5
Espagne : politiques et banques réagissent aux expulsions Le Point.fr - Publié le 12/11/2012 à 17:36 Aux cris de "Assassins", des dizaines de manifestants se sont rassemblés lundi à Madrid sous les fenêtres du parti conservateur au pouvoir en Espagne , dénonçant la vague de milliers d'expulsions de propriétaires endettés qui a tourné au drame avec deux suicides en 15 jours. "Terrorisme immobilier, non !", "Stop aux expulsions !" pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, pour beaucoup touchés directement, qui tapaient sur des casseroles. Environ 350 000 propriétaires surendettés ont été expulsés depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, qui a précipité la crise en Espagne et fait bondir le taux de chômage à 25 %. "Nous sommes beaucoup de parents dans cette situation, dont les enfants souffrent psychologiquement", témoigne Victoria Rivera, 40 ans. C'est son fils de 16 ans qui a vu les policiers se déployer sous leurs fenêtres, lorsqu'ils sont venus le 10 septembre saisir l'appartement acheté à crédit en 2005, avec un prêt de 250 000 euros, en banlieue de Madrid. Mesures d'urgence A l'époque, Victoria et son compagnon avaient une petite entreprise. Ils ont remboursé pendant six ans jusqu'à ce que la crise frappe. Aujourd'hui au chômage, Victoria se bat seule pour ne pas se retrouver à la rue. Grâce au soutien de militants anti-expulsions ce matin-là, elle a obtenu un répit. Un nouvel ordre d'expulsion est fixé pour mai 2013. Mais sous la pression sociale, accentuée après le suicide de deux personnes en 15 jours, alors que les huissiers étaient sur le point de les expulser, les petits propriétaires risquant comme elle l'expulsion pourraient obtenir un sursis. Lundi, l'association espagnole des banques (AEB) et celle des Caisses d'épargne (CECA) ont annoncé le gel temporaire des saisies dans les cas les plus graves. "J'espère que nous pourrons parler lundi de l'arrêt temporaire des expulsions qui touchent les familles les plus vulnérables", avait déclaré vendredi le chef du gouvernement, Mariano Rajoy . Des responsables de son Parti populaire (PP) devaient rencontrer lundi des représentants de l'opposition socialiste pour tenter de s'entendre sur des mesures d'urgence, qui pourraient inclure un moratoire. Pas assez pour les militants de la plate-forme PAH, qui aide les personnes menacées d'expulsion et affirme avoir bloqué 463 saisies depuis 2009. Ces derniers exigent que toutes les expulsions de domiciles principaux soient paralysées et que la saisie du logement suffise à solder la dette, contrairement à la législation espagnole en vigueur, amplement dénoncée. Ils sont soutenus par un mouvement de protestation sociale croissant, alimenté par le drame des suicides mais aussi un fort sentiment de défiance envers les banques, dont certaines ont été sauvées par des fonds publics. "Problèmes de conscience" Parmi elles, le géant Bankia, qui fait l'objet d'un sauvetage de près de 24 milliards d'euros. "C'est injuste qu'il faille les aider alors qu'eux refusent de nous aider", dénonce Maria Vivar, retraitée élégante de 70 ans venue manifester car elle risque d'être expulsée pour s'être portée garante du prêt de son fils, aujourd'hui au chômage. Le malaise s'est même étendu à

Expulsions en espagne

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Expulsions en espagne

Espagne : politiques et banques réagissent aux expulsionsLe Point.fr - Publié le 12/11/2012 à 17:36

Aux cris de "Assassins", des dizaines de manifestants se sont rassemblés lundi à Madrid sous les fenêtres du parti conservateur au pouvoir en Espagne, dénonçant la vague de milliers d'expulsions de propriétaires endettés qui a tourné au drame avec deux suicides en 15 jours. "Terrorisme immobilier, non !", "Stop aux expulsions !" pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, pour beaucoup touchés directement, qui tapaient sur des casseroles.Environ 350 000 propriétaires surendettés ont été expulsés depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, qui a précipité la crise en Espagne et fait bondir le taux de chômage à 25 %. "Nous sommes beaucoup de parents dans cette situation, dont les enfants souffrent psychologiquement", témoigne Victoria Rivera, 40 ans. C'est son fils de 16 ans qui a vu les policiers se déployer sous leurs fenêtres, lorsqu'ils sont venus le 10 septembre saisir l'appartement acheté à crédit en 2005, avec un prêt de 250 000 euros, en banlieue de Madrid.

