommes fermement opposés à toute activité ayant trait à l’indépendance de Hong Kong sous toutes ses formes, au sein et en dehors du Conseil législatif, et apportons notre ferme soutien au gouvernement de Hong Kong pour qu’il impose des sanctions conformément à la loi », a rapporté l’agence Chine nouvelle. Celle-ci citait un porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao du gouvernement chinois. Certains candidats se sont servis de l’élection comme plateforme pour « promouvoir ouvertement » l’indépendance, a-t-il accusé. Cela est contraire aux Constitutions chinoise comme hongkongaise, ajoute le texte. « C’est également contraire aux intérêts fondamentaux de tous les habitants de Hong Kong. » Les élections ont été marquées par un record de participation depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997. Les nouveaux membres du LegCo prendront leurs fonctions le 1er octobre et devront prêter le serment de respecter la Constitution, qui décrit Hong Kong comme faisant partie de la Chine. Isaac Lawrence/AFP

Kofi Annan chahuté en Birmanie

En Ouzbékistan, Poutine se recueille sur la tombe de Karimov

Pékin avertit les nouveaux députés hongkongais de ne pas militer pour l’indépendance

Images du monde

Kevin Rudd, ancien Premier ministre de l’Australie, est président de l’Asia Society Policy Institute à New York et président de la commission indépendante sur le multilatéralisme. Il est l’auteur de « UN 2030 – Rebuilding Order in a Troubled World ».

Le camp du président gabonais sortant Ali Bongo Ondimba et celui de son rival Jean Ping, qui s’est proclamé élu, poursui-vaient hier leur bras de fer, sur fond d’inquiétude grandissante de la communauté internatio-nale. Aucun trouble majeur n’était signalé hier après-midi dans la capitale Libreville. Comme la veille, l’activité a repris au ralenti, chacun atten-dant avec angoisse l’issue de la confrontation entre pouvoir et opposition.

Hier, l’Union européenne (UE) a annoncé avoir relevé « une évidente anomalie » dans les résultats de l’élection pré-sidentielle du 27 août. «  Une analyse portant sur le nombre

de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évi-dente anomalie dans les résul-tats finaux du Haut-Ogooué », fief de la famille Bongo qui dirige le pays depuis près de 50 ans, a indiqué la chef de la mis-sion d’observation de l’UE au scrutin, Mariya Gabriel. Cette province, selon les résultats officiels provisoires, a enregis-tré un taux de participation de 99,93 % et permis à Ali Bongo d’être réélu d’une courte tête (5 594 voix d’avance).

Recours constitutionnelPlus tôt en journée, la

France – ancienne puissance coloniale – avait souhaité, par la voix de son Premier mi-

nistre Manuel Valls, un nou-veau décompte des voix. «  Il y a contestations et des doutes (...). La sagesse commanderait de faire un nouveau décompte des résultats  », a-t-il déclaré sur la radio française RTL. Ce nouveau décompte est réclamé par M. Ping, qui a lancé lundi un appel virulent à une « grève générale » pour « faire tomber le tyran ». De son côté, le pou-voir refuse tout recomptage en arguant que la loi électorale ne le prévoit pas et a accusé l’opposant de « complot » par la voix du porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Et face à ces multiples demandes, le pouvoir invite l’opposition à se tourner

vers la Cour constitution-nelle. Jusqu’à présent, celle-ci refuse, affirmant que la Cour est inféodée à la présidence. La date butoir pour le dépôt des recours devant la Cour est demain.

Le ministre Bilie-By-Nze a également affirmé, lundi soir, qu’un Ivoirien avait été arrêté au quartier général de Jean Ping, l’accusant de manipu-ler les résultats de l’élection. « Nous ne disons pas que l’État de Côte d’Ivoire est impliqué, mais des ressortissants ivoiriens haut placés le sont », a ajouté le ministre. Le 30 août, il avait déjà dénoncé des «  ingérences multiples », visant la France et la Côte d’Ivoire. L’Union afri-

caine (UA) s’est, elle, dit prête à envoyer au Gabon «  une délégation de haut niveau  » composée notamment de chefs d’État africains. Ces tensions grandissantes ont abouti, lundi soir, à la démission d’un poids lourd du gouvernement, le mi-nistre de la Justice et deuxième vice-Premier ministre, Séra-phin Moundounga, qui a jugé que «  la paix était gravement menacée » au Gabon.

Chapelle ardenteLes violences postélectorales

ont fait trois morts et 105 bles-sés, dont 67 parmi les forces de sécurité, a déclaré lundi le ministre gabonais de l’Inté-rieur, Pacôme Moubelet-Bou-beya. Il y a une confusion avec d’autres personnes qui sont mortes de mort naturelle ou dans des rixes, mais pas du fait des forces de l’ordre, a expliqué en substance le ministre. Hier après-midi, des partisans de l’opposition se sont rassemblés devant une chapelle ardente, baptisée Chapelle des com-battants morts pour la patrie, dressée à la mémoire des vic-times au QG de campagne de M. Ping.

La France s’est également inquiétée, lundi, d’être sans nouvelles de plusieurs de ses ressortissants binationaux au Gabon. Le ministère gabo-nais des Affaires étrangères a confirmé l’interpellation de binationaux pendant les ma-nifestations. Hier, lors d’une nouvelle audience au tribunal de Libreville, où ont comparu des dizaines de personnes arrê-tées la semaine dernière, deux frères franco-gabonais, Bap-tiste (29 ans) et Cassien (25 ans), ont été libérés. Des di-zaines de Gabonais cherchent toujours un proche introuvable depuis les centaines d’arresta-tions qui ont suivi l’annonce de la réélection de M. Bongo.

(Source : AFP)

Présidentielle

Pressions internationales pour éviter le chaos au GabonLe bras de fer entre Bongo et Ping se poursuit.

Hier, des Gabonais se sont rassemblés devant une chapelle ardente, à Libreville, dressée à la mémoire des victimes des violences postélectorales. Marco Longari/AFP

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11Internationalmercredi 7 septembre 2016

Propos recueillis par Samia MEDAWAR

À quelques jours du début du hajj, les échanges virulents se poursuivent entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Cette année, les Iraniens ne pourront pas se rendre dans le royaume, après l’échec en avril et en mai des discussions entamées à deux re-prises entre les deux puissances pour tenter de s’entendre sur le pèlerinage des fidèles iraniens à La Mecque. Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir posé des conditions «  inaccep-tables » concernant la participa-tion des Iraniens au hajj. D’une part, l’Arabie saoudite accuse l’Iran de vouloir semer le chaos en demandant, entre autres, le droit d’organiser des manifesta-tions (organisées annuellement dans leur lieu de résidence à La Mecque). D’autre part, Téhéran reproche à Riyad de ne pas avoir prévu d’arrangements satisfai-sants pour assurer la sécurité des fidèles iraniens. Pour rappel, une gigantesque bousculade a fait l’année dernière quelque 2  300 morts, dont 464 Ira-niens, menant à de nombreuses polémiques sur l’organisation du hajj. Depuis, les relations entre les deux pays sont plus que ten-dues, exacerbées par le contexte régional.

Le mufti d’Arabie saoudite, le cheikh Abdel Aziz ben al-Cheikh, a estimé hier que les Iraniens ne sont « pas des musulmans ». Qu’en pensez-vous ?

J’estime qu’il est extrême-

ment regrettable que ce genre de polémique ait lieu entre les deux puissances, et que la religion en soit le sujet. D’un côté, le fait que l’Iran cri-tique, depuis longtemps déjà, la gestion saoudienne des lieux saints de l’islam est une atteinte directe à la souverai-neté de ce pays, indépendant et reconnu par la communauté internationale. Aucun État n’a le droit de revendiquer la gestion de lieux saints situés dans d’autres pays, non seule-ment en Arabie saoudite, mais également en Irak, en Iran, au Liban… D’un autre côté, je suis tout à fait contre la décla-ration saoudienne selon la-quelle les Iraniens ne sont pas des musulmans. Depuis plus de 1  400 ans, les chiites sont considérés comme faisant par-tie intégrante des nombreuses familles de l’islam. Il est néces-saire aujourd’hui de contribuer à l’apaisement des tensions existant entre deux tendances il est vrai divergentes, mais dont le conflit ne sert les inté-rêts de personne.

Les déclarations du mufti sont particulièrement viru-lentes. Doit-on se demander si elles ont l’aval ou pas de la famille régnante ?

Le système saoudien est principalement fondé sur deux autorités, civile et religieuse. La première relève de l’auto-rité des Saoud, la seconde de celle des descendants de Mo-hammad ben Abdel Wahab, soit des clercs. Je pense donc qu’il s’agit dans ce cas d’une

sorte d’approbation morale, implicite, plus qu’autre chose. Les commentaires du prince héritier Mohammad ben Nayef hier étaient adressés à une entité politique qui a cer-taines ambitions religieuses (en référence à la gestion des lieux saints).

En outre, ces échanges interviennent quelques jours après la conférence de Grozny (au cours de laquelle quelque 200 dignitaires religieux du monde arabe, dont l’imam d’al-Azhar Ahmad el-Tayyeb,

ont «  exclu  » les salafistes et wahhabites de l’islam sunnite, en une allusion claire à l’Arabie saoudite, qui a exprimé sa fu-reur dès le lendemain). Cette conférence a contribué à exa-cerber les tensions entre sun-nites, salafistes et wahhabites.

Jusqu’où pourrait aller cette guerre des mots entre l’Arabie saoudite et l’Iran ?

Les choses sont allées très loin, mais je m’attends à ce que les tensions baissent entre Riyad et Téhéran, et

qu’il y ait comme un rappro-chement. C’est en tout cas ce que je souhaite. Il revient bien entendu à l’Iran de comprendre que la gestion saoudienne des lieux saints ne peut changer de mains. Mais il est nécessaire aussi que l’Arabie saoudite com-prenne que le chiisme est une branche reconnue de l’islam. En tout cas, les deux pays se doivent aujourd’hui d’essayer de trouver une solution pour les pèlerins iraniens, privés de hajj cette année.

Le grand mufti d’Arabie saou-dite a affirmé que les Iraniens « ne sont pas des musulmans », dans une déclaration à un quo-tidien saoudien publiée hier, au lendemain d’une diatribe du numéro un iranien Ali Khamenei contre les diri-geants saoudiens au sujet du pèlerinage.

« Nous devons comprendre que ceux-là ne sont pas des musulmans (...). Leur hosti-lité envers les musulmans est ancienne, plus particulière-

ment envers les sunnites  », a déclaré cheikh Abdel Aziz ben al-Cheikh, interrogé par Mak-kah, un quotidien proche des autorités, sur les violentes cri-tiques de l’ayatollah Khame-nei. Ce dernier a exhorté lundi les musulmans à reconsidérer la gestion par Riyad des lieux saints à La Mecque et Médine, sinon, a-t-il dit, «  le monde musulman sera confronté à des problèmes plus grands ».

Cette guerre des mots, peu avant le début samedi du pèle-

rinage annuel de La Mecque, témoigne de la forte tension entre l’Arabie saoudite, chef de file de l’islam sunnite, et l’Iran, son rival régional chiite.

Les Iraniens sont privés cette année du pèlerinage, pour la première fois depuis presque trois décennies. L’an dernier, une bousculade à La Mecque a fait près de 2  300 morts parmi les pèlerins, dont 464 Iraniens. Téhéran avait ensuite accusé les autorités saoudiennes d’«  incompé-

tence » dans l’organisation du hajj.

Pour l’Arabie saoudite, les conditions qu’a posées l’Iran pour la participation de ses ressortissants sont «  inaccep-tables », notamment celle d’or-ganiser des manifestations. La République islamique d’Iran fait des «  efforts pour politi-ser le hajj et le transformer en une occasion de violer les enseignements de l’islam, en scandant des slogans et pertur-bant la sécurité des pèlerins »,

a affirmé lundi soir le prince héritier saoudien Mohammad ben Nayef.

Les relations entre les deux pays se sont encore tendues en janvier lorsque l’Arabie saou-dite a rompu ses liens avec l’Iran après l’attaque de son ambassade à Téhéran par des manifestants protestant contre l’exécution du cheikh Nimr, une figure de la contestation chiite contre le régime saou-dien sunnite.

(Source : AFP)

Dans le collimateur de la police depuis deux décennies, le prédicateur radical Anjem Choudary a été rattrapé par la justice britannique qui a condamné hier à cinq ans et demi de prison cette dernière grande figure du Londonis-tan, la mouvance radicale isla-miste de Londres.

Cet avocat de 49 ans d’ori-gine pakistanaise, qui dit ne reconnaître que la jus-tice de Dieu, a refusé de se lever lorsque le tribunal lon-donien de l’Old Bailey l’a condamné pour avoir appelé sur les réseaux sociaux à sou-tenir le groupe jihadiste État islamique. La poignée de disciples venue le soutenir a accueilli le verdict aux cris d’«  Allah Akbar !  » pendant qu’Anjem Choudary, impas-sible dans son qamis (longue chemise) blanc, était emmené par trois policiers venus lui signifier la fin au moins provi-soire de vingt ans d’activisme radical.

Depuis les années 1990, ce fils d’un courtier en Bourse, à la longue barbe poivre et sel, était devenu une figure familière des autorités et des médias en multipliant les manifestations devant les

mosquées, les ambassades et les commissariats de police du Royaume-Uni. Son objectif ultime, disait-il, était de faire flotter le drapeau de l’islam au-dessus du 10 Downing Street, la résidence du Pre-mier ministre.

Proche de Omar Bakri, avec lequel il a fondé l’orga-nisation islamiste radicale al-Mouhajiroun, également connue sous le nom de « Mu-sulmans contre les croisades » ou d’«  Islam4UK  », il s’est rapidement imposé comme l’un des principaux représen-tants du Londonistan, cette mouvance installée dans la capitale britannique au début des années 2000.

Attiré par les feux de la rampe, cet ancien fêtard a collectionné les provoca-tions, s’en prenant pêle-mêle aux homosexuels, au gou-vernement britannique ou à la fête de Noël et organisant un rassemblement en faveur d’Oussama ben Laden devant l’ambassade des États-Unis à Londres en 2011.

Mais en prenant soin, à chaque fois, de ne pas fran-chir la ligne rouge de l’illéga-lité pour éviter de connaître le même le sort que les autres

« parrains » du Londonistan : Omar Bakri, emprisonné au Liban, Abou Hamza al-Masri, condamné à la réclu-sion à perpétuité aux États-Unis, ou Abou Qatada, extradé par Londres en juillet 2013 vers la Jordanie.

