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ETUDE SUR L’ETAT DU E-GOUVERNEMENT AU BURKINA FASO EN 2018 RAPPORT DE SONDAGE « Perception des citoyens sur l’état des sites web des ministères » Juillet 2018 1 ère Édition Centre Burkinabè pour l’Économie Numérique Centre Burkinabè pour l’Économie Numérique

ETUDE SUR L’ETAT DU E-GOUVERNEMENT AU ...cben-org.com/wp-content/uploads/2018/07/RAPPORT_SONDAGE...virtuel de l’administration publique et les sites web des ministères et institutions

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  • ETUDE SUR L’ETAT DU E-GOUVERNEMENT AU BURKINA FASO EN 2018

    RAPPORT DE SONDAGE« Perception des citoyens

    sur l’état des sites web des ministères »

    Juillet 2018

    1ère Édition

    Centre Burkinabè pour l’Économie NumériqueCentre Burkinabè pour l’Économie Numérique

  • RAPPORT DE SONDAGE

    « Perception des citoyens sur l’état des sites web des ministères »

    1ère Édition

    Juillet 2018

    Centre Burkinabè pour l’Économie Numérique

    ETUDE SUR L’ETAT DU E-GOUVERNEMENT AU BURKINA FASO EN 2018

  • 4 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    AVANT-PROPOS 5INTRODUCTION 61. MÉTHODOLOGIE 82. RESULTATS DU SONDAGE 10

    2.1. Faits saillants 102.2. Utilité des sites web gouvernementaux : niveau de satisfaction des citoyens 11

    3. ANALYSE DES RESULTATS 144. RECOMMANDATIONS 17CONCLUSIONS 18ANNEXES 19

    A propos du CBEN 19Questionnaires 20

    SOMMAIRE

  • 5© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    AVANT-PROPOS

    Le Centre Burkinabè pour l’Économie Numérique (CBEN) est un centre de promotion de l’économie numérique à travers la recherche, la sensibilisation et la réalisation de projets structurants. Il a pour but de faire de l’usage des technologies numériques qui englobent les technologies de l’information, des communications et des télécommunications, un catalyseur du développement économique du Burkina Faso.

    Organisation à but non lucratif, apolitique et non confessionnel, le CBEN a pour mission d’accompagner les entreprises et les organisations dans l’appropriation des technologies numériques comme outil de développement personnel et les organisations publiques dans la transformation de leurs processus et pratiques d’affaires par l’appropriation et l’utilisation du numérique.

    Le CBEN est ouvert à la collaboration avec des organisations publiques et privées, et des partenaires afin de contribuer à l’avancement de la société burkinabé par le numérique. Il re-cherche, expérimente, enquête et fait connaître les usages du numérique dans tous les volets de la société burkinabè. Son action s’appuiera sur une équipe expérimentée, un réseau de chercheurs associés et invités du Burkina et de la diaspora.

    Le présent rapport d’étude et de sondage est le premier d’une série d’enquêtes et de son-dages sur l’état du e-gouvernement au Burkina Faso. Ce premier rapport s’intéresse à l’état des sites web des ministères et institutions publiques du Burkina Faso et à la perception des citoyens sur ces plateformes de communication.

    Ce rapport demeure un premier exercice du genre au Burkina Faso. Il comporte donc des insuf-fisances liées à toute étude quantitative. À ces insuffisances, nous ajoutons celles inhérentes à la faible culture numérique des Burkinabè et à la non universalité de l’accès à l’internet. La réalisation de ce premier rapport est le fruit d’une collaboration entre le CBEN et des par-tenaires spécialisés dans la recherche, les enquêtes, les sondages et le marketing numérique notamment DBJ Marketing et Delta Service Consult que nous tenons ici à remercier pour leur contribution. Grâce à leur expertise, nous avons pu disposer d’un rapport qui répond aux normes et standards en matière de recherche quantitative et d’enquêtes d’opinion.

