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ROYAUME DU MAROC de l'Agriculture et de la Réforme· AgraIre . Congrès de "!Pédologie " IExc1Drsion au Maroc ·LIVRET-· GUIO"E" LE MILIElJ MAROCAIN -a)j., 3 au 1966

Excursion au Maroc : livret-guide : tome 1. Le milieu …horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers15-05/... · SOns 'la.Présid.~cedtHomeur de SOn Excel.le. le ~de

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ROYAUME DU MAROC

M~nistère de l'Agriculture

et de la Réforme· AgraIre

. Congrès de "!Pédologie M~d1terranéënne

" IExc1Drsion au Maroc

·LIVRET-· GUIO"E"

T~me

LE MILIElJ MAROCAIN

~~\·u:....wl

i_~1-â.l1 -a)j.,~~\Jj.-jl" ?,,~~I-J

3 au ~ Septembrl~ 1966

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~YAOME DU MAROCi j

MINISTERE DE L'AGRICUI['1JIŒ ET DE LA REFOIlME AGRAIREf ES 4 a ! ohE -=5$.. *-·~: ~ 0 53,::=

CongTès

de

Pédologie Méditerranéenne

Mad:rid - Septembre 1966=

EXCORSION AU MAROC,

LIVRET-GUIDE

mm: l

L'E MILIEU MAROOAIN•• i 1

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SOns 'la. Présid.~ce dtHomeur de

SOn Excel.le. le~ de l-Agrl61lture et de la Réto'1'me Agraire.Son Excellence le Min:lstre de-l'Education Nationale.Son Excellence le MiDis tre du Tourisme.

L'Exqp;r;sion au Maroo de .PédgJ.oWr~

a été organisée par le Comité suivant:

Président; : H. FARAJ, Pédologue, Chef du Service des Recherabes Ecol~à l' Institut National de la Recherche Agronomique.

Viee-PLtés;deP.ts : p. BILLAUX; Pédologue, Direeteur de- Recherches O.ReS.T.O~'

Chef du Service de Pédologie à l'Office de Mise en ValeurAgrlcole.G. BRlSSINE, Pédologue, Chef de la Station de Base de Pédologieà lÎInstitut National de la Recherche AgronomiqUe.

Secrétajre Général ': Ae ROELL.A.N; Pédologue, MMtre de Recherches O.R.S.T.O.m., Chefdu Ceœre' des Expérimentations à l'0f'fice de Mise en Va.l.eu1'Agrioole.

T.résoriers : .R.; WA:1'TEEUW', Pédologue à l'Institut National de la RecbercheAgronomique il

L. PRZEPIORKA., Chef du Laboratoire de Physique du Sol àl'IIIstitut National. de la Recherche Agronomique.

MembreS : Madame I. BBISSINE, Chef de la Station de Biologie des Sols àl'Institut National de la Recherche Agronomique.G. BEAUDET, Professeur de Géographie à la Faou1té des Le~.J.H. EBRWEIN, Pédologue au Projet Sebou.R. HAZAN, Chef de la Division des Ressources en Eaux à l'O:ef'ioede Mise en Valeur Agricole.B. EEOSCH; Pédologue au Projet Sebou. 'T. IOIœCO, Chef de la Station de Pbyto-Ecologie à l'InstitutNational. de la Recherche Agronomique. . .B. LEroUTRE, Pédologue, Directeur de Recherches O.RèS.T.O.m.,détaché à la Station de RecherChes Forestières.J. MARTIN; P1:rofesseur de Géographie à l'Institut Sc:1ent±r:fqueChérifienC. MASSONI, Pédologue, Chargé de Reoharches O.R.S.T.O-m., Chefdu Service de Pédologie du PérimMre du iad1a (Ot'f1oe de Miseen Valeur !g:r:'icole). 'J. M.AT.8EZ, Chef du Labora1X>ire de Phanérogamie à l'Instit'lrl:Scienti:e:lque Chérifien.G. MAURER, Professeur de Géographie, Chef du Laboratoire deGéograpb:i.e à l'Institut Scienti:fique Chlh-i:f'ien.C. MICHElL, Chef de la Station des AmélloratiollS CulturaJ.es àl' Institut National de la Reaherehe Agronomique.•

.G. MISS.AmE.. Pédologue à l 'Ins"titut NatiODal de la B.ecbarah&~..

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Sous 1 f égide de

L'INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE

(I.N.R.A~ - RABAT)

~ la oollaboration de :

La Direotion des Mines et de la Géologie (M. et G. - Rabat)PInstitut Seientifique Chérifien (I.S.C. - Rabat)Le Projet Sebou (Gouvernement Marocain - U.N.D.P. - F.A.O.)L10ffioe de la Reoherche Scientifique et Technique Outre-Mer (O.R.S.T.OeM.-Pa1'is)L'Offioe de la Mise en Valeur Agrioole (O.M~V.A. - Rabat)La Station de Recherohes Forestières (S.R.F. - Rabat) .LSUniversité de Rabat.

Ce Livret - Guide a été rédigé par :

G. BEAUDET (Université)P. BILLAUX (OoM.V.Ao-O.Ro.S.T.O.M.)G. BRYSSINE (I.N.R.A.»H. FARAJ (I.N.R..A.. )T. IONESCO (I.N.R..Ae)B. LEPOUTRE (S.R.Fo-o.R.S.T.O.M.)J. MARTIN (I.S.C.)

C. MASSONI (O.M.V.A.-o.R.S.T.O~.)J. MATHEZ (I.S.C.)C. MICHEL (I.N.R.A.)G. MISSANTE (I.N.R.A.)A. RUELLAN (O.M.V.A.-o.R.S.T.O~.)R. WATTEEUW (I.N.R.A.)

Avec la collaboration de :

Madame 1. BRYSSINE (I.N.R.Ae); Mademoiselle A. SAUVAGEOT (S.R.F.),Messieurs A. ANDRE (I.S.C.), J. CHAMAYOU (O.M.V.A.), G. CHOUERT (M.et G.),M. COMBES (O.M.V.A.), G. COUVREOR (Université), B. DABIN (O.R.S.T.O.~), J.H.EHRWEIN (Sebou), M. EL JARRAT (I.N.R.L), H.P. ETIENNE (O.M.V.A.), M. FERRE (O.M.V"A.)A. HACHEM (O.M.V.Ao), G. BENRARD (F.AoO.-P.R.A.M.), B. HEOSCH (Sebou) ( M. HUMBERT(M. et G.), G. JOHN (OeM.V.Ao),G. LAZ1lREFF (Sebou), G. MAURER (3:.S.C.), M. NAemI(Université),L. ORTELLI (M. et G.), G. PALLIX (Sebou), P. PELLOUX (O.ReS.T.O.M.);L. PRZEPIORKA (I.N.R..Aè), U. SCHOEN (I.NoR.A.. ), Y. SHAW! (O.M.V.A.), F. SMEYERS(O.M.V~-F.A.Oo), J.F.TROIN (Université).

Coord.:i.nation scientifique et mise en page par

A. RUELLAN

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r ., ••~. ....\of.- ..~-• .'~•. ·c"'·-·:.-..•.·. "

SOMMAIRE

PREAMBULE (Tome I)

PREMIERE' PARTIE 1 LE MILIEU MAROCAIN (Tome I)

Chapitre Premier: Le cadre géomorPhologiqu.e de lapédogénèse au Maroc.

,Ch.apitre Deuxième Climatologie, Bioclimatologie etPhytogéographie du Maroc.

Chapitre Troisième: Les sols du Maro.o.

Chapitre Quatrième : LtAgriculture et les For~ts du Maroc•

.Annexe: GlossaiTe de quelques noms arabes et berbères.

DEOXIEME PARTJ;! ap~CRIPrION DES REGIONS TRAVERSEPS (Tome II)

:/ Chapitre Premier : Le Plateau Central occidental.

Chapit!'e Deuxième : La-Plaine du Tadla.

Chapitre Troisième : Le piedIIiont du Moyen Atlas occidentale

Chapitre Quatrième : Le Causse Moyen-Atlasique"

Chapitre Cinquième : Le Sars

Chapitre Sïxième : Les Bas-Plateaux Zemmour

, Chapitre Septième : La Mamorad"

.# Chapitre Huitième : La Plaine du Rharb.'il'

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Chapit're Premier 3 Septembre 1966 de Rabat à Beni M.e1.lal.

Chapitre Deuxième 4 Septembre 1966 la Plaine du Tadla.

Chapitre Troisième 5 Septembre 1966 de Béni MellaJ. à Fès.

Chapit're Quatrième 7 Septembre 1966 la région de ~s.

Chapitre Cinquième 8 Septembre 1966 de Fès à Rabat.

Chapitre S:i.xi..ème 9 Septembre 1966 la Plaine du Rharb.

Annexe : Glossaire de quelques noms arabes et berbères.

QUATRIEME PARTIE , LES PROFIIS DE SOLS (Tome III)

Introduction Les méthodes d'analyses.

Chapit're Premier Profils de sols présentés dans laPlaine du Tadla.

Chapitre Deuxième Profils de soh présentés dans leMoyen-Atlas.

Chapit're hoisième Profils de sols présentés dB:ns leSaïs.

Chapitre Quatrième Profils de sols présentés en Marnora

Chapitre Cinquième Profils de sols présentés dans laPlaine du Tadla.

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PR,• .4.MBULE

Dans sa forme, actuelle, le Livret-Guide n1est ' .qu'une édition provisoire ; il est 'de notre intention de le 'publia!rune fois que seront reou~illis les avis et les suggestions qui serontformulés tout au long de 11 Excursion par ceux qui auront bien vou1u ypa.rt::l.,ciper.

Le but êssentiel de ce Livret est de présenterles desoriptionsde profils et les anaJ.yses à partir desquelles' sefera le travail au terrain. Cependant, afin de f'aciliter l' inte1"',P'ré­tation. des résultats, les différents profils ont été replaoés daDsleUr contexte géographique régional et oe; grAoe à des ohapitres où'sont rappelés brièvement les données essentielles concernant la' géO­morphologie,J:e d.1mat, la végétation, les sols, l1'agrioulture et :lagéograpl:P-e. humaine. Ces descriptions régionaJ.es sont elles-m&esprécédées par une introduction générale qui· dorme'un aperçu deoes'données à l',écb.eile du Maroc. En ce qui concerne les profils, une .lU'SIIlière interprétation dans laquelle on a cherché à faire le poiD.tdes problèmes posés par les sols, est présentée.' Nous" souhaitons q~

, cette inteI'IIt'~tationprépare les discussions sur le terrain.

Nous pensons que ce Livret-Guide aura son utilitém~me une fois le Congrès tenniIié et ceci paroe qu'il représente unefiG'lrt de synthèse 'entre différentes disciplines, d'abord au niveaurégional, puis à l'échelle du pays.' Dans le'm&1e esprit 'de synthèse.;ont été rédigées plusieurs cartes des régions traversées, aiIlSi 'qu'unecarte générale de~'sols du ~oc au 1/2.000~OOO. Les ·cartes réglonaJ.essont éditées. La carte générale; encore àltétatde maquette, le' sarapour. ~1automne 'prochain. Signalons que ce dooument est la' prardèreoarte générale des sols du Maroc depuis oelle de(W. CAVALLAR (1950).

Ce Livret qui est destiné à guider des pédolOguesà travers ·le Maroo nIa pas été réalisé seulement 'par 'des Pédologues;mais par uneéruipe qui,a rassE!ll.blé ,des Géographes, des Géologues; desBotanistes, des .Agronomes. Nous souhaitons que ltesprit'de collaborationet dt'8:aJitié qui a Xségné pendant la préparation du Livret pUisse se lireà travers les lignes de ce texte. '

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Un effort de coordination et d 'hamonisation a é'~é

fait laissant cependant s'exprimer les diffé~ntes familles dfespritqui se sont manifestéas notamm~nt po~ llint~rprétationdes p~fils.

Il va de soi qu'une telle oollaboration nia étépossible que gT~ce à l'appui de nombreuses personnalités.

Nous voudrions en premier lieu manifester notrevive reoonnaissanoe à Monsieur le Ministre de l'Agriculture et de la.Réforme Agra.ire q'Ui a ,bien voulu .accepter de présider le ComitédŒonneur et qui ~, a. maintes fois aidE5 à, résoudre les problèmesqù t,à. posœl' or.ganisation 'de cette Excursion.' . .

l'

Nos remerciements vont également à Monsieur lé'Ministre de l'EduCation Nationale qui a bien voulu accepter de Perti­oiper au,qomité d'HonneU!.' et qUi nàus à toujours témoi~é ~a sollicitudelorsque .des problèmes concernant son département lui ont été'soumis.'

Nous tènons aussi à remercier' très rtvemem Mo~eurle Ministre du ToUI'isme- qui a accepté dt être parmi les membres 'du Comitéd'J;Ionneur et q'!À nous adonné son appui et ·ses consells.

Si le soin de patromièr et d' organiser 1 tE:l!:Cu:tosionrevenait à l'Institut National de-la' Recherche Agronomi~et dont leDireoteur Général a été pour nous un soutien et un conseiller pe;rmanantà qui nouS devons une grande reconnaissance, il n1 empêche que letravail n'a pu ~t:re r~alisé que gr!ce à une participation très largedt autres Organismes dont noUS voulons remercier ici les Dfrectè'LU's quiont mis à' notre disposition leur p;lrsonnel et leurs moyens. Nous tenonsen· particulier à témoigner notre reconnaissance à

! '

- Monsieur le· Recteur des Universites,~ -Monsieur le Doyen de la Faculté des Lettres,_·Monsieur.le Doy,en cle la.Faculté des Soiences,- MoIlSieur le Dire,cteur de 11 Institut Soientif'iqœ Chér:1.:f'i,atl'- Monsieur le Directeur de l'Office de Mise eri Valeur Agrico~~,.

- Monsieur le ))imecteur ·des Eaux et Fo~ts,

- Monsieur le Directeur des Mines et de la Géologie- Monsieur .le .Direct~ du Projet Sebou, ,- Monsieur le DirecteQ.J:' ,du Service de la Conservation Foncière

et du Semee Topographique et Cadastral, " "- Mon,sieur ~Direoteur d.e: l'Institut Géograp-ldque Natiç>nal".- Monsieur le Direoteur de 1lOffice de'·la Recherche' Scientifillue

et Technique Outre-Mer.'-

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Enfin que tous ceux qui ont partioipé h laréds6tion de ce Liv.t'et et à l'Organisation ete l'Excursion, qui ontaccepté oet esprit d' équipa qui les a SO)1V~t obligés de modifierleurs premières réd.a.ctions et qui l'ont toujours fait, sveo beauooupde dé'Vouement, soient i6i très sincèrement remerciés et viveinantfélicités. Une quarantaine de p'rsonnes ont oollaboré à oette ré&otionNous ne pouvons les citer tous iei. En tant que Pédologue notre re­connaissance va oependant tout particulièrement vers ceux qui ne sontpas Pédologues et qui n'ont jamais refusé ae nous aider: sans eux;oe guide et cette excursion n'auraient Pas été possibleEi

H. FARAJPrésident du Comité

d'Organisation

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PREMIERE PARTIE

LE MILIEU MAROCAIN

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~ CADRE GEOMO;RPHOUlGI<p1 DE lA PEDOGENESE :

parG.BEAUDET

avec la collaboration deA. RQELLAI

r. MarOo conatitjle un domaine'privilOgiô de la:recherche gôomorpho1ogiqlie. Une h:i.stoii-e ~o1ogique complexe lia doM, ,du PréCambrien au Quaternaire'le'plUs Noent, de i'oohes variées trèsdiversement cUsposâes, et ltinégale ampleur dee mouveJDEIltB teOtcmiques

., "fait qu'aux haùtes montagnes fi"opposent des bassins déprimés 1 nullepart ailleûrs en Afrique du Nord' l'4tagement altitud:ineJ ne dopasse4.000 m. D'autre part, si le, th_ climatique reste partout le ..,,faisant alterner une'saùon des' pluies hivernale et la s6ahereaseestivale, la présence de i'Oc6e.n':Atlantiqueà l'W, l'existence d'unvaste ampb:Lthô4tre inontae;ileux~t 'en ~cbarpe tout le pays et 116talement en latitUcle sur plus de 900 km, expliquent que toutès lesV8%'1caés du cl:lmat m6di.terran6en soient repr6sentées au Maroc, consti­tuant depuis le Quaterœire ancien autant de milieux ~renci6s pourl'mlutionmo~nétique.

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1.- APERCU MORPHOSTRUCTORAL DU MAROC

.Trois doœines stru.otumux se pa.rta.sent le Marocdu N au S, chacun d'eu:: <S'tant or1ent~ WStf - ENE. At! oentre, l'ûpai.ssemese atlnsique est faite du soole hercynien localement fossl11sô parune couverture sôdi.mentnire secondo.1re et tertia.ire. Au S, le domaineprésoharien est e.m6 po.r le trOfond prOOtlIIlbrien d'Afrique inégalementcouvert de sédiments vo.ri6s s'écheloIlIlLlnt du Primaire au Quaternaire.Au N, le domine rifain est un empilement de mppes de oharriage oùcouvertures s6di.mentaires et socle hercynien se chevauchent, poussésVerD l~ S.

A.- Au Sud, le domine p;6so.bD.rien

Le socle préoombrien c.:f'riCD.in o.pparatt k l'V, dansl~uti-.Atla.s, tandis qul~ liE :U s'an:fonce sous des couvertures s6di~

œntaires va.rioes.

L'~tlas est un boobeœnt structuralemer.tdissynotri.que : sur 8ll bordure N le Pr6eat1brien Elffleure en gramasboutomdères alors qu'au S apparaissent des s6d:tments priœ.ires deplus en plus r6oents. l'né très longue 6volution morpholÇ)gique a. d6ga.g6plusieurs types de paysages. De larges plaines d'érosion se d6velop­pcmt' sur les roches cri.3tall:l.nas du socle tandis que leurs enveloppesvolcaniques Otl méta.eorphiques portent lessQI!ltl8ts les plus 61evés(piua d~ 2.000 m). De magnifiques formes structurales, faites de

.comiChes et de couloirs d r érosion, sont saulptûes dans la couverturepr-lmaire : larges synolinaux perchôe dans les ensellements du socleprooambrien au N~ longues crêtes monoolinales comme le Jbel Bani versle S.

Un chapelet de dôpressions jEuonnent au N de 1 t

Anti-Atla.s,le contact des domaines prosahar1en et atlasique le longde l'accident sud-atlasique. A 1'W, c'est la plaine du Souss rembla,y6ede d6pSts quaternaires et stOU"1TQ,Zlt largement sur l'Atlantique parune cate bordôe de dunes littorales consolidées. Vers liE, par delàl'impoaant 6di.fice voloan:tque du Siroua (3.300 m), le fossé du Dadas,colmaté de H60gène et de Vi.l1afranchien façonn<.is en gJaois, donne accèsau-delà du léger seuil d'Im:f.tère, au Bassin du 3'ihériae.

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Au S, l'Anti-Atlas s'ennoie sous lll. dalle fi..D:ttertiaii-e de la :EInoadndu Dra, 10ca.leI!lent voUue par les v:lignerl'entsdes premiers ergs' so.hàriena. . .

1l. 1 rE de l'Anti,;.,Atlas, les paysages sont dominuspar dao étendues planes superposues, les Hnœ.das. Ce sont des plateauxstructurauX faits d' enplletlerits sédimenta:ires couronnés de dalles ré­sistantes : hama.das crotoooes de Meski. et des KŒ:l-Keo a.u N et au S duTafilalt, hamada te=-tilliro de Boudeni'b au N et long" püdoncuie N-S dela. haœ.da plio-v:i.l1afranchienne du Guir. La. dépression dU: TafUalt estencadrée pur ces plateo.ux. La. couverture pri..I:IDi:re du soclèp~6cao.brienexhUI:loe et affouilloe, engen~ des c~tes structUrales sinuèuses eupied desquelles st épandent largeoent les alluvions fines des ouedsRh6riss et Ziz, parfois reIJB.lÙées en dunes.

Les paysages présahnriena sont narqués par l ,aridité.10. couverture végétale est toujours très clairseo6e, parfois réduite àun piquetage &. peine visible; les nasses vertes des palneI'Q.ies des oasisfont contraste, mis elles doivent autant au travail hunain qulà ln

.prusence de l'eau. Nulle part ailleu.rs les fornes structuro1es ne sontaussi' nettes : kreb (comiches) des hnJ::lad.as et crêtes du soole nonmntla roche à vif. sana couverture détritique; les glacis dt urosion recou­pent sur d.es k:i.loLlètres roches oristallines et s6dirJents, à peinevoilés de dùp8ts cailloutaux souvent pP.tinés, noir~tres. Au fond desvnllues le lit des oueds ostuu lacislnrgeoent ùta16 de chenaux di­vagonts le plus souvent à sec œis bouleversés par chaque crue; laplupart des ou~.s sont endoréiques et De perdent dans des épandagesfins (les maidere). Vers le S, les aligneI:1ents rooti,lignes ou conto~n6s des dunes et le bossèlement des nebkas aDnQIlcent les grands ergssahariens.

B.- Au Nord, le Rif

Structuralement, le Rif est constitué d'une guir­lande cooplexe de nappes de charriage I:Jises en place au I1i.ocène etdéversées vers le S, à. peu près parallèles au littoral Lléditerranéendu 1VIa.roc. Pourtant, otest surtout d~ liE à 1'1'1 que les paysages moI'­phologiques diffèrent, reflétant là disposition cl:i..rJatique.

Les parties .oulminantes du Rif 'Occidental sontoodelées dans è.es nappes grésO:-schisteuaes. Des or~tes quartzitiqueset gréseuses étroites peuvent y dupasser 2.000 0 (Jbel Ti.dirhine:2.456 0) au cantre du œssif' mais s' abaissent vers le :M'l. Entre ces

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" ',':cr&tes redreSsoeS et 1~ réseau' dens~ des val1~es bien creus6es dans.... " ""les':'schiStes~ 'sè tiétment de longs plo.ns perchés tapissés d"paisses

cclluvions, héritage de phases quaternaires draccumu.laticn qui donnenta~ paysage une alllU"e aérée; de hauts bassins cclmntés de VUlafranchienTiei:U:ient encore ajouter à cette aé2;'Q.tion du relief. L'8l!1pleur des pré­oiPitations et 'laiJature schisteuse des verf:Cnts, tcnt ,se multiplier lesphœœrenesde sclifluxion qui boursouflent les pentes, mime soue lafarit dense. Au S J avec l'intermédiaire des cc1lines' rifaines, le reliefs'abaisse dans ln zone prérifaine, faite de nappes essentiellenentmarneuses J:lOde1ées en collines convexe~ et nues oà solifluxion,et ravi­neœnt combines accidentent les versants; ce pa.ysage œnotone maiscOtlplexe est dominé par des escar,peœnts calcaires énergiques : au N,les petites écailles des sofs. au S. les rides prérif'e.ines, fragtlentsde la couverture sédiœnta;i,re D.tlasique ébranlés par la poussoe desnappes de charriage. Vers le N, la zone rifaine centrale est bordéepar les esca:rpelJants subverticaux blanch4tres de la Dorsale calcaire,œsse cOlJplexe de nappes ~siques partant des sOlJIllets très lourds.li. l'E, cet' enséob1e calcaire dotdne directeoent la M6diterra:n6e pa.1'

de gigantesques falaises (Bokoya, à 1'\1 d'Al Hoceb). tandis qu'à,1 l WJ des nappes priœ.ires le recouvreIl:t, façoxmées en fortes, collinesqui tombent dans la mer ou, sont 11iterrol:lpUes de plaines littoralesportant déjà les I!I8rques de l'aridito•

.A l'E de la coupure méridienne de l'oued Nekkor,le Rif',Oriental est tout difforent. Les altitudes s'abaissent versla Basse I-bulauya en !!lbe' temps que 11aridité s'accrott. De largesplaines p~1o-vi1lafrmichiennesli. peine rajeunies, faites de longsglacis encro-Q.tés et d'épandages meubles, sont dominées par de mincescrites dénud.oes qui 'les cloisonnent. Au N, un bourrelet d'altitudesoutenue, jalonné d'6difices volcaniques et tronçonné Par de bassesplaines alluviales, surplombe la Méditerranée. Vers le S et l'E lepassage aux pays de le. 1\iQulouya est insensible.

, ,C.- Au Centre, le domaine atlasigp.e

. 1 • •

,. te. socie hercynimi:et sa cOuverture àédir.:lentaJresont tris inégalement d~fQmés; auX cha1nes du Haut et dU Noyen Atlasqui constituent l'ossature de ce doœine, s'opposent les plateaux etl~ dépresSions 'de liE ~e~ de 1"'1. , .c· .

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l - 1- 5 -

lQ) Le Haut Atlas

Au S du domaine atlasique, le Haut ~tlas s'allongede llW5W à l'ENE sur plus de 700 km mais ses aspects diffèrent. A l'W.le bombement'principal fait affleurer le socle primaire et porte lespoints culminants de la chaîne (.Thel Toubkal: 4.165 m). Les sommetssont lourds car ils dériveIit de vieux aplanissements (inf'ratriasique,infra-erétacé, éogène) portés en hauteur par des pp.lsations tectoni­ques qui s'échelonnent du Secondaire au Tertiaire. Par contre , lesvallées sont énergiquement entaillées, souvent constituées à l'amontd'anciennes auges glaciaires encombrées de blocailles. Enserrant cenoyau primaire, les crêts monoclinaux de la couverture secondaire ettertiaire alternent avec des dép!'essions d'érosion façonnées dans lesroches tendres; les affleurements triasiques sont bien souvent griffésde badlands sous une fo~t éclaircie. Au centre de la· cha!ne, lesaltitudes sont encore soutenues (Jbel Azourki : 3.685 m; J. Ayachi ::3.751 m) mais seule la couverture sédimentaire, souvent calcaire,affleure, plissée SW - NE en.larges synclinaux cloispnnés d'anticlinauxétroits. }'ionts dérivés et corniches des synclinaux perchés sont souventmodelés en clochetons par le gel quaternaire tandis que leurs piedsdisparaissent sous d'abondants débris; dans les bassins à la végétationpiquetée, des glacis étagés domiIient .de larges lits fluviaux divagantsqui se transforment en gorges étroites au passage des anticlinaux.Au N et au S les fronts ·chevauchants du Haut Atlas SlU'""plombent respec-.tivement, par de gigantesques corniches, les dépressions de la HauteMoulouya et du Tafilalt. A ilE, le Haut Atlas s'abaisse jusqu'à 1.000­1.500 mètres et dans la plaine du Tamlelt le sOcle hercynien réapparaîten boutonnière, souve:at voilé par des épandages plans du QuaterLaire,tandis que 1 ' aridité s i accroît (mcore.

2Q) Le Moyen Atlas

Le Moyen ~tlas diverge du Haut Atlas Central endirection du NE. Constitué lui aussi des puissantes assises secondaireset tertiaires, il offre cependant deux aspects distincts. A l'W, c'estun Causse qui se tient généralement vers 1.000 m, mais descend à 1.100 mau S d' Agouraï. Le Jurassique inférieur dolomitique et calcaire, lourde­ment plissé et parfois faillé a été recoupé par une ou plusieurs sur­faces d'érosion probablement tertiaires•. Des dépressions karstiques 3ttectoniques aux fonds remblayés de dép6ts fins et rouges ou parfoisoccupés par des lacs accidentent cea horizons plans. Des volcans qua­ternaires s'y dressent, dominant des coulées basaltiques noirâtres ~ui

s' épandent au N et à l'W dans les· vallées du Saïs et du Plateau Central.

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- 6-

A 1"1, le Causse moyen atlasique aurplombe le Plateau Central pa:i;o unecorniche complexe où affleurent les argiles rouges du Trias. A lIEd'une ligne moye&-Serou-Guigou-Tazzelm., et jusqu'au deu' de Beni Mellalvers .le S, ·le Moyen Atlas montre 'lme stI"llcture franchement plissée et.porte .les sommets les plus é1.tJ"."és (J. Bou Iblane : 3.190 m, J. Bou

.Nasser : 3.340m). Les smes du Jurassi'!ue· su.périeur et du CrétaCé,lithologiquament variôes, ont permis le dégagement de crits qui s'op­posent aux dépressions marneuses. Syncli.nD.ux perchés, monts dérivôset combes conatituent un cortège de belles formes struoturales dontles parties les plus élevées ont été ciselées po.r la oryoolastie qua­ternaire ou même envahies pc.r des glaciers dont il reste dons les MU­tes VD.1lées les bourrelets morainiques. Au N, un puissant bombement apeismis le dégagement de la. boutonnière primnire du Tazzelm tondisqu'au NE, par delà la C011pur8 de la Basse Moulo~.Ile maseif desBni-8nassene est encore un prolongetlent du Moyen Atlas qui porte lescorniohes secondaires à. 1.500 m.

3g) Les mn ~e l'Oriental

A l'E du Moyen Atlas, c'est encore ln oouverturesédinente.ire du socle hercynien qui o.ffleure le plus souvent.

Les Hauts l?l.atœ.ux orientaux c~:tituent la tem.:ir­naison occidentale des lmutes plaines omnaises. Bordés au N et au Sde bourrelets encore notables (1.700 0) <lUi font pa1'fcis affleurer lesocle priY:u:l.ire, ils se tiennent vers 1.100 -1.300 11 et e.t"fectentl'allure d'un vaste berceau. Bien qu'ils soient en partie· drc.inés versla MoulO'\IYll ils sont localerient endoréiques et des sebkha, vastesétendues planes parseIi1éea drefflorescences salines, alternent avec despentés très douces où le rû.issellement dti'fus s'organise durant chaqueaverse entre les plaques d'alfa.

Le :&.9sin de la. Moulouya. est enserré entre leMoyen Atlo.s à. l 'lv. les 1Ja.uts Platea.ux à l'E et le Haut Atlas au S, h1 t aval, il s' ins1nue entre la terminaison du Rif OrientoJ. et les Bni­Snasseno D.wnt de' déboucher SI.U' ln MéditeiTo.née. Ce grand fossé subelident8\i - NE a joué à diverses reprises: les couchee secondaires BontoOIlfl~

vées dans ·le tréfond et sur les bordures; au Tertiaire, dép8ts marins(J.1iocène) et continentaux (Pontien, Pliocène) s'Y" sont accumulés.Cependant, entre la Ha.ute et 1D.Mo~e MoUlou;vn un bombement trans­versal du socle fàit que l'oued entaille les terrains prima:U'es. Depuisle Ville.franclû.en, oe couloir aubsident est façœmé tou:b à tour par leruisse1letlent d1f'fus et l'érosion linécdre; 11 en réBUlte un paysagede vastes g1D.cis étngUs et encrofltés dont les plus anciens sont J.ooaJ.e­ment déformés.

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l - 1 ..- 7-

4Q) Les piain~s 'et plnteauxdu Maroc Atlantique

. A l'U du Noyen.Atlas, le ~c Atlantique estessentiellement fait des bombements du Socle hercynien, cernés dedépressions structuro.les inégalement profondes.

Les terrain,s pI'Ï.DUlires, généreJ,eœnt plissésSltl - ~ constituent trois massifs sépa.r6s par des ensellements desédiments plus récents.

a) Au N, le Platea.u Centrel fait affleurer de puissantesséries schisteuses nrmoêsde quartzite et traversées de batholithosg.œ.nitiques. Deux ~dessurfaces tertiaires,ombottues et doùceœntdéformées, forment' deux paliers topographiques dont le plus élevé(1.100 - 1.300 0) porte de puissants crêts quartzitiques résiduels(1.500 .. 1.600 m). A l'E, une série de failles dénivellent un compar­timent abaissé au pied du Moyen Atlas. Les plateaux massifs sonttraversés en gorges par. les ol.';.eds qui rejoignent l'Atlantique ou leRharb.

b) Au S du Plateau Central, le Plateau des Phosphatesest un s;vnclinori'UIl crétac6 e°l; éocène' où se sont accumulés des sédi­ments marins' dont les plus élevés contiennent des sables phosphatés.Cete~emble, recoupé par une surface tertinire, s'incline dou.eementvers 1'111' et vers le SE (Bnssin de l'Our.l-er-Rbia), accidenté de trèslorges vallééS probablement ,façonnués au Nuogène.

c) Au S de l'Oum-er-Rbia ooyen, le massif des R~" 'est constitué d'un .noyau ~tiq:ue entouré d'enveloppes métamorphiques

et sédimentaires prÎlrl!l.ires~ l\:iais 'une' vaste surface d'érosion le nivellepresque cOI!lplètement, ne laissent subsister que quelques.c~tes dequartzite étrOites ~s hardies,' les,Skhour.

d) Vers le S , on passe de plain-pied sur la même surl'ace,aux platea~ phosphatiers éocènes de Youssoufiaqui s'amoient à liEsous le Villafranchien et le Quaternaire de la plaine de la Bahira,prolongement occidental du Tadlà. ' ,

, e) Enfin, la cha1ne des Jbilete ferme ~u N le Haouz deMarra1œCh. Les plis hercyniens Stl - ~ faits de· terrains sédimentaireset métamorphiques ont subi postérieurement un bombement 1"1 - B.

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l '.... ,

-8~

Aussi la'cha!ne est-ell~,discontinue : les roches dures se dressent encorniohes méridiennes sépQrées de larges cols et de surfaces partiellesinscrite ~,les terrains tendres par plusieurs cycles d l érosion tex­tia~~ et quater:t.1a1res.

. ,....

. Au SE et au S du male primaire central se tiennentles plaines intérieures :

- Le Haouz de Ma.rrakeoh est une dépression modérément subsidenteentre le Haut Atlas au S et les Jbilete au N. Les dép8ts tertiaires(Oligo-Miocène et Pliocène) résultant de 10. démolition du &.ut Atlass'y 'sont o.OCUI!IlÜOS, déformés par des ondu1D.tione qui lo.i.ssent o.ff1èurerloonlament le socle primo,ire. Au QuD.terno.1re, des cSnes de déjectiononillouteux, miBDplace à partir des "Foums" o.tlasiques (débouchés devallées) ont repoussé vers le N le cours d~ Termsift. A l'W, 1lI. subsi­denoe s l attéIIlle et des plc.tea.ux crétaoés et éocènes monotonea fonttro.nsition avec les bc.e plateo.ux littomux. '

- Le. plc..iJie du Tc..dln est dissymétricpe : au Mi elle est bordéepar la lente retombée du Pla.teCUl des Phospho.tes tandis qu'a.u SE elleest dominée pc.r les corniches du front chevauchant du Moyen Atlasméridiow. Cette profonde subsideIlCe 0. cOl!lIllSncé à fonctionner au Néo­gène, permettant l'acc'UIJlllation de dép8ts continentaux souvent rubéfi6s,dforigine fluviatile ou la.custre (Pontien et Villafranchien), passantau pied du Moyen Atlo.s à des cSnes de déjection très étalés. nn1estpas S'Br que la Subsidence ait continué de jouer ~u Quaternaire; en toutcas, l'Oum-ez-Rbia. encaisse d' êtreites terrasses étagées à travers leTadJ.D. semi-aride.

A l'V du m8J.e pri.mo.ire' oentral, sOnt les basplateaux littorn'WJ;, du N au S : za~r, Cbo.ouio., Douklœi.a., Abda., Cbjnd.ms,Hab'a.' Encore ,que ,lès ,substrats ~olog:i.ques.diffèrent (Primaire dans '

" les Znër et la Chaouïa méridionnle, Crétacé et JumssiQJle ailleurs),oes bas plateaux of:f'.rent bien des traits oommuns. na 'se tierment tou­jours en contrebas des plateaux et moyennes montagnes du môle primairecentral, l'esca.rpement int6rieur correspondant généralement à unefiexu:re; tous ont subi l'invasion des mers pl1o--~nternaires (en parti­culier au Mogbrebien, transgression intermédiaire' entre Pliocène etQuaternair8) qui: ont déposé 4es ·ca,lca.ires' luma.chelliques et· conglomé­ratiques surmontés de dunes gr~sifiéès." T~ aussi, ont été partiellementcouverte de formations meubles villafrcnchiennes ": ë.rgiles rouges àgalets ou sables argileux à piaolithes ferrugineux. Enfin, bien qu'ilssoient perchés au-dessuD des vallées ~cipales, ces plateaux sontsouvent maJ. drainés, les' contrepentes dima.i.~s, i."ê~ phénomèn~·Jœ;rs.o."..ticpes et l'engorgement col1uvia.l des VDllonB,étrint responsa.1>~es deoet' endorétsme local.' .

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l - 1 ,,9-

Au contact du domaine atlasique et de l'ensemblerifain, 'se tiemient l,es plaines et 'plateaux· du bo.ssin moyen. et infé-

· . rieur. du Sa'OOu' dont 10 soubossementest conatitué des mmes du Néogène:

, .- Autour de Fès et de Meknès, le plateau du Sais est soutendu

par uno dalic plio-villa.fronchionno do cnlcaire lacuStre et de conglomé­rats. fluviatiles surmontée d'un mince recouvreIDDnt d.'argiles rouges àgalets et graviers datant vro.isemblablement du Villafranchien.

'L'ensemble est flezuré, et défonc6 a.u Net à l'E par 10 Sobou et sesaffluents.

- C'est 10 marne dép8t villafranchien qui se poursuit à l'W, dansles. bas plateaux Zemmours, mis ici los argilos et les sables reposenta.n-ectoment sUr les r:m.rnes néogènes. Aussi, l'oued Behtet ses affluentsont façonné d'aoples 'forDes convexes qui s'opposent aux horizons tabu­laires du Snis voisin•

.:. A i ivl; la plaine triangulaire du Rharb est un profond fossésubsident oocore actuel où deptis le Miocène (dont la base est à2.000 m), les sédiments ne oessent de s'aceuoU1or. Les bordures sont

. variées : au N, .les cailloutis villafranchienS redressés engendrent.unreliefde syncl~~ perohés et de cuestas aux. formes convexes;à l'E, ·les~épand.aSes caillouteux' du Quaternaire"anoiem.sont surplombéspar les rides préri:t'aines ta.nQ,is qu'au S le remblaieœnt sablo-argileuxvillafranohien de la Mamora s.incline vers la plaine; à l'VI un empile­.œnt de dunes littorales grésit'iées quaternaireS, le Sahel, sépare le,Rharb dé l'Océanj Entre ces bordures, la. plaine' est un ancien marécage·flandrien' dont ies' "merjas li sont les derniers témoins; liallunonnementrécent a exba~sé de quelques Dètres des levéeS limono-sablonneuses

·qui enserrent: le COUZ'S divagant du Sebou et de ses affluents.

. C'est dons ce cadre lithologiquement et topog'l'&-phiqueœnt varié que la norphogénèse et la pédogénèse quaternaires ontnodelé les forces et différencié les sols.

IL- L'EVOLUTION HORPHOLOGIQ.UE ET PEDOLOGIQ.UE QUA.TERNAIRE

Depuis ~lusieurs décennies, les spécialistes desscienceS de la Terre ne ~t!»est8nt plus l'existence en Afrique du Nord

.de variations clima.tiqu~~ qUD..tornafres. La présenc13 de dép$t eolluviaux

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I-.., - 10 -

':'et 11l1uv:triux hérités, de sols fossiles' souvent encradtés et les tracesde,tro:nBgr9~stonS'et'de régressions marines successives ont fimlementpermiS d' imEiginer i'aitemance, au cours du Qu.a.te7.'lW.ire, de périodeshumides et.. re~tivement fro!ches, les Pluviaux, et d'époques sècheset' probablement assez chàudea, les Interpluvï.aux•

. ". .. Le problème est de repltlcer les plmses de pédo-, génèse' et de morphogénèse dans le cndre de ces variations' climatiques.

• 1 • ".'

ll.- Le schélDa ·stro.tigraphique classique du Quaternaire:

Durant les a.nnées 1950-1960, le rassemblementd'observations et d'hypothèses éparpillées D. permis ln mise nu pointde ce schéma.

'Les observutions qui constituent les bases génétiquesde cette théorie stratigraphique peuvent ~tre rassemblées sous quatrerubriques :'

1~).Du point de vue géomorphologique, l'existence de formeset de dépSta glaciaires .et ~riglacio.ireshérités dans les hautesmontllgnes montre que des conditions froides ont localement sévi auMaroc. D'a.utre part, l'importance des dép8ts colluviaux et alluviauxquaternaires suppOse une nctivité des versants inconnue de nos jours,attribuable peu~tre à des conùitions plus humides. Enfin, l'obser­vation des' crues actuelles montre qu'aux plus forts débits correspondla phD.se d' alluviozmement alors qu'au moœnt de la décrue les eaux

. ~. plUS" claires incisent les accumulationsantéri~s.

2 2 ) Du. point de vue pédologique, les sols évolués sont nonseulement hérités mais encore leur formation actuelle ne paraît géné­ralement plus possible fa.ute d'une humidité suffisante. En particulierles dép8ts très récents ne semblent pas se rubéfier ou s' encrotlter.Ià $11OQre :J,.' existence db phases .plushut:1ides est necessaire à lacompre'hension' des héritages.' ':.' ..

'2) Du. point de w.e climntique, les temps hivernaux frais etpluvieuxdu,MarQc QOr;t'eSpo~ent souvent .?1 des simations anticycloniques,

. froj,d~~ è1; ·~èclles~.ep-: ~~,~~~ .•. Q..1',peut donopenser que les Pluviaux.d'Afrique du, N<miétài~t·,~~~ 'd~ GlAc<~.ai:t'e8 ,europée.nso. . . . -. : .\ ~.. ' . .

