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f ETUDE BIOSTRATIGRAPHIQUE / ET PALEOBOTANIQUE DES GISEMENTS DE CALCAIRE BLANC CALLOVIEN AU NORD DE POITIERS par GEORGES BARALE *, ELIE CARIOU ~'~* et GnORGES RADUREAU *** RgsuMs Le calcaire blanc repr6sente un facies 4pais de l'4tage callovien du seuil du Poitou. I1 fait l'objet d'une 4tude stratigraphique d4taill6e qui porte ~ la fois sur sa faune et sur sa flore dans les principaux gisements. La r6partition verticale des Ammonites, banc par banc, conduit ~ sa subdivision chronostratigraphique en zones, sous-zones et ~ la mise en 4vidence d'une importante lacune du Callovien sup~rieur dans la r4gion axiale du seuil du Poitou. En outre, une 4tude syst~- matique des restes v6g4taux apporte des 414ments originaux sur la flore callovienne dans l'Ouest de la France. Ces observations sont compl6t4es par des consid6rations d'ordre tectonique, s4di- mentaire, pal4og4ographique et pal4o6cologique. ABSTRACT The white limestone represents a thick facies in the callovian stage of the threshold of Poitou. It makes the object of a detailed stratigraphical study which leads to its fauna and flora in the principal fossiliferous localities. The vertical range of Ammonites, layer by layer, leads to a chronostratigraphical subdivision in zones, subzones and shows up an important sedimentation break in the Upper Callovian in the axial region of the threshold of Poitou. Besides, a systematic study of plant remains gives original elements on the callovian flora in the West of France. These observations are completed by considerations of tectonic, sedimentary, paleogeographic and ecologic orders. * Laboratoire de Pal6obotanique, Universit4 de Lyon. *" Laboratoire de G6ologie-Min6ralogie, LIniversit4 de Poitiers. "** G4ologue amateur. G~obios, n ~ 7, fasc. 1 p. 43-70, 6 fig., pl. 11-12 Lyon, mars 197't

Étude biostratigraphique et paléobotanique des gisements de calcaire blanc callovien au nord de poitiers

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ETUDE BIOSTRATIGRAPHIQUE /

ET PALEOBOTANIQUE DES GISEMENTS DE CALCAIRE BLANC CALLOVIEN

AU NORD DE POITIERS

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GEORGES BARALE *, ELIE CARIOU ~'~* et GnORGES RADUREAU ***

RgsuMs

Le calcaire blanc repr6sente un facies 4pais de l'4tage callovien du seuil du Poitou. I1 fait l'objet d'une 4tude stratigraphique d4taill6e qui porte ~ la fois sur sa faune et sur sa flore dans les principaux gisements. La r6partition verticale des Ammonites, banc par banc, conduit ~ sa subdivision chronostratigraphique en zones, sous-zones et ~ la mise en 4vidence d'une importante lacune du Callovien sup~rieur dans la r4gion axiale du seuil du Poitou. En outre, une 4tude syst~- matique des restes v6g4taux apporte des 414ments originaux sur la flore callovienne dans l'Ouest de la France. Ces observations sont compl6t4es par des consid6rations d'ordre tectonique, s4di- mentaire, pal4og4ographique et pal4o6cologique.

ABSTRACT

The white limestone represents a thick facies in the callovian stage of the threshold of Poitou. It makes the object of a detailed stratigraphical study which leads to its fauna and flora in the principal fossiliferous localities. The vertical range of Ammonites, layer by layer, leads to a chronostratigraphical subdivision in zones, subzones and shows up an important sedimentation break in the Upper Callovian in the axial region of the threshold of Poitou. Besides, a systematic study of plant remains gives original elements on the callovian flora in the West of France. These observations are completed by considerations of tectonic, sedimentary, paleogeographic and ecologic orders.

* Laboratoire de Pal6obotanique, Universit4 de Lyon. *" Laboratoire de G6ologie-Min6ralogie, LIniversit4 de Poitiers.

"** G4ologue amateur.

G~obios, n ~ 7, fasc. 1 p. 43-70, 6 fig., pl. 11-12 Lyon, mars 197't

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ZLISAMMENFASSUING

Der weisse Kalkstein bildet eine m/ichtige Lage der Callovium-Schicht des Sattels von Poitou. Er ist Gegenstand einer eingehenden stratigraphischen Untersuchung, die zugleich ihre Fauna und Flora in den Hauptlagerst/ i t ten einschliesst. Die vertikale Vertei lung des Ammoniten, Schicht f/it Schicht, fiihrt zu ihrer chronostratigraphischen Unterteilung in Zonen, Unterzonen und zur Klarstellung einer erheblichen Unkenntnis des oberen Calloviums in dem Zentralgebiet des Sattels yon Poitou. Ausserdem fiihrt eine systematische Untersuchung der Pflanzenreste zu neuen Erkenntnissen fiber die Flora des Calloviums in West f rankre ich . Diese Forschungen werden vorvollst/indigt durch Berticksichtigung tektonischer, sendimentgrer, palgogeographischer und pal/ioekologischer Gesetzmgssigkeiten.

TABLE DES MATIERES

I. - - I N T R O D U C T I O N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

I I . - B I O S T R A T I G R A P H I E et F A C I E S par E. Cariou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 Coupes de Bonnillet et des Lourdines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2 Coupes compl~mentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3 Conclusions stratigraphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

a) Correlations stratigraphiques locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

b) Zonat ion du calcaire blanc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

c) La limite callovo-oxfordienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

~t Pr~cisions sur le facies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

III. - - E T U D E P A L E O B O T A N I Q U E par G. Barale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2 Etude des ~chantillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

A) Empreintes de type filicoide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

B) Frondes de Bennettitales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

C) Axes de Cycadophytes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

D) Conif~rales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3 Les caract~ristiques de la flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IV. --- C O N S I D E R A T I O N S P A L E O G E O G R A P H I Q U E S , P A L E O E C O L O G I Q U E S et S E D I M E N T A I R E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

V. - - C O N C L U S I O N S G E N E R A L E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

R E F E R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

I N D E X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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I . - - I N T R O D U C T I O N

Le calcaire blanc, encore appeld << pierre des Lourdines >>, reprdsente un facies bien localis6 du Callovien du seuil du Poitou, sur son versant parisien. D'Est en Ouest, il s'&end dans la partie mddiane du seuil poitevin, depuis Poitiers jusqu'fi Vouilld (d@artement de la Vienne), soit sur une distance approximative de 20 km (voir fig. 1). A la base de l'&age, ce facies se pro-

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Fig. t. - - Carte de situation g4ographique des affleurements et des localit6s cit6s dans te texte

longe toutefois un peu plus vers l'Est puisqu'on le rencontre encore dans la vail& de la Vienne. Le calcaire blanc fait pattie de l'&roite bande d'affleurements calloviens qui relie au Sud du bassin de Paris le Massif central et le Massif vendden. Vers le Nord, son extension sous la couverture sddimentaire plus r&ente n'est pas connue actuellement. Cependant, il n'a pas &d retrouvd en sondage au Sud de la Loire : region de Ligueil (Sapin, 1967).

Jusqu'fi present, nos connaissances sur cette formation &aient restEes tr~s sommaires (Le Touz6 de Longuemar, 1870, Fournier, 1887), voire erron& en stratigraphie (Wdsch, 1903).

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C'est qu'en effet, l'&ude biostratigraphique du calcaire blanc se rdv61e d'un abord ingrat. La s&ie est dpaisse, monotone, les fossiles sont rares ~ l'affleurement, en particulier les Ammonites. Cependant un mat6riel abondant a 4td r&olt4, pour une part importante, grace a Fun de nous (G. R.) qui a suivi 1'exploration des carri6res presqu'au jour le jour pendant trois ann&s cons& cutives. A sa collection s'ajoutent d'autres r&ohes &helonn&s sur une dizaine d'ann&s (E. C.). Les centres d'int6r& d'une telle &ude, obligatoirement longue, ne manquent pas cependant : il convenait, en premier lieu, de replacer ce corps sddimentaire dans un cadre chronostratigra- phique pr&is, condition premi6re a toute interpr&ation pal6ogdographique. Le caracthre assez continuet r4gulier de la s6dimentation ainsi que la fossilisation, exception fake pour les derni6res couches, permettait des observations biostratigraphiques trhs pr6cises. Le calcaire blanc fournit des renseignements uniques sur la composition de la flore au Callovien dans le Sud-Ouest de la France. I1 renferme en outre une faune de Vert4br6s (Poissons et Reptiles) d'une conservation exceptionnelle et dont M. Brunet (1969) a entrepris l'&ude pal4ontologique.

II. B I O S T R A T I G R A P H I E E T F A C I E S

par E. CARIOU

L'&age callovien, sur la totalit6 de son dpaisseur, est constitud par le facies calcaire blanc dans cette partie axiale du seuil du Poimu. I1 s'agit d'un calcaire fin crayeux, stratifi6 en gros bancs r6guliers. Sa relative homogdn~it~ rend inutile une description systdmatique assise par assise. Les observations porteront donc essentiellement sur la rdpartition verticale de la faune et de la flore.

1 . - - Coupes de Bonnillet et des Lourdines

On dispose actuellement de bonnes coupes dans la vail& du Clain ~ quelques kilom&res au Nord de Poitiers. En particulier, le calcaire blanc est encore activement exploit6 dans deux carri~res : celle de Bonnillet sur la rive droite du Clain, qui comporte deux fronts de taille, l'inf&ieur en carri~re souterraine et le sup~rieur ~ ciel ouvert, et celle des Lourdines ?~ l'Ouest de la rivi~re, distante de quelques kilom&res seulement de la premiere. Malgr~ le caract~re relativement peu fossilif~re des assises, ces coupes compl~mentaires ont fourni ~t ce jour un mat6riel abondant, de belle conservation et bien repdrs

Dans la r~gion de Poitiers, une argile rouge de plusieurs centim&res d'dpaisseur s~pare les gros bancs ~t silex du Bathonien qui est incomplet (J. Gabilly, 1964), du premier banc callovien. Si les premieres strates de cet &age n'ont pu &re mesur&s faute de section, tousles autres bancs sont connus (voir fig. 2). Toutefois, l'6paisseur donn& pour ceux d'entre eux qui ne sont pas exploit~s ?t Bonnillet n'a qu'une valeur approximative du fait de leur acc& tr~s difficile ou de la qualitd mddiocre des affleurements. La rdpartition de la faune et de la flore s'&ablit comme suit, par assise et de bas en haut :

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Q X F O R D I E N

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B O N N I L L E T

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LE$ L O U R D I N E S

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B A T H O N I E N ca~ce~re gris ctlno'(Jique

E.C,

Fig. 2. - - R~partition stratigraphique des principales esp6ces de Reineckeiidae (Ammonites) et localisation des niveaux/~ v~g~taux

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- - Premiers bancs (couche 1) :

Macrocephalites 9r. rotundus Qu., Macroce- phalites macrocephalus ZITTEL, non SCHLO- THEZM, Homeoplanulites sp., Mgtilus hgphaeus d'ORB.

