118
{cola hllauls Suphleure ADroQomiQue de Rennes Chaire d'Economie Rlrale Méllleirs pour 1'0.I,n180tioo du dIplôme d'isr.ntmie 2PPl9fondie nconornie al HuloppemBn' rural Opliu: Gallien des UrÎtoles i! RE VENU AGRICOLE ET CONDITIONS 0'[ XISTENCE DES PAYSANS DE LA SOUS-PREFECTURE DE SIKENSI, EX8mpie du village de braffouény (Côle d ivoirel KOUUDU Ernest Septembre f982 CENTRE ORSlOM DE PETIT BUUM- 04 BP 293 ABIDJU G.4

EX8mpie du village de braffouény (Côle divoirelhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers17-11/... · 3/5 du produit intérieur brut et fait vivre directement 2/3

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{cola hllauls Suphleure ADroQomiQue de Rennes Chaire d'Economie Rlrale

Méllleirs pour 1'0.I,n180tioo du dIplôme d'isr.ntmie 2PPl9fondie nconornie al HuloppemBn' rural

Opliu: Gallien des BRtrB~rislS UrÎtoles

i!

RE VENU AGRICOLE ET CONDITIONS 0'[ XISTENCE DES PAYSANS DE LA

SOUS-PREFECTURE DE SIKENSI, EX8mpie du village de braffouény (Côle divoirel

KOUUDU Ernest

Septembre f982

CENTRE ORSlOM DE PETIT BUUM- 04 BP 293 ABIDJU G.4

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P R Ë F ACE

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2

Placé sous l'égide de l'ENSA de Rennes et sous la responsa­

bilité scientifique et technique du C.I.R.E.S. (Centre Ivoirien de

Recherche Economique et Sociale) et de l'O.R.S.T.O.M. (Office de la

Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer : Centre de Petit

Bassam), ce stage d'une durée de six (6) mois, met fin à nos études

agronomiques. Ce stage s'est déroulé autour du thème: revenu agri­

cole et conditions d'existence des paysans et a donné lieu à la

rédaction d'un mémoire.

Les recherches concernant ce thème ont été menées à partir

d'une enquête de deux (2) mois sur le terrain auprès des planteurs

du village de Braffouéby dans la sous-préfecture de Sikensi. Cette

enquête de terrain a été complétée par des collectes d'informations

auprès de plusieurs services du Ministère de l'Agriculture (notammell~

la SAT~~CI et la Statistique rurale) tant à Abidjan qu'à Sikensi et

auprès des autorités administratives et coutumières de la région.

Ainsi nous ne pouvons donc commencer ce travail sans

manifester notre profonde reconnaissance à tous ceux qui, malgré

leurs lourdes occupations, nous ont accordé leur assistance et leur

concours des plus précieux. Nous remercions très sincèrement:

Le Gouvernement Français d1avoir accepté de nous accueillir

sur son sol pour notre troisième année d'études agronomiques.

A RENNES : Monsieur BROWN (responsable de la chaire d'Economie Rurale)

et ses collaborateurs pour l'ambiance combien fraternelle qu'ils ont

créée et entretenue durant notre séjour.

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A ABIDJAN

3

ORSTOM - Sciences Humaines

· Monsieur MERSADIER (Directeur du Centre de Petit Bassam)

· Monsieur AFFOU Yapi (Responsable de stage). Grâce à qui

ce travail a pu être réalisé. Nous louons sa disponibilité et surtout

son sens humain. Et c1est avec déférence que nous lui adressons toute

notre reconnaissance et notre amitié

· et tout le personnel du centre.

CIRES

· Monsieur Yves LEON (Responsable de la cellule Ag ro­

économique).

A SIKENSI

· Monsieur le sous-prSfet et ses collaborateurs

Monsieur li Inspecteur de 1 i Ense i gnemen t primaire et ses

collaborateurs

· Messieurs les agents du Ministère de llAgriculture

(SATMACI et Statistique Rurale)

· Toute la population de la sous-préfecture de Sikensi en

général et à celle de Braffouéby en particuli3r pour liaccueil très

fraternel qui nous a été réservé durant notre séjour.

A tous ceux qui ont participé indirectement à nos travaux,

nous adressons notre salut amical.

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LOCALISATION DE LA SOUS - PREFECTURE DE SiKENSi

Dabou Ct---------Tiassale'

• " Agboville

~SI~ENSI

Abenqourou lit

100 200 km

&M®i\\~

11

obëf&i

..Bouake

lit Korhogo

• Man

Sce carto ORSrOM. Source ORsrOM S. H. Dessin. NIAMKE K.

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1 N T R 0 DUC T ION

5

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6

A l'heure où l'on parle de plus en plus d'industrialisation~

surtout depuis la découverte du pétrole au large de Grand Bassam y la

Côte d'Ivoire garde (et gardera encore longtemps) son caractère de

pays dont l'édifice économique repose presqu'exclusivement SUT

l'agriculture. C'est grâce aux exportations massives de certaines de

ses productions (café, cacao et bois qui représentent encore les 2/3

de ses ventes à l'étranger) que la Côte d'Ivoire a pu financer l'ef­

fort considérable d'équipement qu'elle a entrepris depuis son Indé­

pendance.

L'agriculture est le principal secteur économique du pays

et il le restera encore pendant des années. Elle fournit plus des

3/5 du produit intérieur brut et fait vivre directement 2/3 de la

population ivoirienne. Cette agriculture est dominée par la petite

production contrôlée essentiellement Dar des ruraux.

Pour réduire les méfaits dûs aux fluctuations des cours de

produits agricoles y la Côte d'Ivoire a opté d'une part pour la diver­

sification des cultures dites d'exploitation et d'autre part pour

l'amélioration de la qualité de nos produits de base (le café et le

cacao) afin d'améliorer le gain des paysans.

Le budget national au titre de l'année 1980 a été de 651,2

milliards de Francs CFA contre 520 milliards en 1979. L'enveloppe

allouée à l'agriculture est de

52 milliards au titre du budget général de fonctionnement

- 40 milliards au titre du budget spécial d'investissement

soit au total 29 % du budget national contre 23 % en 1979.

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Le revenu distribué aux planteurs de café et de cacao a

atteint 93 milliards de Francs CFA en 1976/77. Pour la campagne

1977/78, il s'est élevé à 131 milliards et atteint 146,7 milliards

pour la campagna 197&/79.

Grâce à la politique de prix garantis appliqués aux grandes

cultures, grâçe à l'aide publique apportée en matériels et produits

d'exploitation 9 le revenu net de l'agriculture ivoirienne a èncore

progressé en 1979, tout comme il l'a fait au cours de ces dernières

années.

Mais au-delà des chiffres globaux, il convient de faire une

analyse plus fine et voir si effectivement cette pOlitique profite

aux petits planteurs qui constituer.t jusqu!alors les principaux

artisans de cette économie ivoirienne. C'est ·dans cet ordre d'idées

que nous avons deux (2) mois durant) travaillé dans llune des régions

productrices du caf~ et du cacao j là où le nombre de petits planteurs

représentent la majorité sinon la totalité.

De l'amélioration des conditions de vie et de travail de

ces petits planteurs dépendra la survie de notre agriculture car elle

permettra un retour massif des jeunes à la terre. Une époque se

termine: celle d'une agriculture traditionnelle. Le second souffle

de l'économie reposera sur une agriculture plus scientifique j plus

dynamique doublée d'un gage certain: le pétrole ,

Que sera cette agriculture ivoirienne â l'heure du pétrole?

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LA MÉTHODOLOGIE DE lDENQUËTE

8

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9

L'enquête auprès des planteurs du village de Braffouéby

(dans la sous-préfecture de Sikensi) s'est réalisée sur la base d'un

questionnaire léger avec des visites de quelques plantations et des

discussions libres avec les planteurs et quelques agents d1encadrement

de la Société d'Assistance Technique pour la Modernisation de l'Agri­

culture en Côte d'Ivoire (S,A.T.M.A.C.I,). Cette enquête a été élargie

par le recueil des traditions orales sur le terrain et par une obser~

vation directe de la réalité quotidienne. Ce qui a conduit à recons­

tituer le milieu humain, Notre appartenance à la communauté Abidji

a amené le responsable de stage à choisir la sous-préfecture de

Sikensi pour faciliter notre intégration, Des contacts préliminaires

à la sous~préfecture et au secteur du développement rural lui ont

permis de choisir le village cible, Les critères définis pour ce

choix sont les suivants :

- réaliser une étude exhaustive;

- population en dessous de la moyenne de la sous-préfecture

(1,685 habitants) et suffisamment peu nombreuse pour permettre une

enquête dans les limites de temps;

- le nombre de planteurs ayant des parcelles en production

doit être au moins 6gal à 100;

- situation du village à proximité de la sous-préfecture

pour faciliter les contacts avec le secteur du développement rural

de Sikensi et les autorités administratives et politiques de la

sous-préfecture.

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Le village répondant à la fois à ces quatre critères est

celui de Braffouéby : population 865 habitants dont 103 planteurs

possédant des parcelles en production. Il est situé à 1 9S kilomètre

de la sous-préfecture.

Sa connaissance du milieu rural (signalons que notre respon­

sable travaille en milieu rural depuis 1977) et une pré-enquête lui

ont permis d'élaborer le questionnaire qui nous a servi pour l'enquête

proprement dite. Ce questionnaire (que vous trouverez en annexe)

s'articule autour des points suivants

- identification du sujet~

- charges d'exploitation;

- produits d'exploitation;

- situation de l'endettement;

~ inventaire des biens (autres que vêtements et ustensils

de cuisine);

- composition de la cellule domestique;

- dépenses scolaires.

Ce questionnaire relativement simple a été facilement

supporté par les enquêtés. Ces deux mois d'enquête n'ont pas été très

pénibles pour nous grâce à l'amabilité et à la disponibilité des

paysans. Néanmoins quelques difficultés d'ordre pratiques sont à

signaler.

1) L'absence de statistiques adéquates en milieu rural

bloque la réalisation d'un travail précis. Cet handicap est doublé de

l'ignorance des planteurs quant à l'importance des documents en leur

possession (reçus de la vente des produits~ reçus d'achat de matériels

agricoles ou de biens de conso~~ation".) et surtout des difficultés

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à se rappeler des dates ct déS montants des achats, A côté des oublis

caractéristiques de tout miliee Tural 00 l'on ne tient pas de com?~ ­

bilité il faut aussi noter la méfiance des paysans. Il est très

difficile d'obtenir d'eux le revenu quI ils tirent de leurs activités

économiques, Cette méfiance traduit deux attitudes:

- dtune part pour nériter la nitié de l'enquêteur qu'ils

considèrent Co~€ le m~ssager du gOüver~e~ent pOUT rece~ser leurs

besoins et apporter les solutions ~écessaiTes> ils sous-évaluent leurs

revenus et leurs réalis1tions;

- d'2utre part pour se faire passer ~ux yeux de l iênquêteur

comme des tT~Yailleurs exemplaires; ils ne manqueront pas de sur~

évaluer leurs revenus et leurs réalisations dans l'espoir cl/obtenir

une quelconque récompense du gouvernement.

Pour avoir une Ln f orma t I on de qualité en milieu rural , il

est important de ne pas oublier cette double attitude des paysans

(attitude toujours guidée par un souci de revendication) êt savoir

rassurer les uns et les autres que seule une connaissance réelle et

précise de leur situation pourra aider les décideurs à trouver les

remèdes nécessaires. Car se considérer comme les plus pauvres risque­

rait de décourager le gouvernement d&ns sa tentative d'aide à la

paysannerie. On pourrait être tenté de croire que les paysans ne

fournissent aucun effort. Par ailleurs, se faire passer pOUT trop

riche risquerait de détourner l'attention du gouvern~ment au profit

d'autres régions plus nécessiteuses. En un mot il faut savoir mettre

le paysan en confiance dès le départ. La présence d'un fils du terroir

est déjâ une marque de garantie. Le paysan se confie plus aisément

à une personne qu'il est censé retrouver constamment qu'à une autre

dont il ne connaît pas ses origines , Une enquête dans sa région natale

renferme davantage de précision.

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2) La présence de plusieurs sujets à la fois au mo~ent de

l'enquête influence énormément la qualité de l'information. C'est une

caractéristique du milieu rural, L'informateur désigné n'est jamais

seul. Celui-ci pour ne pas susciter la hantise des voisins ne révè1era

pas avec netteté sa situation économique et sociale. Pour éviter cet

état de choses nous avons interrogé le paysan dans sa maison d'habi-

tation, Mais de temps en temps des personnes entrent dans la maison

soit pour dema~der des renseignements, soit pour écouter notre conver~

sation alors dans ce cas nous arrêtons l'interrogation jusqu'à sa

sortie.

En complément du questionnaire, d'autres moyens de collectes

d'informations ont été utilisés à savoir:

Des discussions libres avec les planteurs juste après le

remplissage du questionnaire. Nous avons essayé de connaître les

préoccupations économiques et sociales des paysans et leur avis sur

l'encadrement technique. Ces discussions ont été élargies aux agents

de la SATMACI à qui nous avons demandé leur point de vue :

x sur l'importance du revenu agricole J son utilisation et

la condition de vie des planteurs;

x sur l'attitude des planteurs face aux nouvelles variétés

de caféiers et de cacaoyers et aux nouvelles méthodes culturales

enseignées par la SATG~CI;

~c sur le travail réellement effectué par les planteurs

~~ sur les obstacles à la créat ion des G.V. C.(Groupements àVocation Coopérative).

Au niveau des agents les discussions ont été très franches,

Mais au niveau des paysans, malgré leur hospitalité devenue légen­

daire, ils restent très discrets et même très froids à l'égard de

tout ce qui touche leur vie privée sauf s'il s'agit de solutions

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immédiates à leurs problèmes (exemple: octroi de crédit). Cette

attitude se justifie du fait que beaucoup d'entre eux ont été victimes

de préjudices (escroqueries; promesses fallacieuses~ etc.). Par contr8

ils sont plus intéressés par ce qui peut leur procurer de l'argent

dans un bref délai et aussi de façon permanente (programme d'hévéa­

culture villageoise dans la sous-préfecture de Sikensi).

Les multiples occupations du sous-préfet n'ont pas permis

une discussion avec ce dernier. Le secrétaire général du PDCI (Parti

Démocratique de Côte d'Ivoire) malade au moment de l'enquête n'a pas

pu discuter avec nous. Néanmoins nous avons rendu visite à un ancien

secrétaire général du parti qui a bien voulu nous parler de l'histoire

économique et sociale de la région de Sikensi.

- Des visites de plantations. L'éloignement des parcelles

ne nous a pas permis d'en visiter un nombre important. Sept plantations

plus proches du village (environ 2 km) ont été visitées. Les planta­

tions appartiennent à sept planteurs âgés de 30~ 35, 41 ~ 44, 46, 52

et 67 ans. Toutefois la connaissance de la région nous permet d'avoir

une vue d'ensemble de l'état des parcelles. Le but de ces visites de

plantations est de nous rendre compte de leur état d'entretien afin

d'apprécier les retombés sur la production.

Enfin des fiches villages (voir en annexe) nous ont permis

d'avoir un certain nombre de renseignements sur les villages de la

sous-préfecture de Sikensi.

Malgré les quelques difficult§s nous avons été très

satisfaits de notre séjour en milieu rural. D'ailleurs les difficultés

nous ont enseigné la prudence dans la collecte des informations et

dans nos analyses.

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GËNËRALITËS SUR LA COTE D'IVOIRE

14

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De forme sensiblement carrée~ la CÔt8 d'Ivoire étend ses

322.500 km2 de superficie entre le Golfe de Guinée au Sud~ le Ghana

à l'Est~ la Haute Volta et le Mali au Nord, la Guinée et le Libéria

à l'Ouesta Le territoire ivoirien représente 1 % de l'ensemble du

continent africain.

Son climat chaud et humide favorise une végétation de forêt

dans la moitié Sud où les ~luies sont ulus abondantes et une végêtation~ ~

de savane dans le Nord où la température est relativement plus élevêe.

Aussi, les principales productions, café~ cacao~ bois~ banane, palmier

à huile. hévéa~ ananas, etc~ sont~elles concentrées dans les régions

forestières. Le Nord relativement plus pauvre produit le coton, le

tabac~ le riz, le soja etc.

En 1965~ c'est à dire, cinq ans aprês son accession à

If Indépendance, le PIB de la Côte d'Ivoire était de 239.586 millions

de Francs CFA. En 1970, il atteignait 415.300 millions de Francs CFA.

Il a donc cru à un taux moyen annuel de 11~6 % en francs courants

(8 ~ environ en francs constants). En 1975~ le PIB était de 834.545

millions de Francs CFA et en 1978 il peut être évalué à 1.740.562

millions de Francs CFA avec un accroissement moyen annuel de 11,3 %

en francs courants.

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EVOLUTION GLOBALE DE L'ECONOMIE IVOIRIENNE nEPUIS 1960(en valeurs courantes)

Armée PIE 1 Population PIB par habitant(milliers de F.CFA)jmilliers d'habitants CF.CFA)

1%0 142.615 3.735 38. 183

1965 239.586 4.300 55.718"

1970 415.326 5.115 81.138

1975 834.545 6.728 124... 200

1976 1.113.957 7.022 158.640

1977 1.539.265 7.267 211.8161978~: 1.740.562 7.563 230.142

~~ Provisoire

Source Ministère de l'Economie. des Finances et du PlanCompte de la nation.

La part (en pourcentage) du secteur primaire qui était

prédominante a baissé régulièrement au profit du secteur tertiaire

et surtout du secteur secondaire.

Le budget général de fonctionnement siest accru un peu

plus ra?idement que le PI3. Il est passé de 32.305 97 à 58.082 91

millions de 1965 à 1970, soit un taux moyen annuel de 12,5 %.

l ,

C~üllions de F.CFA);Variation;

1976 1977 1978 1979 1980 i '!980/79 ;. en %! !

Budget de fonctionnement 153.700 198.300 253.650 304.600 338.400 !+ 11, 1 !

! !BSIE 60.143 245.074 257.218,6 219.756 93 312.844 ! + 42~O !

Budgets ! 1annexes 5.020 5.552 7.712,4 8.222 96 9.404,7 !+ 1494 !

! !

TorAL 218.863 448.926 518.581 532.579 660.649 !+ 24,0!

