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La côte des Maures CAVALAIRE • SAINT-TROPEZ • PORT-COGOLIN PORT-GRIMAUD • SAINTE-MAXIME • FRÉJUS SAINT-RAPHAËL • AGAY 2010 gratuit SIX MILLES EN MER, QUATRE PAS À TERRE

La côte des Maures

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La côte des Maures

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La côte des Maures

CAVALAIRE • SAINT-TROPEZ • PORT-COGOLINPORT-GRIMAUD • SAINTE-MAXIME • FRÉJUS

SAINT-RAPHAËL • AGAY

2010

gratuit

S I X M I L L E S E N M E R , Q U A T R E P A S À T E R R E

Le Port du Lavandou s’est en-gagé à respecter les prin-

cipes des deux labels Pavillon Bleu et Port Propre obtenus et re-conduits depuis plusieurs années dans un engagement politique de développement durable et de respect de l’environnement. Cet engagement répond aux critères d’appréciation répartis en quatre axes : - Gestion des déchets,

- Gestion du site,- Gestion du milieu,- Stratégie éco-responsable engagée.

Les réhabilitations, requalifica-tions et aménagements effectués sur la zone portuaire veillent au maintien de l’effort d’intégration du port dans la ville traduit par la continuité des zones piétonnes, la création d’espaces détente et l’harmonisation architecturale des opérations réalisées. Ces in-vestissements visent à estomper la frontière physique entre le port et la ville.De surcroît, les critères de sé-lection des achats de matériaux, de produits ou de végétaux in-tègrent les exigences environ-nementales indispensables pour garder le cap.Ainsi, la gestion du milieu et du site est axée sur la réduction des

impacts sur l’environnement. La mise en place de collecteurs de déchets comme l’éco conteneur flottant, de points propres, de dispositifs préventifs anti pol-lution sont autant d’outils qui concourent à la réussite de la démarche. La requalification de zones contribue également à l’at-teinte de cet objectif en offrant des espaces aérés, éclairés et ac-cueillants. Ils invitent davantage les usagers à modifier leur com-portement et adhérer au civisme écologique.Enfin, la politique sécuritaire est renforcée par la mise en place d’un dispositif de vidéosur-veillance performant et optimisé qui a su faire ses preuves par di-verses interpellations en marge de la politique impulsée par la commune. La garantie du main-tien de l’ordre s’appuie égale-ment sur la présence de force de police et de surveillants de nuit sur le port.Que ce soit côté terre ou côté mer, c’est par des mesures souples, adaptées et médianes, que Le La-vandou innove dans une réhabi-litation et un embellissement au quotidien voulant répondre à un réel plaisir de vivre où se profile une sérénité d’ avenir.

Un port en conformité

avec le développement durable

Le LavandouLe

Lav

an

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uCommuniqué

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Quatre ans c’est court !Seulement trois nu-méros avant que ce petit dernier soit dé-posé dans les capi-taineries, les offices

de tourisme et chez les shipchandlers parte-naires. Quel média peut se vanter de s’être installé dans le paysage en trois parutions ? Et pourtant, cette quatrième “saison” était attendue de pied ferme par ceux qui nous diffusent et ceux qui nous lisent. Quel plus beau compliment que d’entendre « alors, il sort quand, Cabotages ? » Cet objet bizarre, mi-guide-mi-mag’, entre le Bloc Marine, le Michelin et la presse nautique a simplement comblé la brèche qui existait entre ceux qui ne voyaient dans les plaisanciers que des fanatiques du saute-vagues à voile ou à moteur et les autres qui les prenaient pour des touristes ordinaires. Le “nautourisme” est une réalité depuis que l’on navigue pour son plaisir, c’est maintenant un concept édi-torial.

Quatre ans, c’est long ! Déjà quatre numéros. Quelle évolution d’une saison à l’autre ! Plus de ports, plus de pages, plus de contenus. Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, ceux qui nous prennent en route le voient : « pour un gratuit, ils se fichent pas de nous ! », se-cond compliment qui nous va droit au cœur. Gratuit ? Financé par la publicité n’est pas tout à fait le mot exact. Il y a, certes, des entreprises du nautisme de plus en plus nombreuses qui comprennent que nous touchons le cœur de cible de ceux qui na-viguent mais il y a aussi nos sponsors que sont les collectivités locales partenaires, les villes portuaires qui partagent avec nous le souci de faire sortir plus souvent les ba-teaux, d’aller voir dans le port d’à côté, de venir chez elles. Et nos lecteurs qui ne nous achètent pas mais nous cherchent et nous lisent d’escale en escale.Bientôt sur web-mobile !L’été en bateau est un moment privilégié pour la lecture. Nous resterons toujours un média “papier” qu’on emporte dans son

sac marin, qu’on lit dans le soleil du cock-pit. Depuis un an, nos articles pouvaient se retrouver sur www.cabotages.fr. Mais désormais l’Internet “classique” est un ou-til spécifique de préparation des croisières côtières : on y trouve non seulement un accès facile à toutes les escales mais, grâce à une application cartographique et météo-rologique, chacun pourra trouver les mo-ments les plus opportuns et les escales les plus faciles en fonction de la force du vent, de l’état de la mer et du bateau qu’on a. Et, dernière nouveauté pour votre mobilité en avant-première mondiale, une application pour LES TÉLÉPHONES PORTABLES avec accès au web. Partout où votre téléphone “passe”, vous pourrez bientôt faire votre programme de navigation en temps réel et avoir un point de vue unique sur la Médi-terranée.Bonne saison de navigation et rendez-vous en décembre au salon Nautic de Paris pour un grand événement signé Cabotages.

Alain Pasquet, Christophe Naigeon

Pyrénées-sur-Mer

Tout au long de votre navigation estivale, demandez nos 10 éditions gratuites dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers parte-naires, à chacune de vos escales. Préparez aussi des croisières plus lointaines dans nos rubriques “destinations”, en Corse, aux Baléares, à Malte ou, plus simplement sur les canaux du Sud de la France. Si votre route ne vous mène pas des Pyrénées à l’Estérel, commandez l’intégrale des éditions de 2010 sur www.laboutiquedecabotages.fr (conditionnement et transport : 19, 35 €).

Entre mer et étangs

De Saint-Loupà Saint-Clair De Couronne

à CroisetteDe Croisetteà Sicié Toulon

grande rade De Giensau Cap Nègre

La côtedes Maures

80 PORTS, 10 BASSINS DE NAVIGATION

Baie d’Aigues-Mortes

Delta du Rhône

Alain Pasquet

Christophe Naigeon

Guy Brevet

Emma Chazelles

Claude Roger

ThierryDutto

Emmanuelle Grimaud

Patrick Faure

Julia Chaine

Michel LéoMénella

Claude Despretz

Cabotages est édité par Bastaque Éditions16 rue Garenne, 34200 Sète Tél : 04 67 17 14 30 Fax : 04 67 17 14 32

bastaque editionsbeAdminsitration, service commercial :

[email protected] Pasquet, directeur de publication, directeur commercialJulia Chaine, secrétariat commercial et web : [email protected] Dutto, partenariat publicité Méditerranée : [email protected] Faure, partenariat publicité Provence Côte d’Azur : [email protected]

Rédaction : [email protected] Naigeon, directeur de la rédaction, rédacteur en chefEmma Chazelles, rédactrice navigatriceGuy Brevet, rédacteur navigateurClaude Roger, rédacteur navigateurOnt collaboré à ce numéro : Sandrine Mazziotta, Marilyn Beaufour, Hélène Petit, Jeanne Chemin

Fabrication, iconographieEmmanuelle Grimaud, maquette, infographie : [email protected] Léo Ménella, illustrateurSite web www.cabotages.frClaude Depretz, webmaster www.cabotages.fr : [email protected] : Tugrupografico - EspagneEncre : SunChemical CertifiedISSN : en cours - Dépôt légal Juin 2010

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Cavalaire

Saint-Tropez

Port Cogolin

Port GrimaudSainte-Maxime

CAP LARDIER

CAP TAILLAT

CAP CAMARAT

CAP DE SAINT-TROPEZ

CORNICHE DES MAURES

Saint-Aygulf

Les Issambres

CAP DE CAVALAIRE

La Croix-Valmer

Port-Grimaud

Saint-Tropez

Cavalaire

Saint-Raphaël

Agay

Fréjus

Port-Cogolin

Sainte-Maxime

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Naviguer en Méditerranée p.28Les ports : nouveaux rôles ? p.30La sécurité selon d’Aboville p.32Météo : qu’est-ce qui est utile ? p.34Transportables, la solution ? p.36Les sémaphores veillent p.38Tortues de Méditerranée p.40Rando palmée : conseils d’un pro p.42Redoutables oiseaux pêcheurs p.44Peintres officiels de la marine p.46Bateaux et navigation des Romains p.48Bibliothèque de bord p.50

Sommaire

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 5

Si la zone de navigation de la Côte Bleue – Marseille – les calanques

peut se revendiquer de la Provence my-thique et bien réelle dans sa culture et sa lumière, si la grande rade de Toulon a une identité fortement marquée par son histoire particulière, sa géographie singulière et ses bateaux “gris”, si la presqu’île de Giens, la baie d’Hyères et les îles d’Or constituent un monde à la fois presque fermé sur lui-même et ou-vert sur les destinations plus lointaines – Porquerolles comme rampe de lan-cement vers la Corse et la Sardaigne – on peut dire que le long de la partie de côte entre la baie de Cavalaire et la rade d’Agay, on est sur la Côte d’Azur.Ce n’est pas encore la Riviera des grandes villes, des grands ports et des palaces. Cannes, Antibes, Nice, Monaco, Menton ne sont pas encore là mais on en sent déjà les prémisses. Les grands yachts à moteur qui ne peuvent aller ailleurs que devant la plage d’à côté, les voiliers de rêve qui valent mieux que les bouquets de glaïeuls dont on les affuble, les hôtels, les villas, les boîtes… tout y est.

Sauf que les villes d’escale y ont encore malgré tout une âme de petits villages, que les ports coincés entre leurs rochers y ont encore quelque chose de commun avec La Ciotat, Sausset-les-Pins ou Col-lioure, que l’on peut encore trouver ici et là quelques réminiscences d’un certain es-prit marin où la règle de priorité n’est pas seulement fondée sur la taille du bateau.Il y a là un bassin de navigation somp-tueux avec pour arrière-plan la fin des Maures et le début de l’Estérel – ou le contraire – avec des criques par cen-taines, des fonds à explorer.Sans doute, vue de la mer, la physiono-mie de la côte a-t-elle été changée depuis que les Anglais la découvrirent et vinrent y passer l’hiver au XIXe siècle, mais les pins parasols, les oliviers, les eucalyp-tus, les bougainvillées et toutes sortes de plantes soignées par des jardiniers scrupuleux ont finalement recréé une écologie où le béton est, contre toute at-tente, en voie de disparition.Alors, à juste distance du chant des ci-gales, profitons encore de cette croisière le long de cette côte, loin des voitures qui s’y embouteillent. Vive la mer !

La côte des MauresSaint-Tropez

Sainte-Maxime

CAP LARDIER

CAP TAILLAT

CAP CAMARAT

CAP DE SAINT-TROPEZ

Fréjus

Saint-Raphaël

Rade d’Agay

CAP DU DRAMONTSaint-Aygulf

Les Issambres

Destinations

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Malte

Corse

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Sur ce genre de côte, soit on navigue à plus d’un mille du

bord pour voir le splendide ar-rière-pays des Maures, soit on rase des cailloux à portée de cigale pour profiter des criques transpa-rentes, odorantes et stridulantes. Attention aux roches traîtresses au Dattier, à la Malpagne et au cap Nègre ! Autrement, sauf dans les zones protégées entre la pointe du Trésor et celle de Cava-laire et entre les plages de Gigaro et de Pampelonne on voit surtout des villas qui ont poussé partout et que les pins parasols masquent autant qu’ils le peuvent. Dans le premier cas, de là-haut, trois cents millions d’années vous contemplent… Que le nom de Maures vienne de la couleurs brun-rouge des terres (même étymologie que marron), des Sarrasins (les Mauresques, la Mauritanie) qui occupèrent l’endroit au cours des VIIIe et le IXe siècles ou du mot également arabe Al Manara (le phare) qu’on retrouve à l’Almanarre près de Hyères, peu importe. La position élevée, la teinte des roches ou l’histoire convergent pour dé-crire cette crête de roches très anciennes, bouleversées par des compressions titanesques, cuites et recuites par le volcanisme, qui culmine à La Sauvette (780 m) pour s’abaisser au-dessus de Ca-valaire jusqu’à environ 500 m.

LE ROI DES MAURES

Le roi des Maures, c’est le chêne-liège dont certaines forêts possè-dent des spécimens de plusieurs siècles. Grâce à leur écorce dont

on fait les bouchons, ils résistent au feu et protègent ainsi les mas-sifs de ce fléau. C’est pourquoi les incendiaires qui travaillaient à faire déclasser les zones agri-coles en terrains constructibles œuvraient juste après le démas-clage quand le tronc est nu. Mais cela n’existe plus… Et, en bord de mer, le prince est le somptueux, l’immense et fragile pin parasol, autant dire une allu-mette géante dans des vapeurs d’essence lorsque le plein été exhale les sucs du maquis et les résines des troncs. Avant le caré-nage annuel, venez arpenter les Maures au printemps quand les orchidées sauvages, les cistes, les genêts et les asphodèles met-tent de vives et éphémères cou-leurs dans ce vert éternel. Que vous veniez juste de doubler le cap Lardier ou le cap Cavalaire, vous découvrez soudain une baie avec une large plage en arc jaune et, après la nature sauvage, l’ur-banisme de villégiature, ici plutôt réussi.

DE L’OUBLI AU RÉVEIL

Mais vous qui vous apprêtez à débarquer pacifiquement à Cava-laire-sur-Mer, sachez qu’avant de s’appeler “Heraclea Cacabaria”du temps d’une petite colonie grecque, “Cacabaria” à l’époque gallo-romaine, le port était déjà utilisé par des marins deux mille ans avant notre ère. Des fouilles ont mis en évidence l’Oppidum de Montjean à 460 m au dessus du port actuel, où vi-vaient des Ligures, vers -800 et une villa romaine à Pardigon,

Cavalaire EscalesC

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Du port des Ligures à la force RoméoCavalaire est un bon mouillage (organisé) et un port aux pontons d’accueil calmes malgré l’animation des quais le soir. Si ce n’est pas un village “typique”, c’est une station qui “ne se la joue pas”. Rare.

tout près de la plage ou peut-être faute de place au port, vous de-vrez mouiller sur les coffres.Mais c’est au Moyen-âge que “Cavalairo” eût son heure de prospérité : très bon abri par mistral comme par vent marin (la Marinade, dit-on ici) c’est là que viennent mouiller un grand nombre de bateaux. Malgré les pirates barbaresques qui rôdent dans les parages comme à regret de leur présence permanente passée, malgré la peste noire qui frappe à plusieurs reprises ici comme ailleurs sur la côte, Cavalaire survit. Et prospère, même. Jusqu’à ce que la colonie Génoise importée à Saint-Tro-pez ne fasse de cette commune presque morte (voir pages 8 à 11) une cité si bien protégée, un port si moderne et une concurrente commerciale si dynamique que

Cavalaire s’endort dans l’oubli.Comme pour Sainte Maxime, il lui faudra attendre la mode des bains de mer sous le Second Empire puis l’arrivée du train dans les premières années du XXe siècle pour que le tourisme balnéaire lui offre l’occasion de redorer son blason en forme d’hippocampe. CN

LA CROIX VALMERLYON’S CLUB OU COLONIE DU BEAUJOLAIS

Le village de “La Croix” devenu récemment La Croix Valmer, ne doit sa prospérité ni aux Grecs, ni aux romains ni aux Ligures. Des investisseurs lyonnais, au tournant du XXe siècle y ont vu un site propice au développement d’une station chic où les bourgeois de la cité des soyeux viennent se mettre au chaud et au sec l’hiver. Les villas se construisent et les hôtels de luxe empilent leurs chambres avec vue sur la baie et les îles d’Or : Hôtel d’Angleterre, Hôtel des Missions Africaines, Grand Hôtel… il y a même un boulevard des hôtels ! Il y aura aussi un sanatorium, Sylvabelle, où l’on soigne par le “bon air”. Mais les mêmes Lyonnais soignent aussi par un bon “pot de vin” puisque, forts de leur expérience dans les vignobles du Rhône et du Beaujolais, ils créent ici la Société Lyonnaise du Domaine de la Croix de Cavalaire. Que mes poumons ignorent ce que fait mon foie…Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 7

Difficile de ne pas remarquer dans cette zone de navigation, un monu-

ment commémoratif de la grande opéra-tion militaire qu’a été le débarquement de Provence mené à partir du 15 août 1944 entre Toulon et Cannes. Je me sou-viens parfaitement que mes premiers ex-ploits de petit apnéiste amateur au tout début des années 50 sur les plages des opérations, étaient plus que sévèrement encadrés avec interdiction absolue de toucher ou de ramasser quelque chose sous l’eau, les munitions étant alors plus nombreuses que les coquillages… À Cavalaire, Dans la nuit du 14 août, la plage de Cavalaire – La Croix Valmer a été le théâtre de la première vague d’as-saut avec la Force Roméo composée de commandos français d’Afrique sous les ordres du lieutenant-colonel Bouvet avec en particulier pour mission de détruire les défenses nazies du Cap Nègre. Au total, 880 navires anglo-américains, 34 français et 1.370 “péniches” de débar-quement furent engagés.Ce débarquement préparé contre la volonté de Churchill sous la pression des Américains, dirigée par le géné-ral Alexander Patch avec l’appui de la France libre et le général De Lattre de Tassigny visait à remonter vers le Rhône pour assurer une jonction avec les forces du débarquement Overlord, de Norman-

die. De Cavalaire à Saint Raphaël, plu-sieurs forces seront engagées à partir de plus d’un millier de navires et le pa-rachutage de 5.000 hommes. Le succès rapide rencontré favorisera le déclen-chement de l’insurrection parisienne dans la foulée des libérations de Toulon libéré le 23 août et de Marseille le 29. Le 12 septembre, la jonction souhaitée des forces armées de libération s’opère du côté de Montbard. Parmi d’autres, l’opé-ration Anvil Dragoon dans le secteur du Cap Camarat a eu une ampleur certaine avec un bombardement intense autour du viaduc de la voie ferrée à Agay et plusieurs débarquements sur diverses plages des alentours.La petite histoire a également retenu que c’est à Agay que Saint-Exupéry rédigera en partie “Citadelles” chez sa sœur qu’il aurait salué lors de son dernier vol avant de disparaître en mer vers Marseille.

Claude Roger

Le débarquement de provence

Adresses

bloc marine 2009 ©

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Plage desTamaris

Les Flots Bleus

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Pointe de Cavalaire

BAIE DE CAVALAIRE

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Les Services Maritimes Capitainerie 04 94 64 16 01 Yacht Club BP 50, promenade de la mer 09 94 64 16 58 / 06 61 77 16 58Crossmed : Depuis un tél. fixe 1616 ou 04 94 61 71 10SNSM 04 94 64 16 01Poste Secours Le Parcall Mendoles 04 94 64 11 54 Services TouristiquesOffice de Tourisme Maison De La Mer 04 94 01 92 10 Mairie 04 94 00 48 00pl Benjamin Gaillard La Poste 04 94 01 92 30 Rue Gabriel Péri Office Municipal De La Culture 2/3 Immeuble Gleizes Square de la République 04.94.64.00.96 La liste des médecins, dentistes et pharma-ciens de garde est disponible au commissa-riat de police.Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Route du Dr Pardigon 83240 Cavalaire-sur-Mer04 94 00 46 25 - [email protected]

www.observatoire-marin.com

Créé en 1996, l’Observatoire marin est une structure intercommunale à caractère scientifique et technique dont les missions sont déclinées selon trois grands objectifs.

Connaître les milieux littorauxEn lien avec ses partenaires techniques et financiers (Agence de l’Eau, Conseil régional, Conseil général, Université de Nice, Parc National de Port-Cros…), l’Observatoire marin mène des actions de suivi de la posidonie, d’analyse périodique de la qualité physico-chimique des sédiments marins ou encore de cartographie de zones dites patrimoniales, présentant une biodiversité et un intérêt économique particuliers.

Développer des actions de sensibilisationL’Observatoire marin organise des animations de découverte du littoral pour les écoles des communes du Golfe de St-Tropez. Il édite des brochures à destination du grand public sur la posidonie, le cap Lardier ou bien encore la pratique de la randonnée palmée. Il est aussi le coordinateur départemental de la campagne « Ecogestes Méditerranée », qui s’adresse tout particulièrement aux plaisanciers.

Gérer les milieux littoraux et leurs usagesDepuis 2004, l’Observatoire marin est missionné par les communes du syndicat pour assurer le suivi de la qualité des eaux de baignade. Il travaille aussi sur des projets d’aménagement de sites de plongée ou bien pour l’élaboration d’un plan Infrapolmar. En outre, il contrôle l’évolution d’espèces envahissantes (Caulerpa taxifolia et racemosa) grâce à une campagne de prospection annuelle. Toutes ces actions ont pour finalité de parvenir au « bon état » écologique et chimique des eaux (tel qu’il est préconisé par la Directive cadre européenne sur l’eau), seul moyen de garantir une gestion durable de cette ressource vitale pour l’humanité et pour toutes les espèces vivantes connues.

Un « Observatoire marin » au service de nos communes

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LA CROIX VALMER

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CAVALAIRE-SUR-MER

8 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Quatre villages, trois saisons pour naviguer

« Nous sommes partis ce matin, vers huit heures, de Saint-Raphaël par une forte brise de nord-ouest (…) La mer sans vagues dans le golfe était blanche d’écume, blanche comme une nappe de savon, car le vent, ce terrible vent de Fréjus qui souffle presque chaque matin, semblait se jeter dessus pour lui arracher la peau, qu’il soulevait et roulait en petites lames de mousse éparpillées ensuite, puis reformées tout aussitôt. Les gens du port nous ayant affirmé que cette rafale tomberait vers onze heures, nous nous décidâmes à nous mettre en route avec trois ris et le petit foc ».Cela se passait à la fin des années 1880. Guy de Maupassant, sur son voilier Bel-Ami, faisait route vers Saint Tropez un jour de printemps où le vent de terre cinglant couche les bateaux sans lever les vagues, un certain 12 avril.

Il est une autre saison où, sans un souffle d’air, se lèvent des tempêtes. Pas d’avis de coup de vent punaisé à la capitainerie, aucun bulletin spécial sur le canal 16.

TEMPÊTE À HEURE FIXE

Pourtant, deux fois par jour, dans la pétole comme sous la douce brise thermique, c’est la houle croisée la plus casse-bateaux, les déferlantes les plus claque-coque, les remous les plus tourne-boule de compas. Matin et soir, le golfe de Saint Tropez est infréquentable, et, sauf naviguer à l’aube ou au crépuscule ou – plus risqué – au zénith entre champagne-olives et cognac-cigare, c’est le coup de tabac assuré.Du plus profond des Marines de Cogolin, du vieux port de Saint Tropez et de tous les mouillages

Le Golfe de Saint-Tropez Escales

Le golfe de Saint-Tropez est à éviter en période estivale. À découvrir sans faute de l’automne au printemps. Un petit tour du golfe sur le bateau de Maupassant, Bel-Ami :

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Tro

pez du golfe surgissent les navires

de la grande et de la haute plaisance qui s’élancent vers le large. Croyez-vous. Car, passée la pointe de la Rabiou, ils mettent plein gaz à droite, direction la plage de Pampelonne. Nouveau mouillage, quatre milles plus loin. Et le soir au retour, les posidonies arrachées au fond de la baie n’auront pas le temps de sécher sur l’ancre qu’on la jettera à nouveau dans le golfe. Mais, pour un marin de cabotage, le plus dangereux est la cause de cette marmelade de sillages : les yachts. Ou plutôt leurs capitaines qui, à l’instar des chauffeurs-routiers sur l’autoroute, pensent que la taille, le poids et la puissance de la corne abolissent les règles de priorité et de bienséance. Garez-vous ! Mais tout cela, nous le savons déjà, nous qui, du 1er juillet au 31 août, passons devant le golfe comme nous doublons le cap Sicié les mauvais jours, à trois milles au large. Quant à y entrer…

DE SEPTEMBRE À JUIN

Mais, de septembre à juin, l’endroit redevient la merveille que l’on peut à nouveau regarder sans danger, rêver, se croire un instant en approche sur Bel-Ami : « J’aperçois, loin devant moi, des tours et des bouées qui indiquent les brisants des deux rivages à la bouche du golfe de Saint-Topez.La première tour se nomme tour des Sardinaux et signale un vrai banc de roches à fleur d’eau,

dont quelques-unes montrent leurs têtes brunes, et la seconde a été baptisée Balise de la Sèche à l’huile. »Si traîtresse, cette sèche, que les anciens y allumaient des feux pour la signaler aux bateaux. Les lampes à huile qu’on y faisait brûler ont donné son nom à ce méchant récif que, peut-être aussi quelques naufrageurs ont su exploiter à profit.« Nous arrivons maintenant à l’entrée du golfe, qui s’enfonce loin entre deux berges de montagnes et de forêts jusqu’au village de Grimaud, bâti sur une cime, tout au bout. L’antique château des Grimaldi, haute ruine qui domine le village, apparaît là-bas dans la brume comme une évocation de conte de fées. »Autre évocation, Port Grimaud ferme aujourd’hui le golfe de ses maisons, de ses ruelles et de ses canaux en trompe l’œil. Joli conte provençal que nous raconte cette fiction architecturale. Belle histoire du Midi aussi que celle de Cogolin, dont le blason, fièrement arboré au faîte de la mairie, est un coq, celui-là même que Saint Tropez lui reprochera éternellement d’avoir volé à la légende de son martyr et fondateur (voir pages suivantes). « Saint Tropez, à l’entrée de l’admirable golfe nommé jadis golfe de Grimaud, est la capitale de ce petit royaume sarrasin dont presque tous les villages, bâtis au sommet de pics qui les mettaient à l’abri des attaques, sont encore

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pleins de maisons mauresques avec leurs arcades, leurs étroites fenêtres et leurs cours intérieures où ont poussé de hauts palmiers qui dépassent à présent des toits. »Usurpation, encore. Saint Tropez a imposé son patronyme au détriment de l’ancienne capitale de la baronnie de Grimaud dont il était pourtant le vassal.

