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LA « MONNAIE DES SAUVAGES »

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Jonathan C. Lainey

LA « MONNAIE DES SAUVAGES »

LES COLLIERS DE WAMPUMD’HIER À AUJOURD’HUI

SEPTENTRION

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Nous remercions le Conseil des Arts du Canada ainsi que la SODEC pour le soutienaccordé à notre programme d’édition, de même que le gouvernement du Canadapour l’aide financière reçue par l’entremise du Programme d’aide au développementde l’industrie de l’édition.Cet ouvrage a été réalisé avec la collaboration du Musée de la civilisation de Québec.Nous tenons à remercier la conservatrice des collections amérindiennes et inuites,Marie-Paule Robitaille, ainsi que leur photographe Icha Labrie.

Chargé de projet : Michel LavoieIllustration de la couverture :Révision linguistique : Thérèse PainchaudConception infographique et mise en pages : Diane Mathieu

Si vous désirez être tenu au courant des publicationsdes ÉDITIONS DU SEPTENTRION

vous pouvez nous écrire au1300, av. Maguire, Sillery (Québec) G1T 1Z3

ou par télécopieur (418) 527-4978ou consulter notre catalogue sur Internet :

http://www.septentrion.qc.ca

© Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada :1300, av. Maguire Diffusion DimediaSillery (Québec) 539, boul. LebeauG1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec)

H4N 1S2

Dépôt légal — 4e trimestre 2004 Ventes en Europe :Bibliothèque nationale du Québec Distribution du Nouveau MondeISBN : 2-89448-394-5 30, rue Gay-Lussac

75005 Paris France

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À Mia-Frédérique

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REMERCIEMENTS

JE TIENS À REMERCIER sincèrement Denys Delâge pour sa grande généro-sité, sa confiance et pour m’avoir invité à entamer cette étude, Frédéric

Laugrand pour son aide, ses suggestions et ses encouragements, Marie-PauleRobitaille, conservatrice des collections amérindiennes et inuites au Musée dela civilisation pour son expertise et sa disponibilité, le Musée de la civilisation,pour l’aide accordée pour la réalisation de cette recherche, Jean-Pierre Sawaya,pour toute son aide et pour nos stimulantes discussions, Stéphane Picard,archiviste au Conseil de la Nation huronne-wendat et François Vincent, res-ponsable du patrimoine et du développement culturel au centre culturel Ti-Yarihuten de Wendake, pour leur assistance et leur collaboration, MarshallJoseph Becker pour nos nombreux échanges au sujet des wampums en géné-ral, France Rémillard, chimiste et restauratrice au Centre de conservation duQuébec (Archéologie et ethnologie), pour l’analyse et les photographies deswampums du Musée de la civilisation, Laurier Turgeon, Gervais Carpin et leCÉLAT (Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les tradi-tions) de l’Université Laval pour leur soutien et les démarches entreprises àmon égard, Roger Auger, libraire, pour sa connaissance du fonds Paul Picard,Marie-Claude pour son support moral et sa compréhension, ma sœur et mesparents pour leurs nombreux encouragements.

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PRÉFACE

JONATHAN CHRISTOPHER LAINEY s’est donné pour défi de documenter lacollection des colliers de porcelaine (ou wampums) du Musée de la civi-

lisation de Québec pour lesquels l’information disponible est très mince. Ila pu bénéficier de l’expertise de la conservatrice des collections amérindien-nes au Musée de la civilisation, madame Marie-Paule Robitaille, qu’il fautici remercier chaleureusement pour son étroite collaboration tout au long duprocessus de recherche : accès aux colliers, transmission de toute l’informa-tion disponible, conseils scientifiques, choix iconographiques, etc. JonathanLainey a conduit une enquête systématique pour documenter cette précieusecollection. Après avoir présenté ce qu’étaient les wampums et la productionde perles de coquillages dans la tradition amérindienne : techniques, maté-riaux, origine mythique, symbolique, fonctions rituelles, etc., JonathanLainey entreprend une recherche originale dans les archives françaises puisanglaises pour analyser les documents relatifs aux très nombreux wampumsfabriqués tant par les Amérindiens que par les Européens puis échangés àl’occasion de rituels diplomatiques principalement. Il en dégage une typo-logie nouvelle et judicieuse, il nous informe du mode d’utilisation, deréutilisation et de recyclage des wampums, ce qui constitue une contribu-tion importante au savoir pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire desAmérindiens et plus largement, à l’histoire coloniale nord-américaine.

