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Exposé sous le thème : L’OLIGOPOLE ET LE COMMERCE INTERNATIONAL Problématique de thème : « l’oligopole est l’un des formes de la concurrence imparfaite, il se base sur une vision bilatérale dans le déroulement des échanges commerciaux entre Etats, en fait l’ouverture des marches et la libération des échanges imposent une reformulation radicale de fonctionnement des oligopoles pour faire face aux enjeux du commerce internationale. Donc quel est le niveau d’adaptation et de cohabitation avec les nouvelles théories récentes du commerce internationales ? et comment peut-on expliquer les enjeux de la concurrence oligopolistiques dans le cadre d’un commerce international moderne fondé sur une concurrence pure et parfaite ?» 1

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Exposé sous le thème :

L’OLIGOPOLE ET LECOMMERCE INTERNATIONAL

Problématique de thème :

« l’oligopole est l’un des formes de la concurrence imparfaite, il se base surune vision bilatérale dans le déroulement des échangescommerciaux entre Etats, en fait l’ouverture des marches et la libérationdes échanges imposent une reformulation radicale de fonctionnement desoligopoles pour faire face aux enjeux du commerce internationale. Doncquel est le niveau d’adaptation et de cohabitation avec les nouvelles théoriesrécentes du commerce internationales ? et comment peut-on expliquer lesenjeux de la concurrence oligopolistiques dans le cadre d’un commerceinternational moderne fondé sur une concurrence pure et parfaite ?»

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

CHAPITRE I : OLIGOPOLE / MÉCANISMES OLIGOPOLISTIQUES

Section1) les origines d’oligopoles Section 2) différentes approches d’oligopoles

CHAPITRE II : INTRODUCTION DU COMMERCE INTERNATIONAL

Section 1) la concurrence oligopolistique Section 2) : aspects modernes de commerce internationalSection 3) : l’intégration des oligopoles aux nouvelles formes CONCLUSION GÉNÉRALE

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L’oligopole et le commerce International

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le modèle des échanges fondé sur l'oligopole justifie le commerceinternational par l’effet procompétitif qu’il engendre. De plus, il éclaire le rôle descomportements stratégiques des firmes dans l'apparition d'un commerce intrabranche. Il se distingue du modèle de concurrence monopolistique sur deux aspectsimportants. D’une part, il suppose un nombre fini de firmes, capables de dégagerdes surprofits. C'est donc un modèle qui traite de la courte période. D’autre part,les hypothèses d'économies d'échelle et de différenciation des biens sont inutilespour expliquer l’apparition d’un commerce mutuellement profitable.

Sur un marché oligopolistique, un petit nombre offrent leurs produits sur unmarché et Peuvent éventuellement s’entendre pour ne pas se concurrencer par lesprix, mais par l’innovation et la publicité.on dit alors qu’un marche est en situationd’oligopole quand il comprend un petit nombre d’entreprises interdépendantes etqui correspond aussi a l’une des situations suivantes représentées par le tableau destackelberg : tableau appelé tableau de Stackelberg.

offreurs

demandeurs

Un seuloffreur

Quelques- uns Un très grand nombre

Un seul demandeur Monopole bilatéral

Monopsonecontrarié

Monopsone

Quelques-uns Monopole contrarié

Oligopolebilatéral

Oligopsone

Un grand nombre Monopole Oligopole Concurrence parfaite

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Ainsi dans le cas ou le marche comprend deux entreprisesseulement, on parle de duopole c’est d’ailleurs le cas le plusconsidéré par la théorie du fait de sa simplicité mais aussi parceque les résultats de l’analyse peuvent être généralises al’oligopole.

En effet le principe de l’interdépendance dans la situation d’oligopoleanalyse par Pennings (1981), et Baumard génère de l’incertitude pour les firmesplongées dans un contexte oligopolistique puisque dans ce cas, l’interdépendanceest ; reconnue par les firmes, en fait le principe de l’interdépendance entre lesfirmes peut créer des problèmes d’incertitude lors de la prise de Décision, dans lamesure où les dirigeants sont conscients des interdépendances de la firme et Ontdès lors, des difficultés pour contrôler les activités probables des autresorganisations. Tableau 1 : Les différentes formes d’interdépendance (d’après Pennings, 1981 : 435 et Baumard, 2000: 20)

Nombre de vendeurs

Un seul Petit nombre (>=2)

Nombreux

Nombre d’acheteurs

Un seul 1. Monopolebilatéral 2. Oligopole

commensaliste

3. Pur monopsone

Petit nombre (>=2)

4. Oligopolerégulé

5. Oligopole bilatéral

6. Oligopsone

Nombreux 7. Pur monopole

8. Oligopoleshomogènes oudifférenciés

9. Compétition pure si les produits sont identiques

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Avec le marche d’oligopole chaque firme influe par ses décisions surles situations des autre firmes et subit en retour l’influence des firmes concurrentes, par exemple la modification de la quantité produite ou encore de prix de produitqu’elle fabrique, la firme doit prévoir agir en conséquence, cela implique que lapolitique menée par une firme dépende de la façon dont il va escompter la réactiondes firmes rivales de qui reflète l’existence de l’interdépendance entre les décisionsdes firmes dans le marches d’oligopole

En outre l’extension que connais le commerce international grâce a lalibération massive et a l’ouverture des marches internationaux develope lesstratégies concurrentielles se qui pose une forme de contradiction entre les firmesoligopolistiques et les autres formes et plus précisément celles qui se base sur uneconcurrence pure et parfaite car L’oligopole est l’un des formes incarnant laconcurrence imparfaite et il se Base sur une vision bilatérale dans le déroulementdes échanges commerciaux entre Etats, en fait cette libération .Des échangesimposent une reformulation radicale de fonctionnement des oligopoles pour faireface aux enjeux du commerce internationale. Donc quel est le niveau d’adaptationet de cohabitation avec les nouvelles théories récentes du commerceinternationales ? Et comment peut-on expliquer les enjeux de la concurrenceoligopolistiques dans le cadre d’un commerce international moderne fondé sur uneconcurrence pure et parfaite ?