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17

Bien que l'on puisse distinguer quelques grands groupes

linguistiques tels que le Baoulé, le Bété~ l'Agni etc ... ~ la population

ivoirienne est une véritable mosaïque d'une soixantaine de langues

et de plusieurs dialectes,

les données démographiques étaient incertaines de la période

de 1952 à 1965. Elles reposaient, pour l'essentiel sur une étude

démographique de synthèse effectuée à partir des données recueillies

lors des enquêtes régionales. D'après les résultats du premier

recensement de la population ivoirienne effectuée dans le courant

de 1975 et officialisé par décret nO 77659~ la population s'élevait

à 6.709.600 habitants~ soit une densité de 20~9 hab/km2. En 1980~

on a évalué cette population à près de 8 millions d'habitants. La

densité de population ne réflète pas la réalité. La situation est

différente selon que lion considère une zone urbaine ou une zone

rurale, ou bien que l'on se trouve au sud~ au nord, à liest ou à

liouest. La différence de densité de population existe également

entre les zones forestières et les régions de savanes.

En plus de l'exode rural qui draîne les populations des

villages vers les villes en général et vers Abidjan et Bouaké en

particulier Bt en plus de déplacements saisonniers des populations

des savanes dans les zones forestières~ il faut noter les mouvements

migratoires vers les nouveaux pôles de développement économiques tels

que San Pédro, Malgré ce phénomène migratoire la population ivoirienne

reste très fortement agricole. Le recensement de 1975 donne la répar­

tition suivante :

population urbaine

population rurale

population agricole

2.116.000

4.587.000

4.435.000

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Evolution de la Dopulation de 1960 à 1980

1960

1965

1975

1980

3,865,000

4,500,000

6,709,600

3,189.000

Taux annuel d'accroissement moye~ de 1965 à 1975

Taux annuel d'accroissement moyen de 1975 à 1980

::

:: 4~07 %

REPARTITION DE L4 PO?ULATIJN TOTALE DE COTE D'IVOIRE SELON LESGRfu~DES REGIONS GEO-ECONOMIQUES ET LE MILIEU DE RESIDENCE ­DENSITES ET POURCENTAGE DE LA POPULATION URnAINE

! ! ! 1.% de la! Population! Population! Population! Superficie ! Densité 1

Région ! rurale ! urbaine ! totale ! en km2 ! hab .jkm2 jpapulation

! ! ! ! i urbaine, ! ! ! !Sud + Abidjan Villei 1.044,412 ! 1.276.764 ! 2.321.166 47,080 ! 49~3 ! 59,0

centre ! 1,264,295 ! 415,268 ! 1.679,563 65.490 ! 25,6 ! 2497

Ouest 625.708 ! 107.467 ! 733,175 39.470 !18~6

! 1496! ! !Centre-Ouest 623.096 159 A71 ! 782,567 44,CXX) ! 17~8 ! 20~4

Nord 521.794 102.527 ! 624.321 60,923 !10~2

! 16,4! ! !Est 342,156 31 .253 ! 373.409 38.000 ! 9~8 8,,4

Sud-Ouest 141,856 53.543 ! 195.399 25,800 !7~6 27~Lf! !

! !

Côte d'Ivoire ! !

entière 4.563,307 2.146,293 ! 6,709.600 320.763 ! 20~9 32,0!

Source Ministère de l'Economie, des Finances et du PlanDirection de la StatistiqueRecensement gênéral de la population 1975,

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Première Partie

LES nONNËES DE BASE SUR LA RËGION DE SIKENSI

19

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LA SOUS PRfFECTURE DE SIKENSI

secondaire

Route nationale

Piste ca rrossable

Rivière

Forêt classée

Limite de Sous ..prefecture

Piste

;::::: :=:=::=

u0

Bfi.

0 5 10 km s! ,

See carto ORSTOM. Dessin: NIAMKE K.

D

Source ORSTOM S H.

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CHAPITRE PREMIER

LES DONNEES NATURELLES

1.1. Situation gfographique

Située sur la route internationale à 97 km au nord-ouest

d'Abidjan, à 47 km de Dabou et à 3S km de N'Douci~ la sous~préfecture

de Sikensi couvre une superficie de 1.582 km2. Elle est limitée

- au nord et à l'est par le département d'Agboville

- au sud par la sous~préfecture de Dabou

- au sud-ouest par la sous-préfecture de Grand-Lahou

- à l'ouest par la sous-pr§fecture de Tiassalé.

E1l~ est traversée par l'autoroute du Nord sur 18 km passant

par le village d'Ellibou, à 8 km du chef-lieu de la sous~préfecture.

1 ? T ...... •o~. La veget~tlon

La végétation est largement du type secondaire. La forêt est

du type guinéen avec trois réserves forestières classées :

- l~ forêt de la K~vi

- la forêt de la Méné

- la forôt du Bandama.

Chacune d'elles a été en partie déclassée et attribuée aux paysans

riverains. Un chantier de la SODEFOR (Société de Développement

Forestier) situé à Trobo s'occupe du problème de reboisement.

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lES ZONES DE VEGETATIONS EN COTE 0 'IVOIRE

o!

Sce carto ORSTOM Source ORSrOM S.H. Dessin. NIAMKE K.

o Savane herbeuse

~ Savane arbustive

arrn Savane

Forêt dense

Foret dense

humide

humide

semi - ~ecjdue

sempervirente

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1.3. Le climat

La région est placée sous l'influence du climat attiéen

avec de fortes précipitations variant entre 1600 et 1800 mm? conférant

au climat une humidité permanente (85 % en moyenne). La bonne répar­

tition des précipitations permet un bon développement végétatif des

cultures. La température moyenne annuelle se situe aux environs de

27°c. Aussi les variations diurnes sont très faibles.

1.4. Relief et cours d'eau

Le relief est formé de plateaux vallonnés. Dans ces vallons

coulant un certain nombre de petites rivières 9 telles que le N'Gbébou~

la Méné, la Kpa, le KpanakpeY9 la Bécédi etc.

1.5. Les sols

La pétrographie est constituée de grès et de schistes. Les

sols sont d'origine ferrallitiques avec un horizon gravionnaire

développé. Par contre llhorizon humifère est peu épais,

1.6. Conclusion

Les données physiques permettent de pratiquer dans la

région de Sikensi plusieurs cultures. Comme cultures vivrières nous

avons: l'ignames la banane plantain. le maniocs le taro~ le mais,

etc ... Les cultures industrielles sont: le caféier~ le cacaoyer, le

colatier J le palmier à huile dont le programme a été lancé en 1978,

le bananier (poyo), l'ananas et très bientôt l'hévéa (programme prévu

pour 1983) 0

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Sa situation sur l'axe principal Abidjan-Bouaké fait de

Sikensi une région promise à un avenir prospère seulement il faut que

toutes ces bonnes dispositions physiques trouvent un dispositif

humain volontaire et disposé,

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.ISOHYETES MOYENNES ANNUELLES EN COTE D'IVOIRE

1S001900~--

20002100220023002400

2500

3000

1100

1200

1300

1400

Sce carte ORsrOM, Source ASECNA

o1

1501

300km1

Dessin NIAMKE K,

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ISOTHERME MOYENNE ANNUELLE EN COTE D"IVOIRE

i1!)11

-'j

jDessin NIAMK.E K

"BOl,;aké)

Source ASECNA

i!

1 ) 26 "5i ,,/!

~/lJ i

~2707\Abeng~TOu(.>,"'5,_1/ ) / /'''1

(jjj) SIKENSI

\ 1

-r: '27"0 )26"5 /

/~an . Pedro 1/ 26"0

/ 26" 26"5

./------------_._-----.27" r-. l\ Ü 200 kn- 1

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27CHAPITRE II

LES DONNEES HUMAINES

2.1. Généralités

La sous-préfecture de Sikensi a été créée le 2 janvier 1961

par décret nO 61-04. Elle est entrée en fonction le 8 juin 1961. La

population totale est évaluée à 21.907 habitants répartis dans 13

villages Abiéhou, Badasso, Bakanou A, Bakanou B, Bécédi, Braffouéby~

Ellibou~ Gomon, Katadji~ Sahuyé, Sikensi 9 Soukouéby, Yaobou j soit

une densité de 13 9 8 habitants au km2. Ces 13 villages reliés par des

routes bitumées (32,5 km) et non bitumées (26 km) ~ont peuplês de

l'ethnie Abidji qui représente 94 % de la population totale.

RECENSEMENT DE 1979

! Nrnnbre d'habitants DistanceVillages ! par rapport! 1

1 Masculin Féminin ! TOTAL à Sikensi

ABIEHOO ! 162 131 ! 296 14,5 km! !

BADASSO ! 664 680 ! 1.344 6~5 il

BAKANOU A 339 307!

646 9 il

!B.AKANOU B 423 392 ! 815 7 il

BECEDI 950 973 ! 1.923 3 Il

!BRAFFOUEBY 440 425 ! 865 1,5 11

ELLIBOU 1.007 1.013 ! 2.020 0 11

! 0

OOM:lN 1,786 1.694- ! 3.480 18 t1

KATAD]! 1.064 1.052 ! 2.116 4 11

!SAJiUYE 1.220 1.245 ! 2.465 13~5 II

SIKENSI 1.941 2.053 ! 3,994 0 il

!SOUKOOEBY 189 144 ! 333 10 n

YAOBOU 800 810J

1.610 21 ss!

TOfJu, 10.985 10.922 ! 21 ,907!

Population moyenne de la sous-préfecture : 1.685 habitantsSource Rapport annuel de l'année 1981 du service des affaires domaniales rurales

de Sikens i .

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Ech. 1/200000

QA8rOM.

LES AXES ROUTIERS

B

Dabou

A utoroute du nord

Route nationale bitumée

non bitumée

Soutl;e ORsrOM S.H.

DE SIKENS!

~,

Abidjan

Agbovll\e

Deesio. NiA MKE K

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2.2. Mise en place des Abidji

La période de mise en place des Abidji se situe peu

après le grand courant migratoire qui a permis le peuplement de la

Côte d'Ivoire. Le peuple Abidji n'appartient pas à un seul grand

groupe contrairement au Baoulé ou à l~Agni classé uniquement dans le

groupe Akan. Chaque village provient du détachement d'un grand

ensemble. Ainsi:

- les habitants du village de Badasso proviennent du

village Agoua, un sous~groupe Akan;

- ceux de Katadji viennent de Tiagba eux-mêmes un sous~

groupe Dida;

ceux de Braffouéby viennent de Grand-Lahou;

- les habitants du village d'Ellibou appartiennent au

groupe Ebrié; etc."

Comment ces petits groupes venus de partout ont-ils pu

adopter un dialecte commun qui est l'Abidji ? Nous laissons le soin

aux sociologues et aux ethnologues de creuser à fond ce mystère. Nous

nous contenterons de faire remarquer qu'une différence dans l'expres­

sion orale de ce peuple le subdivise en deux sous-groupes : les EGNEBE

composés de villages suivants: Abiéhou, Bakanou A, Bakanou B j Bécédi l

Braffouéby, Katadji. Sikensi j Soukouéby et les OGBROU localisés dans

les villages suivants: Badasso, Ellibou~ GOffion s Sahuyé j Yaobou. De

cette différence dans l'expression orale découle une autre relative

aux coutumes et aux moeurs,

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2,3. Coutumes et moeurs des Abidji

2,3,1, Le nDipri 1i ? une fête traditionnelle (1)

Le "Di pr i il es t une fête célébrée uniquement par les "OGB;:tOU"

depuis la nuit des temps mais qui tend à se généraliser dans tous les

villages Abidji du fait du brassage humain à travers les mariages,

Actuellement du côté des lIEGNEBEI1 Sikensi et Katadji célèbrent aussi

la fête de Dipri, Le-Dipri se déroule en une seule journée, C'est

l'occasion pour les initiés de faire montre de leurs puissances en

s'adonnant à toutes sortes de démonstrations. Chaque village choisit

le jour qui lui convient pour la célébration de la fête de Dipri,

Mais plusieurs villages peuvent sientendre pour le choix d'un jour,

2,3.2. Les croyances

Bien qu'il soit adepte d'une religion moderne, l'Abidji

reste très attaché à ses pratiques ancestrales, En général l'Abidji

adore les rivières; les rochers et les grands arbres~ situés dans le

terroir familial.

2,3,3, Jour de repos

A l'exception des musulmans qui~ d'ailleurs pour la plupart

sont des allogènes et non voués généralement aux grands travaux

champêtres à part de petites parcelles de moins d'un hectarepour la

culture des vivriers (maïs surtout~ riz quelquefois) l'Abidji

n'observe qu'un seul jour de repos dans la semaine qui est le dimanche,

(l) Pour plus de détails consulter: Religion. ~~gies> Sorcellerie des Abidji enCôte è1lvoire - Fernand UFA-~G(iE. ~ T

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Cette pratique est adoptée depuis la colonisation. Au temps des

ancêtres, l'observation du jour de repos est laissée à l'initiative

de chaque famille et dépendait de la volonté de son génie protecteur.

2.4. Organis at ion socio-politique en Ilpays il Ab idj j:.

Chaque village Abidji est divisé en quartiers appelés

IIBos so'l, Le quartier ou "Bosson est formé de familles, Les membres

d'un même quartier sont censés avoir le même ancêtre. La famille est

composée de personnes ayant le même nèreo

Le village d'enquête Braffouéby comprend cinq (S) "Bossa"

qui sont par ordre d'ancienneté

- Baka Bossa

~ Amian Bossa

- Okpodji Bosso

- AbIa Bosso

- Léguébé Bossa.

L'homme le plus âgé du village devient automatiquement le chef des

terres (différent du chef de village). Les femmes n'accèdent jamais

à ce titre. L'Abidji a toujours maintenu parallèlement aux instances

administratives et politiques de l'Etat une autorité coutumière

représentée par le chef du village. Tous derrière le PDCI-RDA (Parti

Démocratique de la Côte d'Ivoire ~ Rassemblement Démocratique Africain1

le mot d'ordre du parti leur parvient à temps par l'intermédiaire du

député et du secrétaire général de leur sous-section du parti qu'ils

ont choisi démocratiquement et par l'intermédiaire du sous-préfet

représentant le pouvoir central.

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2.4.1. Les générations

La société Abidji est constituée de sept (7) classes d'âge

appelées générations. Ce sont .~ la génération Bodjro

- la génération Sètè

- la génération N'Djroman

- la génération Abroman

- la génération M'B§dié

- la génération M'Borouman

- la génération Nigbessi.

Ces différentes générations évoluent dans le temps et dans

l'espace. Actuellement dans le village d'enquête: Braffouéby c'est

la génération Sètè qui renferme les personnes les plus âgées. Lorsque

toutes les personnes de cette génération seront décédées elle recom­

mencera avec les personnes les moins âgées du village qui n'ont pas

encore été classées dans une génération. Automatiquement~ la géné­

ration suivante (dans notre cas la génération N'Djroman) sera la

génération des personnes les plus âg3es et l'évolution se poursuivra

dans le temus. Chaque génération évoluer~ dans le temps avec les

personnes qui la composaient au départ. L'évolution est différente

dans chaque village. Mais il n'est pas exclu qu'on retrouve la même

stratification à un moment donné dans plusieurs villages. Les femmes

appartiennent à la classe diâge de leurs époux. Individuellement s

elles ne sont pas comptées dans les classes d'âge,

2,4,2. La famille

L'accroissement de la population a provoqué depuis

l'Indépendance un éclatement de la grande famille. La tendance

actuelle est à la famille nucléaire.

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2.4.3. La chefferie

Le chef du village est choisi après une réunion consultative

des sages, Le conseil des sages est composé des personnes les plus

âgées du village. La chefferie n'est pas réservée à un seul quartier.

Elle est généralement confiée à l'homme le plus dynamique et le plus

intelligent du village (jugement des s~ges). L'homme choisi peut-être

un planteur ou un fonctionnaire en retraite. Il doit obligatoirement

résider dans le village, Le chef dirige le village en collaboration

avec des personnes choisies dans les diff§rents quartiers. Son choix

est libre et ne peut souffrir d'aucune contrainte physique et morale.

Seule condition chaque quartier doit être représenté par une person­

ne. Les personnes choisies sont désignées sous le nom de notable. Le

chef repr§sente l'autorit~ suprSme du village. Il détient tous les

pouvoirs (judiciaire, politique~ ... ). Il représente le village aupr~s

des autorités administratives. En cas de contestation à un jugement

rendu par lui, le plaignant a recours au sous-préfet ou à la justice.

Toutefois un autre chef de village peut statuer sur le oême litige

en cas de contestation.

La police au niveau du village est assurée par une classe

d'âge pour une période de sept (7) ans au moins. A Braffouéby par

exemple, c'est la génération Nigbessi qui assure la surveillance.

Les femmes n'accèdent Das à la chefferie.

Avec le vent de la démocratie qui souffle sur le monde

moderne, il est fort probable que le choix du chef fasse intervenir

des élections libres. En tant que tel~ le chef assure sa subsistance

essentiellement au moyen de son propre travail.

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342.4.4. Le mariage

Avant l'indépendance la future épouse était choisie dès le

jeune âge par les parents du garçon compte tenu d'un certain nombre

de critères. Elle bénéficie des avantages réservés aux vraies épouses.

Le fiancé doit participer aux travaux champêtres et aux dépenses de

la famille de sa future épouse. L'entrée de la mariée au domicile

conjugal donne lieu à une manifestation où boisson~ nourriture; danses

et chants sont à l'honneur. C'est aussi l'occasion de faire étalage

de richesses (parures en or 9 pagnes~ etc ... ). La dot généralement

très élevée versée par la famille du marié donne une importance à la

mariée et une fierté à la famille de l'époux. Notre accession à

l'indépendance a entraîné la disparition de ces pratiques. Le choix

des conjoints est libre, l'entrée de la mariée au domicile conjugal

n'est suivie d'aucune cérémonie. Devant cette liberté de choix et

son corollaire la liberté de divorces la dot n'a plus qu'une valeur

symbolique (sa valeur n'excède pas 10.000 F.CFA). La dot en cas de

divorce est intégralement remboursée (de nos jours comme dans les

temps anciens). Souvent. certaines personnes font don de cette dot.

2.4.5. Les funérailles

Les Abidji accordent une grande importance aux funérailles,

C'est le moment de grandes manifestations. Les dépenses occasionn€es

par ces manifestations ne sont pas uniquement support§es par la

famille du défunt, L'Abidji manifeste une grande solidarité dans les

moments douloureux. Ln durée des funérailles est variable: sept (7)

jours pour les catholiques, les illéthodistes et les Harris, trois (3)

jours pour les adeptes de l'Asse~blé~ de Dieu. Précisons que seule

la famille endeuillée observe les sept (7) ou trois (3) jours requis.

