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Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) selon le protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source : MARTIN Maxence MARTIN Maxence Licence professionnelle « Espaces Naturels », spécialité « Gestion durables des espaces forestiers et développement local ». Session 2011-2012 Université de Lorraine

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Etude des forêts anciennes du massif des

Maures (83) selon le protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN) du WWF

Rapport de stage

Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source : MARTIN Maxence

MARTIN Maxence

Licence professionnelle « Espaces Naturels », spécialité « Gestion durables des espaces forestiers et développement local ».

Session 2011-2012 Université de Lorraine

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Remerciements :

Je souhaite en premier lieu remercier mon maître de stage Antoine CATARD ainsi que l’ensemble de l’équipe du pôle Var du CEN PACA pour leur accueil, leur disponibilité, leur solidarité et leur curiosité qui ont permis à ce stage de se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Un très grand « merci » aussi à Magali ROSSI du WWF, maître de stage « effectif » de cette étude pour son aide et ses encouragements constants, aussi bien pour les phases de terrain que pour la rédaction de ce rapport. Ma reconnaissance va également envers Daniel VALLAURI et Pierre BARDIN, stagiaire au WWF sur la même thématique, pour leur soutien et leur aide, contribuant grandement à faire de cette étude ce qu’elle est aujourd’hui. Je salue aussi le bureau marseillais du WWF pour son accueil lors de mes visites en son sein. Merci à Thibaut SAUVAGET et à Denis GYNOUVES de l’Office National des Forêts pour l’aide qui me fût apportée sur le terrain. Mes remerciements et mes salutations vont aussi à l’ensemble de l’équipe chargée de la rédaction des fiches d’intégration de la biodiversité dans la gestion des suberaies varoises, à l’association Ethique Environnement et à toutes les personnes rencontrées lors de ce stage. Pour terminer, je tiens à remercier les différentes personnes m’ayant hébergé tout au long de cette période, à savoir les familles SPINA, Emilie VERGARI et Frédéric GENTET, avec une salutation particulière pour ce dernier, m’ayant permis de réaliser au cours de ce stage un autre projet qui me tenait à cœur. Merci à vous.

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Table des matières

Remerciements : ......................................................................................................................... 1 Table des matières...................................................................................................................... 2 Table des annexes...................................................................................................................... 4 Table des figures : ...................................................................................................................... 5 Index des sigles : ........................................................................................................................ 6 Introduction : .............................................................................................................................. 7 1. Contexte et situation :............................................................................................................. 8

1.1 Le Massif des Maures : .................................................................................................... 8 1.2. Présentation du CEN PACA et du WWF........................................................................ 9

1.2.1. Le CEN PACA : ....................................................................................................... 9 1.2.2. Le WWF :................................................................................................................. 9

1.3. Le programme d’étude des forêts anciennes. .................................................................. 9 2. Le protocole d’évaluation de la Naturalité : ......................................................................... 11

2.1. Présentation du protocole des fiches parcelles :............................................................ 11 2.2. Critères étudiés :............................................................................................................ 12 2.3. L’Indice de Biodiversité Potentielle :............................................................................ 13 2.4. Détermination des points de prospection : .................................................................... 13

3. Résultats des évaluations...................................................................................................... 15 3.1. L’IBP, une méthodologie peu adaptée aux forêts anciennes du massif des Maures :... 15

3.1.1 Une différence marquée entre les résultats des facteurs liés au peuplement et ceux liés au contexte : ............................................................................................................... 15 3.1.2. Les facteurs variants liés aux peuplements : .......................................................... 15 3.1.3. Les facteurs contextuels pour une meilleure description du massif des Maures.... 16 3.1.4. Des notes élevées et homogènes : .......................................................................... 16 3.1.5. Un protocole peu pertinent pour l’évaluation de la naturalité :.............................. 17

3.2. Détermination des grandes caractéristiques des forêts du massif des Maures selon le protocole du DN ................................................................................................................... 18

3.2.1. Des forêts riches et diversifiées :........................................................................... 18 3.2.1.1. Diversité et patrimonialité :............................................................................ 18 3.2.1.2. Habitats annexes et microhabitats :................................................................ 18

3.2.2. Des caractéristiques de naturalité variables ........................................................... 19 3.2.2.1. Ancienneté et maturité..................................................................................... 19 3.2.2.2. Structure des peuplements :............................................................................ 19

3.2.3. Une empreinte humaine omniprésente mais à l’impact limité. .............................. 21 3.2.3.1. Un impact émotionnel influencé par ce contexte............................................ 21 3.2.3.2. Un impact antérieur à 1960 parfois difficile à estimer................................... 21

3.2.3.3. Des pressions en devenir encore hypothétiques.................................................. 22 3.2.4. Des différences visibles de caractéristiques selon la méthodologie d’évaluation des peuplements...................................................................................................................... 23

3.3. Spécificités et particularités des peuplements étudiés :................................................. 24 3.3.1. Suberaies : .............................................................................................................. 24 3.3.2. Châtaigneraies : ...................................................................................................... 25 3.3.3. Yeuseraies : ............................................................................................................ 26 3.3.4. Chênaies blanches : ................................................................................................ 27

4. Intégration de l’étude dans la dynamique locale du massif des Maures .............................. 29 4.1 Implications des acteurs locaux dans la problématique des forêts naturelles ................ 29

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4.1.1. Contexte forestier du massif des Maures ............................................................... 29 4.1.2. Implication des gestionnaires forestiers du massif................................................. 29 4.1.3. Actions de communication :................................................................................... 30

4.1.3.1. La « naturalité », un concept encore peu connu et peu compris :.................. 30 4.1.3.2. Professionnels :............................................................................................... 30 4.1.3.3. Grand public :................................................................................................. 31

4.2. Gestions possibles pour l’amélioration ou la conservation des forêts anciennes.......... 31 4.2.1. Paramètres de naturalité à améliorer ...................................................................... 31 4.2.2. Itinéraires sylvicoles possibles ............................................................................... 32

4.3. Outils d’aide à la décision et à la gestion ...................................................................... 33 4.3.1. Méthode de classification des différents sites ........................................................ 33 4.3.2. Améliorations possibles pour le protocole de DN ................................................. 34

4.3.2.1. Une amélioration constante au long de l’étude :............................................ 34 4.3.2.2. Création d’une version simplifiée du protocole spécifique au massif des Maures.......................................................................................................................... 34

Conclusion :.............................................................................................................................. 36 Bibliographie :.......................................................................................................................... 37 Annexes :.................................................................................................................................. 41

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Table des annexes :

Annexe I : Fiches de terrain........................................................................................................I Annexe II : Zonage définit par Julien BARET (cabinet Biodiv’)...........................................VII Annexe III : Cartographie des sites prospectés selon la méthodologie IBP.......................... VIII Annexe IV : Cartographie des peuplements prospectés selon la méthode IBP et représentés par leur note finale..................................................................................................................... X Annexe V : Cartographie des points prospectés selon le protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN)........................................................................................................................XII Annexe VI : Exemples de fiches synthèses...........................................................................XIV Annexe VII : Extraits des résultats obtenus selon la typologie pr ésentée en 4.3.1............ XXV

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Table des figures :

Figure 1 : Forêt de chêne liège (source : MARTIN Maxence)

Figure 2 : Situation géographique du massif des Maures (source : Wikipédia, auteur : Geraud86)

Figure 3 : Logo de Conservatoire Régionale des Espaces Naturels de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (source : tempier-nature.com)

Figure 4 : Logo du WWF (source : ROSSI Magali) Figure 5 : Sites pilotes du programme d'étude des forêts anciennes de l'écorégion

méditerranéenne (source : ROSSI Magali, à partir de données IFEN et CLC 2006) Figure 6 : Extrait du guide terrain du protocole d'évaluation du degré de naturalité du WWF

(source : ROSSI Magali) Figure 7 : Cavité remplie d'eau sur un chêne liège (source : MARTIN Maxence) Figure 9 : Le bois mort, un facteur essentiel pour la biodiversité (source : MARTIN Maxence) Figure 10 : Extrait de la carte d'Etat-Major de la commune de Collobrières (source :

géoportail.com) Figure 12 : Répartition des notes obtenues par le protocole IBP Figure 13 : Le verger de châtaigner, un habitat donnant de forts résultats d'IBP pour une

naturalité pourtant faible (source : MARTIN Maxence) Figure 14 : Cartographie des espaces protégés sur la zone d'étude Figure 15 : Cartographie des ZNIEFF sur la zone d'étude Figure 16 : Continuité de l'état boisé des sites étudiés Figure 17 : Un arbre de fort diamètre au milieux d'un peuplement jeune, souvent symbole

d'une activité agricole passée (source : MARTIN Maxence) Figure 19 : Résultat du sentiment du nature sur l'ensemble des placettes étudiées Figure 20 : Un exemple de trace d'activité anthropique : ici dans anciennes terrasses agricoles

(source : MARTIN Maxence) Figure 21: Principaux résultats de l'empreinte humaine potentielle des évaluations complètes Figure 22 : Résultats de l'estimation de l'empreinte humaine potentielle pour les évaluations

rapides Figure 23 : Différence des résultats pour le sentiment de nature entre évaluations complètes et

rapides Figure 24 : Différences de résultats pour les variables TTGB, surface terrière et volume de

bois mort entre les évaluations complètes et rapides Figure 25 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la suberaie Figure 26 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la châtaigneraie Figure 27 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la yeuseraie Figure 28 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la chênaie blanche Figure 29 : Yeuseraie (source : MARTIN Maxence) Figure 30 : Chênaie blanche (source : MARTIN Maxence) Figure 31 : Un exemple de châtaignier porteur de nombreux micro-habitats Figure 32 : Le massif des Maures, un massif fortement boisé (source : MARTIN Maxence) Figure 33 : Hector l'arbre mort, un excellent outil pédagogique (source : ROSSI Magali) Figure 34 : La conservation de bois mort, une méthode simple pour favoriser la biodiversité

(source : MARTIN Maxence) Figure 35 : Exemple de typologie pour la définition des sites à plus haute naturalité dans le

massif des Maures Figure 36 : Diagramme bilan des différents critères étudiés par le DN pour une suberaie à haut

niveau de naturalité Figure 37 : Diagramme bilan des différents critères étudiés par le DN pour une châtaigneraie

en écroulement Figure 38 : Critères à conserver ou à modifier pour une méthodologie du DN propre au massif

des Maures

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Index des sigles :

AME : Atelier Méditerranéen de l’Environnement

ASL : Association Syndicale Libre de Gestion de la Suberaie Varoise

CLC : Corine Land Cover

CRPF : Centre Régional de la Propriété Forestière

DFCI : Défense des Forêts Contre l’Incendie

DN : Degré de Naturalité (utilisé dans ce rapport pour parler de la méthodologie d’évaluation

du degré de naturalité)

DOCOB : Document d’Objectifs

G : Surface terrière

IBP : Indice de Biodiversité Potentielle

IFEN : Institut Français de l’Environnement

IMBE : Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale

MEDD : Ministère de l’Ecologie et de Développement Durable

ONF : Office National des Forêts

PNN : Parcs Naturels Nationaux

PNR : Parcs Naturels Régionaux

PSDRF : Protocole de Suivi Dendrométrique des Réserves Forestières

RBI : Réserve biologique Intégrale

TGB : Très Gros Bois

TTGB : Très Très Gros Bois

WWF : World Wildlife Found

ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique

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Introduction :

Le concept de « forêts à haute naturalité » est encore en débat chez les forestiers et des

écologues. Ce manque de connaissances est encore renforcé par la difficulté à trouver une

réelle définition à accoler à ce terme, celle-ci variant plus ou moins selon les auteurs (Gilg,

2004, Schnitzler-Lenoble, 2002, Vallauri 2007, Peterken, 1996, …). Nous retiendrons l’une

d’elle, qui consiste en une comparaison des caractéristiques de la forêt étudiée avec celles

qu’elle aurait été si elle était exempte de toute influence humaine depuis une période plus ou

moins longue.

