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Expo 64 La naissance d’un théâtre Théâtre Vidy-Lausanne Presse et communication Sarah Turin/ Coralie Rochat Av. E.-Jaques-Dalcroze 5 1007 Lausanne Tél. 021/619 45 21/74 [email protected] [email protected] www.vidy.ch Dossier de presse Bar du Théâtre © Phot. Fritz Maurer, coll du MHL, tous droits réservés 30.04 — 07.06.2014

Expo 64 Dossier La naissance d’un théâtre de presse · La Vallée de la jeunesse, réfectoire du jardin d’enfants Nestlé, 1964 La Vallée de la jeunesse, théâtre guignol

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Expo 64La naissance d’un théâtre

Théâtre Vidy-LausannePresse et communicationSarah Turin/ Coralie RochatAv. E.-Jaques-Dalcroze 51007 LausanneTél. 021/619 45 21/[email protected]@vidy.chwww.vidy.ch

Dossierde presse

Bar du Théâtre© Phot. Fritz Maurer, coll du MHL, tous droits réservés

30.04 — 07.06.2014

Expo64La naissance d’un théâtre

du 30 avril au 7 juin 2014

UNE EXPOSITION DU THÉÂTRE VIDY-LAUSANNE

Commissariat :Matthieu Jaccard

Conception visuelle et graphique :Flavia Cocchi

Collaboration à la coordination générale :Catherine Mancusi

Création photographique :Milo Keller

Construction :Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne

Photolithographie : Scan Graphic

Impression : Polygravia

Production : Théâtre Vidy-Lausanne

Partenaires : Fondation max, binia + jakob billFamille ApothélozFondation Ernst Scheidegger-ArchiveArchives de la Ville de LausanneMusée historique de LausanneArchives cantonales vaudoisesRadio Télévision SuisseCinémathèque suisseMusée de l’ElyséeArchives de la construction moderne - EPFLBruno Corthésy - Association Mémoire de demainTeo Jakob

Avec le soutien :Ville de LausanneCanton de VaudOffice fédéral de la culture

Ferring PharmaceuticalsPhilip Morris InternationalFondation Nestlé pour l’Art – soutien spécifique au prologueEt une mécène généreuse

Remerciements :Joël AguetJérôme et Christophe BrandtMichel DindJean-Jacques EgglerCommunauté d’EmmaüsBernard Meuwly Roger MonnardScan GraphicAlain Schweitzer

Partenaires médias :Le TempsRadio Télévision Suisse

Horaires :mar - ven, de 9h30 à 12het de 14h à 19hsam-dim, de 10h à 19het le soir des représentations

Entrée libre

Expo64La naissance d’un théâtre

du 30 avril au 7 juin 2014

En 1964, la ville de Lausanne se transforme, gagne des terrains sur le lac, pour ouvrir une grande exposition nationale. Une tentative ambitieuse de représentation de la Suisse par elle-même, dans sa singularité et dans sa diversité, portée par l’euphorie de ces années d’après-guerre et de pleine croissance. On est alors entre la tentation de conserver son bien-être, ses traditions, et celle d’entrer dans la modernité d’un monde en pleine mutation. L’Expo 64 témoigne déjà de ce qui va bouleverser nos vies dans les décennies à venir.

Durant 6 mois, la manifestation attire près de douze millions de visiteurs de toute la Suisse: ils vont s’étonner d’Eurêka, la bruyante machine à Tinguely, plonger dans le lac avec le mésoscaphe, voyager sur le monorail ou s’élever de cent mètres sur la tour «Spiral». Ils vont traverser «La Vallée de la jeunesse» et «La Voie suisse», visiter les pavillons de l’industrie et de l’artisanat, de la terre et des forêts, de l’armée, des échanges ou de l’art de vivre. Tout en célébrant les traditions culturelles des 25 cantons, ils découvrent les derniers progrès des moyens de communication et de transport, de l’architecture ou de l’art.

Max Bill, l’artiste de l’art concret, peintre, sculpteur, graphiste et architecte, conçoit pour le pavillon «Eduquer et créer» une architecture éphémère, lumineuse, basée sur un système modulaire préfabriqué et industrialisé. Il y place une cour ouverte à l’art contemporain et une salle de spectacle qui deviendra le Théâtre de Vidy.

