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ETUDE NATIONALE
SUR
LES PERCEPTIONS, LES ATTITUDES ET LA
CITOYENNETE DES JEUNES VIS-A-VIS DE
L'ACTION PUBLIQUE AU BENIN
ETUDE NATIONALE
SUR
LES PERCEPTIONS, LES ATTITUDES ET LA
CITOYENNETE DES JEUNES VIS-A-VIS DE
L'ACTION PUBLIQUE AU BENIN
Juin 2014
© FES, Bénin
Les Cocotiers
08 B.P. 0620 Tri Postal
Cotonou - Bénin
Tél.: +229 21 30 28 84/ 67 67 04 65
E-mail: [email protected]
Internet: www.fes-benin.org
Relecture critique
Romuald E. K. ANAGO (Asso i de ‘e he he à l I‘EEP)
‘i ha d HOUESSOU Asso i de ‘e he he à l I‘EEP et Pa te ai e National pour les pays francophones du réseau Afrobaromètre)
Conception de graphiques et analyse
Theresia EHRENFELD, Rufin B. GODJO, Gado NABINE-GBATI,
Anna RÜRUP, Christina UHLIG, Janine UHLMANNSIEK, Nouratou
ZATO
Relecture, critique et correction
Omer SASSE
Imprimerie Ets Rehoboth (+229 67 47 04 47 / 95 95 14 72)
« Tout usage à but commercial des publications, brochures ou
autres imprimés de la Friedrich-Ebert-Stiftung est formellement
i te dit à oi s d u e auto isatio ite d li e p ala le e t par la Friedrich-Ebert-Stiftung ».
SOMMAIRE
NOTE PRELIMINAIRE ................................................................ 1
CHAPITRE I: STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE
L'ECHANTILLON ........................................................................ 2
CHAPITRE II: INTERET PORTE A LA POLITIQUE ......................... 17
CHAPITRE III: EVALUATION DE L'APPAREIL POLITIQUE ............ 53
CHAPITRE IV: CONDITIONS DE VIE .......................................... 72
CHAPITRE V: EGALITE ET DISCRIMINATION ............................. 80
CONCLUSION.......................................................................... 85
1
NOTE PRELIMINAIRE
L « Etude Nationale sur les Perceptions, les Attitudes et la
Citoyenneté des Jeunes vis-à- is de l A tio Pu li ue au B i » a t o a dit e aup s de l I stitut de ‘e he he E pi i ue e
Economie Politique (IREEP) par la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES). Le
but visé étant d alue et de o p e d e les o po te e ts et pratiques des jeu es da s le do ai e pu li . Il s agit e fait d u e étude transversale descriptive et analytique sur le comportement
citoyen des jeunes au Bénin. La FES qui soutient au Bénin depuis
plus de deux décennies la promotion de la démocratie, de la
bonne gouvernance et des droits civiques est actuellement dans
un processus de mise e œu e de ou eau p og a es au
profit de la jeu esse. C est da s e ad e et pou se fai e une idée
suffisamment proche de la réalité sur les perceptions des jeunes
au Bénin que ladite étude a été commanditée.
L o je tif p i ipal fut de collecter auprès des jeunes
Béninoises et Béninois des données sur leurs comportements
politiques. Une telle approche permet de procéder à une analyse
situationnelle des valeurs et préoccupations dans les domaines de
la citoyenneté, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Dans
ce cadre, 1.200 jeunes dont la t a he d âge est comprise entre 15
et 35 ans ont été choisis de façon aléatoire dans tous les
départements du Bénin pour participer à ladite enquête. La
présente analyse se focalise sur les données que la FES considère
comme les plus pertinentes ; elle assume, par conséquent le
contenu de ses interprétations.
Constantin Grund
Représentant Résident
2
CHAPITRE I
STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE
L’ECHANTILLON
La présente étude se focalise sur un échantillon de la population
béninoise, à savoir la population juvénile comprise entre la
t a he d âge de 15 à 35 ans. Au total, 1.200 jeunes Béninoises et
Béninois ont été interrogés et ceci suivant une répartition égale du
point de vue du genre.
O ote da s l e se le u peu plus de jeu es i te og s en
zo es u ai es a e % u e zones rurales (47%). Cette
répartition des jeunes enquêtés sur le territoire national est le
reflet de la représentation des jeunes au plan national dans la
3
période 2012-2013. En effet, selon les projections du recensement
général de la population durant cette période, il y aurait plus de
jeunes en zone u ai e % u e zo e u ale % .
L tude a itio e d t e ep se tati e de la populatio des jeunes sur le plan natio al. L o je tif tait de donner à chaque
jeu e u e ha e gale et o ue d t e hoisi pou l i te ie . C est pou uoi, à toutes les étapes de l ha tillo age, la méthode de sélection aléatoire a été strictement appliquée.
E out e, l e u te a t conduite dans la période du 03 au 15
janvier 2012 en face-à-face et dans la langue de choix du
répondant.
4
Au plan national, l tude a p is e o pte les douze départements du Bénin avec de légères différences fondées sur la
densité de la population. On note à cet effet une participation
l g e e t plus le e da s le Litto al % et l Atla ti ue % par rapport aux autres départements. Pendant que les taux de
pa ti ipatio da s l Ou et le Bo gou so t espe ti e e t de % et %, les d pa te e ts des Colli es, du )ou et de l Ata o a
connaissent un taux de participation de 8% chacun. Les plus
faibles taux de participation sont notés dans les départements du
Couffo et de l Ali o i % , du Plateau % et du Mo o % .
5
Le graphique ci-contre montre que le repli identitaire occupe une
place prépondérante chez les Béninois enquêtés. Parmi ceux qui
o t ie oulu po d e à l e u te, % et % se se te t u i ue e t B i ois et auta t B i ois u issu d u g oupe ethnique. En outre, 13% des personnes enquêtées se sentent plus
B i ois ue d u g oupe eth i ue.
A l oppos , % se se te t plus li s à u g oupe eth i ue u au pays et 6% des personnes écoutées se sentent uniquement
e es d u g oupe eth i ue. Cette te da e pourrait
s e pli ue pa l i flue e e a ua le des outu es su les mentalités.
6
Ce repli identitaire met en exergue « le régionalisme » qui semble
t e u e des ta es de la d o atie telle ue ue aujou d hui. Le fait ue u u i ui e des pe so es e u t es s ide tifie à leu s g oupes eth i ues e pli ue l i po ta e ue les B i ois accordent aux positionnements politiques espérant
éventuellement des retombées consécutives aux postes occupés
pa leu s f es et sœu s. O , le se ti e t d appa te ance à la
nation est important pour le renforcement de la démocratie ; il
pe et la o solidatio d u Etat. Pou so ti des logi ues ethniques ou régionalistes, il est nécessaire que les Béninois se
forgent une identité nationale.
7
Ce graphique nous renseigne sur le niveau scolaire le plus élevé
atteint par les personnes enquêtées. Ce dernier est globalement
fai le. E effet, % po de t a oi pas eçu d e seig e e t formel et 2% seulement avoir reçu une éducation informelle.
Cette dernière catégorie comporte des personnes alphabétisées,
elles a a t sui i l e seig e e t o a i ue et des pe so es fi iai es d u e fo atio diplô a te da s u ad e i fo el,
à t a e s des oles d app e tissage et aut es e t es d alpha tisatio . % des e u tés affirment avoir bénéficié de
l e seig e e t p i ai e. U peu oi s ue la oiti des jeu es e u t s, ota e t %, o t sui i l e seig e e t se o dai e. Co e a t l e seig e e t u i e sitai e, e o e s l e à seulement 10%. Selon ces résultats, environ un cinquième des
8
pe so es e u t es a eçu au u e du atio , ou da s e tai s as t s peu d du atio .
Bie ue pla da s le o te te d u pa s e oie de développement, ces chiffres mettent en relief le grand nombre
d a alpha tes fa e à u e petite lite fi iai e d u enseignement de pointe, reflétant ainsi les défis à relever par le
B i da s l du atio , se teu l pou la fo atio des essou es hu ai es, gage d u d eloppe e t o o i ue
durable du pays.