Si la forêt française couvre aujourd’hui 28.6% du territoire national (CLC, 2006) et 46.3% de

la région PACA (ibid.), c’est en grande partie le fruit d’une dynamique récente résultant

notamment de la déprise agricole faisant suite aux révolutions industrielles. La majorité des

boisements français sont, par conséquent, des boisements récents. Selon certaines conditions,

par exemple une topographie contraignante, ces boisements anciens peuvent de plus avoir été

exempts de la majorité des pressions anthropiques, leur permettant de développer une

dynamique proche des forêts naturelles. On peut alors les qualifier de « subnaturel » ou de

forêt à haute naturalité. Il s’agit de peuplements globalement méconnus en France, aussi bien

au niveau de leur localisation que de leur fonctionnement. Cette affirmation est d’autant plus

vraie dans l’écorégion méditerranéenne où l’image de ses forêts se résume souvent à des

pinèdes, des peuplements chétifs, des maquis ou des broussailles, et dont la principale

particularité est de s’enflammer régulièrement. Il existe pourtant sur ce territoire des forêts

d’une continuité temporelle et d’une richesse biologique exceptionnelles mais menacées à

terme par les actions humaines. Le WWF a donc mis en place un programme d’étude des

forêts anciennes de l’écorégion méditerranéenne afin de développer les connaissances sur

plusieurs de ces sites et d’y intégrer à terme la gestion la plus adaptée. On retrouve parmi ces

forêts le territoire étudié : le massif des Maures. Cet ensemble est un des plus grands noyaux

forestiers anciens de la région PACA, fortement protégé (64% des forêts anciennes du massif

en RBI ou RNN, Vallauri, 2012) et d’un patrimoine écologique exceptionnel.

L’objectif de cette étude est multiple. L’identification à l’échelle parcellaire des sites à haute

naturalité du massif est une première étape à laquelle s’ajoute leur caractérisation par la

réalisation du protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN) et de l’indice de biodiversité

potentielle (IBP). Ces données joueront un rôle important sur l’acquisition de connaissances

scientifiques sur les forêts du massif mais aussi sur la détermination des méthodes de gestion

les plus adaptées afin de les intégrer dans la dynamique locale du massif.

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Figure 1 : Forêt de chêne liège (source : MARTIN Maxence)

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1. Contexte et situation :

1.1 Le Massif des Maures :

Situé dans le département du Var, le massif des Maures se distingue par sa constitution

géologique, formé majoritairement de roches magmatiques et métamorphiques (phyllades,

schistes, gneiss, granites, …) sur un territoire dominé par les roches calcaires.

Ce secteur comprend le massif des Maures en tant que tel ainsi que, séparés par la plaine de

l’Argens, le massif de l’Esterel, les presqu’îles de Saint Tropez et de Giens et le massif des

Maurettes (figure 2). On pourait y ajouter les îles d'Hyères (Porquerolles, Port-Cros, île du

Levant). Cela représente une unité de 60 kilomètres de long pour une largeur maximale de

30kilomètres.

Situé dans l’étage climatique méso-méditerranéen, il est sujet à des variations mensuelles de

précipitations très importantes avec un creux estival marqué (10-20 mm), et plus de 100 mm

d’octobre à février pour un total de jours de pluie peu important (70-75 jours/an). Au niveau

des températures, on observe dans le massif en moyenne 30 à 60 jours de gelées (< 0°C) et 10

à 20 jours très chauds (> 30°C) (source : ONF).

Fortement escarpé et aux points d’eau d’une disponibilité souvent temporaire, le massif des

Maures est relativement peu propice à l’installation humaine. On ne trouve ainsi que quelques

communes et hameaux dans le massif, la majorité des localités sont situées dans les plaines en

bordure du massif, ainsi que de nombreuses habitations isolées. Seule la partie littorale fait

état d’un développement de l’urbanisme important suite au tourisme balnéaire et au

développement de résidences secondaires.

La population dans le massif fut néanmoins par le passé plus conséquente qu’elle ne l’est

aujourd’hui avec une dominante d’activités agricoles et un peu d’activité minière à la

périphérie du massif. L’agriculture y est aujourd’hui anecdotique ; seule la culture de la

châtaigne reste une activité économique importante.

La forêt recouvre donc aujourd’hui la majorité du massif avec un taux de recouvrement

d’environ 65% (source : ibid.). Etant donné l’escarpement global et les incendies fréquents,

nuisant à la qualité des peuplements, l’exploitation forestière est assez rare dans le massif car

peu rentable. La majorité des actions réalisées dans la forêt sont l’entretien des nombreux

pare-feu qui découpent le massif. La principale source de revenus forestiers est l’exploitation

du liège dans les suberaies (forêts de chêne liège). Toutefois, face à la concurrence d’autres

pays ainsi que celle du bouchon en plastique, cette activité a fortement diminué.

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Figure 2 : Situation géographique du massif des Maures (source : Wikipédia, auteur : Geraud86)

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L’activité touristique est, quant à elle, majoritairement drainée par le littoral et reste peu

importante à l’intérieur du massif, concentrée au niveau des villages ou sur les différents GR

et sentiers balisés (Barret, 2010).

1.2. Présentation du CEN PACA et du WWF

1.2.1. Le CEN PACA :

Le CEN PACA est une association à but non lucratif, reconnue comme étant d’intérêt général,

oeuvrant à la protection du patrimoine naturel de la région PACA. Son action se définit sur

trois plans :

o Expertise scientifique et technique sur les différents milieux ou espèces, avec par

exemple, la réalisation d’inventaires ou de suivis écologiques.

o Protection et gestion des espaces naturels, soit par convention de gestion avec les

propriétaires ou les gestionnaires, soit par acquisition foncière. Le CEN PACA a ainsi

plusieurs dizaines d’hectares en bordure du massif des Maures au lieu-dit de Saint

Daumas et comprenant plusieurs suberaies âgées.

o Information et sensibilisation : il s’agit d’un rôle important de l’association.

Permettre la prise de conscience de l’importance de notre patrimoine biologique est en

effet le meilleur moyen de s’assurer de sa bonne gestion future.

1.2.2. Le WWF :

Le World Wildlife Found est une organisation non gouvernementale internationale spécialisée

dans la protection de la nature et de l’environnement. Ses rôles se divisent en veille de la

bonne application de la réglementation internationale et nationale, actions de restaurations de

milieux naturels dégradés, sensibilisation du public et des privés aux questions

d’environnement et enfin réalisation d’études scientifiques afin de proposer des méthodes de

gestion durable.

1.3. Le programme d’étude des forêts anciennes.

Comme exprimé en introduction, les forêts anciennes ou forêts à haute naturalité sont des

milieux encore méconnus en France. Le WWF cherche à combler ses lacunes par la

réalisation des plusieurs programmes.

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Figure 3 : Logo de Conservatoire Régionale des Espaces Naturels de la région Provence-Alpes-Côte- d'Azur (source : tempier-nature.com)

Figure 4 : Logo du WWF (source : ROSSI Magali)

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A l’échelle nationale, une carte des noyaux forestiers anciens, basée sur la carte des forêts de

Cassini, a été réalisée en collaboration avec l’INRA et la Fédération des réserves catalanes.

A l’échelle de l’écorégion méditerranéenne française, une étude des forêts à haute naturalité

est en cours. C’est en effet une région très riche en terme de biodiversité, et sur laquelle le

manque de connaissances sur cette thématique est marqué. La définition retenue pour ce

programme des forêts à haute naturalité (appelées aussi forêts anciennes pour une meilleure

compréhension par les personnes connaissant peu le sujet) est la suivante :

Forêts anciennes et matures et/ou à fonctionnement le plus complet et spontané possible,

et/ou composées d'espèces indigènes et/ou écologiquement connectées. Elles présentent une

empreinte humaine passée et actuelle moindre.

Il se base sur une concertation multi-acteurs, citons pour l’exemple la participation de l’ONF,

CRPF, IMBE, PNN, PNR, syndicats mixtes, spécialistes en entomologie…., et est encore en

évolution.

Le massif des Maures fait partie d’un des 4 sites pilotes du programme, Il y est mis en œuvre

des actions de communication, d’éducation et des études spécifiques.

L’objectif de ce stage, partie intégrante de ce programme, est de réaliser une étude détaillée

sur ce massif afin d’obtenir en premier lieu un aperçu des caractéristiques des forêts anciennes

du massif ainsi qu’une cartographie des plus hauts lieux de naturalité. Ces résultats

permettront d’entamer une réflexion sur les possibilités de gestion permettant la meilleure

conservation de ces sites et sur l’intégration de ces forêts dans la dynamique économique et

sociale locale.

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Figure 5 : Sites pilotes du programme d'étude des forêts anciennes de l'écorégion méditerranéenne (source : ROSSI Magali, à partir de données IFEN et CLC 2006)

Py

Massif des Maures

Bois de Païolive Mont Ventoux

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2. Le protocole d’évaluation de la Naturalité :

2.1. Présentation du protocole des fiches parcelles :

Le protocole est multi-scalaire : échelle du massif (1 000 - 50 000 ha), de la forêt (10 - 1 000

ha) et de la parcelle (< 10 ha), avec un objectif et une méthodologie adaptée à chacune

d’entre-elles tout en restant complémentaire les unes des autres.

La parcelle doit être homogène au niveau stationnel, du point de vue des habitats ou des

peuplements forestiers et dans l’histoire des usages qui y ont été effectués.

Il s’agit d’un protocole prenant en compte un nombre important de paramètres. La description

faite dans ce rapport sera donc relativement succincte. Le guide méthodologique complet du

protocole est disponible sur la page Internet du Programme Forêts Anciennes : http://forets-

anciennes-de-mediterranee.wikispaces.com.

Il existe deux versions du protocole d’étude du degré de naturalité (fiches terrain en annexe

I) :

• La version complète :

Elle comporte logiquement le plus de paramètres à mesurer et est composée de deux relevés :

l’évaluation du degré de naturalité (DN) mais l’indice de biodiversité potentielle (IBP).

Cette version demande des comptages à ramener à l’hectare (par exemple le nombre de très

très gros bois) et doit par conséquent être réalisé sur une surface connue, d’un minimum de

0,5 hectare. La méthode pour atteindre cette surface est libre (placette, transect…) mais doit

être indiquée sur le relevé. La version complète est utilisée sur les zones à forte naturalité ou

sur les parcelles faisant figure d’exception à la vue des peuplements qui l’entourent.

• La version rapide :

Cette version du protocole est comme son nom l’indique, une version simplifiée de

l’évaluation complète. Les raisons de son utilisation sont multiples : désir de garder une trace

d’un site semblant posséder un certain intérêt, parcelle étudiée très similaire à une autre

étudiée précédemment, manque de temps…

Elle est amputée de l’IBP et ne contient donc que l’évaluation du degré de naturalité. Les

relevés précis sont eux aussi supprimés et de nombreux critères sont simplifiés, notamment au

niveau de l’empreinte humaine. Le cheminement ne doit donc plus suivre une surface stricte

mais doit être suffisant pour avoir la vision la plus juste de la parcelle.

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Figure 6 : Extrait du guide terrain du protocole d'évaluation du degré de naturalité du WWF (source : ROSSI Magali)

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2.2. Critères étudiés :

Le relevé du degré de naturalité se divise en cinq parties principales :

Généralités :

Ici sont regroupées toutes les données permettant de situer et de contextualiser le site étudié.

Y figurent également les consignes et seuils variables.

Sentiment de nature :

L’objectif de cette partie est de noter l’impact émotionnel du peuplement étudié sur la

personne réalisant le relevé. Une fois l’importance de ce sentiment défini, il est demandé de

situer ce peuplement par rapport à d’autres forêts de référence (Sentiment de Nature

équivalent et supérieur) et de définir les origines de ce sentiment.