Dans ce travail, nous essaierons d’étudier dans une première partie lesdifférents mécanismes oligopolistique en traitant les approches,les origines et laconcurrence des firmes oligopolistiques par la suite dans une deuxième partie nousdiscuterons l’introduction des oligopoles au commerce international en expliquantles nouvelles formes de commerces international moderne et les stratégiesd’intégration adoptées par les oligopoles pour faire face au commerce internationalfonde sur la concurrence pure et parfaite .

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CHAPITRE I: LES MÉCANISMES OLIGOPOLISTIQUES

Section I) Les origines des oligopoles

Il est difficile d’entrer sur le marché car il y a des barrières à l’entrée quiempêchent la venue de concurrents (les entrants potentiels). Ce sont des barrièreslégales (établies par l’État) de nature réglementaires ou institutionnelle dont lesmarches organises sont sous le contrôle de l’Etat mais aussi des barrièreséconomiques.

Les causes de l’existence de barrières à l’entrée sont que :

– Il y a sur le marché des économies d’échelle. Il faut être gros pour pouvoird’emblée produire beaucoup.– Il y a des brevets d’exclusivité pour tel ou tel produit (comme pour la formule duCoca-Cola par exemple).– L’activité stratégique des entreprises elles-mêmes empêche l’entrée deconcurrentes potentielles.

Les entreprises en place ont des capacités de production inemployéesqu’elles peuvent utiliser pour augmenter la quantité offerte et faire baisser le prixen cas d’arrivée d’une concurrente.

Il n’y a donc pas de libre entrée sur un marché en situation d’oligopole. Il y aentre les entreprises une interaction stratégique, en ce sens que les entreprisesagissent en même temps sur le marché.

Un marché se caractérise par une demande ; et les actions d’une entreprisevont avoir des conséquences sur l’autre entreprise. Le prix de marché va en effetdépendre de l’offre ; donc, si une entreprise modifie son offre, cela va avoir desconséquences sur le prix. Il faut prendre en compte les réactions de l’autre lorsquel’on s’apprête à faire un choix. Nous avons réfléchi sur ces interactions encherchant un équilibre.

Au regard des causes précédentes il existe donc plusieurs formes et plusieursthéories d’oligopole. L’analyse concrète de ce type de marche montre aussi qu’il ya des degrés d’oligopole a préciser appartir les indices de concentration.

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Section 2) Différentes approches d’oligopoles

Un marché en oligopole est un marché où opère un petit nombre

d’entreprise. Un nombre inférieur à celui des entreprises en concurrence pure et

parfaite, mais supérieur à l’entreprise unique du monopole. En oligopole, chaque

firme détient un pouvoir de marché mais doit tenir compte de celui de ses

concurrentes.

Dans cette situation les entreprises peuvent se livrer une concurrence ou au

contraire coopérer. Ces deux types d’oligopoles font l’objet de deux types

d’analyses : les oligopoles non coopératifs et les oligopoles coopératifs.

A)- oligopole non coopératif

Il existe de nombreux modèles d’oligopoles non coopératifs. On se limitera à

étudier trois modèles : celui de Cournot, celui de Bertrand et celui de Stackelberg.

Deux des hypothèses du modèle de concurrence pure et parfaite retenues

dans le cadre des trois modèles d’oligopole: homogénéité du bien et transparence.

Les deux autres hypothèses du modèle de concurrence pure et parfaite ne

sont plus vérifiées à savoir l’atomicité et la libre – entrée.

a) oligopole de Cournot

Ce premier modèle met en scène un duopole, soit un marché où l’offre du

bien est proposée par deux entreprises.

Chaque entreprise doit choisir la quantité de bien qu’elles veulent produire et

qui maximise son profit, tout en tenant compte de la quantité que l’entreprise en

concurrence va produire.

Analytiquement, chaque entreprise fait face à une « demande résiduelle »,

face à cette demande résiduelle, l’entreprise est en situation de monopole. La

condition d’optimalité est donc l’égalisation de la recette marginale (résiduelle) au

coût marginale.

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On obtient alors une relation qui lie la quantité optimale de production à la

quantité produite par la firme concurrente et qui est appelée fonction de réaction.

Le graphique suivant illustre le raisonnement pour l’une des deux

entreprises, l’entreprise 1, lorsque la demande est linéaire et le coût marginal

contant. La demande résiduelle a été représenté pour trois valeurs de la production

de l’entreprise concurrente : q2 = 0 (la demande résiduelle est alors égale à la

demande totale), q2 = a et q2 = b. À ces demandes résiduelles correspondent des

recettes marginales, Rm1(0), Rm1(a), Rm1(b). Les conditions d’optimalité

imposent l’égalisation du coût marginal (Cm1) aux différentes recettes marginales

et définissent ainsi pour les trois valeurs envisagées de q2 la quantité optimale à

produire q1. En considérant l’ensemble des valeurs que peut prendre q2, on obtient

la fonction de réaction de l’entreprise 1, r1.