Jonathan Lainey étudie ensuite le processus du collectionnement, à partirde la deuxième moitié du XIXe siècle, de ces wampums désormais inscritssous le paradigme de la «monnaie des Sauvages». Si les numismates-collec-tionneurs faisaient ainsi remonter à la préhistoire l’usage de la monnaie auCanada, par contre, tout comme pour les pièces de monnaie, ils ne s’inté-ressaient aux wampums qu’à titre d’objets dont la valeur d’usage consistaiten équivalent universel pour les échanges. De la même manière qu’ils sepréoccupaient du matériau d’une pièce de monnaie et de sa rareté plutôtque des multiples objets ou services qu’elle avait fait circuler, ils traitèrentles wampums sans s’intéresser aux modalités de leur circulation ni même ausens qui leur était attribué.

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XII • LA « MONNAIE DES SAUVAGES »

Mais quelle connaissance en avaient encore les Amérindiens à cette épo-que ? Les wampums n’avaient alors qu’exceptionnellement cours en diplo-matie et la mémoire des paroles qu’ils avaient pu porter à l’occasion d’évé-nements marquants des siècles passés avait déjà largement disparu. Lescollections muséales héritières de ces wampums sont donc dépourvues derenseignements sur leur signification voire sur leur origine. Peut-on alors lesinterpréter ? Les wampums de la collection du Musée de la civilisation deQuébec seraient-ils «muets» ? Pouvons-nous en connaître la provenance ?Subsiste-t-il des éléments de la tradition orale qui portait ces wampums ? Laproduction matérielle des wampums, malgré la pratique généralisée du re-cyclage des perles en permet-elle l’identification précise ? Les wampumsauraient-ils constitué une sorte de proto-écriture ou à tout le moins existait-il un consensus sur la signification symbolique des formes, des figures, descouleurs, des matériaux ?

Jonathan Lainey conduit la recherche autour de cette collection muséalecomme une enquête policière et il porte sur celle-ci un diagnostic novateuret convaincant qui contredit bien des idées reçues.

Denys Delâge

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INTRODUCTION

EN 1931, JOACHIM DESRIVIÈRES TESSIER fait don au Musée de l’UniversitéLaval de la collection de papiers-monnaies et de wampums de son père,

Cyrille Tessier, notaire de Québec, collectionneur et numismate. Aujourd’hui,le Musée de la civilisation à Québec conserve six wampums, dont cinq pro-viennent de la collection Joachim Desrivières Tessier, le sixième provenantd’un don personnel au Musée du Québec, maintenant le Musée nationaldes beaux-arts du Québec. Ces six wampums sont demeurés à ce jour prati-quement inconnus. La présente étude vise à les documenter, à en retrouverl’origine, à tenter de les interpréter, ainsi qu’à expliquer la tradition del’échange des wampums de l’époque coloniale.

Cette étude s’inscrit dans un champ de recherche qui ne date pas d’hier.En effet, les premières études sur les wampums, effectuées principalementet presque exclusivement par des chercheurs américains dans l’objectif dedocumenter et de décrire l’état des collections des musées américains, débu-tent à la fin des années 18701. À la lecture des ces ouvrages, on constate quel’accent est essentiellement mis sur la description, sur la typologie, sur lecatalogage, bref sur tout l’aspect technique2. Si l’on s’intéressait surtout au