- - banc 2: Grandes Cho[[atia. - - banc 3 : Reineckeia (Rehmannia) petit-

clerci SCmR., R. (Rehmannia) boonei PETIT- CLERC (1921, holotype in Petitclerc 1924, pl. X X i V ) , Phlycticeras polggonium (Zieten) in Parona et Bonarelli (1887, pl. II, fi 9. 2).

- - b a n c '~: Reineckeia (Rehmannia) a[[. tgranna NEUM.

- - b a n c 5: /~. (Rehmannia) 9r. petitclerci SCHIR., 1~. (Rehmannia) gr. pictava BOtIRQ., formes plus CvoluCes que les types, R. (Reh- mannia) wendti BOURQ., Proplanulites (Crassi- planulites) [alloti Con., Hecticoceras (Chana- sia sp., Cho[[atia sp., Grossouvria sciutoi GEM.

- - banc 6 : Reineckeia [ehlmanni JEAN., Rein neckeia (Rehmannia) pseudogreppini BOURQ., R. (Rehmannia) straussi WEITH., tndocepha- lites 9ibbosus SPATH, Cho[[atia or. subbacke- riae d'ORB., Proc!tmatoceras pietonicum TINT.

- - banc 7 : Procgmatoceras pictonicum TINT.

- - b a n c 8: R. (Rehmannia) sp., R. (Rei- neckeites ) douviUei AUCT.

- - b a n c 9 : R. (Rehmannia) douxensis BOURQ., R. (t~ehmannia) pulvinata BOURQ., R. (Rehmannia) greppini Op., R. (Reineckeites) paronai PETITCL., ; Indosphinctes abichi NEtnVL et LIHL, I. rusticus SPATH, I. patina NEUM., I. calvus Sow., Elatmites submutatus NIK. in Petitclerc, Cho[[atia prosocostata SIEM., Ch. leptonata SPATH., Hecticoceras s. st., Procgmatoceras pictonicum TINT., Aptgchus, des ostr~id~s.

- - banc 10 : (<< tanfiche >> de Bonniltet) * Reineckeia (Rehmannia) sp., Hecticoceras s. st., Pseudisocardia campaniensis d'ORB.

- - b a n c 12: Reineckeia li[olensis STEINM., Ctenostreon proboscideum Sow.

- - banc 13 : Reineckeia (Kellawagsites) gr. gigantea BOU~Q., )~. corrugis BOUnQ., Mgocon- cha strajeskgi d'ORB.

- - b a n e s 1't et 15 (banc a coquillages). CCphalopodes: Ergmnoceras sp., Reineckeia c[. in termedia BOURQ., R. (Kellawagsia) a[[.

spathi BOURQ., R. (Kellawagsites) romani BOUl~Q., R. (Kellawagsites) gigantea BOURQ., R. (Reineckeites) c[. gaillardi SAYN et RoM., Cho[[atia waageni TEISS, Grossouvria c[, incomposita PFAEHLER-ERATH, Flabellisphinc- tes villangensis TILL, F. (Flabellia) sp., Hecti- coceras (Brightia) submathefl LEE, H. (B.) di[[orme TsvT., H. (Orbigngiceras) paulowi TSYT., H. (Lunuloceras) brighti PRATT., H. (L. ) praealpinum ZEISS,

Lamellibranches : Ctenostreon proboscideum Sow., Astarte (Coelastarte) achiles d'ORB., trCs abondant, Plicatula sp., nombreux exem- plaires fixes sur les moules calcaires d 'Ammo- nites avec des Ostr~id~s, Trigonia sp.

Gastropodes : Ampulina air. michelini d'ARCHIAC, 9ros mou]es internes de << Natica >>.

Brachiopodes : Dorsoplicathgris thevelegen~ sis ALM.

Echinodermes: Cotlgrites eltiptica LAM. Vertebras : /t la surface supCrieure du banc

15, on a recueilli une ~pine de nageoire dorsale d'Asteracanthus ornatissimus AG., S61acien primit/f, ainsi que des restes de Reptiles : dent de Pliosaurus (PlCsiosaurien), deux cr~nes de M~sosuchiens : Steneosaurus cf. heberti MOR. et GLASV., Metriorhgnchus cf. moreli DESL. {Brunet, 1969).

V6g~taux: Bucklandia insignis (SAp.), Cylin~ dropodium (?) sp., Otozamites pterophglloides BRONGN.

- - banc 16 (banc de cinq pieds ou /: v696- taux ),

C~phalopodes : Ergmnoceras doli[orme ROM., E. baylei JEANNET, E. triplicatum TILL, E. coronatum JEANNnT 0951, pl. 36, fig. 3), non d'Orbiony, Reineckeia substeinmanni LEM., R. gauthieri BOURQ., R. (? Reineckeites) a[[, crebriscotata BOURO., Hecticoceras (Orbign!t- iceras) gr, pseudopunctatum LAH.

Lamellibranches : Pinna (Atrina) subtileeos- tata COSSM., Trichites sp., Astarte (Coelastarte ) achiles d'ORB., Plagiostoma strigillatum LAUBE.

V~9~taux : Otozamites pterophglloides BnONGN., Ptilophgllum sp., BrachgphgUum desnogersii BRONGN,, Bucklandia insignis (SAp,). L'exemplaire de << Cgcadeoidea >> pic- taviensis cit6 par de Longuemar (1870, p. 195) a toute chance de provenir de ce banc qui montre, en outre, de nombreuses empreintes de grands axes indeterminables.

* La d~nomination locale des strates employee par les carriers est donn6e chaque lois qu'il y a lieu.

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- - bancs 17 et 18 (banc de deux pieds et demi et banc ~ << tourte ~>).

C4phalopodes : Reineckeia substeinmanni LEM., Cho~[atia waageni TEIss. ; des ostr4id4s.

V4g4taux : Bucklandia insignis SAp. - - banc 19 (gros banc / : Erymnoceras reyi-

naldi MORn., E. {F-,rymnocerites) leuthardi JEANNET, E. (Erymnocerites ) argoviensis JEAN., Astarte (Coelastarte) achiles d'ORB.

- - banc 20 (~( tanfiche >> des Lourdines). C4phalopodes: Erymnoceras (Erymnoceri-

tes ) leuthardi JEANNET, Erymnoceras (Erymno~ cerites) argoviensfs JEANNET, E. regblaldi MORR., E. (Er!tmnocerites) a[[. gigas Qu., Rein eckeia bontei BOURQ., R. (Kellawaysites) a[[, 9igantea BOURQ., Heeticoceras (Rossiensi- ceras) multicostatum nE TSYT., Cho[[atia sp.

V6g4taux : Bucklandia insignis (Sap.). - - banc 22: Reineckeia bontei BouRa. - - banc 24 : axe vegetal de 7 m de longueur.

- - banc 25 : c6ne d'Araucarites pictaviensis BAR., Brachyphyllum desnoyersii (BRoNGN.) SAp.

- - banc 27: traces v4g4tates ind4termina~ bles.

- - banc 28: Erymnoceras (Erymnocerites) greppini JEANNET, Astarte (Coelastarte ) achiles d'ORB.

- - banc 29 a : E. (Erymnocerites) 9reppini tEANNET, rostres d'Hibolites hastatus BLAINV., Astarte (Coetastarte) achiles d'ORB., Myocon~ cha stra]eskyi d'ORB., Trigonia sp., grandes Modiota. Les lamellibranches dominent for- mant par place des lumachelles, mais on trouve aussi de nombreux moules internes de grands Gast~ropodes : << Natica >>.

- - b a n c 29 b: Hecticoceras (Lunuloceras) sp., Pholadomya ventricosa GOLnF., Astarte sp.

Vfig4taux : Otozamites pteroph!flloides BRONGN.

Dans tous tes bancs, se rencontrent deux Pectinid6s : Chlamys fibrosa Sow., Entolium demissurn P m L L , plus particutihrement localis6s au niveau des surfaces limites des strates. En outre, les couches du Callovien inf&ieur, les plus fossilif&'es, se laissent bien caract&iser par une assez grande fr6quence de deux lameliibranches : Astarte (CoeIastarte) achiles d'ORB, et Trigonia scarburgensis LYc.

2 . - - Coupes compi6mentaires

D'autres sections permettent de compl6ter nos connaissances sur la faune d'ammonites du calcaire blanc pour ies niveaux inf&ieurs d'une part, et moyens d'autre part dont la tranche inexploit4e dans la coupe de Bonnillet (couche 1 t) ne fournit aucun renseignement.

A la sortie nord de Poitiers, les travaux de d4viation de la route nationale 10 ont mis jour tes bancs 3 h 8. Ils ont fourni, en dehors des esphces signal&s pr&4demment, d'autres formes. Ce sont : Hecticoceras (Chanasia) chanasiense PAR. et BONAR., Oxycerites subcostarius Oe., Nacrocephalites compressus Qu., Bomburites devauxi de GRoss., Proplanulites koenigi Sow., un exemplaire, Cadoceras sp. Ce dernier sp&imen est le seul repr&entant de la famille bor&le des Cardioceratidae qua j'ai rdcoltd en dix ann&s de fouille dans le Callovien inf4rieur du Poitou dont Ia faune d'ammonites est ~ forte dominante t&hysienne (Cariou, 1967, 1973).

L'autre coupe, de 4 m d'@aisseur, se situe ~ la pattie inf&ieure du Callovien moyen qui a 4td recoup& en tranch& de route ~ Frozes, pr& de VouillG ~ Ia Iimite d'extension vers POuest du faciSs calcaire blanc. Son intdr& r&ide surtout dans l'association faunique qu'elle renferme et qui n'a pas &4 reconnue dans les coupes des environs de Poitiers. J'ai identifi6 : Reineckeia subli/olensis BOURQ., R. pseudoantipodum Et~at et MANG., R. (Reineckeites) duplex BUCKM., R. (KeYawaysites) disca BOURQ., Grossouvria evoIuta MANe., Chof/atia subbalinensis SIAM., Phlycti-

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ceras suevicum Qu., Ph. laevigatum SVATH, Hecticoceras (Rossiensiceras) tsytovitchae ZEIss, H. gr. pseudolunula ELMg forme plus ~volu~e que l'esp~ce-type, H. (Brightia) difforme de TSYT., tr~s frSquent, Kosmoceras ( Zu gokosmoceras ) medea CALL. K. ( Z. ) jason Rm~., Dorsoplicathyris dorsoplicata DESL. trSs abondant, Gonyomya trapezicostata PUSCH, Pholadomya (Flabellomya) ovalum AG., Entolium demissum P~:LL., Pseudotrapezium (Rollierella) laubei ROLL., nombreux moules internes de Pleurotomaria.

