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Université de Perpignan
Master professionnel "Environnements Méditerranéens et Développement Durable"
Option"Fonctionnement et Gestion des Milieux Aquatiques et Marins"
Etude des mammifères marins présents en Polynésie française Présenté par Julie Petit
Année universitaire : 2005 – 2006
Sous la direction scientifique de : René GALZIN
UMR FRE 2935 ECOLE PRATIQUE DES HAUTES
ETUDES ASSOCIATION TE MANA O TE
MOANA CENTRE DE RECHERCHES
INSULAIRES ET OBSERVATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT
i
Ce document doit être cité comme suit :
PETIT Julie, 2006. Etude des mammifères marins présents en Polynésie française. Mémoire de
Master Professionnel 2ème année « Environnements Méditerranéens et Développement Durable »,
Option « Fonctionnement et Gestion des Milieux Aquatiques et Marins », Université de Perpignan –
FRE 2935 – CRIOBE : 37 p + 3 annexes.
ii
REMERCIEMENTS
Au terme de ces 6 mois de stage, je souhaiterais remercier toutes les personnes ayant contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. Je tiens tout d’abord à remercier très sincèrement René Galzin, Directeur de l’EPHE-FRE 2935 et du CRIOBE, de m’avoir proposé ce stage et accueilli au sein du Laboratoire de Biologie et d’Ecologie Tropicale et Méditerranéenne. Merci pour votre gentillesse, votre disponibilité, votre confiance et de m’avoir permis de découvrir la Polynésie et en particulier Moorea. J’ai passé des moments extraordinaires durant lesquels je pense avoir beaucoup appris, tant sur le plan culturel qu’humain. Je tiens également à remercier tout le personnel du Laboratoire EPHE de Perpignan (chercheurs, techniciens, assistants et étudiants) pour m’avoir toujours soutenue et avec qui j’ai passé deux années formidables. Merci pour votre sympathie et votre bonne humeur. Je remercie aussi toute l’équipe du CRIOBE (Caroline, Pascal, Yannick, Françoise, sans oublier Moorea et Patch !) sans qui tout aurait été différent. Merci pour votre gentillesse et de m’avoir si bien accueilli. Je remercie également toute l’équipe du Dolphin Center de Moorea (Nicky, Wanda, Vie, Yann, Alama, Moana…) pour son soutien et sa gentillesse. Un merci particulier à Aline et Jean-michel qui m’ont fait découvrir Moorea et qui ont été une véritable famille d’adoption polynésienne ! Merci pour votre gentillesse, votre générosité et toutes vos attentions. De la même manière, je remercie toute l’équipe de l’association « Te Mana O Te Moana » (Cécile, Nicolas, Anne et Hélène) pour m’avoir accueillie dans leurs locaux et m’avoir fait partager leur expérience. Je tiens également à remercier Jean-François Cooper, mon responsable de formation, pour m’avoir permis d’entreprendre ce diplôme. Merci pour votre gentillesse et votre disponibilité. Durant ces 6 mois à Moorea, j’ai rencontré de nombreuses personnes, certaines que je connaissais déjà, d’autres que j’ai appris à connaître et d’autres encore que j’ai découvertes mais qui ont toutes fait de mon quotidien un vrai bonheur : merci à Vaness, Matthias, Lucie, Romain, Julien, Donatien, Jérémie, l’équipe américaine REAVIS,… Néanmoins, je n’en oublie pas mes amis métropolitains et d’ailleurs : Rounette et Marie (merci pour votre amitié et votre présence très animée à mon retour), Calin, Mehdi et Muriel, Joachim et Rita, Anne, Géraldine, Jocelyne,…et tous ceux que j’oublie de citer. Enfin, je tiens à remercier tout particulièrement ma famille, mon petit frère, mon petit Lolo (jumeaux pour la vie) et « tonton » Marcel ! Une mention spéciale pour mes parents pour leur soutien de tous les instants et pour avoir permis que mon rêve devienne réalité ! Je vous dédie ce travail qui est aussi un peu le votre ! MERCI.
iii
RESUME
En synthétisant les recherches de manière à mettre en évidence les connaissances actuelles
sur les cétacés en Polynésie française, il a pû être établit la présence de 16 à 24 espèces différentes
selon les auteurs. Les eaux polynésiennes, déclarées sanctuaire pour les baleines et mammifères
marins depuis 2002, offrent un véritable écosystème préservé pour les cétacés qui les fréquentent et
un cadre d’observation idéal. Dans ce contexte, et étant donné le développement d’activités telles
que le « Whale Watching », il est donc indispensable de disposer d’une réglementation précise afin
d’assurer au mieux la protection des cétacés. Dans cet objectif, une enquête réalisée auprès de tous
les prestataires de Moorea a montré leur grande motivation pour suivre une formation lorsque le
projet sera validé par le Ministère de l’Environnement polynésien. Toujours dans un souci
d’informer pour mieux protéger, l’élaboration d’une plaquette pédagogique a été réalisée afin de
fournir des connaissances fondamentales sur les cétacés à un large public. Enfin pour pouvoir
mieux répondre aux attentes des participants des programmes du Moorea Dolphin Center et
d’estimer leurs connaissances, une enquête a été menée à partir de 100 questionnaires, révélant dans
l’ensemble une bonne connaissance générale mais nécessitant des informations complémentaires
surtout pour certaines classes d’âge. Ainsi, il est apparu que cette étude était préliminaire puisqu’il
pourrait être envisagé un nouveau recensement des espèces présentes en Polynésie afin d’en
déterminer le nombre exact et des études plus précises sur les espèces encore mal connues pour
établir une protection adaptée. Comme il serait aussi intéressant de réaliser une étude d’impact du
« Whale Watching » sur les cétacés pour pouvoir en estimer les réelles conséquences. Ainsi au
final, de nouvelles recherches scientifiques permettraient de mieux apprécier les conséquences des
nouvelles contraintes qui se présentent aux différents mammifères marins.
Mots clés : Cétacés – Polynésie – Whale Watching – Plaquette pédagogique – Enquête.
iv
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION 1
2. PROBLEMATIQUE 2
2-1 Contexte Scientifique......................................................................................... 2
2-2 Objectifs de l’étude ............................................................................................ 3
2-3 Mise en place des objectifs ................................................................................ 3
3. MATERIEL ET METHODES 5
3-1 Déroulement du stage ........................................................................................ 5 3-2 Présentation de la zone d’étude ........................................................................ 5 3-2-1 La Polynésie française et l’île de Moorea 5 3-2-2 Les cétacés en Polynésie française 6 3-3 Méthodes d’analyse ........................................................................................... 6 3-3-1 Analyse bibliographique 6 3-3-2 Formation des professionnels à l’observation des cétacés 7 3-3-3 Sensibilisation du grand public 8
4. RESULTATS 9
4-1 Différentes espèces de cétacés présentes en Polynésie française.................... 9 4-1-1 Classification des mammifères marins 9 4-1-2 Les espèces répertoriées 10 4-1-3 Les observations réalisées à Moorea 18 4-2 Les effets attendus de la formation des professionnels................................. 19 4-3 Estimation des connaissances du grand public ............................................. 21
5. DISCUSSION 26
5-1 Analyses et recoupements des recherches antérieures ................................. 26 5-2 Analyses des données grand public ................................................................ 30
6. CONCLUSION ET PERSPECTIVES 33
7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 35
ANNEXES
1
1. INTRODUCTION
La Polynésie française, collectivité d’outre mer, dispose du statut de pays d’outre mer au
sein de la République lui offrant une autonomie renforcée aussi bien au niveau politique, judiciaire
que de l’éducation. Située dans l’océan Pacifique, elle dispose d’une Zone Economique Exclusive
de près de 5 500 000 km2 (soit plus de 52% de l’espace maritime français, un des plus grand au
monde) et de terres émergées ne représentant que 4 200 km2. La Polynésie française, répartie sur
118 îles, est partagée en 5 archipels (Société, Tuamotu, Gambier, Marquises et Australes) et
constitue un véritable écosystème préservé. Sa population a vu un accroissement de près de 10% ces
six dernières années pour atteindre aujourd’hui plus de 250 000 habitants (dont 40% ont moins de
20 ans) composés de Polynésiens (83%), d’Européens (12%) et d’Asiatiques (5%).
Après que se soient arrêtées définitivement les activités du Centre d’Expérimentations du
Pacifique (CEP) en 1996, l’économie polynésienne n’a renouée avec la croissance que l’année
suivante grâce aux efforts conjoints menés par le Territoire et l’Etat dans le cadre du renforcement
de l’autonomie économique de la Polynésie française. En effet, la Polynésie française a
essentiellement basé son économie sur trois secteurs d’activité : le tourisme (qui s’affirme comme
l’instrument prioritaire de son développement, accueillant plus de 200 000 touristes chaque année),
la perliculture (28% du marché mondial) et la pêche. En faisant du tourisme une composante
essentielle de son économie, la Polynésie a mis en place de nombreuses structures adaptées et a vu
se développer d’abondantes activités liées au milieu marin avec notamment l’intensification du
Whale Wahtching (observation des mammifères marins en milieu naturel). Phénomène
s’intensifiant d’autant plus que depuis le 13 mai 2002, la Polynésie française est devenue un
sanctuaire pour les mammifères marins. Une initiative saluée par tous les défenseurs des
mammifères marins à travers le monde et qui a valu au Territoire de recevoir une distinction du
WWF. Les eaux polynésiennes constituent donc un site privilégié d’observations et de recherches,
offrant un cadre encore très préservé.
Passionnée depuis de nombreuses années par les cétacés, je souhaitais depuis longtemps
pouvoir réaliser des recherches sur ces mammifères. Dans ce cadre, j’ai eu la chance de pouvoir
intégrer le Laboratoire de Biologie Marine et d’Ecologie Tropicale et Méditerranéenne qui dispose
d’une antenne à Moorea en Polynésie française (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de
l’Environnement, CRIOBE). Ainsi j’ai pu réaliser mon stage de Master professionnel
« Environnements Méditerranéens et Développement Durable », option «Fonctionnement et
Gestion des Milieux Aquatiques et Marins » de l’université de Perpignan sous la direction
scientifique du Professeur René Galzin, Directeur EPHE-FRE 2935-CRIOBE.
2
2. PROBLEMATIQUE
2-1 Contexte Scientifique :
Le principal objectif du stage est de réaliser une étude sur les mammifères marins présents
en Polynésie française. En effet, alors que de plus en plus d’informations nouvelles sont apportées,
nos connaissances sur les différentes espèces de cétacés restent néanmoins limitées. Vivant la
plupart du temps sous l’eau et éloignés des côtes, les mammifères marins comptent parmi les
espèces les plus difficiles à étudier.
Les études effectuées au cours des dernières années sur les dauphins en Polynésie française
portent sur la région Pacifique Est et concernent la distribution et l’abondance des cétacés (Wade et
Gerrodette, 1993 ; Dizon et al., 1994). Plusieurs travaux offrent aussi des études plus spécifiques à
certaines îles : distribution des cétacés dans l’archipel des Marquises (Laran et Gannier, 2001), dans
les îles de la Société (Gannier, 2000), à Rangiroa (Brasseur, 2002) ou aux îles Sous-Le-Vent
(Gannier et West, 2005). D’autres recherches sont davantage axées sur une espèce en particulier,
telle que Tursiops truncatus (Brasseur, 2002), Stenella longirostris (Gannier, 2002 ; Wade, 1994),
Steno bredanensis (Miyazaki et Perrin, 1994 ; West, 2002) ou Stenella attenuata (Wade, 1994).
Plusieurs études sur les mysticètes (ou cétacés à fanons) sont consacrées aux baleines à
bosse : leur distribution entre 1997 et 2002 (Bourreau et Gannier, 2001), leurs migrations
saisonnières (Dawbin, 1997), leur présence en Polynésie (Poole, et Darling, 1999) et dans les îles
Cook (Hauser, et al., 2000), et la structure génétique des populations observées (Olavarria, 2003).
De nombreuses études ont été engagées concernant la baleine à bosse mais très peu traitent des
autres mysticètes qui peuplent, à une période de l’année, la Polynésie (telles que le rorqual à
museau pointu (Balaenoptera acutorostrata), le rorqual de Bryde (Balaenotpera edeni) ou le
rorqual bleu (Balaenoptera musculus).
3
2-2 Objectifs de l’étude :
En s’appuyant sur les publications des auteurs scientifiques spécialisés dans l’étude des
mammifères marins et sur les résultats de leurs recherches, ce rapport a pour premier objectif de
synthétiser celles-ci et de les articuler de manière à mettre en évidence l’état des connaissances
actuelles sur les mammifères marins en Polynésie française.
Le second objectif vise l’élaboration et la mise en place d’un projet de formation sur
l’observation des cétacés destinée aux professionnels du « whale watching ». Cette formation devra
conduire à la pleine connaissance de toutes les règles d’approche des mammifères marins par les
professionnels et à leur application afin de limiter les perturbations des comportements des cétacés
et, ainsi, agir de façon durable sur leur protection (Annexe 2). De plus, grâce à l’appui de
scientifiques spécialisés, les caractéristiques principales de chaque espèce présente en Polynésie
seront présentées permettant ainsi aux professionnels de réaliser des identifications fiables
constituant à long terme une base de données exploitable.
