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Et si les startups r inventaient notre monde

Et si les startups rinventaient notre monde · en données intelligentes. Villes connectées, bâtiments intelligents, comptage d’énergie, voilà les trois domaines sur lesquels

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Et si les startups r inventaient notre monde

Et si les startups r inventaient notre monde

Et si les startups r inventaient notre monde

La France ne se résume pas à la baguette, au brie, à la mode et au bon vin. Notre pays regorge d’entrepreneurs, d’ingénieurs, de designers, d’investisseurs et d’autres personnes de talent qui ont su exploiter le potentiel de la technologie pour changer le monde.

Un boom technologique a retenti à travers le pays, grâce à l’association explosive de notre créativité légendaire et de

notre talent pour les algorithmes. Nos écoles d’ingénieurs figurent parmi les mieux cotées du monde. Nos entreprises

spécialisées dans l’électronique pour le grand public exploitent un réel savoir-faire dans ce domaine, mais aussi en

informatique, en mécanique et en design. À l’ère du big data, des fintechs et de l’intelligence artificielle, nos étudiants

ont acquis les compétences de demain.

En 2017, nos entrepreneurs sont confiants et prêts à prendre des risques, aidés par des réformes nationales qui

facilitent la création d’entreprises. Ils sont désormais impatients de présenter leurs produits au monde.

Le dynamisme de la French Tech, qui met ces talents sous les projecteurs, a motivé notre souhait de rédiger ce livre.

Cette édition a été spécialement préparée pour promouvoir un large éventail de startups appartenant à ce mouvement.

Mais pas seulement.

Notre ambition consiste aussi à montrer à quel point les entreprises innovantes françaises, ou étrangères

immatriculées en France, améliorent la qualité de vie à l’échelle internationale, en concrétisant des idées aussi

extraordinaires que surprenantes. Chaque présentation de ces inventions est accompagnée d’une illustration originale

spécialement dessinée à cet effet.

What if… ?, le troisième ouvrage de la série du même nom (et pour la première fois en version française), est un

hommage à la créativité et l’innovation à la française, et une source d’inspiration pour nous tous.

N’Ecoutez pas ceux qui vous disent

que c’est impossible

C’est en 2013 que la startup française que j’ai

cofondée a fait ses premiers pas en Bourse au

Nasdaq, après une levée de 270 millions de

dollars. Le succès qu’a rencontré Criteo par la

suite nous a permis de devenir le leader mondial de la

publicité ciblée sur Internet, avec plus de 2 500 employés

à travers le monde et un chiffre d’affaires approchant les

deux milliards de dollars.

Tout au long de cette aventure, beaucoup nous ont répété

que ce que nous essayions de réaliser était impossible. Ils

avaient peut-être raison. Il est vrai que le résultat auquel

nous avons abouti est très différent de notre idée de départ,

qui était d’aider les gens à bien choisir leur prochaine

sortie cinéma. Mais notre technologie de pointe, née de

notre puissant algorithme de recommandation, nous a

fait persévérer et la suite nous a prouvé que nous aurions

eu tort de lâcher prise. Tout ce dont nous avions besoin

à l’époque était de temps et d’un million de dollars pour

trouver comment la faire fonctionner.

Le chemin que nous avons parcouru n’a pas été sans

embûches. Nous avons commis quelques erreurs et

retenu plusieurs leçons intéressantes à partager.

La création d’une startup innovante est un projet à long

terme dont le succès, s’il vient un jour, arrive seulement

après de nombreuses épreuves et déceptions. Les

premières qualités de n’importe quel fondateur doivent

être la persistance et la ténacité, soit finalement la capacité

à ne se pas se décourager face aux situations de rejet.

Chez Criteo, nous avons inventé une technologie de

rupture dans la publicité, un secteur dans lequel aucun

d’entre nous n’avait de l’expérience. Peut-être que, d’une

certaine façon, notre statut de novices sur ce marché

nous a permis de porter un regard plus clair et lucide

sur la situation.

Les startups innovantes doivent rester fidèles à leurs

convictions, tout simplement parce qu’elles opèrent

dans un monde qui n’est pas encore prêt pour elles.

Prenez les banques, par exemple. Lorsque j’ai lancé

ma deuxième startup, Kiwee, j’ai eu beaucoup de mal à

trouver une banque qui accepte que j’ouvre un compte

pour y déposer mon capital initial et encore plus pour

obtenir un prêt. Rappelons que j’ai revendu Kiwee six ans

après pour la modeste somme de 20 millions de dollars.

La plupart des banquiers sont formés pour recevoir

des entreprises traditionnelles et exigent des garanties

financières absolument impossibles à fournir pour une

startup.

C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers des

capital-risqueurs qui, en retour de leur investissement,

demandent une part de notre activité. Malheureusement,

trop d’entrepreneurs restent méfiants à l’égard de ces

investisseurs, par peur de perdre le contrôle de leur

propre entreprise. Mais sachez qu’il vaut mieux avoir

une toute petite part d’un énorme gâteau plutôt que le

gros morceau d’un biscuit minuscule !

Pour ne pas répéter mon erreur du temps de Kiwee, j’ai

décidé avec Criteo de toujours lever le plus de capital

possible. Cette nouvelle façon d’entreprendre nous

a garanti davantage d’indépendance vis-à-vis de nos

investisseurs. Nous avons utilisé leur argent à bon

escient, avons continué à investir lourdement dans la

technologie, même si nous la possédions déjà, et nous

nous sommes étendus à l’étranger, alors que d’autres

auraient préféré se consolider sur place.

Choisir de se lancer dans une telle aventure en solo n’est

pas ce que je vous recommande. Faites partie d’une

équipe. Avoir des cofondateurs élargit non seulement

l’expertise de la startup, mais aussi ses contacts. Le plus

important dans tout cela est que vous aurez quelqu’un

à qui vous confier lorsque le doute vous envahira.

Choisissez des personnes en qui vous avez une confiance

absolue et avec qui vous aimez passer du temps. Et,

surtout, n’ayez pas peur de discuter calmement lorsque

les choses tournent mal.

En ce qui me concerne, c’est à la suite d’une rencontre fortuite

dans un incubateur parisien que j’ai fait la connaissance

de mes deux associés. Un heureux hasard ? Peut-être. À

l’époque, je parlais tout naturellement de mon projet autour

de moi. C’est la première chose à faire, et tant pis pour la

paranoïa du « ils vont me piquer mon idée ». J’ai rencontré

des startups qui avaient tellement peur qu’on leur vole leur

innovation qu’elles n’en parlaient à personne. Et, avant

même qu’elles ne le réalisent, des années avaient passé,

elles n’avaient toujours rien fait et il était alors trop tard…

Parmi les startups françaises évoquées dans ce livre,

certaines se sont indéniablement confrontées à de

nombreux préjugés et obstacles du fait de leur origine.

Beaucoup de gens voient encore la France comme un pays

où il est difficile de réussir, avec une administration lourde

et désavantageuse. Pourtant, la French Tech réalise un

excellent travail et est en train de changer les perceptions.

Un autre bon point : le vivier d’ingénieurs français

hautement qualifiés et aux compétences reconnues en

mathématiques. Un atout particulièrement recherché

dans les technologies qui se construisent aujourd’hui.

Ce que j’espère avec Criteo, c’est que sa réussite prouve

qu’il est possible pour n’importe qui de créer une

entreprise innovante d’envergure internationale aussi

bonne, si ce n’est meilleure, qu’une Américaine. Les

investisseurs américains qui ont dépassé leurs a priori et

investi dans Criteo ne l’ont d’ailleurs jamais regretté !

Jean-Baptiste Rudelle, fondateur et président de Criteo

… nous pouvions digitaliser le monde ?

SENSING LABS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

… votre table de mixage tenait dans un smartphone ?

DJIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

… faire de la route devenait un moment de convivialité ?

BLABLACAR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

… vous pouviez devenir une fashionista en un clic ?

CARNET DE MODE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

… votre sommelier vous servait à domicile ?

10-VINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

… une petite carte à puce pouvait nous protéger des escrocs ?

FAMOCO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

… votre télécommande se transformait en baguette magique ?

SEVENHUGS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

… vos chaussures pouvaient vous parler ?

DIGITSOLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

… il était possible d’entendre en 3D ?

3D SOUND LABS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

… il était possible de capturer le soleil ?

ELUM ENERGY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

… il était possible de donner une voix au monde

physique ?

SIGFOX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

… les poubelles triaient pour vous ?

GREEN CREATIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

… les micro-algues arrivaient dans nos assiettes ?

ALGAMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

… la publicité sur Internet vous proposait

exactement ce dont vous avez envie ?

CRITEO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

… vous aviez la main sur la pureté de l’air

que respirent vos enfants ?

IN’AIR SOLUTIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

… les déchets ne polluaient plus la planète ?

BIOPHENOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

… il devenait simple de changer ses bonnes vieilles

habitudes de travail ?

BONITASOFT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

… vous pouviez vous préparer à des métiers qui n’existent pas encore ?

PIXIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

… les caméras pouvaient voler ?

SQUADRONE SYSTEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

… vous partiez en vacances avec la voiture de votre voisin ?

DRIVY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

… votre maison se surveillait toute seule ?

NETATMO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

… l’élégance pouvait se boire ?

INFUTHÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

… stocker des tonnes de données ne coûtait plus si cher ?

SCALITY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

… les diamants pouvaient purifier l’eau ?

DYMOND CLEANTECH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

… vos photos pouvaient sortir de leurs cadres ?

GIROPTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

… les entreprises pouvaient savoir où, quand et comment leurs produits sont utilisés ?

BRAND PIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

… votre dressing était sans limite ?

VIDEDRESSING . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

… vous pouviez courir plus vite grâce à votre smartphone ?

SMASHRUN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

… le transport de marchandises en Afrique pouvait se réduire à quelques clics ?

BIFASOR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

… vous pouviez multiplier par deux vos chances d’avoir un enfant ?

POLYWED . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

… il était possible de lire dans vos pensées ?

GUESSWORK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

… votre propriété devenait l’hôtel de demain ?

SQUAREBREAK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

… les grands groupes travaillaient avec et comme les startups ?

FIVE BY FIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

… un concert se jouait dans votre salon ?

DEVIALET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

… vous pouviez gérer un chantier depuis votre téléphone ?

BULLDOZAIR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Sommaire

et si...

Comment des capteurs transforment notre environnement en données intelligentes.

Villes connectées, bâtiments intelligents, comptage d’énergie, voilà les trois domaines sur lesquels Sensing Labs a jeté son dévolu. Yann Guiomar, son cofondateur, aime répéter que « les données sont le nouvel or noir : notre rôle est de les extraire, les raffiner, les transporter et les livrer à nos clients qui en exploiteront la valeur ajoutée ».

Très tôt, la société a fait le constat que l’explosion du volume des données en provenance des objets connectés allait créer de réelles problématiques de bande passante des réseaux et d’empreinte carbone liées au transport de ces données. Aussi a-t-elle décidé de réenvisager l’approche de la collecte et de l’analyse des données.

Pour répondre à ce défi, la startup propose des capteurs communicants longue portée et basse consommation, qui intègrent des algorithmes leur permettant de traiter in situ les informations issues d’un équipement et de n’envoyer que les données utiles aux serveurs distants.

Par exemple, non seulement les capteurs à intelligence embarquée de Sensing Labs analysent en temps réel la consommation d’un compteur d’eau afin d’identifier toute fuite, mais aussi, dans le cadre de projets liés à la silver économie, calculent le profil type de consommation d’un usager et lancent une alerte immédiate si un écart important de profil de consommation est identifié. Pour ce faire, la jeune pousse s’appuie sur les réseaux dits LPWA (Sigfox, LoRa) qui correspondent aux meilleurs « véhicules » possibles pour transporter à bas coût et avec la plus grande fiabilité les informations dont ont besoin ses clients. Ces informations, qui auront été désencryptées et décompressées, sont ensuite mises à disposition sur leur plateforme Web.

Fondée en juin 2014 et hébergée par l’incubateur montpelliérain Cap Omega, Sensing Labs compte aujourd’hui une dizaine de personnes et vient de réaliser une première levée de fonds de 400 000 € ! Son innovation, qui n’est commercialisée réellement que depuis le début de l’année 2016, a intéressé, en moins d’un an, une centaine de clients, dont les plus gros sont Bouygues Énergies, Dalkia (filiale d’EDF) et Vinci Énergies. Les données remontées par les produits Sensing Labs leur ont permis de commercialiser des solutions assurant des économies d’énergie immédiates, à un coût limité.

Aujourd’hui, grâce au déploiement des réseaux dédiés aux objets connectés et à la baisse des prix des capteurs, le segment de l’IoT croît chaque année de 17 % en moyenne en Europe. Cette nouvelle donne rend désormais possible, techniquement et économiquement, la remontée de données auparavant inaccessibles.

Leur prochaine étape dans cet objectif de digitalisation du monde ? Proposer leur technologie au secteur de l’agriculture intelligente, dont les besoins en statistiques (humidité du sol, température ambiante) sont incontestables.

SENSING LABS

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Illustration : gaetan heuze

nous pouv ions d ig ital iser le monde ?

ET SI . . .

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votre table de mixage tenait dans un smartphone ?

Illustration : riki blanco

ET SI ...Comment une mini-table de mixage portative a révolutionné le monde des DJs.

« La musique, ce n’est pas juste de l’écoute, c’est de la création, de la production et de l’apprentissage », aime préciser Jean-Baptiste Hironde, l’ingénieur en aéronautique et espace à l’origine de DJiT. Ancien DJ amateur à ses heures perdues quand il était étudiant, cet entrepreneur s’est un jour demandé pourquoi il n’existait pas de logiciel simple destiné au grand public qui permette de mixer. Quelques années plus tard, il créait l’application de mix la plus téléchargée au monde, edjing Mix, qui comptabilise aujourd’hui plus de 45 millions de téléchargements !

Depuis sa création, en 2009, DJiT ne cesse d’évoluer, tout en cherchant à développer un véritable écosystème prêt à répondre à tous les usages potentiels de la musique. C’est dans cette optique que Jean-Baptiste a décidé en 2015 de s’orienter vers le hardware. Une stratégie proposant à la fois une solution pour les techniques de DJing, qui nécessitent une sensation de toucher et de contrôle, mais également un usage élargi de ses applications.

C’est ainsi qu’est né Mixfader, le premier objet connecté pour scratcher*. Connecté en Bluetooth 4.0 à n’importe quelle application, cet accessoire a créé un engouement planétaire. Présenté en 2015 lors du SxSW, le festival américain du numérique, Mixfader, pourtant encore à l’état de prototype, a défrayé la chronique en moins de quarante-huit heures en comptabilisant plus de 2 millions de vues sur sa vidéo teaser.

