67
Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation de la vitrine de démonstration Numéro de projet AF-10-091 Préparé par Biopterre Centre de développement des bioproduits Présenté à L’École forestière de La Tuque Date Janvier 2011

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le ... La... · Graphique 4: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la température pour le site 1.7

Embed Size (px)

Citation preview

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et

suivi d’implantation de la vitrine de démonstration

Numéro de projet AF-10-091

Préparé par Biopterre Centre de développement

des bioproduits

Présenté à L’École forestière de La Tuque

Date Janvier 2011

Chef de projets

M. Guy Langlais, DTSN

Chargé de projets

M. MaximTardif, TPHE

Professionnel de recherche

Mme Patricia Talbot, B. Sc.

Réviseur

M André Vezina, B. Sc., M. Sc.

Technicien

M. Pierre Bouchard, DTAE

Rédaction

Mme Karine Bradette, DTA

Révision

Mme Diane Bélanger, secrétaire

Équipe de réalisation

Biopterre – Centre de développement des

bioproduits

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation i

de la vitrine de démonstration

Résumé

Le projet a comme objectifs principaux deux phases spécifiques, soit la validation

de la possibilité de récolte de la sève de bouleau blanc et l’impact de cette activité

sur le développement de l’arbre, ainsi que le suivi de la vitrine de démonstration

implantée en érablière en 2009.

L’École forestière de La Tuque (EFLT) a mandaté Biopterre - Centre de

développement des bioproduits, pour effectuer le projet expérimental de récolte

d’eau de bouleau ainsi qu’un suivi technique d’une vitrine de démonstration en

érablière. Les projets se sont déroulés sur le territoire de l’EFLT, appelée la Forêt-

école, situé près de la Ville de La Tuque.

Voici les principaux résultats concernant la production d’eau de bouleau. Lorsque

des bouleaux d’un diamètre à hauteur de poitrine (DHP) supérieur à 18 cm sont

entaillés, la variation de DHP n’influence pas le volume d’eau produit. Les arbres

situés dans les bas de pente produisent un plus grand volume d’eau, possiblement

parce qu’ils sont situés dans des milieux plus humides. Aucune concordance

précise n’a été relevée entre la température moyenne journalière et le volume

d’eau produit.

Les principaux résultats concernant la cicatrisation des bouleaux suite à l’entaillage

sont un taux de cicatrisation moyen de 14 % sur 4 mois. Quant à la formation de

bois coloré, une zone similaire à celle de l’érable a été observée chez le bouleau

blanc. Celle-ci affecte peu la production de bois, avec une perte de volume

marchand de bois de 0,2 % par arbre.

ii Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Concernant la vitrine de démonstration, les résultats sont mitigés. En effet,

beaucoup de boutures d’hydraste n’ont pas poussé et parmi celles ayant poussé,

plusieurs ont démontré peu de vigueur. La superficie destinée à la culture de cette

plante a, par conséquent, été réduite fortement en 2010. Toutefois, l’Actée à

grappes noires a performé au-delà de toute attente. En effet, pratiquement tous

les plants ont survécu à l’hiver 2009-2010 et ils ont démontré une vigueur

surprenante durant la saison estivale 2010. La superficie destinée à cette plante à

donc été accrue cette année.

La petite section consacrée à la germination des graines de ginseng a aussi

donné des résultats très intéressants; le taux de germination a été important au

point d’exiger un repiquage des jeunes plants à la fin de la saison 2010 afin de leur

donner plus d’espace. La seconde analyse de sol réalisée en 2010 a également

permis de constater que suite aux amendements réalisés en 2009, les besoins

minimaux des cultures ont été atteints.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation iii

de la vitrine de démonstration

Remerciements

Nous aimerions remercier la compagnie Ératube inc. pour le prêt des équipements

nécessaires à la récolte d’eau de bouleau, soit les chalumeaux et les chaudières.

Il est à noter que les photos apparaissant dans le rapport qui ne sont pas

identifiées comme provenant de Biopterre ou du CEPAF sont de madame Sylvie

Régnier, technicienne du projet. Nous la remercions et la félicitons pour la qualité

de son travail.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation v

de la vitrine de démonstration

Table des matières RÉSUMÉ ........................................................................................................................................................ I REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................ III 1 INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1 2 DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................................... 2 3 DESCRIPTION DU TERRITOIRE SOUS ÉTUDE ................................................................................ 4 4 RÉCOLTE DE LA SÈVE DE BOULEAU ............................................................................................. 7

4.1 MÉTHODOLOGIE ................................................................................................................................. 7 4.1.1 Sélection des sites .................................................................................................................. 7 4.1.2 Entaillage ............................................................................................................................ 10 4.1.3 Quantifier le rendement en sève........................................................................................... 11 4.1.4 Déterminer le contenu en sucre ............................................................................................ 11

4.2 PRÉSENTATION DES DONNÉES ............................................................................................................... 12 4.2.1 Le volume de sève produit .................................................................................................... 12

4.3 ANALYSE DES RÉSULTATS ..................................................................................................................... 13 4.3.1 Effet de la pente .................................................................................................................. 13 4.3.2 Effet du diamètre à hauteur de poitrine ................................................................................ 14 4.3.3 Effet de la température moyenne par jour sur la coulée ........................................................ 15 4.3.4 Comparaison avec une autre étude ...................................................................................... 17

4.4 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ..................................................................................................... 18 5 IMPACT DE LA RÉCOLTE DE LA SÈVE SUR LE BOULEAU.............................................................. 19

5.1 MÉTHODOLOGIE ............................................................................................................................... 19 5.1.1 La capacité de cicatrisation des entailles .............................................................................. 19 5.1.2 Zone de compartimentage du bois ....................................................................................... 20

5.2 PRÉSENTATION DES DONNÉES ET ANALYSE DES RÉSULTATS ............................................................................ 23 5.2.1 La capacité de cicatrisation des entailles .............................................................................. 23 5.2.2 La formation de la zone de compartimentage ...................................................................... 24

5.3 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ..................................................................................................... 25 6 VITRINE DE DÉMONSTRATION EN ÉRABLIÈRE ........................................................................... 26

6.1 MISE EN CONTEXTE ............................................................................................................................ 26 6.2 MÉTHODOLOGIE D’AMÉNAGEMENT DE PLANTES À VALEUR AJOUTÉE EN ÉRABLIÈRE ............................................. 26 6.3 PRÉSENTATION DU SITE ....................................................................................................................... 28 6.4 CHOIX DES PLANTES À VALEUR AJOUTÉE ................................................................................................... 28 6.5 RAPPEL DES ACTIVITÉS RÉALISÉES EN 2009 ............................................................................................... 32 6.6 DESCRIPTION DES ACTIVITÉS RÉALISÉES EN 2010 ....................................................................................... 35 6.7 RECOMMANDATIONS ......................................................................................................................... 37

7 CONCLUSION ............................................................................................................................ 38 8 RÉFÉRENCES ............................................................................................................................. 39 ANNEXE 1. PROTOCOLE DE RÉCOLTE D’EAU DE BOULEAU .......................................................................... 45 ANNEXE 2. LOCALISATION DES PARCELLES DE SIROP DE BOULEAU ............................................................ 50 ANNEXE 3. PHOTOS DE CHACUNE DES PARCELLES ÉCHANTILLONNÉES....................................................... 51 ANNEXE 4. PROTOCOLE DE CICATRISATION ET DE FORMATION DE BOIS COLORÉ SUITE À L’ENTAILLAGE... 52 ANNEXE 5. LOCALISATION DE LA VITRINE DE DÉMONSTRATION EN ÉRABLIÈRE ......................................... 55 ANNEXE 6. ANALYSE DE SOL DE 2009 ......................................................................................................... 56 ANNEXE 7. ANALYSE DE SOL DE 2010 ......................................................................................................... 57

vi Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Liste des tableaux

Tableau 1: Présentation des sites de récolte .............................................................................8

Tableau 2: Compilation des données des cinq parcelles à l'étude ........................................... 12 Tableau 3: Comparaison entre deux études similaires faites à La Tuque en 2010 et à Sainte-

Anne-de-Bellevue en 1984 et 1985 ....................................................................................... 17 Tableau 4: Pourcentage de cicatrisation des entailles, 4 mois suivant l'entaillage ................... 23

Tableau 5: Estimation du volume de bois coloré par arbre ..................................................... 24 Tableau 6: Superficies implantées en 2009 pour la culture des trois plantes recommandées ... 28

Tableau 7: Estimation des revenus pour les deux espèces de plantes suggérées cultivées en

érablière ................................................................................................................................ 32

Tableau 8: Niveau de fertilité du site de plantation en 2009 ................................................... 32 Tableau 9: Fertilité du site de plantation en 2010................................................................... 37

Liste des figures

Figure 1: Localisation du territoire de la Forêt-école ............................................................... 4

