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Jeff Revell Adapté de l’anglais par Gilles Theophile Exposition Pratique photo © Groupe Eyrolles, 2011, pour la présente édition, ISBN 978-2-212-13252-6

Exposition - Guide pratique - fnac-static.com...Mode Manuel 49 À propos des modes automatiques 51 Exercices 59 00.indd 5 07/06/11 16:59 VI exposition 4. voir La Lumière 63 Types

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  • Jeff Revell

    Adapté de l’anglais par Gilles Theophile

    ExpositionPratique photo

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    © Groupe Eyrolles, 2011, pour la présente édition, ISBN 978-2-212-13252-6

  • V

    s o m m a i r e

    Sommaire1. L’exposition 1

    Définition 6

    Calcul de l’exposition 10

    Surexposition et sous-exposition 12

    Exposition correcte 13

    Exercices 15

    2. Le posemètre 17

    Mesurer la lumière 22

    Modes de mesure 24

    L’importance de l’histogramme 28

    Indicateurs d’écrêtage 30

    Balance des blancs 30

    RAW ou JPEG ? 32

    Exercices 35

    3. Les modes de prise de vue 37

    Mode Programme 42

    Mode Priorité vitesse 44

    Mode Priorité ouverture 46

    Mode Manuel 49

    À propos des modes automatiques 51

    Exercices 59

    00.indd 5 07/06/11 16:59

  • VI

    e x p o s i t i o n

    4. voir La Lumière 63

    Types de lumière 68

    Qualité de la lumière 75

    Direction de la lumière 77

    Exercices 80

    5. Le mouvement 83

    Arrêtez-vous un instant ! 88

    Immobiliser avec le mode Priorité vitesse 91

    Isoler le sujet avec le mode Priorité ouverture 94

    Utiliser l’automatisme ISO à bon escient 95

    Conserver le point 97

    Anticiper l’action avec la mise au point manuelle 99

    Prise de vue en rafale 100

    Effet de mouvement 102

    Quelques astuces 104

    Exercices 106

    6. La photographie de portrait 109

    Mode Portrait 114

    Mode Priorité ouverture 115

    Modes de mesure pour le portrait 118

    Verrouiller l’exposition 119

    Faire le point sur les yeux 120

    Portraits noir et blanc 122

    Améliorer les tons chair 123

    Déboucher les ombres avec le flash 124

    Portrait en action 126

    Astuces pour le portrait 126

    Exercices 135

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  • VII

    s o m m a i r e

    7. La photographie de paysage 137

    Un trépied pour des images nettes 142

    Le choix d’une sensibilité ISO optimale 144

    Le choix de la balance des blancs 145

    Utiliser un Style d’image 147

    Dompter un ciel lumineux 148

    Paysages en noir et blanc 150

    Lumière dorée 153

    Faire le point 154

    Technique de mise au point 156

    Effet d’eau vaporeux 157

    Un mot sur la composition 160

    Techniques avancées 165

    Exercices 174

    8. La photographie en Lumière disponibLe 177

    Augmenter la sensibilité : la solution de simplicité 182

    Utiliser les très hautes sensibilités 184

    Opter pour un stabilisateur optique 185

    Faire le point en basse lumière 187

    Réaliser des poses longues 189

    Utiliser le flash intégré 190

    Compenser l’exposition au flash 192

    Réduire les yeux rouges 194

    Synchro deuxième rideau 195

    Flash et reflets 198

    À propos des flashs externes 198

    Exercices 200

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  • VIII

    e x p o s i t i o n

    9. Composition et Créativité 203

    Profondeur de champ 208

    Angles 211

    Point de vue 213

    Motifs 214

    Couleurs 214

    Contraste 217

    Lignes de force 218

    Diviser le cadre 218

    Cadre dans le cadre 220

    Exercices 222

    10. teChniques avanCées 225

    Précision de la mesure Spot 230

    Exposer un lever ou un coucher de soleil 231

    Mode Manuel 233

    Éviter les reflets parasites 236

    Présence du soleil dans le cadre 237

    Macrophotographie 238

    Balance des blancs personnalisée 239

    Rafales pour une photo réussie 239

    À travers un obstacle 240

    Zoomer en cours de déclenchement 241

    Exercices 243

    00.indd 8 07/06/11 16:59

  • IX

    s o m m a i r e

    11. pour aLLer pLus Loin 245

    Filtres 246

    Trépieds 250

    Déclencheurs à distance 253

    Accessoires de macrophotographie 253

    Flashs 255

    Diffuseurs 256

    Sacs photo 256

    Autres accessoires 258

    Conclusion 260

    index 262

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  • 82

    e x p o s i t i o n

    5

    200 ISO1/1 250 sf/5,6300 mm

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  • Le mouvementLa photo d’action

    Les chapitres précédents étaient consacrés à la vitesse d’obturation, l’ouverture, la sensibilité ISO et tout ce qui touche à l’exposition. Il est désormais temps de mettre en pratique ce que nous avons appris. Ce chapitre est consacré à la photo d’action et de sport, et il y a beaucoup à savoir pour figer ou exprimer le mouvement.