Tout s’enchaîne ensuite très vite. Encouragé par cet enthousiasme mondial, DJiT lance une campagne Kickstarter dans les mois qui suivent. En seulement trente jours, la startup écoule près de 1 300 Mixfader. Après les premières livraisons en avril 2016, l’objet connecté devient disponible dans les rayons des plus grandes enseignes européennes comme Colette, Boulanger, la Fnac, les Galeries Lafayette ou encore Harrods… Aujourd’hui, DJiT collabore avec les plus grands noms de la scène DJ internationale, notamment DJ Q-Bert, véritable ambassadeur du scratch et multi-champion du monde dans sa discipline.

Jean-Baptiste, dont les ambitions pour DJiT semblent insatiables, a réussi son pari. Avec un smartphone, et pour seulement 129 €, il a créé une table de mixage portative pour tous. La startup ne compte pas en rester là. Son écosystème d’applications continue de grandir avec aujourd’hui plus de 90 millions de téléchargements. Et sa très récente levée de fonds de 2,4 millions d’euros, annoncée début novembre 2016, lui permettra de poursuivre son développement international. Il faut dire qu’avec l’entrée de business angels de haut vol à l’instar de Martin Solveig, de Jean-Charles Carré ou du P.-D.G. du Groupe Innov8, Stéphane Bohbot, DJiT a su bien s’entourer pour y parvenir.

* Action de déplacer de gauche à droite un élément sur les tables de mixage pour passer d’une piste à l’autre.

DJIT

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faire de la route devenait un moment de conviv ial it ?

Comment la voiture s’est transformée en un lieu de partage.

L’histoire de BlaBlaCar est née d’une mésaventure une veille de Noël... Celle de Frédéric Mazzella. Attendu en Vendée pour y passer les fêtes, Frédéric, l’un des trois cofondateurs de la réputée startup française, s’est retrouvé coincé à Paris, sans billet de train. Trop chère et peu arrangeante sur les horaires, la réservation n’était alors plus envisageable. Ce sera finalement sa sœur qui passera le chercher en voiture à la dernière minute. Enfin sur la route, et encore sous le coup de toute l’énergie qu’il a dû déployer pour solutionner sa situation malheureuse, son attention s’est portée sur la quantité de sièges vides dans les voitures filant sur l’autoroute. Comment faire en sorte de remplir toutes ces places qui pourraient servir à tant de voyageurs ? La réflexion était lancée !

La plateforme de covoiturage longue distance BlaBlaCar a été créée pour mettre en relation des conducteurs qui ont des places libres dans leur voiture avec des passagers qui souhaitent faire le même trajet. Ensemble, ces covoitureurs partagent les frais. Créée en 2006, la startup a déclenché une

véritable révolution sociétale : elle a réussi à mettre en place une communauté de confiance en ligne. Aujourd’hui, plus de 40 millions de membres utilisent BlaBlaCar dans le monde pour se déplacer.

Cependant, la tâche n’a pas été simple au départ. Comment réussir à convaincre des inconnus de voyager ensemble ? BlaBlaCar a beaucoup travaillé sur son site Internet et ses applications mobiles pour en faire une plateforme ergonomique, intuitive et pratique. Afin de créer un haut niveau de confiance entre les covoitureurs, la startup a également investi sur des fonctionnalités engageantes et rassurantes. Il est par exemple possible de laisser un avis sur les personnes avec qui on a déjà covoituré, de payer en ligne pour réserver sa place et de renseigner toutes sortes d’informations comme l’intensité de bavardage souhaité durant le voyage, la flexibilité des horaires de départ, la taille des bagages… Des points incontournables qui appellent à la fidélisation.

Déjà présente dans 22 pays, l’équipe de BlaBlaCar se concentre désormais sur le développement et l’enrichissement de sa plateforme. L’objectif est notamment d’aller plus loin dans la recommandation de trajet, en facilitant la mise en relation entre le passager et le conducteur.

Valorisée à plus de 1,6 milliard de dollars et leader sur son marché depuis sa création, BlaBlaCar fait partie des plus belles success stories françaises de ces dernières années, alliant économie du partage et créativité. Sa réussite a été poussée par un bouche à oreille entre voisins, amis, familles qui ont incité leur entourage à se lancer dans ce voyage. « Un voyage dans le voyage », selon l’expression de Frédéric. BlaBlaCar a su rappeler que chacun a en soi cette culture d’entraide et de partage qui rend la vie bien plus jolie.

BLABLACARIllustration : Inkie

Et si...Et si...

Comment une place de marché en ligne a réussi à révéler de jeunes créateurs en vogue.

Née de l’idée d’Arbia Smiti, ingénieur et passionnée de mode, Carnet de Mode offre à de jeunes créateurs du monde entier la possibilité d’avoir leur propre vitrine en ligne. En 2011, Arbia a lancé sa startup, qui se présentait alors comme une plateforme de crowdfunding de la mode en France, et l’a transformée en 2013 en place de marché en ligne. En effet, elle avait fait le constat qu’aucun canal de distribution en ligne n’aidait les jeunes créateurs à commercialiser leurs collections. C’est en se demandant comment les rendre visibles et mettre en valeur leur créativité qu’elle a su qu’elle allait lancer la première place de marché internationale pour jeunes créateurs de mode.

Avec aujourd’hui plus de 500 créateurs venant d’une quarantaine de pays, cet agenda de la mode propose des produits uniques au design moderne et d’un bon rapport qualité-prix. Ce qu’Arbia a cherché avant tout, c’est donner la possibilité à des créateurs émergents ou à une marque

vous pouv iez deven ir une fash ion ista en un cl ic ?

fraîchement établie de se vendre, de générer du trafic et de fluidifier la commercialisation de leurs produits.

Mais, attention, la fondatrice n’a pas choisi ses créateurs au hasard ! Entrepreneuse dans l’âme, Arbia a quitté son travail pour réaliser ce rêve en sachant que l’aventure ne serait pas sans épreuves. D’abord présente sur de nombreux salons de mode professionnels, elle s’est fait connaître du milieu. Elle a ensuite noué des partenariats, notamment avec Madame Figaro et plusieurs médias, et a lancé le premier concours international des jeunes créateurs en France afin d’élargir sa portée. Très rapidement, des centaines de candidatures ont afflué et se sont renouvelées tous les mois. Carnet de Mode a donc bâti sa notoriété en s’astreignant à une sélection exigeante mais nécessaire pour trouver les créateurs de demain.

Le canal de distribution proposé par Carnet de Mode, instantané et simple d’utilisation, est le résultat de trois années de R&D. La startup est aujourd’hui la seule dans ce domaine à proposer une place de marché permettant aux jeunes créateurs de gérer non seulement leurs facturations, mais aussi leurs commandes et leurs messages avec les clients. Ergonomique et qualitatif, l’écran est la vitrine de leur boutique en ligne.

En plus de simplifier la vie à ces créateurs en vogue, Carnet de Mode offre la possibilité aux clients d’acheter en quelques clics une bougie de création française, une robe imaginée par un créateur espagnol ou encore une bague made in Italie. En un rien de temps, l’heureux acquéreur reçoit trois colis, accompagnés d’un mot personnalisé de chacun des créateurs.

Alors, qu’attendons-nous, clients lambda ou chercheurs de produits dernier cri, pour nous procurer en exclusivité des pièces uniques, venant des quatre coins du monde, à des prix abordables et introuvables ailleurs en ligne ?

CARNET DE MODE

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Illustration : Gianluca Foli

Comment une machine est parvenue à sublimer votre dégustation.

Tout a commencé le jour où trois amis, passionnés de vin, se sont rendu compte que la dégustation des bouteilles qu’ils avaient ramenées d’un caveau n’avait pas la même saveur que chez le vigneron. Pour ces habitués d’œnotourisme, les bouteilles inédites qu’ils découvraient sur place ne leur rendaient pas la même satisfaction une fois ouvertes chez eux. L’histoire de 10-Vins est partie de ce constat : comment déguster un verre de vin dans les conditions de température et d’aération idéales ?

Saviez-vous, par exemple, qu’un grand vin blanc de Bourgogne se déguste à 12° ou 13° ? Pourtant, sorti du frigidaire, sa température ne dépasse pas les 6°. Qui plus est, il nécessite une aération importante (le carafage est incontournable) et, pour une dégustation idéale, il faudrait également le sortir trois à quatre heures à l’avance du frigidaire et l’y remettre juste avant la dégustation. Ne nous mentons pas, la marche à suivre est rarement respectée, même parmi les professionnels…

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votre sommel ier vous serva it dom ic i le ?

Pendant trois ans, enfermés dans un garage, Thibaut Jarrousse, Luis Da Silva et Jérôme Pasquet ont donc travaillé sur le premier prototype de la D-Vine : un appareil miracle qui redonnerait au vin sa saveur parfaite.

La D-Vine est la première machine capable de proposer un verre de vin à la température et à l’aération parfaites en moins d’une minute. Elle est aussi 100 % made in France, puisque tous ses composants viennent de l’Hexagone et y sont assemblés. Qui d’autre que des Français aurait pu révolutionner le monde du vin ?

Cependant, être capable de développer une modélisation de la thermique et des fluides de cette importance n’était pas une mince affaire. Il aura fallu plus de cinq ans de R&D pour obtenir ce résultat. C’est pourquoi les trois entrepreneurs ont choisi de démarrer par la commercialisation du vin au verre avec un flacon de 10 cl. Leur ambition était de se faire d’abord connaître par la vente de flacons permettant de se servir un verre en rentrant chez soi, sans avoir à ouvrir une bouteille entière. Aujourd’hui, 6 000 nez profitent déjà des flacons de Châteauneuf-du-Pape, Bordeaux supérieur, Saint-Émilion grand cru classé, Riesling grand cru ou encore du Sauternes second grand cru classé.

Aidés par des cabinets d’ingénierie, l’École centrale de Nantes et une première opération de crowdfunding en 2014, 10-Vins commercialise depuis 2015 cette « Nespresso du vin » unique en son genre. Les flacons, tous équipés d’une puce RFID, permettent non seulement à la D-Vine de faire déguster le vin selon ses conditions propres, mais aussi d’accéder, via smartphone ou tablette équipés, à une fiche technique du vigneron détaillant les caractéristiques de sa production, son domaine et son travail. Une innovation très remarquée au CES de Las Vegas en 2016, où la startup a remporté deux prix !

Un prochain tour de table de presque 5 millions d’euros est prévu pour bientôt. Qui sait, la prochaine version de la D-Vine proposera peut-être aux amoureux du vin des fonctionnalités plus poussées, comme de concocter soi-même sa cave idéale ?Illustration : thomas hayman

10-VINS

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une pet ite carte puce pouva it nous prot ger des escrocs ?

Comment un appareil sans contact est devenu le système de paiement de demain.

Dans certains endroits du monde où la nourriture manque, l’aide alimentaire est souvent distribuée par des coupons en papier. Ce marché, qui s’estime à 10 milliards de dollars, est malheureusement fragilisé par la fraude et le vol, laissant de nombreuses familles à court de ressources. Même une activité comme celle-ci se retrouve parfois détournée par ses distributeurs qui préfèrent fonctionner par affinité que par partage équitable.

C’est pourquoi les organisations humanitaires ont commencé à digitaliser la distribution des coupons alimentaires afin de sécuriser davantage le système. En Afrique, les Nations unies ont fait appel à la solution de Famoco, qui permet de traiter des volumes de transactions très élevés pour un prix abordable.

Le kit proposé par la startup est composé de cartes sans contact personnalisées ainsi que de lecteurs marchands dédiés. Ces cartes sont en quelque sorte des portefeuilles numériques pouvant être utilisés pour une grande variété d’achats. Elles stockent les droits des bénéficiaires et

garantissent leurs utilisations par les bonnes personnes sous le suivi attentif des organismes d’aide.

Les lecteurs de carte de Famoco sont distribués aux commerçants avec une recharge à panneaux solaires intégrés. Ils ne nécessitent aucune configuration supplémentaire et sont très simples d’emploi. Légers et facilement transportables, ils sont équipés d’un système d’exploitation Android et d’un lecteur d’empreintes digitales. Mais surtout, ils n’ont aucune valeur pour un voleur !

Famoco a ainsi inventé et conçu des appareils électroniques à mi-chemin entre un terminal de paiement et un téléphone. La startup utilise la technologie NFC (« Near Field Communication » ou sans contact) qui, combinée à un système de sécurité élevé, rend la solution idéale pour les systèmes de paiement. Fonctionnant également hors ligne, le terminal est particulièrement utile dans les zones isolées.

Au-delà de l’utilisation humanitaire, les solutions Famoco sont aussi prisées pour d’autres usages transactionnels, comme dans les festivals de musique où le public est équipé de bracelets qui le lient à un compte propre et lui permettent d’acheter des boissons chez les commerçants. La startup travaille également avec des compagnies ferroviaires qui équipent leurs contrôleurs de terminaux Famoco. Les voyageurs approvisionnent leur carte sans contact, puis le contrôleur valide leur titre de transport via son appareil. Ces services peuvent se décliner dans beaucoup de domaines d’activité et faciliter les transactions du quotidien.

En pleine expansion, Famoco a déployé en deux ans et demi une centaine de milliers d’appareils dans 30 pays. Leader mondial sur ce marché, la startup a révolutionné l’industrie du don et rendu transparents les chemins empruntés par nos transactions. Une sécurité non superflue, rassurante pour chacun.

FAMOCOIllustration : jeremy booth

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Comment trois papas entrepreneurs ont réinventé le bien-être au quotidien.

La jolie histoire de Sevenhugs est née d’une idée partagée par trois pères de famille qui ont cherché ensemble à réinventer la maison. Spécialisés initialement dans les semi-conducteurs, ils ont un jour voulu mettre à profit leur savoir-faire et leur compétence technologique dans quelque chose qui leur tenait à cœur. Bien-être et confort sont les maîtres-mots sur lesquels ils se sont appuyés pour concrétiser leur idée.

Attachés au sommeil de leurs enfants, ils ont d’abord lancé un tracker de sommeil connecté, hugOne, capable de rendre le sommeil de toute une famille plus naturel et agréable. L’appareil indique les meilleures heures de repos pour les enfants, analyse le sommeil des parents puis donne des conseils. Il est en mesure d’accompagner toute une famille vers un réveil doux et harmonieux.

