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EXTRAIT REVUE DE PRESSESTREET GENERATION(S), 40 ans d’art urbain
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Canal +01 Avril 2017
L’Émission d’Antoine
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Télérama01 Avril 2017
Arts et scènes
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Let’s MotivAvril 2017
Rubrique «Société»
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France Inter17 Avril 2017
7/9 de Patrick Cohen
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France Inter17 Avril 2017Boomrang
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Le Figaro et vous17 avril 2017Couverture
Revue depresse Konbini
24 Septembre 2016
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Journal du Dimanche24 Septembre 2016
Rubrique «actu culture»
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Date : MAI 17
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Mai 2017
SPECIAL AFRIQUE• LES MEILLEURES
EXPOSITIONS À PARIS• REPORTAGE
EN AFRIQUE DU SUD
BIENNALEDE VENISE
LES ARTISTESQUI FONT
L'ÉVÉNEMENT
RODINUN CENTENAIRE
TRÈS CONTEMPORAIN
J'FACE Œuvre in situ, exposition «Street Generation(s)»,a Condition publique, Roubaix [détail]
Beaux Arts magazinemai 2017
Couverture
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Date : MAI 17
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Page de l'article : p.46-59Journaliste : Nicolas Gzeley
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HE NEW WORLD DOOR THE NEW WORLD GOOR
>RLDODOR THE NEW WORLD GOOR
HFU OF A LEADER ONE HEU OF A LEADER
RÉUNISSANT LES GRANDS NOMS DU MOUVEMENT NE DANS LA RUE IL Y A PLUS DE QUARANTEANS, UNE EXPOSITION ÉVÉNEMENT À ROUBAIX ILLUSTRE SES ORIGINES, SA SORTIE DU GHETTOET SES DÉCLINAISONS À TRAVERS LE MONDE... SANS OUBLIER LES QUESTIONS QUI FÂCHENT.
PAR NICOLAS GZELEY REPORTAGE PHOTO MAXIME DUFOUR
Beaux Arts magazinemai 2017
dossier 12 pages
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Date : MAI 17
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Page de l'article : p.46-59Journaliste : Nicolas Gzeley
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SHEPARD FAIREY (OBEY)Œuvre in situ, Roubaix, 2017
Beaux Arts magazinemai 2017
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J' DES GRAFFITIS HAUTEMENT POLITIQUESNÉS À LOS ANGELES, SÂO PAULO, PARIS.,
Au cœur du quartier populaire du Pile a Roubaix, uneexposition retrace I histoire mondiale du street art Un
art qui parle a tous, et qui fait parler L'oeuvre de Ludo {ill cidessous], affichée dans la rue pour annoncer Street Gene-ration(s)>, fait d'ailleurs debat ct suscite quèlques plaintes deriverains qui ne saisissent manifestement pas le propos del'artiste Qu'importé ' «II n'y a pas de mauvaise publicite»,disait Warhol, et la rétrospective est d'ores et déjà un succesOrganisée par la galenste Magda Danysz, celle ci revient surquarante ans d'art urbain Quarante annees d'un art proteiforme, fait de polémiques, de paradoxes de grands écarts etde zones d ombre Si le street art est aujourd'hui connu detous, son histoire reste obscure pour la plupart du public,indique Magda Danysz II souffre encore d'un certain snobisme de la part du milieu artistique, c'est pourtant l'un desplus gros chapitres dc l'histoire de l'art » Ce chapitre, raconte
LUDOŒuvre in situ, quartier du Pile a Roubaix, 2017 •cet oiseau geant a cree la polémique parmi la populationmusulmane du quartier, a cause des missiles verts(couleur de l'islam) qu'il abrite sous ses ailes
