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  Baudrit, L.. L. Baudrit. L'Évolution des forces psychiques .... 1914. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence  2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected] .

Evolution Des Forces Psychiques

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Baudrit, L.. L. Baudrit. L'volution des forces psychiques.... 1914.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

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PHILOSOPHIE Dootruie de

DMONSTRATIVE et de la Solidarit Action

L.

BAUDRIT

L'volution des

Forces avec

Psychiques 104 figures Ri' n ne se perd. Tout se transforme.-

" La Ferronnire " S'-Quay-Portrleux {Ctes-du-Nord).

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Noue toulont que tout les honmespuissent t'levf k une conception religieuseQela vie,psr /4 tclente, I religionet /a nlion. Jean JAUflfcS

DMONSTRATIVE PHILOSOPHIE et de la Solidarit de l'Action Doctrine

L.

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ces avec

Psychiques 104 figures Rien ne se perd. Tout se transforme.

" La Ferronnire

"

S^Quay-Portrieux

(Ctes-du-Nord).

VNT-PHOPOS

Pour qae Io lecteur prenne ce livre avec sympathie, ou le referme sans perdre un temps prcieux, je dois dire avant tout qui je suis, car l'oeuvre estlerefletde l'homme n'est capable de penser sainement que s'il a pratiqu, en une certaine mesure, les choses dont il parle 1. Sachez donc tout d'abord, a dit Franois Coppo: et un moraliste qu'un sicle de travail, d'honneur, de bon exemple Sont la dot, la noblesse et l'orgueil des liaudrit.

Ulduil uuidtfnt,i'J. I. Gautier.

AVIS

I.e prsent ouvrage est rdig comme exemple de coque devrait tre le cours do philosophie de renseignement secondaire; et un rsum en a t fait, sous le titre de Prcis d'instruction morale

aux coles primaires. Ainsi la1 qui pourrait pense de tous ls jeunes franais serait oriente vers le convenir mmo idal. -../. L. BAUDR1T Ofliciev del'Instruction Pobliqtie, Fondateur d'Ecole professionnelle.

N110DUCTI0N 'il se l/houimc sent dchoir de c SJC luiter. '. M,PUISCAM

M'inspirant du haut exemple de Montesquieu, je no demande point de protection pour ce livre : on le lira s'il est bon, et s'il est mauvais, je ne me soucie pas qu'on lo lise. C'est une simple ide que je jette sur le chantier de la' morale sociale, pour qu'un esprit plus pntrant que le mien la mette un jour au point. Ma tmrit est grande ; niais je marche, encourag par cette pense de Louis Havet : que tout progrs vient d'un homme qui a vu juste avant les autres et qui agit tout seul, sans attendre que les autres comprennent. Habitant la pensive Bretagne et nVoccupant beaumarins pour lesquels j'ai fond coup de nos'jeunes de mcaniciens, de poche une cole professionnelle et de navigation, j'ai t frapp de la dtresse morale dans laquelle la religion prcipite leur aine au dbut de la vie. Pour ragir contre cet amollissement, des dans les oeuvres philosocaractres, j'ai cherch, phiques les plus rputes, une raison de nos actes, capable de remettre un peu d'idal dans l'Ame de ces jeunes gens ; mais hlas, la lecture des philosophes laisse au contraire l'esprit vaincu, ananti, sans aucune I. Poinc.ir. Discoursde rception l'Acadmie. 1

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' ]':':. /voMJTiox DESronces isCHiQUBS

ide directrice, susceptible d'imposer le devoir et de susciter l'altruisme, cette qualit londumcntale de notre race, a dit Michclct ; tandis que leducation moderne no dveloppe au contraire que l'effort goste, comme l'a si bien dmontr Agathon, dans son enqute sur les jeunes gens d'aujourd'hui. Cette constatation de I insuffisance des philosophics fut loin d'abattre mon courage ;. car, l'homme qui s'est assis un instant pour rflchir sur sa destine porte au coeur une flche qui n'e s'arrache plus, a dit Ilenan ; et je sentais en moi le dsir dvorant de comprendre la cause de nos actes, afin de faire aimer la vie aux malheureux qui peinent ; tout en excusant un peu l'golsmc instinctif des hommes dans l'opulence, qu'une morale prcise ramnerait au rle trs lev qu'ils ont remplir, pour se faire pardonner l'injustice apparonte du sort qui les lit natre riches, quand tant d'autres meurent misrables au dclin d'une vie laborieuse et honnte. J'ai donc travaill avec acharnement trouver dans les oeuvres des savants les plus qualifis, les raisons d'une morale capable de tirer la conscience humaine de l'incertitude dprimante du matrialisme universitaire, qui mne au plus conirant Struggle for life . La mthode qui a guid mes recherches, et grAce laquelle j'ai pu me faire une philosophie, consiste objectiver les ides puises dans les oeitvres des matres ; les schmatiser, pour les faire passer de l'idal dans le rel, suivant en cela les principes de l'cole anglaise mis en valeur par Spencer, Maxwell et lord Kelvin. Celte mthode est essentiellement scientifique puisqu'elle sert de base la gomtrie et la mcanique, qui schmatisent les abstractions en des reprsentations graphiques. Mais les mathmaticiens dterminent actuellement les proprits des corps par rapport a trois axes pris en dehors des phnomnes considrs tandis que la philosophie doit les objectiver par

INTRODUCTION

O

ce que rapport leur centre mme, afin d'atteindre Descaries appelait l'inturi des choses . J'ai donc schmatis les lois de la pense par rapport au centre de l'esprit sur rel du sujet, reprant les abstractions le fond solide de la ralit ; ce qui m'a permis d'atteindre les radieux sommets de l'Infini, sans craindre le vertige qui a prcipit l'idalisme de Schopenhauer dans la dsesprance du nant, d'o est sortie, comme conclusion naturelle, la morale rvoltante de Nietzsche. du Cette disposition d'esprit, brisant l'enchanement monde physique aprs chaque proposition, pour en la contre-partie virtuelle en mon for faire rsonner me fil sentir que tout mon tre est bien une intrieur, de ce Tout grandiose qui forme l'Univers. parcelle La contemplation continuelle, sous les fentres de mon cabinet de travail, de la mer immense o mon esprit se fondait dans l'Infini lorsqu'il suivait les. marins et l'horizon de la Terre et leurs barques disparaissant du Ciel, me fit comprendre que la loi physique, qui infiniment petit du navire et des rgle l'vanouissement hommes en un mme point de l'Espace infiniment grand, est bien une loi morale, puisqu'elle englobe en un mme centre infini : de la matire cl des tres conscients. Pour vrifier cette conclusion, nous allons passer en revue la srie des changements subis par les tres isolment et dans leur ensemble, depuis leur passage du l'imperceptible, perceptible jusqu' leur retour de au perceptible comme le demandait l'imperceptible H. Spencer. Notre philosophie sera ainsi idalement complte puisque, suivant le conseil de Uerthclol, l'analyse des faits sera contrle p.ir leur synthse. Cette mthode est en effet la plus rationnelle et la seule de l'esprit rpondant de tous points a la constitution humain dont !a connaissance, observe Abel Rey, procde d'un rythme perptuel d'analyse et de synthse, .de gnralisation et de restriction, que tous les logi-

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l/VOLITIOX DESFOaCBSl'SVCIIiyUKS

ciens ont not dans les oprations do l'esprit, sous forme le jugement analytique et de jugement synthtiquo, correspondant eu somme au principe do rver? sibilit qui prside aux phnomnes \ phnomnes de polarisation rvlent une rpartition des potentiels selon la mme loi, qui se dessine sous l'aspect d'une lemniscatc brillamment colore 2. Ces vues, conformes aux lois de la mcanique rationnelle, sont confirmes par la structure de l'difice corporel, divis symtriquement par l'axe crbro-spinal, vritable axe de rotation du systme sur lequel se groupent deux centres de contrainte 3 : l'un en g centre de gravit du corps, foyer des forces matrielles, dans la rgion du plexus solaire ; l'autre en c, centre de gravit de la matire crbrale plus diffrencie, foyer des forces psychiques. Autour de ces centres de forces se produit la rsonance des fluides impondrables de l'organisme dont les ondes dterminent des au centre motif secondaires, foyers d'interfrences principal c* et au centre psychique suprieur, appel centre o par Grasset 5. La mise en rapport de ces deux flux de force dtermine le fait de conscience au mtacentre x o Vnic peroit l'indice spcifique du phnomne considr. Bien que ces forces de l'Ame n'aient pas encore pu tre enregistres par les appareils de nos laboratoires, nous ne devons pas les considrer comme inexistantes. Ktant In quintessence des nergies de l'organisme humain, nous devons ou contraire conclure qu'elles sont doues d'une puissance prodigieuse ; car dj les forces motives, passions et sentiments, bien que manifestations de nos fluides vitaux, sont les nergies naturelles les plus puissantes que nous connaissions ; elles poussent des actions qu'on ne se serait jamais cru 1. Pargamme.Origines de la vie, 08 2. Klartl.Xouvcllesthories chimiques, 127. . De Saussure. Revuescientifique, 1005,582. 4. Sergi. Emotions, 103. 5. firasset. Hypnotisme,7.

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L'VOLIIO.VDESFOH.i:sPSYl.HlQl'ES I

capable de coininetlre, dit Rabicr 1. Chapie page de l'histoire des peuples comme de celle les individus, tmoigne de leur invincible empire. Les temptes des passions ont coul plus de vies humaines et lvast plus le pays pie les ouragans ; leurs torrents ont submerg plus le villes pie les inondations 2 ; aussi pouvons-nous attribuer aux forces de l'Aine une puissance extraordinaire : mais pour le moment ne sondons pas et revenons aux plus profondment l'impondrable forces nerveuses pii lui servent de support. V. Le corps humain gnrateur d'nergie : l'entropie. Le cerveau prside au systme nerveux o viennent aboutir les actions extrieures el o retentissent eu mme temps toutes les actions de l'organisme 3. Il est le centre de coordination de leux zones : l'une centrale, correspondant aux faits de conscience, centre de production de l'acte ; l'autre extrieure, forme par le reste du corps, foyer d'nergie vitale. Ces deux zones sont reprsentes chacune par un rseau spcial dont l'ensemble forme le systme nerveux. Le premier rseau, dit systme crbro-spinal, permet l'individu de se mouvoir, de voir, d'entendre, de sentir, c'est-dire de communitjucr avec le monde extrieur. Le second rseau ou systme nerveux du grand sympathique prside aux phnomnes de la vie organique 4. Quoitpie ces deux rseaux paraissent indpendants l'un de l'autre, ils sont relis entre eux par une foule de commissures, de sorte que l'un des deux systmes peut Le cerveau, qui agir sur l'autre et rciproquement. 5 1. BahiiT.Leonsde philosophie^ 17. 2. lange. Les motions,21. 5. laiiil. Trait de philosophie,18. 4. liOiigel.Physiologie,118.

