ETUDE DE LA POTENTIALITE ECOLOGIQUE DU MALVAN

ETUDE DE LA POTENTIALITE ECOLOGIQUE

DU MALVAN

Septembre 2015

Libellé de la mission : Etude de la potentialité écologique du Malvan

Maître d’ouvrage : Métropole Nice Côte d’Azur

Etude réalisée avec le concours financier de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse

Rédacteur(s) : Alexandra Niel

Vérificateur : Christophe Garrone

Crédit photo : Maison Régionale de l’Eau

Date de rendu : 21 septembre 2015

SOMMAIRE

1. Contexte de l’étude ........................................................................................................ 5

2. Caractérisation du Malvan .............................................................................................. 6

2.1. Connaissance générale ........................................................................................... 6

2.2. Géologie .................................................................................................................. 9

2.3. Contexte règlementaire ..........................................................................................10

2.4. Usages de l’eau .....................................................................................................11

2.5. Hydrologie ..............................................................................................................11

2.6. Qualité de l’eau ......................................................................................................13

3. Reconnaissance hydromorphologique ...........................................................................15

4. Caractérisation du peuplement piscicole .......................................................................22

4.1. Données bibliographiques ......................................................................................22

4.2. Inventaires piscicoles 2015 ....................................................................................23

4.2.1. Méthodologie ..................................................................................................23

4.2.2. Résultats .........................................................................................................24

4.2.2.1. Station 1 : à St Paul au niveau du lieu-dit « la Tuilière » ...........................24

► Conditions de pêche .......................................................................................24

► Analyse globale ...............................................................................................25

4.2.2.2. Station 2 : à Cagnes-sur-Mer, au niveau du passage à gué de St Jean ...25

► Conditions de pêche .......................................................................................26

► Analyse globale ...............................................................................................26

► Analyse par espèce .........................................................................................27

Les anguilles .....................................................................................................27

Les barbeaux méridionaux ..............................................................................28

5. Diagnostic et propositions .............................................................................................30

Etude du potentiel écologique du Malvan Septembre 2015

Maison Régionale de l’Eau Page 4 sur 31

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Carte 1 : Bassin versant Cagne / Malvan .............................................................................. 6

Carte 2 : Localisation de la zone d’étude ............................................................................... 8

Carte 3 : Géologie du bassin versant du Malvan ................................................................... 9

Carte 4 : Découpage par tronçon du Malvan ........................................................................15

Carte 5 : localisation des zones d’assecs le 15 juin 2015 .....................................................21

Carte 6 : Localisation de la station de pêche 1 .....................................................................24

Carte 7 : localisation de la station de pêche 2 ......................................................................26

Tableau 1 : caractéristiques piscicoles de la station 2 ..........................................................26

Figure 1 : histogramme des tailles des 90 anguilles capturées à la station gué de St Jean ..27

Figure 2 : histogramme des tailles des 72 barbeaux méridionaux capturés à la station gué de St Jean .................................................................................................................................28



1. CONTEXTE DE L’ETUDE

Le Malvan étant un affluent de la Cagne, le travail requis est réalisé dans le cadre de l’étude

de restauration de la continuité écologique sur le bassin versant de la Cagne. Cette

approche conjointe permettra à l’étude de potentialité écologique d’alimenter le volet Malvan

de l’étude continuité Cagne.

Dans le cadre de l’application de l’arrêté d’autorisation de rejet de la station d’épuration de

Vence, une étude de la potentialité écologique du Malvan, affluent de la Cagne est rendue

nécessaire.

Le présent document répond à la nécessité de caractériser ce cours d’eau sur le plan des

habitats aquatiques et de leur attractivité pour les espèces piscicoles présentes avant mise

en service de la nouvelle station d’épuration. Il permettra aussi d’identifier les zones à enjeux

et les zones nodales pour chaque espèce, ainsi que les éventuels obstacles portant atteintes

aux fonctionnalités qu’offre le cours d’eau. L’étude permet une photographie de la situation

actuelle afin de suivre l’évolution de la qualité des milieux une fois la nouvelle station

d’épuration opérationnelle.



2. CARACTERISATION DU MALVAN

2.1. Connaissance générale

Le Malvan est un petit cours d’eau côtier des Alpes Maritimes (06). C’est le principal affluent

de la Cagne, qu’il rejoint à Cagnes-sur-Mer seulement 500 mètres avant son embouchure,

après avoir traversé les communes de Vence, La Colle sur Loup, Saint Paul de Vence et

Cagnes-sur-Mer.

Carte 1 : Bassin versant Cagne / Malvan



Long de 16 km, le Malvan draine un bassin versant d’environ 25 km2. Il prend sa source sur

les pentes Est du Puy de Tourettes à Vence. Sa pente moyenne est de 59 ‰. Son principal

affluent est le Défoussat. La vallée du Malvan est affectée par une faille où des infiltrations

se produisent.

Le bassin versant du Malvan est situé en territoire urbain et périurbain. La partie amont du

bassin est soumise à des assecs fréquents et prolongés. Des sous-écoulements importants

sont observés en période de basses eaux sur l’ensemble du linéaire en amont de Cagnes-

sur-Mer. Le débit du Malvan, en aval immédiat de la station d’épuration de Vence, est

constitué pour l’essentiel du rejet de la station d’épuration. De nombreux prélèvements

domestiques non déclarés sont installés dans la nappe alluviale de la vallée. La partie

terminale du Malvan est fortement anthropisée, son lit est totalement canalisé sur un linéaire

d’environ 800 mètres et couvert sur une portion réduite dans la traversée de Cagnes-sur-

Mer.

Plusieurs communes occupent les versants du Malvan, les deux plus importantes en termes

de population sont Cagnes-sur-Mer et Vence, elles font partie de la Métropole Nice Côte

d’Azur. Saint-Paul-de-Vence et La Colle-sur-Loup, situées en rive droite, appartiennent à la

Communauté d’Agglomération Sophia-Antipolis.

