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Académie d’Orléans - Tours Université François Rabelais FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS Année 2012 THÈSE pour le DOCTORAT EN MÉDECINE Diplôme d’Etat Par MAILLARD Amélie Née le 22 janvier 1984 à Fontenay-aux-Roses (92) Présentée et soutenue publiquement le 23 octobre 2012 IMPACT D’UNE NUTRITION OPTIMALE SUR L’APPARITION DU RETARD DE CROISSANCE EXTRA-UTÉRIN DES GRANDS PRÉMATURÉS Jury Président du jury : Monsieur le Professeur Elie SALIBA Membres du jury : Monsieur le Professeur Pierre-Henri JARREAU Monsieur le Professeur François LABARTHE Madame le Docteur Karine NORBERT Madame le Docteur Anne HENROT

FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS€¦ · MAILLARD Amélie Née le 22 janvier 1984 à Fontenay-aux-Roses (92) Présentée et soutenue publiquement le 23 octobre 2012 IMPACT D’UNE NUTRITION

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Académie d’Orléans - Tours Université François Rabelais

FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS Année 2012

THÈSE

pour le

DOCTORAT EN MÉDECINE

Diplôme d’Etat

Par

MAILLARD Amélie Née le 22 janvier 1984 à Fontenay-aux-Roses (92)

Présentée et soutenue publiquement le 23 octobre 2012

IMPACT D’UNE NUTRITION OPTIMALE SUR L’APPARITION DU RETARD DE CROISSANCE EXTRA-UTÉRIN DES GRANDS

PRÉMATURÉS

Jury Président du jury : Monsieur le Professeur Elie SALIBA Membres du jury : Monsieur le Professeur Pierre-Henri JARREAU Monsieur le Professeur François LABARTHE Madame le Docteur Karine NORBERT Madame le Docteur Anne HENROT

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12 Septembre 2011

UNIVERSITE FRANCOIS RABELAIS FACULTE DE MEDECINE DE TOURSFACULTE DE MEDECINE DE TOURS

DOYEN Professeur Dominique PERROTIN

VICE-DOYEN Professeur Daniel ALISON

ASSESSEURS Professeur Christian ANDRES, Recherche

Docteur Brigitte ARBEILLE, Moyens Professeur Christian BINET, Formation Médicale Continue

Professeur Laurent BRUNEREAU, Pédagogie Professeur Patrice DIOT, Recherche clinique

SECRETAIRE GENERALE Madame Fanny BOBLETER

********

DOYENS HONORAIRES Professeur Emile ARON (†) – 1962-1966 Directeur de l’Ecole de Médecine - 1947-1962

Professeur Georges DESBUQUOIS (†)- 1966-1972 Professeur André GOUAZÉ - 1972-1994

Professeur Jean-Claude ROLLAND – 1994-2004

PROFESSEURS EMERITES

Professeur Alain AUTRET Professeur Jean-Claude BESNARD

Professeur Patrick CHOUTET Professeur Guy GINIES

Professeur Olivier LE FLOCH Professeur Chantal MAURAGE

Professeur Léandre POURCELOT Professeur Michel ROBERT

Professeur Jean-Claude ROLLAND

PROFESSEURS HONORAIRES

MM. Ph. ANTHONIOZ - A. AUDURIER – Ph. BAGROS - G. BALLON – P.BARDOS - J. BARSOTTI A. BENATRE - Ch. BERGER –J. BRIZON - Mme M. BROCHIER - Ph. BURDIN - L. CASTELLANI

J.P. FAUCHIER - B. GRENIER – M. JAN –P. JOBARD - J.-P. LAMAGNERE - F. LAMISSE – J. LANSAC J. LAUGIER - G. LELORD - G. LEROY - Y. LHUINTRE - M. MAILLET - Mlle C. MERCIER - E/H. METMAN

J. MOLINE - Cl. MORAINE - H. MOURAY - J.P. MUH - J. MURAT - Mme T. PLANIOL - Ph. RAYNAUD Ch. ROSSAZZA - Ph. ROULEAU - A. SAINDELLE - J.J. SANTINI - D. SAUVAGE - M.J. THARANNE

J. THOUVENOT - B. TOUMIEUX - J. WEILL.

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PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS

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AUPART Michel Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

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BARTHELEMY Catherine Physiologie

MM. BAULIEU Jean-Louis Biophysique et Médecine nucléaire

BERNARD Louis Maladies infectieuses ; maladies tropicales

BEUTTER Patrice Oto-Rhino-Laryngologie

BINET Christian Hématologie ; Transfusion

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BONNARD Christian Chirurgie infantile

BONNET Pierre Physiologie

Mme BONNET-BRILHAULT Frédérique Physiologie

MM. BOUGNOUX Philippe Cancérologie ; Radiothérapie

BRUNEREAU Laurent Radiologie et Imagerie médicale

BUCHLER Matthias Néphrologie

CALAIS Gilles Cancérologie ; Radiothérapie

CAMUS Vincent Psychiatrie d’adultes

CHANDENIER Jacques Parasitologie et Mycologie

CHANTEPIE Alain Pédiatrie

CHARBONNIER Bernard Cardiologie

COLOMBAT Philippe Hématologie ; Transfusion

CONSTANS Thierry Médecine interne ; Gériatrie et Biologie du vieillissement

CORCIA Philippe Neurologie

COSNAY Pierre Cardiologie

COTTIER Jean-Philippe Radiologie et Imagerie médicale

COUET Charles Nutrition

DANQUECHIN DORVAL Etienne Gastroentérologie ; Hépatologie

DE LA LANDE DE CALAN Loïc Chirurgie digestive

DE TOFFOL Bertrand Neurologie

DEQUIN Pierre-François Thérapeutique ; médecine d’urgence

DESTRIEUX Christophe Anatomie

DIOT Patrice Pneumologie

DU BOUEXIC de PINIEUX Gonzague Anatomie & Cytologie pathologiques

DUMONT Pascal Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

FAUCHIER Laurent Cardiologie

FAVARD Luc Chirurgie orthopédique et traumatologique

FETISSOF Franck Anatomie et Cytologie pathologiques

FOUQUET Bernard Médecine physique et de Réadaptation

FRANCOIS Patrick Neurochirurgie

FUSCIARDI Jacques Anesthésiologie et Réanimation chirurgicale ; médecine d’urgence

GAILLARD Philippe Psychiatrie d'Adultes

GOGA Dominique Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie

GOUDEAU Alain Bactériologie -Virologie ; Hygiène hospitalière

GOUPILLE Philippe Rhumatologie

GRUEL Yves Hématologie ; Transfusion

GUILMOT Jean-Louis Chirurgie vasculaire ; Médecine vasculaire

GUYETANT Serge Anatomie et Cytologie pathologiques

HAILLOT Olivier Urologie

HALIMI Jean-Michel Thérapeutique ; médecine d’urgence (Néphrologie et Immunologie clinique)