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• désagrégation accélérée des roches (en altitude par le

l - 1 - 11 -

42 ) Du point de,vue eustatiqu,~, ~inq transgressions quater­naires au oo:iilS 6:il'f 8té Dises' en' éVidéri~e 'l;rnr la cStea'tlantique maro­'cailiÊl'~; Ellea coi-resp~ndent probllbl'~I:lent·'ùtix, 'interglaciaires (donc auxInterpluViaux) alors que les ;r.oég,rossions. :i.ntem.édi~s seraient syn-

":chrones des Pluviaux. Dans ce cas, les·versnnts et lés niveaux alluviauxétant supposés niB en place cl1i:INmiJ lGs' P'.1.Ur.i.e.ux, oles s~dilnents continen­taux semiont contemporains des rogresaions marines tandis que lesincisions fluviatiles dateraient des' transiressiOns.

On peut donc schématiser ainsi le dérouJ.ement desévènements morphologiques et pédologiques au cours dlun~ p:ùSÇl.tionclimatique :

~ PlUVial

froid)-~

00' • tranoports actifs sur',les versants, en particulier parruissellement diffus (localement,. façonnement ,de glaci.~);

• remblaiement et planation latérale des fondS de valléesencombrés de colluvions;

• p6dogénèoe rapide desdépSts de versants et des accumu­lations sous ~ climat relll.tivement humide. '

, - Pooooge du Pluvial à l' Interpluvio.l ~

• ralentissement de la désagrégation 'des roches et destro.neports de débris, sur les veroonta, ,qui ',fourniss6nt, donc moinsde eoll'U"Y'i.ons; " , " " '--... .. -.. ...;'

o • incision des d6pSts précédemoent accui:;n.üés, piirdes eauxmoins :abondailtés~~s'pius:ciairès; '. , :' , 0 •

• dana'iesopayà oo.lcairès à'.'têndance dridë, épandage surles versants dentipPes ruisselantes dl eaUx saturées de calcaire quidépof:)E!nt, encrodtementa ,et oro-dtes calœires.·

- Interpluvial ._ ,0; ''', :. ..... '-'. .:

• ~~n.:t~e.:tion du::creusement~~vdA~ï;Le;,;':, ::~ .',.-;" . . .. "~':. .' '.' .... .... ","'...", . ., ... ~ -.. ~ - .. ..,

• Immobilité des versants;

Le recensement des divers niveaux colluviaux etalluviaux et de leurs sols oo.ro.ctériatiques perI:lettait donc dane cetteh;ypothèso, de bdtir une stratigraphie du Quaternaire continental etde reconstituer les tendlmoes cliI:Jatiques de chaque Pluvial (tableaun 21-1-1). -

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,'~." ..

-12 -

, :P1U'V'iâUi:: '. D~pSts et sols Tendance Equivalent Woaràctéristiques climatique européen probable

. RbarbienLimons· Bris (Tirs Léger

Néo-\'li1rm' ' ::n Rharbien anoien) mfmicbissement

. CrëuseiDant .'.~,.

. ... . _. ' .. ' .. ,'..

.. .. Limons etcailloutis roug&S Froid et

Soltanien fraicheur wtirmsans a.oCUI:IUlation relatifsnotable de oa.1ca1re'.

Creusement

Dép8ts oaillouteux FroidTensiftien fréquemment rigo-ureux Rissenorodt6s

Creuseœnt

Lil:Ions argileuxAmirien .. rouges à.. tè-ohes Pluvial doux Mindel

calcaires

Creusement

BlocaillesSalétien hétérOoétriques Froid intense 00nz

peu encro-at~es

Creusement :

Mgréguien? Dép6ts fins et? ~be (?)

cailloutis enorodtés ..

Creusement.. ..Conglomérats Première Villafranchien

Moulo~ fortement manifestation sùpérieurenorodMs froide Danube?

: ..

TABLEAU Ng l - 1 - 1

SCHEMA. STRATIcmAPBIQUE CLASSIQUE DO" S(JATERNAIRE MAROCAIN'. .

........ :

'~.' :.':', '

.....:.'.~ " ", ... ' .:

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,r - 1'- 13 -

Simple, séduisant et correspondent le plus souventà unéttLgememt 9bjebtif' des formes et des dép8t~, ce schéma stratigra.­phique ,~,été,'1{p.+.~:r:~j.~ adopté par les divers spéqialistes des sciencesnat-ure.lles. Cepend3nt, il ne rend pas compte de tous les problèmesmorphologiques et ~dologieiues. ~

•• ~ 0...

B.- Les difficultés du schéma classique: ,

Bien des observations ne peuvent s'insérer dans lecadre de l'hypothèse "cle.osique" :

- Dans les basses vallées des neuv~s,exoré5:quesJonconstate queles niveaux continentaux quaternaires se raccordent aux plages et auxdépSts eustatiques laissés par'des transgressions carines; or, selonle schéma "classique'~ les niveaux contin~taux devraient au contraireplonger SOUS le z6ro actuel; se raccorder à des mers en rég;ression (du

,mo1ns si Iton accepte 10: doublesi.i:.tu1tanéité : régression = Glacia.ire. =.Pluvi.oJ.).· .". "

. '..~ i. .

...; -Du point de vue paléontologique, l'étude des faunes marines etcontinentales du littoral attlontique laisse entrevoir un milieu clima­tique quaternaire presque toujours subtropical (faune "de savane" pourlé continent, faune "cbilo-péruvienne" ou "sénégalienne" en mer) àl'exception de deux rai'raichisseI:lents (lunirien, Soltanien). En tout casles données pal.éontologique9n' indiquent aucun bouleversement climatiqueau Maroo, ,vraisemblablement deI:leuré toujours méditerranéen.

- Enfin, l'examen' des outillB.ges préhistoriques montre qu'on nepeut assi.!lliler le Soltanien au 1r'lirm : l'Atérien (industrie caractéris­tique du.Soltanien) n'est pas contempor~in du Moustérien mis doit8tre parallélisé avec. le Paléolithique très- supérieur ou mAine l'Epipa.­léolithique. Le Solta.ni.en,des basses r....llées f;1erait d9nc àr8pprocherdu Tardiglaciaire (trimsgression flandrienne) et non du ~rûrm proprementdit. .

. ·Ozipourxait alors concl~e qu'il existe une étroitefrange littorale "eustatique",' où .les..ph~pomènes sont différents de'ceux de l'intérieur et légèrement d~és. Qnns le temps, plus tardifs.Mais en fa.it, le schéma ."classique", l1l.isse, aubsis'ter deux malentendusfondamenta.Ux qui mcitant à le remsttre en cause :

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- 14- l - 1

·:- ·.·r··

.;

:. l'~~t) Dans l'h3tPothèse 'uc1Ll.ssWue", l'activité œjeure desvérsants'(oolluvionneœnt) prend place durant les phases les plus

" 'humrtdes. Or, l'observo.tion des procëssus d'é:rJOI'fion actllél, montre quel*évolutiOl1 rapide des versants est bannie dès que la. cowerture végé­tale Ètst dens~~(oe qui d'ailleurs justifie les reboisements en tantqua têob:D1queâ"D~fensè et Restauration des Sols). il est par conséquentproba.blèque ;Las PlU'V1a~ entrdnaient l'épaississeJ:ient puis la ferme­ture dud~ "1égatal &ms une bonne partie du Maroc (pays atlantiqueset ,:t~, JI1édi~6enne au 1i1Oins);, autrement dit, d!ms ces régionsqui ~ fIuoent prObableo.éht jaiDais assez froides pOur que la vie vég6talesoit rhientie, les P1U'V'iiiux auraient percis la. stabilisation des verst1nts.t le dreùsement fluviatile (débit accru et colluvionnement ralenti),J:rrtrel'âêmént, le passage 1fers l ~ Interpluvial aurait causé ,l' éclair(d.~se­mantdé là végétation, l'entra,1.nement des d~pSts de pentes hérités dela pdr:i.ode pluviale, et le remblaiement tluvilltile (débit en baisse etoœ.r$e so)jd.e accrue).

Le schéma Itclassiquelt ne peut logiquement s'appli­quer qu'aux régions où le couvert végétal demeurait ouvert durant lesPIU'Viaux, permettant une ~rosion des versants accrue par les eaux plus,abondAntes; l'hypothèsé "o1assiqué'ft st applique donc aux régions trèssèches <Où même durant le Pluvi.el, l'humidiM est insuffisante pourfermer la végétation) et aux pays I:lOIltagnarde froids (où, quelle quesoit l'humidité, la végEJto.tion est rare pour des raisons thermiques).

22)',~ schéma Itclo.ssiquen admet implicitement ou explioitementque la pédogénèse fut oont~raine du colluvionnemant' intense, lorsdes 'périodes pluvinles. Cele. revient à consid<hoer que le dépSt de lnrooh&-omère (oolluv:i.D.le ou allUviale) se fait en meme temps que satransforma.tian pédologique; c'est pourquoi les ooupes-types des sédi-

, ments pluviaux d~crivel!-t à la fois des données sédimentologiques(texture, classement) et des œract~res pédologiques (structure de lat'motion fine, c,oloratian, acc'UIllUl.ntion du caloa1re). Or l'observationmontre que la péd0g6nèse active, entrdnant la fo:rma.tion de solsévolués, nepeu.t se faire que sur des'versents stables pourvus d'lmevégétation dense. Lo. pédogénèse ne para!t efficaOe que sur des veJ.'SaIltsoù les transports morphologiques sont très lents (reptation, c'est- à­dire déplacem.ent et réaménagement particulaires insensibles, et so11­fiu:ld.On mOdériel. Dès que l'érosion l'emporte, pour des raisons natu.­rell~' (aridité ou''!roid ~é) ou a.t1tbropiqùes (déboisement), les",~ols n'évoluent paS, ou'bien siils eXistaient, sont transportés outassilisés. Autrement di~ mOriilJOgén~seaotive et pédogénl:Jse notable,alterilent f'orcémentda.hs le temps~ sont' des pMnomènes successifs etnon contemporains.

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l - 1 '- 15 -

Ces observations ne permettent donc plus de considé­'rer que le s'chb "classique" s'applique à toutes les rugions œrocainessana distinction.

C.- Hypothèses nouvelles

12) Le J2.r9.P..lèm~ du Villafranchien

L'étendue considureble des.d~p6ts villafr~~chiens

au Maroc rend nucessaire une mise au point quant à. leurs canditions dedépat. La thaorie classique considère que le loioulouyen (équivalentmarocain d'uile partie non prucis(;e du Villaf'ranchien européen) est lepremier pluvial quaterne.ire. Or, deux constatations s'imposent :

- Les s6diraents villafranchiens tapissent souvent des' glacisd'érosion ou d'énomes plaines; ils ne peuvent avoir été h~ansportOs etdéposés que par ruissellement diffus ou des chenaux flùviatiles diva­gants, ce qui suppose des étendues considérables à végétation claire.D'ailleurs, les sables et graviers sont fréqu~ent éolisés et patinés,ce qui indique aussi un9 certaine aridité.

- L*a.na.lyse minéralogiqUe des argiles villafranchiennes montrefréquenment une proportion 6levée de kaolinite, proportion'que l'onretrouve rarement dans les sédiments plus :.."Ôcents. D'autre part, dansles rSgions de roches siliceuses, les schistes n'apparaissent pas dansles dépSts ; seuls y subsistent des q~'tzites et des quartz (souventcari(Ïs).

Au total, le Villafranchien ne para:;:t pas assimila­ble à un dép6t pluvial. Â titre d'hypothèse on peut le oonsidérer' commel'épandage, dans des conditions semi-arides.... de ,sols tropicaux évoluésprécédewment constitués. Dana cette hypothèse, le Villa.:franchien appa­ra1t comme un dép6t "rhezistasique" IDll.I'<luant le passage des conditionstropicales assez huraides du Pliocène au climat méditerranéen temporai­rement sec du Quaternaire.

22) DéP§ts et sols du 'Quaternaire pos"t!-Vj11afranchien

il parnttassuré que l'Afrique du liford a subi àplusieurs reprises au ,~ternnire.Jl'alternance Pluvial-Interpluvial.Nais comment, pour chaqT!é région, reoonstituer la succession desphénomènes morphologiques et pédologj..ques ?

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.. ,16 -

Les principes fondamentaux de cette reconstitutionsont les suivants :

n) Au cours du Quaternaire, le climat du Maroc est restéde rythme maditérranéen, simplement plus frais et humide (Pluvial) ouplus sec (Interpluvie.l). Tout ce que l'on conna..it des formes, des dé­pSts et des sols hérités, des fe.unes fossiles et de la végétationactuelle, le montre.

b) n est nocessaire dèdistingu.er de grandes régionsnaturelles où les conséquences des variations climatiques et l'encha!­nement des processus morphologiques et pédologiques diffèrent.

c) On. peut schélJ.!1tiquement se représenter chaque périoded'installation d'un PluviaJ. C01Il!ile une "descente" altitudinale et lati­tudinale des conditions hmnides et de la végétation denSe dans le paystandis' que les somraets cOIlI1E\.issent le froid. Inversement, Il installa­tion d'un InterpluviDJ. doit avoir' entrdné le dessèchement relatif desbas-pays et des régions de basse latitude, tandis que les sommets fraisétaient recolonisés par la v6gétation jusqu1à une certain~ altitude.Naturellement, l'ampleur de ces"descentes" ettlmontées" devait varierd'une alternance climatique à l'autre.

l - "

d) La morphogénèse active (colluvionnement intense) n'estpossible que sous un couvert végétal clair (au-dessous, semble-t-~duseuil de recouvrement de 5-7/10), soit que le milieu (ou la période) estrelativement seo, soit qu'il est froid. Cependant, les milieux trèshumides subissent les processus de solifluxion mbe sous forêt dense(Rif occidental).

e) La pédogénèse notable (évolution prononcée des sols)nt est possible que dans un mil1eumorpho10giquement stable (c 1est-à­dire pourvu d.'une végétation relativement dense, probablement supérieureau seuil de 5-7/10 de recouVrement). La pédogénèse, si elle existe, nepeut 3tre qu'antlGrieure ou postérieure à,ln' morphOgénèse active.

A titre d l appro:x:il:J8:tioo, il est possible de distinguerquatre grands types de milieux quaternaires au Maroc : c'est ce quiest montré dans le tableau ngI - 1 - 2. Naturellement, un tel tableauest nécessairement schématique; il ne tient ~ conpte de la diversitédes roches, des expositions et de'3 pentes. Cependant, tel quel) il rendgrossièrement compte de la distribution des diverses sortes de sédiments'et' de sols a.ins~, que de la position stratigraphique des remblaiements(qui dateraient des pbases pluviales dans les r6gi.ons sèches et les

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-15 a -

• 1

•''''0'" ~---'.'--------------f---i-------=:"'---- ...:.-'---,,-:.-------.:---------~---:-------r"-'-----...-----_t.:----''-----=-----____:t·

i D'tage biocli..metiqu& Insta"llation du • Installation de '1 Régions types ! Sous-typeâ : (selon L•.Dœ::JRGER et, 6J:. PluviaJ.

~. -, _..__,..-----1-. _. ... -+l_S1_-~DV_'A_GJJ_;_,_l_é_gè_r_e_m_e_n_t_mo_lli__i_é_)+-__P1_UV1.a._·_~_...;:.....-__-------_+-.-11 Interpluv:l.al

~terpluvial " Dép3ts

!

EvolutionPédologique

Sols minéraux brutsou peu évolués

1· ,- -=1i

Sols évoluésJ en parti- 1

culier sols rouges; i

,lessivage de l'argile. '

. .1 •

1 D .j,;Sts clastiques1 en partie p8ri­

glnoiaires •1

Aridit,~ relative eJc froid persistant 1 DépSte clastiquesloœ.leneilt. Végétc.tion l'l:Iaio'lTe. . Il souvent périgla-Pédogünèse r6dllite. oiaires.

Conditiœ1B tempérées et encorehumides. Recolonisatioil v6gétale.

intense Pédogénèse activelocaux.

Froid - VocrétatiO:l réduite.Cr,iToclastie. Colluvionnement(selon les rochee). GlaciersPédogün~se très réduite

li:', .ide froid

Haute montagne.et sÈmli-aricle froid

Océanique(I1oyen Atlas'occidental)

Continental(Haut Atlas

central)

HontagnesAtlasiques

(Noyen et HautAtlas)

Régions s~ches

(Est et Sud duïmoc)

Présebarien(Sud MaroCEÛll) Sabarien

Pluies )?lus intenseo.Végétationde~é'.nt ouverte. Dosagrégutionr.:Lécauique et ruisselleme:1-l; actifs.

Steppique(Haute J:Ioulou;ya)

ArideIr&1e ~ocessus, œ.is appoint local

de la cryoclastie.

Végétation éclaircie mais demeuxantlocalanent assez dense pou:.' pern.et­tre lll'le certaine pédog(inèse.

DépSts de ruissei~

lement souvent litél

Montagnes trèshumides

(Rif Ocoidental)

Humide, fraiset te];lpéré

Végétation très dense. Solti'luxionp.:n- l'kce. Crel!3ement fl1.!Vie.tile

(déb;i:c- très aboildant) Pédogénèsetrès activa.

Végéte.tion encore dense .. Solifluxionet ravinement cOnB0ct...tif actifs ..Remblaiement fluviatile. Pédogénèsecontll1ue en dehors des secte1.!rSérodes_

Colluvions compiexes Sols très uvolués;(solif'luxion,ruiSsel présence de solslement,reptation) lessivés.

,-- --- -----t"-------t------------+--------------+---------------4--------'........--4---...-.---------+

Semi-aride fraissubl1UillÏ.de

lioyenne montagne(Haut PlateauCentral, Tazzeka)Régions tempérées

méditerranéenneset atlantiques

VégéJcation restant assez d.ense C 11<' h't/......., ~I Sols évolués; sols :O......UVJ.ons e ..J...;vmÇ!. <

Colluvionnement faible et seulement .. '1 rouges et sols isohumi-:Végétation de...'1Se. Versants , " trioues de repte.t~on . - 1 . . d ;local. Pedo~nese se pO:t:-,4vant. ~ gues; eSSl."In>~ e .stableo.Cre'l1semrmt fluviatile. 6"" ,U:OU.,L """'0- ,

11argile..~_.. ---10-------".~__ . __--._____ ~Jédog(bèse acti'Ve ---~--------------_1_---------f_---.-.;.------_4

Bas Pays Végbtation éclaircie. fuoosion des IlépSts de ruisselle- Sols évolués: sols r

kPlaines et plateaux Sellli-aride sols antérieurs sur les verscnts. ment (localement de rouges et sols Ï3o- :atlantiques .U_Il. tempéré et chaud. Acc1.u::IU1ations alluviales-colluviales ~Qlifluxi.on) essen- humiques; lessivage de ;maroce.:b. Fro.nge Arrêt de la pédogûl1èse tiellement t'ai1B de l'argile -,méditerranuenne ) . isols transportés

_______.... -...-1- _o_ .. ~ ~l ~_~__,__~_+_-------__---------------------------=.-......--- ....:.-

TABI&U }TQ l - 1 - 2

tDS DIFFEREI1TS IJILN.J:~ I:ORPHO#O~ISUES ET PEDOLOGlQUES DU MAROC QUA.TIDUtURE~ .

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montagnes a tlasiques, ::Llors qu'11s seraient contemporains des passagesPluv:i.lll-Interpluvial dans les bo.s-pays tempérés).

Il est bien évident qu'un tel schém ne s'appliquepas indifféremment à toutes les périodes quaterno.ires post-villafran­chiennes; il rend surtout compte du Quo.terna.ire récent (Tensiftien,Soltanien) dont' les dépats, les formes et les sols sont bien conservés.En ce qui concerne le Quaternaire moyen, nos renseignements sont vàgq.es;on peut seulement supposor, à titre hautement hypothétique; qu'il a vuse succéder une phase humide peu cOIlfJtrastée (Régréguien, Salétien), unPluvial accusé et froid (Amirien) et un InterpluviaJ. très marqué (Inter­pluvial Amirien - Tensiftien, probablement contemporain du grand Inter­glaciaire ltindel-Riss).

Le O;.w.ter.naire' récent lui-dme est asaaz différencié : 'le, Pluvial tensiftien (Riss) et l'Interpluvial Tonsiftien-Soltanian(Eémien) furent vraiseniblablement assez accusés; par contre le Soltanien(Würm.) et l'Interpluvie.l suivant (Tardiglà,ciaire) furent relativementatténués. Quant auQ.uaternaire très récent, le Bharbien, 11 doit $treconsidéré comme un dépat' 'très jeune (protohistorique et historique) dansles bas-pays tempérés; sa mise en place coïncide avec le léger réchauf­fement de l'Antiquité classique, 1i1ÈÛs dOjà l'homme était un défricheuret 11 se peut qu'une partie des alluvions grises subactuelles soit d'ori­gine anthropique.

Au total, si leschém proposé s'avère valable, ilexisterait au Maroc quatre grandes catégories de dépats superficiels,en ce qui concerne le Quaternaire récent (Tensiftien-Soltanien) :

- Les dép6ts morphologiques bruts et pédologiquement peu évolués.Ce serait le cas des régions présa.ha.riennes, des hautes montagnes conti­nentales et d'une partie' des régions s:t;eppiques. Ces dépSts dateraientdes périodes pluviales mais les L!terpluviaux intemédiaires auraientoté trop secs ou encore trop froids pour engendrer une pJdogénèse notable.

- Les dépats morphologiques ayant subi une péd0g6nèse superficiellepostérieure : cas des mOntagnes atlasiques ocOOniques et d'une partiedes régions steppig,ues. L',Intorpluvial aurai.tété, suffïsa.JI!Ulent chaud. ethumide pour faire, 'évoluèr 'des sols sur les dép8tset,les formes datantdes périodes pluviales.' , '

- Les dép8ts "lithochromes" ou sols transportés, prOVènant del'érosion et de l'seoumulation'lprs du passage Pluvial - IIr'.ierplU'Vialde sols élaborés ,pendant 10 Pluvial' précédent. Ces dé~ts, qui ont subides pédogénèses ultérieures,' ,abondent dans les bas pays tempérés etdans le Rif' Occ;i.dental.

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~ Les'dépats et sols h~rit~s en place; ils ont commenc~ de seformer et d'Gvoluer sur les versants depuis les époques reculées dulQuaterno.irc récent'au moins, et les variations bioclimatiques n'ontjamais été S'U:f-fiSamment accus~ea pour provoquer leur érosion. C'est:

.·le Cas' des moyenneS montagnes des régions tempérées et des versantsstables du Rif Occidental.

_.';' 0."",\

III.- PEIDOGIDrnsE ET EROSION DES SOLS

l - 1

D'une manière évidetnIilElnt trop schématique, on aopposu chronologiquement et géographiquement p~dogénèse*et morphogé­nèse. li est bien vrlÜ ,que les Ovoiutions rapides de versants (ruis­sellement, solifluxion généralisue, éboulement, éboulis) sont inconci­liables avec la lente différenciation des horizons pédologiques et, àl' occasiqn, détruisent des sols précédemment constitués; mais U existedes relations plus nuancées antre les deux ordres de phénomènes qu'Uconvient de mentionner, pour uÎle meilleure compréhension des formes etdes.dépôts.

A.- La p~dogt:nèse et les processus morphologiques

Si l'on en croit des études :faites dans le PJ..ateat'.Central ',rocain, le comportement morphologique de l'eau est principa­lement conditionnu, pour des pentes ordinaires (de quelques deg.res à25 - 3O Q), par la densité du couvert végétal ligneux. Au dessus de7/10 de recouvrement, l'eau de pluie arrive o.mortie au sol, imbibe

* COIlDIl.e. do.ns tout ce c..1W.pitre, le terme pédogénèse désigné ·l'·ensemble desévolutions pb;ysiques, chimiques et. biologiques qui transforment lapartie BU~icielle d'une .roche .ou' un dôpSt morpholog:l.que· (une roohe­cère) en un profU /lUX horizons diffé:œnciOs, engendrant un sol ausens plein du mot. Dans cette optique, la simple désagrégation mécani­que n'est qu'une préparation morphologique de la pédogénèse et les"sols minéraux bru.tstl sont des dépSts morphologiques non pédogénétisés.

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plantules et litière et enfin s'infiltre; au contraire)a.u-dessous de5/10 de recouvrementJlIeau de pluie froppe avec violence un sol souventnu, le "dame" et ruisselle en bonne partie, se chargeant au passagedes particules oompatibles avec: sa puissance. 'Il; es-t ~vident que lapédogénèse ne peut s' effectuer n~rŒlement qU.e ,', sous une végétationdense. En m6me temps, les processus morphologiques rapides sont exclus(sauf la solifluxion si ~e dépôt est suffisamment fin et très iIabib6);en pnrticuliér le ruissellement, :si fréquent dans les régions méditer­ranéennes)n'existe pas. Ln p~dogénèse est donc surtO'l.'.t le fait desversants stables densément·couvorts.

llJais la stabilité n'est pas 11 immobilité. De multi­ples causes provoquent Ull réBJ]lénagement ,perpétuel des particules dudépSt 1 variations dtfférent1elles de volume liées'à l'état hydriqueet thermique du sol, activité des animaux fouisseurs, passage de l'eaude. percolation, implantation, ,croissance et décomposition des racines.Tous ces menus roajustenênts se traduisent globalemeni:; par une lentemigration du d~pStsur la pente" tout I:lOuvement ayant sur un versant

. ' une résultante dirigée vers Pavel (et du poiÎ1t de vue morphologique,le plan horizonta.l est rarissime; tout est pente, mais le mouvement estévideIl1Illent plus lent su:J:Î leà pentes faibles). Liensembiede ces phéno­mènes mineurs mis fi.no.lement actifs à. l'échelle géologique porte lenom de reptation (çreep' ;des auteurs anglo-sa.xons J•

. ., . . ,

'.La. pédogénèse sr exerce donc dans un milieu lentGI:lent

mou~t oùparl'ois tel horizon (mieuXhumeété, plusgonf'J.ant ou recélantune vie e.nimale ou végétale plus:a<;rhv.é par e:xemple) s'avère un peu ,plus

. "rapide'·' que les eutres. Aussi ne faut-il pas s'étonner de trouver dansles profils. pL>dologierues de ces régions à végtStation climacique dense, despseudo-discordances, des "ravinements" fugitifs qu'un observateur nonaverti des processus I!1Orphbl~iques peut interprater COI:lIlle autantd'apports colluviaux di~tincts et ~~e~s~s.

Lo1*Squ ren sous-bois lu litière est discontinue et letlipis d' mmuèlles clairsemé t il· arrive qu 1une partie de 1 reau de pluiertiisselle, ent~~.ant"J.es fractio;ns fines des. horizons supérieurs etconcentrant sUr plB,oe les. 'lracti9DB:'pluà grossières. Ce' ruissellementlent donne des profils auX"h~r:î.zons:Aamincis .et grossiers. Cette ,éro­sion hsidieuse~ quasimont.'.insensi~ie'à. l' échelle de 1'observationhumaine, est d~jà laprewé d'un' duséqü.Uibré du milieu; la pédogénèseest vraisemblablement ralentie (moins d'eau percale) et 1 rérosion dessols proprement, dite'débùte~. , .

. -. . .

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, .... ,'.1.·' .J.

,:;;,·20 -

1-1

B.... 'lJ'~Nsion des sols

.' . L'érosion des sols, ou plutôt l'aocélération despr~essuo morphologiques d'Gvolution des versants, peut avoir descauses œturelles. Dans les milieux à tendance aride, ou froide et

. aride, poUrvus d'une végétation climacique ouverte, le ruissellenentoeuvre sous forme de petits chenaux divagants qui amincissent ledépat, perchent les touffes végétales et finalement dénudent la rocheen plaoe. Dans les régions arides, le vent peut aussi entratI1er etricO'liD:!uler les fractions fines des sols. D~ les régions tres humides,la soli.fDmd.on arrache des pans entiers de versants m$me sous fdtdansé. Ces processus sont aggravés sur les pentes raides.

L'6rosion anthropique résulte d'un déséquilibreintroduit par l'homme dans le' muieu riaturel. Elle est particuli~re-

ment active ~.Afrique du' Nord, car 11équilibre naturel végétation­sol-morphogénèse est. assez précaire : la grande variabilité :inte~­

nuelle des précipitations (fréquemment de 1 à 30u 4) slajoute auxcontrastes saisonniers d'aridité (les pluies ont lieu. en saisonfratche, la saison sèche est aussi la plus chaude) pour modifierlargement dans le temps et dans l'espace la dans!tG et l'étendue dutapis végétal au sol;U en résulte lIap12rition dlespaces particuliè­rement fragiles; menacés provisoirement Par llérosion. Dansee milieufragile, la moindre intervention humaine peut entra!ner des consé­quences graves. En outre, la "pression hlunaine" est considérable; nonseulement la population. marocaiile a quadruplé en 50 ans et a d'l1 acc:rattrela production agricole, maisen.core la plupart des paysllnS œroca.inapratiquent une agricuJ.ture et un élevage extensifs : ce sont desdéfricheurs qui 'iië soucient plue de gagner beaucoup de terre à la cultureque d'.intensifier .la production des surfaces déjà exploitées. Aussiune .borme partie delà. végétation climacique a-t-elle disparu, livrantles sols à 11 érosion, pàrticul1èrement dans les régions cllmatiquementles plus favor1s6es f c test-à-dire celles où préciséœnt le couvertvégétal était 10 pius dense et la 'pédogenèse la plus active (plaines etbas-plateaux atlantiques). Ltéroaion anthropique accro!t en. quelquesorte le 40maine de 1 ~ érosion sPOiltanée. .

Potir rendre cOinpte _çles I!1Odalités et de la virulencede cette érosion (sPQntan6e et anthropique), on peut mettre en a.vantplusieurs fa.cteurs :

- La_~~ se.)..! .:QS,!lt,! : tout phénomè~19 morphologique se déc7~­che à partir d lune oertaine pente-l::LIDJ.te;

par exemple, ~ titre ind1catif~ le ruissellement diffus appara!t sur des

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_ - 21 -

pentes m:i.nimes, le ruissèllement concentré à partir de 152 environ(parfois beaucoup moins), la solifluxion en loupes vers 102 et les tas-

. sements à ~tir de 25 2 • '

les formations'oeublesfines et plastiques

(roches, dépôts ou sols) sont évidemment les plus sensibles à l'érosionpUisqu:',él1es sont de patite taille et SI ï.mQi.l:o:r..t aisément..' Au contraire

,lés' roches cohérentes et les sols::.encroûtés, montrent une belle résis-. tance.

- Yt_Dê."t:11r~ du_cliaa! ,; ,le clima·t peut jouer. un rale direct dans'l'érosion.des sols, tant à cause de son

.'régime moyen que par les écarts· de ce régime. Par exetlple", en payshumid~' boœe le Rif, lesaveraes de saison frlil1ches sont "capitalisées"

. et· c'est au printemps qutontlieu les grands arrachements. Au contrairedans les régions à été très sec, les sols argileux sont hachés defentes de rétraction à la fin de l'été; les premières pluieS d'automney installent des ravines d6vastatrièes. Le climat joue aussi un rôleindirect par le biais de la. plus ou moins grande rapidité de croissan­ce de la végétation; par exemple, sur les versants fraichemen1. déboi­sés exposés au S (oésoclinlat aride) la. végétation reprend. lentementet l'érosion ta gagne de vi.tessa; au: contraire sur les versantsexposés au N de la raGoe région, (mésoclimEi.t· frais), la vôgétation se

, réinstalle avant (lUe. llérosion aitca'lisé dès dégats sensibles•. ' r

- b,'.à,é,iita.gEUjJQr,p,h.Q.l~em.e : les évolutions I!IOrphologiques anté-, rieures conditionnent, la raideur

.de, la pente ,et la nature du dépat dé versant, 'dont on a déjà ,examiné·le rôle da~s le déclancih~ment de· Ilérosion~:En outre; l'héritage mox­phologique peut' éntra!ner ' l'association, ·ou l'Iexclusion obligatoiresde processus dl érosion. li.i.nsi, une pente d'arrachement raide et tou­jours "à vif", amène obligatoirement l'apparition du ravinement. Parcontre, 'un paysage bosselé de iôupes de solifluxion exclut le ravin&­ment Ü1écoulement est interrompu par des contrepentes) et entretientla soliflu~on elle-même (les poches désordonnées de dépats hétéromé­triques provoquent l'apparition de petites nappes phréatiques captivescapables d' engendrèr des sous-pressions hydrostatiques locales qui.causent les glissements).

- YU:JB.d!. S'.!Xl?1.Q.i1ati.Q.n_au1col~ : il est inutile d'insister surdes facteurs d'érosion bien

connus tels que le sens du labour, la nature des plantes cultivées,llexistence des jachères, le piétinement du bétail, etc•••

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-22-

.. n ressort de cette énunéro.tion que les facteurs del'érosion des sols sont mu.ltiples et surtout que leurs combinaisonssont iImombrables. n est donc vain de vouloii expliquer ou prévoirl' apparitian et _la. -virulence de telle forme d'érosion par tel facteurisolé. Ec. fait, seUle une connnisse.nce intine et globale du terrainpermet de rendre compte de la nature ou de la probabilité de l'érosion.

-Par oC-onséquent, il nI-existe pas de remède universel à l'érosion dessols: la benquette,pe.r exemple, peut dans certllines conditionsenrayer le ravinement; ailleurs son implantation provoque l'apparitionde la solifluxion ou même l'a.ccélération du ravinement. Toute entre­prise bien menéod.e D.R.S. (Défense et Restauration des Sols) doit sefonder sur un recensement complet des facteurs visibles ou possiblesde -l'érosion (qui, par ailleurs, interagissent) entrepris et inter­p~té par un morphologue. Leco'dt de l'opération est d'ailleurs moindreque la perte d'heCtares de sols due à un BJ::lénagement inapproprié.

*

* *

•Au Maroc, la oollaborat;i...Qtt entre pédologues etgéomorphologues a été fructueuse. Cela esrtioute lié aux facilitésd'observation qu'offre la terre marocaine, mis aussi à la consoiencede plus en plus vive qu'ont les deux groupes de spécWistes d'envisa­ger deux aspects de la m&!.e réalité: les sols s'élaborent sur desdépSts I:lOrphologiques et dans un paysage ~ique global, mais ilssont aussi le milieu où s'implante la -végétation (dont le r6le en géo­morphologie appa.I,"8.!t>de jour en jour plus oapitoJ.) et constituent lesmatériaux de la future évolution morphogénétique.

- 1 -

1-1

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I-1

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- 1 -

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I-2

CHAPITRE .DEQ'XIEMEl

.CLIMA.roLOGIE, BIOCLJ1\tIitTOLOGIE ET PHYTOGEOGRAPHIE

. DU MAROC

par T. IONESCO: et Je MATEEZ

I.-· 'CLIMATOLOGIE

Le climat du Ma:roc., tel qu'il a été défini parL. EMBERGËR (1964) est du· type·médite:rrne:néen, .c'est-à-dire de zonetempérée (à photopériodisme saisonnier fet quotidien) et à pluviositéooncentrée sur les mois froids ou relativement froids de l'année(de l'automne ,au pX'intempâ),l'été,saison chaude, étant sec. Ce cliiDat,oonsidéré danS ·son.'ensemble, est en.' fàit une' .famille de climats présen­tant selon' cet· àuteur, .plusieurs .. genres, espèces et·va1'iétés dues à .la vanation quantitative èt qualitative des facteurs climatiquesélér.:Lentaires' qui les· oOmpOw:m;t.:'(différences des' quantités de plUies,répartition saisonni~re de la :pluviOBité , degré de froid de l'hiverou de chaleur de l'été, etc••• ) et U est remarqUl3.~l,e ,~e. c<?nstaterque le Narc;>c est, de ce point de vue, un pays méditerranéen oomplet;

. '. . .',

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.' .".

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ces diverses modalités cl:i.rna.tiques le couvrent depuis le rivageatlantique jusqu'à la frontière algérienne, de la Méditerranéejusqu'au Sa:hara marocain inclus et depuis le niveau de la merjusqu'aux hautes altitudes.

Les principlillX facteurs climatiques présententune importanüe variabilité (voir tableau 1-2-1). Ainsi les moyennesa.nnu.elles des précipitations (voir figure 1-2-1), vnrient d'environ25 mm (bassin moyen du Dm) jusqu'à près de 2 m (Rif Centrol etOc<lidental). l\Jil.is la plus grande pnrtie du Maroc.:.reçoit moins ci') 500 mm.;le S et i iE et in plupart des plaines moiIls de 300 mm. DI une Dinnièregénérale, les pluies diminuent rapidement avec la latitude; le Tangé­rois reçoit plus de 700 mm, le Rhàrb de 500 à 700 mm, la ChaouiD. en­viron 400 m, le Haouz et le Tad1o. de 200 à 300 IlIlllè Le Maroc orientalplus sec subit la même décroissance. Au S de l'Anti Atlas, le totaldes pr.écipitations ;tombe au-dessous de 100 J:IIIl. Mais lIinf'luence durelief n son importance; l'augmentation des pluies que l'on observebnbituellement avec l'altitude, a néanmoills tme limite située vers2.500 à 3.000 m et présente en outre Une dissymétrie entre les veraontsexposés à'llW ou au ml', mieux arrosés, et les versants exposés à 1 tEou !lU SE, plus secs. Les pluies, qu'apportent en généra; les ventsd'W, tombent le plus souvent sous fonne d1averses, los pluies torren,­tielles restant l'exception; toutefois, llintensité illstantanée peutatteindre 21. 3 mm par minute, ce qui explique une érosion po.rfoisspectaculai.J:e, là Otl le 'tnpis végétal est insuf'fisant. Dans lesrégions montàgneuses et l'oriental (vallée de la MouloUY.:.l.), on signaledes orages d'été. Les précipitations présentent, par ailleurs, comedans tous les pays méditer:r.-anéens, une irrégularité d'une armée àl'autre, le total annuel pouvant varier dans les propori;ions de 1 à 4,ceci accentue bien souvent la longueur des saisons mortes*. D'unefaçon générale ~ la durée de la saison sèoho augmente du N nu S etdiminue avec, 'l'altitllde. Les cultures ,en sec ne sont possiblee qu'après la saison sèche, à 'partir des prcières pluies qui tombent gé­nérlÙement au mois d'octobre•

. ' .. La variabilité des températures est égalementimportante (bsvariations des températures d'un point àl'Ilutre duterritoire sont né~ÏJ1B plus faibles que celles des pluies). L'am­plitude moyenne de l'année dans un mbe lieu (n.m,), est assez Bouventde l'ordre de 25 à 352• La oSte atlantique exerce cependant une

. .... ,

* Voir sur les figures I-2-2 à 1-2-6 quelqUes climatogrammes quidonnent par étage bioclimatique (of. défiDitions de L. EMBERGER)lme idae de l'importance des précipitations et des températures.

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action adoucissante; par contre, dans le reste du paYS.lles ventschauds et secs d'origine '-continentale (chergui), accentuent lesécarts de températures~ Ainsi, les mOyermes maximales du mois leplus chaud* (généralement juillet) "Mn sont partout supérieurea h )OQCsauf sur la cate atlantique et en hà.ute montagne. Les moyennes rnini-

,_males du mois le plus froid (Janvier) "m", sont partout llrl'érieu:res· à 102 et descendent m6me en dessous de 02 enmantagne. SignaJ.ons, enoutre, que la neige tombe en hiver dans les montagnes à partiI' de1.000 ou 1.500 III d JnItitude, mais nulle part, m@me sur les Mutsmassifs, -elle ne ,persiste en été; seules de rares accumu.la.tions peu­vent demeurer' jusqu'à l'automne dans le :fond chaotique et crevasséde quelques couloirs rocheux étroits et, encaissés, à l'abri du soleil,dans le Haut AtlaSi..

Climat et végétation étant solidaires, la répa:t'-.tition gOographique des principaux clit'lats est illustrée par la carte ,bioclimatique de C. BRIGNON et Ch. SATNAGE (carle jointe à la présentenotice).·

r1antionnons en outre que G. DEBBACH (1953) a misau point. une classification des cli.mE.ts: du &roc, basée sur un clilt .'tngramm& construit exclusivement en fonction des températures. ildistingue ainsi .des climats continentaux, semi-eontinentaux, littoraux~t insulaires en. fonction de l'amplitude thermique moyenne (:r.1-m) etdes climats chauds, modérés et froids, en fonction de la température

. ,moyerme ( 1>1 2" DÙ ; un carton basé S"ll' le calcul de l'amplitude thez­mique moyenne, éomplète la carte bioclimatique citée ci-d.9sDUS, et'met en relief les caractères suivanta*i

- Le climrit insulaire: réalisé ~eulemeni à. Essnoui.rn, il résulte'des montées dreâu froide qu'on observe :au large de la ·cBte atlmltïque.. " . . : :

- Le climnt littoral : il ceinture tout le Maroc maritillle. Le.'bande à cl:imnt iitto:ral s'inte~ompt à:la latitude du Rharb (plaine·froide eri hiver et plus chnude en été ~e les régions voisines) et sur· la cate méditerrunéenne entre les' oueds ~1nrti1' et Lao.: ..

-' te cl:i..màt sem-eontinental : ~gem(;lnt' représenté au l\1aroc, 11couvre ie~ plai.Îles eisatlasiques (deWis Chtouka, Souss, jusqu"auxenvirons d'Ouja.à), le Rif', une gràilde partie dù: Moyen Atlas et ID.moitié occ;_dentall du Haut Atlas.

: -' Le' èlœt continental : il' s' é:tend sur le ~.transat~ ,. la moi~ié du Raut Atlas e't la régïon Iébnifra, ~Sbll~Tadla. '.

·*On entend Par moyenne maximaJ e ln moyenne des teIJ.];lératures maximaJ es detoua les jours du mois le plus chaud ~t .par moyenne. minimale la moyennedes températures mini.males .de t~ les jours' du mdis le' plüs :t'roide Cesmoyennes ont été calcuié~s 'sur uno période d1enV:iron 25 ans en général.