Les

quantités

finalement choisies par les deux entreprises vérifient alors les deux fonctions de

réaction, r1 et r2 ; en d’autre termes, l’équilibre se situe à l’intersection de ces deux

fonctions et les quantités finalement produites sont q1* et q2*.

Il reste à souligner que l’on peut montrer que la quantité totale produite à

l’équilibre ainsi que le prix se situent entre les valeurs de l’équilibre concurrentiel

et celles du monopole.

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b) Oligopole de Bertrand

Bertrand a opposé une hypothèse selon laquelle les entreprises fixant le prix

et non la quantité. Selon lui, à court terme, les entreprises peuvent ainsi plus

facilement changer leur décision, puisqu’il leur suffit de modifier les étiquettes des

produits.

Les consommateurs, sachant que les produits des deux firmes sont

absolument identiques se tourneront exclusivement vers l’entreprise qui fixera son

prix pratique le prix le moins élevé. Par conséquent l’entreprise qui fixera son prix

au niveau le plus faible remportera tout le marché, tandis que l’autre entreprise

n’aura aucune demande résiduelle.

La stratégie optimale pour chaque entreprise est de fixer un prix légèrement

inférieur au prix de sa concurrente. Les fonctions de réaction r1 et r2 peuvent alors

se représenter de la façon suivante:

Chaque entreprise va baisser son prix par rapport à sa rivale pour emporter lemarché, lorsque les prix sont égaux au minimum du coût moyen, qui est alors lui-même égal au coût marginal, les entreprises n’ont plus intérêt à diminuer leur prixpuisqu’elles feraient alors des pertes.

c)

Oligopole de Stackelberg

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Le troisième modèle d’oligopole stipule que, l’une des deux entreprises

puisse avoir une position dominante. Ainsi, la firme «leader» peut prendre sa

décision de production avant l’entreprise « suiveuse » et prendre en compte la

fonction de réaction de celle-ci dans son calcul.

Dans ces conditions, l’entreprise leader va choisir de produire la quantité de

bien qui maximise son profit, sachant que l’entreprise suiveuse produira la quantité

prescrite par sa fonction de réaction. Or, comme le montre le graphique suivant :

elle est égale à la demande totale à laquelle on soustrait la quantité produite par

l’entreprise suiveuse, quantité qui est donnée par la fonction de réaction r2.

La condition d’optimalité pour la firme leader correspond à l’égalisation de

sa recette marginale résiduelle au coût marginale, la quantité d’équilibre pour

l’entreprise leader, q1* ; est alors donnée par l’intersection du coût marginal et de

la recette marginale, q2*, est déterminée par sa fonction de réaction.

d- comparaison des trois équilibre

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Les trois modèles d’oligopoles sont bâtis sur des hypothèses différentes

concernant la variable de décision et l’ordre chronologique des décisions des

entreprises. Dans le modèle de Cournot, les entreprises choisissent simultanément

les quantités, dans le modèle de Bertrand, les entreprises choisissent simultanément

les prix et dans le modèle de Stackelberg, les entreprises choisissent l’une après

l’autre les quantités.

L’hypothèse de Bertrand a l’avantage de préciser comment se forme le prix,

contrairement aux deux autres modèles. Cependant, la conséquence de cette

hypothèse est qu’une entreprise peut capter la totalité de la demande si elle baisse

légèrement son prix par rapport à sa concurrente. Un tel phénomène est peu

représentatif de la réalité : on observe rarement des augmentations de part de

marché aussi importantes. Au contraire, le plus souvent une légère modification de

prix n’entraîne que de faibles variations de la production.

D’autre part, il paraît peu vraisemblable que dans une situation de duopole le

prix soit égal au prix de concurrence. On s’attend en effet à ce que sur un marché

où les offreurs sont en petit nombre, ceux-ci disposent d’un pouvoir de marché leur

permettant de fixer un prix supérieur au prix concurrentiel. On peut alors souligner

l’influence du nombre d’entreprises dans le cadre des trois modèles d’oligopoles :

Ainsi, lorsque n = 1, les trois modèles aboutissent au même résultat que le

modèle de monopole. Lorsqu’au contraire, n est grand, les modèles de Cournot et

de Stacklberg se rapprochent du modèle de concurrence pure et parfaite. En

revanche, dans le modèle de Bertrand, il suffit de deux entreprises pour que

l’équilibre concurrentiel prévale.

B)- oligopole coopératif et cartels

A l’encontre des trois modèles d’oligopole dans lesquels les firmes se livrent

une concurrence sauvage menant à profit nul, les entreprises peuvent s’entendre

pour fixer le prix au niveau du prix monopole, réduire la quantité produite à celle

du monopole et se partager le profit ainsi dégagé.

Le graphique suivant illustre cette situation dans un contexte extrêmement

simplifié : les entreprises ont toutes le même coût marginal, il n’y a pas de coût

fixe et la demande est linéaire (cartel).

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Lorsque les entreprises choisissent une stratégie de guerre des prix (équilibre

de Bertrand), le prix se fixe au niveau du coût marginal, pc = Cm, la quantité au

niveau qc, les entreprises font alors un profit nul. Si les entreprises s’entendent pour

fixer le prix au niveau du prix de monopole pm, alors la quantité produite sera qm, et

le profit global est donné par l’aire hachurée, profit qui peut être partagé entre

l’ensemble des oligopoleurs. Cependant, deux obstacles peuvent empêcher la

réalisation d’une entente.

Les États sanctionnent de telles pratiques.

«La tricher »: un producteur de l’entente peut décider d’augmenter

secrètement sa production tout en bénéficiant du prix élevé fixé par l’entente, ce

qui augmente son profit.

