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ABEL B JÉRÔME FERRARI UN DIEU UN ANIMAL ROMAN

Extrait de "Un dieu, un animal"

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Extrait de "Un dieu, un animal", de Jérôme Ferrari, paru en janvier 2009 et en mai 2012 en collection de poche Babel.

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ABELB

-:HSMDNA=UU[ZY^:DIFFUSION :Québec : LEMÉAC ISBN 978-2-7609-0801-7Suisse : SERVIDISFrance et autres pays : ACTES SUD Dép. lég. : mai 2012 (France)6,70 € TTC France / www.actes-sud.fr

ISBN 978-2-330-00654-9

UN DIEU UN ANIMAL

Un jeune homme a pris la décision de quitter son village natal pour aller, revêtu du treillis des merce-naires, à la rencontre du désert qu’investirent tant d’armées, sous des uniformes divers, après le 11 sep-tembre 2001. De retour du checkpoint où la mort n’a pas voulu de lui, ce survivant dévasté est condamné à affronter parmi les siens une nouvelle forme d’exil. Il se met alors en demeure de retrouver la fille de ses rêves d’adolescent, mais cette dernière semble avoir disparu sous les traits d’une jeune femme désormais vouée corps et âme à son entre-prise…

Requiem pour une civilisation contemporaine médusée par les sombres mirages de la guerre comme par la violence de l’horreur économique, Un dieu un animal signe la faillite de la souveraineté de l’in-dividu dans l’exercice de la liberté.

Né à Paris en 1968, Jérôme Ferrari vit en Corse, où il en-seigne la philosophie. Chez Actes Sud, il a publié quatre romans : Dans le secret (2007 ; Babel n° 1022), Balco Atlantico (2008), Un dieu un animal (2009, prix Lander-neau) et Où j’ai laissé mon âme (2010, prix roman France Télévisions, prix Larbaud, prix Initiales, grand prix Poncetton de la SGDL).

Photographie de couverture : © Chris Steele-Perkins / Magnum Photos

JÉRÔME FERRARIUN DIEU UN ANIMAL

ROMAN

BABEL, UNE COLLECTION DE LIVRES DE POCHE

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Bien sûr, les choses tournent mal, pourtant,tu serais parti et, quand l’étreinte du mondeserait devenue trop puissante, tu serais ren-tré chez toi. Mais ça ne s’est pas passé commeça, car les choses tournent mal à leur ma-nière mystérieuse et cruelle de choses etfont se briser contre elles toutes les illusionsde lucidité. Tu es parti, le monde ne t’a pasétreint et, quand tu es rentré, il n’y avait plusde chez toi. Il y avait tes parents, ta maisonet ton village et ce n’était miraculeusementplus chez toi. Ta mère t’a embrassé avec sonamour silencieux, et puis ton père, et tu asretrouvé leur odeur, l’odeur qui avait étécelle de tes grands-parents, de tous tesancêtres sans visage, et dont tu avais si peurqu’elle devienne un jour la tienne, cetteodeur humide et douceâtre de savon deMarseille, de feu de bois, de transpirationfroide, d’eau de Cologne et de chair fatiguéeque les douches quotidiennes et les frotte-ments du gant de crin ne parvenaient même

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plus à atténuer et qui imprégnait toute lamaison depuis si longtemps, l’odeur de lavieillesse et de la mort, de tout ce qui estjoué d’avance. Mais elle ne te faisait pluspeur parce que ce n’était plus chez toi. Et lejour où ton tour viendrait, après avoir rôdéautour de toi, elle finirait par s’éteindred’elle-même, parce qu’elle ne t’aurait pasreconnu et qu’elle n’aurait trouvé personnepour accomplir la loi de sa transmission.Quand ta mère t’a demandé comment tuallais en caressant ton bras blessé, tu as dou-cement écarté sa main et, pour la premièrefois depuis si longtemps, tu as pu la serrercontre toi et la rassurer et respirer ses che-veux sans frémir de dégoût, comme si cen’était plus ta mère mais simplement unevieille femme étrangère qui méritait ta com-passion. Maintenant, tu marches dans le vil-lage et tu te rappelles combien tu as étédésespéré de le trouver si semblable à lui-même la dernière fois que tu es revenu et ilest encore resté si étonnamment semblable– mais ce n’est plus chez toi. Tu passes de-vant la maison de Jean-Do et le père deJean-Do est sur la terrasse, malgré le froid, ilfume, il regarde, par-dessus la vallée bru-meuse, le soleil se coucher sur la mer et ilne tourne pas la tête vers toi, tu penses qu’ilne t’a pas vu et tu t’approches tout prèsde lui en appelant doucement, monsieur dePeretti, monsieur de Peretti, mais il ne tournepas la tête et il dit, en regardant droit devant

