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Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises
Mémoire de fin d’étudeMémoire de fin d’étudeMémoire de fin d’étudeMémoire de fin d’étude
4ème année G1
L’évaluation du contrôle interne au sein des
PME
Rédigé par :
Ghita SLAOUI
Encadré par :
Mr EL HAMZA
Année Universitaire 2006 – 2007
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 2 -
Remerciements
Avant d’entamer mon rapport, je tiens à exprimer mes remerciements et ma
reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont aidé à effectuer mon stage dans
les meilleures conditions par leur encadrement et leur assistance, et plus
particulièrement :
M. Eric THEBAULT pour son accueil et son encadrement durant tout le stage
effectué au sein de son cabinet.
Toute ma reconnaissance à Monsieur Aziz Expert Comptable stagiaire pour
sa bienveillance, sa générosité et l’aide qu’il m’a apporté tout au long de mon stage.
Mes remerciements vont également à l’ensemble des collaborateurs du
cabinet ABE Conseil et Comptabilité pour leur contribution à la réussite de mon
stage.
Enfin, Monsieur Simohamed EL Hamza pour avoir eu la gentillesse de
m’encadrer.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 3 -
Avant-propos
Après avoir effectué un stage à la BMCI en fin de deuxième année, et à la
BMCE capital en troisième année, j’ai choisi, cette fois-ci, un cabinet d’expertise
comptable en France.
J’ai choisi de passer mon stage de fin d’étude en France pour me familiariser
avec la comptabilité française et pouvoir, par la suite, suivre un troisième cycle sans
trop de difficultés
Très rapidement, j’ai pu identifier les différences entre les comptabilités
marocaine et française, tant au niveau des écritures comptables qu’au niveau des
procédures juridiques et fiscales.
J’ai ainsi intégré une équipe de six collaborateurs et j’ai participé à la révision
des comptes et à l’élaboration des états financiers. J’ai également appris des
méthodes qui ne peuvent pas s’appliquer tels que la méthode des vins pour
reconstituer le chiffre d’affaire d’un restaurant.
J’ai réussi durant mon stage au sein du cabinet ABE Conseil et Comptabilité à
atteindre mes objectifs et me conformer aux exigences du cabinet en terme de
qualité de travail et de respect des délais.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 4 -
SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE
Introduction généraleIntroduction généraleIntroduction généraleIntroduction générale 6666
Première Première Première Première partiepartiepartiepartie
IIII---- Historique de la professionHistorique de la professionHistorique de la professionHistorique de la profession 9999
IIIIIIII---- La La La La n n n notion de otion de otion de otion de PMEPMEPMEPME 11111111
A- Critères de taille 11
B- Critères qualitatifs 13
IIIIIIIIIIII---- Le stage Le stage Le stage Le stage 15151515
A- ABE Conseil et Comptabilité cabinet d’expertise comptable 15
B- Le déroulement du stage 20
DeuxièmeDeuxièmeDeuxièmeDeuxième partie partie partie partie
La mission d’audit La mission d’audit La mission d’audit La mission d’audit appliquée à une PMEappliquée à une PMEappliquée à une PMEappliquée à une PME
IVIVIVIV---- La démarche d’audit appliquée à une PMELa démarche d’audit appliquée à une PMELa démarche d’audit appliquée à une PMELa démarche d’audit appliquée à une PME 22222222
A - Orientation et planification 22
1-Prise de connaissance générale de l’entreprise 23
2-Identification des domaines significatifs 25
3-Identification des circuits d’information et des risques liés à leur conception 27
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 5 -
B - Prise de connaissance du système de contrôle interne dans la PME 30
1-Contrôle interne : identification et composantes 30
2-Adaptation du contrôle interne aux possibilités de l’entreprise 36
3-Rôle du chef d’entreprise 39
C - Evaluation du contrôle interne dans la PME 41
1-Appréciation du contrôle interne 41
2-Confirmation de la compréhension du système : Test de conformité 44
3-Confirmation de l’application du système: Les tests de permanence 47
ConclusionConclusionConclusionConclusion générale générale générale générale 51515151
BibliographieBibliographieBibliographieBibliographie 53535353
GlossaireGlossaireGlossaireGlossaire 55555555
AnnexesAnnexesAnnexesAnnexes 57575757
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 6 -
Introduction générale
Les impératifs auxquels l’entreprise française se trouve confrontée ont
considérablement évolué au cours de ces dernières années et les mutations que
connaît son environnement évoluent à une cadence très accélérée (restructuration,
réformes bancaires, comptables et fiscales, libéralisation…).
Pour éviter toute restriction à leur capacité compétitive, ces entreprises
doivent pouvoir s’adapter à ce mouvement marqué par la mondialisation de
l’économie sans omettre le rythme des innovations technologiques et la concurrence
acharnée.
Dans un tel contexte, la survie d’une entreprise reste tributaire de sa capacité
d’intégrer la rapidité et la complexité de ces mutations notamment par la qualité
d’anticipation et le degré de réactivité de ses dirigeants. Afin de relever de tels défis,
les entreprises doivent disposer d’outils de pilotage et de contrôles plus performants
qui leur permettent de faire face à des risques de plus en plus importants.
A cet égard, le rôle de l’audit opérationnel est essentiel pour valider la qualité
du contrôle interne et le mécanisme indispensable pour s’assurer que les actions de
l’entreprise sont en conformité avec ses stratégies, ses politiques et ses principes.
Toutes ces considérations attestent l’importance que les entreprises devraient
accorder à cet outil puissant qu’est l’audit opérationnel.
C’est évidemment cette importance qui m’a contraint à opter pour le thème de
l’évaluation du contrôle interne et précisément dans la PME comme sujet de mon
rapport de stage qui s’est déroulé du 26/01/07 au 28/03/07, cette problématique est
actuellement un sujet de débat sur le plan international à savoir les spécificités de la
mission d’audit dans les PME.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 7 -
Ces dernières constituent une part importante du tissu économique français et
présentent des caractéristiques particulières qui influent sur l’exercice de la mission
d’audit.
Pour traiter la problématique énoncée précédemment, je vais présenter dans
la première partie de ce rapport, quelques définitions de la notion de PME et le
contexte dans lequel s’est déroulé mon stage. Ainsi, je décrirai les missions qui m’ont
été confiées. Dans une deuxième, je vais essayer de mettre en avant les
caractéristiques ayant une incidence sur l’exercice de la mission d’audit dans la
PME, ensuite, je vais développer les particularités propres à chaque étape de la
mission tout en essayant, à travers l’étude approfondie du cycle Achats-Founisseurs
de la société A qu’on a audité au cours de mon stage, d’illustrer les adaptations
possibles et les outils opérationnels les plus fréquemment utilisés pour l’audit des
PME.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 8 -
PREMIERE PARTIEPREMIERE PARTIEPREMIERE PARTIEPREMIERE PARTIE
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 9 -
I- Historique de la profession
Le métier d'Expert-comptable a préexisté à l'organisation de la profession en
ordre professionnel, le métier de comptable, privé ou public, est en effet pratiqué
depuis très longtemps. L’origine remonterait en Mésopotamie, plus de 2000 ans av.
Jésus-Christ.
C'est en Italie que les premières techniques comptables s'affirment. En 1494,
Luca Pacioli publie son célèbre traité de comptabilité à partie double.
La première organisation importante de comptables en France fut créée en
1881 sous le nom de la Société de Comptabilité de France. C’est elle qui divisa la
discipline comptable en trois niveaux de compétence : tenue de livre, comptable et
Expert-Comptable. Elle rassemblait tous les comptables salariés et libéraux.
En 1912, est créée la Compagnie des Experts-comptables de Paris, qui ne
regroupe alors plus que les professionnels libéraux.
Plusieurs autres compagnies se constituent en France et une Fédération les
regroupe au lendemain de la première guerre mondiale.
Deux diplômes sont créés, l’un en 1927 – le Brevet Expert-comptable – l’autre
en 1931- le Brevet Professionnel Comptable – mais ni l’un ni l’autre ne protège le
titre Expert-comptable C’est en 1941 qu’une commission interministérielle est
constituée pour s’occuper d’une part de la formation professionnelle des Experts-
comptables et d’autre part des projets de statuts de l’Ordre.
L’Ordre des Experts-comptables et des Comptables Agréés, placé sous la
tutelle du Ministère des Finances, est institué par la loi du 3 avril 1942. Il est redéfini
par l’ordonnance n° 45-2138 du 19 septembre 1945 qu i demeure le texte de base de
l’organisation actuelle en France. Les grandes missions confiées à l’Ordre sont alors:
• d’assurer la promotion de la profession,
• de protéger les intérêts de ses membres,
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 10 -
• d’affirmer sa contribution à l’évolution et au redressement de l’économie du
pays et de préconiser toutes les mesures susceptibles d’atteindre ces objectifs
dans l'intérêt général du public.