Depuis octobre 2013, le Syndicat intercommunal du bassin de la Cagne (SIBC) concourt à la

gestion équilibrée et durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques de la Cagne

et du Malvan. Sa mise en place récente s’inscrit notamment dans le contexte des assecs

répétés conjugués aux inondations sur le bassin versant observés tout au long des années

2000.



Carte 2 : Localisation de la zone d’étude



2.2. Géologie

Le Malvan prend sa source sur des calcaires jurassiques karstiques sous la commune de

Vence. Ce secteur connaît plusieurs zones d’infiltration et de résurgences encore mal

identifiées et dont l’influence sur le débit d’étiage reste à préciser. Il traverse ensuite des

reliefs calcaires en amont. Le vallon de Malvan sépare les dépôts pliocènes (conglomérats et

marnes) sur sa rive gauche des épandages miocènes en rive droite. Le fond de vallon est

rempli par des alluvions récentes remaniant largement les dépôts pliocènes. Les poudingues

pliocènes peuvent renfermer des nappes localisées assez productives. La vallée du Malvan

est affectée par une faille normale.1

Carte 3 : Géologie du bassin versant du Malvan

1 Source : « constitution d’un référentiel de connaissance de la ressource en eau-hydrologie des aquifères plio-

quartenaires de la basse vallée du Var – Y. Guglielmi » cité dans Etude de la qualité des milieux récepteurs des

ouvrages d’assainissement de la CANCA, 2008



2.3. Contexte règlementaire

En 2009, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), en

application de la Directive Cadre Européenne sur l’eau, a classé la masse d’eau le Malvan

(FRDR11179) en état écologique moyen et l’a identifié comme secteur prioritaire pour :

- La restauration physique du cours d’eau et la restauration de la continuité biologique ;

- La lutte contre les pollutions domestiques.

L’état des lieux du projet de SDAGE 2016-2021 cible à nouveau l’altération de la continuité

biologique et la morphologie comme pressions à l’origine d’un risque de non atteinte des

objectifs environnementaux en 2021 pour cette masse d’eau fortement modifiée (MEFM).

Le Malvan n’est pas concerné par la révision du classement des cours d’eau introduit par

l’article L214-17 du code de l’environnement. Ce classement vise à la fois la préservation de

la continuité écologique sur des cours d’eau à valeur patrimoniale reconnue, et la réduction

de l’impact des obstacles existants notamment dans les cours d’eau dégradés. Les deux

seuils situés à l’amont immédiat de la confluence Malvan / Cagne ne sont, en effet, pas

classés comme prioritaires pour être effacés ou aménagés dans un délai de 5 ans, même

s’ils sont cités dans le Référentiel des Obstacles à l’Ecoulement (ROE).

Nom Type Taille Code masse

d’eau associée

Statut Nom

masse d’eau

Proposition de

classement

Motif de classement

en liste 1

Le Malvan

rivière Très petit

FRDR11179 MEFM Ruisseau le Malvan

aucun aucun

Dans le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des

ressources piscicoles des Alpes Maritimes (PDPG06) de 2007, le Malvan est classé en

deuxième catégorie piscicole. Il est en contexte intermédiaire. Le peuplement en place est

constitué de barbeaux méridionaux, de chevesnes, de blageons et d’anguilles. Ce contexte

est dégradé. La principale perturbation est le manque d'eau induit par des infiltrations. On

observe un assèchement naturel dans la partie amont du Malvan. Le cours d’eau connaît un

étiage prononcé accentué par les nombreux prélèvements pour l’irrigation. Plus en aval, le

Malvan est entièrement canalisé et bétonné dans la traversée de Cagnes-sur-Mer, le PDPG

de 2007 évoque alors un milieu constituant « un véritable exutoire des fosses septiques, des

stations d'épuration et du lessivage des routes ». La chenalisation, le manque d'entretien des

berges et les rejets diffus amplifient l'uniformisation de l'habitat et l'eutrophisation.



2.4. Usages de l’eau

Le bassin versant du Malvan est principalement un territoire urbain et périurbain. Plus on

s’approche du littoral, plus il subit une pression humaine forte, à l’exception des couloirs

d’écoulement très pentus de la partie amont du Malvan. Anciennes terres de cultures

progressivement occupées par un tissu résidentiel le long des voies de circulation et sur les

sommets des versants, les abords du Malvan voit le développement d’une strate

arborescente de jardins d’agréments. Les eaux du Malvan sont ainsi utilisées par des

captages privés destinés à l’arrosage et pour l’irrigation des quelques cultures qui subsistent.

Le Malvan est également le milieu récepteur des effluents de l’une des deux stations

d’épuration de Vence. La commune de Vence traite ses eaux usées sur deux ouvrages

d’épuration vétustes construits en 1978 et 1984 situés respectivement dans les quartiers de

Vosgelade et de Malvan. Le Schéma Directeur d’Assainissement Communautaire a

préconisé la construction d’un ouvrage unique de traitement des effluents de Vence d’une

capacité de 30 000 équivalents-habitants sur le site actuel étendu situé au Malvan et la mise

en place de bassins de stockage par temps de pluie, sur chaque site (Malvan et Vosgelade).

Les travaux ont démarré en septembre 2014 et sont prévus sur une durée de 21 mois. Il est

important de noter le rôle de soutien d’étiage de la station (cf 2.5 Hydrologie) amené à être

accentué avec la prochaine mise en service de la station d’épuration sur laquelle sera

raccordé les effluents actuellement traités à Vosgelade.

Notons qu’en amont de la station d’épuration de Vence, le lit du Malvan sert à acheminer un

collecteur d’eaux usées jusqu’au site de traitement.

La pêche se pratique assez peu sur le Malvan, celui-ci souffrant d’une qualité d’eau

«incertaine» et d’assecs sur une grande partie de son cours.