Pour la police, Anjem Choudary a été pendant des décennies une source d’im-

mense frustration. Soupçonné d’avoir agi en tant que recru-teur pour des groupes terro-ristes, ce père de cinq enfants a continué à narguer les auto-rités grâce à son habileté et sa connaissance du droit, ce qui lui a longtemps permis de ne pas être pris en défaut.

Mais il a fini par commettre une erreur, lorsqu’il a appelé,

avec son disciple Mohammad Rahman, condamné lui aussi à cinq ans et demi de prison, à soutenir le groupe EI dans une série de vidéos postées sur YouTube entre juin 2014 et mars 2015 après avoir prêté allégeance au chef de cette or-ganisation extrémiste, Abou Bakr al-Baghdadi.

(Source : AFP)

Entretien express

« Je m’attends à ce que les tensions baissent entre l’Arabie saoudite et l’Iran »

Tensions

Pour le mufti d’Arabie, les Iraniens « ne sont pas des musulmans »

Royaume-Uni

Chute de la dernière grande figure du « Londonistan »

Le cheikh Mohammad Nokkari, juge chérié et universitaire libanais, s’exprime sur les vives tensions entre le royaume wahhabite et la République islamique.

Guerre des mots entre Riyad et Téhéran avant le début du pèlerinage annuel de La Mecque.

Le prédicateur radical Anjem Choudary a été condamné à cinq ans et demi de prison pour avoir appelé à soutenir l’EI.

Les États-Unis redoutent que la Russie tente de faire dérail-ler l’élection présidentielle américaine du 8 novembre, notamment par des piratages informatiques contre lesquels la police fédérale a effectué une mise en garde solennelle. L’hypothèse d’une telle action déloyale de la part de Moscou se trouve renforcée par Hillary Clinton, qui a confié lundi ses craintes d’interférences des Russes dans le scrutin devant parachever sa course espérée vers la Maison-Blanche.

La candidate démocrate, qui continuait sa campagne hier en Floride, fonde ses inquiétudes sur le piratage informatique qui a visé son parti en juillet, un acte au sujet duquel le président Vla-dimir Poutine a estimé salu-taire « que ce contenu ait été diffusé auprès du public ». Le maître du Kremlin a réfuté toute implication de l’État russe, et pourtant, Mme Clin-ton a estimé que ce piratage soulevait «  de graves ques-tions sur l’éventuelle implica-tion des Russes dans le pro-cessus électoral (américain) ». Et, a insisté la candidate, les autorités et experts américains s’accordent à penser que ce piratage informatique a bel et bien été orchestré par les services de renseignements russes.

DiscréditUne telle menace visant

la présidentielle est désor-mais prise en compte par les plus hautes autorités fédé-rales qui, selon le Washington Post, ont ouvert une enquête associant CIA, FBI et ser-vices de contre-espionnage. Officiellement, ces agences se gardent de prononcer le mot « Russie ». Plusieurs membres du Congrès ont au contraire appelé Barack Obama à adresser une mise en garde ferme visant clairement Mos-cou. Mais le président améri-cain, qui a rencontré lundi son homologue russe en marge du sommet du G20 en Chine, observe une même prudence. Fin juillet, M. Obama n’avait toutefois pas écarté la pos-sibilité que la Russie tente d’influencer la présidentielle américaine en faveur de Do-nald Trump. « Tout est pos-sible », avait dit le chef de la

Maison-Blanche, peu après la fuite des e-mails de hauts res-ponsables du Parti démocrate qui avaient été publiés par le site WikiLeaks.

Lundi, Mme Clinton a éga-lement effectué une associa-tion entre Russie et Trump, en assurant que son adversaire républicain « encourage(ait) » Moscou à l’espionner. À plu-sieurs reprises M. Trump a chanté les louanges de Vladi-mir Poutine, qui lui a renvoyé l’ascenseur dans des déclara-tions publiques. En dehors de cette possible préférence de candidat, quel pourrait être l’intérêt de la Russie à torpiller le scrutin du 8 no-vembre ? Jeter un discrédit sur un modèle démocratique que Washington tente d’exporter, notamment dans les pays de l’ancien bloc soviétique.

Semer le chaosSeize ans après l’imbroglio

historique en Floride de la présidentielle opposant Al Gore et George W. Bush, le système électoral améri-cain reste toujours menacé de grippages en raison de sa complexité et de ses dispari-tés entre États. Deux États, l’Arizona et l’Illinois, en ont récemment fait les frais, étant la cible d’intrusions infor-matiques dans leurs bases de données électorales.

Un responsable des auto-rités de l’Arizona, cité par le Washington Post, a souligné que le FBI avait pu remonter jusqu’à des pirates informa-tiques russes, sans confirmer s’il s’agissait d’agents de l’État russe.

À la suite de ces attaques

malveillantes, le FBI a en tout cas diffusé un avertissement solennel visant tous les États, en particulier ceux qui per-mettent le vote par e-mail ou par Internet, jugé plus exposé aux intrusions électroniques. Douglas Jones, un expert en informatique électorale de l’université de l’Iowa, souligne que seulement 70 % de l’élec-torat américain vote avec des bulletins en papier comptés par machine, qui peuvent être recomptés si besoin. Selon lui, il serait improbable que des hackers russes parviennent à faire remporter la présiden-tielle à un candidat au détri-ment d’un autre. Mais, ex-plique-t-il, « susciter le chaos est bien plus facile qu’altérer systématiquement des résul-tats ».

Il identifie trois modes d’ac-tion potentiels : « Créer l’im-pression que des résultats ont pu être falsifiés – par exemple en envoyant à WikiLeaks des e-mails fictifs habilement réa-lisés », ou bien « attaquer les bases de données électorales centralisées  ». Enfin, dit-il, « si un intrus parvenait à rayer des listes électorales y compris une petite fraction des votants dans un État, cela sèmerait la pagaille dans les bureaux de vote concernés ».

La Commission d’aide élec-torale (Election Assistance Commission), une agence gouvernementale chargée d’assister les États à organiser les scrutins, se réunira, elle, jeudi avec la sécurisation du scrutin du 8 novembre à son ordre du jour.

Sébastien BLANC/AFP

Le président américain Ba-rack Obama a annulé hier une rencontre avec son homologue philippin en marge d’un som-met au Laos des pays d’Asie du Sud-Est, après avoir été traité de «  fils de pute  » par ce dirigeant d’un des plus proches pays alliés des États-Unis en Asie du Sud-Est.

Rodrigo Duterte «  regrette que ses remarques devant la presse aient causé une telle controverse », a tenté d’excu-ser le gouvernement philippin dans un communiqué publié juste avant l’ouverture du sommet. Le dirigeant, très coutumier des insultes, « a ex-pliqué que des commentaires de presse selon lesquels le président Obama lui ferait la morale sur les exécutions ex-trajudiciaires l’avaient conduit à ce commentaire virulent  », ajoute Manille. Rodrigo Duterte est très critiqué pour avoir incité ses concitoyens à tuer eux-mêmes toxicomanes et trafiquants. Ces exécutions extrajudiciaires ont déjà fait officiellement près de 3  000 morts depuis l’accession au pouvoir de Duterte en juin. Après une campagne ordu-rière et populiste, celui-ci, qui participe au Laos à sa première grande réunion internatio-nale, a multiplié les coups de sang, menacé de quitter l’Onu et de rompre avec Washing-ton et Canberra. Le président Obama devrait cependant être amené à croiser son ho-mologue philippin lors de ce sommet de l’Asean à Vien-tiane, capitale du Laos, petit pays d’Asie du Sud-Est fron-talier de la Chine. Ce refroi-dissement des relations entre

Washington et son allié tra-ditionnel philippin intervient alors que doit être évoquée à Vientiane la question des ambitions de Pékin en mer de Chine méridionale, contes-tées par les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan. Ben Rhodes, un proche conseiller d’Obama, a cependant assuré à la presse que, sur un plan plus large, les relations avec les Philippines « restaient archisolides », évo-quant une possible rencontre informelle Duterte-Obama aujourd’hui. L’Asie du Sud-Est figure en bonne place dans la politique américaine de «  pivot  » de l’Amérique vers cette région du globe, pièce maîtresse de la politique étrangère et économique des États-Unis.

Rencontre avec Aung San Suu Kyi

Lors d’une première confé-rence de presse, le président américain a insisté sur le fait que «  l’intérêt de l’Amérique pour l’Asie-Pacifique n’est pas un caprice passager », mais « le reflet des intérêts nationaux fondamentaux » de Washing-ton sur le long terme. Il a aussi averti hier la Corée du Nord, qui a procédé lundi au tir de trois missiles balistiques, que ses «  provocations  » ne conduiraient qu’à «  renforcer son isolement  ». Parmi les principaux dossiers au pro-gramme, Barack Obama de-vrait défendre les mérites du Traité de libre-échange trans-pacifique (TPP). Plusieurs pays de l’Asean sont signa-taires du TPP, mais d’autres restent à convaincre. Sur un

registre plus apaisé, ce som-met sera aussi l’occasion pour Barack Obama de revoir la Birmane Aung San Suu Kyi, pour la première fois depuis sa victoire aux législatives de novembre 2015. Celle-ci est désormais chef de la diploma-tie birmane. Elle sera aussi re-çue la semaine prochaine à la Maison-Blanche, a annoncé Barack Obama à Vientiane.

Le président américain a par ailleurs promis d’aider le Laos, qui a reçu le plus grand nombre de bombes par habi-tant au monde, à se débar-rasser de celles héritées de la guerre du Vietnam, qui conti-nuent de faire des victimes. Il a annoncé 90 millions de dol-lars d’aide au Laos pour le dé-minage et l’aide aux victimes. Il devrait visiter aujourd’hui à Vientiane un centre d’accueil pour ces victimes. Lorsque la guerre du Vietnam a débordé sur son sol de 1964 à 1973, Washington tentait alors de couper les voies d’approvi-sionnement des combattants nord-vietnamiens. Plus de deux millions de tonnes de bombes y ont été lancées – et elles continuent d’exploser. « Ce fut une guerre secrète... Cela a fait du Laos le pays le plus bombardé, plus que l’Allemagne ou le Japon  », a rappelé Barack Obama, soucieux de regarder en face «  l’héritage douloureux de la guerre ». Barack Obama est le premier président américain à poser le pied sur le sol du Laos, souvent décrit comme une succursale de la Chine qui y développe casinos et exploi-tations minières.

(Source : AFP)

États-Unis

Une menace russe plane sur la présidentielle américaine

Diplomatie

La discorde entre Obama et le président philippin domine le sommet asiatique

Les plus hautes autorités fédérales ont ouvert une enquête associant CIA, FBI et services de contre-espionnage.

Le prédicateur radical Anjem Choudary. Luke MacGregor/Reuters/File photo

Un agent des services secrets américains s’adresse à la candidate démocrate Hillary Clinton peu avant son allocution lors d’un meeting lundi à Cleveland, dans l’Ohio. Brian Snyder/Reuters

Photo d’archives montrant des corps de pèlerins, morts lors d’une bousculade qui a fait plus de 700 morts le 24 septembre 2015. Photo AFP

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12 International mercredi 7 septembre 2016

Le chef de la diplomatie saou-dienne, Adel al-Joubeir, a évo-qué hier la possible conclusion dans les 24 heures d’un accord de cessez-le-feu en Syrie.

Interrogé lors d’un point de presse à Londres sur l’inca-pacité des États-Unis et de la Russie, jusqu’à présent, à s’accorder sur une trêve dans ce pays, M. Joubeir a dit qu’il ne parlerait pas d’un échec mais d’un « work in progress ». « La possibilité existe de parvenir à un accord au cours des pro-chaines 24 heures environ, qui permettra de se rendre compte si (le président syrien) Bachar el-Assad est véritablement prêt à le respecter », a-t-il dit. Peu avant, la Turquie avait exprimé son souhait d’instaurer un cessez-le-feu avant le début de la semaine prochaine. Le porte-parole de Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, a ré-vélé que le président turc avait rencontré une seconde fois ses homologues russe et américain avant de quitter la réunion du groupe des grandes puissances économiques à Hangzhou. Se-lon lui, M. Erdogan a affirmé à Vladimir Poutine et Barack Obama qu’il était essentiel de «  convenir d’un cessez-le-feu ou d’une trêve le plus tôt pos-sible » dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie. « Nous attendons un accord final. Nous en avons reçu les grandes lignes, mais nous attendons un accord sur le papier qui puisse être mis en œuvre », a déclaré M. Kalin à la chaîne de télévi-sion turque NTV. Interrogé sur la date à laquelle une telle trêve pourrait être appliquée, M. Ka-lin a répondu que le président turc avait dit à M. Poutine que les habitants d’Alep devraient voir les combats cesser à temps pour la fête d’al-Adha qui, en Turquie, commence le 12 sep-tembre.

Ces déclarations inter-viennent dans un contexte où des dizaines de personnes ont été intoxiquées par une attaque au gaz soupçonné d’être du chlore dans un quartier d’Alep

contrôlé par l’opposition sy-rienne, a-t-on appris de source médicale. D’après les bénévoles de la Défense civile syrienne, l’organisation fournissant les premiers secours dans les zones rebelles, des hélicoptères de l’armée syrienne ont largué des barils d’explosifs conte-nant du chlore sur le quartier de Soukari, dans l’est d’Alep. La Défense civile parle sur sa page Facebook de 80 personnes souffrant de suffocation, dont des enfants, mais ne fait pas état de morts. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) évoque pour sa part 70 cas de suffocation en citant des sources médicales sur place.

Deux soldats turcs tuésPar ailleurs, dans le nord de

la Syrie, deux soldats turcs ont été tués hier dans la première attaque meurtrière imputée au groupe État islamique depuis le début d’une offensive turque il y a deux semaines, selon des sources officielles. L’attaque d’hier a fait aussi cinq blessés parmi les militaires turcs, selon les mêmes sources. « Deux de nos camarades sont tombés en martyrs et cinq ont été blessés dans une attaque à la roquette menée par des éléments de Daech (acronyme arabe de

l’EI) sur deux de nos chars  », a annoncé l’armée dans un communiqué, cité par la télé-vision privée NTV. Un haut responsable turc a confirmé le bilan. Selon l’armée, l’attaque s’est déroulée au sud d’al-Raï, près de la frontière, où des chars turcs ont ouvert le week-end dernier un nouveau front. Deux combattants de l’oppo-sition syrienne soutenue par Ankara ont été tués et deux autres blessés dans des affron-tements dans la même région, selon le communiqué. L’armée turque a également annoncé avoir frappé hier «  44 cibles à 153 reprises avec précision à l’aide de howitzers (obusiers) dans une région contrôlée par des terroristes  », ajoutant que les avions de la coalition avaient également mené des raids contre des positions de l’EI. Les rebelles syriens soutenus par les forces de la coalition ont repris deux villages près d’al-Raï, a-t-elle ajouté, précisant que «  l’opération se poursuit dans la région ».