    Ce rapport serait un vain rêve, si toute l’équipe du secrétariat exécutif n’avait pas investi temps, ressources financières et ressources matérielles propres. C’est l’occasion pour nous de remercier tous les membres du secrétariat exécutif qui ont travaillé nuit et jour pour que cette étude voit le jour.

    Oumarou SAVADOGOSecrétaire Exécutif du CBEN

  • 6 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    INTRODUCTION La vision du Gouvernement du Burkina Faso en matière de gouvernance administrative est de bâtir une « administration moderne, performante, porteur de développement, au service de l’intérêt général, du citoyen et de l’usager ». Dans cette optique, il a adopté en 2011 le Plan stratégique décennal de modernisation de l’Administration.

    Ce plan prévoit une dématérialisation des procédures administratives avec la création et la mise en place de services en ligne. Au nombre de ces services en ligne s’inscrivent le guichet virtuel de l’administration publique et les sites web des ministères et institutions publiques. Pour ce qui concerne le Guichet virtuel unique, sa mise en place vise à assurer la transforma-tion des relations internes et externes du secteur public burkinabè grâce aux Technologies de l’information et de la communication (TIC) afin (i) de rendre un meilleur service aux citoyens en rassemblant en un seul point d’accès, différents services administratifs ou informations de façon à réduire le temps et l’énergie dépensés par les usagers pour trouver le service dont ils ont besoin, (ii) d’améliorer l’organisation de l’Administration grâce à une refonte profonde des relations entre les pouvoirs publics, les citoyens et les entreprises grâce à la mise en ré-seau des acteurs, (iii) d’assurer un accès rapide, convivial, transparent et sécurisé 24h/24h à l’ensemble des informations et services offerts par l’Administration, et (iv) permettre à l’Admi-nistration de réaliser à terme des économies substantielles en termes de frais de fournitures, de locaux.

    Le CBEN se réjouit de la décision du gouvernement de mettre en œuvre ce plan stratégique décennal de modernisation de l’Administration qui consacre le numérique comme un outil de développement socio-économique. Pour contribuer à cette ambition nationale, le CBEN s’est engagé à mesurer le niveau de satisfaction des citoyens sur les informations et les ser-vices publics disponibles en ligne. Pour ce faire, il a lancé une série d’enquêtes et de son-dages sur l’état du e-gouvernement au Burkina Faso.

    Ces études visent à :• Sensibiliser la population sur l’état du e-gouvernement à travers des recherches et son-

    dages :• Publier des rapports de recherches sur les informations gouvernementales et les services

    publics accessibles en ligne (e-services) ;• Publier des résultats de sondage sur le niveau de satisfaction de la population sur les ser-

    vices publics accessibles en ligne;• Publier des rapports d’enquêtes sur l’utilisation de logiciels et d’applications web de ges-

    tion des biens publics par les institutions.

    Il s’agira dans un premier temps de faire un état des lieux sur l’usage de ces plateformes numériques à travers un sondage sur la perception des citoyens pour disposer de données fiables sur le sujet.

  • 7© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    De façon spécifique cela permettra de :• Disposer de données fiables sur l’état du E-gouvernement au Burkina Faso ;• Connaître le niveau d’accessibilité des services publics grâce au e-gouvernement ;• Connaître le niveau de satisfaction des populations sur les services publics accessibles en

    ligne ;• Améliorer le niveau, la qualité et l’efficacité des informations transmises aux citoyens via

    les applications et plateformes web publics;• Promouvoir l’innovation publique à travers la création de nouveaux services publics ac-

    cessibles en ligne.

    Ce premier rapport permettra de faire un plaidoyer auprès du gouvernement en vue d’amé-liorer les plateformes web de service public pour la satisfaction des citoyens.Les rapports qui suivront feront état de l’évolution du e-gouvernement au Burkina Faso et auront pour objectif de promouvoir la bonne gouvernance à travers l’accessibilité en ligne des informations et des services publics.

