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Note pour vous 323 Not~ pour vous Euroir~rnuno-analyse 1994 et El_AS Florence 11 -!3 avril 1994 JN Talbot Service de m#decine nucl~aire, hSpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France Les num~ros renvoient aux pages de The Ligand Quarterly 13(1), 1994 Les immunosensors, petites mer- veilles de d6tection et d'electronique capables de d~celer les r~actions antig~ne-anticorps qui se produisent sur une surface sensible (optique ou 61ectronique), ouvraient la marche. IIs ont d~j~. donn~ lieu & <<un monde >> d'id~es et de publications dont Domenici (61) et Connolly (61) se sont fait les ~chos, sans parvenir jusqu'& present & trouver les applica- tions de routine. De fa?on plus traditionnelle, Saez (65) fait le point sur les facteurs pro- nostiques biologiques dans les tissus tumoraux. Les r~cepteurs ont ete quantifi6s par la m~thode des radioli- gands d~s les ann~es 70 ; plus r~cemment, la quantification des r~cepteurs du facteur de I'IGF1 a ~te mise au point, le dosage de ce der- nier ne semblant pas avoir de valeur pronostique. La recherche pourrait s'orienter vers la raise en ~vidence de <<r~cepteurs inappropri~s ,, dans les cellules tumorales pouvant expli- quer leur croissance rapide. Les r~cepteurs du calcitriol ou des r~tino'l'ques pourraient ~tre des cibles int~ressantes pour la th~rapie. L'auteur distingue ensuite, classique- ment, les marqueurs de proliferation (cellules en phase S par cytom~trie de flux, activit~ enzymatique de la thymidine kinase) et les marqueurs de capacit6 d'invasion (prot~ases et facteurs angiog~niques apparent~s & ceux qui interviennent dans les pro- cessus de cicatrisation). L'immunohistochimie a de nom- breux avantages par rapport aux ~tudes traditionnelles de liaison par ligand marqu~ et charbon dextran : elle permet de visualiser la distribu- tion topographique de I'antigene, de travailler sur des petits ~chantillons tumoraux comme des pr~l~vements I'aiguille fine et, est peu on,reuse. Mais, comme le rappelle Jacquemier (66), elle n6cessite de travailler sur des sections congel~es et non inclues en paraffine et surtout il n'y a pas actuellement de consensus sur la quantification (<< score ,>) et sur la valididit6 de I'analyse automatique des images par ordinateur. L'auteur rapporte ensuite I'int~r~t, en immunohistochimie-du cancer du sein : - de I'anticorps KI67 qui, avec quantification de fixation, serait pr6- dictif de survie ; - de I'antioncog~ne P53 dont la recherche n~cessite de nombreux anticorps correspondant aux nom- breuses mutations possibles ; - de ERB B2 ; - de la cathepsine D dont la Iocali- sation est importante : stromale, elle est de moins bon pronostic qu'~pi- th~liale (voir aussi Piffanelli 100). De la discussion anim~e qui suivit sur la confrontation immunohistochi- mie-examens de laboratoire quanti- tatifs, retenons la question : quelle est la signification des discordances entre une recherche positive par radioligand et n~gative par immuno- histochimie ? L'hypoth~se de I~ora- teur est I'interf~rence du tissu normal dans le dosage. En r~ponse & une autre question, I'auteur indique qu'il effectue trois sections pour chaque tumeur. Les tumeurs humaines pr~- sentent des alterations de leur g~no- me qui peuvent entrafner soit des dM~tions soit une ampl{fication d'expression. Dans rexemple de la prot~ine p53, une mutation ponctuel- le peut faire de cet antioncogr un oncog~ne puissant present dans 25% des cancers du sein. Jeanteur (66) expose une technique el~gante et color~e : I'hybridation g~nomique comparative. Les chromosomes tumoraux en m~taphase sont mis en presence de sondes reconnaissant I'ADN normal ou I'ADN tumoral dont I'hybridation aboutit soit & une colo- ration verte s'il y a amplification d'un g~ne soit & une couleur rouge s'il y a d~l~tion (mais la lecture est plus diffi- cile), le chromosome normal appa- raissant blanc par compl~mentarit6 des couleurs. Souhaitons Iongue vie 9. ce feu d'artifice. Gion (66) fait part de I'avancement de la r~flexion du groupe FONCAM sur les marqueurs circulants dans le cancer du sein. Comme il ravait d~j& expos~ (voir IBS, vol 8, n~ p 136), une approche bas~e sur I'~volution dans le temps des taux circulants est plus precise que la comparaison & une valeur limite. On peut recher- cher, pour chaque marqueur, I'~l~va- tion significative par rapport au taux precedent ou difference critique. On aboutit & une hausse de plus de 50%, ce qui ne fait pas esp~rer une d~tection pr~coce. II faudrait tra- vailler au niveau individuel, ce que I'orateur r~sume par <<commencez par pr~lever un individu r~guli~re- ment pendant 6 mois pour appr~cier chez lui la fluctuation du marqueur, on pourra interpreter ensuite >>. Bombardieri (67) pr6sente les r~sultats d'une ~tude multicentrique italienne sur le CYFRA 21-1 dos par m~thode immuno-enzymatique. La moyenne de 568 normaux ~tait de 0,9 mg/ml, sans difference entre hommes et femmes, entre fumeurs et non fumeurs (contrairement & I'ACE). Le seuil de d~cision a ~t~ choisi & 1,9 mg/ml, alors que dans une ~tude allemande il a ~t~ port6 & 3 mg/ml pour mieux tenir compte de ,tdaux plus 61ev~s dans certaines maladies b6nignes. La positivit6 a ~t6 fr~quente en cas de cancer & cel- lules squameuses (meilleure que celle de I'antig~ne SCC). Elle est moins bonne dans les formes & petites cellules et & grandes cellules. GIobalement, elle d6pend du stade et de la taille de la tumeur. En r~pon- se & une question, I'auteur indique que le coefficient de variation du param~tre entre laboratoires ~tait