Diversité :

Cette partie regroupe les critères de diversité des espèces forestières et des habitats

potentiellement présents, c'est-à-dire les microhabitats (cavités, lianes, …) et les habitats

associés (milieux rocheux et aquatiques). A cela s’ajoute l’évaluation de la patrimonialité de

la parcelle étudiée, au niveau de l’habitat en lui-même ainsi que dans la présence avérée ou

potentielle d’espèces patrimoniales.

Naturalité :

La naturalité se définit par un ensemble important de critères que l’on peut diviser en cinq

sous parties :

- Indigénat, proportion d’espèces introduites et présence d’espèces envahissantes,

- Structure verticale et horizontale du peuplement, ainsi que le volume de la biomasse

(surface terrière),

- Maturité des arbres et du peuplement en général, importance du bois mort,

- Dynamique du peuplement, niveau de succession et perturbations,

- Continuité spatiale du peuplement étudié.

Empreinte humaine :

L’empreinte humaine s’évalue sur trois périodes :

- 1800-1960 : on étudie les usages agricoles et forestiers ayant impacté la parcelle

12

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Figure 7 : Cavité remplie d'eau sur un chêne liège (source : MARTIN Maxence)

Figure 8 : Chêne vert comportant un polypore sur son tronc (source : MARTIN Maxence)

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- Après 1960 : à l’échelle de la parcelle, seuls sont pris en compte l’intensité de

l’exploitation du bois, l’introduction d’espèces envahissantes et la fragmentation du

milieu.

- Empreinte potentielle : on évalue quelle sera l’intensité des pressions futures sur le

peuplement. Cette partie se divise sur dix types d’impacts : exploitation forestière,

incendie, agriculture, urbanisation, chasse, grand gibier, fréquentation, espèces

envahissantes, changement climatique et degré de protection.

La notation prend en compte le contexte de la zone étudiée (forêt méditerranéenne, subalpine,

etc.) afin de respecter au maximum les spécificités propres à ces milieux.

2.3. L’Indice de Biodiversité Potentielle :

L’indice de biodiversité potentielle est un outil d’évaluation de la biodiversité dite ordinaire

créée par le CRPF Midi-Pyrénées. L’objectif est d’évaluer indirectement la richesse

biologique du peuplement en évaluant sa capacité d’accueil.

Les différents facteurs étudiés se divisent en deux parties :

- facteurs liés à la gestion : diversité en essence autochtone, bois mort, très gros bois,

structure du peuplement, micro-habitats, milieux ouverts.

- facteurs liés au contexte : milieux aquatiques et rocheux, ancienneté de l’état boisé.

De nombreux critères sont communs avec le protocole d’évaluation de la naturalité.

Toutefois, le système de notation diffère souvent. L’IBP est de plus un protocole initialement

réalisé pour les forêts gérées afin d’aider les propriétaires à adapter au mieux leur gestion pour

obtenir des peuplements plus naturels. Il ne s’agit donc pas d’un protocole destiné

initialement aux hauts-lieux.

2.4. Détermination des points de prospection :

Nous recherchons dans cette étude à extraire les principales caractéristiques des forêts

anciennes et à déterminer les sites à plus haute naturalité du massif. Par conséquent, la

prospection ne se fait pas au hasard mais sur des sites préalablement repérés pour leur

potentiel.

Une étude a été préalablement réalisée pour le WWF par Julien Baret du cabinet BIODIV

Ecologie Appliquée avec pour objectif de déterminer quels seraient les secteurs des Maures

13

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Figure 9 : Le bois mort, un facteur essentiel pour la biodiversité (source : MARTIN Maxence)

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possédant potentiellement la plus grande richesse en forêts naturelles. La définition de ces

zones s’est faite au travers d’entretiens avec différents acteurs du massifs (gestionnaires,

conseillers, scientifiques…), d’observations des photos aériennes et d’études des cartes des

zones incendiées dans le massif. Quatorze secteurs ont ainsi été définis, visibles en annexe II

et prioritaires pour la réalisation de relevés. A ces sites s’ajoute le massif de l’Esterel, où le

WWF a demandé la réalisation de quelques prospections.

Néanmoins, les zones précédemment définies sont souvent d’une surface importante et restent

assez hétérogènes quant à leur contenu. Il est donc nécessaire d’affiner encore l’étude pour

sélectionner les différentes placettes où effectuer les relevés. Une nouvelle analyse

cartographique est alors à réaliser en se basant sur différents critères :

- Zone déjà boisée selon la cartographie de Cassini et les minutes de l’État-major grâce

à une couche géoréférencée réalisée par le WWF et au Géoportail. (exemple en figure

10)

- Statut juridique témoignant d’une richesse patrimoniale (Natura 2000, ZNIEFF, etc.)

- Concentration exclusive sur les forêts feuillues, les boisements de pins maritimes

présentant peu de caractéristiques pertinentes pour cette étude (Antoine CATARD,

com. pers.).

- Présence de houppiers développés ou de tout autre aspect sur les photos aériennes

témoignant de la présence d’arbres âgés ou d’un certain niveau de naturalité.

Il est bien entendu possible de passer outre certains des premiers critères mais la sélection par

photo aérienne est l’étape déterminante de sélection. Une fois le choix de la zone à inventorier

effectué, les limites de la zone d'étude sont dessinées de telle sorte à recouvrir le peuplement

le plus homogène possible tout en ne dépassant pas la limite de surface de 10 ha.

14

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Figure 10 : Extrait de la carte d'Etat-Major de la commune de Collobrières (source : géoportail.com)

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3. Résultats des évaluations

3.1. L’IBP, une méthodologie peu adaptée aux forêts anciennes du massif des

Maures :

Les parcelles prospectées pour cette méthodologie sont visibles en annexe III. Il s’agit des

mêmes placettes que celles évaluées pour la méthodologie complète du DN (cf. 2.1).

3.1.1 Une différence marquée entre les résultats des facteurs liés au peuplement et

ceux liés au contexte :

L’analyse de la répartition des notes (figure 11) fait apparaître une différence marquée entre

les facteurs liés au peuplement et liés au contexte. La première catégorie montre des résultats

uniformes et élevés pour la majorité de ses indicateurs. La note maximale « 5 » est atteinte

dans plus de 90% des relevés pour le bois mort au sol, les très gros bois, les microhabitats sur

arbre vivant, le bois mort sur pied et pour la diversité des essences. Seuls la stratification

verticale et les milieux ouverts se montrent plus diversement répartis entre les 3 modalités de

l’IBP. Les facteurs contextuels montrent quant à eux des différences de résultats bien plus

marquées.

3.1.2. Les facteurs variants liés aux peuplements :

La stratification verticale des forêts étudiées est le facteur montrant le plus de diversité dans

les résultats avec 22% des peuplements comprenant deux strates ou moins (note « 0 »), 47%

de peuplements comportant trois strates (note « 2 ») et 31% de peuplements avec plus de trois

strates (note « 5 »). Il semble apparaître ici une stratification des peuplements assez variable

qu’il est intéressant de comparer avec les résultats du DN, bien plus homogènes et élevés (cf.

3.2.). Cette différence est en grande partie due aux méthodologies de ces deux protocoles. Le

protocole du WWF montre une plasticité quant à la définition de la hauteur des différentes

strates selon la fertilité alors qu’elles sont constantes pour l’IBP. La strate arborescente haute

est ainsi toujours définie comme supérieure à 15 m de haut alors qu’elle peut être inférieure

pour le DN si la hauteur dominante est plus faible. Or, de nombreux peuplements étudiés ont

cette hauteur inférieure ou égale à 15 m et ne peuvent comporter de strate arborescente haute

pour le protocole du CRPF.

Aucune parcelle étudiée avec l’IBP ne comprend pas d’ouverture (aucun résultat « 0 ») et

essentiellement composées de surfaces représentant entre 1 et 5% de la parcelle (56%

15

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Résultats de l'IBP par catégories

0

20

40

60

80

100

Nom

bre

dege

nres

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x

Facteurs liés au peuplement et à la gestion Facteurs liés au contexte

Pourcentage de placettes avec la note "0"

Pourcentage de placettes avec la note "2"

Pourcentage de placettes avec la note "5"

Figure 11 : Tableau synthétique des résultats de l'IBP

Page 33: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

des relevés). Nous pouvons remarquer dans les données qu’aucun peuplement ne possède de

trouée dépassant les 5% de la surface de la parcelle ; les forêts se montrent donc assez

fermées. Ce résultat peut être en partie dû à l’envahissement rapide des trouées par des

formations matorrals, limitant le développement de zones ouvertes.

3.1.3. Les facteurs contextuels pour une meilleure description du massif des

Maures.

Les forêts prospectées selon la méthodologie IBP montrent une continuité forestière très

importante avec 72% des placettes déjà à l’état forestier au XIXème siècle. Le DN se montre

toutefois plus précis quant à la continuité forestière en prenant en compte les cartes de Cassini

du XVIIIème siècle (cf. 3.2.2.1.). Les habitats annexes semblent en majorité constitués de

milieux rocheux (22% de placettes sans ce type d’habitat contre 44% sans milieu humide)

avec une diversité assez forte (47% des placettes étudiées avec deux habitats rocheux ou

plus). Les milieux humides sont, quant à eux, en majorité constitués de ruisseaux souvent

temporaires et constituant le seul habitat de ce type de la parcelle étudiée (44% de placettes

avec un seul habitat humide, 13% avec deux). Ces résultats corroborent la qualification du

massif des Maures, souvent présenté comme « sec ».

3.1.4. Des notes élevées et homogènes :

Les notes, dont la répartition est visible en figure 12, liées aux peuplements font apparaître de

façon marquée la « saturation » des différents paramètres de l’IBP avec des notes importantes

et d’une variation infime (les seules notes présentes sont 29, 32 ou 35, cette partie étant notée

sur 35), le minimum étant égal au premier quartile et la médiane au troisième quartile. On

retrouve cet aspect très homogène vu dans les graphiques de la figure. Moins du quart des

placettes ont la note maximale pouvant être allouée à la partie « peuplement » (note de 35),

représentant l’aspect forestier optimal défini par l’IBP.

La note de contexte est quant à elle bien plus variable, comme vu précédemment au travers

des graphiques, mais reste globalement importante grâce à l’ancienneté des parcelles étudiées

et la présence régulière de milieux rocheux ou de blocs. 2 placettes sur 32 atteignent ici la

note maximale de la catégorie (note de 15).

Les notes finales sont, logiquement, élevées. Situées en majorité entre 36 et 40 (pour une note

maximale de 50) avec une médiane à 40. Nous sommes toujours dans des notes très

homogènes, importantes, mais aucune placette n’atteint ici la note optimale, trois d’entre elles

arrivant néanmoins à obtenir une note de 47, signifiant que seul un paramètre n’atteint pas le

16

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0

10

20

30

40

50

Notepeuplementet gestion

Note contexte Note totale

Poi

ds

Premier quartile

Minimum

Médiane

Maximum

Toisième quartile

Figure 12 : Répartition des notes obtenues par le protocole IBP

Page 35: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

maximum. Il s’agit soit des milieux ouverts (une placette), soit des milieux humides (deux

placettes).

La cartographie des peuplements selon leur note IBP est visible en annexe IV. Il apparaît ainsi

quelques entités spatiales cohérentes où ces résultats se montrent souvent élevés (Chartreuse

de la Verne, forêt des Martels) mais plusieurs placettes isolées montrent aussi des résultats

importants (Maurettes, Estérel, rocher de Roquebrune, …).

