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EXPERIENCES DU BENIN EN EXPERIENCES DU BENIN EN MATIERE DE BARRAGES ET AMENAGEMENTS HYDRO AGRICOLES: IMPACTS SUR LES BENEFICIAIRES ET LECONS BENEFICIAIRES ET LECONS

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EXPERIENCES DU BENIN ENEXPERIENCES DU BENIN  EN MATIERE DE BARRAGES ET AMENAGEMENTS HYDRO 

AGRICOLES: IMPACTS SUR LES BENEFICIAIRES ET LECONSBENEFICIAIRES ET LECONS

PLAN DE PRESENTATIONPLAN DE PRESENTATION1 C é é l1. Contexte général2. Expériences de 1960 à 19803 Expériences de 1980 à 20003. Expériences de 1980 à 20004. Expériences de 2000 à 20104 1 Justification du PHPA4.1. Justification du PHPA4.2. Identification du PHPA4.3. Objectifs de la phase pilote4.3. Objectifs de la phase pilote4.4. Acquis de la phase pilote4.5. Impacts sur le plan globalp p g4.5.1. Groupe cible visé et genre4.5.2. Innovation

4.5.3. Lutte contre la pauvreté4.5.4. Durabilité4 5 5 Environnement4.5.5. Environnement4.5.6. Influence sur la politique sectorielle du Bénin5. Impacts du projet sur les bénéficiaires5.1. Sur le plan économique5.2. Sur le plan social5 3 Sur le plan environnemental5.3. Sur le plan environnemental6. Leçons tirées7. Conclusion

I Contexte généralI. Contexte général

• A peine 0,05 % des terres sont irriguées au Bénin

• De 1960 à nos jours, le Bénin dispose d’environ 250 barrages (y compris lesd environ  250 barrages (y compris les surcreusements, les seuils)

• Trois grandes périodes dans l’histoire des barrages et des aménagements des terres aubarrages et des aménagements des terres au Bénin:

1960 à 1980: Réalisation des grands ouvrages‐ 1960 à 1980: Réalisation des grands ouvrages hydro agricoles

‐ 1980 à 2000: Réalisation des ouvrages surtout à but Pastoral suite à la sécheresse des années 78 à 80 (à l’exception du barrage de la société sucriaire de Savè)sucriaire de Savè)

‐ 2000 à 2011: Réalisation de petits ouvrages à but multiple (Cas du Programme d’Hydraulique Pastorale et Agricole)y q g

II. Expériences des années 1960 à 1980

• Réalisation de grands aménagements hydro agricoles dans les vallées de l’Ouémé et du Niger qui sont les principaux cours d’eau du Bénin

• Échec dans la gestion de ces infrastructures• Leçons tirées:‐ Faible sensibilisation et implication des populations‐ Faible sensibilisation et implication des populations ‐ Non application de l’approche participative (approche top down)(approche top down)

‐ Omniprésence de l’État

Enclavement des zones de production‐ Enclavement des zones de production‐ Expropriation des terres sans compensation‐ Mauvaise gestion des aménagements par les agents de l’État qui en sont chargésagents de l État qui en sont chargés

‐ Marché d’écoulement des produits non garantis

‐ Faible disponibilité des intrantsFaible disponibilité des intrants‐ Bénéficiaires peu formés‐ Bénéficiaires non responsabilisés

III. Expériences des années 1980 à 2000

C i d b i b à b• Construction de nombreux petits barrages surtout à but pastoral (GTZ, PNUD, BAD, FAD, Fonds Koweitiens, CEDEAO, etc.))

• Réalisation du barrage de la Société Sucrière de Savè avec environ 3000 ha de périmètre irrigué (industriel)

• Leçons tirées:‐ Mise en place des comités de gestion

d bé éf (f è h ) à l‐ Participation des bénéficiaires (financière et physique) à la réalisation des ouvrages 

‐ Ouvrages très peu entretenus car surtout utilisés par les‐ Ouvrages très peu entretenus car surtout utilisés par les éleveurs qui sont très mobiles

‐ Dégradation rapide des barrages et de leur environnementg p g

IV. Expériences des années 2000 à 2010 (cas du PHPA)

f4.1. Justification• Dévaluation du franc CFA en 1994é a uat o du a c C e 99• Effets pervers des changements climatiques rendant aléatoire la pluviométrierendant aléatoire la pluviométrie

• Visite du président de la République du Bénin B ki F t t t d d ti dau Burkina Faso et constat de production de 

légumes, maïs, arachide, riz,  autres cultures d i i è h det de poissons en saison sèche dans un pays 

sahélien 

• Nécessité de produire en sauvegardant l’environnement

• Nécessité de doter le Bénin d’un outil de dé l t d l’h d li i l tdéveloppement de l’hydraulique agricole et pastorale