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forme la partie suprieure du systme crbro-spinal, passe par des formes de plus en plus complexes avant d'arriver son complet dveloppement. Il ressemble successivement un cerveau de poisson, d'oiseau, de mammifre et enfin de singe anthropomorphe ; en sorte que lo dveloppement du systme nerveux de l'individu reproduit pendant sa croissance le qu'a subi le dveloppement systme nerveux dans la srie animale. Les observations les plus rcentes permettent de diviser le cerveau en zones l'expression correspondant de la pense : zones sensorielles : tactiles, visuelles, auditives ; et zones d'assorelies entre elles ciation, par un nombre considrable C'est de fibres nerveuses. dans ces centres d'association que toute sensation perue laisse un souvenir qui pourra plus tard tre rappel pour tre compar aux sensations nouvelles. C'est l que l'Ame trouve tous les lments indispensables A l'excution des actes de la vie intellectuelle ou psychique. Ces centres sont en dfinitive le support anatomique de ce qu'on appelle : savoir, connaissance, langage, sentiment esthtiques et moraux 5. iVirier. .bidtomiV, ig. 511, 511. f

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1,'VOLUTIOX FOnCESPSYCHIQUES DES

dit Van Cchutchcu ou, selon l'expression mme de l'Ieshig : les organes de la pense 1. Ces organes sonl plus ou moins dvelopps selon le degr l'intelligence de l'individu ou de ses sentiments moraux, comme dans la srie animale, le dveloppement le l'encphale est fonction du perfectionnement de l'espce consulrc. Les lobes olfactifs, centres de projection, sont trs dvelopps par exemple dans les chelons infrieurs les vertbrs, tandis que les lobes crbraux centres d'assocu lion sont insignifiants ; le

jeu de ht pense y est trs restreint. Puis, s'levant dans l'chelle le l'volution, nous voyons les lobes olfactifs tandis que les hmisphres augmentent ; diminuer, l'intelligence en effet prdomine de plus en plus sur l'instinct. Chez les mammifres suprieurs tels la chvre, les lobes olfactifs sont trs rduits ; enfin chez le mouton dont les hmisphres commencent A se plisser, ils deviennent insignifiants cl disparaissent presque compltement chez le singe et chez l'homme tandis I. IVToulouse.Le Cerveau, 158. 1. Bonnier. Riologi,158.272. 2. Perrier. .InofomiV, 549. 5. Lelnuinenu.Riologi,505.

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il

que la matire des hmisphres augmente de complication. Nous voyons ain^i bien clairement que l'me ne. peut connatre d'ides nouvelles et acqurir de qualits suprieures qu'au fur et mesure du dveloppement de la substance crbrale. Il se proluit une vritable chelle dans la valeur fonctionnelle des divers centres ; on ne voit d'abord que les centres de projection par lesquels l'organisme n'aspire qu'A satisfaire les excitations des sens, qu'A obir aux instincts aveugles ; puis, les centres d'association prenant un dvel'tre arrive combattre les loppement considrable, sens par la raison, les instincts aveugles par les ides morales. Dans un cerveau sain et bien organis, l'action des centres d'association est prdominante ; mais lorsqu'ils se trouvent affaiblis par une anomalie ou paralyss par une intoxication, l'activit des centres de projection devient alors prdominante, la vie de la bte qui est en nous se manifeste sans entraves, les passions se dchanent, la violence et la colre prennent libre cours, toute moralit et jusqu' un certain point toute responsabilit disparait de nos actes 1. Il y a rupture de coordination entre les ondes du centre o et celles du centre c, centre de gravit du polygone de Grasset'-'. Ainsi, aprs avoir vu le systme nerveux canaliser deux nergies de puissances diffrentes, par le grand et le rseau crbro-spinal, nous trousympathique vons dans le cerveau une chelle de valeurs des diverses manifestations de ces nergies ; et nu sommet, une zone o la volont se transforme en acte. On comprend alors que le pont de Vn'rolc doit fonctionner la manire d'un pont de Whealslonc, enregistrant In tension diffrentielle rsultant de la raction de l'nergie sur celle du grand crbro-spinale sympathique, comme le dmontre Mais le l'analyse de l'motion. vouloir, qui se rvle comme manifestation suprieure 1. Van Gehulehen. Anatomie, 201. 2. Grasset. Hypnotisme^ 0.

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L'VOLU DESFONCES riox PSYCHIQUES

de l'nergie vitale, n'tant pas un agent physique capable de |')rvoquer le lui-mme le mouvement de la matire corporelle, son action, disent Saint-Venant et Cournol, n'tant qu'un pouvoir dcrochant', provoc*uant la mise en marche d'une nergie plus matrielle, l'nergie nerveuse, il nous faut rechercher sous quollc forme se prsente cette nergie qui anime notre tre, et quelle est son origine. Lit science n'a pas encore pu dissocier la force nerveuse comme elle commence le faire pour l'nergie lectrique" ; bien plus, elle n'a pas encore pu la canaliser ; elle en est rduite constater simplement ss analogies avec l'lectricit. Il est probable que l'nergie nerveuse esl une combinaison des ondes lectriques et calorifiques au foyer des cellules vivantes, le corps humain ou mme une partit si minime soit-cllc de nos tissus pouvant tre considr comme formant un milieu leclrolylique 2. On sait, en effet, qu'il ne s'opre pas un seul changement lans les cellules, qu'il ne s'accomplit aucune raction vitale lans les tissus sans que l'lectricit intervienne 3. De plus, Berthelot a montr que le potentiel *leclripic le l'atmosphre croit de 20 30 volts par mlre de hauteur par beau temps et de 400 500 volts par temps de pluie ; on voit donc que le corps est plong constamment dans un champ lectrique puissant, la diffrence le potentiel entre la tle et les pieds d'un homme pouvant varier de .5 600 volts. Les effluves engendrs par des diffrences de tension nussi grandes sonl capables de provoquer de nombreuses ractions chimiques, telles que : fixation de l'azote sur les hydrates de carbone, dissociation de l'acide carbonique en oxyde de carbone el en oxygno, etc. 4. Or, comme toutes les ractions chimiques 1. Oo l'rcycinel.Philosophie sciences,528. des 2. Pozzi-Kscot. Thoriedes ions, 00. 5. Meiiilclsolin. Phnomnes lectriques,57. 4. (iuslavcLe Bon. Evolution ta matire, 00. de

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donnent lieu des phnomnes lectriques plus ou moins sensibles, il aurait t bien tonnant que celle ne ft pas utilise par les organismes lectricit vivants. Tant qu'on n'a connu l'lectricit que sous forme do courant, on ne trouvait pas de similitude entre l'influx nerveux et l'influx lectrique. Mais si, au lieu do lo comparer l'lectricit sous forme trs particulire do courant, on tablit ses rapports avec la forme lcctrolytique, comme l'a fait Mcndclssohn, on peut synthtiser ces deux phnomnes en un mcanisme identique, lit c'est ainsi que la conception des lectrons, dous tle mouvements propres excessivement rapides, et en qui, dans les soluparticulier des ions lectrolyliques des charges d'lectricit positive et tions, transportent sous un aspect ngative, a permis de se reprsenter la marche de l'influx nerveux 1. Celte conrationnel ception est d'accord avec les faits bien observs et tablis ; mais la connaissance du mode rigoureusement de propagation du processus nerveux ne permet gure le conclure la nature mme de l'agent nerveux. On peut bien admettre avec Hcrmann, une auto-induction entre les molcules voides phnomnes lectriques sines de la substance nerveuse 2, et identifier l'effet du fluide nerveux sur les neurones, celui des ondes lectriques sur les parcelles de limaille du tube liranly, provoquant l'oxydation on la rduction du protoplasma de des cellules crbrales ; tout, dans la constitution notre organisme nerveux, permet ce rapprochement. l'origine Mais, pour clairer ces faits et comprendre il faut pntrer au fond de cette force mystrieuse, mme de l'organisme, jusqu' la cellule, qui est l'lment anatomique des organes et des tissus du corps, de la matire qui les et analyser les transformations constitue. 1. Rullclin institut de psychologie,Novembre100i. 2. Memlelssolin. hnomneslectriques, 01. P

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DES L'VOLUTIO.* FORCES PSYCHIQUES

Tout tre vivant est compos de cellules, c'est--dire qu'il est divis on masses infiniment potites, lo plus souvent spares les unos . dos autres par des mem-, brnncs et formes d'une substance somi-lluido, sonsiblo cl douo do mouvements propres, appele protoplasma, qui so dveloppe et so roproduil, se nourrit, respire ou provoque la fermentation, ot possdant une organisation spcialo qui so manifesto gnralement sous l'aspect d'un noyau. Co noyau, d'une- forme ordinairement arrondie ou ovale, no dpasso gure deux centimes de millimtro do diamtre et est d'une struccette ture trs comploxo ; mais, fait trs rcmarquablo, structuro ost gnralement uniformo dans les cellules do lous les tres, animaux et vgtaux 1. Or, co merveilloux organe donno naissance toutes les manifestations do la vie, on prsidant aux transformations des 60 trillions do cellules dont est compos le corps humain 3. Il so passe alors dans son sein uno srio de extrmement : des stries phnomnes remarquables rayonnantos se formont dans le protoplasma et se localisent autour de deux ples opposs; on sent qu'une transformation d'norgio norme ost produite pendant cet aclo ossentiel de la vio. La substance vivante comme la dcomposo se ddouble ot so polarise, matire minrale soumise - un flux d'nergie lectriquo ou radiante se dcompose en ions. La baso des phnomnes de la vio repose donc bion sur le mmo cyclo que les phnomnes matriels, avec cetto diffrence capitale que, dans la cellulo, lo noyau opre par lui-mme, tandis quo .dans l'atome le phnomne est par les forces extrieures. provoqu exclusivement C'est Robort Mayer et Helmholtfc quo revient l'honneur d'avoir engag la physiologie dans celte voie. Ils ont fond l'nergtique des tres vivants, c'est-dire qu'ils ont envisag les phnomnes de la vie au I. Bonnier. Biologie, 15, 10. .'.',' %2. argamme.Origines de la vie, 161: P

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point do vuo do l'norgio qui ost lo facteur de tous les phnomnes do l'Univors 1. D'aprs cette conception, do la vio no mottont on jou quo la les phnomnes matire et l'norgio. Mais, l'heuro octuollo, les physicioris rduisont dj la maliro la notion do la rnasso, qui n'est qu'une variation de l'norgio potentielle d'un tre sous un offort donn, l'effort tant uno force qui dtermine une rsistance un mouvement ou qui est la on somme cuso d'un mouvomont 3. Tout so rduirait aux notions d'efforts actuels ot potentiels, dont l'nergie vitale ost une manifestation au mmo titre quo les norgios chimiques, thermiques ot mcaniques 3. Toutefois, il y a un caractre dos nergies vitales qui mrito In plus grande attention. Leurs initiations onl une direction en quelque sorte fatale. Elles descendent une pente qui ne se remonte pas. La plupart des actes physiologiques fonctionnels commencent par uno action chimique ot finissent par une action thermique. Ostwald a insist avec raison sur ce trait fondamental 4. La vie Ost une crmation Continuelle dans laquelle les cellules matrielle pour librer leurs brlent leur substance forces spirituelles ; Car la chaleur ne se transforme en rien dans l'organisme, elle se dissipe 5. C'est leur combustion; dit Vial, que les animaux doivent la force occulte qui les animeet qui leuf donne divers degrs instinctive et la volont. C'est par la conl'intelligence somption de sa propre substance que l'homme emmagasine sans cesse en sos centres norveux, le fluide ..invisible* agent matriel do son Ame immatrielle, qui lui de pouvoir procure la facult presque extra-physique s'isolor dans l'Univers et .d'assister conscient au merveilleux spectacle de la Nature 6. !.. Dastre. Vie et Mort,55, * 2. paslre. Vie et Mort, 68. ' 3. Schopenher. Le Mondecomme volont, 525. 4. Dastre.'-Vieet Mort. 100. 5. Dastre. Vie et Mort, 110. 0. Vial. le Cosmos, 1884, 688. 3. '. '. '