9
Ce ta leau et e e e gue le o e de jeu es a a t eçu i d du atio fo elle i i fo elle. Au B i , à peu p s u cinquième (23%) de la population juvénile est touché par
l a alpha tis e. Pa i es de ie s, le as des fe es est nettement plus préoccupant. Le nombre de femmes non-
scolarisés est doublement plus élevé (31%) que celui des hommes
(14%). Ces chiffres rév le t, e t e aut e, l i flue e de la culture
qui touche les fonctions, les rôles et les responsabilités dévolues
traditionnellement aux hommes et femmes; ce système privilégie
l du ation et la formation des hommes. Le graphique peut
également expliquer la faible autonomisation professionnelle des
femmes exerçant souvent des activités ne nécessitant pas un
grand niveau intellectuel (petits commerces et reventes).
10
Cette disparité prononcée se révèle dans la comparaison entre les
zones rurales et urbaines. Le taux de non-scolarisation a plus que
doublé en milieu rural (34%) en comparaison avec celui du milieu
u ai % , t oig a t de l e iste e d u foss o sid a le e ati e d du atio e t e les deu zo es. Cela peut s e pli ue entre autres par le fait que les zones rurales sont davantage
caractérisées par les activités agricoles et artisanales, et par le
manque de centres de formatio et d du atio .
11
Ce tableau révèle un niveau de croyance assez élevé au Bénin.
Seulement 3% des enquêtés affirment ne pas avoir de religion. En
outre, ce tableau montre une fragmentation importante entre les
différentes religions, même si la majeure partie de la population
se la e t e des deu g a des eligio s, e l o u e e le h istia is e atholi ue % et l isla % , ui ep se te t
ensemble un taux de 60%. Les religions traditionnelles, continuent
cependant à jouer un rôle important (13%). Les courants
pentecôtistes, adventistes et évangéliques, malgré leur apparition
relativement récente au Bénin, connaissent une ascension
remarquable.
Malgré cette diversité manifeste, le Bénin ne connaît pas de
conflits interreligieux ou e ts, e u il o ie t de p se e . Au
12
œu de ette constellation, le politique a la responsabilité de
veiller à la préservation de cette coexistence pacifique entre les
eligio s et au a a t e laï de l Etat i ois.
13
La religion occupe une place prépondérante dans la vie de la
majeure partie des enquêtés (86%). Ce degré de croyance élevé
sulte d u atta he e t pe a e t des B i ois au ultes ancestraux spécifiques à plusieurs ethnies dans le pays. Il faut
également ote u a e la olo isatio , ui a fa ilit la e o t e entre les religions endogènes et celles dites importées, plusieurs
B i ois, o e pa tout e Af i ue, a o de t plus d i po ta e à la religion. 7% des enquêtés trouvent la religion plutôt
importante et 4% la trouvent peu importante. A contrario,
seule e t % des e u t s esti e t ue la eligio est pas du
tout importante. Il reste cependant à faire en sorte que la forte
croyance des Béninois ne les érige pas en « des attentistes » qui se
réfugie t de i e l œu e di i e au d t i e t d u e gage e t citoyen pour les actions de développement.
14
En ce qui concerne la situation professionnelle des enquêtés, la
majorité (56%) se retrouve dans la catégorie « indépendant ». La
catégorie qui regroupe les « indépendants » est essentiellement
o pos e des t a ailleu s de l o o ie i fo elle, ainsi que les
professions libérales (cabinets, entrepreneurs ou commerce). 25%
affirment être en formation (professionnelle ou académique) et
seulement une partie infime se déclare employé (9%). La catégorie
des p i o de a deu s d e ploi pe so es à la e he he du premier emploi) représente 4%, alors que le nombre de personnes
se déclarant au chômage (les personnes ayant travaillé dans une
période déterminée et qui, entre temps, ont perdu leurs emplois)
s l e à %.
15
Le tau de hô age s l e ait do à %, e ui laisse ait, à première lecture déduire que la proportion de personnes à la
e he he d e ploi au B i est e tuelle e t a gi ale. Cependant, le graphique permet de tirer une conclusion
importante : la première barre témoigne du caractère hautement
informel du marché du travail au Bénin et ainsi de l'incertitude
autour du travail et du revenu. Tandis que la majeure partie de la
population « gagne son pain » à travers de petites activités peu
u es da s l o o ie i fo elle, les pe so es se déclarant sans emploi/ au chômage se trouvent souvent en marge
de la so i t / du a h de t a ail, ta t do u ils e so t i identifiées par les structures publiques pour la mise à disposition
de leur main-d œu e, i fi iai es d allo atio s fi a i es sus epti les d ousse les di e s ho s li s à l i p u iosit .
Les conséquences pour la démocratie sont considérables : le poids
non négligea le de l o o ie i fo elle et pa o s ue e la diffi ult d ide tifi atio des e t ep e eu s ui op e t da s e do ai e. Cette alit p i e le fis d i po ta tes essou es ui auraient pu être affectées au financement du développement.
Quand on sait ue l o o ie i oise est esse tielle e t fiscale, il est alors loisible de comprendre la forte dépendance de
l aide i te atio ale pou assu e les se i es so iau de ase au ito e s. Pa ado ale e t e so t les t a ailleu s de l o o ie
informelle qui dans leur grande majorité restent vulnérables et
o t pas a s au a is es o t i utifs de s u it so iale.
16
E lie a e l a al se p de te, le g aphi ue i-contre confirme
de ou eau l e p ise de l i fo el su l o o ie i oise. Une
grange considérable des enquêtés répond avoir occupé pour la
plupart du temps des fonctions dans le secteur informel, à
l e eptio des age ts du se teu p i % ou des e seig a ts % . Cette situatio et e e e gue l a se e de politi ues
stru tu es et d i estisse e t de l Etat, e s fa ilite l i t g atio p ofessio elle des jeu es et le d eloppe e t du marché de travail dans le secteur formel.
17
CHAPITRE II
INTERET PORTE A LA POLITIQUE
Par rapport à la dimension genre, le graphique met en relief un
intérêt pour les affaires publiques plus manifeste chez les hommes
% ue hez les fe es % . Co pa a t le i eau d i t t des enquêtés en milieu rural et urbain, il en ressort un intérêt
légèrement plus manifeste pour les affaires publiques dans les
milieux ruraux (71%) que les milieux urbains (66%). De manière
glo ale, % des pe so es d la e t s i t esse au affai es publiques et environ 31% affirment ne pas être intéressées. Ce
taux manifestement élevé démontre un fort intérêt de la jeunesse
béninoise aux affaires publiques.
18
Les hommes discutent nettement plus fréquemment des
questions politiques avec leurs amis ou en famille (32%) que les
fe es % , e ui o fi e l a al se du g aphi ue p de t qui note le désintérêt pro o u o t les femmes pour les
affai es pu li ues. N a oi s, d s ue l o asio se p se te, les fe es % , à l i sta des ho es % e pa le t. E e ui concerne la comparaison entre les milieux urbains et ruraux, les
habitudes paraissent similaires. Plus que 60% dans les deux zones
discutent occasionnellement et environ un quart fréquemment
des questions politiques. De manière globale, on peut constater
que seulement 23% des enquêtés discutent de manière fréquente
des questions politiques avec leurs amis ou en famille et que la
grande majorité, environ 62%, en parle seulement
occasionnellement. Pour cette majorité, ce sont alors les sujets ou
occasions significatives qui vont déclencher les débats politiques
19
avec leur entourage. En se référant au graphique précédent, on
peut affi e ue es sultats fo t esso ti l apathie et le désintérêt manifeste des jeunes Béninois pour la politique. Ces
derniers semblent accorder une place mineure aux questions
politiques. Ce constat met en exergue une question centrale :
o e t e pli ue l apathie et le d si t t des jeu es alo s ue ces derniers utilisent le plus les TICs ?
20
La adio a t it e o e le a al d i fo atio le plus utilis (84%), suivi du « bouche-à-oreille » (75%) et de la discussion avec
d aut es pe so es % . Plus de la oiti des e u t s sui e t les informations diffusées par la télévision (58%). A contrario, les
journaux sont consultés par un nombre infime de personnes
(22%). Un groupe bien restreint a accès aux informations à travers
les pa tis politi ues % pa I te et % . L i po ta e de la adio s e pli ue pa so a a t e de dia de p o i ité
facilement accessible par une large frange de la population.