Le Politique vaincu par l’Économie. Le château des Grimaldi commençait à s’écrouler quand Saint Tropez bâtissait sa prospérité navale.Encore une histoire de voisinage ? Savez-vous pourquoi le clocher de Saint Tropez a un cadran de pendule sur trois côtés seulement et pas sur sa face nord ? Parce que les Tropéziens ne voulaient pas que les Maximois leur “volent” l’heure… Clochemerle n’est pas qu’en Beaujolais et les histoires de clocher sont bien universelles !Achevons la croisière sur Bel-Ami ce jour d’avril et jurons-nous de revenir ici hors-saison profiter à notre tour de ces quatre villages dans les plus belles lumières. « Plus de vent. Le golfe à l’air d’un lac immense et calme où nous pénétrons doucement en profitant des derniers souffles de cette bourrasque matinale. À droite du passage, Sainte Maxime, petit port blanc, se mire dans l’eau, où le reflet des maisons se reproduit, la tête en bas, aussi nettes que sur la berge. En face, Saint Tropez apparaît, protégé par un vieux fort. »Guy de Maupassant, Sur l’Eau, 1888.

Christophe Naigeon

MAI 68, ARRIVE UN HOMME SANS TÊTEHistoire du martyr romain Torpetius, dit “Saint-Tropez”

Lorsque vous arpenterez les rues de la ville, vous interrogeant sur ce buste évo-cateur d’un corsaire de cinéma, sachez qu’il ne s’agit pas, malgré la ressem-blance, de John Galliano. C’est Caïus Silvius Torpetius, ou encore le Chevalier Torpès.Cet intendant estimé de l’empereur Néron avait la garde de Saint Paul, apôtre capturé. Le prisonnier convertit son gardien. Néron, qui ne plaisantait pas avec ces choses-là, fit mettre à mort le félon à Pise. Mais, miracle connu, les lions se couchèrent à ses pieds. Plus rare, la colonne à laquelle il fût ensuite attaché pour être fouetté à mort se brisa, tuant le bourreau. Mais la décapitation, finalement tentée, fut fatale au chrétien le 29 avril 68.Le corps du martyr, déposé dans une barque en compagnie d’un coq et un chien fut abandonné à l’embouchure de l’Arno. Le courant ligure fit le reste. Le 17 mai 68, l’embarcation s’échoua sur le rivage du lieu qui prendra plus tard le nom de Saint-Tropez quand l’affaire sera connue et reconnue.Le coq et le chien, sensés picorer et dévorer le cadavre, n’y avaient pas touché. La tête de Torpetius est conservée à Pise où se rend chaque 29 avril une déléga-tion de Tropéziens.

Le Conseil généraldes Bouches-du-Rhôneagit au quotidien pour la protection et la valorisationdu milieu marin

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• Plan de gestion global de l’Ile Verte, du Mugelet de leur environnement marin(baie de La Ciotat) :

‹ Mouillages écologiques pour les plongeurs ‹ charte de partenariat avec les clubs de

plongée et la Prud’homie de pêche

‹ Diffusion d’outils de communication spécifiques

‹ Conception de sentiers découverte terrestres

• Optimisation de la qualité environnementaledes 8 ports départementaux :équipements portuaires, intégration paysagère, soutien à la pêche professionnelle…

• Soutien technique et financier :

‹ aux structures de concertation ou de gestion(GIPREB, Parc marin de la Côte Bleue, GIP des Calanques, Parc Naturel Régional de Camargue …)

‹ aux associations de protection et d’éducationà l’environnement

• La diffusion d’études départementales nécessaires pour sensibiliser et porter àconnaissance, voire d’aide à la décision :

‹ Inventaire départemental des macrodéchetssur le littoral des Bouches-du-Rhône

‹ Etude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosionmarine.

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Pampelone et Bonne Terre, rendez-vous de tous les yachts

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Naviguez vers St Trop’ loin des sillages battus

Le pouls de Saint-Tropez c’est la mer, sa force le vin, sa respi-

ration le grand jardin des Maures. Mais la carte postale d’un char-mant-petit-port-de-pêche occulte le passé singulier de l’un des plus grands ports de commerce et de construction navale du XVIIIe siècle.Loin des paillettes estivales, “aux ailes de saison” comme on dit si joliment dans la langue du tou-risme, Saint-Tropez raconte une histoire étonnante.Dès l’Antiquité, la presqu’île dé-routait déjà marchands étrusques et grecs… Comment résister à cette magnifique extravagance naturelle, toute en caps, en pointes, en criques, en anses et en baies ombrées de pins d’Alep, de chênes-lièges, de chênes verts, de pins parasols et d’arbousiers ? Une presqu’île aux trésors encore aujourd’hui convoités par des pi-rates.

UN CAP ET UN ÎLOT

Cap sur Saint-Tropez à bâbord ! À 150m du rivage, l’îlot de la Moutte (43°16’0“ N / 6°41’6“ E) est annoncé du large par sa tou-relle cardinale est (43°16’25“ N / 6042’36“ E). Le caillou, une butte granitique d’à peine 30m2 sur-monté d’une croix, a été habité

à l’âge du bronze et au début de celui du fer.Cousin lilliputien des îles d’Hyères, il appartient aussi au massif des Maures, vestige du continent pyrénéo-corso-sarde dispersé lors de l’expansion de la Thétys, la Méditerranée. Il en est un sommet émergé. Une branche de corail cueillie ici fut donnée en cadeau à Catherine de Médicis en route pour ses noces lorsqu’elle fit halte à Saint-Tropez en 1600.

UNE POINTE ET UNE BAIE

En surplomb de la plage, au coeur du somptueux parc planté de vignes et d’une palmeraie dé-sormais plus que centenaire, on reconnaît, façade sable et volets roses, le château de la Moutte, ancien domaine d’un ministre de Napoléon III, doyen de l’Acadé-mie, Émile Ollivier (1829-1913), aujourd’hui propriété du Conser-vatoire du Littoral. La pointe qu’on aperçoit plus au sud est celle des Salins avec sa plage fermée par la pointe du Capon. Au loin, le berceau de la baie de Pampelonne et der-rière les rangées de yachts au mouillage (180 ha de posidonies ravagés par les ancres, révèlent les satellites !), on devine les plus célèbres : Tahiti Beach, Coco

Saint-Tropez Escales

C’est un roc ! C’est un pic ! C’est un cap ! C’est une péninsule ! pourrait dire Cyrano de la presqu’île de Saint-Tropez. C’est aussi un monde étonnant, loin des clichés qui l’ont rendue si inexactement célèbre.

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Beach, Kay West, club 55, Bora Bora et Kon Tiki. Pour bronzer en regardant la planète people, c’est là !Aux Salins, les vrais oiseaux rares nichent dans la dernière zone hu-mide du golfe, l’étang des Salins. Cet ancien marais salant romain est une ressource exceptionnelle pour le maintien de la faune et de la flore terrestre et aquatique. Nous dépassons la Pointe de la Rabiou (43°16’ 44“ N / 6°40’40“ E) et la petite plage des Parcs de Saint-Tropez, bijou paysager où Borelli fit construire peu avant 1900 un château oriental que l’on aperçoit au-dessus des pins para-sols. À l’ombre des lauriers roses, dans le parfum des eucalyptus et des roses anciennes, jouxtant des débauches architecturales, on de-vine les plus discrètes villas des années soixante qui conservent quelques arpents de vigne.

LE VIN ET LE CANNABIS

Au large, par 33 m de fond gît l’épave d’un navire romain du 1er s av. J.-C. chargé de plusieurs centaines d’amphores de vin. Les romains avaient planté ici le cep et joué leur partition dans la folle épopée du commerce du vin, commencé trois siècles plus tôt par les Phocéens, fondateurs de Marseille et grands amateurs du jus de la treille… Brisons-là l’amphore. On iden-tifie déjà la Pointe Saint Pierre (43°16’34“ N / 6°40’10“ E), Lo cap de la vit en provençal. Ce lieu stratégique autrefois gardé per-mettait de surveiller les bateaux des envahisseurs qui, durant des siècles, ont rôdé sans répit dans les parages. Le 15 juin 1637, vingt et une galères espagnoles furent repérées par un certain Gaspard Martin. L’alerte qu’il donna lui va-lut une récompense de 21 livres… Chaque année le 15 juin, une “bravade”, fête populaire avec force tambours et de tromblons, commémore la victoire des tropé-ziens sur les Espagnols.Voilà l’anse des Canebiers, sa plage et son mouillage. Son nom vient de cannabis sativa, canebe en provençal – qui a donné Ca-

nebière, à Marseille –, le chanvre cultivé à partir du XVe siècle pour les vêtements, mais aussi des cor-dages et des voiles des bateaux de commerce qui affluaient alors à Saint-Tropez. Les Canebiers en étaient le port secondaire, pour les navires en quarantaine, les bateaux de commerce, de guerre et… de contrebande.

LES THONS DE LA CÔTE

Côté est, se cache la villa sans doute la plus célèbre du monde et la plus modeste du lieu : la Ma-drague (43°16’19“ N / 6°40’10“ E). Bien avant les années cinquante, la Nouvelle Vague et initiales BB, c’était le lieu dévolu à la pêche à la “madrague”, long filet utilisé pour piéger les bancs de thon en migration le long des côtes. Ils y étaient nettoyés avant de partir pour Toulon et Nice. L’exploita-tion d’une madrague par un “pa-tron“, le Roy (Rey en provençal) était soumise à la bonne volonté du Roi de France qui délivrait une lettre-patente. Sur la rive ouest de l’anse, au ras de l’eau, le Cimetière Ma-rin. Bannou Pan Deï, épouse hindoue du célèbre tropézien le Général Allard y regarde la mer aux côtés de Roger Vadim et Eddy Barclay. À gauche de la vil-légiature de « ceux qui passent la mort en vacances » comme

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chantait Brassens, la petite plage des Graniers et les vestiges du bar de la sé-rie Sous le Soleil.Au-dessus, la Citadelle édifiée au XVIe siècle. Il n’en persiste que ce qui est vi-sible du côté mer. La citadelle n’a pas toujours été chère au cœur des Tropé-ziens qui se la sont vue imposer, ont exigé et obtenu sa destruction, l’ont vue reconstruire, puis transformer par Louis XIV en asile pour les vieux sol-

dats et les invalides. C’est aujourd’hui le Musée Naval. Ça sent l’écurie… une première vue sur la ville en passant devant La Ponche (la Pointe) et ses deux tours qui enserrent la plage du vieux port des pêcheurs : d’abord la Vieille, puis le Portalet (43°16’26“ N / 6°38’20“ E) qui a accueilli Roger Vadim et Brigitte Bardot pour le tournage du film devenu mythique Et Dieu Créa la Femme en 1956.

VOUS AVEZ DIT PETIT PORT DE PÊCHE ?Quand Saint-Tropez était un “major” naval

Saint-Tropez a donné bien des hommes à la mer, pêcheurs, mousses, corsaires, généraux, capitaines au long cours et aventuriers. En 1802, Bonaparte y créa l’École d’Hydrographie de France destinée à former navigateurs et professionnels de la mer. Mais à la fin du XIXe siècle, le bateau à vapeur et le chemin de fer bri-sèrent brutalement l’élan. Loin le temps des tropéziens Corsaires qui trois siècles plus tôt défendaient la côte. Loin le temps où les sommités étrangères en peine dans la tempête venaient se réfugier dans son port, comme l’expédition du Japonais Tsunenga Hasekura, en route vers Rome, qui vînt s’y abriter en 1615 et ainsi instituer les premières relations officielles franco-nipponnes.Oubliés les officiers de la Royale, le Bailli de Suffren et le Général Allard et les 80 navires que comptait le port à l’époque de la Révolution française quand Barras débaptisa en Héraclée ce village de 3.629 habitants. Le trafic portuaire y était in-tense. Les petites embarcations chargeaient le liège, le bois, l’huile et le vin dont la région était grande pourvoyeuse, avitaillaient les grands navires de commerce mouillés devant.Des chantiers de construction navale sortaient tartanes et trois-mâts de 1.000 à 1.200 tonneaux que la population, appelée au son des cloches et des tambours, venait, toutes affaires cessantes, haler pour la mise à l’eau. Fleuron de la marine marchande, La Reine des Anges, trois-mâts de seulement 740 tonneaux mais bête de course au large, est né ici, quai de l’Annonciade, en 1860. La marine à voile arrive alors à son apogée et à sa fin.

« C’est là une de ces char-mantes et simples filles de la mer, une de ces bonnes pe-tites villes modestes, pous-sées dans l’eau comme un co-quillage, nourries de poisson et d’air marin et qui produisent des matelots. »

Maupassant.

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Et enfin le môle Jean Réveille – hydrographe –, grand bras-pro-menade qui enlace le vieux port. Le Phare Rouge (43°16’21“ N / 6°37’57“ E), inauguré en 2001, reproduit à l’identique celui qui inspira, à la fin du XIXe siècle, le peintre et marin Paul Signac.

Saint-Tropez EscalesSa

int-

Tro

pez DES MIGRANTS DANS

UN PARADIS FISCAL Pour repeupler la

ville, on séduit les Italiens

Au XVe siècle, le “Bon roi René”, Comte de Provence, cherche à repeupler Saint-Tropez. Depuis la fin de la Pax Romana, la côte est livrée aux pillages des pirates barba-resques, ottomans et sarra-sins. Les habitants ont reflué vers l’arrière-pays. Puis sur-vient la peste noire.Le littoral est humainement exsangue : en 1316, il ne reste à Saint-Tropez que soixante “feux de queste” – foyers fis-caux – selon les registres de l’affouage (impôt appliqué à chaque feu). Cela dure plus d’un siècle.Le roi René décide d’attirer les étrangers dans la Baronnie de Grimaud, nouvellement créée en 1441. Il confie cette charge à un gentilhomme italien, Ra-faele di Garezzio qui arrive bientôt de Gênes à la tête d’une flotte de vingt et une ca-ravelles et une soixantaine de familles.Par contrat, Di Garezzio s’en-gage à reconstruire et proté-ger la ville. En contrepartie, les migrants sont déclarés francs, libres et exempts d’impôts.La cité, administrée par deux consuls et douze conseillers élus, est une petite république qui possède sa flotte et son armée. En 1558, l’autorité de la ville est renforcée avec la création de la charge de Ca-pitaine de Ville. Élu chaque année, il dirige les Capitaines de Quartier, une milice et des mercenaires.La ville résiste aux Turcs, aux Espagnols, elle intervient dans la récupération des îles de Lérins dont l’archevêque de Bordeaux avait été dépos-sédé et prête main forte aux ports voisins. La convention est abrogée par Louis XIV en 1672 quand il désarme la Cita-delle.

Les artistes et la ville

La capitainerie est à tribord, dans sa tour du Quai de l’Épi. Après les formalités, vous pouvez profiter de carte postale : au fond, les jolis pointus dont quelques-uns en ac-tivité écoutent les conversations des anciens qui farnientent sur le “banc des mensonges“.

Et, derrière la rangée des yachts – et aussi des superbes voiliers classiques –, la palette de mai-sons à l’italienne, ocres, sienne, jaunes, d’où émerge le clocher paroissial et son délicat cam-panile. Vous êtes arrivé à Saint- Tropez ! Emma Chazelles

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Adresses

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Les Services Maritimes Capitainerie de St TropezTerre plein du nouveau port 04 94 56 68 70 Port De Saint Tropez météorologielot Capitainerie Nouveau Port 04 94 97 23 57 Affaires Maritimes Quai Hippolyte Bouchard 04 94 97 02 72 Société Nautique de Saint Tropez Lot Capitainerie Nouveau Port 04 94 97 30 54

Yacht Club De St TropezVilla les Tourmiettes Che-min Belle Isnarde 04 94 97 83 30 Services TouristiquesLa Poste 04 94 55 96 59r Poste 83990Office de Tourisme de Saint-TropezQuai Jean Jaurès0 892 68 48 28 Mairie 04 94 55 90 00 pl Hôtel de VilleUrgences Gendarmerie nationaler François Sibilli 04 94 97 26 25 Police Municipaleav 8 Mai 1945 04 94 54 86 65 Sapeurs PompiersDirection Départementale des Services d’Incendie et Secours (DDSIS)av 8 Mai 1945 04 94 97 90 60

HôpitalMaternité 04 98 12 51 00rd-pt Gén Diégo Brosset RN 559 83580 GASSINHopital du Golferd-pt Gén Diégo Brosset RN 559 - 83580 GASSIN 04 98 12 5000 Urgencesrd-pt Gén Diégo Brosset RN 559 83580 GASSIN .04 98 12 53 08

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Comme Guy de Maupassant, écrivain et marin, quatre années plus tôt, le peintre Signac qui cherche un mouillage pour son voilier Olympia est frappé par la beauté du port. Aussi, telles les marraines des contes de fées, Maupassant et Signac vont révé-ler au monde et réveiller à elle-même “la belle endormie”.Avec le déclin du port, il ne lui reste plus que son climat et sa lu-mière, ses vignes et son lien pay-sager avec le massif des Maures. Avant la “plaisance” on n’y pra-tique plus que la navigation de “délassement”.Avec Seurat, Signac, a donné naissance au pointillisme et fondé avec Picabia les Impressionnistes scientifiques. Il a grandi sous l’in-fluence des impressionnistes de Montmartre et co-fondé le “salon des Indépendants” qui, en 1905, provoqua un séisme !Quand il découvre Saint-Tropez, il s’installe dans un cabanon

près de la plage des Graniers puis achète en 1897 sa célèbre villa La Hune. Elle devient, avec la villa Demière où s’est installé Manguin, le lieu de rencontre d’artistes. En 1904 y séjourne Henri Matisse, en pleine gesta-tion du “fauvisme” et bientôt en route pour Collioure, autre port et ville-lumière. Il peint ici Madame Matisse en kimono, La Place des Lices et brosse sur la plage des Canebiers les esquisses de Luxe, calme et Vo-lupté. Ce sont les artistes, peintres et écrivains qui vont insuffler la nouvelle vie de Saint-Tropez bientôt mise en lumière par les cinéastes et les acteurs. Raimu s’habillait chez Vachon bien avant que Brigitte Bardot ne de-vienne l’égérie de la marque et de la Nouvelle Vague. L’engoue-ment continuera avec les Yéyés. Le Saint Trop’ des yachts com-mencera à naître.

SAISON 2010 - Mars à Octobre

Porquerollesaller-retour

Port-Crosaller-retour

la Croisière des 2 îlesaller Porquerolles-aller Port-Cros-retour

Promenade "la Cotière"découverte de Porquerolles et Port-Cros

Transport vélo

Tarifs groupes

adultes 22,50 €enfants 15,50 €de 4 à 10 ans

adultes 25,00 €enfants 17,00 €

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adultes 21,50 €enfants 15,50 €

par vélo 10,00 €

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Tarifs saison 2010

Une traversée ludique - Chaque traversée est spécialement commentée pour vous permettre de mieux comprendre notre région et ainsi découvrir cet extraordinaire patrimoine éco-logique que sont les Iles d'Or. www.bateliersdelacotedazur.com

du 29 mars du 31 mai du 12 juillet du 6 sept. du 20 sept. au 30 mai au 11 juillet au 5 sept. au 19 sept. au 3 oct.

9h00 9h15 9h15 10h15 11h00 10h00 DéPart 10h00 11h00 11h30 13h30 13h30 tous les jours 13h30 13h30 tous les jours tous les jours tous les jours tous les jours sauf le samedi sauf le samedi

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9h15 9h00 9h15 DéPart 10h00 11h00 10h15 11h00 10h00 La Londe tous les mardis tous les mardis tous les jours tous les mardis tous les mardis mer. et ven. mer., ven. et dim. sauf le samedi mer. et ven. mer. et ven.

DéPart 14h00 14h00 14h00 14h00 14h00 Porquerolles

DéPart 16h15 16h15 16h15 16h15 16h15 Port-Cros

Porquerollesdurée de la traversée30 minutes

Port-Crosdurée de la traverséevariable selon les saisons-45 minutesrésErvatIOn ObLIgatOIrE

Promenade"La Côtière"L'après-midi

résErvatIOn ObLIgatOIrE

La Croisièredes 2 îlesLa journée

résErvatIOn ObLIgatOIrE

Les artistes et la ville

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Les marinas du bout du golfe

Cogolin : tapis, pipes et anches

Grimaud : si joliment grimé

Si jamais vous vous aventurez dans le golfe de Saint-Tropez

en plein été alors que les grands prédateurs ont annexé l’espace maritime, si vous avez survécu à sa traversée dans la longueur, alors peut-être trouverez-vous une place aux Marines de Cogo-lin. Ne confondez pas avec Port-Cogolin, long couloir à bateaux dans l’estuaire de la Giscle. Les Marines sont un grand port de plaisance dont l’entrée se trouve derrière la digue à droite au fond du golfe et dont on aperçoit faci-lement la grande capitainerie en forme de tour de contrôle d’aéro-port.Ce n’est pas que l’architecture y soit beaucoup plus intéressante, mais ceux qui y habitent peuvent disposer d’une vue large sur le massif des Maures et sur cette

Architecturalement, Port Gri-maud est d’un tout autre

intérêt. Il y a là – qu’on aime ou pas – un vrai travail d’ur-baniste. L’idée est de faire une cité lacustre, largement ouverte au public, avec ses ruelles, ses

marina de 23 ha très “seventies” où il y a 1.600 bateaux à contem-pler. Avec quatre mètres de fond et un chenal de 85 m de large protégé par une jetée de 600 m, on comprend qu’il y a de quoi s’en mettre plein la vue avec les grands yachts qui n’ont pas trou-vé place devant chez Sénéquier à Saint-Trop’.

UN COQ SUR LE TOIT

Plus modestement, pour une escale technique, il y a tout sur place pour les pièces détachées, l’accastillage, le gréement, le ma-tériel de levage – sans doute sur-dimensionné pour votre youyou – et l’avitaillement : le plus grand supermarché de la côte d’Azur est à deux pas, au carrefour de la Foux, si vous n’avez pas peur de

quais pour déambuler et faire du lèche vitrines, son marché sur la place, ses restaurants “sur le port”, avec des maisons harmo-nieusement colorées, des ponts à la vénitienne, une “mairie” de carte postale et une église – tour promenade qu’on croirait du XIe siècle. C’est à la fois délicieu-sement faux et kitch comme un trompe l’œil bien fait, et natu-rel comme un village “pour de vrai”. Quarante-trois ans après sa construction, Port Grimaud n’a pas pris une ride et reçoit tou-jours autant de visiteurs, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes aux habitants quant à leur tranquillité malgré l’inter-diction totale des véhicules, y compris les vélos et les patins à roulettes. Son architecte, François Spoerry, également marin, avait dit en 1966 que cette marina cité la-custre devait être «un village tel qu’il aurait été si les architectes n’avaient pas existé ».

Port-Cogolin, Port-Grimaud Escales

Au fond du golfe de Saint-Tropez, là où les terres marécageuses étaient autrefois qualifiées d’“aigue puta” ou “fanga puta” – eau, boue putride – ont poussé deux marinas à la fin des années soixante. Bien différentes, elles sont les dépendances maritimes de deux villages perchés sur les hauteurs, bien différents aussi. A vous de choisir.

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vous lancer à pied dans un cirque automobile où le Gendarme de Saint-Tropez lui-même y pique-rait une de ses jolies crises.Prenez plutôt le bus vers le vieux village. Vous y trouverez des boutiques à échelle humaine, des gens qui vivent là à l’année et une ville qui ne se déguise pas en musée provençal. Une balade dans les ruelles s’im-pose. Visitez l’église Saint Sau-veur - Saint Étienne pour son triptyque peint en 1540. Le point culminant, le cimetière, offre un beau panorama en direction du village voisin, Gassin. La vue côté mer est offerte place… Bel-levue.Mais la chose la plus originale est le coq qui trône au faîte de l’Hôtel de ville.

Le succès se mesure aussi au prix des maisons et appartements : il faut débourser 250.000 € pour un deux pièces avec vue sur un canal, et autour d’un million pour une maison avec quatre chambres et un amarrage pour le bateau. La place visiteur – si vous en trouvez une – est de 35 € en été pour un bateau de 10 m.

UN PETIT GOÛT D’ITALIE

Maintenant que vous y êtes, au-tant en profiter. La vie de Port Grimaud est suffisante pour pas-ser une après-midi et une soi-rée agréables. Mais un conseil, le matin, prenez le bus pour le vieux village de Grimaud. Beau-coup plus sophistiqué et “Côté Sudisé” que son voisin Cogolin, Grimaud, berceau de la famille Grimaldi de Monaco, n’en de-meure pas moins un ravissant hameau perché sur le piton en haut duquel le château dresse fièrement ses belles ruines et

domine toute la baie, comme au bon vieux temps où la Baronnie de Grimaud vassalisait tout ce qui se trouvait en dessous. Mai-sons mauresques, église des Templiers, c’est pourtant le ca-ractère italien qui domine. Pas par hasard. Jean (Giovanni) de Cossa, noble napolitain dépossé-dé de ses terres, reçut du “bon” roi René en 1441 la baronnie de Grimaud, le val Freinet et la tour de Saint-Tropez.

© Fotolia

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© E. Grimaud

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Les marines de Cogolin

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© Emmanuelle

Port Grimaud

16 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

La prospérité qui vient à toute vapeur

Chacun sa pointe. Saint Tro-pez a la Rabiou, Sainte

Maxime celle des Sardinaux. En arrière-plan la «petite corse» – les contreforts du massif cristal-lin des Maures – protège mieux Sainte Maxime du mistral.À 134 m en surplomb de la pointe, le sémaphore. Il fut équi-pé, comme tous ses cousins de «type Béar», du dispositif du télégraphe Chappe utilisé à par-tir de 1807 en remplacement de la ligne continue de vigies «à pavillon» créées par la Marine à partir de 1795. À l’époque ro-maine, on allumait des feux sur les 3.200 tours de guet étalées sur les 5.600 km du littoral, des Pyrénées à l’Italie.Chacun sa tour. Saint Tropez a le Portalet à la base de son môle, Sainte Maxime la Tour Carrée, dans l’axe du quai central. Elle fut fondée vers l’An Mille par les moines de Lérins qui évangéli-saient les communes du littoral pour croiser les feux avec sa voi-sine d’en face et mettre en échec les envahisseurs.

