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RAPPORT DE RECHERCHE Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Octobre 2014 | Observatoire d’Haïti Cécile Bérut, consultante

Étude sur les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la

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RAPPORT DE RECHERCHE

Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince

Octobre 2014 | Observatoire d’Haïti

Cécile Bérut, consultante

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Pour tout renseignement : Contacter : Groupe URD Haïti 20, rue Casséus, Pacot, Port-au-Prince Haïti Tel : +509 3170 7570/ 3482 4605 Courriel : [email protected]<[email protected]>

est une structure d’appui au secteur humanitaire et post-crise. Son action vise à améliorer les pratiques humanitaires en faveur des populations affectées par les crises, à travers plusieurs types d’activités, comme des projets de recherche opérationnelle, des évaluations de programmes, de la conception d’outils méthodologiques, des processus d’appui institutionnel et de la formation, en France et à l’étranger.

© Groupe URD | Octobre 2014

Note sur l’auteure

Cécile Bérut est ingénieure agronome spécialisée en Gestion sociale de l’eau, en gestion des bassins versants et en économie agricole, ainsi qu’en appui aux organisations paysannes. Elle a 20 d’expériences dans le développement rural en Haïti au sein d’ONG françaises de développement rural, du ministère de l’Agriculture et de différents bailleurs de fonds et institutions internationales (BID, AFD, UE, BM). Depuis 2010, elle a participé ou coordonné des missions de consultation sur différentes thématiques : étude de faisabilité sur des filières agricoles, renforcement institutionnel, études urbaines, etc.

Remerciements

L’auteur, Cécile Bérut, tient à remercier les différentes institutions nous ayant reçu (Annexe 2), ayant mis à disposition la documentation relative au secteur (Annexe 3) et fait part de leur vision quant à la formation professionnelle, aux métiers et à l’emploi. Un remerciement tout particulier pour l’équipe du projet de quartier intégré de la Croix- Rouge française qui a pris en charge l’organisation d’une rencontre à Delmas 11 afin d’initier les entretiens de terrain avec les chefs communautaires et les organisations de quartiers.

Le Groupe URD (Urgence – Réhabilitation – Développement)

Les opinions exprimées dans ce rapport sont de la responsabilité exclusive de l’auteur.

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SOMMAIRE Acronymes............................................................................................................................ 5 1. Le contexte de l’étude ............................................................................... 8 2. L’emploi en Haïti ......................................................................................... 10 2.1. Situation de non emploi et de non qualification ........................ 10

Tableau 1 : Population occupée par grands secteurs d’activités et par grandes régions ............. 11 2.2. Les attentes des jeunes en termes de formation et de métiers ……………………………………………………………………………………….. .... 11 2.3. Évolution des métiers ces dernières années................................ 12 3. La formation professionnelle en Haïti ......................................................... 15 3.1. État des lieux et politique de formation professionnelle ....... 15

Schéma 1 : Répartition des centres de formation ............................................................................................ 17 3.2. Structuration et pilotage du secteur ............................................... 18 3.3. Le financement du secteur .................................................................. 20

Tableau 2 : Liste des projets de formation professionnelle ......................................................................... 21 3.4. Une estimation des besoins en formation pour les prochaines années ………………………………………………………………………………………. .... 22

Schéma 2 : Besoins par secteur ................................................................................................................................. 22 Tableau 3 : Estimation des besoins par filière et par niveau ...................................................................... 23 Tableau 4 : Estimation des besoins par filière et par région ...................................................................... 23

3.5. Les niveaux de formation, la certification et le coût de la formation .................................................................................................................. 24

Tableau 5 : Niveaux de certification et leurs titres sur le marché du travail ...................................... 24 Tableau 6 : Produits d’information, guide de formation secteur BTP/Construction ...................... 25 Tableau 7 : Coût de formation pour les centres et par secteur .................................................................. 28 Tableau 8 : Coûts de formation en fonction des secteurs ............................................................................. 29 Tableau 9 : Moyenne des coûts par centre – Comparaison centre public et privé ............................ 29

3.6. La formation et l’employabilité ......................................................... 29 Schéma 3 : Stratégie développée par certaines entreprises ........................................................................ 30

4. Les initiatives d’ONG concernant des projets en faveur de la formation professionnelle, de l’emploi et de la création des revenus ........................................ 33

Tableau 10 : Quelques initiatives d’ONG .............................................................................................................. 34 5. Quelques actions à mettre en place pour valoriser la formation professionnelle ainsi que l’accès à l’emploi et aux métiers ................................................................... 37 ANNEXES ...................................................................................................................... 41 Annexe n°1 : Méthodologie employée ...................................................................... 41 Annexe 2 : Liste des institutions rencontrées ....................................................... 42 Annexe 3 : Bibliographie ................................................................................................ 44

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Acronymes

ADRA Adventist Development and Relief Agency AFD Agence française de développement ANADIP Association nationale des distributeurs de produits pétroliers APC Approche par compétence APEFE Association pour la promotion de l’éducation et de la formation à l’étranger BID Banque interaméricaine de développement BIT Bureau international du travail BTP Bâtiment et travaux publics CAP Certificat d’aptitude professionnelle CRF Croix-Rouge française DCP Dispositif de concentration de poisson DINEPA Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement DT Diplôme technique CIST 2003 Conférence internationale des statisticiens et du travail de 2003 FOKAL Fondation connaissance et liberté FTP Formation technique et professionnelle GERM Gérer mieux votre entreprise GRH Gestion des ressources humaines EET Etablissement d’enseignement technique EEP Etablissement d’enseignement professionnel IHSI Institut haïtien de statistique et d’informatique INFP Institution national de formation professionnelle ISPAN Institut de sauvegarde du patrimoine national MENFP Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle MUSD Millions de dollars américains MTPTC Ministère des travaux publics des transports et des communications NTIC Nouvelles technologies de l’information et de la communication ONG Organisation non gouvernementale OIE Organisation internationale de l’eau POFIP Programme d’orientation, de formation et d’insertion professionnelle PME Petites et moyennes entreprises SGFP Secrétariat général à la formation professionnelle SONAPI Société nationale des parcs industriels URD Urgence réhabilitation développement USAID Aide publique américaine UE Union européenne

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RÉSUMÉ EXÉCUTIF Dans le contexte de reconstruction de Port-au-Prince suite au séisme de 2010, les questions des stratégies de reconstitution des économies familiales d’un côté, et de mise en place de filières professionnelles permettant d’inclure les enjeux de réduction des risques de l’autre, sont régulièrement soulevées lors des débats inter-agences. Afin d’éclairer les débats, l’Observatoire de l’aide humanitaire et de la reconstruction en Haïti a tenté d’explorer les différents éléments de cette problématique essentielle pour l’avenir du pays et le renforcement de sa résilience. Cette étude analyse l’évolution des métiers, des offres et formes de formation en rapport avec le marché du travail en zone urbaine ; élabore une typologie des métiers/formations/emplois qualifiés et non qualifiés, informels et formels ; et précise les besoins actuels et à venir en ce qui concerne l’encadrement du secteur de la formation professionnelle.

Il n’existe pas de données récentes sur l’emploi en Haïti et les quelques rapports existants ne présentent pas toujours les mêmes chiffres. Selon l’IHSI (Institut haïtien de statistique et d’informatique), le taux net d’activité serait de 47 % et le chômage s’élèverait à 16,8 %. L’emploi est avant tout informel et l‘agriculture reste encore le secteur d’activité le plus important avec 38,5 % de la population. Le commerce occupe quant à lui 29 % de la population.

L’accès à la formation s’effectue souvent par opportunités d’accès à la formation (proche du lieu de vie du jeune, frais de scolarité peu élevés) mais peu en fonction des certificats obtenus et de la reconnaissance de l’école. Les jeunes ont également développé une course à la formation et aux diplômes essayant d’obtenir le maximum de certificats mais sans une réflexion suffisante sur les métiers les plus porteurs quant à l’emploi et à la qualité des certificats. Enfin, peu d’études universitaires existent sur la formation professionnelle.

Dans les quartiers, les emplois les plus accessibles pour les jeunes restent l’auto-emploi autour des métiers de la construction et des services (plomberie, électricité), de la réparation de motocyclettes et du commerce.

Des petites entreprises agro-alimentaires se développent également, avec un savoir-faire mais sans un travail effectif sur la présentation des produits et leurs commercialisations.

De nouveaux métiers émergent en lien avec les politiques économiques et de développement d’Haïti - les métiers du tourisme, les métiers de l’eau, l’agro-transformation, les métiers de la construction et services (avec un accent sur le contenu des savoirs et la qualité des artisans), le textile, la gestion des déchets et les nouvelles technologies.

Les emplois sont évidemment dépendants des investissements (internes et, surtout, externes) qui seront consentis dans certains champs d’activités stratégiques, par exemple dans le secteur du tourisme, du textile ou dans d’autres domaines de sous-traitance.

Le système de l’enseignement technique et professionnel mérite d’être réformé et a besoin de financements importants non seulement pour son fonctionnement mais également pour de nouveaux investissements. Aujourd’hui, la plupart des investissements sont réalisés par la communauté internationale, le gouvernement haïtien investissant encore peu dans la formation professionnelle.

La formation professionnelle est actuellement en restructuration avec différents documents de politique élaborés ces dernières années par l’Institut National à la Formation Professionnelle (INFP) et la Secrétairerie à la Formation Professionnelle (SFP). Différents programmes sont proposés et devraient être mis en œuvre au cours des prochains mois.

Il existerait environ 500 écoles professionnelles et seulement un quart de ces instituts seraient reconnus par l’autorité compétente.

Le cadre législatif et réglementaire est peu étoffé, désuet, et ne convient plus au développement du secteur, avec un manque de régulation, un besoin de davantage de maîtrise du secteur par l’INFP, et de plus de liens avec les secteurs privés et les entreprises.

Dans les derniers documents de politique relatifs à la formation professionnelle, il est estimé pour les deux prochaines années un besoin de formation de 100 000 personnes, les

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deux secteurs prioritaires étant l’agro-industrie et le secteur du bâtiment et de la construction, la région de l’Ouest présentant le plus de besoins. L’INFP a défini 4 niveaux de formation, i) ouvrier, ii) ouvrier/employé, iii) personnel administratif et iv) commercial, technicien, et 6 niveaux de certification et de titres sur le marché du travail (technicien supérieur, technicien, ouvrier qualifié 2e niveau, ouvrier qualifié 1er niveau, ouvrier spécialisé, ouvrier non qualifié). Ces différents niveaux sont validés par un nombre d’heures de formation. Certains ministères (santé, agriculture, tourisme, affaires sociales, jeunesse et sport) proposent également des formations délivrant des certificats selon leurs compétences. En revanche, ces différents diplômes sont peu reconnus par les entreprises, souvent par manque de confiance avec le contenu de la formation. Les différents centres de formation manquent de matériels didactiques et d’ateliers de travail permettant une application des connaissances, ils souffrent également du manque de formation des formateurs. Le coût de la formation varie en fonction du secteur, et fluctue entre 2000 à 50 000 USD par personne formée (investissement non compris). Quant aux apprenants, ils peuvent dépenser de 400 à 3000 USD par cycle de formation, chiffre dépendant du secteur mais également du statut des écoles (privé, public).

Peu de statistiques existent sur le pourcentage de jeunes ayant trouvé un emploi suite à une formation professionnelle. L’INFP ne possède pas ces informations et peu d’instituts tiennent à jour leurs statistiques. Des initiatives ont néanmoins été développées ces dernières années pour permettre à plus de jeunes de trouver un emploi (chantiers écoles, financement de formations et emploi dans des projets de construction, mise en place de corps de métiers organisés…). Des entreprises ont également développé des stratégies telles que : formation en interne, liens privilégiés avec des centres de formation, recrutement de personnes ayant des références, accueil de stagiaires ou de jeunes en apprentissage.

Différentes expériences ont également été menées par des acteurs humanitaires et du développement pour l’appui à la formation professionnelle, à l’emploi et à la création de revenus, dans des quartiers de Port-au-Prince. Ces expériences ont évolué depuis la période post-séisme vers des formations plus formelles,

des liens avec des instituts de formation, des recherches de diplômes reconnus par l’INFP et une volonté de renforcement des centres de formation.

Différents besoins ont été identifiés lors de cette étude, tout d’abord l’importance du développement d’une formation professionnelle (FP) de qualité, délivrant des certificats et en lien avec le monde professionnel avec un renforcement du rôle régulateur de l’Etat pour la coordination et le contrôle de la formation professionnelle. L’université devrait également davantage s’investir dans des études sur l’emploi et les attentes des jeunes. Ainsi, des travaux devraient être réalisés sur les curricula des formations, sur plus de valorisation des compétences, sur des centres équipés et des formations plus adaptées au monde de l’entreprise.

Une plate-forme réunissant les acteurs du secteur, dont le secteur privé et les entreprises, devra fonctionner et réaliser un travail sur le cadre légal avec le dépôt d’un projet de loi-cadre sur la formation professionnelle.

Il est évident que la FP doit être davantage en lien avec les entreprises, les organisations professionnelles pour une meilleure définition des besoins, des compétences et pour une meilleure participation du secteur privé (apprentissage, stages…).

Enfin, une base de données sur l’emploi et les besoins en main-d’œuvre par branche et sous branche d’activités économiques et par région devra être construite parallèlement à la réforme de la FP et donc des cursus de formation.

