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TS-P107 E ´ volution de la fonction respiratoire apre `s dix ans de plonge ´e professionnelle R. Pougnet a, *, L. David b , R. Garlantezec c , D. Jegaden b , L. Di Costanzo d , P. Mialon a , J.-D. Dewitte e , B. Lodde ´ e a CHRU de Brest, Brest, France b Service de sante ´ au travail en Iroise, Brest, France c E ´ cole des hautes e ´tudes de sante ´ publique, Rennes, France d Ho ˆpital d’Instruction des Arme ´es, Clermont-Tonnerre, Brest, France e Universite ´ de Bretagne-Occidentale, Brest, France Introduction.– En France, les plongeurs professionnels sont suivis au moins une fois par an. L’objet de l’e ´tude est d’e ´valuer l’e ´volution de la fonction respiratoire apre `s dix anne ´es de suivi, et de discuter des conse ´quences de cette e ´volution sur l’aptitude. Mate ´riel et me ´thodes.– Il s’agit d’une cohorte re ´trospective de plon- geurs suivis au centre de consultations de pathologies environnemen- tales professionnelles et maritimes du CHRU de Brest. E ´ taient inclus les plongeurs ayant eu la visite initiale, ou la premie `re visite pe ´riodique, dans notre centre, ainsi que la visite a ` dix ans. Les donne ´es cliniques et paracliniques ont e ´te ´ analyse ´es sur les logiciels Epidata W et SAS W par le test de Student et le coefficient de corre ´lation de Spearman. Re ´sultats.– Trente-trois plongeurs ont pu e ˆtre inclus dans cette e ´tude. Les moyennes des capacite ´s pulmonaires totales (CPT) e ´taient de 7,25 initialement et de 7,57 a ` dix ans (soit 106,30 et 110,10 % de la the ´orique) (p = 0,03). Les moyennes des VEMS e ´taient 6,18 et 5,51 (soit 114,28 et 114,13 %). Le rapport de Tiffeneau diminuait mais de manie `re non significative. Le DEM 25, en revanche, baissait de manie `re signi- ficative apre `s cinq de plonge ´e (p < 0,01) et le DEM 50, apre `s dix ans (p < 0,01). Les moyennes des diffusions alve ´olo-capillaires e ´taient 10,44 et 9,28 (soit 99,61 et 84,38 %), la baisse de la DLCO e ´tait significative (p = 0,02). La diminution de la diffusion n’e ´tait pas lie ´e au tabagisme ni a ` aucun parame `tre de la plonge ´e. Le nombre de plonge ´es et la dure ´e moyenne des plonge ´es e ´taient lie ´s a ` la diminu- tion du rapport de Tiffeneau. Discussion-conclusion.– L’e ´volution des EFR tend vers une diminution de la DLCO et une obstruction bronchique touchant des bronches pe ´riphe ´riques de calibres croissant avec l’anciennete ´ professionnelle. Ceci est notamment a ` prendre en compte lors de bilans initiaux pour les personnes ayant de ´ja ` des atteintes pe ´riphe ´riques ou des troubles de la diffusion. De plus l’e ´volution de l’obstruction pe ´riphe ´rique implique d’ame ´liorer la pre ´vention pour cette cate ´gorie profession- nelle face aux toxiques pour les bronches tels que le tabac et les polluants professionnels. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.389 T5-P108 E ´ valuation du statut vaccinal et des connaissances vaccinales des internes d’un CHRU E. Rame a, *, R. Pougnet a , A. Le Menn a , J.-D. Dewitte b a CHRU Brest, Brest, France b Universite ´ de Bretagne-Occidentale, Brest, France Introduction.– Le Code de sante ´ publique rend obligatoire pour les professionnels de sante ´ les vaccinations diphte ´rie, te ´tanos, poliomye ´- lite (DTP) et he ´patite B (HBV), le BCG et le Haut Conseil de Sante ´ publique recommande les vaccinations coqueluche, grippe, varicelle et rougeole-oreillons-rube ´ole (ROR). Parmi les professionnels de sante ´, les internes sont encore en formation et sont amene ´s a ` changer re ´gulie `rement de service. L’objet de l’e ´tude est donc d’e ´tudier l’e ´tat vaccinal, ainsi que les connaissances des internes inscrits dans notre universite ´. Mate ´riel et me ´thode.