This article was downloaded by: [University of Teeside]On: 03 October 2014, At: 20:24Publisher: Taylor & FrancisInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registeredoffice: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

Canadian Water Resources Journal /Revue canadienne des ressourceshydriquesPublication details, including instructions for authors andsubscription information:http://www.tandfonline.com/loi/tcwr20

Facteurs Influencant le Deplacement desPoissons dans la Partie Aval de la GrandeRivière à la suite de la Fermeture duBarrage LG2.Réjean Boucher , Dominique Roy & Etienne MagninPublished online: 23 Jan 2013.

To cite this article: Réjean Boucher , Dominique Roy & Etienne Magnin (1984) Facteurs Influencantle Deplacement des Poissons dans la Partie Aval de la Grande Rivière à la suite de la Fermeture duBarrage LG2. , Canadian Water Resources Journal / Revue canadienne des ressources hydriques, 9:2,38-46, DOI: 10.4296/cwrj0902038

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Facteurs Influencant le Deplacement des Poissonsdans la Partie Aval de la Grande Rividre d la suite dela Fermeture du Barrage LG2.R6jean Boucherl, Dominique Roy2 et Etienne Magnin3

Abstract.The cuLoff of the La G rande Riviere at the LG 2 main dam, 1 1 7 km f rom James Bay,resulted in saline penetrated which advanced regularly for a distance of 31 kmbetween November2T, 1 978 and earlyApril, 1 979. After retreating to 6 km from themouth of the river in May, the saline lronl rose about 20 km in J uly and returned 1onear the mouth in November 1 979. The daily catch in mesh nets placed in 6 stationsmade it possible to follow the movements of three marine f ish species (Gadus ogac,Myoxocephalus quadrrcornts and M. scorpius), seven freshwater species (Acrpenserfulvescens, Salvelinus namaycush, Esox lucius, Coueslus plumbeus, Catostomuscommersoni, Percopsls omiscomaycus and Sfizostedion vitreum) and six specieswhich can tolerate quite high salinity (Salvelinus fontinalis, coregonus artedii,Core g o n u s cl u p e afo r m is, P rosop i u m cyl i n d race u m, Cato sto m u s catosfomus andLota lota. Movements due to the changes in the salin ity and temperalure of the waterhave become superimposed on the natural movements observed before the riverwas cut off,

Resum6.La coupure de La Grande Riviere au niveau du barrage LG2 a 117 km de la BaieJames a entrain6 une invasion saline qui a pi'ogress6 169ulidrement sur unelongueur de 31 km du 27 novembre 1 978 au d6but du mois d'avril 1 979. Aprds uner6gression jusqu'd 6 km de I'embouchure en mai, le front salin remonte d'unevingtaine de km en juillet et revient pres de I'embouchure en novembre 1979. Lesrendements journaliers des filets maillants placds dans 6 stations ont permis desuivre les ddplacements de trois especes de porssons marins (Gadus ogac,Myoxocephalus quadricornis eI M. scorpius). de 7 espdces d'eau douce (A cipenserfulvescens, Salvelinus namaycush, Esox /uclus, Cowesius plumbeus, Catosfomuscommersoni. Percopsis omiscomaycus ei St2ostedton vitreum\ et de 6 espdcespouvant supporter une salin itd assez forte (Sa lvelinus fcntinalis, Coregonus artedit,Coregonus clupaeformis. Prosopium cylindraceum. Catoslomus catoslomus etLota lota). Des d6placements dus aux changements de salinitd et de temp6raturedes eaux sonl venus se superposer aux ddplacements naturels observ6s avant lacoupure de la rividre.