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lui, je ne t’en veux pas, je ne te souhaite pasde mal, mon fils n’en a toujours fait qu’à satête, c’était comme ça depuis qu’il était toutpetit, ce n’est la faute de personne, maismaintenant je préfère penser que toi aussi tues mort avec lui, il est juste que tu le sacheset c’est pour ça que je te parle maintenantmais je ne te parlerai plus jamais et je neveux rien entendre de toi et je ne veux pluste voir. Pour respecter son souhait, tu t’éloi-gnes sans bruit comme s’éloignerait un mortet tu continues à marcher dans le crépus-cule. Tu entends le tintement d’une clochettequi s’approche et un chien de sanglier posesur toi ses grands yeux apeurés et remuela queue et courbe l’échine en te croisant.Tu marches longtemps sans voir personned’autre. Tu t’assois sur un muret de pierre. Ilfait nuit. Tu regardes les maisons massives,les volets clos sur des chambres glacées, lesrares lumières allumées à des fenêtres sansjoie. La clochette tinte timidement dans lanuit et le chien réapparaît. Il tourne en rondun moment, en clignant des yeux avec mé-fiance, et puis il s’approche en tremblantparce qu’il a peur d’être battu. Quand tu lecaresses, il pousse un gémissement aigu et ilse couche devant toi et te lèche la main.

Il y a longtemps, souviens-toi, quand c’étaitencore chez toi, tu te plaignais de ce quele village était un désert. Mais tu avais tort.Un désert, ce n’est pas ça. Tu sais, il y eutune époque où les hommes partaient dans

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le désert à la recherche de Dieu. Ils y man-geaient des racines amères qui les faisaientsouffrir de la soif en échange de visionsdérisoires, et ils parlaient à haute voix de-vant les dunes de sable et tentaient d’ap-privoiser les scorpions et ils pleuraient desolitude parce que aucun démon ne venaitles tenter pour éprouver leur amour et leurfoi inutiles et ils ne trouvaient pas Dieu, ilsne trouvaient que la béance de leur âme etDieu était la béance de leur âme. Peut-êtreai-je été l’un d’eux, je ne m’en souviens plus,mais je sais ce qu’est un désert, et ce n’estpas ça, le silence et l’ennui ne suffisent pas.Personne ne viendrait chercher Dieu ici,dans ce cimetière. Et, un jour, tu l’as com-pris. Tu étais accablé de chaleur, à l’entréede la zone verte, au checkpoint, en sueursous ton gilet pare-balles, avec Jean-Do et leSerbe, quelques semaines avant que n’ex-plose la voiture de votre supplice, peut-êtreà l’endroit même où Ibn Mansûr el-Hallâj,éperdu d’amour sur sa croix, les mains et lespieds coupés, avait fini par trouver Dieu.Mais tu ne t’intéressais pas au sang anciendes martyrs. Tu attendais les enfants. Ilsvenaient depuis quelques jours, ils vousregardaient, ils vous lançaient des petitscailloux et des insultes en arabe qui les fai-saient rire. La veille, tu t’étais procuré deschewing-gums. Quand les enfants sont arri-vés, tu les leur as montrés. Tu as attendu unmoment et tu leur as fait signe de venir.

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D’abord, ils n’ont pas bougé mais, finale-ment, l’un d’eux s’est approché. C’était unpetit garçon bouclé, fin et plein de grâce,avec des yeux clairs. Il avait peut-être huitou neuf ans. Tu lui as tendu un chewing-gum et il l’a mis dans sa bouche et s’est misà mâcher. Tu lui as demandé son nom, tu asrépété plusieurs fois Ismak ? Ismak ? et il amâché son chewing-gum en riant. Tu lui enas tendu un deuxième, et puis un troisième,et l’homme est arrivé. Il a mis une gifle àl’enfant et l’a forcé à ouvrir la bouche et àcracher le chewing-gum et il a jeté les deuxautres par terre. Il a forcé l’enfant à le regar-der et il a crié et l’a encore giflé. Tu as penséque c’était son père et qu’il ne fallait riendire parce que ça pourrait l’énerver encoreplus de te voir prendre la défense de sonfils. Jean-Do a fait un pas en avant mais tului as dit, reste où tu es, ferme ta grandegueule, pour une fois, ferme-la. L’homme aattrapé le petit garçon par le col et s’est éloi-gné du checkpoint en le forçant à marcherdevant lui et il l’a poussé et le petit garçon afait un bond en avant et il a failli perdrel’équilibre et l’homme l’a poussé encore plusfort, le petit garçon a trébuché et il a battul’air de ses bras mais il est resté debout, etl’homme l’a poussé une dernière fois et lepetit garçon est tombé à plat ventre surle trottoir poussiéreux. Il était si léger que sachute n’a fait aucun bruit. L’homme l’a regardéun instant et, à ce moment-là, tu en es sûr, il

