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Brigitte Frois U ne communauté réunie autour de René Pfert- zel, qui sera ordonné rabbin en 2014, un conseil d’administration dynamique et soudé et un projet immobilier bientôt concrétisé : voici la déclaration de patrimoine que ferait Daniela Touati à la fin de son 2 ème mandat de présidente de l’UJLL. Si ce patrimoine, qui se résumait en 2003 à la bonne volonté et aux talents des membres de cette communauté naissante a prospéré pendant ces 6 dernières années, il a profité entière- ment à l’UJLL et non à sa présidente qui elle s’est enrichie de ce qu’elle a su lui donner : son enthousiasme, ses talents, sa tenacité et sa capacité à rassembler. Ainsi près de 10 ans après la création de l’UJLL par Guy et Suzette Slama, que nous avons accompagnés, une nouvelle page a été tournée pour la commu- nauté juive libérale lyonnaise avec la naissance de Keren Or, grâce à Daniela Touati, Pamela Vennin, Roland Tchénio et les administrateurs qui leur ont apporté leur concours. J’ai participé aussi à cette aventure (qui ne fait que commencer !) en tant qu’administra- trice puis responsable de la section culturelle, le CPJL, pendant 6 ans. La rencontre avec la communauté libérale a été pour moi déterminante et m’a permis de renouer avec une tradition dont je m’étais éloignée. Issue d’une famille sépharade orthodoxe, je regardais avec étonnement mes cousins devenus d’autant plus observants en France que leurs parents pratiquaient un judaïsme à minima au Maghreb. Leur manière d’aborder la religion dans sons sens le plus étroit et le plus littéral me rebutait. Grâce aux heureuses rencontres qui ont jalonné ma route, j’ai pu redécouvrir ma tradition, et, avoir la joie de la transmettre à mon fils. Me voici donc investie de la fonction de présidente ce dont je remercie le conseil d’administration, en espérant être à la hauteur de la tâche. Si un énorme travail (réunion des 2 communautés, par- tenariat avec René, nouvelles activités, participation au développement du judaïsme libéral francophone, acqui- sition en cours de nouveaux locaux) a déjà été fait, le chantier reste encore vaste pour ces prochaines années afin de répondre aux attentes de nos membres. D’abord au niveau cultuel et au niveau de l’enseigne- ment. N’oublions pas que la Tefilah (la prière) et la Torah (l’étude) sont deux des trois piliers du judaïsme, le Talmud dit : « Quand je prie je parle à Dieu, quand j’étudie c’est Dieu qui me parle ». Ensuite au niveau de la Tsedaka, 3 ème pilier du judaïsme par l’action du comité des œuvres sociales. Au niveau culturel le CPJL va continuer à proposer une offre culturelle variée en développant des partenariats avec des institutions lyonnaises. Quant au Talmud Torah et à Tamar, ils représentent l’avenir de la communauté. C’est par leur développe- ment que la continuité de Keren Or sera assurée. Et pour accueillir toutes ces activités il nous faudra amé- nager nos nouveaux locaux. Ainsi Keren Or doit devenir une composante incontournable dans le paysage juif lyonnais et aider à faire entendre la voix du judaïsme libéral francophone au sein de la WUPJ*. Tous ces projets ne pourront se concrétiser que si chaque membre s’implique à hauteur de ses moyens et de sa disponibilité car la communauté ne vit que grâce à l’engagement de ses membres. Où puiser l’énergie et le temps pour accomplir tout cela ? Tout simplement à la même source qui nous a abreuvée ces dernières années : l’envie d’être ensemble, la convivialité, le partage des valeurs d’un judaïsme libéral dont la dimension univer- selle doit toujours nous guider à travers une attitude d’ouverture et de questionnement plus que jamais nécessaire dans ces temps de repli sur soi. Depuis la destruction du Temple en 70 les sages ont interrogé le texte mais les réponses sont loin d’être épuisées. Elles restent en friche pour les générations à venir : cette tra- dition du doute et de la remise en question reste notre meilleur rempart contre les risques de repli, qui, loin de la protéger, menacent la communauté juive. * World union for progressiv judaïsm Edito UN VASTE CHANTIER NOUS ATTEND... ITONI Ethique : 3 regards sur le mensonge p.2-3 Culture et brèves p.4 Lettre bimestrielle de la synagogue libérale de lyon mai | juin 2013 sivan | tamouz 5773 n°50 C Brigitte Frois est la nouvelle présidente de Keren Or.

