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Exemple Fiche de Lecture pour le bac de français

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MUSSET, On ne badine pas avec l’amour (1834) On ne badine pas avec l’amour fut publiée dans la revue des Deux Mondes en 1834, mais représenté en 1861 à la Comédie Française après la mort de Musset. Cette pièce fut composée à l’époque du voyage en Italie avec George Sand, juste avant leur rupture. Ce drame romantique est l’une des œuvres l’est plus connues d’Alfred de Musset. Elle se compose de trois actes et appartient au genre du proverbe dramatique. La présence d’un chœur fait pencher la pièce vers le genre noble qui s’accommode mal avec le caractère général de la pièce : On ne badine pas avec l’amour est une comédie en prose qui finit mal.

I. RESUME

ACTE I

ACTE II

ACTE III II. LES PERSONNAGES

CAMILLE

PERDICAN

ROSETTE

LES FANTOCHES

LOUISE

LE CHŒUR DES PAYSANS III. LA PIECE

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I. RESUME ACTE I Des paysans, en chœur, saluent d’abord, assez plaisamment, le grassouillet Blazius, qui leur annonce le retour du fils du baron, leur jeune seigneur, tout juste promu docteur, Perdican, dont il fut le gouverneur, puis, plutôt sarcastiquement, la maigrelette Dame Pluche, qui annonce l’arrivée de Camille, nièce du baron et cousine de Perdican, laquelle est sortie du couvent, où elle fut élevée, en vue de recueillir le bien légué par feu sa mère (sc. 1). Dans un salon du château, à Bridaine, le curé du village, qui aime bien boire et manger, mais qui n’a de cesse de lui dénoncer le goût de Blazius pour la boisson, le baron annonce son intention de marier son fils à Camille. Selon les dispositions prises par le baron, les deux jeunes gens font simultanément leur entrée, mais, en dépit des compliments que lui adresse Perdican, Camille refuse d’embrasser son cousin (sc. 2). Devant le château, le chœur s’imagine Blazius et Bridaine dînant, buvant et se disputant, tous les deux repoussés par Dame Pluche. Apparaissent les deux jeunes gens. Perdican, qui se plaint à Camille de la froideur qu’elle affiche envers lui, tente de l’émouvoir en l’invitant à aller retrouver avec lui les lieux communs de leur enfance heureuse, mais la jeune fille paraît demeurer indifférente. Le baron, qui a assisté, avec Dame Pluche, à cette scène, lui exprime sa déception, mais il l’entend prendre la défense de Camille (sc. 3). Perdican, qui trouve un réconfort à évoquer des souvenirs avec des paysans qui l’avaient connu enfant, voit passer la sœur de lait de Camille, Rosette, qu’il embrasse, puis invite à venir souper au château (sc. 4).Maître Bridaine montre au baron, hors de lui, une paysanne, Rosette, aux bras de son fils (sc. 5). ACTE II A Perdican, qui l’implore de maintenir entre eux au moins des liens d’amitié, Camille annonce qu’elle retournera au couvent dès le lendemain matin. C’est pourquoi le jeune homme s’éloigne. Néanmoins, Camille écrit un mot destiné à Perdican, et elle charge Dame Pluche de le lui faire parvenir avant le dîner (sc. 1). Jaloux à l’idée que Blazius puisse occuper la place d’honneur au dîner, Bridaine retourne à sa cure (sc. 2).Par dépit, Perdican fait la cour à Rosette, qui lui reproche de trop l’embrasser (sc. 3). Maître Blazius et le baron entrent au château en conversant : le premier annonce au second que Camille oblige Dame Pluche de remettre une lettre adressée à un « gardien de dindons » (sc.4). Ayant lu le billet qui l’invite à « se trouver à la fontaine », Perdican y va et il y est rejoint par Camille. Au cours de cette longue scène, les deux personnages vont enfin se parler de leurs attentes, de leurs regrets et de leurs décisions. Cette fois-ci, Camille embrasse Perdican, qui en est tout étonné. Néanmoins, elle ne tarde pas à lui annoncer qu’elle s’apprête à prendre le voile et qu’elle aimerait même entendre qu’il l’appuie dans sa résolution. Elle lui pose aussi des questions sur les relations amoureuses qu’il aurait pu avoir et sur les dangers de brièveté et d’éparpillement de l’amour humain. Perdican répond à Camille qu’elle commet une erreur en voulant entrer au couvent au lieu d’accepter de devenir son épouse. Camille confie au jeune homme que, dans son vœu de devenir religieuse, elle se trouve confortée par une sœur, Louise, qui, autrefois mariée, fit l’expérience de l’isolement et de la tromperie dans l’amour humain, au point de se réfugier dans un couvent, où « elle se meurt de désespoir ». Camille avoue ne pas avoir seulement compati aux malheurs de son amie, mais en avoir tiré une vie imaginaire d’où il n’était pas absent (sc. 5). ACTE III Tandis que le baron chasse Blazius, auquel il reproche d’avoir accusé Camille de se livrer à une correspondance secrète, Perdican réfléchit à ses propres sentiments et à ceux de sa cousine (sc. 1).Espérant retrouver les bonnes grâces du baron, Blazius contraint Dame Pluche de lui remettre la