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n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allaitfaire, pas la moindre, mais il a vu les jambesqui dépassaient du rebord du trottoir et cefut comme si tu avais été présent dans sonpropre esprit, rappelle-toi, comme si tu avaiseu le temps, sans pouvoir rien y faire, devoir ses idées germer, et croître, et devenirdes actes, avant même qu’il ait conscienced’y avoir seulement pensé, et tu serais prêt àjurer que, quand il a abattu son talon d’uncoup sec, en pesant de tout son poids, sur lapetite jambe et que tu as entendu le craque-ment de l’os et le hurlement de l’enfant, tul’avais déjà mis en joue. L’homme a levé lesyeux vers ton fusil braqué, et il t’a regardébien en face avec le regard hideux de lavérité et, à nouveau, il a levé son talon etbrisé l’autre jambe. Jean-Do criait, tue-moicette saloperie, cet enculé, tue-le et le Serbecriait, ne déconne pas, ne tire pas, ne déconnepas et tu restais immobile, envoûté par leregard de cet homme et tu savais que tu netirerais pas. Il ne te défiait pas, il n’avait paspeur de la mort, il n’avait pas peur de toi.Il était si parfaitement empli de haine etd’amour qu’il n’y avait plus de place en luipour quoi que ce soit d’autre et il te regar-dait depuis un monde perdu au-delà duchâtiment et du jugement où ton désir de lepunir ne pourrait jamais l’atteindre. Il ne t’apas regardé longtemps, il s’est accroupi prèsde l’enfant, comme si toi et ton fusil n’aviezjamais existé, il lui a caressé les cheveux et

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l’a pris dans ses bras, il lui a posé un baisersur le front et l’a emmené loin de toi, en mur-murant peut-être à son oreille des mots deconsolation.

Le soir, au bar de l’hôtel, tu as dit à Conti,que tu ne pouvais toujours pas appeler autre-ment que mon adjudant, bien que vous ser-viez désormais dans une armée sans gradeet sans drapeau, ça va être un désastre, ici,mon adjudant, une défaite épouvantable,nous allons nous faire massacrer, il n’y aurarien à faire. Il a fait apporter une bouteille dewhisky et un seul verre, il t’a servi à boireet il a dit, certains pensent qu’ils sont ve-nus pour l’argent, d’autres doivent inventerchaque jour la raison pour laquelle ils sontici, mais, toi et moi, nous savons la véritédepuis le début, nous n’avons pas besoinde nous raconter de conneries, nous nementons pas, nous sommes venus pour laguerre, la seule raison valable, la guerre, ceshistoires de défaite et de victoire ne nousintéressent pas, laisse ça aux Arabes, laisseça aux Américains, tu vaux mieux que ça, ettu as acquiescé mais tu t’es dit qu’il com-mençait à t’emmerder avec sa philosophienazie. Tu as eu peur de finir par le mépriserpour les mêmes raisons qui l’avaient tou-jours rendu admirable à tes yeux et tu igno-rais que tu n’en aurais pas le temps. Tu asacquiescé et tu n’as rien dit, tu n’as pas dit,vous aussi, vous mentez, mon adjudant, ladéfaite vous intéresse beaucoup plus que les

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Arabes et les Américains, la défaite vous fas-cine, c’est pour ça que vous aimez la guerre,et vous trouvez la victoire vulgaire, c’estvotre genre de noblesse, vous avez toujoursregretté d’être né trop tard pour sauter surDiên Biên Phu ou pour vous faire massacreraux Thermopyles ou pour qu’un soudardanglais soulève votre heaume de chevalierdu bout de sa pique et vous saigne commeun porc sur le champ d’Azincourt, et mainte-nant vous êtes heureux d’être ici, vous êtesheureux que l’histoire vous donne enfinl’occasion de prendre la branlée dont vousavez toujours rêvé, tu es resté silencieux ettu as continué à acquiescer à tout ce qu’ildisait jusqu’à ce qu’il te laisse tout seul avecla bouteille de whisky. Avant que l’ivressene défigure tes nostalgies, il t’a semblé querien ne te ferait plus plaisir que de retrou-ver ce village que tu avais si souvent voulufuir. Tu as voulu rentrer chez toi retrouverquelque chose que tu avais peut-être déjàperdu à ce moment-là, perdu pour toujours.Et tu as continué à boire et les choses furentsoudain terriblement claires, tu as mesurél’ampleur vertigineuse de la défaite à venir,et ton impuissance, et tu t’es dit que, si tufaisais preuve d’un minimum de courage etde compassion, tu devrais effectivement ren-trer chez toi, sans faire de bruit, quand toutle monde dormirait, et mettre une balle dansla nuque de ta mère, et une balle dans lanuque de ton père, et passer de maison en