HERAULT Olivier Hématologie ; transfusion

HERBRETEAU Denis Radiologie et Imagerie médicale

Mme HOMMET Caroline Médecine interne, Gériatrie et Biologie du vieillissement

MM. HUTEN Noël Chirurgie générale

LABARTHE François Pédiatrie

LAFFON Marc Anesthésiologie et Réanimation chirurgicale ; médecine d’urgence

LANSON Yves Urologie

LARDY Hubert Chirurgie infantile

LASFARGUES Gérard Médecine et Santé au Travail

LEBRANCHU Yvon Immunologie

LECOMTE Pierre Endocrinologie et Maladies métaboliques

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LECOMTE Thierry Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie

LEMARIE Etienne Pneumologie

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LINASSIER Claude Cancérologie ; Radiothérapie

LORETTE Gérard Dermato-Vénéréologie

MACHET Laurent Dermato-Vénéréologie

MAILLOT François Médecine Interne

MARCHAND Michel Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

MARRET Henri Gynécologie et Obstétrique

MULLEMAN Denis Rhumatologie

NIVET Hubert Néphrologie

PAGES Jean-Christophe Biochimie et biologie moléculaire

PAINTAUD Gilles Pharmacologie fondamentale, Pharmacologie clinique

PATAT Frédéric Biophysique et Médecine nucléaire

PERROTIN Dominique Réanimation médicale ; médecine d’urgence

PERROTIN Franck Gynécologie et Obstétrique

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QUENTIN Roland Bactériologie-Virologie ; Hygiène hospitalière

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ROBIER Alain Oto-Rhino-Laryngologie

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ROSSET Philippe Chirurgie orthopédique et traumatologique

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SALAME Ephrem Chirurgie digestive

SALIBA Elie Biologie et Médecine du développement et de la Reproduction

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SIRINELLI Dominique Radiologie et Imagerie médicale

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TOUTAIN Annick Génétique

VAILLANT Loïc Dermato-Vénéréologie

VELUT Stéphane Anatomie

WATIER Hervé Immunologie.

PROFESSEUR DES UNIVERSITES DE MEDECINE GENERALE

Mme LEHR-DRYLEWICZ Anne-Marie Médecine Générale

PROFESSEURS ASSOCIES

MM. HUAS Dominique Médecine Générale

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POTIER Alain Médecine Générale

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS

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Mme BAULIEU Françoise Biophysique et Médecine nucléaire

M. BERTRAND Philippe Biostatistiques, Informatique médicale et Technologies de Communication

Mme BLANCHARD-LAUMONIER Emmanuelle Biologie cellulaire

M BOISSINOT Eric Physiologie

MM. BRILHAULT Jean Chirurgie orthopédique et traumatologique

CORTESE Samuele Pédopsychiatrie

Mmes DUFOUR Diane Biophysique et Médecine nucléaire

EDER Véronique Biophysique et Médecine nucléaire

FOUQUET-BERGEMER Anne-Marie Anatomie et Cytologie pathologiques

GAUDY-GRAFFIN Catherine Bactériologie - Virologie ; Hygiène hospitalière

M. GIRAUDEAU Bruno Biostatistiques, Informatique médicale et Technologies de Communication

Mme GOUILLEUX Valérie Immunologie

MM. GUERIF Fabrice Biologie et Médecine du développement et de la reproduction

GYAN Emmanuel Hématologie, transfusion

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M. HOARAU Cyrille Immunologie

M. HOURIOUX Christophe Biologie cellulaire

Mme LARTIGUE Marie-Frédérique Bactériologie-Virologie ; Hygiène hospitalière

Mmes LE GUELLEC Chantal Pharmacologie fondamentale ; Pharmacologie clinique

MACHET Marie-Christine Anatomie et Cytologie pathologiques

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MEREGHETTI Laurent Bactériologie-Virologie ; Hygiène hospitalière

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M. VOURC’H Patrick Biochimie et Biologie moléculaire

MAITRES DE CONFERENCES

Mlle BOIRON Michèle Sciences du Médicament

ESNARD Annick Biologie cellulaire

M. LEMOINE Maël Philosophie

Mlle MONJAUZE Cécile Sciences du langage - Orthophonie

M. PATIENT Romuald Biologie cellulaire

MAITRE DE CONFERENCES ASSOCIE

M. ROBERT Jean Médecine Générale

CHERCHEURS C.N.R.S. - INSERM

MM. BIGOT Yves Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 6239

BOUAKAZ Ayache Chargé de Recherche INSERM – UMR CNRS-INSERM 930

Mmes BRUNEAU Nicole Chargée de Recherche INSERM – UMR CNRS-INSERM 930

CHALON Sylvie Directeur de Recherche INSERM – UMR CNRS-INSERM 930

MM. COURTY Yves Chargé de Recherche CNRS – U 618

GAUDRAY Patrick Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 6239

GOUILLEUX Fabrice Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 6239

Mmes GOMOT Marie Chargée de Recherche INSERM – UMR CNRS-INSERM 930

HEUZE-VOURCH Nathalie Chargée de Recherche INSERM – U 618

MM. LAUMONNIER Frédéric Chargé de Recherche INSERM - UMR CNRS-INSERM 930

LE PAPE Alain Directeur de Recherche CNRS – U 618

Mmes MARTINEAU Joëlle Chargée de Recherche INSERM – UMR CNRS-INSERM 930

POULIN Ghislaine Chargée de Recherche CNRS – UMR CNRS-INSERM 930

CHARGES D’ENSEIGNEMENT

Pour l’Ecole d’Orthophonie

Mme DELORE Claire Orthophoniste

M GOUIN Jean-Marie Praticien Hospitalier

M. MONDON Karl Praticien Hospitalier

Mme PERRIER Danièle Orthophoniste

Pour l’Ecole d’Orthoptie

Mme LALA Emmanuelle Praticien Hospitalier

M. MAJZOUB Samuel Praticien Hospitalier

Pour l’Ethique Médicale

Mme BIRMELE Béatrice Praticien Hospitalier

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IMPACT D’UNE NUTRITION OPTIMALE SUR L’APPARITION DU RETARD DE CROISSANCE EXTRA-UTÉRIN DES GRANDS

PRÉMATURÉS

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Résumé La prise en charge nutritionnelle du grand prématuré est essentielle car elle conditionne la

qualité de sa croissance et de son développement neurologique. Les morbidités associées

restreignent la couverture optimale des besoins nutritionnels, induisant fréquemment un retard

de croissance extra-utérin (RCEU).

Objectifs : Evaluer l’impact d’une optimisation du protocole de nutrition sur la croissance

postnatale des prématurés de moins de 33 semaines d’aménorrhée (SA). Rechercher les effets

indésirables et évaluer nos pratiques.

Méthodes : Etude prospective comparant, après modification du protocole, la croissance de

grands prématurés à celle de témoins historiques. La croissance a été évaluée à 36 SA d’âge

corrigé par le « Δ Z-score » (Z-score du poids à 36 SA − Z-score du poids de naissance) et par

l’incidence du RCEU (poids inférieur au 10ème percentile selon Fenton). Les entéropathies, les

cholestases et les hypertriglycéridémies ont été recherchées.