• Amélioration du cadre de gestion en recherchant la bonne gouvernance de l’eaurecherchant la bonne gouvernance de l eau          

• Accès    équitable   et   durable    à   l'eau bl à l' i i lpotable   et   à l'assainissement pour les 

populations urbaines et rurales ;

i ibili é d l' i é• Disponibilité  de l'eau,  en quantité et en qualité, pour l’ensemble des activités économiques                      

• Nécessité d’assurer   la   santé,    la   sécurité   bli t l ti dpublique   et   la   conservation   des 

écosystèmes aquatiques.

4.2.  Identification du Programme d’Hydraulique Pastorale et Agricole 

(PHPA)(PHPA)

• Appui technique et financier de la BOADAppui technique et financier de la BOAD• PHPA  est un vaste programme national pour réaliser 55 barrages

• Il est subdivisé en trois phasesIl est subdivisé en trois phases

4 3 Objectifs de la phase pilote4.3.  Objectifs de la phase pilote

l é i d• Lutter contre la pauvreté au sein des groupes vulnérables (femmes et jeunes) en sécurisant les productions végétales, animale et halieutique

• Construire 12 barrages• Aménager 183 ha de périmètre irriguéAménager 183 ha de périmètre irrigué• Aménager 45 km de piste rurale• Réaliser 10 points d’eau potable (forages et puits à grand diamètre)

4 4 Acquis de la phase pilote4.4.  Acquis de la phase pilote

• 8 barrages construits• 53 ha de périmètre irrigué aménagés53 ha de périmètre irrigué aménagés• 51 km de piste réalisé sur 45 prévus• 10 points d’eau potable réalisés• Mise en valeur des sitesMise en valeur des sites 

4 5 Impacts sur le plan global4.5.  Impacts sur le plan global

4.5.1.  Groupe cible touché et genre • Les bénéficiaires du projet sont à plus de• Les bénéficiaires du  projet sont à plus de 

95% le groupe cible visé• Les femmes représentent plus de 75% des 

bénéficiaires touchés• Elles représentent plus de 60% des 

b d il d’ d i i t ti dmembres du conseil d’administration des structures de participation (UASP, GIE)

4.5.2. Innovation• gestion intégrée de la ressource eau (GIRE) à l’é h ll d tél’échelle des communautés ;

• introduction de la culture du riz avec des variétés à haut rendement au niveau de la communauté Bariba de Guessou‐Banicommunauté Bariba de Guessou Bani (Sinendé) ;

d d l î hè d• introduction des cultures maraîchères de contre saison au niveau de la plupart des sites ;

• Installation selon les familles dans les• Installation selon les familles dans les périmètres

• Structuration des bénéficiaires en GIE• regroupement des utilisateurs de chaqueregroupement des utilisateurs de chaque retenue d’eau au sein d’une seule structure (UASP)(UASP)

• introduction des activités halieutiques dans qdes zones ;

• Érection de groupements de pépiniéristes qui approvisionnent les localités voire communes en plants.p

Animation sur le site de BouétéréAnimation sur le site de BouétéréCette image donne la preuve concrète de l l’accent mis sur les groupes vulnérables par le projet (présence importante des femmes  ici;)

4.5.3. Lutte contre la pauvreté

• Production supplémentaire de 165 t  riz par an

P d ti lé t i d 73 t d• Production supplémentaire de 73 t de cultures maraîchères par an

• Production supplémentaire 1965 t de viande• Production supplémentaire  1965 t de viande et 245700 litres de lait par an

Irrigation en cours à SowéIrrigation en cours à SowéLes techniciens du projet s’assurent du bon fonctionnement des infrastructures réalisées

Empoissonnement en cours à SowéEmpoissonnement en cours à SowéBien formés, les bénéficiaires peuvent dérouler toutes les activités autour des barrages; c’est un bénéficiaire qui est en train de relâcher les alevins dans le plan d’eaualevins dans le plan d eau

4 5 4 Durabilité4.5.4. Durabilité

• Développement de synergie du projet avec les structures pérennes de l’Administration ppublique (Mairie, CeRPA, ABE, INRAB, PUASA, PSAIA, etc.), des ONG (Protos, ONG locales) et , ), ( , )des organisations faîtières de producteurs(riz, coton))

Mi t t l t t d i• Mise en contact avec les structures de micro finance (CLAM, CPEC, etc.)