Ethique : 3 regards sur le mensonge et brèves ITONI · ne communauté réunie autour de René Pfert - zel, qui sera ordonné rabbin en 2014, un conseil d’administration dynamique

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Brigitte Frois

Une communauté réunie autour de René Pfert-zel, qui sera ordonné rabbin en 2014, un conseil d’administration dynamique et soudé et un projet

immobilier bientôt concrétisé : voici la déclaration de patrimoine que ferait Daniela Touati à la fin de son 2ème mandat de présidente de l’UJLL. Si ce patrimoine, qui se résumait en 2003 à la bonne volonté et aux talents des membres de cette communauté naissante a prospéré pendant ces 6 dernières années, il a profité entière-

ment à l’UJLL et non à sa présidente qui elle s’est enrichie de ce qu’elle a su lui donner : son enthousiasme, ses talents, sa tenacité et sa capacité à rassembler. Ainsi près de 10 ans après la création de l’UJLL par Guy et Suzette Slama, que nous avons accompagnés, une nouvelle page a été tournée pour la commu-nauté juive libérale lyonnaise avec la naissance de Keren Or, grâce à Daniela Touati, Pamela Vennin, Roland Tchénio et les administrateurs qui leur ont apporté leur concours.J’ai participé aussi à cette aventure (qui ne fait que commencer !) en tant qu’administra-trice puis responsable de la section culturelle, le CPJL, pendant 6 ans. La rencontre avec la

communauté libérale a été pour moi déterminante et m’a permis de renouer avec une tradition dont je m’étais éloignée. Issue d’une famille sépharade orthodoxe, je regardais avec étonnement mes cousins devenus d’autant plus observants en France que leurs parents pratiquaient un judaïsme à minima au Maghreb. Leur manière d’aborder la religion dans sons sens le plus étroit et le plus littéral me rebutait. Grâce aux heureuses

rencontres qui ont jalonné ma route, j’ai pu redécouvrir ma tradition, et, avoir la joie de la transmettre à mon fils. Me voici donc investie de la fonction de présidente ce dont je remercie le conseil d’administration, en espérant être à la hauteur de la tâche.Si un énorme travail (réunion des 2 communautés, par-tenariat avec René, nouvelles activités, participation au développement du judaïsme libéral francophone, acqui-sition en cours de nouveaux locaux) a déjà été fait, le chantier reste encore vaste pour ces prochaines années afin de répondre aux attentes de nos membres.D’abord au niveau cultuel et au niveau de l’enseigne-ment. N’oublions pas que la Tefilah (la prière) et la Torah (l’étude) sont deux des trois piliers du judaïsme, le Talmud dit : « Quand je prie je parle à Dieu, quand j’étudie c’est Dieu qui me parle ». Ensuite au niveau de la Tsedaka, 3ème pilier du judaïsme par l’action du comité des œuvres sociales.Au niveau culturel le CPJL va continuer à proposer une offre culturelle variée en développant des partenariats avec des institutions lyonnaises.Quant au Talmud Torah et à Tamar, ils représentent l’avenir de la communauté. C’est par leur développe-ment que la continuité de Keren Or sera assurée. Et pour accueillir toutes ces activités il nous faudra amé-nager nos nouveaux locaux. Ainsi Keren Or doit devenir une composante incontournable dans le paysage juif lyonnais et aider à faire entendre la voix du judaïsme libéral francophone au sein de la WUPJ*.Tous ces projets ne pourront se concrétiser que si chaque membre s’implique à hauteur de ses moyens et de sa disponibilité car la communauté ne vit que grâce à l’engagement de ses membres. Où puiser l’énergie et le temps pour accomplir tout cela ? Tout simplement à la même source qui nous a abreuvée ces dernières années : l’envie d’être ensemble, la convivialité, le partage des valeurs d’un judaïsme libéral dont la dimension univer-selle doit toujours nous guider à travers une attitude d’ouverture et de questionnement plus que jamais nécessaire dans ces temps de repli sur soi. Depuis la destruction du Temple en 70 les sages ont interrogé le texte mais les réponses sont loin d’être épuisées. Elles restent en friche pour les générations à venir : cette tra-dition du doute et de la remise en question reste notre meilleur rempart contre les risques de repli, qui, loin de la protéger, menacent la communauté juive.* World union for progressiv judaïsm

