Extrait de la publication · 2018. 4. 13. · Québec et ancien administrateur de la Caisse populaire de Lévis, Mme Céline Morin qui pendant de nombreuses ann ées a été présidente

Jusqu’à récemment, on pouvait croire que l’histoire de la première caissepopulaire était définitive et qu’elle ne réserverait plus aucune surprise au com-mun des mortels. Or, il n’en est rien. Guy Bélanger et son collaborateur,Claude Genest, nous présentent Alphonse et Dorimène Desjardins comme desêtres de chair et de sang, différents de l’image souvent projetée par le passé.

Les auteurs démontrent à l’évidence que l’association et le développementlocal sont à la source du projet coopératif d’Alphonse Desjardins. Dès l’ori-gine, la Caisse populaire de Lévis assume pleinement la dualité entre ses fonc-tions d’association et celles d’entreprise. En témoignent, par exemple, son«texte fondateur», sorti de l’oubli, ainsi que ses Statuts conçus pour être per-fectibles dans le feu de l’action. Du décès du fondateur en 1920 jusqu’à laDeuxième Guerre mondiale, la Caisse de Lévis éprouve des difficultés à lierl’idéologie originelle des caisses populaires à la réalité économique. Mais savitalité associative lui permet de surmonter les obstacles. Dans la deuxièmemoitié du siècle, la Caisse de Lévis se fond petit à petit dans le réseau descaisses, tout en demeurant à bien des égards la «caisse mère».

Bref, au fil de son histoire, la Caisse populaire de Lévis cherche à appliquer,en tant qu’association, la philosophie et les principes coopératifs, ainsi qu’à

s’intégrer le mieux possible, en tant qu’entreprise, à la socio-économie lévisienne.

À titre d’historien-conseil de la Société historiqueAlphonse-Desjardins depuis 1985, GUY BÉLANGER (photodu haut) travaille à la promotion et au développement del’histoire d’entreprise au sein du Mouvement des caissesDesjardins. Son collaborateur CLAUDE GENEST a remplisuccessivement, à partir de 1993, les fonctions de guide-interprète et d’historien-recherchiste auprès de la mêmesociété.

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1900-2000

ISBN 2-89544-000-X

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Extrait de la publication

1900-2000


1900-2000


Maquette et design de la couverture : Charaf El GhernatiRévision linguistique: Solange DeschênesCorrection des épreuves : Raymond DelandCouverture : La maison Alphonse-Desjardins. Photographie de VincentLadouceur

ISBN 2-89544-000-XDépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2000Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2000

ÉDITIONS MULTIMONDES 2000 LES ÉDITIONS DORIMÈNE930, rue Pouliot Confédération des caisses populairesSainte-Foy (Québec) et d’économie Desjardins du QuébecG1V 3N9 Canada 100, avenue des CommandeursTéléphone: (418) 651-3885 Lévis (Québec) G6V 7N5Téléphone sans frais : 1 800 840-3029 Téléphone: (418) 835-8444, poste 2203Télécopie : (418) 651-6822 ou 1 800 463-4810, poste 2203Télécopie sans frais : 1 888 303-5931 Télécopie : (418) 835-3809Courriel : [email protected] Internet : http://www.desjardins.comInternet : http://www.multim.com

CAISSE POPULAIRE DE LÉVIS

300, Côte du PassageLévis (Québec)Téléphone: (418) 833-5515Télécopieur : (418) 833-6583

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Données de catalogage avant publication (Canada)

Bélanger Guy, 1956 6 août-La Caisse populaire de Lévis 1900-2000: là ou tout a commencéComprend des réf. bibliogr.Publ. en coédition avec: Éditions Dorimène.ISBN 2-89544-000-X

1. Caisse populaire de Lévis – Histoire. 2. Caisses d’épargne et de crédit –Québec – Province) – Lévis – Histoire. 3. Coopératives – Québec(Province) – Lévis – Histoire. 4. Desjardins, Alphonse, 1854-1920.I. Genest, Claude. II. Titre.HG2039.C2B442 2000 334’.22’0971459 C00-940481-3


Préface

«On n’a pas tous les jours cent ans...» : l’adaptation de la célèbre chansonest facile, surtout quand c’est une «vénérable» institution financière quila chante. Et c’est encore plus vrai quand cette institution est typiquementquébécoise et fondamentalement démocratique, qu’elle est basée sur desprincipes reconnaissant la primauté de la personne, des principesimmuables depuis sa création.