3.1.5. Un protocole peu pertinent pour l’évaluation de la naturalité :

Cette saturation des résultats de l’IBP semble montrer une limite de ce protocole quant à

l’évaluation de la naturalité. Il est intéressant de les comparer avec les résultats du DN,

détaillés dans 3.2., bien plus variés et nuancés. Un certain recul est toutefois à prendre face

aux limites apparentes de ce protocole. Comme évoqué au point 2.3., l’IBP est en premier lieu

destiné à des forêts gérées et « communes » afin de permettre une gestion favorisant au mieux

la biodiversité. Or nous sommes ici dans un cadre exceptionnel, à savoir les forêts à plus

haute naturalité du massif des Maures, sélectionnées selon une démarche précise. Il est

probable que ces résultats exceptionnels soient liés au contexte même de l’étude plus qu’à une

limite de l’IBP. Cette étude, par son échantillonnage spécifique et non aléatoire ne permet

donc pas de remettre en question l’IBP dans son ensemble, même s’il peut apporter des

réflexions quant à la pertinence de certains seuils. Elle nous permet par contre de remettre en

question la pertinence de l’IBP quant à son intérêt dans l’évaluation de la naturalité des forêts

du massif des Maures, a plus forte raison après l’étude des résultats du DN.

La majorité des critères liés aux peuplements atteignent la note maximale pour la totalité ou la quasi-

totalité des placettes étudiées.

Il est intéressant de noter que les rares critères de cette partie, milieux ouverts et stratification, qui

montrent une variation marquée sont saturés dans le protocole d’évaluation de la naturalité. Ceci

s’explique dans les deux cas par une différence de méthodologie entre IBP et DN.

Seule la partie liée au contexte fait preuve de résultats plus nuancés mais comme son nom l’indique,

nous sommes ici dans une partie contextuelle et n’a donc que peu de rapport direct avec la naturalité

en elle-même, hormis pour l’ancienneté.

L’IBP se montrent donc peu intéressant pour évaluer la naturalité, les notes liées aux peuplements

étant proche du maximum et peu diversifiées. Ce résultat s’explique par la nature même de l’IBP,

destiné initialement aux peuplements gérés et non aux forêts à haute naturalité.

17

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Figure 13 : Le verger de châtaignier, un habitat donnant de forts résultats d'IBP pour une naturalité pourtant faible (source : MARTIN Maxence)

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3.2. Détermination des grandes caractéristiques des forêts du massif des

Maures selon le protocole de DN

La cartographie des sites prospectés est visible en annexe V.

3.2.1. Des forêts riches et diversifiées :

3.2.1.1. Diversité et patrimonialité :

Les forêts du massif font preuve d’une diversité en essences ligneuses importante avec la

majorité des peuplements (80% des relevés) comportant au moins cinq espèces différentes.

Le critère de patrimonialité a également des notes élevées sur les sites étudiés. Nous sommes

en effet sur un secteur reconnu pour sa richesse écologique et nous avons favorisé l’étude sur

des sites où des inventaires des espèces patrimoniales sont disponibles (zone Natura 2000,

ZNIEFF 1 et 2). Les peuplements étudiés sont quant à eux en majorité des peuplements

patrimoniaux (suberaie, yeuseraie, châtaigneraie). Il est ainsi intéressant de remarquer que les

chênaies blanches, peuplement « climacique » dans les Maures (Bergaglio et Al., 2004) n’est

pas considérée dans cette liste des habitats patrimoniaux, montrant de cette manière une

certaine limite de Natura 2000 dans la prise en compte de la naturalité des forêts de l’actuelle

zone d’étude.

3.2.1.2. Habitats annexes et microhabitats :

Les relevés du DN se montrent complémentaires à ceux de l’IBP, ces derniers étant limités

aux parcelles étudiées selon la méthodologie complète du DN. Nous avons ici une vision plus

large des habitats associés dominants dans le massif. Tout comme pour l’IBP, ils sont surtout

constitués de milieux rocheux, dont la répartition est assez variable mais peut parfois être très

importante (sur l’ensemble des données : 35% sans, 27% avec un habitat rocheux, 26% avec

deux habitats rocheux différents, 7% avec trois, 4% avec quatre et 1% avec cinq et plus). Les

milieux humides sont à peu près aussi présents mais moins diversifiés (38% des placettes sans

milieu humide, 50% avec un type d’habitat et 12% avec deux types, aucune placette avec plus

de deux types). Il s’agit en majorité de ruisseaux temporaires (80% des habitats présents),

rarement vus en eau lors de l’étude. Nous retrouvons donc bien cet aspect « sec » du massif

des Maures.

Les milieux ouverts, c'est-à-dire des habitats herbacés, sont quant à eux souvent présents mais

de faible surface, comme nous avons déjà pu le voir dans l’étude de l’IBP. Mais le principal

atout de ces forêts semble être lié aux microhabitats sur les arbres vivants, les placettes

atteignant dans la majorité des cas la note maximale (évaluation complète : 94% ; évaluation

18

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Figure 14 : Cartographie des espaces protégés sur la zone d'étude

Figure 15 : Cartographie des ZNIEFF sur la zone d'étude

Page 39: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

rapide : 98%) et ne se montre jamais nulle. Ces résultats sont surtout liés aux chênes lièges et

aux châtaigniers anciennement traités en vergers, les autres essences se montrant souvent bien

moins riches quant au nombre et à la diversité d’habitats présents en leur sein. On remarque

aussi une abondance des loges de pics dans le massif, liées en majorité à ces deux essences

(présents dans 87% des évaluations complètes, dont 47% à une densité supérieure à 10 par

hectare, et dans 67% des évaluations rapides). Les polypores sur arbres vivants sont quant à

eux particulièrement rares (présents sur 12% des évaluations complètes et 5% des évaluations

rapides), y compris pour les observations hors protocole.

3.2.2. Des caractéristiques de naturalité variables

3.2.2.1. Ancienneté et maturité

Les forêts étudiées font état d’une continuité boisée très importante (figure 16) : 46% des

peuplements, évaluation rapide et complète confondue, sont à l’état forestier sur les cartes de

Cassini et les cartes d’État-major, regroupées en grande partie sur l’ubac de Notre-Dame-des-

Anges et des Mayons ; 26% sont boisées uniquement sur les cartes d’État-major. On trouve

une forte variabilité de l’histoire dans les placettes restantes, avec par exemple des forêts

boisées au XVIIIème siècle mais défrichées et labourées au XIXème (15% des placettes), des

boisements postérieurs au XIXème (5% des placettes), etc.

Les peuplements sont souvent dans la classe d’âge « mature » ou « adulte ». Il est intéressant

de noter que les peuplements âgés sont rares et se composent exclusivement de vieux vergers

de châtaigniers (modalité uniquement décrite dans des évaluations complètes : 44% de

placettes d’âge mature, 42% d’âge adulte, 9% « âgées » et 6% « jeunes », uniquement des

yeuseraies pour ce dernier critère).

De plus, ces forêts sont souvent à des stades de succession initiaux (peuplements pionniers :

16%, post-pionniers : 38%, intermédiaires : 43%, complets : 3%). Le peuplement représentant

le stade de la succession le plus en équilibre avec le climat et le sol dans les Maures, la

chênaie pubescente, est peu présent dans le massif à un état autre que le taillis (3% des

placettes). Nous sommes ici dans un paramètre fortement lié à la nature même du peuplement,

leur description sera donc plus détaillée au point 3.3.

3.2.2.2. Structure des peuplements :

Les peuplements étudiés montrent une répartition des diamètres typique des structures

irrégulières (72% des placettes) et les boisements font preuve d’une stratification importante

19

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Continuité de l'état boisé

0

20

40

60

80

100

Aut

re

Boi

s

Labo

urs,

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Boi

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Aut

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Boi

s

Avant 1790 1822-1866 Après 1950

% de placettes

Figure 16 : Continuité de l'état boisé des sites étudiés

Figure 17 : Un arbre de fort diamètre au milieux d'un peuplement jeune, souvent symbole d'une activité agricole passée (source : MARTIN Maxence)

Page 41: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

(critère spécifique à l’évaluation complète, toutes les placettes ont la note maximale). Ils

montrent ainsi une structure très proche de celle des forêts naturelles.

Les très très gros bois (figure 18) sont presque toujours présents et dans la grande majorité des

cas en des nombres bien supérieurs à 10 tiges/ha (plus de 10 TTGB/ha : 73% des placettes, ]5-

10] TTGB/ha : 14%, [1-5] TTGB/ha : 7%, aucun TTGB : 3%), ces deux dernières classes

correspondant souvent à des yeuseraies (voir 3.3.3.). Il est néanmoins nécessaire de préciser

que le seuil de diamètre des très très gros bois est défini à 4 fois la hauteur dominante, soit par

exemple 60 cm pour un peuplement de 15 m de haut, et les peuplements sont rarement de

haute taille. Il est par conséquent assez aisé pour certaines essences, notamment le chêne liège

ou les châtaigniers anciennement traités en verger, d’atteindre de tels diamètres (ce dernier

point est discuté dans la partie 4.3.2.).

Les surfaces terrières sont variables mais globalement faibles, très souvent inférieures à

20 m²/ha (39% des placettes avec un G de classe ]0-10], 28% de classe ]10-15], 22% de classe

]15-20], 7% de classe ]20-25], 4% de classe ]25-30] et aucune des classes supérieures), et il

n’apparaît aucun secteur précis où cette valeur se montre supérieure à la moyenne, ces classes

se répartissant de manière hétérogène. Étant donné la présence régulière de bois de diamètre

conséquent, ceci laisse transparaître une densité assez faible mais souvent peu visible dans des

peuplements où le sous-bois est touffu. Ce dernier point peut aussi être source de biais dans

les mesures.

Les volumes de bois mort sont aussi variables d’une placette à l’autre et les parcelles extrêmes

sont très rares (une seule placette sans bois mort dans l’Esterel, surtout lié à des diamètres non

précomptables, et trois placettes avec plus de 50 m³/ha, toujours des anciens vergers de

châtaigniers en écroulement). On observe une répartition presque homogène des classes

suivantes (en m³/ha de bois mort) : 20% de placettes de classe ]1-5] ; 26% de classe ]5-10],

24% de classe ]10-20] et 19% de classe ]20-50]. Face à une moyenne nationale de 25 m³/ha

(IFN, 2012), ces résultats semblent peu impressionnants mais il s’agit de résultats comprenant

l’ensemble des forêts françaises. Or, les forêts du massif des Maures sont bien plus

spécifiques car très peu fertiles. De tels volumes de bois mort sont très difficiles à atteindre

dans ces forêts et un volume compris entre 20 et 50 m³/ha est ici déjà important. La répartition

de ce facteur semble en faire un outil intéressant pour une classification des parcelles.

Le taux de boisement important du massif et la faible fragmentation permet de plus une

continuité forestière importante, de l’ordre de plusieurs milliers d’hectare. Les zones étudiées

en dehors du massif (Maurettes, St Tropez, massif de l’Estérel) sont par contre bien plus

isolées par les activités humaines.

20

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Proportion des différentes modalités des indicateurs très très gros bois (TTGB), de la surface terrière et du volume de bois mort pour l'ensemble des évaluations

0

20

40

60

80

100

<1 [1-5[ ]5-10]

>10 ]0-10]

]10-15]

]15-20]

]20-25]

]25-30]

]30-35]

<1 ]1-5] ]5-10]

]10-20]

]20-50]

>50

TTGB (nombre/ha) Surface terrière (m²/ha) Volume de bois mort (m³/ha)

% de placettes

Figure 18 : Tableau présentant la proportion des différentes modalités pour plusieurs critères (TTGB, G, volume de bois mort) pour l'ensemble des évaluations.

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3.2.3. Une empreinte humaine omniprésente mais à l’impact limité.

3.2.3.1. Un impact émotionnel influencé par ce contexte

Les forêts du massif des Maures ont provoqué chez moi principalement un sentiment de

nature « Moyen » (74% des sites étudiés, voir figure 19), souvent lié à la difficulté de trouver

des sites avec peu de traces d’activités humaines actuelles ou passées à proximité immédiate

(traces d’exploitation, pistes, bruit…). Le sentiment de nature « Faible » est rarement présent

(4% des placettes) alors que le sentiment de nature « Fort » représente les 22% restant. Pour

ces dernières parcelles, il n’apparaît qu’un seul groupement homogène situé sur les pourtours

de la Chartreuse de la Verne, résultat prévisible étant donné la réputation de ce site, les autres

parcelles étant réparties de façon hétérogène sur tout le massif. Il est intéressant de remarquer

qu’il s’agit de celles où les caractéristiques de naturalité se montrent globalement les plus

élevées, faisant apparaître une corrélation qui paraît logique entre le sentiment de nature et

critères de naturalité.