LE PONT SUR LE PRÉCONIL

Mais l’exclusivité de Sainte Maxime est un pont blanc en forme d’arc. Entre la masse im-maculée d’un grand immeuble à sa droite et la grande plage de sable fin de la Croisette à sa gauche, visez le pont. En plus d’être un amer, ce pont est un pivot qui organise le plan

de la ville : du nord au sud il fait le lien entre l’arrière-pays et la mer par le cours du Préconil, d’est en ouest il porte la route du front de mer. C’est un Bow-string en béton armé, ouvrage révolutionnaire quand il remplaça en 1934 un pont routier construit 45 ans plus tôt et emporté en 1932 par une crue mémorable du Préconil, pe-tit fleuve côtier long seulement de 14 km mais dont on craint ici des colères dantesques.En 1932, les pluies diluviennes avaient dévalé sans frein des Maures privées peu avant de leur manteau végétal par un grave incendie. Le Préconil et ses deux affluents, le Couloubrier et le bien nommé Bouillonnet, appor-tèrent des amas de branchages qui s’empilèrent contre le pont trop bas. Un barrage se forma qui, après avoir inondé l’amont, céda en emportant tout en aval.Au matin, après une nuit de fin du monde où se sont succédé avec la même brutalité crue et décrue, on trouva les habitants en chemise sur les toits de leur maison et le Casino Municipal les pieds dans l’eau. Le Grand Hôtel avait été vidé de ses meubles qui se mélangeaient sur la plage aux épaves des barques. On retrouva jusque sur les plages de Saint Tro-pez, madriers, bastaings et mille objets emportés par le fleuve et rejetés par la mer. Mais, place de l’église, les micocouliers, plantés en 1852 au milieu des mûriers an-

Sainte-Maxime Escales

Alors que Saint Tropez a eu son heure de gloire grâce à la marine, Sainte Maxime doit la sienne au chemin de fer qui est venu lui apporter la manne touristique.

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cestraux étaient toujours là. Pas de miracle pour le pont métal-lique du chemin de fer qui reliait Saint Raphaël à Toulon. Emporté. La station balnéaire très prisée depuis les années 20 se trouvait de nouveau isolée.

LE TRAIN SAUVE STE MAX’

L’isolement, c’est l’asphyxie de Sainte Max’. Sans autre voie de communication que des chemins dans le maquis, elle avait créé en 1758 un embarcadère pour les produits locaux dont elle ti-rait subsistance : bois, liège, céréales, huile d’olive, vins et canne de Provence. Mais l’ancien mouillage de l’Antiquité n’attei-gnit jamais une activité impor-tante.C’est le chemin de fer qui lancera la commune. Alors qu’elle n’avait jamais pu rivaliser avec Saint Tro-pez comme port de commerce et chantier naval, elle prit enfin sa revanche. À la fin du XIXe siècle, le commerce maritime déclinait tandis que le train apportait vie et prospérité partout où il passait. Et c’est la rive nord du golfe qu’il choisit : d’abord Paris-Fréjus, puis Toulon - Saint Raphaël et Hyères - Saint Raphaël en 1890. La ligne Toulon - Hyères est enfin ouverte en 1905. En 1907, le guide Pol décrit les maisons fleuries de Sainte Maxime mises à la location. Cela n’existe pas encore à Saint Tro-pez ! Le temps de la villégiature a sonné. On attribue désormais

le nom de villa, non plus aux fermes romaines mais aux réali-sations néo-provençales des ar-chitectes René Barde, Henri Bret ou Léon Bailly.Précurseur encore, Sainte-Maxime propose ses bains d’eau chaude ! Eau courante et gaz sont partout. La société de la Belle Epoque fréquente l’hiver son palace Le Grand Hôtel qui propose un garage pour les voi-tures automobiles, des chambres avec salle de bains et… une chambre noire pour la nouvelle activité en vogue : la photogra-phie. La photo est tellement à la mode qu’on trouve des établisse-ments sans salle de bains, avec chambre noire.On aime la promenade, plan-tée de palmiers, le mimosa et l’arbousier et le grand parc sau-vage et inquiétant des Maures avec ses pins parasols, chênes liège, cistes, myrtes… et surtout on adore la douceur de son cli-mat. En 1935, avec ses nouveaux ponts, Sainte Maxime peut de nouveau accueillir sur sa pro-menade d’élégantes estivantes en pantalons, avant que les va-canciers de 1936 ne découvrent le charme des congés payés au soleil. Sainte Maxime compte sept plages et une calanque. Au Nord de la pointe des Sardinaux, les âmes d’enfants choisiront celle des Éléphants qui doit son nom à Jean de Brunhoff. Il y écrivit le Premier album de Babar.

Emma Chazelles

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 17

Adresses

Services MaritimesCapitainerie de Ste MaximeMôle central, quai d’ac-cueil 04 94 96 05 12Port public :Au nord du môle central405 places (maximum 16m)04 94 96 74 25Le Port de Sainte-Maxime : 43°18’N-0, 6°38’EVHF Canal 9

Port privé :Au sud du môle central375 places04 94 96 05 1204 94 96 06 27Douanes BSN :04 94 43 92 98Postes de Secours- La plage de la Croisette :du 15/06 au 22 /09.04 94 96 31 88- La plage de la Nartelle :du 15/06au 22/09. 04 94 96 11 72

- La plage de la Garon-nette : du 22/06 au 6/0904 94 49 00 73- La plage du centre-ville :du 15/06 au 22/0904 94 96 98 17Services TouristiquesOffice de Tourisme1 promenade Simon Lorière 04 94 55 75 55Mairie 04 94 79 42 42Boulevard des MimosasLa Poste 04 94 55 06 10 Boulevard Frédéric Mistral

Urgences Gendarmerie Nationale r Jules Conforti 04 94 96 00 35 Police municipale bd Mimosas 04 94 79 42 90

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

4 pas à terreLa tour Carrée est aujourd’hui un

musée consacré à l’histoire et aux traditions locales. Au denier étage, le seul possédant des fenêtres, on ac-croche les toiles de peintres locaux. Au rez-de-chaussée se trouve exposée une maquette, représentant le Golfe à l’époque romaine quand il portait le nom de Golfe des Sambres. On peut aussi y découvrir nombre d’affiches mémoires de tous les artistes de génie qui se sont succédé ici pour exposer leurs œuvres. L’archéologie occupe le second étage. On y trouve aussi d’inté-ressantes maquettes de bateaux. Tour dîmière de l’Abbaye du Thoronet, elle a été construite en 1520. Elle s’est trou-vée augmentée d’un étage en 1560 puis d’un dernier en 1857. Elle accueillit la mairie jusqu’en 1935.En ville, un parcours de 2h30 vous per-met de découvrir de somptueuses et intéressantes villas construites entre 1920 et 1940 à verser au patrimoine

architectural novateur du mouvement néorégionaliste. En activité jusqu’à la dernière guerre, le sémaphore est le but d’une jolie prome-nade de deux heures, sous les cistes, mais on peut emprunter également “le petit train des Pignes” pour gagner ce point de vue incomparable sur le Golfe et le large.

Pas besoin d’aller bien loin. Accolé à la capitainerie, le restaurant l’Amiral est

notre meilleur choix pour les plaisanciers fourbus devenus des piétons paresseux. Trois salles et une terrasse accueillent les convives, proposant des menus et des ambiances différentes : brasserie avec un menu plat-dessert à 14 €, un autre, dans la partie “lounge” autour de 23 € et un plus sophistiqué dans la magnifique salle sur le port autour de 34 €. Accueil sou-riant, service rapide et pas d’incitation

forcenée à consommer. Partout joli décor et belle vue. Après, vous pourrez partir à l’aventure dans une ville à touristes…

Chez l’amiral bloc marine 2009 ©

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Zone réservéebaignade

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CabotagesMéditerranée

La tour Carrée

18 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Trois petits ports à connaître

Sur les traces de Jules César

Sur les traces de Napoléon

San Peïre, le “nouveau” port des Issambres est une étape bien abritée, tranquille le soir dans le site verdoyant assez isolé de la baie de Bougnon, à l’écart de la zone urbanisée.Port Ferréol au pied de la ville des Issambres est également bien abrité dans la calanque Fer-

Fréjus, qui, comme son nom à terminaison latine l’indique,

est une cité romaine. Fondée cent ans avant notre ère, elle était au temps des Romains une ville aménagée en terrasses et disposait d’un port intérieur relié à la mer par un canal. L’histoire raconte que l’empereur César, sur la route de Marseille occu-pée par son rival Pompée qu’il partait assiéger, fit halte à Fréjus et fonda (49 av. J.-C.) le ‘‘Forum Julii’’, que l’on peut traduire par la Place ou le «Marché de Jules’’.Et c’est Tacite qui nous apprend que juste après sa défaite devant Octave, la flotte d’Antoine et de Cléopâtre fut envoyée à Fréjus. Cette grande base militaire des Romains a été un port longtemps

C’est ici que Bonaparte débar-qua en 1799 de retour de la

campagne d’Egypte. C’est là aus-si que Napoléon rembarqua pour Elbe en 1814 ! Mais il s’agissait du vieux port, où vous n’avez quasiment pas de chances de trouver une place. Alors remet-tez votre sort entre les mains de Santa Lucia, la patronne des pon-tons du port-neuf.Port moderne de 1.550 places au Sud-Est à moins d’un mille de Saint-Raphaël, Santa Lu-cia est protégé par une grande jetée derrière laquelle deux

réol au nord de la pointe des Is-sambres mais les places visiteurs sont également en nombre très limité. Pourquoi “Les Issambres” ? Du nom des Cimbres, un peuple li-gure : le golfe sambracitain est un autre nom du Golfe de St Tropez…

plus grand que Massalia : il en reste la seconde concentration de sites romains après Arles. Ce passé romain peut justifier l’étape autant que les villas du XIXe siècle, le vieux village bien (trop ?) rénové, léché avec son circuit des artisans-artistes, le site épiscopal et le batisphère . L’ensemble vaut Quatre pas à terre ! Le Fréjus moderne a connu des hauts et des bas avec ses traditions portuaires (grande base aéronavale française de 1911 à 1995), de catastrophes (2 décembre 1959 : la rupture du barrage de Malpasset provoque près de 500 morts), de camps d’internement (pendant la se-conde Guerre mondiale et en 2001 avec 900 réfugiés kurdes).

bassins ont été gagnés sur la mer. Les visiteurs y trouveront souvent une place même tard le soir au mois d’août du fait d’une parfaite gestion des dis-ponibilités, iront au bassin sud sauf avis contraire de la capi-tainerie ou de l’accueil en mer. Compte tenu de la disposition générale le long d’une lon-gue jetée de nombreux postes d’amarrage, ils auront souvent à faire quatre pas à terre – voire plus – pour profiter des ser-vices et attractions de la station où côté culture, sont proposés

Peïre, Ferréol, Aygulf Escales

À 3 milles de là, Saint-Aygulf se signale de loin par le grand pont à arcades qui franchit l’Ar-gens un peu au nord. Les allu-vions de ce fleuve contribuent à nourrir un banc de sable signa-lé par une bouée et ne laissant souvent moins de 2 m d’eau à l’entrée de la passe orientée. Se

Et le port moderne ? Il est l’un des rares à n’être pas gagné sur la mer. Creusé dans les terres plates près de l’embouchure de l’Argens au pied du début du Massif de l’Estérel, il est tout au fond du Golfe, entre deux courtes jetées massives d’enrochement. Les superstructures des grands yachts amarrés dans l’avant-port puis les hauts mats des grands voiliers signalent l’entrée du vaste bassin. Ici tout est grand : les bateaux, la vigie de la capitai-nerie sur tribord, les immeubles qui entourent le port avec leur déco style Floride et Louisiane de balustres, balcons et stucs de diverses couleurs plus ou moins pastels. Au fond du port, là où les bateaux plus modestes trou-

deux musées : préhistoire et d’archéologie sous-marine. Mais quand on regarde cette ville, rien n’évoque ce passé riche qui ne laisse pas de traces visibles pour le nautouriste moyen. Ce qui frappe, c’est le style ba-roque flamboyant de la station balnéaire du XIXe siècle. Néo-grec, rococo, Belle époque, Mo-dern style, Style ‘‘nouille’’, cha-lets à la normande, façades à colombages... de la pierre sculp-tée, des stucs peints, des fers forgés, des tuiles vernissées... des ors, des jaunes et des ocres,

Entre St Maxime et Fréjus, Les Issambres et St Aygulf proposent trois petits ports agréables mais où les places de passage sont rares…

Fréjus a occupé une place de premier plan dans l’Empire romain. La situation de son port dans l’embouchure de l’Argens fait sa sûreté et son originalité

Saint-Raphaël était déjà une ville néolithique. Mais la ville révèle au promeneur un visage qui évoque l’Empire et les rêves architecturaux des milliardaires de la Belle Époque.

vent leur place, une passerelle de laquelle le vieux Fréjus est visible pile dans l’axe ainsi que l’ensemble du bassin et ses 700 places. Une grande station de loi-sirs que certains apprécieront…

des rouges et des bleus, des fleurs et des palmiers à pro fus ion . . . tout y est pour épater le populo. Le résultat est très plai-sant, c’est comme une sorte de musée de l ’ a p o g é e de l’ère industrielle d’avant que l’Europe ne se déchire par une succession de guerres mon-diales et que la plage des mil-liardaires ne devienne celle des péniches de débarquement.L’un des joyaux de cette architec-ture est l’église Notre Dame de la Victoire.

renseigner avant, mais il y a là encore bien peu de places visi-teurs. Dommage car le bassin est bien abrité, proche de la plage qui fait la célébrité de ce petit village au cœur de la région la plus touristique de France !

© C. Roger

Saint-Raphaël

Fréjus

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 19

Rien que des mouillages propres

Presque à la frontière entre le Var et les Alpes Maritimes, la rade d’Agay est un magnifique mouillage aux ancrages écologiques réservés aux bateaux propres.

Juste à l’Est du Cap Drammont, cette rade profonde au milieu de roches

rouges s’incurve au fond par une des plus belles plages de sable fin du sec-teur jusqu’à la pointe de la Baumette et son phare à l’Est. La qualité de son mouillage est connue de longue date : ancienne capitale des Oxybiens, une tribu celto-ligure dans le massif de l’Es-térel Aegytna, les Grecs fréquentaient aussi cet Agathon, où ils trouvaient un abri sûr pour leurs échanges commer-ciaux.Bien plus tard, Ri-chelieu y renforça les fortifications de cette façade mari-time. C’est là éga-lement que déchar-gèrent les renforts du débarquement de Provence en Aout 1944 après de forts bombardements de la voie ferrée et de la route de la Corniche d’or. L’ar-rière pays varois respire le calme en dehors des hordes touristiques et Agay demeure une petite station estivale mo-deste, gage de calme pour les amateurs. Avec son mètre d’eau et ses petits pon-tons Port-la-Chapelle est strictement ré-servé aux barques, mais des zones de mouillage libres et d’autres organisées sur bouées vous permettront d’assister aux jeux de lumières des couchers et le-vers de soleil sur le rouge des porphyres de l’Estérel.

Mais, depuis 2004, des zones de mouillage sont organisées de juin à sep-tembre pour assurer la protection des posidonies, la qualité des eaux et ordon-ner un peu l’anarchie estivale. Comme à Port-Cros, les mouillages sont vissés avec flotteur pour ne pas raguer le fond ; navette, ramassage des ordures et zone d’attente complètent les services. Il reste encore des zones libres et gratuites de mouillage mais la régie du port de Saint-

Raphaël qui gère la rade souhaite don-ner rapidement la priorité aux bateaux propres équipés de cuve de rétention.

Claude Roger

C’est en 1883 que fut posée sa première pierre et en 1887 qu’elle fut consacrée, pour être finalement élevée au rang de basilique en 2004. Son style à moitié Byzantin, à moitié go-thique en passant par quelques tentations romanes en fait un bâ-timent singulier qui, finalement s’accorde très bien à cette ville de grande liberté architecturale...Saint-Raphaël qui doit sa pros-périté à la construction de la ligne de train qui partait de Toulon est en cela semblable à Sainte-Maxime ou encore à Hyères : ce furent de très im-portantes “colonies” britan-niques, comme en témoignent les églises très british qu’on y trouve. Un peu folles, elles aussi ! Exactement comme on aime!

Claude Roger

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20 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Presque 300 milles parcourus cap au 135 depuis que nous avons quitté la Sardaigne il

y a deux jours à l’aube, poussés sous spi par un joli Nord-Ouest régulier. Terre, terre ! Si on peut appeler ainsi une telle falaise. Le cap San Dimitri (36°4’26.46“N-14°11’5.91“E) se dresse comme une étrave de cent mètres, jaune de soleil à l’Est, gris à l’Ouest. Et la mer déjà violette comme le di-sait Homère 850 ans avant notre ère. Pourquoi ? Mystère.Les fonds ont remonté. Coup d’œil à la carte. Les grandes fosses méditerranéennes sont loin. Malte fut en un temps gla-cial où la mer était plus basse un pont entre l’Afrique et l’Italie. Des éléphants s’y sont fait piéger à marée montante. Par manque de ressources, ils ont rapetissé pour survivre et les fossiles ne mon-trent que des pachydermes nains.Mais ces blocs de calcaire de plus de 20 millions d’années sont sans danger par beau temps.

Premier jour – MatinGOZO, ÎLE DE JOIE

L’île s’appelle Gozo. Ce qui veut dire La Joie dans cette langue ap-portée par les phéniciens, métis-sée d’arabe et d’italien, truffée de mots anglais plus une pincée de français en souvenir…Nous passons du côté sombre de La Joie que nous contournons par l’Ouest où les mille-feuilles s’élèvent encore. À 36°3’17.92“N-14°11’26.21“E, on voit, au pied de la falaise un trou de lumière par où la mer communique avec l’In-land Sea, un lac intérieur.Plus loin, un autre trou, la Fenêtre d’Azur – Zerka et son Crocodile Rock, au ras de l’eau – porte les traces de l’époque des torren-tielles pluies acides qui alimen-taient il y a un million d’années d’énormes torrents creusant dans le calcaire du monde entier des trous, des failles, des sillons, les fjords, les abers, les calanques, des marmites de sorcières. Ici cela donne le Blue Hole, baignoire de 26 m, paradis des plongeurs, ou des baies, comme la Dwejra Bay, trois quarts de cercle presque fer-més par un caillou, le Fungus Rock (36°2’48.08“N-14°11’18.55“E). Ce nom vient du champignon qui y poussait, le Fungus coccineus melitensis, anti diarrhéique, anti hémorragique et aphrodisiaque réservé aux rois et aux chevaliers de Malte. Quiconque y abordait était immédiatement occis.Stop, stop, on se baigne là ! Après 50 h enfermés, on cède d’autant plus facilement qu’on avait prévu ici le premier mouillage maltais.

Premier jour – Après-midiESCALE À MGARR

Après bain et déjeuner, nous longeons à nouveau les falaises cap au sud. Wardidja Point (36°2’11.90“N-14°11’10.79“E) est un point culminant à 165 m, presque dix fois notre mât ! On incurve cap au 100 vers le pre-mier mouillage habité, Xlendi Bay (36°1’44.96“N-14°12’52.78“E), avec quelques immeubles mo-dernes et un village de pêcheurs célèbre pour ses dentellières et ses fileuses.

À l’entrée, sur bâbord, un couloir creusé dans la roche permettait aux bonnes sœurs de se baigner hors de la vue du profane. À tri-bord, Ras-il Bajjade, une dalle en pente douce qu’il faut arrondir large, porte l’une des vingt-huit tours de guet de l’île, chacune en vue de l’autre.Les falaises s’abaissent légère-ment et quelques mouillages couleur caraïbe s’offrent parfois. Mais on lève la tête vers ces murs d’autant plus impressionnants qu’on voit ici et là à la couleur fraîche de la roche que des blocs entiers s’en sont détachés il n’y a pas si longtemps… Et soudain, ce qu’on ressentait sans le formuler saute aux yeux : pas d’oiseaux de mer ! Pas un goéland, pas une sterne. Juste le bruissement des pinsons qui ni-chent en nombre dans les touffes accrochées à la paroi. Second mystère. Que le lobby des 20.000 chasseurs maltais ait obtenu de Bruxelles une dérogation pour tirer sur les migrateurs n’est pas une explication à l’absence quasi totale d’oiseaux blancs.

On cherche aussi le faucon pèle-rin, le célèbre faucon maltais que Charles Quint se fit offrir chaque année en échange du don de Malte aux Chevaliers.Moins de 4 milles plus loin, une autre tour et une autre calanque, très étroite et profonde, abritée de tout sauf du Sud : Mgarr-Ix-Xini (36°1’0.67“N-14°16’24.13“E). On y reviendra s’il n’y a pas de place à Mgarr (36°1’30.46“N-14°18’7.85“E), le seul vrai port de Gozo, à moins de trois milles de là où nous arrivons en même temps qu’un ferry (un chaque heure) en provenance de l’île de Malte.Sur la hauteur, Fort Chambray (un amiral français qui livra sa pre-mière bataille navale à 13 ans et captura son premier navire turc à 17) qui surveille le chenal entre les îles. Le seul fort de Gozo.Ce port public plein de Luzzi, ces barques de pêche si bien peintes que nos pointus de Provence pa-raissent ternes, a actuellement 186 places (maxi 14 m et 4 m de TE) et ne coûte que 20 Euros la nuit. Un projet de privatisation va changer les choses, dit-on…Les amarres passées, avant d’al-ler visiter les deux églises et le fort, nous nous précipitons sur le premier café sympa du port, le Gleneagles Bar, à la fois musée de la marine et d’histoire du port, avec une superbe terrasse qui surplombe le bassin et un patron à connaître absolument.On y reste là jusqu’au soir à regar-der la vie en technicolor. Restons avec ces gens adorables et heu-reux de rencontrer des étrangers que sont les Maltais, les Gozitains en particulier. Les églises, on ver-ra demain.

Après le cap San Dimitri, nous longeons une côte accore par 60 m de fond, seulement ren-

due délicate par les bouées des pêcheurs.

Par endroits, la roche a été tellement usée qu’à travers les trous de la falaise, on voit le

jour et on devine d’étranges paysages.

Nous passons ainsi devant la fente étroite qui alimente Inland Sea, la mer intérieure puis

nous doublons la Fenêtre d’Azur.

Derrière Fungus Rock, le magnifique mouillage de Dwejra Bay qui peut devenir un

piège par fort vent d’Ouest .

Carnets de la mer violetteUne semaine de cabotage autour de Gozo, Commino et Malte, par Emma Chazelles et Christophe Naigeon

Destination Malte

© Mario Galea -viewingmalta.com

© Mario Galea -viewingmalta.com

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Bien encastrée entre les collines de Xaghra et Zebbug, Marsalforn (marsa le port ou la baie) est une petite station balnéaire, résidence d’été des maltais et dont la baie charmante cache les barques co-lorées derrière la jetée où nous ne pouvons accéder qu’avec notre annexe. Attention, les vents du Nord et d’Est y lèvent de la houle. Cafés, tavernes et restaurants bordent la plage. Avant d’y aller, visite au centre de plongée pour réserver la journée de demain.

Quatrième jourPLONGÉE PRÈS DES SALINES

Une matinée sous la mer ! Notre guide de plongée du Calypso Di-ving Centre, Pixie, alias Martine qui parle avec l’accent suisse quand elle n’a pas un détendeur dans le bec, nous fait découvrir les lieux. Dans la petite baie des salines de Ghajn Barrani fermée par un monticule familièrement connu ici comme la “pièce mon-tée“, Il Qolla I Bajda. L’absence de pollution laisse rencontrer des es-pèces rares disparues du reste de la Méditerranée : mérous, broche-tons, rougets grondins “bogues“, pieuvres, Saint-Pierre, murènes, poissons libellule, calamars...La visibilité est bonne jusqu’à 30m. Il y a toutes sortes de sites de plongée partout où l’on peut accéder dans l’île. Sans parler des très nombreuses épaves, spécia-lité locale ! Mais avec masque, palmes et tuba, on se régale aussi.

Le soir nous rentrons brisés à Mgarr. La mer nous manquait déjà. Dernier spectacle : à l’en-trée du port, un hydravion se pose comme un canard sauvage et s’amarre à un ponton. C’est la ligne Sea Plane qui vous mène à La Valette en 10 mn pour 70 Euros.

Troisième jourMOUILLAGE À MARSALFORN

En sortant de Mgarr, nous prenons vers l’Est dans le North Comino Channel. On s’arrête pour un bain paradisiaque au Blue Lagoon (1,5 m de fond) entre les îlots de Co-mino et Cominotto (Kemmuna et Kemmunett) mouillage de rêve avant que la foule n’arrive… À l’extrémité, une grotte marine de 40m, la Blue Grotto. Comino, c’est l’île du Cumin, l’épice qui pousse là. Autrefois deux cents insulaires y cultivaient coton et cumin, les chevaliers y chassaient lièvres et sangliers. Gérard Depardieu y a tourné Le Comte de Monte Christo, la tour Sainte-Marie dans le rôle du Château d’If.Quand la foule arrive, nous appa-reillons et doublons Quala Point (36°1’56.53“N-14°20’12.83“E) pour piquer Nord-Ouest en lon-geant une côte plus douce, aux calcaires plus tendres, ceux dont toutes les maisons d’ici sont faites. Encore des criques pour des mouillages sauvages en cas de Nord-Ouest : Dahlet Qorrot (36°3’1.48“N-14°18’55.55“E), San Blas Bay (36°3’29.51“N-14°18’4.18“E), puis Ramla Bay (36°3’44.19“N-14°16’58.46“E), la plage de Calypso où nous ne nous arrêtons pas même sept secondes, préférant Marsalforn (36°4’18.25“N-14°15’35.60“E).

Nous embarquons sur l’une des mini-jeeps qui conduisent les touristes à l’intérieur des terres et qu’on trouve au débarcadère.Victoria, la capitale, est à l’inté-rieur à cause des pirates. En 1551, le corsaire ottoman Dragut alias Torgud emporta en esclavage la totalité des sept mille Gozitains dont certains ne retrouvèrent la mère-patrie qu’un siècle plus tard ! Vue imprenable sur Gozo et ses jardins qui font sa réputation de grenier et potager de Malte.Notre Suzuki tape-cul, telle une machine à remonter le temps, nous conduit ensuite en 3.600 avant J.-C. au temple de Ggantija à la périphérie du bourg de Xa-ghra. Les bâtisseurs ont élevé ici les plus anciennes constructions mégalithiques du monde, lieux de culte, sans doute dédiés à leur déesse de la fertilité. On en trouve dix-sept sites dont un specta-culaire à Hagar Qim. Le temple Ggantija, ou Tours des géants, le mieux conservé et le plus grand – plus que Stonehenge – est inscrit au patrimoine mondial. Puis retour vers l’Antiquité grecque : la grotte de Calypso où Ulysse fut retenu sept ans. Beau site où pousse l’Oreille de la Mer, plante endémique qui fut avant l’Euro représenté sur les 25 cents maltais. Mais la grotte est si petite qu’on doit penser que Calypso était une sacrée ensorceleuse pour que le valeureux marin y reste tant d’années sans jamais y tenir debout !Retour à Mgarr via l’église de Ta’Pinu où de surprenants ex-vo-tos (prothèses, layette, casques de moto…) justifient le détour.