Dans la mesure où de telles ententes existent dans la réalité, on peut

s’interroger sur les conditions qui ont permis leur création et leur fonctionnement.

a- conditions de création du cartel

L’intérêt pour des entreprises de s’entendre et de former un cartel se résume

ainsi : il faut qu’elles puissent en attendre des gains, ce qui ne sera pas le cas si :

la demande est très élastique au prix ;

Il existe une concurrence crédible.

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Par conséquent, une demande peu élastique et un contrôle important du

cartel sur le marché favorisent la création de ce cartel.

Il faut ensuite que le coût lié à l’organisation et à la création du cartel soit

suffisamment faible pour ne pas trop entamer les gains que les entreprises espèrent

percevoir.

Enfin, si le cartel venait à être découvert, il est sanctionné par le

gouvernement. Il faut alors que ces sanctions ou amendes ne soient pas trop

élevées par rapport aux gains anticipés.

Lorsque toutes ces conditions favorables sont réunies, les entreprises ont

intérêt à s’entendre et à former un cartel. Cependant on peut s’interroger sur la

pérennité d’un tel cartel.

b- Stabilité du cartel

G. Stigler, trouvent inutile que les gouvernements utilisent des ressources à

la répression des ententes dans la mesure où, selon eux, d’une part ces ententes

sont vouées à la dissolution, et d’autre part elles sont difficiles à détecter.

En effet, une fois que l’accord a été signé, une firme a toujours

individuellement intérêt à ne pas respecter l’accord. Les entreprises sont dans une

situation de « dilemme du prisonnier » : si toutes les entreprises respectent l’accord

et maintiennent le prix à un niveau élevé, les entreprises se partagent un profit

élevé (profit de monopole). Si aucune ne respecte l’accord, alors il y a guerre des

prix, le prix se fixe au niveau concurrentiel, les profits sont nuls. Si une entreprise

décide de ne pas respecter l’accord (augmente sa production ou baisse son prix),

alors que les autres le respectent, alors cette entreprise augmente son profit au

détriment de celui des autres.

Dans une situation de duopole, l’entente peut perdurer si les entreprises se

comportent de la façon suivante : respecter l’accord tant que l’autre le respecte et

ne plus respecter l’accord dès que l’autre l’a rompu. Ce comportement implique

que la coopération dure tant qu’aucune entreprise ne rompt la coopération, mais

une fois qu’une des entreprises cesse de coopérer l’alliance est définitivement

rompue.

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Dans ces conditions une entreprise a-t-elle intérêt à tricher et à cesser la

coopération ? La réponse à cette question tient à l’arbitrage entre les revenus

présents et les revenus futurs. Cesser la coopération permet de gagner un gain

immédiat important mais promet des gains négligeables voire nuls pour toutes les

périodes futures. Au contraire coopérer permet d’espérer obtenir pour toutes les

périodes futures un gain substantiel. Par conséquent, une entreprise a intérêt à

rompre l’alliance si le gain immédiat est très important et/ou si elle valorise très

fortement le présent par rapport au futur. En revanche, dans le cas contraire, la

collusion pourra être soutenue.

c- La détection des tricheurs

Un certain nombre de facteurs facilite la détection de violation de l’accord et

par là même la mise en place de la collusion.

Tout d’abord lorsque le nombre d’entreprise sur le marché est faible, la

détection de comportements violant l’accord est plus facile dans la mesure où il y a

moins d’entreprises à surveiller.

Si une entreprise viole l’accord, par exemple en baissant son prix,

l’augmentation de sa part de marché sera d’autant plus visible. Sa probabilité de se

faire prendre est alors d’autant plus élevée.

L’homogénéité du produit facilite aussi la détection des tricheurs :

l’homogènes conduit à des prix plus uniformes de sorte que tout écart de prix est

plus visible et révèle une violation de l’accord.

L’influence du progrès technique sur la possibilité d’entente: le progrès

technique rend difficile l’entente puisqu’il affecte non seulement l’homogénéité du

produit mais induit également une incertitude sur le coût.

d- Respect spontané de l’accord

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Dans certaines circonstances les entreprises n’ont aucune incitation à violer

l’accord.

Ainsi, si l’augmentation de la quantité produite induit une augmentation

considérable du coût, il peut ne pas être rentable de produire ces unités

supplémentaires.

Une entreprise qui utilise pleinement ses facteurs (fixes en l’occurrence) a

peu d’incitation à tricher tandis qu’une entreprise qui n’exploite pas tous ses

facteurs est d’autant plus incitée à tricher que ces facteurs fixes induisent des coûts

fixes élevés.

La rigidité de la demande a également une influence positive sur la

collusion : la demande est très inélastique ;

La fréquence et la concentration des ventes ont aussi un effet sur l’incitation

à violer l’accord.

En conclusion, on peut établir un certain nombre d’éléments : tout d’abord

les entreprises d’un oligopole ont fortement intérêt à former une entente ; ensuite

les entreprises de l’entente ont une grande incitation à ne pas respecter l’accord ;

enfin, il est généralement possible de détecter les comportements de tricherie et de

construire des schémas de représailles rendant l’entente possible.

CHAPITRE II : INTRODUCTION DU COMMERCE

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INTERNATIONAL

Dans beaucoup d'industries, le jeu des rendements d'échelle internes conduità un mouvement de concentration des entreprises, mouvement qui se stabiliseavant d'aboutir au monopole. On obtient ainsi une structure d'oligopole, danslaquelle deux ou plusieurs entreprises interagissent.