Les plus érudits se piqueront de connaître l’histoire de la Caissepopulaire de Lévis, car ils ont glané, ici et là, des traits marquants de lapersonnalité de son fondateur, Alphonse Desjardins ; par exemple, ilsconnaissent le plus souvent les raisons qui l’ont motivé, comme ce dis-cours du député Quinn à la Chambre des communes alors que Desjardinsy était sténographe, ses relations étroites avec le clergé et, plus particuliè-rement, avec le curé de Notre-Dame de Lévis et les prêtres du Collège deLévis. Mais la recherche menée par les historiens Guy Bélanger et ClaudeGenest a permis de découvrir un Alphonse Desjardins généreux, dévouéauprès d’organismes de bienfaisance lévisiens et fortement engagé enfaveur du développement économique de sa ville. Leurs travaux les ontamenés à rectifier même des faits historiques que nous tenions pour acquis.Par exemple, ils nous font découvrir une Dorimène Desjardins saluéecomme la vraie gérante de la Caisse durant plusieurs années et, aussi,comme la mère qui veille sur sa caisse après le décès de son époux.

Quelques photos originales d’Alphonse Desjardins viennent enri-chir cette recherche. En effet, trois photos inédites du fondateur ont étéretrouvées, cent ans plus tard! En faut-il davantage pour vous convaincrede lire le présent ouvrage et de partir à la découverte d’autres pionniers dela Caisse populaire de Lévis, moins célèbres j’en conviens, mais qui ontpris la relève d’Alphonse et de Dorimène Desjardins?

Après le décès d’Alphonse Desjardins, les choses n’ont pas toujoursété simples à la Caisse de Lévis ; cette caisse, qui lui avait servi de labora-toire pour se persuader d’en fonder d’autres, a eu droit à sa part de difficul-tés. À preuve, l’épisode relatant le différend qui oppose Raoul Desjardins,


le fils aîné d’Alphonse et Dorimène, alors gérant de la Caisse, à desmembres de l’Union régionale de Québec. Il faudra tout le doigté de samère, Dorimène, pour empêcher que le conflit ne s’envenime.

L’un des administrateurs de la Caisse populaire de Lévis, pendant40 ans, s’appelle Cyrille Vaillancourt. Il est intéressant de noter qu’à cetteépoque les relations entre le milieu lévisien, la Caisse de Lévis et les auto-rités du Mouvement passaient par une poignée de gens qui, tous, gravi-taient autour de M. Vaillancourt.

Dans les années 1960, la Caisse de Lévis entre dans l’ère moderne;elle prend des décisions capitales qui stimuleront le développement indus-triel de la ville, au moment où le Mouvement Desjardins connaît à Lévisun essor remarquable. Toutefois, l’histoire récente de la Caisse n’offre pastout le recul voulu; aussi, plus on se rapproche de la période actuelle, plusla description des faits relatés colle à une présentation chronologique.

Les lecteurs prendront plaisir à lire ce livre sur l’histoire de la caissemère. Les passionnés de Desjardins y trouveront des références utiles sur lafondation par Alphonse Desjardins de cette caisse, dont il fut l’âme diri-geante pendant 20 ans, et des explications sur les relations intimes entre laCaisse et le Mouvement pendant les cent ans d’histoire de la Caisse deLévis. D’autres encore, intéressés par le merveilleux monde de la coopéra-tion, puiseront l’inspiration nécessaire pour savoir comment une coopéra-tive survit au décès ou au départ de son fondateur et pour prendre exemplesur la plus vieille coopérative d’épargne et de crédit en Amérique qui, aufil des ans, s’est adaptée aux besoins du milieu. Finalement, ceux que l’his-toire de la ville de Lévis intéresse trouveront plaisir à lire, en filigrane, lapetite histoire de cette ville qui, grâce à Desjardins, a pris son essor maisqui, sans lui, n’aurait peut-être pas le visage qu’on lui connaît aujourd’hui.