Charles Apothéloz, metteur en scène et directeur du Théâtre de Lausanne, invite le géant Gulliver à interroger les visiteurs suisses de l’Expo sur leur identité et leurs valeurs, sur ce qu’ils pensent du travail, des femmes ou du communisme. Et il fait traiter leurs réponses en direct par un puissant ordinateur. Certaines, jugées anti-conformistes, pousseront le pouvoir fédéral à censurer les résultats.

Cinquante ans plus tard, tous ces souvenirs sont encore très présents dans l’imaginaire collectif et cet anniversaire est une belle occasion de les transmettre aux nouvelles générations.

Au Théâtre de Vidy, l’un des rares vestiges de cette manifestation, le visiteur est invité aujourd’hui à vivre ou revivre l’atmosphère excitante de l’Expo 64, avec des documents, des films, et des photographies. Il pourra s’interroger sur les évolutions sociales et politiques de la Suisse depuis les années 60 en se confrontant aux questions posées à l’époque par Gulliver ou par les films d’Henry Brandt. Il pourra mesurer le temps passé en découvrant les traces actuelles de l’Expo dans le paysage urbain photographiées par Milo Keller.

Ce cinquantième anniversaire est aussi l’occasion de raconter la naissance du Théâtre de Vidy, portée par l’engagement de deux artistes visionnaires: Max Bill qui, convaincu de la nécessité de l’art pour chacun, dessine un théâtre simple et à taille humaine, et Charles Apothéloz qui, après avoir rêvé de transformer tout le pavillon de Max Bill en un grand complexe culturel, sauve ce théâtre éphémère, avec l’aide de la Ville, pour y installer un lieu de création théâtrale ouvert à tous les publics.

Vincent Baudriller

INTRODUCTION

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du 30 avril au 7 juin 2014

PLAN DE L’EXPOSITION 1. La conquête du lac2. Max Bill / Charles Apothéloz3. La Suisse s’interroge4. Un Jour en Suisse5. Expo visions6. La cour des arts 40 photographies de l’Expo 64

7. La naissance d’un théâtre8. Archéologies ContemporainesMilo Keller, 2014La Vallée de la jeunesse, réfectoire du jardin d’enfants Nestlé, 1964La Vallée de la jeunesse, théâtre guignol du jardin d’enfants Nestlé, 1964La Voie suisse, Esplanade des cantons et des communes, 1964Le Port, 1964

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du 30 avril au 7 juin 2014

LA CONQUÊTE DU LAC En 1964, la ville de Lausanne se transforme, gagne des terrains sur le lac, pour ouvrir une grande exposition nationale. Une tentative ambitieuse de représentation de la Suisse par elle-même, dans sa singularité et dans sa diversité, portée par l’euphorie de ces années d’après-guerre et de pleine croissance. On est alors entre la tentation de conserver son bien-être, ses traditions, et celle d’entrer dans la modernité d’un monde en pleine mutation. L’Expo 64 témoigne déjàde ce qui va bouleverser nos vies dans les décennies à venir.

Dès 1956 et le choix de Lausanne pour organiser la cinquième exposition nationale, la question du lac et de l’attrait de ses rives se révèle essentielle pour fixer l’emplacement de l’Expo. S’appuyant sur des expertises préconisant de gagner des espaces sur l’eau, la Ville de Lausanne propose un plan d’ensemble pour la rive à l’ouest d’Ouchy, soumis au Conseil communal en 1959.

Cet investissement donne naissance à un port de petite batellerie et un port marchand. Ces réalisations sont accompagnées d’une opération de comblement de plus de 200’000 m2 sur le lac autour de Bellerive-Plage. La zone est ainsi assainie et permet d’élargir la surface d’exposition. Celle-ci est reliée à l’autoroute A1, inaugurée le 23 avril 1964, ainsi qu’au réseau ferroviaire par une gare spéciale dans la région de Sévelin.

Durant quatre mois, la manifestation attire près de douze millions de visiteurs de toute la Suisse: ils vont s’étonner d’Eurêka, la bruyante machine à Tinguely, plonger dans le lac avec le mésoscaphe, voyager sur un monorail ou s’élever de cent mètres sur la tour «Spiral». Ils vont traverser «La Vallée de la jeunesse» et «La Voie suisse», visiter les pavillons de l’industrie et de l’artisanat, de la terre et des forêts, de l’armée, des échanges ou de l’art de vivre. Tout en célébrant les traditions culturelles des 25 cantons, ils découvrent les derniers progrès des moyens de communication et de transport, de l’architecture ou de l’art.