Résultats : 50 enfants dans chaque groupe ont été inclus. Le ΔZ-score a augmenté de manière

non significative. La proportion de RCEU a diminué de 74% à 62% (ns). Le ΔZ-score des

nouveau-nés caractérisés par un RCIU s’est significativement amélioré (p=0,011) avec le

nouveau protocole (Δ Z-score à -0,75 versus -1,02). Il n’y avait pas de différence en matière

de tolérance clinique et biologique.

Conclusion : La nutrition optimisée tend à améliorer la croissance des grands prématurés

mais son bénéfice est supérieur lorsqu’un RCIU est associé. Cela doit conduire à prêter une

attention particulière à la nutrition des prématurés eutrophes, à veiller au respect des

protocoles et à poursuivre l’amélioration de nos pratiques nutritionnelles.

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1/ Introduction

La survie des enfants prématurés ou de faible poids de naissance a considérablement

augmenté au cours des dernières années, grâce à l’amélioration des connaissances dans tous

les domaines de leur prise en charge. La nutrition fait partie intégrante des soins apportés à

ces nouveau-nés, et reste une préoccupation constante dans les services de néonatologie.

En effet, de nombreuses études ont montré que la qualité de la prise en charge nutritionnelle a

un impact bénéfique immédiat et à long terme sur le devenir des prématurés en matière de

croissance [1,2], de régulation métabolique et cardiovasculaire [1,3,4], d’évolution

respiratoire [5] et de développement psychomoteur [5–7].

Classiquement, le modèle de croissance du prématuré est celui du fœtus in utero de même âge

gestationnel [8]. Ainsi, les recommandations récentes vont dans le sens d’une « nutrition

agressive », afin de garantir des apports suffisants pour obtenir une croissance au moins

équivalente à la croissance fœtale [9–12]. En particulier, un apport protéique élevé la

première semaine de vie a été associé à un meilleur développement cognitif [7], une

amélioration de la tolérance glucidique [13], et à une croissance de meilleure qualité.

En pratique, la couverture optimale des besoins nutritionnels est compromise par la morbidité

de ces enfants (entéropathie, troubles métaboliques, maladie respiratoire, persistance du canal

artériel). De plus, la supériorité des dépenses énergétiques du prématuré hospitalisé par

rapport à celles du foetus, et la différence d’environnements in utero et ex utero, ne

permettent pas d’utiliser tel quel ce modèle de croissance. En conséquence, on constate une

restriction de croissance postnatale chez 40 à 90 % des prématurés [14], préférentiellement

chez ceux qui ont un poids de naissance ou un âge gestationnel plus faible [15]. Cette

hypotrophie acquise, décrite dans de nombreuses études [15–18], semble être en rapport avec

un déficit protéique et énergétique dans les premières semaines de vie [19,20].

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Notre service est également concerné par ce phénomène de retard de croissance extra-utérin.

En conséquence, nous avons mis en place un nouveau protocole de nutrition des grands

prématurés, en optimisant à la fois l’alimentation entérale et parentérale, en accord avec les

recommandations actuelles [11,12] et avec les travaux de Senterre et Rigo.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’impact de ce changement de protocole de

nutrition sur le déficit de croissance postnatale des prématurés de moins de 33 semaines

d’aménorrhée (SA), hospitalisés dans le service de réanimation et de médecine néonatale du

CHU de Tours.

Les objectifs secondaires sont d’évaluer nos pratiques et d’étudier les effets indésirables

éventuels de cette nouvelle stratégie de prise en charge nutritionnelle.

2/ Matériels et méthodes

2.1/ Aspects généraux

L’étude s’est déroulée au CHU de Tours de mai à décembre 2011 dans le service de

réanimation et médecine néonatale de l’Hôpital Gatien de Clocheville.

Il s’agit d’une étude prospective comparant la croissance d’une population de prématurés de

moins de 33 SA, admis après modification du protocole de nutrition, à celle d’une cohorte de

témoins historiques de même âge gestationnel.

2.2/ Population

2.2.1/ Enfants pris en charge selon « le nouveau protocole »

Tous les nouveau-nés de moins de 33 SA, nés à partir du 1er mai 2011 (date de mise en place

du nouveau protocole de nutrition) et hospitalisés à Tours en réanimation ou en médecine

néonatale avant 24 heures de vie, étaient éligibles. Ils ont été inclus par ordre chronologique

d’admission.

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2.2.2/ Enfants pris en charge selon « l’ancien protocole »

Le recrutement de cette cohorte historique s’est faite de manière rétrospective et par ordre

inverse à la chronologie d’admission. Il a été convenu d’inclure les prématurés de moins de

33 SA nés avant mai 2010, car certaines modifications des pratiques nutritionnelles pouvaient

avoir commencé à partir de cette date. Nous avons inclus 50 patients en considérant un

nombre identique d’enfants ayant un retard de croissance intra-utérin (poids de naissance

inférieur au 10ème percentile selon les courbes de Fenton [21]) par rapport au groupe

« nouveau protocole » afin de comparer des populations homogènes à la naissance.

 

2.2.3/ Critères de non inclusion

Les enfants atteints de syndromes polymalformatifs, d’anomalies génétiques, et de

pathologies digestives congénitales ou cardiaques (hormis la persistance du canal artériel ou

la communication inter-auriculaire) n’ont pas été inclus. Le décès au cours de l’hospitalisation,

la prise en charge palliative, ou le transfert dans un autre centre avant 36 SA d’âge corrigé

étaient des critères d’exclusion.

2.3/ Protocoles de nutrition

Le nouveau protocole de nutrition a été mis en place en mai 2011 après information des

différents praticiens exerçant dans le service. Les différents apports étaient introduits puis

augmentés progressivement chaque jour en fonction du poids et de la tolérance glucidique,

jusqu’à atteindre les objectifs nutritionnels en alimentation mixte (tableau 1).

2.3.1/ Nutrition parentérale

La nutrition parentérale était assurée dès la naissance sur cathéter veineux ombilical,

éventuellement sur voie veineuse périphérique si le poids de naissance était supérieur à 1200g,

puis sur cathéter épicutanéocave.

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Les protocoles d’alimentation parentérale sont détaillés dans le tableau 2.

Les modifications du protocole de nutrition parentérale portaient sur l’introduction des

glucides et des lipides, ainsi que sur la vitesse d’augmentation de la quantité de lipides.

L’introduction et l’augmentation des protides n’ont pas changé, mais le nouveau protocole

permettait d’augmenter les apports jusqu’à 4,5 grammes par kilo et par jour (g/kg/j) si le poids

de naissance était inférieur à 1000g, selon la croissance pondérale et l’urémie.

Il n’y a pas eu de changement en matière de minéraux, d’oligo-éléments ou de vitamines.

