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Extrait de la publication… · 2013. 11. 7. · existence. Voulant la paix à tout prix, il n'osapas même, malgré le vœu de l'Angleterre, soutenir son gendre, l'électeur palatin,

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Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservéspour tous les pays y compris la Russie.

Copyright by Librairie Gallimard,-1938.

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LA RÉVOLUTION D'ANGLETERRE

ET CROMWELL

par Louis MANDIN

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CHAPITRE PREMIER

LA RÉVOLUTION D'ANGLETERRE ET CROMWELL

On sait que la révolution d'Angleterre, qui de ses bouleversementsfit surgir le premier des grands dictateurs modernes, a été souvent

comparée à notre Révolution française. Si, à l'examen, les différences

sont grandes, les analogies, à première vue, sont frappantes. Charles Ierest le miroir fatal où Louis XVI, au Temple, se regarde et voit sa fin,

et Cromwell est le sorcier que Bonaparte dut entendre lui chuchoter

à l'oreille Tu seras. Empereur 1 ».Des deux côtés du détroit, c'est le même commencement un roi

qui s'efforce de se raccrocher au pouvoir absolu et une assemblée quis'acharne à lui arracher, lambeau par lambeau, jusqu'à l'apparence du

pouvoir. Ce sont les campagnes contre l'arbitraire, contre les taxesillégales, contre la corruption de la cour, contre les ministres et lesfavoris, contre une reine séduisante et courageuse, mais imprudente.

Et tout cela ne suffirait pas à abattre le régime si un beau jour celui-ci,

faible dans son despotisme miné et rongé, n'était forcé de se livrer à sesennemis, pour s'être laissé paralyser par la pénurie des finances.

Devant le palais de Whitehall comme à l'extrémité des Tuileries,

ce n'est pas seulement un monarque qui est frappé, c'est la monarchie

elle-même, c'est le principe de la tyrannie, qu'on veut décapiter par unjugement solennel. Mais voici que la force, qui a fait triompher la révo-lution violente, se retourne contre elle et la terrasse en deux minutes

sous les pieds de quelques soldats, commandés par un tyran qui serévèle plus autoritaire et bien plus puissant que n'était le roi légitime.

Analogies frappantes, mais aussi, disons-nous, beaucoup de diffé-rences. La révolution anglaise est plus complexe que la française. Nousallons tâcher de montrer comment.

Nos voisins possédaient des traditions de liberté, des droits natio-

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HISTOIRE DES RÉVOLUTIONS

naux, revendiqués depuis le haut moyen âge. Chez eux, on voit un vraiParlement, au sens moderne du mot, dès l'année 1265, c'est-à-dire plusde cinq siècles avant notre première assemblée législative. Longtemps,la Chambre des lords ou Chambre haute, formée des dignitaires del'Église et des pairs du royaume, éclipsa la Chambre des communes ouChambre basse. Quand celle-ci n'était pas docile, le souverain avait ledroit reconnu de la proroger ou de la dissoudre. Mais les députés desCommunes étaient gensà ménager, car ils tenaient les sources du trésorles impôts extraordinaires que le Parlement n'avait pas consentis étaienten danger d'être refusés, comme illégaux, par les contribuables. Il est

vrai que, sur ce point délicat, les prérogatives royales et les droits de la

nation n'avaient jamais été nettement délimités d'où un conflit qui,après avoir sommeillé longtemps, explosa sous Charles Ier et fut une descauses de sa chute.

A l'approche de la Renaissance, après la terrible guerre des Deux-Roses, l'Angleterre, épuisée dans le sang et les ruines, s'était abandonnéeau pouvoir royal, restauré par les Tudors. Ceux-ci, sous Henri VIII etÉlisabeth, purent s'approcher bien près de l'absolutisme. La puissancedes barons féodaux était affaiblie la bourgeoisie, très pauvre à la fin duxve siècle, avait à s'enrichir avant de se sentir l'importance qui permetles ambitions politiques. Henri VIII put donc régner assez facilementsur les lords, dont il fit les approbateurs serviles de ses fantaisies et deses crimes et, quant aux députés des Communes, la main royale faisaitleurs élections. Dans ce temps où l'inégalité et les privilèges étaientpartout la règle, il y avait des grandes villes qui n'étaient pas représentéeset des bourgs infimes qui l'étaient. Ici, les électeurs formaient un nombreraisonnable, d'où la plèbe toutefois était exclue. Ailleurs, ils n'étaientqu'une poignée, le maire et les membres du conseil de ville (nous

dirions conseillers municipaux) ils dépendaient du roi par leurs fonc-tions et votaient selon ses ordres.