Le reste de lê population nlest pas tenue d'observer ces jours et

peut vaquer à ses occupations quotidiennes.

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3S

La société Abidji est patrilinéaire. Originellement;

l'héritage revenait au frère qui suit en âge le défunt. Actuellement

l'héritage revient au fils du défunt. Si les enfants du défunt sont

8n bas âge, la gérance des biens peut être confiée au frère qui suit

en âge le défunt; et dès que la majorit8 est atteinte~ le fils rentre

automatiquement en possession des biens de son père d8funt.

2"4.7. Conclusion

Les pratiques sociales ne freinent pas le développement

agricole de la région. La durée des funérailles n'a aucune incidence

sur les activités économiques de la région puisqu'elle ne concerne

pas tout le village. Un seul jour de repos est prévu dans la semaine .Aucune

contrainte (aide obligatoire au chef du village) n'entrave le temps

de travail de chaque individu. Aussi le revenu mon6taire tir~ des

activités agricoles niest ni utilisé pour des funérailles grandioses

ni pour des mariages pompeux. Alors à quoi sert le revenu agricole

des planteurs de la région de Sikensi ? C'est ce que nous verrons

dans la troisième partie. Pour le moment voyons comment est organisée

économiquement la société abidji.

2.5. Organisation socio-6conomique

2.5.1. Le système foncier

Chaque famille (au sens large) cst propriétaire de son

terroir. Le plus âgé de la famille devient le chef des terres. Il est

chargé de gérer le patrimoine familial. Mais le produit du travail

revient uniquement à la famille nucl€aire (père, mère, fils). Il est

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très rare de voir l'Abidji vendre sa terre~ par contre elle peut être

prêtée pour une année de culture et généralement pour les cultures

vivrières, La terre dans chaque famille est un bien collectif à la

jouissance de laquelle aucun membre ne peut être soustrait. Il n'exis­

te pas de propriétaire foncier, Seules des limites inter-villages et

intravillages, établies depuis les ancêtres mettent chacun dans ses

droits. L'inexistence de cadastres engendre souvent des litiges à la

suite d'une mauvaise appréciation des limites.

L'êvolution actuelle de la s0ciété ivoirienne ne tardera

pas à introduire dans la société abidji des dispositifs légaux pour

la préservation du t0rroir.

2.5.2. Organisation du travail

D'après la division traditionnelle du travail dans l'agri~

culture entre les sexes, les femmes participent principalement aux

travaux de semailles~ de sarclage,." en quelque sorte tous les

travaux qui demandent plus d'adresse et de patience, dans les champs

du mari OÜ elles pr3tiquent aussi différentes cultures complémentaires

telles que légumes, banane plantain, D'autre part de nombreuses femmes

qui ont ou aspirent à une certaine indépendance économique possèdent

en propre un champ distinct de celui de leur mari. Généralement ce

sont des champs faits sur d'anciennes jachères très souvent proches

du village, d'assez faible étendue, Il est cultivé presque comme

potager, Suivant les saisons ce champ porte des associations très

variées: mais, gombo~ piments, aubergines, banane, ananas etc.

Très souvent il s'agit de champ de manioc.

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Les enfants quant à eux participent aux côtés de leurs

parents aux travaux champêtres. Les grands travaux (ceux qui exigent

beaucoup d'effort physique) sont réservés aux hOIlùlles et aux manoeuvres

(défrichement, abattage, brûlis~ buttage~ tutorage).

La récolte du café, du cacaQ~ de l'igname. de la banane ...

et le transport de ces nroduits mobilisent à la fois hommes, femnes

et enfants,

2.5.3. Aspects généraux de la structure agricole

Les Abidji ont de solides traditions paysannes. La banane

plantain est la culture vivrière pr~pondérante. L'introduction des

cultures industrielles cacao" café a entraîné une profonde modification

du mode d'exploitation des terras qui a eu à son tour des incidences

nombreuses sur la structure même de la société abidji.

Les caractéristiques du système agricole traditionnel

étaient les suivantes :

- culture itinérante sur brûlis de forêt dans un rayon de

quelques kilomètres ~utour du village;

- association de différentes cultures sur la même parcelle.

Ce type d'exploitation se résume ainsi

1ère année igname - banane plantain - taro - légumes

2ème année banane plantain taro - légumes

3ème année banane plantain taro,

Au bout de la 4ème année généralement le champ est abandonné sauf

quelques visites sporadiques.

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Etant donné la faible densité de population, les durées de

jachère étaient très longues. Ce système de culture itinérante n'in­

duit pas de déplacement de village. C'est un système qui peut être

considéré comme un système d'agricu1tre stable car il est compatible

avec l'installation de villages sédentaires. Il semble que depuis très

longtemps les villages se soient fixés au point où ils sont actuel­

lement même si quelques éclatements conduisant à la création d'un

autre village se sont produits (cas de Bakanou A et B).

Ce type d'exploitation traditionnelle de la terre a été

bouleversé par les cultures industrielles de cacao et de café qui en

tant que plantes arbustives pérennes occupent la terre pour des

périodes de 20 à 30 ans et contrecarrent le rythme ancien de retour

à la jachère au bout de 3 ou 4 ans. Les modes culturaux eux-mêmes

nlont pas été bouleversés en ce sens que le cultivateur a rajouté le

cacaoyer ou le caféier aux associatioas de cultures vivrières.

L'inconvénient majeur c'est l'appauvrissement du sol par

les cultures vivrières, l'igname, la banane plantain, le taro dans

les trois ou quatre premières années de plantation du caféier et du

cacaoyer. Il n'est pas impossible que la croissance des jeunes plants

soit plus rapide et qui ils e~trent plus vite en production s lils

étaient cultivés en culture unique 0 Néanmoins cette pratique a sa

logique propre d'une part le feuillage des plantes vivrières ~ ignroœ~

taro ou banane plantain ~, donnent l'ombrage nécessaire à la protection

des jeunes plants de café et de cacao~ d'autre part la banane plantain

sert de base d'alimentation et le taro comme complément de salaire

aux manoeuvres étrangers qui travaillent à l'entretien et à la

récolte des plantations.

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39

L1extension des plantations industrielles qui a entraîn~

l'augmentation des superficies cultivêes et le ralentissement du

rythme des jachères ont eu pour résultat l'éloignement des terrains

de cultures. En effet les terres situées autour du village dans un

rayon de 3 ou 4 km se sont trouvées couvertes de plantations de

caféiers et de cacaoyers. Il est donc significatif qu'actuellement

la plupart de ces plantations appartiennent aux planteurs les plus

âgés qui se sont mis les premiers aux cultures industrielles. La

technique de recepage introduite dans la région depuis 1980 par la

SAT~~CI (Société d'Assistance Technique pour la Modernisation de

lUAgriculture en Côte d'Ivoire) permet la restauration de ces vieilles

plantations,

La nécessité de trouver des terres vierges a amené le

planteur à entrer profondément dans les forêts dépendant de son

village, Il n'est pas rare de trouver aujourd'hui des plantations à

des distances du village de 20 à 30 km, A cause des trop longues

marches sur cette lointaine plantation l'Abidji a dû construire un

campement, case plus fruste que celle qu'il possède au village où

il va avec sa famille (au sens strict) passer plusieurs jours par

semaine et dans certains cas au moment des importants travaux agri­

coles plusieurs mois de suite.

L ij éparpi llement des terrains de cul t ure s ces derniers temps

a entraîné un éclatement saisonnier du village dans le réseau de

campements qui couvre maintenant la forêt. Cette installation géné­

ralisée de campements a profondément modifié le rythme de la vie

paysanne abidji o La cohésion des villages s'en ressent. L'affaiblis­

sement des structures sociales traditionnelles qui se constate actuel­

lement est lié aux possibilités d'indépendance économique que donne

à chaque homme la création de plantation.

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40

L'autre conséquence de llintroduction des cultures arbus­

tives en milieu abidji a été l'immigration d'une main-d'oeuvre

agricole étrangère, Le planteur abidji qui disposait au début de

quantités presqu'illimitées de terre a moins cherché à augmenter son

revenu par l'amélioration des rendements ou de la qualité qu'à

augmenter sa production en étendant la superficie de ses plantations.

Très vite pour les plus entreprenants d'entre eux, la main··d'oeuvre

familiale est apparue insuffisante pour l'entretien et la récolte.

La solution qui s'imposait fut le recours à la main-d'oeuvre étrangère.

D'abord ce fut la population Baoulé qui a fourni le plus gros apport

en manoeuvres. Ensuite ce fut la population de la savane pauvre du

nord de la Côte d'Ivoire et des territoires limitrophes qui appor­

tère d'importants contingents de travailleurs venant pour quelques

mois ou quelques années amasser un p§cule.

La structure agricole traditionnele qui était basée presque

entièrement sur la production vivrière destinée à l'autoconsommation

du groupe familial est radicalement transformée. Actuellement on S0

trouve en présence de véritables exploitations agricoles. En effet~

malgré certains aspects dtun mode de vie très communautaire~ on

distingue facilement l'exploitation dirigée par un chef de ménage 3

assisté quelquefois des membres d'un groupe familial restreint. Cet

exploitant emploie des manoeuvres à un moment ou à un autre de 1 1an­

née. Il a son budget propre conportant le produit de la vente du

cacao~ du café; de la cola et aussi certains produits vivriers

commercialisés sur les marchés locaux. Les dépenses sont celles de

consommation courante~ d'équipement et son exploitation~ de sco1ari~

sation et de main-cl1oeuvre.

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41

Les cultures industrielles ne se sont pas d&veloppées dans

la région abidji au détriment des cultures vivrières~ cependant ces

dernières ne sont plus regard§es co~~e activité essentielle et, dans

la mesure où elles sont associ€es dans les premières années aux cul­

tures arbustives, elles tendront probablement dans l'avenir à être

de plus en plus considérées co~~e des sous-produits des récoltes de

café et de cacao. La politique actuelle du gouvernement est d'assurer

au peuple ivoirien l'autosuffisance alimentaire par la promotion des

cultures vivrières. Mais il faut que cette politique trouve une

nouvelle classe d'agriculteurs plus jeunes et plus dynamiques au

lieu de continuer à faire de l'agriculture l'apanage de la classe

actuelle déjà trop âgée.

Dans notre région d'enquête, on assiste à la naissance

d'une classe de propriétaires exploitants relativement aisês. Nous

avons cherché durant notre stage à situer le niveau de vie de ces

planteurs à travers l'évaluation du revenu agricole (bien que le

revenu ne soit pas le seul indicateur du niveau de vie) en prenant

pour cadre d/enquête le village de Braffouéby.

2.5.4. L'artisanat

A l'agriculture s'ajoute un artisanat local peu développé.

Celui-ci consiste à des activités de poterie pour les femmes et de

confection de chaises~ de fauteuils, de paniers~ de mortiers i de

pilons j d'écuelles pour les hommes 0

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42

2,5.5. Conclusion

Le système foncier constitue une barrière pour les étrangers

car la terre est moins aisément accessible pour ~ux. Pour les natifs

du village~ le régime foncier est très souple et l'accès à la terTe

est relativement facile, Concernant les structures agricoles, seule

la force de travail est utilisée. Peu de capital est investi dans

l'entreprise. Le revenu est-il utilisé pour constituer des rentes

maisons et petites boutiques 9 prêts usuraires, scolarisation des

enfants .. , ?

Notre étude basée sur la détermination et liutilisation

du revenu agricole s'efforce de répondre à ces questions,

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Deuxième Partie

LA DÉTERMINATION DU REVENU AGRICOLE

43

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44

l N T R 0 DUC T ION

L~agriculture représente l~activité principale de la

Elle participe pour la presque totalité à la formation du revenu

taire des paysans. La part de l'artisanat et travaux annexes dans

l'économie de la région est presque négligeable, Les cultures vi­

vrières et la co13 niant qu'un poids très faible dans le revenu

agricole. Depuis quelques années~ un plan palmier à huile est en

exécution. L'entrée en production des palmeraies et la mise en

application du projet vivrier apporteront des modifications certaines

dans la structure du revenu agricole. Pour l'instant le cacao et

le café demeurent les sources principales de revenu. C'est pourquoi

nous avons axé notre étude sur ces deux produits sans toutefois

négliger la part des autres produits. Par ailleurs le cacao et le

café constituent le domaine où la commercialisation peut être facile

ment maîtrisée (existence de reçus de vente; de cahiers d'achats

etc ... ) .

Les enquêtes sur le revenu des planteurs visent à fournir

l'image la plus complète possible du niveau de vie des populations

rurales 1 cie manière à donner aux respDnsables un aperçu du comporte~

ment économique de nos sociétés rurales. Elles consistent à évaluer

les dépenses (en dehors de celles relatives à la con50~ation

alimentaire et à l'habillement) et les recettes des pla~teurs et

à decéler les facteurs essentiels qu i condi t i onneat ces grandeurs,

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Age

45

2,1. LES AGENTS DE PRODUCTION

Ce sont tous ceux qui participent au travail productif

les chefs d'exploitation et les autres actifs agricoles.

2.1.1, Le chef d'exploitation

C'est un individu responsable entouré d'une famille (res­

treinte ou étendue) et dans la plupart des cas de manoeuvres agricoles.

Il perçoit les recettes de la nroduction et engage les diff§rentes

dépenses

a) L'AGE DU CHEF D'EXPLOITATION

,~ 30 ans 30-35 36-40 41-45 46-50 51-55 56-60! 61 et + ! TOTAL

Nombre de pléUlteurs 5 6 5

4,8

9 17 21

20,4

12

11 ,6

28

27 .2

103

1Cû

59,2 % des exploitants ont plus de 50 ans; 25,2 % ont entre

41 et 50 ans~ et 15,4 % dont l'âge est inférieur ou égal à 40 ans.

La moyenne d'âge se situe entre 51 et S5 ans.

La proportion des jeunes agriculteurs dans le village de

Braffouéby est très faible. On assistera à ce rythme, dans les années

à venir à un déclin des agriculteurs. La relève ne pourra pas compen~r

les sorties. L'indifférence des jeunes vis à vis de l'agriculture est

dûe à l'attitude des parents qui souhaitent pour leurs enfants une

vie plus aisée que celle de paysan, Dans l'agriculture, le père n'a

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jamais souhaité que son fils lui succède. Car beaucoup d 1agriculteurs

sont convaincus, souvent à raison d 1ailleurs de l 1insuffisance et de

l'insécurité de leurs revenus par r~pport à ceux des habitants des

villes, De plus. contrairement à ces derniers 9 leurs revenus progres-

sent moins vitea L'agriculture est un travail dur pour un revenu bas

et un manque de considération alors que le ?aysan a le sentiment

justifi~ diêtre un producteur de biens essentiels et indisnensables.

Voilà qui peut remplir d'amertune les agriculteurs au point de

déconseiller ce travail ~ leurs prog§nitures. La conjoncture écono-

mique de ces derni~res années 1vec ses 2ultiples compressions dans

les entreprises a f3it prendre conscience à certains jeunes de la

n§cessit~ d'un retour à l~ terre. Pourvu que cette nouvelle mentalité

dure.

b) SITUATION lM\TRIMONIALE

! Ma i é !! r !Célibataire Divorcé Veuf 1 , , 1 1. 1 -'" . 2 -» • 7 épouses ;4 épouses;! epouse ! "epOlœs! w

Horrbre de planteurs ! ! ! ,7 4 4

!70 ! 15 ! 2 ,

%r ! ! 1

6,8 Q3~9 9 3~9 % 68 % 14~5 CJ 2 % 1 %0 0 ! r 0 ! !

85 95 % des planteurs sont mariés dont 68 % avec une épouse

et 14,5 % avec 2 épouses. 6,8 % seulement des planteurs sont céli­

bataires,

Le milieu rural n'est pas synonyme de polygamie bjen que

les épouses constituent une main-d'oeuvre sûre, Le rôle des femmes

dans les travaux agricoles est décisif surtout pendant les premières

années de la culture des cacaoyers et des caféiers car ce sont elles

qui en assurent l'entretien,

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Les mariages contractés sont des mariages coutumiers,

c) NIVEAU DI INSTRUCTION

6e ~ 3e 2 et + Analphabète

Nornbre d'exploitants 24 o 76

23 513 % 2.9 %

Parmi les 103 exploitants 73.8 % sont analphab~tes; 26~2 %

savent lire et écrire. Ceci permet de comprendre pourquoi le progrès

technique n'a pas pênétré facilement dans ce milieu formé au respect

de la tradition,

Avec l'arrivé d'une nouvelle génération dÇagriculteurs

pourvue d'une formation scolaire. on assistera probablement à la

naissance dfune agriculture moderne. Cela ne sera possible que grâce

aux efforts de vulgarisation auprès d'agriculteurs devenus réceptifs

au progrès, Il faut aussi que cette nouvelle génération soit prête à

répondre aux sollicitations. ose prendre le risque de l'évolution

et puisse prendre ce risque grâce à la mise en place de systèmes de

crédits facilement acc~ssibles.

d) LE STATUT SOCIAL

843

!Dél{;gué 1 Simple

l , J

; PDCI ~RDA ;expl.o i tant;

5

Chefde

famille

1 1 !,'?'1i::mb re du', ~ f 1

Llle ,;bureau des; (J,,, !jparents ;116 l-~c "'dl~l' ,vg l~e! e eves ! !! !! 2 3 r! !-------- -----! 2 % 299 % !

! !! Chef !! du ! Notable! village!, !! !! ! 5

----------, 1 !, %! 4~8 %

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Le statut social ne se transmet pas du père en fils. Il

n'est pas lié à la richesse de l'individu mais plutôt à ses qualités

morales, à son sens de jugement. Aujourd'hui l'instruction est prise

en compte pour rendre plus directs les rapports entre les chefs de

villages et les autorités administratives de la régiono

e) NOMBRE D'ENFANTS

Nombred'enfants

l! !!! !.2

012345 6 78 9 10!11!12!13!14!15!16!~~

! 1 !! !!"6 '::! !, !! 1- ID

GJ 1

CCID>-cE

Nombre denlanteurs

! !! !! 6 ! 4 ! 6 7! S , 11 ! 15 ! 16 ! 11 ! 6 ! [3 ! 3 , 2! ! ! 1 , 1 !1 1 1 1 1 1 1 r t , 1 1 1 1 1 1 1 1" . . " . . . . . . . . " . " . . . 628

-----'-'-l-'--!-!--'--I--l--'-'-,-,-]--'-l-'-'!5,8!3,9!5 98!6,8!5,8!10,7!14,5!15;5!10,7!5,6!7,8!2,9!2 jO! - ! - !1~0!1JO!