4 5 5 Environnement4.5.5. Environnement

• Élaboration et mise en œuvre de plan de gestion environnementale (PGE)gestion environnementale (PGE)

R b i t d l d 200 h d l• Reboisement de plus de 200 ha dans les bassins versants des barrages

• Installation des groupements de pépiniéristeInstallation des groupements de pépiniériste au niveau de certains sites

4.5.6. Influence du projet sur la politique4.5.6. Influence du projet sur la politique sectorielle du Bénin

• Engagement politique du Président de la• Engagement politique du Président de la République de poursuivre les actions du projet d l l li é è l i i d idans toutes les localités après la visite du site de Sowé en 2007

P i ité f it t d’ d l Pl• Priorité faite aux retenues d’eau dans le Plan Stratégique de Relance  du secteur Agricole adopté en 2008 au bénin

V. Impacts du projet sur les populations et leur environnement

5 1 Sur le Plan économique5.1. Sur le Plan économique

• Augmentation des productions agricoles au niveau des ménages (riz, maïs, cultures maraîchères), animale (lait, viande) etmaraîchères), animale (lait, viande) et halieutique ;

• Amélioration des revenus agricoles qui ont plus que doublé au niveau de l’ensemble desplus que doublé au niveau de l ensemble des sites du projet ; ainsi, lors d’une évaluation f it 2006 l C ll l d j t t téfaite en 2006, la Cellule du projet a constaté que les revenus des femmes et des jeunes qui exploitent les ouvrages du projet se sont améliorés et la rémunération journalière de la jmain d’œuvre locale est passée de 1000 FCFA à plus de 4800 F CFA en moyenneà  plus de 4800 F CFA en moyenne. 

Culture de riz sur le site de KouforpissigaCulture de riz sur le site de KouforpissigaL’utilisation des semences améliorées  et le suivi des techniques cultures permet aux bénéficiaires d’espérer des rendements élevés

Culture d’oignon à DékandjiCulture d’oignon à DékandjiCette culture n’a jamais été pratiquée dans cette localité; la bonne application des techniques culturales permet au groupement d’espérer un bon rendementun bon rendement

• Croissance rapide du bétail qui ne parcourt C o ssa ce ap de du béta qu e pa cou tplus une distance importante pour s’abreuver et ainsi les taurillons qui ne sont venduset ainsi les taurillons qui ne sont vendus qu’après 1,5 an voire 2 ans selon les éleveurs 

t d è 1sont vendus après 1 an ;• Amélioration de la production du lait des pvaches qui donnent par jour 1,5 l au lieu de 1 litre ;litre ;

• Augmentation rapide du cheptel car la mortalité a diminué ;

• Création des activités économiques jadis inexistantes comme les marchés à bétail, la vente du poisson, la commercialisation du riz, des cultures maraîchères, la production et la commercialisation des plants.commercialisation des plants.

V t d i i d it d Bi été éVente de poissons au niveau du site de BiouétéréLes jours de pêche sont des jours de marché et de fête au niveau des villages d’intervention; toute la population est mobilisée pour la cause comme c’est le cas icicomme c est le cas ici

5 2 Sur le plan social5.2. Sur le plan social• Sécurité alimentaire au niveau des ménages et 

é i d d d ( à j ill t) ipériode de soudure (mars à juillet) moins difficile qu’auparavant ; la consommation du i t d i t dé i d lriz et du poisson rentre désormais dans les habitudes alimentaires dans la plupart des l lité d’i t ti d j tlocalités d’intervention du projet ;

• Accès à l’eau potable et diminution de la corvée d’eau au niveau des femmes et descorvée d eau au niveau des femmes et des enfants ;

• Intégration plus facile des fonctionnaires locaux qui peuvent acquérir les produits alimentaires qu’ils désirent à tout momentalimentaires qu ils désirent à tout moment comme en ville « Un enseignant du primaire a dit : depuis que je peux disposer des légumesdit : depuis que je peux disposer des légumes verts en toute saison dans le village, je ne 

l à f i ff d lpense plus à me faire affecter de la zone »• Investissement plus important voire prise en p p pcharge des frais de scolarité et de santé des enfants par les femmesenfants par les femmes

• Prolifération des moustiques et de la bilharziose au niveau des barrages

• Financement des infrastructures socio économiques (école, centre de santé, adduction d’eau villageoise ou forages, assainissement, etc.) par les comités de gestion au niveau des sites grâce à la perception des redevances liées à l’utilisation des eaux des barrages;

• Réduction de la malnutrition au niveau des sitessites

• Réduction de l’exode rural des jeunes qui ont désormais des opportunités au niveau localdésormais des opportunités au niveau local pour avoir des revenus importants.