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  • 84

    e x p o s i t i o n

    En général, lorsque je photographie les compétitions de motocross se déroulant dans ma région, je m’intéresse plus particulièrement aux sauts. Pourtant, l’année dernière, j’ai voulu faire des images différentes, et l’une des techniques que je comptais essayer était celle du fi lé. J’ai profi té de la présentation des coureurs au public et de leur premier tour de circuit pour essayer de capter et de restituer l’impression de mouvement en réduisant la vitesse d’obturation de mon appareil photo.

    La technique du fi lé exige de nombreux essais avant de trouver la bonne vitesse d’obturation.

    Pour la photo de sport en nocturne ou sous éclairage artifi ciel, il faut utiliser une sensibilité ISO élevée, même si on a l’impression qu’il y a suffi samment de lumière.

    Une analyse de l’image

    05.indd 84 07/06/11 17:15

  • 85

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    2 000 ISO1/25 sf/10125 mm

    Un monopode m’a permis de stabiliser l’appareil lors du mouvement panoramique. Le risque de mouvement vertical aléatoire est éliminé, et le support stable permet de pivoter l’appareil.

    La prise de vue s’est faite en rafale, en suivant le motard.

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  • 86

    e x p o s i t i o n

    400 ISO1/4 000 sf/2,8200 mm

    Il y a quelques années, j’ai eu la chance de pouvoir photographier le steeple-chase de l’International Gold Cup, côté terrain. Cela m’a donné l’occasion d’être vraiment au contact des chevaux et des cavaliers pendant la compétition. J’ai pu faire d’excellents plans rapprochés sans avoir besoin de très longues focales.

    La grande ouverture permet de noyer la foule dans un léger fl ou.

    Une analyse de l’image

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  • 87

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    Le cheval et le cavalier sont décalés vers la droite, dans la composition, pour donner à la fois une impression de mouvement et indiquer leur direction de déplacement.

    Pour les sujets en mouvement, je photographie en rafale et en mise au point automatique continue.

    Pour conserver la vitesse la plus élevée possible, j’ai travaillé en mode Priorité vitesse.

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  • 88

    e x p o s i t i o n

    Arrêtez-vous un instant !

    Si vous avez l’intention de photographier des sujets mobiles, il va falloir vous habituer à manipuler le sélecteur de vitesse d’obturation. La vitesse d’obturation est l’arme absolue dans l’arsenal du photographe désireux de produire de belles photos d’action. La capacité à figer l’action peut faire toute la différence entre une photo correcte et une excellente image et, pour cela, il faut savoir ce qui lie la vitesse d’obturation au mouvement du sujet.

    Lorsque vous déclenchez, le rideau de l’obturateur s’ouvre et se referme après un certain laps de temps. Plus l’obturateur reste ouvert, plus le sujet se déplace dans le cadre : le bon sens exige d’estimer à coup sûr la vitesse de déplacement du sujet. Si vous photographiez la montagne, les notions de vitesse et de mouvement n’ont évidemment aucune impor-tance. En revanche, dans le cas d’un rapace qui s’élance de ce massif, vous devez apprécier sa vitesse et opter pour la vitesse d’obturation adéquate si vous ne voulez pas que l’animal ressemble à une ombre fugace.

    Vous serez même amené à penser en fractions de seconde, en fonction d’un certain nombre de facteurs. En effet, le mouvement du sujet – quelque chose de simple en apparence – dépend de trois facteurs. Le premier est la direction : le sujet se déplace-t-il à travers le cadre (de la gauche vers la droite ou inversement) ? Vient-il vers vous ou s’éloigne-t-il de vous ? Le deuxième facteur est la vitesse de déplacement : il y a, en effet, une grosse diffé-rence entre une voiture de course et un enfant faisant du vélo. Enfin, le troisième facteur est la distance du sujet, qui détermine la rapidité avec laquelle se déroule l’action, aussi bien dans la réalité que dans le viseur de l’appareil. Voyons maintenant l’impact de ces facteurs à la prise de vue.