2.5. Hydrologie

Le régime hydrologique du Malvan est de type pluvial méditerranéen, il est alimenté par

des précipitations sous forme de pluie. Il est caractérisé par une double alternance annuelle

de hautes et basses eaux : étiage estival marqué / hautes eaux automnales et étiage

hivernal / hautes eaux printanières. Chacune de ces périodes pouvant être caractérisée par

des valeurs de débits extrêmes en relation notamment avec le climat qui connaît des

précipitations abondantes et brutales à l’automne ainsi qu’une sécheresse sévère en période

estivale.

Aucune station hydrologique n’existe sur le Malvan.

Les tableaux suivants regroupent les différentes valeurs de débits du Malvan validées

par les services du Conseil départemental des Alpes Maritimes :



- En amont du Défoussat :

Fréquence de crue (Q) Débit en m3.s-1

Q10 34,8

Q20 44,3

Q50 56,6

Q100 72,6

- En amont de la confluence avec la Cagne :

En 2007, Hydratec et Asconit Consultant ont réalisé une étude des milieux récepteurs des

ouvrages d’assainissement de la Communauté d’Agglomération de Nice Côte d’Azur

(CANCA). Le Malvan a donc été étudié, étant le milieu récepteur des effluents de la station

d’épuration de Vence Sud. Lors de cette étude, un traçage des eaux a été réalisé ainsi que

quatre campagnes de jaugeage sur le Malvan au début du mois de juillet, à la fin juillet, à la

mi-août et à la fin septembre sur trois stations de suivi :

- en amont de la station d’épuration ;

- en aval immédiat de la station d’épuration ;

- en amont de la confluence avec la Cagne.

En amont de la station d’épuration, le débit n’était pas jaugeable, le débit a été estimé à 0,1

l.s-1. Le jour du traçage, le débit était nul. Cette situation d’un débit allant de quelques litres

par seconde à l’assec est la situation la plus fréquemment observée en l’absence prolongée

de pluies.

A l’aval immédiat de la station d’épuration, le débit du Malvan était uniquement constitué du

rejet de la station d’épuration, qui est variable en fonction des débits entrants à la station

d’épuration, pouvant aller de 5 à 15 l.s-1.

A l’amont immédiat de la confluence avec la Cagne, le débit mesuré était proche du débit

d’exhaure de la station d’épuration.

La nouvelle station doit rentrer en activité fin 2016 en remplacement des deux anciennes

stations d’épuration. A la suite du raccordement des eaux usées de la station d’épuration de

Vosgelade, le soutien d’étiage au niveau du rejet de la future station d’épuration pourrait être

augmenté de 23 l.s-1 en moyenne par temps sec (50 l.s-1 en pointe)2. Ce nouvel

2 ARTELIA, 2015, Etude de restauration de la continuité écologique de la Cagne – Phase 1

Fréquence de crue (Q)

Débit en m3.s-1

Q10 45,5

Q20 59,5

Q50 83,3

Q100 104,9



aménagement pourra donc avoir un impact non négligeable sur les linéaires d’assec du

Malvan qui sera fonction des infiltrations naturelles.

Le traçage du Malvan de 2007 a principalement démontré qu’il existait une

alimentation directe par la rivière de la nappe alluviale et des puits privés situés le

long du Malvan mais que les pertes du Malvan quittent cette nappe pour une

destination inconnue (Loup, mer Méditerranée…).

2.6. Qualité de l’eau

Selon le SDAGE 2010-2015, les caractéristiques du Malvan sont les suivantes :

Masse d’eau Etat écologique Etat chimique

code nom statut état objectif BE état objectif BE

FRDR11179 Ruisseau le Malvan MEN moyen 2021 ? 2015

Plusieurs rejets d’eaux usées dans le Malvan ont clairement été identifiés par les services

techniques des communes amont. Il s’agit de maisons isolées et non raccordées au tout à

l’égout. De même, le lit du Malvan est localement fortement pollué par des déchets déposés

en bord de rivière ou directement dans le lit lorsqu’il s’écoule en bord de route.

Toujours dans le cadre de l’étude des milieux récepteurs des ouvrages d’assainissement de

la CANCA, Asconit et Hydratec ont réalisé en 2007 des analyses hydrobiologiques en amont

et en aval de la station d’épuration de Vence Sud. Ces analyses indiquaient une dégradation

notable de la qualité de la rivière en aval du rejet de la station d’épuration de Vence Sud,

principalement induite par un fort enrichissement en matières phosphorées et azotées ainsi

qu’un apport considérable en micro-organismes. Cet impact de la station d’épuration est

d’autant plus important qu’en période d’étiage, ce sont les rejets de la station d’épuration qui

constituent le débit du cours d’eau

Les analyses physico-chimiques indiquaient également une qualité déjà altérée en amont de

la station d’épuration.

Comme demandé dans l’arrêté d’autorisation de la future station d’épuration de Vence, un

suivi physico-chimique et hydrobiologique est réalisé par la Métropole Nice Côte d’Azur en

lien avec le Conseil départemental des Alpes-Maritimes. Trois stations d’étude sont suivies :

en amont de la station d’épuration de Vence Sud, en aval de la station d’épuration, et au

niveau du Mc Donald de Cagnes-sur-Mer.

En septembre 2014, les résultats des analyses de l’eau indiquaient une qualité physico-

chimique médiocre voire mauvaise selon les paramètres, en aval de la station d’épuration et

notamment pour les matières phosphorées, les matières en suspension, les nutriments, le

bilan en oxygène et les bactéries.



Les résultats étaient meilleurs au niveau du casino, avec une bonne qualité physico-

chimique, mis à part pour Escherichia Coli, qui déclassait la station en qualité moyenne. Ces

résultats montrent ainsi la capacité de résilience du cours d’eau.

En avril 2015, les résultats des analyses de l’eau indiquaient toujours une qualité physico-

chimique médiocre en aval de la station d’épuration ainsi qu’au niveau du Mc Donald.