Ankara et les rebelles syriens souhaitent la mise en place d’une zone de sécurité dans les zones frontalières prises à l’État islamique. Ahmad Os-man, commandant du groupe insurgé Sultan Mourad, pro-

pose que cette zone de sécurité soit établie sur 90 km le long de la frontière turque, entre les villes de Jarablous et Azzaz. « Notre objectif est de sécuri-ser la campagne du nord et de l’est (d’Alep) de Daech et des séparatistes kurdes. Mais s’il y avait une zone de sécurité pour la sécurité de notre peuple à la frontière turco-syrienne, ce serait quelque chose d’excellent qui nous satisferait », a-t-il in-diqué. « La Turquie à elle seule ne peut pas le faire. Il faut qu’il y ait unité d’opinions entre la Turquie, la Russie et l’Amé-rique (...). Si elles se mettent d’accord sur la question, alors, il y aura une zone sécurisée », a précisé le commandant rebelle.

Appuyé par les troupes turques, le groupe Sultan Mou-rad et les autres factions rebelles qui combattent sous la ban-nière de l’Armée syrienne libre ont pris dimanche les derniers territoires occupés par l’EI à la frontière turco-syrienne. Ah-mad Osman a également an-noncé que les rebelles soutenus par la Turquie seraient bientôt forcés d’affronter les milices kurdes parce qu’elles ne se sont pas retirées du secteur comme l’ont demandé les États-Unis et la Turquie.

(Sources : agences)

Au cœur de la cité syrienne de Homs, des ouvriers déblaient des décombres et nettoient à grande eau les murs noir-cis du souk désert pour lui redonner son lustre d’antan effacé par la guerre civile. Dans cette ville du centre de la Syrie surnommée «  capi-tale de la révolution » par les opposants au président syrien Bachar el-Assad au début du soulèvement en 2011, les au-torités veulent effacer les stig-mates des combats. Première localité à avoir pris les armes contre le régime en 2012, Homs a finalement été reprise par les forces gouvernemen-tales. Mais la reconquête de la vieille ville s’est faite après des combats féroces et un siège hermétique.

Près de la place de l’Hor-loge, où passa un temps la ligne de démarcation entre zones rebelles et gouverne-mentales, des ingénieurs ins-pectent les canalisations qui fuient et les fils électriques qui pendent dans le souk. Certaines allées sont bloquées par des gravats. Dans d’autres, l’herbe croît dans les inters-tices des pavés détruits.

«  Enlever les décombres est une opération dange-reuse. Nous avons trouvé des bombes et des explosifs  », témoigne Ghassan Jansiz, qui supervise les travaux mis en œuvre par le Programme de développement des Nations

unies (Pnud). « Nous tentons de restaurer le souk tel qu’il était il y a 100 ans pour un coût de quelques centaines de milliers de dollars », poursuit cet architecte de 44 ans. Les travaux sont prévus sur deux ans, avec quatre phases de six mois  : nettoyage, documen-tation, rénovation et recons-truction.

« Champs-Élysées » Érigé au XIIIe siècle sous la

dynastie des Ayoubides fon-dée par Saladin, enrichi sous le sultanat mamelouk (XIVe et XVe siècles) et durant la période ottomane (XVIe-XXe siècles), le marché cou-vert a changé plusieurs fois de mains. Les insurgés s’en emparèrent en 2012 avant de l’abandonner à l’armée en avril 2014 lorsqu’ils quit-tèrent la ville à la suite d’un accord. « Les hommes armés l’utilisaient comme point de passage plutôt que comme champ de bataille, c’est pour cela que le souk n’est pas trop abîmé », a affirmé à l’AFP un responsable du gouvernorat de la province.

Le souk de Homs res-semble à ceux de Damas et d’Alep, mais en plus petit. Il comprend 13 marchés et 982 magasins, selon Ma’moun Abdel Karim, directeur du Patrimoine et des Antiquités de Syrie. La quasi-totalité des échoppes sont pour le mo-

ment abandonnées. Certaines sont sans verrou, sans porte, les murs d’autres portent des traces d’incendie ou sont par endroits criblés de balles. Seuls des coffres-forts cou-verts de poussière rappellent la richesse passée.

« Il y a 40 ans, c’était l’équi-valent des Champs-Élysées d’une petite ville de province. Tout le monde s’y retrouvait. C’était le lieu où se rencon-traient tous ceux qui travail-laient (...) le bois, le cuivre, l’or, l’argent, les marchands de tissu, les parfumeurs », se sou-vient l’ancien représentant de l’Union européenne à Damas Anis Nacrour, originaire de Homs.

«  Le soir, en rentrant de l’école, on faisait un détour juste pour humer l’air du temps, d’autant qu’il y avait d’excellents pâtissiers et de délicieux jus de fruits frais. On y allait en bande ou en famille pour voir et être vu », ajoute ce diplomate français avec nostalgie.

Chocolats de retour Au total, 70 personnes

travaillent sur le chantier, des ingénieurs, des ouvriers et des étudiants de la faculté d’ingénierie. Les travaux pré-voient l’installation de quatre portes principales, la réhabi-litation de 200 magasins et la documentation historique du lieu, selon le directeur

du Pnud, Tareq Safar. Une dizaine de commerçants sont déjà revenus. Abdel Salam Salqini place avec soin ses chocolats en pile. « Je viens de recevoir mon 200e client  », dit ce quadragénaire avec un grand sourire. «  J’ai repris en avril, vous ne pouvez pas imaginer ma joie quand j’ai revu mes vieux clients venir de Beyrouth, de Damas et de Tartous (Ouest). Ils sont ve-nus dès qu’ils ont su que j’en fabriquais à nouveau », ajoute cet homme qui a hérité cette affaire de son père. «  J’avais onze employés, mais mainte-nant je suis tout seul », tem-père-t-il en confiant n’avoir que deux ou trois clients par jour.

Une cliente, Oum Ma’moun, le salue chaleu-reusement. «  À chaque fête, je venais en ville pour lui acheter du chocolat, mais je ne l’avais plus fait depuis le début de la guerre. »

« Sauver le souk de Homs est un vrai défi  », relève le chef des Antiquités qui veut refaire les toits bom-bés «  comme ils étaient à l’époque  ». Mais «  c’est un projet important pour l’image d’une ville qui a joué un rôle important de l’époque ro-maine jusqu’à l’Empire otto-man ».

Maher AL-MOUNES/AFP

Avec l’enchaînement des dé-faites militaires du groupe État islamique dans son fief irako-syrien, les pays d’origine des volontaires qui avaient rejoint ses rangs doivent se préparer à gérer l’épineux problème de leur retour, estiment experts et officiels. « Près de 700 jihadistes français ou résidant en France se trouvent actuellement dans les zones de combat en Irak et en Syrie  », d’après le Premier ministre Manuel Valls. « Leur retour représente une menace supplémentaire pour notre sé-curité nationale. (...) Il faut nous préparer à résister, le combat sera long. »

La Belgique, elle, estime à 500 le nombre de ses ressortis-sants partis se battre aux côtés de l’EI.

«  C’est ce qu’on pourrait appeler la menace du retour, a précisé dans une interview au quotidien Le Monde le procu-reur de Paris, François Molins. On sera à un moment ou à un autre confronté au retour d’un grand nombre de combattants français et leurs familles. »

Pour ceux repérés pendant leur voyage vers les zones de combat en Syrie et en Irak ou lors de leur exfiltration, la plu-part du temps via la Turquie, la France, comme la plupart des

autres pays, a durci sa législa-tion, avec des emprisonnements plus systématiques, des peines plus lourdes et des remises en liberté conditionnelle davantage surveillées.

Actuellement, en France, près de mille individus «  font ou ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires pour terrorisme islamiste  », selon M. Molins, dont 280 mis en examen et 167 en détention. Mais l’as-sassinat fin juillet d’un prêtre dans son église par un jeune jihadiste inculpé, placé sous contrôle judiciaire et porteur d’un bracelet électronique, a montré les limites de la sur-veillance face à des individus passés maîtres dans l’art de la «  taqiya  », la dissimulation, prônée et enseignée par les mouvements jihadistes.

«  Ceux qu’on attrape, leur statut est clair, ils sont sous statut judiciaire, commente l’expert Yves Trotignon, an-cien analyste antiterroriste à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Mais se pose alors la question de leur détention, de la radicalisation carcérale, de l’application des peines  : ce sont des types très dangereux, et si on les juge sur les faits documentés par la jus-tice, ils prennent dans les trois,

quatre ans. Que deviennent-ils après ? »

Tours et détours Plus redoutable encore selon

lui  : le cas des jihadistes assez malins, motivés et entraînés pour être restés en permanence sous le radar des services de po-lice et de renseignements. « Le vrai problème, ce sont les mecs qui rentrent et qu’on ne voit pas rentrer. Ou même qu’on n’a pas vus partir, dit-il. Il n’y en aura pas tant que ça, mais ceux qui vont rentrer en étant toujours convaincus de la justesse de la cause, qui vont préparer des attentats, monter des réseaux, sont le vrai danger. On sait depuis plusieurs mois que l’EI se prépare à sa défaite militaire, il va redevenir un mouvement clandestin et urbain. » Ils seront d’autant plus dangereux, ajoute Yves Trotignon, «  qu’il ne vont pas prendre un vol direct vers l’Europe occidentale. Ils vont faire des détours, avec des pauses, qui peuvent durer plu-sieurs mois, dans des pays où ils changeront d’identité, ça s’est déjà vu. Ce seront des sas dans lesquels ils disparaîtront pour réapparaître plus tard ».

Face au problème des re-tours, la Turquie, par laquelle ont transité depuis plusieurs

années la grande majorité des volontaires étrangers de l’EI, joue un rôle crucial. Son armée vient de conquérir les quelques kilomètres de sa frontière avec la Syrie par laquelle l’EI pouvait encore faire passer hommes et matériel.

«  La frontière est mainte-nant très hermétique, assure à la presse une source diploma-tique, qui demande à ne pas être identifiée. Les Turcs ont fait d’énormes travaux, creusé des fossés, érigé des murs. Dé-sormais si vous tentez d’entrer ou de sortir de Turquie illéga-lement, vous vous faites tirer dessus.  » Résultat, a annoncé hier le ministre français de l’In-térieur Bernard Cazeneuve, une « nette diminution » du nombre de jihadistes français parvenant dans les zones tenues par l’EI : seuls 18 ont été dénombrés au premier semestre 2016, contre 69 à la même époque l’an der-nier.

La liste d’interdiction d’en-trée sur le territoire turc com-prend désormais plus de 50 000 noms et environ 150 ressor-tissants français ont été inter-pellés dans ce pays et envoyés, menottes aux poignets, vers la France, de source diplomatique.

Michel MOUTOT/AFP

Paris ouvrira à la mi-oc-tobre son premier centre d’hébergement temporaire pour migrants afin d’endi-guer la multiplication des camps informels dans la capitale française, lieu de passage d’un nombre crois-sant d’exilés. Le centre, installé dans une ancienne friche industrielle du nord de la ville, sera réservé aux hommes, sans aucune condition quant à leur sta-tut administratif. Il ouvrira avec une capacité de 400 places, portée à 600 d’ici à la fin de l’année, a précisé lors d’une conférence de presse la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. Un second centre de 350 places, pour les femmes et les enfants, sera ouvert d’ici à la fin de l’année dans une ancienne usine d’Ivry-sur-Seine, une commune popu-laire de la périphérie sud de la capitale, a ajouté l’édile socialiste qui avait lancé ce projet fin mai. Pendant « cinq à dix jours », les mi-grants pourront effectuer un bilan médical, recevoir une aide psychologique et des conseils juridiques avant d’être orientés vers

d’autres structures d’accueil plus pérennes.

« Ras-le-bol »Depuis juin 2015, les

autorités ont démantelé 28 campements informels, pour des raisons de sécu-rité et de salubrité. Depuis cet été, les évacuations sont systématiques dès qu’un embryon de squat appa-raît. Dernière évacuation en date  : des centaines de migrants, qui campaient sur le terre-plein d’une grande avenue, ont été invités hier matin par les forces de l’ordre à quitter les lieux. À chaque démantèlement, les résidents sont dispersés sur différents sites, héber-gés quelques nuits dans des chambres d’hôtel ou gymnases. Mais faute de solution pérenne, nombre reviennent à Paris, tandis que d’autres continuent leur chemin vers le nord de la France. Le plus grand camp de migrants de France, à Calais, a ainsi vu sa popu-lation doubler en quelques mois pour atteindre en août près de 7  000 personnes, selon les autorités, 9  000 selon les associations. La

surpopulation a augmenté les tensions dans le camp, avec des rixes entre mi-grants, mais aussi avec les riverains. Lundi, des com-merçants, des agriculteurs et des routiers ont bloqué l’autoroute menant au port de Calais pour demander le démantèlement rapide de cette «  jungle ». Ailleurs, la présence de migrants suscite aussi des frictions. Un futur centre d’accueil à Forges-les-Bains, en banlieue pari-sienne, a été incendié dans la nuit de lundi à hier et les premiers éléments de l’enquête pointent vers « un incendie volontaire  », selon le parquet local. À Paris, le camp humanitaire pro-mis par Anne Hidalgo sera situé près de la porte de la Chapelle, un quartier popu-laire et métissé, où tous les habitants ne goûtent pas le projet. «  Ras-le-bol, c’est toujours dans les mêmes quartiers !  » s’emportait cet été Fabienne Remerand-Moreau, une habitante du quartier. «  C’est ajouter de la misère là où il y en a déjà beaucoup, c’est une logique injuste  », s’agaçait aussi Tamara P., une étudiante

de 24 ans qui n’a pas voulu donner son nom.

Sur les six premiers mois de l’année, environ 240 000 personnes sont arrivées illégalement en Europe, notamment via l’Italie, selon l’organe de contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne Frontex. La France, qui est surtout un pays de transit, n’est pas en première ligne face à ces arrivées. Elle a enregistré 80 000 demandes d’asile en 2015, bien loin du million de demandes formulées en Allemagne. Mais ces chiffres sont en hausse (20  000 dossiers de plus qu’en 2014) et Paris, qui voit arriver plusieurs di-zaines de migrants par jour, est confrontée depuis plus d’un an «  à un flux migra-toire sans précédent », selon la mairie. Afghans, souda-nais, somaliens ou syriens, ces exilés s’installent sous des ponts, dans des parcs ou des bâtiments vides, non loin de la gare du Nord, d’où beaucoup espèrent poursuivre leur périple vers le nord du continent.