3 . - - Conclusions stratigraphiques

a) Correlations stratigraphiques locales

Si l 'on compare les coupes du vallon des Lourdines et de Bonnillet donnEes par J. Welsch (1903, p. 951 et 968), on voit que, pour cet auteur, les couches exploit8es souterrainement Bonnillet sont assimil~es au << Banc royal >> des Lourdines (a = bancs 15 fi 20). La rdpartition verticale des faunes d'ammonites montre qu'il s'agit en rEalit~ de niveaux totalement super- posSs. La correlation entre les deux sections peut ~tre &ablie avec une assez bonne approximation en tenant compte fi la fois du crit~re faunique et des Epaisseurs des strates (voir fig. 2).

b) Zonation du calcaire blanc

Les recherches pr~cEdentes avaient conclu ~ Fexistence dans le calcaire blanc crayeux des zones ~ Macrocephalfis, Anceps, Coronatus (Fournier, 1888), mais aussi ~ Athleta (Glangeaud, 1895) et Lamberti (Welsch, 1903). Ces rEsultats sont aujourd'hui largement prEcisEs et certains sont remis complStement en cause. Cette Etude montre en effet que le Callovien de la partie mEdiane du seuiX du Poitou, sur son versant parisien, se compose des unites biostratigraphiques suivantes, de la base au sommet :

1. Zones ~ Macrocephalus : couches 1 ~ 3.

La sous-zone sup~rieure ~t Kamptus ou couches Equivalentes est reprEsentEe avec certitude, mSme si l'esp~ce-indice n'a pas ~t~ d~couverte (Cariou et al., 1971). Par contre, la sous-zone infSrieure caract~risEe par Bullatimorphites bullatus d'O~B, n'a pas EtE raise en Evidence. La lacune dEmontrSe en bordure du Massif vendEen (Cariou, t969) pourrait donc s'Gtendre jusqu'~ Poitiers.

2. Zone ~ Gracilis : bancs 4 ~ 10, au moins.

Ses trois sous-zones ont EtE individualis~es:

- - Sous-zone ~ Koenigi - bancs 4 et 5 ; - - Sous-zone ~ Michalskii = bancs 6 ~ 8 ; - - Sous-zone ~ Patina = bancs 9 et 10, au moins.

3. Zone ~t Jason. Son existence au sein du calcaire blanc est prouv~e par Vouill~. La composition des faunes

de cette zone montre en outre que les deux sous-zones classiques sont reprEsentEes :

- - Sous-zone ~ Medea ; - - Sous-zone ~ Jason. Cette zone dolt correspondre ~ Bonnillet aux premiers bancs inexploitSs qui forment 1a

vofite de la carri~re souterraine.

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5 1 m

4. Zone a Coronatum : bancs 12 ~i 29 a.

Pour 4tre la mieux d~veloppde, elle n'en est pas moins incompl6te. L'absence, apparemment totale, des Kosmoceras qui d6finissent les deux sous-zones classiques ~ Obductum et ~t Gros- souvrei, rend difficile l'interprdtation stratigraphique des subdivisions. Cependant, l'association de la faune des bancs 14 et 15 indique la sous-zone infdrieure ~i Obductum. La sous-zone supd- rieure ~ Grossouvrei serait, au moins, partiellement lacunaire. En effet, la faune d'ammonites qui parait ddfinir le mieux dans la province submdditerrandenne, dont le Poitou fait partie intdgrante, n'a pas dtd identifide : premiers Pseudopeltoceras (Peltoceratinae), << Loczyceras ~, premihres Collotites (Reineckeiidae), plusieurs esphces d'Hecticoceras (E. Cariou et al., 1971).

c) La limite Callovo-ox/ordienne.

La zone noduleuse ou << banc pourri ~ de Welsch ou encore banc limite des &ages Callovien et Oxfordien correspond aux strates 28 et 29 (voir fig. 3). C'est en rdalitd un banc composite,

Fig. 3. - - D4tail du banc limite Bonnillet

Ep. 811 m ,

0,30

0,35

030

0,32

1,10

�9 , .1 \ / '%/ / % z% /%.

30 OXFORDIEN MOYEN

29b OXFORDIEN INFERIEUR

29a

28b CALLOVIEN MOYEN

28a

27

troud de profondes tubulures, 5 remplissage de calcaire graveleux gris crino'idique correspondant trhs exactement au facies du niveau 30, c'est-~-dire ~ la << pierre grise de Bonnillet >> datde de l'Oxfordien moyen (E. Cariou, 1972). Dans des conditions favorables d'observation, on d6nom- bre au sein du banc limite trois joints irrdguliers, fortement ondulds dont seul le m4dian est net et constant. Les deux premiers, ainsi que la surface sup6rieure (sommet du bane 29), sont profonddment taraudds. Cette dernibre est d'ailleurs durcie, oxydde, couverte de tr6s nombreuses huitres plates et de pistes de Vermidiens. Ajoutons que la moitid supdrieure du banc limite (bane 29) se distingue par une duret4 plus grande, une couleur plus jaun~tre et l'abondance des lamellibranches transform~s souvent en gdodes de calcite.

J. Welsch a prdlevd dans cette zone << noduleuse ~> Cardioceras costicardia BUCK. de l'Oxfor- dien inf~rieur (Cariou, 1972). Les << Peltoceras ~> (1903, p. 952, 969) recueillis dans les vallons

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des Lourdines, d'Ensoulesse, et que cet auteur attribue fi la zone fi Lamberti ont dtd retrouvds dans sa collection de l'Institut de G4ologie de Poitiers. I1 ~'agit en rdalit4 de Parawedekindia biShmi KEG. et de Parawedekindia gr. arduennensis d'Ol~B., caract&istiques aussi de l'Oxfordien inf&ieur. Leur gangue a le faci6s du banc limite.

Puisque, d'autre part, j'ai d~couvert un exemplaire d'Erymnoceras greppini JEANNET au sommet de la strate 29 a, il faut en ddduire que seule la couche 29 b serait oxfordienne. En outre, ces observations conduisent ~ la mise en dvidence d'une lacune importante couvrant l'ensemble du Callovien sup&ieur (zones ~ Athleta et Lamberti) dans cette rdgion mddiane du seuil du Poitou, alors que ce sous-&age est reprdsent6 sur la bordure du Massif vend4en, malgrd le caracthre condensd de la sddimentation (Cariou, 1969). Enfin, il faut constater que la limite callovo-oxfordienne apparait tr6s difficile fi distinguer au sein du banc limite, en l'absence de fossiles caract6ristiques. Elle n'est ni marqufe par une surface limite franche, ni par un change- ment de facihs, caract6res ndgatifs d'autant plus surprenants qu'un hiatus sddimentaire de longue durde a prdc4dd la tr~s idg~re reprise des ddp6ts ~ l'Oxfordien infdrieur.

Cette Iacune entre la zone ~ Coronatum et l'Oxfordien aurait une extension gdographique importante puisqu'elle s'&endrait vers l'Est sur la lisi~re nord du Massif central selon H. Douvilld et G. Rolland (1885) et A. de Grossouvre (1885). Le forage p&rolier de Saint-George> sur-Moulon, au Nord de Bourges, fair aussi apparaitre une lacune du Callovien sup&ieur, (Sapin, 1967). I1 convient dgalement de noter que vers le Nord, au droit de Ch~tellerault (rdgion de Mail16, Ligueil), les sondages p&roliers (Sapin, 1967)concluent fi une Iacune totale ou partielle du sommet du Callovien.

Cette discordance a dtd nide avec force par J. Welsch (1903, p. 952). Ph. Glangeaud (1895, p. 191), pour sa part, rapportait la partie sup&ieure du calcaire blanc ~ la zone ~ Athleta, si bien que d'apr6s ces deux auteurs le Callovien serait complet au Nord de Poitiers. Ces affirmations sont aujourd'hui nettement infirm&s. I1 faut vraisemblablement en chercher l'explication dans la confusion paldontologique entre les microconches du Peltoceratinae du Callovien sup4rieur (Rursiceras) et ceux de l'Oxfordien infdrieur (Parawedekindia). Tel pourrait bien &re le cas 4galement pour la citation d'Ammonites athleta par le Touz6 de Longuemar (1870) dans le gise- ment de l'Ecotihre, pr6s de Bellefonds, dans la vall& de la Vienne.

4. - - P r 4 c i s i o n s s u r le fac ies

Le calcaire blanc est un calcaire micrograveleux, pur peut-on dire, car il est presque compl~tement ddpourvu de d&ritiques siliceux (tr~s rares grains de quartz). Malgr6 son homo- gdn6itd apparente, il est cependant possible de distinguer une diff4renciation verticale :

A la base (couches i et 2), Ie calcaire se charge d'entroques, ce qui lui donne une teinte plus grise. I1 peut &re aussi ponctud de brun par la limonite et mSme pr&enter des zones brunes plus compactes (calcaire <~ siliceux ~> ou <~ caillasse ~> des anciens auteurs). Au-dessus, il devient blanc tendre avec toujours des entroques millim6triques, mais plus fines et plus dispers6es. Cependant, on rencontre encore des couches ddcim&riques riches en entroques plus grossi~res, comme par exemple dans le banc ~ << tourte }> des Lourdines. Vers le sommet, on note des passdes de calcaire micritique plus dur, au sein des strates.

Le facies blanc crayeux passe vers PEst ~ de puissantes assises de calcaires g~n4ralement graveleux ou oolithiques, encore mal 6tudids. Dans la vallde de la Creuse, pros du Blanc, j'ai pu

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observer des polypiers dans la partie supdrieure de l'dtage, mais jusqu'~ pr&ent, jamais de constructions importantes. Plus ~ l'Est, dans la vallde de l'Indre, en aval d'Ardentes, A. de Grossouvre (1885) a signal6 des biohermes. Vers l'Ouest, le calcaire blanc est remplacd par des d@6ts tr~s condens&, terrighnes, de calcaires fi oolithes ferrugineuses avec de nombreuses ammonites, qui ceinturent te Massif vendden. Le changement de fadhs s'ophre d'ailIeurs assez brutalement.