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  • 89

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    Direction

    La plupart des gens sont persuadés que la première chose à prendre en considération, pour faire une photo d’action, est la vitesse du sujet mais, en réalité, c’est bien la direction qui compte. C’est votre position par rapport au sujet qui détermine la bonne vitesse d’obtu-ration. Quand l’obturateur s’ouvre, les rayons lumineux frappent le capteur. Si le sujet se déplace latéralement dans le viseur, la vitesse doit être suffi samment élevée pour l’immo-biliser et qu’il ne se réduise pas à une traînée fl oue dans l’image. Un sujet qui se dirige vers vous ou qui s’éloigne semble stationnaire dans le viseur, ce qui autorise une vitesse d’obtu-ration moins élevée. S’il se déplace en diagonale – simultanément à travers le viseur et vers vous – il faudra une vitesse d’obturation intermédiaire (fi gure 5.1).

    Figure 5.1 Un sujet en déplacement angulaire peut être saisi avec une vitesse plus basse qu’un sujet en déplacement perpendiculaire à l’appareil de prise de vue.

    100 ISO1/320 sf/970 mm

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  • 90

    e x p o s i t i o n

    Vitesse de déplacement

    Dès que l’angle ou la direction sont connus, vous pouvez estimer la vitesse de déplacement du sujet. Plus elle est élevée, plus la vitesse d’obturation doit être rapide pour fi ger le mouvement (fi gure 5.2). Pour une personne en train de marcher et passant latéralement dans le viseur, choisissez une vitesse d’obturation de l’ordre de 1/60 s, mais pour un cycliste se déplaçant de la même manière, il faut compter 1/500 s. En revanche, le même cycliste, à la même vitesse, mais venant face à vous, peut être immobilisé à la valeur plus faible de 1/125 s. À ce stade, vous saisissez la manière dont la vitesse et la direction vont peser dans vos décisions.

    100 ISO1/1250 sf/4,524 mm

    Figure 5.2 Le jet se rapprochant de moi, il a fallu augmenter la vitesse d’obturation pour qu’il reste bien net.

    Distance appareil – sujet

    Nous connaissons dorénavant la direction et la vitesse du sujet. Le dernier facteur est la distance entre l’appareil photo et le cœur de l’action. Imaginez-vous sur un immeuble situé à quelques centaines de mètres d’une voie rapide. Bien que le trafi c soit aux alentours de 90 km/h, les véhicules semblent se déplacer assez lentement. Toujours dans votre imagina-tion, placez-vous entre les voies, alors que le trafi c est toujours à la même vitesse.

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  • 91

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    Étant donné que vous êtes plus proche, les véhicules donnent l’impression de se déplacer beaucoup plus vite, tout simplement parce que votre champ de vision est devenu plus étroit. Les sujets resteront donc moins longtemps dans le viseur. Ce phénomène lié à la dis-tance se manifeste différemment selon l’objectif utilisé (fi gure 5.3). Avec un grand-angle, la vitesse d’obturation sera moins élevée qu’avec un téléobjectif qui vous place au cœur de l’action. Le champ de vision entrant en ligne de compte, plus vous vous rapprocherez du sujet, plus vite il traversera le viseur.

    100 ISO1/400 sf/5270 mm

    Figure 5.3 En raison de l’éloignement du sujet, une vitesse d’obturation lente suffi t pour photographier la scène.

    Immobiliser avec le mode Priorité vitesse

    Le chapitre 3 vous a appris que le mode de prise de vue permettant de régler la vitesse d’obturation était le mode Priorité vitesse (mode S ou Tv, en fonction de l’appareil photo). Avec ce mode, c’est vous qui choisissez la vitesse d’obturation et l’appareil photo se charge de déterminer l’ouverture du diaphragme. En ne vous occupant que d’un seul réglage, vous pouvez le modifi er rapidement, à la volée, sans décoller l’œil du viseur ni du sujet.

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  • 92

    e x p o s i t i o n

    Vérifi ez en zoomant

    En vérifi ant vos images, ne vous laissez pas duper par l’écran LCD. À taille d’affi chage nor-male, l’image semble toujours nette. Vous devez zoomer pour vérifi er la netteté des photos (fi gure 5.4).