Noto s u à pa t le d phasage da s la ualit des i f ast u tu es entre les zones urbaines et rurales, la plupart des chaînes restent
accessibles dans un rayon convenable. Aussi doit-on noter
l a essi ilit su le pla li guisti ue du fait de la diffusio des émissions en langues locales, adaptées aux besoins et réalités des
différents courants de pensée.
21
Le graphique montre également la forte popularité et la large
e pa sio d i fo atio s peu fiables, globalement basées sur des
rumeurs. Ces sources susceptibles de drainer de fausses
i fo atio s peu e t se i à des fi s d i flue e, de manipulation, voire de propagande politique et ne permettent pas
aux populations de se forger une opinion objective propre et
iti ue. L i flue e des jou alistes et aut es a teu s des ilieu politi ues su l opi io pu li ue, de e ue l i flue e de l a ge t su le t aite e t de l i fo atio este t des p o upatio s ajeu es. Le tau le d a alphabétisme et la
pauvreté persistante peuve t e pli ue l a s diffi ile à des
médias tels que la télévision, les journaux ou Internet.
Par contre, les partis politiques qui devraient dans une démocratie
joue u ôle i po ta t da s l du atio et la fo ation des
citoyens, semblent avoir du mal à assumer leur mission. Ils ne
semblent pas être perçus comme des institutions crédibles et
este t glig s da s la u te d i fo atio s des populatio s. Dans le questionnaire se trouvait également la réponse « par le
biais des élus locaux », ais ette optio a pas t o h e pa les personnes enquêtées, montrant ainsi que les élus locaux ne
transmettent pas les informations politiques aux niveaux locaux.
22
‘espe ti e e t % et % des jeu es po de t a oi ja ais utilisé un ordinateur ou accédé à Internet. En ce qui concerne
l a s à I te et, il a epe da t u e a ia te e t e les ho es % et les fe es % . Ce i t oig e d u e dispa it
importante quant à la dimension genre. Une disparité similaire
s e p i e e t e pe so es ha ita t u e zo e u ale % et celles habitant une ville (74%). Cependant, le téléphone portable
connaît une expansion de grande envergure (69%) au sein des
jeunes enquêtés qui affirment en faire usage au quotidien. Cette
évolution est principalement due aux récents et importants
i estisse e ts d op ateu s p i s da s le se teu de la t l pho ie o ile et à l a essi ilit de t l pho es po ta les à bas coût importés principalement de la Chine. De plus, les lignes
téléphoniques fixes restent difficilement accessibles et coûteuses.
Ce fai le tau d utilisatio des Te h ologies de l'I fo atio et de
23
la Communication (TIC) est susceptible de freiner la circulation de
l i formation, et par conséquent de constituer un obstacle sérieux
au p o essus de d eloppe e t. Il a sa s di e u au B i , les politi ues de o ilisatio so iale ou d du atio i i ue e peuvent pas se fonder sur les TICs. Si le secteur de la téléphonie
mo ile a o u u e fo te oissa e au B i , l utilisatio des o di ateu s et l a s à Internet, par contre restent
embryonnaires et constituent un vaste chantier en matière
d i f ast u tu es.
24
Le présent tableau regroupe diverses questions concernant la vie
politique et le fonctionnement des institutions politiques. Les deux
p e i es uestio s s i t esse t à l adh sio des pe so es enquêtées aux fondements de la démocratie libérale. Ainsi, la
plupart des personnes (respectivement 70% des femmes et 82%
des ho es pa tage t l a is ue la o p titio e t e au oi s deux partis politiques soit nécessaire dans un système
démocratique.
E e ui o e e la deu i e uestio , l app o atio pour la compétition politique et le multipartisme diminue
considérablement ; 54% des femmes et 60% des hommes
esti e t ue l e iste e de plusieu s pa tis politi ues leu permettrait un meilleur choix de leurs gouvernants. Nous pouvons
e d dui e u à l oppos du ultipa tis e i t g al, le ipa tis e fi ie d u la ge soutie au sei des pe so es e u t es. La
25
forte fragmentation du paysage politique caractérisée par un
nombre élevé de partis et de regroupements politiques, ainsi que
l i sta ilit de es de ie s e fo e t le se ti e t de fia e vis-à-vis du multipartisme. Les personnes enquêtés se retrouvent
davantage dans une logique de deux blocs, dont un représentant
le gou e e e t et l aut e l oppositio . Ces opinions précédemment exprimées ont un lien avec la
pe eptio u o t les e u t s des pa tis politi ues. Aussi ie les hommes que les femmes estiment à environ 60% que les partis
politi ues s i s i e t p i ipale e t da s des logi ues et
approches régionalistes, défendant les intérêts et préoccupations
d u e gio sp ifi ue. Au lieu de ou i u e la ge pa tie du te itoi e atio al et o t i ue à la oh sio atio ale, l a age des partis dans les régions et au sein des ethnies ne fait
u a e tue les di isio s et ispatio s e ista tes et peut, à terme, gravement nuire au développement économique, politique
et social du pays.
E i o % des ho es et fe es pa tage t l a is ue les pa tis politi ues de l oppositio de aie t œu e e se le avec le gouvernement pour le développement du pays. Cette
o eptio e o espo d pas au p i ipes d u s st e d o ati ue, ui o f e à l oppositio u ôle plus ua . Pour 62% des hommes et femmes, les partis politiques agissent
dans leur propre intérêt ou celui de leurs familles, ce qui signifie
ue la ajo it des pe so es e u t es a o de t i crédibilité, ni confiance aux partis politiques. En ce qui concerne le
recours à la violence dans la politique béninoise, une très grande
majorité des personnes enquêtées, notamment 86% des femmes
et % des ho es esti e t u il est pas justifi . Bie ue le pacifisme ne soit pas une mauvaise chose en soi et que les jeunes
26
B i ois se le t p i il gie d aut es oies telles ue les élections
ou le recours aux institutions pour résoudre leurs problèmes, il
e este pas oi s u u e t op fo te apathie et le efus catégorique de recours à la violence pourraient conduire à une
forme de résignation.
27
La ajeu e pa tie des populatio s e u t es % s est o t e plutôt favorable à la participation aux élections, quand bien même
moins de la moitié des enquêtés (36% seulement) est informée
des programmes des partis politiques pour lesquels ils projettent
voter. En règle générale, la participation aux élections est plus
fo te ue l i t t a o d à l e gage e t politi ue, et o peut constater un fort engouement pour les processus électoraux. En
ce qui concerne la connaissance des programmes, le graphique
nous montre un écart relativement perceptible entre le taux des
hommes informés sur le programme des partis politiques (41%) et
celui des femmes (30%) qui sont vraisemblablement moins
i fo es su ledit p og a e. Le g aphi ue et d ailleu s e exergue le faible pourcentage des personnes non favorables aux
élections (5%) et seulement 1% pour les personnes enquêtées et
qui ne se sont pas prononcées sur la question. Bien que la majeure
28
partie des Béninois soit apparemment disponible à aller voter, il
faut noter que la mauvaise organisation enregistrée lors des
élections force certains citoyens à la retenue. Soulignons que 9%
des pe so es e u t es o t pas d oit au ote.
29
Il se d gage d e l e du p se t g aphi ue u e fo te personnalisation du vote ; 42% des personnes enquêtés
répondent être motivées par le candidat. Le culte de la
personnalité est célébré dans presque tous les partis politiques où
le candidat est souvent considéré comme un leader absolu. Ainsi,
au lieu d u e uipe ou d u pa ti politi ue seule e t % des enquêtés se laissent motiver par ce dernier), on vote pour un
i di idu. Il e s agit do plus des ualit s ou des o p te es d u a didat, de so p ojet de so i t % ais l ide tifi atio a e l i di idu su la ase de so ha is e, ses apa it s financières, sa provenance ethnique et/ou religieuse, son
appartenance familiale et autre. Cette situation est confortée par
le fait que les partis politiques ne tiennent pas des discours
univoques et, partant, intelligibles. Dans une large mesure, les
partis politiques fonctionnent toujours sur des bases ethniques.