I I I . - - E T U D E P A L E O B O T A N I Q U E

par G. BARALE

1 . - - Introduction

Les connaissances relatives ~ la flore du Jurassique moyen des environs de Poitiers sont tits rdduites. Seul de Saporta, dans son &ude gdndrale des flores jurassiques de France, aborde la description de fossiles v4g6taux poitevins. La raret6 du matdriel et le peu de chercheurs qui aient tentd d'aborder ce sujet sont fi l'origine d'un tel manque. Cependant, bien avant l'dtude de de Saporta, les gdologues avaient signal4 la pr4sence dans les couches calloviennes des environs de Poitiers, de niveaux ~ v6g&aux fossiles. M.A. Le Touze de Longuemar (1870, p. 184) fur le premier, dans son <~ &ude g~ologique et agronomique sur le d~partement de la Vienne ~>, donner une liste des plantes calloviennes trouv~es au hasard des rdcoltes : Otozamites icaunensis SAPORTA, Ondotopteris jurensis KURR, Araucaria pictaviensis BUCKMAN, Cycadeoidea pictaviensis BUCKMAN, involucre floral de Cycad4e. Puis de Saporta, r4&udiant les &hantillons de Longuemar et compl&ant aussi son dtude de la flore jurassique de Poitiers par l'examen de fossiles nouveaux, en indique dans sa << Paldontologie frangaise ~> (Tomes I-II-IV, 1873-1875-1891)la composition gdndrale. Six esp~ces vdg&ales fossiles la constituent: Lomatopteris moretiana SAPORTA, Oto- zamites pterophylloides (BRON~NIaRT)SAPORTA, Bolbopodium pictaviense SaI'ORTa, Cylindro- podium rollandi SAPO~TA, Fittonia insignis SaPORT& Williamsonia pictaviensis SAPORTA. Depuis, aucnn travail de rdvision sur la macroflore n'avait 6t6 effectu4. Cependant cette rdvision demeure jusqu"a ce jour insatisfaisante, dans la mesure o~ nous n'avons pas pn retrouver, donc r44tudier, le matdriei d4crit par de Saporta dans sa e Paldontologie francaise >>.

COMPOSITION DE LA PALEOFLORE :

Elle est dominde par la prdsence de nombreux restes de Cycadophytes : frondes appartenant aux genres Otozamites BRAtrN et Ptilophyllum MoRRIs et axes du type Bucklandia P~ES5 et Cylindropodium (?) SAPORTA. Sont dgalement associds aux genres de vdg&aux prddtds, mais en quantitd plus faible, des empreintes du type filicoide appartenant au genre s SAPORTA, quelques rameaux @ars du type Brachyphyllum BRONGmART et un c6ne femelle fi affinitd araucarienne.

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2 . - - Etude des ~chantillons

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A ) EMPREINTES DE TYPE FILICOIDE :

Lomatopteris * moretiana SAPORTA

1873 : Lomatopteris moretiana SAPORTA, p. 396, pl. 51, fig. 4-6, pl. 52, fig. 1-5.

1968 : Lomatopteris moretiana SAPORTA, Lemoigne et Thierry, p. 328, pl. XX, fig. 2-3.

Les restes fossiles attribu& ~ cette esp~ce sont tr~s rares. G. de Saporta (Tome I, pl. 51, fig. 4) donne la figuration d'une empreinte provenant des environs de Poitiers. Cette fronde bipennde est caract&isde par des pennes de 2 cm de longueur environ. Les pinnules, dont les bords prdsentent un repli marginal caract&istique, ont en moyenne 0,2 cm de longueur et de largeur et sont travers6es par une nervure mddiane fortement marqude. On peut noter avec int&& que la cuticule pr6sente sur cet &hantillon a permis ~t de Saporta de figurer (pl. 51, fig. 5 et 6) les structures dpidermiques de cette esp~ce.

DISCUSSIONS :

Neuf esp~ces vdgdtales ont dt6 rapportdes par de Saporta au genre Lomatopteris: L. ambigua SAP., L. balduini SAP., L. burgundiaca SAP., L. cirinica SAP., L. desnoyersii SAP., L. jurensis (KURR), SCHIMVER, L. liasina MORI/SRE,L. minima SAP., L. moretiana SAP. Apropos de cette liste, il convient de faire les remarques suivantes :

- - L. ambigua, d'apr~s les figures de cette esp~ce donn&s par de Saporta, n'appartient pas au genre Lomatopteris mais plut6t au genre Cycadopteris ou au genre Pacbypteris ;

- - L, balduini, burgundiaca, cirinica, liasina et moretiana sont tr~s affines les unes des autres. Nous pensons que seul un examen ddtailld des structures 6pidermiques permettra d'apporter des 61dments nouveaux en faveur de leur ddtermination (6tudes en cours) ;

- - L.jurensis (KuRR) SCHIMPER appartient au genre Cycadopteris (Hirmer, 1924, p. 147);

- - L. desnoyersii et minima trop fragmentaires ne peuvent 6tre rapportdes au genre Lomatop- teris avec certitude.

REPARTITION GI~OGRAPHIQUE ET STRATIGRAPHIQUE DE L 'ESPECE :

Cette esp~ce a ~td ddcrite par de Saporta (1873) et par Y. Lemoigne et J. Thierry (1968), et rile provient du Callovien d'Etrochey (C6te d'Or). Elle est signalde 6galement par E. Bruet (1932) dans la pal6oflore de Crenay (Haute-Marne), paldoflore qui est sans doute contemporaine de celle d'Etrochey.

* Suivant le point de vue exprim6 par M. Hirmer (1924, p. 127), la plupart des auteurs ont rassembl~ . les esp6ces appartenant au genre Lomatopteris SCHIMPER emend. Saporta dans le genre Cycadopteris ZIGNO ((< Cyca- doptewls~Lomatopteris-Komplexes >> de Hirmer) en y groupant deux esp~bces principales: C. brauniana ZIGNO emend. HmMER, esp6ce~type du genre, et C. jurensis (KuI~R) I-IIRMER. Etant donn6 l'insuffisance des connaissances relatives aux structures 6pidermiques des esp~ces rang6es dans ]e genre Lomatopteris, il nous semble opportun de maintenir ce genre distinct du C!tcadopteris ZIGNO.

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B) FRONDES DE BENNETTITALES :

Otozamites pterophylloides (BRONGNIART) SAPORTA (pl. 11, fig. 1-2, 8)

SYNONYMIE PRINCIPALE :

1872 : Otozamites pterophglloides BRONGNIART, Schimper, p. 173-174 (diagnose). 1872: Otozamites icaunensis (SAp.) Schimper, p. 174 (diagnose). 1875: Otozamites pterophglloides (BRONGN.) Sap., p. 157-163, pl. 104, fi 9. la-2, pl. 105, {i 9. I,

pl. 106, fi 9. 1-2, pl. 107 *, fi 9. 189~ : Otozamites pterophgllc~'des 1903 : Otozami~es pterophgUoi'des i 911 : Otozamites pterophglloMes i916 : Otozamites pterophglloi'des 1933 : Otozamites pterophgllo'ides 1962 : Otozamites pterophglloi'des 1968 : Otozamites pterophglloMes 1969 : Otozamites pterophgllo'ides

1-2 seulement, pl. 111, fi 9. 3-3a (diagnose -+ figures). Bartholin, p. 9't, pl. 2 fig. 7. Moller, p. 13-14, pl. 1, fig. 14, pl. 3, fi 9. 1, pl. 7, fig. 15. Lignier, p. 25 (pas de figuration ). Knowlton, p. 456, pl. 79. Florin, p. 510, pl. 50, fi 9. 2 (appareil stomatique). Semaka, p. 230. Lemoigne et Thierry, p. 329, pl. XXI, fig. 4-5. Harris, p. 17 (nom seulement, discussions et comparaisons).

Cette esphce est particulihrement abondante dans les niveaux fossilifhres. Les empreintes r4colt4es se trouvent, ie plus souvent, a l'dtat ffagmentaire, mais une belle empreinte faisant parfie des collections de l 'Institut de G4ologie de Poitiers (pl. 11, fig. 1-2) nous a permis de compldter les connaissances sur la morphologie de cette esp6ce.

DESCRIPTION :

L'empreinte presque compl&e (seule la terminaison supdrieure de la fronde est absente) est longue de 30 c m e t poss~de ~ sa base un p~tiole de 2,6 cm de longueur. Le rachis principal est droit ; il a 0,90 cm de largeur ~ sa base, il s'effile progressivement vers son extr6mit6 oh il atteint 0,14 cm de largeur. Les folioles s'ins~rent obliquement sur la face sup6rieure du rachis (a = 45~ Ahernes les unes par rapport aux autres, contigufis ou m6me se recouvrant mutuelle- ment, elles deviennent plus ~cart~es les unes des autres dans la partie moyenne de la fronde. Si les folioles pr6sentent sensiblement la m6me largeur (5 ram) de la base au sommet de la ffonde, c'est par contre vers les deux-tiers sup6rieurs de cette derni~re qu'elles offrent le maximum de longueur (environ 5 cm). Une observation approfondie nous montre que la callosit6 basale corres- pondant h l'insertion de la foliole sur le rachis est situ6e en dessous du milieu de la base de la foliole. Le bord basal catadrome de chaque foliole n'est pas d6current sur le rachis (caract~re qui s@are les Otozamites des Ptilophyllum) alors que le bord basal anadrome est caract6risd par une faible auricule ; parfois, cette derni~re est peu prononc6e ". Chaque foliole se termine par une extrdmit6 plus ou moins arrondie ou obliquement tronqu~e en une pointe faiblement obtuse. La nervafion est difficile ~ observer sauf clans quelques cas exceptionnels (pl. 11, fig. 8) ; vers la pattie basale de chaque foliole pour une largeur de 0,7 cm il y a entre 25 et 30 nervures en moyenne.

* L'&hantil lon figur~ par De Saporta (pl. 107, fig. 3) a ~t~ d~termin~ par Harris (1969, p. 16) comme appar~ tenant ~ Otozamffes graphicus (LECKENBY) emend. HARRIS.

* I1 s'agit d'un caractere propre g Otozamites pterophylloides. Le nora d'esp~ce donn~ marque bien la difficult~ que les pal~obotanistes ont rencontr~e lors des d~terminations. T.M. Harris (1969, p. 11) souligne d'ailleurs les probl~mes qui apparaissent lors de l 'examen des caract~res morphologiques de certaines esp&es appartenant au genre Otozamites: << Sometimes these features are hard to recognise and certain specimens of certains species might be placed in a different genus from the bulk of the specimens of the same species >>.

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DISCUSSIONS :

Comparde aux autres espbces de la pal4oflore de France, Otozamites pterophylloides se rapproche le plus de Otozamites brongniartii de SAPORTA. D'ailleurs G. de Saporta n'a pas h4sit4 ~ classer ces deux esp~ces dans le mSme groupe. Les structures 4pidermiques des deux esp~ces restent, dans l'4tat actuel de nos connaissances inconnues ou real connues. Cependant la morphologie des folioles des deux esp~ces semble justifier la sdparation sp&ifique.

Otozamites pterophylloides est affine de Otozamites graphicus (LECKENBY) HARRIS de la paldoflore mddiojurassique du Yorkshire. Tant au point de vue de la forme, de la dimension et de la nervation des folioles, les deux esphces peuvent ~tre rapprochdes. Cependant, les folioles d'Otozamites graphicus pr4sentent des variations morphologiques de leur apex plus grandes que celles d'Otozam#es pterophylloides.