Vue aérienne Vidy-Lausanne 16 juillet 1963 Source : Office fédéral de topographie

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du 30 avril au 7 juin 2014

MAX BILL /CHARLES APOTHÉLOZ

L’Expo 64 est organisée en secteurs confiés à différents architectes. Celui consacré à «L’art de vivre» est partagé en deux. Max Bill s’occupe de la partie «Eduquer et créer» comprenant une salle de théâtre. Mariant maîtrise des mécanismes de production industrielle et souci humaniste de la qualité spatiale, Max Bill organise un outil de 18’000 mètres carrés autour de la «Cour des arts». Après avoir été le commissaire théâtral de l’Exposition, Charles Apothéloz se mobilise pour pérenniser la structure et y aménager un centre culturel. La Ville de Lausanne décidera de sauvegarder uniquement le théâtre où Charles Apothéloz installera son centre dramatique.

Max Bill (1908-1994) Max Bill a joué un rôle fondamental dans la vie artistique du XXe siècle. Récipiendaire du prestigieux Praemium Imperiale en 1993, cet artiste protéiforme est né à Winterthour en 1908. A 17 ans, lors de ses études d’Orfèvrerie à l’Ecole d’arts appliqués de Zurich, son talent est déjà remarqué et ses premières œuvres sont exposées à l’Exposition internationale des arts décoratifs.

Il intègre alors le Bauhaus de Dessau, fondé par Gropius, où il reçoit l’enseignement de Kandisky, Klee, Moholy-Nagy et Schlemmer. Il y apprend l’architecture et la construction, mais aussi la force de la pluridisciplinarité. Il enrichit alors son savoir et sa pratique avec la peinture, la sculpture, le graphisme, le design et même l’enseignement, convaincu d’une égalité entre les arts.

Il puisera aussi dans cette école le nouveau goût pour les modes de production industrialisés et de préfabrication des années 50.

Né des bouleversements économiques de la Deuxième Guerre mondiale, ce courant avant-gardiste visait à promouvoir la fonctionnalité et la réduction des matériaux. En 1950, nanti de son bagage multiple, Max Bill fonde à Ulm une école héritière du Bauhaus, la «Hochschule für Gesaltung», en compagnie de Inge Aicher-Scholl et Olt Aicher. Il en sera le premier recteur.

Pour Max Bill, il importe de composer une esthétique de l’objet liée à sa fonction. Avec d’autres artistes zurichois, il développe l’art concret, pratique autonome régie par la logique et la géométrie qui envisage la beauté à partir d’une sobriété et d’une économie des formes. Développant un art considéré comme gauchiste et subversif, engagé politiquement au sein de l’Alliance des Indépendants qu’il représentera au Conseil communal de Zurich à partir de 1961 et au Conseil national de 1967 à 1971, Max Bill fut surveillé par les autorités durant plus de 50 ans.

Max Bill lors de la construction du secteur Eduquer et créerPhoto © Margit Staber / max, binia + jakob bill stiftung

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Charles Apothéloz (1922-1982) Figure majeure du théâtre en Suisse romande, récompensé par l’Anneau Hans-Reinhart en 1968, Charles Apothéloz a favorisé l’avènement de cet art durant l’après-guerre à Lausanne, sa ville natale. Étudiant en droit, sportif d’élite, il entre à la société de Belles-Lettres en 1942 et collabore comme trésorier à la Troupe des Sept, groupe théâtral d’amateurs mené par Benno Besson. Elève de Jean Villard Gilles, il participe à l’aventure du théâtre 45 de Roland Jay.

En 1948, il crée sur scène un scénario de Sartre Les Faux-Nez. De cet essai prometteur naît la troupe éponyme avec qui il gagne le prix de mise en scène au Concours des Jeunes Compagnies à Paris, en 1949. L’année suivante, après avoir purgé quatre mois et demi de prison pour objection de conscience, il obtient une licence en droit qu’il poursuit à Paris par un travail sur l’internement administratif. De retour à Lausanne, il aménage avec son équipe le Caveau des Faux-Nez, qui ouvre en 1953.