Figure 2: Localisation de La Tuque dans les domaines bioclimatiques du Québec ................... 5 Figure 3: Disposition des parcelles échantillon dans la pente ................................................... 7

Figure 4: Parcelle d'inventaire ................................................................................................. 8 Figure 5: Forme géométrique du volume de bois coloré suivant l'entaillage ........................... 21

Figure 6: Exemple d'une coupe transversale .......................................................................... 22 Figure 7: Plan d'aménagement de la vitrine de démonstration en 2009 .................................. 34

Figure 8: Schéma des parcelles en 2010 ................................................................................ 35

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation vii

de la vitrine de démonstration

Liste des photos

Photo 1: Thermomètre installé sur une des stations ............................................................ 9 Photo 2: Marquage de bouleau blanc à l'aide de peinture forestière .................................. 10

Photo 3: Diamètre entre les bourrelets .............................................................................. 19 Photo 4: Diamètre initial de l'entaille ou diamètre de la mèche ......................................... 20

Photo 5: Coupe transversale d'un érable à sucre, à la hauteur de l'entaille et mesures de

longueur et de largeur de bois coloré à mesurer ................................................................ 22

Photo 6: Hydraste du Canada de la vitrine de démonstration en 2010 ............................... 29 Photo 7: Actée à grappes noires de la vitrine de démonstration en 2010 ........................... 30

Photo 8: Plant de Ginseng d'Amérique de la vitrine de démonstration en 2010 ................. 31 Photo 9: Aménagement de la vitrine de démonstration en 2009 avec un cheval ................ 33

Photo 10: Aménagement du site de la vitrine de démonstration ........................................ 36 Photo 11: Parcelle d'Hydraste du Canada au mois de septembre 2010 .............................. 36

Liste des graphiques

Graphique 1: Quantité totale d'eau de bouleau produite par arbre ..................................... 13 Graphique 2: Variation de la production moyenne d'eau de bouleau en fonction du DHP . 14

Graphique 3: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la

température pour le site 2.8 .............................................................................................. 15

Graphique 4: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la

température pour le site 1.7 .............................................................................................. 16

Graphique 5: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la

température pour le site 1.1 .............................................................................................. 16

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 1

de la vitrine de démonstration

1 Introduction

On accorde de plus en plus d’intérêt aux produits forestiers non ligneux. Plusieurs

études et expérimentations dans ce domaine démontrent en effet que d’autres

ressources existent dans les milieux forestiers et que ces produits peuvent

représenter une valeur commerciale intéressante. Selon plusieurs sources, on note

que l’exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL) pourrait être

génératrice d’activités et même devenir un moteur de développement économique

important pour les communautés rurales (Source : Service canadien des Forêts,

ministère des Ressources naturelles et de la Faune et ministère des Affaires

municipales des Régions et de l’Occupation du territoire). L’opportunité que

représentent les PFNL doit être considérée en tenant compte des activités

forestières actuelles et des principes du développement durable.

C’est dans ce contexte que l’École forestière de La Tuque (EFLT) a mandaté

Biopterre - Centre de développement des bioproduits, afin de réaliser le projet

d’évaluation de l’impact de la récolte de la sève sur le bouleau blanc et le suivi

d’implantation de la vitrine de démonstration selon deux phases spécifiques. La

première phase porte sur les possibilités de récolte de la sève de bouleau et de

l’impact de cette activité sur le développement de l’arbre. La deuxième étant d’offrir

une expertise dans le suivi de la vitrine de démonstration implantée en 2009 sur le

territoire de la Forêt-école (Projet AF-09-052 : Mise en place d’une vitrine de

démonstration et réalisation d’activités de transfert de connaissances).

Le territoire où se déroule le projet est situé à la « Forêt-école » où l’EFLT exerce

et planifie ses activités sylvicoles. Cette forêt a une superficie de 16 km² et est

localisée à moins de 10 km de la Ville de La Tuque. Ce projet s’inscrit comme une

série d’activités de transfert de connaissances et de transfert technologique visant

le développement et la mise en valeur des produits forestiers non ligneux par

l’École forestière de La Tuque.

2 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

2 Description du projet

L’École forestière de La Tuque (EFLT) désire, à court et moyen terme, s’ouvrir à

des domaines moins conventionnels afin d’être en mesure de bonifier ses

formations et d’offrir à ses élèves l’opportunité d’explorer d’autres moyens de mise

en valeur de la forêt.

Lors de l’inventaire effectué en 2009, il a été remarqué que le territoire de la Forêt-

école semblait receler une quantité intéressante de bouleau à papier. Sachant que

dans certaines parties du monde (Europe, pays scandinaves, Russie) l’on

consomme l’eau de bouleau en grande quantité, l’EFLT a décidé d’explorer cette

piste.

Biopterre propose d’évaluer, dans le cadre d’une première phase, les possibilités

de récolte de la sève de bouleau et de l’impact de cette activité sur le

développement de l’arbre. Pour la réalisation de cette première phase, deux

protocoles de recherches ont été présentés, soit un premier pour l’évaluation de la

production de sève de bouleau, et l’autre permettant d’évaluer l’impact de la

récolte de la sève sur l’arbre.

Les données recueillies permettent de mettre en place les bases d’une récolte

d’eau de bouleau et d’établir la meilleure méthode d’exploitation possible de façon

à garantir l’exploitation durable de cette ressource.

Dans un deuxième temps, des activités de transfert de connaissances se sont

déroulées sur l’identification, l’entretien et la protection hivernale des parcelles de

plantes à valeurs ajoutées implantées en érablière en 2009. Cette deuxième phase

du projet a permis de garantir la pérennité de la vitrine de démonstration afin que

celle-ci puisse servir l’EFLT dans sa vocation éducative.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 3

de la vitrine de démonstration

Ainsi, les livrables pour le projet « d’évaluation de l’impact de la récolte de la sève

de bouleau blanc » sont :

Réalisation des protocoles;

Visites de Biopterre pour la mise en place des protocoles avec l’équipe de

l’EFLT;

Visites de Biopterre permettant le suivi des études en cours;

Rédaction d’un rapport final comprenant l’analyse et les recommandations

de ce volet de récolte de sève de bouleau.

Les livrables pour le volet « suivi de la vitrine de démonstration sous couvert

forestier » sont :

Visites terrains de Biopterre coïncidant avec les visites prévues au premier

volet afin de permettre l’identification, les techniques d’entretien et les

techniques de protection hivernale des différentes plantes qui ont été

implantées en 2009, soit :

o L’Actée à grappes noires (Actaea racemosa)

o L’Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)

o Le Ginseng d’Amérique (Panax quinquefolium)

Les activités se sont déroulées sur une période de 7 semaines non consécutives.

Un technicien de Biopterre a effectué trois visites d’une durée de 2 à 3 jours

chacune pour réaliser les activités prévues. L’EFLT a désigné une personne

ressource, soit madame Sylvie Régnier, pour travailler de concert avec l’équipe

technique de Biopterre lors des activités sur le terrain. Madame Régnier a exécuté

les travaux de prise de données sur le terrain lors de toute la saison estivale.

4 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

3 Description du territoire sous étude

Le territoire de la Forêt-école a une superficie d’environ 16 km² et est situé à moins

de 10 km de la Ville de La Tuque (figure 1.). Ce territoire est situé dans la région

administrative de la Mauricie et plus spécifiquement dans la MRC du Haut-Saint-

Maurice.

Figure 1: Localisation du territoire de la Forêt-école

(Source : Google Maps)

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 5

de la vitrine de démonstration

Peuplement forestier

Le territoire de la Forêt-école fait partie de la zone de végétation tempérée

nordique, et plus spécifiquement dans le domaine bioclimatique de l’érablière à

bouleau jaune (figure 2). Toutefois, ce territoire est à la limite nord de ce domaine

bioclimatique de forêt décidue, et se trouve juste en dessous du domaine de la

forêt mélangée, plus spécifiquement de la sapinière à bouleau jaune.

Figure 2: Localisation de La Tuque dans les domaines bioclimatiques du Québec

(Source : Guides des types écologiques 3c, MRNFP)

6 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Ainsi, les peuplements du domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune

sont des peuplements feuillus et mélangés avec des feuillus tolérants comme

l’érable à sucre (Acer saccharum) et le bouleau jaune (Betula alleghaniensis) ainsi

que des feuillus intolérants comme le bouleau à papier (Betula papyrifera) et le

peuplier faux-tremble (Populus tremuloides). On retrouve également des conifères

comme le sapin baumier (Abies balsamea) et l’épinette blanche (Picea glauca)

(Source : Guide du type écologique 3c; Hautes collines du Bas-Saint-Maurice,

MRNFP). Cette région de la Mauricie possède un relief de collines et de hautes

collines aux sommets arrondis avec quelques affleurements rocheux. L’altitude

moyenne de cette région est de 300 m.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 7

de la vitrine de démonstration

4 Récolte de la sève de bouleau

Le projet expérimental de récolte d’eau de bouleau a duré cinq semaines, soit de

la fin-mars jusqu’à la fin du mois d’avril 2010. Le protocole a été élaboré par

Biopterre (annexe 1) et la prise de données a été effectuée par l’EFLT.