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lettre écrite par Camille, et qu’elle allait justement poster. A Perdican, passant par là, Dame Pluche demande de lui reprendre la lettre des mains de Blazius. Perdican saisit l’occasion pour découvrir un message adressé par Camille à Louise, dans lequel elle disait être prête à la rejoindre, ayant tout fait pour mettre le cœur du jeune homme au désespoir. C’est alors que Perdican fait remettre un mot à Camille pour lui proposer un rendez-vous près de la fontaine, alors même qu’il était bien décidé à s’y rendre avec Rosette, qu’il s’appliquait à courtiser (sc. 2). Cachée derrière un arbre, Camille voit et entend tout : Perdican offre une chaîne en or à Rosette, jette dans l’eau une bague qui était un présent de Camille, et demande à Rosette son cœur (sc. 3). A son tour, Camille demande à Dame Pluche de faire savoir à Perdican qu’elle l’attend dans sa chambre. Conversant avec Rosette, elle lui dit de ne pas croire que Perdican puisse l’épouser et elle l’invite à se cacher derrière une tapisserie. Arrive Perdican, à qui Camille demande de lui faire la cour. Elle lui remet alors la bague qu’il avait jetée dans l’eau. Perdican est amené à dire à Camille qu’il l’aime. Celle-ci lui répond que, s’il n’est pas un lâche, il devra épouser Rosette. Perdican affirme qu’il le fera (sc. 6). A l’annonce de cette nouvelle, le baron s’enferme dans sa douleur, puis Camille tente de faire revenir Perdican sur sa décision et Rosette demande de retourner chez sa mère, mais Perdican reste sur ses positions (sc. 7). Camille se rend alors dans l’oratoire du château, où elle se jette au pied de l’autel, divisée entre amour divin et amour humain. Perdican la rejoint. Il lui avoue que, malgré qu’ils se soient fait du mal, ils s’aiment. Elle ressent la même conviction. Ils s’embrassent. A ce moment, un cri retentit de derrière l’autel. C’est celui de Rosette, qui était venue là. « Elle est morte ! Adieu, Perdican », s’écrie, à son tour, Camille.