Edito

Un vaste chantier noUs attend...

ITONIEthique : 3 regards sur le mensonge p.2-3

Culture et brèves p.4

Lettre bimestrielle de la synagogue libérale de lyon

mai | juin 2013sivan | tamouz 5773

n°50

C

Brigitte Frois est la nouvelle présidente de Keren Or.

Nous sommes tous meurtris par les scandales « éthiques » qui ponctuent l’actualité. Et cela d’autant plus lorsque ces scandales frappent au cœur même de notre communauté.

par Edouard Robberechts, Maître de Conférences en philosophie juive, IECJ, Aix-Marseille Université

Mais qu’est-ce que l’éthique ? Et sait-on seulement ce que l’on fait – ou ce qu’on laisse faire

– lorsqu’on laisse l’exigence éthique ballotée au gré des vents et des médias, au gré de sentiments immédiats et épidermiques, en donnant ainsi l’impression que toute velléité éthique ne peut être que vaine et faussée, car en fait, il n’y aurait que les intérêts et les rapports de force qui dirigeraient l’histoire, la société et l’humanité dans son ensemble ?Inspirons-nous pour cela de la réflexion éthique chez Lévinas. L’éthique n’est pas pour lui une donnée, mais un appel qui me vient de l’extérieur – d’autrui – et qui m’ordonne à une responsabilité infinie – par définition jamais accomplie. C’est pourquoi il faut distinguer l’éthique de la morale – par exemple de la morale au sens kantien du terme : l’éthique est un appel qui ne cesse de nous secouer vers l’avant, car il nous dépasse

L’ASSASSINAT DE L’éThIQUE PAR LA MORALE

de toute la hauteur de son impératif – de toute l’intem-pestivité de son urgence. La morale au contraire est la manière dont j’essaie – moi et ma société – d’intérioriser cet appel éthique, de l’intégrer à ma personnalité et aux institutions sociales, à l’histoire. Mais l’éthique ne se laisse pas intérioriser, et n’est donc jamais réductible au jugement moral. Elle reste critique par rapport à toute moralité possible, à tout jugement arrêté. L’éthique me met donc dans une situation où je me découvre respon-sable au-dessus de mes moyens, en même temps que jamais innocent, déjà investi dans une relation que je n’ai pas choisie…La Kabbale est très proche de cette définition lorsqu’elle définit le point où nous découvrons notre proximité à l’Infini - sans pouvoir toutefois l’atteindre - par la notion de Techouvah (Binah). La Techouvah, c’est d’abord le retour, mais aussi la réponse : c’est dans la réponse à un appel qui le dépasse infiniment que l’homme émerge à sa personnalité, à son aspiration, à sa Nechamah - à la quête, à la question et à la vocation face auxquelles il va essayer de se construire et de mériter son existence. Mais c’est précisément parce que cet appel nous