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l.'VOI.lIOX lKSFOIICES I PSYCHIQUES

Kn absorbant des aliments, lo monde animal dpense l'nergie que le mondo vgtal a accumule ' et s'emparo des rserves mystrieuses d'nergie qui s'y taient constitues par entropie. Lo corps des animaux et celui le l'homme est eu effet une machine thermique irrvorsiblo* ayant tous les caractres l'un unissant la gnrateur l'entropie. L'entropie rpond en notion qu'il y a dans lo corps quelque chose ,ui n'est ni lu temprature, ni l'nergie intrieure et qui varie cependant quand lo corps perd ou gagne de la chaleur. C'est, suivant l'expression tl'Oslwald, une qualit adtlilive spatiale de la matire, comme le sont la masse et l'norgio 3, ou bien encoro, c'est le fameux dmon de Maxwell qui change la proprit des atomes en modifiant Vorienlalion de leurs axes, parvenant ainsi mettro en rserve certaines nergios ot les faire rapparatre son gr 4; dmon malencontreux pour les physiciens et que Duhcm romplaco par ses * masses caches dans ses thories mcanisles 5, tandis que Poincar le retrouve dans les dernires dcimales des formules relatives aux lois physiques*. Les savants ne doivent donc pas rechercher l'origine do l'norgio psychique lans uno dpordition sensible de chaleur, comme l'a tent lo professeur Atvvater, de Boston 7. Ce n'est pas la quantit de chaleur qui importe ici, mais sa qualit d'o drive l'entropie*. L'homme no sorail-il alors qu'un automate ? Chaque tro adulte, dit Lo Danlcc, so comporte comme un transformateur d'nergie d'un modlo tout spcial, dans lequel l'nergie consomme gale l'nergie Irons1. Dastre.I'i> et Mort,110. . 2. De Freycinet.Philosophie sciences,532. des 5. Mourel.L'entropie,47, 00. 4. liOrdKelvin.Confrences, 00. fi. Abel Rcy. Energtique,00. 0. Ch. Richet.Causesfinn'es, 140. 7. Colin. Ouest-Eclair,10 Juin 1012. 8. Guillaume.Dominatrice, JV. X

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formo par lui et restitue l'extrieur t trs peu de chose prs . C'ost prcisment co trs peu de chose qui, s'accumulanl au cours des temps, permet la vio do so caractriser 1. Ce trs peu de chose, prodigiousement abstrait, dit Poincnr 2, a pris nom dans la scionce : c'est l'lintropie, c'ost--diro lo rotour do l'nergie l'intrieur 3, In transformation do la forco physiquo en force cache, du pondrablo on impondrablo, do la matire on esprit. Sans cetto entropie, la raction sorait toujours galo l'action ; grAco elle, une pargne peut au contraire se constituer, mettant ia disposition de l'Amo une nergio propre qui lui permet de rondre plus qu'elle no reoit et par consquent, do fairo acto de discernement cl do libert, comme nous lo vorrons nu chapitro IX. Pour le momont, revenons A la cellule afin d'tudier lo conditionnement do la machine thermique et comprendre comment l'Ame arrive A s'affranchir des forces tyranniques de l'ambiance, qui entravent sa libert, en so constituant par entropie une pargne d'nergie psychique. VI. La collectivit cellulaire, foyer de pense. Les phnomnes chimiques, provoqus par la nutrition des cellules composant l'organisme, sont ncessairement accompagns d'un dveloppement do chaleur proportionnel la quantit d'acide carbonique et des autres composs * qui se sont forms. D'aprs les calculs d'Armand Gautier, l'homme adulte trv/aillant modrment a besoin d'environ 3.000 calories par jour, c'est--dire d'une quantit de chaleur capable de porter l'bullilion 30 kilogrammes d'eau 0 et sur ces 3.000 calories, 2.700 sont perdues, car l chaleur ne se transforme ni en mouvement, ni en lectricit dans 1. Le Dantec.Influencesanceslrales,206. 2. GustaveLe Bon.Evolutiondes forces, 48, 5. Auerbach.L'entropie, 55.

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I.'VOI.ITIOX FOKCES ors PSYCHIQUES

l'organisme, elle se dissipe 1. C'est sur ce dficit considrable que l'tre vivant prlve une pargne, une entropie firoductrice de vie, de vouloir et de pense. La volont, en effet, dit Kd. Perrier, ost cllo-mmc uno force latente ou active, comme l'est tour tour l'lectricit, replie sur* elle-mmo ou se lvoloppant lans toute son nergie ; elle no saurait puiser le pouvoir de mettre en jeu l'organisme, le provoquer ou d'arrter les mouvements, pie dans une provision do mouvements emmagasins par les cellules nerveuses o elle rsitle et par lesipielles elle agit ; et ces mouvements emmagasins rpiivalent le la chaleur 2. La volont est donc fonction thermodynamique, c'est--dire entropie 3 ; et pour obtenir la transformation de la matire absorbe en nergie de volont, notre corps contient touto uno srie l'appareils en vue de la production continuelle du calorique ncessaire l'entretien de la vie*. Los aliments d'abord broys, puis triturs, sont malaxs par l'appareil digestif, do manire rendre la plus grande partie possible absorbablc ; mais une trs petite portion sera assimile la substance vivante ; ht plus grande partie est destine tre labore par le protoplasma, tre mise en rserve pour fournir l'nergie ncessaire au fonctionnement vital, contraction musculaire, scrtion, chaleur, etc. ; comme le rle lu charbon esl d'tre lpcns pour faire marcher la machine vapeur1'. Mais les aliments ainsi transforms ont celte supriorit sur les matires chimiques, qu'ils contiennent des formonts susceptibles d'en acclrer la dcomposition, d'en provoquer la mise en marche qui joue un si grand rle en physiologie, comme l'a dmontr Ostwald*. 1. Dastre.lie cl Mort, 110. 2 2. Perricr. Analomie, 61. .". ibbs. Diagrammes* G Si. thermodynamiques, 4. Poirier. .Ina'OHiiV, 201. 5. Dastre.Vieet Mort,225. 0. I.oeb.Dynamique es phnomnesde la vie, 21. d

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L'laboration continuelle d'nergio calorifique lans les organes do digestion, do respiration et do circulalion esl rgle par les mcanismes trs dlicats, dpendant de l'activit de notro esprit et des dpenses d'uorgic ncessites par les manifestations do nolro volont. La fdration des vies cellulaires ost toujours domine et unifie par une ide directrice gnralo qui influe sur les ractions. Celto pense- dirigeante, dit Bourdcuu, ne so rvle pas seulement dans la construction de l'organismo et le consensus do ses fonctions, elle apparat avec la mme vidence dans les moyens de dfense et de protection quo la vio oppose aux influences perturbatrices qui l'assaillent du dehors, aux assauts continuels que lui livrent les actions mcaUne niques, physiques, chimiques ou microbiennes. sorte d'intelligence toujours en veil somble prsider les la stratgie la plus ingnieuse pour garantir organes et prvenir les dsordres pathognes 1. Cctto intelligence est particulirement dveloppe dans les globules blancs du sang, ces admirables cellules dfensives qui, toujours en veil, poursuivent, combattent et dvorent les lments uss ou nuisibles do l'organisme ; ces lments nobles do la substance vivante, ces phagocytes de Mctchnikoff 2 dont la victoire garantit l'intgrit de l'intelligence. A cette source de la vio, nous constatons dans ces parcelles de substance, encore la lutte du bien et du mal : les phagocytes comprennent des macrophages gostes qui abusent de leur force, s'implantent en matres dans nos tissus et consorvent pour eux lo fruit de leurs victoires en paralysant nolro activit vitale et intellectuelle par l'artriosclrose ; tandis que les microphages, au contraire, el dvous, dvorent les microbes nuitoujours'actifs sibles, les dissolvent et nous transmettent leurs Ames cellulaires. C'est ainsi de la crmation journalire de 1. Grasset. Limites de la Biologie,12. 2. Metchnikoff. Salure humaine,512. La

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128,000.000 000.000 de microbe**, sur l'autel de mire Moi, que s'labore noire entropie spirituelle. La vitalit de l'esprit est si intimement lie celle de nos cellules qu'on peut admettre l'influence de l'Ame sur l'organisme. Le l)r Zbinden dit mme quo la cause dterminante des maladies rside bien plus dans l'espril du sujet pie dans les circonstances extrieures 2. Nous arrivons alors A reconnatre, comme Bossue!, que le coeur cl le cerveau sont les deux principales parties du corps : celles qui mnent toutes les autres 3. Cette raction rciproque de l'Ame et du corps, qui s'lqhlil par lo systme crbro-spinal cl le grand sympathique est si grande que los nouropalhologistes, comme le Dr Djrino, soignent lo corps en agissant sur l'esprit ; c'est surtout en s'ndressant A la volont et A la raison des malatles qu'ils obtiennent l'effort ncessaire pour vaincre les troubles pathologiques 4. Nos cellules comprennent donc le langage lo l'Ame, vibrent ses impulsions ; mais comme la force nerveuse qu'elles laborent n'ost prune combinaison do l'norgio calorifiquo fabrique dans nos organes et des nergies ambiantes, nous pouvons conclure : que si l cellule est le laboratoire mystrieux- de l'esprit, un pouvoir directeur, l'me, en ordonne les puissances. Ce qui caractrise la machino vivante n'est donc pas la nature do ses proprit physico-chimiques, mais bien la cration mme do cette machine d'aprs uno ide fixe, comme l'a dit Claude Bernard 5. L'homme, Ame, esprit et corps, apparat comme une collectivit de cellules doues do facults diffrentes qui fournissent A l'Amo los norgies appropries aux manifestations de qualits rciproques, dans le monde fini. La 1. Metchnikoff. Sature humaine,512. 2. D' Zbindcn.txs S'erveux,74. 5. Bossuct.Connaissance e Dieu, 04. d 4. Piron.Revuescientifique,1004,502. 5. Grasset.Limitesde la Biologie,15.