Cependant, c’est au niveau de la station d’épuration que la qualité est la plus dégradée. On

note la présence de nitrates au niveau du Mc Donald, de sulfates au niveau des trois

stations, surtout en amont de la station d’épuration. On note la présence de matières

phosphorées, de matières en suspension et de bactéries en aval de la station d’épuration et

du Mc Donald.

En 2012 et 2014, le suivi hydrobiologique s’est fait par l’intermédiaire de l’Indice Biologique

Diatomique (IBD) et de l’Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) effectués au niveau de

l’aval immédiat de la station d’épuration de Vence et du casino Terrazur.

En 2012, au niveau de la station d’épuration, la qualité du milieu était mauvaise avec un IBD

de 5,4/20 et une variété taxonomique très pauvre avec seulement 17 taxons présents dont

Sellaphora seminulum, Eolimna minima et Gomphonema parvulum.

Plus en aval, au niveau du casino, le cours d’eau reçoit les apports du Defoussat et

l’influence du rejet de la station d’épuration est amortie. L’IBD est de 15,6/20 avec une

richesse de 32 taxons.

Les IBGN réalisés en 2012, au niveau du casino Terrazur, indiquaient une qualité moyenne

avec une note de 10/20 et une une variété taxonomique de 19.

En 2014, au niveau de la station d’épuration, la note IBD obtenue est de 4 /20, en cohérence

avec le rejet de la station d’épuration, qui est un élément réducteur important de la qualité du

milieu.

Au niveau du casino, la note n’est plus que de 9/20, avec un appauvrissement à 15 de la

variété taxonomique.

En septembre 2014, les IBGN révélaient un état écologique médiocre au niveau du casino

Terrazur tandis qu’en aval immédiat de la station d’épuration l’état écologique est mauvais.

Les peuplements benthiques aux deux stations sont peu diversifiés et indiquent un fort

enrichissement en matières organiques fines. On remarque que le peuplement benthique de

la station située au niveau du casino est un peu plus diversifié, ce qui confirme la capacité de

résilience du cours d’eau.

Le suivi hydrobiologique et de la qualité des eaux sera poursuivi une fois la nouvelle station

d’épuration mise en service afin de caractériser l’évolution de la qualité du milieu récepteur.



3. RECONNAISSANCE HYDROMORPHOLOGIQUE

La reconnaissance a été effectuée le 15 juin 2015 sur la quasi-totalité du linéaire en longeant

le cours d’eau à pied. Cette reconnaissance a été complétée par ARTELIA en juillet

(tronçons 3 et 4) et par la Métropole Nice Côte d’Azur en août (tronçon 2). Les différents

paramètres morphologiques ont été appréhendés à partir d’accès procurant une certaine

visibilité. Quatre tronçons ont été identifiés en fonction de la morphologie du cours d’eau, de

l’occupation des sols aux abords du cours d’eau et des conditions d’habitat et leur attractivité

pour le peuplement piscicole :

- Tronçon 1 : De sa source jusqu’à 200 m en amont du point côte 252 ;

- Tronçon 2 : De 200 m en amont du point côte 252 jusqu’au lieu-dit « la Tuilière » ;

- Tronçon 3 : Du lieu-dit « la Tuilière » au pont de la D436 ;

- Tronçon 4 : Du pont de la D436 au lieu-dit Saint Jean à la confluence avec la Cagne.

Carte 4 : Découpage par tronçon du Malvan



De la source jusqu’à 200 m en amont du point côte 252

Ce secteur n’a pas été reconnu sur sa totalité, du

fait de la difficile accessibilité au cours d’eau à ce

niveau. En effet, cette zone est un site fermé par

des reliefs escarpés, l’étroitesse de la vallée, les

boisements denses des versants, et par la

présence de domaines privés.

Le secteur aval est constitué d’un tronçon naturel

avec un bon fonctionnement hydromorphologique,

l’alternance des faciès, les arbres morts, la

végétation, présentent un lit mineur en bon état.

Les pressions identifiées sont les radiers des 2 ponts de la M2210 et M2210A ainsi que

quelques pompages de particuliers.

De 200 m en amont du point côte 252 au lieu-dit « la Tuilière »

Le Malvan est un vallon profond, il s’élargit

ponctuellement dans le secteur de l’Ara et des

Cayrons. En effet, l’ensemble du linéaire reconnu

est au fond d’une vallée encaissée. Parfois

l’encaissement est moins fort et fait naître des

espaces en creux plus ouverts. En juin 2015, il est

en eau jusqu’au pont de la D2, à partir duquel l’eau

s’infiltre et ce jusqu’à la station d’épuration de

Vence Sud, qui assure ensuite le débit du cours

d’eau. Il subsiste quelques fosses où l’eau stagne.

Il est situé en milieu boisé et naturel avec

cependant quelques habitations à proximité. En

août, le tronçon est davantage touché par des écoulements superficiels intermittents en

amont de la D2 jusqu’au-dessus de la passerelle du GR 653A.

La pente moyenne est importante, les berges sont relativement hautes et pentues. La

largeur moyenne du lit mouillé varie de 1 à 5 m. Le cours d’eau s’écoule en une succession

de cascadettes/vasques/radiers et plats lotiques. Le substrat est principalement composé de

blocs, pierres grossières et pierres fines avec quelques zones de granulats grossiers et

sables. Sur quelques secteurs, l’écoulement se fait uniquement sur de la dalle. On note un

colmatage important des substrats, surtout dans la partie amont de ce linéaire. Il y a

quelques zones où le cours d’eau est incisé comme par exemple au niveau du chantier de la

station d’épuration où le rétrécissement du lit mineur a provoqué une incision du lit jusqu’à la

roche mère accompagnée d’une érosion régressive.

Malgré un environnement relativement sauvage, le cours d’eau est contraint par une

succession de radiers et passages à gué bétonnés plus ou moins déconnectés, plus ou

moins franchissables, limitant la libre circulation des populations piscicoles. Il existe

également quelques infranchissables naturels comme des cascades de moins de 10 m. Ces



infranchissables, qu’ils soient naturels ou maçonnés, conjugués aux écoulements

intermittents, entrainent un fort cloisonnement et une fragmentation des milieux.