Enfin, le troisième objectif fixé est l’élaboration d’une plaquette pédagogique servant à
apporter à un large public des connaissances générales sur les cétacés et à les sensibiliser à leur
protection (Annexe 1). Un accent particulier sera mis sur la Polynésie française en distinguant les
espèces les plus couramment rencontrées avec leurs caractéristiques principales, leur biologie, leur
distribution et leur comportement. De plus, toujours dans un souci d’information et de protection, il
sera aussi rappelé l’existence du sanctuaire des mammifères marins comprenant l’ensemble de la
superficie de la Polynésie française.
2-3 Réalisation des objectifs :
Pour le premier objectif, nous avons effectué, à Perpignan et en Polynésie française, une
analyse bibliographique des différentes recherches effectuées sur les mammifères marins en
Polynésie. En recoupant les études menées depuis vingt ans, une liste non exhaustive des cétacés
observés dans les eaux de la Polynésie a pu être élaborée.
Pour le deuxième objectif, l’association polynésienne « te mana o te moana » avec qui nous
avons travaillé, a proposé au Ministère du Développement Durable la mise en place d’une
formation sur l’observation des cétacés destinée aux professionnels (clubs de plongée, « whale
watching tours », tours du lagon, excursions en mer, etc.). Ce projet a pour objectif de faire
respecter les règles d’approche et d’observation des cétacés et de donner la possibilité aux
professionnels de s’investir davantage dans la protection des mammifères marins en identifiant les
différentes espèces qu’ils peuvent rencontrer lors de leur sorties en mer. Annuler le début de phrase,
4
Julie ne peut pas remettre en cause le Ministère Ce projet n’est pas encore finalisé à la date de
remise de ce rapport. Le projet prévoyait que des fiches d’observation soient établies et distribuées
et que je participe aux journées de formation des guides et aux observations lors de sorties en mer
avec les professionnels de Moorea. Néanmoins, j’ai tout de même menée une enquête auprès des
professionnels afin que lors de l’aboutissement du projet, la formation corresponde au mieux à leurs
attentes et que les fiches soient complétées de façon exploitable.
Afin de toucher une cible plus large, le troisième objectif a consisté en la réalisation d’une
plaquette pédagogique grand public, destinée aux résidents, aux touristes visitant la Polynésie, aux
enseignants des écoles locales et pouvant être diffusée lors des diverses manifestations auxquelles
l’association participe chaque année (ex : la Journée Mondiale de l’Océan, 8 juin 2006). De part ces
différentes actions d’information et de sensibilisation à la fois auprès des professionnels et du grand
public, un accent particulier a été mis sur l’arrêté du 13 mai 2002 qui a officialisé la création d’un
sanctuaire pour la protection et la sauvegarde des baleines et des autres mammifères marins en
Polynésie française. Rappelant ainsi que cet espace protégé s'étend sur les eaux territoriales et
l'ensemble de la Zone Economique Exclusive, soit une superficie d'environ 5 millions de kilomètres
carrés, et que l’arrêté pose un certain nombre d’interdictions (capture, enlèvement, consommation et
chasse, détention et importation-exportation). Il réglemente aussi les activités d’approche à des fins
scientifiques et impose les procédures à respecter pour toute demande d’autorisation et de suivi pour
les chercheurs. La Polynésie rejoint ainsi les pays protecteurs et défenseurs des baleines dans le
Pacifique comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume des Tonga et les îles Cook et
respecte les engagements pris devant la Commission Baleinière Internationale (CBI).
Vous trouverez inclus dans la suite de ce rapport un exposé des « Matériel et Méthodes »
utilisés, un chapitre concernant les résultats qui sont détaillés pour chacun des trois objectifs
déclarés, une discussion des résultats obtenus et une conclusion finale.
5
3. MATERIEL ET METHODES
3-1 Déroulement du stage :
Ce stage s’est effectué en plusieurs étapes :
- Du 15-01 au 15-02 : Recherches bibliographiques à Perpignan dans la FRE 2935.
- Du 16-02 au 16-07 : Recherches de terrain en Polynésie française. Nous étions accueillis au
CRIOBE (UMS 2975) et nous avons travaillé au Dolphin Center de Moorea qui contribue à
la mise en place de programmes de recherche en biologie marine.
- Du 17-07 au 28-08 : Exploitation des résultats et rédaction du diplôme à Perpignan.
3-2 Présentation de la zone d’étude : 3-2-1 La Polynésie française et l’île de Moorea
Au cœur du Pacifique, la Polynésie française, collectivité d’outre-mer, regroupe près de 120
îles d’origine volcanique, avec des îles hautes comme Moorea et Tahiti, et des atolls comme
Tetiaroa. Ce territoire se répartit en 5 archipels (Les Marquises, les Tuamotu, les Gambier, la
Société et les Australes) sur une superficie maritime de 5 millions km2 (la taille de l’Europe) dont 4
200 km2 de terres émergées.
Cartes de Moorea
Localisation de la Polynésie et zoom sur les 5 archipels
6
Moorea, île de l’archipel de la Société, est située à 17° Sud – 149° Ouest et à 17 km de
Tahiti dont elle est séparée par un profond chenal (1500 mètres de profondeur). De forme
triangulaire et aux contours irréguliers, l’île sœur de Tahiti s’étend sur 134 km2 avec deux baies (la
baie d’Opunohu et la baie de Cook) et une barrière de corail comprenant 12 passes.
3-2-2 Les cétacés en Polynésie française
Parmi les 85 espèces de cétacés recensées dans le monde, les scientifiques estiment que près
de 16 fréquentent les eaux polynésiennes (Gannier, 2001). Certaines cartes de distribution vont
même jusqu’à représenter 24 espèces différentes en tenant compte des observations réalisées par les
professionnels. Toutefois, il est important de noter que les degrés de fréquentation varient très
fortement d’une espèce à l’autre. De plus, en Polynésie française, le peuplement des cétacés n’est
pas uniforme et varie selon les archipels. En effet, des critères comme l’orientation des îles par
rapport au courant, la topographie des îles (les atolls ont des eaux intérieures plus riches que
l’océan) et la présence d’un plateau sous-marin peu profond (Marquises et Gambier) conditionnent
la présence de certaines espèces.
Ainsi, les dauphins à bec étroit (Steno bredanensis), les grands dauphins (Tursiops
truncatus) et les dauphins à long bec (Stenella longirostris) ont pu être observés dans les lagons et
les baies profondes des îles hautes. Alors que les globicéphales tropicaux (Globicephala
macrorhynchus) eux, sont présents dans tous les archipels de la Polynésie mais toujours au large des
côtes.
La Polynésie est aussi caractérisée par la présence des baleines à bosse qui durant l’été
austral (de juin à octobre) sillonnent les eaux des îles de la Société aux Tuamotu et aux Australes.
Ainsi, même si il n’a pas été observé de naissance, la récurrence de ce phénomène et l’observation
des baleineaux permettent d’affirmer que la Polynésie est bien une aire de reproduction et de mise-
bas pour cette espèce.
3-3 Méthodes d’analyse
3-3-1 Analyse bibliographique
Afin de répondre à la problématique de notre premier objectif visant à répertorier les
différentes espèces présentes en Polynésie française, une analyse bibliographique approfondie est
nécessaire. En effet, en prenant appui sur des travaux antérieurs et en regroupant les diverses idées
et théories de scientifiques spécialisés sur les mammifères marins, l’objectif est de proposer un
nouvel aperçu des connaissances en mettant en évidence les liens et les oppositions des différentes
recherches. En se basant sur chacun des documents retenus et analysés, l’information traitée va ainsi
permettre de développer une réflexion personnelle basée sur un travail de recherche scientifique.
7
Ainsi, l’analyse bibliographique permettra de faire une synthèse et une présentation des
travaux effectués sur les cétacés des eaux polynésiennes en mettant en évidence les connaissances
actuelles et les besoins complémentaires en recherche.
De plus, en complément de cette analyse, et grâce à la collaboration du Moorea Mahana
tours qui est spécialisé dans l’observation des mammifères marins depuis 1996 et qui effectue
jusqu’à 6 sorties par semaine selon la période de l’année, nous avons effectué des sorties en bateau
autour de l’île de Moorea. Avec l’appui de Thierry Sommer, spécialiste de l’observation des cétacés
depuis 11 ans, j’ai pu apercevoir différentes espèces de mammifères marins et étudier leurs
comportements. Ainsi, en considérant les études portant sur l’activité des cétacés à Moorea ou sur
leur réaction à l’approche d’un bateau (dépendant de l’espèce, de la composition du groupe, de son
activité, des modalités d’approche du bateau), les différentes données obtenues des observations
effectuées ont pû être mise en relation avec les résultats de travaux précédents.
Au final, et à travers toutes les sorties en bateau effectuées autour de Moorea, une
corrélation entre les différentes espèces observées et les diverses recherches antérieures sur les
cétacés de Moorea pourra être effectuée.
3-3-2 Formation des professionnels à l’observation des cétacés
Concernant notre deuxième objectif visant à délivrer une formation aux professionnels
(clubs de plongée, « whale watching tours », tours du lagon, excursions en mer, etc.) leur
permettant d’approcher, de manière optimale, les cétacés en liberté, l’association « te mana o te
moana » a proposé de mettre en place une formation spécifique sur l’observation des cétacés. Cette
action avait comme objectif d’apporter toutes les connaissances nécessaires aux professionnels leur
permettant de respecter la réglementation sur la protection des cétacés en Polynésie française
(Arrêté n° 622 CM du 13 Mai 2002 : date de création d’un sanctuaire des baleines et autres
mammifères marins en Polynésie française) et, de reconnaître et d’identifier les différentes espèces
de cétacés présents. L’objectif était aussi qu’ils se familiarisent avec les modalités de recueil des
informations sur les cétacés requises dans les Registres d’observation des cétacés (Arrêté n° 624
CM du 13 Mai 2002 : réglementation des activités d’approche des mammifères marins dans les
eaux de Polynésie française). Ainsi à l’issue de cette formation, les recommandations et les
consignes énoncées par le Ministère du Développement Durable pour l’observation des cétacés
devaient être mieux respectées.
La mise en place de ce projet consistait donc à faire bénéficier les participants d’une
formation durant une journée et demi (comportant 2 demi-journées en salle et une demi-journée sur
le terrain en bateau). Cette formation devait être dispensée à Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea et
8
Rangiroa, et réalisée sous couvert d’un spécialiste de l’observation des cétacés. Ainsi dès la
première année, les professionnels disposant alors d’un document de synthèse de la formation et
d’une fiche d’identification des différentes espèces de cétacés, des observations fiables pouvaient
être effectuées permettant alors la création d’une base de données exploitable par les scientifiques.
Dans cet objectif, la réalisation d’une enquête préliminaire semblait indispensable auprès de tous les
professionnels de Moorea qui sont amenés à approcher les mammifères marins, afin de permettre
l’instauration d’un dialogue puis de déterminer leur intérêt pour cette formation tout en identifiant
leurs besoins.
3-3-3 Sensibilisation du grand public
Afin de mieux protéger les mammifères marins, il faut bien sûr continuer à les étudier mais
aussi sensibiliser et éduquer un large public en leur donnant des informations claires permettant une
prise de conscience de la nécessité de la conservation des cétacés. Ainsi en assurant la diffusion des
connaissances sur les mammifères marins, nous pourrons d’autant plus sensibiliser le grand public
aux menaces auxquelles est exposé le milieu marin. A cette fin, il a été réalisé une plaquette
pédagogique regroupant des informations essentielles concernant les mammifères marins en général
et ceux présents en Polynésie en particulier (Annexe 1). En complément, j’ai réalisé une opération
de sensibilisation et de communication, à travers un questionnaire sur les cétacés, menée auprès des
participants aux programmes du Moorea Dolphin Center (Annexe 3). L’accès à des connaissances
sur les espèces les plus courantes, leurs modes de vie, leurs biotopes et les dangers qui les
menacent, permet de faire passer un message clair aux personnes qui ont fait la démarche de venir
approcher les dauphins.
Pour l’étude de sensibilisation et de communication menée, il a été réalisé des tests
statistiques non paramétriques, à partir d’une enquête effectuée auprès de 100 participants aux
programmes proposés par le Moorea Dolphin Center. Différentes questions ont été posées afin de
recueillir leurs connaissances (généralités sur les mammifères marins, législation en Polynésie
française vis à vis des cétacés et les différentes menaces auxquelles ces mammifères sont
confrontés) ainsi que la nationalité, l’âge et l’activité professionnelle de chaque personne interrogée.
L’influence de la nationalité, de l’âge et de la catégorie socio professionnelle a été testée à l’aide de
tests non paramétriques de Kruskal Wallis (KW). Dans le cas où des différences ont été mise en
évidence, des tests par paires de Wilcoxon Mann Whitney (WMW) ont été réalisés pour déterminer
quelles catégories différaient. Le choix d’analyse de type non paramétrique a été guidé par
l’absence de normalité entre les données (Kolmogorof Smirnov, p<0,05).
9
4. RESULTATS
4-1 Différentes espèces de cétacés présentes en Polynésie française
4-1-1 Classification des mammifères marins
L’ordre des cétacés, comprenant de 82 à 85 espèces selon les auteurs, est divisé en 2 sous-
ordres : les mysticètes et les odontocètes (Tableau 1). Les mysticètes, ou cétacés à fanons, sont
caractérisés par des fanons à la place des dents, leur taille importante (de 5 mètres pour la baleine
pygmée à 33 mètres pour la baleine bleue) et la présence de deux évents. Les odontocètes, ou
cétacés à dents, ont de une dent pour le narval à plus de 200 pour certains dauphins, des tailles de
1,5 mètres pour les marsouins à 18 mètres pour les cachalots et ne disposent que d’un seul évent.
Les odontocètes sont aussi les seuls animaux, avec les chauves-souris, à utiliser un système
d’écholocation au moyen d’ultrasons.