ici dc maniere généreuse presente les travaux d'une cmquanlaine de créateurs ayant fait de I expression dans l'espacepublic une pratique artistique Le parcours s'ouvre avecGerard Zlotykamien et Jacques Villegle Considères, bienqu'ils s'en défendent parfois, comme les parrains du genre, ilspréfigurent un malentendu qui persiste depuis des anneesl'histoire du street art ne pourrait etre ecrite que par ceux quise soumettent aux codes de l'histoire de I art, parlent son lan-gage et intègrent ses modes de monstrationQue faire alors de ceux évoluant hors de toute preoccupationartistique? Les racines de ce mouvement pourraient se lucde la Grece antique aux printemps arabes, lorsque les motss'invitent sur les murs et accompagnent les soulèvementspopulaires L'antique support des inscriptions { } sertencore dc thermometre de la vie sociale Que sa temperature monte, le mur se couvre de graffitis disait Brassai Et
lorsquune esthetique originalenaît d'un tel contexte Ie street artcst en embuscade C cst le cas aLos Angeles ou, des les annees 1950,apparaît le cholo writmg Ces calligraphies sauvages, inspirées de latypographie gothique, étaient destmees a délimiter le territoire desgangs latinos et nourrissent actuellement le travail d'artistes commeRetnaou Chaz BojorquezMaiigôS a Pans, les ateliers de sengraphie des Beaux Arts mettent enimages des slogans politiques avecun graphisme singulier, qui mar-quera I inconscient collectif desgénérations suivantes On pourraitégalement citer les graffitis deshobui, ces vagabonds d'Amériquedu Nord communiquant entre euxpar des pictogrammes traces aupastel a l'huile Ou encore lespichaçaos des enfants des favelas
qui colonisent les façades des immeubles de Sao Paulo agrands coups de rouleau Tous ces langages vernaculaires, soigneusement stylises, constituent un terreau fertile a l'emergence du street art Maîs parce qu'elles échappent le plussouvent a toute forme d' artification ces pratiques et leursauteurs ont rarement voix au chapitre
Vue du quartier du Pile(l'un des plus pauvresde France) a Roubaix,a l'angle des rues JulesGuesde et de Conde
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âmsl1*^!*"—S*»<7mAi «sAI tu
mes,m. mi
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E L M A C & R h I N Ayoung Scribe, Miami (Floride)
JonOne (à gauche) et exposition «Outsiders» (a droite) avec Mikostic en commissaire, Roubaix, 2017.
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UNE GENERATION S'AFFIRMEEN LETTRES MAJUSCULES ET SAUVAGES
DRAWŒuvre in situ,Roubaix, 2017
Pour que l'aventure du street art commence réellement,il ne manquait qu'une notion, a premiere vue mille et
pourtant fondamentale le jeu Dans l'exposition de Roubaixcomme ailleurs, l'histoire officielle debute donc par Phila-delphie et New York, lorsqu'une poignee d'adolescents estprise de scriptomame aigue Dans l'Amérique de la fin desannees 1960 les enfants du beton trompent l'ennui en parcourant la ville, armes de marqueurs et de bombe aerosolCornbread, Taki 18:5, Julio 204, Barbara 62 deviennent lesnom eaux heros d'une jeunesse alors promise a la drogue etaux gangs Pour le run, pour la gloire, des légions entières degamins se prennent au jeu <Des noms avaient fleuri sur tousles murs, écrit Norman Mailer dans le premier essai consacreau phénomène, en 1974 (The Faith of Graffiti) Une jungle devrilles et d cgos grimpants s'était épanouie apres une seried orages psychiques qui avaient éclate sur New York, commel'histoire non ecrite Et la pluie avait ensuite souffle en tem-pête > La presse parle de graffiti, les kids préfèrent parler dewrttmg L'écriture pratiquée a la maniere d'un sport, le nomen guise de religionMaîs la litanie ne suffit pas aux disciples des générations sui-vantes II faut se démarquer Ecrire plus, écrire mieux et, sur-tout, s'inventer une