    En revanche, il y a un certain nombre de choses à ne pas oublier lorsqu’on utilise le mode Priorité vitesse, notamment en ce qui concerne la lumière disponible. En effet, la plage de vitesses utilisables dépend entièrement de la manière dont le sujet est éclairé.

    Dans le cas de scènes d’action rapide, vous utiliserez une vitesse d’obturation élevée, ce qui implique une ouverture du diaphragme plus grande. Si la lumière n’est plus suffi sante, vous devrez utiliser un objectif plus lumineux, ou augmenter la sensibilité ISO. Intéressons-nous à cette dernière possibilité.

    Figure 5.4 Zoomer dans l’image permet de vérifi er sa netteté.

    Bouton de lecture

    Commande de zoom

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  • 93

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    Nous prendrons l’exemple d’un match de football en nocturne pendant lequel vous aime-riez faire de belles photos d’action. Vous réglez votre appareil en mode Priorité vitesse et, après mûre réfl exion, vous vous décidez pour une vitesse de 1/500 s, afi n de fi ger les mouvements. En regardant dans le viseur et en pressant le déclencheur à mi-course, vous remarquez que l’indication du diaphragme est remplacée par « Lo », ou une indication simi-laire. L’appareil vous avertit tout simplement que la plus grande ouverture possible est dépassée et que votre photo sera sous-exposée si vous conservez la même vitesse. Vous pourriez diminuer la vitesse, mais les images risquent d’être fl oues.

    Une solution pour conserver une exposition correcte consiste à augmenter la sensibilité ISO. La règle est de toujours utiliser la sensibilité la plus basse possible : 100 ISO en plein soleil, ou 6 400 ISO à l’intérieur ou en nocturne (fi gure 5.5). N’oubliez pas que plus la sen-sibilité est élevée, plus il y aura de bruit dans vos images. Ce n’est pas pour rien que les photographes de sport professionnels utilisent de monstrueux téléobjectifs perchés sur des monopodes ; ces objectifs sont très lumineux, ce qui explique le diamètre imposant de la lentille frontale. Plus l’objectif est lumineux, et plus il capte de lumière, ce qui permet aux professionnels de ne pas utiliser de sensibilités ISO extrêmes, pour des images plus propres, tout en gardant une vitesse d’obturation suffi samment élevée, pour des photos d’action parfaitement nettes.

    6 400 ISO1/200 sf/2,8135 mm

    Figure 5.5 Parfois, dans des conditions d’éclairage diffi ciles, le seul moyen de fi ger l’action est d’augmenter la sensibilité ISO.

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  • 94

    e x p o s i t i o n

    Isoler le sujet avec le mode Priorité ouverture

    L’avantage du mode Priorité vitesse est qu’il permet de travailler à la plus grande ouverture de vos objectifs. La grande ouverture permet des vitesses d’obturation élevées, mais égale-ment une profondeur de champ réduite.

    Cela permet d’isoler le sujet, afin de le mettre en valeur. Une grande ouverture réduit également la netteté de l’arrière-plan et de l’avant-plan, et plus le diaphragme est ouvert, moins ces zones sont nettes.

    La raison pour laquelle j’évoque la profondeur de champ est qu’en photo de sport, il faut que le sujet soit bien net et se détache bien de l’arrière-plan qui, lui, sera plus ou moins flou. Dans ce cas, le regard se porte immédiatement sur le sujet. Il a été démontré que l’œil était systématiquement attiré par les zones les plus nettes, avant de s’intéresser à celles qui ne le sont pas. De plus, un fond trop net et trop présent risque de détourner l’attention du sujet principal. Dans ce cas, la personne qui regarde la photo ne comprendra pas ce que vous avez voulu mettre en relief.

    Voyons dès à présent comment se servir de la profondeur de champ pour mettre le sujet en valeur. Comme je l’ai déjà expliqué, il faut utiliser une vitesse rapide pour figer le mouve-ment. Le mode Priorité vitesse est le meilleur choix pour la photo de sport et d’action, mais il y a aussi des cas où vous voulez obtenir la profondeur de champ la plus étroite possible. Dans ce cas, on utilise le mode Priorité ouverture (nommé A ou Av selon la marque de l’appareil photo).

    Soit. Mais comment savoir quand utiliser l’un ou l’autre mode ? La réponse n’est pas évi-dente, mais l’écran LCD peut vous aider à prendre une décision. L’idéal est d’utiliser le mode Priorité ouverture pour une scène bien éclairée, lorsque l’ouverture maximale vous permet de profiter d’une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour figer l’action.