Mesures d'urgenceA l'époque, Victoria et son compagnon avaient une petite entreprise. Ils ont remboursé pendant six ans jusqu'à ce que la crise frappe. Aujourd'hui au chômage, Victoria se bat seule pour ne pas se retrouver à la rue. Grâce au soutien de militants anti-expulsions ce matin-là, elle a obtenu un répit. Un nouvel ordre d'expulsion est fixé pour mai 2013. Mais sous la pression sociale, accentuée après le suicide de deux personnes en 15 jours, alors que les huissiers étaient sur le point de les expulser, les petits propriétaires risquant comme elle l'expulsion pourraient obtenir un sursis. 

Lundi, l'association espagnole des banques (AEB) et celle des Caisses d'épargne (CECA) ont annoncé le gel temporaire des saisies dans les cas les plus graves. "J'espère que nous pourrons parler lundi de l'arrêt temporaire des expulsions qui touchent les familles les plus vulnérables", avait déclaré vendredi le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. Des responsables de son Parti populaire (PP) devaient rencontrer lundi des représentants de l'opposition socialiste pour tenter de s'entendre sur des mesures d'urgence, qui pourraient inclure un moratoire.Pas assez pour les militants de la plate-forme PAH, qui aide les personnes menacées d'expulsion et affirme avoir bloqué 463 saisies depuis 2009. Ces derniers exigent que toutes les expulsions de domiciles principaux soient paralysées et que la saisie du logement suffise à solder la dette, contrairement à la législation espagnole en vigueur, amplement dénoncée. Ils sont soutenus par un mouvement de protestation sociale croissant, alimenté par le drame des suicides mais aussi un fort sentiment de défiance envers les banques, dont certaines ont été sauvées par des fonds publics.

"Problèmes de conscience"Parmi elles, le géant Bankia, qui fait l'objet d'un sauvetage de près de 24 milliards d'euros. "C'est injuste qu'il faille les aider alors qu'eux refusent de nous aider", dénonce Maria Vivar, retraitée élégante de 70 ans venue manifester car elle risque d'être expulsée pour s'être portée garante du prêt de son fils, aujourd'hui au chômage. Le malaise s'est même étendu à la police et la justice. Le principal syndicat de policiers, le SUP, a annoncé dimanche qu'il soutiendrait les agents refusant de participer à des expulsions pour "problèmes de conscience".

Dans un rapport écrit en octobre, plusieurs magistrats espagnols ont eux dénoncé "des procédures juridiques extrêmement agressives", tandis que des juges sont de plus en plus critiques dans les médias. Saisi par un tribunal de Barcelone, l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne, Juliane Kokott, a émis un avis début novembre estimant que la loi régissant les expulsions en Espagne n'offrait pas de protection efficace aux particuliers contre de possibles "clauses abusives" des banques.

Page 2: Expulsions en espagne

A. Trouvez les mots correspondant aux définitions suivantes:

1. Verbe. Lever dans la main une arme, un objet d'un geste menaçant Agiter un objet en l'air pour attirer l'attention.

2. Verbe. Accélérer le rythme, la progression de quelque chose.

3. Verbe. Faire passer des troupes d'une formation de marche ou de transport à uneformation de combat.

4. Verbe. Opérer une réquisition, prendre de force.

5. Nom. Arrêt momentané, suspension de quelque chose de pénible, d'une souffrance.

6. Nom. officier public ministériel ayant notamment pour mission de délivrer des actesjudiciaires et de procéder à l'exécution forcée (par une mesure de saisie) desdécisions de justice.

7. Nom. Remise de quelque chose à une date ultérieure, délai d'exécution.

8. Nom. Action de suspendre une activité, de bloquer quelque chose à son niveau ou à son stade actuel ; arrêt, blocage.

9. Nom. Délai accordé par le législateur à une catégorie de débiteurs dont le paiement des dettes est impossible ou difficile par suite des circonstances (guerre, criseéconomique, etc.).