La composition du comité de lecture en dit long sur le rôle de laCaisse populaire de Lévis. Ce comité, que j’ai eu le plaisir de présider, atravaillé intensément. Ses membres ont lu et relu les textes et les ont com-mentés en présence des auteurs. Ce comité était composé de M. RenéCroteau, qui a assumé de très nombreuses fonctions de direction au seinde la Fédération, qui s’est appelée par la suite la « Confédération descaisses populaires et d’économie Desjardins du Québec », M. RochSamson, historien, à qui l’on doit, entre autres, un ouvrage sur l’histoire deLévis-Lotbinière, ouvrage de référence incontournable, Me EugèneTurmel, Lévisien convaincu, secrétaire administratif de la Fédération de

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LA CAISSE POPULAIRE DE LÉVIS


Québec et ancien administrateur de la Caisse populaire de Lévis,Mme Céline Morin qui pendant de nombreuses années a été présidente dela Caisse populaire de Lévis et a contribué à faire de celle-ci une institu-tion moderne et engagée dans son milieu et M. Richard Gagnon, admi-nistrateur de la Caisse qui, avec son père et son grand-père, ont été admi-nistrateurs de la Caisse pendant 57 ans. J’aime d’ailleurs à me rappelerque, le soir du 6 décembre 1900, le grand-père de M. Gagnon de mêmeque mon arrière-grand-père étaient présents lorsqu’Alphonse Desjardinsa présenté son projet de coopérative d’épargne et de crédit. Je tiens égale-ment à souligner que le comité de lecture était assisté de M. AlainTurgeon, agent de communication de la Caisse. Au nom de tous ceux quise délecteront des pages qui suivent, je les remercie de ces précieusesheures de travail.

La Caisse populaire de Lévis adresse également ses remerciements àla Société historique Alphonse-Desjardins, avec qui, il y a cinq ans, elle apris entente pour la préparation de cet ouvrage. Notre caisse maintientdes liens privilégiés avec cette institution, gardienne des origines de notreMouvement. Les auteurs, MM. Bélanger et Genest, laissent donc à lacaisse mère un ouvrage de référence précieux et, surtout, un outil qui meten perspective nos motifs légitimes d’être particulièrement fiers d’apparte-nir à cette vénérable institution.

Clément SamsonPrésident de la Caisse populaire de Lévis

IX

PRÉFACE


En 1995, la Caisse populaire de Lévis concevait, à l’approche de son cen-tenaire, le projet d’éditer un livre relatant son histoire de ses débuts jus-qu’à aujourd’hui. Elle confiait alors à la Société historique Alphonse-Desjardins les tâches de gérer le projet et de faire la recherche historiquenécessaire à la préparation de cet ouvrage. Après avoir défini les modalitésde réalisation de ce projet d’histoire, la Société historique Alphonse-Desjardins confia la responsabilité de la recherche à son historien-conseilGuy Bélanger. Le présent livre est le résultat de cette recherche amorcéeau milieu de 1996 et terminée à la fin de 1999.

Le projet d’histoire de la Caisse populaire de Lévis visait trois buts.Il s’agissait d’abord de produire un ouvrage commémoratif à l’occasion deson centenaire. Une monographie solide et bien documentée devait con-tribuer, en outre, à une certaine valorisation de l’histoire des caisses popu-laires, trop souvent confinée dans le domaine de la «petite histoire». Ilfallait enfin mettre en valeur la dimension proprement lévisienne du pro-jet coopératif d’Alphonse Desjardins et du mouvement qui porte aujour-d’hui son nom.