4.1 Méthodologie

4.1.1 Sélection des sites

Les peuplements potentiels de bouleau blanc du territoire ont été ciblés à partir de

cartes écoforestières en fonction des caractéristiques recherchées suivantes :

Bétulaies pures ou mélangées, associées aux types écologiques MS1, MS4,

MS7.

Appellation des groupements d’essences des cartes écoforestières BBBB.

Par la suite, la sélection des sites a été faite en fonction des paramètres suivants :

Sites optimaux (terrain préférablement orienté vers le sud et possédant des

bouleaux ayant un diamètre à hauteur de poitrine (DHP) supérieur à 18 cm);

Site assez grand pour accueillir deux parcelles, soit une localisée en haut

de pente et l’autre située en bas de pente. (figure 3).

Haut de pente

Bas de pente

Figure 3: Disposition des parcelles échantillon dans la pente

8 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Un total de trois sites différents (2.8, 1.7 et 1.1) ont été sélectionnés (voir carte en

annexe 2 pour la localisation). Cinq parcelles situées dans le bas ou le haut de la

pente de ces 3 sites ont été délimitées sur une superficie de 400 m², soit sur un

rayon de 11,28 mètres (figure 4). Ces parcelles sont le 2.8 haut et le 2.8 bas, le 1.7

haut et le 1.7 bas et le 1.1 bas (voir annexe 3 pour les photos de chacun des

sites). La pente moyenne de tous les sites est de classe B (4 % à 8 %) sauf pour le

site 2.8 haut qui est de classe C (9 % à 15 %) (tableau 1). En moyenne, il se

trouvait 9 arbres de plus de 18 cm de DHP par parcelle de 400 m2 (tableau 1). Les

arbres entaillés présentaient un DHP moyen de 23,1 cm et toutes les parcelles

présentaient le même niveau de dépérissement de 10 % (tableau 1). Un total de

45 arbres ont été entaillés pour estimer leur production de sève.

Figure 4: Parcelle d'inventaire

Tableau 1: Présentation des sites de récolte

Site Parcelle Nombre d’arbres

DHP moyen (cm)

Classe de pente

Dépérissement

2.8

bas 9 23,6 B

(4 % à 8 %) 10 % et moins de feuillage

(sain ou peu affecté)

haut 10 24,7 C

(9 % à 15 %) 10 % et moins de feuillage

(sain ou peu affecté)

1.7

bas 10 21,0 B

(4 % à 8 %) 10 % et moins de feuillage

(sain ou peu affecté)

haut 8 20,7 B

(4 % à 8 %) 10 % et moins de feuillage

(sain ou peu affecté)

1.1 bas 8 25,2 B

(4 % à 8 %) 10 % et moins de feuillage

(sain ou peu affecté)

Moyenne 9 23,1 B

(4 % à 8 %) 10 % et moins de feuillage

(sain ou peu affecté)

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 9

de la vitrine de démonstration

Les caractéristiques physiques et écologiques de chacun des sites, telles que le

drainage, le type de peuplement, le pourcentage de dépérissement et l’historique

du site (coupe, âge du peuplement, feux, etc.) on été déterminées. De plus, un

thermomètre a été installé au milieu de la pente de chacun des sites afin de

déterminer l’effet de la température journalière moyenne sur la coulée (Photo 1).

Photo 1: Thermomètre installé sur une des stations

10 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

4.1.2 Entaillage

Tous les arbres ayant un DHP de plus de 18 cm ont été entaillés. Ils ont été

marqués avec de la peinture (photo 2) et identifiés par un chiffre. Parmi ceux-ci, un

total de cinq (5) arbres représentatifs du site ont été marqués d’une couleur

différente afin de prendre des échantillons de sève et déterminer le contenu en

sucre. Une photo ainsi que les coordonnées GPS de chaque site ont été relevées.

Photo 2: Marquage de bouleau blanc à l'aide de peinture forestière

Voici les paramètres d’entaillage des bouleaux :

L’entaille a été localisée à un mètre de hauteur et préférablement face au sud.

Elle a été effectuée avec une mèche bien affutée 7/16’’ (11 mm) à une

profondeur de 3 cm et avec un angle allant légèrement vers le haut (5 à 10 º).

La mèche a été désinfectée en l’aspergeant avec de l’alcool à 70 %.

Les chalumeaux n’ont pas été cognés trop fort, car cela pourrait fendre le bois

autour de l’entaille et causer des fuites.

Les équipements, tels que les seaux et les chalumeaux, ont été nettoyés avec

une solution d’eau de Javel de 600 ppm et ensuite rincés à l’eau.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 11

de la vitrine de démonstration

4.1.3 Quantifier le rendement en sève

Le volume de sève produit pour chaque arbre a été mesuré tous les jours, et ce,

pendant trente jours (jusqu’à ce que les bourgeons ouvrent et que la couleur de

l’eau de bouleau se brouille). Lorsque le volume d’eau produit était supérieur à la

capacité des chaudières, la récolte a été effectuée deux fois par jour. Le contenu

de chaque chaudière a été transvidé dans un seau gradué afin de mesurer le

volume de sève produit pour chaque arbre.

4.1.4 Déterminer le contenu en sucre

Trois fois par semaine, un échantillon de sève a été prélevé sur les cinq arbres

préalablement identifiés à l’aide de tubes gradués de 250 ml. La date ainsi que le

numéro de l’arbre ont été inscrits sur chacun de ceux-ci. Les échantillons ont été

congelés et transférés au laboratoire de l’Institut de technologie agroalimentaire,

campus de La Pocatière, afin d’analyser leur contenu en sucre (degrés Brix).

L’équation de Willits (1986) a été utilisée pour estimer la quantité sirop produite en

fonction de sa concentration en sucre :

Quantité d’eau (sève) nécessaire pour

produire 1 L de sirop =

86

Taux de sucre moyen

12 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

4.2 Présentation des données

4.2.1 Le volume de sève produit

La récolte d’eau de bouleau s’est effectuée sur toute la période de production du

bouleau soit dès le début de la coulée (4 avril) et jusqu’à ce que l’eau commence à

brouiller. Le tableau 2 présente la compilation des données recueillies sur les cinq

parcelles à l’étude. Les bouleaux échantillonnés ont produit de 27,81 à 54,17 L

d’eau, pour une moyenne de 36,58 L par arbre. Avec un taux de sucre moyen de

0,73 ⁰ Brix, ceci correspond à une production moyenne de 0,31 L de sirop d’érable

par arbre. Il faut donc entailler deux arbres pour produire une canne de sirop

d’érable de 540 ml.

Tableau 2: Compilation des données des cinq parcelles à l'étude

Site Parcelle Nombre d’arbres

Volume total d'eau

produite par parcelle (L)

Volume moyen d'eau

produite par arbre (L)

Taux de sucre

moyen (⁰Brix)

Production moyenne de sirop par arbre

(L)

2.8

Bas 9 250,29 27,81 0,76 0,25

Haut 10 205,80 20,58 0,73 0,17

1.7

Bas 10 461,80 46,18 0,68 0,36

Haut 8 273,60 34,20 0,79 0,32

1.1 Bas 8 433,36 54,17 0,70 0,44

Moyenne 9 324,98 36,58 0,73 0,31

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 13

de la vitrine de démonstration

4.3 Analyse des résultats

4.3.1 Effet de la pente

Les bas de pente donnent des volumes d’eau plus élevés comparativement aux

hauts de pente pour les sites 2.8 et 1.7 (Graphique 1). Avec en moyenne 46,18 et

27,81 L d’eau produite par arbre, les bas de pente surpassent la production

provenant des hauts de pente avec 34,20 et 20,58 L d’eau. La situation en haut de

pentes (milieu plus sec) pourrait expliquer ces volumes d’eau plus faibles. Par

contre, un volume d’eau plus faible, mais avec des taux de sucre plus élevés

donnerait la même quantité de sirop. Dans cette étude, les taux de sucre moyens

sont comparables pour les cinq parcelles échantillonnées, mais davantage de sites

situés en haut et en bas de pente devraient être entaillés afin de pouvoir tirer des

conclusions. L’étude devrait se poursuivre sur plusieurs années puisque les

particularités climatiques annuelles pourraient faire varier cette tendance.

Graphique 1: Quantité totale d'eau de bouleau produite par arbre

Le volume le plus bas a été obtenu au site 2.8 et peut être expliqué par le

traitement sylvicole qui a eu lieu sur ce site (éclaircie). Le volume le plus haut a été

enregistré au site 1.1 et peut être expliqué par le fait que ce site était situé au

creux d’une vallée. Davantage de données devraient être cumulées sur les pentes

surplombant les sites, dont leur longueur totale et leur pourcentage moyen

d’inclinaison. L’élévation, l’historique et l’écologie des sites devraient aussi être

prises en considération.