L’ordonnance a été modifiée une première fois par la loi du 31 octobre 1968
qui a apporté un certain nombre de changements dans la définition légale des
missions de Expert-comptable et du Comptable Agréé et qui a supprimé le
recrutement des comptables agréés.
La loi du 8 août 1994, quant à elle, a supprimé toute référence au «Comptable
Agréé» et a élargi le champ d'intervention des Experts-Comptables.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 11 -
II- La notion de PME
En France, dans les années 60 et même dans les années 70, on associait
quasi unanimement la grande entreprise à l’avenir et la présence d’un fort nombre de
PME était considérée comme le signe de l’archaïsme des structures de l’économie
Française. Aujourd’hui le doute est permis et ce flottement apparent est plus profond.
Il amène en effet à examiner d’un oeil critique les raisonnements et les analyses
historiques qui démontraient sans discussion l’inéluctabilité et les bienfaits de la
concentration économique. On peut avancer quelques hypothèses ; la première est
que le raisonnement sur les PME amène à remettre en cause des automatismes de
pensées bien acquis ; On peut prendre ici l’exemple d’un tissu industriel de PME :
l’ensemble peut être en croissance, et donc globalement en bonne santé sans que la
taille moyenne des entreprises augmente, c’est à dire sans que la santé moyenne
des entreprises soit très bonne.
La PME, qui représente aujourd’hui à peu près 90% du tissu économique de
chaque pays de par le monde1, n’a pas une identité unique. En effet, celle-ci change
d’un pays à l’autre. Le principal critère de définition des PME semble bien être la
taille de l’entreprise.
A- Critères de taille
Dès qu’on énonce ce critère, on aperçoit qu’à première vue simple qu’il va se
décliner selon plusieurs registres :
� Selon le critère de la puissance ou de la capacité d’influence sur
l’environnement : les PME sont alors des entreprises dont la capacité autonome
d’action sur l’environnement est faible. Sur les marchés des produits elles sont dans
l’incapacité de faire la loi, c’est à dire d’énoncer et de faire admettre des normes qui
leur soient favorables. Il en va de même, le plus souvent, sur les marchés de main
1 Information tirée du compte rendu du 3ème sommet économique et social euro méditerranéen.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 12 -
d’oeuvre par exemple, il est exceptionnel que des PME puissent avoir chacune pour
son propre compte des structures de formation internes conséquentes. En matière
de technique et de technologie, la situation serait similaire, elles n’ont pas les
moyens de développer en interne des filières techniques et de faire des
investissements technologiques de long terme. Enfin, il en va de même dans leurs
relations avec l’Etat et les pouvoirs publics, prises isolément, les PME sont en
position de faiblesse dans leurs négociations avec leurs partenaires publics;
� Second registre dans lequel se décline ce critère de taille est celui du
fonctionnement interne de l’entreprise. Qu’on le déplore ou qu’on le vante, on
associe ordinairement la faible taille de l’entreprise au constat d’un fonctionnement
moins bureaucratique, au sens le plus classique de ce terme dans la littérature
scientifique : C’est à dire que les rapports personnels, tenant compte des individus
particuliers, sont dans les PME au fondement de l’organisation et de la division des
tâches et des rôles.
� Troisième registre notable dans lequel on retrouve l’effet de la taille est celui
du mode de gouvernement interne de l’entreprise. Selon une distinction qui avait
court dans les années 70, les grandes entreprises sont plutôt le domaine de
prédilection des managers en désignant ainsi ceux qui n’ont aucun lien direct avec
les propriétaires des capitaux alors que les PME sont des organisations de travail
dans lesquelles les liens entre fonction de direction et fonction de propriété sont plus
directs. Au delà de la seule question du lien avec les propriétaires de capitaux, on
dira encore des PME qu’elles sont des organisations où le mode de gouvernement
interne est plus direct et plus personnalisé.
Il suffit de décliner ainsi ce critère de taille pour percevoir que la définition
n’est plus d’une rigueur évidente. Le clivage entre grande entreprise et PME risque
fort d’être variable selon les situations et selon les points de vue.
De ce fait, on ne peut se baser sur le seul critère de taille pour définir une
PME.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 13 -
B- Critères qualitatifs
Les Etats-Unis définissent la PME comme une propriété indépendante, non
dominante dans son secteur d’activité. Pour les Anglais, la PME dispose d’une part
de marché limitée et gérée par un propriétaire de façon autonome. En France, la
PME est une entreprise industrielle, commerciale ou de services avec une autonomie
de gestion. Au Canada, la PME est une propriété indépendante qui ne domine pas le
marché et dont la structure de gestion diffère de celle des grandes entreprises. L’UE
avait publié en 2000 un rapport qui relève les grandes caractéristiques des PME:
• La petite taille ;
• La prise de risque ;
• L’isolement du chef d’entreprise dans ses choix, ses décisions et son
individualisme ;
• L’extrême diversité : Ce qui caractérise également les PME, c’est que dans
la réalité des affaires, l’observateur est frappé par l’extrême diversité de
cet ensemble composite, hétérogène, formé d’entreprises oeuvrant dans
tous les secteurs productifs. Leurs dirigeants peuvent être des
autodidactes, maniant difficilement les techniques de gestion les plus
élémentaires, alors qu’à l’autre bout de l’échelle, on trouve des diplômés
des grandes écoles de commerce. Certaines d’entre elles ont un marché
strictement local alors que d’autres ont un marché mondial.
• Une grande mobilité : Ce secteur fait également preuve d’une grande
mobilité, généralement associée à une grande fragilité. Cette
caractéristique entretient l’idée selon laquelle les PME seraient moins
performantes que les grandes et très grandes entreprises. En claire, elles
seraient condamnées à croître ou à disparaître, faute d’avoir atteint la taille
critique.
• Une extrême fécondité : si mobilité se conjugue bien souvent avec
mortalité, on doit constater l’extrême fécondité des PME. Cela signifie qu’il
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 14 -
se crée plus d’entreprises de petites dimensions qu’il n’en meurt, pas
nécessairement dans les mêmes secteurs.
Ce phénomène de création nette de PME est d’autant plus frappant qu’il fait
écho à des disparitions massives d’emplois dans les grandes et très grandes
entreprises. En sorte qu’il est fait injonction aux PME de créer des emplois: des
grandes quantités de primes, d’aide... de l’Etat et des collectivités locales ont pour
objet de favoriser cette création d’emplois.
Synthèse
La PME est un domaine ou souffle par excellence l’«esprit d’entreprise »,
fondement de tout système capitaliste. La chute importante du chômage aux États-
Unis est attribuée au développement de l’esprit d’entreprise, concrétisé par des
créations de petites, voire de très petites entreprises.
Toutefois, cette fécondité est très inégalement répartie. D’abord, entre les
secteurs, mais aussi entre les pays, voire les régions: ainsi, la côte méditerranéenne
voit affluer les créateurs d’entreprises et les demandeurs d’emploi.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 15 -
III- Le stage
A- ABE Conseil et Comptabilité, cabinet d’expertise comptable
FICHE D’IDENTITE
Raison sociale : cabinet A.B.E CONSEILS ET COMPTABILITE.
Siége social : 16 Place Jacques Brel. 91130 Ris-Orangis.
Forme juridique : Société à responsabilité limitée.
Objet social : Cabinet d’expertise comptable.
Capital : 8000 €.
Nombre d’associés : 1
Gérant : Mr Thébault
Chiffre d’Affaires : 415 000
N° Siret : 400 357 604 0018
Date de création : 1994.
Régime de TVA : Réel normal
Effectif : 12
Convention collective : Expert-comptable
Logiciel de comptabilité : SAGE COALA
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 16 -
HISTORIQUE DU CABINET
En 1994 : La création d’un cabinet comptable apparaît sous le nom de « S2I » géré
par Mr Hervé GROGNOU Expert-comptable et Mr Eric THEBAULT,
Expert-comptable stagiaire.
Le 15 mai 1995 : Mr GROGNON vend ses parts de la société à Mr Bernard
PARINAUD, Expert- comptable et Commissaire aux comptes.
Par la même occasion le cabinet deviendra « Audit Bernard Eric conseils et
Comptabilité » situé au 85 bis Route de Grigny à Ris-Orangis.
Cette nouvelle alliance entre ces deux associés va permettre à Mr PARINAUD
d’acquérir une nouvelle clientèle et à Mr THEBAULT de poursuivre ses études
comptables, tout en poursuivant l’activité du cabinet sans perdre de clients.
Mr PARINAUD aura ainsi pour activité la gérance du cabinet.
Novembre 1997 : Mr PARINAUD quitte le cabinet pour laisser place à Mr
MULARSKI Expert-comptable et Commissaire aux comptes.
Octobre 1999 : Le cabinet change de siége social et s’installe au 16 Place Jacques
Brel à Ris-Orangis.