1. Voir, entre autres, William H. Holmes, « Art in Shell of the Ancient Americans »,Second Annual Report of the Bureau of Ethnology to the secretary of the Smithsonian Institution,(1880-1881) : 179-305 ; William M. Beauchamp, « Wampum and Shell Articles Used bythe New York Indians », Bulletin of the New York State Museum, 8, 41, (Février 1901) : 319-480 ; F.G. Speck et W.C. Orchard, The Penn Wampum Belts, New York, Museum of theAmerican Indian, Heye Foundation, 1925 ; A. G. Hemming, « A Notable Wampum Belt »,Man, 25, (1925) : 130-131 ; Noah. T Clarke, « The Thacher Wampum Belts of the NewYork State Museum », New York State Museum Bulletin, 279, (1929) : 53-59 ; G. G. Heye,« Wampum Collection », Indian Notes, 7, (1930) : 320-324 ; Noah. T. Clarke, « The WampumBelt Collection of the New York State Museum », New York State Museum Bulletin, 288,(1931) : 85-121.

2. Les ouvrages de William H. Holmes et William C. Orchard sont représentatifs de cegenre d’étude. Ils font la description des perles utilisées, les classent par catégories, élaborentune typologie exhaustive et abordent les wampums surtout par leur côté physique et techni-que ; William C. Orchard, Beads and Beadwork of the American Indians, New York, Museumof the American Indian, Heye Foundation, 1929, Contributions from the Museum no 11 ;William H. Holmes, « Art in Shell of the Ancient Americans ».

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2 • LA « MONNAIE DES SAUVAGES »

côté matériel et physique des wampums, on cherchait aussi, dans la mesuredu possible, à comprendre leurs significations symboliques à partir de té-moignages amassés au moment où les objets ont été collectionnés3. À lamême époque, on étudie aussi les wampums sous l’aspect économique, c’est-à-dire qu’on cherche à comprendre le rôle que les perles de wampum ont pujouer dans l’économie de traite à l’époque coloniale4. Ces études offrentcertes une bonne compréhension des aspects physiques des wampums et del’usage des perles en tant que bien d’échange, mais elles sont très peu analy-tiques en ce qui a trait aux traditions amérindiennes, à leurs règles politi-ques et diplomatiques ou à tout autre aspect social et culturel relatif auxAmérindiens et à la tradition des wampums. Ce n’est que dans la deuxièmepartie du XXe siècle que l’on note un changement d’intérêt chez les cher-cheurs. En fait, c’est par l’apport de chercheurs d’autres disciplines, anthro-pologues, ethnologues et autres chercheurs en sciences sociales, que les cô-tés politique, diplomatique et social des wampums ont été documentés.Dorénavant, on s’intéresse davantage aux rôles sociopolitiques de ces objetsà l’époque coloniale en décrivant et analysant en profondeur les rituels di-plomatiques amérindiens au cours desquels étaient échangés les wampums.En somme, deux tendances principales marquent l’étude des wampums.Michael K. Foster résume très bien cette caractéristique de l’historiographie :

Much of the discussion has revolved one and another of two general concerns :first, an interest in history of wampum and the methods of its manufacture,including question such as […] what its role was in Northeastern trade, its useas a form of currency by the White men, and so on ; second, an interest in the

3. Voir entre autres les études suivantes : William M. Beauchamp, « Wampum Belts ofthe Six Nations », American Antiquarian, 2, (1880) : 228-230, William M. Beauchamp,« Wampum Belts of the Six Nations », Smithsonian Institution Annual Report for 1879,Washington, Smithsonian Institution, 1879 : 389-390, Horatio E. Hale, « Indian WampumRecords », Appleton’s Popular Science Monthly, (février 1897) : 481-486, Horatio E. Hale,« On the Nature and Origin of the Wampum », Report of Proceedings of British Association forthe Advancement of Science, Montréal, 1884, London, 1885 : 910-911 ; Horatio E. Hale,« Four Huron Wampum Records : a Study of Aboriginal American History and MnemonicSymbols », Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, 26, (1897) :221-247 ; F.G. Speck et William C. Orchard, The Penn Wampum Belts ; Augusta I. GrantGilkison, « What is Wampum ? Explained by Chief John Buck », 36th Annual ArchaeologicalReport, Being Part of Appendix to the Report of the Minister of Education, (1928) : 48-50 ;Joseph Keppler, « The Peace Tomahawk Algonkian Wampum », Indian Notes, 6, (1929) :130-138.