RI~PARTIYION STRATIGRAPHIQUE ET Gt~OGRAPHIQUE DE L'ESPECE :

En France, cette esp~ce a dt4 d4crite et figurde par G. de Saporta (1875) et Y. Lemoigne et J. Thierry (1968) dans le Callovien de Bourgogne. O. Lignier (1911)a signal4 la pr4sence d'une fronde incomplete attribude ?i cette esp~ce, dans la flore bathonienne de Mamers (Sarthe). Nous pouvons noter qu'aucune figuration accompagne la description de cet 4chantillon ddtermin4 par Lignier et qu'il reconnait lui-m~me que << cette empreinte est trop incompl&e pour pouvoir permettre une d6termination absolue >>. Dans la pal4oflore rh4to-liasique de Bornholm, C.T. Bartholin (1894) puis M. Moiler (1903) ont ddtermin4 certaines frondes comrne appartenant l'esp~ce Otozamites pterophylloides. R. Florin (1931, p. 510, pl. 56, fig. 2) a donn4 une courte description d'un appareil stomatique appartenant ~t Otozamites c/. O. pterophylloides BRONGN. Cette esphce a 4t4 4galement signal& en 1916 par F.H. Knowhon dans la flore, d'age jurassique inf4rieur, de la haute vall~e de Matanuska (Alaska). Enfin, dans la flore toarcienne-aaldnienne du Banat (Anina-Doman, Roumanie), A. Semaka (1962) a not6 la prdsence de fronde d'Otozamites pterophylloides.

Ptilophyllum sp. (text.-fig. 4, pl. 11, fig. 3-4)

DESCRIPTION :

La fronde dont le contour gdn4ral est inconnu, prdsente les caracthres suivants :

- - largeur, dans sa pattie conservde de 7 ~ 8 cm, longueur de 20 cm environ ;

- - rachis de 0,2-0,3 cm de large ;

- - folioles alternes ou subopposdes, contigu6s ou empidtant un peu les unes sur les autres. De contour g4n&al rectiligne, elles ne sont pas auriculdes sur leur c6td basal anadrome et sont, le plus souvent, d&urrentes sur leur c6t4 basal catadrome ; elles forment avec le rachis un angle voisin de 55 ~ Elles mesurent 4 cm de longueur dans leur pattie visible (leur longueur totale ne peut &re ddtermin4e) et 0,25 ?l 0,30 cm de large prhs de l'insertion sur le rachis. La largeur des folioles diminue et peut atteindre 0,2 cm ~ l'extr4mit4 de la partie observable;

- - nervation consistant en 13 ?i 14 nervures disposdes parall6lement aux bords des folioles (ner- vation inconnue au niveau du point d'insertion des folioles sur le rachis).

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DISCUSSIONS :

La figure 3 de Ia planche 1 t reproduit le seul &hantillon qui ait 6t4 recueilli de cette esphce. Ii caract4rise la face sup~rieure d'une fronde incomplhte. La face inf6rieure de l'~chantillon a &6 d6truite en partie lors du d6gagement du fossile et seuls quelques restes fragmentaires ont permis d'observer le d4part des folioles au niveau du rachis.

Sur la face sup6rieure on volt que ces folioles pr6sentent une base de type Ptilophyllum (gig. 4 et pl. 11, fig. 4). Le caract6re assym6trique de la base des folioles permet de les distinguer de ceIles du genre Zamites. Du genre Otozamites elles s'en 4cartent par I'absence d'auricule sur Ieur c6t4 basal anadrome. On peut rernarquer cependant que leur c6t~ basal catadrome, le plus souvent d6current sur le rachis, peut se terminer perpendiculairement ~ ce dernier. La forme gdn&ale de la fronde 4tant inconnue, ainsi que ses structures 6pidermiques nous Ia rapporte- tons ?i Ptilophyllum sp.

Fig.4 PtilophTilurn,, sp

Fig. 4. - - Portion grossie d'une partie de la face sup4rieure d'une fronde de Ptilophyllum sp. Sur chaque foliole on peut remarquer l'absence d'auricule sur le bord basal anadrome et l'existence d'un bord catadrome soit rectiligne so~t 14g~rement d&urrent. - - - - 5 inn '1

Cette esp~ce nous semble pouvoir &re rapprochde de Ptilophfllum pectinoides (PHILLIPS) HARRIS et de Ptilophyllum acuti]olium MORRIS cf. var. maximum FEISTMANTeL. Elle ressemble

toutes les deux par son aspect g6n&al et par la forme de ses pinnules. Compar& ~ P. pecti- noides, elle a des folioles proportionnellement plus longues et des bords parall~les sur une plus grande longueur. Elle se rapproche de P. acutffolium cf. var. maximum figurde par Wieland (1914, pl. I, II et III). Notre esp~ce semble &re intermddiaire, du point de vue de la largeur de la fronde, entre la vari&4 maximum et la varidt6 minor (P. acutifolium vat. minor Wieland, 1914, pl. V-B, VI, VII, fig. 1). Elle est affine de la varidt~ maximum par 1'aspect gdn&al des folioles. Cependant, d'apr~s les figures de Wieland, les folioles de cette fronde sont contigu~s les unes des autres bien qu'~i la planche IV, gig. 2, il d&ermine une portion de fronde, comme appartenant ~ cette vari4td, composde de pinnules espac&s les unes des autres par 2 ~ 3 ram. Notre ~chantillon pr&ente ?i la fois des pinnules contiguSs et espac&s par quelques ram. De plus, le rachis de notre ~chantillon est flexueux alors que celui de P. cf. var. maximum est lindaire ou l~g~rement flexueux seulement vers la partie sup6rieure de la fronde. Elle diff~re dgalement de la vari&d maximum par l'angle d'insertion des pinnules sur le rachis (voisin de 90~ Elle est affine de la varidt8 minor par l'angle d'insertion des folioles sur le rachis mais s'en 4carte par la longueur des folioles (3 cm).

Notre esp~ce se rapproche dgalement de Ptilophyllum caucasinum DOLUDENKO et SvaNir}ze (1969, pl. LXXI, fig. 8). L'esp~ce du Caucase se distingue de notre esp~ce par deux caract~res principaux :

- - grande variation de l'angle d'insertion des folioles sur le rachis (40 ~i 90 ~ ; - - grande variation de la longueur des folioles (0,5 ~ 6 crn).

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Un rapprochement de notre esp&e pourrait dgalement &re fait avec Tyrmia pterophylloides PRYNADA, de la flore du Jurassique sup~rieur du bassin de la Boureya.

C) AXES DE CYCADOPHYTES :

G. de Saporta &rit ~propos des tiges de <~ Cycad&s ~ jurassiques rencontrdes en France (1875, Tome II, p. 255) : ~ il ne saurait &re question ici de genres d4finitifs, bas4s sur des affinit& r4elles et d&isives, mais de simples sections destin&s ~ comprendre des categories de tiges qui ne sauraient, vu l e s diff&ences qu'elles pr&entent, demeurer confondues pSle-mSle dans un seul et mSme groupe ~>. A la lecture de cette phrase, on comprend tout de suite les hSsitations et les difficult& ressenties par de Saporta lors de l'6tude de ces axes. I1 n'est d'ailleurs pas le seul paldobotaniste fi avoir rencontr4 de tels problhmes. Ceci explique peut-&re en partie, le petit hombre d'articles consacr& fi l'&ude morphologique des axes de Gycadophytes dans la littdrature pal4obotanique, en dehors bien entendu de ceux dont la structure est conserv&. Un nombre pl&horique de noms de genre a dt6 propos4. Seuls quelques-uns d'entre eux semblent devoir &re retenus dans 1'&at actuel de nos connaissances. Les arguments indiscutables suscep- tibles de nous renseigner sur la vraie nature de ces axes, en l'absence de connexion avec les feuillages ou les appareils reproducteurs, sont donn6s par l'&ude des structures anatomiques ou 4pidermiques. On salt combien des conditions de fossilisation sont exceptionnelles et elles ne semblent pas avoir 6t~ r4unies dans les gisements poitevins d'flge callovien, du moins dans l'&at actuel de nos r&oltes. A.R. Rao et M.N. Bose (1958) ont essay4 de pallier les difficultSs rencon- tr4es lors des d&erminations, en proposant un nouveau genre de formes : Cycadophytites RAO et BosE, pour r6unir des empreintes ou moulages d'axes dont les affinit6s avec Ies Cycadales ou les Bennettitales ne peuvent &re pr&is&s. Cette position, fi notre avis plus positive que celle consistant ~ multiplier les noms de genre, n'en demeure pas moins insatisfaisante.

Dans cette 6tude nous r~unirons les axes r6colt6s en deux groupes morphologiques (A et B) ; des remarques seront faites sur la validit4 de certains genres et esp6ces que de Saporta a cr6~s ou utilis& dans sa Pal~ontologie francaise.

Bucklandia i n s i g n i s (SAVORTA) nov. comb.

(pl. 12, fig. 2-6)

Groupe A :

1875 : Fittonia insignis SAPORTA, p. 308, pl. 125, fig. 1-3, pl. 126, fig. 1-4. 1875 : Fittonia rigauxi SAVORTA, p. 322, pl. 127, fig. 1-3.

1875 : Fittonia brongnartii SAPORTA, p. 328, pl. 123, fig. 3-5.

1891: Cylindropoclium rollandi SAPORTA, p. 469, pl. 298, fig. 5.

Nous rapportons dans ce groupe des axes de taille et de forme variables mais qui pr&entent la particularit~ de poss~der ext~rieurement une <~ armure )) form& par la base des p&ioles des frondes ainsi que par des &ailles plus ou moins d6velopp&s.

Les bases des p~tioles ont en moyenne 1,5 cm de large pr& de leur insertion sur l'axe mais elles peuvent atteindre, au cours du vieillissement de la plante, jusqu'~ 4 cm de largeur. Elles s'amincissent progressivement vers leur sommet (1 cm de large) sur les axes jeunes alors que ce ph~nom~ne est moins marqu6 sur les axes plus ~g&. Une car6ne dorsale et ventrale

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- - 5 9 - -

existe, le plus souvent, sur ces bases de p~tioles : leur section est alors nettement en forme de losange. Sur les axes plus jeunes ces car~nes sont inexistantes ou tr~s faiblement marquees : la section prend alors l'aspect d'une ellipse fortement aplatie. Certaines bases de p&ioles montrent, ?~ leur sommet, les cicatrices des faisceaux vasculaires pStiolaires disposSs en arc de cercle. Chaque appendice foliaire (6caille ou base de p~tiole) est insSr8 sur l'axe, suivant un angle voisin de 90 ~ puis apr~s une forte inflexion vers le haut, devient sensiblement parall~le ?i l'axe. La disposi- tion des bases de pStioles semble se faire suivant un ordre phyllotaxique 8/21.

Les ~cailles, plus nombreuses que les bases de p6tiole, sont essentiellement de deux types :

a) sur les petits axes et lorsqu'elles sont conservdes elles se pr~sentent sous la forme d'appen- dices fusiformes de 3 cm de longueur en moyenne (pl. 12, fig. 2-3-4) ;

b) sur les gros axes, et par le jeu de la compression lots de la fossilisation, elles prennent l'aspect d'~cussons rhomboidaux (pl. 12, fig. 6) de 3 cm de longueur environ.