** Selon Ch. Sauvage t 1963.

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•-4~

TABLEAU N2 I-2-1

DOlmEES CLJJI1ATIQUES*1

1,. .'" .Alti- 1Précipi- .

11Lc.titu- Long:i....

M M-a,da N tuda rJ 1 QPostas tuda tations en QC en QC~l en m an œ

Agad.i.:r-Avio.tion ' 30226 t 9Q39' 50 226 27.1 7..2 19.9 39.1Agdz' 30237' 6Q24' 1.100 74 . 41.5 2.2 39.3 6.4A!n al Johra 34206' 6Q02' 150 487 3504 5.2 30.2 54.9

, Arn' Kalllo. 33216' 5212' 20000 845 31.0 - .4.5 35.5 83.0A.!n Tnoujdata 33259' 5214' 550 467 35.6 4.1 31.5 50.6ArOOoua 34253' 5257' 130 691 34.3 4.5 29.8 79.2Arhbala 32229' 5239' 1.680 ' 628 32..5 -3.0 35.5 61.1Asse. 28226' 9Q25' 370 42 43.5 '4.7 38.8 ;3.6AzUaJ. 31 258' 6Q34' 1.430 550 33.9 2•.0 31.9 59.2Azrou 33Q26 , 5213' 1.250 837 32.7 2.4 30.3 95.0Bab Azhar 34204' 4217' 760 1.043 32.0 1.0 31.0 116.1Bab Bou Idir 34Q04' 4Q07' 1.570 1.462 29.3 -2.8 32.1 1~.9

B6n ' Slima.ne 33Q37' 7207' 280 441 29.8 6.3 23.5 64.4BOllznjlœ. 33Q49' 7210" 45 411 28.6 7.0 21.6 65.4Casablanca. . 33Q35' 7Q39' 50, 406 27.0 7.2 19.8 7C.6Ceuta 35254' 5z20' 200 604 27,,1 8.9 18.2 113.9Chechaouana 35 Q10' 5215' 630 824 33.1 5.9 27.2 103.4Chioœoua' 31 233' 8Q47' 340 175 37.9 2.8 35.1 17.0DayetHach1af 33232' 5200' 1.760 666 '30.0 - 4.5 34.5 67.5El Hajab 33241' 5Q22' 1~050 655 33.4 2.0 31.4 71.7El HSl!TITJfJID 33Q10' 5229' 1.200 678 33.0 0.0 33.0 70.9El ,Jadida al Adi.I 33215' 8224' 55 3'6 27.6 6.4 21.2 54.6El Kanaera du Bat p.34~03' 5256' 90 422 35.9 6.3 2'9.6 48.4El Kélaa des

Srarhna 32 203' 7224' 465 249 39.4 4.3 35.1 24.0El Khatouate 33Q24' 6~9' 80.0 535 33.1 5.2 27.9 65.5El Ksiba 32 235' 6202' 1.100 939 35.8 1.8 34.0 94.6Essaou.h'a ,31 Q31 f 9Q47' 5 287 22.2 9.6 12.6 78.8Fès 34i02' 5200' 415 545 35.8 4.3 31.5 58.9Goulimine 28Q59' 10 Q03' 300 116 ' 35.4 6.5 28.9 13.6If:rone 33231 ' 5207' 1.635 1.101 30.6 - 4.2 34.8 110.4Imouzzère'du

Ka:nndar 33244' . 5201' 1.440 663 28.8 0.0 28.8 80.0Itzer 32253' 5Q03' 1.650 372 34.3 - 1.0 35.3 36.3,J"bel,':Outkn 34245' 4251 t 1.085 1.709 34.8 0.5 34.3 171.3Kaaba ~d1a .32236' 6216' 495 ' 409 ·39~8 3.9 35.9 38.6

-

,* 'D'après Ch. SAUVAGE f "Etages bioclimatiques", notice explicative de, la carte 6b da l'Atlas du Nhroc, 1963.

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I-2 -5 ...

Tableau n QI-2-1 : Données climatiqueS (suite)

.-':,--------,---r---.--...I....---;------t----r--+---lLuti- Longi- Alti.- Précipi 1>1tude N tuéte 1T tude tn.tions m r~ - m Q l'en QC en QC

enm enmm

69.285.0

68.8

13.786.345.852.573.269.850.449.1

71.9176.956.759.420.288.0

144.7

. ·····1

30.7 55.638.8 55.030.5 42.526.8 76.325.9 179.133.8 24.328.2 71.429.8 65.834.4 22.640.9 13.218.5 76.331.8 62.631.2 43.430.6 38.236.7 80.7

~o.o

31.2

27.917.230.230.2

, 26.031.5'31.5

38.220.832.021.3

..·30.326.2 .31.932.2

5.31.24.14.81.14.56.74.4

- 0.30.18.11.73.83.7

- 3.8

-'1.07.74.08.42.66.04.44.3

33~2 :' 5.'326.8 9.634.2 4.035.8 5~6

33.3' 7.330.5 •... 1.035.9 4~4 .

Jlt~

28.536.029.732.9,32.2 .36.336.5

606773

153523430327646535472 .464

594

501 36.0627 . 40.0379 34.6 .

. 59Q:· ... 31.61.446 27.0

242 38.3592 34.9574 34.2226 31.1159 41.0410 26.6579 33.5396 .35.0342 ,34.3853 32.9

30

74565

39015

8503008530

4501.260

6Q04' 4605240 1 . 830

. 6Q54' 800;. 6234'. ". .-254Q35' 1.5208202' 4705256 1 255233', 530

:'/'243'" 1~5253Q59 1 . 9007224' 106Q10 1 1.0706234 i 7801Q56 1 46052241 1.635

33221' 3Q42''34200': .':.:.6 2501

33 2331 6236'32 Q18 1 9215'33Q50' 4Q50'33Q401 6259'34Q13' 5243" .34216' .5 Q55 1

35 Q50'52ê5&132 253'

.34.216'34255'31 Q37'34 Q35 ,33 Q52'32 Q41 , .33 203'33243'33 Q15'32 Q52'34248'33 5107'

.'. ;3423t1' . 6Q1 O~ 10 58735 Q47 1 ' '5QLj.gf' '.. 75 887

..33.Q35' 6·Q16'.· 530 50133 254'6Q18" 320'" 528

:.29242' .. 9243' ,225 154: .'.. 31 Q28' , '7226 1 1..465 :'799

34248' '5220'350" '1.338

KhomissetKhnifraKhouribga.Ké:riï.traKtamal\1R.rrakechMechra Bel KsiriI~ès

Mide1tMissourI\loha.rmnediaMoUlay :aou' AzzaOued zemOujd.n-ill.viatianOuiouaneOu1jete es

SoltaneOulmèsOutate-Ouled.­

EÙ HajRabatRommaniSafiSefrouSidi BettacheSidi Kacem

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II.- BIOCL]}~TOLOGIE

L'étude des bioclimats de la région méditerranéenneet plus spécialement du I<faroc est due également à L. EIlBERGER qui u

· procéd~ à leur déliLlitation grâce au quotient 'pluviothermique (Q) ci..dessous· (1955) et e..ux vcleurs de la moyelme des mjnirnn du mois 'leplus froid (m). Le quotient 'Pluviothermique se calcule selon laforr:lU1e suivante :

1.000 PQ = 111 +'B Ü~m)

2

·11 étant 10. moyenne des Mf)xjmf) du mois: le plus chaulf[ (exprimé, comme m,en de~ absolu BI OQC = 273,2 2 K) et P la moyerm.e des précipitations'annuelles (en mm).

I-2

Le c1JJ::lA g:œ.mme pluviotherrJiCJ.Ue*, dans lequelon porte In en abcisse et Q en ordormée, a pernis à l'auteur de sÔJ?ElI'erà l'nide de stations de base dont le climat et la vogétation sont bienconnus**, plusieurs zones correspondent aux diffé:renta étages***bioclirJatiques :' saharien, aride, serni-aride,subhu.nide, humide et dehaute montagne (vo:i.r figure n QI-2-7 eJJœgra.mIJ.e d'après Ch. SAUVAGE) :

:* Nom donné par Ch" SAUVAGE en 1961.

ft Le SjTStème ne L. EfiIBERGER a une base phytogcog:rophique trèà oarqu.éeJl'auteur délimite les bioclimnts d'nprès les différences de végéta,..

tion qUe l'on 'co!lState en corrélation avec les modifications du cl:i1nat;les limites sont donc tracées là où un changement net de végétation aété observé, En procédant à une différenciation par rapport au quotient

.' et ensUite à quotient égal par rapport aux valeurs de "mu, le clima"" "'· g:remme 'peI'Iilet 'd'illustrez' des affinités de végétation en fonction de· l'aridité générale et des températures limitatives. Ainsi s'établit, une oorrespondDnce entre les climats, les étages bioclimatiques etla végétation, correspondance très significative et d'une utilisation

, protique indéniable•

...... Le terme étage signifie ioi degré ou éohelon. L'étage de végéjr.ationest la réplique biologique du climnt (L. ENBERGER 1939).

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L. EJ1.lBERGER (in Ch~ SA.UV1>.GE, 1963) a proposé dedistiMUe!' dans oha'lue étage, les sous-étages suivants en fonction desvaleurs de LJ.' l '

- :t'roid pour 11 <. 0 QC

-,frais pour 02C <m <32C

- tempéré pour 32C<ID <72C

- chaud pour m> 72C

Les' différentes vaJ.oors de m ont une importancebiologique certainé, car elles se réfèrent au repos hivernal de lavégétatfon pour m, <32C et à la fréquence des gelées pendant la sai- .son froide (m <'02e: gelées durant de' longues périodes, 02C <m(3QC 1

gelées fréquentes;- 32C <m < 72C : gelées rares; m >720 : geléesnulles).

La carte des étages b~oclimatiques du l~oc (cartejointe à. la présente notice) est une réduction de la carte d~ C. BRIGNONet Ch. SAUVAGE (1963), abstraction faite des sous-étages. Elle estbasée sur le système de L. E~IBERGER et notomment 'sur la cllI'te de 1948et utilise· 'llTJ.e docUIUentation cl:i.mD.tologique plus fournie (n~a.runoins~térieure.R 1956) .dont nous .reproduisons 'partiellement les données(:œbleau"t-2.:.1 ).:t;a:carte biocli.riJatique permet de constater que .L'im­mense majorité du territoire rnnrocainest aride ou semi-aride (l'étagesaharien ocdupant 31 %de la' superficie au pays, l" étage aride 29 %et

., . l'étage semi:..aride· 26 5'b). Les étages niéditerraneens subh:uIi:dde. et. huI:d.de. (13 %) ont'donc au Ma.:roc des a:i.xa~ relativement réduites.Quant~, l'étage'de haute montagne son aire est insignifiante (1 %}.

. . .....

Nous avons estimé .utile, par 2..illeurs, de compléterla légende des étages biocl:i.l:nc.tiques :9D.I' quelques renseignements SIll'

les types de végétation les plus carac'~éristiquesde chaque étage. Lesdéf:ïiûtions' SOr:JInaires de ces types s~ront dOl'lIlées au 'paragraphe suivant.

III.- PHYTOGEOGBAPH:Œ

.".

La. carte phytogéogrephiqu.e jointe à la présente noticeest uno genéralisatiori à très petité échelle de la' carte de L. EMBERGER

. (1;939). n· s'agitd'unereconstitution de .la végét,ation pr:iln:i.tive (climax)caractérisée par ses espèces dominantcs.o Bien que s'appuyant sur uneanalyse relativement poussée' des téIOOm3 'de 'la végétation spontanée' (plusou moins 'dégradée po.r l'intervention de l' ho.noe et de son troupeau),

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-8-

cette carte prOsente nécessairement c1.Dns, plusieurs régions un carac­tère hypoth~tique, donc, contostable, En effet, daD~ toutes les zonesles plus intensément cultivées depuis des sièclee, les témoir~ devégétation spontanée so~t très localis08 e~ dl interprétation souventdélicate dans la recolJBtitution de la végétation climacique : dans cecas,l'interpr0tction de l!auteurest essentiellement guidée par laconnaissm1ce des ccrnctàres écologiques du milieu et des aptitudespropres aux principales espèces; il sfagit donc d1uneexirapolation.Les progrès réalisés dans les études de floristique et d'écologierégionale pel"mettront probablement de réviser certaines de ces extra­polations en les appuyant S'lU' des bases plus solides 1 et de procéderainsi à des interprétations nouvelles plus détaillées. Toutefois,L. ElliBERGER propose dm1s cette carte une conception générale de larépartitiondes gronds ensembles végétaux qui reste actuellement toutà fait valable dans ses aspects fondamentaux.

Pur ailleu:::,s ~ cette carte ne représente que lacODposition élémenteire des principaux climax marocains; elle neprétend pas dOl".ner d l jndications sur .la physionoIJie J ni cliMcique,

, ni actu~lle, des paysages végétaux correspondents. Or une présentation.généro.le de la. végétation marocaine se doit de donner las élémentsnécesoB.ïres' à la compréher..sion des paysuf.,"Os qui fropperont les excur­~iomristes 1 une telle cm-tographie physionomiÇ[Ue~est actuellementen cours à ItI.N.R"A.. à. tIX10 éohallon~ plliB gr.one.8(1/50.000 à 1/200.000) que ln carte de L. EMBERGER.. Fl:'.ute de pouvoirdès mintemnt pr6sontor cotte cnrtogrc.phio pour 11 ensemblo duMc.rocousoulemcnt pom- les principales régions trovorséo~ par l' oxcu:rsion,uri.po.rngrapho oxpose plus lom los principclos définitions relatives

.' aux "typOS de végétc.tion" du l'iIcroc ; los principaUx exemples cités àoette occasion c.idaront los congreesis~à tronsposer les données dola carte pbytogéograpbiquo aux l)nysagos quJils traverseront.

Enfin1 le8 principcles espècee citées dans lalégende do cette carte, ainsi que cellos données à titre d1oxsoplo àpropos des typos do vég6tution ot les espèces remarquables qui serontvuos au cours de l'oxcursion font l'objet :

- d1un tabloau de répart~tion par étagos bioclimntiquos(tableau n 2I-2-2);

- d1un oa.tll.logue regroupant pour chacune dientr'elles quelquesindicaticms sommairos tellos que :

.-

• nome.ncln.ture et position sysMmntiqu~;

• prmcipaux noms ver:o.aouln:i.res mnrocn:ins;

• aptitudes écologiques (relatives au s~l an particulier);

• distribution oondia1.e etmrocnine...

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Tableau l - l - i

.LES PR.INCJPALFS ESPECES - CLIMAX/

e chaudt = tempéré( = '_i.

Etage biocli~,~9ue

Zone aride J ;:1 Zon€> non aride

~emi- Sub- Haute- Saharien Aride aride humide Hclmide montagDe

Espèces climaxType de végétatian possible

Steppe, Steppe lï-;,)YLVatlq~e

Fortt. ~torral•. erme Pelouse,'f,neuse's:l"llpe loelouse, prairie. ripisilve steooe

h Acacia Seyal t

h Acacia Radd~na tl

h Anabasis aretiordes ...1:f.-

h Tamarix aphylla t t

Ph Euphorbia Echinus ct ctPh (Ph) Ziziphus Lotus ~tL ctlF ctlF c~_ -h Artemia!a Herba.-alba -- tiF -h Argania spinosa c.t_ rtf ~-h Pista,eia atlantica tfF tfF tiF ç!f-- ct

h Olea europaea -- _c.L ,.t ct! ctf

Ph Acacia JUmmiferat ___

-ç1f-- I-!!_- .Sti~' tenacissima CF .1fE___ __X__

I-JPh (Ch) Euphorbia resinifera. f _1-'- __Ph Rhus pentaphyllum "t

(NPh) Tetrac1inis articulata tl

h Ceratonia Slliqua f tf' ..H--b Pinus halepensis I-ΠiF

Ph (Pb) Juniperus Oxycedrus tfF f'F œh Juniperus thurüera F J' -h Pi.tada Lentiscus ctf rH ..,tf

h (NPh) Juniperus phoentcea (littoral) ct ct c

Ouercüli Ilex tiF H .... tf'....

h Cupres8u8 sempervirens ..... 10"

h(NPh) Philyrea angustiColia. ct ,.t rt

Ph (Ph) Phillyrea latifolia. t - ct ct

h Quercus Suber ct ctfF ctfF

Il (1'!Ph) Quercus cocci!era lOti ..tf

h Pinu8. pina.~er iF iF:i· .

ttô' ttô'Cedrus libanotica,Ouereus Caginea (chenes-z~ne8 .!!- et!

b Abies pinsapo lL-Ac''er monspe88ulanum ~

.. ,;:.~~ Ouereué pyrenaica ..n:- .'

'iii' :

..

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~Pb, .

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Type

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- 9 -

1l...- .~s mes de végéta.tion du M."U'Op

A ln suite de T. IONESCO et Ch. SAUVAGE (1962),les botnnistes marocains utilisent~ pour dénommer leB types de végéta­tionuno nomenclature tel1llnt compte à la fois de la physionomie du

J.

peuplooent et de son dynnm; orne. Les principales définitions quisuivent' sont empruntéas à ces auteurs.

12 ) Ln fo~t et les types de végétation gui en dérivent

.a) uLfoI1t

C'est uno fomation dans laquelle dominent lesarbres (végétaux lignc.uX d.o hautour supérieure à 7. m), et·'a.u Dein delaquelle les arbres se concurrencent les uns aux c.utrès, soit parleurs pc.rtiea aériennes p soit par leurs c.ppc.reils souterrains.

Ln for8t n'existe c.u Mnroc que dc.ns les étngeebiocli.DD.tiques .semi-Q.ride, sublnu:û.i.de et humide. Les principelesfo~ts du Mc.roc sont les suivc.ntes : ._-

Nom fi't:'.nçaisRépnrtition*

Arbres dom:i..nD.nts,.

de le. formntion SA SR H Régions

Tetrc.clinis c.rticulc.to. Cc.llitricl.e + Voir ccrte EMBERGEIEP:i.nuS hnlèpensis + + R-MA-GA-OSo-OLArgr;.nia spiIiosn. Argnneroie . + SQuercua Suber Su,béroie + + + Yoh' .c~.:r.te EIvlBERGEEQuercus Uex D.1çaie· + +. + -dg.",

Pinue pinnster + R-MA.Cèdrus libnnotico. Cédrnie + + ~:JrQuercus faginen Zénnie + li ..Querous pYrentl.ica + RAbies pinsc.po ! Î + 'R' oolco.i.re

" ., .. ~ ..~ ...... " ..

'* ~s principaleS llbrévitltionfl relp.tives lluX régions :f'1oristiques' du MD.roc sontles euiV"....ntes : R : R3.f; Z-m. : Hoyan Atlas; GA. : &.ut Atl.ns; .AA 1 Anti At1D.s;

H: Hoouz et T~; S.: Souss; ES : Oriental steppique (Moulouyn); WD J Mo.rocq.ésertique occidentc.li BD: :Mnroc désertique Orientll1; SW : Secteur IDD.J:tD.ronésientlitt01'lllméridionnl) i OL : lini Sz1nssène; OS : Montagnes de Debdou; or : Orientll1,occ: QCcidental. . . . .Les tibrévintiona relc.tives hui étages biocliIIÛ:l.tiques sont les suivantes J

Sah : Slihnrienr A -: Aride; SR 1 Subhumide; li: Humide; lm : Haute montagnoF : sous étage à hivers froids; SA :'Sëliü-o.ride.

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- to-Ramargue : La ripisilve constitue un cas particulier de for~t qui

borde les ouec1s plus ou moins permanents; ln présence d'eauen abondance lui permet de se d6velopper également dans les étagessaharien et o.ride (avec notnmmcnt ~rix' aphylle) ~

b) Le ma.torraJ. ._._---. C'est une.formation de végétaux ligneux n'excédant

pas 7 m'de hauteux et dériva..'1.t directomont (par dégradation) de. la foret,ou ne pouvant évoluer jusqu'à, ce stede en raison des conditions natu­relles très locales (vent, embruns, substrat trop rocheux, etc•••).Le matorral existe donc dans les mArnes étages bioclimatiques que laforOt. 10. plupart des espèces de la liste précédente sont susceptibles·de caraotériSâI'...des. .mè.tor:rals'. .

D'autres, bien que susceptiblos dans des conditionsfavorables, d'atteindre la teille nécessaire, ne parviennent pas àconst:Uuer actuellement au Paroc des fo~ts; en raison de la forteinfluence de 11 hoIilIile ù'ans les régions où elles vivent :~ r

Espèces doo.i1:J.antes SA SR Régions

Phyllyrea pl.sp. + )Pistacio. Lentisc1J.B +

~Voir carte EMBERGER

Olen Europaeri +Rl:n1s pentnphyllum + ;

~rcus nez -+ j+1

Voir oo.:rte EM:BERGER : le Ch~ne vortconstitue plus souvent des mntorrals

1 que des fo~ts1 ! :

Enfin, plusieurs espèces incapables d'nttein4rela taille d lun arbre, doI!1:inent dc.ns de, nombreux I:ID.torrals de. dégrada­tion : le "Doumll (Chamaerops hti.muis,des étages SA et SR) différentesespèces de Cist08, Gon~ts, Lavandes, Bruyères, ainsi quo les Euphorbesépineuses cactoides de l1~tage semi-aride o

Remarque: Les ripisilves, pur dégrH&iltioB, ,laissent ln place à des. matorrals souvent caractérisés par le OOttilier (Vitex

Agnus-castus) ou le Iauriel'-rose (:n.érium Olélander). .

C'est une formatio~. herbacée basse, plus ou mpL~discontinue, à rytbine saisoimier très marqué (peuplement ouvert pendant

.. la saison sèche,f'ermée ou presque pendànt ln pidson humide). l' e.rmedérive du matorral par dégradation très poussée; les végéta.ux ligneux,

., ,rare1Jlènt' absents, sont doniinés par les plantes annuelles et lesgéophytes à bulbes ou àrbizomes.

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- 11

tlTn type dteme très répa.nd.u au Maroc dans l'étagesem.i-o.ride est Ir ema à Asphoclelus microcurpus et Urginen mnrit:i.ma.

Remnrque : Chacun daces trois types peut ~tre subdivisé en fonctionde nombreuX critères (hauteur p densité ••• ); de plus... denombreux: types intermédiaires les réunissent les uns auxllutreS (matorrnJ. arboré, erme buissonneux, etc••• )

Les steppes sont des types de végétation climaciquequi prennent la place de la fo~t lorsque le cl:i.mnt devient soit troparide (étages saharien et aride), soit trop froid (étage de hautemontagne). On rassemble au Maroc sous cette dénomination des typesde végétation très ouverts et très irréguliers, structurés par desxerophytes soit ligneux· (steppes ligneuses ) soit herbacés (steppesà grnminées).

Leur physionomie, souvent très proche· de èelle decertains matorrnls, peut p~ter à conf'usion; mais on ne les trouveque sous des clin:nts qui ne permettent pas ln fo~t.

Parmi les steppes les plus caractéristiques duMaroc, on peut citer :

...

RépartitionEspèces dominantes ..

Se.h A SA]' HM Régions

Erlnacea Anthyllis + + GA-NA.-AAPt. l yssum spinosum + MA. - GA (Bou Thlane,Ziziphus Lotus + H - ES Ago.dir)Acacia gœnmi:f'era + HArtemisia Herbe.-alba + ESHn16xylon scoparium + + WDAnabnsis a.retioides + El])

Acacia Raddia.na + WD-EDACacia Seyal + .. Wd

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.,... .12- 1.-2

.Les.steppes·ligneuses admettent fréquemr.1ent desarbres mais dont l'espcceme..."1t est tel qu 1ils ne peuvent l'éialiser defor~t sous leclimnt de ln stoppe~ Pnrni les arbres qui cnrnctéri3entde nonbrol.1Bes "steppes arborùes" J:k'u·ocD.fues, on peut' citer' =:1-.-----------'-.,......-'--'--T'---~-----'"--------~-------~1

Esp~ces dominantes ! TSAF i HM j Régions1

Cupressus sempervi:rem3 + Gr..Juniperus tl1Urifera + + l, .,CfA ';:' Ma.Pistncia atlnntiœ.. + 1 li - ESArganj.n spinosn + ! S'vi - WD

;._.,-'-'-_.~.-'----~---'---_......!-,-_-,-__' --------------+

L'exemple le mieux développé au Mn.roc est lasteppe d'Alfa (Stipn tenacissima), proche par sn pbysionomie commepar sa composition des steppes russes. Lesprincipnles G~lées

caractéristiques de ces différents types de steppos sont :

..

+ 1 ES-RD

1+ 1 ED-ES

+ (..)1 ED-\lD-ES! t

Espèces dooinnntes'rùpartition1----..----.--,---------------+

Sah 1 A i Régions---------'-----+---i-I -..:.-'j---.----------..._.

st:f..pa -terill.cissiJr.El.Lygel1m spnrtl.11il

Aristidn obtusa

Ce sont f

- Les steppessc..lées, (lont 1a.rùpnrlition n'est p1lis c1iJJD.tiquemais édnphique : sols snJ.GS 1ittorn-ux ou continentaux.

- u~s steppes à Euphorbes opÏD.eu.ses cactoïdes des régionsatlantiques des étages snhnrien et aride' •

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-• t3 ~

3Q) Les poJ.ousos ot. los p:miries

Sous certainos conditions cliinatiqu.os (froidshivernaux) ou édaphiquos (abondance de l'eau~ 10 soi par suite dela proximité d'une nappe' pJ:u:.oéatiqu.e) locales, les~s do vé~tation

précédents peuvent Stro éliminés auprofit do formations naturellesclimaoiques d'herbes vivaces ClUi couvrent le sol de façon continuetoute llannée.

philos.a) los pelouses sont des formations ~es dtespècos méso­

Ex pelouse à Poa Bu1bosa (étagœ SA ou S'1C);pelouse à Trifolium humile (étuges H froid et SH froid)

. ! ' .

b) Los prairies sont des formations beaucoup plus élevéesd respèces mésophiles ou bygrophilos (essentiellement des Cypéracées oudes Graminées) ..,'

Ex : prairie à Fostuca élatior, le long des oued!! du Moyen Atlas •

• r

4Q ) Les fonnations hygrophilos (polU' mémoire). '

. . Dos types de végétation pnrtiëu1iers correspondentà l'existence locale d'eau libre pendD.nt unodurée plus ou moins grande.On désigne au Maroc sous. le· nom de "~yas" les IllEq'es. temporaires etsous le nom de "merjal:J"' les. étendues d f eau permanântes.

n existe également de véritables tourbières àSphaignes dans le Rif, ainsi Clue des hpozzines" dans le Haut Atlas.

B.- Do,nnées sommaires sur ies principales espèces citées

~. . ... ":, .. : . ..

Pdur chaqu.e espèce, sont données, en général, lesindica.ti~ns suivantés ~ , ... ' .".,' ::

- Nomenclature exacte, suivie de la famille et éventuellementcle la sous-famille.

- Noms vernaculaires les plus usités: français entre guijJemets,arabes ou berbères.

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- 14-

- ~.o€fi.a~' en pJ.r'ticulier sous 11 cngle édnphique (le texte quiprécède donnant l'essentiel des renseignementsbioclimatiques). .

AcQ.Ci....'.: Se'yc..l Delile (Léguminosa.e., Minosoidooe) - TGL1C.tej Seynl

Aire géogro..phique : Scb.o..rc..oentrc..l; Sénégul; Soudc..nj Ethiopie;Egyptej Arnbie Pétrée.

Âu n'iroo vnllée du Bo.s Drc. et de' ses. nf'fluents.. .' .

Ecologie sols snbl~gileux (oueds sablonneux).

Acaoia. Bnddjw.n Savi (Mgu.m1n.osne, lIWiiosoidec.e) - Toblo..

- Aire géog:rophique s du sud Algérien à llAJ:oo.bie; Sénégal.

Au Moroc f zone présaharienne; vallée du Dra et les IIIllssifs qui10 séparent de l'I!.tltlS et du Soxho; Hnmnan. sud-mo.roce.:ine.

Ecologie sols pierreux et o.rgilo-sUioeux drainés (vc.llées desoueds non argileuses, cioyos, plus r...rement dLms lesroccilles) •

AilCl.basis o.z:etioides (Coss. et Dur.) Coss. et Moq. (Chenopodinoene);"Chou du So.ho.:mU;I'Chou-fleur de Bou Hmnrmm"l." •

. .Aire géographique J Sc.hn.rc. oocidentc.l (ne dépc..sse pas le grnnd. . . .' '.:" :.-;... "Erg oooidentel nu Set6uSE)

A.u l'broo • 'fFmne.;kœ du Guir, de ln Dc.ourc., du Dm.

Eoologie s sols en général compccts;:fuit les snbles et les zonesd'épo.nd.c.ges, terro.ins plc.ts ou peu iDcHnésj regs.

L-2.

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I~ - 15 ~

To.mnrix aphylln (L.) Knrst. (Ta.rinri.cncone) - Ethel; Letel, Thllïn.

Aire géographique : &.ho.:m; Soudn.n; de ln. Tripolitaine à l'Ar!::.bie;Mésopotamie; Perse; Beloutchistan; Inde.

Au Mnroc· : régions. désertiques et·arides; lli.ut~tlns.

Ecologie: sols limoneux ou argileux; ocsis; lits des oueds; zonesdl épondn.ges; dnyns des régions désertiques.

Euphorbia Ec~ Rook f. et Coss. (Euphorbincene) - Dnrhmouss, Tikiout.

Aire géogroP11i.que : e..'Yldémique du riJD.roc et du Scl1B.ra occidentnl

Au lV"Jaroc : Souss (plaine nu S de l'oued Souss); Anti-AtlD.S litt.occ.; Kest; A:mri...A.tlo.s cent.; Teknll; Province de~o.yn.

Ecologie : ~t les sols trop o.rgileux (zones dl épc.ndo.ge des oued.e)et le sc.ble; pleines et montc.g.nes jusqu'à 1.900 m environ.

ZiziphuS Lo-t,ya (L.) Lnm. ·(RhD.r:Jnincooe); j'Jujubier" - S~n, Azouggouer,Tnzouggourt.

Aire géogrc.phique : Espagne méridioncl.e; Sicile; Grèce m6:rid~;

Chypre; Arabie Pétrée; Tunisie; Algérie.

Au IiInroc : pnrtout scu! en altitude c.u-d.essus de 1.000 m environ.

Ecologie : tous les sols, cc.lccires, siliceUx, argileux (nonhydromorphes) •

Artemisin Rerbn-cl.bn Asso (Synnntherocooe) - Chih.

A~__ ' des,a,.W.",=, geogrophique : Espagne; Co.nnriesà l'Egypte; 4si~·;QQc~dentn.le.

Au l.\1nroc : R'lssin de ln l.\ioulouyn; Hauts plateaux; revers S du EiJ.ut­Atlas; çà et là dans le reste du Muroc, sauf' d.D.ns lesrégions les plus humides.

Ecologie: sols argileux; dépressions; supporte les sols mouilléstemporairement· da.ns l'étage sMD.rien; oueds sablonneux.

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..

- 16 -.', ....

"Argn.n;i.n sEinoS,Ç. (L.. ) Skeels. (Snpotncene); "llXgD.nier" - Argtm.. . . .

J.±re Oéogt"n,lli~e l ~l1démique du S mnrocnin; déborde sur le So.hDm06cidenta.L,'

Au:Mc.roc tout le SW, plus loce.lités isolées dont le. plus sep-,- tei:J.triorii.1e est callé des Brrl.-Snnssène.

, '. 'EcolOgie' : . tOua les' sbis, saUf shbles oobiles; plaines et bc.sses. -, .. 'montc.gnes ccldnires et siliceuses, jusqub vers 1.700 m•

. Pistnciio. Iit:Laiiticq Desf. (ÂnD.cardillcene); :"Pist;::.cb;i;.er .de' l'A.t:Lns" ,,"Betoun" 1Btem, 1j.

~e géographique: Cw..n.ries; Afrique du Nord; Chypre; Hoggar.

Au Mnroc :po.rtout saUfdans"le To.!Jgerois, les régions les plusdésertiques et le haute Dontagrie (au-dessus de 2.000 m)

Eco;Loiï,e élirrlné des sols se.bleux; expositions chlludes et sèches.

Oléa eurooo.eo. L. var. silvestris (Hill.) B~ (Oleo.coo.e); "Olénstre" ­Zitoun , Zebbouj, Berri, AzeI:llllOur ~ ,

Aire géogrnphique Ba.ssin méditerrnnéen (seuf ln Fronce où ilnt est j?D.s spontoné) jusqu1 en l..:fgo.nï.stnn.

Au IvInroc pc.rfout saUf dnns les régions les plus arides et lesmontngnes nu-dessus de 1.500 I!1 en Doyenne.

Ecologie': indifférént au sol; fréquent surIes termina argileuxou rnn.rneux, pemtln.bles; absent sur les argiles gonf1.o.n­tes et salées; ste.ccor:noode:on.l :les sables profonds;plaines et bo.sses montngnes jusqu'à 1.650 m.

Aoociç. ~eroWilld.(1egwJ:i.noSlle, .r.I:i.mosoidae); It'Go'mmier du Mnroc"Tnlo.h, Tnlhn, Amad.

Âi.1:'e géographique : endéI:Jique

Au l.fu.roc : SW IJnrOcain, pour l'essentiel au S de l'Oum-e:r-Rbin : Ibouz;Tc.d1.o.. RehD.tJrio.; Sousa; Jbiletè; contreforts du Hnut Atlas

. occ.; pentes de l'Anti...Atlns jusqu'à 1.200 m;envi:rons deGouliDine; plus au N, stntions isolües.

1-2

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I-.2 . - 17 -

Ecologie: indifférent à la nature du sol, mais plus abondantsur sols non calcaires; plaines et basses montagnesjusqu'à 1.200 m. ' , ..,

Stipe. t~g"issima L. (Gro.mindloS) - Alfa p ;Halfa.

Aire géographique : Plateaux o.lgéro-~~n:i,ns,;Portugal m~rid.;

Esp~!e morid.; ,Bal(~es; Tripolitaine; Egypte;Lybie.

Au Maroc Basse Moulouya; Rif; Hoyen Atlas; petits peuplementsdisséminés dans l~ Hc.ut AtJ.c.s, le Souss, J.,..'l. régiond'Essaouirn.

Ecologie sol bien drniné, à ~onne structure (m~lange de' terre etde débris pierreux); devient ripicole en bordure duSn.h.arc.

Euphor.2W: risinifero Berger; "Euphorbe à .résinell (Euphorbiuceae) ­Zeggoun, Tikiout.

Aire géogrnphique : endéli1ique du Maroc

Au Maroc : Hnouz; Moyen Atlas; Noyen Oum-er-Rbio.; Hnut Atlns centre(M'Goun.); Kest.

Ecologie rocailles et roches arides des basses oontagnes oalcairesde 600 à 1.500 m.

Rhus mmtaphyllum Des!. (~o~e};"Sumacà ,cinq feuilles" - Tizrha.

Aire géographique : Algérie; Tunisie; Sicile.

Au l'faroc toutes les zones semi-arides du· Maroc cisatlaaique.

Ecologie : indifférent au sol; mnnque sur sol sablonneux profond.

,.,

'letracliA:i.s nrticulata (Vahl) Mast. (Pinaceae); "Thuya de Berbérien - ~.

Aire géogrophique : Espagne méri.; Algérie; Tunisie; Kalte.

Au l'1aroc : tout le Maroc semi-aride.

Ecologie: sols plus ou moins roca.il1.eux; Dmlque sur sables moblleset sols'~is~pmËmt'dr,ainés; ilidi.r:rérEmt à la naturechimiq~e du sUbstrat.' .

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- 18 ;,;

Cerotonia Sj.liqua L. (Ll{;'I.ullnOSae, Ceso.lpinioideae); "Caroubier"IClmrroub, Slirou..a, Tildda, Tnsliroun.

Aire géo[;Tllphique : Bassin Lléditerre.néen.

Au J'lIaroc : plaines et basses oontngnes de l' ensenble du pays~

à"l' exception de la zone centrale nride.

Ecologie : indifférent à la nc.ture du sol; mis plus fréquentSUI' œ.lco.ïres. "

Pinus ho.lepensis Nill. (Pinacene); npin d'Alep" - Sc.nnwbll.r, Sna"ber,~ydn.

Aire géographique: Bassin méditer:ronéen, y conpris le Portugal.

Âu It'hroc Rif; Hoyen Atlns; Hnut Atlns; Bni-snassène; Go.dn deDebdou.

Ecologie: tous les sols, avec préférence pour les sols calcaireset en particulier les rnnrnes; altitude :0 à 2.000 ~

Junimrus thurifero L. (Pinnceae); "Genèvrier thurifère ll- A:r~,

Aounl, Taoualt, .Anc1rownD.n..

Aire géogrophique : Espagne; Pyrénées et Alpes frllL"1çnises; Algérie;Tunisie.

Au l·broc .: Hc.skeI:~ Noyen Atlns;manque dnns le œssifdes Seksooun,le Rif et lJ.A.nti...A.tlue W..

Ecologie : indifférent nu sol; moyennes et hautes montagnes œlcaireset siliceuses de 1.700 à 3.150 Ll (3.300 Ll dans le Toubkal)

Juniperus Oxycedru.s L. (Pinllceae); "Gen6vrier Oxycèd.re", "Cade","Oxycèdre"- Taga, Taqqa.

Aire géographique 1 Bassin méditerran~en, de ln Perse à Üadère.

Au ~1aroc : Subsp. ru.feseens : Rif 5Vl; Tnzekkn; Moyen Atlne central;mut At1l;ls centreJ:; HlIQoun. ./Subsp. ItJa01IOoorpa. 1 sables littoraux du Te.ngerois

Ecologie. 1 Subsp. maorooo.rpn 1 snbles mobiles littornuxSubsp. rufesceœ : très plastique, surtout en montagne

jusqu'à :3.000 m.

I-2

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I-2 - 19 ..

;PismcUJ,Lentiscus L; (Anacardinceae); "LentisqueIl - Drou, Deroua,Fudis, Titkt.

,Aire géographique Canaries; Chine occid.; Europe Dérid.;Afrique sept.

Au P-1aroc : tout le Maroc, sç.uf' d.nns les régions désertiques(rnre dons les ',régions de clirn.t aride) et en montcg.(u~.

Ecologie: tous les sol~; plaines et basses montagnes jusqu'à 1.66~,

Juniperus phoenic~ L. (P:i.nll.ce!l~);' "Genevrier rouge" -.A.r6.r, nUs.

Aire géographique : Europe mérid.; Chypre; Asie lfueure; Palestine;Arabie; CYTénnïque; 'l\.misiei Algérie; Vanaries;Nadère.

Au Maroc peuplements disjoints :

- littoroux : Péninsule tingitane; Rborb; embouchuredu Sebou et du Tensift; Essaouira.

- inférieurs : liseré cli.scontinu sur les versantsatlnntiq1i.e et snhD.rien dU,Haut Atlas, duMoyen Atlas et du Sœ-bro.

Ecologie : indifférent nu sol; atteint 2,200 m d'altitude.

Qu.ercusn~ L. (Fagaceae); nCh~ne :vertM , "Yeuse" - Belloute, Kerrouch.

Aire géographique : Fra.,,:"'ce occidentale; Europe mérid.; Asie Mineure;Syrie; Cyrénaïque; Tunisie; .AJ.gérie; Portugal;Espagne; Bnléo.res.

Au Maroc , tout ie 1-1l:l.roc lÎ.tu:rl.de et subhuniide; rare dans le l-farocsemi-nride.

Ecologie : tous' les sols;oois éliD.inér ,des dépressions tropnr~euses et huIJides.

, "

,Cupressus sempervirens L. (Pinacene); "Cypr~s méditerranéen", "Cypr~s, ", 'de liAtlnsIl '- So.ro, Saroual, Azel, .A.re1ù:l..

Aire 'géographique: Gràce; Crète; Asie Occid. et centr.; Cyrém!que;'Tunisie; Iran; Syri~; . ttUicie; Bit1J;ynie;ChY,pre; Rhodes.

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-20 ,:"".

Âu Nc.roc ffilut il.tIcs :èentro.l (valléo de 11 oued. Nfis); quelquesstations isoléesdnns ie mut Atlas occid.

Ecologie: s91s superficiels siliceux; 1.100 à 2.000 m.

Phil1.yieq.avtif'oliD. 1. et Phill~ latifo:Li.n L. (Olenceo.e);" . IlFilo.riD.slI - Rbib.

Aire géogra.phique : c8tès de . le. mer Noire; Sy:rie; Libn.n; Palestine;Grèce; Albn.nie; pnys riverains de ItAdrintique;Autriche; Italie, Sicile; sardaigne; Francetlérld;.; è' Espnine; ~ortugo.l, Tripoli;;,CyrénnïqueiTuniaie; Algérie.

Au F.Illroc Tnnger; Rif; 'Tczekkn; Rhnrb; Noyen Sebou; znër; zniime;Nkor; TriffD.; HnùtllIsoun; libyen Atlas central; HautAtlo.s central; .Debdou; Idn-OutD.nrole, etc •••

Ecologie indJi.:[férent à ln nature chimique du sol.

Quercus Sub~ L. (Fngocene); "ChÉine-liègell - Ferrume.

Aire géographique PortUgcil; Espagne; FrDnce mérid.; Corse,Snrdnigne; Italie; Sicile; Tunisie; ~ie;Dnl.m!Ltiéc

Au J'iInroc :. Bassins çle li oue.d Sebou et des oueds c8tiers de 10.région de Ro.bat-Ct:i.OOblcnco.; zone occid•. du Rif; MoyenAt1ns; quelques etctions jalonnent le versn.nt N duHc.ut Atlo.s.. . .

Ecologie scbles; argiles; schistes, scr~ calcaire; ne supporteni 11 excès dJc.::rgil~, ni l'excès de sel.