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1. Le contexte de l’étude En 2001 (année marquant le début de la crise politique du deuxième mandat d’Aristide), l’économie haïtienne est entrée en récession et les principaux indicateurs se sont dégradés, témoignant d’une paupérisation rapide de la population. La crise économique a touché tous les secteurs qui portaient la croissance tels les industries manufacturières, le tourisme, l’agro-industrie et l’agriculture d’exportation. Une des conséquences de cette situation a été la forte accélération de la migration de la population jeune vers les villes ; la population urbaine est en forte augmentation à la recherche de formations pour les plus jeunes, de services (écoles, santé), d’emplois et de revenus pour les plus âgés, chefs de famille. Les villes haïtiennes et le reste du pays sont caractérisés par un très faible développement des industries (quelques industries sur la capitale), un secteur des services sous-développé avec peu de débouchés économiques pour la production issue de petites entreprises.

Par ailleurs, il reste difficile de trouver des données fiables en Haïti sur la situation du chômage qui touche une part importante de la population. Peu d’informations récentes et objectives sur le thème de l’emploi, sur son évolution etla formation en adéquation avec les métiers sont également disponibles. Le secteur informel1 assure la grande partie des emplois qualifiés et non qualifiés qui échappent en général à la maîtrise et au contrôle de l’Etat, leurs conditions sont précaires et leurs revenus très bas (environ 5$/jour). Il est également difficile de comprendre le fonctionnement de cette économie, les sources de revenus...

Le séisme du 12 janvier 2010 a contribué à la destruction de la structure économique du pays. Une importante dynamique liée aux enjeux de la reconstruction sociale, économique et physique a été enclenchée pour répondre aux besoins en services et en biens nouvellement apparus. L’afflux de l’aide post-catastrophe et les différents emplois générés par l’aide humanitaire ont constitué supposément un effet d’agrégats ranimant l’économie. Des emplois ont ainsi été créés en lien avec la reconstruction (métiers de la construction), mais également avec ceux de l’animation dans les quartiers, de la gestion de l’eau et de la gestion des déchets. Parallèlement à ces dynamiques, le secteur du tourisme essaie de se développer avec la création d’investissements, d’emplois et la mise à disposition de formations spécifiques.

Le document de politique de la formation professionnelle vient d’être validé (mois de juillet 2014) par le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle (MENFP). Depuis deux années, différents documents ont été produits (Les filières de formation prioritaires », « La quantification des besoins en formation professionnelle des filières prioritaires). Enfin, La politique et la stratégie de la formation professionnelle en Haïti a été finalisée en décembre 2013. Ces divers documents, hélas peu connus par les acteurs de l’aide, ont le mérite de présenter un état des lieux de la formation professionnelle en Haïti, de noter les faiblesses du système et de proposer diverses actions au cours des prochaines années.

C’est ainsi que le Groupe URD (Urgence Réhabilitation Développement) s’est engagé dans une étude ayant pour objectif de (i) fournir une analyse du marché de l’emploi des secteurs formels et informels, et de la configuration des dispositifs de formation professionnelle à Port-au-Prince et sa banlieue immédiate (ii) d’identifier les facteurs et caractéristiques novateurs du marché de

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 1 Par opposition, l’emploi formel regroupe toutes les personnes travaillant dans l’administration publique, les entreprises publiques, les organisations internationales et les coopératives (dont on suppose qu’elles sont enregistrées) ainsi que les entreprises privées.

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l’emploi et de l’offre de formation professionnelle en prenant en compte une analyse de genre, (iii) d’identifier les filières potentielles et actuelles favorisant la génération de revenus et la création de richesses pour les hommes et pour les femmes, jeunes ou moins jeunes.

De manière spécifique, l’étude analyse l’évolution des métiers, des offres et formes de formation en rapport avec le marché du travail en zone urbaine dans une perspective de genre, élabore une typologie des métiers et des formations d’emplois qualifiés et non qualifiés, informels et formels, et enfin précise les besoins actuels et à venir, en ce qui concerne l’encadrement du secteur de la formation professionnelle.

Les informations reportées dans ce rapport sont issues des informations collectées par une revue documentaire, des entretiens avec les différents acteurs du secteur, mais également les acteurs humanitaires et ceux du développement, les entreprises et enfin des entretiens sur le terrain réalisés sur la commune de Delmas (Delmas 7-9-11 et 13). (Annexe 1 : Méthodologie de travail).

Le rapport comporte quatre grandes parties : (i) l’emploi en Haïti, (ii) la formation professionnelle, (iii) les initiatives en faveur de la formation professionnelle, de l’emploi et de la création de revenus, et enfin (iv) les recommandations et besoins du secteur.

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2. L’emploi en Haïti 2.1. Situation de non emploi et de non qualification

Bien que peu d’études fiables2 sur l’emploi soient disponibles en Haïti, nous avons pu obtenir des informations à partir de deux études sur la situation de l’emploi en Haïti, l’une datée de juillet 2010 et publiée par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) (« Enquête sur l’emploi et l’économie informelle »)3, l’autre datée de mai 2010, réalisée par le BIT et portant sur la promotion du travail décent dans la reconstruction et le développement d’Haïti après le tremblement de terre de 2010. Dans certains quartiers, des études ont également été réalisées par les ONG engagées dans le développement.

Selon l’IHSI, l’activité a pour objet de produire des biens et des services, marchands ou non, moyennant un salaire ou un traitement, en espèce ou en nature, en vue d’un bénéfice ou d’un gain familial. Sont alors considérées comme actives les personnes susceptibles de participer à l’activité économique, à savoir celles qui constituent effectivement la main-d’œuvre de la production de biens et de services et celles qui cherchent à intégrer la main-d’œuvre dans des activités économiques.

Le taux net d’activité s’élève à 47,7 % avec peu de différences entre le milieu urbain et le milieu rural. Les hommes possèdent en revanche un taux net d’activité de 55,3 % alors que celui des femmes est seulement de 40,8 %. Les difficultés d’insertion à l’emploi sont liées à l’absence de métiers mais également au manque de travail salarié.

Le taux de chômage ouvert4 s’élève quant à lui à 16,8 % pour l’ensemble urbain et rural, mais est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural (33,3 % contre 9,45 % en milieu rural). L’incidence élevée du chômage chez les jeunes (50 % pour les 20–24 ans) atteste des difficultés d'insertion sur le marché salarié. Ces difficultés sont souvent liées à la faiblesse des créations nettes d'emplois au regard de la démographie des nouveaux entrants sur ce marché, au manque d'accès des ressources nécessaires pour l'auto-emploi ou la création d'entreprises. Il est souvent remarqué que le taux de chômage augmente avec le niveau d’études (niveau secondaire) mais diminue dès que le niveau des études universitaires est atteint.

Le rapport à l'insertion dans l'emploi semble fortement lié au genre, les femmes étant davantage affectées par le chômage dans les villes de province et en milieu rural. Il est par ailleurs vrai que les femmes ont historiquement moins accès à l'éducation et à la formation professionnelle. Les hommes avancent plus fréquemment l'absence de métier ou de profession (21,6 % contre 8,8 %) et sont également relativement plus nombreux (39,6 % contre 27,9 % des femmes) à dire qu'il n'y a pas de travail. Ils aspireraient donc plus à un statut de salarié qu’à celui de travailleur indépendant. A l’inverse, les femmes tendraient plus vers un travail indépendant, dans le secteur du commerce.

En Haïti, l’emploi est avant tout informel (les activités sont informelles lorsqu’elles échappent au regard de l’Etat). Selon la Conférence Internationale des Statisticiens et du Travail de 2003 (CIST 2003), 57,1 % des emplois en Haïti sont informels.

Le rapport du BIT5 confirme les données extraites du rapport IHSI mais avec des taux différents : « Le chômage touche 35 % de la population active. Le pays compte en outre un grand nombre de

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 2 Les études obtenues sont souvent peu récentes et trop souvent partielles et ponctuelles. On est de plus confronté à des évolutions très rapides de la situation de l’emploi et, du fait d’une prolifération des activités informelles en milieu urbain, il est difficile d’analyser et de comptabiliser régulièrement ces évolutions. 3 L’étude sur l’emploi a été réalisée entre octobre 2007 et mars 2008. 4 Selon le BIT, un individu en situation de chômage ouvert est une personne en âge de travailler qui réponde à trois conditions : (i) être privée d’emploi, (ii) désirer un emploi, c’est-à-dire en rechercher activement un, (iii) être disponible immédiatement. 5 La promotion du travail décent dans la reconstruction et le développement d'Haïti après le tremblement de terre de 2010, BIT, Genève, mai 2010.

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travailleurs pauvres. L’emploi informel domine et concerne plus de 80 % des actifs. Quarante pour cent (40 %) des emplois se trouvent dans l’agriculture et 25 % dans les activités commerciales. La fonction publique ne concerne que 2 % des actifs. »

Le tableau suivant, élaboré par le BIT à partir des informations de l’IHSI, montre également les grands secteurs d’activités développés avec le pourcentage de population par secteur. L’agriculture est en tête, puis viennent le commerce, l’industrie et les activités de services.

Tableau 1 : Population occupée par grands secteurs d’activités et par grandes régions (en millier de personnes)

Secteur d’activité

Ouest Grand Nord

Est Grand-Sud

Ensemble

%

Agriculture 206 224 359 320 1 109 38,5

Industrie 153 50 65 55 323 11,2

Commerce 352 161 165 159 837 29,0

Services 294 96 84 80 554 19,2

Fonction Publique

38 10 6 7 61 0,3

Ensemble 1 043 541 679 621 2 884 100

% 36,2 18,7 23,6 21,5 100,0 Source : Elaboration BIT sur la base de projections IHSI de la population à 2010 et enquête sur l’emploi dans le secteur informel 2007 (IHSI).

2.2. Les attentes des jeunes en termes de formation et de métiers

Nous n’avons pu avoir accès à des études spécifiques sur les attentes des jeunes en termes de formation et de métiers. Il semble que les études universitaires et les études statistiques ont peu priorisé des recherches permettant de mieux comprendre les attitudes des jeunes et leurs attentes.

Deux des institutions rencontrées ont néanmoins réalisé des enquêtes de terrain afin de mieux connaître les attentes des jeunes en termes de métiers et de formation professionnelle, CONCERN Worldwide dans le quartier de Grand-Ravive à Martissant (étude réalisée en avril 2014) et le GRET (étude réalisée en février 2012) dans le quartier de Baillergeau. Ces enquêtes ont été réalisées dans le cadre de programmes de développement des quartiers suite au séisme du 12 janvier 2010.

À Grand-Ravine, plus des ¾ des jeunes (20-24 ans) interrogés lors de l’enquête ont suivi des formations dans une école professionnelle pour apprendre un métier, recevoir une formation et bénéficier d’une scolarité à moindre coût. Le lieu de l’école est peu important pour ces jeunes, certains allant étudier au Centre pilote de formation professionnelle situé sur la route nationale #1 (Drouillard), le plus important pour les jeunes étant la qualité de la formation et la possibilité d’obtenir un métier en fin de cycle. Concernant le choix des métiers, cette enquête a montré que les jeunes sont plus intéressés par des métiers de mécaniciens et liés à l’informatique. Les jeunes ont également formulé un besoin d’accompagnement dans le choix des métiers, mais surtout pour rechercher des stages ainsi qu’un premier emploi.

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Sur Baillergeau, l’enquête réalisée par le GRET a davantage porté sur les métiers présents dans le quartier et les besoins d’accompagnement dans le cadre d’un futur projet d’appui économique (amélioration de revenus, augmentation de l’offre de services et de biens, renforcement des capacités économiques des acteurs du quartier). Les métiers les plus importants sont ceux du commerce, du bâtiment, de l’artisanat (sérigraphie, bijouterie, couture, artisans d’art, etc.) et des services (pharmacie, cybercafés, photographies). Les besoins identifiés sont l’accès à un crédit adapté, des formations en gestion d’entreprises, le renforcement des compétences (formations délivrant des certificats), un appui à l’investissement, à l’acquisition d’outils, ainsi que la structuration des métiers. Enfin, il est à noter que, dans le quartier, l’auto-emploi est principalement développé autour des métiers du bâtiment.

Les jeunes du quartier de Delmas 7 à 13 développent une stratégie de course aux diplômes et aux certificats qui n’est pas récente. La plupart des jeunes rencontrés (au moins 80 %) ont atteint le niveau secondaire (niveau rhétorique, ou niveau philo), avec pour certains l’obtention du baccalauréat. Ils se sont inscrits dans différentes écoles professionnelles, les formations les plus demandées étant comptabilité, agent de banque, billetterie en agences de voyages pour les jeunes filles et plomberie, mécanique, électricité pour les jeunes hommes. La plupart rencontrent des difficultés pour terminer leur cursus dans sa totalité en raison d’un manque de fonds pour payer les frais de scolarité. De nombreux jeunes commencent en effet la formation, mais peuvent s’arrêter en cours d’année ou en cours de cursus si la formation dure plus d’une année et reprendre un ou deux ans plus tard. Quelquefois, ils perdent même le bénéfice des premiers mois étudiés et sont obligés de reprendre un cursus entier. Les écoles sont choisies en fonction des informations obtenues par les amis du quartier (leurs expériences), à travers la publicité, mais également en fonction du prix de la scolarité. Au final, le choix ne s’effectue donc pas en fonction de la reconnaissance de la formation, du diplôme et des facilités d’insertion en fin de formation. Etonnamment, de nombreuses personnes enquêtées ont reconnu ne pas savoir quel type de diplômes et certificats leur seront délivrés en fin de formation. La durée des formations est très variable et peu de stages sont proposés par ces instituts.