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Celle action collective des cellules no veut pas diro quo rintolligonco humaine soit la sommo des facults cellulaires ; mais ces facults lmentaires, ces tro. pismes do la substance vivante font dos collules autant de cohreurs diffrents mis la disposition do l'Ame pour recueillir et exprimor les diffrents rythmes do ses ponses ; en sorto que nolro Amo ne pout traduire en langage humain quo les vibrations qui trouvent dans nos cellules des cohreurs accords sos vibrations, la substance grise du cerveau no pouvant intercepter que certains rythmes. Notre conscience n'ejst donc pas la sommo d'autres consciences lmentaires, ainsi quo l'a dit l'abb Moreux, comme argumont contre los ides modernes 2 ; elle se sert de ces consciences lmentaires pour traduire ses propres tats do conscience, commo lo papo se sort de ses prtres pour rpandre sa parole dans la masse des fidles, sans quo la conscience du papo soit la somme des consciences catholiques. Notre Ame, loin d'tre la somme des conscionces lmentaires des cellules, apparat comme la fondamentale qui lance son rythme dans l'organisme, le projette dans un systme de formes 3 et fait rsonner les cellules dont les rythmes sont les harmoniques des ides qu'eljo met. Or, nous savons que la matire s'agglomre aux noeuds do vibrations 4 ; en sorte que los cellules les plus subtiles, les plus se sont groupes autour du foyer intellectualises intellectuel principal, point nodal, dit Guyau 5, constituant le cerveau, avec ses diffrentes divisions, correspondant aux surfaces caustiques et aux foyers conjugus qui se forment sur lo parcours des vibrations dominantes de notre esprit, comme dans les cits 1. Bergson.Matireet mmoire,28. 2. Abb Moreux.D'onous venons, 1624. L 5. Combarieu. a Musique,62. 4. Pouillet. Physique,80. 5. Guyau.Irrligion, 467.

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IIESFOnCESPSYI IQlES L'VOUTION H

humaines les hommes se groupent aussi autour des leurs faculcentres d'activit sociale correspondant ts personnelles. Nolro personne humaine so prsente doue comme une vritable collectivit sociale 1, o tous les individus, ayant leur activit propre, agissent en vue du bien gnral dont ils reoivent leur pari et dont la prosprit fait la grandeur et la puissance du chef pii la dirige. Un pour tous, tous pour un, telle esl la loi le notre lre VU. La solidarit. Loi biologique et universelle. L'Ame n'est pas matresse absolue du corps ; elle esi De cette association au contraire sous sa dpendance le l'Ame el lu corps nat la vie ; c'est--dire un ensemble le manifestations rsultant de la conjugaison dos puissances do l'Ame aVec les norgies qui se dgagent le l'organisme. Mais tandis que notre force vitale va toujours en s'affaiblissant par l'exercice de la vie nolro Ame ne fait que s'acen acticrotre continuellement vit et en puissance 2. Si nous cette conjugaison reprsentons des nergies do l'Ame et du corps, donnant naissance aux manifestations de la vie, par un schme analogue au fuseau gomtrique vital et A la parabole animique de Lordat 3, nous devons, la naissance, reprsenter la force vitale qui ost maximum, par le cercle V\" et In force psychique qui esl mini1. Perricr. Annales fwliliqueset littraires, 4 Juin 1000. 2. Figuier. Lciii-iVman la mort, 41. de 5. Figuier. Connais-loioi-mme,610. t

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iiiuin, par un point a. Puis, au cours le l'existenco, la forco vitale va en s'affaiblissant justpi' la mort o ello devient nullo on i, tondis quo nos facults psychiques se dvelopponl en sens inverse pour atteindre leur maximum en AA\ Les actes lo la vio sont donc complmentaires, une poquo donne xx' do la conjugaison des forces psychiques et \ilaies. Quel ost donc co potentiel vital contenu dans la cellule, cl que l'Ame met on oeuvre pour engendrer la vio ? La cellule n'osl pas un agrgat matriel difi au hasard ; elle est lo rsultat d'une ligne ayant dur des milliers de sicles sans mourir jamais, dit Lo Dantec 1, au point quo l'amibe du xxe sicle renferme quoiquos parcelles de l'amibe qui existait dans les temps los plus ancienss. La parcelle de protoplasma quo contient la cellule a donc accumul, depuis des ontassements d'existences, la quintessence des radiations diverses qui ont sillonn le milieu qui les entouen tension, rait, se les assimilant, les transformant dans un espace excessivement restreint ; et c'est cette prodigieuse nergie potentielle, accumule par entropie, que la cellule libre petit petit, pour entretenir la vie en se reproduisant. Or, si l'on met les milliards de siclos vcus par la cellule en regard de la courte dure do la vie humaine, pendant laquelle l'ovule se divise en 60 trillions do cellules pour difier otr corps, la vitosse do dissociation apparat tellement grande qu'on conoit aisment la quantit norme d'nergie qui peut tre engendre par la masse infinitsimale do la cellule, comme Rutherford a dmontr que cela so produisait dans la dissociation du radium 3. La cellule, base matrielle du corps, influe donc grandement sur la puissance de l'Ame et c'est par hrdit 1. Le Dantec. Influences anceslrales, 181, 2. Charrin. Revue scientifique1006,225. 5. GustaveLe Bon. Evolutionde la matire, 30.

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cor, non seulement qu'elle acquiert celle proprit', elle fait varior les organismes, mais Darwin et Lamarck ont surabondamment tabli qu'ils possdent la mystrieuse facult lo transmettre A leur descendance les caractres qu'ils ont acquis do la longue srie de leurs anctres 2. Ainsi, l'hrdit impose aux descendants la tare engendre par la maladie ou les excs de leurs ascendants ; elle est la tacho originelle proclnmo par la religion catholique 3. On ne doit pas considrer ces aptitudes hrditaires de la cellule comme une ligne chimique, mais comme un faisceau de lignes qui s'panouissent partir le l'lment reproductour 4, et parmi losipiollcs certains caractres peuvent prendre plus ou moins de valour selon l'impulsion de l'Ame, comme les faisceaux superposs sur uno loupio chromatropo, produisent dos teintes diffrentes selon les dplacements qu'on leur fait subir : on sorte que cette constitution le la cellule-mre, tout en inclinant l'organisme vers les ractions naturelles, laisse l'me la possibilit de les modifier dans une certaine limite qui constitue la marge de notre libert. En fait, dit Haeckcl, au moment de la conception, un nouvel individu esl produit par la fusion des deux facteurs roprsonts par les parents : l'ovule maternel et le spormatozoldc paternel. Les Ames cellulaires do ces deux tres se fusionnent aussi compltement dans l'acle de la fcondation, pour former une nouvelle Ame collulairo, que le font les deux noyaux porteurs matriels de ces forces de tensions psychiques, pour former un noyau cellulaire 5. Mais celte Amo cellulaire n'est qu'un intermdiaire, employ par l'Ame humaine qui s'incarne dans l'embryon, pour diriger L 1. D'Arsonval. a Sature, 1001,05. 2. Perricr. Ix Transformisme,62. 5. Damage. Revue scientifique1001, 746. 4. Le Dantcc.Influencesanceslralcs, 58. 5. Haeckel.Enigmes,163.

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l'volution le l'organisme pii lui sort do point d'application. Si l'Aino cellulaire tait rellement l'Ame de la porsonne humaino, les qualits des parents so retrouveraient forcment lans co nouvel tre ; or, des hommes de gnie engendrent parfois des enfants trs le conlrairo s'obintelligents, mais malheureusement serve trop frquemment 1. Dans certains cas de ddoublement do la personnalit, cette Amo organique apparat sans aucune attache avec nolro Amo personnelle ; elle agit selon les associations d'ides organises dans notre substance crbralo. C'est ollo aussi qui penso constamment A In cantonade do la scno do la vio relle cl pii opre pendant los rves. Ainsi I/Ame, comme la mntiro, apporte A la naissance los tares el los qualits qu'elle a pu acqurir pendant la longue suite d'existences vcues, avant d'arriver son degr actuel do science et d'habilet ; et on vonant occuper un corps humain, elle imprime la matire crbrale, qui poroil les vibrations les plus sublilos, uno prdominance en harmonie avec les facults qu'elle apporte ; elle ptrit le cerveau conformment ses propres aptitudes et ses facults acquises*. Co qui empche beaucoup d'hommes. d'admettre cette hrdit de l'Ame et mme son existence, c'est qu'ils confondent les facults essentielles, ncessaires A l'volution, avec les ides de la vie courante Ils no savent pas s'lever au-dessus des besoins matriels et sont tout surpris que l'Ame conserve des dsirs et des pcnch'>nln abstraits, alors qu'ello ne se souvient plus des fti!s journaliers de ses existences prcdentes. Nous oublions trop que l'me est une parcelle d'Infini qui s'lve la comprhension de la vio et de l'intelligence universelles, et non un atome de matire charnelle recherchant des jouissances passagres dans des actes gostes qui retardent sa progression. 1. Charrin. Revuescientifique,1006,260. de 2. Figuier. Lendemain la mort. 308.

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L'VOLUTION FOUCES DES PSYCHIQUES

Cette dpendance do l'Ame et du Tout ; cette union le toutes choses en l'Infini universel se constate dans les moindres phnomnes do la Nature. Tout est solidaire dans le Monde, dit Ch. Nordmun, et chaque phnomne y est intimement li A tous les autres. Quanti dans mon jardin un ptale tle rose tombo sur lo gazon, cela suffit . changer l'intensit de la pesanteur lans Sirius, d'une quantit infinitsimale, il est vrai, mais non nulle et qui peut tre calcule 1. De mme tout ce qui se passe A chaque instant dans un lro vivant dpend de la structure de l'tre A ce moment et do l'tal, au mmo instant, du milieu qui l'entoure 2 ; nussi Le Dantcc reprscntc-t-il l'acte humain par la formule AxB (corps x milieu) 3 ; mais il oublie quo symbolique tout phnomne du mondo fini n'tant que rapport, les deux tormes do sa formule doivent lre x-r. or .r \ cet x est Pme individualise dans l'tre humain et que Haeckcl retrouve l'tat primitif .Y lans tout l'Univers 4. Cotto solidarit esl si gnrale, celte action rciproque du milieu et des tres est si universelle, dit Dastre, que les corps bruts sont quelquefois des ractifs plus sensibles que les corps vivants aux variations lu milieu ambiant ; cl ce milieu ambiant fournit l'tre vivant los stimulus de ses activits, c'est--dire la provocation l'action 5. L'Ame n'a donc bien A intervenir que comme une force catalytique dont l'influence dchane l'branlement des mcanismes corporels sous l'effet des forces ambiantes. Cette solidarit de chaque tre avec tout l'Univers est une preuve de l'immortalit de l'Ame que les savants accordent djA A la matire. Aujourd'hui, dit Metchnikoff, on ne peut mettre en doute que les ovules et les 1. Nordman. e Matin;1" Mai1011. L 2. \JODantec.lAflucnccs ncestralcs, a 3. Le Dantec.Athisme,41. 4. Hacckei.Enigmes, 258. 5. Dastre. Vie et Mort.271.

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spcrmics sont dous de sensibilit semblable celle ils des organismes infrieurs et, en se conjuguant, donnent naissance uno nouvelle gnration laquelle ils transmettent leur Ame collulairo. Celle me est donc rellement immortelle au mme titre quo lo corps des cellules reproductrices 1. Cette immortalit est accorde aux tres les plus infimes, aux protistes, qui so reproduisent par division simple et gale ; et si l'on sont les remarque quo ces organismes rudimentaires premires formes vivantes qui ont d so montrer la surfnco du globe, la conclusion saute aux yeux : la vie a longtemps exist sans la mort. La mort a t un phnomne d'adaptation apparu au cours des Ages, par suilo le l'volution des espces 2 ; elle est le rsultat do la progression de l'Ame qui, dans les tres suprieurs assez volus, esl parvenue A so dbarrasser de temps A autre de la chane de servitude corporelle, pour vivre un moment sa vie spirituelle. Lu mort esl purement organique ; il n'y a aucune raison.de refuser A l'Ame l'immortalit quo la science reconnat aux tres infrieurs. On a dit que les vivants taient gouverns par les morts et malgr son apparence paradoxale, dit H. Piron, il y a l un fait certain. Ce no sonl pas les gnrations actuellement vivantes qui ont institu leur propre mentalit ; elles ont t formes par les gnrations antrieures dont elles onl accept l'hritage. Tout tre, vivant porte la trace de tout ce qui s'est pass au cours de sa vie et mme de tout ce qui est arriv d'important tous ses anctres 3; el ainsi, une Moi morale de la plus haute porte se rvle. Nous sommes les du malheur qui nous en grande partie, artisans, accable ou qui anantira nos fils, puisque notre vie journalire imprime sa trace dans notre substance et Salure humaine, 552. 1. Metchnikoff. 2. Dastre. Vieet Mort,528. 3. Piron. Revue scientifique,1005, 275.