– Il s’agissait d’une e ´tude prospective descriptive. Le crite ` re d’inclusion e ´tait d’e ˆtre interne inscrit dans notre faculte ´ ; les internes e ´taient civils et militaires ; il n’y avait pas de crite `res d’exclusion. L’e ´tude a e ´te ´ re ´alise ´e au moyen d’un autoquestionnaire envoye ´ par courriel. Une premie `re partie colligeait des donne ´es a ` propos de l’interne et de son exercice, une deuxie `me e ´valuait leurs connaissances au sujet des vaccinations, une troisie `me, leur couver- ture vaccinale et les motifs de non-vaccination, et une dernie `re interrogeait sur les pratiques vis-a `-vis des patients. Les donne ´es ont e ´te ´ analyse ´es avec le logiciel Epidata W . Une comparaison des sous-groupes a e ´te ´ effectue ´e par le test du Chi 2 et le test exact de Fisher. Re ´sultats.– Cinquante-quatre questionnaires ont e ´te ´ analyse ´s, ce qui repre ´sentait 14,1 % des internes, dont 53,7 % de me ´decine ge ´ne ´rale et 77,8 % de femmes. Il n’y avait pas de diffe ´rence significative entre l’e ´chantillon et la population source en fonction des spe ´cialite ´s. Parmi les internes, 92,5 % e ´taient vaccine ´s contre le DTP, 64,8 % e ´taient correctement vaccine ´s contre l’HBV, 100 % l’e ´taient contre la tuber- culose et 85,2 % avaient eu une intradermore ´action, 51,9 % avaient rec ¸u un rappel de coqueluche, 61,1 % avaient e ´te ´ vaccine ´s contre la grippe l’hiver dernier, 75,9 % avaient rec ¸u deux ROR, 98,1 % avaient un ante ´ce ´dent de varicelle. Il n’existait aucune diffe ´rence significative selon les services ni les spe ´cialite ´s. Les internes de me ´decine ge ´ne ´rale connaissaient mieux les obligations de vaccinations (p = 0,02 pour le DTP) ; les spe ´cialite ´s me ´dicales les connaissaient moins (p = 0,04 pour la coqueluche, 0,03 pour le ROR). Quatre-vingt-sept pour cent s’inte ´r- essaient aux vaccinations de leurs patients, mais ciblaient les vaccins selon leur spe ´cialite ´. Un taux de 22,2 % se disaient suffisamment sensibilise ´s gra ˆce a ` la me ´decine du travail et 31,5 % exprimaient le souhait de be ´ne ´ficier de davantage de consultations en me ´decine du travail. Conclusion.– Nos re ´sultaient montraient une couverture insuffisante contre l’HBV. Toutefois, le caracte `re autode ´claratif a pu induire un biais et une e ´tude comple ´mentaire va e ˆtre mene ´e. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.390 T5-P109 Les facteurs professionnels pre ´dicteurs de douleur chronique de l’e ´paule : a ` partir de l’e ´tude ESTEV F. Herin a, *, M. Vezina b , I. Thaon c , C. Paris c a CHU de Toulouse, service des maladies professionnelles et environnementales, Toulouse, France b Universite ´ Laval, de ´partement de me ´decine sociale et pre ´ventive, cite Universite ´, Que ´bec, Canada c CHU de Nancy, centre de consultations de pathologies professionnelles, Vandœuvre-le `s-Nancy, France Objectif.– E ´ tudier les facteurs professionnels physiques et psycho- organisationnels pre ´dicteurs de la douleur chronique de l’e ´paule a ` cinq ans sur une cohorte importante de travailleurs. Me ´thode.– Douze mille sept cent quatorze travailleurs dont 65 % d’hommes ne ´s en 1938, 1943, 1948 et 1953 ayant participe ´a ` l’e ´tude de cohorte ESTEV (Enque ˆte Sante ´ Travail ET Vieillissement) en 1990 et en 1995 ont e ´te ´ inclus dans notre analyse. Ces travailleurs ont e ´te ´ suivis par pre ` s de 400 me ´decins du travail. Les caracte ´ristiques personnelles et professionnelles ont e ´te ´ recueillies par autoquestionnaires. Les analyses statistiques a ` la recherche d’association entre la douleur chronique de l’e ´paule, les facteurs personnels et professionnels ont e ´te ´ re ´alise ´es a ` partir de mode `les de re ´gression logistique. Re ´sultats.– Mille sept cent six sujets pre ´sentent une douleur chro- nique de l’e ´paule en 1990 et 2089 sujets pre ´sentent une douleur chronique de l’e ´paule en 1995. Le risque de douleur chronique de l’e ´paule dans la population d’e ´tude augmente avec l’a ˆge des sujets Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:425-442 426