2.3. Évolution des métiers ces dernières années

De la même manière, il est difficile de quantifier les métiers actuellement en évolution ainsi que les demandes de compétences en fonction des dynamiques économiques en cours dans le pays, notamment suite aux opportunités créées par l’après-séisme. La Chambre des métiers n’a pas pu fournir d’informations précises sur ces nouveaux métiers et sur ces nouvelles compétences à former. Néanmoins, à partir des différents entretiens et des documents consultés, les tendances suivantes semblent les suivantes :

- Selon Hugues Foucault, professeur de la faculté d'ethnologie, de nouvelles compétences sont apparues depuis les années 2000, dans les métiers liés aux technologies de l’information, à la médiation sociale et à la gestion des conflits, ainsi que dans l'artisanat. Il estime également que de nombreux jeunes ont investi dans la formation professionnelle autour de métiers manuels ;

- Le textile avec notamment le développement de zones franches et les entreprises de prêt-à-porter devient un secteur prioritaire. L’INFP a été informé du besoin de la zone de Caracol6 pour

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 6 Le parc industriel de Caracol, est le projet-phare de reconstruction du gouvernement, de la CIRH et de la « communauté internationale » en Haïti. Ce parc industriel de 243 hectares a ouvert ses portes en octobre 2012 et devrait permettre la création de 20 000 emplois en « Phase 1 », puis environ 100 000 emplois directs et indirects au cours des années suivantes, presque exclusivement des emplois manufacturiers.

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environ 20 000 techniciens du textile (coutures, assemblage, réparations des machines à coudre…). Une entreprise coréenne serait prête à investir dans ce secteur très rapidement avec la création d’un centre de formation situé à proximité de la zone industrielle de Caracol ;

- Les métiers du bâtiment avec de nouvelles compétences (carrelage, vitrier) mais surtout une amélioration des compétences et des savoirs pour d’anciens métiers (maçonnage vs. maçonnage chaîné, fabricants de blocs parasismiques…). Des métiers du bâtiment et de la reconstruction découlent les métiers d’électriciens et de plombiers, ainsi que ceux en lien avec l’énergie solaire, les installations d’inverteurs (convertisseurs de courant). Ainsi, les compétences suivantes seraient aujourd’hui recherchées : construction traditionnelle parasismique, para-cyclonique et anti-Tsunami dans le Nord (béton armé…) ; nouvelles technologies parasismiques (charpente métallique…) ; capacité à faire des finitions de qualité ; compétences en nettoyage du chantier, entretien du matériel, anticipation et alternative en cas de pannes… ; capacités à prendre des initiatives, à anticiper sur le lendemain, compétences pour construire des maisons individuelles à étage ; polyvalence, essentiellement pour les travailleurs indépendants ; et compétences dans tous les métiers de la construction : plomberie domestique, électricité, charpenterie, céramique/carrelage, sanitaire, ferronnerie… Toutefois, dans ce secteur, c’est plus le contenu de la formation qui évolue que les métiers, avec une priorité sur la qualification, la qualité du contenu, son adaptation et son évolution… En revanche, certains responsables de centres de formation, mais aussi d’institutions d’accompagnement s’interrogent sur la possible accalmie du secteur de la construction. Enfin, certains s’interrogent sur la non-valorisation des compétences nouvellement acquises ;

- Les métiers du tourisme, de la restauration et de l’hôtellerie sont également en évolution mais sans grande précision sur le type de qualifications. Le ministère du Tourisme estime qu’il y a un besoin de 3 000 personnes qualifiées dans le tourisme et la restauration pour les prochaines années. Un opérateur de tourisme consulté lors de cette étude abonde en ce sens en précisant que les besoins sont en personnel de services (hôtelier-gestion, réception- et restauration- en cuisine et en salle), et guides touristiques bien informés et formés sur les aspects culturels et historiques des sites visités.

- L’agroalimentaire avec le développement d’activités de transformation dans les quartiers, (beurre d’arachide, confiture, chips de pommes de terre, de lames véritables, de bananes, jus de fruits, transformation de cacao en chocolat) nécessite un nouveau savoir-faire mais surtout une amélioration de la qualité de la transformation, des contenants… Nous avons rencontré dans le quartier de Delmas (9-13) des jeunes ayant investi dans des petites entreprises agro-alimentaires (chocolat, transformations de fruits) sans aucune formation professionnelle, mais avec un savoir-faire et des compétences acquises sur le tas, qui ont développé des petites dynamiques entrepreneuriales intéressantes ;

- Un secteur qui n’était pas apparu lors de la revue documentaire a été mentionné à plusieurs reprises lors des entretiens et concerne le secteur de la pêche, notamment pour la zone de Carrefour située en bord de mer. Une économie autour de la pêche s’est développée dans ce quartier avec la présence d’un « marché » aux poissons sur Fontamara7. Des métiers de la pêche pourraient donc être développés en lien avec la formation professionnelle (fabrication de filets, pêche sur dispositifs de concentration de poissons (DCP), transformation du poisson, gestion des moteurs de bateaux et réparation). L’INFP réfléchit actuellement à la mise en place d’un

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 7 Un marché est actuellement en construction et devrait améliorer la qualité de la commercialisation du poisson.

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programme de formation autour de la pêche. Dans la région de Petit Goâve, l’ONG ADRA travaille dans le domaine de la pêche depuis 2011 et a identifié trois métiers autour desquels des formations ont été octroyées - métiers de charpentiers (fabrication et réparation des bateaux/canots), métiers des mécaniciens moteurs (entretien et réparation des moteurs hors bords), marchandes de fruits de mers (techniques de transformation et conservation des fruits de mer). De plus, les pêcheurs sont formés sur les techniques de montage, pause et maintenance des DCP. Des formations connexes ont également été développées pour des bûcherons, des fabricants de filet, de nasse, etc. ;

- Avec le développement des services en eau et de nombreux investissements dans les quartiers pour un meilleur accès à l’eau, les métiers de l’eau (traitement de l’eau, plomberie, nettoyage des citernes…) sont en évolution. Il existe des besoins dans le domaine de la plomberie industrielle (mécaniciens, électromécaniciens, tuyauteurs, plombiers, ingénieurs..) et il manque des professionnels de niveau d’ouvrier qualifié, ou techniciens de base, et donc des formations techniques et professionnelles préparant les jeunes aux niveaux du diplôme de technicien et au brevet d’aptitudes professionnelles (BAP) qui demeurent aujourd’hui indispensables ;

- Le secteur de la mécanique évolue également avec le développement des motos-taxis dans toutes les villes du pays, ce qui implique un besoin plus important de réparation, avec un savoir-faire différent du métier de mécanicien. Le contenu de ces formations doit également évoluer vers l’électromécanique avec des besoins des entreprises de Port-au-Prince (brasserie, usine de production de produits pharmaceutiques, usine agro-alimentaire) ;

- La valorisation et la transformation des déchets sont également devenues des secteurs qui évoluent en raison d’un besoin d’assainissements, mais aussi du développement de la filière plastique et de celle du recyclage… Plusieurs métiers sont donc apparus, depuis la collecte jusqu’au recyclage, et la gestion des entreprises ;

- Enfin, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) avec le développement d’Internet, de la téléphonie mobile et des services de réparation, deviennent également un secteur important.

Dans le quartier de Delmas, l'atelier Serge Gay (poterie, céramique, miniature, sculpture) a formé gratuitement de nombreux jeunes du quartier à la céramique avant le séisme (malheureusement, l’atelier a été détruit par le tremblement de terre) mais sans que ces jeunes puissent obtenir de diplômes reconnus. Ainsi, des savoir-faire sont disponibles et une production de céramique existe au sein du quartier, mais les personnes formées rencontrent d’énormes difficultés pour écouler leur production et mettre en place un réseau de commercialisation. Néanmoins, des jeunes formés dans l’atelier de Serge Gay, arrivent à créer un revenu de 5 000 HTG (111 USD) par mois dans la production et la commercialisation de céramiques.

Les personnes formées et compétentes en électricité et plomberie trouvent du travail au sein du quartier, pouvant gagner 60 000 gourdes (1300 USD) à 90 000 gourdes (2000 USD) par chantier. Ils sont également sollicités pour les travaux de réparation mais se plaignent de l’irrégularité du travail et donc des revenus, tous ayant également eu des difficultés pour l’achat de leur premier équipement.

Faute d’emplois, de nombreux jeunes essaient de développer le commerce et des jeunes femmes partent régulièrement en République dominicaine pour acheter des vêtements et les revendre dans le quartier. D’autres gèrent de petites boutiques. La location de motocyclettes s’est également

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développée, cette transaction permettant d’obtenir un revenu de 250 à 1000 gourdes par jour (5 à 22 USD).

Tous les personnes rencontrées sont à la recherche d’opportunités pour un emploi et se rapprochent très rapidement des projets présents dans le quartier pour obtenir un emploi dans l’animation, la construction… Sur le quartier de Delmas 7 -9 -11 – 13, la CRF a formé des jeunes en maçonnerie et les a ensuite employés dans les travaux de construction et de réhabilitation du quartier.

Dans la construction, 10 personnes formées par la CRF en lien avec Build Change (sur 44 au total) ont trouvé un emploi avec la volonté de créer une association de « bòs » (ouvriers du bâtiment). Celle-ci n’a pas encore été mise en place.

Nous avons en revanche remarqué peu d’initiatives de créations d’entreprises et de démarrage d’ateliers dans le quartier à partir des connaissances acquises lors des formations proposées par la CRF après le séisme. Au final, les jeunes formés sont souvent en attente d’un emploi salarié et ont des difficultés à monter leur propre affaire. Quelques personnes ont développé des activités dans l’agro-alimentaire (transformation de cacao en chocolat, fabrication de confitures, fabrication de boissons alcoolisées). Pour ceux qui souhaitent développer leurs propres entreprises, se pose le problème de l’accès au financement. Par exemple, un jeune rencontré dans le quartier souhaite ouvrir une boulangerie mais a un besoin de financement de près de 300 000 HTG (6666 USD) auquel il ne peut accéder (crédit adapté, subvention…).

Enfin, la plupart des jeunes rencontrés veulent partir à l’étranger, pensant qu’il y aura davantage d’opportunités pour eux que ce soit en termes de formations ou d’emplois.

3. La formation professionnelle en Haïti 3.1. État des lieux et politique de formation professionnelle

La structure organisationnelle du ministère de l’Éducation nationale est composée d’un ensemble de Directions centralisées et déconcentrées relevant de la Direction Générale. L’Institut National de Formation Professionnelle (INFP) est une structure déconcentrée du ministère, chargée de la coordination des centres publics de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Il assure « les fonctions d’accréditation, de supervision technico-pédagogique et de certification » pour les institutions privées de l’enseignement technique et professionnel. Divers ministères interviennent dans l’enseignement technique et professionnel et octroient également des formations en fonction de leurs champs de compétences. Ces dernières années, l’INFP a réalisé différentes études et travaux relatifs à la formation professionnelle ; une première étude ayant porté sur l’offre et la demande de formation technique et professionnelle en Haïti. La politique et la stratégie de la formation professionnelle en Haïti ont alors été définies dans un document finalisé en décembre 2013. Les divers documents de politique ont par ailleurs été validés par le ministère en juillet dernier.

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Informations issues du document de Politique de Formation Professionnelle, Filières prioritaires, décembre 2013, INFP, MENFP. La politique de la FTP est de développer une offre de formation initiale et continue dans les filières économiques et les branches d’activités prioritaires. L’accès à la formation visera tous les Haïtiens, tout en réduisant les disparités régionales aujourd’hui très importantes. L’offre de formation devra ainsi répondre en quantité et en qualité aux besoins des entreprises publiques et privées et pourra reposer sur des approches non formelles de formation professionnelle, ainsi que sur l’apprentissage qui sera amélioré et réformé. L’apprentissage traditionnel dans les entreprises du secteur informel représente 80 % de l’activité économique nationale et 59 % de l’activité à Port-au-Prince. L’apprentissage reste ainsi la modalité la plus répandue et populaire de formation des jeunes. Dans le cadre de cette politique, son développement devrait permettre un levier performant pour accroître l’accès à la FP et faciliter l’insertion professionnelle des jeunes.