4. C’est le cas des études suivantes : Robert E. C. Stearns, « Ethno-Conchology : aStudy of Primitive Money », Smithsonian Institution Report, part II, (1887) : 297-334 ; HoratioE. Hale, « The Origin of Primitive Money », Popular Science Monthly, (janvier 1886) : 296-307. Cet intérêt n’est toutefois pas spécifique au XIXe siècle : Mary W. Herman, « Wampumas a Money in Northeastern North America », Ethnohistory, 3, (1956) : 21-33 ; Lynn Ceci,« The First Fiscal Crisis in New York », Economic Development and Cultural Change, 28, 4,(juillet 1980) : 839-847 ; Marshall Joseph Becker, « Wampum : the Development of an EarlyAmerican Currency », Bulletin of the Archaeological Society of New Jersey, 36, (1980) : 1-11.

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INTRODUCTION • 3

“functions” or “uses” of wampum in the ritual and political practices of theIroquois and their Algonkian neighbors5.

Si la littérature sur les wampums est très abondante, elle est aussi trèsrépétitive. Mis à part quelques études, on reprend les mêmes sources pourdire essentiellement la même chose. Au Québec, il n’existe que très peud’études sur les wampums lesquelles prennent la forme d’articles et de mé-moires de maîtrise. Laurier Turgeon et André Vachon ont abordé leswampums d’un point de vue général alors que Pauline Joly De Lotbinière,Kathryn V. Muller et Maurice Ratelle ont étudié certains wampums plusprécisément6. À notre connaissance, il n’existe rien sur des wampums issusd’une collection muséologique en particulier7.

La présente étude vise à documenter et analyser des objets dont on nesait à peu près rien. La collection de wampums du Musée de la civilisationest en effet très peu documentée. Une seule brève étude s’y est attardée8. Ils’agit d’une première ébauche qui atteint rapidement ses limites. Le présentouvrage permet de documenter des objets particuliers qui sont demeurés àce jour pratiquement inconnus et favorise ainsi le développement des con-naissances sur une partie intéressante du patrimoine muséologique natio-nal. La compréhension que nous pouvons avoir de ces objets nous apportedes connaissances sur une tradition, une époque et sur les relations entreAmérindiens et Européens dans le Nord-Est de l’Amérique. Les wampumssont des objets mémoriels qui agissent comme témoins d’une époque etd’une civilisation. Ils rappellent des relations issues de la rencontre de deux

5. Michael K. Foster, « Another Look at the Function of Wampum in Iroquois-WhiteCouncils », dans Francis Jennings (dir), The History and Culture of Iroquois Diplomacy. AnInterdisciplinary Guide to the Treaties of the Six Nations and Their League, New York, SyracuseUniversity Press, 1985 : 99.

6. Laurier Turgeon, « Le sens de l’objet interculturel : la ceinture de wampum », dansJean-Pierre Pichette (dir), Entre Beauce et Acadie : Facettes d’un parcours ethnologique. Étudesoffertes au professeur Jean-Claude Dupont, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2001 :136-152 ; André Vachon, « Colliers et ceintures de porcelaine dans la diplomatie indienne »,CD, 36, (1971) : 179-192, et « Colliers et ceintures de porcelaine chez les Indiens de laNouvelle-France », CD, 35, (1970) : 251-278 ; Pauline Joly De Lotbinière, « Des wampumset des “petits humains” : récits historiques sur les wampums algonquins », RAAQ, 23, 2-3,(1993) : 53-68 ; « Western Perspectives and Algonquin Narratives : Divergent Interpretationsof the Wampum Tradition », Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, 1991 ;Kathryn V. Muller, The Two Row Wampum : Historic Fiction, Modern Reality, Québec, Uni-versité Laval, mémoire de maîtrise, 2004 ; Maurice Ratelle, Le « Two-Row Wampum » ou Lesvoies parallèles, Québec, Ministère de l’énergie et des ressources, Direction des affaires autoch-tones, 1992.