Ordre des cétacés Sous ordre des Mysticètes
(4 familles, 13 espèces)
Sous ordre des Odontocètes
(10 familles, 69 espèces)
- Balaenidae (4espèces) : Baleine franche - Physeteridae (1espèce) : Cachalot
- Neobalaenidae (1 espèce) : Baleine pygmée - Kogiidae (2 espèces) : Cachalot nain et
pygmée
- Eschrichtidae (1 espèce) : Baleine grise - Platanistidae (1 espèce) : Plataniste
- Balaenopteridae (7 espèces) : Rorqual,
baleines à bosse
- Pontoporiidae (1 espèce) : Dauphin de la
Plata
- Lipotidae (1 espèce) : Dauphin du Yangtsé
- Iniidae (1 espèce) : Dauphin d’Amazonie
- Monodontidae (2 espèces) : Béluga et
narval
- Phocoenidae (6 espèces) : Marsouins
- Delphinidae (34 espèces) : Dauphins,
Orques, Globicéphales
- Ziphiidae (20 espèces) : Baleine à bec et
Mésoplodon de Blainville
Tableau 1 : Classification des mammifères marins
10
4-1-2 Les espèces répertoriées en Polynésie française
Mysticète : Mégaptère ou baleine à bosse : Megaptera novaeangliea
Remarque : Pourvue de nageoires pectorales surdimensionnées : 5 mètres de long.
Odontocète : Dauphin de Risso : Grampus griseus
Remarque : Corps couvert de marques jusqu'à devenir blanc : permet l'estimation de leur âge.
Nom scientifique : Megaptera novaeangliea Taille adulte : de 12 à 16 mètres Poids : 35 à 40 tonnes Longévité : 30 ans à 50 ans Reproduction : un petit tous les 2 ou 3 ans (maturité sexuelle à 5 ans) Gestation : 12 mois. Nouveau-né de 4 m Alimentation : krill, plancton et poissons Observations en Polynésie : juin à novembre Réaction à l’approche : curiosité - évitement Activité diurne : repos - socialisation
Répartition mondiale : Elle se rencontre dans tous les océans, sous des latitudes allant de 60° S à 65° N. Distribution en Polynésie : Souvent près du récif barrière, dans les baies, commun aux Australes et sur la Société, assez rare aux Marquises.
Nom scientifique : Grampus griseus Taille adulte : de 2,5 à 4 mètres Poids : de 300 à 500 kg Longévité : plus de 30 ans Reproduction : un petit tous les 2 à 3 ans Gestation : 12 à 14 mois. Nouveau-né de 1,4m Alimentation : céphalopodes, poissons. Observations en Polynésie : rare Réaction à l’approche : indifférence, approche et évitement Activité diurne : repos - socialisation
Répartition mondiale : Il se trouve dans les eaux tropicales, subtropicales et tempérées de tous les océans. Essentiellement présent sur les pentes du plateau continental (profondeurs de 400 à 1000 mètres). On estime sa population dans le Pacifique à 260 000 individus. Distribution en Polynésie : Rare.
11
Odontocète : Globicéphale tropical : Globicephala macrorhynchus
Remarque : Il peut plonger en apnée pendant 1h30 jusqu’à 1000 mètres de profondeur.
Odontocète : Dauphin d’Electre : Peponocephala electra
Remarque : Il présente une couleur blanche caractéristique au niveau des lèvres.
Nom scientifique : Peponocephala electra Taille adulte : de 2,20 à 2,70 mètres Poids : de 150 à 170 kg Longévité : supérieure à 15 ans Reproduction : non déterminée Gestation : Inconnue. Nouveau-né de 0,6 m Alimentation : Nombreuses variétés de petits poissons et céphalopodes Observations en Polynésie : aux Iles Marquises et dans les archipels de la Société. Réaction à l’approche : évitement Activité diurne : repos - socialisation
Nom scientifique : Globicephala macrorhynchus Taille adulte : de 4 à 5,5 mètres Poids : 1,8 à 3 tonnes Longévité : de 50 jusqu’à 60 ans Reproduction : un petit tous les 3 ans Gestation : 16 mois. Nouveau-né de 1,4 m Alimentation : calmars, morues, harengs, maquereaux, céphalopodes Observations en Polynésie : toute l’année, sur des fonds de 500 à 1000 m Réaction à l’approche : indifférence- évitement Activité diurne : repos
Répartition mondiale : Il se rencontre dans les eaux profondes tempérées à chaudes et les eaux tropicales de tous les océans (entre les 40° Nord et Sud). Pas d’estimation de leur population mondiale. Distribution en Polynésie : Le globicéphale tropical est présent dans tous les archipels mais reste toujours au large des côtes.
Répartition mondiale : Présent dans toutes les zones tropicales et subtropicales ; il vit en haute mer à proximité d'îles (Hawaii, Japon, Maldives) ou d'atolls. Une évaluation donne 45 000 individus dans le Pacifique. Distribution en Polynésie : Observable aux Iles Marquises et dans toute la Polynésie.
12
Odontocète : Orque pygmée : Feresa attenuata
Remarque : Espèce mal connue et très peu observée. Ressemble aux péponocéphales.
Odontocète : Faux orque ou Pseudorque : Pseudorca crassidens
Remarque : Espèce peu connue, nageoire dorsale caractéristique (falciforme, au milieu du corps).
Nom scientifique : Feresa attenuata Taille adulte : de 2,10 à 2,50 mètres Poids : de 110 à 170 kg Longévité : inconnue Reproduction : inconnue Gestation : inconnue. Nouveau-né de 1,2 m Alimentation : poissons, calmars et poulpes. Parfois certains mammifères Observations en Polynésie : rare, au large. Réaction à l’approche : rarement observée Activité diurne : inconnue
Nom scientifique : Pseudorca crassidens Taille adulte : de 4 à 6 mètres Poids : de 1,1 jusqu’à 2,2 tonnes Longévité : jusqu’à 60 ans Reproduction : pas de saison Gestation : 15 mois. Nouveau-né de 1,7 m Alimentation : surtout des calmars, des gros poissons (thons) et des petits dauphins. Observations en Polynésie : au large des îles Réaction à l’approche : curiosité, approche Activité diurne : variable, inclut la chasse
Répartition mondiale : Présent dans les eaux profondes tropicales et subtropicales de tous les océans. Il n’y a pas d’estimation fiable de leur population. Distribution en Polynésie : Observable que très rarement en Polynésie. Des colonies d’orques pygmées peuvent être observées aux Iles Marquises.
Répartition mondiale : Il est présent dans les eaux tropicales, subtropicales et parfois tempérées de tous les océans de la planète (eaux profondes). Pas d’estimation de leur population. Distribution en Polynésie : Le pseudorque peut être rencontré partout en Polynésie mais au large des îles.
13
Odontocète : Orque ou Epaulard : Orcinus orca
Remarque : Coloration spécifique noire et blanche sur le ventre et une tâche derrière l’œil.
Odontocète : Grand dauphin : Tursiops truncatus
Remarque: Espèce la plus connue, la plus observée et la plus étudiée dans son milieu naturel.
Nom scientifique : Orcinus orca Taille adulte : de 7 à 10 mètres Poids : de 4 à 9 tonnes Longévité : de 30 à 50 ans (jusqu’à 80 ans) Reproduction : un petit tous les 3 ans Gestation : 17 mois. Nouveau-né de 2 m Alimentation : poissons, cétacés, phoques Observations en Polynésie : présent dans tous les archipels Réaction à l’approche : curiosité, approche Activité diurne : variable, surtout prédation
Nom scientifique : Tursiops truncatus Taille adulte : de 2,70 à 4 mètres Poids : de 200 à 275 kg Longévité : de 30 à 50 ans Reproduction : un petit tous les 2 ou 3 ans Gestation : 12 mois. Nouveau-né de 0,7 m Alimentation : poissons, calmars, crustacés Observations en Polynésie : toute l’année, mais reste assez rarement observable Réaction à l’approche : curiosité, approche Activité diurne : variable, souvent la chasse
Répartition mondiale : Présente dans presque toutes les mers du monde mais rarement dans les zones tropicales, préférant les eaux équatoriales et polaires. Distribution en Polynésie : Rencontrée partout au large des îles polynésiennes. Depuis 1990, observée à Moorea et Bora Bora.
Répartition mondiale : Essentiellement côtier, peuplant les eaux tropicales, subtropicales et tempérées du globe. Les dernières études donnent une évaluation de 250 000 Tursiops dans le Pacifique Nord Ouest. Distribution en Polynésie : Espèce côtière, fréquente autour des Marquises, dans les passes des Tuamotu et aux Iles-sous-le-Vent.
14
Odontocète : Dauphin à long bec : Stenella longirostris
Remarque : Espèce la plus acrobatique du monde marin. Reconnaissable à son long rostre.
Odontocète : Dauphin tacheté pantropical : Stenella attenuata
Remarque : Caractérisé par un corps recouvert de tâches non présentes chez le nouveau-né.
Nom scientifique : Stenella longirostris Taille adulte : de 1,7 à 2,2 mètres Poids : de 45 à 75 kg Longévité : jusqu’à 40 ans Reproduction : un petit tous les 2 à 3ans Gestation : 11 mois. Nouveau-né de 0,8 m Plongée : jusqu'à 200 à 300 mètres Alimentation : poissons et céphalopodes Observations en Polynésie : toute l’année Réaction à l’approche : curiosité, joueur Activité diurne : repos (chasse la nuit)
Nom scientifique : Stenella attenuata Taille adulte : de 2 à 2, 6 mètres Poids : de 100 à 140 kg Longévité : jusqu'à 45 ans Reproduction : un petit tous les 2 à 3 ans Gestation : 11 mois. Nouveau-né de 0,8 m Alimentation : poissons, calmars et poulpes Observations en Polynésie : rare en Polynésie, mais assez abondant aux Marquises. Réaction à l’approche : curiosité, approche Activité diurne : Active (chasse)
Répartition mondiale : Visible dans les eaux subtropicales et tropicales de tous les océans. Distribution en Polynésie : Espèce qui fréquente les abords des îles polynésiennes (Société, Tuamotu du Nord). Peut venir s’abriter dans les lagons et les baies profondes des îles hautes.
Répartition mondiale : Visible dans les eaux chaudes tropicales du monde. Sa population est estimée à plus de 3 millions. Distribution en Polynésie : Il est pratiquement considéré comme « résident » aux Marquises. Il est observable au large et même parfois près des côtes aux îles Marquises et aux Tuamotu.
15
Odontocète : Dauphin à bec étroit ou Sténo : Steno bredanensis
Remarque : Identifiable par son melon très peu bombé (absence de sillon rostre-melon).
Odontocète : Dauphin de Fraser : Lagenodelphis hosei
Remarque : Espèce décrite dans les années 1950, mais observée vivante qu’en 1970.
Nom scientifique : Steno bredanensis Taille adulte : de 2,2 à 2,6 mètres Poids : de 130 à 160 kg Longévité : serait de 30 ans Reproduction : non déterminée Gestation : inconnue. Nouveau-né de 0,9m Alimentation : des calmars et poissons Observations en Polynésie : facilement visible dans toute la Polynésie. Réaction à l’approche : surtout évitement Activité diurne : essentiellement prédation
Nom scientifique : Lagenodelphis hosei Taille adulte : de 2,2 à 2,6 mètres Poids : de 160 à 210 kg Longévité : jusqu’ 20 ans Reproduction : un petit tout les 2 ans Gestation : 12 mois. Nouveau-né de 1,10 m Alimentation : poissons et calmars Observations en Polynésie : assez facilement visible dans toute la Polynésie Réaction à l’approche : curiosité, approche Activité diurne : repos (chasse la nuit)
Répartition mondiale : Il vit dans les eaux profondes à la limite du plateau continental dans les eaux chaudes tropicales et subtropicales. Distribution en Polynésie : Il est observable près des côtes ou un peu plus au large, selon la saison. Il est commun des Marquises à la Société.
Répartition mondiale : Il vit dans presque toutes les eaux subtropicales à tropicales entre 40° Nord et 40° Sud. Les données sur sa population sont pratiquement inexistantes. Distribution en Polynésie : Il est observable à proximité du récif barrière ou plus au large (Société et Marquises).
16
Odontocète : Cachalot nain : Kogia simus
Remarque : La plus petite des baleines, distinguée du cachalot pygmée en 1996. Caractérisée par
une allure de requin.
Odontocète : Baleine à bec de Cuvier ou Ziphius : Ziphius cavirostris
Remarque : Caractérisée par sa dentition : 2 dents externes à l’extrémité de la mâchoire inférieure.
C’est la plus répandue et la plus abondante des baleines à bec.
Nom scientifique : Kogia simus Taille adulte : de 2,10 à 2,70 mètres Poids : de 135 à 275 kg Longévité : inconnue Reproduction : non déterminée Gestation : 11 mois. Nouveau-né de 1,10 m Alimentation : céphalopodes et poissons Observations en Polynésie : rare Réaction à l’approche : évitement Activité diurne : inconnue
Nom scientifique : Ziphius cavirostris Taille adulte : de 5,1 à 7,0 mètres Poids : de 2 à 3 tonnes Longévité : estimée à 35 ans Reproduction : non déterminée Gestation : 12 mois. Nouveau-né de 2,2 m Alimentation : céphalopodes, poissons Observations en Polynésie : rencontrée fréquemment dans les eaux polynésiennes Réaction à l’approche : évitement - indifférence Activité diurne : Inconnue.