Q;uercus CJSQ2ferl\ L. (Fo.go.cene); '~Chêne-Kermès Il •

Aire géographique : EJurope mérid.; ASie occid.; Cyréno.ique; Tunisie;Algérie.

Au Mc.roc l'tbroc seiltentrlonnl, Surtout sUr '·le'vérSant méditer.rn:n.éen.

Ecologie 1 sol silic~ux, cn1c.q.ire ~u. axgileu:x:, mis bec.ucoup plusnbonannt sUr sol' ciilëcii'e~

I-2

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- 21 -

p"inus J2,.:Lno.ster Soland subsp. ~l.:\ïQpii (Teo.) E. deI Villar; "Pinll.".rlt:i.I:J.e" - Snoba.r,Taiba.

,Aire ~Ogrcphique du P6rtuglü :à la Dc.lrnntie; Sicile; Algérie;TL1.J."lisie.

Ecologie,

l-Toyen Atlns; Rifr rout 'Atles.

sols variés; semble absent sur c~lcaire franc; solsfiltrc..nts, bien' dra.inés; fréquents sur: dolomie.,

Cedrua lj"bonotioo Link subsp. atla.ntica (Nanetti) Holmboe (Pinccene);nc~~ de l'Atlns" ~ Arz, Erg, Idil.

Aire géographique: Asie J\'Iineure; Syrie'; Chypre;' Algérie.

Au Maroc Rif centrc.1 cn1c.:lire et siliceux; J"baln ocoid.; MoyenAtlns et Hnut Atlas.

Ecologie : sols sur roches-mères variées;, exclu des ~onds trop'lirgileuxou trop huni,des.

Quercus fp,g;i,A,ea. L3m. (Fo.go.cea.e); "Ch~nes zènes·" .. TecJ:mc.., Tacht.

Au Maroc': Péninsule tungéroise; riJoYenAtiD.S; Haut Atlns; stationsisolées dnnale Plateau Centrnl~

Ecologie '; indifférent au sol; a.ltitude : de Cà 1.eOO m.

Abies E:insa.PO Boiss. subsp. mt1roccllIlQ:.. (Tro.but) Emb. et Moire. (Pimcooe)"Sapin pinsa.po du N'oroc" - Cholh•

.Au Mnroc : endémique dbS hautes montagnes calcaires du Rif;, 'Tissoukn; Lec}j;chab; ,TtJ.ssaoteJ etc•••' , •

Ecologie : sur calca.ire excltiSivëtliênt; 'fait pIdce à des pins surdolomies.

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- 22-

.A.oer ll&Ons;eE!sS'U1anum L. (Acerocene); "Erable de Montpellier'.

Aire géographique : Europe mérid.; Asie occid.; Tunisie; Algérie.

Au Moroc Moyen Atlas; Haut Atlns; Atlas snhn:rien, Rif (ro.re).

Ecologie : Sol siliceux ou calcaire plus ou moins rocheux, de1.300 à 2.600 m•

.98.ercus J?j'!QpAioo viilld. (Fngaceae); "Chene tauzin"

Aire géographique: Frnnce occid.; péninsule Ibérique occid•

.Au Mnroc : Rif silicèu:x:.

, Ecologie : oosses et moyennes montagnes humides et siliceuses(espèce calcifuge); de 200 à 2.000 m.

Chamaerops humilia L. (Palmae); npalmier nninll - DOUI:J..

Aire géographique: Bnssin méditerranéen occid. jusqu'à ln. Tripolitaine et l'Albanie, sauf la France

continentale et la Corse.

Au Maroc

Eco~ogie

très répondu; absent des zones IIlD.récugeuses (Rhorb),arides et continentales (Hnouz, Mn,roc oriental, régionss:ahnriennes), trop froides ou trop humides' (montagnes).

tous les sols, même rocailleux, avec cependant depréférence pour les terres profondes; éliminé des solstrop huIaides, salés ou non.

C.- Etude des relations sol-végétation. Notions de groupes et

complexes écologiqges.

Les principales relations sol-végétation ont été .m:iJIes en évidence dans certaines régions du Maroc, grt!ce à des groupesd'espèces possédant une certnine autonomie les unes pm" rapport aux au­tres. Le. notion de IIgroUpe écologique" ou "groupe d respèces qui onttendance à se trouver groupées dD.ns la nature et qui ont une affinité

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-23 -

sociologique due essentiellement à une similitude d'exigences écolo­giques" ,est due à P. 'DuvIGlŒAUD (1949), qui considère en 90nséquencele groupement végétal com.eun enchev~trement de groupes' écologiquesdont ll;un est domi.nailt et les autres subordonnés. La mise au poizr'G auMaroc par T. IONESCO (1956) dlune méthode semblable, est considérée

"par M. GOUNOT:.(1961) comme une méthode de tendance nauto-~cologiquetl qui.se.mttncheà lri notion de plante indicatrice et Q. cornmepoint de départ,l'analyse du comportement écologique des espèces prises une à une dansles relevés ordonnés'suiVr~t liintepsité croissante d'action d'un facteur.

'L'élément de bassde cette méthode est le,relevé phyto-écologique,exécuté,dlUIie inanière minutieuse, en notant 11 ensemble des espècesdlune phytopoenosèete~ procédant à une description très détailléede tous leafàcteurs du'milieu (complétée par,des analyses pédologiques).L'examen et 'le tri~des espèces (en fonction de leur coefficient d'abon­dance-dominance), et des facteurs, permettent d'isoler les espècesindicatrices dlun ou plusieurs facteurs o

-Ces espèces indicatrices sont réunies dans des"listes" ou des "ensembles" écologiques, p~rmet~nt d'identifierl'éoo­logiedes espèces qui font partie qes groupes ou des complexes écologiqaestLes groupes écologiques distingués en examinant les relevés et en lesréunissant dans des tableaux, sont de deux sortes :

- le groupe écologique principal, qui réunit les espèces carac­téristiques et par conséquent met en évidence les principaux caractèresdu milieu;

- les groupes écologiques différentiels qui mettent en évidence, des ca:ractères secondaires du 'milieu.

lE. combinaison des groupes écologiques entre euxdonne le "complexe écologiql.l.e" d'u.n Iùilieu~

, . ,

.~Iétude des complexes écologiques des zones cultivées

Lag;ande mjorité de~ 'profils pédologiques exnminés, à 11 occasion de 11excursion, sont situés 'dans des zones de culture et ilconvient dans ces "Cas particuliers dl exPliquer la. signification des com­plexes écologiques dontnoilil .feronsétàt~ La plupart de ces régionsn'ayant pas fait l'objet ~Iétudes phyto~écologiqaesdétaillées, lesdivers complexes écologiques décrits se~nt,très sommaires.

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I-2

:.; 24 j".

Dans ces zones, le cuJ.tu.re alteroe générD.1ementavec la jachère morte (à If.exception des zones irriguées où ces ja­chères sont "Q:'ès rares). ] 'une façon générale 10rsq1,le l'on étudiecomparativement la flore des jachères et des cultures sOUQises à desconditions écologiques locales équivo.lentes,on· constnteque les uneset les autres possèdent le m~De ·noynu d'espèces indicatrices. Ln dif­férenceessentielle roside du fait· que dans ln jachère, le noyau d'es-

; pèces ·indicatr-ices lié h la nature physico-chimique. du milieu (groupeécologique principo.l essentiellement), est doIJinD.nt, alors que drolsla. culture, ce noynu ost dominé et accompagné d'espèces liées surtoutau mode cultm-ol. Ce schéma est valable égaleIilent·· en zone irriguée oùnéanmoins, 11 apport supplémentaire de 1 ~ eau provoque l' npparitiond'espèces hygropl1iles et se ~~ifeste .par ailleurs pur une plus ~nde

vigueur des plantes.

Par conséquent, la mise en culture n'entame pas lanature essentielle de la COrnLaU1nutü végétale dans laquelle elle est

. installée. Ila.ns la. jachère le groupe écologique principal est visible­ment dominant; per contre dens la culture ce grpupe estdorn±né etmasqué pnrun grand nombre d'espèces adaptées à li état cultivé du sol.

Les complexes écologiques décrits pour certains desprofils des sols, illustrent donc cet· état D

Les qualificatifs écologiques (surtout écoédaphiques)les plus utilisés (par llun de nous)* sont :

a) - Ex~.Q.e§. .2n_eilu_d~1!ol i~~tioB. §.X.Q.l~el.9.E3!.~l!p-.ie1!JJl!!7lan22.t...J.a ~G~i.Q.de Ë:.e_v~t~tioa :

Xéro-mésop:r.;}<~e

(X-III)

~Iésophyte

(H)

\ .

* T. IONESCO

plante de milieux secs. Suxsol peu approviaionnéen eau, ou à faibles possibilités (textura.les,structurales, topographiques, etc••• ) dlemmagasinerl'eau; se dessèche assez rapidement après la pluie.

plante de milieux mOyennement humides. Sur sol frais,conservant l'humidité (sans excès) après la pluie;nOI'IIlD:lement approvisionné en eau, souvent gr.!ce àla position topographique, ou par remontée capil­laire de ln nappe. Sols· argileux ensnblés ou non,assez bien dra!.nés,

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1-2

~Mso-hygrophyte

(I~)

- 25 -

plante de milieux humides. Sur sol profond, bienapprovisionné en eau, à perméabilité lente maisassurée.

plante de milieux très humides. Sur sol argileux,souvent engorgé d'eau, mal ~é, avec forms.tionpendant la saison' des pluies, d'une nappe d'eau

.:lib;-e 'peu profonde.

Hydrophyte : plante de milieux aquatiques. Sur sol marécageux, ànnppe dl(Rd) eau JJ.'b%!e superficielle, assez profonde et permanente.

b) l1uires_e~c~

ArgUophyte : pl8J1tede sols argileux, à taux d'argile généraJ.ement(a)' supérieur à. 25 %.

Psammopbyte : plante de sols sableux, à taux de sable fin et grossier(ps) supérieur à 80 %sur une profondeur' minimale de 5 à

10 cm.

plante li?e à la présence du culcaire (C03Ca) dansle eol•.: .

Xhemophyte· .:(t)

EUlophyte : plante des sols salés.(h)

Nitratophyte : plante des.. sols riches en azote.(n) .'

. .plap.·te. des sola se ré·cb.nUffant facilement; sols',calcaires ou secs; gén8ralement plantes de séohe­resse. e.t. de.chaleur (xérothermophytes).

Adventioe*,'des cultures: plantes: ~avorisées par' le faitcultu:ra.l.(ad)

Ru4érale, ': plantes de d~combresp de bords des routes, etc•••(r)

Ln. cohabitati,.on de plantes d'exigence en eau dif-. férente est 'due 'à' la cliStributidrtnu.a.ncée de l'humidité dans les divers

horizons du sol exploités par dessJf:s~èI:iles racinaires é~, à la super­, position dthoriZons de texti.u-é'·<u.fférente ou de richesse en oalcaire dif­fé:rente;,~.etc. Notons'égnléin~t qu rbhe mésophyte, par exemple, peut 8trepSlJJIlIllO-mésophyte, argUom6sophyte' ou calcaro-mésophyte.- : -* Le terme d'adventice fuit partie du vocabulaire biogéogmphique; faute d'un

terme plus adéqUllt, nous l'avons adopté ioi dans un sens écologique.

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l - 2 - 1

• P/U& cl.,~D. O"'40à

..Deolo;(30D O.om20à(f7,

§ D. tnO';ôO Moin& Je 0"2

q 5,0 '.oOK'"

Figure

Précipitations annuelles

D'après J. MARTIN et coll.

1964

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ETAGE SAHARIEN

Ouar zazate (Dadés) Figuig (Atlas saharien)

LO"!J. '.'-4' Lof. 32°07' AU,SOOm

~160 S 0 IV 0 J F MA M J J A .s 0 ND J F ~o l

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Ci: 0

Pluie onnU6l1e: 78

Coef. d'Cmberser' 6,9

Pluie annuelle, 106

Coer. d'Embujt!r 9,2

Ksar es Souk (Ougnat) T atta (Bani)

N 0 J F{tif J J A :, 0:SOftlOJFMA

Plu,'" onnuel/8,71

Coef, rJ'[mbe"j"r, 6,9

ClîmatograrnmesFigure I - 2 - 2

Plu;e Q""uel1e, 158,2

Coef, r/'[mber!Jflr 1l,2

16D S 0 IV D J r /li A M J JAS 0 H 0 J F

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ETAGE ARIDE

Kasba Tadla (Tadla)

Loti!}. '0/6' Lot. S2·,,' Ait. 495m.

Marrakech (Haouz)lon!J.8°0Z' loi .Jlo:I7' AIt.1,7D m.

1ISO S 0 0 ND J F~

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Pluie annuelle: ,,11,9CDer J'E:rnberser: .l",5

Agadir (Souss) Midelt (Haute moulouya)

LonS' "0 J;j' loi, 3Zo",' AIt: 1515rn.

160 SON (J J F' /l4 A H J JAS 0 N D J r

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Coe'. J'Em6erger. 22,6

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SON OJ" MA M J J A oS 0 ND J

Berkanc (Basse Moulo~ya)

Lons, JO 20' tllf,.J'·5" Alt. 145 m

1411 HI-I-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+--t--+-++-t--1....

NI, J,jouf'll j.5 J 6 ~ 5 5 .s ~ 2 1 1 Tofal 46Plu~"

Plu;" Il,,"uelle .150

Coe'. J'Cmberger. ~S.8

Settat (Chaouïa)

-------------------------------

ETAGE SEMI-ARIDE

Casablanca (Chaouia littorale)

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Caef. J'Cm'fu'!J.r. 70,6

Fes (Moyen Sebou)

t 100

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Plu;e annuelle, S45

Coef. il 'EmIJerser. 58,9

NIHJ.SJOUr5 '5 7 8 1 (, 7 6 " , 0 1 Total 53PluIe

PIu"f! 0"111,1,,11,. .J9'

CoeF. J'Cmberser. "5,2 ClimatogrammesFigure J - Z - 4

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Pluie

Total. 70

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ETAGE SUBHUMIDE

.Azilal (Haut Atlas) Oulmes (Zaiane)Long.S-Ol' tot.SS·26· Alf. Il60m.

SONDJ F"~ "'J$A~ONOJF

Plu;e onnuel/e 550

Coel J'Cmber!Jer. S!I,Z

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Nô tlaJaul'$ J " 6 6 5 6 ., 6 " 2 1 1PluiB.

Knitra (Marnora littorale) Ouezzane (Pré -Rif) .Loo!J. SO},,' /',,/·.1'·'8' AI'.SOOm

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PluIe annuelle 886Coo'. J'Cmbcrser."

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Zoumi (Pré -Ri!) Ifrane (Moyen Atlas)

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Totol ol7nuol du Nb d. JOU'4 Je plu;e ,!JljCo.,. rI'Ctnbe,.,el'" "'.9 Pluie oltltuoll. t46Z

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E~ Saoui.a ç.."o ammedla. ~

a.c!l.e • . _ ....'-t, ' , IJlchr<l.B.e,.K~jrl ~.~.

El Ha'eb .(,;<l~ablanca ~_V'J 0 l' t' M••Kne~ SpI'K.eLA au .Zn j Ka -,)

lJ" .u. du Flha~ .SoHane El Khatouahpe .SI,man"

A~ il al Tedcl.rae' Fè. • Tif1. eA" '. h' El Jadida S f'

. rn,el'JO ra Khe;"i~ et ' a 1Khnl/ro Ai TaoujJ'at~Sid;Kacem

ZSidj:Sli~f Rommàn~l Kon.e.a.duOu e d. ,er; Kho uribso

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130

120

Ifrans110

-5 ·3 -2 ·1 o 2 6 7 9 10 11 12

hiver frai. hiver fempéré hiver chaud menoe

Figure l - 2 - 7

Clïmagramme pluviotherrnique

D'après Ch, SAUVAGE 1963

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LES SOLS DU

par P. Bn.LAUX e~ G. BRYSSINE

. I.~. HIS'ID;RIQUE DELA PEDOWGIE M.ilfroCAINE. t

n est possible de diviser l'histoire des recherchespédologiques au Maroc en plusieurs' éta:pes.

1Q) Avant 1914 à proPrement parlerJ il nty avait pas d'étudessystématiques des sols ni'arocains. Toutefois, plusieurs savants quipassaiEnt au-Maroc à cette époq)le.,S l fntéressaient, soit oomme géog.paph.Efisoit comme' géologues. s oit oommé agronomes; aUx terres du payS' qui ilsvisitaient.Pazimi. ces autéiri's nous Pouvons citer FISCHER, DE BRIVES,La GENTIL, LEMOm, MOREAU, BREUIL, DANTDT, CEREDA. Certains de leurstravaux; notamment ceux de de-,BRIVES ou de L. GENl'IL, présentent­encore de l'intér$t de nos jourso

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-2-

2Q ) C'est de l'année 1914 que date le début des recherchessur les sols effectuées au. :Maroc, aVElC la. création du LaboratoireOfficiel de Chimie de Casablanca•. DèsSàcréation, ce Laboratoire aprocédé à de nombreuses anaJ.yses de terres suivant les méthodes dites"agrologiques", ce qui pennit aux: chimistes de ce laboratoire (Chauvea",Valin) de présenter en 1934 au Congrès de l'Association Française pourl'Avancement des Sciences· (A.FoA.S.)ùrie premièFeesquisse de lacarte "agrologlque"'du :Maroc 'à·tres· PitHe" ééh.elle ~':basée sur lacomposition granulométrique des terres •

• ' f" .._ •• ,....... De son cSté, le Centre de Recherches Agronomiques "de Rabat entreprenait, sous l'impulsion de M. MIEGE et avec le concoursdes inspecteurs régionaux d'Agrioulture, l'établissement des cartes"écologiques". Ces cartes manuscrites, à différentes éChelles (1/200.000'"1/500.000) utilisaient les noms vernaculaires des sols de d.:i:f'férentesrégions agricoles.

Parallèlement à cette activité "officielle" desservices publi';i3 , des chercheurs, soit résidant au Maroc, soitvenus de 11 extérieur, continuaient à st intéresser aux sols du pa;ys.Mais contrairement à leurs prédécesseurs] ils essayèrent d'appliquerles méthodes modernes de la pédologie, science qui avait déjà prisen Europe une certaine importance. Parm~ les. missiormaîres nous' pouvonsciter les noms de Melle )iALYCHEFF, du Professeur OUDIN et de H. DELVILLAR. Ce dernier a présenté en 1934 la première carte générale dessols du Maroc.

De leur o8té, les· chercheurs travaillal'It au Marocet appartenant à diverses' disoiplines s l intéressèrent aussi aux pro­blèmes de pédologie. On peut citer NERCJER, CABLES, TROCHAIN, BOURCART,EMBERGER, ZABORSKI. Ces deux derniers sont les auteurs dU premiertravail à caraotère vraiment pédologique , traitant de la "transformationdes. grès de· :aa.bat· en sol climatique" 0 .'

Devantltïntér@t que suscitaient ces travaux, MM.BOUDY et E. MIEGE ont tenté de constituer en 1937 une "AssociatipnMarocaine pour ,l'Etude des Sols" (A M E .S) qui.conn:dt un. succès rapide

.' ët groupait. avant la guerre plus de 150 membres (géologues, ingén~urs,chim:i,.ste,ls, .agronOmes~ agriculteurs ••• ) .

\ . '.'....

32 ) A partir de 1936; le Centre de Recherches Agronomiques deRabat s'organise, pour entreprendre IJétude des sols, suivant les méthodesde la pédologie et recruta un pédologue (G. BRYSSINE). Llintér~t seportai.t surtout vers la reconnaissance des sols de périmètres d' irri­gation, dont l' équipement débutait vers cette époque, COIllJœ la régionde Sidi Slimane dans le Rha.J:ob et les Béni-Amir dans le Tadla.

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I-3

On procéda surtout à'la description des profils et à l'analyse, deséchantillons en vue de caractériser les types de f\ol.

Parallèlement, des recherches statio:cnaires furententreprises, 'soit dans des' cases lysimétriques' pour étudier le régime

'hydrique de dit!érents sols du Maroc, soitdans des buses pour établirl'effet des em: sâ,lées sur les sols duTad1a~ Dans ce but, ,un labo­ratoired t études des sols a été créé au Centre de ReCherChes Agrono-miques de Rabat' en ao11t1939. . ' '

" A la' m~me époque.... H. "i:)lII1L, VILLAR .~'ins~alla ~u

Maroc Pour continUei' ses travaux sùr les sols' dèoe' pays et, en parti­culier, sur les sols', des' deUx grands pérlJiiètres 'èitéS pius haut.' 'En19'6, 'il·..pr~senta:'au Congrè's èltOxford une' hêtè sur la classificationdes sols.

La guerre de 1939-1944 mit un frein à toutes cesactivités. Toutefois, l1JEilgré les difficultés 'maté:rielles les prospec­tioDSG'Ontinuèrent,' ainsi que des' études au Ïaborato1re. Dè~ '1942, lareoonnaissance dés": sols ,du fu:l;ur périmètre fuigab~e "des' Doukkala"~,été entamée (G~ GRILLOT et Ge BRISSINE) " . ,. , :

A la fifi' des hos titités., lé. ~prospec~on:'de:;r s~~fut 7'eprise sur une échelle plus vaste'. En effet,' la mise' èn' V'atèJn'du pays, la création de nombreUx et :1,mportimts, ~rimètres:iITiga1)les,llaccroissanent nécessaire de la production agricole;'lamoderIùsa­tion du p8JSannat marocain, tout cela demandait que les sols soientpréalablement reconnus et étudiés. " '.

"': Aucoursdës années 1945-51',ia '~ecti~n d'É1iixèi~ desSols (ex-Laboratoire d'Etudes des Sols) duCenti'e de .Recherches .Ag1,'ono­ndques de Rabat"sous la direction de G. GRILLOT, a Prospecté +,ès solsde la .plaine des Triffadâns le Maroc oriental (a.'. BRYSSINE) ,'le .

, périmètre ,1J:dgable du Tadla (G. BRYSSINE etR.JAMINET), les :Périniètresde.s ·.:Doukka,la (G•. BRYSSINE ·et Re JAMINET) et dJ'El Kélaa des Srharnà(G. BRYSSINE), ainsi que le Haouz de Marrakech (G. BRYSSlNE et JAlmET)etile pérmètre:de l'OUed Massa au S du Souss·.L'étude du régimehydrique des. sols fut pnm-suiv:Le (G. 'GRILLOT 'et 'G~ BRYSSINE) ',' "

A l'InstitUt Scientifique Chérifien,'H. DEL VILLARréalisa un 'important travail cartographique, non encore publié. '

Fin 1946,; le C.N.R.S. détacha auprès du Centre deRecherches Agronomiques le Professeur CAVA.LLA;Ren vue d f établir lacarte des' sols duMaroc au 1/200.000. Avant son départ,' il réalisa' une

,.carte générale à li échelle du 1/1.500.000 et une mllquette de la cartede la région de Rabat au 1/200.000. ,'· ..~i.,', ,: "

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.. 4 .....~

... '. Vers la m&e époque (1946-1951) :différents servicesde l'Administration, autres que le Centre de Recherches Agronomiques,procédèrent dê~ur e6té ~.des études de ·sols. Tels sont le Paysannat,

,PQUX leque1G. GAUCEER ~~lla "daIlS la région des Triffa et plusta:rd dans .1e,. Tadla, la DiviSion de la Mise en Valeur ~ Génie aural(DMvGR), les Travaux Publics. lla oonfièrent ces études à des '~rganismes

priv.és, teIs ,que la Société Gekérale de Travaux dflrrigation au Maroc(~OGETnü: '~avaux cie S. TOUJAN dans 'le Tadla; de SOLDINJi dans.).e.Rharbet plus tard dans le Souss et dans le ~ér:ilnètre de 1 t oued Massa' ..

En 1·949-050.1' ancienœ "Association Marocaine pourl'étude des solB ..devient :i:a .RSectionde Pédologie" de la.Soci~tédes

Sci~nCes Nature.l1es _dllMaroo, sous ..la pr~sidencede G.- GRILlpT i4"abordet 'de G-. BRYSS;rnEe:ns~. De 1950..~ 1959 èlle a fU1V pàrÛir~'1l- ."tomes de Bes travauX. .

42) A partir des années 1950 les travaux de Péd,ologie ,auMaroc SI iD.tensifieIIt. Ils changent en mftme temps leur carac~re.: lesétudes de reconnaissance font ·place à ·des prospeotions systématiques plusdétaillées. Le r6le des organismes privés, comme la SOGETIM, le Ckoupe­ment Technique pour l'Am~ement des 'Terres (G.T.A.T.), et d'autres àqui les services pi1blics confient les travaux de prospection, est assezimportant. D'une part, ils procèdent aux études directes de différentspérlmèt;res et d'autre part, ils détachent leurs ingénieurs auprès desservices intéressés· (au Centxe de Recherches Agronomiques, notamment).

1-3 .'

Ainsi à cette époque, le Centre de Recherché Agro­nomique continue sa reconnaissance des sols de différentes régions duMaroc: Rif et Pré-Rif. par GILBERT et QUAIX de la SOGETIM, Rharb parP. DIVOUX du m~me organisme. En outre, il passe aux étu.des..p1ùsd~taillées

de' ce~a;ines régions : pér:ilnètre de- Taroudant (R. JAMINET),. zane o6tièremara~chère (P. ROEDERER), plaines de Taddert et de Guerci:t' (P. LANGLEe~ J. 'tf.O.BE,RT de ia SOGETIM), périmètre des Doukkala (A.' FEODOROFF etJ. WII~BERT), Tadla (M. TAHIRI); Rharb (M. TARIRI, ALAOUI,.MA,OUI) •

."A 1am~e période une collaboration plUS étroite

entre les. pédologues et les agropédo1oguesa vu le jour, et sous l'impulsion deG. BRlSSlliJE, W. IIUTTER, MAES, C. MICHEL et DECROUX uneno:uvelle orientation a été doIfllée. à l'étude: des techniques culturales,avec COmme bal:le.1es données. péda.10giques. ~outre, dGS recherches sur lespropriétés phYsiques des sols ont été entrepTises (G. BRYSSTIJE).

. Ala Station de ReéherChes Forestières les travaux deG. 4e BEA.1JCOBPS d'abord., puis ceux de È. LEPOUTRE (de iiOBSTOM) sur la­régénéx-ation 'de la Cédraie et de 18: Subéraie, contribuent. -à la eonna1'"sance des sols sous fo~t et, .en :Pa..J-ticulier,mettent enrel;i.ef l'iq)(.·r­tance du régime hydrique polIr la c~1sBanceet la reproduction desessenoes forestières.

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1-3 -5-

.. ... . .. Diverse~ administrations (Division de la Mise en.. Valeur et duc Génie. Rural, TravaUl(' PlJ.blics, Eaux et F.or~ts) font· éga­

lement faire:·des .études d'agronomie générale ou d1agropédologie, envue de ll.i~gati~n ou de la conservation des sols. Ces études "sont

.g&L~ralem.entconfié~s à la SOGETIM; elles. se situent dans les- régionssuivantes:

Tadla (VELLUTINI, B. BEUSCH,M. ICOLE); Sa3:s (S.TOUJAN); Moyenne Moulouya (cartes écologiques : A. POJOS); Haouz deMarrakech. (M!", ENIKEE:&', COHEN, ,NASSE); Soues, (RENON, NASSE); '1Ié:touan(VEtLÙTm, .J. GASO); Setta~(M.QUENQ1');Moyen~Atlas(A. PUJOS, B.HEUSCH); Ri:É' (A. PUJOS); Doukka.la (~. PITJOS, M.QUENOT), :Rharb (LEROY),Trif'fa (B. BEUSCH); bassin' des ouedS Dadès' et Di'lia (M. ÉiilIKEFF, PLOUYet GASC). .

.. Citaris aussi les travaux sur le Souss (CUENOT) ,etsur la région de Meknès (R. LAGARDE).

Des études Pédol~giques sont rait'es auas i dans lecadre de l'établissement de cartes· phy~~éoologiques; ces cartes sont'établies par des chercheurs du C.N.R.S. (Franoe) détaché.s àuprès decertainssernces'de l'agricU1tUre : Division de la Mise en. Vâleur dtdu Génie Rural d'abord, Institut National de la Rech~rche Àgroncimiqueensuite. Dans ce cadre

Jcitons les travaux de T. IONESCO,' avec ·I. PERSOGLIo,

danS les Doukkala et dans la z6ne c8tière atlanUque.

, '. .' En 1954,'la Division ,de la Mise en Valetu- et duGénieRurai signe une convention avec 1 1Office . de la Recherche" Sc:ten­t:U-:lq~e et ,Technique OutreJler de Paris. (ORBTOM) pour l'étude 'des~ .sols' de plusieurs secteurs· h-rigables.Un nombr& important . dé càrto­graphies pédologiques est alors réalisé, sous la direction de G. AUBERT.Ces études, àéohelle moyenne ( du 1/100.000" au 1/20.000) sont situéesdans trois régions :

:'J 1. ". ~

Basse Moulouya (A. eEEVRON-VILLETTE; Ph. MAHT,ER,J.L. GEOFFROY, A. RUELtAN); Haouz de Marrakech· (S. TOUJAN, Ph. MAELER,J. CONCARET, E. BEN DRISS); DO'l1kkA1é (A. CHEVRON-VILLETTE, S. TOUJAN) •

.',0.,: 0.:'

_ 52) En 1961 l'Office National des Irrlgations (ONI)riouvel-lament créé prend en charge l'étude systématique èiespossibilîtes 'demise en valeur P'll" irrigation. Les études pédologiques sont alorsfaites dans le cadre de Missions d'études générales, qui groupentdes spécialistes de', diverses disciplines : hydro~ologie, hydrologie,pédolo~e, agronomié, Sbèiologie, éoonomie, génie civu, 'et qul préparent

.' des av~t-NOjets d'aménagement intéresSant la plüpart desrégiozw'naturelles irr~gab~E:Sdu' Maroc. . ... , . .,'

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- 6 ....

. L'ONI 'oonfiases études de sol à une IIrlssion péd,o...logique' de l'OBSTOMCi De. nombreux travaux de cartographie des sols àécbeJ;le variée (dU 1/100.000 au 1/5,.000) 'sont alors faits, soit .dir~tement pa:r les·· pédologues de 110RsTOM, soit sous leur' contrale,par .diverses sooiétés privées. Enm~me 'temps que la cartographie pédo­logique ces travaux sont orientés vers la réalisation de cartesd'apti­tude à llirrigation oU: aux diverses oultures" Ces études intéressent

,les régions suivantes:

;' - B~se Moulouya (A. RUELLAN, Co MASSON! de l'ORSTOM; J.F. VIEOE'EMPSQ.e 1-a sem;. J. G.ASC,· HUBSCEMAN et collao de la: SOGETDI); .

~'.. '- Ifa~ de'Mà;Takèch (Go'PALLIX, J. PIq1LIP,.P.BRU~de la sœ);- DouklœJ.a (J.L. GEOFFROY de l'OBSTOM; H. MELON! de la. Sté ELECTRO­

CONSULT; BOURALY et PRUNIER de la SCET; BEN DRISS et ADNANE);

- Tadla (11EILUTJliJI, B. EEUSCH, RENON de la SOGETIMi P. BILLAUX etC. MASSONT de l'O;RSTOM; BOUMA,NS et collab. de la Sté GRONTMIJ; C. STORK);

. ".. ".: '." '..

- ~assin:du Loukkos (.P,·,DE&""W,G. HERMANT,- P. BRUGUIERFSde'la SCET),

. - TafilBlt (O. JOVANOVIC; R. RADA,N0vrO, B. STEFANOFIC de la Sté.ENERGOPROJEKT) J

. - ..Arrière-pays de Tanger (Ga MIGNONI de la Sté ITALCONSULT).

A la suite des cartographies pédologiques, leCentre dlExpér.ilnentation du Génie Rural,. repris par l'ONI, étend sesactivités à l'étude en statïons expér-lmenta1es du dessalage' et de ladésaloalisation et au contr$le' de lJ évolution des sols irriguœ. Citonsen particuliet' les études fait.es dans le' Zébra (A.. RUELLAN).

Enfin, .d' importantes études pédo1ogiques ont étéréalisées dans le cadre des Missions dtétudes générales confiées à laF.A.O.

.. . - Missi.onDERRO dans le Rif Oriental, .dans le cadre de l'OfficeNational de la Modernis~tionRura:I;e.(P. AVRIL)' . .

-'Pri>jet du Sebou, daM le ~a~e de 110NI, puis du Ministère del'!Agcicul.ture, avec en particulier deu.."{ zones focales, le Rharb(J. EHRWEIN, B. EEUSCH,.G. PALLIX; Po DESSUS) et la région de F'es-&knès(n. COELUS, P. DESSUS).!. . . . . .

. 69)' A t'initiative de :M. EL GHOBFI, la Sous-Dir6cti:.on de laReche~e Agronomique, dev~nue par la suite: 'l'IœtitutNatioriaJ. de laRecherche .AgTonotnique; a' entrepris de nouveau en :1958, l'établissementde la carte générale des sols à 1l échel;le du 1/200..0000 Ce travail adébuté Par la prospection pédo1oglque systématique de différentesrégions naturelles du Marce atlantique a

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- Rif (Je WIILBERT), Pré-Rif (G. PAJOT et M. lCOLE),

- Région de Meknès-Fès {G. MISSANTE, R. WATTEEUW, G. PArroT),

- Mamora (H. FARAJ)~

- Région .deRabat et p4te!3-~ central ·(R. WATTEEUW),. ..j.

_. Gbaou!a et Doukkala (J. WILBERT),

- Plateau des phosphB.tes (M. lCOtE),

- Tadla et Bab±ra (G. MISSANrE),

.... Souss (R~ WATrEEUW). ;

Ces travaux sont eil cours dt exécut:l.on,

Au cours de la demière décade on voit appardtreles premiers travaux $Ur la' miorobiologie des' sols au Maroo (MmeI. BRYSSINE, A. SAmON).

Enfin, en 1962, un labOratoire de minéralogie dessols est orgarùsé à l'INRA. et commeme, en collaboration aveo lalaboratoire de ~ique du Service des Mines et· de la Géologie, .

. l'étude minérlilogique des argiles (U. SCHOEN, C. EmS). .

II.- LA CLASSn'ICATION DES SOLS

Les premiers chercheurs (géographes, g~logues,

agronomes) qui 'visitèrent le Maroc à la fin du siècle dernier, et au.début de ce s~cle; ontut:uisé 'les noms vernaculaires des felJahsmarooains pour désigner les sols du pays.. Tals sont les noms dB~(sol lourd argi.].e'Ûx, de couleur fone ée), hami'i (sol rouge, ~généraJ.e­riJ.ént argileux), r'mel ,(sable), harch oUhaiTOuohS. (sol oaillouteux),~ ou~ (alluvions),~ (alluvions limoneuses des Donkkala),merzag (sol sableux à oonorétions ferrugineuses), etc.... On rencontreces appellatiol!S:...a.ans les travaux de BRIVES, GENTIL, et autre.se

Ces noms ont été utUis és aussi par les agricult6'1Xœeuropéens qui se sont installés dans le pïY8 et p:tr les agronomes desservices officielse.Leslégendes des "cartes écologiques" établies en19~/36 sont basées sur oes appellations. Sous itimpulsion de E. MIEGEalors Directeur du C~ntre de Recherches Agronomiques de Rabat,G. BRYSSlNE a enlirepris des travaux pour rechercher la oorrespondanceentre oes noms vernacrola.ires et les termes dES olassi:fica.tioIlSgénétique ou "agTOlogique".. La guerre a arr3té ces recherches.

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Dès 'la' création "d'li r.aboratou-e Officiel' de Ch.:iJI:I.eAgricole et Industrielle de Casablanca" les chimstes'de ce labora­toire ont.es~~yé de clas~~r.~es te~e.s ~ysées suiy~t leur compo­sition élém.entaire.' Cette cla.ssWcatl.on "agrologique" a été largeoentutilisée. par les agrono.m.es~'officiels ou privés', dMs leurs rapports.Elle a été utilisée par L. V~\L~ dans. s~ "Carte des sols du Maroc".

De son côté, E.'IIDGIJET DEL VILLAR {1951} a proposéune classification dont la nomenclature vouJ1lit $tred'utilisationuniverselle. L'auteur distinguait d'abord deux ~d types'de sol:type homocyclique. ,lia uétabolisme smple. lié à un chirJisme déterninén

et type'"hét€:rohycliqueà tlétabolisne variable". (J.P. DUPONT 1951).

, Le premier type. est diVisé en cycles (sial ferrique,calca.i.i-e'et E30dique) et en secteurs (oxyhuI:rl.que, siallitiqu6, sia1lo­ferriClue et allitique dans le cycle sialf'èrrique; àalin et alcalindans le cycle sodique).. . . . .

. Les ~rûctères.chiDiques·du deuxièuë .type (hétéro-cyclique) étan:t nirles et variables, il faut avoir re.cours au ré.ejn,ehydrique et à2a localisation des ~oces~ dans le profil pour pouvoirindividualiser les sols et les réunir en groupes.

H. DEL VILLAR a beaucoup insisté sur l'importancedu régilne hydrique du sol : régiDe aéropédique (plus ou moinsoxygéné, où l'eau et l'humidité separta.ge%l.t les interstices du sol)et régime hydropédique (où "le I:liliêu""Pédogén1qb.e·'est l'eau").

TI divisait les processus de formation du sol enprocessus épipédiques, d~s aux facteurs de surface, et hypopédiquesd'origine profonde.

, Les .~léments suivants' '·êntrai~nt· cfuns 'sa classifica-tion : le stade, Ou IllOmentdàœl'évolution' (prématuré, mar et 'posthurae);la .].hase (naturell'eQu agr;icole)p la 'nature de: 1 thUinus, et les'h,or.izonsdu profil avec" leurs.-::-ëïirâctères,~lytiques. ....~ .... _. -.. _~.- .... ~. -.,

" Laclassification'de 'E. HU'GUET DEL VILLAR ..étaitessentiellèmÉmt gé~~tique et donnait une large p10e à la. 'nature et ai'origine dès facte,u,s de pédogénèse. A ce titre elle garde encore ungrand intérêt. ,

Pena.a'nt son séjour au Maroc, .W. CAV".ALLARll appliquédiiectement, pàU;L> :ses .trav.aux; les principes et les noIliS de ia.,·clas­siJicationgénétique russe (W•. CAVALLA.R, 1950).

I-3

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1-3 -9-

La position de G. BRYSSINE en matière de classifi­cation est beaucoup plu,s nuancée. n reconnut "qu'il est difficilede faire' entrer les' sols de la ~one néditerranéenne dans les cadresdes classifications actuelles. Us font partie dlun ou de plusieurstypes spéciaux de formation, d'ailleurs encore DaI définis, desdifférents "sols rougesnéditerranéens" (G. BRYSSm, 1954). Enattendant de pouvoir préciser ces types de formation, il leur donnaprovisoirenent, soit des dénominations classiques, en se rappelantqu',Hs appartiennent à la "série des sols rouges" d'aprèt l'énergiecliInatique de transformation des roche s~, (G. BRYSSINE, 1949), soitdes noms vernaculaires, en précisant leurs caractères pédologiques.

Comme base de classification il proposa les facteurs~e la pédogénèse, ~n:distinguant d'abord les sols de ~do~énèse inte~e

Qt las so;Ls de'Jté)oœnèse externe, c'est-à-dire' d1apport ou d'érosion(G. BRYSSIITE 1956 • Les facteurs de la pédogénèse sont divisés en 2

'groupes: facteurs principaux (climat, végétation, régime hydrique),facteurs secondaires (roche-mère, relief, eaux souterraines, ~ge,

action de l'homme).

A partir de 1950 surtout, et en ·partie sous 1'influ­ence des géographes et géologu~s qui étudiaient le Quaternaire, laplupart des pédologues du }~oc ont cherché à utiliser systématiquement,pour leurs cartographies, les données et les méthodes de la géomorpho­logie. On a ainsi mis en évidence les relations qui existent entrediune part les types de sol, dl autre part, les formes du relief etl'âge des sédiments, en partictùier dans les plaines alluviales. Lesnotions de sols fossiles, de,paléopédogénèse, d'optimum climatique'ancien pour la formation de (; ertains types de sol (G. GAUCHER, 1948) ,ont pris une grande ~portance pour l'interprétation des observationsde terrain (A. PUJOS, 1957). La classification des sols a été elle­m~me marquée par ces idées nouvelles, et dans certaines cartes lessols ~taient c~assés dfaprès l'~ quaternaire de leur roche-mère.

Aujourd'hui les idées sur les clitm.ts anciens duQuaternaire et s:u.:r les pédogénèses .. f'ossi1,eo qui leur correspondraientsont un peu différentes, plus nuancées (voir Chapitre Ide la 1èrepartie~ mais les pédologLles du ~~roc ont gardé l'habitude d'éttldierun sol en essayant de le placer dans san contexte géonorphologiqueet quaternaire, avec les héritages pédogénétiques que cela implique.

Depuis plusieurs années les pédologues de l'ORSTOM,travaillant au Maroc, ont utilisé, de leur caté, la classification deG. AUBERT et Ph. DUCHAUFOUR,' en suivant ses atléliorations successives(G. AUBERT et Ph.. DUCHAUFOUR, 1956; Ge AUBERT, 1965) ~ EH 1962 elle aété également adoptée par l'TIIRA comme base de travail de la cartogra­phie des sols. Cette classification est fondée sur les conditions etprocessus d1 évolution des sols qui se traduisent par une morphologieparticulière•• On peut donc dire qu'elle est .mo~c?"-p;énétique.e

* Voir également G. BEAUnE'!'.. GD MAURER, A. RUELLAN, 1966)

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Le. différenciation des classes et sous-cla.s~.

tient compte des conditiol~ d'évolution des sols et repqse sur lescaractères s'\.1.;i.vants : degré d'évolution~ développement du profil,

. modes d'altération des minéraux, ,libération des sesquioxydes, typeset répartition de la matière organique, phénomènes fondamentaux telsque hydromorphie et halomàrphiè. .