! ! ! ! ! ! ! [ ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Le milieu rural africain est caractérisé par la famille

nombreuse 0 Les enfants étaient considérés comme une main-d'oeuvre

6

potentielle. Avec la scolarisation~ ils sont devenus des charges non

négligeables. A tous les niveaux il y a une réelle prise de conscience

et on tend délibérement à sa réductiono

f) RELIGION

Religion Protestante Catholique "Qui connaît" M.1Sulmane

Nombre de planteurs 65 22 14 ')

'"

% 63, "1 21,3 13,6 2,0

La réligion dooinante est le christianisne. Elle est

pr2tiquée par 87 p12nteurs soit 8~,4 % d~~t 63, 1 ~ de protestants ct

21,3 ; de catholiques. Seuls les allogènes pratiquent la r§ligion

nusulQane.

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La réligion "Qui connaît" est venue des voisins immédiats

les Adioukrou (sous-préfecture de Dabou). La véritable origine nous

est totalement inconnue.

g) Composition ethnique

Parmi les 103 exploitants on dénombre 101 autochtones et

2 allogènes originaires de la Haute Volta qui, grâce à la gratitude

de leurs employeurs, ont pu bénéficier de lopin de terre pour s'ins~

taller comme planteur, Ce faible nombre confirme ce que nous avons

souligné dans la première partie de notre exposé~ à savoir la terre

en "pays" abidji est difficilement accessible aux allogènes surtout

pour la création de Dlantations industrielles.

2.1.2. Les actifs agricole~

En milieu villageois il y a combinaison dans le processus

de production d'une main-d'oeuvre familiale et dlune main~d'oeuvre

salariée,

a) La main-d'oeuvre familiale

Elle est composée du chef d'exploitation, des êpouses~ des

fils, filles. neveux~ nièces, filles ou fils adoptifs. des frères et

des mères, Le tableau ci~dessous exclut les épouses (soit une moyenne

de 1,06 épouse par exploitant).

765

l ,

! ! i 77 ! 0,75 !---1---'--' ,---,

! 1,0 ; ! ! !

43

1,0

2

20

19,4

24

23,3

S6

o

%

!Nombre d'actifs J

Eami.Ldaux !1

iNombre de planteur~,--­

!

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50

Cette main-d'oeuvre familiale constitue la seule force de

travail dont b§nêficient les exploita~ts agricoles ctès les premiers

moments de la création des plantations. Plus de la moitié des ex~loi-

tants (54 54 %) ne possfdaient pas de main-d'oeuvre familiale au moment

de l'enquête. Or c lest à cette période que commencent les travaux de

mise en place des plantations. Devant cette insuffisance de la main-

d/oeuvre familiale, le recours ~ la main-d'oeuvre salari§e cst

inévitable. Les actifs agricoles vivent dans la cour du chef d'exploi~

tation. La faiblesse de la main-d'oeuvre familiale est due â la

scolarisation et son corollaire l'exode rural.

a) LIEUS DE PARENTE DES ACTIFS FflJHLIAUX AVEC LE CHEF DI EXPLOITATION

Fils NeveuxLien de parenté ou ou

fille nièce

Nombre de plarrteurs 63 7

% 81 ,8 9,0

Frère

2

Filleou filsadoptif

4

5,2

81.8 % des actifs agricoles sont constitufs par les enfants

de l'exploitant,

13) L'AGE DES ACTIFS FMHLIAUX

! 1Age 25 ans ! 25 à 30 31 II 35 36 à 40 41 à 50 51 à 60 ; + 60 ans

Nombre d'actifs S6 !9 5 3 2 2 0]

!

% 7297

!11 ,7 6,5 3 99 2/5 2,,6

-y) LA REPARTITION DES ACTIFS FAMILIAUX SELON LE SEXE

Sexe Masculin Féminin

Nombre d'actifs 34 43!!

%1

44 92 55,8 !

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S1

Les filles aident plus leurs parents que les garçons. En

dehors du mariage qui peut leur permettre de quitter le teYroir~ les

filles issues du milieu villageois abidji n'émigrent pas beaucoup en

ville (du moins jusque-là) même lorsqu'elles ont étÉ scolarisées. Une

autre échappatoire pour les filles en dehors de la scolarisation

consiste à vivre chez un frère ou une soeur install€s en ville. Mais

cela nlest qu'une situation transitoire.

b) LA MAIN-D'OEUVRE SALARIEE : OCCASIONNELLE OU PERMANENTE

1 - il!Mtayage" (Abou-gnon ou Abou-san)

Nombre de manoeuvres

Nombre de planteursemployeurs 25

2

22

3

4

4

2

Total demanoeuvres

89

Moyenne

2 - Autres situations

Sans métayer

No~bre de planteurs 50

Mairi-d t ceuvreoccasionnelle

77

Sans main~d'oeuvre

occas ionneIle

26

La main-d'oeuvre salariée est d'origine ~trangêre (pour la

plupart des voltaïques, quelquefois originaires de la région de

savane du nord de la Côte d'Ivoire). 51 ~5 % des exploitants font

appel à une main-d'oeuvre permanente (soit 0,86 actif par exploitant)

pour la récolte. 74~7 % des exploitants utilisent une main-d'oeuvre

occasionnelle pour les travaux d'entretien des plantations et de

défrichement,

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Actuellement on note une pénurie de main-d'oeuvre disent

les paysans. Aussi compte tenu de l'âge des plantations~ ce sont les

rares manoeuvres qui "mènent la barque" dans les villages. Ils exigent

aux planteurs lîilAbou-gnon" : forme de métayage où le partage se fait

de façon êquitable~ alors qu'au début c'était l'IlAbou-san li (partage

oü le paysan reçoit les 2/3 de la production contre 1/3 au manoeuvre)

qui se pratiquait. Actuellement c'est seulement dans les plantations

de cacaoyers que l'Abou-san subsiste. Dans les plantations de caféiers

cette forme de métayage a disparu.

L'abondance de la main-d'oeuvre salariée dès llintroduction

des cultures industrielles a conduit les paysans de la région à la

paresse. Sans main-d'oeuvre salariée le planteur abidji ne peut rien

entreprendre di important 0 Beaucoup de plantations ont d'ailleurs été

abandonnées faute de main-d'oeuvre. A un moment de l'année le planteur

abidji a recours à la main-d'oeuvre salariée.

Pour pallier cette insuffisance de main-d'oeuvre~ les

planteurs ne peuvent-ils pas pratiquer l'entraide?

2.1.3. Conclusion

Le nombre d'actifs par exploitation (main-d'oeuvre familiale

plus main-d'oeuvre salariée) est de 1,61. La moyenne d'actifs par

exploitation du département d'Abidjan dont fait partie la sous­

préfecture de Sikensi est de 3,2 (la moyenne nationale est de 3;6)(1).

Le secteur agricole et agro-industriel moderne qui regroupe près de

(1) Direction des Statistiques Rurales et des enquêtes agricoles.Ministère de liAgriculture 1975.

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50,000 salariés est exclu des estimations, L'âge moyen des chefs

d'exploitation enquêtés se situe entre 51 et 5S ans, Ces données

montrent un potentiel humain faible et trop âgé dans la région. Or

les programmes agricoles retenus par la Côte d'Ivoire prévoient une

augmentation de l'agriculture vivrière et l'accroissement des produits

d'exportation. Ces objectifs ne pourraient être atteints qu'en augmen­

tant la productivité par actif agricole de manière à combler les

déficits en main-d'oeuvre. L'introduction de matériel végétal amélioré~

de techniques culturales éprouvées, des traitements phytosanitaires

et l'utilisation d'engrais sont bien sOr des possibilités, Mais il

est évident que la mécanisation et plus particuliêrement la motorisa­

tion (multiplicateur de l'énergie humaine)J doive~t largement contri~

buer à la réalisation du plan de développement. Seule la mécanisation

exercera un attrait sur les jeunes qui se fixeront plus volontiers

à la campagne,

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54

2.2. LA DETERMINATION DU REVENU AGRICOLE

L'agriculture dans la région de Sikensi est constituée

d'exploitations familiales dont le revenu a été durement atteint par

la crise. Lianalyse du revenu à laquelle nous nous attachons dans

cette seconde nartie ne peut qu'aboutir â un constat d'insuffisance.

LB revenu se définit de manière comptable comme un solde. Il est de

ce fait sensible aux fluctuations conjoncturelles qui touchent les

recettes et les charges qui le déterminent. La multiplicite de petites

unités de production, gérées empiriquement sans qu'il y ait une

véritable comptabilité. rend 11§tude de li6conomie agricole en milieu

rural três délicate. Aussi nous ne urétendons pas présenter une

analyse exhaustive de ce milieu. Par ailleurs nous ne cesserons pas

d'insister sur les difficultés qu'il y a à obtenir des chiffres exacts

en milieu villageois} surtout lorsque ces chiffres concernent la

production, le résultat d'exploitation. La m€fiance des planteurs

vis à vis des enquêteurs et à l'égard de tout ce qui concerne

liinventaire de leurs richesses est à la base de ces difficultés.

Le revenu qui sera communiqué est donc à prendre avec prudence,

2,2.1. Les charges monétaires diexploitation

2.2.1.1. Les charges d'équipements productifs

a) INVENTAIRE DES INSTRU;œNTS DE T:R.AVAIL

1" 1 ! ! ! ,i~re ; ! ! ! ;MoyenneJ 1 0 ! ! 2 3 4 5 ! 6 ! TOTAL ;par ex- J; Matériel '--"-... ; ! ! ! ! iploitanti. ~

! Atomiseur ! 86 t 17 !0 0 0 0 ! 0

! 17 ! 0,16 !! ! ! ! ! ! ! !! Pulvérisateur 1 95 ! 7 ! 1 0 0 0 ! 0 ! 9 ! Os08 !!

Tronçonneuse ! 98 ! 4 ! 1 ! ! l !! ! ! ! 0 0 0 ! 0 ! 6 ! 0 106 !! Camionnette ! 102 ! ! 0 0 0 0 ! 0 ! 1 J 0,01 !! Machette (1) ! ! ! ! 1 ! !! ! 4 ! 25 ! 40 15 12 7 ! 0 ! 233 ! 2?26 1

! Limes (1) ! 5 ! 60 J 29 6 2 0 ! 0 1 144 ! 1 /1 !, -r

! Hache ! 24 ! 39 ! 34 4 2 0 ! 0 ! 127 ! 1,23 !! ! ! ! ! ! ! !! Houe ! 11 ! 42 ! 32 13 5 1 ! ! 176 ! 1,7

(1 ) Campagne 81-82

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ss

Les quatre principaux outils de travail autrefois utilisés

pour l'agriculture d'autosubsistance et un peu plus tard peur la

culture du caféier et du cacaoyer étaient la machette. la hache~ la

lime et la houe, Ces outils ont les propriétés d'être à la fois

simples et polyvalents, "Aujourd'hui encore. malgré l'apparition de

nouveaux instruments plus performants. la machettes la hache. la lime

et la houe sont en usage chez les planteurs. De sorte que les nouveaux

instruments sont numériquement insuffisants par rapport aux besoins

des planteurs '".

Les atomiseurs sont des appareils dont les planteurs 58

servent pour des opérations phytosanitaires dans leurs exploitations

âgées de plus de trois ans. Dix sept atomiseurs pour 103 planteurs

c'est très négligeable, Les pulvérisateurs adaptés à la lutte phyto­

sanitaire dans les jeunes plantations sont négligés par les planteurs

(9 pulvérisateurs pour 103 planteurs).

La constatation qui s'impose de cet inventaire est que

malgré l'~ventail d'outillage à leur disposition 1 l'~chat des biens

d'équipement ne préoccupe guère les olanteurs. En effet l'utilisation

de leur revenu est orientée ?rioritairement vers 12 reproduction de

la cellule familiale : ach~t de biens de subsistance, construction

de maisons modernes, dépenses scolaires etc, Sauf pour ce qui touche

leurs exploitations. Les planteurs se contentent de remplacer les

instruments hors d'usage, Ainsi ~r AFFOU dans son étude "Le changement

technologique dans les grandes plantations villageoises est-il pour

aujourd'hui'! ? (1) peint objectivement la situation lorsqu'il déclare

"La plantation villageoise fonctionne sur la base d'une rationalité

non capitaliste c'est à dire une rationalité qui n'est pas celle du

profit".

(1) Cf. AFFOU, juillet 1981 - Centre OR8TOM de Petit Bas s am.

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56

ilLe changement observé dans la composition de l'équipement

productif est de si faible ampleur qu'il n'a entraîné aucun boulever­

sement ni dans les procédés techniques de production ni dans l'organi­

sation du travail". C'est à juste titre d'ailleurs que l'auteur dans

sa conclusion à l'étude précédente considère J'économie de plantation

villageoise comme Hune simple insertion du cacaoyer et du caféier dans

le système agricole traditionnel?!.

En Côte d'Ivoire l'introduction de nouvelles techniques

dans les exploitations n'est pas le fait d'une contrainte étatique,

L'intervention de l'Etat se situe dans des actions d'incitations à

l'achat d'équipements productifs et d'amélioration des techniques de

production par le biais de subventions et de primes accordées aux

planteurs. Seul le planteur peut décider de l'équipement de son

exploitation.

Bien qu'elle ne soit détenue que par 6 planteurs, la tron­

çonneuse connaît de plus en plus de succès. liEn tant qu'instrument à

moteur~ elle allège considérablement le travail d'abattage jusque-là

considéré comme l'une des opérations agricoles les plus pénibles.

Tant et si bien que les planteurs qui n'en possèdent pas préfèrent

la louer ou l'emprunter à des parents li (1).

Deux raisons principales militent en faveur de l'indif­

férence des planteurs face aux problèmes d'équipement. D'abord des

moyens financiers très limités (voir plus loin le revenu agricole

des planteurs) et ensuite des difficultés pratiques quant à l'utili­

sation des appareils. Ce qui est à l'origine des pannes incessantes,

facteurs de d~couragement.

(1) AFFOU s ouvrage cité page précédente.

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b) L'AGE DU ?,tATERIEL

1-- 1i~ Age iI.~ ,i Matérie1 .............. !! fAtomiseur !

Pulvérisateur

Tronçonneuse

Camionnette

HacheHoue

1 an

1

3

15

51

2 - 3 ans 4-Sans 6 - 10 ans + 10 ans

3 4 8 1

2 1 3,.,

2 1 1i..

1

18 25 29 40

33 39 28 25

c) Mode d'acquisition du matériel

Ces instruments de production ont été achetés au comptant,

La BNDA (Banque Nationale pour le Développement Agricole) octroie des

prêts pour l'achat du matériel agricole d'exploitation (engrais,

produits phytosanitaires~ carburant 9 petit outillage). Mais ce type

de prêt n'incite pas les planteurs (seuls les "prêts de soudure" que

nous verrons plus loin les intéresse). Est-ce par ignorance de

l'existence de ce type de prêt ou par désintéressement compte tenu

des difficultés administratives? Ils préfèrent acheter leurs outils

directement e~ au comptant dès qu!ils en ont les moyens, Ils procèdent

par des achats progressifs correspondant aux années de bonnes récoltes.

d) UTILISATION DES FERTILISANTS ET PRODUITS DE TRAITEMENT

Non

103

Oui

o13 (12,6 %)

Fertilisant

Produits de traitement (1)

!!---------------...-------.-------!!

90 (87,4%)!!---------------.;..-----_-.:...._-----

(1) Campagne 81-82,

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En !>pays" Abidji~ l'augmentation de la production ne passe

pas par l'amélioration de la structure et la texture du sol mais par

l'augmentation de la surface cultivée. Les planteurs de Braffouéby

en particulier et ceux de la région de Sikensi en général nlapporte~t

jamais d'engrais à leur sol.

Concernant les produits de traitement seuls 12,6 , de

planteurs les ont utilisé dans leurs cacaoyères pour la campagne 81-820

Les plantations de caféiers n'ont jamais reçu de traitement. Les

exploitants se contentent généralement du nettoyage (2 fois dans

l'année). Ils justifient leurs attitudes par le fait que les produits

de traitement coûtent très chers alors que la rémunération du travail

est faible. Ils ajoutent aussi que les produits sont dangereux et

présentent d'énormes risques pour les analphabètes qu'ils sonto Vérité

ou dérobade ? Ce qui est certain est que la majorité des planteurs

utilisant les produits de traitement sont membres d'un groupement de

planteurs.

e) Les membres du groupement des planteurs

Sur 103 planteurs, 21 appartiennent à un groupement de

planteurs. Pour bénéficier de l'encadrement technique de la SAT~~CI,

il faut appartenir à un groupement des planteurs. Les planteurs

encadrés abandonnent la technique de semis direct pour adopter celle

du repiquage de jeunes plants sélectionnés pr§alablement élevés en

pépinière. C'est donc sur du matériel végétal sélectionné (caféier,

cacaoyer), qu'intervient l'encadrement de la SAT~~CI. Mais la technique

du repiquage est mal appliquée 0 Les planteurs malgré leur engouement

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S9

pOUT ce nouveau matêriel ne suivent pas comme il le faut les normes

de trouaison. Le p1anting se fait sans aucun ordre prEcis ni d'inter­

valle régulier entre les plantes. Les espèces sélectionnées ne cou­

vrent encore que des superficies réduites parce que les paysans étant

trop âgés ne peuvent réaliser les travaux qu'avec l'aide de la main­

d'oeuvre familiale ou étrangère. Or à ce niveau il y a pénurie. Ac­

tuellement le verger caféier ivoirien est à 80 % de robusta planté

avant l'Indépendance.

Pour obtenir les cabosses destinées à la semence le paysan

verse 1.250 F.CFA. Pour les boutures de caféier aucune redevance

monétaire niest demandée. Les sachets pour la réalisation des pépi­

nières sont livres gratuitement (ceci pour les membres de groupement

uniquement). Les autres sont tenus d'acheter les sachets et ne

bénéficient pas d!assistance technique. Mais les boutures de caféier

leur sont livrées gratuitement.

Pendant les deux premières années de plantation de c ac aoyè res,

les membres du groupement bénéficient gratuitement du matériel de

traitement (atomiseurs et pulvérisateurs confiés nu président du

groupement) et des produits de traitement. C'est par la suite qu'ils

seront amenés à s'en procurer auprès des magasins de la SATHACI par

le biais des agents de la SATr~CI. Ce qui leur évite le prix de

transport. En dehors de ces quelques avantages le prix du matériel

et des produits de traitement que nous présentons ci-dessous est

valable pour tous les planteurs (membre de groupement on non).