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II. LES PERSONNAGES

CAMILLE Déconcertante et presque contradictoire, Camille est le personnage le plus énigmatique de toutes les figures féminines du théâtre de Musset. L’évolution de ses sentiments influe sur la progression des événements. Elle apparaît d’abord hautaine, repliée sur soi et presque insensible, refusant de répondre aux compliments de Perdican, résistant à tout signe de tendresse ou d’amitié, rejetant tout attendrissement par des souvenirs d’enfance. Ce n’est qu’à l’acte II, scène 5, que Camille s’excuse auprès de Perdican d’avoir eu un air si brusque et qu’elle en vient à s’expliquer : parce qu’elle est pleine de méfiance à l’égard de la vie et de l’amour, elle a pris la résolution de renoncer au monde. Certes, le désir d’amour n’a pas disparu de son cœur -- « je veux aimer », dit-elle --, mais c’est pour ajouter aussitôt « je ne veux pas souffrir ». La décision, qui est celle de Camille, de retourner au couvent, où son éducation a été faite, se trouve consolidée par les confidences qu’elle avait reçues d’une autre sœur, Louise, qui n’avait cru pouvoir échapper à un amour humain malheureux qu’en se réfugiant dans l’amour du Christ. Cependant, la résolution de Camille est moins claire qu’il n’y paraît : elle est, en effet, moins commandée par un idéal mystique que soutenue par un excès d’orgueil prêt à condamner la façon d’aimer de tous les hommes, celle de Perdican ne devant pas faire exception. Camille aimerait d’ailleurs que celui-ci la conforte dans sa décision en lui confirmant le manque de sérieux des hommes en amour. Tout en prétendant vouloir quitter le monde, Camille n’en reconnaît pas moins que « tout cela est triste à mourir ». Tout au cours de l’acte III, Camille découvrira de plus en plus la force de l’attirance qui la pousse vers Perdican, notamment à partir de la jalousie qu’éveille en elle la cour que celui-ci fait à la jeune paysanne Rosette. Cette jalousie prendra la forme d’un jeu de pouvoir et même d’un acte de vengeance, puisque c’est après avoir caché Rosette derrière une tenture que Camille demande à Perdican de lui exprimer l’amour qu’il lui porte, avant qu’elle ne lui révèle la présence de la jeune paysanne et qu’elle lui dise qu’il faillirait à son devoir s’il n’exécutait pas la promesse qu’il avait faite d’épouser celle-ci. Quand Perdican se résout à agir de la sorte, Camille prend peur et elle finit par le rappeler et lui avouer, dans l’oratoire, « Oui, nous nous aimons Perdican ; laisse-moi le sentir sur ton cœur » (acte III, sc. 8).

PERDICAN Bien qu’il brille par son intelligence, ce jeune homme, tout juste promu docteur, n’a rien d’un pédant, mais il conserve un goût lyrique et rousseauiste pour le monde de la nature, pour les gens simples et pour ses souvenirs d’enfance, au point où sa quête d’amour s’accroche d’abord à ceux-ci. A défaut de réussir à se faire aimer de Camille, il est sous le charme de la jeune paysanne Rosette, qui remplit la nostalgie qu’il éprouve pour le temps de l’enfance. L’émotivité passionnée qui le caractérise éclatera, à la sc. 5 de l’acte II, dans une discussion très vive qu’il aura avec Camille : tandis qu’il exprime sa colère contre une religion étroite qui refuserait l’expérience de l’amour humain, il fait l’éloge de celui-ci, quelles qu’en soient les peines éventuelles, et, se projetant au terme d’une existence humaine, déclare : « On aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se tourne pour regarder en arrière, et on se dit « J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé » ». En attendant, se rendant de plus en plus compte qu’il aime Camille, d’un amour non réciproque, Perdican se console en se rapprochant de Rosette, puis croit même se venger de la froideur de Camille en déclarant son amour à Rosette, alors même qu’il s’était arrangé pour que celle-là se trouve cachée dans le petit bois. Mais, presqu’au terme de l’intrigue, Perdican ne pourra qu’avouer à Camille : « Insensés que nous sommes ! Nous nous aimons (…), même si « il a bien fallu que nous nous fassions du mal, car nous sommes des hommes » (acte II, sc. 8).

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ROSETTE Rosette est bien la paysanne dont le caractère est fait d’innocence, mais aussi de lucidité, et qui se trouve près des choses de la nature, elle est un témoin de la nostalgie que Perdican éprouve pour son enfance et son oreille et ses yeux sont attentifs à la tristesse de celui-ci. Consciente de la différence sociale entre elle et Perdican, elle ne cache pas une certaine méfiance face au badinage amoureux de Perdican. Elle sera d’ailleurs la victime du cruel jeu d’amour qui va se dérouler entre Perdican et Camille. Celle-ci, à l’instigation de Perdican, assistera, cachée dans le petit bois, à la cour que le jeune homme fait à Rosette. Par après, à l’instigation de Camille, Rosette, cachée derrière une tenture, entendra celle-là demander à Perdican des paroles d’amour. Finalement, passant derrière l’autel de l’oratoire, Rosette entendra Camille et Perdican avouer fermement leur amour l’un pour l’autre. Il ne lui restera plus qu’à mourir de douleur, le cri qu’elle pousse sonnant la séparation définitive des amoureux.