Aucune parcelle n’a produit un sentiment de nature « Très Fort », critère émotionnel

personnellement défini par l’absence de traces d’activités anthropiques dans la zone étudiée et

à proximité immédiate. Il me semble nécessaire de préciser que je suis incapable de citer une

forêt ayant eu un tel impact émotionnel sur moi, ce qui permet de rappeler le caractère très

subjectif du critère « sentiment de nature ».

3.2.3.2. Un impact antérieur à 1960 parfois difficile à estimer.

Il est assez difficile d’estimer quels furent les impacts des activités humaines avant 1960.

Aucun document de gestion ne nous permet de définir clairement des zones sans aucune

action sylvicole sur la période 1800-1960 et la nature même de l’activité pastorale dans le

massif (sylvopastoralisme et passage de troupeaux) rend difficile la certitude d’une activité,

ou absence d’activité, pastorale. Seuls certains indices peuvent nous permettre de définir avec

certitude une activité passée : conduite en taillis ou en verger, anciens murets, démasclage,

ancien arbre champêtre… Si les indices sylvicoles sont souvent présents, témoignant d’une

exploitation passée, les indices pastoraux sont ainsi bien plus rares.

Les traces récentes de coupes (postérieures à 1960) sur les parcelles étudiées sont quant à elles

bien plus courantes (l’absence de traces d’exploitation sur les 50 dernières années ne se

retrouve que dans 26% des évaluations). Il ne s’agit néanmoins, dans la majorité des cas, que

d’entretien de pare-feux ou de sentiers, sinon des traces assez anciennes d’exploitation de

taillis.

21

Page 44: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Proportion des classes de Sentiment de Nature pour l'ensemble des évaluations

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% de placettes

Figure 19 : Résultat du sentiment du nature sur l'ensemble des placettes étudiées

Figure 20 : Un exemple de trace d'activité anthropique : ici des anciennes terrasses agricoles (source :

MARTIN Maxence)

Page 45: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

3.2.3.3. Des pressions en devenir encore hypothétiques

L’activité sylvicole depuis 1960 est globalement assez peu poussée dans les zones étudiées, le

bois étant souvent difficilement exploitable, même si le fort réseau de pistes DFCI offre une

compensation à cette difficulté, ou d’une valeur économique peu intéressante.

La principale pression que l’on retrouve sur le massif est le risque incendie, l’ensemble du

massif y étant fortement sensible et souvent sujet. Les forêts ont de plus souvent un sous-bois

dense accentuant l’inflammabilité et facilitant la propagation des feux de forêts.

Entouré de villes de taille importante (Toulon, Fréjus), les Maures sont aussi potentiellement

sujettes à une pression de fréquentation. Elle se concentre actuellement sur le littoral et, à

l’intérieur du massif, surtout à proximité des villes (Baret, 2010), tout comme la pression

d’urbanisation. Sur ce dernier point, on remarque que le massif des Maures contient de

nombreux habitats isolés, mais aucun projet de construction ne semble pour le moment

menacer directement les zones étudiées. Situées en majorité dans des zones de protection

(Natura 2000 et RBI), nous pouvons rester optimiste quant à leur bonne conservation mais

une vigilance des acteurs du massif reste nécessaire, cette pression pouvant rapidement

évoluer. L’agriculture est par contre un facteur secondaire, la majorité des zones étudiées

étant légalement défrichables mais d’une pente trop forte ou trop isolées pour se montrer

intéressantes (63% des placettes étudiées en évaluation complète ont une pente supérieure à

30%). La pression de chasse estimée elle aussi assez faible sur les zones étudiées car, si elle

reste autorisée sur la quasi-totalité des Maures et se montre très importante dans le Var

(département parmi les cinq les plus chassés de France, Vallauri, com. pers.), on n’y observe

que peu de traces d’activité cynégétique. Cette pression, pourtant non négligeable dans le

massif, semble donc éviter les secteurs à haute naturalité. La pression du gibier sur la

régénération est quant à elle très peu visible, très peu d’abroutissements ayant été observé.

Ceci peut s’expliquer par la rareté du cerf et du chevreuil dans le massif, le grand gibier étant

ici en majorité constitué de sangliers.

Des espèces envahissantes (surtout robinier et mimosa pour) n’ont que très rarement été

observées à l’intérieur ou à proximité des zones d’étude (les évaluations rapides et complètes

montrent chacune une seule placette avec présence d’une espèce envahissante). On peut

espérer qu’elles resteront cantonnées à des secteurs précis mais il est encore difficile de

s’exprimer sur ce point.

L’impact anthropique est donc omniprésent dans le massif des Maures, aussi bien dans les

traces d’activités passées que dans les différentes menaces qu’elle développe actuellement.

22

Page 46: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Détails de la répartition des principales pressions anthropiques évalués dans la version complète de la méthodologie du DN

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Figure 21: Principaux résultats de l'empreinte humaine potentielle des évaluations complètes

Proportion des modalités d'empreinte anthropique potentielle des évaluations rapides

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Figure 22 : Résultats de l'estimation de l'empreinte humaine potentielle pour les évaluations rapides

Page 47: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Mais cette pression est souvent ténue, diluée dans le massif et difficilement estimable à

l’heure actuelle. Seuls les incendies semblent, comme pour la majorité des forêts du sud de la

France, représenter une menace importante pour les zones étudiées car bien plus imprévisibles

et violents.

3.2.4. Des différences visibles de caractéristiques selon la méthodologie

d’évaluation des peuplements

La préférence donnée à l’évaluation complète pour les sites à forte naturalité explique des

tendances très différentes entre les deux protocoles sur certains critères.

Ainsi, au niveau du sentiment de nature, la quasi-totalité des sentiments « forts » sont liés aux

évaluations complètes (47% des évaluations complètes contre 1% des rapides, voir figure 23).

L’unique évaluation rapide au sentiment de nature « Fort » est ainsi une placette située dans le

Chartreuse de la Verne et non prospectée en évaluation complète faute de temps.

Les structures régularisées ou claires sont bien plus courantes dans les fiches rapides (48%

des fiches rapides contre 13% des fiches complètes) et de nombreux critères de naturalité y

sont moins importants : surface terrière (81% des évaluations rapides avec G<15 contre 50%

des évaluations complètes), nombre de très très gros bois (84% des évaluations complètes

avec plus de 10 très très gros bois à l’hectare contre 64% des évaluations rapides, voir figure

24) ou le volume de bois mort (69% des évaluations complètes avec plus de 10m³ par hectare

contre 31% des évaluations rapides). La continuité temporelle est en général moins importante

pour les résultats du protocole rapide que pour ceux de la version complète, 36% des

évaluations rapides ont été effectuées sur des forêts présentes sur les cartes de Cassini et sur

les cartes d’État-major contre 59% des évaluations complètes, facteur pouvant expliquer cette

différence de résultats. On remarque néanmoins que les évaluations complètes ont le même

taux de placettes d’une continuité postérieure à 1860 (28% dans les deux cas). Les placettes

évaluées selon la méthodologie simplifiée montrent des caractéristiques de naturalité moins

développées que celles suivant la méthodologie complète. Mais cela ne les empêche pas de

montrer plusieurs paramètres très importants (microhabitats, diversité) ni ne permet d’oublier

la présence presque constante d’autres critères (seulement 7% de placettes en évaluation

rapide sans très très gros bois). En dépit de cette différence, permettant de placer une

hiérarchisation entre les sites étudiés, les évaluations rapides font donc état de caractéristiques

de naturalité le plus souvent des plus respectables.

23

Page 48: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Porportion des différentes modalités de Sentiment de Nature pour les évaluations complètes et rapides

0

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Nul Faible Moyen Fort Très fort Exceptionnel

% des évaluations complètes % des évaluations rapides

Figure 23 : Différence des résultats pour le sentiment de nature entre évaluations complètes et rapides

Proportions des différentes modalités du TTGB, de la surface terrière et du volume de bois mort pour les évaluations complètes et les évaluations rapides

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% des évaluations complètes% des évaluations rapides

Figure 24 : Différences de résultats pour les variables TTGB, surface terrière et volume de bois mort entre les évaluations complètes et rapides

Page 49: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

3.3. Spécificités et particularités des peuplements étudiés :

3.3.1. Suberaies :

Il s’agit du type peuplement le plus évalué (31 fiches sur 74). Ces suberaies sont anciennes :

la moitié des placettes sont boisées depuis plus de 250 ans et 20% plus de 150 ans. Elles font

preuve d’un impact émotionnel important : le sentiment de nature « Fort » arrive en

proportion second derrière les yeuseraies (26% des suberaies étudiées), ce qui apparaît comme

cohérent avec leurs caractéristiques de naturalité globalement élevées.

Ces peuplements sont en majorité très diversifiés (71 % ont plus de cinq espèces ligneuses

différentes, en général 5 ou 6), avec un taux de mélange plus ou moins fort.

La diversité de microhabitats sur les arbres vivants est toujours importante, d’au moins 10

arbres habitats par hectare. Il est nécessaire de noter que dans les peuplements dominés par

d’autres essences, c’est le plus souvent le chêne liège, avec les anciens châtaigniers traités en

verger, qui apportent cette diversité en microhabitats, notamment dans les yeuseraies. Le

chêne liège semble donc être une essence particulièrement importante pour la biodiversité.

Les loges de pics sont bien moins courantes, présentes sur 42 % des parcelles étudiées. Il faut

préciser que les loges sont souvent cachées et peu visibles dans les replis du liège, ce chiffre

peut donc être sous-estimé. Très rares sont les polypores, à différencier des tramettes,

Cette analyse permet de déduire l’image suivante des forêts anciennes du massif des

Maures :

- Forêts diversifiées, d’une structure souvent irrégulière ou hétérogènes, riches en

microhabitats, en très très gros bois, en bois mort et à forte patrimonialité

- Surface terrière globalement faible

- Continuité temporelle et spatiale importante mais forêts rarement mâtures

- Impact athropique omniprésent mais limité

- Les pressions actuelles sont majoritairement liées aux pôles urbains ceinturant le

massif (incendies, urbanisation, fréquentation).

Nous observons aussi plusieurs critères aux résultats presque constants quel que soit le

type d’évaluation, notamment les milieux ouverts, la patrimonialité et les microhabitats.

La pertinence de ces critères sera étudiée dans la partie 4.3.2.2.

24

Page 50: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Principales données caractéristiques de la suberaie

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% de placettes

Figure 25 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la suberaie

Page 51: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

observés sur 10 % des placettes dont le principal trait commun est leur situation sur des

versants chauds (Sud et Est). Ces deux types de champignons ont presque uniquement été

observés sur l’écorce de chêne relativement âgé et récemment démasclé. Ils paraissent donc

fortement liés aux activités humaines et ne semble pas être un indicateur pertinent de la

naturalité. La diversité en microhabitats est renforcée par la présence permanente de très très

gros bois sur la placette, et ce même si on tient compte de la possibilité de biais évoquée au

point 3.2.2.2.

La quantité de bois mort est quant à elle très variable et sans qu’il apparaisse de classe

réellement dominante (cf. figure 25). On observe ainsi certains peuplements avec un volume

insignifiant de bois mort (29% de placettes comprenant entre 1 et 5 m³ de bois mort à

l’hectare) alors qu’il peut se situer entre 20 et 50 m³/ha dans d’autres (19 % des sites étudiés).

Les suberaies se montrent très similaires sur ce paramètre avec l’aspect général du massif (cf.

3.2.2.2.), ce critère apparaît ici aussi comme un indicateur intéressant.