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60

f) Prix du matériel et produit de traitement

Etant donné que les paysans n'achètent pas leur matériel

et produits de traitement à crédit nous donnons ici uniquement le

prix de vente au comptant.

Prix de vente au comptantArt i c 1 e s

1977/1978 1979/1980 ! 1980/1981/1982!

Atomiseur à moteur ! 77 .600!Atomiseur + gicleur + aspirateur 4O.CID 50.(0) !

Atomiseur + gicleur sans aspirateur 38.140!!

Pulvérisateur 8.000 10.650 ! 13.785

Tronçonneuse 642 90.CX::Û 118.200 ! 178.110!Tronçonneuse 600 47.674 ! 62.110

Lindane fût de 25 litres 10.000 14.500 ! 25.680!Lindane bidon de 2 litres 1.000 1.450 ! '.940Endrine bidon de 2 litres 1.100 1.310

! 2.170!Undène sachet de 1 kg ! 5.800

Essence mélange 25 litres 1}.595 7.CXX) ! 8.460!Aldrine sachet de 5 kg ! 2.640

Puradan sac de 25 kg 10.000 14.510 ! 16.910! .Machette type B 50S 505 ! 10085

:'1achette type C 555 555 ! 1,145!Lime 800 10 143 ! 10275

Hache imnenchée 1.794 ! 2,340!

Sachet cacao 4 4 ! 6

Sachet café 4 4! 6!

Graxosone 5 kg ! 8.750!

Source Direction Commerciale de la SATMACI.

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61

g) Evaluation des charges d'équipement productif

Liinventaire des instruments de travail et l'âge du matériel

(calcul de liamortissement) nous ont permis de dégager un coOt moyen

d'équipement oroductif. Le tableau suivant montre le détail de ce

coûto

M'3.tériel

Atomiseur

Pulvérisateur

Tronçonneuse

M.achette

Lime

Houe

Hache

TaTAL

Valeur moyenne par explo i tanten 1981-1982 CF.CFA)

1.650499

1.267

1.963

978

854

2.466

9.677

Cette valeur moyenne inférieure à 10.000 F.CFA (200 FF)

confirme bien l'insuffisance des instruments de travail surtout des

instruments spécialisés (atomis~ur, pulvérisateur, tronçonneuse).

Par contre le~ instruments traditionnels à caractère polyvalent

(machette~ lime, houe~ hache) sont largement reurésentés.

h) Conclusion

"Le caractère rudimentaire de la plupart des instruments de

production et des techniques culturales rend la productivité du

travail très faible, affecte la qualité du produit et soumet le

rendement des plantations aux aléas climatiques. L'accroissement de

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la production n'est pas dû à l'amélioration des capacités productives

mais à l'extension des surfaces cultivées!' (1). D'où l'importance des

charges de main-d'oeuvre (voir en 2.2.1,2,) dans les charges moné-

taires d'exploitation, Cet accroissement de la productivité niest

pas aussi dû à une organisation plus rationnelle du travail.

2.2.1.2. Les charges de main-d'oeuvre

Ce sont les principales charges auxquelles peu de planteurs

échappent (8,7 %). Signalons que la main~d'oeuvre familiale nlest pas

rémunérée mais elle peut recevoir des cadeaux en esnèces ou en nature,

Les épouses quant à elles ont généralement droit à la veille des

fêtes aux vêtements, chaussures, parures etc. Seule la main-d'oeuvre

étrangère touche une rémunération soit monétaire soit en nature,

soit mixte. Le tableau ci-dessous donne la rémunération monétaire de

cette main-d'oeuvre étrangère.

!

9! ! 20000 . 41cnJ ! 6100J ! 101(XX) ! 15100J ! Z01CXD ! 3010000 !-20J00! à ! à ! à ! à ! à à ! à

! ! 4()(x)() ! 6QCXX) ! 10000J ! 1SCXXX) ! ZOOOCX) ! sooœo 1SOOJ<X) AL

! ! ! ! ! ! ! !! ! ! ! ! ! r

9 ! 30 ! 10 ! 9 ! 19 12 ! 7 oz ! 4- 103~,

! ! ! ! !! ! ! 1 !

8,7 ! 2,9 ! 9,7 ! 8,7 ! 18,4 11 ,6 6,8 3,0 ! 4,0 100! ! ! ! !

%

!',---------,r---r----r--~--____,r_---r_---..._---..__---r__---_r_---~·bntant en

a P.CFA1 FF '"50 F•CFA

Ce tableau permet de situer la moyenne des charges de

main-d'oeuvre étrangère entre 41.000 et 60.000 P,CFA (820 FF et

1 e ZOO FF).

f· A:

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2.2,1.3. Conclusion

Les charges totales des exploitations doivent être consi­

dérées comme des charges minimales en raison de nombreux oublis de

la part des planteurs, Elles s'élèvent à 60.177 F.CFA par exploitant

(soit 1.204 PF). Les charges de main-d'oeuvre représentent 84 , du

total. Celles d'équipement productif ne sont que de 16 % du total.

Tout compte fait, les frais de main~dioeuvre constituent l'essentiel

des charges monétaires d'exploitation,

2.2.2. Les produits d'exploitation

Ils se composent de la vente du cafê. du caca0 9 de la cola

et des produits vivriers. La vente du café et du cacao représente la

presque totalité des ventes totales des planteurs. Celle des produits

vivriers et de la cola est insignifiante. Ici il n'est pas question

de produits d'élevage dont l'importance est marginale dans l'économie

Abidji. Les quelques bêtes d'êlevage ne sont pas destinées à la vente

Elles sont consommées pendant les fêtes ou les funérailles et servent

aussi à recevoir des visiteurs.

En pays Abidji non seulement la cola n'a pas ét€ mise sur

le même plan que le café et le cacao (en raison de son cadre diéchan

la cola est livrée à la population de la zone de savane soudanaise)

mais aussi, depuis quelques années elle connaît un recul du fait de

son incompatibilité démontrée avec le cacaoyer. D'où leur élimination

dans les plantations de cacaoyers, On ne les retrouve que dans les

plantations de caféiers. Néanmoins sa rémunération n'est pas négli­

geable : 150 F le kg pendant la campagne 81-82 contre 150 F le kg

pour le café et 300 F le kg pour le cacao,

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64

Contrairement aux colatiers, les produits vivriers ne sont

pas antagonistes aux cacaoyers ni aux caféiers, Leur association est

diailleurs conseillée, Les vivriers sont cultivés par tous les

planteurs, Ils servent principalement à la consommation faDiliale.

Ce qui ne veut pas dire que certains planteurs n'en commercialisent

pas une bonne partie. Il faut reconnaître cependant que les ventes

se font en petites quantités et de manière ponctuelle,

D'une manière générale, on observe que les ventes de

produits vivriers sont organisées par les femmes, Ces ventes ponc-

tuelles et en petites quantités dont les recettes sont gérées par les

femmes et destinées aux netites dépenses ménagères n'ont pas été

prises en compte dans llévaluation du revenu agricole, Ce que nous

avons par contre comptabilisé ce sont les ventes en gros dont les

recettes ont été remises aux planteurs, Ces ventes concernent la

banane plantain; l'igname, le manioc,

Les observations faites sur le terrain montrent la fai-

blesse de la production vivrière par rapport à celle du cacao et du

café,

2,2,2,1, LES PRODUCTIONS DE CAFE ET DE CACAO (campagne 81-82)

a) La production de .(:--c a r e

! ! ! l

Production ! ! 101 201 301 401 501 701 ! 1001 ! 1301 J +J 0 ! à à à li à à à ! Fi ! à 1

en kilogrammej . 2500! 100 200 300 400 500 700 1000 ! 1300 ! 2500 1! ! !

Nombre de ! l !

planteurs 25 ! 13 15 7 8 1 4 11 ! 9 ! 9! ! !!--- -J---

% 24~3 ! 12~6 14,5 6;.8 7,8 1,0 3 99 10,7 8 97 ! 8,7 1~O! !

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6S

Parmi les 103 planteurs, 68 (soit 65 ,9 %) ont une produc-

tion inférieure ou égale â 400 kg par an. 19 (soit 18~4 %) de ces

planteurs produisent plus d'une tonne par an. La plus forte produc~

tion est de 4 tonnes. Elle est l'oeuvre d'un seul planteur. La pro-

duction moyenne de café dans le village de Braffoufby se situe entre

101 et ZOO kg par an,

Les 24,3 % des olanteurs qui ont une production de caf§

nulle, produisent du cacao.

b) LA PRODUCTION DE CACAO

!Production 101 ZOl 301 401 501 701 1001 1301 ! + !

en 0 à à à 3. à à à à à , 1

ki Iogranme 100 200 300 400 500 700 100J 1300 ZM j 2.000 i

Nombre de 20 21 15 zz 5 .3 8 4 2 Zplanteurs

% 19,4 20~4 14~5 21 ~4 4 18 2,9 797 3 19 2,0 290 1,0

78 (soit 75 96 %) des 103 planteurs ont une production

inférieure ou égale â 300 kg par an. 5 (soit 5 %) produisent plus

d'une tonne par an. La plus forte production est de 5 tonnes et elle

est réalisée par un seul planteur.

La production moyenne de cacao dans le village de

Braffouéby se situe aussi entre 101 et 200 kg par an.

Les 19,4 % des planteurs qUl ont une production de cacao

nulle produisent du café.

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c) La commercialisation du café et du cacao et la situation des

coopératives de commercialisation

La commercialisation des produits vivriers est ponctuelle

et partielle. Celle du café et du cacao est plus systématique et

totale. La date d'ouverture et de clôture des opérations de commercia­

lisation (campagne agricole) ainsi que le prix de ces deux produits

sont fixés par décret.

Au niveau du village de Braffouéby les produits (café et

cacao) sont achetés par des Libano-Syrienso L'importance des ventes

aux Libano-Syriens trouve son explication dans le fait que les

planteurs obtiennent de ces derniers des avantages que ne leur offrent

pas les autres acheteurs locaux (autochtones, groupement à vocation

agricole: G.V.Co). Les Libano-Syriens mettent gratuitement leurs

camions à la disposition des planteurs pour acheminer les produits

du campement de culture vers le village. En même temps qu'il achète~

le commerçant approvisionne en biens de conso~mation, matériaux de

construction~ objets de "luxei! (transistor, bicyclette~ mobylette

etc.). Mais le plus gros avantage du commerçant est d'être là toute

l'année et de prêter de l'argent sans intérêt au moment où celui-ci

devient indispensable (période de soudure, rentrée scolaire~ soins

médicaux.oo). La seule contrepartie est de livrer par la suite sa

production au commerçant, de devenir son client.

Pour tenter de briser le monopole de ces traitants au niveau

des villages, l'Etat préconise la création des G.V.C. (phase prélimi­

naire et obligatoire à la formation d'une coopérative), pour la

commercialisation des produits agricoles. ~lalgré les avantages

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indéniables que présente le mouvement coopératif~ son cheminement

est difficile dans la région de Sikensi à cause de la mauvaise gestion

et de la concurrence des Libano-Syriens, L'attitude des paysans vis

à vis des commerçants privés reste très ambiguë. Ils savent que ces

commerçants les exploitent mais ce sont aussi leurs bienfaiteurs

car le commerçant privé a su intégrer la commercialisation et le

crédit d'une part, la commercialisation et l'approvisionnement en

biens de consommation d'autre part. L'achat des produits agricoles

n'est pour le commerçant qu'une de ses activités. Une campagne de

sensibilisation pour la création de G.V.C. au niveau de chaque

village a été menée en mars 1982 par l'agent de la Direction de la

Mutualité et de la Coopération (D.ti.Cu) dans la région de Sikensi.

Espérons qU'elle portera ses fruits, En attendant signalons que la

sous-préfecture de Sikensi compte des G.V,C. dans deux villages

(Bafanou A ct Gomon).

d) Conclusion

La production de café et de cacao est très faible au niveau

de Braffouéby. Il faut signaler que la situation dans les autres

villages de la sous-préfecture n'est pas très différente de celle

de Braffouéby. Le tableau suivant nous donne la production de café

et de cacao dans la sous-préfecture et sur le plan national durant

la campagne 1980-1981. Les chiffres de la campagne 1981-1932 ne sont

pas disponibles au moment du stage.

Nature du produit

Café cériseCacao

Production de la sous­préfecture de Sikensi

(en tonnecampagne 80-81

2.8951.585

Production totalede la Côte cl 1 Ivoire

(en tonne)

666.000412.000

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Au vue de la production des deux principaux produits) il

faut retenir que la rareté de la main~d'oeuvre étrangère et l'insuf­

fisance de la main-d'oeuvre familiale contraint certains planteurs

à abandonner une partie de leurs plantations. Les rendements faibles

sont dûs au mauvais entretien des parcelles consécutif au manque de

main-d'oeuvre.

La production de café et de cacao de la région de Sikensi

est négligeable devant la production totale nationale et pourtant

c'est le café et le cacao qui sont les sources principales de revenu.

2.2.2.2. Les recettes

r1

Montant en F.CFA SCXXX)! SlŒX)! 101 (XX) ! 201roJ! 301<XXJ! SOlO'))! 601CXX)! 801CXX) !100100J! î !! et à ! à ! ... ! à ! à ! à ! à ! à ! !a

1 PF = 50 F.CFA !moins !1<XXX) !2()X)()J !3CXXXX) !SOCXXXJ !6(XX)OO ! scooco !1<XJOOOOJXXXXX)! L !! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Nombre de planteurs ! 23 ! 13 ! 32 ! 13 ! 14 ! 3 ! 1 !2 2

! 103 l! ! ! ! ! ! ! ! !

% ! ! ! ! ! ! ! ! 122~3 12~6 3 ~ 1 12,6 13,6 2,9 1,0 2~O 2,0 100 %<

! ! ! ! ! ! ! ! !

Les recettes proviennent exclusivement de la vente des

produits agricoles. 66 % des planteurs ont une recette inférieure ou

égale à 200.000 F.CFA (4.000 FF) par an. Rapportée au mois elle

vaut 16.000 F.CFA (332 FF).

2.2.2.3. Le revenu agricole

] ! ! !! ! SOOX)! SlOOO! 1010Cû! 201ŒX> !301CX)()! 401CDO !sotœo: xnœo!100100J! T

l>t>ntant en F.CFA 0! ! et ! à ! à. ! à ! à ! à ! à ! à ! à ! T1 1 FF = 50 F.CFA 1 • ! 1()(XX)() ! ZOOCXY.)! 3CXXX)Q !4CXXX)() !500000!70m00 !1CXXXXX)!1SCXX)()()! A.ffiOlns! ! ! ! ! ! ! ! ! ! J Lr ! ! !i Nombre de planteurs 31 30 ! 21 ! 12 3 3 1 ! 1 1 103!

% 30,0 29,1 ! 20,4 ! 11 ,7 2,9 2,9 !! ! ! 1,0 ! 1,0 1)0 l00~

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69

En retranchant les charges monétaires dfexploitation con5~

tituées essentiellement de charges de main-d'oeuvre des recettes on

obtient grosso modo le revenu agricole du paysan. Le constat général

est que 91 % des planteurs ont un revenu mensuel en dessous du SMIG

(salaire minimum interprofessionnel garanti : actuellement aux

environs de 300000 F.CFA = 600 FP) soit 25.000 F.CFA (500 FP) 0 59 %

des planteurs ont un revenu annuel inférieur à 1000000 F .CFA (2 .ooa FP:

Ce qui correspondrait à un revenu mensuel diau plus 8.500 F.CFA

(170 PP). Seuls 3 % des planteurs ont un revenu annuel supérieur à

500.000 F.CFA (10.000 PP) soit 42.000 F,CFA par mois (840 PP).

2.3 .. AUTRES SOURCES DE REVENU

1 THantant en F.CFA ! 100.œo 20'/oOYJ 301 .oco 401.0JO 501 .œo 0

! ~ 100 .eXX)! à à à à à T1 PF = 50 F.CFA ! ! 200.COO 300 .()(X) 40000J0 SOO.OJO 600.000 A

! ! L

Nanbre de planteurs 4 3 1 1 2 11

% 3~9 2,9 1,0 1,0 1 ~9 1O~7

Ces revenus proviennent des activités extra-agricoles telle:

que le commerce, l'immobilier, pension de retraite~ salaire gagné

(gardiennage à la SONITRA). Parmi les 103 planteurs, seuls 11 (10,7 %

ont en plus de leurs plantations agricoles une autre source de

revenu. Sur le plan de la réussite agricole on classe les gardiens

dans le groupe des 59 % (ceux qui gagnent moins de 100.000 F.CFA/an),

les commerçants~ les propriétaires de maison et les fonctionnaires

retraités appartiennent au groupe de 3 % (ceux gagnant plus de

500.000 F.CFA/an).

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2.4. Conclusion

Le constat général qui se dégage de cette étude est le

sous équipement des planteurs dû à l\insuffisance de moyens financiers.

La BNDA~ organisme de crédit au service des planteurs ne joue pas son

rôle en faveur des planteurs villageois. On peut véritablement parler

d'insuffisance du revenu agricole. A la limites la pauvreté est le

lot d'une majorité d'agriculteurs de ce village. Eu égard au nlveau

de développement économique du pays, il faut reconnaître que le

revenu agricole de milliers d'agriculteurs est trop bas. Avec une

vie de plus en plus chère: des dépenses d'habitat et de scolarisation

de plus en plus élevées 3 le renchissement des biens de consommation

etè .. o Quel avenir réserve-t-on aux planteurs villageois? Devant

cette misère pour ne pas parler de pauvreté en milieu rural comment

peut-on mener une politique de retour des jeunes à la terre? En

attendant que l'aide à la paysannerie évoquée au VIle congrès du

PDeI-RDA en octobre 1981 entre dans sa phase opératoire et pour se

rendre pleinement à l'évidence de cette misère voyons dans une

troisième et dernière partie de notre travail dans quelles conditions

vivent les planteurs de la région de Sikensi et du village de

Braffouéby en particulier. En un mot à quoi peut servir un revenu

aussi dérisoire que celui qui vient d'être mis en évidence?