  • 8 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    1. MÉTHODOLOGIE

    Ce sondage a été réalisé entre juin et juillet 2018 et s’est déroulé en trois étapes.

    ÉTAPE 1 : PRÉPARATION DES ACTIVITÉS DE COLLECTE DE DONNÉESIl s’est agi de mettre sur pied un comité de pilotage, définir l’échantillon, sa taille et la couver-ture géographique du sondage ainsi que les méthodes de collecte et d’analyse des données.

    ECHANTILLON, TAILLE ET ETENDUL’échantillon est composé de 522 personnes choisies dans les deux plus grandes villes du pays à savoir Ouagadougou (311 répondants) et Bobo Dioulasso (211 répondants). Le choix des répon-dants a été fait de façon aléatoire et les enquêtes ont été menées dans tous les arrondissements pour garantir une meilleure répartition géographique. Aucun service, groupe social ou catégorie professionnelle n’a été ciblé en particulier pour administrer le questionnaire.

    Le choix de l’échantillon est guidé par la taille de la population des deux villes concernées. C’est pourquoi 311 personnes ont été choisies à Ouagadougou et 211 personnes à Bobo Dioulasso.Les hommes ont représenté 76,2% tandis que les femmes étaient de 23,8%.

  • 9© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    ETAPE 2 : ELABORATION DES OUTILS DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES DONNEESLa méthode d’enquête par questionnaire a été privilégiée. Les questionnaires ont été éla-borés pour être administrés via smartphones et tablettes (500 réponses) par 05 enquêteurs recrutés et formés à cet effet. Une partie du questionnaire a été auto administrée via un lien web partagé sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes (22 réponses).

    Les questionnaires ont été conçus et administrés à travers la plateforme en ligne « Google Forms ». Ils comprennent 5 types de questions : Une question code (date), des questions fermées à échelle ordinale (très satisfait, satisfait, pas satisfait); des questions fermées dicho-tomiques (Oui /Non); des questions ouvertes (Si non, pourquoi) et des questions fermées multiples (bureau, cyber, maison, partout).

    ETAPE 3 : TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEESL’ensemble des informations collectées via le questionnaire a été retranscrit sur format numé-rique pour être par la suite traité et analysé grâce au logiciel Sphinx plus². Cet outil a permis d’obtenir les résultats sous forme : de Camembert, d’histogrammes, de barres, de Courbes, d’anneaux, de cartes et des tableaux croisés.

    C’est l’ensemble des résultats issus du traitement des données qui fait l’objet du présent rapport.

  • 10 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    2 . RÉSULTATS DU SONDAGE

    2.1. FAITS SAILLANTS

    Presque la totalité des répondants qui ont accès à internet fréquentent les réseaux sociaux. Ils préfèrent les connexions de type mobile et utilisent majoritairement les smart phones ou tablettes à cet effet.

    1 personne sur 3 est mécontente à cause de l’instabilité de cette connexion.

    • 86,6% des répondants utilisent le smart phone ou la tablette pour se connecter à internet. Dans l’ensemble, 93,7% affirment qu’ils utilisent les réseaux sociaux, et, parmi eux 45,4% les utilisent en permanence et 37,5% occasionnellement.

    • 71,1% ne se connectent pas à un lieu fixe mais préfèrent une connexion de type mo-bile. Seulement 14,2% se connectent exclusivement à domicile, 11,5% utilisent exclusi-vement la connexion au bureau et 3,3% fréquentent les cybers cafés pour leur besoin de connexion.

    • Orange et ONATEL sont les réseaux téléphoniques les plus sollicités par les répondants pour la connexion internet. 52,5% utilisent orange, 28% préfèrent ONATEL et 14% TELE-CEL 3,1% utilisent exclusivement un réseau wifi sans préciser la source.