Mais le point le plus marquant de la suberaie est sa surface terrière peu importante, ne

dépassant jamais les 20 m²/ha et souvent bien inférieure. Si le biais d’évaluation est possible

(la densité du sous-bois des suberaies rend parfois cette évaluation difficile), cela apparaît

comme une réalité de la densité de ces peuplements. A titre de comparaison, le Guide de

Sylviculture des Suberaies des Pyrénées Orientales définit la surface terrière optimale des

suberaies irrégulières autour de 30 m²/ha.

3.3.2. Châtaigneraies :

Second habitat le plus étudié (24 placettes au total), les châtaigneraies sont les peuplements à

la continuité temporelle la plus importante dans le massif des Maures : 63 % des peuplements

étudiés existaient déjà au XVIIIème siècle et 88 % au XIXème (figure 26). Ceci s’explique

aisément par la conduite presque exclusivement en verger des peuplements étudiés, gestion

favorisant une forte continuité temporelle.

Néanmoins le développement de ces peuplements est essentiellement lié à l’Homme et ceci se

ressent dans le sentiment de nature, avec très peu de châtaigneraies réussissant à développer

un impact émotionnel fort (8 % des parcelles étudiées).

Toutefois, en dépit de cette nature, les anciens vergers font preuve de caractéristiques très

impressionnantes. Très riches en microhabitats tout comme le chêne liège, mais ici suite à sa

conduite agropastorale (très très gros bois), les châtaigneraies sont aussi l’habitat favori des

pics avec 88 % des sites étudiés présentant des loges, souvent plus de 10 par hectare. Aucun

25

Page 52: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Principales données aractéristiques de la châtaigneraie

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% de placettes

Figure 26 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la châtaigneraie

Page 53: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

polypore n’a toutefois été vu sur du bois vivant. Ce paramètre, déjà peu présent dans le massif

des Maures, semble ne pas concerner cette espèce.

Il s’agit aussi des peuplements où la surface terrière est la plus importante (cf. figure 26), du

fait des nombreux très très gros bois (de nombreux arbres dépassent le mètre de diamètre)

même s’il apparaît ici aussi un problème de densité (seules 17 % des placettes dépassent les

20 m³/ha). Ce point est notamment le fait de la conduite humaine, favorisant un espacement

important entre les arbres. La présence de cépées plus ou moins récentes peut aussi contribuer

à cette faible surface terrière.

Il apparaît en réalité deux types principaux dans les châtaigneraies étudiées (les taillis ont, par

leur nature, été le plus souvent évités), dont les caractéristiques précédemment citées leur sont

communs mais possédant chacune des défauts spécifiques :

• La châtaigneraie encore plus ou moins gérée, avec souvent une structure irrégulière

malgré la rareté de classes de diamètre médians et faibles mais une proportion de bois

mort peu importante (inférieure à 20 m³/ha) et une diversité en essence ligneuse

indigène très faible (voire nulle).

• Le verger abandonné, souvent attaqué par le chancre et/ou dépérissant. La diversité en

essence ligneuse est en général importante et le volume de bois mort à l’hectare

impressionnant (34 % des peuplements avec plus de 20 m³/ha, dont le tiers dépasse les

50 m³/ha). Ce dernier point est toutefois temporaire, ces peuplements s’écroulent et

sont colonisés par d’autres essences, le plus souvent le chêne pubescent. Il s’agit par

conséquent de peuplements qui vont subir de fortes modifications dans les décennies à

venir, ayant peu en commun avec leur aspect passé. Si plusieurs aspects de la

naturalité semblent ici forts, ils ne sont qu’éphémères, s’éloignant de l’aspect des

forêts naturelles, sensées avoir une dynamique pérenne.

3.3.3. Yeuseraies :

Ce type d’habitat est moins présent dans le massif (14 évaluations), surtout à des stades

avancés. Ceci s’explique notamment par la faible ancienneté de l’état boisé de ces

peuplements, la moitié ayant été défriché et/ou labouré au XIXème siècle (cf. figure 27).

Seules trois placettes ont une continuité temporelle dépassant le XVIIIème siècle, toutes

situées dans ou à proximité de la Chartreuse de la Verne.

La proportion de très très gros bois est bien plus faible que pour les peuplements précédents,

plus de la moitié des peuplements comportant moins de 10 TTGB à l’hectare, dont 14% aucun

(ici expliqué par la jeunesse de ces peuplements). Leur existence est de plus surtout due à la

26

Page 54: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Caractéristiques principales de la Yeuseraie

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Polypores Surface terrière (m²/ha) Volume de bois mort (m³/ha) Continuité del'état boisé

% de placettes

Figure 27 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la yeuseraie

Page 55: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

présence d’autres espèces, notamment le chêne liège, et sans lesquels cette proportion serait

faible voire inexistante.

C’est donc surtout la diversité en essences (71% des peuplements avec au minimum cinq

espèces ligneuses indigènes différentes), équivalente à celle des suberaies, qui donne à la

yeuseraie cette richesse en très très gros bois, en microhabitats (une seule placette avec moins

de 10 arbres porteurs de microhabitats à l’hectare, sans doute en raison de son absence de

TTGB) et en loges de pics (présentes sur 88% des placettes). Toutefois, le chêne vert est

l’espèce observée dans les Maures présentant le plus de polypores sur du bois vivant (29% des

peuplements étudiés) même s’ils restent particulièrement rares.

Le volume de bois mort est globalement assez faible, en majorité inférieur à 10 m³/ha (79%

des placettes étudiées) malgré quelques exceptions, notamment dans certains boisements très

mâtures (Estérel, Collobrières, Chartreuse de la Verne). Les yeuseraies mâtures sont

justement les peuplements étudiés dont l’aspect structurel apparaît comme étant le plus

développé avec une structure irrégulière en diamètre et une surface terrière située entre 25 et

30 m²/ha sur deux placettes, les mêmes qui comportaient plus de 10m³/ha de bois mort. Ceci

se ressent alors dans le sentiment de nature créé par ces boisements, la proportion du

sentiment « Fort » étant proportionnellement plus importante dans les yeuseraies (43% de

sentiment « Fort », aucun sentiment « Faible »). Cette différence de ressenti peut s’expliquer

par le contraste entre ces boisements au couvert sombre mais au sous bois rare face aux

suberaies portant souvent des traces de démasclage et au sous bois envahi par le maquis ou

face aux châtaigneraies fortement anthropisées. Ce facteur étant surtout émotionnel,

l’impression de retrouver des forêts à l’aspect proche des boisements continentaux ou

atlantiques qui me sont plus familiers, a pu aussi jouer sur cette notation.

3.3.4. Chênaies blanches :

La chênaie blanche est un peuplement à part car peu étudié dans le cadre dans ce protocole (5

placettes). Les peuplements à chêne blanc dominant prospectés étaient surtout des

peuplements jeunes faisant transition à d’autres peuplements, souvent des vergers de

châtaigniers. Ainsi, seule une parcelle de chênes pubescents possédait un aspect suffisamment

mature pour y effectuer une analyse complète. Ces boisements possèdent pourtant une

continuité temporelle intéressante, aucun d’entre-eux n’étant postérieur au XIXème siècle,

hormis pour un peuplement, l’unique réalisé en évaluation complète où la carte d’État-major

laisse le doute d’un possible défrichement sur cette période. Mais les bonnes notes données

aux différents indicateurs de naturalité (tous les peuplements ont plus de 10 arbres porteurs de

27

Page 56: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Caractéristiques principales des chênaies blanches étudiées

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Polypores Surface terrière (m²/ha) Volume de bois mort (m³/ha) Continuité del'état boisé

% de placettes

Figure 28 : Tableau récapitulatif des principales données obtenues pour la chênaie blanche

Page 57: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Les principales caractéristiques des peuplements mâtures étudiés sont donc les suivantes :

Suberaie : Peuplements riches en très très gros bois et en microhabitats, d’une continuité

temporelle souvent importante. La proportion de bois mort est par contre très variable, tout

comme la présence de loges de pics. La surface terrière de ces boisements est

proportionnellement la plus faible des peuplements étudiés.

Châtaigneraie : Peuplements très continus dans le temps, riches en microhabitats, en loges

de pics, en très très gros bois et en bois mort. Ils montrent en général soit une empreinte

anthropique marquée, soit une dynamique d’écroulement.

Yeuseraie : Souvent récents ou ayant été défrichés au cours du XIXème siècle, les

yeuseraies montrent des caractéristiques de naturalités moins importantes que celles des

peuplements précédents et sont surtout dues au mélange d’essences, principalement avec le

chêne liège. Il s’agit pourtant des boisements faisant ressortir le plus fort sentiment de

nature.

Chênaie blanche : Peu présents à un stade mature, souvent en stade de transition avec un

peuplement en écroulement (en général des châtaigneraies). Cette rareté de la phase

sylvigénétique la plus aboutie à un stade mature est l’information la plus intéressante que

nous transmet ce type de peuplement pour le massif des Maures.

microhabitats à l’hectare, 80% avec des loges de pics, 80% avec un volume de bois mort

supérieur à 10 m³/ha, cf. figure 28) sont surtout dus aux chênes lièges et aux châtaigniers

présents dans les parcelles étudiées. Il est difficile de donner une image pertinente des

chênaies blanches prospectées. La chênaie pubescente est dans la majorité des cas le

peuplement final dans la dynamique naturelle des forêts du massif des Maures. Le critère le

plus intéressant lié à ce peuplement est la rareté des parcelles à un stade mature sinon avancé

(aucune placette ne correspond à cette caractéristique) dans le massif des Maures. Ceci

signifie que malgré l’ancienneté de l’état boisé sur le massif, les forêts du massif du Maures

sont globalement à un stade de développement assez loin d’un équilibre dynamique, à climat

constant.

28

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Figure 29 : Yeuseraie (source : MARTIN Maxence)

Figure 20 : Chênaie blanche (source : MARTIN Maxence)

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4. Intégration de l’étude dans la dynamique locale du massif des

Maures

4.1 Implications des acteurs locaux dans la problématique des forêts

naturelles

4.1.1. Contexte forestier du massif des Maures :

Le massif des Maures est un ensemble forestier majoritairement privé à la propriété peu

fragmentée et aux propriétaires plus facilement joignables que dans de nombreuses autres

forêts françaises (source : ASL Suberaie Varoise). La densité très importante des pistes DFCI

offre un réseau de desserte facilitant fortement l’exploitation. Les facteurs limitant la gestion

forestière sont surtout les pentes très fortes et l’absence de gestion sur une trop longue période

de certains peuplements, faisant de leur réhabilitation un travail trop lourd pour être

économiquement intéressant.

L’ASL Suberaie Varoise est toutefois le moteur d’une redynamisation de la gestion des

peuplements dans le massif (7 000 ha en gestion), avec notamment un programme important

de réaménagement des anciens vergers de châtaigniers dans le massif. On observe aussi chez

certains propriétaires privés une volonté croissante de réaliser une sylviculture plus proche de

la nature. Cependant, la majorité des forêts du massif ne sont pas gérées et restent en libre

évolution (source : Ibid).

Avec la création de la Réserve Biologique Intégrale, les forêts domaniales du massif des

Maures ont désormais surtout un rôle écologique et scientifique. Les communes sont quant à

elles plus concentrées sur le risque incendie que sur la gestion stricte des peuplements

4.1.2. Implication des gestionnaires forestiers du massif

Les différents acteurs forestiers du massif travaillent actuellement à la réalisation de fiches

d’« Intégration de la biodiversité dans la gestion des suberaies », nées de l’initiative du WWF.

Les thèmes de ces fiches sont très proches des différents critères liés à la naturalité évalués

dans le protocole (microhabitats, très gros bois, bois mort…). Ce travail permet de rassembler

et de sensibiliser les différents acteurs forestiers autour de la thématique d’une gestion plus

« naturelle » des peuplements en se basant sur le cas concret de la gestion des suberaies. La

Communauté de Communes Cœur du Var et l’ASL Suberaie Varoise travaillent aussi sur la

mise en place d’un contrat « îlot de sénescence » pour la zone Natura 2000

29

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Figure 31 : Un exemple de châtaignier porteur de nombreux micro-habitats

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couvrant une large part du massif. Ces deux acteurs ont fait part de leur intérêt pour notre

étude, les données obtenues pouvant être d’une aide importante pour ce projet.