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L'KVOLLTIO.N DEFOHCES PSYCHIQUES

dtermine ainsi nos actions de domain cl colles do nos descendants. J'ai vu des enfants, crit lo Dr Zbinden, conus dans un moment d'ivresse do l'un ou l'autre des conjoints, recevoir dos troubles pileptiqucs, lundi que lours frres et soeurs, conus dans un moment plus favorable taient en parfaite sant 1. Chaque fait ile notre vie a son icho dans le plus profond de notre tre cl transforme notre substance jusque dans sos fondements; rciproquement, si une action nuisible l'organisme se produit, toutes les cellules de nolro corps ragissent, provoquant l'action utile de la fivre . L'organisme est tellement sensible aux variations de l'ambiance que Gaule de Zurich, en tudiant les modifications des organes, a constat, au point de vue do la croissance cl do la dcroissance des cellules, des priodes annuelles. Les muscles du/lapin, par exemple, augmentent pendant quinze jours, diminuent pendant quinze autres. La graisse des organes gnitaux de la grenouille augmente pendant le jour, diminue pendant la nuit ; et leur sang, en tat de continuelle subit des variations demi-mensuelles transformation, dont le cycle se complte au moins douze fois par an 3. La vie animale subit donc le flux el le reflux cosmiques tout Comme les ocans. Lapicquc conclut, en effet, des expriences de G. Bohn sur les oscillations des animaux supralitloraux, que s'ils arrivent ainsi A se conformer aux irrgularits mmes du rythm des mares, cela implique une influence cosmique 3 ; mais les mouvements des organismes sont si compliqus, qu'il esl impossible de les dcomposer en des lments assez simples pour en retrouver la cause directe. En tout cas, l'action des forces ambiantes est tellement puissante, la raction du physique sur le moral si constante, quo Longct pose comme axiome, dans son Trait de Physiologie, que l'attitude des animaux est leur moral, commo lo geste ost A la pense*. Cette variation de l'attitude des animaux s'accuse particulirement avec l'lvalion du centre crbral au-dessus du centre de gravit corporel, pour atteindre son plus graml dveloppement dans l'homme, chez lequel l redressement de l'axe oltcinl la verticalit. Dans celle station, l'chelle des motions ralise sa sensibilit maximum, le chemin A parcourir par l'onde motion1. Itajot. Revuescientifique,10-1-1007. 2. Gaule. La Sature 1001, 570. .". Lapicque.Revuescientifique,10-1-1007. I. Longet.Physiologie,t. III, 258. '

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nelle sur Taxe nerveux tant plus court, dans la position vorticalc, pour atteindre les couches successives de sensibilit diffrente de la matire mdullaire. Cette influence de la position relative des parties de l'organisme sur la coordination des ides et des fonctions a t mise en valeur par des expriences rcentes sur les Les de l'appareil auditif. canaux semi-circulaires mthodes do transplantation embryologique permettent aujourd'hui de crer A volont des animaux dont les canaux semi-circulaires possdent une position relative anormale 1. Ce simple changement des axes des canaux, c'esl-A-dire des axes de l'appareil sensoriel par rapport aux axes principaux d'inertie du systme corporel, suffi! faire varier le moment d'inertie de la sensation el modifie par suite la perception, de sorte que les animaux ainsi oprs ne peuvent plus se tenir en quilibre ; ils ne savent plus ni marcher, ni nager, ni voler, leurs mouvements ne sont plus coordonns par les sensations normales, il y a affolement. Ces expriences confirment absolument les vues exprimes prcdemment sur les variations du potentiel vital ; et nous allons en trouver des preuves encore plus prcises dons l'tude des animaux infrieurs. Si les formes et les ractions se simplifient chez les animaux infrieurs, on sent, vu l'norme dveloppement pris par les diverses espces qui subsistent encore aujourd'hui, quo l'effort dvelopp par cotte longue suite d'tres, pour atteindre le degr d'volution des Vertbrs, a du tre colossalement grand, car, on jetant les yeux sur le tableau des diffrents groupes du rgne animal, on*est frapp de voir que les Vertbrs n'en sont qu'une trs faible partie. La naturo a d laborer un nombre immense de formes pour atteindre l'harmonieuse complication de la matire, ncessaire aux manifestations de l'intelligence Au-dessous des Vertbrs, nous trouvons les Tuniciers, les Mollusques, I. Berme.Revuescientifique, 5-2-1007. 2

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DES L'VOLUTION FORCES PSYCHIQUES

los Vers, les Crustacs et les Insectes ; puis les Coelentrs, les hydres et mduses ; les ponges et enfin les amibes 1 ; et dans ces Protozoaires : Infusoires, diverses classes nous ne connaissons mme qu'un nombre infime de spcimens, les formes anciennes n'ayant pu subsister dans les couches gologiques, par suite de l'absence le squelette. Mais la quantit formidable do dpouilles du monde vivant, qui forment les couches calcaire du globe terrestre 2 tmoignent de faon indniable tes entassements d'tres qui se sont succd pour arriver A l'laboration des formes suprieures qui survivent aujourd'hui, et nous prouvent que la vie animale n'est pas l'oeuvre d'une cration instantane. Le progrs de la matire vivante consiste dans uno de fonctions qui amne la formation diffrenciation d'abord, puis la complication graduelle d'un systme nerveux capable de canaliser des oxcitations et d'organiser des actions. Plus les entres crbraux se dvedeviendront les voies plus nombreuses loppent, motrices entre lesquelles une mme excitation proposera A l'action un choix 3. Dans le dveloppement des espces, pendant des sicles, les formes infrieures de l'activit existent seules ; puis avec la complexit croissante dos coordinations un temps vint o la volont fut*. L'origine de la volont se trouve dans celte proprit biologique inhrente A toute matire vivante et qu'on nomme l'irritabilit ; c'csl-A-dire la raction contre les forces extrieures. L'irritabilit est la forme physiologique de la loi d'inertie, dit Ribot 5 ; c'est donc avec raison que nous avons assimil la perception A la connaissance d'un moment d'itlcrlie. Les tapes de la diffrenciation de la matire vivante pour devenir de 1. Perricr. Anatomie,15. 2. Be Lapparenl. Gologie,58. 3. Bergson.Matireet Mmoire, 278. i. Rihol.Maladies la Mmoire,105. de 5. Rihol.Maladies la Mmoire,107de ,

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plus en plus irritable et par suite susceptible de plus en plus d'intelligence, so voient particulirement dans la constitution des animaux infrieurs. Chez les Mollusques, le systme nerveux tant constitu par trois paires de ganglions spars, l'association d'ides ne peut se produire que dans un nombre do cas trs restreints ; elles deviennent plus frquentes chez l'escargot dont tous les ganglions se touchent ; arrivant mme A ne former qu'une masse chez les Planorbis 1, ralisant ainsi la premire bauche du cerveau. Cette division du systme nerveux en trois paires de ganglions, montre bien la formation des trois centres de potentiel vital que nous avons trouvs chez los animaux suprieurs et chez l'homme Nous trouvons mme In matire nerveuse condense selon les lignes de force des figures de Maxwell chez le crabe qui ne possde plus que doux centres nerveux : le ganglion crbrode et le gan3. Terrier. Anatomie,00.

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L'VOLUTION DESFORCES PSYCHIQUES

glion ventral 1 ontro lesquels l'interfrence des ondes vitales a provoqu une connexion transversale x x reproduisant exactement la rpartition des potentiels lectriques de Maxwell, dcrits prcdemment, qui ne sont eux-mmes que la matrialisation de l'nergie conformment au principe d'Archimde Cette interfrence des ondes vitales el psychiques produit chez ces tres infrieurs des manifestations intellectuelles djA trs leves ; c'est ainsi que les pagures apprcient le degr do courbure d'une coquille et jugent de leurs dimensions 2. De telles manifestations intellectuelles primaires nous montrent que l'esprit mathmatique rgit la matire. On le retrouve du reste trs dvelopp chez les Insectes : la parthnogense, la prodigieuse gomtrie des gupes et des abeilles, les merveilleuses ellipses dcoupes par le Mzachile, les spirales logarithmiques de l'escargot si bien dcrites par Favrc 3, montrent que plus l'tre agit instinctivement en rponse aux excitations de l'ambiance, plus ses gestes cl ses habitudes rclltent la, magnifique prcision mathmatique qui rgit les lois de l'Univers. Nous avons vu que le Moi, chez l'homme, peroit la raison des choses par leur vecleur. Mais dans les tres infrieurs, l'association des diffrentes sensations, ne pouvant so faire en un centre unique puisquo la substance nerveuse est dissmine en masses ganglionnaires distinctes, il so produit seulement une orientation des gestes rsultant de la raction des nergies extraites des sensations. L'ide ne peut pas se constituer, l'organisme nerveux n'tant pas encore difi pour raliser l'association des vecteurs qui caractrisent les chocs . motifs provoqus par les sensations. Dans la classe des insectes, nous assistons A cette condensation progressive de la matire nerveuse ncessaire A la produc1. Letourncau.Biologie,380. 2. Revuescientifique, 001,210. 1 3. Maeterlinck. 5 Annales,4-1011, 33.

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tion do l'ide. La chatno nerveuse d'abord rpartie en un chapelet do masses ganglionnaires, dans loute la longueur du corps, comme dans les termes, se soude en groupe chez los Dyslicus 1, puis so condense en trois et : crbrodcs, thoraciqucs ganglions principaux abdominaux dans le hanneton 2, permettant de plus en plus aux ractions motives de se produire avec prcision. C'est du reste dans la classe des Insectes et des Crustacs que se constituent les sens, les vibrations

nouvelles provoquant un arrangement nouveau de la matire nerveuse. Au point do vue de l'volution, le dveloppement des Insectes A partir de l'oeuf est des plus curieux A observer. Ds le dbut, comme pour tous les animaux, l'oeuf n'est d'abord qu'une simple cellule, un simple Protozoaire. Puis, dans l'intrieur mme de l'enveloppe de l'oeuf, cette cellule initiale se divise en deux, en quatre, en huit, en seize, en trente-deux cellules qui finissent par produire une sorte de sac dont les parois de replient 1. liCtourncau. iologie,385. B 2. Pcrrier. Anatomie,91. 5.