Les, conditions du pédocltmat sont exprimées auniveau des sous-elas~.

Les ,B.;',QuE§s sont définis par les processus d' évolutionlt

Les §.Ous-.B7:Qupes par l' intensité du processus ou'll"apparition; d1u,n ou plusieurs processus sec,~nda:itrefil~: : "

Les .t~ci~ concernent(~rfois)des stades d' évolu­tion ou des types intermédiaires.

Les f~es font intervenir le Q&tériau originelou la roche-mère.

Les ser~es sont définies par des caractères mor­phologiques de détail ayant le plus souvent une ~porta.nce dansl'utilisation des sols.

Les unités inférieures sont : le~ qui indiquedes vuriations (généralement de texture) à l'intérieur d'une série;la phe.se qui marque, à l'intérieur d'un type~ des pJiénomènes transi­toires ou de, peu d'importance provoqués,par exemple, par la culture,la végétation naturelle, l'érosion.

La classification américaine enfin (U.S.D.A., 1960)bien qu'elle ne soit pas employée pour les travaux de cartograpl1ie dessols, est conriue de pluBieurs pédologues du ~~roc; sa ternd-~ologie

est. parfois utilisée, parallèlement à celle de la classif·icationfrançaise. "

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III.... LES FACTEURS'· DE PEDOGEliJESE

Au Maroc, pays méditorranéen, les factëuXs CIllel'on peut *ençlrerespo~ables·d~·la formation des s0ls sont les ~mes

que partou:t. d;a.ns le mq~de i le cliinat, la végétation, la ~he-m~re,1ereJ.ief,· ItéI'OSion,:l t homme. Cependant, et c.est là c~rtainement

une dès oJ:'ig:inalités .des.. régions Liéditerranéeml:ës, la. hiérarchie de~es facteUrs~ irimpc)~ce èleieurs~les dans la formation des .sols,nt est pas la m~me que d.a:nB les pays tempérés ou tropioaux et si da.ru:Jces derniers le climat et la végétation sant souvent les facteursprincipaux, c'est aux :roches et au relief que reviennent, au Maroc,les rOles principaux dans la formation des sols•

.A.- Les roches

L'influence des roches sur les types de sol esttrès grande; leur nature et leurs faciès sont très variés et contri­b1lent 'en tout premier lieu à expliquer la grande diversité des solsdu I1aroc.

Les roches sont de tous types; parmi les plusimportantes on peut citer : les roches cristal1in~s précambriennes,les schistes variés du primaire, .les calcaires de toutes natures etles dolomies, du Secondaire et du Tertiaire surtout, les marnes àmontmori110nites du Cr~tacé et du ~iï.ocène, les .·argiles et marnes sali­fères gypseuSes du Permo-Trlas, du Crétacé. ~t du Miocène, les grèsrouges du Permo-Trias, les basn.1tes pri.I:Jaires et quaternaires, lesa11uvioru;:. quaternaires des p1ames et plateaux. Les pliënomènestectoniques qui les ont affectées, particulièrement au cours de 1 f

orogénèse alpine, et les phénomènes d'érosion qui ont suivi,· fontappara1tre des série~ de strates variées, qui se succèdent parfois

. sur de très courtes distances et auxquelles correspondent des solsde .tYPes différents (CHOUBERT G. 1955;· 1956).. '.

Parmi toutes ces roches cependant, les roches cal­caires sont les plus importantes, non seu1e!.llent par les surfacesqu'é11ea cou:vre~t (sans doutep~s ·d.es 3/4' du l\faroc), ma~ aussi par. .

leur relief, car elles forment 1rossature de la plus grande partie desebaines montagneuses, .et aussi pa.:t''Je quI elles ont contribué à la_" . 0... .

.fo:rmation de la plupart des alluvions cnu:. occupent les plaines etplateaux du Maroc. ... ..

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Les roches en place, dans un cliœt Iléditerranéendont l'énergie de tra.nsraorma.tion est assez faible (G. BRYSSllilE, 1949)ont une influence déterminante sur le type de pédogénèse par leurcomposition chimique, leur dureté, leur perméabilité, leur résistanceà l'érosion.

Les, roches alluviales et colluviales meubles 'dé­terz:linent en g;re.nde partie, par leur texture, leur teneur en Cll.1caire,leur conposition I:liné;œlogique, leur ~ dans le ,Quaternaire, larépartition des différents sols isohUJ:liqu.es, des vertisols de plaine,des sols peu évolués d'apport.

B.- Le relief

Le relief est, avec les types de roch~s" J un desfacteurs qui a la plus forte influence sur les variations et III répm­tition des sols du Maroc.

Le Maroc a un relief très coo.partinenté, fragI:lenté*non seulement par son ossature nontagneuse générale, tID.is é«aleœnt àune échelle plus petite. Les plaines e~ les plateaux sont sillonésde lignes de f1e~xre ou de faille. Les glacis et les terrasses quater­naires des vallées sont souvent délinités nettenent par de véritablespetites falaises. Las oueds, sauf dans les plaines littorales, entail­lent leurs alluvions profondément. Sur presque tous les plateaux, dam!le Maroc atlantiqu, oriental, ouprésabarien""on tl;ouve de nombreusespetites cuvettes fermées- (dayas) dt origines diverses: karst, reste deréseau hydrographique, effondrement sur d'anciennes poches de gypse.

Tous ces reliefs, à échelles diverses, ont uneinfluence sur la formation des sols. Le relief général agit surtoutpar l'intermédiatre du c1imat",fonction de l'altitude, et de l'érosion,

, ~

fonction da la pente; il répartit égalament les alluvions qui formerontles roches-mères des sols: de plaine. 'A l'échèlle d'une vallée, l'expo­sition du versant peut modifier suffisarm:umt ie climat local pourchanger les conditions de végétation et les phénonènes d'érosion : lesversants exposés au S et au SE sont plus secs, moins couverts devé~étation,-p:LiuI:érodéa:e'-.a::Bne échelle plus petite, dri.ns les plninas,un cha:ngenant de pente Ilodifie les conditions de circulation internede l'eau: le caloaire se déposera plus facileoant an bordure d'unléger thalweg. Ias dépressions femées, les ondulations"o$ne de trèsfaiblea1Ilplitude, cha.ngeU:1totalement le pédoc1:1..tlat, provoquant desphénotlènes d'hydromorphie, des salures.

I-3

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C.- Le cliJ:::lat

L'action du client nèaiierranéen n'est prépondéranteque d.D.ns ses cas extrâr.res : régions présuhnriennes oùl~~blntion et les

a pports éoliens marquent forteoen-t le paysage, haute IJontagne où lngélitraction est générale, régions de nontagnes humides ~ne, où lessols évolués clioaciques ont des caractères convergents quelles quesoient les roch~s. Ceci cependant n'intéresse nu riTaroc que de faiblessurfaces. Dans la plus grande partie du paYSJ1=effet du climat estsubordonné-au relief, aux types de roches, à ln végétntion, à l'actionde l'home" et il est souvent difficile, sinon iIJpossible, d'établirune répartition des sols en fonction des nacroclicats.

Le cliDnt actuel est œrqué par une forte voriabi­lité interannuelle de la pluviosité dnns la proportion de 1 à 4, parune concentration annuelle des pluies pendant quelques rois et,pendant cette période pluvieuse, par une répartition surtout discontinuedes précipitations sous fome d'averses~ Il est vraiseoblable que ceclinat( au ooins leoésoclinat et le nicroclinn~a été aridifié, dansbeaucoup de régions du ~re.roc p par les défricheIJents intensifs dtts àlthonoe et parfois trèS récente Ce caractère cont~st~avec des alter­nance de forte huoidité etd~ grande sécheresse, est à l'origine dela plupart des actions clinatiques actuelles, pédologiques ou oorpho­logiques.

Il créè' des conditions favoro.bles à un engorgenenttetlporaire par l! eau,engorgement dont onvoi t la ncrque dans de noobreuxtypes de sols : sols rouges, sols isohuoiques, sols brups calco.ires,sols bruns tenpérés ou oéditerronéens .. Cet eIlgOrgenent peut s'effectuerdans les régions subnrides, lorsqu'une topographie de plo.ine ou de dé­pression le peroet; ainsi se foment des solshydroDorphes et desvertisols sUr les bas plateaux de ln Meseta côtière. M~oe_dnns les

'-~:::. régions très sèches, urides ou snbnrlemies~ lespbintes de.pluvioné­trie peuvent occasionnellement rénctive~ ei conserver des- pédogénèsesde' ce type, formées nnciennenent souS ün cli.:tl.nt plus fb:vorable.

L'influence du.::l:iI:lct sur J,'éI'osion est très forte.- Dans les régions arides etseoi-orides la végétation est rarecent très

denSe et elle a tendance à s'éëlai,rctr pendànt les années ies plussèches. DI autre part, la couverture de plan,tes annuelles est presqueinexistante à ln 'fin de ia saison sèche. Les prenières pluies dl D.1III­

tome tocbent sur des sola SllllS .défenaa et. prodU1sëÎit d~s érosionsintenseli tes pointes de .pluviosité peuvent' par nilleUrs cettre ennction certains types d'érosion~ come les solifluxions, dans des régionsoù/en année noroale;l'érosion est produite par le ruisselleœnt.

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Sauf dans les régions subhu.IJides ou humides, oudans le cas de roches-uères particulièrement peméal:J1es, un cl:inatde ce type ne produit pas de lessivage important des sels dissous,d lune part parce que le sol n rest pas muillé sur une grande épaisseur,et d'autre part à cause des remontées de sels qui se produisentpendant les périodes sèches, m~me en hiver; il y li. donc généralementtendmlce à une accurnùation dans le profil, en particulier pour lecalcaire et pour les sels solubles.

Les fortes chaleurs d'été et d rautorme) sur un sollaissé à nu ou 001 couvert par les plantes.) favorisent la destructionrapide de la natière organique.

. A cette période ohaude et sèch~il faut attribuerégalement la tendance à la rubéfaction qui Darqile plusieurs types desol.

D.- L'age des sols et les climats anciens

Dans beaucoup de cas, les sols nontrent des profilsdont les forts caractères dl évolution (rubéfaction, encro'l!tenents trèsépais) ne parllissent pas compatibles avec les conditions· climatiquesactuelles. On conna1t en effet, et on a pu. mesurer dans certains cas,la lenteur ou la faiblesse de l'activité actuelle du. cl:ilJat. ;~insi

dans les régions sem-arides.lla pénétration.de l'eau est souventtrop peu profonde pour avoir pu produire les encro'l!tenents calcairesque l'on observe.

1-3

On se nouve alors devant un diler:me; ou bien leclimat actuel nrest plus suffisant pour expliquer les sols que IJ mnvoit, et il faut supposer que ces den1iers se sont fomés sous desclimats anciens plus actifs, plus hun1.des, que llon attribue auxpériodes du Quaternaire; ou bien crest une question de:dur~e et on est'anené à adIJettre une pédogénèse e~rn.eIllent 10IÏ.gue avec des phénomèneslen~s, à effets cUIJUlatifs, ayant pu se produire sous un cliDat analogueà.celui que l'on constate .actuellement" Suivant les régions l'une oul'autre hypothèse est valable.. En région aride;, il est évident que certainsphénomènes COJJrile les e~cro'l!teIllents, les cro-dtes, certain.es rubéfactionsnon lithoghroœs, ne sont PaBle résultat d'un climat du type actuel.Par contre, dans certailles régions semi-arides et sub-hurmfLdes, les pé­dogénèses peuvent ~tre produites par le cliclat actuel à condition defaire intervenir le facteur teups ..

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En tous cas, ce qu"on peut affirmer, c'est que lespédogénèses clima.ciques du Maroc (SOls rouges méditerranéens, solaiso~ques, cro'dtes calcaires), sans Gtre forcément toutes fossiles,sont certainement très anciennes, c'est-à-dire que leur évolution acorillilEmcé depuis très .longtemps, généralenent plusieurs dizaines demilliers d'années. .

Par ailleurs, Iil~ne Si il Y a eu dés changenents cli­mtiques au Quaternaire, ,il senble bien que les cl:i.m.ts· anciens sonttoujours restés du type méditerranéen.

E.- La végétation

La végétation c1i..macique, en équilibre avec leclinat actuel, n'existe plus qu'en de rares régions: nonto.gIles, zonesarides ou subdésertiques. Ailleurs elle a été conplètenent nodif'ï:eepar l'action de l'ho~e; en particulier les végétations de fo~t,

.matorral, erme, steppe des plaines et plateaux arides à subhunides sesubsistent plus que par pla.ces ~t sont généralement dégradéf3s ou. .

détruites. Les sols gai-dent donc, dans leurs caractères morphologiques,la trace de l'action d1une v~gétation ancienne complètenant différentede celle que l'on voit aujourd 1hui, végétation qui pouvait existerencore il y a quelques dizaines d' années. Il est donc souvent difficilede voir clairœent quelle a été l'influence de la végétation sur lapédogénèsedes sols du 1moc. Le rôle des systèmes radiculaires et delaœtière organique résiduelle dans la fomation des sols isohumiquessubtropicaux, en particulier, est mal défini.

Sauf dans les trop rares régions où subsiste une.for@t ou un. matorral, la végétation a un caractère de f'ugaci té, liéau. climat. Pendant. plusieurs mois, du début de l'été au IJilieu del'automne,: les plantes annuelles desséchées laissent le sol pratique­ment à nu, ·ce q1+i permet à 11 érosion de se œn.i:fester avec force.

F.- L'action de l'homee

L'action de l'homme est visi;;le presque partout,ancienne ou récente~ se traduisant souvent par une dégradation érosivedes so1s~ et modifia.nt parfois les conditions de pédogénèse.

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L'érosion est augmentée ou provoquée par diversesacti~tés humaines, en particulier :

- les exploitations abusives des for3ts, allant jusqu'à leurdisparition· complète dans un cliIilat méditerranéen qui. par lui-m&1e,est peu favorable à leur régénération spontanée,

- les défrichements et Dises en culture qui s'étendent de plusen plus sur des.pentes fortes;

- le surpaturage qui non seulenent dégrade et éclaircit la végé­tation mais provoque en outre, soit un tasseœnt du sol qui ditrlnuel'infiltration de l'eau de pluie et favorise le ruissellement, soit"surtout sur les jachères, une puJ.vérisation des couches superficiellesdu sol, qui percet l'ablation éolienne de particules fines.

Depuis quelques dizaines d'années toutefois destravnux inportants ont été réalisés, surtout par les services fores­tiers, pour la défense et la restauration des sols par des banquettesen .courbes de niveau et pour la replantation et la régénération desforGts.

La culture motorisée, spécialenent le labour pardisques, tasse le ·sol en profondeur, diDinue l'infiltration et provoqueUn élargissement· et une cOJ;1paction de la structure superficielle par}]ydromorphie, m&1e lorsque le sol n'est pasiITigué.

La mise· en culture après défricheoent entraine unebaisse de la teneur en matière organique.

Les labours, les scarifiages profonds faits dansle but d'extirper les crotites, provoquent fréquecment une recalcarisa­tion des horizons supérieurs.

L'irrigation intensive peut avoir des effets favo­rables, en particulier une certaine reoontée du taux de matière organi­que; maie si elle est nal conduite elle contribue encore à dégrader lesol, soit par un lessivage des éléI:lents fertilisants, soit par unecompaction suivie d1.'hydrooorphie, soit par une salure lorsque leniveau de la nappe phréatique n' est pas contralé par un drainage suffi­sant ou lorsqu'une eau salée est utilisée avec de mauvaises méthodesdtirri.getion.

Dans certaines régions, par exemple le Rharb, destravaux :iJ:lportants d' assainissement changent les conditions pédoclioa­tiques et des sols formés en nilieu très 1mDi.de évoluent œ.ïntenant dans

. des conditions plUs sèches.

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G~- L'erosion ]ex l'eau

Ce sujet a déjà été traité en détail dans lechapitre l de ID. 1ère partie. L'érosion par l'eD.u résulte des condi­tions de climat) de végétation et de relief, parfois du type de roches.Elle est aggravée pD.r le déséquilibre que 1 'homLle introduit dans lemilieu naturel. Elle affecte à des degrès divers.et sous des formesv~riéeE;l denl.Ï.ssellement et de solifluxion, ID. plupart des régions duMaroc à reliefun tant soit peu accentué (G. BEAUDET et al. 1964).

Dans les cas les moins graves il se produit· undépart des particules fines (argiles, li,mon, matière organique) de1 'horizon superficiel du sol, qui devient plus sableux.

A un degré plus avancé, il se forme des sols lleuévolués d'érosion, des lithosols et régosols~ Sur les pentes slorga­nisent des chaines ot. séquences de sols; sur les piedmoniB et dans lesvallées; des recouvrements de sols, des superpositions de dép8tSf prolon­gent ceux qui ont· été légués par les diverses ·époques du Qwaternaire.

Dt énormes surfaces sont alÏU1Si stérilisées ou envoie.de l'8tre,. en particulier dans les régions à roches pen résistan­tes : Rif, .Prérif, Haut-Atlas, plateau central, etc••• Beaucoup dete.rres~ cultivées sur des pentes même faibles, 3ans techniques deprotection, voient leur fertilité diminuer a.u fur et à mesure queleur. horizon superficiel s'amincit•

. .IV.~ I.ES PRINCIPAUX TYPES DE SOLS DU MAROC· ET LEUR REPARTITION

Les pédogénèses qui ont formé et forment encorè lessols du Maroc~ et dont les facteurs viennent d l 3tre rappelés;sontmultiples et souvent complexes.On passera. en revue maintenant les types4e sols qu' elles produisent, en commengant par les plus fréquents etles plus importants dans ce pays : les sols isohumiques méditerranéensou 8I1btrop1caux, les ools rouges méditerranéens, les sols calcomagnési­morphes,les vertisols, les sols l~morphes, les sols bruns à mull.les sols hB.loniorphes. En y ajoutmt les sols d'érosion:.1 .les sols peuévolués d' apport et les sols des régions désertiques) on aUra fait lepoint des connaissances actuelle 3 sur la question.

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Les noms scientifiques de sols qui seront utilisésdans les paragraphes suivants sont ceux de la classification deG. AUBERT (1965)

A.- Les sols isohumiques

Il ,s'agit, au Maroc, de sols isohumiques ~es ré­gions méditerranéennes 'ou subtropicales (sous-classe 3),à complexeadsorbant saturé et évoluant sous un pédoclimat frais en saisonpluvieuse.

Ces sols sont caractéristiques des piaines etplateaux du Maroc atlantique et oriental, au climat méditelTanéen su.barideou"aride ('-50-500 mm de pluie), dont on peut dire qu'ils constituent

. les sols zonaux; ils s'étendent m§me, mais de façon plus sporadique,aux plaines et plateaux du domaine présaharien.

Ils sont formésessentiellement sur des alluvionsou colluviono du Quaternaire, oncien,lmoyen ou récent, à l'exclusiontoutefois des dépôts du Rharbien récent ou subactuel. De oe fait, ende nombreux endroits les sols isohumiques ont des profils complexes,montrant des superpositions de roches-mères et des pédogénèses surim­posées ou superposées.

Les sols de la sous-classe isohumique subtropicrueont en commun 1111 faisceau de caractères qui les sépare' nettement desautres sols du Naroc, bien que chacun de ces caractères, pris isolémentpuisse se retrouver dans d'autres types de sol. Ce sont: une arg:i~i­

sation en profondeur; une faible rubéfaction; un profil organiqueisohumique, c'est à dire une matière organique pénétrant profondémentle sol en décroissant lentement et régulièrE'ment; une faible teneuren matière organique, ne dépassant que rarement 3 %en surface, un pro­fil calcaire comportant normalement une décalcarisation en surface etune accumulation en profondeur; Ulle inà.iviaualisati.ùll du calcaire enprofondeur sous forme de concrétions de divers types.

Parmi ces caractères, les deux derniers, concernantle profil calcaire et l'individualisaUon du calcaire en profondeur,sont les plus àpparents au point de vt.e morphologique•.

.. On distingue de'u: groupes parmi ces sols, les'sols c~tains et les sols bruns, qu: typiquement, se différenciientdela façon fjl:u,ivante:

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- Les sols c~tains isohumiques subtropicaux sont plus argileux;plllà rubéfiés; ils sont totalement décalcarisés en surface; leurstructure est prismatique en· profondeur; leur accumulation de calcairepar rapport à la roche··mère est importante.

- Les sols bruns isohumiques subtropicaux restent souvent calcairesen surface et sont moins rubéfiés; leur structure est polyédrique enprofondeur; leur accumulation de calcaire est·généra.lement moins forte.

Ces deux groupes sont eux-mAmes subdivisés enplusieurs sous-groupes suivant l'intensité de développement du sol,ou en tenant compte de oaractères annexes :

• sols modaux, dàns lesquels l ' individualisation du cal­caire se fait sous forme d'amas, granules et nodules;

.. sols peu développés, où l'accUmulation et l'individuali­sation du calcaire sont faibles;

• sols vertiques, dont le. structure 1evient grossière etcompacte, en liaison avec la présence ou la néoformation d'argilegonflante;

• sols encrodtés, dans lesquels le calcaire s'individualisesqus forme de cro-ttte à le Partie supérieure d'un horizon fortementcalcaire.

• sols hydromorphes à taches et concrétions ferrugineuses;on les trouve surtout chez les sols c~tains; ils sont liés à uneposition topographique basse et, parfois, à un ensablement superficiel(région des Doukkala);

• sols salés et alcalisés, fréquents surtout chez les sols. br.uIl:S et plUs souvent en profondeur que dans l'ensemble du profil.

Un troisieme groupe, ëelui des Siérozem subtropicauxa été parfois reconnu et cartographié au Haro·c.n comprend des sols,situésdans les régions à clinat méditerranée;:} aride, ècnt les oarae­tèrèsd' évolution sont peu marq:ués; en particulier le gradient du cal­caire est. 'très faible.· La tendance actuelle est de né. plus utiliser cegroupe et de ranger ces sols,soim parmi l~s sols brUns. peU développés,soit parmi les sols ~ évolués subdésertiques dont il est générale-ment·difficile de les distinguer. '. . .

Les caractèreé morphologiq~es et analytiques dessols isohumiques du rJ1aroc ont étl décrits dans de nombreux rapportset depuis longtemps on a cherohé à les définir avec précision (G.BRYSSJ1i!E, 1954) Leur étude a .êté favorisée par le fait qu i ils consti-

"tm.ent la majeure partie des sols irrigables.

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Les sols isohurnique~en6ro-(ttés"etd'Ul?-e façon plusgénérale' 'les cro-ates' et encrO'dtements calcaires, qui -para,:i;.ssent liéssurtout à ce type de pédogénèse, ont 'lIDe importance très grande. nsposent de nombreux problèmes, aussi bien sur le plan scientifique ence qui concerne la génèse des cro'dtes,qu.:e sur lep~a.n. pratique pour

-leur utilisation agronomique et leur amélioration.De n.o~breuses

études leur ont été eonsacrées au ~Ja.roc pel' des géographes, desgéologues ou des pédologues (Me GlGOUT, 1960; G. GAUCEER, 1948; J.WILBERT, 1962; G. BEAUDET,G. ~IAURER,A. RUELLAN, 1966).

Une mise au point sur les caractères,. les facteurset processus de formation et la classification des sols isohumiques etdes crofttés a été'récemment faite par A. RUELLAN. (1966). Parmi lesconclusions et hypothèses indiQuées par cet auteur- certaines serontrésumées ici très bri~vernent.

Il Y a 'lID certain pa.ro.llélisme général entre ledegré d'évolution déS sols isohumiQues et le climat actuel; les solsc~tains et les sols bruns peu calcaires sont plus fréquents, enmoyerme, dans les régions plus humides; plus on va vers lel3 régionsarides, plus fréQuemment les sols bruns sont calcaires et peu développés.

Dans 'lIDe m6me zone climatique, cependant, on trouvecate à cate les divers types de sols isobumiques. Lèttr répartition estalors étroitement liée aux caractères des roche&-mères alluviales etcoliuviales, en particulier à leur teneur en argile et en calcaire.Les sols c~tains se forment ainsi de préférence sur les dép8ts argi­leux peu ou pas calcaires. Ces caractères des alluvions sont liés,évidemment, aux caractères des sols ou des roches tendres des zonesmontagneuses situées en amont, sols ou roches qrii ont été érodés ettransportés dans les plaines. En particulier les sols cMtains seforment fréquemment sur des sols rouges transportés, et leur rubéfactionest alors un caractère hérité.

Il Y a parâl1élisme entre le degré de développementdes sols isohumiques et It~ge des alluvions. Ceci vaut pour tous lescaractères cités précédemment, sauf pour le profil isohumique qui peutse développer sur des alluvions -·récentés. Ce parallélisme du développe­ment et de It~ge est très caractéristiq~epourles phénomènes d'accumu­lation et drindividualisatiôn du calcaire': dans une région donnée,le faciès des accumulations de calcaire est en bonne relation avecl'~des dépats du Quaternaire•..

I-3

.. Les .sols isohuiniqlles évolués sont des sols anciensformés en cli.mat méditeITanéen semi-arid.~, sous une"végétation cJ.i.ma,­cique dont on sa:l.tmaintenimt qu1elle était s-iJrtàut une for6t ou unmatorral. Cette végétation par son système radiculaire profond, peut expliquer

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.,larépartition prcif6ndede la matière orgaDique; par con~e... la faible

'teneur an matière':orgé;àique que l'on constate actuellement dans l'ho­ri~nSliperfi6iel'dlfsol serait un caractère de dégra.dà.tiOIl, d-d audéfrichement assez récent et à la culture. Le système radiculaire estaùssi, par l'assèchement local qui provoque, un des facteurs del'aecumuJ.ation du -calcaire.'

Ces sols anciens ne spnt pas forcément fossiles.Certains de leurs caractères le sont, en particulier les croûtes 'calcaires qui, sauf dans des cas spéciaux, ne semblent pas s'êtreformées postérieurement au Tensiftien; mais dans les régions àcli.matactuel subaride ces sols peuvent continuer leur évolution, à oonditionque Subsiste la végétation climacique, ou une végétation de remplace-menrt assurant un pédoclimat analogue. "

, Poür expl3<Wer'les, accumulations de calcaire, lelessivage vertical est souvent :sui'f,isantet,horSla présence d'unenappe phréatique battante, il fÊl.ut;supposer l'enstence d'un apportoblique de calcaire par une circulation interne d'eau provenant desrégions situées en amont. Ceci est ,nécessaire en, particulier lorsqueles sols sont formés sur lL"le alluyion peu ou pas calcaire•

.", '

Bien que ,la comparaison ne soit pas valable de fa­çon absolue ,puisque les conditions de roche..:.mère et de 'topographiesont différentes, on peut cependant corisidérer la pédogénèseisohumiquel'en climat méditerranéen, co:mm.e un type d'évolution intertlédiaire entrela pédogénèse des sols rouges et bruns néditerranéens et, celle des solspeu évoluéssubdésertiquese Ceci est particulièreoent net en ce quiconcerne la dynamique du calcaire, les sols rouges oéditerranéensétant caractérisés par un départ total du calcaire, les sols isohu­Iniques par une conservation partielle ou par un apport de calcaire,les sols peu évolués subdésertiques'·par une quasi absence des,mouvements de cà1caire. '

:8.,,:,,:L.&s, sols, rouges, et' bruns' 'méditerranéenS'

, "Les sols àsesquio~esfQrtementindividualisés,de la sous-classe des sols rOÛges et brunsmsdiiërranéens (formationen milieu calcaire' ou oa1cique, individualisation des seuls oxydesde fer, complexe dl~change restant presque saturé), sont largementrépandus au Maroc soUs des c1iœts actuels -n-ès variés, allant duméditerranéen aride au méditerranéen humide. ,

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Contrairement.,: au:( sols isohumiques ce sont pavanttout, des sols formés sur des roches en place. On les trouve en majo­rité daris' les' régions montagneuses,'·sous une végétation.' cl:iJna.ciqueforestière. .

Ils ne sont typiques que lorsque la for~t.e~iste

encore, mon'b3m.nt alors dans leur profil un horizon organique biendifférencié. Lorsque la for@t est dégradée, ils sont érodés et neSUbsistent que par taches, associés à des lithosols, à des solsrendzinifome~,.à des sols peu évol""J.és de pente qui conservent une

'. couleur rouge.

Ces sols généralement situés dans des' régions àpente forte et non cultivées ont été assez peu étudiés au Maroc.

ns se forment sur une gamme de roches variéescalcaire dur, grès dunaire à ciment calcaire, schiste calcaire,schiste p .basalte et and6s1ite, grès et sable siliceux ferrugineux,granite.

. . Les zones les plus étendues et les plus homogènesde .s91.._r.9..~médite.!~é.~'p sur calcaire s..ont situées dans les régionsmontagneuses du Maroc, sur calcaire ou dolomie surtout jurassiques;ce sont le Causse moyen-atla s,ique, le }1oyen Atlas plissé, le versantatlantique du Haut Atlas calcaire dans sa moitié occidentale, ladorsale calcaire du Rif, la chaine des Béni Snassène. Le climat dansces régiqnsest méditerranéen humide ou subhumide, parfois semi-aride;la pluviosité peut' atteindre 1500 mm .. dans le Rif, ellePtlescend pas endessous de 450 mm dans les Béni Snassène et le Moyen Atlas.

Une autre zone assez homogène de sol rouge setrouve sur les bandes de grès calcaire dunair(;) (Sahel) qui bordentle littoral atlantique depuis l' embouchure d~ 1:' oued Loukk:os au N(climat subhumide, S00-700 mm de pluie), jusqu'à l'embouchure de l'Oumer Rbia au S (climat semi-aride, 35O-S00mm).

Dans ces diverses régions les sols appartiennentgénéralement au groupe des sols rouges méditerranéens lessivés, àteneur en argile augmentant en profondeur; en outre, ils sont parfoisencroûtés. présentant au-dessus de la roche-mère un horizon à concré­tions calcaires. D&ns le Moyen Atlas les sols rouges sont souventassociés à des. sols b;pnsméditerranéens qui en différent par leurtrès faible rubéfaction.

Dans les régions les moins saches de l'Anti­Atlas, au climat semi-aride ou aride' (2S0à SOO IDIilT depluie), oritrouve des restes de sol rouge méditerranéen très érodé' sUr' lescalcaires Géorgiens (Cambrien).

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Les ;!iqt.s rouges méditerronéens sur' schiste nonccl.cc.i:re S'ont égo.lement des sols de montegne. on les trouve dcms leRif, le Pleteau Centrel, les entQÎlles dtoueds de l~ Meséte c8tière,sous uncl:i.m.:'.t semi-8.ride Ù subhumide (500-10.00 mm de pluie). lis ysont cBsociés à des sols'bruns ~pparten~nt soit à l~ clesse des solsà mull des régions tempérées, soit à celle des sols à sesquioxydes.lis sont générc.lement érodés.

li existe ég:Œement de nombreux restes de solrouge sur schiste dC'ns des mc.ssifs montc.gneu.""<: ::.u cl~t notuel surtoutaride, entièrement déboisés et fortement érodés : cha1ne des Jbilète,messif des Re~~, où le plUBiosité est de 250-400 mm.

Des .SJ~1,ê.. rouges _etbI'1J.ns méd.iterron§ens S"\E, 'p.Ç.so.lteqUD.terno.ire existent d.:.ns le Cnusse moyen-ctlo.sique(6ao-1WO mm] et~. le Saïs (500-600 mm.de pluie~ il en est ,de mGme su;r les nndésitesdes massifs' ~ol~~q~esmio~ènesde i~c8~e méditerranéenne: JebelSebt (400-700 mm).

Des sols rouges lessivés se forment sur "les scblesfauves" siliceux ferrugineux du Villo.frcmchien qui effleurent dcns leplntecu de ~~knès (500-600 mm de pluie).

Sur des gra.nites, d,::.ns 1 tAnti-AtIns et <i..-:ns leplnteau centrcl, 0:1 c reconnu des phénomènes de rubéfcction, sinonde véritnbles ~ols rouges médite~~éens.

Enfin, il existe dc..ns les regJ.ons présohnriennesdes dunes rubéfiées dont la. couleur ni est peu~tre. pnB uniquementlithochrom,&.

on voit, dtcprès les pluviométriea qUi. ont étécitees, que ces sols se trOuvent actuellement.cu Mnrocsous descond~tions de pédoclimnt très diverses. Ln question de llnnciennetéou de.la fomtion nctuelle des sols rouges ntest pnsZ;~s()lue. nest vrnisemblable que ceux des régions arides sont fosSi1é~.. Il fautcependcnt nuancer les hypothèses suivnnt ln ncturede ln roche-.mère :il est possible que sur une roche-mère à feible tèneur encnlcnire(~s, schiste) ou très perméable (sable) ln form~tion des sols rougespuisse se fcire sous un climo.t nssez aride.

En dehors des sols rouges en piace, on. trouve c1&œles plaine~et plo.tecux intérieurS des surfaces importantes de solsrubéfies qui se sont' formés sur des dépSts du Q;U.:,.terntire, génér~ementsoltnniens, o.miriens et vi1lnfr['J'lchiens p et peut-~tre cussi sur desdép$ts plus cnciens (Pontien).' D['J'ls le plupcrt des cns il semble bien

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qutil slagit d'une rubéfaction héritée, la roche-mère étant un dépStlithoéitroine, c'est-à:'dfre'provenant "de l'érosion et du transport dlunsol rouge de montagne ou dlune roche meuble rouge. Cependant, lorsqueçe dépot recouvre un calcaire dur lapillzé il est possible que cedernier ait participé aussi à la formation du sol.

La pédogénès~ qui a affecté ces dépBts de plainese rapproche généralement plus du type isohumique que du type rubéfiant.

De tels sols, appelés "Hamril~ eXistent dans laplupart des plaines intérieures, sous un climat actuel semi-aride (Saïs,Basse-Moulouya., DO'l.ikkala) ou m~me aride (Tadla, plateau des phosphates,Haouz de :Marrakech: 300-400 mm de pluie). Ils sont tous cultivés.Leurs caractères étant intermédiaires entre ceux des sols isohumiqueset ceux des sols à sesquioiYdes, ils ont été classés, suivant lesauteurs, soit en sols rouges ~éditerranéens à caractères isohumigues,soit en sols chtta~ isohumiques sur roche-mère rouge.

C.- Les sols calcomagnésimorphes

Les sols calcomagnésimorphes sont essentiellementformés sur des roches calcaires ou dolomitiques en plaèe, à pen-teplUs ou moins forte, ou sur des dépôts de pente recouvrant ces m3mesroches.

On ne range pas dans cette classe les sols forméssur des alluvions calcaires : suivant leur degré dlévolution ils fontpartie soit des sols peu évolués d'apport, soit des sols isohumiques.Les sols calcoraQgnésïmorphes se caractérisent, en effet, par unedécaicarisationpartielle relativement à la roche-rJ.ère, ce qui lesdifférencie des sols peu évolués, et par l'absence d'accumulation etd t individualisation du calcaire, ce qui les différencie des sols

, isohumiques.

. Ceci suppose d lune part une attaque de la roche­mère dans un milieu':Pédoclimatique suffisamment humide, provoquant undépart de calcaire, d'autre part le maintien d'un certain taux de cal­Caire dans le soL. Sur une roche calcaire tendre, à pente plus oumoins fo:ct,;e, ces condj,tions sont réalisées dans n'importe quel climat;

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.AA clima.t humide, la pente favorise l' érosion lente de l' horizonsùperficiel et la-, mise à jour progressive des couches ,profondes pluscalcaires; en climat plus aride la décalcarisation est faible et peuprofonde. Sur un calcaire dUZj de tels sols ne se forment pas lorsquela pluviosité et la végétation permettent la: ,pédogénèse des solsrouges méditerranéens; ils se forment par contre, d'une part lorsquela pluviosité est faible, d'autre part lorsque la dégradation de lavégétation, en région humide, provoque une érosion qui permet laformation de dép6ts de pente calcaires assez stables pour qu'unepédogénèsè s'y produise.

En fait on trouve des sols calcomagnésimorphes,au Maroc, pratiquenent partout où il y a des roches calcaires enplaoe, c'est-à-dire dans la plus grande partie du pays. Les seulesrégions du Maroc où il n'y ait pas de calcaires sur de vastes surfacessont : le Plateau Central, une partie de la Meseta c6tière, une partiedu Rif (schistes), le Haut Atlas occidental (roches, cristallinesa.eides et schiates), une partie de l'Anti-Atlas (roches cristallinesacides, roches volcaniques, schistes, quartzite), les Rehamna et lesJbilete (schistes).

Dans les régions à calc.aire dur, les sols calco­magnésimorphes sont rares lorsque les conditions de climat et devégétation permettent la formation des sols rouges; c'est le cas parexemple du Causse moyen atlasique. ils sont au contraire fréquents etassociés à des lithosols et à des sols peu évolués de pente lorsquela végétation est dégradée, c'est le cas par exemple duRit et duHaut Atlas calcaire sur son y-ersant méridional.

Dans les régions à calcaire tendre ils sont domi­nants, associés à,des sols peu évolués d'érosion, à des régosols et,lorsque la roche et le climat ]e permettent à des vertisols.

,:Parmi les sols de la sous-classe rendziniforme

(sous-classe 1) le groupe des rendzines vraies " à structure grume-leuse ou grenue, est peu représenté au Haroc. Ces sols n'existent quelorsqu'une végétation naturelle de, for~t ou de matorral est cor::servée,fournissant de la matière organique en quantité suffisante. On a ainsireconnu des rendzines grises typiques sur des calcaires crayeux séno­niens de la bordure S du Haut Atlas, soUS une steppe arborée d'Arganiers.La formation des rendzines est également favorisée par certaines roches­mè~s, coinmé 'les marnes sableuses sahéliennes. l'ai' ailleurs, lorsqu'unsol sur calcaii'é dur est peu épais, cela se traduit généralement parune teneur 'en matière orgaIiique assez forte qui permet la formationd'une structure de rendzine. '

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Un cas particlùier est celui des rendzines dolo­mitiques qui se développent, danS le Moyen-Atlas, sardes dolomies àfaciès sableux et sous une végétation forestière.

Le 'groupe des rendzines à horizons est beaucoupplus répS.ndu, avec surtout des sols brtmscalcair"esà structure polyé­driquè ou prismatique en profondeur. Sur les marnes 'tortoniennes oessols ont souvent des caractères vertiques. Un typ? particulier deformation est celui des sols bruns calcaires sur cro~te calcaire',qui se développent soit dans l'horizon supérieux d'un sol brun iso­humique encro~té, soit aux dépens de la croûte elle-m@me.

On a cartographié par ailleurs des sols "bruns'calciques", dont l'origine est mal élucidée~·n s'akit dé Sols noncalcaires mais à oomplexe adsorbant saturé, à structure de rendzine,de couleur no~tre, formés' sur des grès dunaires siliceux à cimentcalcaire. On les trouve surtout dans le Sahel de la côte atlantique,en association avec des sols rouges méditerranéens.

Les sols de la sous-classe 'à accumulation gypseuse(sous-classe 2) sont très rares au ~~oc. On a cartographié des sols àencroûtement gypseux dans le ~~oc oriental, sur les terrasses de l'oued Za.

D.- Les vertisols

Les vertisols ou "ti.:.l:'s" o.ouvrent des surfaces impor­tantes danS le Maroc atlantique, c'est-à-dire dans un triangle limitéau N par la crite dorsale du Rif, à l'E et au S par le }1oyen Atlas etle Haut Atlas, à l'W par l'Océan Atlan,tique.

1-3

Dans ,cette zone elle-m~me, leur importunce va endiminuant du littoral à l'intérieur du pays. Les bas plateaux littoraux(Doukkala, Chaouia, Zaer), les plaines c5tières (Rharb et valléesadjacentes) et les. collines àu mi du Maroc en portent de vastes étendues.Les plateaux et plaines intérieures de Fès-Meknès, d~ Tadla et du Haouzn'en ont plus que des -taches, .de faible superficie, 'qui' sont généralementlocalisées aupiedmontdès,chain~satlasiques. Se~e fait exceptionl'auréole des collines prérifaines, sur lesqueilesles tirS sont fréquents,vers l'E, jusqu'à la latitude de Ta~.

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Les tirs du Maroc ont fait depuis longtempsl'objet de, nombreuses études concernant leurs caractères physiquesparticuliers, les facteurs et processus de leur pédmgénèse, leursqualités et défauts agricoles •. 'Récëmment des études et mises au pointimportantes ont été publiées (G. BRYSSINE, 1965; J. WILBffiRT, 1965;C. HESS et u. 'SC:àOEN, '1964).

Les caractères physiques et analytiques des,vertis9ls sont trop connus pour qu'il soit nécessaire de, les décrireici. Ils son,t d' ailleurs étudiés en détail à 'propos de certains profilsprésentés dans la région de Fès et dans le Rharb.

On en distingue plusieurs types, d'après le degréde développement de leurs caractères vertiques et d'aprèa leur posi­tion topographique et leur roche-mère.