Répartition mondiale : Il vit dans les eaux tempérées et tropicales de l'Atlantique et du Pacifique. Distribution en Polynésie : Il est observable à proximité du récif barrière ou plus au large (Société et Marquises).
Répartition mondiale : Il vit dans les eaux profondes des zones tropicales et tempérées. S’approche très rarement des côtes. Distribution en Polynésie : Elle est visible au voisinage des îles de plusieurs archipels. Leur territoire se limitant à 2 ou îles (Tahiti-Moorea, Huahine-Raiatea)
17
Odontocète : Mésoplodon de Blainville : Mesoplodon densirostris
Remarque : Une des premières baleines à bec identifiées. Le mâle porte 2 dents proéminentes qui
restent visibles même sa bouche refermée.
Odontocète : Cachalot commun : Physeter macrocephalus
Remarque : Le plus grand odontocète. Se distingue par ses grandes aptitudes à la plongée (jusqu’à
près de 3 000 mètres pendant 1h30). Sa tête est carrée et son souffle oblique à 45°.
Nom scientifique : Mesoplodon densirostris Taille adulte : de 5 à 6 mètres Poids : de 1 à 3,6 tonnes Longévité : jusqu’à 30 ans Reproduction : non déterminée Gestation : Inconnue. Nouveau-né de 2,1 m Alimentation : céphalopodes, calmars Observations en Polynésie : commun Réaction à l’approche : évitement Activité diurne : entre chasse et repos
Nom scientifique : Physeter macrocephalus Taille adulte : de 10 à 18 mètres Poids : de 15 (femelles) à 40 tonnes (mâles) Longévité : jusqu’à 60 ans Reproduction : Tous les 4 à 6 ans Gestation : 14 à 16 mois. Nouveau-né de 4m Alimentation : Céphalopodes (seiches, calmars, pieuvres) et poissons benthiques Observations en Polynésie : espèce rare. Réaction à l’approche : plutôt évitement Activité diurne : essentiellement la chasse
Répartition mondiale : Elle se retrouve au large des îles océaniques, en haute mer de chaque côté de l’équateur. Distribution en Polynésie : Cette baleine est visible au voisinage des îles de plusieurs archipels. Leur territoire se limitant à 2 ou 3 îles (Tahiti-Moorea, Huahine-Raiatea)
Répartition mondiale : Se situe de préférence dans les eaux profondes chaudes ou tempérées. Les mâles adultes remontent jusqu'aux mers polaires. L’estimation de la population mondiale en 1980 était de 500 000 individus. Distribution en Polynésie : Des groupes importants peuvent être vus, notamment aux Tuamotu.
18
4-1-3 Les observations réalisées à Moorea
Grâce à la collaboration du Moorea Mahana tours, spécialisé dans l’observation des
mammifères marins, j’ai pu effectuer différentes sorties en mer afin de permettre d’estimer la
variété des espèces de cétacés présents autour de l’île.
Ainsi, suivant les conditions climatiques et les différentes possibilités du Moorea Mahana
tours, nous avons pu réaliser 4 sorties en mer (figure 1) :
- Une sortie le 26 mai (après midi temps nuageux) : observation d’un groupe de 30 Steno
bredanensis dans la passe de Taotoi, en phase de repos avec évitement du bateau.
- Une sortie le 29 mai (matin, après un orage) : observation d’un groupe de 20 à 30 Steno
bredanensis dans la passe de Tareu (Opunohu), majorité du groupe en phase de repos avec
évitement du bateau alors que certains individus réalisaient des sauts vrillés.
- Une sortie le 28 juin (matin, très beau temps) : observation d’un groupe de 100 Stenella
longirostris avec des delphineaux, dans la passe Avaroa (Baie de Cook) et un groupe de 50 dans la
passe Matauvau. Les 2 groupes étaient en phase de semi repos (jeu à l’étrave).
- Une sortie le 4 juillet (matin, nuageux) : observation de deux groupes de 50 Stenella
longirostris dans la passe Matauvau en phase de semi repos avec jeu à l’étrave du bateau.
Figure 1 : Observations des mammifères marins autour de l’île de Moorea
19
4-2 Les effets attendus de la formation des professionnels
Actuellement, près de 5 millions de personnes participent chaque année et dans plus de 50
pays à des campagnes touristiques pour l’observation des cétacés, communément appelées « whale
watching ». Ce phénomène prenant de plus en plus d’importance, il est donc indispensable de
réglementer cette activité (Annexe 2) et de faire respecter les textes internationaux (Convention de
Bonn, 1979 : conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage ; Convention de
Berne, 1979 : conservation de la vie sauvage et du milieu naturel).
J’ai collaboré à l’élaboration du projet de la formation des guides à l’observation des
cétacés, malheureusement, sa mise en place n’a pas pû être effective pendant le durée de mon stage.
Néanmoins, le projet pourrait voir le jour prochainement et parmi les effets bénéfiques possibles, on
peut attendre : la préservation de la tranquillité des cétacés et la garantie durable de leur protection
et de leur survie, la réalisation de meilleures observations offrant ainsi un développement contrôlé
de l’écotourisme, l’instauration d’un dialogue entre les professionnels permettant une prise de
conscience de la nécessité de la protection des cétacés et une formation plus approfondie des guides
fournissant une base de données fiable et exploitable sur les différentes cétacés fréquentant les eaux
polynésiennes.
Ainsi et afin d’optimiser la formation auprès des professionnels il est apparu indispensable
de réaliser une enquête préalable permettant de mettre en évidence les connaissances et les besoins
de chacun. J’ai donc pris contact avec les 11 prestataires (et un club de plongée) présents sur l’île de
Moorea concernés par cette activité pour recueillir leur motivation et leur attente par rapport à une
telle formation.
Durant chaque entretien et rencontre, quatre questions principales ont toujours été abordées
avec chaque prestataire :
- Aviez vous fait une demande d’autorisation auprès du Ministère de l’Environnement ? L’avez-
vous eu ?
- Combien de personnes participent à votre activité ? Quelle a été votre formation ?
- Seriez vous près à suivre une formation concernant :
- Le rappel des règles d’approche des mammifères marins
- Des informations sur les caractéristiques des 16 espèces présentes en Polynésie
- Remplissez vous des fiches d’observation lors de vos sorties en mer :
- si OUI : comment sont- elles exploitées ? (carnet de bord)
- si NON : seriez vous d’accord pour le faire et quelles puissent être exploitées par des
scientifiques ?
20
Les résultats des différents entretiens sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Autorisation Formation initiale
Intérêt pour la formation
Fiches observation
Sea Mana Yachting Spirit
Depuis 2004 2 personnes, formées sur le terrain
Très intéressé Ok pour les fiches
Moorea Mahana activités
Depuis 2002 7 guides, formations SEFI
Intéressé Fait 1 rapport annuel, ok pour fiches
Moorea Boat Tours Demande faite sans réponse
1 guide, formé sur le terrain
Très intéressé Ok pour les fiches, préfère des QCM
Dolphin and Lagoonarium
Pas de demande d’autorisation
2 guides, formés sur terrain + doc
Très intéressé Veut légiférer l’activité
Ok pour les fiches, pas de carnet de bord
Lagoonarium de Moorea Renouvelle sa demande en 2007
4 personnes, formées sur le terrain
Très intéressé Veut se développer
Ok pour les fiches, pas de carnet de bord
Maiau Beach Pas de demande d’autorisation
2 personnes, formées sur le terrain
Très intéressé par les règles d’approche
Ok pour les fiches, pas de carnet de bord
Tip Nautic Demande faite sans réponse
1 guide, formé sur le terrain
Très intéressé Ok pour les fiches
Glass Bottom Boat Pas de demande d’autorisation
2 personnes, formées sur le terrain
Très intéressé Ok pour les fiches, a un carnet de bord
Moana lagoon safari Pas de demande d’autorisation
4 personnes, formées sur le terrain
Intéressé Ok pour les fiches, a un carnet de bord
Tahiti cruse Pas de demande d’autorisation
2 personnes, formées sur le terrain
Très intéressé Ok pour les fiches, a un carnet de bord
Cata Manu Depuis 2 ans 1 personne, formée sur le terrain
Intéressé Pas d’avis sur les fiches
Bathy’s club Moorea Pas de demande d’autorisation
3 personnes, plongeurs pro +sur le terrain
Moyennement intéressé
Ne veut pas remplir de fiches
Tableau 2 : Résultats des entretiens et des rencontres avec les prestataires de Moorea
Les résultats des entretiens avec les 12 prestataires de Moorea interrogés (tableau 2) montrent que : - Les autorisations : seulement 25% des prestataires disposent d’une autorisation délivrée par le Ministère, 25% sont en attente de réponse et 6 n’en ont jamais fait la demande soit 50% ! - La formation initiale : Sans formation spécifique, plus de 90% se sont formés sur le terrain (dont 17% affirment aussi se documenter en complément) et 1 seul a effectué une formation officielle. - L’intérêt pour la formation : Après avoir exposé le contenu et les objectifs de la formation, plus de 90% se sont dit très intéressés, 17% intéressés et un seul n’était que moyennement intéressé. - Les fiches d’observation : Plus de 83% sont prêts à s’engager à remplir des fiches d’observation et ainsi constituer une base de données commune, 1 ne se prononce pas et un autre a refusé.
21
4-3 Estimation des connaissances du grand public
Un questionnaire (Annexe 3) a été distribué aux participants des programmes du Dolphin
Center de Moorea afin d’évaluer leurs connaissances sur les mammifères marins. Sur les 115
questionnaires distribués, nous avons obtenus 100 retours (100x100 /115 = 87%). Le descriptif des
réponses reçues (47 hommes et 53 femmes) est présenté dans les tableaux 3, 4 et 5.
A partir des réponses obtenues aux 24 questions posées, un indice des connaissances a été
élaboré selon les caractéristiques importantes des cétacés, permettant alors d’estimer les
connaissances des différents participants (ex : les dauphins sont des mammifères ou des poissons : 2
points ; le moyen de communication des dauphins : 1 point ; vitesse maximale que peut atteindre le
grand dauphin : 0,5 point) (questionnaire et barème : Annexe 3).
Classe d’age % population
De 10 à 20 ans 10 De 20 à 30 ans 24 De 30 à 40 ans 27 De 40 à 50 ans 24 50 ans et plus 15
Nationalité % population
Française F 19 Espagnole E 5 Anglaise A 4
Canadienne C 1 Japonaise J 21
Américaine Am 36 Néo-Zélandaise NZ 2
Italienne I 6 Allemande A 4
Russe R 2
Catégories socio-professionnelles
% population
Exploitant agricole 1 1 Artisans, chef d’entreprise 2 12
Cadres et professions intellectuelles supérieures 3 30
Professions intermédiaires 4 19 Employés 5 19 Ouvriers 6 1 Retraités 7 6
Sans activité professionnelle 8 12
Tableau 3 : Répartition de la population selon les différentes classes d’âge
Tableau 4 : Répartition de la population selon leur nationalité
Tableau 5 : Répartition de la population selon les différentes catégories socio-professionnelles
Nous pouvons observer que : - la distribution des individus dans les classes d’âge est assez uniforme entre 20 et 50 ans - 3 nationalités sont majoritaires (Française, Japonaise et Américaine) - la catégorie socio professionnelle (CSP) la plus souvent rencontrée est celle des cadres.
22
Descriptif des connaissances des individus interrogés (Tableaux 6 et 7).
Même si plus de 80% des individus savent que les cétacés sont des mammifères, les connaissances
plus précises sur le mode de vie et l’anatomie des dauphins restent mal assimilées (Tableau 6).
Questions % Individus
Mammifères 81 Cétacés Poissons 19
Orque 24 Le plus grand dauphin Autres 76
Baleine bleue 47 Le plus grand mammifère Autres 53
Oui 16 Connaissance du Sanctuaire Non 84
Poissons 68 Alimentation des dauphins Autres 32
Event 26 Respiration des dauphins Autres 74
Echolocation 87 Communication des dauphins Autres 13
3 nageoires 58 Déplacement des dauphins Autres 42
Menaces pesant sur les cétacés
% Individus
Pollutions chimiques 95 Pêche intensive et les filets 92 Réchauffement climatique 42 Bateaux, augmentation trafic 21 Prédateurs 5 Modifications habitat 3 Montées des eaux 3 Parcs aquatiques 3 Changements températures des eaux 3
0
2
4
6
8
10
12
14
10-20 21-30 31-40 41-50 51et+
Indi
ce d
es c
onna
issa
nces
(sur
20)
Classe d’âge
Figure 2 : Indice moyen des connaissances pour les différentes classes d’âge ; les barres d’erreur représentant les écart-types.
Tableau 6 : Réponses des participants à certaines questions du questionnaire
Tableau 7 : Les différentes menaces pesant sur les cétacés citées par les participants
23
L’influence de la nationalité, de l’âge et de la catégorie socio professionnelle a été testée à
l’aide de tests non paramétriques de Kruskal Wallis (KW), de Wilcoxon Mann Whitney (WMW) et
de Kolmogorof Smirnov (KS). Aucune influence significative n’a pû être démontrée pour le facteur
nationalité (KW, p=0,0397 ; Figure 4). En revanche, la classe d’âge et la catégorie socio
professionnelle influent toutes les deux significativement sur l’étendue des connaissances sur les
cétacés (KW, respectivement p=0,0306 et p<0,0001, Figure 2, Figure 3). Ainsi les individus
trentenaires ont une meilleure connaissance des mammifères marins que ceux des classes d’âge
Figure 4 : Indice moyen des connaissances pour les différentes nationalités ; les barres d’erreur représentant les écart-types.