Ainsi, des filières prioritaires ont été définies : elles sont au nombre de 10 et sont présentées ci-après sans ordre de priorité. Un processus a été mis en place pour la définition de ces filières : analyse des besoins de qualification des entreprises formelles et non formelles selon une approche par filière économique porteuse, étude générale des filières et sélection des filières les plus significatives et prometteuses, analyse économique des filières, évaluation des besoins de formation quantitatifs et qualitatifs nécessaires au développement des filières…

1. NTIC / téléphonie mobile/ Fourniture d’accès à Internet

2. BTP et travaux publics / filière béton (béton armé et construction para sismique)

3. Électricité et climatisation (habitat, véhicules, conservation, transport et restauration)

4. Eau/assainissement (captation, stockage, traitement, acheminement et distribution)

5. Textile/confection

6. Mécanique/réparation véhicules 2 roues

7. Hôtels/restauration/tourisme

8. Santé/action sociale (services aux personnes âgées et aux enfants en bas âge, planning familial)

9. Agriculture / filière mangue (production, conditionnement ou transformation, transport et exportation)

10. Art/artisanat

L’État s’est ainsi fixé des orientations stratégiques de développement de la formation technique et professionnelle à travers les orientations suivantes :

1) Le renforcement des ressources humaines et de la pertinence des programmes de formation technique et professionnelle avec la formation des formateurs des centres publics, l'intégration des professionnels comme formateurs dans le système FTP, la définition et la révision des programmes de formation des centres publics et privés, l'amélioration des contenus et la pertinence des formations dispensées pour les lier davantage aux qualifications attendues des employeurs,

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2) L’offre de formation technique et professionnelle sera accrue dans les centres de formation publics et privés grâce au développement de l’offre de formation dans les 10 filières prioritaires, à la réhabilitation des centres publics de formation, à l'appui aux centres privés de formation pour la définition des programmes de formation en alternance dans les 10 filières, au développement de l’apprentissage (mise en place d’un apprentissage réformé de type dual ; apprentissage traditionnel),

3) La définition et l'application du cadre national de certification favorable à la mobilité et au parcours professionnels,

4) Les capacités organisationnelles, institutionnelles et partenariales du système de formation technique et professionnelle seront développées par la décentralisation vers les collectivités locales, le renforcement de l’action des Chambres dans la mise en œuvre de l’apprentissage et des fonctions stratégiques de la FTP, la réorganisation de l’INFP, et l'intégration du secteur privé dans le système de FTP,

5) Le financement de la formation technique et professionnelle sera permis par l'analyse des coûts, la modélisation, une fiscalité dédiée, la création et la gestion du Fonds pour la formation professionnelle alternée et l’apprentissage,

6) La promotion de l’insertion des sortants du système de FTP se fera grâce à l'institutionnalisation de la transition entre la formation et l’emploi, à une politique de l’emploi et à une démarche à court terme.

La formation technique et professionnelle en Haïti repose sur un système public et privé de 447 centres de formation (dans certains documents, le chiffre de 700 centres apparaît), dont moins de 10 % publics avec une très forte concentration de l’offre de formation dans le département de l’Ouest (autour de 56 %). L’INFP gère actuellement un réseau de 138 centres dont 17 sont publics, 17 subventionnés et 104 privés. Ces 138 centres sont accrédités par l’INFP.

Schéma 1 : Répartition des centres de formation

D’après le document de Formation technique et professionnelle élaboré ces derniers mois, le nombre total des apprenants serait actuellement de 20 000, chiffre qui nous paraît très faible au regard du nombre total de centres de formation.

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L’offre du secteur privé est majoritaire et délivrée dans des établissements de petite taille, avec un effectif moyen de 50 élèves. Il est très difficile de comptabiliser le nombre d’unités de formation sur Port-au-Prince et les villes de province. Il existe quelques centres de bons niveaux, aux frais d’écolage élevés, accessibles donc aux familles disposant de bons revenus. Ces instituts privés ne dépendent en rien de l’État, ni pour leur financement, qui repose essentiellement sur la contribution des élèves et des familles, ni pour la certification. Dans de nombreux centres, les certificats délivrés (quand ils le sont) ne sont pas reconnus par l’INFP, et sont très rarement en lien avec le système de niveaux et de certifications reconnues par l’autorité compétente.

Dans le secteur public, les interventions de l’Etat sont peu importantes et limitées à la prise en charge des salaires des enseignants et formateurs. Par exemple, le Centre Polyvalent de Carrefour, centre public qui bénéficie d’une bonne renommée, a développé des prestations en formation professionnelle auprès d’institutions privées et de nombreux partenariats avec des entreprises et projets. Grâce à ces partenariats, il peut ainsi payer les frais de fonctionnement du centre et renouveler certains équipements désuets, la participation de l’Etat se limitant au paiement des formateurs.

Enfin, la formation professionnelle est en majorité portée par l’apprentissage traditionnel dans les entreprises du secteur informel. Un grand nombre de jeunes aux origines modestes sont placés en apprentissage chez des « Bòs » dans des micros et petites entreprises, mais sans reconnaissance ni suivi par les pouvoirs publics. L’apprentissage traditionnel où l’acquisition du savoir-faire s’effectue en reproduisant et en s’appropriant les connaissances du patron s’effectue sans une approche théorique des pratiques professionnelles, limitant le développement des entreprises mais aussi le statut social des patrons et des apprentis. La politique nationale de formation devrait donner des moyens suffisants à la FP afin d’améliorer ses pratiques d’apprentissage. Par ailleurs les organisations professionnelles devraient également être des partenaires incontournables pour repérer les besoins en formation du secteur, réglementer l’apprentissage et mettre en place, dans le cadre des politiques nationales, les compléments de formation nécessaires à la modernisation des entreprises du secteur.

Le développement de l’apprentissage constituera le levier le plus performant pour accroître l’accès à la FP et faciliter l’insertion professionnelle.

3.2. Structuration et pilotage du secteur

Le cadre juridique de la politique de formation professionnelle est constitué d’un ensemble de décrets et d’arrêtés pris par le pouvoir exécutif :

- L’Arrêté présidentiel de 1958, portant sur la création de l’Office National de l’Éducation

Communautaire (ONEC) dont l’une des missions était la réorganisation des écoles du soir pour les adultes,

- Le Décret du 9 octobre 1973, portant création de l’Institut National de Formation Professionnelle et le Centre Pilote de Formation Professionnelle,

- Le Décret du 24 février 1984, actualisant le Code du travail du 12 septembre 1961 instituant le contrat d’apprentissage qui est considéré comme : « une convention en vertu de laquelle un apprenti s’engage à travailler pour une personne ou un établissement, en échange d’une instruction professionnelle donnée par ceux-ci ou par un tiers dans un art, une profession ou un métier et de la rétribution convenue, payée en espèce ou en nature et qui, en aucun cas, ne pourra être inférieure à 40 pour cent du salaire journalier minimal légal »,

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- Le Décret du 24 novembre 1983, qui confie à la direction de la main-d’œuvre du ministère des Affaires sociales et du Travail la mission de promouvoir la formation professionnelle et d’assurer la formation des travailleurs vise une meilleure performance de la politique nationale de formation,

- Le Décret du 23 octobre 1984, réorganisant le ministère de l’Éducation nationale, confie les attributions de la formation professionnelle, exercées jusque-là par la Direction de la main-d’œuvre du ministère des Affaires sociales et du Travail, à l’Institut National de Formation Professionnelle (INFP) qui, lui-même, devient une Direction technique déconcentrée du ministère de l’Éducation nationale. L’INFP est chargé de mettre en place un « système national de formation professionnelle en assurant la coordination de toutes les actions de formation dans les secteurs public et privé »,

- Le Décret du 14 mars 1985, réorganisant le secteur de la formation professionnelle, le Plan National d’Éducation et de Formation (PNEF) fixant la relance de la formation technique et professionnelle comme axe majeur d’intervention,

- Le Décret du 17 mai 2005, portant révision du statut général de la fonction publique,

- La Constitution de 1987, en son article 32-4 fait de l’État et des communes les responsables de l’enseignement agricole, professionnel, coopératif et technique au niveau du pays,

- Le Décret du 17 mai 2005, créant l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH) et l’Ecole Nationale d’Administration et des Politiques Publiques (ENAPP). Ce décret confirme que l’État assure la formation initiale de ses agents et encourage le développement des professions dans l’administration publique à travers les filières professionnelles transversales et sectorielles.

Une analyse poussée de ces textes serait primordiale pour les adapter aux réformes de la FP proposées par le gouvernement. Dans le document de politique formulé en décembre 2013, l’actualisation du cadre légal et réglementaire de la formation technique et professionnelle est surtout suggérée autour des aspects suivants :

une refonte du système législatif afin de donner davantage de maîtrise à l’INFP (par rapport aux fonctions des ministères certificateurs),

une adaptation des textes de loi qui concernent le financement de la FP,

une précision dans les textes de loi à propos du rôle des entreprises, des partenaires sociaux, des organisations professionnelles dans l’apprentissage, dans l’accueil des stagiaires, dans la définition des besoins et des curricula les plus adaptés,

les centres publics de formation ont par ailleurs développé des pratiques les rendant plus autonomes, s’accordant ainsi pour fonctionner une marge de manœuvre qui n’est pas formalisée dans les textes législatifs et réglementaires. Par exemple, à travers des prestations de service de formations auprès d’institutions privées et d’ONG, ces centres publics arrivent à financer certains équipements et matériaux, ainsi que des frais de fonctionnement. Leur statut mériterait donc d’être renforcé et mieux défini. Il pourrait avantageusement servir de levier pour poser une relation plus formalisée avec les entreprises et les organisations professionnelles, relation qui fait défaut aujourd’hui.

Les instances de concertation, de conseil et d’orientation de la FTP sont insuffisantes et peu fonctionnelles avec peu de moyens en ressources humaines et financières. De nombreuses entités publiques et privées définissent des formations avec leurs curricula et les mettent en œuvre sans coordination de l’entité responsable. La déconcentration de la FTP ne concerne que les villes du Cap-

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Haïtien et des Cayes. Le pilotage et la gestion du système de la FTP sont difficiles car les données et les informations de base ne sont pas disponibles.

Le système de formation fonctionne en méconnaissant largement les besoins des entreprises, mais aussi les formés par filière et niveau de qualification. Les centres forment pour former et moins pour répondre à la demande économique des entreprises. Les interventions de l’Etat portent sur les salaires. Aucun mécanisme ou subvention financière n’est destiné aux centres privés pour aider à leur développement et à les orienter dans leur action. La taxe sur la masse salariale8, initialement taxe d’apprentissage, n’est pas un outil d’intégration des entreprises dans le dispositif de formation et son produit n’est pas reversé à la FTP.

L’INFP et les ministères compétents ont peu de capacités d’action. La délégation au secteur privé des missions publiques de formation technique et professionnelle n’a pas été envisagée.

3.3. Le financement du secteur

La formation technique et professionnelle est moins financée que l’enseignement préscolaire, alors que les défis à relever sont tout aussi importants. Le projet de loi de finances 2013-2014 propose un budget pour le MENFP aux alentours de 16 milliards de gourdes (358 MUSD), soit 12,8 % du budget national, mais l’INFP représente seulement 4,43 % du budget (713 536 914 HTG soit 15 MUSD) de l’Education nationale, montant très faible compte tenu des besoins.

L’État a néanmoins conçu ces dernières années, et mis en œuvre, des projets de formation technique et professionnelle avec l’appui technique et financier de la BID, de l’UE et d’USAID. Près de 70 millions de dollars américains ont ainsi été investis dans le secteur durant les 15 dernières années.

Une table sectorielle rassemblant les différents bailleurs de fonds se réunit régulièrement (quasiment chaque mois) et organise des espaces thématiques en invitant par exemple la chambre des métiers. L’INFP est également membre de cet espace.

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 8 La taxe sur la masse salariale est destinée au financement de la formation professionnelle des ouvriers des entreprises et à la charge exclusive des employeurs. Elle est payable au plus tard le 10e jour de chaque mois et représente 2 % du montant des salaires mensuellement payés par l’entreprise.

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Nous présentons dans le tableau suivant les projets les plus importants.

Tableau 2 : Liste des projets de formation professionnelle Bailleurs de fonds Projet financé Budget Banque Interaméricaine de Développement (BID)

En partenariat avec l’Union européenne et la Banque Caribéenne de Développement, la BID a financé depuis 2005 un projet de réhabilitation et d’équipements de 12 centres de références.

Elle met actuellement en œuvre un projet articulé autour d’une composante qualité et d’une composante gouvernance. Ce dernier projet a permis à l’INFP de réaliser les études suivantes : Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Quantification des Besoins en formation professionnelle des filières prioritaires, Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Rapport des ateliers régionaux sur la formation technique et professionnelle, Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Propositions de filières prioritaires.

Premier projet : 22 MUSD Second projet : 14 MUSD

APEFE (Association pour la promotion de l’éducation et de la formation à l’étranger)

(Coopération Wallonie - Bruxelles)

Le programme POFIP (Programme d’orientation, de formation et d’insertion professionnelle) (2013-2016) appuie 12 centres de formation professionnelle afin de favoriser l’insertion socioprofessionnelle des jeunes par le renforcement quantitatif et qualitatif de l’offre de formation et le renforcement du dispositif de placement des finissants et d’accompagnement à la création d’entreprise.

Budget : 3,2 MUSD

Bureau International du Travail (BIT)

Cette agence a développé dans plus d’une centaine de pays le programme « GERM » afin d’accompagner les jeunes dans une meilleure gestion de l’entreprise. Des programmes de formation (modules, formation des formateurs, supervision et accompagnement) ont été développés concernant l’hygiène et la sécurité au travail, le droit du travail, la construction parasismique, la gestion (GRH et contrôle qualité), l’orientation et l’accompagnement des jeunes en entreprenariat. Le BIT a signé un protocole d’accord avec l’INFP et appuie en particulier le développement du Centre Pilote de l’INFP. Un projet commun de « Gestion des Débris » des Nations unies, mis en œuvre dès octobre 2010, a visé à la réhabilitation de plusieurs zones endommagées de la capitale haïtienne en instaurant un système d’enlèvement, de traitement et de recyclage des débris issus du tremblement de terre. Au début du projet, le BIT a permis d’introduire un volet sur l’emploi et la relance économique dans le processus de reconstruction. Dans les projets « Débris I » et « Débris II », chaque agence des Nations unies a des fonctions spécifiques : le PNUD s’occupe de l’enlèvement des débris et ONU-Habitat de la mobilisation de la population en la préparant pour les démolitions et la préparation des plans urbains participatifs. Le BIT, quant à lui, s’occupe de l’organisation de micro-entreprises qui assurent le recyclage des débris et commercialisent ensuite les produits non-structurels obtenus à partir du recyclage. Dans certains quartiers, des entreprises de service ont été mises en place pour accompagner des jeunes entrepreneurs (formation, accès aux financements, suivi des entreprises, gestion d’entreprises, assurance santé …).