Le clergé était encore mieux asservi que les laïques. Déjà, avant leschisme, c'était le roi qui, grâce au « congé d'élire nommait les évêques

le pape se bornait à ratifier. L'épiscopat était ainsi un corps de fonction-naires qui, pour s'élever, avaient lutté de soumission, voire de bassesses,envers un prince de la terre, et avaient été choisis pour être ses serviteursplutôt que les serviteurs de Dieu. Cela suffit à expliquer pourquoi,lorsque Henri VIII rejeta l'autorité du pape, qui refusait d'annuler son

mariage avec Catherine d'Aragon, il fut suivi par la grosse majorité duclergé anglais. Les prêtres récalcitrants furent brisés, les communautésvirent leurs biens confisqués, partagés entre le roi et ses courtisans.

L'Église catholique devint, par une simple volte-face, l'Église anglicane et,au lieu de deux maîtres, son épiscopat n'en eut qu'un, à la fois pape et roi.

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LA RÉVOLUTION D'ANGLETERRE ET CROMWELL

Après la violente réaction catholique de Marie Tudor, Élisabethreprit, affermit, enracina l'œuvre protestante de son père. Le symbolede la nouvelle Église fut fixé. Le dogme ne reçut que des modificationsmodérées la liturgie conserva une bonne part des pompes catholiques,et la hiérarchie fut maintenue de sorte que 1'Église établie », avec sonarchevêque-primat, ses évêques, son souverain « protecteur » et presquepontife, restait éminemment monarchique et aristocratique, tandisque dans le royaume d'à côté, en Écosse, la Réforme, supprimant l'épi-scopat et écartant l'autorité royale, fondait solidement l'Église presby-térienne sur les principes démocratiques de la Genève de Calvin, avecdes pasteurs égaux entre eux et nommés par l'assemblée des fidèles.

En Angleterre, tant que la lutte se livra entre le catholicisme et

l'anglicanisme, celui-ci fut naturellement soutenu par la masse desréformateurs. Mais il était à peine victorieux que déjà la secte des puri-tains, lui reprochant de trop ressembler au papisme, lui témoignait son

hostilité. Imbus de l'esprit calviniste ou même d'un esprit plus révo-lutionnaire, les puritains étaient républicains en religion, et certains,

peu nombreux d'abord, l'étaient en politique. Ils se recrutaient surtout

dans la bourgeoisie et le peuple, classes auxquelles le changement deconfession n'avait apporté aucun avantage matériel. Élisabeth détestaitles puritains. Ils ne furent pas dangereux pour sa puissance parce quela grande reine, en se faisant la championne du protestantisme en Europeet en défendant la liberté anglaise contre la religion romaine et l'invasionespagnole, avait su exalter et retenir en sa. faveur le sentiment national.Mais les Stuarts, qui lui succédèrent, n'eurent ni son habileté ni sonbonheur le temps avait marché, il fallait le suivre, et ils voulurentle remonter, jusqu'en deçà de la Grande Charte, avant Jean sans Terre.

Le fils de Marie Stuart, Jacques VI d'Ecosse, devenu en 1603, parla mort d'Élisabeth, Jacques Ier d'Angleterre, était, comme presque tousles princes de sa race, cultivé, ami des lettres et non sans Intelligence,

plus prudent, en outre, que la plupart de ces Stuarts orgueilleux etlégers, que l'histoire nous montre entraînés par les erreurs de la passion

et les mirages de l'imagination. Cependant, ses qualités même eurent

un mauvais destin. Sa chétive prudence dans les affaires intérieures dupays fut appelée de la ruse et, dans les affaires étrangères, de la lâcheté.Il flt des livres pour affirmer le droit divin des rois, mais né sut pas gou-verner. Régnant sur deux royaumes, mais séparément, il ne put obtenir

qu'ils s'unissent. Pape de l'Église d'Angleterre, il n'avait que très peude pouvoir sur celle d'Écosse, qu'il avait empêchée à grand'peine de sedéclarer indépendante de l'État. Il parvint à faire accepter aux Écossaisles évêques anglicans, mais ces prélats furent isolés et sans autoritédevant l'Église presbytérienne triomphante. Il persécuta quelque peu