La création de la RBI du massif des Maures par l’ONF dans un secteur reconnu pour son haut

degré de naturalité, la Chartreuse de la Verne, montre une réelle implication de cet acteur pour

cette problématique. Ce secteur est désormais source de nombreuses études scientifiques

(étude des coléoptères saproxyliques de l’ONF, étude du bois mort selon le protocole PSDRF,

anciennement MEDD, par le CRPF) et il en résultera une complémentarité des données

permettant d’appréhender au mieux les forêts anciennes du pourtour méditerranéen.

Le CEN PACA se montre quant à lui intéressé pour la réalisation du protocole d’évaluation de

la naturalité des forêts dans plusieurs sites qu’il gère, par exemple les hêtraies sapinières de la

base militaire de Canjuers.

4.1.3. Actions de communication :

4.1.3.1. La « naturalité », un concept encore peu connu et peu compris :

Si les professionnels et le grand public prennent de plus en plus compte de l’importance de la

préservation de la biodiversité et du respect de l’environnement, la notion de naturalité est

encore peu connue et, dans le cas contraire, souvent mal comprise. Peu d’auteurs ont en effet

travaillé sur ce thème et, comme évoqué en introduction, les définitions peuvent varier

fortement. On trouve de plus très peu de transcriptions à large diffusion de ce concept, les

différents ouvrages le traitant étant à dominante professionnelle. Le travail du WWF est donc

d’autant plus important pour arriver tout d’abord à un consensus global de la notion de

« naturalité » et ensuite le transmettre aux différents organismes liés aux forêts anciennes

ainsi qu’au grand public.

4.1.3.2. Professionnels :

Par sa réalisation même, le protocole d’évaluation des forêts anciennes met le WWF en

contact avec un nombre important d’acteurs pour sa réalisation (cf. 1.3.). Cette démarche est

donc un premier point important pour l’assimilation de cette notion, en particulier pour les

organismes gestionnaires. A un niveau plus local, la réalisation des fiches d’intégration de la

biodiversité dans la gestion des suberaies varoises est un excellent médium pour sensibiliser

les gestionnaires forestiers à la problématique des forêts naturelles. Une de ces réunions de

travail fût de plus l’occasion de présenter à ces acteurs le travail d’évaluation des parcelles à

haute naturalité du massif des Maures, renforçant encore ce travail de sensibilisation.

30

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Figure 32 : Le massif des Maures, un massif fortement boisé (source : MARTIN Maxence)

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Un résumé des résultats des études des forêts à haute naturalité, dont fait partie la présente

étude, sera édité à terme par le WWF.

4.1.3.3. Grand public :

Le WWF, en collaboration avec l’AME, met en œuvre depuis 2006 une campagne

pédagogique sur la forêt des Maures auprès des écoles du massif des Maures (se référer au

site du WWF pour plus d’informations). Elle permet de faire prendre conscience aux enfants

de la richesse de la forêt qui les entoure et de l’importance de sa sauvegarde.

L’outil pédagogique « Hector, l’arbre mort » (figure 33) est un autre exemple d’outil de

communication autour de la naturalité des forêts. Cet outil a été utilisé dans le cadre de la

« Fête de la Plaine des Maures », événement réalisé à l’initiative de l’association Éthique

environnement.

Un diaporama sur le travail d’évaluation de la naturalité dans le massif des Maures a été

présenté au stand WWF durant le week-end pour sensibiliser les adultes et les

accompagnateurs pendant que les enfants découvraient « Hector ».

Une sortie nature du CEN PACA sur la thématique des forêts anciennes a été planifiée pour le

mois de Juillet mais son organisation relativement tardive, renforcé par le creux de la période

estivale, n’a pas permis une promotion suffisante pour intéresser le plus grand nombre. Il

serait intéressant pour le CEN de reprogrammer une sortie sur ce sujet pour le printemps

prochain, le calendrier des sorties de l’automne étant déjà défini.

4.2. Gestions possibles pour l’amélioration ou la conservation des forêts

anciennes

4.2.1. Paramètres de naturalité à améliorer

Les fiches de synthèses des relevés mettent en évidence la répartition des différentes notes et

les points à améliorer afin de restaurer/conserver la naturalité de la placette (exemples en

annexe VI). Ceci permet de cibler les principaux objectifs à atteindre pour les peuplements

étudiés et de déduire quelle gestion (dont la non-intervention) serait la plus adaptée.

Les points à améliorer les plus récurrents sont les suivants : surface terrière, milieux ouverts,

volume de bois mort, stratification et mélange d’essences. Les autres paramètres sont souvent

liés à ceux précédemment cités (arbres habitats, loges de pics et polypores par exemple).

31

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Figure 33 : Hector l'arbre mort, un excellent outil pédagogique (source : ROSSI Magali)

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Afin de définir des seuils objectifs pour cette gestion, nous pouvons nous baser sur le résultat

des analyses précédentes. Pour les critères où la majorité des résultats sont situés dans la

catégorie optimale, il est possible de définir des seuils exigeants, par exemple arriver à plus de

10 TTGB/ha et à plus de cinq espèces ligneuses différentes pour chaque peuplement étudié.

Dans le cas de classes où les résultats se montrent assez faibles, il serait par contre plus sage

d’avoir dans un premier temps des objectifs intermédiaires, par exemple au moins 10 m³ de

bois mort par hectare pour chaque placette et une surface terrière d’un minimum de 20 m²/ha.

Ces seuils pouraientt par ailleurs varier en fonction du type de peuplement.

4.2.2. Itinéraires sylvicoles possibles

Évolution naturelle/Non intervention : La parcelle est laissée en évolution libre, aucune

intervention n’y est réalisée. La dynamique naturelle est donc le seul moteur d’évolution de

ces forêts. Cette gestion est déjà effective ou en projet sur plusieurs secteurs des Maures.

L’absence de gestion importante dans le massif, résultant de nombreuses problématiques tels

l’impossibilité de valoriser les parcelles, le manque de volonté des propriétaires, etc., font que

l’on peut considérer une part importante des forêts en évolution naturelle, mais dans ce cas

sans que cela ne soit un choix clairement défini.

Gestion irrégulière : La sylviculture irrégulière, comme définie par ProSilva, permet mélange

de strates et d’essences, diversité de diamètres, dont des très très gros bois, conservation

d’arbres à microhabitats et du bois mort, etc. Il s’agit par conséquent de la gestion la plus à

même de répondre aux différentes critères de naturalité citées dans le point précédent (seuils

de volume de bois mort, etc.) ainsi qu’aux différents rôles pouvant être alloués à la forêt

(problématique incendie, production de bois…). Ce type de gestion, déjà effective par

exemple en Catalogne, est peu répandu dans le massif des Maures, on n’y trouve par exemple

aucune suberaie gérée en irrégulier (Nicolas LUIGI, com. pers). Certains propriétaires

semblent toutefois mettre en place d’eux-mêmes une logique similaire (Chloé MONTA, com.

pers.). Un développement de cette sylviculture est donc possible, d’autant que les

peuplements étudiés ont souvent d’ores et déjà une structure irrégulière.

Autre gestion : Les autres modes de gestion intègrent d’eux-mêmes ou peuvent eux aussi

intégrer certains paramètres de naturalité sans contraintes. Les vergers de châtaigniers, par

exemple, sont par leur nature propices aux bois de fort diamètre riches en microhabitats. Il est

aussi possible pour les gestionnaires d’ajouter de nouvelles logiques à leur gestion actuelle,

32

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Figure 34 : La conservation de bois mort, une méthode simple pour favoriser la biodiversité (source : MARTIN Maxence)

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par exemple la conservation du bois mort au sol. Le guide de gestion de la biodiversité dans

les suberaies (cf. 4.1.2.) est un premier pas vers cette logique.

Plusieurs voies sont donc possibles pour améliorer la naturalité des forêts du massif, chacune

avec des atouts et des contraintes qui lui sont propres. La sélection de la gestion à adopter est

alors dépendante de nombreux paramètres et sort du contexte purement écologique : volonté

du propriétaire, intérêt économique de la parcelle, etc.

4.3. Outils d’aide à la décision et à la gestion

4.3.1. Méthode de classification des différents sites

Nous avons pu précédemment observer le nombre important de données obtenues par le

protocole. Réaliser une classification de l’ensemble des placettes étudiées en utilisant tous les

critères étudiés se montre alors d’une complexité importante. Il apparaît plus intéressant de

réaliser des typologies, cette méthode étant plus aisée à réaliser mais ayant surtout l’avantage

de pouvoir s’adapter directement aux exigences et aux critères qui intéressent l’acteur

réalisant cette typologie. Deux méthodes seront présentées ici.

La plus simple consiste à sélectionner les critères les plus intéressants et à définir différents

seuils pour chacun d’entre eux. Par une sélection manuelle faite dans le jeu de données, nous

pouvons ainsi définir les différentes catégories caractérisées chacune par les critères

précédemment posés.

Je cherche par exemple à définir les plus hauts sites de naturalité parmi les sites étudiés. Après

étude des données bibliographiques et des résultats du protocole de DN, je définis les critères

suivants :

• Une continuité temporelle forte

• Une structure proche de celles des forêts naturelles (irrégularité et G supérieur à

20m²/ha)

• Un volume de bois mort supérieur à 20m³/ha.

Nous obtenons alors la typologie visible en figure 35.

Des extraits de la carte obtenue sont visibles en annexe VII. Elle permet par exemple

d’observer un noyau de forêts continues dans le temps avec des critères de naturalité très

développés (Ubac des Mayons), l’hétérogénéité de continuité temporelle des zones étudiées

dans la Chartreuse de la Verne mais aux caractéristiques élevées ou un secteur de boisements

très récents dans le vallon des Vaudrèches. On peut aussi remarquer une exigence peut être

trop 33

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Autre

Etat boisé continu depuis le XVIIIeme siècle

Etat boisé continu depuis le XIXeme siècle ou état boisécontinu depuis le XVIIIème

siècle avec utilisation sylvopastorale au XIXeme

Structure irrégulière et G>20

Autre

Volume de bois mort >20m³/ha

Volume de bois mort ≤20m³/haVolume de bois mort ≤20m³/ha

Volume de bois mort >20m³/ha

Volume de bois mort ≤20m³/ha

Volume de bois mort >20m³/ha

Volume de bois mort ≤20m³/ha

Structure irrégulière et G≤20

Volume de bois mort >20m³/ha

Volume de bois mort ≤20m³/ha

Autre

Volume de bois mort ≤20m³/ha

Autre

Volume de bois mort ≤20m³/ha

Volume de bois mort >20m³/haStructure irrégulière et G≤20

Structure irrégulière, G>20 et volume de bois mort >20m³/ha

Type 1

Type 2

Type 7

Type 3

Type 4

Type 6

Type 8

Type 9

Type 10

Type 5

Figure 35 : Exemple de typologie pour la définition des sites à plus haute naturalité dans le massif des Maures

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importante pour la continuité de l’état boisé ou l’absence de prise en compte de l’indigénat

qui place de nombreuses châtaigneraies dans les sites à forte naturalité. On voit ici l’avantage

de cette méthode, aisément réadaptable si l’on souhaite affiner notre évaluation.

D’autres outils de création de typologie bien plus développés existent aussi, par exemple la

matrice « Electre III » qui permet de définir un large panel de critères possédant chacun un

« poids » spécifique, c'est-à-dire l’importance du critère par rapport aux autres. (Lavandier,

2009). Cette méthodologie n’a pas été utilisée pour cette étude.