30
Ceci motive la tendance des citoyens à aller voter pour un
candidat particulier avec qui ils o t plus d affi it . Da s ette perspective, les problèmes majeurs que rencontre le pays sont
sensés être résolus par des personnes qui « ont le destin du pays
entre leurs mains », et non pas par un groupe organisé qui
propose au peuple un programme politique clair.
31
Le graphique nous renseigne sur la source de motivation dans le
choix ou dans la décision de vote. On note une forte tendance liée
à d e tuels a a tages espoi s d as e sio so iale, a s au postes administratifs, bon positionnement aux postes électifs,
nominations ou obtention des marchés publics, etc.) qui
détermine la décision de vote pour 38% des enquêtés. Dans ce
cadre, 30% disent voter en fonction de la distribution de cadeaux
du pa ti ou de l a ge t. Bien que ce phénomène soit nuisible à la
d o atie, a il fait le lit à la o uptio , il e de eu e pas moins que 32% des enquêtés se laissent plutôt convaincre par le
p og a e pa ti ulie d u pa ti. Ce ui o t e ala e e pa tie la première tendance et qui est donc salutaire. En outre, une
affinité basée sur la provenance ethnique détermine la décision de
vote chez certains Béninois interrogés. Le précédent graphique en
est une illustration. Ainsi, 29% des personnes interrogées
32
conditionnent leur intention de vote à l ide tit eth i ue des pa tis politi ues, et % à la e p o e a e eth i ue u u leader particulier. Le graphique nous renseigne aussi sur 21% des
enquêtés dont les intentions de vote se dessinent à travers leur
satisfaction vis-à-vis des actions du parti politique. Parmi les
enquêtés, dont les intentions de vote sont influencées par des
tiers, on note que 11% font le même vote que leurs amis ou leur
famille, et 10% considèrent leur intention de vote comme la
o sig e d u leade t aditio el. Mais % des enquêtés
o fi e t u ils ote t sous les o t ai tes de la peu et de l i ti idatio .
33
Le graphique confirme une propension globale de la population à
la non-violence et à la recherche du consensus à travers les
discussions. 87% des personnes enquêtés disent ne jamais utiliser
la force ou la violence pour une cause politique et 57% ne jamais
participer à une manifestation ou une marche de protestation. En
o s ue e, si le pa ifis e du B i ois peut t e pe çu d u e manière positive, il y a aussi un côté inquiétant qui conforte les
populations dans le refus de revendiquer leur droit politique
légitime, car parfois, des mesures radicales sont utiles pour en
arriver à des changements qualitatifs. Ainsi, cette tendance
pourrait favoriser les hommes politiques qui dans une certaine
esu e se et ou e t d e l e o fo t s da s leu te da e à agir sa s la oi d e ai te d u e a tio pu li ue ou e d u e olutio . Le da ge est u il peut se e u e apathie politique au sein de la population. On note aussi une action
34
ito e e ui s e p i e à t a e s u i is e fis al ie a da s les consciences des jeunes (68% répondent ne pas éviter de payer
une taxe/redevance au gouvernement). 56% des enquêtés
seraient prêts à travailler pour un candidat ou un parti politique si
l o asio se p se te. Il e a de e pou la pa ti ipatio des citoyens aux campagnes électorales (44%). Les enquêtés se sont
plutôt prononcés à cet effet en mettant un accent aussi bien sur
leu dispo i ilit ue su l i stitutio , le pa ti, la pe so e ou le leader du parti. On note aussi dans le graphique un léger
désintérêt pour la gouvernance locale.
35
Interrogées sur leur adhésion aux associations, une grande
ajo it des pe so es e u t es % po d pa ti ipe , d u e manière ou une autre (comme simple adhérents, membres actifs
ou di igea ts , à l a i atio d asso iatio s de atu e eligieuse qui connaissent, par ailleurs, une affluence considérable comparée
aux autres associations citées, tels que celles des jeunes (26%), de
loisirs/sport (17%) ou des femmes (14%). A contrario,
respectivement 14%, 11% et 5% des personnes interrogées se
retrouvent à t a e s les asso iatio s fo alis es su l a tio publique, telles que les partis politiques, les associations de
développement communautaire ou les syndicats. De manière
g ale, le i eau d e gage e t est plus le hez les ho es que chez les femmes. Néanmoins, cette disparité est moins visible
au sein des groupes religieux où les femmes prennent légèrement
le dessus. Cette propension manifeste vers les associations à
36
caractère religieux peut être mise en parallèle avec le
désengagement et le désintérêt pour les associations de nature
politique, économique ou social. Cette propension pourrait laisser
sous-tendre une certaine apathie politique des personnes
e u t es ui s e gage t ou e se fugie t da s la eligio . Ce qui justifie, entre autres, l e ge e de pe so alit s de plus en plus charismatiques dans les sphères religieuses.
37
Interrogées sur leur engagement dans les syndicats, 5% des
personnes enquêtées se déclarent militantes actives, avec une
majorité de militants masculins (8%) contre 2% de femmes. Le
taux de syndicalisation, notamment parmi les femmes, est très
as, ie u il e iste u e olo t o sid a le de s e gage da s le syndicalisme. Au total, 37% des enquêtées, c'est-à-dire plus
u u tie s se d la e t disponibles pour un engagement syndical,
toujou s a e plus d ho es % ue de fe es % . Ces chiffres reflètent donc un manque de confiance et de crédibilité
des structures syndicales existantes, dans lesquels seulement un
nombre infime des personnes en u t es s e gage a ti e e t. Au delà de ce faible taux de syndicalisation, il faudra également
intégrer le phénomène de la fragmentation, car les 5% des
pe so es dispo i les pou s e gage se et ou e t da s sept confédérations syndicales. Les faibles taux de syndicalisation et de
38
représentativité ne permettent pas aux syndicats de se
positionner comme interlocuteurs crédibles et puissants en face
de l Etat pou i pa te des go iatio s et a lio e les conditions de travail des travailleurs. Par ailleurs la fragmentation
met en exergue les querelles de leadership des dirigeants
syndicaux qui fragilisent le mouvement syndical au Bénin. Les
syndicats ne proposent pas de solutions alternatives aux
p o l es des jeu es et des t a ailleu s de l o o ie i formelle.
Dans ces conditions il est aisé de comprendre que le taux de
s di alisatio soit as et ue les t a ailleu s e s ide tifie t pas tous à t a e s l a tio des s di ats. A ôt des ilita ts a tifs et les non- ilita ts dispos s à s e gage , % des personnes
enquêtées déclarent ne pas être intéressées par un engagement
syndical. Et pour cause, ces derniers répondent à forte majorité
(62%) ne pas y accorder un intérêt, alors que seulement 9% citent
la corruption ou encore 7% le manque de confiance comme la
base de leur désaffection.
39
Les fonctions essentielles des syndicats sont bien connues des
personnes enquêtées. La majorité (64%) identifie la défense des
intérêts de la corporation comme fonction principale des
syndicats, suivis par 19% qui leur accordent le rôle de canal officiel
d e p essio des aspi atio s des t a ailleu s et de dialogue a e les employeurs. Ainsi, la notion de syndicat est bien comprise. De
plus, t s peu de pe so es pa tage t l id e selo la uelle les syndicats correspondent aux associations à buts lucratifs. Elles
sont encore moins nombreuses (seulement 2%) à voir à travers les
syndicats des institutions étatiques sensées régler les problèmes
du pays.