esthetique «Imposer son nom, c'estimposer son style, explique Phase 2, acteur de la premiereheure Ta signature, c'est ton identité ll ne s'agit pas d'êtremeilleur qu'un autre, il s'agit d'être unique » Des lors, les wn-ten ne se contentent plus d'écrire ils dessinent leur nom et sereprésentent en lettres majuscules Le street art est ne, avecl'alphabet comme vecteur de créativite Bien lom des ecolesd art, c'est dans l'obscurité des depôts de metro que l'art de larue forge son histoire Les maîtres s'appellent Super Kool 223,Cliff 139, Tracy 168 Flmt 707, Phase 2 Nourris de bandedessinée, de publicite, de graphisme psychédélique, ilsdigèrent la culture de masse et la recrachent en un argot
visuel, fleuri et colore Leurs lettrages se décomposent,dansent et s'affrontent dans un déferlement de formes et decouleurs «Les styles ont réellement évolue au cours desannees 1970, se souvient Da?e Aux lettres molles ont succèdedes lettres mecaniques, sauvages Chacun reinterpretait a samaniere les innovations des autres » Ce langage artistique,abscons pour le commun des mortels, est en réalité tresordonne, structure en diverses ecoles, avec ses maîtres, sonclassicisme et ses avant gardes Dans un viril corps a corpsavec la rue, le graffiti évolue selon des regles strictes, tacites,sans manifeste ni autre enseignement que celui de l'observa-tion et de la pi atiqueBlade, Dondi, Crash et autres Futura 2000 transposent alorsleur peinture sur la toile et y affinent leur langage Ces tré-sors, aujourd'hui exhumes dans l'exposition «StreetGeneration(s)», témoignent d'une réelle ambition artistique«Pour beaucoup, le travail qu'ils réalisaient en atelier estconcomitant avec celui qu'ils deplovaient dans laville, precise Magda Danysz Futura 2000, par exemple, a commencea explorer l'abstraction sur le flanc des metros tout en pour-suivant ses recherches sur toile Cela a permis a tous cesartistes de developper des expérimentations plus pousséesct, tres tôt, dc présenter leur travail en galerie Même si, desle depart, le debat entre interieur et extérieur existait, la tran-sition s'est faite de maniere beaucoup plus naturelle qu'onvoudrait bien le croire »Ainsi, alors que la municipalité de New York a fini par jugulertant bien que mal ce qu'elle considère comme un fléau, le graf-fiti s'est immiscé dans le monde de l'art A la faveur d'une largemédiatisation et de quèlques passeurs, il gagne les capitaleseuropéennes des les annees 1980 et se propage aux quatre comsde la planete En dignes héritiers, les gamins du vieux continentpoursuivent la conquête de laville, la quête du style Mondialise,le graffiti est désormais un mouvement artistique autonome
Al OTE
Vues de l'exposition avecFutura 2000 (en haut)Taki 183 (au centre),Dondi et Crash (en bas,de gauche a droite)
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LA FRENCH TOUCH,UN LOGO EN GUISE DE SIGNATURE
RCF1 HONET 2SHYŒuvre collectivePans, 2017
Dias les rues de Paris une scene artistique se développedes Ic début des annees 1980 sous l'impulsion de Blek le
Rat, des Pi eres Ripoulain VIP Jerome Mesnager SpeedyGraphite, Miss Tic et quèlques autres Au pinceau, en collageou au pochoir, ces enfants du rock et de la Figuration librevoient l'intervention urbaine comme une desacralisation del'art ct un potentiel tremplin vers les galeries Le mot art estconnote a\ cc les mots musee, galène, biennale, rétrospective,exposition Et hors des cimaises point de vie possible pouiun autre monde artistique», constate Blek le Rat Avec un langage simple souvent emprunte a la bande dessinee et a lapublicite, ceux que I on surnomme «picturo graffitistes» ou«medias peintres interagissentdcfaçonludiqucaveclavilleet