2.3.2/ Nutrition entérale

Les modalités de chaque protocole sont expliquées dans le tableau 3.

L’alimentation entérale était débutée après stabilisation respiratoire et hémodynamique, dès le

premier jour si l’enfant était eutrophe, ou décalée à 24-48 heures de vie en cas de retard de

croissance intra-utérin ou d’asphyxie périnatale. Le lait utilisé était du lait de femme du

lactarium ou du lait de mère, au moins jusqu’à 35 SA d’âge corrigé. Ce dernier était

obligatoirement pasteurisé jusqu’à 32 SA d’âge corrigé.

Chez les enfants de moins de 28 SA ou de faible poids de naissance (moins de 1000g),

l’alimentation entérale a été débutée par une nutrition trophique (en anglais « Minimal Enteral

Feeding » (MEF)) dont l’intérêt est d’améliorer la motricité intestinale et la tolérance

digestive, en augmentant la maturation enzymatique des entérocytes.

L’augmentation des apports entéraux se faisait toutes les 24 à 48h en fonction de la tolérance

digestive et de l’état hémodynamique.

L’enrichissement du lait de femme par Liquigen® et Eoprotine® avait lieu plus précocement

avec le nouveau protocole. Le Liquigen® est une émulsion lipidique constituée de

triglycérides à chaînes moyennes. L’Eoprotine® est composée de glucides et de protides, mais

également de sodium, calcium, magnésium et phosphore.

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     5 

2.4/ Recueil de données

Une fiche standardisée a été établie pour chaque enfant, remplie de manière prospective au

cours de l’hospitalisation pour les patients de 2011, et sur dossiers pour ceux de 2009-2010.

2.4.1/ Paramètres anténataux et de naissance

Les caractéristiques de la grossesse (unique ou multiple), la réalisation d’une corticothérapie

anténatale, l’âge gestationnel, le sexe et les mensurations de naissance avec le Z-score

correspondant étaient relevés pour chaque enfant. L’hypotrophie était définie par un poids de

naissance inférieur au 10ème percentile soit un Z-score inférieur à -1,3 DS selon les courbes de

Fenton [21].

2.4.2/ Paramètres de la croissance

Nous avons recueilli les données suivantes : le pourcentage maximal de perte de poids initiale,

l’âge de reprise du poids de naissance, les poids à 7 jours, 21 jours et à 36 SA d’âge corrigé

avec calculs des Z-scores correspondants.

2.4.3/ Evolution postnatale

L’évolution respiratoire a été détaillée pour chaque enfant avec la durée de ventilation, le

traitement par corticoïdes et la dysplasie bronchopulmonaire (DBP) éventuelle (définie par la

persistance d’un support ventilatoire à 36 SA d’âge corrigé).

Nous avons relevé les infections secondaires définies par des signes cliniques évocateurs,

associés à un traitement antibiotique, avec ou sans syndrome inflammatoire biologique et quel

que soit le résultat de l'hémoculture.

La persistance du canal artériel, le recours aux inotropes, à l’insuline pour une intolérance

glucidique, aux diurétiques pour une rétention hydrosodée, et la survenue d’une entérocolite

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     6 

ulcéro-nécrosante ou d’une entéropathie (iléus fonctionnel, colite hémorragique), ont été

recherchés pour chaque enfant.

2.4.4/ Paramètres nutritionnels

Les apports nutritionnels fournis à la naissance et les apports maximaux obtenus ont été

relevés, comprenant le volume hydrique, exprimé en millilitres par kilo et par jour (ml/kg/j),

le taux de glucides, de protides et de lipides en grammes par kilo et par jour (g/kg/j).

L’âge de début de la nutrition entérale, celui du premier arrêt de nutrition parentérale, ainsi

que chaque mise à jeun ou non progression significative de l’alimentation entérale ont été

notés. Ces dernières ont été classées selon leur cause digestive ou extra-digestive. Elles

étaient définies par un arrêt alimentaire d’au moins 48 heures, par au moins 2 arrêts

alimentaires de 24 heures, ou par une diminution des apports au moins à 2 reprises.

Enfin, nous avons vérifié si les protocoles de nutrition avaient été respectés.

2.4.5/ Paramètres biologiques

La surveillance biologique comprenait le bilan hépatique à la recherche d’une cholestase et

d’une cytolyse, le bilan lipidique (taux de triglycérides), et le dosage des protides, de

l’albumine et de l’urée. Les prélèvements sanguins étaient pratiqués à 7 jours, 21 jours et à la

fin de la nutrition parentérale. La cholestase était définie par un taux de bilirubine conjuguée

supérieur à 26 micromoles par litre (µmol/l) ou par un taux de sels biliaires supérieur à 40

micromoles par litre (µmol/l). La cytolyse était caractérisée par un taux d’ASAT supérieur à

60 unités internationales par litre (UI/l) ou un taux d’ALAT supérieur à 45 UI/l, selon les

normes de notre laboratoire. Une hypertriglycéridémie était définie selon le seuil de notre

laboratoire, si le taux de triglycérides était supérieur à 1,70 millimoles par litre (mmol/l).

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     7 

2.5/ Méthode de mesure des Z-scores

Les Z-scores ont été calculés avec précision selon les courbes de Fenton [21] grâce au tableau

de calcul format Excel « Infant Z-score & Percentiles based on the Fenton preterm infant

growth chart » disponible sur internet. Ce logiciel a permis de calculer le Z-score du poids à

chaque étape de l’évaluation de la croissance en fonction de l’âge gestationnel corrigé en SA.

2.6/ Critères de jugement

Le critère de jugement principal de l’étude était la croissance à 36 SA d’âge corrigé, estimée

par le « Δ Z-score » du poids à ce terme. Ce paramètre était obtenu par la soustraction du Z-

score du poids de naissance au Z-score du poids à 36 SA.

Le choix d’une évaluation de la croissance à 36 SA plutôt qu’à la sortie a été fait pour étudier

des enfants avec une prise en charge homogène. En effet, les transferts dans les hôpitaux

périphériques pour rapprochement familial sont fréquents après ce terme et les modes

d’alimentation deviennent hétérogènes en fin d’hospitalisation (type d’allaitement, durée

d’enrichissement). Par ailleurs, l’utilisation du logiciel Fenton n’est pas validée après 36 SA.

Le retard de croissance extra-utérin (RCEU) a été défini par un poids à 36 SA inférieur au

10ème percentile, correspondant à un Z-score inférieur à -1,3 DS selon les courbes de Fenton

[21].

Les critères de jugement secondaires étaient les « Δ Z-scores » à 7 jours et à 21 jours de vie.

2.7/ Statistiques

A partir des données de 2010 de notre service montrant que dans un échantillon d’enfants de

poids de naissance inférieur à 1500g, 78% avaient évolué vers un RCEU (contre 52% de

RCIU à la naissance), un calcul de l’effectif nécessaire a été fait grâce au logiciel « Epi InfoTM

version 3 ».

