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VOL. 4, Nº 1 PRINTEMPS 2014 FACULTé DE MéDECINE ET DES SCIENCES DE LA SANTé nº de convention de la poste-publication 40068963 Le PRAC : des collaborations inédites Profil – P r Luc Mathieu Améliorer la fin de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

FacuLTé dE MédEcINE ET dES ScIENcES dE La SaNT逦 · famille. La participation des patients et de leurs proches à la réflexion de l’équipe traitante devient alors cruciale

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VOL. 4, Nº 1 PRINTEMPS 2014

FacuLTé dE MédEcINE ET dES ScIENcES dE La SaNTé

nº de convention de la poste-publication 40068963

Le PRAC : des collaborations inédites

Profil – Pr Luc Mathieu

Améliorer la fin de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

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Mot du doyen 3

Échos de la FMSS 4

EnseignementProfil – Pr Luc Mathieu 6

Capsules enseignement 8

RechercheLe PRAC : des collaborations inédites 10

Capsules recherche 12

Campagne majeureD’avenirs et de passions pour la santé 14

Dr Jean-Bernard Trudeau, ambassadeur de la Faculté 17

Opinion des experts — Améliorer la fin de vie des personnes atteintes d’Alzheimer 18

Profils étudiants 20

Dr Alain Beaudet, doctorat honoris causa 22

Pr Pierre Charron, professeur émérite 23

FMSS en bref 28

coordination de la publication Service des communications Université de Sherbrooke

Rédactrice en chef Marie Gendron

Rédaction Anick Bouchard, Charles de Sainte Marie, France Lavoie et Antoine Lescarbeau

comité éditorial Anick Bouchard, Charles de Sainte Marie, Marie Gendron, Jean-Pierre Perreault et Maryse Provençal

Révision Geneviève Lajeunesse

Photo de la page couverture Robert Dumont

Photos Robert Dumont, Christian Audet, Michel Caron, Martin Blache et divers collaborateurs

Illustration Alain Lajeunesse

conception graphique Tatou.ca

Mise en page Graphic-art

collaborateurs Diane Bergeron, Paul Grand’Maison et Monique Sullivan

Innover pour la vie Faculté de médecine et des sciences de la santé Université de Sherbrooke 3001, 12e Avenue Nord, Sherbrooke (Québec) J1H 5N4 USherbrooke.ca/medecineTirage : 13 000 exemplaires

Pour votre changement d’adresse [email protected]

Pour joindre l’équipe de rédaction [email protected]

Page couverture Charith Raj Adkar Purushothama, étudiant au postdoctorat en biochimie, Rachel Jodoin, étudiante au doctorat en biochimie, Frédéric Picard-Jean, étudiant en attente de son diplôme de doctorat en biochimie, Sofiane Yacine Mersaoui, étudiante au doctorat en microbiologie et Cyrielle Petibon, étudiante à la maîtrise en microbiologie au laboratoire du Pr Jean-Pierre Perreault, au PRAC

Imprimé sur du papier recyclé 100 % postconsommation

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3 innover pour la vie

Chers diplômés et amis de la Faculté,

Au moment de faire un bilan de l’année 2013, après un peu plus de trois ans à la direction de la Faculté, une réalité retient mon attention : l’importance du travail d’équipe. Notre Faculté s’est construite au cours des décennies grâce aux efforts collectifs. Or, maintenant qu’elle est devenue une faculté d’envergure, riche d’une très grande diversité par ses nombreux programmes d’enseignement, par sa recherche et par son réseau, la clé du succès demeure le travail d’équipe. Une évidence, vous me direz, surtout pour des professionnels travaillant en santé! Certainement, mais une évidence qu’il est important de souligner. La mobilisation de notre communauté facultaire et la somme impressionnante de ses réalisations le démontrent : vous le verrez dans cette édition d’Innover pour la vie!

Le Pavillon de recherche appliquée sur le cancer (PRAC) a été inauguré en 2013, à l’entrée de notre campus. Réalisé dans les temps et en deçà des coûts budgétés, le PRAC est un lieu unique et novateur où la recherche se déploie autrement. En réunissant sous un même toit des chercheurs de différents horizons collaborant à la même thématique de recherche, le cancer, la Faculté a concrétisé avec conviction une vision audacieuse de la recherche. Cette organisation stimule déjà de nouvelles collaborations interdisciplinaires et ouvre des perspectives d’avenir sur les soins aux patients atteints du cancer. Ce succès est le résultat de la mobilisation d’une grande équipe. Je vous invite à consulter les pages 10 et 11 afin d’y découvrir cette grande source de fierté pour la FMSS.

L’année 2013 a aussi été marquée par l’agrément complet de notre programme de formation médicale prédoctorale et de notre Centre de formation continue. De très beaux résultats, desquels nous pouvons être fiers. En dépit de la lourde charge de travail issue de ces projets, nous avons pu compter sur l’inlassable collaboration des personnes engagées dans cette préparation. Tout notre réseau s’est mobilisé pour notre programme de doctorat en médecine. Je vous remercie tous, personnellement, de vos efforts.

Nous avons récemment obtenu l’approbation d’offrir un cheminement de formation initiale en sciences infirmières pour les étudiantes et étudiants issus des programmes généraux du niveau collégial. Ce cheminement, qui sera offert à compter de l’automne 2015, s’ajoute au cheminement DEC-bac intégré. Je tiens à féliciter celles et ceux qui ont travaillé avec brio et doigté à ce dossier. Par ailleurs, le développement de la profession des sciences infirmières peut compter depuis de nombreuses années sur le dévouement

d’un homme d’exception en la personne du Pr Luc Mathieu. Je vous invite à lire son portrait en pages 6 et 7. Grâce à son leadership, il a pu mobiliser une belle équipe qui permet à notre École des sciences infirmières de se démarquer.

La campagne majeure de financement continue de se déployer : sa réussite repose sur l’engagement de toute la communauté et l’implication de nombreux bénévoles. Elle est essentielle pour l’avenir et le développement de notre Faculté. Qu’il s’agisse de recherche ou d’enseignement, ces résultats ont des répercussions tangibles. De plus, la solidarité qui s'exprime dans le cadre de la campagne est un puissant stimulant pour ceux qui travaillent à ces projets, sans compter tous les étudiants qui en bénéficient directement! Nos diplômés ont été nombreux à nous appuyer l’an dernier et je vous en remercie. Je vous invite à consulter les pages 14, 15 et 16 pour connaître l’état d’avancement de la campagne majeure et ses retombées.

La Faculté poursuit son implication au cœur des enjeux importants qui touchent notre société. Aux pages 18 et 19, nos experts se sont penchés sur le sujet des soins de fin de vie, et plus particulièrement ceux prodigués aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Les décisions par rapport aux traitements offerts deviennent particulièrement difficiles lorsque la personne atteinte n’a pas exprimé ses volontés alors qu’elle en était capable. De plus, de multiples facteurs éthiques et le jugement clinique peuvent entrer en conflit avec les désirs et les espoirs des patients ou des membres de leur famille. La participation des patients et de leurs proches à la réflexion de l’équipe traitante devient alors cruciale. Les travaux de recherche de la Pre Gina Bravo mettent en lumière les enjeux du mieux-mourir. L’article est éclairant et touchant.

Enfin, en abordant la dernière ligne droite de mon mandat à la direction de la Faculté, je veux exprimer ma reconnaissance envers les membres de mon équipe de direction pour leur travail extraordinaire. Un leader sans équipe ne va pas bien loin. Je souhaite aussi remercier le personnel et les professeurs de la Faculté qui contribuent sans relâche à notre mission. C’est grâce à cet engagement collectif que nous pouvons avancer. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

Mot du doyenProfesseur PiERRE CossEttE M.d., M. sc., frcPc

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PRix du sCiEntifiquE ChEvRonné dE nRC REsEaRCh PREss

Ce prix, anciennement connu sous le nom de Prix Boehringer-Mannheim, est offert en reconnaissance d’une performance exceptionnelle en recherche dans l’un ou l’autre des champs de la biochimie ou encore de la biologie moléculaire ou cellulaire. Le Prix du scientifique chevronné de NRC Research Press 2013 a été remis au Pr Benoit Chabot, du Département de microbiologie et d’infectiologie. Le Pr Chabot est également directeur du thème porteur de la FMSS et de l’axe cancer du CRCELB du CHUS, ainsi que directeur du Centre d’excellence de l’Université de Sherbrooke en biologie de l’ARN.

Le Pr Chabot s’intéresse à l’épissage alternatif, un mécanisme d’expression des gènes responsable de la diversité protéique et de la complexité des organismes vivants. Ses recherches des dernières années permettent de mieux comprendre les contributions de l’épissage alternatif dans plusieurs maladies, dont le cancer, la dystrophie myotonique et le sida.

Prix Lionel-Boulet 2013 :

le physicien Roger Lecomte à contre-courantPhysicien nucléaire doté d’une grande détermination, le Pr Roger Lecomte a reçu le prix Lionel-Boulet 2013. Ce prix est la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec à un chercheur qui s’est distingué en recherche ainsi que pour son apport au développement industriel.

Roger Lecomte est un pionnier et un leader en imagerie médicale préclinique au Québec. Il a pensé, développé et, avec ses collaborateurs, commercialisé une nouvelle filière technologique à base de détecteurs à photodiodes pour l’imagerie préclinique destinée à la recherche médicale. Très tôt dans sa carrière, il défend, contre vents et marées, une nouvelle approche pour améliorer la résolution des images obtenues en tomographie d’émission par positrons (TEP) et diminuer la dose de rayonnement au patient. L’imagerie TEP, qui est la modalité d’imagerie moléculaire par excellence, permet d’étudier de façon non envahissante la progression du cancer ainsi que la réponse au traitement chez un même sujet. Aujourd’hui, le Pr Lecomte est reconnu comme un précurseur et un leader mondial dans les domaines de l’imagerie moléculaire et de la médecine nucléaire. Il est professeur titulaire au Département de médecine nucléaire et radiobiologie de la FMSS. Il est également directeur de l’axe imagerie médicale du CRCELB du CHUS, ainsi que directeur du Centre d’excellence de l’Université de Sherbrooke en imagerie médicale.

Échosde la fmss

des professeurs récompensés par la société canadienne pour les biosciences moléculairesDeux professeurs du thème Cancer : biologie, pronostic et diagnostic de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) et chercheurs au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel (CRCELB) du CHUS ont reçu les prix les plus prestigieux de la Société canadienne pour les biosciences moléculaires.

PRix JEunE sCiEntifiquE En génétiquE RoBERt h. haYnEs

Le Prix jeune scientifique en génétique Robert H. Haynes a quant à lui été décerné au Pr Éric Massé. Ce prix est remis à un candidat cumulant moins de 15 années d’expérience à la suite de son premier diplôme universitaire pour une publication ou une série de publications d’envergure. Le Pr Massé et son équipe travaillent à obtenir plus de connaissances générales sur le mécanisme d’action des petits ARN afin d'élaborer de nouvelles stratégies pour lutter contre les infections bactériennes.

Depuis 1997, le Pr Massé a publié plus d’une trentaine d’articles scientifiques dans des journaux à haut facteur d'impact tels que Proceedings of National Academy of Science (PNAS), Genes & Development, et le EMBO Journal. Le Pr Massé a obtenu son doctorat de l’Université de Montréal en 2000 pour ensuite travailler aux National Institutes of Health (Maryland, États-Unis) pendant quelques années. En 2004, il a été recruté par le Département de biochimie de la FMSS. Il est membre du comité consultatif de rédaction du journal Molecular Microbiology.

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De la molécule vers le patient, Du patient vers la population

« La recherche translationnelle se concentre sur l’abolition des barrières entre les chercheurs, les équipes médicales et les patients, explique Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures à la FMSS. Elle aide à transférer les découvertes réalisées en laboratoire plus rapidement et plus efficacement dans la pratique médicale. » Cette interaction améliore les soins offerts aux patients.

Un appui de Merck Canada sans précédent 4 M$ sous forme de subvention de recherche

Le 6 janvier dernier, le Dr William D. Fraser est devenu le nouveau directeur scientifique du CRCELB du CHUS pour un mandat de cinq ans. Récipiendaire du prix Scientifique émérite 2012 de la Société canadienne de

recherches cliniques, le Dr Fraser souhaite promouvoir l’excellence des chercheurs, particulièrement des jeunes chercheurs, de même que l’interdisciplinarité de la recherche en santé. Avec la refonte des axes de recherche, le Dr Fraser facilitera les liens entre la recherche fondamentale et la recherche clinique, en s’assurant d’intégrer la recherche au cœur même des soins et services du CHUS.