40
Pour les personnes enquêtés, étant membres des syndicats (5%),
le problème majeur qui se pose est la difficulté de promotion des
jeunes (62% des membres syndicaux), rendant ainsi difficile leur
as e sio et p o l ati ue l alte a e da s les i sta es dirigea tes. L a se e de olo t politi ue pou le renouvellement des élites provoque un conservatisme au sommet
des syndicats et impose à la jeune génération un mutisme
inquiétant. Dans la palette de difficultés énumérées par les
personnes enquêtées on note aussi le a ue d o ie tatio politique claire (36%) des organisations syndicales qui ne
dispose t i d u e feuille de oute, i d u ad e ad uat pou a t régir leur fonctionnement permettant de les distinguer des autres
s di ats. E o s ue e, il s tabli un style de gestion du
sommet vers la base caractérisé par la prédominance et la
ai ise de l i sta e di igea te su toutes les a ti it s, et u
41
leade ship e t e e t fo t ui g e le s di at d u e a i e autocratique telle une entreprise privée (30%). En outre, on note
l a se e de o i tio au niveau des instances dirigeantes des
syndicats, ont souligné 30% des enquêtés: les leaders sont souvent
diffi ile e t ide tifia les, e ati e d e p essio d u e idéologie. En effet du point de vue idéologique à part une seule
confédération syndicale inféodée à un parti politique, rien ne
différentie les six autres. Ce qui accentue davantage la confusion
sur les orientations idéologiques des syndicats.
42
Le tiers des personnes enquêtées pense que les problèmes
principaux rencontrés sont les conflits de génération (30%). Les
s di ats a ue t d u pla de p o otio de la jeu esse, d u plan de formation et de suivi adéquat destinés aux jeunes
syndicalistes da s l o je tif de les p pa e au postes de d isio et pour constituer une réserve qui pourrait prendre le relais. Ceci
est la cause directe du conservatisme illustré par le graphique
p de t. Le g aphi ue fait pa o t e tat de % ui o t pas d idée par rapport aux problèmes internes des jeunes militants au
sein des syndicats. On note de plus que les enquêtés estiment que
les jeu es s di alistes fo t l o jet d u e i st u e talisatio plus
ou oi s o sid a le % , est-à-di e u ils so t utilisés à des
fins de mobilisation (manifestations, marches, protestations, etc.)
mais sont cependant moins impliqués dans la prise de décisions
stratégiques.
43
I te og pa appo t à l i pli atio des jeu es ilita ts au sei des syndicats, la grande majorité (80%) estime que ces derniers
sont principalement impliqués dans des manifestations, telles que
des a hes ou des a tio s de p otestatio , sui i pa l a ti is e (62%). En ce qui concerne les responsabilités de nature
stratégique ou interne, telles que la gestion quotidienne du
syndicat (45%), les prises de décisions (37%) ou la mobilisation de
ressources financières (33%), les personnes enquêtés ne pensent
pas que les jeunes militants sont véritablement impliqués. Cette
perception a été illustrée dans le g aphi ue p de t où l o ote u o flit de g atio lo ua t l a essio des jeu es au
instances de décision et leur forte implication pour la mobilisation,
l a ti is e, ai si ue les tâ hes ad i ist ati es d i po ta e mineure.
44
Le p se t g aphi ue po te su l id e u o t les jeu es su les partis politiques. 17% des enquêtés reconnaissent militer dans un
pa ti politi ue. O ote u tau d e gage e t de % pou les hommes et de 9% pour les femmes. Une certaine disparité se
dégage lo s u o alue le tau d e gage e t e t e les zo es urbaines et celles rurales. On note une légère avancée de
l e gage e t da s les zo es u ales ui est de % pa appo t à l e gage e t da s les illes % . Cette pe eptio des jeu es est semblable à celle qui concerne les organisations syndicales.
E i o la oiti des e u t s % , ie ue ta t pas ilita t d la e t e dispo i le pou s e gage da s u pa ti
politique. On note cette fois-ci un équilibre total entre les hommes
et femmes volontaires pour un tel engagement. Parmi ceux qui ne
so t i ilita ts, i olo tai es pou s e gage da s u pa ti politi ue % , l e u te s est i t ess à leu s oti atio s. La
45
moitié de ces derniers (49%) estime ne pas être intéressée, 14%
sont repoussé par un « milieu malsain », 11% manquent de
confiance et enfin 9% citent la corruption comme raison principale
de leur désengagement.
46
Le graphique ci- o t e fait tat d u e o p he sio o e te du rôle des partis politiques par les jeunes enquêtés. Environ 76%
considèrent les partis politiques comme des groupes érigés en vue
du règlement des problèmes du pays. Cette compréhension
o e te de la fo tio du pa ti politi ue s e pli ue pa le fait ue les personnes enquêtées considèrent les partis politiques comme
des cadres appropriés de discussion des affaires publiques. En tant
que tel, 9% pensent que la formulation des alternatives politiques
fait également partie des partis. Par contre, seulement 3%
esti e t ue les pa tis o t l o je tif de conquérir et gérer le
pou oi . Cela peut s e pli ue pa la fo te pe so alisatio de la sphère politique, dans laquelle la compétition politique ne se fait
pas entre partis mais entre personnalités politiques.
47
Les partis ou alliances politiques les plus connus sont sans doute
ceux qui ont présenté des candidats à la présidentielle de 2011, à
savoir Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE, 90%) à travers
so a didat lu ui est l a tuel P side t de la ‘ pu li ue, le Do teu Tho as Bo i Ya i, l Union fait la Nation (UN, 77%) à
t a e s so a didat u i ue, Maît e Ad ie Hou g dji, l Allia e pour un Bénin qui Triomphe (Alliance ABT 2011, 76%) à travers
Mo sieu A doula e Bio T ha . O ote u e gle g ale, les partis sont plus connus des hommes que par des femmes,
notamment en ce qui concerne les partis politiques les moins en
vue. Il se dégage également au niveau des partis les plus
populaires une bipolarisation importante a a t is e d u e pa t pa l oppositio et de l aut e pa la ou a e. Cette forte
popula it de e tai s pa tis politi ues peut aussi s e pli ue pa la propension des citoyens à une forte personnalisation des partis.
48
Conséquence, le leader charismatique du parti est plus connu que
le parti lui-même. Il se pose alors un problème de connaissance
e de l esse e d u pa ti politi ue. Cette a se e de la t , pourrait, à la longue porter un coup sérieux à la démocratie : quels
sont les idéaux défendus par un parti ? Les grands
rassemblements ou groupes politiques ne fonctionnent pas
o e de ita les pa tis pa e u ils olue t o e u o glo at d a teu s d o die es di e ses ui e d fe de t
pas des idéaux clairement identifiables.
49
Les difficultés rencontrées par les militants des partis politiques
% so t ide ti ues à eu des ilita ts d o ga isatio s syndicales (cf. diaporama 27 supra), à savoir en premier lieu les
diffi ult s de p o otio des jeu es % , sui i de l a se e d u e orientation politique claire avec des idéologies bien précises
(47%). Ces résultats témoignent du dysfonctionnement des partis
politiques aussi bien en ce qui concerne leur structuration interne
que leur transparence. Les jeunes ont rarement accès aux postes
de responsabilité, ce qui freine le renouvellement de la classe
politi ue. E out e, le a ue d o ie tatio lai e se fo de su le fait que les leaders des partis politiques ne défendent pas des
idéologies précises et clairement articulées. Les enquêtés évoluent
dans un environnement flasque car les personnalités politiques et
membres des partis sont susceptibles de changer de partis ou de
regroupement politique uniquement sur la base de leurs intérêts
50
personnels. La troisième difficulté est relative à la gestion
unilatérale du parti par son chef (39%), ce qui fait référence à une
concentration du pouvoir au sommet du parti et même parfois, au
i eau d u e seule pe so e.
51
E lie a e l a al se p de te, la plus g a de partie des
enquêtés estime que les jeunes militants des partis sont
principalement confrontés aux défis de conflits de génération
(29%), suivi par leur instrumentalisation (19%). 12% des enquêtés
répondent ne pas avoir une idée sur les difficultés auxquels les
jeunes militants sont confrontés.
52
La grande majorité des enquêtés (83%) associe la nature
d i pli atio au sei des pa tis politi ues à des activités de
a ifestatio , sui i pa l a ti is e % . Da s e ad e, le graphique reflète une certaine similarité avec l i pli atio au sein
des syndicats (diaporama 29). Encore une fois, les enquêtés
estiment que les jeunes ne prennent pas de responsabilités
majeures du fait leur exclusion des centres de décisions. Près de
37% pensent que les jeunes militants des partis politiques sont
impliqués dans la mobilisation ou dans la conception ou la collecte
de do es pou l la o ation des programmes de sociétés des
candidats. En plus des options proposées par le questionnaire, les
e u t s a aie t le hoi d i di ue d aut es po ses po ta t su le militantisme des jeunes au sein des partis politiques ; ainsi, 3%
esti e t ue les jeu es ilita ts s e gage t gale e t du a t les périodes électorales.