4.3.2. Améliorations possibles pour le protocole de DN

4.3.2.1. Une amélioration constante au long de l’étude :

La plus grande partie des améliorations à apporter au protocole l’ont été durant la réalisation

même de cette étude. La mise en place des relevés dans le massif des Maures mais aussi sur

d’autres sites, dans ce cas par d’autres équipes, ainsi que la saisie des données furent en effet

les meilleurs moyens pour cibler les différents manques et défauts de la méthodologie ou des

outils en eux-mêmes dans leur ensemble ou selon certains contexte particuliers.

Les discussions furent très régulières avec le WWF et, si la base et la logique du protocole

restent les mêmes, ces échanges ont permis de nombreuses améliorations. La nature de ces

dernières était assez variable : erreurs dans la fiche, classes peu ou trop précises,

améliorations méthodologiques, notation peu satisfaisante, erreurs dans les formules des

tableurs excel…

S’il est toujours possible de l’améliorer, on peut considérer que les principales modifications à

apporter afin de rendre le protocole plus précis et plus efficace ont été faites sur la période de

l’étude.

4.3.2.2. Création d’une version simplifiée du protocole spécifique au massif des Maures

Comme expliqué précédemment, les principales améliorations d’ordre général ont été

appliquées tout au long de l’étude mais il serait intéressant de réaliser une version simplifiée

de la méthodologie propre au massif. Un tel outil pourrait être très utile pour les gestionnaires

du massif, par exemple pour l’ASL et la Communauté de Communes Cœur du Var dans leur

projet d’identification d’îlots de sénescence pour les contrats Natura 2000.

Nous avons pu précédemment observer un nombre important de critères aux résultats très

homogènes. Dans le cadre de la réalisation d’un protocole spécifique au massif des Maures, il

34

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Naturalité

02468

10Indigénat

Structure

Maturité

Dynamique

Continuité

Ancienneté

Diversité

0

2

4

6

8

10Diversité spécif ique

Patrimonialité

Diversité Habitats

Microhabitats

Figure 36 : Diagramme bilan des différents critères étudiés par le DN pour une suberaie à haut niveau de naturalité

Naturalité

02468

10Indigénat

Structure

Maturité

Dynamique

Continuité

Ancienneté

Diversité

02468

10Diversité spécif ique

Patrimonialité

Diversité Habitats

Microhabitats

Figure 37 : Diagramme bilan des différents critères étudiés par le DN pour une châtaigneraie en écroulement

Page 71: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

est alors possible de supprimer ces paramètres sans que cela ne créé de biais important dans

l’évaluation.

Les résultats des facteurs du DN spécifiques à l’évaluation complète et la majorité des critères

de l’IBP ont ainsi des résultats très uniformes ou peu pertinents ; ils peuvent donc être

supprimés. Plusieurs critères aussi présents dans la méthodologie rapide font preuve d’une

faible amplitude des résultats ou jouent surtout un rôle descriptif, à savoir la patrimonialité,

les habitats associés, la continuité spatiale, la date de la dernière coupe et les microhabitats sur

arbres vivants. Il est aussi possible de supprimer ces critères sans avoir d’influence sur le

classement des îlots.

Une modification de certaines catégories peut s’avérer plus pertinente que celle actuellement

en place, particulièrement pour l’empreinte humaine postérieure à 1960. Nous avons en effet

vu précédemment que ces actions sont surtout des entretiens de piste, de chemin ou de pare-

feu. Le critère du nombre de souches paraît peu pertinent et il serait préférable de qualifier

également le type d’action sylvicole réalisé sur la parcelle. Nous avons pu aussi observer la

présence constante de très très gros bois, essentiellement due au chêne liège ou au châtaignier.

Plusieurs pistes sont possibles pour corriger ce problème : changement de la définition du

seuil de TTGB pour ces essences, différenciation dans le protocole entre les TTGB de chêne

liège et/ou de châtaigner, définition de la proportion de ces deux espèces dans les TTGB

relevés, etc. Pour persévérer dans une logique de simplification, il est aussi possible de

conserver la méthode actuelle, une présence faible de TTGB devenant un critère à part

entière.

Un résumé des différents critères conservés pour cette méthodologie ainsi que les

modifications apportées sont présentées en figure 38.

Plusieurs gestions sont possibles afin de développer ou de conserver la naturalité des forêts

du massif : évolution libre, traitement irrégulier ou respect de certains seuils minimaux, par

exemple de volume de bois mort, pour les autres types de gestion.

Une réelle implication des gestionnaires forestiers et des acteurs quant à cette

problématique se met en place dans le massif des Maures (Îlots de sénescence, RBI).

Les informations ainsi que les outils obtenus au terme de cette étude, particulièrement la

version spécifique aux Maures du DN, devraient contribuer à une meilleure implication des

boisements anciens dans la dynamique du massif.

35

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Catégorie Critère Sous critère

Généralités - -Sentiment de nature - -

Diversité spécifique ArbresStructure du peuplement

Surface terrièreLoges de pics

PolyporesIndigénat Part dans le couvert des arbres indigènes

Très très gros boisVolume de bois mort

Dynamique Stade de succession et sylvigénèseAncienneté -

1800-1960Transformation du peuplement (date de la dernière coupe

supprimée)Date de la dernière coupe

Type d'exploitation (Coupe rase ou coupe de régénération/Coupe de taillis/Eclaircie ou coupe

jardinatoire/Entretien de pare-feu/Entretien de piste/Entretien de sentier

Empreinte potentielle -

Protocole d'évaluation de la naturalité, version simplifiée pour le massif des Maures

Nature

Empreinte humaine Après 1960

Complexité structurale

Diversité des microhabitats

Maturité

Figure 38 : Critères à conserver ou à modifier pour une méthodologie du DN propre au massif des Maures

Page 73: Etude des forêts anciennes du massif des Maures (83) … · degré de naturalité (DN) du WWF Rapport de stage Période du 20 février au 30 mars et du 21 mai au 28 juillet Source

Conclusion :

La réalisation du protocole d’évaluation du degré de naturalité des forêts nous permet

désormais d’avoir une meilleure vision des forêts anciennes du massif des Maures. Elle se

montre dans son ensemble positive avec une richesse importante en essence, microhabitats,

espèces patrimoniales... ainsi qu’une continuité temporelle et spatiale forte même si certains

critères peuvent présenter une forte diversité de résultats. Il est alors intéressant d’observer de

telles caractéristiques alors que l’activité humaine, quoique limitée par les caractéristiques du

massif, se montre omniprésente.

L’intégration du paramètre anthropique dans les forêts du massif est par ailleurs une condition

nécessaire à son développement, la principale difficulté étant alors de ne pas mettre en péril

cette forte naturalité. L’actuelle discussion des acteurs forestiers du massif sur une meilleure

intégration de la biodiversité dans la gestion des suberaies ou l’intégration prochaine du

contrat « Îlots de sénescence » dans le DOCOB de la zone Natura 2000 « Plaine et Massif des

Maures » sont ainsi deux signes forts de cette volonté de mieux prendre en compte la

particularité des forêts de ce territoire. Une simplification et adaptation de la méthode

d’évaluation de la naturalité pour le massif permet quant à elle d’envisager un outil efficace et

d’utilisation plus aisée que le protocole initial testé dans cette étude.

La démarche de sensibilisation sur la thématique des forêts naturelles réalisées à l’intérieur et

sur le pourtour du massif sera elle aussi un atout majeur pour assurer la conservation actuelle

et surtout future de ces forêts exceptionnelles.

Une véritable démarche semble se mettre en place sur le territoire des Maures afin de

permettre la meilleure intégration possible de ces forêts tout à fait remarquables dans une

réelle dynamique locale.

36

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Site Silene : http://www.silene.eu/index.php?cont=accueil

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Annexes :

Annexe I : Fiches de terrain........................................................................................................I Annexe II : Zonage définit par Julien BARET (cabinet Biodiv’)...........................................VII Annexe III : Cartographie des sites prospectés selon la méthodologie IBP.......................... VIII Annexe IV : Cartographie des peuplements prospectés selon la méthode IBP et représentés par leur note finale..................................................................................................................... X Annexe V : Cartographie des points prospectés selon le protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN)........................................................................................................................XII Annexe VI : Exemples de fiches synthèses...........................................................................XIV Annexe VII : Extraits des résultats obtenus selon la typologie pr ésentée en 4.3.1............ XXV

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Annexe I : Fiches de terrain

I

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II

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III

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IV

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V

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VI

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Annexe II : Zonage définit par Julien BARET (cabinet Biodiv’)

VII

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Annexe III : Cartographie des sites prospectés selon la méthodologie IBP

VIII

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IX

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Annexe IV: Cartographie des peuplements prospectés selon la méthode IBP et représentés par leur note finale

X

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XI

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Annexe V : Cartographie des points prospectés selon le protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN)

XII

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XIII

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Annexe VI : Exemple de fiche synthèse

XIV

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XX

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Annexe VII : Extraits des résultats obtenus selon la typologie présentée en 4.3.1. :

XXIV

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Résumé Le concept de « naturalité » et les spécificités propres aux forêts anciennes sont encore peu connus aussi bien par les professionnels que par le grand public. Le WWF a par conséquent mis en place un programme multi-acteur dont le rôle est d’approfondir et de transmettre les connaissances sur ce sujet. Un des aspects de ce programme consiste en la création d’un protocole d’évaluation du degré de naturalité (DN) des forêts de l’éco-région méditerranéenne, dont la réalisation se fera sur différents sites reconnus pour leurs caractéristiques écologiques exceptionnelles. Le massif des Maures, chaîne de basses montagnes au patrimoine biologique notoire et ayant la particularité d’être constitué de roches cristallines au milieu d’une Provence calcaire, fait partie de ces sites sélectionnés. L’escarpement important et la rareté des points d’eau ont fait de ce massif un espace plus favorable aux forêts, essentiellement des peuplements de chêne liège et des vergers de châtaigniers, qu’à l’agriculture, leur offrant ainsi une réelle continuité temporelle. Un premier état des lieux des zones forestières à haute valeur biologique a été réalisée en 2010 par Julien Baret du cabinet Biodiv’, offrant une base solide pour les prospections qui s’élèvent au final à 32 placettes où fût réalisée la version complète du protocole de DN et 42 placettes où ce fût la version rapide. Les résultats montrent des forêts très riches en microhabitats et en arbres de fort diamètre –pour un climat méditerranéen-, avec une continuité temporelle globalement importante et une forte patrimonialité. On trouve cependant des traces d’activité humaine de façon omniprésente mais dont l’impact se montre généralement limité. L’absence de boisement mâtures de chênes pubescents sur le massif, pourtant le stade optimal de la forêt dans ce contexte, est par contre un facteur limitant quant à la naturalité globale des forêts du massif. Cette étude, en complément avec la réalisation de relevés sur d’autres sites, a aussi permis d’identifier les erreurs ou les améliorations à apporter au protocole du DN. Testé en même temps que les évaluations complètes, la version méditerranéenne du protocole de détermination de l’Indice de Biodiversité Potentielle (IBP) CRPF se montre quant à lui peu adapté à l’étude de la naturalité, ses indicateurs arrivant vite à saturation. Les acteurs forestiers locaux se sont montrés très réceptifs à cette étude car se réalisant dans un contexte favorable. Une réflexion multi-acteurs est actuellement en place pour offir des pistes pour une gestion plus respectueuse de la biodiversité des suberaies et un contrat « îlot de sénescence » est en train d’être créée dans la zone Natura 2000 couvrant une part importante du massif. A ce titre, une version simplifiée du protocole et spécifique aux Maures a été réalisée afin de permettre une évaluation aisée de la naturalité des forêts du massif. A cela s’ajoute une véritable démarche de sensibilisation du grand public sur l’importance de la conservation des forêts anciennes. Une réelle démarche d’intégration et de préservation des forêts anciennes, ou forêt à haute naturalité, commence donc à se mettre en place dans le massif des Maures. Toutes les informations complémentaires, méthodologies utilisées et données recueillies lors de cette étude sont disponibles sur le site du programme :

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