Le Dr Fraser se spécialise dans le domaine de la périnatalité. Il a cumulé les fonctions de gynécologue-obstétricien au Centre hospitalier

5 innover pour la vie

Le Pr Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la FMSS, M. Pierre Duchesne, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, et le Dr Thomas R. Cannell, président et directeur général de Merck Canada inc.

un LEviER imPoRtant

La FMSS entend positionner et développer sa recherche dans la région, mais également à l’échelle nationale et internationale. Cette somme favorisera le recrutement de spécialistes de renom et la rétention des meilleurs étudiants aux cycles supérieurs. De plus, ces fonds serviront au démarrage et à la réalisation de projets favorisant la recherche interdisciplinaire, en fonction des orientations stratégiques adoptées avec l’appui des partenaires du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l'UdeS. Ils pourraient aussi être utilisés comme levier pour l’obtention d’autres sources de financement externe.

Les règles et orientations d’attribution de cette subvention de recherche seront connues au terme d’un exercice coordonné par le vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la FMSS, de concert avec les membres du conseil de la recherche de la Faculté.

L'automne dernier, la FMSS a reçu un don exceptionnel de 4 M$ de Merck Canada. En effet, l’entreprise a décidé de verser cette même somme d’argent aux quatre facultés de médecine du Québec. Sous forme de subvention à la recherche, ce don ira directement à la recherche translationnelle.

universitaire Sainte-Justine (CHUSJ) et de chercheur principal du Centre de recherche du CHUSJ. Entre 2002 et 2011, il a œuvré à titre de directeur du Département d’obstétrique de l’Université de Montréal (UdeM) ainsi que de professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’UdeM.

Les recherches entreprises par le Dr Fraser visent à réduire la morbidité et la mortalité maternelles et néonatales et à optimiser la santé et le développement de l’enfant. Il a obtenu une subvention de recherche de 2,2 M$ sur une période de trois ans de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada pour mener une étude mère-enfant sur les composés chimiques de l’environnement. De plus, il est détenteur de la Chaire de recherche du Canada en épidémiologie périnatale financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

nouveau directeur scientifique au Centre de recherche clinique étienne-Le Bel du Chus

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Enseignement

luc Mathieu est vice-doyen

aux sciences infirmières et

directeur de l’École des sciences

infirmières de la fMss. Il pilote

avec diligence et efficacité

la formation de centaines

d’infirmières fréquentant

le campus de la santé de

sherbrooke et le campus

de longueuil.

l’influence qu’il exerce

aujourd’hui au sein des sciences

infirmières est le fruit d’un

travail constamment marqué

par le dépassement de soi et

l’engagement envers la cause

des infirmières et infirmiers. si

luc Mathieu a acquis la confiance

de ses collègues et supérieurs,

c’est qu’il a su démontrer au fil

du temps, ce que représente un

travail basé sur ses valeurs que

sont l’équité, le respect et

le partage.

Un choix de carrière déterminant

S’il n’en tenait qu’à l’orienteur professionnel du temps, Luc Mathieu n’était destiné qu’à un cours secondaire professionnel long. Une formation au cégep serait très difficile. Étudier à l’université était impensable.

Malgré tout, le Pr Mathieu a décidé d'entreprendre des études au cégep. « Lorsque j’ai soumis ma demande d’admission, j’hésitais entre les soins infirmiers et la foresterie, avoue-t-il candidement. La foresterie me vient de la passion pour la nature que j'ai développée au fil du temps, mais surtout et avant tout, de mes années de scoutisme. » Toutefois, son choix s’est arrêté sur les soins infirmiers, car il avait une propension à vouloir aider les autres. De plus, cette profession lui permettait de travailler partout dans le monde.

Un des points marquants de sa formation technique en soins infirmiers au Cégep de Sherbrooke a été sa rencontre avec son professeur de biologie et de biochimie, M. Daniel Roy. « C’est vraiment là que j’ai commencé à aimer les études, affirme-t-il. Cet homme m’a transmis sa passion. Il avait tout simplement l’art de nous faire aimer la matière. Avec lui, même les sujets les plus difficiles devenaient faciles, les choses abstraites devenaient concrètes et, en plus, il savait comment nous soutenir. »

Les années de pratiqUe cLiniqUe

En 1979, une fois sa formation terminée, il s’envole pour Lausanne, en Suisse, afin d’y travailler comme infirmier. Il revient au Québec en 1980 pour entamer son baccalauréat en

sciences infirmières à l’UdeS. En 1982, il fait une pause et retourne travailler en Suisse comme infirmier-chef dans une unité de médecine à l’hôpital de Neuchâtel. Il garde un très bon souvenir de cette période : c'est en effet à ce moment qu'il rencontre sa conjointe, Monique Bourque, qui travaille également en Suisse comme infirmière.

De retour au Québec à la fin de 1983, il termine son baccalauréat en sciences infirmières en suivant tous ses cours à option en gestion, puis entreprend une maîtrise en administration des services de santé à l’Université de Montréal. Il obtient un poste à l’Hôpital d’Youville de Sherbrooke en tant que conseiller à la direction générale. Il y fait la rencontre de M. Daniel Bergeron, directeur général et, ultimement, premier directeur général de l’Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. « Pour moi, Daniel Bergeron a été un mentor. Il est un modèle de gestion et un grand homme, déclare-t-il. Il était attentif aux personnes qui l’entouraient : sa porte était toujours ouverte. La façon dont M. Bergeron appliquait la gestion m’habite toujours dans mon travail. »

réUssir son doctorat

En 1998, il commence ses études doctorales en administration des affaires à l’UdeS. Cet ambitieux projet met à contribution sa capacité d’adaptation, puisqu’il occupe une place enviable sur le marché du travail depuis une dizaine d’années. Par contre, le retour sur les bancs d’école est stimulant. Sa thèse de doctorat porte sur la gestion des connaissances via les technologies de l’information afin de soutenir la pratique des infirmières. Son directeur de thèse est l’actuel vice-recteur aux ressources humaines, à la vie étudiante et aux technologies de l’information de l’UdeS, le

ProfilPr luc MathIeu

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7 innover pour la vie

Pr Martin Buteau. « Martin Buteau savait quand peser sur l’accélérateur et quand mettre les freins, souligne le Pr Mathieu. J’ai beaucoup apprécié son appui. Je dis d’ailleurs souvent aux membres de mon équipe qui désirent entreprendre un doctorat de s’entourer d’un bon directeur, d’avoir un sujet qui les passionne et de le voir comme un marathon et non comme un sprint. » Durant cette période très exigeante, le Pr Mathieu a pu compter sur le soutien indéfectible de sa conjointe et de ses enfants.

JoindRE L’éCoLE dEs sCiEnCEs infiRmièREs

Le Pr Mathieu se joint à la FMSS en 1991. Il a d’abord occupé un poste de chargé de cours. Puis, il est devenu professeur en 2002, et enfin directeur de l’École des sciences infirmières en 2006, fonction qu’il combine au poste de vice-doyen depuis 2008. Il a toutefois hésité longuement avant de prendre la décision de soumettre sa candidature au poste de directeur, car à cette époque, la cohésion parmi les membres du personnel de l’École était difficile. Il prend sa décision en se disant qu’il est redevable, pour tout le travail accompli, à la première directrice de l’École des sciences infirmières, la Pre Denise Lalancette, qui fut aussi un de ses mentors. Le 1er janvier 2006, Luc Mathieu devient le cinquième directeur de l’École des sciences infirmières et le premier diplômé de l’École à assumer cette fonction.

huit ans PLus taRd, CE qui LE REnd LE PLus fiER L’heure des bilans n’est pas encore arrivée, mais il se dit fier d’avoir ramené une cohésion dans l’équipe, d’avoir contribué au recrutement de 14 professeures et professeurs et d’avoir obtenu un agrément complet de sept ans pour le programme de baccalauréat en sciences infirmières.

De plus, il est fier que l’École ait une bonne crédibilité dans le milieu et que l’offre du cheminement formation initiale du baccalauréat en sciences infirmières soit en voie de concrétisation. Il s’agit d’une formation initiale complète en sciences infirmières offerte aux personnes ayant une formation préuniversi-

taire au cégep en sciences de la santé ou en sciences de la nature.

Puisque Luc Mathieu est un joueur d’équipe, il est heureux d’avoir collaboré au développement du programme de maîtrise en sciences infirmières et au diplôme de 2e cycle en études spécialisées en soins de première ligne. Ce dernier programme vise à former des infirmières spécialisées en soins de première ligne et a été élaboré en collaboration avec le Département de médecine de famille et de médecine d’urgence. Il mentionne que la conception de ce programme a été son expérience de collaboration interpro-fessionnelle la plus satisfaisante. Enfin, l’École des sciences infirmières a organisé, en 2012, sa première Journée de la recherche en sciences infirmières Chantal-Caron. Près de 120 infirmières et infirmiers ont participé à cette journée sous le thème : Vieillir aujourd’hui, regards d’infirmières. Cette journée a permis de constater tout le dynamisme des recherches en sciences infirmières à l’UdeS, mais aussi ailleurs au Québec.

Or, Luc Mathieu ne tire pas sa satisfaction des prix et des honneurs qu’il a reçus au cours de sa carrière, mais plutôt de la réalisation professionnelle des gens autour de lui, infirmières et infirmiers, professeures et professeurs, qui font rayonner la profession infirmière. « Lorsque je vois les gens s’épanouir et se réaliser, j’éprouve, comme gestionnaire, une très grande satisfaction, » explique-t-il. Il rappelle que les relations interpersonnelles doivent être fondées sur la connaissance, le franc-parler et la bienveillance, préalables au dialogue énoncés par Socrate, qu’il s’efforce d’appliquer dans ses relations avec les autres.

Est-il prêt à partir? II répond à cette question avec aplomb : « Pas tout à fait encore ». Avant de quitter la direction de l’École des sciences infirmières, Luc Mathieu désire tout simplement laisser la « maison en ordre ». Il aurait souhaité, entre autres, créer une vie scientifique plus dynamique avec les partenaires cliniques du RUIS de l'UdeS.

Et La REtRaitE?

« La retraite? Pas encore! », dit-il avec le sourire. Il espère poursuivre sa contribution à l’évolution de la profession d’infirmière sur le plan de la formation. « Il y a encore beaucoup de préjugés envers cette profession, mentionne-t-il. Je souhaite qu’un jour, on parle des infirmières et des infirmiers non pas

comme des personnes uniquement dévouées et ayant de la compassion, mais surtout comme des personnes compétentes et ayant l’expertise nécessaire pour soigner. » Luc Mathieu a franchi plusieurs étapes au cours desquelles il a taillé sa réputation, et la suite ne peut être qu'à l’image de cet homme passionné et équilibré.

reGard sur la ProfessIoN : le Québec, une société distincte

Au cours des trente dernières années, le Pr Mathieu a été témoin de l’évolution de la pratique des sciences infirmières au Québec. Bien que plusieurs formations intéressantes et stimulantes soient offertes aux études supérieures, il remarque que le Québec est la seule province canadienne où le baccalauréat n’est pas requis pour accéder au droit de pratique comme infirmière ou infirmier. Seulement 40 % des personnes diplômées des cégeps en soins infirmiers poursuivent leur formation au baccalauréat. Il faut savoir que plusieurs compétences requises ne sont pas développées dans le programme collégial, faute de temps, mais offertes dans les programmes universitaires. C’est le cas des compétences dans le domaine des soins critiques, de la santé communautaire et de la santé mentale, notamment. « Qu’on me comprenne bien : la formation collégiale en soins infirmiers est de qualité, mais elle n’est pas suffisante pour former les infirmières de la relève. »

REConnaîtRE La PRofEssion

« Certains dirigeants d’établissements de santé voient encore les infirmières comme des exécutantes et non comme des professionnelles exerçant un jugement clinique soutenu par une solide formation, soutient le Pr Mathieu. Les patients qui se rendent à l’hôpital souffrent de plus en plus de maladies chroniques, souvent de multipathologies complexes requérant de pouvoir anticiper ce qui va se passer et agir en conséquence. » Une des batailles du Pr Mathieu a été le développement du cheminement formation initiale du baccalauréat en sciences infirmières. Dès l’automne 2015, l’École des sciences infirmières accueillera sa première cohorte dans ce cheminement, qui sera offert en régime coopératif, une première au Canada en sciences infirmières. Mission accomplie!