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les papistes, malgré une secrète sympathie pour l'absolutisme de leurÉglise et il persécuta beaucoup les puritains, mais ceux-ci n'en crois-saient pas moins en nombre et en popularité.

Les Parlements n'étaient plus obéissants. Successivement,

Jacques Ier en cassa trois, qui n'eurent chacun qu'une très courteexistence. Voulant la paix à tout prix, il n'osa pas même, malgré le vœude l'Angleterre, soutenir son gendre, l'électeur palatin, que les protes-tants avaient nommé roi de Bohême, et qui inaugura la guerre de Trente

ans en perdant, à la bataille de Prague, son armée et ses États, pris parl'Autriche et la Bavière. Jacques négocia pour marier à une infante dela catholique Espagne son fils Charles, héritier du trône, quand le Par-lement émettait le vœu qu'il épousât une princesse protestante. L'affaireayant échoué, il se retourna contre le groupe Espagne-Autriche, mais

sans argent pour lui faire la guerre. Il mourut (mars 1625) quelquessemaines avant le mariage de Charles avec Henriette de France, fille

de Henri IV, encore une catholique celle-ci arriva en Angleterre avecune troupe de prêtres, dont le zèle imprudent lui valut bien vite uneimpopularité qui rejaillit sur le nouveau roi.

Plus encore que le règne de son père, celui de ce malheureux

Charles Ier est une histoire de Parlements successifs, qui refusent dessubsides et que le roi casse, jusqu'au jour où le dernier le cassera lui-

même. Pourtant, Charles n'était pas antipathique. Brillant cavalier,instruit, capable d'application, aimant les lettres et les arts, aussi lesplaisirs de la cour, mais honnête dans ses mœurs, ses plus grands défautstenaient à la doctrine du droit divin. Regardant ceux qui combattaientce droit comme des insensés qui offensaient Dieu même, il ne se sentait

pas lié au devoir d'être loyal envers eux; le devoir et l'honneur pour lui;

c'était de garder intact, par tous les moyens, le dépôt sacré de ses pré-rogatives. Cette doctrine avait de la grandeur, mais elle poussa le roi

dans la politique de duplicité qui le conduisit à l'échafaud.

Dès le début, il fut visible que la Chambre des Communes était bien

décidée à rogner les fameuses prérogatives. Elle accorda pour un an

seulement les droits de douane, que les prédécesseurs de Charles avaient

obtenus pour tout leur règne. En même temps, les députés protestaient

contre les impôts illégaux et se plaignaient de l'administration, desprélats qui prêchaient le droit divin des rois et le devoir d'obéissance

des peuples. Enfin, les Communes de disposaient à mettre en cause lefavori Buckingham, quand le roi les prévint en prononçant la dissolu-tion du Parlement (12 août 1625).

Buckingham1 Tous les lecteurs connaissent ce héros de roman, ce

fat magnifique, ce courtisan merveilleux qui régna sur deux rois (Jacques,

puis Charles), ce frivole don Juan qui, dans les deux ambassades qu'U

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fit pour le mariage de son prince, scandalisa si bien la cour d'Espagneen compromettant la duchesse d'Olivarès, puis la cour de France encompromettant la reine Anne d'Autriche, ce prodigue qui attachaittrès légèrement les diamants à son habit, afin de les semer dans le balpendant qu'il dansait, et de les offrir aux dames qui les ramassaient,cet extravagant qu'on voit donnera Bassompierre un festin qui, com-pliqué de machinerie, de figuration mythologique, etc., revient à unmillion de francs d'aujourd'hui, tout cela en plein éveil du purita-nismeI

Le Parlement dissous, on essaya d'un emprunt forcé qui. échoua à

demi, on-tenta une expédition sur Cadix, qui échoua tout à fait, parl'incapacité, affirma l'opinion, des officiers de cour. Et l'on dut convoquerun nouveau Parlement.