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L'VOLUTION DE8FORCES PSYCHIQUES

d'un ct et lo tout prend la forme du gormo des ponges et des polypes ; mais ici, le dveloppement se poursuit : les deux bords de ce repli se rapprochent l'un de l'autre laissant en leur milieu une cavit qui sera l'origine du tube digestif ; en mme temps les cellules se multiplient laissant entre elles un espace rompli de liquide, qui est la cavit gnrale du corps. 1 A cet tat l'embryon de l'insecte a, dans ses traits gnraux, la constitution d'un Echinodcrme ; puis il ressemble ensuite A un ver ; les mAchoires, les anneaux, les pattes se forment alors, l'oeuf clt et il sort un animal qui n'est pas encore semblable A l'insecte qui lui a donn le jour .* c'est la larve. Elle vil, mange, grandit, se transforme et de l'tat de ver passe A l'tat d'arthropode : c'est la nymphe, dont la peau se dchire au bout d'un certain temps de repos et il sort un insecte parfait 1. Pendant ces transformations, l'animal a pass par les formes de tous les groupes d'animaux infrieurs. Il n'est donc pas le rsultat d'une cration particulire, mais le fruit d'une longue transformation dont toutes les tapes se reproduisent pendant son dveloppement embryonnaire et larvaire. C'est la dmonstration vivante de la loi d'volution. XI. Mmoireet volont diffuse dans la substance vivante. La transformation de l'oeuf en insecte nous met en prsonce d'un procd de reproduction commun, dans tous les groupes infrieurs du rgne animal. Les plastides ns les uns des autres peuvent s'isoler ou demeurer associs en conservant tous la mme forme et les mmes proprits. Tous les organismes suprieurs sont ainsi forms de plastides associs, ayant revtu des formes diffrentes, acquis des proprits diverses caractristiques d'autant de tissus. Ce procd constant el cette forme de croissance accompagne ou non de 1. Bonnier.Enchanement, 02.

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ramifications du corps, complique d'une individualisation plus ou moins complte des parties nouvelles, est un bourgeonnement identique celui du rgne vgtal. C'est donc une vritable colonie d'tres spaqui constitue les individus ; el les, mais solidariss, l'oeuf form dans une colonie reprsente, non pas l'un des membres de la colonie, mais la colonie tout entire 1. On sent qu'une volont bien, dtermine prside A l'laboration de l'nergie vitale qui organise la Dans les lres plus infrieurs, substance corporelle. lo bourgeonnetels les toiles de mer et les'polypes, ment s'opre dans des directions diverses, le systme nerveux n'ayant pas encore de renflement ganglionnaire pour concentrer les forces vitales et dterminer maintenant l'inune raction unique, une dominante, tgrit do l'individu sur un axe dtermin. Celte simple ralisation d'un axe dans l'difice corporel a suffi pour toutes les formes animales diffrencier compltement Avant son apparition, nous ne trouvons quo des tres d'allure vgtale, chez lesquels aucune manifestation intellectuelle ne peut se produire ; sitt son apparition, au contraire, nous voyons la grande classe des Articuintressants, chez ls, forms de types extrmement les plus les .manifestations lesquels se produisent diverses de l'intelligence, les forces de l'ambiance pouvant se coordonner dans leur tve par rapport A un axe fixe et personnel, y inscrivant leurs fonctions psychiques. Grce A celte dification de la matire corporelle autour d'un axe, une mise en rapport prcise s'tablit entre les divers organes collecteurs des nergies vitales et des sensations ; un centre de coordination se cre, l'intelligence se manifeste et l'tre fait un grand pas sur le chemin de l'volution progressive. Mais si les animaux du groupe des infrieurs Zoophytcs ressemblent aux vgtaux par la facult de ils et par leurs formes extrieures, bourgeonnement I. Perricr. Transformisme, 102.

Ni

L'VOLUTION FORCS IU:S m PSY ot rs

en diffrent par leur mode de nutrition. Le corps de l'toile de mer, par exemple, est constitu d'une couche le cellules internes cl d'une couche externe entre lesquelles apparat un tissu intermdiaire qui forme Ordinairement une carapace La couche interne constitue un vritable tube digestif et se trouve nu milieu le l:i cavit lu corps, qui renferme de l'eau le mer lans laquelle baignent les organes et pii peut tre

Parterre d'animaux-plantes

Fig. 10)

compare la premire bauche du sang 1. Les tra\aux de Ren QuinlOli prouvant l'origine marine le la vie sont bass sur ce fait. D'aprs eux, lans ht mer, sont apparues les premires cellules animales lont descendirent au cours des sicles, tous les tres vivants 1. Bonnier.Enchanement70. 2. /c sal tout, 13M.IIS l!Mi7.

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pii peuplent aujourd'hui le globe. Depuis lors, nombre d'animaux sont migrs hors des mers pour peupler les eaux douces et la terre ferme ; et ils semblent, au premier abord, n'avoir plus rien gard de leurs origines marines. Cependant, contrairement A toute attente, en sortant des ocans, ces animaux les ont emportes au dedans d'eux-mmes 1. Le corps do l'animal soumis au desschement priodique des mares du littoral se constitua de manire A pouvoir vivre au dehors du Une poche milieu aquatique qui lui sert de nourriture intrieure se forme pour recevoir une provision d'eau le mer qui sera ligrc petit A petit, tandis que chez les animaux plus infrieurs, les polypes et les hydres, leur corps n'est constitu que par un tube au travers duquel circule le liquide nourricier ; ces lres doivent demeurer dons l'eau pour se nourrir, comme le vgtal esl contraint de demeurer attach au sol pour des vivre Les Zoophyles avaient pu se diffrencier do l'immobilit, tout en vgtaux en s'affranchissnnt restant esclaves du milieu nutritif. Avec les Arthropodes, In libert qui caractrise la vio animale s'affirme L'individu peut faire provision de nourriture, quitter son milieu et partir A la recherche des sensations nouvelles. // porte ses. racines au dedans de luimme, comme l'a fait remarquer Boerhaavca, tandis quo celles de Vgtaux les fixent au sol. Les polypes qui ont toute l'apparence des Vgtaux en diffrent cependant profondment. On voit trs souvent se former sur la base de l'hydre comme de petits bourgeons creux qui s'ouvrent A leurs sommets cl se garnissent le bras ; si elle se trouve dans une eau qui contient beaucoup de petits animaux qu'elle peut manger, ces bourgeons restent attachs A l'hydre principale et l'ensemble forme une colonie. Si au contraire la nourriture est peu abondante en cet endroit, chacun des 1. llachrlte. Almanach1000,50. 2. Vnillemin.Riologi vgtale, 11.

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DES L'VOLUTION FOULES PM'tlUQIES

bourgeons se dtache, va so fixor plus loin et forme un autre polype 1 ; c'est la vie du vgtal pii se continue, mais plus libre. Us ont, dit Perricr, la volont et, la conscience''. Lnfin, nous rapprochant plus encore du rgne vgtal, nous trouvons, au-dessous des ponges, les Protozoaires dont les dbris accumuls au fond des mers sont si abondants qu'ils formont do vastes dpts calcaires analogues A la craie, n'ayant pas moins de 0.000 mtres d'paisseur 3. Parmi ces animaux, les plus simples sont les paramcies, formes d'une cellule de protoplasma, garnie de cils vibratiles qui leur permettent do nager dans l'eau, tout comme le font les anthrozodes des Vgtaux*. Nous sommes ici A cheval sur los deux rgnes. La vio vgtale assouplie, prolonge, rpondant en se modifiant d'une manire spciale, aux actions extrieures, devient plus souple, engendre la vie animale qui s'affirme particulirement dans l'amibe, masse.domi-fluide de substance vivante qui renferme une partie arrondie, vivante aussi, le noyau 5. Cet animal n'a aucuno forme dlormine ; le contour de son corps change A chaque instant, englobant en sa substance les particules nutritives qu'il peut saisir. Il n'y a dans ces mouvoments, ni attraction fatale comme le dil Loeb, ni dtermination judicieusement rflchie, cOmme lo suppose Jcnnigs ; il y seulement une excitation totale de l'individu protoplasmique, rpondant A une ou plusiours excitations. Cette raction, cette interne ; elle rponso, est d'origine essentiellement est donc troitement lie A l'tat actuel d'un protoplasma rsultant de ses tats passs ; en cela, cette raction prend un caractre en quelque sorte indivi0 1. Bonnier, Enchanement, 5. 1 2. Perrter. Transformisme, 72. 3. Biichner.Forceel Matire,118. 1.Bonnier.Biologievgtale,30. 5. Bonnier. Enchanement,51.

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indfiniment ; duel et peut se compliquer presque elle devient alors ce fadeur interne que l'on nomme 1 et suppose la trace luisse dans l'orgapsyyhisme nisme par v.no excitation ou une raction. Kn ce sens, l'amibe possde la mmoire Mais cette mmoire u'osl pas engendre par une perception dans la tritablo acception du mot, elle est seulement uno irritabilit A laquelle correspond un mouvement qui lui est indissolublement li ; c'est uno proprit de la matire organique qui se retrouve mme chez les plantes primitives ou complexes 2. Ainsi l'amibe, grce A son noyau qui interfro les de leurs ondes des forces ambiantes et s'imprgne rythmes, grce aussi A l'norgio potentielle introduite dans son corps avec los aliments et transforme en force vive 3, peut ragir de faon particulire aux excitations du dohors, en donnant des ractions ayant l'apet de volont 4. parence de mmoire, de raisonnement Le physique se transforme sous nos yeux en psychique, le fait seul d'une complication des * ractions par internes du protoplasma. On pout comprendre le mcanisme de ces ractions on considrant la cellule d'aprs les lois do l'hydrostatique, comme un corps immerg dans un milieu de densit croissante et prsentant par. consquent : un centre de gravit sur lequel agissent les nergies potentielles de pesanteur ; un centre de percussion des actions du milieu ambiant et un mlacentre autour duquel s'est constitu le noyau, foyer de coordination des actions molculaires 8, rsultant en d'une quantit congrande partie de la transformation en nergie latente 6. Entre ces sidrable de chaleur centres se produisent ainsi des diffrences de potentiel 1. FaurA-Frmiet. evue scientifique,1000, 508. R 2. Sergi. Us motions, 10. 3. Pargamme.Origines de la vie, 00 4. Laloy. Revue scientifique, 1000, 400. 5. Violle. Physique, 501. 0. Pcrrier. Anatomie,200.

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DESFORCES L'VOLUTION PSYCHIQUES

qui modifient les ractions dos forces extrieures et provoquent des mouvements qui semblent volontaires. Il n'y a aucune impossibilit A ce fait, puisque nous sommes habitus A voir journellement la matire se transformer en nergie, ou bien l'intelligence humaine produire do l'nergie physique Par consquent, lo travail intorno si compliqu du protoplasma do la cellule, en so transformant en nergio vitalo plus souple, pout donc bien laliscr des mouvements ayant quoique apparonco d'intelligence, comme cela se produit chez los animaux infrieurs do la classo dos Protozoaires, qui, tout en ayant les caractres des Vgtaux, arrivent A transformer les forces physiques de maniro A les omployer selon leurs besoins. Rien no dclo une conscience dans l'amibe, et cependant nous sommes obligs do reconnatre, avec Haeckcl, qu'elle doit possder un foyer d'me pour orienter ses actions. En effet, si nous suivons lo dveloppement d'un corallairo : la Munoxeniu darwini, par oxemplo, nous voyons quo la substanco vivante de l'oeuf, d'abord homogno, s'est graduellement complique par segmentation 1. Puis, les assises de cellules se repliant sur olles-mmes ont constitu uno cavit digestive remplissant les fonctions vgtatives de nutrition, tandis que le feuillet externe ou pidermique excute celles do mouvoment et do sensation. Ce feuillet donne naissance chez tous les animaux, non seulement au revtement cutan externe et aux organes des sens, mais aussi au systme nerveux 2. L'Ame peut donc se manifester sous sa forme la plus simple chez l'amibe, puisquo le tissu qui lui sert de support, chez les animaux suprieurs, existe djA ce stade de la vie. Celle me est en puissance dans le protoplasma, matire vivante d'o nat la vie. Elle esl un foyer d'tre o se rencontrent toutes les ractions molculaires, toutes les activits de la 1. Perricr. Transformisme,127. .2. Haeckel.Enigmes, 180.