14 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

4.3.2 Effet du diamètre à hauteur de poitrine

Lorsque des bouleaux d’un DHP supérieur à 18 cm sont entaillés, le DHP ne

semble pas influencer la production d’eau de bouleau. Tel que visualisé dans le

graphique 2, aucune tendance ne se dessine entre la production moyenne d’eau

de bouleau et le DHP. Au-dessus de 18 cm de DHP, les bouleaux ont une

production d’eau comparable et aucun diamètre précis ne devrait être visé à

l’entaillage.

Graphique 2: Variation de la production moyenne d'eau de bouleau en fonction du DHP

0,00

20,00

40,00

60,00

80,00

100,00

120,00

15 20 25 30 35 40

Qu

anti

té m

oye

nn

e d

'eau

pro

du

ite

par

arb

re (

L)

DHP (cm)

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 15

de la vitrine de démonstration

4.3.3 Effet de la température moyenne par jour sur la coulée

L’effet de la température moyenne par jour sur la coulée a été analysé pour

chacun des sites. Une moyenne de volume d’eau produite par jour a été calculée

pour les 19 arbres du site 2.8 (graphique 3), les 18 arbres du site 1.7 (graphique 4)

et les 8 arbres du site 1.1 (graphique 5). Pour les trois sites, le volume d’eau

produit augmente graduellement avec le temps. Trois pics de température sont

observés. Pour le site 2.8 et 1.7, les températures les plus élevées ont été

enregistrées en date du 7, 14 et 20 avril (graphiques 3, 4). Pour le site 1.1, les

températures les plus élevées ont été enregistrées en date du 14, 20 et 25 avril

(graphique 5). Aucune tendance précise ne se dessine entre les températures

moyennes et le volume de coulée. Il faudrait combiner ces données à d’autres

facteurs environnementaux, tels que les chutes de température (≤ 0 ⁰C) et la

pression atmosphérique pour tenter d’expliquer ces variations.

Graphique 3: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la température pour le site 2.8

0

5

10

15

20

25

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

04-a

vr.-

10

05-a

vr.-

10

06-a

vr.-

10

07-a

vr.-

10

08-a

vr.-

10

09-a

vr.-

10

10-a

vr.-

10

11-a

vr.-

10

12-a

vr.-

10

13-a

vr.-

10

14-a

vr.-

10

15-a

vr.-

10

16-a

vr.-

10

17-a

vr.-

10

18-a

vr.-

10

19-a

vr.-

10

20-a

vr.-

10

21-a

vr.-

10

22-a

vr.-

10

Tem

pér

atu

re (⁰

C)

Vo

lum

e m

oye

n d

'eau

pro

du

it (L

)

Volume (L) Température (⁰C)

16 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Graphique 4: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la température pour le site 1.7

Graphique 5: Variation du volume moyen d'eau de bouleau produit en fonction de la température pour le site 1.1

02468101214161820

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

04-a

vr.-

10

05-a

vr.-

10

06-a

vr.-

10

07-a

vr.-

10

08-a

vr.-

10

09-a

vr.-

10

10-a

vr.-

10

11-a

vr.-

10

12-a

vr.-

10

13-a

vr.-

10

14-a

vr.-

10

15-a

vr.-

10

16-a

vr.-

10

17-a

vr.-

10

18-a

vr.-

10

19-a

vr.-

10

20-a

vr.-

10

21-a

vr.-

10

22-a

vr.-

10

Te

mp

éra

ture

(⁰C

)

Vo

lum

e m

oye

n d

'eau

pro

du

it (L

)

Volume (L) Température (⁰C)

0123456789

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

08-a

vr.-

10

09-a

vr.-

10

10-a

vr.-

10

11-a

vr.-

10

12-a

vr.-

10

13-a

vr.-

10

14-a

vr.-

10

15-a

vr.-

10

16-a

vr.-

10

17-a

vr.-

10

18-a

vr.-

10

19-a

vr.-

10

20-a

vr.-

10

21-a

vr.-

10

22-a

vr.-

10

23-a

vr.-

10

24-a

vr.-

10

25-a

vr.-

10

26-a

vr.-

10

Tem

pér

atu

re (⁰

C)

Vo

lum

e m

oye

n d

'eau

pro

du

ite

(L)

Volume (L) Température (⁰C)

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 17

de la vitrine de démonstration

4.3.4 Comparaison avec une autre étude

Les données obtenues à La Tuque ont été comparées avec une étude effectuée à

Sainte-Anne-de-Bellevue, en banlieue de Montréal, en 1984 et en 1985 (Jones

1987). La période de coulée est inférieure sur le territoire de l’École forestière, soit

19 jours de moins qu’à Sainte-Anne-de-Bellevue (tableau 3). La quantité moyenne

d’eau produite par arbre est également inférieure, soit 36,6 L pour La Tuque

comparativement à des valeurs variant entre 52,0 et 80,5 L pour Sainte-Anne-de-

Bellevue. Des conditions climatiques plus favorables à la coulée expliqueraient la

saison plus longue et plus productive de Sainte-Anne-de-Bellevue.

Tableau 3: Comparaison entre deux études similaires faites à La Tuque en 2010 et à Sainte-Anne-de-Bellevue en 1984 et 1985

Paramètres évalués

La Tuque Sainte-Anne-de-Bellevue

2010 1984 1985

Période de coulée

19 jours (4 avril au 22 avril)

23 jours (7 avril au 29 avril)

29 jours (5 avril au 3 mai)

Quantité moyenne

eau/arbre (L) 36,6 80,5 52,0

Taux de sucre (° Brix)

0,5 – 2,0 0,5 – 1,1 0,5 – 1,5

Toujours selon l’étude de Jones (1987), une grande variation entre 1984 et 1985

est observée. Près du double d’eau de bouleau a été produit en 1984

comparativement à 1985. Tout porte à croire que les différences climatiques sont

en cause. Cet écart nous révèle que l’étude de l’EFLT devrait se poursuivre sur

plus d’une année afin d’obtenir la moyenne de production de la région et cibler les

conditions météorologiques favorables à la production. Il serait aussi intéressant

de cibler les facteurs environnementaux susceptibles d’augmenter le taux de sucre

moyen lors d’une prochaine année d’étude. Plus sucrée est la sève, plus la

production de sirop pourra être augmentée à des coûts de transformation moindre.

18 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

4.4 Conclusion et recommandations

À la lumière de ces résultats, il est recommandé de poursuivre les recherches avec

davantage de sites et d’arbres par site afin de tirer des conclusions. Le projet de

recherche devrait se poursuivre sur plusieurs années afin d’obtenir la moyenne de

production de la région. Les conditions climatiques et environnementales

favorables à la production d’eau de bouleau pourraient ainsi être ciblées dans

l’intention d’augmenter la productivité et diminuer les coûts. Dans un premier

temps, davantage de sites devraient être échantillonnés afin d’effectuer des

analyses statistiques et voir si les différences de rendement sont significatives.

Dans un deuxième temps, d’autres facteurs environnementaux, tels que l’effet des

précipitations, de la chute de température (≤ 0 ⁰C), des traitements sylvicoles et du

dépérissement sur la productivité des bouleaux blancs, pourraient être étudiés.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 19

de la vitrine de démonstration

5 Impact de la récolte de la sève sur le bouleau

L’objectif était d’évaluer l’impact de l’entaillage sur la santé des bouleaux blancs

(taux de cicatrisation et formation de zone de bois coloré). Le protocole a été

élaboré par Biopterre (annexe 4) et la prise de données a été effectuée par l’EFLT

au courant de l’été 2010.

5.1 Méthodologie

5.1.1 La capacité de cicatrisation des entailles

Le niveau de cicatrisation de chaque entaille (45 arbres) a été estimé en mesurant

le diamètre entre les bourrelets de cicatrisation (photo 3), 4 mois suivant

l’entaillage. La différence entre le diamètre des bourrelets de cicatrisation et le

diamètre de la mèche utilisée à l’entaillage a permis de déterminer l’avancement

de la cicatrisation (photo 4).