De plus, le projet poursuivait des objectifs liés à la recherche histo-rique proprement dite. Il importait de tenir compte de la dualité entre lemouvement social et l’entreprise financière qui caractérise l’ensemble duMouvement des caisses Desjardins. Cette problématique est tout aussiréelle pour les caisses locales. De ce point de vue, l’approche visait à inté-grer, dans la mesure du possible, ces deux dimensions à toute l’étude. Ilétait également opportun de rappeler que la Caisse populaire de Lévis estla «caisse mère» et de redonner tout son sens à cette expression. Véritablelaboratoire, la Caisse de Lévis est le modèle original des caisses populairesDesjardins. Elle est, par le fait même, à l’origine du réseau appelé leMouvement des caisses Desjardins. La recherche historique devait aussirefléter à la fois l’activité d’une coopérative de services financiers et celled’une entreprise locale.

Avant-propos


Le projet d’histoire de la Caisse populaire de Lévis a été réalisé sousla direction de Guy Bélanger qui lui a consacré bon an, mal an, jusqu’à50 p. cent de son temps de travail. Il a élaboré la problématique, le pro-gramme de recherche, le plan et la grille de classement. Pour le reste, celivre est le résultat d’un travail d’équipe. Depuis novembre 1996, ClaudeGenest a apporté sa contribution, qui représente en tout l’équivalent d’unan et demi de travail, au dépouillement et au classement de la documen-tation, en plus de préparer plusieurs dossiers-synthèses thématiques, letout sous la supervision de Guy Bélanger. Il a également été chargé del’iconographie. Guy Bélanger est l’auteur des chapitres I, II, III et IV, etClaude Genest a rédigé les chapitres V et VI. Tout au long de cette colla-boration, l’orientation générale du projet ainsi que les problèmes concretsliés à la recherche et à l’écriture ont fait l’objet de fructueuses discussions.

La Caisse populaire de Lévis a formé un comité de lecture et l’aassocié à la réalisation de son projet d’histoire. Il était composé deMme Céline Morin et de MM. Clément Samson, René Croteau, RichardGagnon, Roch Samson, Eugène Turmel et Alain Turgeon. Conscient del’image de marque de la Caisse, ce comité s’est montré très attentif etminutieux dans son travail. Ses membres ont formulé des suggestions etdes commentaires à la fois intéressants et utiles, en plus de fournir destémoignages de première main sur l’histoire récente de leur coopérative.

Plusieurs autres personnes ont prêté leur concours à ce projet :Clément Samson, Christian Champagne et Alain Turgeon en ont assuméla coordination auprès de la Caisse populaire de Lévis; André Cochrane afacilité la consultation de la riche collection de journaux de la Biblio-thèque de l’Assemblée nationale; Pierre Goulet a assumé le travail d’édi-tion; Lynda Hardy et Rita Fréchette ont dactylographié patiemment lesversions successives du manuscrit. Les auteurs soulignent également la col-laboration de Laurent Bisson, de l’abbé Loïc Bernard, de Nicolas Lacroix etde la fabrique Notre-Dame de Lévis. Plusieurs autres personnes, qu’il seraittrop long de nommer ici, ont manifesté de l’intérêt pour l’un ou l’autreaspect de l’étude. Les auteurs remercient vivement toutes les personnes etles institutions qui, chacune à leur façon, ont rendu possible la réalisationde ce livre.

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En ce qui concerne Claude Genest, il remercie ses parents, Jean-Marie Genest et Aurore Genest, Lévisiens dont les liens directs et indirectsavec les caisses Desjardins remontent aux années 1940. Quant à GuyBélanger, il tient à remercier Sylvie Gagnier, d’abord pour sa contributionintellectuelle et, ensuite, pour son soutien quotidien sous toutes sesfacettes.