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  • 95

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    Imaginons que vous faites des photos de football en pleine journée. Si vous estimez qu’il faut une vitesse d’obturation située entre 1/500 s et 1/1 250 s pour figer le mouvement, vous n’avez plus qu’à régler votre appareil en mode Priorité vitesse et à déclencher. Mais si vous voulez aussi une ouverture de f/4,5 pour limiter la profondeur de champ, un pro-blème va alors se poser. En effet, si vous réglez l’appareil sur une vitesse de 1/1 000 s, qui semble un bon compromis, vous n’êtes pas certain d’obtenir l’ouverture désirée. La lumière sur votre sujet ne sera pas uniforme et le diaphragme pourrait décider de se fermer à une autre valeur, comme f/5,6 ou f/8. La profondeur de champ sera plus étendue et vous n’ob-tiendrez pas cet effet de séparation du sujet par rapport à l’arrière-plan.

    Pour contourner le problème, passez en mode Priorité ouverture et choisissez une valeur de f/4,5. L’appareil photo maintiendra cette ouverture, quoi qu’il arrive, et compensera en variant la vitesse d’obturation. Comme je l’ai dit auparavant, cette technique fonctionne très bien s’il y a suffisamment de lumière pour ne pas risquer d’avoir une image floue à cause d’une vitesse trop basse.

    Utiliser l’automatisme ISO à bon escient

    Un peu plus tôt dans ce livre, j’ai expliqué que la sélection automatique de la sensibilité ISO était à éviter et qu’il fallait la désactiver. En fait, ce n’est pas toujours vrai. Le choix de la sensibilité répond toujours à un besoin précis, mais en utilisant le mode Automatique, vous pouvez aussi vous faciliter la vie. Voici comment.

    Pour photographier un évènement sportif, vous décidez qu’une vitesse de 1/1 000 s de seconde est la plus adaptée, et nous partirons du principe que vous allez utiliser la plus grande ouverture possible, pour rendre l’arrière-plan flou. Malheureusement, le temps est nuageux, et les rayons du soleil jouent à cache-cache, ce qui vous oblige à modifier constamment vos réglages. Comment faire ? C’est très simple : mettez votre appareil en mode Manuel et sélectionnez la vitesse d’obturation et l’ouverture, puis placez la com-mande ISO sur Auto. À partir de maintenant, à chaque variation de lumière, l’appareil photo va changer la sensibilité ISO par petits incréments, sans modifier la vitesse d’obtura-tion ni l’ouverture.

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  • 96

    e x p o s i t i o n

    Voyons un exemple concret avec la fi gure 5.6. Ce jour-là, les sauts de motocross avaient commencé le soir, vers 19 h 30, et la lumière commençait déjà à baisser. Je voulais utiliser mon zoom 70-200 mm f/2,8 à pleine ouverture et une vitesse d’obturation qui ne soit pas inférieure à 1/200 s, pour photographier le point culminant des sauts. J’aurai pu utiliser n’importe quel mode de prise de vue, à condition de changer la sensibilité ISO régulière-ment en fonction de la lumière disponible. À la place, j’ai réglé la sensibilité ISO sur Auto pour profi ter d’un réglage optimal à chaque fois que la lumière baissait. Dès le coucher du soleil, j’ai choisi une sensibilité permanente de 6 400 ISO, puisque le niveau d’éclairage ne risquait plus de changer.

    Figure 5.6 En laissant l’appareil choisir la sensibilité ISO, j’ai pu utiliser l’ouverture et la vitesse d’obturation les plus adaptées à la situation.

    4 000 ISO1/200 sf/2,8200 mm

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  • 97

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    Conserver le point

    Après avoir réglé la question de l’exposition, passons à un sujet tout aussi important : la mise au point, et, pour cela, les reflex numériques disposent tous de nombreuses fonc-tions. La dénomination change d’un fabricant à l’autre, mais ils font tous à peu près la même chose. Pour en tirer profit, il est important de comprendre leur fonctionnement et les situations dans lesquelles les différents modes vous permettront de faire de bonnes images. Puisque nous parlons de sujets mobiles, nous allons surtout nous intéresser au mode Continu ou de suivi dynamique. En général, en mode de mise au point continue, le système autofocus se verrouille sur le sujet dès qu’on presse le déclencheur à mi-course, puis en assure le suivi jusqu’à ce qu’on le relâche.

    Selon l’appareil, on dispose de plusieurs options. Les utilisateurs de reflex Canon choisiront le mode AI-Servo, tandis que les utilisateurs de Nikon opteront pour le mode AF-C.