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     8 

Devant les résultats de Rigo (23% de RCEU à la sortie contre 20% de RCIU à la naissance

[22]), nous avions escompté une baisse de 25% du taux de RCEU après la mise en place du

nouveau protocole de nutrition. Pour obtenir une significativité avec un risque α à 5% et une

puissance (1-β) de 80%, le nombre de sujets à inclure était de 50 enfants dans chaque groupe.

Chaque résultat exprimé en moyenne a été comparé entre les 2 groupes par un test

paramétrique t-test ou par un test Mann-Whitney, avec un seuil de significativité établi à 5%

(p<0,05) et un intervalle de confiance de 95%. Les résultats en pourcentage ont été comparés

par un test du χ2 ou par un test de Fisher, avec le même seuil de significativité. Le logiciel de

statistiques utilisé était « GraphPad Prism 5® » (Graph Pad Software, San Diego, CA, USA).

3/ Résultats

3.1/ Population

3.1.1/ Groupe « ancien protocole »

Cinquante nouveau-nés de moins de 33 SA (31 filles et 19 garçons) ont été inclus. Comme il

s’agissait d’un recrutement rétrospectif, les enfants transférés avant 36 SA d’âge corrigé ou

décédés au cours de l’hospitalisation n’ont pas été inclus. Les caractéristiques anténatales, de

naissance et de l’évolution postnatale sont reportées dans le tableau 4.

3.1.2/ Groupe « nouveau protocole »

Soixante-neuf prématurés de moins de 33 SA ont été admis dans le service avant 24 heures de

vie pendant la période d’étude. Parmi eux, 15 ont été transférés dans un autre centre avant 36

SA d’âge corrigé et 4 sont décédés pendant l’hospitalisation, soit 19 enfants exclus. Cinquante

enfants (22 filles et 28 garçons) ont finalement été étudiés, leurs caractéristiques figurent dans

le tableau 4.

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     9 

Les deux populations d’étude étaient comparables en ce qui concerne les caractéristiques

épidémiologiques, anténatales et d’évolution postnatale (tableau 4).

3.2/ Nutrition

Les caractéristiques de la prise en charge nutritionnelle de chaque groupe sont reportées dans

le tableau 5.

L’alimentation entérale était débutée plus tôt dans le groupe « nouveau protocole » que dans

la cohorte historique de manière significative. Les mises à jeun ou les diminutions

d’alimentation entérale liées à une intolérance digestive n’ont pas augmenté avec le nouveau

protocole. La durée de nutrition parentérale a significativement diminué après la mise en

place du nouveau protocole de 25,72 jours à 18,72 jours (p=0,004).

Le protocole de nutrition entérale a correctement été respecté dans les deux groupes. Le taux

de respect d’introduction des glucides parentéraux du nouveau protocole était

significativement inférieur à celui de l’ancien protocole (p=0,001). L’introduction des

protides parentéraux a mieux été respectée dans le nouveau protocole que dans l’ancien

(p=0,017).

3.3/ Croissance

3.3.1/ Population générale

Les résultats liés à la croissance de la population générale sont détaillés dans le tableau 6.

Nous avons obtenu une diminution du taux de RCEU, mais seulement de 12% (p=0,284).

Le Δ Z-score à 36 SA a augmenté de -1,73 avant la modification du protocole à -1,61 après sa

mise en place, ce qui n’était pas significatif statistiquement (p=0,446). Il n’y avait pas de

différence significative entre les Δ Z-scores à J21. Le Δ Z-score à J7 était supérieur dans le

groupe « nouveau protocole », à la limite de la significativité (p=0,05).

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     10 

Le pourcentage maximal de perte de poids a significativement diminué (p=0,0057) et la

reprise du poids de naissance avait lieu plus tôt (p=0,043) suite à l’optimisation du protocole.

3.3.2/ Sous-groupe des enfants eutrophes

Il y avait 39 enfants eutrophes (78%) dans chaque groupe. Dans la cohorte historique, 64,1%

des enfants eutrophes (n=25) ont évolué vers un RCEU contre 48,7 % (n=19) de ceux pris en

charge avec le nouveau protocole (p=0,723). Le déficit de croissance postnatale des enfants

eutrophes ayant développé un RCEU à 36 SA (sous-groupe « eutrophe-RCEU ») n’était pas

significativement différent entre les deux groupes (figure 1) que ce soit à J7, J21 ou à 36 SA

(Δ Z-score à 36 SA = -1,39 (+/- 0,34) avec l’ancien protocole et -1,26 (+/- 0,46) avec le

nouveau ; p=0,561).

En analysant spécifiquement le sous-groupe des enfants eutrophes à la naissance qui n’ont pas

évolué vers un RCEU (sous-groupe « eutrophe-eutrophe »), les Z-scores de naissance étaient

comparables et les Δ Z-scores à J7, J21 et à 36 SA n’étaient pas statistiquement modifiés

(figure 1) avant et après la mise en place du protocole (données non présentées).

Les caractéristiques anténatales, de naissance et d’évolution postnatale ont été comparées

entre les groupes « eutrophe-eutrophe » et « eutrophe-RCEU » dans chaque cohorte (données

non présentées). Dans l’ancienne cohorte, la seule différence significative retrouvée était le Z-

score du poids de naissance qui était plus faible dans le groupe « eutrophe-RCEU » (Z-score à

-0,47 versus 0,2 ; p=0,0005). Dans la population prise en charge selon le nouveau protocole,

le poids de naissance (p=0,0098) et le Z-score du poids de naissance (p<0,0001) du groupe

« eutrophe-RCEU » étaient significativement inférieurs à ceux du groupe « eutrophe-

eutrophe » (respectivement Z-score à -0,5 et 0,29).

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     11 

3.3.3/ Sous-groupe des enfants RCIU

Douze enfants (24%) étaient caractérisés par un RCIU dans chaque groupe. Les deux

populations d’enfants hypotrophes étaient comparables pour tous les paramètres étudiés

notamment pour le Z-score de naissance (données non rapportées). Tous ces nouveau-nés ont

gardé un retard de croissance à 36 SA. La moyenne du Δ Z-score à 36 SA des enfants nés

avec un RCIU a significativement augmenté (p=0,011) après la mise en place du nouveau

protocole, de -1,02 (+/- 0,3) à -0,75 (+/- 0,37). Il en est de même pour les Δ Z-scores à J7 et

J21 qui se sont améliorés de manière significative (tableau 7, figure 1).

3.4/ Tolérance clinique et biologique

Le protocole de nutrition entérale optimisée n’a pas induit d’augmentation du taux

d’entérocolites ulcéro-nécrosantes dont l’incidence est restée nulle dans les deux périodes

d’étude. Les entéropathies nécessitant une mise à jeun ou une diminution de l’alimentation

entérale n’ont pas été plus fréquentes après le changement de protocole.