Le succès de ce premier produit leur a permis de réaliser l’idée qu’ils avaient en tête initialement. Sevenhugs propose

votre t l commande se transforma it en baguette mag ique ?

depuis très récemment une télécommande qui interagit avec la maison. Aussi facile d’utilisation qu’un interrupteur, la Smart Remote est une télécommande contextuelle sans bouton, simplement munie d’un écran tactile. Il suffit d’associer une localisation de la maison à une action ou un service pour qu’en quelques minutes la maison entière soit programmée selon ses envies. Ce petit objet, capable de se connecter à plus de 25 000 appareils, est fait pour simplifier les gestes du quotidien.

Installé confortablement dans son canapé, on réalise qu’il fait un peu frais dans le salon : la télécommande permet d’augmenter le chauffage en un instant. Et avant de partir dîner chez des amis, il suffit de pointer la télécommande vers la porte d’entrée pour commander un taxi ! Ce raccourci de la vie de tous les jours, qui sait s’adapter aux parents comme aux enfants, révolutionne notre façon d’appréhender notre maison.

Pour les plus inquiets, les données de l’appareil sont encryptées et sécurisées, ce qui permet de ne pas ouvrir malencontreusement le portail de son voisin. Dernière astuce : si jamais la télécommande est égarée quelque part dans la maison, pas de panique, elle se retrouve immédiatement grâce à une petite sonnerie activée depuis sa base.

Appuyée par une levée de fonds (série A avec Xerys et des investisseurs historiques en juin 2016 de 13 millions d’euros) et une campagne Kickstarter (de 1,1 million de dollars en novembre 2016 auprès de plus de 6 000 clients), la startup a su bien s’entourer pour arriver là où elle est aujourd’hui.

Installée à San Francisco grâce au programme d’accélération Impact USA* mené par Business France, Sevenhugs ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et ambitionne que chaque maison dans le monde ait sa propre télécommande !

* Ex-Ubi i/o.

SEVENHUGS

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Illustration : marie assenat

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vos chaussures pouva ient vous parler ?

Comment des chaussures et des semelles aident les gens à mieux vivre.

21 milliards de paires de chaussures sont vendues chaque année dans le monde. Un marché colossal demandant toujours un peu plus d’originalité et de fantaisie pour des acheteurs de tous horizons. Qui n’a jamais rêvé de porter des chaussures qui, un jour de grand froid, réchaufferaient instinctivement la plante des pieds ? Qui n’a jamais souhaité que ses chaussures puissent se laver toutes seules ? Qui n’a pas secrètement espéré pouvoir compter ses calories brûlées après une longue promenade ? Des souhaits qui paraissaient jusqu’ici incompatibles avec une paire de chaussures. Et, pourtant, c’est ce qu’a entrepris avec Digitsole Karim Oumnia, grand passionné et spécialiste de la chaussure.

Seule entreprise au monde à avoir su combiner électronique et footware, Digitsole a voulu penser au bien-être du joggeur, du footballeur, du rugbyman, soit tout sportif qui fait de sa chaussure son allié numéro un. Semelle chauffante et connectée, modèles incroyablement légers, les inventions de la startup ont révolutionné cet univers, mêlant habilement mode, créativité et électronique. Parmi

ses créations, la Smart Shoe, première chaussure au laçage automatique, ou encore la Run Profiler qui offre des fonctionnalités époustouflantes, allant de la mesure de la posture pour éviter tous maux de dos à l’analyse de l’activité en 3D, en passant par le changement de la semelle et de son amorti en temps réel, et l’audio coaching en direct. Des outils bien sûr adaptés à celui qui les porte.

« La créativité n’a pas de limite » est le leitmotiv de Karim qui ne tarit pas d’éloge sur la qualité des ingénieurs et de la recherche en France. Les formations proposées par les universités de l’Hexagone sont selon lui un véritable atout pour concrétiser techniquement les rêves des entrepreneurs. L’idée de ce fondateur mordu de semelles était de prouver que connecter ne voulait pas simplement dire « créer une fonction gadget ». C’est aussi aider les gens à mieux vivre au quotidien grâce à des fonctionnalités techniques et intelligentes. Digitsole a d’ailleurs fait profiter l’armée américaine, la police et des patients atteints de la maladie de Raynaud de ses innovations, avec toujours en tête la volonté d’assurer le bien-être de la personne.

Aujourd’hui pionnier sur le marché de la chaussure intelligente, Digitsole souhaite maintenir son avance et devenir le leader mondial dans ce secteur. Très remarquée au CES de Las Vegas en 2015, la startup avait étonné par sa créativité. Un prochain investissement, qui l’aidera à continuer d’innover, est programmé pour 2017.

Bientôt des escarpins qui nous grandiraient lorsque nous le souhaiterions ? Des chaussures qui détecteraient et communiqueraient aux parents les problèmes de postures de leurs enfants ? Ou encore des semelles qui mesureraient la pénibilité au travail ? Il semblerait que Digitsole n’ait aucunement l’intention de cesser de transformer l’imaginaire en réalité !

DIGITSOLE

ET SI...

Illustration : gaetan heuze

Comment un casque a su restituer un son immersif à 360°.

Crissements de pneus, envol d’oiseaux et battements d’ailes, rire d’enfant… Tous ces sons que nous captons sont analysés par notre cerveau qui nous indique la direction d’où vient le bruit et nous fait tourner la tête vers sa provenance. Or, venant d’un ordinateur, d’un téléphone ou d’une télévision, le son n’aura pas le même rendu et nous fera perdre cette notion de direction. Pour prendre un exemple très concret, si le réalisateur du film que nous sommes en train de regarder n’avait pas demandé à son acteur principal de crier « Attention, derrière toi ! », nous, spectateurs, n’aurions pas eu le réflexe de regarder au même endroit car le son ne nous aurait pas complètement immergés dans la scène.

Forts de ce constat, trois entrepreneurs français, Dimitri Singer, Xavier Bonjour et Renaud Séguier, ont décidé de restituer ce son immersif à 360° avec un casque audio que l’on peut transporter partout avec soi. La réalité virtuelle ne se cantonne pas aux lunettes 3D. Il faut savoir qu’après la vue, l’audition est le sens le plus important pour rendre une scène (jeux vidéo, films, musique) réaliste. 3D Sound Labs, fruit de leur association, a donc cherché à restituer cette liberté au spectateur et lui permettre d’aller là où il le souhaite avec ce son à 360°. Remarqué au CES de

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i l ta it poss ible d ’ entendre en 3D ?

Las Vegas en 2016, ce casque a la particularité d’incorporer des capteurs de mouvement afin de savoir comment le porteur est orienté dans la scène audio.

Après quelques mois de commercialisation, les fondateurs de 3D Sound Labs se sont rendu compte que le casque était un objet de mode, assez clivant, et que le consommateur a du mal à changer. C’est pourquoi ils ont eu l’idée de créer un petit boîtier qui embarque des capteurs de mouvement nécessaires pour faire du son 3D, fixable sur n’importe quel casque. Avec une simple attache par élastique, vous voilà appareillé pour vivre l’expérience du son à 360°.

Ces « hackers » de casques audio, de formation technique, aiment préciser que leur startup a su mêler le côté laboratoire de leur recherche à l’innovation. Non seulement ils ont déposé plusieurs brevets, mais ils ont également travaillé avec des ingénieurs capables de passer d’un problème théorique à un problème pratique dans différents domaines. Leur technologie, qui a mis presque neuf mois pour voir le jour, est un pur produit de la tech française. Appuyés par Bpifrance, ils ont été lauréats d’aides et de concours d’innovation français et se sont fait connaître et apprécier du public grâce à une campagne Kickstarter.

Il semblerait que ces trois ingénieurs français, passionnés de technologies, aient plus d’un tour dans leur sac : de nouvelles annonces de programmes de recherche sont à prévoir… Gardons une oreille attentive, les innovations de 3D Sound Labs pourraient bien s’attaquer au marché de la réalité virtuelle.Illustration : riki blanco

3D SOUND LABS

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Comment une combinaison parfaite entre des panneaux photovoltaïques, des batteries et un algorithme va réduire nos factures.

Ils n’étaient peut-être pas les premiers à imaginer un moyen de stocker l’énergie solaire mais ils ont su se pencher sur la question juste au bon moment ! Cyril Colin et Karim El Alami, deux passionnés d’énergies renouvelables et diplômés de la prestigieuse École polytechnique, ont travaillé sur une technologie permettant de stocker de l’énergie localement.

Dans un premier temps, il leur a fallu créer un « tampon » pour absorber l’énergie solaire. Même si cette technologie existe depuis un certain temps, le coût très élevé des panneaux solaires et des batteries a freiné la mise en place de ces dispositifs. Néanmoins, le prix du stockage a été divisé par cinq et celui des panneaux solaires par quatre ces cinq dernières années…

Cyril et Karim voulaient apporter une brique technologique supplémentaire afin de mieux gérer le système de stockage

i l ta it poss ible de capturer le sole i l ?

et optimiser la gestion de l’énergie. Ils ont ainsi créé un algorithme d’intelligence artificielle qui calcule les besoins de consommation d’un bâtiment. Grâce à cette formule, ils sont capables de prévoir les moments de baisse de production ou de hausse de consommation et de s’en prémunir en stockant à l’avance l’énergie dans la batterie. De plus, celle-ci aura été achetée lorsqu’elle n’était pas chère, assurant ainsi des économies au client.

Les données qu’ils utilisent pour anticiper ces consommations sont des historiques de dépenses du bâtiment ainsi que des données météorologiques mondiales. À plus court terme, ils analysent également les images satellite afin de suivre la trajectoire des nuages.

Après l’obtention de leur diplôme aux États-Unis, Cyril et Karim ont intégré l’accélérateur californien Cleantech Open pour trouver une application à leur technologie. Ils voulaient en particulier l’adapter au marché africain, où ils ont perçu un vrai besoin.

De retour en France, en 2015, ils ont travaillé au sein de l’incubateur Partner Impulse grâce au programme French Tech Ticket* et ont créé, début 2016, Elum Energy. Concrètement, la startup est un fournisseur de technologie : elle vend une plateforme logicielle Energy OS à des producteurs indépendants d’énergie qui l’installent ensuite chez leurs clients industriels. La jeune pousse est un peu comme le cerveau du système, elle permet une bien meilleure rentabilité.

Sur un marché en constante évolution évalué à 21 milliards de dollars en 2016, Elum Energy voit un potentiel énorme pour sa technologie. La combinaison que la startup propose est tout à fait adaptée aux besoins du secteur et pourrait faire d’eux de futurs leaders. Actuellement, la jeune entreprise a déjà obtenu deux contrats avec des producteurs indépendants d’énergie en Afrique.

* Définition du programme en fin de publication.

ELUM ENERGY

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Illustration : Inkie

Et si...Et si...

i l ta it poss ible de donner une vo ix au monde phys ique ?

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Comment un réseau bas débit a réussi à connecter à travers le monde des millions d’objets à Internet.

Et de cinq ! La pépite de la connectivité bas débit Sigfox réalisait en automne dernier sa cinquième levée de fonds d’un montant de 150 millions d’euros. La startup toulousaine, qui ne cesse de croître à un rythme effréné depuis sa création en 2010, revendique aujourd’hui plus de 10 millions d’objets connectés à son réseau et une présence dans une trentaine de pays. Elle ambitionne avec ce nouveau tour de table de couvrir 60 pays d’ici à 2018. Quel est donc le secret de sa réussite ?

Tout est parti d’une rencontre entre deux spécialistes, Christophe Fourtet, un ingénieur passionné en radio-communications et électromagnétisme, et Ludovic Le Moan, un entrepreneur averti. Tous deux convaincus du potentiel énorme du secteur des objets connectés, ils ont voulu créer ensemble une solution de connectivité mondiale, capable de relier des milliards d’objets au cloud, à un prix extrêmement bas, et ce, tout en réduisant drastiquement leur consommation énergétique.

Ayant travaillé sur la naissance du smartphone et des réseaux de téléphonie mobile de 3e et 4e générations, Christophe avait commencé à réfléchir à une alternative alliant faible consommation énergétique et haute performance. Sa rencontre avec Ludovic Le Moan sera le déclencheur du modèle Sigfox.

Les deux entrepreneurs ont finalement créé l’équivalent d’un très grand radiotélescope capable de capter de très petits signaux envoyés par des appareils IoT, partout dans le monde. Concrètement, le réseau Sigfox est extensible, construit pour un nombre très élevé d’appareils et ne consomme que très peu d’énergie.

En France, l’ensemble du territoire est couvert par 2 000 antennes Sigfox, pour un coût d’installation de seulement 5 millions d’euros, soit une dépense cent fois moins élevée que celle que connaissent les grands opérateurs de télécommunication ! La startup travaille en partenariat avec des sociétés locales dans chaque pays : les Sigfox Operators y déploient eux-mêmes l’infrastructure et commercialisent le service de connectivité.

Aujourd’hui, Sigfox connecte autant les alarmes à domicile que les défibrillateurs ou les containers en transit. Le grand acteur européen des systèmes d’alarme Securitas Direct a par exemple déployé la technologie Sigfox dans 1,2 million de ses appareils, car celle-ci assure une protection supérieure contre les interférences et les tentatives de brouillage radio.

Leader sur ce marché, Sigfox a cherché à démocratiser la connectivité bas débit et basse consommation, et donne la possibilité aux entreprises de créer de nouveaux services innovants liés à l’Internet des objets. En janvier 2016, l’entreprise a créé une fondation afin d’utiliser sa technologie à des fins humanitaires et environnementales. La magie de Sigfox, c’est aussi de pouvoir installer des capteurs dans les forêts pour signaler rapidement un début d’incendie ou encore de surveiller les animaux en voie de disparition.

SIGFOXIllustration : Gianluca Foli

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les poubelles tr ia i ent pour vous ?

Illustration : jeremy booth

Comment des solutions technologiques ont simplifié le recyclage des déchets.

Trier ses déchets ne requiert pas de diplômes particuliers, mais ce n’est pas pour autant que tout le monde passe l’examen haut la main… Canettes avec plastique ? Cartons à mettre à part ? De nombreuses consignes existent pour le tri mais certaines changent en fonction des villes quand d’autres nous laissent parfois perplexes… « Comment simplifier le tri ? », telle est la question que se sont posée deux ingénieurs en mécanique, Lucile Noury-Soyer et Rémi Gomez.

C’est à la suite d’une rencontre au sein d’un laboratoire de recherche que ces deux entrepreneurs français passionnés ont voulu apporter des solutions technologiques nouvelles pour répondre aux enjeux environnementaux. Ils se sont tournés vers le secteur des déchets, un marché où il existait encore peu d’innovation.