2

Philosophique

EThIQUE

3 regards sur le mensonge

Des traditions cachées à une nouvelle culture

par Catherine Déchelette-Elmalek

La culture des marannes

interroge et fascine : comment rester fidèle à une religion, à des traditions, une identité alors qu’il faut tout faire pour en paraître détaché, indifférent voir étranger ? Mensonge, dissimulation ? Le propos ici n’est pas d’apporter un quelconque jugement mais simplement de constater comment cette obligation de dissimulation a fait naître de nouveaux comportements et comment elle a impacté une culture en créant de nouvelles traditions. Sortons du cadre hispano-portugais, et même des lieux géographiques que l’on connaît comme lieux d’implantation de ces juifs convertis, à savoir l’empire ottoman et les Pays Bas, et partons pour un nouveau monde : le Brésil. L’histoire des Juifs au Brésil commence vers 1540 alors qu’au Portugal, certains juifs nouveaux convertis

décident d’émigrer dans ces terres lointaines et prometteuses. L’inquisition ne fut jamais formellement introduite au Brésil, cependant en 1580, l’archevêque de Bahia reçut de Lisbonne le pouvoir d’investigation et le saint office du Portugal envoya des commissaires inquisiteurs au Brésil. Lorsqu’ils soupçonnaient quelqu’un de judaïser, ils l’envoyaient à Lisbonne pour enquête. C’est pour cette raison que ceux qui restaient fidèles à leur identité juive ont déployé toutes sortes de ruses et de stratagèmes pour conserver leurs traditions au coeur d’une société particulièrement

soupçonneuse. Un travail récent mené par Nelson Menda a ainsi sorti de l’ombre de nombreuses coutumes brésiliennes dont l’origine est à trouver dans le judaïsme et la pratique clandestine des marannes. Je vous en livre quelques-unes des plus significatives :

La mesa com gavetas - la table à tiroirs cette tradition voulait qu’à chaque repas

soient préparés deux plats pour chaque convive et placés dans deux tiroirs différents de la table. L’un, “standard”, pouvait contenir de la viande de porc, l’autre suivait les règles de la cacheroute et était donc de fait moins gras. C’est probablement l’une des raisons qui a injustement valu aux mineiros, les habitants du Minas Gerais, la réputation de radinerie - ils étaient supposés garder la nourriture la plus riche pour eux !

Le festival de l’alheira il s’agit d’une spécialité de la cuisine portugaise et il semble qu’il ait été inventé par les marranes comme parade. Le fait de ne pas pendre

Comme vous le savez, le terme de «marranes» est appliqué aux juifs espagnols et portugais qui au XVe siècle se convertirent au catholicisme afin d’échapper aux persécutions de l’Inquisition. Il désignait de manière péjorative ces juifs soupçonnés de continuer, à tort ou à raison, de pratiquer le judaïsme en secret.

Historique

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dépasse infiniment, que nous ne pouvons lui répondre que partiellement, et donc insuffisamment (d’où la notion de Techouvah comme repentance). L’appel éthique nous découvre ainsi engagé dans une aventure qui nous échappe de toutes parts, tout en nous en tenant pour responsables…C’est pourquoi la moralité a beau jeu de juger négativement et cyniquement de l’effort éthique : celui-ci sera toujours en défaut face au modèle d’innocence auquel elle le réduit et qu’elle cherche à lui imposer pour avoir la conscience tranquille. Or c’est précisément parce que je vise à répondre à la hauteur de l’appel éthique que je prends inévitablement des risques moraux qui peuvent me mettre en porte-à-faux par rapport à la bien-pensance sociale. Pour le dire autrement, ne peut tomber de haut que celui qui vise haut et qui ainsi se risque dans une aventure qui le dépasse. Et les autres – ceux qui sont tranquillement installés et arrêtés dans leur jugement d’innocence - auront tout le loisir – au nom même de la morale ! - d’abattre confortablement ce fauteur de trouble qui essaie de relancer l’histoire…Ironie de l’histoire : c’est au moment où l’Eglise a décidé d’abandonner le reproche de déicide – alors que pendant deux milles ans, on a reproché aux Juifs d’avoir assassiné l’Innocence et la Pureté –, que les médias reprennent le flambeau en leur reprochant de ne pas être… irréprochables, purs, innocents. C’est ainsi qu’au nom même de la morale la plus pure – et de son rêve d’innocence totale -, on risque d’en venir à assassiner l’effort éthique dans l’histoire, en commençant par sa renommée, juive bien entendu…