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LE LaBoRatoiRE dE simuLation CLiniquE : un aPPREntissagE ComPLémEntaiRE du savoiR, savoiR-faiRE Et savoiR-ÊtRE

La Faculté et le CHUS ont uni leurs efforts pour mettre sur pied le laboratoire de simulation clinique (LSC), qui permettra de soutenir les pratiques pédagogiques, professionnelles et médicales. Il s’agit d’un projet de partenariat unique au Québec entre une faculté et un centre hospitalier universitaire. Les installations du laboratoire seront déployées au Campus de la santé et sur le site de l’Hôtel-Dieu. Au Campus de Longueuil, des espaces ont été aménagés afin d’offrir les équipements d’enseignement et d’apprentissage souhaités principalement par l’École des sciences infirmières, mais également par les autres programmes de la FMSS offerts à Longueuil.

Le LSC a pour mission de soutenir la communauté hospitalo-facultaire dans ses activités d’apprentissage et d’enseignement. Cet outil permet de former des professionnels de la santé de haut niveau, d’assurer le développement de l’expertise, de consolider la collaboration interprofessionnelle et de contribuer à la qualité et à la sécurité des soins à la population. Actuellement, en attente de la construction du grand laboratoire complet de simulation, le LSC compte une salle de simulation polyvalente et une salle de débriefing au CHUS – Hôpital Fleurimont, de même qu’une salle de simulation au CHUS – Hôtel-Dieu. Les salles de simulation reproduisent l’environnement clinique; elles facilitent ainsi le transfert des apprentissages directement dans le quotidien.

Un laboratoire de chirurgie est également intégré au LSC actuel. Ce laboratoire permet aux médecins résidents dans les spécialités chirurgicales de pratiquer des gestes en chirurgie laparoscopique. Ce laboratoire sera bonifié par l’ajout de simulateurs virtuels dans les futures installations.

ces laboratoires donneront notamment lieu à :

• une formation pratique à partir de situations cliniques, fréquentes ou complexes, à l’aide d’outils technologiques de pointe sous la supervision de professeurs experts.

• un environnement simulé semblable à l’environnement clinique réel pour former des professionnels de haut niveau et favoriser la qualité et la sécurité des soins.

• une intégration interdisciplinaire de médecins, de professionnels, de résidents en médecine et d’étudiants de plusieurs autres disciplines des sciences de la santé dans un travail d’équipe.

LE PuPsR : un PRogRammE ConsaCRé au soutiEn à L’EnsEignEmEnt

Les approches pédagogiques collaboratives font partie de l’ADN de la FMSS. En effet, dès 1978, le programme de doctorat en médecine propose à ses étudiants des activités pédagogiques novatrices visant à développer leurs habiletés cliniques grâce au Programme d’utilisation des patients standardisés et réels (PUPSR). Ce service est essentiel pour le soutien, le développement et l’innovation pédagogiques à la Faculté. D’ailleurs, le programme n’est plus réservé qu’au programme de doctorat en médecine : il est en pleine expansion et accueille depuis quelques années les programmes de sciences infirmières, d’ergothérapie et de physiothérapie. De plus, une collaboration s'est établie avec le Centre de pédagogie des sciences de la santé (CPSS) pour des projets de recherche.

Le PUPSR fait appel à des patients standardisés qui assument un rôle pour simuler des situations cliniques réelles; à des patients formateurs qui guident l’apprentissage de certains examens physiques complexes; à des patients réels, hospitalisés ou non, qui se rendent disponibles pour raconter leur vécu et collaborer durant des interventions. L'interaction avec ces patients permet aux étudiants de mettre en pratique leurs apprentissages dans un environnement offrant de l’encadrement et du soutien.

Le PUPSR vise également à encadrer le processus d’évaluation des apprentissages grâce, entre autres, aux ECOS (examens cliniques objectifs et structurés) élaborés à la Faculté en 1987 et utilisés depuis à grande échelle, à raison de 28 ECOS pour l’année 2013. À ce volet s’ajoutent l’évaluation formative et la rétroaction aux étudiants offertes par les patients participants. L’intégration d’interventions personnalisées, arrimées au contenu pédagogique, est un outil indispensable pour permettre aux étudiants de peaufiner leurs habiletés cliniques. Cette approche distinctive permet à la Faculté de se démarquer au Québec.

Enseignement

eNseIGNeMeNt

capsules

• 223patientsstandardisés• 42patientsformateurs• 95patientsréels• En2012-2013,plusde

20 000 heures d’activités ont été données grâce au PUPSR

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9 innover pour la vie

Doyen associé et professeur titulaire à la FMSS, le Pr Mauril Gaudreault, a pris une retraite bien méritée le 31 octobre 2013 après 25 années riches en réalisations et en défis stratégiques à

la FMSS. Le Pr Gaudreault a quitté le navire avec le sentiment du devoir accompli et avec l’assurance que le site de Saguenay possède tous les atouts nécessaires pour poursuivre sa mission avec brio.

Mauril Gaudreault se considère d’abord comme un médecin de famille. À ce titre, il a exercé sa profession à Chicoutimi à partir de 1974, d’abord en clinique privée puis à l’Unité de médecine de famille du Centre de santé et de

services sociaux de Chicoutimi jusqu’en 2010. À cette même époque, il est devenu professeur titulaire à la FMSS. Il a été nommé doyen associé pour la région Saguenay—Lac-Saint-Jean en 2004 et a dirigé le Programme de formation médicale à Saguenay, programme complet implanté en 2006 et qui reçoit chaque année 32 étudiants. Son implication fait de lui un des bâtisseurs de notre Faculté.

En octobre 2013, à l’occasion de l’ouverture du colloque « La formation de médecins en région, Saguenay et autres expériences », le Pr Gaudreault a reçu un vibrant hommage de la communauté saguenéenne. Ce colloque visait à démontrer les retombées du programme de médecine au Saguenay.

Mauril Gaudreault est membre du conseil d’administration du Collège des médecins du

Québec depuis 2008. Il a été le premier chef du Département régional de médecine générale du Saguenay—Lac-Saint-Jean de 2000 à 2005. En 1995, il était directeur de l’enseignement universitaire au CSSS de Chicoutimi. À ce titre, il a constitué, en 2004, le Bureau régional de coordination de l’enseignement médical du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Son engagement et sa carrière ont été soulignés par le Collège des médecins du Québec, dont il a reçu le Grand prix en 2005, et par la Fédération des médecins du Québec, qui lui a attribué, la même année, le Prix omnipraticien. En 2008, avec ses collègues Aurel Schofield, Paul Grand’Maison et Sylvie Lamarche, il a reçu le Prix spécial du doyen au Gala du mérite de la FMSS pour son implication dans le projet de délocalisation des études prédoctorales au Saguenay et à Moncton.

LE CLiniCiEn-ChERChEuR ConJuguE La REChERChE Et LEs soins CLiniquEs

Le nombre de cliniciens-chercheurs est en baisse au Canada. Et pourtant cette carrière est stimulante et offre de multiples possibilités : les soins aux patients, la recherche clinique, l’enseignement et les services d’expertise et de conseils à la société. Comment devient-on clinicien-chercheur?

Le Programme de formation de cliniciens- chercheurs (PFCC) vise à préparer les médecins résidents à acquérir une formation de haute qualité en recherche et à faciliter leur accès à une carrière en recherche. Agréé par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, le programme a pour but d’offrir une formation en recherche d’au moins deux ans et dans le cadre d’un programme d’études supérieures. Les

médecins résidents développeront des compétences essentielles pour réussir leur carrière universitaire en recherche, telles que la communication, la collaboration et le transfert de connaissances. Ils pratiqueront des activités cliniques en étant rémunérés en tant que résidents tout en consacrant une importante proportion de leur temps à la recherche afin de parfaire leur formation et leur dossier de publications. La certification pour la formation de clinicien-chercheur vient s’ajouter à celle de la spécialité médicale et au diplôme de maîtrise ou de doctorat.

Le PFCC est également une passerelle pour accéder à un programme offert par le gouvernement du Québec, le Programme

FRQS/MSSS de bourses de formation pour les médecins résidents visant une carrière en recherche. Le programme contribue au démarrage d'une carrière de clinicien-chercheur, tout en facilitant la transition entre la résidence et la carrière universitaire par un soutien salarial avantageux, une subvention de démarrage et la possibilité d’être hors effectifs (PREM) pendant au moins un an. Le clinicien-chercheur se donne tous les outils pour faire évoluer la pratique médicale!

Pour plus d’information : [email protected]

déPaRt à La REtRaitE dE mauRiL gaudREauLt

un EngagEmEnt REnouvELé dE 160 000 $

La Société des médecins de l’Université de Sherbrooke (SMUS), en plus de pouvoir compter sur l’engagement actif de ses membres dans la campagne, a choisi de poursuivre sur sa lancée de 2011 en appuyant les étudiantes et étudiants de première année au programme de doctorat en médecine. À l’automne 2013, dix bourses de 5 000 $ et 36 bourses de 2 500 $, totalisant 140 000 $, ont été remises aux étudiants qui entreprennent leur cursus universitaire. Cette aide financière appréciable facilitera l’achat de livres et d’équipement ou encore l’arrivée de l’étudiant dans un nouveau milieu de vie. De plus, 20 000 $ ont été offerts en bourses d’aide aux étudiantes et étudiants du programme de doctorat en médecine qui éprouvent des difficultés financières.

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Le cancer fait l’objet d’un large éventail d’études à l’UdeS, des mécanismes biologiques sous-jacents à l’intégration des connaissances fondamentales aux applications cliniques, et du développement de nouvelles stratégies diagnostiques aux approches thérapeutiques. Près d’une soixantaine de professeurs-chercheurs et de professeurs-cliniciens et plus de 150 étudiants-chercheurs aux cycles supérieurs, sans oublier le personnel hautement qualifié, s’activent déjà autour de cette même thématique. Avec le PRAC, la Faculté entreprend un virage et développe une vision audacieuse de la recherche : réunir des chercheurs de différents horizons dont la collaboration contribuerait à la fois aux découvertes fondamentales, au développement de traitements novateurs et à l’amélioration des soins aux patients. De fait, le cancer est devenu l’un des thèmes porteurs de la recherche à la FMSS. Le défi est lancé.

Rompre avec la tradition

la fMss jouit d’une renommée internationale grâce à ses innovations pédagogiques, la qualité de ses formations de pointe ainsi que les succès de ses équipes de recherche. une vision d’avenir soutenue par une concertation d’efforts, sur une période de dix ans, a permis à l’udes de se doter en 2013 d’une nouvelle infrastructure majeure : le Pavillon de recherche appliquée sur le cancer (Prac). le Prac a été construit et financé par l'intermédiaire d’une subvention conjointe de 31,4 M$ des gouvernements fédéral et provincial. le Prac représente un modèle prometteur de recherche et de formation aux études supérieures en santé. coup d'oeil sur ce modèle exaltant.

Recherche

le Prac : des collaboratIoNs

INÉdItes

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11 innover pour la vie

unE nouvELLE façon dE PEnsER La REChERChE

unE RELèvE sCiEntifiquE PouR La REChERChE du xxiE sièCLE

La REChERChE En médECinE PERsonnaLiséE

La plateforme robotisée de RNomique

Unique au Canada et fondée sur une technologie développée à l’UdeS, cette plateforme permet l’analyse à haut débit de données en génétique moléculaire de l’ARN. On y compare des tissus sains et cancéreux dans le but de mieux comprendre le développement de la maladie, la formation des cellules cancéreuses et les différentes variantes possibles de gènes jouant un rôle dans le cancer. Cette plateforme, qui est la seule au Canada à utiliser l’ARN plutôt que l’ADN, est aussi une infrastructure clé pour l’étude de l’un des processus naturels d’édition des produits de nos gènes se nommant « épissage alternatif ». Il est connu que ce processus est déréglé dans certaines maladies comme le cancer. Grâce à cette plateforme, les chercheurs de l’UdeS ont découvert des centaines de différences dans l’épissage alternatif qui survient dans des tissus normaux et cancéreux. Les résultats de leurs études d’avant-garde ont conduit à la découverte de nouveaux biomarqueurs diagnostiques et de cibles thérapeutiques pour lutter contre le cancer en clinique, mais aussi pour comprendre les mécanismes moléculaires sous-jacents au développement et à la progression de la maladie.

La plateforme d’histologie, de phéno-typage et de microscopie électronique

Pour établir le diagnostic clinique du cancer, l’étude microscopique des tissus humains demeure l’outil le plus efficace. La plateforme permet aux chercheurs de comparer des échantillons de tissus sains et cancéreux en effectuant des analyses de type morphologique, histologique, cellulaire et ultrastructural. Les applications principales de cette plateforme visent la préparation des échantillons, ce qui comprend la fixation, l’inclusion, la congélation rapide ainsi que la réalisation des coupes et colorations, aux fins de leur examen microscopique.

