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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S325 T. Okalla Abodo Raphaël a,b , H. Wang b a Groupe de recherche et d’intervention en santé publique, Cameroun b Ministère de la santé publique, Yaoundé, Cameroun Entre 1995 et 2010, le Cameroun a créé une quinzaine de programmes de santé. Une partie importante des ressources du système de santé est allouée à ces struc- tures supposées améliorer la gestion pour une plus grande efficience. L’analyse du fonctionnement des programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme par la revue documentaire et les entretiens avec les responsables, nous a permis de déceler les contraintes locales de mise en œuvre des actions internationalement planifiées. Entre 2002 et 2008, ces programmes ont été financés à concurrence de 168 195 660 euros. Le financement international représente 88,61 %. Le personnel en service dans les programmes de lutte contre le paludisme et la tuberculose est constitué de 25 % de fonctionnaires recevant un complément de salaire, 26 % sans complément de salaire, 39 % de contractuels rémunérés par les ressources du Fonds Mondial et 9 % sans statut. Une stratégie internationale modifiée en cours de mise en œuvre a entraîné le transfert de 250 000 moustiquaires du sud, zone de transmission pérenne de paludisme, au nord du pays où la transmission n’allait commencer que six mois plus tard, pour une distribution pendant une campagne de vaccination contre la rougeole. Le programme de lutte contre la tuberculose a atteint un taux de dépistage supérieur à 79 % en 2007 alors même que les estimations internationales pour le pays étaient de 70 %. À l’analyse de ces résultats, les programmes de santé sont substantiellement financés par la communauté internationale. Cette prépondérance financière entraîne un assujettissement aux objectifs et aux stratégies des organismes inter- nationaux et conduit parfois à des aberrations épidémiologiques. La multitude de sources de financements et les différents statuts de personnels entraînent l’application de procédures financières et administratives différentes et inco- hérentes entraînant d’importantes contraintes de gestion réduisant l’efficience et engendrant des conflits entre les gouvernements, leurs représentants et les donateurs. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.410 P13-6 Efficacité de la mise en oeuvre du modèle de soin des maladies chroniques sur le contrôle glycémique à Davao, Philippines S. Pilleron a , E. Pasquier a , I. Boyose-Nolasco b , D. Olchini a , A. Fontbonne c a Handicap International, France b Handicap International, Philippines c Institut de recherche et développement (IRD), Montpellier, France Objectif.– Évaluer l’efficacité du Projet Diabète, utilisant le modèle de soin des maladies chroniques, sur l’accès aux soins diabétiques, la prise en charge du diabète et des facteurs de risque cardiovasculaires aux Philippines. Méthodes.– Une étude transversale a été conduite dans neuf villages-intervention et cinq villages-contrôle de la ville de Davao, aux Philippines. Des volontaires diabétiques âgés de 20 ans ou plus ont été interrogés. Des données anthropo- métriques et la tension artérielle ont été recueillies. L’HbA1c a été testé avec un appareil certifié NSGP. Les deux groupes ont été comparés par régression logistique, ajustée sur l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et le revenu. Résultats.– Respectivement, 503 et 136 sujets des zones intervention et contrôle ont été analysés. Les pourcentages de patients pour les variables suivantes étaient supérieurs dans le groupe intervention : traités par metformine (ORa = 1,5, p = 0,057), ayant, au cours des 12 mois précédents, une glycémie à jeun testée en laboratoire (ORa = 1,6, p = 0,027), un HbA1c mesuré (OR = 6,0, p < 0,001), un profil lipidique réalisé (ORa = 1,7, p = 0,017), rencontré un nutritionniste (ORa = 1,6, p = 0,041), suivi une séance d’éducation thérapeutique (OR = 2,7, p < 0,001). Le pourcentage de patients avec un HbA1c < 7 % était plus élevé dans le groupe intervention (OR = 1,6, p = 0,038). Aucune différence statis- tique n’a été observée, ni pour le nombre de consultations, ni pour le score de connaissances sur le diabète, ni pour les facteurs de risque cardiovasculaires. Conclusions.