Carnets de la mer violetteUne semaine de cabotage autour de Gozo, Commino et Malte, par Emma Chazelles et Christophe Naigeon

Gozo première étape

Second jourSAFARI CHEZ CALYPSO

Le Blue Lagoon, paradisiaque avant qu’arrive la foule !

Les salines - presque - naturelles de Marsalforn

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À la sortie, déjeuner sur le port au bord du quai chez Pierre’s (son la-pin !) et partons marcher le long de la côte au Nord où les Gozi-tains ont aménagé des salines dans la roche où la mer avait déjà creusé des cuvettes. Ils les ali-mentent en puisant dans la mer, quelques mètres plus bas. Le cal-caire tendre a permis de sculpter la roche de canaux , d’y faire aussi des cabanes troglodytes. Quand l’eau s’est évaporée, on passe le balai, c’est tout. En fin de journée, avant de regagner le bord, arrêt à l’épicerie pour acheter cet excel-lent vin blanc de Gozo. (Suite en pages suivantes...)

www.calypsodivers.com

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Destination

Malte

22 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Cinquième jour - MatinPOPEYE, SAINT PAUL & Cie

C’est l’aube. Le flux d’Ouest nous favorise. Les voiles sont du bon côté pour voir la côte qui s’éclaire et restera toute la journée sur tri-bord. Après avoir franchi le che-nal du Nord, et contourné Com-mino par la face Nord-Est, nous traversons le chenal Sud vers l’île de Malte.À trois heures et 2 milles, Marfa Point, le port maltais des ferries, à neuf heures et 50 milles, la pointe Sud de la Sicile, à midi tout près, Ahrax Point - la Dragunara - (35°59’53.32“N-14°22’1.44“E), premier contact avec l’île-capitale.Très vite derrière ce cap s’ouvre une large et profonde baie, Mel-lieha Bay, un site dont les aména-geurs de ports de plaisance rêve-raient chez nous : 2.000 anneaux au moins ! Pour l’instant, un mouillage dans une zone basse avec une grande plage, à la fois station balnéaire, zone agricole et réserve naturelle.L’intérêt est ailleurs, surtout pour les enfants du bord. S’ils accep-tent de marcher un kilomètre pour traverser cette partie resser-rée de l’île, ils arriveront à Anchor Bay, autrement dit Popeye’s Vil-lage côte Ouest, à 35°57’37.76“N-14°20’29.63“E.Nous poursuivons vers La Valette. À 35°57’59.30“N - 14°24’11.86“E droit devant, l’île Saint-Paul, lieu fondamental dans l’histoire re-ligieuse de Malte. La baie, juste derrière, est un autre bon abri, surmonté de tours de guet et de fortifications. C’est aussi un haut lieu de l’aquaculture marine dont on voit les “fish farms“ flottantes. Attention aux quilles et hélices !!!

Carnets de la mer violette (suite)

Malte est fortement urbanisée. Les immeubles y poussent le long de la côte comme dans une

ville du Moyen-Orient. La densité de popula-tion est l’une des plus fortes du monde avec près de 1.200 habitants au kilomètre carré !

Popeye Village, construit en 1990 pour le film de Robert Altman, est un parc d’attraction.

Son port est accessible mais minuscule.

La côte Est de l’île n’est pas la plus belle.Basse, elle est bordée de roches coupantes,

peu propices à l’abordage et la baignade.4 milles après Saint-Paul, l’agglomérationmaltaise commence par deux mouillages

urbains bordés d’’immeubles, de restos et deboutiques : Saint-Georges et Saint-Julian.

Pas romantique, mais pratique, sûr et gratuit.

Marsamxett est un long cou-loir ouvert sur quatre “creeks“ comme on dit ici. Trois sont des ports de plaisance totalisant un millier de places.On est dans la ville moderne, près de la ville ancienne. Transports, boutiques, restaurants, bus, taxis terrestres et coches d’eau, tout y est. Sauf l’atmosphère maltaise.Nous avons la chance de naviguer en mai. La Grand Harbour Marina demandée par la VHF 13 nous trouve une place dans la Dockyard Creek, face à la citadelle, au coeur des “Trois cités“, l’âme de Malte populaire, devant le musée de la marine dans le port historique de voiliers. Exceptionnel.Entrer dans la grande baie avec les cargos remorqués, les navires de croisière de trois mille places, passer à portée de canon des forts Saint-Elme et Ricasoli, contourner le fort Saint-Ange (H.M.S. Sant’ Angelo comme l’appelaient les Anglais tant il ressemble à un cui-rassé) et entrer en passant devant les grands yachts dans ce cou-loir de docks du XVIe siècle pour s’amarrer là où la flotte des Che-valiers appontait... Rien à dire de plus. Le reste se trouve dans tous les guides touristiques pour pié-tons, ce que nous sommes deve-nus à partir de cet instant.

Septième jourESCALE À MARSAXLOKK

Épuisés de forteresses, de palais, et d’églises, pleins d’Histoire et de prospectus, nous avons besoin de la mer. Pour notre dernier jour, nous voguons vers la pointe Sud de l’île, découpée en une suite de baies tranquilles. Nous jetons l’ancre à Marsaxlokk, le grand port de pêche (35°49’2.25“N-14°33’40.19»E. Un festival de Luzzi amarrés à leurs bouées, des quais animés avec un marché, des filets, des caisses de poisson... et des guinguettes où nous fêtons la fin de cette croisière maltaise.

La baie Saint-Georges,ses hôtels et son casino...

La statue de Saint Paul,naufragé sur cette plage

L’apôtre Paul, chrétien ottoman prisonnier desRomains, était en route vers Rome pour être

jugé lorsqu’une tempête jeta le bateausur les récifs de Malte. Enfermé

dans l’île, il guérit le père dePublius, procurateur de l’île,

qui, converti, devîntévêque de Naples.

Cinquième jour – Après-midiARRIVÉE CHEZ LES CHEVALIERS

Forte émotion que cette arrivée ! De la mer, ce n’est qu’une suite indistincte de murailles, citadelles et forts bâtis de cette pierre jaune, confondus avec les maisons des cités anciennes. Seules les églises surpassent de leurs clochers en dômes, en tours ou en pointes, la masse horizontale de pierres.Effet voulu des bâtisseurs qui vou-laient troubler la perception des envahisseurs en masquant par une sorte d’effet d’optique l’en-trée de cette rade exceptionnelle. Une rade ! Neuf, devrait-on dire. Réparties en deux groupes, cinq au Sud, quatre au Nord, de part et d’autre d’un cap qui occupe dans cette géographie la place de la double barre dans le “€“ de l’Euro et porte la citadelle de La Valette. Venant du large, face au fort Saint-Elme bâti au bout de cette presqu’île, nous avons le choix : à gauche, Grand Harbour, à droite Marsamxett Harbour.

Fort Saint-Elme

Fort Ricasoli

Fort Saint-Ange

MARSAMXETT HARBOUR

GRAND HARBOUR

LA VALETTE

Projet de marina privée

co-cathédrale Saint-Jean

DockyardCreek

Gare des bus

Palais des Grands Maîtres

Ports de plaisance Sliema

LazarettoMsida

L’un des multiples Dghajsa, taxis-bateau du port de La Valette

Le fort Saint-Ange

La Valette seconde étapeDestination Malte

© Mario Galea -viewingmalta.com

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 23

Le Grand Harbour de La Valette est un bassin remarquablement stratégique , à mi-chemin entre Gibraltar et l’entrée du canal de Suez.

En regardant le port depuis les remparts, on comprend pourquoi il est si difficile de

prendre militairement cette place forte.

Le port de Dockyard Creek n’a que 214 places mais une marina privée de 400 places est

prévue de l’autre côté de Saint-Ange

Les Maltais adorent leurs bateaux, les Luzzi, “pointus“ comme chez nous mais au nez plus

relevé et décorés des deux yeux d’Osiris.

L E L AVA N D O U o rg a n i s e

Sur la Route de Maltevoi le - tour isme - conviv ia l i té

Par la mer, en toute convi-vialité et en sécurité grâce

à la navigation en escadre, (re)découvrez un patrimoine méditerranéen exceptionnel en 16 escales inoubliables.

La durée des parcours a été calculée sur une vitesse moyenne de 5,5 noeuds. Le trajet proposé peut être modifié en fonction des conditions météorologiques.

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du 5 juilletau 6 août

2010

« Dépaysement total, très bonne ambiance, paysages grandioses etc. Sans oublier les montées d’adrénaline dues aux coups de tabac prévus mais voyage en confiance et en sécurité tant en mer que sur terre du fait du groupe »

La ValetteLes Chevaliers de Malte n’ont jamais investi l’ancienne ca-pitale, Mdina, à l’intérieur des terres. Ce qui les intéressait ici, c’était le port dont ils avaient compris les possibilités qu’il offrait et la position stratégique de l’île en Méditerranée. C’est autour de ces bassins qu’ils commencèrent à construire quais, docks et remparts.Et La Valette ? C’est sur le mont Sciberras, plus central et plus élevé que Borgo, l’ancienne citadelle, que le Grand Maître français Jean Parisot de la Va-lette, décida la construction d’une nouvelle ville fortifiée. Il voulait mieux défendre Malte après le siège - victorieux mais terrible - de 1560, mais lui of-frir un rayonnement écono-mique et culturel universel.Francesco Laparelli, architecte de Pie VI, employa 8.000 es-claves et ouvriers à construire entre 1566 et 1570 la ceinture de la ville, des bastions, des fossés profonds et une cale sèche pour les navires.Le plan de la cité est un qua-drillage simple sur le modèle antique et pour permettre une ventilation naturelle durant les grandes chaleurs.Pas de jardins extérieurs ni espace entre les maisons qui devaient être décorées de statues, équipées de puits et reliées au système de drai-nage public qu’il fît creuser en sous-sol, dans la pierre des fossés et des canaux. Un concept unique en Europe. Durant la seconde moitié du XVIe siècle Girolamo Cassar, assistant de Laparelli, fit bâtir le Palais des Grands Maîtres, l’Hôpital, les Auberges : huit dédiées à chaque langue de l’Ordre (il en reste cinq dont l’auberge de Castille et Léon, siège du premier Ministre).Dans un pays qui se veut être le bastion avancé de la chré-tienté en monde musulman, il fait construire quantité d’édi-fices religieux dont la co-ca-thédrale Saint Jean, église conventuelle des chevaliers avec pour saint-patron Jean Baptiste. Ordre hospitalier, c’est aussi un ordre militaire et religieux. Ses membres doi-vent être nobles et faire voeu de chasteté et de pauvreté...

Les autres couleurs de Malte sont données par les “galeries“, demi-fermés, utiles quant il

fait chaud et pour regarder dans la rue... DockyardCreek

Préparez votre prochaine croisière avec le site de l’Office de tourisme de Malte

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24 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Macinaggio, moulins,tours et marins du cap

Pas de langoustes ce soir à Centuri. Le Libeccio forcit et

lève un méchant courant côtier. Une invitation à se mettre à l’abri du vent d’ouest. Il en va ainsi avec la météo. Privés d’une halte gourmande et du charme du petit port ouvert à tout vent, décidons, prudents, de gagner Macinaggio, la marine de Rogliano.Cap à l‘est l’étrave ouvre alors la route littorale des tours, balisée de ces amers de pierre, sym-boles de l’île que les Grecs appe-

laient Kallistè, la Plus Belle, et les Génois la Superbe.Plus prosaïques, les Phéniciens la nommaient Kyrnos. Kyr dési-gnant un cap ou un promontoire, on l’associe librement au Pro-montoire Sacré, nom que les Ro-mains lui attribuèrent et à notre choix d’une première navigation vers sa presqu’île. Le somptueux caillou, fiché dans ce coin de Méditerranée a de tous temps séduit le voyageur. Bien avant de se laisser voir, la Corse

Un jour, une nuit de traversée. Le jour se lève. Dans le levant, la Corse émerge. Le vent aussi. Mistral ou Libeccio, ce qui souffle d’ouest ou du nord rend inconfortable la baie de Saint Florent et le versant oriental du Cap Corse. Le contourner est prudent. C’est aussi l’occasion d’une belle découverte.

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charme le navigateur. Tels les si-rènes d’Ulysse, les vents ivres de ces parfums capiteux qu’ils respi-rent sur Kyrnos soufflent ses fra-grances vers le large.Véritable taillemer de quarante ki-lomètres sur quinze le Cap Corse, isula inde – île dans l’île – s’étire dans un crawl magistral plein nord vers le golfe de Gênes nous rappelant que l’insularité actuelle de ce petit paradis arraché au massif continental de l’Estérel n’a que cinq millions d’années. Longeant les étonnantes géométries ondulatoires des affleurements côtiers de cet Élysée de la géolo-gie comme un spécialiste l’avait qualifié en 1820, le bateau approche le bout de ce doigt pétrifié de la Corse, distant seulement de quelques milles des îles italiennes de Capraia et d’Elbe. Ce cap, c’est un môle pour s’amarrer, mais aussi un plon-geoir qui a propulsé sur toutes les mers du globe ces grands navigateurs que sont les Capcor-sins, transporteurs et commer-çants infatigables, chercheurs d’aventures ou poursuivant un rêve d’Amérique.

DE LIGURE À TYRRHÉNIENNE

On a laissé derrière Capo Grosso, coiffé de son sémaphore, puis la marine de Tollare avec sa tour ronde en surplomb, blanche au milieu d’un petit groupe de mai-sons basses. Ce charmant mais minisccule abri n’est pas assez sûr par ce temps.La mer Ligure devient Tyrrhé-nienne, transition secrète et hou-leuse que ponctue à bâbord et à un mille des roches l’île de la Gi-raglia, extrême Nord des terres à 43°01,67’ N, 9°24,39’ E.

Ce rocher de serpentine verte doit en partie son léger manteau végé-tal à la terre du cap, jadis apportée à force d’homme pour y établir 45 journées de vigne, 450 ares de terre arable. Peine perdue. Le fruit de Dionysos ne s’y cueille plus et personne ne vient gravir les 104 marches qui donnent accès au joli phare à soubassement blanc, le plus puissant de Corse avec une portée de 29 milles.Construit en 1839 et allumé en

1848, il est dé-

sormais automatisé et jouxte une tour génoise pièce essentielle et stratégique de l’échiquier de sur-veillance qui en comptait quatre-vingt dix, établi dès le début du XVIe siècle sur tout le littoral corse.Pisanes, rondes génoises, car-rées, il est difficile de déterminer l’origine de ces tours que l’on dit indistinctement “génoises“. Il y avait celles des hameaux, nombreuses, construites sur le même modèle, avec leur cou-ronne de mâchicoulis et leurs archères pour seules ouver-tures. La population, soumise aux raids turcs et barbaresques, y trouvait refuge.

Destination

Corse

Le port de Macinaggio, de jour comme de nuit

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à l'angle de l'avenue de La Gavine et du quai du Dr. Robin

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Pour cette saison 2010, La Maison Meire a mis à profit les mois de fermeture hivernale et son expérience 2009 pour optimiser et se réorganiser pour accueillir nos clients. En 2010, nous serons en phase avec notre concept :Nos crèmes glacées, nos sorbets, nos cornets gaufrés, nos gaufres et crêpes, nos granités sont élaborés sur nos recettes par nos soins devant vous. Vous trouverez 45 à 50 parfums au choix exposés dans nos vitrines, à consommer en cornet en pot en coupes composées, en litre et demi litres.Deux gammes de glaces bien distinctes : les crèmes glacées et les glaces aux fruits.• Nos crèmes glacées sont élaborées sur nos bases crèmes (crème, lait, sucres, stabilisateur

autorisé)• Nos glaces aux fruits sont élaborées sur nos bases sorbets (eau, sucres, glucoses, stabili-

sateurs autorisés) entre30 et 55 % de fruits selon les recettes, ni colorant ni renforça-teur de goûts, un slogan simple

« Le goût et la couleur, c'est le fruit ! »• Nos granités sont également conçus sur les mêmes critères naturels.• Nos cornets sont fabriqués à partir de la recette de "La gaufre étoile" marque déposée.Avec les ingénieurs italiens, nous avons conçu une machine spécialement destinée à la fabrication de nos cornets, elle sera en service cette saison et viendra en remplacement du four à gaufre de François Meire, mon arrière grand-père.Ce four que beaucoup d'entre vous ont pu admirer en 2009, pour son originalité et son esthétisme, a été fabriqué à un seul exemplaire. Il est essentiellement destiné à produire nos "gaufres étoile" en Lorraine dans la région de Nancy. Ce sont mes filles Alexandra et Cécile Meire, cinquième génération issue de François Meire, qui ont en main la destinée de cette belle enseigne.Quant à moi, étant à l'âge de la retraite, j'ai décidé d'occuper celle-ci à développer un nouveau concept en "glacerie". Nous ne pouvions mieux rêver que cet emplacement qui nous a été cédé à l'angle de l'avenue de La Gavine et du Dr Robin sur le Port d'Hyères.Nous serons honorés de votre fidélité et répondrons avec plaisir à vos attentes, vos sug-gestions, vos questions. Nous vous souhaitons à toutes et à tous un excellent séjour 2010 dasn notre région. Claude Meire

Glaces, Gaufres et Crêpes artisanalesFabrication sur place

On imagine, à l’instar de nos gar-diens sémaphoriques, la garni-son de la Giraglia livrée à la mer et aux vents ici particulièrement vifs, contenue là, des mois du-rant avec pour autorisation de sortie, règlement oblige, le seul ravitaillement et aller chercher la solde… à un mille du petit port de Barcaggio qui lui fait face, au bout de cette plaine basse et plate, de cette plage aux dunes de sable fin.

LA VIE DANS LES TOURS

Garde-manger et prison, chaque tour était le bureau des Douanes et des Affaires maritimes, la Per-ception, un lieu où se traitaient questions et trafics divers.Les douaniers avaient aussi leurs chemins. Les amoureux des ba-lades littorales, amenés par les bateaux de promenade, peu-vent y choisir de crapahuter vers Macinaggio à l’est ou bien vers l’ouest pour gagner Centuri… sur un chemin de terre pour lequel de bonnes chaussures, des mol-lets couverts (épines !), chapeau et réserve d’eau sont requis. Passée la Giraglia entre île et continent (courants !), doublons la pointe d’Agnello, pointe nord du cap Corse, et incurvons pro-gressivement notre route vers le sud-est. Sur un piton rocheux se dresse la tour d’Agnello, dite aus-si “Tour aux Effraies“ où nichent les oiseaux de nuit. C’est la porte d’entrée vers le Canal Corse, la Turrenikon Pélagos (Mer des Étrusques) des Grecs, baptisée plus tard la Tyrrhenum Mare par les Romains, couloir maritime stratégique très fréquenté et aux profondeurs abyssales. Juste derrière, la baie d’Agnel-lo offre par beau temps un joli mouillage, autrefois concédé par l’Évêque de Milo aux corsaires turcs et barbaresques « qui pou-vaient faire aiguade et y relâcher à condition de n’avoir aucun commerce avec les populations voisines… ». Ce privilège s’est éteint avec la construction de la tour.

Quant aux tours de guet établies à partir de 1531, on en comptait une trentaine pour le seul cap. L’entre-tien d’une flotte militaire par les Corses étant au-dessus de leurs moyens et Gênes n’engageant ici que deux galères, on construisit des tours en augmentant la taglia - la taille - payée par les insulaires.Elles sont, d’après la description qu’en fit en 1852 le journaliste Victor Arduin-Dumazet « rondes mais pas toujours, légèrement coniques, hautes de douze à dix-sept mètres, larges de dix à la base et de sept au sommet, avec un premier étage voûté qui abrite un logement confortable et un deuxième qui supporte une plate-forme garnie d’artillerie, elles n’ont qu’une entrée étroite, seulement desservie par une échelle mobile.

Les tours ont un objectif essentiel : signaler le soir, après l’Ave maria, la présence (ou l’absence) de na-vires sur la mer. Chaque soir les gardiens des tours jouaient sur le nombre de feux pour alerter (ou rassurer) les populations, un feu signifiant la mer est libre, deux signalant deux navires à l’horizon et allumaient un feu en plus pour chaque voile aperçue ».Chaque tour de guet devait être visible de la suivante de sorte qu’en une heure toute l’île était informée d’un danger. L’obliga-tion était de monter avant le lever du jour sur la plateforme pour ob-server la mer et de répondre aux signaux des navigateurs.

VIEILLES MÉDISANCES...Pour plaisanter ou pour médire, on ne fait pas toujours une bonne répu-tation aux Corses. Déjà, Sénèque, condamné à l’exil à Bastia de 41 à 48, cherchait à se faire plaindre de sa chère maman en noircissant sa situation. Entre autres gérémiades, il disait notamment : « quoi de plus horrible que l’aspect de ce pays ?». Et à propos des indigènes, il déclarait : « Se venger est la première loi des Corses, la seconde vivre de rapines, la troisième mentir, la quatrième nier les Dieux». Quant au géographe grec Strabon, il écrivait : « Les montagnards qui y demeurent et vivent de brigandages sont plus sauvages que les bêtes mêmes. Toutes les fois qu’un général romain (...) en ramène une certaine quantité d’esclaves, c’est un spectacle singulier que de voir leur férocité et leur stupidité».En revanche, Diodore de Sicile, en 44 av. J.-C. déclarait : « Ils observent entre eux les règles de la justice et de l’humanité avec plus d’exactitude que les autres barbares. (...) Le même esprit d’équité paraît les conduire dans toutes les rencontres de la vie ».

26 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

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Corse

Déjà un peu abritée du vent d’ouest, la côte est un nouvel en-chantement d’anses et de baies, de sables blonds ou noirs, de petites criques de sable blanc. La Cala Francese puis la Cala Geno-vese baignées de transparences vertes et bleues, terres saupou-drées des cocons roux de la po-sidonie que la mer et le vent rou-lent et tissent inlassablement.On découvre maintenant la rade de Santa Maria della Capella où Pascal Paoli renonça à construire le port de la Corse indépendante car la rade foraine est barrée par un haut fonds. C’est un beau mouillage si on prend garde aux roches affleurantes.Là, une tour singulière. La Tour fendue, la seule parmi toutes à avoir été construite les pieds dans

l’eau vient contredire l’idée des architectes militaires qui voudrait que la rotondité offre moins de prise aux boulets de canon. Ceux de l’amiral anglais Nelson ont fait mouche et la tour fendue par la précision de ses tirs dévoile ses éléments de constructions que surmontent encore une Gardiola.À terre, sous un carré de vigne oublié on devine la petite cha-pelle romane Santa Maria bâtie au XIe siècle. Elle est vide, mais il faudra revenir à pied pour appré-cier sa double abside et le cirque éblouissant à la végétation luxu-riante où elle se cache. Senteurs du maquis, odeurs de mer, parfums de campagne... sur la plage on trouve aussi les bouses des vaches qui paissent librement au-

dessus de l’étroit cordon littoral et viennent de temps à autre rê-ver face à la mer.Poursuivons les tours et détours des tours. Après la Giraglia et l’Agnello, laissons-nous pousser vers la troisième du groupe dit “des trois Tours” qui, comme les mousquetaires, étaient quatre, avec celle de Santa Maria.

LA TOUR DU FENOUIL

Quelques siècles plus tôt, avant même que nous arrivions à notre destination de Massinaggio, Bas-tia aurait déjà été avertie qu’une voile suspecte faisait route. Cette “génoise” se trouve sur un petit archipel constitué de trois îlots. Comme leurs appellations l’indiquent, Mezzana est au mi-

lieu des trois, A Terra se trouve à seulement 200 m du rivage, et le plus grand et le plus éloigné doit son nom de Finoc-chiarola, autrement dit “fenouil” aux parfums qu’il exhale. C’est lui qui porte les ruines de l’an-cienne tour.

La Finocchiarola est désormais une réserve naturelle où le goé-land d’Audouin, si rare en Médi-terranée, vient se reproduire. Afin d’étendre son territoire à d’autres zones, on cherche à le séduire par des leurres en plâtre, visibles de la mer pour peu qu’on s’approche un peu (cailloux !). L’oiseau rare y côtoie cormorans huppés, puffins et hérons cendrés, faucons pèle-rins et crécelles mais aussi les pe-tits ducs du maquis, amateurs de rongeurs. Du beau monde.Ces trois jardins, à proximité des-

quels on a retrouvé nombre d’amphores de l’époque où

l’île était province romaine, sont aussi l’escale de nom-

breux migrateurs qui posent leurs pattes ici sur la plus petite

marguerite d’Europe (attention, ne pas effeuiller !), une endé-mique qui se plaît au milieu du fenouil et du poireau sauvage et dans ce maquis où dominent le Genévrier de Phénicie, la Bruyère multiflore et arborescente, len-tisque, myrte et romarin, ciste de Montpellier et colectomie. La route s’incurve vers le sud (ne tentez pas de passer entre les îles et la côte, sauf bateau à fond plat !). Une plage, un promontoire, une plage, encore. Sur la hau-teur, des promeneurs. Jouir de ces petits paradis peu fréquentés, parmi lesquels on dénombre de petits marais, véritables poupon-nières grouillantes d’un monde aquatique inénarrable, suppose une bonne marche par le sentier douanier et les plages du village.Sur ces dernières, la posidonie détachée de sa prairie sous-ma-rine vient s’entasser en un tapis gris, si épais et si doux à l’œil comme aux pieds qu’on dirait d’énormes peluches oubliées là par quelque géant. Autrefois, les moines du cou-vent de Saint François venaient la récolter pour bourrer leurs paillasses. Les ballots étaient charriés vers les hauteurs, là où l’on aperçoit maintenant les nouveaux moulins à vent, ces éoliennes blanches qui coiffent la crête à 300 m d’altitude et poursuivent la tradition : le nom de Macinaggio a la même racine que macinato qui signifie moulu en Italien, et que moulin.

LE NAUFRAGE DE L’AMOUR

Le couvent Saint François a été le refuge de l’Impératrice Eugénie de retour d’Egypte sur l’Aigle, le yacht impérial pris dans une tempête. Elle témoigne dans ses écrits de l’accueil charmant de Madame Lucchetti, qui élevait des vers à soie dans les anciennes cellules des religieux. Mais la ru-meur de l’histoire dit aussi qu’en fait de fortune de mer, l’impé-ratrice avait un amant. Qui a dit que l’amour finissait toujours par un naufrage ?Dernier coup d’oeil avant de vous consacrer à la manoeuvre d’atter-rissage : au-dessus du couvent, trois pics, trois villages en hémi-

Tour de la Finocchiarola

Pointe de Coscia

Mouillage de Macinaggio

Baie de Tamarone

Port de Macinaggio

Macinaggio , le port dans sa première versionAntenne et moulin de Coscia

Départ du chemindes douaniers

La tour et l’île de la Finocchiarola

La tour d’Agnello et, au fond, la Giraglia

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 27

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cycle et le magnifique couvent qui épaule une église conventuelle hélas ruinée. « Des patrons des barques m’ont assuré être venus de Livourne à vue sur le portail de l’église qui est fort élevé » écrivit Miss Thomasina Campbell dans ses Notes sur l’Île de Corse à la fin du XIXe siècle.Doux abri que Macinaggio, ma-rine de Rogliano, qui fût au XVIIIe siècle le port principal du cap Corse, d’où partait le courrier pour la France (Pascal Paoli écri-vit plus de quinze mille lettres !), d’où Damiano Lucchetti a sauvé du naufrage les précieuses col-lections de tableaux du cardinal Fesch et où ont débarqué Pascal Paoli en 1790 et, trois ans plus tard, Napoléon Bonaparte.Derrière la pointe de la Coscia qui ferme la rade, un bon mouillage par ce temps, Tamarone, la plage de Macinaggio.