Parallèlement à son activité artistique, Charles Apothéloz entame son combat pour initier une politique culturelle de qualité en Suisse romande dès les années 60. Il réunit les forces théâtrales de la région sous le label «Centre Dramatique Romand» puis fonde l’association de spectateurs, la «Guilde du théâtre». Il s’investit pour faciliter la formation des comédiens et ouvrir le théâtre à un public diversifié, non plus uniquement bourgeois.

En 1972, ses efforts pour sauvegarder le secteur 2b de l’Expo 64 lui permettent d’y installer le «Centre Dramatique de Lausanne» – futur Théâtre Vidy- Lausanne. Il y programme Ionesco, Dürrenmatt, Dostoïevski, Schiller, Brecht, Audiberti, Frisch, Miller, Debluë, Jarry, Sartre, Cocteau, Morax, Sue et Ramuz, qui thématisent les problématiques de l’époque, entre pouvoir et liberté. A partir de 1975, Charles Apothéloz se consacre à de grandes célébrations populaires, dont la Fête des Vignerons à Vevey, en 1977.

Charles ApothélozPhoto © Yvan Dalain, coll. famille Apothéloz

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LA SUISSE S’INTERROGE Epine dorsale de l’Expo 64, «La Voie suisse» sert à la fois d’introduction et de conclusion à la manifestation. Elle invite à une médiation sur la Suisse, son histoire, son système politique, ses valeurs culturelles, ses doutes et ses espoirs pour l’avenir. Deux de ses étapes ont particulièrement marqué le public : «Un jour en Suisse», rencontre entre Gulliver et l’Helvétie organisée par Charles Apothéloz et «La Suisse s’interroge» projet cinématographique d’Henry Brandt (1921-1998).

Henry Brandt (1921–1998) Après des études de lettres à Neuchâtel et une formation autodidacte en photographie et cinéma, Henry Brandt accède à la notoriété avec des films tels que les «Les nomades du soleil», tourné au Niger, ou «Quand nous étions petits enfants».

En confiant une des six sections de «La Voie suisse» à Henry Brandt,la direction de l’Expo 64 a des attentes précises: «susciter une prise de conscience des problèmes que nous devrons résoudre pour que notre pays reste ce qu’il a toujours été. […] Les problèmes de la main-d’oeuvre étrangère, du manque de logement, du vieillissement de la population, du manque de cadres, de l’abstentionnisme, du vide qui menace la course aux biens matériels, de l’aménagement du territoire, ainsi que ceux posés par l’évolution technique et politique du monde moderne seront traités dans cette subdivision pour mettre en évidence le rôle prépondérant de la responsabilité individuelle dans leur solution».

En cinq films – «La Suisse est belle»; «Problèmes»; «La Course au bonheur»; «Croissance»; «Ton pays est dans le monde» – Henry Brandt dresse un état des lieux lucide et courageux. Un résultat obtenu avec difficulté, comme le montre son combat pour développer un propos plus ample que les flashes de trente secondes initialement prévus: «J’ai donc dû commencer par lutter contre mes commanditaires pour obtenir une longue durée. A force de persévérance, de ruse, je suis parvenu à ces cinq fois trois minutes et cinquante secondes». Lors de l’Expo 64, le public découvre ces cinq séquences au fil d’un parcours sinueux. Elle sont présentées ici successivement.

Photo Brandt à la table mixage© Jean-Luc Nicollier • coll. Christophe & Jérôme Brandt

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Gulliver, le géant voyageur ludique et satirique de Jonathan Swift, inspira Charles Apothéloz pour son projet «Un Jour en Suisse», une des principales attractions de l’Expo 64. Installé sur «La Voie suisse», Gulliver présente sur des stands et dans des vitrines la vision qu’il s’est faite du peuple suisse après avoir parcouru le pays.

Le projet aborde des thèmes tels que l’homogénéité identitaire de la nation, ses différences linguistiques et culturelles, son rapport aux frontières et les principaux traits de caractère des Suisses, tendant généralement vers la dévotion, l’ordre et la rigueur. Ces éléments sont issus d’une grande étude ethno-sociologique lancée en 1962.