IntroductionLa fermeture du barrage LG2le 27 novembre1 978 a entrain6 une forle rdduction du d6bit etune intrusion des eaux salines dans la oortion

Direction Environnement, S.E.B.J., BO0 est,boul. de Maisonneuve, Montr6al, Ou6. H2L4M8Direction Environnement, S.E.B,J., 800 est,boul. de Maisonneuve, Montr6al, Qud. H2L4M8Ddpartement de Sciences biologiques, Uni-versitd de Montr6al, C.P.61 28, Succursale "A",Montrdal, Qud. H3C 3J7

avalde LaGrande Riviere(Boivin 1978, 1979).Le front salin d6fini par une valeur de lasalinrtd de 0,1 d 0,50/o (Caron et Roy 1980)progresse en effet du km 4 au d6but du moisde d6cembre 1 978 au km 31 au d6but dumois d'avril 1 979. La salin it6 est alors d'environ28o/o aukm 4,210lo au km 12,15o/o au km 1 9 etinfdrieure d 5olo aukm27. La crue du orintemosentraine une 169ression du front salin iusqu'aukm 6 vers le 15 mai 1979. Celui-ci remontejusqu'au km 44 le 10 juillet et redescendensuite jusqu'd l'embouchure vers la lin no-vembre 1 979. Caron et Roy (1 980) ont aussinot6 une forte corrdlation entre la tempdraturede I'eau et la salinit6 durant la o6riode froide.

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Ainsi, au ddbut du mois d'avril la temp6rature6tait de -1 ,44'C au km 4, -1 , 08'C au km .1

2,

-0.72'C au km I9 et -0.02'C au km 27. Lesbiologistes de la direction Environnementde la SEBJ ont suivi le d6olacement desooisons dans la oortion aval de La GrandeRividre de d6cembre 1 978 d aoOt 1 979. Cette6tude compldte celle prdsent6e par Caron etRoy (1 980) et analyse en particulier les effetsde la salinitd, de la temp6rature et de lapdriode du frai sur les ddplacemenls despoissons.

Materielet MethodesLes stations de o6che 6taient situdes aux km4, 12, 19,24,29 et 32 (Fig. 1). On a surtoututilis6 des filets maillants de46 m de longueu r

et dont les mailles mesuraient de 2,5 d,12 cm.L'effort total de p6che s'est 6levd d 937joursfilets et a lourni 4 444 individus. Led6olacement des ooissons a 616 suivi a I'aidedes rendements journaliers observ6s tous les15 jours aux diffdrentes stations. Ces rendements sont 69aux aux nombres de poissonscaptur6s par un filet durant 24 h.

La seine n'a 6t6 utilisde qu'au km 1 O: elle afourni 249 individus de petite taille.

ResultatsDe ddcembre 1 978 d octobre 1 979, 20 especesde poissons ont 6t6 capturdes dans Ie bassininfdrreur de La Grande Riviere (Tableau 1).Parmi celles-ci, Ies meuniers rouges repr6sen-taient prds de la moitid des captures totales.Viennent ensuite les ciscos de lacs (1 80/o), lesgrands cordgones (1 20lo), les lcttes (1 50/o), Iesmeuniers noirs (40lo), les grands brochets etles chaboisseaux d 4 cornes (3olo). Les autresespeces ont 6t6 prises en moins grandeabondance, saut l'6pinoche a trors 6pinescaptur6e d la seine. Ces 20 espdces peuventOtre class6es en trois grandes catdgoriessuivant leur capacitd de s'adapter aux eauxsaldes (Morin et al. 1 980): 3 espdces franche.ment marines (l'ogac et les 2 chaboisseaux), B

espdces nettement du lpaq u icoles (l'estu rgeonde lac, letouladi, le grand brochet, le mdmd delac, le mulet perl6, le meunier noir, l'onisco etle dor6) et 9 espdces d'eau douce maiscapables de supporter une certaine salinitddes eaux (l'omble de fontaine, le cisco de lac,le grand cordgone, le m6nomini rond, lemeunier rouge, la lotte, les 6pinoches d 3 et d9 6pines et le chabot tachet6). Certaines deces dernidres sont migratrices anadromes.Nous les groupons toutes sous le terme de"toldrantes d la salinit6".

Especes marinesL'ogac a p6n6trd peu d peu dans La GrandeRividre avec I'invasion saline. On I'a pri au km4 des la premidre quinzaine de ddcembre, aukm 12 vers le milieu de f6vrier et jusqu'auddbut avril. La salinit6 de I'eau 6tait supdrieurea.1 60lo. On en a pris un cependant le 1 4 juin aukm 10 o0 la salinit6 6tait de 6010.