– Nos résultats apportent des éléments en faveur de l’efficacité de notre projet sur le contrôle glycémique et la prise en charge du diabète. La mise en œuvre du modèle de soins des maladies chroniques est possible aux Philippines, et ce, avec une bonne appropriation du modèle par les acteurs locaux. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.411 P13-7 Excès de poids corporel pré-gestationnel et résultats de la grossesse, Mexique I. Osuna Ramirez , E. Madrid-Aispuro , J. Sicairos-Felix , F. Morgan-Ortiz, S.-P. Diaz-Camacho Universidad 94 etapa 2. Culiacán, Sinaloa, Mexique Introduction.– L’excès de poids corporel (EPC) est considéré comme un pro- blème de santé publique dans le monde entier, et présente une haute prévalence y compris dans les populations obstétricales. L’EPC maternel est un fac- teur de risque important lié aux complications pendant la période prénatale, l’accouchement et après l’accouchement, ainsi qu’aux complications néona- tales ultérieures. Ces complications sont : troubles hypotenseurs de la grossesse, diabète gestationnel, accouchement prématuré, malformations congénitales, macrosomie, mort fœtale, ainsi qu’une augmentation du taux de césarienne et un haut poids à la naissance. Objectif.– Estimer le taux des césariennes liées à l’excès de poids corporel de la mère et l’association avec le poids du nouveau-né. Méthodes.– L’étude a concerné 158 femmes âgées de 14 à 44 ans qui ont demandé une aide obstétricale à l’hôpital civil de Culiacán, Sinaloa, Mexique, entre août 2011et août 2012. L’évaluation de la résolution de la grossesse (semaines de la gestation, poids à la naissance, index pondéral, etc.) et l’estimation de l’EPC [poids (kg)/taille (m 2 )] de la mère ont été estimés. Résultats.– L’analyse a montré que 33,6 % des femmes présentaient un EPC au début de la grossesse, 4,4 % un sous poids (SP), et 62 % un poids normal (PN). La fréquence de césarienne était estimée à un 37,3 %. Par groupe de masse cor- porelle pré-gestationnelle : les pourcentages de césarienne pour SP, PN et EPC, étaient respectivement de 14,3 %, 31,6 % et 50,9 %. On a registré 161 nouveau- nés vivants, dont 47,2 % étaient de sexe féminin. Le poids moyen à la naissance qui a été enregistrée pour SP, PN et EPC (surpoids et obésité) était, respecti- vement, 3,115, 3,254 et 3,421 kg. La fréquence de césarienne était associée à l’augmentation de l’excès de poids corporel pré-gestationnel (p = 0,026). Conclusion.– L’excès de poids corporel pré-gestationnel était lié aux césariennes et au poids de naissance élevée du nouveau-né. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.412 P13-8 Suivi des nourrissons nés de mères séropositives au VIH : stratégie pour prévenir la transmission mère enfant au Mali H. Sangho a , A. Keita a , H. Keita a , M. Sylla b , A. Dia a , S. Doumbia c a Centre de recherche d’études et de documentation pour la survie de l’enfant, Mali b Service de pédiatrie, CHU Gabriel Toure, Mali c Faculté de médecine et d’odonto-stomatologie, Mali Introduction.– Le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant sans chimiothérapie périnatale est de 30 à 40 %. Le traitement préventif aux anti- rétroviraux du nouveau-né de mère séropositive au VIH réduit fortement le risque de transmission. Le Mali a adopté en 2001, la stratégie nationale de Prévention de la transmission mère-enfant (PTME) basée sur le traitement préventif avec les anti-rétroviraux de la mère et du nouveau-né. Il a été constaté dans la mise en œuvre de la PTME, l’insuffisance de suivi des nourrissons. L’étude avait pour objectif d’étudier le suivi des enfants nés de mères séropositives au VIH de 0–18 mois au niveau de trois sites de Bamako et un de Koulikoro. Méthodologie.– L’étude était longitudinale prospective avec suivi d’une cohorte d’enfants nés de mères séropositives au VIH pendant 18 mois. La taille de l’échantillon était de 157 femmes séropositives au VIH (1 ou/et 2) et de 161 enfants, ayant bénéficié du traitement préventif de la transmission mère- enfant. Les suivis clinique, biologique et psychosocial ont été assurés jusqu’à l’âge de 18 mois. Un questionnaire servant de dossier a été utilisé pour collec-