(Source : AFP)

Syrie

Ankara et Riyad évoquent une possible trêve avant l’Adha

Patrimoine

Défiguré par la guerre, le souk de Homs veut retrouver son charme

Jihadisme

Le spectre des retours des volontaires de l’EIMigrants

Paris ouvrira à la mi-octobre son premier centre d’accueil

Des dizaines de personnes ont été intoxiquées hier par une attaque au gaz soupçonné d’être du chlore, dans un quartier d’Alep contrôlé par les rebelles.

Les combattants utilisaient la zone comme point de passage plutôt que comme champ de bataille.

La Turquie, par laquelle ont transité depuis plusieurs années la grande majorité des combattants étrangers, joue un rôle crucial.

La commission d’enquête de l’Onu sur la situation des droits de l’homme en Syrie a estimé hier que les attaques aériennes du régime syrien et de la Russie causaient le plus grand nombre de victimes parmi les civils. Présentant aux médias son 12e rapport por-tant sur la période allant de janvier à juillet 2016, la commission appelle à « revitaliser » la trêve entrée en vigueur en février et à lever les différents sièges imposés à près de 600 000 personnes. Cet appel intervient à un moment où, sur le front diplomatique, Washington et Moscou – qui ont négocié la trêve de février – s’avèrent incapables

de s’accorder sur les moyens de réduire la violence en Syrie qui a fait plus de 290 000 morts. Le président de la commission, le Brésilien Paulo Pinheiro, a déploré la « recru-descence de la violence » enregistrée depuis fin mars, dénonçant « l’utilisation de la part de toutes les parties de tactiques ciblant les civils ». « Pendant les six derniers mois, il y a eu une forte augmentation des attaques contre le personnel de santé et les centres médicaux » et « la majorité de ces attaques ont été me-nées par les forces progouvernementales », accuse la commission. Selon le rapport, dans

les zones contrôlées par les rebelles dans la région d’Alep, au moins 20 hôpitaux et cliniques ont été détruits depuis janvier. Les enquêteurs font part de leur préoccupation quant au sort d’« au moins 300 000 civils » qui habitent dans la partie est de la ville d’Alep, des quartiers rebelles de nouveau complètement assiégés par le régime syrien depuis lundi. La commission indique par ail-leurs avoir reçu des « informations crédibles » sur l’utilisation de chlore le 5 avril dernier au cours d’un bombardement du quartier de cheikh Maqsoud à Alep.

Pour l’Onu, la Russie et le régime causent le plus grand nombre de victimes parmi les civils

Cette photo prise le 14 août 2016 montre des passants circulant dans l’une des allées du souk de la vieille ville de Homs en Syrie. Louai Béshara/AFP

Des Syriens souffrant de difficultés respiratoires après une attaque au gaz des forces du régime sur le quartier de Soukkari contrôlé par les rebelles à l’est d’Alep, hier. Taher Mohammad/AFP

Page 13: Et il ne pleut même pas encore Liban - lorientlejour.com · nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des ... Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin:

13Sportsmercredi 7 septembre 2016

Football

Matches amicaux

Le Liban bat l’Afghanistan sans convaincreAprès le match nul concédé dans les dernières secondes la semaine dernière face à la Jordanie, la sélection liba-naise de football a signé une victoire peu convaincante pour son deuxième match amical de la saison, disputé contre l’Afghanistan dans l’enceinte Rachid Karamé à Tripoli.

Les Libanais, timorés en attaque, fébriles en défense, et qui n’arrivaient quasiment pas à enchaîner trois passes consécutives, et encore moins à se créer une occasion dan-gereuse digne de ce nom, n’ont pas rassuré leurs sup-porteurs en remportant une victoire à l’usure face à une équipe beaucoup plus faible, sur le papier du moins.

Parce que sur le terrain, les rouges patinaient sur place pendant toute la première période, et devaient attendre l’heure de jeu pour trouver enfin la faille grâce à Has-san Maatouk qui donnait le tournis sur son adversaire direct sur l’aile gauche avant de déposer un caviar entre les pieds de Hassan Saad « Son-ny » ; ce dernier profitait de l’offrande pour débloquer le score, quelques secondes à peine après son entrée sur le terrain.

On pensait que ce but allait aider la sélection des Cèdres

à se libérer, mais la condi-tion physique déplorable des joueurs libanais les empêchait d’asseoir leur domination sur le cours de la rencontre. Même l’expulsion prématu-

rée du défenseur Milad Inte-zar, qui obligeait les Afghans à évoluer à dix joueurs pen-dant plus de vingt minutes, n’y faisait rien, les attaquants locaux manquant cruellement

de mordant et d’efficacité pour pouvoir espérer alourdir la marque.

Un avenir sombreLa délivrance venait en-

core une fois de Maatouk qui était fauché à l’intérieur de la surface de réparation adverse dans la quatrième minute du temps addition-nel.

Le meilleur joueur de la rencontre se faisait justice lui-même et transformait le penalty indiscutable sif-flé par l’arbitre, d’un ballon fuyant qui passait juste sous le ventre du portier afghan Azizi, pourtant parti du bon côté.

La prestation fournie par les joueurs libanais contre l’Afghanistan ne présage malheureusement rien de bon pour l’avenir, et le sé-lectionneur national, Mio-drag Radulović, ne dispose plus de beaucoup de temps avant mars 2017, et le début des éliminatoires pour la Coupe d’Asie des nations programmée en 2019 aux Émirats arabes unis.

Cinq ou six mois ne sont pas en effet de trop au Monténégrin pour tenter de résoudre la multitude des problèmes existant, que ce soit sur le plan physique, un mal récurrent frappant de plein fouet tous les joueurs qui paraissent déjà exténués avant même le coup d’envoi du championnat national, au milieu du terrain où le manque d’un créateur fait cruellement défaut, et surtout chez les attaquants qui, en l’absence d’un véritable renard des sur-faces, peinent à marquer, même contre des équipes supposées (beaucoup) plus faibles.

Tony HAYEK

Championnat du Liban

Wissam Khalil vainqueur de la quatrième manche

La quatrième manche du championnat du Liban de tir sur plateaux à partir de la fosse olympique (Double Trap) s’est déroulée le week-end dernier au Chtaura Country Club, avec la parti-cipation de huit tireurs.

À noter que le Double Trap diffère des autres com-pétitions de tir sur plateaux de par la difficulté et l’endu-rance notamment, avec 150 plateaux pour chaque tireur pendant la manche élimi-natoire (au lieu de 125 ou même 75 dans le Trap ordi-naire) et 30 plateaux lors des demi-finales et finale (au lieu de 15).

Voici les six premiers dans l’ordre selon le classement établi à l’issue la première épreuve éliminatoire à la-quelle ont pris part tous les participants enregistrés :

1. Wissam Khalil 124/1502. Élie Akiki 123/1503. Élie Kehdy 120/1504. Imad Bou Khalil

114/1505. Sleiman Sara 112/1506. Joseph Haoui 82/150.Les six tireurs se sont qua-

lifiés pour la demi-finale de cette compétition au cours de

laquelle ils se sont départagés sur 15 plateaux mis en jeu et un tir unique autorisé pour chaque tireur.

Voici le classement général provisoire après la demi-fi-nale :

1. Élie Kehdy 25/302. Wissam Khalil 24/303. Joseph Haoui 20/30

+4/44. Élie Akiki 20/30 +3/45. Sleiman Sara 20/30 +2/46. Imad Bou-Khalil 17/30.Les organisateurs devaient

avoir recours à une manche supplémentaire pour dépar-tager les finalistes, Wissam Khalil et Élie Kehdy, les deux tireurs ayant touché chacun au cours de la finale initiale 27 plateaux sur les trente mis en jeu. Khalil s’imposait fina-lement à l’issue de cet ultime round au cours duquel il a effectué un sans-faute avec 6 plateaux touchés sur 6, alors que Kehdy échouait de peu avec un bilan de 5/6.

Grâce à un excellent 26/30, Élie Akiki grimpe sur la troi-sième marche du podium aux dépens de Joseph Haoui, très loin derrière lui avec seule-ment 19 tirs comptabilisés.

T.H.

Le trois tireurs constituant le podium.

Tir et chasse

Après deux ans d’absence dans son tournoi fétiche, Juan Martin del Potro a renoué avec les quarts de finale de l’US Open, tandis que la n° 1 mondiale Serena Williams a ajouté un énième record à son fabuleux palma-rès.

L’édition 2016 de l’US Open a accouché d’une allé-chante affiche de choix : elle opposera deux grands noms

du circuit, del Potro, ancien n° 4 mondial et vainqueur de l’US Open 2009 d’un côté, Stan Wawrinka, actuel 3e du classement ATP et double vainqueur d’un tournoi ma-jeur de l’autre.

«  Je ne m’attendais pas à me retrouver en quarts aussi rapidement après mon retour sur le circuit », a reconnu del Potro, qualifié pour son pre-mier quart à Flushing depuis

2012 à la faveur de l’aban-don de l’Autrichien Dominic Thiem, blessé au genou droit et mené 6-3, 3-2. «  Il y a quelques mois, je me deman-dais si je n’allais pas arrêter ma carrière et maintenant je suis en quart. Je n’ai plus vraiment mal au poignet, des fois je ressens des douleurs, mais je peux vivre avec  », a rappelé le 142e joueur mon-dial qui a été opéré à trois

reprises du poignet gauche.

Murray balaye DimitrovDel Potro, 27 ans, com-

mence de nouveau à faire peur, depuis qu’il a atteint la finale du tournoi olympique à Rio où il s’est incliné face à Andy Mur-ray.

« Son coup droit est un des meilleurs du circuit. On a l’im-pression qu’il a toujours le bon timing », a admiré Wawrinka, vainqueur en quatre sets de l’Ukrainien Illya Marchenko 6-4, 6-1, 6-7 (5/7), 6-3.

De son côté, le n° 2 mon-dial Andy Murray, peu à son avantage face à l’Italien Paolo Lorenzi (7-6, 5-7, 6-2, 6-3) au tour précédent, s’est ras-suré  : il a balayé en moins de deux heures le Bulgare Grigor Dimitrov, pourtant en plein re-nouveau (6-1, 6-2, 6-2)). « J’ai très bien joué d’un point de vue tactique, j’ai très bien servi, j’ai fait très peu de fautes directes », s’est félicité Murray qui a dis-tillé un service à 226 km/h, un record pour lui.

Son prochain adversaire, le Japonais Kei Nishikori, fina-liste malheureux de l’US Open 2014, a fait lui aussi forte im-pression devant l’imposante machine à aces croate Ivo Karlovic, vainqueur de deux titres en juillet (Newport, Los

Cabos), qu’il a écœuré en trois sets (6-3, 6-4, 7-6 (7/1).

Dans le tournoi féminin, Serena Williams monte tran-quillement en puissance : alors que son épaule droite lui posait problème depuis juillet, l’Amé-ricaine n’a toujours pas perdu son service en quatre matches.

Elle n’a laissé aucune chance à la Kazakhe Yaroslava Shve-dova, 52e mondiale, (6-2, 6-3) et a atteint les quarts pour la sixième année consécutive et pour la 14e fois en dix-sept participations.

Mieux, elle s’est offert un nouveau record, celui du nombre de matches de grand chelem remportés avec 308, soit un de plus que Roger Fe-derer.

Mahut rassuré « Ce chiffre montre que ma

carrière dure dans le temps et que j’ai fait preuve de constance, c’est un énorme motif de fierté  », a insisté la sextuple lauréate de l’US Open. Au prochain tour, elle aura affaire à la Roumaine Simona Halep, 5e mondiale et déjà lauréate de trois titres en 2016, victorieuse de l’Espagnole Carla Suarez 6-2, 7-5.

L’aînée des Williams, Venus, a en revanche laissé passer sa chance face à la Tchèque Karo-

lina Pliskova, 11e mondiale, en trois sets 4-6, 6-4, 7-6 (7/3). «  J’ai fait trop d’erreurs dans le tie-break, cela s’est joué à quelques détails  », a regretté l’Américaine âgée de 36 ans.

Autre victime de renom, la Polonaise Agnieszka Rad-wanska qui a subi la loi et le culot de la jeune Croate Ana Konjuh qui, à 18 ans, disputera son premier quart de finale en grand chelem. Radwanska, 4e au classement WTA, est tom-bée pour la cinquième fois de sa carrière aux portes des quarts à New York et court toujours à 27 ans après son premier titre majeur. Côté français, à la veille des historiques quarts de finale avec trois Bleus en lice – Lucas Pouille opposé à Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga opposé au n° 1 mondial Novak Djokovic –, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont poursuivi leur route dans le tournoi de double dont ils sont les tenants de titre et favoris.

Ils ont battu la paire compo-sée du Français Jérémy Chardy et de l’Australien Sam Groth 6-4, 5-7, 6-4 et Mahut, touché à un poignet, s’est rassuré. « Je sens encore le poignet un petit peu, mais ça va vraiment dans le bon sens », a expliqué le n° 1 mondial de double.

(Source : AFP)

Le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis Yan-nick Noah a retenu Lucas Pouille, qualifié pour les quarts de finale de l’US Open, pour la demi-finale contre la Croa-tie du 16 au 18 septembre à Zadar. Sans surprise, Noah a également sélectionné les n° 1 et n° 2 français Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils, éga-lement qualifiés pour les quarts de finale de l’US Open. Nico-las Mahut et Pierre-Hugues Herbert, respectivement n° 1 et n° 2 au classement mondial de double, font également par-tie de cette sélection.

Pouille, 22 ans, s’est qua-lifié pour les quarts de finale de l’US open en battant en 8e de finale l’ancien n° 1 mondial Rafael Nadal.

Le Nordiste, 25e mondial, avait honoré sa première sélec-tion en Coupe Davis en juillet lors du quart de finale contre la République tchèque (3-1). La demi-finale est le premier ren-dez-vous de l’équipe de France depuis les Jeux olympiques de Rio marqués par des résultats décevants et des polémiques déclenchées par les déclara-tions de Benoît Paire et Kris-

tina Mladenovic.La France a remporté la

prestigieuse Coupe Davis à neuf reprises, la dernière fois en 2001. Elle a disputé, et perdu à domicile, la finale 2014 contre la Suisse de Roger Federer et de Stan Wawrinka.

Murray jouera contre l’Argentine

Le n°2 mondial Andy Mur-ray va faire son retour dans l’équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis, à l’occasion de la demi-finale contre l’Ar-gentine le week-end prochain à Glasgow, a annoncé la Fédé-ration britannique de tennis mardi.

Murray, absent lors du quart de finale contre la Serbie en juillet à la suite de sa victoire à Wimbledon, est convoqué en compagnie de son frère Jamie, de Kyle Edmund, Dan Evans et Dom Inglot.