Cette compétition a pour caractéristique essentielle l'interdépendance desdécisions prises par chaque entreprise. Pour décrire le comportement de cesentreprises, le point de départ est le modèle de Cournot (1838). Dans ce modèle,chaque entreprise choisit son niveau de production en tenant compte du niveau deproduction des autres, mais sans tenir compte de leur réaction éventuelle à cechoix.

Nous allons étudier deux modèles d'oligopole appliqués au commerceinternational. En dernier compte, on essayera de mettre le point sur les stratégies àadopter par les firmes oligopolistiques pour faire face à la concurrence liée àl’ouverture des frontières.

Section 1) la concurrence oligopolistique

Comme il est déjà cité la concurrence à la Cournot est une concurrence parles quantités et sur un marché à la Cournot, toutes les firmes ont le mêmecomportement adaptatif. (Même stratégies)

A)- L’application de la concurrence à la Cournot aux échanges

Supposons, pour simplifier l’analyse, que dans chaque pays une industriequelconque ne se compose que d'une seule firme. En l'absence d'échangesinternationaux, chaque firme est en situation de monopole privé sur son marché etfait payer à la clientèle le prix le plus élevé de tous les régimes concurrentiels, leprix de monopole. Les surprofits de monopole que chacune réalise attirent alorsd’autres firmes étrangères sur son marché. Chaque firme nationale exporte alors saproduction pour l'offrir sur les marchés étrangers. Ce comportement est ainsi àl’origine d’un commerce intra - branche de produits homogènes.

B)- Un model simple de la concurrence oligopolistique

On présente une formalisation simplifiée du modèle de concurrence à laCournot appliquée au commerce international. (n) pays, disposant chacun d’uneentreprise produisant le même bien homogène, s’ouvrent aux échanges

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internationaux. Le modèle traité ici est en équilibre partiel. L’ouverture auxéchanges ne concerne que le marché étudié 2.

Les hypothèses

La fonction de coût

Chaque entreprise i dispose de la fonction de coût total suivante :

(1)

qi est la quantité produite par i, c est le coût marginal.Au plan mondial, l’industrie se compose de n entreprises (une par pays) quipossèdent la même fonction de coût et le même comportement.

La demande nationale

Chaque pays dispose de la même fonction de recette moyenne :

a est le prix de réserve des ménages et S, le nombre de ménages présent surle marché national. En situation d’autarcie, i=1 car l’offre se limite à la seule firmenationale. En situation d’échanges, le nombre de firmes présentes dans chaquepays dépend du nombre de pays participant à l’échange (deux si i=2, trois si i=3,etc.).

La résolution du modèle

Pour pouvoir comprendre les conséquences sur l'échange international dumodèle de concurrence oligopolistique, il nous suffit de déterminer l’équilibre del’oligopole de Cournot à n firmes pour un seul marché, puisque tous les pays sontidentiques. Grâce aux écritures des fonctions de coût et de demande, nous pouvonsdonner une expression du profit d'une entreprise représentative :

17

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La fonction de profit de chaque firme dépend non seulement de saproduction mais aussi de celle de ses concurrentes. Pour simplifier la présentation,intéressons nous à l’entreprise 1. Son profit peut donc s’écrire de la façon suivante

Les (n-1) autres entreprises disposent de la même fonction de profit. L’étudede la fonction de la seule entreprise 1 suffit donc à déterminer l’équilibre deCournot à n firmes pour chaque marché national.

La maximisation du profit

Chaque entreprise cherche à maximiser son profit. La condition du premierordre de la maximisation du profit de la firme 1 est que la dérivée première duprofit par rapport à q1 s’annule :

On obtient ainsi la fonction de réaction de la firme 1, c’est-à-dire le niveaude production qu’elle fixe compte tenu de la production de ses (n-1) concurrentes.

(3)

18

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Quantités et prix à l’équilibre

Toutes les firmes sont identiques ; donc on peut poser que q1=q2=…=qnq.L’expression (3) permet alors d’obtenir la production d’équilibre q e d’une firmereprésentative :

(4)

Le prix d’équilibre p e est donc :

Le prix est une fonction décroissante de n : plus n est élevé, plus laconcurrence sur chaque marché est forte, plus le prix converge vers sa valeurconcurrentielle, c’est-à-dire le coût marginal c. L’écriture (4) permet égalementd’obtenir les expressions du surplus des ménages sur chaque marché et du profit dechaque firme. La recette moyenne donnée par (2) est linéaire ; par conséquent, lesurplus de l’ensemble des ménages d’un pays est simplement :

Chaque firme réalise sur son marché domestique un profit de :

Si elle exporte sur les (n-1) autres marchés, son profit total est donc :

Le surplus collectif pour chaque marché correspond à l’addition du surplusdes ménages et des profits de la firme locale :

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Section 2) le modèle « Rent shifting »

Ce modèle pose le problème de deux entreprises en concurrence entre euxsur un marché tiers, ce dernier qui n’est pas assez important pour permettre à cesdeux entreprises de réaliser des bénéfices.

*Ce n'est que si l'une d'elle s'empare de tout le marché qu'elle obtient unerente. Si les deux entreprises ont le même niveau technologique et qu'ellesproduisent dans les mêmes conditions de coût, aucune n'a d'avantage sur l'autre ettoutes les deux peuvent prétendre à conquérir le marché. Alors, les deux entreprisesse livre dans ce cas à une concurrence destructrice ; c'est-à-dire que les deuxentreprises restent sur le marché sans aucun bénéfice.

*Dans le cas ou, l’Etat de l’une des deux entreprises aide son entreprise pardes subventions (directes ou indirectes), l’aide peut s’avérer décisive en ce sensqu’elle va donner un avantage crédible à l’entreprise subventionnée, incitant sarivale à quitter le marché.