Évaluation du statut vaccinal et des connaissances vaccinales des internes d’un CHRU

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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:425-442

TS-P107Evolution de la fonction respiratoire apres dix ans deplongee professionnelleR. Pougneta,*, L. Davidb, R. Garlantezecc, D. Jegadenb,L. Di Costanzod, P. Mialona, J.-D. Dewittee, B. Loddee

a CHRU de Brest, Brest, Franceb Service de sante au travail en Iroise, Brest, Francec Ecole des hautes etudes de sante publique, Rennes, Franced Hopital d’Instruction des Armees, Clermont-Tonnerre, Brest, Francee Universite de Bretagne-Occidentale, Brest, France

Introduction.– En France, les plongeurs professionnels sont suivis aumoins une fois par an. L’objet de l’etude est d’evaluer l’evolution de lafonction respiratoire apres dix annees de suivi, et de discuter desconsequences de cette evolution sur l’aptitude.Materiel et methodes.– Il s’agit d’une cohorte retrospective de plon-geurs suivis au centre de consultations de pathologies environnemen-tales professionnelles et maritimes du CHRU de Brest. Etaient inclus lesplongeurs ayant eu la visite initiale, ou la premiere visite periodique,dans notre centre, ainsi que la visite a dix ans. Les donnees cliniques etparacliniques ont ete analysees sur les logiciels EpidataW et SASW par letest de Student et le coefficient de correlation de Spearman.Resultats.– Trente-trois plongeurs ont pu etre inclus dans cette etude.Les moyennes des capacites pulmonaires totales (CPT) etaient de7,25 initialement et de 7,57 a dix ans (soit 106,30 et 110,10 % de latheorique) (p = 0,03). Les moyennes des VEMS etaient 6,18 et 5,51 (soit114,28 et 114,13 %). Le rapport de Tiffeneau diminuait mais de manierenon significative. Le DEM 25, en revanche, baissait de maniere signi-ficative apres cinq de plongee (p < 0,01) et le DEM 50, apres dix ans(p < 0,01). Les moyennes des diffusions alveolo-capillaires etaient10,44 et 9,28 (soit 99,61 et 84,38 %), la baisse de la DLCO etaitsignificative (p = 0,02). La diminution de la diffusion n’etait pas lieeau tabagisme ni a aucun parametre de la plongee. Le nombre deplongees et la duree moyenne des plongees etaient lies a la diminu-tion du rapport de Tiffeneau.Discussion-conclusion.– L’evolution des EFR tend vers une diminutionde la DLCO et une obstruction bronchique touchant des bronchesperipheriques de calibres croissant avec l’anciennete professionnelle.Ceci est notamment a prendre en compte lors de bilans initiaux pourles personnes ayant deja des atteintes peripheriques ou des troublesde la diffusion. De plus l’evolution de l’obstruction peripheriqueimplique d’ameliorer la prevention pour cette categorie profession-nelle face aux toxiques pour les bronches tels que le tabac et lespolluants professionnels.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.389

T5-P108Evaluation du statut vaccinal et des connaissancesvaccinales des internes d’un CHRUE. Ramea,*, R. Pougneta, A. Le Menna, J.-D. Dewitteb

a CHRU Brest, Brest, Franceb Universite de Bretagne-Occidentale, Brest, France

Introduction.– Le Code de sante publique rend obligatoire pour lesprofessionnels de sante les vaccinations diphterie, tetanos, poliomye-lite (DTP) et hepatite B (HBV), le BCG et le Haut Conseil de Santepublique recommande les vaccinations coqueluche, grippe, varicelleet rougeole-oreillons-rubeole (ROR). Parmi les professionnels de sante,les internes sont encore en formation et sont amenes a changerregulierement de service. L’objet de l’etude est donc d’etudier l’etatvaccinal, ainsi que les connaissances des internes inscrits dans notreuniversite.