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matire qui sont forces et inerties pour la substance brute, mais s'affirment facults et dsirs pour la substanco vivante. Dans l'amibe, l'intelligonce est diffuse. Hotchterew a montr, en offet, quo son protoplasma possdo une composition chimique bien plus voisino do celle du systmo nerveux des animaux suprieurs quo lo protoplasma do n'importe quello cellule do ces derniers ' ; l'iutolligenco esl donc, on principo, rpartie dans la vivante et il est tout masse mme de la substance naturel qu'un centre de diffusion maximum du fluide norvoux so constitue dans la masse do l'tre 2 ; ce centre est l'me do l'animal considr. L'intelligence apparat ainsi, au seuil du rgne animal, comme la raction dos forces ambiantes en un centre d'lro o elles so transforment, par suite de la composition du protoplasma qui a acquis, par hrdit, des virtualits lui relle 3. Dans ces aniconfrant uno prdtermination maux infrieurs, les sensations sont en grande partio des objets qui les entourent ; ils ragisindpendantes sont surtout vis--vis des forces gnrales qui s'exercent dans le monde extrieur : lumire, gravitation, dans l'espace, etc. * ; pression, hydratation, position mais ces causes actuelles se rptant semblables ellesmmes durant une longue srie de gnrations, ont des imprim A la substance vivante* une constitution, habitudes, pourrait-on dire, qui subsistent quand bien mme l'animal est soustrait aux influences extrieures 5 et crent un centre d'activit maximum, une dominante, un Moi, sorte d'lment parasite capable de transmettre les diathses de gnrations en gnrations 6, confrant aux individus des virtualits spciales leur don1. G. Bohn. Saissance de l'Intelligence, 01. 2. Loeb. Dynamique,257. 5. Picard. Science moderne, 272. 4. Bohn. Saissance de l'Intelligence, 32v*>, 5. Bohn. Revue scientifique,1003, 300. 0, le Dantec. Revue scientifique, 1001, 510.

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L'VOLUTION FORCESPSYCHIQUES DES

naut tuis les caractres d'tres volontaires et libres. Ainsi, descendant l'chelle de l'volution animale, nous avons vu l'intelligence, tout d'abord si gniale chez l'homme, devenir instinct, puis diminuer de classe en classe pour prendre l'aspect le tropismes el se diffuser onfin dans lu substance mme de la cellule vivante. D'autre part, le bourgeonnement et l'association d'tres en colonios animales nous ont montr que tout individu est uno collectivit sociale faisant acte de libert ; co qui prouve que l'esprit domine toujours la matire jusque dans ces formes trs infrieures de l'animalit. En passant au monde vgtal, nous allons retrouver toutes les facults du rgne animal, mais A l'tat latent, comme enchanes dans l'inexorable rseau des lois physiques ; en sorte que l'intelligence va nous apparatre, de plus en plus, comme la forme la plus volue de l'nergie. XII. Caractres communs des animaux et des vgtaux. Le rgne animal et le rgne vglal ont collabor mutuellement A leur volution ; les vgtaux A feuille verte, grce A leur chlorophylle, ont mis en jeu l'affinit de certains atomes qui ont form, en s'unissant, les substances organisables 1 ; et les animaux, par contre, ont, grce A leurs dbris, permis aux vgtaux de se dvelopper avec plus de dlicatesse. Aussi, pour suivre lo travail de progression de la vie, passe-t-on des Protozoaires aux Monres vgtales de la famille des algues et des champignons, A laquelle appartiennent les formes 1res variables, dsignes par les botanistes sous le nom de bactries, bacilles, vibrions, etc. ou microbes dans le langage courant. Certaines algues, en particulier, mettent en libert, A un moment donn, des organes munis de cils vibratiles qui leur permettent de s'agiter dans l'eau A la 271. 1. D*Fauvel. Physico-chimie,

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manire los infusoires*. Co sont tantt des organes dsigns sous lo nom de zoospores, ou propagateurs des organes mles appels anthrozodes qui vont A In rencontre do l'lment fcondateur ; ils so meuvent A la faon les tres microscopiques qui abondent dans lea eaux croupissantes cl auxquols personne n'a jamais refus la nature animale 2. Leurs mouvements somblont tro sous la dpendance, d'une sorlo do volont intriouro ou, si l'on veut, d'un instinct. La sensibilit de cos microorganismes, dit Pfeiffer, atteint un degr prodigieux, permettant de conclure une volont 3. La barrire le qui spare monde animal du monde vgtal est donc bien faible et, dans une certaine mesure, artificielle, car, abserve on trouve Porrier, les caractres mme des organismes des prsentant doux rgnes. C'est ainsi quo le Protomyxa aurentiaea extrmement mobile, constituant un rseau vivant qui englobe les animaux et les plantes microscopiques pour s'en nourrir, arrive au terme de son dveloppement A s'entourer d'une membrane de cellulose, devient un vgtal qui, pour se reproduire, crve un jour et laisse chapper une foule de petits tres ovodes appels flade gellum, frangs de pseudopodes qui redeviennent nouvelles Protomyxa 4. Aussi, peul-on dire, avec Dumas, que la plante, A de certains moments, se fait animal 5. Les bactries sont aussi des protophytes sans chlorophylle, mais dont le protopla&ma est toujours entour d'une membrane de cellulose. Ces caractres communs 1. Perricr. Anatomie,48. 2. Vtiillemin.Biologie vgtale, 11. .". Mural.Ide de Dieu. 4. Perrier. Anatomie, 50. 5. Mangin.Revue scientifique 1001, 800.

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L'VOLUTION* DESFORCES PSYCHIQUES

cnlro los animaux infrieurs et les plautos les plus simples, montrent quo In vio animale n'a pas eu A traverser touto In srie dos formes vgtales pour se constituer 1. Du reste, les fossiles de 1re primaire des temps gologitpics appartiennent presque exclusivement aux groupes infrieurs lu rg-ie animal et du comme les rgne vgtal; et les vgtaux A Lus, arbres A feuilles n'existent pas dans ..s terrains do celte poque 2. Les empreintes ot les dbris des espces animales et vgtales, incrustes dans les bancs de pierro qui so sont superposs, nous apprennent quo, dans les deux rgnes, les espces infrieures sont venues les premires A la vie et qu'elles ont mont ensemblo dans une ascension pi rallle 3. C'est donc A la constitution de la substance vivante qu'est due l'apparition de la vie ; mais comme animaux et vgtaux sont essentiellement forms par les quatre mmes corps lmentaires: carbone, hydrogne, oxygne et azote; ou en d'autres termes et pour prendre uno formule plus saisissante, les tres vivants tant constitus par du charbon uni A trois gaz qui sont les lments de l'eau et do l'air 4, il est vident quo l'intelligence doit prexister dans le protoplasma pour permettre A celte substance do s'organiser de faons si diverses et de progresser si merveilleusement. L'observation de la moindre plante prouve celte intelligence. On ne saurait croire, en effet, si l'on a quelque peu pratiqu la botanique, ce qu'il se dpense d'imagination et de gnie dans toute cette verdure qui rjouit nos yeux 5. Li plante vit et sent, dit Figuier. Elle a la sensation du plaisir et de la douleur. Le froid, par exemple, l'impressionne pniblement, elle se contracte 1. Bonnier.Enchanement, 02. 2 2. Saucrwein. istoirede la Terre, 05. H 5. Jean Mac. hilosophie poche. de P 4. Berthelot.Scienceet Philosophie,70. 5. Maeterlinck. Intelligencedes fleurs, 0.

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et frissonne pour ainsi dire ; la chaleur et la scheresse la foui souffrir et la scnsitive, touche par le Cotte sensibilit du doigt, se replio et se contracte vgtal est du mme type que la sensibilit animale 1. C'est ainsi quo les mouvements do la scnsitive arrivent A la prolger contre l'apptit des herbivores, comme Lapicque l'a observ aux Indes' 2. Des actes peu diffrents de ceux des animaux suprieurs ont aussi t observs chez les Mucorines. Les spores du piptocphale ne germent bien qu'en prsence d'un semis de Philobolus et il est morveilloux de voir cette petite moisissure flairer A distance sa proie encore protge par les enveloppes do la spore et se mettre en mesure de fondre sur elle, aussi vite que le lui pormettent ses moyens de locomotion. Une sorte d'instinct guide aussi les Sporodinias A disposer et A tendre leurs branches copulatrices dans la direction ncessaire A leur rencontre 3. Partout, en un mot, nous retrouvons la trace d'une intelligence trs avertie. Habcrland est mme arriv A montrer l'existence de vritables organes des sens chez les plantes. Les uns, Adapts A la perception et A la pesanteur, permettant au vgtal de s'orienter dans l'espace ; les autres, Adapts A la perception des excitations mcaniques, sont de vritables organes du toucher 4. Certaines parties, mme, possdent la proprit de percevoir la direction des rayons lumineux 5, et d'autres, forms de surfaces pigmentes, peuvent tre compares A des yeux extrmement rduits dont la sensibilit entraine des ractions fatales, par une transformation directe, de la radiation en mouvement molculaire el en dplacement do l'tre 6. Enfin, l'analogie est tellement grande entre 1. Figuier. Lendemainde la Mort, 223. 2. I' 3. MraM'Minralogie, 3. 5

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I,V:VOI.I FOIICRS IIKI S I-SVI K rio\ IKS

lion des axes doit tre aussi la caractristique des ides, puisque les savants arrivent confror a toute activit matrielle un minimum tle pense 1. Nous retrouvons donc ici, n la base do l'difice matriel, la loi psychique, telle que nous ''avons expose pour l'esprit humain. Celle loi est tellement sentie par la science moderne quo Max Worvors a envisag dj le jour o tout : luurrc, chaleur, lectricit, modification chimique et structure des corps, pourrait tre reprsent par une formule mathmatique, par un' systme d'quations diffrentielles d'o l'on dduirait on tout temps la direction et le mouvement de chaque atome dans l'Univers. Ainsi, les mmes lois prsident aux manifestations do l'osprit et aux ralisations matrielles ; mais les unes sont les inverses des autres, comme actions et ractions ; tout phnomne rel, dit Binet, tant la fois conscience et objet ; en sorlo que, philosophiquement, conscienco et matire ont des droits gaux 2. Armand Gautier n combattu, avec infiniment d'originalit et de vigueur, la prtention des matrialistes qui veulent rduire le phnomne de la pense a un phnomne matriel. La pense, dit-il, n'est pas une forme de l'nergie matrielle. Sentir, comparer, vouloir, ne sont pas des actes de la phnomnalit matrielle, ce sont des tats, des ralits sans masso ni existence physiques ; elles rpondent a des ajustements 3. Ces ajustements peuvent tre provoqus par rsonance, car on sait que pour produire dans la matire des changements d'quilibre trs profonds, ce n'est pas toujours la grandeur de l'effort qui importe, mais bien la qualit de cet effort. Chaque quilibre de la matire n'est sonsiblc qu' un oxcitant appropri et c'est cet excitant qu'il faut trouver pour obtenir un effet cherch. Quand on l'a dcouvert, on constate aisment que de trs 1. Daslre. Vieel Mort, 55. 2. Binet. Ameel Corps, 203. 3. Dastre. Vieet Mort,56.