Photo 3: Diamètre entre les bourrelets

20 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Photo 4: Diamètre initial de l'entaille ou diamètre de la mèche

5.1.2 Zone de compartimentage du bois

Dans les érablières, il est connu que l’entaillage engendre la formation d’une

bande verticale de bois coloré appelé « zone de compartimentage ». Celle-ci est

aussi profonde que l’entaille et sa longueur peut varier entre 20 et 50 cm de part et

d’autre de l’entaille (figure 5). En termes de production acéricole, ce bois est mort

et ne permet pas la circulation de l’eau d’érable. On doit donc éviter d’entailler près

d’une vieille entaille cicatrisée, ni en dessous, ni au-dessus. En termes

d’exploitation forestière, la coloration dégrade la qualité du bois de sciage et de

déroulage. À ce jour, peu d’information circule sur l’entaillage du bouleau blanc et

son effet sur la formation de bois coloré.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 21

de la vitrine de démonstration

Vue de face Vue de côté

Figure 5: Forme géométrique du volume de bois coloré suivant l'entaillage

Pour cette étude, le volume de bois coloré chez le bouleau blanc a été mesuré sur

10 arbres entaillés (deux arbres par site sur cinq sites). Sur chaque arbre, des

rondelles transversales de 4 cm d’épaisseur ont été découpées de part et d’autre

de la hauteur d’entaillage, afin de visualiser le bois coloré (figure 6). Les

dimensions de la tache ainsi que la hauteur des rondelles affectées ont été

mesurées afin de calculer le volume total de bois coloré.

20-50 cm

1,5 cm

Entailles

6,3 cm

22 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Zones de compartimentage

15 mm

67 mm

4 cm

Figure 6: Exemple d'une coupe transversale

Photo 5: Coupe transversale d'un érable à sucre, à la hauteur de l'entaille et mesures de longueur et de largeur de bois coloré à mesurer

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 23

de la vitrine de démonstration

5.2 Présentation des données et analyse des résultats

5.2.1 La capacité de cicatrisation des entailles

Les arbres entaillés ont fait l’objet d’un suivi pour déterminer le taux de

cicatrisation. Le tableau 4 montre le pourcentage de cicatrisation recensée quatre

mois après l'entaillage (d’avril à août 2010).

Tableau 4: Pourcentage de cicatrisation des entailles, 4 mois suivant l'entaillage

Date Site Pente DHP (cm)

Diamètre de l'entaille (mm)+

Diamètre cicatrisé

(mm)

Pourcentage de

cicatrisation

4 août 2,8 Bas 23,6 11 1,7 16 %

4 août 2,8 Haut 28,9 11 1,6 15 %

11 août 1,7 Bas 22,2 11 1,6 15 %

4 août 1,7 Haut 19,8 11 1,3 11 %

3 août 1.1 Bas 32,2 11 1,7 15 %

Moyenne 26,0 11 1,6 14 %

+Une mèche 7/16'' a été utilisée (11 mm)

Nous observons au tableau 4 que l'entaille originale effectuée avec une mèche

7/16'' (11 mm) a cicatrisé de 1,6 mm de diamètre en moyenne. Ceci équivaut à un

taux de cicatrisation de 14 % en quatre mois. Les taux de cicatrisation sont

relativement les même pour tous les arbres, peu importe le DHP ou le site.

24 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

5.2.2 La formation de la zone de compartimentage

Le volume de bois coloré par arbre a été calculé sur neuf arbres au total. Nous

remarquons au tableau 5 que chaque entaille a engendré une bande verticale de

bois coloré atteignant en moyenne un mètre de longueur. L’analyse des zones

colorées sur chaque rondelle (à l'horizontale) montre que le bois est davantage

coloré à la hauteur de l'entaille (5,1 cm2) pour ensuite se profiler vers les deux

extrémités (0,7 cm2) (voir figure 5).

Tableau 5: Estimation du volume de bois coloré par arbre

Site Situation dans la pente

No arbre DHP

Longueur totale de la

bande verticale

colorée (cm)

Aire maximale de la zone horizontale

colorée (cm2)

Aire minimale de la zone horizontale

colorée (cm2)

Volume de bois coloré par arbre

(cm3)

2.8

Bas 1 22 79,1 4,7 0,4 196,0

Bas 3 24 60,2 4,3 0,2 123,3

Haut 10 27 163,6 5,4 0,2 363,9

Haut 3 19 134,2 5,3 1,0 382,0

1.7

Bas 2 20 87,1 3,8 0,2 159,1

Bas 10 20 88,1 4,9 0,8 290,8

Haut 4 20 98,5 3,8 0,2 249,1

Haut 1 24 118,5 4,2 0,4 325,5

1.1 Bas 7 26 72,6 9,8 2,9 431,3

Moyenne 22,4 100,2 5,1 0,7 280,1

Le volume de bois coloré par arbre a atteint en moyenne 280,1 cm3. Lorsque ce

volume est comparé au volume de bois marchand d’un bouleau blanc de 22 cm de

DHP et d’une hauteur de 9 à 21 mètres (334-144 dm3 : Perron, 2003), ceci

équivaut à 0,2-0,1 % de son volume de bois sain. L’entaille résulterait donc en une

perte de bois maximale de l’ordre de 0,2 % par arbre.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 25

de la vitrine de démonstration

5.3 Conclusion et recommandations

Suivant l’entaillage, les bouleaux blancs cicatrisent à un taux de 14 %, 4 mois

suivant l’entaillage. Bien qu’il ait été démontré que la cicatrisation varie en fonction

du DHP et de la vigueur de l’arbre pour l’érable, aucune différence n’a été

observée à la première année d’observation chez le bouleau. La cicatrisation

devrait être suivie sur plusieurs années afin de déterminer le moment où elle sera

complète.

L’abattage de 10 arbres a permis de visualiser une zone de bois coloré similaire à

celle observée chez l’érable. Celle-ci correspond à 0,2 % du volume de bois

marchand produit par un arbre de 22 cm de DHP. En termes de production de bois

de sciage et de déroulage, la coloration du bois ne diminue que faiblement les

volumes de bois produits par entaille. Par contre, lorsque le même arbre est

entaillé sur plusieurs années successives, le volume de bois affecté augmente. En

termes de production d’eau de bouleau, l’aire de bois coloré est un volume de bois

mort qui doit être évité à l’entaillage. Afin d’en diminuer la proportion, des

chalumeaux de diamètre plus petit devraient être utilisés.

26 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

6 Vitrine de démonstration en érablière

6.1 Mise en contexte

En 2009, une vitrine technologique de démonstration a été implantée sur le

territoire de l’EFLT. Les activités poursuivies au cours de l’année 2010 sont les

suivantes :

L’identification précoce au printemps des 3 espèces implantées en 2009,

soit l’Actée à grappes noires, l’Hydraste du Canada et le Ginseng

d’Amérique;

Techniques d’entretien du site aménagé;

Technique de protection hivernale des plantes.

Une première visite a eu lieu en juin 2010 afin de vérifier l’état des parcelles et

d’évaluer les taux de mortalité. Par la suite, une deuxième visite a eu lieu au mois

d’août, où les plants de ginseng ont été repiqués. La dernière visite, soit durant la

semaine du 18 octobre, a permis d’effectuer la plantation d’actée à grappe noire.

6.2 Méthodologie d’aménagement de plantes à valeur ajoutée en érablière

Pour que l’introduction de plantes à valeur ajoutée (PVA) en érablière soit

réalisable, il est recommandé de les implanter dans des sites semblables à leur

niche écologique d’origine, car les PFNL cultivés en érablière sont des plantations

permanentes établies pour au moins 5 à 10 ans. Il s’agit plutôt d’une introduction

douce en milieu naturel où la régie agroforestière intègre des éléments de culture

minimale dans un environnement forestier. Il est cependant possible d’aménager

un site pour obtenir un milieu qui convient mieux à la culture et aux exigences

écologiques des végétaux, mais cela demande davantage de travail.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 27

de la vitrine de démonstration

Ces sites doivent idéalement être localisés dans des endroits accessibles. Ils

doivent aussi être établis dans des peuplements de feuillus à bois durs matures où

la strate arbustive est peu développée et où l’ombrage permanent limite la

croissance des plantes compétitives (les plantes de sous-bois sont habituellement

peu compétitives et intolérantes à la lumière). L’humidité du sol doit être constante,

mais pas excessive, en évitant les milieux mal drainés ou trop secs.

Des améliorations au niveau de l’aménagement des sites, telles que des

opérations légères de taille ou d’élagage ou encore l’apport d’amendements

calciques et/ou organiques, peuvent améliorer avantageusement leur potentiel

cultural.

Les paramètres environnementaux les plus importants à surveiller sont les

suivants :

Une couverture arborescente mature de feuillus durs en association avec

l’érable à sucre et d’essences nobles. Cette association est

habituellement caractérisée par la présence de moins de 15 % de hêtre à

grandes feuilles (Fagus grandifolia) et par l’absence, autant que possible,

de peuplements d'érables rouges (Acer rubrum);

Un ombrage au sol de 75 % à 80 %;

Une pente idéalement orientée vers le sud, l'ouest ou le sud-ouest;

Une pente assurant un bon drainage (5 à 15 %) tout en évitant les bas de

pente et les cuvettes;

Un sol limoneux et loam sableux bien drainé;

Un pH du sol entre 5 et 6,5;

Une concentration de calcium de plus de 1 000 kg/ha;

Un sol fertile pourvu en éléments nutritifs complets;

La présence d’espèces compagnes.

