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Extrait de la publication

Extrait de la publication...sur toute sa longueur, s’arrêtant devant les résidences les plus cossues. Et pour cause, c’est dans ce quartier qu’Irma a l’intention d’ouvrir

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C o l l e c t i o n d i r i g é e p a r

A n n e - M a r i e V i l l e n e u v e

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roman historique

Tome 3 - La Soliste IrmaDocteure

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De la même auteure

AdulteDocteure Irma, Tome II – L’indomptable, Montréal, Éditions Québec Amérique,

2008, 472 p.Évangéline et Gabriel, Montréal, Lanctôt éditeur, 2007, 424 p.Docteure Irma, Tome I – La Louve blanche, Montréal, Éditions Québec Amérique,

2006, 544 p.Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge, Montréal, Éditions Québec Amérique,

2005, 312 p.Les Fils de la cordonnière, tome IV de la Saga de la Cordonnière, Montréal,

VLB éditeur, 2003, 602 p.Et pourtant, elle chantait, Montréal, VLB éditeur, 2002, 185 p.Le Testament de la cordonnière, tome III de la Saga de la Cordonnière, Montréal,

VLB éditeur, 2000, 664 p.Guide pour les aidants naturels, Longueuil, CLSC Longueuil, 1999, 29 p.La Jeunesse de la cordonnière, tome I de la Saga de la Cordonnière, Montréal,

VLB éditeur, 1999, 370 p.La Cordonnière, tome II de la Saga de la Cordonnière, Montréal, VLB éditeur,

1998, 615 p.Dans l’attente d’un OUI, Montréal, Éditions Edimag, 1997, 150 p.Le Château retrouvé, Montréal, Libre Expression, 1995, 286 p.Les Enfants de Duplessis, Montréal, Libre Expression, 1991, 271 p.

Cet ouvrage a dépassé les frontières québécoises et canadiennes et circule en Europe, en Australie et aux États-Unis.

La Porte ouverte, Montréal, Éditions du Méridien, 1990, 143 p.

JeunesseLe Miracle de Juliette, Montréal, Éditions Phoenix, 2007, 94 p.Dans les yeux de Nathan, Moncton, Éditions Bouton d’or d’Acadie, 2006, 32 p.

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Pauline Gill

QUÉBEC AMÉRIQUE

roman historique

Tome 3 - La Soliste IrmaDocteure

préface de la Dre Nathalie ayotte

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Gill, Pauline Docteure Irma : roman historique (Tous continents) Sommaire : t. 1. La louve blanche -- t. 2. L’indomptable -- t. 3. La soliste.

ISBN 2-7644-0531-6 (v. 1) ISBN 978-2-7644-0611-3 (v. 2) ISBN 978-2-7644-0677-9 (Version imprimée)ISBN 978-2-7644-1483-5 (PDF) ISBN 978-2-7644-1853-6 (EPUB)1. LeVasseur, Irma, 1878-1964 - Romans, nouvelles, etc. 2. Enfants - Hôpitaux - Québec (Province) - Romans, nouvelles, etc. I. Titre. II. Titre: La louve blanche. III. Titre: L'indomptable. IV. Titre: La soliste.

PS8563.I479D62 2006 C843'.54 C2006-941581-1 PS9563.I479D62 2006

Note : Veuillez prendre note que le vocabulaire utilisé dans ce roman reflète le lexique en usage à cette époque.

Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 3e trimestre 2009Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada

Révision linguistique : Claude Frappier et Diane Martin Conception graphique : Renaud Leclerc Latulippe Illustration en couverture : Sybiline (www.sybiline.ca) Montage : André Vallée – Atelier typo JaneProduction cartographique du cahier photos : François Goulet (www.fgcartographix.com)

Réimpression : novembre 2009

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2009 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com

Imprimé au Canada

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’in dus trie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

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Ma pensée va vers tous les malades qui attendent des soins… Que ce dernier tome de la trilogie de

Dre Irma LeVasseur incite nos gouvernants à plus de conscientisation pour qu’un pays riche comme le nôtre

donne la priorité à la qualité de vie des générations qui le construisent.