MARINS DU CAP CORSE

Le petit port moderne a été amé-nagé en 1971 sur le site où quatre siècles plus tôt en 1571, les fe-louques chrétiennes se sont il-lustrées durant la guerre contre les Turcs. En 1620 les Génois ont construit le premier port. En 1750 est installée une digue en partie transportée depuis Toulon par… l’occupant français aux ordres du Marquis de Cursay et détruit plus tard par les Anglais.À 40 milles de l’île d’Elbe, très apprécié par les plaisanciers ita-liens, le port de plaisance le plus proche du continent où l’accueil est plus qu’aimable, offre 600 an-neaux et une zone technique.Macinaggio cache bien son passé exceptionnel que l’histo-rien Philippe Lucchetti, réveille

en contant le destin singulier de la marine à voile : « Les ba-teaux, les pinques, naviguent à l’année, même durant les équi-noxes et seul l‘équipage, le plus souvent familial, change. On y trouve père, grand père, novice. Le Pinque, le pinco génois, est une barque non pontée, proche de la Tartane, un gros bateau de charge de 200 à 300 tonneaux, gréé en chébec aux voiles latines ou équipé d’antennes et de ver-gues portant des voiles auriques. L’arrière est équipé d’un tape-cul. Peu naufragent. Les marins du cap Corse sont de magnifiques professionnels et de grands com-merçants. Pas seulement pour échanger de l’argent contre des marchandises, mais pour navi-guer. Ce sont des transporteurs avant tout ». Alors que l’on dit les Corses ont une aversion pour la mer par où arrivaient leurs en-nuis - invasions et maladies - les Capcorsins sont des coureurs de mer. Si certains ont fait fortune à l’étranger, beaucoup ont été ruinés par la la marine à vapeur dont les navires, trop gros, se sont déroutés vers Bastia.Aujourd’hui, le port est surchargé en période estivale. On le com-prend. Chanceux, vous serez amarré au coeur du charmant pe-tit village, si accueillant avec ses restaurants, boutiques en front de mer dont une bonne librairie pour ceux qui sont curieux de connaître mieux nos hôtes. Alors, n’attendez pas la fin du jour pour vous présenter à Macinaggio : «À chi primu’junghje, primu ma-cina !» dit le proverbe corse. Le premier arrivé au moulin est le premier à moudre...

Emma Chazelles

Depuis le XVIIe siècle, les Capcorsins ont navigué aux Caraïbes. Beaucoup se sont expatriés à Porto Rico, clandestins faute d’autorisation de commerce avec la colo-nie espagnole. Contrebandiers, ils y ont cependant été vus comme des héros pour avoir permis en 1640 à la Citadelle de sur-vivre. Grâce à leurs goélettes plus agiles que les hauts bords hollandais ennemis, ils livrèrent à la population assiégée pro-visions et armes.Alors, quand la vapeur vînt à ruiner la ma-rine à voile de Macinaggio, c’est ici qu’ils reprirent leurs activités de transporteurs en chargeant des bateaux de canne ou de mélasse vers les raffineries d’où ils repar-taient avec le sucre fini. La fortune, avant d’être ruinés par… le chemin de fer.

Maudite vapeur ! Beaucoup sont restés, s’installant planteurs de café et de canne alors que d’autres rentraient au pays. Mais tous ont fait construire sur le cap d’im-menses demeures “les maisons des Américains“ et d’extrava-gants caveaux d’architecture an-tique. Dans ce maquis, ces édifices baroques créent un contraste trou-blant, le plus souvent émouvant.

Maisonset caveaux

d’Américains

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Méditerranée :La trop bonne réputation

Bien que n’en étant pas originaire, j’ai lutté contre les appréciations peu flatteuses concernant son caractère maritime du style : « ce n’est pas une vraie mer », défi-nition du pêcheur marseillais : « c’est le mari de la femme qui va chercher le poisson à la gare », « Sainte Vierge, protégez les ma-rins qui sont au port, les autres qu’ils se démerdent » dit avec l’“assent” bien sûr.

Ici, c’est une mer casse-bateaux. La houle est courte, le vent violent et imprévisible en force et en di-rection. Il ne faut pas la prendre à la légère, c’est un fait que ceux qui naviguent régulièrement en Méditerranée ont compris. Le plaisancier a des abris à peu près partout pour se mettre en sécurité. Mais la côte peut être un danger et il faut savoir s’en mé-fier, ce que les gens de la course au large savent paradoxalement très bien !

Parce qu’il y a du soleil, on croit qu’il fait toujours beau. Mer à part, certes, mais mer capri-cieuse et d’une grande violence exigeant parfois plus de quali-tés maritimes que l’océan. Elle ne prévient pas. L’empereur Charles Quint a fait, à propos de ses dangers, l’une des plus belles remarques maritimes que je connaisse : « il n’y a que deux bons ports en Méditerranée, Car-

Quant à dire qu’il y a moins d’es-prit “marin” en Méditerranée… je dirais que la voile est devenue un sport majeur pour les Bretons. Même en hiver, sur l’Atlantique comme sur la Manche, vous ver-rez tous les week-ends des ba-teaux sortir. Ici, regardez, un jour comme aujourd’hui (ndlr : début du printemps, soleil, force 4 de Nord-Ouest), on voit deux voiles dans toute la baie d’Aigues-Mortes. Si on retire les écoles de voile qui font sortir leurs élèves…

verrez jamais ni Mistral ni coup d’Est. Curieusement, l’Atlantique des cartes postales a des vagues, du vent, des phares dans la tem-pête. L’image de la Méditerranée auprès de ceux qui viennent y na-viguer pendant l’été – et ils sont plus nombreux qu’ailleurs – est la cause de bien des imprudences. C’est très préoccupant. De mars 2009 quand j’ai pris mes fonc-tions, à mars 2010, nous avons fait 2.600 interventions de sauve-tage impliquant 5.800 personnes parmi lesquelles il y a eu 27 morts et 6 disparus. Un mort tous les dix jours pour la côte méditerra-

thagène et le mois de juin».J’ai navigué à la voile (Ndlr : en Méditerranée) sur mon petit yawl Laërtes pendant plus de dix ans (…). J’ai rencontré de vrais pêcheurs et de grands ma-rins. »Extrait “Méditerranée” du Dictionnaire Amoureux de la Mer et de l’Aventure, Plon, 2002.

Pour arriver à donner une image et à créer un esprit marin, il faudrait qu’on puisse organiser en Méditerranée de grandes courses à la voile où de grands marins s’engageraient sur de beaux projets. Mais, pour l’ins-tant, nous n’avons pas de course référente et que des petites or-ganisations. Regardez l’image maritime que les villes atlan-tiques qui sont devenues les points de départ des grandes courses ont acquise !

néenne française et la Corse. Les causes sont de trois ordres qui se ramènent – presque – toutes à la question du temps du vacancier, essentiellement citadin, en tout cas pas marin. Il veut profiter tout de suite : pas de préparation matérielle ou phy-sique. C’est surtout vrai pour la plongée qui connaît de plus en plus d’accidents, non pas à cause des clubs, très professionnels, mais des pratiquants.Il veut profiter le plus longtemps : la météo devrait imposer sa loi au calendrier des vacances, or c’est le contraire qui se produit. Les

plaisanciers commettent des im-prudences pour “être à l’heure”.Il veut aller vite : la vitesse, avec les grands yachts comme avec les jet-skis, les gens vont trop vite. Lors d’une opération «coup de poing» que nous avions menée dans la baie de Saint-Tropez, il y avait tellement d’infractions que nous n’avions pas assez de personnel pour verbaliser tout le monde !Un gros travail de prévention à mener et ce travail – notamment grâce aux médias – doit être mené en amont, pour corriger l’idée que les gens se font de la Méditerranée.

Dans cette édition 2010 de cabotages, il est beaucoup question de sécurité et de responsabilité. Les bateaux, les équipe-ments, la science de la météo… Pour ouvrir ce chapitre qui ne se referme jamais, nous avons demandé à deux grands marins, un amiral de la Royale et un champion de voile, de nous dire ce qu’est pour eux l’esprit «marin» de la Méditerra-née. Nous retranscrivons ici la substance de leurs propos. Mais commençons par une voix du passé récent, Jean-François Deniau, ancien ministre et académicien :

De vrais pêcheurs et de grands marins

Il faut de grandes courses à la voile

La carte postale est trompeuse

Jean François Deniau, fondateur des Écrivains de marine, “voileux” de toujours :

Bruno Jeanjean, capitaine du port de Palavas, détenteur du Trophée Jules Verne :

Vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée :

La Méditerranée a l’image d’une carte postale : des calanques à l’eau transparente, des plages, une mer bleue et calme… Vous ne

Laërtes, le “petit yawl” de Jean-François Deniau

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Jean Mérrien est un historio-graphe de l’aventure mari-

time, chantre de la plaisance et du cabotage avant l’heure. Un passionné de la mer dès son plus jeune âge. Il a écrit de nombreux manuels d’initiation au bateau et à la croisière, des récits de navi-gateurs solitaires, des livres d’his-toires de bateaux et de grands Yachts, des guides de voyage et autres nouvelles et romans au-tour de la mer et des marins. Il a entre autres ouvrages donc, rédigé Un Dictionnaire de la Mer entre 1944 et 1958 avec plein d’il-lustrations en style ancien de Ber-nard Duval… Autant dire qu’on n’y trouvera pas la définition du GPS mais une somme sur le lan-gage des marins et la pratique de la voile – les sous-titres de ce dictionnaire. Cette véritable et vénérable bible des plaisanciers a longtemps concurrencé le my-thique Cours des Glénans !!!Ce dictionnaire récemment réé-dité, est un régal pour les cabo-teurs curieux certes des termes et de la langue maritimes mais aussi des principes marins et de la navigation comme du rêve aux-quels ils renvoient. Bien sûr, il est

vite devenu obsolète avec le dé-veloppement de la plaisance tout plastique et tout électronique, mais les définitions et les illustra-tions vieillottes au fil desquelles notre curiosité est piquée au vif à chaque page, dégagent un charme et des renseignements qui poussent à aller plus loin dans la lecture !Un exemple (pris au hasard…) : c’est quoi un caboteur ? Le Petit Robert satisfait à la tradition mi-nimaliste et en escalier : CABO-TEUR : marin qui fait le cabotage. CABOTAGE, n.m 1678 : naviga-tion à distance limitée des côtes… Avec le Dictionnaire de la Mer, les réponses sont certes à tiroir mais bien plus complètes. A Caboteur on a : navire faisant le cabotage ou le bornage. Et cabotage ? Nom masculin qui viendrait de deux celui de navigateurs, les Cabots aux XVe et XVIe siècles ou de l’es-pagnol cabo, cap. C’est une navi-gation de commerce à plus grand rayon d’action que le bornage mais plus petit que le long court… Ah, on est bien dans un diction-naire… Voyons bornage : mode de navigation pour bateaux de moins de 100 tonneaux, dans un rayon de 65 milles du port d’ar-mement… Hum !!! Plus précis mais pas sûr que tous les cabo-teurs d’aujourd’hui entrent dans cette définition… Claude RogerDictionnaire de la Mer, réédition 2001, Omnibus Édit. ISBM 2-258-05560.1

Qui est Jean Merrien ? Premier indice : né en 1905, de son vrai nom René de la Poix de Frémenville, cet écrivain prolixe mérite bien une rubrique à la croisée des “Portraits de marins” et “Au Fil des Pages”. Second indice qui favorisera les plus âgés de nos caboteurs : cet écrivain a servi et sert toujours de référence aux grands noms de la littérature maritime. Un véritable maître à pen-ser des premières générations de plaisanciers.

Jean Merrien,précurseur oublié

Mouillages:la fin desforains ?

De jour ou de nuit ? Certains sites sont plutôt “nuit“, d’autres “jour“. Si Pampelone voit les yachts entre l’heure de l’apéro de midi et le mo-ment où il faut aller se faire voir chez Sénéquier, certains sites sont fréquentés par des plaisanciers de croisière : Toulon, Ajaccio, Calvi, l’Île Rousse. Pour Toulon, c’est la preuve qu’il s’agit d’un bassin à réputation plus nautique que touristique. Quant à la Corse, pas étonnant, on n’y va pas avec un pêche-promenade. Voile ou moteur ? Le moteur l’em-porte de la Côte Vermeille jusqu’à la Côte Bleue. De Marseille à la Rade d’Hyères, la voile l’emporte très lar-gement. Puis c’est l’effondrement : de Cavalaire à Cannes, le moteur prend le dessus. Nice et Monaco sau-vent l’honneur de la voile.La taille des bateaux ? L’étude ne présente, hélas, que trois classes : les moins de 6m, les plus de 30m et les autres. Mettre dans la même bai-gnoire les bateaux de 6,50 qui ren-trent dans des recoins de calanques et des yachts de près de cent pieds capables de boucher la plage d’Ar-gent n’est pas très opérationnel… Organiser les mouillages ? C’est dans l’air. Les Zones de Mouillages Organisés (ZMO) ne sont pour l’ins-tant que sept en Languedoc-Rous-sillon, huit en PACA et onze en Corse. La Corse du Sud est championne avec près de deux mille postes,

Deux mille bateaux mouillent une journée d’été sur la côte méditer-ranéenne continentale et en Corse, tel est l’un des résultats d’une étude menée en 2009 par la Pré-fecture maritime de Médi-terranée rendue publique en mai dernier. Comme on pouvait s’y attendre, l’immense majorité des mouillages concerne la région PACA 1.391), puis la Corse (453) et enfin le Langudoc-Roussillon (91). La zone entre Giens et Nice est la plus fréquentée, avec un record diurne de 263 bateaux entre Lardier et la pointe Saint-Tropez !Sinon, en moyenne, la rade d’Hyères vient en tête, Porquerolles y étant pour l’essentiel : 200 mouillages de jour pour 140 de nuit. Le détail :

Bouches du Rhône et Var, loin derrière. En revanche, le Var est recordman ab-solu (cinq fois plus que la totalité des autres) des amarrages en Autorisation d’Occupation Temporaire (des corps-morts “sauvages“ peu à peu légali-sés).L’ancre sera de plus en plus ban-nie, ça, c’est sûr Elle n’a rien pour elle : elle abîme les fonds, elle implique de grands espaces d’évitement, elle crée des conflits entre plaisanciers, elle est parfois peu sûre. Un corps mort ou un ancrage écologique règlent ces pro-blèmes.Bien que les contextes soient bien différents sur la côte rectiligne et les lagunes du Languedoc-Roussillon, les services de l’État sont bien décidés à ce que le développement de la plaisance ne se fasse pas au détriment de l’envi-ronnement, des paysages côtiers, des autres usagers du littoral. Selon les cas, les mouillages seront purement et simplement interdits, contrôlés ou organisés. Et, sans que cela soit dit ex-plicitement, payants “en échange d’un service“. Un anneau solide en est un…On aura compris quand on lit que l’étude insiste sur le fait que “le mouillage n’a pas vocation à répondre à l’insuffisance structurelle de places dans les ports mais devrait s’intégrer dans une politique portuaire globale“. Notre nombre et l’irrespect de cer-tains pour la mer auront raison de la joyeuse anarchie du mouillage forain.

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Il est dans l’air du temps que les ports ne soient pas que

des parkings à bateaux à l’année ou à la journée. En échange du loyer : une place, parfois une aide à l’amarrage, un bulletin météo, de l’eau, de l’électricité, des toilettes propres et une douche chaude. Métier ingrat que celui de maître, capitaine ou directeur de port ! En saison, il distribue les clés des “chambres”, veille à la paix et la sécurité des pon-tons, fait face avec le sourire aux demandes multilingues des passagers chez qui la moyenne mondiale de casse-pieds est res-pectée. Les neuf autres mois, il administre, gère les listes d’at-tente, répare pontons, bornes et sanitaires, cherche des anneaux supplémentaires dans tous les recoins, veille sur les bateaux abandonnés pour l’hivernage, se paye les tempêtes quand les propriétaires sont au chaud à l’autre bout de la France, fait face aux usagers permanents chez qui la moyenne nationale des mauvais coucheurs…Les choses changent. Sans l’avoir demandé, le port se voit doté d’une ambition nouvelle :

porte d’entrée de la ville, anti-chambre de l’arrière-pays, am-bassadeur du terroir.

TU VIENS, BEAU MARIN ?

Des marchés paysans le matin ou des concerts sur les pontons à l’heure de l’apéro, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit pas d’of-frir un service au plaisancier ou de rendre son escale plus douce. Il faut faire entrer dans l’économie locale ce nomade considéré par les économistes comme des “CSP++”, catégo-rie socioprofessionnelle haut de gamme. Tout ce qui compte de fournisseurs de biens et ser-vices à terre s’intéresse à celui-là qui débarque de la solitude et du silence, forcément frustré de ne pas avoir pu consommer dans le grand désert bleu, avide, glouton, impatient d’acheter, de se jeter dans la foule qu’ils a cherché à grand prix à fuir ? «Tu viens, beau marin !», on entend ça dans tous les ports du monde depuis que le premier navire s’y est amarré...Au plaisancier, la terre fait de l’œil. Mais qu’est-ce qu’un plai-sancier à terre ?

Un piéton qui a du mal à marcher droit. À part ça, il se fond dans la masse des touristes, dans le nombre des consommateurs. Il va au restaurant, fait ses courses, un peu de shopping… Mais sa belle CSP qui le rend si sexy aux yeux des cités portuaires est en priorité employée à entretenir sa danseuse. Son bateau. Que lui reste-t-il à terre ?Les dépenses d’un plaisancier n’y sont pas différentes de ceux d’un estivant motorisé. Numé-riquement, les touristes venus par la mer sont population négli-geable : les voyageurs d’un seul TGV représentent un plus gros potentiel de dépense qu’un mois entier de passage dans un port moyen de Méditerranée.

PAS UN CROISIÉRISTE

Sans doute la plaisance contri-bue-t-elle à faire vivre les pro-ducteurs de fromages du Lar-zac, de charcuterie de Corse ou de vin de Cassis, mais pas plus que le même nombre de camping-caristes, plagistes et autres fantassins du tourisme. Les plaisanciers ne représente-ront jamais plus que le très petit

De nombreuses réflexions sont menées pour renouveler la vocation des ports de plaisance et faire évoluer les capitaineries vers des fonctions plus diversifiées. Lesquelles ? Pour l’instant, il est surtout question d’inciter le plaisancier à contribuer davantage à l’économie des villes portuaires et de l’arrière-pays. Et la mer, dans tout ça ? À ce déséquilibre, Cabotages répond par la notion de nautourisme® où l’eau, le ciel et la terre sont le monde où nous naviguons.

nombre qu’ils sont dans une cité balnéaire où des dizaines de mil-liers de personnes s’amusent et consomment.

Les ports :Tapis rouge vers la ville,

tapis bleu vers la mer

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Nice

Bastia

Ajaccio

CannesMontpellier

Vers Barcelone

RosesEmpuriabrava

Girona

MarseilleSèteToulouse

Espagne

France

Corse

Canet-en-Roussillon

100 milles

240 milles

170 milles

310 milles160 milles

Vers Baléares Vers Sardaigne

Pôle NautiquePort de PlaisanceC a n e t - e n - R o u s s i l l o n

Plaisirs de la meret pôle de compétences !

Canet-en-Roussillon,au Coeur du Pays Catalan ! À quelques milles des criques, en bordure d’une plage de sable fi n, le Port de Canet-en-Roussillon offre un véritable confort.Ce lieu de plaisance dédié aux amoureux de la mer est également une plate-forme de compétences grâce à la qualité et à la diversité des professionnels exerçant leurs activités sur l’espace technique et le pôle nautique en cours de réalisation.Pour une escale technique ou une escale « loisir », tous les équipements sont prévus pour accueillir des navires jusqu’à 35 mètres.

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Autre illusion : la découverte de l’arrière-pays. On-t-ils déjà na-vigué ceux-là qui affirment qu’à peine arrivés à Port Camargue le plaisancier va partir visiter le Pont du Gard, à Sète, Carcas-sonne, à Bandol, les gorges du Verdon ? Qu’il va tourner la clé de la première voiture de loca-tion et se jeter dans les embou-teillages de l’été à la découverte des églises romanes et des éle-veurs de brebis ?C’est oublier que passer ses va-cances en bateau est un choix radical : l’itinérance nautique qui pousse les marins à partir et ar-river avec le même bonheur, à vivre la mer avec passion et la terre avec plaisir. Pour les va-cances au moins, ces terriens changent d’apparence, de lan-gage, de véhicule, d’identité. Marcher, pédaler, pourquoi pas. Une voiture, un bus, un train, fi-nie l’aventure.Deux stations de métro à Mar-seille quand on est amarré au Vieux Port, c’est comme une apnée souterraine dans cet autre monde qu’on croyait avoir quitté. La plaisance n’est pas La Croisière s’amuse où trois mille passagers sont pris en main par les tour-operators.

LE PORT OUVERT SUR LA MER

Et pourtant, il est vrai que le plai-sancier n’est pas seulement un obsédé de vent, de vagues et de soleil. Le navigateur est à sa manière un touriste, curieux des trois mondes qu’il côtoie : le ciel, le vent et les oiseaux ; la mer, les fonds et les poissons ; la côte, les

ports, les villes d’escale. C’est le mélange subtilement équilibré de ces trois univers qui fait le charme du cabotage.Pourquoi les capitaineries ne seraient pas davantage des portes se sortie sur la mer, les antichambres du grand large, les ambassadrices de la vie marine et sous-marine ?On pourrait se prendre à rêver que les ports soient davantage impliqués dans la sensibilisation à la sécurité, à l’environnement, à l’esprit marin, qu’on les aide à faire de la pédagogie, à être les lieux d’échange d’expérience, des centres de ressources équi-pés de moyens pour préparer les escales futures, croisières loin-taines ou sorties d’un jour.

LE NAUTOURISME ?

Cabotages a inventé le terme de Nautourisme® pour désigner ce tourisme complet, fait de curio-sité pour les autres marins et les autres bateaux, la nature et la culture, de respect pour la vie marine et les autres usagers, du monde aquatique et littoral.S’il est demandé aux capitaine-ries de dérouler sur les pontons un tapis rouge vers la ville, nous adorerions qu’on les aide à dé-ployer aussi un tapis bleu vers le large : à inciter les plaisanciers à sortir les bateaux plus souvent, à les faire partir à la découverte des autres ports, à élargir le rayon des ronds dans l’eau du dimanche. Offices du Nautou-risme ?

Christophe Naigeon

32 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Sécurité“La réglementation déresponsabilise” (Gérard d’Aboville)

L’histoire commence en 1967 alors que la plaisance dé-

colle. Dans les solitudes du grand large, Éric Tabarly rem-porte six régates internatio-nales avec Pen Duik III. Dans les foules parisiennes, le Salon Nautique de Paris explose dans les 25 hectares du bâtiment pourtant révolutionnaire du CNIT à la Défense.Depuis vingt ans, la fameuse école fondée en 1947, le Centre Nautique des Glénans, était de-venue l’ENA des apprentis na-vigateurs, le Label Rouge des marins élevés au grain breton, et faisait des petits sur toutes les côtes.La voile légère avait pris son en-vol populaire avec les Caravelle, Vaurien, 420… et la croisière cô-tière marchait dans son sillage avec le Corsaire (1953, Herbulot) puis le Muscadet (1963, Harlé) et l’Arpège (1967, Dufour) en tête de ligne.

LES “PETITS BAIGNEURS”

Bref, la navigation de plaisance devient une activité économique porteuse, un loisir accessible pour les uns, une machine à rê-ver pour les autres. La régate est lancée entre les architectes pour tirer le meilleur parti possible du polyester.En 1967 se tourne à Chichoulet, secret port “sauvage” de l’em-bouchure de l’Aude un film culte, Le Petit Baigneur, où Louis de Fu-nès incarne avec tumulte l’un de ces patrons de l’industrie nais-sante du moule-à-gaufres qui, grâce à cette matière très plas-tique, va permettre la production nautique de masse.Cela ne va pas sans poser des tas de problèmes : sécurité, in-frastructures portuaires, équipe-ments des navires, coexistence avec la pêche et le commerce… bientôt la pollution, la surpopu-lation portuaire. La navigation de plaisance est une longue traver-sée horizontale de l’administra-tion française : sports, transports, industrie, environnement, pêche,

équipement, douanes, affaires maritimes… Chaque ministère, chaque administration, chaque député fait son règlement, ses normes, son décret, sa loi.

L’AFFAIRE “PAVILLON BELGE”

Il faut coordonner : en 1967 un décret du troisième gouver-nement Pompidou instaure le Conseil Supérieur de la Naviga-tion de Plaisance et des Sports Nautiques qui, statutairement, a «une vocation de conception, de coordination, de concerta-tion et d’impulsion» et «émet (…) des propositions et recom-mandations transmises aux mi-nistres concernés». En d’autres termes, un organe consultatif, le genre d’institution qui justi-fierait l’adage «la démocratie, c’est cause toujours». Sauf que… lorsque l’outil, aussi peu affûté soit-il, est mené par un homme déterminé, du travail est abattu.« Nous sommes en partie un or-ganisme de lobbying » résume

Gérard d’Aboville, son actuel président. Depuis quinze ans, ce-lui qui fut le premier à traverser l’Atlantique puis le Pacifique à la rame n’est pas de ceux qui renon-cent. Comme «l’Affaire du Pavillon Belge», dossier emblématique.« La première année, ils étaient 50, ils étaient 500 la seconde et 5.000 la troisième, il fallait faire quelque chose » se souvient-il. Il y avait les six catégories de navigation, chacune avec ses équipements obligatoires. « On ne pensait plus à la sécurité mais à l’inventaire à présenter aux contrôles. Le plaisancier se disait « j’ai tout, il ne peut rien m’arriver». Il y a un moment où la réglementation déresponsabi-lise ». Ainsi, après des années de palabres, le CSNPSN a pu obte-nir une législation plus proche de celle de nos voisins européens et, surtout de l’esprit de la marine : prévoyance et responsabilité.Un radeau pour deux personnes est désormais suffisant s’il n’y a que deux embarqués dans un

Avec le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, celui qui a été le premier à traverser l’Atlantique à la rame lutte pour simplifier la réglementation nautique et remettre au goût du jour solidarité et bon sens marin.

bateau de six places, mais en cas de méchant vent, il sera toujours plus dangereux de risquer une entrée à la volée dans un port étroit et mal protégé que de se mettre à la cape ou en fuite, loin de la côte, hors de la zone autori-sée. Victoire du bon sens marin.