    Les autres facteurs à prendre en compte concernent le choix des collimateurs AF (figure 5.7). Si le mode AF détermine la manière dont l’appareil fait le point, le choix du collimateur se fait en fonction du sujet. La plupart des appareils permettent de choisir entre un seul collimateur AF ou plusieurs collimateurs travaillant simultanément. En mode Continu, la sélection du collimateur AF dépendra du sujet photographié. Si la trajectoire de ce dernier est régulière et prévisible, il est probable qu’un seul collimateur AF suffise à assurer le suivi (figure 5.8). En revanche, si la trajectoire est irrégulière ou erratique, mieux vaut utiliser le système de sélection de collimateurs, qu’il soit manuel ou automatique (figure 5.9).

    Figure 5.7 Les collimateurs AF d’un Canon EOS-550D.

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  • 98

    e x p o s i t i o n

    1 600 ISO1/500 sf/2,8300 mm

    Figure 5.8 Un sujet comme ce chasseur était facile à suivre en mode AF continu, avec un seul collimateur actif.

    200 ISO1/1 000 sf/5,6300 mm

    Figure 5.9 Le suivi du cavalier et de sa monture a été facilité par la sélection dynamique de collimateurs AF, couplée au mode Continu.

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  • 99

    c h a p i t r e 5 : l e m o u v e m e n t

    6 400 ISO1/400 sf/2,8200 mm

    Figure 5.10 Après avoir réglé la mise au point là où le sujet doit passer, commencez à déclencher juste avant son arrivée.

    Anticiper l’action avec la mise au point manuelle

    Bien que j’utilise toujours la mise au point automatique, il y a des cas dans lesquels je dois faire le point à la main, notamment lorsque je sais à quel endroit se déroulera l’action, et que je veux saisir le sujet au moment même où il va passer dans le plan de netteté. Cette méthode est particulièrement effi cace pour les sports mécaniques, comme le motocross ou la course automobile, lorsque le sujet a une trajectoire prévisible et que je sais où saisir l’action. Je pourrais suivre le sujet mais il arrive parfois qu’il soit masqué par une courbe ou un obstacle quelconque. En faisant une mise au point préalable, je n’ai plus qu’à attendre que le sujet se rapproche du plan de netteté pour commencer à déclencher en rafale.

    Observez la fi gure 5.10. Les cavaliers guidaient les chevaux autour de trois fûts métalliques avant de foncer vers la ligne d’arrivée. L’éclairage n’était pas régulier, les montures et leurs cavaliers passant d’endroits très éclairés à des zones très sombres, ce qui ne facilitait ni l’exposition, ni la mise au point. J’ai choisi un endroit précis, par lequel je savais que les cavaliers passeraient, en tournant autour de l’un des fûts. J’ai fait la mise au point avec un seul collimateur, à cet endroit précis, puis j’ai passé l’objectif en mode Manuel. J’ai également déterminé l’exposition avant de régler l’appareil lui-même en Manuel. Il ne me restait plus qu’à attendre le passage d’un cavalier dans la zone choisie pour déclencher.

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  • 100

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    Prise de vue en rafale

    Une mise au point impeccable est une chose, mais saisir l’instant décisif peut s’avérer parti-culièrement difficile si vous photographiez vue par vue. Dans le domaine du sport, et dans la vie en général, tout va très vite. On peut manquer des occasions en un clin d’œil, le temps d’un déclenchement.

    Fort heureusement, les reflex sont tous équipés d’un mode de prise de vue en rafale qui permet de prendre une succession de photos à des cadences allant de 3 à 11 images par seconde (figure 5.11). N’hésitez pas à consulter la notice pour savoir de quoi est capable votre appareil et comment procéder aux réglages nécessaires.

    En rafale, l’appareil continue à prendre des photos tant que vous ne relâchez pas le déclen-cheur, un peu à la manière d’une mitraillette. En mode image par image, vous devez relâcher le déclencheur, puis le presser à nouveau pour prendre une autre photo.

    Rafales et mémoire tampon

    Votre appareil photo dispose d’une mémoire tampon (buffer) accueillant vos images pendant la phase de traitement, avant qu’elles soient transférées sur la carte-mémoire. Selon le format utilisé (Raw ou JPEG), la mémoire tampon se remplit plus ou moins rapidement et l’appareil s’arrête de prendre des photos jusqu’à ce que de la place se libère. L’affichage dans le viseur vous indique en permanence le nombre de vues possibles en rafale.