0
2
4
6
8
10
12
14
16
A All Am C E F I J NZ R
Indi
ce d
es c
onna
issa
nces
(sur
20)
Nationalité
Ang
lais
Alle
man
ds
Am
éric
ains
Can
adie
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Espa
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s
Fran
çais
Italie
ns
Japo
nais
Néo
-Zél
anda
is
Rus
ses
0
2
4
6
8
10
12
14
16
1 2 3 4 5 6 7 8
Indi
ce d
es c
onna
issa
nces
(sur
20)
Catégories socio professionnelles
Figure 3 : Indice moyen des connaissances pour les différentes catégories socio professionnelles ; les barres d’erreur représentant les écart-types.
Expl
oita
nts a
gric
oles
Arti
sans
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repr
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Cad
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iaire
s
Empl
oyés
Ouv
riers
Ret
raité
s
Sans
act
ivité
pro
fess
ionn
elle
24
entre 20 et 30 ans et ceux de plus de 50 ans (WMW, p<0,05, Tableau 8). Les cadres ont une
meilleure connaissance des cétacés que les artisans, les chefs d’entreprise, les employés des
professions intermédiaires, les employés, les retraités et ceux sans activité professionnelle (WMW,
p<0,05, Tableau 9). De même, les artisans et les chefs d’entreprise sont mieux documentés que les
employés et les retraités ; les professions intermédiaires (professeurs, instituteurs, professions de la
santé et de la fonction publique) semblent disposer de davantage de connaissances que les employés
et les retraités ; les employés eux, sont mieux informés que les retraités et les personnes sans
activité professionnelle qui eux-mêmes disposent de meilleures connaissances des cétacés que les
retraités.
Comparaisons 2 à 2 p-value
10-20/21-30 0,2139 10-20/31-40 0,4061 10-20/41-50 0,9539 10-20/51+ 0,1158
21-30/31-40 0,0022 21-30/41-50 0,0689 21-30/51+ 0,8578
31-40/41-50 0,1826 31-40/51+ 0,0234 41-50/51+ 0,1840
Comparaisons 2 à 2 p-value
2-3 0,0068 2-4 0,4286 2-5 0,0001 2-7 0,0086 2-8 0,4090 3-4 0,0001 3-5 0,0001 3-7 0,0006 3-8 0,0193 4-5 0,0001 4-7 0,0043 4-8 0,6722 5-7 0,0095 5-8 0,0027 7-8 0,0115
Figure 5 : Représentation graphique des différentes attentes des personnes participant au programme du Dolphin Center
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Ressentir des émotions
Apprendre à respecter les cétacés
Répondre aux questions sur la captivité
Se faire des souvenirs
Nager avec les dauphins
En apprendre plus sur les cétacés
Voir les dauphins de près
Toucher les dauphins
% d’individus
Différences significatives entre 2 catégories : p-value < 0,05
Remarque : pour le critère profession, nous ne réalisons pas de tests sur les catégories 1 et 6 puisqu’elles ne contiennent qu’un individu.
Tableau 8 : Résultats des tests effectués sur les classes d’âge
Tableau 9: Résultats des tests effectués sur les catégories socio professionnelles
25
Les interactions avec les dauphins sont les attentes premières des participants (citées à 45%,
Figure 5) mais pouvoir disposer de nouvelles connaissances sur les cétacés semble aussi importante
(citées à 26%, Figure 5). Pour les personnes interrogées, les ressemblances principales sont le mode
respiratoire (cité à 55%), l’intelligence (citée à 50%) et l’appartenance à la classe des mammifères
(citée à 26%, Figure 6). Les différences principalement citées entre les requins et les dauphins sont
la distinction en tant que poissons (citée à 63%) et le mode respiratoire (cité à 47%, Figure 7).
Néanmoins, les requins sont encore considérés comme agressifs et dangereux (cité à 29%,).
0 10 20 30 40 50 60
Taille du cerveau
Capacités pour l'apnée
Adaptation à leur milieu
Squelette, animal terrestre dans le passé
Comportements socials (groupes, familles)
Mode de reproduction et allaitement
Sang chaud
Joueurs
Recherche de contact
Langage, communication
Classification (mammifères)
Intelligence
Respiration (présence de poumons)
% d’individus
Figure 6 : Représentation graphique des ressemblances entre les dauphins et les hommes selon les personnes interrogées
0 10 20 30 40 50 60 70
Popularité
Taille
Vitesse dans le milieu aquatique
Habitat
Forme de la queue
Alimentation
Notion de groupes et de familles
Intelligence
Agressivité, dangerosité
Respiration
Classification (poissons)
% IndividusFigure 7 : Représentation graphique des différences entre les dauphins et les requins selon les personnes interrogées
26
5. DISCUSSION
5-1 Analyses et recoupements des recherches antérieures
Les mammifères marins, éléments essentiels de l’écosystème marin, ont été étudiés depuis
plusieurs années par les scientifiques révélant le côté fascinant de ces animaux. Néanmoins les
recherches en milieu naturel restent relativement récentes et même si de plus en plus d’informations
nouvelles sont apportées, nos connaissances sur les différentes espèces de cétacés demeurent
limitées. En effet, sur les 82 espèces que compte les cétacés (Gannier, 2001), seulement un tiers a
fait l’objet d’études précises. Ces dernières années, les recherches se veulent surtout axées sur la
conservation avec des études de l’abondance (Wade et Gerrodette, 1993), de la distribution (Dizon
et al, 1994), des caractéristiques des mammifères marins et des interactions avec d’autres espèces. Il
a ainsi été observé la mise en place de nombreux programmes de description et de surveillance des
populations des cétacés dans des régions présentant des intérêts particuliers. Par ailleurs, ces
recherches se veulent de plus en plus un partenariat avec les populations locales et ce d’autant plus
que l’écotourisme à travers le « whale watching » connaît un essor important pouvant alors
constituer des bases de données considérables.
La Polynésie, par son océan qui reste l’un des moins explorés du globe, représente un habitat
presque intact abritant une grande variété d’animaux marins. La diversité est d’autant plus
importante que la Polynésie est composée de nombreux archipels à la topographie variée. En effet,
les îles hautes (de la Société, des Marquises et des Australes) sont pourvues de passes assurant un
transport de minéraux et donc une abondance biologique locale responsable de la présence de
mammifères marins : jusqu’à dix espèces différentes de dauphins sont présentes aux Marquises
(Laran et Gannier, 2001). De même, l’archipel de la Société (Gannier, 2000) offre une grande
diversité et un site privilégié pour des dauphins tels que les Sténos (Steno bredanensis), les Spinners
(Stenella longirostris) et même les dauphins tachetés pantropicaux (Stenella attenuata). De
topographie différente, les îles basses (Tuamotu, Rangiroa…) présentent elles aussi leurs
spécificités. En effet, de part leurs reliefs, ces îles sont dotées de puissants courants sortants, allant
même jusqu'à former des déplacements verticaux enrichissant les eaux de surface, favorisant la
production de phytoplancton et donc l’afflux de poissons et de cétacés. Ainsi, il a été démontré
scientifiquement, la présence de 16 espèces peuplant les eaux polynésiennes, 4 autres non pas été
observées par les scientifiques mais sont des espèces cosmopolites dont la présence est possible en
Polynésie (Hyperoodon austral, Rorqual bleu, Cachalot pygmée et Dauphin commun) et 4 autres
probables qui ont été signalées dans les secteurs proches (Rorqual de Bryde, Mésoplodon de Gray,
Rorqual à museau pointu et dauphin bleu et blanc) (Gannier, 2001).
27
Chez les odontocètes, la population est variable selon les archipels. Ainsi les dauphins à
long bec (Stenella longirostris) et à bec étroit (Steno bredanensis) sont les plus fréquemment
observés dans l’archipel de la Société. Le dauphin à long bec, parmi le plus acrobatique du monde
marin, est facilement reconnaissable à son long rostre (Perrin, 2002). Il évolue surtout en bande de
20 à 100 individus près des côtes (Gannier, 2001) mais peut former des groupes de 1000 individus
parfois associés à d’autres espèces (dauphins tachetés aux Marquises). Sa large distribution
géographique (dans les eaux tropicales et subtropicales du monde entre 30-40° N et 20-30° S,
Jefferson et al., 1993) a même conduit à la distinction de 4 sous-espèces (Perrin, 1990 ; Perrin,
1998). Même si cette espèce reste facilement observable en Polynésie, des études ont montré une
diminution de leur effectif : de 1,5 million dans les années 1960, ils n’étaient plus que 340 000 en
1999 dans le Pacifique tropical oriental (Gerrodette, 1999). De la même manière, le dauphin à bec
étroit est un cétacé assez facilement identifiable par son melon très peu bombé, résultat de l’absence
de sillon entre le rostre et le melon (Jefferson, 2002). Sa distribution, quant à elle, reste encore mal
connue même s’il a pu être établi qu’il était répandu dans les eaux tempérées tropicales et chaudes
du monde où la température de surface est supérieure à 25°(Carwardine, 1995) et qu’il ne semblait
pas être concentré dans certaines régions. Le dauphin à bec étroit se rencontre souvent au large en
eaux profondes, habituellement au-delà du plateau continental (Ritter, 2002). Comme le dauphin à
long bec, c’est une espèce très sociale qui peut former des groupes de 10 à 30 individus (Ritter,
2002) allant même jusqu'à plusieurs centaines. En Polynésie, il peut être observé accompagné du
dauphin d’Electre, du dauphin de Fraser ou du Tursiops (Archipel de la Société). Néanmoins malgré
ces différentes études, le dauphin à bec étroit reste une espèce dont la biologie, le mode de vie, la
taille de la population et les migrations sont mal connus. Deux autres espèces peuvent être aperçues
dans l’archipel de la Société même si elles sont moins fréquentes : le Mésoplodon de Blainville et le
globicéphale tropical. Le mésoplodon de Blainville est une des premières baleines à bec à avoir été
identifiée, avec chez les mâles la présence de 2 grosses dents proéminentes (Dalebout, 1998). Etant
une espèce très mal connue, les scientifiques disposent de peu de données sur la taille de sa
population et de son habitat. Néanmoins, il a pu être établi le fait que cette espèce semblait plus
pélagique que les autres Ziphiidés (Houston, 1990) et qu’elle était assez peu sociable (groupe
restreint de 2 à 12 individus). Et même si l’on ne dispose pas de données sur ses migrations, sa
distribution est néanmoins notée dans les eaux tempérées tropicales et chaudes du monde (Rice,
1998). Comme le Mésoplodon de Blainville, le globicéphale tropical (difficile à différentier du
globicéphale noir) reste encore mal connu malgré des analyses morphologiques récentes (Olson et
Reily, 2002). Cétacé au sens social aiguisé, en Polynésie il peut former des groupes de 10 à 40
individus et être accompagné d’autres espèces comme le Grand dauphin. Présent dans les eaux
28
tempérées tropicales et chaudes, il ne s’étend pas au-delà du 50° N et du 40° S (Jefferson et al,
1993) sur des profondeurs de 500 à 1000 mètres (Davis et al, 1998).
Dans l’archipel des Marquises, trois espèces de cétacés sont assez souvent visibles : le
dauphin tacheté, le dauphin d’Electre et l’orque. Le plus fréquent aux Marquises, le dauphin tacheté
est identifiable par ses taches qui sont fonction de la région et de l’âge (Perrin, 2002). Les études sur
ses migrations révèlent une distribution dans les eaux tempérées tropicales et chaudes des océans
Atlantique, Pacifique (Reyes, 1991) et Indien, entre 30-40° N et 20-40° S (Jefferson et al., 1993).
Ce dauphin est décrit comme une espèce sociable, formant des groupes de près de 50 à 100
individus au large mais pouvant approcher des côtes. Il peut être accompagné d’autres espèces telles
que les dauphins à long bec aux Marquises (Gannier, 2001). Perrin et Hohn (1994) ont aussi mis en
évidence que le dauphin tacheté pantropical était essentiellement présent à des profondeurs
supérieures à 50 mètres avec des températures de surface de 25° C. Ce dauphin est une espèce qui a
donné lieu à diverses études : sa biologie (étude de son régime alimentaire : Robertson et Chivers,
1997), son abondance (Wade, 1994) et ses migrations dans le Pacifique tropical oriental (Reyes,
1991). Le deuxième cétacé le plus commun aux Marquises, le dauphin d’Electre, a été moins étudié.
En effet même si des études morphologiques ont été menées (Perryman, 2002), ses migrations
(Carwardine, 1995) et la taille de sa population restent mal connues. Cependant il a pu être mis en
évidence sa distribution pantropicale, occupant les eaux en mer tropicale et subtropicale dans le
monde (Jefferson et al., 1993). La plupart de ses observations ne sont réalisées qu’en haute mer
(Perryman et al., 1994). Cette espèce est décrite comme sociale, évoluant souvent en bande de 50 à
500 individus (parfois même jusqu’à 2000) et pouvant être observés en compagnie de dauphins de
Fraser dans l’archipel de la Société ou avec des Sténos. Enfin la dernière espèce la plus visible,
l’orque, est une espèce largement étudiée dans le monde scientifique. En effet, on dispose d’études
morphologiques récentes (Ford, 2002) et de la mise en évidence de l’existence de deux populations
(Jefferson et al., 1993), les nomades et les résidents, distinctes génétiquement (Daheim et Heining,
1999 ; Hoelzel et al., 1998). Espèce la plus cosmopolite de tous les cétacés, il occupe l’ensemble de
tous les océans et des mers, des régions équatoriales aux zones polaires même s’il reste plus
nombreux dans les eaux côtières et dans les régions fraîches. (Jefferson et al., 1993 ; Dahlheim et
Heining, 1999). En Polynésie, il voyage à travers les archipels à la recherche de leurs proies
(pouvant parcourir 125 à 200 km/jour si nécessaire, Gerreiro-Riuz et al., 1998), souvent en groupes
de 2 à 10 individus et préférant les eaux profondes à près de 800 km du rivage (Carwardine, 1995).