53
CHAPITRE III
EVALUATION DE L’APPAREIL POLITIQUE
Ce graphique nous renseigne sur la hiérarchisation des problèmes
perçus comme les plus importants par les enquêtés. Ces derniers
devraient citer les trois problèmes qui leurs semblent le plus
i po ta ts. Selo % d e t e eu , les p o l es du pa s se situent principalement au niveau des infrastructures routières, du
hô age % et de l le t i it % . Pa o t e, les d fis e ati e d du atio % , de gestio o o i ue % et de
corruption (9%) ne sont pas considérés, selon eux comme des
problèmes clés, alors que ces aspects économiques, politiques et
sociaux constituent souvent la racine des problèmes. Dans la
perception des enquêtés, ce sont les problèmes « visibles et
palpables » au quotidien, les « symptômes » d u s st e
54
déficitaire, tels que le mauvais état des voies ou les délestages, qui
prédominent. A contrario, les causes de ces mêmes problèmes,
tels que la mauvaise gestion économique et la corruption,
se le t t e glig s. Le fai le i eau d du atio pou ait éventuellement contribuer à cette lecture. Interrogé sur la
o fia e u ils o t u au out de i a s le p o l e u ils o t évoqué sera résolu par le gouvernement, la majorité (66%) des
e u t s est pas opti iste et esti e ue e e se ait pas probable. Seulement 31% des enquêtés pa tage t l a is ue le gouvernement serait capable de résoudre les problèmes, ce qui
ous i di ue ue les pe so es pa ti ipa t à l e u te e fo t pas o fia e au gou e e e t e ta t u i stitutio apa le de
résoudre les problèmes du pays. Il en ressort une attitude
globalement pessimiste.
55
I te og su l utilit des i stitutio s politi ues, les e u t s o t fa o a le e t po du à hauteu de % su l utilit du gou e e e t et de l a e, sui i pa la poli e % . Les institutions politiques auxquels les enquêtés accordent le moins
d utilit so t les pa tis de l oppositio % , les s di ats % et les partis de la mouvance présidentielle (68%), suivi par les agents
des douanes et ceux des impôts. Dans ce cadre, il est important de
relever le fait ue les e u t s t ou e t l a e plus utile ue le parlement et les tribunaux (79%), ce qui soulève des
questionnements légitimes dans un système qui se veut
démocratique. Le parlement en tant que pouvoir législatif et de
représentation populaire, ainsi que les tribunaux comme
émanation du pouvoir judiciaire, ne sont pas perçus comme des
institutions fiables, crédibles et indépendantes. Ce manque de
confiance envers des institutions cardinales dans une démocratie
56
trouve un écho similaire notamment au niveau des syndicats et
des partis politiques respectivement moins perçus comme organes
de défense des droits des travailleurs, et organes de canalisation
des courants politiques. Les partis de la mouvance présidentielle
paraissent, dans la perception des enquêtés, plus utiles que les
pa tis d oppositio . Ce i el e d u a ue de o fia e et d u e fia e o sid a le is-à-vis des institutions politiques
au Bénin.
57
De la lecture de ce graphique, il ressort la grande confiance
u e p i e la ajo it des e u t s is-à-vis de certains corps
tels ue, les e seig a ts %, les dias % et l a e % . L a e fi ie d u e solide o fia e aup s des jeu es Béninois, mieux que la société civile (67%), les autorités
traditionnelles (66%), les tribunaux (64%) ou encore la Cour
suprême et la Cour constitutionnelle (les deux à 61%).Le fait que
l a e ie e e t oisi e positio da s la a ifestatio de la confiance des jeu es, ie ue pou a t positi e e t s e pli ue pa le a a t e pu li ai de l a e, pou ait aussi fai e pe se à un échec des institutions sensées rassurer les Béninois en
premier lieu dans un contexte de démocratie. Seulement 60% des
enquêtés affirment faire confiance au parlement, et 56% aux
députés de leur circonscription. Les institutions ou corps sociaux
vis-à-vis desquels les jeunes expriment le moins de confiance sont
58
les agents des impôts et des douanes, ainsi que les partis
politiques, mouvance et opposition compris. Ces chiffres
t oig e t d u a ue de o fia e d a o d is-à- is de l Etat central et ensuite vis-à-vis des partis politiques. Cela est
gale e t la a ifestatio d u e d sillusio g a e pa appo t à la démocratie en général et au système politique démocratique en
ou s d e p i e tatio e pa ti ulie .
59
Selon les enquêtés, les médias sont en tête de peloton des
institutions crédibles. 54% des enquêtés leur font confiance, alors
que pour les organisations de la so i t i ile, e tau s l e à la moitié des enquêtés et pour les syndicats à 42%.
60
Il ressort de la lecture du graphique que dans la perception des
enquêtés, ce sont les agents des douanes qui sont les plus
corrompus (69%). Suivent dans le classement des institutions les
plus corrompues la police (51%) et le gouvernement (50%). Au
contraire, les organisations de la société civile (26%), les médias
% et l a e % se le t fi ie d u e elati e crédibilité aux yeux des enquêtés. Ces derniers chiffres confirment
les résultats consignés dans les graphiques précédents, tels que la
o e putatio do t fi ie t l a e et les dias aup s des enquêtés ainsi que le manque de confiance vis-à-vis des
institutions publiques comme les tribunaux, les partis politiques, le
parlement ou les députés.
61
Au o e des i stitutio s, l a e et l ad i ist atio g ale jouisse t d u e o e putatio . % des e u t s s esti e t satisfaits du t a ail de l a e, et % des prestations de
l ad i istration générale. Selon les enquêtés, les institutions qui
ne font pas preuve de conscience professionnelle sont les agents
des i pôts % e so t pas satisfaits et des doua es % , ainsi que les partis politiques, tous bords confondus opposition
(56%) et mouvance présidentielle (65%). Comme dans le
g aphi ue p de t, la ou a e p side tielle fi ie d u e confiance plus grande des jeunes enquêtés en comparaison avec
l oppositio . E out e, les pe fo a es des o seils o u au , des députés au sein des circonscriptions et les syndicats ne
semblent visiblement pas combler les attentes des populations.
62
En ce qui concerne le travail du gouvernement, la majorité des
enquêtés apprécie en premier lieu la politique gouvernementale
en matière d du atio % la jugent satisfaisante). Cette
po se ie t o fo te les statisti ues d u p de t g aphi ue (diaporama 38) par rapport aux problèmes perçus comme les plus
i po ta ts. Le do ai e de l du atio a t it u e e ème
position, démontrant une certaine satisfaction des enquêtés sur
les innovations entamées dans le domaine scolaire. Au nombre
des domaines les plus appréciés, figurent également les services
de santé de base (67%), les télécommunications et Internet (66%),
ainsi que la politique de réduction de la criminalité (60%). Par
o t e, la politi ue o o i ue este l o jet de p o upatio s majeures des enquêtés, car selon ces derniers, le gouvernement
a i e pas à a lio e les o ditio s de ie des pau es, à atti e des investissements, à éradiquer la corruption au sein du
63
gou e e e t tous à % , de e u à p o ou oi la atio d e plois pou les jeu es % . Noto s ue la politi ue de sta ilisatio des p i fait l o jet d u e p o upatio pa ti uli e (22%).