A peine réunie, la Chambre des Communes engagea les hostilitéset vota, contre Buckingham, une enquête que les lords allaient peut-êtreapprouver. Le roi se hâta de dissoudre ce Parlement de quatre mois(février-juin 1626). Mais il n'avait pas obtenu de subsides.

On s'était montré incapable de faire contre l'Espagne la guerre

léguée par Jacques Ier. On serait peut-être plus heureux contre la France.Et l'on prépara une expédition pour secourir la Rochelle, où Richelieumenaçait d'abattre une des forteresses du protestantisme. Voilà unecause nationale qui doit, comme sous Élisabeth, faire aftluer les capitauxanglais à l'emprunt général que lance le roi. Malheureusement, la con-fiance est paralysée, et la malveillance suggère que l'inspirateur de cetteaventure, Buckingham, estmoins poussé par le zèle religieux que par

le désir de se venger du grand cardinal, qui lui a interdit de revenirpapillonner autour de la reine de France. Il faut suppléer par la rigueurà l'enthousiasme défaillant les prêteurs rétifs sont molestés, enrôlés

de force dans l'armée, interrogés sur leurs mauvais conseillers, ceux-ci

pourchassés, incarcérés la délation, l'espionnage triomphent. Enfin,ayant rassemblé des vaisseaux et une quinzaine de mille hommes,Buckingham s'embarque. Il aborde à l'île de Ré, assiège la petite gar-

nison qui s'est réfugiée dans une citadelle presque ouverte, ne parvientpas à la forcer, piétine là pendant trois mois et demi, recule devant lessecours qui. surviennent, est atteint, outrageusement battu et ne ramèneque des débris en Angleterre, où l'attend une indignation d'autant plusbrûlante qu'elle bout à l'étouffée (novembre 1627). Et, ne sachant plus

que faire, le conseil du roi décide d'appeler un nouveau Parlement (letroisième).

Les agents de la couronne n'avaient plus le pouvoir d'influencerefficacement les élections. Aussi, l'opposition revint, fortifiée et enhardie

(mars 1628). Les députés promirent cependant un subside élevé mais,

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avant de le voter, ils préparèrent la fameuse « pétition des droits », quiproclamait notamment que nul citoyen ne pouvait être emprisonné sansun motif légalement valable, ni ne devait les impôts non votés par leParlement. Dans cette lutte ouverte entre l'autocratie royale et la démo-cratie de la Chambre basse, l'aristocratie de la Chambre haute hésita,

ne désirant la victoire complète d'aucun des deux partis. Entraînée parle courant national, elle adopta la pétition, mais en proposant de latempérer par un amendement qui affirmait l'intention de laisser intactle « pouvoir souverain» du roi. Les chefs des Communes osèrent déclarer

que ce pouvoir souverain était inconnu des lois anglaises. Charles espérase débarrasser de la pétition des droits par une approbation équivoque.Mais les Communes rejetèrent cette ruse. Elles tenaient au roi la dragéehaute, c'est-à-dire le subside. Et, pour avoir le subside, le roi céda, etdonna une adhésion solennelle et précise.

Quelques jours s'étaient à peine écoulés que les Communes annon-çaient deux remontrances, l'une contre Buckingham, l'autre contre lesimpôts illégaux. Le roi prorogea le Parlement (juin 1628). Peu après,

Buckingham tombait sous le poignard de l'obscur fanatique Felton, aumoment où, pour débloquer la Rochelle, il allait partir à la tête d'unenouvelle expédition qui, même sans lui, échoua.

La seconde session du Parlement fut pire que la première. Les

députés avaient la preuve que Charles n'avait pas accepté leur pétitionavec une entière bonne foi. Ils critiquèrent, mordirent tout la cour,l'administration, le gouvernement. Le roi demandait de nouveau, avec

insistance, la concession des droits de douane pour la durée de son règne

on lui répondit par un vote qui déclarait ennemis publics ceux quiferaient payer les droits et même ceux qui consentiraient à les payer.Pour la troisième fois, Charles prononça la dissolution (10 mars 1629).