La ramification de ces axes semble ~tre lat~rale. L'illustration de ce caract~re est donn~e par l'observation de la figure 3 de la planche 12. II apparait nettement que la partie sup~rieure de cette tige ne se trouve pas sur le m4me axe que sa partie inf4rieure.

Les axes 4rant conserves uniquement ~ l'~tat de moulage, il n'a pas 4t4 possible d'apporter de nouvelles observations sur leurs structures anatomiques. Cependant, un 6chantillon (pl. 12, fig. 6) laisse apparaitre 1'empreinte d'une zone particulihre (m6dullaire ?) par suite de la dispa- rition du manchon cortical form6 par la base des p~tioles et des ~cailles. Cette zone fortement d4velopp~e (4 cm de diamhtre pour un axe de 6 cm de diamhtre) est recouverte de sillons longi- tudinaux fusiformes s4par4s par des cr4tes discontinues.

DISCUSSIONS :

La morphologie de ces axes devrait nous permettre de les rapporter au genre Fittonia * CARRUTHERS (1870, p. 690). Cependant, comme le souligne si justement A.C. Seward (1917, p. 478 et 487) les diagnoses des genres Bucklandia PRESL et Fittonia CARRUTHERS sont tr~s proches, ce qui le conduit fi classer l'esp~ce-type du genre Fittonia clans le genre Bucklandia (1917, p. 487). Acceptant le point de rue exprim6 par Seward nous rangerons les trois esp~ces r~f~r~es au genre Fittonia par de Saporta dans sa PaI~ontologie fran~aise dans le genre Buck- landia ; il s'agit de :

Fittonia insignis SAPORTA du Callovien de Poitiers; - - Fittonia rigauxi SAPORTA du Portlandien inf~rieur de Chatillon pros de Boulogne-sur-Mer ; - - Fittonia brongniartii SAPORTA de l'Aptien-Albien de Villers-sur-Mer (Calvados).

Du point de vue sp8cifique les ~chantillons de Poitiers se rapportent fi Bucklandia (Fittonia) insignis (SAPORTA). De plus, l'observation des 8chantillons de Poitiers nous a montr~ que les ~cailles ainsi que les bases de p~tioles dont ils sont form, s, avaient une morphologie diff~rente suivant la grosseur des axes donc de leur age. En outre, on observe quelquefois des variations morphologiques sur un m4me axe. En cons6quence, il nous semble tr~s difficile de sSparer les trois esp~ces propos~es par de Saporta sur les seuls crit~res macroscopiques et nous proposons de les confondre avec Bucklandia (Fittonia) insignis (SAPORTA) nov. comb.

* Le nora de genre Fittonia, ayant 6t6 d6j~ propos~ en 1865 par E. Coemans (Boissier et al. 1862-65, in << Flore des Serres >>, tome XV, p. 185) pour d6signer un angiosperme de la famille des Acanthac6es, ne dolt plus ~tre utilis~ pour des Cycadophytes fossiles.

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- - 6 0

Un &hantiUon de forme gdndrale cylindrique (pl. 12, fig. 5) recouvert de bases de p&ioles et d'&ailles, semble tr& proche de celui d&rit et figurd par de Saporta dans sa ~ Pal6ontologie franqaise ~ et qu'il attribue ~t Cylindropodium rollandi SAY. Pour de Saporta l'attribution de ce fossile poitevin au genre Cylindropodium convenait le mieux du fait de sa forme cylindrique et de la prdsence d'un manchon d'&ussons convexes rhomboidaux. Ces &ussons transversalement ~largis devaient repr&enter d'apr& l'auteur, des bases de p&ioles. Notre dchantillon (pl. 12, fig. 5) quoique de dimension plus grande que celui figurd par de Saporta, montre une partie sup&ieure (A) homologue en tout point ~ la figure 5 (pl. CCXVIII) de la ~ Paldontologie fran- qaise r~. La partie B montre que les bases de p&ioles peuvent &re plus d&elopp&s et atteindre 2 ~ 2,5 cm (fl&he de la figure 5). La partie C correspond ?a une association de bases de p&ioles et d'&ailles. Les observations r6alis&s (surtout en A e t C) nous inclinent ~ rejeter l'attribution de cet &hantillon ainsi que celui figur6 par de Saporta (pl. CCXVIII, fig. 5) ~ Cylindropodium rollandi SAY. L'attribution au genre Bucklandia PRESL et ~ l'esp&e B. (Fittonia) insignis (SAPORTA) nov. comb. nous semble la plus acceptable.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE ET Gt~OGRAPHIQUE DE L'ESP~CE :

Se reporter au paragraphe pr&~dent.

Groupe B : Cylindropodium (?) sp. (pl. 12, fig. 7)

Sont classes dans ce groupe des axes recouverts enti~rement de bases de p&ioles et affec- tant une forme g6n6rale cylindrique. Chaque base de p&iole se pr&ente, en section, sous la forme d'un losange toujours caract&istique. Sur les bases on aperqoit la trace des faisceaux vasculaires foliaires qui semblent dispos6s h la p~riph6rie de la base (pI. 12, fig. 7). L'ordre phyllotaxique de ces bases semble &re 8/21.

DISCUSSIONS :

Deux &hantillons ont dr6 r&oltds h Poitiers : une empreinte et un moulage d'axe (pl. 12, fig. 7). D'apr~s les observations pr6c6dentes ces &hantillons devraient se rapporter au genre Cylindropodium SAPORTA (1875, p. 265). Des quatre esp&es propos6es par de Saporta et appartenant au genre Cylindropodium seules trois semblent &re retenues - - nous avons montr6 l'appartenance de Cylindropodium rollandi au genre Bucklandia. I1 s'agit de :

Cylindropodium liasinum (SCHIMVER) SAVORTA du Lias infdrieur des environs de Lun6ville ; - - Cylindropodium gracile (POMEL) SAPORTA (localit6 et age inconnus) ; - - Cylindropodium deshayesi SAVORTA (localitd et age impr&is).

Pour Seward (1917, p. 368) les esp&es appartenant ~ ce genre seraient des formes typiques du Cycadeoidea BUCKLAND. L'absence d'organes reproducteurs est un obstacle fi une telle affir- mation. Nous remarquerons, d'apr~s les figures correspondant fi ces trois esp&es (Tome II, pl. CXIX, de Saporta) qu'il s'agit d'&hantillons fragmentaires. De plus, les observations de de Saporta sont bas6es sur un petit hombre de bases de p&ioles et << l'absence probable d'6cailles gemmaires >> demeure purement hypoth&ique.

L'observation des deux &hantillons r&olt& dans le Callovien des environs de Poitiers, quoique de plus grandes dimensions, nous incite ~t une extreme prudence. Aussi d&ignerons- nous provisoirement nos &hantillons par l'appel]ation Cylindropodium (?) sp.

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- - 6 1 - -

D) CONIFERALES :

Brachyphyllum desnoyersii (BRONGNIART) DE SAPORTA

I1 s'agit d'empreintes d'axes de 1 cm de large en moyenne et recouverts d'dcussons foliaires rhomboidaux dispos6s en ordre spiralS. De cette esp~ce M.W. Kendall (1948) a donnd une &ude pr&ise de la morphologie des axes et des structures 6pidermiques et Y. Lemoigne (1968) a d6crit la structure anatomique du bois secondaire.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE ET Gt~OGRAPHIQUE DE L'ESP]ECE :

Pr6sente dans les gisements de Poitiers, cette esphce est abondamment reprdsentde clans les calcaires calloviens d'Etrochey.

Araucarites pictaviensis nov. sp.

(text.-fig. 5-6, pl. 11, fig. 5-7, pl. 12, fig. 1)

? 1870 :Araucaria pictaviensis SAPORTA, Le Touze de Longuemar, p. 491 (nomen nudum). ? t875 : Bolbopodium pictaviense SAPORTA, p. 258, pl. 118, fig. 2.

DESCRIPTION :

I1 s'agit d 'un moulage de la partie externe d'un c6ne +ainsi que d'une portion de la partie interne de ce dernier (l'6chantillon ~tait fragmentaire settles les parties internes basales et sore-

B ~ - - ~

~ .': Fig.~ Araucarites pictaviens!s,

.,1,.cm

Fig.~ Araucarites pictaviensis

Fi 9. 5. - - Reconstitution sch4matique du c6ne de Araucarites pictaviensis nov. sp. avec position des ~cailles fertiles le long de l'axe central

Fig. 6. - - Ecaille fertile de A. pictaviensis vue de sa face sup~rieure. Des coupes pratiqu4es en A, B, C, r4v~lent que la soudure bract4e-4caille fertile

est presque totale sur toute la longueur de l'4caille

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- - 6 2

mitales du c6ne ont pu 4tre 4tudi6es). De grande dimension, 11 cm de long par 7 cm dans sa plus grande largeur, il est de forme g4n6rale ovoide. Les ~cailles, dont l'extr6mit6 sup~rieure est visible en empreinte (10 mm de large X 4 mm de haut) sont disposdes en ordre spiral4 et &roitement imbriquEes. Chaque 4caille forme avec l'axe central un angle variable (voir fig. 5) ;

la base du c6ne (pl. 11, fig. 7) elles forment avec l'axe un angle voisin de 180 ~ et sont donc sensiblement parallhles ?~ 1'axe. Puis au fur et ~ mesure que l'on se rapproche de la partie m~diane du c6ne cet angle diminue pour devenir voisin de 90 ~ Ensuite, en allant vers le sommet du c6ne (pl. 12, fig. 1), les ~cailles forment un angle qui diminue en se rapprochant de 0 ~ La lon- gueur de chaque 4caille varie entre 2,5 et 3 cm, la largeur au sommet de l'4caille entre 0,8 et 1,5 cm. Sur sa face sup&ieure chaque 6caille porte un ovule - - ou une graine - - de 1,2 X 0,35 cm. Cet ovule occupe sur l'dcaille fertile une position trhs superficielle et devrait ~tre recouvert par un (ou plusieurs ?) t6gument mince facilement d6truit lors de la fossilisation (pl. 11, fig. 5). Chaque 4caille fertile est presque totalement soud6e ~ la bract~e et seule la partie terminale de chaque 6caille est libre et termin4e par un court apicule (fig. 6 et pl. 11, fig. 6).

DIscussIONS :

Le tableau ci-contre rassemble les caract6res descriptifs de diff&entes esphces m&ozoiques rapport~es au genre Araucarites et permet de les comparer. Ii est apparent que la nouvelle esphce diff6re de la plupart des esp~ces d4j~ d~crites. L'esphce la plus proche est Araucarites bindrabu- nensis VISHNU-MITTRE dont elle se distingue toutefois par deux caract6res : la dimension du c6ne de Araucarites pictaviensis est plus 41ev~e que celle du c6ne de A. bindrabunensis; l'4caille ovulifhre de A. bindrabunensis est attachSe ~ la face adaxiale de la bract~e uniquement dans sa partie m6diane.

