30
L'enfant et la mouette Nathalie Trouvé Nouvelles pour penser à l'endroit Editions pour penser à l'endroit Maria-Aubaine Desroche suivi de Le chant des sauterelles

Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Embed Size (px)

DESCRIPTION

L'enfant et la mouette : "...Petid'homme n'était pas plus haut que trois pommes et pensait déjà comme un grand. Il recelait dans sa tête l'énormité de l'univers. Il pouvait lire dans le ciel la constellation des étoiles et l'interactivité des planètes, il connaissait le fonctionnement du noyau terrestre et anticipait ses colères volcaniques ; il expliquait à qui voulait le rythme des marées et le monde extraordinaire des abysses sous-marins (...) Il savait tant d'autres choses, Petid'homme ; il savait trop de choses..." Auteure : M-A. Desroche Illustratrice : Nathalie Trouvé Ce livre est disponible sur www.pourpenser.fr

Citation preview

Page 1: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

L'enfant et la mouette

Nathalie TrouvéNou

velle

s pou

r pen

ser à

l'en

droi

t

Editions

pour penserà l'endroitMaria-Aubaine Desroche

suivi de

Le chant des sauterelles

Page 2: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Maria-Aubaine DESROCHEAuteur Elle est passée par ici, elle repassera par là... Maria-Aubaine se définit comme une éternelle étudiante. L’apprentissage d’un savoir l’enivre comme une belle histoire d’amour. Manier la plume ou la truelle sont pour elle des activités indis-sociables, physique et mental s’équili-brant mutuellement.

Depuis toute petite, elle aime le mot. D’abord en le confiant à ses poupées, très bavardes, puis en se l’accaparant sur les scènes de théâtre, avec son passage au Conservatoire national d’art drama-tique, histoire d’appréhender les grands textes. Un jour, qui devait arriver, elle osa franchir le pas pour devenir à son tour compositeur de partitions multi-ples : scénarios, contes, nouvelles...

Et comme elle est désespérément opti-miste, elle s’entête à croire au genre hu-main et même – ô outrecuidance ! – à l’aimer. Aïkido et Shiatsu sont pour elle des “arts précieux” , magnifiques prati-ques de l’écoute et de l’harmonie. Elle adore accompagner les auteurs dans leur propre écriture et les aider à accoucher de leurs travaux. Car rien n’est plus émouvant que d’assister au déploiement d’un être...

Page 3: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 4: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

A mes parents (sans qui rien n’aurait été possible), à tous mes amis (qui se reconnaîtront), ainsi qu’à Alain Goutal, Olivier Martin et toutes les personnes qui, à une certaine époque, m’ont encouragée à persévérer dans la BD et l’illustration. Et bien sûr à mon éditrice qui m’a fait confiance.Nathalie.

Page 5: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

L'enfant et la mouette

à Duncan, bien sûr... Maria-Aubaine

Page 6: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Petid’homme n’était pas plus haut que trois pom-mes et pensait déjà comme un grand.

Il recelait dans sa tête l’énormité de l’univers. Il pouvait lire dans le ciel la constellation des étoi-les et l’interactivité des planètes, il connaissait le fonctionnement du noyau terrestre et anticipait ses colères volcaniques ; il expliquait à qui voulait le rythme des marées et le monde extraordinaire des abysses sous-marins ; il avait appris que les hu-mains étaient de passage sur terre, le temps d’une vie, et qu’ils étaient destinés à se consumer dans le Grand Sommeil.

Il savait tant d’autres choses, Petid’homme ; il sa-vait trop de choses. Et son menu crâne d’enfant souffrait d’avoir à contenir toutes ces pensées.

4

Page 7: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Elles avaient bien du mal à trouver une place, s’imbriquant l’une sur l’autre, prêtes à évincer la voisine pour gagner un peu plus d’espace. Chacu-ne d’elles était déjà si volumineuse à son origine, elles avaient besoin de vide pour se développer et atteindre l’envergure à laquelle elles aspiraient. C’était pesant pour l’enfant et cela le rendait grave et sérieux.

Petid’homme était à l’identique de ces volcans qui le fascinaient : à fleur de terre, à fleur de peau. Incandescent à l’intérieur et pourtant si calme à l’extérieur. Comme on reconnaît la prochaine éruption de ces montagnes de feu, on pouvait discerner la douleur poindre dans son petit être à l’expression de son regard tout à coup lointain, les pupilles assombries, plus veloutées, les yeux à peine embués.