Alors, ce fut la monarchie absolue, une expérience qui dura douze

ans. Deux noms la dominent, Strafford et Laud, deux hommes qui

devaient finir sur l'échafaud. Une ambition ardente, mais non mesquine,

avait enlevé sir Thomas Wentworth à l'opposition parlementaire et,à la mort de Buckingham, l'avait fait entrer dans le conseil privé duroi celui-ci le créa pair, puis comte de Strafford, président de la cour

du nord, ce qui équivalait à la domination sur une partie de l'Angleterre,ensuite gouverneur de l'Irlande et enfin (en 1639) vice-roi de cette île,où les Anglais avaient toujours trouvé tant de difficultés et dont il sut

faire le plus docile des trois royaumes. Strafford était un homme d'Étatde grande envergure. Pourtant, sa politique fut autoritaire, parfoisdespotique et cruelle mais, plus qu'à son caractère, la faute doit êtreimputée à la situation. C'est que, si Charles s'efforçait d'être roi absoluen îfit, il ne l'était pas en droit; que contre ee fait protestaient les

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LA RÉVOLUTION D'ANGLETERRE ET CROMWELL

antiques traditions, invoquées et rajeunies par les derniers Parlementsqu'à chaque instant ce fait du roi se heurtait à ce droit de la nation et

s'en trouvait paralysé que, pour mettre d'accord ces deux antagonistes,

le roi et ses agents étaient obligés d'avoir recours aux fausses interpré-tations qui justifient l'arbitraire et à la violence qui l'impose que, parexemple, pour percevoir une taxe déclarée illégale par les Communes,on devait appeler à l'aide les tribunaux d'exception, telle la trop célèbreChambre étoilée qui, étant composée de juges nommés par le roi etrévocables par lui, ne manquait pas de condamner férocement récalci-trants et protestataires. Un pamphlet exposait son auteur à de terribles

punitions. C'est ainsi que l'avocat puritain Prynne perdit d'abord sesoreilles, et un peu plus tard les moignons qui en restaient, et que l'agi-tateur Lilburne, lié derrière une charrette, fut promené à coups de fouetà travers les rues de Londres.

L'autorité qu'appliquait Strafford aux affaires civiles, Laud l'exagéradans les affaires religieuses. D'abord chapelain du roi, évêque de Londresen 1628, archevêque de Cantorbéry et primat d'Angleterre cinq ans plustard, Laud était un théologien austère, un croyant dont la foi anglicaneétait malheureusement aussi intolérante que celle des puritains qu'il

persécuta sans mesure. Il poursuivit à mort le clergé non conformiste,non seulement interdisant aux pasteurs toute manifestation publique,

mais les traquant jusque dans les emplois privés qu'ils pouvaient obtenircomme chapelains, précepteurs. Il porta jusqu'au ciel le pouvoir desévêques, qui, sous sa direction, s'enhardirent à proclamer que l'épiscopatétait d'essence divine (comme le pouvoir du roi). Les classes inférieures

virent avec chagrin et colère cette aristocratie de l'Église s'élever par-dessus le troupeau des humbles fidèles et la noblesse laïque prit elle-même ombrage de ces prélats qui allaient bientôt prétendre la surpasseren prestige et puissance. Le bruit se répandait que Laud préparait leretour de la monarchie à la religion romaine, dont petit à petit la liturgie

anglicane se rapprochait toujours davantage et que favorisaient lareine, catholique ouvertement, et la cour, qui passait pour l'être secrè-tement.

Une preuve saisissante de la tyrannie qui sévissait et des violentesréactions qu'elle soulevait est dans le nombre des émigrants qui, à cetteépoque, s'expatrièrent par milliers pour aller chercher la liberté, les unssur le continent européen, surtout en Hollande, d'autres par delà l'Océan,dans ce vaste pays que les sectes puritaines colonisèrent sous le nom deNouvelle-Angleterre et qui fut le berceau des États-Unis d'Amérique.