Le PRAC est inauguré en avril 2013 : les locaux et les laboratoires sont livrés selon la planification initiale, l’équipe responsable de la construction ayant respecté non seulement tous les échéanciers imposés, mais aussi les budgets alloués. La conception tant scientifique qu’architecturale de l’édifice favorise le décloisonnement de l’enseignement et de la recherche dans le but avoué de donner lieu à des collaborations interdisciplinaires inédites et d’accélérer la génération de nouvelles connaissances dans ce secteur névralgique. Une trentaine d’équipes de recherche de calibre international en biochimie et biologie cellulaire du cancer travaillent aujourd’hui côte à côte sous un même toit. Leur regroupement est organisé en fonction de thématiques de recherche spécifiques plutôt que par département. Spécialisés en génomique fonctionnelle, en biologie de l’ARN ainsi qu’en oncologie moléculaire et cellulaire, les chercheurs bénéficient désormais d’installations et de laboratoires de pointe intégrant une série de plateformes aux technologies exclusives.

Le PRAC est avant tout un lieu empreint de dynamisme où l’on forme la relève scientifique du XXIe siècle en menant des activités de recherche à l’avant-garde et reconnues mondialement. Au 31 mars 2013, les revenus de recherche générés par les équipes du PRAC totalisaient près de 9 M$. Les chercheurs du PRAC sont tous membres CRCELB du CHUS et collaborent avec les chercheurs du Centre de recherche de l’Hôpital Charles-Le Moyne et du Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. Les liens étroits qui unissent l’UdeS et ses centres de recherche affiliés contribuent à créer un environnement des plus stimulants pour l’ensemble de son corps étudiant. Cette proximité d’établissements aux dimensions et à l’échelle humaine favorise aussi le transfert rapide des connaissances issues de la recherche fondamentale et préclin-ique vers des applications concrètes en clinique. Les étudiants sont partie prenante de cet environnement qui accélère le développe-ment d’outils de prévention, de diagnostic et de traitement du cancer. De plus, grâce à son généreux programme de bourses de recherche aux études supérieures, la FMSS attire d’excellents étudiants désireux de poursuivre leur formation à l’UdeS et d’être encadrés par des chercheurs qui se classent parmi les meilleurs dans leurs domaines respectifs.

Le PRAC permet à nos chercheurs de demeurer compétitifs et de prendre le virage de la recherche en médecine personnalisée. Le principal enjeu de la nouvelle ère de la recherche en santé repose sur la réussite d’une recherche véritablement translationnelle, c'est-à-dire axée sur une approche interdisciplinaire allant de la molécule au patient à la population, et vice-versa. Cette approche préconise l’abolition des barrières traditionnelles entre les chercheurs en laboratoire, et les équipes médicales et leurs patients en clinique. Or, c’est précisément cette approche qui est au cœur de la réalisation du PRAC. Le cancer du sein, de l’ovaire, de la prostate et le cancer colorectal font tous l’objet de projets de recherche novateurs qui rassem-blent des experts de la recherche fondamentale, des cliniciens et des oncologues dans le but commun de réaliser des percées tant dans le dépistage précoce des personnes à risque que dans les soins offerts aux personnes atteintes.

Diabète, obésité et complications cardiovasculaires

Vieillisse-

Rech

erche populationnelle • Pratiques exemplaires • Organisation des soinsDiabète, obésité

et complications cardiovasculaires

thèmEs PoRtEuRs dE La REChERChE

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Recherche

recherche

capsules

LE dogmE d’unE PRotéinE PaR gènE Est déConstRuit Toute l’information essentielle au bon fonctionnement de nos cellules est contenue dans l’ADN : le matériel génétique est à l’abri dans le noyau de nos cellules. Ce matériel est nécessaire à la production des protéines (molécules) pour accomplir la majorité du fonctionnement cellulaire. Ainsi, les gènes doivent d’abord être transcrits en ARN messagers (ARNm), qui sont alors modifiés en ARNm matures. Les ARNm matures sont décodés par de véritables usines mobiles, les ribosomes, qui les traduisent en protéines. En bref, le ribosome déchiffre l’ARNm mature et fabrique au fur et à mesure la protéine correspondant au gène de départ.

un aRnm n’égaLE PLus unE PRotéinELes cellules utilisent l’ARNm comme support intermédiaire des gènes pour fabriquer les protéines dont elles ont besoin. Un dogme persiste à ce jour concernant ce mécanisme : les ribosomes produisent une seule protéine pour chaque ARNm mature, appelée protéine de référence, et celle-ci joue un rôle bien précis dans la cellule. L’équipe du Pr Roucou a découvert qu’il n’y a pas une seule façon de décoder un ARNm mature.

Blessures à la moelle épinière : comment marcher à nouveau?Plusieurs traumatismes et pathologies dégénératives touchant le système nerveux central nuisent à la capacité de se mouvoir dans l’environnement. Le Pr Alain Frigon, du Département de physiologie et biophysique, mène une série d’études visant à élucider les mécanismes biomécaniques et neurophysiologiques jouant un rôle dans la coordination des membres à la marche chez des sujets sains ou chez les individus ayant subi une lésion complète ou partielle de la moelle épinière.

Chez les mammifères terrestres, une coordination appropriée entre les pattes antérieures et postérieures est essentielle pour maintenir une stabilité pendant la locomotion quadrupède. Tout comme les mammifères, les enfants humains utilisent aussi une certaine forme de locomotion quadrupède dans leur développement. Malgré la nature bipède de l’humain, les adultes ont également conservé une coordination quadrupède à la marche.

Une étude récente effectuée dans le laboratoire du Pr Frigon démontre que la coordination entre les membres antérieurs et postérieurs inhérente à la locomotion quadrupède est organisée de façon bilatérale et asymétrique. Le Pr Frigon et son équipe travaillent à déterminer comment cette coordination s’ajuste ou s’adapte à la suite d’une lésion partielle de la moelle épinière au niveau thoracique. Ces résultats pourraient permettre d’aboutir au développement de nouveaux traitements chez les blessés à la moelle épinière pour améliorer la coordination entre les bras et les jambes à la marche.

L’une des 10 découvertes de l’année selon québec scienceLes travaux d’une équipe de la FMSS s’illustrent parmi les 10 découvertes de l’année 2013 du magazine Québec Science. La découverte de plus de 80 000 protéines dites alternatives bouleverse la médecine et la biologie en remettant en question plusieurs connaissances sur les protéines. En effet, l’équipe de Xavier Roucou, professeur au Département de biochimie, a publié en août 2013 dans la revue PLoS ONE la découverte de ces protéines inconnues jusqu’à maintenant. Quelques exemples de protéines alternatives identifiées dans le laboratoire avaient déjà été publiés dans les revues FASEB Journal et Journal of Biological Chemistry. L’identification de ces protéines ouvre une nouvelle voie dans la compréhension de certaines maladies neurodégénératives.

80 000 nouvelles protéines dans l’anonymat

« On peut désormais affirmer que le dogme est inexact, explique le Pr Roucou. L’information transmise par les ARNm aux ribosomes peut être décodée de plusieurs manières par ces derniers, menant à la production de plusieurs protéines alternatives complètement différentes. » En bref, à partir d’un seul ARNm mature, les cellules produisent non pas une, mais plusieurs protéines distinctes, ce qui entraîne forcément plusieurs fonctions.

unE déCouvERtE qui REnd La Communauté sCiEntifiquE PERPLExELa communauté scientifique est perplexe, puisque la découverte remet en question les connaissances fondamentales acquises depuis longtemps en biologie. Le constat est tellement déroutant que l’équipe du Pr Roucou a eu du mal à faire publier ses travaux dans les revues les plus prestig-ieuses, comme Science. « Nos résultats sont dérangeants. Nous l’avons réalisé en analysant les commentaires des réviseurs et éditeurs. Nous avons dû refaire des démonstrations pour appuyer nos faits », explique Xavier Roucou.

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un futur traitement contre le cancer de la prostateUne équipe de chercheurs de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke, sous la direction du Pr Robert Day, a identifié une cible thérapeutique unique qui pourrait mener à un traitement plus efficace du cancer de la prostate. Ce cancer est celui qui touche le plus d’hommes au pays : un Canadien sur sept risque d’en être atteint au cours de sa vie. Essentiellement, les chercheurs ont ciblé une enzyme appelée PACE4. En neutralisant cette enzyme, il est possible d’interrompre la progression tumorale. Un médicament pourrait être à l’essai d’ici deux à trois ans.

Les traitements actuels − prostatectomie radicale, hormonothérapie ou chimiothérapie − sont limités. Les tumeurs de la prostate grossissent grâce à la testostérone. Les traitements antihormonaux la bloquent, mais après quelques années, les cellules cancéreuses s’adaptent et trouvent d’autres facteurs de croissance. Malheureusement, très peu de solutions thérapeutiques et diagnostiques ont été proposées au cours des dernières décennies. L’enzyme PACE4 contrôle l’activité de molécules clés dans l’acquisition du phénotype malin des cellules cancéreuses. En neutralisant la PACE4, il est possible d’interrompre la progression tumorale. Les chercheurs ont observé des effets remarquables sur la réduction de la taille des tumeurs et des niveaux d’antigène prostatique spécifique (APS) sérique sur des modèles animaux.

L’équipe a fabriqué un prototype de médicament pour bloquer l’action de la PACE4. Ce médicament prometteur empêche d’activer toute une série de facteurs de croissance qui alimentent le cancer. Les patients pourraient bientôt bénéficier de cette avancée majeure : « Si tout se passe bien, j’envisage de commencer un essai clinique de phase I d’ici deux à trois ans », précise le Pr Day. Une fois utilisée dans un contexte clinique, cette nouvelle classe de médicaments donnera à des milliers d’hommes un réel espoir de guérison.

assurer la pérennité de la recherche axée sur le patientEnviron 360 000 Canadiens reçoivent annuellement des soins critiques en unités de soins intensifs. Grâce à la recherche, l’efficacité de ces soins est en croissance, mais l’amélioration de l’efficacité et de la sécurité des soins reste une priorité. De plus, les coûts associés à ces soins représentent environ 16 % du budget hospitalier canadien annuellement. Ceci impose une réflexion, et des données précises, sur « l’efficience » des interventions qui sont appliquées tous les jours.

Le Pr François Lamontagne chapeaute le développement d’une chaire de recherche axée sur le patient qui vise à répondre aux différentes problématiques observées en soins critiques. Elle porte également sur des domaines reliés comme les soins en fin de vie et la qualité de vie à long terme chez les survivants. Ce type de recherche s’efforce de produire des répercussions immédiates sur les soins de santé. Les travaux du Pr Lamontagne au sein du Canadian Critical Care Trials Group ont permis de cerner les barrières qui retardent l'amorce de la réadaptation

physique au cours d’un séjour aux soins intensifs. D'ailleurs, la direction du CHUS s’apprête à bonifier l’offre de services en réadaptation aux soins intensifs.

Le Pr Lamontagne et son équipe de recherche ont conçu une étude multicentrique internationale subventionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). L’étude Optimisation de VAsopresseurs en hypoTensION (OVATION) vise à identifier la dose optimale et sécuritaire de vasopresseurs. Ces médicaments très puissants sont systématiquement administrés aux patients dont la pression artérielle est très basse. Bien que souvent considérés essentiels au maintien des fonctions vitales, ils peuvent aussi être dangereux, particulièrement pour des patients très vulnérables. Ce projet, déjà en cours dans dix établissements au Canada et aux États-Unis, suscite l’enthousiasme de nouveaux partenaires du Canada, des États-Unis, de la France et de la Suisse, qui souhaitent participer à la prochaine phase de l’étude.

13 innover pour la vie

Les ignifuges provenant des plastiques fragilisent la thyroïde du fœtusUne équipe de chercheurs a récemment démontré que des substances synthétiques ajoutées à des produits en plastique pour réduire leur inflammabilité, les polybromodiphényléthers (PBDE), entraînent une baisse d’hormones produites par la glande thyroïde de la mère et du fœtus. En effet, Larissa Takser, professeure agrégée au Département de pédiatrie, et ses collaborateurs ont mis en place une vaste étude appelée GESTE (Grossesse et enfant en santé : étude sur la thyroïde et l’environnement). Dans cette étude, les chercheurs ont analysé le sang de centaines de femmes enceintes dans la région de Sherbrooke ainsi que le sang du cordon ombilical. L’équipe a démontré que les PBDE sont détectables dans tous les échantillons recueillis.