Infranchissables naturels ou maçonnés

Sur certains secteurs, le lit du cours est contraint par des murs en pierre, ce qui limite son

espace de divagation. Sur les parties non aménagées, les phénomènes d’érosion sont

localement très importants.

La ripisylve est abondante mais contrainte par l’encaissement du cours d’eau ou par la

proximité du chemin de balade. Par contre, elle joue son rôle dans le bon fonctionnement du

cours d’eau (ombrage, zones refuge,…). Il y a quelques petits vallons affluant avec le

Malvan mais ils n’offrent pas véritablement de zones refuges à cause de la déconnexion des

confluences et des écoulements intermittents.

La partie amont de ce tronçon aurait pu présenter un intérêt pour certaines espèces

piscicoles mais la succession des infranchissables (naturels ou maçonnés) limitent

très fortement la libre circulation pour la plupart des espèces piscicoles et induisent des

retards ou l’impossibilité de migration pour l’anguille. De même, les zones d’assecs, plus en

aval, limitent une bonne partie de l’année l’accès à la partie amont.



Du lieu-dit « la Tuilière » au pont de la D436

L’ensemble de ce tronçon est intermittent. Il est situé en milieu pavillonnaire et subit donc

une certaine pression hydromorphologique. Tout le long de ce linéaire, le cours d’eau est

longé par une petite route en rive droite ou en rive gauche et est traversé par de nombreux

ponts (avec radiers bétonnés) permettant aux riverains d’accéder à leurs habitations.

Le Malvan dans un environnement pavillonnaire

La vallée est plus ouverte et la pente est plus faible, les berges sont moins hautes et moins

pentues. La largeur moyenne du lit mouillé est de 3 m, tandis que la largeur de plein bord est

d’environ 6 m. Le lit du cours d’eau est contraint par l’occupation des sols riverains, ce qui

limite son espace de divagation. En période d’étiage estival, la

lame d’eau a tendance à s’étaler, ce qui entraine globalement

une faible hauteur d’eau moyenne (environ 10 cm), un

réchauffement des eaux et une prolifération algale. De même,

au niveau de la Tuilière, on peut observer l’influence de la

station d’épuration de Vence Sud située plus en amont, par un

recouvrement algale très important : eutrophisation du cours

d’eau.

Algues au niveau du lieu-dit « la Tuilière »

Au milieu du linéaire, l’eau s’infiltre et le cours d’eau est à sec. Les faciès d’écoulement sont

une succession de radiers et plat courants avec quelques fosses d’affouillement et le

substrat est principalement composé de blocs et pierres/galets avec des zones de graviers

et cailloux grossiers.

La ripisylve est fortement contrainte et se limite à un cordon rivulaire. Elle est même absente

sur certains secteurs. Elle est principalement sous forme arbustive, il y a quelques rares

arbres (noisetiers, lauriers sauce, figuiers) et des espèces envahissantes telles que la canne

de Provence ou la jussie.

Sur quasiment l’ensemble de ce linéaire, le Malvan est contraint par la proximité des

habitations, soit avec des enrochements ou des digues en béton, qui ont entrainé une

homogénéisation des habitats aquatiques et la disparition de la quasi-totalité des abris

sous berges. La capacité d’accueil et l’attractivité du cours d’eau pour la vie aquatique

est ainsi réduite. Ce linéaire est également soumis à des étiages prononcés voire des

assecs qui limitent voire empêchent le développement des peuplements piscicoles.



Du pont de la D436 au lieu-dit Saint Jean à la confluence avec la Cagne

L’ensemble du linéaire reconnu, de 3 250 m de long, est toujours en eau. Sur ce tronçon, le

vallon du Malvan est fortement urbanisé, avec une densification des constructions à mesure

qu’on se rapproche du centre de Cagnes-sur-Mer : des campings, des équipements à

vocations diverses, des entreprises et des maisons individuelles. Le lit majeur est cloisonné

par de nombreux remblais : RD 336, zone artisanale, autoroute, voie SNCF, N7… qui

constituent autant d’obstacles perturbant l’écoulement des eaux. A ce niveau, le cours d’eau

subit donc une très forte pression hydromorphologique.

La largeur moyenne du lit mouillé est d’environ 5 m, tandis que la largeur de plein bord est

d’environ 6 m. Le lit du cours d’eau est très contraint par l’occupation des sols riverains, ce

qui limite son espace de divagation. La lame d’eau a tendance à s’étaler, ce qui entraine

globalement une faible hauteur d’eau moyenne (environ 10 cm), un réchauffement des eaux

et une prolifération algale. Les faciès d’écoulement et le substrat sont homogènes, à savoir

plat courant/radier/plat lent et pierres/galets, cailloux grossiers et graviers.

Sur l’ensemble de ce linéaire, le Malvan est contraint soit par des enrochements,

endiguement, qui ont entrainé une homogénéisation des habitats aquatiques. La capacité

d’accueil du cours d’eau pour la vie aquatique est alors réduite. Ces aménagements ont

également fait disparaître la quasi-totalité des abris sous berges.

La ripisylve est quasi-inexistante sur le linéaire prospecté. Sur les quelques centaines de

mètres où elle subsiste, elle apparait fortement dégradée et composée d’espèces

envahissantes telles que la canne de Provence, l’ailante, les bambous, la jussie et, de

prêles, de sureaux, papyrus, carex, lierres et de quelques saules. Elle assure un rôle limité

dans le bon fonctionnement du cours d’eau.

Le Malvan contraint par des habitations en rive droite et par le casino et la nouvelle zone

commerciale en construction en rive droite et la route en rive gauche

Le Malvan est ensuite entièrement canalisé et bétonné sur de nombreux secteurs et sur la

totalité de ses derniers 800 mètres (uniformisation des habitats et étalement de la lame

d’eau). Il est également couvert sur deux secteurs dans la traversée de Cagnes-sur-Mer. Il

est déconnecté de la Cagne avec, en amont de la confluence, la présence de deux obstacles

transversaux. Le Malvan se jette dans la Cagne, en rive droite et en zone urbaine, à Cagnes-

sur-Mer.