Par conséquent, cette politique bénéficie au pays qui la met en œuvre, àcondition que le pays de l’entreprise rivale n’intervienne pas aussi.

Illustrons alors ce modèle par l’exemple des deux entreprises Airbus etBoeing, supposant que les deux sont en situation de concurrence sur un marchéd’un tiers pays.

La demande est donnée par :

Où p est le prix par unité et q le nombre d'avions. Comme il y a seulementdeux entreprises qui produisent des avions, on a :

Où qA représente la production d'Airbus et qB celle de Boeing. Les deuxentreprises ont la même fonction de coût total :

Lorsque qi = 0, le coût total est égal à 500, ce qui correspond aux coûtsfixes. Chaque entreprise a le choix de produire ou de ne pas produire la quantitéqui maximise son profit. Si une seule entreprise, A ou B, décide de produire, on aun monopole et sa fonction de profit s'écrit :

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Le profit du monopole est maximum si :

Ce qui implique un profit π = (100 - 30) x 30 - (40 x 30) - 500 = 400.Lorsque les deux entreprises décident simultanément de produire la quantité quimaximise leur profit, on a un duopole de COURNOT Le profit de chaqueentreprise s'écrit respectivement :

;

D'après l'hypothèse de COURNOT, chaque entreprise va choisir la quantitéqui maximise son profit, en tenant le choix symétrique de l'autre entreprise pourdonner. Ainsi, le problème de la maximisation du profit de l'entreprise devient-ilrespectivement pour A et B :

(1) ; (2)

L'équation (1) est appelée « fonction de réaction» (ou fonction de réponseoptimale) d'Airbus, car elle donne toutes les valeurs de qA qui maximisent le profitd'Airbus pour les différentes valeurs possibles du « paramètre » qB. De même,l'équation (2) est la fonction de réaction de Boeing. Elle donne les valeurs de qB quimaximisent le profit de Boeing pour les différentes valeurs de qA. Les équations (1)et (2) forment un système à 2 inconnues, qA et qB, dont la solution est qA = qB = 20.On en déduit p = 60 et πA = πB = - 100. On voit donc que si les deux entreprisesrestent sur le marché, elles subissent toutes les deux une perte. Ceci provient dufait que lorsque la demande est donnée par p = 100 - q, les coûts fixes (500 dansnotre exemple) sont trop élevés (relativement aux recettes générées par lademande) pour être amortis simultanément par les deux entreprises.

Matrice des gains

Dans la matrice des gains ci-dessus, le premier chiffre de chaque casecorrespond au profit de Boeing et le second à celui d'Airbus. Cette matrice révèlequ’il y a quatre situations: soit une seule entreprise (Airbus ou Boeing) reste sur lemarché et son profit est égal à 400, soit les deux entreprises restent sur le marché etchacune subit une perte de 100, soit aucune des deux entreprises n'entre sur le

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marché et il n'y a ni profit ni perte. Chaque entreprise mène donc en parallèle leraisonnement suivant :

• Si je m'en vais, l'autre à intérêt à rester car 400 (son profit si elle reste) estsupérieur à 0 (son profit si elle me suit et s’en va aussi).

• Si je reste, l'autre à intérêt à s'en aller car 0 (son profit si elle s'en va) >-100 (sa perte si elle reste).

• Donc je reste.

Ce raisonnement montre que chaque entreprise aboutit à la conclusion qu'ilfaut qu'elle reste sur le marché. Par conséquent, on va se retrouver dans la situationdécrite par la première case de la matrice, c'est-à-dire le cas où chaque entreprisesubit une perte égale à 100.

Supposons maintenant que le gouvernement donne à Airbus une subventionde 200 à condition que l'entreprise reste sur le marché. La subvention vient doncs'ajouter au profit et la matrice des gains est modifiée comme indiqué dans letableau ci-après. Ceci va changer le raisonnement de Boeing puisque Airbus àintérêt à rester sur le marché même si Boeing reste aussi. Boeing est ainsi incité àse retirer et c'est alors l'équilibre donné par la case située à l'intersection de ladeuxième ligne et de la première colonne qui prévaut. Le profit d'Airbus est de400, ce qui permet de rembourser la subvention et d'empocher un bénéfice net de200. Alors :

Cependant, ce modèle néglige deux facteurs :

• Les deux entreprises ne sont pas nécessairement à égalité sur le plantechnologique. Il se peut par exemple que Boeing ait une avance technologiquequi lui permette de compenser la subvention dont bénéfice Airbus. Dans ce cas, lasubvention est donnée en pure perte.

• Le gouvernement américain peut également subventionner Boeing.C'est d'ailleurs ce qui se fait de façon indirecte, par l'intermédiaire des commandespassées par l'armée américaine. Toutefois, il s'agit d'une aide doublement indirecte.D'une part, parce que le gouvernement américain est un client et non un organismechargé de distribuer des subventions (il reçoit quelque chose en échange de ce qu'il

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donne). D'autre part, même s'il s'agit d'une aide, elle concerne d'autres créneauxque ceux où Airbus et Boeing sont en concurrence directe.

Le dumping réciproque

Les économistes James BRANDER et Paul KRUGMAN (1983) ont eu l'idéed'adapter le modèle de COURNOT au comportement de deux entreprisesinitialement en situation de monopole dans leur propre pays, mais que l'ouverture àl'échange contraint à une compétition stratégique qui prend notamment la formed'un dumping à l'exportation.