Information Non disponible

Agence Française de Développement (AFD)

Elle instruit actuellement un projet en partenariat avec l’INFP principalement avec le Centre Pilote de Formation Professionnelle. Des études ont été réalisées sur les référentiels des métiers de l’eau (OIE, GRET). Le projet portera sur (i) la création d’une filière d’excellence « eau » au Centre Pilote de l’INFP en partenariat avec la DINEPA du niveau CAP au Diplôme Technique (DT) (niveau Bac +1-2), (ii) la mise à niveau du Centre Pilote de l’INFP comme centre de référence en faveur de l’insertion des jeunes sur l’ensemble des filières porteuses et (iii) l’appui à la modernisation de l’INFP.

Budget : 5 millions d’euros

Union européenne L’éducation et la formation professionnelle seront des secteurs prioritaires de la programmation 2014-2020 de l’Union européenne en Haïti. Une mission d’identification devrait prochainement déterminer les orientations de cet appui.

Pas encore disponible

Source : Informations collectées lors des différents entretiens.

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3.4. Une estimation des besoins en formation pour les prochaines années

Les besoins en formation devaient être identifiés, quantifiés et encadrés par la demande, c’est-à-dire par les entreprises et, mieux encore, par les branches professionnelles. Malheureusement, il existe en Haïti peu de représentations réellement opérationnelles des branches professionnelles, notamment pour mieux définir les besoins, mieux connaître le marché ou mieux analyser l’évolution des métiers.

Les entreprises rencontrées lors de l’étude ont également estimé qu’elles avaient des difficultés à trouver les bonnes compétences, opérationnelles rapidement. Elles connaissent leurs besoins, mais ont de très grandes difficultés à trouver les compétences sur le marché de la formation professionnelle. Très souvent, les jeunes formés ne sont pas assez opérationnels si bien que les entreprises doivent les former et les accompagner pendant quelques mois mais souvent elles ne trouvent pas le profil recherché et doivent donc chercher des compétences hors d’Haïti.

Nous présentons ci-après une estimation des besoins en formation sur les dix filières identifiées par l’INFP dans le cadre de sa politique de formation professionnelle. Rappelons que les filières sont : i) l’agro-industrie ; ii) le textile/ la confection ; iii) le BTP /Construction ; iv) le tourisme/hôtellerie/restauration ; v) les Technologies de l’information et de la communication (TIC) ; vi) la santé et le social; vii) l’énergie/production d’électricité et des domaines connexes, par exemple la climatisation ; viii) l’eau et de l’assainissement ; ix) la maintenance industrielle en général et plus particulièrement la réparation des véhicules automobiles et des deux roues ; et x) les arts et l’artisanat d’art.

Selon le document de « Politique et stratégie de la formation professionnelle en Haïti, quantification des besoins en formation professionnelle des filières prioritaires », sur un ensemble de près de 100 000 personnes à former d’ici les deux prochaines années, les 2 filières les plus importantes sont l’agro-industrie (en particulier la culture et la commercialisation de la mangue – voire d’autres produits) et la filière du BTP/construction avec, pour chacune d’elles, plus de 30 % des effectifs à prendre en compte. La filière du Textile/Confection vient en 3e position avec plus de 10 % de ces effectifs (mais pourrait connaître des besoins beaucoup plus importants si les investissements prévus, principalement dans le Nord et Nord-Est, se concrétisent à court terme). Viennent ensuite les filières des TIC et du Tourisme/hôtellerie/restauration avec environ 5 % des effectifs ; et enfin, toutes les autres filières avec 2 % ou moins de ces besoins.

Schéma 2 : Besoins par secteur

Source : Cécile Bérut (à partir des informations collectées)

La région la plus importante en termes de besoins en formation est celle de l’Ouest (comprenant la capitale Port-au-Prince) avec près de 40 % des effectifs à former. La région du Grand-Nord vient en seconde position avec près de 23 % des effectifs. Viennent ensuite les Régions Grand-Sud et Est avec respectivement 20 % et 16 % de ces besoins.

Artisan 2%

Restauration 1%

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Tableau 3 : Estimation des besoins par filière et par niveau

Source : Politique et stratégie de la formation professionnelle en Haïti, quantification des besoins en formation professionnelle des filières prioritaires

Tableau 4 : Estimation des besoins par filière et par région

Filière / Niveau Ouest G. Nord Est G. Sud Total %

Agro-Industrie (Mangues) 6 500 6 350 9 400 9 400 31 650 33,5

Textile/Confection 5 380 5 380 - - 10 760 11,4

Electricité/Climatisation 2 000 1 000 600 600 4 000 4,2

Eau/Assainissement 1 500 750 450 300 3 000 3,3

BTP/Construction 15 000 5 000 3 000 7 000 30 000 31,6

Réparation de Véhicules/2 roues

800 470 310 420 2 000 2,2

Hôtellerie/Restauration 1 000 600 - 400 2 000 2,2

TIC 3 000 800 400 800 5 000 5,3

Santé/Action sociale 1 850 1 000 1 150 1 000 5 000 5,3

Art/Artisanat d’art 500 300 100 100 1 000 1,0

Ensemble 37 530 21 650 15 410 19 920 94 410 100,0

% 39,7 22,9 16,3 21,1 100,0

Source : Politique et stratégie de la formation professionnelle en Haïti, quantification des besoins en formation professionnelle des filières prioritaires

L’offre actuelle de formation professionnelle est très insuffisante avec des centres de formation caractérisés par une faible qualité des formations, peu d’équipements et de matériaux pour la réalisation des travaux. Parallèlement à cela, les entreprises ayant besoin de main-d’œuvre sont peu satisfaites des résultats de cette formation professionnelle. Le secteur manque par ailleurs de normes en matière de certification, de validation des acquis et de référentiels permettant de connaître et reconnaître les qualifications.

Enfin, les différentes études consultées ainsi que les entretiens réalisés montrent que les besoins en formation sont au niveau intermédiaire, voire intermédiaire supérieur. L’élite haïtienne est très bien formée, les travailleurs sans certifications sont talentueux avec un fort sens de l’improvisation pour

Filière / Niveau SQ Semi-

Qualifié

Q Qualifié

HQ Hautement

Qualifié

AG Admin/ Gestion

T Techni

cien

Total %

Agro-Industrie (Mangues)

25 000 5 000 1 400 170 80 31 650 33,6

Textile/confection 9 000 1 000 500 60 200 10 760 11,4

Electricité/Climatisation 2 000 1 000 600 200 200 4 000 4,2

Eau/Assainissement 915 1 200 295 295 295 3 000 3,2

BTP/Construction 15 000 9 000 3 000 1 500 1 500 30 000 31,7

Réparation Véhicules/2 roues

600 900 200 100 200 2 000 2,1

Hôtellerie/Restauration 600 850 180 190 180 2 000 2,1

TIC 500 500 1 000 1 000 2 000 5 000 5,3

Santé/Action sociale 1 000 1 500 1 000 500 1 000 5 000 5,3

Art/Artisanat d’art 400 400 30 130 40 1 000 0,1

Ensemble 55 015 21 350 8 205 4 145 5 695 94 410 100,0

% 58,4 22,7 8,5 4,4 6,0 100,0

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

arriver à travailler souvent sans matières premières, sans pièces de rechange ni outillage approprié. Ce qui manque, c’est une catégorie intermédiaire de travailleurs capables de prendre des initiatives, d’anticiper sur la demande, d’anticiper sur les besoins du marché et des clients mais aussi d’anticiper sur les pannes pour éviter les ruptures de services et de production dans la grande industrie.

3.5. Les niveaux de formation, la certification et le coût de la formation

Quatre niveaux de formation sont généralement utilisés par l’INFP, à savoir : - l’ouvrier qui est un employé semi-qualifié : son apprentissage s’effectue à partir de programmes

courts (900 heures). Ce niveau est très spécialisé et s’adresse à des élèves ayant passé la sixième année fondamentale. Les ouvriers travaillent dans des entreprises du secteur formel de Port-au-Prince et, ces dernières années, dans des parcs industriels (principalement dans le textile).

- l’ouvrier/employé qualifié est un professionnel qui a suivi une formation de deux années d’études (1800 heures) dans un établissement d’enseignement professionnel (EEP). Il peut intégrer un centre professionnel après la neuvième année fondamentale. Ces ouvriers qualifiés travaillent également dans les entreprises du secteur formel de Port-au-Prince, leur qualification leur permettant d’accéder à des postes de travail équipé avec des machines mécaniques et/électroniques.

- le personnel administratif et commercial considéré comme cadres moyens avec un large éventail de qualifications de type tertiaire allant du secrétariat à l’informatique, en passant également par la commercialisation, la comptabilité et différents niveaux de gestion. Ce personnel travaille dans les services administratifs des entreprises, ainsi que dans les centres commerciaux autour d’aspects administratifs, de gestion du personnel et de secrétariat.

- le technicien formé dans un établissement d’enseignement technique (EET), accueillant des jeunes ayant cumulé 11 années d’études classiques et ayant reçu en plus une formation de 2 ans, soit 1800 heures. Les techniciens sont fortement demandés pour des entreprises équipées de matériel mécanique et électronique, afin d’assurer leur entretien régulier. Ils doivent également être régulièrement recyclés en fonction des avancées de la technologie. Les techniciens sont également recrutés dans des entreprises de NTIC. Ce niveau d’études permet également à des jeunes de monter leur propre affaire, notamment des entreprises de service dans leur domaine de formation (électricité, plomberie, mécanique, peinture…).

Aux niveaux inférieurs, les formations sont généralement assurées par des systèmes d’apprentissage plus ou moins formels et efficaces, peu ou pas encadrés par l’INFP. Aux niveaux les plus élevés (techniciens supérieurs ou ingénieurs), les formations initiales et/ou continues relèvent d’un dispositif d’instituts, d’écoles et/ou de facultés d’enseignements supérieurs et universitaires en dehors du champ de tutelle du SGFP/INFP. Les différents centres, répartis ou classés en Établissement d’Enseignement Technique (EET), Établissement d’Enseignement Professionnel (EEP) et Centre Ménager (CM), proposent des formations de différents niveaux de certification correspondant à des titres sur le marché du travail.

Tableau 5 : Niveaux de certification et leurs titres sur le marché du travail

Niveau de certification Titre professionnel

BTS : Brevet de Technicien Supérieur Technicien Supérieur

Bac Pro : Diplôme d’études professionnelles Technicien

BEP : Brevet d’études professionnelles Ouvrier qualifié 2ème niveau (OQ2)

CAP : Certificat d’aptitude professionnelle Ouvrier qualifié 1er niveau (OQ1)

AAP : Attestation d’aptitude professionnelle Ouvrier spécialisé (OS)

SQ : Aucune qualification Ouvrier non qualifié

Source : Doré Guichard, Politique de Formation Professionnelle et d’Emploi en Haïti, Le Cas du Secteur du Tourisme (1980-2010), Université Paris Est, École Doctorale Cultures et Sociétés, Doctorat en Sciences de l’Éducation

Les certificats et diplômes publics délivrés par l’INFP structurent l’activité du secteur. Ils sont complétés par les certificats et diplômes des ministères certificateurs, en particulier ceux de la santé, de

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

l’agriculture, des affaires sociales, du travail, du tourisme, de la jeunesse et du sport. Les centres privés délivrent leurs diplômes, souvent très hétéroclites, certains obtiennent néanmoins une reconnaissance des diplômes par l’Etat. De nombreux instituts de formation privés délivrent des certificats non reconnus par bon nombre d’acteurs privés et par le marché du travail. Il n’est pas possible non plus d’analyser la qualité de la formation octroyée, faute d’un quelconque travail sur les certificats délivrés, sur leurs normes, et leur reconnaissance sur le marché du travail ou dans la société haïtienne.

Bien que les employeurs connaissent les diplômes délivrés par l’Etat, ils ne les considèrent pas en général comme une référence de qualité. Les employeurs rencontrés lors de l’étude terrain confirment cet aspect : pour le recrutement d’un nouvel employé, ils se basent avant tout sur les connaissances de la personne (réalisation d’un test) et sur ses références.

L’approche par compétences (APC) est affichée dans de nombreux centres publics et privés mais mise en œuvre à des degrés divers. Elle demande beaucoup de ressources humaines et financières que seuls quelques centres sont en mesure de mobiliser avec l’appui des partenaires techniques et financiers. De plus, il s’agit d’une formation avec une pédagogie bien spécifique qui se pratique peu en Haïti pour l’instant.

La qualité de la formation professionnelle devrait être analysée à partir des résultats d’insertion, mais il existe peu d’informations et d’enquêtes réalisées par les centres de formation.

La plupart des centres manquent de matériels didactiques et pédagogiques, d’équipements et de matière d’œuvre pour les travaux pratiques. En revanche, dans le secteur du BTP/Construction, suite au séisme, des documents de formation ont néanmoins été produits (le tableau suivant montre la diversité de ces modules et livrets didactiques, cette liste n’étant pas exhaustive. Peu de modules ont été validés par l’INFP et certains ne l’ont pas été par le MTPTC, le ministère sectoriel du secteur du BTP/Construction. Enfin, ces documents ne sont pas centralisés pour être mis à disposition des centres de formation n’ayant pas les moyens de leurs mises en œuvre. Nous n’avons pas retrouvé de tels matériels didactiques dans les autres secteurs.