5

Page 8: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Et cela arrivait souvent à Petid’homme ; en effet, il y avait une chose qu’il n’avait pas apprise – découverte trop tardivement, elle n’avait pu trouver place dans sa caboche saturée – : c’était le rire et la légèreté qui l’accompagne. Le rire de tout, le rire de soi.

La cascade d’un rire vous rafraîchit l’âme, vous al-lège le cœur, vous évite les écueils du drame, vous réconforte car rien n’est vraiment grave, puisque tout vient, tout va et s’en va et revient et...

Alors Petid’homme avait beau détenir un magnifi-que assortiment de connaissances, il lui manquait cruellement celle, fondamentale, qui lui aurait rendu toutes les autres supportables.

6

Page 9: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 10: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Il avait peu d’amis, Petid’homme. On disait de lui qu’il était rasant à toujours vouloir tout expliquer.Voyait-on une araignée fureter sur un mur ? Il dis-sertait sur les arachnides et leur rôle bénéfique au sein des habitations, interdisant de façon péremp-toire à quiconque de leur faire le moindre mal.Voulait-on construire un château de sable ? Il fal-lait respecter l’architecture médiévale, installer le beffroi là puis la cour ici, ensuite seulement la basse-cour, sans oublier les cuisines extérieures, etc.Voulait-on jouer au foot ? Le terrain devait être très précisément délimité parce qu’il ne pourrait permettre une vraie partie s’il n’atteignait pas les dimensions requises.

8

Page 11: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 12: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

L’exactitude du garçon lassait royalement ses jeu-nes amis qui se moquaient de lui. Et plus ils le raillaient, plus Petid’homme se butait et s’accro-chait à ses connaissances, à ses vérités.Et la souffrance s’infiltrait un peu plus en son cœur, laissant loin derrière le rire qui aurait pu tant le rasséréner.

Un jour, trop honteux de n’être jamais compris, trop fier de son malheur, il partit, droit devant lui, n’emportant rien d’autre qu’un morceau de pain, une tablette de chocolat, des dattes – excellent nu-tritif –, de l’eau – il avait souvent soif –, son dic-tionnaire, son livre sur les insectes, et une petite encyclopédie générale – au cas où... –, tout cela entassé dans son cartable d’écolier.

10

Page 13: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Ah ! J’oubliais, un stylo, une gomme et un crayon, des fois qu’il aurait des notes à prendre : en pre-mière année d’école élémentaire, il commençait à écrire, tirant la langue sur l’effort fourni.

Il marcha toute la journée, sans penser à rien, uni-quement habité par sa révolte. À la nuit tombée, il se blottit dans un lit de fougè-res avenantes pour repartir de plus belle au petit matin, encouragé par les chants des coqs avoisi-nants.

Il marcha ainsi longtemps, longtemps, toujours en droite ligne et, un beau jour, déboucha sur un petit port, un tout petit port de Bretagne.

11

Page 14: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 15: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 16: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 17: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Le chant

des sauterelles

clin d’œil à Pascale et Cumba

Page 18: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Il était une région aux humeurs climatiques plutôt clémentes. Pas de grosses canicules, pas d’autom-nes tempétueux, pas d’hivers glacials, et des prin-temps frais et ensoleillés.

La température générale s’était même radoucie de-puis les dix dernières années, au grand bonheur des insectes et parasites qui, tranquillement enfouis sous terre, attendaient, endormis, la fin de l’hiver pour réinvestir arbres et champs. Les espèces se repro-duisaient démesurément et se propageaient chaque année davantage. On frisait la surpopulation.

La Vallée aux Sauterelles détenait tous les records en la matière ! Elle devait son nom à la présence encombrante de sauterelles blondes qui pullulaient dans les champs de blés dont elles grappillaient les épis, défiant la menace toujours imminente d’être pourchassées par les paysans en colère. Jusqu’au jour où...

26

Page 19: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 20: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Jusqu’au jour où, très loin de là, sur l’un des con-tinents méridionaux de la planète, de grands vents se levèrent, on ne sait pourquoi – une conjoncture hasardeuse mais non moins météorologique avait réuni plusieurs puissants courants d’air au sommet du Mont Phorus.