Le public est invité à compléter les informations qui lui sont fournies en répondant à un questionnaire portant notamment sur l’éducation, le rôle de l’homme et de la femme, la vie publique, la défense nationale, le communisme, l’automatisation, la perception de l’Autre et les valeurs véhiculées dans le pays. A la sortie de la section, les visiteurs se rendent au centre électronique pour enregistrer leurs réponses dans un ordinateur qui les analyse automatiquement et remet à chacun son propre portrait civique.

Charles Apothéloz, secondé par les artistes décorateurs Jean Monod et Nicolas Suba ainsi que par les sociologues Isac Chiva, Ariane Deluz, Nathalie Stern et Alfred Métraux, visait à faire l’autoportrait des Suisses, tout en amenant le public à s’interroger sur ses opinions. Le questionnaire eut un franc succès, puisque 155’000 visiteurs y ont répondu attentivement. Suivant le principe de la démocratie, la progression de l’enquête devait être retransmise sur des panneaux prévus à cet effet à l’entrée du secteur de «La Voie suisse».

Le Conseil fédéral s’effraya cependant de la liberté avec laquelle certaines questions étaient traitées. Une polémique éclata entre Charles Apothéloz et le représentant de la Confédération, Hans Giger, à l’issue de laquelle la publication des résultats fut interdite..

UN JOUR EN SUISSE

Gulliver© Musée Historique de Lausanne, tous droits réservés

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EXPO VISIONS Objet d’une véritable ferveur populaire à une époque où se développent de nouveaux outils médiatiques, l’Expo 64 va générer quantité d’émissions de radio et de télévision, de films, de photographies. Amateurs comme professionnels vont se saisir de l’événement et en produire de précieux témoignages.

Kurt Gfeller réalise le film Expo Vision. Ernst Scheidegger, chef graphiste du secteur «L’art de vivre», s’associe à Peter Münger et au musicien Bruno Spoerri pour documenter la contribution de Max Bill à l’Expo 64.

Le journaliste qui revient, à l’issue de l’Expo 64, sur les entraves que les autorités fédérales ont fait subir à Charles Apothéloz dans le cadre du projet «Un Jour en Suisse» est Jean-Pierre Goretta. C’est le frère de Claude Goretta, cinéaste qui s’associe avec Henry Brandt et Alain Tanner, au début des années 1960, afin de profiter de la manifestation pour donner une impulsion au cinéma suisse. Comme Henry Brandt avec «La Suisse s’interroge», Alain Tanner aura l’occasion de présenter son travail à l’Expo, son film «Les Apprentis» y étant programmé en avant-première mondiale.

S’il n’en reste que peu de témoignages architecturaux, l’Expo 64 va remplir sa mission d’éveil de la société helvétique. De la naissance du «nouveau cinéma suisse» au livre de Luc Boltanski «Le Bonheur suisse», revenant sur l’affaire Gulliver en 1966, elle va être l’occasion de rencontres et de débats dont les effets vont avoir une influence durable. Des artistes et des scientifiques novateurs tels que Jean Tinguely ou Jacques Piccard vont voirleur œuvre reconnue par un large public.

Cinquante ans après, les questions marquantes de la manifestation comme l’identité, la censure, la relation de la Suisse au monde, l’aménagement du territoire, le vieillissement de la population, sont plus actuelles que jamais. C’est le mérite de personnalités telles que Max Bill, Charles Apothéloz ou Henry Brandt de les avoir placées au cœur du débat au travers de leur capacité à faire de l’architecture, du théâtre ou du cinéma, un outil de rencontre, de découverte et d’interrogation.

©photo Edgardo Nessi / max, binia + jalob bill stiftung

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LA COUR DES ARTS40 photographies de l’Expo 64

Légendes des photographies

1. La Suisse vigilante, visite officielle du ministre alle-mand Kai-Uwe von Hassel2. Les Echanges, Symphonie Les Echanges, Rolf Liebermann3. Les Echanges, bar de la bourse4. Les Communications et les transports, test5. La Suisse vigilante6. La Terre et la forêt, présentation du bétail7. L’Industrie et l’artisanat, aliments8. L’Industrie et l’artisanat, télépanier9. Les Communications et les transports10. Le Port11. Les Communications et les transports12. La Terre et la forêt13. Petit train14. La Voie suisse, Esplanade des cantons et des communes15. L’Albatros16-17. Le mésoscaphe18. Les Communications et les transports19. Parking20. Gare Expo21. Monorail, tour « Spiral »22. La Voie suisse, Esplanade des cantons et des communes23. La Vallée de la jeunesse, inauguration24. La Voie suisse, Eurêka, Jean Tinguely25. Le Port26. Eduquer et créer, Rhythmus im Raum, Max Bill27. Eduquer et créer, cour des arts28-30. Eduquer et créer31. La Joie de vivre32. La Vallée de la jeunesse, télécanapé33. La Vallée de la jeunesse, jardin de circulation34. La Vallée de la jeunesse, théâtre guignol35-36. La Vallée de la jeunesse, station spatiale37. L’Industrie et l’artisanat, l’énergie38. La Voie suisse39. La Voie suisse, Eurêka, Jean Tinguely40. Fontaine des bisses valaisans