Le chaboisseau d 4 cornes a aussi 6tdtrouv6 au km 4 dds la premidre quinzaine ded6cembre. ll6tait au km 1 2 dds le 1 5 janvieretjusqu'd la fin du mois de mai. En juin il n'a 6t6p0ch6 qu'au km 4 mais il est remontd au km'1 0 en juillet et au km 12 en ao0t avant deretourner d I'embouchure de la rividre enautomne. La salinitd des eaux od il a 6tdp6ch6 variait beaucoup: de 2 d25o/o.

Deux chaboisseaux a 6pines courtes ontremontd la rividre jusqu'au km 12 au momentde I'intrusron marine.

Esodces tol6rantes d la salinitdEn hiver, I'omble de fontaine a dtd p6ch6 entrele km 12 et le km 19, dans des eaux dont lasalinitd maximum 6taitde 16010 et latempdraturede I'eau d'environ -0,9"C. En dtd il a 6tdp0ch6 entre le km 4 et le km24 mais il semblese rapprocher progressivement de I'embou-chure. I I peut alors tol6rer des eaux de salinitdsupdrieure d 1 60lo. Vers le d6but d'octobre, unmouvement probablement reli6 au frai sedessine jusqu'au canal de d6rivation de LG l .

De d6cembre 1 978 d avril 1979, Ia majorit6des ciscos de lac s'esl ddolac6e du km 4 aukm 29 suivant de ords l'avanc6e du front salin(Tableau 2). lls ont 6t6 trouvds dans des eauxde salinitd moyenne de 1 60lo et de temodraturemoyenne de -0,9'C. Quelques-uns, cepen-dant, supportaiet des eaux de salinit6 de 25olo dune temp6rature de -1 ,3'C alors que d'autresvivaient dans des eaux de salinitd de 0,50/0.

Aprds la crue printanidre et le retrait du frontsalin au km 6, les ciscos redescendent vers laBaie James: durant la deuxidme ouinzaine demai ils sont pris en abondance a toutes lesstations. En juillet et ao0t ils sont peu abon-dants dans la rividre. Vers la iin aoot 1979, onassiste dune remont6e probablement lide aufrai jusque vers le site de LG1 ou se trouvaientles traydres avant la coupure de la rividre.

Les grands co169ones semblent toujoursprogresser en avant du f ront salin (Tableau2). Certains individus cependant se trouvaientdans des eaux de salinitd de 160/o et a destempdratures de -0,9"C au cours de cettep6riode hivernale. Comme pour les ciscos, cesont les individus plus ieunes qui semblaient

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Tableau | : Nombre de poissons captur6s dans La G rande Riviere, en aval du site deLG1, de d6cembre 1978 a octobre I979.

Filet SeineEspEces

*Esturgeon de lac, Acipenser fulvescens 8Onrble de fontaine, Salvelinus fontinaljs 33

*Touladir Salvelinus nanaycushCisco de lac, Coregonus artediiGrand cor6gone, Coregonus clupeaformisMenomini rond, lroesglgs cylindraceum

*Grand brochet, Esox lucius*M6n6 de lac, Couesius plurnbeus*Mulet per16, Semotilus margaritaMeunier rouge, Catostomus catostomus

xMeunier noir, Catostomus conmersoniLotte, Lota lota

**Ogac, Gadus ogacEpinoche d 3 6pines, GasterosteusaculeatusEpi"."fa 9 6pines, Sgllius pungitius

*Omisco, Percopsis oniscomaycus*Dor6, Stizostedion vitreumChabot tachet6, Cottus bairdii

**Chaboisseau E 4 cornes, Myoxocephalusquadricornis L24

**Chaboisseau h 6pines courtes, M. scorpius 2

1

802526139L26

bII

2L95LOZ215

L4

6

29

o12o170'0

18, 1l-1,8

3r1218L140r0

49,43164r80'3

0'1or7

)a0'0

L4 5,6

L 0,4

I 0,4

227 9L,24 L,6

2 0,8

TOTAI 4444 99,8 249 100,0

{* Marins, * dulcicoles, les autres sont euryhalins ou anadromes.