Même si l’on croit le fœtus bien à l’abri dans l’utérus de sa mère, il est exposé à des contaminants circulant dans le sang de la mère, tels que les PBDE, parce que le placenta n’empêche pas leur passage. Les données colligées ont permis de démontrer que les femmes en Estrie avaient des concentrations de PBDE comparables aux taux rapportés ailleurs au Canada et aux États-Unis. Seules les Européennes ont des concentrations de PBDE

environ dix fois plus faibles dans leur sang en raison de la réglementation stricte de ces contaminants en Europe.

Les PBDE sont des molécules ajoutées aux plastiques pour augmenter la résistance à la chaleur des produits d’utilisation courante. Il s’agit d’additifs qui ne sont pas liés chimiquement au plastique. Lorsque le plastique chauffe, les PBDE se libèrent dans l’air et se lient à la poussière, les principales sources d’exposition chez l’humain. Les molécules de la famille des PBDE sont particulièrement préoccupantes, car même à très faibles doses, elles sont des perturbateurs endocriniens susceptibles d’avoir une incidence sur le fonctionnement hormonal (tout comme les hormones naturelles). Les PBDE ont une structure chimique qui ressemble à la fois aux hormones thyroïdiennes et aux contaminants BPC qui ont été bannis dans les années 1970 à cause de leur haute toxicité. Les PBDE, comme leurs cousins BPC, sont des contaminants persistants, ce qui veut dire qu’ils s’accumulent dans l’organisme et y restent pendant des années. Le mécanisme selon lequel les PBDE diminuent les hormones thyroïdiennes reste à être élucidé.

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Grâce à son nouveau programme de bourses de recherche aux études supérieures, la Faculté a remis en 2013 une quarantaine de bourses totalisant 1,5 M$ destinées à la recherche en santé. Ces bourses attribuées aux étudiants, d’une valeur de 15 000 $ par année pendant deux ans à la maîtrise, et de 19 000 $ par année pendant trois ans au doctorat, permettent aussi de soutenir l’excellence en recherche.

Le programme de bourses a été au cœur de la campagne interne de financement, lancée l’automne dernier. Héritière d’une forte tradition d’appui et de soutien, la Faculté a pu compter sur la communauté interne pour assurer son succès dès la première année. Plusieurs membres de services et de départements ont regroupé leurs dons afin de constituer des fonds de dotation qui assurent la pérennité du programme et l’attribution de bourses chaque année. D’autres fonds ont aussi été amassés pour offrir de l’aide financière aux étudiantes et aux étudiants de l’École de réadaptation.

Les nouvelles bourses :

Bourse Nicole-Bolducen sciences infirmières

Bourse de l’Association de la sclérose en plaques de l’Estrie

Bourse de Sherbrooke Innopole

Bourse de la Fondation Mon Étoilepour la recherche sur le cancer

Bourse du Comité de direction 2010-2014

Bourse Domenico Regolien pharmacologie

Bourse Diego Bellabarba en endocrinologie

Bourses Gérard E. Plante

Campagne majeure

généREux PRogRammE dE BouRsEs dE REChERChE aux étudEs suPéRiEuREs

[email protected]

des professeurs retraités toujours aussi engagésLa FMSS compte 118 professeures et professeurs retraités. Ces hommes et ces femmes de talent ont su transmettre à nos diplômés le savoir, l’ouverture d’esprit, le sens critique et le même engagement que celui qui les anime. Comme les professeurs actuels, ils ont été des chercheurs, des cliniciens, mais surtout des mentors, qui ont appuyé les étudiants dans leurs projets d’études et parfois même dans leurs projets de vie. Ils ont joué un rôle important dans le développement de cette faculté depuis sa fondation. Et ce sont aujourd’hui des porte-parole indispensables pour son rayonnement.

Dans le cadre de sa campagne majeure D’avenirs et de passions pour la santé, avec l’aide du Dr Claude Lemoine (professeur retraité du Département de pédiatrie) et du Dr Daniel Ménard (professeur retraité du Département d'anatomie-biologie cellulaire), la direction de la FMSS a convié tous ses professeurs retraités à un cocktail entre collègues suivi d’une activité spéciale : une simulation clinique sur un mannequin de haute fidélité. Les participants ont pu constater que la simulation clinique est un outil indispensable en pédagogie médicale, tant pour la formation initiale que pour le perfectionnement des professionnels de la santé actuels. « Les professeurs retraités se mobilisent et réalisent l’importance des projets de notre campagne. Certains y sont même allés de dons majeurs allant jusqu’à 10 000 $, contributions tout à fait exceptionnelles dans le contexte particulier de la retraite, souligne le Pr Pierre Cossette, doyen de la Faculté. Je remercie sincèrement tous les retraités qui ont contribué, pour cet engagement exemplaire. »

« J’ai choisi d’appuyer cette campagne parce qu’il importe de démontrer que les anciens professeurs tiennent à leur institution et qu’ils l’appuient même quand ils sont à la retraite. Ils y ont vécu nombre d’années et leur participation constitue une valeur ajoutée en termes d’apport pécuniaire, mais surtout pour le message que cela transmet. »

Dr Claude Lemoine

« J’ai accepté d’aider la direction de la Faculté à reprendre contact avec ses professeurs retraités, qui ont consacré leur vie professionnelle au développement de notre Faculté. Je pense que les professeurs retraités pourraient non seulement continuer à appuyer financièrement l’atteinte des objectifs universitaires fixés par la direction, mais ils pourraient également continuer à soutenir le dynamisme et le rayonnement de notre Faculté de multiples façons. »

Dr Daniel Ménard

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15 innover pour la vie

La concurrence est de plus en plus vive pour recruter les

talents universitaires et scientifiques. Les universités qui

disposent des meilleurs leviers financiers sont celles qui

réussissent le mieux, car elles se démarquent des autres par

les technologies qu’elles utilisent et par leurs infrastruc-

tures de pointe en recherche.

La campagne de financement D’avenirs et de passions pour la santé est une

activité philanthropique indispensable pour assurer le leadership de la Faculté.

Elle sert entre autres à attirer et à retenir les meilleurs étudiants,

professeurs et chercheurs en amassant des sommes d’argent pour mener à bien

les projets porteurs de la Faculté. La campagne de financement est

également une chance de renouer avec la communauté élargie, des diplômés jusqu’aux partenaires, et de renforcer

les liens existants qui font, justement, la force de la Faculté.

[email protected]

abdenour nabid verse une contribution historique de 1 m$Le Pr Abdenour Nabid, radio-oncologue et professeur agrégé au Département de médecine nucléaire et radiobiologie, a fait une contribution sans précédent à la FMSS en créant un fonds de bourses de recherche aux études supérieures en oncologie.

« Il y a quelques années, le Pr Étienne Le Bel a donné un montant substantiel pour le développement de notre institution. L’année dernière, le Dr Gérard Plante a fait de même.

Aujourd’hui, je me permets d’en faire autant en posant ce geste », explique modestement le Pr Nabid.

Pour le Pr Nabid, ce choix est une façon de remercier ses collègues, l’Université ainsi que ses patients, qui lui ont permis de faire avancer la recherche sur le cancer. Plus de 1 900 patients ont pu bénéficier des recherches du Pr Nabid, que ce soit pour tester de nouvelles techniques de soins ou de nouveaux médicaments.

C’est en utilisant une partie des fonds provenant des 80 protocoles de recherche sur le cancer, ouverts sur une période de 20 ans,

que le Pr Nabid a créé le Fonds Abdenour Nabid MD, d’une valeur de 1 M$. Ce fonds bonifiera le nouveau

programme de bourses aux études supérieures.

« Cette contribution du Pr Nabid est unique et constitue certainement une première, soutient le Pr Pierre Cossette, doyen de la Faculté. Je suis très fier qu’un professeur, comme le Pr Nabid, ait autant de vision et je souhaite que d’autres soient inspirés par cet exemple. »

« En prenant conscience que je pouvais, à mon niveau, stimuler la recherche sur le

cancer dans notre milieu en ciblant la relève étudiante aux études supérieures, j’ai décidé de

créer ce fonds de bourses. J’émets le souhait qu’à long terme, les résultats de cette recherche

puissent contribuer à améliorer le sort des patients qui nous sont confiés », mentionne le Pr Nabid.

uniqueuNe coNtrIbutIoN

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JEan-BERnaRd tRudEau

aMbassadeur

ceNtrÉ sur le PatIeNt

PassIoNNÉ

dotÉ d’uNe GraNde crÉatIvItÉ

Campagne majeure

dans le cadre de la campagne d’avenirs et de

passions pour la santé, lancée en septembre 2012,

la fMss et le chus ont identifié des projets

porteurs et uni leurs forces pour poursuivre l’excellence des soins, de la recherche et

de l’enseignement. les projets issus de la

campagne bénéficieront à toute la communauté

hospitalo-facultaire ainsi qu’à l’ensemble de

la population. Grâce à l’appui des donateurs et à

l’engagement de l’ensemble de la communauté, la campagne atteint des

sommets inédits et jette les bases de la campagne

externe qui s’amorcera en 2014. des projets

impliquent aussi les autres campus de la faculté.

Plus de

6 214 000 $ ont été amassés depuis le début de la campagne

vos dons se répartissent comme suit :•Boursesderecherche

aux études supérieures :

39 %•Laboratoirede

simulation clinique :

28 %•Autresprojets

hospitalo-facultaires :

21 %• Infrastructures

communes de recherche :

12 %

CamPagnE maJEuRE

586 diplômés et amis de la faculté ont fait un don en 2013

133 individus ont donné plus de

5 000 $

11 000 diplômés de la faculté

l’âge des donateurs varie entre

24 et 81 ans

274 donateurs ont fait une promesse de dons sur plusieurs années en 2013

46 % ont donné plus de

1 000 $

9 % ont donné plus de

10 000 $

69 % des professeurs de la faculté ont fait un don en 2013

81 bénévoles participent et travaillent à la réussite de la campagne

[email protected]

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le dr trudeau est passionné par les bandes dessinées, surtout celles de tintin. Il collectionne plusieurs pièces uniques des célèbres personnages d’hergé à la maison et au bureau. Il n’a pas hésité à donner libre cours à ses folies artistiques en écrivant et enregistrant des chansons pour recueillir des fonds pour la fondation de l’Institut universi-taire en santé mentale douglas.

le Pr Pierre cossette, doyen de la fMss, reconnaît en lui un exemple de médecin

engagé dans son milieu, à la carrière exemplaire et, surtout, soucieux de la

qualité des soins offerts. « avec une liste de réalisations aussi impressionnantes que

celles du dr trudeau, il était naturel de lui décerner le titre d’ambassadeur de la faculté, mentionne le Pr cossette. cette

reconnaissance témoigne de sa contribution au rayonnement et au

développement de son alma mater. »

Le Dr Trudeau est secrétaire adjoint du Collège des médecins du Québec depuis 2011. Clinicien et gestionnaire réputé, il est notamment à l’origine du concept des médecins examinateurs pour le traitement des plaintes dans les établissements de santé. Le médecin examinateur est responsable d’étudier les plaintes liées à la qualité des actes médicaux, dentaires et pharmaceu-tiques, et de faire des recommandations pour améliorer la qualité des soins.

Or, le Dr Trudeau ne s’attaque pas seulement à l’amélioration des soins de santé et des services de notre réseau : il est aussi un citoyen engagé. Défenseur de la santé mentale au Québec, il soutient l’organisme Les Impatients qui vient en aide aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale par l'intermédiaire de l’expression artistique. Il a aussi prêté main-forte à des organismes gouvernementaux, parapublics et communautaires, à des associations professionnelles et à bien d’autres encore.

Ayant compris l’importance cruciale de l’interdisciplinarité dans les soins de santé, le Dr Trudeau est le père de la Loi 21 sur la pratique de la psychothérapie, qui a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2009. Celle-ci vise à ce que les garanties de compétence, d’imputabilité et d’intégrité du système professionnel soient plus présentes dans le secteur de la santé mentale et des relations humaines, comme elles le sont déjà dans le domaine de la santé physique.

Il a reçu le Prix de leadership clinique de l’Association des hôpitaux du Québec en 2002 et le Prix de la santé et du bien-être

psychologique de l’Ordre des psychologues du Québec en 2010. Le Dr Trudeau souhaite poursuivre ses actions pour recentrer continuellement les soins et les services vers les vrais besoins du patient et de la population. Il préconise l’approche du patient partenaire.