Les données biologiques apparaissent dans le tableau 8. Tous les enfants ont eu un dosage de

la bilirubine conjuguée, 37 nouveau-nés de la cohorte historique et 45 du nouveau groupe ont

eu celui des sels biliaires. Le taux de cholestase s’élevait à 53,3% dans l’ancienne cohorte et à

64% dans la nouvelle, sans différence significative. La proportion de cytolyse hépatique n’est

pas différente entre les deux groupes. La modification du protocole de nutrition n’a pas induit

d’augmentation des anomalies du bilan lipidique, aucune hypertriglycéridémie n’a été relevée.

Les taux de protides, d’albumine et d’urée sont restés semblables avant et après la mise en

place du protocole, aux différents temps de la surveillance biologique.

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     12 

4/ Discussion

Dans notre étude, l’optimisation du protocole de nutrition n’était pas associée à une

amélioration significative de la croissance pondérale postnatale des prématurés de moins de

33 SA, évaluée à 36 SA d’âge corrigé. En revanche, un effet bénéfique significatif a été

constaté lorsqu’un retard de croissance intra-utérin (RCIU) inférieur au 10ème percentile était

associé à la grande prématurité.

Ayant constaté qu’un certain nombre d’enfants eutrophes à la naissance avaient évolué vers

un retard de croissance extra-utérin (RCEU) dans les deux cohortes, nous nous sommes

intéressés aux caractéristiques de la population pouvant expliquer ce phénomène, en

répartissant notre population de prématurés eutrophes selon les sous-groupes « eutrophe-

eutrophe » et « eutrophe-RCEU ». Ainsi, nous avons montré que les enfants eutrophes à la

naissance concernés par le RCEU à 36 SA avaient un Z-score du poids de naissance

significativement plus faible. Ceci paraît cohérent puisqu’un Z-score répondant à la définition

du RCEU est atteint d’autant plus facilement que le Z-score de départ est bas.

L’amélioration de la qualité de la croissance des enfants hypotrophes à la naissance semble

intéressante au vu de l’incidence élevée du RCIU chez les prématurés. De plus, le retard de

croissance initial de ces enfants particulièrement vulnérables est souvent aggravé par un

déficit de croissance postnatale [10,13], affectant d’autant plus leur pronostic neurologique et

de croissance à long terme.

Ce résultat obtenu sur les patients atteints de RCIU était conforme à celui de Senterre et Rigo

qui ont étudié la croissance postnatale de 102 enfants de poids de naissance inférieur à 1250g

après avoir mis en place un protocole de nutrition en accord avec les recommandations

récentes [20]. En effet, dans cette étude, le Z-score du groupe des nouveau-nés caractérisés

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     13 

par un RCIU augmentait de 0,21 (+/- 0,29) par semaine de l’âge de 3 jours jusqu’à 2 semaines

de vie, puis de 0,11 (+/- 0,08) par semaine jusqu’à la sortie, ce qui était significativement plus

élevé que les variations du Z-score des enfants nés eutrophes.

Dans une autre étude ayant inclus 1187 extrêmes prématurés (moins de 28 SA), la vitesse de

croissance a été analysée à 28 jours de vie (J28), exprimée en grammes par kilo et par jour

(g/kg/j) [23]. Là encore, les enfants qui ont montré une vitesse de croissance supérieure à 20

g/kg/j étaient plus fréquemment nés avec un retard de croissance intra-utérin inférieur au

10ème percentile, la vitesse de croissance recommandée pour s’approcher de celle du fœtus in

utero étant de 15 g/kg/j. Cependant, dans cette étude, malgré une vitesse de croissance

supérieure à 15g/kg/j, le Z-score du poids à J28 était le plus souvent inférieur à celui du poids

de naissance. Il en est de même dans notre population de grands prématurés, dont le Δ Z-score

à 36 SA était exclusivement négatif, malgré des apports nutritionnels conformes aux

recommandations récentes.

Au contraire, dans une publication de Senterre et Rigo, le Z-score diminuait uniquement les 3

premiers jours puis augmentait pendant les 6 premières semaines chez 75% des 84 extrêmes

et grands prématurés étudiés [19]. De plus, dans leur population de prématurés de moins de

1250g [20], 21% des enfants avaient un retard de croissance à la sortie, pour un taux initial de

20 % de retards de croissance intra-utérin inférieur à -2 DS à la naissance [24]. Comme décrit

antérieurement, le déficit cumulatif protéique pendant la première semaine de vie était le

déterminant majeur de la croissance postnatale des 6 premières semaines [19].

En effet, le concept de nutrition dite « agressive », introduite en 1997 par Wilson et al [9],

repose sur une introduction précoce d’apports protéiques et caloriques élevés dès les premiers

jours de vie, par le biais d’une nutrition parentérale, ce qui a largement été décrit dans les

études consécutives [25,26]. Ainsi, les recommandations de l’ESPGHAN (European Society

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     14 

for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition) [11] préconisent de débuter

l’apport en acides aminés au minimum à 1,5 g/kg/j le premier jour de vie, puis de l’augmenter

quotidiennement et rapidement jusqu’à 3,5 à 4 g/kg/j. Or, nos pratiques nutritionnelles étaient

en accord avec ces recommandations, puisque nous apportions 2 g/kg/j d’acides aminés aux

prématurés dès le premier jour de vie, et ce même avant la modification du protocole. Dans

les études de Senterre et Rigo [19,20], la quantité d’acides aminés administrée le jour de la

naissance était supérieure aux nôtres car elle était de 2,4 à 2,5 g/kg/j en moyenne.

De plus, les apports protéiques maximaux obtenus dans la présente étude, qui respectaient

également les recommandations, n’étaient pas significativement différents entre les deux

périodes, alors que le nouveau protocole permettait de monter les apports jusqu’à 4,5 g/kg/j au

lieu de 4g/kg/j. Le fait que notre protocole n’ait pas été optimisé en matière d’apports

protéiques précoces pourrait être une hypothèse permettant d’expliquer l’absence

d’amélioration significative de la croissance de la population globale étudiée.

Par ailleurs, en ce qui concerne les apports glucidiques, il est à noter que les apports

préconisés le jour de la naissance (J0) avaient été revus à la hausse selon les recommandations

de l’ESPGHAN dans le nouveau protocole. Pourtant, nos résultats indiquent que le protocole

d’introduction des glucides à J0 était significativement moins bien respecté dans la nouvelle

cohorte par rapport à l’ancienne (tableau 5). Ceci peut être expliqué par le fait qu’en

privilégiant les apports protidiques, le volume dédié aux glucides dans la perfusion était

restreint, entraînant une limitation des apports glucidiques qui pouvait malgré tout être évitée

par l’usage d’un sérum glucosé plus concentré. Ces difficultés pourraient disparaître grâce à

l’utilisation de solutés standard qui n’étaient pas encore disponibles dans notre service au

moment de l’étude.