64
Interrogés sur l'appréciation des tâches qu'accomplissent les
députés, les enquêtés expriment de manière générale un
pessi is e p o he de la d eptio . Da s deu do ai es d a tio s sur trois soumis aux enquêtés, le travail des députés est
négativement perçu. 64% sont satisfaits de la législation, alors que
pou le o t ôle de l a tio pu li ue du gou e e e t, e tau chute à 57%. La plus grande déception se ressent dans le rôle de
représentation des populations que le parlement est sensé jouer ;
les enquêtés pensent qu´ils ne tiennent pas compte de leur point
de vue et de leurs préoccupations. Seulement 36% des enquêtés
estiment que le point de vue des populations est bien reflété par
les pa le e tai es. Aut e e t dit, ils pa tage t l a is u u e fois élus, les d put s e s i t esse t plus à de leu s i o s iptio s
le to ales. E deho s d u e e tai e i diff e e des parlementaires pour les intérêts des populations, cette perception
65
peut également occulter un problème d´incompréhension par
rapport aux rôles et responsabilités des parlementaires auprès des
e u t s. Bie u' ta t o stitutio elle e t i estis d u mandat représentatif, les députés sont plutôt sensés défendre
l i t t atio al.
66
La présente illustration montre d´emblée une certaine désillusion
de la population face au service rendu par les conseils municipaux
ou communaux. La satisfaction issue des diverses prestations varie
e t e % et %, alo s ue l i satisfa tio p e d u e a pleu considérable, oscillant e t e % et %. L i satisfa tio des enquêtés est très prononcée quant au maintien de la propreté
dans la communauté (seulement 38% en sont satisfaits) et les
t a au de o st u tio et l e t etie des oies de desse te lo ale (37%).
67
Pour être dava tage espo sa ilis et s i pli ue da s les activités et la politique au niveau communal, les enquêtés
souhaite t t e i fo s du p og a e d a tio % et du budget du conseil (87%). En outre, ils souhaitent être impliqués
da s la ise e œu e et l laboration des plans de
développement (85%). Cela pourrait laisser supposer que les
enquêtés ressentent probablement un manque de transparence
dans la politique et la gestion financière du conseil
communal/municipal, mais également des freins quant à leur
implication et leur participation à la gouvernance locale. Ces
sultats, ai si ue la o sultatio d aut es pe so es tels ue les chefs traditionnels ou des acteurs de la société civile) sur la
gestion de la commune soulève la question de la remise en
question de la légitimité des élus communaux.
68
Globalement, les enquêtés sont le plus satisfaits des actions du
hef de l Etat % et des i stitutio s de la oop atio internationale (32%), contrairement aux actions des députés
(16%) et des conseils communaux/municipaux (14%) pour
les uelles les ito e s e p i e t de l i satisfa tio .
69
Il esso t de la p se te illust atio u u tie s seule e t des e u t s a solli it u se i e l a e pass e. Pa i es %, le tau d ho es % est presque doublement élevé par rapport à
celui des femmes (24%). Une autre disparité se dégage entre les
zones urbaines (38%) dans lesquelles les populations fréquentent
atu elle e t plus sou e t l ad i ist atio pu li ue et les zo es rurales (25%). Parmi les personnes ayant sollicité un service
aup s de l ad i ist atio pu li ue, la g a de ajo it a rencontré des problèmes (seulement 29% indiquent ne pas avoir
rencontré de problèmes). Les citoyens sont insatisfaits des
se i es offe ts pa l ad i ist atio pu li ue, e ui s e p i e à travers plusieurs aspects notamment le retard dans la délivrance
% , la lou deu de l ad i ist atio % et la o uptio % .
70
On constate une différence entre le milieu urbain et le milieu
rural e e ui o e e l app iatio du d oule e t des élections de 2011. En milieu rural, plus de la moitié des enquêtés
% se dit satisfait de e de ie , alo s u e ilieu u ai , e
o e s l e à %. Da s ette e logi ue, seule e t % des enquêtés en zone rurale qualifient le déroulement de
« médiocre », contre 36% en milieu urbain.
En effet, le regard analytique sur le processus électoral
est pas le e selo u o est en milieu rural ou en milieu
u ai . La populatio u ale est pas fo e t outill e pou porter un regard critique sur les questions stratégiques telles que
la commission électorale, la LEPI, la couverture médiatique, la
gulatio des dias, l attitude de la Cour constitutionnelle, etc.
do t la o i aiso o ou t pou ta t à l issue des le tio s. Les d sag e ts u o t o u les populatio s e ilieu u ai lo s
71
du scrutin de 2011 (repérage difficile des bureaux de vote, longues
files d atte te et . pourraient aussi justifier ces attitudes.
72
CHAPITRE IV
CONDITIONS DE VIE
L illust atio i-contre reflète un certain écart entre les conditions
de vie en ville et celles en milieu rural. 9% des personnes vivant en
milieu rural jugent leurs conditions de vie de « bien pires »
comparées à ceux vivant en milieu urbain (3%), et 27% estiment
vivre de manière plus défavorisé que dans les zones urbaines. En
milieu rural, les populations se sentent plus défavorisées
ota e t à t a e s l i gale pa titio des i f ast u tu es et des o ditio s p ai es, tels ue l a s diffi ile à l eau potable, à
l le t i it , à l du atio ou e o e la p i ilit des t a au champêtres. En outre, on peut citer les problèmes de la
d o e t atio de l Etat ui pousse pa fois au d pla e e ts des administrés vers les grandes villes. On note par contre à
73
l e t it de l illust atio u u uili e elatif au pe so es ayant un avis plutôt positif sur leurs conditions de vie (en
comparaison à leurs compatriotes) se remarque dans les deux cas.
Cela peut se i o e i di ateu d uili e so ial, a l a t ressenti par les enquêtés entre leurs propres conditions de vie et
elles des aut es est pas t s p o o .
74
A t a e s le g aphi ue, o o state d e t e de jeu ue la ajo it des e u t s % a pas e o e d e ploi et u u e aut e grande partie de ceux qui ont une situation professionnelle ont dû
mettre en branle soit leurs relations familiales, soit leur relations
pe so elles % . Out e et aspe t, d aut es auses peu e t expliquer le taux élevé de chômage ; il s agit du manque de
t a spa e e da s les oppo tu it s de t a ail ou e o e l a s difficile aux informations relatives aux appels à candidature.
Seulement une infime partie des enquêtés (7%) ayant trouvé leur
premier emploi disent avoir été recrutés sur la base de leurs
ualifi atio s et o p te es et sa s a oi o u uel u u da s la structure de recrutement.
75
Dans le graphique précédent, ceux qui ont indiqué ne pas avoir
d e ploi % , le so dage s est i t ess au aiso s de l he dans la recherche d u e ploi. La g a de ajo it de es pe so es, à sa oi % po de t e pas o aît e uel u u dans la structure de recrutement. En outre, 17% disent ne pas
avoir corrompu (suffisamment) les décideurs. On peut en déduire
u out e le p o l e de la corruption, le réseau de relations
personnelles ou familiales est au Bénin plus important dans la
e he he d e ploi ue les o p te es i t i s ues du candidat. La prépondérance du clientélisme nuit au bon
fo tio e e t de l ad i ist atio et des i stitutio s de l Etat et se fait au d t i e t de la o eptio et la ise e œu e de politiques pertinentes et efficaces pour le développement du pays.
76
E e ui o e e les ha ps de p dile tio pou l e ploi, % des enquêtés se prononce en faveur du secteur public. Ceci relève
u e e pli atio à dou le fa ette. D u poi t de ue so io-
économique, les employés considèrent le secteur public comme
beaucoup plus serein quant aux allocations familiales et toute
so te d assu a es ui a o pag e t u salai e « certain ». Aussi
faut-il préciser que la plupart des employés cherchent un emploi
avec une retraite garantie. Il est, semble-t-il plus facile de
connaître une bonne ascension professionnelle accompagnée de
prébendes en lien avec les postes occupés. En effet, la facilité avec
la uelle les fo tio ai es pu li s s e i hisse t u e fois u ils o upe t des postes de espo sa ilit da s l ad i ist atio pourrait justifier cette envie pour la majorité des enquêtés de
se i l Etat. D u poi t de u ps hologi ue, les de a deu s d e ploi p f e aie t s o ie te e s le se teu pu li pou ite
77
la rude concurrence du secteur privé fondé sur la compétence
mais aussi et surtout les risques de licenciements qui y sont
f ue ts. L aut e oti atio ui pousse % des jeu es à rechercher du travail dans le secteur privé formel est
probablement le désir de se mouler dans un environnement
dynamique, professionnel et concurrentiel qui offre des salaires
plus intéressants, ou par des ambitions de vouloir créer une
e t ep ise pe so elle et d t e à leu s p op es o pte. Cette tendance provient de la crainte de ces jeunes face à la précarité et
aux revendications sans cesse renouvelées dans le secteur public.