28 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

6.3 Présentation du site

Au total, trois érablières possédant de bons critères de sélection ont été repérées

sur le territoire en 2009. Des trois érablières visitées, une seule présentait tous les

critères de sélection recommandés pour l’implantation de plantes à valeur ajoutée.

C’est dans cette érablière numéro 3 que l’implantation des trois plantes a été

réalisée à l’automne 2009 (voir carte en annexe 5). Cette année, il y a eu un suivi

de cette vitrine.

6.4 Choix des plantes à valeur ajoutée

La sélection des PVA c’est faite à partir des données recueillies lors de l’étude de

2009. Trois espèces ont été retenues.

Les plantes recommandées pour implantation dans l’érablière de la Forêt-école

lors de l’étude réalisée en 2009 sont : l’Hydraste du Canada, le Ginseng

d’Amérique et l’Actée à grappes noires. Comme nous connaissons mal la rusticité

de ces plantes dans la région à l’étude, cette implantation a été effectuée à titre

expérimental.

Tableau 6: Superficies implantées en 2009 pour la culture des trois plantes recommandées

Plantes Superficie implantée

(m2)

Hydraste du Canada Actée à grappes noires

Ginseng d’Amérique

40 m² 50 m² 4 m²

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 29

de la vitrine de démonstration

L’Hydraste du Canada est une plante médicinale dont la popularité est établie, et

ce, tant aux États-Unis, au Canada qu’en Europe. L'Hydraste contient des

substances appelées alcaloïdes. La berbérine est le plus importante des

alcaloïdes présents dans l'hydraste et le principal composé actif de cette plante.

Jusqu’à récemment, l’hydraste était peu sensible aux maladies parasitaires. Sa

culture en milieu naturel est à privilégier, puisque depuis qu’elle est cultivée en

plein champ de façon intensive, elle présente désormais une diminution de sa

résistance à certaines phytopathologies.

Photo 6: Hydraste du Canada de la vitrine de démonstration en 2010

30 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

L’Actée à grappes noires est une plante qui pousse naturellement en Ontario.

Cependant, depuis quelques années, plusieurs essais de mise en culture au

Québec ont été faits. Son implantation dans la région de La Tuque s’avère très

intéressante puisque la limite nordique à laquelle il est possible de la cultiver n’est

pas encore connue. L’Actée à grappes noires est traditionnellement utilisée dans le

traitement des symptômes associés, entre autres, à la ménopause. Son utilisation

n’est cependant pas limitée à ces usages. On l’utilise notamment dans le cas de

problèmes respiratoires et de la prostate. L’actée est donc utilisée pour la

fabrication d’un grand nombre de produits de santé naturels, par exemple la tisane,

les teintures mères ou de comprimés d’extraits standardisés.

Photo 7: Actée à grappes noires de la vitrine de démonstration en 2010

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 31

de la vitrine de démonstration

Le Ginseng à cinq folioles est, comme l’hydraste, une plante dont la popularité

ne cesse de croître, une popularité qui d’ailleurs a fait chuter les prix. La production

de masse (en champ) et l’utilisation importante de pesticides ont fait en sorte que

les coûts de production du ginseng sont très élevés; de plus, on obtient une valeur

sur les marchés moindres qu’une production produite en milieu naturel. La culture

en milieu naturel rend le ginseng moins sensible aux maladies fongiques et permet

d’obtenir une forme de racine qui correspond aux besoins des marchés asiatiques,

lesquels demeurent très lucratifs. On retrouve le ginseng principalement dans des

produits de santé naturels et dans des boissons énergisantes.

Photo 8: Plant de Ginseng d'Amérique de la vitrine de démonstration en 2010

32 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

La valeur économique attribuée pour chacune des trois plantes est présentée au

tableau qui suit :

Tableau 7: Estimation des revenus pour les deux espèces de plantes suggérées cultivées en érablière

Espèces Estimation des revenus/100 m²

Ginseng d’Amérique Bénéfice net après 5 ans = 460 $

Hydraste du Canada Bénéfice net après 5 ans = 540 $

Actée à grappes noires En cours d’évaluation

La cueillette de l’hydraste et du ginseng à des fins commerciales n’est plus

permise en milieu naturel. La production de l’Hydraste du Canada en forêt comme

PFNL a un potentiel certain. Le prix offert actuellement aux producteurs varie entre

75 $ à 140 $/kg.

6.5 Rappel des activités réalisées en 2009

Une analyse de sol réalisée en 2009 a permis de constater que le sol du site choisi

n’était pas assez riche en certains éléments pour permettre la culture de ces

végétaux (voir analyse de sol en annexe 6).

Tableau 8: Niveau de fertilité du site de plantation en 2009

Éléments Disponible

(kg/ha) Besoin de la

culture (kg/ha)

Phosphore (P) 173 35

Potassium (K) 43 100-150

Calcium (Ca) 261 1000

Magnésium (Mg) 22 75-100

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 33

de la vitrine de démonstration

Du calcium et du magnésium sous forme de chaux ont donc été ajoutés sur le site

ainsi que du potassium sous forme de sul-po-mag afin de permettre de satisfaire

les besoins minimaux des végétaux implantés.

Habituellement, dans les petites superficies, l’aménagement des parcelles

destinées à l’implantation de plantes à valeur ajoutée se fait de façon manuelle ou

à l’aide d’un VTT équipé d’une herse à ressorts. Cependant, dans le cadre de ce

projet, nous avons procédé de façon différente : lors de l’implantation en 2009, le

travail du sol a été réalisé à l’aide d’une jument de trait. Comme le directeur à la

recherche et au développement en foresterie de l’EFLT en est le propriétaire, il a

été facile de mettre l’animal à contribution. Il est important de faire mention de la

contribution de monsieur Bournival, un « maître cheval », qui a apporté son

expérience pour la réalisation des travaux de préparation de sol.

Photo 9: Aménagement de la vitrine de démonstration en 2009 avec un cheval

34 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Le matériel de préparation et d’implantation a été apporté sur le site à l’aide du

cheval. La herse a été installée derrière le cheval pour préparer le lit

d’implantation. Les amendements ont été appliqués en surface (chaux et roche de

basalte) puis incorporés à l’aide d’une débroussailleuse équipée d’une tête à

bêcher.

Pour l’Hydraste du Canada, deux parcelles de 1 m de largueur par 25 m de

longueur (50 m² en tout) ont été implantées. Des rhizomes d’Hydraste du Canada

y ont été implantés à un intervalle de 20 cm. Ces deux parcelles sont séparées par

une section de 2 m par 25 m où l’Actée à grappes noires a été implantée

(superficie de 50 m²). Ces plants de deux ans d’âge ont été espacés aux 50 cm.

Finalement, une petite parcelle de 4 m2 a également été préparée pour permettre

un semi expérimental de ginseng.

Figure 7: Plan d'aménagement de la vitrine de démonstration en 2009

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 35

de la vitrine de démonstration

6.6 Description des activités réalisées en 2010

Lors de la première visite du site en 2010, nous avons constaté que le taux de

survie de l’hydraste, suite au premier hiver, était très bas, soit moins de 10 %.

Cependant, les graines de ginseng semées à l’automne 2009 par l’équipe de

l’EFLT ont montré un taux de germination très élevé. Il devenait alors essentiel de

les repiquer les jeunes plants afin d’éviter qu’ils soient contaminés par des

maladies fongiques. Lors du repiquage, les racines susceptibles de présenter des

lésions fongiques ont été éliminées. Le site de repiquage choisi fut la parcelle

préparée pour l’hydraste. Les plants d’hydraste ayant survécu ont été regroupés

dans le bas de la parcelle. Le reste de l’espace ainsi libéré a pu être utilisé pour

repiquer les plants de ginseng. Ainsi, la grande quantité de plants de ginseng a

permis d’occuper entièrement l’espace laissé libre par l’hydraste.

Les plants d’hydraste ayant survécu dans la deuxième section réservée à cette

plante ont été déplacés près de ceux de la première rangée. La troisième section

était occupée par de l’Actée à grappes noires. Cette espèce a particulièrement

bien survécu, puisque plus de 90 % des plants étaient en bonne santé et ne

présentaient aucun signe de carences ou de maladies. L’EFLT a donc choisi de

remplir l’espace libéré par l’hydraste, dans la deuxième rangée, par de jeunes

plants d’Actée à grappes noires de 1 an.

Figure 8: Schéma des parcelles en 2010

36 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Photo 10: Aménagement du site de la vitrine de démonstration

Photo 11: Parcelle d'Hydraste du Canada au mois de septembre 2010

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 37

de la vitrine de démonstration

De plus, une nouvelle analyse de sol a été effectuée en 2010 afin de voir si la

fertilisation réalisée en 2009 avait permis d’atteindre les niveaux de fertilité

recherchée.