Les deux obstacles sont des seuils déversoirs dont l’usage est la stabilisation du profil en

long du lit du Malvan et la lutte contre l’érosion. Ils n’ont pas de dispositif de franchissement

piscicole et aucun système de dégravement. Ils présentent des voies permettant la reptation

des anguilles. De même, ces seuils ne présentent pas de problème de réception lors de la

dévalaison.

Le Malvan dépourvu de ripisylve et totalement bétonné et canalisé sur ses dernières centaines

de mètres

Sur ce linéaire, le Malvan est fortement dégradé par la proximité des infrastructures.

Entièrement canalisé et bétonné sur de nombreux secteurs, contraint par des enrochements

ou des digues en béton, la capacité d’accueil et l’attractivité du cours d’eau pour la vie

aquatique est ainsi très réduite.



Suite aux investigations de terrain et aux données bibliographiques, des zones d’assec ont

été identifiées sur le Malvan, en période d’étiage:

- La partie amont du Malvan, qui s’écoule sur du karst, fonctionne de manière

intermittente jusqu’à la station d’épuration de Vence Sud ;

- Sur la partie aval du Malvan, à l’entrée de la plaine alluviale, en aval de la station

d’épuration, le cours d’eau subit des assecs estivaux récurrents sur la commune de

Saint Paul (présence d’une faille). Leur date d’apparition dans la saison, leur durée

ainsi que la taille du linéaire concerné sont directement liées au niveau de la nappe.

Carte 5 : localisation des zones d’assecs le 15 juin 2015



4. CARACTERISATION DU PEUPLEMENT PISCICOLE

4.1. Données bibliographiques

En 2007, l’ONEMA a réalisé une pêche au niveau du Mc Donald de Cagnes-sur-Mer. Cet

inventaire a révélé une population d’anguilles bien structurée et de nombreux alevins de

barbeaux méridionaux indiquant une bonne reproduction. Lors de cet inventaire, des vairons,

chevaines et gardons ont également été capturés. Pour ces derniers, il s’agit

vraisemblablement d’un alevinage « sauvage » réalisé peu de temps avant la pêche.

Un suivi du peuplement piscicole du Malvan a été réalisé en 2011 par la Fédération

Départementale des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu

Aquatique (FDAAPPMA) des Alpes-Maritimes, dans le cadre de la convention pluriannuelle

signée avec le Conseil départemental des Alpes-Maritimes. Cette pêche a été réalisée à

Cagnes-sur-Mer, toujours sur le secteur aval, au niveau du Mc Donald. Elle indique la

présence de cinq espèces : le blageon, le vairon, le chevaine, le barbeau méridional et

l’anguille. Parmi ces espèces, trois sont des espèces à forte valeur patrimoniale et

présentent un fort enjeu : le blageon, le barbeau méridional et l’anguille. C’est un peuplement

typiquement méditerranéen. Les barbeaux méridionaux et les vairons présentaient alors de

très belles structures de populations. La population d’anguilles présentait une belle diversité

de taille, indiquant que le Malvan dans la traversée de Cagnes-sur-Mer est une zone de

transition et de grossissement.

Ainsi malgré une forte anthropisation qui a entrainé une uniformisation des habitats, un

milieu morphologiquement très dégradé, et de nombreux rejets domestiques que le

Malvan peut difficilement tamponner compte tenu de la faiblesse de son débit, il abrite sur sa

partie aval un peuplement piscicole assez diversifié, bien représenté par le barbeau

méridional et l’anguille tandis que la présence du blageon reste anecdotique.



4.2. Inventaires piscicoles 2015

Deux inventaires piscicoles par pêche électrique ont été réalisés sur le Malvan le 16 juillet

2015 :

- à Cagnes-sur-Mer, au niveau du passage à gué de Saint Jean ;

- à Saint Paul de Vence, au niveau du lieu-dit « la Tuilière »

4.2.1. Méthodologie

Nous avons utilisé la technique de pêche électrique par passages successifs sans remise à

l’eau (2 passages). Le courant électrique est généré par un groupe électrogène thermique.

Un boîtier de réglage permet de réguler le courant produit en fonction des conditions de

pêche (conductivité de l’eau, profondeur moyenne, …). Une masse est immergée au milieu

de la station sur une rive, l’anode est déplacée pour prospecter l’ensemble de la station.

La largeur des stations a nécessité l’utilisation de 1 électrode lors de la pêche électrique.

Lorsque l’anode est introduite dans l’eau, il se créé un champ électrique entre les deux pôles

(anode et cathode).

Dans des conditions normales, les poissons, dans un rayon de 2 mètres autour de l’anode,

se dirigent en nage forcée vers le + (galvanotaxie). En se rapprochant, ils subissent de plus

en plus l’effet du courant jusqu’à subir la galvanonarcose. Ils sont alors capturés à l’épuisette

et stockés dans des bacs de repos.

Les poissons capturés sont par la suite mesurés au millimètre près (longueur totale) et pesés

au gramme près.

L’estimation du peuplement a été réalisée par la méthode de Carle et Strub, en utilisant le

programme que donne Gerdeaux (revue des méthodes d’estimation de l’effectif d’une

population par pêches successives avec retrait, programme d’estimation par la méthode de

Carle et Strub – Bull. Pêche et pisciculture – 1987 p. 304-308). Cette méthode présente plus

de précisions que la méthode de De Lury décrite par Seber (The estimation of animal

abondance – second édition – Charles Griffin & Co – LTD, London – 1982 – p. 674). La

présentation classique des résultats s’exprime en effectif ou en biomasse par hectare. Les

estimations des populations et des biomasses sont exprimées par l’intervalle de confiance à

95%.