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maison, et t’armer de courage et d’amourpour tuer les vieillards, et égorger les nour-rissons dans leur berceau, et leurs parentsdans la tiédeur du lit conjugal, et tous lesenfants un par un, et transpercer le cœurbattant des jeunes filles avec leurs rêvesimbéciles. Et tu pouvais t’imaginer debout,prophète et rédempteur, les bras écartés dansla nuit, couvert de sang au milieu des mai-sons que tu avais transformées en caveaux,attendant que le soleil éclaire ton œuvre etbrille pour te remercier d’avoir enfin permisà ton village d’accomplir sa vocation decimetière. Mais tu n’as plus ni courage nicompassion. Tu as abandonné le monde àl’ennui de sa mort lente. Le soleil ne brillepas et tu es seul dans la nuit d’hiver, dans cecimetière que tu as longtemps pris pour undésert, avec un chien à tes pieds, qui te suitquand tu te lèves pour rentrer dormir.

Tous les fantômes immuables de tonpassé sont là, comme ils l’ont toujours été,mais c’est seulement maintenant qu’on t’aarraché à eux que tu peux les voir tous etles reconnaître. Des enfants attendent le busscolaire dans un brouillard glacial et tu esparmi eux. Dans la sacristie, la leçon decatéchisme vient de s’achever et le prêtrevous demande de dire une parole de paix àl’oreille de vos camarades avant de vousséparer, et tu murmures gravement, à cha-cun d’eux, va dans la paix du Christ, Dieu tebénisse, et Jean-Do se penche vers toi, avec

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un air recueilli de chérubin, et te dit, grospédé, et tu éclates de rire, tu te fais gronderet le prêtre te dit que tu ne serviras pas lamesse le dimanche suivant. Plus tard, vousfumez des cigarettes tous les deux, touten haut du clocher, vous regardez le golfeet vous imaginez ce que vous ferez quandvous serez grands et que vous serez partis.Avant, c’était douloureux de penser à toutça. Aujourd’hui, le village est parsemé desmorceaux de l’enfance de quelqu’un d’autre.Sous les arches immenses de la fontaine,c’est à jamais le mois d’août, et tu es encoreen train d’embrasser Magali Bielinski et deremonter ta main le long de sa cuisse. Ellevenait passer tous les étés au village avec sesparents, dans la maison de famille de samère. Quand vous étiez petits, tu la détes-tais. Un jour, elle pouvait avoir cinq ou sixans, sa mère lui avait acheté un petit sac àmain, cousu de perles roses, qu’elle portaitavec beaucoup de fierté. Tu le lui avais priset tu l’avais jeté dans les ronces. Tu te rap-pelles bien combien tu avais été content dela voir pleurer, et aussi la raclée mémorableque t’avait collée ton père. Jean-Do lui jetaitau visage des lézards carbonisés par sessoins pour la faire hurler. Cette année-là, elleeut quatorze ans et toi aussi, et il n’était plusquestion de cruauté enfantine et d’animauxsuppliciés. Tous les jours, vous passiez uneheure à vous embrasser sous les arches dela fontaine quand elle rentrait de la plage.

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ISBN 978-2-330-00654-9

UN DIEU UN ANIMAL

Un jeune homme a pris la décision de quitter son village natal pour aller, revêtu du treillis des merce-naires, à la rencontre du désert qu’investirent tant d’armées, sous des uniformes divers, après le 11 sep-tembre 2001. De retour du checkpoint où la mort n’a pas voulu de lui, ce survivant dévasté est condamné à affronter parmi les siens une nouvelle forme d’exil. Il se met alors en demeure de retrouver la fille de ses rêves d’adolescent, mais cette dernière semble avoir disparu sous les traits d’une jeune femme désormais vouée corps et âme à son entre-prise…

Requiem pour une civilisation contemporaine médusée par les sombres mirages de la guerre comme par la violence de l’horreur économique, Un dieu un animal signe la faillite de la souveraineté de l’in-dividu dans l’exercice de la liberté.

Né à Paris en 1968, Jérôme Ferrari vit en Corse, où il en-seigne la philosophie. Chez Actes Sud, il a publié quatre romans : Dans le secret (2007 ; Babel n° 1022), Balco Atlantico (2008), Un dieu un animal (2009, prix Lander-neau) et Où j’ai laissé mon âme (2010, prix roman France Télévisions, prix Larbaud, prix Initiales, grand prix Poncetton de la SGDL).

Photographie de couverture : © Chris Steele-Perkins / Magnum Photos

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