Ravis de se rencontrer, ils dévalèrent ensemble les pentes arides de la montagne, augmentant ainsi leur vitesse et leur force, se déployèrent dans le désert de Cépy où ils prirent la forme d’un colossal oura-gan avant d’aboutir dans les plaines habitées et cul-tivées qu’ils décimèrent furieusement, détruisant les champs, déracinant les arbres, arrachant clôtures et toitures, abattant les murs des maisons, soulevant les voitures comme des feuilles tourbillonnantes.Un dernier élan sur les dunes de Wallao, et ils tra-versèrent sans peine les océans pour débarquer sur notre continent septentrional et y semer, là aussi, la terreur.

28

Page 21: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Mais la configuration des terrains nouvellement abordés était très différente, vallonnée, découpée en de multiples reliefs, si bien que la tempête s’en trouva formidablement affaiblie, s’étiolant petit à petit, pour finalement se désintégrer devant de sou-verains massifs montagneux aux pieds desquels elle expira piteusement son dernier souffle.

La distance parcourue avait été considérable des terres du Sud aux terres du Nord. L’impressionnante bourrasque avait charrié sur son passage une pro-fusion d’éléments – tôles, tuiles, briques, meubles, planches, branches –, les plus légers achevant bru-talement leur course par des chutes vertigineuses dans la mer ; elle avait entraîné dans ses sillons irré-pressibles une multitude d’oiseaux qui, surpris par les variations de température, périrent pour la plupart en cours de vol ; enfin, des myriades d’insectes fu-rent transportées, colportées de-ci de-là.

29

Page 22: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Et c’est ainsi qu’une modeste colonie de sauterel-les brunes atterrit dans la Vallée aux sauterelles... blondes. Il va sans dire que son débarquement, suc-cédant à la panique occasionnée par le phénomène cyclonique, ne fut pas des mieux accepté. Fort heu-reusement la contrée n’avait pas été trop touchée, et les tiges des blés avaient su se tordre sous l’impact du vent sans se briser.

Souveraines en leur fief, les sauterelles blondes im-posèrent immédiatement leurs lois aux sauterelles brunes, leur interdisant toute tentative de s’alimen-ter avant qu’elles ne soient elles-mêmes rassasiées. Les sauterelles brunes, groggy par ce voyage acci-dentel, transplantées dans un environnement tota-lement inconnu, assurément inhospitalier, n’avaient nullement l’énergie de se défendre et, soulagées de n’être pas étripées, exprimèrent leur gratitude pour les restes que l’on voudrait bien leur concéder.

30

Page 23: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"
Page 24: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Certaines, retrouvant plus rapidement leur vitalité, tentèrent de s’opposer à ce qu’elles ressentaient comme une profonde injustice. Avaient-elles de-mandé cette migration ? N’appartenaient-elles pas à la même famille, les blondes et les brunes, malgré leur différence de couleur ? C’était le soleil dur et torride du Sud qui avait caramélisé à l’extrême leur carapace. Sans doute les sauterelles blondes, au bout de centaines ou même seulement de dizai-nes de générations, seraient devenues brunes elles aussi ! « Pas savoir ! Pas savoir ! » Les sauterelles blondes restèrent implacables et allè-rent jusqu’à éliminer les plus irréductibles, jugeant qu’elles représentaient un danger pour l’équilibre de leur écosystème ; quant aux rescapées, elles re-tenaient au fin fond de l’abdomen leur révolte pour au moins survivre, survivre, en attendant des jours plus favorables.

32

Page 25: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Estampillées par leur coloration distinctive, les sauterelles brunes ne pouvaient passer inaperçues. L’une d’elles s’immisçait-elle dans le domaine ré-servé aux blondes ? Immédiatement repérée, elle se faisait expulser sans ménagement et perdait durant la querelle soit une patte, un élytre, une aile, une mandibule ou une antenne dans le meilleur des cas, la vie au pire...

La tension augmentait entre les deux clans. De plus, les sauterelles brunes se reproduisaient plus vite que les blondes ; pourtant elles ne se nourrissaient que de maigres résidus. L’état de crise qui s’ensuivit provoqua la scission de la colonie immigrée : d’un côté, celles qui vou-laient rester dans les champs dans le but de préser-ver les traditions et de s’assurer coûte que coûte leur pérennité, préférant la sécurité de l’asservissement aux dangers de l’Inconnu ; de l’autre, celles qui estimaient impératif d’acquérir la connaissance de pppp

33

Page 26: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

nouveaux espaces pour s’y faire une place décente, quitte à transformer leur mode de vie.