LA RADIO POUR TOUS

Autres dossier en cours : la géné-ralisation de la VHF. « Le certificat actuel obligatoire pour utiliser la radio du bord est obsolète. Il faut quelque chose de plus pratique qui incite les gens à en avoir une à bord ». Gérard d’Aboville argumente : « c’est pétole. Un voilier encalminé veut rentrer au moteur. Ça ne démarre pas. Il n’a pas d’autre moyen de commu-nication que la fusée rouge. Les sauveteurs vont prévoir le pire et dépêcher un navire de la SNSM, un hélico. C’est disproportionné. Si le capitaine avait pu expliquer à la radio de quoi il retournait, un autre plaisancier ou un pêcheur

Gérard d’Aboville

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 33

Réalisé avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur,

de l’Agence de l’Eau RM&C et du Conseil général du Var.

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aurait pu lui porter un jerrycan, le remorquer. La VHF, c’est donner la possibilité d’être entendu de tous, d’expliquer ce qui se passe et d’obtenir la réponse appro-priée. C’est diminuer les alertes “de confort” et ramener la soli-darité entre marins ».Enrichir l’État et les marchands de radios marines ? La dépense serait compensée par l’exonéra-tion de la redevance et la sup-pression des fusées-parachute – les plus chères – des équipe-ments obligatoires. « Notre travail étant d’apporter les arguments et de faire pres-sion pour changer la loi, de dos-

sier VHF est de ceux dont nous nous chargeons avec la SNSM et tous les services chargés de la sécurité ». Parmi les arguments en faveur de la radio : une expéri-mentation de bulletins météo en boucle sur le canal 16. Une idée à soumettre au CSNPSN ? Passez par l’un de ceux qui y sont représentés.

Christophe Naigeon

Le Conseil est constitué de re-présentants de neuf ministères ! Mais aussi d’administrations comme les Voies Navigables de France, le Conservatoire du Lit-toral ou le comité Olympique… ainsi que de la Fédération des Industries Nautiques et la Fé-dération Française des ports de Plaisance. Si vous êtes porteur d’une idée susceptible d’avoir des répercussions réglemen-taires ou législatives, faites-la

remonter par l’une des fédéra-tions sportives agréées (voile, motonautisme, sports sous-ma-rins, ski nautique, canoë-Kayak, aviron, pêche en mer) ou les as-sociations concernées par le su-jet représentés au CSNPSN (Les Glénans, la SNSM, le Yacht-Club de France, la Fédération des Pêcheurs Plaisanciers, l’Union Nationale pour la Course au Large…). Pour en savoir plus, rendez-vous sur la toile :

Comment saisir le CSNPSN ?

www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr

Fusée ou matériel électronique, des

solutions pour lesquelles la VHF

est une alternative ou un complé-

ment en cas de problème.

PLOUF ! « Eh…. !» (Rempla-cez les points par votre juron

préféré…) – Bis ! (Voir « Plouf, Eh… ») Mais là, c’est plus sérieux que la console de jeu de votre équipier(e) (préféré(e) ou votre portable… En principe, cela ne saurait survenir, le caboteur pri-vilégiant la prévention. Mais avec la pratique du bain à la traîne, la turbulence naturelle de nos petits équipiers et d’autres avanies liées au hasard, l’expérience montre qu’il est facile d’être confronté à cette situation. D’abord, pas de panique : on a évité de naviguer de nuit sous spi sans harnais – le cas le plus délicat… On a un équipier qui fixe la tête hors de l’eau, le GPS a marqué la position et on a pris ses repères si on est près de la côte, la bouée a été larguée et la manœuvre de demi-tour est en-gagée par vent et mer maniables. Avec un peu de chance, l’auteur du trouble attend calmement le bout qu’on va lui lancer – le cas le plus facile… Mais l’affaire n’est pas toujours aussi facile que la théorie le laisse entendre… Impossible de négliger la peur et les tensions

pendant et après la récupération, les impromptus au cours de l’en-chainement des manœuvres, les hésitations, incompréhensions et autres causes de retard. Or on sait combien la panique est mauvaise conseillère dans ce genre de si-tuation. D’où l’utilité de répéter à blanc l’opération chaque début de saison et pas uniquement par calme plat, avec un cageot ou tout autre objet flottant tombé, jeté ou trouvé par hasard. Vous serez vraisemblablement surpris par la difficulté de l’exercice dans de nombreux cas. Et si c’est VOUS qui êtes dans l’eau ? Y a-t-il un équipier resté à bord capable d’affaler, de mettre le moteur en route et d’enchaîner les manœuvres? Défense de rire : un de mes pires souvenirs de na-vigation a bel et bien été de ne plus voir mon bateau près de moi après avoir porté secours à deux jeunes ados dont le dériveur avait fait carotte heureusement pas loin de la côte, car le comble…, j’avais enlevé mon gilet pour plonger défaire les drisses coin-cées. Quand je vous dis de répé-ter les manœuvres et de tirer le bilan des répétitions…

Un homme à la mer !Le conseil du Captain Cab’

34 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Météo à bord :

Soyons bien d’accord : les pré-visions ne se réalisent pas

toujours. La fiabilité du bulletin est de 70% « la dépression pou-vant être plus creuse »… Un vent de Nord force 5 fraichissant est annoncé, et c’est finalement du Sud, force 2. Cependant, tout ca-boteur un tant soit peu conscient du risque d’un changement bru-tal de temps ne peut tourner le dos aux diverses aides à la navi-gation avant de quitter le port et que Radio-Ponton ne saurait en aucun cas remplacer.L’outil le moins onéreux est le bulletin météo affiché à la capi-tainerie. Si vous avez une VHF complétez avec les bulletins ré-guliers. Mais la consultation in-dispensable et régulière de ces aides ne suffit pas : il vous faut un carnet et un crayon pour no-ter ce qu’il en était hier et la ten-dance prévue pour demain et après-demain. La mémoire est souvent défaillante.

L’EXPÉRIENCE ET LE “PIF”

Autre instrument indispensable et obligatoire et tout aussi gra-tuit : votre “nez”, votre expé-rience pour sentir l’évolution de la météo. Et sans vous laisser in-fluencer par les on-part-on-part-pas de votre équipage, les déci-sions du voisin, l’avis du vieux pêcheur indigène.Car c’est à vous, capitaine, de tenir compte de la tendance pas-sée et à venir, du comportement antérieur de votre équipage dans le vent qui monte avant de déci-der de rester au port ou d’aller voir ailleurs quel temps il fera demain ! Mieux vaut une journée

de navigation perdue qu’une me-nace de divorce et/ou de vente forcée du bateau…Pour aller plus loin, essayons de distinguer les instruments in-contournables et/ou obligatoires des utiles ou même des futiles…

INSTRUMENTS DE FRIME

Éliminons d’entrée tous ceux qui, certes performants, sont superflus pour une navigation côtière : tous les instruments d’acquisition de documents au large, cartes avancées de pres-sion, de vents, d’isobares en surface et en altitude par téléco-pie, Navifax ou Seafax et autres fac-similés. De même pour les systèms sa-tellitaires de communication type Immarsat et autre Iridium ou Thurya : utiles pour la naviga-tion hauturière et/ou en solitaire mais pas vraiment nécessaires pour le cabotage, d’autant que chaque équipement coute entre 2.000 et 3.000 € et impose de grosses antennes difficilement logeables sur nos généralement petites unités.

LES INCONTOURNABLES

Obligatoires ou non, sont incon-tournables le baromètre à ai-guille ou enregistreur ou même électronique (on peut aller jusqu’à la petite station météo du commerce terrestre) : de 30 à 100 e. Ce sont ses variations qu’il faut surveiller : chute bru-tale, attention les dégâts ; chute lente, on va incessamment de-voir revoir le programme des jours suivants…

La VHF : plus qu’indispensable puisqu’elle assure également la sécurité via la surveillance du canal 16 par les CROSS et tous les sémaphores, et qu’elle as-sure des liaisons de quelques milles à quelques dizaines de milles. Maintenant couplée à un GPS, elle donne la position par appel automatique de détresse d’un numéro international du Système Mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). La veille est la meilleure garantie contre les surprises d’un chan-gement de temps entre les trois bulletins quotidiens. Le long de la Côte d’Azur, les bulletins des Cross sont répétés en boucle sur le canal 63 en dehors d’heures de rendez-vous et il serait sou-haitable que cette expérience se généralise. Comptez entre 100 et 200 € pour une VHF fixe, idem pour une portable, bien utile lors des arrivées de port, en annexe ou même dans le cockpit.

La mer n’est jamais mauvaise. Le méchant, c’est le vent. Celui qui déchaine les vagues, qui pousse à la côte, qui amène le grain violent, qui déchire les voiles. Celui de Méditerranée est redouté de tous les marins sérieux. Ceux qui n’en ont pas peur sont des inconscients. Un seul remède, la météo. Voici quelques conseils pour avoir ce qu’il faut, mais pas plus, qui est trop.

Le GSM, notre téléphone por-table quotidien. Météo France a un système par département et nos bateaux sont très souvent à portée de réseau. Avant de partir ou en cours de route faites le nu-méro 0892 6808 suivi des deux numéros du département. C’est payant mais ce n’est pas volé. Et cela présente l’avantage d’avoir la météo du point d’arrivée alors que la capitainerie que vous quittez ne donne que le bulletin de zone de départ. Un conseil, si vous partez de Marseille vers les Saintes-Ma-ries, écoutez aussi la météo de Guissan. Ce qui se passe là-bas pourrait bien être une précieuse indication sur ce que vous pour-rez trouver demain ou après-de-main. À force de naviguer, on se fait ainsi sa propre interpréta-tion, fruit de l’expérience.Le récepteur radio grand pu-blic : en navigation côtière, de très nombreuses stations émet-

Quels instruments sont vraiment utiles ?

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 35

tent des bulletins sur GO, PO et FM. Un autoradio à bord fait d’autant l’affaire qu’il est fixe et a un lecteur pour vos CD audio préféré. Plus chic et entre néces-saire et utile : le récepteur BLU (Bande Latérale Unique - oui, la voie de Donald le canard), obli-gatoire en hauturier pour re-cevoir la météo du et au large. S’il vous vient l’idée de navi-guer plus ou moins loin de votre bassin habituel, emportez-le : il vous permettra d’avoir des nou-velles de votre port d’attache car multi-bandes, il permet de cap-ter sur grandes ondes de nom-breux émetteurs français ainsi que Radio France Internationale partout dans le monde ! (entre 100 et 300 €). Prévoir alors une bonne antenne…

LES SIMPLEMENT UTILES

L’anémomètre. Si vous n’avez pas d’anémomètre en tête de mat, pourquoi pas un à main ? Utile pour départager entre les avis (« ça monte, ça monte pas ») ! Et malgré le côté rigolo à manipuler, en impose un peu aux novices… De 50 à 150 €, se-lon qu’ils sont autonomes (méca-niques) ou à piles (électroniques et affichages de diverses infor-mations). Très courant sur nos bateaux : le Navtex pour recevoir sous forme de petits messages les avis ur-gents aux navigateurs, des bul-letins météo, des avis de coups de vent via des satellites, près et loin de la côte. Comptez 500 €. Tout aussi courant maintenant, l’ordinateur et la liaison Internet : pas un réel besoin pour nos navi-gations le plus souvent estivales et proches des côtes. Mais il existe

une foultitude de sites météo-rologiques selon les activités pratiquées et votre degré d’ad-diction… Pour des traversée plus lointaines (Corse, Tunisie, Baléares), Météo France par exemple propose un abonne-ment au logiciel Navimail pour récupérer les données météo marines valables pour votre posi-tion et les mailles géographiques voisines. Durée et coût variables à consulter sur le site de Météo France. Mais tout cela risque d’être vite périmé avec l’arrivée de l’Ipad …et ses promesses.

LES ACCESSOIRES

Si vous naviguez dans une zone dont vous ne maitrisez pas bien la langue : le glossaire ! En mé-téo, les mots ont leur importance et une traduction approximative peut modifier le sens d’une pré-vision. Sans oublier l’indispen-sable Guide marine de Météo France disponible en capitaine-rie et téléchargeable : mis à jour chaque année, vous y trouverez entre autres renseignements utiles, lexique, glossaire, cartes des zones météo nationales et internationales, listes des émet-teurs VHF et BLU et horaires d’émission.

L’ENNEMI : LE CALENDRIER !

L’ennemi du marin, c’est le calen-drier. Se croire obligé d’arriver à tel endroit tel jour est le meilleur moyen de perdre tout discerne-ment, toute prudence. Demandez à la SNSM. Il y a un pic de sauve-tages les jours de mauvais temps en fin de semaine, aux dates où il faut rendre les bateaux loués, où il faut prendre un train pour retourner au boulot… En mer, le temps (chrono) se plie au temps (météo).

Claude Roger

Face à un ciel que l’on a du mal à inter-préter, rien ne vaut le croisement des informations que peuvent donner les

différents outils météo de bord, sans oublier le bulletin affiché à la capitainerie.

36 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Entre deux et douze ans, voire plus, pour obtenir une place

à flot dans un port de Méditer-ranée… Les ports à sec, tout le monde n’aime pas et, pour beaucoup, cela revient cher. Alors, une solution est d’avoir soi-même son port à domicile, pourvu que l’on dispose d’un hangar, d’un garage ou simple-ment d’un abri bâché au fond de son jardin. Sans oublier une re-morque et une voiture capable de tirer le tout. Et, enfin – c’est évident – d’un endroit adapté pour mettre le bateau à l’eau, garer la voiture et la remorque en lieu sûr pendant qu’on est sur la mer jolie.Lorsque toutes ces conditions sont réunies, avoir son port d’attache à la maison est une option que 95% des proprié-taires de semi-rigides choisis-sent. Mais pas forcément si simple ou si économique que cela.

TRÈS SOPHISTIQUÉS

Si hisser son Laser sur deux poutres installées en mezzanine dans son garage au-dessus de la voiture familiale ne pose guère de problème de place ou de manutention, ranger un semi-rigide de six mètres cin-quante est une autre affaire.Certains, comme Jean-Louis At-tard, responsable des relations

extérieures du site www.pneu-boat.com, en arrivent même à découper le mur et la porte d’en-trée de leur garage pour faire passer leur dernière acquisition, forcément plus grande. Car, pour un “pneuboater” comme pour un marin “rigide”, le pro-verbe selon lequel il manque toujours un mètre à son bateau, reste vrai. D’autant plus que la différence entre les deux com-mence à s’estomper.Les “gonflables” d’aujourd’hui ne se dégonflent plus d’un été à l’autre. Cela évite d’infliger des faux plis aux boudins. Leurs postes de pilotage, leurs fonds, leurs sièges moelleux, leurs ar-ceaux, leurs coques profilées, leurs bastingages et leurs mo-teurs puissants sont de plus en plus luxueux, à mille mille des saucisses-mobylettes qui ont permis autrefois à tant de gens de jouir de la mer comme des milliardaires et qui ne sont plus maintenant que des annexes.Entre 25.000 € (rarement moins) et 50.000 € (parfois bien plus) l’engin, l’option semi-rigide transportable n’est plus une op-tion d’économie à l’achat.Et à l’usage ? Si l’on est un ex-pert-comptable, on doit comp-ter l’amortissement du garage, calculer le préjudice subi par la voiture qui couche dehors… Si l’on ne calcule que les coûts directs, pour une trentaine de

sorties annuelles et une cen-taine d’heures de navigation, il faut compter entre 500 et 1.200 litres d’essence (650 à 1 .600 € selon la puissance, plus 200 à 300 €pour l’hivernage et l’en-tretien courant et ajouter en moyenne 10 € par mise à l’eau.

MISES À L’EAU TRÈS CHÈRES

Car mettre son bateau à l’eau a maintenant un prix. Extrê-mement variable : de 5 à 8 €

Avoir son bateau à l’anneau et à l’année est un rêve de plus en plus inaccessible. Prendre l’avion ou le train et louer un bateau n’importe où dans le monde est une pratique de plus en plus répandue pour la croisière à voile. Nomadiser en remorquant son esquif comme d’autres leur caravane est, pour une navigation strictement côtière et le plus souvent à la journée, une idée tentante.

à Frontignan, jusqu’à 278 € à Porto Ottioli en Sardaigne ! « Il est compréhensible qu’on fasse payer de 5 à 10 € car créer des rampes de mise à l’eau et des parkings a un coût » admet Jean-Louis Attard, qui poursuit « mais nous participons large-ment à l’économie du tourisme local et du nautisme qui étouffe faute de places à l’eau, alors, il faut que les prix restent rai-sonnables. Pour les milliers de personnes qui ont des petits ba-teaux de 3 ou 4 m, payer plus de 10 € à chaque fois est très cher ». Cher et rare. De plus en plus rare, même, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les communes hésitent de plus en plus à créer des cales de mise à l’eau. Une raison est qu’elle transforment les zones por-tuaires – hautement touristiques et où chaque usage est calculé – en disgracieux parkings que les attelages squattent à la journée – voire plus – en consommant deux places. Une autre raison est l’embouteillage que chaque fin de journée provoque sur le quai à l’heure où les vacanciers se promènent avant l’apéro. Pas bon pour l’image balnéaire.

LE JET-SKI, UNE NUISANCE ?

Mais la troisième raison est la plus forte : jet-skis et autres scooters des mers, de plus en plus nombreux, sont resentis comme de vraies nuisances, pas seulement sur l’eau mais dans les ports : vrooom-vrooom des moteurs pour frimer ou rincer les turbines, circulation anar-chique dans les ports… Cette plaisance-là est de plus en plus vécue comme une déplaisance

Le nomadisme nautique peut coûter cher. Pour aller en Corse, pa-radis des pneumarins et de tout ceux qui ont leur bateaux en re-morque, il faudra débourser jusqu’à 1.000 € rien que pour traverser en ferry : 4 personnes, une voiture, une remorque en période haute.

CHER NOMADISME NAUTIQUE !

Le transportable : solution pour les nomades ?

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 37

et les communes commencent à en mesurer l’impact négatif. À cause du comportement de certains, dans toute l’Europe, les ports luttent contre ce mo-tonautisme en fermant les cales de mise à l’eau. L’Allemagne et l’Angleterre ont fermé plus d’une centaine de rampes…Du coup, les usagers plus rai-sonnables que sont les pneu-marins organisés en font les frais. L’Association des usagers des cales de mise à l’eau de Méditerranée (AUCMED) qui a établi une charte de comporte-ment (voir l’encadré), regrette cette limitation de l’accès à la mer : « au-delà du mécontente-ment grandissant des plaisan-ciers, le tourisme et l’activité des industries du nautisme se trouvent largement affectés : 70% des immatriculations de la plaisance concernent des embarcations de moins de six

mètres (…) cette “plaisance sur remorque” n’est pas représen-tée dans toutes les instances concernées (…) ce qui entraine des décisions qui ignorent ou vont à l’encontre de l’usage de ces cales ». Ces mots, extraits d’un rapport remis en 2009 au Conseil supé-rieur de la navigation de plai-sance et des sports nautiques (CSNPSN), montrent tout de même que la question est à l’ordre du jour à “l’interminis-térielle” pour chercher des so-lutions.Tâche difficile car, comme di-sent certaines mauvaises lan-gues « pour construire une cale de mise à l’eau, il faut consulter 7 ministères ». Et pourtant, de-puis un édit de François 1er, les communes littorales doivent ac-cès à la mer libre et gratuit. Une loi à rafraîchir…

Christophe Naigeon

Tout usager de cales de mise à l’eau se doit de :- Respecter la signalétique mise en place par les mairies ou les ges-

tionnaires de ports- Ne pas gêner et donner la priorité aux professionnels de la mer- Préparer son embarcation en dehors de la cale, aussi bien pour

mettre à l’eau qu’en sortir- Restreindre l’utilisation de la cale à la seule mise à l’eau et sortie- Ne jamais stationner sur la cale ou l’encombrer- Stationner véhicule et remorque sur les aires et parking prévus à

cet effet- Ne pas utiliser les équipements portuaires destinés aux usagers

résidents du port (point d’eau, borne électrique aire de carénage) sauf si compris dans les prestations de la capitainerie pour les usa-gers sur remorques

- Veiller à la sécurité de tous les usagers en ayant une conduite adaptée et en effectuant des manœuvres avec douceur et maîtrise, sur la cale et dans le port.

LA CHARTE DE L’AUCMED

actualité :

Du 21 au 24 mai s’est tenu au port de plaisance de Barca-

rès le second RIBMED, salon du bateau semi-rigide, premier du genre en France.Les plus grandes marques étaient représentées, exposant une soixantaine de bateaux, aussi bien à terre qu’à flot, pour permettre aux visiteurs intéres-sés de faire des essais en mer ou sur l’étang, selon la météo. Bé-néficier de ces deux plans d’eau est un atout majeur du site de Barcarès pour une telle mani-festation qui fait suite au RIBEX de Cowes (Grande-Bretagne) et place Barcarès en seconde place européenne pour ce type de ba-teau.Le but du salon est de présen-ter les nouveautés mondiales dans ce secteur en pleine évo-lution, de faciliter les essais et les ventes, mais aussi de faire se rencontrer les spécialistes, professionnels et organisations d’utilisateurs.Le premier salon, lancé à l’ini-tiative de Joëlle Ferrand, Maire de Barcarès, avait mobilisé les équipes de la municipalité, de l’Office de tourisme, de la Capi-tainerie pour en faire un évé-nement certes très “pro“ mais très convivial dès sa première édition. Pour cette seconde année, le succès ne s’est pas démenti, montrant que le semi-rigide, par sa facilité de transport et de mise à l’eau, par ses qualités marines et son confort, est un bateau à part entière capable de satisfaire les plus exigeants sur toutes les eaux.Rendez-vous en 2011 pour le week-end de Pentecôte !

LES EXPOSANTS ET LES MARQUESBear Marine Plaisance (Port Vendres) : Zodiac, Lomac, Joker Boat, Sea Hank, Pacific CraftBarcarès Yachting (Barcarès) : CapelliMarine Center (Barcarès) : SacsClinique du Bateau : Bombard, Black FinZar France : ZarYachting Spirit (Canet) : BWACG Info Service : Aqua dream, VaillantRemora : Semi-rigide électriqueRafales (La Haye-Fouassière) : RafaleBarcelone Marina Port-Vell / SNSM / Société Générale

NOUVEAU SUCCÈSPOUR LE SALONDU SEMI-RIGIDEDE PORT-BARCARÈS Co

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uniq

38 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Les sémaphores veillent à nouveau sur nous

Le sémaphore du Capo Grosso, à l’extrême pointe de la pointe du cap Corse gère un intense tra-fic commercial et fait face à des conditions météorologiques dan-tesques… dans une situation de solitude et d’isolement uniques. Un endroit où il faut s’accrocher.

Tempête. Gris comme le ciel et blanc comme la mer ce jour-

là. Tempête, c’est la mascotte du sémaphore du cap Corse, un chat venu un jour y élire domicile.Le Libeccio monte, monte. Il ne reste plus qu’un voilier en vue, grand largue, en fuite vers la partie abritée du cap, côté Mer Tyrrhénienne, où le coup de vent annoncé ne lève pas de houle, où l’on peut mouiller face à la côte en sécurité.Devant la porte du sémaphore, Tempête, entre les pieds du maître Stéphane Duprez miaule comme le vent dans les an-tennes. Dedans, le premier maître gille Azara prépare le café sans chichis. « Faites vos prises de vues extérieures maintenant, dit-il, on va devoir bientôt amener les couleurs à cause du vent ».Photos, donc du sémaphore planté sur le Capo Grosso, tour

de contrôle sur un ma-melon dénudé, sous un plafond de nuages gris et ondulants, ré-plique mouvante de la falaise de schiste qui tombe à pic dans une mer qui moutonne déjà serré. En plein mois d’août.« Si vous voulez monter sur le chemin de ronde, c’est le mo-ment. À partir de force 7, ce sera interdit ».Photos, donc sur l’étroit balcon qui domine une houle maintenant profonde. « Les nouveaux qui ar-rivent ici sous-estiment la hau-teur des vagues. À 110 mètres, il faut regarder les bateaux passer dans la vague pour apprécier le vrai état de la mer » commente encore Gilles Azara.Et ici, ça monte vite. Encore plus vite et encore plus fort que par-tout ailleurs en Méditerranée. Plus qu’au cap Béar, disent-ils. Un effet venturi exceptionnel sur ces falaises du cap Corse. « Quand la météo annonce force 8, on a 9 ou 10 ». Le record de vent a été établi à 214 km/h, dernier chiffre donné par l’anémomètre avant qu’il ne soit emporté… Ceux qui ont installé les éoliennes sur les

sommets juste der-

rière ont mesuré jusqu’à 240 km/h. Et 300 jours de vent pas an. « À Bonifa-cio, ils en ont 365, plaisante Sté-phane Duprez, mais les records de puissance sont pour nous ! »Au point que les équipes peu-vent rester enfermées sans auto-risation de mettre le nez dehors, mêmes sur les marches du per-ron, pendant trois jours de suite. Seule exception pour la relève. « Sinon on devient fous ! »

DES POSIDONIES À 110 M !

Sur la passerelle de veille, tout bouge, les vitres plient sous la force du vent. Lors des grosses tempêtes, les posidonies et le sel viennent se coller dessus et bouchent la vue. Un comble ! À la moindre accalmie, l’équipe de veille sort gratter ce qu’elle peut. Mais ça recommence aussitôt.« Vous voyez, le parking en bas, on a mis un muret côté au vent et une glissière sous le vent. Trois voitures avaient été emportées dans la mer, dont celle de la femme du chef de l’époque, rete-nue par miracle par les quelques

La Marine nationale s’est décidée à réhabiliter les sémaphores. Sur le point d’être abandonnés, ils sont maintenant rénovés, équipés, gardés 24 heures sur 24. Descendants lointains des tours de guet romaines, génoises ou sarrasines, et plus proches des ancêtres équipés du télégraphe de Chappe (un mât, quatre bras et 301 positions possibles), les sémaphores centralisent aujourd’hui toutes les missions de surveillance (voir en page de droite) en liaison avec tous les services concernés par la circulation maritime, le sauvetage, la pollution, les pêches, le trafic de drogue et de clandestins… Selon l’endroit où il se trouve, chacun a un rôle particulier, mais aussi une architecture, une histoire, une position géographique… et des guetteurs sémaphoriques, marins bien particuliers. Un exemple parmi les 19 de Méditerranée française, Capo Grosso, en Corse.

buissons qui veulent bien pous-ser dans la pente ! ».Le Libeccio monte encore. Il faut rentrer dans la salle abritée. Le veilleur de quart est en train d’ap-peler un cargo, à peine visible sur la ligne d’horizon embrumée. Identité, longueur, jauge, cargai-son, destination… Puis un grand yacht. Puis un autre cargo. La mi-nutieuse routine.