Euroimmuno-analyse 1994 et ELAS

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Note pour vous 323

Not~ pour vous

Euroir~rnuno-analyse 1994 et El_AS

Florence 11 - !3 avril 1994

JN Talbot Service de m#decine nucl~aire, hSpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France

Les num~ros renvoient aux pages de The Ligand Quarterly 13(1), 1994

Les immunosensors, petites mer- veilles de d6tection et d'electronique capables de d~celer les r~actions antig~ne-anticorps qui se produisent sur une surface sensible (optique ou 61ectronique), ouvraient la marche. IIs ont d~j~. donn~ lieu & << un monde >> d ' i d~es et de pub l ica t ions dont Domenici (61) et Connolly (61) se sont fait les ~chos, sans parvenir jusqu'& present & trouver les applica- tions de routine.

De fa?on plus traditionnelle, Saez (65) fait le point sur les facteurs pro- nostiques biologiques dans les tissus tumoraux. Les r~cepteurs ont ete quantifi6s par la m~thode des radioli- gands d~s les ann~es 70 ; p lus r~cemment, la quant i f icat ion des r~cepteurs du facteur de I'IGF1 a ~te mise au point, le dosage de ce der- nier ne semblant pas avoir de valeur pronostique. La recherche pourrait s'orienter vers la raise en ~vidence de << r~cepteurs inappropri~s ,, dans les cellules tumorales pouvant expli- quer leur croissance rapide.

Les r~cepteurs du calcitriol ou des r~tino'l'ques pourraient ~tre des cibles in t~ ressantes pour la th~rapie. L'auteur distingue ensuite, classique- ment, les marqueurs de proliferation (cellules en phase S par cytom~trie de flux, activit~ enzymatique de la thymidine kinase) et les marqueurs de capacit6 d'invasion (prot~ases et facteurs angiog~niques apparent~s & ceux qui interviennent dans les pro- cessus de cicatrisation).