Les plus hardies partirent en expédition, poussèrent leur quête jusqu’au cœur de broussailles menaçan-tes afin d’y expérimenter les subsistances dénichées, souvent peu engageantes, dont plusieurs se révélè-rent vénéneuses, et même fatales pour de nombreu-ses femelles plus réceptives au poison. Les sauterelles blondes profitèrent des excursions de ces audacieuses pour les dissuader de revenir, li-mitant ainsi le nombre d’indésirables parmi elles : des sentinelles furent postées aux limites du terri-toire pour empêcher le retour intempestif des aven-turières qui de toute façon n’insistèrent pas, consi-dérant la liberté, même périlleuse, préférable à la servitude. Les sauterelles brunes restées dans les champs, craintives et inhibées, ne s’opposèrent pas au régi-me qu’elles avaient à endurer, trop soucieuses de ne pas être expulsées.

34

Page 27: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Ainsi s’organisa, cahin-caha, le quotidien de ces in-sectes, quand l’été se retira.

Une fois de plus la douceur de l’hiver succéda à la douceur de l’automne. Et une fois de plus insectes et parasites bénéficièrent de l’indulgence du temps.

Au printemps, la plaine nourricière accueillit de nouvelles semailles. Du maïs cette fois. Les saute-relles blondes grognassèrent, elles préféraient net-tement le blé, mais bon, il fallait bien s’y faire. Les sauterelles brunes, un peu plus intégrées maintenant quoique toujours soumises aux règles imposées, se réjouissaient, elles, de pouvoir se nourrir, tout sim-plement.

Mais cette année, les paysans, excédés de voir leurs récoltes éternellement endommagées par ces « fou-tues bestioles », avaient ramené des foires agricoles des graines de maïs très singulières.

35

Page 28: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Découvrez la suite de ce livre dans sa versionpapier éco-conçue et imprimée en France sur :

www.pourpenser.fr

Page 29: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Toute reproduction même partielle de cet ouvrage est interdite sans autorisation de l’éditeur.

Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse - Imprimé par BDM en Vendée (France)

Nathalie TROUVÉIllustratrice

La légende voudrait que, sur son ber-ceau, une bonne fée lui ait fait don d’un crayon HB, d’où sa passion pour le dessin.(On peut dire que c’est une personne qui a activement contribué à la défo-restation amazonienne !)Après avoir décroché son diplôme d’architecture, elle est finalement de-venue graphiste tout en continuant à dessiner, à participer à des festivals BD, et crée actuellement un fanzine fédérant de nombreux talents.

Page 30: Extrait du livre "L'enfant et la mouette suivi de Le chant des sauterelles"

Nouvelles pour penser à l'endroit

� ������ ������

13 rue Léon Pissot - 49300 Cholet - FranceTél./Fax : 02 41 58 72 26

[email protected] - http://www.pourpenser.com

à l’endroit© Éditions Pour penser ISBN : 978-2-915125-33-7

Dépôt légal : mars 2008

Il savait tant d’autres choses, Petid’homme ; il savait trop de choses. Et son menu crâne d’enfant souffrait d’avoir à contenir toutes ces pensées. (...)C’était pesant pour l’enfant et cela le rendait grave et sérieux. (...)Il y avait une chose qu’il n’avait pas apprise – décou-verte trop tardivement, elle n’avait pu trouver place dans sa caboche saturée – : c’était le rire et la légèreté qui l’accompagne. Le rire de tout, le rire de soi.

...Une modeste colonie de sauterelles brunes atterrit dans la Vallée aux sauterelles... blondes. Il va sans dire que son débarquement ne fut pas des mieux accepté (...)Les sauterelles blondes imposèrent immédiatement leurs lois aux sauterelles brunes, leur interdisant toute tentative de s’alimenter avant qu’elles ne soient elles-mêmes rassasiées. (...)Certaines, retrouvant plus rapidement leur vitalité, tentèrent de s’opposer à ce qu’elles ressentaient comme une profonde injustice. Avaient-elles de-mandé cette migration ? N’appartenaient-elles pas à la même famille, les blondes et les brunes, malgré leur différence de couleur ?