10. Verbe. Acquitter une dette, la régler jusqu'au bout.

11. Expression verbale. Prendre la responsabilité de quelque chose (pour le bénéfice dequelqu’un), en répondre, le prendre sous sa responsabilité.

12. Participe passé. Mettre quelqu'un, un organisme au fait de quelque chose qu'ils ont qualité pour examiner, juger.

B. Traduisez le premier paragraphe en groupes de 3.

Page 3: Expulsions en espagne

Espagne : politiques et banques réagissent aux expulsionsLe Point.fr - Publié le 12/11/2012 à 17:36

Aux cris de "Assassins", des dizaines de manifestants se sont rassemblés lundi à Madrid sous les fenêtres du parti conservateur au pouvoir en Espagne, dénonçant la vague de milliers d'expulsions de propriétaires endettés qui a tourné au drame avec deux suicides en 15 jours. "Terrorisme immobilier, non !", "Stop aux expulsions !" pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, pour beaucoup touchés directement, qui tapaient sur des casseroles.Environ 350 000 propriétaires surendettés ont été expulsés depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, qui a précipité la crise en Espagne et fait bondir le taux de chômage à 25 %. "Nous sommes beaucoup de parents dans cette situation, dont les enfants souffrent psychologiquement", témoigne Victoria Rivera, 40 ans. C'est son fils de 16 ans qui a vu les policiers se déployer sous leurs fenêtres, lorsqu'ils sont venus le 10 septembre saisir l'appartement acheté à crédit en 2005, avec un prêt de 250 000 euros, en banlieue de Madrid.

Mesures d'urgenceA l'époque, Victoria et son compagnon avaient une petite entreprise. Ils ont remboursé pendant six ans jusqu'à ce que la crise frappe. Aujourd'hui au chômage, Victoria se bat seule pour ne pas se retrouver à la rue. Grâce au soutien de militants anti-expulsions ce matin-là, elle a obtenu un répit. Un nouvel ordre d'expulsion est fixé pour mai 2013. Mais sous la pression sociale, accentuée après le suicide de deux personnes en 15 jours, alors que les huissiers étaient sur le point de les expulser, les petits propriétaires risquant comme elle l'expulsion pourraient obtenir un sursis. 

Lundi, l'association espagnole des banques (AEB) et celle des Caisses d'épargne (CECA) ont annoncé le gel temporaire des saisies dans les cas les plus graves. "J'espère que nous pourrons parler lundi de l'arrêt temporaire des expulsions qui touchent les familles les plus vulnérables", avait déclaré vendredi le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. Des responsables de son Parti populaire (PP) devaient rencontrer lundi des représentants de l'opposition socialiste pour tenter de s'entendre sur des mesures d'urgence, qui pourraient inclure un moratoire.Pas assez pour les militants de la plate-forme PAH, qui aide les personnes menacées d'expulsion et affirme avoir bloqué 463 saisies depuis 2009. Ces derniers exigent que toutes les expulsions de domiciles principaux soient paralysées et que la saisie du logement suffise à solder la dette, contrairement à la législation espagnole en vigueur, amplement dénoncée. Ils sont soutenus par un mouvement de protestation sociale croissant, alimenté par le drame des suicides mais aussi un fort sentiment de défiance envers les banques, dont certaines ont été sauvées par des fonds publics.

"Problèmes de conscience"Parmi elles, le géant Bankia, qui fait l'objet d'un sauvetage de près de 24 milliards d'euros. "C'est injuste qu'il faille les aider alors qu'eux refusent de nous aider", dénonce Maria Vivar, retraitée élégante de 70 ans venue manifester car elle risque d'être expulsée pour s'être portée garante du prêt de son fils, aujourd'hui au chômage. Le malaise s'est même étendu à la police et la justice. Le principal syndicat de policiers, le SUP, a annoncé dimanche qu'il soutiendrait les agents refusant de participer à des expulsions pour "problèmes de conscience".

Dans un rapport écrit en octobre, plusieurs magistrats espagnols ont eux dénoncé "des procédures juridiques extrêmement agressives", tandis que des juges sont de plus en plus critiques dans les médias. Saisi par un tribunal de Barcelone, l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne, Juliane Kokott, a émis un avis début novembre estimant que la loi régissant les expulsions en Espagne n'offrait pas de protection efficace aux particuliers contre de possibles "clauses abusives" des banques.