XIINHU'X. I.A TEHIIR. 1,'l'NIVEHS

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faibles causes peuvent modifior facilement l'quilibre tles atomes ot dterminor, comme l'tincelle sur une masse de poudre, des offcts dont l'intensit dpasse beaucoup celle de la cause provocatrice 1. Ainsi, lo foyer d'Ame n'atteignant a la conscionco qu'aprs un sa nombre formidable d'essais oxcuts pondant patiente volution travers lo longue srio des tres de la Nature, peut orrivor h connaltro la longueur d'onde spcifique de chaque phnomne. Par la suite, cette science acquise lui permettra, par le simplo dplacement- de son contro d'action, do provoquer dos vibrations dtermines, dont les rsonances seront la cause do puissantes ractions dans la matire. En somme, on po,ul considror la matire comme compose de petits diapasons molculaires capables, de mme que des diapasons ordinaires, do vibrer pour certaines notes et non pour d'autres 1 ; mais ces diapasons no sont pas constitus de barreaux rigides, ce sont de minuscules gyroscopes composs d'ions lectriques que les phnomnes de radioactivit ont mis en vidence. On en arrive considror l'atome comme un systme solaire ayant un noyau central autour duquel tournent, avec une infinie vitesse, un millier au moins de particules, appeles lectrons. Il est vident que si une cause quelconque vient rompre l'quilibre harmonieux de ce tout, la force centrifuge surmonter les forces d'attraction, peut parfaitement d'o bombardement donnant naissance un phnomne radioactif 3. Cette radioactivit, dit Ruthcrford, est duc une succession de changements chimiques dans lesquels do nouveaux types de matires radioactives sont forms continuellement. No sorions-nous pas ici la source de celte mystrieuse entropie ? Tandis que la matire se dgrade par radioactivit, ne se 1. GustaveLe Bon. Evolutionde la Matire, 161. 2. GustaveLe Bon. Evolutionde la Matire,207. 3. Pozzi-Escot. a Matire,83. L

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TIO.\ IESFONCES ES I/RVOI.I CSYCIIIUI

produit-il pas un retour de l'nergie vers l'intrieur, c'esl-a-dirc vors l'Ame do l'atome, qui acquiert ainsi des qualits nouvelles ? Les rserves vitales diminuent dans l'lro corporel, l'nergie so dgrade dans lo mondo physique, mais la puissance do l'Ame augmente dans l'tre psychique. L'volution nous omporte vers lo dveloppement de plus en plus grand des qualits do l'Ame, cette dominante du monde, pendant quo les norgies de |a rnatiro diminuent ; et un jour arrivera o tout sera linlropie el o rien -ne sera /jc/rop/e 1, l'Ame aura romplac la matire. XVII. La Terre est une collectivit vivante. Ainsi, au fond de l'infinimcnt petit, nous retrouvons rinfipiment grand ; la structure de l'atome de matire, pour tre comprise, doit tre compare la structure du monde solaire et l'tude des lois physiques nous fait atteindre celles de l'intelligence ; en sorte que la manifestation suprme de l'esprit doit resplendir dans l'Infini des deux. C'est A cette captivante conclusion que va nous conduire l'tude de la Terro et de l'Univers. A l'origine, la Terre tait exclusivement compose de matriaux fluides, gaz, vapeurs et liquides que la haute temprature des temps initiaux maintenait loin de lour point do solidification. Les progrs continus du refroidissement spontan ont amen, un certain moment, la concrtion de grains cristallins, comme .il parat bien que lo fait so produit en ce moment sur le Soleil. Subitement, les forces tenues en rserve, prenant appui sur ces grains ont dtermin la cristallisation et il s'est fait des roches varies, toutes coordonnes dans leur composition d'aprs* les conditions du milieu gnrateur': ce sont los minraux par voie sche. Puis, la temprature s'abaissant, les minraux de la voie humide se sont. montrs leur tour, tou1. Auerbach.Dominatrice u Monde, 9. d 5

lllNIIVltX, I.A TENUE. - 1,'lMVENS

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jouis bien indpendants des ospes qui les avaient prcds, mais drivant (les mmes actions amondes par les nouvollos conditions du miliou 1. Ces faits tablissent un vrai pondant l'histoiro dos animaux. De mme quo la forco cristallognique a attendu l'apparition de l'tat solide, consquence du refroidissement du globe, de mme, lu force biologique a attendu l'apparition d'un tat chimique et physique o elle peut grouper les lmonls autour des contres qu'ollo anime sous la formo d'tres vivants. Ainsi la cause de la vie et do sos manifestations sur la Terro est oxtrieuro h la Torre ot antriouro au mondo, comme los lois do la physiquo et de la chimie qui prsident au rapprochement do la matire ot do la forco dans tous les points de l'espace*. II faut dope jeler un coup U'oeil sur los rapports do la Torre avec l'Espace pour comprendre los causes compliques de ses transformations. La Terre voguo dans l'immensit avec uno vitesse onze cent fois plus rapide que celle d'un train express. C'est sur ce globe mobile que nous sommes, peu prs dans la mmo situation que des grains de poussire adhrents la surface d'un norme boulet de canon lanc dans ls profondeurs bantes de l'espace \ Partageant absolument tous les mouvements du globe, avec tout ce qui nous entoure; nous ne pouvons pas sentir los mouvements do ce mer"qilloux mcanisme sidral, La force qui transporte notre plante s'exerce sans effort, sans, frottement) et sans chocs au sein du silence absolu des deux ternels. Vue de loin, de Vnus ou de Mercure, ja Terre est |a plus brillante toile duciel ; il en est de mmo des particules infiniment petites de matire, vues dans l'objectif d'un fort microscope, La, Terre est donc tout simplement, dans Tinfiniment grand de l'Espace, une particule infime de matire con1. St. Meunier.Revuescientifique,1903,178. 2. St. Meunier.Revuescientifique,19Qo,779. 3. Flammarion.Astronomie . populaire, 1$,

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D l'SnilOI i:s l.'VOM'TIOX ESFONCES

tenant vie et intelligence, vritable jouot des fovces cosmiques, courant travors lo vido tornel, vers un but qu'elle ignore. Subissant dans sa marcho inconstante les oscillations les plus varies, so balanant dans l'infini avec la lgret d'un atome de poussire dans un rayon lo soleil, berce on divers sens par plus do dix mouvements diffrents dont la rsultante est l'orbite elliptique qu'elle dcrit. Ainsi, l'atome torreslro qui nous donne la vie subit toutes les vibrations de l'infini 1. Co sont les variations de l'intensit et le mode do'groupement do cos forces qui ont dtermin In formation de la crote terrestre ; c'ost la forme elliptique qui modifio los saisons ot ihianco la vio ; ce sont les variations continuelles des radiations do' l'espace qui provoquent les phnomnes mtorologiques. En un mot, toute la vie de la Nature est lo reflet do la vio du Cosmos et les grands cataclysmes gologiques sont les chos dos perturbations de l'Univers. La stabilit semble tro la condition de notre monde, mais, comme on le voit, cette impression n'est, qu'une trompeuse apparence qui tient la brivet de la vie humaine, compare la lenteur des changements de l'Univers en voie d'accomplissement. Tout so meut autour de nous, mme dans les milieux qui semblent los plus inactifs. Partout des forces mcaniquos, physiques et chimiques sont l'oeuvre, modifiant l'corco torrostro pour produire, h chaque instant, de nouveaux tats d'quilibre bientt destins disparatre pour faire place h d'autres 8. Aussi, peine la premire pellicule fut-elle forme, que la rapide condensation des ' vapeurs alcalines de l'atmosphre sont venues former, la surface, un bain d'une puissance chimique considrable qui, tout en dsagrgeant la premire couche, fut suffisante pour dterminer de nouvelles cristallisations. Ensuite, l'Ocan prenant peu peu sa compo1. Flammarion.Astronomie opulaire, 66. p 2. De Lapparent.Abrgde Gologie, 8. 1

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devint habitablo pour los orgasition caractristique, dont l'nsnismes marins, tandis quo los continents, finissaient par portor, avec uno sietto s'afformissait, des tres richo vgtation les premiors roprsontants h respiration des arienno 1. L'examen terrestres grandes cassures do l'corco terrostre, des falaises, cos monument', du pass, ot les grandes carrires mises h nu par la main des hommes, monlro quo les couches du globo sont constitues do masses puissantes de gypso, toutes parsemes d'ossomonts do mammifres ; des marnes, comprenant dos dbris d'animaux marins et d'eau douce ; d'argiles formos de dbris do coquilles d'huitres, tmoins certains de la puissance de vio qui travaillait au fond dos mers, pendant les poques gologiques. Les plus importants do cos dpts organiques sont les calcaires parmi lesquels, au premier rang, se placent lo marbre, les pierres de construction et la craie constitue do myriades d'envoloppes do molAu-dessous, los lusques et d'algues microscopiques. matires vgtales enfouies et comprimes dans lo sol se sont minralises, donnant naissance aux tourbes, lignites et houilles ; et enfin & l'anthracite qui est le terminus de l'volution do la matire vgtalo vers la forme minrale*. Ainsi, on retrouve les vncliges d'une vie intense jusque dans les minraux comme lo marbre et lo silox qui ont pass par lo creuset dos feux les plus L'animalit est partout, elle emplit tout destructeurs. et peuple tout 3, son intelligence s'est diffuse dans la matire terrestre. A l'poque actuelle, il se produit encore un travail colossal et incossant la surfaco do la Torre. Qu'on value la puissance germinative des plantes et lo travail immonse do respiration des tres organiss ; qu'on calcule les manifestations de l'activit vitale des trillions 1. De Lapparent.Abrg de Gologie,143; . 2. Saucnvein. Histoire de la Terre, 55. 5. Michelct.La Mer,153.

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I.'KVOI.I F> IIO.NUESFONCES l'.MCIIIQl

d'individus composs chacun do centaines ot containes do milliards de cellules vivantes qui sont de vritables usines en conslunto octivit, formes ollos-miues de millions d'atomes subissant des Irillions de vibrations morvoilJeusomcnt ordonnes 1. Qu'on ajouto ces chiffres l'nergie colossale engendre par tous les phnomnes gologiquos ot mtorologiques ; voil la vie immonso, infinie que nous constatons sur la Torre, qui n'est, elle-mme, qu'un infime atome flottant dans l'abme insondable de l'ospaco et se transformant sans cosso. A toute heure, ses lmen