En se concentrant sur des déchets à forte valeur écologique, à savoir les emballages de boissons, ils ont créé une poubelle intelligente et connectée qui trie et compacte

elle-même les canettes, gobelets et bouteilles plastique. Leur objectif était avant tout de casser les codes de la poubelle en apportant une vraie valeur technologique et esthétique au produit. En créant R3D3, ils ont réussi à rendre le geste de tri simple et ludique.

R3D3 est dédié aux lieux à forte consommation de boissons, à savoir les cafétérias, les coins café des entreprises ou encore les lieux recevant du public (centres commerciaux, halls de gare…). Cette solution connectée a permis aux sociétés de mieux gérer leurs déchets de boissons grâce à sa capacité de stockage (décuplée avec le compactage) et à son envoi d’alertes lorsque ses bacs sont pleins. Elle optimise réellement la collecte des déchets. Les données récupérées par R3D3 permettent également d’obtenir des reportings précis et une bonne traçabilité des déchets.

L’innovation de R3D3 n’est pas leur seule création puisque, en parallèle, ils ont développé Flexidry qui traite les déchets alimentaires emballés tels que les rebuts de production de l’industrie agroalimentaire, les invendus des supermarchés ou encore les biodéchets issus des collectes sélectives. Concrètement, Flexidry sépare l’emballage de la matière organique. Sa technologie innovante apporte une nouvelle solution sur le marché du traitement des biodéchets et répond à des problématiques essentielles en matière d’environnement et de protection de la planète.

Ces deux belles réalisations, portées par deux levées de fonds en 2014 (600 000 €) et 2016 (2 millions d’euros) et le soutien de l’incubateur parisien Paris Cleantech Prine, seront sans nul doute les premières d’une longue série. Aujourd’hui, la startup compte 18 personnes et dispose d’un site de production de 1 000 m2, de services de maintenance, commercial et d’ingénierie.

Tournée vers l’international, la startup a d’ores et déjà réalisé en 2016 une première vente en Suisse. De quoi augurer d’autres futurs déploiements à l’étranger.

GREEN CREATIVE

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Comment une plante d’origine marine pourrait devenir l’aliment de demain.

La question que se sont posée Alvyn Severien, Gaëtan Gohin et Mathieu Gonçalves nous concerne tous et revient sans cesse dans les débats et réflexions sur l’environnement et l’évolution de notre planète. Nous voilà confrontés aujourd’hui à un problème qui n’est pas des moindres : comment nourrir une population mondiale supposée atteindre les 9,5 milliards d’êtres humains en 2050 ? Ces trois amis d’enfance, soucieux de leur santé et du monde qui les entoure, ont découvert chacun à leur manière l’existence des micro-algues. Pour l’un, elles ont eu des bienfaits sur sa forme, pour un autre, elles ont permis l’accélération d’une cicatrisation. Tous se sont rejoints sur la conclusion évidente que cette plante marine avait un potentiel incroyable à exploiter.

Les micro-algues existent dans la nature depuis toujours et sont les micro-organismes marins qui ont la photosynthèse la plus importante sur Terre et qui fabriquent donc le plus d’oxygène. Souvent ignorée, cette propriété s’ajoute à

les micro-algues arrivaient dans nos assiettes ?

d’autres bienfaits : les micro-algues contiennent jusqu’à 70 % de protéines, ce qui est unique, et de très nombreux minéraux et vitamines qui en font un aliment extrêmement riche.

Alors que nos terres arables sont en train de se réduire comme peau de chagrin, les micro-algues ne cessent de se reproduire et ne consomment que peu d’eau et d’énergie. Plus de 200 000 espèces poussent aujourd’hui dans le monde, laissant des possibilités infinies d’utilisation. Les trois cofondateurs d’Algama ont ainsi eu envie de démocratiser ces micro-algues en supprimant l’expérience parfois désagréable du goût pour en faire l’aliment de demain.

Leur premier prototype, Springwave, est une boisson régénérante et antioxydante à base de spiruline. Primée au SIAL 2014, le rendez-vous mondial de l’innovation alimentaire, elle a été particulièrement saluée pour son innovation, son goût et son packaging. Mais Algama ne voulait pas seulement mettre en valeur des bienfaits nutritifs : la startup tient à ce que ses produits procurent du plaisir. Elle a donc concocté une mayonnaise, ce fameux petit délice que nous hésitons souvent à ajouter à nos plats pour éviter les kilos en trop. La startup propose une mayonnaise vegan, très allégée (jusqu’à 60 % moins grasse), au goût et à la texture identiques à la version classique. En créant des produits alimentaires appétissants, les trois entrepreneurs ont réussi à allier santé et plaisir, tout en respectant les évolutions de l’environnement.

Épaulée par le célèbre fonds d’investissement hongkongais Horizons Ventures, connu pour son engagement dans des sociétés innovantes et prometteuses, Algama commence à asseoir sa réputation dans le domaine de l’alimentation saine et durable. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à goûter… Et adhérer !Illustration : thomas hayman

ALGAMA

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la publ ic it sur Internet vous proposa it exactement ce dont vous avez env ie ?

Comment un algorithme ultra perfectionné proposele bon produit au bon internaute au bon moment.

Tout est parti d’une rencontre fortuite en septembre 2005 dans un incubateur parisien. L’entrepreneur en série Jean-Baptiste Rudelle y présentait sa nouvelle idée de recommandation de films à des business angels. En attendant que les investisseurs prennent leur décision, Jean-Baptiste a commencé à échanger avec l’une des personnes assises derrière son ordinateur, qui a fini par lui suggérer : « Tu devrais aller voir les deux types là-bas. Je crois bien qu’ils font un peu la même chose que toi. »

C’est après plusieurs semaines de discussions intenses et argumentées que le trio se forme. Franck Le Ouay et Romain Niccoli rejoignent l’aventure et ensemble ils développent un site Internet permettant de noter les films et de bénéficier de recommandations personnalisées. Le design est épuré, la technologie innovante et les résultats obtenus plutôt pertinents. Seul problème : le trafic reste mince, stagnant à 500 visiteurs par jour.

Vient alors leur premier pivot. Criteo choisit de peaufiner son modèle d’affaire et de vendre sa belle technologie aux entreprises, plutôt que de s’attaquer directement au consommateur. Après quelques mois de négociations, ils réussissent à convaincre AlloCiné, le site leader incontesté en France. Leur joie est de courte durée lorsqu’ils réalisent que le marché du film est très limité. Franck et Romain travaillent alors d’arrache-pied pour que leur algorithme puisse proposer des recommandations personnalisées sur n’importe quel produit vendu en ligne.

Alors que leurs investisseurs commencent à perdre patience, Gilles Samoun, leur administrateur indépendant, pose la question qui va changer le destin de Criteo : « Jean-Baptiste, as-tu pensé à utiliser ta technologie pour la publicité ? » Le dernier pivot est trouvé !

Mais comment réaliser une nouvelle levée de fonds avec pour seul argument cette reconversion dans la publicité ? Leur rencontre avec Dominique Vidal, VC* français vivant à Londres, mais surtout ancien entrepreneur, a été décisive. Embauché par Index Ventures, un grand fonds de capital-risque, Dominique les a convaincus du potentiel de Criteo.

Grâce à son algorithme ultra perfectionné capable d’analyser chaque jour des milliers de données numériques pour proposer le bon produit au bon internaute au bon moment, Criteo a inventé une toute nouvelle approche de la publicité. Au lieu de cibler les gens par leur âge, leur sexe, leur domicile ou encore leur statut matrimonial, la startup s’est concentrée sur ce que les gens désirent. Le reflex Canon dernier cri ? La paire d’escarpins rouges qui irait bien avec cette robe ? Ou encore sa prochaine destination de vacances ? Révolutionnaire, ce concept a défrayé la chronique assurant en plus la protection de la vie privée des internautes.

Selon la légende, Criteo signifie « je prédis » en grec ancien : un joli clin d’œil au savoir-faire de la startup devenue internationale et dont l’ambition est de ne jamais cesser d’innover.

*Venture capitalist = capital-risqueur.

CRITEO

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Illustration : Karolis Strautniekas

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vous av iez la ma in sur la puret de l ’a ir que resp irent vos enfants ?

Comment de petits appareils ont été créés pour analyser de manière fiable les polluants de l’air.

Saviez-vous que le formaldéhyde provoque l’asthme allergique et qu’il se retrouve dans 100 % des logements français, des bureaux et même des écoles ? Il figure aux côtés du benzène dans la catégorie des polluants majeurs et préoccupants de l’air intérieur selon le législateur. Dès le 1er janvier 2018, un nouveau dispositif de surveillance et d’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les lieux accueillant des enfants (crèches, écoles maternelles et primaires) doit d’ailleurs être instauré.

Stéphane Le Calvé, chercheur au CNRS et à l’université de Strasbourg, a travaillé pendant neuf années (de 2006 à 2014) sur la problématique de la pollution de l’air intérieur dans le programme Primequal, piloté par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le ministère de l’Environnement. Très vite, il s’est rendu compte du besoin émergent de mesures continues du formaldéhyde. Il a donc réfléchi à une solution, et a inventé

une machine complètement automatisé et très précise, qui permet de mesurer ces taux de pollution.

C’est à l’occasion de la création de la première génération de cet appareil novateur qu’a eu lieu la rencontre entre ce spécialiste des polluants chimiques de l’air et Stéphanette Englaro, une scientifique diplômée en ingénierie de projets innovants. L’histoire de la création de la startup est ainsi née en 2011, lorsque Stéphanette a étudié et validé l’intérêt du marché pour cette invention.

Les appareils qu’ils proposent, facilement transportables (avec un poids de seulement cinq kilos) contrairement à ce qui existe sur le marché, sont non seulement programmables mais permettent également de visualiser les variations dans le temps. Par exemple, dans une école, si l’on choisit de programmer l’appareil pendant plus de cinq jours, il sera possible d’analyser les pics de pollution et ainsi de constater quels matériaux ou activités sont à l’origine d’émissions de formaldéhyde. Faire de la peinture, des collages ou dessiner au feutre peut être une source d’émissions polluantes. Même un meuble, un matériel de décoration ou une bougie qui brûle peuvent aussi être des facteurs de pollution.

Hébergée à l’université de Strasbourg et fortement appuyée par le CNRS, In’Air Solutions a participé en décembre dernier à l’événement Pollutec (salon international des équipements, technologies et services de l’environnement) afin d’y présenter ses créations aux spécialistes du marché. Sa première ambition est de livrer une trentaine d’appareils en France d’ici à fin 2017 et de poursuivre par une commercialisation à l’export dès 2018.

« In’Air Solutions est une entreprise où il fait bon travailler, où chacun donne du sens à son travail », une devise qu’affectionne particulièrement Stéphanette. Parce que, pour être innovant, il faut savoir être enchanté et passionné par ce que l’on fait, une philosophie qui mérite d’être partagée !

IN’AIR SOLUTIONS

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Illustration : marie assenat

Comment des déchets agricoles sont devenus utiles.

Tout est parti d’une rencontre, un été, au sein de Climate KIC, la plus grande école d’Europe spécialisée dans l’innovation climatique et l’entrepreneuriat. Emmanuel Thiéry, étudiant français en entrepreneuriat et diplômé de l’université Pierre et Marie Curie, et Mariana Bittencourt, architecte brésilienne et doctorante en sciences économiques et éco-innovations, ont croisé le chemin d’un groupe d’étudiants qui partageaient l’ambition de transformer les déchets agricoles en quelque chose d’utile. Ensemble, ils ont commencé par observer quelles étaient leurs propres habitudes de consommation.

Comme ils étaient étudiants, le café coulait souvent à flot. Et Mariana, particulièrement sensible au respect de l’environnement, connaissait justement les effets polluants des déchets de café. Saviez-vous que le fruit du caféier, semblable à une cerise, n’est pas entièrement utilisé pour sa fabrication ? En effet, seul le noyau est conservé et le reste (la pulpe) est soit enterré, soit jeté dans les cours d’eau. Le groupe a donc décidé de travailler sur les différentes façons de valoriser ces déchets.

les d chets ne pollua ient plus la plan te ?

Leur équipe, qu’ils ont d’abord appelée Cophenol (un mélange de l’anglais « coffee » et « phenol », plus connu sous le nom d’acide carbolique), a d’abord approché le marché brésilien, où ils ont mené avec grand succès une campagne de crowdfunding, Indiegogo. Ils ont ainsi pu financer leurs recherches et valoriser ces déchets de fruits.

Le procédé qu’ils ont développé permet de transformer par la pyrolyse les déchets de café en biochar (ou charbon organique), un composé pouvant notamment être utilisé pour la restructuration ou la désacidification des sols. Combiné à d’autres matériaux organiques, il peut également servir d’engrais, de combustible et être utilisé dans la dépollution de l’eau. Ce produit transformé sera d’ailleurs particulièrement utile aux producteurs de café dont les dépenses en engrais sont souvent bien trop élevées.

La startup a ensuite déposé sa candidature pour le programme French Tech Ticket 2016* et a été choisie parmi plus de 700 candidates pour présenter son idée au président de la République François Hollande !

À Paris, l’ingénieur chimiste Moussa Dicko a rejoint l’aventure et a généralisé leur procédé à n’importe quel produit biomasse, à partir de déchets agricoles et forestiers. La startup a, dès lors, souhaité changer de nom pour s’appeler Biophenol.

Actuellement, l’équipe travaille sur les débris d’écorces de chêne pour lesquels il existe une grande variété d’utilisations potentielles, allant du nettoyage de l’eau industrielle en éliminant les métaux à la réduction des besoins en engrais. Preuve est désormais faite que les déchets ne sont pas tous polluants !

* Définition du programme en fin de publication.

BIOPHENOL

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Illustration : riki blanco

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i l devenait s imple de changer ses bonnes vie illes hab itudes de travail ?

Comment une solution BPM a automatisé les processus métiers dans les entreprises.

Le Business Process Management (BPM) n’est pas de prime abord un concept très séduisant. Il est d’ailleurs généralement accompagné de mots froids et allant droit au but tels qu’efficacité, rationalité ou création de valeur. C’est pourquoi lorsque des chercheurs de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) ont cherché un nom pour leur projet de workflow collaboratif, ils se sont tournés vers Miguel Valdés Faura. Cet ingénieur espagnol aimait dire que leur solution BPM serait la plus sexy du marché : c’est ainsi qu’est née Bonitasoft, de l’espagnol bonita qui veut dire jolie.

Mais qu’est-ce vraiment que le Business Process Management ? Très concrètement, c’est une façon de permettre aux entreprises de mieux gérer leurs processus internes, de développer des systèmes applicatifs et de les accompagner dans la transformation digitale.