Religieux

par René Pfertzel Étudiant rabbin

Nous avons tous été frappés de stupeur récemment à l’annonce des difficultés rencontrées par une des figures centrales du judaïsme français. Il n’y a pas lieu ici de porter un jugement sur l’homme et ses actes. En effet, Hillel a dit: « Ne juge pas ton prochain avant que tu ne te trouves à sa place » (Pirkei Avot 2 :5). Une fois la stupéfaction dissipée, nous pouvons retirer de cette triste histoire quelques enseignements.

Une leçon d’humilité, tout d’abord. Quelle que soit la position qu’un homme ou une femme peut atteindre, il ou elle n’est pas à l’abri

des faiblesses qui sont le lot de tout être humain. Notre vie toute entière est inscrite dans une tension entre le « penchant vers le bien » et le « penchant vers le mal ». La tradition nous enseigne que la voie la meilleure est la voie médiane, car l’être humain est, par nature, traversé de contradictions qui sont le moteur qui nous pousse à tendre vers le bien, sans jamais vraiment réussir à l’atteindre. Une leçon sur le rabbinat ensuite. Il n’est écrit nulle part qu’un rabbin doit être un meilleur homme ou une meilleure femme, placé/e au-dessus du commun des mortels. Certes, choisir cette voie implique que l’on s’applique à soi-même une éthique rigoureuse, car « on ne doit pas dire une chose différente de ce que l’on pense » (Bava Metsia 49a). Rabbi, le premier maître de la Gemara (3e siècle de notre ère), a dit : « Quel est donc le chemin droit que l’homme doit se choisir ? Toute ligne de conduite qu’il considérera comme honorable tant pour celui qui l’applique que pour les autres hommes » (Pirkei Avot 2 :1). Il est écrit : « pour l’homme », et non « pour le rabbin ». N’attendons pas plus des autres que de nous-mêmes. Il n’est pas surprenant que le Talmud condamne le mensonge. Parmi les personnes que Dieu « hait » le plus, se trouve « celui qui dit une chose avec sa bouche et une autre dans son cœur » (Pesahim 113b). Cependant, il existe une exception à cet interdit du mensonge énoncé par la Torah (« Tiens-toi éloigné du mensonge » Ex. 23 :7) : dans le cas où la vérité peut heurter la sensibilité d’une personne, ou pour préserver l’harmonie dans la communauté. Lorsque les fils de Jacob mentent à leur frère Joseph en lui disant qu’avant de mourir, Jacob lui avait demandé de pardonner ses frères (Gn 50 :16), ils mentent. Mais les rabbins leur pardonnent ce mensonge car ainsi, l’harmonie familiale était maintenue (Yevamot 65b). L’harmonie peut être préservée par un « pieux mensonge », de même que s’interdire de juger son prochain peut nous préserver d’être un jour à sa place. J’éprouve pour le rabbin Bernheim une admiration qui, en dépit des évènements passés, est restée intacte. Cette triste histoire nous renvoie à notre condition humaine, limitée par nos défauts, mais en même temps pleine de possibles, d’actes de générosité et de grandeur qui ont parsemé sa carrière rabbinique.

« Que ta langue apprenne à dire : “Je ne sais pas”, de peur Que tu n’inventes QuelQue mensonge »(talmud Berakhot 4a).

Des traditions cachées à une nouvelle culturede charcuterie devant leurs restaurants, comme le veut la tradition, les aurait immédiatement dénoncés comme étant Juifs. Ils auraient donc résolu de créer une saucisse faite de viande de boeuf, de remplacer le gras de ventrèche par de la mie de pain et de masquer l’odeur en les suspendant avec des branches d’un arbuste nommé alheira qui sent l’ail (il est amusant d’ailleurs de constater que dans d’autres contrées, l’ail soit aussi associé à la culture culinaire juive. C’est le cas en Sicile où le fait de sentir l’ail dans une rue attestait de la présence de familles juives!).