2000 : Mr THEBAULT obtient son diplôme d’expert- comptable et devient le seul
gérant du cabinet. Il met en place un système d’archivage informatique, « Archivage
On Line », où tous les documents sont scannés et numérisés pour éviter une
surcharge de dossiers dans le cabinet.
Le cabinet A.B.E est l’un des cabinets d’expertise comptable le plus réputé de
Ris-Orangis.
Cette ville compte trois cabinets de conseils et de comptabilité, concurrencés
par de petits cabinets en nom propre.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 17 -
Sa position géographique en centre ville lui est profitable (A6, RN7, Gare, tous
commerces), elle lui permet une écoute et une approche immédiate de ses clients.
Le cabinet ABE possède des clients dans toute la région parisienne mais
aussi quelques clients à travers la France et un en Allemagne.
Le cabinet compte au total 160 clients au 1er mars 2007.
Les différents types d’entreprises des clients :
57 clients sont des annuels, soit 35% qui sont pour la plupart des SCI (société civile
Immobilière) et de très petites entreprises qui n’ont pas de salariés.
20% des clients en entreprise individuelle, les autres sont principalement en SARL
(Société A Responsabilité Limitée) sauf quelques uns en SNC (Société en Nom
Collectif)
Le cabinet tient la comptabilité d’entreprise dont les activités sont les suivantes :
- Restauration
- Bâtiment
- Esthétique
- Informatique
- Palettes
- Immobilier
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 18 -
PATRIMOINE INFORMATIQUE
L’entreprise est équipée de 12 postes informatiques (10 pc et 2 macs)
Les systèmes d’exploitation sont :
- Windows XP pour les PC
- Et MAC/OS pour les MACINTOSH
Les logiciels mis à disposition sont les suivants : Excel, Word, Outlook, Power
Point, proposés par Pack Office et en usage actuellement.
Plusieurs progiciels de comptabilité :
- SCAN DOC qui permet de numériser des documents comptables (factures
d’achat/ ventes, Relevé de banque) et de les enregistrer.
- SCAN BANQ qui permet de reconnaître les images scannées à partir de
SCAN DOC et de les traiter comptablement grâce à un système de
reconnaissance optique.
Après paramétrage, ce progiciel permet de reconnaître le tiers, les montants
TTC, HT et les différents comptes comptables concernés.
- La comptabilité est ensuite transférée dans SAGE COALA qui est utilisée pour
la présentation de la comptabilité, pour les opérations de saisies diverses
telles que : les écritures de paies, les écritures de fin d’année, lettrage, etc.
Il est aussi utilisé pour la gestion du personnel (établissement des bulletins de
paies), la gestion des immobilisations et le dossier permanent.
Un système de base de données, DIA CLIENT, également à disposition,
permet : de suivre la gestion des relations clients, de maîtriser l’information à court,
moyen et long terme, de saisir les temps passés sur les dossiers clients, de disposer
d’une messagerie intranet, de définir et suivre un planning de taches, enfin de
facturer et gérer les missions.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 19 -
Les périphériques utilisés sont :
- Deux copieurs (un couleur et un noir et blanc)
- Un scanner pour le centre de traitement
- Une imprimante pour le service social
Il est à noter que le réseau a été organisé en étoile.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
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B- Le déroulement du stage
Mon stage au sein de ABE m’était très enrichissant, il m’a permis de mettre en
pratique mes connaissances théoriques aux quelles j’ai pu accéder durant mes
études. Ce cabinet m’a offert un cadre idéal pour observer l’application des
enseignements de comptabilité, de droit et de gestion financière.
Mes interventions au sein de son équipe étaient distinctes, selon les pôles
auxquels j’ai été affecté durant mon stage. Le premier mois, j’ai été au pôle
d’expertise comptable dans lequel mes collaborations consistaient à faire de la saisie
comptable, la préparation des fiches de paies et l’élaboration des déclarations de
TVA à la fin de chaque mois c'est-à-dire le quotidien du métier d’expertise comptable
.
Au sein du pôle audit, où s’est déroulé le grand du travail, les missions
auxquelles j’ai participé s’inscrivaient dans le cadre de missions d’audit opérationnel
et d’analyse financière. Le portefeuille de mandats du cabinet est très diversifié, on y
trouve des entreprises de divers secteurs d’activité et de tailles variées, ceci m’a
permis de découvrir les particularités de certains secteurs d’activité et a contribué à
l’enrichissement des missions. Enfin, ce stage m’a permis d’acquérir la démarche
générale d’audit.
Pour le choix de ma problématique du rapport, j’ai pris un peu de recul par
rapport aux missions auxquels j’ai participé au cours de mon stage, alors j’ai décidé
de traiter une problématique qui est depuis quelque temps un sujet de débat sur le
plan international à savoir les spécificités de la mission d’audit dans les PME.
Lors de mes interventions dans des PME, j’ai pu relevé un certain nombre de
particularités ayant une incidence sur l’exercice de la mission d’audit. Pour m’assurer
de la pertinence de mes constatations, j’ai procédé à une recherche documentaire et
j’ai examiné des dossiers de PME déjà traités. Les articles qui abordent ce sujet
soulignent bien l’existence de facteurs particuliers à prendre en compte par l’auditeur
lors de l’exercice de sa mission dans les PME.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
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DEUXIEME PARTIEDEUXIEME PARTIEDEUXIEME PARTIEDEUXIEME PARTIE
L’Evaluation du contrôle interne des PME
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La démarche d’audit appliquée à une PME
L’audit est par nature une approche systémique lorsqu’il décrit et évalue le
contrôle interne dont les composantes sont multiples.
Par cette approche système, l’auditeur prend connaissance d’un système,
l’évalue et prépare en fonction de ses forces et faiblesses constatées, un programme
de vérification adapté afin d’atteindre les objectifs de l’audit.
Cette approche est née dans les années 1974-1975 dans les grands cabinets
d’audit anglo-saxons. Son intérêt réside dans le fait qu’elle a été reprise, développée
et adaptée par toute la profession.
La démarche générale de l’audit appliquée à une PME, selon les dernières
mises à jour effectuées par le CNCC, va être présentée dans ce deuxième chapitre.
A- Orientation et planification
Cette phase a une place particulière dans la démarche d’audit car elle
conditionne le bon déroulement des phases ultérieures. L’efficacité de la mission
dépend dans une large mesure de cette phase.
Elle se déroule en quatre étapes:
• La prise de connaissance générale de l’entreprise ;
• L’identification des domaines significatifs ;
• Compréhension des circuits de l’information;
• La rédaction du plan de mission.
Nous allons développer dans ce qui suit le déroulement de chaque étape ainsi
que ses particularités dans les PME
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 23 -
1 - Prise de connaissance générale de l’entreprise
Objectif de cette phase
Le principal objectif de cette phase est l’acquisition d’une connaissance
générale de l’entreprise, de ses particularités et de son environnement économique
et social, ce qui permet de :
• Mieux comprendre les circonstances et les événements pouvant avoir une
incidence significative sur le management de l’entreprise.
• Tenir compte de ces éléments pour planifier sa mission, identifier les secteurs
qui nécessiteront une attention particulière et choisir en conséquence les
techniques de vérification les plus appropriées pour atteindre les objectifs
escomptés.
Les principales informations que je devais rechercher à ce stade sont illustrées dans
le tableau qui suit :
Nature de L'activité de A Produits, Clients, Fournisseurs principaux et
volume d'activité.
Secteur d'activité de A Environnement économique du secteur, place
sur le marché et la concurrence, réglementation
particulière.
Structure de l'entreprise A et
organisation Générale
Actionnariat, historique, organigramme et
définition des principales fonctions.
Politiques Commerciales, financières, sociale,
perspectives et développement.
Organisation administrative et
commerciale
Compréhension du fonctionnement, méthode de
traitement et de saisie des informations
financières (système manuel ou informatisé),
fréquence de production des informations
(budget, résultat intermédiaire), nature et
volume des données traitées, support.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 24 -
Pratique comptable
Politiques d'investissement et d’amortissement,
évaluation des stocks et provisions.
Techniques utilisées
Plusieurs techniques sont proposées par les normes internationales, pour bien
connaître la société A , nous nous sommes basés sur :
• L’entretien avec le chef d’entreprise et l’expert comptable, ce qui m’a
permis de comprendre le contexte général de l’entreprise, la personnalité
de son dirigeant ainsi que son influence sur le déroulement des opérations.
• L’analyse de la documentation interne, en particulier la qualité des
registres comptables et extracomptables et l’incidence éventuelle de la
micro-informatique.
• L’examen de documentation externe et en particulier les dossiers de
l’expert comptable qui m’ont permis à la fois d’améliorer ma connaissance
de l’entreprise.