ses habitantsLa plupart d entre eux quittent peu a peu la rue pour l'ateliertandis que les tags de leurs cadets, biberonnes a la cultureaméricaine, recouv rent les murs de la capitale L'heure est aubip hop, avec sa musique, sa danse, ses codes v estimentaireset son graffiti sauvage et colore pratique en guérilla urbaineII faudra attendre pres d une décennie pour que certains graffeun, développent une nouv elle approche de la peintureCette fois TI urope est aux av ant postes, Barcelone et Parisen tete Las de se plier aux regles new vorkaises, qu'ils considerent comme rigides et conformistes, quèlques adolescentsparticulièrement inventifs renouvellent le genre, revendiquant une identité euiopeeune foi te «La scene graffiti newyorkaise est frappée d'immobilisme, vivant sur ses acquis etles photos |aunies des exploits d antin, dame l'artiste HonetL'Europe n est pis qu'une utopie politique, maîs une chancepour nous de decouvrir et de partager pour que la culture dugraffiti et de l'art urbain soit intelligente et cvolutwc, pourqu'elle ne cesse de se reinventer >Une nouvelle scene voit le |our File renoue avec un langageuniversel fonde sur le logo pratique I invasion visuelle et ledétournement urbain II ne s agit plus d imposer son nommaîs de jouer av cc la v ille, d'utiliser a contre emploi les codesde la publicite et la signaletique urbaine tout en variant lestechniques et les supports Apres avoir transforme son tag en
logotype, Zevs multiplie les expérimentations dans l'espacepublic II s'attaque aux marques en détournant leurs affiches,liquide» leurs enseignes, puis questionne la legalite de ses
interventions en réalisant des graffitis propres traces auKarcher En compagnie de ses acolytes Andre et Invader, ilsposent les bases d une pratique sur le point de conquérir laplanete «S'ils ont d abord ete rejctcs par une partie du mouvement parce qu'ils s'émancipaient des codes de leurs aînés,on se rend compte aujourd'hui qu il s'agissait d'une suitelogique Zevs, Invader ou Shepard Fairey cherchaient simplement une nouv elle façon ae "signer" l'espace urbain», expliqueMagda Danysz Alors que ces derniers connaissent un succesretentissant, bon nombre de ceux qui les ont précèdes danscette demarche sont oublies Pas la moindre trace de lem passage dans les expositions rétrospectives, a peine quèlquesphotos dans les ouvrages dits historiques Lorsque nousavons de\ eloppe cette ptatique, nous étions dans une esthetique froide, sale minimale et nous pratiquions notre ait parle vandalisme explique RCFi On agissait en opposition avecun graffiti sage ct decoratif, prompt a séduire le plus grandnombre et a nourrir un marche naissant Or actuellement,c'est le marc hc qui écrit l'histoire Glorifiant ceux qui s y sontsoumis et ignorant tous ceux restes dans la rue, aussi talcntueux soient ilsAinsi, dans le parcours historique conçu par Magda Danysza Roubaix pas de Pez, La Mano/Nami, El Xupet Nègre,R( Fi, Foe Honet ou Stak, dont I influence sur les gênerations suiv antes est pourtant indéniable «Realiser ce genred exposition c'est faire des choix, forcement, des artistespeuvent se sentir oublies, reconnaît la commissaire C'estdéjà assez difficile dc convaincre les institutions d'exposerles grands noms de ce mouvement, alors c'est encore pluscomplique d entrer dans le détail ht puis certains refusentparfois d'apparaître dans cc genre d evenements jc ptnsc parexemple a Blu, a qui je propose systématiquement de parti-ciper a mes projets Pour rendre hommage a un maximumd'artistes quèlques documentaires video viennent completer ma selection, maîs il y aura toujours des manques >
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f".