    • 58,6% des répondants trouvent que le débit internet est moyennement « Bon » et 37% sont mécontents parce qu’ils trouvent que le débit offert est « mauvais ».

    Une grande partie des citoyens qui visitent les sites web publics affirment qu’ils ne sont pas satisfaits des prestations fournies.

    • 74,1% des répondants affirment avoir visités au moins un site web public depuis le début de l’année. Parmi eux, seulement 10,9% sont réguliers. La majorité soit 42,7% visitent ces sites occasionnellement. Le reste visite ces sites mais rarement ou ignore la fréquence des visites.

    • 47,7% de ceux qui visitent les sites web estiment qu’ils ne sont pas satisfaits. 35,6% trouvent que la qualité de ces sites web est « médiocre ». 47,3% des répondants sont par contre satisfaits. 58,8% trouvent que la qualité des sites web est juste « bonne ».

    • 25,9% des répondants ne visitent pas les sites web publics pour des raisons diverses. La majorité ne trouve aucun intérêt à visiter ces sites web, certains estiment que les informa-tions fournies ne sont pas transparentes ou actualisées, d’autres évoquent un manque de temps ou de connaissances.

    • En terme d’audience, le top 5 des sites web publics les plus fréquentés par les répondants sont par ordre : le ministère de la fonction publique, le ministère de la jeunesse et de l’emploi, le ministère de la santé, le ministère de l’éducation et le ministère du commerce.

  • 11© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    2.2. UTILITE DES SITES WEB GOUVERNEMENTAUX : NIVEAU DE SATISFACTION DES CITOYENS

    Avez-vous trouvé satisfaction après avoir visités les sites web publics?Comment trouvez-vous la qualité des sites web visités?

    Ces deux questions sont liées dans la mesure où la qualité influence la satisfaction. Mais dans le sens de notre étude la qualité est un concept purement technique et concerne la façon dont le site web est organisé, sa charte graphique et son attractivité, stabilité (absence de bugs répétitifs). C’est pourquoi on peut estimer que la qualité du site web est bonne sans pour autant être satisfait. Sur cette question, une étude précédente réalisée par DBJ Markéting 1 en janvier 2018 sur « l’état des sites web des ministères » révèle que sur 10 cri-tères étudiés, la moyenne des sites web remplissait au moins 8.

    La satisfaction des usagers quant à elle est l’objectif que doit rechercher chaque site web. Elle est considérée comme la capacité du site web à répondre aux besoins d’information de l’internaute. Plusieurs facteurs peuvent influencer cette satisfaction. Il s’agit par exemple de l’accès facile aux informations, de la disponibilité d’une information à jour, de la capacité de pouvoir interagir avec des agents qualifiés.

    58,8% des répondants trouvent que les sites web visités sont de bonne qualité et 5,6% trouvent que ces sites web sont de très bonne qualité. Ceux qui ne sont pas satisfait de leur qualité représentent 35,6% des répondants.

    Par contre, en termes de niveau de sa-tisfaction les performances sont à amé-liorer. 47,7% des répondant n’ont pas trouvé de satisfaction en consultant ces sites web. Les répondants satisfaits et très satisfaits représentent respecti-vement 47,3% et 5,5%. Plusieurs facteurs pourraient expliquer l’insatisfaction des répondants. Cer-tains facteurs sont endogènes (liés au site web eux-mêmes et aux informa-tions fournies) et d’autres peuvent être

    liées à des facteurs exogènes (l’instabilité de la connexion internet par exemple). Ces facteurs seront abordés dans la partie suivante du rapport.

    1 « Rapport d’étude sur les sites web des ministères au Burkina Faso », janvier 2018. Critères étudiés : 1= en ligne ; 2= bugs (code erreur) ; 3=toutes les pages sont bien remplies ; 4= profile du ministre à jour avec photo du ministre ; 5= actualités mises à jour ; 6=page de contacts bien remplie avec adresse ; 7=Page de l’organigramme bien remplie ; 8=Page des structures déconcentrées bien claire ; 9= Page de la liste des projets de l’institution ; 10=formulaires des permis et agréments en ligne

    Source : Résultats du sondage

  • 12 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    Quelles sont les sites web des institutions publiques les plus visités?