78
Le graphique reflète dans une certaine mesure une situation
salariale relativement dégradante. Notons ici que la majeure
pa tie des e u t s est pas e o e da s u e situatio professionnelle. Un pourcentage de 60% chez les hommes et de
49% chez les femmes se déclare non-salariés et ne pas être à la
e he he d u e ploi et de e fait so t e fo atio ou d jà des a teu s de l o o ie i fo elle ui i e t des f uits de leu s a ti it s d auto-emplois. Ceci vient confirmer les statistiques des
graphiques p de ts ou l o ote soit u tau le de jeu es hô eu s, soit u o e elati e e t le d e u t s ui
préfèrent travailler dans le secteur privé informel. Seulement un
o e i fi e % d ho es o t e seule e t % de fe es se déclare satisfait de son salaire.
79
Ce graphique révèle que seulement 20% de personnes ont les
moyens suffisants pour se faire soigner. La plupart du temps, un
e ou s à la fa ille ou à des a is s i pose afi de fai e fa e au d pe ses de sa t % . D aut es pe so es préfèrent quant à
eu fai e u p t % ta dis u e i o % des e u t s s ado e t à la de i e t aditio elle pou e ou e leu sa t . 9% des enquêtés préfèrent, par manque de moyens financiers
utilise des di a e ts o t efaits pe da t u u e inorité
seule e t p f e p ati ue l auto di atio % . O ote da s l e se le u e f agilit du s st e sa itai e dû à l a s diffi ile au soi s sa itai es ad uats et au d faut d u e assu a e maladie. De plus, la mauvaise prestation des services offerts dans
les centres de santé publique conduit certaines personnes, bien
u a a t les o e s, à p ati ue l auto di atio ou à utilise les médicaments de qualité douteuse.
80
CHAPITRE V
EGALITE ET DISCRIMINATION
En ce qui concerne le taux de représentativité des femmes aux
postes électifs, les avis divergent sur la cause principale. Les
fe es justifie t e ph o e pa le fait u elles so t i ti es de discrimination (31% contre 22%), les hommes y voient plutôt le
manque de compétence (26% contre 18%). Si les opinions
diff e t pou es deu e pli atio s, l a t e t e les opi io s des hommes et celle des femmes diminue considérablement par
rapport aux autres explications. En effet, le problème socioculturel
% ou e o e le a ue de olo t à s e gager dans la
politique (12%) sont perçus dans la même proportion.
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Le graphique est presque identique au graphique précédent, ce
ui est s o e d u e si ila it e t e les positio s d fe dues par les uns et les autres comme cause du faible niveau de
ep se tati it des fe es aussi ie da s l ad i ist atio ue pour les postes électifs. Pour accéder aux postes de responsabilité
da s l ad i ist atio , les fe es so t p i ipale e t confrontées à la discrimination (39% des femmes et 27% des
hommes) et à un environnement socioculturel défavorable (18%),
ai si u au a ue de o p te es it pa % des fe es contre 26% des hommes).
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La première cause énoncée par le présent graphique est relative
aux conflits de génération (27%) qui empêche les jeu es d a de aux postes électifs, idem pour les jeunes syndicalistes (diaporama
27) ou les militantes des partis politiques (graphique 32) en ce qui
o e e l a essio au postes de espo sa ilit . Le a ue de maturité face aux défis sans cesse croissants du monde politique
est gale e t o sid o e le talo d A hille de la jeu esse selon 22% des enquêtés. En plus des réponses fournies dans le
questionnaire, les enquêtés étaient libres de faire référence à
d aut es e pli atio s ou aiso s. Ai si, 5% ont noté le problème du
« manque de moyens financiers » et 1% des enquêtés le « faible
i eau d i st u tio ». Ces différentes causes, à savoir le manque
de formation et de confiance aux jeunes constituent un obstacle à
l alte a e et le e ou elle ent de la classe politique. Ainsi, une
représentativité disproportionnelle des différentes catégories
83
d âge de la populatio po te attei te à la d o atie, et e i notamment dans le contexte du Bénin dont la jeunesse représente
la majeure partie de la population.
84
La mauvaise intégration et la marginalisation des handicapés dans
la société sont clairement mises en exergue dans la présente
illust atio . Selo les e u t s, il a pas de dispositio s p ises pour remédier à l e lusio de es de ie s : % s esti e t
i ti es de dis i i atio , % pe se t ue l a s à l e ploi est pas uita le et % affi e t ue l e e i e d u e ploi est pas fa ile, à ause du a ue de olo t politi ue et du
manque de moyens financiers susceptibles de permettre la mise à
dispositio d i f ast u tu es, des t a spo ts et de âti e ts adaptés et adéquats.
85
CONCLUSION
A la suite des analyses qui précèdent, il ressort que la jeunesse
béninoise est très attachée à la conception libérale de la
démocratie et au multipartisme. Par contre, elle est quasiment
absente des partis politiques, des organisations syndicales et des
réseaux associatifs. A contrario, ce sont les associations
d o die e eligieuse ui o aisse t u e afflue e considérable.
De façon générale, les jeunes expriment une insatisfaction
proche de la déception en ce qui concerne la gouvernance interne
et l i age ue e oie t les partis politiques ; selon eux, les partis
politiques développent le plus souvent des approches
régionalistes et militent pour leurs propres intérêts ou ceux de
leur famille. Selon les enquêtés, la difficulté majeure que
rencontrent les jeunes au sein des pa tis politi ues est d a o d la p o otio des adultes à leu d t i e t, e suite l a se e d u e orientation claire. Cependant, environ la moitié des jeunes inactifs
se déclare prêts à militer au sein des partis politiques. Notons que,
cette insatisfaction des jeunes est vécue de manière similaire au
sein des organisations syndicales ; epe da t, plus d u tie s des enquêtés inactifs se déclare prêts à militer dans un syndicat.
L tude a l ue les jeu es B i oises et B i ois so t très intéressés par les affaires publiques et la politique. En ce qui
concerne les informations sur la politique, la radio et le bouche à
oreille (les rumeurs) sont apparus comme les canaux le plus
utilisés. Par ailleurs, les jeunes résidant en zone rurale ont un plus
de difficultés à accéder à la télévision, à la presse écrite et à
86
Internet. La majorité des jeunes trouve les institutions politiques
utiles dans le contexte béninois. Par contre, sur la confiance et la
crédibilité accordées aux différentes institutions et corps sociaux,
il e esso t de a i e u e te u e i age positi e de l a e à l oppos de l i satisfa tio e p i e is-à-vis des partis
politiques (mouvance et opposition), des agents des impôts et des
agents des douanes.
Pour les jeunes, les problèmes les plus importants auxquels
le gou e e e t de ait s atta ue so t : les i f ast u tu es outi es, le hô age et l le t i it . E e ui o e e la
capacité du gouvernent à résoudre les problèmes, les enquêtés
ont plutôt exprimés un pessimisme. Notamment la recherche
d e ploi s a e diffi ile pou ette at go ie so iale, ta t do que les relations familiales ou personnelles jouent un rôle décisif.
Les jeunes, quelque soit leur genre, participent encore
massivement aux élections. Cependant, ils sont absents des
g oupes asso iatifs, ais p ts à s u i a e d aut es pou dis ute des enjeux de développement. En outre, ils sont fortement
attachés au principe de « non violence » et ont un sens assez élevé
du « civisme fiscal ».
Pour conclure, il co ie t de appele u au-delà des
valeurs fondamentales, la citoyenneté dans une démocratie
suppose aussi u u e asse iti ue da s la populatio adopte une attitude propice à cette démocratie. Même si la jeunesse
béninoise devra davantage prendre conscience de son rôle de
o t ôle de l a tio gou e e e tale, elle est d o es et d jà ue par des valeurs qui sont propices au développement de la
démocratie.