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Troisième Partie

CONDITIONS n'EXISTENCE DES PAYSANS

71

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72

1 N T R 0 DUC T ION

Pour comprendre les conditions de vie des paysans de

Braffouéby,. il faut connaître le montant du revenu agricole (moyenne

comprise entre 41.000 et 60.000 P,CFA)) le nombre de personnes à

la charge des chefs d'exploitatian (en moyenne 4) et les autres

dépenses auxquelles ils doivent faire face. Il s'agit notamment

de celles relatives ~ l'alimentation, à la santé. à la scolarisation

des enfants etc~ En aettant en parallèle le montant du revenu et

les nombreux postes de dépenses s on se demande bien comment les

planteurs de Braffouéby arrivent à slea sortir. C'est à ce niveau

que les pratiques telles que les aides et les dons prennent toute

leur signification dans la société rurale.

1

1

[1

l111

i

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r1:

1

1i1r

73

301. LES DEPENSES DiALIl1ŒNTATI ON

Pour se nourrir les paysans de la sociGté ancienne ne

comptaient que sur leurs propres activités. Actuellement ils sont

obligés diavoir recours au marché pour obtenir certaines denrées.

Les travaux de plantation ne leur laissent plus le temps de pratiquer

la culture des produits vivriers. C'est subsidiairement qu'ils Si y

consacrent. La majorité de leur énergie~ de leur forêt, de leurs

meilleures terres et toute la main-d'oeuvre disponible est consacrée

à la culture du caféier et du cacaoyer. Il s'en est suivi une

réduction du volume de la nroduction vivrière. Les animaux sont

rares dans la région et ft cela s'ajoute la fermeture de la chasse.

Ce qui rend l'achat de fusil peu int§ressant pour les planteurs. A

ces deux raisons il faut ajouter le prix très élevé du fusil

(environ 90.000 F.CFA soit 1.800 PF). Aussi son achat ne peut se

faire qu'au comptant. Sur les 34 fusils détenus par les planteurs,

29 ont plus de la ans (ils ont été achetés avant l'indépendance).

Le peuple abidji qui n'est ni éleveur ni pêcheur est aussi contraint

d'acheter la viande et le poisson. Il sera illusoire de demander à

un paysan d'€valuer ses dépenses alimentaires durant une année

encore qu'il lui est déjà difficile d'évaluer les dépenses plus

caractéristiques (achat d'atomiseur, achat de pagne Kita ... ). Néan-

moins eu égard à ses charges familiales (le paysan doit nourrir

en plus des actifs agricoles des non actifs composés d'écoliers.

d'enfants et de déscolarisés ou non scolarisés refusant délibérement

les travaux champ@tres). on doit prévoir que les d§penses d'alimen-

tation ne seront pas négligeables. Le tableau ci-après nous donne

une idée de ces charges familiales.

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74

! ! r el,Nombre 1 2 ! 3 4 5 6 7 8 9 ! 10 1 TarJl.L ;i,1oyenn !, ! ! iplant.

! ! ! j

Ecoliers 16 18 ! 13 8 3 ! - ! - ! - ! - ! - ! 138 1 .34! 1 ! ! ! 1 ! J !,--!-, - -'--l--l--l--'--'

Enfants (1) ! 11 ! 20 ! 16 4 ! - ! - ! - 1 - ! 1 ! 125 1 ~ 2! ! [ ! r [ ! ! !

Déscolarisés et,--,,--[ -!--[--[--'--!--1 --!

scolarisés ! 12 ! 5 ! 3 1 ! - ! .- 1 - ! - ! - ! - ! 35 0.34non ! ! ! 1 ! ! ! !

L'âge des dêscolarisés ct non scolaris~s montre bien qu'il s l a gi t

pour la plupart des adultes (voir tablea~),

Age

Nombre de déscolarisés et non scolarisés

- 20 ans

14

20 à 30 ans

18

+ 30 ans

3

La boisson alcoolisée est une source de dépenses

significatives surtout à l'occasioiî des fêtes (NOËl!, Nouvel an.

Pâques) . Aussi les fêtes se situent à un moment où le paysan a de

l'argent car les ventes de café ont lieu en cette période ,

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3.2. LES DEPENSES D'EDUCATION ET DE SANTE

3.2,1. ~es dépenses diéducation

Grâce à un réseau routier important et à proximitê de la

cauitale, la région de Sikensi est bien scolarisée. Déjà en 1971/72

le taux apparent de fr§quentation est dienviron 75 % (1). Ce taux

actuellement a considérablement évolué et doit se situer au-dessus

de 85 %. En 1981/821a sous-préfecture comprend 21 écoles publiques

et 5 écoles privées de 162 classes contre 12 écoles publiques et

4 écoles privées de 89 classes en 1971/72. L'ensemble des effectifs

des écoles publiques est de 6.355 élèves (en 1971/72 on comptait

3.874 élèves dans les écoles publiques et privées réunies). On compte

126 enseignants dans le secteur public ce qui donne un rapport élèves/

martre de SO~4.

Chaque village de la sous-préfecture poss~de sa propre

école. En plus des écoles publiques les villages de Bécédi 9 Sikensi 1

Katadji, Ellibou et Gomon possèdent chacun une école privée. Toutes

les écoles publiques ainsi que les logements des maîtres ont été

financés par les collectivités villageoises sauf à Ellibou et à

Braffouéby où respectivement GESCO (groupe d'entreprise Suisse de

construction) et VIANINI ont été les réalisateurs. L'extension des

établissements est prévue.

Au total la situation de la scolarisation primaire dans

la sous-préfecture semble assez favorable : niveau élevé de scola-

risation~ localisation assez rationnelle des établissements diensei-

gnement. Le taux de réussite au concours d'entrée en 6e est de 13.3 %

pour l'année scolaire 1978-79~ 17~7 % en 1979-80 et 17,4 % en 1980~81.

(1) Institut international de planification de l'éducation (IIPE) (UNESCO)Paris 1976,

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Le taux moyen national se situe aux environs de 20 %. La sous-

pr§fecture de Sikensi ne dispose pas d'§tablissernent secondaire.

Le village de Braffouéby cornnte une §cole de 7 classes renfermant

265 §l~ves (dont 145 garçons et 120 filles).

Le souci de chaque planteur est d'avoir dans sa famille

au moins un intellectuel ce qui les amène à dépenser plus dans le

domaine scolaire. Depuis une dizaine diannées la scolarisation des

enfants absorbe la plus grande partie du revenu des planteurs, Dans

les premières années da notre accession à l'Indépendance les parents

dl élèves avaient peu de charges : fourni "Cures s co l a i r e s gratui tes

au primaire ca~~e au secondaire; vêtements et chaussures offerts

gratuitement par l'Etat. Ceci pour inciter les parents ~ inscrire

leurs fils dans les écoles. Non seulement tous ces avantages ont

été supprimés mais en plus le décalage entre le taux d'accroisse~er~t

des élèves et celui des capacités d'accueil des lycées et collèges

a renforcé la sélection scolaire. Ce qui a entraîné une prolifération

des écoles priv~es dans tout le pays et des frais de scolarité de

plus en plus coûteux (les frais de scolarité varient de SO.OOO F.CFA

soit 1.600 FP 2 150.000 F,CFA soit 3,500 PF de la 6e à la terminale),

Les planteurs sont désormais confrontés à diimportantes dépenses

scolaires (voir tableau).

Montant en Fe CFA

1 FF = 50 F.CFA

Nomhre de planteurs

! !! ! ! 20 ,000 !41 JDO! 61 .CXJO! 81. CU)! 101 .OOO! 201 .cco: 301 .COO!, 0 !~20000! à à à! à! à ! à ! à !! ! !!,LQ.(XX)! 60 .()()J! 80 .O)()! 10J ,OOO! zco.coo: 300 c OOO! 400.!XX)!! ! ! ! ! ! ! ! ! !

ToTAL

103

100

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Les enf ant s scolarisés sont nombreux (voir tableau)

NOMBRE D'ENFANTS SCOLARISES

Nombre dl élèves 2 3 4 S 6 Total i\ioyenned'élèves

Cours primaire 17 19 17 8 5 2 175 1. Î

Cours secondaire 23 16 2 1 70 0 .7

Couture 2 2 0,02

Pour c~aque planteur on compte ~n moyenne 3 enfants encore sur les

bancs de l'€cole et auxquels il faut acheter l 'uniforme exigée dans

les écoles } les fournitures scolaires et payer pour quelques-uns

les frais de nourriture et de logem2nt . Pour les enfants victimes

de la sélection scolaire et qui ne pe uv e ~ t trouver de salut que dans

les écoles privées il faut payer l~s frais de scolarité (les frais

de scolarité sont payables en 3 mensualités) , Les dépenses scolaires

et les dê oe ns e s pour l 'achat de pagne "Ki t a " consti tuent les plus

fortes dêpens8s des planteurs . Ces dé~enses scolaires sont assumées

sans faille par les ~lanteurs car il y va de leur devoir et de leur

honneur. La r éussite d'un enfant dans la vie est un gage pour les

parents surtout dans leurs vieux jours . un "abreuvoir ll certain pour

les membres de la famill e en na r t i cu l i e r et pour la société en général

Un enfant scolarisé est un investisse~ent auquel les parents espèrent

tirer le maximum de profit (nous verrons plus loin dans les aides

le rôle que joue le salarié). Le planteur éprouve donc une grande

fierté devant la réussite de son fils , Cette fierté est 8nCore plus

grande si le fils occupe un poste important dans l'administration.

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L~§cole pour les planteurs et leur fils signifie lib6ration des

travaux champStres dioù il faut tout faire pour ne pas retol.1rn.er à

la terre. Les ruraux consid~rcnt que les travaux agricoles sont

rêservés exclusivement aux personnes qui ont rât€ leur vie. Ainsi

lorsqu'ils niont pas réussi dans les études, les jeunes pr§fèrent

rester en ville que de retourner ~ la terre. Le travail agricole tel

qu'il est pratiqué actuellement est très pénible et peu rémunfrateur.

Pour ne pas priver l'exploitation agricole villageoise d'une relève

humaine sûre, il est nécessaire de faire disparaître cette mentalité

et surtout de donner aux jeunes d§scolarisés les moyens pour rendre

le travail de la terre plus attrayant et plus rémunérateur.

~ 2 2 L ~~ - d ~~ .. _. es ..1.~pense:" e sante

La sous-préfecture de Sikensi compte trois dispensaires-

maternités (Gomon, Ellibou~ Bécédi) et deux dispensaires (Sikensi.

Katadji~ Deux des dispensaires-maternités sont tenus par des reli-

gieuses (Bécédi, Ellibou) et l'autre (Katadji) par les protestants.

Dans le milieu villqgeois abidji. la médicine traditionnelle

est plus sollicitée que la médecine moderne. Ceci pour deux raisons

~ coût très élevé des traitements dans le cas de la

médecine moderne;

~ non confiance à la médecine moderne. Pour le paysan

toute maladie a une origine mystique; domaine que la médecine moderne

ne prend pas en compte.

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L1initiative pour le recours à la médecine moderne vient

toujours du fils ou d'un membre de la famille habitant en villeo Ce

qui financièrement n'engage pas le maladeo C'est là un dès avantages

d'avoir un fils qui travaille en ville. Les ordonnances médicales

délivrées au sont toujours remises fils frère ou ~paysan au 9 au a

1 q onc l e pOUT que ceux-c i ach ê t ent 1'35 médicaments 'r majorité dese i.a

planteurs dépensent peu leur propre revenu dans les frais médicaux.

Dans le cadre de la m6decine traditionnelle, il est demandf

généralement au patient une contribution en nature (poulet le plus

souvent). Ce poulet peut ~tre donné par un fr~re9 une soeur, un

oncle etc, si le natient n'en possède pas. Lorsqu lil s'agit d'une

participation financière p elle est peu flevée.

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3,3, LES DEPENSES ~'ELECTRICITE ET D'EAU

Le village de Braffoufby n'a ni 61ectricitê ni eau courant8.

Il n'est donc pas concerné par les d§penses d'€lectricit8 et d'eau.

L1approvisionneBent en eau potable est assurée par une pompE dont

la réalisation G été financée par l'Etat, En plus de cette pompe il

existe 15 puits traditionnels réalisés aux frais des paysans. La

réalisation d'un puits traditionnel coûte environ 1.000 F.CFA par

mètre (20 FF),

Dans chaou3 village de la sous~préf2cture de Sikensi~ il

existe au moins une pompe et des puits traditionnels, L'2vantage

de la pompe est qu'ella fournit de l'eau toute l'année alors que

les puits traditionnels n'ont pas d'eau pendant la saison sèche

(février-mars-avril). Les villages d3 Sikensi et de B6c~di possèdent

en commun un château d'eau qui alimente la population en eau courante.

Si des pompes permettent aux populations de tous les villages de

s'approvisionner en eau potable, il nlen est pas de même au niveau

de l'électricit§, Seuls les villages de Bécfdi, Sikensi, Katadji,

Ellibou~ Gomon et Yaobou en sont pourvus.

Dans les villages où l'électricité n'a pas encore fait

son apparition, il existe des groupes §lectrogènes appartenant soit

à des planteurs soit à des fonctionnaires, L'initiative d'achat

est purement personnelle. A BraffouébYJ il existe un seul groupe

électrogène détenu par un planteur et qui alimente le village

pendant les grandes cér§monies rituelles et les jours de fête (Noêl,

Nouvel an 9 Pâques), Ce groupe électrogène peut être prêté à une

famille ou un groupe de personnes qui en font la demande en vue d'un

usage personnel (décès, surprise parti8 .. ,) en assurant uniquement

les frais de carburant.

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En milieu villageois Abidji la principnl.. -

81

critère qui

permet d'appr~cier lq situation. économique d'un individu ~st la

construction d'une belle villa convenablement meubl@e, ~2 construction

d'une maison moderne est donc le premiet objectif de tout planteur.

Elle ne se fait Das en une année. Le minimum de temps mis est de 5 ans,

Cette attitude est guidée par deux r~isons principales

- moyens financiers insuffisants cornute tenu des ~ombr2~sa5

charges familia10s;

- mentalité africaine e~preinte do superstition qui v~ut

que toute réalisation qlli met en exergue la richesse individuelle

soit menée avec prudence pour déjouer lQattention des voisins envieux

et pour ne pas susciter la jalousie des sorciers.

Ces deux rqisons ralentissent le rythme de construction

des belles maisons dans les villages. A Braffouéby seules onze (11)

maisons ont été entièrement financées par leurs propriétaires, En

1976 lors de li~xploitation de la carrière de granite de Braffou§bYi

la soci6t§ VIANINI sIest pronosée de reconstruire le village en

compensation des dommages causés, ;.i~si la construction de 90 villas

fut alors entamée. Le départ de cette société en 1979 a entraîné

l'arrêt des travaux au stade , A

c~~lnage, Dès lors quelques planteurs

tentent d'achever la construction soit par leurs propres moyens,

soit grâce à l'apport financier ou matériel de leurs fils~ filles,

frères ou oncles. Ceux qui n'ont pas pu bénéficier d'une maison

financée par VIANINI et ceux qui n'ont pas encore terminé les leurs

possèdent des cases construites ~ partir de matériaux locaux (perches,

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fibres de rotin~ terre imbibée d'e~u pour les parois, kaolin pour

le b~anchissement des murs, nervures de palmier et nattes en feuilles

de palmier pour la toiture} Les techniques de construction de ces

cases sont connues de tous. Ce qui permet à chacun même aux plus

démunis de se loger. Très souvent la toiture en feuilles de palmier

est remplacée par des tôles. Le tableau ci-dessous donne la situation

de lihabitat moderne dans le village de Braffouéby.

Nombre de maisons

Nombre ds planteurs

1

80

2

10 2

Total

108

Sur les lOS maisons modernes, 90 ont §té financées par

VIN~INI~ 6 ont été héritées et une a été l'objet de don. Comme nous

l'avons signalé plus haut seules onze maisons ont été entièrement

financées par leurs propriétaires. Le tableau suivant donne une

idée de l'âge des maisons (ce tableau ne prend pas en compte les

maisons financées par VIANINI.

Age de maisons

Nombre de maisons

- 5 ans

2

5 à 10 a.'15

!+ 10 ans!

!

15

L'aménagement des maisons (mobiliers) préoccupe généralement

les parents des fonctionnaires qui de temps en temps reçoivent les

amis de leurs fils. Quel que soit le climat d~entente dans la faQille J

le père réserve toujours un bon accueil aux amis de ses fils. Nous

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verrons plus loin que ce ne sant pas tous les fonctionnaires qui

apportent une aide (financiêre, matêrielle) ~ leur pêre.

TABLEAU DES ?JOBILIERS

Nature du mobilier Fauteuil Chaise !Table à manger Lit Buffet!!

TOTlIL 48 206 45 85 2

ffi.oyenne 0,46 2 ~ 'J 0,44 0;82 0,02

L'âge du mobilier mérite d'être prfsentê.

Age du mobilier - 5 ans 5 à 10 ans + 10 ans

Fauteuil 12 12 24

O1aise 61 48 98

Table à manger 9 5 31

Lit 17 11 56

Buffet 1

Actuellement la construction d'une ~aison moderne en

milieu rural coûte au moins 2.500.000 F.CFA (50.000 FF) alors quiil

y a 10 ans on pouvait la réaliser avec une somme de 1<000.000 F.CFA

(20.000 FF).

3.5. LES DEPENSES DE PRESTIGE

Elles concernent l'achat de pagne Kita et les dêpenses

cérémonielles.

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3.5.10 L'achat de pagne "Ki t a "

Le l'Kita" est un pagne d'origine ghanéenne~ fabriqué par

des tissérands locaux. Ce genre de pagne est très affectionné dans

le milieu Akan et aussi chez les lagunaires (Ebrié~ Adjoukrou,

Alladian ... ). Il est comme la maison un élément qui situe le degré

de prestige de l'individu dans le village. Avoir une belle maison~

des pagnes HKita n et au moins un intell3ctuel dans sa famil1e~ voilà

tout le rêve d'un paysan. La qualité du pagne Kita confère à celui

qui le porte respect et considération dans les grandes manifestations.

La quantité qu'il en possède détermine son mode de vie. Le pagne

rlKita ii sert également dans les cérémonies funéraires (participation

en nature> expos i t ion des pagnes etc). Le prix d'un page "Ki ta';

varie entre 10.000 F.CFA et 70.000 F.CFA (200 PF et 1.400 FF). C'est

Il une des importantes dépenses en milieu villageois. Le nombre

important de ces pagnes (376 soit en moyenne 4) est une illustration

de son caractère indispensable. Sur le plan de l'habillement en milieu

rural il représente ce que le costume est pour le citadin. Vendu par

les commerçants locaux, son achat se fait très souvent à crédit.

3.5.2, Les dépenses cérémonielles (mariage, funérailles)

La participation individuelle de chaque ~lant8ur aux

dépenses cérémonielles est très fai~le et même négligeableu Le mariage

ne donne pas lieu à une cérémonie snéciale qui puisse être évoquée.