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Materiel et methode.– Il s’agissait d’une etude prospective descriptive.Le critere d’inclusion etait d’etre interne inscrit dans notre faculte ; lesinternes etaient civils et militaires ; il n’y avait pas de criteresd’exclusion. L’etude a ete realisee au moyen d’un autoquestionnaireenvoye par courriel. Une premiere partie colligeait des donnees apropos de l’interne et de son exercice, une deuxieme evaluait leursconnaissances au sujet des vaccinations, une troisieme, leur couver-ture vaccinale et les motifs de non-vaccination, et une derniereinterrogeait sur les pratiques vis-a-vis des patients. Les donneesont ete analysees avec le logiciel EpidataW. Une comparaison dessous-groupes a ete effectuee par le test du Chi2 et le test exact deFisher.Resultats.– Cinquante-quatre questionnaires ont ete analyses, ce quirepresentait 14,1 % des internes, dont 53,7 % de medecine generale et77,8 % de femmes. Il n’y avait pas de difference significative entrel’echantillon et la population source en fonction des specialites. Parmiles internes, 92,5 % etaient vaccines contre le DTP, 64,8 % etaientcorrectement vaccines contre l’HBV, 100 % l’etaient contre la tuber-culose et 85,2 % avaient eu une intradermoreaction, 51,9 % avaientrecu un rappel de coqueluche, 61,1 % avaient ete vaccines contre lagrippe l’hiver dernier, 75,9 % avaient recu deux ROR, 98,1 % avaient unantecedent de varicelle. Il n’existait aucune difference significativeselon les services ni les specialites. Les internes de medecine generaleconnaissaient mieux les obligations de vaccinations (p = 0,02 pour leDTP) ; les specialites medicales les connaissaient moins (p = 0,04 pourla coqueluche, 0,03 pour le ROR). Quatre-vingt-sept pour cent s’inter-essaient aux vaccinations de leurs patients, mais ciblaient les vaccinsselon leur specialite. Un taux de 22,2 % se disaient suffisammentsensibilises grace a la medecine du travail et 31,5 % exprimaient lesouhait de beneficier de davantage de consultations en medecine dutravail.Conclusion.– Nos resultaient montraient une couverture insuffisantecontre l’HBV. Toutefois, le caractere autodeclaratif a pu induire unbiais et une etude complementaire va etre menee.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.390

T5-P109Les facteurs professionnels predicteurs de douleurchronique de l’epaule : a partir de l’etude ESTEVF. Herina,*, M. Vezinab, I. Thaonc, C. Parisc

a CHU de Toulouse, service des maladies professionnelles etenvironnementales, Toulouse, Franceb Universite Laval, departement de medecine sociale et preventive,cite Universite, Quebec, Canadac CHU de Nancy, centre de consultations de pathologiesprofessionnelles, Vandœuvre-les-Nancy, France

Objectif.– Etudier les facteurs professionnels physiques et psycho-organisationnels predicteurs de la douleur chronique de l’epaule acinq ans sur une cohorte importante de travailleurs.Methode.– Douze mille sept cent quatorze travailleurs dont 65 %d’hommes nes en 1938, 1943, 1948 et 1953 ayant participe a l’etude decohorte ESTEV (Enquete Sante Travail ET Vieillissement) en 1990 et en1995 ont ete inclus dans notre analyse. Ces travailleurs ont ete suivispar pres de 400 medecins du travail. Les caracteristiques personnelleset professionnelles ont ete recueillies par autoquestionnaires. Lesanalyses statistiques a la recherche d’association entre la douleurchronique de l’epaule, les facteurs personnels et professionnels ontete realisees a partir de modeles de regression logistique.Resultats.– Mille sept cent six sujets presentent une douleur chro-nique de l’epaule en 1990 et 2089 sujets presentent une douleurchronique de l’epaule en 1995. Le risque de douleur chronique del’epaule dans la population d’etude augmente avec l’age des sujets