    Le top 5 des sites web publics les plus fréquentés par les répondants sont :• 1er : le ministère de la fonction publique avec 32,2% ;• 2ème : le ministère de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle avec 13,6% ;• 3ème : le ministère de la santé avec 7,8% ;• 4ème : le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation avec 6,1% ;• 5ème : le ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat avec 3,6%.

    Source : Résultats du sondage

  • 13© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    Les ministères clés comme les finances, la communication, la sécurité, la défense et les droits humains ne sont pas beaucoup visités par les répondants.

    La corrélation entre les répondants qui visitent les sites web et leur niveau d’activité est formelle.

    Les répondants du secteur informel, du privé et les élèves/étudiants sont les plus nombreux parmi ceux qui ne visitent pas les sites web.

    Les salariés des ONG/Association arrivent en tête de ceux qui visitent les sites web avec un taux de 95,7% des répondants. Les sans-emplois arrivent en seconde position avec un taux de 86,4%. Parmi les répondants, 79,6% des agents du public et 79,5% des Élèves/Étudiants visitent les sites web.

  • 14 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    3. ANALYSE DES RESULTATS Cette étude permet de faire quatre (04) constats à partir des tendances observées auprès des 522 répondants. Chaque constat constitue une interpellation faite aux acteurs étatiques orientés dans un processus de modernisation de l’administration publique.

    1. 1. La majorité des citoyens saisissent l’opportunité du numérique et s’intéressent de plus en plus aux plateformes d’e-services fournies par le gouvernement.

    Les résultats montrent que 74,1% des répondants qui ont accès à internet ont visité au moins un site web public depuis le début de l’année à des fréquences plus ou moins régulières selon les besoins en information. Ces mêmes répondant affirment en majorité que les sites visités sont de bonne qualité (58,8%) et de très bonne qualité (5,5%). Aussi, près de la moitié des internautes de l’étude (47,3% + 5%) affirment que l’aptitude des sites web à leur fournir des informations fiables (satisfaction) est irréprochable.

    Cela interpelle les acteurs du gouvernement sur la nécessité de garder ces sites web plus attractifs et plus utiles pour les usagers à travers des services de qualité. Cette interpellation est d’autant plus cruciale dans la mesure où les meilleurs canaux d’information publique et d’assistance aux citoyens doit être d’abord les plateformes du gouvernement.

    2. Une grande partie des citoyens n’est pas satisfaite des services offerts par les sites web des ministères.

    Certains affirment qu’ils n’ont trouvé aucun intérêt à fréquenter ces sites web. Le sondage révèle que environ 26% des internautes enquêtés affirment n’avoir pas visité ces sites web depuis le début de l’année 2018. Aussi, parmi ceux qui affirment avoir visité ces sites web, 47,7% estiment qu’ils n’ont pas été satisfaits des services offerts.

    Les raisons d’une telle situation sont variées. Le sondage n’a pas la prétention d’étudier les facteurs d’insatisfaction ou de désintéressement mais les informations recueillies auprès des répondants permettent de décliner quelques raisons.

    Beaucoup de citoyens pointent du doigt le contenu informationnel et la fiabilité des sites web. Les répondants affirment que la majorité des sites web visités n’offrent pas d’informa-tions fiables et actualisées, ces sites web ne sont pas interactives et attractives.

    Au-delà de ces raisons endogènes, d’autres raisons plus exogènes peuvent expliquer cette situation. Par exemple l’instabilité de la connexion internet puisque 37% des répondants af-firment que le débit de la connexion est « mauvais ». Une mauvaise connexion internet rend difficile et agaçant l’accès aux pages web et ne facilite pas leur appropriation par les usagers. C’est comme utiliser un mauvais vélo sur une autoroute de bonne qualité.