12) Les ve~~isols topo-litohomorphes (sous-classe 1)

, Formés en zones planes ou ..d.,éjlrimée~ sur des allu-vions contenant de 1 'argile montmorillonitiqu~ntpresque toujoursau Maroc une structure lÇ:U'ge dès la surface. On y distingue, auniveau du sous-ogroupe :

- des sols moda1l:1C, qui. comprenIl.ent des tirs noirS et, des !m.gris, dont la différence paramt provenir de l'âge de la rOChe-mère,les tirs gris se fOrTInlnt sur des alluvions plus récentes;

- des sols à caractères vertiques moyennement développ&s ,ousols tirsifiés, dans lesquels on a parfois différencié, à c8të de solsayant Uile couleur gri~foncé typique, des tirs rouges et des tirs bruns;il existe aussi' des sols' tirsifiés sur' c±o'6.te calcaire, à profil géné­ralement peu épais; ces différenciations proviennent de caractères dela roche-niè:re 01J, du substratum. : la couleur rouge par exemple, esi; uncaractère h~rité, attribuable soit à une pédogénèse'ancieniieà laquelle

, . s' est'surimpqsée la pédogénèse vertique, soit à :tin dépat lithochrome.

- des vertisols hydromorphes, à taches et concrétions ferrUgineuses.;formés dans des zones marécageuses en voie d'assèchement : ~ de merja.

Tous ces types de vertisol se trouvent dans ~es plaineset plateaux ,du littoral' ou de l'intérieur ,qui ont été cités p~cédemmment.

, ris y sont fréquemment associés à d'autres sols aiTec JesquelsilS. formentdes séquences liées à la. topographie. Ainsi, dans ln plaine du Rharb,depuis lé bourrelet s'lluvial qui borde les oueds et jusqù'à la zone dé­primée de l'interfluve, la succession des sols est régulièrement lasuivante: sol peu é:volué d'apport modal, puis vertique, vertisol modal,vertisol hydrqmorphe. Sur les alluvions anoiennes des bas plateaux lit­toraux et deei>plaines intérieures les vertisols passent latéralement àdes sols cb'à.ta.:ins isohumiques modaux ou vertiques,et parfois à des sols~morphes à taches et concrétions.

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2Q) Les ve:ct,U;lo.ls lithomorphes se sont formés sur despentes et généralement aux dépens de roches en place ou de colluvionsde piedmont. On les appelle au Maroc "tirs de coteau"

On les trouve surtout sur des rrarnes riches enMontmorillonite du Tortonien (Miocène marin) et du Crétacé supérieuret ils sont localisés essentiellement dans les collines du !'ré-Rif,formant un vaste croissant depuis Taza jusqu'à Tanger..

On trouve aussi des tirs de coteau sur les basal­tes ou dolérites du Permo-Trias (Moyen...A.tlas, borduresdu PlateauC~n~a1). '

Les tirs de coteau sur marne sont en généralmoyennement dévéloppés. Les flancs des collines préritaines, depuisle somet jusqu'à la vallée, portent généralement une séquence desols peu évolués d'émsion, sols bruns calcaires, vertisols lithomor­phes moyennement développés, vertisols topo-lithomorphes modaux.

La localisation des tirs dans le Maroc atlantiquefait penser à une relation avec le climat. En effet la tirsification)sur une roche-mère à argile gonflante, suppose une possibilité d'engor­gement temporaire par l'eau, possibilité qui dépend elle-m~me de lapluviosité et de la topographie.

En réalité cependant, les climats actuels souslesquels on trouve ces sols sont très variés, allant du climat médi­terranéen sub-humide au climat méditerranéen aride, en passant parle subaride, (Ch. SAUVAGE, 1963) .. Comme ces climats existent dansd'autres régions que le Maroc atlantique, il est évident que lalocalisation des tirs est liée en premier lieu à la présence où àPabsence de roches-mères à argile gonflante. A l'intérieur du Marocatlantique toutefois) le problème se pose de savoir si les tirs évoluentencore actuellement ou sont anciens.. La réponse doit ~tre nuaricée, etJ. W:a.BERT (1965) donne les conclusions provisoires suivantes 1

Les tirs de coteau, qui se trouvent au Maroc dansdes régions à pluviosité supérieure à 400-450 mm, a7ec des maxima de800-900 m, peuvent se former actuellement. Leur formation est toutefoislimitée en altitude par l'abaissement de température; il semble eneffet que lorsque la température minimale moyenne du mois iB.e plus froid

'est inférieure à 4QC, la tirsification ne se produise plus.

Les tirs de plaine se trouvent dans des régions àpluviosité'plus variée, allant surtout de 350 à 600 mm, avec des extr~­

mes de 250 et 800 mm. Au-dessous de 400 mm la tirsification parait ~tre

un caractère hérité, qui se conserve ou se dégrade suivant les conditionslocales, parmi' lesquelles interviennent notamment la topographie etl'humidité de l'air.

I-3

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1-3 '. -29-

E.- Les sols hydromorphes

Les sols hydromorphes existont partout au Maroc,lorsque les conditions locales de topographie le permettent, mais ilsne !=,ont..largement représentés que dans le Maroc Atlantique, où ils

. fiont -âi.litout1ocalisés sur les bas plateaux littoraux de la Mésétacôtière, sur le pourtour de la plaine du Rharb, etda.ns 1a o 'P1ateauCentral.

Dans la M~seta: c8tière, le sol hydromorphe le pluscaractéristique, qui couvre des surfaces importantes sur los basplateaux des, Z9.er, des Zemmour, des DO'llldœJ.a et de la ChAouïa, est unsol h.yclromorphe minéral à pseudog1eY'de profondeur, à tll-ches etconcrétions ferrugineuses, appelé localement "Merzagll. Ce sol, noncalcaire et légèrement acide, montre, typiquement, un horizon supérieur

, sableux, un horizon inférieur 'argileUx, et une ,zone intermédia:i.re conte­nant une forte propor.tion de piso1ithes fer;r.Ugineux (G. BRYSSINE, 1954).

, L'origine de ces sols est complexe; la forte différence de texture tiltre,les deux horizons a été expliquée soit par un lessivage de l'horizon~périeur (J. WILBERT, 1962), soit par un apport s'ab1eux qui auraitrecouvert un dépSt argileux.

Sur le pourtour des "dayas", ou petites ciépressi()nstemporairement inondées, qui sont fréquentes sur ces m~mes p1ateamr 'littoraux, 11 se forme des sols hydromorphes minéraux È.. , ~pœef§g-

rugiI;6Ufile•

Il peut sembler curieux de trouver des sols hydro­morphes sous un climat méditerranéen seini.-aride' co_ celui de laMeseta oôtière, avec des p1uViod.tés de 300 à 500 mm. Plusieurs facteursconco~.t à leur formation : un substratum peu perméable, de schisteou d'argile; un mauvais écoulement de l'eau sur ces plateaux où lacirculation superficielle ast presque endoréique; la concentration despluies' en que1Q:ues mois, propre au climat méditerranéen, qui permetla formationd1une nappeper6hée tempOraire au-dessus de l'horizonargileux ou du substratum -imperméab1ejenfin la forte lIumidité relativede l'air dans les régions' littorales.

_ Sur le pourtour du Rharb, des sols hyclromorphes detype analogue, a.ppe1és "Harch", -forment une auréole qui suit le contactentre lés sables villafranchiens de bordure et les' a11uVioris argileusesde la 'plainee,StU' le plà.teau de Meknès on en 'trowie également' quelquestaches, liées ·aux affleurements de sablé fauve Vi11afranchien.'

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Dans le Plateau Central, sous un climat sub-humideou semi-aride, des sols hydromorphes minéraux à taches, et concrétionsferrugineuses se forment fréquemment à:ux dépens des schistes primairesnon calcaires, sur les .coll'\lVio:p.s de piedmont et m&ne sur les pentes.Ils sont associés à des. sola"qr.uns·à mull, eux-m8mes plus ou moinshydromorphes. '

Un type particulier de sols hyd:i::omorphes ~alluvions forteœ.ent calcah'esse développe enfin dans de petites val­lées mal droinées(So.:i:s, Tadla). Ces sols sont moyennement ou peuorgnniquesa Bien qu1engoi-gés dl eo.u par une nappe phréatique haute,,temporaire ou permanente, ils ne présentent que de très faiblesco.rc.ctères d1hydromorphie, dont le plus net est une ;coul.eur grise très

.. clal:re.cessois~ qUi ne couvrent que d~ petiteasurl'a'èés, 'sontcepemant intéressants car ils posent le problème de llhydrombrphieen mili~ très caiooire.· .•..

En dehors de ces sols de là classe hydromorphe,des phénoÎnènés dl hydromorphie moins accentuée D.ffectent fréquemmentles. sols de certaines régions littorales: vertisols et'sols Peuévolués d'apport du Rharb et .de lo.VD.1lée du Loukkos, sols lessivésde la Mmoora.. Par ailleurs, dlm.s l'ensemble du Maroc, jusqu1au So.hD.:m,une certaine hydromorphie peut se développer dlm.s tous les sols deplaines ou plateaux; ce phénomène est toujours la conséquence d'unetopographie dép~imée, è.f\lIie texture argileuse ou d'un substratumimperméable. ~

,. ~\ . . ..... ,..

F.- Les sols à mull

On. rapproche des sols à mull des pays. tempérés, àpédoclimat frais au moins pendant ·10. saison pluvieuse,' toute 'lIDesérie de sols formés en régions montagneuses sur des roches-mères noncalcaires : en pa.rtiC1.Üier grès rouge du Permo-Trins dons le HautAtlas occidentD.1, gt"ès et schistes secondaires do.ns le Rif; schisteprimaire dans le Haut Atlas ooçidento.1, ·le Pla.teau Central et lnMeseta cStière.

. ,Ces sols se dé'\T~loppentd.ans.des régions à climat. méditerranéen. humide ou sub-htuidde,part'ois semi-arid~:et·sous une.végétation ~orestière. Comme les. sols rouges médit~rronéens,. ils ne ':pré~en~ent ~e·proflls t.yyiques que lorsque.la :for3t subeiste; lorsqu'elle est dégradée)les fortes pentes favorisent une érosion rapide eton ne trouve plus que des sols peu évolués de pente et des régosolsou lithosols. Comme les sols rouges de montagne ,d'a.illeurs, ces solsont été très peu étudiés au Maroc.

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Ils couvrent des surfaces importantes.• 'surtoutdans le Rif (900-1000 mm.deplltie), le PÙlteau Cêntral (SOo-70Omm)et Te Haut Atlas (50Q-800 mm). . .

On Y ~. dist:tngu~' de,s sols bruns tlcides , 'des. solsbruns modaux à pH proche ,de laneutfulité, des sols bruns les'sivés.

Dans le Plateau Central ils sont fréquemmenthydrom6rphes en profondeur , avec des taches et concrétions ferrugi­neuses, ou associés à des sols hydromOrphes SUr 'schiste.

Da.nsles entailles d l oued de la Mèset. c6tière", ilssont associés à des sols rouges méditerranéens sur schiste. Dans.certains cas..lil est possible que ces sols soient plus proches dessols bruns méditerranéens que des sols bruns des régions tempérées.

. . ."

Il ~~tprobableque la composition chimique dessohistes, et notamment leur teneur en bases et en fer, joue un r6leimportant dans l'orientation de la pédogénèse vers le type roUge médi­terranéen ou vera le"tyIJe'brun tempéré, sous desclimats analogues.

On a rapproch~par ailleurs, des sols lessivés,les sols fomés sur les sables et cailloutis villafranchiens qui s'étendent entre Iù:l.bat et Larache sur la bordure atlantique du Ma.:roc.Ces, so:j.s,·àacidf.té assez forte (pH inférieur à 6), se développentsoùs fo:r$tde Chanes-lièges, en par1;iculie~:dans la Mamora, avep unepluviosité de 500 à 700 Iilm. .

.G.- 18l1lsol6 halomorphes

Bien que les phénomènes de salure et d l aJ.ealisa­tion soien~ assez fréquents dans les plaines, intérieures et' côtièresdu Maroc (atlantique, oriental, ou présa.harien), les sols halomorphesvéritables, p'est-h-dire présentant des Clll'actères morphologiques biendévelopp~_s,y lBOnt rares. ! - .

Les.zones de soJshnlomorphes les plus importantes,dpntla surface reste cependant: faible, se trouvent daris les régions' àclimat. méditerranéen saharien ou aride. Elles' correspondent à' des ·z'Onesdéprimées ou à des .bassins mal drainés, situés surIe tI-ajet:d'bueds àécoulement endoréique. La. salure du sol est prov:oquée par ln, remontée

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ccpillcire et le forte éveporation dtune ncppe phréatique salée ~profonde. Le sel upIXlrlé. pax les. oueds ou p..".I' le nnppe circulcnteprovient généra.lement de roches tendres,. salées et gypseuses , situéesenD.Dlont dans le. zone moritc.gneuse, dës' bassins-versants. Il se formeduns ce ces des Ét0ls fortJth1ent SD.J1.ns; à encro'l1tement' sù.perfic~l(''J3ekh-bckhll ), ou à. hOLi_z..9..n_.êll:Q.erficiel, friable. Ces sols sont hydre-

'morphes enprofondetir èt l~ comp;I.exe ndsorbD,Ilt renferme une fOr:l;ePropo-rl'ion: de' Sodiuin. ns' sont en outre souvent gypseux." , ,.,. ,.. '

Les sols de ce type ont été surtout observésd.D.ns lé TufiJ;e.lt'~t, plus euS, dc.ns le fussin delloued Dnou:zw. ....(J. lVIARGAT, '1960; F. JOLY, 1962; R. RADANOVIC et Al, 1963). n en

,. ex;iste..nusai g.cns le. vallé~ de 11 oued Dro.o:,. d.o.ns le. dépression duSedd el 11eJnoun e.u :NE"de MnrrD.kech et sur les Ib.uts-Ple.teaux duNcro'c orieI).bJ..

D1autres sols salés se forment dans les bassesplaines+itto~leset d'estuaires. Sur les cStes atlantiques etméditerro.néennes ils sont le.. conséquenëe d lune infiltrotion de l' ee.ude mer, qui :remonte dans les oueds sous 1 t nction de Iv. ~e. On .'trcn'Ve ninsides sois fortement scIés et v.lculisés, .à structureDilissive, dans les basses vnllées des oueds Nellah, Bou Regreg, Loukkos,MhD.rhnr et tout le long de l~. côte méditerranéenne.

En dehors des sols soléstypiques, les phénomènesde salure qui se ~joutent à une autre pédogénèse sont fréquentsànnà les pla.i.nesnlluvic.1es nu climat seIni-o.r1de, cride ou so.ho.rien.Il sl~t générolement dlimesalure due à une nappe ph:r;-éntiquepeuprofonde; ce phénomène a. été parfois aggicvé ou m$me prOduit parl'homme, dans les régions irriguées. Deus ce cas, à ln remontée de lannppe phréatique stejoute une sulure superficielle provoquée parllévnporetion de l'eau d'irrigation. De telles sv.lures, uccompngnéesd'ulcalisution sodique, uffectent : des sols peu évolué::! d'apport ousubdésertiques dans le Tc:rilclt, dnns les vo.llées dù'Guir et du D:roD.;des sols isohumiques dans le Hnouz de Murrnkech, ID. Basse Moulouyn, leTo.dln; des vertisols, des sols peu évolués d'apport et des solsisohumiques dc.ns le Rhnrb; des sols peu évolués d'cpport d...'1.D.S les val­lées du.' Sebou, de la Moulouya, du Tensift et de leurs effluents.

Enfm, en Habsence de n,..'l.ppe-phréatique et dt'ir­rig'[',tion, la sulure et 11alcnlisntion de certn:ills sols de pltl.ine, enparticulier des sols isohumiques, peut ~tre due à leur roche-mère.Ceci n ,été reconnu surtout do.nsles pleines et plntenux du Marocorientnl,où les limons du VLUc.fronchien et du Qunterruiire sontsouvent scIés et gypseux, avec une alcD.1isntion à ln fois'sodiqùe etJlIIlgIlésienne, cet:l;e dernière étont liée 'à lQ.présence de carbonntede Il).Ugnésium (A. RUELWT. 1964).

1-3

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1g) Les sols 'd'origine cliinatigue

a) "L.e!!. ...~ols~di ha.Yot,! 1!0E.~ : on .les trouve au, dessusde '3000 m dans le 'Haut

Atlas, au-dessus, de 2500m dans le Moyen Atlas. Sur les. sommets à l'eliefmou, enneigés pendant plusieurs mois, on a observé, dans les zonesdép~es',des sols polygonaux et réticulés ainsi que des ra.nkersanaÏogues à des sols de prairie alpine (B,. BElJSCH, communicationor.ale)~,Ces derniers sols sont soit Qalcique~, soit 'aoides, suivant laroche-mère.· ., ,

..

b) ~§. l~!.ols_des_rég;J.çi.1fÙ3.!!b9.é.§.ertiC&e!!.: ce,s sols, 01l. ,. . . . ·dé~ta... so~i;

pratiquement limités au S et aw.SEldu Maroc, dans le d6maiile préà8-ha.ri~n, c'est-à-dire dans l~\ra.ste région comprise entre 'les borduresde l:tAnti-Atlas et du Haut-Atlas oriental et les frontières S et E dupays. La pluv;osité y est de l'ordre de 50 à. 150 mm par an. Cetterégion a ét-é'peu étudiée, sauf dans le SE I!lEll."ocain·(F. JOLY, 1962;R. RADANOVIC cet à. YOVANOVIC, 1963).

. " .. , ,: Lea forDiations de•.fI.ésert :les~, ou grands massifs de. dunes à 10cal;Lsation fixe, pénétrent peu~u r-iaroc (erg Chebbi lieT9.0~~).; ils.restent localisés à la frontiè;re sud-orientale, où on trouve,la bordure .N 'd.è: la grande zone d' accumule:tion dunaire' du' NW sallarien.Plus fi.~qûentes sont le~ dunes basses IIIÇ)biies,- barkhane où §.!!, isolées

. ougroupéesren'cha.mp;elles remontent jusq\l'Q.u: pied du ffi:l;tit Atlas dansle Ta.;fila,Ù et' le baSsin. de l J Oued Guir, Les reg,., ou surf'!"ce pla;riescouvertes d'une couche de œillol1X à patine,' désertique, cO\l\'i'fmt~de

gi-anaes surfaces. On distingue: des reg. d'ablation éolienne (etaussi de ruissellement en nappe lors des rares· pluies) sur las ~làcisqui bordent les· nombreuses crêtes montagneuses; ces reg- se dévelop­pant souvent S'lll' des sols évolués qui datent du Quatèrnaire moyen et

.ancien, .sols souvent. fortement encro-Qtés et qui sont à ,rapprocher ,dessols isohU!lli~es; des, reg de désagrégstion sur 'place sur les grandsplateaux rocheux: des Hainada; desre..e. alluviaux ou éponda.gesde caillou­tis •. On peut ajouter à cette ~iste les formations pierreuses,de versantsde,s montagnes subdésertiques, ,héritage d'un passé plus hu.mide et .plusfi:,oid, qui n'éyc>luent ~ratiquement pas actuellement: éboulis, ,nrl~lites"de fragmentation sur place.

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- Lés sgls peu év.9lués subd6!àer,iti,gJles : dans le S et le SE maro­cain, ces sols@nt. localisés. SllI'tout .dans .dt étroites bandes quibordent le lit majeur des 'oueds. tls se sont formés sur les terrassesalluviales et les épanda.ges de .glac;iS du Quaternaire réoent, soltano­rharbien, et plus rareIllent du Tensiftien. Les s'1ls de terrasli8p,profonds, de 'textu:re variéë; sont éolises' en Surface~ portant soit desmicrQdunes (rlbie'bka") formées au pied des touffes de végétation, soitdes voiles sableux; ils sont fréquemment salés, soit par remontée àpartir d'urie nappe phréatique, soit par irrigation; dans certains casils montrent' des traoes dthydromorphie en profondeur, peut-3tre fossi­les; oertains de 'ces sols, irrigués depuis plusieurs siècles, 'ont descaraotères. de sol brun isohuJn1que subtropical, .en particulier des .'amas et gTa.riules calcaires. ,Sur :1es épandà€;es de glaciS, ils sont i '~généralement 'caillouteux ou 'graveleux, et couver1:J· par un' reg de dé­flation éolienne.

Presque toute, l' agriculture des régions présaha­riennes est concentrée sur ces sois, qui sont irrigués soit à partirdes nappes phréatique" par pompage ou par ,des "rhettara",soit parles eaux de crue des oueds.

: 22) .L~ sols n..Q!l climatiques

a) 1e..!! !!.ols_d~é.!:o..!!i..<E! : Il s Jagit du produit de l'érosionpar l'eau dans les .:régions en

pente. Hors le cas de la solifluxion, le facteur normal de oette éro­'sion est le ruissellement, sous toutes ses formes, qui est lui-m~me

le résultat d'Un couvert végétal iiisuffisant. La faible densité du cou­vert végétal peut avoir des causes naturelles, climatiques, dans lesrégions arides ou f'roide~. Le plus souvent, cependant, c'est l'inter­vention de l'homme qui a provoqué ou acc~ lJéclaircisse~ent de la vé-gétation)allant ,juSqulà~a destruction complète. . ,

L'ancienneté dé l'érOSion, son degré, son intensitéactuelle, ses types, sont variables suivant les multiples facteurs quientrent en jeu (voir chapitre l de la 1ère partie et, dans ce chapitre ~les paragraphesSu~ les facteurs de pédogénèse). On peut: toutefois direque la majorité.des régions en pente en 'sont ·atteintes; montagnes,collines, glacis de piedmont, flancs de vallées, plateamrà. pentesfaibles. Des études sur ces questionS si importantes pour le Maroc ontété réalisées en diverses régions par des géographes,d~s forestiers,des botanistes, ,des pédologues, des agionomes, mais le~ dcnnées sontencore fragmentaires. ..

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I-' -- ·35-

"Les· So.!§..:e6U évolués dt érosion ~ce nom regroupe des sols depente en. partie érodés et en partie transportés. En effet, dans unphénomÈmed" érosion active mis modérée, progressive, les départs,les transports et.· les. apports de matériaux sur la. pente sont toujoursliés, voisins, parfois simultanés en un tn&e .point~ Il peut s'agir desols amincis, décapés en surface par un ruissellement diffus ou unesolifluxion. pellicuJ.2l.ire, qui e1:À.~en~ .chaque .iLIlD.ée une portie deshori~ons'superficiels évolués. Il peut s'agir aussi de sols rajeunis,Pf,U' un apport de iDatériaux qui se substituent, se mélfl.1l€SIit ou se super­posent à leur·horizon superficiel.

- Les J:i'b>sols ..èonstituent le terme ultime de l'érosion sur uneroche dure; la. roche affleure sur une grande partie de la surface etil ne reste que quelques taches discontinues· de sol. on utilise généra­lement.le nom de sol squelettique dans le cas où.la roche dure resteen majeure partie'.couverte par un sol très mUice,.· souvent' caillouteux.Leslitbos0ls et sols squelettiques couvrent des'surfaces importantes,en association avec des sols peu évolués d'érosion : sur des· ,calcaires dtn'sd.a,.ns le. Rif, le<Ha.ut-Jl.tlns oriental,. les bordures du l\IIoyen-Jl.tlas' .Il'Anti­Atlas, les plateaux des phosphates et des Gantour, les&.uts-Plo.tenuxdu Maroc oriental (où ils se trouvent sur des crodtes calcaires mou­louyennes); sur des quartzites ou.de138T?~ c4m,~'l~ .Ri;f'" le PlateauCentral, les Rehamna, l 'Anti-Atlas; sur des roches '~ptives acidesdans le Hnut-Atla8 occidental, l tAnU...Atlàs.

- Les régosols .sont constitués de roches tendres ou :facilementframe:q.t~, décapées par l'érosion. Contrairement aux lithosols, sur

lesquels 1'érqsion est pratiquement arr3tée, les régosols sont eux-m8mesattaquée : le ruisselleœnt.conc.entré en ravines y découpe des paysa­

:,'ges d.e."bad lands".: Contrairement aussi aux lithosols, il 'est possibleà une végéta.tio,n de '13'Y réinstaller~ Les .régosols couvrent 'rarement

';des ~aces ,cont:inU9B ,··importontes.OIi les 'trouve~':asso'ci~sà des. SO~!iW~ (~-Q;l;uEif3 ·d' éroaionet aux sols évolués., climaciqtieBt sur trois'. g':!:'ou~ d~<Po.9À~S'_ :;if3Ur_ les: mnr'nes et calcaires ,:tendI:esdu Tortonien: e:t,du Sénonien, 'd.,ans l'v.uréole daacollinesprérifaï.rIe'setdàns lesb0rdures N et~ S du ~utAtlas;' s'urdes schistes, dans le PlàteauCentral, dans les entailles d'oueds de la Meseta c8td:ère,dans la bor­dure Lléditerranéenne du Rif, dans les massifs des Rehemna et desJbilète; sur los formations rouges meubles et les dolérites du Permo­Trias, dans le Haut-Atlas ocoidental, dans la haute vallée de llOun...œo­R}lia. et de ses affluents, dans la bordure N du Plateau Central.

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.",.~S' ......

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b) 1e~ l!01~•...d.~..~J2P.Q.r1 iluv:ia!~e_r C~ssolsl qui ne cou-. . .' . . ' ,'vrentpas de très

grandes suP'acea auN'u;oc,' sont importants poUI' 'l'agriculture à causede leur profondeur et ~ela prox:i,mi;té de l'eau dea oueds p qui permetde les irriguer facileD;lèIit,., , ' "

- ]es sols minéraux bruts, correspondant à des zones où l'allu­vionnement se poursuit actuellement,' sont péUimportants. Les bassesterrasses inon~ables du lit majeur de certains oueds sont parfois culti­vées malgré la texture grol3si~re de 19UJ?s: èédï.ments. Les zones inon­dables de la plaine du Rharb reçoivent, lors de fortes crues de l'OUl;ld. Sebou, des couches de limoz: d'épaisseur~ y~;lllble (quelques cm'à quelquesd,!p;exceptionnellement). Un type original, de sol minéralbrut d'apport est constitué par le Illimon des palIileraies" du SEmarocain, apporté par les eaux· de crue des oueds uvec lesquelles lesf'ellahsi!rrigu.ent leurs' champs; duns la plaine du Taf'ilal"t on acalculé que l'épaisseur du sol uinsi fomé atteint 0,5 à 1 mètre parsiècle. Les limons de pal!!1eraie prennent rapidement, sous l'influencedes cultures, des caractères de faible évolution (structure, salure,matière organiquEl).. '

... Les sols peu évolués se trouvent principalement sur les ter­rasses non inondables du Rhnrbien oncien et récent qui bordent lesoueds. Dans les régions~arides, las sols sur dépSts soltaniens sontégalement peu évolués. Dans le plaine du .Rharb) ils se forment sur lesbourrelets alluviaux un peu surélevés qui enc.adre.nt, les lits du Sebouet de ses affluents. Ces sols ~.ont des textures variées, on voit souventdans leur profil des Superpositions de sédicents.I1s sont' le plussouvent caloo.ires. Les zones les plus. importantes de sols peu évoluésd'apport, fluviatile sont les suivantes: plaine du Rharb, vallées delloueq.,Sebou et de ses affluents, vallée de l'oued Loukkos, où lessols "4oas" sont calcairos, limoneux ou argilaux; -parfois vertiquesou. hydromorphes, parfois salés; los valléès des. oueds Fabrer etBouchane, dans les Doukka.la, où los sols sont "limonoux et non calcaires(llfaid"); ],.a vallée du Sousa,. aux sols limoneux et calcaires; lavall~e de la ~~~ouya et les Hauts Plateaux de l'Oriental, aux solscalcaires ~'

- t

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CHAPITRE QUATR:ŒMEl

L'AGRICULTURE ET LES FORETS AU l\1â.ROC

par C. MICHEL et A. RUEILLAN

avec la collaboration-deG. BEA.UDET et J ,F•. TROIN

Pays.à la fois traditionnel et moderne, où unartiaa.na.t très aotif côtoie un secteur industriel assez bien équipo,où Ifaraire et le traoteur s'ossocient pour faire- prli>duire.lEj. terre,où l'automobile et l'ane se croiseI~.t quotidiennement, .le r~oc estun pays' de contrastes. Leà paysage~, 10. v6gétation, les: sois ont dc;jàpermis -de faÜ'e ressortir la grande VIlrioM' qui contribuê,·à.la beautéet au charme indiscutables de ce pays. Lt 6tude de son q.gt"ioulture etses for$tl;l, qui font vivre 80 %de ses habitcnts,. VIl. nous permettrede compiéter oe tableau et de· poser rapidement les principaux problè­mes que.le Yaroo s'attache actuellement à rusoudre pour la mise envoleur de ses sols.

Le lhroc qui couvre une superficie. d: 1environ41 millions d'heotares, pèut ~tre divis~, sur le plan agricole, enquatre grondes zones (tableau n QI-4-1 ).

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- Une zone agricole proprement dite, qui correspond à peu prèsaux ~tages bioclÏlilD.tiques se::li.-aride, subhumide et hUIJide, et quis'titend sur 7 millions d'hectares. Elle englobe les r~gions litto­rales, ln dhAou3:a, le Bhnrb, les collines du Pr6-Rif, le plateau du&is~ les piaines irrigables du Haouz, du Tadla, des Abda-Douk1œla,du Souss et de la Basse Moulouyn.

- Une zone agro-po.storale, form~e des r~gions urides et des~gions montagneuses en-dessous de 2.000 m environ. Elle comprendtout le Mnroc oriental et prus!Ù1llI'ien, et une partie d~s basses plai­nes de le Noulouya.. Elle est occup~e en grande portie par des ter­rains de parcours et couvre environ 9 millions d' hecto.res.

- Une zone forestière, s'ùtendant sur 8 millions d'hectares etlocalisue principaleI:lent dans les rugions montagneuses du Rif, duMoyen Atlns, de llAnti Atlas, du Plcteau Centrol et de la Haute Mou­louya, et sur le littoro.l atlantique (Forêt de la Ma!:::lorn). On Yrattache ogalement les no.ppes nlf'ntiùres du Maroc oriental.

- Enfin, une zone non prod.lctive compreru:m.t les r0gions sll.ha­r:i,.ennes. ~tlel;l sOI:lDets du Haut et du Moyen Atlas. Elle occupe17 m:Ulions d'hectares qui ne sont protiquenent touch6s ni parl'agriculture, ni par la for~t,;

Sur cet ensemble, les surfaces cultivables nereprésentent que moins du cinquième de la superficie totale et lesterres réellement ensemencues nt occupaient en 1962 que 4.742.000hectares, soit 12 %de ln superficie totale.

Superficie en Pourcentage de lahectares supeJ;ficie totale

Terre~ enaemencues 4.740.000 11,6' :

Vignobles et vergers 600.000 1,5

Jachères temporaires '•.. 2.500.000 6,1 . '.

19,2

ZOne forestière 4.120.000 10,0

ZOne a.l.fatière 2.800.000 6;8

Parcours 9.000.000 22,0 38,8..

Superficie non uti1~oe 17.240.000 42,0 42,0

Superfioie totale 41.000.000 1 100,0 100,0i o. ... .~...... _... ~ .... ~ ..•

WI&U N21-4-1

OCCUPATION ACTUELLE DU SOL (SuperfiCies moyennes)

1-4

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le';' LES FACTEURS DE L'AGRICULTURE MAROCAINE

Le Maroc a une nücessit~ absolue de voir saproduction ngricole augmenter de plus de 3,2 %par OJl, taux d1accrois­sement de sa population. Les efforts que -il-Etat doit d~ployer pourntteindre oe rVsultat et m3me le dépasser se heurtent à une série deproblèmes posos par lit mise en V"...J.eu.r des sols du pays.

A..- Les facteurs naturels

Ce sont essentiellement le cli.rJD.t, les ressourcesen eau, l'urosion et les propriutus· physico-chiDiques des sols •

. Le climt constitue le problème fondo.œntnl dellagriculture marocaine. n est œroctéris6principolement par(voir ohapttre II- de la première pnrtie) :. .

- une :i..nsuffisanoe des pr6cipitations, ln plus grande portiedu Mnroc reçoit moins cie 500 mm de pluie; tout ·le S et l'E :du pc.yG,

co1nO de 300 mm;

- une mauvaise rupartition de ln pluviosité; partout llûtécônstitué ln saison sèche; :les pluies' d'été comptent pour moins de10 %de la pluvios:Lt~ totale et sont parfois infimes Ou nulles; 10.su1Son humide comcide au contraire uvee lo.snison froide;

- une irr~gulnritv interannuelle des pr~cipito.tions (lesrapports pouvant Otra de 1 à 3)·

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-"4 -

Ces traits particuJ.iers du cl:i.IJat font que l'irri­gation constitue pour les cultures d'ét6, une nécessité absolue dansle cadre d'une mise en valeur rationnelle des sols. M$me dans le casdes cultures d'hiver, l'obtention de rendements ulev6s.9,ans certainesrégions n'est possibië que ~cêàdesirrigatibnSdJappoint durantles mois à faible pluviosit0.

2Q) Les ressources en eau

On estime (EAZAN, 1964) qu'il tombe en année moyen­ne )120 milliards de mètres cubes d'eau au lVL"\1'Qc, soit un d~bit fictifcontinu de 4000 m3/B. YJais)compte tenu des pertes par évaporation,seulement 18 %de ce dubit, soit 700 m3/s en moyenne, représententen fait le potentiel thoorique des ressouroes en eau du pays s 640m3/e pour les eaux de surface et 60 m3/s pour les eaux souterraines.

On évalue le dGbit mrod.mum régulariso.ble des coursd'eau, par des barr!lgeS de retenue ou des prises, à 400 m.3/s. En cequi ooncerne les eaux souterrc.ines, des 60 m3/s théoriques, 43 sontactuellement exploitbs.

Au total on peut estimer à un débit fictif continude 430 m.3/s, les disponibilit0s I:lllX:i.llla1es en ressources en eau du Maroc.

De cette qUD.Iltit~ globale, l'alimentation hutJa:ine.et le fonctionnement de quelques industries prUlèvent à l'heure a.c>-. tuelle un d6bit de 9 m3/s;; Cependnnt, on pense que dnns les 10 a.nn6esà venir, celui-ci- devra au nains doubler, compte tenu de Ir augmenta­tion de la population et de l' accroissenent de sa consoIJIlUltiona.ctuelle. TI es.t donc roisonnable de r6server de 20 à 30 r:J3/s auxs~teurs autres .que le secteur ngricole.

TI ne reste donc disponible pour l'agriouJ.turedans cet~e perspective qU'lm d6bit de 400 rrô/s au prix dte.mOnagementshydrauliques Ii10derries (12 mill~.de n3). En admett.-~t une consom­mtion, moyenne d'eau par les cultures irriguoes de 10.000 m3/bn/fJIJ.,seulement 1~200.000 hectares pourront 'b6néficier de 1'irrigution, soit1 hectare irrigué pour 15 habitonts.

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3Q) L'érosion

te .....1-0' , d' ,. il d'" 'tés.~ünOI;lenes orosJ.on, come a oJa 0

signalo (chap~tre l de ln preIJière partie), sont particulièrementdüvelopposau Maroç où les cnract6ristiques climatiques (variabilito'interannuelle;, Qontrastes saisonniers d'aridito) rendent procairel'oquilibre,~~lvég6tation - sol .;, morphogénèse. Cette,'érosionspontanüe est en oum aecentuoe par llaction-de l'homme~ En effet,la plupart des paysans œrocains pratiquent Un défrichement intensif

.et une agriculture extensive. Ceci a eu pour conséquence de détruire,dons les zones cultivées, la végétation naturélle climncique et derendre les sols plus vulnorabl~s aux agents d'6rosion. Enfin, desteohniques culturD.les mal adaptées, telles les labours dnns le sensde la pente, les plantes cal choisies, les jachères travnil16es,l'exploitation à outrance des ~turages, les pratiques o.nti-orosivesmal conduites, etc... ont fini par o.ggraver dnngereusement le ph6no­mène dans certaines r~gions (en pnrticulierdD.ns le Rif et le Prérif).

4Q) ,Les propri6t.s,s pAvsi9..ues et chimiques des Bols

Aux limitc.tions importo.ntes présentues par leclimat, les disponibilit6s en eau et l' 6rosion, viennent ,slajouter~un certo.iri. nOClbre de cnrootères d6fnvornbles des sola. Ce sont prin­cipO,lement : la profondelU' des sols, l'hydromorphie, ln teneur enmatière orgn.nique, la teneur en calcaire, 10. richesse en 6l6mentsfertilisants, 10. sallU'e.

, Parmi les facteurs odaphiques, la profondelU'raduite des sols constitue dnns· beaucoup de eus, l'un des principaux

, 'obstnqles à une mise en vn.leur, l'horizon limitant étant; très souvent': "-une~ c;r-otlte ou un ,encrodtement calcaire. Les types de sols qui sont le" "plus ,souvent affectés de ce d6faut sont: les rendzines,_ les sols bruns

. ~;i.res, les solS cMthins et bruns isohumi.<iies sur' oe.ro.:P.nce calœire,certains sols BTis, les sols squelettiques ou éraq.qs. ,Cer;tninesrogions cOI:lIlle la pThine du Sais sontconsti-t;..lC:'Ss presqu'en totalit6de, sols ne d6passant pas' 50 cm de profonde:ur. Ces sols posent desproblèmes à l'irrigatione.t obligent souvent à faire appel à destravaux importo.nts (sous-sola.ge, labour de défoncement, épierrement).

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Cephùnomène intervient à. des intenaitùs diversesdnns un g:ro.:nd nOI:l,bI'e de sols du Mm'oo. il s'agit principalement dessols de "lÙl.yas", des sols de "merjas", des sols lessivés à concrG­tions fer:rug:l.neuses, de certains sols rouges lessivés sur roche-mèreschisteu,se, des sols cMte.ins hydrooorphes, des sols bruns hydroIllO:t"­

phes, des tirs et des sols tirsifius.

L'hydromorpltie, en général accentuGe en cul.tureirriguée soit pm' les remontUes de ln nnppe, soit par l'aggravationdes eIJgOrgements superficiels, oblige à des OJ:lOnagements particuliers :système de d.ra:i.no.ge, cultures. en ados, assoleIJent cOI:lportmlt unnombre limitU de cultu:res irriguùes.

D'une mnniàre gSn6:ro.le, les sols sont pauvres enmo.tière organique. r-iis à port les sols de "merjas" et les sablesnoirs(dune noircie) enbordure du Rharb, q'lli. sont très riches (8 à.10 %), "irlnsi que les sols sous for3ts ,-les teneurs les plus élevéesne dopassent pas 3 à 4 %(tirs, dess, sols bruns calonires, rendzines) •

. Les sols du groupe isohumique, très largement représEmt6s, possèdentdans l'ensemble un ta.ux de mntière orgnnique extr3mement bas, del'ordre de 1 à 2 %.

On peut rapprocher de cette pc.uvret6 en mntièreorgnnique,J le mnnque de stnbilité structura.le de la plupart des solsJsous l'effet d'un excès d' eo.u, la structure se d6grade fa.cilement eton observe très souve..:..:tà la surface, après les pluies ou les irri­gntions, ln formation d'une cro'dte argileuse dure et complete.

. LI enrichissement des sols en lMtière organiquesoit par apport ·de fumier (fumier de feme, COIJpost, gndoue, paille,etc••• ) soit par des .cui.tures d' engrnis vert, dev:rr.it conatituerl'une des principcl.es D.IJéliorotions culturoles à· entreprendre dans lecadre d'une politiquerc.tionnelle d-e mise en vnleur. K.'1lheureusetlent,

. d1une part le :f'Ù!aier reprOsente d.cns ce puya un élément rare et cherà CI;l.use de l'orgonisation actuelle de l'élevage, d'autre :p<-rutlesassolenents prntiqués ne tiennent pas toujours suffisD..Il1ülent compte duproblème de ln matière organique.

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d) Ln teneur'.des sols en ,cq.lco.ire----------_ ... _--'Les sols'à cODplexe dusnturé (sols acides) sont

plu:tô.tr'...res la grc.ndemc.joritu sont à pH élevé (entre 7 et s).Certains' sont peu Ou non calcaires mnis ont leur complexe saturé en~lciUD: sols isohumiques (sols chntnÎlls et certains sols bruns),tirs très évolués, certc.ins sols snbleux'; d1nutres sont cnlcairesd.ès ln surface avec souvent un t,~ux égnl 'ou supérieur à1 0 %decarbonnte de calcium. Enfin, assez souvent) les sols contiennentquelques %de carbonate de I:1..'":.g'Ile:Jsium qui provoquent des pH POUVD.Ilt.ntteinare 9,~.et plus (RUELLAN, 1964).

deEn cultttre irriguae, le tawr cnlcaire n encore

'tendance à nugmenter, les eaux dlirri~tion étant généralement assezchargùes en carbonate de oolcium.

L'utilisation de tels sols:pose des problèmes surle plàn de ln nutrition des plnntes : insol~bilisc.tion de l'ncidephosphorique, du fer, du mgn6siU!il et de certains oligo-éléments telsque le zinc, le mnnganèse, le cuivre; le bore.

e) 10. richesse en u10Iilents ferlilisnnts-------------------LIs sols présentent une pauvreté assez générali­

süe en azote et en acide phosphorique.

L'azote·~onstituedn.ns presque tous les cas llél6­ment limitant principal. Certains sols en sont cependnnt relativementbien pourvus : ce sont en pc.rticulier les sols de "merjas", les snblesnoirs, les rendzines, les sols bruns calcc.ires, les tirs et les dess.Par contre, les sols c~t~ins isohumiques, les sols bruns isohumiques,les sierozems, les ,sols rougee et rouges lessivés sont très pauvresen cet élément.

L'~cide phosphorique vient en second lieu. A partquelques rares exceptions .(sierozems, sols rouges moditerrc.néens),cet élument fait souvent d0faut dnnales sols.

. Enfin, en ce qui concerne 10. potasse, les solaen sont gUnurc.iement très bien pourvus,ms à part quelques solssableux (certains sols rouees lessivés en pnrtièulier).

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~ : .