L' immunohistochimie a de nom- breux avantages par rapport aux ~tudes traditionnelles de liaison par ligand marqu~ et charbon dextran : elle permet de visualiser la distribu- tion topographique de I'antigene, de travailler sur des petits ~chantillons tumoraux comme des pr~l~vements

I'aiguille fine et, est peu on,reuse. Mais, comme le rappelle Jacquemier (66), elle n6cessite de travailler sur des sec t ions conge l~es et non inclues en paraffine et surtout il n'y a pas actuellement de consensus sur la quantification (<< score ,>) et sur la valididit6 de I'analyse automatique des images par ordinateur.

L'auteur rapporte ensuite I'int~r~t, en immunohistochimie-du cancer du sein :

- de I 'ant icorps KI67 qui, avec quantification de fixation, serait pr6- dictif de survie ;

- de I 'antioncog~ne P53 dont la recherche n~cessite de nombreux anticorps correspondant aux nom- breuses mutations possibles ;

- de ERB B2 ; - de la cathepsine D dont la Iocali-

sation est importante : stromale, elle est de moins bon pronostic qu'~pi- th~liale (voir aussi Piffanelli 100).

De la discussion anim~e qui suivit sur la confrontation immunohistochi- mie-examens de laboratoire quanti- tatifs, retenons la question : quelle est la signification des discordances entre une recherche posit ive par radioligand et n~gative par immuno- histochimie ? L'hypoth~se de I~ora - teur est I'interf~rence du tissu normal dans le dosage. En r~ponse & une autre question, I'auteur indique qu'il effectue trois sections pour chaque tumeur. Les tumeurs humaines pr~- sentent des alterations de leur g~no- me qui peuvent entrafner soit des dM~t ions soit une ampl{ f icat ion d'expression. Dans rexemple de la prot~ine p53, une mutation ponctuel- le peut faire de cet antioncogr un oncog~ne puissant present dans 25% des cancers du sein. Jeanteur (66) expose une technique el~gante et color~e : I'hybridation g~nomique

compara t i ve . Les ch romosomes tumoraux en m~taphase sont mis en presence de sondes reconnaissant I'ADN normal ou I'ADN tumoral dont I'hybridation aboutit soit & une colo- ration verte s'il y a amplification d'un g~ne soit & une couleur rouge s'il y a d~l~tion (mais la lecture est plus diffi- cile), le chromosome normal appa- raissant blanc par compl~mentarit6 des couleurs. Souhaitons Iongue vie 9. ce feu d'artifice.

Gion (66) fait part de I'avancement de la r~flexion du groupe FONCAM sur les marqueurs circulants dans le cancer du sein. Comme il ravait d~j& expos~ (voir IBS, vol 8, n~ p 136), une approche bas~e sur I'~volution dans le temps des taux circulants est plus precise que la comparaison & une valeur limite. On peut recher- cher, pour chaque marqueur, I'~l~va- tion significative par rapport au taux precedent ou difference critique. On about i t & une hausse de plus de 50%, ce qui ne fait pas esp~rer une d~tect ion pr~coce. II faudrait tra- vailler au niveau individuel, ce que I'orateur r~sume par << commencez par pr~lever un individu r~guli~re- ment pendant 6 mois pour appr~cier chez lui la fluctuation du marqueur, on pourra interpreter ensuite >>.

Bombard ie r i (67) pr6sente les r~sultats d'une ~tude multicentrique italienne sur le CYFRA 21-1 dos par m~thode immuno-enzymatique. La moyenne de 568 normaux ~tait de 0,9 mg/ml, sans di f ference entre hommes et femmes, entre fumeurs et non fumeurs (contra i rement & I'ACE). Le seuil de d~cision a ~t~ choisi & 1,9 mg/ml, alors que dans une ~tude allemande il a ~t~ port6 & 3 mg/ml pour mieux tenir compte de ,tdaux plus 61ev~s dans cer ta ines maladies b6nignes. La positivit6 a ~t6 fr~quente en cas de cancer & cel- lules squameuses (meil leure que celle de I 'ant ig~ne SCC). Elle est moins bonne dans les fo rmes & petites cellules et & grandes cellules. GIobalement, elle d6pend du stade et de la taille de la tumeur. En r~pon- se & une question, I'auteur indique que le coeff ic ient de variation du param~tre entre laboratoires ~tait

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tr~s bon (< 10% !). (Voir aussi BIinjenberg 95).