Je dédie aussi ce troisième tome à ma petite-fille Floranne née le 1er mars 2009. Notre monde tourmenté

aura bien besoin de ce petit être de sérénité et de lumière.

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Remerciements

Au moment d’écrire le dernier mot de la vie d’Irma LeVasseur, j’éprouve une grande reconnaissance envers celles et ceux qui se sont faits mes complices pour mener à terme cette trilogie consacrée à une femme qui sortira enfin de l’anonymat. Mes remerciements vont à des personnes aussi précieuses dans mon cheminement que Nathalie Ayotte, médecin, Pierre Paré, greffier adjoint à la Cour supérieure, Me Claude Robitaille, de l’étude Côté Taschereau Samson Demers, Sœur Huguette Michaud, Archives de l’hôpital Enfant-Jésus, Mmes Sandra, Kathleen, Mary et Patricia Shee, Monique Dussault-Caron, Jacqueline et Claude Petitclerc, l’Association des familles LeVasseur, l’équipe de Québec Amérique, et tout particulièrement mes proches.

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On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin...

Johann Wolfgang von Goethe

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Spécialiste émérite des héroïnes mortes dans l’oubli, Pauline Gill dissèque l’œuvre d’Irma LeVasseur avec la dextérité d’une virtuose,

grâce à sa plume toujours alerte et avide d’authenticité. Animée d’une passion aiguë et contagieuse pour mettre en lumière l’histoire des travailleuses de l’ombre, l’auteure transfuse les couleurs du passé au creux de notre mémoire et injecte un vibrant hommage à cette grande âme digne d’être couronnée Mère de la pédiatrie au Québec.

Sensible aux souffrances des plus petits, celle qui devint la première Canadienne française à exercer la médecine a su donner un visage maternel à la pédiatrie et fonder trois hôpitaux destinés aux enfants malades et handicapés. La solidarité sans frontières qui habitait Irma LeVasseur s’avère un véritable antidote contre le fatalisme et l’insen-sibilité collective.

Intrépide et avant-gardiste, la pionnière des gardiennes de la santé de l’enfance a ouvert les portes des facultés de médecine et des hôpitaux pédiatriques aux Québécoises. En gestation depuis quelques décennies, la féminisation de la profession médicale suit une courbe de croissance accélérée depuis les années 1970. Ainsi, à l’aube du vingt et unième siècle, plus des deux tiers des étudiants en médecine sont des femmes.

Préface

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L’héritage du sang de « guérisseuse » des maladies infantiles, légué par Irma de « mère » en « fille », coulera désormais dans les veines des générations futures.

Merci, Pauline, de nous enseigner à ausculter la bonté humaine qui palpite en filigrane et de nous sensibiliser à l’urgence de révéler au grand jour les talents exceptionnels des personnes qui nous entou-rent pendant qu’elles sont encore en vie...

Puisse le combat de la Dre Irma LeVasseur pour nourrir son idéal, au risque de voir sa dignité bafouée, injecter à nos jeunes femmes espoir, courage, compassion et ténacité.

Nathalie Ayotte

Médecin à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, issu de la fusion, en octobre 1996, des centres

Cardinal-Villeneuve (ancienne école Cardinal-Villeneuve fondée par Irma LeVasseur en 1935), François-Charon,

Louis-Hébert et Dominique-Tremblay.

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Note de l’auteure

Dans ce troisième tome, comme dans les précédents, vous trou-verez les trois ingrédients du roman historique : la réalité, la

vraisemblance et la fiction. Pour simplifier la lecture, les références bibliographiques n’ont

pas été incluses au fil du texte. Cependant, toutes les sources qui ont été consultées pour la rédaction de cette trilogie se trouvent dans la bibliographie à la fin de ce tome.

Certains noms figurant dans cette trilogie ont été modifiés pour protéger la réputation des descendants. La transcription des inter-rogatoires lors des deux procès intentés par Irma LeVasseur a été allégée, mais elle en respecte le contenu et l’esprit. Pour cette publi-cation, nous avons obtenu une licence de la Direction du Centre d’archives de Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Pauline GillMontréal 2009

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Première partie

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Chapitre I

Québec, août 1922.