Tableau 6 : Produits d’information, guide de formation secteur BTP/Construction

Ministères Agences

Type Titre du produit – description

Format Langue

MTPTC Guide

Guide de bonnes pratiques pour la construction de petits bâtiments en maçonnerie chainée en Haïti

121 pages illustres français

MTPTC Guide Guide pratique de réparation de petits bâtiments en Haïti

54 pages illustres français

MTPTC Guide Guide de renforcement 160 pages français

MTPTC Stratégie

Stratégie de communication MTPTC pour une meilleure construction des logements en Haïti 60 pages français

MTPTC

résumé exécutif Stratégie

Dépliant résumé exécutif stratégie de communication MTPTC pour une meilleure construction des logements en Haïti

2 pages recto verso français

MTPTC, SDC posters 5 séries de poster d'information sur la maçonnerie chainée. 24 posters. tabloïd

créole

MTPTC, SDC livret Livret 2011 (Livret dérivé du calendrier 2011)

Petit et Lettre

créole

MTPTC, SDC livret Livret 2012 (Livret dérivé du calendrier 2012)

Petit et Lettre

créole

MTPTC, SDC livret Livret 2013 (Livret dérivé du calendrier 2013)

Letit et Letter

créole

MTPTC, SDC Guide

Manuel CCR pour maçon (Gid mason)

119 pages illustres

créole

MTPTC, SDC

posters

Set de 107 posters pour la formation en maçonnerie chainée, dérivés du manuel CCR pour maçons. 107 posters au total, couvrant 17 thématiques (chapitres). (En créole) tabloid

créole

MTPTC, SDC

affichage publique

7 panneaux d’affichage

posters plastifiés de 1.5x3m.

créole

MTPTC, SDC vidéo

1 vidéo sur le mélange du ciment 3.16 min. sketch et

créole

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

information MTPTC

MTPTC, SDC

vidéo

1 vidéo sur les étriers

4.26 min. sketch et information MTPTC

créole

MTPTC, Carmen (PNUD)

bande dessine Bon Kalite Sove Lavi 48 pages

créole

UCLBP, 16/6 - OIT, SDC,

Build Change Guide Aprann Pou Rebati Ayiti Solid (APRAS) -

manyè ouvriye yo

154 pages Illustres

créole

MTPTC, Build Change, Cordaid posters

Série de 12 posters d'information sur la maçonnerie chainée créole

MTPTC, USAID posters 3 posters sur les matériaux

créole et anglais

MTPTC, ONU-Habitat posters

4 bons modèles types de connections de ferraillage pour maçonnerie chainée (base, colonnes, ceintures). 3 mauvais modèles types.

taille réelle

universel

MTPTC, ONU-Habitat & Internews

document audio

Emissions radio préenregistrées sur la construction meilleure plus sûre

20 - 25min, reportages, entretiens avec MTPTC, SDC, Buildchange créole

Save the children

plan technique pédagogi

que

Dessins techniques d'une école modèle parasismique et para cyclonique. Murs en blocs + ossature bois (10,8 m x 5,1m).

19 pages illustres + une image 3D de couverture français

Save the children poster

Kouman yon kay kapab reziste anba tranblemen de te goudougoud ak syklon

poster illustré créole

FICR vidéo

construction étape par étape d'une construction de maison en bois para cyclonique français

FICR flyer Konsey kwa wouj pote sou koman nou dwe chwazi kay ki san danje pou nou rete

petit flyer, 3

colonnes recto verso créole

Croix rouge flyer 10 pwen cle pou konstriksyon anticyclone

petit flyer, 3

colonnes recto verso

Handicap International Guide

gid bon pratik Akse pour tout moun (guide de construction pour prendre en compte les handicaps) 19 pages créole

Source : GRET Haïti. Une autre faiblesse des centres de formation reste le manque d’ateliers fonctionnels et de matériaux mis à disposition des apprenants pour la réalisation des travaux pratiques. Les centres privés dans lesquels de nombreux jeunes intéressés se rendent en formation ont peu de matériels et d’ateliers, certains centres publics ont pu être équipés principalement par la coopération internationale ou par des ONG, principalement dans le secteur de l’électricité, de la menuiserie et de la ferronnerie. C’est le cas du Centre Polyvalent Professionnel de Carrefour où des partenariats avec des ONG et des bailleurs de fonds sont régulièrement engagés pour l’achat de matériel et pour des équipements. La prestation de service permet également de mieux faire fonctionner le centre. Ce sont en fait des équipements octroyés dans le cadre de programmes post-séisme, certains ayant été acquis par les ONG pour former les jeunes de quartiers affectés par le séisme.

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

Les formateurs sont mal ou pas formés, avec peu de formation continue. Ce sont souvent les mêmes formateurs que l’on retrouve dans les instituts de formation les plus connus. Les centres récupèrent également les meilleurs formés afin qu’ils deviennent formateurs mais ces derniers ont souvent des lacunes en pédagogie et peu de moyens pour se recycler et s’adapter aux évolutions techniques. Après le séisme, des formateurs ont été recrutés par les ONG pour la mise en place de leurs formations dans les quartiers. Selon les responsables d’un centre privé, il y a eu un affaiblissement du secteur de la formation professionnelle par les ONG (formations très courtes développées), sans certification. La mise en place de ces formations a en effet entraîné le départ des formateurs pour de meilleurs salaires, mais également l’utilisation des programmes et cursus par les ONG sans le moindre retour.

Les coûts des études dans les Instituts de Formation Professionnelle sont très variables en fonction des centres mais également des thématiques.

Nous nous sommes basés sur trois sources d’informations pour estimer ces coûts de formation : le document de Politique de la Formation Technique et Professionnelle, l’étude de CONCERN Worldwide relative à l’identification des centres de formations de la formation professionnelle et les informations collectées lors des entretiens avec des centres de formations mais aussi avec des jeunes en formation rencontrés dans le quartier de Delmas.

Les premières données concernent les coûts de fonctionnement nécessaires par apprenant. Ce coût devrait rapidement décroître si les installations et programmes mis en place sont utilisés à pleine capacité : il faut donc imaginer une politique de formation ambitieuse, bien au-delà des effectifs de quelques dizaines ou quelques centaines d’apprenants que l’on trouve dans les centres de formation.

Le tableau suivant montre que ces coûts varient de 2 000 USD (agent vétérinaire) à 50 000 USD (technicien agricole) par personne formée, ces coûts variant en fonction du secteur mais surtout du matériel et des ateliers nécessaires pour la réalisation de travaux pratiques.

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

Tableau 7 : Coût de formation pour les centres et par secteur

Niveau Durée Coût de la formation

Ce que comprennent les couts

Coût mensuel Type d’instituts

Agriculture Agent vétérinaire

Certificat 40 jours 2000 USD Formateurs, hébergement, matériels

1000 USD Public MARNDR

Ecole Moyenne d’Agriculture

Technicien agricole

Technique 12 mois 50 0000 USD Formateurs, hébergement, matériels

4166 USD Public MARDR

Ecole Moyenne d’Agriculture

Eau et assainissement Technicien en eau

Technicien 12 mois 20 000 USD Formateurs, hébergement, matériels

2000 USD Public INFP

Centre Pilote (Cursus à mettre en place, projet AFD)

Hôtellerie Agent de service Restaurateur Guide

Niveau technicien

1500 heures 4800 USD pour un programme de 3 ans

Formateurs, fonctionnement école Hôtelière ; Matériel, équipement

160 USD Public Ministère du Tourisme

Ecole d’Hôtellerie

Source : Cécile Bérut (à partir des informations collectées dans le rapport « Étude sur l’offre et la demande de formation technique et professionnelle en Haïti. Les cas de l’Agriculture, de la Construction, de l’Eau/Assainissement et du Tourisme - Analyse de l’offre et de la demande, Patrick Werquin, avril 2014).

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

Les coûts demandés aux apprenants sont très variables et relèvent de chaque école des reconnaissances de ces dernières, du type de formation, des certificats obtenus, du secteur et du nombre de mois de formation. Ainsi, les coûts de scolarité peuvent varier de 400 USD à 3000 USD, avec des écolages mensuels de 28 à 100 USD.

Les coûts sont également très variables s’il s’agit d’un centre de formation privé reconnu ou d’un centre public, allant de 112 USD à 2400 USD par an, ce qui donne les coûts d’un centre privé 20 fois plus élevé que celui d’un centre public.

Tableau 8 : Coûts de formation en fonction des secteurs

Spécialisation Durée

Ecolage mensuel (moyenne des écoles) HTG

Ecolage mensuel (moyenne des écoles) USD

Coût total Scolarité HTG

Coût total scolarité en USD

Electricité 4 à 10 mois 2500 56 28600 636 Electromécanique 10 mois 2000 44 42500 944 Mécanique 10 mois 1667 37 32333 719 Télécommunication 10 mois 2500 56 51000 1133 Couture 10 mois 1250 28 19250 428 Construction et carrelage 4 à 10 mois 1250 28 20775 462 Finance et gestion 2 ans 2240 50 43838 974 Cuisine et pâtisserie 10 mois 1250 28 19063 424 Secrétariat 2 ans 2225 49 34112 758 Comptabilité Générale 2 ans 4328 96 30675 682 Comptabilité informatisé 2 ans 1281 28 27150 603 Comptabilité Informatisé Bureautique 1 an 1821 40 25357 563 Moyenne 2026 45 31221 694

Source : Cécile Bérut (à partir des enquêtes sur Delmas)

Tableau 9 : Moyenne des coûts par centre – Comparaison centre public et privé

Centres de formations privés

Niveau Technicien 2400 USD par an

Centre de formation public Niveau Technicien 112 USD par an Source : Cécile Bérut (à partir des entretiens avec les centres de formation)

3.6. La formation et l’employabilité

Il est très difficile d’évaluer la qualité et le rendement des centres publics et privés en l’absence d’un système de suivi des diplômés. Très peu d’écoles enquêtées connaissent le pourcentage de jeunes formés ayant obtenu un travail, ayant quitté le pays, ou ayant investi dans le développement d’une entreprise. Parmi les centres ayant apporté une réponse, on peut citer Haïtitec qui donne des résultats quant au devenir des jeunes. Selon cet institut, sur les 5 000 personnes formées depuis l’ouverture du centre en 2 000, 60 % des jeunes formés

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trouvent un emploi et 7 % des apprenants montent leur entreprise. 24 % des étudiants sont des femmes, mais elles ont plus de difficultés à trouver un emploi. Le directeur du Centre polyvalent de Carrefour ne possède pas de statistiques sur l’emploi trouvé à la fin de la formation, mais estime qu’environ la moitié des étudiants formés partent en République dominicaine et trouvent rapidement du travail, certains revenant régulièrement pour suivre de nouvelles formations. Il existe également des réticences du secteur privé à fournir des informations sur l’évolution des marchés et du besoin en compétences, avec semble-t-il des attentes trop souvent déçues, une faible confiance dans les compétences des jeunes formés du secteur public et privé pour satisfaire leurs propres besoins, quelquefois aussi des prétentions salariales de ces diplômés disproportionnées par rapport à leur productivité effective. C’est ainsi que les employeurs comptent avant tout sur leurs propres ressources et moyens pour assurer leurs besoins en compétences.

En amont de ces problèmes, une source importante d’incertitude dans l’estimation des besoins en formation provient du fait que le devenir des filières porteuses est en lui-même très aléatoire. Certaines semblent se développer car elles sont d’une nécessité absolue, par exemple les filières du BTP et de la construction. A l’inverse, d’autres semblent plus incertaines puisqu’elles dépendent largement d’investisseurs extérieurs dont les décisions peuvent rapidement évoluer selon la conjoncture, par exemple dans le secteur du tourisme et celui du textile/ confection. Pour les autres secteurs, on constate un mélange entre tradition et modernisme, par exemple dans la maintenance automobile ou la construction où le tâcheron côtoie le technicien supérieur formé à l’extérieur. Enfin, les experts de haut niveau opérant en Haïti sont pour la plupart étrangers ou sont haïtiens mais formés à l’étranger. Les grandes entreprises qui ont actuellement les contrats importants dans la construction ou les travaux publics importent leurs cadres, souvent des ressortissants de République dominicaine.

Ci-après un schéma illustrant les stratégies développées par certaines entreprises rencontrées lors de l’étude dans le cadre du recrutement de leurs salariés.

Schéma 3 : Stratégie développée par certaines entreprises

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

Certaines entreprises contactées évoquent des recrutements avant tout axés sur les compétences humaines plus que sur les compétences techniques, l’entreprise se chargeant de la formation des nouveaux embauchés. De nombreuses entreprises trouvent difficiles l’apprentissage et le recrutement de stagiaires ayant acquis une expérience et qui quittent l’entreprise une fois l’expérience acquise. Par exemple, une entreprise de production de produits pharmaceutiques rencontrée estime ne pas trouver les profils de personnel dont elle a besoin (électronicien, aide pharmacien, aide chimiste,), prenant ainsi des jeunes en apprentissage et les formant durant les premiers mois.

En revanche, les entreprises n’essaient pas ou n’ont pas l’opportunité de travailler sur le plus long terme avec le secteur de la profession sur l’évolution des programmes de formation ou sur l’adaptation des diplômes.