Le groupe ,( r~cepteurs et biomar- queurs ,, de I 'EORTC compte 25 laboratoires dans 15 pays ; en son nom, Benraad (67) rappor te les efforts e~tre'pris dans ce domaine sur la standardisation et le contr61e de qual i tY. A cSt~ des param~tres consacr~s (r~cepteurs des estro- g~nes, r~cepteurs de la progestero- ne, r~cepteur du facteur de croissan- ce ~pidermique EGFr Oberkanins (73) prennent place I'activateur du plasminog~ne de I'urokinase (uPA) et son inhibiteur PAI-I. Leurs dosages sont difficiles car il existe de nom- breuses isoformes ; plusieurs Elisa r~pondant diff~remment aux formes de faible masse mol~culaire sont actuellement disponibles : un gros travail de standardisation en pers- pective. Un autre exemple de ce type de travail est apport~ par le dosage du r(~cepteur des estrog~nes qui peut s'effectuer par radioligant~ ou par EIA. En 1985, les valeurs ~taient comparab les par les deux m~thodes ; en 1992, elles 6taient deux fois plus ~lev~es par EIA. Une ,, recalibration ,, est intervenue et actuellement, les valeurs EIA sent d'environ 20% inf~rieures & celles obtenues par radioligand. Cepen- dant, on constate que le CV entre laboratoires s'est r~duit pour la tech- nique EIA.

Bohuon (67) signale une forte ~l~- vation (500 & 5000 fois la normale) de la proca lc i ton ine circulante, tr6s br~ve (environ 24 h), en cas de m~ning i te de I 'enfant puis dans diverses pathologies infectieuses, mais moindre en cas de pathologie virale. Le probl~me physiopatholo- gique reste pos~.

Un panorama de la place de la bio- Iogie en cardiologie a ~t6 bross~ par Ferrari (68). Dans I'ath~roscl~rose, le dosage traditionnel du cholesterol et des LDL pourrait servir au d(~pistage des patients & risque. Dans le syn- drome X, c'est-~.-dire I'angor avec coronaires normales qui touche sou- vent la femme dans la 3 e d~cennie, le dosage du lactate dans le sinus coronaire, reflet d'une mauvaise utili- sation de I'oxyg~ne, peut permettre de pr~ciser I'indication d'un traite- ment. Un nouveau venu parmi les marqueurs biologiques de I'infarc- tus : la t ropon ine I card iaque (Trinquier (79)) dont le taux circulant

reste plus Iongtemps ~lev6 que celui de I'isoenzyme cardiaque de la cr~a- tinine kinase (CCKMB). Lors de la discussion, un intervenant fait remar- quer que cette difference n'est signi- f icative qu'apr~s 50 h et qu'i l est alors bien tard ! L'orateur signale alors une meilleure sp~cificit6 de ia troponine I cardiaque qui est utile en cas de I~sion musculaire, en particu- lier Iorsqu'on a ef fectu~ un choc ~lectrique externe pour d~fibrillation.

La r~ponse neuroendocr ine est importante dans I'insuffisance car- diaque mais g~n~ralement difficile & appr~cier chez ces patients polym~- dicament6s. Le dosage de noradr~- naline peut ~tre utile pour d~cider quel patient va (~tre transplant6, alors que celui d'adr~nal ine n'a pas de valeur pronostique. Une alternative serait le dosage du pept ide atrial natriur~trique dans I'urine.

La standardisation des immunodo- sages const i tue- t -e l le une fraude intellectuelle se demande Ekins (68). L'orateur insiste sur I'impossibilit~ th~orique de mesurer une analyse qui n'est pas strictement d~finie et homog~ne. Lorsque tel n'est pas le cas, on ne devrait pas d~finir d'uni- t~s internationales, chacun ayant des unit~s ,, m~thodes-d~pendantes ,,, ou alors il convient de doser s~par~- ment chacune des isoformes de I'analyte. Cette position rigoureuse rendrait cher et laborieux le simple dosage de thyrostimuline fiSH) pour suspicion de dysthyro'idie.