La superstition selon laquelle il ne faut pas montrer du doigt les étoiles cette «interdiction» viendrait du fait que montrer du doigt la première étoile dans le ciel le vendredi aurait immédiatement dénoncé comme juive toute personne guettant le début du Shabbat.

Allumer des bougies pour les esprits dans de nombreux foyers brésiliens, on allume des bougies le lundi et le vendredi “pour les esprits”. Il s’agissait à l’origine pour les marranes de cacher l’aspect judaïque des bougies de Shabbat en allumant également ces bougies un autre jour de la semaine.

L’enterrement dans un linceul enterrer ses morts à une profondeur de 7 mains (28 pouces) dans un linceul et non dans un cercueil est une coutume typiquement nordestine. Tout comme les juifs espagnols enterraient leurs morts à la même profondeur, enveloppés dans leur talit (le châle de prières).

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« Si votre ramage…

…se rapporte à votre plumage…

les aventures de la rabinette

Vendredi 17 mai à 17h30 cours d’introduction au judaïsme dont le thème sera : l’Histoire biblique, il sera donné par René Pfertzel. /// Vendredi 17 mai à 19h15 office de Kabbalat shabbat animé par René Pfertzel, un repas chabbatique suivra l’office, merci d‘apporter des mets salés (sans viande) et sucrés. /// Samedi 18 mai à 9h15 cercle d’études sur le thème de la paracha de la semaine : Nasso. /// Samedi 18 mai à 9h30 cours pré-bar mitsva donné par René Pfertzel. /// Samedi 18 mai à 10h30 office de shabbat-nasso animé par René Pfertzel. /// Vendredi 24 mai à 17h45 cours d’introduction au judaïsme dont le thème sera : « Histoire juive au Moyen âge », il sera donné par David Mellet. /// Vendredi 24 mai à 19h15 office de Kabbalat shabbat animé par David Mellet et Philippe Villaba. /// Vendredi 7 juin à 17h30 cours d’introduction au judaïsme donné par René Pfertzel. /// Vendredi 7 juin à 19h15 office de Kabbalat shabbat animé par René Pfertzel spécial « Tamar » , un repas chabbatique suivra l’office, merci d‘apporter des mets salés (sans viande) et sucrés. /// Samedi 8 juin à 9h15

cercle d’études sur le thème de la paracha de la semaine : Korach. /// Samedi 8 juin à 9h30 cours pré-bar mitsva donné par René Pfertzel. /// Samedi 8 juin à 10h30 office de shabbat-Korach animé par René Pfertzel. /// Vendredi 28 juin à 17h30 cours d’introduction au judaïsme dont le thème sera : « Parlons un peu d’Israël »il sera donné par René Pfertzel. /// Vendredi 28 juin à 19h15 office de Kabbalat shabbat animé par Elliot Bitton accompagné de René Pfertzel. /// Samedi 29 juin à 10h00 office de shabbat –Pinchas Elliot Bitton deviendra bar mitsva et montera à la Torah pour lire la paracha . Merci de venir nombreux soutenir Eliott, un kiddoush sera offert par la famille à l’issue de l’office. /// Dimanche 30 juin Fête du talmud torah. /// Vendredi 13 juillet à 19h15 office de Kabbalat shabbat animé par Chloé et Hugo Ben Samoun accompagnés de René Pfertzel. /// Samedi 14 juillet à 10h00 office de shabbat-devarim : Chloé et Hugo Ben Samoun deviendront bat et bar mitsva et monteront à la Torah pour lire la paracha Devarim.