Excès de poids corporel pré-gestationnel et résultats de la grossesse, Mexique

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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S325

T. Okalla Abodo Raphaël a,b, H. Wang b

a Groupe de recherche et d’intervention en santé publique, Camerounb Ministère de la santé publique, Yaoundé, Cameroun

Entre 1995 et 2010, le Cameroun a créé une quinzaine de programmes de santé.Une partie importante des ressources du système de santé est allouée à ces struc-tures supposées améliorer la gestion pour une plus grande efficience. L’analysedu fonctionnement des programmes de lutte contre le sida, la tuberculose etle paludisme par la revue documentaire et les entretiens avec les responsables,nous a permis de déceler les contraintes locales de mise en œuvre des actionsinternationalement planifiées.Entre 2002 et 2008, ces programmes ont été financés à concurrence de 168195 660 euros. Le financement international représente 88,61 %. Le personnelen service dans les programmes de lutte contre le paludisme et la tuberculose estconstitué de 25 % de fonctionnaires recevant un complément de salaire, 26 %sans complément de salaire, 39 % de contractuels rémunérés par les ressourcesdu Fonds Mondial et 9 % sans statut. Une stratégie internationale modifiée encours de mise en œuvre a entraîné le transfert de 250 000 moustiquaires du sud,zone de transmission pérenne de paludisme, au nord du pays où la transmissionn’allait commencer que six mois plus tard, pour une distribution pendant unecampagne de vaccination contre la rougeole. Le programme de lutte contre latuberculose a atteint un taux de dépistage supérieur à 79 % en 2007 alors mêmeque les estimations internationales pour le pays étaient de 70 %.À l’analyse de ces résultats, les programmes de santé sont substantiellementfinancés par la communauté internationale. Cette prépondérance financièreentraîne un assujettissement aux objectifs et aux stratégies des organismes inter-nationaux et conduit parfois à des aberrations épidémiologiques. La multitudede sources de financements et les différents statuts de personnels entraînentl’application de procédures financières et administratives différentes et inco-hérentes entraînant d’importantes contraintes de gestion réduisant l’efficienceet engendrant des conflits entre les gouvernements, leurs représentants et lesdonateurs.

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Efficacité de la mise en oeuvre du modèle desoin des maladies chroniques sur le contrôleglycémique à Davao, PhilippinesS. Pilleron a, E. Pasquier a, I. Boyose-Nolasco b,D. Olchini a, A. Fontbonne c

a Handicap International, Franceb Handicap International, Philippinesc Institut de recherche et développement (IRD), Montpellier, France

Objectif.– Évaluer l’efficacité du Projet Diabète, utilisant le modèle de soin desmaladies chroniques, sur l’accès aux soins diabétiques, la prise en charge dudiabète et des facteurs de risque cardiovasculaires aux Philippines.Méthodes.– Une étude transversale a été conduite dans neuf villages-interventionet cinq villages-contrôle de la ville de Davao, aux Philippines. Des volontairesdiabétiques âgés de 20 ans ou plus ont été interrogés. Des données anthropo-métriques et la tension artérielle ont été recueillies. L’HbA1c a été testé avecun appareil certifié NSGP. Les deux groupes ont été comparés par régressionlogistique, ajustée sur l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et le revenu.Résultats.– Respectivement, 503 et 136 sujets des zones intervention et contrôleont été analysés. Les pourcentages de patients pour les variables suivantes étaientsupérieurs dans le groupe intervention : traités par metformine (ORa = 1,5,p = 0,057), ayant, au cours des 12 mois précédents, une glycémie à jeun testéeen laboratoire (ORa = 1,6, p = 0,027), un HbA1c mesuré (OR = 6,0, p < 0,001),un profil lipidique réalisé (ORa = 1,7, p = 0,017), rencontré un nutritionniste(ORa = 1,6, p = 0,041), suivi une séance d’éducation thérapeutique (OR = 2,7,p < 0,001). Le pourcentage de patients avec un HbA1c < 7 % était plus élevédans le groupe intervention (OR = 1,6, p = 0,038). Aucune différence statis-tique n’a été observée, ni pour le nombre de consultations, ni pour le scorede connaissances sur le diabète, ni pour les facteurs de risque cardiovasculaires.Conclusions.– Nos résultats apportent des éléments en faveur de l’efficacité denotre projet sur le contrôle glycémique et la prise en charge du diabète. La mise en

œuvre du modèle de soins des maladies chroniques est possible aux Philippines,et ce, avec une bonne appropriation du modèle par les acteurs locaux.