Enfin, les objectifs d’apports maximaux en glucides et en lipides, conformes aux

recommandations récentes, sont restés identiques malgré le changement de protocole. Ces

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     15 

différents éléments sont des arguments supplémentaires qui pourraient justifier l’absence de

gain sur la croissance des prématurés pris en charge avec le nouveau protocole.

Le changement le plus notable entre les deux protocoles portait sur la nutrition entérale avec

un enrichissement du lait de femme en lipides, protides et glucides plus précoce. Cependant, il

est important de souligner que le lait de mère d’enfant prématuré et le lait de lactarium sont de

composition très variable. Pour calculer et adapter nos différents apports en macronutriments,

nous utilisions des valeurs théoriques de la composition du lait maternel (7 g de glucides pour

100 ml, 1,3 g de protides pour 100 ml et 4,2 g de lipides pour 100 ml). Or, dans les études sus

citées [19,20], la composition du lait maternel était mesurée au moyen d’un analyseur de lait

(appareil à laser infra-rouge de type Milkoscan Minor ®) [27], permettant d’atteindre de

manière fiable les objectifs nutritionnels par le biais d’un enrichissement individualisé du lait.

Nous pouvons donc envisager que la variabilité de composition du lait maternel, utilisé au

moins jusqu’à 35 SA dans notre service, induit un déficit énergétique et en macronutriment

pouvant participer au phénomène de retard de croissance extra-utérin, ce qui pourrait être

limité par l’utilisation d’un analyseur de lait.

Néanmoins, l’enrichissement plus précoce du lait maternel a permis de réduire

considérablement la durée de la nutrition parentérale et donc d’avancer l’ablation du cathéter

central. L’alimentation entérale totale était atteinte plus tôt dans notre service par rapport à

d’autres centres [19] dont la durée de nutrition parentérale était de 36,8 jours chez les

extrêmes prématurés et de 24,6 jours chez les grands prématurés. Les apports atteints en

alimentation mixte étant plus élevés que ceux obtenus par une nutrition entérale exclusive, ce

facteur pourrait aussi expliquer le fait que l’incidence du RCEU dans notre service n’ait pas

atteint un taux aussi bas que celui décrit l’étude précédemment citée [19].

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     16 

Cependant, cette constatation pourrait être intéressante au regard des différentes

complications liées aux cathéters centraux, comme la cholestase, la tamponnade et surtout

l’infection secondaire sur cathéter central qui entraine une morbidité importante chez les

prématurés. Bien que nous n’ayons pas trouvé de baisse significative des infections dans cet

échantillon d’enfants, ce résultat est à moduler car nous avons défini une infection secondaire

par des signes cliniques évocateurs associés à un traitement antibiotique, quel que soit le

résultat de l’hémoculture. Pour évaluer le gain en matière d’infection sur cathéter central, il

serait plus pertinent de comparer les situations dans lesquelles les hémocultures sont positives,

ce qui pourrait faire l’objet d’un travail futur. La durée réduite du recours au cathéter

épicutanéocave reste un espoir de les voir diminuer.

La modification du protocole de nutrition entérale n’a pas induit d’augmentation de

l’incidence des entérocolites ulcéro-nécrosantes (ECUN). Ces résultats sont satisfaisants car

l’ECUN constitue un facteur de risque important de mortalité et de morbidité de l’enfant

prématuré, nécessitant au moins un repos digestif prolongé et parfois un recours à une

dérivation intestinale en urgence. Probablement par crainte du risque d’intolérance digestive

et d’ECUN, l’alimentation entérale de certains nouveau-nés prématurés est débutée

tardivement et ces derniers reçoivent une nutrition parentérale prolongée [14]. Pourtant,

l’introduction tardive de l’alimentation entérale n’entraine aucun bénéfice sur l’apparition des

ECUN mais a des effets néfastes sur l’intestin tels qu’une atrophie villositaire [14]. La

population de la présente étude en témoigne, puisqu’une nutrition trophique (Minimal Enteral

Feeding) prolongée était pratiquée, et qu’en comparaison avec d’autres services,

l’alimentation était débutée plus tôt. En effet, en moyenne elle commençait à 0,94 (+/- 0,42)

jours dans notre étude, contre 2,3 à 4,4 jours de vie dans des publications antérieures [19,28].

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     17 

Les risques métaboliques potentiels d’un apport protéique élevé sont une accumulation

plasmatique de l’urée, une hyperammoniémie ou encore une acidose métabolique [13]. Dans

notre étude, nous n’avons pas constaté d’élévation du taux de l’urée dans des valeurs

pathologiques malgré la quantité importante d’acides aminés administrée, ce qui est conforme

avec la littérature [29,30]. Ces études randomisées prospectives n’ont pas rapporté d’effets

indésirables sur l’urémie, l’acidose et l’ammoniémie chez des prématurés de petit poids de

naissance ayant reçu des apports protéiques parentéraux précoces très élevés (jusqu’à 3,5

g/kg/j le jour de la naissance pour l’une de ces études).

En ce qui concerne la cholestase, nous pouvons souligner que les cholestases étaient

fréquentes selon la définition utilisée (53,3 et 64 %). Cependant, elles étaient peu sévères,

n’avaient pas entrainé de cytolyse hépatique et étaient spontanément résolutives dans la

majorité des cas.

Enfin, la fréquence du recours à l’insuline pour une intolérance glucidique (tableau 4) n’a pas

augmenté malgré un apport glucidique initial plus élevé. En parallèle, il a été montré qu’une

quantité importante d’acides aminés au cours des premiers jours de vie influence la sécrétion

d’insuline et permet de réduire l’incidence des hyperglycémies des enfants de très faible poids

de naissance [30]. Cet élément n’a pas pu être évalué dans la présente étude puisque les

apports protidiques précoces n’ont pas été changés entre les deux périodes.

Cette étude n’a donc pas trouvé d’intolérance à court terme de cette nouvelle politique de

nutrition tant sur le plan digestif que métabolique ou hépatique. Néanmoins, il ne faut pas

méconnaître les éventuels effets à long terme d’une alimentation dite « agressive »,

notamment sur le devenir métabolique et cardiovasculaire. En effet, un rattrapage de

croissance excessif peut influer sur l’apparition de maladies chroniques à l’âge adulte telles

que l’hypertension artérielle ou le diabète de type 2 [14].

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     18 

Pour évaluer la croissance à long terme et le devenir neurologique des nouveau-nés grands

prématurés, un suivi sur plusieurs années de chaque cohorte serait nécessaire.

5/ Conclusion

L’optimisation de notre protocole de nutrition a permis d’améliorer spécifiquement la

croissance postnatale des grands prématurés nés avec un retard de croissance intra-utérin,

alors que le bénéfice sur la croissance de l’ensemble de la population paraît plus modeste.