UN INTENSE TRAFIC

Sur l’écran de l’ordinateur, la carte de ce coin de Méditerranée au trafic commercial intense : golfe de Gènes, Provence et Côte d’Azur, jusqu’à la Toscane. L’homme de quart met des noms sur les points signalés par le ra-dar. Vers le sud et sur le versant occidental du cap Corse, les si-gnalements sont peu nombreux. Essentiellement des yachts. Au nord et côté oriental, les points sont les uns sur les autres. « C’est le Canal de Corse, entre la Corse et les îles italiennes, Ca-praia et Elbe. Qu’ils viennent du nord ou du sud, de Marseille, de Gènes, de Livourne, de Naples, de Malte, tous passent par là. Il y en a plus de 80 par jour » ex-plique le premier maître.Gérer ce trafic est la mission principale du sémaphore du Cap Corse, en relation avec ce-lui de Sagro, un peu plus au sud, vers Bastia. Ce n’est pas le rail d’Ouessant mais peu s’en faut. D’ailleurs, devrait être bientôt signée une convention tripartite France-Italie OMI (Organisation Maritime Internationale) qui ins-taurera une “recommandation de route” aux navires de com-merce. Ces recommandations ne seront obligation que pour les navires des deux pays signataires mais elles permettront d’engager la responsabilité des bâtiments des autres nationalités qui n’en tiendraient pas compte et entre-raient en collision.

Cap Corse : “au-delà du bout du monde”

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L a collaboration

entre les deux rives de la Mer Tyrrhénienne est indispensable et ancienne. Elle s’en trouvera renforcée. D’ailleurs, un cours de langue de Dante est donné aux nouveaux arrivants pour favoriser les échanges avec les nombreux navires italiens qui naviguent sur cet autoroute maritime.Les autres missions, à part la surveillance du respect des eaux territoriales par les pêcheurs, sont les mêmes que pour les autres sémaphores : sauvetage, lutte contre les pollutions, le pillage des sites archéologiques marins, signalement de navires suspects de contrebande, trafic de clandes-tins, terrorisme… la routine, quoi. En bas, le café attend. Plusieurs étages à redescendre. D’abord l’escalier métallique en hélice peint en bleu “cabine de plage à Deauville” par les équipes qui en sont fières, puis dans la avec salon partie ancienne du bâti-ment dont le toit en ogive a été conservé un élégant escalier de tomettes rouges, presque bour-geois, qui contraste avec la batte-rie d’ordinateurs façon Star Trek ancienne version. Au plafond, on devine encore l’ancienne ou-verture par laquelle on passait la “marionnette” articulée du télé-graphe Chappe d’antan.

ECRANS PLATS, JEUX VIDÉO

Encore quelques marches et on arrive à la partie consacrée à la vie des équipages, aux allures de pavillon de banlieue : cuisine nickel, coin salon avec canapés simili, TV et console vidéo. « Aux guetteurs sémaphoriques de ma génération, la Marine na-tionale envoyait des livres. Main-tenant, c’est des écrans plats et des jeux vidéo… ».

Avec en permanence deux équipes de trois de service pour trois jours et qui se relaient par quarts de quatre heures, il faut rompre la monotonie de la vie dans ce sémaphore «au-delà du bout du monde» comme l’ap-pelle le premier maître Azara.Ici, à 10 km du premier hameau, à 30 km de Macinaggio, ville bien calme en dehors de la saison touristique, à une heure de Bas-tia, il n’y a RIEN. Juste un bout de lande maigre et la mer. Et le vent.Autrefois, le chef et son adjoint vivaient ici avec leurs familles. Sans école, sans loisirs, sans vie sociale. Trop dur. Tous vivent maintenant à Bastia. Même si, comme pour le maître Duprez, le compagne travaille aussi dans le sémaphore.

Alors que les phares se vident de leurs gardiens, les séma-phores « qui ont leurs lumières à l’intérieur » comme le dit Gilles Azara, ont besoin d’hommes et de femmes efficaces, motivés et heureux de faire ce travail, même dans des coins aussi reculés, ventés, superbement solitaires que le Capo Grosso.Le Libeccio est monté d’un cran de plus. Le drapeau a été ame-né. Le chat Tempête est bien au chaud, au sec et au calme. Sur la route de retour quelques mar-cheurs inquiets du sentier des Douaniers se hâtent vers le petit port de Centuri. C. Naigeon

L’équipe de Capo Grosso et le chat Tempête

40 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Tortues de Méditerranée,les dinosaures de la mer

La tortue est le plus vieux rep-tile de la planète (200 millions

d’années). Ces corps massifs, si harmonieux et rapides dans l’eau, peinent sur le sable car bien que pélagiques (pelagos, la haute mer) les femelles doivent aller sur les plages pour pondre. On en recense huit espèces qui ont en commun la détestation de l’eau froide. Il y en a donc dans toutes les mers du globe sauf dans les océans Arctique et Antarctique. Ceci expliquant peut-être cela, sachez que le genre mâle ou fe-melle de la tortue dépend de la température de l’eau lors d’une phase embryonnaire délicate au quarantième jour d’incuba-tion des œufs : à entre 27° et 31° (l’idéal à 29°), l’équilibre des sexes est maintenu. Mais plus il fait chaud, plus il y a de filles, et inversement. Damned ! Le ré-chauffement climatique pourrait avoir raison des mâles.Deux espèces se reproduisent

en Méditerranée : la Tortue Caouanne et la Tortue Verte. D’autres nous rendent visite en passant par Gibraltar, comme l’énorme Tortue Luth.

LA TORTUE CAOUANNE :DES AMOURS EN CROISIÈRE

Celle que vous avez le plus de chances de rencontrer est la Tor-tue Caouanne ou Caretta-Caretta qui peut dépasser 1 m de long et 150 kg. Sa tête, très large, est pourvue de deux écailles pré-frontales et d’un bec orné. Sa carapace en forme de cœur ar-bore une dossière brun-rouge et un plastron jaune pâle tâché d’orange. Ses pattes à deux griffes font office de nageoires à l’avant et de gouvernails à l’ar-rière. Carnivore, elle ne néglige ni les éponges ni les algues en complément des mollusques, crabes et poissons. Elle atteint sa maturité vers l’âge de dix ans et, toutes les deux ou trois saisons entre avril et septembre, pond jusqu’à quatre à sept fois de 60 à 200 œufs. Au lieu de s’accoupler comme les autres sur les lieux de ponte (Turquie, Chypre, Libye, Sicile, plus rarement en Corse), c’est au cours de ses croisières qu’elle se fait féconder... Entre 60 et 75 jours plus tard, les petites tortues nées dans le sable iront rejoindre la mer en se repé-rant au bruit des vagues, de nuit de préférence. Mais il arrive que les lumières artificielles du rivage les attirent. On raconte qu’en Calabre, quelques soixante-dix jeunes éblouies se retrouvèrent… sous les tables d’un restaurant de plage. La côte, l’été, est bien un lieu de perdition !

LA TORTUE VERTE : LE LIÈVRE DES TORTUES

La Tortue Verte, omnivore quand elle est petite, devient herbi-vore à l’âge adulte. Les herbiers qu’elle ingurgite lui donnent sa couleur (serait-elle rose comme les flamants si elle mangeait des crevettes ?). Très légèrement plus petite que la Caouanne, c’est la plus rapide de toutes, capable d’atteindre 35 km/h grâce au pro-fil aplati de sa carapace. Elle ne possède qu’une seule griffe sur chaque nageoire. La zone d’alimentation étant le plus souvent éloignée du site de ponte, les tortues de mer parcou-rent jusqu’à 2.000 km. Comme les oiseaux migrateurs, elles navi-guent grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Des scientifiques de Montpellier se sont livrés à un deux expériences. Des capteurs satellite ont été pla-cés sur le dos de tortues vertes capturées dans l’Océan indien puis relâchées loin de leur desti-nation. Avec leur compas intégré, elles ont retrouvé leur point de destination, mais en nageant bien plus que nécessaire. Leur instru-mentation de bord n’indique que le cap, pas la position. Elles ne pouvaient pas évaluer la dérive due aux courants. On leur a aussi mis un aimant sur la tête pour leur faire perdre le Nord. Mais elles sont quand même arrivées à des-tination. Ont-elles un système de compensation dans leur compas ?

Avec la poule, c’est une descendante des dinosaures. Comme la poule, elle avait des dents et les a perdues au profit d’un bec. Comme la poule et les dinos, elle pond des œufs. La compa-

raison s’arrête là. Bien que rare, c’est la tortue que vous aurez le plus de chances de rencontrer en mer. Dans ce cas, voici ce que vous pouvez savoir à propos des Chélonidae :

LA TORTUE LUTH : LA DURE À CUIR

Celle-là, si vous la voyez en Mé-diterranée au cours de vos na-vigations, c’est presque un mi-racle. On en observe pas plus d’une par an ! La Tortue Luth ou Tortue cuir, est la seule à ne pas posséder l’armure classique d’écailles mais de petits osse-lets imbriqués recouverts d’une épaisse couche de graisse et d’une peau de cuir. Elle pèse sa tonne pour deux mètres de long et se gave de méduses qu’elle peut aller chasser jusqu’à 900 m de fond. On se prend à souhaiter qu’elle prolifère pour nettoyer nos rivages lors des invasions de ces gelly-fish (poissons-gelée, comme disent les Anglais) mais, alors qu’elle pourrait être notre meilleure alliée, nous sommes son pire ennemi : elle confond les sacs en pastique que nous je-tons avec les méduses et meurt d’occlusions intestinale.Bien que toutes les tortues ma-rines soient protégées en France depuis 1991 et dans bien des pays au monde, l’Homme a bien d’autres manière de nuire aux tortues, Luth, Vertes, Caouanne et autres : filets de pêche, pollutions chimiques et par hydrocarbures, braconnage des œufs, perturba-tion de ses lieux de ponte par l’ur-banisation, fabrication de soupe de tortue, de lunettes et de bijoux d’écaille, souvenirs touristiques…

Guy Brevetavec Abigaël Silva (10 ans),

conseillère technique

Tortue verte © Mila Zinkova

Un Homme, une équipe

Les Casques Verts, c’est d’abord un homme : Patrice

Fallot, 58 ans. Il découvre la tra-gédie annuelle des feux de forêt dans le Sud-Est de la France. Dirigeant une vaste opération d’entretien des massifs forestiers au Tanneron (VAR), il est encer-clé l’été 1986, par un violent feu de forêt resté dans toutes les mémoires. Son tempérament le fera agir : dès 1987, il occupe le terrain avec ses Casques Verts. Il ne quittera plus jamais la forêt varoise.

De prestigieuses sociétés ci-toyennes (Rhône Poulenc, ELF Aquitaine, QUICK, Thomson, UAP, TDF, EDF, Renault RVI) se-ront convaincues par la généro-sité et la passion de Patrice Fallot et lui permettront de mettre en œuvre une vaste opération de surveillance des massifs fores-tiers varois, ainsi qu’en haute Corse. Des moyens terrestres, maritimes et aériens seront mis en œuvre. Au regard des résul-tats obtenus, l’État, les collecti-vités locales et régionales pren-dront petit-à-petit le relais des entreprises privées.

Les îles de Port-Cros et Por-querolles représentent un ou-til pédagogique unique

L’association Casques Verts, en partenariat avec le Parc National de Port-Cros et le Conseil Géné-ral, accueille des jeunes étudiants en apprentissage se destinant au métier de la gestion de l’environ-nement et de la sylviculture.

Ces différentes chantiers, dont les actions sont très diversifiées, permettent d’effectuer l’instruc-tion pratique sur le terrain et s’approchent le plus possible du génie écologique.

L’association Casques Verts est devenue un tremplin vers l’em-ploi. Les jeunes ayant obtenu leurs diplômes ont tous entamé une carrière professionnelle as-surant ainsi leur avenir.

L’Association Casques Verts, est en partenariat depuis vingt-deux ans avec le Parc National de Port-Cros. Elle entretient les pistes et les massifs forestiers, elle est in-sérée dans le dispositif de lutte et de prévention des feux de forêt.

Outre l’entretien des pistes et leurs mises aux normes de sé-curité, ces interventions incluent

Les Casques Verts

Patrice FALLOT

Président-Fondateur des Casques Verts

2, rue Crivelli - 83400 Hyères

Tél. 04 94 01 31 40 - Fax 04 94 65 62 28

Les

Cas

qu

es V

erts

la maintenance des bulles de cicatrisation. En effet, il y a plus de dix ans maintenant, que des milliers de piquets en châtaignier ont été plantés et reliés entre eux par des fils de fers galvani-sés. Quelque peu inesthétique au départ mais combien efficace, ils empêchent ainsi le piéton-nement de la jeune végétation naturelle. Aujourd’hui, plusieurs dizaines d’hectares ont retrouvé vie et permettent la stabilisation des sols et la lutte contre l’éro-sion. De nombreuses plantations sont venues peupler ces sites, ci-catrisant ainsi l’ensemble de ces surfaces vouées à un aspect dé-sertique et menaçant la stabilité du littoral insulaire.

ACCUEIL

En partenariat avec le Conseil Général du Var, l’Association Casques Verts accueille des ado-lescents venant de différentes communes, souvent très éloi-gnées du littoral.

Ce sont cent trente-huit jeunes Varois par an qui découvrent un site privilégié, faisant l’objet de soins spécifiques liés au carac-tère insulaire.

Vingt-trois séjours extra scolaire se déroulent sur deux journées et ont pour but :

• L’observation des travaux fores-tiers en général et les aménage-ments réalisés par l’Association Casques Verts,

• La sensibilisation de la protec-tion de l’environnement sur l’Ile de Porquerolles,

Quelques règles élémentaires

• Ne pas pénétrer dans les massifs lors des plans ALARME (alerte liée aux risques météorologiques exceptionnels.)

• Interdiction formelle de camper et de fumer.

• Le traitement des détritus sur l’île est coûteux, en conséquence, il est conseillé de ramener les restes de son pique nique et embal-lages divers sur le continent.

• Respecter les bulles de cicatrisation.

La nature reprend ses droits

Résultat lié aux bulles de cicatrisations

• La sensibilisation aux risques liés aux feux de forêt,

• La visite du jardin botanique du Parc National,

• Sensibilisation aux problèmes liés à l’érosion,

• La visite au centre de secours des pompiers,

• Les résultats liés aux bulles de cicatrisation,

• La découverte de la végétation insulaire,

• Le débroussaillage sélectif et son utilité,

• L’éradication des végétaux in-désirables.

Ces sorties permettent de dé-montrer l’intérêt d’un site naturel classé "Parc National" et de dé-couvrir les raisons d’une régle-mentation stricte en vigueur sur les îles de Port-Cros et Porque-rolles.

Pour compléter ces informations, le Parc National met à disposition de l’Association Casques Verts, l’ensemble de ses outils pédago-giques. Ils comprennent les ré-sultats et recherches réalisés par le laboratoire botanique de l’île.

Communiqué Initiative Régionale

42 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Enfiler palmes, masque et tuba pour partir à la découverte

du monde sous-marin, si proche sous la surface, est une habitude presque ancestrale pour beau-coup. La découverte des fonds sa-bleux (plus vivants que l’on ima-gine), des herbiers de posidonie (poumons et nurseries de la Mé-diterranée) ou des innombrables formes de décor rocheux se prête à des randonnées plus ou moins longues, parfois à la cueillette, voire à la prédation d’une friture pour améliorer l’apéro. Tout cela semble si naturel que l’on en ou-blie parfois que certaines règles, de prudence comme légales, doi-vent être respectées. LA RANDO PALMEE

Toute balade palmée doit se faire équipé d’une bouée de signalisa-tion surmontée d’un drapeau “al-pha” (10 € en grandes surfaces). Cette obligation est plus que salutaire, la multiplication des

d’éponges encroûtantes, d’al-gues, d’anémones prendra du temps pour se reconstituer. En snorkeling vous avez la possi-bilité de visiter la plupart des ré-serves marines intégrales, inter-dites aux plongeurs en bouteille, aux pêcheurs et au mouillage. Privilège extraordinaire que l’on ne mesure qu’in situ. LA PECHE SOUS-MARINE

Même si arbalètes et tridents par-sèment les allées des hypermar-chés dès le début mai, quelques règles doivent être rappelées :Il n’est plus nécessaire d’avoir une autorisation des Affaires ma-ritimes ou une licence sportive pour pratiquer la pêche sous-ma-rine, seule une attestation d’as-surance, couvrant cette pratique, peut-être exigée.La pêche sous-marine est auto-risée à partir de l’âge de 16 ans.Il est interdit d’utiliser une lampe et de pêcher entre le coucher et le lever du soleil. La bouée de si-gnalisation est obligatoire. Il est interdit de maintenir une arba-lète sous-marine armée hors de l’eau. Il est interdit de cueillir les oursins de mai à octobre à peu près partout. Enfin et surtout, chaque espèce de poisson bé-néficie d’une taille minimale en dessous de laquelle il est interdit de la capturer (rouget 11 cm, sar 15 cm, loup 20 cm, etc.)Faites-vous un devoir de consom-mer ce que vous avez capturé.

Julien Collet

Pas besoin de bouteille pour connaître l’ivresse des fonds marins ! De la plage, du rocher ou du bateau au mouillage, la tentation est toujours forte d’aller voir de plus près ce qui se passe à un, deux ou trois mètres de profondeur, là où il y a encore de la lumière et des couleurs, là où on peut faire “un canard” sans être un apnéiste entrainé. N’y résis-tons pas. Voici les conseils avisés de Julien Collet, ré-dacteur en chef de Tribu Snorkeling :

Le masqueLorsque vous essayez un masque, il doit se maintenir sur votre visage, sans la sangle, par une sorte de léger effet ventouse (en aspirant par le nez et en prenant soin que vos cheveux ne viennent se glisser sous les bords du masque). Aucune partie rigide ne doit vous gêner, notamment au bas du front et à la base du nez.La jupe (la partie souple du masque) peut-être en pvc, en caoutchouc ou en silicone, plus confortable et qui vieillit le mieux. Attention, les jupes translucides, plus seyantes, laissent entrer la lumière sur les côtés et provoquent des reflets. Evitez les verres en plastique et tous les mo-dèles ne répondant pas aux normes françaises.Si vous vous aventurez sous l’eau, vous devrez pouvoir pincer aisément vos narines (compensez la pression de l’eau exercée sur vos tympans en pinçant votre narines et en soufflant par le nez bouche fermée).Le tubaHabituez-vous à utiliser un modèle simple, dépourvu de siphon ou de valves permettant l’évacuation “automatique” de l’eau. Les tubas sont souvent légèrement galbés pour mieux épouser la forme de la tête. L’embout sera plus souple et agréable en bouche s’il est en silicone.Les palmesIl n’existe pas de palmes idéales. Tout dépend de votre stature, de votre force, de votre condition physique et de l’usage que vous désirez en faire.L’ensemble de la palme doit être léger. La voilure, souple, présente un effet ressort perceptible lorsqu’on la plie. La partie chaussante est soli-daire de la voilure, et l’ensemble suffisamment rigide.Le port de chaussons en néoprène protège votre pied des ampoules que pourrait provoquer une partie chaussante trop rigide. Le chausson ne doit pas serrer pour ne pas gêner la circulation sanguine. Selon l’épaisseur du chausson, choisissez une ou deux pointures au-dessus de la vôtre.

BIEN CHOISIR SON MATERIEL

Rando palmée,chasse sous-marineConseils d’un produ “snorkeling”

engins motorisés et des compor-tements “débridés” impose cette mesure minimale.Toute embarcation devrait rester à une distance de 100 m de votre bouée de signalisation ; en pra-tique c’est souvent moins, il est donc prudent de limiter la corde qui permet de la tirer à 25 m au maximum. Cette bouée per-met d’emmener avec soi toutes sortes de choses et, in fine, d’être utilisée comme base de repos !Dans l’eau, la déperdition de cha-leur est très rapide et la contem-plation d’un groupe de rougets ou d’un ballet de castagnoles fait vite oublier toute notion de temps ! Une combinaison est particulièrement utile aux en-fants, moins armés pour l’ho-méothermie et plus insouciants des dangers du soleil.Les écosystèmes marins méditer-ranéens sont fragiles et fragilisés. Il faut éviter de toucher, s’appuyer ou se mettre debout sur les fonds rocheux : la vie fixée constituée

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ACCÈS

• Sortie rond-point de la Pascalinette

• Prendre direction Collobrières

• Suivre fléchage "Moulin du Haut Jasson"

• Sur la RD 88, 2e Moulin sur la droite.

Coordonnées GPS

43° 09'35. 08" N 6° 13'38. 06" E

Dir. Collobrières

Domaine de Jasson

Les Valentines

D88

N98

D559Dir. Hyères LA LONDE

Daniel Mercier et les Guides de la Mer

Comment est partie l’idée des Guides de la mer ?Dans les années soixante-dix, il y avait surtout la nage avec palmes et le tir au fusil sous-marin sur cible. Du sport qui n’intéressait guère le grand public. Or, j’étais persuadé que le lieu où ces sports se pratiquaient, la mer, les premiers mètres sous la surface et en dessous, la biologie, l’ar-chéologie, la photographie sous-marines étaient capables de pas-sionner les gens. En 1973, nous avons eu l’occa-sion de le prouver. Avec Guy Pou-let (Ndlr : grand alpiniste doublé d’un pionnier de la plongée), nous avons eu l’idée d’installer des stands sur les aspects “cultu-rels” de la plongée et l’image sous-marine. Très gros succès de ces premières Journées su-baquatiques qui se sont ensuite déroulées tous les ans. Cela a donné naissance à deux choses : les Guides de la mer, moniteurs embarqués pour expliquer aux gens les poissons, les oursins, les anémones de mer… et, un événement d’imagerie subaqua-tique qui, au fil des années est devenu le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine.Navigation et plongée sont-elles compatibles ?Ce n’est pas facile. Entre plon-geurs et plaisanciers, la cohabi-tation est parfois difficile. J’avais demandé que la navigation soit interdite à moins de cinq cents mètres des côtes, mais je ne l’ai pas obtenu. Alors, il faut se

Quand on naît en 1931 à Clamart, près de Paris, rien ne prédispose à devenir un gourou de la plongée. Et pourtant, tout de suite après la guerre, alors qu’il a 16 ans, Daniel Mercier fait sa première plongée à Antibes. À 30 ans, sa première descente en scaphandre. En 1966, il crée le Spondyle Club. En 1967, il est moniteur d’Etat et, en 1968, il crée l’Association Nationale des Moniteurs de Plongée. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la création des Guides de la mer en 1973 et le lancement du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine un an après. Comme les lecteurs de Cabotages, les élèves de Daniel Mercier et des Guides de la mer sont des touristes, curieux et respectueux, qui consi-dèrent la plongée comme une activité sportive mais aussi culturelle.

contenter de faire respecter la signalisation. En revanche, un plaisancier peut facilement et uti-lement devenir lui-même un plon-geur, avec ou sans bouteilles.D’abord, il est utile de pouvoir aller décrocher une ancre, se dé-faire d’un filin pris dans l’hélice ou gratter des coquillages qui masquent le sondeur. Ensuite, découvrir les fonds autour de son bateau incitent au respect lors du mouillage. Dans un mètre d’eau, il y a des paysages magnifiques. Du coup, faire la découverte d’une bouteille en plastique dans un joli creux de rocher frappe plus que tout discours. Cela, nous pouvons le faire aussi grâce à l’image.Cela ne risque-t-il pas de faire venir trop de monde ?Il faut que cela s’accompagne d’éducation. Les coups de palme sur les rochers, s’accrocher au coraux… tout cela doit être connu comme des gestes à ne pas faire. Cette éducatin est pos-sible. Moi qui suis aussi un mon-tagnard, je peux vous dire que les huit millions de personnes qui pratiquent la montagne ne l’ont pas dégradée. Les milliers de personnes qui plongent peu-vent aussi être tolérées si on par-vient à construire une véritable organisation de professionnels.

Propos recueillis par C.N.

44 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Cormoran et Sterne :redoutables oiseaux-pecheurs

L’un nage en semi immersion et fait des “canards” pour al-

ler chercher ses proies, l’autre vole et plonge en piqué sur les poissons qu’elle a repérés du ciel. L’un est sombre, l’autre blanche et noire, l’un est pa-taud hors de l’eau, l’autre vole comme un petit avion de chasse, l’un fait de longues siestes im-mobiles, l’autre semble en per-pétuelle agitation. Le cormoran est sédentaire, la sterne est migrante. On les aime tous les deux même s’ils sont de féroces concurrents pour la friture du soir.

CORMORAN : UNE TORPILLE

Contrairement à de nombreux oiseaux, peu de doute sur l’iden-tification du cormoran. Quand il nage, on ne voit pas son corps mais seulement son long gra-cieux cou qui dépasse… et dis-paraît soudain en plongée pour réapparaitre bien plus loin après une longue apnée. Il peut plonger jusqu’à quarante mètres et rester sous l’eau pendant une minute. Mais la littérature scientifique nous raconte qu’il se contente de dix mètres en une demi-mi-nute.

Le cormoran, de la famille des Phalacrocoracidés (où les scien-tifiques vont-ils chercher des noms pareils ?) et donc cousin des pélicans, a trois occupa-tions principales visibles de tout un chacun. Soit il nage comme un canard qui aurait l’air d’être trop lesté, le cou dressé en re-levant sa tête et son bec fort et crochu, comme si il n’arri-vait pas à respirer en flottant ; soit il vole au ras de l’eau à sa manière, à la force des ailes au ras de l’eau, le cou tenu un peu

au dessous de l’hori-zontale (en groupe, ils se mettent en ”V” comme les oies) ; soit il fait du “bronzing”, les ailes écartées sur un rocher, un pieu, une branche, une bouée de corps-mort.Pourquoi a-t-il tou-jours l’air d’être accroché sur un fil

comme du linge mouillé ? C’est que le cormoran, n’a pas le plu-mage imperméable et doit se sé-cher au soleil après une séance de plongée. Il y aurait aujourd’hui quelque cent mille individus en France, ce qui en fait la bête noire des pisciculteurs, aquaculteurs et… des chercheurs de l’Ifremer. Il trouve ses 500 à 800 g de pois-sons quotidiens par jour de poisson qu’ils trouvent en mer, en rivière, dans les étangs in-térieurs et… dans les bassins d’élevage.Il y a 40 ans, il était en voie de disparition et a donc été classé espèce protégée. Bien protégée puisqu’il pullule aujourd’hui au point que des battues adminis-tratives avec quotas sont orga-nisées pour limiter la population, comme pour les sangliers. Mais sa chair est beaucoup moins prisée et la motivation des chas-seurs moindre… Du coup, la destruction des nids près des rivières où il aime se reproduire devient d’actualité.