À quarante-cinq ans, la Dre LeVasseur vit l’impression d’amorcer une étape cruciale de sa vie. Sa formation en médecine et en

pédiatrie lui a permis de relever des défis plus grands que nature. Ses expériences de travail à New York, la fondation d’un hôpital pour enfants francophones à Montréal, son travail en Serbie lors de la Grande Guerre en témoignent. « Maintenant, ce bagage doit servir aux jeunes malades de ma ville », conçoit-elle, une flamme ardente au cœur.

Depuis son retour de New York, en février dernier, Irma loge dans la maison de grand-père Zéphirin.

— Tu t’installes à ton aise et pour aussi longtemps que ça te plaira, lui a offert sa tante Angèle, espérant ne plus la voir repartir.

La sachant au service de la Croix-Rouge depuis 1918, tantôt en France, tantôt à New York, Nazaire avait souhaité, comme cadeau de Noël, le retour de sa fille-médecin. Aussi, éprouvé par une cécité croissante, il avait espéré l’héberger chez lui. Irma a exaucé, sauf pour la cohabitation. Elle a dû, pour étoffer son refus, lui rappeler leur disparité de caractère.

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— Vous savez, papa, comme j’ai besoin d’espace et de liberté... C’est trop petit pour nous trois, ici.

— Oui, mais je sais aussi qu’on est capables de concessions nous deux.

— Il n’y a pas que ça, papa. Je ne veux pas priver mon frère de sa chambre.

— Pour le peu de fois qu’il se pointe ici, lui.— Je pense que je peux vous être plus utile autrement.À la mi-mars, Irma était intervenue pour que son père subisse une

intervention chirurgicale susceptible d’améliorer son acuité visuelle de vingt-cinq pour cent. De plus, elle s’est engagée à lui payer des services à domicile tant pour ses besoins personnels que pour l’entre-tien de la maison. Nazaire en éprouve une profonde gratitude, mais le désir de voir sa fille vivre sous son toit... avant qu’il doive plier bagage pour l’hospice ou pour l’éternité, ne le quitte pas pour autant. « J’aurais le sentiment de me rattraper un peu. De réparer le mal que j’ai pu lui faire avec tous mes mensonges et mes cachettes au sujet de sa mère », pense-t-il.

Ce 21 août, Irma et sa tante Angèle parcourent la Grande Allée sur toute sa longueur, s’arrêtant devant les résidences les plus cossues. Et pour cause, c’est dans ce quartier qu’Irma a l’intention d’ouvrir son hôpital pour enfants.

— Il me semble qu’une autre rue, plus modeste, conviendrait mieux à un hôpital pour les pauvres et les infirmes, juge sa tante.

— Vous ne trouvez pas qu’ils ont eu leur part de malchance dans la vie ? rétorque Irma, offusquée. Ils méritent bien qu’on leur offre ce qu’il y a de meilleur, non ?

— Je comprends tes intentions, Irma, mais tu ne peux pas demander aux résidants de les partager.

— Je ne vois pas où est le problème. Ça vous gênerait, vous, que j’ouvre mon hôpital dans une maison de la rue Fleury ? Vous seriez mal à l’aise de voir circuler des pauvres et des infirmes dans votre quartier ?

— Ce n’est pas pareil...

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— Les propriétaires de la Grande Allée seraient froissés dans leur orgueil si mes patients déambulaient dans cette rue ? Dites-moi que je me trompe, ma tante.

Angèle hoche la tête, cherche ses mots.— Ça fait longtemps que tu es partie de Québec, souligne-t-elle.

Presque quinze ans déjà... Les mentalités ont changé. Comment te dire ? C’est comme si les riches avaient tous décidé d’occuper les mêmes rues et d’y faire construire des maisons que les gens des autres classes n’ont pas les moyens de se payer.

— Pas le droit d’habiter non plus ? Même pas le droit d’y venir ? J’aurai tout entendu !