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    Figure 5.11 En rafale, vous êtes certain de saisir l’instant décisif.

    3 200 ISO1/800 sf/2,8200 mm

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    Effet de mouvement

    Faire des photos d’action ne signifie pas toujours figer l’action à tout prix. Parfois, on peut avoir envie de donner une sensation de mouvement à la photo. Il existe deux techniques pour cela : le filé et le flou de bougé.

    FiléLe filé est une technique ancienne qui permet de donner un effet de vitesse à un objet passant d’un bord à l’autre du cadre de l’image. Elle ne marche pas avec des sujets qui se déplacent vers l’appareil ou qui s’en éloignent. Pour obtenir un effet de filé, on doit suivre le sujet d’un mouvement panoramique, en utilisant une vitesse d’obturation plus lente que d’habitude, de sorte que l’arrière-plan (et parfois une partie du sujet lui-même) soit flou, tout en ayant un sujet bien net. La clé pour un filé réussi réside dans le choix de la vitesse d’obturation : trop rapide, le fond ne sera pas suffisamment flou, trop lente, le sujet principal sera également flou et à peine identifiable. Entraînez-vous à cette technique, et notamment à réaliser le mouvement panoramique en suivant le sujet. Une autre astuce est de prolonger le mouvement panoramique après la fermeture de l’obturateur ; celui-ci sera plus fluide et vous garantira un taux de réussite plus élevé.

    Dans la figure 5.12, j’ai utilisé la technique du filé pour suivre le motard au moment même où il soulevait la roue avant de son engin. L’appareil était réglé pour la prise de vue en rafale et en mode Priorité vitesse, avec une vitesse d’obturation de 1/125 s. L’autofocus était en mode de suivi continu. Malgré l’ouverture de f/10, je savais que le mouvement panoramique permettrait de rendre l’arrière-plan complètement flou.

    Flou de bougéL’autre technique pour donner une sensation de mouvement consiste tout simplement à rendre l’image floue. Il ne s’agit pas, dans ce cas, d’un flou accidentel, en raison d’une vitesse d’obturation trop lente. Le flou est bien plus marqué et peut raconter une histoire. Dans la figure 5.13, j’étais placé près d’une piste cyclable courant le long de la rivière Poto-mac, pour observer les cyclistes. J’aurais pu prendre la photo avec une vitesse d’obturation élevée, afin de les immobiliser à l’image, mais j’ai opté pour une pose lente, afin de donner une impression de mouvement.

    Comme pour le filé, il n’y a pas, à proprement parler, de vitesse d’obturation idéale. Tout est question d’expérience personnelle, et vous ne maîtriserez ce réglage qu’après avoir fait de nombreux essais et raté beaucoup d’images. J’essaye également d’immobiliser le décor, en choisissant une vitesse d’obturation adaptée tout en gardant l’appareil photo parfaite-ment immobile. Dans ce cas, pour mettre toutes les chances de votre côté, placez-le sur un support stable ou un trépied.

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    2 000 ISO1/25 sf/10125 mm

    Figure 5.12 L’effet de fi lé est obtenu en suivant le sujet d’un mouvement panoramique et en utilisant une vitesse d’obturation lente.

    100 ISO1/30 sf/2070 mm

    Figure 5.13 Le déplacement des cyclistes combiné à une pose lente donne une belle impression de mouvement au moment où ils se croisent.

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    Quelques astuces

    Indiquer la directionQue vous soyez en train de photographier vos enfants jouant au football ou un champion de moto acrobatique en train de faire des cabrioles, le placement du sujet dans le cadre de l’image est aussi important qu’une exposition correcte. Une image mal composée n’attirera pas les regards.

    Les erreurs de cadrage sont très fréquentes dans les photos d’action. Si le sujet se déplace d’un bord à l’autre du cadre, libérez l’espace devant lui, dans le sens du mouvement, et vous l’arrêterez à peu près au centre de l’image (fi gure 5.14). Ce décadrage indiquera la direction de l’action et permettra à celui qui regarde la photo d’anticiper ou d’imaginer ce qui va se passer. À moins de vouloir cadrer très serré, ne placez jamais de sujet en mouve-ment en plein milieu de l’image.

    Figure 5.14 Libérez l’espace devant le sujet pour imprimer une direction à l’action.