Rien de commun entre ces deux oiseaux si ce n’est qu’ils sont des plongeurs experts ! Le cormoran est un grand oiseau noi-râtre vu de loin mais avec des reflets bronzés magnifiques. La sterne est blanche, toute fine et vive en perpétuelle agitation. Mais tous les deux attirent immanquablement le regard. Et sont de redoutables chasseurs !

STERNE : UN MISSILE

Aïe ! Là c’est plus coton de dis-tinguer nos sternidés des lari-dés, ces derniers comprenant nos mouettes. Aïe encore ! Dans le langage courant, ces der-nières mélangent allégrement le goéland, plus robuste, aux ailes larges, aux pattes souvent jaunes, plus longues et palmées qui lui permettent de marcher sur les pontons avec la mouette rieuse, à tête noire et bec rouge, plus vive, rarement au sol pour montrer ses trois doigts rouges. Eh oui, la mouette tridactyle de Gaston Lagaffe pour les BDéistes, n’est ni un goéland – bien que de la même famille – ni une sterne… La sterne est généralement un oiseau migrateur. La variété arc-tique vole huit mois par an pour passer de l’Arctique à l’Antarc-tique ! La Sterne pierregarin ou Sterna hirundo ou encore hi-rondelle de mer, hiverne dans le golfe du Mexique et au sud de la Floride, avant d’aller vers le Nord en été. C’est celle que nous trouvons généralement dans nos régionsQuelques signes pour distin-guer notre hirondelle des mers… D’abord, elle est le plus souvent en bande au dessus d’une “chasse”. Les pêcheurs savent bien qu’elles signalent une concentration de poissons chassés par des bars ou des thons et mettent plein gaz dans leur direction pour participer à la curée ! Ensuite, la bande est bruyante au plus fort de sa raz-zia au dessus du banc : encore pour les amateurs de BD, le fa-meux “Pirrlouittt” du compagnon de Johan ! Enfin, c’est fin, c’est svelte, c’est vif, ça plonge en pi-qué avec des ailes étroites orien-tées vers l’arrière et la queue four-chue qui dessinent un W tendu : le vol est très gracieux, quasi sur place avec des battements secs avant le plongeon le plus souvent couronné de succès à en juger par le reflet argenté dans le bec en-glouti immédiatement au retour dans les airs.Cormoran

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L’observation de plus près ajoute des détails pour confirmation : la tête ne porte pas une cagoule noire comme la mouette mais seulement une casquette noire, laissant le front plus blanc en hi-ver ! Le bec, souvent coloré de

rouge, est très mince et très poin-tu, plutôt orienté vers le bas. Les pattes courtes ne permettent pas la marche : ça vole ou ça flotte ! Plusieurs espèces visitent nos côtes l’été mais certaines hiver-nent ici. Citons pour le charme de son nom la guifette : moustache noire, bec rouge, petite taille, vol-tiges acrobatiques en prime !

Claude Roger

Voilà encore un oiseau plongeur familier de nos côtes dont l’observa-tion sera l’occasion d’un jeu de bord pour nos jeunes (et les autres) ! Il ne marche pas, vole peu mais nage vite en tendant un long cou avec une tête terminée par un long bec rosé vers le ciel, comme le schnorkel d’un sous marin. Après de multiples tours sur l’eau sans apparentes raisons, Hop ! il plonge brutalement… un long moment. Pour réapparaitre où ? Entre quel bateau ? Près de quel ponton ? Suspens… souvent sans réponse car il est capable de rester sous l’eau de nombreuses minutes… Souvent en couple, c’est encore plus drôle : entre diverses figures compliquées et mouvements de cou spectaculaires, ils plongent chacun de leur côté pour ressurgir sépa-rément avant de revenir flirter ensemble…Le grèbe huppé est exclusivement aquatique, plongeur et nageur expert, au bec pointu et sans queue visible. Ses pattes non palmées sortent très en arrière. Ses rares vols s’effectuent au ras de l’eau avec des ailes à battements rapides, une silhouette au cou long tendu, un corps allongé et les pattes trainant derrière. Vous le verrez facilement sur les plans d’eau intérieurs, les estuaires et les côtes abritées, les ports et les digues.

LE GREBE : UN SCHNORKEL

Sterne © Pierre Garin

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Peintres officiels de la marine“De l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux”

l’appellation de Peintres Officiels de la Marine, les POM. Confré-rie, club, lobby ? Une académie, comme dit encore Dirk Verdoorn (voir l’interview). Joseph Vernet fut honoré du titre de ”peintre de la marine du roi” mais le corps des Peintres Officiels de la Marine n’a été créé qu’en 1830. C’est tout de même le collectif d’artistes le plus ancien. Les POM ne sont pas que des gens de peinture. Il y a parmi eux des photographes (Philip Plisson, Jean Gaumy) et des sculpteurs (Richard Texier, Jean Lemonnier) ou des illus-trateurs (Titouan Lamazou) qui, à leur manière, sont des témoins et des historiens de la mer, dans tous ses états : « À l’étendue de la science, à l’acui-té de la vision, à la liberté d’in-terprétation, l’observation du réel permet l’heureuse et juste représentation du sujet, mari-time en l’occurrence » écrit le site des POM.Il n’est pas nécessaire d’être un grand marin, mais, comme l’écrivit l’un d’entre eux il faut avoir « l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ». Et souvent être né près des bateaux, comme Patrick Ca-

Pourquoi veut-on devenir Peintre Officiel de la Marine ?J’ai toujours considéré cela comme un honneur. Être POM, c’était pour moi être reconnu par d’autres peintres pour les-quels j’avais toujours eu de l’es-time et qui sont seuls habilités

D’escale en escale, vous trouverez cent galeries où s’exposent des “marines”. Art d’amateurs, art de vacances, art mineur ? Il est de grands peintres inspirés par la mer, les bateaux, les ports, les marins. Il en est même d’officiels qui portent le nom de POM.

On a connu dans l’histoire d’autres peintres Hollandais qui ont élu domicile dans le Sud… Sans avoir du sacrifier une oreille, Dirk Verdoorn vit aujourd’hui en Italie. Après avoir été médaillé de bronze au Salon de Paris en 2001 puis d’or en 2003, il est POM agréé depuis 2005. C’est aussi un “voileux” pour qui les traver-sées méditerranéennes sont monnaire courante.

mus : « je suis né à Brest, mon regard d’enfant s’est promené sur les navires de la marine mar-chande et de la Marine natio-nale ? Ce fut un point de départ, la mer et la peinture allaient se rejoindre ». Après avoir été nommé plus de quatre fois consécutives “peintre agréé” (nommé pour 3 ans avec le grade de lieutenant de vaisseau), on devient «titu-laire» au grade de capitaine de corvette. Si le statut ne donne pas droit à traitement, il permet le port de l’uniforme et l’embar-quement sur les vaisseaux de la Royale pour continuer à témoi-gner. Les œuvres d’un POM sont reconnaissables à une petite ancre marine à l’arrière de sa si-gnature. De date plus récente, en 2003, a été créé le corps des Écrivains de Marine par Jean-François De-niau (lire absolument La Mer et Ronde). On y côtoire Didier De-coin, Patrick Poivre d’Arvor, Mi-chel Déon, Bernard Giraudeau, Titouan Lamazou (également POM), Erik Orsenna, Yann Quef-félec, Pierre Schoendoerffer… du beau monde.

Christophe Naigeon et Claude Roger

Dirk Verdoorn : marinier, marin, POM de Hollande

bien loin des reflets des barques au coucher du soleil… Reportez-vous au catalogue du dernier du Salon de la Marine au Palais de Chaillot l’hiver dernier (www.musee-marine.fr), vous n’y ver-rez rien de mièvre.

PEINTRES POMPONS ?

Pourquoi qualifier cette peinture de “marine” ? Dit-on que Van Gogh a fait de la peinture “de Provence” ou Monet “de cam-pagne” ? Et pourtant, des peintres se re-vendiquent et se réunissent sous

Il y a quelque chose de désuet là-dedans : Peintre Officiel de

la Marine. Peintre de marine, on connaît : des œuvres des bar-bouilleurs du dimanche au Ra-deau de la Méduse, la gamme est vaste de ceux que la mer inspire. Les POM, c’est autre chose.«La peinture maritime est sou-vent considérée comme rin-garde. C’est un défi pour nous de prouver que c’est aussi un art contemporain», affirme Dirk Verdoorn dont les coques de fer et les ports de la Mer du Nord donnent lieu à des œuvres fortes,

à choisir les membres de cette sorte d’académie française. Car c’en est une : quand on y est, c’est comme sous la Coupole, on n’en ressort que les pieds devant !Quels avantages y trouvez-vous à cette officialisation ?Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le fait qu’il n’y ait pas de salaire ni de commandes offi-cielles est un grand avantage : nous restons totalement indé-pendants, personne ne nous oblige à produire ceci ou cela. En revanche, c’est pour nous une ouverture exceptionnelle pour embarquer sur tous les bateaux et toutes les mers du monde, dans des conditions magnifiques pour travailler.

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POM bien avant l’heure, Joseph Vernet occupe une place particu-lière. Au Musée de la Marine à Paris, la salle qui lui est consa-crée est immense car ses toiles le sont. Il ne s’agit pas simple-ment d’œuvres d’artiste : Louis XIV préoccupé du développe-ment et de la défense des ports français, lui passa commande d’une vingtaine de tableaux des-tinés à représenter avec préci-sion le bassin, les bâtiments, les fortifications, tout ce qui pouvait intéresser l’état-major, les fi-nances, l’équipement et toutes les administrations concernées.Un itinéraire précis fut établi. Les ports les plus importants devaient comporter plusieurs tableaux et les premiers plans montrer dans le détail les acti-vités propres à chaque région.

Il fallut dix ans à Vernet pour réaliser quinze chefs-d’œuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, témoins d’une époque. Anecdote : il détestait Sète, ville qu’il décrivait comme peu accueillante, puante, laide… et il avait hâte de retourner à Bordeaux. C’est pourquoi sa toile sur Sète est la seule à être une vue de loin, à représenter une tempête, très peu le port. Chef d’œuvre quand même car Vernet est un grand peintre à qui on pardonne cette faute de goût touristique.Voici ce que dit sa biographie : « Peintre réaliste, il n’hésite pas un jour, au cours d’une tempête, à se faire attacher au mât d’un navire pour mieux contempler les éléments déchaînés ». Si l’une des caractéristiques des POM actuels est d’être des “re-porters” de la marine, Joseph Vernet en était bien un.

JOSEPH VERNETLe “POP”, peintre officiel des ports de louis XIV

Comment êtes-vous venu à être peintre de mer ?Je suis fils de marinier. Mon père a navigué sur tous les canaux de France. J’en ai fait autant, puis je suis devenu marin sur des cabo-teurs du côté de la Mer du Nord, de la Baltique, autour de Ham-bourg. J’ai ensuite monté une af-faire de navigation fluviale. Puis, en 1982, j’ai cessé de travailler sur l’eau. J’ai été décorateur de théâtre, animateur, professeur de dessin… En peinture, je suis au-todidacte. Quand j’ai commencé à en vivre à partir de 1997, je suis allé naturellement vers les images de mon enfance. Une sorte de nostalgie. Et même aujourd’hui, quand je crois m’en éloigner en peignant l’Inde plus que les mers froides, il y a encore de l’eau, la mer. C.N.

N’est-ce pas aussi une sorte de “label” ?Oui, c’est une sorte de label qui se retrouve dans la petite ancre que nous aposons à côté de notre signature.Il ne faut pas nier l’avantage de la notoriété et des conséquences commer-ciales qu’il y a à être POM. Par exemple, cela m’a permis d’être engagé par des armateurs grecs, italiens, français pour voyager sur leurs bateaux et les peindre. Comme ça, j’ai pu voyager au Japon, au Canada… complétant ainsi les grands voyages faits avec la avec la Marine nationale française. Au-trefois, les artistes officiels du roi travaillaient pour la Cour, ils y gagnaient la sécurité de l’em-ploi, les voyages… ils ont réa-lisé des chefs-d’œuvre.

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Les cargos romains,leurs cargaisons, leurs passagers

Mare Nostrum est impré-visible et dangereuse.

Comme les flottes de guerre, les navires marchands ne navi-guaient que de mi-mars à mi-septembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l’époque qui se transmettent oralement, de capi-taine en capitaine. Le calcul as-tronomique, la science des vents et des courants s’associaient au courage et à l’impérieuse néces-sité d’approvisionner l’Empire et les colonies.Le transport de commerce qui s’effectuait depuis toujours le

Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n’importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.

de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien – de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vais-selle fine, tissus, objets et mé-taux précieux.

ONENARIA, CORBITA, PONTO

L’Onenaria fut longtemps le car-go standard dont s’inspira la Cor-bita, plus massive. Avec ses 55 m de long pour 14 m de large, elle portait 40.000 amphores et sou-vent jusqu’à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navi-gant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs… Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l’indique, entièrement ponté. Deux gigan-tesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d’une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l’avant lors de l’échouage présentait l’avantage d’accroître la stabilité de route.Ces bateaux marchands trans-portaient vraiment de tout : il y

long des côtes avec des cabo-teurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nou-veaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la dé-couverte de l’étoile polaire par les Phéniciens.L’une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l’Es-pagne et ses mines d’argent. Il y avait sur la mer autant de voi-liers qu’à l’époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.

BON PORT, BONNE CARÈNE

Tant que les ports n’étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient sou-vent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d’accostage, les ba-teaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d’utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers.Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner ra-pidement beaucoup d’argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers. Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d’une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord. Ils étaient chargés de dolia – ci-ternes de terre cuite – et d’am-phores pour le vin, pour l’huile, les fruits secs, les poissons sé-chés et le garum – sauce à base

Oneraria © Navistory Corbita © Navistory

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OSTIA ANTICA ET SES NAVIRES

Si vous accostez à Ostia (Ostie), juste à côté, visitez Ostia Antica, sur le Tibre, ancien port de Rome, ses entrepôts, ses magasins, ses bureaux et, au sol, les publicités en mosaïque des armateurs.Ostie connaissait un trafic fou. Rome avait presque un million d’habitats sous Auguste. Son ravi-taillement en blé exigeait plus de cent navires marchands transportant chacun 100 à 150 t de céréales depuis l’Afrique.Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

MOUILLAGES GRECS,ANCRES ROMAINESLes Grecs savaient qu’un bon mouillage était un mouillage lourd. D’autant que les chaînes n’étaient pas utilisées. À une grosse pierre, ils ajoutaient des “crocs” en bois pour accrocher au fond (droite).Les Romains ont joué davantage sur l’effet “charrue” en inventant l’ancre à jas, véritable ancêtre de la nôtre. Le poids était un “T” de métal lourd à 90° par rapport au “V” d’ancrage en bout de hampe, permettant à l’ensembe d’être bien orienté et facilitant l’enfoncement dans le fond (ci-dessous).

Comme cela se fait aujourd’hui, les cargos romains pou-vaient transporter des passagers. Dans des conditions de confort et de sécurité pour le moins précaires…

Les passagers avaient la vie dure

avait d’impressionnants porte-obélisques, comme celui de Ca-ligula, livrant le marbre pour la construction d’Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d’autres curiosités. Rien ne semblait impossible aux na-

vigateurs antiques et, lorsqu’il s’agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de par-tout et allaient partout.

Emma Chazelles

ponto © Navistory

Pour ne pas facher les dieux (ici Neptune), on ne rejetait aucun déchet à la mer

Tout est bon pour que les ar-mateurs et les banquiers ren-

trent dans leurs frais. Les bateaux marchands transportent des hip-popotames, des crocodiles, des autruches, et, pour plaire à la foule des théâtres, des lions et des léopards. Il n’y a guère que les éléphants…Il y a aussi des passagers. Ma-gistrats et fonctionnaires en mission pour la cité, passagers contraints comme les esclaves, obligés comme les soldats ou indésirables comme Sénèque, exilé en Corse, voyageaient sur la mer violette1.Érudits et riches héritiers dé-sœuvrés qui surmontent leurs peurs et satisfont à leur curio-sité naviguent à la découverte du monde. On ne saurait oublier nos explorateurs, géographes et historiens préférés et célèbres tels que Pythéas, Strabon et Pline qui nous permettent d’en écrire quelque chose à notre tour. Pour douze oboles – trois jours du salaire d’un ouvrier – le passager est provisionné en eau potable. À part cela, aucun confort, aucun aménagement spécifique. Le passager qui ne connaît ni le moment de son embarquement – météo et armement du navire obligent – ni sa date d’arrivée à destination, doit emporter sa nourriture, son brasero, sa vais-selle et sa natte. Il dort sur le pont quand il y en a un et, pour les gens bien nés, la dunette du capi-taine peut être partagée.

PAS D’EAUX NOIRES JETÉES !

Quand il faut trouver place dans la cale, au milieu des marchan-dises, il faut supporter la soutine : c’est là, en fond de cale, que crou-pissent les eaux noires car on ré-pugne à souiller la mer, royaume de monstres invisibles et des dieux, en y rejetant ordures et ex-créments. Il est également inter-dit de se couper les ongles et les cheveux… et de faire l’amour, par respect pour Vénus. Par beau temps, loin des côtes et lassé de contempler l’horizon, on s’occupe à la pêche, en parties de cartes ou de dés. On chante en s’accompagnant d’instruments de musique. On s’ennuie dans le meilleur des cas car si le temps

est mauvais le cauchemar com-mence. Il faut courir d’un bord à l’autre pour équilibrer le navire ou on se retrouve dans la cale puante à caler la cargaison.Quand on est enfin invité à la manœuvre, le pire est là. Elle consiste en effet à jeter par-des-sus bord tout ce qui peut alléger l’embarcation : d’abord les objets personnels et, parfois, le passa-ger lui même. Les esclaves sont les premiers à passer à l’eau.Les passagers ne doivent pas montrer qu’ils ont des biens. Hérodote raconte que le poète Arion, embarqué sur un navire corinthien, avait demandé à chan-ter un dernier poème avant de disparaître dans les flots avec ses objets précieux pour ne pas être détroussé par l’équipage. Il sera sauvé par un dauphin…C’est parfois le mal de mer qui invite à plonger pour rejoindre la côte, comme le fit Sénèque, en pe-tite tenue, après avoir prié le pilote de s’en approcher au plus près. Quand l’eau vient à manquer on utilise la recette suivante, trans-mise par Pline l’Ancien : « On étend autour du navire des toi-sons qui s’humectent en absor-bant les exhalaisons de la mer, et l’eau que l’on exprime est douce ou encore, on plonge dans la mer avec des filets des boules de cire creuses ou des récipients vides et bouchés : l’eau recueillie à l’inté-rieur est douce : le fait test que sur terre l’eau de mer filtrée par l’ar-gile devient douce… ». On est loin de La Croisière s’amuse…

Emma Chazelles1«Sur la Mer Violette. Naviguer dans l’Antiquité» de Claude Sintes, directeur musée de l’Arles Antique, Signets – Belles Lettres, 2009).

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Pour les capitaines…

…et les moussaillons

Un Air de Sète (Relié) de Jacques Rouré et Michel Des-cossy Editeur : Equinoxe (4 avril 2006) Collection : Impressions du Sud Prix : 28 €Un air de Sète propose un hom-mage à la ville de Sète à travers des créations littéraires : récit, roman, nouvelles, etc. de J. Rouré et des photogra-phies. Il vous dé-voile les coins et recoins de cet incon-tournable port méditerranéen.

Les romans des îles : L’Ile mys-térieuse ; Seconde Patrie ; L’Ecole des Robinsons ; L’Ile à hélice (Broché)De Jules VerneEditeur : Omnibus Prix : 26 €Les quatre romans d’aventures qui forment ce volume mettent en scène des îles tantôt in-q u i é t a n t e s , délirantes, ini-tiatiques ou nourricières, sur lesquelles des hommes tentent de sur-vivre contre vents et ma-rées.

Belem : Le Temps des Naufra-geurs (Album) de Jean-Yves Delitte Editeur : Chasse-Marée Prix : 13 €Le récit du dernier voyage du cé-lèbre voilier long-courrier français, qui appareille de Nantes le 31 juillet 1896. Il fait escale à Montevideo, puis à Belém et revient finalement à son port de départ le 26 janvier

1897 après 46 jours d’une t r a v e r s é e difficile. Un ouvrage qui se lit comme une aventure aux multiples r e b o n d i s s e -ments, avec pour toile de fond le quoti-

dien rude des matelots de la voile.

Albatros de Kiley/Holmes Editeur : Phébus (17 septembre 1998) Collection : Phé-bus Libretto Prix : 10 €Un yacht pris dans la tempête... cinq passagers promis à la mort qui vont

La Princetta et le Capitaine D’Anne-Laure Bondoux Éditeur : Livre de Poche Jeunesse Prix : 6,50 €Pour échapper à un mariage arrangé avec le prince d’Ande-mark, Malva, 16 ans, héritière du trône de Galnicie, s’enfuit de nuit, avec la complicité de son précep-teur l’Archonte. En s’embarquant sur les mers, elle finit par rencon-trer le capitaine Orfeus McBott qui a fuit la Galnicie à la mort de son pi-rate de père. Un roman d’aventure passionnant qui ravira les passion-nés d’aventure et de grand large.

Un Chaton à la Mer ! de Ruth Brown Anne Krief (Traduction)Editeur : Gallimard-Jeunesse Prix : 12,50 €

En 1838, bravant la tempête, Grace Darling, fille du gardien du phare de Longstone en Angleterre, sauva de la mort les pas-sagers d’un navire en détresse. Paral-

lèlement, Lizzie, une chatte, tente de sauver son chaton de la noyade. Une histoire de courage dans un phare au milieu de l’océan.

Océans - Petites Histoires des Fonds Marins (livre et CD)de Stéphane Durand et Marc Boutavant Jacques Perrin (Narrateur)Editeur : Seuil Jeunesse (22 oc-tobre 2009) Collection : Crea.Jeuness Prix : 18 €Minuscule et invisible comme une goutte d’eau dans l’océan, le jeune corail vagabondait par le vaste monde, émerveillé par mille splendeurs et risquant mille périls. Un jour, il eut envie de trouver un

se déchirer, pour aboutir à la sur-vivance de deux d’entre eux, après avoir dérivé sur l’Océan pendant des jours. Une histoire de violence et d’horreur en raison des difficul-tés rencontrées mais aussi des ca-ractères des naufragés

Seule la Mer s’en Souviendra de Isabelle Autissier Editeur : Grasset & Fasquelle (3 juin 2009) Prix : 18 €En 1969, Peter March, un marin anglais, in-venteur de systèmes élec-troniques pour voiliers, décide de participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Il entend ainsi prouver l’ex-cellence de ses inventions. Peter est terrifié lorsqu’il découvre une grave avarie sur l’un des flotteurs du trimaran. Il décide alors de tri-cher, en faisant escale. Prix Ame-rigo Vespucci 2009.

Ciel ! Mon Mari veut Naviguer... de Christine de Bonviller Editeur : Editions L’Ancre de Ma-rine Prix : 20 €Lyonnaise d’ascendance ardé-choise, l’auteure se retrouve sur

l ’ E c h a p p é e Belle avec son breton de mari et leurs en-fants pour une croisière tran-s a t l a n t i q u e . Son récit plein d’humour com-mence évidem-ment par la construction du

voilier...

La Petite Bibliothèque Mari-time idéale de Stéphane Heuet Editeur : Arthaud; Collection : Beaux Livres Prix : 24 €Stéphane Heuel, né à Brest, a longtemps na-vigué avant de faire escale à terre pour se lancer dans l’adaptation en bande dessinée d’A la recherche du temps per-du de Proust (Delcourt). Les cinq premiers al-bums ont rencontré un franc suc-cès. Tout en continuant à son pas cette oeuvre titanesque. Il écrit et dessine sa bibliothèque maritime idéale.

Amour de Plaisance de Jean Mauviel Editeur : Le Télégramme - Pêcheur d’images Collection : GUIDES Les diffé-rents sujets et thèmes préoccupant la vie du marin : faire son sac, les cartes et le GPS, le pa-villon, la psychologie du bord, la nourr i ture, le mouillage, les soins à apporter au bateau, porter assistance, rester humble avec les éléments naturels, etc.

Léocadie, le Roman de la Grande Pêchede Serge Des-champsEditeur : Éditions des FalaisesPrix : 18 €Léocadie est un trois-mâts goélette armé à Fécamp qui part en 1922 pour la brume des bancs de terre-Neuve. À l’issue d’une tempête d’anthologie, une partie des doris ne revient pas à bord. Leurs équipages vont aller au bout de leurs forces pour ral-lier la terre groenlandaise et pour y survivre. Pendant ce temps, le capitaine du Léocadie les cherche désespérément. Une magnifique histoire de voile, de corde et de mer glacée et, surtout, de solidarité marine.

endroit où se poser.Des contes pour plonger au cœur des océans à la rencontre de ses incroyables habitants, à lire ou à écouter !

Mon Encyclo de la Mer de Patrick Louisy Editeur : Milan Jeunesse Collection : Albumsnature Prix : 16 €

Cette mini-ency-clopédie présente plus de 150 pho-tos d’animaux, d’activités et de paysages marins. Elle permet aux plus jeunes de dé-couvrir la richesse

des océans, à travers des textes simples et des photos spectacu-laires, amusantes et étonnantes.

Odyssée, Tome 1 : La Malédic-tion des Pierres Noires de Michel Honaker Editeur : Flammarion Prix : 5,70 €Il y a longtemps, bien trop long-temps maintenant, qu’Ulysse a quitté le rivage de son cher royaume d’Ithaque pour partir à la guerre.Pénélope et Télé-maque espèrent chaque jour son retour. Mais le voyage n’est pas fini.Ainsi en ont dé-cidé les Dieux...Depuis dix ans, la ville de Troie est assiégée par l’armée grecque. Elle compte par-mi ses généraux le héros aux mille ruses, Ulysse.Le destin de tout un peuple repose entre ses mains. Mais pour l’ac-complir ne devra-t-il pas renoncer à sa vie de simple mortel ?

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