7. Pour un bilan historiographique plus étoffé, voir Jonathan C. Lainey, La « monnaiedes Sauvages » ou les colliers de porcelaine d’hier à aujourd’hui : la collection de wampums duMusée de la civilisation à Québec, Québec, Université Laval, mémoire de maîtrise, 2003.

8. MCQ, Luc Savoyat, « Une collection de wampums au Musée du Séminaire de Qué-bec », catalogue raisonné sous la direction de Yves Bergeron, Québec, Musée du Séminairede Québec, Université Laval, 1992.

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mondes, et de ce fait, ils stimulent le questionnement et la réflexion. Bienque centré sur l’étude des wampums du Musée, cet ouvrage touche à demultiples facettes de l’histoire et des traditions amérindiennes en faisant unsurvol des nombreux aspects entourant l’étude des wampums : les tradi-tions diplomatiques autochtones, l’adaptation européenne à ces traditions,la mythologie iroquoienne, la collecte ethnologique de l’époque victorienne,le monde numismatique et le monde amérindien de la même époque.

Imaginons une visite au Musée de la civilisation. Dans une vitrine sontexposés les six objets que nous étudions. Différentes questions viennent àl’esprit : De quoi s’agit-il ? À quoi servaient ces objets ? De quoi sont-ilsconstitués ? Dans quels contextes les utilisait-on ? Que signifient-ils ? Pour-quoi sont-ils ici ? Autant de questions qui exigent autant de réponses. Ro-land Arpin, directeur général au Musée de la civilisation, posait très bien laquestion dans sa préface de l’ouvrage de Richard Dubé Trésors de société :

Mais ces collections qui vivent au cœur du Musée, comment se sont-elles cons-tituées, d’où viennent-elles, et comment sont-elles parvenues jusqu’à nous ?Un certain mystère entoure les collections. Elles nous sont familières commenos objets personnels les plus précieux, mais également lointaines comme cesobjets rares et uniques que l’on découvre pour la première fois9.

Les wampums sont aujourd’hui catalogués mais ces données, bien qu’uti-les, ne permettent pas de comprendre l’objet en tant que tel. Celui-ci estpourtant intéressant pour ce qu’il représente et non seulement pour ce qu’ilest. S’arrêter à étudier les wampums à l’époque coloniale jusqu’au déclin deleur usage est en soi un choix chronologique, car les wampums ont bel etbien continué d’exister. Pour preuve, ils sont aujourd’hui dans les musées,et on se demande ce qu’ils y font. Aujourd’hui, paradoxalement, on ne saitpratiquement rien sur eux. On ignore souvent d’où ils viennent et com-ment ils y sont arrivés. L’histoire des wampums ne s’arrête donc pas au XIXe

siècle ; elle continue jusqu’à nos jours et mérite d’être racontée.La présente étude se divise en deux parties. La première touche les

wampums en général alors que la deuxième aborde les wampums du Muséede la civilisation en particulier. Nous expliquerons d’abord l’origine des perleset l’usage qu’on en faisait à l’époque coloniale pour ensuite expliquer leurutilisation dans la confection de colliers à usage diplomatique et politique.Nous verrons dans quels contextes ces colliers étaient utilisés pour constaterque leur échange s’opérait généralement selon des procédures rituelles biendéfinies. Nous verrons ici que cette tradition tire ses origines des fonde-ments mythologiques amérindiens. Enfin, nous aborderons les différentsusages qu’en firent les autorités coloniales françaises et britanniques quiadoptèrent cette tradition pour finalement expliquer en partie l’abandon del’usage des wampums. Cette synthèse documentera les différents usages que

9. Préface de Roland Arpin, dans Richard Dubé, Trésors de société, Les collections duMusée de la civilisation, Québec, Musée de la civilisation, 1998.