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Excès de poids corporel pré-gestationnel etrésultats de la grossesse, MexiqueI. Osuna Ramirez , E. Madrid-Aispuro , J. Sicairos-Felix ,F. Morgan-Ortiz , S.-P. Diaz-CamachoUniversidad 94 etapa 2. Culiacán, Sinaloa, Mexique

Introduction.– L’excès de poids corporel (EPC) est considéré comme un pro-blème de santé publique dans le monde entier, et présente une haute prévalencey compris dans les populations obstétricales. L’EPC maternel est un fac-teur de risque important lié aux complications pendant la période prénatale,l’accouchement et après l’accouchement, ainsi qu’aux complications néona-tales ultérieures. Ces complications sont : troubles hypotenseurs de la grossesse,diabète gestationnel, accouchement prématuré, malformations congénitales,macrosomie, mort fœtale, ainsi qu’une augmentation du taux de césarienne etun haut poids à la naissance.Objectif.– Estimer le taux des césariennes liées à l’excès de poids corporel de lamère et l’association avec le poids du nouveau-né.Méthodes.– L’étude a concerné 158 femmes âgées de 14 à 44 ans qui ontdemandé une aide obstétricale à l’hôpital civil de Culiacán, Sinaloa, Mexique,entre août 2011 et août 2012. L’évaluation de la résolution de la grossesse(semaines de la gestation, poids à la naissance, index pondéral, etc.) etl’estimation de l’EPC [poids (kg)/taille (m2)] de la mère ont été estimés.Résultats.– L’analyse a montré que 33,6 % des femmes présentaient un EPC audébut de la grossesse, 4,4 % un sous poids (SP), et 62 % un poids normal (PN).La fréquence de césarienne était estimée à un 37,3 %. Par groupe de masse cor-porelle pré-gestationnelle : les pourcentages de césarienne pour SP, PN et EPC,étaient respectivement de 14,3 %, 31,6 % et 50,9 %. On a registré 161 nouveau-nés vivants, dont 47,2 % étaient de sexe féminin. Le poids moyen à la naissancequi a été enregistrée pour SP, PN et EPC (surpoids et obésité) était, respecti-vement, 3,115, 3,254 et 3,421 kg. La fréquence de césarienne était associée àl’augmentation de l’excès de poids corporel pré-gestationnel (p = 0,026).Conclusion.– L’excès de poids corporel pré-gestationnel était lié aux césarienneset au poids de naissance élevée du nouveau-né.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.412

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Suivi des nourrissons nés de mèresséropositives au VIH : stratégie pourprévenir la transmission mère enfant au MaliH. Sangho a, A. Keita a, H. Keita a, M. Sylla b, A. Dia a,S. Doumbia c

a Centre de recherche d’études et de documentation pour la survie de l’enfant,Malib Service de pédiatrie, CHU Gabriel Toure, Malic Faculté de médecine et d’odonto-stomatologie, Mali

Introduction.– Le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant sanschimiothérapie périnatale est de 30 à 40 %. Le traitement préventif aux anti-rétroviraux du nouveau-né de mère séropositive au VIH réduit fortement le risquede transmission. Le Mali a adopté en 2001, la stratégie nationale de Préventionde la transmission mère-enfant (PTME) basée sur le traitement préventif avecles anti-rétroviraux de la mère et du nouveau-né. Il a été constaté dans la mise enœuvre de la PTME, l’insuffisance de suivi des nourrissons. L’étude avait pourobjectif d’étudier le suivi des enfants nés de mères séropositives au VIH de0–18 mois au niveau de trois sites de Bamako et un de Koulikoro.Méthodologie.– L’étude était longitudinale prospective avec suivi d’une cohorted’enfants nés de mères séropositives au VIH pendant 18 mois. La taille del’échantillon était de 157 femmes séropositives au VIH (1 ou/et 2) et de161 enfants, ayant bénéficié du traitement préventif de la transmission mère-enfant. Les suivis clinique, biologique et psychosocial ont été assurés jusqu’àl’âge de 18 mois. Un questionnaire servant de dossier a été utilisé pour collec-