Dans l’archipel des Tuamotu, il est assez commun de rencontrer quelques odontocètes
mythiques. En effet, même s’il est parfois observé aux marquises, le grand dauphin (Tursiops
truncatus) est une espèce considérée comme résidente dans certains atolls des Tuamotu (Rangiroa,
Fakarava) (Brasseur, 2002). Bien que ce cétacé soit le plus observé et le plus étudié dans son milieu
29
naturel, seulement quelques évaluations d’abondance sont disponibles. Les connaissances sur les
modèles de migration des grands dauphins pélagiques sont restreintes et sa taxonomie est restée
confuse pendant longtemps (Rice, 1998). Des analyses sur les variations morphologiques dues à sa
présence dans des lieux géographiquement différents (Bloch et Mikkelsen, 2000 ; Wells et Scott,
2002) ont pu être menées et de récentes études génétiques (LeDuc et al., 1999) et morphologiques
(Hale et al., 2000) ont même montré que le grand dauphin de l’océan Indien tropical , Tursiops
aduncus, est reproductivement isolé du Tursiops truncatus. Espèce cosmopolite, bien que
principalement côtière dans de nombreuses parties du monde, le grand dauphin peut également être
trouvé dans les eaux pélagiques allant jusqu’à nager dans des eaux dont la température de surface
varie entre 10 à 32° (Wells et Scott, 1999). Renommé pour son caractère particulièrement social, il
forme des groupes de dizaines d’individus près des côtes et peut être rencontré en bancs de près de
500 individus en haute mer. Le deuxième odontocète que l’on a de grandes chances de rencontrer
aux Tuamotu est le cachalot (Physeter macrocephalus) qui comme les baleines à bosse est un
migrateur qui fréquente les eaux tropicales durant l’hiver. En effet, même si la Polynésie n’est pas
un site où cette espèce est largement répandue, elle peut être vue en groupes importants
essentiellement composés de femelles et de jeunes. De la même manière, au hasard de certaines
prospections, il est possible d’apercevoir des espèces telles que le dauphin de Fraser et le
pseudorque. Le dauphin de fraser, souvent rencontré en groupe mixte de 25 à 500 individus (associé
à d’autres espèces telles que le dauphin d’Electre et les Sténos) (Gannier, 2001) peut aussi être
visible dans l’archipel de la Société et aux Marquises, apparaissant pratiquement sédentaire autour
de certaines îles. Cétacé tropical récemment étudié, sa description scientifique a été réalisée en 1956
mais ce n’est qu’en 1971 que le premier spécimen a été observé vivant (Rice, 1998). Sa distribution,
mal connue, est décrite comme s’étendant dans les eaux tropicales, chaudes et profondes des océans
Pacifique, Atlantique et Indien entre 30° N et 30° S (Jefferson et al., 1993). Le pseudorque est quant
à lui une espèce peu étudiée : peu de données sur son abondance, son mode de reproduction
(Jefferson et al., 1993) et ses migrations. Néanmoins, des analyses morphologiques récentes (Baird,
2002) ont été réalisées et sa distribution a pu être décrite dans les eaux tropicales, tempérées et
profondes du monde (Odell et McClune, 1999), ne s’étendant pas au-delà de la latitude 50° de
chaque hémisphère (Carwardine, 1995). Grégaire, il vit parfois en groupe de plusieurs dizaines ou
centaines d’individus (dont on ne connaît pas l’organisation interne) et peuvent parfois s’associer à
d’autres espèces : le grand dauphin et autres petits cétacés (Odell et McClune, 1999).
Parmi les mysticètes, la Polynésie française abrite les spectaculaires baleines à bosse
(Megaptera novaeangliea) durant l’été austral (de juillet à novembre). En effet, même si dans le
passé leur présence semblait assez marginale (Reeves et al., 1999), des études tendent à montrer une
augmentation certaine de leur fréquentation ces dernières années (Gannier, 2004). Elles sont
30
souvent rencontrées par paire, mère-nourrisson, ou par petits groupes de 2 à 4 individus. Communes
aux Australes, dans l’archipel de la Société et aux Tuamotu du centre (rares aux Marquises), on peut
les observer souvent près du récif barrière ou dans les baies (Gannier, 2001). Les phénomènes de
migration et le comportement social de l’espèce n’ont été réellement décrits que dans les années 60
grâce à 2 études distinctes, pionnières en la matière (Chittleborough, 1965 ; Daubin, 1966). Ainsi
chaque année, les mysticètes migrent des zones de reproduction (les eaux tropicales) à celles
d’alimentation (celles de l’Antarctique pour l’hémisphère Sud), soit près de 8 000 à 13 000 km,
aller-retour. Les baleines à bosse reviennent alors dans les eaux polynésiennes (de juillet à
novembre) pour se reproduire. Elles arrivent par vagues successives et par catégories différentes en
fonction de leur statut vis-à-vis de la reproduction (les femelles allaitantes, puis les immatures).
Ainsi l’hivernage des ces cétacés a été décrit à travers toute l’Océanie (Polynésie, Nouvelle-
Calédonie, les îles Tonga, Nouvelle-Zélande et les îles Cook) (Garrigue et al., 2002 ; Hauser, 2000)
permettant de déterminer les conditions optimales à leur hivernage : des eaux chaudes (facilitant
l’économie d’énergie pendant le jeûne et une meilleure adaptation du baleineau), la proximité des
îles (où les prédateurs sont les moins présents) et une distance restreinte entre les groupes (la
structure en archipel permet une meilleure communication entre les mammifères et donc favorise
l’accouplement). Ainsi une étude portant sur la température des eaux (Win et Reichley, 1985) a pu
mettre en évidence qu’une baisse de la température pouvait avoir une influence significative. Etude
confirmée en Polynésie, par l’augmentation de la fréquence des mégaptères dans les eaux plus
chaudes du nord (Société et Tuamotu) dans les années plus froides. De plus, des études récentes ont
montré que les baleines à bosse sont isolées de leurs homologues issus des autres lieux de
reproduction du Pacifique Sud (les îles Cook, Tonga, Samoa, Fidji ou encore Nouvelle-Calédonie)
(Garrigue et al., 2002), ce qui n’est pas pour favoriser la taille de leur population qui est estimée
aujourd’hui a 20 000 individus soit 10% de sa population originaire.
Ainsi, comme le montre ces différentes études, nos connaissances sur certains mammifères
marins restent très limitées et assez récentes en Polynésie. Les premières recherches à
Moorea datent de 1987 pour les dauphins à long bec, de 1992 pour les dauphins à bec étroit et les
baleines à bosse et les recherches sur ces mêmes espèces autours des autres îles seulement depuis 2
à 4 ans. Il est vraiment dommage que pour notre recherche nous n’ayons pas eu accès aux données
arlésiennes du Dr. Michael POOLE…
5-2 Analyses des données grand public
En menant une opération de sensibilisation et de communication au travers d’un
questionnaire sur les cétacés auprès des participants aux programmes du Dolphin Center de Moorea,
31
l’objectif était d’estimer leurs connaissances afin d’adapter au mieux les différents programmes
pédagogiques et ainsi faire passer un message clair portant sur les informations essentielles
concernant les mammifères marins. L’enquête a donc été réalisée auprès d’hommes et de femmes
d’âges (entre 16 et 75 ans), de nationalités (10 différentes) et de professions (8 catégories socio
professionnelles) variés. Il faudra tout de même noter que certaines nationalités (française,
japonaise et américaine) et professions (cadres) sont plus largement représentées. Il est apparu que
plus de 80 % des personnes interrogées désignaient bien les cétacés comme des mammifères et que
globalement le mode de vie des dauphins et les menaces auxquelles ils sont confrontés, sont des
notions assez bien assimilées. Néanmoins, seulement 16 % ont connaissance du fait que la
Polynésie française est un sanctuaire pour les mammifères marins. Cette information mériterait peut
être d’être plus largement répandue au sein même de la Polynésie de façon à la rendre plus
accessible, même aux touristes de passage. Par ailleurs, la mise en place d’un indice de
connaissance, établi en concertation avec le Moorea Dolphin Center (indice restant néanmoins
subjectif), nous a permis d’estimer différents critères. Ainsi, une comparaison des différentes
classes d’âge interrogées a révélée une différence significative entre les générations. Nous pouvons
supposer que la classe des trentenaires, qui a obtenu l’indice de connaissance le plus élevé, dispose
de moyens d’information et de communication plus variés et de la possibilité d’avoir des centres
d’intérêt plus diversifiés de part leur plus grande liberté financière. Concernant le critère des
catégories socio professionnelles, il est apparu de nombreuses différences significatives avec un
indice des connaissances plus élevé pour les cadres ou professions intellectuelles supérieures. En
comparant les catégories par paires, nous constatons une différence significative : entre les cadres et
les employés ou les retraités, ou encore entre les retraités et ceux sans activité professionnelle. Les
cadres peuvent se distinguer des employés et des retraités par leur possibilité de voyager et donc de
rencontrer des personnes spécialisées dans des domaines différents et ainsi avoir accès à des
informations variées. Ces observations semblent cohérentes avec les résultats obtenus concernant la
classe d’âge puisque généralement les cadres le deviennent entre 31 et 40 ans. La catégorie socio
professionnelle essentiellement représentée par des étudiants dans notre enquête, a obtenu un indice
significativement plus important que les retraités peut être de par leur accès à des moyens de
communication plus importants et à des formations universitaires rendant de nombreuses
informations plus accessibles. Le critère de nationalité ne semble pas avoir d’influence sur l’indice
des connaissances.
Par ailleurs, nous avons pû mettre en évidence que même si la première attente des
participants par rapport aux programmes était de pouvoir toucher les dauphins (cité dans 45% des
cas), 26% souhaitaient en apprendre plus sur les cétacés et 15% étaient intéressés par les conditions
de la captivité. Ces résultats semblent donc montrer que même si l’interaction avec les mammifères
32
marins est une composante importante, l’intérêt des individus est aussi motivé par l’attente
d’informations sur le mode de vie des cétacés, leur environnement et les dangers auxquels ils
peuvent être confrontés. De plus, il a pu être montré que globalement, les caractéristiques générales
sur les cétacés étaient des informations assez bien intégrées. En effet, sur la question des
ressemblances du dauphin avec l’homme, plus de 50 % considèrent les dauphins comme des
mammifères (81%), intelligents (50%) et pourvus de poumons (55%). De même, en les interrogant
sur les différences entre les dauphins et les requins, 63% réussissent à les classer les requins dans
les poissons et donc ayant un mode respiratoire différent (47%). Néanmoins, on pourra noter que
certaines idées reçues persistent. En effet, 29% désignent le requin comme un animal agressif et
dangereux alors que le dauphin leur apparaît joueur (10%) et en recherche de contact avec l’homme
(13%). Ainsi, à l’issue de ce questionnaire, nous avons réussi à montrer que l’étendue des
connaissances sur les mammifères marins pouvait être fonction de certains critères, tels que l’âge ou
la profession et que la nationalité ne semblait pas influer significativement sur ces connaissances. Il
a aussi été mis en évidence que de manière générale, les différentes personnes interrogées
semblaient connaître les caractéristiques principales des cétacés, mais que des informations
complémentaires devaient être apportées pour éliminer les idées fausses. De plus, il faut noter une
attente des individus à des informations supplémentaires concernant le mode de vie des cétacés, leur
physiologie, leur environnement. Cette recherche de connaissances supplémentaires semble se
confirmer avec le développement ces dernières années, de l’écotourisme, du whale-watching, de la
mise en place d’actions visant à la protection des cétacés et de la création du sanctuaire.
Concernant la méthodologie propre à notre enquête, il apparaît néanmoins des limites. Afin
de réaliser une étude plus complète, nous aurions pû considérer d’autres critères tels que le niveau
et le type d’étude suivies, le cadre de vie ou les raisons de leur venue à Moorea et au Dolphin
Center. De même, lors du traitement des différentes réponses données, il a été mis en place une
notation du questionnaire qui reste subjective. Ainsi, si une autre enquête devait être menée, il serait
éventuellement préférable d’élaborer cette notation en concertation avec d’autres institutions ou des
scientifiques spécialisés. De plus, avec davantage de temps, il aurait été intéressant de pouvoir
consulter des spécialistes dans l’élaboration des questionnaires. En effet, afin d’optimiser les
traitements des différentes réponses des participants, il aurait été préférable de réaliser une enquête
comportant des questions plus fermées, proposant des réponses à choix multiples.
Ainsi, en réalisant cette enquête, nous avons mis en évidence les attentes des participants
aux programmes du Moorea Dolphin Center et avons obtenu un aperçu de leurs connaissances sur
les mammifères marins en fonction de différents critères. Néanmoins cette enquête apparaît comme
une étude préliminaire qui mériterait peut être d’être poursuivie en utilisant des critères de sélection
différents.