4.2.2. Résultats

4.2.2.1. Station 1 : à Saint Paul de Vence au niveau du lieu-dit « la

Tuilière »

Cette station se situe en aval de la station d’épuration de Vence Sud, en zone pavillonnaire

dispersée et agricole, le plus en amont où le chemin longeant le cours d’eau permet d’y

accéder (portail d’entrée d’une propriété privée).

Elle est constituée d’une succession de radiers, plats courants, plats lents et d’une fosse

d’affouillement qui pourrait constituer une zone d’abris.

Le substrat est principalement constitué de pierres grossières, de blocs et de graviers

grossiers, recouverts de beaucoup d’algues.

La ripisylve est limitée à son cordon rivulaire et est constituée de noisetiers, lauriers sauces,

figuiers, ronciers, fougères et de cannes de Provence.

La prospection couvre une surface de 175 m2 (longueur pêchée : 50 m, largeur moyenne :

3,5 m).

Carte 6 : Localisation de la station de pêche 1

► Conditions de pêche

Date de la pêche : 16/07/2015

Outre les faibles hauteurs d’eau, on a pu observer une très forte concentration d’algues

vertes filamenteuses.

Forte concentration d’algues au niveau de la station



► Analyse globale

La pêche réalisée en juillet 2015, au niveau du lieu-dit « La Tuilière » n’a permis de capturer

aucun poisson. Le Malvan est perturbé d’un point de vue hydromorphologique : le lit et les

berges du cours d’eau sont bétonnés ou enrochées sur une bonne partie du linéaire. Le

cours d’eau est également perturbé d’un point de vue physico-chimique en raison de l’impact

des travaux de reconstruction de la station d’épuration de Vence (en cours au moment de la

pêche). L’absence d’habitats attractifs pour le poisson (caches, blocs…), les étiages

prononcés et les assecs fréquents qui sont un stress supplémentaire pour la survie des

espèces les plus sensibles, induisent la non fixation d’un peuplement stable sur ce secteur.

4.2.2.2. Station 2 : à Cagnes-sur-Mer, au niveau du passage à gué de Saint

Jean

Il a été décidé avec l’avis de l’ONEMA et de NCA de placer cette station au niveau du

passage à gué plutôt qu’au niveau du McDonald car cette dernière, habituellement pêchée,

était impactée par les travaux réalisés plus en amont au niveau du casino.

Cette station se situe en zone urbaine, en amont immédiat du passage à gué de Saint Jean.

Elle est constituée d’une succession de radiers, plat courants et plat lents.

Le substrat est principalement constitué de pierres grossières et de blocs recouverts de

beaucoup d’algues.

La ripisylve est contrainte par des murs en béton et est constituée de jussie, ailante, prèle,

sureau, bambou, saule, papyrus et de cannes de Provence.

La prospection couvre une surface de 290 m2 (longueur pêchée : 58 m, largeur moyenne : 5

m).

- Aucune espèce piscicole présente sur ce linéaire

Espèce potentielle Tronçon 3 : du lieu-dit « la Tuilière » au pont de la D436

Barbeau méridional Fonctionnalité dégradée avec une attractivité moyenne

Anguille Fonctionnalité dégradée avec une attractivité moyenne

Blageon Fonctionnalité dégradée avec une attractivité moyenne



Carte 7 : localisation de la station de pêche 2

► Conditions de pêche

Date de la pêche : 16/07/2015

Les difficultés principales de la pêche ont été les faibles hauteurs d’eau. L’efficacité de la

pêche s’en est ressentie surtout sur les espèces de petite taille.

► Analyse globale

Taxon 1er

passage 2ème

passage Densité I.C. à 95% Biomasse en

kg I.C. à 95%

à l'hectare (+ OU -) à l'hectare (+ OU -)

ANG 73 17 3241 204 160 10

BAM 48 24 3138 826 2.2 0.5

CHE 6 2 276 0 - -

VAI 215 41 9138 302 4.2 0.1

Tableau 1 : caractéristiques piscicoles de la station 2

(IC : intervalle de confiance, ANG : anguille, BAM : barbeau méridional, CHE : chevesne, VAI : vairon)

Quatre espèces ont été capturées. Les anguilles et vairons sont les espèces dominantes des

effectifs, suivis par les barbeaux méridionaux. Ce peuplement est classique dans les petits

cours d’eau côtiers méditerranéens.

Les difficultés de la pêche expliquent l’importance des intervalles de confiance, cela d’autant

plus que les espèces capturées sont représentées par de petits individus et notamment pour

les barbeaux méridionaux, les chevesnes et les vairons.



D’une manière générale, on retiendra la forte densité et l’importante biomasse du

peuplement piscicole pour un si petit cours d’eau, ce qui traduit une puissante

productivité biologique dans la traversée de Cagnes-sur-Mer.

La plupart des individus capturés sont des alevins de l'année (pour les barbeaux

méridionaux et les chevesnes).

Ce cours d’eau, bien que fortement modifié, présente une certaine diversité d’espèces et

présente une belle population de barbeaux méridionaux, d’anguilles et de vairons (toutes les

classes de tailles sont présentes).

► Analyse par espèce

Les anguilles

Statuts de protection de l’espèce : elle est considérée comme menacée par le Conseil

international pour l’Exploration de la Mer (CIEM), la convention OSPAR (convention pour la

protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est) tandis que la convention CITES

(convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages

menacées d'extinction) l’a classée en annexe 2 en 2008. En 2007, un plan de gestion de

l’anguille est mis en place dans tous les pays de l’Union Européenne. Il vise à réduire toutes

les causes de mortalité. Elle est également classée sur les listes rouges françaises et

mondiales de l’UICN comme une espèce en danger critique d’extinction.