Le double champion olym-pique avait choisi de se reposer après sa victoire sur le gazon de Wimbledon plutôt que d’enchaîner, sur la terre battue de Belgrade, avec le quart de finale de Coupe Davis contre la Serbie, orpheline de Novak

Djokovic. Mais, contre l’Ar-gentine, dans l’Emirates Are-na de Glasgow, Murray n’aura pas l’inconvénient de s’habi-tuer à une nouvelle surface, le dur écossais succédant au dur de l’US Open.

Une surface qui lui réussit bien, puisque après son titre olympique à Rio, Murray s’est qualifié dans la nuit de lundi à mardi pour les quarts de finale à Flushing Meadows, en bat-tant le Bulgare Grigor Dimi-trov (6-1, 6-2, 6-2). La finale de l’US Open est programmée cinq jours avant le début de la demi-finale contre l’Argen-tine.

Le capitaine de l’équipe britannique Leon Smith doit encore réduire son équipe à quatre joueurs d’ici au jeudi 14 septembre, jour des tirages au sort des oppositions.

L’Argentine y croit avec del Potro

L’Argentin Juan Martin Del Potro, sur un nuage après une cascade de blessures, sera l’atout maître de l’Argentine.

En juillet contre l’Italie en quart de finale, del Potro avait fait son retour en Coupe Davis

mais seulement en double, après 4 ans d’absence due à ses blessures et ses désaccords avec sa fédération.

À Glasgow contre la Grande-Bretagne, il endossera à nouveau son rôle de chef de file du tennis argentin.

Le joueur de 27 ans est dé-sormais incontournable pour les deux simples, après sa per-formance aux JO, finale contre Andy Murray, et à l’US Open où il est qualifié pour les quarts de finale. Même s’il est le plus mal classé à l’ATP (142e place) des quatre membres de l’équipe.

Outre del Potro, le vice-ca-pitaine de l’équipe argentine Mariano Hood a annoncé mardi la convocation de Fede-rico Delbonis (43e), Guido Pella (51e) et Leonardo Mayer (117e). Delbonis, 25 ans, de-vrait être le deuxième joueur de simples. Cette saison, il a battu Murray à Indian Wells, gagné son deuxième tournoi ATP à Marrakech en avril et apporté le point de la victoire contre l’Italie. En double, la paire victorieuse contre l’Ita-lie del Potro-Pella devrait être reconduite. Seul changement

par rapport au quart contre l’Italie (3-1), Leonardo Mayer remplace dans le groupe Juan Monaco, moins à l’aise sur surface rapide.

La dernière opposition entre les deux pays remonte à 2008, à Buenos Aires, au 1er tour. L’Argentine, menée alors par David Nalbandian, l’avait emporté 4-1 sur terre battue et avait atteint la finale, perdue contre l’Espagne. Jamie Mur-ray faisait partie de l’équipe britannique et avait perdu en double.

L’Argentine, qui a éliminé la Pologne au 1er tour, vise une 5e finale de Coupe Davis contre l’équipe tenante du titre emmenée par l’Écossais Mur-ray, n° 2 mondial, qui aura l’avantage de jouer devant son public à Glasgow.

Nadal avec l’Espagne pour le barrage contre l’Inde

Le n° 5 mondial Rafael Nadal a été retenu au sein de l’équipe d’Espagne pour affronter l’Inde la semaine prochaine en barrage d’acces-sion au groupe mondial (1re division) de la Coupe Davis,

a annoncé hier la Fédération espagnole (RFET).

Outre l’ancien n° 1 mondial, éliminé dimanche en hui-tièmes de finale de l’US Open, la sélection espagnole com-prend David Ferrer (13e mon-dial) ainsi que Feliciano Lopez et Marc Lopez, pressentis pour disputer le double, selon la liste retenue par la capitaine Conchita Martinez.

Nadal, absent du tour pré-cédent en Roumanie en raison d’une blessure à un poignet, fait son retour à point nommé pour tenter de ramener l’Es-pagne dans l’élite de la Coupe Davis. Le Majorquin reste sur 22 victoires consécutives dans cette épreuve et son unique défaite remonte à son match inaugural en 2004.

La sélection espagnole avait été reléguée en deuxième divi-sion en 2014 après 18 années de présence dans le groupe mondial et cinq sacres (2000, 2004, 2008, 2009, 2011). Ce barrage contre l’Inde, pro-grammé à New Delhi du ven-dredi 16 au dimanche 18 sep-tembre, sera disputé sur dur et en extérieur.

(Source : AFP)

US Open

Del Potro continue de rêver, Williams toujours plus haut

Coupe Davis

La France avec Pouille contre la Croatie ; Nadal, Murray et del Potro présents

Vente de la formule 1 : des milliards et des questionsLa formule 1 semble sur le point d’être vendue pour plu-sieurs milliards d’euros, un montant astronomique révé-lateur du paradoxe de cette discipline : son intérêt sportif est devenu limité au fil des années à cause de l’ultrado-mination de quelques écuries, mais son pouvoir d’attraction sur les financiers est immense.

Gérée depuis 40 ans par l’Anglais Bernie Ecclestone, qui en a fait un business mon-dial, la F1 pourrait tomber entre les mains du groupe américain Liberty Media.

Mais le flou subsiste dans ce dossier à neuf zéros. Des médias allemands et anglais ont assuré ce week-end que la transaction serait bouclée cette semaine. Le Financial Times estime pour sa part qu’elle pourrait être officiali-sée « dans les deux semaines ».

Le dossier du rachat de la F1 est un serpent de mer et est ouvert depuis des mois, entre intox, rumeurs et énormes attentes. Si cette vente est confirmée, un nouveau cha-pitre s’ouvrira dans l’histoire de l’un des deux sports les plus médiatisés au monde avec le football.

Combien vaut la F1 en 2016 ?

C’est LA question  : com-bien Liberty Media, le groupe de John C. Malone, 75 ans, va-t-il mettre sur la table s’il veut racheter les quelque 35 % (34,6  %) toujours détenus par le fonds d’investissement CVC Capital Partners ?

Le chiffre de 8,5 milliards de dollars (7,6 milliards d’euros) circule dans la presse mais semble très optimiste. Selon Formula Money, un site proche d’Ecclestone, cette part vaut environ trois mil-liards. Ce qui est déjà énorme et permettrait à CVC Capital Partners de faire une belle plus-value.

Acheter la F1, pour quoi faire ?

À la différence des purs financiers de CVC, le groupe Liberty Medias est spécia-lisé dans la communication. Comme BSkyB, celui du ma-gnat Rupert Murdoch, qui re-transmet la F1 mais n’a jamais

réussi à mettre la main sur le trésor de Bernie Ecclestone.

En termes médiatiques, le potentiel de développement est énorme, grâce à la ving-taine de Grands Prix étalés entre mars et novembre sur toute la planète, qui assurent aux sponsors une visibilité mondiale.

Ecclestone a bien géré la percée de la F1, à forte tradi-tion européenne, sur le mar-ché asiatique et au Moyen-Orient, où ont lieu des Grands Prix.

Ecclestone a aussi per-mis à la F1 de s’installer sur le marché nord-américain (GP du Canada, du Texas, du Mexique) mais la marge de progression y reste très importante, surtout pour un investisseur américain comme Liberty Medias. L’un des enjeux sera toutefois de rehausser l’intérêt sportif de la F1. Car depuis 15 ans, une poignée d’écuries la domine (Mercedes aujourd’hui, Red Bull ou Ferrari hier), ce qui nuit au suspense et tire les audiences télé vers le bas.

« Bernie » à la retraite ?La question était sur toutes

les lèvres ce week-end, dans le paddock du Grand Prix d’Ita-lie à Monza.

Car la F1 est une grande famille, avec une tendresse particulière pour son pa-triarche de 85 ans, dont la vie se confond avec le destin de son sport. La vente de la F1 à CVC en 2006 lui a d’ail-leurs valu des accusations de corruption en Allemagne et il a finalement obtenu la fin de son procès en versant 100 millions de dollars à la justice allemande en 2014.

Restera, restera pas ? Deux choses sont certaines, au moins pour l’instant  : Ecc-lestone détient encore 5,2  % du capital de la F1 à titre personnel, en plus des 8,4 % qui appartiennent à Bambino Holdings, son trust familial. Sa retraite est assurée, donc il ne va pas se précipiter pour vendre ces actions (13,6 % au total). Et il aura une bonne idée de leur valeur précise si Liberty rachète les 34,6 % de CVC.

(Source : AFP)

Tennis

Malgré ses habits de poupée, Serena Williams fait encore figure d’épouvantail à l’US Open, et aucune de ses rivales n’aimerait croiser son chemin. Mike Hewitt/AFP

Le onze libanais sélectionné par Miodrag Radulovi, avant le coup d’envoi de la rencontre.

Auto

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14 Détente mercredi 7 septembre 2016

Marche à suivre : Dès que vous repérez un mot, rayez les lettres de ce mot dans la grille et barrez-le dans la liste au-dessus de la grille. Pour plus de facilité, commencez par les mots les plus

longs. Quand vous aurez inséré tous les mots de la liste, il vous restera les lettres formant le mot secret. Pour former un mot, les lettres peuvent se suivre hori-zontalement de gauche à droite

ou de droite à gauche, vertica-lement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut servir pour plusieurs mots.

Solution du n° 14 727

HORIZONTALEMENT1. Femmes de chambres. - 2. Doublé pour une union. Il est complètement gelé celui-là. - 3. Affreux sourire. Là, il y a problème. - 4. Il tient chair. Sont à visiter à Nîmes. - 5. Se met en vedette. Enve loppes de cigares. - 6. Ici est enterré. Pronom réfléchi. - 7. Faire des déductions. Peut précéder la gifle. Paresseux. - 8. Essence de térébenthine. Exploitants de terres lointaines. - 9. Accompa-gneras. - 10. Gardés à l’œil. Terre des Rétais.

VERTICALEMENTA. Sont réussis quand il y a des astres. - B. Petits singes d’Amé-rique. - C. Cause de grimace. Disposé dans le bon ordre. - D. Mettre le lit à sec. Précision pour le mélomane. - E. Pos-sessif. Étouffé pour être discret. - F. Échoue à l’examen. Difficile à pousser quand elle est très haute. - G. Préposition. Qui se rapportent à un appendice. - H. Taille l’arbuste au plus court. Refuge en cas de crise. - I. Élar-gi sur les bords. Conteste tout ordre établi. - J. À lui. Petit, c’est un laitage.

Problème n° 14 728

R.C.I. France

A B C D E F G H I J1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

B O U T E I L L E SA R R A N G E A N T I N E S N O I R EL I E T E N D E RL E R A S A N IO R V E T R E E LN E E A R D U IN R N H E L A SE X O D E E R ER E D E M A R R E R

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

A B C D E F G H I J

Le mot secret

BÉLIER (21 Mars au 19 Avril) : Vous parviendrez à obtenir ce que vous voulez en

vous imposant et en refusant de fuir. Cette tech-nique risque de ne pas fonctionner. Mais si vous usez de votre diplomatie, vous atteindrez vos buts.

TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : L’effi-cacité de votre travail augure d’une évolu-

tion positive au cours des prochaines semaines. Des entrées d’argent s’annoncent enfin. Ne stres-sez pas sur des questions sans importance.

GÉMEAUX (21 Mai au 20 Juin) : Votre vie domestique est soumise à des hauts et

des bas et vous aurez des décisions à prendre. Au courant de l’après-midi vous retrouverez votre dynamisme et votre énergie.

CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Une relation amicale pourrait être un

contact utile pour votre vie active. Vous provoque-rez quelques activités afin d’installer une certaine proximité et une complicité. Vous êtes sur la bonne voie.

LION (23 Juillet au 22 Août) : Les choses vont bien dans votre vie amoureuse

puisque vous utilisez les canaux de communica-tion. Vous pourriez apporter un peu plus encore si vous laissiez votre esprit imaginatif s’exprimer.

VIERGE (23 Août au 22 Septembre) : Vos pensées et vos idées sont riches et

précieuses. Gardez-les secrètement car d’autres personnes pourraient chercher à les exploiter. Allez au bout de votre concept.

BALANCE (23 Septembre au 22 Octobre) : Vous prenez des initiatives et

vous pourriez vivre des instants décisifs pour votre vie professionnelle. Vous désirez découvrir d’autres horizons. Le changement est en cours. Mais vous devez faire preuve de souplesse dans vos propos.

SCORPION (23 Octobre au 21 Novembre) : Ne soyez pas timide.

N’hésitez pas, libérez-vous et montrez votre audace surtout lorsqu’il s’agit de votre vie professionnelle et active.

SAGITTAIRE (22 Novembre au 21 Décembre) : Une personne va vous

faire une proposition que vous attendiez depuis longtemps. Vous pourriez rester sans voix. Avant de prendre une décision finale, pesez bien le pour et le contre. Ne vous emballez pas trop vite.

CAPRICORNE (22 Décembre au 19 Janvier) : Les possessions matérielles ne

seront pas votre point fort. Quand un différend se pose, vous devriez penser à votre propre intérêt. Sinon vous aurez des regrets.

VERSEAU (20 Janvier au 19 Fé-vrier) : Votre point de vue sera mis à rude

épreuve aujourd’hui et, dans un premier temps, vous pourriez changer d’avis. Cette fois vous êtes dans le vrai. Écoutez votre intuition.

POISSONS (20 Février au 20 Mars) : De nouvelles modifications ou des cir-

constances indépendantes de votre volonté ne devraient pas vous décourager de continuer. Vos plans ont été élaborés avec sérieux. Gardez vos espoirs.

L’horoscopeLes mots croisés

UN MOT DE 6 LETTRES : VILLESAGENALESAMMANAMSTERDAMARRONDISSEMENTATHENES

BALEBANDOENGBOGOTABONNBRNO

CAENCALCUTTACENTRECHANG-HAICITECOMMERCECOMMUNE

COURS

DAKARDEAL

ENVIRONSESPLANADE

GAPGANDGARNISONGENEVEGORKI

HABITANTHOLGUIN

IMPASSEISPAHANISTANBUL

JOLIE

LAHORELAONLIEGELILLELINZLYON

MADRASMAIRIEMANCHESTERMEXICOMONTEVIDEOMOSCOUMUNICIPALITE

NEW-DELHI

ODENSE

ORANOSAKAOSLO

PAPEETEPARISPATEPEKINPESTPHILADELPHIEPLACEPORTPORTOPREFECTUREPROMENADE

QUIMPER

RECIFERIGA

RIO DE JANEIRORUE

STATUE

TCHONG-KINGTEGUCIGALPATIRANATORONTOTRIPOLITROUTURKU

ULM

Solution du précédent mot secret : ADAPTATION

Solution des mots fléchésdu précédent numéro

Dos de cabillaud au riz croquantPour 2 personnes : 2 dos de cabillaud, 1 tomate, 1 échalote, 1/2 verre de riz, 2 cuil. à café d’huile d’olive, 1 cuil. à café de coriandre en poudre.Laver la tomate et la découper en gros dés. Peler l’échalote et la tailler en rondelles fines. Poser la grille basse dans le four. Placer la tomate et l’échalote dans un plat dont le diamètre est compatible avec le fond du four, remuer les légumes avec 1 cuillère à café d’huile. Enfourner 10 min à 200 °C. Pendant ce temps, faire cuire le riz dans une casserole d’eau froide salée. Laisser cuire 12 min à partir de l’ébullition puis le passer au tamis sans le rincer et réserver. Badigeonner au pinceau les dos de cabillaud avec l’autre cuillère à café d’huile, saupoudrer de coriandre en poudre. Ouvrir le four, sortir le plat. Ramener la compotée de tomate/échalote sur la moitié du plat. Placer le riz sur la partie dégagée et le lisser pour obtenir une couche plane.Placer le poisson sur le lit de tomate/échalote. Réenfourner pour 20 min à 125 °C.