33
6. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
L’objectif principal de cette étude était de synthétiser les recherches de manière à mettre en
évidence l’état des connaissances actuelles sur les mammifères marins en Polynésie française. De
manière générale, les recherches mondiales sur les cétacés montrent que seulement un tiers a fait
l’objet d’études précises révélant de grandes insuffisances au niveau des connaissances
fondamentales sur les mammifères marins (mode de vie, démographie, distribution et habitat). Le
même constat peut être fait en Polynésie française où les études sont assez récentes (premières
recherches à Moorea sur les dauphins à long bec en 1987). Ainsi, les résultats de notre étude
bibliographique ont pû montrer que 16 sur les 82 espèces décrites peuplaient les eaux polynésiennes
(et 8 autres sont soit cosmopolites soit signalées dans les secteurs proches). Sur ces 16 espèces,
certaines sont fréquentes et font l’objet de plusieurs études (dauphin à bec étroit, dauphin à long
bec, grand dauphin et baleines à bosse), alors que d’autres plus rares, nécessiteraient des recherches
complémentaires (Mésoplodon de Blainville, Dauphin d’Electre, Dauphin de Fraser, Pseudorque).
Durant notre étude, il a aussi été élaboré un projet de formation des guides « whale
watching ». En prenant contact avec l’ensemble des prestataires de Moorea, il a pu être recueilli leur
motivation et leurs attentes afin d’optimiser cette formation. Supprimer la phrase faux non
soumis !!!
Le troisième objectif visait à l’élaboration d’une plaquette pédagogique afin d’apporter à un
large public des connaissances générales sur les cétacés et les sensibiliser sur leur protection.
Finalisée par un maquettiste, elle sera ensuite mise en place au sein du Dolphin Center.
Parallèlement, une opération de sensibilisation et de communication, à travers un questionnaire sur
les cétacés, a été menée auprès des participants des programmes du Dolphin Center afin d’estimer
leurs connaissances pour une meilleure formation pédagogique. Les résultats de cette enquête ont
montré que même si leur motivation première était de pouvoir approcher les dauphins, en apprendre
davantage sur les cétacés était aussi une composante importante à leur choix de participer à ces
interactions. Il est aussi apparu que même si leurs connaissances sur les caractéristiques générales
des cétacés pouvaient être assez étendues, des précisions complémentaires semblaient nécessaire
afin de fournir une information claire et précise aux touristes et aux enfants.
Cette étude préliminaire demande à être complétée et ouvre de nombreuses perspectives. En
effet, la Polynésie, qui dispose d’un océan qui reste l’un des moins explorés du globe, présente un
habitat presque intact, abritant une grande diversité d’animaux marins. Certains auteurs présentent
même la Polynésie comme pourvu d’ « oasis marins » qui se créent près des îles. Et si ce
34
phénomène reste encore peu étudié par les scientifiques, il semble être exploité par plusieurs
populations de cétacés qui se regroupent autour des îles plutôt qu’au grand large.
Les futures recherches pourraient s’intensifier au profit d’études précises sur les différentes
espèces qui restent encore mal connues, permettant ainsi de disposer de nouvelles connaissances et
donc de proposer des plans de conservation adaptés. De même, il serait intéressant de réaliser un
autre inventaire des différents cétacés présents en Polynésie afin de déterminer si les espèces
signalées lors des observations de la population locale et celles dites cosmopolites sont
effectivement présentes. De plus, concernant les mesures à prendre vis-à-vis du développement du
whale watching, il serait instructif, pour assurer la protection des mammifères marins, de réaliser
une étude d’impact de cette activité sur ces animaux et leur milieu (risque de collision avec les
navires, influence de cette activité sur la fréquentation des habitats). La formation semble
avantageuse de ce point de vue car, en établissant une base de données précises elle permet de
donner des arguments aux législateurs afin de réguler cette nouvelle activité économique tout en
respectant les animaux marins. Au final des réponses aux nouvelles contraintes posées aux
différentes espèces de mammifères marins et à leur habitat par le développement économique,
pourront être apportées dans l’avenir grâce à de nouvelles recherches scientifiques. En attendant et
pour favoriser une coexistence harmonieuse entre les cétacés et les hommes, nous devrons en
apprécier nous même les éventuelles conséquences.
35
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ANNEXE 1 : Plaquette pédagogique
La vie des cétacés Les cétacés : mammifères ou poissons ? Baleines, dauphins et marsouins appartiennent à l'ordre des cétacés. Ce sont des mammifères ! Tout comme les hommes, les mères allaitent leurs petits, ils respirent de l’air et ont le sang chaud. Si l'on considère l'ensemble du règne animal, les cétacés sont donc de proches "parents" des humains, et ne sont donc pas des poissons ! La plupart des baleines peuvent rester sous l’eau pendant près de 20 minutes et plonger à des profondeurs de 300 à 500 mètres en moyenne. Leur taille va de 1 m pour certains dauphins à 30 m pour la baleine bleue ! Pourtant, l’homme connaît peu de choses sur ces mammifères. L’impact de la pollution sur leur habitat naturel demande une réaction urgente. La popularité grandissante des baleines contribue à sensibiliser les gens aux problèmes qu’elles rencontrent. Il existe près de 85 espèces de cétacés, qu’on divise en 2 groupes :
- Les 14 cétacés à fanons (ou mysticètes), tels que les baleines, sont caractérisés par la présence de 2 évents (narines placées au sommet de la tête), de fanons remplaçant les dents et qui agissent comme des filtres retenant leur nourriture essentiellement composée de plancton et de krill (dans l’Antarctique, les baleines consomment 50 millions de tonnes de krill par an et peuvent engouffrer 5000 litres d’eau en une bouchée!). Les fanons sont constitués de kératine comme nos ongles.
- Les 71 cétacés à dents (ou odontocètes), tels que les dauphins, les orques, les marsouins, les cachalots…, eux n’ont qu’un seul évent, et possèdent des dents pour attraper les petits poissons, les sardines, les maquereaux et les anchois dont ils se nourrissent (ils les avalent sans les mâcher !).
Les mammifères marins possèdent aussi des particularités qui leurs permettent d’être très bien adaptés au milieu marin :
- Une carte d’identité sur la queue : chaque queue est unique ! (Cicatrices, coupures et motifs différents pour tous, comme des empreintes digitales.)
- Un hydrodynamisme très étudié : en plus de leur peau très lisse et de leurs nageoires souples, chaque organe pouvant gêner leur progression dans l’eau est interne (pavillons auditifs, organes génitaux mâles, mamelles). Les dauphins glissent parfaitement dans l’eau, et peuvent atteindre jusqu’à 50 km/h !
- Des accélérations fulgurantes : normalement les grands cétacés nagent plutôt lentement, mais peuvent dépasser 35km/h lorsqu’ils sont effrayés.
- Un système d’écholocation (sonar) : qui leur permet de s’orienter même dans de l’eau plus sombre et de repérer les poissons plus facilement !
BALEINES À FANONS (mysticètes)
Comme l’homme, le dauphin est un mammifère ! :
- Les cétacés mettent au monde des petits qui sont des adultes miniatures. - Les femelles allaitent leurs petits sur des périodes de 6 mois à 2 ans. - Les cétacés ont le sang chaud. - Ils sont obligés de revenir régulièrement en surface pour respirer de l’air grâce à leur évent
et leurs poumons. - Le petit a des poils sur le rostre (lui permettant de trouver les mamelles de sa mère avant que
ses yeux s’ouvrent lentement), poils qui disparaissent après quelques jours.
Différences entre le dauphin et le requin :
Mammifère : dauphin
Poisson : requin un évent des branchies
une nageoire dorsale une seconde nageoire à la base de la queue une queue horizontale une queue verticale
une paire de nageoires pectorales une paire de nageoires pelviennes en plus il nage en faisant périodiquement surface il nage parallèlement à la surface vitesse maximale d’un dauphin : 50 km/h vitesse maximale d’un merlin : 120 km/h
BALEINES À DENTS (Odontocètes)
Les cétacés et les records : - Le plus grand mysticète : la baleine bleue (ou rorqual bleu), peut mesurer plus de 30 mètres (la
plus grande observée : 33,58 m), peser autant que 30 éléphants soit 100-120 tonnes (la plus lourde pesait 190 tonnes soit le poids de 2 500 hommes) et son cœur est de la taille d’une petite voiture. La baleine bleue peut vivre jusqu’à 70 ans et son souffle peut atteindre 5 mètres de haut et s’entendre à plusieurs kilomètres.
- Le plus gros bébé : A la naissance, le petit du rorqual bleu mesure déjà 7m et pèse plus de 3 tonnes. Chaque jour, il grossit de 90 kg ! (Les bébés rorquals boivent chaque jour 100 litres du riche lait maternel).
- Le plus petit mysticète : la baleine pygmée (6 mètres de longueur). - Le champion des distances : la baleine grise migrant chaque année sur des distances de 12 000 à
20 000 km. - Les plus gros mangeurs : la baleine bleue (qui mange jusqu’à 4 tonnes de krill par jour), le
cachalot (dans l’estomac de l’un d’eux, on a retrouvé 28 000 calmars non digérés) et l’orque (on a retrouvé dans l’estomac d’une orque mâle, 13 marsouins et 14 phoques !).
- Le plus rare : la baleine franche boréale (il n’en reste plus qu’environ 350). - Les plus longues nageoires : les immenses nageoires de la baleine à bosse mesurent chacune
environ 5 m de long. - Le plus mordant : le dauphin à long bec est celui qui possède le plus grand nombre de dents
(près de 260).
- Le plus rapide : le rorqual boréal peut aller jusqu’à 50 km/h. L’orque, malgré sa taille imposante, atteint 55 km/h en une vitesse de pointe !
- Le plus grand plongeur : Les cachalots peuvent plonger à 3 200 mètres pendant près de 2 heures !
- Les championnes des sauts : les baleines à bosse qui se propulsent hors de l’eau en atteignant une vitesse de 35 km/h. Le bruit produit par une baleine de 100 tonnes retombant dans l’eau est comparable à un coup de tonnerre, on l’entend à des kilomètres.
- Les plus grands fanons : la baleine franche boréale en possède de plus de 4 mètres. Le petit rorqual peut posséder jusqu’à 360 fanons de chaque côté de la mâchoire supérieure.
Les cétacés en Polynésie : Sur les 85 espèces de cétacés existants dans le monde, 16 sont régulièrement observées dans les eaux polynésiennes.
- Mysticètes : nous retrouvons les baleines franches, les baleines grises, les baleines bleues et les rorquals mais aussi les baleines à bosse dont on peut admirer les bonds spectaculaires et entendre les chants lors de plongées!
- Odontocètes : les plus souvent observés sont:
• Les dauphins à bec étroits (Steno bredanensis) • Les grands dauphins (Tursiops truncatus) • Les dauphins à long bec (Stenella longirostris ou « spinner ») • Les dauphins tachetés pantropicaux (Stenella attenuata) • Les globicéphales tropicaux (Globicephala macrohynchus)
Fiche d’identité de la baleine à bosse ou Mégaptère : Nom scientifique : Megaptera novaeangliea Taille adulte : 16 mètres Poids : 35 à 40 tonnes Reproduction : un petit tous les deux ou trois ans, maturité sexuelle vers 4 à 5 ans Gestation : 12 mois. Le nouveau-né mesure près de 4 mètres et est allaité pendant près d’1 an Alimentation : krill, plancton et petits poissons en bancs Visible en Polynésie : de juin à octobre
Les baleines à bosse sont les plus douées dans l’art des sauts, il arrive même que parfois elles sortent entièrement de l’eau malgré un poids de 40 tonnes !
Des grandes voyageuses: Chaque année, les mysticètes migrent entre les zones de reproduction (les eaux tropicales) à celles d’alimentation (celles de l’Antarctique pour l’hémisphère Sud), soit près de 8 000 à 13 000 km, aller-retour. Celles qui viennent jusqu’aux îles polynésiennes, sont des "baleines à bosse". Elles sont pourvues de nageoires pectorales surdimensionnées à l'origine de l'appellation plus scientifique de "mégaptères" (grandes ailes). Ces baleines reviennent alors dans les eaux Polynésiennes (de juin à octobre), pour se reproduire. Les baleines à bosse de l’hémisphère Nord migrent entre l’Alaska et les îles Hawaii (de novembre à mai) mais comme les saisons sont inversées, les deux populations ne se rencontrent jamais. Dans les eaux tropicales, les femelles mettent bas et les mâles utilisent le chant pour les séduire.
Sanctuaire : l’arrêté du 13 mai 2002 a permis la création d’un sanctuaire pour la protection et la sauvegarde des baleines et des autres mammifères marins. Cet espace protégé couvre à la fois les eaux intérieures, la mer territoriale et toute la Zone Economique Exclusive de la Polynésie Française, soit 5 millions de km² (soit un peu moins de la moitié de la superficie de l’Europe). Cet arrêté pose un certain nombre d’interdictions et réglemente aussi les activités d’approche à des fins scientifiques et les procédures de demande d’autorisation et de suivi des chercheurs. La Polynésie française a ainsi franchi une étape importante vers la protection des mammifères marins dans tout le pacifique Sud, et rejoint ainsi les pays protecteurs et défenseurs des baleines dans le Pacifique comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le royaume des Tonga et les îles Cook et respecte les engagements pris devant la Commission Baleinière Internationale (CBI) contrairement à certaines industries de pêche japonaises, norvégiennes et islandaises qui continuent à décimer les cétacés.
En utilisant leurs chants, les baleines communiquent ainsi à des distances de plus de deux cents kilomètres.