Soit un pays H et un bien homogène produit par un monopole, et un pays Fdans lequel un autre monopole produit le même bien dans des conditions de coût etde demande identiques à celles du pays H. L'équilibre du monopole du pays F auradonc exactement les mêmes caractéristiques que celui du pays H.

Chaque monopole national observe que son concurrent étranger réalise unprofit. Il est donc tenté d'empiéter sur le marché de son voisin pour s'emparer d'unepartie de ce profit. BRANDER et KRUGMAN postulent qu'il existe un coût detransport g tel que 0 < g < 1, de sorte que 1/g > 1 et donc que c/g > c, ce quisignifie que le coût marginal d'une unité exportée, c/g, est supérieur au coûtmarginal de production d'une unité vendue sur le marché national. Si c/g < p,chaque unité exportée rapporte un profit. De plus, contrairement aux unitésvendues sur le marché intérieur, les unités exportées n'ont pas d'effet dépressifsur le prix national (la recette marginale ne diminue pas à mesure que lesexportations augmentent). Il est donc intéressant d'exporter.

Comme les deux entreprises ont un comportement symétrique, il va se créerun flux bidirectionnel d'échanges entre les deux pays. Du point de vue de la théorietraditionnelle de l'échange, ce résultat est nouveau car les échanges ainsi créés lesont en dehors de toute notion de différence entre pays et d'avantage comparatif.

Sur chaque marché, l'ouverture à l'échange a pour effet de remplacer lemonopole par un duopole. D'après l'hypothèse dite « de COURNOT », déjàemployée dans l’analyse du « rent shifting », chaque entreprise va choisir laquantité vendue sur le marché intérieur, ainsi que la quantité exportée, de façon àmaximiser son profit, en tenant le choix symétrique de l'autre entreprise pourdonné.

Le commerce intra branche

Le commerce intra branche est la partie des échanges qui a lieu à l'intérieurd'une même branche. Dans le cas qui nous intéresse ici, un même produit est à lafois exporté et importé par chaque pays. De plus, chaque pays exporte la même

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quantité qu'il importe, ce qui nous amène à souligner l'inefficience d'avoir à payerdeux fois des coûts de transports là où il suffirait d'affecter les exportationsnationales aux importations nationales. L'indicateur de GRUBEL et LLOYD révèleun commerce intra - branche maximum, soit 100% :

Section 3) : l’intégration des oligopoles aux nouvelles formes

A)- Quelle stratégie à adopter par les firmes oligopolistiques pourfaire face à la concurrence liée à l’ouverture des frontières ?

Comme nous le savons l’objectif majeur de l’ÉTAT est d’assurer lasatisfaction de l’intérêt général en veillant à ce que ces derniers jouissent de façonjuste du fruit de leur travail à travers leur revenu. Mais aussi au respect de la loi del’offre et de la demande .Ainsi soucieux du Bien être des agents économiques l’étatva mettre en place des politiques qui visent la réduction des taxes douanières afinque les firmes étrangères puissent en bénéficier en laissant pénétrer leurs produitssur le marché national.

Vu que les produits venant de l’extérieur pourraient améliorer d’une façonou d’une autre le bien être des agents économiques, l’état intervient par laréduction des droits de douanes afin de faciliter l’entrée de nouveaux produits surle marché national.

Pour donc pallier à cette entrée de nouveaux produits sur le marché nationalqui pourraient diminuer leurs surprofits, les firmes de l’oligopole doivent réagir pardes stratégies essentiellement basées sur l’entente.

a- nécessité de coopération entre les firmes dans un marché oligopolistique

Les oligopoles cherchent à maximiser leurs objectifs soit par la coopérationsoit par la concurrence (théorie des jeux).

Entreprise A

Entreprise B

Coopération ConcurrenceCoopération (10 ; 10) (-2 ; 15)Concurrence (15 ; -2) (0 ; 0)

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Chaque entreprise (A ou B) doit choisir la solution qui est censée l'avantager leplus indépendamment du choix de l'autre entreprise ; ainsi l'entreprise A choisitla concurrence puisqu'elle lui procure (indépendamment du choix de B) le plusgrand gain à savoir 15.

Il en est de même pour l'entreprise B. De telle sorte que, si, de façon isoléechacune des deux entreprises choisit la concurrence, cela donne (in fine)concurrence / concurrence et donc un résultat global de (0 ; 0) Or cette agrégationde stratégies isolées fait que les entreprises choisissent la moins efficiente.

Il y a donc nécessité de s'entendre afin de maximiser les profits, ce qui setraduit par le passage du couple concurrence / concurrence au couple coopération /coopération (10 ; 10). Plus le nombre d’oligopoles est réduit, plus il y’a de gains.

Au total , en cas d’ouverture des frontières , c'est-à-dire en casd’introduction du commerce international , le marché fait face à une concurrencede plus en plus redoutable et féroce .Ce qui conduit malheureusement à une pertenégligeable de la part de marché des firmes en position d’oligopole et par la mêmeoptique à la réduction des profits de ces dernières .Pour donc résorber cet aléa , ilincombe aux firmes en place de passer des alliances et de coopérer .Ce qui donne,comme nous l’avons appelé plus haut CARTEL ou COLLUSION. Par exempleelles peuvent s’entendre sur les politiques de prix plus compétitives quiarrangeraient chacune des firmes. Donc, les entreprises formant l’oligopole n’ontaucun intérêt à se lancer dans une forme de concurrence s’il en résulte finalementune diminution du profit de chacune.