Au menu

A B C D E F G H I J1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

B O U T E I L L E SA R R A N G E A N T I N E S N O I R EL I E T E N D E RL E R A S A N IO R V E T R E E LN E E A R D U IN R N H E L A SE X O D E E R ER E D E M A R R E R

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

A B C D E F G H I J

Solution du N° 3705

F Y S R V G

O P E R A C O M I Q U E

U M E L A N E S I E N

A R P E G E F A B R I

M I N I M A L E L I E

F I N R E B E C C A M

L S D N A M U R C E

C I O A T T E L A G E

E N O L A N E M O N E

S R N I O R T P U T T

S T A N D P E R I R

A R I A S I C I A M E

A M R B E R L I N E S

E P U I S E S O R T S

P L O M B E N I E B

S E T S E C O N D S A

L A C L U E I D E R

X E N O N M E S U R E R

R E B U T E S M U S E

Les mots fléchés

Règle du jeu

Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.

Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases.

Sudoku moyen 289

6 8 52

4 53 7 2

5 7 2 9 4 18 6 7

8 91

2 1 6

Sudoku moyen 2813 2 1 8 7 6

7 1 9 5 8 3 42 3 4 5 9 1

3 8 5 6 42 4 1 9 7 6 3 5 8

7 6 8 1 99 3 4 8 2 71 6 3 5 4 8 28 2 5 4 7 9

4 5 9

6 2

6 8 7

9 1 2 7

5 4 3 2

1 6 5

7 9

6 1 3

Sudoku moyen 2827 1 5 8 3 2 6 43 2 4 8 5

6 7 5 2 9 14 5 1 6 7 25 2 6 4 8 3 96 9 1 3 7 82 3 4 1 5 9

5 7 9 2 39 4 6 7 3 1 8 5

9

9 1 6 7

8 4 3

3 8 9

7 1

2 5 4

8 7 6

1 8 6 4

2

Sudoku moyen 2838 9 6 4 74 6 1 8 9 5 39 1 7 4 3 26 2 3 5 1 45 4 9 2 1 6 7 3 8

1 8 9 5 2 63 5 7 9 2 11 7 6 2 8 9 52 5 3 1 4

3 2 5 1

7 2

5 6 8

8 7 9

7 3 4

8 4 6

4 3

9 6 8 7

Sudoku moyen 2846 4 9 2 7 5 3

3 5 7 6 4 19 4 3 8 2

1 8 7 3 4 5 6 99 5 1 8 25 4 2 6 7 3 1 8

5 6 3 1 93 2 9 7 6 88 7 9 1 6 5 4

1 8

2 8 9

7 5 1 6

2

6 3 4 7

9

4 8 2 7

1 4 5

2 3

Sudoku moyen 2852 6 9 4 1

1 3 4 6 2 56 4 1 7 3 9 81 6 2 7 3 8 49 3 8 5 1 7 24 1 9 2 8 3 65 9 6 8 2 7 13 4 1 6 5 8

2 7 9 4 3

8 3 5 7

7 9 8

5 2

9 5

4 6

7 5

3 4

7 2 9

8 1 5 6

Sudoku moyen 2863 9 4 5 2 76 4 5 7 2 1 3 87 1 3 6 8 4

5 3 9 6 29 3 5 7 6 8 4

1 7 2 8 94 8 1 5 2 6

8 6 2 9 7 5 1 35 1 2 3 9 4

8 1 6

9

2 5 9

4 8 1 7

2 1

6 4 3 5

9 3 7

4

7 6 8

Sudoku moyen 2871 8 6 2 4 7 5 32 3 5 8 49 4 8 3 2 6 15 6 1 7 9 8

4 3 6 2 93 1 8 6 7 47 1 2 9 3 5 6

9 5 1 4 74 3 8 6 7 9 1 2

9

7 1 6 9

5 7

4 3 2

8 7 1 5

2 9 5

4 8

6 2 8 3

5

Sudoku moyen 2887 9 6 3 1 8 48 1 7 5 23 2 1 4 6 7 54 2 5 8 7 9 6

3 9 2 1 45 9 8 7 6 2 31 4 6 9 8 3 2

3 2 8 6 12 8 5 1 3 9 7

5 2

6 4 3 9

8 9

1 3

6 7 5 8

4 1

5 7

9 7 5 4

4 6

Solution du précédent numéro

SU|DO|KU Moyen Scrabble

C’est au Liban-Sud, au club al-Yasmine de Tyr plus précisément, que nous avons joué au scrabble. Nous étions 43 mordues de ce jeu, mais également amoureuses de la beauté de la nature, ici fort respectée par Khalil et Nayla Arab, qui font de leur domaine familial un enclos où impalas, poneys, chevaux et canards se promènent librement et cô-toient les invités. Avec les perruches quelque peu assourdissantes et l’aboiement des chiens, nous avions, les pions en main, formé les mots qui, en général, nécessitent un silence quasi religieux.

Qu’a cela ne tienne, le silence recommandé est jeté aux orties quand un environnement de la sorte nous est offert. Dans ces conditions ex-ceptionnelles, la première et la seconde manche ont été gagnées par la solide paire Joséphine Chaoul/Léna Sfeir.

Au cumul des deux parties, les trophées ont été ainsi distribués :

– Léna Sfeir/Joséphine Chaoul– Jeanine Sader/Carole Issa– Christiane Chucri/Léna Haddad.

– 2e série : Siham Karam/Rita Nassar– 3e série : Danielle Sisto/Nadine Madi.

Rencontre– Samedi 10 septembre : th2 Batik à 15h, YCC.

Raymonde AYOUB

Al-Yasmine dit « oui »au scrabble

A V C Z T W G B

E R O H A L T N E M E S S I D N O R R A

E S S A P M I O A A P L A G I C U G E T

T I R A N A E N R P A P E E T E A R P T

S K L U S U C E Z O A O O B S K D A M U

A R A A O H A A F R N R S N A N U K I C

R O I C E C L C I I P T L S A L E A U L

D G S S L D P S C R C O O G M M E D Q A

A O T N I U G L O H P E E C R E M M O C

M E J O L I E M O M A D R E T S M A R E

R O N P L A E N U E T N E W D E L H I I

E R E I E N G N E N E A G E N M S A E H

B D E D A K A I I V I R G H E T I B N P

S G A D I H I G R I E C U X A L U I A L

E A E N A V E N I R O N I T O I O T J E

N R G P A N E L A O N C U P C R R A E D

E N S S E L A T M N O E I M A E T N D A

H I L V N C P P N S E R N N M L F T O L

T S E Y I N A S O O T U R K U O I E I I

A O A T O G O B E R M E R T N E C T R H

G N E O D N A B I S T A N B U L T S E P

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15Culturemercredi 7 septembre 2016

Photo

Les âmes tatouées à fleur de peau de Lama Mattar

Qu’ont en commun Char-bel, Farah, Tara, Damien, Amandine, Loulwa, Frédé-ric, Joseph ou encore Bilal ? A priori, rien. Sinon qu’ils affichent désormais leurs ta-touages à la face du monde… et sur les cimaises de la gale-rie de l’Institut français du Liban, où Lama Mattar, qui a signé leurs portraits, les réu-nit le temps d’un accrochage intitulé Inked Minds*.

Le Festival de la photo-graphie méditerranéenne (Photomed) a organisé l’an-née dernière un concours à l’attention des photographes libanais résidents au Liban. Bilal Tarabay, qui a remporté le premier prix, a gagné son premier ticket de participa-tion au festival Photomed en France, à Sanary, en mai 2016. Tandis que Lama Mattar, qui a décroché le deuxième prix, a été conviée à présenter à Beyrouth, en septembre, sa toute première exposition individuelle, en l’occurrence Inked Minds. La jeune femme, nutritionniste et professeure de nutrition à la LAU, est passionnée d’arts visuels. Après avoir tâté de la peinture, elle s’est mise assidûment à la photo il y a 6 ans. « C’est un médium qui me permet d’assouvir à la fois mon goût pour l’art et ma curiosité des gens, de ce qui fait leur singularité, leur identité », indique cette fille de sociologue.

Ainsi, dans Inked Minds, ce n’est pas sur les tatouages en tant que tels – leurs formes ou leurs motifs – qu’elle braque sa caméra, mais sur les per-sonnes qui les portent. « Les tatoués sont victimes de sté-réotypes réducteurs dans notre société, qui les met encore trop souvent dans un même sac : celui des mar-ginaux, ou, dans le meilleur des cas, des artistes under-grounds. À travers cette série de portraits, c’est la diver-sité de leurs profils que j’ai voulu montrer », assure la photographe.

Objectif réussi. En faisant poser tous ses modèles, cha-cun dans son environnement personnel ou professionnel, Lama Mattar a composé des images (en couleurs et de for-mat 60 x 90 cm) qui tordent

le cou aux clichés sur les ta-toués. À l’instar de ce baraqué au torse recouvert d’un éton-nant chapelet d’inscriptions religieuses dessinées à l’encre, photographié assis sur son lit au dossier orné d’une flopée de chapelets, de crucifix et de cœurs… Ou de cette jeune femme cachant, sous une allure et un intérieur très épu-rés et bon genre, un paquet de tatouages hard rock.

Répétition et motifCes tatoués-là sont musi-

cien, policier, vendeuse, étu-diante, publicitaire, entrepre-neurs, restaurateur ou encore photographe… Et leur vie, leur quotidien, leur ordinaire ne se différencient en rien de ceux des autres. Eux aussi ont des rêves, des fantasmes, des croyances, des valeurs ou encore des regrets. Des émotions, en somme, qu’ils ont besoin d’exprimer… Sauf qu’eux ont choisi de les ins-crire à même leur peau. « J’ai beaucoup discuté avec mes modèles, affirme la photo-graphe. Chacun d’eux a son propre univers, sa propre his-toire. Aucune n’est semblable à l’autre. Même si, souvent, ce sont des moments forts qui déclenchent l’envie de se faire marquer. Une rupture, une naissance, une dispari-tion… mais cela peut aussi être un désir esthétique, tout simplement. Chacun suit sa

propre trajectoire, en fonc-tion de laquelle son tatouage va évoluer, en seconde peau. » Aucun trait commun à signa-ler donc. « Sinon qu’il y a souvent dans leurs intérieurs quelque chose de l’ordre de la répétition et du motif qui rappelle leur goût pour le tatouage », remarque Lama Mattar.

« Mais je n’aime pas géné-raliser », reprend-elle aussi-tôt. « Tout comme je n’aime pas les stéréotypes réducteurs, les amalgames, les jugements préconçus. C’est d’ailleurs pour exprimer mes idées libé-rales que je fais de la photo », assure cette brune au visage ouvert. Et qui porte un regard

aussi curieux que positif sur « toutes ces identités singu-lières qui font la diversité des peuples et des sociétés ».

Ainsi, après Inked Minds, Lama Mattar a réalisé une petite série de portraits de Japonais qu’elle exposera par ailleurs dans le cadre de la plateforme photographique du Beirut Art Fair. Puis elle continuera l’aventure artis-tique en s’attaquant à un am-bitieux projet de portraits de transgenres.

* Jusqu’au 30 septembre : Beyrouth, rue de Damas. Horaires d’ouverture : tous les jours de 12h à 19h. Tél. : 01/420200.

C’est une nutritionniste gourmande d’art et d’images, une jeune femme curieuse des autres, qui a remporté le 2e prix de la compétition Photomed Liban. Zéna ZALZAL

Ce policier a fait de son corps l’autel d’une profession de foi peu commune.

Festival

Wickerpark, véritable ruche des talents libanais

Il existe à Paris, dans le XVe arrondissement, au-dessus des légendaires Objets trouvés de la rue des Morillons, un quartier-village appartenant à la mairie et ayant pour rôle d’accueillir une soixantaine d’artistes de diverses ori-gines. Ce quartier s’appelle La Ruche. Il existe depuis le début du XXe siècle et a vu passer des légendes telles que Modigliani, Brancusi, Sou-tine, les aquarelles de Marie Laurencin chères à Joe Dassin ou encore Marc Chagall.

La Ruche, en arabe weker, est le surnom que l’aîné de la fratrie Daou avait donné à l’atelier de Georges Junior (Ju-nior pour les intimes) qui y re-cevait ses amis musiciens pour des improvisations mémo-rables. L’origine du nom wic-kerpark vient donc de ce sur-nom et son anglicisation s’est imposée comme un hommage aux roseaux qui entourent le terrain où a lieu chaque année, depuis 6 ans, le festival préféré de la jeunesse libanaise.

Créée en 2011 sous l’impul-sion de Georges Junior, sa sœur Michelle et leur associé Omar

Youssef, la première édition, qui avait quand même attiré 1  700 spectateurs, avait posé les jalons de ce qui est main-tenant un rendez-vous incon-tournable, « le la » de la scène musicale pop/rock libanaise, et sans doute le premier festival à avoir mis en avant une volonté de respecter l’environnement, notamment par le biais d’un partenariat avec l’ONG Le-banese Green Again. Même si les diverses tentatives des organisateurs d’élargir ce mou-vement à des financements de projets écologiques se sont toujours heurtées aux blocages administratifs propres au Li-ban, ils maintiennent le cap et innovent chaque année dans ce domaine.