XIII

AVANT-PROPOS


Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

CHAPITRE I Alphonse Desjardins, citoyen de Lévis (1854-1900). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

La jeunesse à Lévis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Un début de carrière dans le journalisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Alphonse Desjardins et l’association . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Alphonse Desjardins, un philanthrope lévisien? . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Alphonse Desjardins et le développement local . . . . . . . . . . . . . . . . 21

De Lévis à Ottawa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

CHAPITRE II La fondation de la Caisse populaire de Lévis (1897-1900). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

La gestation du projet des caisses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Les leçons de l’expérience européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Les acquis de l’expérience lévisienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Le comité d’initiative et d’organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

L’assemblée de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Les statuts et les règlements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

CHAPITRE III La «caisse mère» en activité(1901-1920). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Lévis au début du XXe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

La phase expérimentale (1901-1906) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Les premiers mois d’activités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

La contribution du clergé lévisien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

La question légale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Gérance et intérim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Le rôle de Dorimène Desjardins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

Table des matières

Le couple Desjardins à l’épreuve de la coopération . . . . . . . . . . . . 71

Les obstacles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

La Loi concernant les syndicats coopératifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

L’épargne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

La caisse scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

La caisse de dotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

Le crédit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Coopérateurs, dirigeants et sociétaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

L’assemblée générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Dirigeants et notables locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

Sociétaires et clients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Coopération, souscriptions et œuvres locales . . . . . . . . . . . . . . . 101

De la résidence du fondateur au siège social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

Le projet de fédération et de caisse centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

Le décès d’Alphonse Desjardins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

CHAPITRE IV Crises et essor(1921-1945). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Lévis de 1921 à 1945 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Les débuts de l’Union régionale de Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

Le débat autour de la caisse centrale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

L’épargne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

Des caisses spéciales pour les jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Le crédit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

Les prêts hypothécaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

Les placements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

La vie associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

L’assemblée générale des sociétaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

Dirigeants et partage des responsabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

Sociétariat, gérance et personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157

L’affaire Noël Lemieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159

Habitation et industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166

Le siège social : esquisses et projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

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CHAPITRE V «Les fruits magnifiques de la semence» (1945-1970). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179

Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179

Lévis de 1945 à 1970 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180

La Caisse populaire de Lévis déménage (1950) . . . . . . . . . . . . . . . . 183

L’épargne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186


Les dirigeants élus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

Projets locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

Les services aux sociétaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210

Employés et gérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

Le crédit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

Le 39, rue Guénette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

CHAPITRE VI De Lévis à Nazareth(1970-2000). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

Lévis, 1970-2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

La Caisse populaire de Lévis : de Lévis à Nazareth . . . . . . . . . . . . . . 234


Les dirigeants élus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242

Bilan social et assemblées générales des sociétaires . . . . . . . . . . . 247

Du comptoir de Place Tanguay à la fusion avec Christ-Roi . . . . 252

Employés et direction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255

Les directeurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258

Services financiers et comité des Caisses de la cité Desjardins . . . . 262

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269

Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273

Liste des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321

XVII

TABLE DES MATIÈRES


Née avec le XXe siècle, la Caisse populaire de Lévis est la première coopé-rative d’épargne et de crédit en Amérique du Nord. Fruit des réflexionsde son fondateur, Alphonse Desjardins, elle est aussi le premier maillond’un réseau appelé le Mouvement des caisses Desjardins. En tant qu’insti-tution coopérative et financière, la Caisse de Lévis a donc réussi à traver-ser le siècle avec succès. Voilà certainement un motif de fierté légitime.Dans ce contexte, les célébrations du centenaire sont pour ses membres,ses dirigeants, ses employés et son milieu l’occasion de réfléchir sur lepassé et le présent et de sonder l’avenir.