    Ces résultats sont d’autant justifiés que la majorité des visiteurs des sites web (78,1% des répondants) sont des jeunes de 18 à 35 ans selon les résultats de l’enquête. Cette frange de

  • 15© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    la population est en quête de nouveauté, d’innovation et d’interactivité. C’est aussi la géné-ration qui utilise le plus les smart phones et tablettes (86,6% des répondants). Cela signifie que les sites web doivent pouvoir s’adapter à ce mode d’utilisation en intégrant des versions tablettes/phones.

    3. Des ministères « clés » tels que la communication, les finances, la sécurité/défense ne figurent pas dans le top 5 des institutions les plus visités par les citoyens.

    Le ministère de la fonction publique du travail et de la sécurité sociale (visité par 32% des répondants), et, le ministère de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle (visité par 13,6% répondants) sont en tête des institutions qui enregistrent le plus d’audience via leurs sites web. La raison est simple, la plupart des internautes cherche un emploi stable, à s’informer sur les concours de la fonction publiques (concours.gov.bf) ou privés (onef.gov.bf). Cette analyse est sans doute confortée par le fait que les deux ministères les plus visités qui suivent sont parmi les plus pourvoyeurs d’emplois (santé et éducation). Mais au-delà, cela signifie que la majorité des internautes ne s’intéressent en particulier aux sites web publics que pour des raisons liées à un changement de leur statut.

    Cet état de fait doit interpeller tous les acteurs du développement de l’économie numérique en général et les pouvoirs publics en particulier sur l’image (réductionniste) que les citoyens ont de leurs plateformes d’e-services. Les sites web gouvernementaux sont appelés à deve-nir des outils de communication entre les administrateurs et les administrés.Dans un contexte marqué par les problèmes sécuritaires, les sites web de la sécurité et de la défense devaient pouvoir fournir des informations fiables et actualisées sur l’évolution de la situation sécuritaire, apporter des réponses aux interrogations du citoyen pour taire les rumeurs…

    Dans un contexte où l’imputabilité gouvernementale (l’obligation de rendre compte) devient une exigence quotidienne des citoyens et de la société civile les différents sites web des ministères et surtout du ministère des finances devraient pouvoir donner en tout temps des informations actualisées sur la situation des finances et du budget national, des recettes, des grands chantiers en cours et des dossiers liés à la corruption dans l’administration.

    Le site web du ministère de la communication et du SIG devaient pouvoir instruire le citoyen à tout moment sur les sujets d’actualité, expliquer clairement la position du gouvernement sur certains points de l’actualité, et faire le point sur l’évolution de la situation nationale.Cela aurait permis aux internautes de créer des liens vers ces sites web à chaque fois que des informations importantes sont véhiculées, ce qui permet de les vérifier et de les authentifier en permanence.

    4. Les internautes préfèrent les réseaux sociaux et d’autres plateformes d’information par rapport aux sites web étatiques.

    Parmi les utilisateurs d’internet questionnés, 93,7% utilisent les réseaux sociaux et 45,4% en font un usage permanent. Cependant, les utilisateurs des sites web publics représentent 74,1% avec environ 11% qui en font un usage permanent.

  • 16 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    Ce résultat traduit un fait majeur, la propension à aller vers les réseaux sociaux n’est pas mauvais en soit pour des besoins sociaux, mais en terme d’information, ces plateformes (surtout les pages individuelles non officielles) ne permettent pas de garantir l’authenticité des informations véhiculées. Mais le fait que certains ministères animent leur propre page sur les réseaux sociaux constitue une bonne alternative parce que sur ces pages officiels les internautes pourront vérifier les faits, encore faut-il que ces pages attirent le maximum de personnes.