Accessibilité etvaleurs sûres

Ayant pour mission artis-tique de proposer une produc-tion d’envergure, de soutenir des artistes tout en introdui-sant de nouveaux, le festival a également toujours mis un point d’honneur à rester abor-dable, aussi bien financière-ment (les billets sont à 30$ pour pouvoir écouter plusieurs groupes) que dans son organi-

sation sur un terrain en bord de mer, avec beaucoup d’acti-vités familiales, aussi bien que de la nourriture et des boissons à des prix amicaux. Depuis sa création, le festival n’a cessé d’attirer plus de monde, avec un pic en 2014 et ses 4 500 spectateurs, venus assister aux concerts des légendaires Scrambled Eggs, et à une performance toujours impres-sionnante des Mashrou’ Leila. Ce sont en tout plus de 14 000 personnes et 100 artistes qui se sont présentés tout au long des 5 années devant et sur la scène du festival. L’organisation des Daou, tout en étant très professionnelle, met un point d’honneur à garder un aspect familial qui donne tout son caractère et sa personnalité au festival. Après tout, celui-ci se tient chez eux...

Cette année, le programme, très riche, se concentre sur la scène libanaise, et propose 8 groupes, dont des valeurs sûres comme Lumi et Wanton Bishop, qui proposent chacun un nouvel album et un nouvel EP (Maxi 45 tours), des ar-tistes confirmés comme Safar, Loopstache et Etyen, et des formations moins connues,

mais valeurs sûres pour le futur : Kid Fourteen, Filter Happier et un supergroupe, Interbellum, dont les membres sont tous aussi dans d’autres bands. Wickerpark n’oublie pas les amateurs de musiques électroniques, avec la présence du plus blond des DJ libanais Rami O, du puits de culture musicale Ziad Nawfal et du nouveau venu Jack the Fish. Mais la vraie nouveauté cette année est le déplacement du festival du dimanche au same-di, pour faciliter la logistique, permettre aux spectateurs de passer un week-end entier à la plage autour de Batroun, et d’attirer un public plus large.

Les tickets sont en vente sur place et sur Internet, ce qui facilite l’accès au festival. Les festivals saisonniers ayant touché à leur fin, Wickerpark offre un choix éclectique, différent et très alléchant, et souhaite que les artistes pré-sents au weker de Batroun connaissent un succès aussi important que leurs collègues peintres de La Ruche à Paris.

* https://ihjoz.com/events/1846-wickerpark-music-festival-2016;www.wickerparkfestival.com

Pour sa sixième édition, Wickerpark se tiendra le samedi (et plus le dimanche), et gardera le cap rock/pop en toute écologie.

AgendaCINÉMAPremières visions■ BLOOD FATHER de Jean-François Richet, avec Mel Gibson en ancien taulard qui reprend les armes pour défendre sa fille. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Planète City Complex Tripoli, Cinemall, Vox B.C. Center★★ HANDS OF STONE biopic sur le célèbre boxeur panaméen Roberto Duràn, incarné par Edgar Ramirez et son coach Ray Arcel (Robert De

Niro). Le sportif a glané pas moins de quatre titres de champion du monde. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Cinemall, Vox B.C. Center■ KICKBOXER : VENGEANCE de John Stockwell, avec Alain Moussi et Jean-Claude Van Damme. Comme son nom l’indique arts martiaux et vengeance. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda/Galaxy, Cinemall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center★★ KUBO AND THE TWO STRINGS une comédie d’aventure fantasy en animation en volume, produite par Laika et réalisée par Travis Knight sur un scénario de Marc Haimes et Chris Butler. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Empire Cinemas The Spot, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Galaxy, Planète City Complex Tripoli, Cinemall, Vox B.C. Center■ MORGAN de Luke Scott, avec Kate Mara. Une consultante est envoyée dans un lieu isolé pour enquêter sur un événement terrifiant. On lui présente alors « Morgane », est-elle une menace ou simplement une victime ? Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Cinemall, Vox B.C. Center.

En salle★ BAD MOMS de Jon Lucas et Scott Moore (réalisateurs de la franchise Bad trip), avec Mila Kunis et Kristen Bell. Lorsque trois mères épuisées décident d’être des mamans indignes et égoïstes. Empire Première, Cinemall★★ BIL HALAL une comédie très bien menée par Assaad Fouladkar, avec Darine Hamzé et Rodrigue Sleiman. Le cinéaste suit quatre histoires tragi-comiques de musulmans pieux, hommes et femmes, qui essaient de vivre leurs amours et leurs désirs sans briser aucune règle imposée par leur religion. Metropolis Empire Sofil★★ CAPTAIN FANTASTIC Écrit et réalisé par Matt Ross, le film met en scène Viggo Mortensen dans le rôle d’un homme qui tente de se réinsérer dans la société après avoir vécu dans l’isolement pendant une décennie. Metropolis Empire Sofil■ DON’T BREATHE de Fede Alvarez, avec Stephen Lang. Un bon thriller. Trois adolescents planifient un braquage. Leur objectif : dérober la fortune d’un aveugle. Mais une fois sur place, rien ne se passe comme prévu... Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center★★ FINDING DORY 2 Le Monde de

Dory est un film réalisé par Andrew Stanton pour les studios Pixar. C’est la suite du film Le Monde de Nemo avec Ellen de Generes et Ty Burell. CinemaCity (Beirut Souks)★★★ GENIUS De Michael Grandage, avec Jude Law, Colin Firth et Nicole Kidman. Le scénario de John Logan est basé sur la biographie Max Perkins, éditeur de Fitzgerald et de Hemingway, et qui découvre un auteur génial, Thomas Wolfe. Empire Première★ ICE AGE, COLLISION COURSE Dommage pour cette franchise qui a très bien commencé, mais il est temps qu’elle s’arrête. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center★★ LIGHTS OUT film d’horreur réalisé et écrit par David F. Sandberg où tout se passe dans le noir. Avec Maria Bello. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Grand Galaxy, Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center★★ MR FUZZY PANTS de Barry Sonnenfeld. Une comédie fantastique et déjantée portée par Kevin Spacey réincarné dans la peau d’un chat. Empire Dunes, Espace, Empire Cinemas The Spot, Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center■ NERVE avec Emma Roberts. En

participant à Nerve, un jeu qui diffuse en direct sur Internet des défis filmés, Vee et Ian décident de s’associer pour relever des challenges de plus en plus risqués et gagner toujours plus d’argent. CinemaCity (Beirut Souks)■ REMEMBER Metropolis Empire Sofil❍ SUICIDE SQUAD Les héros de David Ayer sont des supervilains comme Jared Leto ou Margot Robbie, mais la sauce tourne à la vinaigrette. Grand Cinemas ABC Dbayeh/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center■ SKYPTRACE de Renny Harlin, avec Jackie Chan. Lorsque sa nièce a des ennuis avec un prince du crime, un détective hongkongais doit faire appel à un joueur américain. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Concorde/The Spot Saïda/ Galaxy, CinemaCity (Dora), Espace, Empire Cinemas The Spot, Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Cinemall■ THE BIG FRIENDLY GIANT de Steven Spielberg, avec Meliussa Mathison. La petite Sophie rencontre un grand géant qui, malgré son apparence, s’avère être un grand cœur. Vox B.C. Center■ THE MECHANIC RESURRECTION film d’action de Dennis Gansel, avec Jason Statham et Jessica Alba. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda/

Galaxy, Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center■ THE NEON DEMON de Nicolas Winding Refn, avec Elle Fanning. Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Empire Metropolis Sofil★ ★ THE SECRET LIFE OF PETS film d’animation franco-américain réalisé par Chris Renaud et Yarrow Cheney. Vous vous êtes jamais demandé que font vos bêtes domestiques quand vous n’êtes pas là ? Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Cinemall★ THE SHALLOWS de Jaume Collet-Serra, avec Blake Lively et Angelo Lozano Corzo. Nancy surfe en solitaire lorsqu’elle est attaquée par un grand requin blanc. Elle a moins de 200 mètres à parcourir à la nage pour être sauvée, mais regagner la terre ferme sera le plus mortel des combats. Divertissant et heureusement que c’est la fin de l’été. CinemaCity (Beirut Souks)★★ WAR DOGS de Todd Philips, avec Mike Teller et Jonah Hill. Deux copains âgés d’une vingtaine d’années vivant à Miami Beach

à l’époque de la guerre en Irak profitent d’un dispositif méconnu du gouvernement fédéral, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première, Cinemall.

N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve.

EXPOSMAZEN KHADDAJ : EMOTION IN MOTION à Artspace Hamra imm. Costa Café jusqu’au 18 septembre. Tél. : 01/736516SOSSY TOKATLIAN MANOUGIAN : ROOTS OF LIFE à la galerie 392Rmeil393 rue Gouraud Gemmayzé les jeudis et samedis de 11h00 à 19h00, les dimanches de 14h00 à 18h00 et les lundis fermés jusqu’à fin septembre. Tél. : 01/567015SARAH MOUSSAWI : JOURNEY OF EMOTION à la galerie Exode rue Accaoui face à la Banque libano-française jusqu’au 15 septembre. Tél. : 01/336464EXPOSITION COLLECTIVE DE 40 ARTISTES LIBANAIS ET ÉTRANGERS à la galerie Alwane Saïfi jusqu’au 15 octobre. Tél. : 01/975250

COLLECTIVE 2016 : NEVER BEEN SEEN ARTWORKS à Art on 56th rue Youssef Yazbeck Gemmayzé jusqu’au 10 septembre. Tél. : 01/570331ET SI ON PARLAIT DU TEMPS ? ART ET ÉCOLOGIE EN PÉRIODE DE CRISE au musée Sursock jusqu’au 24 octobre. Tél. : 01/201892ZIAD ANTAR : SAFE SOUNDS II au Beirut Art Residency Gemmayzé jusqu’au 20 septembre. Tél. : 71/347540NATHALIE GRENIER, LI WEI ET LÉOPOLDINE ROUX : DOTS AND PIXELS à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 9 septembre. Tél. : 01/204984SOUVENIR DE LA ROUTE DE LA SOIE au Musée de la soie Bsous jusqu’au 6 novembre. Tél. : 05/940767.

THÉÂTREMARIONNETTES : TINE ET ZBIB présentées par Nayla Khayath tous les vendredis, samedis et dimanches à 16h30, LE PETIT NICOLAS ET LA CHOCOLATERIE tous les vendredis à 16h30 et FORMULA FUN les samedis et dimanches à 16h30 à la Planète de la découverte rue Ayass Souks de Beyrouth jusqu’au 20 septembre. Tél. : 01/957000, ext. : 3 440-3 441COMEDY NIGHT au Playroom Kaslik à 20h30. Tél. : 70/757500.

Pour connaître les horaires duCIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.PLANÈTE ABRAJ 01/292 192GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650GRAND CONCORDE 01/343 143GRAND LAS SALINAS 06/540 970GRAND SAÏDA MALL 07/723 026CINEMACITY DORA 01/899 993CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195METROPOLIS CINÉMA 01/204 080VOX B.C. CENTER 01/285 582À voir absolument ★★★À voir ★★À voir à la rigueur ★Ne pas se déranger ❍

Pas vu ■

Lama Mattar, un regard bienveillant porté sur les autres.

Olivier GASNIER DUPARC

Wickerpark est devenu un rendez-vous incontournable de la scène musicale pop/rock libanaise.

L’Institut français du Maroc lance son 5e appel à projets de résidences artistiques.

Ouvert à toutes les disciplines artis-tiques, ce programme de soutien à la création contemporaine s’adresse aux artistes français et du monde franco-phone qui iront confronter leur art, faire évoluer leur projet, échanger avec des artistes et artisans locaux pour bâtir

leur œuvre.Il s’inscrit dans une politique globale

en faveur de la circulation internationale des artistes dont le pendant est l’accueil en France d’artistes marocains à la Friche Belle de Mai – Marseille – et à la Cité des arts à Paris (deux programmes que l’on peut retrouver sur ce site).

Pour plus de détails et pour postuler, visiter le site : http://if-maroc.org/spip.

php ? article666Les candidatures doivent être en-

voyées et déposées au plus tard le 10 sep-tembre 2016. Les résultats seront mis en ligne sur le site de l’Institut français du Maroc à partir du 4 octobre 2016.

Informations à l’adresse suivante : [email protected]

Tél. : 00 212 (0)5 37 54 53 12.

Appel à candidatures

Résidences artistiques au Maroc

Page 16: Et il ne pleut même pas encore Liban - lorientlejour.com · nombre et l’idée de demander, ne serait-ce que des ... Le plus acharné, et cela de longue date. Le plus pervers enfin:

16 La Seize mercredi 7 septembre 2016

Centre européen de la tech-no, des hipsters, des loyers qui flambent et du tourisme low-cost, Berlin s’affiche désormais capitale vegane. Des restaurants à la bouche-rie, en passant par les soirées rencontres pour célibataires, tout se décline «  100  % sans produit animal ».

Si le Ku’damm ou l’avenue Unter den Linden figurent parmi les artères les plus connues et les plus fréquen-tées de Berlin, le touriste fraî-chement débarqué aura sans doute du mal à localiser sur son plan la Vegan Avenue, de son vrai nom Schivelbeiners-trasse. C’est une guirlande d’enseignes commerciales du quartier «  bobo  » de Prenz-lauer Berg qui a donné à cette rue sans âme son surnom  : un supermarché, un café, un magasin de vêtements et un magasin de chaussures. Tous strictement vegans. Ni œufs, ni yaourt au lait de vache ou de chèvre, ni miel, ni gélatine en tête de gondole. Ni cuir ni laine sur les portants de vête-ments ou de chaussures.

Le veganisme, qui exclut la consommation de tout pro-duit issu des animaux, de leur exploitation ou testé sur eux, connaît une croissance expo-nentielle. Selon le site Inter-net Happy cow, qui répertorie tous les restaurants vegans dans le monde, Paris compte 24 établissements, Londres 40 et Berlin 60. La capitale fran-çaise est en train de rattraper son retard avec un boom aussi

soudain que récent.

Le vegan attire le veganÀ Berlin, la tendance s’est

amorcée il y a plusieurs années déjà, avec l’ouverture d’une dizaine d’établissements par an. En 2008, la ville ne comp-tait que 3 restaurants vegans, selon la Fédération des végé-tariens d’Allemagne (Vebu).

Comme le constate son vice-président, Sebastian Joy, « ce mouvement est en marche dans toute l’Europe, mais l’Allemagne et surtout Berlin sont à la pointe  ». Et, selon lui, la mayonnaise était faite pour prendre dans cette capi-tale branchée. « C’est une ville plus jeune, plus hype et plus alternative que Munich, Paris ou Londres  », explique-t-il. « On y croise aussi nombre de

jeunes entrepreneurs de start-up qui développent de nou-velles tendances, poursuit-il. Ensuite, le phénomène fait boule de neige : le vegan attire le vegan et il en vient de plus en plus. »

Difficile d’établir des statis-tiques précises, mais il y aurait quelque 80  000 adeptes du veganisme à Berlin et 900 000 en Allemagne, selon la fédé-ration. Des chiffres en pleine croissance, mais encore loin des 7,8 millions de végéta-riens allemands qui ne sup-priment que certains produits d’origine animale de leurs menus. Dans les quartiers les plus tendance de Berlin, des dizaines de restaurants vegans attendent les ventres affa-més des bonnes consciences. «  En termes d’offre, Berlin

est presque désormais com-parable à New York  », capi-tale mondiale du genre, selon Moritz Ulrich, professeur de yoga et vegan de la première heure. On y trouve tout, selon lui, depuis les glaces au soja et jusqu’à la première pizzeria 100 % vegane d’Europe.