Dans l’ensemble, il n’existe aucune formalisation du recrutement et peu d’attention aux diplômes ou aux certificats, les recrutements étant plus axés sur la confiance avec l’employé. Certains instituts de formation ont en revanche développé avec des entreprises de la région métropolitaine, mais sans les avoir formalisés, des accords pour le suivi des formés et l’apprentissage des jeunes, les entreprises les plus couramment citées étant Valério Canez, Brana, Surtab, Digicel, DINEPA, Lyonnaise des Eaux ainsi que des hôtels. Des initiatives relatives à l’employabilité et à l’accès à l’emploi ont été menées depuis le séisme et, actuellement, par des ONG de développement et humanitaires :

- CARE, à travers un programme de développement de l’épargne, favorise le

développement d’activités commerciales dans les quartiers où elle intervient (programme qui a démarré en 2014) ;

- Concern Worldwine a réalisé une étude sur les métiers dans les quartiers et va accompagner des jeunes dans une formation professionnelle. Par ailleurs, cette institution va permettre la mise en place d’une entreprise de gestion des déchets permettant des services auprès de la population du quartier : collecte des déchets, valorisation et vente des déchets ultimes (programme qui démarre);

- Plusieurs institutions ont souhaité accompagner les associations de quartier existantes

ou en former d’autres afin que celles-ci puissent réfléchir ensemble sur l’emploi dans le quartier, la formation professionnelle, etc. Elles développent également des liens avec les entreprises proches du quartier. Ces associations rassemblent les jeunes autour d’objectifs sociaux (octroi de bourses pour les enfants) et culturels (animations de quartiers). De plus, elles ont développé des partenariats avec les organisations humanitaires et de développement présentes dans les quartiers au sein de formations sur des métiers (maçonnage, électricité), ou d’animations de quartier sur la gestion des risques, ou encore pour l’obtention de petits projets et de moyens pour des actions d’assainissement (des programmes ayant eu cours les années post-séisme) ;

- D’autres institutions (Build Change, CRF, Centre de Ressource et de Compétences) ont

créé dans les années post-séisme un marché pour les personnes formées principalement en maçonnerie, les employant dans des travaux de construction mis en place par ces institutions. Ces derniers mois, ces institutions ont diffusé leurs listes de personnes formées (compétences, niveau de formation) à des entreprises du secteur de la construction. Build Change met également en place un réseau de maçons (un corps de métier) – pas plus de vingt artisans au démarrage – dans le but de partager de l’information, de rechercher ensemble du travail, de créer un lien avec le secteur formel et de bénéficier d’avantages tels que les programmes de crédit, l’assurance santé ou la liste de diffusion auprès d’entreprises formelles…

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

Ces différents exemples montrent que les stratégies de formation développées par ces institutions durant les années post-séisme ont évolué : les formations ne sont pas uniquement réalisées pour bénéficier de techniciens, de « bos » formés à des compétences nécessaires pour la réalisation des projets (construction post séisme). Les formations visent maintenant à être davantage diplômantes et à être reconnues par l’autorité compétente. Les ONG essaient également de développer des actions pour appuyer la recherche d’emploi et l’insertion professionnelle.

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

4. Les initiatives d’ONG concernant des projets en faveur de la formation professionnelle, de l’emploi et de la création des revenus

Durant ces années post-séisme, des initiatives9 ont été prises par des acteurs humanitaires et du développement dans l’appui à la formation professionnelle, mais également autour de la création de revenus. Des jeunes ont ainsi été encadrés de manière à obtenir de nouvelles compétences et de nouveaux métiers. Nous reprenons ci-après certaines expériences développées ou programmées dans le secteur des métiers et de la formation professionnelle.

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 9 Ces initiatives ont été présentées par des interlocuteurs au sein d’ONG humanitaires rencontrés lors d’entretiens. Elles ne sont pas uniques, d’autres existent mais n’ont pu être répertoriées lors de l’étude. Il ne s’agit donc nullement d’un inventaire complet.

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

Tableau 10 : Quelques initiatives d’ONG Institutions Activités menées Lieu Date de

réalisation GRET La création d’entreprises formelles a été proposée en substitution de l’auto-entrepreneuriat informel,

dans une volonté de création d’emplois pérennes au sein des quartiers. Cette évolution est par ailleurs liée au marché de la reconstruction de telle sorte que les deux mouvements (reconstruction et formalisation de l’entrepreneuriat) avancent conjointement. De petites zones artisanales seront créées afin de permettre l’essor de la production de composants du BTP (poutres, poutrelles, blocs…) et il s’agira de faciliter l’accès à la formation professionnelle de jeunes des quartiers en lien avec le Centre Polyvalent de Formation Professionnelle de Carrefour.

Baillergeau En cours

Concern Worldwide

Elle se propose de renforcer les capacités et les compétences de 75 jeunes (18–34 ans), surtout dans les métiers de la construction. Par ailleurs, la mise en place d'une entreprise de collecte et de valorisation des déchets permettrait de recruter 12 personnes (6 collecteurs, 1 secrétaire, 1 gestionnaire, 1 chauffeurs, 1 chef d’équipe, 2 recouvreurs). Une étude est ainsi prévue sur l’attente des jeunes, des métiers, et les formations disponibles, il est question de travailler avec les centres de formations sur le marché, reconnus par l’INFP et avoir une formation avec remise de certificat. Des stages sont également prévus avec évaluation finale des compétences.

Martissant Grande Ravine

En cours

CARE Elle met en place un projet de développement urbain d’une durée de trois ans financé par l’Union européenne. Des hommes et des femmes seront formés dans les métiers de la construction (en lien avec Build Change et le MTPTC), puis recrutés dans les travaux mis en œuvre dans le cadre du projet. Des petites entreprises seront également appuyées, entreprises de gestion des déchets, vente d’eau, kiosque de vente de courant, services (recharge de téléphones). Des formations aux métiers de la gestion d’entreprise seront donc dispensées pour renforcer les compétences des entrepreneurs.

Carrefour : quartiers Ti Sous, Zapotille, Astèque, Latérade situés entre Mariani et Grande Rivière

En cours

Entrepreneurs du Monde

Elle a démarré le projet "Osez l'entreprise", qui consiste à favoriser l'insertion professionnelle de jeunes déjà formés. Un travail a été réalisé sur la valorisation des compétences déjà acquises. Les jeunes ont été placés en stage (ébénisterie, ferronnerie, boulangerie, couture…), pour une durée de 3 mois, durant lesquels ils ont été payés par l’institution. Finalement, ce sont 11 jeunes sur 37 qui ont trouvé un emploi après le stage. Deux ont par ailleurs créé une boulangerie.

Quartiers de Christ Roi, Carrefour Feuille, commune de Croix des Bouquets

Projet terminé

Croix-Rouge française

Elle est intervenue sur la formation professionnelle via des modules courts à destination des populations des quartiers. A partir de 2013, 2 types d’interventions ont eu lieu de manière à structurer la formation, avec Build Change et le Centre Polyvalent de Carrefour (4 mois de formations chantier, mise à disposition de formateurs, suivi des chantiers, évaluation des compétences en amont et aval de la formation). C’est ainsi que 44 artisans ont été formés (maçons, ferronniers, charpentiers)

Delmas 1, 7, 9, 13

2010

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Les nouveaux métiers en contexte post-séisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince Groupe URD | Octobre 2014

avec la mise en place d’une certification dotée d’une équivalence nationale. La CRF s’est ainsi rapprochée des centres de formation locaux, avec une volonté d’appuyer ces centres (cession de matériel et paiement des prestations de formations réalisées par ces centres). Ces prochains mois, la CRF va réaliser différentes études : une sur la filière construction, une capitalisation sur les résultats de la formation et les changements de comportement et enfin une étude sur les revenus. De plus, des expériences de validation des acquis sont développées et une dynamique est enclenchée avec la Chambre de Commerce et de l’Industrie afin de créer une carte des compétences.

FOKAL Elle a différents programmes de formation : formation d’artisans dans la restauration des maisons Gingerbread « Mémoire de la culture Urbaine » en collaboration avec l’ISPAN, programme de formation de bibliothécaires, formation de photographes et de journalistes d’investigation, enfin mise en place d’un Institut des métiers et des sciences de l’environnement.

Port-au-Prince, Martissant

En cours, se termine à la fin de l’année

Le Centre de Compétences et de Reconstruction financé par la Coopération Suisse

Ce centre a mis en place une approche de formation par compétence avec un projet centré sur la formation technique et le développement d’outils pédagogiques, formation spécialisée en maçonnerie chaînée comprenant une introduction à la construction para-sismique. Ce programme est réalisé en partenariat avec l’INFP et le MTPTC.

Port-au-Prince En cours, se termine à la fin de l’année

Secrétaire d’Etat au Handicap

Quelques programmes spécifiques pour les handicapés ont été mis en place, en lien avec la Secrétaire d’Etat au handicap et certaines ONG, également avec un programme de la Banque Mondiale. La formation coûte 2400 USD, pour un diplôme technique obtenu au bout de deux ans.

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Ces différentes expériences (non exhaustives) montrent : - (i) une évolution au niveau de la formation apportée par ces institutions après le séisme.

Au début, les formations étaient courtes, apportées directement par les ONG. Elles ont par la suite été dispensées par des instituts de formations plus spécialisés et ayant développé des programmes adaptés.

- (ii) une évolution vers l’obtention de certificats reconnus par l’Etat. - (iii) des liens plus importants entre formation et emplois. - (iv) une volonté de renforcement des instituts de formation en leur permettant, par des

partenariats, l’accès à des équipements et matériaux ainsi que des moyens issus de la prestation de service.

- (v) une volonté pour l’appui à l’auto-emploi et à la création d’entreprise mais toujours des difficultés pour l’accès au crédit et à l’accompagnement des projets d’entreprises.

- (vi) des essais de structuration de la profession.

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5. Quelques actions à mettre en place pour valoriser la formation professionnelle ainsi que l’accès à l’emploi et aux métiers

Cette étude montre que les nombreuses formations dispensées depuis les années 90 n’ont pas abouti à un renforcement de la main-d’œuvre qualifiée ou non, et encore moins à des opportunités d’emplois réels ni à un changement dans les processus de recrutement des grandes entreprises nationales.

L’étude montre également l’importance du développement d’une formation professionnelle de qualité, délivrant des certificats et en lien avec le monde professionnel. Il est entendu que le ministère de l’Education nationale, par le biais du SGFP et de l’INFP, doit jouer un rôle fédérateur et doit dynamiser l’ensemble des acteurs et partenaires. L’université devrait être plus présente à travers la réalisation d’études sur l’emploi, les attentes des jeunes et l’évolution des métiers. De jeunes universitaires devraient davantage s’investir dans les quartiers afin de comprendre cette dynamique de FP et d’emplois.

Il est évident que la FP doit être davantage en lien avec les entreprises et les organisations professionnelles. Il n’y a en effet pratiquement pas de représentation de branches professionnelles réellement opérationnelles, ou de corps de métiers par branche d’activités, notamment en ce qui concerne la prévision de l’évolution de leurs marchés et des besoins en compétences. Pour que les Chambres portent et développent l’apprentissage, mais également une connaissance des métiers (compétences, besoin), leurs capacités d’action doivent être considérablement renforcées.

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Résultats de l’étude Recommandations Acteurs

Au niveau institutionnel

Il existe très peu de cohérence entre les actions des acteurs de la FP.

Chaque acteur travaille de son côté, initie des dynamiques mais de manière isolée.

Formaliser la plateforme des institutions travaillant sur la formation professionnelle. Cette Plateforme serait coordonnée par l’INFP et devait être davantage en lien avec les entreprises, les chambres des métiers et celle du commerce et de l’industrie. Les ONG travaillant sur la formation professionnelle pourraient intégrer cette plateforme en instituant un système de représentation.

INFP

Acteurs de la formation ; Centres de formation professionnelle

Le projet de réforme de la Formation Professionnelle

Il existe pour le moment un cadre légal désuet et peu adapté au projet de réforme de la FP et de son financement

L’INFP a de son côté un projet de réforme de la formation professionnelle avec le dépôt d’un projet de loi-cadre sur la Formation Professionnelle afin de donner davantage de pouvoir au secteur de la FP, de permettre un meilleur respect des règles et de réguler la mission de l’INFP avec des responsabilités claires par rapport aux différents ministères sectoriels. L’INFP a également prévu la mise en place d’un observatoire (comité de suivi) de la formation professionnelle qui permettrait d’harmoniser le travail entre tous les acteurs, et d’entreprendre dans un premier temps des actions de régulation.

INFP

Parlementaires

Les acteurs du secteur de la FP ont peu de connaissances du projet de réforme de la FP

Diffuser les documents de Politique de FP et organiser des ateliers avec les différents acteurs INFP

Acteurs de la formation ; Centres de formation professionnelle, ONG humanitaires et celles du développement

La qualité de la formation, les programmes, les certificats

Les programmes sont peu adaptés aux besoins des entreprises.

L’INFP devrait poursuivre une refonte des programmes de formation professionnelle en lien avec les besoins des entreprises. Les stages, chantiers écoles et périodes d’apprentissage devront faire partie de ces programmes et permettre un lien avec le monde du travail.

Des programmes davantage en lien avec de nouveaux secteurs devront également être mis en place (par exemple, Nouvelles Technologies de l’Informations et de la Communication, mécanique électronique…).

INFP

Instituts de formation

ONG du développement et humanitaires Les durées de formation sont trop

élevées, limitant la quantité de jeunes Certaines FP pourraient devenir plus courtes, permettant ainsi de mettre plus rapidement des jeunes sur le marché de l’emploi. Ainsi, l’INFP pourrait revoir le type de diplômes et de certificats.