Offices et coursSauf mention spéciale, les offices et cours se déroulent au 14 rue Garibaldi

Lettre bimestrielle de Keren OR /// Ont participé à ce numéro Edouard Robberechts, Sylvie Fresco, Brigitte Frois, Catherine Déchelette Elmalek, René Pfertzel, Frédéric

Guedj, Frédéric Zeitoun et Alain John William. Réalisation Magazine, Lyon Courriel rédaction [email protected] KEREN OR : 14 RUE GARIBALDI, 69006 LYON (CODE PORTE :

5682) /// Présidente Brigitte Frois /// Secrétaire Maryll Dusserre /// Tél. 04  72  82  06  83 /// Courriel [email protected] /// www.kerenor.fr /// PRIx 7€ ABONNEMENT ANNUEL (6 N°) 40€

ACTUALITéS

Les enFants d’izieU DE PIERRE JéRôME BISCARATediteur : Les Patrimoines- Le progrès (2013) - 51 pages« Le 6 avril 1944, la Gestapo de Lyon sous le commandement de Klaus Barbie, arrête à Izieu, 44 enfants et leurs 7éducateurs. 42 des enfants et 5 adultes seront gazés à Auschwitz-Birkenau. Des 7 éducateurs, 1 seul reviendra du camp de concentration. Le Crime d’Izieu nous concerne tous. L’humanité est Une »Livre agrémenté de photos, dessins, extraits de témoignages…

ROCH HACHANA mercredi 4 septembre 2013, office de veille de Roch Hachana à 19h15 ///Jeudi 5 septembre 2013 office de Roch Hachana à 10h. Ces offices seront animés par René Pfertzel, Georges Arfi et Abraham Bengio. /// Ils auront lieu au 14 rue Garibaldi, 69006 Lyon.

YOM KIPPOUR Vendredi 13 septembre 2013, office de Kol Nidré à 19h /// Samedi 14 septembre 2013, office de Yom Kippour à partir de 10h. Ces offices seront animés par René Pfertzel, Georges Arfi et Abraham Bengio. /// Ils auront lieu au Palais de la Mutualité (1 place Antonin Jutard, 69003 Lyon).

rappel : L’accès aux offices de Tichri 5774 est gratuit pour tous les membres à jour de cotisation à Keren Or en 2013. Une participation financière est demandée aux non-adhérents.

ronit MataLon aux Assises internationales du roman

Le dimanche 2 juin, à 14h30,

la romancière israélienne Ronit Matalon participera, avec Christine Angot et Sandro Veronesi, à une

table ronde, animée par Raphaëlle Leyris. Femme de lettres et journaliste, Ronit Matalon enseigne également la littérature comparée et hébraïque à haïfa ainsi que l’écriture de scénarios à l’Ecole de cinéma Sam Spiegel de Jérusalem. C’est avec Le Bruit de nos pas, sa première oeuvre traduite en français, que l’auteure nous brosse le portrait d’une famille d’exilés orientaux dans l’Israël des années cinquante, majoritairement gérée par l’establishment ashkénaze. Bien plus qu’un témoignage sociologique, le roman s’avère être une plongée dans la tête d’une exilée qui échappe aux archétypes, la figure de la mère, au centre du livre. Mais émerge également le personnage du père, figure en creux du récit, Juif égyptien pro-nassérien, mégalomane et irresponsable. Ce savant patchwork de voix immigrées et de langues composites se construit selon les caprices de la mémoire, dans une écriture non linéaire, surgie du moi profond de l’auteure. Le tout est perçu à travers le regard particulier d’une enfant fugacement nommée Toni. Magistralement traduit de l’hébreu par R. Pinhas – Delpuech, Le bruit de nos pas a été distingué par la presse française. Une rencontre à ne pas manquer! Sylvie Fresco

Dimanche 2 juin / 14h30LES SUBSISTANCES Table ronde 90 mn / 5 €Rencontre animée par Raphaëlle LeyrisFrance / Le Monde : Comment faire parler ses personnages ? (+ sur www.villagillet.net)

Fêtes de Tichri 5774

…vous n’êtes que les phœnix…

…de votre mauvaise foi !