• La visite de locaux qui m’a permis d'apprécier notamment si les règles
élémentaires de sécurité et de rangement sont respectées.
• L'examen analytique des données financières les plus récentes qui m’ont
permis de déceler les tendances et de mieux appréhender les domaines
les plus significatifs.
Le questionnaire type de "prise de connaissance" utilisé par le cabinet, fourni
en annexes, permet de formaliser les informations à recueillir.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 25 -
2 - Identification des domaines significatifs
Outre l’identification des risques généraux, la prise de connaissance permet
de mettre en évidence, notamment par l’examen analytique, les domaines
significatifs sur lesquels l'auditeur oriente ses travaux.
Exemple:
Dans la société A qui est une PME commerciale, on a considéré, à priori, que
les domaines significatifs sont constitués des éléments suivants:
• Achat-fournisseurs;
• Personnel - paie;
• Stock;
• Ventes-clients;
• Trésorerie- recettes et dépenses;
• Les immobilisations.
Chacun de ces domaines doit cependant être analysé en fonction des
particularités de l’entreprise.
Exemple:
� L’analyse de la fonction production-stock sera différente selon que la
société tient un inventaire permanent ou non;
� L’analyse de la fonction trésorerie sera différente selon que la société vend
à crédit ou au comptant.
Il n’est pas rare dans les PME de constater une mauvaise perception par le
chef d’entreprise de l’importance du respect de la législation et d’un certain
formalisme légal.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 26 -
Sans pour autant se transformer en un gardien de la légalité, l’auditeur
appréciera si ces aspects sont de nature à faire courir des risques particuliers à
l’entreprise ou si, au contraire, ils sont régulièrement suivis par l’expert comptable ou
le conseil juridique de l’entreprise.
Exemples d’anomalies relevées durant mes missions:
� Confusion de patrimoine,
� Retard dans le respect des obligations de tenue des registres légaux,
� Rémunération du chef d’entreprise ou des membres de sa famille non
proportionnée aux services rendus.
L'auditeur doit se montrer donc vigilant vis-à-vis de ces aspects.
Dans le cadre de ce rapport, j’ai essayé de donner des illustrations à travers
l’étude du cycle achat-fournisseur que j’ai jugé très significatif par ce qu’il touche la
majorité des fonctions à savoir la fonction stock, la fonction trésorerie, etc.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 27 -
3 - Identification des circuits d’information et de s risques liés
à leur conception
Objectif de la phase
L’objectif de cette phase étant d’acquérir une meilleure compréhension de
l’entreprise, elle permet à l’auditeur de mieux:
• Connaître la nature des activités de l’entreprise, les lieux de production,
les processus de fabrication;
• Cerner les circuits de traitement des informations et l’élaboration des
données qui permettent les prises de décision;
• Appréhender la réalité qui se cache souvent derrière les chiffres et les
documents de synthèse;
• Situer les zones de risque les plus importantes.
La connaissance de l’entreprise et de son système d’information donne à
l'auditeur des garanties et lui permet, d’autre part, de démontrer au dirigeant qu’il
connaît l’entreprise, qu’il est à l’écoute de ses problèmes. Dans le cas des PME où
les systèmes sont généralement simples et l’essentiel du contrôle est exercé par le
chef d’entreprise, l’objectif de cette phase de compréhension est donc:
• D’identifier les supports d’information existant (bons de livraison, cahier de
réception, journaux comptables...) Afin de s’assurer qu’ils sont suffisants et
exploitables.
• De comprendre comment ces supports sont traités, saisis et classés afin
de pouvoir déterminer les meilleures techniques de contrôle à utiliser;
• D’apprécier la qualité de la supervision exercée par le chef d’entreprise et
les objectifs de contrôle (exhaustivité, réalité...) sur lesquels l’organisation
interne de l’entreprise fait peser des risques particuliers.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 28 -
Techniques utilisées
La simplicité des systèmes étudiés ne nécessite qu’exceptionnellement le
recours à des techniques complexes de description.
Le plus souvent, un descriptif succinct des étapes et des travaux réalisés,
accompagné d’un exemplaire des documents utilisés, est suffisant et, si cela s’avère
plus explicite, un diagramme simplifié peut être utilisé. La société A a un document
décrivant les procédures et l’organisation comptable, celui-ci était utilement exploité.
Mise jour des descriptifs des circuits d’informatio n
Les analyses effectuées ci-dessus doivent être actualisées au moins une fois
par an. La simplicité et la stabilité relative des systèmes d’organisation des PME
permettent généralement de s’assurer rapidement de la validité des informations
recueillies les années précédentes. Cette actualisation pourra le plus souvent se
limiter à:
• La confirmation des noms des personnes intervenant dans les traitements
des informations.
• Un entretien avec le chef d’entreprise et l’expert comptable.
• La réalisation d’un test de conformité ou d’existence.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 29 -
Synthèse
Sur la base des informations recueillies et de l’appréciation qu’il en a fait,
l’auditeur apprécie :
• Les domaines sur les quels les contrôles seront particulièrement
approfondis en raison de l’ampleur des risques qu’ils comportent à priori.
• Si, malgré la simplicité des systèmes et les cumuls des fonctions, il existe
des contrôles internes dont il estime nécessaire de vérifier le
fonctionnement.
Il définit les grandes lignes des techniques qui seront utilisées pour collecter
les éléments probants (tiers devant faire l’objet de confirmation directe, utilisation des
travaux de l’expert comptable, assistance à l’inventaire physique…), fixe le calendrier
des interventions et évalue le budget nécessaire.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 30 -
B - Prise de connaissance du système de contrôle intern e
dans la PME
Avant d’entamer l’évaluation du contrôle interne dans une PME, il s’avère
nécessaire de définir et d’adapter le contenu du contrôle interne à l’entreprise qu’il
dessert car cela permet d’expliquer les particularités du contrôle interne dans la
PME.
1-Contrôle interne : identification et composantes
Définition 2
Dans la pratique, il est difficile de définir précisément le contrôle interne, par
son contenu. Cette impossibilité tient à la nécessité d’adapter le contrôle interne à
l’entreprise à laquelle il est destiné.
Le contrôle interne est constitué par l’ensemble des mesures de contrôle,
comptable ou autre que la direction définit, applique et surveille, sous sa
responsabilité, afin d’assurer la protection du patrimoine de l’entreprise et la fiabilité
des enregistrements comptables et des comptes annuels qui en découlent.
Cette définition souligne que:
- Le contrôle est plus préventif que répressif;
- Le contrôle interne est un ensemble de moyens mis en place dans une
entreprise et faisant partie intégrante de son organisation ;
- La direction est responsable de la définition, de la mise en oeuvre et de la
supervision de ces moyens pour atteindre un certain nombre d’objectifs.
2 Définition extraite de l’ouvrage « La nouvelle pratique du contrôle interne » Coopers &Lybrand, édition 2000.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 31 -
Composantes du contrôle interne
Dans la pratique, il existe trois éléments de base qui conditionnent la
réalisation d’un contrôle interne efficace au sein de quelconque entreprise, il s’agit
de:
� L’existence d’un plan systématique d’organisation;
� La présence d’un personnel compétent;
� Existence d’une documentation satisfaisante.
• L ‘existence d’un plan d’organisation
Le contrôle interne ne peut se développer dans un environnement anarchique,
il doit donc y avoir dans l’entreprise une recherche de systématisation qui doit se
traduire par les éléments suivants:
- une définition précise des tâches : chacun doit savoir ce qu’il doit faire dans les
circonstances normales et dans les situations particulières;
- une définition précise des pouvoirs et des responsabilités ;
- les circuits de documents doivent être suffisamment précis et élaborés.
• La qualité du personnel
Un personnel qualifié est un élément nécessaire à un bon contrôle interne. La
qualité comprend la compétence et l’intégrité. Ces deux qualités sont
particulièrement importantes au niveau de la direction.
• L ‘existence d’une documentation satisfaisante
Cet élément recouvre:
- L’existence d’instructions écrites sous forme d’un manuel de procédures.
- Sauvegarde des documents : les informations vitales de l’entreprise doivent
être soigneusement conservées. Les fichiers importants doivent être
sauvegardés sur des supports externes pour pallier à une éventuelle panne
du système informatique.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 32 -
Les contrôles de base du travail comptable
Ces contrôles visent à vérifier les travaux de comptabilisation des opérations.
Ils visent notamment à garantir à l’auditeur :
- que toutes les opérations ont fait l’objet d’un enregistrement (exhaustivité);
- que tout enregistrement est justifié par une opération (réalité);
- qu’il n’y a pas d’erreurs dans la comptabilisation des montants (exactitude).