2/ développement de l’échange avec l’extérieur (l’effet dimension) :

La suppression des frontières exacerbe la concurrence, si bien que les firmescherchent à obtenir des économies d'échelle (en choisissant une taille optimale quiest > à celle nécessaire au niveau local afin d'accroître les débouchés). Les firmesdéveloppent donc les échanges avec les autres pays mais en faisant le choix deséchanges intra branches (en réponse à la pénétration des autres dans son pays). Aterme, cet effet dimension (accroissement de la taille des firmes pour contrer laconcurrence) génère une multitude de concentrations non plus locales maisinternationales (ou européenne comme par exemple le cas de France Télécom quipour "survivre" est obligée de suivre cette stratégie de concentration).

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B)- Conséquences de cette ouverture

En général l’ouverture provoque deux types d’effets économiques à savoir :

La réduction des prix ou effet pro concurrentiel. En effet, les oligopolesne peuvent conserver les prix qui existaient avant l’ouverture desfrontières car, s’ils les maintenaient à leur niveau initial, le nombre deleur client s’amenuiserait. Raison pour laquelle ces firmes doiventconduire à leur baisse leurs prix. Ceci n’est que la conséquence du faitque les nouveaux entrant dans le marché national offrent des prix pluscompétitifs.

La baisse des surprofits essentiellement imputable à la chute des prix cequi entraîne automatiquement une augmentation de la quantité vendue.

a- Retombée sur le Bien être du consommateur des agents économiques

A l’ouverture, les firmes étrangères vont s’installer sur le marché national cequi crée une augmentation de la taille du marché qui a pour effet de réduire le coûtmoyen car la quantité produite augmente. D’où le prix du bien tend à diminuer cequi constitue une aubaine pour le consommateur qui peut s’approprier le bien à unprix plus bas qu’au début.

Ce bien être se ressent également à travers la concurrence exacerbéeimputable à l’ouverture des frontières rend le marché plus compétitif et qui ditmarché compétitif dit renforcement des capacité de production et mise à ladisposition des consommateurs de produits qui répondent de façon plus efficace àleurs attentes .Dans un monde où les besoins du consommateurs évoluent sanscesse avec le temps.

b- Augmentation de la production à l’échelle nationale

Par ailleurs, l’ouverture permet par l’augmentation de la production quidécoule des firmes étrangères d’améliorer le produit intérieur brut national puisque la production interne s’accroît proportionnellement avec l’entrée de nouveauxproduits, mais aussi par l’augmentation du volume de production des firmes enplace.

c- augmentation de la compétitivité

Notons aussi que, la présence de nouvelles firmes dans le secteur fait naître unecompétition accrue et réduisant peu à peu le pouvoir que détenaient auparavant lesfirmes implantés sur le territoire national (le marché oligopolistique).Pouvoir dedécision inhérent à leur entente illicite sur la quantité à produire du Bien x et à le

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fixer à un son prix souvent très élevé sans lien étroit avec le prix de revient.Compétitivité qui conduit inéluctablement à une baisse des prix.

Bien que cette ouverture améliore le Bien être social, il faudrait toutefoissouligner quelques effets que l’on pourrait qualifier d’externalités négatives aussibien pour la nation que pour les entreprises en position d’oligopole ; à l’instar de :

La Préservation du service public

L’état préserve des activités non rentables mais qui sont sources d’externalités etd’équité. Par exemple la subvention de certains biens de première nécessitée quiseront toujours disponibles à des prix bas.

Choix de consommation plus complexe Ici, avec l’entrée de nouveaux produits le consommateur doit faire face àune multitude de Biens qui rendent inéluctablement son choix complexe ;car il ne sait pas parmi la gamme de produits offerts, celui qui maximiseraitle mieux sa fonction de consommation.

Le coût des exportations pour les entreprises qui vont devoir exporterleur produits afin d’accroître leur parts de marchés puisqu’elles vonts’amenuiser par l’arrivée de nouveaux entrants.

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CONCLUSION GENERALE

L’oligopole est l’un des formes de la concurrence imparfaite, il sebase sur une vision bilatérale dans le déroulement des échangescommerciaux entre États, l’importance de l’étude de ce modèle résided’une part pour la théorie économique et d’autre part pour lesinteractions que connaissent l’actualité économique.

Sur le plan théorique l’étude des oligopoles permet d’introduire lestravaux microéconomiques comme outils nécessaires sur la concurrenceimparfaite et la théorie des jeux cependant sur le plan de l’actualitééconomique, la formation des cartels qui représentent la coopérationparfaite et d’autres formes d’oligopoles existants au centre des politiquesd’inspiration libérale de consolidation de la concurrence.

Les modèles du commerce international fondés sur la concurrenceoligopolistique expliquent l’importance des volumes d’échanges surtoutles échanges intra branches entre économies similaires ayant descapacités et des caractéristiques spécifiques pour chacune . Mais ils serévèlent incapables d’expliquer les échanges interbranches, c’est-à-direla spécialisation des économies.

En effet les modèles fondés sur la concurrence pure et parfaitejustifient l’existence des spécialisations par l’avantage comparatif maisne peuvent pas expliquer les échanges intra branches. Dans les faits,échanges intra branches et interbranches sont étroitement mêlés. Peut-onalors concevoir un cadre d’analyse approprié capable de les expliquersimultanément ? , En somme l’ouverture des marches et la libération des échangesimposent une reformulation radicale de fonctionnement des oligopolespour faire face aux enjeux du commerce international et évidemmentpour suivre le trajet des firmes multinationales qui optent pour desnouvelles théories et stratégies modernes à l’échelle internationale car lemodèle oligopolistique restait insuffisant pour comprendre les grandsenjeux du commerce international.

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