Le Dr Trudeau accorde beaucoup d’importance à la connaissance et au maintien des compétences. Il précise qu’il faut « une communication productive pour permettre le déploiement efficace et sécuritaire des connaissances. Ce déploiement doit survenir dans le respect des différences afin de toujours viser l’excellence. »

souvEniRs dE La fmssSéduit par l’approche novatrice d’apprentissage par phases, le Dr Trudeau choisit le programme de doctorat en médecine de l’UdeS puisque celui-ci correspond à sa vision novatrice de l’avenir. Le Dr Trudeau savait que « l’exposition clinique aux patients se faisait dès l’arrivée en première année, contrairement aux autres universités où ce n’était pas avant la 3e ou la 4e année. » Puisqu’il était l’un des plus jeunes de sa cohorte, cette pratique le rassurait et le confortait dans son choix d’étudier en médecine. Il n’a jamais été déçu de cette orientation.

Lors du 17e Gala du rayonnement des

diplômées et diplômés de l’Université de

Sherbrooke, le 25 avril 2013, le

Dr Jean-Bernard Trudeau (médecine, 1982) a été

nommé ambassadeur de la Faculté.

JEan-BERnaRd tRudEau

aMbassadeur

ceNtrÉ sur le PatIeNt

PassIoNNÉ

dotÉ d’uNe GraNde crÉatIvItÉ

17 innover pour la vie

[email protected]

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aMÉlIorer la fIN de vIe des PersoNNes atteINtes de la MaladIe

d’alzheimer

qu’Est-CE quE La fin dE viE?

GB : La fin de vie est le moment où un retour à un état meilleur pour une personne malade n’est plus possible, où l’issue attendue est le décès dans un délai plus ou moins long.

Ma : La trajectoire de fin de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est très différente de celle des personnes atteintes de cancer. La perte d’autonomie est plus lente et se déroule sur une période beaucoup plus longue, puisqu’il s’agit d’une maladie dégénérative progressive et irréversible pour laquelle il n’existe actuellement aucun traitement curatif.

idéaLEmEnt, vERs La fin dE La viE, qui déCidE dEs oBJECtifs dE soins?

GB : Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, la personne finit par ne plus pouvoir s’exprimer ni prendre de décisions en lien avec son état de santé. Dans un tel contexte, elle doit faire connaître à ses proches ses préférences en matière de soins de fin de vie. Dès qu’une personne reçoit un diagnostic de la maladie d’Alzheimer, le personnel soignant devrait l’inviter à réfléchir à ses objectifs de soins et à en discuter avec ses proches pendant qu’elle en est capable.

CommEnt faiRE PaRtiCiPER La PERsonnE attEintE dE La maLadiE d’aLzhEimER à CEttE démaRChE?

GB : Notre équipe de recherche a élaboré un guide aidant la personne à indiquer les soins qu’elle désire recevoir et les recherches auxquelles elle souhaite participer ainsi qu'à désigner les proches qui devront prendre les décisions pour elle en cas d’inaptitude. Cet outil stimule le dialogue entre la personne et sa famille, favorisant ainsi la concrétisation des préférences exprimées.

en raison du vieillissement de la population, la prévalence de la maladie d’alzheimer ne cesse de croître. certaines recherches tendent à indiquer qu’un baby-boomer sur cinq sera atteint de cette maladie ou d’une maladie apparentée. À court et moyen terme, on n’entrevoit malheureuse-ment pas de traitements susceptibles de changer significativement cette réalité : on ne peut que soulager les symptômes et ralentir la progression de la maladie.

la trajectoire de fin de vie liée à la maladie d’alzheimer — avec les problèmes cognitifs, les inconforts psychologiques et la difficulté crois-sante à s’exprimer verbalement — est terrible, autant pour ceux qui assistent à la lente déchéance d’un être cher que pour la personne atteinte. les personnes souffrant de la maladie finissent inévitablement par perdre contact avec la réalité et leurs proches doivent prendre d’importantes décisions les concernant. Il existe des problèmes importants en matière de soins, que ce soit l’acharnement thérapeutique, le manque de connaissance des volontés des personnes ou le sous-traitement de la douleur.

au moment où le gouvernement du Québec planche sur les conclusions de la commission parlementaire mourir dans la dignité, un groupe de chercheurs de la fMss se penche sur les processus de soins de fin de vie, plus particulièrement dans le cas de la maladie d’alzheimer. l’équipe d’Innover pour la vie a rencontré la Pre Gina bravo et son principal collaborateur clinique, le dr Marcel arcand, afin de discuter du projet de chaire de recherche sur la fin de vie dans la maladie d’alzheimer.

PouRquoi Est-CE imPoRtant d’ExPRimER sEs PRéféREnCEs ConCERnant LEs soins?

GB : Advenant l’incapacité pour une personne d’exprimer ses préférences de soins, les professionnels de la santé se tournent vers ses proches pour obtenir des consentements. La première étape pour la personne souffrant de la maladie est d’aviser son entourage de ses préférences : les proches pourront ainsi prendre des décisions éclairées quant aux traitements à accepter ou à refuser. La seconde étape est de communiquer ces choix et ces décisions aux intervenants accordant les soins.

Ma : Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic, c’est comme si elle venait de prendre un train pour une destination qui fait peur. Durant les premières étapes de cette maladie, elle garde un certain contrôle sur les événements et peut maintenir une bonne qualité de vie. Cependant, beaucoup de personnes ne souhaitent pas se rendre jusqu’au bout du trajet. Comme la maladie d’Alzheimer se prolonge sur plusieurs années, la survenue d’autres maladies potentiellement mortelles offre la possibilité de descendre du train avant les étapes ultimes. Par des discussions avec leurs proches et des directives éclairées, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent faire respecter leurs volontés et guider leur entourage dans la prise ultérieure de décisions médicales. De cette façon, elles conservent un certain pouvoir sur leur destinée.

GB : Peu de personnes expriment d’avance leurs volontés relatives aux soins. Dans les rares cas où les volontés ont été mises par écrit en prévision de l’inaptitude, les proches et les soignants n’en connaissent pas toujours l’existence ou peinent à déterminer si elles s’appliquent à la situation clinique à laquelle ils sont confrontés. Ce manque d’accessibilité et de clarté des volontés est fréquemment une source de stress et de culpabilité pour les personnes appelées à décider au nom d’un proche en fin de vie.

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d’alzheimer

L’appLicabiLité de L’aide médicaLe à mourir, à L’intérieur d’un cadre LégaL et cLinique, est-eLLe possibLe dans un contexte de maLadie d’aLzheimer?

GB : Cette option semble difficilement applicable pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Même si leur choix a été exprimé pendant qu’elles étaient encore aptes à comprendre les enjeux en cause, plusieurs questions se posent : la souffrance anticipée justifie-t-elle cette mesure qui raccourcirait la vie de plusieurs mois, voire de plusieurs années? Doit-on respecter une demande anticipée d’aide à mourir si la personne devenue inapte n’apparaît pas souffrir d’inconfort? Une telle ouverture mènerait-elle à des abus? Il est impératif de protéger les personnes vulnérables. En revanche, on ne peut faire abstraction de la souffrance anticipée par ceux qui craignent les changements physiques, psychologiques et comportementaux qu’entraîne la maladie d’Alzheimer.

est-ce que Le respect des décisions de fin de vie pose un défi pour Le corps médicaL?

MA : Les décisions sur les traitements offerts deviennent particulièrement difficiles quand une personne approche de la fin de vie. Les avantages des traitements visant à prolonger la vie sont moins importants et les inconvénients, plus nombreux. Chaque personne est différente et ce qui est approprié pour l’une ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Les professionnels de la santé sont entraînés à sauver des vies et ils ne pensent pas toujours aux options palliatives dans les maladies autres que le cancer. Faute de décision réfléchie, c'est-à-dire tenant compte des objectifs personnels de la personne atteinte de la maladie et de la disponibilité de l’option palliative, les décisions peuvent engendrer des interventions non souhaitées et parfois superflues.

est-ce que L’hôpitaL est pLus adapté que La maison pour vivre sa fin de vie?

MA : Dans la maladie d’Alzheimer, la fin de vie se passe la plupart du temps en établissement de soins de longue durée. En raison de la durée de la maladie et de besoins importants en matière de soins, mourir à la maison est peu réaliste pour le moment. Si l’aide médicale à mourir devient une réalité au Québec et si, un

jour, elle est accessible aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, certains pourraient choisir cette option plutôt que d’être admis en établissement de soins de longue durée. Cette nouvelle situation pose naturellement d’importantes questions, et l'un des objectifs de la chaire est aussi d’étudier les circonstan-ces et conditions d’acceptabilité de l’aide médicale à mourir dans ce contexte.

par votre projet de chaire de recherche, queLs objectifs cherchez-vous à atteindre?

GB : Nous visons à améliorer la fin de vie des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Cela se traduit par l’étude des soins de santé qu’elles reçoivent et par l’évaluation de la conformité des traitements prodigués aux volontés exprimées.

MA : Nous cherchons aussi à renseigner les individus qui ont reçu un diagnostic d’Alzheimer et leurs familles. Des études récentes révèlent que les familles qui comprennent l’évolution de la maladie et les choix de leur proche vivent une phase terminale beaucoup plus facile.

GB : Nous tentons de donner une voix aux personnes qui ne pourront plus s’exprimer et des balises à celles qui devront prendre des décisions médicales tout en respectant les volontés.

comment votre projet de chaire peut-iL aider Les personnes atteintes de La maLadie?

GB : D’abord en suscitant chez ces personnes une réflexion face aux soins qu’elles désirent recevoir en fin de vie. Cette démarche est importante, mais elle fait souvent émerger des émotions douloureuses dont il faut se préoccuper. Ensuite, en évaluant la qualité des soins en fin de vie. Nous nous intéressons notamment au sous-traitement et au surtraite-ment, phénomènes fréquents en fin de vie. Nous tentons enfin de cibler les besoins des personnes et de mettre au point des approches palliatives adaptées aux différents stades de la maladie.

MA : Les traitements ne sont pas toujours appropriés à la situation. Durant les dernières années de leur vie, les personnes atteintes de la maladie sont fréquemment exposées à des interventions dont la pertinence peut être douteuse (prescription de médicaments à visée préventive, chirurgie, chimiothérapie,

Gina bravo est professeure titulaire au département des sciences de la santé communautaire et chercheuse dans le domaine des soins qui sont prodigués aux personnes âgées, en particulier à celles atteintes de déficits cognitifs. depuis plus de 10 ans, elle dirige des études sur l’expression anticipée des volontés en cas d’inaptitude. ses travaux ont eu des répercussions majeures en influençant notamment le contenu du mandat d’inaptitude. Ils ont également inspiré le choix des moyens actuellement mis en œuvre par l’État pour garantir des soins de qualité aux personnes hébergées. Gina bravo a reçu de nombreuses bourses de recherche, dont la prestigieuse bourse chercheur national du fonds de recherche du Québec – santé (frQs).

Marcel arcand est professeur titulaire au département de médecine de famille et clinicien à l’Institut universitaire de gériatrie de sherbrooke. Il œuvre depuis plus de 30 ans auprès de la clientèle atteinte de la maladie d’alzheimer et de maladies apparentées. Il consacre ses travaux de recherche aux soins de fin de vie depuis plus de dix ans. Marcel arcand a aussi participé, sur invitation, aux travaux de la commission mourir dans la dignité.

hémodialyse, transfusion) alors qu’elles ne souhaitent pas que leur vie soit prolongée. À l’inverse, certaines personnes sont privées de traitements potentiellement utiles (tels ceux visant à soulager la douleur) en raison de leur difficulté à communiquer leurs besoins.

Vous avez été touché par les travaux de recherche de Gina Bravo? Vous pouvez consulter ses projets de recherche de façon plus détaillée à l’adresse suivante : USherbrooke.ca/medecine/recherche/profils-de-chercheurs/bravo-gina

19 innover pour la vie

thèmEs PoRtEuRs dE La REChERChE

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isaBELLE CLaudE

Le défi de la conciliation travail-famille-étudesoriginaire de saint-eustacheÉtudiante à la maîtrise en toxicomanie

Ma PLuS GRaNdE ExTRaVaGaNcE : J’adore voyager!

ON NE PEuT JaMaIS aVOIR TROP dE :Temps

MON MOT PRéFéRé :énergie

Ma PLuS GRaNdE PaSSION :Tout ce qui touche la famille – Isabelle a trois enfants!

guiLLaumE dEsnoYERs

La biologie moléculaire appliquée à l’étude du canceroriginaire de Mont-saint-hilaireÉtudes postdoctorales sur le cancer

Ma PLuS GRaNdE PaSSION : Outre la science, j’aime beaucoup les sports et le plein air.

ON NE PEuT JaMaIS aVOIR TROP dE :Volonté

Ma PLuS GRaNdE FIERTé :avoir toujours réussi à garder un bon équilibre travail-loisirs et un mode de vie sain.

daNS 10 aNS JE SERaI : Professeur-chercheur dans une université canadienne.