• Le contrôle d’exhaustivité
Quatre techniques de contrôle interne sont couramment utilisées pour éviter les
oublis ou les omissions d’enregistrement:
� L’existence et le respect de séquences numériques
La plupart des documents entrant ou sortant de l’entreprise sont normalement
numérotés en séquence numérique croissante. Lorsqu’il existe un suivi précis
desdites séquences, un oubli d’enregistrement devient peu probable car il serait
détecté par une rupture dans la séquence numérique. Lorsque les documents sont
pré numérotés, une sécurité supplémentaire est apportée : les risques de
manipulation ou d’erreur sont alors bien moindres.
� Le rapprochement des documents afférents à la même opération
La même opération entraîne généralement l’émission de plusieurs documents
qui génèrent un certain nombre d’écritures. Par exemple, un achat provoque
l’émission d’un bon de commande et de réception, la réception d’un bon de livraison,
d’une facture et la création d’une traite ou d’un chèque pour en effectuer le
règlement.
� Les fichiers
Un fichier assure l’archivage des informations. Il permet soit un archivage
définitif et donc permet la vérification et le contrôle des opérations, soit un archivage
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 33 -
temporaire (fichier d’attente), il permet alors de connaître à tout moment la liste des
opérations en cours d’exécution, le fichier client peut être considéré par exemple
comme le fichier d’attente des règlements.
Généralement, le fichier d’attente est utilisé pour permettre le rapprochement
des documents crées à l’occasion d’une opération. Par exemple, un fichier d’attente
des bons de commande peut correspondre à un archivage provisoire dans l’attente
d’un bon de réception et de la facture fournisseur.
• Le contrôle de réalité
Les deux techniques les plus fréquemment utilisées pour s’assurer que les
différents documents circulant dans l’entreprise correspondent à une réalité sont:
� Les contrôles physiques ou inventaires
Ce type de contrôle s’applique principalement aux stocks, aux immobilisations
et aux espèces en caisse.
L’inventaire se fait périodiquement, avec une fréquence d’autant plus
rapprochée que le risque est grand. S’agissant des stocks, l’inventaire est
généralement opéré en fin d’exercice, la clôture des comptes fournit en fait à
l’entreprise une excellente occasion pour opérer un rapprochement entre les
écritures et les existants..
� La validation externe
Les contrôles physiques ne peuvent s’appliquer à certaines écritures
(créances et dettes par exemple). Un moyen de s’assurer de la réalité des écritures
correspondantes et d’en aboutir à une confirmation extérieure par des tiers, soit en
leur demandant de les confirmer, soit en opérant un rapprochement avec les
documents qu’ils envoient à l’entreprise (exemple : rapprochement bancaire).
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 34 -
• Le contrôle d’exactitude
Il est inutile de vérifier le bien fondé des écritures comptables si l’on ne
contrôlait pas leur justesse. Un bon contrôle interne crée normalement les conditions
propres à parvenir ou à détecter les inexactitudes. Deux types de procédures sont
fréquemment utilisés pour y parvenir:
� La comparaison globale de données
Lorsque deux opérations font l’objet de deux totalisations, on a tout avantage
à comparer les chiffres obtenus. Ce procédé trouve de fréquentes applications.
Il servira par exemple pour contrôler les recettes: le montant des chèques totalisés
par le service qui les réceptionne sera comparé avec le montant passé au compte
banque de la comptabilité générale. On vérifiera ainsi que le montant des chèques a
été bien saisi et qu’aucune omission n’a été commise.
� Les contrôles arithmétiques
Ce type de contrôle consiste à refaire systématiquement certains calculs.
Ainsi, un service achat vérifiera les documents que lui présentent ses fournisseurs
afin de s’assurer qu’il n’a commis aucune erreur.
Un bon contrôle interne doit assurer, également, un contrôle du personnel qui
travaille dans l’entreprise.
Les contrôles sur le personnel de l’entreprise
Les entreprises comportent un minimum de sécurité, quelque soit leur degré
d’organisation. Mais il ne devient efficace qu’à partir du moment où il correspond à
un souci de bonne maîtrise de l’entreprise. De ce point de vue, il est naturel que le
contrôle du personnel de la société soit d’abord un contrôle hiérarchique. Mais pour
être fiable, le contrôle interne doit avoir en quelque sorte un caractère mécanique.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 35 -
De ce point de vue, l’autocontrôle que réalise la séparation des tâches
apparaît comme une composante du contrôle interne particulièrement efficace.
On a trouvé dans la société A un déphasage entre la définition des tâches
figurant sur l’organigramme et celle existant dans la réalité. En outre, on a pu
remarquer que le recrutement du personnel n’est pas fait sur la base des critères de
formation et de compétence mais sur la base de critères plus subjectifs, on a trouvé
aussi que les postes les plus importants sont occupés par des membres de la famille
du chef d’entreprise, cela pourrait être préjudiciable pour l’entreprise dans la mesure
où ces personnes ne disposent pas de compétences requises pour remplir les
fonctions du poste en question.
Toutefois, le contrôle interne ne peut pas donner ses fruits dans de telles
structures.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 36 -
2 - Adaptation du contrôle interne aux possibilités de
l’entreprise
Tout d’abord, il faut adapter le contrôle interne aux possibilités de l’entreprise,
c’est-à-dire, d’une manière générale, à sa structure; il est évident qu’une grosse
entreprise peut opter pour des dispositifs de contrôle interne plus sophistiqués, donc
plus coûteux, par exemple un service d’audit interne ;
L’orientation préalable des travaux permettant à partir d’une première
connaissance de la société A et d’une identification de ses risques, de déterminer le
programme général des travaux de contrôle à mettre en oeuvre;
Ensuite, il m’a fallut l’adapter aux risques encourus dans la société A , c’est-à-dire à
ceux générés par son activité. Ainsi la protection du stock doit-elle être plus efficace
que le risque de détournement est grand (valeur unitaire, possibilité de réemploi,
etc.).
En définitive, seule une identification claire et nette des dangers qui menacent
l’organisation permet de la doter au moindre coût d’un contrôle interne efficace.
Encore faudra-t-il toujours de se garder de mettre en place des contrôles qui font
double emploi ou dont le coût outrepasse manifestement l’intérêt qu’ils présentent. ‘
Ces réflexions laissent prévoir le caractère spécial interne existant dans les PME:
a) Si on reprend les éléments de base argués précédemment, on peut attester
que seule la séparation des fonctions n’est pas toujours possible à opérer: la
structure même de la société A est peu compatible avec un contrôle réciproque du
personnel.
b) Communément, le chef d’entreprise apaise l’absence contingente de contrôle
réciproque par l’entremise de contrôles hiérarchiques adaptés. Dans la société A , on
a rencontré deux types de contrôle;
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 37 -
Le premier admettait que le chef d’entreprise accompli les tâches les plus
importantes:
� Ouverture du courrier arrivé, visa du courrier en partance;
� Examen, visa et signature des documents auxquels est attaché un risque relatif
élevé: chèques, autorisation d’avoir, dérogations au tarif de facturation, effets à
payer, bons de commande, factures, états de rapprochement bancaires, etc.
Le second comprenait des contrôles à caractère budgétaire et des contrôles à
caractère financier.
Un contrôle budgétaire basé sur un certain nombre de standards et de
tendances permet au directeur de la société A , qui allie la connaissance de son
affaire à des données chiffrées prévisionnelles, d’être rapidement alerté chaque fois
qu’un écart anormal apparaîtra.
Les contrôles financiers n’étaient pas moins importants. Ils constituent les
clignotants indispensables pour révéler au chef d’entreprise de la société A, les
anomalies qui peuvent se manifester. Ils comprennent le suivi de la position
bancaire, des études sur l’évolution des ventes comparée à celles des achats, la
surveillance des ratios clés, des analyses de coûts et tout autre contrôle de nature à
éclairer le dirigeant sur l’activité de l’entreprise et sur les études qu’il doit effectuer.
Lorsque la séparation des tâches est matériellement impossible, comme est
le cas de la société A, le dirigeant dispose donc de toute une panoplie de contrôles
hiérarchiques pour pallier à l’absence de l’autocontrôle; mais il en résulte un contrôle
interne assez typé dont l’évaluation pose des problèmes spécifiques.
J’ai pris connaissance des systèmes comptables et de contrôle interne de la
PME pour planifier ma mission et concevoir une approche d’audit efficace. J’ai
évalué le risque d’audit lié à la société A et définit les procédures visant à le réduire
à un niveau acceptable et faible.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 38 -
Dans cette PME, j’ai remarqué que le patrimoine et les ressources sont mal
définis, il existe donc un risque important que des pertes soient réalisées, mais ne
soient pas reflétées rapidement et correctement dans les comptes de l’entreprise.
C’est en ce sens que cet aspect du contrôle interne était très interessant.
Je devais alors traiter le contrôle interne dans cette PME au sens le plus large
du moment que la notion de dirigeant est confondue avec celle de propriétaire.