Cependant, sous la surface raidie, le régime était faible et inconsis-tant. Il avait une plaie toujours vive et qui devait s'avérer mortelleles finances. A vrai dire, celles-ci étaient gérées avec assez d'habileté, et,

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malgré les besoins d'une cour prodigue, on arrivait presque à équilibrer

recettes et dépenses mais c'était au prix d'expédients qui ne pouvaienttoujours durer, comme en vendant à profusion des titres de baronnets,en infligeant d'énormes amendes à ceux qui avaient empiété sur lesforêts royales, etc., etc. Ces pauvres moyens ne fournissaient pas desressources capables de conserver à l'Angleterre son rang parmi les nations.De grands événements se passaient en Europe, où la guerre de Trenteans continuait, et l'Angleterre était absente partout, et l'étranger, àl'occasion, lui faisait sentir qu'il connaissait son impuissance. Charlesen versait parfois des larmes mais ensuite il s'abandonnait à l'insou-ciance où il était encouragé par la cour imprévoyante et frivole.

La tyrannie peut se faire pardonner si elle a la force et la grandeur.

Le gouvernement de Charles 1er, violent et débile, avait tous les inconvé-

nients de l'autocratie, sans aucun de ses avantages. Néanmoins, il eût

pu vivre encore ou plutôt traîner, à condition qu'aucun mousquet nepartît. Mais la première révolte armée devait faire tout crouler.

Dans l'intention d'augmenter la marine royale (intention légitimeet patriotique devant l'accroissement des flottes rivales), le roi avaitétabli un impôt connu sous le nom de taxe des vaisseaux (ships money).

Un gentilhomme, John Hampden, faisant ce que beaucoup désiraient

faire sans l'oser, contesta la légalité et refusa le payement (1637). Ilavait de la fortune, des relations, un caractère respecté. Son procès, qui

dura plusieurs mois, devint le point de mire de toute la nation. Quatrejuges sur douze (c'était beaucoup pour des asservis) donnèrent raisonà Hampden, qui perdit son procès devant la Chambre du trésor, maisle gagna devant l'opinion (juin 1637). Un besoin de liberté. un souffle

de rébellion, secouait l'Angleterre.

C'est alors que le roi et son ministre Laud firent la plus intempestivedes fautes. Depuis longtemps, ils travaillaient à détruire tout doucement

l'Église presbytérienne d'Ecosse,pour la remplacer par l'Église d'An-gleterre, juchée sur son épiscopat de droit divin. Brusquement, on apprit

que la liturgie anglicane était imposée à l'Écosse entière. Aux yeux desÉcossais, c'était comme la perte de leur nationalité, la chute sous le jougde l'étranger. Ils protestent, Édimbourg se soulève, le roi s'obstine. LesÉcossais, la noblesse en tête, se lient par un « covenant », qui rejette lanouvelle liturgie, et ils s'engagent par serment à défendre leur religion

et leurs droits nationaux. En quelques jours, Charles a perdu l'Écosse,berceau de sa maison. Pour gagner du temps, il feint de céder quand ilest trop tard. Mais le synode général, réuni à Édimbourg, sait que le roiprépare la guerre, et il répond à ses offrgs en déclarant l'Église indé-pendante de l'État, en condamnant le rituel anglican et en déposant lesévêques (novembre 1638). En même temps, on réunit des troupes, avec

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LA RÉVOLUTION D'ANGLETERRE ET CROMWELL

l'aide de l'argent français, fourni par Richelieu, dont Charles Iet, trèsimprudemment, s'est fait un ennemi. Pourtant;, des deux côtés, onhésitait à s'engager dans l'irréparable et à la veille de combattre, onsigna sous le nom de pacification, une trêve qui ne pacifiait pas lès espritset ne résolvait rien (juin 1639).

On négocie. Les Écossais, de plus en plus hardis, encouragés par lespuritains d'Angleterre, aggravent leurs prétentions, attentent aux pou-voirs de la couronne. Strafford est pour une guerre vigoureuse, et, comme

il faut de l'argent pour la faire, il propose la convocation d'un Parlement.La roi a saisi une lettre des Écossais au roi de France, et on espère quecette connivence avec l'étranger réveillera le patriotisme anglais.