supporter les plus fortes salinit6s. Aprds leretrait du front salin (en avril et mai), denombreux grands co169ones se dirigent versI'aval mais il en reste encore beaucoup enriviere, en particulier aux km24 e129. En juin,certains individus ont 6t6 oris au km 4 ou lasalinitd 6tait de 12ol0. Les peches d aoOt dnovembre indiquent une remontde vers LG1 ,

orobablement reli6e au frai.Les m6nominis ronds ont commenc6 a

remonter La Grande Riviere en avant du frontsalin (Tableau 2). Quelques-uns. cependant,ont 6t6 pechds en f6vrier au km 1 2 o0 les eauxavaient une salinit6 de 1 6010 et une temp6raturede -0,9'C. Durant l'616 1979, les m6nominisont 6td pris a toutes les stations, soit du km 4

Revue Canadienne des Fessources en Eau / Vol

au km 32, mais surtout entre les km 19 A 29.Les meuniers rouges progressent l69ere-

ment en avant du front salin de d6cembre1978 a mars 1979 (Tableau 2). lls pouvaientnpncnr'lanl qc trorvcr dans des eaUX devvvv' 'vu'

salinit6 12o/o (Iempdrature -0,7'C). Au coursde l'6t6 1979, les rendements moyens de lapeche 6taient environ 1 0 fois plus 6lev6s queceux obtenus durant l'hiver prdc6dent. Onremarqued'autrepanque les meuniers rougesse d6placent rdgulidrement vers I'aval du km24 aukm I 2 entre mai et ao0t. lls se trouvaienten gdn6ral dans des eauxde salinit6 inf6rieured 30/o mais on pouvait en pecher dans deseaux de salinit6 de 17o/o.

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Tableau 2 : Rendements journaliers d chaque p6riode de 1 5 jours (d6cembre 1 978 eao0t 1979) pour les 4 principales espdces toi6rantes a la salinit6.

ESPECES DE POISSONS STAT IONS

km4 km12 km19 kn24 kn29 Moyenne

Esturgeon de lacOmble de fontaineTouladi

Cisco de lacGrand coregone

1"1€nom.i n i rond

Cor6gone sp.

Grand brochet

Meunier rouge

l"leun ier no i r

0ga c

Dord

Chaboisseau d quatre cornes

Mulet peri6

0r1

0,7 2,8

0,7

0,?

0,1

0,1i2 n1

0,2 0,2

'0,1t0,1

1,6

1,0

0,1

t0,1.0,1

1,1

'0,11,0

<0,1 .0,1<0,1

r,7 2,6nq lq

0,2 0,4

0,211 lq

0,1 0,1

0,9 0.4

<0,1 0,1

<0.1

'0 ,1t0,1.0 ,110

0,7

0,2

t0r1

.0 ,1

1,0

.0,10,5

t0,1t0 ,10,1

.0,1

Rendement moyen totalNombre de poissons

l,i :,3 5,0 5,2 7,345 ;19 310 355 431

47

1460

I eR lotrpc qe d6nl:noni roarrliAramont on'L

i vverrv,vr I rer r( sr I

avant Cu front salin durant l'hiver 1978-1 979(Tableau 3). Elles ont surloui 6td p0ch6esdans des eaux ou la saiinitd ne ddoassa,t oas40lo et la tempdrature dtait supdrieure a -0.2 CQuelquesunes, cependant, se trouvaient Cansdes eaux de salinitd.1 60/o et e une tempdraturede -0.9 C. Notons que la grande activitd deslottes au km24 en mars pourrait Otre relide auJrai. Au printemps, la lotte semble redescendrela riviere mais s'arrCte au km 10. Au cours del'616, aucun individu n'a 6t6 observ6 dans uneeau dont la salinite d6passait 4010.

Nos donndes ne nous permettent 6videm-ment pas d'6tudier les ddplacements deGasteros/eus aculaetus, Pungitius pungitiuset de Cottus bairdiiqui n'ont 616 pOchds qu'aukm10.