J’ai déployé les diligences qui lui permettent de vérifier que le contrôle interne
couvre:
- La bonne conservation physique des biens et les moyens mis en oeuvre pour
garantir la pérennité de l’entreprise;
- Les risques provenant de l’environnement humain tels que l’erreur, la négligence ou
la fraude;
Vu que le contrôle interne dans une PME ne peut pas mettre totalement hors
atteinte le patrimoine de l’entreprise, la mission de l’auditeur devient plus difficile.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 39 -
3 - Rôle du chef d’entreprise
Le chef d’entreprise aura tout lieu de se contenter entièrement d’une
organisation qui assure, par la voix hiérarchique, un contrôle serré des exécutants.
Ceux-ci sont en effet tenus d’adhérer à sa politique, les risques sont minimes que
des fraudes ou des erreurs éventuelles mettent en défaut sa surveillance.
Du point de vue de l’auditeur. Sans doute appréciera-t-il l’existence d’un
contrôle hiérarchique fort, il y trouve un élément de contrôle interne extrêmement
sérieux, mais il n’a pas le droit de s’en satisfaire pleinement, l’absence de séparation
des fonctions concentre en effet tous les pouvoirs d’exécution entre les mains de la
direction. Il en résulte que la porte est ouverte à toute action possible et imaginable.
Le contrôle hiérarchique se décline en deux:
� Le premier consiste pour le chef d’entreprise à se réserver
l’accomplissement des tâches les plus importantes telles que l’ouverture et l’envoi du
courrier, l’examen du visa ou signature des documents auxquels est attaché un
risque relatif élevé
� Le second type concerne les contrôles à caractère financier et budgétaire.
Un contrôle budgétaire basé sur un certain nombre de standards et de tendances
permettra au chef d’entreprise d’être rapidement mis au courant des écarts
anomaux. Un contrôle financier constitue pour un chef d’entreprise le système
d’alarme pour lui attirer l’attention sur toute anomalie qui peut se manifester. Il pourra
comprendre donc:
- Le suivi de la position bancaire;
- Les études sur l’évolution des ventes;
- la surveillance des ratios clés... etc.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 40 -
La taille de l’entreprise ne constitue pas un inconvénient mais un avantage
pour le chef d’entreprise. Celui-ci peut, par une action quotidienne, vérifier que toutes
les données importantes d’exploitations fournies par le tableau de bord sont
conformes à ces objectifs.
Synthèse
Compte tenu de ce que vient d’être cité, on peut même soutenir que la taille
de l’entreprise constitue non un inconvénient mais un avantage dans la PME, un
dirigeant dynamique peut, par une action quotidienne, vérifier que toutes les données
importantes d’exploitation fournies sont conformes à l’idée qu’il se fait de la marche
et de l’évolution de son entreprise mais l’auditeur n’a pas le droit de s’en satisfaire.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 41 -
B- Évaluation du contrôle interne dans la PME
Au cours de cette phase de la démarche, j’ai décelé les points forts et les
points faibles du système de contrôle interne et identifié les contrôles internes sur
lesquels je souhaite m’appuyer pour vérifier le bon fonctionnement du contrôle
interne.
1-Appréciation du contrôle interne
Concernant l’appréciation des procédures ils privilégient la dimension
« appréciation du contrôle interne » qui répond à un besoin d’appréciation des
risques de l’entreprise. Au niveau de l’orientation de la mission, l’appréciation du
risque managérial qui était mentionné. L’appréciation de ces deux notions, dans un
contexte d’évolution technologique et de démarche d’audit par les risques, est
essentiellement pour organiser les travaux à réaliser.
L’obtention des éléments probants [dans une vision technique] n’est pas
secondaire. Cela tient au fait que l’utilisation des outils techniques mentionnés
[contrôles physiques, confirmation directe, utilisation des méthodes statistiques] reste
complémentaire. Une mission de qualité ne peut se faire uniquement sur la base de
contrôles statistiques où la complexité des flux ne permet pas de se limiter aux seuls
contrôles physiques ou à la confirmation directe.
Au cours des vérifications, je me suis heurté à des inconvénients pratiques et
théoriques tels que l’impossibilité de se fier aux pièces justificatives de la
comptabilité si le contrôle interne n’est pas là pour en garantir le caractère
d’exhaustivité et de validité.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 42 -
Il en résulte qu’aux yeux de l’auditeur, la séparation des fonctions joue un rôle
privilégié au sein des techniques usuelles du contrôle interne. Seule, en effet, elle
garantit véritablement l’indépendance du contrôle interne liant non seulement les
exécutants, mais également la direction; elle est inconditionnellement au service de
l’entreprise avant d’être au service de quiconque.
L’absence de séparation des tâches met donc l’auditeur dans une situation
dont les conséquences sur l’évaluation peuvent être extrêmement graves.
Le cycle Achat-Fournisseur de la société A peut être décrit comme suit :
Tous les bons de commande sont établis par le magasinier, toujours en trois
exemplaires, et signés par le directeur administratif, dont deux sont envoyés au
fournisseur et le troisième reste dans la souche.
Le magasinier s’occupe lui-même de la réception de la marchandise, signe les
bons de livraisons envoyés par le fournisseur après avoir effectué un rapprochement
entre le prix, la quantité et la qualité de la marchandise mentionnée sur le bon de
commande et le bon de livraison.
Le responsable de gestion de stock saisie la marchandise reçue en se basant
sur le bon de livraison et en attribuant une référence de désignation à chaque article,
aussitôt après, le bon de livraison est remis au service de comptabilité.
Quand le fournisseur envoie les factures, le directeur administratif les contrôle
et les transmet au service comptabilité pour leur enregistrement et classement
jusqu’au délais de paiement.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 43 -
Le règlement ne peut être fait qu’avec l’autorisation du directeur administratif.
Dans la plupart des cas, cette autorisation passe oralement ou par simple
communication téléphonique.
Une fois cet ordre est émis, le comptable prépare les chèques ou les effets qui
seront signés par le directeur administratif et envoyés par la suite aux fournisseurs
concernés
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 44 -
2 - Confirmation de la compréhension du système : T est de
conformité
Choix des procédures à tester
Les PME, vu leur taille et la concentration dans les mêmes mains de
différentes responsabilités, ne nécessitent pas de procédures ou de système de
contrôle sophistiqué.
Il convient de s’assurer qu’un certain nombre de contrôles sont bien effectués
et qu’un minimum de dispositifs de protection est prévu et efficace.
Puisque la société A effectue des opérations peu complexes, il ne s’est pas posé le
problème de cycles d’opérations principales et d’autres non. On constate, ainsi, que
la tâche de compréhension du système sera facile. Dans ce cas de figure,
l’auditeur décrira le nombre limité de procédures dans son mémorandum ou dans
son diagramme et pourra vérifier l’ensemble de ces procédures afin d’en déterminer
la conformité.
Les problèmes auxquels j’étais confrontée peuvent se résumer en trois points:
- Le même cycle d’opération se déroulait dans plusieurs endroits. Dans ce cas, je
devais considérer qu’il y a autant de cycles à tester que d’endroits différents.
- Le même cycle d’opérations est exécuté par divers services. Puisque la
formalisation des procédures dans la société A est quasi inexistante il en est de
même pour la compétence du personnel, j’étais dans l’obligation d’effectuer des tests
au niveau de chaque exécutant.
- Deux cycles d’opération différents ont une partie commune
Dans ce cas, j’ai fait des tests différents qu’en dehors du tronc commun.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 45 -
Mise en oeuvre des tests
L’auditeur peut vérifier la réalité de toutes les procédures de chaque cycle
d’opération identifié lors de la phase de prise de connaissance générale.
Il est fondamental que l’auditer teste le circuit dans son ensemble et non seulement
en partie.
En effet, ce n’est parce que l’on constate dans le dernier département où
séjourne un document que le traitement est satisfaisant, qu’il faut tirer une conclusion
positive sur l’ensemble de la procédure. D’où la nécessité de mener un examen
critique sur la base d’une vision d’ensemble.
Concernant les modalités pratiques des tests, je pouvais les aborder de deux
manières:
a- L’observation directe ou la confirmation verbale
Elle consiste à entrer en contact avec le dirigeant, afin d’une part de s’en faire
confirmer le déroulement, et d’autre part, de vérifier l’existence des éléments
matériels qui sont impliqués par sa mise en oeuvre. Cet objectif pourra être atteint
d’une manière relativement informelle au cours d’une entrevue avec l’exécutant
concerné tout en lui présentant la procédure qu’il veut se faire confirmer, nous avons
demandé de voir les différents fichiers, classements, tampons qu’il est amené à
utiliser. La pratique montre d’ailleurs que, de façon très naturelle, le dirigeant
interrogé concrétise ses explications en montrant à l’auditeur les différents supports
matériels dont il doit se servir.
b. L’observation à posteriori
S’agissant de la circulation de documents, l’auditeur va refaire entièrement le
circuit à partir du document d’origine.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 46 -
Exemple pratique:
Le diagramme de circulation de la société A où le mémorandum indique que
tout bon de commande est émis après création, par une personne autorisée, d’une
demande d’achat signée. Le test de conformité consistait à s’assurer pour quelques
factures reçues que:
- A ces factures correspondent des bons de commandes et des demandes d’achats
signées;
- La signature est celle d’une personne compétente.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 47 -
3 - confirmation de l’application du système: Les t ests de
permanence
Après avoir vérifié l’existence des procédures dans l’entreprise, j’avais pour
rôle de m’assurer que lesdites procédures sont applicables en permanence.