Ce qui rend Bonitasoft unique est sa capacité à ne pas considérer l’automatisation d’un processus comme la dernière marche à gravir. Cela s’est d’ailleurs particulièrement vérifié depuis que la révolution numérique a accéléré le rythme des changements technologiques : de nombreuses entreprises doivent constamment mettre à jour leurs méthodes. Le système se met généralement en place via la construction d’applications sur des modèles existants.

Bonitasoft s’efforce donc de rendre ces processus aussi simples à utiliser qu’à mettre en place. La startup a, pour ce faire, créé une plateforme qui permet aux sociétés de développer des applications et de les maintenir dans le temps, ce qui a particulièrement séduit les directeurs des systèmes d’information (DSI).

La principale responsabilité des DSI est en effet de gérer les systèmes informatiques de leur organisation. Souvent, 85 % de leur budget est englouti par la maintenance des systèmes existants, alors qu’ils aimeraient avant tout développer de nouvelles technologies pour faire croître l’entreprise. Grâce à la plateforme de Bonitasoft, les coûts de maintenance seront considérablement réduits et les améliorations facilitées.

L’histoire de Bonitasoft a commencé en 2001 à l’INRIA lorsque le chercheur François Charoy et l’ingénieur Miguel Valdés Faura ont sorti la première version de leur projet. Ce n’est qu’en 2009 que Miguel, accompagné de Charles Souillard et Rodrigue Le Gall, fonde Bonitasoft.

Aujourd’hui, ils sont une équipe internationale d’une centaine de personnes, réparties entre la France et les États-Unis dans quatre bureaux (Grenoble – où tout a commencé et où se trouve l’équipe R&D – Paris, San Francisco et New York). Ils comptent parmi leurs 1 000 clients venant de 75 pays des sociétés du CAC 40 et du Fortune 100.

Bonitasoft a su faire la différence sur un marché saturé, en concevant une solution légère, extensible, modulaire et personnalisable. Et parce qu’elle était aussi disponible en logiciel libre, les clients ont pu l’adopter après l’avoir essayée !

BONITASOFT

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Illustration : gaetan heuze

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vous pouv iez vous pr parer des m t iers qu i n ’ ex istent pas encore ?

Comment une plateforme Web a réinventé les services d’orientation et de conseil en carrière.

Nous vivons dans un monde où les emplois de nos parents risquent un jour de disparaître et où les métiers de demain n’existent pas encore. Dans un tel environnement, il n’est pas insensé de se demander comment se préparer à ce futur monde professionnel. De quelles compétences aura-t-on besoin demain ? Quels seront les futurs postes qui s’offriront à nous ?

Le XXIe siècle est une période qui connaît de profondes mutations sociétales, tant sur le marché du travail que dans la manière d’apprendre et d’être. La technologie progresse à une vitesse vertigineuse et chamboule nos modèles et habitudes, allant même jusqu’à transformer les industries. Les geeks sont les nouveaux talents à suivre, pendant que les frontières traditionnelles entre les arts et les sciences se brouillent. Plus personne n’ambitionne aujourd’hui de faire une carrière pour la vie et la montée de l’intelligence artificielle remet parfois en question le rôle des humains dans ce futur...

C’est à partir de ce constat que Pixis est née. La startup, issue d’une collaboration entre un Italien, Borna Scognamiglio, et un Libanais, Wissam Sammouri, a voulu donner à tous la chance de mieux se connaître, cultiver ses passions et développer ses talents tout en réfléchissant aux métiers et compétences de demain. Elle a mis la science des données et l’intelligence artificielle au cœur d’une démarche d’accompagnement humaine et personnalisée.

Prévoir l’avenir n’est pas facile, bien sûr, mais les techniques de data mining (exploration de données) et de visualisation de données de Pixis ont permis de développer un moteur de recherche unique offrant l’accès à une galaxie de métiers. Les deux fondateurs se sont en effet rendu compte que la plupart des étudiants (67 % : sondage d’OpinionWay 2015) veulent de meilleurs conseils d’orientation. À l’université, également, plus d’un tiers des étudiants change de filière ou abandonne dès la première année. Pixis a donc voulu les accompagner dans leurs choix d’orientation et de carrière, en réfléchissant aux compétences et innovations qui feront les professions de demain, avec un focus sur les métiers répondant aux objectifs de développement durable de l’ONU.

Lauréat du French Tech Ticket*, Pixis a mis sur une plateforme en ligne son offre de services, parmi lesquels un questionnaire pour identifier de futures carrières potentielles, un accompagnement par des coachs certifiés, la possibilité d’échanger avec des professionnels ou encore un assistant intelligent qui aide les utilisateurs à naviguer et établit une connexion entre les différents services.

Pixis, qui signifie « boussole » en latin et en grec ancien, est finalement le conseiller d’orientation du futur qui rappelle qu’aucune route n’est tracée à l’avance. En aidant à mieux se découvrir, en ciblant points forts et compétences, Pixis contribue à construire en toute confiance un projet d’avenir.

* Définition du programme en fin de publication.

PIXISIllustration : inkie

Et si...Et si...

ET SI...ET SI...Comment un drone autonome réussit à filmer aussi bien qu’un professionnel.

La caméra volante autonome Hexo + est née d’une idée du triple champion du monde de snowboard Xavier de Le Rue, qui cherchait un moyen de filmer ses performances sans avoir à engager systématiquement une équipe aguerrie au tournage en hélicoptère. Pour réaliser ses vidéos aériennes, il avait même essayé d’emmener avec lui des pilotes de drones. Mais un pilote n’est pas forcément alpiniste… Une fois la réflexion engagée, c’est à six qu’ils ont trouvé la solution et créé Squadrone System.

L’incubateur grenoblois Startup Maker, la société de développement de logiciel Sogilis, qui a réalisé une partie des systèmes embarqués des avions Airbus, la société Playmaker Communication, spécialisée dans la création de vidéo de ski, de snowboard et de montagne et, enfin, Antoine Level et Medhi Mugnier ont choisi d’accompagner Xavier dans cette aventure de haute voltige. De cette association idéale est ainsi né Hexo +, un drone qui n’a pas besoin d’être piloté ! Accompagné d’une simple application sur smartphone, la caméra sait en trois clics comment filmer. Hexo + a rendu la capture d’images extrêmement simple et accessible à tous. Ses vidéos bluffantes lui ont d’ailleurs

les cam ras pouva ient voler ? valu de nombreuses récompenses, dont trois prix au CES de

Las Vegas en 2015.

Comment ce concept est-il devenu réalité ? Sûrement parce que leur campagne Kickstarter, engagée en juin 2014, s’est révélée être un vrai succès. En moins d’un mois, 1,3 million de dollars ont été collectés. Hexo + venait de réveiller quelques passions ! S’en est suivi une levée de fonds de 3 millions d’euros. Squadrone System était prêt à séduire le marché.

Très attachée aux retours de ses clients, la startup a toujours travaillé en utilisant la « méthodologie agile », qui consiste à faire valider tous les 15 jours les dernières innovations, les utilisations, les mouvements de caméras aux utilisateurs. Ces tests en amont leur ont non seulement permis d’être en phase avec le consommateur final mais aussi de répondre au mieux à ses attentes. C’est d’ailleurs grâce à cette méthode qu’ils se sont rendu compte qu’un utilisateur de drone n’était pas forcément serein. Et si le drone tombait ? Et s’il se déconnectait du téléphone ? En se confrontant aux inquiétudes réelles de ses clients, Squadrone System a su créer un produit rassurant, précis et résistant.

Entourés d’ingénieurs de talent issus de l’écosystème technologique reconnu de Grenoble, la startup espère aller encore plus loin et amener son drone vers des applications un peu plus B to B, tout en continuant à simplifier la vie des gens. Pourquoi ne pas imaginer d’envoyer des drones en exploration au-dessus d’un incendie pour déterminer l’ampleur du déploiement des pompiers ? Ou bien concevoir un drone qui pourrait évaluer le transit urbain, livrer des paquets et mesurer la qualité de l’air partout où il va ? Des idées qui foisonnent devant des possibilités infinies qui n’attendent que d’être concrétisées.Illustration : jeremy booth

SQUADRONE SYSTEM

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Comment un entrepreneur a rendu disponibles des voitures inoccupées.

Le fondateur de Drivy, Paulin Dementhon, s’était d’abord lancé dans une sorte de Leboncoin de la location de voitures, un concept simple de site Internet sur lequel les gens avaient la possibilité de publier des petites annonces pour louer leur voiture. C’est en se confrontant un jour à un client mécontent, car aucune assurance de location n’était proposée, que Paulin a pris la mesure du besoin et de ce qu’il était possible de créer. Dès lors, l’entrepreneur s’est mis en quête d’un assureur et a lancé le développement d’un site optimisé permettant à ses clients d’être protégés, mis en relation les uns avec les autres et de payer en ligne les services achetés. Ainsi est née Drivy.

Non seulement la startup a libéré de l’espace dans les villes mais elle a aussi engendré une révolution des usages en matière de location de voitures entre particuliers. Vous souhaitez partir en week-end un vendredi soir ? Il vous suffit de surfer sur l’application pour trouver une voiture disponible près de chez vous. Pas de perte de temps ni d’argent, tout est informatisé pour que le locataire prenne

connaissance du prix de la location en fonction de son voyage, du contrat, de l’assurance, etc.

En développant cette nouvelle économie du partage, Paulin s’est rendu compte de l’adhésion naturelle des gens au concept – et particulièrement des Français, qui n’ont aucun problème à louer leur voiture. Aujourd’hui, on recense d’ailleurs pas moins de 40 000 voitures sur leur site et plus d’un million d’utilisateurs. La location est même possible au-delà de nos frontières, puisque Drivy est implantée dans quatre autres pays d’Europe (Allemagne, Espagne, Autriche et Belgique).

Paulin ne cache pas son obsession du produit et de l’expérience client, et c’est sûrement pour cette raison que Drivy cherche perpétuellement à innover et progresser. L’équipe d’ingénieurs de la startup a par exemple mis en place depuis un an un système qui permet d’ouvrir une voiture avec un smartphone : le Drivy Open. Le propriétaire de la voiture n’a donc plus besoin de se déplacer et le locataire, via son téléphone portable, peut déverrouiller la voiture grâce à un lien sécurisé et faire lui-même l’état des lieux.

Contrat de location disponible sur mobile, assurances pour le propriétaire et le locataire, mise en relation entre les personnes ; tout a été conçu pour éviter les mauvaises surprises. L’application innovante et intuitive a fidélisé la clientèle. Drivy propose même un service client qui répond à des problématiques de location de voitures purement métier. La startup est capable de gérer des cas assez complexes (accidents, rayures, rapatriements...).

Aujourd’hui, Drivy est la première plateforme de location de voitures entre particuliers en Europe. Épaulée par une équipe de 80 personnes, elle poursuit son accélération vers l’international.

DRIVYIllustration : riki blanco

vous part iez en vacances avec la vo iture de votre vo is in ?

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Comment deux caméras sécurisent elles-mêmes la maison grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle.

Netatmo, le leader français des objets connectés pour la maison, s’est d’abord rendu célèbre grâce à sa station météo individuelle connectée. Compacte, cylindrique et dotée d’un design élégant, elle est composée de deux modules, l’un pour l’extérieur, l’autre pour l’intérieur, qui mesurent des données telles que la température, la pression atmosphérique, l’humidité, la qualité de l’air ou encore le taux de pollution sonore.

Fred Potter, fondateur et président de Netatmo, a créé la société en 2011 en prenant le pari que l’habitat individuel serait dans quelques années entièrement connecté à Internet et que tous les objets que l’on possède aujourd’hui chez nous deviendraient intelligents et pilotables depuis nos smartphones.

Très attaché à concevoir des objets véritablement utiles, Netatmo répond aux besoins quotidiens des consommateurs

liés à la sécurité et au confort à la maison. C’est d’ailleurs avec fierté que Fred parle de ses deux caméras de sécurité aux fonctionnalités intelligentes : Welcome et Presence.

Welcome, la caméra de sécurité intérieure avec reconnaissance faciale, envoie sur le smartphone de son propriétaire le nom des personnes qu’elle identifie. L’utilisateur sait qui est à la maison : ses proches ou un inconnu. Presence, quant à elle, est une caméra de sécurité extérieure qui détecte et signale les personnes, les voitures et les animaux. Elle analyse en temps réel si un individu s’approche de l’habitation, une voiture pénètre dans l’allée ou un chien se promène dans le jardin. Grâce à elle, Fred a découvert la vie animale nocturne de son jardin : renards, lapins et furets y occupent en effet le terrain en toute tranquillité une fois la nuit tombée.

Avec leurs algorithmes d’intelligence artificielle, les deux caméras sont capables d’analyser précisément une situation inhabituelle, comme une intrusion. Elles comprennent ce qu’il se passe, déclenchent des scénarios adaptés et préviennent l’utilisateur en temps réel. Appuyée par une équipe de chercheurs et de docteurs en mathématiques, Netatmo a réussi à développer les algorithmes qui sont les véritables cerveaux de Welcome et Presence. Après dix-huit mois de recherche, elle est parvenue à intégrer de l’intelligence artificielle au sein des caméras.

Netatmo continue aujourd’hui d’élargir sa gamme de produits intelligents et innovants pour la maison. Lors du CES de Las Vegas, en janvier dernier, la société a présenté ses nouvelles créations dont une gamme de commandes intelligentes de fenêtres de toit, volets et stores (codéveloppée avec Velux), une gamme d’interrupteurs et de prises de courant connectés (codéveloppée avec Legrand), le détecteur de fumée connecté ou encore l’alarme de sécurité pour la maison. Encore de belles innovations pour rendre notre chez-nous plus intuitif, confortable et sécurisé.

NETATMOIllustration : thomas hayman

votre ma ison se surve i lla it toute seule ?

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Comment un sachet de thé s’est transformé en objet raffiné.

Changer l’expérience de la dégustation du thé, voilà le concept que Qian Yan et Mike Liu Yang ont voulu importer en France. D’origine chinoise, ces deux amoureux du thé ont fait leurs études en France et se sont retrouvés face au même constat : cette boisson revient de plus en plus à la mode mais la qualité proposée laisse parfois à désirer. Il leur est alors apparu comme une évidence de faire partager leur culture du thé en invitant les Français à découvrir les vraies saveurs d’une bonne infusion.