Dépitée, Irma se laisse tomber sur le premier banc libre. Une indi gnation maintes fois éprouvée éteint sa voix. « Cacher les indi-gents et les difformes... c’est ça qu’elle veut, notre société. Il ne faut pas déranger les riches dans leur opulence. »

— Tu serais surprise du nombre de familles qui cachent leurs infirmes et leurs fous... avance prudemment Angèle en prenant place près d’elle.

— Je ne veux pas le savoir, ma tante, c’est trop révoltant. — Je comprends ce que tu ressens, Irma, mais tu ne dois pas fermer

les yeux en supposant que les gens pensent comme toi. Rappelle-toi ton premier hôpital. Peux-tu dire que les femmes et les hommes que tu avais recrutés t’ont vraiment comprise ? Et pourtant, tes inten-tions étaient excellentes. Tes plans, précis. Ta compétence, exception-nelle, supérieure à celle de tous les membres de l’équipe que tu avais formée.

Ce rappel jette Irma dans un accablement qui la coupe du va-et-vient des piétons et des propos qui viennent à ses oreilles. Son enthousiasme du matin est ratiboisé par les mises en garde de sa tante. L’enfer frôlé en Serbie pendant la Grande Guerre l’avait fait rêver d’une société juste où la priorité serait accordée aux démunis. Et c’est vers cette société qu’elle était revenue. Les affres de la guerre n’ont pas exorcisé la passion qui l’habite depuis sa jeunesse. Jour et nuit, au front, ses soins allaient aux enfants atteints de typhus, à leur mère en détresse, à leur père blessé. L’enfant et tous ceux qui gravitent

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autour. Tout pour lui. Pour le ramener à la santé. Pour lui redonner une dignité.

— Je ne peux pas croire que quinze ans plus tard les gens ne sont pas plus ouverts qu’ils l’étaient, soupire-t-elle. Puis Québec, ce n’est pas Montréal !

— Les humains se ressemblent tous, Irma. Tu as dû le constater... à New York, à Montréal, en Serbie, en France, en Allemagne et ici. Partout, il y a des gens admirables et d’autres... qui nous font souffrir.

Irma sort d’un long moment de silence pour annoncer à sa tante, sur un ton résolu :

— Il faut faire des choses concrètes pour changer les mentalités. Réveiller les consciences endormies.

— Tu en connais les moyens ?— Par de petits ou de gros chocs. Pas nécessaire d’attendre une

autre guerre pour mettre les valeurs aux bonnes places. C’est dans cette rue que je l’ouvrirai, mon hôpital.

— T’as idée du prix de ces maisons ?— À peu près. J’ai fait des économies pour en payer une à nos

petits malades. Grand-père Zéphirin disait que l’argent était à notre service et non l’inverse.

— Je n’en pense pas moins, Irma, mais...— Je vais payer la maison et, pour le reste, je compte sur des

personnes généreuses. Il y en a dans notre ville aussi. Le temps est un bien que beaucoup de femmes ont le goût de donner. Il suffit de leur demander de le mettre au service d’une bonne cause, comme celle des enfants malades, et elles vont le faire. J’en ai eu la preuve partout où j’ai travaillé. Vous-même, tante Angèle, vous avez passé votre vie à aider tout un chacun. Le regrettez-vous ?

— Au contraire ! C’est ce dont je suis le plus fière, Irma.L’unanimité a regagné le cœur des deux femmes. — Vous allez pouvoir m’aider dans mon recrutement, ma tante.

Vous connaissez tellement de gens à Saint-Roch et ailleurs dans notre ville.

— Pour les dames et demoiselles, oui, je me porte volontaire, mais ne me demande pas d’approcher les commerçants et les médecins.

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Remerciements Préface Note de l’auteure

PREMIÈRE PARTIEChapitre I Chapitre II Chapitre III

DEUXIÈME PARTIEChapitre IV Chapitre VChapitre VI Chapitre VII

TROISIÈME PARTIEChapitre VIII Chapitre IX Chapitre X Chapitre XI

Épilogue Bibliographie Cahier photos

Table

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