    Aujourd’hui les réseaux sociaux sont devenus des formes de rempart pour ceux qui veulent propager des rumeurs ou des fausses informations. Malheureusement le citoyen burkinabè à une faible culture de l’information et a tendance à croire ce qui est publié sans le moindre effort d’authentification.

    Cette situation est inquiétante et l’État doit jouer un rôle important en améliorant ses plate-formes d’information et de communication. Cela amène donc à se poser des questions dont la réponse semble évidente. Pourquoi les citoyens préfèrent s’informer ailleurs? Pourquoi les rumeurs courent-elles à travers les réseaux sociaux? Pourquoi l’action publique est-elle criti-quée sur tous les murs?

    La réponse à toutes ces questions est simple, parce que les plateformes sensées informer le citoyen sur l’action publique ne sont pas à jour et se laissent happer par l’efficacité des autres plateformes plus intéressantes et plus interactives. Par ailleurs, les citoyens sont-ils même suffisamment informés de l’existence de ses plateformes et de leur utilité?Est-ce un problème de moyen ou de volonté? Difficile d’y répondre mais ce qui est sûr, si le secteur privé a les moyens de convaincre les internautes, le secteur public peut en faire au-tant, si non plus, pourvu qu’il en fasse une priorité.

  • 17© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    4. RECOMMANDATIONS

    Le gouvernement et les fournisseurs d’accès à internet doivent d’accélérer l’opérationnali-sation des infrastructures numériques afin que la stabilité et la disponibilité de la connexion internet soient une réalité sur toute l’étendue du territoire. Cela permettra d’améliorer la qualité des sites web et des autres plateformes de services électroniques développées par certains ministères.

    Le gouvernement et les administrateurs doivent œuvrer à améliorer constamment la qualité des sites web. Les supports de connexion utilisés évoluent en permanence et se laissent ac-commoder plus facilement par les jeunes. Aujourd’hui les smart phones et les tablettes sont utilisés par la majorité des usagers (86,6% des répondants). Les sites web publics sont appe-lés à intégrer des modes « tablette » par exemple, ce qui les permettra de mieux s’adapter au support utilisé.

    Le contenu informationnel des sites web doit être amélioré significativement parce qu’il constitue la causes majeures d’insatisfaction des usagers. Cela passe d’abord par une aug-mentation de la fréquence des mises à jour des informations. Idéalement l’actualisation des informations doit se faire chaque jour, ce qui nécessite une amélioration de la chaine des in-formations dans nos administrations publiques. Aussi, les acteurs étatiques doivent se rendre à l’évidence que les sites web doivent être de puissants outils de communication avec les usagers et prendre conscience du type d’information recherchée. Pour cela, il faut former les administrateurs des sites web ou à défaut les recruter.

    Les administrateurs doivent aller vers les citoyens à travers les réseaux sociaux par la création et l’animation de pages officielles. C’est un moyen simple et efficace pour accroître l’au-dience des ministères et être plus près des citoyens pour mieux communiquer. Cette stra-tégie permet aussi au citoyen de découvrir les sites web à cause des liens qui peuvent être créés. Ces pages peuvent aussi être un moyen pour les administrateurs de transmettre des informations authentiques et un moyen pour les internautes de d’authentifier les informations qu’ils reçoivent des pages privées. Certains ministères (jeunesse, fonction publique, finance, défense) sont déjà dans cette lancée et cela est à encourager. Mais cela ne doit pas rempla-cer le contenu informationnel des sites web.

    Renforcer l’éducation à la culture numérique des citoyens à travers la sensibilisation et la formation. Le numérique est un domaine nouveau et les citoyens découvrent tous ces po-tentialités au fil de l’apparition des nouveaux produits. Donc sans formation et sans accom-pagnement, l’appropriation de ces produits se heurte souvent à des dérivent comme on peut le constater à travers les réseaux sociaux. Les organisations de la société civile peuvent contribuer auprès de l’État à jouer un rôle important dans la formation et la sensibilisation des citoyens à l’utilisation des outils numériques.