LES FANTOCHES On ne badine pas avec l’amour laisse une place non négligeable à des « fantoches », qui, sous des traits caricaturaux, nous distraient un instant d’une intrigue trop prenante, en incarnant les préoccupations les plus mesquines et les plus sottes de l’humanité. Le baron, imbu de lui-même, est un personnage de pouvoir, qui estime que son titre de « receveur » du roi lui donne des droits sur les autres, et qui croit agir sur les êtres et les événements en réglant tout à l’avance, jusqu’au moindre détail. Par exemple, il prévoit le mariage de son fils Perdican avec sa nièce Camille, en se faisant fort de veiller sur tout, même sur la façon dont les jeunes gens pénètrent dans le château. Plus il se rend compte que, en réalité, il n’agit sur rien, plus il se laisse aller à un désespoir non exempt de traits comiques. Maître Blazius, prêtre et précepteur de Perdican, qui annonce le retour de celui-ci au château, est, tout comme le curé Bridaine, un être grotesque, buveur et glouton, préoccupé de tenir une place d’honneur à table, prêt à la médisance, et qui passe indifférent à côté de l’intrigue qui s’annonce et du drame qui se noue. Gouvernante de Camille, acerbe et bigote, hargneuse et intransigeante, fanatique et sotte, Dame Pluche tombe dans le burlesque de par son étroitesse d’esprit.

LOUISE Le personnage absent, mais dont l’ombre plane sur Camille, est celui de Louise. Celle-ci est une femme qui était entrée au couvent parce qu’elle avait été déçue par l’amour humain. Depuis des année, elle se confiait à Camille, qui ne manqua pas de projeter ses craintes sur les siennes pour asseoir davantage sa peur des hommes et sa crainte de l’amour humain.

LE CHŒUR DES PAYSANS Renouant avec le théâtre antique, en y joignant une touche de dérision, Musset fait intervenir le chœur des paysans, qui recherchent dans le docteur Perdican l’enfant du pays, qui expriment le respect de la nature et qui, faisant office de spectateurs, commentent l’action.

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III. LA PIECE Portant la marque d’une liaison difficile entre George Sand et Musset, On ne badine pas avec l’amour parut, le 1er juillet 1834, dans la Revue des Deux Mondes. Depuis qu’il avait essuyé un échec avec la représentation de sa pièce La nuit vénitienne, Musset n’écrivait plus ses pièces pour qu’elles fussent jouées. La première représentation de On ne badine pas avec l’amour eut lieu, après la mort de l’auteur, en 1861, sous une forme censurée. Il faudra attendre 1923 pour que la pièce soit représentée dans sa version originale et intégrale. On ne badine pas avec l’amour possède en sous-titre l’indication du genre théâtral choisi par Musset : « proverbe ». Les proverbes sont un genre littéraire né dans les salons précieux, et qui, malgré certaines périodes de recul, connut une certaine vogue du XVIIe siècle au XIXe siècle. Il s’était d’abord agi d’un amusement intellectuel pour aristocrates dans un château privé, le jeu consistant, en respectant un canevas, à improviser quelques scènes illustrant un proverbe ou permettant au public de découvrir le proverbe en question au cours de l’action. Au XVIIIe siècle, Carmontelle, qui fut l’ami du grand-père de Musset, composa de petites comédies appelées « proverbes dramatiques ». Entre 1820 et 1830, les « proverbes » furent remis à la mode, notamment par Théodore Leclercq, et ils étaient présents aussi bien sur les scènes de boulevard que dans les salons.