Espérance trompée. Le Parlement, qui se réunit le 13 avril 1640,était, comme ses prédécesseurs, contre l'autocratie royale et les préten-

tions de l'épiscopat, et il voyait dans les presbytériens écossais des alliésutiles. Et la vieille comédie recommence, le roi réclamant d'urgence dessubsides, et les députés, poussés par leurs leaders, Hampden, Pym,

Saint-John, exigeant avant tout la suppression des abus. Néanmoins,

les Communes allaient probablement voter des ressources, quand le roi,

mal renseigné et les croyant intraitables, prononça sa quatrième disso-lution (5 mai). Le soir même, la joie de ses ennemis avertit Charles qu'il

venait de commettre une grosse erreur. « Il faut que les affaires aillent

plus mal, dit Saint-John; ce Parlement n'aurait jamais fait ce qu'ilfaut.» Sa durée (trois semaines) lui a fait donner le nom de Court Par-lement.

Pour sauver une situation désespérée, Strafford fait l'impossible.Il a obtenu, lui, du Parlement d'Irlande, des soldats et de l'argent. Puis

il est revenu en Angleterre galvaniser les énergies, provoquant les donsvolontaires, donnant lui-même son argent sans compter. Enfin une nou-

velle armée est sur pied il en prend le commandement. Mais la propa-

gande des Écossais a trop bien réussi. Les soldats anglais ont horreurde combattre des frères en religion, en politique. Ils désertent, reculentsans se défendre, et Strafford est obligé de se replier jusqu'à York, lais-

sant les rebelles d'Écosse occuper une partie du nord de l'Angleterre.Les pétitions pour la paix affluent, venant de la foule, venant des grands.Malade, brisé comme le régime lui-même, Strafford, tient seul debout,

enragé de résistance. Il promet encore la victoire, à condition que leroi parle haut, se montre ferme. Mais la cour, dont la frivolité a toujoursdétesté ce conseiller sévère, • la cour, si sottement présomptueuse dansla prospérité, s'abandonne au désarroi, à la panique, à la trahison, devant

le péril qu'elle a tant contribué à faire surgir. Le roi est abattu, déserrl-

paré. Les pairs du royaume, la reine même, lui conseillent d'appeler

un Parlement, Il s'y résigne enfin. L'autocratie était ttiôrte,

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HISTOIRE DES RÉVOLUTIONS

Le Court Parlement avait été relativement modéré. Le pays, favo-rablement surpris du retour de Charles Ier aux traditions nationales,avait pu espérer que ce retour était sincère et qu'il serait possible de

s'entendre. Mais cette quatrième dissolution, qui était venue si rapide,avait enlevé les dernières illusions. Cette fois, toute l'Angleterre vota

contre la cour, contre les ministres, contre le régime. La Chambre qu'ellenomma contenait (un proche avenir devait le montrer) une grandevariété d'opinions et de doctrines. En religion, beaucoup de députés nedésiraient pas plus que l'abaissement de l'épiscopat un autre groupe,fort nombreux, voulait substituer le presbytérianisme à l'anglicanismeet ceux qu'on appelait les indépendants, et qui se divisaient en plusieurssectes, détestaient presque autant l'autorité presbytérienne que lahiérarchie anglicane et repoussaient l'obligation de se faire guider pardes prêtres. Il ne faudrait pas prendre ces indépendants pour desincroyants. Quelques-uns seulement l'étaient et ne pouvaient former unparti mais la plupart étaient, au contraire, des fanatiques, et certainspassaient des journées en méditation, à « chercher le Seigneur ».

En politique, les différences n'étaient pas moins inconciliables,allant des gentilshommes qui faisaient le trait d'union entre les deuxChambres, jusqu'à ces novateurs qui, parmi les indépendants dont onvient de parler, rêvaient déjà de République, de partage des biens, desuppression des classes, de « nivellement ».

Ces divergences ne devaient pas tarder à se manifester. Mais, pourl'heure, tous ces hommes étaient unis dans l'implacable volonté de brisertous les obstacles pour abattre la monarchie absolue.