Au printemps, la police berlinoise a dû interve-nir pour mettre un terme à une immense pagaille sur l’asphalte provoquée par... l’ouverture d’un fast-food vegan. Cet engouement est « l’un des aspects de la culture hédoniste de l’événementiel », commente, acide, le quoti-dien Süddeutsche Zeitung  : être au bon moment au bon endroit, tel est l’objectif, bien davantage que de sauver la planète. Bloggeurs de mode, les créateurs du fameux fast-food tant couru sont d’ail-leurs à des années-lumière du militantisme berlinois des années 1970 en chaussures Birkenstock et chaussettes tri-cotées main. Ils visent plutôt une clientèle flexitariste, c’est-à-dire vegan à temps partiel, qui réduit sa consommation de viande ou de poisson mais sans l’éliminer complètement de son régime alimentaire.

Dernière tendance« Je crois que les gens s’in-

terrogent de plus en plus sur la provenance de ce qu’ils ont dans l’assiette  », analyse Johannes Theuerl, jeune en-trepreneur qui s’adresse égale-ment à ce public. Derrière le

comptoir de sa boucherie ve-gane, il propose des boulettes hachées et des tranches rôties de seitan, un aliment à base de protéines de blé. «  Outre la réduction de la consomma-tion de viande, on voit aussi que les gens veulent manger des produits saisonniers et régionaux », selon lui.

Vendre des produits végé-taux en les présentant comme des saucisses ou du rôti ne soulève guère l’indignation des puristes. «  Les gens qui renoncent à la viande ne le font pas parce qu’ils n’aiment pas ça, justifie Sebastian Joy. On peut conduire une voiture électrique parce qu’on voit les ravages du diesel, ça ne veut pas dire qu’on veut passer au vélo. »

Avec ses livres de recettes et son physique de rêve, le Berlinois Attila Hildmann est devenu le Jamie Oliver de la cuisine vegane et participe lar-gement à cette tendance. « J’ai mis un terme au cliché du militant qui attend des autres qu’ils adoptent le même style de vie  », a expliqué le jeune homme sur la radio publique Deutschandradiokultur, en critiquant «  ceux qui disent que la viande est un crime sans proposer d’alternative ».

Dernière tendance en date : des soirées veganes pour céli-bataires esseulés. Les orga-nisateurs promettent la gau-driole en partageant du tofu en tranches.

Yannick PASQUET/AFP

Berlin, la branchée, se décline en vegan...Pendant ce temps, ailleurs...

Le dessin de pinter

On se souvient de ce clip publicitaire pour autocuiseur, dans lequel une mère demande à son adolescente de l’aider à fermer l’engin (qui, en l’occur-rence, se ferme d’une simple pression). « J’ai pas d’mains  » répond la jeune fille qui fait sa rebelle à trois sous, en tirant sur ses manches. Et la mère réplique : « Y a pas besoin ! » Treize ans plus tard, la mode confirme : y a pas besoin.

La tendance s’est annon-cée il y a six mois, lors des semaines du prêt-à-porter automne-hiver 2016-2017. Chez des créateurs concep-tuels comme Maison Mar-giela ou Rick Owens, on a toujours trouvé normal que les manches traînent à terre

et jouent les camisoles. Mais là, de défilé en défilé, force était de constater que presque toutes les griffes de mode, même les plus classiques, avaient décidé de concert, en plus de rejouer la manie XXL des années 80, buste gonflé et épaules surdimensionnées, de faire disparaître les mains dans de longs tunnels sous les manches. Quand on sait que six mois avant le 11 sep-tembre 2001, la mode avait atteint des sommets en ma-tière de références guerrières, on fait confiance à son intui-tion et on se pose des ques-tions sur l’avenir des mains. Les créateurs sont après tout des gens connus pour flairer l’air du temps avant le com-

mun des mortels. Cette lon-gueur de manches insolite qui débarque déjà dans les vitrines prévoit-elle pour l’humanité un hiver de manchots ?

Le rôle de la technologie« Sans les mains ! » Qui n’a

pas essayé de le faire, dès 6, 7 ans, lâcher le guidon du vélo, se casser les dents et puis recom-mencer. Sans les mains, l’ex-ploit ultime, l’équilibre parfait, le détachement de la matière. Le 3e millénaire est ainsi : sans les mains. Il n’y a qu’à voir la nostalgie avec laquelle les concepteurs d’objets, comme Karen Chekerdjian pour ne citer qu’elle, anoblissent ces instruments du passé, équerres, marteaux et clous. Le travail de

la main, c’est la patience de l’ar-tisan dans les coulisses du luxe, mais c’est aussi ce contact avec la matière que notre époque a rendu obsolète. Quelle fierté d’appartenir à l’ère digitale ! Sauf que dans « digital », il y a « doigts ». Encore faut-il que les doigts puissent trou-ver la sortie de ces manches interminables auxquels on les contraint. La question qui se pose, en 2017, est de savoir si la réalité virtuelle va en plus nous faire abandonner nos doigts.

C’est un fait, plus la tech-nologie avance, plus on perd de fonctions biologiques. Au début des années 2000, des créateurs comme Marc Jacobs essayaient de faire rêver avec des icônes imaginaires qui

ne feraient rien d’autre dans la vie que s’occuper de leur beauté et acheter des vête-ments. À une époque où le women empowerment se tra-duisait par une surcharge de travail pour les femmes, cette technique fascinait. Le désir de mode se cristallisait dans ce rêve impossible : être cette fille qui se résume à son appa-rence et à l’arrogance de son lifestyle inaccessible. Ne rien faire, c’est une autre manière de ne pas se servir de ses mains. Sans les mains, donc.

Cuirasses ou gaspillage ? Est-ce la raison pour laquelle

nous porterons ce manteau Céline ou Marc Jacobs, ou ce pull Isabel Marant ou Joseph

dont les manches touchent les genoux ? Une autre expli-cation serait notre besoin croissant de protection. Le vê-tement, de plus en plus enve-loppant, jouerait les cuirasses. Contre les intempéries, les environnements profession-nels hostiles, ou simplement la drague intempestive dans les transports ou dans la rue. Ultime option  : la démesure du luxe. Comme au début de l’ère industrielle, plus on gas-pille de tissus, plus on affiche sa richesse. Les douze jupons qu’on empilait sur la crinoline au XIXe siècle avaient peut-être plus de gueule dans leur absurdité que nos manches qui traînent, mais à chaque époque sa frime.

Hiver 2017, la tendance sans mainsDominée par l’esthétique des années 80 avec ses larges épaules et ses lavallières qui soulignaient, sous le règne de Thatcher, la prise du pouvoir par les femmes, la mode de cet hiver sera aussi marquée par une longueur insolite des manches.

La mode par Fifi ABOU DIB

Un an après le sacre contro-versé d’une métisse noire, une Japonaise d’origine indienne a été sacrée Miss Japon, petite victoire contre les préju-gés raciaux dans un archipel encore peu ouvert à la diver-sité. L’Afro-Asiatique Ariana Miyamoto avait été abreu-vée d’injures sur les réseaux sociaux, certains s’indignant que la couronne Miss Univers Japon aille à une « hafu » – de l’anglais half (moitié) – plutôt qu’à une Japonaise « pure ».

« Avant Ariana, on voyait mal une métisse représenter le Japon  », confie Priyanka Yoshikawa, qui a dominé ses rivales du haut de son 1,76 m. «  C’est ce que je pensais aussi, et c’est pour ça que je n’avais jamais osé relever le défi jusqu’à aujourd’hui. Elle nous a donné du courage, à moi et aux autres jeunes filles métisses, en nous montrant la voie. Et moi aussi je veux montrer aux autres que c’est possible », ajoute Priyanka.

La jeune fille de 22 ans, née à Tokyo d’un père indien et d’une mère japonaise, espère contribuer à faire évoluer les mentalités dans un pays eth-niquement homogène, long-temps isolé, où les enfants de mariages mixtes représentent 2 % des naissances annuelles. «  Oui, je suis à moitié in-dienne et les gens me posent des questions sur ma ‘‘pureté’’. Je suis fière d’avoir une part indienne en moi, mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas japonaise  », insiste Priyanka

Yoshikawa qui, enfant, a pu être « troublée au sujet de son identité ».

Elle se souvient des bri-mades subies à l’école à son retour au Japon à l’âge de 10 ans, après quelques années à l’étranger. «  On me traitait comme si j’étais un microbe, on n’osait pas me toucher. Mais je suis reconnaissante car cela m’a vraiment rendue forte. Quand je suis à l’étran-ger, personne ne m’interroge sur mes origines  », souligne Priyanka, qui parle couram-ment anglais et japonais. « En

tant que Miss Japon, j’espère pouvoir changer la percep-tion des gens pour qu’il en soit de même ici. Le nombre de métis va aller en augmen-tant, donc il faut l’accepter », ajoute-t-elle.

La nouvelle Miss Japon, qui s’adonne au kickboxing dans son temps libre et a un diplôme de dresseuse d’élé-phants, rêve désormais de conquérir le titre de Miss Monde, en décembre à Washington.

(Source : AFP)

Priyanka Yoshikawa, une seconde « hafu » élue Miss Japon

Le selfie de Paris Jackson qui a créé le buzz...

Sarko du jour.

Distinction

Le prince Constantijn des Pays-Bas remettra le Grand Prix Prince Claus 2016 au cinéaste et artiste visuel thaïlandais Api-chatpong Weerasethakul le 15 décembre prochain. Cinq autres prix Prince Claus seront également décernés. Voici les lauréats : le chef cuisinier et militant pour une bonne alimentation Kamal Mouzawak (Liban), fondateur du premier marché bio de Bey-routh, Souk el-Tayeb, et du restaurant coopératif Tawlet ; le centre culturel interdisciplinaire PeaceNiche|The Second Floor (T2F) (Pakistan), la graphiste, artiste, enseignante et histo-rienne Bahia Shehab (Égypte/Liban), le portail numérique La Silla Vacía (Colombie) et l’architecte Vo Trong Nghia (Viet-nam). La cérémonie des prix Prince Claus aura lieu au palais royal d’Amsterdam en présence de membres de la famille royale des Pays-Bas.

Le lauréat du Grand Prix Prince Claus 2016, Apichatpong Weerasethakul (né en 1970 à Khon Kaen), est un artiste et un chef de file du mouvement pour le cinéma indépendant de Thaï-lande. Il aborde avec subtilité des questions sociales complexes et des politiques personnelles en utilisant une esthétique fas-cinante et des formes narratives non linéaires. En plus de son propre travail, Apichatpong Weerasethakul soutient la pro-duction de films expérimentaux et indépendants en Thaïlande dans son entreprise Kick the Machine. L’œuvre d’Apichatpong Weerasethakul sera exposée à EYE, le musée du cinéma d’Ams-terdam en septembre 2017.

Depuis 20 ans, la Fondation Prince Claus rend hommage à des artistes et des organisations visionnaires pour l’excellence et le caractère innovateur de leur travail dans le domaine de la culture et du développement.

Les prix Prince Claus récompensent des réalisations excep-tionnelles dans le domaine de la culture et du développement. Ils sont attribués chaque année à des personnes, des groupes et des organismes dont les actions culturelles ont un effet positif sur le développement de leurs sociétés. Ces prix attirent l’at-tention sur d’importantes réalisations dans des régions où les possibilités d’expression culturelle, de production créatrice et de préservation du patrimoine culturel sont limitées.

Le Grand Prix Prince Claus à Apichatpong Weerasethakul

Fast-food, boucherie, glacier ou pizzeria, tout est garanti « 100 % sans produit animal ».

Un burger vegan préparé par le jeune chef allemand Johannes Theuerl, au restaurant L’Herbivore de Berlin. John MacDougall/AFP

Marc Jacobs automne-hiver 2016-2017. Nina Ricci automne-hiver 2016-2017. Donna Karan automne-hiver 2016-2017. Joseph automne-hiver 2016-2017. Céline automne-hiver 2016-2017.

Hot(on)line par C.H.

Il est bel et bien vivant, s’égosillent en-core les fans les plus fidèles et les plus assidus du chanteur Michael Jackson, sept ans après sa mort, le 25 juin 2009. Il y a ceux qui l’ont vu, vu de leurs propres yeux, aux États-Unis ou en Europe ; ceux qui sont convaincus qu’il a organisé sa propre disparition pour se retirer d’un monde injuste qui n’a cessé de l’agresser ; ceux qui prétendent l’avoir reconnu, à son propre enterrement, assis, déguisé, parmi les amis venus se recueillir sur sa tombe.

Bref, tout comme pour Marilyn Mon-roe, Elvis Presley, Kurt Cobain, James Dean, Bob Marley, Claude François, Whitney Houston ou encore Tupac, le

King de la pop serait en train de couler des jours heureux quelque part sur la planète. Pour preuve, une de plus, aussi irrationnelle que les autres, un selfie posté par sa fille Paris, il y a quelques mois, et qui fait le buzz depuis deux jours. En effet, le 4 mars dernier, alors que Paris Jackson, 18 ans, s’offre un road trip au parc national de Joshua Tree, en Cali-fornie, elle poste sur Instagram un selfie d’elle dans sa voiture encombrée d’objets et de vêtements. Un internaute, visible-ment un de ces convaincus acharnés de la théorie de complot qui est diffusée de-puis toutes ces années, se concentre sur le second plan où, en éclaircissant l’image, il affirme que c’est bien Michael Jackson,

vu de profil, qui était installé sur la ban-quette arrière, ce jour-là. Mettant le feu à Instagram, la rumeur ne cesse d’enfler. Les irréductibles sont, eux aussi, per-suadés que le chanteur se cache sous un panama, sur le siège arrière de la voiture. Des milliers de commentaires ont suivi… Un fan est même allé jusqu’à poster une vidéo sur YouTube pour appuyer cette théorie, incrustant sur le tas de fringues le visage de la star. Cerise sur le gâteau de ce grand tapage médiatique, un grand n’importe quoi : le selfie avait été posté il y a six mois et ressort, comme par ha-sard, au moment même où des millions de fans célèbrent l’anniversaire de la star défunte…

Michael Jackson immortel

La nouvelle Miss Japon s’adonne au kickboxing et a un diplôme de dresseuse d’éléphants. Toru Yamanaka/AFP