Malgré des pratiques nutritionnelles conformes aux recommandations récentes, le phénomène

de retard de croissance extra-utérin reste fréquemment observé, ce qui est préoccupant au

regard de son retentissement délétère sur le développement psychomoteur et sur la croissance

à long terme. La nutrition du grand prématuré doit donc rester au cœur de nos préoccupations,

en prêtant une attention plus soutenue aux nouveau-nés eutrophes qui semblent

particulièrement touchés par le déficit de croissance postnatale. Ainsi, nous espérons

poursuivre l’amélioration de nos pratiques, en veillant dans un premier temps au respect

assidu des protocoles, puis vraisemblablement en les adaptant aux conclusions des travaux de

recherche à venir. Un apport protéique supérieur à celui qui est préconisé actuellement

pourrait être envisagé, après avoir évalué ses effets à long terme.

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     20 

Tableau 2 : Comparaison des protocoles de nutrition parentérale

Ancien protocole Nouveau protocole

Volume

Introduction 70 à 80 ml/kg à J0 70 à 80 ml/kg à J0

Progression + 10 à 20 ml/kg/j + 10 à 20 ml/kg/j

Glucides

Introduction 6 à 7 g/kg à J0 7 à 8 g/kg à J0

Progression + 1 à 2 g/kg/j + 1 à 2 g/kg/j

Protides

Introduction 2 g/kg/j à J0 2 g/kg/j à J0

Progression + 0,5 g/kg/j + 0,5 g/kg/j

Lipides

Introduction 0,5 g/kg à J1-J2 1 g/kg à J1

Progression + 0,5 g/kg/j * + 1 g/kg/j *

Les modifications entre les deux protocoles sont signalées en caractères gras

Cathéter veineux ombilical si poids de naissance < 1200 g puis cathéter épicutanéocave

Voie veineuse périphérique si poids de naissance de 1200 g à 1500 g puis cathéter épicutanéocave

* Quantité maximale de lipides en intraveineux : 3 g/kg/j

Tableau 3 : Comparaison des protocoles de nutrition entérale

Ancien protocole Nouveau protocole

Volume

Introduction Selon AG et PN * Selon AG et PN *

Progression + 10 à 20 ml/kg/j + 10 à 20 ml/kg/j

Liquigen ®

Introduction 2% à 50 ml/kg entéral 2% à 30 ml/kg entéral

Progression maintien à 2% maintien à 2%

Eoprotine ®

Introduction 1% à 100 ml/kg entéral 1% à 85 ml/kg entéral

Progression 1% par jour jusqu'à 3% 1% par jour jusqu'à 4%

Les modifications entre les deux protocoles sont signalées en caractères gras

12-15 ml/kg si PN 1000-1500g15-20 ml/kg si PN 1501-2000g

RCIU : Retard de croissance intra-utérinPN : Poids de naissanceAG : Âge gestationnelSA : Semaines d'aménorhée

* Minimal enteral feeding (<12 ml/kg) si PN ! 1000g ou AG ! 28 SA pendant 3 à 5 jours

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     21 

Tab

leau

4 :

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11

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23

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0,2

08

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du

PN

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1

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8

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24

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Page 29: FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS€¦ · MAILLARD Amélie Née le 22 janvier 1984 à Fontenay-aux-Roses (92) Présentée et soutenue publiquement le 23 octobre 2012 IMPACT D’UNE NUTRITION

 

     22 

Tab

leau

5 :

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50)

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0,04

8

Ap

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nes

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34

Ap

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nes

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47

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le

pro

toco

le

Page 30: FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS€¦ · MAILLARD Amélie Née le 22 janvier 1984 à Fontenay-aux-Roses (92) Présentée et soutenue publiquement le 23 octobre 2012 IMPACT D’UNE NUTRITION

 

     23 

Tab

leau

6 :

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s de

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la p

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46

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0,04

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de

rep

rise

du

PN

, m

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nes

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art-

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Page 31: FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS€¦ · MAILLARD Amélie Née le 22 janvier 1984 à Fontenay-aux-Roses (92) Présentée et soutenue publiquement le 23 octobre 2012 IMPACT D’UNE NUTRITION

 

     24 

Ta

ble

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7 :

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J

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4

! Z

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J

21

, m

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écar

t-ty

pe)

-0,3

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7 (

+/-

0,2

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0,0

24

! Z

-sco

re à

36

SA

, m

oy

enn

es (

écar

t-ty

pe)

-1,0

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/- 0

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SA

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     25 

Ta

ble

au

8 :

Co

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arai

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)1

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mo

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e),

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31

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Alb

um

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Figure 1 : ! Z-score à 36 SA des sous-groupes « eutrophe-eutrophe », « eutrophe-RCEU » et

« RCIU-RCEU » pris en charge par chacun des protocoles.

* Différence significative p=0,011

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Vu, le Directeur de Thèse

Vu, le Doyen

de la Faculté de médecine de TOURS

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Académie d’Orléans - Tours Université François Rabelais Faculté de Médecine de TOURS MAILLARD Amélie Thèse n° 28 pages – 8 tableaux – 1 figure Résumé :

La prise en charge nutritionnelle du grand prématuré est essentielle car elle conditionne la qualité de sa

croissance et de son développement neurologique. Les morbidités associées restreignent la couverture optimale

des besoins nutritionnels, induisant fréquemment un retard de croissance extra-utérin (RCEU).

Objectifs : Evaluer l’impact d’une optimisation du protocole de nutrition sur la croissance postnatale des

prématurés de moins de 33 semaines d’aménorrhée (SA). Rechercher les effets indésirables et évaluer nos

pratiques.

Méthodes : Etude prospective comparant, après modification du protocole, la croissance de grands prématurés à

celle de témoins historiques. La croissance a été évaluée à 36 SA d’âge corrigé par le « Δ Z-score » (Z-score du

poids à 36 SA − Z-score du poids de naissance) et par l’incidence du RCEU (poids inférieur au 10ème percentile

selon Fenton). Les entéropathies, les cholestases et les hypertriglycéridémies ont été recherchées.

Résultats : 50 enfants dans chaque groupe ont été inclus. Le ΔZ-score a augmenté de manière non significative.

La proportion de RCEU a diminué de 74% à 62% (ns). Le ΔZ-score des nouveau-nés caractérisés par un RCIU

s’est significativement amélioré (p=0,011) avec le nouveau protocole (Δ Z-score à -0,75 versus -1,02). Il n’y

avait pas de différence en matière de tolérance clinique et biologique.

Conclusion : La nutrition optimisée tend à améliorer la croissance des grands prématurés mais son bénéfice est

supérieur lorsqu’un RCIU est associé. Cela doit conduire à prêter une attention particulière à la nutrition des

prématurés eutrophes, à veiller au respect des protocoles et à poursuivre l’amélioration de nos pratiques

nutritionnelles.

Mots clés : enfant, prématuré, croissance, nutrition, retard de croissance Jury : Président du jury : Monsieur le Professeur Elie SALIBA Membres du jury : Monsieur le Professeur Pierre-Henri JARREAU Monsieur le Professeur François LABARTHE Madame le Docteur Karine NORBERT Madame le Docteur Anne HENROT

Date de la soutenance : Mardi 23 octobre 2012