O ANDRE Pans, 2000
0 MONET Paris, 2000
Q FOCH Rennes, 2000
OZEVSPans,2000
0 JEF AEROSOL Œuvre in situ, Roubaix. 2017
© SPACE INVADER Œuvre in situ, Roubaix, 2017
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L'EXPLOSION PLANETAIRE,ENTRE ENGAGEMENT ET RECUPÉRATION
- „, . - .
A vec l'arrivée du nouveau millénaire, l'art urbain sort dela clandestinité. Il devient tendance, bankable. Affiché
en XXL sur les façades de nos villes, il attire le touriste prêtà débourser 20 euros pour s'offrir un «street art tour», récolteplus de 25 millions de hashtags sur Instagram, s'invite jusquedans, les prestigieuses institutions telles que la Villa MédicisàRome. Pire, ou mieux diront les collectionneurs, il s'adjugeà i ,23 million d'euros dans une vente aux enchères à Londrespour un pochoir de Banksy Ce Britannique, incontournableréférence de la scène street art contemporaine, incarne à luiseul le génie et les déviances d'un mouvement mêlant créa-tivité, business et communication. Dans la précipitation, lemarché cherche les stars, les pionniers et autres figuresma|eures d'un courant dont l'histoire s'est longtemps écritedans l'ombre. Et la tentation de «fabriquer» des carrières estd'autant plus aisée qu'on assiste parfois àun curieux mélangedes genres, comme Ie rappelle RCFi : «Bizarrement, ces gensqui s'autoproclament experts ont souvent un pied dans lemarché. Et lorsqu'ils réécrivent notre histoire, des pansentiers sont passés sous silence. Par manque de connaissance
ou parce que cela ne sert pas leurs intérêts. Dès le depart,nous avons pourtant pris soin de documenter nos pratiques,nous avons réalisé des fanzines, des magazines, des livres...Les sources existent. Encore faut-il prendre la peine de s'yintéresser.» Mais en ce millénaire 2.0, tout va très vite et ceque l'on fait aujourd'hui sera obsolète demain. Surfant surles nouveaux modes de communication, la générationactuelle fonce et ne se retourne pas. Le web - à la fois espacepublic à conquérir et redoutable outil de propagande -devient la vitrine d'un art mondialisé. Aussitôt réalisées, lesœuvres sont appréciées in situ ainsi qu'à l'autre bout de laplanète sur l'écran d'un smartphone, touchant un publicaussi vaste que le street art lui-même.A la viralité répond la multiplicité des champs d'expression.Peinture, collage, sculpture, installation, vidéo, performance,autant de pratiques revisitées, réappropriées selon le par-cours et la sensibilité de chacun. À l'image d'AlexandreBavard, lauréat 2016 du concours Révélation jeunes talentsart urbain, organisé par l'ADAGP (société des auteurs dansles artsgraphiques et plastiques) et le Palais deTokyo. Illustrant
JRC/iromï)ues deClichy-Montfermeil,vue de l'expositionau Palais de Tokyo,Paris, 2017
ALEXANDRE BAVARDBulky, performance, 2016
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Vues de l'exposition avecO D'FACE© e t © JEF AEROSOLO BANKSY©C215© KATREO ATLAS
la gestuelle du graffiti par la performance, son tag devient lapartition des chorégraphies qu'il presente dans la rue ou eninstitution Par essence illegal gratuit et éphémère le streetart verse parfois dans la decoration inorfensive lorsqu'il seretrouve subventionne par des mairies, des promoteurs oudesgalenes Connu pour sa radicalite et violemment opposea cette recuperation, l'Italien Blu est aile ]usqu'a effacer sespropres œuvres par crainte qu'elles ne servent une éventuellegentnfication Commerce et contestation Shepard Fairevnavigue entre ecs deux eaux Dc l'art de la propagande aumerchandising assume, il affiche clairement ses idees politiques en pai tisan d'Obama et détracteur de Trump Quant aJR. il rend hommage aux invisibles en placardant ses photographies géantes sur les monuments nationaux