Especes dulqaquicolesLes esturgeons de lac ont tous 6td p6ch6s

dans des eaux douces; un au km 1 9 end6cembre 1 978 et les 7 autres entre les km 24et 32 durant l'6t6 I979.

Un seultouladia 6td pris au km 29 dans lapremidre quinzaine de janvier.

Durant l'hiver 1 978-1 979, tous les grandsbrochets ont et6 pris au krn 29, sauf un seul aukm 1 9 en janvier alors que le front salin 6taitau km 16 (Tableau 3). lls se trouvaient donctous dans des eaux douces. Avec Ie retraitsalin jusqu'au km 6 au printemps 1 979, lesbrochets descendent jusqu'au km 1 2. Avec laremont6e du front salin durant l'616, on ne lesretrouve plus qu'en amontdu km 1 9 du .1

5 juinau 1 5 juillet et en amont du km24 du 1 5 juillelau 15 aoOt. Durant l'616, quelques brochetsseulement ont 6t6 trouv6s dans des eaux

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Tableau 3 : RenCements journaliers d chaque p$riode de 1 5 jours (d6cembre 1 978 aao0t 1 979) pour la lotte, le grand brochet et le meunier noir. Aucun de ces

saumAtres dont la salinitd ne ddpassait ce-pendant pas 2o/0.

Les m6n6s de lac n'ont 6t6 pOch6s que dejuin ii ao0t 1 979 et seulement entre les km 1 0

et 32. La salinit6 des eaux y dtait toujoursinf6rieure d 2ol0.

Le seul mulet perl6 a 6t6 pris au km 29dans la oremidre quinzaine de f6vrier.

Les meuniers noirs se sont toujours d6-placds un peu avant ou au moment de I'arrivdedu f ront salin (Tableau 3): en amont du km

.l 9

en janvier, en amont du km24 en mars et avril.La salinit6 des eaux n'6tait jamais sup6rieured0,5olo.Au printemps 1 979,les meuniers noirsdescendent jusqu'au km 1 9 en mai et au km1 0 en iuin. Durant l'616, aucuri meunier n'a 6t6signal6 dans des eaux de saltnit6 sup6rieured 2o/o.

Les 6 omiscos ont 6td p6ch6s en juillet etaoOt entre les km 24 et 29, donc nettement eneau douce.

Les dor6s ont presque tous 6td recueillisen eau douce entre les km24 et29, autant en6t6qu'en hiver. Un seul sp6cimen a 6td pris en

poissons n'a 6td Pris au km 4.

FcfrFna^n rla la.

0mble de fontaine

Cisco de lacGrand cor€gone

11€nomini rond

Cor6gone sp.

Grand brochet

Meunier rouge

Meunier noirLotte09ac

Dor€

Chaboisseau a quatre cornes

Chaboisseau a €pines courte

Hene de lac

0mi sco

Rendernent moyen

Nombre de poissons

ianvier au km 12 ou la salinit6 6tait environ7o/o.

Discussion1. Especes mannesLes chaboisseaux d quatre cornes qul ontremontd La G rande Rrvidre avec le f ront salrnaopartenaient s0rement d la forme marine(Magnin, 1977; Morin et al., 1980) diff6rentede Ia forme d'eau douce ou chabots de

orofondeur (McAllister, 1975; Martin etC hap ma n,

.1 965; De lis le et Van Vliet, 1 968). I lspeuvent vivre dans des salinitds variant de 2 d

2 5ol0. La tem pd ratu re po u rrait cependa nt joue r

un 1$ls plus important que la salinit6: la formemarine pourrait rechercher les eaux troidescomme la forme d'eau douce

L'ogac a 6t6 trouv6 dans des eaux ayanlune salinit6 supdrieure d 160/o en hiver et 60lo

en 616. ll vit gdndralement prds des c6tes etoeut to16rer de faibles salinit6s (Leim et Scott,1972). Mis d part le chaborsseau d 6pinescourtes, aucune des espdces signal6es par