Issus d’écoles de commerce puis du secteur du luxe, ces deux entrepreneurs ont fait le pari de créer un sachet de thé à la forme inhabituelle, solide et tout en longueur, ressemblant étonnamment à un rouge à lèvre. Ce design peu commun possède de nombreuses vertus : non seulement il est d’une taille idéale pour mélanger, mais il est également facilement transportable, simple à tenir et à utiliser en public, et surtout il délivre une qualité de thé meilleure. Le sachet, qui se compose uniquement de feuilles entières, peut être utilisé à plusieurs reprises et remis en toute propreté dans son étui. Cela semble surprenant ? En Chine, un bon thé ne se déguste rarement

l ’ l gance pouva it se bo ire ?

qu’une seule fois. La même infusion peut être bue jusqu’à cinq fois !

Fruit du mélange d’un design original et d’une qualité de tradition chinoise, ce sachet de thé n’a pas été facile à réaliser. Qian, qui avait vécu plusieurs expériences désagréables avec ses amis à la terrasse des cafés, s’est entêtée à chercher une solution pour concrétiser ce projet. La jeune entrepreneuse souhaitait rendre à la dégustation de thé son élégance et c’est avec l’aide de la French Tech que son ambition a pu se réaliser.

Sélectionnée par le dispositif du French Tech Ticket*, la startup s’est fait incuber par Paris&Co et a bénéficié de programmes de formations et d’un accès à un réseau d’entrepreneurs, d’ingénieurs et de professionnels. Qui aurait pu croire qu’un ingénieur de la Nasa et un autre spécialisé en véhicules automatiques les aideraient à designer leur produit ? Des instituts de recherche les ont également accompagnés dans la sélection de leurs matériaux, tout comme l’incubateur parisien Usine IO, qui leur a permis de réaliser leurs premiers prototypes via une imprimante 3D.

C’est finalement grâce au cocktail de ces collaborations que ces deux passionnés de grands crus semblent enfin prêts à se lancer. Un thé noir de printemps aux jeunes pousses ou encore un thé vert de montagne légèrement mélangé au jasmin, tous deux venant du Tibet, voilà un extrait de leur future gamme, simple et délicate, qui cherche à respecter l’essence et la pureté du breuvage.

Nous laisserons-nous tenter par ces nouvelles saveurs proposées dans une délicate enveloppe ? Cette expérience pourrait peut-être nous faire oublier notre incontournable tasse de café…

* Définition du programme en fin de publication.

INFUTHÉ

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Illustration : Karolis Strautniekas

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stocker des tonnes de donn es ne co ta it plus s i cher ?

Comment une technologie ultraperformante a remplacé les traditionnelles solutions de stockage.

C’était la fin des années 2000, à l’heure où Facebook et Twitter n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Le premier smartphone multimédia connecté à Internet allait bientôt sortir et la télévision HD n’existait pas encore.

Jérôme Lecat était à l’époque à la tête de sa deuxième startup, Bizanga, spécialisée dans le traitement et le stockage des messages électroniques. Ses clients lui parlaient souvent de leur besoin d’un système très performant qui leur permettrait de stocker en masse. Seulement, pour cela, il aurait fallu que le matériel requis ne soit pas si cher et encombrant…

Depuis les années 1970, le stockage des données nécessitait un matériel coûteux, basé sur une technologie vieillissante. Mais ces dix dernières années, le monde a commencé à parler du cloud, cet endroit magique où il était possible de tout stocker : photos, films, musique…

Jérôme a alors constaté que les géants du Web, comme Google, Amazon ou Facebook, contournaient le matériel habituel en stockant leurs propres données sur des serveurs standards contrôlés par des logiciels. En effet, appelé aujourd’hui le SDS (Software-Defined Storage ou stockage à définition logicielle), ce système dissocie les données du matériel de stockage physique. L’entrepreneur s’est alors dit qu’il avait une carte à jouer sur ce nouveau marché.

Scality – dérivée du concept « scalable » qui signifie « évolutif » en anglais – a été créée en 2009, l’année où Spotify a transformé la musique en streaming grand public et où la vidéo à la demande a explosé ! La solution SDS n’en était qu’à ses débuts et la question qui brûlait toutes les lèvres était de savoir quelle quantité de données pourrait être stockée de cette façon. Scality a donc développé des algorithmes et de puissants mécanismes d’indexation pour obtenir un système appelé Ring. Nombreux sont ceux qui ont été séduits par la solution, parmi lesquels les opérateurs de télécommunication, les fournisseurs de cloud et les très grandes entreprises, tous ayant des besoins énormes en stockage.

Le principe de Scality est finalement très simple : déployer des capacités de stockage à un moindre coût ! Cependant, son objectif n’est pas de remplacer les centres de données, mais d’offrir une technologie qui rende le stockage de données beaucoup moins cher, avec des performances et une fiabilité accrues.

Aujourd’hui, plus de 500 millions de personnes utilisent Ring sans pour autant savoir que la vidéo qu’ils sont en train de regarder en replay vient de la technologie de Scality. Reconnu leader mondial du secteur par le cabinet d’analyse Gartner, Scality a révolutionné le marché du stockage en inventant un nouveau produit. Ils ont enregistré fin 2016 un total de 93 millions de dollars en levées de fonds depuis leur création et une croissance de 100 % par an !

SCALITY

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Illustration : marie assenat

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les d iamants pouva ient pur if i er l ’ eau ?

Comment des électrodes en diamant parviennent à traiter l’eau usée.

En 2010, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait une résolution stipulant que l’accès à l’eau potable et aux systèmes sanitaires était un droit humain fondamental. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur dix n’a pas accès à l’eau potable et une sur trois aux sanitaires.

Pour essayer d’inverser la tendance, un entrepreneur indien a mis au point une méthode de traitement de l’eau moins coûteuse, davantage respectueuse de l’environnement et bien plus solide que les dispositifs conventionnels. Mais, plus incroyable encore, le secret de son innovation se trouve dans un matériau que l’on a plutôt l’habitude d’associer à la richesse…

Alors que les femmes les apprécient en bijou, les diamants sont aussi reconnus pour leur pureté, leur stabilité et leur robustesse. La découverte de Raphael Kiran était aussi ingénieuse qu’étonnante : il allait créer des électrodes en diamant qui purifieraient l’eau pour un coût défiant toute concurrence.

Pendant son doctorat en électrochimie, Raphael a travaillé dans un laboratoire de capteurs de diamants au sein du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). C’est dans ce cadre qu’il a inventé une technique utilisant un minimum de ressources et d’énergie, et permettant d’automatiser le nettoyage par électrodes en diamant. En 2014, deux scientifiques et un commercial l’ont rejoint dans cette aventure et, ensemble, ils ont candidaté au French Tech Ticket*. Sélectionnée, l’équipe a donné naissance à Dymond Cleantech.

Très concrètement, la startup utilise 60 % d’énergie en moins et réduit les coûts d’entretien. Elle n’utilise aucun produit chimique. Tout simplement parce que le seul produit chimique capable de nettoyer l’eau y est déjà présent : c’est le radical hydroxyle. Le diamant sépare donc l’eau en radicaux hydroxyles très réactifs qui incinèrent les polluants organiques et les microbes en une fraction de seconde. De cette façon, le processus élimine les micro-organismes pathogènes qui causent des maladies, telles que le choléra et l’hépatite, bien plus efficacement que certains produits chimiques. Enfin, cette solution unique utilise une technologie novatrice d’élimination du biofilm qui améliore le rendement et la durée de vie de l’électrode. Dymond Cleantech estime la durée de vie de son modèle à plus de 20 ans !

Le premier produit de la startup, la Diamond Shower, nettoie et recycle les eaux usées de la douche, qui représentent 40 % de l’utilisation de l’eau des ménages. Sur un marché au potentiel illimité, Dymond Cleantech prévoit de fournir des systèmes de purification aux industries de pointe (pharmaceutique, semi-conducteur, biomédecine), aux technologies de recyclage à des fins agricoles et domestiques, pour le traitement des eaux usées à destination de brasseries, et pour les stations de lavage. Qui aurait cru que le diamant puisse aussi rendre à la nature sa pureté ?

* Définition du programme en fin de publication.

DYMOND CLEANTECHIllustration : Gianluca Foli

Comment une caméra a réussi à rendre à une photo toute son intensité.

Lorsque nous regardons des photos, nous cherchons à nous rappeler un moment, nous remettre en mémoire une expérience qui nous a marqués. En les partageant, nous voulons transmettre à nos proches des souvenirs et les faire voyager avec nous. Mais une image, restée bloquée dans son propre cadre, nous empêche de prendre toute la mesure de l’intensité du moment. Richard Ollier, fondateur de Giroptic, trouvait dommage que l’instant qu’il capturait doive rentrer dans un format imposé. Il souhaitait avant tout saisir un environnement entier et ne pas avoir à faire le choix de ne sélectionner qu’une partie de ce qu’il voyait.

Il y a huit ans, Richard a fondé Giroptic, une startup qui allait révolutionner nos habitudes de capture de l’image. Avec une équipe spécialisée dans l’électronique et l’optique, il a d’abord développé des solutions de prise de vue panoramique à 360° pour l’immobilier et le tourisme. La caméra qu’ils ont créée a permis de faire visiter à distance des biens immobiliers et des villes virtuelles, à l’heure où Google Street View n’existait pas encore.

vos photos pouva ient sort ir de leurs cadres ?

Aujourd’hui, Giroptic en est à sa cinquième génération de produits. C’est lors de l’édition 2017 du CES de Las Vegas qu’elle a emporté dans ses valises la Giroptic iO, sa nouvelle caméra grand public à 360°. Avec deux optiques grand angle haut de gamme, elle fusionne des images en temps réel et se connecte au téléphone ou à la tablette. Moulée dans un design qui tient dans une poche, cette petite caméra capture l’intégralité de ce qui nous entoure pour ne rien rater !

Issu d’une formation d’ingénieur en chimie, Richard avait pour habitude de prendre des éléments qui existent, de les mélanger pour en créer de nouveaux, puis de recommencer jusqu’à ce qu’ils fonctionnent. La technologie imbriquée dans sa caméra a suivi le même cheminement : Giroptic n’a pas créé des puces, la startup a inventé un meilleur moyen de les combiner pour obtenir un effet qui n’existait pas jusque-là. Un succès qui ne s’est d’ailleurs pas fait attendre puisque, lancée via une campagne Kickstarter, la startup a récolté en 45 jours trois ans de chiffre d’affaires (1,4 million de dollars obtenus sur 15 000 dollars demandés) ! Depuis, Giroptic a à ses côtés des investisseurs internationaux comme Partech Venture ou 360 Capital.

Grâce à cette invention, le photographe a maintenant la possibilité de capturer une sphère, c’est-à-dire l’ensemble de la scène qu’il a sous les yeux. En la visionnant, il peut y naviguer, avec sa souris d’ordinateur, son téléphone ou encore grâce à un casque de réalité virtuelle, et revivre ainsi le moment passé qu’il a souhaité ne pas oublier.

La prochaine étape pour Giroptic est de se développer à l’international, notamment en Europe et en Asie. Déjà physiquement présente en France et aux États-Unis, la startup cherche à élargir son champ de vision… à 360°.

GIROPTIC

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Illustration : gaetan heuze

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les entrepr ises pouva ient savo ir o , quand et comment leurs produ its sont ut il i s s ?

Comment une technologie de reconnaissance d’images permet aux entreprises de comprendre le comportement de leurs clients et d’optimiser leurs stratégies.

À l’occasion du lancement de sa marque de tee-shirts pour hommes à Singapour, TT Chu a souhaité retrouver les photos publiées sur les réseaux sociaux par ses premiers clients pour comprendre comment ces derniers portaient ses créations. En faisant des recherches sur Instagram avec le hashtag et le nom de sa marque, TT s’est très vite rendu compte que seulement 10 % des photos partagées étaient associées à des mots-clés permettant leur identification. Sa recherche était donc impossible. Tous les autres directeurs de marques rencontrés partageaient cette même frustration. TT s’est alors mis en tête de trouver une solution.

Au même moment, May Yamaura travaillait en tant que spécialiste en marketing digital aux États-Unis. Alors que

les photos étaient en train de remplacer le texte comme support de communication privilégié sur les réseaux sociaux (tels que Facebook et Instagram), elle a constaté que les techniques d’analyse sémantique des comportements des consommateurs qu’elle utilisait perdaient en précision.

TT et May se sont rencontrés grâce à des amis communs au Japon et, ensemble, ils se sont penchés sur le potentiel énorme qu’offre l’analyse basée sur l’image. Avec le soutien d’IBM, d’Amazon et de Google – qui leur ont offert un crédit gratuit pour le traitement de ces données – ils ont commencé à concevoir une plateforme technologique en 2013. En 2015, ils ont lancé l’outil de recherche visuel Brand Pit.

Grâce à de l’intelligence artificielle appliquée à la reconnaissance d’images, Brand Pit examine le contenu des photos et vidéos partagées sur les réseaux sociaux, en identifiant les marques et les éléments de contexte. Grâce à l’étude du moment exact de la consommation, Brand Pit est en mesure de savoir comment, où et par qui les produits sont consommés. Par exemple, l’analyse de la startup a montré à l’entreprise Corona que 15 % de ses consommateurs japonais identifiés étaient des femmes, en majorité âgées de 20 à 30 ans, et qui aimaient boire leur bière au bord de l’eau avec des amis.

Brand Pit vend des rapports aux marques et aux agences de publicité sur le comportement de leurs clients. Cette vision unique a permis à des clients comme LVMH et Unilever d’optimiser l’utilisation de leur budget marketing en identifiant mieux leur clientèle. La startup compte aujourd’hui une vingtaine de personnes au Japon, à Hong Kong et à Paris. Elle est installée en France depuis 2016 grâce au dispositif du French Tech Ticket*.

Le French Tech Ticket a déjà permis à Brand Pit d’établir de précieuses relations avec des entreprises et des instituts de recherche spécialisés dans l’intelligence artificielle. Les fondateurs restent impressionnés par le dynamisme du vivier de talents français, qui les aideront sans aucun doute à poursuivre leur développement dans d’autres pays européens.

* Définition du programme en fin de publication.

BRAND PITIllustration : riki blanco

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votre dress ing ta it sans l im ite ?

Comment une passionnée de mode a imaginé un vide-dressing de luxe accessible à tous.

S’il vous était possible d’acheter un manteau haute couture au prix du prêt-à-porter, hésiteriez-vous ? C’est ce que s’est demandé Meryl Job, une Américaine amoureuse de la mode et du luxe qui, un jour, s’est retrouvée face à son dressing plein à craquer de vêtements griffés qu’elle ne mettait plus. Mais revendre des produits de luxe n’est pas une tâche aisée. À qui s’adresser ? Comment assurer l’intéressé que le produit est authentique ? À ces questions pragmatiques, Meryl a voulu apporter des réponses, et c’est après une année de travail intense dans son appartement parisien qu’elle a imaginé Videdressing, avec l’aide de son cofondateur Renaud Guillerm.