Tursiops truncatus : grand dauphin
Fiche d’identité du grand dauphin ou dauphin à nez de bouteille : Nom scientifique : Tursiops truncatus Taille adulte : environ 2,5 à 4 mètres Poids : de 190 à 275 kg Durée moyenne de vie : 25 à 30 ans Reproduction : un petit tous les deux ou trois ans Gestation : 12 mois et 2 ans d’allaitement Alimentation : poissons, calmars et crustacés Distribution : il est essentiellement côtier et peuple des territoires très divers du globe sauf les eaux froides. Visible en Polynésie : toute l’année Signes particuliers : bec court et trapu, dos sombre, flancs clairs et ventre blanc cassé.
L’anatomie du dauphin :
Quelques particularités remarquables :
- La peau est lisse avec un système de gouttes d’huile (favorisant un hydrodynamisme parfait) évitant ainsi les turbulences dues aux mouvements dans l’eau. De plus, et toujours dans ce souci d’hydrodynamisme, les différents organes sont internes chez les dauphins. - La nageoire dorsale est utilisée pour la stabilisation, les nageoires pectorales pour la direction et pour le freinage, alors que la nageoire caudale (commandée par des muscles très puissants) lui sert pour l’impulsion, avec un mouvement de haut en bas.
L’écholocalisation : L’écholocalisation est un système qui permet aux dauphins d’évoluer facilement dans leur environnement. Ce système de radar va permettre aux dauphins de localiser leurs proies quand ils sont dans l’impossibilité d’utiliser leur vision.
Sonar :
Ce système permet l’utilisation des ondes sonores pour repérer, identifier, et localiser les objets immergés.
La respiration :
Les dauphins comme l’homme utilisent des poumons pour respirer mais, chez eux la respiration n’est pas un acte réflexe mais bien un acte volontaire: ils doivent donc penser à respirer et cela même en phase de repos, sinon ils se noieraient. En moyenne, ils font une respiration toutes les 30 secondes mais peuvent rester 8 minutes en apnée (pour le Tursiops).
La reproduction des dauphins : Chez tous les cétacés, les petits naissent la queue en premier, en pleine eau. Sa mère le conduit aussitôt à la surface de l’eau afin qu’il prenne sa première respiration.
Les femelles n’ont généralement qu’un seul delphineau par portée, qu’elles vont allaiter pendant 2ans ! Ce qui explique que certaines espèces attendent 2 à 3 ans pour avoir un autre delphineau !
Les cétacés menacés
Malgré une large sensibilisation du grand public, certaines espèces de cétacés restent encore en danger !
La pollution chimique (déchets toxiques liés à l’activité humaine et déversés dans l’océan qui détruisent l’environnement et la nourriture des cétacés) : Les déchets industriels et les rejets d’eaux usagées sont une menace qui pèse probablement plus sur l’avenir de certaines espèces de cétacés que la chasse, les filets dérivants ou les captures. Les produits chimiques provoquent des maladies, des échouages suspects et une stérilité alarmante.
Surexploitation des océans : en 1940, la capture de poissons, mollusques et crustacés était de 20 millions de tonnes, elle est de 90 millions aujourd’hui ! Ce qui entraîne une compétition pour la nourriture entre les mammifères marins et les pêcheurs ! Trafic maritime : Il arrive trop souvent que les cétacés rentrent en collision avec de gros bateaux ou se blessent aux hélices des navires… La dégradation des habitats : Les modifications de l’homme sur le milieu naturel tels que l’aménagement des rives ou le développement des côtes, sont sources de pollution et responsables d’une diminution des quantités de petits poissons dont se nourrissent les cétacés. Les nuisances sonores : les sons provenant du trafic des bateaux et de l’activité industrielle peuvent nuire gravement aux cétacés. Ils provoquent des dommages de leur structure auditive qui les empêchent de communiquer entre eux ou d’utiliser l’écholocalisation. Les changements climatiques : en engendrant des montées des eaux et donc des modifications des habitats. Etc….
La chasse à la baleine : Aujourd’hui, du fait de leur histoire passée et des pratiques de pêche actuelles dans le monde, certaines espèces de baleines sont toujours menacées ou au bord de l’extinction. Sans compter que certaines reprises de la chasse à la baleine se sont fait sous couvert de la « recherche scientifique ».
La pêche : La pêche au thon représente une grave menace : Les thons se déplaçant toujours près des dauphins, les pêcheurs capturent les poissons dans leurs filets, mais emprisonnent du même coup les dauphins, qui s’y emmêlent et meurent, noyés…Les immenses filets qui dérivent en haute mer entraînent aussi la mort de milliers, voire de millions de cétacés de différentes espèces.
Pour en savoir plus :
En Polynésie française :
- L’association « te mana o te moana » Email : [email protected]
- Direction de l’Environnement (en Polynésie) : Protection de la nature, du milieu terrestre et marin Email : [email protected]
Dans le monde : - MMPA : Marine Mammal Protection Act - Réseau Océan Mondial - PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement - Réseau Cétacés - GREC : Groupe de Recherche et d’Etude des Cétacés - EAAM : European Association for Aquatic Mammals - AMPA: Alliance of Marine Parks and Aquarium - IMATA : International Marine Animal Training Association - ECS : European Cetacean Society - CIRCE : Conservation, Information et Recherche sur les CEtacés - Megaptera – Océan Indien : Association de sensibilisation et de conservation des
mammifères marins à Mayotte, Madagascar, aux Comores, à Djibouti et à la Réunion
ANNEXE 2 : Formation guides Whale Watching
Lors des journées de formation, il était prévu de rappeler les quelques règles
essentielles à respecter dans le cadre des observations des cétacés :
- La phase de recherche : une fois le bateau présent dans le secteur habituel des cétacés, il est
important de réduire la vitesse à moins de 15 nœuds pour limiter les émissions sonores et les
risques de collision.
- La phase de détection (à l’extérieur de la limite des 300 mètres) : après avoir repéré les
cétacés, l’approche doit se faire selon une trajectoire oblique avec une vitesse inférieure à 5
nœuds et le guide doit pouvoir déterminer l’activité des cétacés et la composition du groupe.
Le bateau ne doit pas se situer à l’avant, ou à l’arrière de la trajectoire des cétacés dans un
angle de 30° de part et d’autre de leur route.
- La phase d’observation approchée (à l’intérieur de la limite des 300 mètres) : l’approche doit
se faire selon une trajectoire devenant progressivement parallèle à la route de l’animal en
évitant tout changement brutal d’allure et de direction (la vitesse étant toujours inférieure à 5
nœuds). Lorsque le bateau atteint la limite de la zone d’exclusion (zone de 50 mètres autour
des animaux), sa vitesse doit être réduite à zéro mais le bateau doit rester manoeuvrable.
- Après la phase d’observation : le bateau doit quitter progressivement le site en adoptant une
route signalant sans ambiguïté son départ.
Schéma représentatif de la trajectoire optimale pour garantir une meilleure observation en respectant la tranquillité des cétacés et leur protection.
L’observation des cétacés à des fins touristiques peut ainsi être génératrice de points
positifs comme négatifs:
Aspects positifs :
- Observatoire permanent : permettant aux scientifiques de disposer de données exploitables
pour réaliser des études comportementales sur des individus en liberté et des analyses sur
l’aspect général des eaux polynésiennes.
- Générateur d’emplois : en valorisant un tourisme durable et respectueux, l’activité
d’observation des cétacés peut être amenée à se développer.
- Pédagogique : en mettant en place les mesures adéquates, un bon encadrement peut
permettre à un large public et même à des groupes scolaires d’accéder à une réelle
pédagogie de terrain et à une éducation environnementale.
- Atout touristique : dans de nombreuses régions du monde, l’observation des cétacés est
devenue un atout touristique relativement important.
Aspects négatifs :
- Opérateurs peu scrupuleux : le développement de cette activité va voir se multiplier les
opérateurs et donc la concurrence pouvant entraîner une surenchère des observations aux
dépens de la tranquillité des mammifères marins.
ANNEXE 3 : Enquête
Questionnaire sur les mammifères marins :
- Les attentes par rapport au programme du Dolphin Center ? - Les dauphins : poissons ou mammifères marins ? : Des mammifères - Combien existe il d’espèces de cétacés dans le monde ? : Plus de 80 espèces de cétacés,
divisées en 2 groupes : cétacés à fanons (mysticètes) et cétacés à dents (odontocètes, dauphins, orques, marsouins, cachalots)
- Les ressemblances avec l’homme ? : viviparité (des petits sont des adultes miniatures) présence de mamelles (les mères allaitent leurs petits), homéothermes (sang chaud), présence de poumons (ils respirent de l’air), pilosité
- Les différences entre les baleines et les dauphins ? : mysticètes (2 évents, des fanons, mangent du krill, leur démesure, carte d’identité sur la queue) odontocètes (1 évent, des dents, mangent des poissons, système d’écholocation)
- Les différences entre les dauphins et les requins ? : évent-branchies ; queue horizontale- queue verticale ; fait périodiquement surface-nage parallèlement à la surface
- Combien il existe d’espèces de dauphins ? : environ 36 dans le monde - L’espèce de dauphin la plus connue ? : le Tursiops truncatus, environ 4 mètres, 275 kg,
durée de vie : 25 à 30 ans, nourriture : poissons, calmars et crustacés, visible toute l’année en Polynésie
- Durée de la gestation : 12 mois en moyenne et 2 ans de lactation - L’alimentation des dauphins ? : poissons, calmars, harengs, sardines, maquereaux
(nourriture dépend du poids, de l’age et de la taille du dauphin : 12 à 15 kg de poissons/ jour)
- Comment les dauphins communiquent ? : système d’écholocation, système semblable à celui des chauves-souris. Il permet au dauphin de manœuvrer entre les membres de son groupe, les prédateurs et les gros obstacles, ainsi que de détecter les poissons, les calmars et même de petites crevettes. Sifflements : communique les émotions : inquiétude face au danger, l’excitation sexuelle et autres états émotifs
- Comment les dauphins respirent ? : par l’évent, peut rester jusqu’à 20 min sous l’eau, 8min pour le tursiops, acte volontaire alors que c’est un acte réflexe pour l’homme
- Comment les dauphins se déplacent ? : 3 types de nageoires : dorsale (stabilisation) en cartilage, pectorales (direction et pour freiner, les seules à être articulées, ont les mêmes os que la main humaine), caudale (propulsion) mouvement de haut en bas
- Vitesse qu’ils peuvent atteindre ? : 40 Km/h grâce à l’aérodynamisme et plonger a 300 mètres
- Longévité des dauphins ? : les dauphins communs vivent environ jusqu'à 25 ans (longévité doublée en captivité), les narvals 25 ans, les dauphins tachetés peuvent vivre jusqu’à près de 50 ans
- Anatomie des dauphins : présence d’un nombril, de parties génitales et de fentes mammaires chez la femelle et d’un organe sexuel mâle rentré à l’intérieur d’une cavité
- Fonction des dents chez les dauphins ? : servent à attraper leur nourriture et non à mâcher, ils ont 200 à 250 dents (les dauphins n’ont pas de dents de lait)
- L’orque : une baleine ou un dauphin : le plus grand dauphin, peuvent mesurer jusqu'à 10 mètres, peuvent parfois s’attaquer aux baleines bleues
- Le plus grand mammifère au monde ? : la baleine bleue jusqu’à près de 30 m et de 100 à près de 200 tonnes
- Combien d’espèces de cétacés sont présentes en Polynésie ? : 20 – 25 approximativement (parmi les mysticètes : surtout les baleines à bosse) (parmi les odontocètes : les dauphins à
bec étroits, les grands dauphins, les dauphins à long bec, les dauphins tachetés pantropicaux, et les globicéphales tropicaux)
- Les baleines à bosse : des grandes voyageuses : 8 000 à 13 000 Km aller-retour (Antarctique-Polynésie : aire de reproduction), 16 mètres, 35 à 40 tonnes, 12 mois de gestation
- Qu’est ce que le krill ? : nourriture de baleine, petits crustacés de 6cm environ - Qu’est ce que les fanons ? : sorte de filtres en corne qui servent d’énorme passoire à la
baleine pour retenir le krill, fanons composés de kératine (comme les ongles) - Existence d’un sanctuaire : 13 mai 2002 : sanctuaire de protection et de sauvegarde des
baleines et des autres mammifères marins sur près de 5 millions de km2 - Quelles sont les menaces qui pèsent sur les cétacés ? : la chasse à la baleine (Islande,
Norvège, Japon), la pollution chimique (déchets toxiques liés à l’activité humaine), la pollution sonore (trafic de bateaux et l’activité industrielle), la pêche (pêche au thon avec les filets), collision avec les bateaux, la dégradation des habitats (modification de l’homme sur le milieu naturel, barrages, aménagement des rives), les variations climatiques (jouent sur la quantité de phytoplancton).
Evaluation des connaissances
Profil du participant (âge, profession, nationalité) Barème
Attente du programme Mammifères ou poissons 2 points Nb de cétacés dans le monde 1 point Ressemblances avec l’homme 1 point Différences baleines – dauphins 1 point Différences dauphins – requins 1 point Nb d’espèces de dauphins 1 point L’espèce de dauphin la plus connue 0,5 point Durée de gestation du dauphin 0,5 point Alimentation du dauphin 1 point Communication des dauphins 1 point Respiration des dauphins 1 point Déplacement des dauphins 1 point Vitesse max des dauphins 0,5 point Longévité des dauphins 0,5 point Fonction des dents chez les dauphins 0,5 point Le plus grand dauphin 1 point Le plus grand mammifère du monde 1 point Nb d’espèces de cétacés en Polynésie 1 point Les baleines à bosse 1 point Le krill 0,5 point Les fanons 0,5 point Existence d’un sanctuaire 0,5 point Menaces sur les cétacés 1 point Total 20 points