D’un côté, parce que la pièce de Musset fait voir qu’un excès de badinage, que le refus de reconnaître le sentiment d’amour en soi ou chez l’autre, que le désir de dominer l’autre, que l’utilisation du cœur d’une troisième personne pour régler la rivalité amoureuse, sont autant de facteurs qui illustrent la vérité d’une pensée comme « On ne badine pas avec l’amour », elle relève du genre des proverbes. D’un autre côté, elle dépasse amplement ce genre, ne fût-ce que par la complexité de l’intrigue et des situations, par la multiplicité des décors, par le grand nombre de scènes et de tableaux, lesquels permettent aux personnages d’entrer et de sortir au cours d’une même scène, et par le mélange des genres, qui nous mène du comique au lyrisme, nous fait passer du ludique au dramatique, puis même au tragique. Ce sont là autant de caractères qui rapprochent la pièce de Musset des drames romantiques. Remarquons aussi que le classicisme, avec sa règle des trois unités, demeure une référence, même si les unités comportent des élargissements de compréhension et d’application. L’unité de lieu est celle du monde où s’est déroulée l’enfance de Perdican : le château donnant sur une place du village comme sur un petit bois agrémenté d’une fontaine. L’unité de temps s’exprime en trois journées, correspondant chacune à un acte, et durant lesquelles les personnages traversent une situation de crise. L’unité de l’action est posée par la question de savoir comment les deux jeunes gens ; Perdican et Camille, qui se retrouvent dans le château, vont pouvoir ou non établir une relation d’amour entre eux.

Le génie dramaturgique de Musset est d’utiliser de nombreux registres pour mener, de surprise en surprise, une intrigue dont le développement est loin d’être connu à l’avance, et dont la finesse de l’analyse psychologique respecte l’âme des personnages.

L’acte I baigne dans un air de fantaisie, soutenue par les bons vivants que sont Blazius et Bridaine, par la sévérité ridicule de Dame Pluche et par les déconvenues du baron, lesquelles apparaissent d’autant plus comiques qu’elles sont celles d’un homme persuadé que le monde devait lui obéir. Ce premier acte est aussi fort riche d’une atmosphère de nostalgie rousseauiste, quand les paysans cherchent en Perdican l’enfant du pays, quand Perdican éprouve de la joie à revoir Rosette, ou quand, en vain, il voudrait partager avec Camille des souvenirs communs.

L’acte II voit le rôle des fantoches fort diminuer au profit d’un climat plutôt triste, tantôt lyrique, tantôt pathétique. Quand Perdican cherche à prendre Camille par la main, il apprend qu’elle s’en ira

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dès le lendemain (sc. 1). Triste, il se rapproche de Rosette et ne peut s’empêcher de verser des larmes (sc. 2). Au cours d’une longue scène, la scène 5, avant de se dire adieu, Perdican et Camille en viennent à s’expliquer. Résignée, Camille indique qu’elle restera au couvent pour ne prendre le risque de l’amour humain. Avec passion, Perdican fait l’apologie de l’amour humain, fusse-t-il marqué au sceau de la souffrance.

A l’acte III, tout est remis en question et l’inattendu reprend le dessus. Après s’être personnellement posé la question de savoir s’il est ou non amoureux de Camille (sc. 1), Perdican intercepte une lettre dans laquelle Camille confie à Louise qu’elle n’a rien fait pour éviter au jeune home un sentiment de désespoir (sc. 2). A ce moment, l’action s’accélère et la pièce prendra un tour de plus en plus dramatique. Perdican « punit » Camille en déclarant son amour à Rosette, alors qu’il s’est arrangé pour que Camille l’entende (sc. 3). A son tour, Camille « punit » Perdican, en faisant direr à celui-ci qu’il l’aime, alors qu’elle sait que Rosette entend tout (sc. 6).Son esprit de vengeance la pousse alors à forcer Perdican d’épouser Rosette, même si, voyant Perdican aller dans ce sens, effrayée, elle tente bien vite de retourner la situation. Elle semble y parvenir, puisque, dans l’oratoire, Perdican et elle-même reconnaissent qu’ils s’aiment et qu’ils s’aimaient vraiment. Mais, à ce moment même, un grand cri retentit, celui de Rosette, morte de douleur, entraînant la culpabilité et la séparation de Perdican et de Camille.

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