Tableau 9: Fertilité du site de plantation en 2010

Éléments Présent dans le sol en 2009

(kg/ha)

Présent dans le sol en 2010

(kg/ha)

Besoin de la culture (kg/ha)

Phosphore (P) 173 223 35

Potassium (K) 43 150 100-150

Calcium (Ca) 261 1734 1000

Magnésium (Mg) 22 431 75-100

Le tableau 9 démontre que les besoins nutritionnels des végétaux implantés ont pu

être comblés grâce à la fertilisation réalisée en 2010 (voir analyse de sol en

annexe 7).

6.7 Recommandations

Voici quelques recommandations à considérer pour le suivi des parcelles :

Vérifier annuellement la fertilité du site et porter une attention particulière

à la quantité de calcium.

Comme les analyses de sol montrent une faible disponibilité en cuivre et

en zinc (éléments importants pour le ginseng), il est recommandé de

procéder à une analyse foliaire afin de déceler de façon hâtive de

possibles carences en oligo-éléments.

Effectuer des visites hebdomadaires du site d’implantation afin de

pouvoir intervenir promptement en cas de maladies dans les cultures.

38 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

7 Conclusion

Rappelons que l’objectif principal du projet était d’évaluer, dans le cadre d’une

première phase, les possibilités de récolte de la sève de bouleau et de l’impact de

cette activité sur le développement de l’arbre.

Les principaux résultats et recommandations en fonction des PFNL ciblés lors de

cette étude sont les suivants :

• Eau de bouleau : Il a été remarqué que le diamètre à hauteur de poitrine

n’influence en rien la production d’eau de bouleau. La température est

directement liée à la production d’eau. Celle-ci augmente considérablement

lorsque la température grimpe. Il a aussi été remarqué que les arbres situés

dans les bas de pente produisaient plus d’eau de bouleau, peut-être parce

qu’ils sont situés dans des milieux plus humides. La récolte d’eau de bouleau

affecte peu la production de bois, avec une perte de 0,2 % de bois par arbre.

De plus, la première année de récolte ne semble pas accentuer le

dépérissement global de l’arbre et le taux de cicatrisation (le taux après quatre

mois est de 14 %). Lors d’une future phase de recherche, il serait intéressant

de vérifier l’effet des précipitations sur le taux de sucre, l’effet de la chute de

température (≤ 0 ⁰C) sur la coulée, l’effet du dépérissement à long terme ainsi

que l’effet des traitements sylvicoles.

• Implantation en érablière : Le taux de survie de l’hydraste suite au premier

hiver était très bas, soit moins de 10 %. Les graines de ginseng semées à

l’automne 2009 ont montré quant à elles un taux de germination très élevé. Ces

plants ont été repiqués dans la parcelle d’hydraste pour remplacer les

mortalités. L’Actée à grappes noires a particulièrement bien survécu, puisque

plus de 90 % des plants étaient en bonne santé et ne présentaient aucun signe

de carences ou de maladies. L’EFLT a donc choisi de remplir l’espace libéré

par l’hydraste, dans la deuxième rangée, par de jeunes plants d’Actée à

grappes noires de 1 an. De plus, une nouvelle analyse de sol a été réalisée en

2010 afin de voir si la fertilisation effectuée en 2009 avait permis d’atteindre les

niveaux de fertilité recherchés.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 39

de la vitrine de démonstration

8 Références

ALLARD, Gaston B. Modernisation des techniques d’entaillage : effet du diamètre du chalumeau sur le taux de cicatrisation des blessures d’entaille, Centre de recherche, de développement et de transfert technologique acéricole inc., Octobre 1998.

ALLARD, Gaston B. Info fiche acéricole no 140a0599 : L’entaillage des érables,

Centre de recherche, de développement et de transfert technologique acéricole inc., mai 1999.

BOILY, Alain. L’entaillage et le rendement, ministère de l’Agriculture, des

Pêcheries et de l’Alimentation, Direction régionale de Chaudière-Appalaches.

CAMERON, Marlene. Establishing an Alaska Birch Syrup Industry : Birch Syrup –

It’s the Un-maple!, Cameron Birch Syrop & Confections Inc., 1989. CHARRON, Daniel L. et Alain, BOILY. Vendre ou acheter l’eau d’érable, à quel

prix?, Journée acéricole, Domaine de l’érable, Saint-Hyacinthe, janvier 2010.

DELAGRANGE, Sylvain, François LORENZETTI et Frédérik DOYON. Effet de

l’élagage sur la production de sève chez l’érable à sucre, Institut québécois d’Aménagement de la Forêt feuillue, décembre 2009.

DESMARAIS, Véronique et Pierre DESROCHERS. Un bref historique… Progrès

forestier, juin 2006. GAGNON, G. et G. ROY. Le dépérissement de l’érable à sucre (Acer saccharum

Marsh.) au Québec, ministère des Ressources naturelles et de la Faune, 1994.

GOSSELIN, Jocelyn, Jean-Pierre BERGER. Guide de reconnaissance des types

écologiques, Direction des inventaires forestiers, Direction des communications, ministère des Ressources naturelles et de la Faune, 2002.

GRAAF. Aménagement d’érablières en vue de favoriser la production de plantes à

valeur ajoutée, mars 2004. GRENIER, Yvon. Vers la formulation de nouvelles normes d’entaillage pour

conserver la production acéricole à long terme, Centre de recherche, de développement et de transfert technologique acéricole inc., juin 2008.

40 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

JONES, A. R. C. et I. ALLI. Sap yields, suggar content, and soluble carbohydrates

of saps and syrups of some Canadian birch and maple species, novembre 1986.

KIM, Y. T. et R. H. LEECH. Effects of Climatic Conditions on Sap Flow In Sugar

Maple, août 1985. LAGACÉ, Luc. Embouteillage de l’eau de bouleaux, Centre ACER inc. Les guides de reconnaissance des types écologiques, Région écologique 3C –

Hautes collines du Bas-Saint-Maurice. MARIE-VICTORIN, Fr. 1995. La Flore laurentienne, Les Presses de l’Université de

Montréal, 3e éd., Montréal, Canada. PERRON, J.-Y. 2003. Tarif de cubage général: volume marchand brut, ministère

des Ressources naturelles et de la Faune, Gouvernement du Québec, 53 p.

PLAMONDON, André P. et Pierre Y. BERNIER. Modélisation de la coulée de

l’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.) à partir d’éléments météorologiques, janvier 1980.

POTHIER, Davis. Effets des coupes d’éclaircie et des variations climatiques

interannuelles sur la production et la teneur en sucre de la sève d’une érablière, 1995.

PROVENCHER, Léon. Le naturiste Canadien, publication de l’Université Laval,

1977. RENAUD, Jean-Pierre. Étude de l’effet du diamètre et de la profondeur de l’entaille

sur le volume et la longueur de la zone de bois coloré, Centre de recherche, de développement et de transfert technologique acéricole inc., septembre 1998.

RODRIGUE, Simon. Un rendement amélioré grâce à un meilleur aménagement

forestier et un entaillage en fonction de la croissance, Syndicat des producteurs de bois de la Beauce.

ROY, Alice, Éric FORGET et J. BOUSQUET. Amélioration génétique de la teneur

en sucre de la sève des érables à sucre (Acer saccharum Marsh.) par sélection assistée par marqueurs, Centre de recherche en biologie forestière, Université Laval.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 41

de la vitrine de démonstration

SAUCIER, Jean-Pierre. Le point d’observation écologique, Direction des inventaires forestiers du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, 2004.

TRUAX, Benoit. Problématique du dépérissement du bouleau blanc en Estrie :

revue de la littérature et avenues possibles pour son aménagement futur, Association forestière des Cantons de l’Est, octobre 2005.

TURBIS, Chantal, Pierre DESROCHERS et Danny RIOUX. L’aménagement des

érablières : des choix pour l’avenir, Progrès forestier, février 2007. WILLITS. Maple-Sirup Producers Manual, USDA, Agriculture Handbook 134, 1958.

http://www.meteomedia.com/ http://www.mrnf.gouv.qc.ca/

AANNEEXXEESS

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 45

de la vitrine de démonstration

Annexe 1. Protocole de récolte d’eau de bouleau

Protocole d’inventaire de la ressource

Sirop de bouleau (Betula papyrifera)

L’inventaire se réalise en trois étapes qui consistent en :

1. L’analyse cartographique du territoire à inventorier et la première visite sur

le terrain pour valider les peuplements ciblés.

2. La prise de données sur le terrain dans les peuplements sélectionnés au

préalable.

3. L’analyse des résultats.

1. Procédure d’analyse cartographique et le positionnement des peuplements à inventorier

1.1 Localiser les peuplements potentiels du territoire à inventorier à partir de

cartes écoforestières ou de photos aériennes, en fonction des

caractéristiques recherchées suivantes :

Bétulaies pures ou mélangées, associées aux types écologiques MS1,

MS4, MS7.

Appellation des groupements d’essences des cartes écoforestières

BBBB.