MOY ENNE

0,i

1i

0,9.0 ,1

1,1

16,8

1,3

0,6

.0 ,1

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1,0.0 ,1

0,6

STAT IONS

km4 km10 km12 km19 kn24 km29 km32

1 ,3 0,6t2 ) A

0,8 1,9

0,1

0,1 1,4

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0,6

U,I U,L

?7 n2

I,J U,f

3,0

6,a 3,5r o i2

0,5 0,4

d7

9,4 19,5 37 ,6 ?1 ,6

1,1 0,6 2,7

0,7 0,7 1,0

<U rl0,2

0,9 0,7

0,3 0,1

9,3 30,4 45,3 38,8 25,0 20'8 7,5

79 781 627 539 358 301 702

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M orin et al. (1 980) (capelan, lanEon, gourdeau,lomp6nie 6lancde et charboisseau arctioue)n'ont remont€ La Grande Rividre. Cela estprobablement d0 d la salinit6 trop faible deseaux: des salinit6s de 2Oo/o dans lesquellesKidd et al. (1 975) ont signal6 tes lomp6n jes etres tanpons ne se sont maintenues que durantde courles p6riodes.

2. Espdces tolerantes a saliniteAussitdt aprds ia coupure de La Grande

Riviere, la plupart des poissons de cettecatdgorie se d6placent vers l'amont en avantdu f ront salin. Seuis quelques ciscos de lac etoe jeunes grands cordgones restent un peuen arriere. Ces d6placements n'ont pas dt6observ€s avant la coupure de ia rivjere et ilssont dvidemment dus d l'avanc6e du frontsalrn Kidd et al. (1975). Fauberl (t 977) etvorin et al. (1 981) avaient d6id cependantIg'iare la Drdsence de jeuneS cordgoneScans ies eaux saurndtres.

ADres la crue printaniere et le retrait dufront salin, la plupart des ciscos et un assezgi'and nombre de grands cor6gones. d'ornbiesde fontaine. Ce meinominis et de meuniersrouges reoescendent jusqu'a I'estuaire. Leslcttes ne vont cependani pas en aval du kmI 0, Avant ia cououre de la riviere, les co-169ones commencaient d effectuer ieur des-cente vers lestua re des I'hiver 0vlorin et al..1981;. donc plus t6t qu en 1979.

La remont€e cies cordgones d,aoOt doctobre 1 979 correspond e la mitration du f raioDserve avant la coupure de la riviere(Vigneaultet Lejeune, 1 976: FauberI, 1977 , Morin et a/..i 981). D'aores les oiologistes de la SEBJ, lesIrayeres pouvaienlse irouvertout le ionq de iai'ivie'e rusq.; a LGL. oien que Spente etNy'ecilord ,1972, res locaiisent au km 37 etVigneaultet Lejeune(1 976) entre tes km 26 et36. Les cordgones ne pouvaient cependantpas remonter en amont de LG1, comme l,ontdemontrd Moreau et Barbeau (l 979). ll estpossibte aussj que ies ombles de fontaineeffectuent ieur rnigration de frai d cette mCme6poque de I'annde, comme l'ont montr6 Dutjlet Power (1 980) dans le golfe Guillaume-Delisle situ6 un peu plus au nord, pres de laBaie d'H udson.

Les plus fortes salinit6s dans lesouellesies potssons ont 6td p6ch6s varient en hiverde 25o/o (ciscos de lac) d, 12o/o (meuniersrouges); elles 6taient de I 60/0 pour les omblesde fontaine, les grands cordgones, les m#nominis et les lottes. Les tempdratures cor-respondantes des eaux 6taient resoectivementde -1 ,3, -0,4 et -0,9'C En 616, ces ooissons

pouvaient toldrer des salinit6s plus fortesqu'en hiver. Morin et a/. (1980) ont observ6que, dans I'estuaire de La Grande Riviere,toutes ces espdces pouvatent se trouver dr

des salinit6s de 19 a 2.1 0/0, sauf le meunierrouge qur n'a 6te pris que dans des eaux desalinit6 infdrieure d12o/o(les 6pinoches d3 eta 9 dpines 6taient aussi dans ce dernier cas;.Dutil (1 976) signale des ombles de fontainedans des eaux de salinit6 de 22010. Les grandsco169o nes pou rraient s u pporter des salin it6sde24o/o(Galbraith et Fraser, 1974) et les lottesdessalinit6s de21o/o(Kogt etSchell, 1974) oum6me 30o/o (Hunter, communication person-nelle), Les oeufs de cordgones qui auraientp0 6tre entrainds dans les eaux saumatres deLa Grande Riviere se sont probablementd6velopp6s normalement si I'on se base surl'6tude de Rawson (1 946).