émiLiE gossELin

L’amélioration de la pratique par la rechercheoriginaire de sherbrookeÉtudiante à la maîtrise en sciences cliniques

MES PROJETS d’ENVERGuRE : J’ai collaboré à la réalisation des premiers Jeux des infirmières et infirmiers du Québec et à l’organisation de la Journée de la recherche en sciences infirmières chantal-caron.

Ma PLuS GRaNdE ExTRaVaGaNcE :Les voyages en France, en Suisse, en Italie, à Hawaii…

ON NE PEuT JaMaIS aVOIR TROP dE : Temps

Ma PLuS GRaNdE FIERTé :avoir réussi l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.

Émilie Gosselin obtient son baccalauréat en sciences infirmières à l’UdeS. Sa curiosité pour la recherche l’incite à effectuer des stages en recherche durant les périodes estivales, à la suite desquels elle s’inscrit à la maîtrise en sciences cliniques.

Sa passion pour la recherche est bien réelle! Son envie de contribuer à améliorer la pratique des infirmières ainsi que son désir d’apprendre font en sorte qu'elle envisage de poursuivre ses études au doctorat en sciences cliniques. Elle souhaite effectuer des prétests pour prévenir l’apparition de stress post-traumatique chez les patients conscients pendant la ventilation mécanique aux soins intensifs. Son projet se réalisera grâce à l’obtention d’une bourse d’études facultaire.

Sur le plan professionnel, Émilie pratique comme infirmière aux soins intensifs du CHUS. Elle est également assistante de cours et assistante de recherche pour différents professeurs à l’École des sciences infirmières. Émilie participe aussi à un projet de formation pour les résidents en médecine au laboratoire de simulation clinique de la FMSS.

Guillaume Desnoyers a fait son baccalauréat en microbiologie à l’UdeS. Durant cette période, il effectue un stage d’été dans le laboratoire du Pr Éric Massé. La qualité de la recherche effectuée dans ce laboratoire et l’atmosphère stimulante présente au Département de biochimie le séduisent. Son choix de carrière se précise et il souhaite poursuivre ses études en recherche.

Au cours de son doctorat, il a étudié plusieurs mécanismes qui permettent aux bactéries, comme l'E. coli, de s’adapter rapidement aux conditions environnantes et, ainsi, d'établir efficacement une infection. Durant ces années, il a eu la chance de présenter ses travaux dans plusieurs congrès internationaux, notamment au Japon, à New York et en Arizona. Il a aussi eu la chance de participer à la publication de dix articles scientifiques dans des journaux de renom.

Guillaume poursuit ses études postdoctorales à l’Institut atlantique de recherche sur le cancer à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Il y étudie les mécanismes de régulation génétique impliqués dans la progression du cancer.

Après avoir terminé un programme de formation en travail social, Isabelle Claude travaille dans un organisme communautaire en prévention des toxicomanies. Elle intervient auprès de jeunes et de leur famille en collaboration avec plusieurs partenaires. À l’aube de ses 40 ans, et à la suite du décès soudain de son père, enseignant de profession, elle décide de peaufiner ses connaissances en toxicomanie en réalisant son rêve : faire une maîtrise. Le programme de toxicomanie répond parfaitement à son parcours professionnel ainsi qu’à ses intérêts personnels.

Le retour aux études présente un véritable défi! Malgré tout, elle saute dans cette aventure et tout s’est mis en place pour qu’elle puisse réaliser son rêve! La maîtrise en toxicomanie lui permet de vivre des expériences très enrichissantes, mais surtout très stimulantes. Pour Isabelle, le succès authentique, c’est de vivre chaque jour avec un cœur débordant de gratitude.

Isabelle est particulièrement fière d’avoir contribué à développer un organisme communautaire dans les 18 dernières années, UNIATOX (Unité d’information et d’action en toxicomanie), et d’avoir su convaincre plusieurs personnes de s’engager dans leur communauté par l'intermédiaire de ce projet.

ÉtudIaNts

Profils

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21 innover pour la vie

Lorsqu’est venu le moment pour Marie-Luce de choisir un programme universitaire, plusieurs choix s’offraient à elle. Marie-Luce a toujours eu une facilité et de l’intérêt pour les sciences de la vie. Elle a donc misé sur le programme de doctorat en médecine de l'UdeS, et elle est tombée en plein dans le mille. Présentement en 4e année du doctorat en médecine, elle compte devenir médecin de famille en région.

L’enfance de Marie-Luce lui offre un bagage culturel impressionnant. Elle a habité dans plusieurs pays différents, notamment au Pakistan, au Bangladesh, en Haïti et au Mexique. À l’été 2011, elle fait un stage de deux mois, organisé par la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA), à Iquitos au Pérou. Cette expérience lui a permis de voir différentes facettes de la médecine internationale et de participer à certains projets avec de jeunes élèves péruviens.

À l’été 2012, elle fait un stage par l'intermédiaire de l’organisme Soutien aux régions pour le recrutement des omnipraticiens et des spécialistes (SARROS) en médecine familiale dans une clinique médicale à Gatineau. Elle a pu participer à la mise en place du système de dossier médical informatique de la clinique.

maRiE-LuCE dE vaREnnEs

s’ouvrir au mondeoriginaire de QuébecÉtudiante en médecine

Ma PLuS GRaNdE PaSSION :Rendre les gens heureux.

Ma PLuS GRaNdE ExTRaVaGaNcE :Partir deux mois au Pérou, au milieu de la forêt amazonienne, pour mon stage IFMSa.

daNS 10 aNS JE SERaI :Médecin de famille en région.

Ma PLuS GRaNdE FIERTé : Mon bagage multiculturel.

Kevin Turcotte est un passionné de science depuis le secondaire! Le programme de baccalauréat en pharmacologie lui offre un juste milieu entre les sciences de la santé et la communication scientifique. Arrivé en septembre 2011 à l’UdeS, Kevin s’implique rapidement en tant que président de la 11e promotion du baccalauréat en pharmacologie ainsi que président de l’Association des étudiantes et des étudiants en pharmacologie (ADEEP).

Au cours de cette période, il a la chance de démarrer plusieurs projets. Il procède au déploiement d’un programme de parrainage qui intègre de façon efficace les nouveaux étudiants et il instaure un programme de tutorat afin d’aider les étudiants en difficulté. Il participe à la création de la Soirée stage qui permet de rassembler les étudiants pour leur faire connaître des perspectives de carrière. Soucieux de faire rayonner le programme, il participe aux portes ouvertes, à la tenue de conférences dans les cégeps et au secondaire ainsi qu’à la création d’un site Internet servant de référence pour les employeurs et les étudiants.

L’engagement de Kevin ne s’arrête pas là! Il monte une équipe pour les 24 h de ski de Tremblant et pour le Relais pour la vie de Sherbrooke. En outre, il a eu la possibilité de créer une ligue de hockey universitaire permettant également d’amasser des fonds pour la Société canadienne du cancer.

KEvin tuRCottE

L’engagement étudiant et la passion des sciencesoriginaire de blainvilleÉtudiant en pharmacologie

MES PROJETS d’ENVERGuRE :J’ai l’intention de démarrer mon entreprise en tant qu’intermédiaire de services dans le domaine pharmaceutique. Je souhaite également créer un ordre professionnel pour les personnes qui ont étudié dans le même domaine que moi.

ON NE PEuT JaMaIS aVOIR TROP dE :créativité!

Ma cITaTION PRéFéRéE : Pour réussir, j’agis!

cE QuI ME FaIT RELaxER :Être à la plage ou faire du sport.

Passionné de prévention et de promotion de la santé, Pier-Luc choisit le programme de baccalauréat-maîtrise en ergothérapie de l’UdeS. Il est sur le point de terminer sa formation et il est prêt à agir auprès de diverses populations, des enfants aux aînés, pour favoriser leur participation sociale malgré des défis allant de la santé mentale à la santé physique. Pier-Luc a joué un rôle actif à la présidence et à la vice-présidence de son association étudiante pour améliorer les conditions de vie des étudiantes et étudiants en réadaptation.

Au cours de sa deuxième année de formation, Pier-Luc se démarque par son audace et son leadership en invitant le ministre de la Santé et des Services sociaux à donner une conférence sur la place de la réadaptation dans une société vieillissante. Depuis, il collabore à différents projets au Centre de recherche sur le vieillissement. Pier-Luc poursuit ses études à la maîtrise en sciences cliniques profil santé communautaire où il compte étudier le rôle de promotion de la santé des ergothérapeutes œuvrant au soutien à domicile.

PiER-LuC tuRCottE

influencer son entourageoriginaire de MontréalÉtudiant en ergothérapie

cE QuI M’a décIdé à ENTREPRENdRE dES éTudES à La FMSS :Lors des portes ouvertes, quand j’ai entendu la Pre Johanne desrosiers partager sa passion et son enthousiasme pour l’ergothérapie, j’ai su tout de suite que Sherbrooke était ma place.

Ma PLuS GRaNdE PaSSION :Le mouvement social.

Ma PLuS GRaNdE ExTRaVaGaNcE :Mon rire.

Ma cITaTION PRéFéRéE : « Pour comprendre un système, essayez de le changer. » — Kurt Lewin

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Individus détenant un doctorat honoris causa de la FMSS

1967 Docteur Robert Debré

1969 René Jules Dubos

1970 Docteur Christian De Duve Docteur Maurice LeClair Docteur Thomas James Quintin

1973 Docteur Gustave Gingras

1974 Docteur Jacques Genest Docteur J. Wendell MacLeod Docteur Camille A. Marcoux

1979 Docteur Gabriel Cau

1986 Docteur Jean Bernard Docteur Pierre Bois Docteur Frank H. Netter Docteur Donald I. Rice

1988 Docteur Gérald-Ludger Larouche

1990 Ginette Lemire Rodger

1991 Docteur Howard S. Barrows

1992 Luc Montagnier

1994 René Simard

1995 Michael Smith

1996 Henk G. Schmidt

1997 Roger Guillemin

1999 Docteur Georges Bordage

2000 Docteur Robert Hugonot

2000 Docteur Charles Boelen

2005 Docteur Michel Émile Safar

2006 Axel Kahn

2007 J. John Cohen

2008 Philippe Bazin

2009 Anders Hallberg

2010 Joanna Bates

2012 Carol Lilian Richards

aLain BEaudEt, doCtEuR d’honnEuR En médECinE Et sCiEnCEs dE La santé

L’attribution du titre de docteure ou docteur d’honneur de la Faculté vise à reconnaître l’apport exceptionnel d’une personne au développement des connaissances ou une contribution particulièrement marquante à l’échelle nationale ou internationale.

Le 21 septembre 2013, pour la troisième fois de son histoire, la collation des grades de l’Université de Sherbrooke s’est déroulée en plein air. Quelque 10 000 personnes étaient réunies au stade de l’Université, alors que des milliers de diplômées et diplômés prenaient place autour d’une énorme rose des vents, symbole du rayonnement de l’UdeS aux quatre coins du monde. Un vent revigorant soufflait sur le Campus principal, à l’image du dynamisme qui anime les diplômés.

Pour l’occasion, la FMSS a décerné le titre de docteur d’honneur au docteur Alain Beaudet ainsi que le titre de professeur émérite au professeur Pierre Charron.

ProfesseurÉMÉrIte etdocteur d’hoNNeur

Alain Beaudet a terminé ses études de médecine en 1971 et son Ph. D. en sciences neurologiques en 1977, à l’Université de Montréal. Au terme de deux stages postdoctoraux effectués en France et en Suisse, il a intégré d’abord les rangs de l’Université McGill à titre de professeur adjoint, pour ensuite assurer la direction adjointe à la recherche de l’Institut neurologique de Montréal. Le docteur Beaudet a alors poursuivi des activités de recherche de niveau international portant sur le rôle de plusieurs neuropeptides et de leurs récepteurs dans le système nerveux central.

Au fil des années, ce passionné de recherche a gravi tous les échelons. En plus de contribuer à la formation de la relève scientifique comme professeur titulaire, il a assumé la fonction de

directeur des affaires scientifiques du Fonds de recherche du Québec – Santé en 2000, puis de président jusqu’en 2008. Aujourd’hui, c’est à titre de président des Instituts de recherche en santé du Canada que ce visionnaire se dévoue à l’avancement de la science et à l’amélioration de la santé au Canada et ailleurs dans le monde.

Le docteur Beaudet est récipiendaire de prestigieux prix et marques de reconnaissance, non seulement pour ses contributions sur les plans scientifique et universitaire, mais aussi pour l’ensemble de son œuvre. Il a été fait Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2011 et membre de la Société royale du Canada en 2012.