5 3 Sur le plan environnemental5.3. Sur le plan environnemental• Reboisement des bassins versants des barrages ;

• Plusieurs cours d’eau situés dans les zones duPlusieurs cours d eau situés dans les zones du barrage et qui n’étaient pas pérennes retiennent pl s longtemps l’ea (3 mois pl sretiennent plus longtemps l’eau (3 mois plus qu’auparavant et même sont devenus pérennes) ;

• Régénérescence rapide de la végétationRégénérescence rapide de la végétation autour des barrages ;

• Dégradation rapide des terres au niveau des g ppérimètres irrigués;

• Certaines essences de végétaux en disparition• Certaines essences de végétaux en disparition se sont multipliées autour des barrages ;

d i d i l• Introduction de certaines essences comme le Gmelina, le KAYANUS sénégalensis dans certaines localités;

• Plus d’intégration agriculture /élevageg g / g• Réduction des conflits entre agriculteurs et éleveurséleveurs

Pé i iè d l i él ti é t d it à Dék djiPépinière de palmier sélectionné et de citrus à DékandjiLes femmes sont actives à tous les niveaux; l’une des femmes de ce groupement de pépiniériste n’a jamais été à l’école et réussit ses greffages à 100%greffages à 100%

Le bétail qui pâture dans un périmètre rizicole après la é lt d irécolte du rizBon exemple d’intégration agriculture/élevage et de collaboration entre agriculteurs et éleveurs (réduction des conflits)

VI Leçons tiréesVI. Leçons tirées

R d d l li i d i f d’ ù l‐ Retard dans la livraison des infrastructures d’où la nécessité de confier les études d’APD à un Bureau d’études compétent à même de fournir desd études compétent à même de fournir des prestations de bonne qualité et  exécutable sur le terrain ;terrain ;

‐ l’Administration doit prendre des dispositions idoines pour l’assurance‐qualité des études d’APDpour l assurance qualité des études dAPD

‐ Elle doit Sélectionner un Bureau d’études compétent et à même de contrôler et de suivre la bonneet à même de contrôler et de suivre la bonne exécution des travaux

• Procéder à une enquête de moralité au niveau des entreprises et Bureaux d’Études soumissionnaires pavant et après l’adjudication des marchés ;

• Faire preuve de rigueur dans la sélection des entreprises et Bureaux de contrôle ; E i l bili i d l li é d d• Exiger la mobilisation de la totalité des avances de démarrage de la contre partie nationale et des bénéficiaires avant le démarrage des travaux ;bénéficiaires avant le démarrage des travaux ;

• Éviter le laxisme dans le suivi des travaux exécutés ;Éviter le laxisme dans le suivi des travaux exécutés ; • Éviter les retards dans le traitement et le paiement des décomptes (réduire le circuit de signature) ; p ( g ) ;

• Former les bénéficiaires;

• Appliquer strictement les clauses des contrats signés avec les prestataires  pendant la mise en œuvre du projet;

• Doter la composante mise en valeur de ressources suffisantes pour favoriser son exécution par des prestataires ;

• Doter le volet crédit agricole de ressourcesDoter le volet crédit agricole de ressources suffisantes afin de favoriser sa mise en œuvre par les Institutions de micro finance compétentes ;Institutions de micro finance compétentes ;

• Doter les barrages de périmètre car il permet la présence quasi quotidienne des bénéficieras et ainsiprésence quasi quotidienne des bénéficieras et ainsi un suivi et un entretien plus réguliers des infrastructuresinfrastructures

• Poursuivre la recherche de synergie et/ou de lé t ité l t t l lcomplémentarité avec les structures locales 

publiques ou privées de développement ( i i j / ONG(mairies, autres projets/programmes, ONG, IMF, etc.) 

• poursuivre les actions en direction des femmes et des jeunes qui sont les plus j q ppauvres dans les zones rurales ;

• Installer les bénéficiaires en tenant compteInstaller les bénéficiaires en tenant compte des réalités sociologiques (famille, ethnie,etc.) 

• Impliquer les bénéficiaires à toutes les étapes• Impliquer les bénéficiaires à toutes les étapes et les responsabiliser

VII conclusionVII. conclusion• Dans un contexte de changement climatique• Dans un contexte de changement climatique, les barrages offrent les meilleures 

i l i lperspectives aux populations rurales• Les barrages gérés de façon intégrée tout en g g ç gveillant sur la protection de l’environnement peuvent induire de nombreux bénéfices surpeuvent induire de nombreux bénéfices sur les populations bénéficiaires qui doivent être 

bili é à t t l ét ll tresponsabilisées à toutes les étapes; elles ont d’ailleurs souvent dit « c’est notre trésor que nous préservons à tout prix».