Crédits photographiques

1, 6 - 8, 10 – 13, 31, 33 – 37 © Musée Historique de Lausanne, (MHL) phot. Henry Wyden3, 18, 26 – 30© Phot. Fritz Maurer, coll du MHL, tous droits réservés5, 9, 14,19 – 21, 25, 32, 40© MHL, tous droits réservés15, 38, 39 Archives de la Ville de Lausanne2©Alrège SA, phot. J. Vittoz, A. Vonderwahl, R. Mattioli4© Phot. Roland Schlaefli, coll. du MHL, tous droits réservés

16Fonds Camenzind, Archives de la construction moderne - EPFL17© Phot. Maximilien Bruggmann22© MHL, phot. M. & E. Fontannaz23©Phot. Yves Debraine24© phot. Peter Stähli

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LA NAISSANCE D’UN THÉÂTRE Le «Théâtre de l’Exposition» fait l’objet d’une attention particulière dès les premiers projets du secteur «L’Art de vivre». Le demi-secteur «Eduquer et créer», réalisé par Max Bill, est d’emblée axé sur les cintres de la cage de scène du théâtre, le bâtiment le plus haut qui doit y être construit. Cependant des contingences financières menaceront gravement sa concrétisation. Il sera finalement réalisé, mais dans une configuration réduite par rapport aux ambitions d’origine. En revanche, le projet du petit «Théâtre d’essai», initialement imaginé juste à côté, fut abandonné.

Max Bill base ses premières études sur l’hypothèse d’un théâtre subsistant à l’Expo 64. Il développe d’abord un projet comportant une scène tournant autour des spectateurs, montant, descendant ou se transformant en fonction des spectacles. Une infrastructure de cette envergure dépassant les possibilités financières de l’Exposition, la Ville de Lausanne est invitée à une participation qui la rendrait propriétaire du théâtre à l’issue de la manifestation. Janvier 1963, un projet affiné de théâtre modulaire pouvant être aménagé pour contenir 830, 520 ou 310 places est présenté aux autorités lausannoises qui le refuseront. Max Bill doit donc adapter ses plans aux ressources disponibles. La salle passe à 390 places et le bâtiment est placé non plus perpendiculairement mais parallèlement au lac. Le début de l’année 1963 est également le moment où Charles Apothéloz commence à militer pour le rachat partiel ou total du secteur «Eduquer et créer» afin de créer un centre de production dramatique valablement équipé. Rapidement, Charles Apothéloz va ouvrir sa réflexion et fédérer un groupe de personnalités lausannoises autour du projet de pérenniser la structure de Max Bill pour y installer un Centre national de culture et de loisirs. La période de l’Expo 64 est mise à profit pour promouvoir cette idée que la presse relayera largement. Suite à un intense débat, la Ville de Lausanne décide, en décembre 1964, de racheter uniquement le Théâtre de l’Exposition. En 1972, Charles Apothéloz y installe une structure autonome, le «Centre dramatique de Lausanne», futur «Théâtre de Vidy».

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ARCHÉOLOGIESCONTEMPORAINESMilo Keller, 2014La Vallée de la jeunesse, réfectoire du jardin d’enfants Nestlé, 1964La Vallée de la jeunesse, théâtre guignol du jardin d’enfants Nestlé, 1964La Voie suisse, Esplanade des cantons et des communes, 1964Le Port, 1964

«La belle architecture fait les belles ruines» disait Auguste Perret, architecte de la modernité néoclassique, du béton et de la reconstruction de l’après-guerre.