  • 18 © 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    CONCLUSIONSLe numérique est un puissant outil de développement qui s’applique à tous les secteurs de l’économie. Son utilisation efficace et efficiente permet de renforcer la transparence et l’im-putabilité, ce qui constitue une opportunité pour notre administration publique en quête de modernisation.

    Ce sondage est une contribution du CBEN à la réflexion sur les questions de développement du numérique au Burkina Faso. Il sera réalisé chaque année afin de suivre les différentes évo-lutions qui seront opérées dans le domaine.

    En plus d’alimenter la littérature, cette étude vise à orienter les décideurs dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement du secteur du numérique en général. Cela passe aussi par l’améliorer de la qualité des prestations offertes à travers les sites web publics et une éducation des citoyens à la culture numérique.

  • 19© 2018, CBEN | ÉTAT DU E-GOUVERNEMENT | 1ère édition 2018. Tous droits réservés

    ANNEXES

    A PROPOS DU CBEN

    Notre missionFaire de l’usage des technologies numériques un catalyseur du développement économique et social du Burkina Faso.

    Nos domaines d’intervention• Etudes, recherches et sondage sur le numérique ;• Vulgarisation, Formations et sensibilisation sur le numérique ;• Réalisation de projets structurants dans le domaine du numérique.

    Nos réalisations• Participation à la Semaine Nationale de l’Internet à Ouagadougou couronnée par « le prix

    du meilleur stand Catégorie Organisation de la Société Civile » en 2017 ;• Participation à la 1ère édition du « Salon du E-Commerce au Burkina Faso » en 2017 ;• Réalisation de 3 conférences « Facebook live » avec des conférenciers du Canada et du

    Burkina Faso pour un partage d’expériences sur le numérique et l’utilisation des solutions numériques en 2017;

    • Réalisation de plusieurs audiences auprès des acteurs et partenaires du numérique au Burkina Faso (Ministère des postes, du développement de l’économique numérique et des postes, Secrétariat Permanent du forum de l’Internet, Ambassade du Luxembourg et des Etats Unis, etc.).

    Quelques projets pharesE-MOUSSO qui vise à dispenser de la formation par mobile aux femmes rurales et à soutenir leurs activités agro-pastorales.

    FASOBIZ 2.0 pour accompagnera les entreprises, les gestionnaires et leurs employés dans l’acquisition de nouvelles pratiques et de compétences numériques.

    Etude sur l’Evolution du numérique au Burkina Faso les 10 dernières années.

    Nous visiterwww.cben-org.com

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    QUESTIONNAIRE

    Sondage sur l’état du E-Gouvernement au Burkina Faso en 2018Juin 2018 - Centre Burkinabé pour l’Économie Numérique (CBEN)Ce questionnaire vise à recueillir la perception que les citoyens Burkinabè ont des sites gou-vernementaux. Nous vous garantissons la confidentialité des informations collectées.

    IDENTIFICATION

    QUALITE DES SITES WEBS ET NIVEAU DE SATISFACTION

    Avez-vous trouvez ce que vous cherchez à travers le site web

    . Bon . Médiocre

  • AUTEURS :

    Aimé SAWADO

    Économiste-Planificateur, MBAAli YAMEOGO

    Statisticien-Informaticien, DSC

    COLLABORATEURS :

    Hyppolyte SAWADOGO,

    Économiste Gestionnaire, DBJ MarketingKadjatou TRAORE

    Économiste-Gestionnaire, DBJ MarketingRasmata IMA

    Ingénieure InformaticienneBénédicte GALLET

    CommunicatricePierre LANKOANDE

    Logisticien

    NOS PARTENAIRES : DBJ MARKETING - DELTA SERVICE

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    NOTES

  • Centre Burkinabè pour l’Économie Numérique