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Revue francophone d'orthoptie 2014;7:223–227 Dossier / Formation
Examens spécifiques
avant chirurgie réfractive progressiveSpecific examinations before progressive refractivesurgery
Géraldine Savoye
34 - Montpellier, France (Orthoptiste à OdysseumOphtalmologie)Mots clésBasculeChirurgie réfractivepresbytieÈil préférentielVision binoculaire
KeywordsCorrectionPresbyopia refractivesurgeryLeading eyeBinocular sight
RÉSUMÉLa chirurgie réfractive nécessite un bilan assez précis de l'état oculaire mais aussi binoculairepour éviter toute complication post-opératoire. Nous allons voir quels sont ces examens etcomment les interpréter.© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
SUMMARYRefractive surgery requires a fairly accurate control of the ocular and binocular state to avoid anypost-operative complication. We are going to see what are these examinations and how tointerpret them.© 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
e but de ces examens est que le chi- supérieure ou égale à 3 mm en photopique)
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Lrurgien puisse définir si une chirurgieest envisageable et si, oui, de quel type.
Il comporte, bien évidemment, en premièreintention une consultation ophtalmologique« classique » avec anamnèse (antécédentsgénéraux et ophtalmologiques), réfraction aubrouillard, tension oculaire, fond d'œil, exa-men à la lampe à fente.Pour commencer, nous réaliserons deux exa-mens très importants et indispensables avanttoute chirurgie réfractive (même non progres-sive) : l'Orbscan et L'Opdscan.L'Opdscan permet d'étudier la forme de lacornée et ses éventuelles irrégularités. Il per-met par exemple de détecter un kératocônequi contre-indiquerait toute chirurgie laser(Fig. 1 et 2).L'Orbscan quant à lui mesure la pachymétrie.Il nous indique, entre autres, l'épaisseur de lacornée au point le plus fin (la pachymétrieà cet endroit doit être au minimum supérieureà 500 microns), la keratométrie, la pupillomé-trie (certains types de chirurgie sont pupillo-dépendantes et nécessitent une pupille
http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2014.09.009© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
et l'angle kappa (angle mesuré entre l'axevisuel et l'axe pupillaire), si celui-ci est tropimportant cela peut entraîner une excentrationtrop importante du traitement laser et donc unmauvais résultat (Fig. 3 et 4).Une anomalie à l'un de ces deux examenscontre-indiquera toute chirurgie.Jusque ici, les examens sont identiques à unechirurgie monofocale. Maintenant, nous allonsétudier des éléments plus spécifiques à lachirurgie de presbytie.Au cours de la réfraction, nous étudieronsl'accommodation restante puis l'œil préféren-tiel en vision de loin, en brouillant en vision deloin œil droit puis œil gauche avec +1.50 pourvoir de quel côté le patient le supporte lemieux. Si jamais cela n'est pas tolérable, ondiminue par pallier de 0.25 jusqu'à atteindreune vision confortable. Cela permet de quan-tifier quelle « bascule » peut être tolérée.Une fois cette tolérance trouvée on fait lire lepatient avec cette sur-correction sur l'œil nonpréférentiel pour estimer quelle acuité visuelleil peut espérer en vision de près. Un examensous-cycloplégique sera réalisé pour tous les
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Figure 1. Opdscan normal.
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Figure 2. Opdscan anormal avec kératocône frustre.
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Figure 3. Orbscan compatible.
Figure 4. Orbscan non compatible avec kératocône frustre et pachymétrie inférieure à 500 microns.
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patients avant 50 ans et au cas par cas pour les autres.On testera ensuite l'œil de visée (à l'aide du carton troué, brastendus/tête droite) pour voir s'il y a une concordance avec l'œilpréférentiel, en vision de loin ou pas.Ensuite nous nous pencherons plus spécifiquement sur laprofession et les éventuels loisirs du patient pour définir aveclui quels sont ses besoins et exigences dans la vie quoti-dienne. Un patient conducteur de bus n'aura pas les mêmesbesoins qu'une couturière, donc n'aura pas le même traite-ment chirurgical.Pour finir, nous réaliserons un dépistage orthoptiquecomprenant un examen sous-écran, motilité, punctumproximum de convergence, et une vision stéréoscopiqueau TNO. Tout doute quant à la bonne vision binoculaire
(hétérophorie, TNO <600 '. . .) entraînera systématiquementun bilan orthoptique complet. Les nouvelles techniques dechirurgie laser sont moins dissociantes qu'une bascule maisnécessitent, néanmoins, de s'appuyer sur une bonne visionbinoculaire préopératoire pour que le patient ne risque pasde voir double ou d'être inconfortable.Tous ces examens réalisés, le chirurgien est en mesure devoir avec le patient s'il est opérable et si oui de choisir latechnique.
Déclaration d'intérêtsL'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cetarticle.
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