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INTRODUCTION • 5

l’on faisait des wampums et les diverses formes qu’ils pouvaient prendre selonles contextes. En somme, la première partie permettra une meilleure compré-hension de la tradition et de l’usage des wampums à l’époque coloniale.

La deuxième partie sera consacrée à l’étude de la collection de wampumsconservés au Musée de la civilisation. Un des aspects importants de l’étudeconsiste à retracer l’origine probable des wampums du Musée en expliquantle contexte de leur collectionnement. On sait qu’ils viennent majoritairementde Cyrille Tessier, mais on ne sait pas où celui-ci les a acquis. Nous suivronsles objets en décrivant ce qu’il leur est advenu, la façon dont ils ont ététraités, entre quelles mains ils ont circulé, à partir de quand, et les raisonspour lesquelles ils ont été collectionnés. En somme, nous suivrons alors leurhistoire récente. À cette étape, il est utile de situer les activités de Tessierdans un contexte plus large d’une période particulière de cueillette ethno-graphique par des collectionneurs ou des institutions muséologiques, pé-riode que nous pouvons situer entre les années 1850 et 1930 environ. Eneffet, le collectionnement des wampums du Musée se situe en pleine épo-que de l’« anthropologie victorienne », une époque marquée par la passiondes collections et où les anthropologues évolutionnistes étaient convaincusde la disparition imminente des peuples autochtones. Cet aspect est essen-tiel dans la mesure où il permet de mieux comprendre les motivations ducollectionneur Cyrille Tessier.

La deuxième partie abordera aussi la question de l’interprétation deswampums. La discussion sur cet aspect se fera dans le but d’évaluer lespossibilités d’interpréter ceux du Musée. Des interprétations possibles dessymboles illustrés sur les wampums qui nous intéressent seront proposées etsuggérées. Le but de cette partie n’est toutefois pas de leur donner une si-gnification définitive. Il s’agit plutôt de discuter des difficultés énormes quel’on rencontre aujourd’hui lorsque l’on tente d’interpréter les wampums.En somme, plutôt que de prétendre être en mesure de les interpréter, nousexpliquerons les différents éléments qui nous en empêchent. Précisons qu’unregard critique a été privilégié. Beaucoup de choses ont été dites à leur sujet.Notre but, entre autres, est de discuter de certaines conceptions populaireset de les remettre en cause. Enfin, bien que ce travail soit basé sur les sixwampums du Musée de la civilisation, les réflexions qu’il contient touchentbon nombre de wampums qui constituent aujourd’hui les collectionsmuséologiques.

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Première partie

LES WAMPUMS EN AMÉRIQUE DU NORD-EST

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TABLE DES MATIÈRES • 283

Annexe A : La technique de perçage des perles manufacturées ................... 251Annexe B : Les techniques de tissage des wampums ................................... 253Annexe C : Cyrille Tessier et le Séminaire de Québec :

une relation particulière .......................................................... 255Annexe D : Autres wampums hurons connus ............................................ 257Annexe E : Les chefs hurons de Lorette (1811-1935) ................................. 261Annexe F : Exemples de discours différents sur un même wampum ........... 264Annexe G : Les six wampums du Musée de la civilisation .......................... 269Annexe H : Quelques données généalogiques sur la famille Picard ............. 274

Abréviations .............................................................................................. 275

Source des illustrations .............................................................................. 277

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COMPOSÉ EN ADOBE GARAMOND CORPS 11SELON UNE MAQUETTE RÉALISÉE PAR DIANE MATHIEU

ET ACHEVÉ D’IMPRIMER EN OCTOBRE 2004SUR LES PRESSES DE AGMV-MARQUIS

À CAP-SAINT-IGNACE, QUÉBEC

POUR LE COMPTE DE DENIS VAUGEOIS

ÉDITEUR À L’ENSEIGNE DU SEPTENTRION

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