46 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

1.2 Positionner les peuplements homogènes (même type écologique, pente,

drainage, etc.) et calculer la superficie totale des peuplements.

1.3 Préparer les cartes de terrain illustrant les peuplements à visiter. Imprimer

deux exemplaires sur feuilles hydrofuges de préférence. Les cartes

doivent indiquer la rose des vents, l’échelle (1 : 2500 à 3500), les accès

routiers, etc.

1.4 Planifier les inventaires terrains pour les différents peuplements ciblés en

fonction des accès routiers et des autres informations disponibles.

2. Procédure de prise de données dans les peuplements productifs

2.1 Localiser l’emplacement des placettes d’inventaire sur le terrain, à l’aide

des informations cartographiques ou des coordonnées GPS.

Choix des sites

2 sites de 50 arbres présentant des environnements différents (espèces ligneuses et herbacées présentes)

Chaque site sera divisé en 2 parcelles occupant le bas (25 arbres) et le haut de la pente (25 arbres)

Chaque parcelle sera constituée d’un peuplement de bouleau blanc poussant sur une pente orientée vers le sud ayant 50 individus avec un diamètre variant entre 15 et 40 cm (DHP)

Grandeur de la parcelle : 11 x 28 mètres

Pour faire une placette, utiliser une corde

mesurant 11,28 mètres pour délimiter un cercle

d’une superficie de 400 m2 (0,04 ha). Marquer la

limite en utilisant de la peinture forestière.

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 47

de la vitrine de démonstration

2.2 Noter les informations concernant la placette sur le formulaire «prise de

données terrain» prévu à cet effet :

Informations générales (date, évaluateur, titre du projet, point GPS, etc.).

Caractéristiques physiques générales de la station (type écologique, type de sol, pente, drainage, etc.).

Coordonnées des points GPS.

Dénombrement et DHP des arbres productifs (plus de 20 cm au DHP).

Taux de dépérissement des cimes des arbres productifs.

Comparer les différents sites selon haut et bas de pente

« Les symptômes du dépérissement se manifestent généralement par le

déploiement de feuilles plus petites et plus pâles qui ont tendance à se

colorer plus tôt dans la saison, soit dès les mois de juillet et août. Les

feuilles peuvent également être chlorosées et nécrosées. Au fur et à

mesure que le déclin progresse, on note la perte graduelle du feuillage à

partir du pourtour de la cime, l’apparition de rameaux adventifs et le

décollement de l’écorce sur les branches et sur le tronc. À un stade

avancé, la base de l’arbre sera souvent envahie par des champignons de

carie, notamment l’armillaire. » (Gouvernement du Québec, 1989).

25

25

Site 1 Site 2 Site 3

Haut de pente

Bas de pente

48 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

L’évaluation du niveau de dépérissement est basée sur la proportion

moyenne de feuillage manquant dans la cime des arbres. Cinq classes de

dépérissement sont utilisées :

Classe Description

1 10 % et moins de feuillage (sain ou peu affecté)

2 11 à 25 % (léger)

3 26 à 50 % (modéré)

4 51 % et plus (élevé)

5 100 % (mort)

2.3 Délimiter et noter le contour du site échantillonné en traçant avec un

crayon-feutre les limites sur la carte ou la photo aérienne. L’assistance

géomatique permet de mesurer la superficie réelle du peuplement.

2.4 Entaillage

Localisation de l’entaille : à 1 mètre de hauteur Profondeur de l’entaille : - 4 cm (1 ½ pouce)

- avec un angle allant légèrement vers le haut (5 à 10º)

- utiliser une mèche 7/16 bien affutée

Diamètre

Mesurer le diamètre des arbres entaillés et non entaillés dans chaque parcelle

Les identifier visuellement avec un ruban et prendre leurs coordonnées GPS

Station météorologique Température minimum/maximum à chaque jour

2.5 Récolte d’eau de bouleau

a. Rendement en sève Déterminer le volume de sève produit deux fois par jour

b. Contenance en sucre

Déterminer avec un réfractomètre sur le terrain

Prendre des échantillons dans tubes et les congeler

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 49

de la vitrine de démonstration

Délimitation des parcelles

Lavage et désinfection du matériel

Entaillage Diamètre et localisation

Récolte

Corde 11,28 m Eau de Javel Perceuse à

batterie de 18 volts

Compas gradué Seau gradué

de 6 litres

Clinomètre Alcool 94 % Mèche 7/16 GPS 300 tubes

Pulvérisateur ou contenant hermétique

100 chalumeaux Ruban forestier

Peinture forestière

100 chaudières avec couvercles

50 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Annexe 2. Localisation des parcelles de sirop de bouleau

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 51

de la vitrine de démonstration

Annexe 3. Photos de chacune des parcelles échantillonnées

Photo 1. Site 2.8 haut Photo 2 .Site 2.8 bas

Photo 3. Site 1.7 haut Photo 4. Site 1.7

Photo 5. Site 1.1 bas

52 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Annexe 4. Protocole de cicatrisation et de formation de bois

coloré suite à l’entaillage

INTRODUCTION

Dans les érablières, il est connu que l’entaillage engendre la formation d’une bande

verticale de bois coloré appelé « zone de compartimentage ». Celle-ci serait aussi profonde

que l’entaille et sa longueur peut varier de 20 à 50 cm de part et d’autre de l’entaille (figure

1). En termes de récolte de l’eau d’érable, ce bois est mort et ne permet pas la circulation de

l’eau d’érable. On doit donc éviter d’entailler près d’une vieille entaille cicatrisée ni en

dessous ou au-dessus. En termes forestiers, la coloration dégrade la qualité du bois de

sciage et de déroulage. À ce jour, peu d’information circule sur l’entaillage du bouleau

blanc et son effet sur la formation de bois coloré. Cette étude a donc pour objectif de

mesurer le volume de bois affecté par arbre.

Vue de face Vue de côté

Entaille

20-50 cm

1,5 cm 6,3 cm

Figure 1: Forme géométrique du volume de bois coloré suivant l'entaillage

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 53

de la vitrine de démonstration

PROTOCOLE

Le volume de bois coloré chez le bouleau blanc sera mesuré sur 10 arbres entaillés (deux

arbres par site, sur cinq sites). Sur chaque arbre, des rondelles transversales de 4 cm

d’épaisseur seront découpées de part et d'autre de la hauteur d’entaillage, afin de visualiser

le bois coloré. Les dimensions de la tache ainsi que la hauteur des rondelles affectées seront

mesurées afin de calculer le volume total.

Sur la partie supérieure de chaque rondelle (le côté où le numéro de la rondelle est inscrit),

des acétates transparents seront superposés sur chaque rondelle afin de dessiner la forme de

la tache. Voici les informations à compiler sur chaque rondelle. Ces informations devront

être inscrites sur les acétates et sur la feuille de données Excel incluse dans ce document:

La longueur et la largeur de chaque tache (mm) (figure 2).

La hauteur de la rondelle découpée (le côté où l’entaille a été faite) (mm).

Identifier la rondelle sur laquelle l’entaille a été percée (inscrire une note sur

l’acétate et la feuille de données).

La hauteur totale de toutes les rondelles (mm) (superposer toutes les rondelles

prélevées sur un arbre et en mesurer la hauteur du côté de l’entaille).

Références ALLARD, G.B. (1998). Modernisation des techniques d’entaillage : effet du diamètre du chalumeau sur le

taux de cicatrisation des blessures d’entaille, ACER Publication 181-ETP-1098, 16 p.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. 1989. La forêt québécoise : une autre victime de la pollution

atmosphérique? Un recueil des principaux enseignements de la recherche, ministère de l’Énergie et des

Ressources. 15 p. RENAUD, J. (1998). Étude de l’effet du diamètre et de la profondeur de l’entaille sur le volume et la

longueur de la zone de bois coloré, ACER Publication 282-FIN-0998, 7 p.

15 mm

67 mm

Figure 2: Photo d'une coupe transversale d'érable à la hauteur de l'entaille et les mesures de longueur et de largeur de bois coloré à mesurer

54 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

FEUILLE DE DONNÉES

Prise de données sur la formation de bois coloré suite à l’entaillage du bouleau blanc

Nom de la personne responsable :

Date :

Numéro de la rondelle

Site Numéro de

l'arbre Longueur de la

tache (mm) Largeur de la tache (mm)

Hauteur de la rondelle

découpée (mm)

Notes (identifier la rondelle sur laquelle l'entaille a eu lieu)

Hauteur totale de toutes les rondelles

par arbre

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 55

de la vitrine de démonstration

Annexe 5.

Localisation de la vitrine de démonstration en

érablière

56 Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation

de la vitrine de démonstration

Annexe 6.

Analyse de sol de 2009

Évaluation de l’impact de la récolte de sève sur le bouleau blanc et suivi d’implantation 57

de la vitrine de démonstration

Annexe 7.

Analyse de sol de 2010