Né le 5 novembre 1854, à Lévis, Alphonse Desjardins passe sonenfance et sa jeunesse dans une ville en pleine effervescence. Dans lesannées 1850 à 1870, Lévis connaît une période faste que certains dé-signent comme son âge d’or. Dès 1854, la ville se voit dotée de son premierchemin de fer, le Grand Tronc. Grâce à sa situation sur le littoral et à sonemplacement stratégique en face de Québec, elle deviendra rapidementun centre ferroviaire et portuaire en plein essor. Jusqu’à la fin des années1870, elle sera mieux intégrée au réseau ferroviaire que Québec. Aussi, lesélites lévisiennes développent une identité différente de celle de leurs pairsde la rive nord. Lévis sera à Québec ce que Brooklyn est déjà à New Yorket on lui donnera le nom, aujourd’hui oublié, de «Brooklyn canadien1».

Introduction


En ces temps de prospérité, la ville de Lévis est tournée vers le pro-grès sans aucune réticence; le mouvement d’urbanisation est intense, lediscours dominant est élogieux pour les innovations industrielles et com-merciales, la ville est présentée comme un modèle de développement.Cette ouverture des Lévisiens sur la modernité de leur époque insuffle àleur ville une grande vitalité associative. C’est ainsi que les paroissiens deNotre-Dame-de-la-Victoire de Lévis se regroupent autour de leur curé,Joseph-David Déziel, pour élaborer une stratégie locale de développementsocioculturel. Cette campagne du curé Déziel et de ses collaborateurs pourfaire émerger le sentiment d’appartenance à Lévis passe notamment par lamise en place d’équipements dirigés par des religieux. Fondateur de laparoisse Notre-Dame-de-la-Victoire de Lévis (1850), le curé Déziel pour-voit ensuite aux besoins de ses concitoyens en matière d’éducation et desanté et il fonde le Collège de Lévis (1853), le Couvent de Notre-Dame-de-Toutes-Grâces (1858) et, plus tard, l’Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance (1882).

Le curé Déziel jette aussi les bases des réseaux associatifs qui tisse-ront la socio-économie lévisienne. Il s’efforce soit comme dirigeant, soitcomme conseiller, d’améliorer et d’encadrer les pratiques associatives deses concitoyens. Il réserve une place de choix aux œuvres charitables etphilanthropiques, comme la conférence lévisienne de la Société Saint-Vincent-de-Paul (1852) et la Société de la Garde d’honneur de la tempé-rance (1855). Afin de promouvoir la littérature, au moyen de l’association,il fonde l’Institut canadien catholique de la paroisse Notre-Dame-de-la-Victoire (1857). Préoccupé du sort des ouvriers et de leurs familles, il s’in-téresse aussi à ces sociétés de secours qui appliquent la mutualité à l’assu-rance vie: la Société de l’Union Saint-Joseph de la ville de Lévis (1865),l’Union Saint-Pierre du village Bienville de Lévis (1868) et la Société debienfaisance mutuelle du Sacré-Cœur de Jésus de la ville de Lévis (1875).Plus encore, il songe à encourager la prévoyance et l’épargne parmi sesouailles. Après dix années d’efforts, il réussit en 1868 à convaincre laCaisse d’économie de Notre-Dame de Québec d’ouvrir une succursale àLévis2. Retenons de tout ceci que le curé Joseph-David Déziel a légué unriche héritage à toute une génération de Lévisiens – parmi lesquelsAlphonse Desjardins – qui suivront ses traces.

S’appuyant sur l’histoire sociale, ce livre retrace l’évolution de laCaisse populaire de Lévis à travers le XXe siècle. Tout en faisant état de lavie et de la carrière du fondateur, Alphonse Desjardins, il se veut attentif

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LA FONDATION DE LA CAISSE POPULAIRE DE LÉVIS (1897-1900)

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aux conditions de la genèse, de la fondation et du développement de cettecoopérative ainsi qu’à son insertion dans la vie sociale et économique dela communauté lévisienne.