3.6. Autres dépenses

3.6.10 Les moyens de déplacement

L'achat d'un moyen de déplacement ne préoccupe guère le

paysan de Braffouéby. Généralement les campements de cultures et les

plantations sont desservis par des pistes ouvertes par les paysans

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eux-mêmes. On ne peut y accGder qu 1au prix d'une longue marche . Ne

s'intéresse à l'achat d'un moyen de déplacement que les planteurs

qui ont leurs campements de culture ou leurs plantations en bordure

d'un axe routier. Le nombre insuffisant de mobylettes cg soit une

moyenne de O~08) et de bicyclettes (S soit une moyenne de 0,05)

nlest donc pas nécessairement dû au manquE'; de moyen financier.

3.6.2. Les moyens d?information

53 planteurs possêdent au ~oins U~ ceste de radio , soit

un total de 57 ~ostèS de radio dans le village. Ce ~ui correspond

à une moyenne de 0 ,55. Un seul planteur possede un post~ téléviseur

aliment~ par une batterie. Bien que nous soyons en milie~ villageois

avec 74 % d'analphabètes, le poste de radio (et surtout la radio­

cassette) est très sollicité â tel point que ceux qui n'ont ras

les moyens financiers de sien procurer en font la demande à leur

fils ou à leurs frères ou même à leurs ~mis en ville .

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3,7. LES AIDES ET LES DONS

Taoleau 1 ORIGINE DES AIDES

FilsOrigine des aides ou Frère Oncle roTAI.

filles

Bénéficiaires 35 2 2 40

Les aides proviennent en majorité des fils ou des filles

travaillant en ville. C'est pourquoi chaque planteur n'hésite pas

à tout tenter Dour la réussite~ au moins 9 d 1un de ses fils. Les

aides (financiêres ou matérielles) permettent aux parents d'achever

les constructions entamées par la société VIANINI ou d'entreprendre

de nouvelles, Les aides se traduisent par la participation aux

dépenses scolaires des petits frères, Certains fonctionnaires

n'hésitent pas à prendre en charge leurs petits frères~ petites

soeurs~ cousins et cousines. Il n'est pas rare de voir des fonction-

naires s'occuper financièrement et matériellement des enfants de

leurs amis.

Dans la société africaine le don de certains matériels

(radio~ lit, table~ chaise~ .0.) est très courant. Le tableau suivant

donne une idée de ce que représentent ces dons.

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Tab Le au 2 i'lODE P'ACQUTSIT",nN .,..,~~ BIENS._, 4. ~ ..... .L '...J.L .Ul:O

1 ! !Nature 1 Poste 1 Groupe ! Poste Pagne Tabledesb· ;lens. }·faison Fusil de Lit ! électro-l télé- "Ki ta" à Chaise

! Radio 1 gène 1 viseur manger"! 1

! !Héritage 6 10 1 ! 47 2 8

!

Fils ou !:) 4 ! 1 1 8J fille ! !N 1---1 '----lS r; '- 1 1 ! 1"rere

! !

Financement ! !11 23 52 82 ! 1 329 42 190Y..'ersonne1

!

Pinancement,--[

90 ! !-;J.'1r VIANINl ! !

L~s aides comme le montre le tableau 1 ne concernent pas

tous les planteurs, Elles ne concernent pas non plus tous les besoins

de planteurs. Ensuite les dons sont très insuffisants (voir tableau 2).

De ce fait certains des besoins ne peuvent être satisfaits que grâce

à l'endetteTTIent,

3.8, 1'ENDETTHŒNT

La barrière psychologique qui existait et qui donnait

à l'endettement un caractère déshonorant a pratiquement disparu.

En fait l'insertion de l'agriculture dans le monde économique et

social moderne doit se traduire par un recours accru aux services

des institutions financières. En effet le développement de techniques

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exigeantes en matière d'équipesent et d'amélioration des conditions

de vie rend l'appel au cr§dit in6vitable comote tenu des ressources

insuffisantes des m§nages. La cause de Itendettement des paysans

résulte de l'utilisation du crédit comme moyen de soutien ies revenus

agricoles. Aussi se revèle-t-il imuortant de saisir ce recours aux

moyens de financement externes que sont les prêts d'usure et les

"pr ê t s de soudure 1/ de la BNWt 0

3.8.1. Les prêts d'usure

Les prêts d'usure constituent la pratique la plus courante

en milieu rural. Ce sont gGn§ralement des nr§ts à court terme. Le

taux usuraire est très élevé (de 40 à 100 %). Il v~rie en fonction

des rapports qu'entretiennent les deux parties. Créanciers et

débiteurs font croire que ces prêts sont sans intérêts. Le cr~ancier

ne revèle pas ce taux pour ne pas sl2ttirer des ennuis car les prêts

à taux €lev§ sent interdits lêgal?Dent. Pour le débiteur, rêvêler

un tel fait C i2St se Driver de secours en cas de besoin. C'est ~

juste titre d;ailleurs q~8 les paysans ont baptis~ ce type de prêt

"caisse noire '". Tout est vr a i nen t O~c)SCuTe.

a) EVALUATION DES P~.ETS :J 1l7strt1E

,- ! 1 !! 1.000 11.000 21J))0 !

31 )))0 41,000 51.000 1 ,j\'!ontant F.CFA 0 à

,à à ,3 à iBIDETTESien ! a

!! 10,000 20.000 3:).CûO

! 4-0JJOO sO.mG 100,000

Norrore de planteurs ! 66 5 17 3 J 3 4 5 37! !

%,

!j64,O 4~8 16 15 2;9 J 2~9 3,9 4?8 36,0

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89

Plus de la moitié des paysans (F4 %) n'a pas co~!ract€

de prêt. Il faut §mettre une r0serve au vu de ces r2sultats car l~

rri Li.eu villageois est très difficile;", :[:;~nétrer, La ,,!é:Eiar~c3 est

surtout la r~ticence eQpêche~t certaines r~vêlations. On note un

niveau diendettement relativeEe~t modeste. Ce qui §carte l'id§e

'" C' • .z" . 'd'un endettement de luxe. Les prêts J usure sont ~ratlques en~re

les planteurs eux-m€~es (qu'ils

"1 di f f ) ,." ,vl1 ages l_rèrsnts . rials tres

soient du m§me village ou des

souvent en retrouve ~ la base de

cette pratique des fonctionnair0s originaires du villages qui confient

de liargent à des parents ou amis charg~s du olncement. (iest un

réseau très co~~lexe~

b) UTILISATIO~ J2S P~ETS

1 1

1 Utilisation Sci;-;.s .ATI1élioratioT) 1 ~ "

Punêrai.Lles Nourri.ture des J"TIl13

! méd.icaux ! scolaires! plarrtat ions !! !'Jombre de nl3I1teurs ') 1 2

r 311 '"' !1

~ c: • 2)7 ~ Li 2,7 83 s8! .) J ,.LJ- "J S' r

LÇint~r§t que les planteurs portent A la scolarisation

de leurs enfants Dausse les moins ais~s â e~prunter de l'argent.

La rentrée scolaire coincide avec la période la plus difficile de

l'année ?our les planteurs. Pendant cette p~riode la uro~uction

vivriére est très basse; les nlanteuys ont dépens§ la presque

totalit~ du revenu de la csm~agne Dr§c~!ente. Aussi la veille de

la prochaine récolte est-elle une occasion toute indiquée pour

demander des prêts. L'endett8~ent est devenu un besoin.

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c) ETAT DE REOmOURSmŒNT DES FRET5

Etat Remboursé!! Non remboursé!

22

595

Nombre de planteurs

l)o

!1

--------,-!

1S

40,S

En milieu villageois on ne pr&te qu'aux nécessiteux sans

se préoccuper de la solvabilité du clier-to La conséquence est qu'on

se trouve très souvent dans des cas df::: nOD-Temhoursement à 1 \ échéance

convenue (gênéralement â la fin de la Y~colte) 0 A cette situation

un compromis est toujours trouvê ; OJ bien 11êchéance est prolongée

ou bien le débiteur hypothèque quelques-uns de ses biens (plantations

de caféiers ou de cacaoyers. pagne "Ki t a " s f us i L, , 0) 0

cl) LIEN DE PARENTE AVEC LE CR=ANCIE~

Nombye de nIanteurs

Paront 5

, r"

!.:::

Amis

5

Autres

17

Dans la case "au t r e s " nous avons classé les acheteurs

de pro~uits (en majorité les Libano-Syriens), les manoeuvres, les

"c a i s s e s noi res Il ainsi anne I êe s DOUY ê v i ter de nommer le créancier,..': .'. .....

Comme nous l'avons déj~ soulign€ dans la 2e partie de notre travail

(la commercialisation du café et du cacao et la situation des

coopératives de commercialisation 202o2,1.c)~ les prêts accordés par

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91

les acheteurs de produit sont sans intérêt, En tant que te1s 9 ils

ne font pas partie des prêts d'usure, La seule condition est que le

planteur livre ses produits à ce commerçant, Le remboursement est

fait au moment de la vente des produits, Dans les autres cas les

liens de parenté n'ont rien â voir avec le taux d'intérêt imposé.

!\1ême si le pr ê t est contracté avec un frère? il n'est pas exclu que

le taux d'intérêt soit très élev8.

Les prêts de soudure sont réservés (selon les textes de

la BNDA) aux seuls planteurs regroupés au sein des groupem.ents à

t i ° l fr V ,...) d . flA ,P clvoca Ion agrlco e lU' ,~, ou e groupements ln orme s, agese

21 à 64 ans et tirant la totalit~ de leurs ressources de l'agricul-

ture, Ils servent à couvrir les besoins courants des paysans pendant

la période de soudure. Le montant minimum est de 20.000 F,CFA (400FF)

et le ~ontant ~axi~um est de 60.000 F.~FA (1 ,ZOO FP), La constitution

du dossier a lieu en avril-mai J le d§blocage des fonds ~n juillet-

août et le remboursement de decembre en mars, Le taux d 1intérêt est

de 10 %, C'est 8ussi un ~r§t ~ court terme. A partir de la campagn~

82-83, les prêts de soudure ne seront accord~s qu'aux planteurs

regroup§s au sein des G.V,C. et ce sont ces mêmes planteurs qUI

pourront dêsormais bénêficier de l'encadrement technique de la

S,A.T.M.A.C.I .. La B.N.D.A. travaillera de concert avec les soci~té5

d'Etat implantées dans les différentes regions tant en matière

d'équipements de production que de prêt en espèces.

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Le village de Braffouéby nia pas bénéficié de prêt de

soudure pendant la campagne 1981-82 à cause des impayés de la

campagne 1980-81. Le manque de structure coopérative dans ce

village rend le recouvrement des prêts très difficile, Aucun moyen

de pression (dans le cas des prêts individuels)n'était prévu pour

les mauvais payeurs si ce n'est la suspension de prêt futur au

village tout entier jusqu'au paiement intégral des arriérés 0

Lorsqu1il sVagit de groupements informels s le prêt est remis

globalement au responsable sur pr3sentation des pièces d'identité

des autres adhérants, Dans le cas du village de Braffouéby, ce

responsable n'avait pas fait le partage comme il le fallait. Il

s'est octroyé 100.000 F.CFA (20000 FF) 0 Or son niveau de revenu ne

lui permettait pas de renbourser cette somme, Ce qui a entraîné le

blocage actuel. C'est l'impuissance de l'organisme-prêteur à faire

rembourser les mauvais payeurs qui a conduit à la modification du

systène de prêt. Le G.V.C. constitue une garantie.

Malgré l'institution des prêts de soudure par la BNDA:;

l'usure persistera toujours car les besoins des planteurs peuvent

survenir à tout moment de l'année, De plus l'usure fait apparaître

des possibilités de négociation entre le débiteur et le créancier

étant donné que les deux parties se connaissent plus ou moins bien.

En dehors des prêts de soudure la BNDA met à la disposition

des petits planteurs d'autres types de prêts. Ce sont ;,

- les prêts de faisance-valoir normalisês (PoF.V.N.)

réservés au financement des besoins courënts d'exploitation (engrais~

produits phytosanitaires~ carburant, petit outillage) d 1une part, et

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~ lientretien des exploitations déjà en production d'autre part.

Les cultures concernées sont le caf~, le cacao, le riz, le coton

et l'igname. Ce type de prêt bénéficie, sous la forme individuelle

ou collective) aux planteurs âgés de 21 à S9 ans;

~ les prêts de commercialisation (Po Corn) destinés au

financement des activit6s de collecte et de vente group€e de produits

agricoles des G.V.C.;

- les prêts d'investissement et d'~quipement (P.I.E.)

consentis à l'emprunteur pour réaliser les op~ration suivantes :

x équipement en cheptel mort (acquisition de machine,

matériel agricole et outillage)

~: réalisation de plantations nouvelles

~: habitat rural.

Ces différents crédits peuvent être sollicités à tout

moment de l'année, suivant le calendrier agricole" Mais comme nous

l'avons soulign§ dans la 2e partie de notre travail (mode d'acqui­

sition du matériel), ces autres prêts ni intéressent pas les planteurs

pour les raisons déjà évoquées.

3.9. L'épargne

lYLa faiblesse du revenu agricole et les nombreuses

dépensent auxquelles nous avons à faire face ne permettent pas une

€pargne i i; nous ont affirmé les planteurs lorsqu'au cours de nos

discussions nous avons abord§ le domaine de l!§pargne. Sur les 103

planteurs interrogés aucun n'a ni un livret d'épargne B.N.D.A' 9 ni

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de compte en banque. Le~ charges familiales (dépenses alimentaires j

les dépenses d 'éducation ... ) nombreuses et régulières éloignent des

planteurs l'id~e de la recherche du crofit comme but de leurs

activités . L'essentiel pour le planteur est d'assurer la réproduction

de la cellule familiale et améliorer sa condition de vie.

On parle généralement de th êsaurisation chez les planteurs

villageois comme un frein à l lé?argne . Dans le cas pratiqu~ du

village de Braffouéby c 1est le nive~u insuffisant du revenu qui

limite l'épargne et non la thésaurisation. D~ns les régions où Iton

rencontre da grands planteurs avec des niveaux de revenu agricole

très ~levés (supérieur à 4 ,000.000 F,CFA soit 80.000 Fr) (1) la

thésaurisation est effectivement un mal pour l'épargne (car llargent

c'est quelque chose qui doit circuler)~ mais un mal nécessaire

quelquefois, Les paysans dans la majorité des cas analphabètes ont

diénormes difficultés à contrôler leur argent placé à la banque .

Très souvent ils sont victimes d 1escroquerie. J'où ils préfèrent

garder leu~ argent a domicile. Les inconvénients de cette pratique

sont le vol et l'incendie.

(1) Chiffre: AFFOU 1979 : Le grand planteur villageois dans le proc~s devalorisation du capital social. Centre ORSTOH de Petit Bassam i p . 319.

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3.10 LES TRANSFOm~~TIONS DE LA VIE SOCIALE

Dans les villages d'aujourd'hui, la vie sociale a regressé

les repas en commun sont devenus rares, les veillées ont disparu •..

L'individualisme a fait disparaître certaines coutumes ~ autrefois

on s'entraidait pour la récolte et son acheminement dans chaque

famille était marqu§ par un grand repas. L'entraide à tous les

niveaux était la règle d'or. La grande famille qui autrefois vivait

dans une même concession a subi un éclatement avec le lotissement

des villages 9 accentuant ainsi l'individualisme, Dans la sous­

préfecture de Sikensi, tous les villages (à l'exception de Abi~hou)

ont été lotis. Une certaine rivalit§ doublée de jalousie - obstacle

principal au regroupement - est née dans la société abidji. La

réussite des uns suscite toujours la jalousie des autres. Tout échec

est plus attribué aux effets des forces supra-terrestres qu'à la

capacité physique et morale de l'individu. L'acte économique est

noyé dans le phénomène social. La croyance à l'intervention de ces

forces supra-terrestres limite les possibilités d'action et d'inno­

vation du planteur. Les Abidji ne siunissent réellement que dans

les situations douloureuses (décès notamment). Des efforts doivent

être faits ici et là pour donner vie à la région.

L'exode rural niest pas un mal en soi mais il devient

nuisible lorsque son rythme dépasse les créations d'emploi à la

ville, surtout s'il entraîne un appauvrissement qualitatif des

campagnes par le départ des meilleurs fils et s iil introduit à la

ville des germes de désordre et d'instabilité nocifs au progrès.

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La fréquentation scolaire accélère l'exode rural. Parfois Sl l'ancien

élève essaie de se réinsérer dans son milieu, ses parents le renvoieltr

à la ville "faire le parasite" chez un lointain cousin jusqu'à ce

qu'il ait un emploi. Cette attitude des parents est dûe au fait que

l'ancien élève qui revient au village refuse de participer au travail

de la terre et doit attendre tout du père et de la mère. Le travail

de la terre est certes un métier dur et peu rémunérateur en pays

abidji comme partout ailleurs en Côte d'Ivoire~ mais ce n'est pas

une raison d'empêcher les jeunes scolarisés de le pratiquer. Pour

le moment c'est le paysan qui supporte tout le monde, l'appareil de

l'Etat; il est la source des investissements, notamment industriels,

et espère que l'expansion des secteurs secondaires et tertiaires

lui paiera plus tard des dividendes. En attendant l'époque bien

heureuse de l' exp Lo i ta tion de "rio t re IV pét r oLe , la planification du

développement agricole dont l'homme est plus clairement que jamais

l'objectif et le moyen, doit s'efforcer de faire qu'à la campagne

on puisse vivre décemment. L'amélioration des conditions sociales}

longtemps considérée comme devant suivre et non précéder l'accrois­

sement de la production) accroîtra le bien être rural et aidera à

y retenir les jeunes.

3.11. Conclusion

C'est devenu une banalité de dire que les conditions de vie

tendent à s'uniformiser dans la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui. Le

village "Ls ol ê " n'existe plus grâce à l'automobile y à la radio et à

la télévision. Si l'on pénètre dans un petit campement d'une région

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pauvre, on a de fortes chances d'y trouver certains objets carac­

téristiques du monde moderne : radio~ mobylette ... L'électricité

bientôt couvrira tout le pays. Alors peut-on croire que le monde

agricole rattrape petit à petit son retard? Si lion y regarde d'un

peu près 1 le tableau apparaît moins rose. La campagne en général et

le monde agricole en particulier demeurent très désavantagés par

rapport à la ville. Peu de ménages agricoles disposent d'un logement

confortable. Certains services sont moins facilement accessibles

(santé~ éducation ... ). La vie au village pose parfois des problèmes

difficilesqueles aides et les dons ne résolvent toujours pas d'où

recours au crédit, Or les effets de cet endettement ne sont pas

fondamentalement bénéfiques. Le crédit au lieu de servir à la

modernisation de l'agriculture est plutôt utilisé pour la reproduction

de l'unité familiale.