-8-

Les problèo.es de salure et d'aloalisation neprésentent pns de carectère de gravité gonorclisoe étant donné queoes phénoIlènes n'ont qu'une extension relativeIlentJ.imitée dans lePaYs. ns sont en effet localisés dtms certaines: plaines de 110rien­tal, dnns les plaines pré-sa.hnriennes (~nfilalt~ en particulier),dans lesB6ni Amir, dnns le Rharb et. dans ln· région I:IQ.I'O.1chère de

- Casablanca.", "JI."'

na revêtent d'ailleurs des aspeots très diffé­rents et varient en intensité suivont i.es régions. Dans l' Orientalils se manifestent souvent dans les horizons profonds des sols

. is"ôhumiQ.Ues qui se sont développés sur des rochea-o.ères salées. Donsln plaine du Tafils.]; ils intéressent au contraire tout le profildes sols alluviaux et sont ocoasionnus par la teneur élevée en selsdes eaux d'irrigation et dé ln nappe phréatique. Dans les Béni .Amir(sols isohumiques) et la. région c~tière de Casablanca (sol rougelessivé), les sols se sdent sous l'effet des irrigations et desremontées des no.ppes~ Enfin, dnns le Rharb, il existe des taches­plus ou DOins étendues soit de sols sa16s et o.lco.lisûs sur les 70premiers centimètres (tirs, tirs de merjas), soit de sols salés etalcalisés en profondeur (dess).

B.- Les ~des de fnire-valoiret les rogimes fonciers

1Q) Les DOdes de faire-valoir

Le régime d'exploitation des terres est assezcomplexe et comporte trois mdee principaux de faire-VIlloir :

Le propriutaire du sol gère directement sa proprié­té, seul ou avec l'aide d'ouvriers' salariés. C'est le~ d'exploita.-

. tian habituel des terres de coionfsntion 'étrMgère et des grnndes pro­pri'iiMs marocaines modernes. n représentait, 'avnntln :t:eprise desterres de oolonisation, environ 1.500 0 000 hectares. En agriculturetraditionnelle, ce r6gitJe d rexploitation quoique tendant à se générali-

J

ser, est encore nssez peu répandu. Pour ln co.mpngne agrioole 1961-62,seulement 2.150QOOO hectares y étaient SOumisé

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-9~

b) Les baux à ferme----------En dehors des terrains loués à des fellahs par

des 'agriculteurs du secteur moderne, ce système d'exploitationconcerne principalelJentJ.~s terrnins appartenant au dOQP.ine del'Etat, les terrcins appartenant aux Hnbous (COI:ll:IUIlautvs religieuses)~les biens süquestrUs et les biensprivus. Le superficie totale desterres en location ,est estiIJ6e à 140.000 hectares.

Do.ns ce Dode de faire-valoir, le preneur cultivele fonds affemé srn1S condition de partage avec le bailleur. Ce typede contrat est très répnndu au ND.1'oC car il pernet de répartir lesrisques de 10. culture, risques dus aux conditions cl:i.):Jntiques ou àcertains flüauxcoooe les invasions de sauterelles; les attaques de

,rouille, etc.... n estùgalement engendré par la petitesse de laplupD.l't des proprivtvs, qui pousse les exploitants à s'associer pourDettre en COIJI:IUn lesdiffùrentB facteurs de production (sol, seœnoeattelage, t-ra.vnil et frois de culture). Les associations' sont trèsdiverses : parfois les deux associùs se r0partissent les facteurs deproduotion, pnrfois l'un des aS800i6s ne fournit que le terrnin,parfois encore deux paysons peuvellts' assooier pour cultiver lesterres d'un troisième, etc••• En 1961-62, sur 3.900.000 heotares deterres cul'j;ivùes, 700.000 ontuM exploités par des lIKhB.mmès"(métayers au cinquième), et 1.200..000 ont fait ,l'objet d'associationsagricoles de type "khobza" (oùtayers nu 1/2 ou aux. 2/').

Les ownpagnes tI'aditionnelles marocaines connD.is­sent donc des Clltugo~ies sooio-professionnelles très variées : desgronda propriétaires résidant souvent dans les villes et faisanttravailler leurs terres, des, propriéroires habitant les ''dounrs" misfaisant ùgo.leœnt travailler .'leurs biens ,des propriétaires exploi­tants ,f:l.yo.nt une supe.rficie 'suffisante pour vivre convenablement,des peti,tsprppriétaires,qui n'ayant pns assel1' de terres, pratiquentsouvent l'llSs09:1.ntion, eten:fin de très nombreyx paysans SllJlS terre,qui deviennentjobligntoire ~ès" ouv:t'iers agricoles ou ch8:ceurs.

22) Tp ~ition de 1Ll. propriété

Le'régiIJe juridique des terres est égc.leœnt 000­plexe. Celles-ci ne sont pas toujours des propriétés privées dJms lescy.:cpngnes.

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.- 10-

Ce sont des biens privés aoquis pur uchat ou pD.J:'

héritage. :1/l superficie totale de ces terres nJest pns connue avecprécision mniselle représente uujourd'hui lu plus grande partie desterres cultivées. Leur répartition est très inégnle. On estime eneffet que go %des familles ne disposent que d'une superficie infé­rieure à. 2 hectares, oe qui constitue une surface très insuffisontepour permettre une modernisc.tion des teclmiques culturo.les.

b) Les terres collectives- - ,- -- - - -- - --Elles appartiennent aux groupements ethniques

(tribus, fmctions, doUllI's) et sont il'érées pn.r des "dj.emn" (assembléerepr~sent~tive des chefs de fnmille)~ Constituées de terres de pnrcourset de terres cultivées, elles sont partagées périodiquement. Cetteredistribution est c.nnuelle dons le C1:'..S des terres irriguées. En sec t

elle :0. lieu à des intervalles compris entre 3 et 10 D.IlS. Toutefois,depuis 1958, les redistributions ont été interrompues pour unepériode de 10 ans.

Elles a.ppartiennent à. l'Etat. Leur usage futautrèfois octroYB à. des tribus qui deva.ieIlt en échange le servicemilitaire. Elles sont en général très mal exploitées, les régIes departage étant les m6mesque celles des collectifs (les attributairesne pouvant ni plnnter d'arbres, ni "vivifier" la terre).

d) Les terres hn.bous----------Ce sont des biens légués à des IllQsquées ou à des

institutions religieuses et qui sont cultivés par 4es locataires. Leurmode de gestion' est le ~me que celui des collectifs, mis la périodi­

"cité des partages est différente, la jouissance d'un lot étant en géné­ral assurée à vie à son Mnéficiaire. L'exploitation de ces terres estdonc œilleure.

Elles appartiennent à l'Etat et sont constituéesde for8ts, de "merjas", de broussailles, en général incultivables.

1-4

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I-4 - 11 -

L'origine juridique des terres excerce une profon­de in:fluence sur .leur DOde d' exploitl1tion. Quo.nd il s' ogit de terresmelks, l'exploita.l:ttt, possédant de fcçon effective le so.l, accepted'entreprendre des travaux dest±n0s à ruouliorer la production, éta­blit des plantations pérel1neS et exploite le sol de façon ratione~

le pour en conserver ln valeuî'. Il n'en est pas de n~ne des collec­tifs, des guich et D~De deshnbous dont l~ rügiD.e juridique constituelm obstacle à la mse en vcle~.

C~- ~ -techniques disparates

Elles diffûrent fond.o.L1entnlem.ent d.n.na le nondepaysan trnditioIh~el, qui repr0sente 90 %des exploitants,' ei chezles agriculteurs Dodernes.

Ches les paysans traditionnels l'outillage estréduit: une araire et une faucille chez les céréaliculteurs, unehoue dans les oasis. L'attelage est peu efficace et onéreux; lecollier est inconnu et la traction animale est celle de l'AntiquitO,nécessitant un grond nombre de bâtes de trait pour une.m6dmooreogratign:lll'e de la. terre. Le gra.in, ml seme;, est deqUll.1ité médiocreet l'engrais, animal come chimique, est fort rare. Les façonsculturales se réduisent, en fait, au désher);)nge de printemps. Biensouvent les assolements n'existent pas, et de plus en pluslajachère dispara1t : 'le fellah cultive, en sec, céroale sur'céruale.Aussi les rendeI:lents sont-ils faibles, oscillant en moyenne de 5 à9 qx. à 1 'hectare.

Chez les éleveurs traditionnels, le troupeau. es1(.~n~ra1~ent trop nombreux' pour les ressources du pacage : lesb~tëé'sont'ùtiques et le~ plui~s d'hivercornne ln s6chœesse d1ét6claU'sèment le cheptel. Par ailleurs, I1affouro.gement est inconnu,les'étables encore'trop rares, et llaoùlioro.tion des .races cocmence

;à peina d f 3tre .p~ntiquée. Aussi 111 IJaSse globale du troupeau marocainn1a-t-elle pas évolua' aèPuis 10' arui•

..,lhnsles. pUrimètres iITigués modernes, mIgrédes techniques avancùes et un encadrement sérieux, les rGsultats nesont pas toujours à lanesure des investissements. Bien souvent lesystème de culture laisse trop de place aux céréales traditionnelleset les culturtiS commercialhisables, au rendement trop faible, ne trouveni

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-- 12- I-4

Annue 1960

Types

,d' eng:ro.is

Tonnages brutsd' eng:rai: ~__.~onnn.ges en 610ments purs

Io---·-·,---r--=-+----II P205

importa fabt:i- Totaux 1 ~, ....---~f-a-br-i--....----I K20

t~on ca ~on l' ~por T t... cation 0 auxlocale l tatior. l' l

1 oca e

Engrais azotés 23.294

4.008

8.405

692

14.580

Totuuz

Il composés

Il IlhosIlhD.t6s

II potassique

" binaires

23. 29416.190, - 1 -! li'

99.059 r03.o6711 - 1.539 j23. 725 :~25.264 -

- 1 8.405 i - - 1 - 1 - 14.569

- ! 692 II 112

1

210 \ - 1 21 0 1 90

- ;14.5801:1.491 4.848: - ! 4.848: 901; 1: -1': 1 !

I---------I---__+_ ': ' : ' 1

l " l ' ' 1

l ' rl 7•793 j6.597 123.725130.32215.560~~ --IIo--__.r.-_~l...-_~ ""-_--+__""""__-I-_~

Année 1963

Tonnages bruts Tonnages en éléDents pu:rsTypes dtengro.is

-._' .. ....---dl engTais

fabri-P205

importe. 1 N fabri- K20

,tion cation Totaux 1 Itapor cation Totauxlocale 1 cation locale!.-.

Engrais azotés 39.651 - 39.651 Jl11.149 - - - -" IlhosphatOs 9871 ~O.251181.23811 - 368 17.534 ~7.896 -" potasRiquœ 9.995 1 - ! 9.995!1 - - - - 5.318

t· 0. r ::

" binaires 747! - 1 747!1 113 323 - 1 323 26, . 1 t Il

II compos0S ~26~71~t~: 793143.~05!i 3.7(~r.46l!, 2.418 14•880 12.859

Totaux ~ 1 jJ14.970i3,14~ 19.952123.o9~ 8.203 ,l .! i' l 1

UTILISATION" DES· ENGRiUS

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- I-4

pas de débouchus suf'fisc:unment rémunérateurs. Pnr contre, daris lecncire d'une polyculture vivrière, les vieux cultivateurs des oasisd'\ÏS pratiquent une :l..rri.gation bien menée et., f/lisant alterner céréa,­les et luzerne, obtiennent de hauts rendements en -groins (plus de30 qx. dans le Tai'ilalt).

Sur les domaines d'exploitation mdeme, au contra.ire~ letracteur est roi. La s8lection des semences, l'usage des engrais, l'as­solement bien compris (curéales et l6~euses) et des façons culturaJ.esplus nombreuses- assurent des rendements netteLlent supûrieure à. ceux del'agriculture traditionnelle (entre 10 et 25 qx à l'hectare, en sec~en

ooyenne) • Par ailleurs, des cultures IJ['.rticulièrcs COI:JlJle celles de la.vigne ou des agrumes, bien-conduites, sont pc.rtiClilièrement rentables.

Ainsi n'y-a-til pns une agriculture marocaine mais des~g1ons agricoles aux teclmi.ques et aux rendeœnts disparates.

D.- Les ooyens d'pe agriculture moderne

1Q) La: formntion professionnelle

L'Etat se préoccupe beaucoup, depuis quelques années,du problème de l' encadreœnt agricole et de la fomation I-='ofesiionnel­le. Des écoles d'agriculture d'enseignement supérieur et du second degréforment· charque année 'lm nom.bre sans cesse croissant d' ingénieurs agri­coies, d'adjoints et d'agents techniqùes, destinés aux différents or~ruhsmes d'intervention agricole.

En qut:re, l'Etat slefforce _d'assurer une fOrIiJationagricole directe aux-paYsans. C'est ~insi quede~ ocolee ~ales aunombre de 350, sont fréquentées par près de 30.000 61èves: Plusieurscentres de formation professionnelle, crûes dans le cad1.'e des Officesde Mise en Valeur,_ pel'liettant chaque annue, la fomntion d'un ,nombreiI:lporlant d'agents tecbniqq.es et d'ouv:riers spéc1a.lises.

Malgré tous les moym.s~ en oeuvre, l'encadrementreste cependant eh-dessous dés- besoins et l'action directe sous formede scolarisation ne permet d'atteindre 'qu'un nombre limit~ depaysans.

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Les autres Dodes d':l.:n:fornntion (mdio, filns,fiches' de vulgarisation, etc••• ) qui pourraient assurer une plus largediffusion 'des connaissances de base, sont encore insuffisnonent uti­iisés. Ainsi la msse rurale est-elle jusqu'à prusent péu touchée pnrles techniques culturales'oodernes.

2Q) Lt i.ITrrastructure

, Si les facteurs humnins éVOqU8S plus haut sontsusceptibles d'entraver ln Dise en valeur du puys, il nlen est pasde m~Deen ce qui .concerne l 1 infrastructure. En eff~t', le Maroc pos­sède un 6quipenent éconooique très satisfaisant. Il se situe, à cepoint de vue, au niveau des pllYs de l'AmBrique latine comme leHexique ou le Brésil, et dUpllsse largement ln pluPQ.rt despnys afri­cains et asiatiques.

Son r~seau routier se compose de 51.000 km devoies class0es, pistes et routes, p~ lesquelles 20.000 km sonten état de viabiliM perrnnnente.

Son rusenu ferroviaire, moins iDportant, s '6tendcependant sur une longueur dl environ 1.900 krJ. n dessine un g:rondarc de cercle qui enveloppe, SIJllS le pénétrer, le bloc DOntugneuxdes l.1.tlas~ Son 1'81e éconoIJique étant assez liDité dans l'espace, desprojets d'extension sont à l'heure actuelle' à l'étude.

En ce qui concerne la cirCulation autooobile, ledéveloppeœnt du pays dans ce domine est considérable. On coopte eneffet' 19 voitures pour 1.000 hnbitnnts (13 voitures de tou:risne et6 voitures utilitaires).

Des installations portuaires Bodernes, très bienéquipcJss, pernettent au pays de pollier l'absence de ports" 'naturelset d'assurer un. trafic total npprochnnt15 millions de tonnes.

Enfin, le Maroc possède une puissance' électriqueinstallue assez grande; le quotient est de l'ordre:de 55 Watts partate d'llB.bitant. Celle-ci est fournie principalement par de grandsbarrages oodernes à. double fin (production électrique et irrigntion)dont six dans le bassin de Ir Oum-er-Rbia (Bin-el-Cuidane, Mourer,Knsbah':'Zidn:n.yn, Imfoute, Da6urate~ Sidi-Snid-Machou)un sur le Beht(El Kansére.) et un sur le NIFis (Lalla Tnkerkoust). Elle sera bientttrenforcée par la production du barrage de Mechro-IG.ilo. en constructionsur la Moulouya et dans un avenir plus lointain par celle du barragesur le Ziz qui est à l'heure llctue].eà l'étude.

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II.- LE Cl.,DRE HfJMû.IN DE L'ECONOMIE AGRICOLE

Du point de vue :des techniques agronomiques, dessystèoes de culture, des types de production et des rendements, ilconvient d l opposer è.'BUX Maroc agricoles: celui du "bled" traditien­nel et celui des agriculteurs I:lodernes.

11..- Le "bled" traditionnel

Les divers apports, ethniques, la vuriûté destypes d'occupation du sol et les différents I:lodes de'mise en valeurculturale permettent de distinguer trois séries d'ensembles humains.

1Q) Les vieux sédentaires

Ils occupent essentiellement une partie du Pr6­Ri:fi. le Rif' oentral et oriental, 10. bordure septentrionale et occi­dentale du MoYen Atlas n~, le Ifnut Atllls occidental et sa retombéeNord, ainsi qu.e la plnine du Souss et l'extréIJité occidentale del'Anti-Atlns., Lu oa.s1s du S appartiennent aussi à c~ groupe.

Les agriculteurs' foment là des' cellules ruralesdenses, günérnJ.enent propriutaires des terres exploitées. L'habitatgroupé ou seIJi-dispeœ6 est toujours "en dur", et souvent soignù; .l'aoénagenent des terroirs est toujours minutieux : terrasses depierres sèches aans le Rif et dans'le Sil œrocain, parcelles cloison­nées de "sGguiag dans les "dir'. L'arbre tient souvent une grandeplace sur ces tenes étroites: noyers dans le Rif c'entra! et le HautAtlas, Oliviers dnns les "dir" et le Rif oriental, .arganiers dans lepays "clùeuh", palDiers dans les oasis prL'-sahnriens. l'6levage,qUoique mùdiocre, est fréquernnent associé à la culture. Au total lesterres sont assez bien exploitues et ies rendeœnts' supérieurs à 1llmoyenne de ceux de 11 agrietùme traditionnelle.

'II:'

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Cependant, quelle que soit l'intensité de lamise en valeur, les exploitations sont trop étroites et ces régionsfournissent de forts contingents à l'exode rural.

Qu'il s'agisse des plateaux de l'orientnJ.,des harnme.da du S ou doomontagnes de l'Atlas et du Ihroc Central,ces régions sont parcourues par des populations itinérantes q,uiaccoopagnent leurs troupeaux des pBturages d'été aux patu:f:rl.gesd'hiver. Les déplacen.ents peuvent $tre méridiens (les Bni Guil desHauts Plateaux orientaux vont du El de Berguent aux abords de lnM.-~iterranée) ou altitu.d:i.naux (l'hiver se passe en plaine et Pétéen montngne; ainsi les Ait Atta dans le SE IilD..rocain ou les BniMguild ck'1.nS le Nnroc centrnl).

Duns tous les cas, ils associent de oédiocrescultures c6r~alières d'hiver ou de printemps à leurs déplacements,la récolte pouvant $trele prétexte à des migrations secondaires.Ln teni;e sombre tissée (kh..'1.ÏI:ln) e'st l'habitut ordinnire de oespasteurs. Le troupeau, fonilial et non collectif, est gbn0ralementpeu sélectionnu; il est rassemblé le soir auprès du campenent dansdes 6nclos (Zriba).. Encore qu'il s'agisse d'un élevnge extensif, sonrapport s'avère cependnnt supérieur à celui de la oédiocre céréali-culture des plaines atlantiques. '

3Q) Les nouveaux sédentaires

L'6conomie pastorale dominait au XIXQ sièclel'essentiel des plaines du "IvIa.roc utile". De~uiS, on' a assisté à unesédentarisation rapide dans ces .régions : Rharb, Sais, pays Zemmouret Ze.ër,Chaouia et Douklœ.la., Blisse ÏlIoulouyn.

Ces nouveaux agi-iculteurs ont un hnbitct hétéro­clite (tentes résidUf)l1as ~ "noualtlc", maisons de pisé, barc.ques oub8timents en, mnçonnerie) ;q,u'ils ont regroupé. ou dispersé. au gré despressilms ethniq,ues ou fonc:lères. Pour l'essentiel, ils sont denédiocres cérénliculteurs (ooopte·tenu de la pression déoogrophique,ilssuppriment de plus en plus le jachère et les assolements rOgl.t­liers), rois ils ont conservé un élevage extensif' sur' des terres mI'­

ginnies, m~me lorsqu'ils ne possèdent que de. petites p~ce~les. AutoteJ., ces nouveau..1: sédentcires occupent les oeilleures :t::erres d~~

Mnroc reis en tirent de médiocres ressources. Eux aussi' fournis~des contingents iDportc.nts à l'exode rural, d'autant plus q,ue lncolonisation a llJ.iJ.l'lement no:ro.u SUI' leur espace ngro.:ire.

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P'une ma.ni.ère günéralé ~n peutestiiner que le"bled" traditionnel est desservi par des 'teclmiques D.gr6nomiquesretardataires. Mais à le. faiblesse de,s rendements s'ajoutent d'autres oontraintes plus difficiles encore à oliI:Jiner. '

D'une part, ces trains sont de natu;re psycholo­gique : force de ln tra.dition, irmovo.tions ml reçues pO.r suite dele. flous-education, mélnhge des imp6ro.tifs socio-eth.!llqùes et écono­miques. D'autre' part, 10. trésorerie de ces petits exploitants interdi~

pc.r son étroitesse, tout investissement à moyen ou long terme: 11hom.e du bled. est ainsi souvent tributnire du pr~teur usuro.ire etducommerça.nt. Enfin oe rnmlque de moyens pécuniaireScontraint lefellah à' oommercinliser Mtivement' ses productions à 11 époque desplus bas prix tc.n'Ü.s qU'il a~hète sa semence (ou le g.roin de sonalimentation, en période de soudu.rë) aux plus hauts Prix; il estencore Ulle fois entre les mains des spéculcteurs dessoulœ ruraux.

Aussi, en dehors dtune intervention radiClÙe de, llEtllt, les ch..'mces d'D.L:lÜliorotion de le. vie pnysnnne traditionnelle

'sont-elles Ùni.tées. C'est pourquoi, le. réussite 'des ma~chers du,littornl atllmtique, d.e Owl.lidin à Snlé, IJ.ppa~.~t except ionnelle :là w.leur des sols, l'abondo.nce des eaux et ID. prèlximi.:té du port

'exportateur de Casablnnoo n'eXpliquent pas entièrement 'ce rOsulta.t,obtenu cependimt fuins le eadrediinitiatives individuelles.

" " C'est cu XXQ siècle, que la colonisD.tion européenneintroduisit au îifnroc des techniques de culture modernes, en partiei.mitées par de gro.nds propriétaires IJJllroooins. Depuis 20 a.ns, lescent,resd'intervention agricole de l'Etat onttenM de diffuser cestechniques en milieu treditionnel. , l ..ujourd' hui, les, terres reprisesà la colonisation laissent entre les mina de llEtat un gros secteurd' ngricu1.ture moderne.

Les terres de colonisation, officielles ou privées)occupaient en 1955 près d'un million d'hectares. Les principaux see­teurs étaient localisés dans le RhD.rb, le Sais, les environs de RAbatla Bo.sse-Chnouia, le Haouz de Mnrrc.keoh, le Tadla, le Souœet lesTriffa.

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Ln plupart de ces terres sont constituées plU'

d'assez g.re.n.ds domaines, aux chD.mpé géométriques au milieu desquelsse drQssent d1importants bûtiments d'habitution,et dlexploitution.Sur les marges de ces terres, des villages ,dl ouvriers agricoles àllhabitat rudimentaire sont nés, m~lés aux petites cellules àepaysans traditionnels. Il'Iotoriaées depuis les années 30, bien exploi­tées, ces fe~es pratiquèrent dès le début des cultures spéculativesd l assez hauts rendements : blù, lég'l.U:ÙJleuses, vigne,. ogrumes, olives,accessoirement le riz et le coton. DD.ru;l le Rhn.:rb, le 8a!s et la HauteChaouïa, de grandes propriét6s marocaines, réceœent constituées,

... pratiquent le ~me systèm.e de aulture etengen.drent le m8me paysagerural. . '

~

Proches des grand.s~i3.,de co~cation, cese~loitntions oodernes provoquent au mo~t des récoltes l'unimation

,des routes, des cnves-coopératives, des sUÇ)s et des'.pOrts exporta,..teUZ'S. Le l'Bseau dé' commercialisation moderne leur est presqueentièrement réserv6. -

Entre 1963 et 9965 les 225.000 heotares de terres',de colonisation offioielle, ont été ;t!écuwrôeS~ J..!EtO,t. IUles sont'gérées sous forme de l'blocs de cultt!+'e".,·qui:ngglomèrent plusieursnn,oiénnes fermes. et s,ont contra16es par des agents,t~chniquesde

,llEtat. Cepende.nt les méthodes et les syst~mesd.e ,Gu:l.tu:re demeurent."et J,es paYSll.ges ruraux sont inchangés. Dans un aveni:Ç','prochain, les

terres de colonisation privées doivent 8tre égBlem.ent recupérées. Unallotissement entre petits paysa:œ est prévu pour une portie de cesterres ainsi reprises.

Bien que h,c.uteme.nt p~d.l,l_ctiv~, l' ngriculturemoderne ~ine rencontre· souvèntdes di:ff"iaultés dans l'écoulementde ses produits. En Europe Oocidentale, principnle oliente, le blé

, ' dur et le vin sont ooncurrencés, tp.ndis que les o.grumes luttent àgrtmd peine contre les' producticmS des autres pnys Iléd1ter.ron6ens•.Autota.l~ un problème se pose àl' agL'iculture ·moderne. mp.roœine :

, se reoonvertir vers 10 satisfaction des besoins nntioIiD.ux ou vendre. 'à l'extérieur,des produits der:ic.nd.és etcon:currentiéls'(produits'de' l' éleycge,'~ exemple). '

I-4

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III.-LES PROJETS ET REALIS:..TIONS. DE MISE EN V.tJ:EUR

Devhnt la poussée démographique, 1 t insuf'fisnncede.1a pro~uction agricole, la faiblesse des rendecents et' les nombreuxproblèmes posés par III Dise en vc.leur, l'Etat II été nmené depuis lndeUxième guerre mondiale et' su,rtout' depuis 1 t Indépendanoe à se substi­tuer dons le domine de la modernisation ngrico1e, cotJme d'ailleursdnns les autres domaines, à 1D. bourgeoisie citadine peu dynD.mique pouressnyer de sortir l'agriculture de son oadre traditionnel et archn.!que.

Cette nction qui se poursuit à l'heure c.ctue11eet se renf'orce d'o.nnée en annue, grttce à un encnàreoent plus efficncedu pnyson et des orgnnismes d'intervention meux structurés, rev~t

plusieurs nspects dont nous n'6voquerons' ici que les prinoipaux.

A.- Ln modernisation et l'extension des pér~ètres irrigués

existants

~ce à des améDngeQents ioportnnts déjà réalisésdnns les pùr:iJ:J.ètres du Tadla, du Haouz, des Doukknla, du RhD.rb (SidiSliDlm&) et de ln Ba.sse lYfoulouyc., 130.000 heorores environ sont actuel­lement irrigués. En outre, près de 250.000 hectcres le sont pa.r desinstllllations isolées. LI extension de ces périmètres continue activement.

"

• . .-0 .

B.- Le. création' de nouvea.ux p~riIàètres irrigués

Plusieurs projets sont actuellement à l'étudeou en. cours de .rt;a1isation tels 'que ceux du Sebou, du DERRO (Dévelop­pement :~nomique des Régions du Rif Occidental), du Louidtos, dema :sO.sse Moulouyn et du Tnfila1t. .' .

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Le projet Sebou, conf'ié depuis 1963 à une missionF.A.O. et fi.nroJ.cé par le Fonds Spéci.cl des Nations~U11ies, concerne1 t nméDllgenent et ln mise en veleur du bassin h.yc3.rologique du fleuveSebou qui couvre plus de 4 ).000 kIJ2. Dans le cadre de ce projet, lesgronds trnvnux dléquipements priori.taires seront finc.ncés par desorganismes internntiomux.

Le projet DERRO, égnlement conf'ié à une missionF.A.O. prevoit llaménngement du Rif occidental. Etant donné les cnroc­téristiques particulières de cette r~gion, il est surtout orienté versles problèmes de lutte contra l' érosion, de choix et d'introductioI' 6&cultures ·de rente pouvnnt permettre 1'augmentation du nivenu- de vie despopulations locales.

Le projet Loukkos intéresse l'o.ssainissement,lloménngement et la mise en vc.leur de la plaine du Loukkos dont le.

. superficie pouvant ~tre équipée est- estimée à 11 !OOO hecto..res dans lnvallée proprement dite et 7.000 hectares dans la zone des sols sableuxsitués nu S de Lo.:ro.che.

Le projet de ln Bo.sse Noulou:yn prévoit 10. polUMsuite de l' nnénngement et la mise en valeur de l'ensemble du périmètrede ln Bnsse Maulauyn. Il int6resse 30.000 hectares sur ln rive go.uchedu fleuve, répartis entre le Zebrn, le Go.reb et le Bou krg et 40.000hecto.res::8ur.·ln rive droite (T:ti.ri'n). Deux"boiTo.ges .fourniront l'eo.uau péri.I:lètre (Mechro. Homdi, en fonctionnement depuis 10 D.IlS et MechroKliln en voie dlachèvement) •

Enfin, le projet du TnfilD.lt, dont les études. pr6JirninDjres sont déjà à un stade très o.vc.ncé, concerne ln réguJ.a.r:i.­antion de llOued Ziz po.r ln construction dlun bo.rroge, lloménngementet ln Dise en vnleur des bassins versants du Ziz ~t du Rhéris.

c.- L'amélioration du mctûriel v6géto.l et l'utilisntion de

semences sélectioPJi.Q.es

,"', . DllIlS ce do~ine Un trnvnil considérable 0. déjà étéiiècompli et .1 1effort déploy6 par l'Etat depuis plus- de quarontennscontinue. Pour la plupart des cultures prc.tiquées au Maroc, il existenctuellement des vcriétés sélectionnues excellentes-dont le potentielde rendement est nettement plus élevé que celui des variétés locc.les.D'autres sont en préparation.

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I-4 - 21

Ln multiplico.tion des semences et leur di.f'f'usionqui awient comu jusqu'à Bes dernières années un certainreturd, com­mencent ù retenir l'attention des Pouvoirs publics. C'est ainsi qu'aété créé en 1963, à. 1'InstitUt Natiopnlde la Recherche Agronomique,un service qui Co pour tache essentielle le. production de seoencess61ectiOlmées conformément ù un progrD.I:lIlle établi en accord avec lesOffices de lIüse en V~eur et le Ministère de l'Agriculture.

D.- La. diversification des cultures

Dans son effort de modernisation de llagTiculture,l'Etat n été conduit à llccro1tre la gamme des productions agricolespour sortir le pays de III monoculture cor8alière et établir, par desassolements appropriés, un équilibre judicieux des di.f'f6rentes produc­tions. Des cultures nouvelles ont été introduites : coton, betterave,cultures fourragères, etc••• D'autres comme la canne à sucre, lthibis­cus, le sisal sont en train d'Gtre expér~entées.

E.- L'amélioration des techniques culturnles

Les actions menées dD.IlS oe domine sont loin d r~tre négligeables depuis la création des Offices de Mise en Valeur.Grace aux nombreux centres installés à travers le pays, le. prépo.rationdu sol, les façons culture.les, com.encent à con:ne~tre dans certainesrégions une nette amélioration. Les teChniques rationnelles d'irrigQ­tions tendent à se généraliser. L'emploi des engrcis s'intensifie.

F.- L'o.mélioration des paturages en zone sèche

Densle cadre de llAQmdnistration des Eaux etForGts, le Service de le. Défense et Restauration des Sols effectue

. depuis 1948 des. travaux pour la restauration des. parcours, et· des mil­liers d'hectares ont déjà fait l'objet d'anélioration'

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Des études de ba~e tendant à guider et à étendrel'action de l'Eto.t dans ce dOI:JC.ine sont o.ctuelleraent en cours do réa­li~ation et'certaines dlentre elles ~ont;d~jà à un stade très avancé.Il s'agit principalement:

-. de l' inventcire œ.rtograp1ùque~es .tailieux pastoraux;

- de l'inventaire pastoral proprement dit qui permet de connn.1treles zones à o.ptitudes pastorales et de procéder à un choix en vue de11 instclll:',tion des "zones d i a ttnque. " cD.ructoristiques et représenta.­~ives des grandes zones d'élevage;

- des cartes de paturages détnill~es;

- des études sur les possibilités d'introduction d'espècesfourragères.

G.- Les organismes d'intervention

Il ressort de ce bref aperçu sur l' ngriculturenu Maroc Clue la tâche qui ÏJ.lcombe à l' Etnt dans le Çl.ol!Jl).ine agricoleest immense. D':ùri ·côté les problèmes sont noobreux et complexes, lnpoussée déoographique très forte; de l'autre la production est insuf'­fisnnte et stutionnnire. LIEtct doit donc agir ropidement pour arriverà combler'le retard o.cCUI:IU1é depuis des nnn6es et o6me à prendre deIIIlVllnce. '.

.'. Guidé par cet impérc.tif, il 0. doté le pays detoute )-me. série d'orgc.nismes d'intervention agricole dont certains,

.. s.lil:;;~I.ont pas epcore atteint tout à fuit leur équilibre, ont déjàcependant fait preuve d'une très grande efficacité. On peut donner,à titre d'exemple, le lonceoent du coton et de ln betterave parl'Office National des Irrigations.

. Po..rmi. ces orgnniSI::les, c~tons en tout preDier lieule~t~~e~1.!ll;&t'1C]).~. Son :l781e est de préei6&r à II élllborationde la politique agricole en liaison avec les autres départements minis­tériels et dans le cadre des grandes options définies par les plansnationaux. il assure en outre le tutelle des gronds étubllssements publicsà vocation agricole et coordonne leurs nctions. Enfin, il intervientdirectement dons un certain nom1>r~ de. domines tels que : 11 économeagricole, lesenux et for8ts, l'élevage, Ife...'1Beigneœnt agricole, laconservation foncière et le oodastre.

1-4

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Le Ministère de l'Agriculture est assisté :PlJ.rles établissements suivants :

-1.'1P.ê,t,!.t:g,t_NAtionnl Ae_l,g, 1le.Q.h~rch~ ~llo.si.9.u!. (nmA.): il a, pour mission

de mener, selon les décisions d'ensemble El.I'I'3tées au Ministère delIAgriculture, le progrnmme de recherches jugées indispensables à1 t avenir agricole et économique du pays. n sert également de conseil­ler aux organismes de mise en valeur et les informe régulièrement desréBUltats acquis soit directement à. lloccasion de réunions, de con:t'é­rances, etc••• soit indire,ctement a\1. l!loyen...deses publications (AJ.AWB.Illia, Cahiers 4e 'la Recherche Agrondmique, Collection Technique etProductions Agricoles, Rapports, etc... );.

-l'Qf!,ise_d,! lIi..!e~OB. !alel!1'_~ic.Q.l.! (OMVA) i cet orgonisme Cl.

. étéoréé en 1'965 pourregrouper l'Office National des Irrigations (Ol1J:' rasponso.ble de l'intensifioationde 1 t agrioulture en péri.r:lètre' irrigu.~ et 11 OfficeNational de Modernisation Rurale (Omm.)travaiuant en zone non irri­guée. n présente une certaine originalité si on le compare à desorganismes silimnires existant dans d l autres paYs du fait qu'il contr8­le tous les facteurs de production depuis 10. construction des barrngesou l'aménagement des sources dleau jusqu'à la commercio.lisQ.tion desproduita en pnssnnt po.r, 1 t uquipement des terres, ID. fournitu:re d J aI»­

grtlis,de semences, de matériel agricole, etc••• Son r8le est doncext$ement vnrié et consiste d.D.:ns la recherche et l'aménagement des:cessou:rces en eau, l'orgnnisntion et le. valorisation des périDètresi.rrigués et des secteuJ:'S non irrigués, la fOmD.tion professionnelledes agriculteurs, etc•••

Outre ces organismes principaux dl intervention,:iJ. existe d' autres établissements publics à. vocation agricole que nousne ferons que citer mis dont le raIe est loin d' ~tre négligeable dansle cadre du développement et de la IJOdernisation de lIngriculture. Cesont : la Cai,sse Nationale de Crédit Agricole, 1.'Office ChérifienInterprofessionnel des Céréales (ocre), l'Office de Commercialisationet d'Exportation (OC~).,.·le ~u des Vins et Alcools, les Chf:l.c.bresd'Agriculture, la Régie des TlJ.bacs, Ill. Promotion Nationale, etc•••

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Il • ! .

- 24-

Dl.- LES' PRODUCTIONS AGRICOLES En' ~FORESTJERES

Le furoc.,· gr8ce à la vnriété de ses. climats etde ses sols, gr!1c·e .. n~si à d.ès ressources en eau qui permettent unedertaine extension .:dè .1 r irrigation, se développant o.ctuellexaent deplus en plUs, Pé~t"stoffrir une ~e très,lo.i'gé de productions agri­coles. Cependant" cè pays, Sur une très grliride pn.rtie de.' sQn territoi:re,n'est guère favoriso'PrirlecliDnt, presque toujours trop sec et

.1'irrigo.tion ne peutconpenser le déficit. que sur des surfaces encorebien trop reduites. TI s rensuit que cette ga.tlttne' danS laquelle lescéréales représentent 90 %des surfaces cultivl:!es, est eh rénlitétrès'déséquilibr~e (tableau n 2I-/I-3); :U s'ensuit égnlement que biendes rendements .sont faibles, dt nutD.nt plus que de g.re.nds progrès;restent à faire dnha le dOIillline des techniques cultunll~ (prépnrotion

i du s61, engrais, modes de semis, entretien descu1tures~ etc••• ) •

.j

!i Superficie des Pourcentage de ln

. , terres-:ensemencées superficie. totale..

1 , '.

CéJ;'éales .. 4.282.000 ha. 89.3 1LégÜmilieuses '. 280.000 , . 5.8 1Cultures horticoles 104.0qp 2.2Cùltures industrielles 55.300 1.2Cultures fourragères 32.000 i 0.7Cultures diverses 39.000 1 .. 0.8

: "f:-:-.•• e _,--,-----

'. . ! Total ',,' . " 4.792.300 .' 100.0Ioe-. ....

;./'

~LEAU N21-4-3 .

t"

REPl..RTITION DES TERRES ENS'.EMI5NCEES (1962-1963)

',I-4

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, ~_I-4

. ~.,

... . .',

,',."

'0 - 25 -

~.--Les productions agricoles

1Q) Les céréal.es

La base de ln production agricole marocaine estconstituée par les céréales qui occupent annuellement 4 à 4,5 millionsd'hectares, donnant,une récolte moyenne d'environ 25 miliions de qui'­taux et contriounnt'ainsi popr-32 à 35 %à Information du revenunational agricole (tableau n QI-4-4).

Elles comprennent 4 c~réales princiPales : l'orge,le blé dur, le blé tendre, le maïS, et 6 céréales secondaires : lesorgho, l'alpiste, l'avoine, le millet, le seigle et le riz.

Parmi les cér6ales principales, l'orge occupe lapremière place et ,constitue une des bases principnles de l'aJ.imentstionmarocaine. Dans lés régions à fcible pluviométrie, elle est ln seuleculture possible SOJlS irrigation. Elle est cultivée à peu près pnrtout

,au Maroc sur lestorres les plus pauvres, les terres les plus richesétant réserv~es cu blé ~~ et nu bl~ tendre.

Le blé dur est surtout cultivé dans,les régionsde Fès; V1Êlknès, Taza, Kénitra,. Cc.sablnncc et Oued-Zem. Cette céréale·sert:à benuGoup de mnrocntOs pour la fnbricntio~ de' leur semoule etde l~U:rpe.in, mnis10 %environ de ln production peut ~tre exportée.

Le blé tendre occupe ln troisième place avec desemblavures oscillent autour de 400 à 500.000 hectares et une produc­tion moyenne de 3.600.000 quintaux•• n est cultivé à peu près partoutmis pr:mcipalemérit'd.ai:lS,ies-.. :reiLo~ de' Cnsnblanèn, Oued Zem, &.:fi,Essaouira, l\ohrrokech, c'est à dire un peu plus nu S p...'U' rapport au

. blé dur.

. • .. Enfin, le LIDis cottvre 506.000 hectc;rea localisésen grande po.rtü~ aansles régions de Casnbib.nca~ El Jlld:l.dn, Safi,

• Essaouira, c'est-à-dire en 'bordure du littoral atlant1que où l'humiditérelativ.e de' l'air est très éleVée nu printempS ~tËm ~té. Cettec{;réale"est également cultivée dansles'zones .intérieures mis àl' irrigation. ~ .

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-v26 - ... I-4

.....

BIG tendraBlé durOrgerlfD.ie

Avoine )Sorgho )lJ.pis~e )Iilllot )Seigle )

Riz

Superficiesen hect['..res

396.0001.257.0001.935.000

462.000

229.000

3.000

Productiontotale en qx.

3.051.0008.905.000

1<...630.000 .3.967.000

1.407.000

172.000

, st' •

Rendementsmoyens en qx./hfl

7,87,17,68,6

6,1

57,3

Tl..BLEAU N2 1-4-4

LES CEREll.LES (1Q62-1963~

Pcrn1 ~es cèréales secondaires, nous citerons seu­lement le riz, introduit au Mm'oc, vers 1949 et qui est cultivé unique­ment dnns le Rho.rb. li n10ccupe actuellenent que 5.000 hectares, IDl'.iscultivé de façon moderne, les rendements sont élevés, dépnssnnt fréquem­ment les 60 quintaux par hectare. Cette céréale est appelée à prendreune grande extension dnns le Rharb où elle permettra dlutiliser dessrills ·de "nerjus" actuellement plus ou moins abandonnée.