C’est avec cet état d’esprit que je visite le site de l’expo 64 à la recherche de traces, de signes qui ont marqué une nation, une époque. Mes promenades ont lieu après la tombée du jour quand les formes du bâti et de la végétation s’estompent et se mélangent. Avec l’aide d’une lumière abrupte, qui rappelle une puissante torche, je redécouvre à travers les feuillages des formes de béton et d’acier, qui ont résisté au temps et (surtout) aux politiques des nouveaux aménagements urbains. Ces formes, résolument modernes, sont témoins d’une époque optimiste, confiante dans l’évolution de la technique, de la science, et ouverte vers l’Europe et le monde. Elles cohabitent avec d’autres vestiges, les restes de la civilisation romaine qui avait déjà marqué, il y a des millénaires, ce territoire. Plusieurs traces de l’expo 64 ont été effacées, d’autres ont été conservées et elles pourront peut-être, si la volonté politique le souhaite, témoigner d’une époque, d’un état d’esprit et devenir des belles ruines.

Milo Keller Né en 1979 à Lugano, Milo Keller vit et travaille entre Paris et la Suisse. Photographe et professeur responsable du bachelor de photographie à l’Ecal ( Ecole Cantonale d’art de Lausanne ), il oriente ses travaux aussi bien sur le portrait que sur l’architecture et le design. Il collabore souvent avec Julien Gallico, directeur artistique sur plusieurs projets. Ses travaux personnels ont été exposés par différentes institutions dont le Musée de l’Elysée de Lausanne, l’Aperture Gallery à New York et le Museum für Gestaltung à Zürich. Il collabore avec des magazines comme Wallpaper, Vogue Paris, Frame, Mark, Casabella, D Casa, Das Magazin, avec des architectes et des clients internationaux.

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AUTRES MANIFESTATIONSAu Théâtre Vidy-Lausanne

ConférencePortrait de Max BillPar Jakob Bill

Quel artiste se cache sous le nom de Max Bill? Formé au Bauhaus de Dessau, ce personnage clé du XXe siècle a fondé le mouvement de l’Art concret et a créé la Hochschule für Gestaltung d’Ulm. Max Bill se disait architecte de profession, mais il maîtrisait bien d’autres disciplines. Jakob Bill, archéologue et artiste peintre, donne une conférence sur l’œuvre protéiforme de son père.Le 15 mai 2014 à 19hRéservations: [email protected]

Débat - Hériter?Avec Annette Beckeret Matthias Langhoff

Au moment de célébrer le cinquantième anniversaire du Théâtre et de l’Expo64, alors que Vidy programme «My Secret Garden», journal intime d’un auteur allemand grandi dans un pays marqué par la guerre, la problématique de l’héritage est dans l’air. Comment hérite-t-on? Comment se souvient-on? Et tout particulièrement dans le champ artistique, comment hérite-t-on de l’histoire?

Une historienne et un metteur en scène sont invités à débattre de cette question. Matthias Langhoff a dirigé le Théâtre Vidy-Lausanne de 1989 à 1991 et a secoué la scène romande en y impulsant toute la vigueur esthétique et dramaturgique du théâtre allemand. Pour aborder cette question, il a souhaité parler de la Première Guerre mondiale, tournant décisif de l’histoire. Il en hérite en naissant, une vingtaine d’années plus tard, à Zurich où son père s’est exilé pour fuir l’Allemagne nazie. Il dialoguera avec l’historienne Annette Becker. Spécialiste du trauma et des enjeux mémoriels des guerres mondiales, particulièrement attentive aux effets des conflits sur la création artistique, elle a participé à révolutionner l’historiographie récente de la Grande Guerre. Elle travaille actuellement sur les atteintes contre les civils et sur les rebonds d’une guerre à l’autre, d’atrocités niées en génocides. Derniers ouvrages parus: «Apollinaire, une biographie de verre», réédité en poche chez Texto; «La guerre à hauteur d’œil» chez Armand Colin.Débat conçu et animé par Michèle PralongLe 25 mai 2014 à 15h

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Émission RTS1964: C’était mieux avant: HLM, lave-vaisselle et Rock’n RollÉric Burnand, producteur RTS