Besnard (69) ~num~re les princi- paux domaines d'activit~ du groupe ,, standardisat ion ,, de I'ELAS : le contr61e de qualitY, 1'6tude de la valeur s6miologique d'un param~tre avec constitution d'une s~roth~que europ~enne et I'harmonisation des m~thodes de trai tements de ,~on- n~es (voir Martin (101)). L'exp~rience d'un groupe de travail fran~ais por- tant sur deux marqueurs tumoraux est pr~sent~e par Ingrand (69). Elle a concern6 I'ACE dos~ & I'aide de 21 trousses avec une importante h~t~- rog~n~'~'t6 des r~sultats, non am61io- r~e par I'ajout d'un calibrateur extero Re.

La F~d~ration internationale de chimie clinique assure une coopera- tion entre les scientifiques des labo- ratoires et ceux des industriels pour aboutir & une standardisation et & la mise au point de lots de s~rums de r~f~rence pour analyse. Les para-

m~tres d6j~. trait~s ou en cours sont le cortisol, I'hCG (voir Boscato (100)) et les aprol ipoprot~ines. Dans les projets de r lFCC figurent, pour les prot~ines, la 82 microglobuline et la prot~ine liant les r~tindfdes (RBP) et, pour les immunodosages, I'h~moglo- bine glycosyl~e MBA1C et le PSA (orateur : Muller).

Le groupe ,, Test et mesure ,, (M & T) des Communaut~s europ~ennes s'int~resse ~galement & I'harmonisa- tion en biologie clinique. Profilis (69) pr~sente les r6sul tats du pro je t ,, Hormone lut~otrope ,, (LH) : on a identifi6 les anticorps monoclonaux utilis~s dans les trousses commer- ciales et on les a classes selon qu'ils sont dirig6s contre la sous-unit6 c(, la sous-un i t~ 13 ou les deux. Onze trousses commerciales ont ~t~ tes- t~es dans un laboratoire central & I'aide de plasmas provenant de labo- ratoires de biologie clinique. Certains couples d'anticorps monoclonaux ne d6celaient pas certaines formes de LH et il a ~t~ recommand~ de ies changer. Dans une phase ult~rieure, une comparaison bioactivit~-immu- nor~activit6 sera entreprise.

De nombreuses communications affich6es apportaient des ~l~ments nouveaux. Parmi elles, mentionnons celles de Zanella (71) et Mattioli (71) sur des antig~nes peptidiques syn- th~tiques correspondant & ceux du virus de I 'h~pat i te A et cel le de Lopez-Crapez (78) sur la d~tection de la perte du caract~re h~t6rozygo- te au locus du g~ne p53 & I'aide d'un dosage en apparence conventionnel, sans 1'6tape I'~lectrophor6se en gel.

Un dosage de m~me type, auto- matisable, permet & Alpha-Bazin (72) de d~celer la translocation respon- sable, dans la leuc~mie, de I'appari- tion du chromosome Philadelphie. Plusieurs autres communicat ions avaient trait & I'emploi de la r~action en chaTne par polym~rase (PCR) pour la mise en ~vidence du virus de �9 Ph~patite C (Kopecka (62), L~o (71), de I'oncog~ne C Myc (Rhoer-Moha (72)), de I'oncog~ne Cerb B2 dans le cancer de vessie (Sestini (72)), ou de Mycobact~r ium tuberculosis (BK) dans les crachats o5 il existe des inhibiteurs de cette r~action (Sole (76)).

Cariani (62) rappelait les bases m~thodologiques de la PCR et la n~cessit6 d' inclure des r6f~rences positives et n~gatives Iors de chaque

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experience pour pouvoir exclure la contaminat ion des ~chant i l lons n6gatifs.

Une m6thode de quant i f icat ion permet & Loveday (62) de mesurer la proportion de mutation au niveau ~'ur~e seule base de HIV-1 qui est associ~e avec une r~sistance in vitro & la zidov.udine.

L'automatisation en immuno-ana- lyse etai t I'un des th~mes de ce congr~s (Galimany (64)), illustre par des conf6rences portant sur la chimi- luminescence (Messeri (64)), la fluo- rescence (Stenman (64)) et la TRFIA (Mathis (65) (77)), et par de nom- breuses communications affich~es que nous regrouperons par type d'appareil : syst~me Access chimiiu- minescence (80, 81), Boehringer (81, 82, 83) Vidas (84), Auraflex (84, 85), AXsym (85, 86) et ACS (87).