Compar4e avec les esphces appartenant au genre Araucaria JuSSIEU c'est avec Araucaria mirabilis (SeEGAZZINI) CALDER que notre esp6ce se rapproche le plus. M.G. Calder souligne un fait que nous retrouvons sur l'~chantillon de Poitiers : l'absence d'appendice terminal sur la bract6e de chaque ~caille fertile. Ceci est ?t rapprocher d'observations analogues faites sur les c6nes d'araucariac6es actuelles et notamment sur ceux d'Araucaria angusti/olia. On constate, qu'~ la maturit4 des c6nes, les appendices terminaux des bract~es tombent.

Araucaria mirabilis (SPEGAZZmI) CALDER se distingue de notre esp~ce par le faible dSvelop- pement en longueur des ~cailles. L'dcaille fertile de l'esphce de Patagonie pr~sente ~galement un autre caract6re de distinction avec notre esp6ce poitevine : bract6e et 8caille fertile sont soud~es sur les 2/3 de leur longueur (la soudure est presque complhte pour l'4chantillon de Poitiers). Compar~e aux esp~ces d'Araucariac4es actuelles c'est avec celles de la section Columbea que notre esphce se rapproche le plus. Selon M.H. Wilde et A.J. Eames (1952) deux esphces appar- tiennent ~ cette section :

A. araucana (MOLINA) KOCH; - - A . angusti/olia (BERTOLONI) KUNTZE.

C'est avec A. angustifolia que A. pictaviensis prdsente le plus d'affinit6s. Cependant deux remarques sont ~ faire. Tout d'abord le fait que chez les esp~ces appartenant ?~ la section Columbea les bract~es sont caract~risdes par l'absence d'ailes alors que sur notre dchantillon les ailes sont peu d~velopp~es mais pr6sentes. Ensuite on peut noter l'absence de rameaux st6riles permettant de justifier notre rapprochement avec les Araucariac~es actuelles.

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- - 63 - -

A quel type d'axes feuill~s fossiles peut-on rapprocher le c6ne de Poitiers ? Les rameaux feuillds de Conif~res trouvds dans les gisements calloviens de la rfigion de Poitiers sont rares : seuls quelques rameaux @ars ont pu &re rapport4s ?t Brachyphyllum desnoyersii (BRONGN) SAPowrA. Le faible diam~tre des rameaux rdcolt~s (1 crn en moyenne) est un obstacle ~ leur rapprochement avec le c6ne fossile. Cependant des empreintes de pdridermes d'arbres de grande dimension (1 ~ 2 m de diam~tre) et vraisemblablement attribuables ~ des Conif~res, ont dtd rdcol- tdes dans les divers gisements *. I1 serait donc tentant d'attribuer ce c6ne ~ B. desnoyersii. Y. Lemoigne (1968) a montrd les caract~res d'affinitds araucariennes du bois secondaire de cette esp~ce.

Noms d'esp6ces

~ / Longueur (era)

] Largeur maxi- [male (era)

Y~

ea

~r~

microphylla

3,5 (•

charcog bindrabunensis

7,5

4,4

" nig~niensis m i n i m u s I baqueroensis faisani

3,5 (•

Longueur (c~a) 1,5

,~ Largeur an niveau des 1 ailes (era)

Lonom~em de s 0,3 (• terminal (era)

Nombre d'o- 1 yules (ou graines) et renvers~ type

Dimension de l'ov'ule (em) 0 8 x 0,4

Longueur de |'apex de l'& 0,25 caitle (cm)

Age g6ologique Kimm~ridgien sup.

Localit~ Jura m6ridio- hal (France5

phillipsi

7*

2,5 3 (•

2 1,5

0,8 1,5 - 2

0,5 (• 0 j

1 1 ou 2

? ?

? I xO,5

? 0,20

Rh~tien Jurassique moyen

Scoresby Yorkshire Sound Angleterre

Groenland

1,8 1,3

0,9 2,5

0,3 (• 0,5 (•

1 1

renvers~ renvers6

1,3 x 0,35 0,6 x 0,3

0,6 - 0,7 ?

Jurassique moyen

Jarassique rnoyen

Rajmahal Hills lnde

R~mahal Hills Inde

0.7 (•

0,8

0,3

1

renvers~

0,50 x 0,25

0,30 (-+)

Cr6tac6 inL

Santa Cruz Argentine

2 - 3

2 (-*)

0,3

1

reavers6

0,15 x 0,50

(•

Crdtac~ infi

Santa Cruz l Argentine

1,2

1,1

0,3

i

renvers6

0,8 x 0,4

?

Kimm6ridgien sup.

Jura m6ridio nal (France]

* D'apr~s T.M. HARRIS (communication personnene).

Tabl. t. - - Representation des caract~res de diff~rentes esp&es appartenant au genre Araucarites

pictaviensls

11

2,5 (•

1 (-+5

?

1

?

1,2 x 0,35

0,20

Callovien

Poitou (France)

Les affinit~s araucariennes du c6ne fossile et de B. desnoyersii, le fait qu'ils soient associds dans les lits fossilif~res, sugg~rent qu'ils appartiennent vraisemblablement au m~me vSg&al fossile. Un fait peut sembler contradictoire avec cette affinit~ araucarienne : la forme des ficailles foliaires de B. desnoyersii. Cependant Brachyphyllum mamillare, dont les affinit~s araucariennes sont certaines, ne pr~sente-t-elle pas des ~cailles foliaires morphologiquement diff~rentes de cetles des araucariac~s actuelles !

" M . G . C a l d e r , c lans u n e n o t e r e l a t i v e g l a f l o re d u Jurassique sup6rieur de Patagonie , siqnale la pr4sence de troncs s u p p o s e s g affinit6s araucariennes de 100 m d e l o n g e t 3 ,26 m de diam~tre. Ceci traduit s e l o n l a p r o p r e express ion de Calder le << gigantisme >> de la f lore de cette ~ p o q u e . E n fa i t n o u s p e n s o n s q u e le m o t << gigant isme >> n'est pas appropri4 et qu'il faut se faire/~ l ' id~e d ' u n e flore arborescente g Conif4rales bien d 6 v e l o p p 4 e s a u Jurassique s u p ~ r i e u r .

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h 6 4 - -

3 . - - Les c a r a c t ~ r i s t i q u e s d e la f l o r e

L'un des traits les plus remarquables de la flore poitevine, du moins dans l'6tat actuel de nos recherches, semble r6sider dans le fait qu'il s'agit d'une flore essentiellement compos6e de formes arborescentes ou semi-arborescentes. Les Cycadophytes sont pr6dominants par rapport aux autres ~lSments de la flore : elle pourrait 8tre d~nomm6e flore ~t Cycadophytes. Nous avons constat6 par contre, l'absence de pt~ridophytes et de gynkyophytes pourtant bien repr6sent6es dans d'autres pal~oflores europ~ennes de mSme ~ge. Par rapport ?~ l'~tude du comte de Saporta, seul le genre Williamsonia n'a pas dt~ retrouv6 dans les divers gisements. De Saporta en d6crit une seule esp~ce, Williamsonia pictaviensis SAP., qui d'apr~s l'auteur, proviendrait des environs de Poitiers. I1 n'est pas exclu que cette esp~ce ne soit en r~alit~ que des testes partiels d'axes feuill6s de cycadophytes ; cependant cela reste ~t ddmontrer.

Deux nouveaux genres ont ~t6 r~colt~s pour la premiere lois dans cette pal~oflore : Ptilo- phyllum et Araucarites. Le premier est int~ressant car peu d'auteurs l'ont signal~ dans la flore jurassique de France. Le second est original dans cette flore h Cycadophytes.

RAPPORTS DE LA FLORE DE POITIERS ET DE DIVERSES FLORES DE MI~ME AGE :

1) Rapports avec les flores mddiojurassiques de France :

Parmi les flores calloviennes cit6es dans la litt6rature deux semblent avoir retenu notre attention du fait de leur composition floristique : ces flores (Etrochey, C6te d'Or et Crenay, Haute-Marne) ont des affinit~s entre elles et avec la pal6oflore de Poitiers. Avec la flore de Poitiers les flores de Crenay et Etrochey ont de nombreux genres et esp~ces communs : Loma- topteris rnoretiana (Etrochey-Crenay), Otozamites pterophylloides (Etrochey), Ptilophyllum (Crenay), Brachyphyllum desnoyersii (Etrochey), Brachyphyllum nepos * (Crenay). I1 est ~ noter que ces trois flores sont caract6ris~es par l'absence de pt6ridophytes et la pr6pond6rance marqu6e des cycadophytes.

2) Rapports avec d'autres palSo/lores mondiales de mdme dge :

Les flores du Jurassique moyen d'URSS (Delle 1962, Vakhrameev 1964) (flores d'Azer- ba'idjan, Dagesthan, G6orgie, Tkvartcheli) se distinguent de celle du Poitou par la presence d'~quis~tales (abondants dans la flore de Tkvartcheli), de filicales (nombreuses dans la flore de !'Azerbaidjan), et de quelques ginkyoales communes dans les quatre flores. Elles se rappro- chent de celle du Poitou par la prSsence de quelques repr6sentants des cycadophytes - - genre Ptilophyllum en particulier - - et de conif6rales (notamment dans la flore de Tkvartcheli).

La flore de Poitiers semble s'61oigner de la flore de l'Inde (Nipania, Rajmahal series, Vishnu Mittre 1959) par le fait que cette derni~re est caract6ris6e par l'abondance de foug~res, coni- f~res et pentoxy16es. Les bennettitales sont faiblement repr6sent~es dans cette flore.

La flore du Jurassique moyen de Sardaigne (Krasser 1912, Edwards 1929) par la prSsence d'6quis&ales, filicales, caytoniales et ginkyoales se distingue fondamentalement de celle du Poitou. N~anmoins, la pr6sence des genres Otozamites et Ptilophyllum pour les bennettitales, Brachyphyllum et Araucarites pour les conif~rales sugg~rent des affinit6s entre ces deux flores.

* Brachyphytlum nepos est souvent difficile ~ distinguer de B. desnoyersii (voir g ce propos le travail de M. W . Kendall, 1947).

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m 6 5 m

La flore d'Oaxaca (Mixteca Alta, Mexique)serait d'aprhs T. Delevoryas et R.E. Gould (1971) d'fige m4diojurassique. Elle est affine de celle du Poitou par l'abondance de bennettitales repr4sent4es par des feuillages du genre Otozamites.