Les tests de permanence ont pour objet de prouver le fonctionnement des
procédures. A l’évidence, on ne peut pas se contenter de l’examen d’une ou de deux
opérations: au moins faudra-t-il étendre les tests sur une période suffisamment
longue pour prouver véritablement la permanence d’application de la procédure.
Choix des procédures à tester
Les tests de permanence sont mis en oeuvre pour déterminer si les points
forts du système qui ont été estimés comme assurant la fiabilité des enregistrements
ont fonctionné effectivement tout au long de l’exercice.
Dans une PME, le nombre de contrôles internes fiables à tester est généralement
réduit ce qui permet à l’auditeur de constituer des échantillons représentatifs.
Les tests doivent être mis en oeuvre pour détecter les déviations de procédures qui
auraient pu se produire.
Mise en oeuvre du test
Elle consiste à contrôler après coup, à partir des éléments matériels laissés
par l’exécution de la procédure, que celle-ci s’est déroulée conformément aux
principes prévus.
De point de vue théorique, le test doit couvrir l’ensemble de l’exercice afin de
prouver véritablement la permanence d’application de la procédure. De point de vue
pratique, l’auditeur pourra prévoir quelques interventions en cours d’exercice, mais il
sera toujours nécessaire de compléter ce test par une intervention se situant à la fin
de l’exercice.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 48 -
Je rappelle les bases sur lesquelles nous avons pu arrêter le nombre de test à
effectuer:
-L’utilisation des techniques statistiques pour déterminer l’étendue des sondages;
-Le jugement de l’auditeur, celui-ci reste le critère fondamental qui sans aucun doute
prend en compte de manière subjective les critères statistiques, mais également
tous les paramètres impossibles à chiffrer qui constituent le risque relatif à la
procédure testée.
Pour la société A , et après avoir pris connaissance du circuit
d’approvisionnement sur la base de ce que les responsables nous ont dit, il fallait
vérifier et s’assurer que le système ainsi décrit correspond effectivement à la réalité.
En effet, l’opération consiste à tester la procédure du début jusqu’à la fin à l’aide du
test de conformité.
Pour sa mise en œuvre, nous avons sélectionné un nombre limité de
transactions que nous avons suivi dans le circuit en remontant jusqu’à leurs origines
et en descendant jusqu’à leurs dénouements.
Ainsi, pour chaque type d’achat, nous avons vérifié si la procédure est
réellement appliquée. A titre d’exemple, pour une facture donnée, nous avons vérifié
si :
-La facture correspond au bon de commande,
-Le contrôle des calculs et de la présentation de la facture (la forme et le fond) est
effectivement fait,
-La facture est comptabilisée,
-Les ordres de paiement sont établis,
-Les signatures correspondent effectivement à celles des personnes mentionnées
dans la prise de connaissance.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 49 -
Le test de conformité nous a permis de rectifier les erreurs de compréhension
et de corriger les inexactitudes dans les informations fournies par les responsables
interrogés, ainsi que d’approfondir nos connaissances du système.
Synthèse
L’auditeur ne doit pas se limiter à constater les défaillances, après cette
phase d’évaluation, il doit donner des réformes ou des solutions pouvant pallier aux
insuffisances du système existant, ainsi diverses recommandations ont été
adressées à la direction générale de la société A qui ne pouvaient être réalisables
qu’avec le recrutement de 2 ou 3 personnes à savoir :
• L’élaboration d’un manuel de procédures
• L’instauration d’une organisation fonctionnelle
• La mise en place de nouvelles fonctions au sein de l a société A
Fonction stock
Fonction trésorerie
Pour conclure sur cette partie, on peut dire simplement que les
caractéristiques des PME nécessitent une adaptation de la démarche générale de
l’audit, On pourra résumer les aspects particuliers de chaque étape comme suit :
� Acceptation de la mission :
L’auditeur s’assurera qu’il pourra disposer des éléments nécessaires à
l’exercice de sa mission et notamment d’obtenir des éléments probants suffisants
pour fonder son opinion sur le contrôle interne. Il s’assurera également que le
dirigeant est correctement informé de la nature de sa mission, et plus
particulièrement des obligations qu’elle peut poser.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 50 -
� Orientation et planification :
La prise de connaissance générale de l’entreprise est facilitée en raison de la
simplicité des structures, des systèmes et de l’activité. Elle ne doit pas être négligée
car c’est elle qui permet d’orienter les travaux plus efficacement et de mieux
apprécier les zones de risques.
� Appréciation du contrôle interne :
L’absence de certains contrôles, ou de leur formalisation, et la possibilité qu’a
le dirigeant de ne pas mettre en œuvre les contrôles nécessaires ou de passer outre,
font que bien souvent, l’auditeur ne peut se fier au contrôle interne pour déterminer la
nature, le volume et le calendrier de ses travaux. Il doit cependant faire une
évaluation préliminaire du contrôle interne pour compléter sa connaissance du
système d’enregistrement et de traitement des opérations et préciser les risques.
Cette évaluation peut être faite à l’aide de techniques simplifiées.
On peut dire que la simplicité des opérations et la stabilité des structures des
PME facilitent la tâche à l’auditeur et suffisent à elles seules pour alléger le
programme de travail.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 51 -
Conclusion générale
Les PME occupent actuellement une place prépondérante dans les
économies nationales, plus de 90% du tissu économique marocain est constitué de
PME, les 19 millions de PME européennes représentent 95% de l’ensemble des
entreprises de l’UE et emploient plus de 74 millions de personnes. Au Canada, les
PME forment le secteur de l’économie qui affiche la croissance la plus rapide. Cette
place de plus en plus importante occupée par la PME a incité les organisations
internationales telles que l’IAPC3 à traiter les préoccupations de cette catégorie
d’entreprise.
En matière de contrôle interne, la directive internationale intitulée « prise en
compte des facteurs spéciaux dans le contrôle interne des PME » publiée par l’IAPC
en avril 1998 reconnaît que les PME présentent des caractéristiques qui influencent
la mise en place d’un système de contrôle interne.
Le système de contrôle interne, comme étant un moyen d’amélioration de la
gestion, visant à doter l’organisation d’une répartition claire des responsabilités et
d’un ensemble de sécurités, entrave sa mise en place des difficultés d’ordre humain
et matériel.
Tout d’abord, concernant l’importance des ressources humaines dans
l’efficacité ou l’inefficacité des procédures, il est primordial de ne pas passer sous
silence l’impact de la communication, la maîtrise du processus de cette dernière doit
être en constante relation avec les procédures dans la mesure où sa négligence
engendre des répercussions néfastes sur les procédures et sur l’organisation dans
sa tonalité.
3 IAPC- Comité International des normes professionnelles d'audit
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D’un autre coté, l’instauration d’un système de contrôle interne dans une PME
peut être interprétée comme une remise en cause du personnel par la direction. Pour
surpasser cette limite, il faut s’assurer que :
� Le personnel est clairement informé des objectifs réels du contrôle
interne.
� Les éventuels obstacles soulevés par le personnel relèvent
principalement de la résistance au changement en général.
� Le contrôle interne joue en faveur du personnel, car il interdit qu’il soit
suspecté.
Pour ce qui est des entraves matérielles dans les PME, il est souvent
reproché au contrôle interne d’augmenter les charges de l’entreprise par l’embauche
du personnel nouveau et la réalisation d’investissements supplémentaires. C’est
pour cela qu’il faut considérer que :
� Le contrôle interne est un élément de sécurité dans l’entreprise dont
le coût peut être analysé comme celui de l’assurance ;
� Le contrôle interne est avant tout une meilleure répartition des
tâches avant leur multiplication ;
� Le contrôle interne doit être à la mesure du risque qu’il doit couvrir.
On doit ainsi souligner que si le risque encouru est faible, la mise en
place d’une procédure dont le coût serait supérieur au risque
encouru deviendrait une faiblesse dans l’optique du rapport
qualité/prix.
D’une façon générale, la mise en place du système de contrôle interne au
sein de l’organisation d’une PME relève de l’optique du développement
organisationnel qui est devenu une nécessité dictée par l’évolution, le changement et
la sûreté garantissant la compétitivité et la croissance.