La conjoncture internationale difficile qui a rendu le

marché d'emplois très limité et occasionné la compression incessante

du personnel dans les entreprises porte à croire à un changement

de mentalité. Certains ont déjà compris que leur salut réside dans

un retour à la terre. Il a~partient donc à cette vague de jeunes

ayant déjà goûté aux délices de la vie citadine et que la force

des choses a contraint au retour à la terre de briser la barrière

psychologique qui sépare la ville et la campagne. C'est dans la

mesure où la seconde vague de jeunes scolarisés verra leurs villages

se transformer positivement sous leurs yeux qu'ils comprendront

concrètement ce qu'ils peuvent apporter et gagner à la campagne.

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CONCLUSION GËNÉRALE

98

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La Côte d'Ivoire est un pays dont l'~conomie repose

essentiellement sur IVagriculture; une agriculture dominée par la

petite exploitation familiale, Si cette agriculture permet à la

Côte d'Ivoire de tirer la plus grande partie de ses dévises

étrangères, au niveau des artisans subsiste une profonde insatis­

faction. En effet le revenu agricole de la majorité des planteurs

est faible. La situation est devenue plus dramatique ces dernières

années avec les augmentations successives du prix du pétrole et le ni­

veau général d'inflation. Dans cette conjoncture économique difficile

le paysan est le plus touché. L'écart entre les revenus agricoles

et non agricoles ne se réduit pas mais au contraire s'accroît. Les

caisses de l'Etat actuellement vides à la suite de la baisse des

cours internationaux de nos deux principaux produits (caf§ et cacao)

ne risquent-t-elles pas d'entraîner la chute du prix d'achat du

café et du cacao au niveau national ? La ménace qui pèse sur le

monde paysan déjà en situation précaire est grande. Les dépenses

auxquelles les paysans doivent faire face deviennent de plus en

plus élevées. Les charges familiales sont énormes. Il faut trouver

d'autres sources de revenu aux paysans tout en sachant que toute

production soumise au marché extérieur réserve toujours un avenir

incertain (exemple du café et du cacao), Fort de cette expérience

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et soucieux du bien être des paysans le gouvernement a décidé

d'accentuer la diversification des cultures en privilégiant la

production des vivriers sans pour autant étouffer les cultures de

café et de cacao qui pendant longtemps encore et~ malgré l'exploi=

tation prochaine du pétrole, sous-tendront l'économie ivoirienne.

Le projet vivrier permettra à la Côte d'Ivoire de réaliser son auto­

suffisance alimentaire et procurera certainement aux paysans un

revenu très appréciable. Ce projet pour être plus opérationnel

doit non seulement résoudre le problème de la commercialisation,

de l'approvisionnement et de la conservation des denrées

mais aussi et surtout celui des producteurs.

Le phénomène le plus important à l'agriculture ivoirienne

est que ce sont surtout les jeunes qui partent, De ce fait la

population agricole vieillit (la moyenne d'âge des chefs d'exploi­

tation dans notre cas est comprise entre 51 et 55 ans). Or une

population vieillie n'est certainement pas un facteur de progrès.

Actuellement peu d1enfants d'agriculteurs demeurent définitivement

dans la profession. Ce fait peut être lourd de conséquence car on

risque de retrouver une population agricole à la fois vieille et

insuffisante en nombre. Le pire est qu'actuellement il y a pénurie

de main-d'oeuvre §trangère à l'agriculture. La main-d'oeuvre

abondante dès les premières années de notre accession à lilndépen~

dance dans le secteur primaire s'est petit à petit "deve r s ëe " dans

le secteur secondaire et tertiaire. Devant cet état de fait. l'auto­

suffisance alimentaire que notre pays veut atteindre (comme d'ailleurs

tous les autres projets de développement) doit passer nécessairement

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par une politique en direction des jeunes" Les méthodes modernes

d'agriculture, les techniques culturales nouvelles ne seront mises

en oeuvre le mieux possible que lorsqu'il y aura des jeunes sachant

lire et écrire. Pour les amener a la terre il est nécessaire

d'améliorer les conditions de vie à la campagne (construction de

salles de jeu, développement de sport ... ) et de rendre le crédit

plus accessible. La libération des terres pour les jeunes ne suffit

pas. Le grand obstacle pour ces derniers est le capital nécessaira

pour devenir agriculteur moderne. Un agriculteur capable de rendre

le travail de la terre plus attrayant et plus rémunérateur. Ciest

à ce prix (nous le pensons) que l'aide à la paysannerie trouvera

toute sa signification.

Aider le paysan, c'est s'aider soi-même. C'est aider

aussi toute une nation car que deviendrait la Côte d'Ivoire sans

les paysans ?

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A N N E X E S

102

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103

Nom et prénoms

Age

Lieu de naissance

Etlmie

Statut social dans le village

Niveau d'instruction

Profession

Religion

Situation matrimoniale

Nombre d'épouses

Nombre d'enfants

I1- CI~~GES D'EXPLOITATION

! !

! !! !! !! !! !! !

!!!,

Coût .'!1 d'acquisition!! !

!>1ode! d'acquisition!

Dated'acquisitionQuantité

Tronçonneuses

Atomiseurs

Haches

Camionnettes

Instruments de travail

l'/iachettes

Limes

Fertilisants

Produits de traitement

Carburant

Semence

Autres ..•

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Autres charges

[.'Iain-d i oeuvre

Travaux et services extérieurs

Transport

Frais divers

Intérêts versés

III,- PRODUITS D'EXPLOITATION

Coût

104

Produits

Cacao

Café

Banane

Igname

danioc

Taro

~iz

j.1aîs

Condiments

Agnnnes

Elevage

Autres

Autres nrodui.ts

Boutiques

T:iaison en location

TaxiIntérêts perçusAutres

Production

Quantité

Valeur

Lieu Valeur

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105

A qui vendez-vous vos prorluits ?

Qùel est le lieu de résidence de l'acheteur?

Etes-vous membres d'une coopérative de vente?

En cas de difficultés financières à qui faites vous recours?

Parents Il Amis ;--; Autres 1-1

Si il .. Si agit d'un parent essayer d'établir lES liens exacts de parenté.

SITUATION DE L'ENDETIEMENT

Créancier (1)

!!!!!!!!!!! -------

fLien de ; Hantantparenté; du prêt

Date duprêt Echéance

fUtilisation; Etat des 1

du prêt iRernboursementi

(1) Nom et prénoms s'il s'agit d'un particulier

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rv- INVENTAIRE DES BIENS (1)

Nomenclature ('i.ode!! d'acquisition

Annéed'acquisition

106

C 0 û t

!!!!

! !! !! !1 !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !! !

! !! !1 !! !! !! !! !! !

!! !! !! !! !! !! !

1

(1) ~~.- Autres que vêtements et ustensils de cuisine.

!!!!!!!!!!!

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v- COT/IPOSITION DE LA CELLULE DQ"ESTIQUE

107

Nora et prénoms!!Liens!!!!

!de parenté!

!1

!!!!!!!

Age Résident!!Actif.!

!!!!!

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VI- DEPENSES SCOLf\IRES

Nom et prénoms

1!!!!!!!1

!!!!!!!!!!!!!1

!!!1

!

!!!!!!l!1

!~1

!!!!!!!!,

1

Age !Etablissement!---r----'!1

!!!!!!1

1J!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

!fréquenté! Frais de 'scolarité

!!!!!!!!!!.!!!!!f

!!~

!!!!1

!!!1

!!

1 1;Fournitures scolaires;j et autres!!! 1! ~

! J! !! !t !! !! !! !! !! !1 !! f!!!!! ~

! !! 1! !! !t !! !! !! !! !! !! 1! !! !! !1 !~ !

!

Uniformes de classe

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109

FICHE VILLAGE

N(]'l DU VILlAGE

Votre village est-il loti ?

Possêde-t.-H

Oui ,--,!

Non ,--,! ,

1) Une école ?

Si oui ~ nombre de classes ~ c

Oui!--,! ,

Nombre d'élèves

Non

2) Un marché ? Oui !--, Non !--,! ! ! !

3) Des boutiques ? Oui !--, Non! !

Si oui; combien? Nationalité et ethnie des propriétaires

4) tJn centre de santé ? Ori, ,--,! !

Non ,--,! !

5) Des pompes (puits FOFESCI) Oui 1--'! !

Si oui, combien?

Non

6) Des puits traditior~~els ?

Si oui , combien ? e

7) L'électricité?

Oui

Oui ,--,! !

Non ,--,! ,

Non ,--,! !

Si oui ~ combien de villageois ont-il li électricité ~l domicile ?

'lI<':l)gOCOGOQOOQGOOCl

8) Un terrain de sport? Oui ,--!! !

Non ,--,! !

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B 1 B L 1,0 G R A PHI E

110

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111

OUVRAGES GENERAUX ET ETUDES REGIONALES

Jean-Louis BOUTILLIER et CAUSSE Enqu@te sur le niveau de vie

dans une région de la Côte d'Ivoire in ilLienquête

sur les conditions de vie des familles ll BIT 1961.

J. Hallak, G. N'Guessan, A. Krizo et B. Duvieusart : Méthode de

préparation de la carte scolaire: études de cas.

Les sous-préfecture de Sikensi et Dabakala~ Côte

d'Ivoire (Institut international de planification

de l'éducation (cr§é au sein de l'UNESCO) Paris 1976

pp. 17~ 34.

Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan; La Côte d'Ivoire

en chiffres. Edition aO-81 (Sociét€ Africaine

d'Edition) .

AFFOU Yapi S. ; L'économiste de terrain face au milieu rural.

(Communication proposée pour le séminaire du CURD.l'Centre Universitaire de Recherche et de Dêve Loppemen t "

sur le thème : 111/ïéthodologie générale de recherches

en milieu r ura l '") . Mars 1981; pp. 6-10. ORSWM- Centre dePetit Bassam,

AFFOU Yapi S.: Le changement technologique dans les grandes

plantations villageoises est-il pour aujourd'hui?

(Note 3 l'attention de la Société Française d'Economie

Rurale sur le thème ~ nChangements techniques et

dynamisme socio-économique dans les agricultures du

Tiers-Monde n) , Juillet 1981; pp. 2 à 6. ORSTOM .,. Centre de

Petit Bassam ,

Joseph KLATZMANN : L'agriculture française. Editions du Seuil 1978.

(Pages 72-98 et ch ap , 8 192).

Gérard CAZENAVE et Jacques MONTEIL !"es revenus des agriculteurs.Colle c t ion 11 Que sai s ~. je? (j n 0 184 4, 1980 ,

AFFOU Yapi S, : Le grand planteur villageois dans le procès de

valorisation du capital social (une introduction à

l'organisation socio-§conomique Akyé). 1979; pp. 311­

325. ORSrOM - Centre de Petit Bassam.

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112

Abdoulaye SAWADOGO : L'agriculture en Côte d'Ivoire. PUF 1977pp, 6 7, 264 9 26 5) 270.

Guy BELLONCLE : Quel développement rural pour l'Afrique Noire?N.E,A, 1979; pp, 49, 50 9 76, 144.

Secteur Affaires Domaniales Rurales de Sikensi. Rapport annuel 1981,

R. BADOUIN : Economie rurale.Armand Colin 1971. Collection U;Po 19.

SAMIR AMIN Le dêve loppement du capitalisme en Côte di Ivoire .

Editions de Minuit 9 1979.

Gabriel ROUGERIE: La Côte d'Ivoire. Collection "Que sais-je?ii

n " 1137; 1964.

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113

REVUES ET JOURNAUX

- Paysan nO 146; février-mars 1981.

- Extrait d'Economie et Statistique (revue mensuelle de l'INSEE)

nO 53 février 1974.

- Documents du Centre d'Etudes des revenus et des coûts

numéro spécial n° 37 3e trimestre 197738

- Fraternité hebdo nO 1192; 26 février 1982.

- AGRI 82 (une édition de Fraternité-Matin? mai 1982).

- L'endettement et l'agriculture française: mesure, causes et

application (Economie et Finances Agricoles~ mai 1978).

- Les résultats diune enquête sur l'endettement des agriculteursdans le département d'Ille-et-Vilaine (Yves LEON - Pierre

RAINELLI avec la collaboration technique de Christian CHESNIER

et Chantal GUERRIER : INRA Rennes). Cahiers de Statistiques

Agricoles nov.-déc 1974; nO 19, p. 57.

- B. NoD .A, (Banque Nationale pour le Développement Agricole)

- Jeune Afrique n " 1043 du 31 décembre 1980 (hors série album

20 ans j ; p. 14 7 •

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TABLE DES MATIERES

Page

PREFACE • c e.

INTRODUCTION

~œTHODOLOGIE DE L'ENQUETE

GENERALITES SUR LA COTE DI IVOIRE.

1

5

8

14

Première partie: LES· DONNEES DE BASE SUR LA REGION DE SIKENSI19

1.4. Relief et cours d'eau ..

1 .S. Les sols

1.6. Conclusion

Chapitre : LES

1. 1 .

1 .2.

1. 3.

DONNEES NATURELLES . .Situation géographique

La végétation .

Le climat

C00(>!ô'ClOO

21

21

21

23

23

23

23

Chapitre 2 : LES DOÏ'mEES HUMAINES . . . . . c e • • • c •• 27

2.1. Généralités. e •••••••••• " 27

2.2. Mise en place des Abidji . . . . . . . .. 29

2.3. Coutumes et moeurs des Abidji .... o. 30

2.3.1. Le Dipri. une fête traditionnelle 30

2.3.2. Les croyances. . . . . . . . .. 30

2.3.3. Le jour de repos ,. 30

2.4. Organisation soc i.o-cpoI î tique en "pays" Ab i d j i 31

2.4.1. Les générations ...

2.4.2. La famille ..2.4.3. La chefferie. <,

2.4.4. Le mariage ....

2.4.5. Les funérailles .

2.4.6. L'héritage '"2.4.7. Conclusion .

32

32

33

34

34

35

35

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2,5, Organisation socio-économique. 35

2,5,1. Le système foncier 0 ., ••• 35

2.5.2. Organisation du travail . . . . 36

2.5.3. Aspects g~n§raux de la structure agricole 37

2.5.4. Vartisanat . e e , ••••••••• , 41

2.5.5. Conclusion e • e ••• 42

Deuxième nartie : LA DETERMINATION DU REVENU AGRICOLE . . . . 43

INTRODUCTION • . . . • • 44-

2.1. Les agents de production 45

2,,1.1. Le chef d'exploitation .

a) L!âge du chef d'exploitation.

b) Situation matrimoniale ... 0 •

2. L 2.

c) Niveau d'instruction.

d) Le statut social .

e) Nombre d'enfants,

f ) Religion ....

g) Composition ethnique ....

Les actifs agricoles . . , . . . . . .

a) La main-d'oeuvre familiale .....

45

45

46

47

47

4 Qv

48

49

49

49

a) Liens de parenté des actifs fami­liaux aveè le chef d'exploitation

(») L'âge des actifs familiaux 0 ••

y) La répartition des actifs agricolesselon le sexe . . . 0 • • 0 • •

50

50

sa

2.2. La détermination du reV0nu agricole.

b) La main~dloeuvre salariéenelle ou permanente ....

2.1,3. Conclusion 0 • 0 ••••

occasion~

58

54

S4

51

52

S4

54

57

57

57

60

Les charges monétaires d'exploitation

2.2.1.1. Les charges d'équipem~nts

productifs . . . 0 • 0 • • •

a) Inventaire des instruments de travailb) L'âge du .na t é r i e I 0 ...... 0 •

c)

d)

Mode d'acquisition du matériel 0 • 0

Utilisation des fertilisants etproduits de traitement ....

e) LBS membres du groupement desplanteurs . . . . . 0 • • 0

f) Prix du matériel et produit detraitement .

2.2.1.

g) Evaluation des charges d'équipementproductif . 0 •• 0 ••• 0 • 0 • 0 • 61

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Page

h) Conclusion . . . . . . . . . . . 61

2.2.1 .2. Les charges de mai.nvd 1 oeuvre 62

2.2.1,3, Conclusion. . 63

2.4. Conclusion. 0

203. Autres sources de revenu.

2.2.2. Les produits d i 8xpl o i t a t i on .....

2.2.2.1. Les Droductions de café et decaca~ (campagne Bl-82) ..•

a) La production de café . . . . . . .

b) La production de cacao .

c) La commercialisation du café et ducacao et la situation des coopérativesde commercialisation ....

d) Conclusion . . . . 0 •

2.2.2020 Les recettes

2.2.2.3. Le revenu agricole ..

63

64

64

65

66

67

68

68

69

70

Troisième partie

INTRODUCTION . 0

CONDITIONS D'EXISTENCE DES PAYSANS. 71

72

3.1. Les dépenses d'alimentation

302. Les d€penses d'éducation et de santé.

3.2.1. Les dépenses d'éducation .. 0

302.2. Les dépenses de santé 0 0 0 0 •••

3.3. Les dépenses d'électricité et d'eau

73

75

75

78

80

3.4. Les dénenses de l'habitat 81

3050 Les dê ne nses de prestige . . . . . . 83

3.5.1. L'achat de pagne "Ki t a " . 0 ••• o., 84

3.5.2. Les dépenses cérémonielles (mariage 9

funérailles) 0 • 0 •• ••••• 0 84

306. Autres dépenses ...

306.1. Les moyens de déplacement3.602. Les moyens d'information.

3.7. Les aides et les dons

84

84

85

86

3.8. L'endettement. . . . . . . . . . .. 87308.10 Les prêts j'usure .... 0 • • • 88

a) Evaluation des prêts d'usure .,. 88

b) Utilisation des prets e • • e • • 89

c) Etat de remboursement des prêts o. 90d) Lien de ~arenté avec le créancier. 90

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3 03,2. Les nprêts de soudure" de la B.N.D.A.

3Q9Q L~épargne ~ 8' 0 o e t' c " 1) Q • Qo v 6 <J '. c '1

3.10, Les transformations de la vie sociale" .. ,

3.11. Conclusion

CONCLUSION GENERALE

ANNEXES , e ,

BIBLIOGRAPHIE c

Page

91

93

9S

96

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102

110

j