L’ouvrage emprunte une approche à la fois chronologique et thé-matique. Le premier chapitre trace l’esquisse biographique d’AlphonseDesjardins avant la fondation de la Caisse populaire de Lévis. Les cinqchapitres suivants sont consacrés à autant de périodes de l’histoire de lacoopérative avec des coupures en 1920, 1945 et 1970. À l’intérieur dechaque chapitre, à l’exception du premier, on trouvera, selon une ordon-nance et une présentation variables, des sections traitant du contexte lévi-sien de la période, des grandes activités traditionnelles de la Caisse(l’épargne, le crédit, la vie associative), de ses structures et de ses res-sources, puis de ses dirigeants et de ses membres, ainsi qu’une analyse desprincipaux enjeux et débats qui sous-tendent l’action de la coopérative.

Plusieurs sources primaires ont été mises à profit pour réaliser cetteétude. Les auteurs ont dépouillé et analysé systématiquement les informa-tions contenues dans les procès-verbaux des instances de la Caisse popu-laire de Lévis (assemblées générales, conseil d’administration, commissionde crédit et conseil de surveillance) de même que les rapports annuels etles rapports d’inspection. Ils ont eu recours également aux papiers person-nels d’Alphonse Desjardins et au fonds d’archives de la Caisse populairede Lévis conservés par le service d’archives de la Confédération des caissespopulaires et d’économie Desjardins du Québec. Enfin, ils ont utilisé desdocuments d’archives relatifs à la Caisse retracés tantôt à la Fédérationdes caisses populaires Desjardins de Québec, tantôt à la Société historiqueAlphonse-Desjardins. Les journaux ont également fourni une foule d’in-formations inédites, principalement sur la vie et la carrière de Desjardinsavant la naissance de la première caisse ainsi que sur l’histoire récente dela coopérative. Parmi la vingtaine de journaux consultés, mentionnonsparticulièrement L’Union canadienne, Le Quotidien de Lévis, La Tribune deLévis et le Peuple-Tribune. Plusieurs ouvrages de la bibliothèque person-nelle du fondateur ont été consultés soit à la Société historique Alphonse-Desjardins, soit à la Caisse populaire de Lévis.



Jusqu’à récemment, on pouvait croire que l’histoire de la première caissepopulaire était définitive et qu’elle ne réserverait plus aucune surprise au com-mun des mortels. Or, il n’en est rien. Guy Bélanger et son collaborateur,Claude Genest, nous présentent Alphonse et Dorimène Desjardins comme desêtres de chair et de sang, différents de l’image souvent projetée par le passé.

Les auteurs démontrent à l’évidence que l’association et le développementlocal sont à la source du projet coopératif d’Alphonse Desjardins. Dès l’ori-gine, la Caisse populaire de Lévis assume pleinement la dualité entre ses fonc-tions d’association et celles d’entreprise. En témoignent, par exemple, son«texte fondateur», sorti de l’oubli, ainsi que ses Statuts conçus pour être per-fectibles dans le feu de l’action. Du décès du fondateur en 1920 jusqu’à laDeuxième Guerre mondiale, la Caisse de Lévis éprouve des difficultés à lierl’idéologie originelle des caisses populaires à la réalité économique. Mais savitalité associative lui permet de surmonter les obstacles. Dans la deuxièmemoitié du siècle, la Caisse de Lévis se fond petit à petit dans le réseau descaisses, tout en demeurant à bien des égards la «caisse mère».

Bref, au fil de son histoire, la Caisse populaire de Lévis cherche à appliquer,en tant qu’association, la philosophie et les principes coopératifs, ainsi qu’à

s’intégrer le mieux possible, en tant qu’entreprise, à la socio-économie lévisienne.

À titre d’historien-conseil de la Société historiqueAlphonse-Desjardins depuis 1985, GUY BÉLANGER (photodu haut) travaille à la promotion et au développement del’histoire d’entreprise au sein du Mouvement des caissesDesjardins. Son collaborateur CLAUDE GENEST a remplisuccessivement, à partir de 1993, les fonctions de guide-interprète et d’historien-recherchiste auprès de la mêmesociété.

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ISBN 2-89544-000-X

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Extrait de la publication · 2018. 4. 13. · Québec et ancien administrateur de la Caisse populaire de Lévis, Mme Céline Morin qui pendant de nombreuses ann ées a été présidente