Le Parlement fut ouvert le 3 novembre (1640). Dès le 11, il lançait

un coup de foudre. Au moment où Strafford, qui le prévoyait, arrivaità la Chambre des lords pour y dénoncer avec preuves les meneurs desCommunes comme traîtres, complices des Écossais, il fut arrêté, accusélui-même de haute trahison par une motion subite de Pym, que venaient

d'adopter les députés et, à leur suite, les pairs. Peu après, Laud allaitle rejoindre à la tour de Londres. Les autres conseillers du roi s'en-fuyaient, ou rampaient devant les vainqueurs du jour.

Et les Communes ne s'arrêtent pas. Elles nomment une quarantaine

de comités pour rechercher et abolir les abus. Elles suppriment les tri-bunaux d'exception la Chambre étoilée, la cour du nord, etc. Ellestraitent en suspects, même en coupables par définition, tous les agentsde la couronne. Elles votent des félicitations aux Écossais, mieux,

une bonne indemnité, en les qualifiant de « frères ». Le roi sanctionnetout.

Mais cela ne suffit point. Il faut enterrer l'absolutisme dans son

propre sang. Et voici le procès de Strafford (mars 1641). On s'arme contre

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LA RÉVOLUTION D'ANGLETERRE ET CROMWELL

lui d'une violente partialité, aiguisée par la crainte, car ce prisonnier,déjà accablé par la maladie et par la haine publique, paraîtra redoutabletant qu'il respirera. Un comité secret a fouillé sa vie pendant des mois,a provoqué partout les dénonciations, les délations. Devant les 180 pairsappelés à le juger, on l'incrimine de tout et du reste, en action, en inten-tion, et on ne lui donne pas le temps de préparer sa défense. Pourtant,cet homme, qui semblait moribond, trouve la force de lutter pendantdix-sept jours, avec une habileté et une éloquence admirables, contretreize accusateurs, acharnés à le dévorer à tour de rôle. Et les débats

épuisés, les Communes sentent la partie perdue. Les juges n'oserontcondamner. On n'a rien prouvé qui soit de la haute trahison, seule-ment beaucoup d'actes arbitraires. Et les députés se dépêchent d'en

commettre un, plus crûment arbitraire que nul de ceux qu'ils reprochentà l'accusé. Ils votent un bill d'attainder, c'est-à-dire qui met Straffordhors la loi c'est à peu près ce qu'on fera chez nous contre Danton. Leslords, intimidés, adoptent le bill par 26 voix contre 19. Il reste le roi. Onle harcèle, on pousse vers lui la multitude irritée, qu'on exaspère en

inventant un complot, en lui faisant croire que le Parlement va sauter.

La reine supplie le roi de céder. Et Charles signe sa condamnation, avec

celle du grand serviteur qui s'est perdu pour lui. Il s'en repentira publi-quement, sur son propre échafaud.

Presque en même temps que la mort de Strafford, le roi avait sanc-

tionné un bill qui lui retirait le droit de dissoudre le Parlement. C'étaitla consécration de la réforme politique.

Soudain, terrible nouvelle en Irlande, les catholiques, trop aban-donnés à eux-mêmes depuis la chute de Strafford, viennent de se soulever

en masse. et de faire une Saint-Barthélemy, un effroyable massacre deprotestants ( 40 à 50.000 victimes d'après les rapports les plus modérés).Et les meneurs, pour donner du cœur à leurs bandes, ont répandu que

Charles 1er et sa femme, la reine catholique, sont favorables à leur révoltecontre les puritains (octobre 1641).

Sans accueillir ouvertement cette calomnie, les leaders des Com-

munes saisissent l'occasion pour présenter une longue remontrance,

ou plutôt un pamphlet, violent, virulent, qui accumule contre la cour,contre le régime, cbntre le roi lui-même, tous les griefs pré'sents et passes,

vrai acte d'accusation qui, sans l'avouer, trahit bien la volonté d'en-lever tout pouvoir à la couronne. A ce coup, on est allé trop vite. Unparti se forme pour la modération. Après d'ardents débats, la remon-

trance l'emporte néanmoins, par 159 voix contre 144 (25 novembre1641).

La guerre civile approche. Le roi refuse une garde aux Communes.Ltek députés crïe'nt à la meii'a'ce du coup d'État: Les Cavaliers cVm-

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