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sur le marché de l’emploi. Entreprises

Peu de reconnaissances est disponible suite à des formations sur le tas, et peu de travail est fait sur la validation des acquis (même si une réflexion est en cours au niveau de l’INFP).

À poursuivre avec l’intégration de la formation donnée sur le tas autour de la formalisation de nouveaux métiers dans un processus de formalisation et pour un développement des compétences.

Les centres de formation dépourvus d’ateliers équipés et de matériel pour les travaux.

Les centres reconnus par l’INFP devraient être équipés en poste de travail et en matériel afin que les apprenants puissent tester par la pratique leurs connaissances et savoir-faire.

Les entreprises ne sont pas associées à la définition des besoins de formation et à la définition des programmes.

Toute mise en place de nouvelles formations (publiques ou privées) et de perfectionnement devrait être entreprise en partenariat avec les entreprises et en utilisant leurs ressources (ateliers, équipements, formateurs) pour qu’elles puissent effectivement assumer la responsabilité de ces formations en termes de qualité, de quantité et d’employabilité.

Plus de présence du secteur privé, des organisations professionnelles

Les Chambres professionnelles qui fonctionnent, ne disposent pas actuellement des moyens suffisants pour agir et obtenir des résultats en termes de développement de l’apprentissage.

Il serait donc important que le ministère en charge de la FTP sélectionne plusieurs Chambres pilotes dans des secteurs d’intervention différents et prioritaires en vue de les appuyer pour une meilleure connaissance de l’emploi et des besoins de compétences.

Chambres professionnelles

Devrait être défini un modèle économique d’intervention pour le développement de l’apprentissage dans chaque Chambre et l’estimation des besoins matériels, financiers et en ressources humaines.

Est nécessaire une analyse des capacités institutionnelles, organisationnelles et des ressources humaines en rapport avec les tâches à réaliser dans chaque Chambre pour le développement de l’apprentissage.

Il faut envisager la définition d’un plan d’accompagnement des Chambres pour renforcer leurs capacités au fur et à mesure du développement du dispositif d’apprentissage.

Peu de liens sont établis entre entreprises, instituts de formation et l’INFP

Des partenariats directs entre les entreprises et la formation professionnelle privée et publique doivent également être développés afin de définir les contenus, les modalités de formations, les accueils des apprenants et outils d’insertion professionnelle. Des programmes de communication seront également importants afin de connaître l’évolution des métiers, les formations proposées, mais aussi les centres existants, reconnus et proposant des formations acceptables.

Entreprises

Instituts de formation

INFP

Au niveau de l’emploi, des apprentissages et des chantiers dans les entreprises

La connaissance disponible sur l’emploi, les besoins en main-d’œuvre

Il sera également important, avec l’appui technique de l’IHSI, de constituer une nouvelle base de données sur l’emploi et les besoins en main-d’œuvre par branche et sous-branches d’activités économiques ainsi

IHSI

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et en investissement est très limitée. que par région. Cette base pourrait être complétée par des enquêtes spécifiques sur les filières porteuses et devra être régulièrement mise à jour. Cette base de données devra, bien entendu, être coordonnée avec les Chambres de métiers et les corps de métiers fonctionnels, les employeurs et les responsables de la formation professionnelle.

Entreprises

Les universités doivent s’investir davantage dans des recherches sur l’emploi, sur les attentes des jeunes et sur l’apprentissage. D’autres thèmes de recherche pourraient bien entendu être définis.

Universités

Malgré la réalisation de formations, les jeunes ne trouvent pas d’emplois facilement.

Dans des projets de développement de quartier, lier la formation octroyée aux jeunes aux besoins des entreprises du quartier et des environs. Permettre aux jeunes d’aller en apprentissage ou en stage dans ces entreprises. Des études sur les emplois et métiers devraient être réalisées.

ONG humanitaires et du développement

Pour la formation des jeunes, il serait important que les ONG du développement créent des liens avec des centres de formations reconnus, délivrant des diplômes reconnus, plutôt qu’elles ne mettent en place de nouveaux contenus de formation.

ONG de développement

Instituts de formation Une fois les jeunes formés, un accompagnement est nécessaire : réalisation de curriculum vitae, valorisation des compétences, recherche d’emplois, appui à la création d’entreprises… Les jeunes formés pourraient également se structurer en organisations professionnelles.

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ANNEXES Annexe n°1 : Méthodologie employée

Recherche de documentation spécifique à la thématique étudiée avant enquêtes sur le terrain, notamment (une liste complète est en annexe 3) :

- Politique et stratégie de la formation professionnelle en Haïti, validée en avril 2014, filières prioritaires, quantification des besoins en formation, document de politique avec priorisation des étapes ;

- Rapport du BIT de mai 2010 sur « la promotion du travail dans la reconstruction et le développement d’Haïti après le tremblement de terre de 2010 » ;

- Rapport du Groupe de Travail sur l’Education et la Formation (GTEF), rapport au Président de la République « Pour un pacte national sur l’éducation en Haïti » publié en août 2010 ;

- Etude de certaines ONG sur les métiers et la formation réalisés dans les quartiers ; - Expériences de formation professionnelle ; - Etude IHSI sur emploi. Rencontres/entretiens avec le Bureau du Secrétaire d’Etat à la Formation Professionnelle et avec l’Institut National de Formation Professionnelle, avec des centres de formation professionnelle, des bailleurs de fonds (BID), avec la Chambre des Métiers, avec le secteur académique de l’Université d’Etat d’Haïti et enfin avec des acteurs humanitaires et du développement. Environ 10 ONG représentants de projet ou bailleurs de fonds ont été rencontrés lors de cette étude. Deux ateliers ont réuni les différentes institutions : un en début de mission (organisé le 10 juillet 2014) suite aux rencontres avec les ONG humanitaires et de développement, les structures nationales, les centres de formation, les universités, afin de préciser des hypothèses et de choisir les zones d’étude ; l’autre en fin de mission (le 17 septembre 2014) en vue de restituer les résultats, de recueillir des commentaires et de proposer des actions communes. Une étude sur le terrain axée sur les besoins, les demandes des populations ciblées et bien entendu les métiers existants a été réalisée à la fin du mois de juillet. Cette étude a permis d’organiser des (i) focus groups avec des groupes de jeunes du quartier, (ii) des focus groups avec des groupes de femmes (jeunes et moins jeunes) du quartier, (iii) une enquête auprès des entreprises du quartier, (iv) une enquête approfondie auprès de jeunes et de femmes dans chaque quartier et enfin (v) des observations quant aux activités économiques du quartier. Cette étude a été organisée dans le quartier de Delmas 7-9-11-13 grâce à l’appui de la Croix-Rouge française qui nous a permis d’organiser les rencontres avec des membres d’associations communautaires, des jeunes et des jeunes entrepreneurs. Parallèlement à ces enquêtes, des entretiens avec des entreprises formelles situées dans la zone de Delmas ont été réalisés : entreprise de produit pharmaceutique, entreprise de matériaux, hôtels, restaurants et distributeurs de carburants.

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Annexe 2 : Liste des institutions rencontrées

Institutions Personnes rencontrées Fonction

Entrepreneurs du monde Jean Christophe Duchier Responsable Programme Manuella Daniel Responsable Habitat Jacques Evens Responsable Formation

Croix-Rouge française Emilie Forestier Déléguée Habitat Ith Sokchearta Déléguée Relance

Economique Emmanuel Pajot Coordinateur approche

quartier intégré Concern Worldwide Ricardo Valcéna Assistant Manager Livehood

Urbain Jude Patrick Louis Project Manager Suzane Louchard Directrice pays adjoint

Solidarités International Benjamen Biscan Coordinateur urbain Port-au-Prince

FOKAL Lucie Couet Chargée de mission David Bruchon Responsable de projet Michèle Pierre Louis Présidente Lorraine Mangones Directrice exécutive

Build Change Noll Tufani Représentant Handicap International Claire Pierre Houdon Coordonnateur Technique

Patrick Coordonnateur GRET Alexis Doucet Responsable projet CARE Haïti Rodrigo Melo Rivara Shelter Coordinator

Simon Deprez Conseiller urbain et RRD Chambre des Commerce et de l’Industrie

Hervé Denis Conseiller

Chambre des Métiers et de l’Artisanat d‘Haïti

Frantz Gentil Directeur Général Hans Garoute président CMAH

Entreprise FARMATRAX Ralph Edmond Président directeur général et responsable de formation

Valério CANEZ Michaelle A. Sénatus Responsable de la formation Lakoulape Louis Henry Mars Coordonnateur Plan B (Entreprise de Matériaux)

Odin Castera Propriétaire

Entreprise de commercialisation des produits pétroliers

Hans Destouches Céline Chauvel

Propriétaires exploitants

BID Anouk Ewald Spécialiste Education AFD François Tardif Chargé de projets

AFD Port-au-Prince

Bénédicte GAZON Directrice, AFD Port-au-Prince

BIT Julien Magnat Coordonnateur Sylvie Dupuis

Spécialiste en développement de la micro,

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petite et moyenne entreprise

ONU Habitat Sandrine Capelle – Manuel,

Coordinateur des programmes en Haïti

INFP Mervil Guillaumette Directeur Général Daniel Altine Conseiller Jean Marie Béjoly Monrose

Conseiller

SEFP Marina Gourgue Secrétaire d’Etat à la formation professionnelle

Ministère du Tourisme Daniel DENIS,

CHDT Directeur de Formation Ministère du Tourisme, République d’Haïti

UEH - Faculté d’Ethnologie Hugues Foucault Professeur Université d’Ethnologie

Dumais Mary Chantal Doctorante Haititec Rhony Desrogene Directeur Centre Polyvalent de Carrefour

Pierre Nesely Placide Directeur

Kaytec Sowmya Skrishnamoorthy

Directrice

Haytrac Patrick BONNEFIL Directeur Centre de Formation

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Groupe URD | Octobre 2014

Annexe 3 : Bibliographie

Bleitrach V. et Garet E., Aide-Mémoire, Faisabilité du projet d’appui à la formation professionnelle (CHT 1072), CPEJ – Compétences pour l’emploi des jeunes, 13 au 21 mars 2014, Agence Française de Développement.

Brennan Denise et Jusselme Damien, Etude sur la Situation économique et endettement des ménages Haïtiens, Port-au-Prince et Léogane, ACTED, 2011.

Buteau Ludmilla, Etude sur l’offre et la demande de formation professionnelle dans l’aire métropolitaine, Concern Worldwide, mai 2014.

Cabrera Jorge, Fleury Victor et Magnat Julien, Relancer l’emploi à travers le processus de reconstruction, Rapport de capitalisation présentant les réalisations du BIT dans le cadre du projet commun des Nations Unies de « Gestion des Débris », Promotion de l’emploi et recyclage des débris, Port-au-Prince, mars 2013, Bureau International du Travail.

Doré Guichard, Politique de Formation Professionnelle et d’Emploi en Haïti, Le Cas du Secteur du Tourisme (1980-2010), Université Paris Est, École Doctorale Cultures et Sociétés, Doctorat en Sciences de l’Éducation.

Dalencour Xavier, Rapport d’évaluation du Programme FIL Entreprise, Entrepreneurs du Monde / Fondation de France, mai – juin 2013.

Enquête sur l’emploi et l’économie informelle, IHSI, Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique, Ministère de l’Economie et des finances, juillet 2010.

Impacts socio-économiques du Séisme ; Enquête sur les Conditions de Vie des Ménages Après Séisme (ECVMAS-Haïti 2012), Synthèse IHSI/DIAL, janvier 2014.

La promotion du travail décent dans la reconstruction et le développement d'Haïti après le tremblement de terre de 2010, BIT, Genève, mai 2010.

Liste de produits d’information grand public pour la construction, GRET.

Momentum Economique, Chambre des Commerces et de l’Industrie de l’Ouest, 2014.

Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Bureau du Secrétaire d'Etat à la Formation Professionnelle, Institut National de Formation Professionnelle, décembre 2013.

Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Quantification des Besoins en formation professionnelle des filières prioritaires, ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Bureau du Secrétaire d'Etat à la Formation Professionnelle, Institut National de Formation Professionnelle, décembre 2013.

Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Rapport des ateliers régionaux sur la formation technique et professionnelle, ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Bureau du Secrétaire d'Etat à la Formation Professionnelle, Institut National de Formation Professionnelle, décembre 2013.

Projet de Loi des finances 2013- 2014.

Politique et Stratégie de la formation professionnelle, Proposition de filières prioritaires, ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Bureau du Secrétaire d'Etat à la Formation Professionnelle, Institut National de Formation Professionnelle, juin 2012.

Population totale, population des plus de 18 ans et plus, ménages et densités estimés en 2012, Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique, ministère de l’Economie et des finances, 2012.

Proposition d’intervention pour la relance des activités génératrices de revenus à Baillergeau, Rapport provisoire, Carlier Rodolphe, GRET, février 2012.

Programme d’appui à la réinstallation des communautés affectées par le séisme (Delmas 9), Méthodologie de mise en œuvre, Partenariat EDM/CRF, Entrepreneurs du Monde, juillet 2013.

Rapport d’évaluation du Programme FIL Entreprise, Entrepreneurs du Monde / Fondation de France, mai–juin 2013.

Werquin Patrick, Étude sur l’offre et la demande de formation technique et professionnelle en Haïti. Les cas de l’Agriculture, de la Construction, de l’Eau/Assainissement et du Tourisme. Analyse de l’offre et de la demande, pour le compte du Bureau de la Banque interaméricaine de développement (BID) en Haïti, avril 2014.

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