Ensemble, ils ont créé une place de marché qui s’adresse aux passionnés et permet l’achat et la vente d’articles de mode et de luxe de seconde main essentiellement entre particuliers. Meryl a souhaité rendre ces produits accessibles au plus grand nombre tout en garantissant leur authenticité. Aujourd’hui, le site commercial dispose d’une offre de plus de 900 000 produits de 8 000 marques différentes, allant de Prada

à Vuitton, en passant par Zara ou encore Zadig & Voltaire, pour n’en citer que quelques-unes.

Très vite repérée par les médias, Videdressing a bénéficié d’une popularité grandissante grâce à des reportages télévisés sur sa création et son succès. Avec un bouche à oreille concluant, de plus en plus d’acheteurs et de vendeurs ont souhaité découvrir cet environnement entièrement dédié à la mode et ses codes. Qui plus est, Meryl et Renaud ont su apporter une innovation de taille, à savoir garantir l’authenticité des pièces. Les produits de luxe qui passent par leur plateforme sont vérifiés par une équipe de juristes spécialisés dans la lutte contre la contrefaçon des grandes marques de luxe. Et même authentique, si le produit ne satisfait pas le client, il est possible de le retourner.

Forte de son succès, Videdressing s’interroge en permanence sur les besoins et les envies de ses consommateurs. Comment faire en sorte que la mise en vente soit la plus rapide possible ? De quelle manière mettre en valeur les produits ? Comment alerter la clientèle des baisses de prix ? Des considérations qui lui permettent aujourd’hui d’apporter une offre complète et adaptée à tous les usages, pour le plus grand bonheur de sa clientèle.

La startup a également introduit une approche assez révolutionnaire dans son mode de consommation. Non seulement le vendeur est maître de la vente de son produit, de son prix et de sa description, mais il laisse également la possibilité à l’acheteur de négocier le prix et de donner son avis sur ce qu’il a acheté.

Enfin, et pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, Videdressing a fortement développé sa partie mobile, qui représente aujourd’hui 60 % de son utilisation. Une touche d’instantanéité supplémentaire qui comblera les inconditionnels du shopping !

VIDEDRESSING

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Illustration : marie assenat

Comment une plateforme analytique a amélioré les performances des joggeurs.

Les amoureux du footing ont pour habitude d’utiliser toute une panoplie d’applications et de gadgets spécialisés dans le suivi des courses. À quelle vitesse avez-vous couru ? Sur quelle distance ? Quand étiez-vous à un rythme de croisière ? Toutes ces informations, recueillies par de nombreux appareils, ne sont malheureusement que trop peu optimisées.

Deux amateurs de course, l’Américain Christopher Lukic et le Philippin Jacklyn Giron, ont testé ces nombreuses applications mais sont souvent restés sur leur faim. Les informations obtenues étaient parfois difficiles à comprendre et bien trop nombreuses. Ils se sont alors dit qu’il y avait sûrement mieux à faire. Ensemble, ils ont alors créé l’application Smashrun qui présente et enregistre des données de façon beaucoup plus intuitive. Au départ, ils avaient inventé cet outil ludique plutôt pour leurs proches, mais ils se sont rendu compte que des coureurs du monde

vous pouv iez cour ir plus v ite gr ce votre smartphone ?

entier s’en servaient aussi ! C’est à partir de ce moment-là, en 2013, que l’histoire de Smashrun a commencé.

Christopher et Jacklyn avaient en fait découvert qu’une bonne visualisation des données permettait aux utilisateurs de se plonger véritablement dans leur course en y découvrant une analyse détaillée. Par exemple, êtes-vous meilleur plutôt en descente ou en montée ? Vous avez eu un jour une course particulièrement difficile : y avait-il une raison à cette baisse de performance ? Avec Smashrun, vous savez non seulement quand vous vous améliorez mais également quand vous commencez à caler ! Encore mieux, vous pouvez voir quand vous avez la capacité d’aller plus loin ou au contraire quand il vous faut ralentir.

Autre chose à savoir sur Smashrun, se connecter à l’application ne pose aucune difficulté. En quelques secondes, vous pouvez manuellement ajouter une course et importer très simplement vos données précédemment collectées sur d’autres applications ou appareils : fichiers GPX, TCX, MRH, ou via Garmin, TomTom, Magellan ou Nike+. Gratuite, simple d’utilisation et capable de stocker des données sur plusieurs années, l’application offre aux coureurs de belles perspectives de performance.

Conscients que courir peut être monotone pour certains, les fondateurs de la startup ont eu l’idée de créer des badges de récompense pour aider à motiver leurs Smashrunners ! Comme aime le répéter Jacklyn « pendant des milliers d’années, les hommes ont été récompensés de leurs exploits par des symboles de respect. » Incitant les joggeurs à se dépasser et à ne pas perdre le rythme, les badges s’obtiennent par des défis : pourrez-vous courir cinq fois de suite ? Arriverez-vous à vous lever 10 matins pour courir avant 7 heures ? Pensez-vous pouvoir cumuler 800 km de footing ?

Lauréate du French Tech Ticket,* la startup s’est réjouie de constater que les Français courent plus longtemps, sont plus compétitifs et accros aux suivis de leurs performances que les Américains !

* Définition du programme en fin de publication.

SMASHRUN

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Illustration : thomas hayman

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le transport de marchand ises en Afr ique pouva it se r du ire quelques cl ics ?

Comment une plateforme Web est en train de révolutionner le commerce en Afrique.

La journée de Zakaria Dabone avait commencé de façon tout à fait ordinaire sur le port de San Pedro, en Côte d’Ivoire, jusqu’à ce qu’il prenne connaissance de la malheureuse histoire d’un homme, coincé avec son engrais. En effet, celui-ci cherchait un moyen de faire transporter ses quelque 2 000 tonnes de marchandise mais, faute de contacts et d’un transporteur adéquat joignable en temps et en heure, il a été obligé de stocker sa cargaison pendant un mois, avec un important surcoût. Touché par la situation regrettable de cet homme, Zakaria s’est dès lors mis à chercher une solution.

Originaire du Burkina Faso, un pays enclavé, et issu d’une famille de transporteurs, Zakaria a l’expérience du secteur du transport et des marchandises. Sensible aux difficultés logistiques que connaissent les pays d’Afrique, l’entrepreneur a commencé à réfléchir à une plateforme qui donnerait une visibilité et relierait chaque maillon de la chaîne, du

mécanicien qui répare les camions jusqu’aux chargeurs, aux transporteurs, aux commissionnaires de transport et aux entrepositaires.

Cette idée s’est transformée en entreprise à la suite de sa rencontre au Ghana avec Steven Silverstein, expert américain en politiques publiques internationales, et Rym Soussi, spécialiste franco-tunisienne en marketing et communication. Ensemble, ils ont créé Bifasor et ont déposé leur candidature pour le French Tech Ticket*.

Depuis début 2016, Bifasor fait partie des 21 lauréates choisies parmi 1 400 candidatures venant des quatre coins du monde. La startup a conçu sa plateforme et proposé des solutions d’encadrement à un marché encore très informel dans certains pays. Concrètement, elle rassemble sur un site en ligne les petites et moyennes entreprises de logistique, à travers un réseau social qui leur donne accès à l’information et au marché, les relie entre elles et facilite leurs interactions. Toute la chaîne de valeur du secteur est concernée : les importateurs, les exportateurs, les fabricants, les distributeurs, les expéditeurs, les propriétaires d’entrepôts, les transitaires, les agents de fret et les courtiers en douane.

Les abonnés peuvent faire du commerce, envoyer des messages et effectuer des transactions à partir d’un tableau de bord unique. Le moteur de recherche permet aux membres de trouver de nouvelles opportunités avec des entreprises fiables, grâce à un système qui apporte de la transparence à un processus souvent fastidieux et long. L’adhésion est gratuite et les informations d’identification sont vérifiées par les équipes de terrain au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

En proposant en quelques clics la solution la plus simple et la plus économique possible aux professionnels du transport et de la logistique opérant en Afrique, la jeune startup est non seulement en train de révolutionner le commerce sur ce continent, mais elle apporte également une structure et une logique à ce marché.

* Définition du programme en fin de publication.

BIFASORIllustration : Karolis Strautniekas

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vous pouv iez mult ipl i er par deux vos chances d ’avo ir un enfant ?

Comment une puissante analyse de données a révolutionné la médecine de la reproduction.

La plupart des femmes qui essaient de tomber enceintes savent que le meilleur moment pour concevoir se situe dans une fenêtre de tir bien précise de leur cycle menstruel. La fertilité est propre à chaque femme mais, en général, les probabilités de procréation les plus élevées se condensent la veille et le jour même de l’ovulation.

Cependant, la fécondation in vitro (FIV) adopte depuis toujours une approche différente. La médecine de la reproduction est capable de recréer avec des médicaments le cycle de la femme. La première étape du traitement par FIV est donc de supprimer le cycle hormonal mensuel puis de le réenclencher pour favoriser la production des ovocytes.

Olga Bolibok, spécialisée dans le traitement de la fertilité à Moscou, cumule plus de vingt ans d’expérience dans ce domaine. La chercheuse russe était convaincue que les taux de FIV étaient plus élevés lorsque les œufs étaient recueillis

et fertilisés pendant la période naturelle d’ovulation de la femme. Une rencontre fortuite avec l’ingénieur Andrey Temlyakov en 2010 lui a permis de confirmer son intuition en se concentrant sur les mégadonnées. Avec la physiologiste Vera Vasenina et le mari d’Olga, professeur en chronobiologie, ils ont travaillé pendant cinq ans sur le développement d’un service informatique pour les cliniques de fertilité.

Un couple sur six dans le monde rencontre des problèmes de fertilité et, chaque année, plus de 1,5 million de traitements par FIV sont effectués. En utilisant les données des patients et de milliers de tentatives de FIV dans les cliniques de Moscou, l’équipe de Polywed est parvenue à développer la technologie BioChron, qui double le taux de succès de procréation. Grâce à ce système de gestion des informations de santé des patients, un ensemble de recommandations personnalisées peuvent être faites par les médecins pour une meilleure planification des traitements.

Aujourd’hui, seulement un tiers des traitements par FIV réussit et le taux moyen de naissances par ce biais n’est que de 27 % selon la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (Serhe) et de 29 % selon la Société américaine de reproduction assistée (Sart). Des résultats modestes… Mais avec la technologie BioChron, ce taux peut être augmenté de 60,2 %, ce qui double les chances de succès pour les patientes de tous âges ! Et, pour les cliniques de fertilité, cette méthode unique a l’avantage non négligeable de ne nécessiter aucun équipement ni test complémentaires.

Polywed fait partie de la promotion 2016 du French Tech Ticket* qui lui a permis de se développer sur le territoire français, mais aussi européen. Aujourd’hui, la startup s’attaque à un marché prometteur : un million de FIV est réalisé chaque année… De vastes perspectives pour la technologie BioChron.

* Définition du programme en fin de publication.

POLYWEDIllustration : inkie

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Comment un algorithme permet de recommander des produits à des personnes qui effectuent leur premier achat sur un site d’e-commerce.

À l’ère du numérique, des moteurs de recommandation savent prédire l’intention d’achat des utilisateurs en parcourant une variété de données de consommation, de l’historique de navigation à celui des achats numériques et des paniers en ligne.

Ces dispositifs fonctionnent d’ailleurs très bien pour des sites comme Amazon, où de nombreux utilisateurs sont des clients réguliers, aux données connues. Mais que se passe-t-il lorsque l’on se lance sur un marché émergent ? Mani Doraisamy, P.-D.G. et cofondateur de Guesswork, a cherché à répondre à cette question en s’intéressant aux sites d’e-commerce naissants, pour qui les moteurs actuels de recommandation de produits ne sont pas adaptés.

Saviez-vous que les nouveaux sites d’e-commerce dépensent des millions en marketing pour attirer les clients ? Selon Mani, tout cet argent pourrait être utilisé de façon plus efficace. Il a

i l ta it poss ible de l ire dans vos pens es ?

fait le constat que seulement 20 % des utilisateurs découvrant un nouveau site passaient le cap de l’inscription et que, parmi eux, uniquement 3 % y achetaient des produits. La plupart des moteurs de recommandation se concentrent ainsi naturellement sur ces 3 % d’utilisateurs, car ce sont les seuls sur qui ils ont des données. Mais Guesswork a voulu réfléchir autrement : pourquoi ne pas se concentrer sur les 97 % restants ?

La startup analyse le profil des clients via les réseaux sociaux et fait ensuite des recommandations de produits. En quatre semaines, elle promet une augmentation de 300 % du nombre d’acheteurs ! Cette conversion s’est d’ailleurs vérifiée auprès d’entreprises, comme Zalora, le site d’e-commerce asiatique de la mode, Linio, le principal site e-commerce d’Amérique du Sud, Deerberg, le détaillant allemand de mode en ligne, Babyoye, le site indien de produits pour bébés, Zivame, le site indien de lingerie, ou encore Stalkbuylove, la société indienne de vêtements de mode pour femmes.

Guesswork a réussi à concevoir un système simple à installer et qui ne nécessite pas de maintenance. Ses clients doivent simplement insérer une ligne de code dans leur site Web, ce qui ne prend pas plus de cinq minutes. Ensuite, l’algorithme de la startup entre en jeu, en recommandant des produits aux utilisateurs sur le site et via des courriels, sans avoir besoin de plus d’informations sur les potentiels clients. Le dispositif marche même sans connexion Internet : si les utilisateurs ne sont pas en ligne, l’algorithme continue à faire des recommandations.

Guesswork a été fondé par deux Indiens, Mani et un ami de l’université, Boobesh Ramalingam, tous deux spécialisés dans la construction de plateformes Web. Lauréats du French Tech Ticket*, ils ont pour objectif de se développer en Europe depuis Paris.

* Définition du programme en fin de publication.

GUESSWORK

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Illustration : gaetan heuze

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votre propr i t devena it l ’ h tel de dema in ?

Comment des services hôteliers haut de gamme se sont installés chez vous.

Transformer une propriété privée en un lieu unique avec un service sur mesure, à l’instar des hôtels, voilà le challenge que se sont lancés il y a trois ans Maxime Lesaulnier et Hugues van Heesewijk, spécialistes de l’immobilier et de l’hôtellerie. Tout a débuté chez un clone d’Airbnb en Europe, qui cherchait à ouvrir une filiale à Paris. Embauchés tous les deux le même jour pour mener à bien ce projet, les futurs associés ont décidé un an plus tard de créer ensemble Squarebreak. Ils avaient identifié un vrai besoin sur le marché : comment réussir à recréer dans un lieu privé un esprit hôtelier, avec un service et une qualité haut de gamme ?