Figure 1 : histogramme des tailles des 90 anguilles capturées à la station gué de St Jean

La population d’anguilles est plutôt bien structurée. On trouve de gros individus (de plus de

40/50 cm) présents depuis un certains nombres d'années, qui sont soit sédentaires soit

dévalants et des individus 1+ voire 2+ qui colonisent le Malvan. Les civelles sont absentes

ainsi que les anguillettes de moins de 10 cm, ce qui peut s’expliquer par un retard à la

migration en raison des obstacles en aval (seuils, couverture et radier) qui peuvent

0

2

4

6

8

1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51

Eff

ec

tif

(no

mb

re d

'in

div

idu

s)

Taille (cm)



empêcher la montaison des civelles de petites tailles. La diversité des tailles montre que

l’anguille vit et migre sur cette zone.

Les barbeaux méridionaux

Statuts de protection de l’espèce : elle est protégée au titre de l’annexe III de la convention

de Berne, au titre des annexes II et V de la directive Habitats-Faune-Flore. Elle est

également inscrite dans la liste rouge française et mondiale comme une espèce quasi

menacée.

Figure 2 : histogramme des tailles des 72 barbeaux méridionaux capturés à la station gué de St

Jean

Pour le barbeau méridional les individus sont compris entre 20 mm et 42 mm (alevins). Il

semblerait que ce soit des alevins de l’année et de l’année précédente. Ainsi cette zone

indique une bonne reproduction et est favorable au grossissement de l’espèce.

Seuls deux individus plus grands (> 7 cm) ont été capturés.

- Présence de deux espèces piscicoles protégées sur le bas Malvan : l’anguille et le barbeau méridional

Espèce identifiée Tronçon 4 : du pont de la D436 au lieu-dit Saint Jean à la

confluence avec la Cagne.

Barbeau méridional

Fonctionnalité dégradée avec une attractivité faible

Anguille Fonctionnalité dégradée avec une attractivité faible



Aucune pêche n’a été réalisée sur les tronçons 1 et 2, de la source au lieu-dit « la Tuilière

» et aucune donnée n’a été trouvée. Un repérage terrain au mois d’août sur le tronçon 2 a

permis de constater la présence de juvéniles en un endroit sur la partie amont du tronçon.

Un épisode orageux avait eu lieu quelques jours auparavant. Aux vues des nombreuses

zones d’assecs, zones d’infiltration et infranchissables naturels, on peut penser que le

développement des espèces piscicoles demeure très limité et fragmenté sur la partie amont

du Malvan.

- Forts doutes sur la présence d’espèces piscicoles sur ces linéaires

Espèce potentielle Tronçons 1 et 2 : de la source au pont de la M2210 et du

pont de la M2210 au lieu-dit « la Tuilière »

Barbeau méridional

Fonctionnalité dégradée avec une attractivité faible

Anguille Fonctionnalité dégradée avec une attractivité faible

Blageon Fonctionnalité dégradée avec une attractivité faible



5. DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS

L’enjeu pour une amélioration de la potentialité écologique se situe au niveau de la partie

canalisée de Cagnes-sur-Mer. La présence des deux radiers en amont immédiat de la

confluence Malvan / Cagne ne semble pas constituer un obstacle majeur à la migration des

anguilles bien que ces ouvrages constituent une réelle difficulté de franchissement pour les

civelles (retard de migration). Le passage à gué de Saint Jean peut être difficilement

franchissable pour certaines espèces, notamment en débit d’étiage où il peut constituer un

véritable obstacle.

Cependant, les capacités d’accueil plus en amont apparaissent limitées notamment avec des

ruptures d’écoulements fréquentes le long du chemin du Malvan à Saint-Paul de Vence et

plus en amont de la station d’épuration de Vence, la surface en eau est globalement

limitante. De même, en amont de la station d’épuration, il y a de nombreux obstacles

naturels et maçonnés. Il est difficile de caractériser le niveau de franchissabilité de ces

obstacles naturels car fonction des conditions hydrologiques et des espèces piscicoles

présentes.

L’assèchement naturel sur la partie amont du Malvan réduit considérablement les habitats

aquatiques, supports des fonctions biologiques des espèces piscicoles : abris, zones de

reproduction (frayères), zones de croissance, zones nourricières, déplacements… On

observe un fractionnement important du milieu.

Des prélèvements pour l’irrigation aggravent l’étiage des parties encore en eau.

De même, la qualité générale de l’eau due aux rejets actuels de la station d’épuration de

Vence Sud, les rejets directs domestiques, réduisent également la capacité d’accueil du

cours d’eau.

Une réflexion est à porter sur la priorisation d’aménagement des deux radiers en aval du

Malvan. D’après les observations de l’ONEMA, les civelles ont tendance à vouloir remonter

le Malvan car la ligne d’eau est supérieure à la section canalisée plus large de la Cagne

lorsque les conditions d’écoulement sont faibles. Cependant, les capacités d’accueil du

Malvan sont plus limitées que sur la Cagne et les assecs prolongés et fréquents dès l’amont

du pont de la D436 à Cagnes-sur-Mer limitent le linéaire potentiellement recolonisable. De

même, il pourrait être intéressant d’aménager le passage à gué de Saint Jean, qui peut être

un obstacle à la libre circulation pour certaines espèces, notamment en période d’étiage.

Une restauration de la partie aval du cours d'eau par des reprofilages et une végétalisation

des berges pourrait augmenter la capacité d’accueil pour les poissons. Notons qu’au niveau

du Polygone Riviera, le lit du Malvan a été élargi dans le cadre d’un recalibrage et un chenal

d’étiage a été créé, ainsi que des risbermes. Prolonger ce type d’intervention nécessite une

emprise plus importante qu'il est souvent difficile d'obtenir dans un contexte urbain très

dense.

L’évolution de la qualité de l’eau et l’hydrobiologie seront à suivre une fois la mise en service

de la nouvelle station d’épuration de Vence Sud. Cela permettra de caractériser

l’amélioration du milieu et de suivre l’emprise des zones d’assecs qui pourra évoluer avec un

rejet des eaux traitées qui sera plus important qu’actuellement.

Documents

ETUDE DE LA POTENTIALITE ECOLOGIQUE DU MALVAN