À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Expo, la RTS lance une nouvelle émission qui retracera les bouleversements survenus en Suisse romande ces dernières décennies. Conditions de vie, valeurs ou comportements sociaux: tout a profondément changé depuis 1964. À tel point qu’aujourd’hui, beaucoup estiment que C’était mieux avant... Vrai ou faux? Les années 60 étaient-elles un Âges d’Or? Pour décoder cette «belle» époque, dont l’Expo est devenue le symbole, la RTS réalise une émission spéciale au Théâtre de Vidy. Avec de nombreuses images d’archives, une plongée dans la vie quotidienne d’une famille lausannoise en 1964 et les témoignages contrastés d’invités de diverses générations.30 avril 2014 à 20h15 sur RTS Un

ColloqueLes années 1964: 50 ans après l’ExpoOlivier Lugon et François Valloton

Colloque interdisciplinaire organisé par Olivier Lugon et François Vallotton au Centre des sciences historiques de la culture, UNIL, Internef, auditoire 275. Et à la Cinémathèque suisse, salle Paderewski, le mercredi 4 juin à 18h30.

Le colloque cherchera à cerner l’impact que l’exposition nationale a eu sur l’économie, la politique, l’urbanisme, l’art et les médias de la période, cela à un niveau tant local que suprarégional, et au-delà du temps court de l’événement lui-même. Il envisagera l’objet exposition non comme un simple «miroir» mais comme un agent actif de transformation culturelle, sociale et médiatique, et comme un moment d’interaction dynamique de milieux et d’intérêts très divers.du 3 au 5 juin 2014

Exposition en parallèleExpo64, Le printemps de l’architecture

Exposition en plein air, à Vidy, dans l’espace compris entre le théâtre et le port, présentée par l’EPFL, Institut d’architecture et Archives de la construction moderne.

Par un concours de circonstances heureux et alors que l’architecture des expositions nationales suisses avait été polarisée jusqu’alors entre traditionalisme et prouesses technologiques, l’Expo64 a échappé à l’air de son temps pour déployer une créativité joyeuse.du 30 avril au 29 juillet 2014

Plus d’informations sur l’ensemble des manifestations du cinquantième anniversaire de l’Expo64 sur le site www.expo64.ch

AUTRES MANIFESTATIONSautour de l’Expo64

Expo64La naissance d’un théâtre

du 30 avril au 7 juin 2014

ET AUSSI AU THÉÂTRE DE VIDYdu 12 mai au 14 juin 2014

King Sizede Christoph Marthalerdu 12 au 14 mai

My Secret Gardende Falk Richter et Stanislas Nordeydu 20 au 31 mai

Please, Continue (Hamlet)de Yan Duyvendak et Roger Bernatdu 3 au 5 juin

Jérusalem Plomb Durcide Winter Familydu 3 au 5 juin

Let’s dancedu 11 au 14 juin

Flip Bookde Boris Charmatzles 11 et 12 juin

Musingsde Foofwa d’Imobilitéles 11 au 12 juin

Dub Lovede Cecilia Bengolea & François Chaignaudles 13 et 14 juin

Pina Jackson in Mercemoriamde Foofwa d’Imobilitéles 13 et 14 juin

(sans titre) (2000)de Tino Sehgalles 13 et 14 juin

Levée des conflitsde Boris Charmatzles 13 et 14 juin

Concert gratuit à Vidy pour la Nuit des imagesRodolphe Burger & Rachid Tahale 27 juin

Expo64La naissance d’un théâtre

du 30 avril au 7 juin 2014

Théâtre Vidy-LausanneAv. E. Jaques-Dalcroze 51007 Lausanne - SuisseTéléphone : +41 (0)21 619 45 44Fax : +41 (0)21 619 45 10www.vidy.ch

Direction : Vincent Baudriller

Directrice de la productionet des tournées :Caroline [email protected]

Directrice de la communication et des publics :Sarah [email protected]+41 (0)21 619 45 21

Directeur technique :Christian [email protected]

Directeur administrativeet financière :Dominique [email protected]

Le Théâtre Vidy-Lausanne

est subventionné par:Ville de LausanneCanton de VaudFonds intercommunal de soutienaux institutions culturelles de la région lausannoise

est soutenu par:Loterie RomandePro Helvetia

Fondation de Famille SandozFondation LeenaardsFondation Ernst GöhnerVera Michalski-HoffmannAndré et Rosalie Hoffmann

Partenaires privésRichard MillePhilip Morris International

Partenaire médiaLe Temps