Partant de cette envie commune de rendre l’expérience du vacancier excellente et ce, de façon systématique, les deux associés se sont donnés une double mission.

Ils ont dans un premier temps cherché à apporter une structure fiable aux propriétaires et aux vacanciers, en assurant eux-mêmes la gestion professionnelle des propriétés privées par un personnel formé par leurs soins. Accueilli par un Break Manager, un intendant local

à disposition tout au long du séjour, les hôtes disposent de nombreux services (ménage professionnel, linge de maison, articles de toilette, panier d’accueil, wifi, etc.).

Grâce à l’application qu’ils ont développée avec l’aide de leur troisième associé, Réda Berrehili, ingénieur de formation, ils gèrent ainsi l’ensemble de l’opérationnel selon les besoins et envies des clients. Vous souhaitez un transfert vers l’aéroport, un chef à domicile, profiter d’une balade en traîneau ou d’une journée en bateau ? En un clic, le Break Manager et l’équipe Squarebreak se chargent de réaliser vos désirs.

Dans un second temps, Squarebreak a revisité le tourisme traditionnel en proposant une nouvelle manière de partir en vacances : louer des résidences privées disposant d’un service hôtelier pour des séjours personnels ou des voyages d’affaires. Réservable en ligne, la propriété a été au préalable finement sélectionnée par la startup qui recherche avant tout l’authenticité et le charme. Maxime et Hugues ont en effet voulu offrir aux voyageurs la possibilité de séjourner dans un lieu unique, tout en profitant d’un service sur mesure, avec cette intimité et cette impression d’être un peu chez soi.

En charge actuellement de près de 500 propriétés privées, les trois entrepreneurs attendent encore plus de 2017. Ils ont en effet pour ambition de se densifier dans les zones dans lesquelles ils sont déjà présents (France, Espagne et Maroc) mais aussi de se développer en Italie et au Portugal.

Finalement, Squarebreak permet à ses clients de vivre facilement une expérience haut de gamme sans pour autant dépenser des milliers. Les propriétés privées partagent leur jardin secret le temps d’une pause. Un moment de repos qu’offre Squarebreak tant aux locataires qu’aux propriétaires.

SQUAREBREAKIllustration : jeremy booth

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les grands groupes trava illa ient avec et comme les startups ?

Comment une approche ouverte aide les grandes entreprises à se transformer en profondeur.

La révolution digitale dope l’innovation. Les mutations se succèdent à toute vitesse. De nouvelles méthodes se substituent aux pratiques traditionnelles des entreprises et sont à leur tour remplacées dès l’apparition d’outils plus performants. Pour tenir la cadence dans un écosystème en constante évolution, les entreprises doivent insuffler plus d’agilité à leur business modèle, renforcer leur esprit d’innovation et consolider leurs réseaux de partenaires.

Si le yoga assouplit le corps, la réflexion ouverte renforce l’agilité de l’esprit. Tel un professeur de yoga, Five by Five propose un service de conseil en open innovation qui favorise l’ouverture des modèles d’entreprise, de la collaboration et des données.

Son premier principe : l’ouverture. Pour trouver des solutions aux défis rencontrés par les entreprises, Five by Five s’associe aux startups. Ses clients peuvent ainsi explorer

des technologies naissantes, expérimenter des partenariats de distribution ou détecter des investissements opportuns.

Son second principe : la démarche entrepreneuriale. Five by Five utilise en effet un éventail de méthodes novatrices comme le design thinking ou le prototypage rapide pour imaginer et proposer des réponses aux problèmes de ses clients. Conçues en interne par les collaborateurs des entreprises ou puisées auprès de startups, ces solutions, créatives et efficaces, s’adressent aux pouvoirs publics, aux grands groupes et aux entrepreneurs.

Five by Five s’envisage comme un laboratoire social avec, pour principal atout, un programme d’entrepreneurs en résidence. Si les profils polyvalents se font rares dans les canaux traditionnels, ils sont très nombreux parmi les jeunes pousses. La startup a donc décidé de tirer profit du talent de ces jeunes entrepreneurs qu’elle fait travailler pour le compte de ses clients deux à trois jours par semaine. Un deal gagnant-gagnant puisque l’agence finance les startuppeurs débutants et met des locaux à leur disposition 7 jours sur 7.

Avec son nom s’inspirant d’une formule bien connue dans l’aviation, Five by Five (ou « cinq sur cinq » en français) atteste de la qualité et de la clarté du message reçu. Les deux fondatrices, Chloé Bonnet et Kat Borlongan, cherchaient en effet une signature reflétant leur pugnacité.

Chloé et Kat se sont rencontrées lors du Programme open data de la SNCF en 2012 et ont fondé Five by Five un an plus tard. Leur approche originale de l’innovation leur a rapidement permis de développer une impressionnante liste de clients où figurent la SNCF, Google, Coca-Cola, Capgemini, Bpifrance ou encore la Banque mondiale. En 2016, la startup a lancé la Paris Summer Innovation Fellowship, un séminaire dédié à l’innovation en partenariat avec la Ville de Paris. En janvier dernier, elle a également donné naissance à 66 miles, un programme d’entrepreneuriat destiné aux femmes souhaitant monter des startups au sein de grands groupes.

FIVE BY FIVEIllustration : Karolis Strautniekas

Et si...

Comment la technologie est capable de restituer les émotions d’un artiste.

La musique ne se traduit pas, elle se ressent. Universelle, elle crée en nous des émotions partagées qui ne trompent pas. Un morceau de hip-hop ne nous fera pas vibrer de la même façon qu’une sonate de Chopin. Devialet, dont le nom fait référence à Guillaume Vialet*, compagnon de Diderot, a cherché à mettre la technologie au service de l’émotion que procure la musique. En inventant un amplificateur haut de gamme, la startup a voulu restituer la création de l’artiste et les sensations qui s’en dégagent avec le plus de pureté possible.

Tout est parti du rêve commun de deux cousins, Quentin Sannié et Emmanuel Nardin, qui avaient depuis toujours l’envie de monter ensemble une entreprise de haute technologie dans le domaine de l’audio. Leur rencontre avec Pierre-Emmanuel Calmel était la pièce manquante du puzzle. Inventeur de génie, il est à l’origine d’une technologie hybride d’amplification dont l’ingéniosité les a époustouflés. Ce qu’ils ont ressenti lors de leur première écoute les a menés vers une évidence : ils allaient devenir des passeurs de musique. En restituant la création du musicien, ils apporteraient

un concert se joua it dans votre salon ?

du plaisir, une émotion infinie et créeraient des moments uniques.

L’amplificateur D-Premier est arrivé en 2010 sur le marché et a immédiatement défrayé la chronique. Avec plus de 55 récompenses internationales et de nombreuses couvertures de presse, le produit a confirmé à ses inventeurs qu’ils avaient vu juste. Devialet s’établit alors comme la startup la plus récompensée de l’histoire de l’audio.

Devialet a ensuite miniaturisé sa technologie afin de lui rendre accessible un marché immense : il se vend aujourd’hui chaque année plus de 3 milliards d’objets dans lesquels l’audio est un élément essentiel. Cette étape a été cruciale pour l’entreprise qui a pour objectif de devenir un jour le leader mondial de l’audio.

Phantom, sa troisième création, est la première enceinte à embarquer cette technologie. Sa promesse est de donner accès au summum de l’émotion sonore, pour 30 fois moins cher que ce qui existe sur le marché. Capables de restituer le son sans aucune distorsion, souffle ni bruit, les performances sonores de Phantom sont entre 10 et 10 000 fois meilleures que les systèmes les plus perfectionnés existants au monde. Une enceinte permettant cette qualité sonore devrait normalement être 20 fois plus imposante, mais leur technologie redéfinit ce qui était considéré comme possible jusqu’alors. Avec son design élégant et audacieux, Phantom enchante les oreilles du monde entier, en Europe, mais également aux États-Unis et en Asie.

C’est ainsi que trois passionnés de technologie ont réussi à offrir la possibilité à tous de profiter pleinement de cette expérience authentique, d’écouter et de vivre la musique comme si elle était en nous. La musique est la langue des émotions, elle nous transporte, nous guide et provoque chez celui qui l’écoute des sensations uniques.

* Profondément inspiré par la philosophie des Lumières, il a participé à l’écriture de certains articles de l’Encyclopédie française et était particulièrement sensible au progrès scientifique qui rend l’homme meilleur.

DEVIALET

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Illustration : Gianluca Foli

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vous pouv iez g rer un chant ier depu is votre t l phone ?

Comment piloter les équipes terrain sans avoir à se déplacer.

C’est sous un nom robuste que BulldozAIR s’est introduit dans le secteur du chantier et de la construction. Mélange malin entre engin et cloud, la startup propose un outil pour faciliter le pilotage des projets de construction. Son innovation est une application collaborative de gestion de tâches pour les équipes sur le terrain qui permet de collecter un maximum d’informations visuelles.

Après avoir travaillé pendant sept ans chez Bouygues Construction, Ali El Hariri, cofondateur de BulldozAIR au côté de Maxence Lerigne, s’est rendu compte que les informations qu’on lui transmettait sur un chantier n’étaient pas toujours satisfaisantes et que cela nécessitait beaucoup de déplacements pour constater l’avancement des projets. C’est ainsi que lui est venue l’idée d’améliorer la collaboration entre les gens du terrain et ceux qui n’y sont pas, avec une communication de meilleure qualité, visuelle (photos, coordonnées GPS mises sur l’application) et partagée en temps réel.

Saviez-vous, par exemple, que des travaux de construction classiques demandent plusieurs dizaines de milliers de tâches et qu’il est souvent difficile de les identifier, répertorier, hiérarchiser sans être présent sur place ? L’innovation de BulldozAIR a donc été de faciliter le suivi de chantier en connectant le terrain au bureau. L’application fonctionne aussi en offline afin qu’une personne sur le terrain puisse constater l’évolution du chantier et consulter ou intégrer des documents techniques, plans et images via sa tablette, même si elle n’est pas connectée.

Ancrée essentiellement dans quatre industries (construction, transport, énergie et distribution), la startup travaille depuis sa création avec des clients de renom comme SNCF, Total, Air Liquide ou Carrefour… L’accélérateur parisien Impulse Labs, spécialisé dans la construction et l’énergie, a été le premier à lui ouvrir ses portes et lui permettre de se faire connaître dans le milieu. Et c’est grâce à sa sélection au programme d’accélération Impact USA* – dispositif destiné aux startups françaises innovantes dans le secteur des TIC – que BulldozAIR s’est envolée pour les États-Unis. Pendant dix semaines, les deux entrepreneurs français ont bénéficié d’un accompagnement sur mesure et fait des rencontres décisives avec des clients américains. Et, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, ils ont même réussi à séduire et intégrer le prestigieux accélérateur américain Y Combinator !

Même si BulldozAIR semble bien bâtie pour continuer à évoluer dans ce secteur, elle est toujours à l’affût et prête à évoluer pour rester technique et innovante. Pourquoi ne pas réussir à identifier en amont les problèmes rencontrés sur un projet, détecter les tâches et accompagner de manière proactive les utilisateurs ? Un challenge que son équipe, passionnée et motivée, espère relever.

* Ex-Ubi i/o.

BULLDOZAIRIllustration : inkie

Et si...Et si...

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Business France remercie toutes les personnes ayant participé à ce projet,

avec une attention particulière pour M. Jean-Baptiste Rudelle qui a préfacé la publication.

REMERCIEMENTS

Business france remercie les 35 entreprises ayant participe a la publication :

Business France est l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française.

Elle est chargée du développement international des entreprises et de leurs

exportations, ainsi que de la prospection et de l’accueil des investissements

internationaux en France. Elle promeut l’attractivité et l’image économique

de la France, de ses entreprises et de ses territoires. Elle gère et développe

le V.I.E (Volontariat International en Entreprise).

Créée le 1er janvier 2015, Business France est issue de la fusion

d’UBIFRANCE et de l’AFII (Agence française pour les investissements

internationaux). Business France dispose de 1 500 collaborateurs situés

en France et dans 70 pays. Elle s’appuie sur un réseau de partenaires publics

et privés.

CONNECTER — ACCÉLÉRER — RÉUSSIR

Pour plus d’informations : www.businessfrance.fr

Business France

77, boulevard Saint-Jacques

75680 Paris CEDEX 14

Tél. : +33 1 40 73 30 00

Qu’est-ce que la French Tech ?La French Tech désigne tous ceux qui travaillent dans ou pour les startups françaises en France ou à l’étranger. Les entrepreneurs, en premier lieu, mais aussi les investisseurs, ingénieurs, designers, développeurs, grands groupes, associations, médias, opérateurs publics, instituts de recherche… qui s’engagent pour la croissance des startups d’une part et leur rayonnement international d’autre part.

Convaincu qu’il faut favoriser en France l’émergence de startups performantes et accompagner les entrepreneurs dans la construction de leur projet innovants pour générer de la valeur économique et des emplois, le gouvernement a créé l’Initiative French Tech fin 2013. La marque, collective et ouverte, désigne et valorise l’ensemble de l’écosystème des startups françaises en France et à l’international.

Pour plus d’informations : www.lafrenchtech.com

LE FRENCH TECH TICKETLe dispositif du French Tech Ticket, créé en 2015, vise à attirer les talents

internationaux dans l’écosystème français, en leur fournissant un pack

d’accueil pour leur installation et leur développement en France. Il offre aux

entrepreneurs étrangers retenus une bourse pour chaque membre fondateur

de leur équipe, un titre de séjour en accéléré, des formations et un hébergement

de six mois dans un incubateur. En 2017, 70 startups sélectionnées arriveront

en France, contre 23 l’an dernier. Elles seront réparties dans 45 incubateurs

à travers le pays, qui hébergeront des startuppeurs venus du monde entier.

Directrice de publication : Muriel Pénicaud

Coordinatrice de publication : Priscille Troyan-Gulli

Chef de projet et rédactrice en chef : Emmanuelle Rausch

Pilotage éditorial et graphique : Alexandra Chabut, Lise Morel

Agents illustrateurs : V.O Valérie Oualid, Agent002, Marie Bastille

Conception et réalisation : Sphère Publique – – [email protected]

Imprimé en mai 2017 par l’Atelier graphique du Cognaçais, 16100 Cognac, France

Dépôt légal : mars 2017

ISBN 978-2-9560305-1-5

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