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23 innover pour la vie

Depuis 1979, le professeur Charron assume avec brio plusieurs fonctions à la FMSS de l'UdeS. Dans le secteur des études postdoctorales, il a occupé les postes de directeur du programme tronc commun de médecine, qu’il a restructuré, puis de médecine interne. Il conjugue avec passion et conviction les rôles de professeur engagé et de développeur pédagogique visionnaire. Au-delà du partage de ses connaissances, le professeur Charron s’applique à transmettre les valeurs et les attributs intimement associés à la profession médicale.

Ce professeur clinicien aguerri a contribué à l’implantation du curriculum prédoctoral basé sur l’apprentissage par problème et il figure parmi les précurseurs de plusieurs approches pédagogiques innovantes contribuant au développement de la médecine interne et de l’enseignement du raisonnement clinique dans la prise en charge globale du patient, innovations qui ont eu un écho

dans tout le Canada. Il a joué un rôle de premier plan à titre de consultant auprès de plusieurs établissements francophones d’outre-mer et contribué à l’intégration de l’évaluation systématique de la qualité de l’acte médical et de la promotion de la sécurité des soins à la FMSS.

La carrière du professeur Charron combine plusieurs atouts qu’il a développés sous le signe de l’équilibre et de l’excellence : un clinicien doué, un enseignant passionné, un bâtisseur acharné, un modèle exemplaire, et surtout, un homme de cœur profondément attaché à sa Faculté.

Alain Beaudet et le Pr Pierre Cossette devant le tableau hommage aux docteurs d’honneur de la Faculté

Pierre Charron lors du dévoilement de sa plaque hommage devant le mur des professeurs émérites de la Faculté

PiERRE ChaRRon, PRofEssEuR éméRitE En médECinE Et sCiEnCEs dE La santé

Le titre de professeur émérite est remis à une professeure ou un professeur ayant consacré sa vie à l’enseignement et à la recherche.

Individus ayant reçu le titre de professeur émérite de la FMSS

1990 Marcel Drolet

1993 Maurice Héon

1996 Étienne Le Bel

1998 Domenico Regoli

1998 Gilles Pigeon

1999 André Lussier

2001 Jacques Étienne Des Marchais

2003 Pierre Bourgaux

2005 Roger-A. Côté Denise Lalancette Otto Schanne

2006 Jacques Drouin Henry Haddad Bernard Lemieux

2007 Louise Chartier Jean de Margerie Bertrand Dumais

2008 Tewfik Nawar

2009 Cécile Lambert

2010 Vincent Échavé André Plante

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Journée de retrouvailles pour les diplômées et diplômés de la fMss

retrouvaIlles autoMNe

2013 Le 5 octobre dernier, plus de 130 personnes ont franchi les portes de la Faculté pour prendre part aux retrouvailles des promotions du programme de médecine de 1973, 1978, 1983, 1993 et 2003. Ce rassemblement de plusieurs promotions était une première dans les annales de la FMSS et a connu un grand succès. Il représente une belle évolution de la rencontre du 40e anniversaire de promotion, organisée annuellement depuis quatre ans. La rencontre était chargée en émotions et a donné lieu à plusieurs échanges de souvenirs et d’anecdotes.

Pour souligner l’événement, des étudiantes ambassadrices et étudiants ambassadeurs ainsi que des membres du personnel ont offert des visites guidées. Les diplômées et diplômés ont pu découvrir ou redécouvrir leur Faculté, connaître ses grandes réalisations et se familiariser avec les nouvelles méthodes d’enseignement de la médecine. Plusieurs laboratoires, salles de classe et autres infrastructures ont été construits au cours des dernières années. Malgré tout, toutes et tous ont pu constater que l’esprit de la Faculté reste le même : une faculté avant-gardiste où règne la collégialité. Même si les lieux se sont transformés, le parcours guidé a rappelé aux participants des souvenirs impérissables. Ils ont pu faire la tournée des mosaïques de promotion et ainsi repérer leur photo. Cette

activité a été particulièrement appréciée : les blagues et les plaisanteries fusaient de toutes parts entre les anciens collègues!

« Je vous remercie de tout cœur d’avoir répondu à l’invitation de ces retrouvailles, a lancé le Pr Pierre Cossette, doyen de la Faculté. Un rassemblement comme celui d'aujourd’hui crée une occasion unique d’échanger et de partager sur les réalisations et l’identité de notre Faculté. Cette rencontre correspond en tous points à un des objectifs que nous nous sommes fixés, c’est-à-dire de recréer le lien entre la Faculté et ses diplômés et de maintenir l’appartenance des étudiantes et étudiants au-delà de l’obtention de leur diplôme… même après 40 ans! »

Certains diplômés avaient fait un long voyage pour retrouver leurs collègues et amis de classe, ayant voyagé depuis la République tchèque, les Pays-Bas ou San Diego, aux États-Unis. Jacques Bradwejn, doyen de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et ambassadeur 2012, ainsi que Marquis Fortin, omnipraticien à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal et ambassadeur 2004, ont également participé à la journée.

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25 innover pour la vie

dE nouvELLEs façons d’EnsEignER La médECinE« Outre les salles d’habiletés cliniques avec miroirs, le laboratoire de simulation clinique (LSC) a particulièrement attiré l’attention de tous, mentionne la Pre Anne Méziat-Burdin, la directrice scientifique. Plusieurs diplômés se sont familiarisés avec les mannequins dits intelligents qui produisent des signes vitaux et qui sont programmés pour répondre en temps réel aux interventions des étudiants. » En effet, ces laboratoires permettent l’apprentissage de situations rares ou complexes et aident les étudiantes et étudiants à expérimenter et à comprendre ce qu’est le travail d’équipe et la dynamique que cela impose. Hugues Grand’Maison, directeur de l’administration du Centre de simulation PRACCISS (promotion, recherche et apprentissage des compétences cliniques et interprofessionnelles en sciences de la santé) et Irène Vaillant, technicienne en simulation, ont présenté le LSC et les possibilités d’apprentissage qu’offrent de telles installations. Ces simulations démontrent l’importance et la complexité des situations d’apprentissage.

LEs PRomotions 1973 Et 1978 En médECinE sE moBiLisEnt PouR LE LaBoRatoiRE dE simuLation CLiniquELa FMSS est née d’un engagement hors du commun de la part de ses bâtisseurs et de la communauté. Et la tradition se poursuit : le jour des retrouvailles, une somme de 88 450 $ a été recueillie à la suite d’initiatives menées par des diplômés des promotions de 1973 et 1978. Cette somme sera directement investie dans le projet du laboratoire de simulation clinique.

dEs mots simPLEs Et sinCèREs« La Faculté a consacré près d’un demi-siècle à la formation de diplômées et diplômés qui se sont démarqués dans le secteur de la santé, non seulement dans l’exercice de leur activité professionnelle, mais également par leur engagement au service de leur communauté, explique le Pr Pierre Cossette. Quel plaisir, aujourd’hui, de renouer avec ces personnes qui ont changé les choses dans leur milieu! »

La Faculté a joué un rôle important dans la construction de l’identité personnelle et du

statut professionnel et social de chaque diplômée et diplômé. Elle en fait toujours partie, car le lien de parenté demeure pour la vie.

Les prochaines retrouvailles auront lieu le 4 octobre 2014. Les anciens doyens, professeurs retraités et actuels ainsi que diplômées et diplômés des cohortes se terminant par le nombre « 4 » seront invités à prendre part aux activités de retrouvailles. Ils se retrouveront réunis dans une ambiance décontractée, à se rappeler de bons souvenirs.

La FMSS souhaite garder contact avec ses diplômés et leur permettre, par le fait même, de garder contact entre eux. D’autres retrouvailles sont à venir et toutes les cohortes y seront conviées à tour de rôle.

Pour plus d’informations sur l’organisation et le détail des retrouvailles, vous pouvez écrire à : [email protected]

Pour signaler un changement d’adresse auprès du Service des relations avec les diplômés, veuillez écrire à : [email protected]

Pour de l’information sur toutes nos activités et nos services : USherbrooke.ca/diplomes

au plaisir de vous accueillir à nouveau!

Saviez-vous que…• 56diplômesenmédecineontété

délivrés en 1973, 84 en 1978, 96 en 1983, 91 en 1993, et 103 en 2003.

• LaFacultécompte12600diplôméeset diplômés, tous programmes confondus, à ce jour.

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coNsolIdatIoN de l’eNGaGeMeNt

et de l’exPertIse de la fMss

Au cœur du développement internAtionAl

La FMSS est le seul Centre collaborateur francophone de l’OMS dans le domaine du développement des ressources humaines en santé. Elle est aussi l’un des quatre centres de ce domaine en Amérique du Nord, les trois autres étant situés aux États-Unis. Forte de cette désignation depuis 2001, la Faculté est reconnue internationalement dans le domaine du développement de ressources humaines répondant aux besoins de santé des communautés à servir.

Le Pr Paul Grand’Maison est directeur du Centre collaborateur depuis 2001 tandis que la Pre Martine Morin en est la directrice adjointe depuis 2009. De nombreux professeurs de la FMSS, dont des leaders dans le domaine de la collaboration internationale et de la formation, con-tribuent aux activités du Centre. À titre de Centre collaborateur, la Faculté s’engage à contribuer à des actions structurantes de l’Organisation panaméricaine de la santé (le Bureau des Amériques de l’OMS) et à poursuivre ses activités spécifiques au Mali, en Uruguay et en Haïti.

À l’hiver 2013, l’UdeS a honoré, à la recommandation de la Faculté, un groupe de professeurs du Département de médecine de famille et de médecine d’urgence qui ont fait preuve d’innovation en pédagogie universitaire en offrant un encadrement exceptionnel à ces derniers.

Au cours des 15 dernières années, les Prs Carol Valois, François Couturier, Pierre-Michel Roy et Robert Williams, ainsi que le Pr Mahamane Maïga, professeur associé œuvrant au Mali, ont développé de manière créative des activités de santé internationale avec le Mali. La collaboration a notamment permis d’encadrer adéquatement plus de 300 stagiaires canadiens pour des stages au Mali. Elle a aussi permis de soutenir (financement majeur de l’ACDI) le développement de la formation par l'intermédiaire d'un nouveau programme de résidence et de pratique dans le domaine des soins de première ligne et de la médecine de famille, programme qui a été créé au Mali grâce à ce projet. Une vingtaine de résidents ont commencé leur formation et les premiers diplômés maliens sont attendus pour 2015. Le tout a une incidence favorable sur les soins et sur la santé de la population. Ce projet est aujourd’hui un phare important des activités d’internationalisation et un modèle innovateur de développement et de collaboration à suivre dans ce domaine pour avoir un effet positif à moyen et long terme sur la qualité des soins de santé.

autres activités internationales

Durant l’année 2013, les activités de soutien en Haïti se sont poursuivies et consolidées avec plus d’une dizaine de missions bilatérales. La collabora-tion avec l’Uruguay et d’autres pays d’Amérique du Sud s’est aussi maintenue. Plus de 50 étudiants de la FMSS ont participé à des stages de santé internationale dans des pays à faible ou moyen revenu. Une équipe de professeurs a mis sur pied un projet majeur d’enrichissement des programmes de la Faculté sur le plan de la santé mondiale, et ce projet d’innovation pédagogique est soutenu par l'UdeS.

Un stage en santé internationale (SI) est offert aux professionnels de la santé canadiens au sein des centres de santé communautaire du Mali.

Pour information : uSherbrooke.ca/dep-medecine-famille/

L’organisation mondiale de la santé reconduit la désignation de la fmss comme Centre collaborateur jusqu’en 2017

un programme majeur de santé internationale primé sur le plan national et international

Prix reconnaissance de la qualité de l’enseignement

Paul Grand’Maison, directeur du Centre collaborateur, Martine Morin, directrice adjointe du Centre collaborateur et Pierre Cossette, doyen de la FMSS

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27 innover pour la vie

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EstrieAtlantique francophoneMontérégieSaguenay–Lac-Saint-Jean

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9 départements de sciences cliniques

REChERChE

26 chaires de recherche

Les centres de recherche affiliés sont le Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS, le Centre de recherche du CSSS Champlain–Charles-Le Moyne, celui du CSSS de Chicoutimi et le Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS.

foRmation ContinuE Et foRmation PédagogiquE

Centre de formation continue

113 formations données

Centre de pédagogie des sciences de la santé

203 activités données

BudgEts

65,5 m$ de fonctionnement

54,3 m$ subventions et contrats de recherche

7 départements de sciences fondamentales

1 école de réadaptation

1 école de sciences infirmières