22) J.es légupineuses alimentaires

Les légumineuses o.liI:lentaires occupent la pluegrande superficie des terres cultivées après les céréales. Ellescouvrent environ 280.000 hecWElS et produisent 1.022.000 quintaux.Elles sont en· général cultivées en o.ssolenent'biennal avec les céréa­les pour lesquell~s elles constituent un excellènt précédent. Dans lazone sèmi-a.ride, ~lles ont tendance à remplacer la sole jachère. Pa:rmi.les nombreuses espèces existant\B.u F'J8.I'OC, cinq d'entre elles méritentd r$tre signalées pour leur production : oe sont .1es fèves, les poisronds, les lentilles, les pois chiches et les haricots (tableaun 2 1-4-5).

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Les fèves représentent la prinoipale légumineused1hiver et sont largement réparties dans llensembled.ll pays.

Les pois ronds, destinés prinoipalement , 11ex­portation" sont localisés dons quelques. régions privi1ég:i,.é~ J Fès,Meknès, Rharb, Chaouïa.et· Tadla. . .

Les lentilles ont une aire de produotion trèsétroite oomprenant les Abdn-Douk1œla et la Chaouia.

Les pois-chiches constituent la prinoipale légu­mineuse de printemps. le superfioie occupée .par .cette qulture esteonction à la fois de la. pluviométrie printanière et des surfaceslaissées lib~13 par les légumineuses d'hiver. Elle est en moyennede 65.000 :~eotares. .. .

Enfin, les haricots, oultivés également nu prin­temps, ocoupent une zone de produotion relativement réduite. Etant trèsexigeante en eau, cette culture nécessite souvent un apport d1irri-sa~ion. .

". . ~ ..

Superficies Production ·Rendementseh totaJ.e moyens

hectares en qx en qx/hD.

. .Fèves . 107.000 587.000 5.5Pois ronds 54.000 259.000 4.8

.Lentilles 24.000 132.000 .. 5.5'Pois-ehiohes 88.000 447.000 5.1:&.rïoo:t;s 7.000 47.000 6.7

:~ LE~SES ALDlENTAIRES .(1962 - 1963)

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, .

-28-

3Q) Les cultures ma.ra.ichères

Les cultures maraichères, assez répandues auMaroc, soht représentées principalement pa.r 10. tomate (de primeur etde saison), la pomme de terre (de priI:leur et de saison), les haricotsverts, les courgettes , les pimente J!ttles nioras, les I:1elons et pastè­ques, les oignons, concombres, artichauts, les petits pois, lescarottes et navets (tableau n Q 1-4-6).. ·

Les superficies consacrées à ces cultures, sur­tout en ce qui concerne les primeurs, sont assez fluctuantes etd~pendent des canditians économiques du marché extérieur. Elles onteu) au cours de ces dernières années"" une extension importante maistrès irrégulière. . . '..

Superficies en Productions enhectares tonnes

.- .._,." ..--, _.~.. -~.~- .... . _. - -.' .. -. . ~ .-_ . ...._.... ..... ,." - _. . ..-_.. ~ ,..~ ... , ....- .. -,

Pomme de terre 18.000 ' 225.000Tomate 11.000 175.000Artichaut 4.000 25.000*Haricots verts 3.350 12.500*Petits pois 3.700 16.000*OignOns 4.000 35.300Carottes 2.000 34.900Navets 3.000 47.300Courges et courgettes 5.000 43.700Fèves fmic;hes 10.000 84.100Melons et pastèques 10.000 120.gooPiments .. 2.800 29.000*Nioras 2.900 12.000*Ail 680 3.300*Divers 3.270 32.200*

* Année 1961 - 1962

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- 29-

La production 'des cultures mara1chères, stimuléeprincipalement' par le marché d'exportation, est caractérisée pa.r undouble régime :

- d'une part la culture maraichère intensive pratiquée dans leszones privilégiées de la cSte atlantique (Agadir, Safi, El Jadida etC,asablanca)et dans les périmètres irrigués;

- d'autre part la culture légumière extensive conduite généra­leIllEmt en sec et en rota.tion avec les cultures traditionnelles.

4Q) Les :e.lantes fourragères

Elles sont peu répandues et sont faites presqu'exclusivement P?-I' ,le secteur ooderne. Les surfaces qui leur sontconsacrées sont très mal connues~ On les estime à l'heure actuelle à35.000 hectares soit 1 %des terr~s cultivées. "

Deguis quelques années, les cultures fourragèresretiennent davantage l'attention de l'Etat. De nombreuses études ont6té entreprises pour 'déterminer les espèoes convenant le mieux au Maroc,a.ussi bien en sl!lc qu'en irrigu6, et les Offices de Mise en Valeurcommencent d~jà à en assurer· l'extension et la vulgarisatian. Dansles périmètres irrigu6s, 11 est prévu que d'içi 1970, 1.00.000 hectaresporteront des cultures fourragères.

. .1.

Les espèces les plus cultivées jusqu~à présentsont la luzerne, le trèfle d'Alexandrie (bersi,m), le mai:s~fourrage,

le napier et le Chloris gayana.

5Q) Les cultures industrielles

Elles sont peu développées et n'occupent que86.000 hectares environ. Cependant avec la mise en valeur, des ~rimè­

tres irrigués, elles ont tendance à prendre de plus en plus d':f.mportancelElles sont représentées par les plantes textiles, les plantes sucrières,les plantes oléagineuses, les plantes aromatiques et tinctoriales.

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" '.

.~. .

_c

- 30 ...

La principale plante textile cultivée au Marocest le cotonnier qui couvre environ 15.000 hectar~s et dont la pro­duction est concentrée dnus les périr::tètres" irrigués du Tadla (troisquarts des superficies) et de la Basse Mbu1ouYu~Depuis deùx ons,

;.'" cette culture a œndanceà' s' implânter-dans les' péril:tlètres irriguésdu Rharb et des Abda-Doukkala mais les superficies qutelle occupejusqu'à présent restel'lt, faibles. "En :outr~, :,des'essriis sont en. courspour étudier les possibilités de culture en sec du cotonnier dans leN du pays : régions ,de Oue~za.ne, Dar ChEloui,' Tanger, Loukkos. 'Les

'résultats déjà obtenu.s seIilbiEmt as~~z prometteurs.,

Outre :l.e cotomrler, le Maroc cultive égalementle sisal, l'hibiscus 'et le ohanvre., Ces cultures'n'ocç:upent cependantqu'une très faible s~~rficie.

'.. Eti1fm, le pa1.mJ.er nain, très repandu et existantà l'état spontané, assure par cueillette une production de 100.000tonnes de crin végétal,; exportée à 90%..

1-4

,',,,'

','

, i" ,','" , Les plantes' sucrières sont 'représentées essentiel-l'emëiJ,t' par ,la; betterave à sucre. Cette culture jJ quoique dt introductionréèerite~ tend à occuper une place de plus en plus ·i.zaportllnte au Maroc

. et principolement dans les pér:i.6ètres irrigués. Elle étuit jusqu1en1965 '+.ocalisée dans le Rharb où fonctionne depuis 1963 une sucreried'une cnpuèité de traitement de l'ordre de 270.000 tonnes de bette­:raves' (production est:i:m6e à 30-35.000 tonnes de sucre). Pour laoompugne 1966 elle couvre dans cette rée,:bn une superficie de :12.500 hectares (3.800 hectares en 1963 - 8 .. 100 en 1964 - 9.100 en'1965). Elle est appelée à prendre une très grl;lIlde extension dans d l

autres périnètres irrigués COmI:Ie le Tadla et iës Abda-Douklmla•. : .'

.. On estime que dans un délai de 5 ans, 37.000 hee-tares seront consacrés à la betterave.. Ln production seru alors de

"1.100.000 tonnes de racines, soit environ 135.. 000 tonnes de sucre Càpeu près 40 1b de la consoIllL1Ution globale actuelle de sucre nu Maroc) •

••• .!-

La canne à sucre, autrefois très cultivée, apratiquement disparu. On commence à l'heure actuelle à s'intéresserà nouveau à cette culture qui semble ~tre appelée à un certaj-n aven:L~

dans la part~ N du pays. Les essais entrepris récemment dans leLoukkos, dans le Rhnrb et en Basse ~loulouya ont déjà donné des résul­tats très satisfaisants m1 ce qui concerne certaines variétés.

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... Outre le ~oton, elles sont représentées princi­palement par le lin et le tournesol. D'autres espèces ont tendance àse développer à 1 t heure actuelle : ce sont le ricin, le carthame etle pavot oeillette.

Le lin a perdu depuis quelques années II importan­ce qu'il nvait autrefois.

Le tournesol a connu dans le passé une extensionasse~ grande, et en 1951, 15.000 hectares étaient occupés par cettecultuJ.'e. IDepu.is, les superficies emblavées n'ont cessé de décrottre.En 1963, après les inondations du Rharb, une opération tournesol lan­cée par l'Office National des Irrigations a dOllllG un nouvel essor àcette cultLrre. A l'heure actuelle, les superficies couvertes par letournesol, qui intéresse de plus en plus les Offices de Mise enValeux" représentent euv2Gn4.500 hectares.

Elles comprennent : les plantes à parfum, letabac et les plantes tinctoriales.

U~e gamme étendue de plantes à parfum s'accomodedes Qonditions climatiques du Maroc. Certaines font l'objet d'uneculture rentable : c'est le cas de la menthe poivrée, la menthepouliot, le géranium rosat, le géranium bourbon, le rosier, le jasmin~

l'nms, le rOlllllrin, etc .•• D'autres sont exploitées par simple 0\7"­lette; cette seconde catégorie comprend le thym, le myrhe , l'iris,la marjolaine, etc•••

La superficie occupée parees différentes plantesest difficile à déterminer.et varie selon l'année en fonction de lademande extérieure et des cours mondiaux. On l'estime en moyenne à2.000 hectares.

Le 1;;ll.bac est cultivé presqu'uniquement dans lesrégions de Meknès et d' Ouezzane en culture sèche et fo.m:iliale(0,17 hectare en moyenne par plnntation).

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)~I~:':;'.:::

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Quant a.ux plantes tinctoriales, leur cultureest partout en voie'de disparition à causè des progrès acconplisces dernières années, par l'industrie des colorants synthéti~ea.

Certaines espèces comme le hsnné, le osrthane et l'i~digotier conti­nuent cepènd~lt à faire l'objet de cultures assèz inportantes.

6Q)Les cultUres fruitières

Les cultures fruitières occupent une superficierelativement réduite par rapport auX autres cultures comme les céréa.­les et les légumineuses. Cependant p elles fournissent des produitsde haute valeur~ Les agrumes à eux seuls· représ·entent en valeur autantque les céréales·et les légumineuses réunies (tableau NQI-4-7)

La. gamme des productions fruitières est particu­lièremont étendue allant de la.ba.na.ne·et de i'avocat jusqu'à lacerise, la fraise p -le pommier et lei'poirier en passant par le palnierdattier, le figuier, l' armndier p l' olivier, les agrumes, la vigne, lenoyer, l'abricotier, le p3cher, le prunier, etc••• Depuis cinquanteans,. l'eSsor de l' arboriculture a été :rapide et la surface plantéemultipliée par cinq de 1922 à 1955.

Les productions fruitières principales sontcependant les agrumes, l'olivier et la vigne. Les agrumes constituent

.;la principale spéculation fruitière. Ils couvrent 54.000 hectares et.' fourn.iSsent une production de 630.000 tonnes dont 470.000 tonnes sont

exportées, ce qui repI'0sente 11,3% en VêJ.eur des eXportations totalesdu Maroc. La production se répartit entre les oranges (86 %), les

. olémentines et mandarines (10 ~) et ·les citrons et pomélos (4 %).En râison·des exigences climatiques des agrumes, l'agrumicUlture niapu se développer que deus certe.ines régions prd:vilégiées. Parmicelles-ci le Rhnrb vientau praDier rang suivi du SOUSSe Dans lespériinétres .irrigués des Tri:f'fa, du Haouz et du Tadla, la progressiondes plantations est assez lente. . .

L'olivier joue traditionnellei:neht un grand r8leparmi les cultures arbustives au Maroc. Il demeure essentiellementune culture des payse.ns lJlI!l.rocains. Son aire d'extension couvre pra­tiquement tout le pays mais les plantdtions sont surtout localiséesen montagne (jusqu'à 1.300 m) dans les collines du N, les oasis dela r,1oulouya, et le "Dir" du Haut Atlas.

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.. 33-

Le vignoble marocain traditionnel date de l'époqueromaine. n couvre actuellenent 10.000 hectares et est localisé dansles collines du Rif, la région de Fès, les Douk1œ.la et le Haouz. Onle retrouve également dans le Haut Atlas et dans les oasis du S sousforrae de liane. Ce vignoble est orienté vers la production de raisinsde table et de raisins sec.

10. colonisation D. créé un vignoble moderne orien­té vers ·l~ produotion du vin .dnns les .régions de Meknès (la LIoitiéde le produotion), le Rhnrb, l'Oriental et le . région de Casablanca•

.... Lel;! ,rendeoehts. sont assez bonsliien que très varin,:t>1es. Ce vignobleoccupe 60.000 hectares, prod:Lut' 2.300.000 hectolitres de Vin et en­viron 50.000 tonnes de raisins de table. En 1965, le production futétonn~te : avec 3.500.000 hectolitres~tous les records furent battus.

Les autres cultures fruitières présentant unecertaine inportnnce sont assez °dispersées~n est assez difficilede donner une estinntion correcte de la surface et de la productionde cl~c:LUlG des espèces.

p .. ".

j . ~ . .'Superficies1 en Production en.j . ~ .. . . . ... 'héctnres tonnes..

.' • Qo .... . ' . ..

.AgrwîLes ,. . . .. . .. ~ .. . . . . . .. ~ . " . . 54~000 630.000Olivier ~ .. .. · ~ .. . . . . . . 160.000 140.000**,00 .

~ ~

Vigné' (cultùré .moderne) 60.000 . 50.000***(raisinsPalmiers • .. 1 90.:800 55.800 de table)Amandiors · ~ . .. .. 80.900 11.700Noyei's ). · . 3.000Cerisiers ) 2.200

320Grenadiers 7.700* )

60.050Figuiers 121.700* )Bananiers 50 650AbriOotiers · ......... Jo .......... : .. - 10,985pêchers " . · .. . ... : . ... 1..600Pruniers • ~ JO , .. • • • • . . .. . ... 4.225Poiriers · .. .. . ... l' 850'~ -Pommiers ·..... . .. 1.520* -

,-

* Moyenne des ·campagnos .1959 .et t960.** Moyonne dos campagnes 1963 et 1964

*** Plua do 2.300.000 hoctolitres do vin (3.500.000 en 1965, productionrecord).

'.CA.BLEAU N2I-4-7

.LES CULTURES FRUIT:ŒRES (1955 ~ t 962)

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B.- Ln production et l'utilisation des forets

Los for8ts du flTaroc couvrent irrégulièroment doleur frondaison environ 4.120.000 hectares, soit à peu près 10 dixièmede la surfaco. Elles sont situées au N des cr6tes do l'Anti-Atlas, du

. Hau~tlas et de sea prolongement orientaux. Les nappes alfatièresa 1étendent dans la ~partie orientale sur environ 2.500.000 hectares.

La répartition en surf'ace des principales essen­ces forestières, d'après P. BOUDY (1951) est l~ suivante:

1-4

Chène vert •••••.•••.•••••••••••Thuya de Berbérie ••••••••••••••Arganier •••••••••••••••••••••••Ch~ne-liège ••••••••••••••••••••Genevrier ••••••••••••••••••••••Cèdre de l'Atlas •••••••••••••••Pin maritime et Pin d '1..lep •••••Ch~nea à feuilles caduques •••••Sapin pinsapo ••••••••••••••••••Essences secondaires •••••••••••

1.340.000 hectares740.000 hoctares700.000 hectares400.000 hectares230.000 hectares115.000 hectares75.000 hectares24.000 hectares

5.500 hectares500.000 hectares.

Les produotions moyennes sont les suivo.ntes(BOUDY, 1951) :

__ • _ ........ .-0. ......

Bois de feu •••••••••••••••••••Charbon do bois •••••••••••••••Bois d'oeuvre •••••••••••••••••Bois à pate •••••••••••••••••••Liège de reproduction •••••••••Liège ~e ••••••••••••••••••••lù.f'a •••• "••••••••• '•••••••••••• '.

1Q) Le Chêne vert (Querc'@ llexl

400.000 stères900.000 qu:il'J.taux75.000 nètres cubes

120.000 mètres cubes100 .000 qu:il'J.taux250.000 qu:il'J.taux100.000 quintaux

. . . Ke Chêne vert ou Chtne Yeuse est une des plusremrquablesesàencesforestières du Me..roc. li s'adapte à un grandnombre de types de sol~"{is61s s:quelettiques, sols bruns oalcaires,rendzines, sols rouges méditerranéens, etc••• ) et slétend aussi bien

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et humidedans les éta.ges bioclimatiques semi-aride que subhumide. il constitueun grand nombre de massifs importants rois se trouve également enpetites stations isolées. On le rencontre à partir de 30D-400 m d'al­titude jusqu'à 2.900 m dans le Haut· ·.1tlas.

Le Ch8na vert est inapte à donner des bois d'oeuvrede qualité. On l'utilise pour fnire des traverses de chemin de fer.C'est poUrquoi,' ses peuplements sont tous actuellement traités entaillis. .

22 ) Le fhu;Y!J: de Berbérie l.Tétroclinis o.rticulata)

Le Thuya de Berbérie, par la surface qu'il occupe,constitue ln plus LIportc.nte essence forestière résineuse du Maroc.Endémique de l'Afrique du Nord, cette espèce f01'L1e 'èllioportants peu.­plements dLms le Rj.:f méditerrenGen et le Rif Central, le Moyen Atlasseptentrional, la région de MogndQr au contact de l'Argo.:nier, leSouss et le Plnteau d'Oulmès.

Elle est strlctenent cantonnée dans l'étage cli­matique semi-aride, son ru::J.plitude o.ltitud:i.nli1e allent du niveau de lamer jusqu'à 1.500 ID sur le versant S du Mut Atlas.

On peut la trouver sur différents terrains maisd'une manière générale les sols de la for8t de Thuya sont des solssquelettiques pauvres.

Le bois de Thuya est un bois brun rouge, à grainstrès fins et hODogènes, qui est très apprécié par l'ébénisterie.

C'est l'essence forestière la plus originale duilIaroc. Endémique de ce pays, elle couvre de façon plus ou moins clair­semée toute une baJ1d,e à6tière depuis l'embouchure du Tensift jusqu1àcelle de l'.Oued Souss, P\lis une grande partie de la; plaine du Souss,tous ses bassins versants et enfin la. plus grand~ partie de 1 'Anti-Atlas,

Prospérant à pro:xim1té. :i..tnmédiate de l'Océan, l'Argnnier ne dépasse pas l' a.ltitude de 1400 Èl. 1500 m dans le Raut Atlas.Il est assez plastique puisqu'il s' ~tend à la fois sur les étagesaride. et semi-aride.• il colonise toutes sortes de termins, surtoutles sols à cro~te calcaire, peu épais et faoil~ent érodés.

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Il constitue un paturc.ge suspendu dlune grandevaleur: les chèvres broutent son feuillage et ses fruits et le tapisherbacé qui pousse sous son couvert.

En outre, les noyaux d!Ârgro1ier donnent unehuile comestible, 11huile d ' argmle, qui est très appréciée par lapopulation.

4Q) Le' ChGne-lièKE;ûM.e:rcus suber)

C'est, avec le cèdre, llessence la plus précieusedeEl for$ts du ~raroc. Les massifs principaux se répo.rtissent en quatregrllD.~ groupes :

- la for$t de Nnmoro,

- les forGts de ltarrière pays de Rabnt-Cnsablanca,

- les for$ts du plateau d'El Harcha-Oulmès,

- 'les for&ts du Rif, de 10. presqu11Je t:ing:itone, du l'Ioyen Atlasseptentrional.

L'amplitude altitudinale de cette espèce ~larie

en fonotion de ln lntitude. On la rencontre depuis le niveau de 18mer dans la région de Tanger jusqu'à 2.100 m dans le Haut Atlas.

DU point de vue cl:iJlJD.tique, le chê::J.e-lièges'étend sur les étages seni-aride, subhumide et humide.

Contrairement aux espèces précédentes, il est trèspeu plastique vis-à-vis du sol. ,n ne se, rencontre que sur des solsnon calcaires, à réaction acid,e.

. En 'forêt de K."\Llora,les ch~es-lièges sontdéiIlllsclés entre 20 et 30 tins pour foUrnir le liè~le.PD.r la suite,le' 'liègEil de reproduction atteint ll6paisseur marchande (25 mm) vers9 à10 ans. C'est avec ce liège de texture plus homogène que celle dullège-m5.1e ,qu I on fabrique nota.r::m:r.ent les bouchons. Les coupes réaliséesaprès 4 récoltes sucessives produisènt du bois et du tanin.

I-4

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5Q) Le Genevrier

Cette' essence est repr6sentêe au Maroc par troisesp~ces principales: lé Genévrier rouge, le Genévrier thurifère etle Genévrier oxycèdre~··

Le Genévrier roUf,"e (JUIJ,iperus phoenicea) formedeux types de paupletlents : . .

- les peuplements 'c6tiers qui jalonnent les sols sableux enbordure immédiate de la mer comme ceux de Mahdia, de l'embouchure duTensift et des envirOns de Mogador.

- les peupleoents raontrif,-nards qui bordent de façon discontinueles versants atlantiques et sahariens du mut- Atlas et le versant de.la Moulouya .. ï dtl~IÔyeri Atlas •

. ' Il se développe toujours~ l'étage semi-aridesur des types de sols très variés et m~me parfois salés.

Il joue essentielletlent 1.m' r61e ~de protection dessols et ne fournit que du bois de chauffage.

Le Genévrier thurifère (J1.miperus thurifera) estprésent da.."'1S l'étage. seLli-aride froid de. toutes les montagnes maro­caines,- exoeption faite du Rif Occidental· et dé l'anti....Atlas occidental.Il prospère do-~s tous les types de sol.

Il est utilisé comme arbre-de protection et commebois de chauffa.ge. l,es 1'D.Illeatix, en temps de neige, servent également

'à. la nourriture, des troupeaux. . , ', .

.. Le Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus) serencontre'rarement en plaine mais est très répandu dans toutes lesmontagnes morocaines jusqu1à 3000 m d'altitude où il est le plussouvent subordonné à dJautres essences principales.

Il ne conatitue que tout à fait exceptionnellementdes peup~lements forestiers. . . .,

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6Q ) Le Qèdre (C\:C1rus liban6ti ssp. ~tlantiCll)

Le Cèdre couVre au ~mbcr une surface de l'ordrede 115.000 hectares dont environ 15.000 hectares dans le Rif, 74.000hectares dans le Moyen Atlas. occidental, 8.000 hectares dans leMoyen Atlas oriental et 18.000 hectllI':s do:p.s le Haut Atlas.

Sa limite supérieure altitudinaJ.e se situe defaçon assez irrégulière aux environs de 2.800 tl tandis que sa limiteinf'érieuxe est à la fois beaucoup plus variable et moins précise;elle peut descendre jusq,ut à 1.350.. m. environ.

Dans son ensemble~cette espèce s'étend dans l'étage méditerranéen humide mais elle supporte des conditians beaucoupplus sèches dans le ITaut Atlas.

Les sols de.l~ cédraie sont le plus souvent dessols bruns forestiers, des rendzines et des sols rouges méditerranéenssur calcaire, dolomie ou basalte quaternaire.

Le bois de Cèdre est en général un bois tendre,coloré, olitoront, durable, facile à trava.iller mais relativementcassant. Il est utilisé principo.l9Iilent pm' l'ébénisterie locale.

Cette essence s' appnrente avec le ]?in maritimede Provence. Elle constitue des pe'llpl9tlents relo.tivement importantsdans le Rifoccidentlll, le Noyen Atlas septentrional et central, dansles étages bioclimatiq,ues subhumide et humide. Elle est assez 1n6i:f46­rente à. la nature du sol pourvu que celui-ci soit bien drainé.

Le bois du Pin maritime cotlporte de nombreuxnoeuds et n ' est de ce fait utilisé Clue pour 10. caisserie.

8 Q) I:.e Pin. d'Alep (P:1IruB halemnsis)

Le Pin d'i..J.ep ne forme de peuplements importantsque d.a.ns le Haut Atlas Centrol. Des stations isolées jalonnent le Rif,surtout le versant méditerranéen, et le Moyen Atlas septentr1.onaJ.. Cetteespèce S i étale dans 1J étage semi-aride et dans la partie la plus sèchede l'étage subhumide, depuis le niveau de la mer jusqu'à 2.000 m. Elleprospère mieux en sols calcaires et marneux mais on la rencontre égale­ment sur solo acides.

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Le. bois du Pin d l 1l.1ep est utiliso principalemeentpour la caisserie.

9Q) Les C1l3nes à feuilles cadugues

Ils sont reprosentés par le Ch~ne Zeen (Quercusfaginen) et le· Cll~ne tauzin (Quercus pyrenaïca).

Lo Chêne zeen se cantonne .en montagne dans lesét..'l.ges subl'IUlJlide et humide, dans la .région de Tanger, dans· le HautAtlas,. le Rif, le Moyen Atlas et le Plateau d'Oulmès, tandis que leCh~ne tauzin forme toute une série de petits peuplements dans le Rifoccidentc.l et ln région de Tanger.

Le bois de Chêne zeen sert à fabriquer destraverses de chemin de .fer.

Il n'existe que deux massifs de cette essence auMaroc : un dans le Rif sur la montngneca.lcnire.quidomine Chechaoueneet un autre our la montagne également calcnire de Tassaote.

Leur importance économique est faible, le boisde ce résineux ayant une vc.leur restreinte en raison de l'abondnncedes noeuds.

11 2 ). Le§. essenc~s .de reboisem~t

Ce sont essentiellement des essences à croissoncerapide ~ui sont d'abord testéeseÀ~érimentaleoentavant dl~tre diffUséespour le reboiseLlent. Ellesouuv:roient déjà 107.000 hectares en 1960.

ParLli elles, viennent au premier rang les Eucaly?"tus. Ils constituent le'principaleessence de reboisement srace à leurs

'multiples variétés toutes adaptées ù des conditions de L1ilieu par-'. ticiulières.

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L'Eucnlyptus cru::J[lldulensis est surtout utilisédnns le reboiseoè;nt' des sols non calcaires et non salés oontrairementà l'Eucalyptus gomphocephcl.b.. Ces deux EuCDJ.yptuS 'produisent lumatière première nécessaire ~ lu fabrication de la cellulose (usinede Sidi YnlJia).

D'autres EuCl11yptus plus aérophiles sont réser­vés aux reboisements en zono nride(E. Cladocalyx. E. Sàlmonopholin).

Pumi les nutres essences, il faut citer les8cncias à tanin (1... Cynnophylla, l~. Decurrens) les résineux (Pinuspirulster,P,rad:iata, p. co.na.riensis, P. h.alepensis) et enfin lesPaupliera (P. Ni.gra, P. Alba, p. eurumericuna, etc••• ) dont les plan­'tations commencent à s'étendre au delà du stade exp6~ental.

En 1960, les différents peuplements artificielsdu lVIe.roc renfermaient environ:

- 78.000 hectares, d'Eucalyptus à bois,- 6.000 hectares d'Acacica à tanin,- 13.000 hectares de résineux divers

1.000 hectares de i-eupliera- 9.000 hecturosd'essences diverses.

L'aocent est mnintennnt ois sur lesreboisementsde résineux, dont le Maroc a le plus besoin pour 10., fourniture debois de mine (5 IJillions de mètres linéaires importés par an) et d.ebois de so1a[;'6.

12Q) L'Alfa (stina tenacissimal

Bien que l'Alfa soit une gram.née vivace, lesnappes alfatière~,~ioouvrentenviron 2.500.000 hectares, sontsoumises au rugime forestière Elles conStituent de vastes peuplementssur les Hauts Pl~teaux'du'1'Jbroc oriental, dans la vr.llée de la MOulouya'ët dll.IlS certaines plaines c.Stières oéditerranéennes. Sur l'ensembledes hauts plO,teaux, l'ÂIf-c se présente sous l'aspect d'une i.rrImensesteppe d'altitude non arborée, souvent en oélnnge uvec l'Amoise.

Les nappes alfatières sont paroo\U'Ues par lestroupeaux despopulatians locales et font l'objet d'une cueillette assezintense, cuoillette concédée par l'Etat à de grandes sociétés. Lesfeuilles d'Alfa, longues de 30 à 120 cm, contiennent des fibres cellulo­siques dont la qualité est très appréciée par l'industrie pape1Jière.Elles sont exportées surtout vers l'Angleterre et la France.

- t -

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INSTITUT NATIONAL DE LA RECEERCHE AGRONOMIQUE : "Les agrumes aulIfaroc". INRAi Rabat;

COlIi Tecbn. et Product. Agric.(à. parattre).

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255 p.

ME'mO A. (1958) 1 t1FO~t9". Atlas du Maroo; sect. VI;Biogéographie; planche n Q19 a; Com•.de Géogr. du Pkroc; 129 p.

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E.'f.JELJAN A. (1964) :

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: "Les sols salés et alcalisés de la plainedu Zebra;' premiers réSul.tats dtune expé­rimentation destinée à étudier leur amé­lioration et leur évolution sous i.rr:i..ga­tion". Sème Cong. !nt. Science du Sol,

~

.Bucarest; sous Bresse.

" ,~.

: .~ .

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ZA4MOUN T;" FARIS M., DADI 101. ( 1964) :,....Le prograIl)IllS triennal de 1 rOffice'National des Irrigations"; Les Hommes, laTerre et l'Eau; nQ?; PP.326-348.

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GWSSAIRE

Il QUELQUES NOMS ARABES OU BERBEBES*

Agadir (n.m.)Ague1mane (n.nJ4)Almou (n.m.)

1 Grenier oollectif fortifi~.

s Lao permanent (en pays berbère).: Prairie dJalt1tude sur épandage limoneux

(Haute Moulouya). ,S Bas payS où les populations nomades mont&­gnarde~ 'viennent passer lihiver.

1 CUltures d!@tomne." Arbre : piStachier de l ' Atlas.'s Cuiture sèohe, non 1rrigu~e.

1 Campagne J par oppasition à ville.': Vent d'Est, ohaud et seo en été.s Berbère du Sud.'. pl. de Chérif, descendant~ du ProPhète- MohammeC4'1 Pourtour des dépressions salées inondables.: Lao temporaire d8ns des ouvettes na:tt.tœlles.: Ensanble de daYa, parfois lao permaneIIt

(Moyen Atlas t. .', ,Systè~e de puisage 'avec outre et traotfon anima1..,., ""Sol llioneux d~ QO~ur grise. " ',' ,Zone d;e. con,taçt,entre la :monta.gne et "la plaine(litt. == ,poi~aU).' , ' ..

" Assemblée rep~ésentative des abefs de ',famille., 'Campe!D...e~t de ,k:hB.rma QU 'v1lla.ge endûr. ': Pa.lJn:i,er zlain. '; '. ,, Grand ensemble de dunes: (Litt. = oouloir), coulo:1r ~-h-oit'allongé entre, deux or3tes (SUd ma2'oca:'..n). " . ,", Paysan. "" Màgasin de grOs, dép8t E.rt halte pour les voya.geu:;--:"',f Gorges, défilé, olus~ (:t~i~ODB préss.b.Sriennes e-t,mont~gnes) • '

, Plateau très ,aplani. "c Colline isolée à sO!IJlIlSt pl at, butte-témoin..: Tribu desC"ldats-labou.reur3 instalJ:és autrefo:li:l, par les s"Jt~ dar!B l.es ~(Ines strdtégiq,UÈls.: :Biens ooncéd~s à des fondn;dons ,rellgieuses.J ,Pi~teau dé ~9rliq~ et 'pie::':-eux. " . , '... ~ol :r.9uge lé~r~ment ,sabllJnneux.', '

et ad;h h PO:Pu:1at:1on noire des oasis (~~'l."Vent desoendant'S" d'esolavEe).. " .'

Gada (nef., )Gara (nef.)Guioh (n.'m. et adj.)

Habous Jn,am. et adj.)Hamada (n.f,)Hamr1 (adj.)Haratine (n.m.

Djemaa (nef.)Douar (nam.)Doum (n.m.)Erg (nom.)Feija (n.f.)

Fellah (n.m.)Fondouk (n.m.)Foum (n.me)

Békri (n.m. et adj.)Bétoum (n~.):Bc':.~; (nem.)Bled (nom.):Chergui (n~m.)Chleuh (n.me, et adj.)Chorta (n.m.)Chott (n.I!lf)Da;ya (n.f.)Dayete (n.f.)

Dalou (ou dlo) (n.m.L.Dhess (nem.) : "Dir (n.m~) J

* Etabli en grande part:1e dtaprès J t MARTIN etU. (191~4)IlGéographie dil'MarooU. Ratier; Pr ris...

. .'

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-2 ...

Khela (n.m~)

Sof (n.m.)Souk (n.m.)

Rmel (n.m.)Sahél (n~m.)

Niora (nef.)Nouala (n.f.)Oued (n~m.)

Ouggouti (14m.)Oulja ln.m.)

Sebkha (nef.)Seguia (141'.)Skhour (Il4nle)

: Village forti:hé., parfois ~olleotif.: Montagne, aOI!lIllet.

t Dépats caillouteux consolidés.: Habi,tat fortifié. .': (pron. rb.ratma) tente. .:(prono; rh1!ammes) métayer au 1/52 • "

: (pron. rhrebbaz) fellah lié à un propriétaire parle contrat de Khobza~" .

:(pron.rhrela) plateau de piedmont découpé en, lanières par des oueds encaissés (Sud.du Hmlt Aths).i ,(pron. :eho bza) éontrat de location à paiement

en nature.Kissaria (n.f.) : Quartier urbain spécialisé d1artisans ou de marohandsKreb (n.m.) :. B6riiure e~~s 'dès.::hamada. "Ksar (pl.ksour) (~m.) : Vlllageaggloméré des régions aridas.Maader (n.m.) : zone dt épandage de crues d'oueds dans. les

, régions présahariennesMaïdere n.m.) : Zone d'épandage dans le Sud marocain.Mazouzi n.m. et adj.) : Cultures de printemps. .Mechta n.f.) : Maison de pisé.Médina n.f.): Quartier urbain musulman traditiomel (li~e)Melk (14m. et adj.): Propriété privée.Mellah (n.m.) ': Quartier juif".Merja. (n~.) ': Mar.:ds temporaire (Rharb).MohtaBeb (n.m.): Chef des corporations.Moussœ (n.m.) : Foire et f~te populaire à l'occasion d1un pélér1nage.Naora (n.f.): Voir delou, dont ct est une appellation régioI18le.Nebka (nef.) : Accumulation de sable autour des végétaux

(zones arides)': Petit piment rouge utilisé comme épice.': Hutte conique.': Cours d'eau. .i Petit barragE" d.~ q.éri1lation (Haut Atlas) •.: Petite plaine~,~épressionlittorale au pied

d'une ,falaise. morte.Rb&. (n.m. et adj.) ': Contrat de métayer au 1/4.Rhettara. (n.fi) : Canalisation souterraine reliée à la surface par des

puits pour l'entretien (Haouz et Sud marocain).: Sol sablonneux.: Plaine c6tièl'e sableuse avec arrière pays de

dunes consolidées.: (pron. sebkra) étendue dfeau salée (Sud ma:rocain).": CaJJB.1 ou rigole d' iITigation •: (pron. srhrour) reliefs résiduels de roche dure.

dominant une surface topographiQ!le (siDg.sakra.te).: Pointenant rooheux isplé.: Marché. -

Irherm (n.m.)Jbel (n.m.)Kercha (nS~)Kaaba (n.f.) .Kha.!ma (n. t'. )Kham1Iles (n.m~)Khebbaz (n.m.)

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~chelhit (n.m.)Takaout (n.m.)Tamazirt (n..me)Tichka (n.ma)Tirs (n.me)Tizi (n.m.)Zenatiya (n.me)Zouja (n.f.)Zriba (n.f.. )

-3-

1 dialecte berbère du Sud.: Ecorce à tanmn des tamaris.: Dialecte berbère des montagne du Maroc central.': P6turage dans le Haut AtJ.as., (honon. Tires) sol noir et arg:Lleux.: Col (berbère): Dialecte berbère parlé dans le Ma.:roc oriental.': Attelage.: enclos d'épineux.

- 1 -

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ROYAUME DU ~AROC

Ministè~e de l'Agriculture

et, de la, Réforme Agraire

Cong'rès de Péd.ologie Méditel'l'l!Inéenne

!Excursion au Maroc

LIVRET ~ GUIDE

,ANNEXES

C'A RT E S

~.,,-;JJ ~J:.....w,

L..»')\.:-.9.I1 ii)j.j

~I)j-JI ~i"')\_'JlI.J

3 au 9 Septembre 1966

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ROY AU>ΠOU >IAROC

MINISTÈRE DE l'A6llCULTUIE ET DE LA ltFOlME A&UllE

- ·: ltintroire suivi par l'excursion

Echelle

0 100 km

1

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1

1.

~-----fi __ I

TArtrAYA

Maquette l.S.C Rabat

LE RELIEF DU MAROC Publif à l'occasion du congr•s de P•dologie méditerronfenne _Septembre 1966

Dessin: 1.5.C Robot et Mimoun ( 0 M V A) Berkane

c: Cl

E QI

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ROYAUME DU MA.ROC

MINISTÈRE D-E -. ET DE LA RÉFOL AGRICULTURE

RME AGRAIRE

CARTE STRUCTURALE DU MAROC--

{~ ~ Précambrien

Paléozoïque

~ Précomb . ~ rien

Paléozoïque

•Trios ( · .

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1 t>77:>7I principaux b ~ ossins)

l

i p::;::q Secondaire et tr:'::::d Eocène plissés

Secondaire et Eocène tabulaires

I~ 1 Poléozoi m que charrié

' Dorsale cale . L'',J aire "~"~ Nappes gréso-schist euses et marneuses

néogènes et post- nappe 'fquoternoires ri Oin)

Roches éruptives ~- Principe récentes ~ . ux occidents

Principaux f tectoniques et c ronts de nop ontocts anormaux pes rifaines

50 Echelle

100 200 km

Carte

(Y compris

géol 1·500 000 Maroc

Safi

Publié à 1· - occasion d - u congrés de Pédologie méditerran4enne Se - ptemb~e 1966

0 u

. ABEROANE I SC-R Dessm par M --- -----· · aboi

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120

KOY AU.\t~ UU _\l \N.O<.

MI NISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET OE LA RÈFORME AGRAIRE

Publié à ! 'occasion du Congrès de Pédologie Médit e rranéenne Septembre 1966

100 so

CARTE DES ETAGES BIOCLIMATIQUES Sk. e l

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~ 320 -

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Echelle 1/ 4 000 000.

LEGENDE

Soho rien Steppe

Aride Steppe Semi- aride Forêt , Motorrol Erme

Sub - humide Forêt , Motorrol Erme H.;mide Forêt , Motorrol I Erme Houle montagne Steppe , Motorrol Pelouse

+

Gill]

c:J E::J [TI

Dêlînltloni

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THERMIQUE EXTREME (.~f ; :

MOYENNE (M·m) .·. :

:: : -: :· : : : Clômol on>uloore (M-m <. 150 C) (Euooulr'o)

: :· Clo,,.ot lnloral (1So < M·m < 250) . :

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: C li,,.ot Sern1·cont•nenfol (25o < M.m <:- 350)

: C limat eontlnentol ( M-m . · .. .

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MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA RÉFORME AGRAIRE

CARTE PHYTOGEOGRAPHIQUE

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LEGENDE

Végétation déserfique à flore sohorienne .

Au Moroc orienlol Zizyphus Lol~s • Pislocîo Allonlico ou Stipo tenocissimo -Arfemisio Herbe olbo Au Mo roc occidental · Zizyphus lotus -.Aco;;io gummrle ro.

Argon1o spinoso

Ouercus llex (4) et O. coccilero (5) ce dernier dons le Ril el ou Sud de T ozo

Ouercus Suber .

Ouercus fogineo S.L. ( Q . Mirbeckii ; O . lusilonico ; et O . T ozoe . (8)

Oleo europeo-Pisfrocio L~nliscus - Chomoerops

Collitris (Tetraclinis) orliculata .

Cupressus SemperYirens

Juniperus phœnicea

Pin us holepensîs .

Cedrus a tlontica .

Abies pinsopo ssp . m aroccona

Pînus pinoster .

Juniperus thurilera

Végétation de haute montagne (xérophytes épine1.1x) .

Végélalion halophile .

Végétation de m'arais d'eau - douce

Echelle 1/4 000 000.

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ROYAUME DU MAROC CARTE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

1 100

Echelle 1/4 000 000.

LEGENDE

Zone agricole proprement dite 17010

3<40 ~ t;ultures moroich~res

f{~~~~~}~=~~~1 Culture~ irr•19uHs (grond.s pêr1meff"u)

~ Cullures •mguée• (outres •one>}

Œ:J Agrumes

E3 Arbor1cultur~ (Sedeurs princtpou-.)

Zone ogro-poslorole 22°10

Cu ltures eden s•ves ouoc1Ms O l'êlevoge

Zo"es ô prépondérance pastorale

320 Zone forestière 20°/o

r:::n ~

For&h

Allo

Zone non productive

Zone sohortenne

Haute mol'\logne

l-r'\\4 30of'7"'771

~

Olivl1111r

4 1°1°

.-

+

El Jod+do

ao

+

_Maquette établie par T. IONESCO et C MICHEL D'après les travaux de :

-Station Phyto-Ecologiqu e (I. N R A ) - Atlas du Maroc- (Forêts - pla n che 19a)

- Carte du Maroc Agricole (Ministè r e de l 'Ag ricultur e)

+

..

Publié à l'occasion du Congr ès de P é dologie

Méditerranéenne

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Septembre 1966

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M aquette établie à l 'I. N. R. A.

Station Phyto-Ecologique

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