comme dansles favelas Banksy, encore lui, est passe maître pour denoncèt les dérives de notre societe Son dernier coup d'éclatl'ouverture d'un luxueux hôtel arty en Cisjordanie avec vuesur le mur de separation {lire p 18] Et l'Espagnol Escif metactuellement son ai t au service d'un piogramme de reforestation dans le sud dc l'Italie, via une campagne de financement participatifAutant d'exemples, ici d'engagement, la de compromission,qui font les mille visages d'un mouvement a l'image de notresociete plurielle, contradictoire, agitée et insaisissable Ince qui concerne son histoire, nombreux sont les chapitres quirestent encore a écrire «Nous manquons de recul, il ne fautpas se précipiter, conclut Magda Danys? I e temps fera le triNous sommes encore dans l'ère de l'image et de l'oral, il n v apas assez d'écrits théoriques Aux chercheurs et aux umversitaires de s'emparer du sujet Une chose est sure, l'intelligentsia du monde de l'art a rate un episode Certains l'admettent,d'autres refusent toujours de considérer le street art a sa justevaleur Maîs le tsunami a déjà eu lieu Tous les gamins dumonde savent de quoi l'on parle Parmi eux, de futurs directeurs de musee ou critiques d'art continueront d'approfondirle discours > A suivre •
SOUS LES AFFICHES, LA PUB...
Depuis cinquante ans e est le même debat vandales ou vendus ? Nedans la rue le street art a toujours refuse de se laisser enfermer dehorsDes 1972 certains wnters du metro new yorkais transposent déjà leurpeinture sur la toile et quittent les ruelles malfamées pour I espacefeutre des galènes Rammeltzee le plus génial d entre eux décline alorsson langage pictural en musique et dispense des performancesdéjantées dans le downtawn branche aux cotes d Andy Warhol etde Madonna Au tournant du nouveau millenaire Barry McGeeStephen Powers etTodd James marquent I institutionnalisation du graffitiavec I exposition Street Market Leur vandalisme de rue se mueen installation géante exposée a la biennale de Venise puis au MOCAde Los Angeles Avec les Bresiliens Os Gemeos le street art s envoieen I air apres des annees de cache cache avec la police ils sont invitesa repeindre I avion de leur equipe nationale de football pourla Coupe du monde 2014 Quant a Invader il achevé sa colonisationplanetaire en envoyant sa célèbre mosaique dans la stratosphère(Spacel) puis sur la station spatiale internationale (Space2)Partageant souvent les mêmes codes de communication usuelle,street art et marques ont toujours fait bon menage En témoignela derniere collection deî shirts Uniclo qui revisite I hentage de KeithHanngetdeJean Michel Basquiat et donne carte blanche a AndreFuture 2000 et Jeffrey Deitcn galenste incontournable de la scenenew yorkaise et ancien directeur du MOCA Cette liberte inhérenteau street art les artistes en usent et en abusentjusqu a naviguer auxantipodes de leurs ongines Demier exemple en date deon Petersonconnu pour dépeindre I ultraviolence des bas fonds de Los Angelesest invite par Ariane de Rothschild et le Palais de Tokyo a decorer untnmaran destine au tourdy monde en solitaire [ill ci dessus]
JEFAEROSOLŒuvre in situ, Roubaix
À ROUBAIX, LES MURS LIBÈRENT LES ARTISTES
Ils sont presque tous la reunis sous la houlette de la galenste pionnière Magda Danysz, pour exposerle street art dans ce lieu idoine qu est la Condition publique laboratoire créatif pluridisciplinaire ouverten 2004 a Roubarc Cinquante artistes incontournables ont repondu present pour cette expositionambitieuse qui fera désormais reference sur l'histoire de ce mouvement polymorphe et mondialise
«Street Generatlon(s) - 40 ansd'art urbain» jusqu au 18 juinla Condition publique 14 place Faidherbe59100Roubax 0328334833wwwlaconditionpublique com