Les ddplacements de ces poissons to-l6rants d la salinit6 d6pendent aussi probable-ment de la tempdrature des eaux. ll est ce-pendant difficile de pr6ciser si c'est la tem-pdrature ou la salinitd qui joue un rOle pr6-oomrnanl car, comme nous I'avons vu, cesparamdtres sont 6troitement li6s. En d'autrestermes, il est difficile de dire si, au cours deleur remontde Curant l'hrver 1978-1 979, cespoissons recherchent des eaux moins sa j6esou s'ils recherchent des eaux moins froides.Cette derniere hypothdse nous sembte ce-pendant plausible, du moins en hiver, car, en616, les pojssons supportent des salinit6splus fortes.

llfaut signalerenfin que nous n'avons pasremarqu6 cies mortalites importantes, tantchez ces poissons que chez les poissonsdulpaquicoles dont nous allons parler,

FcnAnec r'lt tlrant titnlc- -,v*v-,--'-tsDurani I'hiver 1978-1979, ces espdces sesont ddplac6es en avant du frontsalin jusqu'aukm 29 ou elles se sont concentrdes m6melorsque le front salin atteignait le km 30. Auprintemps, elles ont redescendu la rivieremars se sont arr6t6es au km 10. Les fortsrendements de p6che enregistrds pres deLG1 de la mimai dr Ia mi-juin chez les meun jersnojrs, les dords et les grands brochets,correspondent d la p6riode du frai de cesespdces (Moreau, 1977). ll est possible, ce-pendant, que certaines f rayeres d brochets etd dor6s n'aient pas 6t6 accessibles a causedu faible ddbit de la rividre au printemos1 979.

Tour ces poissons ont 6t6 pris dans deseaux sont la salinit6 6tait inf6rieure d 0,5olo enhiver et2o/o en 6td (a I'exception d'un do16 oris

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dans des eaux de salin ite deTo/o\. C'6tait aussiles salinit6s maximales signales signal6espar Kidd et al, (1975) dans i'estuaire de LaGrande Riviere. Dans le Saint-Laurent, l'es-turgeon de lac descend rarement en eausaumAtre, en aval de I'lle d'Orl6ans (Magnin,1962). Le touladi a cependant 6t6 signal6dans les eaux marines (salinitd 12o/o\ del'Arctique occidental canadien (Boulva etSimard, 1968), le brochet dans des eaux desalinit6 de 10olo (Scott et Crossman, 1 974) etdes dor6s dans des eaux de salinitd de 1 5olo(Rawson, 1946).

ConclusionLes especes marines ont remonl6 assezprofond6mentdans La Grande Rividre suivantla progression du front salin, les eaux danslesquelles elles ont dt6 poch6es pouvanIvarier de 2 d 25o/o de salinit6.

Les especes dulcaquicoles se sont aussid6plac6es mais en restant toulours en amontdu front salin dans des eaux dont la salinitd6tait inf6rieure dr O,5olo en hiver et 2o/o en et6,bien qu'elles aient montrd ailleurs leurcapacitdde supporter des salinitds plus fortes.

Les d6placements des especes tolerantesd salinit6 sont plus dlff iciles ir expliquer car ilspeuvent ddpendre de plusieurs facieurs, En616, ils s'expliqueraient plutOt par la saiinit6des eaux. En hiver, rls d6pendraient d la foisde la salrnitd et de la lemp6rature. Chez lesespeces anadromes (ciscos, co169ones,ombles), la migration du frai vers l'amontdurant l'6t6 se suoeroose au mouvementprovoqu6 par le ddplacement du front salin.

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