    400 ISO1/4 000 sf/2,8200 mm

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    Face à l’actionVoici une autre technique : se placer face à l’action pour la sublimer (fi gure 5.15). Ne pho-tographiez pas un sujet qui s’éloigne de vous : les gens qui regarderont vos photos veulent voir des visages. Ces visages expriment la dynamique, le mouvement, la vitesse et l’émotion de ce moment particulier. Si vous devez faire des photos de personnes en mouvement, mettez-vous face à elles.

    400 ISO1/8 000 sf/2,8200 mm

    Figure 5.15 Placez-vous de sorte que l’action vienne à vous.

    Verrouiller l’exposition en manuelLes modes Priorité ouverture ou Priorité vitesse rendent de grands services. Néanmoins, reprendre la main permet de se sortir de situations parfois diffi ciles. Si vous faites des pho-tos d’action avec un arrière-plan susceptible de perturber le système d’exposition, passez en mode Manuel.

    La fi gure 5.16 est un exemple de ce que j’ai pu obtenir après quelques essais en mode Manuel.

    La nuit était tombée et la seule source d’éclairage provenait de rampes de projecteurs. L’ap-pareil était réglé en mode Priorité vitesse mais, malheureusement, le ciel noir trompait la cellule. J’avais donc la certitude d’obtenir des images surexposées. Sachant que la lumière ne changerait plus pour le reste de la soirée, j’ai réglé les paramètres d’exposition une fois pour toutes en mode Manuel et j’ai continué à faire des photos s’en m’en préoccuper davantage.

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    ExercicesLe mouvementPour ce premier exercice, trouvez un sujet en mouvement. Étudiez le lien entre sa vitesse et sa direction. Photographiez-le avec la même vitesse d’obturation lorsqu’il se rapproche de vous, puis lorsqu’il traverse le cadre de gauche à droite (ou inversement). Comparez les images et notez les différences à vitesse d’obturation égale, en raison du sens du déplacement.

    Grand-angle contre téléobjectifComme dans le premier exercice, photographiez un sujet se déplaçant dans des directions différentes mais, cette fois, en utilisant un objectif grand-angle puis un téléobjectif. Notez les vitesses d’obturation exigées par le téléobjectif, plus élevées que le grand-angle.

    6 400 ISO1/200 sf/2,8135 mm

    Figure 5.16 Pour que le ciel noir ne perturbe pas la cellule de l’appareil, j’ai exposé en mode Manuel.

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    Choisir le bon mode de mise au pointL’un des aspects les plus importants de la photo d’action est la maîtrise des modes de mise au point, qui permet d’obtenir des images parfaitement nettes. Essayez les différents modes autofocus ainsi que les méthodes de sélection des collimateurs. Il est important de bien les connaître afin d’être en confiance et de savoir les choisir en fonction du sujet à photogra-phier.

    Anticiper la mise au pointCet exercice demande un sujet mobile qui va traverser un point spécifique sur lequel vous aurez réglé la netteté. Une rue à la circulation modérée fera parfaitement l’affaire. Faites la mise au point à un endroit précis, par lequel passeront tous les véhicules puis réglez l’objec-tif en mode Manuel. Vous devez également régler l’appareil en rafale. Dès qu’une voiture approche du point choisi, déclenchez et faites de courtes rafales de 4 à 5 images.

    FiléLe filé est un bon moyen de rendre une image plus dynamique. Tout d’abord, trouvez un sujet se déplaçant à vitesse constante, et exercez-vous à le suivre, lorsqu’il passe d’un bord à l’autre du viseur. En mode Priorité vitesse, réglez l’appareil à 1/30 s, et la mise au point continue (sélectionnez le collimateur AF si l’appareil le permet). Ensuite, suivez le sujet avec un mouvement panoramique et déclenchez tant qu’il est cadré. Profitez-en pour essayer des vitesses différentes et d’autres objectifs. L’effet de filé demande de l’entraînement pour faire face à tous les sujets et aux différentes vitesses de déplacement.

    Flou de bougéAfin d’obtenir un flou de bougé, qui donnera une impression de mouvement tout en per-mettant d’identifier le sujet mobile, placez l’appareil sur un support stable et réglez la vitesse d’obturation. Il y a toujours une différence marquée entre une photo légèrement floue à cause d’une vitesse inadaptée, et une autre affichant un flou de bougé volontaire pour don-ner un effet de mouvement ou de vitesse. Là encore, il faudra vous exercer à déterminer la bonne vitesse pour obtenir le résultat recherché.

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    Rendez-vous sur flickr.com/groups/exposure_fromsnapshotstogreatshots

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