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BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 54 -
• «La démarche d’audit applicable aux PME »
Cabinet Ris Orangis,
• «La nouvelle pratique du contrôle interne »
Coopers & Lybrand, Edition 2000
• « Démarche et organisation de la mission générale du CAC»
CNCC, note d’information n°12, Edition 1998
• « Les techniques modernes de l’audit » EL JADI Abdelhamid, Edition 2001
• « La conduite d’une mission d’audit »
LEMANT Olivier, Edition 2002
• «Prise en compte des facteurs spéciaux dans l’audit des PME» SPECTOR Stephen, CGA Magasine
• «Les PME à forte croissance»
CARRIER Mario, Presses Université du Québec,
2002
• «Audit opérationnel Efficacité, Efficience ou Sécuri té» J. C. Becour, 2ème édition
• «Audit et contrôle interne Principes, objectifs et p ratiques» Lionel Collins, Gérard Valin, éditions Dalloz
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GLOSSAIREGLOSSAIREGLOSSAIREGLOSSAIRE
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Activités de contrôle Procédures standard établies pour fournir
l’assurance que les processus fonctionnent
comme prévu et qu’ils répondent aux
exigences des politiques de l’organisation.
Contrôle efficace Le contrôle est ce qui permet à une
organisation d’être fiable dans la réalisation
de ses objectifs. Le contrôle est efficace
lorsqu’il procure une assurance raisonnable
que l’organisation réalisera ses objectifs.
Elément de contrôle Toute partie d’une organisation, ou la relation
entre les parties d’une organisation, qui
contribue à la fiabilité dans la réalisation des
objectifs.
Environnement interne Facteurs internes qui ont une incidence sur
une organisation, y compris tous les aspects
du contrôle et tous les systèmes et
processus de l’organisation.
Modèle de contrôle Moyen de comprendre les éléments majeurs
du contrôle, y compris les relations
importantes qui existent entre les différents
éléments cités précédemment.
Organisation Personnes qui travaillent à la poursuite
d’objectifs. Entité telle qu’elle est définie de
temps à autre, y compris son organe de
direction.
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ANNEXESANNEXESANNEXESANNEXES
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Questionnaire d’acquisition de connaissance de
l’entreprise
I- Informations générales
Nom :
Adresse :
Téléphone :
Date de création :
Forme juridique :
PDG ou gérant :
Conseil d’administration :
Activités :
• Produits
• Volume des ventes
• Nombre d’employés
Etablissements :
• Siège social
• Usines
• Bureaux
• Entrepôts
Filiales et participations :
• Nom et adresse
• % de participation
• Autres actionnaires
• Activité
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II- Commercial
1- Tendance des ventes
2- Marché, position sur le marché
3- Principaux clients
4- Principaux concurrents
5- Marketing, nouveaux produits, publicité, promotion
6- Activité saisonnière et incidence sur :
• Répartition des stocks
• Clients
• Besoins en fonds de roulement
7- Politique de prix et fréquence de révision des prix :
• Est-ce fait par produit en tenant compte de la rentabilité ?
• Existe-t-il des produits faisant la plus grosse part du chiffre
d’affaires ?
8- Circuit de distribution :
• Les ventes et la rentabilité sont-elles régulièrement analysées ?
- Par ligne de produits
- Par clients
- Par marché
- Par vendeur
- Par circuit de distribution
9- Les performances de vendeurs sont-elles régulièrement évaluées ?
10- La rémunération des représentants est-elle conçue pour stimuler la vente
des articles à forte marge ?
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 60 -
III- Finance
A- Général
1-Obtenir les états financiers des 3 ou 4 derniers exercices :
• Evaluer la tendance
• Relever les éventuels changements de principes comptables
B- Trésorerie
2-Quelle est la situation de trésorerie actuelle et future de l’entreprise ?
3-Les excédents de liquidité sont-ils systématiquement placés ?
4-La société a-t-elle recourt à des crédits de compagne ?
5-La société a-t-elle des prévisions de trésorerie ?
C- Clients et autres actifs circulants
6-Décrir les actifs circulants avec les dernières valeurs connues (clients,
personnel, taxes…)
7-En ce qui concerne les clients, décrire :
• Les conditions de ventes (remise, règlement, ristourne)
• Le chiffre d’affaire réalisé avec les principaux clients (existence
d’un client principal)
8-La société a-t-elle recours à l’escompte d’effets clients ?
9-Analyser l’ancienneté des créances clients
10-Le service commercial est-il capable d’effectuer correctement son travail ?
• Procédure de facturation
• Procédure de relance
• Procédure de contrôle du crédit client
• Suivi des clients douteux
L’Evaluation du contrôle interne des PME
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D- Stocks
11-Décrire le processus de fabrication et son incidence sur la composition du
stock
12-La répartition des matières premières, est-elle normale dans le secteur ?
13-Le taux de rotation de stock par catégorie est-il haut, moyen ou bas ?
14-Quelle est la méthode utilisée pour contrôler et valoriser le stock ?
15-La méthode de valorisation est-elle constante d’une période à l’autre ?
16-En ce qui concerne le système de valorisation :
• Est-ce qu’une valorisation par article ou par atelier ?
• Quelle est la méthode d’imputation des frais fixes ?
• En cas de coût standard, quelle est la méthode d’incorporation
des écarts au coût de vente et au stock ?
• Existe-t-il des provisions pour rotation lente et valeur nette
probable de réalisation ?
17-Evaluer dans quelles mesures le client a besoin d’assistance dans son
système de suivi et de contrôle du stock quantité et en valeur.
E- Immobilisations
18-Décrire les grandes catégories d’immobilisation
19-Les immobilisations de faible valeur (500 euros) sont-elles passées en
charge ?
20-Quelle est la méthode d’amortissement utilisée (incidence sur le résultat
fiscal) ?
21-Quelle est la durée de vie des immobilisations ?
22-L’entreprise utilise-t-elle toutes les incitations fiscales pour
l’investissement ?
23-Décrir les immobilisations incorporelles (brevet, licence, droit au bail)
24-Détail des titres de participations.
L’Evaluation du contrôle interne des PME
Ghita SLAOUI - 62 -
F- Structure financière
24-La structure financière vous semble-t-elle équilibrée ?
• Pour la situation présente
• Pour financer la croissance
G- Fournisseurs et passif à court terme
25-Comparer d’une année à l’autre les soldes figurant au bilan, obtenir des
explications pour toute variation significative
26-Décrire la procédure concernant les charges à payer
Celle-ci permet-elle d’évaluer exactement les passifs à la clôture ?
27-L’entreprise utilise-t-elle l’escompte pour paiement comptant ?
H- Situation nette
28-Répartition du capital
29-Le capital est-il entièrement appelé? Libéré ?
30-Rémunération du conseil d’administration
I- Passifs potentiels
31-Liste des procès en cours et risques financiers potentiels
J- Exploitation
32-Analyser la tendance et la variation des ventes pour les trois ou cinq
derniers exercices
33-Obtenir des explications des variations pour les différents postes de
charges
L’Evaluation du contrôle interne des PME
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34-Analyser les éléments constitutifs du compte de pertes et profits
35-Analyser les différents contrats existants :
• Contrat des ventes
• Contrat des redevances
• Rémunération du personnel (prime, intéressement)
• Leasing
• Assurance
• Autres
36-Analyse du cash flow et des besoins en fonds de roulements (passé et
futur)
L’Evaluation du contrôle interne des PME
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IV- Comptabilité
37-Tenue de comptabilité
• Expert comptable
• Entreprise
38-Type de traitement (manuel/informatique)
39-Pour les différents cycles (paiement, revenus, production), déterminer :
• Type et volume de transaction
• Complexité du système
• Situation des comptes (comptes correctement tenus, retards)
• Adéquations du système utilisé par rapport au volume et à la
complexité du cycle.
40-En cas de système informatique, déterminer :
• Type de matériel et moyen de financement (leasing, achat,
location)
• Perspective du changement de matériel
• Principales applications utilisées ou prévues
• Nombre de personnes dans le service informatique
• La société est-elle satisfaite de son système informatique :
- Respect des délais de sortie des informations ;
- Mesure de protection utilisée pour prévenir la fraude,
l’erreur la perte, le vol ou autre destruction accidentelle.
41-Pour le système manuel, déterminer :
• L’étendu du travail effectué
• Le travail fait en double
42-La comptabilité fournit-elle des informations réelles (charges à payer,
valorisation du stock) ?
43-L’information comptable est-elle fiable et sortie rapidement pour les
besoins de gestion ?
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44-La société prépare-t-elle un budget ?
45-La société se préoccupe-t-elle de son développement à long terme ?
V- Impôts et taxes
46-Quelle est la situation fiscale ? (Ventilation des déficits)
47-Date des derniers contrôles fiscaux
48-La société utilise-t-elle au maximum l’amortissement dégressif ?