IV. C O N S I D E R A T I O N S P A L E O G E O G R A P H I Q U E S ,

P A L E O E C O L O G I Q U E S E T S E D I M E N T A I R E S

Le calcaire blanc s'est ddposd sur une plateforme en eaux peu profondes, le plus souvent en milieu calme ou tr6s mod&4ment agit4. En effet, il n'est pas rare de trouver des couples de valves de lamellibranches (Astarte, Trigonia), la face externe tournde vers le haut, ouvertes, mais rest~es jointives au niveau de la r4gion dorsale ou des crochets, ce qui exclut le remaniement. Le trhs bel &at de fossilisation des grandes frondes de bennettitales, avec leur folioles r4guli~rement ins6r4es sur l'axe, la raret4 des folioles isol4es dans les niveaux fossilif6res s'inscrivent en faveur d'une telle interpr&ation. I1 faut souligner aussi la parfaite conservation des moulages d'axes de cycadophytes ainsi que celle des p&idermes de conif&ophytes. Pourtant, ces tissus de rev&e- ment, les premiers a subir les agressions du milieu ext&ieur, sont, le plus souvent, d&ruits au cours d'un transport ou pendant la fossilisation. Cela suppose donc un enfouissement rapide et une origine proche pour ces v4g&aux. Pour l'un de nous (E.C.), I'explication de la pr4sence des tr6s nombreuses empreintes v4g&ales dans le Callovien m~dian du seuil du Poitou paralt devoir &re recherch4e dans l'existence possible de petites tles plutht que dans la grande proximit4 d'un rivage important soit vers l'Ouest en direction du Massif vendden, soit vers l'Est (Massif central). On peut penser qu'une meilleure connaissance de la biologie des Crocodiliens, dont les restes fr4quents sont parfois associds aux v4g4taux dans les s4diments, apportera des arguments nouveaux.

La s4dimentation, rdguli6re, relativement abondante, a cependant 4t~ troubIde vers la fin du d~p6t. Des mouvements ~pirog6niques du fond marin sont sugg&& par l'existence de surfaces taraud&s successives qui sont des surfaces d'omission et aussi pax" le caract~re tr~s condens4 de la sddimentation qui pr&~de l'importante lacune du Callovien sup~rieur. La faible dpaisseur du s~diment sdparant les surfaces us6es fait penser fi des mouvements oscillants dont la r4sultante positive s'est traduite finalement par une lacune. Notons que ce r~gime d'instabilit~ tectonique qui a d~butd au sommet du Catlovien moyen a dfi se poursuivre dans le secteur &udid pendant I'Oxfordien inf~rieur et moyen.

Malgr4 l'absence de cuticule sur les v~g4taux r&olt~s, on peut supposer que la presence de l'association Otozamites-Ptilophyllum, qui caract~rise des empreintes v4g&ales fi cuticule relati- vement ~paisse et des appareils stomatiques cach& sur la face inf~rieure des folioles, est l'indice probable d'un climat chaud ,sec et assez fortement ensoleil1~.

V. C O N C L U S I O N S G E N E R A L E S

Les calcaires blancs, assez purs, contenant des C4phalopodes mais jamais de constructions r4cifales, se sont d4posds dans une aire de transition entre deux provinces s4dimentaires et fauni- ques aux caract6res tr~s tranch6s : celle du haut fond vendden ~ l'Ouest et celle de la bordure du Massif central, marqude par les influences coralliennes.

Page 24: Étude biostratigraphique et paléobotanique des gisements de calcaire blanc callovien au nord de poitiers

- - 6 6 - -

Sur le plan stratigraphique, l'absence de la totalit~ du sous-4tage sup&ieur du Callovien dans la pattie m6diane du seuil du Poitou constitue un r6sultat un peu inattendu, compte tenu de l'@aisseur de l'4tage, forte pour cette r4gion de seuil (40 m environ) et de la proximit~ des d@6ts du Callovien sup6rieur, bien individualis6s et assez complets malgr4 leur caract~re tr~s condensG sur la bordure orientale du Massif vend6en.

Sur le plan pal6obotanique, nous noterons qu'en remontant la s~rie caUovienne on ne constate pas de changements importants clans la composition floristique, ce qui semble confirmer un des traits les plus caract4ristiques de la flore jurassique : sa stabilit6 et son uniformit~ dans le temps. I1 semblerait qu'~ l 'Ouest du Massif central se soit d6velopp~e au Callovien une v6g~- tation essentiellement compos@ de Cycadophytes et de Conif4rophytes.

R E F E R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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I N D E X DES GENRES ET ESPECES CITES

Seuls ont ~t~ r~pertoriCs les noms de 9enres ou d'espr concernant l'~tude pal~obotanique.

aeuti[olium vat maximum 57 acuti[otium vat minor 57 ambigua 54 angus'ti[olia 62 Araucaria 61, 62 araucana 62 Araucarites 62, 64

baqueroensis 63 balduirti 54 bindrabunensis 62, 63 Bolbopodium 53, 61 Brachyphgllum 53, 61, 63, 64 brauniana 54 brongniartii 56, 58, 59 Bucklandia 53, 59, 60 burg~ndiaca 54

caucasinum 57 charcoti 63 cirinica 54 Cycadeoidea 60 Cycaclophytites 58 Cycadopteris 54 Cglindropodium 53, 58, 60

deshayesi 60 desnogersii 54, 61, 63

[alsani 63 Fittonia 53, 58, 59, 60

gracile 60 graphicus 55, 56

icaunensis 53, 55 insignis 53, 58, 59, 60

Page 27: Étude biostratigraphique et paléobotanique des gisements de calcaire blanc callovien au nord de poitiers

jurensis 53, 54

liasina 54 liasinum 60 Lomatopteris 53, 54, 64

mamiUare 63 microphylla 63 minima 54 minimus 63 mirabilis 62 moretiana 53, 54, 64

nepos 64 nipaniensis 63

Otozamites 53, 55, 56, 64

6 9 m

Pachypteris 54 pectinoides 57 phillipsi 63 pictaviense 53, 61 pictaviensis 54, 61, 62, 63, 64 pteroph!tlloides 55, 56, 58, 64 PtilophgUum 53, 55, 56, 57, 64

rigauxi 58, 59 rollandi 53, 58, 60

Tyrmia 58

WiUiamsonia 53, 64

Zamites 57

Page 28: Étude biostratigraphique et paléobotanique des gisements de calcaire blanc callovien au nord de poitiers

P L A N C H E 11

Fig. 1 - Otozamites pterophylloides (BRONGNIART) SAPORTA, face sup6rieure

d'une fronde nettement p6tiol6e . . . . . . . . . . . . . . .

Fig. 2 - Otozamites pterophylloides (BRONGNIART) SAPORTA, face inf6rieure

de la m~me fronde. Le rachis est visible sur toute la longueur de la fronde.

Fig. 3 - Ptilophyllum sp., face sup6rieure de la fronde. On peut noter que les fo-

lioles sont, le plus souvent, serr6es [es unes contre les autres . . . . . .

Fig. 4 - Ptilophyllum sp., portion grossie de la partie m6diane de la fronde de la

figure 3 au niveau de l'insertion des folioles . . . . . . . . . . .

Fig. 5 --Araucarites pictaviensis nov. sp., paratype; trois 6cailles groupies; sur la face

supdrieure de chacune d'elle on peut noter l'empreinte de l'ovulc . . . . .

Fig. 6 - Araucarites pictaviensis nov. sp., paratype; ~caille fertileincompl~te;re-

marquer la pr6sence d 'un court apicule h la partie sup6rieure de l'6-

caille ovulif~re . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fig. 7 -

Fig . 8 -

Araucarites pictaviensis nov. sp., holotype; une cassure accidentelle de

l'6chantillon lors de sa r6colte, a mis en 6vidence la partie basale du c6ne.

On distingue nettement, au centre, l'axe du c6ne et de part et d'autre les

6cailles fertiles dispos6es en ordre spiral6 et sensiblement parall~les ~ l 'axe..

Otozamites pterophylloides (BRONGNIART) SAPORTA, folioles grossies

au niveau de leur insertion sur le rachis et montrant leur nervatJon.

55

55

56

56

61

61

61

55

Tous les ~chantillons de la Collection G. Radureau sauf ceux des figures 1 et 2 (Collection du Laboratoire de G~ologie, Universit6 de Poitiers).

Sauf indication contraire, les 6chantillons de plantes fossiles ont 6t6 photo-

graphi6s grandeur naturelle. Les photographies 1-2-7 de la planche 11 et

1-7 de la planche 12 ont 6t~ r6alis6es par J. Bichet, toutes les autres par

G. Barale.

Page 29: Étude biostratigraphique et paléobotanique des gisements de calcaire blanc callovien au nord de poitiers

G6obios

N ~ 7 -Fasc. 1 G. Barale,

PI. 11 E. Cariou et G. Radure m

Page 30: Étude biostratigraphique et paléobotanique des gisements de calcaire blanc callovien au nord de poitiers

P L A N C H E 12

Fig. 1 - Araucarites pictaviensis nov. sp., paratype; empreinte de la surface externe

du cOne ainsi que restes des 6cailles de sa partie supOrieure. On peut

remarquer les empreintes de la pattie terminale de chaque 6caille ainsi que leur disposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fig. 2 - Bucklandia insignis (SAPORTA) nov. comb., axe en forme de cOne

compos6 d'Ocailles et de bases de pOtiole. Chaque 6caille prOsente un

renflement basal au niveau de son insertion sur l'axe ainsi qu'une cr6te

dorsale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fig. 3 -Bucklandia insignis (SAPORTA), rameau semblant se diviser, dans sa partie

terminale, par ramification latOrale; noter la dOgOnerescence des bases

d'Ocailles ~ la partie infOrieure du rameau . . . . . . . . . . . .

Fig. 4 - Bucklandia insignis (SAPORTA), extrOmit6 de rameau composOe d'~aflles

et de bases de pOtioles de frondes. Les ~cailles se d~tachent de l'axe pros

de leur base et les cicatrices foliaires ont l'allure d'Ocussons en forme de

Iosange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fig. 5 - B u e k l a n d i a insignis (SAPORTA), rameau cylindrique dont la partie

supdrieure est form~e de bases de p~tiole et d'Ocailles fi contours nets. La

partie infdrieure de l'Ochantillon (C) montre qu'il y a eu une d~g~nO- rescence in,gale des ~cailles et des bases de pOtiole . . . . . . . . .

Fig. 6 - Bucklandia insignis (SAPORTA), empreinte de rameau dont la partie ba-

sale montre, par disparition du manchon du une zone particu-

li~re (mddullaire ? ) fortune de crdtes et sillons longitudinaux . . . . . .

Fig. 7 - Cylindropodium ( ? ) sp., rameau cylindrique form6 uniquement de bases

de p~tiole. Sur le pourtour de ces bases de p~tiole on peut noter la trace

des faisceaux vasculaires pOtiolaires . . . . . . . . . . . . . .

61

58

58

58

58

58

60

Tous les ~chantillons de la Collection G. Radureau sauf celui de la figure

7(Collection du Laboratoire de GOologie, Universit6 de Poitiers).

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G6obios N ~ 7 -Fasc. 1

Pl. 12 G. Barale, E. Cariou et G. Radureau

4

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rl m

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5