Gregorius (73) propose d'immobili- ser I'un des r~actifs non pas sur les parois du tube ou & un quelconque support solide rev~tu ~nais & une phase hydrophile. C'est << I'hydrore- v~tement (?) >> (hydrocoating) qui pourra s'appliquer aux prot~ines et donc en particulier aux anticorps.

Parmi les autres points forts, nous avons note un retour en force des marqueurs osseux, en particulier en canc~rologie. L'isoenzyme osseuse de la phosphatase alcaline, long- temps d6termin~e par des m6thodes enzymat iques peu pr~cises, est maintenant bien caract~ris~e biochi- miquement et se dose par immuno- rad iometr ie . Son taux c i rcu lant

n'apparaTt cependant pas comme un marqueur sensible des m~tastases osseuses du cancer thyro'fdien (Charri~re (89)) alors qu'il est plus sensible que le CA 15.3 pour d~celer celles du cancer du sein (Valat (97))...

L'activit6 ost~oblastique en r~pon- se & la m~tastase serait-elle diff6rente dans ces deux cancers ? Les pep- tides udnaires pyridinoline et d~soxy- pyridinoline doses par Elisa t~moi- gnent de la d~gradation de la matrice osseuse. IIs sont eleves en cas de cancer avec m6tastases osseuses mais aussi chez 68% des patients atteints de maladies h6matologiques diverses sans metastases osseuses. Un probl~me de sp~cificite !

Faisant la transition avec les mar- queurs tumoraux, Guechot (91) signale I'elevation de I'acide hyaluro- nique circulant dans le sida sympto- matique avec sarcome de Kaposi. La connaissance de la demi-vie plasma- tique des marqueurs tumoraux peut 6tre tr~s utile pour interpreter correc- tement un taux en postop6ratoire. Pecchio (96) rapporte les valeurs pour quatre marqueurs dans le can- cer du poumon. Cette demi-vie est ev idemment en apparence plus Iongue si I ' intervention n'a abouti qu'& une ablation partiel le. Cette valeur pronostique des taux post- op~rato i res est conf i rm6e par Riedinger (94) qui ~tudie I'effet de la chimioth~rapie sur le taux circulant du CA 125 dans le cancer de I'ovai- re. Dans les cancers digestifs, nous avons note la presentation d'un nou-

vel ant icorps monoc lona l d i r ige contre les tumeurs gastr iques (Di Paola (76)), une evaluation du TAG 72 dans le cancer gast r ique (Gosselin (92)) et une etude, par courbe ROC, de Larbre (96) qui ne trouve aucune superiorite du CA 195 et du CA 19.9 par rapport & I'ACE.

Pour terminer par des etudes un peu plus inhabituel les, signalons celle de Le Cam-Duchez (97) qui montre une elevation de I'erythro- pd/etine sanguine (on n'ose plus dire circulante) en cas de mort subite du nourrisson. Cette affection etant par definition imprevisible, les preleve- ments ont ete r~alises post-mortem, ce qui ne semble pas 6tre le cas des t~moins qui ont servi & etablir les valeurs de r~f~rence. Un s6rieux biais... Enfin, Banff (98) a etudie I'etat des hormones digest ives chez le marathonien transporte au Tibet. II a remarqu6 que la gastrin~mie aug- mentait seutement apr~s 16 marathon alors que les pePsinogenes I et II s'~levaient et restaient ~lev6s durant toute I'exp6diti0n, sans influence de I'alimentation. L'auteur conclut que ce marqueur peut 6tre utile pour sur- vei l ler la fonction gastr ique chez I'athl~te en altitude. Bref, une etude r~alis~e loin de la pollution dans des montagnes exotiques et qui risque de faire des ~mules (scientifiques) chez nombre de nos lecteurs ama- teurs des paysages du to i t du monde, de lamasseries, de neige et de chasse aux dahuts ou aux yetis de tous poils.